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N° 15
| MAI 2013 |
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LE journal du cercle du Grand Théâtre et du Grand tHéâtre de GEnève
Saison 13-14
On vous emmène !
après le festival de Salzbourg et Covent garden
Camilla Nylund incarne
Rusalka
R e t o ur de presse
La saison 12-13 en revue
R e tou r de t o urnée
emblème de l a scal a
La chine fan du Ballet du Grand Théâtre
barbara Frittoli Les abonnés du Temps bénéficient de 15% de réduction au Grand Théâtre.
La Saga de l’anneau (fin)
En attendant la vierge guerrière… épisode 4
1839, Vacheron Constantin crée de nombreuses machines dont le célèbre pantographe, un outil mécanique permettant pour la première fois de reproduire d’une façon parfaitement fidèle les principaux composants horlogers, augmentant encore le niveau de qualité de ses garde-temps. Cette invention propulse la marque dans l’avenir et révolutionnera l’horlogerie suisse.
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her public, Une nouvelle saison est sur le point de se terminer. Sans tomber dans le piège de l’autosatisfaction trop facile, nous sommes en droit de parler d’une saison réussie. Avec le personnel du Grand Théâtre, vous êtes les artisans du succès. Vous étiez plus de 15 000 à vivre la tragique destinée de Violetta Valéry. La plupart des récitals Photo de couverture La soprano Camilla affichèrent complet. Une fois encore, merci pour votre Nylund interprète la confiance et votre fidélité ! Nous espérons beaucoup que belle ondine de Rusalka. votre passion pour cet art qui nous est cher vous permet© ROH/BARDA tra d’embraser vos amis et connaissances qui n’ont pas encore pris le chemin du Grand Théâtre. Peut-être vous diront-ils : « Emmène-moi à l’opéra ! Fais-moi découvrir cet univers qui te fascine tant ! » Avant de tourner la page de As-tu déjà assez de l’eau, tu 2012-2013, nous vous invitons désires un corps humain, de à découvrir un ouvrage encore l’amour et des folies, des baisers trop rarement joué, Rusalka et des roucoulades d’Antonín Dvořák. Nous vous – Je connais ça, je connais ça, on attendons nombreux pour vevient me voir pour cela ! nir vivre les aventures d’une Ježibaba dans Rusalka Ondine, d’une personne qui aspire vers un ailleurs meilleur. Un conte certes, mais il dépasse largement le cadre de la féerie. Jossi Wieler, directeur de l’opéra de Stuttgart, metteur en scène réputé et distingué à de nombreuses reprises, et Sergio Morabito, dramaturge, vous invitent à découvrir leur vision d’un Buzz op 2-3 chef-d’œuvre de la littérature musicale tchèque. Jossi Quoi de neuf dans le monde de l’opéra Wieler et Sergio Morabito ont reçus, en 2012, le fameux à Genève et ailleurs prix allemand « Faust » pour la meilleure mise en scène d'opéra. Les personnages du conte sont bien là, une opération 4-13 naïade, un prince et une sorcière, mais le livret n’est pas La saga du Ring - épisode 4 d’un Andersen tchèque, il flirte davantage avec Freud Rusalka ou l'insaisissable légèreté du kitsch qu’avec la littérature enfantine. La métamorphose de Les belles voix d'ailleurs Rusalka permet d’explorer la complexité du désir des hommes face aux visages multiples de toute femme. Il Plein feux 14-16 serait dommage de manquer une occasion encore trop Retour de presse sur la saison rare pour vous laisser emporter par la magie et le lyrisme Directeur de la publication d’une œuvre qui permet, avec bien du charme, d’approTobias Richter on stage 17 cher les rivages escarpés de la psychanalyse. Responsable éditorial Barbara Frittoli, l'emblème de la Scala Venez faire retentir vos voix sur la scène de la place de Albert Garnier Neuve à l’occasion de la Fête de la Musique. Ching-Lien Responsable graphique & artistique Aimery Chaigne carnet du cercle 18-19 Wu, cheffe des chœurs, et Jean-Marc Perrin, son assistant, Coordination Le Cercle soutient Labo-M vous attendent nombreux pour mêler vos voix à celles Frédéric Leyat des artistes du Chœur du Grand Théâtre. Grâce à vous, Ont collaboré à ce numéro en ballet 20-21 quelques hits du répertoire lyrique séduiront un nouveau Kathereen Abhervé, Daniel Dollé, Albert Garnier, « Un seul mot : Genève ! » public que nous espérons nombreux, en ce samedi 22 juin, Sandra Gonzalez, Frédéric Leyat, à partir de 14 h, où musique, chant et danse seront à la fête. Wladislas Marian, Benoît Payn, Christopher Park, Jean-Marc Perrin. didactique 22-36 Nous vous souhaitons un bel été. Que des vacances, bien Au firmament astrolyrique - épisode 4 méritées, galvanisent vos énergies et votre enthousiasme. Impression SRO-kundig Une étonnante rencontre Nous vous attendons nombreux en septembre, afin que Impressions d’un soir le Grand Théâtre devienne un passage obligé pour celles Parution 4 éditions par année Achevé d’imprimer en mai 2013 Saison 13-14. On vous emmène ! et ceux qui veulent connaître l’émotion et ouvrir de nou6 000 exemplaires L'abonnement liberté (à détacher) velles frontières, un lieu de vie et de partage. Il a été tiré 40 000 exemplaires de ce numéro Tobias Richter et encarté dans le quotidien Directeur général Le Temps
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Clémence, Carine et Bénédicte...
Que deviennent les anciens membres de la Jeune Troupe ? Aux dernières nouvelles, chacun des chanteurs poursuit sa carrière en enchaînant les engagements en Suisse et à l’étranger. Dernièrement, Clémence Tilquin s’est illustrée dans le rôle de la jeune Drusilla
[ci-dessous]
dans Poppea e
Nerone du compositeur belge Philippe Boesmans. Mise en scène par le sulfureux Krzysztof Warlikowski, cette ver-
Virtualisé
sion revue et corrigée du dernier opéra de Monteverdi était représentée en mai à l’opéra de Montpellier. En avril dernier, Carine Séchaye [ci-contre] était à l’affiche de L’Aiglon,
Le Grand Théâtre de Genève sera très bientôt visitable virtuellement 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Google Street View, le service de Google permettant de circuler virtuellement dans les rues, s’arrêtait jusqu’à alors aux portes des bâtiments. Le Grand Théâtre de Genève sera, dès début juin 2013, l’un des tous premiers lieux de Genève à pouvoir être visité avec ce nouveau service et cela tout naturellement depuis la place de Neuve, comme un spectateur venant assister au spectacle. Limitée pour l’instant au rez, la visite sera prochainement proposée dans les étages, pour accéder aux fastueux foyers et aux balcons et s’imprégner à tout moment de ce lieu remarquable de la ville.
mis en scène par Renée Auphan à Lausanne, un spectacle repris en mai à Toulon. La mezzo genevoise a délivré une interprétation remarquable du rôle-titre, « incarné avec une passion quasi transcendante » (Le Courrier). Quant à Bénédicte Tauran, irrésistible en Berta dans le Barbiere di Siviglia de 2010, en Susanna dans les Nozze di Figaro qui clôtureront en juin la saison de l’opéra de Lausanne.
Rusalka en table ronde Le Grand Théâtre de Genève vous invite à assister dans le grand foyer, le lundi 3 juin à 18 h 15, à une table ronde consacrée à la mise en scène de l’opéra d’Antonín Dvořák Rusalka. Animée par Mathieu Menghini, cette discussion réunira Sergio Morabito [Photo], l’un des deux metteurs en scène de cette production, et
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© opéra de montpellier
elle est à voir et à entendre
Dominique Catteau, professeur agrégé de philosophie et docteur en littérature comparée. Cet événement permettra de découvrir les liens qui tissent dans cette mise en scène les enjeux de la modernité et les thèmes universels traités par le librettiste Jaroslav Kvapil et le compositeur Antonín Dvořák. L'entrée est libre et gratuite.
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Bâches et bobines Joindre l’utile au responsable en passant par l’agréable. Le sac fourre-tout, le cabas polyvalent qui sert autant à la bai© opéra de LAusanne/Marc Vanappelghem
Web
gnade qu’au festival open-air ou au pique-nique urbain, est désormais objet design ! On
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ne veut pas d’un été triste après un tel printemps. Label Bobine est l’entreprise sociale de SOS Femmes. Spécialisée dans la couture, cet atelier sait faire revivre les textiles
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essoufflés. Entre leurs mains,
N’hésitez-plus à consulter le site internet du Grand Théâtre. Construit dans sa version 2013-2014 selon la technologie adaptative, il se transforme pour correspondre automatiquement à la plateforme utilisée pour le consulter. Ainsi, que ce soit sur une tablette, un smartphone et bien entendu un ordinateur, vous aurez accès dans un grand confort aux informations les plus à jour concernant le Grand Théâtre et toutes ses activités.
fêtes ou le lancement de
Le Grand Théâtre vous invite à la Fête de la Musique le 22 juin 2013 à 17 h. Une occasion à ne pas manquer pour tous ceux qui rêvent de chanter avec le Chœur du Grand Théâtre : quel que soit votre niveau de chant, vous êtes toutes et tous les bienvenus ! Trois répétitions sont prévues les lundi 17, mardi 18 et jeudi 20 juin à 19 h 30. Au programme, quatre célébrissimes chœurs d’opéra de Verdi et Bizet : le « Chœur des Hébreux » de Nabucco, le « Chœur des gitans » d’Il Trovatore, le « Brindisi » de La Traviata et un dernier extrait de Carmen. Les partitions sont d’ores et déjà disponibles sur notre site internet à la page « Tous en chœur ». Intéressé(es) ? Inscrivez-vous vite par courriel : choeur@geneveopera.ch par courrier à l'adresse du Théâtre, service de l'administration des chœurs ou par téléphone au +41 22 322 50 24.
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Grand Théâtre durant les saison
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sées en accessoires beaux et pratiques. Ils répercutent le souvenir d’un détail, d’une couleur, d’un air de musique entendu place de Neuve. Une première
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sive sera proposée par Label Bobine et vendue au Grand Théâtre le 22 juin à l’occasion
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de la Fête de la Musique. Si jamais, on peut aussi y fourrer K-Way et parapluie…
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Tous en chœur !
les bâches qui habillent le
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épisode 4 - En attendant la vierge guerrière
La saga du Ring En attendant Die Walküre présenté en novembre prochain, nous revenons à la genèse de l’œuvre, à son contexte et à son écriture. par Daniel Dollé
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« Qui veut comprendre le poète doit aller dans le pays du poète. »
n’est aucunement question d’une religion connue, mais d’un culte imaginé par Wagner, en s’appuyant sur des légendes poétisées et métamorphosées. Dans les mythes, Wagner cherchait les éternels sentiments fondamentaux du cœur dont la musique était le langage. Le retour à un passé mythique apparaît comme l’anticipation d’un futur utopique. La musique écarte le mythe des complications et des confusions de la réflexion et renvoie au langage des sentiments, alors la forme et le contenu convergent. Der Ring des Nibelungen annonce la fin d’un monde de loi et de violence et l’avènement d’une ère d’utopie représentée par Siegfried et Brünnhilde, victimes de la loi ancienne. La genèse du Ring La genèse du Ring des Nibelungen s’étend sur près d’un quart de siècle, de 1848 à 1874. Malgré cette longue période de gestation, dans une période de contestation, la cohérence de l’ouvrage est étonnante. Au départ, en 1848, La Mort de Siegfried, Le Mythe des Nibelungen est conçu comme l’esquisse d’un drame. Deux années plus tard, à Zurich, le compositeur réalise que La Mort de Siegfried ne suffit pas à son drame. Il écrit alors Le Jeune Siegfried, et dès 1852 apparaissent les poèmes de Das Rheingold et de Die Walküre : « Songe que – avant d’écrire le poème de La Mort de Siegfried – j’ai esquissé tout le mythe dans son gigantesque contexte : ce poème était donc la tentative – je pensais que le théâtre actuel pouvait la réaliser – de représenter une catastrophe majeure du mythe, en indiquant ce contexte. Lorsque j’arrivais à l’exécution musicale complète, obligé alors de penser objectivement à l’exécution théâtrale, je ressentis les lacunes que comportait le phénomène en projet : les personnages devaient leur énorme et péremptoire signification à ce large contexte, mais celui-ci n’était présent à l’esprit que par des récits épiques. Pour rendre possible La Mort de Siegfried, je composai alors Le Jeune Siegfried ; mais autant l’ensemble en était devenu plus clair, autant
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(à gauche et ci-dessus)
Entre mars et mai 2013, le plateau du Grand Théâtre a été investi pendant quatre jours par l'équipe de production du Ring pour des Bauproben afin de régler les © GTG/carole parodi
n se rend à Bayreuth comme on veut, écrit Albert Lavignac. Mais le vrai pèlerin, les gardiens du Graal devraient s’y rendre à genoux. Ils se préparent à aller constater pour la maintième fois si les représentations de l’œuvre wagnérienne sont conformes à leurs attentes, et ce malgré la crainte d’un nouveau sacrilège sur la verte colline. Depuis des années, non sans appréhension, ils gravissent ce lieu mythique que Richard Wagner ne vit que deux fois s’ouvrir de son vivant. Dans le théâtre de ses rêves, il verra la Tétralogie en 1876 et Parsifal en 1882. Pendant ce temps, à Genève, non loin du lac et des montagnes, le Grand Théâtre prépare avec enthousiasme la suite de la saga du Ring des Nibelungen, les trois journées de la trilogie. Une équipe déterminée, sous la houlette de Dieter Dorn et de Jürgen Rose, relève un défi qu’il convient de saluer, et qui est rendu possible grâce à l’investissement de chaque personne qui œuvre au sein de l’institution lyrique genevoise. Toutes et tous ont jeté leurs talents insoupçonnables dans l’aventure afin de vous conter une histoire intemporelle. Il ne s’agit nullement de vous imposer une direction de lecture, mais de vous proposer une vision permettant d’ouvrir de multiples fenêtres sur un ouvrage qui continue à fasciner et à interpeller, et qui semble inépuisable en suscitant, sans relâche, des écrits et des concepts nouveaux dont Bayreuth n’a plus le privilège. Mais peut-être, sont-ce là les raisons de son attrait et de sa contemporanéité ? M. Monod, qui avait assisté à la création du Ring à Bayreuth en 1876, écrit à propos de Richard Wagner : « Il exerce sur ceux qui l’approchent un irrésistible ascendant, non seulement par son génie musical, par l’originalité de son esprit, par la variété de ses connaissances, mais surtout par une puissance de tempérament et de volonté qui éclate dans toute sa personne. On sent qu’on est en présence d’une sorte de force de la nature qui s’agite et se déchaîne avec une violence presque irresponsable… On le prend tel qu’il est, plein de défauts, peut-être parce qu’il est plein de génie, mais incontestablement un homme supérieur, un des plus grands et des plus extraordinaires que notre siècle ait produit. » Un génie certes, mais peut-on lui appliquer les dires de Heinrich Heine : « Il fallait qu’il fut malheureux, car c’était un homme de génie » ? Probablement restera-t-il toujours des détracteurs de Wagner, cependant, il ne sera pas utile de recourir à des épithètes laudatives pour parler de celui qui fut en quête permanente de l’art parfait. De même qu’on n’applaudit pas à Parsifal, il convient simplement de s’incliner en silence devant un génie qui affirma : « L’art parfait, l’art qui prétend révéler l’homme tout entier, exigera toujours ces trois modes d’expression : geste, musique, poésie. » Ils sont nombreux les admirateurs de Richard Wagner : les intransigeants, les exclusifs, les rationnels, les intuitifs, et pour finir, les partiels. Peut-être avons nous oublié ceux frappés de snobisme… Quels qu’ils soient, ils reconnaissent en lui, le poète qui révèle l’homme extérieur, celui qui parle, le musicien qui ouvre les portes de la pensée intime et qui nous conduit vers l’idéal. Poésie et musique sont indissolublement réunies notamment dans son œuvre ultime, Parsifal, et dans le Ring des Nibelungen, festival scénique en un prologue et trois journées, inspiré par le Nibelungenlied et les Eddas scandinaves. Cependant, on chercherait en vain la mythologie du Nord du Rhin, il n’est question que de mythologie wagnérienne, tout comme dans Parsifal il
divers éléments techniques et scéniques pour la mise en scène des trois volets restants de la Tétralogie.
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Dieter Dorn, Jürgen Rose, leur équipe de production, les équipes techniques du Grand Théâtre, les dizaines de figurants ont pendant ces quatre jours œuvré, trouvé, inventé, réglé, joué et finalisé tous les points importants de cette immense saga que vous pourrez découvrir dès la première de Die Walküre en novembre prochain.
