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événement
Le Maroc pose un pied dans le spatial
Casablanca met en place son marché des brevets P.16- 17
Propriété intellectuelle
aéronautique
P.20-21
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Directeur de publication : Hicham RAHIOUI
Invité du mois
Mohammed Mazoir Une «ceinture noire» de la performance industrielle nous livre sa recette du succès P.32-34
N° 15. Juin 2016 - Prix Maroc 30 DH
1 er magazine mensuel de l’industrie, de la r&d et des technologies
Notre révolution énergétique en 6 points ts du Gaz Naturel, solaire, éolien, hydraulique et même nucléaire, les proje multiples Maroc pour l’atténuation des émissions de Gaz à effet de serre sontpollu eur, et diversifiés. Dans le transport, gourmand en énergie et premier l’Etat compte donner l’exemple de la sobriété.
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INDUSTRIE DU MAROC
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éditorial Hicham RAHIOUI Directeur de publication H.rahioui@industries.ma
Chaînon manquant
un précieux gisement enfoui dans l’histoire de l’innovation reste encore inexploité.
I
nventer, innover, créer ou concevoir. Voici une série d’actions qui sont non seulement dans l’air du temps, mais également une (sinon La) pièce maîtresse dans l’ère économique actuelle. Une économie du savoir où la production intellectuelle est devenue la matière première ultime. Il suffit de se pencher sur le cas des plus grosses capitalisations mondiales pour s’en rendre compte : la recherche et le développement concret de nouvelles idées, ainsi que la production intellectuelle qu’ils génèrent, conditionnent l’ampleur du succès rencontré dans le monde des affaires. Ces grands groupes mondiaux consacrent en effet des pourcentages à deux chiffres de leurs revenus à la R&D et même, quelques fois, à la recherche fondamentale. Au Maroc, malheureusement, l’on est encore loin de ce niveau d’évolution dans le monde des affaires. Les businessmen marocains sont encore occupés à courir derrière les mauvais payeurs. Réflexe Dans l’industrie, l’innovation est encore plus difficile d’accès pour les entreprises marocaines. Si, au niveau des process, elles peuvent relever d’une démarche d’excellence peu coûteuse et d’une forte implication des ressources humaines, les innovations sur les produits peuvent nécessiter de lourds investissements. Du coup, l’innovation inclut en soi un risque
financier tangible, alors que les retombées restent dans le champ du théorique, jusqu’au moment d’une éventuelle commercialisation. Or, en plus du risque mesurable et direct relatif à l’effort d’investissement en R&D, s’ajoute un risque plus insidieux, mais non moins menaçant. Il porte sur la protection de la propriété intellectuelle des outputs finaux. Il est vrai que les entreprises marocaines les plus innovantes pensent à breveter leurs créations. Mais, dans la globalité du tissu industriel national, l’on est encore loin d’avoir intégré les brevets dans la culture d’entreprise. Plus qu’une démarche réfléchie, le recours systématique aux brevets doit s’ancrer comme un réflexe naturel. Un gisement à l’abandon D’autres lacunes entravent encore l’évolution de notre culture d’innovation. Mais, dans le processus de rentabilisation de la R&D, le brevet est le chaînon manquant. Pourtant, un précieux gisement enfoui dans l’histoire de l’innovation reste encore inexploité. Celui des milliers de brevets qui, au terme de la période légale protégeant les droits de leurs auteurs, sont tombés dans le domaine public. En devenant une propriété de la collectivité, cette montagne d’innovations de toutes natures et de tous horizons, devient librement exploitable par les entreprises. Un mine d’or à l’abandon, que les businessmen marocains, étrangement, rechignent toujours à déblayer.
Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédacteur en chef : Omar ZEROUALI Directeur développement et marketing : Akram ESSABBAHI Directeur commercial : Marouane BEN SALAH Chef de publicité : Nabil AZZOUZ, Houda SABIR Assistante de direction : Imane BIHI Journalistes : Abderrafie SRATI, Youssef Idrissi, Samia ROCHDI Directeur artistique : Marouane SAOUD Logistique : Yahya OUADDAH, Zakaria SAOUD Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN : 2351-7905 Impression : Gms print Distribution : Sochpress INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE : est une publication de INDUSTRICOM Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc - Tél : 05 22 26 04 51 - Fax : 05 22 27 07 75 - email : contact@industries.ma
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SOMMAIRE
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aéronautique
Le maroc pose un pIed dans Le spatIaL P.20-21
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ProPriété intellectuelle
casabLanca met en pLace son marché des brevets P.16- 17 Directeur de publication : Hicham
RAHIOUI
InvIté du moIs
MohaMMed Mazoir une «ceinture noire» de la performance indust nous livre sa recetterielle du succès
P.32-34
N° 15. Juin 2016 - Prix Maroc 30
DH
1 er mag azin e men sue l de l’ind ustr ie, de la r&d et des tech nologie s
Notre révolution énergétiq ue en 6 points Gaz Naturel, solaire, éolien, hydrauli Maroc pour l’atténuation des émissio que et même nucléaire, les projets du ns de Gaz à effet de serre sont multiple et diversifiés. Dans le transport, gourma nd en énergie et premier pollueur, s l’Etat compte donner l’exemple de la sobriété.
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P. 16-17 événement Casablanca met en place son marché des brevets P. 16 & 17 Francis GURRY : «Le Maroc a pu se doter d’une législation moderne» P. 18 Propriété intellectuelle: Le Maroc rehausse ses standards P. 19 Innovation: trois inventions Made in Morocco primées P. 19 Dossier aéronautique Le Maroc pose un pied dans le spatial P. 20 & 21 Benbrahim El Andaloussi plus que jamais confiant P. 22 Le Maroc intègre le «Ciel unique» européen P. 24 Le Maroc propulse ses candidats en finale P. 25 MIDPARC L'Eden de l’aéronautique marocaine P. 26 & 27 automobile Les équipementiers montent en puissance
P. 28 & 30
Invité du mois Mohammed Mazoirou l’excellence industrielle récompensée à l’international P. 32 & 34
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SOMMAIRE
20-21 28-30 36-39 Couverture Notre révolution énergétique en six points
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économie Croissance : croisons les doigts pour 2017 P. 40 & 41 Elalamy sonne la fin des «produits en toc» P. 42 Un gisement énorme de compétitivité P. 44 & 45 2016, l’année du redémarrage! P. 46 La configuration du Maroc augmente les chances de succès de la LGV P. 48 & 49 Les conseils «gratuits» de McKinsey aux entreprises marocaines P. 50 FOCUS Réseaux sociaux Les Marocains vraiment accros ! Ruée sur les smartphones Entreprise Les retards de paiement empêchent l’embauche! L’avancement des travaux conforme aux prévisions Vivo Energy: objectif "zéro accident"
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P. 52 & 53 P. 54 P. 56 & 57 P. 58 P. 60
Aziz Kammah : «Le secteur porte les séquelles de 15 années d’anarchie» OMIA à la pointe du traitement de surface Immobilier La nouvelle loi sur la VEFA montre déjà ses limites!
Zoom La nouvelle loi sur la VEFA montre déjà ses limites! Pluie de contrats conclus… l’Afrique en toile de fonds Entre histoire commune et potentiel inexploité
P. 62 P. 64 P. 66 & 67 P. 68 P. 69 & 71 P. 72 & 73
Interview Mohamed LAHLOU «Nous voulons créer des opportunités de carrière pour nos lauréates et booster l’entrepreneuriat féminin» P. 74 & 75 ZONE INDUSTRIELLE MEDZ, un acteur majeur du développement territorial au Maroc P. 76 & 77 Zoom My Space: You've been hacked ! P. 78 & 79 R&D
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EN BREF
Logismed 2016 : l’âge de la maturité Le salon de référence de la logistique au Maroc fait son bilan au titre de son édition 2016. Le Logismed 2016 a ainsi réuni plus 120 exposants parmi les acteurs majeurs de tous les métiers de la chaine logistique dont 13% d’internationaux sur près de 10.000m² de surface globale d’exposition et plus de 4.500 visiteurs professionnels. Ces visiteurs avertis étaient «à la recherche de solutions concrètes à leurs besoins, de pistes d’amélioration de leur compétitivité, porteurs de projets et motivés par la forte dynamique du secteur», indiquent les organisateurs de ce rendez-vous annuel. Organisé sous l’égide du Ministère de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, et en partenariat avec l’AMDL et la CGEM, «cette 5éme édition, malgré un contexte économique mondial et national difficile, se caracté-
La CMCP, le chiffre d’affaires porté à 1,7 MMDH en 2015
CMCP-International Paper, connu auparavant sous le nom de «Comptoir marocain du carton et papier», continue de développer son activité avec un rythme soutenu. Son dernier chiffre d’affaire, au titre de l’exercice 2015, a atteint 1,7 milliard de dirhams (MMDH). Poursuivant sur sa lancée, le Groupe investit, en moyenne, dans ses différents segments de 80 MDH annuellement. «Cet effort d’investissement sera renforcé, à terme et à moyen terme, de la même enveloppe financière qui sera consolidée à 100 millions de dirhams sur les trois prochaines années. Cette interaction entre besoins anticipés du marché et la satisfaction clients a permis à CMCP-International Paper d’enregistrer une progression de 50% de son chiffre d’affaires», souligne le management du groupe. CMCP compte aujourd’hui 1.350 employés.
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rise par la poursuite du développement du secteur à travers une politique d'investissements soutenue dans les infrastructures aussi bien portuaires, routières et autoroutières que ferroviaires», estiment-ils.
L’EMSI prépare un partenariat universitaire en Floride
Une délégation importante de l’école marocaine des sciences de l’ingénierie (EMSI) s’est déplacée aux USA afin de discuter l’éventualité d’un partenariat avec l’université Polytechnique de Floride. Le partenariat a pour objectif de collaborer sur le plan d’échanges d’étudiants et le développement des programmes de formation d’ingénieurs, ainsi que la recherche & développement (R&D). «Avec cette démarche, l’EMSI veut faire profiter ses étudiants ingénieurs d’une meilleure qualité de formation et surtout s’investir dans le domaine de la R&D, pour anticiper les besoins de l’économie marocaine dans le secteur», a indiqué Hafid Griguer, directeur du Groupe EMSI.
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EN BREF
Un géant du pneumatique lorgnerait le Maroc
Le Groupe Berrada lance son pôle industriel
Une grande enseigne de pneumatique est en train de négocier son installation ici au Maroc, selon les déclarations de Moulay Hafid Elalamy lors de son animation du «Rendez-vous CFCIM», organisé par la chambre française de commerce et d’industrie du Maroc. Cette manifestation avait pour thème «Industrialisation et taux d’intégration». Le rendezvous est devenu un carrefour de rencontre entre les personnalités françaises installées au Maroc. A cette occasion, le Ministre a annoncé qu'un véritable «Tsunami» de bonnes affaires allait déferler sur le Maroc. Des propos qui, vraisemblablement, ont mis du baume au coeur de l’assistance, notamment les représentants des entreprises françaises.
Palmeraie industries & services du Groupe Berrada, dévoile sa nouvelle vision stratégique 2020. Connu pour leur activité immobilière, le Groupe Berrada, qui vient de faire un chiffre d'affaires de 1.5 milliardde dirhams et 3000 collaborateurs, a annoncé sa volonté d'investir 3 Milliards de Dirhams d'ici 2020 dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie, des mines et de l'éducation. Cette vision à pour but d'élargir les secteurs d'activités du groupe, surtout en Afrique.
Lexis dévoile son premier modèle «pod de surveillance» La société marocaine Lexis, détenue par Ahmed Reda Chami , l’ancien ministre de l’industrie du commerce, est attirée par le développement des technologies. La société a en effet, dévoilé au grand public le 18 mai dernier à Casablanca, son premier modèle «Argosia 50 Pod» en partenariat avec la société française Nexeya, spécialisée dans les marchés de la défense, de l’aéronautique et du spatial. Le «pod» est un système de surveillance. Il s’installe en dessous des appareils d’aviation. Ses différents capteurs peuvent recueillir plusieurs types d’informations selon les missions souhaitées. Le modèle ARGOSIA 50 POD est fourni avec une station sol portative et une antenne om-
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nidirectionnelle. Une levée de fonds propres aux sociétés Lexis et Nexeya de près de 130 millions d’euros a permis la conception et l’élaboration du module de surveillance. À des fins de sécurité et de défense, il permet des observations militaires; d’identifier et de bloquer à distance des cibles et, enfin, de recueillir des images du sol et des airs. Il est équipé de moyens de communication et peut relayer des informations vers les plates-formes habilitées. Le développement de Lexis et Nexeya permettra d’«améliorer la capacité locale du Maroc au lieu de dépendre des fournisseurs étrangers, tout en visant le développent d’emploi à forte valeur ajoutée.
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EN BREF
Les USA misent sur les Zones Industrielles durables au Maroc
Le gouvernement marocain a organisé du 19 au 26 mai dernier, des réunions d’information sur le Fonds des zones industrielles durables (FONZID), qui est soutenu par l’organisme américain, le Millenium Challenge Corporation (MCC). L’éligibilité des projets pour bénéficier des fonds du MCC, repose sur des critères qui favorisent la participation et le renforcement des capacités du secteur privé dans l’entrepreneuriat en se basant sur une gouvernance locale, ayant un impact économique, et une absence de risques majeurs.
Lafarge-Holcim: le mariage devrait être consommé en juillet 2016
Lafarge Ciments et Holcim Maroc ont publié à fin mai les avis de convocation de leurs actionnaires à leurs assemblées générales extraordinaires, dont l’objet principal concerne la validation des résolutions du projet de fusion des filiales marocaines des deux géants mondiaux de la cimenterie. Les deux entités prévoient leurs assemblées le 4 juillet prochain. Lors de ces assemblées, les actionnaires au droit de vote double d’Holcim Maroc devront approuver la perte de ce droit sans contrepartie financière. Par la réalisation de cette fusion, Holcim Maroc sera absorbée par son «conjoint», donnant ainsi naissance à Lafarge Holcim Maroc, dotée d’un capital social de 702,13 MDH. Le montant net de la prime de fusion s’élèvera à 8,27 MMDH.
Restriction des jeux en ligne: les Gamers marocains se révoltent Les Gamers marocains se sont plaints d'une restriction énorme d'accès aux jeux en ligne, ce qui leur ferme une porte légitime de concurrencer les joueurs internationaux. Ils ont même signé une pétition pour le déblocage des jeux interdits qui a recueilli 10 000 signatures en 24h. Pour sa part, IAM, via son compte Twetters a porté à la connaissance des Gamers marocains qu'elle n'a aucune main dans la restriction d'accès aux jeux en Ligne. La question qui se pose, est la suivante: les fans marocains de jeux vidéos en ligne connaitront-ils le même sort que les millions d'utilisateurs de Whatsapp et Skype au Maroc?
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EN BREF
RSE: trois nouvelles entreprises labélisées par le patronat Trois nouvelles entreprises viennent de décrocher le Label CGEM pour leur responsabilité sociale de l'entreprise (RSE). Il s’agit en l’occurrence de Transdev Maroc, Société d'Aménagement de Zenata (SAZ), et HP CDG IT Services Maroc, dont l’organisation patronale a couronné les efforts dans le domaine de la RSE. Pour rappel, ce label a été mis en place pour crédibiliser les entreprises à l'échelle nationale et internationale. Cette distinction est valable pour un durée de 3 ans, et renouvelée par la CGEM au cas où ces entreprises restent conformes à leurs engagements antérieurs.
IT: Devoxx Morocco débarque en novembre
Devoxx Morocco revient en 2016 avec plus de nouveautés. L'événement, anciennement connu sous le nom de JMaghreb, se déroulera du 16 au 18 Novembre prochain à Casablanca. Cette rencontre qui se tient chaque année à la même date rassemble développeurs, architectes et hauts responsables pour des présentations et formations sur les technologies de pointe. Les organisateurs s'attendent à pas moins de 1226 participants et plus de 100 intervenants de 30 nationalités différentes. Cette édition connaitra entre autres 90 ateliers et des espaces dédiés aux startups.
Logistique: Tanger Med accueille une plateforme à température contrôlée
Tanger a connu l'inauguration de sa première plateforme logistique à température contrôlée au sein de son port méditerranéen (Tanger Med). Cette nouvelle plateforme joue un rôle crucial pour accompagner les services liés à la chaine du froid, en sécurisant l'exportation des produits agricoles à haute valeur ajoutée, pour éviter les pertes postrécoltes. Ce projet d’envergure a bénéficié d’une garantie
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partielle de prêt octroyé par l'agence américaine pour le développement international au Maroc (Usaid Maroc). Cette dernière a garanti 50% du prêt commercial nécessaire qui s'élève à 7 millions de Dollars. Ce qui permettra une création de 80 emplois directs, et d'autres indirects à travers les chaines de valeurs agricoles créées.
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EN BREF
A son tour, Belkhayat se lance à la conquête de l’Afrique Elle s’appelle WB Africa, et Moncef Belkhayat a l’air d’en être particulièrement fier. A travers sa société d’investissement H&S Invest Holding, il y a effectué une prise de participation et a été nommé président à sa tête. WB Africa est présenté par Belkhayat comme le premier réseau marocain d’agences de communication, de création et d’achat d’espaces médias à s’implanter en Afrique en faisant de Casablanca son centre d’expertise métiers. «Ce nouveau réseau, porté par 3 entités juridiques différentes, à savoir Crystal Creative, WB Media et Timberwolf Digital, opérera dorénavant soit directement à travers des filiales comme c’est le cas au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye; soit indirectement à travers des partenaires, dans 25 pays Africains», a expliqué Belkhayat lors de la conférence de presse qu’il a tenue le 30 mai dernier. Dans le cadre de ce nouveau périmètre, WB Africa emploie directement dans ses filiales 65 collaborateurs, générant 47 millions de dollars de facturation; ce qui place le groupe parmi les plus grands opérateurs du secteur en Afrique.
Reda Sekkat réélu à la tête de la Femadel
La Fédération marocaine de l’électricité (Femadel) vient de renouveler son Bureau dirigeant à l’issue de l’Assemblée générale élective (AGE) qui s’est tenue le 17 mai dernier. Cette AGE, qui a connu la participation de 150 adhérents, a également été marquée par l’approbation des rapports moral et financier. Le nouveau bureau est désormais composé de Reda Sekkat, le DGA d’Ingelec en tant que président, secondé par Karim Bennis, DG de Nexans, en tant que vice-président. Les trois associations constituant la fédération, à savoir celle des installateurs, celle des distributeurs et celle des fabricants, ont également renouvelé leurs bureaux respectifs.
Logistique: Dachser propulse l’aéronautique marocaine Présent au Maroc depuis 1984, le transporteur et logisticien allemand Dachser poursuit son développement au Maroc. «Notre croissance s’articule autour de solutions sectorielles. Notre objectif est d’apporter notre expertise logistique internationale à nos partenaires locaux et de proposer notre maitrise du marché local à nos partenaires internationaux», explique Frédéric Seillier, Managing Director de Dachser Morocco. En développant une nouvelle plateforme intercontinentale au cœur de la zone franche logistique de Tanger Med, Dachser dispose à présent d’un centre de stockage et de distribution pour le Maroc et le Monde. Cette solution logistique offre une fonction essentielle pour les industries notamment aéronautiques et automobiles en rapprochant des stocks d’intrants et en leur permettant un approvisionnement adapté à leurs contraintes. En effet, la logistique intégrée chez Dachser associe chaînes d’appro-
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visionnement à l’échelle planétaire et objectifs ambitieux. Toutes les ressources logistiques sont mises en oeuvre pour offrir partout dans le monde la même qualité de prestations. Dachser adopte une approche à la fois stratégique et globale qui associe différentes fonctions logistiques à une structure de réseau innovante. Cette démarche englobe la logistique interne, l’optimisation des processus, les services à valeur ajoutée et la gestion du réseau.
