1718 - Programme récital - Mikhail Petrenko - 06/18

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Mikhail Petrenko Basse

Marina Mishuk Piano

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LES OPÉRAS

Carmen The Beggar’s Opera (L’Opéra des Gueux)

LES RÉCITALS

Boris Godounov Viva la Mamma! Der Ring des Nibelungen Médée Un ballo in maschera

Luca Pisaroni Piotr Beczała Liebeslieder Walzer Sarah Connolly Christian Gerhaher Patricia Petibon

LES BALLETS

LES CONCERTS

Il Pirata Messa da Requiem (Verdi) LES SPECTACLES

Opéra de Pékin - Faust L’elisir d’amore (Jeune public)

Wahada

(Messe en Ut mineur de Mozart)

Sombras Entre réel & illusion théâtrale La Belle au bois dormant geneveopera.ch +41 22 322 5050

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SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE

AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES

CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

ÉTAT DE GENÈVE

MÉCÈNES

MADAME ALINE FORIEL-DESTEZET

PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE

PARTENAIRE DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

PARTENAIRE DES RÉCITALS

FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA DONATEURS

FONDATION PHILANTHROPIQUE FAMILLE FIRMENICH

MADAME EVA LUNDIN

FONDATION OTTO ET RÉGINE HEIM

PARTENAIRES MÉDIA

PARTENAIRES DU GENEVA OPERA POOL CARGILL INTERNATIONAL SA

HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA

UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA

PARTENAIRES D’ÉCHANGE DEUTZ

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EXERSUISSE

FAVARGER

FLEURIOT FLEURS

GENERALI ASSURANCE

UNIRESO

TPG

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© ALEXANDRA BODROVA

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À L’OPÉRA DES NATIONS RÉCITAL MERCREDI 6 JUIN 2018 À 19 H 30

Avec le soutien de la

FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA

Mikhail Petrenko Basse

Marina Mishuk

© ALEXANDRA BODROVA

Piano

PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI Blagoslovlyayu vas, lesa (Je vous bénis, forêts) Pesn’ Min’ony (Chant de Mignon) Primiren’e (La Réconciliation) Serenada Don-Zhuana (La sérénade de Dom Juan) Noch’ (La Nuit) To bylo ranneju vesnoj (C’était au début du printemps) Nóchi bezùmnyje (Nuits de folie) Nam zvjozdy krotkije sijali (Les gentilles étoiles brillaient) Rastvoril ja okno (J’ai ouvert ma fenêtre) Detskaya pesenka (Petite chanson d’enfant) Den’ li tsarit (Le jour rayonne)

SERGUEÏ VASSILIEVITCH RACHMANINOV Ya ne prorok (Je ne suis pas un prophète) V molchan’i nochi taynoy (Dans le mystérieux silence de la nuit) Utro (Le Matin) Ona, kak polden’ khorosha (Elle est aussi belle que le jour) A opyat’ odinok! (Je suis seul à nouveau) Noch’ pechal’na (La nuit est triste) Davno I’, moj drug (Cela fait longtemps mon ami) Sud’ba (Destinée) Kristos voskres (Christ est ressuscité) Son (Le rêve) Vesennie vody (Les eaux printanières) ENTRACTE

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© BRIDGEMAN IMAGES

Piotr Ilitch Tchaïkovski, vers 1872

« La musique suffit à une vie entière. Mais une vie entière ne suffit pas à la musique ». SERGUEÏ RACHMANINOV

Rencontre avec l’âme russe… par Daniel Dollé

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ui mieux que Mikhaïl Petrenko, une basse, une star du Théâtre Mariinski, le futur Boris Godounov à l’Opéra des Nations, pouvait nous entraîner dans ce monde encore trop peu connu de la mélodie, de la romance russes ? Trop souvent nous restons conditionnés à voir dans les lieds de Schubert, de Schumann, de Brahms ou de Wolf l’apogée, les cimes absolues d’un genre où les compositions russes ne seraient que mineures. Le premier exportateur du chant russe fut Fédor (Fiodor, ou Féodor) Chaliapine, une immense personnalité, un tragédien hors pair et musicien exceptionnel. Avant lui, rien ne s’exportait. Il aura fallu le prestige d’une voix grave, d’une majesté surnaturelle qui procure tout simplement le frisson, pour vaincre l’obstacle de la langue, car le russe n’est pas la mieux entendue des opéras. Chaliapine avait le génie d’établir des liaisons entre les rois déments, les pères douloureux ou les tsars d’opéra. Un piano suffisait pour installer des ambiances et ressusciter un monde évanoui. Peu à peu, le chant russe a conquis le monde. Lauréat des concours Maria Callas, Rimsky-Korsakov, Plácido Domingo

et Elena Obraztsova, Mikhail Petrenko a l’étoffe de ces grandes basses qui ont fait vibrer tant de générations. Dès 2004, il apparaît sur la scène internationale en interprétant Hunding, dans Die Walküre, au Berliner Staatsoper. Le chant a pénétré depuis fort longtemps chaque aspect de la vie russe. La mélodie, qui reflète la tradition de la pesnaya (chanson d’un genre populaire), est un art savant et la quintessence de l’âme slave. Tous les compositeurs russes, presque sans exception, ont écrit des dizaines de mélodies. Les fondations avaient été posées par Mikhail Glinka, celui qu’on appelle « le père de la musique russe », en 1820. Parmi ses mélodies de jeunesse, un grand nombre de romances élégantes destinées à divertir ses amis. Ce sont des pièces à la ligne vocale plaisante, souvent hautement expressive. Glinka les conçoit pour « être chantées de cœur à cœur ». Elles sont soutenues au piano par un accompagnement simple et sans prétention. Par la suite, il élargit la tradition et cultive d’autres genres basés sur des rythmes de danse, de ballade, et donne au piano une plus grande importance. Le précepte de Glinka : « C’est le peuple qui crée la musique ; nous autres, musiciens, nous ne faisons que l’arranger. »

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RENCONTRE AVEC L’ÂME RUSSE DANIEL DOLLÉ

À la même époque, on observe en Allemagne une tendance similaire chez Franz Schubert, et plus tard chez Johannes Brahms ou encore Mahler. Il ne s’agit pas tant de piller le folklore que de composer dans une veine populaire, avec des formules mélodiques faciles et aisément mémorisables. Comme cela est souvent le cas avec les écoles nationales de musique, le développement du genre de la mélodie est inextricablement lié à l’émergence d’une tradition poétique littéraire. Glinka jouit d’avoir à sa disposition les poèmes du premier grand de la littérature russe, Alexandre Pouchkine. « l’idée lyrique » de Piotr Ilitch Tchaïkovski Très jeune, Tchaïkovski a excellé dans le genre de la mélodie et il en restera un maître toute sa vie, malgré son affirmation que les mélodies se vendaient bien et que son inspiration était mû par des besoins d’argent. Il avoua même qu’il pouvait en écrire deux par jour. Il dira : « J’ai commencé à composer dès que j’ai su que la musique existait. ». Alors qu’il était encore étudiant, il compose « Mon génie, mon ange, ma mie ». On y trouve déjà de nombreux éléments de ce que sera la romance tchaïkovskienne, un lyrisme non affecté, une douce sonorité mélancolique, entre autres. Cette mélodie offre déjà un aperçu de l’homme et du futur grand musicien. Lorsqu’on sait que le compositeur dédia l’œuvre à Sergei Kireev, un camarade de classe auquel Tchaïkovski avait confié qu’il deviendrait, un jour, un grand compositeur, et que ce dernier, loin de se moquer de lui, l’encouragea, cette mélodie prend une signification plus poignante. Ce qu’il appelait « l’idée lyrique » est rendue avec perfection dans ses mélodies dont il fut le maître suprême et qui encore trop souvent intimident les artistes non-slaves. Les premiers critiques furent ses compatriotes dont le porte-parole était César Cui. Ils lui reprochaient le peu de soin et d’être capricieux dans sa disposition des paroles et surtout, de vouloir imiter les compositeurs allemands. D’autres lui reprochèrent un excès de mélancolie qui donnait naissance à une funeste uniformité, voire à une monotonie. Nous parta-

