2 minute read

La prévention en santé : un chantier crucial

Next Article
Communauté Cette

Communauté Cette

Antoine D’Audigier-Empereur

“On entre dans l’ère de la prévention ”, a annoncé François Braun, gérant du ministère nouvellement renommé “ de la Santé et de la Prévention ”, dans une interview au JDD, le mois dernier, pour présenter les trois visites médicales prévues à 25 ans, 45 ans et 65 ans.

Advertisement

Si le cap reste à définir, la citation acte la volonté de mettre l’accent sur les mesures de santé publique alors que la Cour des comptes, l’an dernier, a considéré que les résultats de l’impact des politiques de prévention en France sont “ globalement médiocres malgré un effort financier comparable à celui des pays voisins ”, avec une situation plus défavorable encore dans les DROM. Panorama des enjeux régionaux.

En matière de prévention, le Programme Régional de Santé (PRS) 2012-2028 vise à répondre aux quatre grands défis de notre système de santé : les risques sanitaires liés à l’augmentation prévisible de l’exposition aux polluants et aux toxiques, les risques d’exposition de la population aux risques infectieux, les maladies chroniques et l’adaptation aux enjeux démographiques, épidémiologiques et sociétaux. Constatant le très large spectre de pathologies liées à notre hygiène de vie, l’ARS a mis la priorité sur la nutrition, au sens large puisqu’elle implique tant l’alimentation que l’activité physique, avec des campagnes de sensibilisation à de meilleures pratiques culinaires et sportives, l’accès à un éventail de ressources.

Pour la prévention des addictiques et alcooliques, un plan de labellisation “ sans tabac ” doit prochainement concerner les établissements de santé, mais aussi certaines entreprises, et des actions en milieu scolaire doivent alerter les jeunes sur les risques liés à la consommation d’alcool. “ La troisième grande thématique, c’est la santé mentale, détaille le Dr Martine Servat – la “ madame prévention de l’ARS ” - avec des plans de développement de compétences psychosociales auprès des jeunes qui reposent sur de bons niveaux de preuves. ” ces trois années ont vu l’ARS, la préfecture et le conseil départemental signer un contrat débloquant 1,1 million d’euros par an sur trois ans pour la prévention et la protection de l’enfance. Malgré un contexte sanitaire compliqué, l’ARS se targue d’avoir mené des actions de prévention et de soins autour des risques du diabète et de l’obésité, d’avoir développé des programmes de réduction du tabagisme, d’avoir évalué son plan régional de prévention et de prise en charge du syndrome d’alcoolisation fœtale, d’avoir maintenu les actions de lutte antivectorielle…

Si le meilleur médicament, c’est celui qu’on n’a pas besoin de prendre, se donner les moyens d’éviter les pathologies ou leurs complications implique une conjonction de facteurs et d’acteurs dont on espère que les travaux porteront les fruits le plus tôt possible.

La prévention est l’affaire de tous, ajoute-t-elle. Il ne faut pas compter que sur le ministère de la Santé et sur l’ARS. On a besoin des collectivités locales, des autres administrations et des acteurs économiques. ”

La prévention, longtemps considérée comme le parent pauvre de la médecine en France, figure déjà dans le bilan 2018-2021 du PRS. En plus des domaines prioritaires cités plus haut,

Le CHU organise un congrès autour de la prévention les 9 et 10 novembre prochains à Stella Matutina, le congrès de la recherche en santé de l’Océan Indien conviera plusieurs spécialistes (Antoine Flahault, Rachid Salmi, Laurence Pourchez) pour aborder les questions de la prévention en santé en milieu insulaire et tropical. Une belle opportunité pour un état de l’art des connaissances sur ces sujets et pour créer des liens entre les équipes scientifiques de l’océan Indien.

This article is from: