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L’ hygiène des enfants, un enjeu pour l’avenir
François Benito
Adopter les bonnes pratiques dès le plus jeune âge permet de rester en bonne santé. Comment se déploie cette prévention précoce, utile sur le plan individuel et collectif, auprès des petits Réunionnais ?
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La récente cris e sanitaire a mis en évidence la nécessité de renforcer l’éducation à l’hygiène, et à la santé en général, auprès des enfants. Une prise de bonnes habitudes qui commence dès le plus jeune âge, en maternelle et au primaire. Cette transition vers davantage de rigueur et de sensibilisation sur le sujet de prévention est confirmé par les institutions. “On voit bien que les pratiques ont été transformées pendant le covid, note Denis Ouin, inspecteur et conseiller technique au rectorat pour les maternelles. Depuis les consignes sont régulièrement actualisées. ” Des consignes visant à prévenir infection et épidémie qui mettent notamment en avant le lavage des mains et les gestes barrières. Mais le curseur est parfois délicat à placer dans ce domaine car ce cadre de prévention doit aussi respecter les stades de développement infantile qui s’opèrent par des inter- actions physiques. De quoi susciter des interrogations chez les professionnels de la petite enfance.
“ Les enfants ont été amenés à respecter les consignes générales, en mimant les adultes, mais cela a posé des questionnements indique le Département. Comment concilier la communication et les apprentissages des jeunes enfants avec le port d’un masque ? Comment éviter les risques liés à l’utilisation du gel hydro alcoolique, ingestion et brulures oculaires) ? ” Pour parvenir à cette éducation à l’hygiène, outre les crèches et les structures d’accueil gérées par des assistantes maternelles, l’école joue un rôle capital. “Il y a eu une prise de conscience dans les établissements sur l’hygiène corporelle mais il y a des variations d’une école à l’autre, pose Denis Ouin. Mais pour parvenir à un résultat plus abouti, il faudrait renforcer les collaborations entre le milieu scolaire et les parents pour acquérir les savoir-être adéquats.”
Une
personnelle mais pas seulement. L’hygiène sanitaire au sens large concerne l’intégration de réflexes en matière de nutrition, d’activité physique mais aussi de respect de son environnement. Interrogés sur la place centrale occupée par les enseignants pour transmettre ces savoirs aux petits, ces derniers sont conscients de leurs responsabilités. “On passe 6 heures par jour avec les élèves, c’est une tranche de vie conséquente, souligne Guillaume Arribaud, enseignant en maternelle. Nous sommes là pour les sensibiliser à ces questions de santé, on fait passer des messages de prévention et on cherche à mener un travail de coéducation avec les familles. ”
Un problème, toutefois, se pose. Celui du manque de temps et de moyens humains. “Quel temps avons-nous pour rencontrer régulièrement les familles ? Il existe des inégalités dans l’île et sur des sujets comme l’hygiène sanitaire et alimentaire, il faut en discuter avec les parents. Surtout ceux qui sont issus de milieux défavorisés. La coéducation, c’est très bien mais il faut pouvoir la mettre en place concrètement. ” Mise en place qui nécessite aussi la présence d’ATSEM, les fameuses taties, qui ne sont pas toujours suffisamment nombreuses dans les classes.
Le Département joue un rôle considérable auprès des familles
Le Département est un acteur à part entière de l’acquisition et du suivi des apprentissages en matière d’hygiène. À La Réunion, 180 professionnels de la protection maternelle et infantile (PMI) sont déployés sur le terrain pour accompagner et suivre les familles. À ce titre, un nouveau programme a été lancé autour de la périnatalité. Il s’agit de rencontrer les jeunes parents pour les informer et les orienter sur les bonnes pratiques sur les questions d’hygiène et de santé.
Le Département effectue aussi un bilan sanitaire auprès des 13 500 élèves qui sont en maternelle vers l’âge de 3-4 ans. Enfin, c’est cette collectivité qui accorde, après évaluation, un agrément, obligatoire, pour que les assistantes maternelles puissent accueillir des jeunes enfants chez elles.
Un apprentissage de l’hygiène à la “ suédoise ”
Ces savoir-être visent à adopter les bons gestes en matière de propreté
La pandémie a rappelé l’importance de l’apprentissage de la prévention et du déploiement d’une hygiène personnelle et collective. Mais des marges d’amélioration réelle existent pour qu’une éducation des plus jeunes aux vertus de la propreté, de l’activité physique et de la diététique soient bien assimilées par les futures générations de Réunionnais.
Le modèle de société suédois est souvent valorisé. À l’école primaire aussi, les préceptes scandinaves semblent faire des émules. En septembre, une délégation suédoise s’est rendue à La Réunion pour échanger autour d’une expérimentation inspirée par leur pédagogie : l’école du dehors. “ Il y a eu un partage de pratiques, pose Denis Ouin, inspecteur et conseiller technique au rectorat pour les maternelles. L’idée, c’est de se réapproprier un contact avec la nature et de cultiver des modes de vie plus sains et plus hygiéniques. ”
En faisant de la lecture dehors, sous un manguier, les élèves peuvent apprendre et comprendre que la terre, ce n’est pas forcément sale. Une approche globale de l’hygiène, , proche du concept de “ One Health ”, qui mêle santé publique, pratique environnementale et acquisition de compétences psychosociales.