Piotr
Beczała Ténor
Helmut Deutsch Piano
2R GTG1819_Beczala_Programme_R01_couv.indd 1
25.10.18 11:53
*élégance florale
magasin principal 26 Corraterie / 1204 Genève T +41 22 310 3655 boutique aéroport Cointrin 7/7 T +41 22 798 5428
boutique gare Cornavin 7/7 T +41 22 732 4852
info@fleuriot.ch
Vous souhaitez une décoration personnalisée et recevoir une offre de notre part, n’hésitez pas à nous contacter au 022 310 3655 ou sur info@fleuriot.ch Nos Boutiques 7/7 Fleuriot aéroport et Fleuriot gare de Cornavin sont à votre service de 08:00 à 21:00 et proposent un large choix de qualité
d e p u i s
1 9 2 0
GTG1819_Beczala_Programme_R01_couv.indd 2 FL 0219-GT_190x230.indd 1
F L E U R I O T . C H
25.10.18 25.07.17 11:53 14:54
GTG
SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE
AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES
MÉCÈNES
MADAME ALINE FORIEL-DESTEZET
PARTENAIRES DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE
PARTENAIRE DES RÉCITALS
FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA
DONATEURS
MADAME EVA LUNDIN FONDATION OTTO ET RÉGINE HEIM
FONDATION PHILANTHROPIQUE FAMILLE FIRMENICH
PARTENAIRES MÉDIA
PARTENAIRES DU GENEVA OPERA POOL CARGILL INTERNATIONAL SA
HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA
UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA
PARTENAIRES D’ÉCHANGE DEUTZ
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 1 Partenaires_1819.indd 1
EXERSUISSE
FAVARGER
FLEURIOT FLEURS
GENERALI ASSURANCE
UNIRESO
TPG
29.10.18 11:10 16:01 09.10.18
© DR
Piotr Beczała accompagné par le pianiste Helmut Deutsch interprète Dichterliebe au Musikverein de Vienne en avril 2016
« C’est mon obsession : comprendre le style exact de chaque œuvre. Trop de chanteurs se contentent de chanter. Moi, quand je chante Gounod, je cherche à m’imprégner du style français, de l’italien dans Verdi et dans Mozart… du mozartien. Je lis les archives, j’écoute les grands anciens… » PIOTR BECZAŁA EN INTERVIEW AVEC BERTRAND RENARD SUR CULTUREBOX
2
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 2
29.10.18 16:01
ROBERT SCHUMANN Dichterliebe (Les Amours du poète) Im wunderschönen Monat Mai Aus meinen Tränen spriessen Die Rose, die Lilie Wenn ich deine Augen seh’ Ich will meine Seele tauchen Im Rhein, im heiligen Strome Ich grolle nicht Und wüssten’s die Blumen, die kleinen Das ist ein Flöten und Geigen Hör’ ich das Liedchen klingen Ein Jüngling liebt ein Mädchen Am leuchtenden Sommermorgen Ich hab’ im Traum geweinet Allnächtlich im Traume Aus alten Märchen winkt es Die alten, bösen Lieder Entracte MIECZYSŁAW KARŁOWICZ Zawód (Désillusion) Idzie na pola (Elle va par le champ) Mów do mnie jeszcze (Parle-moi encore) Z erotykow (Des poèmes érotiques) Skąd pierwsze gwiazdy (D’où les premières étoiles) Najpiękniejsze piosnki (Les plus belles chansons) Pamietam ciche, jasne złote dnie (Je me souviens du jour silencieux, clair et doré) ANTONÍN DVOŘÁK Cigánské melodie (Mélodies tsiganes) SERGUEÏ RACHMANINOV Son (Rêve) Siren’ (Les Lilas) Ne poj, krasavica, pri mne (Ma belle, ne dis plus tout bas) Vesennije vodi (Les Torrents du printemps)
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 3
3
29.10.18 16:01
© JIYANG CHEN
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 4
29.10.18 16:01
À L’OPÉRA DES NATIONS RÉCITAL VENDREDI 16 NOVEMBRE 2018 À 19 H 30
Piotr
Beczała Ténor
Helmut Deutsch
© JIYANG CHEN
Piano
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 5
29.10.18 16:01
Une voix légère et puissante… par Daniel Dollé
P
our le second récital de la saison, le Grand Théâtre de Genève accueille, pour la deuxième fois, le remarquable ténor polonais Piotr Beczała. C’est également une nouvelle occasion de retrouver l’un des plus prestigieux accompagnateurs au monde : Helmut Deutsch – devenu un habitué de la scène genevoise et qu’on ne présente plus. Les deux artistes nous proposent un programme qui ne peut que séduire, bien que certains soi-disant spécialistes pourraient le considérer comme banal ou manquant d’originalité. Mais gageons que les deux artistes vont sublimer certaines de ces pièces que l’on croit si bien connaître. L’accompagnement sensible et attentif de Helmut Deutsch saura épouser les nuances de la voix ample et expressive du ténor lyrique. Cet été Piotr Beczała a bousculé son programme pour sauver Lohengrin au Festival de Bayreuth. Un Lohengrin qui devait marquer les débuts wagnériens de Roberto Alagna, dans une mise en scène d’Alvis Hermanis (acteur, metteur en scène et dramaturge letton) avec Anna Netrebko dans le rôle d’Elsa. Des trois, personne ne fut au rendez-vous. Piotr Beczała dans un contexte assez compliqué, accepte de relever le défi, en adaptant ses autres obligations, sans pour autant annuler son récital au Palais Garnier le 8 juillet 2018 où il présentait le même programme que celui de l’Opéra des Nations. Il mena le public aux cimes du lied et de la mélodie et la soirée se termina en ovation. L’artiste avait interprété le fils de Parsifal à deux reprises à Dresde, à la Semperoper, sous la direction de Christian Thielemann, avec qui il avait travaillé le rôle pendant quatre jours à Bayreuth en
6
2015. Dans un univers bleu faïence, Piotr Beczała a convaincu et obtenu un vrai triomphe malgré les Beckmessers de la verte colline. Sa voix, chaude et naturelle, allie d’une rare façon la légèreté et la puissance. Bien que ce fut un accouchement difficile, il a triomphé de la note la plus aiguë de Lohengrin, un La qui revient souvent. Cependant, il affirme qu’il ne sera jamais un chanteur wagnérien comme pouvait l’être Max Lorentz, Mauritz Melchior ou Wolfgang Windgassen. Il a été formé à l’Académie de musique KarolSzymanowski de Katowice par Pavel Lisitsian et Sena Jurinac. En 1992, il fait ses débuts sur scène, au Landestheater, à Linz. En 1996, il arrive à l’Opéra de Zurich et son talent est rapidement mis en évidence. Mais c’est à Paris, en 2001, que sa carrière internationale fut lancée. Il interprétait alors un vaillant Tamino dans Die Zauberflöte – dans la mise en scène onirique du regretté Benno Besson qui a marqué les riches heures de la Comédie de Genève. Rapidement Piotr Beczała connaît la consécration au Metropolitan Opera de New York et de La Scala où, en 2013, il connaît ses premières huées sur une scène d’opéra, en interprétant Alfredo de La Traviata. Les loggionisti qui l’avaient chahuté avaient réussi à déclencher sa colère : « Ma dernière production à La Scala... Je pense qu’ils ne devraient engager que des chanteurs italiens... Tout ce temps passé pour ces conneries... Salut ! » En 2004, Piotr Beczała interprète son premier Faust à Covent Garden, il reprendra le rôle en 2015, à l’Opéra National de Paris. Il a tout pour plaire, un physique de jeune premier, des yeux bleus, sans parler de son français quasiment parfait qui font de lui « le ténor le plus français des Polonais ». Le