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je me rendis compte, lors de la réalisation scénique et musicale du Jeune Siegfried, que j’avais encore augmenté par là la nécessité d’une représentation de tout le contexte plus claire à l’esprit. Maintenant je vois que, pour être totalement compris sur scène, je dois y représenter l’entièreté du mythe. » (Richard Wagner, Lettre à Theodor Uhlig, musicien, compositeur et critique, 1851). Pour comprendre la naissance du Ring, tournons-nous quelques instants vers quelques extraits de la biographie de Richard Wagner telle que rédigée par Albert Lavignac, dans Le voyage à Bayreuth : « Dès le début de ses études à la Kreutzschule de Dresde, se révéla chez lui un grand penchant pour la littérature ainsi qu’une facilité évidente pour la versification, Eschyle, Sophocle et Shakespeare excitaient vivement son admiration, et il conçut, sous l’empire de ce sentiment, un grand drame dont les quarantedeux personnages mouraient tous au cours de la pièce, si bien qu’il dut les faire reparaître à l’état de spectres pour pouvoir terminer son cinquième acte ! En 1827 il avait été retiré de la Kreutzschule, où il faisait sa troisième, et placé à l’École Nicolaï de Leipzig en quatrième, ce qui le découragea complètement. …Il entendit pour la première fois à cette époque, aux Gewandhaus Concerts, les Symphonies de Beethoven et Egmont, qui firent sur lui une profonde impression. Dans son enthousiasme, il voulut écrire de la musique de scène pour sa fameuse œuvre, et se mit à ce travail avec ardeur, à la grande désolation de sa famille, qui ne croyait pas à sa vocation. […] Les troubles de juillet 1830 survenant alors, le jeune Richard tourne uniquement ses pensées vers la politique révolutionnaire, et, s’y jetant à corps perdu, il abandonne toute étude, y compris la musique. Il entre pourtant à l’Université de Leipzig pour suivre les cours d’esthétique et de philosophie, mais il se livre surtout aux extravagances de la vie d’étudiant. […] En 1833 commence réellement sa carrière de musicien ; il se rend à Wurtzbourg près de son frère Albert, chanteur distingué, et, tout en remplissant les fonctions de chef des chœurs au théâtre de la ville, il compose, d’après une fable de Gozzi, le livret et la musique d’un opéra romantique, Die Feen. […] Une fois sa partition de Lohengrin terminée [1848, Ndlr], Wagner songea à un drame sur Jésus de Nazareth ; puis il en abandonna le projet, dont il reprit plus tard l’idée mystique sous une autre forme, et hésita une dernière fois entre un sujet historique, Frédéric Barberousse, et une idée purement mythique, Siegfried, dont il trouvait l’embryon dans le vieux Nibelungenlied et dans les Eddas scandinaves. Il se décida pour le mythe, et écrivit dès lors le poème de La Mort de Sigfried ; mais son travail fut interrompu pendant toute la période de troubles politiques qui éclatèrent alors en Allemagne. Il élabora à ce moment tout un plan de réformes qui ne tendaient à rien moins qu’au bouleversement complet de l’état des choses musicales en Saxe. C’est à cette époque qu’il se lia avec Auguste Röckel et avec le révolutionnaire Bakounine, qui prit rapidement un grand empire sur lui. Se jetant avec sa fougue habituelle dans la politique militante, il prononça dans un club dont il faisait partie plusieurs discours imprudents, qui déplurent fort en haut lieu de la part d’un Kapellmeister de la Cour ! […] Il commença à écrire la musique de sa Tétralogie dès 1853, en débutant par celle du Prologue.
Il raconte lui-même qu’au cours d’un voyage en Italie, pendant une nuit d’insomnie à la Spezzia, il conçut nettement le plan musical de l’Or du Rhin, et que, ne voulant pas l’écrire sur le sol italien, il revint en toute hâte à Zurich, où il se mit à l’œuvre. En mai 1854, L’Or du Rhin fut terminé. Il acheva la partition de La Walkyrie dans l’hiver 1854-1855, et les deux premiers actes de Siegfried en 1857. Une longue interruption survint alors. Il laissa de côté la Tétralogie pour s’occuper de Tristan, qui cadrait mieux, pendant cette période, avec son état d’âme. » Le Wagner Philosophe D’emblée, on s’aperçoit que l’idée originale, qui a pris son essor dans une période de contestation et de révolution sociale, subira des modifications sans pour autant quitter sa trajectoire première. La lecture de Schopenhauer sera ressentie par Richard Wagner comme un choc philosophique. En 1854, il lit Die Welt als Wille und Vorstellung (Le Monde comme volonté et représentation) de Schopenhauer. Il pense identifier dans cette œuvre une philosophie de la négation de la volonté. Il écrit à August Röckel, républicain passionné, compositeur et chef d’orchestre : « Quoi qu’il m’ait donné une direction assez différente de celle que j’avais prise, ce changement était malgré tout le seul apte à traduire mes sentiments sur la nature du monde, sentiments qui me faisaient profondément souffrir. » A partir de ce moment, les personnages des poèmes se transforment en allégories. Il devient alors aisé de voir dans Der Ring des Nibelungen un résumé de la métaphysique de Schopenhauer traduit musicalement et poétiquement. Le 23 août 1856, Richard Wagner écrit : « Je remarquai à peine alors comment dans l’exécution, et même déjà lors de l’édification du plan, inconsciemment, je suivais une conceptions des choses tout à fait différente, bien plus profonde – justement la conception de Schopenhauer ; ce n’était plus une seule phase de développement du monde, mais l’essence de l’univers, dans toutes ses phases, dont je reconnaissais la futilité. Comme je restais fidèle à ma façon de voir les choses, et non à mes concepts, il en ressortit naturellement quelque chose de totalement différent de ce que j’avais d’abord pensé en réalité. Je me rappelle bien avoir violemment mis en valeur mon intention, et cela – pour unique fois – dans la phrase finale tendancieuse adressée par Brünnhilde à l’assistance, où récusant la propriété, elle prône l’amour seul capable de rendre heureux, sans (malheureusement !) en réalité parvenir elle-même à cet « amour » dont on peut remarquer l’effet profondément dévastateur au cours du mythe. » Pour la composition de Götterdämmerung, Wagner supprimera ces paroles qu’il n’a mises en musique que pour Louis II de Bavière : « […] seul l’amour permet la félicité dans le plaisir et la peine. » En été 1857, Wagner arrête la composition de Siegfried ACT.0 | 15
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La tragédie se poursuit inéluctable... Vous avez été nombreux à réserver un accueil enthousiaste à L’Or du Rhin. Les Dieux ont commencé leur chute ascensionnelle vers le Walhalla, vers le Burg inaccessible, payé par un salaire maudit. Loge, qui n’est pas un dieu à part entière, sait que les Dieux courent à leur perte. Wotan est habité par de sombres pressentiments et songe, peutêtre, déjà à créer un vaillant héros qui pourra s’opposer aux forces des ténèbres. Tous ses actes semblent motivés par la peur, la crainte de perdre le pouvoir. Le dieu des dieux a emporté avec lui l’épée abandonnée par Fafner, celle destinée à Siegmund et à Siegfried. Une épée que Wotan plantera dans le tronc du frêne chez Hunding. Seul le fils de Wälse pourra l’arracher de sa gaine vivante et lui donnera pour nom : Nothung, l’arme promise à sa détresse. Nous parlons de dieux, mais sont-ce des dieux ? ACT.0 | 15
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à la fin du deuxième acte. En 1858, il écrit à Mathilde Wesendonck : « Il s’agit, en réalité, de prouver l’existence d’une voie salutaire qu’aucun philosophe, Schopenhauer inclus, n’a reconnue : celle menant à un total apaisement de la volonté grâce à l’amour, non pas un amour humain abstrait, mais un amour réel, fondé sur l’amour sexuel, c’està-dire, l’amour qui naît de l’attirance entre un homme et une femme. » En rectifiant et en élargissant la philosophie de Schopenhauer, le compositeur s’en détache. Certains, y verront même un revirement de cette philosophie. Pendant l’élaboration de cette œuvre colossale, le Wagner philosophe tomba en contradiction avec l’homme de théâtre, pour qui seul comptait ce qui était représenté sur scène. L’homme, devenu conscient de lui-même, n’a plus besoin des dieux qu’il perçoit comme la justification de sa servitude. Dans l’esquisse en prose de 1848, les dieux « s’auto-anéantissaient », elle exprimait l’idée fondamentale d’un monde des contrats, représenté par Wotan, remplacé par un royaume de liberté incarné par Siegfried et Brünnhilde. En élargissant le drame à la Tétralogie, Wotan est devenu le dieu de Siegfried, comme Alberich est l’anti-dieu de Hagen, son fils, créé pour le venger et récupérer l’anneau. Il convient également de remarquer l’importance du motif de la crainte et de la témérité, déterminant pour le compositeur : « Ne t’ai-je pas déjà écrit auparavant à propos d’un sujet gai ? C’était celui du gars qui s’en va pour apprendre la crainte, et est si bête qu’il ne veut jamais l’apprendre. Imagine-toi ma frayeur lorsque je reconnu soudain que ce gars n’était autre que – le jeune Siegfried – qui gagne le trésor et éveille Brünnhilde ! » C’est ce qu’on peut lire dans une lettre adressée à Theodor Uhlig, le 10 mai 1851. Mais le dénouement heureux n’est permis qu’à la comédie, et non à la tragédie. L’équation entre le manque d’amour et la crainte constitue le motif fondamental wagnérien.
Ne s’agirait-il pas plutôt d’hommes qui se prennent pour des dieux par leur volonté de puissance et de possession ? N’y a-t-il pas une forme de dérision dans cette histoire qui a tout du conte, et qui, comme tout conte, se laisse soumettre à la sagacité des analystes ? L’espace d’une demi-scène, Wotan possède le pouvoir absolu qu’il a arraché à Alberich réduit à l’état d’homme esclave. Ligoté avec le manteau de Freia, que les Géants séquestrent en attendant leur salaire, on lui prend tout, il ne lui reste rien. Wotan contemple l’anneau lorsque retentit la malédiction de l’anneau : « Si l’Or m’a donné le pouvoir, que son charme donne la mort à celui qui le porte. Que nulle joie jamais ne l’habite, que nul bonheur ne soit jamais suscité par sa lumière, que son possesseur soit brulé par les soucis, mais que celui qui ne l’a pas soit rongé d’envie ! » Rassuré et le cœur léger, Wotan voit arriver les Géants qui n’ont qu’à prendre l’Or et rendre Freia. Fafner veut posséder, mais Fasolt, c’est autre chose, a perçu les frémissements de l’amour, de l’amour impossible entre la belle et la bête. À regret, il voit partir Freia. L’Or cache l’amour. Fasolt se désole, il ne voit plus Freia, die Schöne. Lorsque l’œil de l’amour apparaît encore, l’espoir renaît, et Wotan, esclave d’une fausse gloire, d’une fausse puissance, doit céder, prévenu par la déesse tutélaire, Erda, que l’anneau le voue à sa perte. Elle a donné à Wotan ses filles et son savoir, elle connaît tout du passé, du présent et de l’avenir. Erda, déesse chtonienne, agit telle l’oracle de la tragédie antique. Et si son message était un piège ? L’avertissement est une prophétie qui s’accomplit justement parce qu’elle a été proclamée. Pour échapper à sa perte, la personne marquée par le destin prend les chemins qui conduisent au malheur. La tragédie se poursuit inéluctable. Loge, le fourbe, le manipulateur conseille à Fasolt de laisser l’Or à Fafner et de prendre l’Anneau qui seul compte. Fafner tue Fasolt, la première victime de la malédiction d’Alberich. Le Burg resplendit et scintille, il ne reste plus aux Dieux qu’à le pénétrer. Inconscients, les Dieux croient dominer le monde sous le regard cynique de Loge qui mène le jeu et commente : « Ils courent tous à leur perte, et j’ai presque honte de courir avec eux. » Le rideau tombe sur une ascension dérisoire, Das Rheingold s’est terminé, mais le drame ne fait que commencer. Combien de mois, combien d’années, de lustres se sont passés entre le prologue et la première journée qui s’ouvre sur un inceste, sur la rencontre d’un frère et d’une sœur, de Siegmund et de Sieglinde, mariée à un fruste, à un butor, Hunding ? Ce qui est sûr, c’est que nous vous donnons rendez-vous au mois de novembre prochain, pour continuer à suivre cette passionnante aventure. Peut-être n’est-il pas nécessaire d’aller à Bayreuth pour comprendre l’œuvre wagnérienne ? Peut-être n’est-il point besoin d’être érudit ou musicologue pour se laisser captiver par l’aventure de l’Anneau qui véhicule tant de symboles ? Laissez-vous guider par les « indicateurs émotionnels » du drame, par les motifs musicaux qui sont la « réalisation de l’intention poétique, pour l’émotion ». Laissons la réflexion se dissoudre dans l’émotion et la contemplation. Vous avez été nombreux à partager le premier volet du feuilleton. Une grande majorité de la presse s’est montrée élogieuse. Certains critiques étrangers ont recommandés le voyage à Genève. Der Ring des Nibelungen, une aventure à deux pas de chez vous, sans quitter les rives du Léman, une aventure rare dans la vie d’un mélomane. DD
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de Antonín Dvořák
Direction musicale Dmitri Jurowski Mise en scène Jossi Wieler / Sergio Morabito L’Ondin Alexei Tikhomirov Rusalka Camilla Nylund Jezibaba Birgit Remmert Le Prince Ladislav Elgr La Princesse étrangère Nadia Krasteva
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Rusalka
ou l’insaisissable légèreté du kitsch par Christopher Park
D’Antonín Dvořák, on connait surtout la symphonie « Du Nouveau Monde » ou ses Danses slaves pour piano, et beaucoup moins son talent et son goût pour l’opéra. Créé en 1901 à Prague, Rusalka, raconte une légende familière à tous (ressemblant fort à La Petite Sirène d’Andersen). L’amour de la fée des eaux Rusalka pour le Prince lui vaudra sa triste et muette destinée : « Ni ondine, ni humaine, ne pouvant ni mourir, ni vivre ! ». Rusalka sera entendu pour la première fois sur la scène du Grand Théâtre de Genève ce mois de juin, dans la version troublante et provocatrice que Jossi Wieler et Sergio Morabito ont réalisée en 2008 pour le Festival de Salzbourg. Les lumières ringardes d’un lupanar provincial y éclairent les éléments surnaturels d’un « conte lyrique » romantique, formé à l’origine comme pur artefact kitsch. Et la sirène de Dvořák devient objet et sujet d’un désir impossible à dire, impossible à saisir. Et l’opéra devient la parabole d’une Psychopathia sexualis, tout à fait dans l’air du temps d’un début de vingtième siècle.
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ntre 1870 et 1901, Antonín Dvořák composa onze opéras. Les années passées à tenir le pupitre de premier alto au Théâtre provisoire de Prague, principale scène de la ville dédiée au théâtre parlé et musical en langue tchèque, avaient fait mûrir en lui la conviction profonde que l’opéra était le genre artistique le plus digne du peuple tchèque. Et pas n’importe quelle forme d’opéra, mais de préférence le grand opéra dans le style de Giacomo Meyerbeer, la fresque grandiose à sujet épique et aux moyens démesurés. Ce n’est pas que Dvořák ait estimé d’autres formes de théâtre musical, notamment comiques, inférieures à son génie ; Le Roi et le charbonnier, Le Diable et Katia, Le Paysan rusé, sujets populaires et légers, côtoient dans son catalogue les opéras héroïques que sont Alfred, Vanda, Le Jacobin et Dimitrij. Aucune de ces œuvres ne connut d’échec à sa création (bien que Dvořák remania profondément Dimitrij dans un style wagnérien en 1894, après un accueil froid à Vienne quelques années plus tôt), mais elles sont assez vite tombées dans l’indifférence, puis l’oubli à cause de leurs livrets de valeur assez inégale — imitations en langue tchèque des sujets pompeux d’Eugène Scribe — ainsi que leurs exigences énormes de mise en scène.
Sur les marges du Märchenoper De toutes les compositions lyriques de Dvořák, seule Rusalka est entrée au répertoire actuel des scènes d’opéra, et cela non sans délais et difficultés. La première mise en scène dans un pays francophone n’eut lieu qu’en 1982 à Marseille. La production du Festival de Salzbourg 2008 qui sera jouée à Genève en ce mois de juin 2013 sera la première genevoise de cette œuvre déjà plus que centenaire. Malgré l’affinité plus grande du public anglo-américain pour le compositeur tchèque, la reprise de cette même production à Covent Garden en 2012 fut aussi une première pour la grande scène londonienne. Comment expliquer que la composition lyrique la plus objectivement réussie d’un compositeur si apprécié traîne ainsi sur les marges du mainstream opératique ? Le livret de Jaroslav Kvapil est infiniment supérieur à la plupart des livrets d’opéra tchèques du XIXème pour ses qualités poétiques, ses caractérisations psychologiques et son agencement dramatique. La musique de Dvořák y est tour à tour somptueuse, passionnée, délicate et pittoresque, mais dans un genre très particulier : le conte de fées lyrique. La correspondance de Kvapil révèle que déjà en 1897, ACT.0 | 15
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Dvořák souhaitait se livrer à l’exercice du Märchenoper, si populaire en cette fin-de-siècle (on pense notamment au Hänsel und Gretel de Humperdinck, créé en 1893). J’avancerais ici l’hypothèse que ce sont précisément ses qualités irréprochables d’artefact très réussi du kitsch lyrique qui ont rendu Rusalka inappréhensible par le public et boudée par les productions. En guise de clés de cette lecture ou de poteaux indicateurs, quelques citations d’un autre grand artiste tchèque balisent le texte de cet essai. (1) Kitsch et artefact Rusalka représente pour beaucoup de Tchèques l’apothéose artistique de leur renaissance culturelle nationale. Entre Bedřich Smetana et Alfons Mucha, Antonín Dvořák est au cœur de l’émergence moderne d’une culture slave, germanifiée à l’excès sous la domination habsbourgeoise, renouant avec sa langue maternelle, celle de la Bible de Kralice (1579), avec les traditions du conte de fées ou son passé médiéval et se ressourçant dans les forêts sombres et les lacs silencieux de Bohême. On serait même tenté de voir à l’œuvre dans Rusalka les mêmes forces qui inspirèrent à Mahler ses hymnes à la nature comme Das Lied von der Erde, voire les cauchemars freudiens du Château de Barbe-bleue de Bartók : un chant du cygne romantique qui annoncerait le modernisme artistique du XXème siècle. Mais Rusalka se défie de ce genre de conclusions. Dès qu’on essaie de saisir l’œuvre pour y entrevoir des lueurs de Mahler, Wagner, Bartók ou Debussy, elle nous glisse entre les doigts et replonge dans les eaux glauques du kitsch Jugendstil de ses origines et reprend ses droits de Märchenoper inoffensif. Dvořák ne vécut pas assez longtemps pour entendre les symphonies de Mahler, les opéras de Janáček ou les expérimentations atonales de Schoenberg et de ses disciples. Le langage riche et élégant de Rusalka a certainement des reflets qui annoncent ce nouveau monde musical mais le compositeur n’avait ni l’intention de créer un manifeste lyrique pour le nationalisme tchèque, ni l’ambition d’en faire un projet pour la Mitteleuropa moderniste émergente. Le sujet même du livret de Kvapil n’a rien de « slaviquement » authentique. Assemblage avoué de La Petite Sirène de Hans Christian Andersen et de l’Undine de Friedrich de la Motte Fouqué, il ne raconte aucune antique légende bohémienne, se contenant de peupler sa distribution de quelques figures archétypales reprises des croyances folkloriques slaves : la rusalka, nymphe aquatique, son pendant masculin le vodník, et les lesní žínky « petites femmes ACT.0 | 15
1 Avant d’être oubliés, nous serons
changés en kitsch. Le kitsch, c’est la station de correspondance entre l’être et l’oubli.*
(ci-dessus)
Les sirènes vues par le kitsch de la fin du XIXème siècle : Le Pêcheur et la Sirène, Frederic Leighton, 1857 Collection privée, Huile sur toile.
