1819 - Programme récital - Luca Pisaroni - 11/18

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Luca

Pisaroni Baryton-basse

Malcolm Martineau Piano

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*élégance florale

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G


SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE

AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES

MÉCÈNES

MADAME ALINE FORIEL-DESTEZET

PARTENAIRES DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

PARTENAIRE DES RÉCITALS

FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA

DONATEURS

MADAME EVA LUNDIN FONDATION OTTO ET RÉGINE HEIM

FONDATION PHILANTHROPIQUE FAMILLE FIRMENICH

PARTENAIRES MÉDIA

PARTENAIRES DU GENEVA OPERA POOL CARGILL INTERNATIONAL SA

HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA

UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA

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À L’OPÉRA DES NATIONS RÉCITAL VENDREDI 2 NOVEMBRE 2018 À 19 H 30 Avec le soutien de la

FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA

Luca

Pisaroni Baryton-basse

Malcolm Martineau

© JIYANG CHEN

Piano

LUDWIG VAN BEETHOVEN La Partenza – WoO 124 In questa tomba oscura – WoO 133 Dimmi, ben mio che m’ami – Op. 82 Beato quei che fido amor – Op. 88 L’amante impaziente – Op. 82

FRANZ SCHUBERT Pensa, che questo istante – D76 L’incanto degli occhi – D902, Op. 83 no1 Il modo di prender moglie – D902, Op. 83 no3 Il traditor deluso – D902, Op. 83 no2

JOHANN FRIEDRICH REICHARDT Sonetti e canzoni di Petrarca Canzon, s’al dolce loco Erano i capei d’oro O Poggi, o valli, o fiumi, o selve Più volte già dal bel sembiante umano Pace non trovo Or che ‘l ciel et la terra e ‘l vento tace

Fischerweise – D881, Op. 96 no4 Schatzgräbers Begehr – D761, Op. 23 Des Sängers Habe – D832 Der Einsame – D800, Op. 41 Lied des gefangenen Jägers – D843, Op. 52 no7 Tiefes Leid – D876 Am Fenster – D 878, Op. 105 no3 Der Zwerg – D771, Op. 22 n°1 Totengräbers Heimweh – D842 An die Leier – D737, Op. 56 no2

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Entracte

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« La vie de saltimbanque me plaît. Les rencontres, les voyages me stimulent. Contrairement à certains de mes collègues, qui souffrent de bouger sans cesse, j’adore ce mouvement perpétuel. J’ai la chance de pouvoir être sur les routes en compagnie de mon épouse et de mes deux chiens qui nous suivent partout… Je ne me verrai pas rester longtemps dans une même ville… » LUCA PISARONI

Une voix naturelle et envoûtante par Daniel Dollé

C

’est un des baryton-basse les plus sollicités qui ouvre la saison des récitals du Grand Théâtre de Genève. Gendre de Thomas Hampson, il partage avec lui la passion de récitaliste. Son beaupère considère Luca comme un fantastique chanteur de mélodies. Né au Venezuela, il s’installe, à l’âge de quatre ans à Busseto, ville de naissance de Verdi. Très jeune, l’opéra devient son meilleur ami. Grâce à une cassette de son grand-père Franco, il écoute Ella giammai m’amo, de Don Carlo, interprété par Boris Christoff. Il reste hypnotisé par les sons et les couleurs de la voix. Aussi, à l’âge de 10-11 ans, il décide de devenir chanteur. Il commence alors ses études musicales au Conservatoire Giuseppe Verdi à Milan. Vers l’âge de 14 ans, il écoute les classes de Carlo Bergonzi, et même s’il n’a jamais travaillé avec lui, il a tant appris de choses sur le style, le phrasé et la diction en écoutant enseigner l’un

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des plus élégants ténors verdiens. Lorsqu’il se souvient du mois d’août 1986, au cours d’une représentation d’Aïda aux arènes de Vérone ; il parle d’une nuit magique. Il fait forte impression lors d’une audition devant Nikolaus Harnoncourt. Ce dernier l’invite au Festival de Salzbourg, en 2002, pour interpréter Masetto aux côtés de Thomas Hampson dans le rôle-titre de Don Giovanni. À cette occasion, il fait la connaissance de Catherine Hampson qui deviendra son épouse. Mais c’est en 2001 qu’il fait ses vrais débuts sur scène, à Klagenfurt, en chantant le rôle-titre de Le Nozze di Figaro. Il est alors à l’aube d’une ascension vertigineuse et les portes des plus grandes scènes lyriques s’ouvrent à lui. Le Met de New York, le Festival de BadenBaden, l’Opéra de Paris, le Staatsoper de Vienne, le Royal Opera House n’ont plus de secret pour lui. En janvier-février 2019, il incarnera Don Giovanni au Met, plus tard il participera à la création d’un

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DANIEL DOLLÉ UNE VOIX NATURELLE ET ENVOÛTANTE

opéra de Tarik O’Regan, The Phoenix, à Houston aux côtés de son beau-père. En mai 2019, il sera Golaud à Berlin avant d’interpréter Escamillo à Covent Garden. Luca Pisaroni manifeste une grande prédilection pour les œuvres mozartiennes qu’il souhaite garder le plus longtemps possible à son répertoire. Mozart représente pour lui la quintessence du théâtre musical. Il a commencé avec Figaro avant d’aborder le Comte Almaviva dans les Nozze de Figaro, dans la célébrissime version de Giorgio Strehler pour l’Opéra de Paris. Avant d’être Don Giovanni, il était Masetto, puis Leporello. Il ne se lasse jamais de ces rôles car chaque reprise est un nouveau défi. À chaque fois, il découvre de nouvelles facettes avec lesquelles il peut jouer, car pour lui le génie qui traverse les opéras de la trilogie Da Ponte est inégalé et inégalable. C’est avec passion qu’il parle des récitatifs qui sont pour lui essentiels car ils véhiculent le plus souvent l’essence des personnages et lui permettent à chaque fois de se renouveler, comme si la musique de Mozart était une perpétuelle découverte. Chaque nouveau rôle qu’il aborde fait l’objet d’une analyse méticuleuse. Il considère Maometto II, de Rossini, comme un des highlights de sa carrière. Il a interprété le rôle-titre de cet ouvrage à Santa-Fe, dans la mise en scène de David Alden. Luca Pisaroni est un homme de théâtre rempli d’énergie et d’élégance pour faire vivre les personnages qu’il interprète, tantôt maître, tantôt valet, il rêve des personnages diaboliques. Pourquoi pas Les Contes d’Hoffmann ? Il connaît et applique avec rigueur la devise gravée sur le frontispice du temple de Delphes, νῶθι σεαυτόν (Connais-toi toi-même), afin d’identifier le bon moment pour aborder un nouveau rôle, un nouveau répertoire. S’il triomphe sur les scènes lyriques, le récital demeure une de ses formes d’expression favorites, car elle permet de pousser ses limites au maximum. Il n’y a ni scénographe, ni mise en scène, ni orchestre, il n’y a que le soliste, le piano et le public. C’est un moment unique pour essayer des choses, pour tenter des nuances extrêmes au risque de se tromper. C’est ce qu’il y a de plus

excitant. Chaque lied est pour lui un mini-opéra. Il souligne ce qu’il narre au public, tout en restant le plus naturel possible. Le récital lui permet de grandir en tant que musicien et en tant qu’acteur, il lui permet de faire de la musique, tout comme le concert, c’est pourquoi il souhaite consacrer plus de temps à ces deux formes d’expression. Luca Pisaroni aime chanter en allemand et ne veut pas se cantonner au répertoire italien. Il en donne une belle démonstration ce soir. Il réside à Vienne et se sent comme un petit-fils de l’Autriche où il a grandi musicalement. Vienne qui porte à la musique un amour unique. Au cours de la première partie de son récital, Luca Pisaroni interprète des mélodies italiennes basées sur des textes de Métastase et de Pétrarque, un érudit, poète et humaniste florentin du XIVème siècle. C’est en l’église de Sainte Claire d’Avignon où Pétrarque tombe sous le charme de Laure de Noves, mariée au marquis Hugo de Sade. Il lui vouera un amour platonique qui va inspirer toute sa poésie. En 1341, il est couronné poète des poètes au Capitole, à Rome. Il est à noter que Paris lui avait offert la même distinction, pour le remercier d’avoir permis la renaissance des lettres, la redécouverte des textes anciens oubliés et ouvert la voie aux humanistes. Le Canzoniere nous est à présent peu familier, il s’agit d’un recueil de 366 poèmes, essentiellement des sonnets (317), composés en italien et consacrés à son amour intemporel pour Laure de Noves. Avec ces poèmes, naît une esthétique du chant amoureux. 366, le nombre de jours d’une année bissextile et Laure de Noves est morte le 6 avril 1348, une année bissextile. Johann Friedrich Reichardt quant à lui, possède une excellente réputation de compositeur pour la voix, on lui doit environ 1 500 lieds, sur des textes de plus de 100 poètes. Enfant prodige, compositeur et musicographe allemand, ses lieds ont fortement impressionné le jeune Schubert. Pietro Metastasio, de son vrai nom Pietro Antonio Domenico Bonaventura Trapassi, reste un des meilleurs poètes qui ait illustré la langue italienne. Il est également connu sous le nom de Métastase. Il est né à Rome en 1698 et mort à Vienne le 12

