Industrie du Maroc Magazine N˚16

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dossier

Abdelaziz Rabbah

«Nous allons mettre à niveau notre logistique P.54-55 urbaine»

w w w. i n d u s t r i e s . m a

événement

Invité du mois

Brexit et Maroc

«Notre ADN fait de nous des développeurs industriels»

Jalil Skali, DG du Groupe Palm Indus

Un impact minime… à ne pas ignorer P.14-15

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

P.26-30

N° 16. juillet 2016 - Prix Maroc 30 DH

1 er magazine mensuel de l’industrie, de la r&d et des technologies

«MIKA» INTERDITE Une utopie sur papier

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Alors qu’en France par exemple, l’interdiction totale de l’utilisation des sachets en plastique ne sera définitivement mise en œuvre qu’en juillet 2017, la législation marocaine a pris le taureau par les cornes, appliquant d’emblée une interdiction complète. Évidement, la proximité temporelle de la COP 22 n’y est pas pour rien; notre pays devant donner l’exemple, en tant qu’hôte, avant ses invités. Mais sur le terrain, l’application effective de cette nouvelle disposition légale est loin d’être acquise… P.3, 32 & 34

REJETÉ DDT N⁰ 1463


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^ Bientot l’évènement qui mettra l’industrie en Action...

Un événement 1 er MAGAZINEN° MENSUEL DE L’INDUSTRIE, DE LA R&D ET DES TECHNOLOGIES 16 juillet 2016

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INDUSTRIE DU MAROC

Tél: 0522260451 www.industries.ma


éditorial Hicham RAHIOUI Directeur de publication H.rahioui@industries.ma

«L’mika» mon amour !

les sacs en plastique dits à usage industriel, «exclusivement utilisés pour emballer ou conditionner les produits manufacturés sur le lieu de fabrication ou de conditionnement», ne sont pas concernés par l’interdiction.

V

oici une réglementation qui, sur le papier, devance celles actuellement en vigueur dans plusieurs économies avancées. Il s’agit en l’occurrence de la loi 77-15 interdisant la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation de sacs en matières plastiques, affectueusement appelés «mika» par les Marocains. En effet, alors qu’en France par exemple, l’interdiction totale de l’utilisation des sachets en plastique ne sera mise en œuvre qu’en juillet 2017, la législation marocaine a pris le taureau par les cornes, appliquant d’emblée une interdiction complète. Evidement, la proximité temporelle de la COP 22 n’y est pas pour rien ; notre pays devant donner l’exemple, en tant qu’hôte, avant ses invités. Mais sur le terrain, l’application effective de cette nouvelle disposition légale est loin d’être acquise. D’abord, force est de revenir sur les «produits» spécifiquement visés par la nouvelle législation. «L’mika», dont l’usage est désormais interdit, est définie par le législateur comme suit: «les sacs, avec ou sans poignées, composés de plastique, qui sont fournis, à titre onéreux ou gratuit, aux consommateurs dans les points de vente de biens, de denrées ou de services, destinés à l’emballage de leurs marchandises». L’amende pour la fabrication de ces sacs désormais prohibés, peut atteindre le million de dirhams, alors que les amendes pour leur vente ou distribution s’échelonnent de 10.000 à un demi-million de dirhams.

Graduation Il faut dire que cette menace reste limitée et relative, et ce pour deux raisons majeures. D’abord, les sacs en plastique dits à usage industriel, «exclusivement utilisés pour emballer ou conditionner les produits manufacturés sur le lieu de fabrication ou de conditionnement», ne sont pas concernés par l’interdiction, même si leur utilisation devrait être plus étroitement encadrée. Ensuite, pour arriver au stade de la sanction, le texte de loi introduit clairement une graduation, une progressivité. En effet, la loi stipule que «l’administration peut, selon les cas, mettre en demeure par écrit le contrevenant pour se conformer, dans un délai qu’elle fixe, aux dispositions de la loi». Si à l’expiration de ce délai, le contrevenant ne s’est pas conformé à ladite mise en demeure, l’administration saisit le ministère public compétent. C’est dire que sur les marchés, faute d’un contrôle strict et de sanctions effectives, l’on ne sera pas surpris de voir les commerçants continuer à utiliser «l’mika» comme contenant à leurs produits. Enfin, l’application devrait également se heurter à d’autres obstacles, non moins négligeables, notamment d’ordre social. Si les grandes et moyennes surfaces ont les moyens de proposer des solutions de substitution à leurs clients, l’on peut émettre des doutes sur les solutions possibles chez les petits commerçants. «L’mika» pourrait ainsi devenir l’emblème des activités informelles vivrières.

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédacteur en chef : Omar ZEROUALI Directeur développement et marketing : Akram ESSABBAHI Chef de publicité : Nabil AZZOUZ, Houda SABIR Assistante de direction : Imane BIHI Journalistes : Abderrafie SRATI, Youssef Idrissi, Samia ROCHDI Directeur artistique : Marouane SAOUD Logistique : Yahya OUADDAH, Zakaria SAOUD Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN  : 2351-7905 Impression : Gms print Distribution : Sochpress INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE : est une publication de INDUSTRICOM Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc - Tél : 05 22 26 04 51 - Fax : 05 22 27 07 75 - email : contact@industries.ma

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N° 16 juillet 2016 INDUSTRIE DU MAROC

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SOMMAIRE

dossIer

aéronautique

Le maroc pose un pIed dans Le spatIaL P.20-21

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événement

ProPriété intellectuelle

casabLanca met en pLace son marché des brevets P.16- 17 Directeur de publication : Hicham

RAHIOUI

InvIté du moIs

MohaMMed Mazoir une «ceinture noire» de la performance indust nous livre sa recetterielle du succès

P.32-34

N° 15. Juin 2016 - Prix Maroc 30

DH

1 er mag azin e men sue l de l’ind ustr ie, de la r&d et des tech nologie s

Notre révolution énergétiq ue en 6 points Gaz Naturel, solaire, éolien, hydrauli Maroc pour l’atténuation des émissio que et même nucléaire, les projets du ns de Gaz à effet de serre sont multiple et diversifiés. Dans le transport, gourma nd en énergie et premier pollueur, s l’Etat compte donner l’exemple de la sobriété.

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INDUSTRIE DU MAROC

P. 16-17 événement Casablanca met en place son marché des brevets P. 16 & 17 Francis GURRY : «Le Maroc a pu se doter d’une législation moderne» P. 18 Propriété intellectuelle: Le Maroc rehausse ses standards P. 19 Innovation: trois inventions Made in Morocco primées P. 19 Dossier aéronautique Le Maroc pose un pied dans le spatial P. 20 & 21 Benbrahim El Andaloussi plus que jamais confiant P. 22 Le Maroc intègre le «Ciel unique» européen P. 24 Le Maroc propulse ses candidats en finale P. 25 MIDPARC L'Eden de l’aéronautique marocaine P. 26 & 27 automobile Les équipementiers montent en puissance

P. 28 & 30

Invité du mois Mohammed Mazoirou l’excellence industrielle récompensée à l’international P. 32 & 34

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SOMMAIRE

20-21 28-30 36-39 Couverture Notre révolution énergétique en six points

P. 36 & 39

économie Croissance : croisons les doigts pour 2017 P. 40 & 41 Elalamy sonne la fin des «produits en toc» P. 42 Un gisement énorme de compétitivité P. 44 & 45 2016, l’année du redémarrage! P. 46 La configuration du Maroc augmente les chances de succès de la LGV P. 48 & 49 Les conseils «gratuits» de McKinsey aux entreprises marocaines P. 50 FOCUS Réseaux sociaux Les Marocains vraiment accros ! Ruée sur les smartphones Entreprise Les retards de paiement empêchent l’embauche! L’avancement des travaux conforme aux prévisions Vivo Energy: objectif "zéro accident"

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P. 52 & 53 P. 54 P. 56 & 57 P. 58 P. 60

Aziz Kammah : «Le secteur porte les séquelles de 15 années d’anarchie» OMIA à la pointe du traitement de surface Immobilier La nouvelle loi sur la VEFA montre déjà ses limites!

Zoom La nouvelle loi sur la VEFA montre déjà ses limites! Pluie de contrats conclus… l’Afrique en toile de fonds Entre histoire commune et potentiel inexploité

P. 62 P. 64 P. 66 & 67 P. 68 P. 69 & 71 P. 72 & 73

Interview Mohamed LAHLOU «Nous voulons créer des opportunités de carrière pour nos lauréates et booster l’entrepreneuriat féminin» P. 74 & 75 ZONE INDUSTRIELLE MEDZ, un acteur majeur du développement territorial au Maroc P. 76 & 77 Zoom My Space: You've been hacked ! P. 78 & 79 R&D

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EN BREF

Fenie Brossette certifiée OHSAS 18001 Fenie Brossette a décroché la certification OHSAS 18001, décernée par AFNOR Group. Le Groupe fait ainsi évoluer son système de management de la santé et de la sécurité au travail (SMSS) en dépassant les cantonnements de la certification ISO 9001. Fenie Brossette s'engage ainsi à réduire au niveau le plus faible les risques significatifs concernant les dangers liés aux travaux en hauteur, aux travaux électriques, à l’utilisation de machines en fonctionnement et à l’incendie; à prévenir les risques de survenue des accidents de travail et des maladies professionnelles ; et à améliorer en continu le système de management de la santé et de la sécurité au travail. La certification concerne ses sites de Tit Mellil et Sidi Hajjaj ainsi que son siège et les différents chantiers en cours.

Les premières banques islamiques avant la fin de l’année

Meyer & Meyer et FRS s’allient sur la ligne Motril-Tanger Med Meyer & Meyer, un des plus grands spécialistes de la logistique du textile en Europe et en Afrique du Nord vient de signer un contrat de collaboration avec FRS, compagnie maritime leader dans le détroit de Gibraltar. Aux termes de cet accord, les camions Meyer & Meyer utiliseront régulièrement le nouveau ferry FRS «Al Andalus Express» entre Motril et Tanger Med.

Les banques islamiques ou banques participatives, verront le jour avant fin 2016, a annoncé le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid. En réponse à une question orale du groupe parlementaire de l’Alliance du centre à la Chambre des représentants sur « les banques islamiques », M. Boussaid a indiqué que Bank Al-Maghrib, qui est attentif à ses compétences et à son indépendance, prend en main ce dossier. Ce chantier est « sur la bonne voie», a rassuré le ministre, faisant savoir que les documents relatifs à la demande d’agrément pour exercer ce genre d'activités bancaires ont été publiés.

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EN BREF

Affaire Samir: l’administration fiscale se contentera de 1,7 MMDH pour le moment Sur les 14 MMDH de dettes réclamées par l'administration fiscale à la Samir, seuls 1,7 MMDH ont été récupérés, selon un dernier bilan du département de l'Économie et des finances communiqués aux membres de la Chambre des Conseillers. Le recouvrement a touché aussi les valeurs mobilières détenues par la compagnie «selon les options légales qui sont offertes pour le recouvrement», a expliqué le département des Finances.

Les prix à la production industrielle tirés par l’agroalimentaire

L’indice des prix à la production du secteur des «Industries manufacturières hors raffinage de pétrole» a enregistré une hausse de 0,2% au cours du mois de mai 2016 par rapport au mois d’avril 2016. Cette hausse est la résultante de plusieurs facteurs. D’abord, la hausse des prix des «Industries alimentaires» de 0,7%. Puis, la baisse enregistrée dans la «Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques». Et enfin, la «Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques» de 0,3% et de la «Fabrication d’équipements électriques » de 0,2%. Par ailleurs, les indices des prix à la production des secteurs des «Industries extractives», de la «Production et distribution d’électricité» et de la «Production et distribution d’eau» ont connu une stagnation au cours du mois de mai 2016.

Collecte de données : L'Office des changes met un nouvel outil à la disposition des opérateurs L’Office des changes vient de mettre en ligne une plateforme de dépôt des fichiers des enquêtes statistiques destinée aux opérateurs économiques redevables des déclarations statistiques. « Les assujettis à la déclaration statistique sont invités à utiliser de façon exclusive cette nouvelle plateforme qui constitue le canal exclusif de transmission des questionnaires dûment remplis par ces derniers afin de s’acquitter de leurs obligations déclaratives de manière fluide, sécurisée et en toute confidentialité », souligne l'Office. Les opérateurs disposant d’un identifiant et d’un mot de passe peuvent déposer leurs déclarations en remplissant les questionnaires téléchargeables directe-

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INDUSTRIE DU MAROC

ment à partir de la plateforme, disponible sur le lien : www. oc.gov.ma/Surveys/. Les opérateurs ne disposant pas d’un identifiant et d’un mot de passe doivent s’adresser directement au service Collecte des données, relevant du département des Statistiques des échanges extérieurs.

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JOURNÉES PORTES OUVERTES Samedi 16 juillet à 09h00 Casablanca : EMSI Centre - Rabat : EMSI Souissi - Marrakech : EMSI Marrakech

Samedi 23 juillet à 09h00 Casablanca : EMSI Maarif - Rabat : EMSI Souissi - Marrakech : EMSI Marrakech

Samedi 03 septembre à 09h00 Casablanca : EMSI Centre - Rabat : EMSI Souissi - Marrakech : EMSI Marrakech www.industries.ma

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INDUSTRIE DU MAROC


EN BREF

Le Chinois Haite construira une ville industrielle de 300.000 habitants Le groupe chinois Haite, opérant dans l’aviation civile et militaire; les pièces aéronautiques; l’énergie; les mines ou encore l’assurance et l'immobilier, construira une ville industrielle de 300.000 habitants dans le nord du Royaume. Le parc industriel sera destiné à accueillir des entreprises chinoises. Avec cette implantation à Tanger, c’est comme si la Chine avait mis un pied en Europe et l’autre en Afrique. Les produits chinois seront destinés à être exportés vers des pays africains et européens. Le projet chinois sera à la fois résidentiel et industriel.

Collecte de données : L'Office des changes met un nouvel outil à la disposition des opérateurs L’Office des changes vient de mettre en ligne une plateforme de dépôt des fichiers des enquêtes statistiques destinée aux opérateurs économiques redevables des déclarations statistiques. "Les assujettis à la déclaration statistique sont invités à utiliser de façon exclusive cette nouvelle plateforme qui constitue le canal exclusif de transmission des questionnaires dûment remplis par ces derniers afin de s’acquitter de leurs obligations déclaratives de manière fluide, sécurisée et en toute confidentialité", souligne l'Office. Les opérateurs disposant d’un identifiant et d’un mot de passe peuvent déposer leurs déclarations en remplissant les questionnaires téléchargeables directement à partir de la plateforme, disponible sur le lien : www.oc.gov.ma/Surveys/. Les opérateurs ne disposant pas d’un identifiant et d’un mot de passe doivent s’adresser directement au service Collecte des données, relevant du département des Statistiques des échanges extérieurs.

Risque-pays: la notation marocaine maintenue par Coface La Coface confirme sa note A4 pour le Maroc pour le 2e trimestre. Ce qui signifie que le risque d’impayés des entreprises et le climat des affaires demeurent «convenables». Le Royaume est ainsi le pays le mieux noté en Afrique avec la Namibie et le Botswana, alors que son voisin algérien, qui «reste fortement dépendant du secteur des hydrocarbures», a été déclassé (risque élevé). L’assureur-crédit juge également le risque «assez élevé» en Tunisie, tandis que l’Égypte (élevé) et la Libye (extrême) ne sont pas mieux loties. Dans le monde arabe, le Qatar, le Koweït, les Émirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite maintiennent les meilleures notes, mais ont été déclassés. Globalement, l’éco-

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INDUSTRIE DU MAROC

nomie mondiale devrait perdre 0,2 point de croissance à 2,5%. Si la moyenne du risque mondial correspond à B (risque assez élevé), de plus en plus de pays émergents figurent dans les catégories de risques «extrême» et «très élevé», souligne l’assureur-crédit.

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EN BREF

Brexit, les Londoniens se «révoltent»

Des milliers de Britanniques ont investi, à l’entame du mois de juillet, les principales artères de la capitale britannique pour manifester leur opposition à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et exprimer leur attachement au bloc communautaire. Les manifestants brandissaient des pancartes appelant notamment à l'annulation du Brexit et dénonçant la campagne mensongère menée par les partisans du camp pro-Brexit pour servir leurs propres intérêts politiques. Ils ont tous dit vouloir rester dans l'Union européenne, qualifiant d'une «erreur historique» le choix des Britanniques qui ont voté pour une sortie de l'Union européenne. Les Londoniens comme les Ecossais et les Irlandais ont voté majoritairement «Remain», mais ils se voient injustement privés de leurs choix.

Industrie pétrolière, Total poursuit Alger en justice Le groupe français Total a engagé une procédure d'arbitrage contre Alger pour récupérer une partie des taxes payées depuis 2006, rapporte le quotidien français Le Monde. Sous le titre «Total conteste le partage de la rente pétrolière en Algérie», le journal précise que Total vient, en toute discrétion, d'engager un contentieux contre l'Algérie et sa compagnie pétrolière d'Etat, la Sonatrach, expliquant que le groupe français conteste la façon dont, au milieu des années 2000, l'Algérie a rétroactivement modifié à son avantage le partage des profits tirés du pétrole et du gaz. Après avoir cherché en vain des solutions amiables, Total et son partenaire espagnol Repsol ont entamé en mai une procédure d'arbitrage, ajoute le quotidien, citant des sources concordantes, faisant savoir qu'ils ont déposé ensemble une requête à Genève auprès de la Cour internationale d'arbitrage, qui dépend de la

«Innov Invest» : un fonds dédié aux startups voit le jour Un nouveau fonds vient de voir le jour pour faciliter le financement des startups et entreprises innovantes. Il s’agit du Fonds «Innov Invest» dont la convention-cadre relative à la gestion par la Caisse centrale de garantie (CCG) vient d’être signée par le ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Boussaid, la CCG et d’autres ministères. Ce fonds, qui sera doté de 500 millions de DH, permettra ainsi de financer près de 100 entreprises pour la composante «Equity» et environ 300 porteurs de projet pour les composantes «Avances/dettes» et «Assistance technique». Le financement sera principalement porté par des véhicules de capital-risque public/privé créés suite à des appels à

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manifestation d’intérêts et la prise de participation dans des fonds existants. L’idée est également de favoriser les co-investissements directs ou indirects avec des réseaux de «Business Angels».

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INDUSTRIE DU MAROC


évÈnement

Brexit et Maroc

Un impact minime… à ne pas ignorer Pour le Maroc, le Brexit aura forcément un impact commercial et monétaire. Si Abdellatif Jouahri, wali de la Banque Centrale rassure et estime l’impact négatif à 0,1 point de PIB, les deux royaumes devront pourtant revoir leurs relations commerciales hors Union Européenne. Dans la configuration actuelle, dès sa sortie officielle de l’Union, la GrandeBretagne devrait être soumise à des droits de douane à l’entrée du Maroc et vice versa. L’idée d’un ALE bilatéral est déjà sur la table.