des bois », que les distributions françaises qualifient le plus souvent de Dryades. Mais l’illusion est parfaite, une véritable fête galante d’ondines et de farfadets, comme celles que tenait le comte de Chotek dans son château de Veltrusy, juste à côté du village natal de Dvořák. Le jeune Antonín avait certainement été témoin des allées et venues des invités du comte, en costume de fées et de lutins, entre les arbres et les allées du parc du château et ces souvenirs ont dû refaire surface dans l’imagination musicale colorée du compositeur pendant l’écriture de Rusalka. Dvořák, comme sa sirène, si belle, si sensible et pourtant muette aux yeux des êtres humains, n’a pas de discours important à prononcer, ni sur l’indépendance des Slaves du Nord, ni sur l’impérialisme austro-hongrois, ni sur l’émergence d’un art nouveau à partir des formes romantiques, ni sur la renaissance moderne du drame. Son attitude peu revendicatrice est l’indice de ce que JeanFrançois Candoni dans son essai « Le Chant de l’Ondine » (Avant-Scène Opéra, Rusalka, n° 205, 2001) appelle « l’intérêt de ce type d’œuvres, qui ne se départent pas d’un certain caractère épigonal, mais restent extraordinairement attachantes. » Dans ce même essai, Candoni rapporte des propos de Dvořák, indiquant à quel point le compositeur attachait plus importance aux aspects superficiels de la mélodie et du lyrisme qu’à l’expression des drames et des conflits : « Que m’importe qu’un opéra soit dramatique, pourvu que ce soit de la belle musique. » Nous y voilà : Rusalka, c’est la beauté de l’inauthentique, bel artefact inauthentique d’une fin-de-siècle qui se noie dans le kitsch pour oublier les tensions et les grondements qui éclateront à Sarajevo une décennie plus tard. Ce n’était sans doute pas l’intention de Dvořák, mais le baiser de la mort que Rusalka donne au Prince a des relents d’allégorie de la désintégration de l’Empire austro-hongrois. (2) Rusalka à Salzbourg : « un voile de pudeur sur la merde du monde » Jossi Wieler et Sergio Morabito ont signé en 2008 pour le Festival de Salzbourg la mise en scène que le Grand Théâtre présentera en juin 2013. Le duo du Thurgovien
La Ronde des sirènes Charles E. Boutibonne, 1882, Collection privée, Huile sur toile.
La musique c’est la négation des phrases, la musique c’est l’anti-mot ! * 2
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(ci-dessus, de gauche à droite)
Les trois Dryades et Rusalka dans le décor kitsch lugubre créé par Barbara Ehnes. Camilla Nylund incarnait déjà Rusalka dans la production du festival de Salzbourg et à Covent Garden.
En surface, un mensonge intelligible ; en-dessous, une vérité inintelligible.* 3
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et du natif de Francfort est devenu célèbre pour ses transpositions imaginatives d’opéras bien connus dans des situations du quotidien contemporain, pas toujours pour le plus grand bonheur de l’aile conservatrice des fans du lyrique. En 2006, au Nederlandse Opera d’Amsterdam, leurs Nozze di Figaro remplacèrent le château du Comte Almaviva par les néons et les rutilantes carrosseries d’un concessionnaire automobile. Si se faire huer par le public est, somme toute, assez normal pour une première salzbourgeoise, il faut reconnaître que la bronca qu’a essuyée le Rusalka de Wieler et Morabito pendant l’édition 2008 du festival fut particulièrement extrême et que le public de Covent Garden auprès duquel l’opéra fut repris en 2012 n’en fit pas autrement. Après presque cinq ans de vie scénique, cette production controversée arrive à Genève et mérite donc qu’on l’examine d’un peu plus près, particulièrement dans son traitement de la matière du conte et son rapport avec le kitsch inhérent à l’œuvre, détaillé dans la première partie de cet essai. Malgré le décor peu conventionnel de leur opéra, à la fois sauna, église évangélique et bordel, et l’absence totale de saules, de roseaux ou même d’une flaque d’eau, Wieler et Morabito n’essaient pas de faire autre chose de Rusalka que ce qu’il est : un conte. Le surnaturel a une place fondamentale dans leur projet scénique. Ils se servent du réalisme magique pour se dépêtrer du kitsch d’un Rusalka traditionnel, tout en pourpoints, en hennins, en Ondines attifées de tulle et en sous-bois moussus. (3) Au lieu de l’étang de Rusalka, nous nous trouvons dans un séjour aux meubles criards, devant une table de salon marquée ironiquement de motifs de la Petite Sirène de Disney. La sorcière Ježibaba est accompagnée par un gros chat noir, qui s’incarne à partir d’une horrible peluche que Rusalka caressait. Cet esprit familier, absent dans le texte de Kvapil, est l’un de nombreuses interventions du surnaturel typique au Märchenoper, mis à jour avec humour par le duo Wieler et Morabito. Surnaturel, mais aussi sacré ; le conte de fées n’est souvent rien d’autre qu’une parabole religieuse en civil. Le Garde-chasse découvre le Marmiton en train d’éviscérer un agneau par terre, son tablier blanc maculé de sang. Sur le même carré de linoléum où a lieu ce geste aux allures sacrificielles, Rusalka va découvrir que l’amour fait mal, que son amant est volage, que le monde des humains est hypocrite et cruel et qu’elle doit accomplir un autre sacrifice, celui que Ježibaba exige d’elle. Ce sacrifice est le prix de son désir de devenir non pas simplement un être humain, mais un être sexué, une femme.
Le kitsch à contre-courant Le réveil de la sexualité de Rusalka et son échec amoureux auprès du Prince que lui vole la Princesse étrangère vont l’exiler dans l’un des lieux les plus dénués d’amour qu’on puisse s’imaginer, trop souvent point de chute pour tant de femmes parties chercher un monde meilleur à l’étranger : un bordel ringard et miteux hanté par des Dryades peroxydées venues de Moldavie ou d’Ukraine. Le conte de Wieler et Morabito est celui des illusions perdues, la découverte que le monde auquel on aspire ne correspond que très peu aux idées qu’on s’en est fait. Les autres personnages opèrent des mutations similaires : Ježibaba en tenancière du lupanar, l’Ondin en vague client et les Dryades en filles de joie. La société moraliste et sexuellement coincée du Prince finit par dévoiler son jeu : faire un démon de cet esprit familier de la nature, l’ondine slave, qui devient, par épure, une nymphe au sens étymologique, une belle jeune femme d’âge nubile. Le code religieux judéo-chrétien (croix, crucifix, statues, bibles et agneau du sacrifice) traverse la mise en scène en fantôme inquiétant de la banqueroute morale de ce monde humain que Rusalka veut intégrer, par amour et désir, ce monde qui lui réserve la prostitution et le suicide. Le travail vidéo de Chris Kondek fait flotter sur les murs tristes et provinciaux du monde déprimant des humains, des images irréelles du monde original de Rusalka, aquatique et grouillant de vie. Dans cette perspective, la juxtaposition surnaturelle des deux mondes de Rusalka et du Prince par la projection vidéo est paradoxalement assez fidèle à l’esprit du Märchenoper tchèque. Néanmoins, le paroxysme du kitsch fin-de-siècle dans Rusalka, c’est beaucoup plus qu’une simple dialectique esthétique entre l’étang aux Ondines et le château du Prince. On le trouve dans la conclusion pleine de bons sentiments de l’opéra qui évite le tragique grâce à l’abnégation de Rusalka, ménageant une sorte de rédemption pour le Prince. Kundera ne parle t-il pas du kitsch comme « un voile de pudeur jeté sur la merde du monde » ? Cette Liebestod de conte de fées sentimental que Dvořák et Kvapil prévoyaient en dénouement de leur Rusalka subit une douche froide aux mains de Wieler et Morabito. La nymphe infortunée, abusée et abandonnée se prive par ses propres mains de sa vie si chèrement acquise. Elle revient pour le Prince, mais sous la forme d’une sorte de goule vengeresse, pour attirer son amant dans la mort au moment du dernier baiser et tirer son corps derrière elle dans la bouche d’égout de laquelle elle émerge au début de la mise en scène. (4) ACT.0 | 15
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Le kitsch, par essence, est la négation absolue de la merde ; au sens littéral comme au sens figuré : le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l’existence humaine a d’essentiellement inacceptable.* 4
Rusalka, Sabina... et Sabina Rusalka, sacrifiée sur l’autel des bons sentiments pour l’édification de l’humanité. La femme des eaux, esprit de la nature des Slaves antiques, démonisée par les missionnaires chrétiens, qui donne des leçons d’angélisme aux bourgeois d’Autriche-Hongrie. La production de Wieler et Morabito donne effectivement beaucoup à réfléchir sur la manière dont une société bien-pensante et dévote va liquider la pulsion sexuelle, en la réduisant d’abord au mutisme et au silence, ensuite à la prostitution et enfin au suicide. La dynamique que les metteurs en scène illustrent est-elle si différente du traitement que le Romantisme musical et poétique réserve aux sirènes des anciennes légendes ? L’anthropomorphisme romantique des créatures surnaturelles de légende les prive et de leur légèreté élémentaire païenne et de leur nature démoniaque médiévale, opérant une sorte de castration, transformant Mélusine et Lorelei en Ondine et Rusalka, afin de prouver que les créatures qui ont une âme sont souvent plus perfides que celles qui n’en ont pas. Paradoxe de cette ablation qui finit par alourdir le sujet en substituant à l’insoutenable sexualité de son être, le poids de l’idéal, du sentiment, de la compassion. (5) Trois années après la première de Rusalka, une jeune femme juive de Russie est admise à la clinique psychiatrique du Burghölzli de Zurich, dans le service du Dr Carl Gustav Jung. Son nom est Sabina Spielrein, elle est née en 1885, à Rostov-sur-le-Don dans une famille de médecins et de commerçants aisés. Encouragée dès son plus jeune âge par ses parents à suivre des études de médecine, Sabina a des aptitudes intellectuelles hors pair. Elle est attirée par le domaine émergent de la psychiatrie, sans doute aussi parce que sa sensibilité exacerbée lui fait prendre conscience de la profonde névrose qui l’habite. Les manifestations physiques de ACT.0 | 15
cette pathologie (tics, logorrhées, pulsions onanistes) atteignent un tel degré que la future étudiante en psychiatrie doit d’abord se constituer patiente, sur la demande expresse de ses parents. Sabina Spielrein séjournera une année au Burghölzli, jusqu’en juin 1905. Pendant ce séjour, elle tombe amoureuse de Carl Jung, qui est son médecin, et qui sera, plus tard, son directeur de thèse. Le psychanalyste et historien Peter Loewenberg soutient que la relation entre Sabina Spielrein et Carl Jung était de nature sexuelle, une grave rupture de la déontologie médicale, compromettant sa position au Burghölzli et provoquant éventuellement sa démission et la rupture avec la faculté de médecine de l’université de Zurich. Le film de David Cronenberg A Dangerous Method (2010) raconte d’ailleurs l’histoire de cette liaison, avec comme toile de fond la relation académique et la rupture très émotive entre Jung et son mentor, Sigmund Freud. Sabina Spielrein soutint et publia en 1911 une thèse de doctorat (« Du contenu psychologique d’un cas de schizophrénie »), le premier essai psychanalytique écrit par une femme, qui lui valut d’être élue la même année membre de la Société de psychanalyse viennoise. Dès 1909, Sabina Spielrein était en contact avec Freud ; ils font connaissance en 1911 et elle continuera à lui rendre visite et à lui écrire jusqu’en 1923. Car Sabina Spielrein, qui ne mérite souvent qu’une mention en passant dans les études de l’histoire de la psychanalyse, a été la première à concevoir deux notions intrinsèquement associées à l’un et l’autre géant de la psychanalyse : la pulsion de mort freudienne, et la transformation jungienne. En bref, la thèse de Sabina Spielrein suggère que les grandes créations héroïques véritablement originales ne peuvent émerger que du creuset d’un grand conflit, de l’attirance entre des polarités absolument opposées et de la rupture de tabous. L’instinct de création est ainsi inextricablement lié à une pulsion destructrice. Le film de Cronenberg illustre cela en s’attardant sur la liaison érotique entre Spielrein et Jung, qui culmine avec le refus de ce dernier de lui faire un enfant, alors que la bandeson décline la Siegfried-Idyll de Wagner, blason musical de l’archétype du héros né d’une relation interdite. Dès ce moment, la Psychopathia sexualis de Sabina Spielrein, à l’image de celle qui est mise en scène entre le Prince et Rusalka, va s’écrouler dans le chantage, le mutisme, la séparation et la mort. Jung essaiera, en vain, de faire revenir leur relation au cadre soignant-soigné, Spielrein révèlera à Freud la vérité sur leur liaison, provoquant la rupture finale entre les deux hommes. Elle rompra avec Jung et retournera en Russie, où elle épousera un médecin sans jamais exercer elle-même de carrière médicale, psychiatrique ou psychanalytique. Elle deviendra la directrice d’un jardin d’enfants expérimental, si hautement coté que Staline lui-même y enverra son fils. Et elle mourra, avec ses deux filles, victime de la « Shoah par balles » conduite dans la foulée de l’avancée des troupes allemandes sur le front de l’Est. C’est ainsi que disparaissent les sirènes trop légères, les femmes sexuellement dérangées ou ethniquement dérangeantes, que ce soit dans les bois de Bohême d’un Märchenoper kitsch ou d’une forêt d’Ukraine, sous le feu des SS EinsatzGruppen. De Rusalka, de Sabina Spielrein, ou d’une autre Sabina, celle de Milan Kundera, il ne restera qu’une marque impermanente, mais essentielle. (6) ChP
Car il n’y a rien de plus lourd que la compassion. Pas même notre propre douleur ne pèse aussi lourd que la douleur que l’on ressent avec quelqu’un, pour quelqu’un, une douleur que l’imagination rend plus intense et prolonge de mille échos.* 5
La présence physique de Sabina comptait beaucoup moins qu’il ne croyait. Mais ce qui comptait c’était la trace dorée, la trace magique qu’elle avait imprimée dans sa vie et dont personne ne pourrait le priver. * 6
* Milan Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être (1984) 11
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Troupe des jeunes solistes
Trois entretiens avec Benoît Payn
Les belles voix
Vous l’avez peut-être remarquée en Fille du Rhin dans le prologue du Ring où elle chantait le rôle de Wellgunde. Ou c’est peut-être son interprétation pleine de malice dans le rôletitre du Chat botté qui a retenue votre attention. Prochainement, Stephanie Lauricella fera à nouveau son apparition en Dryade dans Rusalka et en Siegrune dans La Walkyrie. Depuis cet hiver, elle est la nouvelle mezzo-soprano de la Jeune Troupe : « An American in Geneva » ! 12
Elisa Cenni Soprano
Origine Je viens de la Maremme, la région située au sud de la Toscane, la partie la plus sauvage de ce beau pays ! Déclic Avec une grand-mère soprano et un père batteur de blues, la musique a toujours fait partie de ma vie. Emmenée par mon père en tournée à travers toute l’Italie, j’ai su très vite que je deviendrai chanteuse. Parcours Après avoir débuté ma formation au conservatoire de Sienne, j’ai poursuivi mes études à l’Académie musicale Chigiana de Sienne et au Mozarteum de Salzbourg. J’ai intégré en 2005 l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris, ce qui m’a permis de me produire sur les principales scènes de la capitale française. Au gré de productions en Italie, Allemagne, France et Suisse, j’ai atterri à Genève à la fin de l’année 2012 pour y intégrer la Troupe des jeunes solistes du Grand Théâtre. Souvenir de flop lyrique J’ai un collègue qui lorsque l’on chante ensemble a systématiquement des problèmes de perruque. À son entrée sur scène lors d’une première, j’ai soudain réalisé qu’il avait changé de perruque in extremis et je n’ai pu m’empêcher de rire... Difficile de chanter un duo d’amour dans de telles conditions ! Chanteuse modèle Mieux qu’une seule idole, j’ai toujours eu deux modèles : Mariella Devia pour le style, et Anna Moffo pour l’émotion. Particularités de la scène lyrique suisse Je n’y ai à vrai dire rien remarqué de particulier par rapport aux autres scènes que j’ai connues. S’il faut relever une différence, c’est plutôt au niveau du public qu’elle se trouve : entre nous, je trouve qu’à Genève on y voit très peu de
jeunes même si nous nous trouvons pas dans une ville comparable à Paris. Mais l’opéra, c’est aussi pour les jeunes ! En dehors du Grand Théâtre, Genève c’est Une ville multiculturelle, mais plus du point de vue politique, économique et humanitaire que culturel à proprement parler. Le bord du lac est aussi propice aux ballades, à condition que le temps le permette… À propos, est-ce que tous les printemps sont aussi gris à Genève ? Un mot dans votre langue maternelle pour vous résumer Humana (humaine) résume bien toute la passion et l’énergie que j’engage dans le domaine de l’aide humanitaire. Depuis les événements survenus lors des révolutions arabes, je me suis peu à peu intéressée au Moyen-Orient et à ses questions politico-sociales, j’ai étudié l’arabe, je me suis engagée dans différentes organisations et suis même partie en mission pour rencontrer les populations locales et leur amener un peu d’aide. Sans jouer la carte de l’émotion, il s’agit de quelque chose qui compte beaucoup pour moi.
