Marie-Nicole Lemieux Contralto
Roger Vignoles Piano
SAISON1718 1R
À L’OPÉRA DES NATIONS
UN FAUTEUIL À VOTRE NOM Accompagnez-nous dans cette belle aventure en parrainant l’un de ses fauteuils.
ODN Mécénat du Grand Théâtre mecenat@geneveopera.ch
www.geneveopera.ch T +41 22 322 5058
SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE
PARTENAIRES DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES
CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
ÉTAT DE GENÈVE
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE DE SAISON
PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE
PARTENAIRE DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE
PARTENAIRE DES RÉCITALS
FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA
PARTENAIRES DE PROJET
FONDATION PHILANTHROPIQUE FAMILLE FIRMENICH
EVA LUNDIN
FONDATION OTTO ET RÉGINE HEIM
PARTENAIRES MÉDIA
PARTENAIRES DU GENEVA OPERA POOL CARGILL INTERNATIONAL SA
HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA
TOTSA TOTAL OIL TRADING SA
UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA
PARTENAIRES D’ÉCHANGE DEUTZ
EXERSUISSE
FAVARGER
FLEURIOT FLEURS
GENERALI ASSURANCE
UNIRESO
TPG
JOHANN WOLFGANG VON GOETHE ROBERT SCHUMANN Kennst du das Land? Wie mit innigstem Behagen FRANZ SCHUBERT Der Musensohn Ganymed Gretchen am Spinnrad LUDWIG VAN BEETHOVEN Wonne der Wehmut Die Trommel gerühret FANNY MENDELSSOHN-HENSEL Harfners Lied Über allen Gipfeln ist Ruh HUGO WOLF Blumengruss Frühling übers Jahr Kennst du das Land?
CHARLES BAUDELAIRE ERNEST CHAUSSON L’Albatros GABRIEL FAURÉ Hymne Chant d’automne MARIE-JOSEPH-ALEXANDRE DÉODAT DE SÉVERAC Les Hiboux GUSTAVE CHARPENTIER La Musique La Mort des amants CLAUDE DEBUSSY Le Jet d’eau Recueillement HENRI DUPARC L’Invitation au voyage La Vie antérieure
2
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
À L’OPÉRA DES NATIONS RÉCITAL
SAMEDI 28 OCTOBRE 2017 À 19 H 30
Marie-Nicole Lemieux Contralto
Roger Vignoles Piano
© DENIS ROUVRE
Durée : approx. 1 h 35 (incluant 1 entracte)
Avec le soutien de la
FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA
4
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
« Qui sait ce qu’un lied peut subir quand il passe un certain temps dans le peuple, de bouche en bouche, et pas seulement dans celle de celui qui n’est pas cultivé ! Pourquoi celui qui, en dernière instance, l’enregistre et le rassemble avec d’autres n’aurait-il pas aussi un certain droit à l’arranger ? » JOHANN WOLFGANG GOETHE
Le sublime réunit la poésie et la musique
Les vibrations de l’âme par Daniel Dollé
© DENIS ROUVRE
M
arie-Nicole Lemieux avec sa voix de contre-alto souple et somptueuse nous entraîne et nous présente un univers exquis fait de « luxe, calme et volupté » ! En compagnie du pianiste Roger Vignoles, spécialiste du lied, elle a sélectionné pour ce récital des mélodies sur des textes de Johann Wolfgang Goethe et de Charles Baudelaire, deux géants qui ont inspiré de nombreux compositeurs à écrire leurs plus belles mélodies – du moins, ceux qui ont été assez hardis pour mettre en musique leur riche langage imagé. Ils ont chargé les poèmes de sonorités foisonnantes (rappelant Wagner), quasiment décadentes et défendues envers et contre tout par Baudelaire.
La poésie et la musique Le poème est écrit pour lui-même, par le poète. Certes, le texte condense sens et musique, images et prosodie, évocations et rythme : la poésie « établit un rapport, un écho immédiatement sensible entre les formes – syntaxiques, rhétoriques, mélodiques – de son expression et les figures, thématiques ou idéologiques, de la profondeur vécue qu’elle exprime, qu’elle réalise en elle »1. La mise en musique du poème attire pourtant les musiciens ; elle porte l’énonciation intérieure jusqu’à la transformer en chant, soutenue par une musique d’accompagnement. Elle révèle une présence demeurée latente dans l’écriture poé1
J.P. Richard Onze études sur la poésie moderne, Seuil, 1964
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
5
LES VIBRATIONS DE L’ÂME DANIEL DOLLÉ
Le musicien transcrit sa perception en langage musical. Ce n’est pas une imitation, mais bel et bien une transposition. Le compositeur ne décrit pas l’image mais suggère son affect. Il est essentiel que le poème soit clairement énoncé et que sa version chantée paraisse naturelle. La voix est située à la confluence de deux registres, elle seule peut émettre simultanément des sons musicaux et des mots intelligibles. Elle représente le lien entre la sémantique et la musique. La voix énonce et touche par sa sensualité. Elle demeure une des grandes entités de l’art qui, selon André Malraux, « est un antidestin. » 6
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
tique, elle développe l’intonation linguistique par l’effet d’une stylisation 2. La beauté du poème est mise en valeur ; la mise en musique magnifie le poème, comme une lumière qui ferait irradier le bijou donnant de l’éclat aux miroitements latents. Lorsqu’un texte, cohérent en soi, est donné à entendre et que le compositeur lui apporte des harmoniques résultant de son écoute, qui l’enrichissent, nous arrivons rapidement à une analogie avec la psychanalyse. Tout poème ne suscite pas sa mise en musique, les textes de La Fontaine, par exemple, n’ont pas vraiment inspiré les musiciens. L’activité du compositeur mettant en musique le poème comporte deux aspects conjoints : celui de transposition et celui de suggestion. Dans ce cas, la transposition n’est pas à prendre dans le sens d’un simple changement de tessiture, il s’agit d’un transfert qui traduit les intentions et qui est aussi lié aux traditions. Le musicien transcrit sa perception en langage musical. Ce n’est pas une imitation, mais bel et bien une transposition. Le compositeur ne décrit pas l’image mais suggère son affect. Il est essentiel que le poème soit clairement énoncé et que sa version chantée paraisse naturelle. La voix est située à la confluence de deux registres, elle seule peut émettre simultanément des sons musicaux et des mots intelligibles. Elle représente le lien entre la sémantique et la musique. La voix énonce et touche par sa sensualité. Elle demeure une des grandes entités de l’art qui, selon André Malraux, « est un antidestin. » La poésie et le lied C’est en Alsace et en Suisse que le véritable lied populaire renaît et progresse le plus sûrement ; un sentiment profond de la liberté et de la personna2
« La musique, à commencer par le chant, procède à une stylisation de certains éléments de la réalité linguistique : éléments phonétiques, mais aussi éléments liés à la syntaxe, comme l’intonation ou le système des pauses », sans que « les constituants de la musique puissent avoir un sens, comme les signes linguistiques » Jean-Louis Backès, Musique et Littérature, PUF, 1994