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L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE, ÉNERGÉTIQUE, L’EFFICACITÉ SOURCE D’ÉNERGIE D’ÉNERGIEÀÀMOINDRE MOINDRECOÛT COÛT NOUVELLE SOURCE Afriquia Gaz, Gaz, acteur acteur capital capitaldans danslelesecteur secteurénergétique énergétiquedu duMaroc, Maroc,encourage encourageetetaccompagne accompagneactivement activement Afriquia ses clients clients dans dans l’adoption l’adoption de de l’efficacité l’efficacitéénergétique énergétiquecomme commevecteur vecteurde dedéveloppement. développement. ses Afriquia Gaz, Gaz, participe participe fortement fortement àà lala pérennité pérennité des des activités activités de de ses ses partenaires partenairesetetààlalapréservation préservation Afriquia de l’environnement l’environnement pour pour les les générations générationsfutures. futures. de
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Casablanca met en place son marché des brevets La «Casablanca IP Week» a été marquée par le lancement de la «Patent Marketplace» de Casablanca, une sorte de bourse d’échange ou se retrouvent les brevets d’inventions pour être présentés et commercialisés.
L
’effervescence autour de la propriété industrielle et commerciale était palpable dans la capitale économique du royaume qui fête son centenaire de la propriété industrielle. Dans le cadre de la «Casablanca IP Week», l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) a abrité la journée dédiée aux brevets d’invention. Lors de cette journée, deux conventions importantes en la matière ont été signées. D’une
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part, le Maroc et l’Espagne ont conclut un protocole d’accord sur la mise en place d'un «Patent Prosecution Highway» entre l’OMPIC et son homologue, l’Office Espagnole OEPM. Cet accord vise à instaurer un cadre de coopération permettant d’assurer un examen rapide des brevets d’invention pour les déposants émanant des deux pays. De même, la journée a été marquée par le lancement de la «Patent Marketplace» de Casablanca, une sorte
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de bourse d’échange ou se retrouvent les brevets d’inventions, pour être présentés, ou même commercialisés. «La Patent Marketplace est un espace regroupant les innovateurs, les chercheurs, les industriels et les investisseurs pour une meilleure adéquation entre les besoins du marché et les brevets existants», explique l’OMPIC. D’autre part, une convention cadre de partenariat a été signée entre l’OMPIC, l’association R&D Maroc, l’Association Marocaine de la Recherche et de l’Innovation et l’Union des Inventeurs du Maroc, avec pour but de développer des activités communes visant à promouvoir l’innovation et l’invention au Maroc.
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Brevet, outil incontournable Il faut dire qu’entre la recherche fondamentale, et l’utilisation des découvertes et des inventions par les consommateurs finaux, le chemin est particulièrement long et ardu. Entre les deux extrémités du processus, l’on retrouve les brevets d’inventions, incontournables pour l’usage industriel et commercial des inventions. Cette articulation a été au cœur des débats d’un panel d’experts convié par l’OMPIC. «Le brevet n’est pas une fin en soi, c’est un outil à la disposition de l’innovation», lance d’emblée Adil El Maliki, Directeur général de l’OMPIC. Aussi, il s’agit d’un outil dont aussi bien les inventeurs, les chercheurs que les industriels doivent prendre compte en amont du processus de création. En ce sens où, les bases de données des brevets aujourd’hui disponibles, permettent d’avoir une vision globale sur le champs d’innovation ciblé, et ainsi éviter des pertes de temps et d’argent sur des aspects déjà élucidés par d’autres travaux à travers le monde. Il est toutefois à signaler que ces outils sont liés à des services payants, aux coûts très élevés, que seuls des organismes publics, de grandes entreprises, ou des collectifs peuvent se payer. «Il y a une différence entre invention et liberté d’exploitation. Du coup, il faut vérifier systématiquement, au départ des projets, que les travaux n’ont pas été réalisés auparavant par d’autres. S’il y a beaucoup de travaux effectués sur un sujet il vaut mieux s’orienter vers un autre, sinon, il y a une opportunité pour compléter les travaux et les exploiter commercialement», préconise Frédéric Caillaud, Directeur Marketing et Innovation à l’Institut national français de la propriété industrielle. De même, il faut regarder le monde entier, et non pas se contenter d’analyser le niveau local, tout en élargissant les recherches à d’autres domaines d’activité. «20% des travaux de recherche et développement réalisés ont déjà été fait ailleurs», estime Caillaud.
La Patent Marketplace est un espace regroupant les innovateurs, les chercheurs, les industriels et les investisseurs pour une meilleure adéquation entre les besoins du marché et les brevets existants
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Francis GURRY, Directeur général de L'OMPI
«Le Maroc a pu se doter d’une législation moderne» Le patron de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) nous éclaire sur le rôle que joue l’Organisation au profit de l'innovation, et sur son plan d’expansion en Afrique.
l faut que les créateurs comme les artistes exécutants, les compositeurs, les écrivains aient la possibilité d’une vie économique saine.
IDM : Quel rôle joue le Maroc dans le domaine de la propriété intellectuelle ? Francis Gurry : Je pense que le Maroc, par le biais de l’Office marocain de la propriété intellectuelle (OMPIC) joue un rôle phare dans la région; notamment pour son engagement constructif dans les relations internationales concernant la propriété intellectuelle. S’ajoute à cela la stratégie de sa Majesté le Roi Mohammed VI et le gouvernement marocain pour promouvoir le savoir et son utilisation économique, que ça soit à travers la formation, l’éducation ou dans d’autres secteurs. Ce qui permet de créer des chaines de valeur qui donnent naissance à une confiance entre le Maroc et ses partenaires.
bureaux représentatifs à travers le monde, dont deux en Afrique. C’est une décision des états membres de l’OMPI. Parmi les candidatures africaines, figure celle du Maroc, et personnellement, je trouve que le Royaume possède toutes les chances d’abriter un bureau.
Quel rôle joue l’OMPI dans la garantie des droits d’auteur? Il faut que les créateurs comme les artistes exécutants, les compositeurs et les écrivains aient la possibilité d’une vie économique saine. La propriété intellectuelle, par le biais des droits d’auteur, permet à tous ses acteurs de recevoir une rémunération pour leurs œuvres, tout en luttant contre la contrefaçon et en soutenant la protection de l’invention. Ce qui encouragera l’innovation et la créativité de manière générale.
Qu’est-ce qui vous pousse à affirmer cela ? Le royaume a une position très stratégique géographiquement. Il se situe entre l’Europe et l’Afrique et représente un hub régional pour les autres pays arabes. Il a pu se démarquer ses dernières années par une législation moderne qui encourage l’utilisation de la propriété intellectuelle pour promouvoir l’innovation et la créativité comme facteur clé dans l’économie contemporaine.
Quelles sont les nouveaux projets de l’OMPI en Afrique ? L’OMPI est en train de construire un nouveau réseau de bureaux externes. Cette vision s’étale sur les 3 prochaines années, pour atteindre d’ici 2019, pas moins de 10 nouveaux
Vous allez voter pour le Maroc alors ? (RIRES) Je ne peux pas du tout me prononcer sur ce point car la décision finale revient au pays africains. Ce sont eux qui choisiront les deux pays qui abriteront les nouveaux bureaux de l’OMPI en Afrique. Mais, je tiens à signaler que le Maroc possède tous les atouts requis pour gagner l'un des deux sièges.
Si le Maroc gagne l'un des deux sièges de l’OMPI en Afrique, quelles seront ses missions? Les pays membres auront fait leurs choix d’ici fin octobre 2016. Chaque siège aura comme mission principale de protéger la propriété intellectuelle, en renforçant le cadre des lois déjà présentes, pour encourager la créativité dans tous les secteurs.
Propos recueillis par Abderrafie SRATI 18 N° 15 juin 2016
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evénement
Propriété intellectuelle: Le Maroc rehausse ses standards La protection de la propriété intellectuelle, industrielle et celle des droits d’auteurs, est une condition primordiale pour l’éclosion de l’innovation; de l’invention et de la création, de manière générale. Dans ce cadre, une bonne nouvelle semble se profiler pour les créateurs marocains. En effet, un mémorandum d’entente relatif aux droits d’auteur et droits voisins a été signé, le 12 mai dernier, entre le gouvernement du Maroc et l’Organisation mondiale de la Propriété intellectuelle (OMPI). Cet accord vise la promotion et la coordination d’activités communes entre le gouvernement et cette organisation internationale en vue de faire bénéficier davantage le Maroc de la protection de la propriété intellectuelle. Suite à cette signature, le Bureau marocain des droits d’auteurs et droits voisins devrait bénéficier d’une mise à niveau, en particulier sur le plan des mécanismes de gestion relatifs aux opérations de recouvrement et de distribution; de gestion des documents et des programmes informatiques et de mise en œuvre de la copie privée, en conformité avec les orientations stratégiques du gouvernement du Maroc. Il prévoit aussi l’assistance au Maroc dans ses efforts visant l’adaptation de son arsenal juridique et organique aux traités et conventions internationales pour lui permettre de ratifier et mettre en œuvre les conventions relatives aux droits d’auteur et droits voisins ainsi que l’accompagnement du Bureau marocain des droits d’auteur et droits voisins dans ses initiatives visant la lutte contre le piratage et la mise en application des droits de la propriété intellectuelle, à travers l’organisation d’ateliers dans ce domaine. Le directeur général de l’OMPI, qui effectuait une visite de deux jours au Maroc, avait signé plus tôt dans la journée du 12 mai un mémorandum d’entente avec l’Office marocain de la Propriété industrielle et commerciale (OMPIC).
Innovation: trois inventions Made in Morocco primées Si l’innovation est un processus désormais incontournable à toutes les échelles de la chaine de valeur économique, elle est souvent décisive et parfois même révolutionnaire lorsqu’elle est appliquée aux produits et aux technologies. L’on peut alors parler d’invention. C’est justement trois inventions 100% marocaines qui ont été primées jeudi 12 mai 2016 par l’Union des Inventeurs du Maroc, lors d’une cérémonie à l’Université Internationale de Rabat. L’événement a été, également, marqué par la signature d’une convention de partenariat entre les deux institutions. Concernant les consécrations, le premier prix, (trophée du Grand Prix) a été décerné à l’inventeur d’un «système de refroidissement des freins pour poids lourds qui fonctionne à l’énergie potentiel de sa descente». Cette invention a été déposée comme brevet à l’international par voie de PCT et a reçu un rapport positif. Le deuxième prix est relatif à l’invention d’une «canne de marche avec torche auto-rechargeable» grâce à l’énergie générée lors de la marche. Le troisième prix a pour sa part primé l’invention d’un «système de collecte des ordures ménagères utilisant des bennes enfouies sous terre pour améliorer le paysage urbain». Bravo à ces graines de génies.
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Le Maroc pose un pied dans le spatial
Le Marrakech Air Show 2016 a été marqué par une série de conventions stratégiques pour le secteur de l’aéronautique. Parmi elles, l’une se démarque comme étant un petit pas pour le Maroc dans le club fermé du spatial. «Comme désormais pour l’industrie automobile, nous sommes en train d’arriver dans l’aéronautique au stade où aucun constructeur dans le monde ne pourra se fournir en équipements aéronautique sans considérer le Maroc dans ses choix de sourcing». En formulant cette prédiction, Moulay Hafid Elalamy, comme l’ensemble des parties prenantes de l’aéronautique marocaine, ne cache pas son optimisme. En effet, le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, qui présidait la conférence officielle du Marrakech Air Show 2016 aux côtés de Aziz Rebbah, envisage un avenir radieux pour ce secteur qui se démarque déjà par ses réalisations probantes, notamment à l’export. Le Midparc continue de séduire Au terme de cette rencontre, cinq conventions ont été signées
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formalisant des projets annoncés depuis quelques mois. D’une part, quatre conventions de partenariat entre le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) et plusieurs groupes spécialisés dans la même niche ont été signées. La première qui a été paraphée avec le Groupe Thales concerne l’installation au Maroc d’une unité technologique d’avenir assurant l’impression de pièces métalliques complexes en 3D. «Cette unité sera la seule au monde qui répondra à l’ensemble des besoins de Thales en pièces complexes nécessitant la technologie d’impression 3D», souligne le représentant du géant français. La deuxième convention, signée avec le Groupe Tecalemit Aerospace, porte sur l’installation au Maroc, au Midparc de Nouacer, d’une unité dédiée aux canalisations aéronautiques. «Après 15 ans de contacts réguliers, nous sommes enfin arrivés à concrétiser ce projet», se réjouit Hamid Benbrahim Andaloussi, président du GIMAS. La troisième a été conclue avec Maghreb solutions, société marocaine œuvrant dans la logistique industrielle. Elle consiste en l’installation d’une unité logistique au sein du Midparc.
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Un pied dans le spatial La quatrième convention contractée par le GIMAS est la plus singulière, représentant l’entrée modeste du Maroc dans les activités liées au spatial. Signée avec Aerospace Valley, un pôle de compétitivité français autour des métiers de l’aérospatial sous la houlette du Groupe AirBus à Toulouse, elle vise notamment à ouvrir une nouvelle fenêtre sur l’avenir dans le domaine de l’espace et développer la recherche spatiale et les applications spatiales en permettant, entre autres, de créer des clusters dans le domaine. «Le Maroc a toutes les capacités pour se lancer dans le développement d’applications spatiales, notamment l’utilisation des signaux en provenance des satellites pour le monitoring de différentes activités qui vont de la météorologie à l’agriculture en passant par l’environnement», estime Aniès Paillard, présidente du pôle Aerospace Valley, qui a annoncé la participation d’un groupe d’étudiants de l’Université Internationale de Rabat pour le développement des premières
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applications spatiales marocaines dans le cadre d’un programme du pôle de compétitivité toulousain. Nouvelle formation pointue chez l’OFPPT Dans le volet formation, une convention de partenariat a été paraphée entre l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et le français Finearo STTS Groupe, spécialiste dans la peinture d’aéronefs. «Cette nouvelle convention constitue une nouvelle occasion de conforter l’engagement de l’OFPPT en faveur du rehaussement constant des compétences dédiées au secteur aéronautique dans le cadre d’une approche partenariale», a souligné Larbi Bencheikh, DG de l’Office. «Ce partenariat permettra de répondre aux besoins en compétences de STTS Maroc et vient en accompagnement du projet d’implantation, par Finaero, d’une entité de peinture d’avions à Dubaï», souligne pour sa part Christophe Cador, PDG de Finearo STTS Groupe de HAAS Europe.
Signée avec Aerospace Valley, un pôle de compétitivité français autour des métiers de l’aérospatial sous la houlette du Groupe AirBus à Toulouse, cette convention vise notamment à ouvrir une nouvelle fenêtre sur l’avenir dans le domaine de l’espace
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Benbrahim El Andaloussi plus que jamais confiant Le président du Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial revient sur les récentes réalisations qui ont marqué le secteur et sur les perspectives radieuses qui s’annoncent. Le Marrakech Air Show continuera progressivement à monter en puissance.
Le secteur table sur l'arrivée d’ici à 2023 de 100 opérateurs industriels ou de services supplémentaires de toutes tailles confondues.
«Nous pensons dépasser nos prévisions de développement et pour une raison; le Maroc a montré sa capacité à délivrer, dans les temps et les coûts, les conditions attendues par les investisseurs internationaux». Avec cette déclaration, Hamid Benbrahim Andaloussi, président du Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (GIMAS), affiche clairement son optimisme sur le développement futur de son secteur. Il faut dire que l'arrivée récente de nouveaux métiers enrichissent le tissu industriel du secteur avec l'implantation d'entreprises comme Hexcel dans les composites, Figeac Aero dans l'usinage de précision ou Thales dans l'impression 3D. «Et dans le spatial, nous venons de signer, en marge du salon (ndlr. Marrakech Air Show 2016), une convention cadre de coopération avec le pôle de compétitivité Aerospace Valley représenté par Agnès Paillard. Avec les poids lourds comme Bombardier ou Stelia, filiale d'Airbus, il commence à y avoir un effet de masse pour cette filière», poursuit le président de GIMAS avec satisfecit. Il faut dire que les perspectives sont radieuses. Ambition élevées Le secteur table sur l'arrivée d’ici à 2023 de 100 opérateurs industriels ou de services supplémentaires
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de toutes tailles confondues. A l’horizon 2020, cela représente 23 000 emplois additionnels dont la moitié par croissance interne de sociétés déjà présentes au Maroc. «C'est le reflet des besoins de capacités de production au plan mondial. Tout n'est pas rose pour autant. Il faut continuer de creuser le sillon. Il y a toujours un gros défi en matière de RH et de formation, notamment au niveau du middle management», estime Andaloussi. En attendant, l’aéronautique marocaine démontre de jour en jour ses nouvelles capacités et les opportunités qu’elle recèle encore, dont la meilleure vitrine n’est autre que le Salon international de l’aéronautique et du spatial de Marrakech, qui ambitionne d’atteindre, un jour, l’importance du Salon du Bourget. «On ne peut se comparer au Bourget qui a un siècle. Même le général de Gaulle a été un jour un bébé! Pour moi, c'est une réussite avec une vingtaine de pays représentés, les dizaines d'aéronefs exposés et de nombreux industriels de notre secteur présents, y compris des PME. Sans compter les démonstrations aériennes. C’est un meilleur cru que le précédent. Ce show s'améliore d'année en année. Il faut progresser et consolider les acquis. La profession prépare déjà en ce sens l’édition 2018», annonce le président du GIMAS.
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Le Maroc intègre le «Ciel unique» européen Dès l’entame du mois de mai est entré en vigueur l’Accord global signé entre l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne et l’Office national des aéroports. Désormais, l’espace aérien marocain est pleinement intégré dans le «ciel unique» européen.
D Cet accès privilégié devrait également permettre une réduction des coûts et des délais des vols opérés à travers les aéroports marocains
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ésormais, l’espace aérien marocain est pleinement intégré dans l’espace aérien commun des Etats européens. Cette première pour un pays non-européen intervient alors que le volume du trafic aérien ne cesse d’augmenter, et que cette tendance est appelée, selon les prévisions, à se poursuivre voire même s’accélérer. C’est dans ce contexte qu’est entré en vigueur l’Accord global signé en marge du Marrakech Air Show 2016, entre l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol) et le royaume du Maroc, à travers l’Office national des aéroports (ONDA), le dépositaire de cette mission régalienne stratégique. Gisement d’expertise Cet accord fait du Maroc un membre à part entière des organes de décision et de gouvernance d’Eurocontrol, au même titre que les 41 autres Etats membres. S’il constitue une première, il s’inscrit pourtant dans la continuité puisqu’il fait suite à l’ouverture de l’espace aérien marocain, entamé en 2006 avec l’entrée en vigueur de l’Open Sky. Le besoin d’un tel accord s’est fait ressentir avec l’augmentation des mouvements aériens depuis, vers, et transitant entre le Maroc et l’Europe, et qui a atteint jusque-là un pic de 850 mouvements quotidiens. Cet accord permettra au Royaume, de bénéficier de toutes les prestations proposées par Eurocontrol. Le Maroc pourra également tirer profit d’une précieuse expertise quant aux standards de la navigation et de la sécurité aérienne. Du coup,
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les différents intervenants du transport aérien marocain, l’ONDA en tête, auront un accès privilégié aux dernières technologies en la matière. De même, ce nouveau cadre permettra de mettre en place les meilleures pratiques au niveau des règles de gestion communes du trafic aérien. Réduction de coûts Mais les retombées de cet accord ne s’arrêtent pas là. Il aura également des répercussions d’ordre financier. En effet, il permettre aussi une réduction des coûts et des délais des vols opérés à travers les aéroports marocains, et via l’espace aérien national. «La navigation aérienne a, en permanence, des implications sur les coûts et les délais. Le fait qu’aujourd’hui, nous allons pouvoir organiser un système optimisé de routes aériennes directes en utilisant des ressources techniques et des systèmes sophistiqués et puissants, opérationnels à large échelle chez Eurocontrol, permettra au Maroc d’optimiser ces deux paramètres», explique Zouhair El Aoufir, DG de l’ONDA. Egalement, la voix du Maroc aura, au sein de l’Organisation, le même poids que celle de l’Allemagne à titre d’exemple. A sa charge de la faire entendre; ce qui ne sera pas une mission de tout repos, puisque nous avons appris que déjà, certains pays avaient exprimé leur réticence à l’entrée du Maroc, avant qu’ils ne soient convaincus par les autres Etats membres. En somme, une nouvelle mission et une nouvelle responsabilité pour l’ONDA.
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dossi er aéronautique Act in Space Challenge
Le Maroc propulse ses candidats à la finale C’est l’équipe d’ingénieurs étudiants à l’Ecole Hassania des Travaux Publics qui représentera notre pays à la finale du Challenge le 29 juin à Toulouse.
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’Act in Space Challenge débarque au Maroc. Cet événement qui encourage la créativité a été organisé par l’Université Internationale de Rabat (UIR) dans ses locaux avec la participation de son Aeroclub et en partenariat avec l’Agence spatiale française (CNES); l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’ESA BIC Sud France. Cette compétition cible les jeunes compétences actives dans le domaine du spatial et représente une première pour l’Afrique et le monde Arabe. Le concours a été ouvert à tous; les dossiers ayant été présélectionnés par un jury composé de 6 professionnels de différents domaines, pour en retenir 25 qui sont entrés en compétition. «La phase finale de l’étape marocaine a été marquée par une grande maturité et un sens de l'innovation prometteur dans les projets présentés», estime le responsable de la filière à l’IUR. L'équipe «Energetica» qui représentait l’UIR a décroché la 3ème place avec son projet sur «les éoliennes verticales reliées entre elles». La deuxième place est revenue à l'équipe «Pathfinders» de l'institut National des Postes et Télécommunications pour son projet visant à «faciliter la mobilité aux non voyants». L'équipe qui a remporté la compétition et qui représentera le Maroc aux phases finales qui se dérouleront en France est celle de «Hope Makers» de l’Ecole Hassania des Travaux Publics pour son projet sur la «cartographie en 3D poursmartphones».
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Manque de soutien local Cet événement à suscité l’intérêt de plusieurs passionnés du spatial. L’Aéroclub était très satisfait du bon déroulement de cette première édition au Maroc, mais ne cache pas son mécontentement sur le manque de sponsoring au profit de tels événements. «Nous avons contacté plusieurs industriels qui œuvrent dans le secteur pour nous accompagner financièrement, sans aucun feedback; ce qui nous envoi désolés», déplorent les membres de l’Aéroclub. Ces derniers ne ménagent pas leurs efforts. Ils ont en effet contacté plusieurs entreprises internationales qui ont donné leurs accords pour que le Club fasse des visites dans leurs locaux. Parmi ces entreprises l’on compte Finemeccanica, qui a proposé une visite pour l’ensemble de la 4ème année sur ses sites de Turin et de Naples. Pour sa part, Embraer est en train de négocier avec l’Aéroclub une visite aux sites du groupe au Portugal et propose même d’offrir des stages aux étudiants de l’Université. «Les entreprises marocaines devraient s’inspirer de ces grands groupes internationaux dans leur soutien aux étudiants actifs dans des domaines du spatial et de l’innovation», espèrent les étudiants membres de l’Aéroclub.
L’Aéroclub était très satisfait du bon déroulement de cette première édition au Maroc, mais ne cache pas son mécontentement sur le manque de sponsoring au profit de tels événements.
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MIDPARC, L'Eden de l’aéronautique marocaine Le MIDPARC regroupe pour l’instant 7 grands industriels de l’aéronautique mondiale déjà opérationnels et qui emploient 1500 personnes. 26 N° 15 juin 2016
Le Maroc n’a plus à confirmer son rôle de leader dans le domaine de l’aéronautique en Afrique, grâce à des idées innovantes et des choix audacieux qui attirent de plus en plus les investisseurs étrangers. Le meilleur exemple est celui du MIDPARC. Focus.
L
a zone franche du MIDPARC dédiée aux industrielles, dont l’aéronautique et le spatial font partie, démontre une nouvelle fois le choix stratégique du Maroc à concrétiser le pacte national pour l’émergence industrielle. Cette nouvelle plateforme, située près de l’aéroport Moham-
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med V de Casablanca s'étend sur une superficie de 63 Ha et propose une offre logistique alléchante pour tous les opérateurs œuvrant dans le secteur. Ce qui pousse davantage les grands fabricants aéronautiques à courtiser le Maroc pour s’y installer, afin d’être à proximité de Eaton, Bombardier, etc. Le
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bénéfices. Pour ce qui en est des activités dédiées à notre marché local, elles sont soumises aux règles de la fiscalité marocaine. Avenir radieux Contacté par Industrie du Maroc, M. Aref Hassani, Directeur Général du MIDPARC à évoqué le rôle de la zone dans le développement du secteur de l’aéronautique au Maroc, en soulignant que les industriels installés sont engagés à livrer plus de 35 000 avions dans les 10 ans à venir; ce qui explique leur engouement à étendre leur activité au Maroc, surtout au MIDPARC qui connaitra une expansion dans les mois à venir, selon lui. Et d'ajouter, pour appuyer ses propos: «Bombardier emploie à elle seule 300 personnes, et devra embaucher pas moins de 500 personnes pour couvrir le nombre de commandes en cours. Même cas de figure pour Eaton qui emploie 250 personnes, et envisage de doubler le personnel d’ici 2018». Le MIDPARC est en train d’illustrer la bonne santé de la plateforme aéronautique, s’ajoute à cela, le bon nombre d’avantages fiscaux dont bénéficie les industriels de la zone, avec en plus l’accompagnement par l’Etat dans les procédures administratives. Ce qui pousse les spécialistes à privilégier le Maroc vu son attractivité pour un bon nombre d’autres industries qui cherchent à étendre leurs zones offshores dans le Royaume.
MIDPARC regroupe pour l’instant 7 grands industriels de l’aéronautique mondiale déjà opérationnels et qui emploient 1500 personnes. S’ajoute à cela 4 nouveaux projets en construction qui seront livrés entre juin 2016 et juin 2017. Ces nouveaux industriels vont engendrer à terme la création de 700 nouveaux emplois directs. Ces projets en construction poussent les responsables du MIDPARC à étudier le projet d’extension de la 2ème tranche du Parc qui s’étalera sur une superficie de 62 Ha et intégrera de nouvelles filières telles que la maintenance, l’électronique, etc. Les industriels installés et qui exportent leurs produits, bénéficient d’énormes avantages fiscaux tels que l’exonération d’impôts et un libre rapatriement des Abderrafie SRATI
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AUTOMOBILE
Les équipementiers montent en puissance En plus de la signature de nouveaux contrats de formation plaçant les compétences au cœur de la stratégie de développement du secteur, l’écosystème automobile continue de s’étoffer accueillant de nouveaux équipementiers, alors que d’autres, déjà présents, montent en puissance. L’enjeu est d’anticiper la montée en régime de Renault et le démarrage de l’unité de PSA.
L
e secteur de l’industrie automobile est en pleine ébullition. Les écosystèmes mis en place par le département de tutelle ont pris forme et les annonces d’investissement se multiplient, sans oublier que l’Automobile s’est hissée comme premier secteur exportateur, doublant ainsi les phosphates et dérivés en valeur. Mieux encore, le Maroc semble bien parti pour poursuivre sur cette lancée, et même accélérer la cadence. Le secteur automobile n’est pas
prêt à lâcher son nouveau titre de champion national des exportations. C’est dans le contexte de cette dynamique vertueuse que s’est tenu à Tanger le Salon de la sous-traitance automobile. A cette occasion, Moulay Hafid Elalamy, Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique; Larbi Bencheikh, Directeur Général, de l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) et Hakim Abdelmoumen, Président de l’’As-
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projets qui vont venir enrichir l’écosystème automobile tangérois en amont de Renault. Il s’agit, d’une part, du lancement, par le Ministre, des travaux de construction d'une nouvelle usine dans la zone franche de Tanger, première en Afrique, de l’équipementier français Acome spécialisé dans la production de câbles automobiles. Avec une superficie de 18.000 m², cette nouvelle unité industrielle mobilise un investissement d’environ 280 MDH (25 M€) et devrait permettre la création de 150 emplois directs. Sa livraison est annoncée pour le quatrième trimestre de l’année 2016. D’autre part, dans la même lancée, Elalamy a présidé l’inauguration de l’extension de l’usine tangéroise de l’emboutisseur français SNOP. Cette extension augmente la taille de l’usine d’emboutissage de pièces automobiles de 25%, pour un investissement de plus de 75 MDH (7 M€). Elle est destinée à anticiper la croissance de l’usine en fonction de la montée en cadence de Renault, son client principal, tout en permettant l’intégration de nouvelles machines. Le patron de l’équipementier français prévoit déjà une extension supplémentaire, et compte étendre l’activité de l’unité à la production des pièces métalliques découpées et embouties en utilisant un maximum de capacité de production.
sociation Marocaine pour l’Industrie et le Commerce de l’Automobile (AMICA), ont procédé à la signature de deux contrats relatifs à l’offre de formation pour l’accompagnement des écosystèmes automobiles. A cette même occasion, deux équipementiers français de référence ont lancé des investissements dans l’outil de production, accompagnant ainsi la montée en puissance de l’industrie automobile marocaine. Acome, SNOP… les équipementiers français au taquet En effet, entre Renault Tanger (avec sa montée en régime prévue) et le démarrage de l’unité de PSA, les équipementiers s’activent. De nouvelles références continuent à affluer et d’autres, déjà présentes, montent en puissance. Dans ce registre, en marge du Salon, le ministre de tutelle a lancé deux nouveaux
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Les compétences, pierre angulaire Du côté de la formation, le premier contrat d’exécution est relatif à l’offre de formation pour l’accompagnement des écosystèmes automobiles. Le second pose les bases d’un modèle de gouvernance des Etablissements de Formation Professionnelle de l’OFPPT dédiés à l’automobile. «Ce modèle vise une cogestion de ces établissements pour impliquer directement les industriels dans le processus pédagogique de l’établissement de formation, notamment l’identification des filières; l’élaboration des modules; les stages; …», fait savoir le département de l’Industrie. Cette offre de formation globale et intégrée s’inscrit dans le cadre des contrats de performance des écosystèmes automobiles. Elle est axée d’une part sur le rapprochement entre les besoins en profils identifiés par les écosystèmes et l’offre de formation Professionnelle sur la période 2015-2020; et d’autre part sur le développement de la Formation Par Alternance (FPA) d’un module de formation en Soft Skills. Elle s’attaque également à l’élaboration par les professionnels d’un
Entre Renault Tanger avec sa montée en régime prévue et le démarrage de l’unité de PSA, les équipementiers s’activent
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AUTOMOBILE
module de formation portant sur la «Culture Automobile», la Co-animation de modules de formation par les professionnels et le développement de la formation continue. Le volet des ressources humaines et des compétences constitue en effet une composante charnière dans ce contexte de multiplication de nouveaux sites industriels, avec des besoins grandissants en profils spécialisés et en compétences qualifiées. Revenons donc sur cette série d’investissements annoncés qui se sont succédés, depuis le début de l’année, et qui laissent les professionnels du secteur s’attendre à porter la production nationale à 1 million d’unités à l’horizon 2020. Renault, Acte II: 20 MMDH de revenu additionnel annuellement Le constructeur automobile français a signé le 8 avril 2016 à Rabat, en présence du souverain, des partenariats avec le Maroc portant à terme sur 10 MMDH d’investissement et 50.000 emplois. Construire un écosystème industriel à part entière est l’objectif de la marque au Losange au Maroc. Pour Moulay Hafid Elalamy, la convention avec le constructeur français «va changer définitivement le secteur automobile au Maroc. Ce projet d’envergure permettra d’ancrer plus en profondeur l’industrie automobile dans le tissu économique du Royaume avec 10 milliards de dirhams d’investissement engagés par Renault et ses fournisseurs; 50 000 nouveaux emplois permanents; la génération d’un chiffre d’affaire additionnel de 20 MMDH de dirhams par an, issus des achats de pièces fabriquées localement, et un taux record d’intégration locale qui sera porté à 65%. PSA Peugeot-Citroën à Kénitra: les travaux démarrent l'été prochain Avec une production à terme de 200.000 véhicules et de 200.000 moteurs par an, le groupe PSA Peugeot-Citroën lance un projet majeur dans le secteur de l’automobile au Maroc. Le groupe français s’active pour une ouverture prévue d’ici à 2019 sur un espace de plus de 120 ha. Le site mobilisera un investissement total de 6 MMDH pour une capacité initiale de 90 000 véhicules. Cette nouvelle implantation à Kenitra ouvre un champ d’opportunités considérable pour les équipementiers. L’approvisionnement par Peugeot en composants et pièces automobiles produits au Maroc, pour un volume de plus de 10 MMDH par an permettra le renforcement de la chaîne de valeur locale, et ainsi l’accroissement du taux d’intégration pour le porter à terme à 80%. Ce projet favorisera également l’émergence de filières plus innovantes et plus performantes, avec évidement des perspectives prometteuses à l’export. Ce projet majeur apportera une précieuse contribution à l’émergence d’un nouveau pôle 30 N° 15 juin 2016
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industriel régional d’excellence dans l’automobile. Ecosystème «moteurs et transmission» : le Maroc accède à un club très «select» Dans le cercle très fermé de l’industrie de conception et de construction de moteurs et de systèmes de transmission, l’on recense seulement 31 fabricants et exportateurs de moteurs dans le monde. Cet écosystème à haute valeur ajoutée permettra la création de 10.000 nouveaux emplois directs à forte valeur ajoutée et la génération d’un chiffre d’affaires additionnel de plus de 6,5 MMDH. Il contribuera également à l’émergence de métiers pionniers à forte valeur ajoutée comme la fonderie fonte, la fonderie aluminium, l’injection d’aluminium sous pression, l’affinage d’aluminium ou encore l’usinage moteur. L’industrie nationale bénéficiera ainsi de précieux transferts de technologies dans la fabrication de nouvelles pièces et le développement de nouvelles techniques dans le cadre d’un tissu couvrant toute la chaine de valeur automobile.
Bilan d’étape très prometteur Le Maroc est entré pleinement dans une dynamique d’investissement industriel. En effet, depuis le lancement du Plan d’accélération industrielle, il a été procédé à la signature de 36 contrats d’investissement dans le secteur de l’automobile dans le cadre de l’appui du Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social. Déjà, la création de 11 863 emplois; soit 49% des emplois engagés dans le cadre des 4 premiers écosystèmes lancés en octobre 2014, sont en cours de concrétisation. L’on relève également un effet de levier important. Selon les estimations du département de l’industrie, chaque million de dirhams de contribution du Fonds Hassan II génère 8,22 MDH d’investissement et participe à la création de 24 emplois stables. L’automobile conforte ainsi son nouveau titre de premier secteur exportateur avec 50 MMDH de chiffre d’affaires à l’export en 2015. D’ici 2020, le Maroc ambitionne la production d’un million de véhicules annuel- lement ; ce qui, au passage, suppose l’implantation d’au moins une nouvelle usine majeure de la part d’un constructeur. L’ambition est ainsi d’atteindre 100 MMDH à l’export; créer 160.000 emplois et atteindre un taux d’intégration de 80%.
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Mohammed Mazoir, ou l’excellence industrielle récompensée à l’international Son usine a atteint un niveau de performance et d'excellence benchmark au niveau mondial, reconnus par ses pairs et par ses collaborateurs. Son usine slovaque, vient d'être distinguée comme meilleure usine au monde du groupe Faurecia parmi plus de 320 usines. Le groupe PSA Peugeot Citroën, vient également de lui attribuer et à ses équipes, le prix de la meilleure usine fournisseur lors d’une cérémonie organisée par le groupe le mardi 24 mai à Poissy en France.
C
’est une fierté pour le Maroc, pour ses compétences en management et ses performances dans l’industrie. Son usine a atteint un niveau de performance et d'excellence benchmark au niveau mondial, reconnus par ses pairs et par ses collaborateurs. Mohammed Mazoir, directeur de l’usine Faurecia en Solovaquie, vient d'être distingué, comme étant à la tête de la meilleure usine au monde du groupe Faurecia parmi plus de 320 usines. En plus de cette reconnaissance interne, son client principal, le groupe PSA Peugeot Citroën, vient de lui attribuer et à ses équipes, le prix de la meilleure usine fournisseur lors d’une cérémonie organisée par le groupe le mardi 24 mai dernier à Poissy en France. Ce Franco-Marocain âgé de 41 ans, Ingénieur Arts et Métiers en Electronique, a démarré sa carrière il y a plus de 20 ans. Il a travaillé dans plusieurs industries que sont l’électronique, le pharmaceutique et l’automobile. Grâce à la polyvalence de ses compétences, il a occupé plusieurs postes en tant que dirigeant d'entreprise mais aussi en tant qu'expert de l'excellence opérationnelle. A ce titre, Mohammed Mazoir est certifié Black Belt (ceinture noire) en Lean Six Sigma. «Je garde des liens avec mon pays d'origine, à ce titre, je suis rentré au Maroc en 2011 à la demande de l'ancien ministre de l'industrie, Ahmed Réda Chami, pour participer au lancement du projet de l'usine modèle en excellence opérationnelle Inmaa qui a été inaugurée par Sa Majesté le Roi en mai 2011», confie-t-il à Industrie du Maroc. Bref, un exemple de performance et d’excellence qui devrait inspirer les jeunes dirigeants marocains par son parcours riche et productif. «Je dédie ces deux hautes distinctions à tous les marocains et à leur tête Sa Majesté le Roi Mohammed VI», conclut-il fièrement. 32 N° 15 juin 2016
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interview
Mohammed Mazoir, Directeur de l'usine FAureciA en slovAquie
Une «ceinture noire» de la performance industrielle nous livre sa recette du succès Coup sur coup, notre invité s'est vu distingué à la fois par son groupe, Faurecia, puis par son principal client, PSA Peugeot-Citroën pour l'excellence de l'usine qu'il dirige en Slovaquie. Mohammed Mazoir livre à Industrie du Maroc sa recette du succès industriel et revient sur ses expériences au service de son pays. IDM: Quel est le secret de votre succès à la tête de votre unité? Mohammed Mazoir : Nous avons mis le capital humain au centre de nos préoccupations. Nous sommes conscients que notre personnel constitue la principale richesse de l'entreprise. L'industrie automobile est très exigeante en terme de qualité; de délai (notre usine travaille en JAT: Juste A Temps) et de coût pour permettre à notre client d'avoir un avantage concurrentiel. Mais, ce succès n'est pas le mien; c'est avant tout le succès de toutes les équipes de l'usine qui travaillent dur tous les jours pour s'améliorer et améliorer nos performances. Ceci est également grâce au support incontournable fourni par les équipes basées au siège de notre division Sud Europe à Audincourt en France. Enfin, cette usine a été construite depuis plus de 10 ans maintenant par Monsieur Laurent De Lustrac, notre actuel VicePrésident avec la vision déterminée d'avoir une www.industries.ma
usine performante. Aussi, mes prédécesseurs ont, chacun à sa manière, apporté leur contribution à l'édifice, en particulier mon compatriote Monsieur Abdelaziz Raissi. Comment qualifiez-vous votre mode de management? Pour avoir longtemps travaillé comme expert de l'excellence opérationnelle et de l'amélioration continue, je suis bien placé pour savoir que ce n'est pas toujours le manager qui a les meilleures idées. Il faut impliquer tous les salariés dans la recherche des meilleures idées d'amélioration. Bien évidemment, il faut que la vision soit claire et partagée par l'ensemble des salariés, et que chacun sache exactement qu'elle sera sa contribution pour l'atteinte de cette vision. Donc, le mot d'ordre est de donner le maximum d'autonomie à tous les niveaux de l'entreprise. Cela se fait bien évidemment en cohérence
«Pour avoir longtemps travaillé comme expert de l'excellence opérationnelle et de l'amélioration continue, je suis bien placé pour savoir que ce n'est pas toujours le manager qui a les meilleures idées».