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Après avoir incarné Thierrette la frivole laitière dans les Aventures du roi Pausole, la suivante Annina de La Traviata, Kate Pinkerton l’épouse américaine dans Madama Butterfly et la Princesse dans le récent Chat botté, Elisa Cenni sera une Dryade dans Rusalka en clôture de saison et Barbarina dans Les Noces de Figaro dès la reprise des spectacles en septembre. Rencontre avec ce petit rayon de soleil toscan !
Stephanie Lauricella Mezzo-soprano
Origine Je suis une New-Yorkaise pur souche puisque j’y suis née, j’y ai grandi et effectué l’entier de ma formation musicale, tout d’abord à l’Ithaca College puis à la Manhattan School of Music. Déclic Depuis toute petite, j’ai toujours eu l’impression de chanter pour égayer mon quotidien. Vers quinze ou seize ans, un de mes professeurs m’a suggéré de me lancer dans des études musicales professionnelles et comme c’était la chose que je faisais le plus volontiers, j’ai foncé tête baissée ! Parcours Après mes études, j’ai parcouru les États-Unis de la Californie à la Floride en passant par le Colorado et des états du Midwest dans le cadre de programmes musicaux pour jeunes artistes. Lors des deux années passées en résidence à l’opéra de Pittsburgh, j’ai pu parfaire mon jeu scénique et aborder de nouveaux rôles.
Pourquoi Genève ? C’est mon nouveau manager qui a fait en sorte que je passe une audition au Grand Théâtre. Comme cela s’est bien déroulé, je me suis dit : « Why not ? » En deux temps trois mouvements, je me suis retrouvée de l’autre côté de l’Atlantique, parée à découvrir de nouveaux horizons lyriques ! Rôle favori Dur d’en choisir un seul ! J’aime beaucoup les rôles de Rossini, j’ai eu la chance de pouvoir interpréter Angelina (La Cenerentola) et Rosina (Il Barbiere di Siviglia) qui sont certainement deux de mes rôles préférés. Pour le futur, je serais très heureuse de pouvoir incarner le personnage de Sesto, soit dans La Clemenza di Tito de Mozart, soit dans Giulio Cesare de Haendel. Je n’ai pas encore chanté Cherubino (Le Nozze di Figaro) mais ce serait également un grand plaisir pour moi. Chanteuse modèle Sans hésiter, Joyce DiDonato. J’ai ACT.0 | 15
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d’ailleurs... © DR
Sophie Gordeladze Soprano
cara », j’ai remarqué en me relevant qu’Alfredo me suivait partout – ce qui n’était pas du tout prévu dans la mise en scène ! Ses boutons de manteau s’étaient en fait coincés dans ma perruque et il s’est passé une éternité avant que nous puissions nous séparer… Chanteur-euse modèle Vous me direz que je ne suis pas très originale si je vous dis que j’adore Luciano Pavarotti et Mirella Freni pour leur voix pure et pleine de vie. Mais j’aime par dessus tout la soprano géorgienne Lamara Chkonia et le baryton verdien Piero Cappuccilli. Particularités de la scène lyrique suisse Même si les maisons se ressemblent et que le monde de l’opéra est tout de même assez uniformisé, chaque théâtre a ses particularités. Ce sont souvent des questions de différence de niveau qui font la différence. Je me sens vraiment bien au Grand Théâtre. Le théâtre, la scène, les équipes ou les collègues de la Jeune Troupe : tout me plait énormément. En dehors du Grand Théâtre, Genève c’est Une ville très charmante, relativement petite mais extrêmement agréable à vivre. Et les alentours permettent plein d’activités qui varient au gré des saisons. À mon arrivée en Suisse, je n’ai bien évidemment pas pu échapper au passage obligé de la fondue. Ce plat fait désormais partie de mon top ten culinaire ! Un mot dans votre langue maternelle pour vous résumer ნემსიყლაპია (nemsikhlapia, libellule). Quand j’étais petite, ma mère m’appelait par ce surnom. Je crois qu’encore maintenant, cela me correspond assez bien.
le même type de voix qu’elle mais ce que j’apprécie par dessus tout chez elle, c’est le fait qu’elle a su garder les pieds sur terre. Elle poste notamment des conseils pour les jeunes chanteurs sur sa chaîne vidéo The Yankeediva Channel. Je trouve beau de voir quelqu’un de si talentueux avoir autant d’humilité et partager son expérience avec des chanteurs en herbe. En dehors du Grand Théâtre, Genève c’est Je me
réjouis beaucoup que le temps devienne un peu plus agréable parce depuis mon arrivée au mois de janvier je n’attends qu’une seule chose : pouvoir partir à la découverte de la région ! Pour l’instant j’apprécie les parcs de la ville. Il me faut également faire des progrès en français pour pouvoir interagir davantage avec les Genevois. Un mot dans votre langue maternelle pour vous résumer Adventurous (aventureuse) même si j’ai l’impression de m’être calmée depuis quelques temps ! J’ai tout de même un faible pour les activités que l’on peut qualifier – à tort ou à raison – de risquées. J’adore les montées d’adrénaline que procurent les montagnes russes ou des sports comme le rafting ou le saut en parachute. Avec le temps, il me semble que je préfère passer du temps en famille, partir en escapade ou faire du bricolage. Prise de conscience ou signe d’assagissement, qui sait ?
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Origine Je suis originaire de Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Déclic Quand j’étais petite, ma mère m’a appris de nombreuses chansons populaires et comme elle était pianiste, elle m’accompagnait lors de concerts. Je me suis passionnée pour l’opéra après avoir entendu la Callas et Elena Obraztsova, la célèbre chanteuse russe. Enfant, je ne m’imaginais pas devenir chanteuse d’opéra mais je crois que ce que ma famille m’a transmis a joué un rôle important. Plus tard la décision d’en faire mon métier est venue assez naturellement. Parcours J’ai tout d’abord étudié au conservatoire national de Tbilissi. J’y ai aussi fait des études professionnelles de pianiste. Ma famille me dit souvent qu’au cas où un jour je me détourne du chant, je resterais toujours une bonne accompagnatrice au piano ! Une étape importante de mon parcours a été la rencontre avec Mirella Freni lors d’une classe de maître en Autriche. Elle m’a ensuite invité à son académie à Modène. Mon arrivée à Genève m’a également permis de rencontrer des personnalités marquantes telles qu’Alberto Zedda qui m’a invitée à me produire cet été au Festival Rossini de Pesaro. Rôle favori Il y en a tant ! Je me contente de citer trois rôles : Violetta Valéry dans La Traviata bien sûr, Marguerite dans Faust et Elvira dans I Puritani. Vous remarquerez que j’aime les héroïnes à moitié folles ! Souvenir de flop lyrique La Traviata est un opéra qui m’a joué passablement de tours ! Lors d’une représentation, à la fin du duo du troisième acte « Parigi o
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Incarnant successivement les rôles de Musetta dans les Scènes de la vie de bohème, Serpina dans La Serva padrona et Berta dans Il Barbiere di Siviglia, So phie G ordeladze s’apprête à faire ses débuts en 2014 dans Siegfried, elle sera la voix de l’Oiseau de la forêt. Entretien à distance avec la soprano en vacances dans son pays natal avant ses engagements estivaux.
La Fondation BNP Paribas Suisse
En 2002, à l’occasion des 130 années d’existence du groupe en Suisse, BNP Paribas (Suisse) SA a créé sa propre fondation, à l’image de celle de la maison mère à Paris, afin d’inscrire son engagement pérenne dans ses actions. L’ancrage de la banque en Suisse l’a incitée à engager des activités de mécénat dans l’ensemble du pays depuis de nombreuses années. En créant sa fondation – une nouveauté pour une banque étrangère en Suisse –, BNP Paribas marquait ainsi sa volonté d’œuvrer pleinement en faveur de la vie culturelle et sociale helvétique. Aujourd’hui, la Fondation BNP Paribas Suisse est considérée comme un exemple éloquent de mécénat d’entreprise et comme une véritable référence en la matière. La Fondation a pour vocation de développer et soutenir en Suisse des actions concertées dans trois domaines bien définis : la connaissance du patrimoine et l’expression artistique, l’aide sociale à travers des programmes solidaires et pédagogiques et des projets pilotes en faveur de la santé. La Fondation BNP Paribas Suisse encourage également des initiatives régionales et des projets de proximité. Il faut toujours garder à l’esprit que le patrimoine artistique d’un pays est non seulement un précieux témoin de l’histoire, mais aussi une source d’expériences et d’inspiration à laquelle chaque individu doit pouvoir accéder. La Fondation BNP Paribas promeut également les talents artistiques en accompagnant, jour après jour, des créateurs dans le domaine de l’art lyrique...
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Retour de presse sur la saison © gtg/carole parodi
Une revue de presse par Frédéric Leyat
En attendant Rusalka la dernière production sur la scène du Grand Théâtre, nous évoquons sous la plume de nos confrères critiques les sept opéras et les deux créations de ballet de cette saison qui s’achève. JJR (Citoyen de Genève)
rie et d’un naturel confondants, avec la mezzo Silvia Tro Santafé, pimpante Rosina aux aigus de feu.
La partition de JJR, théâtre chanté, suit, accompagne, prolonge ou décline le livret très habile et structuré de Ian Burton. Les instruments de l’Ensemble Contrechamps, les solistes et le chœur du Grand Théâtre sont autant de ressources qui tissent des climats scéniquement bien exploités ou qui déclenchent des parodies. Plus le spectacle avance […], plus le compositeur Philippe Fénelon lâche ses propres codes musicaux pour convier au festin de Jean-Jacques l’orgue et les voix des cantiques, le clavecin des mignardises ainsi que des trucs et astuces des chanteurs baroques […]. Une fête à Rousseau qui enjambe allègrement les frontières du temps et des styles, et qui s’en moque. Pas le nez dans le ruisseau : la tête dans les étoiles !
Tribune de Genève - Sylvie Bonier, 12 septembre 2012
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L’Hebdo - Dominique Rosset, 20 septembre 2012
La grande liberté de style, qui définit la musique de Fénelon, répond par sa fragmentation à une scénographie de rupture. On trouve des couleurs insolites dans un langage qui se veut contemporain avec des structures morcelées. Habilement architecturée, notamment dans les parties instrumentales, avec des citations détournées de Rameau, Mendelssohn ou Wagner, dans une flamboyance des cuivres, des nappes de cordes […]. L’Humanité - Alain Bœuf, 21 septembre 2012
En revoyant ce spectacle monté il y a deux ans au Grand Théâtre de Genève, on s’aperçoit à quel point il est ingénieux. Beaucoup de metteurs en scène sont tentés de transposer les livrets à notre époque pour faire « actuel ». […] Or derrière la galerie de personnages hauts en couleur (avec une petite touche à la Almodovar), le metteur en scène italien dépeint les « bobos » de l’âme et la tyrannie du désir qui peut amener les uns (ou les unes) à se vendre au premier venu. […] Damiano Michieletto joue sur le décalage entre la nostalgie d’un temps révolu et les mœurs contemporaines […] En grand spécialiste de Rossini, le chef Alberto Zedda, 84 ans (!), rend sa finesse et ses couleurs à la partition, cordes ailées et bois savoureux de l’OSR. Le Temps - Julian Sykes, 12 septembre 2012
Parmi les nouveaux venus, on retiendra l’impayable Berta de Sophie Gordeladze, clope au bec et balai à la main, rivale malheureuse de Rosine, le Basilio sonore et caverneux de Roberto Scandiuzzi et surtout le superbe Almaviva de Lawrence Brownlee, timbre ardent et éclatant, stupéfiant d’aisance dans les passages d’agilité. Cette reprise vaut le détour rien que pour lui. Concertonet.com - Claudio Poloni, 12 septembre 2012
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Musicalement, la galerie de personnages s’incarne en des tessitures fortement caractérisées et agréablement complémentaires : outre les trois JJR , le mezzo profond de Madame de Warens répond au contre-ténor du Castrat, les couples soprano/ténor se forment logiquement (Julie et Saint-Preux, Colin et Colette), la contradiction la plus virulente (Voltaire et Sade) est servie par un même baryton. […] le JJR de Rodolphe Briand qui porte l’ouvrage de bout en bout, de son ténor clair et distinct alternant sans faillir voix parlée et voix chantée, amoureux à l’évidence de son personnage et de sa faconde.
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Samson et Dalila Pour ses adieux à la scène, Alain Vernhes est un Grand Prêtre de fière allure, avec cette diction parfaite et ce sens du phrasé qui le caractérisent, […]. Aleksandrs Antonenko impose un Samson rayonnant, d’une solidité à toute épreuve : l’aigu se déploie avec vaillance, franchissant les écueils avec un éclat rare. […] Malgorzata Walewska déploie en Dalila les charmes d’une voix authentiquement profonde, timbrée et attentive aux nuances.
Avant-Scène Opéra - Chantal Cazaux, 12 septembre 2012
Opéra Magazine - José Pons, janvier 2013
Il Barbiere di Siviglia
Sur le plan musical, il faut d’abord saluer la direction tout en finesse de Michel Plasson, qui assume le caractère chambriste d’une partition qu’il ne tire jamais artificiellement vers le spectaculaire.
Le chœur conserve toute sa verdeur, et les chanteurs déjà apparus lors de la première production semblent avoir repris le spectacle comme si le temps n’avait pas passé. Tassis Christoyannis en tête, Figaro d’une drôle-
Le Courrier - Christophe Imperiali, 9 novembre 2012
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amour aussi brûlant qu’immature […]. Le Temps - Julian Sykes, 30 janvier 2013
Anaclase.com, novembre 2012
Les Aventures du roi Pausole Et c’est Claude Schnitzler, presque logiquement, qui sort vainqueur de cette nouvelle production du Grand Théâtre, grâce à une direction légère, poétique, tranchée quand il faut, mettant en valeur les timbres du petit orchestre réuni par le compositeur. Schnitzler fait merveille dans des pages comme le « Septuor des Reines » (une samba à la Rossini !), la « Sortie américaine du Roi » ou ce petit chefd’œuvre qu’est le trio « du baiser », construit sur une valse lente on ne peut plus délicieuse. Opéra Magazine - Christian Wasselin, février 2013
La température commence toutefois à monter avec la belle voix de Sophie Angebault, un peu gauche à la scène, mais déployant une vocalité somptueuse dans le rôle d’Aline […]. La danseuse Mirabelle, travestie en homme et incarnée avec chaleur par la jeune et prometteuse mezzo Lamia Beuque. Le rythme s’accélère ensuite avec l’entrée en scène du page entreprenant que campe le ténor Loïc Felix, excellent en comédien et en chanteur. Si on ajoute à cette série, la désopilante métayère d’Alexandre Diakoff, la Diane chatoyante d’Ingrid Perruche, et surtout l’inénarrable Pausole de Jean-Philippe Lafont, dont la formidable présence comique (et vocale) a fini par conquérir une grande part des dubitatifs, on comprend que nous avons affaire ici à une distribution presque idéale. Le Courrier - Christophe Imperiali, 14 décembre 2012
Le chef croate Baldo Podic […] se fond dans cette atmosphère de serre chaude où les personnages, enfermés dans leurs conventions, vivent un huis clos inexorable et étouffant. Il impose, avec un métier très sûr, une retenue dans les éclats et obtient des sonorités suaves et profondes de la part d’un Orchestre de la Suisse Romande à la pulsation généreuse. concertclassic.com
- Michel Le Naour, 5 février 2013
Das Rheingold Le metteur en scène Dieter Dorn et le décorateur Jürgen Rose jouent la carte du récit plus que l’interprétation, de la lecture plus que de la relecture. Pari risqué : dans une œuvre si riche de fonds et d’arrière fonds, cela pourrait donner un résultat naïf et plat. Avec ces deux grands hommes de théâtre allemand, qui travaillent ensemble depuis quarante ans, rien de tel. […] ils racontent cette histoire des dieux, de géants et nains d’une façon formidablement vivante et astucieusequi permet de ne pas décrocher une seule seconde. Quant au kitsch, il est évité par la dose de dérision que l'on était en droit d'attendre de ces Allemands qui connaissent leur Brecht . La clarté de la mise en scène se retrouve dans l’admirable transparence chambriste de la direction d’Ingo Metzmacher, fluide et allante […].
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[…] Alain Vernhes chante avec la verve inimitable et le style qu’on lui connaît, un Grand Prêtre avec lequel il fait ici ses adieux à la scène. […] Enfin, le couple mythologique est fort bien servi par deux voix d’envergure qui, comme l’ensemble du plateau, d’ailleurs, arborent une diction remarquable [...].
Le Figaro - Christian Merlin, 19 mars 2013
Les élégants décors de Jürgen Rose (de hautes parois d’un bel anthracite) ont un côté déjà vu mais les dieux, bédouins de luxe sortis d’une BD, dressent une galerie de portraits puissants façon théâtre de boulevard. […] L’impressionnante machinerie de la troisième scène est le moment le plus accompli avec sa ruche ouvrière ployant sous le double joug du servage au travail.