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la dépréciation de la livre sterling devrait nuire à la compétitivité des exportations marocaines. Mécaniquement, nous risquons de perdre en compétitivité dans nos exportations.

a sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne aura certes un effet de tsunami pour l’Europe, mais n'impactera l’économie marocaine que de près de 0,1 point». Cette estimation est celle de Bank Al-Maghrib, livrée par son gouverneur Abdellatif Jouahri à la veille des résultats surprises du référendum britannique. En revanche, la sortie future de la Grande-Bretagne de l’UE, 12e client et fournisseur du Maroc, ne manquera vraisemblablement pas de chambouler la relation commerciale entre les deux royaumes. En effet, qui dit sortie de l’UE, dit sortie de l’espace de libre échange où se déroulent jusque là les transactions commerciales entre le Maroc et le Royaume Uni. L’on évoque d’ores et déjà la négociation d’un Accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et la Grande Bretagne, ou du moins ce qu’il en restera. En effet, si dans l’immédiat, il n’y aura pas d’impact sur les relations commerciales entre les deux pays, puisque le processus de sortie de la Grande Bretagne prendra deux ans de négociations, les exportations marocaines vers la Grande-Bretagne devront être soumises à des droits de douane à l’entrée et le même traitement douanier sera ré-

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servé aux importations. Selon Abdellatif Jouahri, l’impact se limitera à la demande étrangère adressée au Maroc, et ce grâce à la politique de diversification des débouchés adoptée par le Royaume. Livre sterling et compétitivité Dans un autre volet, également lié aux échanges commerciaux, la dépréciation de la livre sterling devrait nuire à la compétitivité des exportations marocaines. Mécaniquement, nous risquons de perdre en compétitivité dans nos exportations. Sur le volet financier, l’instabilité des marchés européens devrait également impacter la conjoncture au Maroc, notamment à moyen terme. Aussi, le risque majeur pour le Maroc viendra de la zone euro, premier partenaire économique du Maroc. En ce sens où, si l’Union Européenne est lourdement impactée sur le plan de la croissance, cela se traduira par une demande inférieure adressée au Maroc. Côté britannique, plusieurs grandes entreprises se dirigent sérieusement vers une réduction de leurs activités au Royaume-Uni. Il est en effet question de la délocalisation de nombreux postes d’emploi, notamment au sein des grandes banques www.industries.ma


évÈnement

de la City. N’oublions également pas que 1,3 million d'expatriés britanniques vivent dans d'autres pays européens, et appréhendent les répercussions de cette sortie sur leur avenir. En définitive, que ce soit au niveau des relations bilatérales, aussi bien qu’au niveau des relations britannico-européennes, la situation se résume actuellement en trois mots: wait and see! Commerce bilatéral : Etat des lieux entre les deux royaumes La balance commerciale entre le Maroc et le Royaume-Uni s'est affichée déficitaire à fin 2015 au détriment du Royaume du Maroc, avec un solde commercial estimé à 1,98 milliard de dirhams (MMDH), selon les chiffres de l'Office des changes. Les exportations du Maroc vers la Grande-Bretagne sont estimées à 6,01 MMDH, alors que ses importations de ce pays de l’Europe continentale se sont chiffrées à 7,99 MMDH à fin 2015. Les voitures particulières viennent en tête des importations marocaines en provenance du Royaume-Uni avec plus de 1,85 MMDH, suivies des autres produits pétroliers (1,55 MMDH) et des fils à chaud et tubes en www.industries.ma

fonte ou en acier (806,85 MDH). En revanche, le Maroc exporte vers la Grande-Bretagne principalement des vêtements (1,69 MMDH), des voitures particulières (1,51 MMDH) et du matériel électrique (520,19 MDH). Ces volumes font de la Grande-Bretagne le 7e client et le 15e fournisseur du Maroc. Le Royaume-Uni est le 62e investisseur au Maroc. Notons, enfin, que le Maroc reçoit 1% des investissements britanniques dans le monde. Youssef IDRISSI

Le Brexit remet l’Or sur le devant de la scène Le métal précieux, considéré comme une valeur refuge en période d'incertitude sur les marchés, est très recherché par les investisseurs depuis l'annonce du Brexit. Même chose pour le franc suisse ou encore les titres de dette allemande. «Une fuite vers la qualité». C'est ainsi que Goldmans Sachs traduit, dans une note publiée au lendemain du Brexit, la ruée des investisseurs, choqués par le Brexit, vers les valeurs refuge. L'or en est l'exemple le plus flagrant. Alors que les dépouillements commençaient à pencher en faveur du «Brexit», le cours de l'once s’est envolé.

Côté britannique, plusieurs grandes entreprises se dirigent sérieusement vers une réduction de leurs activités au RoyaumeUni.

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dossi er Moral des patrons

Les anticipations du HCP dans le vert Selon la dernière enquête menée par le Haut Commissariat au Plan auprès des patrons, les anticipations tirent globalement vers un comportement positif des indicateurs. Dans les branches d’activités des «Industries alimentaires», de l’«Industrie chimique» et de la «Fabrication d’équipements électriques», 43% des chefs d’entreprises prévoient une hausse des effectifs alors que 22% anticipent une baisse.

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omme à son habitude, le Haut Commissariat au Plan (HCP) a recueilli les appréciations et les anticipations des patrons d’entreprises sur le comportement de leurs activités respectives. Aussi, selon la dernière enquête menée par le HCP auprès des patrons, la production industrielle manufacturière anticipée pour le deuxième trimestre 2016 devrait enregistrer, selon 45% des chefs d’entreprises, une hausse et, selon 22%, une baisse. Cette légère augmentation concernerait, principalement, les branches d’activités des «Industries alimentaires», de l’«Industrie chimique» et de la «Fabrication d’équipements électriques». Quant à l’emploi, 43% des chefs d’entreprises prévoient une hausse des effectifs alors que 22% anticipent, plutôt, une baisse pour le deuxième trimestre 2016. Dans le secteur de l’industrie extractive, les anticipations de la majorité des patrons révèlent une hausse de la production pour le 2ème trimestre 2016, imputable à une amélioration de la production des phosphates. Au niveau des effectifs employés, 91% des patrons prévoient une stabilité. S’agissant de l’industrie énergétique, et selon presque la totalité des chefs d’entreprises, la production connaîtrait une augmentation, due à une amélioration de la « Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné». Pour l’industrie environnementale, la totalité des industriels prévoient plutôt une stagnation de la production, notamment, dans les activités du «Captage, traitement et distribution d’eau». Quant à l’emploi, la majorité des patrons

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INDUSTRIE DU MAROC

des deux secteurs prévoient une hausse de leurs effectifs. La construction dans le positif Les anticipations avancées pour le secteur de la Construction, au deuxième trimestre 2016, font ressortir, globalement, une augmentation de l’activité. Cette hausse résulterait de l’effet conjugué de la hausse d’activité prévue au niveau des activités des branches de la «Construction de Bâtiments», et des «Travaux de construction spécialisés». Cette évolution positive serait accompagnée par une quasi-stabilité des effectifs employés pour 60% des chefs d’entreprises. Du coup, c’est globalement la même tendance qui se poursuit depuis le début de 2016. En effet, au premier trimestre 2016, la production industrielle manufacturière aurait connu, selon 39% des patrons, une hausse et, selon 20%, plutôt une baisse. Cette augmentation aurait été principalement attribuable à une amélioration de la production dans les branches de l' «Industrie chimique», de «Fabrication d'équipements électriques» et de «Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques». Les carnets de commandes du secteur ont été jugés d’un niveau normal par 72% des chefs d’entreprises et peu garnis par 18%. Quant à l’emploi, il aurait connu, selon 35% des patrons, une hausse et, selon 18%, une baisse. Dans ce contexte, le taux d’utilisation de la capacité productive (TUC) se serait établi à 72% au premier trimestre 2016.

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dossi er Moral des patrons

Chez les industriels, retour d’un optimisme modéré Les industriels sondés par la Banque Centrale s’attendent globalement à la poursuite de tendance durant les trois prochains mois. Les commandes auraient augmenté, mais les carnets des commandes resteraient toutefois à un niveau inférieur à la normale. Les indicateurs restent toutefois fragiles.

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es prémices d’un léger retour à l’optimisme parmi les patrons de l’industrie ont fait leur apparition dans les résultats de la dernière enquête mensuelle de Bank Al-Maghrib. L’outil de production a en effet été utilisé à un rythme plus élevé durant le mois de mai dernier. Les résultats de l’enquête indiquent globalement une hausse de la production et du taux d’utilisation des capacités (TUC) qui s’est établi à 64% contre 61% un mois auparavant. «De même, les commandes auraient augmenté, avec toutefois un carnet des commandes qui serait resté à un niveau inférieur à la normale. Les ventes, quant à elles, auraient accusé une baisse reflétant le recul des expéditions à l’étranger, celles destinées au marché local ayant stagné», souligne l’institution dirigée par Abdellatif Jouahri. Cette amélioration de la production aurait concerné l’ensemble des branches d’activité, à l’exception de la «mécanique et métallurgie» où elle aurait accusé un recul. Dans cette branche industrielle, le repli recouvre une baisse dans la «métallurgie», une stagnation dans l’«industrie automobile» et une hausse dans le «travail des métaux». La hausse du TUC est principalement due à son amélioration dans l’«agroalimentaire» et dans l’«électrique et électronique», alors que dans les autres branches, il serait resté quasiment au même niveau du mois précédent.

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Fragile visibilité D'autre part, la baisse des ventes serait liée à la «chimie et parachimie» et à la «mécanique et métallurgie» et aurait concerné l’ensemble de leurs principales sous-branches, à l’exception du «travail des métaux» où elles auraient stagné. En revanche, les ventes se seraient accrues dans l’«agroalimentaire», dans le «textile et cuir» et dans l’«électrique et électronique». En ce qui concerne les commandes, elles se seraient améliorées dans la «chimie et parachimie», dans l’«agroalimentaire» et dans le «textile et cuir», tandis qu’elles auraient stagné dans l’«électrique et électronique» et accusé un repli dans la «mécanique et métallurgie». Selon la Banque centrale, ce recul serait en relation principalement avec la «métallurgie», les commandes dans le «travail des métaux» ayant enregistré une hausse et celles dans l’«industrie automobile» une stagnation. Le niveau des carnets de commandes serait inférieur à la normale dans l’ensemble des branches d’activité, à l’exception de l’«agroalimentaire» et de l’«électrique et électronique» où il serait supérieur à la normale. Pour les trois prochains mois, les entreprises s’attendent globalement à une hausse de la production et des ventes aussi bien locales qu’à l’étranger. Ce constat est également fait pour l’ensemble des branches à l’exception de la «mécanique et métallurgie» où les industriels s’attendent à une baisse des ventes et de l’«électrique et électronique» où les entreprises anticipent un recul de la production et des ventes. En revanche, près de 30% des entreprises déclarent ne pas avoir de visibilité quant à l’évolution future de la production et des ventes. N° 16 juillet 2016 17

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Croissance

Le HCP décortique l’activité à mi-2016

Une conjoncture extérieure plus favorable, léger ralentissement de la demande intérieure, stagnation du rythme de croissance des activités hors agriculture, poursuite du repli de la production agricole, retournement à la hausse des prix à la consommation… Le Haut Commissariat au Plan dresse un bilan mi-figue mi-raisin à la moitié de 2016, sur fond de poursuite du ralentissement de la croissance économique au troisième trimestre 2016.

L

’économie nationale aurait progressé de 1,4%, au deuxième trimestre 2016, en variation annuelle, au lieu de +1,7% un trimestre auparavant. Ce ralentissement aurait été, principalement, attribuable au repli de 12,1% des activités agricoles, alors que hors agriculture, la valeur ajoutée aurait progressé de 2,5%, en variation annuelle. Les activités non-agricoles poursuivraient leur affermissement au troisième trimestre 2016, au rythme de 2,4%, portées, essentiellement, par une amélioration de la production des branches tertiaires. Compte-tenu d’une baisse de la valeur ajoutée agricole de 13,2%, l’économie nationale réaliserait, ainsi, une croissance de 1,2%, au troisième trimestre 2016, au lieu de 4,1% une année plus tôt.

La demande intérieure privée aurait continué son ralentissement au deuxième trimestre 2016. La consommation des ménages aurait pâti d’une légère reprise des prix à la consomma- Une conjoncture extérieure plus favorable tion au deuxième trimestre 2016

Au niveau national, les exportations de biens, en hausse 18 N° 16 juillet 2016

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estimée à 1% au deuxième trimestre 2016, auraient pâti de la baisse, en valeur, des expéditions des «phosphates et dérivés » dans un contexte de reflux des cours mondiaux des dérivés phosphatés (DAP et TSP). Hors phosphates et dérivés, les exportations auraient augmenté de 6,3%, profitant de l’orientation favorable de la demande extérieure pour le secteur automobile, notamment pour le segment de la construction et, dans une moindre mesure, pour le secteur aéronautique et celui du textile et cuir. Les importations se seraient, en revanche, inscrites en baisse de 3,8%, sous l'effet du repli, en valeur, des produits énergétiques dans un contexte d'accalmie relative des prix mondiaux, et ce malgré la hausse des achats en tonnage des gasoils et fuels, du gaz de pétrole et autres hydrocarbures, en vue de compenser la suspension temporaire des importations de pétrole brut. Hors énergie, les importations auraient été tirées par les acquisitions des biens d’équiwww.industries.ma


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des MRE et de 4,6% des crédits à la consommation, aurait soutenu la hausse des dépenses des ménages de 2,4%, en variation annuelle, au lieu de +2,7% au premier trimestre. Cette progression aurait plutôt profité aux importations de biens de consommation, dont la hausse se serait établie à 18,8%, au deuxième trimestre 2016. L’investissement productif aurait affiché un accroissement de 4,2%, en variation annuelle, au lieu de +5% un trimestre auparavant. Cette évolution aurait été, particulièrement, attribuable à la lente reprise des investissements en construction, en ligne avec la poursuite de la baisse des crédits adressés aux promoteurs. L’investissement en produits industriels aurait, en revanche, poursuivi sa tendance haussière, dans le sillage du renforcement de 33% des importations de biens d’équipement et d’une progression de 4% du flux des crédits accordés à l’équipement.

pement (parties et pièces détachées pour véhicules industriels, machines et appareils divers, moteurs à pistons et voitures industrielles), de consommation (voitures de tourisme et médicaments), des demi-produits (matières plastiques, papier et carton) et des produits alimentaires. Le déficit de la balance commerciale se serait, ainsi, allégé, au deuxième trimestre 2016, de 10,2%, en glissement annuel et le taux de couverture se serait amélioré de 2,8 points, pour atteindre 59,9%. Hors automobile, ce taux aurait atteint 44,2%. Léger ralentissement de la demande intérieure La demande intérieure privée aurait continué son ralentissement au deuxième trimestre 2016. La consommation des ménages aurait pâti d’une légère reprise des prix à la consommation (+1,9%, au lieu de +1% un trimestre plus tôt) et de la faiblesse de l’emploi rémunéré. Toutefois, l’amélioration de 4,2% des transferts www.industries.ma

Stagnation du rythme de croissance des activités hors agriculture Le mouvement de reprise des activités non-agricoles amorcé en fin 2015 se serait essoufflé au premier semestre 2016. En variation annuelle, le rythme de progression de la valeur ajoutée hors agriculture n'aurait pas dépassé 2,5%, au deuxième trimestre 2016, au lieu de +3% au quatrième trimestre 2015. Les activités tertiaires auraient continué de soutenir la croissance non-agricole, grâce à la résilience des activités du commerce et de la communication. Au sein des branches secondaires, les industries manufacturières auraient été la composante la plus dynamique, affichant une légère accélération de leur rythme de croissance. C’est ainsi qu’après avoir réalisé un accroissement de 2,9%, au premier trimestre 2016, la valeur ajoutée industrielle aurait progressé de 3,2%, au deuxième trimestre 2016, en variation annuelle.

Hors phosphates et dérivés, les exportations auraient augmenté de 6,3%, profitant de l’orientation favorable de la demande extérieure pour le secteur automobile, notamment pour le segment de la construction

Poursuite du repli de la production agricole Les activités agricoles se seraient contractées de 12,1%, en variation annuelle, au deuxième trimestre 2016, après avoir régressé de 9% au premier trimestre. La production végétale aurait sensiblement fléchi, suite à une baisse de 71% et 58%, respectivement, des récoltes des trois principales céréales et des légumineuses. Hors céréales et légumineuses, la production des cultures aurait mieux résisté aux effets du déficit pluviométrique estimé, à fin mai 2016, à près de 48%, en comparaison avec la même période d’une année N° 16 juillet 2016 19

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L’économie nationale poursuivrait son ralentissement au troisième trimestre 2016, sous l’effet d’une régression de 13,2% de la valeur ajoutée agricole, en comparaison avec la même période de l’année passée.

normale. Les récoltes de l’arboriculture et des cultures industrielles, notamment le tournesol et la betterave à sucre, auraient connu une croissance sensible, amplifiée par une hausse de leurs prix intérieurs. Les prix des maraîchères de saison se seraient, également, appréciés, dans un contexte de récoltes tardives, notamment pour la courgette et l’oignon. Dans l’ensemble, les prix des légumes frais auraient affiché une hausse de 16,3% au deuxième trimestre 2016. Dans la filière animale, malgré des signes nets de ralentissement au début de l’année à la suite des contre-performances de la production avicole, la production serait restée soutenue, grâce à la résilience de la production laitière et au renforcement des activités d’élevage du gros cheptel, favorisé par le retour quasi-généralisé des pluies printanières et les mesures publiques du soutien des aliments de bétail. Globalement et compte tenu des indicateurs collectés jusqu’à fin mai 2016, ainsi que des estimations sectorielles établies pour le deuxième trimestre 2016, la croissance économique nationale se serait établie à 1,4%, au deuxième trimestre, au lieu de 1,7%, lors du trimestre précédent. Retournement à la hausse des prix à la consommation Après une croissance de 1%, en variation annuelle, au premier trimestre 2016, les prix à la consommation auraient augmenté de 1,9% au deuxième trimestre. Cette progression aurait résulté, essentiellement, de l’augmentation de 3,6% des prix des produits alimentaires, tirée, en particulier, par la hausse notable de ceux des volailles, des légumes frais et des agrumes. Dans le même sillage, le rythme de croissance des prix des produits non-alimentaires aurait légèrement augmenté, pour atteindre 0,6%, au lieu de 0,5%, un trimestre auparavant. La légère hausse des prix des services, en lien avec la progression des prix de la restauration et des soins médicaux, aurait contribué positivement à cette évolution. L’inflation sous-jacente, qui exclut les tarifs publics, les produits frais et l’énergie, aurait, pour

sa part, connu une progression de 1,5%, après 1,2% au trimestre précédent, sous l’effet de la remontée des prix des produits hors frais et la légère hausse des prix des services. Poursuite du ralentissement de la croissance économique au troisième trimestre 2016 L’économie nationale poursuivrait son ralentissement au troisième trimestre 2016, sous l’effet d’une régression de 13,2% de la valeur ajoutée agricole, en comparaison avec la même période de l’année passée. La production des cultures continuerait de se replier sensiblement, alors que l’apport de la filière animale serait moins soutenu, face à une hausse anticipée des charges des éleveurs liée aux achats des aliments de bétail. Par ailleurs, et dans un contexte marqué par le renforcement des incertitudes liées à un nouveau partenariat entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, après le Brexit, et le climat d'attentisme des investisseurs qui pourrait en découler, la demande mondiale adressée au Maroc continuerait de progresser au rythme de 2,8%, en variation annuelle, au troisième trimestre 2016. Cette augmentation, relativement moins soutenue qu’au deuxième trimestre, continuerait à profiter à certains secteurs industriels, comme l’automobile et l'aéronautique. Dans l’ensemble, la valeur ajoutée industrielle devrait réaliser un accroissement de 3,4%, au troisième trimestre 2016, en variation annuelle. Les activités minières connaîtraient, en revanche, une légère décélération de leur rythme de croissance, en raison d’une demande extérieure peu favorable. Quant aux services, leur valeur ajoutée croîtrait au même rythme que celui enregistré au trimestre précédent, contribuant pour presque la moitié à la croissance économique globale. Dans l’ensemble, la valeur ajoutée hors agriculture devrait s’améliorer de 2,4%, au troisième trimestre 2016, en variation annuelle, favorisant, ainsi, une hausse du PIB global de 1,2%, au cours de la même période, au lieu de 4,1% une année auparavant. Youssef IDRISSI

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AVIS D'EXPERT

Hicham ASSIME, Responsable du Foncier Industriel, Equipe du développement du Compact II, Programme MCA-Maroc-IIw

Le schéma d'aménagement des P2I limite les PME/PMI en termes d’accès au foncier industriel Dans son deuxième Compact, le Millennium Challenge Account (MCA) conduit par la Millennium Challenge Corporation (MCC), un fonds de développement bilatéral du gouvernement américain, a mis l’accent sur les zones industrielles marocaines, notamment dans leur composante durable, à travers le Fonzid. Notre expert nous livre sa lecture de l’offre actuelle des zones industrielles au Maroc et leur degré d’adaptation aux PME.