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avec notre système d'excellence Faurecia (FES) dont la participation à son déploiement sur plusieurs usines était ma première mission au sein de Faurecia sous la responsabilité de Monsieur Georges Dalle, avant d'être promu au poste de Directeur d'usine sur sa recommandation en plus de la confiance du Directeur des Opérations Sud Europe Monsieur Pierre Langle, mon actuel Manager.
Nous avons des mesures régulières qui nous permettent de partager les résultats obtenus, fêter nos succès et apprendre de nos points d'amélioration. C'est ainsi que nous avançons tous les jours
Ma vision pour notre usine se résume en trois points: prendre soin de nos employés, prendre soin de nos clients et créer durablement de la valeur pour notre groupe. Si vous posez la question à n'importe quel salarié de l'usine, il vous répétera au mot près cette vision. De plus, il saura vous décrire exactement sa contribution ou la contribution de son équipe pour l'atteinte de cette vision. Nous avons des mesures régulières qui nous permettent de partager les résultats obtenus, fêter nos succès et apprendre de nos points d'amélioration. C'est ainsi que nous avançons tous les jours et que nous relevons les défis qui se présentent à nous. Comment intégrez-vous les spécificités culturelles des ressources humaines locales dans votre mode de management? J'ai bénéficié à mon arrivée d'une formation interculturelle pour prendre conscience des spécificités culturelles locales en Slovaquie. Mais, au-delà de ces spécificités culturelles, le plus important à mes yeux est la confiance et le respect mutuel qui s'installe entre Manager et collaborateurs. J'ai expliqué clairement que ma mission principale consistait à installer un bon climat social pour rendre chaque salarié fier de travailler pour notre usine. J'ai également expliqué que nous devons développer notre usine et la rendre encore plus performante afin que notre groupe et nos clients continuent à nous faire confiance en attribuant de nouveaux projets majeurs et stratégiques. Les salariés slovaques sont fiers de travailler pour de grands groupes ; apprennent vite et s'adaptent rapidement aux exigences de l'industrie automobile. De plus, la Slovaquie jouit d'une situation géographique au cœur de l'Europe. C'est pour cela que plusieurs constructeurs automobiles s'y sont installés. Quelle contribution avez-vous apporté à l'usine modèle en excellence opérationnelle au Maroc, Inmaa? Ce projet, qui a été porté par l'ancien ministre de l'industrie Ahmed Réda Chami, visait à accompagner les entreprises marocaines dans la mise en place des outils de l'excellence opérationnelle. J'ai donc participé à la formation des personnes recrutées ; la
définition du programme d'accompagnement et le lancement de la première et deuxième promotion d'une quinzaine d'entreprises. Les résultats étaient très intéressants et très prometteurs comme en témoignent les dirigeants des entreprises ayant participé au programme à l'époque. J'espère que cela va continuer. Quels sont les points clés pour la performance des unités industrielles au Maroc, à l'exemple de l'usine Inmaa? Le Maroc jouit d'une position géographique très avantageuse en étant la porte d’entrée pour l'Afrique et le contour méditerranéen. La population est jeune et les diplômés des écoles sont de plus en plus nombreux. Les entreprises s'y installent pour toutes ces raisons, mais aussi pour bénéficier du faible coût de la main-d'œuvre. Il faut prendre conscience que ce dernier avantage ne sera pas durable dans le temps et qu'il faut donc travailler à améliorer la productivité de la main-d'œuvre marocaine en développant les formations, en valorisant davantage la formation professionnelle et en inculquant une éducation autour de la méritocratie. Les managers marocains ont montré leur capacité à gérer de grandes entreprises. Il faut que cela puisse continuer à l'avenir. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes managers et/ou aux jeunes entrepreneurs dans l'industrie pour un parcours réussi, et pour atteindre des résultats performants? Le point clé est de savoir ce que l'on souhaite faire avec une vision très claire. Beaucoup de jeunes se lancent dans des aventures sans savoir exactement à quoi ressemble le métier vers lequel ils s'orientent. L'orientation a donc un rôle important, il ne faut pas hésiter à aller vivre la vie d'une personne occupant un poste similaire pendant une journée ou plus. Une fois on est sûr de ce que l'on souhaite faire, il faut tracer la trajectoire pour savoir comment on va y arriver. Il n'y a pas de recette miracle mais il faut aimer ce que l'on fait; se donner les moyens pour y arriver et surtout ne pas croire que c'est facile. La vie est faite de succès et d'échecs qui nous font grandir. Il faut s'armer de patience; être ouvert à l'écoute et à l'apprentissage rapide (on the fly). Enfin, le monde est fait de plus en plus d'incertitude. Le temps où l'on disposait de tous les éléments pour pouvoir décider est révolu. Il faut savoir composer avec l'incertitude et l’ambiguïté; cela devient de plus en plus important. Enfin, j'espère à tous plein de succès. Soyons optimistes; ayant confiance et croyons en notre capacité à réussir et à relever les défis. Propos recueillis par Hicham RAHIOUI
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couverture Changement climatique
Notre révolution énergétique en 6 points Gaz Naturel, solaire, éolien, hydraulique et même nucléaire, les projets du Maroc pour l’atténuation des émissions de Gaz à effet de serre sont multiples et diversifiés. Dans le transport, gourmand en énergie et premier pollueur, l’Etat compte donner l’exemple de la sobriété.
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couverture
L
e marocain moyen est peu pollueur, ou du moins, un petit émetteur de Gaz à effet de serre (GES). Pourtant, audelà des aspects environnementaux, l’atténuation de nos émissions de GES présente des opportunités concrètes pour la modernisation de nos activités reposant jusque là sur la combustion d’énergies fossiles polluantes. A la tête de ces activités, l’on retrouve l’énergie, première émettrice de GES avec une part de 56,5% du total de nos émanations gazeuses nocives, comme c’est d’ailleurs le cas dans la majorité des pays de la planète. Du coup, l’essentiel des projets marocains d’atténuation, et l’essentiel des budgets qui iront avec, concerne le volet énergétique, dans sa composante de production d’électricité d’abord, mais également la composante de consommation, dont une part importante est du fait des transports. Ainsi, en préparation de la COP22 de novembre prochain à Marrakech, le Maroc a présenté
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lors de sa Troisième communication nationale sur le changement climatique, une série de projets concrets, dont les coûts et les retombées sont déjà estimés, et qui visent tous l’atténuation des émissions de GES du Maroc, tout en évitant d’entraver le développement du royaume, voire même catalyser son avancée technologique. Les projets présentés dans ce qui suit sont parmi les plus remarquables dans le domaine de l’énergie. Ils sont aussi parmi les plus pragmatiques, n’écartant pas totalement les énergies fossiles, mais adoptant plutôt la logique du bilan de GES le plus positif possible. C’est le cas du Gaz Naturel, notamment dans le cadre des centrales à cycle combiné qui, malgré le caractère fossile de la ressource, est beaucoup plus efficient énergétiquement que le charbon ou le fuel, et bien moins émetteur de GES. Par cette liste de chantiers concrets, commence à se dessiner le visage futur de notre paysage énergétique.
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couverture
Le GNL va turbiner Dans le mix énergétique durable du Maroc, le Gaz Naturel occupe une place prépondérante dans la structure future. Cette énergie fossile constitue en effet la base d’une part importante des mesures d’atténuation des émissions de Gaz à effet de serre dans les projets programmés par le Maroc dans son programme de lutte contre le changement climatique. Aussi, les projections retenues dans les initiatives marocaines prévoient l’extension des capacités des Centrales à cycle combiné de 836 actuellement à 4 750 MW à l’horizon 2030, utilisant principalement du Gaz Naturel liquéfié (GNL). Les centrales utilisant cette technologie nécessiteront un investissement de 3,7 milliards de dollars. L’importation et distribution du gaz naturel dans
les principales villes industrielles du Royaume est également l’un des leviers d’atténuation retenus, alors que les premières phases du Plan national GNL ont démarré.
Photovoltaïque: les privés vont enfin injecter des watts sur le réseau
Nucléaire: une mégacentrale de 1.300 mégawatts pour 2035 ?
Programme national de développement des chauffe-eau solaires ‘’SHEMSI’’ a comme objectif d’atteindre une surface de 1.700.000 m2 à l’horizon de 2025 pour un budget de 945 millions de dollars. Le Programme national de promotion des Panneaux photovoltaïques basse tension pour une capacité totale de 1 000 MWc mobilisera pour sa part plus de 2 milliards de dollars, sur une surface de toiture considérée disponible de 175 000 m2. Le solaire photovoltaïque pour la production d’électricité injectée au réseau électrique se développe dans le monde avec une croissance annuelle de près de 25% par année. Du côté du vent, les parcs éoliens privés devraient connaitre une extension à 150 MW à l'horizon de 2040, pour un coût limité à 11 millions de dollars.
Jusque là, le nucléaire civil au Maroc est perçu comme une piste énergétique de dernier ordre. Mais le tout récent rapport sur les initiatives marocaines d’atténuation des émissions de GES rend l’utilisation cette source d’énergie controversée bien plus concrète. En effet, parmi les mesures concrètes proposées dans le volet énergie, figure la construction d’une Centrale nucléaire d’une capacité de 1.300 MW à l’horizon 2035. Dans le même rapport toutefois, la liste des barrières recensées pour cette source d’énergie est très longue, avec notamment le «Contestation fréquente des projets nucléaires, ce qui accroît les risques de nature politique ou réglementaire, ou encore le besoin de solutions et de mécanismes de financement clairs pour la gestion des déchets radioactifs». Selon les prévisions officielles, cette centrale devrait coûter près de 5 milliards de dollars.
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Transports: l’Etat compte donner l’exemple
Marrakech, Fès, Tanger et Agadir auront leurs trams
Outre le rajeunissement du parc automobile national par incitations fiscales et mise en place d’un système «Bonus-Malus» lié aux émissions de CO2 des véhicules, l’Etat est appelé à donner l’exemple. En effet, le Maroc propose un programme de modernisation du parc automobile de l’État vers des véhicules électriques. Il est recommandé le remplacement de 50% du parc actuel par des véhicules électriques. Cela nécessite, outre le prix du véhicule, l’installation de bornes de recharge. De plus, les experts recommandent la réduction du parc actuel de 20%. Le nouveau parc serait ainsi constitué de 38.500 véhicules électriques et 23.100 véhicules classiques. Une subvention fixe de l’ordre de 50.000 dirhams suffirait pour réaliser le programme à échéance de 3 ans. Après cette période, les véhicules qui n’auront pas été remplacés devront être mis hors circulation en tant que transport en commun. Le coût de ce programme est estimé à 540 millions de dollars.
Les projets de tramway retenus dans le cadre des initiatives marocaines d’atténuation des émissions de GES ont pour objectif de développer un système de transport collectif adapté, reliant les principaux quartiers des villes. Il est ainsi destiné à renforcer et à moderniser le dispositif des transports collectifs urbains à l’horizon 2030. Aussi, les grandes villes du royaume comme Marrakech, Fès, Tanger et Agadir auront leurs lignes de tram. Les réseaux de tramways existants à Rabat et Casablanca seront pour leur part étendus. Le coût prévisionnel total de ces programmes est estimé à près de 4,3 milliards de dollars, dont plus de 40% pour l’extension du réseau casablancais.
Hydraulique, éolien, solaire… les valeurs sûres A l’horizon 2020, le Parc éolien national totalisera une puissance de 2 008 MW. Pour sa part, l’énergie solaire de puissance (CSP+PV) atteindra une capacité de 2 000 MW. Les projets relatifs à ces deux énergies renouvelables d’avenir devront mobiliser un investissement total de près de 12,5 milliards de dollars. Cette enveloppe englobe la centrale thermosolaire de Ouarzazate qui vient d’entrer en service. A ces deux énergies renouvelables de premier ordre s’ajouteront des capacités supplémentaires en hydroélectricité. De nouvelles centrales hydrauliques permettront d’apporter une capacité supplémentaire de 775 MW et des «micro-centrales» rajouteront 100 MW supplémentaires pour un budget total de 1,8 milliard de dollar.
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Que sont les NAMAs? Le Maroc a également soutenu l’Accord de Copenhague en notifiant au Secrétariat de la CCNUCC (en janvier 2010), une liste de Mesures d’Atténuation Appropriées au niveau National (« NAMAs ») qu’il a développées et compte mettre en œuvre pour atténuer ses émissions de GES à l’horizon 2020. Nonobstant, la mise en œuvre des différents projets et mesures planifiés dans ce cadre demeurent confrontées à l’insuffisance des ressources financières au niveau national. L’appui de la coopération internationale et la mobilisation des ressources additionnelles sont cruciales pour la mise en œuvre de la Politique du Changement Climatique au Maroc (PCCM).
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ECONOMI E
Croissance
Croisons les doigts pour 2017 Selon le Haut commissariat au plan, il ne faut pas s’attendre à la reprise de la croissance en 2016. Au premier trimestre de l’année, le taux de croissance serait divisé par deux, dans l’attente des résultats définitifs de la campagne agricole.
Notre économie en 2016 devra son salut à la situation mondiale, et également, il faut le reconnaitre, à l’impulsion donnée aux industries exportatrices marocaines
C
ôté croissance, croisons les doigts pour 2017, car pour 2016, l’année est mal partie. Sans surprise, le Haut Commissariat au Plan (HCP) confirme les inquiétudes pour l’économie nationale pour l’année en cours. Sans surprise non plus, l’économie marocaine est loin de s’émanciper de sa dépendance viscérale au bon vouloir de la pluviométrie. Dans sa dernière note de conjoncture, rendue publique à la mi-mai, le HCP livre le résultat de ses prévisions au titre du premier trimestre de l’année en cours. Façon de voir la moitié pleine du verre, ces prévisions sont axées sur la contribution salutaire qu’apporteront les secteurs non-agricoles pour sauver la mise en 2016. «Au premier trimestre 2016, les activités non-agricoles devraient soutenir la croissance économique, affichant un accroissement de 2,2%», annonce en premier lieu l’organe statistique officiel. Le bémol du HCP est toutefois assez pesant pour effacer d’un revers de main cette note d’optimisme. «Dans l’ensemble, et compte-tenu d’une baisse de 3,4% de la valeur ajoutée agricole, l’économie nationale enregistrerait une hausse de 2%, au premier trimestre 2016, en variation annuelle, au lieu de 4,1% une année plus tôt», note le HCP. Au premier trimestre de l’année, le taux de croissance serait
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ainsi divisé par deux. Dans ce registre, les statistiques livrent parfois des résultats pour le moins sarcastiques, à l’exemple d’une corrélation troublante livrée dans cette dernière publication du HCP: le bilan pluviométrique affiche exactement la même baisse annuelle! Un pied de nez symbolique, et chiffré qui plus est, à l’amélioration qualitative de la structure de notre produit intérieur brut. A la merci du ciel Du coup, l’économie nationale connaîtrait un sensible mouvement de ralentissement au premier trimestre 2016, bridée par le retournement à la baisse des activités agricoles, après une campagne 2014/2015 exceptionnellement bonne. La production végétale serait, en effet, comprimée, sur l’ensemble de l’année 2016, par une baisse conjuguée des rendements et des superficies semées des cultures précoces, sur fond d’une contraction de plus de 51% du cumul pluviométrique automnal, en comparaison avec la même période d’une année normale. Les récoltes des céréales, des légumineuses et des cultures fourragères se replieraient, mais celles des agrumes et des cultures fruitières afficheraient une croissance soutenue. La production animale poursuivrait, pour www.industries.ma
ECONOMI E
sa part, son évolution positive, favorisée par une légère reprise des activités avicoles et des produits annexes à l’élevage. Dans l’ensemble, et sous l’hypothèse d’une récolte céréalière en dessous de la moyenne d’environ 15% et d’une croissance modérée des autres productions végétales, la valeur ajoutée agricole s’infléchirait de 3,4%, en variation annuelle, au premier trimestre 2016. Sauvés par le monde Ceci dit, l’on peut s’estimer heureux de s’attendre à une croissance de 2,1 points. En effet, si les facteurs exogènes n’étaient pas extrêmement favorables comme c’est le cas actuellement, l’on aurait sans doute été confronté à la menace d’une récession économique. En quelque sorte, notre économie en 2016 devra son salut à la situation mondiale, et également, il faut le reconnaitre, à l’impulsion donnée aux industries exportatrices marocaines. Par ailleurs, et dans un contexte d’amélioration attendue du commerce mondial et de la poursuite de la modération des cours internationaux des matières premières, la demande mondiale adressée au Maroc devrait enregistrer une hausse de 3%, en variation annuelle, au premier trimestre 2016. Cette augmentation serait de nature à impulser les exportations de certains www.industries.ma
secteurs industriels, comme l’automobile dans ses branches construction et câblage, alors que le reflux des cours mondiaux du pétrole, aux alentours de 45 dollars le baril, continuerait à profiter à la balance commerciale dont le déficit continuerait à s’alléger. Toutefois, la poursuite de la dépréciation de l’euro par rapport au dollar risquerait de peser sur les exportations à destination de l’Europe et de renchérir les importations de produits libellés en dollar. Face aux perspectives favorables du renforcement de la demande étrangère, le rythme de progression des industries manufacturières devrait légèrement accélérer, pour atteindre +2,1%, au premier trimestre 2016, en variation annuelle, au lieu de 1,8% une année plus tôt. Le secteur minier connaîtrait, également, un mouvement de croissance plus soutenu (+6,1%, en variation annuelle), sur fond du raffermissement des exportations des minerais non-métalliques. Quant aux services, leur valeur ajoutée croîtrait au même rythme que celui enregistré au quatrième trimestre 2015, contribuant pour presque la moitié à la croissance économique globale. Maintenant, espérons que «l’hémorragie» pluviométrique ne s’aggravera pas, auquel cas, les autres trimestres de l’année pourraient virer vers la catastrophe. N° 15 juin 2016 41
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ECONOMI E Contrôle des importations
Elalamy sonne la fin des «produits en toc» Finie la pagaille dans les importations de produits industriels. Moulay Hafid Elalamy, a dévoilé sa refonte du système de contrôle à l’importation des produits industriels. Une réforme en deux axes majeurs: réorganisation du service de contrôle de Casa-port d’une part, et dématérialisation du processus de contrôle d’autre part.