- Claudio Poloni, 17 décembre 2012
La Traviata D’une incroyable beauté dans des robes qui semblent avoir été conçues pour elle, et libérée par une longue fréquentation du rôle, Patrizia Ciofi met de son timbre perlé une intention dans chaque mot, dans chaque note, des coloris intenses, dans la moindre de ses inflexions. […] Ce soir-là, nous avons entendu une âme ! Opéra Magazine - Catherine Scholler, avril 2013
Or David McVicar, l’un des metteurs en scène les plus cotés du circuit, s’en tient à une esthétique classique. […] Tenue d’époque, étoffes somptueuses, lustres, chandelles : nous voici transportés dans le Paris des années 1850. La splendeur visuelle et la beauté des costumes compensent l’absence de surprise. À défaut d’apporter un regard acéré sur l’ouvrage, David McVicar éclaire avec justesse les rapports entres les protagonistes, unis par un ACT.0 | 15
Le Courrier - Christophe Imperiali, 13 mars 2013
Presque tous les interprètes ont su trouver, après un court moment de gêne nerveuse, une forme personnelle magnifique. […] La star vocale de la soirée, c’est Elena Zhidkova en Fricka tantôt intrépide et décidée, tantôt convaincante et charmante, qui ne fait pas que tenir merveilleusement tête à son dieu de mari Wotan (Tom Fox, imposant et adroit en scène mais qui s’acquitte aussi de son rôle chanté d’une manière plus différenciée et surtout plus subjective que d’ordinaire). Süddeutsche Zeitung - Helmut Mauró, 11 mars 2013
La distribution n’est pas seulement convaincante, elle est à bien des égards assez particulière. La voix de John Lundgren est remarquablement puissante en Alberich
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concertonet.com
[…] On ne peut qu’admirer le flair qui a permis de réunir un plateau si convaincant pour l’œil comme pour l’oreille. Entre le Wotan puissant et autoritaire de Tom Fox, la fascinante Fricka d’Elena Zhidkova, dotée d’une voix somptueuse, et la Freia belle et vibrante d’Agneta Eichenholz, le monde des Dieux fait bonne figure. […] Et le monde inférieur des Nibelungen n’est pas en reste, avec le Mime d’Andreas Conrad, qu’on se réjouit de retrouver dans Siegfried, et surtout le magnifique et charismatique Alberich de John Lundgren.
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Le Monde - Marie-Aude Roux, 19 mars 2013
Audacieux, le pari de Tobias Richter, directeur du Grand Théâtre de Genève, de miser pour les fêtes de fin d’année sur un titre très rarement joué – Les Aventures du roi Pausole d’Arthur Honegger – en lieu et place de la sempiternelle opérette d’Offenbach. Et réussi, à en juger en tout cas par les applaudissements enthousiastes qui ont accueilli tous les artistes au terme de la première représentation.
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Retour de presse sur la saison
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qui avec sa malédiction met les événements en mouvement. […] Mais par-dessus tout, c’est Elena Zhidkova qui laisse les impressions les plus brillantes, tant dans le vocal que le dramatique. On dresse l’oreille aux interventions de Fasolt et Fafner, qui ne sont que discrètement rembourrées avec un chant exceptionnellement doux. Claire, la voix de l’Erda de Maria Radner, tandis que le Loge du chanteur étasunien Corby Welch est la surprise même. Il n’y a chez lui aucun timbre âpre ou découpant, mais bien plutôt quelque chose de rond, de sensible et de lyrique, ce qui retire au personnage son air conventionnel de modèle de sournoiserie et lui prête bien plus l’allure d’un être aux capacités intellectuelles supérieures. Absolument parfait niveau diction et jeu d’acteur sensationnel. Neue Zürcher Zeitung - Peter Hagmann, 12 mars 2013
La présence d’Alberich sur scène est constamment captivante. Avec des aigus parfois fluets mais assurant sinon une présence virile, le personnage de John Lundgren est jugé digne de donner la réplique à Wotan à hauteur d’homme. Die Welt - Manuel Brug, 11 mars 2013
Madama Butterfly À la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande, Alexander Joel tisse un tapis sonore de toute beauté, trouvant même des accents debussystes à ce gigantesque mouvement musical ininterrompu que Puccini sait habilement exploiter pour émouvoir là où il faut, quand il faut. Le maestro autrichien peut, pour cela, compter sur l’engagement du jeune ténor polonais Arnold Rutkowski, solide de bout en bout […].
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Petites Affiches Lyonnaises - Antonio Mafra, 27 avril 2013
Le ténor polonais Arnold Rutkowski est la révélation de la soirée, incarnant un Pinkerton à l’aisance déconcertante, avec des aigus lumineux et une ligne de chant jamais prise en défaut. concertonet.com
- Claudio Poloni, 30 avril 2013
À la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande admirable de précision et d’engagement (et de chœurs remarquablement préparés), le chef germano-britannique Alexander Joel s’attache à rendre les moindres couleurs, en même temps que toutes les effusions, de la partition de Puccini. classiquinfo.com
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ses éclipses –, puissance de la danseuse. Le Temps - Alexandre Demidoff, 6 octobre 2012
Sculpteur strindbergien du vide, de l’absence et de l’immobilité, Lidberg n’a pas oublié le ballet pantomime originel proche du dessin animé. […] Après la mythique version de Mats Ek en 1982, l’avenir de cette acmé romantique se décline, dans son meilleur, chez les chorégraphes suédois. Le Courrier - Bertand Tappolet, 5 octobre 2012
Au début, la chorégraphie est très légère et aérienne, la danse évolue dans un flux continu, et on assiste à un échange d’énergie permanent entre les couples de danseurs. Du point de vue esthétique, les mouvements sont très beaux et expressifs, les corps s’enveloppant dans des portées aériennes ou s’empoignant au sol. L’histoire d’amour entre Giselle et Albrecht se développe avec une extraordinaire fraîcheur, leur relation semble pure et sincère, rien ne pourrait faire croire à la tragédie finale. notedidanza.fr
- Antonella Poli, 5 octobre 2012
Le Sacre du printemps / Les Noces S’attaquer aux Noces après Nijinska, Robbins et Preljocaj ; se colleter au Sacre du printemps après Nijinsky, Béjart et Bausch… quelle gageure ! La Néerlandaise Didy Veldman et le Grec Andonis Foniadakis ont peut-être hésité, mais ils l’ont fait. Et ils ont eu raison. Tout comme Philippe Cohen, le directeur du Ballet du Grand Théâtre de Genève, a eu raison de programmer ces deux œuvres si différentes et pourtant si complémentaires. […] Si les regards que ces deux chorégraphes portent sur ces chefs-d’œuvre de la musique du début du XXème siècle sont forts, les interprètes dont ils disposent ne sont pas moins capitaux. Dans le duo Nathanaël Marie-Sarawanee Tanatanit, Didy Veldman a trouvé un couple de rêve ; et l’Élue de Madeline Wong est poignante, en particulier dans la danse sacrale. Ballet 2 0 0 0 - Jean-Pierre Pastori, avril 2013
Figeant à intervalles l’image des corps dansants, Didy Veldman a parfaitement saisi l’essence des Noces. […] Il y a des entrelacs rythmiques imprévisibles entre voix féminines et masculines, subtilement distribués entre les danseurs s’extrayant furtivement de leurs communautés sexuées respectives. […] Le Courrier - Bertand Tappolet, 20 février 2013
- Emmanuel Andrieu, 2 mai 2013
Giselle
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(suite)
Lidberg imagine une gestuelle inspirée et énergique, magnifiquement interprétée par le duo Sarawanee Tanatanit et Damiano Artale. Dans cette épure, on redécouvre, ô surprise ! , la partition d’Adolphe Adam, servie au mieux par l’Orchestre de la Suisse Romande dirigée par Philippe Béran.
Dans le Sacre de Foniadakis, la musique de Stravinski envahit le corps des danseurs qui entrainent les spectateurs dans un cérémonial. Un crescendo jusqu’au sacrifice ultime. Des danseurs qui épuisent leurs ressources, sans épuiser le spectateur, en l’amenant vers une catharsis libératrice. umoove.fr
- Nakis Ioannnides, 26 février 2013
Danser - Isabelle Calabre, novembre-décembre 2012
Être Giselle, donc, et ne plus être ; mais revivre quand même de l’autre côté du miroir, en petite fiancée de la mort, au milieu d’une nuée de tutus, autant de fantômes de tulle. La danseuse thaïlandaise Sarawanee Tanatanit, 29 ans, connaît ce transport, rare dans une carrière, vivre Giselle à la folie […]. Tout dans l’interprétation de la jeune femme touche : l’intensité de son chagrin quand la silhouette se plisse – qualité de comédienne ; l’élégance de ACT.0 | 15
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On tAg > Barbara Frittoli
Soprano Piano Mzia Bakhtouridze Verdi, tosti & wagner
Dimanche 9 juin 2013 à 19 h 30
par Benoît Payn
Dernier récital de la saison au Grand Théâtre et première apparition sur la scène de Neuve pour l’une des plus grandes cantatrices de sa génération ! Longtemps liée à La Scala, Barbara Frittoli ne cesse de rayonner à travers la planète lyrique.
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epuis ses débuts internationaux dans les années 1990, elle s’est imposée comme une brillante interprète du bel canto italien. Elle est également très appréciée dans les rôles féminins de Mozart. Qu’elle incarne Donna Elvira dans Don Giovanni ou Elisabetta dans Don Carlo, critique et public sont unanimes : la Milanaise impressionne de par son talent de comédienne, sa technique irréprochable et sa voix de velours. Nommée en 2012 Österreichische Kammersängerin après plus de vingt ans passés à enchanter le public du Staatsoper de Vienne, Barbara Frittoli est souvent décrite comme la digne représentante de la tradition lyrico-théâtrale de la cité lombarde respectée à travers le monde de l’opéra. Sa venue à Genève sera l’occasion de découvrir une autre facette de son art. En dehors de ses apparitions régulières sur les scènes du Met, du Royal Opera House et des principaux opéras du Vieux Continent, Barbara Frittoli ponctue ses saisons musicales d’un certain nombre de récitals. Début mai, elle s’est justement produite dans sa ville natale. Elle était accompagnée par la pianiste géorgienne Mzia Bakhtouridze qui remplaçait au pied levé Daniel Barenboim souffrant. Genève a l’honneur d’accueillir la chanteuse peu après ce récital chaleureusement salué par le public scaligero. Et l’on ne peut que se réjouir puisque le programme sera à quelques détails près le même. En cette année où l’on célèbre les bicentenaires de deux des plus grands maîtres de l’opéra, Giuseppe Verdi et Richard Wagner, la soprano a choisi d’interpréter des œuvres pour voix et piano du cygne de Busseto et du mage de Bayreuth. Un chassé-croisé certes osé, mais qui ne manquera pas de ravir les amateurs du répertoire romantique ! Interprète aguerrie des nombreux rôles féminins verdiens, Barbara Frittoli nous réserve une petite surprise : plutôt que de présenter de traditionnels airs d’opéra, ce sera par des arie da camera qu’elle débutera le récital. ACT.0 | 15
Une invitation à découvrir un répertoire qui n’apparaît que trop rarement dans les salles de spectacle. Plus que de la simple musique de salon, ces airs alternent entre atmosphère élégiaque et inspiration populaire, servant parfois même de lieu d’expérimentation pour les opéras à venir. Cette production « confidentielle » émaille l’œuvre de Verdi depuis son premier recueil de romanze paru au début de sa carrière jusqu’à L’Esule, dernière manifestation de ce répertoire parue en 1869 et contemporaine de Don Carlo. Les Quatro Canzoni d’Amaranta complèteront encore la première partie du récital. Elles sont l’œuvre de Francesco Paolo Tosti, compositeur abruzzais actif en Italie puis en Angleterre, célèbre pour ses compositions pour voix et piano alliant mélodisme latin et sentimentalité. La seconde partie du programme débute par une autre rareté : quelques-unes mélodies françaises de Richard Wagner ! Avant de devenir le titan de l’opéra germanique, le jeune compositeur vécut quelques années à Paris alors qu’il travaillait à ses opéras Rienzi et Le Hollandais volant. Ses mélodies françaises furent alors conçues comme une carte de visite. Elles surprendront même les wagnériens les plus fanatiques tant elles présentent une toute autre image du compositeur. Après son séjour parisien, nous retrouverons Wagner à Zurich, ville où il trouva refuge durant les années 1850. Conclusion du programme, les Wesendonck-Lieder reflètent la passion du compositeur pour Matilde Wesendonck, l’auteur des textes de ces six lieds et femme d’un riche commerçant zurichois. On y retrouve la signature musicale de Wagner. Deux de ces lieds contiennent d’ailleurs l’essence musicale de son opéra Tristan und Isolde. Ce programme rendant hommage aux deux plus grandes figures de l’opéra promet donc une soirée qui allie découvertes lyriques et contrastes musicaux. Nous pouvons compter sur la compagnie généreuse de l’artiste italienne pour clore en beauté cette riche saison genevoise de récitals. BP
© Alexander Vasiljev
L’emblème de La Scala
Son agenda
24 novembre 2013 Don Carlo Verdi
(Elisabetta) Deutsche Oper de Berlin
9-28 novembre 2013 Otello Verdi (Desdemona) Deutsche Oper de Berlin
13-20 janvier 2014 Così fan tutte Mozart (Fiordiligi) Staatsoper de Vienne
22 juin - 4 juillet 2014 Suor Angelica Puccini (Suor Angelica) Gran Teatre del Liceu
Derniers dvd Le Nozze di Figaro Mozart Orchestre et Chœur de l’Opéra national de Paris DM : Philippe Jordan MS : Umberto Camerlo Barbara Frittoli (La Comtesse) Bel Air Classique, 2012 B008HRK6YS
Thaïs Jules Massenet Orchestre et Chœur du Teatro Regino de Turin DM : Giancarlo Noseda MS : Stefano Poda Barbara Frittoli (Thaïs) Arthaus Musik, 2009 B002ED6UXW
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Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement.
Rejoigneznous !
Nous serions heureux de vous compter parmi les passionnés d’ arts lyrique, chorégraphique et dramatique qui s’engagent pour que le Grand Théâtre de Genève conserve et renforce sa place parmi les plus grandes scènes européennes. Adhérer au Cercle du Grand Théâtre, c’est aussi l’assurance de bénéficier des avantages suivants : • Priorité de placement • Service de billetterie personnalisé • Echange de billets • Dîner de gala à l’issue de l’Assemblée Générale • Cocktails d’entractes réservés aux membres • Voyages lyriques • Conférences thématiques « Les Métiers de l’Opéra » • Visites des coulisses et des ateliers du Grand Théâtre • Rencontre avec les artistes • Possibilité d’assister aux répétitions générales • Abonnement au journal ACT-O • Envoi des programmes • Vestiaire privé Pour recevoir de plus amples informations sur les conditions d’adhésion au Cercle, veuillez contacter directement : Madame Gwénola Trutat (le matin, entre 8 h et 12 h) T + 41 22 321 85 77 F + 41 22 321 85 79 cercle@geneveopera.ch Cercle du Grand Théâtre de Genève Boulevard du Théâtre 11 1211 Genève 11
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Le carnet du Cercle B ureau M. Luc Argand, président M. David Lachat, vice-président M. Gabriel Safdié, trésorier Mme Véronique Walter, secrétaire
A utres membres du comité S. A. S. la Princesse Andrienne d’Arenberg Mme Muriel Chaponnière Rochat Mme Françoise de Mestral M. Gerson Waechter M. Pierre-Alain Wavre M embres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand Mme René Augereau M. et Mme Guy Demole Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller MM. Lombard Odier Darier Hentsch et Cie M. et Mme Trifon Natsis M. et Mme Yves Oltramare Mrs Laurel Polleys-Camus Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer M embres individuels S.A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis S.A.S. La Princesse Etienne d’Arenberg Mme Dominique Arpels Mme Véronique Barbey Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn M. et Mme Gérard Bauer M. et Mme Pierre Benhamou Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna Prof. et Mme Julien Bogousslavsky Comtesse Brandolini d’Adda Mme Robert Briner M. Friedrich B. Busse Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat Mme Anne Chevalley M. et Mme Neville Cook M. Jean-Pierre Cubizolle M. et Mme Claude Demole Mme Virginia Drabbe-Seemann M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Maria Embiricos Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich Mme Pierre Folliet Mme Pierre-Claude Fournet M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter M. et Mme Alexey Gribkov Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. et Mme Alex Hoffmann M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme éric Jacquet M. et Mme Jean Kohler M. David Lachat M. Marko Lacin Me Jean-Flavien Lalive d’Épinay † M. et Mme Pierre Lardy Mme Michèle Laraki Mme Guy Lefort
Mme Eric Lescure Mme Eva Lundin M. Ian Lundin M. Bernard Mach Mme France Majoie Le Lous M. et Mme Colin Maltby M. Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus Mme Anne Maus M. Olivier Maus M. et Mme Charles de Mestral M. et Mme Francis Minkoff M. et Mme Bernard Momméja M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue Mme Laurence Naville M. et Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Mme Ruth Rappaport Mme Karin Reza M. et Mme Andreas Rötheli M. Jean-Louis du Roy de Blicquy M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. et Mme René V. Sanchez M. et Mme Paul Saurel M. Julien Schoenlaub Baron et Baronne Seillière M. Thierry Servant Mme Hans-Rudi Spillmann Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck M. André-Pierre Tardy M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. Richard de Tscharner M. et Mme Gérard Turpin Mme Emily Turrettini M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. Pierre Vernes M. et Mme Olivier Vodoz M. Gerson Waechter Mme Véronique Walter M. et Mme Lionel de Weck Mme Paul-Annik Weiller
Membres institutionnels 1875 Finance SA Activgest SA Christie’s (International) SA Credit Suisse SA Fondation BNP Paribas Suisse Fondation Bru Fondation de la Haute Horlogerie Givaudan SA Gonet & Cie, Banquiers Privés H de P (Holding de Picciotto) SA JT International SA Lenz & Staehelin Mandarin Oriental, Genève MKB Conseil & Coaching La Réserve, Genève SGS SA Vacheron Constantin Organe de révision : Plafida
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Le Cercle soutient Labo-M
Pour promouvoir ses activités et se rendre plus visible, le Club Labo-M va bénéficier d’un soutien financier de la part du Cercle.