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 6
30.10.18 17:01
raffinement de l’artiste se retrouve dans sa voix et dans le choix de ses programmes. En 2009, il remplace au pied levé Rolando Villazón au Met dans Lucia di Lammermoor. Le spectacle fait l’objet d’un live dans les salles de cinéma, il reçoit alors des centaines de mails du monde entier auxquels il répond. Pour l’artiste, il est essentiel de rendre l’opéra accessible à un large public, il considère cela comme une sensibilisation et que, peutêtre un jour, celles et ceux qui ont regardé une retransmission au cinéma, iront voir et entendre un opéra sur scène. Dans son pays, une dizaine de salles programment la saison du Met et permettent ainsi aux amatrices et amateurs polonais d’accéder à des spectacles qu’ils ne pourraient pas connaître autrement. On l’a souvent comparé à Fritz Wundelich – un Tamino, ou encore un Belmonte, probablement inégalé – mais c’est en partie grâce à Nicolaï Gedda qu’il a su trouver ses aigus. La cinquantaine révolue, Piotr Beczała garde son apparence et le timbre d’un jeune ténor parvenu à son apogée et en pleine possession de ses moyens. Ses secrets, ou plutôt son secret ? Ne jamais brûler les étapes, prendre son temps et c’est ainsi qu’il est entré dans la légende des grands ténors et qu’il a fasciné des milliers de personnes, rassemblées au pied de la Tour Eiffel, en 2014, sans parler de celles devant leur petit écran. Ce soir-là, il interprétait « E lucevan le stelle », l’air de Cavaradossi, dans les geôles de Scarpia, tiré de la Tosca. Au public de l’Opéra des Nations, il présente une autre facette de son talent et de sa passion : le lied et la mélodie. Pour nous entraîner dans le sublime, il a convoqué Robert Schumann, Mieczysław Karłowicz, Antonin Dvořák et Sergueï Rachmaninov. C’est en avril 2012 qu’il a donné son premier récital de mélodies à Santa Monica. Son timbre remarquable, ses aigus bien projetés, son souci de la perfection, sans parler de sa diction il ne les met pas seulement au service de Werther ou du grand répertoire lyrique, mais également au service de la musique légère et nostalgique que certains n’hésiteront pas à qualifier de crème fouettée, mais quelle crème fouettée sublime ! N’hésitez
pas à écouter son hommage à « L’art de Richard Tauber » : Hearts’ delight, the songs of Richard Tauber. La première partie du récital est consacrée à Dichterliebe (Les amours du poète) de Robert Schumann – un pianiste qui rêvait d’être poète. En 1840, le compositeur peut enfin se marier avec Clara Wieck. Il s’intéresse à un recueil populaire d’Heinrich Heine, Buch der Lieder (1827) et plus particulièrement à l’une des ses composantes : Intermezzo lyrique. Il s’agit d’un groupe de 66 poèmes plus ou moins liés qui expriment les réactions possibles face à un amour non payé de retour, une large palette de sentiments qui vont de la passion ardente jusqu’au sarcasme le plus caustique. Sur les 138 lieds qu’il compose en 1840, seuls un tiers sont publiés cette année-là. Il faudra attendre 1843 pour la publication de Frauenliebe, Op. 42, et 1844 pour Dichterliebe, Op. 48. Comme si le compositeur avait eu l’idée de faire correspondre un cycle qui relate les expériences d’un homme à celui narratif de celui d’une femme. Les 16 lieds qui constituent Les amours du poète sont le récit d’un amour malheureux et rappellent les cycles de Schubert : Die schöne Müllerin ou encore Winterreise. « Im wunderschönen Monat Mai » (Le beau mois de mai) est le poème du commencement, l’aspiration amoureuse est décrite grâce à une métaphore printanière. Il dit à la fois le bonheur et ses imperfections. Il s’agit du prologue de toute l’œuvre qui plonge d’emblée dans l’atmosphère du cycle et qui sonne comme une prémonition. Si chez Beethoven, dans Fidelio, la femme sauve l’homme, chez Schumann et Heine, la femme le perdra. Le poète est suspendu à la réponse de celle qu’il aime, une réponse qu’il attend et requiert. À sa mie, il fait l’aveu de ses langueurs et de ses désirs. À partir du deuxième poème, se sont les larmes du poète qui engendrent les fleurs et la nature. Avec « Wenn ich in deine Augen seh » (Quand je regarde dans tes yeux) le ton s’assombrit. Le septième lied, « Ich grolle nicht » (Je ne te maudis pas) introduit une rupture avec les chants précédents. Nous sommes en Do Majeur, ce sont les accords qui donnent à cette musique un arrière goût amer et rancunier. Les accords plaqués et répétés sonnent comme
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 7
7
29.10.18 16:01
UNE VOIX LÉGÈRE ET PUISSANTE DANIEL DOLLÉ
8
des coups de marteau, qui enfoncent le clou de la douleur dans le cœur du poète. Il a la force d’une illusion et exprime la volonté héroïque de vaincre le chagrin. Dans les trois lieds suivants, le poète ne s’adresse pas directement à l’infidèle, il s’en prend à celle qui lui déchire le cœur. Ils sont écrits dans des tonalités mineures. « Das ist ein Flöten und Geigen » (Au chant des violons et des flûtes) semble symboliser la ronde de la mariée. On entend un certain nombre de modulations qui se font de manière brutale, ce qui rend la musique un peu grossière : serait-ce l’amertume du poète qui ressort ? Par « Am leuchtenden Sommermorgen » (Un radieux matin d’été) introduit l’idée du pardon. Puis le poète s’adresse à la bien-aimée en rêve qui peut à peu semble perdre de son importance. Le cycle se termine sur une fin tragique. Le poète accepte, ou semble accepter, que le bonheur est éphémère et il enterre son amour, son désir et sa peine. Dans un long postlude, le piano reprend la conclusion du douzième chant, en Ré bémol Majeur. Comme chez Paul Verlaine : « Sans amour et sans haine / Mon cœur a tant de peine ! » Schumann reprend le flambeau de Schubert ! Mais rapidement, il se démarque de son illustre prédécesseur : Schumann aime la poésie plus que tout autre et la source même de sa musique semble venir du poète. « Der Dichter spricht… » (Le poète parle…) écrit-il sur la dernière page des Kinderszenen, comme pour rappeler que c’est ici que tout se joue. Il donne du lied une version plus enflammée, amoureuse, tendre, ironique, plus chevaleresque. Le lied grâce à Schumann, sans vivre une révolution, vit une véritable évolution créative, et par sa réussite exceptionnelle, offre les germes d’un avenir prometteur. Aussi Brahms, Cornelius, Listz, Wolf, Strauss, Mahler sont tous de près ou de loin des enfants de Schumann, autant que des enfants de Schubert.