P Le lancement, en mai 2015, du projet de refonte vient remédier aux dysfonctionnements que connaissait le système, notamment au niveau des ressources humaines, des procédures et des moyens logistiques et de traitement et d’échange d’information.
our se conformer aux procédures de contrôle des importations industrielles, il fallait attendre 5 à 15 jours, après le dépôt d'un dossier, pour décrocher l'avis conforme. Selon les estimations des professionnels, ces retards de traitement des dossiers étaient à l'origine de la hausse de 27% des coûts en 2015, notamment au titre des surestaries, ces frais supplémentaires payés par les importateurs aux armateurs des navires. C’est pour ces raisons sonnantes et trébuchantes que le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique a procédé à la refonte du système de contrôle à l’importation des produits industriels. Comme il l’a souligné lors d’une conférence qui s’est tenue le 30 mai dernier, c’est le ministre de tutelle en personne, Moulay Hafid Elalamy qui a mit sur pied cette réforme fondamentale pour garantir la qualité, les délais et la fluidité des importations industrielles. Des décennies de dysfonctionnements «Le lancement, en mai 2015, du projet de refonte vient remédier aux dysfonctionnements que connaissait le système, notamment au niveau des ressources humaines, des procédures et des moyens logistiques et de traitement et d’échange d’information. Des dysfonctionnements qui faisaient obstacle à la fluidité des opérations de contrôle, engendraient des pertes considérables de temps pour les opérateurs et portaient atteinte à la crédibilité du système», explique le département d’Elalamy. Cette refonte était d’autant plus nécessaire que les opérations de contrôle durant
les dix dernières années sont en constante évolution (un taux de 250%) avec une forte concentration au niveau des ports de Casablanca (71%) et de Tanger (13%). Jouets, plastiques, électroménager… les principaux concernés Le premier axe de cette refonte porte sur la réorganisation du service de contrôle de Casa-port à travers le renforcement des ressources humaines, l’optimisation des flux de traitement des dossiers, la révision des procédures, la mise en place d’un système d’archivage et l’amélioration des conditions d’accueil des opérateurs. Le deuxième axe concerne la dématérialisation du processus de contrôle à l’importation à travers la mise en place d’un système d’information pour le traitement des dossiers et la mise en service d’un échange électronique des résultats de contrôle, par Echange de Données Informatisées, entre le département de l’Industrie et l’Administration des Douanes via le guichet unique du commerce extérieur «PortNet». La dématérialisation est appliquée aux opérations d’importation réalisées au niveau des ports de Casablanca et de Tanger Med, et des Magasins et Aires de Dédouanement (MEADs) pendant une phase pilote avant sa généralisation. Les principaux produits concernés par ce verrouillage sont les produits électriques et électroménagers, les appareils à gaz, les plastiques, les produits textiles, les articles chaussants et les jouets, particulièrement sensibles de part leurs cibles, les enfants. Propos recueillis par Hicham RAHIOUI
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Bientot l’évènement qui mettra l’industrie en Action...
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ECONOMI E
Efficacité Energétique
Un gisement énorme de compétitivité
Dans l’industrie, les économies d’énergie rendues possibles par les mécanismes d’efficacité énergétique sont directement palpables, avec quelques fois des retours sur investissement très rapides
La démarche d’efficacité énergétique est dans l’air du temps, alors que la COP22 s’annonce pour bientôt. Mais au-delà d’un effet de mode, il s’agit là d’un véritable gisement de performance et de compétitivité pour les entreprises, qu’elles soient dans l’industrie ou dans les services. Le secteur de l’immobilier, pourtant doté d’une réglementation en la matière, reste encore à la traine. «Comme le montre l’expérience indienne en la matière, il est très difficile de convaincre et d’impliquer les entreprises quant aux aspects de l’efficacité énergétique. La seule chose qui les a convaincues, c’est les gains en compétitivité, lorsqu’elles ont senti la menace des concurrents étrangers plus compétitifs». Cet avis d’expert résume l’état d’esprit qui dicte l’implication du secteur privé dans le chantier fondamental des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Il a été livré par Philippe Simonis, Conseiller technique principal de GIZ Maroc lors d’une conférence organisée à Casablanca par la Banque Populaire autour de la thématique: «efficacité énergétique et énergies renouvelables, leviers de compétitivité des entreprises». Comme l’on rappelé plusieurs intervenants, dont Mohamed Benchaaboun, Président du Groupe Banque Populaire, «cette question est dans l’air du temps, alors que la COP22 s’annonce pour bientôt». Mais au-delà des impératifs de l’actualité, ces questions ne se limitent plus qu’à l’effet de mode, comme il a effectivement été le cas pendant une longue période, aujourd’hui révolue.
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Efficacité énergétique Vs efficacité administrative En effet, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétiques se hissent aujourd’hui comme des gisements incontournables de compétitivité pour les entreprises, au moment où le Maroc est entrain de mettre les bouchées doubles pour positionner son industrie sur l’échiquier concurrentiel mondial. Toujours est-il que, malgré la multiplication récente des mesures abondant dans ce sens, la théorie peine encore à se concrétiser à grande échelle. Les raisons de ce blocage chez les entreprises marocaines ont été très bien résumées par les témoignages recueillis auprès des chefs d’entreprises. Doutes sur la durabilité des investissements et des technologies, difficulté de financement des investissements, incompréhension des solutions, carences qualitatives et quantitatives de la recherche universitaire et privée, ou encore l’absence de prestataires locaux, qualifiés et sérieux, sont autant de barrières relevées par un panel de chefs d’entreprises pourtant très sensibilisés à l’importance de l’efficacité énergétique. «Ca fait quasiment deux ans que notre www.industries.ma
ECONOMI E entreprise attend le versement de la subvention publique dans le cadre d’un projet d’efficacité énergétique. Pour réellement motiver tout le monde autour de l’efficacité énergétique, il faut d’abord une efficacité administrative», déplore un chef d’entreprise, notamment spécialisé dans l’équipement électrique à basse consommation. Les promoteurs immobiliers à la traine Si dans l’industrie, les économies d’énergie rendues possibles par les mécanismes d’efficacité énergétique sont directement palpables, avec quelques fois des retours sur investissement très rapides, rendant ainsi l’intérêt économique évident, c’est une tout autre histoire en ce qui concerne le secteur de l’immobilier. «Dans l’immobilier, celui qui construit n’est pas celui qui consomme. Du coup, les promoteurs immobiliers ne voient pas d’intérêt pour leur business puisque ce sont les acquéreurs qui payent les factures d’électricité dans des logements mal isolés», regrette le patron d’un cabinet d’études. Il faut en effet dire que les promoteurs immobiliers sont particulièrement réticents à l’application de la nouvelle règlementation sur l’isolation thermique dans le bâtiment, entrée en vigueur en 2015. Pourtant, le surcoût est relativement modeste,
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et même très modeste comparé aux marges dégagées sur certaines unités immobilières. «Les surcoûts avancés par les promoteurs pour l’application de la nouvelle règlementation sont très exagérés. Pour les logements économiques et sociaux, qui représentent la plus grande part du secteur, le surcoût ne dépasse pas les 3%, quelle que soit la zone climatique où se situent les logements», met en évidence Sonia Mezzour, Secrétaire générale de l’ADEREE. ABB Maroc et l’ADEREE joignent leurs efforts ABB Maroc et l’ADEREE s'allient pour le développement de l’efficacité énergétique dans l'industrie, à travers des actions de formation, de sensibilisation et de démonstration communes. Par cette alliance, le géant Suisse ABB booste sa stratégie africaine pour 2020, qui sans aucun doute profitera du rôle que joue le Maroc comme hub pour l’Afrique.
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ECONOMI E Sidérurgie
2016, l’année du redémarrage! Vu les indicateurs dont les experts disposent, 2016 serait l’année du redémarrage de la sidérurgie mondiale qui reste sous l’emprise de la Chine. 12 heures de la production chinoise d’acier suffirait à alimenter l’ensemble des besoins du Maroc pour une année.
D La Chine, qui a multiplié par 7 ses capacités de production en 15 ans, a littéralement déversé sa surproduction sur les marchés mondiaux, provoquant ainsi un effondrement des cours.
ans le monde entier comme au Maroc, la sidérurgie passe par des moments difficiles. Ce secteur a effectivement connu des transformations structurelles pendant ces dernières années. Le «coupable»? Une seule puissance mondiale, avec une taille et une profondeur sans commune mesure. Il s’agit, sans surprise, de la Chine. En effet, malgré les milliers de kilomètres qui nous séparent, les décisions stratégiques de l’Empire du Milieu ont impacté l’industrie marocaine de l’acier. Le gouvernement n’a eu d’autre choix que d’activer des mesures de sauvegarde au profit de ce secteur industriel stratégique. Un seul chiffre suffit pour se rendre compte de l’ampleur de l’influence qu’exerce la Chine sur la sidérurgie mondiale. «12 heures de la production chinoise d’acier suffirait à alimenter l’ensemble des besoins du Maroc pour une année», nous surprend Marcel Genet, consultant expert en la matière qui animait une conférence autour du fonctionnement et des dernières évolutions du marché mondial de l’acier. Aussi, cette république populaire génère à elle seule la moitié de la production mondiale de ce métal, tous types confondus. C’est donc tout naturellement que, lorsque cette puissance a décidé de réduire le rythme de construction de nouvelles infrastructures, principale activité consommatrice d’aciers (le BTP consomme 55% de la production), l’influence sur les cours mondiaux a été fortement ressentie par les sidérurgistes du reste du monde, dont le leader national, Sonasid.
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La tendance s’est inversée Ayant multiplié par 7 ses capacités de production en 15 ans, la Chine a littéralement déversé sa surproduction sur les marchés mondiaux, provoquant un effondrement des cours. Les prix sont restés à des bas niveaux pendant l’année passée, et la première partie de 2016. Le leader marocain du secteur n’a ainsi pu éviter des pertes lors du dernier exercice, impacté par les conditions défavorables sur le marché. «Mais les fondamentaux de l’entreprise restent solides, ce qui n’est pas le cas pour beaucoup de sidérurgistes, notamment européens», estime l’expert. Selon lui, une remontée des cours est en train de se dessiner, et 2016 pourrait être l’année de la reprise. «Vu les indicateurs dont on dispose actuellement, 2016 serait l’année du redémarrage de la sidérurgie mondiale. Mais nous n’avons pas suffisamment de recul pour établir des prévisions avec confiance», tempère-t-il, plutôt optimiste sur l’évolution du secteur, notamment au profit des sidérurgistes marocains. Il faut dire qu’au moment où nous mettions sous presse, notre expert ne s’était effectivement pas trompé de pronostic. En effet, après une stagnation à de bas niveaux jusqu’à fin mars 2016, les cours ont brutalement bondit dès le 1er avril. Une tendance qui s’est poursuivi jusqu’au 25 mai, date à laquelle les cours ont de nouveau baissé, légèrement. Mais globalement, le marché est reparti dans une dynamique haussière qui se poursuivra vraisemblablement à moyen terme. Bonne nouvelle pour Sonasid et ses confrères marocains. www.industries.ma
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INDUSTRIE DU MAROC
ECONOMI E
INFRASTRUCTURE
La configuration du Maroc augmente les chances de succès de la LGV
«La grande vitesse ferroviaire ne fait pas de miracles. Sans volonté politique, les retombées sur le développement des régions traversées peuvent être faibles ou décevantes» 48 N° 15 juin 2016
Comme l'indique le thème retenu les 26 et 27 mai dernier lors du 1er Colloque de la grande vitesse ferroviaire au Maroc qui s’est tenu à Tanger, la LGV est un «accélérateur du développement, de la mobilité et des territoires». Mais, à défaut d'une forte implication politique des régions concernées, les retombées peuvent être faibles et décevantes. Pourtant, selon les experts, la configuration géographique du royaume augmente les chances de la réussite commerciale du projet.
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e Japon a un demi siècle d’Histoire dans le ferroviaire à grande vitesse (FGV). La Chine, pour sa part, a hissé son réseau à la première place mondiale en une petite décennie, devançant rapidement les pays européens avancés en la matière, et ce en développant sa propre technologie. Mais, le lien entre tous ces différents modèles, se matérialise concrètement, dans l’impact vertueux qu’a eu à chaque fois le FGV sur le développement socioéconomique des régions qu’il traverse. Alors que le Maroc entre à peine dans ce club restreint, la Ligne à Grande Vitesse (LGV) entre Tanger et Casablanca étant parvenue à un taux de réalisa-
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tion de près de 80% (78% à fin mars 2016). Selon les prévisions de l’Office national des chemins de fer (ONCF), elle devrait être ouverte aux voyageurs en septembre 2018, plaçant les deux pôles économiques régionaux à 2h10. C’est dire combien le FGV change en profondeur la physionomie même de la mobilité entre les territoires.
Vecteur de développement En effet, les experts internationaux de référence qui ont pris part aux travaux de cette première édition de ce colloque organisé par l’ONCF et l’Union internationale des chemins de fer (UIC) étaient unanimes sur le lien direct qui est à chaque fois constaté entre
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ECONOMI E
le déploiement des réseaux FGV et le développement des régions qu’il relie ou qu’il traverse. Si les impacts constatés sont souvent profonds et spectaculaires, cela ne veut pas dire pour autant qu’ils sont automatiques. La LGV n’est en effet pas une potion magique dont il suffirait de disposer pour récolter les effets vertueux. «La grande vitesse ferroviaire ne fait pas de miracles. Sans volonté politique, les retombées sur le développement des régions traversées peuvent être faibles ou décevantes», prévient d’emblée Guillaume Pepy, Président du directoire de la Société nationale française des chemins de fer (SNCF), dans son discours introductif. Venant de l’entreprise publique du pays qui nous fournit la technologie et le matériel de la LGV, cette déclaration prend encore plus de poids. «Les responsables territoriaux doivent mettre en place les conditions favorables pour que la LGV s’exprime comme un véritable levier de développement», poursuit le patron de la SNCF.
Mais pas une potion magique Une phrase aux airs de mise en garde qui ne devrait pas manquer d’interpeler les élus locaux et les présidents des régions et des communes qui sont en première ligne sur le projet LGV. En ce sens où, maintenant que la LGV est
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littéralement sur les rails, le temps presse pour préparer l’optimisation idéale de ses retombées économiques et surtout sociales. Dans ce registre, un autre point de consensus qui s’est dégagé dans les interventions des différents experts, est celui de la cible du FGV parmi les citoyens. «Un mode de transport pour les riches? Pas du tout, pas du tout…!», martèle Inàki Barron, directeur du département Voyageurs et grande vitesse de l’UIC. Un point de vue partagé par l’ensemble des intervenants qui ont présenté les expériences de leurs pays respectifs. Le meilleur exemple qui s’est illustré n’est autre que celui de la comparaison entre la Chine et les USA, entre lesquels il n’est pas nécessaire de rappeler l’écart de leurs revenus par habitant. Aussi, les Etats-Unis, symbole même de la richesse, ne compte qu’une seule LGV en cours de réalisation, alors que la Chine, avec ses centaines de millions de population de classe moyenne et ses autres centaines de millions aux revenus modestes, compte le plus grand réseau FGV du monde, avec 19.000 kilomètres en 2016 (30.000 km en 2020). Du coup, le représentant des chemins de fer chinois se joint au reste des experts pour confirmer que le FGV est «une infrastructure pour le plus grand nombre». Configuration géographique favorable Ceci dit, revenons au cas du Maroc, premier pays de notre continent à réaliser cette avancée stratégique dans le domaine de la mobilité des personnes. Dans les analyses des experts de l’UCI, il apparait que le royaume fait partie d’un groupe de pays à la configuration particulièrement favorable au succès du modèle économique du FGV. En effet, contrairement à la France dont les flux de voyageurs se déploient depuis et se concentrent vers la position centrale de Paris, et contrairement à l’Allemagne dont les pôles socioéconomiques sont dispersés avec des importances comparables, le Maroc, comme l’Italie par exemple, se caractérise par un axe principal où se concentre l’essentiel des flux. Cette configuration d’une colonne vertébrale nord-sud, reliant les frontières de l’Europe à l’Afrique, en passant inévitablement par l’axe Casablanca-Kenitra est, selon les experts, particulièrement propice à l’amortissement rapide des investissements importants réalisés. Rappelons à ce titre que le rythme d’investissement de l’ONCF a été multiplié par 7 en 15 ans, et culmine à 3 milliards d’euros sur la période 2010-2015. Ce qui permet à Rabii Khlie, DG de l’ONCF de s’enthousiasmer: «nous pourrons dès 2018 profiter d’un nouvel espace temps, à des tarifs abordables et accessibles à tous».
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INDUSTRIE DU MAROC
ECONOMI E Ciblage des consommateurs
Les conseils «gratuits» de McKinsey aux entreprises marocaines En Afrique, marché émergent pour les entreprises marocaines, la progression du nombre et du niveau de vie des actifs urbains sera le principal moteur de la consommation, avec une demande orientée vers les biens de consommation courante. La demande en provenance d’Europe sera quant à elle principalement impulsée par les consommateurs seniors. Au final, ce sont les entreprises qui auront la capacité d’adapter leur offre et leur empreinte qui pourront tirer leur épingle du jeu, explique le Cabinet.
parmi le «top 600» des villes les plus importantes en termes de consommation des ménages, on retrouvera 43 villes d’Afrique et du MoyenOrient, parmi lesquelles Casablanca et Rabat
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e célèbre cabinet McKinsey vient de rendre public son rapport 2016 «World: The global consumers to watch». Ce dernier décortique la consommation des ménages à travers le monde, et surtout, la manière dont les changements de sa structure est susceptible d’influencer les économies mondiales, dont celle du Maroc. La conclusion phare qui ressort de l’analyse du McKinsey Global Institute (MGI) est en relation avec la démographie: «La croissance de la consommation des ménages reste indissociablement liée au phénomène de l’urbanisation». Dans le «top 20» des zones urbaines les plus dynamiques, il y aura 7 métropoles américaines, 6 métropoles chinoises et seulement Londres en Europe. Egalement, parmi le «top 600» des villes les plus importantes en termes de consommation des ménages, on retrouvera 43 villes d’Afrique et du Moyen-Orient, parmi lesquelles Casablanca et Rabat. Au-delà de l’aspect géographique, le vieillissement de la population est un autre élément clé. «Ces catégories de consommateurs peuvent avoir des demandes très spécifiques», note Adam Kendall, Directeur Associé et Gérant de McKinsey au bureau de Casablanca. «Par exemple, chez les seniors des économies matures, les dépenses de santé vont fortement progresser, ainsi que les dépenses dans les services en général. Cela peut être une opportunité pour le tourisme marocain par exemple, à condition d’adapter les
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infrastructures d’accueil. Il y a également une réflexion à avoir sur le «tourisme médical», dans un contexte où les dépenses de santé sont moins généreusement prises en charge par les systèmes européens de sécurité sociale», explique l’expert. Encore plus de divergence entre les marchés européens et africains En Europe, ce sont les seniors qui porteront l’essentiel d’une dynamique dans l’ensemble relativement atone. En Afrique, marché émergent pour les entreprises marocaines, la progression du nombre et du niveau de vie des actifs urbains sera le principal moteur de la consommation, avec une demande orientée cette fois, vers les biens de consommation courante. «Il reste des opportunités de croissance partout, mais elles doivent être ciblées davantage. Les entreprises qui réussiront le mieux dans ce nouveau contexte, seront celles qui auront une compréhension fine de l’ensemble des moteurs clés de la consommation», poursuit Kendall. Il s’agit en l’occurrence de paramètres tels le revenu, l’âge, le niveau d’éducation, le mix ethnique ou le timing de décisions-clés comme le mariage, l’achat d’un logement ou l’âge au premier enfant par exemple. Au final, ce sont les entreprises qui auront la capacité d’y adapter leur offre et leur empreinte qui pourront tirer leur épingle du jeu.
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INDUSTRIE DU MAROC
FOCUS
Internet
Réseaux sociaux Les Marocains vraiment accros !
S En 2015, plus d’un million de Marocains ont passé plus de quatre heures quotidiennement sur les réseaux sociaux, Facebook en tête. Ils sont près de 8 millions à rester plus d’une heure par jour dans leurs univers sociaux virtuels.