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gerons plutôt l’avis d’Ernest Newmann, critique et musicologue, considéré par le Grove Dictionary of Music and Musicians comme le plus important critique musical anglais de la première moitié du XXème siècle : « Il y a plusieurs sortes de nuances dans la mélancolie, plusieurs voies dans le désespoir, et pour chacune d’entre elles, Tchaïkovski trouve un nouveau moyen d’expression. ». Les quelques 110 mélodies de Piotr Ilitch Tchaïkovski peuvent paraître un peu inégales, mais elles contiennent certains de ses plus grands chefs-d’œuvre. En général, le compositeur les publiait par groupe de six. Un jour, il expliqua, en plaisantant, qu’il suivait l’exemple de l’une de ses chiennes qui avait habituellement des portées de six chiots… Le récital commence par « Je vous bénis, forêts », le n°5 de l’opus 47 qui est un extrait du poème « Jean Damascène » d’Alexis Tolstoï. Il s’agit d’un hymne à la nature qui atteint une sorte d’apogée opératique, lorsque le saint prie afin que toutes les créatures vivantes soient unies dans une étreinte éternelle. Vous entendrez une longue introduction et un postlude au piano qui encadrent la mélodie, issue des Sept mélodies, op.47. « Le Chant de Mignon », n°6 de l’opus 6, est une complainte passionnée sur l’amour solitaire. Elle demeure une des plus belles mélodies qu’ait écrite Tchaïkovski de même qu’elle est révélatrice de la variété de son talent. C’est une composition de jeunesse (27 novembre et 29 décembre 1869) qui s’inspire du Wilhelm Meister de Goethe : Nur wer die Sehsucht kennt. Traduit par Lev Mey, ce texte reflète une profonde introspection et une nostalgie très chargée. Tchaïkovski s’en inspire pour produire une mélodie d’une passion et d’un lyrisme soutenus. Elle est suivie par « La Réconciliation », écrite en septembre 1874, qui est dominée par une gravité austère, nous sommes en présence d’un apaisement négatif qui consiste à ne pas éveiller le passé, car le cœur n’a pas trouvé la paix dans le bonheur. Tchaïkovski doit ses premières impressions musicales à un orgue de Barbarie, à un orchestrion, ramené par son père à la maison. Il est particulièrement fasciné par les airs du Don Giovanni

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DANIEL DOLLÉ RENCONTRE AVEC L’ÂME RUSSE

de Mozart. Par la suite, il expliquera : « C’est lui [Mozart] qui m’a amené à consacrer ma vie à la musique. Il a inspiré tous mes efforts et m’a fait aimer la musique plus que tout au monde. » La « Sérénade de Dom Juan » a été composée en hommage à cet opéra qu’il admirait. Dès les premières notes, on ressent toute la flamme et l’ardeur propres au mythe et à la figure du légendaire séducteur. La tonalité et le thème introducteur ne sont pas sans rappeler ceux des danses orientales, Bien que le mythe donjuanesque est originaire d’Europe Occidentale (Tirso de Molina, le premier à en faire une pièce de théâtre, était espagnol), le traitement ici est 100% russe : le texte est de Tolstoï. Il s’agit d’une mélodie robuste et irrésistible. Elle remet en question le fait que le compositeur fut un tragédien invétéré, et constitue la preuve qu’on pouvait être aussi extraverti dans une mélodie qu’on l’était au théâtre. La brutalité et l’érotisme se rencontrent dans l’âme du séducteur et permettent à l’interprète d’évoquer ce personnage toujours omniprésent. « De Séville à Grenade, dans la sombre douceur nocturne les sérénades se font entendre et le choc des épées. ». Le piano souligne la couleur locale avec des sonorités de guitare et le tempérament espagnol est admirablement saisi. Avec « La Nuit », les ténèbres se condensent. C’est une des mélodies les plus lugubres, parsemée de chromatismes sombres. L’âme dialogue avec le passé et l’angoisse étreint la poitrine. À la fin, le piano sonne comme un glas. La mélodie appartient au dernier cycle vocal composé par Tchaïkovski, composé 6 mois avant sa mort. Les textes sont dus à un étudiant en droit de l’université de Kiev, Daniel Rathaus, un inconnu jusqu’alors. « C’était au début du printemps », opus 38 annonce déjà le style mélodique de Rachmaninov, un mélange de tendresse et de douce mélancolie. Suivent « Nuits de folie » Op. 60 n°6 et « Les gentilles étoiles brillaient » Op. 60 n°12.  « J’ai ouvert ma fenêtre » tirée de l’opus 63, est une évocation nostalgique des senteurs de la nuit et du chant du rossignol. Il s’agit d’une mélodie qui se remarque par la spontanéité de son élan lyrique. Il écrit cet opus

affecté par le mauvais accueil qui venait d’être fait à son opéra L‘Enchanteresse. L’enfance est au cœur de deux cycles de musique de chambre composés entre 1878 et 1883 : L’Album des Enfants, op. 39, un ensemble de pièces qui doivent servir à l’apprentissage du piano et 16 Chansons pour enfants op. 54 qui, certes, s’adressent à un jeune auditoire, mais qui exigent des interprètes professionnels. Alexey Pleshcheyev, dont Tchaïkovski avait déjà mis en musique deux textes (op. 6 n°2 [1869], op. 16 n°41 [1872-3]), lui dédie un recueil d’une vingtaine de poésies (« Le Perce-neige »). Il sélectionne quatorze poèmes et décide d’y joindre « Ma Lizochek » ainsi que « L’hirondelle ». Le 15 novembre 1881, le compositeur envoya 15 mélodies à son éditeur Jurgenson, en ajoutant si vous aimez, vous pouvez y ajouter une « Petite chanson d’enfant », ce que fit l’éditeur. Le numéro 16 devint alors le doux épilogue de cet opus 54. La première partie du récital se termine avec la mélodie n°6 de l’opus 47, « Le jour rayonne », sur un texte d’Apoukhtine. Une longue introduction, andantino au piano, fait office de réflexion, pour laisser place à un allegro agitato en trois couplets au cours desquels se répètent les mots « tout est pour toi ». C’est probablement une des pages les plus optimistes du compositeur qui n’est pas sans rappeler « Je vous bénis, forêts », que nous avons écouté en introduction. Le dernier mot restera à Piotr Ilitch Tchaïkovski, vers la fin de sa vie, où en 1893, il assiste, au Bolchoï, à la première d’Aleko, signé Rachmaninov. « J’ai atteint un âge très avancé sans jamais m’être appuyé sur rien de positif, sans avoir cherché à calmer l’agitation de mon esprit par les secours de la philosophie ou de la religion. Je serais certainement devenu fou sans la musique. Celle-ci est assurément le plus beau don du Ciel à l’humanité qui erre dans la nuit. Elle apaise et éclaire nos âmes. Ce n’est pas la branche à laquelle s’agrippe l’homme qui se noie ; c’est une véritable amie, un refuge et une consolation qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. Peut-être n’y a-t-il pas de musique dans l’au-delà. Alors consacrons-lui le temps qu’il nous reste à vivre. »

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RENCONTRE AVEC L’ÂME RUSSE DANIEL DOLLÉ

Sergueï Vassilievitch Rachmaninov, un pianiste, mais pas que… Serguei Rachmaninov est un élève d’Arenski, un disciple de Tchaïkovski qui l’a encouragé à ses débuts et dont il sera l’héritier, auteur d’une centaine de mélodies. Il possédait un don naturel pour la mélodie : « La mélodie est la musique, la base absolue de la musique, puisque une mélodie parfaite suggère et crée sa propre structure harmonique. L’invention mélodique est le but essentiel et le plus important du compositeur. » On peut diviser sa vie et son œuvre en deux périodes, la période russe (45 ans) et la période américaine (25 ans). La plupart des romances datent de la première, comme l’essentiel de ses compositions qui constituent 45 numéros d’opus. Au moment de son exil hors de Russie, en 1917, Sergueï Rachmaninov avait atteint l’apogée de son talent. Ce départ marquera une vraie rupture, tant sur le plan de la création que sur celui de la vie personnelle. Son langage d’avant 1917 laissait augurer une évolution des plus prometteuses lorsqu’il décide de quitter un monde qui semble tourner en sa défaveur. Le 23 décembre 1917, il part pour la Suède, pour ne plus revenir. La perte de sa patrie le réduira au silence pendant près de 10 ans. Lorsqu’il reprend la plume en 1927, toutes ses œuvres sont empreintes d’une immense mélancolie et les forces créatrices semblent l’avoir abandonné. En 1892, le compositeur écrit Morceaux de fantaisie qui n’ont de fantaisie que le titre. Il s’agit de cinq pièces pour piano seul, dont la troisième s’intitule « Mélodie en Mi majeur » et la cinquième « Sérénade ». Ne sont-ce pas là les signes avant-coureurs d’une passion, d’une prédisposition, ou du moins d’un grand intérêt pour la mélodie ? Sa musique est remplie de nostalgie romantique, de textures riches et harmoniques. Beaucoup de ses airs sont devenus des chansons populaires. Alors que le classique moderne fascine ses contemporains, Rachmaninov reste sous le charme des ouvrages romantiques et fidèle à Tchaïkovski. Reconnu parmi les grands compositeurs du romantisme, il reste le dernier de son temps. Opposé à l’idéologie bolchévique, il part aux États-