d’orchestre avec Arthur Nikisch. Avec les compositeurs polonais Karol Szymanowski et Grzegorz Fitelberg, il a été membre de Mloda Polska (Jeune Pologne), un courant artistique qui avait pour but de valoriser « l’art pour l’art » et l’imaginaire. À la différence de son compatriote et contemporain Szymanowski, résolument avant-gardiste et moderniste, Karłowicz s’inscrit dans le courant postromantique, développant un langage harmonique original et une orchestration riche et colorée qui le rapprochent de Mahler, Richard Strauss et Scriabine. Passionné de montagne, il meurt le 8 février 1909, emporté par une avalanche dans les Tatras. Il n’a que 33 ans. Il laisse une œuvre restreinte qui, hormis une vingtaine de lieds, est exclusivement consacrée à l’orchestre : une symphonie, une sérénade, une musique de scène, un concerto pour violon et six poèmes symphoniques. Très attachant, le Concerto pour violon (1902) avoue une filiation avec ceux de Tchaïkovski et Sibelius par son caractère éminemment mélodique et son profond lyrisme slave. Empreinte de tristesse et de nostalgie, l’émouvante Rhapsodie Lithuanienne (1906) cite des chants populaires qui ont bercé l’enfance du compositeur. Piotr Beczała interprète des mélodies de poètes polonais tels Adam Asnyk ou Juliusz Słowacki, la plupart étant de Kazimierz Przerwa-Tetmajer, le prince des poètes symbolistes, romancier, auteur dramatique et journaliste polonais, lui aussi faisant partie de Mloda Polska (Jeune Pologne). Les compositeurs Henryk Górecki, en 1986, et Krzysztof Penderecki, en 2010, ont composé d’admirables mélodies sur certains de ses poèmes. Comme Verlaine dans la poésie française, Tetmajer a porté la musicalité du vers polonais à des sommets inconnus depuis le génie du romantisme. Ses poésies se caractérisent par l’ardent et mélancolique lyrisme typique de l’art polonais de l’époque.
Mieczysław Karłowicz grandit dans une atmosphère mélomane. À l’âge de 7ans, il apprend le violon, plus tard il étudie la composition à Varsovie, puis à Berlin. C’est là qu’il écrit ses premières œuvres. Entre 1906 et 1907, il étudie la direction
Écrits en 1880, les 7 Cigánské melodie (Mélodies tsiganes) Op.55 d’Antonín Dvořák, rarement donnés, sont un hymne à ce peuple mal aimé, avec un piano très présent, acteur à part entière. Des sauts de notes difficiles dans la première mélodie, une
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 8
29.10.18 16:01
DANIEL DOLLÉ UNE VOIX LÉGÈRE ET PUISSANTE
tessiture tendue dans la deuxième plus rapide, on entend des mélodies populaires, des danses à contretemps et même des claquements de talons. Les mélodies sont inspirées par un recueil en tchèque d’Adolf Heyduk dont Guy Erismann écrit : « il parle des choses de la vie dans des strophes légères où l’on sent sa parenté avec les meilleurs poètes tchèques de son temps, retenant des tsiganes la douceur, la mélancolie et la musique, fruits de leur destin de déshérités » 1. Elles chantent l’infortune d’un peuple, sa sensibilité et sa culture plurimillénaire. « La Chanson que ma mère me chantait » évoque la douleur du peuple, c’est une complainte chargée de mélancolie. Toute sa vie, Rachmaninov a gardé un vif intérêt pour les tsiganes, la preuve : Aleko qui est l’un de ses rares opéras dont le livret provient du poème de Pouchkine Les tsiganes. À l’époque de cet opéra, Rachmaninov était tombé sous le charme d’une femme mariée d’origine tsigane, Anna Alexandrovna Ladyjenskaïa, son aînée de cinq ans. C’est avec Rachmaninov que Piotr Beczała a choisi de terminer son récital. Du compositeur, on connaît évidemment ses concertos pour piano, ses symphonies, et certains airs. En revanche, on oublie combien sa production de mélodies a été florissante jusqu’à son départ de Russie. Au début de sa carrière, son style est très influencé par Tchaïkovski, son idole et son mentor. C’est lui qui, au conservatoire de Moscou, va immédiatement reconnaître le potentiel de Rachmaninov. Son style est fortement influencé par les chants russes de la religion orthodoxe. Féru de littérature, ce sont les œuvres de ses compatriotes qu’il met en musique, notamment Pouchkine. Rachmaninov est un personnage angoissé et hanté par la mort. La guerre tout comme la perte de ses proches ne cessent d’assombrir ses pensées. Entre 1890 et 1916, il compose environ 83 mélodies, stimulé par les grands chanteurs qu’il côtoie : Léonid Vitaliévitch Sobinov, Nina Kochetz, Antonina Vassilievna Nejdanova, sans oublier l’immense 1
Antonín Dvořák, le génie d’un peuple, Fayard, 2004
Fiodor Ivanovitch Chaliapine – le créateur du rôle-titre d’Aleko. Imprégnées de la romance de Tchaïkovski, les mélodies de Rachmaninov ne tardent pas à s’en affranchir, il porte son regard vers Gabriel Fauré ou Claude Debussy. En virtuose du piano, il dédie une place importante à l’instrument et à l’accompagnement. Dans « Son » (Rêve), les figures de la main droite du pianiste, telles des cloches, plongent l’auditeur dans une quasi hypnose. « Siren’ » (Les Lilas) sont tirés de l’Op. 21 qui comprend 12 romances, composées en 1902. Lorsqu’il écrit cette mélodie songeait-il aux bouquets de lilas blancs que lui offraient ses admiratrices ? C’est dans un bosquet de lilas qu’il semble trouver son bonheur. La tristesse du compositeur reflète son esprit slave et son inspiration est le fruit de sa propre vie, de ses joies et de ses peines : la séparation de ses parents, les offices religieux en compagnie de sa grand-mère qu’il aimait tant, les cloches, l’encens, les chants orthodoxes, une chanson populaire. En 1942, il transcrit la romance pour piano seul, il la débarrasse des vers peut-être devenus encombrants, trop précis, pour n’en garder qu’une prégnante substance. « Ne poj, krasavica, pri mne » (Ma belle, ne dis plus tout bas) est tiré du recueil de Quatre romances qui datent de 1892. La mélodie est dédiée à sa cousine Natalya Satine – qui deviendra quelques années plus tard sa femme –, elle transmet l’immensité des plaines géorgiennes à travers des mélismes vocaux lancinants, et constitue un juste reflet de la disposition naturelle à la mélancolie du compositeur. « Vesennije vodi » (Les Torrents du printemps) constituent une pièce particulièrement virtuose – elle est dédiée à l’ancien professeur de piano de Rachmaninov, Anna Ornatskaya – le printemps russe s’exprime avec une certaine sauvagerie, les tourbillons de l’eau, qui se réveille sous les glaces, emportent tout sur leur passage.
“The kind of voice you want to hang medals on.” OPERA NEWS
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 9
9
29.10.18 16:01
Robert Schumann
(1810-1856)
Dichterliebe Op. 48 (1840) Heinrich Heine (1797-1856), Lyrisches intermezzo (1822)
Im wunderschönen Monat Mai, Als alle Vögel sangen, Da hab’ ich ihr gestanden Mein Sehnen und Verlangen.
Au merveilleux mois de mai, Comme tous les bourgeons éclataient, Dans mon cœur aussi L’amour est éclos. Au merveilleux mois de mai, Comme tous les oiseaux chantaient, À ma mie j’ai fait l’aveu De mes langueurs, de mes désirs.