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INDUSTRIE DU MAROC
i la téléphonie est parfaitement démocratisée, Internet peine encore à toucher la totalité de la population marocaine. Néanmoins, une large frange de la population marocaine, notamment citadine, a effectué sa révolution numérique. En effet, à fin 2015, le Maroc comptait 7,8 millions d’internautes. Précisément, c’est le nombre de Marocains de plus de 5 ans qui se sont connectés à Internet au cours des trois derniers mois de l’année écoulée, ne seraitce qu’une seule fois. Ce chiffre clé a été livré par la dernière enquête sur l’usage des Technologies de l’information et de la communication (TIC) menée par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Malgré ces millions d’internautes recensés, la progression de l’usage du web est restée modeste : la proportion des internautes passe seulement de 56,8% en 2014 à 57,1% en 2015. Ce taux reste faible comparé aux économies avancées. Il est pourtant le plus
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FOCUS
rière, arrive la presse, l’actualité et le sport (59,3%), devant les jeux et loisirs (56,5%) complétant la «top liste» des types des contenus favoris des internautes. Viennent ensuite successivement la santé; l’économie et finance; l’éducation et la formation et les petites annonces, selon l’enquête de l’ANRT. Pour un million de Marocains: plus de 4 heures/ jour sur le web Ensuite, le second aspect, plus significatif quant au phénomène «d’addiction», concerne la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux. Près de deux internautes sur trois (63,5%) qui utilisent les réseaux sociaux le font quasi-quotidiennement. Une proportion qui dépasse légèrement les deux-tiers (67,1%) en milieu urbain et la moitié en milieu rural (51,5%). Dans le détail, des tendances encore plus accentuées se démarquent. Chez les 25-29 ans, cette proportion dépasse les 70%. Elle s’approche même des 80% pour les internautes qui utilisent leurs smartphones pour accéder à la toile ! Enfin, le dernier aspect, le plus pertinent quant au constat de «dépendance», porte sur le temps passé chaque jour sur les réseaux sociaux. L’on apprend à ce sujet que plus de la moitié (52,8%) des utilisateurs de ces derniers y reste scotchée plus d’une heure par jour. Ils sont 27,4% à passer entre une et deux heures par jour dans leurs mondes virtuels; 18,3% à y passer entre 2 et 4 heures et 7,1% «vivent» sur les réseaux sociaux plus de 4 heures par jour ! Un simple calcul mathématique fait ressortir que plus d’un million de Marocains passent élevé du continent africain. Dans le monde rural en plus de 4 heures de leurs journées sur leurs espaces revanche, ce taux se limite à 42% avec tout de même digitaux. Une réelle dépendance, un besoin vital ! A noter que Facebook et Whats App sont, sans surprise, un rattrapage remarquable d’année en année. les champions de la catégorie au Maroc, avec respecAddiction «facebookienne» tivement 93% et 84,9% utilisateurs, loin devant les autres réseaux sociaux et encore plus loin des autres Ceci étant, parmi les habitudes d’utilisation des TIC types de contenus numériques. par nos compatriotes, il y a un aspect qui se démarque et se confirme sur la durée: les internautes marocains sont accros aux réseaux sociaux, et ce à plusieurs égards et de plus en plus. D’abord, ce sont les contenus préférés des internautes marocains. L’accès aux réseaux sociaux arrive effectivement en tête des usages que font les Marocains de leur connexion Internet. Cet usage affiche une avance écrasante avec plus de 84% des internautes concernés. Loin der-
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L’accès aux réseaux sociaux arrive en tête des usages que font les Marocains de leur connexion Internet. En effet, cet usage affiche une avance écrasante avec plus de 84% des internautes concernés.
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INDUSTRIE DU MAROC
FOCUS Télécoms
Ruée sur les smartphones L’on assiste à un tournant dans la résorption de la fracture numérique au niveau national. Une tendance vertueuse dont la clé réside en la démocratisation d’un produit technologique: le smartphone.
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our l’observateur jeune en milieu urbain, l’accès à Internet est devenu une quasi-évidence. Que ce soit au domicile, au travail, au café ou dans la rue, la population urbaine marocaine bénéficie d’une multitude de mode d’accès à la toile et aux précieux services et connaissances qu’elle recèle. Dans les campagnes marocaines en revanche, les possibilités d’accès à Internet restent très limitées, et contrastent avec la facilité d’accès désormais possible dans les villes. Ceci dit, l’accès effectif de la population marocaine reste relativement faible comparé aux économies les plus avancées, avec seulement 66,5% des Marocains ayant accès à Internet selon la dernière enquête de l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) au titre de 2015. Seulement voilà, les indicateurs de cette année ont été marqués par une excellente nouvelle pour le monde rural, particulièrement sa connectivité à Internet. L’on peut même affirmer que 2015 marque un tournant dans la résorption de la fracture numérique au niveau national. Une tendance vertueuse dont la clé réside en la démocratisation d’un produit technologique: le smartphone. Expansion l faut dire que l’abondance de l’offre et la baisse des prix des téléphones connectés ont permis la démocratisation de leurs utilisation à l’échelle nationale, tous milieux confondus. En effet, en 2014, 38,2% des Marocains âgés de 12 à 65 ans disposant d’un téléphone mobile (soit 95% de cette population) avaient un smartphone. Une année plus tard, ce taux est passé à 54,7% signifiant ainsi que plus de la moitié des Marocains disposaient d’un smartphone à fin 2015. En milieu urbain, l’évolution a été très forte, portant ce taux d’équipement de 45,2% en 2014 à 63,8% en 2015. Mais en termes relatifs, l’on a assisté à une véritable révolution dans le monde rural, où le nombre d’individus équipés a quasiment doublé en une année, passant de 24,9% en 2014 à 42,5% en 2015. «Le nombre estimé de smartphones 54 N° 15 juin 2016
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en circulation au Maroc par rapport à la population (12-65 ans) s’élève à 14,7 millions d’unités en 2015; ce qui représente une augmentation de 5,3 millions unités par rapport à 2014», rapporte le gendarme des télécoms dans son enquête. Deux fois plus de ménages connectés dans le rural Cette forte progression de l’usage des smartphones a ainsi eu un impact direct et significatif sur l’accès des Marocains à Internet. En effet, la proportion de ménages accédant à internet est passée de 50,4% en 2014 à 66,5% une année plus tard en moyenne nationale, dont 76,3% dans les villes et 47,3% dans les campagnes. Or, en milieu rural, 2015 a été marquée par le doublement des ménages connectés, suivant la même tendance que le taux d’équipement en smartphones. En effet, en 2014, à peine un ménage rural sur 4 avait la possibilité de se connecter au web, contre près d’un ménage sur deux une année plus tard. Il s’agit là d’un rattrapage fulgurant qu’il est important de relever. La corrélation en équipement en smartphones et accès à Internet est forte, puisque la moitié des internautes sont en fait des «mobinautes». «Plus de la moitié des individus (12-65 ans) équipés en téléphone mobile l’utilisent pour l’accès à Internet. Cette proportion est un peu plus élevée en milieu urbain et se situe à 34,8% en milieu rural. Les mobinautes hommes (56,3%) sont plus nombreux que les mobinautes femmes (45,5%)», détaille l’ANRT. Avec cette démocratisation relative, même les raisons de non-accès à internet ont connu une mutation selon l’enquête du régulateur du secteur. En effet, le critère de coût élevé est passé au second plan, avec un tiers des sondés qui évoquent cette raison en 2015, contre la moitié en 2014. La première raison de non-équipement en accès internet est désormais devenue le «manque de connaissance ou de compétences pour utiliser Internet», avec une proportion de 56% des concernés. Ce constat pose ainsi la problématique de la démocratisation de l’usage puisque celle de l’équipement est désormais sur une bonne tendance www.industries.ma
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INDUSTRIE DU MAROC
entreprise
Les retards de paiement empêchent l’embauche!
Dans une enquête dédiée aux délais de paiement auprès des entreprises marocaines, Coface dresse un tableau plutôt sombre sur les retards de paiement. 28% des entreprises interrogées déclarent un ratio d’impayés supérieur à 10%.
91% des entreprises sondées par Coface accordent des délais de paiement à leurs clients
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e n’est pas une surprise. Les entreprises marocaines en font l’expérience chaque jour. Ces mêmes entreprises sont parfois coupables et victimes à la fois : elles sont mauvaises payeuses. Un constat que confirme Coface par une enquête sur les délais de paiement des entreprises reposant sur un échantillon de 307 entreprises marocaines volontaires. Les résultats confortent le ressenti général de l’allongement des délais et des retards de paiement. Cette enquête fait également ressortir de nouvelles corrélations intéressantes à analyser, tel l’impact sur l’embauche, l’investissement ou encore la trésorerie. Aussi, 91% des entreprises questionnées par Coface
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accordent des délais de paiement à leurs clients. Parmi elles, 41% considèrent le fait d’accorder des délais de paiement comme une contrainte inhérente au business. Elles déclarent consentir des crédits à leur client pour la simple raison que «c’est une condition imposée par ce dernier», alors que 35% d’entre eux expliquent simplement que «c’est la pratique». Ceci dit, cet aspect de culture du délai de paiement ne représente pas en soi une menace pour les entreprises. Le problème vient plutôt de l’allongement de ces délais, et surtout, des retards de paiements sur des factures «stratégiques» qui peuvent mettre en difficultés certains fournisseurs, et mettre en jeu leur survie. www.industries.ma
entreprise
paiement européen (European Payment Index, EPI) situe le délai moyen de paiement des entreprises européennes à 49 jours», soulignent les auteurs. En France, ce délais moyen passe même à 55 jours, et s’envole jusqu’à 85 jours en Espagne et même 96 jours en Italie. Le tableau général dressé par Coface n’est ainsi finalement pas si alarmiste que ça. Les impayés son légion
30 à 60 jours, la norme Au Maroc, selon cette enquête, la tranche de délai de paiement la plus fréquente est celle comprise entre 30 et 60 jours, ce qui représente un délai moyen raisonnable et dans les «normes» internationales. «La part des entreprises qui affirment accorder un délai de paiement moyen compris entre 30 et 60 jours est égale à 39%, tandis que celles qui accordent un délai compris entre 60 et 90 jours représentent 25% des répondants. Enfin, seulement 10% des entreprises accordent un délai de paiement moyen supérieur à 120 jours», nous livre Sofia Tozy, économiste en charge de la région MENA chez Coface et co-auteure de l’enquête. Il reste ainsi 35% des entreprises qui «souffrent» d’un délai de paiement dépassant les 60 jours. Mais globalement, les ratios marocains restent comparables aux niveaux enregistrés dans des économies avancées. «Les délais de paiement au Maroc sont dans la moyenne de ceux observés en Europe. En effet, l’indice de
Pourtant, lorsque l’on se penche sur le ratio d’impayés, la situation est encore plus sombre. «En ce qui concerne les ratios d’impayés, ils semblent relativement importants au Maroc puisque 28% des entreprises interrogées déclarent un ratio d’impayés supérieur à 10%», souligne l’enquête. Cette dernière recense également les secteurs les plus exposés. En tête des entreprises qui souffrent le plus de ce fléau, l’on retrouve celles du bâtiment et des travaux publics, des nouvelles technologies, et des services aux entreprises. 35% des Une situation qui non seulement menace la entreprises santé financière des entreprises touchées, mais qui aussi leurs contribution à la création d’emploi. Côté trésorerie, l’enquête relève que 80% des «souffrent» d’un délai entreprises de l’échantillon perçoivent une de paiement baisse de trésorerie lorsque les retards de supérieur paiement augmentent. En revanche, aucun lien à 60 jours. direct n’a été établi entre les retards de paiement Mais et la décision d’investissement. «Contrairement aux conclusions d’autres études, la question des globalement, Coface retards de paiement semble être un déterminant estime que secondaire dans la décision d’investir au Maroc», les ratios explique cette économiste. En revanche, l’effet marocains est nettement ressenti quant à la création restent d’emploi. En effet, selon l’enquête, la relation est vérifiée entre la décision d’embaucher et comparables les retards de paiement. «Plus les retards de aux niveaux enregistrés paiement diminuent, plus les effectifs des dans des entreprises auront tendance à se stabiliser, voire à économies augmenter», conclut l’enquête. En Europe, 40% avancées des chefs d’entreprise déclarent que les retards de paiement les dissuadent d’embaucher, alors que 25% affirment qu’ils les conduisent même à des licenciements. L’Impact peut ainsi être direct sur la variable emploi. Enfin, même si les retards de paiement ont un aspect systémique, les effets se propageant d’une entreprise à l’autre, l’on n’arrive toujours pas, selon Coface à chiffrer l’impact de cette variable sur des indicateurs macroéconomiques et sectoriels plus globaux. Ce qui est sûr, c’est que des milliers d’affaires ont péri et des milliers d’emplois se sont évaporés à cause de cette tare qui a encore la peau dure. Omar ZEROUALI
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entreprise Eco-cité de Zenata
L’avancement des travaux conforme aux prévisions Les travaux d’infrastructures, le collecteur d’assainissement de la première zone de développement et l’échangeur autoroutier sont finalisés. Le développement économique et commercial est au cœur de la stratégie de la nouvelle ville.
L
’Eco-cité de Zenata entame une nouvelle phase dans son parcours. C’est le moment pour la Société d’Aménagement de Zenata (SAZ) de communiquer sur cette ville nouvelle unique au Maroc. Le management de la filiale du groupe CDG a tenu à Casablanca une conférence de presse afin de faire le point sur l’état d’avancement des travaux et dévoiler la campagne de communication qui sera déployée. En ce qui concerne les travaux, les principaux chantiers ont été finalisés. «Après 18 mois de travaux, et conformément au planning initialement prévu, les grands travaux d’infrastructure liés à l’Eco-cité Zenata ont été finalisés. Il s’agit des travaux d’infrastructures relatifs au grand collecteur d’assainissement de la première zone de développement d’une superficie de 800 ha et de l’échangeur autoroutier, porte principale de l’Eco-Cité Zenata», annonce Amine El Hajhouj, Directeur général de la SAZ. Logique commerciale En ce qui concerne les équipements productifs, l’instance de pilotage du projet a homologué un «plan d’aménagement sectoriel» de 800 hectares sur une superficie totale qui en compte 1.630, correspondant à la «Première Zone de Développement» de l’Eco-Cité. «Cette homologation a été promulguée en septembre 2015 par décret, paru dans le Bulletin Officiel», indique le management de la SAZ. Le développement économique et commercial est ainsi au cœur de la stratégie de la future ville nouvelle. Cette dernière ambitionne de proposer, in situ, un emploi pour chaque trois habitants. Un ratio qui est en ligne avec les recommandations internatio58 N° 15 juin 2016
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nales en la matière. Dans ce sens, l’Eco-cité mise sur le développement de trois actifs structurants d’envergure. Il s’agit en l’occurrence, d’un centre commercial et de loisirs qui est en cours de réalisation dont Ikea, première brique de cet espace, a ouvert ses portes au public en mars dernier. En second lieu, un centre médical d’excellence dont l’appel à manifestation d’intérêt est en cours. Et enfin un campus universitaire international en phase d’étude. La vitale composante urbaine Ceci étant, les infrastructures et les pôles économiques, sur lesquels le management de la SAZ se focalise, ne suffisent pas à faire vivre une cité. En fait, la logique adoptée par la filiale du Groupe CDG est de viabiliser d’abord économiquement la zone, ce qui attirera ensuite, «naturellement» les populations actives vers la composante résidentielle de l’Ecocité. Sur ce volet, l’on est aujourd’hui à la phase de négociation pour une première unité résidentielle annoncée. «Il est à noter que «le quartier de la ferme», d’une superficie de 70 ha, sera le premier développement résidentiel de l’Eco-Cité Zenata. A ce stade, la phase de négociation approfondie est enclenchée avec plusieurs promoteurs immobiliers sélectionnés. A date, plusieurs contrats ont déjà été signés avec des promoteurs de renom», annonce la SAZ. L’offre de ce projet résidentielle, selon le responsable du pôle à la SAZ, sera principalement destinée à la classe moyenne avec des «revenus mensuels allant de 8.000 à 30.000 dirhams». Reste à vérifier si l’engouement des ménages sera au rendez-vous à l’ouverture des ventes. www.industries.ma
entreprise
Vivo Energy: objectif "zero accident"
Sous le thème de «voir-signaler-prévenir», Vivo Energy a tenu vendredi 27 mai denier, sa journée annuelle de la sécurité. L'objectif? Encourager les employés; les sous-traitants et partenaires à prévenir les incidents.
Dans la mesure où le Benchmark au niveau mondial établit une fréquence du total des cas enregistrables (TRCF) de 0.27, le groupe songe à arriver au chiffre 0.
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’est en présence de plusieurs partenaires, soustraitants et employés du groupe Vivo Energy Maroc que s’est déroulée la 10ème édition de la journée annuelle de la sécurité de Vivo Energy. Cette journée a connu la présentation des principes du groupe dans le développement de la culture de l’identification et le signalement des incidents potentiels, afin de permettre la mise en place des plans de mitigation du risque et d’éviter les incidents. Répondant à nos questions, M’hamed Cherqaoui, Directeur (HSSE) (santé, sureté, sécurité et environnement) a affirmé que «ces dites normes, organisent l’éthique du groupe qui sont des paramètres sine qua non dans la politique de partenariats, de sous-traitance et surtout de recrutement». Il a précisé, par ailleurs, que l’engagement du groupe pour défendre cette éthique a permis aux partenaires du Groupe de s’améliorer et de devenir de vrais professionnels en matière de sécurité.
On y est presque... Vivo Energy Maroc se considère comme pionnier dans le domaine de l’information et de l’encadrement de tous ses opérateurs dans les situations de crise. C'est pour cela qu’elle œuvre dans la formation avec comme objectif majeur d'atteindre un objectif de zéro accident. L’amélioration des conditions sécuritaires a des répercussions sur la qualité de la productivité; ce qui a donné lieu à des certifications internationales ISO pour plusieurs partenaires du géant de l’hydrocarbure. Côté performance, M’hammed Cherqaoui nous a déclaré que «la société a réalisé une performance exemplaire en matière de sécurité». Dans ce sens, il a tenu à souligner que dans la mesure où le Benchmark au niveau mondial établit une fréquence du total des cas enregistrables (TRCF) de 0.27, le groupe songe à arriver au chiffre 0. Un challenge réalisable? Difficile de répondre par l'affirmative si l'on prend en compte les causes humaines. Abderrafie SRATI
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INDUSTRIE DU MAROC
entreprise
Aziz Kammah, Président de l’association marocaine des importateurs de Motos
«Le secteur porte les séquelles de 15 années d’anarchie» Le président de la discrète Association des importateurs de motos nous éclaires sur ses missions, les barrières qu'elle rencontre et ses ambitions. IDM : Votre association est peu connue du public Marocain, comment vous vous présentez ? Aziz Kammah: C’est une association dont le but est de fédérer l’activité d’import de motos, elle vient en soutien pour l’Etat dans tous ce qui concerne la régularisation du Parc moto marocain.
Au jour d’aujourd’hui, l'on est à 300.000 motos enregistrées sur un parc estimé à 2 millions.