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Unis et devient un des pianistes les plus prisés au monde. Il possédait des mains de géant, chaque main couvrait 13 touches du piano. La postérité a surtout retenu le virtuose du piano et a quelque peu occulté le grand connaisseur de voix qu’il fut. Il fréquentait les plus grands chanteurs de son époque, dont Chaliapine. On oublie trop souvent ses opéras et ses romances. Avec Rachmaninov, le piano reste sobre, il se met au service de la voix. Jamais le compositeur cède à la virtuosité pure. Le piano est un véritable compagnon de la voix, au sens noble du terme. Les accompagnements sont la plupart du temps légers et aériens. Souvent, le compositeur nous surprend par des phrases mélodiques inattendues, charmantes ou mélancoliques. Ses romances s’inscrivent dans une tradition héritée de Glinka, mais surtout de Tchaïkovski, dont il enrichit le vocabulaire et donne un autre rôle au piano. Entre 1890 et 1916, il compose 83 mélodies. « Loin de mes racines, je ne trouve plus l’envie de m’exprimer. » La première mélodie « Je ne suis pas un prophète » date de 1902, elle fait partie des 12 mélodies, opus 21. Il s’agit d’un bref monologue entre puissance et lyrisme qui s’achève sur de fins arpèges. L’opus 21 est dédié à Chaliapine dont la puissance dramatique imprègne, sans aucun doute, la mise en musique du sombre poème d’Apouhktine. Il emprunte les battements répétés de la 5 ème Symphonie de Beethoven. C’est au bord du Lac des Quatre-Cantons qu’il termine l’Opus 21. « Dans le mystérieux silence de la nuit », op. 4, n°3, fut écrit lorsque le compositeur avait 17 ans. Cette mélodie reste l’une de ss plus populaires. On y reconnaît une sorte de cantilène qu’on peut souvent identifier dans ses œuvres. Elle demande un legato exemplaire et John Culshaw, producteur pour Decca Records, fait remarquer qu’un artiste qui n’arriverait pas à chanter les six mesures ascendantes à la fin de la pièce, ne devrait pas essayer de chanter cette mélodie là. « Le matin » est le numéro 2 du même opus. La mélodie révèle une habilité précoce dans l’utilisation de l’imagerie musicale. Le compositeur a alors 18 ans. Le soleil naissant se reflète dans une progression harmonique appropriée et

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DANIEL DOLLÉ RENCONTRE AVEC L’ÂME RUSSE

« Il faut déployer en faveur du chant russe le même effort mental que les gens d’Europe occidentale ont appliqué à leur chant ; c’est à cette seule condition que nous posséderons une musique nationale. » SERGUEÏ RACHMANINOV

dans une ligne vocale qui aboutit à une cantilène épanouie. L’opus 14 comprend 12 romances, et dans cette série, sans parler d’une idée cyclique, on peut identifier certains procédés réccurents. « Elle est belle comme le jour » constitue le numéro 9, et oppose la beauté de la femme aimée à l’impossibilité de cet amour. C’est un chant original, il allie les harmonies et les contre-chants typiques de Rachmaninov à un style mélodique contenant des accents caucasiens. Des successions de tierces, dans la seconde partie, révèle un nouveau réflexe du pianiste. Dans « Je suis seul à nouveau », op. 26 n° 9, composé en 1906, après une crise intérieure qui tarit son inspiration, le compositeur aborde un style plus déclamé et plus flexible. Après « La nuit est triste » Op. 26 n° 12, « Cela fait longtemps pour moi » Op. 4 n° 6 et « Destinée » Op. 21 n°1 vient « Christ est ressucité », op. 26 n°6. Cette mélodie est une des plus raffinées du compositeur, elle est construite sur un texte de Merezhkovski qui songe à ce que serait le retour du Christ parmi nous. Il verserait des larmes et serait angoissé en voyant tout le mal qui envahit la terre. Dès le départ, le compositeur installe une atmosphère religieuse. La mélodie gagne en intensité, en avançant inexorablement vers un climax de désespoir écrasant, tandis que le chant pascal continue à résonner après les ultimes paroles de l’interprète : « Il pleurerait ». « Le Rêve » est basé sur un texte de Heine et est considéré comme le meilleur de l’opus 8. Le poète parle des souvenirs affectueux de sa patrie, mais pour lui, ils ne demeurent plus que des rêves. En dépit de sa courte durée, la mélodie vocale et l’accompagnement sont finement travaillés et tirent une richesse de sentiment du court poème de Heinrich Heine. Après chaque tierce montante vient une inlassable réponse : « ce n’était qu’un rêve. La partie officielle du récital s’achève avec « Les eaux printanières », op14, n°11. Cette pièce nous rappelle que le compo-

siteur fut un pianiste virtuose, l’accompagnement submerge presque la voix dans son évocation saisissante de la nature. Le printemps arrive, la sixte sur quinte augmentée et les quintes augmentées qui traduisaient la souffrance ou la langueur dans certaines mélodies se métamorphosent en pulsions joyeuses. La mélodie se termine sur un crescendo final, manifestement pensé en fonctions des mains impressionnantes de l’auteur. Naturalisé américain, il meurt des suites d’un cancer, loin de sa terre natale russe dont il aura pourtant entretenu le souvenir dans son œuvre ainsi que dans son quotidien d’exilé.  Nombreux furent ceux qui ont décrié les harmonies luxuriantes de Rachmaninov, ainsi que son abandon du lyrique. On lui reprocha de composer des œuvres trop « faciles », trop « grand public ». Toujours est-il que sa musique remporta un succès immédiat et durable. Au tournant du XXème siècle, la mode est à l’avant-garde, au modernisme. Stravinsky, Prokofiev, Debussy…  Ces compositeurs bousculent les codes de la « grande » musique, avec ses œuvres romantiques, Rachmaninov apparaît quelque peu fade et passéiste aux yeux de la critique. Quelle orientation aurait-il pu donner à ses mélodies si le cours de l’histoire n’en avait pas décidé autrement ? Si Moussorgski a mené la mélodie russe vers des sommets jamais atteints, le fait est que Tchaïkovski et Rachmaninov continuent à dominer le répertoire russe, et nous espérons que le récital de ce soir vous en convaincra davantage. Petite bibliographie  Guide de la mélodie et du lied, B. François-Sappey, G. Cantagrel Encyclopædia Universalis The New Grove Dictionary of Music and Musicians De la Russie à l’Occident, N. Milstein, S. Volkov La musique en Russie depuis 1850, A. Lischké classic-intro.net/introductionalamusique/postromantisme3.html

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Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) Blagoslovlyayu vas, lesa - Op. 47 n°5 (1880) Alexis Constantinovitch Tolstoï (1817-1875)

Je vous bénis, forêts

Blagoslovlyayu vas, lesa, doliny, nivy, gory, vody, Blagoslovlyayu ya svobodu i golubye nebesa!

Je vous bénis, forêts, vallées, montagnes, eaux, Je bénis la liberté et le ciel bleu !

I posokh moy blagoslovlyayu, i etu bednuyu sumu, I step ot krayu i da krayu, I solntsa svet, i nochi tmu.

Je bénis mon bâton et ce pauvre sac, Et sur le bord de la steppe, jusqu’à sa limite, Et la lumière du soleil et l’obscurité de la nuit,

I odinokuyu tropinku, po koyei, nishchy, ya idu, I v pole kazhduyu bylinku, I v nebe kazhduyu zvezdu!

Et le chemin solitaire, sur lequel, en mendiant, je vais, Et dans le champ chaque brin d’herbe, Et dans le ciel chaque étoile !

