Geistlich Biomaterials NEWS - 01-2018

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­Geistlich Biomaterials

Photo : iStock / AGEphotography

VOLUME 12, NUMÉRO 1, 2018

THÈME PAGE  5

GRAND ANGLE PAGE 26

Arrière-plan PAGE 29

Approches minimalement invasives.

Thérapie génique en ophtalmologie.

Recherche et connaissances.

Comment comprendre le concept « minimalement invasif » en médecine dentaire régénérative.

Le traitement des rétinopathies héréditaires pourrait ne plus être un horizon lointain et inatteignable.

La collaboration entre l'industrie et l'université est l'un des secrets des grandes découvertes.


LEADING REGENERATION.

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SOMMAIRE

Numéro 1 | 2018 Éditorial

4 L'unique, l'original. Depuis 1851. THÈME

5 Approches minimalement invasives. 6 Alvéoles d'extraction : qu'est-ce qui fait la différence ? Dr Daniele Cardaropoli | Italie

10 Récessions multiples : une technique de tunnélisation moins invasive Dr Sofia Aroca | France

14 Le défi du traitement des patients cancéreux Prof. Rogerio Belle de Oliveira | Brésil

17 Point de départ et horizon Dr Amit Patel | R.-U.

20 Approches minimalement invasives pour les indications complexes Dr Alexander Volkmann | Allemagne

Le club de la revue

22 Études phares. 23 L'orthodontie assistée chirurgicalement de A à Z Dr George A. Mandelaris et Dr Jim Janakievski | Etats-Unis

GRAND ANGLE

26 Thérapie génique en ophtalmologie. ­Geistlich PHARMA AG | FONDATION OSTEOLOGY

29 Arrière-plan. 30 Quand l'entreprise s'associe à l'université : tout le monde est gagnant ! 33 Gappy préserve la crête 34 Seul un engagement total mérite toute votre confiance ! Exactement. 35 Toutes les bonnes choses vont par trois 36 Dernières nouvelles de la Fondation Osteology Entrevue

38 @EAO 2017 avec Alberto Sicilia. 39 Mentions légales

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Éditorial

L'unique, l'original. Depuis 1851.

Tradition et engagement vont de pair et font partie de la longue histoire de ­Geistlich depuis 167 ans !

Photo : Roger Schuler

Mais qu'est-ce qui fait l'ADN de ­­Geistlich ? En fait, c'est vous, son ADN. Notre œuvre symphonique est le résultat d'un mélange harmonique, finement accordé, de partenariats importants au sein d'un réseau mondial. Nos chercheurs sont en contact au quotidien avec les plus grandes universités. Les retours de nos clients et des cliniciens contribuent au développement plus poussé de nos produits, et des scientifiques réputés nous offrent des débats animés sur les études et les formations. L'un des fruits de ces interactions est le développement réussi de ­­Geistlich Fibro-Gide®. Nous sommes ravis du lancement européen de cette matrice de collagène résorbable et stable en volume, conçue spécialement pour la régénération des tissus mous. Vous en entendrez parler à travers l'ensemble de nos canaux de communication. Nous avançons dans l'enregistrement et le lancement sur le marché et nous introduirons le produit successivement dans d'autres pays. Votre distributeur local sera ravi de vous fournir conseils et informations complémentaires. La rubrique Thème de cette revue traite des « techniques chirurgicales minimalement invasives ». Nous espérons que vous y trouverez un réel et vif intérêt. Vos retours d'informations et vos suggestions concernant la revue sont importants pour nous. Profitez également de l'opportunité d'aller visiter et découvrir notre site web et nos pages sur les réseaux sociaux. N'hésitez pas à nous contacter directement. Geistlich est le fournisseur « originel » des biomatériaux de régénération dentaire. Vous trouverez sur notre site web une présentation des formations et des congrès. Nous espérons que vous apprécierez la lecture de ce nouveau numéro de G ­ eistlich News et qu'il sera source de découvertes !

Dr Matthias Dunkel Directeur des Opérations Adjoint

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THÈME

APPROCHES Minimalement INVASIVES EN MÉDECINE DENTAIRE RÉGÉNÉRATIVE.

Photo : iStock / AGEphotography

Du recouvrement des récessions à la préservation crestale Techniques minimalement invasives pour la régénération orale.

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Préservation crestale

Alvéoles d'extraction : qu'est-ce qui fait la différence ? Dr Daniele Cardaropoli, Italie Directeur Scientifique PROED, Institut pour la formation professionnelle en médecine dentaire Turin, Italie

Après extraction, il est primordial de conserver le volume osseux d'origine. Mais quels sont les paramètres à prendre en compte ? Avis d'Expert.

De même, lorsque la table osseuse est plus fine, l'os alvéolaire se résorbe du côté crestal, davantage du côté vestibulaire que lingual2. Sur le plan clinique, ce remodelage physiologique se traduit par une résorption horizontale et verticale de la crête. Au cours des six premiers mois suivant l'extraction, au niveau de la crête alvéolaire,

« L'utilisation d'un biomatériau approprié dans une alvéole d'extraction favorise le modelage osseux et compense la contraction marginale de la crête. » Le processus de cicatrisation des alvéoles d'extraction est lié à une série d'évènements biologiques, dont la formation d'un coagulum remplacé dans le temps par :

›› ›› ››

une matrice de tissu conjonctif provisoire, de l'os fibreux immature,

de l’os lamellaire et de la moelle osseuse1.

La croissance du procès alvéolaire est directement liée à la présence de dents et suit différents degrés d'atrophie après l'extraction dentaire. La résorption de l'os fasciculé est principalement due à l'apport limité de cellules provenant du ligament parodontal.

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on observe en moyenne une résorption horizontale de 3,8 mm et une résorption verticale de 1,24 mm3. De plus, un an après l'extraction, la crête peut perdre jusqu'à 50 % de sa largeur d'origine4. D'après les principes biologiques, anatomiques et cliniques qui régissent la dynamique de cicatrisation du site post-extractionnel, il est essentiel d'essayer de conserver le volume initial de la crête. Il est fréquent que des sites post-extractionnels présentent un volume osseux insuffisant pour la mise en place différée d'implants. Par conséquent, si une implantation est prévue, des procédures additionnelles d'augmentation de la crête sont essentielles pour compenser la perte crestale.

Deux situations cliniques, deux solutions Quelles sont les solutions pour conserver un volume osseux suffisant ? Il faut tout d'abord distinguer les cas où les parois osseuses sont intactes de ceux où elles ne le sont pas. Lorsqu'une alvéole présente trois parois osseuses intactes à 100 % et une quatrième paroi dont la perte osseuse n'excède pas 20 %, avec une perte osseuse verticale n'excédant pas 1-1,5 mm5, la préservation de la crête permet de conserver le volume crestal au sein de l'enveloppe osseuse existant au moment de l'extraction3. 2 En cas de perte partielle ou complète d'une ou de plusieurs paroi(s), l'augmentation de la crête est recommandée pour accroître le volume crestal au-delà du contour existant au moment de l'extraction.

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Préservation de la crête : une approche tout-en-un Le choix de la technique chirurgicale de préservation de la crête a un impact sur les résultats :

›› extraction avec ou sans élévation d'un lambeau,

›› type de matériau utilisé (os autologue,

matériau allogénique, xénogénique ou alloplastique), ›› utilisation d'une membrane ou non.


FIG. 1 : AVANTAGES DE LA PRÉSERVATION DE LA CRÊTE AVEC CICATRISATION ET REMODELAGE OSSEUX

Os natif

Formation d'os nouveau

Os préservé

Illustration : Quaint

Os préservé

Les résultats prévisibles pour les dimensions verticales de la crête peuvent varier entre un gain moyen de 1,3 mm et une perte moyenne de 2,48 mm. Quant aux résultats pour les dimensions horizontales de la crête, ils peuvent varier entre un gain moyen de 3,25 mm et une perte moyenne de 2,5 mm6. Les résultats cliniques montrent que la préservation de la crête permet de conserver le volume de la crête alvéolaire de manière prévisible selon un mécanisme de compensation biologique. L'utilisation d'un biomatériau approprié dans une alvéole d'extraction favorise le modelage osseux

et compense la contraction marginale de la crête7 (Fig. 1). La résorption physiologique de l'os fasciculé et la perte probable de la table osseuse d'origine ne peuvent être évitées. Cependant, la régénération osseuse avec un biomatériau approprié à l'intérieur de l'alvéole crée un nouveau volume crestal comparable aux volumes pré-extraction. Par conséquent, d'un point de vue technique, la préservation de la crête ne permet pas de conserver l'alvéole mais plutôt le volume de la crête alvéolaire.

Conseils cliniques Les biomatériaux à résorption lente semblent être les plus efficaces pour le

maintien du volume tridimensionnel initial de la crête8. En présence d'une alvéole intacte, il est recommandé d'utiliser une approche sans lambeau pour optimiser les résultats. L'élévation d'un lambeau muco-périosté déclenche en effet une série de phénomènes biologiques différents et une phase d'hypoxie transitoire au niveau cortical, ce qui active les ostéoclastes et la résorption osseuse qui s'ensuit9. Biomatériau de préservation volumique : Après l'extraction, l'alvéole doit être débridée et abondamment rincée avec une solution saline de manière à décontaminer le site avant utilisation du biomatériau (Fig. 2).

Thème

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FIG. 2, A-H : TRAITEMENT D'UNE ALVÉOLE D'EXTRACTION AVEC PRÉSERVATION DE LA CRÊTE minimalement INVASIVE A

B

E

G

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H

Photos : Daniele Cardaropoli

F

C

|  A  Situation initiale : vue latérale de la deuxième prémolaire supérieure droite compromise. ​ |  B Vue occlusale montrant l'atteinte de la structure dentaire résiduelle. ​|  C  Radiographie initiale de 15 montrant la lésion carieuse profonde et l'insuffisance du traitement endodontique.  |  D  Évaluation par tomographie volumique à faisceau conique (CBCT) montrant une lésion péri-­ apicale nette et l'absence d'os disponible entre l'apex de la racine et le plancher sinusien. La situation représente une contre-indication pour la mise en place immédiate d'un implant.  |  E Vue occlusale du site d'extraction après l'approche sans lambeau. ​|  F ­Geistlich Bio-Oss® Collagen est appliqué dans l'alvéole post-extractionnelle récen après un débridement approprié.  |  G ­Geistlich Mucograft® Seal est positionnée au-dessus de G ­ eistlich Bio-Oss® Collagen pour protéger le greffon et obturer l'alvéole. La matrice tridimensionnelle est suturée avec un fil 5/0 en polytétrafluoroéthylène non résorbable. ​|  H Vue latérale 4 mois après l'intervention. La cicatrisation des tissus mous est totale et l'anatomie initiale de la crête est préservée dans sa dimension verticale.

Le biomatériau idéal doit impérativement être biocompatible, ostéoconducteur et à résorption lente pour compenser le remodelage inévitable de l'os ­fasciculé. L'os minéral bovin déprotéinisé possède ces caractéristiques : il préserve, en moyenne, 93 % du volume crestal initial au suivi à quatre mois, le volume alvéolaire est pratiquement préservé et, sur le plan histologique, il consiste en approximativement 26 % d'os nouveau et 18 % de granules d'os bovin résiduels5.

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Biomatériau protecteur : habituellement, après l'application du biomatériau de remplissage, l'alvéole d'extraction est obturée avec une membrane de collagène résorbable ou, plus récemment, avec une matrice de collagène tridimensionnelle (­Geistlich Mucograft® Seal - Fig. 2). La matrice de collagène d'origine porcine, épaisse et double couche, protège efficacement le greffon osseux sous-jacent et favorise la cicatrisation secondaire des tissus mous sans risque d'infection. La couche externe,

lisse et dense, de la matrice de collagène limite la pénétration des bactéries et favorise la colonisation par les cellules des tissus mous. La fermeture complète des tissus mous survient habituellement entre la troisième et la quatrième semaines suivant l'extraction. Implant : Quatre à six mois après la préservation de la crête, un implant ostéointégré peut facilement être inséré dans une crête osseuse préservée, avec un volume crestal approprié et des tissus mous parfaite-


FIG. 2, I-P : TRAITEMENT D'UNE ALVÉOLE D'EXTRACTION AVEC PRÉSERVATION DE LA CRÊTE minimalement INVASIVE I

K

N

L

O

P

Photos : Daniele Cardaropoli

M

J

I Vue occlusale 4 mois après l'intervention. La largeur de la crête est maintenue et comparable au volume d'origine.  ​|  J  Radiographie péri-apicale 4 mois après l'intervention montrant le remplissage osseux total du site d'extraction. ​|  K  Évaluation CBCT 4 mois après l'intervention montrant la préservation du volume crestal dans les dimensions verticale et horizontale. ​|  L  Après élévation du lambeau, nouveau tissu remplissant l'alvéole et bonne largeur de la crête osseuse compatible avec la mise en place d'un implant. ​|  M Un implant de 4,1 mm de diamètre est mis en place. Une épaisseur osseuse supérieure à 2 mm est disponible, sur les faces vestibulaire et linguale, pour assurer une stabilité durable. ​|  N  Diagramme de l'insertion de l'implant : la stabilité primaire augmente au cours de l'insertion (ce qui suggère un contact total entre le filetage de l'implant et la surface de l'os) et s'achève avec un couple de serrage final de 35 Ncm, ce qui, dans ce cas, représente également le couple d'insertion réel. ​|  O  Radiographie péri-apicale après mise en place de l'implant montrant l'implant dans un volume osseux approprié. ​|  P  Histologie d'un prélèvement sur un site de préservation de la crête 4 mois après extraction. L'image révèle la présence d'os nouvellement formé en abondance, compatible avec l'insertion d'un implant (grossissement 100x)12, 13.

ment cicatrisés10 (Fig. 2). La technique de préservation de la crête osseuse est utilisée pour conserver l'anatomie initiale de l'os et des tissus mous, assurer un volume crestal stable et optimiser les résultats fonctionnels et esthétiques qui simplifient les actes cliniques. Ces résultats positifs peuvent également être espérés en dépit de l'épaisseur initiale de la table osseuse11.