Aus meinen Tränen spriessen Viel blühende Blumen hervor, Und meine Seufzer werden Ein Nachtigallenchor.
Mes larmes font éclore Mille fleurs brillantes, Et mes soupirs se changent En un chœur de rossignols.
Und wenn du mich lieb hast, Kindchen, Schenk’ ich dir die Blumen all’, Und vor deinem Fenster soll klingen Das Lied der Nachtigall.
Et si tu m’aimes, mon enfant, Toutes ces fleurs seront à toi Et devant ta fenêtre retentira Le chant du rossignol.
III
Die Rose, die Lilie, die Taube, die Sonne, Die liebt’ ich einst alle in Liebeswonne. Ich lieb’ sie nicht mehr, ich liebe alleine Die Kleine, die Feine, die Reine, die Eine; Sie selber, aller Liebe Bronne, Ist Rose und Lilie und Taube und Sonne.
La rose, le lys, la colombe, le soleil. Je les ai tous aimés avec ivresse. Je ne les aime plus, je n’aime plus qu’elle. Elle seule, si charmante, si pure, si belle. Elle seule, source de tout amour, Et pour moi la rose, le lys, la colombe, le soleil.
IV
Wenn ich in deine Augen seh’, So schwindet all’ mein Leid und Weh; Doch wenn ich küsse deinen Mund, So werd’ ich ganz und gar gesund.
Quand je regarde dans tes yeux, Toute peine, tout chagrin m’abandonne ; Mais lorsque je baise tes lèvres, Je me sens guéri de tous les maux.
Wenn ich mich lehn’ an deine Brust, Kommt’s über mich wie Himmelslust; Doch wenn du sprichst: ich liebe dich! So muss ich weinen bitterlich.
Quand tu me presses sur ton cœur. J’éprouve comme une joie divine ; Mais quand tu me dis : je t’aime ! Je ne puis que pleurer amèrement.
I
II
10
Im wunderschönen Monat Mai, Als alle Knospen sprangen, Da ist in meinem Herzen Die Liebe aufgegangen.
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 10
29.10.18 16:01
VII
VIII
IX
Ich will meine Seele tauchen In den Kelch der Lilie hinein; Die Lilie soll klingend hauchen Ein Lied von der Liebsten mein.
Je veux plonger mon âme Dans le calice pur des lys, Pour que le lys dans un soupir Exhale un chant d’amour.
Das Lied soll schauern und beben Wie der Kuss von ihrem Mund, Den sie mir einst gegeben In wunderbar süsser Stund’.
Un chant ardent et frémissant, Comme le baiser de sa bouche. Qu’un jour elle me donna À une heure merveilleusement douce.
Im Rhein, im heiligen Strome, Da spiegelt sich in den Well’n Mit seinem grossen Dome Das grosse, heilige Köln.
Le Rhin, ce beau fleuve, Reflète dans ses eaux, Avec le grand dôme gothique, Cologne, la Sainte et la Grande.
Im Dom da steht ein Bildnis, Auf goldnem Leder gemalt; In meines Lebens Wildnis Hat’s freundlich hineingestrahlt.
Dans le dôme est une image, Peinte sur cuir doré. Dans le désert de ma vie, Ce fut rayon de lumière.
Es schweben Blumen und Eng’lein Um unsre liebe Frau; Die Augen, die Lippen, die Wänglein, Die gleichen der Liebsten genau.
Les fleurs et les angelots Font une couronne à Notre-Dame, Les prunelles, les lèvres, les joues mignonnes Sont celles de mon adorée.
Ich grolle nicht, und wenn das Herz auch bricht, Ewig verlornes Lieb! ich grolle nicht. Wie du auch strahlst in Diamantenpracht, Es fällt kein Strahl in deines Herzens Nacht.
Je ne te maudis pas, mon cœur dût-il se briser, Ô mon aimée à jamais perdue, je ne te maudis pas. Tu rayonnes dans l’éclat de tes diamants, Mais nul rayon n’en tombe dans la nuit de ton cœur.
Dass weiss ich längst. Ich sah dich ja im Traume, Und sah die Nacht in deines Herzens Raume, Und sah die Schlang, die dir am Herzen frisst, Ich sah, mein Lieb, wie sehr du elend bist. Ich grolle nicht, ich grolle nicht.
Je ne le sais que trop. Ne t’ai-je pas vue en rêve ? J’ai vu la nuit qui remplit ton âme, J’ai vu le serpent qui te ronge le cœur, J’ai vu, mon cher amour, ta détresse infinie. Je ne te maudis pas, je ne te maudis pas.
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 11
11
29.10.18 16:01
ROBERT SCHUMANN DICHTERLIEBE
X
XI
XII
12
Und wüssten’s die Blumen, die kleinen, Wie tief verwundet mein Herz, Sie würden mit mir weinen, Zu heilen meinen Schmerz.
Et si les fleurs, les mignonnes, savaient Combien mon cœur est blessé, Elles pleureraient avec moi, Pour guérir ma douleur.
Und wüssten’s die Nachtigallen, Wie ich so traurig und krank, Sie liessen fröhlich erschallen Erquickenden Gesang.
Et si les rossignols savaient Combien mon cœur est dolent, Ils entonneraient un chant joyeux, Pour adoucir mon tourment.
Und wüssten sie mein Wehe, Die goldnen Sternelein, Sie kämen aus ihrer Höhe, Und sprächen Trost mir ein.
Et si elles savaient ma peine, Les petites étoiles d’or, Elles descendraient du firmament, Pour me rendre un peu d’espérance.
Die alle können’s nicht wissen, Nur eine kennt meinen Schmerz; Sie hat ja selbst zerrissen, Zerrissen mir das Herz.
Mais ils ne peuvent rien savoir, eux tous ; Une seule connaît ma douleur, Car elle a elle-même déchiré, De ses mains déchiré mon cœur.
Das ist ein Flöten und Geigen, Trompeten schmettern d’rein; Da tanzt wohl den Hochzeitreigen Die Herzallerliebste mein.
Au chant des violons et des flûtes, Au son des fanfares éclatantes, L’adorée de mon coeur Danse la ronde nuptiale.
Das ist ein Klingen und Dröhnen, Von Pauken und Schalmein; Dazwischen schluchzen und stöhnen Die guten Engelein.
C’est un vacarme assourdissant De timbales et de pipeaux, Où se mêlent soupirs et sanglots Des petits anges du ciel.
Hör’ ich das Liedchen klingen, Das einst die Liebste sang, So will mir die Brust zerspringen Vor wildem Schmerzendrang.
Quand j’entends la chanson Que me chanta ma mie, Mon cœur est près de se rompre Sous l’étreinte de la douleur.
Es treibt mich ein dunkles Sehnen Hinauf zur Waldeshöh’, Dort löst sich auf in Tränen Mein übergrosses Weh’.
Un élan confus m’entraîne Vers les hauteurs du bois. Et ma peine infinie Se dissout en larmes.
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 12
29.10.18 16:01
DICHTERLIEBE ROBERT SCHUMANN
XIII
XIV
Ein Jüngling liebt ein Mädchen, Die hat einen andern erwählt; Der andre liebt eine andre, Und hat sich mit dieser vermählt.
Un jeune homme aime une jeune fille, Mais la belle en choisit un autre. Cet autre en aime une autre Et devient son époux.
