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Quand l'entreprise s'associe à l'université : tout le monde est gagnant

Des recherches synergiques Quand l'entreprise s'associe à l'université : tout le monde est gagnant !

Dr Giulia Cerino | Geistlich Pharma AG

Geistlich croit aux collaborations stratégiques avec les universités et, avec l'université de Genève, Geistlich a trouvé un nouveau partenaire pour des recherches de qualité. le Professeur irena sailer, responsable du département de prothèse fixe et de biomatériaux de Genève, et le Docteur Birgit schäfer, Directrice scientifique Adjointe de Geistlich, nous parlent des synergies entre les deux entités.

Photos : Alfons Gut

« L'avenir sera fructueux pour les deux parties. Pour nous, une collaboration plus poussée signifie un accès à des informations spécifiques, l'opportunité d'évoluer encore et de développer des orientations qui intéressent Geistlich » déclare le prof. Irena Sailer (à droite). Et le Dr birgit Schäfer (à gauche) ajoute : « Geistlich bénéficiera d'un échange de connaissances. D'un côté, nous pouvons fournir des connaissances et une expérience étendues concernant nos biomatériaux. De l'autre, l'université de Genève offre son expertise clinique, des perspectives de chirurgie, des techniques et du matériel de chirurgie. »

prof. Sailer, vous avez pris vos nouvelles fonctions à l'université de Genève il y a quatre ans. Qu'est-ce qui est nouveau par rapport à votre poste précédent à l'université de Zurich ? Prof. Sailer : Mes fonctions en tant que responsable du département de prothèse fixe et de biomatériaux de Genève sont différentes de celles que j'avais en tant que responsable scientifique d'Unité Clinique de prothèse fixe et amovible et de science des matériaux à l'université de Zurich. À Zurich, j'étais chargée des recherches cliniques et en laboratoire dans le domaine de la prothèse. Aujourd'hui, mes tâches les plus importantes sont la définition de la future mission du département, ses domaines de recherche ainsi que l'enseignement, le mentorat et la supervision des étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs. Avec mes collègues de la faculté et les scientifiques travaillant sur les biomatériaux, nous définissons les collaborations en matière de recherches précliniques et cliniques dans le but d'établir un développement orchestré pour l'avenir. De plus, je suis aujourd'hui plus impliquée dans la gestion. Enfin, j'ai dû améliorer mon français pour pouvoir communiquer et enseigner, et j'ai dû apprendre à comprendre la mentalité de la population. Tout compte fait, le changement a été un fabuleux défi qui a élargi mon horizon !

Comment le parcours de formation est-il organisé dans votre université ? Prof. Sailer : Notre département assure la formation à deux niveaux. Nous enseignons la médecine dentaire reconstructrice et les sciences des biomatériaux à des étudiants de premier cycle, les futurs chirurgiens-dentistes. Les étudiants de premier cycle apprennent comment traiter les patients, d'abord sur des modèles fantômes puis dans des cliniques d'étudiants de premier cycle. Nous sommes chargés de l'enseignement de prothèse fixe, d'occlusodontie et des biomatériaux. Outre cette formation de premier cycle, les départements de prothèse sont agréés pour un programme de spécialisation de cycle supérieur sur trois ans en médecine dentaire

reconstructrice (SSRD), et une partie de nos activités universitaires vise à former de futurs spécialistes. Cela confère à notre université un rôle majeur pour les futurs spécialistes dans la partie francophone de la Suisse.

Quelle est la taille de votre équipe et comment est-elle organisée ? Prof. Sailer : Dans notre département, plus de 30 collaborateurs travaillent en synergie : onze membres de la faculté à temps plein et à temps partiel, huit étudiants de cycle supérieur se spécialisant, cinq chercheurs en biomatériaux. Enfin, le personnel clinique et les secrétaires. En tant que responsable universitaire du laboratoire technique de la clinique dentaire de notre université, je suis chargée du développement de son personnel. Concernant la recherche sur les biomatériaux, nous faisons des essais mécaniques avec des matériaux de restauration tels que la céramique avec une partie du groupe, mais nous développons plus intensément la recherche sur les biomatériaux à orientation biologique, domaine dans lequel nous souhaitons également évoluer dans le cadre de notre collaboration avec Geistlich. De plus, nous avons, depuis peu, commencé à développer le domaine de la régénération avec les technologies numériques pour favoriser la médecine dentaire personnalisée, dans le but d'obtenir un meilleur résultat clinique pour nos patients.