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UNE VOIX NATURELLE ET ENVOÛTANTE DANIEL DOLLÉ

avril 1782. Grâce à la grande prima donna romaine, Marianna Bulgarelli, dite la Romanina, Métastase abandonna sa carrière de juriste et se consacra au drame lyrique. Installé chez la cantatrice, il fait la connaissance des grands compositeurs de l’époque, Porpora, Hasse, Pergolèse, Alessandro Scarlatti, Vinci, Leo, Durante… Au début de l’été 1730, il s’installa à Vienne, et devint poète officiel pour le théâtre de Vienne avec 3 000 florins d’émoluments. Les années passant, la vie que Métastase menait à Vienne et le climat minèrent sa santé et son moral. À compter de 1745, environ, il commença à ne plus guère écrire, même si les cantates qui sont de cette période et si la canzonetta Ecco quel fiero istante qu’il dédia à son ami Farinelli sont parmi les meilleures et les plus populaires de ses œuvres. Il étudia Ovide avec beaucoup de plaisir et cet auteur a pu avoir une influence sur son propre style. Pour la régularité de la versification, la limpidité du langage, la délicatesse de sentiment, les situations romantiques rendues dans le style le plus simple et pour une certaine beauté des images qui frôle parfois le sublime. La langue de Métastase est remarquablement pure et claire. Si l’on en croit Stendhal qui n’hésita pas à écrire : « Il a égalé Shakespeare et Virgile, et surpassé, de bien loin, Racine et tous les autres grands poètes ! ». Mal connu du grand public, Métastase amena l’art de l’opéra seria à son apogée. Il a connu la gloire dans toute l’Europe, ses livrets étaient incontournables, dans une très belle langue classique. Rien d’étonnant que Schubert y ait été confronté et séduit à Vienne. Beethoven était familier avec ses textes. Entre 1793 et ​​1802, il se rendit chez Salieri, la personne la plus en vue de la scène musicale viennoise, à intervalles irréguliers pour étudier la composition vocale. Salieri n’appréciait guère les textes allemands, aussi faisait-il travailler ses étudiants sur ses poèmes. Beethoven utilisera plusieurs textes du poète italien, notamment pour La Partenza et L’amante impaziente, cette mélodie existe sous la forme arietta assai serioso (Op. 82,4) et sous la forme arietta buffa (Op. 82,3). La première, en mode pathétique, soupire à tra-

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vers ses voyelles, s’appuie sur ses appoggiatures et écoute le battement de cœur des petites figures accompagnatrices, la seconde, pointe l’impatience contrariée. Le rôle de Beethoven en tant que créateur d’œuvres orchestrales, d’œuvres majeures de musique de chambre et de sonates en solo de premier plan est tellement important qu’on en oublie souvent la richesse de ses lieds. Pourtant, ces derniers constituent un répertoire extrêmement agréable, dans lequel amour et humour côtoient des contenus philosophiques ou religieux. En septembre 1813, Salieri considérait l’élève Schubert prêt à assumer la tâche de composer des accompagnements. Effectivement, le poème de Métastase tiré de Hercules à la croisée des chemins a la facture d’une mélodie vocale à l’italienne telle que beaucoup d’autres œuvres de Schubert pour Salieri. Bien entendu, il s’agit d’une mélodie héroïque, comme il convient à Hercules, mais la simplicité de l’accompagnement au piano reste simplissime. Les « Métastase » de Schubert, qu’on pourrait penser comme des exercices juvéniles, une imitation un peu naïve des modèles, sont incontestablement beaucoup plus que cela : un pastiche, certes, mais qui réinvente partiellement les codes pour s’intégrer parfaitement, sans faire mine d’y toucher, à l’esthétique propre au compositeur. La deuxième partie du récital est consacrée à des lieds de Franz Schubert composés sur des textes allemands. Le catalogue des mélodies regorge de lieds sur les bateliers, les gondoliers et surtout les pêcheurs, chose curieuse pour un homme qui a rarement vu des lacs et n’a jamais vu un océan. En effet, les chants de pêcheur de Schubert forment un sous-ensemble important et diversifié de ses chants liés à l’eau. En mars 1826, dans le lied Fischerweise basé sur un poème de son ami Baron Schlechta (D. 881), le protagoniste de Schubert est un pêcheur parmi beaucoup d’autres, chantant un chant strophique joyeusement fraternel en Ré majeur. L’accompagnement au piano pouvant représenter une sorte de chœur masculin instrumental composé de basses, de barytons et de ténors, le pêcheur chante le bonheur simple d’être à la pêche. Dans la dernière strophe, Schubert

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DANIEL DOLLÉ UNE VOIX NATURELLE ET ENVOÛTANTE

change le cadre strophique pour inclure une référence à une bergère sur le rivage qui tente d’attraper des poissons avec des artifices. Ce détail pourrait assez rapidement être considéré comme désagréable, voire misogyne, mais dans le contexte du lied de Schubert cela ressemble davantage à une mélodie enjouée. Der Schatzgräber où un chercheur de trésor creuse sa propre tombe semble viser un public spécifique. Si les paroles datent du début de 1822, elles seraient contemporaines de la composition d’Alfonso et Estrella, la plus importante collaboration entre Schubert et Schober. Le chasseur de trésor enterre ses espoirs. Ce poème défend la position de l’artiste en herbe en tant que glorieux et avoue que la recherche métaphorique d’un trésor, même jusqu’à la mort, est aussi épanouissante que le vase d’or au bout de l’arc-en-ciel. Après bien des tribulations harmoniques, la conclusion sera en majeur. Le poème a un air légèrement improvisé et défensif, comme s’il visait des oreilles antipathiques. Einstein dit que Der Einsame Schubert « illustrait et idéalisait le philistinisme de la période Biedermeier ». À cet égard, ce lied est un complément à une autre rêverie nocturne du soir, Der Winterabend, qui révèle la pensée d’un homme simple dans une musique d’un raffinement et d’une sophistication hors du commun. Dans les deux lieds, la résilience du cœur humain l’emporte sur la solitude et les pensées du philosophe prennent des ailes grâce à la musique d’une puissance supérieure. Dans cette mélodie, il y a également un caractère terrestre qui est un attribut de ceux qui aiment la terre et ses plaisirs simples, Oh, comme je me plais dans ma paisible vie rustique ! Le Lied des gefangenen Jägers (Chant du chasseur emprisonné) (D. 843) est la première des deux mélodies pour baryton que Schubert a écrites en 1825 sur des poèmes tirés de La Dame du lac de Walter Scott dans une traduction en allemand de Adam Storck. Comme son titre l’indique, le lied est chanté par un chasseur emprisonné dans une tour. L’accompagnement au piano rappelle les fiers rythmes d’une polonaise, rempli de fanfares héroïques, et la mélodie vocale lutte avec les limites supérieures de la tessiture d’un baryton. Dans Am

Fenster, la musique suggère une réflexion religieuse. Le poète parle d’un monastère, Le narrateur est arrivé au cloître quelques années auparavant dans un état de profonde crise spirituelle (strophe 2). Converti par une « lumière nouvelle », il a trouvé la paix dans « cette vie sacrée » et surtout dans la communauté religieuse (strophe 4). Il a adopté la vie contemplative où la joie silencieuse (“Stille Freud”, strophe 5) dans quelque chose d’aussi naturel et beau que le clair de lune a remplacé son angoisse silencieuse. Schubert a connu la joyeuse musique dans les monastères de St Florian et de Kremsmann en juillet 1825 pendant ses vacances avec le chanteur Johann Michael Vogl. Peut-être avait-il remarqué que de nombreuses personnes y menaient une vie heureuse dans une communauté sécurisée où règnent l’amitié et la prière. Le compositeur a dû connaître des moments où il a voulu se retirer du monde et se concentrer sur la vie intérieure, ce qui signifiait pour lui une composition non troublée. Le Nain est un lied narratif tout comme le fameux Erlkönig. On peut songer à un mini-opéra dont les protagonistes seraient le narrateur, la princesse et le nain. La tessiture du lied est large et rappelle celle de Posa dans Don Carlo, elle va du La 1 au Fa# 3. On assiste au meurtre de la princesse par son nain qui l’aime, jaloux du roi, et qui, lui reprochant sa trahison, la tue, consentante, malgré lui. Le récital se termine avec le premier des cinq lieds d’un ami intime de Schubert, Franz Seraph Ritter von Bruchmann, À la lyre. Il oppose la brutalité du monde guerrier à celui de l’amour, pour le premier le compositeur fait appel au mode mineur, alors que pour le second il utilise la tonalité majeure Dans ses lieds, le compositeur donne la parole à ceux qui semblent ordinaires, comme lui peutêtre, et nous rappelle que les gens sont capables d’émotions plus profondes qu’ils sont souvent incapables d’exprimer. Pouvait-on imaginer meilleure conclusion à ce récital que des lieds de Franz Schubert, Viennois comme Luca Pisaroni, et qui reste considéré comme le père du lied. La musique de Schubert rêve au-dessus des mots. Avec plus de 600 lieds Schubert a fait du genre un des plus attachants de la création romantique.

