Industrie du Maroc Magazine N˚20

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automobile Tajeddine bennis, amica

Actu COP P.54-56

« Des investissements très lourds vont être annoncés d’ici peu »

Khaled Mohammed Al-Aboodi

Marrakech P.26-28

Banque Islamique pour le développement Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

w w w. i n d u s t r i e s . m a

P.42-43

COP22, Marrakech tire le jackpot N° 20. Décembre 2016 - Prix Maroc 30 DH

1 er magazine mensuel de l’industrie, de la r&d et des technologies

COP sous microscope Clap sur la COP. La 22ème Conférence des parties vient de s’achever. Durant deux semaines, Marrakech a connu une effervescence sans précédent dans l’histoire évènementielle de la ville. Négociations, conférences, débats houleux, accords, désaccords, signatures, poignées de mains, ententes, déclarations fracassantes... Dans ce Spécial COP, tout y est, comme si vous étiez !

DDT N⁰ 1463

Efficacité environnementale Omar Benaicha

P.44-48

La COP 22 : la consécration de plus de 15 ans d’action et d’engagement institutionnel en matière de l’environnement.

Innovation Badr Ikken

Entreprise P.58-59

« Il n’y a pas que les grands projets qui sont utiles, les petits le sont tout autant »

Sylvia Parienté

P.66-68

« Quand on met les bonnes personnes aux bons jobs, on peut faire des miracles »


DE LA P R I S E DE CO N S C I E NCE À L’ AC T I ON

S’ENG AGE À RÉDU I RE SO N EMP REI NTE ÉCOLOGIQUE SNTL GROUP

G LOBAL GR EEN S U P P LY CHAIN ECO SYS TEM

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INDUSTRIE DU MAROC

GREEN TECH

PA R T E N A I R E O F F I C I E L

ÉNERGIES RENOUVELABLES

DU 7 AU 18 NOVEMBRE 2016

RECYCLAGE

DE LA COP22

MOBILITÉ DURABLE

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éditorial

Hicham RAHIOUI

Directeur de publication H.rahioui@industries.ma

Cop22, pari gagné toute l’équipe d’IDM tire un chapeau collectif aux organisateurs de cette manifestation jamais égalée sur le sol de la Ville ocre et du pays.

T

out d’abord, parce qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César, pour avoir couvert la COP22 en long en large et en travers, sans pour autant arriver à une couverture effective exhaustive, tant l’événement était titanesque, toute l’équipe d’IDM tire un chapeau collectif aux organisateurs de cette manifestation jamais égalée sur le sol de la Ville ocre et du pays. En effet, pour faire court, la COP de Marrakech c’était un village qui s’étalait sur une surface de 25 hectares, répartis en 4 zones. Ce gigantesque dispositif a permis d’accueillir quelques 50.000 visiteurs, dont presque la moitié d’étrangers, pour plus de 700 « side events ». Tout cela sans le moindre petit souci organisationnel et/ou sécuritaire. Chapeau bas! Toute révérence rendue, l’une des manifestations

majeures de cette COP22 était la « Journée de l’Industrie ». Présidée par Moulay Hafid El Alami, Ministre de l’Industrie, cette journée était placée sous le thème des «écosystèmes industriels au service d’une croissance verte ». Lors de cette journée, deux projets étaient présentés par le Ministre, à savoir, la mise en place d’un dispositif dédié aux écosystèmes industriels, soutenant l’investissement technologique « vert » et favorisant l’émergence d’un écosystème « green tech », et l’établissement d’un nouveau programme d’accompagnement au profit des TPME à fort potentiel de croissance « labellisé COP 22 » pour booster leur compétitivité. De ce pas, il est tout à fait recevable de penser que la COP22 constitue un véritable tournant dans le virage qu’entame - lentement mais surement -, l’industrie marocaine vers le vert.