O, esli b mokh vsyu zhizn smeshat ya, Vsyu dushu v meste s vami slyt! O, esli b mokh v moi obyatya! Ya vas, vragi, druzya i bratya, i vsyu prirodu, I vsyu prirodu v moyi obyatya zaklyuchit!

Oh, si je pouvais mêler toute la vie, Pour fusionner mon âme avec vous, Oh, si je pouvais embrasser dans mes bras Vous, mes ennemis, mes amis, mes frères, Et toute la nature, dans mes bras !

Le Chant de Mignon Pesn’ Min’ony - Op. 6 n°6 (1869) Lev Alexandrovitch Mey (1822-1862), d’après Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) Net, tol’ko tot, kto znal svidan’ja, zhazhdu, pojmjot, kak ja stradal i kak ja strazhdu. Gljazhu ja vdal’... net sil, tusknejet oko... Akh, kto menja ljubil i znal - daleko! Akh, tol’ko tot, kto znal svidan’ja zhazhdu, pojmjot, kak ja stradal i kak ja strazhdu. Vsja grud’ gorit...

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Non, seul celui qui a connu L’impatience d’une rencontre Peut comprendre à quel point j’ai souffert Et je souffre encore aujourd’hui. Je regarde au loin... Je n’ai pas de force, mes yeux se fatiguent... Ah ! celle qui m’aimait Et savait est partie ! Ah ! seul celui qui a connu L’impatience d’une rencontre Peut comprendre à quel point j’ai souffert Et je souffre encore aujourd’hui. Tous mes sens me brûlent...

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PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI

Primiren’e - Op. 25 n°1 (1875) Nikolay Shcherbina (1821–1869)

La Réconciliation

O, zasni, mojo serdce, gluboko! Ne budi: - ne probudish’, chto bylo, Ne zovi, chto umchalos’ daljoko, Ne ljubi, chto ty prezhde ljubilo... Pust’ nadezhdoj i lzhivoj mechtoj Ne smutitsja tvoj son i pokoj!

Oh, dors profondément, mon cœur ! Ne t’éveille pas – ne réveille pas le passé, N’appelle pas ce qui a fui au loin, N’aime pas ce que tu as aimé avant... Que de faux espoirs et des rêves Ne troublent pas ton sommeil et ton repos !

Dlja tebja nevozvratno byloje, Na grjadushcheje net upovan’ja... Ty ne znalo v blazhenstve pokoja, Uspokojsja zh na lozhe stradan’ja, I starajsja ne pomnit’ zimoj, Kak sryvalo ty rozy vesnoj!

Pour toi le passé ne doit pas revenir, Il n’y a pas d’espoir dans l’avenir... Tu n’as pas connu le bonheur de la paix, Reste calme sur le lit de souffrance, Et n’essaie pas de te rappeler en hiver Comment tu as cueilli des roses au printemps !

Serenada Don-Zhuana - Op. 38 n°1 (1878) Alexis Constantinovitch Tolstoï (1817-1875)

La Sérénade de Dom Juan

Gasnut dal’nej Al’pukhary Zolotistyje kraja, Na prizyvnyj zvon gitary Vyjdi, milaja moja!

Les cimes dorées d’Alpujarra la lointaine s’éteignent. Sors, ma bien-aimée, à l’appel pressant de ma guitare !

Vsekh, kto skazhet, chto drugaja Zdes’ ravnjajetsja s toboj, Vsekh, ljuboviju sgoraja, Vsekh, vsekh, vsekh zovu na smertnyj boj!

Qui dira qu’une autre est égale à toi ici tous, tous, je les défie tous à une bataille mortelle, brûlé par mon amour !

Ot lunnogo sveta Zardel nebosklon, O, vyjdi, Niseta, o vyjdi, Niseta, Skorej na balkon!

Du clair de lune, le ciel a rougi, O Nicetta, sors au plus vite sur ton balcon!

Ot Sevil’ji do Grenady, V tikhom sumrake nochej, Razdajutsja serenady, Razdajotsja stukh mechej.

De Séville à Grenade, dans la sombre douceur nocturne les sérénades se font entendre et le choc des épées.

Mnogo krovi, mnogo pesnej Dlja prelestnykh l’jutsja dam, Ja zhe toj, kto vsekh prelestnej, Vsjo, vsjo, pesn’ i krov’ moju otdam!

Autant de sang que de chants coulent pour les dames séduisantes, moi, je donnerai tout, tout, pour la plus belle : mon sang et mon chant.

Ot lunnogo sveta Zardel nebosklon, O, vyjdi, Niseta, o vyjdi, Niseta, Skorej na balkon!

Du clair de lune, le ciel a rougi, O Nicetta, sors au plus vite sur ton balcon !

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Noch’ - Op. 73 n°2 (1893) Daniil Rathaus (1868–1937)

La Nuit

Merknet slabyj svet svechi... Brodit mrak unylyj... I toska szhimajet grud’ S neponjatnoj siloj...

La pâle lumière des bougies faiblit... Une obscurité terne rôde... Et la mélancolie oppresse la poitrine Avec une force étrange.

Na pechal’nyje glaza Tikho son niskhodit... I s proshedshim v’ etom mig Rech’ dusha zavodit.

Sur les yeux tristes Le sommeil descend doucement... Et avec le passé à ce moment S’installe une communion de l’âme.

Istomilasja ona Gorest’ju glubokoj. Pojavis’ zhe, khot’ vo sne, O, moj drug dalekij!

Elle est épuisée Par une douleur profonde... Apparais, dans un rêve, Oh, mon amour lointain !

To bylo ranneju vesnoj - Op. 38 n°2 (1878) Alexis Constantinovitch Tolstoï (1817-1875)

C’était au début du printemps

To bylo ranneju vesnoj, trava jedva vskhodila, ruch’ji tekli, ne paril znoj, i zelen’ roshch skvozila;

C’était au début du printemps, L’herbe sortait à peine, L’eau coulait en ruisseaux, La chaleur torride ne l’évaporait pas.

Truba pastush’ja poutru jeshchjo ne pela zvonko, i v zavitkakh jeshchjo v boru, byl paporotnik tonkij;

Dans le bocage, la verdure commençait à percer, La trompe matinale des bergers ne retentissait pas encore. Dans la forêt, la tendre fougère Déjà se tordait en volutes.

To bylo ranneju vesnoj, v teni berjoz to bylo, kogda s ulybkoj predo mnoj ty ochi opustila...

C’était au début du printemps, à l’ombre des bouleaux, Souriante, à mes côtés, Tu as baissé les yeux...

To na ljubov’ moju v otvet ty opustila vezhdy! O zhizn’! o, les! o, solnca svet! O, junost’! o, nadezhdy!

Répondant à mon amour, Tu baissais les paupières. Ô vie ! Ô forêt ! Ô lumière du soleil ! Ô jeunesse ! Ô espérance !

I plakal ja pered toboj, na lik tvoj gljadja milyj; to bylo ranneju vesnoj, v teni berjoz to bylo!

Et j’ai pleuré devant toi, Scrutant ton doux visage. C’était au début du printemps, à l’ombre des bouleaux !

To bylo v utro nashikh let! O, schast’je! o sljozy! O, les! o, zhizn’! o, solnca svet! O, svezhij dukh berjozy!

C’était à l’aube de notre vie ! Ô bonheur ! Ô larmes ! Ô forêt ! Ô vie ! Ô lumière du soleil ! Ô frais parfum des bouleaux !

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e.

PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI

Nóchi bezùmnyje – Op. 60 n°6 (1886) Alexis Nikolaïevitch Apoukhtine (1841-1893)

Nuits de folie

Nóchi bezùmnyje, nóchi bessónnyje, Réchi nesvjáznyje, vzóry ustályje… Nóchi, paslédnim agnjóm azarjónnyje, Óseni mjórtvaj tsvetý zapazdálje !

Nuits de folie, nuits blanches, Paroles incohérentes, yeux fatigués... Nuits, éclairées par le feu, Fleurs tardives d’un automne mort !

Púst’ dazhe vrémja rukój bespashchádnaju Mné ukazála, shto býla v vas lózhnava, Fsjó zhe lechú ja k vam pámjat’ju zhádnaju, F próshlam atvéta ishchú nevazmózhnava…

Même si la main impitoyable du temps M’a montré ce qui était faux en vous, Pourtant je vole vers vous plein d’un souvenir avide, Cherchant dans le passé une réponse impossible...