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Ludwig van Beethoven (1770-1827)

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La Partenza WoO 124 (1795-96) Métastase (1698-1782) dans Canzonetta no 5 (1749)

L’Adieu

Ecco quel fiero istante: Nice, mia Nice, addio. Come vivrò ben mio, Così lontan da te? Io vivrò sempre in pene, Io non avrò più bene: E tu, chi sa se mai Ti sovverrai di me!

Adieu, tu vois mes larmes, Nice, reçois ma foi, Adieu, dans les alarmes, Je vivrai loin de toi. À la tristesse livré sans cesse Mon sort m’accablera. Mais si ton cœur m’appelle, toujours fidèle Le mien te répondra

In questa tomba oscura WoO 133 (1806-07) Giuseppe Carpani (1752-1825)

En cette tombe obscure

In questa tomba oscura Lasciami riposar; Quando vivevo, ingrata, Dovevi a me pensar.

En cette tombe obscure, je t’en prie laisse-moi tranquille ! C’est quand je vivais, ingrate, qu’il fallait penser à moi...

Lascia che l’ombre ignude Godansi pace almen E non, e non bagnar mie ceneri D’inutile velen.

Laisse les ombres nues profiter au moins de la paix et ne viens pas maintenant baigner mes cendres d’un vain poison...

Dimmi, ben mio che m’ami Op. 82, Vier Arietten und ein Duett n°1 (1811) Auteur anonyme

Dis-moi, mon amour

Dimmi, ben mio, che m’ami, Dimmi che mia tu sei. E non invidio ai Dei La lor’ divinità! Con un tuo sguardo solo, Cara, con un sorriso Tu m’apri il paradiso Di mia felicità!

Dis-moi, mon amour, que tu m’aimes, Dis-moi que tu es mienne, Et je n’envierai pas les dieux Pour leur divinité ! Avec un seul de tes regards, Ma chère, avec un sourire, Tu m’ouvriras le paradis De mon bonheur !

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BEATO QUEI CHE FIDO AMOR LUDWIG VAN BEETHOVEN

Beato quei che fido amor Op. 88 (1803) Auteur anonyme

Heureux celui qui d’amour

Beato quei che fido amor Mai seppe meritar! Ei solcherà senza timor Di questa vita il mar.

Heureux celui qui d’amour fidèle a su se montrer digne ! C’est sans crainte aucune qu’il sillonnera la mer.

Dovunque lo conduca il ciel, Gli ride dolce fior; La gioja non là cuopre un vel, Si scema ogni dolor.

Où que le conduise le ciel, une douce fleur lui sourit. Aucun voile ne recouvre sa joue; toute douleur s’apaise.

Ei sente l’alma divam par Di generoso ardir; Il vero ei puote sol amar, Del bello sol gioir.

Son âme peut s’enflammer d’un généreux courage; Il faut se consacrer au Vrai; il peut jouir du Beau.

Felice chi ad un fido sen Può cheto riposar, E negl’ occhietti del suo ben Contento si specchiar!

Heureux celui qui sur un sein fidèle peut reposer, confiant, et dans les tendres yeux de son aimée se contempler avec plaisir.

Che in mezzo agli disa striancor Quel sol gli riderà, Ed a più bella calma oror Tutto gli tornerà.

Au milieu des pires désastres, ce soleil-là continuera de lui sourire et très vite, pour lui, le calme reviendra.

L’amante impaziente Op. 82, Vier Arietten und ein Duett no3 (1811) Métastase (1698-1782)

L’amant impatient

Che fa, che fa il mio bene? Perchè, perché non viene? Vedermi vuole languir Così, così, così! Oh come è lento nel corso il sole! Ogni momento mi sembra un dì, Che fa, che fa il mio bene? Perchè, perché non viene? Vedermi vuole languir Così, così, così!

Que fait, que fait ma bien-aimée ? Pourquoi, pourquoi ne vient-elle pas ? Elle veut me voir languir à n’en plus pouvoir! Oh, comme le soleil est lent dans sa course ! Chaque instant me semble un jour entier, oui, vraiment un jour entier. Que fait, que fait ma bien-aimée ? Pourquoi, pourquoi ne vient-elle pas ? Elle veut me voir languir à n’en plus pouvoir!

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Johann Friedrich Reichardt (1752-1814) Sonetti e canzoni di Petrarca (env. 1810) Pétrarque (1304-1347) dans Canzoniere, Rime In vita di Madonna Laura

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Canzon, s’al dolce loco n° 37

Si tu vois ma belle en ce doux lieu

Canzon, s’al dolce loco la donna nostra vedi, credo ben che tu credi ch’ella ti porgerà la bella mano, ond’io son sí lontano. Non la tocchar; ma reverente ai piedi le di’ ch’io sarò là tosto ch’io possa, o spirto ignudo od uom di carne et d’ossa.

Chanson, si tu vois ma belle En ce doux lieu, Je sais que tu penses Qu’elle étendra sa main vers toi – Alors que je suis absent. Ne la touche pas, vénère-la Et dis lui que je la rejoindrai au plus vite En simple esprit, ou en homme de chair et de sang.

Erano i capei d’oro n° 90

Sa blonde chevelure

Erano i capei d’oro a l’aura sparsi che ‘n mille dolci nodi gli avolgea, e ‘l vago lume oltra misura ardea di quei begli occhi, ch’or ne son sì scarsi; e ‘l viso di pietosi color farsi (non so se vero o falso) mi parea; i’ che l’ésca amorosa al petto avea, qual meraviglia se di subito arsi? Non era l’andar suo cosa mortale ma d’angelica forma, et le parole sonavan altro che pur voce umana: uno spirto celeste, un vivo sole fu quel ch’ i’ vidi, et se non fosse or tale, piaga per allentar d’arco non sana.

Au gré du vent flottait sa blonde chevelure, Qui formait mille nœuds les plus délicieux ; Un éclat excessif brillait dans ses beaux yeux, Qui maintenant en sont privés outre mesure. Sur ses traits était peinte une pitié si pure ! Si j’ai vu bien ou mal j’en suis encore douteux. Qui serait donc surpsis qu’aussitôt ses doux feux M’aient embrasé, l’amorce étant dans ma nature ? On aurait dit un ange, et le timbre enchanteur De sa voix n’avait rien de la nature humaine, Et son port et sa marche annonçaient une reine. Mes yeux virent en elle un soleil de splendeur, Un tout céleste esprit. Si maintenant moins belle Elle est, ma passion n’en est pas moins cruelle.

O Poggi, o valli, o fiumi, o selve n° 71

Monts, vallées, rivières, forêts et champs

O poggi, o valli, o fiumi, o selve, o campi, o testimon’ de la mia grave vita, quante volte m’udiste chiamar morte! Ahi dolorosa sorte lo star mi strugge, e ‘l fuggir non m’aita. Ma se maggior paura non m’affrenasse, via corta et spedita trarrebbe a fin questa apra pena et dura; et la colpa è di tal che non à cura.

Monts, vallées, rivières, forêts et champs, Témoins de ma dure vie, Combien de fois m’avez-vous ententu appeler la mort ! Ô douleureux destin, Rester me détruit et fuir ne m’aide pas. Mais, si une peur plus grande Ne me retenait pas, une voie courte et rapide Mettrait un terme à cette douleur. Celle à qui j’importe peu en porterait la faute.