Das Mädchen heiratet aus Ärger Den ersten besten Mann, Der ihr in den Weg gelaufen; Der Jüngling ist übel dran.
La jeune fille, de dépit, Épouse le premier galant Qui passe sur son chemin. Le jeune homme en est fort marri.
Es ist eine alte Geschichte, Doch bleibt sie immer neu; Und wem sie just passieret, Dem bricht das Herz entzwei.
C’est là une vieille histoire ; Pourtant, elle est toujours nouvelle. Et si d’aventure elle vous arrive, Cela vous brise le cœur.
Am leuchtenden Sommermorgen Geh’ ich im Garten herum. Es flüstern und sprechen die Blumen, Ich aber wandle stumm.
Par un radieux matin d’été, Je vais flânant dans le jardin. Les fleurs chuchotent et jasent, Moi, je chemine en silence.
Es flüstern und sprechen die Blumen, Und schau’n mitleidig mich an: „Sei unserer Schwester nicht böse, Du trauriger blasser Mann.“
Les fleurs chuchotent et jasent, Et me regardent avec pitié : Pardonne à notre sœur, Ô triste et pâle ami !
XVII Ich hab’ im Traum geweinet, Mir träumte du lägest im Grab. Ich wachte auf, und die Träne Floss noch von der Wange herab.
J’ai pleuré en rêve ; Je rêvais que tu gisais dans la tombe, Je me suis réveillé, et mes larmes Coulaient encore sur mes joues.
Ich hab’ im Traum geweinet, Mir träumt’, du verliessest mich. Ich wachte auf, und ich weinte Noch lange bitterlich.
J’ai pleuré en rêve ; Je rêvais que tu m’avais quitté. Je me suis réveillé, et longtemps encore J’ai pleuré amèrement.
Ich hab’ im Traum geweinet, Mir träumte, du wär’st mir noch gut. Ich wachte auf, und noch immer Strömt meine Tränenflut.
J’ai pleuré en rêve ; Je rêvais que tu me restais fidèle. Je me suis réveillé, et mes larmes Coulent encore à flots.
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 13
13
29.10.18 16:01
ROBERT SCHUMANN DICHTERLIEBE
XVIII Allnächtlich im Traume seh’ ich dich Und sehe dich freundlich grüssen, Und laut aufweinend stürz’ ich mich Zu deinen süssen Füssen.
XIX
14
Chaque nuit, je te vois en rêve : Tu m’accueilles gentiment, Et je me jette en sanglotant À tes pieds adorés.
Du siehst mich an wehmütiglich Und schüttelst das blonde Köpfchen; Aus deinen Augen schleichen sich Die Perlentränentröpfchen.
Tu me regardes avec tristesse, En secouant ta petite tête blonde ; De tes yeux s’échappent, furtivement, Les perles de tes pleurs.
Du sagst mir heimlich ein leises Wort Und gibst mir den Strauss von Cypressen. Ich wache auf, und der Strauss ist fort, Und das Wort hab’ ich vergessen.
Tout bas, tu me dis un mot tendre, En m’offrant un bouquet de cyprès ; Je me réveille ; plus de bouquet, Et le mot, je l’ai oublié.
Aus alten Märchen winkt es Hervor mit weisser Hand, Da singt es und da klingt es Von einem Zauberland;
Du fond des vieilles légendes Une blanche main fait signe Tout y chante, tout y résonne D’un pays merveilleux,
Wo bunte Blumen blühen Im goldnen Abendlicht, Und lieblich duftend glühen, Mit bräutlichem Gesicht;
Où resplendissent des fleurs multicolores À la lumière dorée du couchant Et répandent leurs aimables parfums Avec un visage nuptial ;
Und grüne Bäume singen Uralte Melodei’n, Die Lüfte heimlich klingen, Und Vögel schmettern drein;
Les arbres verdoyants chantent De séculaires mélodies, L’air est rempli d’accents secrets Auxquels se mêlent les roulades des oiseaux ;
Und Nebelbilder steigen Wohl aus der Erd’ hervor, Und tanzen luft’gen Reigen Im wunderlichen Chor;
Des images de brume S’élèvent de la terre Et dansent de vaporeuses rondes Dans un choeur étrange ;
Und blaue Funken brennen An jedem Blatt und Reis, Und rote Lichter rennen Im irren, wirren Kreis;
De bleues étincelles brillent Sur chaque feuille, sur chaque rameau Et de rouges lueurs Tournoient follement ;
Und laute Quellen brechen Aus wildem Marmorstein. Und seltsam in den Bächen Strahlt fort der Widerschein.
De bruissantes sources Jaillissent du marbre sauvage Et dans les ruisseaux rayonne L’étrange reflet.
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 14
29.10.18 16:01
DICHTERLIEBE ROBERT SCHUMANN
XX
Ach, könnt’ ich dorthin kommen, Und dort mein Herz erfreu’n, Und aller Qual entnommen, Und frei und selig sein!
Ah ! que ne puis-je me rendre là-bas, Y délecter mon cœur, Et, libre de tous tourments, Connaître la paix et le bonheur !
Ach! jenes Land der Wonne, Das seh’ ich oft im Traum, Doch kommt die Morgensonne, Zerfliesst’s wie eitel Schaum.
Hélas ! ce pays de délices, Je le vois souvent en rêve ; Mais à peine le soleil du matin s’est-il levé Qu’il s’évanouit en fumée.
Die alten, bösen Lieder, Die Träume schlimm und arg, Die lasst uns jetzt begraben, Holt einen grossen Sarg.
Les vieux refrains de misère. Les songes méchants et maléfiques. Nous allons les mettre en terre, Qu’on apporte un grand cercueil !
Hinein leg’ ich gar manches, Doch sag’ ich noch nicht, was; Der Sarg muss sein noch grösser, Wie’s Heidelberger Fass.
J’y mettrai bien des choses – Vous le saurez tout à l’heure – Mais il me faut un cercueil Plus vaste que la tonne de Heidelberg.
Und holt eine Totenbahre, Von Brettern fest und dick; Auch muss sie sein noch länger, Als wie zu Mainz die Brück’.
Qu’on me cherche un brancard De planches épaisses et solides Et qu’il soit long, plus long Que le pont de Mayence.
Und holt mir auch zwölf Riesen, Die müssen noch stärker sein Als wie der heil’ge Christoph Im Dom zu Köln am Rhein.
Puis, qu’on m’amène douze géants. Et qu’ils soient forts, plus forts encore Que le Saint Chritophe qu’on voit Au dôme de Cologne sur le Rhin !
Die sollen den Sarg forttragen, Und senken ins Meer hinab; Denn solchem grossen Sarge Gebührt ein grosses Grab.
Ils emporteront le cercueil Et le plongeront au fond de la mer, Car à ce vaste cercueil Il faut une vaste tombe.
Wisst ihr, warum der Sarg wohl So gross und schwer mag sein? Ich legt’ auch meine Liebe Und meinen Schmerz hinein.
Voulez-vous savoir maintenant Pourquoi ce cercueil vaste et lourd ? C’est pour y mettre ensemble Ma douleur et mon amour. © Traduction Albert Spaeth, 1948.