Fkrátchivym shópatam vý zaglushájete Zvúki dnevnýje, nesnósnyje, shúmnyje… F tikhuju nóch vy moj són atganjájete, Nóchi bessónnyje, Nóchi bezùmnyje !

Avec un murmure suave vous noyez Les sons désagréables et bruyants du jour. Dans la nuit tranquille vous menez mon rêve, Nuits blanches, nuits de folie !

Nam zvjozdy krotkije sijali - Op. 60 n°12 (1886) Alexeï Nikolaïevitch Plechtcheïev (1825-1893)

Les gentilles étoiles brillaient

Nam zvjozdy krotkije sijali, Chut’ vejal tikhij veterok, Krugom tsvety blagaukhali, I volny laskava zhurchali U nashikh nok.

Les gentilles étoiles brillaient pour nous, Une douce brise soufflait, Les fleurs lançaient leurs parfum tout autour, Et les vagues murmuraient doucement À nos pieds.

My byli juny, my ljubili, I s veraj vdal’ smatreli my; V nas grjozy raduzhnyje zhyli, I nam ne strashny v’jugi byli Sedoj zimy.

Nous étions jeunes, nous aimions, Et avec confiance nous regardions le futur ; Des rêves heureux vivaient en nous, Et nous n’avions pas peur des tempêtes de neige De l’hiver gris.

Gde sh eti nochi s ykh sijan’jem, Z blagaukhajushchej krasoj, I voln tainstvennym zhurchan’jem, Nadesht, vastorzhennykh mechtanij, Gde svetlyj roj?

Où sont ces nuits pleines d’éclat, Avec leur beauté parfumée, Et le mystérieux murmure des vagues ? D’espoirs, des rêves exaltés, Où est le brillant essaim ?

Pamerkli zvjozdy, i unyla Ponikli bljoklyje tsvety… Kagda sh o serttse, fsjo, shto byla, Shto nam vesna s taboj darila, Zabudesh ty,

Les étoiles ont faibli, et tristement Les fleurs fanées ont perdu courage... Quand, ô cœur, tous ceux qui étaient, Ce que le printemps nous a donné, Quand les oublieras-tu ?

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Rastvoril ja okno - Op. 63 n°2 (1887) Constantin Constantinovitch de Russie (1858-1915)

J’ai ouvert ma fenêtre

Rastvoril ja okno – stalo dushno ne v moch’, opustilsja pred nim na koleni, i v lico mne pakhnula vesennjaja noch’ blagovonnym dykhan’em sireni.

J’ai ouvert ma fenêtre – il faisait trop chaud, Et je tombai à genoux, Et je sentis la nuit du printemps sur mon visage Avec son souffle parfumé de lilas.

A vdali gde – to chudno zapel solovej; ja vnimal jemu s grust’ju glubokoj... I s toskoju o rodine vspomnil svojej; ob otchizne ja vspomnil dalekoj,

Et quelque part au loin un rossignol chanta ; Je l’écoutais avec une profonde tristesse... Et je pensais tristement à ma patrie ; Je me rappelais ma lointaine patrie,

Gde rodnoj solovej pesn’ rodnuju pojot i, ne znaja zemnykh ogorchenij, zalivajetsja celuju noch’ naproljot nad dushistoju vetkoj sireni...

Où le rossignol de la maison chante un chant de mon pays natal, ] Et ne connaissant pas les afflictions terrestres, Il chante toute la nuit d’affilée, Sur la branche parfumée du lilas...

Detskaya pesenka - Op. 54 n°16 (1881) Constantin Aksakov (1817-1860)

Petite chanson d’enfant

Moj Lizochek tak uzh mal, tak uzh mal, chto iz kry’ l’yov komarishki sdelal dve sebe manishki, i – v kraxmal, i – v kraxmal!

Mon Lison est si petit, si petit, Que d’une aile d’un moustique Il s’est fait deux rabats, Et il les a amidonnés, amidonnés !

Moj Lizochek tak uzh mal, tak uzh mal, chto iz greczkogo orexa sdelal stul, chtob slushat’ e’xo, i krichal, i krichal!

Mon Lison est si petit, si petit, Que d’une coque de noix Il a fait un fauteuil, pour écouter l’écho Il a crié, il a crié !

Moj Lizochek tak uzh mal, tak uzh mal, chto iz skorlupy’ yaichnoj fae’ton sebe otlichny’j zakazal, zakazal!

Mon Lison est si petit, si petit, Que la coquille d’un œuf Un grand phaéton pour lui Il a commandé, il a commandé !

Moj Lizochek tak uzh mal, tak uzh mal, chto iz skorlupy’ rachonka sshil chety’re bashmachonka i – na bal, i – na bal!

Mon Lison est si petit, si petit, Que d’une coquille d’écrevisse Il s’est cousu quatre petits souliers, Et est allé au bal, au bal !

Moj Lizochek tak uzh mal, tak uzh mal, chto iz listika sireni sdelal zontik on dlya teni i gulyal, i gulyal!

Mon Lison est si petit, si petit, Que d’une feuille de lilas Il s’est fait un parasol, Et il se promène, il se promène !

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PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI

Moj Lizochek tak uzh mal, tak uzh mal, chto naduvshi oduvanchik, zakazal sebe divanchik, tut i spal, tut i spal!

Mon Lison est si petit, si petit, Que soufflant sur un pissenlit Il s’est fait un sofa, Et là il dort, il dort !

Moj Lizochek tak uzh mal, tak uzh mal, chto natkat’ sebe xolstiny’ pauku iz pautiny’ zakazal, zakazal!

Mon Lison est si petit, si petit, Que pour tisser une toile pour lui, Une toile d’araignée Il a commande, il a commandé !

Den’ li tsarit - Op. 47 n°6 (1880) Aleksey Apukhtin (1841-1893)

Le jour rayonne

Den’ li tsarit, tishina li nochnaja, V snakh li bessvjaznykh, v zhitejskoj bor’be, Vsjudu so mnoj, moju zhizn’ napolnjaja, Duma vse ta zhe, odna rokovaja, Vsjo o tebe!

Que règne le jour ou la nuit silencieuse, Dans le rêve inquiet, la lutte quotidienne, Partout où je vais, remplissant ma vie, Je n’ai qu’une unique et fatale pensée – Je pense à toi !

S neju ne strashen mne prizrak bylogo, Serdce vosprjanulo snova ljubja... Vera, mechty, vdokhnovennoje slovo, Vsjo, chto v dushe dorogogo, svjatogo, Vsjo ot tebja!

Ainsi je ne crains plus le fantôme du passé, Mon cœur reprend force, aimant de nouveau... La foi, les rêves, la parole inspirée, Tout ce qui est cher et saint en mon âme – Tout vient de toi !

Budut li dni moji jasny, unyly, Skoro li sginu ja, zhizn’ zagubja! Znaju odno, chto do samoj mogily Pomysly, chuvstva, i pesni, i sily, Vsjo dlja tebja!

Que mon avenir soit clair ou triste, Que je doive bientôt dire adieu à la vie – Je sais seulement : jusqu’à la tombe, Pensées, sentiments, chants, énergies – Tout est pour toi !

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© BRIDGEMAN IMAGES

Sergueï Vassilievitch Rachmaninov, vers 1930

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Sergueï Vassilievitch Rachmaninov (1873-1943) Ya ne prorok - Op. 21 n°11 (1902) Alexander Kruglov (1853-1915)

Je ne suis pas un prophète

Ya ne prorok, ya ne boyets, ya ne uchitel’ mira, ya, Bozh’yeymilost’yu pevets, moyo oruzh’ye lira. Ya volyu Gospoda rvoryu ; soyuza izbegaya s lozh’yu, ya serdtsu pesney govoryu, buzhu v nyom iskru Bozh’yu.

Je suis pas un prophète, ni un guerrier, Je ne suis pas un maître de cet univers, Par la grâce de Die, je suis un chanteur. L’instrument qui m’accompagne est une lyre. J’exécute la volonté du Seigneur, Je ne me fie pas au mensonge, Je parle aux âmes par le chant, Je réveille en elles l’étincelle divine.