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédacteur en chef : Omar ZEROUALI Directeur développement et marketing : Akram ESSABBAHI Directeur Stratégie et Communication : Rabie AL ATLASSI Chef de publicité : Nabil AZZOUZ,Salwa EL belkacemi Office Manager :Iman BIHI Assistante de direction : Sanaâ ABALIL Journalistes : Soufiane Chakkouche, Youssef Idrissi, Samia ROCHDI Directeur artistique : Marouane SAOUD Logistique : Yahya OUADDAH, Zakaria SAOUD Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN  : 2351-7905 Impression : Gms print Distribution : Sochepress Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc - Tél : 05 22 26 04 51 - ` Fax : 05 22 27 07 75 email : contact@industries.ma & www.industries.ma

sont des publications de INDUSTRIECOM N° 20 Décembre 2016 INDUSTRIE DU MAROC

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SOMMAIRE

MAROC

COP22, Marrakech tire le jackpot

P. 42-43 Actu COP Electricité propre, un échange maroco-européen est en route------------------------------------------------------------------------------------------- P. 14

C ■ onstruit pour vous MAROC des projets innovants !

Prix du climat : et les gagnants sont…--------------------------------P. 14 Le Maroc et l’Allemagne lancent la plateforme NDC Partnership ----------------------------------------------------------------------------------------P. 16 Organisation Internationale de l’Economie Verte, c’est parti !-------------------------------------------------------------------------------------------P. 16 COP22 : une journée par et pour l’Afrique------------------P. 18 à 20

w w w. b e g - i n g . co m

Qui a dit qu’industrie rime toujours avec pollution ?---P. 22 & 23

Conception Construction

Interview de Khaled Mohammed Al-Aboodi----------------P. 26 à 28

Ingénierie

Architecture

Dorénavant, L’ITFC verra vert--------------------------------------P. 24 & 25

Contac t: +212.6.73.18.86.33 marceau.cartry@beg-ing.com 4 N° 20 Décembre 2016

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SOMMAIRE

Investir dans l’énergie propre : BINGO pour les Boss--------------P. 30 à 32 Dossier COP22 COP22, l’heure est au bilan -------------------------------------------------P. 36 à 40 COP22, Marrakech tire le jackpot-----------------------------------------P. 42 & 43 Interview d’Omar Benaicha-------------------------------------------------P. 44 à 48 Automobile ASLAN : Le pick-up ‘Origin’al------------------------------------------------- P. 50 & 51 Du 9 à l’AMT !----------------------------------------------------------------------------- P. 52 Interview de Tajeddine Bennis--------------------------------------------- P. 54 & 56 Innovation Interview de Badr Ikken-------------------------------------------------------P. 58 & 59

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Airium, pour une économie d’énergie maximum--------------------------P. 60 Efficacité énergétique L’efficacité Energétique : Une réalité d’aujourd’hui-----------------P. 62 à 64 Entreprise Interview de Sylvia Parienté-------------------------------------------------P. 66 à 68 Armonia Caffé, un petit coin de l’Italie au Maroc-------------------P. 70 à 72 Focus SNTL/ITFC, une alliance de raison-------------------------------------------------P. 74 Bâtiment : la loi de mauvais aloi !----------------------------------------P. 76 & 77 R&D-----------------------------------------------------------------------------------------P. 80 high-tech------------------------------------------------------------------------------P. 82

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EN BREF

Les zones industrielles marocaines sur le chemin de la durabilité

Qatar Airways souffle sa 1ère bougie de partenariat avec la RAM C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups! Lors d’une conférence organisée à Casablanca par la compagnie Qatar Airways, le 28 novembre dernier, l’aviateur a annoncé, par la voix de son PDG, Akbar Al Baker, la célébration de son 1er anniversaire de partenariat avec la Royal Air Maroc. Par la même, le dirigeant a profité de l’occasion pour lever le voile sur de nouvelles destinations pour 2017, dont Canberra en Australie et Rio de Janeiro au Brésil.

Sous le thème « Contribution du secteur privé à la solution climatique : le cas des zones industrielles », un «Side Event» s’est tenu dans le cadre de la COP22, le 10 novembre dernier au Pavillon Maroc au sein de la zone bleue. Ministres, décideurs, gérants, développeurs et aménageurs de zones industrielles, chercheurs et consultants internationaux y ont participé, tout comme Mounir Benyahya, Président du Cozine (Collectif des zones industrielles pour l’environnement), Directeur des parcs industriels de la CFCIM (Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc). Au terme de l’événement, ce dernier s’est félicité de la signature d’une convention avec tous les partenaires concernant la mise en place d’un processus pour inscrire les zones industrielles marocaines sur la voix de la durabilité.