Entracte
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 15
15
29.10.18 16:01
Mieczysław Karłowicz (1876-1909) Zawód Op. 1 N° 4 (1895-96) (Désillusion) Kazimierz Przerwa-Tetmajer (1865-1940), Na Skalnym Podhalu (En Podhalie rocheuse)
Z erotykow Op. 3 N° 6 (env. 1890) (Des poèmes érotiques) Zygmunt Krasiński (1812-1859)
Je t’ai bercée sur les vagues de mes rêves. Je t’ai vue calme et joyeuse dans mes rêves. Tu me manques ! Dans les verts pâturages de mes rêves, dans la brume bleue parmi le bruissement des sapins éternellement en prière, toi, ma fille, mon adorée, tu es mon seul soleil. Tu me manques !
À la place du soleil et des étoiles, mon ange, je pose à tes pieds mes larmes. Prends en soin, car ce sont mes larmes.
Idzie na pola Op. 3 N°2 (1895-96) (Elle va par le champ) Kazimierz Przerwa-Tetmajer (1865-1940), Na Skalnym Podhalu (En Podhalie rocheuse) La musique de mon âme – bleu, ailé et silencieuse – traverse les champs, les forêts, les prairies, les vergers, l’eau grise et les monts couverts de neige sous une lune blanchâtre. La musique de mon âme fait écho à l’abysse infini de l’univers. Mów do mnie jeszcze Op. 3 Nr. 1 (env. 1890) (Parle-moi encore) Kazimierz Przerwa-Tetmajer (1865-1940), Na Skalnym Podhalu (En Podhalie rocheuse) Parle-moi encore… C’est une telle parole Que j’attendais depuis des années. Chacun de tes mots] Éveille de doux frissons dans mon cœur. Parle-moi encore… Parle-moi encore… Les gens ne nous entendent pas, Tes mots étrangement m’abreuvent et me bercent. Comme d’une fleur, je me réjouis de chacun de tes mots.] Parle-moi encore… (traduction : Chantal Lainé)
16
Skąd pierwsze gwiazdy Op. 1 N° 2 (1895-96) (D’où les premières étoiles) Juliusz Słowacki (1809–1949) J’irai vers les premières étoiles étincelantes dans le ciel, jusqu’à la limite des cimes rocailleuses noires. J’admirerai les cygnes volant au dessus de moi et je me joindrai à leur vol. Ici et là, au-delà de la mer et partout ailleurs, mes pensées les suivront. Je me sentirai toujours triste. Najpiękniejsze piosnki Op. 4 (1895-98) (Les plus belles chansons) Adam Asnyk (1838-1897) De sa bouche pleine d’harmonies, la jeune fille m’a appris les plus belles chansons. Des chants frais et neufs s’écoulent de sa bouche. Chaque sourire est une mélodie et chaque mot une chanson. Tout ce que mon cœur désir et plus encore a été mis en musique. J’ai été ébranlé par sa voix ensorcelante et tout ce que je n’ai pas pu entendre je l’ai bu de ses lèvres couleur corail. Pamiętam ciche, jasne złote dnie Op. 1 N° 5 (1895-96) (Je me souviens du jour silencieux, clair et doré) Kazimierz Przerwa-Tetmajer (1865-1940), Na Skalnym Podhalu (En Podhalie rocheuse) Je me souviens du jour silencieux, clair et doré qui, aujourd’hui, semble avoir été un rêve. Un paradis c’est ouvert à moi lors de mon enfance. Parfois j’ai l’impression que toute ma vie n’a été qu’un rêve et que je me réveillerai et retrouverai le paradis de mon enfance.
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 16
29.10.18 16:01
Antonín Dvořák
(1841-1904)
Cigánské melodie (Mélodies tsiganes) op. 55 (1880) Adolf Heyduk (1835-1923) Má píseň zas mi láskou zní
Když mne stará matka zpívat, zpívat učívala
Ma chanson résonne, un psaume d’amour, Le jour commence à tomber, Alors que la mousse, la paille flétrie Recueille secrètement des perles de rosée.
Lorsque ma mère me chantait une chanson, Étrangement, souvent des larmes coulaient de ses yeux.] Maintenant mes joues hâlées sont mouillées de larmes,] Lorsque je veux apprendre aux enfants à jouer et à chanter !]
Ma chanson résonne, pleine de la joie, De nos pérégrinations à travers le monde, Mon chant ne peut joyeusement résonner Que sur sur les vastes étendues de la puszta. Ma chanson résonne également pleine d’amour, Lorsque des tempêtes font rage dans la lande ; Lorsqu’avec raffinement la poitrine du frère Se libère, dans un dernier souffle. Aj! Kterak trojhranec můj přerozkošně zvoní Ah ! Ah, comme mon triangle résonne délicieusement !] Comme les chansons tsiganes, lorsque l’on crie à la mort !] Lorsque les sons du triangle m’accompagnent vers la mort,] C’en est fini pour toujours de la chanson et de la danse !] Chansons, rondes, amour, c’en est fini pour toujours.] A les je tichý kolem kol La forêt est calme et silencieuse alentour, Le cœur me bat avec tant d’inquiétude ; La fumée noire descend sans s’arrêter, En séchant les larmes sur mes joues. Mais nul besoin de les sécher, Il faut qu’elle frappe un autre visage. Celui qui peut encore chanter dans la tristesse, Il vit, sa chanson ne disparaîtra pas !
Struna naladěna, hochu, toč se v kole Bien accordées les cordes ! Garçon, tourne dans la ronde ! Heureux aujourd’hui, encore plus aujourd’hui, Demain retournera à son état précédent ! Le jour suivant au bord du Nil, Sacré aux yeux des Pères, Bien accordées, bien accordées les cordes, Dans la danse, saute à toute vitesse dans la danse ! Široké rukávy a široké gatě Dans ses longs et larges habits de lin aéré Plus libre est le tsigane que dans de l’or et de la soie ! Aïe ! Le dolman doré serre trop la poitrine, Entrave les sons de la chanson emplie de joie vagabonde.] Celui qui éprouve un véritable plaisir dans l’élan des chansons] Souhaite que tout l’or du monde disparaisse maintenant !] Dejte klec jestřábu ze zlata ryzého Si le faucon peut voler dans les hauteurs des Tatras Il n’échangera pas son nid dans les rochers contre une cage.] Si le poulain sauvage peut galoper à travers la lande, La bride et le mors ne lui apporteront aucune joie. Tsigane, si la nature t’a donné quelque chose, À moi, elle a accordé la liberté pour toute mon existence.]
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 17
17
29.10.18 16:01
Sergueï Rachmaninov (1873-1943) Son Op. 8 n°5 (Rêve) tiré des Six Mélodies (1894), Aleksey Plescheev (1825-1893) d’après Heinrich Heine (1797-1856)
Ne poj, krasavica, pri mne Op. 4 n°4 (Ma belle, ne dis plus tout bas) tiré des Six Romances Alexandre Pouchkine (1799-1837)
Moi aussi j’avais un pays natal ; Qu’il était magnifique ! Au-dessus de moi un sapin s’y balançait... Mais ce n’était qu’un rêve !
Ma belle, ne dis plus tout bas Les vieux refrains de Géorgie, Par grâce, ne rappelle pas Les heureux jours d’une autre vie.
La famille de mes amis était alors vivante. De tous côtés, J’entendais des mots d’amour... Mais ce n’était qu’un rêve !
Tu chantes et je crois revoir La nuit, la steppe solitaire, Et sous les pâles feux du soir, Les traits aimés de l’étrangère.