Références 1

Cardaropoli G, et al.: J Clin Periodontol 2003; 30,

809–818. 2 Araujo MG, Lindhe J: J Clin Periodontol 2005; 32: 212–218. 3 Hämmerle C, et al.: Clin Oral Impl Res 2012; 23(Suppl 5), 22‑38. 4 Schropp L, et al.: Int J Periodontics Restorative Dent 2003; 23:313–323. 5 Cardaropoli D, et al.: Int J Periodontics Rest Dent 2012; 32: 421‑430. 6 Vignoletti F, et al.: Clin Oral Implants Res 2012; 23

7 Araujo MG, et al.: Int J Periodontics Restorative Dent 2008; 28:123‑135. 8 Avila-Ortiz G, et al.: J Dent Res 2014; 93(10):950‑95. 9 Nobuto T, et al.: J Periodontol 2005; 76:1346‑1353. 10 Cardaropoli D, et al.: Int J Periodontics Restorative Dent 2015; 35(5):677‑85. 11 Cardaropoli D, et al.: Int J Periodontics Rest Dent 2014; 34(2):211‑217. 12 Haas R, et al.: Clin Oral Implants Res 1998; 9(2):117‑22. 13 Zitzmann NU, et al.: Int J Periodontics Restorative Dent 2001; 21:288–295.

Suppl 5:22‑38.

Thème

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Recouvrement de récessions

Une technique de tunnélisation moins invasive pour les récessions multiples Dr Sofia Aroca, France Cabinet libéral, Paris, France Clinique de parodontologie, Université de Berne, Suisse

L'objectif d'une intervention chirurgicale visant à traiter des récessions multiples est d'obtenir un recouvrement radiculaire total en harmonie avec les tissus mous environnants et assurant une stabilité durable, avec une profondeur de sillon d'au maximum 2 mm. Les techniques actuelles le plus communément utilisées pour traiter les récessions

A

multiples peuvent être divisées en deux groupes :

›› ››

multiples lambeaux d'épaisseur partielle déplacés coronairement1 avec incision des papilles, tunnélisation sans incision des papilles.

La technique du tunnel pour le recouvrement des récessions multiples est issue de la technique d’enveloppe supra-périostée combinée avec un greffon de tissu conjonctif (GTC)2. L'un des avantages de cette méthode est la préservation de la continuité des papilles gingivales et la création d'une poche contenant un GTC qui est légèrement exposé au-dessus de la récession. Laisser le greffon exposé peut cependant compromettre le résultat esthétique.

B

FIG. 1 : SUTURES SUSPENDUES POUR UNE TECHNIQUE DU TUNNEL DÉPLACÉ CORONAIREMENT MODIFIÉE

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C

Pour résoudre ce problème, Azzi et Etienne ont proposé une modification de la technique d’enveloppe supra-périostée3 qui consiste en l'élévation d'un lambeau de pleine épaisseur qui va au-delà de la ligne muco-gingivale pour recouvrir entièrement le GTC placé dessous. D'un point de vue biologique, l'incision sur toute l'épaisseur et l'intégrité des papilles garantissent une vascularisation optimale. L'apport de sang a une importance capitale dans la mesure où la surface avasculaire est étendue dans les récessions multiples 4,5. De nombreux articles scientifiques traitent de la technique d’enveloppe supra-périostée appliquée telle qu'elle a été initialement décrite ou avec de légères modifications6-8.

D

|  A  Récession gingivale initiale - ligne mucogingivale. ​|  B  La poche gingivale et le tunnel sont disséqués au-delà de la ligne mucogingivale, puis les fibres de collagène sont séparés avec des curettes sous le lambeau. Les papilles sont ensuite décollées.  ​|  C Le greffon de tissu conjonctif est placé légèrement en dessous de la jonction amélo-cémentaire. ​|  D  La poche recouvre complètement le greffon de tissu conjonctif et elle est maintenue en position coronaire par des sutures autour du point de contact. Ces sutures peuvent passer ou non à travers le greffon, selon la nécessité d'un déplacement coronaire ou interproximal du greffon de tissu conjonctif.

Illustration : Quaint

Le recouvrement des récessions reste un défi en présence de défauts sévères. Une technique et un matériau adaptés peuvent toutefois aider à garantir un résultat réussi. Découvrez comment.


FIG. 2 : RECOUVREMENT DE RÉCESSIONS MULTIPLES DE CLASSE I DE MILLER A

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Photos : Sofia Aroca

C

|  A  Différentes profondeurs des récessions visibles au départ. ​|  B  Greffon de tissu conjonctif sous le lambeau tunnéllisé. |  C  Sutures suspendues autour du point de contact. ​|  D  Résultats cliniques à 18 mois.

Technique du tunnel déplacé coronairement modifiée Au cours d'une intervention impliquant la technique du tunnel déplacé coronairement modifiée, la racine exposée est surfacée et les points de contact sont fermés avec du composite pour éviter l'effondrement des sutures suspendues dans les espaces interproximaux3-5. Les incisions sulculaires initiales et les séparations de lambeaux sont réalisées avec un élévateur micro-tunnélisation. La dissection muco-périostée est ensuite étendue au-delà de la ligne muco-gingivale et sous chaque papille de manière à déplacer le lambeau en même temps que les papilles dans le sens coronaire sans tension. Les fibres musculaires et les fibres de colla-

gène restant sur la partie interne de la muqueuse alvéolaire du lambeau sont disséqués, avec un soin extrême, en utilisant un instrument contondant pour éviter de perforer le lambeau et obtenir un positionnement coronaire passif. Une fois le lambeau préparé, un GTC ou un substitut (matrice de collagène, matrice dermique acellulaire ou dérivé de matrice amélaire) peut être tunnélisé. Plusieurs techniques de suture sont possibles pour stabiliser les greffons et le lambeau tunnéllisé coronairement9,10. Azzi et Etienne, ainsi qu'Aroca et al., ont stabilisé le lambeau au moyen de sutures suspendues autour du point de contact3-5. D'après les auteurs, cette technique de suture parti-

culière garantit une stabilisation coronaire étendue du lambeau au cours des deux premières semaines de cicatrisation (Fig. 1).

Efficacité clinique Pour les cliniciens, les récessions multiples restent un défi dans la mesure où elles constituent une situation clinique délicate. De nombreux facteurs, outre la surface avasculaire étendue, peuvent influencer le résultat clinique ; parmi eux, les différentes profondeurs de récession (Fig. 2), les racines proéminentes, les biotypes fins et la perte d'os et de tissus mous interdentaires (Fig. 3). Tous ces facteurs doivent être pris en compte lors de la planification d'une intervention chirurgicale, en particulier

Thème

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FIG. 3 : RECOUVREMENT DE RÉCESSIONS MULTIPLES MANDIBULAIRES DÉLICATES DE CLASSE III DE MILLER A

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|  A  Récessions multiples de classe III de Miller initiales. ​|  B Vestibule peu profond et quantité limitée de tissu kératinisé visibles initialement. ​ |  C  Lambeau tunnélisé avec greffon de tissu conjonctif et sutures suspendues autour du point de contact. ​|  D  Résultats cliniques au suivi à 2 ans. Les variations de l'épaisseur du tissu et de la profondeur du vestibule sont visibles. ​|  E Vue vestibulaire du résultat à 2 ans. Photos : Sofia Aroca

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C

lorsque son objectif ultime est un recouvrement radiculaire complet. Les revues systématiques évaluant le caractère prévisible de différentes techniques chirurgicales pour traiter les récessions multiples indiquent que le lambeau d'épaisseur partielle déplacé coronairement, avec ou sans greffe de tissu mou, et la technique modifiée du tunnel déplacé coronairement, avec greffe de tissu mou, sont les moyens les plus prévisibles pour obtenir un recouvrement radiculaire complet dans les récessions multiples des classes I, II et III de Miller11-14. Malgré le caractère prévisible de ces techniques chirurgicales, elles ne sont pas toutes efficaces pour les récessions multiples de classe III. Une étude clinique comparative randomisée réalisée par Aroca et al. a évalué si l'ajout de dérivé de matrice amélaire (groupe expérimental) avec une technique du tunnel déplacé coronairement modifiée, comparé à un GTC sous-épithélial (groupe témoin), pouvait améliorer les résultats thérapeutiques

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« La technique minimalement invasive du tunnel crée un environnement biologique optimal dans lequel les processus de cicatrisation peuvent se dérouler sans problème ce qui, ainsi, offre une meilleure prévisibilité dans les situations cliniques compliquées. » dans les récessions multiples de classe III de Miller 1 an après le traitement. Chez 20 patients présentant 139 récessions, les auteurs ont observé que les deux traitements ont permis d'obtenir un recouvrement radiculaire de 82 % pour le groupe expérimental et 83 % pour le groupe témoin. À un an, le gain de hauteur des papilles (mesuré par la réduction, en pourcentage, de la distance entre le point de contact et le sommet des papilles) était de 58,6 % pour le groupe expérimental et 59,2 % pour le groupe témoin. Le re-

couvrement radiculaire complet a été obtenu dans huit des i­ nterventions chirurgicales (38 %) dans les deux groupes. Les auteurs ont conclu que la technique modifiée du tunnel déplacé coronairement donne des résultats prévisibles dans le traitement des récessions multiples de classe III de Miller. Des résultats stables ont été obtenus à 28 jours et il n'y avait pas de différence significative intra et inter-groupes en termes de positionnement du bord gingival et des papilles à 28 jours et jusqu'à 12 mois.


GTC ou biomatériaux Une épaisseur gingivale appropriée est la clé garantissant une stabilité durable15,16. Dans les cas où le biotype est fin, il est impératif d'utiliser la bonne technique chirurgicale. La procédure la plus courante et la plus prévisible est le lambeau déplacé coronairement associé à une GTC. Il est cependant très fréquent qu'un patient ayant des récessions multiples présente un biotype fin ; de ce fait, le prélèvement d'un GTC peut être associé à une morbidité supérieure pour le patient, un temps de chirurgie plus long et des complications postopératoires telles que le saignement, l'engourdissement et des changements de la sensibilité au niveau du site donneur5. Des efforts ont été faits pour essayer de développer de nouveaux biomatériaux pour remplacer les GTC. Dans la famille des matrices de collagène, ­Geistlich Mucograft® a été proposé comme alternative au GTC sous-épithélial dans les interventions de chirurgie plastique parodontale. Sa sécurité et son efficacité clinique dans les procédures de recouvrement radiculaire ont été décrites dans le cadre de plusieurs études précliniques17 et cliniques18, 19.

des sites témoins ; quant à la cicatrisation, elle s'est déroulée sans événement pour les deux groupes de traitement. Les auteurs ont conclu que l'utilisation d'une matrice de collagène peut représenter une alternative au GTC en réduisant le temps de chirurgie et la morbidité des patients.

Une procédure chirurgicale complète La technique du tunnel est une procédure chirurgicale minimalement invasive en raison de l'absence d'incisions de décharge verticales. La dissection interne non-agressive des muscles et des fibres de collagène permet un positionnement coronaire passif du lambeau. La vascularisation est assurée par le maintien des papilles intactes et la réalisation d'une dissection de pleine épaisseur. Cette technique chirurgicale crée, par conséquent, un environnement biologique optimal dans lequel les processus de cicatrisation peuvent se dérouler sans problème ce qui, à son tour, offre une meilleure prévisibilité dans une situation clinique compliquée, comme par exemple les récessions de classe III de Miller et la présence de biotypes fins.

Références 1

Zucchelli G, De Sanctis M: J Clin Periodontol 2000;

30(10): 862‑870. 2 Allen AL: Int J Periodontics Restorative Dent 1994; 14(4): 302‑315. 3 Azzi R, Etienne D: J Parodontol Implant Orale 1998; 17: 71‑77. 4 Aroca S, et al.: J Clin Periodontol 2010; 37(1): 88‑97. 5 Aroca S, et al.: J Clin Periodontol 2013; 40(7): 713‑720. 6 Zabalegui I, et al.: Int J Periodontics Restorative Dent 1999; 19(2):199‑206. 7 Tozum TF, Dini FM: Quintessence International 2003; 34(1): 7‑13. 8 Zuhr O, et al.: Int J Periodontics Restorative Dent 2007; 27(5): 457‑463. 9 Allen EP: Int J Periodontics Restorative Dent 2010; 30(5): 479‑85. 10 Zuhr O, et al.: Eur J Esthet Dent Winter 2009; 4(4): 338‑47. 11 Miller PD: Int J Periodontics Restorative Dent 1985; 5(2): 8‑13. 12 Hofmänner P, et al.: Quintessence Int 2012; 43(7):545‑54. 13 Graziani F, et al.: J Clin Periodontol 2014; 41(15): S63–S76. 14 Chambrone L, Tatakis DN: J Periodontol 2015: 86(2): S8-S51. 15 De Sanctis M, Zucchelli G: J Clin Periodontol 2007: 34(3): 262‑8. 16 Cortellini P, Pini Prato G: Periodontol 2000 2012; 59(1):158‑84. 17 Vignoletti F, et al.: J Clin Periodontol 2011; 38(9): 847‑55. 18 McGuire MK, Scheyer ET: J Periodontol 2010; 81(8): 1108‑17. 19 Molnár B, et al.: Quintessence Int 2013; 44(1): 17‑24.