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SONETTI E CANZONI DI PETRARCA JOHANN FRIEDRICH REICHARDT

Più volte già dal bel sembiante umano n° 170

Plusieurs fois, enhardi par son semblant humain

Più volte già dal bel sembiante umano ò preso ardir co le mie fide scorte d’assalir con parole oneste accorte la mia nemica in atto umile et piano. Fanno poi gli occhi suoi mio penser vano per ch’ogni mia fortuna, ogni mia sorte, mio ben, mio male, et mia vita et mia morte quei che solo il pò far l’à posto in mano. Ond’ io non pote’ mai formar parola ch’ altro che da me stesso fosse intesa, cosi m’à fatto Amor tremante et fioco. Et veggi’ or ben che caritate accesa lega la lingua altrui, gli spirti invola: chi pò dir com’ egli arde è ‘n picciol foco.

Plusieurs fois, enhardi par son semblant humain, J’étais bien résolu, toute réflexion faite, D’adresser la parole, en un langage honnête, À ma douce ennemie, étant humble et serein. Mais aussitôt ses yeux m’ont barré le chemin, Car mon sort, ma fortune, et victoire et défaite, Et ma vie et ma mort, le calme et la tempête, L’Amour, qui seul le peut, a tout mis dans sa main. Il m’a fait désormais si tremblant et sensible Que d’assez bien parler il ne m’est plus possible Pour qu’un autre en entende hors de moi-même le son. Et je vois maintenant que l’amour sans limite Rend un amant muet, met sa voix en prison : Pour définir sa flamme, il faut l’avoir petite.

Pace non trovo n° 134

Je ne trouve point de paix

Pace non trovo, et non ò da far guerra; e temo, et spero; et ardo, et son un ghiaccio; et volo sopra ‘l cielo, et giaccio in terra; et nulla stringo, et tutto ‘l mondo abbraccio.

Je ne trouve point de paix et je n’ai pas à faire de guerre ;] et je tremble et j’espère, et je brûle, et je suis comme une glace.] Je vole au-dessus des cieux et je rampe sur terre ; je n’étreins rien et j’embrasse le monde entier.

Tal m’à in pregion, che non m’apre né serra, né per suo mi riten né scioglie il laccio; et non m’ancide Amore, et non mi sferra, né mi vuol vivo, né mi trae d’impaccio.

Celle qui me tient en prison, ne m’ouvre ni ne me ferme la porte ;] elle ne me retient point dans ses liens, ni ne m’en délivre ;] Amour lui-même ne veut ni me tuer, ni briser mes fers ;] ni m’avoir en vie, ni me tirer de peine.

Veggio senza occhi, et non ò lingua et grido; et bramo di perir, et cheggio aita; et ò in odio me stesso, et amo altrui.

Je vois sans yeux ; je n’ai pas de langue et je crie ; je souhaite mourir et je réclame aide ; et je me hais moi-même, et j’aime autrui.

Pascomi di dolor, piangendo rido; egualmente mi spiace morte et vita: in questo stato son, donna, per voi.

Je me repais de douleur ; je ris en pleurant ; la mort et la vie me déplaisent également. Voilà, madame, en quel état je suis à cause de vous.

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JOHANN FRIEDRICH REICHARDT OR CHE ‘L CIEL ET LA TERRA E ‘L VENTO TACE

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Or che ‘l ciel et la terra e ‘l vento tace n° 164

Maintenant que le ciel, et la terre, et le vent, tout se tait

Or che ‘l ciel e la terra e ‘l vento tace, E le fere e gli augelli il sonno affrena, Notte il carro stellato in giro mena E nel suo letto il mar senz’onda giace;

Maintenant que le ciel, et la terre, et le vent, tout se tait ;] que les bêtes et les oiseaux sont domptés par le sommeil ;] que la nuit mène en rond son char étoilé, et que la mer sans vagues repose dans son lit.

Vegghio, penso, ardo, piango; e chi mi sface Sempre m’è inanzi per mia dolce pena: Guerra è il mio stato, d’ira et di duol piena; E sol di lei pensando ho qualche pace.

Je vois, je pense, je brûle, je pleure ; et celle qui me consume] ainsi est toujours devant mes yeux, pour ma douce peine.] L’état où je suis, est une guerre pleine de colère et de douleur ;] et c’est seulement quand je pense à cela, que j’ai quelque paix.]

Così sol d’una chiara fonte viva Move ‘l dolce e l’amaro ond’io mi pasco; Una man sola mi risana e punge.

Ainsi d’une même source claire et vive découlent la douceur et l’amertume dont je me réjouis ;] la même main me blesse et me guérit.

E perchè ‘l mio martìr non giunga a riva, Mille volte il dì moro e mille nasco; Tanto da la salute mia son lunge!

Et pour que mon martyre n’arrive jamais à sa fin, je meurs et je renais mille fois par jour, tellement je suis éloigné de ma guérison.

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Franz Schubert (1797-1828) Pensa, che questo istante D76 (1813) Métastase (1698-1782) dans Alcide al Bivio (1760)

Pense que cet instant

Pensa che questo istante Del tuo destin decide; Ch’oggi rinasce Alcide Per la futura età.

Pense que cet instant De ton destin décide Si aujourd’hui renaît Alcide Pour le futur.

Pensa che adulto sei, Che sei di Giove un figlio, Che merto e non consiglio La scelta tua sarà.

Pense que tu es un homme, Que tu es fils de Jupiter, Que sur le mérite et non sur un conseil Ton choix sera fait.

L’incanto degli occhi D902, Op. 83 no 1 Drei Lieder von Metastasio (1827) Métastase (1698-1782) dans Attilio Regolo (1738-40)

L’enchantement des yeux

Da voi, cari lumi, dipende il mio stato ; voi siete i miei numi, voi siete il mio fato : a vostro talento mi sento cangiar. Ardir m’inspirate, se lieti splendete ; se torbidi siete, mi fate tremar.

De vous, chers astres, dépend mon sort ; vous êtes mes dieux, vous êtes mon destin : à votre aspect je vais changeant. Vous m’inspirez courage, quand vous brillez joyeux ; quand vous êtes assombris, vous me faites trembler.

Il modo di prender moglie D902, Op. 83 n° 3 Drei Lieder von Metastasio (1827) Métastase (1698-1782) dans Il contraccambio ovvero l’amore alla pruova (1823)

Ma façon de prendre femme

Orsù non ci pensiamo, Corraggio, e concludiamo: Alfin s’io prendo moglie So ben perchè lo fo.

Eh bien ! n’y pensons plus Courage et concluons, Finalement si je dois prendre femme, Je sais bien pourquoi je le fais.

Lo fo per pagar i debiti, La prendo per contanti, Di dirlo, e di ripeterlo, Difficoltà non ho.

Je le fais pour payer mes dettes, Je la prends pour l’argent, Je le dis et je le répète Sans aucune difficulté.

Fra tanti modi, e tanti Di prender moglie al mondo, Un modo più giocondo Del mio trovar non so.

Il y a tant et tant de façons De prendre femme dans le monde, Une façon plus joyeuse Que la mienne, je ne trouverai pas.

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FRANZ SCHUBERT IL MODO DI PRENDER MOGLIE

Si prende per affetto, Si prende per rispetto, Si prende per consiglio, Si prende per puntiglio, Si prende per capriccio E’ vero sì, o nò?

L’un se marie par amour, L’un se marie par respect, L’un se marie par conseil, L’un se marie par dépit, L’un se marie par caprice, Est-ce vrai, oui ou non ?

Ed io per medicina Di tutt’i mali miei Un poco di sposina Prendere non potrò?

Et moi, comme remède Pour tous mes maux, Un peu de femme Je ne prendrai pas ?

Ho detto e’l ridico, Lo fo per li contanti; Lo fanno tanti, e tanti; Anch’ io lo farò.

Je l’ai dit et je le répète, Je le fais pour l’argent, Beaucoup, beaucoup le font Et je le ferai aussi.

Il traditor deluso D902, Op. 83 no2 Drei Lieder von Metastasio (1827) Métastase (1698-1782) dans Gioas, rè di Giuda (1735) et La Clemenza di Tito (1734)

Le traître déçu

Ahimè, Io tremo, io sento Tutto inondarmi il seno Di gelido sudor... Fuggasi... Ah quale... Qual’ è la via! Chi me l’addita? Oh Dio, Che ascoltai! Che m’avvenne! Ove son io!

Hélas ! Je tremble, Je sens ma poitrine tout entière S’inonder d’une sueur glacée. Fuyons ! Ah, quel... quel est le chemin ? Qui me l’indique ? O Dieu ! Qu’ai-je entendu ? Que m’arrive-t-il ? O Dieu ! Qu’ai-je entendu ? Où suis-je ?