Quels sont, aujourd'hui, vos principaux centres d'intérêt scientifiques dans le domaine clinique et le domaine de la recherche fondamentale ? Prof. Sailer : Mes centres d'intérêt en matière clinique sont la prothèse fixe et l'implantologie dentaire, les reconstructions dento- et implanto-portées, y compris tous les aspects de la technologie numérique pour le diagnostic, la planification, l'exécution du traitement, le choix du matériau et des options thérapeutiques. Quant à la recherche fondamentale, nous bénéficions du groupe biomatériaux. Ensemble, nous travaillons sur des projets translationnels concernant le développement de nouvelles procédures régénératives, incluant les technologies 3D.

Quel est le lien entre vos recherches actuelles et votre ancien travail à Zurich ? Prof. Sailer : J'ai commencé la recherche dans les domaines de la restauration et de la technologie numérique lorsque j'étais à Zurich. En tant que membre de l'équipe, j'étais chargée de la partie prothétique des activités de recherche avec le groupe du Professeur Hämmerle. À présent nous pouvons élargir les recherches chirurgicales, en construisant notre expertise avec le soutien des chercheurs en biomatériaux. Matériel, installations ? Prof. Sailer : Nous venons tout juste d'emménager dans une nouvelle clinique dentaire – un environnement vraiment très beau, très luxueux, avec beaucoup de matériel neuf pour le travail clinique et scientifique. Nous avons des labos de recherche avec du matériel moderne pour les scientifiques qui font de la recherche fondamentale. Il y a peu, un microscope électronique à balayage a été acheté grâce au financement de la Société suisse de médecine dentaire et de plusieurs fondations locales. De plus, l'institution offre de nombreuses opportunités d'utiliser du matériel de recherche fondamentale de pointe en collaboration avec les scientifiques de la faculté de médecine, comme par exemple la microtomographie, l'analyse par microscopie et l'imagerie par résonance magnétique. Nous avons en outre le matériel nécessaire pour les essais biomécaniques, comme par exemple les simulateurs de mastication et une bio-imprimante 3D que nous avons achetée récemment.

Ces installations de recherche ont permis le début d'une collaboration entre l'université de Genève et Geistlich. Dans quel domaine ? Prof. Sailer : Pour le premier projet, nous sommes fiers d'avoir participé à une étude multicentrique évaluant les performances de Geistlich Fibro-Gide® autour d'implants dentaires. Le Professeur Hämmerle étant l'investigateur principal, nous avons beaucoup apprécié cette collaboration. Dr Schäfer : Pour Geistlich, la collaboration avec l'université de Genève est tout à fait nouvelle. Nous sommes ravis d'élargir notre éventail de partenariats universitaires avec la partie francophone de la Suisse ! De plus, la proximité de l'université de Genève et de Wolhusen permet une connexion rapide pour des discussions faisant le lien entre les résultats scientifiques de la recherche fondamentale et de la recherche clinique. Dans cette situation, nous sommes tous gagnants !

Vous vous intéressez également à Geistlich Bio-Oss® Collagen. pourquoi? Prof. Sailer : L'intérêt pour Geistlich Bio-Oss® Collagen s'explique par des raisons cliniques, comme par exemple la facilité d'applica-

« L'objectif commun de notre collaboration est de faire évoluer le domaine de la régénération ainsi que d'échanger expertise et recherche. »

Prof. Irena Sailer, responsable du département de prothèse fixe et de biomatériaux de Genève.

tion. Geistlich Bio-Oss® Collagen est facile à mettre en forme et son application est moins sensible à la technique que celle de Geistlich Bio-Oss® en granules. Dr Schäfer : Nous souhaitons comprendre Geistlich Bio-Oss® Collagen plus en détail : l'architecture du matériau, la manière dont le composant collagène s'intègre dans les granules et la manière dont il se comporte in vitro et in vivo. Cette compréhension pourrait nous fournir des paramètres pour améliorer « Geistlich Bio-Oss® Collagen version 2.0 » et obtenir ainsi des performances encore supérieures.

Quel est l'objectif de la collaboration ? Prof. Sailer : L'objectif commun de notre collaboration est de faire évoluer le domaine de la régénération ainsi que d'échanger expertise et recherche. Dr Schäfer : Nous aimerions définir des modèles précliniques in vivo standardisés pour améliorer la significativité des essais. Il est en effet fondamental que les modèles appliqués soient validés pour obtenir des résultats reproductibles comparables avec des critères prédéfinis et stricts. Cela garantira la génération de données fiables, avec des contrôles appropriés, sur la base desquelles nous pourrons décider si les nouveaux produits évalués sont sûrs et ont les performances attendues. De plus, les produits Geistlich étant nos produits de référence, avec ces systèmes d'évaluation nous sommes capables de documenter et démontrer, avec beaucoup de confiance, si un matériau nouvellement développé répond aux attentes élevées de Geistlich en matière de qualité.