L

e choix, par le Gouvernement du Maroc et MCC, du projet « foncier industriel » comme l’une des composantes du Compact II tire son origine de l’analyse des contraintes à la croissance au Maroc et qui a pointé du doigt, l’accès au foncier, y compris le foncier industriel, Hicham ASSIME comme contrainte majeure à la croissance. Laquelle contrainte se manifeste par l’insuffisance de l’offre dans les régions à forte pression sur le foncier industriel et par l’inadaptation de cette offre par rapport aux besoins des investisseurs. Certes, le Maroc a fait beaucoup d’efforts en vue de faciliter l’accès des investisseurs au foncier en lançant plusieurs stratégies visant le développement de le schéma l’infrastructure d’accueil industriel à commencer d'aménapar le Plan National d’Aménagement des Zones gement de ces P2I est Industrielles (PNAZI) au début des années 80, dans orienté dale cadre duquel plus de 60% des zones industrielles vantage vers existantes ont été aménagées. Toutefois, ces zones les grandes ont été guidées beaucoup plus par les opportunités entreprises foncières publiques et ont été réalisées sans études en termes préalables de la demande sous la forme de lotisde superficies des lots sements ne disposant pas de services de mainteet de mécanance, de gestion ou de bâtiments prêts à l’emploi. nismes de Recadrant sa stratégie industrielle, le Maroc a inifinancement tié, en 2008, une nouvelle génération des zones industrielles dans le cadre du «Pacte National pour l’Emergence Industrielle». Il s’agit des Plateformes 22 N° 16 juillet 2016

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Industrielles Intégrées (P2I), destinées à attirer les investisseurs étrangers et nationaux dans les métiers mondiaux du Maroc tels que les industries liées à l’aéronautique, l’automobile, l’Offshoring, l’électronique, le textile et cuir et l’agro-alimentaire. Néanmoins, le schéma d'aménagement de ces P2I, qui offrent une série de services tels que la sécurité, la restauration, les services bancaires, des incitations fiscales dans les zones franches… etc., est orienté davantage vers les grandes entreprises en termes de superficies des lots et de mécanismes de financement ; ce qui limite les PME/PMI en terme d’accès au foncier industriel aussi bien en termes de taille que de mode de transaction (location de terrains, location de bâtiments etc.). En 2014, le Plan d’Accélération Industrielle lancé par le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique prévoit, comme outil de soutien au tissu industriel, la préparation de 1000 hectares de foncier industriel qui seront mobilisés pour la mise en place de parcs industriels locatifs avec des locaux clé en main. Ces parcs industriels s’ajoutent à l’offre existante en zones industrielles et en plateformes industrielles (P2I), et intègrent un guichet unique, un bassin d’emplois de proximité, des services ad hoc et un dispositif de formation. www.industries.ma


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AVIS D'EXPERT

«LE FONDS DES ZONES INDUSTRIELLES DURABLES» en cinq questions Le projet « Foncier Industriel » du compact II du MCA vise à améliorer l’offre en foncier industriel à travers l’adoption d’une nouvelle approche de développement et de revitalisation des zones industrielles basée sur le partenariat entre le public et le privé. Le Fonzid intervient dans ce sens comme bras armé financier. Mais quelles sont ses objectifs et ses missions, et quel rôle jouera-t-il dans l’amélioration de l’offre en zones industrielles. Quelles sont les caractéristiques du Fonzid? Le Fonzid est un Fonds qui sera créé dans le cadre de la mise en œuvre du Compact II entre le Maroc et la Millenium Challenge Corporation (organisme américain d’aide au développement). C’est un Fonds qui sera hébergé au sein de MCA-Maroc et qui sera lancé en partenariat avec le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique. Ce Fonds ciblera les initiatives privées ou publiques créant des opportunités d’investissement et d’implication du secteur privé et de la société civile dans le développement et la gestion des zones industrielles ainsi que les projets améliorant la productivité des entreprises et favorisant un nouveau modèle de gouvernance des zones industrielles. Il s’agit d’un Fonds qui est toujours en phase de paramétrage. La taille, le mode d’assistance et d’intervention .etc. seront finalisés suite aux résultats de l’enquête de paramétrage qui prendra fin le premier juillet de l’année en cours.

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Quels objectifs stratégiques cible-t-il? Le Fonzid a pour objectif général de promouvoir un nouveau mode de gouvernance au sein des zones industrielles au niveau national. Pour ce faire, le Fonds apportera l’assistance technique et financière aux : ➢ initiatives privées et publiques visant l'amélioration de la performance économique, sociale et environnementale au niveau des zones industrielles au Maroc, ➢ initiatives privées et publiques ayant pour objet la revitalisation ou la création de zones industrielles durables.

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Quels sont les principaux secteurs concernés par ce Fonds ? Le Fonzid s’adresse aux projets qui •démontrent un impact économique important, •intègrent à la fois, un cadre de gouvernance et de durabilité approprié à la zone, •attirent les investissements privés, et •proposent une offre de services aux entreprises et dont la demande est censée être confirmée/prouvée. A ce titre, les porteurs de projets de tous les secteurs seront considérés par le Fonzid tant que le projet proposé se rapporte aux zones industrielles à travers notamment : •L’amélioration de la gouvernance au sein de ces zones, •L’amélioration de leur performance environnementale et sociale, •L’offre de services aux entreprises qui y sont installées, •Les projets permettant de faciliter l’accès des PME/ PMI aux zones industrielles, •Les projets de réhabilitation des infrastructures des zones industrielles et qui sont associés à un plan de gestion et de maintenance.

Quels sont selon vous les chantiers d'amélioration prioritaires pour l'offre destinée aux industriels? Le projet « Foncier Industriel » du compact II vise à améliorer l’offre en foncier industriel à travers l’adoption d’une nouvelle approche de développement et de revitalisation des zones industrielles basée sur le partenariat entre le public et le privé. En effet, le projet vise à tirer profit du financement et de l’expertise du secteur privé pour développer des zones industrielles performantes qui répondent le plus aux exigences des investisseurs. Ce modèle sera accompagné par un ensemble de réformes dont : • la création d’un centre d’expertise qui assistera le gouvernement dans le développement et l’institutionnalisation de cette nouvelle approche de développement des zones industrielles, • l’adoption d’un cadre légal spécifique aux zones industrielles permettant de résoudre certains des problèmes que vivent ces zones dont notamment l’incitation à la valorisation des lots industriels non valorisés. Il reste à préciser que cette nouvelle approche sera testée, durant les cinq années du compact sur quatre projets dont deux projets de revitalisation (Had Soualem et Bouznika) et deux projets de nouvelles zones industrielles (Ain Dalia à Tanger et Sahel Lakhyayta à Casablanca).

Quels services particuliers aux entreprises sont susceptibles d'enrichir l'offre? Il est à noter que la performance de l’offre au niveau des zones industrielles ne se limite pas uniquement aux services aux entreprises mais va au-delà pour cibler également les employés. Il faut distinguer deux types de services au sein des zones industrielles : les services de base tels que le guichet unique des autorisations, la gestion et la maintenance de la zone, la sécurité, la restauration collective, le transport du personnel, moyens de lutte contre les incendies etc. D’autres services complémentaires peuvent être inclus si la demande le justifie tels que les crèches, l’hôtellerie, la restauration VIP, les centres d’affaires bancaires etc.

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i nvité du mois

Jalil Skali

Directeur Général du Groupe Palm Indus

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«Notre ADN fait de nous des développeurs industriels» Notre invité de ce mois, Jalil Skali, a roulé sa bosse dans le conseil aux grands industriels, avant de prendre les reines opérationnelles et stratégiques d’un leader de l’industrie marocaines. Ce jeune stratège met les ressources humaines et les compétences au cœur de son style de management, qu’il veut axer sur les résultats d’une part, et sur le bien-être de ses collaborateurs d’autre part.

Ê

tre le leader africain du marché du mobilier, grâce à la richesse de nos ressources, à « l’innovation continue et à la diversification de nos activités, au service du confort de nos clients». Telle est la vision déployée par Jalil Skali, Directeur Général de Palm Indus, le pôle industriel et de distribution du Groupe Palmeraie Industrie et Services, PIS. Dans l’optique de cette ambition d’envergure internationale, ce jeune stratège de l’industrie marocaine met les ressources humaines et les compétences au cœur de son style de management, qu’il veut axer sur les résultats d’une part, et sur le bien-être de ses collaborateurs d’autre part. La prospérité et le rayonnement de Palm Indus dans le Royaume et à l’international sont clairement au cœur de ses priorités. «Si l’on devait décrire Palm Indus, notre ADN fait de nous des développeurs industriels. Nous sommes dans une logique dynamique visant à créer plus de richesses à travers des composantes nouvelles dans l’industrie et la distribution», s’enthousiasme le patron du groupe développant la marque Dolidol, notamment. C’est d’ailleurs sous sa houlette que le groupe est sur le point d’inaugurer l’usine Dolidol en Côte-d’Ivoire, première concrétisation africaine, mais qui annonce bien d’autres sur notre continent. Pour lui, les industriels se doivent d’être au service du développement de leurs pays. «Il est de notre devoir patriotique, en tant qu’un des plus grands groupes du Maroc, d’accompagner le développement de notre pays. Partant de là, il est évident pour nous que l’automobile est le secteur prioritaire où se positionner. De la même manière, nous nous tournons également vers l’aéronautique, puisque l’on voit que le gouvernement met les bouchées doubles sur ce secteur», explique Jalil Skali à Industrie du Maroc. Un parcours de cohérence Le parcours de cet ingénieur de formation est

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particulièrement riche et diversifié, tout en gardant l’industrie comme fil conducteur. En effet, avant de prendre la tête, en août 2011, de Palm Indus, en charge de la gestion et du développement des activités industrielles et de distribution du Groupe PIS, Jalil Skali occupait les fonctions de Directeur Général Adjoint de l’Office National des Pêches de 2006 à 2011. Pendant cette période, il était en charge de l’organisation de la commercialisation des produits de la mer et de la mise-en-œuvre de la politique gouvernementale de développement du secteur de la pêche côtière et artisanale. Auparavant, notre invité chapeautait la Direction de l’Organisation et de la Qualité de la Caisse de Dépôt et de Gestion Ce jeune de 2004 à 2006. Ceci dit, c’est dans le conseil aux stratège de entreprises que ce centralien a fait ses armes dans l’industrie l’industrie. En effet, de 1998 à 2000 à Paris, il mena marosa première expérience de Consultant en force de caine met vente commerciale chez Klee – Paris, où il assurait les resl’accompagnement des industriels dans l’optimisation sources de leurs forces de vente; la mise en œuvre de système humaines de gestion de la relation clients; la formation des et les comforces de ventes commerciales et l’audit et l’analyse pétences des actions commerciales menées par les industriels. au cœur de Sa seconde expérience en tant que consultant, il son style la mena cette fois-ci en tant que manager au sein de manadu cabinet Deloitte – Paris de 2000 à 2004. Cette gement expérience a fini de forger sa vision stratégique et son agilité tactique dans l’industrie. Il fut, en effet, en charge du développement de l’activité conseil pour la zone Afrique francophone à travers l’intervention dans divers pays africains allant du Maroc au Congo pour la réalisation de missions de conseil pour le compte des filiales d’entreprises françaises; des grandes entreprises locales et des gouvernements en collaboration avec le FMI et la Banque Mondiale. Ce qui complète la cohérence de ce parcours avec les missions stratégiques qu’il déroule aujourd’hui, aussi bien au Maroc que sur le reste du continent Africain. N° 16 juillet 2016 27

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Jalil Skali, Directeur Général duGroupe Palm Indus

« La meilleure manière de se développer dans un pays est de commencer par se demander quelle est sa politique industrielle » Alors que groupe Palmeraie a été reconfiguré pour donner naissance à deux groupes distincts, le patron du pôle industriel, Palm Indus, nous livre la logique adoptée dans cette structuration. Il décline également les grandes lignes de l'orientation stratégique de son entreprise. L'automobile, fait désormais pleinement partie de l'ADN du groupe et l'introduction d'autres métiers est également dans ses projets.

Jalil Skali

IDM : Vous avez récemment dévoilé votre nouveau pôle Palmeraie Industrie et Services. Comment se positionne-t-il dans le groupe? Jalil SKALI: En fait, c’est un projet qui date de deux ans déjà. Le groupe Palmeraie a été reconfiguré pour donner naissance à deux groupes distincts. D’une part, il s’agit du groupe Palmeraie Développement dans lequel ont été logées les activités de l’immobilier, de l’hôtellerie et des loisirs, et, d’autre part, le Groupe Palmeraie Industries et Services, ou (PIS) dans lequel on a logé bien entendu l’industrie, Palm Indus, mais également les autres pôles en développement à savoir l’agriculture, Palm Agri, les mines, Palm Mines et l’éducation, Palm Edu. Pour ma part, je suis à la tête du groupe Palm Indus, qui regroupe plusieurs entités, notamment Dolidol Maroc et récemment Dolidol Côte-d’Ivoire, tout

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comme Bois & Co. Nous avons également dans la distribution un réseau qui est Lematelas. com en plus de notre réseau propre qui atteint aujourd’hui une cinquantaine de magasins. Comment s’est comporté votre canal de distribution en ligne, «Lematelas.com»? Nous sommes convaincus que la future génération va beaucoup s’équiper en biens de maison sur internet via des achats en ligne. Et l’on est très agréablement surpris de l’évolution de l’activité du site «Lematelas.com», même si le consommateur marocain n’est pas encore habitué à acheter sur le web; ce qui nous a poussés à développer nos showrooms pour rassurer cette catégorie de clientèle sur le produit. Nous avons déjà quatre showrooms, Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech et

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notre prochaine ouverture est prévue à Agadir. Quelles perspectives d’expansion envisagezvous pour Palm Indus? Nous mettrons dans Palm Indus d’autres entités qui viendront enrichir le Pôle dans des activités proches de ce que nous faisons aujourd’hui; voire dans des domaines complètement nouveaux, mais qui sont et qui resteront industriels. Et ce aussi bien au Maroc qu’à l’international. D’ailleurs, nous avons annoncé récemment que nous étions sur un projet halieutique en Mauritanie. Des ambitions particulières en Afrique, alors? Géographiquement, nous regardons vers l’Afrique, aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest. La première concrétisation est notre usine en Côted’Ivoire qui est en train d’ouvrir ses portes. Nous en aurons probablement d’autres, dans la mesure où nous sommes en train d’étudier d’autres projets, notamment dans l’ameublement, notre domaine de prédilection. Mais, il est aujourd’hui trop prématuré d’en parler, parce que cela dépend de plusieurs autres facteurs. D’autres domaines hors de l’ameublement sont également envisageables pour nous en Afrique. Qu’en est-il des autres domaines industriels stratégiques? Nous avons mis un pied dans le secteur de l’automobile depuis maintenant quelque temps. Nos débuts dans ce secteur datent d’il y a sept ans et nous sommes en vitesse de croisière depuis cinq ans. Nous disposons aujourd’hui dans ce cadre d’une cinquantaine de références destinées exclusivement à l’usine de Renault Tanger, via leurs équipementiers de premier rang. Je peux affirmer aujourd’hui que grâce à notre expertise dans le domaine de l’ameublement, nous avons réussi à développer un autre savoir-faire dans le domaine de l’automobile, en s’appuyant sur la technicité de nos ressources humaines. Pourtant, l’ameublement et l’automobile sont très différents… Au début, cette ambition paraissait utopique

au vu du niveau d’exigence très élevé des constructeurs automobiles. Surtout que, effectivement, l’automobile et l’ameublement sont deux mondes complètement différents. Mais, aujourd’hui, grâce à nos ressources humaines dont je suis fier, nous avons réussi à nous adapter en adoptant le mode de fonctionnement qui est indispensable pour être accepté dans le giron des équipementiers. Nous sommes ainsi devenus un équipementier de «rang deux» pour l’industrie automobile. Comment vous vous êtes dirigés vers ce secteur industriel? La meilleure manière de se développer dans un pays est de commencer par se demander quelle est sa politique industrielle. Nous avons donc décortiqué le Plan Emergence afin d’identifier les axes stratégiques du développement industriel du Maroc et ensuite identifier ceux sur lesquels l’on peut s’arrimer pour pouvoir accompagner cette politique. Car au final, les gouvernements passent, ils dictent des politiques et des stratégies sectorielles. Mais s’il n’y pas d’opérateurs capables d’accompagner cette stratégie, elle restera confinée dans la théorie. Cela a été malheureusement le cas à plusieurs reprises dans le passé. Vous vous êtes ainsi basés sur les métiers mondiaux du Maroc ? Globalement oui. Entre ce qui a été dicté dans le Plan Emergence et ce qui a été conforté et renforcé dans le plan d’Accélération industrielle de l’actuel gouvernement. Il est aussi de notre devoir patriotique, en tant qu’un des plus grands groupes du Maroc, d’accompagner le développement de notre pays. Partant de là, il était évident pour nous que l’automobile était le secteur prioritaire où se positionner. De la même manière, nous nous tournons également vers l’aéronautique, puisque l’on voit que le gouvernement met les bouchées doubles sur ce secteur. Dans ce sens, il y a deux cabinets qui sont en train de travailler pour nous, dans le but d’identifier des opportunités d’investissement dans l’industrie aéronautique.

Nous avons mis un pied dans le secteur de l’automobile depuis maintenant quelque temps. Nos débuts dans ce secteur datent d’il y a sept ans et nous sommes en vitesse de croisière depuis cinq ans.

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i nvité du mois Vous vous êtes ainsi basés sur les métiers mondiaux du Maroc ? Globalement oui. Entre ce qui a été dicté dans le Plan Emergence et ce qui a été conforté et renforcé dans le plan d’Accélération industrielle de l’actuel gouvernement. Il est aussi de notre devoir patriotique, en tant qu’un des plus grands groupes du Maroc, d’accompagner le développement de notre pays. Partant de là, il était évident pour nous que l’automobile était le secteur prioritaire où se positionner. De la même manière, nous nous tournons également vers l’aéronautique, puisque l’on voit que le gouvernement met les bouchées doubles sur ce secteur. Dans ce sens, il y a deux cabinets qui sont en train de travailler pour nous, dans le but d’identifier des opportunités d’investissement dans l’industrie aéronautique. Quels composants produisez-vous pour l’automobile? Il s’agit de tous les produits en feutre. Une soixantaine de pièces différentes qui sont notamment des isolants thermiques et acoustiques. Tous les feutres utilisés par Renault dans son usine de Tanger proviennent de nos unités de production. En plus de ce premier produit, nous avons démarré depuis quelques semaines la fabrication de nouveaux produits, qui sont à base de mousse automobile. Ils sont destinés pour un tiers à Renault; les deux tiers

restants étant destinés à l’export. Pensez-vous étendre votre gamme à d’autres composants automobiles? Nous sommes aujourd’hui positionnés sur un nouveau projet sur les coiffes qui, dans une voiture, recouvrent les sièges. Le processus est assez long, puisque nous sommes face à un secteur très exigent avec énormément de normes à respecter. De plus, au Maroc il n’y a pas encore de laboratoire pour certifier la conformité à ces normes; ce qui retarde encore plus le processus de validation de nos essais, et ainsi nous prive de répondre à la demande qui est aujourd’hui au rendez-vous. Deviendrez-vous également fournisseur de PSA, une fois ce constructeur implanté au Maroc? Oui, nous nous dirigeons dans ce sens. Nous sommes déjà en consultation avec PSA depuis quelques mois. Les nominations des équipementiers vont se faire à la rentrée. Nous avons donc répondu à plusieurs appels d’offres et consultations. Mais, entre le moment où l’on est consulté pour répondre en termes de faisabilité; de pricing; etc., et le moment où l’on démarre la production, il se passe beaucoup de temps. C’est, ainsi, maintenant que nous répondons à des consultations pour des livraisons prévues pour 2019. Et les prix seront fixés dès maintenant. Propos recueillis par Hicham RAHIOUI

Nous sommes déjà en consultation avec PSA depuis quelques mois. Les nominations des équipementiers vont se faire à la rentrée.

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couverture

Fin des sacs en plastique… sur le papier La loi interdisant la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en plastique est entrée en vigueur le premier de ce mois. Si sur le papier les nouvelles règles sont claires, il faudra certainement un long temps d’adaptation pour les activités commerciales où le sachet en plastique est profondément ancré dans les habitudes.

Parmi les plus grands consommateurs de ce produit polluant, l’on retrouve les enseignes de la grande distribution. Ces derniers ont déployé de grands moyens pour se conformer à la nouvelle réglementation.

