ACT-O N°27

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Le journal du Cercle du Grand Théâtre et du Grand Théâtre de Genève

ÉVÈNEMENT À L'OPÉRA DES NATIONS

Carmina Burana se met en 3 EXPOSITION EN 3D DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE

FALSTAFF

Une comédie lyrique virevoltante pour clore une saison «  t héâtrale  » SAISON 16-17

Une saison qui vous transporte à l'Opéra des Nations

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M A N U FA C T U R E D ’ É T E R N I T É D E P U I S 1 75 5 Notre histoire ininterrompue se reflète à travers la collection Harmony. Une nouvelle légende est née.

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D’une rive à l’autre

Le dernier bastion !

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Carmina Burana

Une œuvre aux 3 dimensions...

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Joyce DiDonato aux 30 ans du Cercle

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Saison 16-17

Transportezvous à l'Opéra des Nations

Chères lectrices, Chers lecteurs, Cher public, Il se passe toujours quelque chose au Grand Théâtre. Le rideau va tomber sur la saison 2015-2016 et de nouvelles aventures s’offrent à nous dès le 4 septembre. Mais auparavant nous aurons encore quelques événements majeurs, notamment avec Carmina Burana, le nouveau spectacle du Ballet du Grand Théâtre, dans une chorégraphie de Claude Brumachon qui réunit les forces artistiques de notre institution, le Ballet, le Chœur et l’Orchestre de la Suisse romande placés sous la direction de Kazuki Yamada, un grand moment en perspective. Une exposition surprenante et époustouflante en 3D, accompagnera les représentations, à ne manquer sous aucun prétexte. En clôture, nous accueillerons Sir John, un nouvel hommage à William Shakespeare, dont nous fêtons le 400ème anniversaire de sa mort, dans ce théâtre, parent lointain du Globe, théâtre élisabéthain, au sud de la Tamise, « wooden O » écrit Will, l’enchanteur, dans le prologue de Henri V. Un Grand Merci à toutes les forces vives qui ont permis la concrétisation de ce qui paraissait à beaucoup comme une chimère, une utopie. Mais le théâtre, l’humain a besoin de défis, la Fondation, la Politique, les Mécènes, les Partenaires, les artisans et les équipes du Grand Théâtre, d’un commun enthousiasme, ont relevé le défi, et nous ont permis d’accueillir deux productions lyriques, qui ont attiré l’attention des médias, et fait l’objet de captations télévisuelles, ainsi que trois récitals qui affichèrent complet. Merci à vous qui avez passé sur l’autre rive, à pied, en voiture, en tram, en bus ou à 2 roues ! Vous contribuez très activement à la pérennité d’un Art qui nous rassemble. Votre confiance, votre fidélité nous encouragent à de nouvelles entreprises. Une nouvelle saison riche et variée vous tend les bras. Le théâtre, toujours, et la musique vous tendent les bras, avec des œuvres très connues et des œuvres à découvrir. Des artistes familiers côtoieront d’autres à découvrir. Olivier Py, Patricia Petibon, Ekaterina Siurina, Aquiles Machado, Leonardo García Alarcón et la Capella Mediterranea, Kristina Hammarström, Tom Fox, Hartmut Haenchen, David Bösch, Monica Bacelli, sans oublier Jossi Wieler et Sergio Morabito, qui mettront en scène notre mémorable Medea – Alexandra Deshorties dans Norma – ont répondu présents à notre appel. Le Ballet vous invite à découvrir deux nouveaux programmes, ainsi que le Ballett am Rhein qui présente Ein deutsches Requiem. Certaines étoiles du firmament lyrique vous donnent rendez-vous pour une nouvelle série de récitals. Ils sont venus, et ont été convaincus par vous, cher public. Nombreux, attentifs, respectueux et concentrés, vous avez séduit les artistes. C’est l’enfant terrible de Perm, Teodor Currentzis avec son ensemble MusicAeterna, qui ouvre la saison en interprétant l’ultime ouvrage de Purcell, The Indian Queen. Dès à présent, nous vous invitons à nous rejoindre, nombreux, pour une nouvelle croisière que nous souhaitons riche et émouvante, à l’abri de turbulences et de tempêtes superflues. Bel été ! Tobias Richter

« Totus mundus agit histrionem » (« Le monde entier fait l’acteur ») Devise inscrite sur le théâtre du Globe, Londres

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Falstaff

Le tentateur de Windsor

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Simon Keenlyside

Un des maîtres du legato

CP 5126 - CH-1211 Genève 11 T +41 22 322 50 00 F +41 22 322 50 01

grandtheatre@geneveopera.ch www.geneveopera.ch Directeur de la publication Responsable éditorial Responsable graphique & artistique Ont collaboré à ce numéro Impression

Tobias Richter Mathieu Poncet Aimery Chaigne Luc Argand, Sandra Gonzalez, Sophie Barenne, Daniel Dollé, Wladislas Marian, Pierre Maulini, Mathieu Poncet, Patrick Vallon FOT Suisse SA

Parution 4 éditions par année ; achevé d’imprimer en avril 2016. 6 000 exemplaires. Il a été tiré 45  000 exemplaires de ce numéro encartés dans le quotidien Le Temps.

La couverture Photo réalisée autour de la déesse Vénus incarnée par la danseuse du Ballet du Grand Théâtre Lysandra van Lagerqvist pour le ballet Carmina Burana

Photo Philippe Antonello & Stefano C. Montesi

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Prochainement dans le n°28 The Indian Queen 04/09/2016 Manon 12 > 27/09/2016 Thomas Hampson 13/09/2016 Erwin Schrott/ROJOTANGO Camilla Nylund 12/10/2016 Ba\rock 21 > 31/10/2016

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À l’œuvre dans le paysage alternatif tout autant qu’au sein des structures institutionnelles, notre quatrième invité à évoquer le motto de la saison 15-16 du Grand Théâtre, Pierre

Le dernier bastion.. M

© ARCHIVES DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE / FREDDY BERTRAND

Maulini, évoque son attachement au geste culturel, qu’il soit genevois ou international, conventionnel ou libertaire. En filigrane, le monde de l’enfance et celui des belles voix, qui animent celles des scènes lyriques ou habitent l’intimité familiale.

a maman me tient fermement le poignet pour ne pas me perdre. Comme elle est très soucieuse, elle me fait mal tellement elle sert fort mon poignet minuscule. Je suis petit, très petit même, pour mon âge. D’ailleurs on m’appelle petit Pierre ! On s’approche comme on peut, il y a toujours plus de monde, on n’avance plus, je ne vois rien, à part une grosse fumée noire dans le ciel, c’est le seul endroit où mon regard peut encore porter, moi qui suis haut comme trois pommes. J’étouffe, j’ai peur, la foule est inquiète et agitée. On se trouve derrière le Grand Théâtre, peut-être à la rue de Hesse ou la rue Diday, je ne sais plus, on n’a pas le droit d’aller plus loin ; le Grand Théâtre brûle, on est en mai 1951, j’ai bientôt six ans, c’est mon premier souvenir ou plutôt mon premier rapport concret et noir, avec la noble institution. Dès lors, je n’entendrai plus parler du Grand-Théâtre avant 1962, date de sa réouverture, qui fit l’objet d’une polémique comme Genève sait déjà si bien les inventer. Cette année-là j’ai 16 ans, l’adolescent que je suis devenu ne s’intéresse pas à l’opéra ; il me faudra encore quelques années pour y pénétrer, timidement, avec en plus la certitude que tout ce qui se passe là-dedans n’est pas pour moi, l’ancien petit voyou des Eaux-Vives, mais pour les bourgeois ! D’ailleurs la Place Neuve et les marches du Grand Théâtre sont devenues principalement un lieu de rendez-vous pour les manifestations auxquelles je me mêle afin de revendiquer la reconnaissance d’une culture alternative. Alternative ? Pourtant, la musique, le piano dans mon cas, a toujours été présente dans notre existence familiale. Ma mère m’emmenait le jeudi après-midi, jour de congé scolaire, au Victoria Hall pour assister au défilé des candidats pianistes au Concours d’exécution musicale. Je me demandais pourquoi ils jouaient tous le même morceau. Car cet exercice imposé ne l’était pas que pour les musiciens ! Mozart était très présent à la maison, par sa vie d’enfant musicien surtout, auquel je m’identifiais. Et le chant aussi. Mon grand-père nous avait prêté un tourne-disque où l’on écoutait en boucle Caruso chantant « Adio mia bella Napoli ». Ce que j’aimais surtout c’était