Ah l’aria d’intorno Lampeggia, sfavilla, Ondeggia, vacilla L’infido terren! Qual notte profonda D’orror mi circonda! Che larve funeste, Che smanie son queste! Che fiero spavento Mi sento nel sen!

Ah l’air environnant Est déchiré d’éclairs, étincelle ; Il ondoie et vacille, Le sol traître ! Quelle nuit profonde D’horreur m’enveloppe ! Quels fantômes funestes, Quelles alarmes sont-ce là ! Quelle cruelle épouvante Dans mon cœur !

Entracte

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FISCHERWEISE FRANZ SCHUBERT

Fischerweise D881, Op. 96 no4 (1826) Franz Xaver von Schlechta (1796-1875), Fischerweise (1824)

Chanson de pêcheur

Den Fischer fechten Sorgen Und Gram und Leid nicht an, Er löst am frühen Morgen Mit leichtem Sinn den Kahn.

Le pêcheur n’est pas harcelé par les soucis Et les chagrins et les douleurs ; Il détache tôt le matin Avec l’esprit léger son bateau.

Da lagert rings noch Friede Auf Wald und Flur und Bach, Er ruft mit seinem Liede Die gold’ne Sonne wach.

La paix est tout autour de lui Dans tous les prairies et les ruisseaux, Il appelle avec son chant Le soleil doré à s’éveiller.

Er singt zu seinem Werke Aus voller frischer Brust, Die Arbeit gibt ihm Stärke, Die Stärke Lebenslust!

Il chante pendant son travail Avec un cœur plein de vigueur, Son travail lui donne la force, Sa force la joie de vivre.

Bald wird ein bunt Gewimmel In allen Tiefen laut, Und plätschert durch den Himmel Der sich im Wasser baut –

Bientôt un grouillement multicolore Résonnera dans les profondeurs Et jaillira à travers le ciel Qui se reflète dans l’eau.

Doch wer ein Netz will stellen Braucht Augen klar und gut, Muß heiter gleich den Wellen Und frey seyn wie die Fluth;

Mais celui qui veut poser un filet, A besoin de bons yeux clairs, Il doit être aussi serein que les vagues Et aussi libre que les flots.

Dort angelt auf der Brücke Die Hirtinn - schlauer Wicht, Endsage deiner Tücke Den Fisch betrügst du nicht!

Là sur le pont est en train de pêcher La bergère, petite rusée, Arrête tes tours, Tu ne duperas pas ce poisson !

Schatzgräbers Begehr D761, Op. 23 Vier Lieder n° 4 (1822) Franz von Schober (1796-1882)

Désir du chercheur de trésor

In tiefster Erde ruht ein alt Gesetz, Dem treibt mich’s, rastlos immer nachzuspüren; Und grabend kann ich Andres nichts vollführen, Wohl spannt auch mir die Welt ihr goldnes Netz, Wohl tönt auch mir der Klugheit seicht Geschwätz:

Dans la terre profonde repose une vieille loi, Qui m’amène sans cesse à toujours chercher ; Et pendant que je creuse je ne peux rien faire d’autre. Le monde peut étendre son filet doré pour m’attirer, Le bavardage vide de la sagesse peut résonner pour moi :] « Tu déploies tes efforts et ton temps en vain ! » Cela ne me détournera pas de ma tâche, Je creuse avec ardeur, maintenant comme jamais.

,,Du wirst die Müh und Zeit umsonst verlieren.“ Das soll mich nicht in meiner Arbeit irren, Ich grabe glühend fort, so nun, wie stets.

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FRANZ SCHUBERT SCHATZGRÄBERS BEGEHR

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Und soll mich nie des Findens Wonne laben, Soll ich mein Grab mit dieser Hoffnung graben: Ich steige gern hinab, gestillt ist dann mein Sehnen.]

Et si la joie de la découverte ne me réconforte jamais,] Si je creuse ma tombe avec cet espoir, Pourtant je descends volontiers, car mon désir est satisfait.]

Drum lasset Ruhe mir in meinem Streben! Ein Grab mag man wohl jedem gerne geben, Wollt ihr es denn nich mir, ihr Lieben, gönnen?

Aussi laissez-moi en paix dans mon agonie, Une tombe pour chaque homme est donnée volontiers,] Vous ne voudriez pas me l’accorder, mes amis ?

Des Sängers Habe (1825) Franz Xaver von Schlechta (1796-1875)

Les biens du chanteur

Schlagt mein ganzes Glück in Splitter, Nehmt mir alle Habe gleich, Lasset mir nur meine Zither, Und ich bleibe froh und reich.

Brisez tout mon bonheur en morceaux, Emportez tous mes biens, Laissez-moi seulement ma cithare, Et je resterai heureux et riche.

Wenn des Grames Wolken ziehen, Haucht sie Trost in meine Brust, Und aus ihrem Golde blühen Alle Blumen meiner Lust.

Quand les nuées de la souffrance approchent, Elle fait souffler la confiance dans mon cœur Et de ses cordes dorées fleurissent Toutes les fleurs de mon plaisir.

Will die Liebe nicht gewähren, Freundschaft brechen ihre Pflicht, Kann ich beide stolz entbehren, Aber meine Zither nicht.

Si l’amour ne m’accorde rien, Et l’amitié faillit dans son devoir, Je peux faire sans aucun des deux, Mais pas sans ma cithare.

Reißet meines Lebens Sehne, Wird sie mir ein Kissen sein, Lullen mich die süßen Töne In den letzten Schlummer ein.

Déchirez les désirs de ma vie, Et elle deviendra mon oreiller, Et ses douces notes fredonneront Dans mon dernier sommeil.

In den Grund des Tannenhaines Senkt mich leise dann hinab; Und statt eines Leichensteines Stellt die Zither auf mein Grab,

Dans la terre du bois de pins Enterrez-moi doucement ; Et au lieu d’une pierre tombale, Posez la cithare sur ma tombe.

Daß ich, wenn zum stillen Reigen, Aus des Todes dunklem Bann, Mitternachts die Geister steigen, Ihre Saiten rühren kann.1

Pour que, quand en une danse silencieuse Du royaume obscur de la mort, À minuit les esprits se lèvent, Je puisse toucher ses cordes.

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DER EINSAME FRANZ SCHUBERT

Der Einsame D800, Op. 41 (1825) Karl Lappe (1773-1843) dans Blätter von Karl Lappe, Erstes Heft (1801)

Le solitaire

Wann meine Grillen schwirren, Bei Nacht, am spät erwärmten Herd, Dann sitz’ ich, mit vergnügtem Sinn, Vertraulich zu der Flamme hin, So leicht, so unbeschwert.

Quand mes grillons chantent, La nuit, près de l’âtre chauffant tard, Quand je m’assois avec plaisir Familièrement près du feu, Si léger et sans souci.

Ein trautes, stilles Stündchen Bleibt man noch gern am Feuer wach. Man schürt, wann sich die Lohe senkt, Die Funken auf, und sinnt und denkt: Nun abermal ein Tag!

Pendant une petite heure confortable, tranquille On reste encore avec plaisir éveillé près du feu, On tisonne quand les flammes faiblissent, Les étincelles volent et on ressent et on pense : Un jour de plus est passé !

Was Liebes oder Leides Sein Lauf für uns daher gebracht, Es geht noch einmal durch den Sinn; Allein das Böse wirft man hin. Es störe nicht die Nacht.

Ce que l’amour ou le chagrin Nous a apporté pendant sa course Est passé à travers notre esprit ; Le mal seul on le rejette, Pour qu’il ne trouble pas la nuit.

Zu einem frohen Traume Bereitet man gemach sich zu. Wann sorgelos ein holdes Bild Mit sanfter Lust die Seele füllt, Ergiebt man sich der Ruh.

Pour un rêve agréable On se prépare soi-même, Et quand, exempt de souci, une douce image Remplit l’âme avec un plaisir tendre, On s’abandonne au repos.

O wie ich mir gefalle In meiner stillen Ländlichkeit! Was in dem Schwarm der lauten Welt Das irre Herz gefesselt hält, Giebt nicht Zufriedenheit.

Oh, comme je me plais Dans ma paisible vie rustique ! Dans le tumulte du monde bruyant Le cœur sans repos serait tenu captif Et ne trouverait jamais la satisfaction.

Zirpt immer, liebe Heimchen, In meiner Klause eng und klein. Ich duld’ euch gern: ihr stört mich nicht. Wann euer Lied das Schweigen bricht, Bin ich nicht ganz allein.

Chantez toujours, chers grillons, Dans ma cellule étroite et petite. Je vous accepte volontiers : vous ne me dérangez pas, Quand votre chant rompt le silence, Je ne suis plus entièrement seul.