V molchan’i nochi taynoy - Op. 4 n°3 (1893) Afanassi Fet (1820-1892)

Dans le mystérieux silence de la nuit

O, dolgo budu ja, v molchan’ji nochi tajnoj, Kovarnyj lepet tvoj, ulybku, vzor sluchajnyj, Perstam poslushnuju volos gustuju prjad’, Iz myslej izgonjat’, i snova prizyvat’; Dysha poryvisto, odin, nikem ne zrimyj, Dosady i styda rumjanami palimyj, Iskat’ khotja odnoj zagadochnoj cherty V slovakh, kotorye proiznosila ty; Sheptat’ i popravljat’ bylyje vyrazhen’ja Rechej mojikh s toboj, ispolnennykh smushchen’ja, I v op’janenii, naperekor umu, Zavetnym imenem budit’ nochnuju t’mu.

Oh, durant de longues heures, dans le mystérieux silence de la nuit,] Je vais écouter votre malin balbutiement Et admirer votre regard craintif. Votre épaisse chevelure si docile sous mes doigts, Je vais la chasser de mes pensées, Puis m’en souvenir à nouveau. Je vais me murmurer les paroles que nous avons échangées, Ces phrases hésitantes si pleines de retenue. Et, dans un élan frénétique, sans souci de raison, Je vais réveiller des ténèbres le son de votre nom adoré. Oh, durant de longues heures, dans le silence de la nuit secrète, Je vais réveiller des ténèbres le son de votre nom adoré.

Utro - Op. 4 n°2 (1893) M. L. Yanov (sic)

Le Matin

“Ljublju tebja!” Shepnula dnju zarja I, nebo obkhvativ, zardelas’ ot priznan’ja, I solnca luch, prirodu ozarja, S ulybkoj posylal jej zhguchije lobzan’ja.

« Je t’aime » Murmure l’aube naissante, Embrasant un ciel rougissant à cet aveu ; Pendant que la lumière du soleil, couronnée de sourires, Propage d’ardents baisers.

A den’, kak by jeshchjo ne doverjaja, Osushchestvleniju svoikh zavetnykh grjoz, Spuskalsja na zemlju, s ulybkoj utiraja Blestevshije vokrug rjady almaznykh sljoz...

Et le jour, se remémorant Un rêve précieux, Atteint la terre et y essuie Les larmes brillantes et éparpillées.

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Ona, kak polden’ khorosha - Op. 14 n°9 (1896) Nikolai Minsky (1855-1937)

Elle est belle comme le jour

Ona, kak polden’, khorosha, Ona zagadochnej polnochi. U nej neplakavshija ochi I nestradavshaja dusha.

Elle est aussi belle que le jour et plus mystérieuse que la nuit. Ses yeux n’ont pas pleuré, son âme n’a pas souffert.

A mne, ch’ja zhizn’ bor’ba i gore, Po nej tomit’sja suzhdeno. O! Tak vechno plachusheje more V bezmolvnyj bereg vljubleno.

Et moi, dont l’existence n’est que peine et combat, je suis destiné à la désirer. Oh ! C’est ainsi que la mer toujours en pleurs est amoureuse de la rive silencieuse.

A opyat’ odinok! - Op. 26 n°9 (1906) Ivan Alaxeïevitch Bounine (1870-1953)

Je suis seul à nouveau

Kak svetla, kak narjadna vesna! Pogljadi mne v glaza, kak byvalo, I skazhi: otchego ty grustna? Otchego ty tak laskova stala?

Aussi brillant que le printemps élégant ! Regarde dans mes yeux, comme avant, Et dis-moi, pourquoi tu es triste ? Pourquoi es-tu si tendre aujourd’hui ?

No molchish’, ty, slaba, kak cvetok... O molchi! Mne ne nado priznan’ja: Ja uznal `etu lasku proshchan’ja, Ja opjat’ odinok!

Mais tu es silencieuse, tu es fragile, comme une fleur ... Oh, tais-toi ! Ne fais pas une confession: J’ai compris cette caresse de séparation, Je suis de nouveau seul !

Noch’ pechal’na - Op. 26 n°12 (1906) Ivan Alaxeïevitch Bounine (1870-1953)

La nuit est triste

Noch’ pechal’na, kak mechty moji... Daleko, v glukhoj stepi shirokoj, Ogonek mercajet odinokij... V serdce mnogo grusti i ljubvi.

La nuit est aussi triste que mes rêves ... Au loin, dans l’immense steppe sauvage, Il y a une lumière scintillante solitaire... Beaucoup de tristesse et d’amour dans mon coeur.

No komu i kak razskazhesh’ ty, Chto zovjot tebja, chem serdce polno? Put’ dalek, glukhaja step’ bezmolvna, Noch’ pechal’na, kak moji mechty.

Mais à qui et comment dire Ce qui vous fait signe, ce qui rempli votre coeur? La route est longue, la steppe sauvage est silencieuse, La nuit est aussi triste que mes rêves.

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Davno I’, moj drug - Op. 4 n°6 (1893) Aseny Golenishchev-Kutuzov (1848-1913)

Cela fait longtemps mon ami

Davno l’, moj drug, tvoj vzor pechal’nyj Ja v rasstavan’ja smutnyj mig lovil. Chtob luch jego proshchal’nyj Nadolgo v dushu mne pronik. Davno-l’, bluzhdaja odinoko, V tolpe tesnjashchej i chuzhoj K tebe zhelannoj i dalekoj Ja mchalsja grustnoju mechtoj. Zhelan’ja gasli... Serdce nylo... Stojalo vremja... Um molchal... Davno-l’ zatish’je ’eto bylo? No vikhr’ svidan’ja nabezhal... My vmeste vnov’, i dni nesutsja, Kak v more voln letuchikh stroj, I mysl’ kipit, i pesni l’jutsja Iz serdca, polnogo toboj! Iz serdca, polnogo toboj!

Combien de temps, mon amie, Depuis notre dernière rencontre, Lorsque ton triste regard d’adieu S’est fixé à jamais dans mon âme ? Combien de temps depuis que j’erre seul, En des contrées étranges, Parmi des peuples étranges, Avec mes pensées tristes Qui retournent toujours vers toi, Ma lointaine bien-aimée ? Épuisé par l’attente, mon cœur n’éprouvait plus rien; Le temps s’est arrêté, la raison s’est tue... Depuis combien de temps mon âme a-t-elle été en berne, Jusqu’à ce que la tempête me ramène à toi ? Nous sommes réunis à nouveau, Et les jours s’écoulent Comme les flots de la mer; Les pensées et les mots surgissent De mon coeur tout empli de toi !

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Sud’ba - Op. 21 n°1 (1902) Aleksey Apukhtin (1841-1893)

Destinée

S svojej pokhodnoju kljukoj, S svoimi mrachnymi ochami Sud’ba, kak groznyj chasovoj, Povsjudu sledujet za nami.

Avec sa béquille Et son regard sombre, La destinée nous suit Telle un austère gardien.

Bedoj lico jeja grozit, Ona v ugrozakh posedela, Ona uzh mnogikh odolela, I vse stuchit, i vse stuchit:

Son visage annonce l’inforune, Elle vieillit sous l’effet des menaces Et de ses nombreuses conquêtes, Et elle frappe constamment, constamment :

Stuk, stuk, stuk... Polno, drug, Bros’ za schastijem gonjat’sja! Stuk, stuk, stuk...

Tap, tap, tap… Cela suffit, mon ami, Abandonne ta recherche du boheur ! Tap, tap, tap…

Bednjak sovsem obzhilsja s nej: Ruka s rukoj oni guljajut, Sbirajut vmeste khleb s polej, V nagradu vmeste golodajut.

Un vieil homme la connaît bien Car ils vont main dans la main, Ils cultivent ensemble la terre, Et en retour ils meurent de faim.

Den’ celyj dozhd’ jego kropit, Po vecheram laskajet v’juga, A noch’ju s gorja, da s ispuga Sud’ba skvoz son jemu stuchit:

La pluie le détrempe durant le jour Et le soir un vent de neige le caresse ; Dans sa douleur crainte, il entend la nuit, La destinée qui frappe dans son sommeil :

Stuk, stuk, stuk... Gljan’-ka, drug, Kak drugije pozhivajut. Stuk, stuk, stuk...