quand le ressort arrivait en bout de course et que la voix du chanteur dégoulinait en ralentissant. Ah ça, je pouvais le faire dix fois de suite… « Mia bêê...laaa... Naa pou ou ou liii… » J’adorais. Alors, comment suis-je passé moi aussi d’une rive à l’autre ? Comment ai-je accédé à cette culture en apparence si éloignée de mes goûts qui me portaient plus vers la chanson française ou vers le jazz, dont j’admettais déjà les formes les plus contemporaines ou provocatrices ? Thelonious Monk n’avait jamais joué au Grand Théâtre ! Je ne sais pas. Sans doute par la pratique du théâtre. Après tout, le répertoire c’est le répertoire ! Passer à l’opéra à partir de Don Juan ou de Lulu, ce n’est pas un virage, c’est un prolongement ! C’est découvrir toute la puissance que la machine-opéra permet d’exprimer. J’avais déjà, entre-temps, parcouru mon chemin de compréhension, découvrant toute la modernité que ce satané répertoire offrait comme infinies possibilités. Et puis à l’opéra, il y a les chanteurs, les maîtres-chanteurs, capables de vous transporter ; il y a la scénographie, imposante reconstitution de la vie ; il y a l’orchestre, magique car caché, qui se répand dans tout l’espace ; il y a la mise en scène sur cet immense territoire qu’est la scène. Et finalement, il y a les moyens ! J’ai de plus en plus l’impression que l’opéra est le dernier bastion artistique où l’on se donne encore les moyens ! C’est peut-être ça, une institution ! Aujourd’hui, arrivé à l’âge très adulte, c’est le plus souvent à l’opéra que je pleure. Cette tension qui naît du mélange entre ce que l’on voit et ce que l’on entend me fait perdre tout contrôle, je suis pris par l’émotion, mon sens critique fond, mon corps se met à trembler ; « La ci darem la mano… ». Qui peut résister à cela ? Je sais tout le débat jamais résolu autour de l’art populaire, de qualité bien sûr. Comment y parvenir ? Quels peuples ont été les mieux préparés à cette accession ? Pour moi, les Italiens restent les premiers. J’ai le souvenir d’un matin, il y a longtemps déjà ; à six heures du matin je me rendais au Ports Francs pour aller conduire un camion de déménagement ; le soleil se levait, un ouvrier remontait sur son vélo la rue Ancienne à Carouge, en sifflotant du Verdi. Non seulement ce Rital allait au boulot en sifflotant, mais en plus, il sifflait du Verdi ! « Libiamo ne ‘lieti calici… » Heureux peuple !

© DR

par P ierre M aulini *

Pierre Maulini est né en 1946. Enfant des Eaux-Vives, pianiste de bar, comédien et licencié en sciences politiques, il a fait partie dès 1972 de l’aventure du Théâtre Mobile à Genève comme musicien, compositeur de musique et comédien. Il est à l’origine de la création du Festival de la Bâtie à Genève. Il est compositeur de musique au Théâtre Am Stram Gram et comédien au Théâtre de Carouge puis au Théâtre de Poche. Coordinateur de la Fête de la musique dès sa création en 1991 jusqu’en 2002. Enseignant au Cycle d’orientation. Administrateur pendant 22 ans d’un studio d’enregistrements. Directeur d’acteurs et casting de doublages de films pour une cinquantaine de films et téléfilms. Speaker et acteur pour la télévision et le cinéma, et enfin conseiller municipal à Carouge.

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EN BALLET CARMINA BURANA

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OPÉRATION ALCINA

Qui ne connaît pas Carmina Burana :

Une œuvre à 3 d [pages précédente]

La danseuse Virginie Nopper incarne Hécube, une des déesses imaginées par le couple créatif « On aura tout vu ».

par D aniel D ollé

Carmina Burana ancestrale, Carmina Burana revisitée. Nous vous convions ce mois de mai à une œuvre orchestrale et chorale incontournable, sa matérialisation chorégraphique, cette convergence de corps, de voix et d’instruments se pare de perspectives novatrices et insoupçonnées. À l’image de ces illustrations d’ACT-O qui vous donnent à voir un corps de ballet, un ballet des corps qui évoquent ces multiples perspectives, nous vous invitons à venir découvrir une exposition en trois dimensions de ces images dans le foyer de l'Opéra des Nations pendant les représenta-

© ANDREA APPOLONII

tions de Carmina Burana. Photographes de cinéma, Philippe Antonello et Stefano C. Montesi se lancent en 2010 dans la photographie 3D. Entre projets événementiels et artistiques, leur travail est présenté dans divers festivals, musées et galeries. En 2013, Giuseppe Bianco se joint à eux afin de développer différents projets, dont un sur la danse qui les portent aujourd’hui à collaborer avec le Ballet du Grand Théâtre pour une exposition dans la nouvelle demeure de l'Opéra des Nations.

© GTG / ANTONELLO&MONTESI

totalement élargie, et épanouie. Grâce à

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ui n’a pas été ébranlé par la force sismique, martelé par les puissants ostinatos, enchanté par les fraîcheurs printanières et les grâces idylliques, embrasé par les fièvres dionysiaques, refroidi par les grincements satiriques, secoué par les caprices de Dame Fortune ? Un des moments rares dans l’histoire de l’Opéra des Nations, du Grand Théâtre, car vous pourrez voir et entendre trois entités de l’Institution, vous entraîner vers un moment hors du commun, vers un monde où tout n’est que danse, chant et musique. À la barre, Claude Brumachon qui nous livre une chorégraphie époustouflante, ancrée dans le temps présent, dont il a le secret. « On aura tout vu », les créateurs de l’univers de Casse-Noisette, nous emporte dans leur univers magique, surprenant et d’une richesse sans pareille. Les chœurs, les trois solistes et l’Orchestre de la Suisse Romande sont placés sous la baguette de Yamada Kazuki, jeune chef, habitué de Genève, familier de l’OSR, mais qui n’avait jamais dirigé au Grand Théâtre auparavant. Un fabuleux moment en perspective. Les Carmina Burana sont une vaste collection de poèmes médiévaux en latin. Ils ont été découverts en 1803, lors de la sécularisation des couvents de Bavière par le commissaire royal, Christophe von Aretin, qui les mit à jour à l’abbaye bénédictine de Benediktbeuern, Beuron en français, Buranus en latin. Ce manuscrit contient 318 chants, dont la plupart sont en latin et

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OPÉRATION ALCINA

« Chants de Beuren »?