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FRANZ SCHUBERT LIED DES GEFANGENEN JÄGERS

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Lied des gefangenen Jägers D843, Op. 52 n°7 (1825) Walter Scott (1771-1832) “Lay of the imprisoned Huntsman” dans The Lady of the Lake (1810) traduit par Adam Storck (1780-1822) dans Das Fräulein vom See (1819)

Chant du chasseur prisonnier

Mein Roß so müd in dem Stalle sich steht, Mein Falk ist der Kapp’ und der Stange so leid, Mein müßiges Windspiel sein Futter verschmäht, Und mich kränkt des Thurmes Einsamkeit. Ach wär’ ich nur, wo ich zuvor bin gewesen, Die Hirschjagd wäre so recht mein Wesen, Den Bluthund los, gespannt den Bogen: Ja solchem Leben bin ich gewogen.

Mon cheval se tient si las dans l’écurie, Mon faucon est si désolé de son capuchon et de sa perche,] Mon lévrier inoccupé dédaigne sa nourriture, Et la solitude du cachot m’attriste. Ah, si seulement j’étais comme j’étais auparavant, La chasse au cerf était si bien ma nature, Le braque détaché, l’arc tendu, Oui, à une telle vie je suis favorable.

Ich hasse der Thurmuhr schläfrigen Klang, Ich mag nicht sehn, wie die Zeit verstreicht, Wenn Zoll um Zoll die Mauer entlang Der Sonnenstrahl so langsam schleicht. Sonst pflegte die Lerche den Morgen zu bringen, Die dunkle Dohle zur Ruh mich zu singen; In dieses Schlosses Königshallen Da kann kein Ort mir je gefallen.

Je hais le bruit endormi de l’horloge, Je n’aime pas voir comment le temps passe, Quand petit à petit le long du mur Les rayons du soleil si lentement se glissent. Jadis l’alouette avait l’habitude de m’apporter le matin,] Le choucas sombre de chanter pour le repos ; Dans ces salles royales du château, Ici aucun endroit ne peut me plaire.

Früh, wenn der Lerche Lied erschallt, Sonn’ ich mich nicht in Ellens Blick, Nicht folg’ ich dem flüchtigen Hirsch durch den Wald,] Und kehre, wenn Abend thaut, zurück; Nicht schallt mir ihr frohes Willkommen entgegen,] Nicht kann ich das Wild ihr zu Füßen mehr legen,] Nicht mehr wird der Abend uns selig entschweben: Dahin, dahin ist Lieben und Leben!

Tôt, quand le chant de l’alouette retentit, Je ne m’expose pas au soleil du regard d’Ellen, Je ne poursuis pas le cerf en fuite à travers la forêt,] Et je ne retourne pas avec la rosée du soir. Le salut de bienvenue joyeux ne retentit pas pour moi] Je ne peux plus poser à ses pieds le gibier, Le soir ne s’envolera plus pour nous dans la félicité :] Fini, fini est l’amour ainsi que la vie.

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TIEFES LEID FRANZ SCHUBERT

Tiefes Leid D876 (1826) Ernst Schulze (1789-1817) ,,Am 17. Januar 1817“ in : Poetisches Tagebusch vom 29. Juni 1813 bis 17. Februar 1817 (1819)

Douleur profonde

Ich bin von aller Ruh’ geschieden Und treib’ umher auf wilder Flut; An einem Ort nur find’ ich Frieden, Das ist der Ort, wo alles ruht. Und wenn die Wind’ auch schaurig sausen, Und kalt der Regen niederfällt, Doch will ich dort viel lieber hausen, Als in der unbeständ’gen Welt.

Je suis séparé de tout repos Et je vais à la dérive sur un flot sauvage ; En un seul endroit je trouve la paix, C’est l’endroit où tout repose. Et même dans le vent siffle de manière horrible, Et la pluie froide tombe, J’aimerais mieux habiter là Que dans ce monde inconstant.

Denn wie die Träume spurlos schweben, Und einer schnell den ander’n treibt, Spielt mit sich selbst das irre Leben, Und jeder naht und keines bleibt. Nie will die falsche Hoffnung weichen, Nie mit der Hoffnung Furcht und Müh’! Die Ewigstummen, Ewigbleichen Verheißen und versagen nie.

Car comme les rêves flottent sans laisser de traces, Et l’un pousse vite l’autre, Ma vie errante joue avec elle-même, Et chacun approche et aucun ne reste. Jamais le faux espoir ne cède, Jamais la crainte et la peine avec l’espoir ! Ceux qui se taisent toujours, ceux qui sont toujours blêmes,] Ceux qui promettent et ne tiennent jamais.

Nicht weck’ ich sie mit meinen Schritten In ihrer dunklen Einsamkeit. Sie wissen nicht, was ich gelitten, Und Keinen stört mein tiefes Leid. Dort kann die Seele freier klagen Bei Jener, die ich treu geliebt; Nicht wird der kalte Stein mir sagen Ach, daß auch sie mein Schmerz betrübt!

Je ne les réveille avec mes pas Dans cette sombre solitude. Ils ne savent pas ce que j’ai souffert Et aucun d’eux n’est troublé par ma douleur profonde.] Là mon âme peut se lamenter plus librement Près de celle que j’ai fidèlement aimée ; Certainement la pierre froide ne me dira pas Hélas, que ma peine l’attriste aussi !

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FRANZ SCHUBERT AM FENSTER

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Am Fenster D 878, Op. 105 no3 Vier Lieder (1828) Johann Gabriel Seidl (1804-1875) dans Lieder der Nacht (1826)

À la fenêtre

Ihr lieben Mauern, holdund traut, Die ihr mich kühl umschließt, Und silberglänzend niederschaut, Wenn droben Vollmond ist: Ihr saht mich einst so traurig da, Mein Haupt auf schlaffer Hand, – Als ich in mir allein mich sah, Und keiner mich verstand.

Vous chers murs, charmants et confortables, Qui m’entourez fraîchement, Et jetez sur moi un éclat d’argent Quand en haut la lune est pleine. Un jour vous m’avez vu ici si triste, Ma tête dans mes mains sans énergie, Quand moi seul je voyais en moi Et que personne ne me comprenait.

Jetzt brach ein ander Licht heran: Die Trauerzeit ist um: Und manche ziehn mit mir die Bahn Durch’s Lebensheiligthum. Sie raubt der Zufall ewig nie Aus meinem treuen Sinn: In tiefster Seele trag’ ich sie, – Da reicht kein Zufall hin.

Maintenant une autre lumière est apparue par ici, Le temps de la tristesse est passé, Et beaucoup me suivent sur ce chemin À travers la vie sacrée. Le sort ne la volera jamais De mon esprit fidèle, Au fond de mon âme je la porte, Où le sort n’arrive pas.

Du Mauer wähnst mich trüb’ wie einst Das ist die stille Freud’; Wenn du vom Mondlicht wiederscheinst, Wird mir die Brust so weit. An jedem Fenster wähn’ ich dann Ein Freundeshaupt, gesenkt, Das auch so schaut zum Himmel an, Das auch so meiner denkt!

Toi, mur, tu m’imagines maussade comme avant, Parce que c’est une joie tranquille ; Quand tu brilles au clair de lune, Mon cœur se gonfle. À chaque fenêtre j’imagine alors Une tête amie, penchée, Qui pourtant regarde vers le ciel Qui pourtant pense à moi.

Der Zwerg D771, Op.2 2 n°1 (1823) Matthäus Casimir von Collin (1779–1824)

Le Nain

Im trüben Licht verschwinden schon die Berge, Es schwebt das Schiff auf glatten Meereswogen, Worauf die Königin mit ihrem Zwerge.

Dans la lumière blafarde s’évanouissent déjà les montagnes ;] la nef glisse sur l’onde lisse de la mer avec, à son bord, la reine et son nain.

Sie schaut empor zum hochgewölbten Bogen, Hinauf zur lichtdurchwirkten blauen Ferne; Die mit der Milch des Himmels [blau]1 durchzogen.

Elle lève les yeux vers la haute voûte céleste, tout là-haut, vers les lointains bleus traversés de lumière,] qui, avec le lait du ciel, sont tissés de bleu.

,,Nie, nie habt ihr mir gelogen noch, ihr Sterne,“ So ruft sie aus, ,,bald werd’ ich nun entschwinden, Ihr sagt es mir, doch sterb’ ich wahrlich gerne.“

« Jamais, jamais encore, vous ne m’avez menti, étoiles, s’écrie-t-elle ; bientôt je vais disparaître, me dites-vous ; mais en vérité je meurs bien volontiers.»

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DER ZWERG FRANZ SCHUBERT

Da tritt der Zwerg zur Königin, mag binden Um ihren Hals die Schnur von roter Seide, Und weint, als wollt’ er schnell vor Gram erblinden.