Siren’ Op. 21 n°5 (Les Lilas) tiré des Douze Romances (1902), Ekaterina Andreyena Beketova (1855-1892) Le matin, à l’aube, Je traverserai une herbe couverte de rosée Pour respirer l’air pur. Dans l’ombre embaumée Où foisonnent les lilas, Je chercherai mon bonheur... Je ne trouverai dans ma vie Qu’un seul bonheur, Et il demeure dans un bosquet de lilas Sur des branches vertes ; Dans des grappes embaumées Mon humble bonheur fleurit.
18
J’oublie, alors que je te vois, Ces traits qui brisent mon courage; Tu chantes, soudain devant moi A reparu sa pâle image. Ma belle, ne dis plus tout bas Les vieux refrains de Géorgie, De grâce, ne rappelle pas Les heureux jours d’une autre vie. Vesennije vodi Op. 14 n° 11 (Les Torrents du printemps) tiré des Douze Romances (1896) Fiodor Tiouttchev (1803-1873) La neige couvre toujours les champs. Mais les torrents résonnent avec la joie du printemps, Ils surgissent et réveillent la rive endormie, Coulant, étincelant, proclamant, Proclamant à tous les coins du monde ; « Le printemps arrive, le printemps arrive, Nous sommes les précurseurs du printemps. Nous sommes envoyés pour dire : Le printemps arrive, le printemps arrive ! » Et les jours paisibles et chauds de mai Forment une ronde rose et gaie Suivant les pas du printemps.
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 18
29.10.18 16:01
BIOGRAPHIES Piotr Beczała
Helmut Deutsch
Piotr Beczała fait ses débuts à Linz, avant d’intégrer la troupe de l’Opernhaus de Zurich en 1997. Il se produit régulièrement au Festival de Salzbourg (Tamino de Die Zauberflöte, le Prince de Rusalka, Roméo de Roméo et Juliette, Faust de Gounod, Rodolfo de La Bohème), au Metropolitan (le Duc de Mantoue de Rigoletto, Lenski d’Eugène Onéguine, le Prince de Rusalka, Edgardo de Lucia di Lammermoor, les rôlestitres de Roméo et Juliette et de Faust, Des Grieux de Manon), à La Scala (le Duc de Mantoue, Rodolfo, Alfredo), au Bayerische Staatsoper (le Prince, Alfredo, le Chanteur italien du Rosenkavalier, Werther), au Wiener Staatsoper (Alfredo, Faust, Edgardo, Rodolfo, Roméo, le Prince, le Duc de Mantoue), au Covent Garden (le Chanteur italien, Faust, Rigoletto, Lenski, Rodolfo, Roméo, Alfredo), au San Francisco Opera (Lenski, Tamino, Rodolfo). Il est aussi l’invité du Liceu, du Nederlandse Opera, de La Monnaie, des Staatsoper de Hambourg et Berlin, du Deutsche Oper et du Mariinki, notamment. Son interprétation du Duc de Mantoue, lui vaut un prix ECHO Klassik 2014. En 2015-2016, il fait des débuts remarqués en Lohengrin au Semperoper. Il se produit souvent en récital et concert dans un large répertoire. Parmi ses enregistrements : Faust, La Traviata, Lucia di Lammermoor, Król Roger, Die Rheinnixen, Simplicius et des albums solo Salut, Slavic Opera Arias, My heart’s Delight. En 2017-2018, il est Riccardo d’Un ballo in maschera à Barcelone, Maurizio d’Adriana Lecouvreur et Don José de Carmen à Vienne, Edgardo à Munich, Rodolfo de La Bohème à Berlin et Tanglewood et Rodolfo de Luisa Miller à New York, Werther et Prinz Sou-Chong (Das Land des Lächelns) à Zurich, Lohengrin à Bayreuth et Faust à Madrid.
Né à Vienne, il y étudie le piano et la composition à la Musikhochschule, ainsi que la musicologie à l’université. En 1965, il obtient le Kompositionspreis der Stadt Wien. Il commence sa carrière d’accompagnateur auprès d’Ingmar Seefried, ainsi qu’auprès de Hermann Prey pendant 12 ans. Depuis, il a des partenaires tels que Juliane Banse, Barbara Bonney, Grace Bumbry, Ileana Cotrubaș, Diana Damrau, Brigitte Fassbaender, Angelika Kirchschlager, Genia Kühmeier, Christiane Oelze, Rita Streich, Ruth Ziesak, Olaf Bär, Matthias Goerne, Dietrich Henschel, Jonas Kaufmann, Thomas Moser, Christoph Prégardien, Thomas Quasthoff, Andreas Schmidt, Bo Skovhus, Michael Volle et Bernd Weikl. Le jeune ténor suisse Mauro Peter fut l’un de ses derniers étudiants à Munich, celui-ci est devenu un de ses partenaires privilégiés de récital. De 1967 à 1979, il enseigne à la Musikhochschule de Vienne. Il est aussi professeur à la Hochschule für Musik de Munich pendant 28 ans et donne des cours d’interprétation en Europe et en Extrême-Orient. Il enregistre plus de 100 CD’s dont plusieurs ont reçu des prix. En 2018, il accompagne notamment les récitals de Jonas Kaufmann et Diana Damrau lors d’une tournée européenne, Camilla Nylund à Vienne, Salzbourg et Budapest, Diana Damrau à Madrid, Milan et Zurich, Jonas Kaufmann à Santa Monica, New York, Salzbourg, Bordeaux, Paris, Vienne, Linz, Milan et Wiesbaden, Michael Volle à Zurich et Milan, Mauro Peter à Londres, Berlin, Zurich et Schwarzenberg et Piotr Beczała à Schwarzenberg, Londres et Varsovie.
© SHIRLEY SUAREZ
piano
© ANJA FRERS
Ténor
Au Grand Théâtre de Genève : récitals avec Olaf Bär et Dawn Upshaw 96-97, Angelika Kirchschlager 02-03, Gabriele
Au Grand Théâtre de Genève : Der Rosenkavalier (Un chanteur)
Fontana 04-05, Jonas Kaufmann 13-14, Michael Volle 14-15,
98-99.
Camilla Nylund 16-17.
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 19
19
29.10.18 16:01
INFORMATIONS PRATIQUES OPÉRA DES NATIONS Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets.
Dès 1 heure avant le spectacle et à l’entracte Les bars du hall d’entrée et de la mezzanine vous proposent boissons et petite restauration.
Ouverture des portes L’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle.
CONFÉRENCE
Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public à l’entrée de l’Opéra des Nations (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-). Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit). Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans-Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé.
BARS
SUR L’ŒUVRE
Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 18-19, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch
Soirées prestige Les entreprises souhaitant organiser une soirée lors d’une représentation à l’Opéra des Nations ou au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller. T +41 22 322 50 58 mecenat@geneveopera.ch Soirées privées Les personnes souhaitant organiser une soirée privée à but non lucratif dans les espaces de l’Opéra des Nations ou au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Corinne Béroujon. T +41 22 322 50 03 c.beroujon@geneveopera.ch
Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre située à l’Opéra des Nations et au 9, rue du Général-Dufour.