3 dimensions

› Carmina Burana Ballet sur des musiques

de la cantate scénique de Carl Orff

Direction musicale

Kazuki Yamada

Chorégraphie

Claude Brumachon

Assistant à la chorégraphie

Benjamin Lamarche Costumes « on aura tout vu » Livia Stoianova & Yassen Samouilov Lumières Olivier Tessier Soprano

Regula Mühlemann

Ténor

Boris Stepanov

Baryton

Stephan Genz

Orchestre de la Suisse Romande Ballet du Grand Théâtre de Genève Direction Philippe Cohen Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction Alan Woodbridge

© GTG / ANTONELLO&MONTESSI

À l’Opéra des Nations du 13 au 22 mai 2016

quelques–uns en allemand. Leur contenu est presque exclusivement profane. Outre ces chants, le manuscrit inclut deux pièces de théâtre en latin : l’une sur la Nativité et l’autre sur la Passion. L’ouvrage comporte huit illustrations, la plupart à la fin de chaque groupe de chants de thème similaire. Trois scribes travaillèrent sur ce manuscrit qui, selon l’écriture et la langue, fut produit dans la région des Alpes du Sud. Le recueil a été élaboré entre 1220 et 1250. On y trouve des poèmes métriques à l’imitation des anciens mais surtout des poèmes rythmiques avec parfois des passages en langue vulgaire romane ou germanique. On y trouve des poésies morales et satiriques, des chansons d’amour, des chansons à boire, des drames religieux. Les chants de Benediktbeuern devinrent célèbres grâce au compositeur Carl Orff (1895−1982), qui les transforma ultérieurement en une cantate intitulée Carmina Burana : Cantiones profanae cantoribus et choris cantandae comitantibus instrumentis atque imaginibus magicis. C’est grâce à un bouquiniste de Würtzbourg que Carl Orff entra, en1934, en possession du recueil de ces poèmes médiévaux : « En quelques semaines, toute mon œuvre fut “jouable”, de sorte qu’au début du mois de juin, je pus me mettre en route pour aller voir mon éditeur. Je n’avais pour base de mon exécution qu’un texte tapé à la machine. La musique était tellement achevée et vivante en moi que je n’avais pas besoin du soutien d’une partition. » Les 24 numéros de l’œuvre – ils sont encadrés par une invocation grandiose et vigoureuse à Fortuna, la déesse de la destinée et de la chance, sur un fond de percussions retentissantes – s’articulent en trois grands

complexes thématiques : le printemps, la taverne et l’amour. Un esprit théâtral émane de la deuxième partie de l’œuvre, intitulée In Taberna. Elle commence par une confession satirique et, avec un plaisir effréné, professe la pravitas, la conduite impie. La voix de fausset du cygne qui rôtit dans la poêle offre une parodie du ténor buffo. Une scène de ripailles culmine dans un chœur d’hommes entraînant, qui, avec une augmentation progressive du nombre de voix, célèbre le plaisir de boire dans une exubérance orgiaque. L’hymne à Hélène et à Vénus se termine sur la reprise du vigoureux chœur, construit sur un ostinato. Cette répétition symbolise la roue du destin qui tourne sur elle-même ; Carl Orff l’avait découverte sous forme de miniature dans le recueil des Carmina Burana. Soyez des nôtres à partir du vendredi 13 mai 2016 !

« O Fortune / Comme la lune / Attitude variable / Toujours tu croîs / Ou tu décroîs. / La vie détestable / Tantôt néglige / Et tantôt ménage / Par jeu notre esprit / La pauvreté / Et le pouvoir / Fondent comme la glace »

[en haut, de gauche à droite]

Le danseur Valentino Bertolini dans ses œuvres. La danseuse Lysandra Van Heesewijk en plein essayage de son costume de la déesse Vénus entouré des créateurs des costumes : Livia Stoianova et Yassen Samouilov. Tout le Ballet du Grand Théâtre de Genève dans sa salle de répétition aux ateliers Sainte-Clotilde. [en dessous, de gauche à droite]

La danseuse Angela Rebelo essaye son costume de la déesse Phoebe dans l'atelier décoration-costumes du Grand Théâtre avec deux des membres de cet atelier de l'assemblage des costumes et des coiffes : Emmanuela Notaro et Julie Chenevard . La danseuse Yumi Aizawa dans ses œuvres également. Lysandra Van Heesewijk dans sa tenue de Vénus fait la couverture de notre magazine.

Carmina Burana, première strophe de « O Burana » (traduction du latin) ACT­­- O | 27 . 7

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OPÉRATION FALSTAFF

Au mois de novembre 2015, nous avons pu vivre un moment théâtral fort, plein de fantaisie et de poésie, grâce au Midsummer Nigth's Dream de Benjamin Britten, inspiré par la pièce du célèbre dramaturge élisabéthain William Shakespeare. La saison 15-16 s’achève sur la rencontre de deux titans à qui nous devons Falstaff, l’ultime chef-d’œuvre lyrique de Giuseppe Verdi. Nous l’avons confié à la même équipe qui nous avait fait revivre la tragédie d’Iphigénie en Tauride, avec Anna Caterina Antonacci et Mireille Delunsch. Homme de théâtre, Lukas Hemleb saura nous entraîner dans cette comédie lyrique virevoltante qui se conclut sur un grand éclat de rire. La scénographie est signée Alexander Polzin, artiste polyvalent, sculpteur, peintre, scénographe et metteur en scène, dont on a pu apprécier quelques sculptures au moment Théâtre et l’Orchestre de la Suisse Romande sont placés sous la baguette d’un autre John, devenu un familier du Grand Théâtre – John Fiore. Dans le parc de Windsor, le « cerf gras vous attend », n’hésitez pas à nous rejoindre !

© DE AGOSTINI PICTURE LIBRARY / BRIDGEMAN IMAGES

d’Iphigénie. Les solistes, les chœurs du Grand

Le tentateur de É par D aniel D ollé

[ci-dessus]

Falstaff dans le panier de linge Johan Heinrich Füssli, 1792 Musée des Beaux-arts, Zurich Huile sur toile

voquer Shakespeare en quelques lignes, ne serait que pure prétention. Car en ce 400ème anniversaire de sa mort, il n’a toujours pas livré tous ses secrets et les spéculations sur Will le magnifique, le citoyen de Stratford-upon- Avon, vont bon train. Rien ne nous permet d’explorer l’intimité et le génie du poète dramaturge, si ce n’est son œuvre. Mais quelle œuvre ! Il nous parle des questions qu’il s’est posées avec intelligence et qui nous interrogent également. Qui suis-je ? Qui puis-je aimer ? En quoi placer ma foi ? Il nous interpelle directement par-delà les siècles. Peter Brook évoque le dramaturge en parlant de skycraper. Oui, Shakespeare est un gratte-ciel où chaque étage correspond à un monde particulier, et depuis le dernier étage, on peut observer le monde dans sa globalité la plus sophistiquée. Nombreux sont les compositeurs qui ont succombé à la simplicité complexe du poète élisabéthain. Verdi s’en inspire à trois reprises : Macbeth, Otello et Falstaff. Pas un metteur en scène, pas un acteur ne résiste à cet éternel magicien. Ne parlons pas d’Orson Welles qui n’a jamais cessé d’explorer l’univers shakespearien et qui a consacré quatre ans de sa vie au tournage d’Othello. Shakespeare s’en est allé le 23 avril 1616, sans avoir pris conscience de son importance, en remplaçant le héros par l’Être humain. Sur sa tombe, on peut lire : « Mon ami, pour l’amour du Sauveur, abstiens-toi / De creuser la poussière déposée sur moi. / Béni soit l’homme qui épargnera ces pierres / Mais maudit soit celui violant mon ossuaire ». Pour les 400 ans de sa mort, il est descendu dans le métro londonien ou les stations portent des références à son œuvre. La fière Elizabeth plaisantait peu en politique et en amour, mais elle appréciait la plaisanterie et qu’on cherchât à la distraire des