DANIEL DOLLÉ LES VIBRATIONS DE L’ÂME
lité humaine le fait éclore aux lèvres du montagnard et du paysan. Sempach (1386), puis Granson et Morat (1476), consacrent le triomphe de l’indépendance helvétique ; en de furieux chants de victoire, les émotions collectives du peuple s’affirment, s’exaltent, se glorifient elles-mêmes. Le lied est alors définitivement recréé, en principe, en puissance, en poésie et en musique – bien que souvent la forme est rudimentaire. Au XVIIIème siècle commence une nouvelle renaissance du lied allemand. L’ancien Volkslied, florissant aux XVème et XVIème siècles, a rempli son rôle, il ne revivra plus. Les compositeurs vont rechercher ces chants, les imitent, s’en inspirent, continuant ainsi l’œuvre de Heinrich Albert et de quelques autres. Ces compositeurs ne retrouveront pas l’ancien, le vrai Volkslied (chant du peuple) mais ils iront vers lui avec pour point de départ l’air d’opéra, le Kunstlied (chant artistique). Ce qu’ils écriront sera le « chant d’allure populaire » (Volksthümliches Lied) – tantôt ils imiteront le Volkslied, tantôt ils lui appliqueront les ressources, les procédés de l’art qu’ils pratiquent à l’ordinaire. C’est Herder qui, le premier, avec une lucidité décisive, comprend que la poésie populaire, la plus ancienne de toutes est aussi, en un certain sens, la plus jeune. Il comprend que l’inspiration des artistes doit y puiser une vie nouvelle. Il prépare la création de Goethe. Il amène l’attention du jeune Goethe sur les chansons populaires. Par un hasard heureux, c’est à Strasbourg – où la grâce pénétrante de la chanson française est venue rajeunir le lied sentimental et rêveur – que Goethe va poursuivre ses études de droit. C’est là que le grand poète entend chanter le lied populaire par Frédérique Brion, la jeune fille dont le souvenir devait le suivre toute sa vie. Le lied de Goethe Goethe a su comprendre la poésie populaire ; il en dégage un sentiment intime : il fait alors son lied à lui, profondément simple, mais hautement artistique dans sa simplicité, qui devait renouveler toute la poésie lyrique allemande. Il prend ce qu’il trouve dans le lied du peuple, le complète et
le transforme d’une manière toute personnelle. Le lied de Goethe a eu une influence poétique immense et son influence musicale fut considérable. Non seulement il inspira toute une légion de compositeurs ordinaires, Zelter, Reichardt, Reissiger, etc, mais il venait à peine de naître que déjà Mozart en devinait la beauté et composait un court chefd’œuvre de mélodie expressive sur la poésie Das Veilchen (La violette). Beethoven aussi l’admirera, lui devra des pages émouvantes. Il triomphera avec Schubert et plus tard Schumann usera encore de ses textes comme inspirations. Goethe est l’un des poètes qui a le mieux inspiré Schubert, il est le maître par excellence du lied – allant de la Volksweise jusqu’au poème dramatique. Avec Franz Schubert, la mélodie vocale expressive, soutenue, colorée, enrichie par un accompagnement plus ou moins complexe, atteint un degré d’abondance, de beauté, de pathétique qui a rarement été surpassé. Elle coule, inépuisable, toujours nouvelle, toujours pénétrante et forte. Tout le monde connais l’air de Mignon, extrait le l’opéra éponyme d’Ambroise Thomas. Celui-ci est tiré d’un ouvrage de Goethe : Wilhelm Meisters Lehrjahre (Années d’apprentissage de Wilhelm Meister) publié en 1796. Mignon est une enfant mystérieuse, orpheline et d’âge indéterminé. Wilhelm Meister libère la jeune fille d’une troupe de bohémiens qui la maltraitent. Une fois libre, Mignon décide de suivre son bienfaiteur. Moyennement emballé par l’idée, Wilhelm accepte finalement mais à condition que Mignon se travestisse en homme. L’air est situé au premier acte, lorsque Mignon raconte à Wilhelm qu’elle a été enlevée très jeune par des bohémiens. Ayant perdu la mémoire, elle ignore d’où elle vient et quel est son pays d’origine. Elle s’imagine alors un pays merveilleux où elle voudrait passer le reste de sa vie, un pays fantasmé qui est peut-être le souvenir de son pays d’enfance. Le roman de Goethe a inspiré d’autres compositeurs que Thomas. On peut citer : Franz Schubert (An Mignon D161 ; Mignon D321), Henri Duparc (Romance de Mignon), Robert Schumann (Requiem für Mignon op. 98b ; Kennst du das Land op. 79 n°28) et Hugo Wolf (Kennst du das Land extrait des Goethe-Lieder).
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
7
LES VIBRATIONS DE L’ÂME DANIEL DOLLÉ
Que ce soit Goethe ou Baudelaire, tous deux ont évoqué les liens entre différents mondes de sensations. Baudelaire, dans son célèbre sonnet Correspondances, écrit : « Comme de longs échos qui de loin se confondent (...) Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » Cependant, pour le musicien, le poète ou le plasticien, le mot couleur n’a pas la même signification. Aux uns, il permet de balayer le champ chromatique, aux autres, d’évoquer de façon imagée une œuvre. Et malgré cette ambiguïté sémantique, les mots lumineux, sombre, terne, éclat, clair, brillant et profond, couvrent un champ conceptuel plus vaste, commun à toutes les formes d’expression artistique. 8
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
Les germanophones auront remarqué que ce ne sont plus les citronniers de Goethe qui fleurissent dans la traduction, mais les orangers. Au cours de la traduction, l’arbre a changé afin de respecter la rythmique de l’alexandrin. Depuis des siècles, les Européens ont parcouru l’Italie avec passion, avant de revenir dans leur pays et d’y cultiver la nostalgie. Leurs rêves également ont voyagé et l’Italie a été un lieu de séjours de prédilection pour ces personnages nés de leur fantaisie. Mignon, personnage énigmatique hantera musiciens et poètes pendant des décennies. Mignon se présente comme une semi-Bohémienne. Elle danse et fait des tours comme un singe savant. Elle chante aussi. Elle émeut Wilhelm en lui faisant entendre une mélodie que tout Allemand connaît par cœur : « Kennst du das Land wo die Zitronen blühen? » (Connais-tu le pays des citronniers en fleur ?). La mélodie traduit un irrésistible nostalgique. L’Italie, c’est le désir et la nostalgie. Le pays auquel on aspire et dont on se languit, un paradis perdu. L’attachement de Mignon à Wilhelm reste tout ce qui la maintient en vie. De Goethe à Baudelaire Que ce soit Goethe ou Baudelaire, tous deux ont évoqué les liens entre différents mondes de sensations. Baudelaire, dans son célèbre sonnet Correspondances, écrit : « Comme de longs échos qui de loin se confondent (...) Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » Cependant, pour le musicien, le poète ou le plasticien, le mot couleur n’a pas la même signification. Aux uns, il permet de balayer le champ chromatique, aux autres, d’évoquer de façon imagée une œuvre. Et malgré cette ambiguïté sémantique, les mots : lumineux, sombre, terne, éclat, clair, brillant et profond, couvrent un champ conceptuel plus vaste, commun à toutes les formes d’expression artistique. Avec Goethe, le terme croître devient déborder, le sens des mots est décuplé, ils sortent de leur passivité, ils deviennent actifs. La poésie ne traduit plus uniquement une qualité, mais une activité intense, une sorte d’effervescence. Le rayon rouge devient rougeoyant, une sorte de rouge en déve-