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par Albert Garnier
e club propose tout au long de la saison à ses adhérents et adhérentes une série de rencontres avec des artistes, avec le personnel du Grand Théâtre, avec d’autres jeunes passionnés d’opéra et de ballet venus d’ailleurs. Les membres peuvent aussi participer à des évènements festifs, à des excursions dans d’autres institutions culturelles en Suisse et à l’étranger. Le Cercle du Grand Théâtre soutient de longue date le projet Labo-M en conviant les jeunes membres de ce dernier à participer à ses activités organisées autour des spectacles. Cet accueil régulier a crée l’occasion de nombreuses rencontres et d’échanges entre ces deux groupes de passionnés ; de ces rencontres est née l’idée d’intensifier et de solidifier ce rapprochement. Luc Argand, nouvellement élu Président du Cercle du Grand Théâtre de Genève, avait annoncé lors de sa prise de fonction qu’il souhaitait concrétiser ces projets en intensifiant la relation entre le Cercle et les jeunes de plusieurs manières : – le club Labo-M bénéficie d’un soutien financier de la part du Cercle visant à promouvoir ses activités. – Les délégués culturels et membres qui prendront l’initiative d’assurer cette démarche pourront ainsi le faire dans de bonnes conditions lorsqu’ils organisent par exemple un stand à l’Uni Mail ou quand, lors de la journée d’accueil des nouveaux étudiants à Genève, ils investissent le parc des Bastions pour se faire connaitre et encourager d’autres passionnés à les rejoindre. – Le Cercle s’engage à financer des invitations. Ces ACT.0 | 15
(ci-dessus et ci-contre)
À la rencontre des étudiants à Uni Mail, dans le décor de La Donna del lago avec Joyce DiDonato ou bien pendant une visite du plateau de Samson et Dalila, les membres de Labo-M s'investissent pleinement en tant que relais de l'art lyrique et du ballet auprès de leurs pairs.
invitations, qui concernent la saison 13-14, seront distribuées par tirage au sort aux membres de Labo-M qui pourront ainsi faire connaitre et si possible transmettre leur passion à des proches… futurs membres du club et sans doute à leur tour un jour futurs membres du Cercle du Grand Théâtre. – Le Cercle a crée une catégorie de membres qui, dès qu’ils quittent Labo-M à l’âge de 30 ans, peuvent devenir jeunes mécènes en s’acquittant d’une cotisation réduite de 1 500 francs. AG 19
en A t Ə
par Christopher Park
« Un seul mot : Après un retour triomphal du Ballet en Chine, Philippe Cohen revient sur ses dix années passées à la tête de la compagnie genevoise.
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n ne dirait pas qu’il est rentré de Bangkok la veille. En entrant dans le bureau de Philippe Cohen, il termine un entretien avec Nicolas Musin, scénographe des deux nouvelles productions du Ballet pour la saison 13 14. Un prototype d’accessoire pour Le Songe d’une nuit d’été de Michel Kelemenis, un Bottom qui de tête d’âne devient cheval d’arçon en résine bleue style goutte d’eau, l’enthousiasme presque plus que les élégants programmes en chinois, portugais et anglais de la représentation de Glory à Macao qui s’empilent sur son bureau. Pourtant, le directeur du Ballet du Grand Théâtre a de quoi se féliciter de la dernière en date des tournées de sa compagnie : malgré le répertoire peu conventionnel du Ballet et le manque relatif de culture de la danse contemporaine en Chine, le Ballet de Genève a fait salle comble dans les opéras tout neufs de Macao et Canton. Sur le chemin du retour, une halte à Bangkok pour préparer une étape des tournées de la saison 13 14 lui a valu un compliment inattendu de la part du directeur du Bangkok Music and Arts Festival. De tous les spectacles en prévente pour la prochaine édition de ce festival, c’est celui du Ballet de Genève qui se vend le mieux : « Swiss Geneva Quality »… Même si Philippe Cohen reconnaît volontiers que souvent le seul mot de Genève suffit pour mettre ses partenaires de tournée en confiance, l’accueil chaleureux que réservent les publics du monde entier à la compagnie est l’indice que ses dix années d’activité comme directeur ont porté fruit. « Lorsque j’ai accepté de diriger le Ballet, je sortais d’un environnement plus pédagogique qu’artistique, à la tête du CNSMD de Lyon. J’étais un inconnu pour bien des partenaires, tout comme la compagnie que je dirigeais. » Patience et longueur de temps désormais plus que récompensés. Maintenant, lorsque Renae Williams, directrice du Music Centre de Los Angeles, reçoit la compagnie, elle ne tarit pas d’éloges à son sujet : les chorégraphes ne sont parfois pas connus du public étasunien, mais le Ballet met en valeur leur originalité créatrice et le public est conquis. Au sujet des danseuses et dan20
seurs, ce n’est pas tant leur virtuosité technique qui épate aux États-Unis que leur « élégance européenne ». Même son de cloche dans le delta de la rivière des Perles : « So glamour ! » Est-ce seulement ce style réussi sans effort apparent qui explique le succès du Ballet ? « Nous sommes l’une des rares compagnies dont les effectifs restent à échelle humaine. Nous entendons souvent des spectateurs nous dire le plaisir de pouvoir établir un rapport visuel avec chaque interprète de la compagnie pendant les représentations. Mais le nombre de danseurs reste suffisant pour impressionner. » Philippe Cohen ne peut qu’être satisfait du calibre du Ballet, qui reflète bien, selon lui, l’identité de Genève : une petite compagnie régionale à grande dimension internationale. Lorsqu’on lui demande d’évoquer les prestations du Ballet en tournée cette saison, il aligne les destinations exotiques… et moins exotiques. Le glamour du Ballet du Grand Théâtre se transporte aussi dans des villes qui pour être provinciales ou prolétaires n’en apprécient pas moins son art. Bolzano, Échirolles, Saint-Nazaire, Villefontaine, Niort, ACT.0 | 15
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Genève ! » Tarbes, Brescia et Saint-Brieuc ont vu passer le Ballet cette saison, même si de plus grands déplacements font rêver. En avril et mai, la tournée de Lux et Glory à Macao en avrilmai 2013 puis à Canton, dans l’extraordinaire théâtre créée par Zaha Hadid en 2010, et ses équipements de toute dernière technologie : « Notre technicien audio, Charles Mugel, ne s’était jamais trouvé devant une console aussi hi-tech et l’acoustique de la salle, même en dansant sur une bande audio, était extraordinaire. » Première prestation du Ballet en Amérique latine, en octobre dernier, l’accueil de Glory au Festival Cervantino de Guanajuato, au Mexique. Bien plus près de Genève, au début avril, le Ballet présente son prestigieux programme Benjamin Millepied (Amoveo, Le Spectre de la rose et Les Syphides) à la Maison de la danse de Lyon, avec à la clef une retransmission sur arte.tv en direct. Les tournées 12 13 se termineront à Jérusalem en juin pour le Festival d’Israël, avec Glory et la première reprise des Noces de Didy Veldman, crées en février de cette année au BFM de Genève. Et en juillet, retour vers l’Asie de l’est, Hong Kong et Taipei avec Roméo et Juliette où les rôles-titre seront tenus pour la première fois par Nathanaël Marie et Sarawanee Tanatanit. Pour la saison 13 14, c’est un nouvel horizon qui se dessine pour le Ballet du Grand Théâtre. Entre les fins de carrière et les poursuites de carrière (celle de Madeline Wong, notamment), il a fallu remplacer six danseuses et danseurs de la compagnie. Un processus que Philippe Cohen décrit avec des chiffres qui laissent songeur : 500 inscriptions et 300 auditions, pour six positions. Les nouveaux arrivés proviennent, entre autres, de France, d’Italie et d’Afrique du Sud. Le programme pour Genève est naturellement alléchant : Le Songe d’une nuit d’été d’abord, puis en février Mémoire de l’ombre de Ken Ossola, sur des musiques de Mahler. Les destinations de tournée ? Le Bangkok Music and Arts Festival, cet octobre, naturellement, avec un prolongement sur Shanghai et la pittoresque ville de Wuxi, dans sa grande banlieue. Le grand moment du Ballet à l’étranger, pour lequel Philippe Cohen ne dissimule pas son enthousiasme, sera cinq semaines aux États-Unis, ACT.0 | 15
dont une entière à New York. Comme le dit la chanson, « If you can make it there… » Mais après dix années de travail et de plaisirs créatifs, Philippe Cohen peut avoir confiance, le Ballet du Grand Théâtre « can make it anywhere. » ChP
(ci-dessus)
Malgré le peu d'intérêt du public chinois pour la danse contemporaine, Glory a fait salle comble lors de la tournée du Ballet à Macao et à Canton. (ci-contre)
La salle du Centre culturel de Macao et celle de l'opéra de Canton dessinée par Zaha Hadid ont impressionné les techniciens du Ballet du Grand Théâtre. (ci-dessous)
Le Ballet du Grand Théâtre a bénéficié d'une excellente image dans les programmes lors de cette tournée chinoise.
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Au firmament astrolyrique...
Des textes de Christopher Park et des illustrations de LUZ
(épisode 4)
Les signes d’eau
Nous arrivons au bout du voyage sidéral d’ACT-O. Le ciel de l’opéra, si riche en étoiles, nous a fait découvrir sous les apparences banales de signes du zodiaque, une série de rôles et de types de voix choisis dans le répertoire lyrique pour les incarner. Au bout de ce parcours stellaire, se trouvent les signes d’eau. Chaque saison de l’année se termine avec eux et c’est dans le fascinant mystère de leurs profondeurs qui nous irons baigner pour découvrir les trois signes qui complèteront notre firmament astrolyrique.
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Cancer La Contralto « Je suis l’enfant de ma mère. L’imaginaire est ma réalité. »*
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l fut un temps où les contraltos étaient des célébrités. Marian Anderson chantant sur les marches du Lincoln Memorial en 1939 parce qu’une Noire ne pouvait apparaître sur scène à Washington. Kathleen Ferrier et sa voix taillée dans la pourpre. Aujourd’hui, difficile de trouver une contralto qui revendique cette identité, il n’y a plus que des mezzos. Il est vrai que ni Mozart, ni le bel canto n’ont beaucoup aimé les contraltos. Condamnées à jouer les sorcières ou les prophétesses dans l’opéra romantique ou à se rabattre sur l’oratorio et le récital, de nos jours toutes les chanteuses dont la voix s’enfonce jusqu’au Sol (celui sous le Do intermédiaire et pas celui sous nos pieds) travaillent si elles le peuvent l’aigu plutôt que le grave de leur tessiture. Pourtant, le décorum solennel, un peu maternel et pas du tout sexy de la contralto est l’image même des eaux primitives qui génèrent et nourrissent la vie. On trouve dans cette voix le concentré d’émotion qui est la vie de l’esprit. L’écrevisse et le crabe, totems aquatiques du Cancer, recèlent cette vitalité spirituelle sous leur carapace. À l’extérieur énigmatique et hautaine, mais à l’intérieur intuitive, sensible, susceptible, qui des quelques grandes figures de contralto du répertoire saurait mieux incarner le portrait astral du Cancer que la voyante hallucinée et un peu marginale que Verdi imagina pour Un ballo in maschera ? La sulfureuse Ulrica ! ACT.0 | 15
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Scorpion Le Barihunk « La vie passe par la mort. Je détruis pour transcender. »*
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e l’anglais baritone, baryton et hunk, gros morceau, par extension : de belle chair masculine, le Barihunk est aussi un phénomène de notre époque obsédée par la perfection des gueules et des corps. Il ne suffit plus de nos jours d’avoir une voix magnifique en Don Giovanni, il faut pouvoir le jouer torse nu et troubler les dames (ainsi que certains messieurs) du public. Vous avez la sensibilité et l’endurance vocale nécessaires pour jouer Pelléas ? Si vous n’avez pas aussi un beau cul et un regard de braise, laissez tomber. Certes, le Barihunk fascine, inquiète un peu, trouble… Avec son physique de mannequin avec cette voix de dominateur macho qui rôde avec son dard sur les rives de l’opéra à l’affût de sa proie, c’est le deuxième des signes d’eau, le Scorpion, qu’il incarne. Exigeant et contradictoire comme un Comte Almaviva, orgueilleux et conscient de ses propres qualités comme un Méphistophélès, ce n’est pas de sa faute à ce pauvre Scorpion si son sex-appeal est à la (dé) mesure de son charisme vocal. C’est un grand sensible, au fond, et sous son air si sûr de lui-même, il est en proie à des doutes et des remords qui nous le rendent encore plus irrésistible. Ce n’est pas la pauvre Tatiana qui vous dira le contraire, le plus Scorpion de tous les bellâtres barytons étant évidemment Onéguine.
Poissons La mezzo-soprano Hosenrolle « Je lâche prise. À travers moi, la loi divine s’accomplit. »*
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igne de dualité, l’un nageant dans le monde physique, l’autre dans les eaux spirituelles mais tous deux reliés par une corde, le sexe des Poissons est forcément ambigu. La mutabilité des signes d’eau est ici à son plus fort, assortie d’une empathie et d’une intuition toutes féminines. L’âme masculine des Poissons est cependant obsédée par la raison des choses, et cherche toujours à tout expliquer. Mais comme parfois la raison n’arrive pas à tout expliquer, c’est alors que les Poissons retournent sur les sentiers de l’irrationnel et du rêve. Sur la frontière frissonnante entre le masculin et le féminin, la mezzo-soprano en culotte, la Hosenrolle, incarne souvent des personnages dont l’impulsivité et le goût pour l’irrationnel nous charment : « Non so più cosa son cosa faccio », chante Cherubino dans Le Nozze di Figaro. Mutable, émotif et terrifié à l’idée de paraître ridicule ? C’est Octavian de Rosenkavalier. Créatif et mystique, un pied dans l’art et l’idéal et une main sur le décolleté de Zerbinetta, le blason des Poissons au firmament lyrique est un/une Hosenrolle qui nous affirme que « Die Tiefen des Daseins sind unermesslich. » (Les profondeurs de l’être sont insondables) : le Compositeur d’Ariadne auf Naxos.
* Les épigraphes des signes du Firmament astrolyrique sont de l’astrologue Aline Apostolska (Une vision inédite de votre signe astral, éditions Dangles, 1999).
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Une étonnante rencontre Nous avons rencontré Clarisse et Inès un soir de janvier, dans le hall du Grand Théâtre de Genève, à l’issue du concert-récital d’Elīna Garanča. Accompagnées de leurs parents, abonnés du Grand Théâtre, les deux très jeunes filles semblaient comme des petits poissons dans l’eau au milieu d’un groupe d’admirateurs se pressant autour de la jeune mezzo-soprano lettone occupée à dédicacer ses disques. Mais ce soir-là, il fut impossible de leur parler. Elles étaient bien trop occupées à jouer les groupies...
En dehors de la musique classique, ces deux pétillantes jeunes filles sont fans d'Adele, de musique brésilienne et de rock.
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par Kathereen Abhervé
uelques jours plus tard, elles revinrent au Grand Théâtre, joyeux feux-follets pétillants de vie, escortées de leur maman. « Je sors tout juste du conservatoire de la place de Neuve où tous les mercredis après-midi je prends mon cours de langage musical, ce qui est possible puisque j’ai terminé ma formation musicale, mais pour moi ça n’est pas assez complet comme enseignement » explique Clarisse, du haut de ses 12 ans. Son regard pervenche, vif et rieur reflète un caractère bien trempé et un insatiable appétit de connaissance. Les yeux bruns d’Inès, de deux ans sa cadette, semblent quant à eux plus propices à la rêverie et à la contemplation. De sa voix délicate, elle précise qu’elle est inscrite comme sa sœur à l’Institut Jaques-Dalcroze pour apprendre le piano, mais elle, seulement depuis trois ans. Elle y pratique également la rythmique solfège. Clarisse et Inès sont intarissables sur leurs nombreuses activités extra-scolaires liées de près ou de loin à la musique, car outre le piano, les échecs qui les passionnent, l’équitation qu’elles adorent et le ski qu’elles pratiquent l’hiver, Clarisse fait de la gymnastique artistique en compétition et Inès de la danse classique au conservatoire populaire. Petite, Clarisse rêvait de jouer de la harpe, un instrument qui n’a pas eu lieu de plaire à ses parents, c’est pourquoi elle a choisi de faire du piano, mais plus tard elle aimerait se mettre à la clarinette parce qu’elle adore le son. « De toute façon, ajoute-t-elle, lorsque je sors d’un concert, j’ai envie de faire plein d’instruments. J’aimerais aussi prendre des cours privés de chant, pour chanter toute seule, pour moi-même, juste pour le plaisir. » Toutefois elle n’exclut pas de monter un jour sur scène, ça dépendra des opportunités. À bon entendeur... Une vie culturelle bien remplie À propos de scène, nos deux pré-ados savent de quoi elles parlent puisque leur père passionné de musique leur a transmis son virus dès le berceau. Il les y a initiées très jeunes en les emmenant à des concerts de musique classique, de rock et de variétés, à des spectacles de danse et de théâtre. Leurs premiers souvenirs ont les traits d’Henri Dès et de Gaëtan qu’elles applaudissaient toutes petites filles, au festival BimBadaBoom de Chêne-Bougeries. Les yeux bleus de Clarisse se plissent de plaisir quand elle se remémore le concert de son idole Bastian Baker qu’elles sont allées écouter l’été dernier au Parc des Eaux-Vives. Leurs souvenirs se percutent alors que l’une se souvient de l’opéra-rock Mozart qu’elles ont vu il y a trois ans à l’Arena, l’autre d’Hôtel Paradiso applaudi en novembre dernier au Théâtre Am Stram Gram et de Cyrano de Bergerac programmé il y a plusieurs étés au Théâtre de l’Orangerie. Clarisse se souvient avoir adoré ce spectacle donné dans un théâtre tout en bois. Mais ce qu’Inès aime par dessus tout ce sont les spectacles de danse comme le ballet Giselle d’Adolphe Adam chorégraACT.0 | 15
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Entre de nombreuses activités liées à la musique, Clarisse et Inès sont à l'Institut JacquesDalcroze pour apprendre le piano, la rythmique solfège...