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER
Formulaire d’inscription sur www.geneveopera.ch
20
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 20
29.10.18 16:01
BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE À l’Opéra des Nations (jusqu’en janvier 2019) 40, avenue de France. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Les jours de spectacle jusqu’à l’heure de la représentation. Si le spectacle a lieu le samedi ou le dimanche, la billetterie est ouverte 1 h 30 avant le début de la représentation. Rue du Général-Dufour (jusqu’en janvier 2019) 9, rue du Général-Dufour. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Fermeture le samedi à 17 h. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h Par courriel ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch En ligne sur le site www.geneveopera.ch Choisissez vos places et téléchargez vos billets sur votre smartphone ou imprimez-les. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard, Visa et Amex. Dans le réseau FNAC en Suisse et en France Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit. Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés et les détenteurs de billets au tarif Flex peuvent échanger librement leur billet pour une autre date du même spectacle, jusqu’à la veille de la représentation à midi. Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. T +41 22 322 50 50 groupes@geneveopera.ch
TARIFS SPÉCIAUX
TARIF JEUNE (moins de 26 ans) 50 % de réduction sur le plein tarif dans toutes les catégories (sauf Or) dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif. TARIF ÉTUDIANT 25 % de réduction sur le plein tarif, dans toutes les catégories (sauf Or), dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif. TARIF DERNIÈRE MINUTE 30 minutes avant le début de la représentation et en fonction de disponibilités, une sélection de places vous est proposée au tarif de Fr. 50.- pour tous, et de Fr. 30.- pour les moins de trente ans. Attention: en fonction de la fréquentation des représentations, la disponibilité de ce tarif n’est pas garantie. TARIF FLEX En choisissant le tarif Flex au moment de votre commande, vous pouvez échanger gratuitement votre billet pour une autre date du même spectacle. L’échange est possible jusqu’à la veille de la représentation à midi, et dans la limite des disponibilités. CARTE 20 ANS/20 FRANCS Les titulaires de la carte bénéficient d’un rabais supplémentaire de Fr. 2.- par rapport au tarif jeune et reçoivent un programme de spectacle (une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle). TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie (chèques cumulables). PASSEDANSE D’une valeur de 20 francs et valable de septembre 2018 à juin 2019, il est offert gratuitement par le Grand Théâtre avec l’abonnement pleine saison et l’abonnement danse. TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Les personnes à mobilité réduite peuvent être placées en catégorie A au premier rang, pour le prix d’un billet de catégorie F. Les personnes malentendantes peuvent être placées en catégorie C pour le prix d’un billet de catégorie H. Les personnes malvoyantes, aveugles ou avec un handicap mental, peuvent bénéficier d’une place gratuite pour leur accompagnant.
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 21
21
29.10.18 16:01
LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (février 2018) M. Jean Bonna, président M. Rémy Best, vice-président et trésorier Mme Brigitte Vielle, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (février 2018) Mme Christine Batruch Mme Claudia Groothaert Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Beatrice Rötheli M. Rolin Wavre Membres bienfaiteurs Mme René Augereau M. Jean Bonna Fondation de bienfaisance du groupe Pictet M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie SA M. et Mme Yves Oltramare Union Bancaire Privée – UBP SA M. et Mme Gérard Wertheimer
22
Membres individuels S. A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis M. et Mme Luc Argand M. Ronald Asmar Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Prof. Julien Bogousslavsky Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui M. et Mme Jacques Chammas Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix M. et Mme Pierre Lardy M. Christoph La Roche Mme Éric Lescure Mme Eva Lundin M. Bernard Mach M. et Mme Colin Maltby M. et Mme Thierry de Marignac
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • PIOTR BECZAŁA | RÉCITAL
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 22
29.10.18 16:01
Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart M. et Mme Christopher Quast M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Marquis et Marquise de Saint Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Julien Schoenlaub Baron et Baronne Seillière Mme Charlotte de Senarclens Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Rolin Wavre
Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand SA FBT Avocats SA Fondation Bru International Maritime Services Co. Ltd. JT International SA Lenz & Staehelin Schroder & Co banque SA SGS SA
Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA
RÉCITAL | PIOTR BECZAŁA • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 23
23
29.10.18 16:01
PROCHAINEMENT À L’OPÉRA DES NATIONS DANSE
OPÉRA
Wahada (La Promesse)
Le convenienze ed inconvenienze teatrali
Chorégraphie d’Abou Lagraa sur la Messe en Ut mineur de Mozart Création chorégraphique mondiale
27, 28, 29, 30 novembre & 1er décembre 2018 à 19 h 30 2 décembre 2018 à 15 h Décors Quentin Lugnier Costumes Paola Lo Sciuto Lumières Marco Giusti Ballet du Grand Théâtre de Genève
(Direction Philippe Cohen)
Conférence de présentation 1 par Jean-Pierre Pastori Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mercredi 21 novembre 2018 à 18 h 15
(Viva la mamma!)
Dramma giocoso en 2 actes de Gaetano Donizetti Nouvelle production en coproduction avec l’Opéra national de Lyon et le Gran Teatre del Liceu de Barcelone 21, 23, 26, 28, 31 décembre 2018 & 3 janvier 2019 à 19 h 30 30 décembre 2018 à 15 h Direction musicale Gergely Madaras Mise en scène & costumes Laurent Pelly Décors Chantal Thomas Lumières Joël Adams Avec Laurent Naouri, Patrizia Ciofi, David Bizic, Melody Louledjian, Luciano Botelho, Pietro Di Bianco, Enric Martinez-Castignani, Katherine Aitken, Daniel Djambazian L’Orchestre de Chambre de Genève Chœur du Grand Théâtre de Genève (Direction Alan Woodbridge)
Conférence de présentation 1 par Xavier Rockenstrocly Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mardi 18 décembre 2018 à 18 h 15
1
En collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.
Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable de l’édition Aimery Chaigne Collaborations Isabelle Jornod, Tania Rutigliani Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN OCTOBRE 2018
GTG1819_Beczala_Programme_R02.indd 24
30.10.18 17:01
LES OPÉRAS
Le convenienze ed inconvenienze teatrali
LES RÉCITALS
(Viva la mamma!)
Liebeslieder Walzer Sarah Connolly Christian Gerhaher
Der Ring des Nibelungen Médée Un ballo in maschera
LES CONCERTS
LES BALLETS
Il Pirata Messa da Requiem (Verdi) LES SPECTACLES
Opéra de Pékin
Le Voyage Fantastique de Sun Wukong L’elisir d’amore (Jeune public)
Wahada
(Messe en Ut mineur de Mozart)
Sombras Entre réel & illusion théâtrale La Belle au bois dormant geneveopera.ch +41 22 322 5050
14:54
GTG1819_Beczala_Programme_R01_couv.indd 3 GTG1819_Ann_ProgrammeGTG_Saison_190x230.indd 1
25.10.18 17:28 11:53 18.10.18
L É M A N
D E
N U I T
Inspiré des reflets scintillants du lac un soir de fête, le Léman de Nuit se révèle entre ombre et lumière. Le guillochage clous de Paris dévoile son élégance sous la laque sombre translucide et se pare de mille éclats. Disponible en stylo plume, roller, stylo bille et porte-mine. Caran d’Ache, l’excellence du Swiss Made depuis 1915.
GENÈVE − Place du Bourg-de-Four 8 • Rue de la Corraterie 10 • ZÜRICH −Löwenstrasse 19 carandache.com
GrandTheatre_LemanDeNuit_190x230mm_FR.indd GTG1819_Beczala_Programme_R01_couv.indd 4 1
16.10.18 25.10.18 16:05 11:53