DANIEL DOLLÉ LES VIBRATIONS DE L’ÂME
loppement et l’âme se fait cherchante, c’est une âme en quête de mouvement. Dans ce récital, Marie-Nicole Lemieux met également Charles Baudelaire à l’honneur. Dans son introduction de Le Spleen de Paris le poète dit rêver d’exprimer « les mots lyriques de l’âme », « les ondulations de la rêveries » et « les soubresauts de la conscience ». Ce « Dante d’une époque déchue » chantre de la modernité, permet une traversée musicale qui commence avec Beethoven pour aboutir à Gainsbourg ; il passe par Léo Ferré et Mylène Farmer ou du groupe de black metal et post-punk Cold Wave, Amesoeurs. Plus de 50 compositeurs feront appel à ses textes pour écrire des mélodies ou des lieds. Proche de nous, Léo Ferré consacre trois albums au poète des Fleurs du mal. Serge Gainsbourg met en musique Le serpent qui danse. Il suffit de relire les écrits de Charles Baudelaire pour comprendre qu’ils constituent un champ et chant fascinants, inspirants pour le musicien. Poète maudit, ou méconnu dans la France de Napoléon III, ce romantique, en proie au spleen et au mal du siècle, est un musicien et rien ne dit plus son amour pour la musique que son poème « La Musique »: La musique souvent me prend comme une mer ! /Vers ma pâle étoile, / Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, / Je mets à la voile ; / La poitrine en avant et les poumons gonflés / Comme de la toile, / J’escalade le dos des flots amoncelés / Que ma nuit me voile ; / Je sens vibrer en moi toutes les passions / D’un vaisseau qui souffre ; / Le bon vent, la tempête et ses convulsions / Sur l’immense gouffre / Me bercent. D’autres fois, / calme plat, grand miroir / De mon désespoir ! Henri Duparc est le premier musicien qui propose une interprétation musicale de Charles Baudelaire. Il réunit l’esprit baudelairien et wagnérien. Dès 1870, plus d’une vingtaine de compositeurs s’approprient ce poète écorché vif. Lied et mélodie Très souvent, le poème résonne avec la vie du compositeur. Lorsque Henri Duparc écrit L’invitation au voyage, il est amoureux d’une jeune fille d’origine
écossaise, Ellie McSweeney. Pendant la composition « Henri musique avec rage », note sa mère. La fièvre artistique est sous entendue par son état amoureux et le fait de s’identifier au poète. Il appelle l’être aimé à le suivre vers un là-bas idéal, un pays rêvé où règne une calme opulence. À partir de rythme baudelairien Duparc crée une sensation de voyage immobile qui culmine et s’épanouit sur le mot « lumière », la plus haute note de la partition vocale. Le refrain est devenu célèbre : « Là tout n’est qu’ordre et beauté ; /Luxe, calme et volupté. » Il nous installe dans une paix extatique qui n’est pas sans évoquer le sommeil, peut-être, l’ultime mort souriante. L’évasion dans le rêve atteint chez lui une intensité de visionnaire. Henri Duparc n’écrira que treize mélodies, il est vrai, toutes admirables et c’est là presque toute son œuvre. L’accompagnement au piano des mélodies fait fortement pressentir les couleurs orchestrales et le compositeur suggérait aux interprètes pianistes de faire ressortir sur leur clavier les timbres de l’orchestre. Le lied est né au cœur profond de la nature, une nature romantique d’outre-Rhin, alors que la mélodie éclot dans le raffinement des salons – c’est là qu’elle s’épanouit et se répand. Ce qui différencie le plus radicalement la mélodie française du lied allemand tient surtout à l’esprit qui les anime, lui même lié à la langue. « L’allemand littéraire a gardé le contact avec les dialectes qui lui infusent continuellement une sève nouvelle, alors que la langue française a perdu depuis longtemps cette assise dans les territoires régionaux (…) Voilà pourquoi elle est devenue quelque chose de fini, d’achevé tandis que l’allemand reste une langue ayant quelque chose d’inachevé… » (Albert Schweitzer). Les compositeurs français de mélodies s’unissent dans une communion intime avec les poésies qu’ils ont choisies, il apparait un rapport poésie-musique très étroit, un point d’équilibre ultra-sensible, d’une fragilité de pur cristal entre la résonnance du verbe et la magie du timbre. Non, le temps de la mélodie et du lied n’est pas révolu ! Surtout, quand ils savent rendre, comme le dit Verlaine, « Tout ce que la parole humaine contient de grâce et d’amour. »
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
9
ROBERT SCHUMANN KENNNST DU DAS LAND? WO DIE ZITRONEN BLÜHN
Robert Schumann (1810-1856) Lieder und Gesänge aus Wilhelm Meister Op. 98a (1849)
10
Kennst du das Land? Wo die Zitronen blühn Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) dans Wilhelm Meisters Lehrjahre (1796)
Connais-tu le pays où les citronniers fleurissent
Kennst du das Land? Wo die Zitronen blühn, Im dunkeln Laub die Gold-Orangen glühn, Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht, Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht, Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn.
Connais-tu le pays où les citronniers fleurissent, Où les oranges d’or dans le sombre feuillage flamboient, Où un doux zéphyr souffle dans l’azur du ciel, Où poussent le calme myrte et le grand laurier ? Le connais-tu bien ? Là-bas ! Là-bas Je voudrais aller avec toi, mon amour.
Kennst du das Haus? Auf Säulen ruht sein Dach, Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach, Und Marmorbilder stehn und sehn mich an: Was hat man Dir, du armes Kind, gethan? Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn.
Connais-tu la maison ? Sur des colonnes repose le toit. La salle brille, les pièces resplendissent, Il y a des figures de marbre qui me regardent : Que t’as-t-on fait, pauvre enfant ? La connais-tu bien ? Là-bas, là-bas Je voudrais aller avec toi, mon protecteur.
Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg? Das Maulthier sucht im Nebel seinen Weg; In Höhlen wohnt der Drachen alte Brut; Es stürzt der Fels und über ihn die Flut. Kennst du ihn wohl? Dahin! Dahin Geht unser Weg! O Vater, lass uns ziehn!