ennuis du trône et du pouvoir. Le personnage de Falstaff dans Henri IV avait su dérider le front de la reine. Elle demanda donc à Shakespeare de remettre en scène le chevalier obèse. Sitôt demandé, sitôt fait, et on retrouve le chevalier vieilli, avec d’autres penchants dans une truculente comédie, Les Joyeuses Commères de Windsor. Falstaff garde son caractère, mais n’est plus livré aux railleries d’un prince débauché, il est aux prises avec deux bourgeoises, deux commères joyeuses, qui n’hésitent pas à se venger du galant que les désirs du cœur pressent moins que les besoins de la bourse. Nous n’aurons pas la prétention de faire le tour de Sir John Falstaff, difficile à circonscrire, « Why you are so fat, Sir John, … » interroge Bardolphe, un de ses compagnons. Sir John est devenu un mythe, l’aède du désordre et le prince des ruffians, il prône la conservation de soi, car à quoi peut servir l’honneur lorsqu’on est mort, ce à quoi Sartre réplique : « Être mort, c’est être la proie des autres. » Sir John Falstaff fut un homme de guerre qui s’illustra à la bataille d’Azincourt. Davantage en chair qu’en os, il demeure le personnage le plus truculent de la Merry England. Compagnon de débauche d’Henri de Brolingbroke, il est rejeté lorsque ce dernier devient Henry IV. Ce même Henry sera le sujet d’une pièce historique de William Shakespeare, œuvre en deux parties, qui, avec Richard II et Henry  V, forment la seconde tétralogie. Sir John est plus à l’aise dans les tavernes que dans les salons de la cour. Il prend alors sa dimension rabelaisienne, gargantuesque, avec le verbe haut. Avoir fait mourir Falstaff était pour la reine prude, Elizabeth, un vrai crime. Il fallait que le grand dramaturge le ressuscitât et en fit le héros d’une comédie. Il n’était plus le bouffon, mais un chevalier grotesque amoureux qui aime, à sa façon, deux femmes à la fois. Il devient le personnage central de scènes comme les aimait Molière qui s’en inspira pour L’École des Femmes et L’École des Maris.

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› Falstaff Commedia lirica en 3 actes Giuseppe Verdi Direction musicale

John Fiore

Mise en scène

Lukas Hemleb

Décors

Alexander Polzin Costumes Andrea Schmidt-Futterer Lumières Alexander Koppelmann Sir John Falstaff

Franco Vassallo

Ford

Konstantin Shushakov

Fenton

Medet Chotabaev

Dr Caius

Raúl Giménez Pistola Alexander Milev* Mrs Alice Ford

Maija Kovalevska

Nanetta

Amelia Scicolone* Mistress Quickly Marie-Ange Todorovitch Mrs Meg Page

Ahlima Mhamdi*

Chœur du Grand Théâtre de Genève Direction Alan Woodbridge Orchestre de la Suisse Romande À l’Opéra des Nations du 18 au 30 juin 2016 * Membre de la Troupe des jeunes solistes en résidence

Dans Henry IV, Falstaff incarnait la bouffonnerie et l’insouciance amoureuse de la vie, dans Les Joyeuses Commères de Windsor, il devient gougnafier chez les petits, trompeur de maris, polisson chez les braves gens. Le brave chevalier de la Jarretière doit choisir entre l’honneur et la survie. Il a le sens de l’honneur, mais c’est celui de ses intérêts. Il veut vivre selon ses goûts, mais il doit accepter les blessures du jeu social. La Reine Elizabeth et nous-même pardonnerons à Shakespeare d’avoir fait mourir prématurément Falstaff, car il l’aura ressuscité, fait revivre sous la forme d’un chevalier grotesque qui aime à sa façon, dans une comédie en 5 actes pleine de rebondissements comiques. Ce « gros plein de soupe », archétype du bouc émissaire, de l’éternel punissable dont la société a besoin pour exorciser ses propres coquineries, va inspirer Verdi, à presque 80 ans. Il va composer une comédie lyrique en 3 actes d’une incroyable inventivité et créativité. Dans une fugue finale époustouflante, ébouriffante et jubilatoire, dans un esprit shakespearien, Verdi proclame que le monde est une farce. Il écrit le testament le plus drôle du monde, « une immense explosion d’hilarité », selon le librettiste Arrigo Boito. Nous sommes dans la farce... Et pourtant le merveilleux intervient dans ce tour fait par trois femmes à ce coureur de jupons, imbu de sa personne. Dans cette œuvre où s’entremêlent la tendresse et la drôlerie, Verdi aborde une large thématique sans jamais tomber dans la méchanceté ou la vulgarité. Ici la beauté accompagne la drôlerie, la musique suit le texte dans son sens, elle rit avec lui, met en exergue le comique et ensorcelle. Verdi règle son compte avec la comédie après l’échec de Un giorno di regno. Un ultime éclat de rire verdien pour accompagner le génie shakespearien, difficile d’y résister ! Sir John est bien un tentateur, et pas qu’au pays de Windsor.

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Maquette de l'élément principal de la scénographie d'Alexander Polzin dans les ateliers décors du Grand Théâtre de Genève.

© GTG / BUREAU TECHNIQUE

e Windsor

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Détail du rideau de scène réalisé par Alexander Polzin.

« Il semble que la nature se soit plu à rassembler dans la tête de Shakespeare ce qu’on peut imaginer de plus fort et de plus grand, avec ce que la grossièreté sans esprit peut avoir de plus bas. » Voltaire, préface à Sémiramis (1748) ACT­­- O | 27 . 9

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Le public a répondu présent lors de la journée portes ouvertes de l'Opéra des Nations en février 2016.

Anniversaire

Une institution dans l'institution.. [ci-dessous]

Un concert de gala exceptionnel avec la fabuleuse mezzo-soprano Joyce DiDonato fêtera les 30 ans du Cercle, le 17 mars 2017

par L uc A rgand

Il y a 30 ans, une poignée de mélomanes philanthropes, militants du Beau, du Sensible et de l’Imaginaire se fédéra autour du Grand Théâtre de Genève afin d’en accroître son rayonnement et de lui apporter les moyens d’inviter les plus grandes et les plus belles voix au monde. La mezzo-soprano Joyce DiDonato viendra enchanter cet anniversaire au printemps 2017.

© PARI DUKOVIC

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epuis 1986, le Cercle des mécènes a su développer et élargir sa mission, s’appuyant notamment sur la revue ACT-O, facilitant la création de nombreuses passerelles entre les sphères privées et publiques, entre le monde de l’art et de l’entreprise, entre les différentes disciplines artistiques, et en général, entre des mondes apparemment antagonistes. Dès sa création, le Cercle a apporté des moyens supplémentaires au Grand Théâtre afin de garantir la qualité de l’opéra, présenté à tort comme élitiste, le considérant pour sa part comme un art total, une source intarissable d’innovation, vecteur d’émotions autant que de valeurs. Aujourd’hui encore, il contribue à le promouvoir comme un besoin plutôt que comme un luxe ou un superflu car en effet, l’opéra touche un public élargi qui réclame la culture comme un impératif vital. Adhérer au Cercle, c’est favoriser l’accès à un art absolu en permettant la diffusion, à Genève, des talents les plus recherchés. Plus que jamais, le Cercle joue un rôle déterminant et convie les amateurs et les passionnés d’art lyrique, chorégraphique ou musical à le rejoindre. Son appui n’est pas seulement matériel, il est aussi moral car il joue un rôle particulièrement actif dans les discussions et les échanges qui ont trait à l’avenir du Grand Théâtre : il apporte des

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e n t cl A C e

Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement.