phié par Pontus Lidberg qu’elles ont vu cet automne au Grand Théâtre. N’est-elle pas elle-même une danseuse ? Ceci n’empêche pas les deux sœurs de raffoler d’opérettes, c’est pour cela qu’elles sont venues voir Les Aventures du roi Pausole, cet hiver sur la scène de Neuve. Clarisse aurait bien aimé assister au Barbier de Séville dont elle adore les airs, malheureusement il n’y avait plus de places. Malgré tout l’opéra ne semble pas encore faire partie de leurs habitudes de spectatrices, si l’on excepte La Flûte enchantée de Mozart, version Bergman, qu’elles ont en DVD et regardent souvent. Inès assure que ça n’a rien à voir avec La Petite Flûte qu’elles ont vue en « vrai » l’année dernière au Grand Théâtre avec leurs classes, sous la direction de Philippe Béran. « Je l’adore, ajoute-t-elle, c’est d’ailleurs pour cela que l’on a déjà nos places pour Le Chat botté que l’on se réjouit de voir avec nos parents. » Ces deux pétillantes jeunes filles s’empressent de préciser qu’outre la musique classique, elles apprécient aussi la pop et la musique brésilienne. Inès affirme adorer le rock, tandis que Clarisse reconnait avoir beaucoup de mal avec le rap. Elles se souviennent en riant, que lorsqu’elles étaient petites elles écoutaient Dalida, mais maintenant elles lui préfèrent Adele et Barbara. Deux pré-adolescentes insatiables Mais Clarisse et Inès n’ont pas fini de nous surprendre car ces deux jeunes mélomanes sont aussi de redoutables cinéphiles. Elles sont incollables sur l’œuvre complète d’Hitchcock, et Clarisse par jeu, égraine les films à la manière d’une comptine : Vertigo... Les Oiseaux... Le Faux Coupable... Espiègle, sa sœur l’interrompt pour parler de Louis de Funès, son comédien préféré qui la fait mourir de rire. D’ailleurs elle regarde ses films en boucle et connaît ACT.0 | 15
beaucoup de dialogues par cœur (Oscar, Pouic-Pouic, Ni vu ni connu...). Ces moments doux-dingues passés en compagnie du célèbre Gendarme de Saint-Tropez, n’empêchent pas les deux sœurs d’assister aussi à des réunions philosophiques à la Société de lecture (eh oui !) ou accessoirement de suivre des cours d’espagnol. Enthousiastes, elles ajoutent que depuis quelque temps elles se passionnent toutes deux pour des ateliers de musicologie, dispensés par le Collectif Hors Portée. Ce qui leur a permis de découvrir les étonnants petits carrés et les drôles de losanges de la notation musicale du Moyen-Âge. Si d’aventure vous demandez à Clarisse s’il lui reste du temps pour se distraire, elle affirme en riant en avoir même de trop, ce qui lui permet le mercredi après-midi après son cours au Conservatoire, de filer retrouver une de ses amies, à la bibliothèque. Pour papoter ? Non bien sûr, pour choisir des livres et pour lire. Élémentaire mon cher Watson ! Inès, quant a elle, espère qu’à la rentrée elle pourra suivre davantage de cours de danse. Son rêve le plus secret ne serait-il pas d’intégrer un corps de ballet à l’Opéra de Paris ou à l’Académie de ballet Vaganova ? Elle aimerait aussi continuer de faire partie des Zamis de l’OSR, le club des jeunes mélomanes de moins de 25 ans grâce auquel elle pourra encore assister à plein de concerts. En attendant, l’été des deux jeunes filles s’annonce d’ores et déjà musical et... culturel puisque leurs vacances commenceront à Millau, à l’occasion du festival de jazz qui s’y déroule depuis plus de vingt ans. Leurs parents ont déjà tout prévu et leur temps sera bien occupé entre les concerts du soir et la découverte de cette région des Grandes Causses aux trésors multiples. Une initiation à la gastronomie est d’ailleurs au programme. Michel Bras à Laguiole, vous connaissez ? KA 25
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Impressions d’un soir...
Rien n’arrête la curiosité des enseignants, et les œuvres de Wagner semblent même redoubler leur intérêt. Ni la longueur supposée des opéras du père de Tristan, ni la langue allemande ne les rebutent, bien au contraire. C’est pourquoi Das Rheingold programmé sur la scène de Neuve au printemps dernier a attiré de nombreux professeurs d’allemand, de français, de musique, d’arts plastiques et leurs élèves de collège et.... un instituteur de l’école des Ouches et ses « 8ème primaire ». À l’issue de parcours pédagogiques soutenus, quelque deux cents élèves assistaient, le 7 mars dernier, à la répétition générale du spectacle. Et ce fut le miracle !
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e soir-là dans la salle, on aurait entendu un ange battre des ailes. Les regards étaient tendus et cette attention extrême des élèves a perduré jusqu’à la montée des Dieux au Walhalla, soit deux heures trente après le lever de rideau. Ils étaient littéralement sous le charme, des voix sans doute, de l’orchestre certainement, mais surtout de la scénographie épurée signée par Dieter Dorn et Jürgen Rose. Fort bien préparés par leur professeur d’allemand, quelques élèves de 4ème du Collège Sismondi, en option spécifique allemand, ont voulu témoigner de ces instants d’éblouissement. Depuis deux ans, Stefan Ettlin leur enseigne la langue de Goethe, à raison de cinq heures par semaine. Lui-même passionné de Wagner et tout particulièrement de Das Rheingold qui constitue son œuvre lyrique préférée, garde un souvenir ému du prologue de la Tétralogie présenté en 1999 au Grand Théâtre, dans la version du trio Patrice Caurier, Moshe Leiser et Christian Fenouillat. Aussi a-t-il choisi d’aborder avec ses élèves le livret de l’opéra de Wagner et l’adaptation que le compositeur a faite du Nibelungenlied. Le résultat fut remarquable et huit de ses élèves particulièrement doués pour la synthèse, nous livrent leurs commentaires. Des élèves fascinés par la scénographie du Nibelheim Lou P. est encore sous le coup de l’émotion quand il se remémore la scénographie du sanctuaire des dieux apparaissant sur la montagne. « Le voile blanc descend, les Dieux sont là, c’est admirable. L’espace est dénué de toute coquetterie, c’est sobre. » Cela le plonge « dans cet univers inquiétant d’où l’on sent que le trouble va surgir. La tente, les flocons qui tombent du ciel, le décor tout à droite de la scène, les coffres, je me sentais transporté dans un monde complètement étranger et magique », poursuit-il, lyrique. Son ravissement s’accroit à l’apparition des deux Géants « ou plutôt de leurs ombres sur le voile blanc. L’effet est au rendez-vous, assure-t-il, avec ces ombres menaçantes qui grandissent et les Géants 26
par Kathereen Abherve
qui soulèvent le voile pour entrer. Ils brisent ainsi l’espace sacré des Dieux et y pénètrent tels des pilleurs. Quelle tension ! » Il ajoute avec une pointe d’ironie avoir été grandement aidé par les surtitres. Dimitri M. et Simona D. ont, quant à eux, été fascinés par la scène du Nibelheim. Le premier est toujours sous le charme lorsqu’il décrit le moment où « la scène se met à trembler. Déformée, déchirée, elle se transforme en Nibelheim : gorge profonde et ténébreuse, antre âcre et plein de souffre qui ne vit plus qu’au rythme de l’or fiévreux, celui que brandit sur son point le Nibelung assoiffé de pouvoir, Alberich. » Pour lui, « cette scène est sans aucun doute la plus fantastique de tout l’opéra, réaliste, épurée, mettant en scène de magnifiques jeux de miroirs et de reflets, elle convainc le plus sceptique spectateur, lui prouvant avec brio que tout est possible à l’opéra, même les miracles. » Simona partage largement son admiration et trouve prodigieux de « réussir à simuler la disparition d’une personne par le heaume... » Elle ne cache pas non plus son enthousiasme devant « cette scène qui intrigue et éblouit complètement le spectateur par ses mystères et à la fois ses merveilles. Nous sommes subjugués, poursuit-elle, par l’originalité et la finesse de ce travail. Magie et obscurité, curiosité et évidences se mêlent parfaitement pour rendre cette “ballade” dans le Nibelheim intrigante et fascinante. » Les réactions sont variées Par contre, Ai Y., bien qu’elle ait trouvé fabuleux le jeu de lumières avec le heaume, a été quelque peu déçue d’avoir décelé le trucage depuis sa place à l’amphithéâtre, en voyant Alberich partir derrière, lors de la première disparition. Ce qui ne l’a pas empêché d’apprécier « cette technique très intéressante et très recherchée. » Mais elle a de loin préféré l’apparition d’Erda, qu’elle a trouvé « fantastique et très appropriée à son statut de déesse de la Terre. Son chant était sublime. » Étonnamment, les élèves ont tous réagi à des moments différents du spectacle. Aysegül S. a par contre été touchée ACT.0 | 15
par « la mort de Fasolt car lorsqu’il tombe à terre, Freia la déesse de la jeunesse et de la beauté s’assied près de lui et réfléchit tout en fixant le sol. J’ai eu l’impression, constate Aysegül, que malgré la laideur du Géant, Freia s’était attachée à lui d’un amour naturel. » Elle a aimé cette scène qui, selon elle, « montrait en quelque sorte les éléments de la vraie vie. De nos jours, ajoute-t-elle, les personnes sont jugées sur leurs apparences, alors que la beauté ou la laideur ne doivent pas être le plus important. » C’était la première fois qu’Aysegül assistait à un opéra, tout comme Ai qui espère voir la suite de cette Tétralogie, bien qu’elle n’ait pas été complètement « marquée » par ce spectacle. Il en a été de même pour Sophie B. qui faisait elle aussi son baptême du feu, ce qui lui a donné envie d’en voir d’autres : « Je ne pense pas qu’avant d’avoir vu cet opéra j’aurais même eu l’idée d’y aller, alors que maintenant je vais me renseigner auprès du Grand Théâtre pour ne pas rater de belles soirées telle que celle du jeudi 7 mars à laquelle j’ai eu le plaisir d’être conviée. » Splendides, les trois filles du Rhin Myriam G. a, quant à elle, été émerveillée « dès le prélude par l’animation qui régnait dans les profondeurs du Rhin et principalement par les trois Filles du Rhin qu’elle a trouvées splendides. » Pour elle, « leur chant divin illuminait les flots, même plus que ne le faisait l’Or du Rhin. La fluidité de leurs gestes et la noblesse de leur jeu m’ont envoutée. » Elle a par ailleurs trouvé excellente l’idée des rollers qui amplifiait la légèreté de ce moment. Elle ne tarit pas d’éloge devant « l’innocence et la jeunesse des trois sœurs qui donnaient un aspect frivole et gai à cette scène, malgré la présence d’Alberich. » Myriam poursuit sa critique en vantant les mérites de l’orchestre qu’elle a trouvé somptueux, et qui pour elle, « reflétait les va-etvient des vagues, embellissant les trois Filles du Rhin et accentuant l’âpreté d’Alberich. » D’après elle, « le rocher, avec ses étages, permettait une belle vue d’ensemble et de bien profiter de la beauté des trois filles. » Sophie B. a préféré la fin de l’opéra avec la montgolfière qui lui « en ACT.0 | 15
a mis plein la vue » mais surtout le passage où Donner chante « Heda, Heda, Hedo... ». Elle a trouvé « la puissance de la voix extraordinaire. J’ai pu me rendre compte, précise-t-elle, de la difficulté de cet extrait grâce au cours de chant dont nous avons eu, ma classe et moi-même, la chance de bénéficier. Il est certain que le rendu n’était pas le même... » Heureusement d’ailleurs pour les oreilles des spectateurs du Grand Théâtre, bien que cet atelier de chant dispensé avec passion par Marie-Camille Vaquié, elle-même chanteuse lyrique, ait fasciné les élèves et leur ait permis d’interpréter « à leur manière » cet extrait de l’opéra. Il est certain que des élèves qui découvrent les mystères de la voix en 90 minutes, ne parviennent, malgré leur meilleure volonté, que laborieusement à émettre des sons assez improbables, parfois justes, mais plus près du cri que du chant lyrique, se rapprochant cependant parfois de l’extrait souhaité... Quel que soit leur âge et leur formation, la plupart des élèves qui suivent cet atelier, quittent la salle de répétition, l’air ravi et en chantant à tue-tête dans les couloirs du Grand Théâtre. Certains souhaitent même poursuivre ce moment de bonheur en s’inscrivant à des cours de chant...
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La scène du Nibelheim a enchanté Dimitri M. : « cette scène est sans aucun doute la plus fantastique de tout l’opéra, réaliste, épurée, mettant en scène de magnifiques jeux de miroirs et de reflets, elle convainc le plus sceptique spectateur, lui prouvant avec brio que tout est possible à l’opéra, même les miracles. »
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Les gens de l’ombre Nous laisserons le mot de la fin à Jennifer M. qui ne s’exprime pas directement sur le spectacle lui-même comme ses camarades, mais sur « les gens de l’ombre qui gravitent autour d’un spectacle sans être directement reconnus. » Elle a beaucoup apprécié la visite du Grand Théâtre « qui lui a permis de se rendre compte à quel point une représentation telle que Das Rheingold demande non pas des heures, mais des mois, voire des années de réflexion, de préparation et d’apprentissage. Tant de personnes y sont impliquées et ont collaboré pour arriver à un résultat final formidable. » Grâce à cette visite et au cours de chant lyrique auxquels sa classe a participé, elle a pu comprendre « à quel point le travail d’artiste d’opéra est difficile et mérite la considération de tout un chacun. » Des réflexions bien encourageantes... KA
L'atelier de chant dispensé avec passion par la chanteuse lyrique Marie-Camille Vaquié a fasciné les élèves et leur a permis d’interpréter « à leur manière » un extrait de l’opéra.
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Saison 13-14
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On vous emmène ! D’Almaviva à Wally, en passant par Jonas Kaufmann, Michel Kelemenis... En route vers cette saison 13-14 qui clôt l'année du bicentenaire Wagner avec la nouvelle Tétralogie genevoise, incontournable. Sans oublier Verdi, également à l'honneur avec Nabucco... Un opéra contemporain, un opéra jeune public, la fine fleur de la danse suisse... Laissez-nous vous emmener faire un tour de piste !
06>10.10.2013 Victoria Hall opéra
Sigurd
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Le Nozze di Figaro
Des seize personnages de la pièce de théâtre, l’opéra n’en a retenu qu’onze. Da Ponte, même après avoir retranché un acte entier de la comédie de mœurs révolutionnaire de Beaumarchais avant d’en faire un livret en vers italiens pour Mozart, aurait avoué que « ce ne sera pas l’un des opéras les plus courts ». Mais chaque instant de cette folle journée est rempli de commentaires sociaux grinçants, de tendresse émouvante, d’hormones en délire et d’une veine comique hors pair. La saison 13-14 du Grand Théâtre ouvre avec la production légendaire des Noces de Figaro par Guy Joosten, dans un décor figurant un jardin d’hiver en perspective vers l’infini. 0 4 > 0 9 . 1 0 . 2 0 1 3 G r a n d T h é at r e B a l l e t
Le Songe d’une nuit d’été
Le chorégraphe français Michel Kelemenis exerce une danse délicate et raffinée, comme on s’en souvient depuis sa Cendrillon de 2009 au Grand Théâtre. C’est grâce à Marius Petipa, en 1876, que la musique de scène composée par le jeune Mendelssohn pour la tourbillonnante comédie féerique, élégante et burlesque de Shakespeare entra dans la grande tradition du ballet russe. Avec le Basel Sinfonietta comme ensemble invité, Michel Kelemenis et le Ballet du Grand Théâtre se préparent à danser au présent les origines shakespeariennes de cette délicieuse fantaisie. ACT.0 | 15
Trois représentations exceptionnelles en concert de la réponse du grand opéra à la française à la Tétralogie de Wagner. Le Sigurd d’Ernest Reyer rassemble les mêmes personnages que Siegfried et Götterdämmerung, tout en collant de plus près à la matière des légendes médiévales et des sagas nordiques qui inspirèrent l’épopée wagnérienne. Un grand opéra, cela vient toujours avec des partitions chorales grandioses et de la belle musique de ballet, et c’est pour cela qu’on se réjouit de passer une soirée passionnante avec Sigurd en dehors des sentiers battus de l’opéra. 2 0 . 1 0 . 2 0 1 3 G r a n d T h é at r e R é c i ta l
M A r i i ns k y A c a d e m y
Les voix les plus prometteuses de l’école lyrique russe font escale à Genève, le temps d’un récital extraordinaire. Depuis 1998, le Théâtre Mariinski, fidèle partenaire du Grand Théâtre de Genève, dispose de sa propre académie pour jeunes chanteurs, offrant l’opportunité à des talents prometteurs de parfaire leur formation tout en participant à des productions du célèbre opéra de Saint-Pétersbourg. La directrice artistique de cette académie n’est autre que Larissa Gergieva, accompagnatrice de renom et figure incontournable de la scène lyrique internationale. Quatre de ses protégés se succèderont lors d’une soirée aux couleurs russes. Ils interprèteront, entre autres, des airs et des mélodies de Glinka, Rachmaninov, Moussorgski, Borodine, Rubinstein, Tchaïkovski. 0 7 > 1 6 . 1 1 . 2 0 1 3 G r a n d T h é at r e o p é r a
D i e Wa l k ü r e
Après leur remarquable entrée en matière avec Das Rheingold en mars 2013, l’équipe de Dieter Dorn (mise en scène), Jurgen Rose (décors et costumes) et Ingo Metzmacher (direction musicale) tissent le deuxième épisode de leur lecture dramatique de l’épopée wagnérienne de l’Anneau. L’incursion la plus mémorable de l’opéra dans la musique de film, la Chevauchée des Walkyries (avec la volée d’hélicoptères de Francis Ford Coppola voltigeant au-dessus du Vietnam) n’est que l’un des moments musicaux exceptionnels de La Walkyrie. L’ode au printemps, chantée par Siegmund, son duo d’amour avec Sieglinde, la supplique de Brünnhilde à Wotan et, à la fin de l’opéra, la scène inoubliable de l’Enchantement du Feu attendent tous d’embraser les applaudissements du public à la mi-novembre. 29
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S o i l e Is o k o s k i
La Maréchale revient sur la scène de Neuve pour se produire en récital. Si certains se rappellent de son interprétation d’Elsa dans le Lohengrin mis en scène par Daniel Slater en 2008, le souvenir de son interprétation du rôle principal de Rosenkavalier est encore profondément ancré dans la mémoire de ceux qui avaient pu assister à la reprise de la production légendaire d’Otto Schenk lors de la saison 2011-2012. « Lueur de l’aurore boréale » : comme le suggère son prénom, la chanteuse finlandaise a depuis longtemps marqué de son empreinte lumineuse les plus grands rôles de soprano, de Mozart à Strauss. Lors de cette soirée voix et piano au caractère intimiste, elle sera accompagnée par le pianiste Ilkka Paananen.