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n Maroc sans sac en plastique, sans «Mika». C’est difficile à imaginer. Ceci dit, sur le plan législatif, le royaume est désormais à la pointe des standards environnementaux internationaux. La loi 77-15 interdisant la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en plastique est en effet entrée en vigueur le 1er juillet 2016, bousculant ainsi les habitudes des commerçants et les modes de consommation. Trop largement utilisés, les sachets ultrafins à usage unique sont ainsi appelés à disparaître chez tous les commerces de biens, de denrées ou de services. Parmi les plus grands consommateurs de ce produit polluant, l’on retrouve les enseignes de la grande distribution. Ces derniers ont déployé de grands moyens pour se conformer à la nouvelle réglementation. En effet, l’ensemble de ces magasins de toutes tailles présenteront à leurs clients des sacs réutilisables à la place des sacs jetables jusque là utilisés. Différents types d’emballages seront disponibles gratuitement à l’intérieur des supermarchés en fonction de la nature du produit. Parmi ces alternatives, l’on retrouve sacs en papier, barquettes, papier glacé ou paraffiné, papier aluminium. Ces emballages de substitution seront, sur le papier, mis gracieusement à la disposition des consommateurs. Sinon, le consommateur n’aura d’autre chois que d’acheter des sacs en tissu et réutilisables à la caisse.

Dynamique de substitution Par ailleurs, les pouvoirs publics sont particulièrement mobilisés pour réussir cette transition. Ils affichent une tolérance zéro à l’égard des contrevenants. Plusieurs départements veilleront à l’application de la loi. Le ministère de l’Industrie se chargera du contrôle de la fabrication locale, le département de l’Intérieur scrutera le marché local et la douane contrôlera l’importation et l’exportation. Par ailleurs, 4 projets d’arrêtés sont dans le circuit d’adoption en vue de fixer les caractéristiques techniques, le marquage et l’impression des sacs en matière plastique exclus de l’interdiction. Dans un autre registre, un dispositif a été mis en place pour accompagner l’interdiction et surtout garantir la disponibilité des produits de substitution. Les producteurs des sacs plastique sont appelés à se reconvertir. Selon le département de l’Industrie, le tissu local a un vrai potentiel de reconversion avec notamment une capacité de fabrication de sacs tissés d’environ 30 millions de sacs/an et de sacs non tissés de 100 millions de sacs/an. Selon un benchmark effectué par le département de l’Industrie, le Maroc aura besoin de 8 à 9 milliards de sacs en papier et de 10 millions de sacs réutilisables. La reconversion des entreprises du secteur formel nécessitera d’ailleurs une enveloppe budgétaire de 200 MDH grâce à un fonds de soutien ad hoc. En attendant, la campagne de ramassage et d’élimination des sacs en plastique, lancée le 5 juin et Omar ZEROUALI

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couverture

Plasturgie

Deux écosystèmes, deux activités de substitution Alors que la loi contre l’utilisation abusive du plastique entre en vigueur ce premier juillet, deux écosystèmes sont en cours d’adoption par les plasturgistes, dont celui du le recyclage. Ce dernier semble toutefois dépendre de la question controversée de l’écotaxe.

Le secteur de la plasturgie s’apprête à prendre part à deux nouveaux écosystèmes industriels, intégrés dans le Plan d’accélération industrielle.

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l’approche de la COP22 qui aura lieu en novembre prochain, l’heure est à la mobilisation générale contre l’utilisation abusive du plastique dans notre pays. En effet, l’interdiction de l’usage de certaines catégories de plastique entre en application ce premier juillet 2016. C’est dans ce contexte que le secteur de la plasturgie s’apprête à prendre part à deux nouveaux écosystèmes industriels, intégrés dans le Plan d’accélération industrielle. Ils visent à accompagner les opérateurs du secteur dans leur reconversion. En effet, depuis l’entrée en vigueur 77-15 sur l’interdiction des sacs en plastique, c’est toute une filière qui est en quête de nouvelles activités de substitution. De son côté, le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique a préparé, en concertation avec les industriels un écosystème plasturgie visant les filières du BTP, de l’agriculture et de l’emballage. Le recyclage, un réel gisement Un deuxième écosystème est en cours de prépara-

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tion avec les professionnels, il concerne le recyclage plastique. Un secteur essentiellement informel avec un chiffre d’affaires estimé à environ 168 MDH par an pour les récupérateurs et environ 363 MDH pour les grossistes. Cet écosystème recyclage bute toujours pour sa part sur la question de l’écotaxe. Il s’agit d’une taxe imposée aux industriels sur la vente, la sortie d'usine et à l’importation des matières plastiques et les ouvrages en ces matières. Son taux, fixé à 1,5% ad valorem, vise à financer l’émergence et le développement de la filière de recyclage du plastique et l’intégration du secteur informel existant. Le programme gouvernemental dans ce sens ambitionne d’améliorer la gestion des déchets et vise, entre autres, à atteindre un taux de recyclage des déchets de 20% à l’horizon 2020. À travers ces deux écosystèmes, le département de l’Industrie entend créer 38.100 emplois et 9,8 MMDH de chiffre d’affaires additionnels d’ici la fin de la décennie. Omar ZEROUALI

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FORUM AFRICAIN DES INFRASTRUCTURES Afrique du Nord, de l’Ouest et Centrale

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9ème édition 28, 29 Novembre 2016

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ECONOMI E

Sécurité sanitaire

Vigilance maximum chez l’ONSSA Durant les seuls 20 premiers jours du mois de Ramadan, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (Onssa) a contrôlé 62.882 tonnes de produits alimentaires d’origine animale et végétale. Grâce à cette vigilance accrue, 267 tonnes de produits impropres à la consommation ont été éloignés de la bouche des consommateurs marocains.

L'Onssa vient d’obtenir le prix national de la qualité, au titre de l’année 2015

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a sécurité sanitaire des produits alimentaires est plus que jamais au devant de la scène. Alors que l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (Onssa) vient d’obtenir le prix national de la qualité, au titre de l’année 2015, pour la catégorie « Grands organismes de service », remis par le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, il est en train de réaliser une année 2016 de haute vigilance. Ce prix initié par ce ministère depuis plus d’une dizaine d’années, récompense annuellement les entreprises et organismes qui se sont distingués par la mise en place d’un système de management performant. Cette distinction est venue récompenser les efforts déployés par l’Onssa depuis sa création en 2010, pour assurer d’une manière continue l’amélioration de la qualité de ses

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prestations. Des efforts qui sont chaque année redoublés pendant le mois sacré de Ramadan. En effet, les services de l'Onssa durcissent le contrôle durant ce mois en vue d’éradiquer les produits impropres à la consommation. 11.000 visites d’inspection en 20 jours Selon un bilan arrêté aux 20 premiers jours du mois sacré, les actions de contrôle réalisées, soit en commissions mixtes provinciales, ou uniquement par les services de l’Onssa, ont concerné 62.882 tonnes de produits alimentaires d’origine animale et végétale et ont abouti au retrait du circuit de commercialisation de 267 tonnes de produits impropres à la consommation: 205 tonnes durant les 10 premiers jours du Ramadan et 62 tonnes durant la seconde dizaine. Les coups de

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ECONOMI E

filet ont en effet été plus nombreux au début de Ramadan, période où les commerçants malveillants mettent le paquet pour tirer profit de l’engouement des consommateurs. Cela dit, les produits non conformes retirés du circuit de commercialisation ne concernent que 0,4% du total contrôlé. Sur le marché local, les services de contrôle de l’Onssa ont réalisé, depuis le début du Ramadan, 10.868 visites d’inspection, dont 7.254 en commissions mixtes. Aussi, 576 prélèvements d’échantillon aux fins d’analyses ont été opérés et 73 procès-verbaux de constatations directes d’infraction ont été établis. Les produits impropres à la consommation saisis et détruits ont concerné notamment les viandes rouges (60 t), les produits de la pêche (102 t), les produits laitiers (58 t), les œufs (6000 unités), les dattes et les figues séchées (8,4 t), les boissons (6,4 t), et autres produits alimentaires. Prévention À l’importation, 187.904 tonnes de divers produits ali-

mentaires ont fait l’objet de contrôle par les services compétents de l’Office aux différents postes frontaliers. À l’issue de ces contrôles, 51,5 tonnes de produits ont été refoulés (25 tonnes de dattes, 17,5 tonnes d’œufs de consommation, 7 tonnes de produits laitiers et 2 tonnes de chips) pour non-conformité aux normes réglementaires en vigueur. Pour rappel, l’Onssa, pour garantir la sécurité sanitaire des produits alimentaires mis sur le marché, procède au contrôle de tout le processus de la chaîne alimentaire, tout le long de l’année, selon trois types de contrôles. Un contrôle quotidien et de proximité (abattoirs, halles aux poissons, marchés de gros, points de vente, contrôle à l’importation et à l’exportation, etc..) ; un contrôle programmé et préventif, basé sur l’analyse des risques liés à chaque secteur de production (Contrôle et suivi des établissements agroalimentaires) et enfin un contrôle renforcé, qui a lieu pendant le mois de Ramadan, la Fête du Sacrifice et la période estivale. Durant ces périodes, sont ciblés les produits de grande consommation.

À l’importation, 187.904 tonnes de divers produits alimentaires ont fait l’objet de contrôle par les services compétents de l’Office aux différents postes frontaliers.

Youssef IDRISSI

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ECONOMI E

Masen et le CEA misent sur la R&D Masen et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) ont signé le 1er de ce mois, un accord général de collaboration dans le secteur de la recherche et développement dans les technologies solaires et leurs applications. Cet accord est une continuité du partenariat conclu auparavant entre Masen, Alcen et le CEA le 27 juillet dernier.

M

isant sur la complémentarité de leurs expertises, Masen représenté par son président du directoire Mustapha Bakkoury et le président du (CEA ) Daniel Verwaerde ont donné le coup d’envoi pour l’exécution de deux projets de haute envergure. Le premier concerne la mise en place d’un laboratoire commun de rang mondial autour des méthodes, des outils et des études de la durabilité des matériaux et composants des centrales thermo-solaires. Ce laboratoire, qui sera au service de la communauté des chercheurs et des industriels, s’appuiera sur les connaissances de Masen dans la réalisation de projets solaires et sur celles du CEA pour la R&D. Le deuxième projet porte sur le développement des solutions de dessalement de l’eau de mer ou saumâtres couplées à une source solaire. Cette collaboration vient

ainsi renforcer les travaux et connaissances des différents parties dans le domaine, et proposera ainsi de nouvelles solutions alternatives qui répondent aux besoins des sites connectés au réseau électrique ou des sites isolés. Le président du CEA, Daniel Verwaerde, a déclaré que son organisme ne peut que se réjouir de cette première phase de l’accord représentant le début d’une vision commune qui est en train de devenir parmi les pionniers des porteurs de solutions pour le secteur des énergies en général et des énergies renouvelables en particulier. Cela s’ajoute au rôle que jouera Alselen qui est le fruit d’un partenariat entre Alcen et Masen qui ont investi 30 millions d’euros respectivement pour développer et commercialiser des centrales thermodynamiques qui pourront desservir plusieurs pays d’Afrique connaissant des problèmes d’accès à l’électricité. Abderafie SRATI

Mustapha Bakkoury, Président du Directoire de Masen Qu’elle est la place de la R&D dans la stratégie de Masen ? On ne veut pas faire de la recherche pour s’en vanter. La R&D selon Masen se caractérise dans l’identification des sujets les plus pertinents. Par la suite, on adresse des articles de recherche qu’on trouve adéquats pour le déploiement de notre stratégie, qui permet à Masen de se placer comme acteur central de la recherche pour ce qui est du secteur des énergies renouvelables. Et avec cet accord signé avec le CEA, on est en train de passer à un autre palier du développement de notre stratégie qui induira une progression économique satisfaisante qui répond aux ambitions du Royaume. 38 N° 16 juillet 2016

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Pourquoi CEA ? La prestation intellectuelle ne connait pas de frontières. Je ne vous cache pas qu’on a été sollicités par plusieurs organismes internationaux, mais on a choisi le CEA, car on y a trouvé toutes les conditions de succès pour notre projet, ainsi que le partage de plusieurs valeurs communes. La stratégie de Masen est basée sur l’identification des sujets pertinents en premier lieu. Par la suite, on essaie de détecter les acteurs compétents afin d’allouer les moyens qui seront nécessaires pour donner à la R&D le rôle qui lui permet de créer de la valeur ajoutée et par la même occasion, profiter à d’autres acteurs nationaux ou internationaux. www.industries.ma



ECONOMI E

L’agroalimentaire marocain se démarque à New York Exposant une dizaine de produits, dont notamment les huiles d’olive, les poissons en conserve ou le couscous, le pavillon marocain au salon Summer Fancy Food, qui s’est tenu du 26 au 28 juin à New York a attiré des centaines de clients intéressés par la variété de l’offre.

L Les exposants ayant fait le déplacement sont optimistes quant aux possibilités de conclure des contrats avec les professionnels américains

es produits culinaires et agroalimentaires marocains continuent de susciter une attention particulière chez les consommateurs et les professionnels américains et internationaux, comme en atteste l’affluence remarquable sur le pavillon marocain au salon Summer Fancy Food, qui s’est tenu du 26 au 28 juin à New York. Forts d’une notoriété désormais incontestable en tant que produits mariant habilement qualité et goût, et bénéficiant de l’image d’hospitalité proverbiale que le Maroc a pu projeter au fil des décennies, les produits du Royaume sont aujourd’hui reconnus comme une marque sûre dans le marché US. Exposant une dizaine de produits, dont notamment les huiles d’olive, les poissons en conserve ou le couscous, le pavillon marocain, s’étalant sur une superficie de plus de 371 M², en élargissement appréciable par rapport aux éditions précédentes, a attiré des centaines de clients intéressés par la variété de ses offres. « C’est l’un des pavillons les plus variés en termes d’offres », a indiqué Jeremiah Curtis, directeur commercial d’une société spécialisée dans l’importation des produits agroalimentaires moyen-orientaux. « Les produits du Maroc ont réussi à décrocher une place importante sur les rayons des supermarchés américains », dit cet habitué du salon, estimant que le produit marocain a le potentiel de s’emparer une part plus conséquente du marché US. Les exposants ayant fait le déplacement sont optimistes quant aux possibilités de conclure des contrats avec les professionnels américains, à la faveur de la réputation de ce salon, considéré comme l’une des plus grandes rencontres professionnelles dédiées aux produits agro-alimentaires. Sow Idrissa Yero, directeur export au groupe Tria, affirme, à cet égard, avoir

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eu des « débats très riches » avec des professionnels et partenaires américains venus chercher un produit « spécifique et très précis ». Il s’est aussi félicité concernant les produits Tria présents sur le marché américain depuis bientôt deux décennies. Art culinaire Pour sa part, Hassan Oualit, directeur commercial à Cumarex (conserves de poisson), a déclaré que le pavillon marocain a connu une affluence remarquable cette année, ajoutant que ce salon permet de mettre en valeur le produit marocain et de tisser des liens professionnels « prometteurs ». Même son de cloche chez Soukaina Imani, de la société Olea Capital, spécialiste de l’huile d’olive, qui s’est réjouie que le produit a eu un retour « extrêmement positif », assurant voir de « grandes opportunités » pour décrocher des contrats dans le futur proche. La participation marocaine a été marquée, au premier jour de ce salon, par l’organisation d’un « cooking show » pour initier le client américain et international à l’art culinaire millénaire du Royaume. Ce « cooking show » a drainé des dizaines de visiteurs intéressés de s’essayer à une cuisine à la renommée planétaire. Il est à noter que le pavillon marocain de l’édition 2016 a été supervisé par l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), relevant du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, succédant dans cette tâche à Maroc Export. Pour info, le Summer Fancy Food Show draine plus de 24.000 visiteurs professionnels et près de 2.700 exposants représentant plus de 80 pays. Samia ROCHDI

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ECONOMI E

Conjoncture

La consommation des ménages plus vitale que jamais

Cet agrégat économique a augmenté de 5% lors du dernier exercice contre 2,6% une année auparavant. En revanche, la consommation des administrations publiques a affiché une baisse de 1,9%. Dans le tourisme, les nuitées baissent alors que les recettes s’inscrivent en hausse.

La consommation des ménages est un agrégat économique qui prend de plus d’importance et de poids dans la formation de notre produit intérieur brut et sa croissance.

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outes les stratégies gouvernementales et les plans sectoriels n’y font rien pour le moment, la pluviométrie reste déterminante dans notre structure économique. Pourtant, un autre agrégat économique prend plus d’importance et de poids dans la formation de notre produit intérieur brut et sa croissance. En effet, selon les statistiques de Bank Al-Maghrib, la consommation finale des ménages a augmenté de 5% pendant l’exercice écoulé, contre 2,6% une année auparavant, contribuant ainsi significativement à tirer les indicateurs de croissance vers le haut. La consommation des administrations publiques a accusé de son côté une baisse de 1,9% contre une hausse de 0,7% et l’investissement s’est amélioré de 6,7% contre un repli de 1,6%. Quant aux échanges extérieurs, les exporta-

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tions se sont accrues de 7,8% au lieu de 1,7% et les importations ont augmenté de 4,8% au lieu d’un repli de 0,9% à la même période une année auparavant. Concernant l’activité de la pêche côtière et artisanale, les débarquements ont enregistré à fin avril une hausse de 45,4% en volume et de 17,8% en valeur à 2,1 MMDH. Au mois de mars, l’industrie a enregistré une hausse d’un mois à l’autre de la production parallèlement à une progression du taux d’utilisation des capacités de production de 62% à 63% d’un mois à l’autre. De même pour le BTP, l’activité a été caractérisée à fin mars par une croissance, en glissement annuel, des ventes de ciment de 5,9% au lieu de 0,6% un an auparavant. Reflétant la situation du secteur, l’encours des crédits immobiliers a connu pour sa part une légère augmentation de www.industries.ma


ECONOMI E

0,7% au lieu de 3,2%. C'est le résultat d’un accroissement de 5,8% après 5,6% pour les crédits à l’habitat et d’une baisse de 12% après celle de 3,8% pour ceux accordés aux promoteurs immobiliers. La pluviométrie impacte également l’énergie Les répercussions de la faible pluviométrie ont quelques fois des effets plus discrets que sur l’agriculture, mais non moins significatifs. En effet, un autre impact de la baisse des précipitations concerne la production énergétique. Aussi le recours aux importations d'électricité a-t-il marqué une importante hausse de 15,9% au lieu d’un repli de 23% un an auparavant. Une évolution en lien avec la contraction de la production hydroélectrique qui a été de 34,7% à fin mars. Bonne performance par contre des phosphates. La production s’est appréciée en glissement annuel, de 10,2% à fin mars, pour s’établir à près de 5,9 millions de tonnes, contre un recul de 12,3% à la même période de l’année dernière. Pour ce qui est du tourisme, la baisse des arrivées à 1,5% contre 0,8% un an auparavant marque le ton. Elle reflète un recul de 4,7% après celui de 6,8% des touristes étrangers et un ralentissement du rythme de progression de l’effectif des MRE de 8,8% à 2,6%. www.industries.ma

En parallèle, les nuitées recensées dans les établissements touristiques classés ont accusé une diminution de 1,2% après celle de 7,9%, ramenant ainsi le taux d’occupation de 36% à 34%. En revanche, les recettes voyages ont connu une augmentation à fin mars de 6,6% contre une baisse de 7,3% à la même période un an auparavant. Emploi: 13.000 postes perdus Sur le marché du travail, entre le premier trimestre de 2015 et le même trimestre de 2016, l’économie a accusé une perte de 13.000 postes. C'est le résultat d’une contraction de 15.000 postes dans l’agriculture et de 14.000 dans l’industrie y compris l’artisanat et d’une création de 10.000 emplois dans les services ainsi que de 6.000 postes dans le BTP. Parallèlement, le taux d’activité a enregistré une baisse sensible de 0,7 point de pourcentage à 46,3% avec un recul qui a concerné aussi bien le milieu urbain que rural. En conséquence, le taux de chômage a connu une légère hausse de 9,9% à 10% avec un accroissement de 0,3 point à 14,6% en milieu urbain et un recul de 0,2 point à 4,5% en zones rurales. Youssef IDRISSI N° 16 juillet 2016 43

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ECONOMI E

AMDIE : Naissance du bras armé du Made in Morocco Un projet sur la table depuis plusieurs années est en passe d’être enfin concrétisé. Maroc Export, l’OFEC et l’AMDI vont fusionner pour donner naissance à une nouvelle entité globale de promotion des exportations et des investissements. Une Agence dédiée au développement de l’économie numérique verra également le jour.