Connais-tu la montagne et sa passerelle ennuagée ? La mule y cherche son chemin dans le brouillard ; Dans la caverne habite la vieille nichée du dragon : Le rocher dégringole et tombe dans les flots ! La connais-tu bien ? Là-bas ! Là-bas Mène notre chemin ! Ô père, laisse-nous partir !
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
MYRTHEN ROBERT SCHUMANN
Myrthen Op. 25 - Nr. 9 (1840)
Lied der Suleika Marianne von Willemer (1784-1860) tiré de Johann Wolfgang von Goethe West-östlicher Divan (1819)
Chant de Suleika
Wie mit innigstem Behagen, Lied, empfind’ ich deinen Sinn, Liebevoll du scheinst zu sagen, Dass ich ihm zur Seite bin.
Comme avec le plaisir le plus intime, Ô chant, je saisis ton sens, Plein d’amour, tu sembles dire Que je suis toujours à côté de lui ;
Dass er ewig mein gedenket, Seiner Liebe Seligkeit Immerdar der Fernen schenket, Die ein Leben ihm geweiht.
Qu’il se souvienne de moi toujours, Que le bonheur de son amour, Soit toujours donné à sa lointaine amie Qui lui a consacré sa vie.
Ja, mein Herz es ist der Spiegel, Freund, worin du dich erblickst, Diese Brust, wo deine Siegel Kuss auf Kuss hereingedrückt.
Oui, mon cœur est un miroir, Mon ami, dans lequel tu te vois, Cette poitrine, où ton sceau S’est pressé baiser après baiser.
Süsses Dichten, lauter Wahrheit, Fesselt mich in Sympathie, Rein verkörpert Liebesklarheit Im Gewand der Poesie!
Des doux vers, vérité pure, M’enchaînent en sympathie, Incarnent purement la clarté de l’amour Dans l’habit de la poésie !
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
11
FRANZ SCHUBERT DER MUSENSOHN
Franz Schubert (1797-1828)
12
Der Musensohn D.764 (1828) Johann Wolfgang von Goethe
Le fils des muses
Durch Feld und Wald zu schweifen, Mein Liedchen wegzupfeifen, So geht’s von Ort zu Ort! Und nach dem Takte reget Und nach dem Mass beweget Sich alles an mir fort.
Vagabondant à travers champs et bois, Jouant mes chansons sur mon pipeau, Ainsi je vais de place en place, Et la cadence bouge Et la mesure agite Tout à me suivre.
Ich kann sie kaum erwarten, Die erste Blum’ im Garten, Die erste Blüt’ am Baum. Sie grüssen meine Lieder, Und kommt der Winter wieder, Sing ich noch jenen Traum.
Je peux à peine les attendre, Les premières fleurs dans le jardin, Le premier bourgeon sur l’arbre. Ils saluent mes chants, Et quand l’hiver vient à nouveau, Je chante encore sur ce rêve.
Ich sing ihn in der Weite, Auf Eises Läng’ und Breite, Da blüht der Winter schön! Auch diese Blüte schwindet, Und neue Freude findet Sich auf bebauten Höhn.
Je le chante au loin, À travers la longueur et la largeur de la glace, Alors l’hiver fleurit magnifiquement ! Cette fleur disparaît aussi, Et un nouveau bonheur se trouve Sur les hauteurs cultivées.
Denn wie ich bei der Linde Das junge Völkchen finde, Sogleich erreg ich sie. Der stumpfe Bursche bläht sich, Das steife Mädchen dreht sich Nach meiner Melodie.
Car quand, près du tilleul Je rencontre la jeunesse, Aussitôt je les excite. Le garçon morne se gonfle, La fille sans grâce se met à tourner En suivant ma mélodie.
Ihr gebt den Sohlen Flügel Und treibt durch Tal und Hügel Den Liebling weit von Haus. Ihr lieben, holden Musen, Wann ruh ich ihr am Busen Auch endlich wieder aus?
Vous donnez des ailes à mes pieds Et conduisez à travers vallées et collines Votre favorite loin de la maison. Vous chères, gracieuses muses, Quand pourrai-je trouver le repos sur son sein À nouveau enfin ?
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
GANYMED FRANZ SCHUBERT
Ganymed D.544 (1825) Johann Wolfgang von Goethe
Ganymède
Wie im Morgenglanze Du rings mich anglühst, Frühling, Geliebter! Mit tausendfacher Liebeswonne Sich an mein Herz drängt Deiner ewigen Wärme Heilig Gefühl, Unendliche Schöne!
De quelle manière dans la lumière matinale Tu resplendi autour de moi, Bien-aimé printemps ! Avec quelle précieuse félicité, milles fois, A mon cœur se pressent La chaleur éternelle Des sentiments sacrés Et de l’infinie beauté !
Dass ich dich fassen möcht’ In diesen Arm!
Comme je voudrais te serrer Dans ces bras !
Ach an deinem Busen Lieg’ich, schmachte, Und deine Blumen, dein Gras Drängen sich an mein Herz. Du kühlst den brennenden Durst meines Busens, Lieblicher Morgenwind! Ruft drein die Nachtigall Liebend nach mir aus dem Nebelthal.
Ah, en ton sein Je m’étend et me languis, Et tes fleurs, ton herbe, Se pressent sur mon cœur. Tu apaise l’incandescente Soif de ma poitrine, Douce bise matinale ! Le chant pur du rossignol m’appelle Affectueusement de la vallée brumeuse.
Ich komm’, ich komme! Wohin? Ach, wohin?
Je viens, je viens ! Mais où ? Où donc ?
Hinauf! Hinauf strebt’s. Es schweben die Wolken Abwärts, die Wolken Neigen sich der sehnenden Liebe. Mir! Mir! In euerm Schosse Aufwärts! Umfangend umfangen! Aufwärts an deinen Busen, Alliebender Vater!
En haut, en haut je voudrais tant ! Les nuages planent En bas, les nuages S’inclinent vers mon ardent amour. Vers moi! vers moi ! Dans ton giron, Plus haut ! Enlaçant, enlacé ! Plus haut en ton sein, Père, universel amour !
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
13
FRANZ SCHUBERT GRETCHEN AM SPINNRAD
14
Gretchen am Spinnrad D.118 (1821) Johann Wolfgang von Goethe Meine Ruh’ ist hin, Mein Herz ist schwer; Ich finde sie nimmer Und nimmermehr.
Une amoureuse flamme Consume mes beaux jours ; Ah ! La paix de mon âme A donc fui pour toujours !
Wo ich ihn nicht hab’ Ist mir das Grab, Die ganze Welt Ist mir vergällt.
Son départ, son absence Sont pour moi le cercueil ; Et loin de sa présence Tout me paraît en deuil.
Mein armer Kopf Ist mir verrückt, Mein armer Sinn Ist mir zerstückt.
Alors, ma pauvre tête Se dérange bientôt ; Mon faible esprit s’arrête, Puis se glace aussitôt.
Meine Ruh’ ist hin, Mein Herz ist schwer; Ich finde sie nimmer Und nimmermehr.