1 2 . 0 1 . 2 0 1 4 G r a n d T h é at r e R é c i ta l
Ferruccio Furlanetto
La dernière apparition de Ferruccio Furlanetto au Grand Théâtre remonte à plus de vingt ans : il incarna avec brio le serviteur entremetteur dans Le Nozze di Figaro. Ce récital permettra de palier – du moins en partie – à la trop longue absence de l’artiste originaire du Frioul. Quel chanteur de la scène lyrique actuelle peut de nos jours se targuer d’avoir travaillé avec des chefs d’orchestre tels que Georg Solti, Carlo Maria Giulini, Leonard Bernstein, Daniel Barenboim ou James Levine ? Certains se rappellent peut-être du Leporello qu’il chanta sous la baguette de Karajan à Salzbourg dans les années 80 et qui le propulsa sur le devant de la scène mondiale. Considéré comme l’un des plus grands interprètes verdiens, Ferruccio Furlanetto a depuis peu abordé avec succès différents rôles du répertoire russe. En fin de saison, la basse chantante sera à l’affiche du Royal Opera House en Philippe II dans Don Carlo et Jacopo Fiesco dans Simon Boccanegra. 2 1 . 0 1 . 2 0 1 4 G r a n d T h é at r e R é c i ta l
L a w r e n c e b r o wnl e e
1 3 > 3 1 . 1 2 . 2 0 1 3 G r a n d T h é at r e o p é r a
L a chauve-souris
Johann Strauss fils – le roi de la valse viennoise et père du Beau Danube bleu – fut aussi un grand compositeur pour la scène. Aucune de ses opérettes ne met plus en valeur son riant génie que Die Fledermaus (1874), qui avait enchanté le public genevois en 2008. La redonner en version française pour les fêtes de la fin d’année 2013 ne peut qu’ajouter à sa désinvolture et son attrait. La production miroitante de Stephen Lawless revient au galop, pétillante de polkas et de champagne, avec ses airs adorables et son comique impayable : mesdames et messieurs, La Chauve-souris ! 2 0 . 1 2 . 2 0 1 3 G r a n d T h é at r e R é c i ta l
Leo Nucci
Artiste d’exception, Leo Nucci est parvenu tout au long de sa brillante carrière à captiver mélomanes et passionnés d’opéra, en s’illustrant plus particulièrement dans les grands rôles de baryton verdien et vériste. Dans le cadre de sa venue à Genève, le baryton sera accompagné par l’Italian Chamber Opera Quintet et ce récital prendra la forme d’une soirée de musique de chambre italienne articulée autour d’une sélection d’arie da camera et d’airs tirés de quelques-uns des opéras de Verdi. Mêlés à quelques intermèdes musicaux, ces airs ont été spécialement arrangés pour l’ensemble instrumental invité par le chanteur italien. Il faut donc s’attendre à ce que Leo Nucci interprète ses airs verdiens favoris, incarnant tour à tour Le Comte de Luna (Il Trovatore), Francesco Foscari (I Due Foscari), Giorgio Germont (La Traviata) ou Don Carlo (Ernani). 30
Certains avaient découvert Lawrence Brownlee lors de la reprise du merveilleux Il Barbiere di Siviglia qui depuis a enchanté les publics de Saint-Étienne et de Valencia. Sur la scène de Neuve, le ténor étasunien campait alors son rôle favori du Comte Almaviva. Depuis, il ne cesse d’épater les publics du monde entier avec la souplesse et l’agilité de son bel canto. Avant d’aller au Staatsoper de Vienne, ou au Bayerische Staatsoper de Munich, Lawrence Brownlee s’arrête quelques heures à Genève afin de vous offrir son talent, le temps d’un récital qui ravivera les passions et suscitera à nouveau l’enthousiasme du public romand pour ce brillant chanteur. 3 0 . 0 1 > 0 8 . 0 2 . 2 0 1 4 G r a n d T h é at r e o p é r a
Siegfried
Deuxième Journée de la Tétralogie, Siegfried en est le moment le plus joyeux et mérite qu’on le découvre, même si l’on ne se sent pas une âme de Wagnérien ! Après tout, qui ne s’est jamais arrêté au pied d’un arbre pour écouter, émerveillé, le chant d’un oiseau? Après la triste histoire de vengeance et de persécution de La Walkyrie, Siegfried se lit comme un merveilleux conte pour enfants. Dorn, Rose et Metzmacher nous prennent à nouveau par la main pour nous mener dans la forêt enchantée où Siegfried l’enfant sauvage va devenir un homme en forgeant les morceaux de l’épée brisée de son père, reprendre possession de l’anneau et réveiller la puissance de l’amour d’une femme. ACT.0 | 15
0 4 . 0 2 . 2 0 1 4 G r a n d T h é at r e B a l l e t
2 1 > 2 2 . 0 3 . 2 0 1 4 G r a n d T h é at r e o p é r a j e u n e p u b l i c
Cette soirée du Ballet du Kremlin de Moscou, dédiée aux Ballets Russes débutera avec Shéhérazade, une partition mythique de Nikolaï Rimski-Korsakov dont s’empara le chorégraphe de Diaghilev, Michel Fokine. Andris Liepa a reconstitué ce ballet en 1993, ainsi que ses légendaires décors et costumes par Léon Bakst. Le Ballet du Kremlin présentera ensuite sa version reconstituée des Sylphides, l’un des chefs-d’œuvre de Michel Fokine et de son scénographe et costumier Alexandre Benois. Une autre reconstitution de Fokine, les Danses polovtsiennes, extraites de l’opéra d’Alexandre Borodine Le Prince Igor, clôturera cette soirée.
Le bicentenaire de la naissance de Wagner se devait d’affirmer que la vaste épopée de Richard Wagner n’est qu’un conte pour tous, une merveilleuse fantasy. Conçu pour un public d’enfants et d’adolescents (8 à 14 ans), l’ouvrage raconte, en un peu plus d’une heure, l’histoire du jeune et sauvage Siegfried qui vit dans la forêt profonde, qui grandit en compagnie d’un nain et qui connaît de nombreuses aventures. Grâce à l’épée qu’il s’est forgé il triomphe du monstrueux serpent-dragon et prend possession d’un anneau magique dont il soupçonne à peine la puissance...
S o i r é e d e s b a ll e t s r u ss e s
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d ACTqu Siegfried ou qui deviendra l e S e i g n e u r d e l’ Ann e a u
12>20.02.2014 BFM Ballet
M é m o i r e d e l’ o m b r e
Ken Ossola est un artiste de l’ombre et de la lumière, un artiste qui calligraphie plus qu’il ne chorégraphie. Ses ballets sculptent les corps des danseurs dans une apparente fragilité teintée d’harmonie et de paix intérieure tel un orfèvre dont la minutie n’a d’égal que sa sensibilité et son humanité. Refléter l’hymne d’amour au monde et à la vie de la musique de Gustav Malher dans son travail est une évidence pour Ken Ossola, tant sa danse touche au sacré et identifie l’homme à la ronde éternelle des tourbillons de forces qui composent l’univers. Son mouvement exalte et approfondit la conscience du danseur. Elle reflète la magie secrète d’une gestuelle qui met l’énergie profonde de l’individu au contact d’une substance divine et immatérielle. 2 8 . 0 2 > 1 0 . 0 3 . 2 0 1 4 G r a n d T h é at r e o p é r a
Nabucco
« L’arrogance précède la ruine » : le roi de Babylone, Nabuchodonosor passera de la mégalomanie à la folie avant de retrouver sa raison. Ce cheminement est intimement lié à l’amour et la renonciation ou la haine et l’ivresse du pouvoir qui animent ses deux filles Fenena et Abigaille, si différentes l’une de l’autre. Le chœur des Hébreux prisonniers « Va pensiero » qui cite le psaume 137 « Au bord des fleuves de Babylone » a acquis une telle notoriété qu’il en a presque estompé l’identité du grand psychodrame de la tragédie familiale de Verdi. Roland Aeschlimann remanie la mise en scène dans les décors symbolistes (escaliers, montagne de livres, étoile de David) qu’il réalisa à Francfort en 2001, pour une lecture nouvelle de ce récit grandiose d’oppression et de réconciliation.
28 & 29.03.2014 BFM opéra contemporain
Delusion of the Fury
Compositeur, metteur en scène et directeur de la Ruhrtriennale, Heiner Goebbels nous invite et nous offre la possibilité de découvrir un compositeur américains parmi les plus originaux du XXème siècle : Harry Partch (1901-1974). Contemporain de John Cage, il est très souvent appelé le « Don Quichotte » de la musique contemporaine. à la recherche d’un univers musical éloigné de la musique académique européenne, il invente un système tonal qui lui est propre, imagine et construit un instrumentarium personnel d’une beauté absolue. Il demeure un pionnier et un philosophe de la musique d’une grande inspiration. L’ensemble musikFabrik compte parmi les ensembles de musique d’aujourd’hui les plus renommés. À l’occasion de cette création européenne, il a fait reconstruire, pour la première fois, la totalité de l’instrumentarium du compositeur. 3 0 . 0 3 . 2 0 1 4 G r a n d T h é at r e R é c i ta l
J o n a s K a u fm a nn
C’est la soirée du Cercle du Grand Théâtre. Avec le Grand Théâtre, le Cercle vous invitent à les rejoindre pour entendre Jonas Kaufmann. Plus de dix ans après sa venue au Grand Théâtre pour le rôle de Faust dans La Damnation de Faust, le ténor bavarois fait son retour à Genève pour le plus grand plaisir du public lémanique. Depuis plusieurs années, le ténor dramatique s’est distingué de par son étonnante couleur de baryton et ses aigus d’une grande luminosité, pour peu à peu devenir l’un des interprètes les plus prisés des grandes scènes lyriques. Actuellement salué pour ses interprétations des grands rôles wagnériens (Parsifal, Lohengrin, Siegmund ou Walter), Jonas Kaufmann interprétera lors de ce récital extraordinaire l’un des chefs d’œuvre romantiques : Winterreise (Voyage d’hiver) de Schubert. Un événement d’exception pour la prochaine saison musicale genevoise. ACT.0 | 15
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G ö t t e r d ä mm e r u n g
L’intrigue se complique et s’assombrit. La prophétie faite par Erda dans L’Or du Rhin s’accomplit dans Le Crépuscule des dieux, quatrième et dernier épisode de la tétralogie de L’Anneau du Nibelung par Richard Wagner. Ici se termine le récit fait par Dieter Dorn et Jürgen Rose de la grande épopée scénique et musicale qui inspira tant d’artistes avant eux. Avec Ingo Metzmacher à la direction musicale de l’Orchestre de la Suisse Romande, ils épurent l’intrigue complexe du Crépuscule des dieux vers une ultime lisibilité, axée sur la rédemption par l’amour, grâce à l’abnégation de Brünnhilde et le retour de l’Anneau dans le Rhin avant que le monde ne soit englouti par le néant.
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Der Ring des Nibelungen
N’est pas réservé qu’aux Wagnériens et leurs émules ! Une épreuve d’endurance, certes, mais aussi une expérience scénique et musicale qui vous transforme pour la vie, comme l’ascension du Mont Everest ou la lecture de Guerre et paix. Deux Tétralogies complètes, réparties chacune sur une semaine, seize heures d’œuvre d’art totale (avec quelques pauses…) Venez mériter l’anneau du vrai Wagnérien sur le revers de votre veste. La représentation complète de L’Anneau du Nibelung est une expérience qui ne se présente qu’une seule fois dans la vie. Ne la ratez pas ! 1 8 > 2 8 . 0 6 . 2 0 1 4 G r a n d T h é at r e o p é r a
L a W a ll y 25>30.04.2014 BFM Ballet
H e l v e t i c d a ns e
Dans le cadre des célébrations du bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération, une semaine de danse au BFM consacrée à quatre compagnies de danse helvétiques dont le Ballet du Grand Théâtre de Genève qui reproposera au public le Glory d’Andonis Foniadakis. Le Ballet de l’opéra de Zurich présentera trois pièces de ballet de Wayne McGregor, Christian Spuck & Marco Goecke au titre générique Notations. Pour la première fois depuis sa création le Ballet Béjart Lausanne est à Genève et présentera une œuvre majeure du chorégraphe français devenu suisse en 2007. Enfin deux pièces du Ballett Basel dont une nouvelle création de Johan Inger et Flockwork d’Alexander Ekman, réunies sous le titre générique Absolut Dansa.
Représenté pour la première fois au Grand Théâtre depuis sa réouverture il y a cinquante ans, La Wally, opéra signé par Alfredo Catalani, un contemporain de Puccini, est une histoire d’amour et de trahison ayant comme toile de fond les imposantes Alpes tyroliennes. En 1981, l’opéra connut un bref regain d’intérêt grâce à une citation musicale dans le film Diva de Jean-Jacques Beineix, mais les représentations de La Wally sont si rares que toute nouvelle production a valeur d’événement. Qui saura relever l’un des défis les plus redoutables de la scène lyrique : la scène de l’avalanche dans laquelle Wally va périr ?
1 1 . 0 5 . 2 0 1 4 G r a n d T h é at r e R é c i ta l
Ann a C a t e r i n a An t o n a c c i
Anna Caterina Antonacci avait interprété avec maestria Cassandre dans Les Troyens de Berlioz en 2007. Lors de son prochain récital, elle poursuit son exploration du répertoire français avec des mélodies de Chausson, Fauré et Debussy dont on pourra notamment entendre les Chansons de Bilitis. La mezzo-soprano réserve également une surprise au public genevois puisqu’elle présentera les Wesendonck-Lieder. La cantatrice a abordé il y a peu ce cycle de lieds de Richard Wagner, indissociable de sa relation amoureuse avec Mathilde Wesendonck. Une incursion récente dans le répertoire wagnérien pour la chanteuse d’origine italienne qui, après s’être principalement adonnée au répertoire de soprano des XVIIème et XVIIIème siècles, s’est attaquée à des œuvres pour mezzo-soprano. 32
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«WA S S E R » 18 J U I L L E T – 7 S E P T E M B R E 2 013
S TA R S I M F E S T I VA L Z E LT Samedi 17 août 2013, 19h30
CHF 160 / 135 / 95 / 65 € 134 / 113 / 80 / 55
Concert orchestral SCHÉHÉRAZADE JOSHUA BELL
Australian Youth Orchestra; Christoph Eschenbach, direction; Joshua Bell, violon Tschaikowsky: Concerto pour violon en ré majeur op. 35; Rimsky-Korsakov: « Schéhérazade » Vendredi 23 août 2013, 19h30
CHF 160 / 135 / 95 / 65 € 134 / 113 / 80 / 55
Concert orchestral MOLDAU ET MER FAZIL SAY
Gstaad Festival Orchestra; Kristjan Järvi, direction; Fazil Say, piano et Composer in Residence Smetana: La Moldau; Say: Concerto pour piano – Commande du Menuhin Festival et des Festspiele Mecklenburg Vorpommern 2013; Britten: 4 Sea Interludes extraits; Debussy: La Mer Samedi 24 août 2013, 19h30
CHF 220 / 160 / 135 / 95 / 65 € 185 / 134 / 113 / 80 / 55
Concert orchestral RUSSIAN SEDUCTION JUAN DIEGO FLÓREZ
Russian National Orchestra; Mikhail Pletnev, direction; Juan Diego Flórez, ténor Glazounov: Les Saisons op. 67; Airs de Donizetti et Verdi; Tchaïkovski: Capriccio italien op. 45 Vendredi 30 août 2013, 19h30
CHF 160 / 135 / 95 / 65 € 134 / 113 / 80 / 55
Concert orchestral SÉDUCTION VIOLONCELLE SOL GABETTA
City of Birmingham Symphony Orchestra; Sol Gabetta, violoncelle; Andris Nelsons, direction Tschaikowsky: «Roméo et Juliette» – Fantaisie-Ouverture d‘après Shakespeare; Elgar: Concerto pour violoncelle; Dvorˇák: Symphonie n° 8 en sol majeur op. 88 Samedi 31 août 2013, 19h30
CHF 160 / 135 / 95 / 65 € 134 / 113 / 80 / 55
Concert orchestral VERDI CELEBRATION ANDRIS NELSONS
City of Birmingham Symphony Orchestra; Andris Nelsons, direction; Kristine Opolais, soprano Verdi: Ouverture de l‘opéra «La force du destin»; Verdi: «Salce» et «Ave Maria» extraits de l‘opéra «Otello»; Tschaikowsky: La Scène de la lettre de Tatiana extraite de l‘opéra «Eugène Onéguine»; Beethoven: Symphonie n° 7 en la majeur op. 92 Vendredi 6 septembre 2013, 19h30
CHF 160 / 135 / 95 / 65 € 134 / 113 / 80 / 55
Today’s Music SETTING THE SAILS (MUSIQUES DE FILMS OCÉANIQUES)
21ST CENTURY SYMPHONY ORCHESTRA
21st Century Symphony Orchestra & Chorus, Ludwig Wicki, direction; Erich Wolfgang Korngold: The Sea Hawk; Miklós Rózsa: The Golden Voyage of Sinbad; Harry Gregson Williams: Sinbad and the Legend of the Seven Seas; Klaus Badelt / Hans Zimmer: Pirates of the Caribbean; James Horner: Titanic; John Debney: Cutthroat Island; George Fenton Suite de concert tirée de «Deep Blue» Samedi 7 septembre 2013, 19h30
CHF 160 / 135 / 95 / 65 € 134 / 113 / 80 / 55
Concert orchestral MER CALME ET IDYLLE FLUVIALE Orchestre National de Lyon, Leonard Slatkin, direction; Lily, Sascha et Mischa Maisky – piano, violon et violoncelle Mendelssohn: Ouverture «Meeresstille und glückliche Fahrt» (Mer calme et heureux voyage); Beethoven: Triple concerto; Schumann: Symphonie n° 3 «Rhénane»
SASCHA, LILY UND MISCHA MAISKY
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