Alors le nain s’approche de la reine ; il va pour lier autour de son cou le lacet de soie rouge, et il pleure, comme si bientôt le chagrin allait l’aveugler.]

Er spricht: ,,Du selbst bist schuld an diesem Leide Weil um den König du mich hast verlassen, Jetzt weckt dein Sterben einzig mir noch Freude.

Il dit : «Tu es toi-même responsable de cette douleur, car tu m’as délaissé pour le roi ; et maintenant, seule ta mort peut susciter en moi la joie.]

,,Zwar werd’ ich ewiglich mich selber haßen, Der dir mit dieser Hand den Tod gegeben, Doch mußt zum frühen Grab du nun erblassen.“

Sans doute vais-je me haïr éternellement pour t’avoir donné la mort de cette main ; mais en vérité il faut que sans tarder tu blêmisses dans la tombe.]

Sie legt die Hand aufs Herz voll jungem Leben, Und aus dem Aug’ die schweren Tränen rinnen, Das sie zum Himmel betend will erheben.

Elle porte la main à son cœur plein d’une jeune vie, et de lourdes larmes coulent de son œil, qu’elle lève en prière vers le ciel.

,,Mögst du nicht Schmerz durch meinen Tod gewinnen!“] Sie sagt’s; da küßt der Zwerg die bleichen Wangen, D’rauf alsobald vergehen ihr die Sinnen.

«Puisses-tu ne gagner aucun chagrin par ma mort ! » dit-elle ; alors le nain baise ses joues pâles, et sur-le-champ, ses sens l’abandonnent.

Der Zwerg schaut an die Frau, von Tod befangen, Er senkt sie tief ins Meer mit eig’nen Händen, Ihm brennt nach ihr das Herz so voll Verlangen, An keiner Küste wird er je mehr landen

Le nain contemple la femme emportée par la mort, il la plonge de ses propres mains dans la mer profonde ;] Son cœur brûle pour elle d’un immense désir : il n’accostera plus jamais à aucun rivage.

Totengräbers Heimweh D842 (1825) Jacob Nicolaus Craigher de Jachelutta (1797-1855)

Ô humanité, ô vie !

O Menschheit, o Leben! Was soll’s? o was soll’s?! Grabe aus - scharre zu! Tag und Nacht keine Ruh! Das Treiben, das Drängen Wohin? o wohin? ,,Ins Grab tief hinab!“

Ô humanité, ô vie ! À quoi bon ? À quoi bon ? Creuse, enfouis ! Jour et nuit pas de repos ! L’obsession, l’activité, vers où ? Oh, vers où ? « Dans la tombe, dans la tombe, bien au fond ! »

O Schicksal - o traurige Pflicht Ich trag’s länger nicht! Wann wirst du mir schlagen, O Stunde der Ruh?! O Tod! komm und drücke Die Augen mir zu!

Ô destin, ô triste devoir, Je ne puis le supporter plus longtemps ! Quand sonneras-tu pour moi, ô heure du repos ? Ô mort ! viens et presse mes yeux fermés !

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FRANZ SCHUBERT TOTENGRÄBERS HEIMWEH

Im Leben, da ist’s ach! so schwül! Im Grabe - so friedlich, so kühl! Doch ach, wer legt mich hinein? Ich stehe allein! - so ganz allein!

Dans la vie, c’est, hélas ! si oppressant, hélas ! si oppressant !] Dans la tombe, c’est si paisible, si frais ! Mais hélas ! qui me conduira dedans ? Je reste seul, tellement seul !

Von allen verlassen Dem Tod nur verwandt, Verweil’ ich am Rande Das Kreuz in der Hand, Und starre mit sehnendem Blick, Hinab - ins tiefe Grab!

Abandonné de tous, avec la mort comme seule famille, Je reste au bord, la croix à la main, Et je fixe avec un regard impatient Le fond, le fond de la tombe !

O Heimat des Friedens, Der Seligen Land! An dich knüpft die Seele Ein magisches Band. Du winkst mir von Ferne, Du ewiges Licht: Es schwinden die Sterne Das Auge schon bricht! Ich sinke - ich sinke! - Ihr Lieben, Ich komm!

Ô terre de paix, ô terre bénie, À toi l’âme est liée par un lien magique. Tu me fais des signes de loin, toi lumière éternelle, Les étoiles disparaissent, mes yeux déjà s’éteignent, Je tombe, je tombe ! Vous que j’aime, j’arrive !

An die Leier D737, Op. 56 n°2 (1823) Franz von Bruchmann (1789-1867)

À la lyre

Ich will von Atreus’ Söhnen, Von Kadmus will ich singen! Doch meine Saiten tönen Nur Liebe im Erklingen.

Je veux chanter les Atrides, je veux aussi chanter Cadmus ; mais les cordes de ma lyre ne résonnent que pour l’amour.

Ich tauschte um die Saiten, Die Leier möcht ich tauschen! Alcidens Siegesschreiten Sollt ihrer Macht entrauschen!

Je les ai d’abord changées, puis j’ai fait choix d’une autre lyre, et je célébrai les luttes d’Hercule ;

Doch auch die Saiten tönen Nur Liebe im Erklingen!

mais ma lyre me répondait par un chant d’amour. Adieu donc, héros ! Adieu pour jamais ! Ma lyre ne peut chanter que les amours.

So lebt denn wohl, Heroen! Denn meine Saiten tönen Statt Heldensang zu drohen, Nur Liebe im Erklingen.

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BIOGRAPHIES Luca Pisaroni

Malcolm Martineau

Dès ses débuts à l’âge de 26 ans, avec le Wiener Philharmoniker dirigé par Nikolaus Harnoncourt au Festival de Salzbourg, Luca Pisaroni s’est produit sur les majeures scènes lyriques internationales. À l’opéra, il interprète des rôles comme Enrico VIII (Anna Bolena) à l’Opernhaus Zürich, Rodolfo (La Sonnambula) au Wiener Staatsoper, Giorgio (I Puritani) et Caliban (The Enchanted Island) au Metropolitan Opera, Almaviva (Le Nozze di Figaro) à l’Opéra national de Paris, au San Francisco Opera et Bayerische Staatsoper, Leporello (Don Giovanni) à La Scala, au Metropolitan et Festival de Salzbourg, Guglielmo (Così fan tutte) au Festival de Glyndebourne et de Salzbourg, Dorval (Il Burbero di Buon Cuore) au Teatro Real, le rôle principal d’Ercole Amante au Nederlandse Opera, Æneas (Dido & Æneas) aux Wiener Festwochen. Durant la saison 2017-2018, il incarne Maometto II (L’Assedio di Corinto) pour ses débuts au Festival de Pesaro, Golaud (Pelléas et Mélisande) à l’Opéra national de Paris, Mustafà (L’Italiana in Algeri) et Alidoro (La Cenerentola) au Wiener Staatsoper, Almaviva au Metropolitan, Méphistophélès (Faust de Gounod) à la salle Tchaïkovski de Moscou et Don Pizzaro (Fidelio) à La Scala. En récital, on a pu l’entendre notamment au Carnegie Hall, Wigmore Hall, Teatro de la Zarzuela, Concertgebouw, Festival d’Édimbourg et Musikverein de Vienne. Parmi ses enregistrements : Don Giovanni et Rinaldo au Festival de Glyndebourne, Le Nozze di Figaro à l’Opéra de Paris, Così fan tutte, Le Nozze di Figaro et Don Giovanni au Festival de Salzbourg et Don Giovanni avec le Mahler Chamber Orchestra et Yannick Nézet-Séguin. En 2015, il reçoit le prix Wiener Flötenuhr pour son interprétation des œuvres de Mozart.

Originaire d’Édimbourg, Malcolm Martineau a étudié la musique au St Catharine’s College et au Royal College of Music. Il se produit régulièrement dans les majeures salles de concert et principaux festivals avec des artistes comme Sir Thomas Allen, Dame Felicity Lott, Thomas Quasthoff, Michael Schade et Sarah Connolly. Au Wigmore Hall, il donne ses propres cycles de concerts (Britten et Poulenc, Decade by Decade – 100 Years of German Song et Songlives retransmis par la BBC) ; au Festival d’Édimbourg, il joue l’intégrale des lieds de Wolf. Il est pianiste accompagnateur de Masterclasses à la Britten Pears School à Aldeburgh, donnés par Dame Joan Sutherland, Elisabeth Schwarzkopf, Suzanne Danco et Ileana Cotrubaș. Parmi ses nombreux enregistrements figurent des récitals Schubert, Schumann et English Songs avec Bryn Terfel, des récitals avec Simon Keenlyside, Angela Gheorghiu, Barbara Bonney, Susan Graham, Magdalena Kožená et Anne Schwanewilms, les Volkslieder de Beethoven, les Folk Songs de Britten, l’intégrale des mélodies de Poulenc et de Mendelssohn, le Winterreise et le Schwanengesang de Schubert avec Florian Boesch, H e i m l i c h e Aufforderrung de Strauss et Scene! avec Christiane Karg, Portraits avec Dorothea Röschmann et Songs by Max Reger avec Sophie Bevan. Malcolm Martineau reçoit un « honorary doctorate » de la Royal Scottish Academy of Music and Drama en 2004, il est nommé « International Fellow of Accompaniment » en 2009 et fait Officier dans l’ordre de l’Empire britannique (OBE) en 2016.