Une amoureuse flamme Consume mes beaux jours ; Ah ! La paix de mon âme À donc fui pour toujours !
Nach ihm nur schau’ ich Zum Fenster hinaus, Nach ihm nur geh’ ich Aus dem Haus.
Je suis à ma fenêtre, Ou dehors, tout le jour, C’est pour le voir paraître, Ou hâter son retour.
Sein hoher Gang, Sein’ edle Gestalt, Seines Mundes Lächeln, Seiner Augen Gewalt,
Sa marche que j’admire, Son port si gracieux, Sa bouche au doux sourire, Le charme de ses yeux ;
Und seiner Rede Zauberfluss, Sein Händedruck, Und ach sein Kuss!
La voix enchanteresse Dont il sait m’embraser, De sa main la caresse, Hélas ! et son baiser...
Meine Ruh’ ist hin, Mein Herz ist schwer, Ich finde sie nimmer Und nimmermehr.
D’une amoureuse flamme Consumant mes beaux jours ; Ah ! La paix de mon âme A donc fui pour toujours !
Mein Busen drängt Sich nach ihm hin. Ach dürft ich fassen Und halten ihn!
Mon cœur bientôt se presse, Dès qu’il le sent venir ; Au gré de ma tendresse Puis-je le retenir ?
Und küssen ihn So wie ich wollt’, An seinen Küssen Vergehen sollt’!
Ô caresses de flamme ! Que je voudrais un jour Voir s’exhaler mon âme Dans ses baisers d’amour !
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
Marguerite au rouet
WONNE DER WEHMUT LUDWIG VAN BEETHOVEN
Ludwig van Beethoven (1770-1827) Extrait de Drei Gesänge von Goethe mit Begleitung des Pianoforte no. 1 op. 83 Wonne der Wehmut (1810) Johann Wolfgang von Goethe
Délices de la mélancolie
Trocknet nicht, trocknet nicht, Thränen der ewigen Liebe! Ach! nur dem halbgetrockneten Auge Wie öde, wie todt die Welt ihm erscheint! Trocknet nicht, trocknet nicht, Thränen unglücklicher Liebe!
Ne séchez pas, ne séchez pas, Larmes de l’amour éternel ! Ah, même aux yeux à moitié secs Comme le monde apparaît désolé et mort ! Ne séchez pas, ne séchez pas, Larmes de l’amour malheureux !
Egmont Op. 84 no. 1 Die Trommel gerühret (1811) Johann Wolfgang von Goethe
On bat le tambour
Die Trommel gerühret, Das Pfeifchen gespielt! Mein Liebster gewaffnet Dem Haufen befiehlt, Die Lanze hoch führet, Die Leute regieret. Wie klopft mir das Herz! Wie wallt mir das Blut! O hätt’ ich ein Wämslein Und Hosen und Hut!
On bat le tambour ! On joue du fifre ! Mon bien-aimé est en armes, Il commande l’unité, La lance tenue haute, Il dirige les hommes. Comme mon cœur bat ! Comme mon sang bouillonne ! Ô si j’avais un petit pourpoint Un pantalon et un chapeau !
Ich folgt’ ihm zum Tor ‘naus mit mutigem Schritt, Ging’ durch die Provinzen, ging’ überall mit. Die Feinde schon weichen, Wir schiessen da drein; Welch’ Glück sondergleichen, Ein Mannsbild zu sein!
Je le suivrais par la porte D’un pas courageux, J’irais par les provinces, J’irais partout avec lui. Déjà les ennemis faiblissent, Nous leur tirons dedans ; Quel bonheur sans pareil D’être un mec !
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
15
FANNY MENDELSSOHN-HENSEL HARFNERS LIED
Fanny Mendelssohn-Hensel (1805-1847)
16
Harfners Lied (1825) Johann Wolfgang von Goethe dans Wilhelm Meisters Lehrjahre (1796)
Le Chant du harpiste
Wer sich der Einsamkeit ergibt Ach! der ist bald allein, Ein jeder lebt, ein jeder liebt, Und lässt ihn seiner Pein.
Celui qui s’adonne à la solitude, Ah, il sera bientôt seul. Chacun vit, chacun aime Et laissez-le à ses peines.
Ja, lasst mich meiner Qual! Und kann ich nur einmal Recht einsam seyn, Dann bin ich nicht allein.
Oui ! Laissez-moi mon tourment ! Et si pour une seule fois Je pouvais être tout à fait solitaire, Alors je ne serais pas seul.
Es schleicht ein Liebender lauschend sacht, Ob seine Freundin allein? So überschleicht bei Tag und Nacht Mich Einsamen die Pein, Mich Einsamen die Qual. Ach werd ich erst einmal Einsam in Grabe seyn, Da lässt sie mich allein!
Un amoureux se glisse doucement, il écoute, Son amie est-elle seule ? Ainsi jour et nuit s’insinue En moi, solitaire, la peine, En moi, solitaire, le tourment. Ah, si j’étais juste une fois Solitaire en mon tombeau, Alors elle me laisserait seul.
Über allen Gipfeln ist Ruh (1835) Johann Wolfgang von Goethe dans Wandrers Nachtlied II (1780)
Par dessus les sommets il y a la paix
Über allen Gipfeln ist Ruh, in allen Wipfeln spürest du kaum einen Hauch; die Vögelein schweigen im Walde, warte nur, balde ruhest du auch!
Par-dessus les sommets Il y a la paix Au-dessus des cimes Tu sens À peine un souffle ; Les petits oiseaux font silence en forêt, Attends un peu, bientôt Toi aussi tu te reposeras
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
GOETE LIEDER HUGO WOLF
Hugo Wolf (1860-1903) Goethe Lieder (1891) Johann Wolfgang von Goethe Blumengruss - no. 24
Le Bouquet offert
Der Strauss, den ich gepflückt, Grüsse dich viel tausendmal! Ich habe mich oft gebücket, Ach, wohl eintausendmal, Und ihn ans Herz gedrücket Wie hunderttausendmal!
Le bouquet que j’ai cueilli, Te salue plus de mille fois ! Je me suis beaucoup penché, Ah ! bien mille fois, Et l’ai serré sur mon cœur Peut-être bien cent mille fois !
Frühling übers Jahr - no. 28
Le Printemps toute l’année
Das Beet, schon lockert Sich’s in die Höh, Da wanken Glöckchen So weiss wie Schnee; Safran entfaltet Gewalt’ge Gluth, Smaragden keimt es Und keimt wie Blut. Primeln stolzieren So naseweis, Schalkhafte Veilchen, Versteckt mit Fleiss; Was auch noch alles Da regt und webt, Genug, der Frühling, Er wirkt und lebt.
La plate-bande déjà se soulève vers le haut ! Là des clochettes blanches comme la neige oscillent ; Des crocus déploient leur éclat puissant, Les uns comme des émeraudes, d’autres comme du sang. Les primevères se pavanent, si impertinentes, Les violettes espiègles se cachent avec application ; Que chercher d’autre qui bouge et s’agite, Bref, le printemps, il agit et vit.