En 2013, Aroca et al. ont réalisé une étude, prospective, randomisée et comparative sur 1 an pour évaluer le résultat clinique du traitement de récessions multiples des classes I et II de Miller avec la technique modifiée du tunnel déplacé coronairement associée soit à G ­ eistlich Mucograft® soit à 5 un GTC . À 1 an, par comparaison avec la situation initiale, les deux traitements ont entraîné des améliorations statistiquement significatives en termes de recouvrement radiculaire complet, de recouvrement de récession moyen, de largeur de tissu kératinisé et d'épaisseur gingivale. Le recouvrement radiculaire complet a été observé pour 42 % des sites d'expérimentation et 85 %

Thème

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Régénération osseuse guidée

Le défi du traitement des patients cancéreux Prof. Rogerio Belle de Oliveira, Brésil Université catholique pontificale du Rio Grande do Sul Département de chirurgie orale et maxillo-faciale Porto Alegre, Brésil

Lorsque le cabinet dentaire traite des patients néoplasiques, les taux de risques et d'échecs augmentent. Une formation et une information appropriées sont des alliées utiles pour la réussite du traitement. Y a-t-il cependant autre chose que nous devrions savoir ? Aperçu des facteurs déterminants et des traitements adaptés. Le cancer est une maladie mondiale associée à des taux de mortalité élevés. Le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) œuvre en permanence à la mise à jour des informations sur les agents cancérigènes, les principaux facteurs d'origine et les stratégies de prévention. La formation et la connaissance sont essentielles pour éviter les principaux facteurs de risque et améliorer le dépistage précoce du cancer. Les campagnes internationales, comme Octobre Rose (campagne pour la prévention du cancer du sein) et Novembre Bleu (prévention du cancer de la prostate), ainsi que les campagnes contre le tabac augmentent la sensibilisation. L'accès au diagnostic et aux traitements a un impact sur la possibilité d'améliorer la connaissance. Cependant, un diagnostic précoce est l'élément le plus

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important car il augmente les taux de réussite du traitement et de survie1.

Facteurs déterminants La combinaison vieillissement et cancer est un facteur significatif, avec une augmentation de la prévalence du cancer chez les personnes âgées. Il y a, par exemple, des modifications fonctionnelles et structurelles dans les tissus mous et l'os, des troubles métaboliques et des limitations physiques liés à l'âge et au sexe. Les femmes sont sujettes à une perte minérale osseuse en vieillissant et des soins particuliers sont nécessaires après un traitement anticancéreux, notamment dans les cas de cancer du sein. Les hommes, quant à eux, sont plus vulnérables aux métastases osseuses consécutives au cancer de la prostate ou du poumon2-4. Les patients plus jeunes ont des taux de réussite supérieurs après un traitement anticancéreux. Par conséquent, une régénération osseuse guidée (ROG) réalisée après un traitement anticancéreux chez les patients jeunes donnera des taux supérieurs d'efficacité de la greffe et de réussite de l'implantation5, 6.

Les patients doivent impérativement subir des examens de santé bucco-dentaire et radiographiques globaux. Avant l'initiation du traitement anticancéreux, le clinicien doit impérativement être attentif au retrait des prothèses mal ajustées, à la plaque et aux caries, à la gingivite ou la parodontite et à l'extraction des dents condamnées. Le traitement de ces problèmes peut prévenir les complications bucco-dentaires indésirables pendant le traitement anticancéreux. Pendant cette phase du traitement, un comblement alvéolaire réussi est possible avec ­Geistlich Bio-Oss® et ­Geistlich Bio-Gide® dans les alvéoles 90 jours avant la radiothérapie et 45 jours avant la chimiothérapie, avec une cicatrisation définitive à six mois6-8.

Choix de traitement anticancéreux Le traitement anticancéreux dépend de plusieurs facteurs, dont la relation cellule-cause, la localisation et le délai. Les meilleures options sont les traitements, séparés ou associés, par chirurgie, chimiothérapie et/ou radiothérapie. Au cabinet

« La formation et la connaissance sont essentielles pour éviter les principaux facteurs de risque et améliorer le dépistage précoce du cancer. »


FIG. 1 : ROG CHEZ UN PATIENT AYANT UN LYMPHOME MALIN NON HODGKINIEN - ÉTUDE DE CAS CLINIQUE

Patient de 38 ans traité par chimiothérapie pour un lymphome malin non hodgkinien. Cinq mois après la dernière session de chimiothérapie, le patient a développé une

lésion apicale inflammatoire sur la canine maxillaire droite. Les examens clinique et biologique étaient normaux et le plan de traitement établi incluait une ­extraction

dentaire et une greffe alvéolaire pour la préservation de l'os alvéolaire et le traitement consécutif avec implant dentaire.

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Photos : Rogerio Belle

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|  A  CBCT initiale montrant la canine maxillaire droite avec une zone ostéolytique apicale. ​|  B  CBCT axiale initiale montrant la perte osseuse. ​|  C  Situation clinique avant le début du traitement. Vue de la lésion inflammatoire apicale. ​|  D Vue clinique de l'alvéole d'extraction. Après extraction et énucléation de la lésion inflammatoire, l'alvéole a été rincée avec une solution à base de tétracycline 500 mg dans 20 ml de solution saline stérile. ​|  E  Matériau ­Geistlich Bio-Oss® appliqué dans l'alvéole. ​|  F Utilisation ­ eistlich Bio-Oss®. ​|  G  CBCT axiale à 6 mois montrant l'os nouvellede ­Geistlich Bio-Gide® pour recouvrir l'alvéole remplie avec G ment formé. ​|  H  CBCT montrant le résultat clinique à 6 mois.

­ entaire, les patients qui gagnent la bataille d contre le cancer nécessitent le plan de traitement le plus délicat pour un traitement reconstructeur. Les procédures chirurgicales, la chimiothérapie et la radiothérapie entraînent des comorbidités qui ont un impact durable sur la fonction et la structure de l'os et des tissus mous. L'ostéopénie et l'ostéoporose sont des complications possibles pouvant compromettre le traitement après un traitement anticancéreux2,3,5,9,10.

La radiothérapie est une radiation de haute énergie ciblant le site de la tumeur qui endommage la synthèse de l'ADN des cellules hautement mitotiques, mais aussi celle des cellules saines et diminue la vascularisation des tissus mous et des os autour des sites primaire et secondaire. Les doses de radiation thérapeutiques dans les régions de la tête et du cou dépendront de la localisation, de la taille de la tumeur et de la chaîne lymphatique associée. L'énergie du rayonnement

varie de 30 à 70 Gy en 20 à 40 irradiations. Les conséquences cliniques prévisibles liées à la dose sont la régression de la tumeur, la xérostomie, la mucosite buccale, la possibilité d'un trismus grave, la fibrose induite par l'irradiation et le risque de développer une ostéoradionécrose. Le risque d'ostéoradionécrose dépend de l'âge, du temps et de l'énergie de radiation. Par conséquent, des doses plus faibles et des ­intervalles d'irradiation moins nombreux diminuent le

Thème

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risque de ­développement d'une ostéoradionécrose. L'ostéoradionécrose est un problème bien décrit caractérisé par une détérioration de l'os médullaire par diminution de la vascularisation, l'impossibilité de réparation osseuse et un processus inflammatoire primaire entraînant une perte osseuse grave. Les effets résiduels de l'irradiation sur l'os sont irréversibles et même à 24 mois post-irradiation, des niveaux de vascularisation plus faibles sont observés, notamment dans la mandibule et dans le maxillaire postérieur4,5,8,11-13. L'oxygénothérapie hyperbare est une option pour prévenir l'ostéoradionécrose et améliorer la réussite de la greffe osseuse et de la pose de l'implant dentaire ; les preuves scientifiques concernant son utilisation sont toutefois limitées14. La chimiothérapie a un effet cytotoxique systémique sur les cellules néoplasiques cibles comme sur les cellules normales. Les pires effets secondaires incluent l'aplasie médullaire, la thrombocytopénie et un risque accru d'infection. Il y a également une diminution du nombre de cellules souches et une limitation de la fonction de la moelle osseuse, mais la récupération cellulaire intervient 180 jours après la dernière dose de chimiothérapie. Les protocoles thérapeutiques de certains patients peuvent inclure un anticorps monoclonal qui cible le RANKL, avec ou sans bisphosphonates systémiques ; ces patients nécessitent donc plus d'attention en raison du risque accru de nécrose osseuse4,8,10,14-16.

Le patient au centre des décisions Lorsque la quantité et la qualité de l'os sont cruciales pour la réussite de l'implantation et la reconstruction, la ROG est une technique de greffe bien documentée qui donne de bons résultats3 (Fig. 1). La ROG chez les patients cancéreux est une technique qui dépend du temps. Des approches minimalement invasives sont possibles avec des résultats convenables après 180 jours de

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chimiothérapie et après 360 jours de radiothérapie. Lorsque des anticorps monoclonaux ciblant le RANKL et/ou des bisphosphonates systémiques sont utilisés, pendant le traitement actif ou pour l'entretien, il est impératif de reporter la ROG de 24 mois. De plus, dans ces cas-là, il est préférable d'avoir recours à des approches chirurgicales minimalement invasives et d'utiliser des implants courts, mais une évaluation spécifique du cas du patient est vivement recommandée8,13,15-17. Avant l'intervention chirurgicale, le patient doit subir une évaluation clinique et radiographique globale. L'évaluation de la densité minérale osseuse et les analyses biologiques sont des outils diagnostiques essentiels pour la planification des greffes osseuses minimalement invasives. D'après la dernière revue systématique, le télopeptide C-terminal réticulé du collagène de type 1 (b-CTx) n'a aucune valeur prédictive pour la détermination du risque d'ostéonécrose chez les patients recevant un bisphosphonate14, et il en va de même pour le traitement anticancéreux. La meilleure option est l'évaluation des taux sériques : calcium (Ca), phosphatase alcaline, parathormone (PTH), 25-hydroxy vitamine D3 (vitamine OHD), albumine (Alb), ainsi que l'évaluation de la densité minérale osseuse (g/cm2) au niveau du rachis lombaire (L1-L4) et du col du fémur. Un autre examen diagnostique significatif au moyen de la radiographie ou la tomographie volumique à faisceau c­ onique de la zone ciblée vise l'évaluation des sites chirurgicaux ou alvéoles antérieures pour vérifier si la cicatrisation osseuse est convenable. Une cicatrisation insuffisante est une indication significative d'un risque plus élevé de nécrose osseuse3,8,10,16,17. En raison de sa structure osseuse moins vascularisée, la région maxillaire postérieure est plus sujette à complications et, pour éviter un second site de prélèvement

chirurgical, les greffes d'os autologue sont déconseillées chez les patients ayant reçu un traitement anticancéreux11, 16. Les meilleures options pour ce type de patients sont les matériaux d'origine xénogénique et les membranes de collagène. Une approche avec lambeau minimalement invasive aide à corriger les défauts osseux horizontaux et verticaux pour une implantation immédiate ou différée avec une excellente stabilité. En présence d'un os résiduel minime, les implants plus étroits et plus courts peuvent être une bonne solution8,13. De plus, une manipulation avec précaution du lambeau muco-périosté et la fermeture primaire du lambeau sont essentielles pendant la procédure chirurgicale. Le rinçage du site chirurgical avec une solution à base de tétracycline 500 mg dans 20 ml de solution saline stérile peut améliorer les résultats. Références 1

Torre LA, et al.: CA Cancer J Clin 2015; 65(2): 87‑108.

2 Purton LE, et al.: Journal of Bone and Mineral Research 2015; 30(5):886–897. 3 Sharifian RA, et al.: Caspian J Intern Med 2017; 8(2): 91‑98. 4 Sörensen HT, et al.: BMJ Open 2017; 7: e016022. 5 Demian NM, et al.: Oral Maxillofacial Surg Clin N Am 2014; 26: 193–207. 6 Stavropoulos F, et al.: Oral Maxillofacial Surg Clin N Am 2002; 14: 15–27. 7 Jansisyanont P, et al.: Int J Oral Maxillo Fac Implants 2017; 32: 611–616. 8 Edher F, Nguyen CT: J Prosthet Dent 2017; pii: S0022‑3913(17)30426‑2. 9 Martin TJ, Seeman E: Best Practice & Research Clinical Endocrinology & Metabolism 2008; 22(5): 701–722. 10 Pérez MGS, et al.: J Clin Exp Dent 2011; 3(1): e31‑42. 11 Romanos GE, et al.: Clinical Implant Dentistry and Related Research 2015; 17(3): 598‑609. 12 Nooh N: Int J Oral Maxillo Fac Implants 2013; 28: 1233–1242. 13 Grötz KA, et al.: Clin Oral Investig 2014; 18(3): 687‑98. 14 Esposito M, Worthington HV: Cochrane Database of Systematic Reviews 2013; 9. 15 Kovács AF: Int. J. Oral Maxillofac Surg 2001; 30: 144–147. 16 Romanos GE, et al.: Oral Oncology 2010; 46: 854–859. 17 Claudy MP, et al.: Clin Implant Dent Relat Res 2015; 17(2): 402‑11.