Comment se porte le secteur de l’import de la Moto au Maroc ? Jusqu’au 20 Mai 2015, le marché de l’import de motos au Maroc connaissait une anarchie. Ceci ne facilitait pas du tout la tâche aux responsables du secteur. Mais depuis cette date-là, les choses ont changé, car le législateur a émit une loi encadrante, par l’obligation de mettre une plaque pour chaque moto qui circule dans le royaume. Vous avez obtenu gain de cause ? C’est un chantier qui nous a pris 4 années de militantisme pur et dur. Et le premier fruit étant cette loi qui nous a permi de souffler un peu. Cela ne veut en aucun cas dire que tout est rentré dans l’ordre car le secteur porte encore les séquelles de plus de 15 années d’anarchie. Au jour d’aujourd’hui, on est à 300.000 motos enregistrées sur un parc estimé à 2 millions. Le chantier est donc encore ouvert, et notre association a pour but d’accompagner le ministère de tutelle dans toutes les réformes qu’il songe entreprendre. Quelles sont les projets que vous préparez ? On travaille sur la régularisation du secteur, en accompagnant les professionnels dans la
formation d’une main d’œuvre qualifiée. Car celles qui sont proposées par le ministère sont plus orientées vers l’automobile au détriment des motos, ce qui n’est pas le cas à l’étranger. S’ajoute à cela la non-conformité de plusieurs vendeurs de motos aux lois mis en œuvre par plusieurs professionnels du secteur, cela ne nous choque point car depuis la création de notre association, on savait que le secteur connaissait une anarchie qui date de plus qu’une décennie. Notre volonté de faire rentrer les choses dans l’ordre nous a poussés à prendre de l’élan et notre première victoire était la mise en œuvre de la loi qui recadre le secteur. Quelles sont vos attentes ? On veut qu’il y ait une concurrence loyale, car cela nous permettra de tirer le secteur vers le haut. L’on parle quand même d’un pays où il fait beau 300 jours par an. Les conditions climatiques sont donc propices pour que les Marocains possèdent des motos. Nous attendons du législateur qu’il adopte d’autres lois, qui nous permettraient, nous professionnels du secteur, de nous concentrer plus sur notre business. A quels aspects légaux pensez-vous particulièrement ? Le Maroc est devenu un hub pour l’Afrique. Aussi devrions-nous essayer de profiter de cette vague d’engouement vers le marché africain, en émettant des lois encadrantes pour le secteur. Ce qui nous permettra, nous importateurs de motos d’investir encore plus, sans crainte. Mais, cela ne peut se faire, sans qu’il y ait des lois modératrices et surtout applicables. Propos recueillis par Abderrafie SRATI
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entreprise
OMIA à la pointe du traitement de surface OMIA, le leader français des équipements de mise en peinture et du traitement de surface, renforce sa présence au Maroc. RATIER FIGEAC MAROC, LISI AEROSPACE, DAHER SOCATA comptent désormais parmi ses références.
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epuis 1947, OMIA, N°1 français des équipements de mise en peinture et du traitement de surface, conçoit, fabrique, installe, assure la formation, la mise en service et la maintenance d’équipements peinture en milieux automobiles et industriels : tunnels de traitement de surface; tunnels de lavage/dégraissage; cabines de grenaillage/sablage; cabines de peinture liquide et poudre; tunnels de cuisson; étuves; installations de ressuage (Contrôle Non Destructif); etc. OMIA exporte ses produits dans plus de 60 pays du monde via son réseau d’importateurs agréés, notamment au Maroc. DES SECTEURS D’ACTIVITE VARIÉS Du petit artisan au grand groupe industriel, OMIA équipe tous les professionnels quel que soit leur domaine d’activité : automobile, aéronautique; ferroviaire; métallurgie; plasturgie; bois; agricole; ferronnerie; etc. Quelles que soient les pièces que vous devez traiter, OMIA s’adapte aux contraintes de vos métiers (dimensions, matières, cadences) et respecte les obligations que vous impose votre activité. CONSEILS - ACCOMPAGNEMENT - SUIVI OMIA conseille et guide ses clients sur l’aménagement de leur atelier et dans le choix de leurs matériels. Dotée de logiciels 3D conçus spécialement pour les études liées au traitement de surface, OMIA propose à ses clients des simulations d’aménagement afin de leur proposer la meilleure implantation possible. Avec sa compétence globale, vous n’avez plus qu’un seul interlocuteur durant toute la durée de votre projet et pendant toute la durée de vie de votre installation.
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DES MATÉRIELS FIABLES ET PÉRENNES Forte de ses 70 années d’expérience dans le domaine du traitement de surface, les matériels OMIA sont réputés pour être fiables et robustes ; cela notamment grâce à la qualité des composants et aux services proposés par notre service aprèsvente : mises en service; visites annuelles de contrôle; filtration; pièces de rechange… Pour conserver leurs performances d’origine et assurer la sécurité des opérateurs, les matériels doivent être régulièrement contrôlés et entretenus. DES NOUVEAUTES A LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE Depuis 2016, OMIA élargit sa gamme et propose des tunnels de traitement de surface par aspersion au défilé ou en cellules. Toutes les étapes d’une chaîne de traitement de surface sont désormais disponibles : lavage; dégraissage; grenaillage; application peinture; séchage et ressuage (si besoin)! OMIA AU MAROC Présente sur le marché Marocain depuis les années 80, OMIA a d’abord équipé le milieu automobile : garages; carrossiers; constructeurs automobiles comme Renault, Peugeot ou Volkswagen… Dorénavant, OMIA souhaite renforcer sa présence industrielle au Maroc. Grâce à son savoir-faire et son expérience dans tous les secteurs d’activité, OMIA est aujourd’hui en mesure de proposer des solutions adaptées aux entreprises marocaines ayant une activité de traitement de surface, notamment dans l’aéronautique. OMIA a notamment déjà équipé RATIER FIGEAC MAROC (R.F.M.), LISI AEROSPACE (Casablanca), DAHER SOCATA (Tanger)…
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La nouvelle loi sur la VEFA montre déjà ses limites!
cette loi peut être activée pour l’acquisition de tout bien immobilier, qu’il soit résidentiel, entrepreneurial ou industriel.
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Avocats, notaires et futurs acquéreurs estiment que la nouvelle version de la loi sur la Vente en l'Etat Futur d'Achèvement (VEFA), n’a pas réussi à atteindre son objectif initial, à savoir mettre en place un cadre protégeant les parties, notamment les acquéreurs de biens immobiliers.
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’aucuns lient systématiquement la Vente en l’état futur d’achèvement (VEFA) à l’immobilier résidentiel. Et pourtant, cette loi peut être activée pour l’acquisition de tout bien immobilier, qu’il soit résidentiel, entrepreneurial ou industriel. Après sa promulgation le 18 février dernier, la loi sur la VEFA semble déjà confrontée à ses limites. C’est le point de vue des experts pour ce qui est des transactions immobilières du moins. En effet, avocats, notaires et futurs acquéreurs déplorent le fait que la nouvelle version de la loi n’a pas réussi à atteindre son objectif initial. Ce dernier consiste à mettre en place un cadre protégeant toutes les parties, notamment les acquéreurs de biens immobiliers. D’autant plus que les mesures prévues dans ce cadre devraient efficacement et simplement être applicables. En revanche, les promoteurs, sans pour autant porter de jugement de valeur, semblent satisfaits du rapport de
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force qu’elle confirme. C’est globalement l’état d’esprit des différents experts qui ont pris part à une rencontre dédiée à la question, en tentant de répondre à l'interrogation suivante: «à qui profite la nouvelle loi sur la VEFA»? Déséquilibre D’emblée, elle ne profiterait pas, comme l’esprit initial le visait, au consommateur d’un bien immobilier. «La loi sur la VEFA réglemente une relation très particulière. Par essence, elle est censée protéger l’acquéreur, partie faible du contrat. Or, elle n’a été appliquée que très rarement. En fait, elle profite aux avocats, puisque d’après mon observation, elle a causé plus de problèmes qu’elle n’en a résolu», estime sans détours Fatim Zahra Mounji, notaire spécialisée dans l’immobilier. Aussi, de l’avis des participants à la rencontre, très peu de professionnels www.industries.ma
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Seulement voilà, la nouvelle version semble souffrir d’autant d’entraves que celle qui l’a précédée. Parmi les nouveautés introduites par cette loi, figurent notamment l’annulation des contrats de vente VEFA qui ne respectent pas les dispositions de cette loi en vue de lutter contre certaines pratiques qui entachent ce type de transactions, précisant que l’acquéreur bénéficie aussi de la «garantie d’achèvement des travaux» qui permet d’assurer ses droits en cas de non aboutissement du projet en raison d’une faillite ou d'une quelconque défaillance du côté du promoteur. Mais sur ce point-là, les acteurs du marché baignent encore dans le flou. «La loi n’est pas du tout claire sur le cas des promoteurs défaillants. Quid des avances et des pénalités? Comment récupérer les indemnités et les cautions?», s’interroge maitre Anibar. Divergences
l’ont assimilée; ce qui laisse planer un sérieux doute sur son applicabilité. Pire encore, dans la formulation même de la loi, il y aurait des flous importants et même des lectures possibles qui se révèlent contradictoires. «Le contenu de la loi n’est pas clairement ficelé. Du coup, il y a des cas où même les juges donnent des avis contradictoires en se basant sur le même texte; ce qui fait qu’il y a une cacophonie générale qui s’installe», déplore maitre Younes Anibar, avocat spécialiste du secteur immobilier. «L’équilibre entre les parties n’a pas été garanti par la loi. Pire, nous sommes aujourd’hui confrontés au renforcement de la suprématie contractuelle des promoteurs», estime le même avocat. Inapplicable? Initialement, la nouvelle version tentait de surmonter plusieurs contraintes ayant entravé la mise en application de la loi 44-00 malgré son entrée en vigueur il y a plus de dix ans, avec comme objectif de promouvoir l’accès au logement à une large frange de la société à travers les facilités de paiement et une protection juridique garantissant ce genre de transactions. www.industries.ma
De leur côté, les promoteurs immobiliers mettent la lumière sur les protections que la nouvelle loi garantit aux acquéreurs et qui ne figuraient pas dans l’ancienne mouture. «Il est vrai que pour le moment nous ne savons pas encore à qui profite la loi. Mais déjà, certaines garanties impactent directement les promoteurs. L’on peut citer le droit de désistement pendant un mois après la signature du contrat; les contraintes sur les délais de livraison ou encore la caution obligatoire auprès des banques pour garantir l’avance», souligne Mohamed Iqbal Kettani, Directeur délégué de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers. «Il est primordial de trouver un équilibre entre acquéreurs et promoteurs», insiste-t-il. Une chose est sûre: cet équilibre recherché entre les parties du contrat, compte tenu du rapport de force intrinsèque entre elles, n’a pas été atteint par cette dernière version de la loi encadrant la VEFA. Rien que pour cette raison, l’on peut avancer sans prendre de risque et rappeler les avis majoritaires des experts en la matière, que le nouveau texte n’a pas atteint ses objectifs. Pourtant, le législateur disposait des retours d’expérience relatifs à la précédente loi, qui était jugée à l’unanimité inapplicable. Or, il semble que la nouvelle mouture souffre également, dans une moindre mesure peut-être, de ces difficultés d’applicabilité et de clarté. Chose qui pose la question de savoir comment remédier à ce malaise qui se profile entre promoteurs et acquéreurs. En d’autres termes, comment clarifier la loi et verrouiller ses dispositions? La question reste entière, et semble bien partie pour alimenter les divergences entre les différentes parties. Omar ZEROUALI
«Le contenu de la loi n’est pas clairement ficelé. Du coup, il y a des cas où même les juges donnent des avis contradictoires en se basant sur le même texte»
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SNTL Group au cœur de la diplomatie économique marocaine En concluant trois partenariats stratégiques avec la Chine, le Groupe SNTL se positionne en tant qu’acteur majeur dans la consolidation des relations commerciales entre les deux pays au service de la diplomatie économique marocaine
Trois mémorandums ont été signés, confortant la position du Maroc comme Hub logistique continental
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epuis l’Empire du Milieu, la référence nationale de la logistique est revenue l’escarcelle pleine de contrats. En effet, dans le cadre de la visite royale historique effectuée par le souverain en Chine, le Groupe SNTL a été au cœur des mémorandums stratégiques qui ont été conclues entre les deux pays. Trois de ces mémorandums ont été conclus entre le Groupe SNTL, Attijariwafa bank et de grands opérateurs chinois dans le but de faire du Royaume un véritable hub logistique, commercial et de maintenance pour l’Afrique et l’Europe. Un point commun se démarque dans les trois accords: la SNTL représente la partie dépositaire du cœur de métier, aussi bien que de l’ancrage géographique des activités ciblées. Le premier mémorandum a été signé entre la SNTL, Attijariwafa bank et Clevy China, leader chinois du e-commerce sur l’axe sino-européen. «Cet accord ambitionne de développer le e-commerce transfrontalier entre la Chine et l’Afrique, via le Maroc, en apportant des solutions clé en main, notamment à travers la filiale Supply Chain du Groupe SNTL et son réseau de partenaires dans 27 pays africains», indique le management du Groupe. Pivot à la porte de l’Afrique Le second, scellé entre la SNTL, Attijariwafa bank,
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Somagec et China Harbour Engineering Company Ltd, leader chinois en ingénierie et construction d’infrastructures, porte sur le développement de zones logistiques en Afrique. Dans le cadre de cet accord, les parties s’emploient à dynamiser les exportations chinoises et à créer une réelle valeur ajoutée, notamment en mettant à profit le savoir-faire et l’expertise de la filiale LogDev du Groupe SNTL dans l’aménagement et le développement de zones logistiques. Le troisième, conclu entre la SNTL, Attijariwafa bank et Sichuan Huatie Hi-tech Construction engineering Co. LTD, entreprise chinoise spécialisée dans la fabrication et l’entretien des composants, a pour objet la mise en place d’un hub industriel et logistique pour la fabrication et la maintenance de composants spécifiques pour les secteurs ferroviaire, aéronautique et automotive, tant pour l’Afrique que pour l’Europe. S’inscrivant dans la volonté Royale de renforcer la coopération tournée vers l’Afrique entre le Maroc et la Chine, ces mémorandums d’entente confirment la position du Royaume comme porte d’entrée par excellence vers le continent africain et son rôle de partenaire économique stratégique. Le Groupe SNTL se positionne ainsi en tant qu’acteur majeur dans la consolidation des relations commerciales entre les deux pays au service de la diplomatie économique marocaine.
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Pluie de contrats conclus… l’Afrique en toile de fonds Après l’inde et la Russie, s’est au tour de la Chine de se placer comme allié économique stratégique du Maroc, suite à la visite royale historique de mai 2016. Industrie, finance, logistique, infrastructures et tourisme… les secteurs clés du business maroco-chinois qui monte en puissance. Inventaire.
Support financier de l’industrie marocaine La deuxième convention est sous forme d’un accord de coopération entre le gouvernement marocain et la banque chinoise Industrial and commercial Bank of China (ICBC) dans le domaine de l’industrie et les finances.
AWB financera des investissements chinois en Afrique La dixième convention est un mémorandum d’entente entre Attijariwafa bank et China Africa Development Fund (CAD FUND). A travers cet accord, AWB contribuera au financement et l’accompagnement des investissements chinois dans les pays où opère la banque marocaine.
Efforts financiers groupés sur l’Afrique La quatorzième convention lie le groupe BMCE Bank of Africa et le CAD FUND. Cet accord porte sur le financement des projets de développement en Afrique, et l’investissement dans le marché des dettes publiques et privées africaines.
Plus de visas pour les Chinois, le tourisme s’en frotte les mains La sixième convention est un partenariat entre l’Office national marocain de tourisme (ONMT) et l’Association des tours opérateurs chinois (CITS). Cette convention est le fruit de la décision souveraine de supprimer les visas pour les ressortissants chinois, qui fait du Maroc le premier pays arabe et africain à faire bénéficier la chine de cet avantage.
Des zones logistiques à développer La douzième convention est un sous forme d’un Mémorandum sino-marocain pour le développement des zones logistiques en Afrique. Il a été signé entre AWB et la SNTL côté marocain, et le groupe CLEVY China qui est spécialisé dans l’ingénierie, le transport et la logistique. En vertu de cette convention, les partenaires s’allieront pour la promotion et le développement des zones logistiques créatrices de valeurs.
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Mobilisation des ressources hydriques La cinquième convention est sous forme d’un mémorandum d’entente relatif au transfert des eaux Nord-Sud entre Li Yi vice-président du groupe China Harbour Engineering Company Limited, et le gouvernement marocain par le biais de Aziz Akhannouch ministre de l’agriculture et la pêche maritime, Mohammed Boussaid ministre de l’économie et des finances, et Abdelkader Ammara ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et du gouvernement.
Alliance logistique sur le E-commerce La quinzième convention est un mémorandum d’entente entre la SNTL, AWB et Clevy China. Elle concerne le E-commerce transfrontalier AfriqueChine. Le mémorandum vise à développer une nouvelle plateforme de marché électronique pour les produits chinois à destination de l’Afrique, en profitant du Hub marocain comme porte du marché africain. AWB accompagnera financièrement l’investissement chinois en Afrique, alors que la SNTL apportera des solutions logistiques à travers son réseau de partenaires dans une vingtaine de pays africains.de valeurs.
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Un parc chinois à Tanger La première convention signée porte sur la création d’un nouveau parc résidentiel et industriel dans la zone industrielle de Tanger, entre le Maroc et le président du groupe chinois «HAITE» du côté chinois. Ce dernier œuvre dans plusieurs secteurs tels que l’aéronautique, la finance, les mines et l’immobilier.
La maintenance et l’extension de la Centrale de Jerrada sera chinoise La troisième convention a été signée entre l’Office National de l’Electricité et de l’Eau potable (ONEE), et SEPCO III Electric Power Construction. Ce protocole d’entente porte sur la réalisation des études visant la conclusion d’un contrat pour la maintenance et l’extension de la Centrale Jerrada. A rappeler que le groupe chinois n’est pas à sa première opération au Maroc, il a déjà réalisé la centrale Jerrada et investit dans les projets MASEN et Noor 2.
Composants industriels pour nos métiers mondiaux La treizième convention est un Mémorandum d’entente pour la création d’un Hub logistique et industriel entre le groupe SICHUAN Huatie Hi-Tech Construction Engineering Co, AWB et la SNTL, dans le but de fabriquer des composants pour les industries ferroviaires, automobiles et aéronautiques qui seront destinés au marché marocain et à l’export.
Une unité commune fabriquera des Chauffe-eaux solaires La huitième convention est un partenariat entre Linuo Ritter International côté chinois et Cap Holding et Attijariwafa bank côté marocain. Elle a pour but la création d’une unité de fabrication de chauffe-eaux solaires au Maroc. 70 N° 15 juin 2016
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BMCE / Haite: alliance stratégique La quatrième convention est sous forme d’un mémorandum, a été signé par Othmane Benjelloun, PDG de BMCE Bank of Africa et le Groupe Haite pour la création d’un parc industriel maroco-chinois, d’un fond d’investissement d’une taille cible de 1 Milliards de Dollars (10 Milliards de Dirhams), dédiés au domaine de l’aéronautique, de l’infrastructure et les services financiers.
Une cimenterie parmi les projets La onzième convention a été paraphée entre Anouar Invest et la banque chinoise Industrial & Commercial Bank of China Limited. Cet accord à pour objectif le financement pour la construction d’une cimenterie au Maroc.
Le photovoltaïque n’est pas en reste La neuvième convention a été signée entre la SIE et AWB ainsi que Jet Contractor côté marocain et le géant chinois des panneaux voltaïques Haeron Solar. Les parties développeront et construiront une usine de cellules et de modules photovoltaïques.
Bus électrique chinois, mais «made in morocco» La septième convention a été signée entre la Société d’investissement énergétique (SIE), Marita Groupe et la Banque Centrale Populaire côté marocain, et Yangtse côté chinois. Cette convention a pour but l’achat et la construction d’une unité de fabrication de bus électrique de dernière génération «made in morocco». Le budget alloué pour cet investissement avoisine le 1 milliard 200 millions de dirhams.