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Rejoignez-nous !

Nous serions heureux de vous compter parmi les passionnés d’ arts lyrique, chorégraphique et dramatique qui s’engagent pour que le Grand Théâtre de Genève conserve et renforce sa place parmi les plus grandes scènes européennes. Adhérer au Cercle du Grand Théâtre, c’est aussi l’assurance de bénéficier d'une priorité de placement, d'un vestiaire privé, d'un service de billetterie personnalisé et de pouvoir changer de billets sans frais. Vous participerez chaque année au dîner de gala à l’issue de l’Assemblée générale et profiterez des cocktails d’entracte réservés aux membres. De nombreux voyages lyriques, des conférences thématiques « Les Métiers de l’Opéra », des visites des coulisses et des ateliers du Grand Théâtre et des rencontres avec les artistes vous seront proposés tout au long de la saison. Vous pourrez assister aux répétitions générales et bénéficierez d'un abonnement gratuit à ce magazine. Vous recevrez également tous les programmes de salle chez vous.

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Nos membres Bureau M. Luc Argand, président M. Rémy Best, vice-président M. Jean Kohler, trésorier Mme Véronique Walter, secrétaire Mme Françoise de Mestral

éclairages avisés, renforce les orientations et consolide l’image de cette grande institution. Un Cercle fort, à la fois en bonne santé financière et représentatif d’un public conquis, corrobore la confiance accordée à la direction et à la création artistique, facilite les dialogues avec les responsables de la Fondation et favorise le cheminement vers un avenir certain. L’édification de l’Opéra des Nations et ses premiers succès sur les plans technique et artistique auprès des experts, des politiques et d’un public renouvelé, plus jeune et plus cosmopolite, prouvent que les efforts déployés en valent la chandelle et que l’aventure du théâtre éphémère qui se prolonge pendant deux années encore mérite beaucoup d’égards. Bien au-delà de l’engagement humaniste au service d’une noble cause, l’adhésion au Cercle est source de grandes satisfactions, d’échanges, et, osons le dire, de bonheur. Car le plaisir est bien plus intense s’il est partagé. Afin de fêter dignement son trentième anniversaire et de rendre hommage aux contributions, à l’engagement et aux convictions des hommes et des femmes qui l’animent depuis sa création, le Cercle a choisi d’inviter l’exceptionnelle Joyce DiDonato pour un concert de gala au printemps 2017… L’occasion d’apprécier l’une des plus grandes mezzo-sopranos au monde et de rappeler que par ces temps de barbarie ordinaire, la création artistique est bel et bien notre patrimoine le plus précieux.

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© GTG / SAMUEL RUBIO

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Autres membres du comité Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Claudia Groothaert Mme Vanessa Mathysen-Gerst Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Brigitte Vielle M. Gerson Waechter

C'est le dîner du Cercle à la fin de l'année 2015 qui a inauguré le foyer de l'Opéra des Nations.

Pour recevoir de plus amples informations sur les conditions d’adhésion au Cercle, veuillez contacter directement : Madame Gwénola Trutat (du lundi au vendredi de 8 h à 12 h) T + 41 22 321 85 77 F + 41 22 321 85 79 cercle@geneveopera.ch Cercle du Grand Théâtre de Genève Boulevard du Théâtre 11 1211 Genève 11

Membres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand M. et Mme Guy Demole Fondation de bienfaisance du groupe Pictet Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare Mrs Laurel Polleys-Camus M. et Mme Adam Saïd Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis S. A. S. La Princesse Étienne d’Arenberg Mme Dominique Arpels M. Ronald Asmar Mme René Augereau Mme Véronique Barbey Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna Prof. et Mme Julien Bogousslavsky Mme Christiane Boulanger Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda Mme Robert Briner M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin

M. et Mme Alexandre Catsiapis Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Julien Chatard M. et Mme Neville Cook M. Jean-Pierre Cubizolle M. et Mme Claude Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Maria Embiricos Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. Alex Hoffmann M. Patrick Houitte de la Chesnais M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. David Lachat M. Marko Lacin M. et Mme Pierre Lardy Mme Éric Lescure Mme Eva Lundin M. Bernard Mach Mme France Majoie Le Lous M. et Mme Colin Maltby Mme Catherine de Marignac M. Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mlle Lizy Maymard Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral M. et Mme Francis Minkoff Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre

M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart Mme Ruth Rappaport M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Comte et Comtesse de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. et Mme Paul Saurel M. Julien Schoenlaub Mme Claudio Segré Baron et Baronne Seillière Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Lionel de Weck Mme Paul-Annik Weiller

Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand Sturdza SA Christie’s (International) SA Credit Suisse SA FBT Avocats SA Fondation Bru Givaudan SA H de P (Holding de Picciotto) SA JT International SA Lenz & Staehelin MKB Conseil & Coaching SGS SA Vacheron Constantin Organe de révision : Plafida SA Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie

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La nouvelle saison 16-17

On vous transporte à l'Opéra des Nations Une nouvelle saison, une structure chargée d’histoire, un nouveau lieu, des outils d’avenir.

16-17, c'est une constellation d’œuvres maillant des univers littéraires et musicaux multiples, tous liés par la profondeur de leurs enjeux – des instants de re-création et d’interprétation qui en font la modernité. Une modernité qui embrase les grandes thématiques universelles et nous renvoient à nos héritages artistiques dont les murs de l’Opéra des Nations ont résonné, alors qu’ils siégeaient dans la cour du Palais Royal parisien. Et maintenant que ces murs vous accueillent dans une Cité fière de son identité tout autant que de son appartenance internationale, le Grand Théâtre se tourne résolument vers le siècle en marche. Communiquant grâce aux techniques de notre temps par l’intermédiaire d’un site internet entièrement repensé et modernisé, le Grand Théâtre vous offre tout le confort nécessaire à vos achats de billets et d’abonnements, où que vous vous trouviez.

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DES OPÉRAS

Manon de Jules Massenet

Wozzeck de Alan Berg

Surgie de la plume de l’abbé Prévost, Manon continue de séduire et d’émouvoir : l’œuvre est souvent qualifiée de « lacrymogène ». À la limite de la femme fatale, Manon serait-elle la préfiguration de Lulu, une anti-Mimì ? Massenet, peintre subtil de la passion amoureuse, sonde avec délicatesse les recoins de l’âme féminine et réussit une merveilleuse introspection, grâce à « une musique secouée de frissons, d’élans, d’étreintes qui voudraient s’éterniser », selon Claude Debussy. Belles et sensuelles, les héroïnes de Massenet sont des femmes libres. Tentatrice, Manon choisit les plaisirs aux dépens d’une morale puritaine et suscite sympathie et compassion.