Quels sont les modèles précliniques in vivo de base ? Prof. Sailer : Les modèles précliniques in vivo permettent d'évaluer les performances d'un nouveau biomatériau et sont par conséquent nécessaires avant le début des essais cliniques sur l'être humain. Ils peuvent bien sûr varier selon les paramètres de l'étude. À l'université de Genève, nous pouvons fournir des études avec des petits animaux tels que la souris, le rat et le lapin, mais également avec le mouton et le cochon. Nous n'avons pas de modèles canins mais, si une étude avec ce modèle est nécessaire, nous pouvons profiter de notre proximité et de notre collaboration, établie il y a plusieurs années, avec l'université de Lyon. Dr Schäfer : Les modèles avec des petits animaux aident à caractériser les matériaux, notamment lorsqu'ils sont utilisés comme modèles de sélection. Concernant Geistlich Bio-Oss® Collagen, nous souhaitons évaluer le matériau dans des modèles de lésion de la voûte crânienne. Il s'agit d'un système d'évaluation plutôt simple pour étudier les performances des biomatériaux dans du tissu osseux proche de l'os mésenchymateux des mâchoires. En collaboration avec le Professeur Sailer, nous évaluons actuellement la faisabilité de l'évaluation de nos biomatériaux à d'autres endroits du crâne. Si tel est le cas, nous pourrions mieux aligner nos systèmes d'évaluation avec l'application dentaire « réelle » de Geistlich BioOss® Collagen – à savoir l'alvéole et le maxillaire.

Quels objectifs ont été atteints et que reste-t-il à faire ? Prof. Sailer : Comme dans tous les projets, une étude préliminaire représente le premier jalon. Nous avons défini les procédures et les méthodes analytiques correspondantes, nous avons commencé à valider les premiers résultats et ensuite... je dirais que tout est possible (rires) !

« Tout ce dont nous avons besoin pour développer correctement des biomatériaux peut être obtenu avec une telle collaboration ! »

Dr Birgit Schäfer, Directrice Scientifique Adjointe de Geistlich.

Dr Schäfer : Une fois que le modèle à appliquer ne fera plus de doute, nous commencerons les « vraies » recherches. Nous rédigerons un plan détaillé concernant le biomatériau évalué - calendrier, groupes de traitement (groupes témoin et groupe expérimental) et populations animales nécessaires pour chaque situation de manière à fournir des évaluations statistiques appropriées et obtenir des résultats significatifs.

Dernière question : Comment voyez-vous votre avenir avec Geistlich et que vous faut-il pour poursuivre cette collaboration fructueuse ? Prof. Sailer : L'avenir sera fructueux pour les deux parties. Pour nous, une collaboration plus poussée signifie un accès à des informations spécifiques, l'opportunité d'évoluer encore et de développer des orientations qui intéressent Geistlich. De plus, comme toujours et ce que toutes les universités recherchent, nous avons besoin d'un soutien financier pour approfondir nos intérêts scientifiques. En fonction des résultats que nous obtiendrons, nous prévoyons de soumettre des demandes de subvention à la Fondation Osteology. Les subventions octroyées par voie de concours, comme celles proposées par la Fondation Osteology, sont très enviables d'un point de vue universitaire. Nous soumettrons certainement notre candidature pour d'autres bourses de recherche octroyées par voie de concours et nous collaborerons régulièrement avec l'industrie. Dr Birgit Schäfer : Geistlich bénéficiera d'un échange de connaissances. D'une part, nous pouvons partager nos connaissances et une expérience étendues de nos biomatériaux, de notre collagène et de notre substitut osseux naturel. D'autre part, l'université de Genève offre l'expertise clinique, les techniques chirurgicales, le matériel et, dernière chose mais non la moindre, la perception des patients de l'intervention chirurgicale. Nous pouvons ainsi développer des biomatériaux avec une approche translationnelle - en associant les conditions chirurgicales, les attentes des patients et des chirurgiens, la science clinique et fondamentale - le tout dans un environnement tiers objectif. Par conséquent, avec une telle collaboration, tout est là pour développer avec succès nos biomatériaux !

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