Régénération parodontale

Point de départ et horizon Dr Amit Patel, R.-U. Cabinet libéral Birmingham, Royaume-Uni

Les procédures chirurgicales régénératives sont, depuis longtemps, considérées comme une méthode indiquée pour restaurer la structure parodontale et l'attache fonctionnelle perdues via la régénération du cément, du ligament parodontal et de l'os alvéolaire. Mais comment le concept de régénération s'est-il développé ? Et que peut-on attendre pour l'avenir ?

Tout chirugien-dentiste a pour objectif d'améliorer et de restaurer les fonctions et l'esthétique chez les patients souffrant de parodontite. Il a par conséquent été avancé que les dents à pronostic parodontal réservé devaient être traitées aussi longtemps que possible et que l'extraction ne devait intervenir que lorsque les traitements parodontal et endodontique n'était plus possibles1, 2. L'extraction des dents touchées par la parodontite ne résoudra pas les problèmes de réponse de l'hôte sous-jacents qui contribuent à la maladie. De plus, on sait que les dents à pronostic parodontal réservé mais traitées ont des taux de survie équivalents à ceux des implants chez les patients bien suivis3.

FIG. 1 : DÉFAUTS OSSEUX PARODONTAUX À UNE, DEUX ET TROIS PAROIS . 12

Illustration : Quaint

Défaut à une paroi

Défaut à deux parois

Défaut à trois parois

La question que l'on doit donc se poser au quotidien est : faut-il extraire la dent et la remplacer par un implant dentaire ? Il est difficile de répondre à cette question dans la mesure où les cliniciens et les patients sont en train de prendre conscience que les implants ne sont pas une solution définitive. Les cas de péri-implantite sont, de nos jours, de plus en plus nombreux et beaucoup de facteurs influencent son risque, dont le facteur bactérien et possiblement occlusal. Les études démontrent cependant que les dents peuvent être conservables tout au long de la vie si elles font l'objet d'une maintenance stricte par le patient et le praticien.

Le concept de régénération parodontale à ses débuts Dans le passé, la régénération parodontale était considérée comme une modalité thérapeutique permettant au patient de conserver une dent atteinte au plan parodontal. Le concept a émergé de la compréhension de la cicatrisation d'une poche parodontale reposant sur les études de Murray et col., Hurley et col. et Melcher et col., dans le cadre desquelles ils ont observé que l'épithélium avait un rôle protecteur de la surface radiculaire4-6. Les auteurs ont également montré que la prolifération rapide de l'épithélium et du tissu conjonctif gingival formait un long épithélium de jonction. Plus tard, une étude de Nyman et col. a montré que la séparation de l'épithélium et du tissu conjonctif gingival d'un défaut parodontal grâce à une barrière

Thème

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FIG. 2 : APPROCHE minimalement INVASIVE POUR LA RÉGÉNÉRATION PARODONTALE DANS UN DÉFAUT OSSEUX VERTICAL

Une femme de 41 ans, non fumeuse, a développé une parodontite généralisée chronique. Elle a suivi une série de traitements non chirurgicaux efficaces. Seule une poche parodontale localisée n'a pas été éliminée : un défaut osseux vertical A

persistait en haut sur le côté gauche. La régénération parodontale a été discutée comme une option pour améliorer le pronostic à long terme. Une technique chirurgicale minimalement invasive a donc été utilisée pour préserver les

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Photos : Amit Patel

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papilles. Le défaut osseux a été cureté et un mélange protéines de la matrice amélaire et ­Geistlich Bio-Oss® a été appliqué sur la surface radiculaire.

|  A  Situation clinique avant le traitement : vue vestibulaire d'une poche de 8 mm au niveau du site maxillaire gauche 11.  |  B Bilan long cône périapical montrant le défaut osseux vertical. ​|  C  Pas de formation de poche au niveau du site supérieur gauche. ​|  D  Technique chirurgicale minimalement invasive : incision vestibulaire.  ​|  E  Technique chirurgicale minimalement invasive : le lambeau est soulevé dans le sens palatin. ​|  F Un défaut vertical à deux parois est observé. ​|  G  Des protéines de matrice amélaire sont appliquées dans le défaut. ​|  H ­Geistlich Bio-Oss® est appliqué dans le défaut. ​|  I  Suture avec un fil 5/0 en polypropylène non résorbable (suture de Laurell-Gottlow). ​|  J  Situation clinique à 1 semaine postopératoire et retrait des sutures. |  K Vue vestibulaire au suivi à 1 an.  ​|  L Vue occlusale au suivi à 1 an. ​|  M-N  La disparition de la poche au niveau du défaut vertical est observée au suivi à 1 an.  |  O Bilan long cône périapical montrant la disparition du défaut osseux vertical.

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Références

« La question que l'on doit se poser au quotidien est : faut-il extraire la dent et la remplacer par un implant dentaire ? »

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Lang NP, et al.: Ann Periodontol 1997; 2(1): 343‑356.

2 Schwarz F, et al.: Peri-implant Infection: Etiology, Diagnosis and Treatment. Éditions Quintessence. 2007. 3 Roccuzzo M, et al.: Journal of Clinical Periodontology 2011; 38(8): 738–45. 4 Murray G, et al.: American Journal of Surgery 1957; 93: 385–387. 5 Hurley LA, et al.: The Journal of Bone and Joint Surgery 1959; American volume 41-A: 1243–1254. 6 Melcher AH, Dreyer CJ: Journal of Bone and Joint

permettait la cicatrisation du défaut parodontal avec os, ligament parodontal et cément7. Cette étude annonçait l'arrivée de la technique de régénération tissulaire guidée (RTG) pour la régénération parodontale en utilisant d'abord du polytétrafluoroéthylène expansé (ePTFE) non résorbable puis, plus tard, une membrane de collagène résorbable appliquée sur le défaut parodontal8, parfois comblé avec un substitut ­osseux9,10.

Concept actuel Les défauts osseux qui permettent la plus grande prévisibilité de la régénération parodontale sont les défauts à trois et deux parois (Fig. 1). Les défauts à trois parois permettent la régénération la plus importante en raison du nombre de parois entourant les défauts capables de stabiliser le caillot sanguin pour une cicatrisation et une maturation correctes et capables également d'apporter la plus grande quantité de cellules osseuses pour la cicatrisation de l'os sur le site. Avec le temps, la technique chirurgicale et la technologie ont progressé pour arriver à la situation que nous connaissons aujourd'hui, où les tissus ne sont que légèrement soulevés au moyen de la technique chirurgicale minimalement invasive (MIST) telle que suggérée par Cortellini et al11. Le concept insiste sur le fait de soulever le moins possible la gencive pour évaluer et traiter les défauts parodontaux. Si le défaut s'étend

à une autre dent ou s'il est circonférentiel, les tissus gingivaux peuvent alors être élevés un peu plus pour l'exposer ; des techniques de régénération parodontale plus classiques peuvent ensuite être utilisées avec application d'un substitut osseux d'origine bovine et d'une membrane de collagène. D'autre part, si le défaut osseux est localisé, alors son curetage et l'évaluation de la possibilité de stabiliser le caillot avec le lambeau seul ou en plaçant un substitut osseux d'origine bovine - parfois mélangé avec des protéines de la matrice amélaire - améliorent le résultat avec, qui plus est, une régénération parodontale moins invasive (Fig. 2).

Surgery 1962; 44B: 424. 7 Nyman S, et al.: J Clin Periodontol 1980; 7(5): 394‑401. 8 Scantlebury T, Ambruster J: J Evid Based Dent Pract 2012; 12(3 Suppl): 101‑17. 9 Mellonig JT, Bowers GM: J Am Dent Assoc 1990;121(4):497‑502. 10 McClain PK, Schallhorn RG: Int J periodontics Restorative Dent 1993;13(1):9‑27. 11 Cortellini P, Tonetti MS: J Clin Periodontol 2007; 34(1): 87‑93. 12 Goldman HM, Cohen DW: Journal of Periodontology 1958; 29(4): 272‑291.

Perspectives pour l'avenir L'élévation de larges lambeaux parodontaux devient un traitement obsolète, tandis que les lambeaux de petite taille deviennent de plus en plus courants dans la pratique quotidienne. Grâce à une prévisibilité supérieure des techniques et une meilleure compréhension de la biologie de la maladie parodontale et de la cicatrisation, nous pouvons à présent réduire la morbidité induite par les procédures chirurgicales étendues. Nous pouvons également éviter la pose d'implants dentaires chez les patients jeunes - en améliorant le pronostic des dents avant d'envisager les implants. Et il est évident que nous devons admettre que la régénération parodontale est une option prévisible.

Thème

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Étude de cas

Approches minimalement invasives pour les indications complexes Dr Alexander Volkmann, Allemagne Cabinet libéral Jena et Eisenach, Allemagne

Perte crestale horizontale et verticale significative. Comment réaliser une augmentation dans l'espace laissé par la perte de trois dents avec Yxoss CBR® ? Une patiente de 66 ans nous a été adressée pour un traitement implantaire lié à la perte de trois dents à la mandibule côté gauche. Les évaluations clinique et radiographique ont mis en évidence une perte crestale horizontale et verticale significative. La largeur de la crête se situait entre 1 et 2 mm. Une augmentation avec Yxoss CBR® a été planifiée au moyen d'une imagerie volumétrique à faisceau conique dentaire (Fig. A, B). Dans un premier temps, une grille en titane Yxoss CBR® a été inséré. Une incision crestale a été pratiquée, puis un lambeau a été récliné (Fig. C). La grille en titane Yxoss CBR® a été ajustée puis remplie d'os autologue, obtenu avec l'instrument SafeScraper Twist®, et de ­Geistlich Bio-Oss® dans un mélange 50:50 (Fig. D, E). La grille Yxoss CBR® a été fixée avec deux vis (1,7 mm) puis recouverte avec ­Geistlich Bio-Gide® (Fig. F). Le lambeau a été adapté pour assurer une fermeture complète des tissus mous. Les semaines suivantes, la cicatrisation s'est déroulée sans événements. La grille Yxoss CBR® a été retirée au bout de 14 semaines (Fig. G-I). La largeur de la crête était de 5-6 mm et il a été possible d'insérer simultanément deux im-

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« Les pertes importantes crestales, notamment les défauts verticaux et les défauts mixtes verticaux/horizontaux, requièrent des augmentations osseuses avec un support de forme stable pour une ROG réussie et sans complication. » plants endo-osseux (3,8 et 4,3 de diamètre) (Fig. J). Les deux implants ont été recouverts de copeaux d'os autologue obtenus lors du forage. Le bon positionnement a été contrôlé par radiographie (Fig. H). La cicatrisation de la plaie s'est déroulée sans complication et un traitement orthodontique a été réalisé. Six mois plus tard, le pilier de l'implant a été mis en place pour le modelage des tissus mous (Fig. L).

Pourquoi ce traitement ? La réussite de l'implant dentaire repose sur la présence d'un support osseux adapté. Dans le cas présenté, il a été nécessaire de reconstruire les dimensions verticale et horizontale de la crête. Les pertes importantes crestales, notamment les défauts verticaux et les défauts mixtes verticaux/ horizontaux, requièrent des augmentations osseuses avec un support de forme stable pour une régénération osseuse guidée (ROG) réussie et sans complication.

Les procédures actuelles d'augmentation complexe de la crête sont réalisées avec des membranes, des grilles en titane classiques, des plaques osseuses, des blocs osseux et/ou les parois osseuses natives avec greffe d'interposition ou ostéogenèse par distraction. Il est recommandé d'utiliser les grilles en titane classiques pour les défauts osseux mixtes supérieurs à 3 mm. Étant adaptés au défaut de la crête, les grilles en titane nécessitent des compétences pointues en chirurgie et la procédure est souvent chronophage. De plus, un risque élevé (jusqu'à 50 %) de déhiscence des tissus mous a été enregistré1,2. Le nouveau support en titane Yxoss CBR® est un support imprimé qui associe les avantages du titane, de l'imagerie 3D, des outils de planification et de l'impression 3D. Personnalisée, la grille présente un ajustement optimisé et préserve le volume pour l'ostéogenèse. De même, il est possible de raccourcir le temps de chirurgie et de réduire le risque


FIG. 1 : ESPACE LAISSÉ PAR LA PERTE DE TROIS DENTS TRAITÉ AVEC YXOSS CBR® A

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de déhiscences des tissus mous. Comparée à d'autres techniques, la technologie Yxoss CBR® permet une augmentation associant greffons osseux autologues et xénogéniques. ­Geistlich Bio-Oss® assure une protection contre la perte de volume crestal due à la résorption et, du fait de ses propriétés ostéoconductrices, une croissance osseuse rapide et intégrée3-5. L'os autologue associe ostéogenèse, ostéoconductivité et

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Photos : Alexander Volkmann

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|  A Tomographie volumique à faisceau conique (CBCT) montrant le défaut horizontal et vertical vestibulaire mineur. ​|  B  Situation clinique avant l'augmentation.  |  C  Situation peropératoire après ouverture du lambeau. ​|  D  Yxoss CBR® imprimé en 3D d'après le défaut. ​|  E  Yxoss CBR® rempli d'os autologue et de G ­ eistlich Bio-Oss® (50:50). ​|  F  Yxoss CBR® recouvert avec une membrane G ­ eistlich Bio-Gide®.  |  G  Situation clinique 4 mois après l'augmentation. ​|  H  Site pendant le retrait d'Yxoss CBR®. ​|  I  Situation osseuse immédiatement après le retrait d'Yxoss CBR®. ​ |  J  Situation intra-orale après l'implantation. ​|  K  Radiographie latérale de la pose de l'implant avec le volume osseux total restauré. ​|  L  Situation clinique après la mise en place de la vis de couverture de l'implant.

ostéoinductivité6. L'association de produits autologues et xénogéniques placés sous la grille Yxoss CBR® offre la possibilité de reconstruire les défauts 3D importants en ambulatoire dans nos cabinets.