Quelqu’un devait mettre cette tragédie de la vie quotidienne en musique. Ce fut Alban Berg qui composa une œuvre emblématique des années 1920 et anticipa le mal-être des temps à venir. Inspiré d’un fait divers réel, un soldat assassine sa maîtresse. L’ouvrage, entre les mains de Büchner et de Berg, devient un chef-d’œuvre où le sang et la mort rôdent, avec en toile de fond la jalousie en un univers misérabiliste. La musique de Berg, synthèse de l’opéra à numéros et de l’opéra continu wagnérien, fait parler l’âme de Wozzeck, en proie à un délire de persécution et à des bouffées de schizophrénie. « Chaque homme est un abîme, on a le vertige quand on se penche dessus », dit Woyzeck, un « cas » intéressant…

Der Vampyr de Heinrich Marschner

Orleanskaya Deva de Piotr Ilitch Tchaïkovski

Des créatures bizarres échappées de la fantaisie du Dr. John W. Polidori et de Mary Shelley créent un monde gothique intensifié par la musique sensible de Marschner. Inspirée par le style italien et le singspiel allemand, l’œuvre présente des aspects modernes qui renforcent la dimension psychologique de l’action et des personnages. Le vampire, créature bloquée hors du monde des vivants et des morts, cherche sa place, et principalement soi-même, dans une ambiance unique, à travers un romantisme sauvage. Le sacrifiant devient le sacrifié ultime s’il ne trouve pas l’équilibre entre Eros et Thanatos. Trois vierges à sacrifier dans les 24h…

La Bohème de Giacomo Puccini La magie du chef-d’œuvre de Puccini opère toujours. Une histoire d’amour à Paris, où une bande de jeunes artistes sans le sou profite de la vie pour égayer son quotidien, souvent misérable. Ils vivent leur passion jusqu’au jour où le destin en décide autrement et bouleverse leur réalité à jamais. Au départ, un roman plaisant d’Henri Murger, à l’arrivée une des plus belles pages du répertoire italien. La musique emporte tout sur son passage et émeut jusqu’aux larmes dans un ouvrage où tout n’est que vie et effusion de sentiments. Mimì et Rodolfo se rencontrent et s’aiment, avec en contrepoint dramaturgique la relation Musetta-Marcello, voilà la trame de l’œuvre qui concentre le tragique à la fin. Il Giasone de Cavalli Après Medea, de Cherubini, mémorable, Il Giasone alterne tragique et bouffonnerie sans rester fidèle à la légende mythologique. L’œuvre de Francesco Cavalli, créée au cours du carnaval vénitien, présente une mosaïque d’épisodes contrastés, riches en émotions musicales. L’ouvrage, le plus joué au XVIIème siècle, parle surtout des amours de Jason et Médée. La musique de Cavalli atteint une puissance d’évocation remarquable. La musica assujettit le dramma, et Il Giasone représente le subtil équilibre entre le chant et le discours. Comique, tragique, « sur-naturel » se côtoient et s’interpénètrent. Les lamenti de Cavalli sont inégalables et représentent le climax de l’œuvre.

Non, il ne s’agit pas du poème héroï-comique en quatorze chants de Voltaire, paru en 1752 à Genève, mais bel et bien d’un opéra de Tchaïkovski, composé après Eugène Onéguine. Fasciné depuis son enfance par le personnage de Jeanne d’Arc, Tchaïkovski écrit La Pucelle d’Orléans en suivant partiellement la pièce de Schiller, Die Jungfrau von Orleans. Un nouveau dilemme amoureux, céder à la passion quitte à trahir la nation. Sur le champ de bataille Jeanne tombe amoureuse de Lionel, un Bourguignon qui se bat aux côtés des Anglais. Jeanne s’incarne musicalement et humainement grâce à l’étendue des moyens expressifs du compositeur. Une œuvre dans le sillage du grand opéra français, à découvrir ou à redécouvrir.

Così fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart

S’agit-il d’une histoire viennoise réellement vécue ? Est-ce une fable philosophique sur l’amour, une méditation semi-amère sur la fidélité des femmes ? « Elles font toutes ainsi », et que font les hommes ? Trois hommes, trois femmes, un couple maître du jeu et deux couples sujets d’une expérience, d’une variante d’Adam et d’Ève sur une île de tentation. Un sujet de téléréalité. C’est dans la partition qu’il faut chercher la clef de cet ouvrage de brûlante passion, et qui fait entendre une musique sublime qui ne ment jamais. Avec L’École des amants, nous retrouvons l’opéra initiatique, accompagné d’une musique paradisiaque qui ouvre sur un amour qui est plus que l’amour, et qui n’est presque plus de ce monde.

Norma de Vincenzo Bellini

Norma, une histoire passionnée d’une rare noblesse, une histoire d’amour, de trahison et d’élégance. Connaissez-vous Casta Diva ? L’incantation mystique à la lune, dans la forêt sacrée, est une leçon de bel canto qui exige une interprète exceptionnelle, tant sur le plan de la technique vocale que sur celui de la tragédie. Grâce à son génie dramatique, Bellini ressuscite les vestales de l’Antiquité et fait porter à Norma les deux actes de son drame. Norma, une parenté certaine avec Medea, est troublée par un conflit triangulaire entre l’amour humain, l’amour divin et l’amour maternel. C’est le retour d’Alexandra Deshorties, l’époustouflante Medea de la saison 2014-2015.

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DES BALLETS

Ba\rock Chorégraphie de Jeroen Verbruggen

Après un Casse-Noisette ébouriffant et original qui a enthousiasmé un public nombreux à Genève et en Europe, Jeroen Verbruggen nous revient avec l’un des univers musicaux qu’il affectionne tout particulièrement : la musique baroque. Par sa complexité, sa virtuosité et son désir de bousculer les conventions, on peut affirmer que son langage chorégraphique est en adéquation avec le style baroque. Un style caractérisé par l’importance du contrepoint qui tend vers une harmonie expressive et contrastée tout en laissant une grande place à l’ornementation. Dans ce programme, le chorégraphe abandonne pour un temps la narration afin de donner toute sa (dé)-mesure à sa gestuelle savante et sophistiquée.

Ein deutsches Requiem Chorégraphie de Martin Schäpfler Construit sur des textes de l’Écriture sainte, cet oratorio offre au Ballett am Rhein Düsseldorf Duisburg l’occasion de nous proposer une chorégraphie magistrale comme son directeur et chorégraphe Martin Schläpfer en a le secret. Ein deutsches Requiem, mettant en scène 45 danseurs, compte parmi ses créations les plus impressionnantes. Utilisant le plus physique et le plus éphémère des arts de la scène, le chorégraphe entreprend une exploration profonde des questions existentielles qui se posent à l’Homme. Ce faisant, il pénètre dans toutes les anfractuosités et fêlures de la vie, dépasse de ce que nous croyons connaître et gagne ainsi le pouvoir de sublimer le Requiem à travers la danse, comme Brahms l’a fait avec la composition. Une autre Passion Chorégraphie de Pontus Lidberg

Pontus Lidberg est un chorégraphe à l’écriture fluide, poétique et sensible. Avec lui, la danse se compose telle une architecture qui privilégie la beauté de la ligne et se lit de façon limpide. Une danse qui laisse toute sa place à la vérité de l’interprète dans toute son humanité. Des qualités qui lui permettront d’aborder ce monument de la musique qu’est la Passion selon saint Matthieu de JeanSébastien Bach avec humilité, sincérité et respect sans se départir d’Une autre Passion, sa passion pour ce chef-d’œuvre musical.

DES OPÉRAS-CONCERTS

Rien de tel pour appréhender l’éclat remarquable des voix que de pouvoir apprécier une œuvre en version de concert. Deux occasions pour goûter au plaisir de l’écoute sans interférence majeure de la vue : The Indian Queen de Henry Purcell, dirigé par la fougue et le talent du jeune chef Teodor Currentzis, ouvrira la saison et en mars, c’est le drame lyrique de Giacomo Puccini Manon Lescaut qui nous fera vibrer, en résonance avec Manon, l’œuvre de Jules Massenet donnée à l’automne en version scénique.