C le but de cette réorganisation est «de consolider la coordination des opérations et de rationaliser les ressources humaines et financières dans ce domaine

’est désormais officiel. Maroc Export, Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC) et l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) vont fusionner pour donner naissance à une nouvelle entité globale de promotion des exportations et des investissements. Cette décision donnera ainsi naissance à l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations, qui sera dénommée par son acronyme AMDIE. C’est l’une des mesures s’inscrivant dans le cadre des orientations de la nouvelle stratégie du gouvernement, dont un exposé a été présenté le 23 juin dernier en Conseil des ministres par Moulay Hafid Elalamy, ministre de tutelle des organismes concernés. La décision de créer cette nouvelle entité s’inscrit, il faut le reconnaitre, dans le sens des attentes des opérateurs, notamment dans le but de développer l’offre exportable marocaine tout en renforçant l’attractivité de la destination en tant que terre d’investissement à l’international. Harmonie dans l’effort de promotion Il faut dire que ce projet ne date pas d’hier, le ministre de tutelle ayant à plusieurs reprises évoqué le manque d’efficience et de coordination entre les différents organes marocains de promotion. Plusieurs études ont même été menées, ayant toutes débouché sur la même conclusion: la nécessité de fédérer les actions des organes de promotion de l’offre exportable marocaine en misant sur une stratégie de synergie d’ensemble. De son côté, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) avait également insisté sur la nécessité de faire converger l’appareil promotionnel du Maroc. En effet, dans un rapport portant sur

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AMDIE

la cohérence des politiques sectorielles et les Accords de Libre Echange, le CESE a indiqué que, pour établir une véritable stratégie de marque «Maroc» ou «Made in Morocco», gagner en efficacité, réaliser des économies d’échelle et homogénéiser les messages diffusés à l’étranger, il est nécessaire de regrouper en un «cœur stratégique» l’AMDI, Maroc Export, Maroc Taswiq, l’OFEC, puis de leur adjoindre en synergie le «cœur étendu», à savoir la Maison de l’artisan et l’ONMT. Aussi, selon les premières explications livrées par le ministre et rendues publiques à l’issue du Conseil des ministres, le but de cette réorganisation est «de consolider la coordination des opérations et de rationaliser les ressources humaines et financières dans ce domaine». Une Agence pour l’Économie numérique En plus de l’AMDIE, le Maroc va se doter d’une Agence de développement de l’économie numérique (ADEN). Selon l’exposé du ministre de tutelle, «ses missions consistent en l’élaboration, la réalisation et le suivi des services numériques adressés au citoyen, ainsi que l’accompagnement des entreprises opérant dans le domaine de l’économie numérique». Le ministre a également fait cas de la révision de la loi-cadre portant charte de l’investissement, «en vue de simplifier les procédures et d’augmenter la compétitivité du Maroc en matière d’investissement», ainsi que de la création de deux directions générales au ministère portant sur l’Industrie et le commerce. Pour rappel, ces nouvelles mesures s’inscrivent dans le cadre du développement du système juridique et institutionnel national relatif à l’investissement. Omar ZEROUALI

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ECONOMI E

Retraites

La réforme dans le sprint final

La principale composante du projet de loi instituant le régime de pensions civiles, consiste à porter l’âge de départ à la retraite à 63 ans

Le gouvernement considère la réforme du régime des pensions civiles comme un chantier urgent et décisif pour sauver ce régime de la faillite et garantir les droits de ses affiliés. Une étape décisive a été franchie après que la Chambre des conseillers ait voté le projet de loi. L’âge de départ sera progressivement porté à 63 ans et à 65 ans pour les fonctionnaires et les agents nommés ambassadeurs. Plusieurs seuils de pension seront rehaussés.

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a Chambre des Conseillers a adopté le 28 juin dernier à la majorité des projets de lois relatifs à la réforme des régimes de retraite. Ces projets ont été présentés par le ministre délégué auprès du ministre de l'Économie et des finances, chargé du Budget, Driss El Azami El Idrissi, et le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, Mohamed Moubdii. Il s'agit du projet de loi n 7114 modifiant et complétant la loi n 011-71 instituant le régime de pensions civiles, du projet de loi 72-14 fixant la limite d’âge de retraite des fonctionnaires et agents d’État, des municipalités et des établissements publics affiliés au régime des pensions civiles, outre le projet de loi 96.15 modifiant et complétant le dahir chérifien portant loi 1.77.216 du 20 chaoual 1397 (4 octobre

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1977) portant création du Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR). Ainsi, le projet de loi 71.14 relatif au régime des pensions civiles a été adopté avec 27 voix pour, 21 contre et 4 abstentions. Pour ce qui est du projet de loi 72-14 fixant la limite d’âge de retraite des fonctionnaires et agents d’État, des municipalités et des établissements publics affiliés au régime des pensions civiles, il a été adopté avec une majorité de 27 voix pour, 21 contre et 4 abstentions. La Chambre a également adopté le projet de loi 96-15 relatif au RCAR avec une majorité de 27 voix pour, 20 contre et 4 abstentions. Jusqu’à 65 ans pour les fonctionnaires Lors de cette séance législative, les membres de la Chambre des conseillers ont voté contre les proposiwww.industries.ma


ECONOMI E tions d'amendements présentées par le groupe socialiste concernant quelques articles des projets de loi soumis pour approbation, tandis que le groupe istiqlalien pour l'unité et l'égalitarisme a retiré ses propositions d'amendements. Cette réunion a été marquée par le retrait du groupe de la Confédération démocratique du travail (CDT) pour protester contre la programmation des projets de loi pour la séance de ce mardi avant l’expiration du délai de 48 heures de leur approbation lundi par la Commission des finances, de la planification et du développement économique de la même chambre, estimant que cette démarche constitue une violation des dispositions du règlement intérieur de la Chambre des conseillers. S’exprimant à l’ouverture de cette séance, M. Moubdii, a indiqué que la principale composante du projet de loi 71-14 modifiant et complétant la loi 011-71 instituant le régime de pensions civiles, consiste à porter l’âge de départ à la retraite à 63 ans, à maintenir l’âge de départ à la retraite pour les enseignants chercheurs à 65 ans et à fixer l’âge limite des fonctionnaires et agents nommés ambassadeurs à 65 ans. Urgence Ce projet prévoit la possibilité de prolonger l’âge de départ à la retraite pour une durée maximale de deux ans renouvelables deux fois pour les enseignants chercheurs, une fois pour le reste des affiliés au régime des pensions civiles et en vertu d’un dahir chérifien pour les fonctionnaires et employés nommés ambassadeurs, a-t-il ajouté. Le gouvernement considère la réforme du régime des pensions civiles comme un chantier urgent et décisif pour sauver ce régime de la faillite et garantir les droits de ses affiliés, a relevé M. Moubdii, notant que cette urgence a été soulignée par une série d’études et de rapports, notamment ceux de la Cour des comptes et le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Pour sa part, M. El Azami El Idrissi, qui présentait les deux projets de loi relatifs au régime des pensions civiles et au Régime collectif d'allocation de retraite, a expliqué que ces deux textes constituent le fruit de plusieurs étapes importantes ayant jalonné le processus de réformes des régimes de retraite, partant des résultats des travaux des commissions tech-

nique et nationale qui ont rassemblé l’ensemble des intervenants dans ce dossier (gouvernement, syndicats, et patrons) et des recommandations des différents rapports en la matière, en particulier ceux de le CESE, de la Cour des comptes et du Bureau international du travail. Il a mis en avant, dans ce sens, les plus importantes dispositions contenues dans les deux projets de loi, après leur discussion et leur approbation au sein de la Commission des finances, de la planification et du développement économique à la Chambre des conseillers. S’agissant du projet de loi n 71-14 modifiant et complétant la loi n 011-71 instituant le régime de pensions civiles, le ministre a fait savoir qu’il propose de relever progressivement la contribution de l’Etat et des affiliés à 4 points chacun sur une durée de 4 ans et d’adopter le salaire annuel moyen des huit dernières années de travail en tant que base de calcul des pensions progressivement sur une durée de 4 ans à partir de 2017. Seuils en hausse Il s’agit également de réviser le taux annuel de calcul des pensions de 2,5% à 2 %, en ce qui concerne les droits qui seront acquis à partir du 1er janvier 2017 tout en préservant le taux de 2,5% pour les droits acquis avant cette date et de relever progressivement le montant du seuil minimal de la pension de 1.000 DH/ mois actuellement à 1.500 DH. Le ministre a, par ailleurs, fait état de l’augmentation du montant du seuil minimal de la pension pour les militaires retraités et des retraités du RCAR de 1.000 DH/ mois à 1.500 DH/mois, selon la même approche progressive et à l’instar de ce qui a été proposé pour le régime des pensions civiles. L’adoption des projets de loi relatifs à la réforme des régimes de retraite permettra d’une part, de soutenir les équilibres financiers des régimes de pensions civiles à même de garantir la continuité de l’allocation des pensions au profit des retraités actuels et futurs, dans la perspective de la mise en place d’une réforme globale qui assure les conditions de pérennité, et d’autre part, d’améliorer le niveau des pensions pour les catégories sociales souffrant de précarité parmi les affiliés des régimes des pensions civiles et militaires, ainsi que du RCAR.

Il s’agit également de réviser le taux annuel de calcul des pensions de 2,5% à 2%, en ce qui concerne les droits qui seront acquis à partir du 1er janvier 2017

Samia ROCHDI

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LOGISTIQUE

Transport maritime

La croissance au rendez-vous jusqu’en 2019

A l’horizon 2019, le trafic maritime national devrait atteindre 91 millions de tonnes grâce notamment au développement des conteneurs et à la croissance du vrac liquide. La progression des importations de produits pétroliers, la croissance des exportations conteneurisées des primeurs et de l’industrie de la pêche et la bonne performance des exportations automobiles tireront également le trafic vers le haut.

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INDUSTRIE DU MAROC

S

elon la note d’information relative à l’introduction en Bourse de Marsa Maroc analysant les perspectives d’évolution entre 2016 et 2019, le trafic maritime national devrait enregistrer une croissance annuelle moyenne en volume de 2,5%. Cette progression suit étroitement l’évolution des échanges commerciaux. Le trafic national devrait ainsi se situer, à l’horizon 2019 à près de 91 millions de tonnes grâce, entre autres facteurs, au développement soutenu des conteneurs (+4,6%), à la croissance des vracs liquides (+2,5%) et celle des RoRo (+9,2%) (Roll-On, Roll-Off signifiant littéralement « roule dedans, roule dehors », pour faire la distinction avec les navires de charge habituels où les produits sont chargés à la verticale par des grues). Le GPL booste les volumes Durant la même période, le trafic vracs et conventionnels devrait enregistrer une croissance moyenne annuelle de 1,3% pour atteindre 67 millions de tonnes en 2019 contre 64 millions de tonnes en 2016. Cette performance s’explique entre autres par la progression «soutenue» des importations des produits pétroliers

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(gasoil, essence, fuel…) qui s’explique à son tour par l’augmentation de la consommation. Ce bon comportement est également la conséquence «de la hausse des importations du GPL pour répondre à la demande des ménages et du secteur de l’agriculture», souligne la note d’information. À cela, il faut ajouter bien entendu la croissance des exportations des agrumes et primeurs, l’évolution des échanges commerciaux des produits sidérurgiques et la hausse des importations de bois. Cela dit, selon les prévisions, le trafic de conteneurs devrait atteindre un volume de 1.363 KEVP.

la poursuite de la tendance à la containerisation du trafic maritime marocain, à la croissance des exportations conteneurisées des primeurs et de l’industrie de la pêche à partir du port d’Agadir et à l’évolution des importations de machines et d'équipements destinés aux tissus industriels et agricoles ainsi qu’aux ménages». L’évolution du trafic de RoRo (742 K unités en 2019) serait le résultat de la poursuite des bonnes performances des exportations automobiles. Sur ce point, il est prévu qu’entre 2016 et 2019, la croissance annuelle moyenne du trafic de véhicules atteigne 12,2%. Youssef IDRISSI

Selon la note d’information relative à l’introduction en Bourse de Marsa Maroc analysant les perspectives d’évolution entre 2016 et 2019, le trafic maritime national devrait enregistrer une croissance annuelle moyenne en volume de 2,5%.

L’effet «auto» «De nouvelles capacités permettront d'accueillir la croissance du trafic gateway, notamment le TC3 de Casablanca qui devrait être opérationnel à partir de fin 2016», lit-on dans la note d’information. Celleci souligne aussi que cette croissance serait due «à

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LOGISTIQUE Export en conteneurs

Attention aux nouvelles règles de pesage!

Ce mois de juillet est marqué par l’application au Maroc de nouvelles règles internationales relatives à la sécurité en mer. Désormais, une pesée certifiée des conteneurs est exigée avant tout chargement sur un navire. Deux méthodes d’obtentions de la Masse brute vérifiée sont proposées. Mais pas d’inquiétude pour les expéditions en cours. Une période de «flexibilité» de trois mois est prévue.

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xportateurs, transporteurs et autres logisticiens, préparez-vous à du changement dans les procédures de chargement des conteneurs. A partir du 1er juillet 2016, les exigences de la Convention SOLAS (Safety of Life at Sea) en matière de vérification du poids des conteneurs sont entrées en application au Maroc. Dès l’entame de ce mois, les conteneurs pleins ne seront autorisés à charger à bord des navires auxquels la Convention SOLAS s’ap-

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plique qu’à la condition que leur Masse Brute Vérifiée ait été fournie au capitaine du navire ou son représentant, et au terminal. Les chargeurs auront ainsi obligation de procéder au pesage de tous les conteneurs maritimes avant leur remise à l’armateur. Cette information devra être faite suffisamment à l’avance pour permettre l’élaboration du plan de chargement. La déclaration de la masse brute exacte d'un conteneur emporté est indispensable à la sécurité ma-

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LOGISTIQUE

En ce qui concerne les ports gérés par l’Agence Nationale des Ports (ANP), il est désormais indispensable de peser les conteneurs à l’export dans des ponts bascules à l’extérieur du port. ritime, à laquelle, tout exportateur doit se conformer. En ce qui concerne les ports gérés par l’Agence Nationale des Ports (ANP), il est désormais indispensable de peser les conteneurs à l’export dans des ponts bascules à l’extérieur du port. Le conteneur ne serait autorisé à entrer au port et au terminal à conteneurs qu’à la condition que le transporteur routier présente à l’entrée du port et à l’entrée du terminal un ticket de pesage, accompagné d’une lettre en-tête émise par l’exportateur, dûment signée et cachetée et reprenant tous les éléments du ticket de pesage. Cette nouvelle procédure soulève une série de questions parmi les exportateurs, auxquelles l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) livre quelques réponses d’ordre pratique.

Le contexte Au 1er juillet 2016, de nouvelles prescriptions relatives à la vérification de la masse brute d'un conteneur empoté entreront en vigueur en vertu de la Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (Convention SOLAS). Pourquoi cette nouvelle exigence? Le fait de connaître la masse brute exacte d'un conteneur empoté est indispensable pour assurer un arrimage et un gerbage corrects et éviter l'affaissement et la perte par-dessus bord des piles de conteneurs. Il s'agit d'une mesure de sécurité importante qui vise à sauver des vies humaines et empêcher toute lésion corporelle ou destruction des biens. Samia ROCHDI

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LOGISTIQUE

La déclaration de la masse brute fait-elle l'objet d'une nouvelle prescription ? La Convention SOLAS a toujours inclus une prescription relative à la déclaration de la masse brute de la cargaison et des conteneurs. La nouvelle prescription ajoute un degré supplémentaire pour la vérification de la masse. Cela vise à s'assurer que la masse déclarée reflète véritablement la masse brute du conteneur empoté afin d'éviter toute lésion corporelle, dommage à la cargaison, perte de conteneurs, etc.

Qui fournit la masse brute vérifiée ? Le chargeur est en charge de fournir la masse brute vérifiée en la mentionnant dans le document d'expédition et en soumettant ce dernier au capitaine, ou à son représentant, et au représentant du terminal dans le délai nécessaire pour pouvoir être utilisé lors de l'établissement du plan d'arrimage du navire.

Qui est le chargeur ? Le terme «chargeur» désigne une entité juridique ou une personne désignée sur le connaissement ou sur la lettre de transport maritime, ou encore sur un document de transport multimodal équivalent (un connaissement "de bout en bout", par exemple), comme étant le chargeur et/ou qui a signé un contrat de transport avec une compagnie de navigation (ou bien au nom ou pour le compte de laquelle ce contrat a été signé). Le chargeur peut être un fabricant, un agent maritime, un transitaire, etc.

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Qui paye si la masse brute d'un conteneur n'est pas vérifiée ? Un conteneur empoté dont la masse brute vérifiée n'a pas été obtenue dans un délai suffisant pour pouvoir être utilisée dans le plan d'arrimage du navire ne pourra être chargé à bord d'un navire soumis aux règles de la Convention SOLAS. Les coûts que pourraient entraîner le non chargement, le stockage, les surestaries ou le renvoi, en définitive, du conteneur au chargeur responsable devraient être fixés dans le cadre d'accords contractuels entre les parties commerciales.

Que se passera-t-il si la masse brute vérifiée n'est pas fournie? La masse brute vérifiée est une condition requise pour le chargement d'un conteneur empoté à bord d'un navire. Un conteneur empoté dont la masse brute vérifiée n'a pas été obtenue dans un délai suffisant pour pouvoir être utilisée dans le plan d'arrimage du navire ne pourra être chargé à bord d'un navire soumis aux règles de la Convention SOLAS.

Qui applique ces règles ? Comme pour les autres dispositions de la Convention SOLAS, la responsabilité de l'application des prescriptions de la Convention SOLAS relatives à la masse brute vérifiée des conteneurs empotés incombe aux Gouvernements contractants de la Convention SOLAS et relève de leur compétence. Les Gouvernements contractants agissant en qualité d'États du port devraient s'assurer du respect des prescriptions de la Convention SOLAS. Tout cas de non-respect de ces prescriptions peut être réprimé de la manière prévue par la législation nationale.

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LOGISTIQUE Comment vérifier la masse brute d'un conteneur? La règle de la Convention SOLAS permet de vérifier la masse brute de conteneurs empotés au travers de deux méthodes. La première possibilité consiste à peser le conteneur empoté à l'aide d'un matériel étalonné et certifié; la seconde méthode consiste à peser tous les colis et éléments de cargaison, en incluant la masse des palettes, du fardage et de tout autre matériau d'assujettissement à charger dans le conteneur, et en ajoutant la masse à vide du conteneur à la somme des différentes masses, au moyen d'une méthode certifiée approuvée par l'autorité compétente de l'État dans lequel le conteneur a été empoté. Cette dernière méthode n'est pas envisageable pour les chargeurs de marchandises en vrac comme, par exemple, les minerais de fer ou les grains.

Qui détermine la «méthode certifiée» pour la vérification? Cette responsabilité incombe à l'autorité compétente de l'État dans lequel le conteneur a été empoté.

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Que se passera-t-il pour les conteneurs chargés avant le 1er juillet 2016 et transbordés le 1er juillet 2016 ou après cette date? Le Comité de la sécurité maritime (MSC), à sa quatrevingt-seizième session (mai 2016), a convenu que, même s'il ne devrait pas y avoir de retard pour la mise en œuvre des prescriptions de la Convention SOLAS, il serait utile que les Administrations et les autorités de contrôle par l'État du port adoptent une «approche pratique et pragmatique» lorsqu'elles les font appliquer, pendant une période de trois mois à compter du 1er juillet 2016. Cela permettrait de s'assurer que les conteneurs empotés qui sont chargés à bord d'un navire avant le 1er juillet 2016 et qui sont transbordés le 1er juillet 2016 ou après cette date sont expédiés vers le port final de déchargement en étant exemptés de la vérification de la masse brute, et de donner toute latitude, pendant une période de trois mois à compter du 1er juillet 2016, à toutes les parties prenantes dans le secteur du transport en conteneurs pour perfectionner, s'il y a lieu, les procédures (ex : mise à jour des logiciels) permettant de documenter, de communiquer et de partager les renseignements relatifs à la vérification de la masse brute.