Références 1

Jensen SS, Terheyden H, J Oral Maxillofac Surg 2009;

24(Suppl): 218–236. 2 Kaner D, Friedmann A, J Clin Periodontol 2011; 38: 95–101. 3 Buser D, et al.: J Periodontol 2013; 84(11):1517‑27. 4 Testori T, et al.: Int J Periodontics Restorative Dent 2013; 33(4):467‑75. 5 Galindo-Moreno, et al.: Clin Oral Implants Res 2014; 25(3):378‑84. 6 Testori T, et al.: Int J Periodontics Restorative Dent 2013; 33(4):467‑75.

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Le club de la revue

ÉTUDES pharES.

Photos : © iStock.com/dtmiraos

L'orthodontie assistée chirurgicalement de A à Z

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Dr George A. Mandelaris Cabinet libéral, Oakbrook Terrace, Illinois, Etats-Unis Professeur adjoint d'enseignement clinique Université de l’Illinois, faculté de médecine dentaire, Chicago, Etats-Unis

Introduction

L'idée d'avoir recours à la chirurgie pour accélérer le déplacement orthodontique tout en protégeant et en améliorant les résultats parodontaux n'est pas nouvelle. En 1959, Köle émit l'hypothèse que les dents bougeraient plus vite si des corticotomies étaient pratiquées pour les libérer de l'os alvéolaire dense environnant. Il a pratiqué des incisions interproximales et apicales qui ont facilité et accéléré le mouvement des dents dans le but de les maintenir à l'intérieur d'une cage alvéolaire adaptée. Il a désigné ce phénomène par le terme « déplacement du bloc osseux »1. De nos jours, les outils diagnostiques numériques modernes peuvent faciliter l'identification des patients qui pourraient bénéficier de l'orthodontie assistée chirurgicalement ainsi que sa planification. Des techniques relativement récentes d'augmentation de la crête alvéolaire et du tissu parodontal ont fourni une approche régénérative pour améliorer et isoler le parodonte de manière à améliorer, ainsi, le pronostic de l'ensemble du complexe osseux alvéolo-dentaire.

Dr Jim Janakievski Cabinet libéral, Tacoma, Washington, Etats-Unis Professeur adjoint d'enseignement clinique École Dentaire, Université de Washington, Etats-Unis

LE PROBLÈME Même s'il n'y a pas de signes cliniques de perte d'attache, environ 12 % des incisives centrales maxillaires présentent un déficit d'os vestibulaire2. Chez les patients ayant un os vestibulaire fin, l'orthodontie peut, involontairement, déplacer les dents hors des limites alvéolaires et entraîner ainsi une perte de la hauteur de l'os alvéolaire et des modifications de la largeur. Cela peut se traduire par des déhiscences osseuses vestibulaires significatives – notamment autour des dents de rétention (baguées) et des premières prémolaires – et le développement de défauts intra-osseux au niveau des sites d'extraction orthodontiques3,4. En cas de malocclusions (dents inclinées), 35-55 % des cas présentent des fenestrations et des déhiscences, notamment dans la région antérieure ; ainsi, lorsqu'ils reçoivent un traitement orthodontique sans intervention chirurgicale, ces phénotypes alvéolaires fins peuvent connaître des fenestrations, des résorptions radiculaires et des lésions gingivales5-7. Cependant, l'évaluation des risques est améliorée avec des outils diagnostiques de pointe et des augmentations osseuses et/ou des tissus mous peuvent être planifiées pour réduire l'incidence des séquelles iatrogènes. L'imagerie diagnostique peut fournir des simulations de résultats susceptibles d'être partagées avec les patients de manière à éviter les problèmes et obtenir un consentement plus éclairé8.

LA SOLUTION Plusieurs procédures ont été développées pour traiter l'anatomie alvéolaire. Cependant, toutes les procédures orthodontiques assistées chirurgicalement facilitent, par nature, le mouvement orthodontique. Peut-être plus important encore, il est impératif que le mouvement dentaire orthodontique complexe soit réalisé à l'intérieur de l'enveloppe osseuse alvéolo-dentaire disponible, parfois également appelée « parois orthodontiques »9. Deux procédures associant la corticotomie et la décortication alvéolo-dentaire à la greffe d'os particulé ont fait l'objet d'une attention considérable – l'orthodontie accélérée par assistance ostéogénique parodontale (PAOO), dont a parlé Wilcko la première fois en 200110, et le traitement orthodontique facilité chirurgicalement (SFOT) qui a fait l'objet d'un article publié par Roblee en 200911. Il y a des différences subtiles entre les procédures (par exemple, avec le SFOT, l'augmentation de la crête est généralement assurée uniquement dans le sens du mouvement des dents proposé tandis que la PAOO suppose une corticotomie sur les deux faces, vestibulaire et linguale), mais pour cette revue, le terme « orthodontie assistée chirurgicalement » (SAO) désigne toute procédure orthodontique chirurgicale dans le cadre de laquelle est pratiquée une corticotomie accompagnée d'une augmentation osseuse. Le club de la revue

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Photos : Mandelaris, Janakievski

FIG. 1 : ORTHODONTIE ASSISTÉE CHIRURGICALEMENT UTILISÉE POUR FACILITER LE MOUVEMENT DES DENTS MANDIBULAIRES ANTÉRIEURES

|  A  Présentation. ​|  B  Elévation du lambeau. ​|  C  Corticotomies. |  D  Application de ­Geistlich Bio-Oss® en couche externe de protection du greffon osseux.  |  E  Fermeture lors de la chirurgie. |  F  1,5 mois après l'intervention. ​|  G  2,5 mois après l'intervention. ​|  H  9 mois après l'intervention. ​|  I-J  Occlusions initiale et finale.

La corticotomie est utilisée pour effracter l'os cortical, en allant souvent dans l'os médullaire si besoin, afin de « libérer » les dents pour qu'elles bougent plus rapidement on obtient ainsi une matrice osseuse déminéralisée qui facilite le mouvement des dents pendant une période donnée (mois). Ce phénomène est appelé « phénomène d'accélération régionale » (ou RAP). Les techniques de régénération tissulaire parodontale guidée et d'augmentation alvéolaire sont utilisées pour augmenter le volume osseux dans le but d'assurer une enveloppe orthodontique élargie à l'intérieur de laquelle les dents peuvent bouger. À la fin du traitement, les caractéristiques des os et des tissus mous du parodonte s'en trouvent améliorées. FIG. 2 : DIAGNOSTIC PAR CBCT, PLANIFICATION ET RÉSULTAT B

C

|  A  Présentation en 3D de l'anatomie régionale. ​|  B  Positionnement souhaité de la dent en 3D et interactif pour l'expansion orthodontique et conséquence théorique sur le complexe alvéolo-dentaire. ​|  C  Résultat réel obtenu avec l'orthodontie assistée chirurgicalement.

Photos : Mandelaris, Janakievski

A

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Les techniques de SAO varient également en degré, par exemple, en employant des approches moins invasives, sans incisions ou « piézocisions » verticales 12,13. Un cas type de SAO est présenté dans la Fig. 1 A-J et un cas diagnostiqué, planifié et suivi avec un logiciel interactif de tomographie volumique à faisceau conique (CBCT) orthodontique est présenté dans la Fig. 2 A-C.

DIAGNOSTIC ET PLANIFICATION PAR L'ÉQUIPE Lors de la planification du traitement orthodontique, les phénotypes épais d'os alvéolo-dentaire sont moins sujets aux séquelles iatrogènes liées au mouvement des dents que les phénotypes fins14. Par conséquent, les sites où la gencive attachée est ≤ 2 mm doivent faire l'objet d'une augmentation gingivale avant le traitement orthodontique15 et ceux où l'os autour des racines dentaires est ≤ 1 mm peuvent bénéficier d'une corticotomie avec augmentation de la crête16,17. Un plan de traitement peut être développé sur la base de l'évaluation, au moyen de la CBCT et de photos cliniques, des risques liés au phénotype de l'os alvéolo-dentaire. Mandelaris a publié, en 2013, une classification des phénotypes d'os alvéolo-dentaire et une évaluation des risques correspondants utiles basées sur la CBCT18. Une version simplifiée est présentée en Fig. 3. Cette évaluation peut être utilisée, avec les images CBCT et les photos cliniques, pour développer un plan de traitement partagé entre le chirurgien, l'orthodontiste et les praticiens réalisant la restauration. On ne soulignera jamais assez la valeur de ce type de traitement synergique, proactif et planifié en équipe.


AVANTAGES, INCONVÉNIENTS ET PRÉCAUTIONS La SAO élargit l'enveloppe thérapeutique pour les patients présentant une malocclusion. La SAO permet (1) de rectifier le positionnement des dents pour l'esthétique du visage, (2) de transformer le phénotype de l'os alvéolo-dentaire pour permettre le positionnement correct des dents et réduire le risque de séquelles, notamment en cas de phénotype fragile, (3) d'optimiser les paramètres articulaires antérieurs, (4) d'améliorer la stabilité et la rétention orthodontiques sur le long terme et (5) de respecter les dimensions des voies aériennes en augmentant les opportunités de volume de la cavité buccale grâce à la réduction du besoin d'extraction/de rétraction orthodontique, le cas échéant. En fournissant un complexe osseux alvéolo-dentaire adapté et/ou augmenté après le traitement orthodontique, la SAO favorise en même temps la régénération parodontale, l'augmentation alvéolaire, le recouvrement radiculaire et l'augmentation muco-gingivale, mais elle améliore surtout le pronostic de l'ensemble du complexe dentaire après le traitement. À cet égard, la SAO peut réduire le risque de problèmes parodontaux, à savoir la perte d'attache liée à la récession qui est le problème post-orthodontique crucial à résoudre avec l'expansion. La SAO est, en moyenne, trois fois plus rapide que le traitement orthodontique classique19,20. Elle élargit en outre le champ des possibles avec le mouvement des dents et réduit l'incidence des récidives21. Malgré ces avantages, il n'y a aucune étude clinique sur l'être humain démontrant son efficacité sur le long terme. Il convient de guider les patients pour qu'ils comprennent les bénéfices et les limites de cette procédure chirurgicale mixte et soient ainsi en mesure de prendre les meilleures décisions pour leur traitement.

FIG. 3 : CLASSIFICATION DES PHÉNOTYPES DE L'OS ALVÉOLODENTAIRE POUR L'ORTHODONTIE ASSISTÉE CHIRURGICALEMENT

Position/type

Épais Os > 1 mm

Fin Os < 1 mm

Phénotype crestal Os à 4 mm de la JAC

x

x

Phénotype radiculaire Os à mi-hauteur radiculaire

x

x

Références 1

Kole H: Oral Surg Med Oral Pathol 1959; 12:515‑529.

2 Nowzari HM, et al.: Clin Dent Imp Rel Res 2012; 14: 595‑602. 3 Lombardo L, et al.: Prog Orthod 2013; 14:29. 4 Lund H, et al.: Eur J Oral Sci 2012; 120:201‑211. 5 Yagci A, et al.: Angle Orthod 2012; 82: 67‑74. 6 Castro IO, et al.: Angle Orthod 2013; 83: 196‑203. 7 de Freitas JC, et al.: Dental Press J Orthod 2013; 18: 104‑112. 8 McGuire MK, et al.: J Periodontol 2009; 80: 550‑564. 9 Handelman CS: Angle Orhtod 1996; 66: 95‑101, discussion 109‑110. 10 Wilcko WM, et al.: Int J Periodont Restor Dent 2001; 21:9‑19. 11 Roblee RD, et al.: Compend Contin Educ Dent 2009; 30: 264‑275. 12 Murphy KG, et al.: J Oral Maxillofac Surg 2009; 67: 2160‑2166. 13 Dibart S, et al.: Compend Contin Educ Dent 2009; 30: 342‑344, 346, 348‑350. 14 Chambrone L, Tatakis DN: J Periodontol 2015; 86(Suppl. 2): S8-S51. 15 Kim DM, Neiva R: J Periodontol 2015; 86(Suppl. 2); S8-S51. 16 Coscia G, et al.: J Oral Macillofac Surg 2013; 71: 1760.e1-e9.