Tap, tap, tap… Vois, mon ami, Comme les autres vivent ! Tap, tap, tap…

Drugije prazdnovat’ soshlis’ Bogatstvo, molodost’ i slavu, Ikh pesni radostno neslis’, Vino smenilos’ im v zabavu:

Ils célèbrent leurs richesses, Leur jeunesse et leur gloire. Leurs chants résonnent, Et le vin coule à profusion.

Davno uzh pir u nikh shumit. No smolkli vdrug bledneja gosti... Rukoj, drozhashcheju ot zlosti, Sud’ba v okoshko k nim stuchit:

La fête est joyeuse Mais soudain les invités pâlissent, D’une main tremblante, La destinée frappe méchamment à leur fenêtre :

Stuk, stuk, stuk... Novyj drug k vam prishjol, Gotov’te mesto! Stuk, stuk, stuk...

Tap, tap, tap… Un nouvel ami Est de la fête, faites-lui place ! Tap, tap, tap…

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SERGUEÏ VASSILIEVITCH RACHMANINOV

No jest’ zhe schast’e na zemle! Odnazhdy, polnyj ozhidan’ja, S vostorgom junym na chele, Prishjol schastlivec na svidan’e.

Mais il y a du bonheur sur terre ! Un jour, plein d’espoir, Dans une extase juvénile, Un amant vint à la rencontre de sa bient-aimée.

Jeshchjo odin on, vse molchit, Zarja za roshchej potukhajet, I solovej uzh zatikhajet A serdce b’jotsja i stuchit:

Il est toujours seul. Tout est silencieux. Le crépuscule pâlit derrière les arbres, Le rossignol se tait, Son cœur bat la chamade :

Stuk, stuk, stuk... Milyj drug, Ty pridjosh’-li na svidan’e? Stuk, stuk, stuk...

Tap, tap, tap… Cher ami, Viendras-tu avec moi ? Tap, tap, tap…

No vot idjot ona, I v mig ljubov’, trevoga, ozhidan’e, Blazhenstvo, vse slilos’ u nikh V odno bezumnoje lobzan’e!

Elle approche. Et tout d’un coup … amour, inquiétude, espoir, Ravissement… tout cela se fondit En une fulgurante étreinte !

Nemaja noch’ na nikh gljadit, Vsjo nebo zalito ognjami. A kto-to tikho za kustami Kljukoj dokuchnoju stuchit:

La nuit muette les observe, Le ciel est rempli de lumières ardentes Et silencieusement, derrière les buissons, Une béquille frappe avec entêtement :

Stuk, stuk, stuk... Staryj drug K vam prishjol, dovol’no schast’ja! Stuk, stuk, stuk...

Tap, tap, tap… Un vieil ami Vous rend visite, fini le bonheur ! Tap, tap, tap…

Kristos voskres - Op. 26 n°6 (1906) Dimitri Merejkovski (1865-1941)

Christ est ressuscité

“Khristos voskres !”, poyut vo khrame ; No grustno mne… dusha molchit. Mir polon krov’yu i slezami, I etot gimn pred altaryami Tak oskorbitel’no zvuchit. Kogda b On bïl mezh nas i vedel, Chevo dostig nash slavnïy vek, Kak brata brat voznenavidel, Kak opozoren chelovek, I esli b zdes’, v blestyahchem khrame, “Khristos voskres”, On uslïkhal, Kakimi b gor’kimi slezami, Pered topoy On zarïdal !

« Le Christ est ressuscité ! », chantent-ils à l’église ; mais je suis triste, mon âme est silencieuse. Le monde est empli de larmes et de sang versé, et cet hymne, devant les autels, semble si choquant. Si seulement Il était parmi nous et voyait ce que notre glorieuse époque a engendré, comme le frère hait le frère, comme l’homme est disgracié, et si, dans ce temple resplendissant, il entendait « Le Christ est ressuscité », il verserait face à la foule des larmes fort amères.

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SERGUEÏ VASSILIEVITCH RACHMANINOV

Le Rêve Son - Op. 8 n°5 (1893) Alexeï Plechtcheïev (1825-1893), d’après Heinrich Heine (1797-1856) I u menja byl kraj rodnoj; Prekrasen on! Tam jel’ kachalas’ nado mnoj... No to byl son!

Moi aussi j’avais un pays natal ; Qu’il était magnifique ! Au-dessus de moi un sapin s’y balançait... Mais ce n’était qu’un rêve !

Sem’ja druzej zhiva byla. So vsekh storon Zvuchali mne ljubvi slova... No to byl son!

La famille de mes amis était alors vivante. De tous côtés, J’entendais des mots d’amour... Mais ce n’était qu’un rêve !

Vesennie vody - Op. 14 n°11 (1896) Fiodor Tiouttchev (1803-1873)

Les Eaux printanières

Jeshchjo v poljakh belejet sneg, A vody uzh vesnoj shumjat Begut i budjat sonnyj breg, Begut, i bleshchut, i glasjat... Oni glasjat vo vse koncy:

La neige recouvre encore les champs Mais la joie du printemps résonne dans les torrents, Qui s’enflent et réveillent la rive endormie Roulant, pétillant, proclamant :

“Vesna idjot, vesna idjot! My molodoj vesny goncy, Ona nas vyslala vperjod. Vesna idjot, vesna idjot, I tikhikh, teplykh majskikh dnej Rumjanyj, svetlyj khorovod Tolpitsja veselo za nej!...”

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« Voici le printemps, voici le printemps, Nous sommes les messagers du printemps, Nous sommes chargés de vous dire : Voici le printemps, voici le printemps ! » Et les journées chaudes et paisibles de mai Forment une ronde rose et lumineuse, Et suivent joyeusement Les traces du printemps.

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BIOGRAPHIES Mikhail Petrenko

Marina Mishuk

Mikhail Petrenko est né à Saint-Pétersbourg où il a suivi sa formation de chanteur au Conservatoire dans la classe du Prof. Minzhilkiev. Durant ses études, il rejoint l’Académie des Jeunes Chanteurs du Mariinski ; il fera ses débuts au théâtre Mariinski – auquel il restera très attaché durant sa vie professionnelle. Sa carrière internationale commence lors de sa première collaboration avec le Berliner Staatsoper en 2004 en interprétant Hunding dans Die Walküre, dirigée par Daniel Barenboim. S’ensuivent de nombreuses invitations dans les maisons d’opéra les plus prestigieuses. Parmi les moments marquants de sa carrière, citons : Ruslan et Ludmila pour la réouverture du théâtre du Bolchoï, Faust à l’opéra national des Pays-Bas, Le Château de Barbe-Bleue et Prince Igor au Metropolitan Opera et le Ring au Wiener Staatstheater. Récemment, il incarne, entre autres, de nombreux rôles de Verdi et Wagner sur la scène du Mariinski et Le Nozze di Figaro au Metropolitan Opera. Il travaille avec les plus prestigieux chefs d’orchestre, tels que Valery Gergiev, Esa-Pekka Salonen, Sir Simon Rattle, Daniel Barenboim, Riccardo Muti, Zubin Mehta, Vladimir Jurowski, Pierre Boulez, Christoph Eschenbach, Lorin Maazel, Daniel Harding, ou encore Yannick Nézet-Séguin. Il fréquente les plus grandes maisons d’opéra comme l’Opéra national de Paris, le Metropolitan Opera, La Scala, le Bayerische Staatsoper et le Royal Opera House, Covent Garden, ainsi que les festivals de Salzbourg et d’Aix-en-Provence ou encore les BBC Proms. Il a aussi débuté au cinéma dans le film Juan – basé sur l’histoire de Don Giovanni – en jouant le rôle de Leporello.

Marina Mishuk est diplômée du conservatoire Rimsky-Korsakov de Saint-Pétersbourg. Elle travaille au théâtre Mariinski depuis 1978 comme pianiste pour la plupart des productions, principalement en tant que cheffe de chant, notamment pour les opéras de Wagner (Ring des Nibelungen, Lohengrin, Parsifal, Der fliegende Holländer et Tristan und Isolde). Durant la direction de Valery Gergiev au Mariinski, elle collabore à nombre de productions d’opéras de Donizetti, Verdi, Mozart, Richard Strauss et de compositeurs russes, notamment. Outre son travail de coach auprès de chanteurs, elle est aussi engagée dans divers opéras pour la traduction de livrets, entre autres celui de Gianni Schicchi, dont la première russe a eu lieu au Mariinski en juin 2008. Elle se produit aussi fréquemment lors de concerts et comme accompagnatrice d’artistes tels Sergei Leiferkus, Vasily Gerello, Anna Netrebko et Mikhail Petrenko, parmi tant d’autres. Elle a enregistré plus de dix CD de mélodies de compositeurs russes avec Konstantin Pluzhnikov. Elle participe aussi à la plupart des tournées du Mariinski en Europe, États-Unis, Japon et Corée. Elle a été lauréate du Concours international de piano de Paris en 1976 et Glinka de Vilnius en 1971. Elle a été nommée Artiste du peuple de Russie et a reçu la médaille de l’ordre du Mérite pour la Patrie en 2008.