Que se passe-t-il si un conteneur arrive pour le transport vers la destination suivante sans que sa masse brute ait été vérifiée ? Alors que le chargeur est chargé d'obtenir et d'attester la masse brute vérifiée d'un conteneur empoté, la section 13 des Directives relatives à la masse brute vérifiée d'un conteneur contenant des marchandises (MSC.1/Circ.1475) contient des mesures à prévoir pour le cas où des conteneurs seraient reçus sans indication de la masse brute vérifiée. Afin que de tels conteneurs puissent continuer à être acheminés efficacement, le capitaine ou son représentant et le représentant du terminal peuvent obtenir la masse brute vérifiée du conteneur empoté au nom du chargeur. Cette information peut être obtenue en pesant le conteneur en question au terminal ou ailleurs. La masse brute vérifiée ainsi obtenue devrait être utilisée lors de l'établissement du plan de chargement du navire. Les parties commerciales devraient convenir entre elles de la nécessité et de la manière de procéder pour ce faire, y compris de la répartition des coûts occasionnés.

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i ntervi ew

Abdelaziz Rabbah, ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique

«Nous allons mettre à niveau notre logistique urbaine, à commencer par Casablanca» Depuis 2010, le Maroc a lancé sa stratégie nationale de développement de la Logistique dans un contexte assez particulier, la conjoncture économique internationale était difficile et les contraintes budgétaires de l’Etat imposaient une mise en place rapide des instances d'une bonne gouvernance. Quels étaient les plans d’actions définis pour le bon déploiement de cette stratégie? Aziz Rabbah livre ses réponses à Industrie du Maroc.

Le Maroc connait un énorme problème de mobilier de logistique, notamment pour le stockage et la fluidité des marchandises

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i ntervi ew

IDM : Quelle est la portée de votre dernière signature avec le département de l’industrie? Abdelaziz Rabbah: L’on considère la logistique comme facteur clé de succès pour les grands projets. C’est ce qui nous a poussés à changer notre stratégie globale de la logistique sur des dossiers à caractère horizontal comme la formation et l’organisation ou même les plateformes, vers des plans à caractère sectoriel. C’est ce qui explique notre dernière signature avec le ministère de l’industrie en présence de sa Majesté le Roi, du nouveau plan d’intégration de la logistique dans l’ensemble des zones industrielles, ce qui permettra aux industriels de bénéficier de tous les avantages d’une logistique de proximité. Qu’en est-il des activités agricoles et agroalimentaires? Nous avons convenu avec le ministère de l'agriculture d'intégrer la logistique dans différents agropoles ce qui permettra aux professionnels d’avoir des nouvelles solutions et services, notamment la logistique du froid qui va accompagner la production et l'exportation. Aujourd'hui c’est un atout primordial de doter les exportateurs de logistique de froid pour qu'ils puissent proposer des produits de qualité et ainsi augmenter la compétitivité avec les autres pays. Où en est la stratégie portuaire? Depuis 2012, le Maroc a adopté une nouvelle stratégie, qui vise à créer 5 ports tels que les ports de Jorf Lasfar et Dakhla et une expansion pour d’autres ports tels celui de Casablanca. Cette stratégie nous a poussé à opter pour 3 shifts de 8h pour assurer une gestion 24H/24 pour l’ensemble des ports, ainsi qu'une nouvelle politique pour la gestion de l’espace portuaire. L’ensemble des décisions ont été prises pour donner un nouveau souffle à notre compétitivité qui connaissait un certain retard par rapport aux concurrents.

Selon vous, quels sont les freins du développement de la logistique au Maroc? Le Maroc connait un énorme problème de mobilier de logistique, notamment pour le stockage et la fluidité des marchandises, ainsi que les parkings et les matériaux de construction. C’est pour cela qu’on a développé une nouvelle politique de logistique urbaine qui sera appliquée à la ville de Casablanca dans un premier temps. Le ministère jouera dans ce cadre un rôle principal dans l’accompagnement des opérateurs pour le bon déroulement de toutes les opérations. Qu’est ce qui explique les retards enregistrés? Le Maroc a connu un contexte assez particulier au moment du lancement de la stratégie nationale de logistique en 2010. Primo, on a connu des difficultés de financement. Secundo, le Royaume connaissait un ralentissement de sa croissance économique ce qui n’encourageait pas les investisseurs étrangers à choisir le Maroc pour s'y installer. Mais cela ne nous a pas découragés. Ainsi, en 2011 le Maroc a connu la création juridique de l’Agence marocaine de développement de la logistique, qui à son tour a permis la réduction des coûts de la logistique et l'accompagnement des opérateurs dans la réalisation de leurs projets, et par la suite, la réduction l’écart avec nos principaux concurrents.

Le ministère a pris le choix de mettre à niveau la logistique urbaine en instaurant un nouveau programme pour la période 2016-2021 en partenariat avec les grandes villes marocaines à commencer par Casablanca

La logistique urbaine est donc une priorité … Le ministère a pris le choix de mettre à niveau la logistique urbaine en instaurant un nouveau programme pour la période 2016-2021 en partenariat avec les grandes villes marocaines à commencer par Casablanca. Ce programme vise notamment l'optimisation des pratiques logistiques en ville telles que la livraison et la circulation et ceci en adaptant les équipements et les infrastructures adéquates. Propos recueillis par Abderrafie SRATI

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entreprise

LafargeHolcim Maroc naîtra le 13 juillet 2016 Le montant global de l’opération est estimé à 9,13 MMDH pour un prix d’émission de 1.539,17 dirhams par action et une valeur nominale de 30 dirhams par action. La date d’échange est prévue pour le 13 juillet 2016. La parité d’échange est fixée à 1,2 action de Lafarge Ciments pour 1 action Holcim Maroc.

L Sur le plan continental, le partenariat SNI et LafargeHolcim sera élargi, notamment, dans le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, le Gabon, le Mali, la Mauritanie, la République Démocratique du Congo, la République du Congo et le Sénégal.

'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a visé à fin juin 2016, une note d’information relative à l’augmentation de capital de Lafarge Ciments au titre d’une opération de fusion-absorption de Holcim Maroc. Selon un communiqué du gendarme de la Bourse, cette opération est réservée aux actionnaires actuels de Holcim Maroc et porte sur un total de 5.935.512 actions, qui seront émises selon une parité d’échange: 1,2 action de Lafarge Ciments pour 1 action Holcim Maroc. Le montant global de l’opération est estimé à 9,13 milliards de dirhams (MMDH), pour un prix d’émission de 1.539,17 dirhams par action et une valeur nominale de 30 dirhams par action. La date d’échange est prévue pour le 13 juillet 2016, précise la même source.

semble de s’appuyer sur l’engagement de SNI dans les pays d’Afrique subsaharienne francophone pour accélérer son développement dans cette zone. Pour SNI, l’opération constitue une première concrétisation de son évolution vers un fonds d’investissement panafricain à long terme, annoncée fin 2014, prenant des participations dans des projets structurants aussi bien au Maroc qu’en Afrique subsaharienne. Sur le plan continental, le partenariat SNI et LafargeHolcim sera élargi, notamment, dans le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, le Gabon, le Mali, la Mauritanie, la République Démocratique du Congo, la République du Congo et le Sénégal. Le projet sera porté par LH Maroc Afrique, filiale à 100% de leur joint-venture marocaine Lafarge Maroc.

Partenariat élargi avec la SNI Ce rapprochement s’inscrit dans le cadre de l’accord du 17 mars 2016, conclu entre le groupe LafargeHolcim et la Société Nationale d'Investissement (SNI) dans le but de fusionner deux acteurs historiques du marché des matériaux de construction au Royaume, Lafarge Ciments et Holcim Maroc. La fusion se traduira par la création d’un leader du secteur des matériaux de construction au Maroc et la première capitalisation boursière industrielle de la place de Casablanca. Pour LafargeHolcim, cette opération constitue une des dernières étapes importantes de la fusion opérationnelle de Lafarge et de Holcim, entamée lors de la création du Groupe LafargeHolcim. Elle permet aussi au nouvel en-

Un dividende exceptionnel sur la table Cette nouvelle société, qui sera le véhicule de développement de LafargeHolcim et de SNI dans la zone, investira dans la production de ciments et de clinker dans les pays d’Afrique subsaharienne francophone, où les besoins en logement et en infrastructure présentent des opportunités majeures de croissance, tout en veillant au développement des synergies avec LHM, notamment à travers l’exportation de clinker ou de ciment à partir du Maroc. Dès la réalisation de la fusion, LafargeHolcim et SNI proposeront au Conseil d’Administration de l’entité fusionnée, LafargeHolcim Maroc, la distribution d’un dividende exceptionnel prélevé sur la prime de fusion Youssef IDRISSI

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L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE, NOUVELLE SOURCE D’ÉNERGIE À MOINDRE COÛT Afriquia Gaz, acteur capital dans le secteur énergétique du Maroc, encourage et accompagne activement ses clients dans l’adoption de l’efficacité énergétique comme vecteur de développement. Afriquia Gaz, participe fortement à la pérennité des activités de ses partenaires et à la préservation de l’environnement pour les générations futures.

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entreprise

L’assèchement des crédits met les PME sous pression Sur la base d’une étude portant sur un échantillon de près de 1.700 entreprises non financières privées et publiques, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques conclut que les délais de paiement des créances interentreprises se sont de nouveaux allongés, en particulier pour les entreprises privées atteignant des niveaux alarmants pour les TPME. La réserve monétaire, une autre manière d’inciter les banques à financer les petits business.

«La contraction du crédit bancaire aux entreprises nécessite des mesures de relance à même de soutenir le financement de l'économie et partant de préserver les capacités bénéficiaires des institutions financières», tranche le CCSRS.

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«La contraction du crédit bancaire aux entreprises nécessite des mesures de relance à même de soutenir le financement de l'économie et partant de préserver les capacités bénéficiaires des institutions financières», tranche le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS). Sur la base d’une étude portant sur un échantillon de près de 1.700 entreprises non financières privées et publiques, les délais de paiement des créances interentreprises se sont de nouveaux allongés, en particulier pour les entreprises privées atteignant des niveaux alarmants pour les TPME et certains secteurs d’activité, a constaté le CCSRS dans un communiqué. « Cette situation pèse lourdement sur les trésoreries des entreprises et nécessite d’accélérer la réforme sur les délais de paiement et sa mise en œuvre effective », souligne le communiqué. Pour leur part, les banques continuent d’être rentables, bien capitalisées et résilientes aux stress tests simulant des chocs macroéconomiques. Ainsi, leur position de liquidité s’est parallèlement améliorée, mais leurs résultats ont enregistré globalement des baisses, dans un contexte de resser-

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rement des marges d’intermédiation et de coût élevé du risque de crédit, en partie atténuées par leurs bonnes performances à l’international et aussi dans une phase où la croissance des crédits bancaires est, en grande partie, portée par ceux à l’habitat assortis de taux bas, l’exposition des banques au risque de taux d’intérêt appelle à la vigilance, précise le CCSRS. Décalage Le Comité relève aussi que le secteur des entreprises d’assurances dégage une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire. Néanmoins, le passage vers un régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques devrait nécessiter la recapitalisation de certaines d’entre elles. Ainsi, les plus-values latentes susceptibles d’être dégagées par les portefeuilles d’actifs de ces institutions ont de nouveau baissé en relation avec la contreperformance du marché boursier. Le CCSRS a précisé que la situation financière du secteur de la retraite continue d’être préoccupante, eu égard

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entreprise l’approbation du rapport sur la stabilité financière relatif à l’exercice 2015, à l’examen de la cartographie des risques du système financier, à la validation de la feuille de route inter-autorités des actions et réformes visant à renforcer la stabilité financière au titre de la période 2016-2018 et à l’analyse de la situation du système financier au regard des tendances économiques et financières, observées et attendues. Institué par la loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés, ce Comité est présidé par le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM) et regroupe les représentants de BAM, de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), ainsi que du ministère de l’Economie et des finances. Il est chargé de la surveillance macro-prudentielle du secteur financier. Il évalue notamment les risques systémiques pour ce secteur et examine les mesures pour en atténuer les effets en vue de préserver la stabilité financière.

aux déséquilibres techniques de certains régimes. En particulier, le régime des pensions civiles, dont la réforme a enregistré un retard important, a connu un deuxième déficit en 2015 et pourrait voir ses réserves s’épuiser en 2022. Les marchés des capitaux continuent de participer, mais encore de manière limitée, aux besoins de financement de l’économie. Ainsi, leur niveau élevé de concentration constitue, de surcroît, un facteur de propagation des risques au sein du système financier, appelant, entre autres, à l’aboutissement rapide des réformes prévues pour le développement de ces marchés, selon le communiqué. Concernant les risques macroéconomiques, le comité précise qu’ils se sont atténués à la faveur de la réduction des risques émanant des conditions extérieures et de la consolidation budgétaire. Néanmoins, la morosité de l’activité non agricole pourrait, si elle devait persister davantage, impacter négativement le système financier. Cartographie des risques Lors de cette réunion, le Comité a procédé à

Réserve monétaire, une autre manière d’inciter les banques Si elle n'a pas modifié son taux directeur, la Banque centrale a en revanche décidé de rehausser le taux de la réserve monétaire qui pourra aller jusqu'à 5%, avec en filigrane la volonté d’inciter les banques à délivrer plus de financements aux TPME. Cette mesure n'est pas à proprement dit une surprise compte tenu de la surliquidité dans laquelle baignent les banques. «L'excès de liquidité du système bancaire durera au moins jusqu'en 2017», estime Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM). Le relèvement de la réserve monétaire permettra d'absorber la liquidité excédentaire sur le marché. Pour ne pas pénaliser le financement de l'économie, la hausse de la réserve monétaire se fera par palier. «Nous allons porter le taux à 4% dans un premier temps», a laissé entendre le wali. L'évolution de la liquidité déterminera si un nouveau resserrement à 5% sera nécessaire. D'un autre côté, BAM va réinstaurer la rémunération de la réserve monétaire de 0,75%, pour les établissements qui seront les plus dynamiques en matière d'octroi de crédit. Il s'agit d'une nouvelle incitation pour débloquer plus de crédits aux TPME, qui n’en finissent pas de souffrir de la difficulté d'accès au crédit.

BAM va réinstaurer la rémunération de la réserve monétaire de 0,75%, pour les établissements qui seront les plus dynamiques en matière d'octroi de crédit.

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Les promoteurs misent sur les studios à Casablanca Le nouveau zoning urbain commence à se refléter sur le visage de la capitale économique. Les promoteurs œuvrant à Casablanca commencent à positionner leurs R+5 dans les ex-zones villas. Dans les constructions en cours, une tendance se démarque: les nouveaux immeubles sont débités en petits studios. La facilité de commercialisation de cette catégorie relègue les grandes superficies au second plan.

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our les opérateurs de l’immobilier, la quête de la hauteur a toujours été en ligne de mire dans leurs projets résidentiels et professionnels. A Casablanca particulièrement, ils réclament depuis plusieurs années l’ouverture du foncier à plus de verticalité. La nouvelle configuration urbaine des différentes zones de Casablanca a en partie assouvi ce besoin qu’ils exprimaient. En effet, une multitude de nouveaux chantiers de construction d’immeubles a été autorisée dans des quartiers jusqu’ici totalement occupés par des villas. La tendance: des immeubles répartis en studios haut standing. De toute évidence, avec cette nouvelle orientation, les promoteurs s’adaptent à la demande qui s’est de plus en plus

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Encore plus haut La rareté du foncier et sa cherté constituent toujours une difficulté de taille aussi bien pour les promoteurs que pour les acquéreurs. Une raison supplémentaire pour ces nouveaux immeubles d’être vendus en petites surfaces afin d’amortir le coût du foncier. C’est ainsi que les appartements neufs de grande superficie se raréfient de plus en plus en centre-ville. Pour les promoteurs, la construction de grands appartements est un gaspillage de foncier à l’horizontal, surtout que la verticalité ne peut intervenir que pour les nouvelles Au-delà de constructions. Mais cette quête de la hauteur est enla vente, core loin d’être finie. En effet, selon les orientations du ce type ministère de tutelle, les futurs plans d’aménagement de bien se devraient intégrer plus de verticalité. Ils devraient perprête aussi mettre la construction au-delà de cinq niveaux pour bien à la satisfaire la demande grandissante en appartement location. En effet, dans les villes. Le ministère estime pouvoir monter jusqu’à du R+8 en vue de rentabiliser l’investissement ces petites des promoteurs. Rappelons que ces derniers se sont superficies sont plus engagés dans la construction de 20.000 logements facilement à destination de la classe moyenne. Il est à noter louées, que les études menées par le département de Nabil malgré des Benabdallah et dont les résultats ont été annoncés prix de location redébut 2016 font ressortir que la demande globale en lativement logement se situerait à environ 1,5 million d’unités élevés. dont 1,3 million en milieu urbain. 80% des logements demandés seraient d’une superficie de 50 à 100 m². En parallèle, plus de 500.000 logements seraient aujourd’hui vacants dont 56% inoccupés depuis plus de 2 années. orientée vers ce type de produits à Casablanca. Encore plus intéressant, vu que le prix total du bien immobilier se calcule en fonction de la superficie, cette catégorie de produit trouve preneur beaucoup plus facilement que les appartements plus étendus. De plus, la demande en logement tend au rajeunissement. Les jeunes cadres qui s’installent dans la ville préfèrent de plus en plus s’installer à proximité des commodités. Au-delà de la vente, ce type de bien se prête aussi bien à la location. En effet, ces petites superficies sont plus facilement louées, malgré des prix de location relativement élevés.

Omar ZEROUALI

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Saint-Gobain et Lafarge Maroc unissent leurs forces dans le plâtre Les deux leaders des matériaux de construction Saint-Gobain et Lafarge Maroc ont annoncé la fusion de leurs activités plâtre en créant Lafarge Placo Maroc, une société spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de produits destinés aux marchés marocain et d’Afrique de l’Ouest.

Lafarge Placo Maroc compte exploiter deux usines situés dans la région de Safi alors que Saint-Gobain s’occupera de la gestion du nouvel ensemble

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lors que la naissance de LafargeHolcim Maroc est programmée pour le 13 juillet 2016, les alliances stratégiques dans le secteur n’attendent pas. En effet, les deux leaders des matériaux de construction SaintGobain et Lafarge Maroc ont annoncé la fusion de leurs activités plâtre en créant Lafarge Placo Maroc, une société spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de produits destinés aux marchés marocain et d’Afrique de l’Ouest. Selon un communiqué conjoint des deux partenaires, cette nouvelle société qui devrait profiter du potentiel de développement du marché marocain et des opportunités d’exportations vers les pays de l’Afrique de l’Ouest, est une joint-venture à 50/50 qui réunit les activités de Lafarge Plâtre Maroc, acteur historique du marché du plâtre au niveau national et de Moongypse, une société plus récente détenue par Saint-Gobain et l’entreprise marocaine Planchister.

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Synergies Lafarge Placo Maroc compte exploiter deux usines situés dans la région de Safi alors que Saint-Gobain s’occupera de la gestion du nouvel ensemble, précise la même source, ajoutant qu’elle pourra s’appuyer sur la présence commerciale, l’image, l’expérience et la capacité industrielle de Lafarge Plâtre Maroc et bénéficiera également de l’excellence opérationnelle, de la diversité de la gamme de produits et de la dynamique d’innovation de Saint-Gobain qui en ont fait le numéro 1 mondial du plâtre. A travers ce partenariat, les deux entreprises affirment leur engagement à bâtir une croissance durable au Maroc, basée sur les valeurs fondamentales des deux groupes et une volonté de capitaliser sur les compétences des ressources humaines et d’apporter aux marchés marocain et africain des solutions techniques innovantes pour la construction. Youssef IDRISSI www.industries.ma


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Nareva et le géant Engie à la conquête de l’Afrique

Le mémorandum d'entente constitue un nouveau pas important entre les leaders respectifs dans leurs pays, pour développer en commun de nouveaux projets de production en Afrique.