RECOMMANDATIONS

17 Wang B, et al.: J Oral Macillfac Surg 2014; 72: 596‑602.

Il est recommandé d'utiliser le CBCT pour le diagnostic, notamment chez les patients nécessitant une expansion qui présentent un phénotype alvéolaire fin. L'application de forces orthodontiques élevées pour bénéficier de la matrice osseuse déminéralisée produite par la SAO doit débuter dans les 7 à 10 jours suivant la chirurgie. À ce moment-là, le phénomène d'accélération régionale au sein du complexe alvéolo-dentaire sera présent mais l'opportunité de mobiliser les dents plus rapidement diminuera à mesure que l'os cicatrisera. Il convient de planifier l'occurrence du mouvement orthodontique dans les 3 à 4 mois, ce qui souligne l'importance de la planification et de la coordination entre les procédures chirurgicale et orthodontique22. La planification interdisciplinaire et la séquence des traitements sont les clés de la réussite de la SAO.

20 Wlcko MT, et al.: Semin Orthod 2008; 14: 305‑316.

18 Mandelaris GA, et al.: Int J Periodont Restor Dent 2013; 33: 62‑69. 19 Al-Naoum F, et al.: J Oral Maxillofac Surg 2014; 72: 1880‑1889. 21 Makki L, et al.: Angle Orthod; 85:743‑9. 22 Suya H: Meachankcial and Biolaogical Basics in Orthodontic Therapy 1991; 1991: 207‑226. 23 Zimmo N, et al.: Compend Contin Educ Dent 2017; 38(1):17‑25. 24 Mandelaris GA, et al.: J Periodontol 2017; 88(10):960‑977. NB : Cet article a été rédigé à partir de deux revues de 2017 : « Corticotomy-Accelerated Orthodontics: A Comprehensive Review » et mise à jour de Zimmo et al.,23 et « American Academy of Periodontology Best Evidence Review » par Mandelaris et al. centrée sur l'évaluation du risque des changements de l'os alvéolo-dentaire influencés par le mouvement des dents24.

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GRAND ANGLE

THÉRAPIE GÉNIQUE EN OPHTALMOLOGIE.

Photo : © 23rf.com/Kirch

Ce qui semble être de la science fiction pourrait devenir une réalité dans un avenir proche : les personnes souffrant de rétinopathies héréditaires bénéficieront de nouveaux gènes dans les yeux pour leur éviter la cécité. Les premiers médicaments sont sur le point d'être autorisés.

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Dr Klaus Duffner

Notre rétine sophistiquée est sensible à tous types de mutations et de maladies héréditaires. À ce jour, par exemple, plus de 250 déficiences visuelles d'origine génétique différentes ont été répertoriées1. D'après une étude approfondie publiée dans la revue scientifique « Nature », dans le seul cas de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), 52 variants géniques, associés à une susceptibilité accrue à la maladie, ont été identifiés en 34 points du génome humain2. Dans le monde occidental, la DMLA est la principale cause de déficience visuelle grave chez les plus de 60 ans. Il y a aujourd'hui, uniquement aux États-Unis, environ onze millions de personnes vivant avec une DMLA. Les spécialistes estiment que ce chiffre va doubler, pour atteindre 22 millions, d'ici 2050 en raison de l'allongement de l'espérance de vie3.

Transfection de gènes utiles

Photo : iStock / vchal

Environ 15 pour cent des personnes atteintes de DMLA ont la forme néovasculaire

« humide » (nAMD). En raison du développement de petits vaisseaux sanguins dans l'épithélium pigmentaire rétinien, cette dégénérescence maculaire peut entraîner, dans les deux ans, une nécrose des cellules rétiniennes et une cécité en l'absence de traitement4. La cause en est une hausse de la concentration du facteur de croissance endothélial vasculaire (FCEV). À l'heure actuelle, bien que le traitement conventionnel avec des anticorps dirigés contre le FCEV permette de retarder la progression de la nAMD, les patients doivent recevoir une injection compliquée et coûteuse dans l'œil toutes les six semaines en raison de l'efficacité relativement peu durable de ces anticorps. Un consortium de 13 équipes scientifiques de neuf pays européens (projet TargetAMD) travaille sur une approche de recherche alternative : un gène transféré dans l'œil permet aux cellules endogènes de multiplier la production d'une protéine particulière

qui neutralise le développement vasculaire et, ainsi, la destruction locale des cellules rétiniennes. Le gène est transféré hors du corps en utilisant un « transporteur de gènes » dans des cellules épithéliales pigmentaires endogènes préalablement récoltées. Le Professeur Gabriele Thumann, coordinateur du projet et directeur de la Clinique de l’Œil à l'hôpital universitaire de Genève, a souligné que le transporteur n'est pas un vecteur viral, comme de coutume, mais une molécule appelée « transposase de la Belle au Bois Dormant » : « bien que les virus soient des vecteurs de gènes très efficaces, ils renferment le risque de menacer les réponses immunitaires ou de provoquer des réactions oncogènes. Nous avons donc opté pour un système de transposon enzymatique non viral. »5. Une fois que les cellules ont reçu le gène souhaité, elles sont re-transplantées dans l'œil au cours de la même intervention chirurgicale. Elles agissent comme un médicament à libération prolongée, apportant en continu les protéines de facteur dérivé de l'épithélium pigmentaire (PEDF) dans la région concernée pour inhiber le FCEV. L'efficacité de la transfection des gènes utiles dans les cellules a déjà été confirmée par de nombreux essais in vitro. Les premières expériences in vitro sur le rat ont montré l'inhibition du développement des vaisseaux sanguins et, par conséquent, l'efficacité du traitement. Les premières études cliniques sont prévues dans un avenir proche, dès que ces recherches seront achevées. Si la procédure réussit et si elle permet aux personnes atteintes de DMLA de conserver la vue, les scientifiques jugent qu'elle pourrait révolutionner l'univers de l'ophtalmologie.

GRAND ANGLE

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La thérapie génique sur le point d'être autorisée Une thérapie génique en ophtalmologie, qui pourrait également être bénéfique pour les jeunes enfants, est sur le point d'être autorisée par la Food and Drug Administration aux États-Unis. Au cours de la petite enfance, des mutations responsables de la dégénérescence rétinienne surviennent dans le gène RPE65 et entraînent une ré-

tement implique des versions intactes du gène RPE65 intégrées dans des enveloppes virales vides puis injectées sous la rétine dans le cadre d'une intervention compliquée. Les enveloppes de virus servent ainsi de vecteurs de gènes qui infectent les cellules visuelles et déchargent ensuite les nouveaux gènes RPE65 à l'intérieur de la cellule où ils sont alors disponibles pour la production de l'enzyme manquante. « Le

« Bien que les virus soient des vecteurs de gènes très efficaces, ils renferment le risque de menacer les réponses immunitaires ou de provoquer des réactions oncogènes. Nous avons donc opté pour un système de transposon enzymatique non viral. » Prof. Gabriele Thumann – Clinique de l'Œil à l'hôpital universitaire de Genève

duction de la protéine RPE65. Cette protéine est une enzyme cruciale dans le cycle de la vision. Si la lumière atteint un photorécepteur, le pigment visuel 11-cis-rétinal se décompose en générant un stimulus lumineux perçu par le cerveau. La régénération du pigment visuel pour le stimulus lumineux suivant nécessite l'enzyme RPE65. Les bâtonnets reposant à 100 pour cent sur le 11-cis-rétinal du cycle de la vision, leur perte induit une cécité nocturne totale. En revanche, les cônes semblent être moins gravement touchés par la maladie, c'est pourquoi, au moins au début, une capacité visuelle résiduelle demeure. En Allemagne, 150 à 200 personnes souffrent de cette rétinopathie particulière1. Le nouveau trai-

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traitement s'est révélé sûr dans toutes les études publiées » déclare le Professeur Birgit Lorenz, directrice de la Clinique d'ophtalmologie à l'hôpital universitaire de Giessen, dans la revue « Ärzteblatt »6.

une amélioration du score au test de mobilité à luminance variable de 1,8 niveau lumineux contre un gain de 0,2 niveau lumineux dans le groupe témoin non traité. Le test de mobilité à luminance variable évalue la capacité du patient à suivre un parcours de mobilité dans différentes conditions d'éclairage. Selon le responsable de l'étude, le Dr Stephen Russell de l'université de l'Iowa, aux Etats-Unis, 13 des 20 patients traités qui ont été examinés lors du suivi ont pu s'orienter au niveau de luminance le plus faible (1 lux). Cette amélioration maximale possible montre que les patients en ont tiré un bénéfice dans des conditions de faible luminosité. La thérapie génique est actuellement en cours d'évaluation pour d'autres maladies héréditaires de l'œil. Par exemple, à l'avenir, l'introduction de nouveaux gènes dans l'œil pourraient également aider les patients souffrant de cécité nocturne congénitale et de restriction progressive du champ visuel (choroïdérémie) ou d'une difficulté extrême à percevoir les couleurs. Références 1 http://www.pro-retina.de/newsletter/2017/erstegentherapie-am-auge-vor-der-zulassung. 2 Fritsche LG, et al: Nature Genetics 2016; 48: 134–143.

Mieux voir au crépuscule Malgré l'incapacité du traitement à restaurer les cellules sensorielles mortes et à permettre l'amélioration de l'acuité visuelle, l'évolution de la maladie est ralentie. Par exemple, une étude de phase 3 randomisée récemment publiée incluait 31 patients présentant une dystrophie rétinienne liée à RPE65 âgés de 3 à 44 ans et dont la vue et le champ de vision périphérique étaient déjà réduits7. Chez les 20 patients traités, il y a eu

3 Pennington KL, et al: Eye Vis (Lond) 2016; 3: 34. 4 Kropp M: Gentherapie zur Behandlung der nAMD: Das Target AMD-Projekt. Augenspiegel 2016: 22‑24. 5 Thumann G: “Es gibt niemals nur einen Weg zum Glück.” Schweizerische Ärztezeitung. Entrevue. 2017; 42. 6 https://m.aerzteblatt.de/news/ thema-11878‑2-79453.htm. 7 Russel S, et al: Lancet 2017; 390, 10097: 849–860.


ARRIÈRE-PLAN.

­Geistlich PHARMA AG | FONDATION Osteology

ARRIÈRE-PLAN

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Des recherches synergiques

Quand l'entreprise s'associe à l'université : tout le monde est gagnant ! Dr Giulia Cerino | ­Geistlich Pharma AG

Photos : Alfons Gut

­ eistlich croit aux collaborations stratégiques avec les universités et, avec G l'université de Genève, ­Geistlich a trouvé un nouveau partenaire pour des recherches de qualité. Le Professeur Irena Sailer, responsable du département de prothèse fixe et de biomatériaux de Genève, et le Docteur Birgit Schäfer, Directrice Scientifique Adjointe de ­Geistlich, nous parlent des synergies entre les deux entités.

Prof. Sailer, vous avez pris vos nouvelles fonctions à l'université de Genève il y a quatre ans. Qu'est-ce qui est nouveau par rapport à votre poste précédent à l'université de Zurich ? Prof. Sailer : Mes fonctions en tant que responsable du département de prothèse fixe et de biomatériaux de Genève sont différentes de celles que j'avais en tant que responsable scientifique d'Unité Clinique de prothèse fixe et amovible et de science des matériaux à l'université de Zurich. À Zurich, j'étais chargée des recherches cliniques et en laboratoire dans le domaine de la prothèse. Aujourd'hui, mes tâches les plus importantes sont la définition de la future mission du département, ses domaines de recherche ainsi que l'enseignement, le mentorat et la supervision des étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs. Avec mes collègues de la faculté et les scientifiques travaillant sur les biomatériaux, nous définissons les collaborations en matière de recherches précliniques et cliniques dans le but d'établir un développement orchestré pour l'avenir. De plus, je suis aujourd'hui plus impliquée dans la gestion. 30

Geistlich News 1-2018

« L'avenir sera fructueux pour les deux parties. Pour nous, une collaboration plus poussée signifie un accès à des informations spécifiques, l'opportunité d'évoluer encore et de développer des orientations qui intéressent G ­ eistlich » déclare le prof. Irena Sailer (à droite). Et le Dr Birgit Schäfer (à gauche) ajoute : « ­Geistlich bénéficiera d'un échange de connaissances. D'un côté, nous pouvons fournir des connaissances et une expérience étendues concernant nos biomatériaux. De l'autre, l'université de Genève offre son expertise clinique, des perspectives de chirurgie, des techniques et du matériel de chirurgie. »

Enfin, j'ai dû améliorer mon français pour pouvoir communiquer et enseigner, et j'ai dû apprendre à comprendre la mentalité de la population. Tout compte fait, le changement a été un fabuleux défi qui a élargi mon horizon !

Comment le parcours de formation est-il organisé dans votre université ? Prof. Sailer : Notre département assure la formation à deux niveaux. Nous enseignons la médecine dentaire reconstructrice et les sciences des biomatériaux à des étudiants de premier cycle, les futurs chirurgiens-dentistes. Les étudiants de premier cycle apprennent comment traiter les patients, d'abord sur des modèles fantômes puis dans des cliniques d'étudiants de premier cycle. Nous sommes chargés de l'enseignement de prothèse fixe, d'occlusodontie et des biomatériaux. Outre cette formation de premier cycle, les départements de prothèse sont agréés pour un programme de spécialisation de cycle supérieur sur trois ans en médecine dentaire


reconstructrice (SSRD), et une partie de nos activités universitaires vise à former de futurs spécialistes. Cela confère à notre université un rôle majeur pour les futurs spécialistes dans la partie francophone de la Suisse.