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Maroc/Japon
Entre histoire commune et potentiel inexploité
Pour donner un coup de fouet dans ce sens, le Japon vient d’accorder au Maroc un prêt d’un montant global de 13 MDH pour le financement du projet d’appui au plan Maroc Vert
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Le premier contact Maroc-Japon remonte à la deuxième moitié du 19ème siècle, sous le règne du Sultan Moulay Hassan 1er. Or, les opportunités de coopération et de partenariat entre le Maroc et le Japon sont énormes mais inexploitées. Avec la situation géopolitique marocaine, ainsi que celle économique à l’échelon régional et africain, ces relations ont besoin d’un véritable un coup de fouet…
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es relations diplomatiques entre le Maroc et le Japon, dans le sens moderne du terme, n'ont commencé qu'en 1956, lorsque l’empire japonais a reconnu l’indépendance du Maroc. C’est à partir de cette date que le train des relations d’amitié et de coopération a été mis sur les rails. Toutefois, ce n'est que durant cette dernière décennie que la relation entre les deux pays a connu un nouveau souffle. Cela peut se constater à travers le nombre de sociétés japonaises présentes au Maroc, et qui a atteint 35 entreprises en 2015. Les sociétés nippones installées au Maroc emploient un grand nombre de Marocains, comme c'est le cas chez Sumitomo; Fujikura et Yazaki
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qui emploient à elles seules plus de 30.000 Marocains. Les relations entre le royaume et l’empire du soleil levant ne se limitent pas aux investissements des nippons au Maroc mais passent par le soutien du développement socio-économique équilibré au Maroc. A cet effet, et dès 1974, le Japon a créé l’agence japonaise de la coopération internationale (JICA) qui n’a cessé d’apporter l’aide au développement du Maroc via 3 piliers: le soutien du développement durable; la promotion de la coopération triangulaire (MAROC-JAPON-JICA) et le redressement du déséquilibre régional et social. Le Maroc a reçu des prêts de 2.6 milliards de dollars et une aide financière de 345 millions de dol-
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Le volume global des échanges entre les deux pays s’élève à seulement 4,72 MMDH pour 2015; ce qui fait du Maroc le 26eme fournisseur du Japon avec 2,9 MMDH.
lars de la part du Japon durant les 30 ans de coopération mutuelle; ce qui a permis de financer plus de 34 projets. Dans le même registre, il est à rappeler que 1000 volontaires ont séjourné au Maroc depuis 1956 alors que 1400 Marocains ont bénéficié de la formation au pays du soleil levant. Des milliards à venir Pour ce qui est des échanges commerciaux, les spécialistes marocains et nippons ne sont pas satisfaits du constat actuel. Ils trouvent que les opportunités de coopération et de partenariat entre le Maroc et le Japon sont énormes mais inexploitées. Pour l’instant le volume global des échanges entre les deux pays s’élève à seulement 4,72 MMDH pour 2015; ce qui fait du Maroc le 26eme fournisseur du Japon avec 2,9 MMDH. Le Maroc exporte principalement du phosphate et des produits halieutiques au pays du soleil levant, tandis que ce dernier exporte 1,83 MMDH vers le Maroc. Les IDE japonais au Maroc ont enregistré 73.2 Millions de dirhams pendant les 9 pre-
miers mois de 2015, dont 80% sont dédiés au secteur de l’industrie. Selon les hauts responsables japonais, la nouvelle histoire qui doit se tisser entre l’empire nippon et le Royaume du Maroc doit prendre un coup d’accélérateur sur le plan économique, car pour les relations bilatérales elles sont au beau fixe. Pour donner un coup de fouet dans ce sens, le Japon vient d’accorder au Maroc un prêt d’un montant global de 13 MDH pour le financement du projet d’appui au plan Maroc Vert (Phase2) dans le cadre du financement accéléré pour l’Afrique. Selon les hauts responsables marocains, les relations entre les deux pays vont bon train, mais le meilleur reste à venir.
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Mohamed LAHLOU, Président du Directoire de l’ESITH
«Nous voulons créer des opportunités de carrière pour nos lauréates et booster l’entrepreneuriat féminin» IDM : L'ESITH vient d’inaugurer le deuxième incubateur d'entreprises féminines. De quoi s’agit-il concrètement ? Mohamed LAHLOU : L’incubateur que nous venons d’inaugurer le Samedi 21 Mai en présence de l’Ambassadeur de la belgiqu; de la présidente de l’AFEM; du directeur général
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de l’AMITH et du l’Administrateur de l’APEFE, s’inscrit dans le programme belgo-marocain de soutien à l'entrepreneuriat féminin appelé Min Ajliki. Ce programme est géré par l’APEFE (Association pour la Promotion de l’Education et de la Formation à l’Etranger) WallonieBruxelleset financé par la Coopération belge au Développement. Notre incubateur fait
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l’objet d’une convention tripartite entre l’APEFE, l’AFEM (Association des Femmes Chefs d’Entreprises) et l’ESITH. Comme son nom l’indique, cet incubateur aura pour vocation d’accompagner des étudiantes et lauréates de l’ESITH, porteuses de projets, et qui ont besoin d’un accompagnement en terme d’expertise et aussi une domiciliation de leurs projets le temps qu’il faut pour qu’elles puissent s’autonomiser et voler de leurs propres ailes. L’incubateur a élu domicile chez nous à l’ESITH dans un bâtiment polyvalent qui offre toutes les conditions idoines pour inspirer nos entrepreneures et leurs fournir toute la logistique et les moyens nécessaires. Quel est l’enjeu de ce programme ? Au regard de ce qui se passe dans le monde en matière d’employabilité, la tendance pour l’insertion des jeunes lauréats s’oriente vers une stratégie d’en faire des créateurs d’emploi et non des chercheurs d’emploi. Au niveau national, on déplore le fait que seulement 10% des créateurs d’entreprises sont des femmes. Comme vous voyez, l’enjeu de cet incubateur est multidimensionnel. Nous voulons créer des opportunités de carrière pour nos lauréates, encourager la création d’entreprises, et booster l’entrepreneuriat féminin au Maroc. L’enjeu est de taille et présente beaucoup de défis, non seulement par la nature de l’incubateur, mais aussi par rapport à nos propres ambitions. Notre objectif et celui de nos partenaires et d’incuber 15 projets d’entreprise pendant la durée de l’incubation qui peut aller d’une année à 18 mois. En fin d’incubation, nous aurons injecté dans le tissu économique national au moins 12 entreprises annuellement. Quels sont les partenaires qui vous ont suivi sur cette démarche ? L’ESITH est accompagnée dans cette démarche par l’APEFE et l’AFEM. Ces deux organismes, par leur position de leader dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin, ont déjà à leur actif une expérience réussie en termes de lancement et d’accompagnement d’incubateurs. Notre incubateur a été baptisé Casa Pionnières II, c’est-à-dire le deuxième de son genre sur le royaume. Le rôle de chacun des partenaires est clairement défini dans une convention de partenariat. Je voudrais saisir cette occasion pour remercier nos partenaires de la confiance qu’ils ont placée en l’ESITH et l’opportunité qu’ils offrent à nos lauréates.
Quel message veut véhiculer l’ESITH avec une telle initiative qui soutient l'entrepreneuriat féminin ? En fait, nous croyons que ce projet innovateur et volontariste est plein de sens et renvoie plus d’un seul message. Je crois que le premier message est celui que nous adressons aux étudiants et lauréats de l’ESITH, toutes générations Au regard confondues, nous voulons leur dire votre de ce qui se école vous accompagne pour votre éducation, passe dans formation, épanouissement, employabilité, et le monde même si vous voulez créer votre entreprise. Le en matière deuxième message est adressé à tous les acteurs d’employanationaux des secteurs économique, scientifique, bilité, la ou agence de coopération internationale, nous tendance voulons leur dire que l’ESITH, école pionnière en pour partenariat public-privée, est ouverte à toutes l’insertion les initiatives constructives et innovantes et que des jeunes nous possédons toute l’agilité et les compétences lauréats qu’il faut pour travailler ensemble pour le bien s’oriente du pays. vers une
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Quelles sont les actions qu’entreprend, de gie d’en manière générale, l’ESITH afin d’inculquer l’esprit faire des d’entreprise à ses lauréats et surtout lauréates ? créateurs Nous œuvrons pour la promotion de d’emploi l’entrepreneuriat sur tous les niveaux. Au niveau et non programme, en 2003, nous étions les premiers des cherà introduire, dans le cursus de formation des cheurs ingénieurs d’état, un module de création d’emploi. d’entreprises. L’enjeu à cet époque était plutôt Au niveau didactique où il était question de démystifier le national, processus de création d’entreprise et d’en élucider on déplore les différentes étapes. Aujourd’hui, ce module le fait que est généralisé à tous les cycles de formation de seulement l’ESITH. Avec la monté en puissance des nouvelles 10% des tendances en entrepreneuriat, ce module est créateurs mis à jour pour inclure les nouvelles tendances d’entrede financement des start-up et les organes prises d’accompagnement des porteurs de projets. Nous sont des soutenons l’entrepreneuriat au niveau parascolaire femmes. en fournissant l’appui aux initiatives des étudiants. Chaque année nos étudiants invitent des leaders du monde économique pour des séminaires. Nous organisons également la compétition Start Your Business, qui est ouverte aux étudiants d’autres institutions d’enseignement supérieur. L’Esith, est depuis 2007, membre du réseau international Enactus, la plus grande communauté d’universités et d’entreprises qui œuvrent dans l’entrepreneuriat à vocation sociale. Avec la création de l’incubateur Casa Pionnière II nous somme passés de la formation, la sensibilisation, à la phase de création d’entreprises. propos recueillis Ali MOUHSINE
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MEDZ, un acteur majeur du développement territorial au Maroc
Aujourd’hui, elle a réussi à attirer les plus grands opérateurs de l’outsourcing européen ainsi que des multinationales grands comptes et PME marocaines côté industrie
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Avec plus de 1 700 hectares aménagés dans l’industrie et le tourisme, 270 000 m² de bureaux développés dans ses parcs industriels et offshoring, environ 300 clients nationaux et internationaux installés, près de 50 000 emplois directs créés et plus de 15 milliards de DH d’investissements réalisés, MEDZ est devenue un acteur majeur du développement territorial au Maroc. Elle propose une offre globale aux entreprises pour renforcer leur compétitivité. Créée en 2002 par la CDG, MEDZ est devenue en quelques années le principal aménageur du royaume, en matière de zones touristiques, industrielles et offshoring. Une offre globale au service de la compétitivité des entreprises Son business model repose sur une offre globale, à savoir une présence sur toute la chaîne de valeur des projets : de la conception à la gestion en passant par l’aménagement et le développement
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de zones d’activités. Grâce à cette présence, MEDZ est constamment à l’écoute des exigences du marché et des attentes des investisseurs; ce qui lui permet de mettre en place des produits adaptés, attractifs et compétitifs. Aujourd’hui, elle a réussi à attirer les plus grands opérateurs de l’outsourcing européen tels IBM, Cap Gemini, Atos, Dell, Axa, HP, Accenture ou encore Acticall. Côté industrie, elle accueille aussi bien des multinationales comme Bombardier, Eaton, Saint Gobain, Fujikura, Eléphant Vert, Sew, Lear, etc., que
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ZON E I N DUSTRI ELLE
tentialités de chaque région. • Une connectivité logistique optimale aux grands axes de transport nationaux. • Un guichet unique administratif, pour faciliter les démarches aux investisseurs. • Une offre de formation intégrée, afin de garantir la disponibilité des compétences. • Une panoplie de services, afin de répondre aux principaux besoins des opérateurs (mis en place au fur et à mesure de la valorisation) : entretien des espaces communs, restauration, santé, etc. • Un cadre de vie agréable. • Des incitatifs fiscaux et douaniers en zones franches.
de grands comptes et des PME marocaines. Des solutions sur mesure MEDZ a mis en place des infrastructures aux normes internationales et propose à ses clients des solutions sur mesure et en fonction de leurs besoins : • Industrie : des lots de terrains viabilisés, des bâtiments industriels clés en main et une offre en Maîtrise d’Ouvrage Déléguée (MOD) et Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) pour la construction de bâtiments industriels. • Offshoring : des plateaux bureaux modulables world class. • Tertiaire : des lots de terrains pour tertiaire et commerces. • Tourisme : des lots de terrains pour villas, résidences, hôtels, équipements, etc.
Une présence partout au Maroc
Des avantages indéniables Les zones d’activités de MEDZ offrent une multitude d’avantages : • Un emplacement stratégique, tenant compte des po-
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My Space:
You've been hacked ! Le réseau social est revenu sur le devant de la scène. Mais, cette fois-ci avec une mauvaise nouvelle: Myspace a connu la fuite de plus de 360 millions mots de passes des comptes de leurs utilisateurs, à travers Darknet . Focus
Cet accès privilégié devrait également permettre une réduction des coûts et des délais des vols opérés à travers les aéroports marocains
A
près Linkedin, c’est au tour de Myspace de subir sa plus grande opération de piratage. LinkedIn avait connu un piratage de 164 millions de comptes de ses utilisateurs, qui ont été mis en vente sur le marché illégal TherealDeal. Cette fois, c’est au tour de Myspace de voir plus de 360 millions de ses comptes qui ont été mis en vente, avec adresses mail; noms d’utilisateurs et mots de passes. Ce qui représente un record par rapport à ce qu'a subi LinkedIn. Le fameux pirate demande comme prix pour sa «Marchandise» 6 bitcoins; soit 30 000 dirhams. La faute à qui ? Selon le site internet LeakedSource, qui a pu récupérer une copie des données mis en vente d’un autre internaute, l’attaque a été faite antérieurement, du fait que la base de données circulait bien avant que l’information ne surgisse au grand public. Ledit site a trouvé que le chiffrement utilisé
par Myspace est jugé «très faible». Le déchiffrer fut un jeu d’enfant. Myspace devait recommander aux utilisateurs de changer leurs mots de passes, car la plupart de ces derniers étaient sous forme de suite chiffrée (123456) ou alphabétique (abcdef); ce qui représente 6 caractères seulement, Pour un hacker, ils étaient une proie facile. Dernier recours Pour savoir est ce que vous êtes concernés par ce piratage, veuillez effectuer une recherche sur le site Leakedsource et vérifier si votre nom d’utilisateur ou votre adresse mail a été objet de piratage. Si c’est le cas, veuillez changer immédiatement votre mot de passe sur le site de myspace, car les pirates savent que dans la plupart des temps, les internautes préfèrent utiliser le même mot de passe pour tous leurs réseaux sociaux; ce qui pourra infecter tous vos comptes. Abderrafie SRATI
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Robotique : attention à la vache Dans un temps où le recrutement des bergers devient très difficile, la fabrication d’un robot pour surveiller les moutons et les vaches devient essentielle. C’est la démarche qu’ont pris des fermiers du Supplejack Downs en Australie. Cette province située dans le nord du pays est isolée, il ne faut pas moins de 13 heures de route pour rejoindre la ville la plus «proche». Ce qui rend la tâche de trouver un berger, intéressé par le poste, très difficile . Nommé Shrimp, le robot-berger fonctionne à l’énergie solaire. Il est capable de surveiller les troupeaux et suivre plus de 150 bêtes en même temps. Doté de caméras et de capteurs solaires thermiques, il est capable de mesu-
Samsung vs Huawei : le choc des titans
VS Huwaei a décidé de trainer Samsung en justice après des négociations infructueuses, et ceci pour l’utilisation d’une technologie LTE breveté par le géant chinois (Huwaei). «On privilégie la voie de négociation, mais dans ce cas nous étions obligés de faire appel à la justice pour protéger nos investissements en R&D». La LTE est une forme de 4G dont sont équipés les smartphones des deux géants, mais le nerf de la guerre reste l’utilisation par Samsung de 11 brevets du géant chinois, sans l'autorisation de ce dernier. À rappeler que pour les responsables de Huawei, c’est une question d’éthique avant tout. Ce n’est pas question d’argent. Cependant, le géant chinois n’a rien de nain comparé à Samsung. Même si ce dernier est champion mondial des ventes, Huwaei mène la danse sur le marché chinois et ne voit comme concurrents que Xiaomi et Apple; ce qui laisse Samsung en mode veille.
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rer la température des animaux et les compter; ce qui représente une aubaine pour les fermiers ayant des biens isolées. Toutefois, peut-il défendre le troupeau contre les loups ? On en doute.
Zenbo le robot, bientôt à votre service! Il répond au nom de Zenbo et il est fait de circuits imprimés et de puces électroniques. Oui, c’est un robot pour vous servir. Il Mesure moins d'un mètre et a été pensé pour répondre aux questions des utilisateurs, les informer sur leur agenda, leur donner des recettes de cuisine, lire les mails ou encore divertir les plus petits. À n'en pas douter, ce robot n'est autre que la version mobile de l'Amazon Echo ou Google Home, récemment annoncé. Fixé sur des roulettes, il peut se déplacer dans toute la maison. Grâce à sa caméra intégrée, Zenbo est capable de reconnaître les habitants qu'il croise et d'interagir avec eux. Son visage fait office de tablette tactile depuis lequel il sera possible de naviguer sur Internet. S'il est possible d'envisager ce robot comme caméra de surveillance, il est également conçu pour piloter tous les équipements de la maison connectée comme l'éclairage, les volets ou les thermostats.
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équipements
Matériels
fournitures
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VOUS ACHETEZ TOUJOURS DE L’AZOTE ? Pourquoi acheter un gaz que vous pouvez produire et stocker? Les lignes de génération d’azote Atlas Copco vous offrent une solution durable au moindre coût comparativement à l’achat d’azote liquide et en bouteilles.Le Skid Azote vous offre une solution de génération d’azote à la demande sur site et au moindre coût, sans achat externe, ni transport ou stockage intermédiaire. www.atlascopco.ma
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Voiture autonaume : Google double la mise Le géant d’internet a annoncé l’ouverture d’un centre de R&D pour les voitures autonomes dans la région de Détroit. Ce nouveau centre connaitra le déplacement de plusieurs ingénieurs de Google pour travailler sur le nouveau concept de la Google Car. «Beaucoup de nos partenaires actuels sont basés ici, c’est pour cela qu’on va installer notre centre à la ville de Novi, pour être proche d’eux, et pouvoir collaborer de manière plus intelligente», a-t-on confirmé chez Google. Même si la date officielle de l’ouverture du centre n’a pas encore été communiquée, Google a confirmé que sa nouvelle technologie sera intégrée dans les Chrysler Pacifia hybride rechargeables.
Apple triple son budget de recherche Sans surprise, Apple met encore plus la recherche et développement au coeur de ses intérêts, comme c'est le cas de toutes les entreprises les plus innovantes, et qui veulent garder leurs places parmi le carré des grands. Ainsi en 2007, l’année de la sortie du premier Iphone, Apple n’avait consacré que 3% de son chiffre d'affaires, soit la somme colossale de 780 millions de dollars, alors que ses concurrents consacre 10% pour la même catégorie de dépenses. Depuis 2013, Apple est nettement monté en puissance dans ce domaine en consacrant plus de 8 milliards de dollars au titre de l'exercice 2015, ce qui démontre le degré d’engagement du groupe pour conforter sa place comme un acteur clé dans l'innovation et les technologies d'avenir.
Entreprises innovantes: palmarès surprise! Vous serez certainement surpris de sa voir que ni Google, ni Apple, ni Samsung, ni Intel, ni Microsoft, ne sont leaders quant aux dépenses en recherche et développement. Certes ces géants technologiques sont dans le top 4 des entreprises du classement «Innovation 1000», mais ils sont doublés par un géant de l’industrie lourde, de la construction automobile plus précisément. Il s’agit en l’occurrence de l’allemand Volkswagen, l’entreprise qui dépense le plus en recherche et développement dans le monde. En 2014 Volkswagen a alloué 13,5 milliards de dollars à la R&D, un budget titanesque mais qui a connu une progression de 18,9% sur un an. Soulignons toutefois que VW n’a devancé Samsung que de quelques millions de dollars.
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