Doch was im Garten Am reichsten blüht, Das ist des Liebchens Lieblich Gemüth. Da glühen Blicke Mir immerfort, Erregend Liedchen, Erheiternd Wort. Ein immer offen, Ein Blüthenherz, Im Ernste freundlich Und rein im Scherz. Wenn Ros’ und Lilie Der Sommer bringt, Er doch vergebens Mit Liebchen ringt.
Mais ce qui dans le jardin a la plus riche floraison C’est l’adorable cœur de ma bien-aimée. Là ses regards toujours brûlants, Son chant excitant, ses paroles égayantes. Un bouton de fleur toujours ouvert, Amical quand il est sérieux et pur dans la plaisanterie. Même si l’été apporte roses et lys, Il rivalise en vain avec mon amour.
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
17
HUGO WOLF KENNST DU DAS LAND?
Hugo Wolf (1860-1903)
18
Kennst du das Land? - n° 9 Extrait de Wilhelm Meisters Lehrjahre (1796)
Connais-tu le pays ?
Kennst du das Land? Wo die Zitronen blühn, Im dunkeln Laub die Gold-Orangen glühn, Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht, Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht, Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn.
Connais-tu le pays où les citronniers fleurissent, Où les oranges d’or dans le sombre feuillage flamboient, Où un doux zéphyr souffle dans l’azur du ciel, Où poussent le calme myrte et le grand laurier ? Le connais-tu bien ? Là-bas ! là-bas Je voudrais aller avec toi, mon amour.
Kennst du das Haus? Auf Säulen ruht sein Dach, Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach, Und Marmorbilder stehn und sehn mich an: Was hat man Dir, du armes Kind, gethan? Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn.
Connais-tu la maison ? Sur des colonnes repose le toit. La salle brille, les pièces resplendissent, Il y a des figures de marbre qui me regardent : Que t’as-t-on fait, pauvre enfant ? La connais-tu bien ? Là-bas, là-bas Je voudrais aller avec toi, mon protecteur.
Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg? Das Maulthier sucht im Nebel seinen Weg; In Höhlen wohnt der Drachen alte Brut; Es stürzt der Fels und über ihn die Flut. Kennst du ihn wohl? Dahin! Dahin Geht unser Weg! O Vater, lass uns ziehn!
Connais-tu la montagne et sa passerelle ennuagée ? La mule y cherche son chemin dans le brouillard ; Dans la caverne habite la vieille nichée du dragon : Le rocher dégringole et tombe dans les flots ! La connais-tu bien ? Là-bas ! Là-bas Mène notre chemin ! Ô père, laisse-nous partir !
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
L’ALBATROS ERNEST CHAUSSON
Ernest Chausson (1855-1899) L’Albatros (1879) d’après Charles Baudelaire* (1821-1867) dans Les Fleurs du mal (1857) Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
À peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux. * La 3ème strophe n’est pas chantée
Gabriel Fauré (1845-1924) Hymne - Op. 7, n° 2 (1870) d’après Charles Baudelaire* dans Les Épaves (1866) À la très chère, à la très belle Qui remplit mon cœur de clarté, À l’ange, à l’idole immortelle, Salut en l’immortalité !
Comment, amour incorruptible, T’exprimer avec vérité ? Grain de musc qui gis, invisible, Au fond de mon éternité !
Elle se répand dans ma vie Comme un air imprégné de sel, Et dans mon âme inassouvie Verse le goût de l’éternel.
À la très bonne, à la très belle Qui fait ma joie et ma santé, À l’ange, à l’idole immortelle, Salut en l’immortalité !
* La 3ème strophe n’est pas chantée
Chant d’automne Op. 5, n° 1 (1871) Charles Baudelaire dans Les Fleurs du mal (1857) Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Il me semble, bercé par ce choc monotone, Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part. Pour qui ? C’était hier l’été ; voici l’automne ! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ; L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd. Mon esprit est pareil à la tour qui succombe Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre, Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer, Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre, Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
19
MARIE-JOSEPH-ALEXANDRE DÉODAT DE SÉVERAC LES HIBOUX
Marie-Joseph-Alexandre Déodat de Séverac (1872-1921) Les Hiboux (1898) Charles Baudelaire dans Les Fleurs du mal (1857) Sous les ifs noirs qui les abritent, Les hiboux se tiennent rangés, Ainsi que des dieux étrangers, Dardant leur oeil rouge. Ils méditent. Sans remuer ils se tiendront Jusqu’à l’heure mélancolique Où, poussant le soleil oblique, Les ténèbres s’établiront.
Leur attitude au sage enseigne Qu’il faut en ce monde qu’il craigne Le tumulte et le mouvement, L’homme ivre d’une ombre qui passe Porte toujours le châtiment D’avoir voulu changer de place.
Gustave Charpentier (1860-1956) Poèmes chantés & Les Fleurs du mal Charles Baudelaire dans Les Fleurs du mal (1857) La Musique - N° 1 (1894) La musique souvent me prend comme une mer ! Vers ma pâle étoile, Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, Je mets à la voile ; La poitrine en avant et les poumons gonflés Comme de la toile, J’escalade le dos des flots amoncelés Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions D’un vaisseau qui souffre ; Le bon vent, la tempête et ses convulsions Sur l’immense gouffre Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir De mon désespoir !
La Mort des amants (1895) Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères, Des divans profonds comme des tombeaux, Et d’étranges fleurs sur des étagères, Écloses pour nous sous des cieux plus beaux. Usant à l’envi leurs chaleurs dernières, Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux, Qui réfléchiront leurs doubles lumières Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
20
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
Un soir fait de rose et de bleu mystique, Nous échangerons un éclair unique, Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux ; Et plus tard un Ange, entr’ouvrant les portes, Viendra ranimer, fidèle et joyeux, Les miroirs ternis et les flammes mortes.
LE JET D’EAU CLAUDE DEBUSSY
Claude Debussy (1862-1918) Extrait de Cinq poèmes de Baudelaire Le Jet d’eau - N° 3 (1887) Charles Baudelaire dans Les Épaves (1866) Tes beaux yeux sont las, pauvre amante ! Reste longtemps, sans les rouvrir, Dans cette pose nonchalante Où t’a surprise le plaisir. Dans la cour le jet d’eau qui jase Et ne se tait ni nuit ni jour, Entretient doucement l’extase Où ce soir m’a plongé l’amour.
Ainsi ton âme qu’incendie L’éclair brûlant des voluptés S’élance, rapide et hardie, Vers les vastes cieux enchantés. Puis, elle s’épanche, mourante, En un flot de triste langueur, Qui par une invisible pente Descend jusqu’au fond de mon cœur.
La gerbe d’eau qui berce Ses mille fleurs, Que la lune traverse De ses pâleurs, Tombe comme une averse De larges pleurs.