Quelle est la taille de votre équipe et comment est-elle organisée ? Prof. Sailer : Dans notre département, plus de 30 collaborateurs travaillent en synergie : onze membres de la faculté à temps plein et à temps partiel, huit étudiants de cycle supérieur se spécialisant, cinq chercheurs en biomatériaux. Enfin, le personnel clinique et les secrétaires. En tant que responsable universitaire du laboratoire technique de la clinique dentaire de notre université, je suis chargée du développement de son personnel. Concernant la recherche sur les biomatériaux, nous faisons des essais mécaniques avec des matériaux de restauration tels que la céramique avec une partie du groupe, mais nous développons plus intensément la recherche sur les biomatériaux à orientation biologique, domaine dans lequel nous souhaitons également évoluer dans le cadre de notre collaboration avec ­Geistlich. De plus, nous avons, depuis peu, commencé à développer le domaine de la régénération avec les technologies numériques pour favoriser la médecine dentaire personnalisée, dans le but d'obtenir un meilleur résultat clinique pour nos patients. Quels sont, aujourd'hui, vos principaux centres d'intérêt scientifiques dans le domaine clinique et le domaine de la recherche fondamentale ? Prof. Sailer : Mes centres d'intérêt en matière clinique sont la prothèse fixe et l'implantologie dentaire, les reconstructions dento- et implanto-portées, y compris tous les aspects de la technologie numérique pour le diagnostic, la planification, l'exécution du traitement, le choix du matériau et des options thérapeutiques. Quant à la recherche fondamentale, nous bénéficions du groupe biomatériaux. Ensemble, nous travaillons sur des projets translationnels concernant le développement de nouvelles procédures régénératives, incluant les technologies 3D. Quel est le lien entre vos recherches actuelles et votre ancien travail à Zurich ? Prof. Sailer : J'ai commencé la recherche dans les domaines de la restauration et de la technologie numérique lorsque j'étais à Zurich. En tant que membre de l'équipe, j'étais chargée de la partie prothétique des activités de recherche avec le groupe du Professeur Hämmerle. À présent nous pouvons élargir les recherches chirurgicales, en construisant notre expertise avec le soutien des chercheurs en biomatériaux. Comment l'université de Genève favorise-t-elle vos recherches ?

Matériel, installations ? Prof. Sailer : Nous venons tout juste d'emménager dans une nouvelle clinique dentaire – un environnement vraiment très beau, très luxueux, avec beaucoup de matériel neuf pour le travail clinique et scientifique. Nous avons des labos de recherche avec du matériel moderne pour les scientifiques qui font de la recherche fondamentale. Il y a peu, un microscope électronique à balayage a été acheté grâce au financement de la Société suisse de médecine dentaire et de plusieurs fondations locales. De plus, l'institution offre de nombreuses opportunités d'utiliser du matériel de recherche fondamentale de pointe en collaboration avec les scientifiques de la faculté de médecine, comme par exemple la microtomographie, l'analyse par microscopie et l'imagerie par résonance magnétique. Nous avons en outre le matériel nécessaire pour les essais biomécaniques, comme par exemple les simulateurs de mastication et une bio-imprimante 3D que nous avons achetée récemment. Ces installations de recherche ont permis le début d'une collaboration entre l'université de Genève et ­Geistlich. Dans quel domaine ? Prof. Sailer : Pour le premier projet, nous sommes fiers d'avoir participé à une étude multicentrique évaluant les performances de ­Geistlich Fibro-Gide® autour d'implants dentaires. Le Professeur Hämmerle étant l'investigateur principal, nous avons beaucoup apprécié cette collaboration. Dr Schäfer : Pour G ­ eistlich, la collaboration avec l'université de Genève est tout à fait nouvelle. Nous sommes ravis d'élargir notre éventail de partenariats universitaires avec la partie francophone de la Suisse ! De plus, la proximité de l'université de Genève et de Wolhusen permet une connexion rapide pour des discussions faisant le lien entre les résultats scientifiques de la recherche fondamentale et de la recherche clinique. Dans cette situation, nous sommes tous gagnants ! Vous vous intéressez également à ­Geistlich Bio-Oss® Collagen. Pourquoi? Prof. Sailer : L'intérêt pour G ­ eistlich Bio-Oss® Collagen s'explique par des raisons cliniques, comme par exemple la facilité d'applica-

« L'objectif commun de notre collaboration est de faire évoluer le domaine de la régénération ainsi que d'échanger expertise et recherche. » Prof. Irena Sailer, responsable du département de prothèse fixe et de biomatériaux de Genève.

ARRIÈRE-PLAN

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tion. ­Geistlich Bio-Oss® Collagen est facile à mettre en forme et son application est moins sensible à la technique que celle de ­Geistlich Bio-Oss® en granules. Dr Schäfer : Nous souhaitons comprendre G ­ eistlich Bio-Oss® Collagen plus en détail : l'architecture du matériau, la manière dont le composant collagène s'intègre dans les granules et la manière dont il se comporte in vitro et in vivo. Cette compréhension ­pourrait nous fournir des paramètres pour améliorer « ­Geistlich Bio‑Oss® Collagen version 2.0 » et obtenir ainsi des performances encore supérieures.

Quel est l'objectif de la collaboration ? Prof. Sailer : L'objectif commun de notre collaboration est de faire évoluer le domaine de la régénération ainsi que d'échanger expertise et recherche. Dr Schäfer : Nous aimerions définir des modèles précliniques in vivo standardisés pour améliorer la significativité des essais. Il est en effet fondamental que les modèles appliqués soient validés pour obtenir des résultats reproductibles comparables avec des critères prédéfinis et stricts. Cela garantira la génération de données fiables, avec des contrôles appropriés, sur la base desquelles nous pourrons décider si les nouveaux produits évalués sont sûrs et ont les performances attendues. De plus, les produits G ­ eistlich étant nos produits de référence, avec ces systèmes d'évaluation nous sommes capables de documenter et démontrer, avec beaucoup de confiance, si un matériau nouvellement développé répond aux attentes élevées de ­Geistlich en matière de qualité. Quels sont les modèles précliniques in vivo de base ? Prof. Sailer : Les modèles précliniques in vivo permettent d'évaluer les performances d'un nouveau biomatériau et sont par conséquent nécessaires avant le début des essais cliniques sur l'être humain. Ils peuvent bien sûr varier selon les paramètres de l'étude. À l'université de Genève, nous pouvons fournir des études avec des petits animaux tels que la souris, le rat et le lapin, mais également avec le mouton et le cochon. Nous n'avons pas de modèles canins mais, si une étude avec ce modèle est nécessaire, nous pouvons profiter de notre proximité et de notre collaboration, établie il y a plusieurs années, avec l'université de Lyon. Dr Schäfer : Les modèles avec des petits animaux aident à caractériser les matériaux, notamment lorsqu'ils sont utilisés comme modèles de sélection. Concernant ­Geistlich Bio-Oss® Collagen, nous souhaitons évaluer le matériau dans des modèles de lésion de la voûte crânienne. Il s'agit d'un système d'évaluation plutôt simple pour étudier les performances des biomatériaux dans du tissu osseux proche de l'os mésenchymateux des mâchoires. En collaboration avec le Professeur Sailer, nous évaluons actuellement la faisabilité de l'évaluation de nos biomatériaux à d'autres endroits du crâne. Si tel est le cas, nous pourrions mieux aligner nos systèmes d'évaluation avec l'application dentaire « réelle » de G ­ eistlich Bio® Oss Collagen – à savoir l'alvéole et le maxillaire. Quels objectifs ont été atteints et que reste-t-il à faire ? Prof. Sailer : Comme dans tous les projets, une étude préliminaire représente le premier jalon. Nous avons défini les procédures et 32

­Geistlich News 1-2018

les méthodes analytiques correspondantes, nous avons commencé à valider les premiers résultats et ensuite... je dirais que tout est possible (rires) !

« Tout ce dont nous avons besoin pour développer correctement des biomatériaux peut être obtenu avec une telle collaboration ! » Dr Birgit Schäfer, Directrice Scientifique Adjointe de ­Geistlich.

Dr Schäfer : Une fois que le modèle à appliquer ne fera plus de doute, nous commencerons les « vraies » recherches. Nous rédigerons un plan détaillé concernant le biomatériau évalué - ­calendrier, groupes de traitement (groupes témoin et groupe expérimental) et populations animales nécessaires pour chaque situation de manière à fournir des évaluations statistiques appropriées et obtenir des résultats significatifs.

Dernière question : Comment voyez-vous votre avenir avec ­Geistlich et que vous faut-il pour poursuivre cette collaboration fructueuse ? Prof. Sailer : L'avenir sera fructueux pour les deux parties. Pour nous, une collaboration plus poussée signifie un accès à des informations spécifiques, l'opportunité d'évoluer encore et de développer des orientations qui intéressent ­Geistlich. De plus, comme toujours et ce que toutes les universités recherchent, nous avons besoin d'un soutien financier pour approfondir nos intérêts scientifiques. En fonction des résultats que nous obtiendrons, nous prévoyons de soumettre des demandes de subvention à la Fondation Osteology. Les subventions octroyées par voie de concours, comme celles proposées par la Fondation Osteology, sont très enviables d'un point de vue universitaire. Nous soumettrons certainement notre candidature pour d'autres bourses de recherche octroyées par voie de concours et nous collaborerons régulièrement avec l'industrie. Dr Birgit Schäfer : ­Geistlich bénéficiera d'un échange de connaissances. D'une part, nous pouvons partager nos connaissances et une expérience étendues de nos biomatériaux, de notre collagène et de notre substitut osseux naturel. D'autre part, l'université de Genève offre l'expertise clinique, les techniques chirurgicales, le matériel et, dernière chose mais non la moindre, la perception des patients de l'intervention chirurgicale. Nous pouvons ainsi développer des biomatériaux avec une approche translationnelle - en associant les conditions chirurgicales, les attentes des patients et des chirurgiens, la science clinique et fondamentale - le tout dans un environnement tiers objectif. Par conséquent, avec une telle collaboration, tout est là pour développer avec succès nos bio­matériaux !


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Traitement du collagène

Seul un engagement total mérite toute votre confiance ! Dr Mireia Comellas | ­Geistlich Pharma AG

La plupart des fournisseurs d’implants vendent des biomatériaux. Cependant, leur activité, expertise et coeur de métier principal restent les implants. Ce "demi-engagement" vis-à-vis de la régénération osseuse et tissulaire, est-ce réellement ce que vous méritez ? Pas du tout. Chez ­Geistlich, nous nous consacrons à 100 % aux biomatériaux pour la régénération. La régénération n'est pas seulement une partie de nos activités, c'est toute notre activité. Nous réinvestissons 10 % de nos profits dans la recherche et le développement. Plus de 35 collaborateurs se consacrent totalement à la R&D ainsi qu'aux recherches précliniques et cliniques. Nous possédons et contrôlons 100 % de notre processus de fabrication. Notre expérience, accumulée sur plusieurs générations, est notre atout lorsqu'il s'agit de traiter les patients avec les meilleures solutions régénératives possibles. Un exemple.

Un processus Afin de répondre à l'objectif qui est de simplifier les traitements régénératifs et de minimiser l'inconfort pour le patient à travers l'utilisation des meilleurs biomatériaux qui soient, G ­ eistlich a construit une expertise solide et unique en matière de traitement du collagène qui consiste à : ›› purifier le collagène à partir de matières premières sélectionnées et sûres (purification) ›› extraire le bon collagène pour la bonne application (séparation) ›› réassembler le collagène pour l'application envisagée au moyen d'un procédé de réticulation intelligent et innovant qui, contrairement à d'autres méthodes de réticulation dépassées telles que l'utilisation des aldéhydes2, est biocompatible et plus efficace3 (réassemblage et stabilisation).

Un défi Vous avez probablement déja été face à cette situation : un patient reçoit un implant, mais l'épaisseur insuffisante des tissus mous autour de l'implant pourrait compromettre la réussite de l'implant et le résultat esthétique. Les greffes de tissu conjonctif, qui sont la référence historique, se sont révélées efficaces ; cependant, un deuxième site chirurgical pour le prélèvement du greffon implique toujours une douleur et des risques supplémentaires, comme par exemple le saignement ou l'infection1. De plus, la quantité de tissu autologue qui peut être prélevée est limitée. Est-ce indispensable ? A

1 PURIFICATION

3 ASSEMBLAGE

­ eistlich a inventé ce procédé unique pour créer son dernier bioG matériau en date, ­Geistlich Fibro-Gide®. La matrice de collagène au volume stable fournit l'alternative au greffon de tissu conjonctif pour gagner en épaisseur de tissus mous - sans la nécessité ni les limites du prélèvement de greffon autologue. Notre objectif est de vous fournir exactement ce dont vous avez besoin pour vos défis cliniques quotidiens. Et nous nous y engageons à 100 % !

Références 1

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4 STABILISATION

Une découverte capitale

B

|  A  Volume des tissus mous insuffisant, Dr Thoma, Suisse. |  B  Prélèvement d’un greffon de tissu conjonctif, Pr Jung, Suisse.

2 SÉPARATION

Griffin TJ, et al.: J Periodontol 2006 ;77(12): 2070‑79.

2 Evans CE, et al.: J Hand Surg Br 1999; 24(6):658‑61. 3 Thoma DS, et al.: Clin Oral Implants Res 2012; 23(12): 1333–9


Webinaire

Tout ce qui est bien va par trois Dr Giulia Cerino | ­Geistlich Pharma AG

En 2018, pour la troisième année consécutive, ­Geistlich reconduira sa série Webinar World Tour proposant, à travers le monde, des formations en ligne gratuites et interactives. Le Webinar World Tour a commencé en 2016 dans le cadre du 20ème anniversaire de ­Geistlich Bio-Gide® et du 30ème anniversaire de ­Geistlich Bio-Oss®. Face à son grand succès, la série a été reconduite en 2017. Et cette année encore, pour répondre aux demandes des praticiens, 6 nouveaux webinaires sont organisés. L'orateur centrera son intervention sur les nouvelles solutions thérapeutiques, révèlera les facteurs clés de la réussite du traitement et montrera, avec des données scientifiques, les méthodes les mieux étayées par des preuves. Est-ce auprès des experts que l'on apprend ? Exactement. Comment ça marche ? C'est facile.

­Geistlich

Webinar World Tour 2018 Les webinaires ci-dessous sont programmés et seront tous en anglais : Dr Marcus Beschnidt / Allemagne Régénération des tissus mous : de nouvelles alternatives aux greffes de tissu conjonctif 6 mars 2018, 19h Dr Helmut Hildebrandt / Allemagne Les solutions en impression 3D pour les augmentations osseuses complexes 15 mai 2018, 19h Dr Alvin Yeo / Singapour La préservation de crête vue du continent asiatique 27 juin 2018, 13h

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Vous avez raté les webinaires précédents ? Inscrivez-vous dès à présent.

Dr Tara Aghaloo / Etats-Unis Péri-Implantites : les facteurs clés pour un traitement réussi 12 septembre 2018, 4h Dr Mauricio Araujo / Brésil Préservation de crête : ce qu'il faut faire et ne pas faire... 30 octobre 2018, 23h Pr Matteo Chiapasco et Dr Paolo Casentini / Italie Indications cliniques et directives pour la gestion des tissus mous lors des traitements implantaires 27 novembre 2018, 19h

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Événements de formation Osteology à venir Dr Heike Fania | Fondation Osteology

Fidèle à sa mission de diffuser des connaissances de haut niveau sur les traitements régénératifs, la Fondation Osteology propose en 2018 une série de formations pour les praticiens.

Symposiums nationaux Osteology à venir

Save the date : Osteology Barcelone 2019 ! Le symposium international Osteology a lieu tous les trois ans - en 2019, il se déroulera pour la première fois dans la palpitante métropole de Barcelone. Les préparatifs battent déjà leur plein. Les présidents Christoph Hämmerle, Suisse, et Mauricio Araujo, Brésil, ont préparé un programme intéressant intitulé « La nouvelle RéGénération » avec de nombreux intervenants de renommée internationale venant du monde entier. Le programme est riche en sessions différentes et au format nouveau traitant des techniques et technologies nouvelles et innovantes – tout cela mettant l'accent sur la jeune génération. Plus d'informations sur : www.osteology-barcelona.org

Osteology Londres, R.-U. 20 avril 2018

Osteology Turin, Italie 27–29 septembre 2018

Osteology Francfort, Allemagne 20–21 avril 2018

Osteology Paris, France 18–20 octobre 2018

Osteology São Paulo, Brésil 9-10 août 2018 Plus d'informations sur : www.osteology.org/education/ national-symposia

Osteology Research Academy Göteborg, Suède 16-18 mai 2018

Vienne, Autriche 5-7 novembre 2018

Lucerne, Suisse 10–14 septembre 2018

Pékin, China 19-22 novembre 2018

Ann Arbor, États-Unis 17–20 septembre 2018

Plus d'informations sur : www.osteology.org/education/ research-academy

Les symposiums Osteology se déroulent dans le monde entier, par exemple à Shanghai, Chine, en septembre 2017, avec près de 2 000 participants.

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2ème réunion Osteology de consensus sur les tissus péri-implantaires Dr Heike Fania | Fondation Osteology

Groupe de la réunion de consensus Osteology 2017

Le 13 juin 2017, la 2ème réunion de consensus de la Fondation Osteology s'est déroulée à Weggis, en Suisse, sur le thème : « Evidence based en esthétique et suivi des tissus mous péri-implantaires ». Dans deux groupes sous la présidence de Ronald E. Jung, Suisse, et Frank Schwarz, Allemagne, les effets des procédures d'augmentation osseuse et des tissus mous sur la préservation des tissus péri-implantaires, ainsi que l'esthétique des tissus mous péri-­ implantaires, ont été débattus, et les résultats de ces débats ont été résumés dans trois rapports de consensus. Les rapports ont été publiés en février 2018 dans un supplément de la revue ­Clinical Oral Implant Research en même temps que quatre revues systématiques qui ont été réalisées en préparation de la réunion de consensus.

Les conclusions de la réunion de consensus étaient, en bref : Les preuves disponibles qui appuient l'utilisation des procédures d'augmentation des tissus mous pour favoriser la santé péri-implantaire sont limitées. ›› Les procédures d'augmentation osseuse latérale sont associées à une stabilité des tissus péri-implantaires lors des suivis à court terme [un à trois an(s)] et à moyen - long terme (> trois ans). ›› Pour les implants dentaires unitaires, la hauteur des papilles entre un implant et une dent dépend essentiellement du niveau d'attache clinique de la dent. Dans les cas avec deux implants adjacents, il n'est pas possible de déterminer la distance horizontale idéale entre les implants supports de prothèses dentaires fixes.

››

Modèles de checklists chirurgicales de la Fondation Osteology Des erreurs humaines sont commises tous les jours, partout et dans beaucoup de domaines différents. Aussi, les procédures médicales et les traitements dentaires simples peuvent être concernés par des erreurs humaines pouvant avoir des conséquences néfastes. C'est pourquoi la Fondation Osteology a développé des modèles de checklists chirurgicales visant à minimiser les risques. Les checklists chirurgicales disponibles sur la plateforme en ligne THE BOX de la Fondation Osteology, répertorient les critères

essentiels qui peuvent être cochés pendant la planification du traitement ainsi qu'avant et après l'intervention chirurgicale. L'utilisation des listes de vérification peut protéger les cliniciens comme les patients contre les erreurs évitables. Les utilisateurs de la plateforme THE BOX peuvent personnaliser et créer leurs propres listes de vérification chirurgicales pour leur pratique quotidienne. Listes de vérification chirurgicales sur THE BOX : www.box.osteology.org/practice/surgical-checklists NB : l'inscription sur la plateforme THE BOX est gratuite.

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Interview

@EAO Madrid 2017 avec Alberto Sicilia Propos recueillis par le Dr Giulia Cerino

« Vingt-cinq ans d'implantologie. Qu'avons-nous appris ? » Qu'en pensez-vous ? Prof. Sicilia : Cette question est particulièrement pertinente à l'heure actuelle où des évolutions rapides nous conduisent à revoir nos procédures. L'industrie joue un rôle essentiel dans l'évolution de la science et de la technologie de l'ostéointégration, et nous lui en sommes reconnaissants. Cependant, avec autant de sources de savoir, la multitude d'informations est telle que le clinicien peut se sentir désorienté et perdu, incapable d'identifier les informations basées sur des preuves. Au cours des 25 dernières années, de nombreuses techniques ont été adoptées uniquement sur la base de recherches sur le court terme orientées vers le produit et nous avons vu beaucoup de complications qui auraient pu être évitées. L'EAO veut en faire une mission et promouvoir les recherches - prospectives et rétrospectives - sur le long terme basées sur des preuves, dans le but d'aider les praticiens à proposer à leurs patients des traitements sûrs et des restaurations durables. Pour résumer ce que j'ai appris ces 25 dernières années, c'est qu'il est d'une importance capitale de fonder mes décisions sur des résultats sur le long terme ! En 2016, vous avez été élu président de l'EAO. Quels sont vos réalisations les plus significatives et vos objectifs pour l'avenir ? Prof. Sicilia : Au conseil d'administration de l'EAO, nous avons une approche d'équipe et aucun mérite personnel ne peut être attribué à un individu en particulier. Je suis entré au conseil d'administration de l'EAO en 2010 - en même temps que mes amis Luca Cordaro et Henning Schliephake - et, ensemble, nous avons assisté à un développement exponentiel. Les valeurs traditionnelles ont été respectées et conservées tandis que, parallèlement, de nouveaux projets ont été développés. Nous avons lancé de nouvelles publications, installé notre siège à Paris et développé la politique relative aux médias sociaux ainsi que des stratégies de communication. Comme indicateur de réussite, nous avons doublé le nombre

de membres et avons pu attirer 5 600 participants à notre congrès à Madrid, avec près de 1 000 résumés d'articles scientifiques évalués. Ce numéro de G ­ eistlich News traite des approches minimalement invasives. Qu'en pensez-vous ? Prof. Sicilia : D'un point de vue personnel, je me définis comme un dentiste entièrement engagé dans les stratégies minimalement invasives. Je travaille avec un microscope opératoire depuis 1997 et, grâce à la dentisterie numérique, j'essaie d'éviter les incisions chaque fois que cela est possible. Dans ces conditions, j'accueille sans réserve toute initiative scientifiquement validée dans ce domaine. Je félicite ceux qui travaillent ainsi ! En 1993, vous êtes devenu directeur du « Master de parodontologie » à l'université d'Oviedo. Quelles sont vos stratégies pour aider les jeunes cliniciens à devenir des parodontistes réputés ? Prof. Sicilia : Je crois fermement à la formation clinique en face-àface. Dans notre programme de master, nous n'acceptons que deux résidents par an, ce qui signifie que nous gérons en continu six étudiants avec plus de dix professeurs d'enseignement clinique. Les étudiants exécutent des interventions chirurgicales avec un superviseur clinique ; après la deuxième année, ils reçoivent une formation sur microscope opératoire et, au cours de la troisième année, toutes les procédures sont réalisées avec cette approche. Avez-vous du temps pour les loisirs ? Prof. Sicilia : J'ai plus de loisirs que de temps pour les pratiquer ! Je suis un fana de sport. Je me suis remis à jouer au rugby à la fin de ma quarantaine, ce qui est dément pour un chirurgien-dentiste, sachant que je me suis cassé un doigt à trois reprises ! Je fais suffisamment de sport avec un entraînement 4 à 5 jours par semaine, et j'adore surfer l'été et skier l'hiver. Cependant, je dois dire que, depuis que je suis membre du conseil d'administration de l'EAO, mon temps de loisirs s'est significativement raccourci - ce n'est pas basé sur des preuves mais je peux vous l'assurer, considérablement !

Depuis 1993, le Professeur Alberto Sicilia Felechosa est professeur de parodontologie et directeur du « Master de parodontologie » à l'université d'Oviedo, en Espagne. Il est le directeur médical de la Clinica Sicilia, un cabinet libéral spécialisé dans la parodontologie et la chirurgie implantaire. Il est membre de plusieurs organisations Photo : Daniele Micieli

professionnelles. En plus d'être président de l'EAO, il est

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un membre actif et spécialiste de la SEPA depuis 1986. Il est également membre de l'AAP et de la SEPES. Il a reçu plusieurs prix et récompenses au cours de sa carrière pour ses articles scientifiques, ses recherches et ses communications scientifiques.

Geistlich News 1-2018


Le Numéro 2 | 18 sera publié en août/septembre 2018. THÈME

Région antérieure et esthétique LE CLUB DE LA REVUE

Les cellules souches en médecine dentaire régénérative GRAND ANGLE

Apprendre la régénération à partir du génome de l'axolotl

Mentions légales

Magazine destiné aux clients et amis de ­Geistlich Numéro 1/2018, Volume 12

Rédactrices en chef Dr Giulia Cerino, Verena Vermeulen

Éditeur ©2017 ­Geistlich Pharma AG Business Unit Biomaterials Bahnhofstr. 40 6110 Wolhusen, Suisse Tél. +41 41 492 55 55 Fax +41 41 492 56 39 biomaterials@­Geistlich.ch

Mise en page Larissa Achermann Fréquence de publication 2 fois par an Diffusion 25 000 exemplaires en différentes langues dans le monde entier

Le contenu de G ­ eistlich NEWS est rédigé avec le plus grand soin. Toutefois, le contenu rédigé par des tiers ne reflète pas nécessairement l'opinion de G ­ eistlich Pharma AG. G ­ eistlich Pharma AG ne garantit par conséquent pas l'exactitude, l'exhaustivité ni l'actualité du contenu fourni par des tiers, et décline toute responsabilité en cas de dommages de nature matérielle ou non matérielle liés à l'utilisation des informations de tiers ou d'informations erronées et incomplètes de tiers sauf en cas d'intention coupable ou de faute lourde prouvée de la part de G ­ eistlich Pharma AG.

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Éditeur ©­Geistlich Pharma AG Business Unit Biomaterials Bahnhofstr. 40 6110 Wolhusen, Suisse Tél. +41 41 492 55 55 Fax +41 41 492 56 39 www.­Geistlich-biomaterials.ch

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Plus d’informations auprès de nos partenaires commerciaux : www.­Geistlich-pharma.com


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