Un mémorandum d’entente a été signé fin juin 2016 entre les deux groupes leaders afin de développer de nouveaux projets de production d'électricité et de services énergétiques en Afrique du Nord et de l’Ouest. Objectif: un portefeuille d'actifs supplémentaires de 5.000 à 6.000 MW entre 2020 et 2025.

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ne alliance stratégique d’importance capitale a été actée dans le secteur de l’énergie. La filiale du Groupe SNI, Nareva Holding et le Groupe français Engie (ex-GDF Suez) ont signé, fin juin 2016, un protocole d'accord «en vue de développer des actifs énergétiques en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest». Le mémorandum d'entente constitue un nouveau pas important entre les leaders respectifs dans leurs pays, pour développer en commun de nouveaux projets de production et de services énergétiques en Afrique. Quelques pays en particulier sont déjà évoqués, parmi lesquels figurent notamment l’Égypte, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Ghana ou encore le Cameroun. 10 millions de familles africaines Déjà, les grandes ambitions sont affichées et même chiffrées. En effet, dans le détail, les deux opérateurs se sont fixé comme objectif de développer un portefeuille d'actifs supplémentaires de 5.000 à 6.000 Mégawatts entre 2020 et 2025, soit l'équivalent de la consommation électrique de dix millions de ménages africains. Ce portefeuille futur viendra enrichir la liste de projets sur

lesquels Nareva et Engie sont déjà associés au Maroc, notamment celui du développement du parc éolien de Tarfaya (le plus grand en Afrique), opérationnel depuis 2014. Les deux parties développent également conjointement la centrale thermique de Safi dont la production du premier kilowatt est prévue pour 2018. Deux géants, deux continents Nareva Holding dispose à ce jour d'un portefeuille d'actifs énergétiques de plus de 3.000 MW (dont 1.650 MW en éolien). Le groupe exploite 5 parcs éoliens au Maroc, dont celui de Tarfaya (300 MW) et finalise actuellement avec ses partenaires la construction de la centrale thermique de Safi (2x693 MW). De son côté, le Groupe Engie est leader en France et en Europe. Il développe des solutions énergétiques pour les particuliers, les villes et les entreprises, en s’appuyant notamment sur son expertise dans quatre secteurs clés: les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, le gaz naturel liquéfié et les technologies numériques. Engie compte actuellement plus de 154.950 collaborateurs dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 69,9 milliards d’euros en 2015. Youssef IDRISSI

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Le dumping continue de plomber les industries céramiques Une guéguerre dure depuis plusieurs années entre industriels céramiques marocains et importateurs. Chaque partie défend ses intérêts et présente ses arguments pour avoir gain de cause.

l’association des importateurs, par le biais de son président Youssef Belkaid, a réagi vivement aux propos de l’APIC dans plusieurs sorties médiatiques

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’association professionnelle des industries céramiques (APIC) a tiré la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse organisée lundi 13 juin dernier par rapport au dumping que connait le marché marocain depuis plusieurs mois. Selon Mouhsine Lazrak président de l’APIC, « depuis 2009 le marché marocain a connu une inondation de produits importés principalement d’Espagne. Ce qui a poussé plusieurs industriels nationaux a cessé leurs produits temporairement ou de manière définitive. Depuis le début de 2016, les produits espagnols ont connu une augmentation des importations de plus de 45% par rapport à la même période en 2015 ; ce qui menace la survie des industriels marocains qui ne peuvent plus résister à cette concurrence déloyale ». Pour sa part, l’association des importateurs, par le biais de son président Youssef Belkaid, a réagi vivement aux propos de l’APIC dans plusieurs sorties médiatiques en annonçant que « les importations ne sont pas derrière cet effet de dumping et que la qualité des importations sont conformes aux normes marocaines ». Pour Mouhsine Lazrak, l’APIC a déposé une requête antidumping auprès du ministère de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de

l’économie numérique contre les importations espagnoles qui sont vendues à 25 DH le mètre carré contre 50 DH ». Il a, par ailleurs, fait remarquer que le prix du produit marocain inclue les salaires d’employés, la TVA, l’IS payés à l’Etat marocain et plusieurs charges sociales. Tout cela disparaîtra si l’Etat ne fait pas son travail pour amorcer cette avalanche de produits importés, qui selon la même source confirme que le centre technique marocain a dépisté des anomalies dans plus de 45% de ces produits importés en 2015. Ce qui représente un vrai danger pour la sûreté des citoyens. Mohsine Lazrak montre du doigt l’Etat dans sa globalité pour son manque de prises de mesures anti-dumping et rappelle que L’APIC a recueilli toutes les informations susceptibles d’appuyer la requête de l’Etat pour combattre ce dumping qui dure depuis plusieurs années. Selon lui, si l’Etat ne prend pas au sérieux ce phénomène, l’industrie de la céramique marocaine risque de disparaître. À rappeler que ce dumping représente un manque à gagner de plus de 400 millions de dirhams aux industriels marocains qui ont connu la fermeture de leurs usines dans les villes de Kenitra, Tetouan et même Berrechid ; engendrant ainsi la perte de 260 emplois directs. Abderrafie SRATI

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Bras de fer entre l’AMICA et les importateurs Depuis plusieurs mois, les importateurs et l’Association marocaine pour l’Industrie et le Commerce automobile (AMICA) s’échangent les accusations pour la non-conformité des pièces de rechange, surtout les pare-brises. Le département de l'industrie a publié le 18 mai dernier une circulaire révisant les exigences en matière d’importations de vitrage automobile et soumettant toutes importations à de nouvelles analyses de conformité auprès du CETIEV

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es importateurs de vitres automobiles voient rouge parce qu’ils viennent de voir une grande partie de leurs importations non conformes aux exigences du ministère de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Ce dernier a publié le 18 mai dernier une circulaire révisant les exigences en matière d’importations de vitrage automobile et soumettant toutes importations à de nouvelles analyses de conformité auprès du centre Technique des industries des équipements pour véhicules (CETIEV). Cette démarche a dévoilé le nombre conséquents de vitres non conformes aux normes européennes ; ce qui représente un cauchemar pour les importateurs qui sont taxés de 12000 à 40000 DH par conteneur importé. Les importateurs ont constitué une association pour défendre leurs droits qui jusqu’à cette dite circulaire ne se sont jamais vus confrontés à une situation pareille. Selon Hakim Abdelmoumen, président de l’Amica, « 70% des produits inspectés se sont avérés défectueux ; ce qui représente un risque majeur de sûreté pour les conducteurs et même pour les piétons ». Et d’ajouter « notre rôle est primordial dans l’opposition de la commercialisation de tels produits. C’est une question d’éthique en premier lieu » D’où viennent ces produits ? Selon l’Amica, la Chine est le principal fournisseur des importateurs de ces produits défectueux, et selon la

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même source les importateurs concernés contournent les lois marocaines en fournissant quelques pièces conformes au laboratoire pour qu’elles soient validées, alors que plus des 2 tiers du conteneur contienent des pièces non-conformes. Wael Gaissar président de l’association des importateurs de pare-brises (APSA) a réagi aux propos de l’Amica en soulignant que la plupart des importations des membres de l’APSA est de France, et que les éprouvettes utilisées pour tester les produits au centre technique des industries des équipements pour véhicules (CETIEV) ne peuvent approuver la conformité des produits importés et c’est ce qui cause problème. Selon la même source « le CETIEV utilise des éprouvettes qui ne peuvent décider de la conformité de nos produits, c’est pour cela que le ministère a mobilisé une équipe d’ingénieurs pour monter un rapport sur les éprouvettes utilisées par le centre ». Ceci permettra par la suite de relancer le dossier des importateurs qui trouvent inadéquats les résultats fournis antérieurement par le CETIEV, en même temps cela permettra de dépénaliser les importations qui ont cessé d’approvisionner le marché marocain. En attente des résultats de l’enquête réalisée par le ministère, l’AMICA et l’APSA sont tous deux sollicitées à trouver un terrain d’entente qui garantira les avantages de chaque partie, et avant tout, protégera la sécurité des automobilistes marocains. Abderrafie SRATI

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Technopark Casablanca célèbre son 15e anniversaire Moroccan Information Technopark Company, la société gestionnaire du Technopark à célébré le 15e anniversaire du Technopark Casablanca, incubateur de jeunes entreprises marocaines où se rejoignent les industries culturelles aux technologies de l’information et la communication passant par la Green tech. les startups ont pu réaliser un chiffre d’affaires de 800 Millions de DH par 2000 jeunes employés d’une moyenne d’âge de 30 ans.

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e Technopark Casablanca vient d’éteindre sa 15e bougie lors de sa 8e édition du technoftour, avec la présence de plus de 200 chefs d’entreprises du Technopark et de Moulay Hafid Elalamy Ministre de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Selon Omar Balafrej Directeur du Moroccan Information technopark Company (MTIC) société gestionnaire du Technopark « On a commencé en 2001 par le premier Technopark de Casablanca qui représentait le premier incubateur d’entreprises marocaines, il a pu accueillir au long de ses 15 ans d’existence pas moins de 900 Start-up, et le Technopark de Casablanca a vu naitre deux autres à Rabat et Tanger, ce qui explique le succès que connait ce genre de structure ». Le Technopark couvre essentiellement 3 secteurs : La Green Tech, l’industrie culturelle, et les technologies de l’information et la communication. Ce qui différencie Technopark des autres zones offshores tel que le Casanearshore ou le Technopolis, c’est que ces dernières proposent

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de grands espaces a un coût plus élevé que celui du Technopark, dans la mesure où ces zones sont plutôt dédiées aux grandes entreprises, alors que le Technopark peut héberger les petites entreprises œuvrant dans le domaine de l’Offshoring afin de mettre les bases de leur business avant de s’adresser aux deux autres structures. Ceci dit le Technopark n’est pas un concurrent des autres zones mais il est plutôt présent pour incuber les nouvelles entreprises qui bénéficient d’un prix approvisionnant les 50 DH pour le mètre carré, et ceci pour les 18 premiers mois de loyer. Ainsi, elles ont une mise à disposition des salles de réunions et de conférences, ce qui les encourage à se concentrer sur leur business. Ceci dit, les startups ont pu réaliser un chiffre d’affaires de 800 Millions de DH par 2000 jeunes employés d’une moyenne d’âge de 30 ans. Le Technopark connait une présence de quelques PME qui selon Omar Balafrej payent plus que les startups. Ce Reliquat permet de subventionner les petites entreprises qui viennent de s’installer. Mais, les avantages dont bénéficient ces entreprises sont plusieurs tels que la communication sur tous les supports du Technopark ainsi que les formations organisées par cette dernière qui ne compte pas s’arrêter là, selon Omar Balafrej. Pour lui, la priorité est de faire profiter d’autres villes du concept Technopark et surtout Marrakech et d’Agadir qui regroupent énormément de startups œuvrant dans les NTIC. Mais, « il faudra que la Wilayas trouvent les espaces adéquats pour qu’on puisse reproduire le même succès du Technopark Casablanca », affirme-t-il. Abderrafie SRATI

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Bertrand Laplaud

Directeur Général, CMCP-International Paper Maroc & Afrique de l'Ouest

«Nous profitons de la position du Maroc, hub pour l’Afrique» Après dix années passées sur le marché marocain, CMCP International Paper, avec trois unités de production et 1300 employés, peut se targuer d’être leader au Maroc dans la fabrication des emballages. Après ce cycle, CMCP International Paper compte monter d’un cran dans un futur proche, pour mieux accompagner la croissance du Maroc et se positionner en tant que fournisseur incontournable dans la zone Afrique de l’Ouest. Bilan et perspectives avec Bertrand Laplaud, le Directeur General du Groupe.

"Dans les trois années qui viennent, nous allons sûrement passer à 200 millions de dirhams d'investissement , bien que ce que je vous avance là soit encore en stade de réflexion"

IDM : Vous venez de boucler 10 années de présence au Maroc. Grosso modo, si vous deviez en faire le point, que nous diriez-vous ? Bertrand LAPLAUD: Effectivement, il est intéressant pour International Paper de faire le point sur sa présence au Maroc. International Paper est entrée dans le capital de CMCP en 2005 à hauteur de 65%. En 2007, nous sommes passés à hauteur de 100%. Après dix années de présence sur le marché marocain, nous ne pouvons qu’exprimer notre satisfaction. D’un côté, parce que cette présence nous a permis d’avoir une certaine expérience relative au marché marocain. Et d’autre part, parce qu’elle nous encouragés à projeter d’investir davantage au Maroc puisque l’évolution du chiffre d’affaires et celle des résultats sont conformes à nos attentes. Peut-on avoir, précisément, une idée sur ce volet investissement ? Nous investissons annuellement 80 millions de dirhams et ce depuis 2005, à l’échelle du groupe CMCP. Par contre, dans les trois années qui viennent, nous allons sûrement passer à 200 millions de dirhams, bien que ce que je vous avance là soit encore en stade de réflexion. Mais, réflexion avancée, quand même, dans la mesure où notre ambition est de renforcer notre présence au Maroc et soutenir la croissance du Royaume dans le domaine des emballages. Et cela sera réalisé sous quelle forme ? Comme je vous l’ai dit, c’est encore en phase de réflexion. Est-ce que cela sera sous forme de la construction d’un site ou de la création d’un joint-venture ? Je ne saurai avancer une

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affirmation pour le moment. C’est un peu trop tôt pour le dire. Ce que je peux vous affirmer par contre, c’est que oui, il y aura des investissements au Maroc prochainement ; oui CMCP (qui pèse aujourd’hui 7milliards de dirhams) veut devenir encore plus grande au Maroc. A ce propos, que pouvez-vous nous dire sur les sites de production déjà présents au Maroc ? Nous avons aujourd’hui trois sites : une papeterie à Kenitra qui produit jusqu’à 110 000 tonnes de papier carton pour la consommation locale, mais aussi pour des clients à l’Etranger. Cette papeterie est spécifique, dans la mesure où nous y recyclons à peu près 70% de tout le papier recyclable récolté au Maroc. Concernant ce point, il est important de signaler qu’au Maroc, ce genre de papier récolté représente à peine 30%. Or, 70% ne sont pas encore récupérables. En Europe ce sont 60% à 70% qui sont récupérés. C’est dire la marge qui reste encore à exploiter au Maroc. Par ailleurs, nous avons deux autres sites caisserie (ou cartonnerie, si vous voulez) : l’un à Casa et l’autre à Agadir. Celui d’Agadir se développe beaucoup au niveau de l’exportation pour le marché de l’Afrique de l’Ouest. Dans ce sens, nous profitons de la position du Maroc comme hub pour conquérir le marché de l’Afrique de l’Ouest; nous profitons de la croissance marocaine ; nous profitons de la structuration du marché marocain (présence de grandes surfaces, par exemple, gourmande en besoin d’emballage) et au-delà de tous ces facteurs, nous faisons de la substitution par rapport à certains matériaux que nous transformons en carton. En additionnant tous

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entreprise ces paramètres, vous comprendrez pourquoi notre croissance est au minimum de 5% à 7% tous les ans pour ce qui est de CMCP. C’est une croissance dont on est très fier. C’est aussi une croissance qui a un rapport avec l’export, non ? Effectivement. Ceci dit, nous faisons énormément de l’exportation indirecte. Mais, je vais vous parler de celle directe ; essentiellement vers l’Afrique de l’Ouest comme je vous l’ai indiqué il y a un moment. Cette exportation directe, représente entre 200 à 250 millions de dirhams, sur 1,7 milliard ; soit 15% du chiffre d’affaires global de CMCP. Le reste du chiffre d’affaires est réalisé au niveau du marché marocain. Précisément, qu’en est-il du marché local ? Concernant ce point, il faut savoir que les ventes réalisées au Maroc concernent deux grandes familles d’emballage : l’emballage dédié aux fruits et légumes et celui qu’on peut appeler « emballage industriel ». Pour la première catégorie, c’est le site d’Agadir qui en produit à peu près 80%. La seconde catégorie d’emballage est plutôt produite au niveau du site de Casablanca, à hauteur de 80% aussi. Par ailleurs, il est important de noter le secteur agroalimentaire représente 70% de notre chiffre d’affaires. Quel regard portez-vous sur le secteur du papier emballage durant cette période ? On a l’habitude de dire que l’emballage est un bon indicateur économique. L’activité marocaine en 2016 est annoncée en baisse et on l’explique en raison des précipitations et de l’agriculture. Or, l’agriculture dont on parle c’est la récolte de blé. Et, le blé ne finit pas en emballage. Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que les fruits et légumes ne sont pas liées aux précipitations, mais à d’autres systèmes d’irrigation tel que le goutte à goutte. Et pour la saison 2015-2016, nous avons fait une bonne année. CMCP n’est, donc, pas pénalisée par cette croissance qu’on voit à la baisse. Comment votre entreprise compte-t-elle tirer profit de cette dynamique ? Vous n’avez pas tort de noter cette dynamique. Effectivement, on la ressent depuis presque deux ans au niveau du secteur automobile, bien que le démarrage de l’usine de Renault à Tanger se soit effectué en 2012. Certes, Renault par exemple n’est pas un consommateur d’emballage. Mais, les sous-traitants qui accompagnent Renault, eux, consomment l’emballage pour ce qu’on appelle la deuxième monte. Et effectivement, nous livrons beaucoup ces sous-traitants qui sont implantés essentiellement dans l’axe Casa Tanger. Donc, on participe à ce développement et on espère bien accompagner aussi PSA qui va s’implanter au Maroc en 2019 via le site de Kenitra ; qui drainera d’autres sous-traitants. Donc, on constate cette dynamique et nous sommes conscients des perspectives et des opportunités. C’est pourquoi nous sommes en réflexion pour la réalisation d’un autre site au Maroc. www.industries.ma

Et si ce site voit le jour, il est fort probable qu’il soit situé entre Casa Tanger. Pouvez-vous nous apporter plus d’éclaircissements sur ce site ? C’est un projet en phase de réflexion, comme je vous ai dit tout à l’heure. C’est une réflexion qui n’est pas encore aboutie à 100%. Bien que la presse dise le contraire, je vous assure que rien n’est encore décidé. Mais, comme je vous l’ai dit, il se pourrait que ce soit un nouveau site, ou un joint-venture avec des acteurs présents au Maroc ou en racheter un ; etc. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’on va être plus présent et on est conscient que pour suivre cette croissance, il faudra qu’on pousse un peu les murs ; ce qui signifie qu’il faudra qu’on ait un autre site. Voilà ! Ce qui est sûr c’est que ce sera une unité de production pour carton ondulé. Et une fois que cette unité verra le jour, on entamera la production avec une cinquantaine ou une centaine d’employés, tout en allant crescendo pour atteindre les 300 ou 400 employés en fonction de la croissance. Sachant que le Maroc abritera la COP22 cette année, pouvez-vous nous dire ce que représente l’aspect environnemental dans la politique de CMCP International Paper ? D’abord, par rapport à nos trois sites, nous avons le Label RSE ; et ce depuis 2011. Ce qui vaut bien notre engagement en matière de développement durable. Nous sommes aussi certifiés FSC (Forest Stewardship Council) pour les sites Casa et Agadir et en 2016 ce sera le cas pour l’usine de Kenitra. Ceci d’une part ! D’autre part, au niveau de International Paper (au niveau mondial j’entends), l’aspect environnemental est au centre de notre développement. C’est pour nous un pilier qu’on prend en compte. Cela signifie que chaque année on fait des économies d’énergie, sachant que tous nos sites sont accompagnés de stations d’épuration. Pour exemple, en 2013, nous avons réalisé une station d’épuration à Kenitra, qui à l’époque devait être l’une des plus grandes dans le secteur industriel et dont le coût s’élevait à 50 millions de dirhams. Cette station par exemple, nous a permis d’améliorer nos rejets en DBO, en DCO, en matière en suspension dans l’eau, etc. Ce qui signifie qu’on est totalement conformes à la législation marocaine en la matière ; ce qui est loin d’être le cas de bien des industriels. Côté consommation énergétique, nous l’avons par exemple baissé de 30% au niveau de Kenitra depuis 2011, sachant que c’est le site qui consomme le plus puisque sa production relève de l’industrie lourde. Et en parlant de ce même site, je vous rappelle qu’il recycle 70% de tous les vieux papiers du Maroc. On constate donc, d’après les éléments que je viens d’aborder que CMCP International Paper et bel et bien une entreprise pour laquelle l’aspect environnemental est au centre de son développement. Propos recueillis par Hicham RAHIOUI N° 16 juillet 2016 73

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Al Omrane lance sa vision «Cap2020» Pour l’année 2016, Badre Kanouni, Président du Directoire du Groupe, compte mettre en chantier 25.000 unités d’habitat et 105.000 unités de mise à niveau urbaine et achever 34.300 unités d’habitat et 86 000 unités de mise à niveau urbaine.