Ô toi, que la nuit rend si belle, Qu’il m’est doux, penché vers tes seins, D’écouter la plainte éternelle Qui sanglote dans les bassins ! Lune, eau sonore, nuit bénie, Arbres qui frissonnez autour, Votre pure mélancolie Est le miroir de mon amour.
Recueillement - N° 4 (1887) Charles Baudelaire dans Les Fleurs du mal (1857) Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici : Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci. Pendant que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées ; Surgir du fond des eaux le Regret souriant ; Le Soleil moribond s’endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l’Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
21
HENRI DUPARC L’INVITATION AU VOYAGE
Henri Duparc (1848-1933) L’Invitation au voyage (1870) d’après Charles Baudelaire* (1821-1867) dans Les Fleurs du mal (1857) Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.
Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
* La 2ème strophe n’est pas chantée
La Vie antérieure (1884) Charles Baudelaire dans Les Fleurs du mal (1857) J’ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques. Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d’une façon solennelle et mystique Les tout-puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
22
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes, Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs, Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Et dont l’unique soin était d’approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir.
BIOGRAPHIES Marie-Nicole Lemieux
Roger Vignoles
Marie-Nicole Lemieux remporte en 2000 le Prix de la Reine Fabiola, le Prix du Lied au Concours Reine Elizabeth et entame alors une carrière internationale la menant sur les plus grandes scènes : La Scala, Covent Garden, Opéra de Paris, Théâtre des Champs-Élysées, Capitole de Toulouse, La Monnaie, Staatsoper de Berlin, Munich et Vienne, Opernhaus Zürich, Theater an der Wien, Teatro Real, Liceu, Opéra de Montréal, festivals de Salzbourg et de Glyndebourne. L’ampleur de sa voix, sa ligne magnifiquement tenue, une virtuosité sans faille et son sens des nuances et du théâtre lui permettent de triompher dans divers répertoires, tout d’abord dans le répertoire baroque (Orphée de Gluck, Giulio Cesare, Ariodante, Orlando Furioso, Salomon, Theodora), puis dans le répertoire français du XIXème siècle (Les Troyens, Pelléas et Mélisande, Samson et Dalila, Carmen), Rossini (Guillaume Tell, Tancredi, L’Italiana in Algeri) ou Verdi (Falstaff, Il Trovatore, Un ballo in maschera). Elle est aussi l’invitée d’orchestres prestigieux (NY Philharmonic, Orchestre National de France, Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, Capitole de Toulouse, LA Philharmonic, London Philharmonia, Rotterdams Philharmonisch Orkest, Singapore Symphony Orchestra, Les Violons du Roy, Orchestre Métropolitain), et chante avec des chefs tels M.W. Chung, C. Dutoit, I. Fischer, M. Franck, D. Gatti, B. Haitink, P. Järvi, K. Masur, K. Nagano, G. Noseda, A. Pappano, M. Plasson et Y. Nézet-Séguin. L’étendue de sa palette vocale en fait une récitaliste hors pair, interprète reconnue de la mélodie française, russe, ainsi que du Lied allemand. Sa riche discographie a souvent été récompensée ; elle débute en 2017 une collaboration avec Warner Classics dans un programme dédié à Rossini.
Reconnu internationalement comme l’un des plus éminents pianistes accompagnateurs, Roger Vignoles a joué avec maints artistes renommés tels Sir Thomas Allen, Barbara Bonney, Kathleen Battle, Christine Brewer, Brigitte Fassbaender, Bernarda Fink, Susan Graham, Thomas Hampson, Dame Kiri Te Kanawa, Dame Felicity Lott et Sarah Walker. On a pu l’entendre au Wigmore Hall, à la Kölner Philharmonie, aux Wiener Konzerthaus et Musikverein, au Concertgebouw, Musée d’Orsay, Carnegie Hall, à la Frick Collection, à La Scala, à l’Oper Frankfurt, au Théâtre des ChampsÉlysées, aux Schubertiades Schwarzenberg, au Bonn Beethovenfest, Baden-Baden Festival et Teatro de la Zarzuela de Madrid, entre autres. Parmi ses nombreux enregistrements, citons : l’intégrale des lieder de Strauss, Der Wanderer de Schubert, des mélodies de Loewe avec Florian Boesch, de Tomášek avec Renata Pokupić, l’Italienisches Liederbuch de Wolf avec Joan Rodgers et Roderick Williams, des Lieder de Strauss et Wolf avec Angelika Kirchschlager (enregistrement live du Wigmore Hall), de Schumann et Brahms avec Bernarda Fink et Before Life and After de Britten avec Mark Padmore (Diapason d’or 2009 et Cæcilia Award). Parmi les temps forts de sa saison 2017-2018 figurent : des récitals avec Nicky Spence, Mary Bevan, Johannes Kammler, Marie-Nicole Lemieux, Joanne Lunn, Thomas Oliemans, Roderick Williams, Louise Alder, Anne Schwanewilms, Florian Boesch et Christoph Prégardien ; il donne aussi des masterclasses à Tanglewood, au Marlboro Music Festival, Yong Siew Toh Conservatory à Singapour, au Cleveland Art Song Festival et Aldeburgh Festival.
Au Grand Théâtre de Genève : récital 06-07.
© BEN EALOVEGA
Piano
© GENEVIÈVE LESUEUR
Contralto
Au Grand Théâtre de Genève : récitals avec Sarah Walker 89-90, June Anderson 93-94, Bernarda Fink 04-05.
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
23
INFORMATIONS PRATIQUES OPÉRA DES NATIONS Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets. Ouverture des portes L’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle. Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public à l’entrée de l’Opéra des Nations (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-).
BARS Dès 1 heure avant le spectacle et à l’entracte Les bars du hall d’entrée et de la mezzanine vous proposent boissons et petite restauration.
CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION
Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.
SUR L’ŒUVRE
Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 17-18, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch
Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit). Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans-Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé. Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre située à l’Opéra des Nations et au 9, rue du Général-Dufour.
24
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. Dossier spécial et réservation T +41 22 322 50 50 F + 41 22 322 50 51 groupes@geneveopera.ch Soirées entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller, notre responsable du mécénat. T +41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 mecenat@geneveopera.ch
BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE À l’Opéra des Nations 40, avenue de France. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Les jours de spectacle jusqu’à l’heure de la représentation. Si le spectacle a lieu le samedi ou le dimanche, la billetterie est ouvertes 1 h 30 avant le début de la représentation. Rue du Général-Dufour 9, rue du Général-Dufour. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Fermeture le samedi à 17 h. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h Par courriel, fax ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch F + 41 22 322 50 51 En ligne sur le site www.geneveopera.ch Réservez vos places et collectez-les à la billetterie du Grand Théâtre ou imprimez-les directement à votre domicile. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard et Visa
TARIF SPÉCIAUX
BILLETS JEUNES ET ÉTUDIANTS 25 % de réduction sur le plein tarif billetterie en catégorie G, H & I pour les jeunes de moins de 26 ans et les étudiants. OFFRE 30-30-30 Des places à Fr. 30.- sont proposées 30 minutes avant le début des spectacles aux personnes ayant jusqu’à 30 ans révolus sur présentation d’une pièce justificative et dans la limite des places disponibles.
s
an
CARTE 20 ANS/20 FRANCS Les titulaires de la carte bénéficient d’un rabais supplémentaire de Fr. 2.- par rapport au tarif jeune et reçoivent un programme de spectacle (une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle). BILLETS LAST MINUTE Dans la limite des places disponibles, des places à Fr. 30.- ou Fr. 50.- sont proposées une demi-heure avant le début des spectacles pour tout étudiant ou demandeur d’emploi de plus de trente ans sur présentation d’une pièce justificative. TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie du Grand Théâtre (chèques cumulables).
Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit.
PASSEDANSE D’une valeur de 20 francs et valable de septembre 2017 à juin 2018, il est offert gratuitement par le Grand Théâtre avec l’abonnement pleine saison et l’abonnement danse.
Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés du Grand Théâtre peuvent changer leurs dates de spectacles jusqu’à la veille de la représentions avant midi (1 er échange gratuit, puis Fr. 5.- par commande sauf pour les détenteurs des abonnements Carré d’or et Premières).
TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Les personnes à mobilité réduite peuvent être placées en catégorie A au premier rang, pour le prix d’un billet de catégorie F. Les personnes malentendantes peuvent être placées en catégorie C pour le prix d’un billet de catégorie H. Les personnes malvoyantes, aveugles ou avec un handicap mental, peuvent bénéficier d’une place gratuite pour leur accompagnant.
Dans le réseau FNAC en Suisse et en France
3 30’ 0.30
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER
Formulaire d’inscription sur www.geneveopera.ch
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
25
LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (décembre 2016) M. Luc Argand, président M. Rémy Best, vice-président M. Jean Kohler, trésorier Mme Brigitte Vielle, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (décembre 2016) Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn M. Jean Bonna Mme Claudia Groothaert Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Beatrice Rötheli-Mariotti M. Gerson Waechter Membres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand Mme René Augereau Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare M. et Mme Adam Saïd Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer
26
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • MARIE-NICOLE LEMIEUX | RÉCITAL
Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis S. A. S. La Princesse Étienne d’Arenberg M. Ronald Asmar Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna Prof. Julien Bogousslavsky Mme Christiane Boulanger Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Robert Briner M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. Alex Hoffmann M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix M. et Mme Pierre Lardy M. Christoph La Roche Mme Éric Lescure
Mme Eva Lundin M. Bernard Mach M. et Mme Colin Maltby Mme Catherine de Marignac M. Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Philippe Nordmann M. Yaron Ophir M. et Mme Alan Parker M. Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart Mme Adeline Quast Mme Ruth Rappaport M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Marquis et Marquise de Saint Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Julien Schoenlaub Baron et Baronne Seillière Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter
M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Rolin Wavre M. et Mme Lionel de Weck Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand Sturdza SA Credit Suisse (Suisse) SA FBT Avocats SA Fondation Bru JT International SA Lenz & Staehelin Schroder & Co banque SA SGS SA
Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie Organe de révision Plafida SA
RÉCITAL | MARIE-NICOLE LEMIEUX • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
27
PROCHAINEMENT À L’OPÉRA DES NATIONS OPÉRA
Fantasio
Opéra-comique en 3 actes Jacques Offenbach En coproduction avec l’Opéra Comique, l'Opéra de Rouen Normandie, l'Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie et le Théâtre national croate de Zagreb 3, 4, 10, 11, 16, 18, 20 novembre 2017 à 19 h 30 19 novembre 2017 à 15 h Direction musicale Gergely Madaras Mise en scène Thomas Jolly
Décors Thibaut Fack Costumes Sylvette Dequest Lumières Antoine Travert et Philippe Berthomé Avec Katija Dragojevic, Boris Grappe, Melody Louledjian 1, Pierre Doyen, Loïc Félix, Héloïse Mas, Philippe Estèphe, Fernando Cuellar, Jaime Caicompai, Fabrice Farina, Bruno Bayeux Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève (Direction Alan Woodbridge)
Conférence de présentation 2 par Delphine Vincent Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Jeudi 2 novembre 2017 à 18 h 15 1
Membre de le la Troupe des jeunes solistes en résidence du Grand Théâtre de Genève
2
En collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.
CONCERT JEUNE PUBLIC
OPÉRA EN VERSION DE CONCERT
Ascanio
Opéra en 5 actes et 7 tableaux Camille Saint-Saëns En coproduction avec la Haute école de musique de Genève 24 novembre 2017 à 19 h 30 26 novembre 2017 à 15 h Direction musicale Guillaume Tourniaire Avec Jean-François Lapointe, Joe Bertili, Bernard Richter, Ève-Maud Hubeaux, Jean Teitgen, Karine Gauvin, Clémence Tilquin, Mohammed Haidar, Bastien Combe, Maxence Billiemaz, Raphael Hardmeyer, Olivia Doutney Orchestre symphonique de la HEM Chœur du Grand Théâtre de Genève (Direction Alan Woodbridge)
CONCERT
Concert des lauréats sur des musiques de Mozart et Bach (Carl Philipp Emanuel)
En coopération avec le Concours de Genève 25 novembre 2017 à 19 h 30 Direction musicale Stephan MacLeod Avec Polina Pasztircsák, Ana Kasyan, Marina Viotti, Bénédicte Tauran, Yubeen Kim, Lorenzo Soulès Ensemble Gli Angeli Genève
Figaro-ci, Figaro-là ! Un spectacle présenté par Joan Mompart
Nouvelle production 13, 15 novembre & 18 décembre 2017 à 19 h 30 20, 22 mars 2018 à 19 h 30 Direction musicale Philippe Béran Mise en espace et récitant Joan Mompart L’Orchestre de Chambre de Genève
Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable de l’édition Aimery Chaigne Collaborations Isabelle Jornod, Tania Rutigliani Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN OCTOBRE 2017
*élégance florale
magasin principal 26 Corraterie / 1204 Genève T +41 22 310 3655 boutique aéroport Cointrin 7/7 T +41 22 798 5428
boutique gare Cornavin 7/7 T +41 22 732 4852
info@fleuriot.ch
Vous souhaitez une décoration personnalisée et recevoir une offre de notre part, n’hésitez pas à nous contacter au 022 310 3655 ou sur info@fleuriot.ch Nos Boutiques 7/7 Fleuriot aéroport et Fleuriot gare de Cornavin sont à votre service de 08:00 à 21:00 et proposent un large choix de qualité
d e p u i s
1 9 2 0
F L E U R I O T . C H
QUATRE
PREMIER JOAILLER DE LA PLACE VENDÔME En 1893, Frédéric Boucheron est le premier des grands joailliers contemporains à ouvrir une boutique Place Vendôme
ADRESSE ÉPHÉMÈRE HÔTEL DES BERGUES