DES CONCERTS DE GALA

De retour après sept ans d’absence, Joyce DiDonato se produira sur la scène de l'Opéra des Nations à l’occasion des 30 ans du Cercle… un prétexte pour s’enflammer une nouvelle fois à l’écoute de la mezzo-soprano que toutes les plus grandes maisons d’opéra s’arrachent. Le deuxième concert-événement ne nous laissera pas en reste : c’est le fascinant basse baryton uruguayen Erwin Schrott dont la fulgurante ascension emporte tout sur son passage qui en sera au cœur, avec son programme ROJOTANGO. Un hommage envoûtant à la musique latino-américaine.

DES RÉCITALS

Exercice difficile s’il en est, le récital est une forme de dialogue avec le public. C’est là que l’âme du chanteur, qui dans ce contexte ne peut se cacher derrière un orchestre, est réellement mise à nu. Cette saison, 7 interprètes, et non des moindres, s’y attèlent pour le plus grand plaisir des mélomanes : le baryton Thomas Hamspon, véritable monument de la musique lyrique aux États-Unis, la soprano Camilla Nylund qui excelle dans le répertoire wagnérien et straussien et qu’on ne présente plus, Christian Gerhaher, au timbre de voix dont la couleur évoque si bien la mélancolie de Mahler, Karita Mattila animée par un sens inné du drame, John Osborn et Lynette Tapia, un couple sur scène comme dans la vie dont les voix s’imbriquent et se complètent et enfin, la pétulante soprano Patricia Petibon.

DES SPECTACLES JEUNE PUBLIC

Il n’est jamais trop tôt pour découvrir et s’initier à l’opéra. C’est la raison pour laquelle le Grand Théâtre de Genève met sur pied une programmation qui inclut des œuvres spécialement pensées pour l’éveil lyrique du public en culottes courtes. Cette année, les plus jeunes pourront se familiariser avec l’opéra de César Cui Le Chat Botté, dans une version qui avait enchanté les foules en 2014, puis avec l’œuvre de Niccolò Paganini à travers le spectacle chorégraphique pétillant de Laura Scozzi, Barbe-Neige et les sept petits cochons au bois dormant, l’opéra de Puccini dans un spectacle inspiré de La Bohème, Scènes de la Vie de Bohème et avec deux incontournables du grand répertoire, Pierre et le Loup de Sergueï Prokofiev et Le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns. Des spectacles truculents qui sauront toucher en plein cœur la sensibilité de notre jeune public.

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2016

26 août - 4 sept. Royal Philharmonic Orchestra London Youth Orchestra of Bahia musicAeterna Perm

Billetterie (dès le 11 mai): 021 962 80 05 www.septmus.ch

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Martha Argerich Annie Dutoit James Ehnes Midori Leonidas Kavakos Mikhail Pletnev Daniil Trifonov Lauréats Verbier Festival Academy

Graphisme: Sandy Kopitopoulos

Charles Dutoit Ricardo Castro Teodor Currentzis

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Depuis sa toute première apparition sur la scène de Neuve en Papageno dans la mise en scène de Benno Besson en 1993, et depuis régulièrement que ce soit en récital ou en Hamlet ou Pelléas, Simon Keenlisyde est de retour avec son complice de toujours, Malcolm Martineau.

› Simon Keenlyside Baryton Piano

Malcolm Martineau

Récital Franz Schubert À l’Opéra des Nations Mardi 3 mai 2016 à 19 h 30

Simon Keenlyside

Graphisme: Sandy Kopitopoulos

Un des maîtres du legato..

A

Son dernier CD

Something's Gotta Give DM : David Charles Abell BBC Concert orchestra Chandos, 2014 B00NWZIQQK

Son dernier DVD Macbeth

Orchestra of the Royal Opera House Royal Opera Chorus DM : Antonio Pappano MS : Phyllida Lloyd Opus Arte, 2012 B006NO1ST4

Son agenda

près un break de plusieurs mois, le baryton

aujourd’hui Don Giovanni, Wozzeck, Posa… Il aborde les partitions qui

britannique est de retour. Les commentaires sur

lui tiennent à cœur et les défend avec beaucoup de crédibilité scénique

cet arrêt ont fusé de toutes parts. Trop souvent,

et musicale. Vocalement, la voix de Simon Keenlyside convient par-

nous oublions que quelle que soit notre notoriété,

faitement aux récitals des Lieder que les plus grands ont interprétés.

Récitals Piano : Malcolm Martineau 7.05.16

notre talent ou notre énergie, nous n’en sommes

Son sens du legato est en adéquation parfaite avec Schubert dont il a

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pas moins des humains avec leurs forces et leurs

choisi de nous présenter quelques fleurons. Il raconte les pièces comme

Graz, Autriche

faiblesses. L’anathème est trop vite prononcé sur

une œuvre et les structure comme un roman. Il interprète le person-

celui qui doit mettre le genou à terre. Le temps

nage romantique schizophrène qui ose, qui a peur, qui désire, mais ne

Vienne, Autriche

n’est-il pas revenu au respect de celui que la maladie accable et de ces-

parvient jamais à être satisfait. C’est avec le doux balancement d’Alinde

ser de crier «haro sur le baudet «, notamment lorsqu’il s’agit d’artistes

(1827) que le baryton nous entraîne dans l’univers de Franz Schubert.

aussi généreux et professionnels que le baryton britannique? Médias,

La musique est légèrement variée lors de chacune des strophes, notam-

quand jetterez-vous un autre regard sur le monde, afin de lui permettre

ment sur l’appel « Alinde » ; de petites notes du piano, caractéristiques

d’évoluer loin des scandales et des rumeurs ? N’existe-t-il vraiment

et rapides, viennent insinuer l’angoisse de l’attente. Nul doute, Simon

pas des onces de bonheur ? N’est-il pas possible de traiter l’Art et les

Keenlyside tient son public en haleine jusqu’au Abschiedslied, extrait du

Artistes différemment ? Il nous manquait, le voici de retour.

Chant du Cygne qui conclut le récital, le dernier de la saison et le qua-

Les planches genevoises sont devenues familières pour ce baryton à la

trième à l’Opéra des Nations, en attendant une nouvelle saison, au cours

grande carrière internationale. Que de chemin parcouru depuis sa pre-

de laquelle d’autres artistes prestigieux vous donnent rendez-vous.

mière apparition, sur la scène de Neuve, en décembre 1993, où il interprète Papageno, dans la mise en scène mémorable de Die Zauberflöte du grand Benno Besson. Il revient en 1996, pour interpréter le rôle-titre de Hamlet, d’Ambroise Thomas. Quatre années plus tard, en 2000, il est Pelléas aux côtés d’Alexia Cousin. Le 3 mai 2016, il offre son 4ème récital au public du Grand Théâtre de Genève, à l’Opéra des Nations. Avec son complice de toujours, Malcolm Martineau, irremplaçable poète du clavier, il consacre son programme entièrement au père et maître du lied allemand, Franz Schubert. Après avoir été un Papageno bondissant, un Pelléas juvénile, il est

« Jouis toujours du présent avec discernement, ainsi le passé te sera un beau souvenir et l’avenir ne sera pas un épouvantail. » Franz Schubert

Essen, Allemagne

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Barcelone, Espagne

02 > 24.06 & 01|02.07.16 Oliver! (Fagin) Lionel Bart DM : Adam Rowe MS : Jean-Pierre van der Spuy Grange Park, Alresford