Le Groupe Al Omrane s’est doté d’une nouvelle vision à l’issue de son dernier Conseil de Surveillance. Une nouvelle étape de reformes managériale et stratégique après celle de 2011/2015, avec une démarche en 5 objectifs principaux: remobiliser les équipes; prioriser et s’assurer de la cohérence des projets; accélérer les actions et projets de transformation; arrêter les nouveaux projets structurants et enfin s’assurer du bon déploiement des projets et actions lancés. Al Omrane compte investir plus de 6 milliards de dirhams en 2016.

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e bras immobilier de l’Etat se dote d’une nouvelle vision, et compte accélérer ses réalisations à l’horizon 2020. En attendant, durant l’année 2015, le groupe Al Omrane a mis en chantier environ 28.000 unités de production nouvelle et 79.400 unités de mise à niveau urbaine. Par ailleurs, le groupe a concentré ses efforts sur les achèvements avec près de 34 000 unités de production nouvelle et 67 700 unités de mise à niveau urbaine. Le social représente 75% de l’activité, avec une prééminence pour les couches les plus démunies. Il s’agit là des indicateurs phares présentés lors du Conseil de Surveillance du 27 juin 2016, qui s’est tenu sous la présidence du Ministre de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Nabil Benabdel-

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lah. Aussi, le Groupe a mobilisé un investissement total de 5,5 milliards de dirhams. «Ces chiffres illustrent l’engagement du Groupe à répondre à la fois à la demande de l’Etat mais également de s’inscrire dans le cadre d’une «production saine et utile et conforme aux besoins du marché», estime le groupe dans un communiqué. Sur cinq ans, ce sont près de 184 000 unités qui ont été mises en chantier et plus de 183 500 qui ont été achevées. Al Omrane a également pu mettre en chantier pour la même période environ 440 000 unités de mises à niveau urbaines et l’achèvement de 442 000 unités. «Ainsi, le Groupe joue et continuera à jouer un rôle stratégique dans la transformation du paysage urbanistique en œuvrant pour l’amélioration des www.industries.ma


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mieux répondre aux orientations de l'Etat en particulier pour ce qui est du droit au logement, la régionalisation, la déconcentration, les engagements du Maroc pour l’intégration des politiques de développement durable, et de protection de l'environnement. «Cette démarche a fixé 5 objectifs principaux pour traduire la nouvelle vision à l’horizon 2020 à savoir : remobiliser les équipes autour des défis clés du Groupe ; prioriser et s’assurer de la cohérence des projets en cours ; accélérer les actions et projets de transformation ; arrêter les nouveaux projets structurants du Groupe et enfin s’assurer du bon déploiement des projets et actions lancés. D’une manière concrète, Cap2020 permettra de mieux assurer la mission du groupe, son positionnement au niveau régional et local, son organisation, sa performance, son rayonnement et ouverture par rapport à son environnement», a expliqué le Président du Directoire. A cette occasion Monsieur Nabil Benadellah a souligné qu’en dépit d’une conjoncture plutôt difficile, le Groupe a réalisé des performances honorables en maintenant son niveau d’activité physique et son chiffre d’affaires à hauteur de 4,6 milliards de dirhams.

conditions de vie des populations démunies», souligne le management du Groupe public. Il a mobilisé un investissement de plus de 31 milliards de dirhams durant cette période. Nouvelle vision Pour l’année 2016, Badre Kanouni, Président du Directoire du Groupe, compte mettre en chantier 25.000 unités d’habitat et 105.000 unités de mise à niveau urbaine et achever 34.300 unités d’habitat et 86 000 unités de mise à niveau urbaine. Il compte investir plus de 6 milliards de dirhams durant cette année. Pour accompagner les grands chantiers de réformes engagés par l’Etat dont le démarrage de la nouvelle régionalisation, et d'autre part l'évolution du secteur et les nouveaux défis à relever, le Groupe s’est lancé dans une nouvelle étape de réformes managériales et stratégiques après celle de 2011/2015 vient de s’achever en initiant un projet global d’entreprise baptisé par les équipes internes "Cap 2020" sur la période 2016/2020. Parmi ses défis,

Outil d’utilité publique Le Ministre de l’Habitat et de la Politique de la Ville a rappelé que le Groupe Al Omrane est l’outil de mise-en-œuvre de la politique du gouvernement dans le secteur de l’habitat et le développement urbain qui bénéficie de la Haute sollicitude Royale. La nature des programmes qui lui sont confiés par l’Etat, nécessite plus que jamais la synergie et la convergence des efforts de tous les intervenants pour dépasser les difficultés transverses qui peuvent entraver son action et la bonne exécution des projets. Il n’a pas manqué de rappeler l’importance des missions dévolues par le gouvernement au groupe Al Omrane et les défis à relever dans le cadre d’un élan collectif, au niveau national, régional et local pour accompagner le besoin en une production utile de produits d’habitat particulièrement au profit des plus démunis, la résorption de l’habitat insalubre et le développement de villes nouvelles. Il a notamment souligné l’importance de la participation du Groupe Al Omrane dans les efforts déployés en matière de lutte contre l’habitat insalubre, ayant permis d’éradiquer des bidonvilles parmi les plus anciens et importants dans notre pays et la déclaration à fin 2015 de 55 villes sans bidonvilles. Youssef IDRISSI

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INDUSTRIE DU MAROC


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Aymen Bennour , Représentant de CDE Global en Afrique du Nord

«CDE lance une stratégie dynamique de développement sur le marché du lavage d’agrégats et de sable au Maroc» Le Maroc, un pays en plein essor industriel et infrastructurel, s’impose naturellement comme un marché idéal pour CDE Global, le numéro un mondial du lavage de sable et d’agrégats. Compagnie ultra spécialisée et polyvalente, CDE fait ses preuves depuis plus de 20 ans dans le domaine du lavage par voie humide des agrégats et du sable dans les secteurs de la construction, de l’exploitation minière et du recyclage des déchets de démolition et de construction. IDM : Quelles sont les spécificités de l’offre de CDE Global? Aymen BENNOUR : CDE Global est une entreprise basée en Irlande du Nord. Elle œuvre dans cinq domaines différents: le lavage des agrégats et du sable, les sables industriels, le recyclage des déchets de démolition et de construction, l’exploitation minière et l’environnement.Nous proposons des installations modulaires et compactes clé en main. Notre point fort réside dans l’excellence de notre département de recherche et développement, qui est à la pointe de la technologie de lavage. Nous innovons constamment en réponse à la demande de nos clients. Par exemple, notre dernière ligne de cribles Infinity, lancée au salon de Bauma 2016, est déjà très populaire auprès de nos clients car elle offre plusieurs options de criblage pour leurs besoins spécifiques. Chacune de nos installations est créée sur mesure et fabriquée 76 N° 16 juillet 2016

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et testée dans notre usine avant d’être envoyée sur site. Ceci assure un service client parfait et un déploiement sur site rapide et efficace. Vous avez plusieurs bureaux dans le monde, au Brésil, en Europe, en Inde, en Amérique du Nord et en Australie. A quand un bureau en Afrique du Nord? Notre stratégie de déploiement en Afrique du Nord est en développement et nous sommes déjà très actifs dans la région. Par exemple, nous avons récemment installé un EvoWash, un produit phare de CDE, en Algérie. Vous pouvez lire le récit de l’installation et les commentaires de notre client sur notre site web (cdeglobal. com). Pour l’Afrique du Nord comme pour chaque pays dans lequel nous travaillons, nous recrutons des représentants basés dans la région pour une communication facile et efficace avec nos clients dans leur langue natale. Je parle anglais, français et arabe, ce qui met mes clients

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immédiatement à l’aise. Nous avons également des ingénieurs multilingues qui sont toujours disponibles pour fournir des détails techniques supplémentaires et pour former les clients sur site. Où êtes-vous implantés? Nous sommes implantés un peu près partout dans le monde, mais notre présence se distingue plutôt en Europe où nous avons livré des installations en Irlande, au Royaume Uni, en Allemagne, en Autriche, en France, en Suisse, en Pologne et en Bulgarie entre autres. Nous avons par exemple créé et livré la plus grande installation de recyclage de déchets de démolition et de construction au monde pour Velde Pukk AS en Norvège. Nous sommes aussi présents au Moyen Orient où nous avons livré au Qatar la plus grande installation de lavage de sable au monde qui produit 1200 tonnes par heure de sable. Nous avons aussi plusieurs installations au Koweït et à Oman entre autres. Nous avons ouvert un bureau aux Etats-Unis en 2014 pour nous représenter en Amérique du Nord ainsi qu’un autre à São Paulo au Brésil qui couvre les besoins de nos clients en Amérique latine. Pourquoi le choix du Maroc? Le Maroc est un pays minier, qui en outre possède aux alentours de 2000 carrières en exploitation, comparé à la Tunisie où le lavage des matériaux de construction n’est pas encore d’actualité et l’Algérie qui possède 900 carrières. Le choix du Maroc s’impose dans le cadre d’un secteur stratégique et développé, surtout en ce qui concerne le lavage. Avez-vous rencontré des difficultés lors de votre installation au Maroc? Je dirais que notre défi au Maroc est de nous faire connaître et de maximiser toutes les opportunités de présenter nos équipements et de démontrer leur qualité supérieure aux exploitants de mines et carrières. Nous sommes le numéro un mondial dans notre domaine et nous sommes sûrs de nos produits. Les commentaires de nos clients témoignent de la qualité de nos installations et de notre service client. Il nous reste à travailler dur pour partir à la recherche de nouveaux clients pour introduire nos gammes de produits au Maroc. Et à CDE, le travail ne nous fait pas peur !

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Quelle est votre approche pour gagner la confiance des clients marocains? Nous sommes tout simplement la seule compagnie qui a développé avec succès plus de 1000 projets de lavage dans le monde. L'innovation est toujours essentielle dans un marché concurrentiel et nous investissons de manière substantielle et consistante dans la recherche et le développement pour nous donner les moyens d’avoir toujours une longueur d’avance sur nos concurrents. Qu’en est-il des ressources humaines ? Actuellement, nous avons plus de 200 employés dans le monde, sachant qu’en 2011 nous en avions 70. CDE Global est en plein essor et nous continuons à recruter dans tous les pays, y compris en Afrique du Nord. Et le chiffre d’affaires ? Grâce à une stratégie proactive, dynamique et efficace, notre chiffre d’affaire a été multiplié par cinq en cinq ans, sur la base d’un travail d’une qualité exceptionnelle fourni par nos collaborateurs – ingénieurs commerciaux, ingénieurs en développement, électriciens, etc - partout dans le monde. CDE Global est une grande famille unie et concentrée sur la satisfaction de ses clients. Quelles sont vos attentes du marché marocain? Je vis à Casablanca et je suis disponible pour des rendez-vous et visites de sites partout en Afrique du Nord. Nos prestations ne se limitent pas à la vente d’équipement. Nous proposons des gammes de produits très développés, à la pointe de la technologie mais également simples à utiliser pour nos clients, avec un service aprèsvente impeccable. Nous nous distinguons par notre adaptabilité, qui va conquérir nos clients sur le marché marocain. Nous offrons des solutions qui prennent en considération chaque étape du projet personnel de nos clients et nous construisons des installations sur mesure avec des conditions de garantie attrayantes et un service client zéro défaut. Nous avons hâte de nous lancer sur le marché marocain qui présente un potentiel énorme, et de développer de nouvelles installations qui permettront à nos clients de produire du sable et des agrégats correspondant à la qualité et la quantité souhaitée et leur permettront d’augmenter de manière substantielle leur retour sur investissement.

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ZON E I N DUSTRI ELLE

Les projets de l’Oriental by MEDZ Une dynamique industrielle au service du développement régional

Ces Parcs situés à Oujda, Berkane et Nador, contribuent également à l’équité territoriale et au développement économique de cette région, à travers l’attraction d’investissements industriels créateurs de valeur ajoutée et d’emplois.

A

fin d’accompagner les opérateurs de l’Oriental dans leurs investissements, MEDZ a mis en place 3 projets structurants, qui visent à renforcer la compétitivité de la région de l’Oriental et l’ériger comme véritable pôle industriel à l’échelle nationale, compte tenu de ses différents atouts. Ces Parcs situés à Oujda, Berkane et Nador, contribuent également à l’équité territoriale et au développement économique de cette région, à travers l’attraction d’investissements industriels créateurs de valeur ajoutée et d’emplois. Un positionnement géographique privilégié pour des infrastructures de qualité La Technopole d’Oujda, l‘Agropole de Berkane et le Parc de Selouane sont des projets déjà opérationnels, qui bénéficient des atouts et potentialités de la région de l’Oriental, dont : •Un voisinage méditerranéen et maghrébin. •Une façade maritime de 200 km, offrant des opportunités de développement économique. •Un développement socio-économique important grâce au lancement de plusieurs projets structurants (station touristique de Saïdia, projet Marchica

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MED, le projet du Port Nador West Med , etc.). La région offre également un bassin d’emploi abondant et qualifié, à travers la présence de l’Université Mohammed 1er ainsi que plusieurs instituts de formation (ingénieurs, techniciens spécialisés, ouvriers qualifiés), qui couvrent différentes filières. Une offre de valeur attractive L’offre de valeur de MEDZ propose: •Une offre d’infrastructures de qualité : foncier équipé, bâtiments (à la demande), ainsi que services d’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage et de Maîtrise d’Ouvrage Déléguée. •Des services de gestion par une société dédiée: services de base (sécurité et contrôle d’accès, entretien des voiries et espaces verts, collecte des déchets…), services à la carte (en régime de croisière : restauration collective, transports, utilités…) et animation des zones. •Un environnement attractif : appui financier, formation, R&D et accompagnement. •Un programme d’appui à la PME, via son réseau de partenaires : produits MAROC-PME, FIRO et Conseil de la Région. Les superficies sont proposées selon les besoins, de www.industries.ma


ZON E I N DUSTRI ELLE •Un campus de formation réalisé sur 36 ha, avec 3 établissements de formation oppérationnels : Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT), Institut de Formation aux Métiers des Energies Renouvelables (IFMEREE) et le Comlplexe technologique de l’Université Mohammed 1er. •Un bâtiment d’accueil de 3 000 m². •Un pôle Tertiaire et Offshoring « Oujda Shore », sur plus de 7 000 m² de plateaux bureaux World Class. A propos de l’Agropole de Berkane : Positionnement : parc dédié à l’industrie agro-alimentaire et support à la chaîne de valeur agricole. Localisation : au sein du bassin de production de Moulouya. Quelques chiffres : •Superficie : 52 ha (1ère tranche). •26 projets commercialisés. •13 unités en activité ou en construction. •Un Qualipôle réalisé sur 6 ha, englobant tous les services aux agro-industriels, notamment le contrôle sanitaire de l’Office National de la Securité Alimentaire (ONSA), les Etablissements Autonomes de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE) et les laboratoires de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA). 2 000 m² à plus de 1 ha, et concernent l’industrie, la logistique, le commerce & showroom ainsi que les services. Les bonnes raisons de s’implanter dans les projets de l’Oriental by MEDZ •Des infrastructures aux normes internationales. •Des services variés. •Un accompagnement efficace et de proximité. •Un guichet unique. •Une offre de formation intégrée. •Une connectivité logistique optimale. •Un cadre de vie agréable.

A propos du Parc de Selouane : Positionnement : parc dédié à la PME / PMI, la logistique et les services. Localisation : à proximité du port de Nador. Quelques chiffres : •Superficie : 50 ha (1ère tranche). •20 projets commercialisés. •7 unités en activité ou en construction. •Un centre d’incubation en cours de réalisation sur plus de 4 000 m², englobant des ateliers industriels modulables pour l’incubation des projets innovants. Ils ont fait confiance à MEDZ

A propos de la Technopole d’Oujda : Positionnement : zone intégrée avec une composante industrie & logistique (dont une partie a le statut de zone franche) et une autre PME / PMI, une zone retail pour commerces et showroom, une zone tertiaire pour l’’offshoring et les services et un campus du savoir. Localisation : à proximité de l’aéroport international d’Oujda. Quelques chiffres : •Superficie : 107 ha, dont la composante zone franche pour les activités exportatrices réalisée sur 40 ha environ. •46 projets commercialisés. •25 unités en activité ou en construction. www.industries.ma

•Altadis. •Autohall. •Atlas Peinture. •Fenie Brossette. •CMGP. •Colorado. •Imperial Tobacco. •Microchoix. •Synergy câble. •Abroun.

•Kaas Moulouya. •Comptoir agricole du Souss. •Omnium Agricole du Souss. •Afriquia. •AutoNejma. •Smeia. •Centrale laitière. •Dislog. •Labotest. •Et bien d’autres…

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march é de l'i ndustri e

équipements

Matériels

fournitures


march é de l'i ndustri e

équipements

VOUS ACHETEZ TOUJOURS DE L’AZOTE ? Pourquoi acheter un gaz que vous pouvez produire et stocker? Les lignes de génération d’azote Atlas Copco vous offrent une solution durable au moindre coût comparativement à l’achat d’azote liquide et en bouteilles.Le Skid Azote vous offre une solution de génération d’azote à la demande sur site et au moindre coût, sans achat externe, ni transport ou stockage intermédiaire. www.atlascopco.ma

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r&d / h igh-tech

Souriez, Cozmo scanne vos sentiments !

Cozmo, le nouveau robot aux drôles de réactions et aux mimiques touchantes sera commercialisé à partir de l’automne prochain. Ce nouveau robot est le fruit de plusieurs années de recherche, nécessaires à l'élaboration d'un mini robot aux capacités étonnantes. Il disposera d’une caméra et de l’intelligence nécessaire pour analyser la morphologie des visages qui se trouvent face à lui, et surtout celle de son propriétaire, ainsi que pour se déplacer et interagir avec son environnement. Il est doté d'une capacité de prendre des milliers de décisions à la seconde.

Un drone «Transformer» dans la vie réelle Le Consumer Electronics Show (CES) 2016 organisé à Las Vegas a connu la présentation du mini drone modulaire de «Petrone Fighter» conçu par la société coréenne Byrobot. Ce mini-drone est capable de se transformer en caméra volante ou en mini voiture télécommandée grâce aux kits disponibles en option d’achat. Il mesure 13.5°13.5°2.5 cm et pèse 37 grammes et doté d’un accéléromètre 3 axes. Il peut être piloté à partir d’une télécommande ou même un smartphone dans un périmètre de 50 mètres. Il est équipé d’une caméra 720p pour piloter en mode FPV et un drive kit qui lui permet de se transformer en mode automobile avec une autonomie de 25 minutes. C’est une aubaine pour les gamers des battles aériennes qui pourront se tirer dessus à l’aide de rayons infrarouges, et lorsqu’une des Petrone Fighter est touché, il commence à perdre des points, comme pour la plupart des jeux.

256 Gigas sur quelques millimètres ! La société américaine SanDisk spécialisée dans le stockage de mémoire, vient de lever le voile sur son nouveau produit révolutionnaire la carte Micro SD qui a pour espace de stockage 256Go et qui sera commercialisée à partir du dernier trimestre de 2016. Cette nouvelle carte vient égaler celle de Samsung dévoilé en Mai dernier, mais au niveau du débit, SanDisk enregistre une vitesse de 100Mo/s ce qui dépasse le géant coréen qui reste à 95Mo/s. Cette extrême rapidité permet aux cartes SanDisk de proposer aux professionnels des espaces de stockages de leurs vidéos en qualité 4K, et une capacité d’enregistrements d’images de 14 heures.

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