© RUSSELL DUNCAN

piano

© JIYANG CHEN

Baryton-basse

Au Grand Théâtre de Genève : récitals avec Simon Keenlyside 94-95, 98-99 et 09-10, Amanda Roocroft 95-96, Bryn Terfel 96-97 et 14-15, Barbara Bonney 03-04, Susan Graham 15-16 et

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

Simon Keenlyside 15-16, Dorothea Röschmann 17-18.

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INFORMATIONS PRATIQUES OPÉRA DES NATIONS Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets.

Dès 1 heure avant le spectacle et à l’entracte Les bars du hall d’entrée et de la mezzanine vous proposent boissons et petite restauration.

Ouverture des portes L’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle.

CONFÉRENCE

Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public à l’entrée de l’Opéra des Nations (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-). Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit). Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans-Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé.

BARS

SUR L’ŒUVRE

Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 18-19, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch

Soirées prestige Les entreprises souhaitant organiser une soirée lors d’une représentation à l’Opéra des Nations ou au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller. T +41 22 322 50 58 mecenat@geneveopera.ch Soirées privées Les personnes souhaitant organiser une soirée privée à but non lucratif dans les espaces de l’Opéra des Nations ou au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Corinne Béroujon. T +41 22 322 50 03 c.beroujon@geneveopera.ch

Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre située à l’Opéra des Nations et au 9, rue du Général-Dufour.

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Formulaire d’inscription sur www.geneveopera.ch

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BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE À l’Opéra des Nations (jusqu’en janvier 2019) 40, avenue de France. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Les jours de spectacle jusqu’à l’heure de la représentation. Si le spectacle a lieu le samedi ou le dimanche, la billetterie est ouverte 1 h 30 avant le début de la représentation. Rue du Général-Dufour (jusqu’en janvier 2019) 9, rue du Général-Dufour. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Fermeture le samedi à 17 h. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h Par courriel ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch En ligne sur le site www.geneveopera.ch Choisissez vos places et téléchargez vos billets sur votre smartphone ou imprimez-les. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard, Visa et Amex. Dans le réseau FNAC en Suisse et en France Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit. Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés et les détenteurs de billets au tarif Flex peuvent échanger librement leur billet pour une autre date du même spectacle, jusqu’à la veille de la représentation à midi. Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. T +41 22 322 50 50 groupes@geneveopera.ch

TARIFS SPÉCIAUX

TARIF JEUNE (moins de 26 ans) 50 % de réduction sur le plein tarif dans toutes les catégories (sauf Or) dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif. TARIF ÉTUDIANT 25 % de réduction sur le plein tarif, dans toutes les catégories (sauf Or), dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif. TARIF DERNIÈRE MINUTE 30 minutes avant le début de la représentation et en fonction de disponibilités, une sélection de places vous est proposée au tarif de Fr. 50.- pour tous, et de Fr. 30.- pour les moins de trente ans. Attention: en fonction de la fréquentation des représentations, la disponibilité de ce tarif n’est pas garantie. TARIF FLEX En choisissant le tarif Flex au moment de votre commande, vous pouvez échanger gratuitement votre billet pour une autre date du même spectacle. L’échange est possible jusqu’à la veille de la représentation à midi, et dans la limite des disponibilités. CARTE 20 ANS/20 FRANCS Les titulaires de la carte bénéficient d’un rabais supplémentaire de Fr. 2.- par rapport au tarif jeune et reçoivent un programme de spectacle (une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle). TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie (chèques cumulables). PASSEDANSE D’une valeur de 20 francs et valable de septembre 2018 à juin 2019, il est offert gratuitement par le Grand Théâtre avec l’abonnement pleine saison et l’abonnement danse. TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Les personnes à mobilité réduite peuvent être placées en catégorie A au premier rang, pour le prix d’un billet de catégorie F. Les personnes malentendantes peuvent être placées en catégorie C pour le prix d’un billet de catégorie H. Les personnes malvoyantes, aveugles ou avec un handicap mental, peuvent bénéficier d’une place gratuite pour leur accompagnant.

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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (février 2018) M. Jean Bonna, président M. Rémy Best, vice-président et trésorier Mme Brigitte Vielle, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (février 2018) Mme Christine Batruch Mme Claudia Groothaert Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Beatrice Rötheli M. Rolin Wavre Membres bienfaiteurs Mme René Augereau M. Jean Bonna Fondation de bienfaisance du groupe Pictet M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare Union Bancaire Privée – UBP SA M. et Mme Gérard Wertheimer

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Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis M. et Mme Luc Argand M. Ronald Asmar Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Prof. Julien Bogousslavsky Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui M. et Mme Jacques Chammas Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix M. et Mme Pierre Lardy M. Christoph La Roche Mme Éric Lescure Mme Eva Lundin M. Bernard Mach M. et Mme Colin Maltby M. et Mme Thierry de Marignac

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Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart M. et Mme Christopher Quast M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Marquis et Marquise de Saint Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Julien Schoenlaub Baron et Baronne Seillière Mme Charlotte de Senarclens Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Rolin Wavre

Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand SA FBT Avocats SA Fondation Bru International Maritime Services Co. Ltd. JT International SA Lenz & Staehelin Schroder & Co banque SA SGS SA

Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA

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PROCHAINEMENT À L’OPÉRA DES NATIONS OPÉRA

RÉCITAL

Boris Godounov Opéra en 7 scènes et un prologue de Modeste Moussorgski Nouvelle production

Ténor Vendredi 16 novembre 2018 à 19 h 30

28 octobre & 3, 7, 9, 13, 14, 15 novembre 2018 à 19 h 30 11 novembre 2018 à 15 h

Piano Helmut Deutsch Schumann (Dichterliebe op. 48), Karłowicz, Dvořák (Cigánské melodie op. 55), Rachmaninov

Direction musicale Paolo Arrivabeni Mise en scène Matthias Hartmann

DANSE

Décors Volker Hintermeier Costumes Malte Lübben Lumières Peter Bandl Avec Mikhail Petrenko, Alexey Tikhomirov, Melody Louledjian, Marina Viotti, Serghei Khomov, Vitalij Kowaljow, Andreas Conrad, Roman Burdenko, Oleg Budaratskiy, Andrei Zorin, Mariana Vassileva-Chaveeva, Victoria Martynenko, Boris Stepanov, Harry Draganov, Rémi Garin, Aleksandar Chaveev Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève

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Piotr Beczała

Wahada (La Promesse) Chorégraphie d’Abou Lagraa sur la Messe en Ut mineur de Mozart Création chorégraphique mondiale

27, 28, 29, 30 novembre & 1er décembre 2018 à 19 h 30 2 décembre 2018 à 15 h Décors Quentin Lugnier Costumes Paola Lo Sciuto Lumières Marco Giusti Ballet du Grand Théâtre de Genève

(Direction Alan Woodbridge)

(Direction Philippe Cohen)

Conférence de présentation 1 par Pierre Michot Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mercredi 24 octobre 2018 à 18 h 15

Conférence de présentation 1 par Jean-Pierre Pastori Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mercredi 21 novembre 2018 à 18 h 15

En collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.

Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable de l’édition Aimery Chaigne Collaborations Isabelle Jornod, Tania Rutigliani Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN OCTOBRE 2018

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LES OPÉRAS

Boris Godounov Le convenienze ed inconvenienze teatrali

LES RÉCITALS

Piotr Beczała Liebeslieder Walzer Sarah Connolly Christian Gerhaher Patricia Petibon

(Viva la mamma!)

Der Ring des Nibelungen Médée Un ballo in maschera LES BALLETS

LES CONCERTS

Il Pirata Messa da Requiem (Verdi) LES SPECTACLES

Opéra de Pékin - Le Roi singe L’elisir d’amore (Jeune public)

Wahada

(Messe en Ut mineur de Mozart)

Sombras Entre réel & illusion théâtrale La Belle au bois dormant geneveopera.ch +41 22 322 5050

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