15|18.07.16 La Traviata (Germont) Verdi DM : Marco Armiliato MS : Günter Krämer

Bayerische Staatsoper, Munich

27.09.16 & 01 > 22.10.16 Don Giovanni (Don Giovanni) Mozart DM : Fabio Luisi MS : Michael Grandage Metropolitan Opera, New York

08 > 27.11.16 Le Nozze di Figaro (Almaviva) Mozart DM : Franz Welser-Möst MS : Frederic Wake-Walker La Scala, Milan

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ALLEZ RIRE DES MÉSAVENTURES DE FALSTAFF

Les abonnés du Grand Théâtre bénéficient de la libre circulation en transports publics dans le périmètre d’unireso Tout Genève, 2h avant et 2h après le spectacle. Pour l’Opéra des Nations (ODN) Arrêt Nations ou Sismondi : 15 – Arrêt Nations :

www.unireso.com

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5, 8, 11, 22, 28, F, V, Z

Crédits photos : goldpix, Lynea, mythja, JKLR / AdobeStock.com

EN TRANSPORTS PUBLICS !

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Crédits photos : goldpix, Lynea, mythja, JKLR / AdobeStock.com

Vacheron Constantin

L'ère du temps

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our étonnant que cela soit, les Métiers d’art, dont certains existent depuis l’Antiquité, constituent bien un marqueur de notre époque actuelle. Ils disent l’envie de revenir à la matière alors que le numérique est roi, de renouer avec une certaine lenteur qui confère de la rareté à l’objet, de métisser les disciplines pour explorer de nouveaux registres. Ce constat nous réjouit. Mais nous ne saurions oublier que pour y parvenir, le chemin fut et demeure ardu. Vacheron Constantin a été parmi les premiers à prendre fait et cause pour les Métiers d’art. Si nous nous sommes engagés avec tant de conviction pour leur reconnaissance et leur pérennisation, c’est que les savoir-faire d’exception, émail, gravure, guillochage, sertissage, font partie intégrante de notre Manufacture depuis plus de 260 ans. Nous considérons qu’il est de notre responsabilité d’assurer la transmission de l’héritage qui nous a été légué. Les gestes purs et parfaitement maîtrisés de nos artisans en font partie. Ils prennent aujourd’hui une dimension inédite au travers de la collection Métiers d’art de Vacheron Constantin qui imagine des passerelles, souvent étonnantes, entre des univers peut habitués à se rencontrer. Il en est ainsi de notre collection Métiers d’art Élégance Sartoriale, à la croisée du style et de l’expertise technique, où quand l’horlogerie s’inspire de l’habit masculin au summum de son chic (photo ci-contre). Notre engagement en faveur des savoir-faire séculaires nous a conduit à nous inscrire en partenaire de la première heure des Journées Européennes des Métiers d’Art que nous soutenons pour la sixième année consécutive. Les JEMA connaissent aujourd’hui un retentissement international croissant, avec 18 pays concernés et des évènements phares que nous aidons à voir le jour dans de grandes villes européennes comme Genève, Paris, Milan et Londres.

Notre Maison est heureuse de cultiver le même lien de respect et d’amitié avec le Grand Théâtre de Genève. Notre soutien depuis plusieurs années à la compagnie de danse du Grand Théâtre de Genève est pour nous l’occasion de souligner les valeurs communes de nos deux univers : une exigence de rigueur, une vocation de l’excellence, une charge émotionnelle intense. Vacheron Constantin soutient avec joie la création d’œuvres qui témoignent de la vitalité de cette institution. Artistes, qu’ils soient danseurs, chorégraphes ou musiciens, mais aussi artisans s’inspirent des courants de leur époque pour créer les prémices de demain. À nos yeux, chaque pas en ce sens est aussi précieux qu’émouvant.

photos © Vacheron Constantin Collection Métiers d'Art Élégance Sartoriale

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Un zeste de plaisir après le spectacle

Chaillot applaudit Tristan et Isolde

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en avril dernier et a séduit par son lyrisme autant que par sa gestuelle. « Partager des moments d’extase où la haine côtoie les flammes d’une passion extrême », tel était le désir de la chorégraphe qui a su relever le défi d’interpréter à la fois ce mythe intemporel et ce monument de l’opéra créé par Richard Wagner en 1865. L’adaptation pouvait sembler risquée

mais Joëlle Bouvier a pris le parti de le suggérer plutôt que de le conter pour un résultat qui, décidément, fait l’unanimité auprès du public comme de la critique. Un drame, une quête d’absolu, une œuvre sur mesure pour une compagnie qui prouve une nouvelle fois qu’elle sait se fondre dans l’univers des chorégraphes les plus éminents. ■

*Uniquement sur réservation passée avant 15 h au 022 733 60 24

© WHO / DR

© WHO / RICHARD HUBERT SMITH

près Ferrare, Neuchâtel, Caen, le Creusot… le Ballet du Grand Théâtre de Genève, s’exprimant à travers l’œuvre de Joëlle Bouvier Tristan et Isolde : Salue pour moi le monde ! a également conquis le public parisien. Il s’est produit sur la scène du Théâtre National de Chaillot

© DR

© GTG / GREGORY BATARDON

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ourquoi se priveraiton de plaisirs gustatifs quand on contente déjà la vue, et surtout l’ouïe un soir de représentation ? Prenez soin de vos papilles et savourez votre soirée, avant ou après le concert, dans l’une des trois adresses amies de l’Opéra des Nations : le Dorian, partenaire historique, le restaurant Woods de l’InterContinental Genève, qui allie proximité et découverte, et celui que nous vous présentons aujourd’hui, notre nouveau complice le Lemon Café. Une adresse qui figure au Guide Michelin et sert dès 18 h et jusqu'à 23 h 30 les jours de spectacle*. Son chef, Marc Trouilhet peut s’enorgueillir d’avoir autrefois travaillé dans les brigades de Philippe Chevrier, d'Alain Ducasse à Paris et de Pietro Leemann, un restaurant végétarien étoilé à Milan. La cuisine qu’il propose est une fusion multiethnique, résultant de ses voyages en Europe et à travers l'Amérique du Sud. Une cuisine rare et subtile à consommer sans modération. ■

À deux c'est mieux... pour trois Figaro...

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e Welsh National Opera et le Grand Théâtre de Genève ont enchevêtré leur destin, le temps d’une collaboration

en trois volets. Rendant hommage à la littérature et aux protagonistes de Beaumarchais, le projet s’incarne dans trois coproductions mises en scène par trois metteurs en scène

différents, Il Barbiere di Siviglia, Le nozze di Figaro et Figaro Gets a Divorce, nouvel opéra commandé à la compositrice Elena Langer et librement inspiré de la pièce du même

titre de Ödon von Horváth et de La Mère coupable de Beaumarchais. Dans l’esprit du théâtre de tréteaux et de l’itinérance, qui caractérise aussi la situation du théâtre éphémère de

l’Opéra des Nations et constitue une sorte de trait d’union entre les deux maisons d’opéra, les trois parties se déploient dans un même décor et avec une distribution très semblable. ■

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Le Temps prend part de manière active à la vie artistique et propose, plusieurs fois par année, en souscription exclusive et en édition limitée, les œuvres d’artistes vivant en Suisse. Une des œuvres phares de cette collection prend toute sa place sur cette annonce. Elle est signée John Armleder. Nous vous invitons à découvrir toute la collection sur www.letemps.ch/art

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