© DR

Piano

© ALEXANDRA BODROVA

Basse

Débuts au Grand Théâtre de Genève. Au Grand Théâtre de Genève : Soirée Stravinski (Concert) 11-12.

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INFORMATIONS PRATIQUES OPÉRA DES NATIONS Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets. Ouverture des portes L’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle. Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public à l’entrée de l’Opéra des Nations (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-).

BARS Dès 1 heure avant le spectacle et à l’entracte Les bars du hall d’entrée et de la mezzanine vous proposent boissons et petite restauration.

CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION

Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.

SUR L’ŒUVRE

Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 17-18, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch

Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit). Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans-Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé. Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre située à l’Opéra des Nations et au 9, rue du Général-Dufour.

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Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. Dossier spécial et réservation T +41 22 322 50 50 F + 41 22 322 50 51 groupes@geneveopera.ch Soirées entreprises Les entreprises souhaitant organiser une soirée au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller, notre responsable du mécénat. T +41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 mecenat@geneveopera.ch

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BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE À l’Opéra des Nations 40, avenue de France. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Les jours de spectacle jusqu’à l’heure de la représentation. Si le spectacle a lieu le samedi ou le dimanche, la billetterie est ouvertes 1 h 30 avant le début de la représentation. Rue du Général-Dufour 9, rue du Général-Dufour. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Fermeture le samedi à 17 h. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h Par courriel, fax ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch F + 41 22 322 50 51 En ligne sur le site www.geneveopera.ch Réservez vos places et collectez-les à la billetterie du Grand Théâtre ou imprimez-les directement à votre domicile. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard et Visa

TARIF SPÉCIAUX

BILLETS JEUNES ET ÉTUDIANTS 25 % de réduction sur le plein tarif billetterie en catégorie G, H & I pour les jeunes de moins de 26 ans et les étudiants. OFFRE 30-30-30 Des places à Fr. 30.- sont proposées 30 minutes avant le début des spectacles aux personnes ayant jusqu’à 30 ans révolus sur présentation d’une pièce justificative et dans la limite des places disponibles.

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CARTE 20 ANS/20 FRANCS Les titulaires de la carte bénéficient d’un rabais supplémentaire de Fr. 2.- par rapport au tarif jeune et reçoivent un programme de spectacle (une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle). BILLETS LAST MINUTE Dans la limite des places disponibles, des places à Fr.  30.- ou Fr. 50.- sont proposées une demi-heure avant le début des spectacles pour tout étudiant ou demandeur d’emploi de plus de trente ans sur présentation d’une pièce justificative. TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie du Grand Théâtre (chèques cumulables).

Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit.

PASSEDANSE D’une valeur de 20 francs et valable de septembre 2017 à juin 2018, il est offert gratuitement par le Grand Théâtre avec l’abonnement pleine saison et l’abonnement danse.

Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés du Grand Théâtre peuvent changer leurs dates de spectacles jusqu’à la veille de la représentions avant midi (1 er échange gratuit, puis Fr. 5.- par commande sauf pour les détenteurs des abonnements Carré d’or et Premières).

TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Les personnes à mobilité réduite peuvent être placées en catégorie A au premier rang, pour le prix d’un billet de catégorie F. Les personnes malentendantes peuvent être placées en catégorie C pour le prix d’un billet de catégorie H. Les personnes malvoyantes, aveugles ou avec un handicap mental, peuvent bénéficier d’une place gratuite pour leur accompagnant.

Dans le réseau FNAC en Suisse et en France

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Formulaire d’inscription sur www.geneveopera.ch

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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (février 2018) M. Jean Bonna, président M. Rémy Best, vice-président et trésorier Mme Brigitte Vielle, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (février 2018) Mme Christine Batruch Mme Claudia Groothaert Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Beatrice Rötheli M. Rolin Wavre Membres bienfaiteurs M. et Mme Luc Argand Mme René Augereau Fondation de bienfaisance de la banque Pictet M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare M. et Mme Adam Saïd Union Bancaire Privée – UBP SA M. Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer

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Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis S. A. S. La Princesse Étienne d’Arenberg M. Ronald Asmar Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Mme Françoise Bodmer M. Jean Bonna Prof. Julien Bogousslavsky Mme Christiane Boulanger Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Robert Briner M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. Alex Hoffmann M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix M. et Mme Pierre Lardy M. Christoph La Roche Mme Éric Lescure

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Mme Eva Lundin M. Bernard Mach M. et Mme Colin Maltby Mme Catherine de Marignac M. Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Pierre-Yves Mourgue d’Algue M. et Mme Philippe Nordmann M. Yarom Ophir M. et Mme Alan Parker M. Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart Mme Adeline Quast Mme Ruth Rappaport (z”l) M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Marquis et Marquise de Saint Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Julien Schoenlaub Baron et Baronne Seillière Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter

M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Rolin Wavre M. et Mme Lionel de Weck Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand Sturdza SA Credit Suisse (Suisse) SA FBT Avocats SA Fondation Bru JT International SA Lenz & Staehelin Schroder & Co banque SA SGS SA

Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 MM. Pictet & Cie Organe de révision Plafida SA

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PROCHAINEMENT À L’OPÉRA DES NATIONS BALLETS

OPÉRA

Vertige romantique Carmen Deux créations chorégraphiques mondiales 28, 29, 30 juin & 1, 3, 4 juillet 2018 à 19 h 30

Opéra-comique en 4 actes de Georges Bizet Nouvelle production

Fallen

10 , 12, 14, 18, 20, 22, 24, 26, 27 septembre 2018 à 19 h 30 16 septembre 2018 à 15 h

Sur des musiques de Piotr Ilitch Tchaïkovski (Mélodies) & Robert Schumann (Kinderszenen) Chorégraphie Andrew Skeels Mezzo-soprano Irina Shishkova Piano Sergey Koudriakov

Return to nothingness Sur la musique Franz Schubert (Trio en Mi bémol majeur n°2 / Op 100) Chorégraphie Natalia Horecna Violon Claire Dassesse Violoncelle François Guye Piano Sergey Koudriakov

Direction musicale John Fiore Mise en scène, scénographie & chorégraphie Reinhild Hoffmann Costumes Andrea Schmidt-Futterer Lumières Alexander Koppelmann Avec Ekaterina Sergeeva, Héloïse Mas, Sébastien Guèze, Sergej Khomov, Ildebrando D’Arcangelo, Rodolphe Briand, Ivan Thirion, Martin Winkler, Jérôme Boutillier, Adriana Gonzalez, Mélody Louledjian, Carine Séchaye Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève

Ballet du Grand Théâtre de Genève (Direction Philippe Cohen)

(Direction Alan Woodbridge)

Maîtrise du Conservatoire populaire de Musique, Danse et Théâtre (Direction Magali Dami et Fruzsina Szuromi)

Conférence de présentation 1 par Jean-Pierre Pastori Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mercredi 20 juin 2018 à 18 h 15 2

Conférence de présentation 1 par Delphine Vincent Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mardi 4 septembre 2018 à 18 h 15

En collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.

Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable de l’édition Aimery Chaigne Collaborations Leandro Garcimartin, Tania Rutigliani Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN MAI 2018

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*élégance florale

magasin principal 26 Corraterie / 1204 Genève T +41 22 310 3655 boutique aéroport Cointrin 7/7 T +41 22 798 5428

boutique gare Cornavin 7/7 T +41 22 732 4852

info@fleuriot.ch

Vous souhaitez une décoration personnalisée et recevoir une offre de notre part, n’hésitez pas à nous contacter au 022 310 3655 ou sur info@fleuriot.ch Nos Boutiques 7/7 Fleuriot aéroport et Fleuriot gare de Cornavin sont à votre service de 08:00 à 21:00 et proposent un large choix de qualité

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