Zenata, la première ville durable est née Ca y est, c’est fait, l’Eco-cité Zenata (SAZ) a obtenu le tant attendu précieux sésame. En effet, c’est lors de la COP22 que la SAZ s’est vu attribuer le label international « Eco-City Label ». Par conséquent, cette cité devient, non seulement, la première ville durable au monde, mais aussi un exemple pionnier à suivre pour les pays émergents en général, et les pays africains en particulier. Et, parce qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule ! En marge de cette distinction, la Société d’Aménagement Zenata a été récompensée par la certification HQE (Haute qualité environnementale) décernée par Cerway, suite à l’audit passé avec succès le 14 octobre dernier. Le Jackpot quoi !

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EN BREF

1 million d'arbres en un jour ! C’est inédit, un millions d’arbres ont été plantés au Maroc en un temps record, soit une journée à peine. Lancée en marge de la COP22, dans la commune de Jbilat, cette belle initiative nationale organisée sous le haut patronage de SM le Roi Mohamed VI, s’étend sur une superficie de plantation avoisinant les 3.000 hectares. A noter que parmi les plants prévus, on trouve quelques 310.000 arbustes d’espèces autochtones adaptées au changement climatique et aux différents écosystèmes forestiers du Royaume. En outre, l’opération a mobilisé toutes les structures régionales et provinciales du Haut Commissariat aux Eaux et Forêt et la lutte contre la désertification, ainsi que 36.752 citoyens volontaires dans les 210 zones dédiées à la plantation. Chapeau bien bas mesdames et messieurs, c’est du bon boulot !

Journée de l’Océan, une ouverture royale

On ne le sait pas forcément, mais SAR La Princesse Lalla Hasnaa se mobilise depuis 15 ans déjà pour la protection des océans. Quoi de plus normal alors, que ce fut La Princesse elle-même qui ouvre la journée de l’Océan organisée le 12 novembre dernier dans le cadre de la COP22. Lors de son discours inaugural, l Princesse a commencé par rappeler le rôle primordial que jouent les océans dans l’équilibre climatique mondial, avant de mettre l’accent sur l’urgence que représente la protection de ces déserts hydriques et des zones humides. Pour rappel, l’importance des océans a été enfin reconnue par la déclaration « Because the Ocean » en marge de la COP 21 de Paris.

2050 Pathways, un projet ambitieux Après avoir lancé le partenariat de Marrakech en faveur d’une action climatique globale pour la période 2017-2020, et fortes de leurs récents titres de « championnes de haut niveau pour le climat » attribués par l’ONU, Hakima El Haité, Ministre marocaine chargée de l’environnement, et Laurence Tubiana, Ambassadrice française pour les négociations climatiques, ont pris le taureau par les cornes pour lancer, dans une atmosphère chargée d’enthousiasme et d’optimisme, la plateforme « 2050 Pathways ». Cet outil qui permet de former une large coalition de villes, États et entreprises engagées dans la planification pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ambitionne à terme, à savoir en 2050, d’atteindre le degré zéro d’émissions. Rien que ça!

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100 Chercheurs et Ingénieurs 3 Pôles : Biotechnologie Micro-Electronique Matériaux

MAScIR (Moroccan Foundation for Advanced Science, Innovation & Research) est une institution de recherche scientifique et technique à but non lucratif, qui a pour mission principale, la promotion de la recherche scientifique et le développement technologique. MAScIR offre une alternative optimale aux industriels pour innover dans leurs domaines d’activité, en minimisant le risque lié à l’investissement en R&D. Ses modes de collaboration permettent de développer un partenariat gagnant-gagnant.

Agriculture & Agroalimentaire

Distinctions

- Prix de l’innovation au SIAM 2015 - Centre d'Excellence Africain en diagnostics des cancers et maladies infectieuses 2015 - Prix de l'innovation en santé de l'ANDI, the African Network for Dugs & Diagnostics Innovation 2015 - Prix national de la compétitivité et partenariat université-entreprise 2015 -Trois médailles d’or au concours international de l’invention iCAN 2016

Santé

Energie renouvelable

Mines

Création en 2007

Transport intelligent

Modes de Collaboration Projets clients Co-développement Prestations

280 Publications 110 Brevets

Ils nous font confiance:

Incubation, Transfert vers l'industrie, Start Up w w w. m a s c i r. c o m

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EN BREF

Le kWh le moins cher du monde produit au Maroc

C’est une brève aux allures de coulisses. En effet, selon une source fiable d’IDM, siemens va désormais produire des pales pour éoliennes terrestres sur le sol marocain. L’entrée de l’exploitation de l’usine est prévue pour le printemps 2017. Elle permettra, à terme, de créer quelques 700 emplois, ce qui aura pour effet de multiplier par 3 la présence du géant allemand dans le pays. Rien de nouveau alors qu’on ne puisse pas trouver dans la presse, sauf, et c’est bien là où réside le scoop, cette unité de production va permettre de produire le kWh éolien le moins onéreux de la planète. Voilà qui pourrait couper l’herbe sous le pied des industriels qui avancent, dès qu’on leur parle de passage à l’énergie propre, que cette dernière demeure chère et très peu compétitive.

Airbus : baptême de l’air pour le A350-1000 Le premier des trois avions de développement A3501000 a effectué ses premiers tours « d’hélices ». Après avoir réalisé avec succès ce vol inaugural de quatre heures et dix minutes, l’avion s’est posé tranquillement sur le tarmac de l’aéroport de Toulouse-Blagnac le 24 novembre dernier, à 15h. Lors de cette traversée du sud-ouest de la France, les membres d’équipage ont exploré le domaine de vol de l’avion. Verdict : l’avion le plus moderne et le plus performant de sa catégorie se porte bien.

Economie bleue, un enjeu majeur « L’Afrique en action pour la pêche et l’agriculture dans le contexte du changement climatique », c’est le thème de la discussion organisée en marge de la COP22 par le ministère marocain de l’Agriculture au pavillon Maroc. Les participants à l’événement ont profité de l’occasion pour mettre l’accent sur l’importance des océans et du secteur halieutique, notamment vis-à-vis du développement économique et social de plusieurs pays africains. Ainsi, Karmenu Vella, Commissaire européen pour les affaires maritimes, a soulevé la relation de cause à effet qui existe entre une économie bleue réussie et le maintien de la santé des océans. Ceci à juste titre, car le sort des 12 millions d’africains qui vivent directement de la pêche et de l’aquaculture en dépend.

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EN BREF

Un showroom haut en couleur

C’est un showroom aux allures d’une fresque tout en couleur que Colorado vient d’inaugurer au quartier CIL. S’étalant sur une superficie de 242 m², cette vitrine éponyme semble être dédiée à l’inspiration, tant l’ambiance est colorée et la tendance contemporaine. Par ailleurs, ce nouveau showroom CIL est le huitième du géant de la peinture sur le territoire marocain, et le troisième dans la capitale économique. Côté exposition, une large gamme de peintures décoratives (sablé, nacré, scintillant, lisse et beaucoup d’autres) combinant les derniers aspects tendances et les dernières couleurs en vogue, y est proposée aux côtés des dernières solutions innovantes s’agissant des revêtements muraux extérieurs et intérieurs, à l’instar du stucco, du mat, du lisse ou du satiné qui viennent ajouter une touche artistique. Bref, ça vaut le détour.

IDM joue les mécènes Pour la troisième année consécutive, l'Association Lagon Dakhla organise le Raid Féminin et Solidaire « Sahraouiya » du 30 Janvier au 05 Février 2017. Un Raid multisports, combinant trail, course de nuit, Bike and Run, canoë, boot camp et épreuves surprises. La participation se fait par équipe de deux et chaque équipe soutient une association. C’est avec un esprit sportif qu’IDM a donc décidé de sponsoriser Victoria et Sofia dans cette belle aventure. Victoria, coach et athlète de CrossFit, consacrée femme la plus « fit » du Maroc en 2016. Sofia, étoile montante du cinéma marocain, pratique également le CrossFit. Elles représentent l’association "AIT AISSA" (http://www. aitaissa.com/). Cette cause œuvre pour l’accompagnement des habitants du célèbre village éponyme (classé depuis 30 ans au patrimoine mondial de l’humanité) via une autonomie financière. Leurs actions se font grâce à des projets de développement durable au moyen de leurs propres ressources. Victoria et Sofia forment un duo explosif et comptent bien faire passer un message de solidarité et de motivation à toutes les femmes sportives ou en devenir ! Nous leur souhaitons bon courage, et vive le sport !

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Actu COP

Electricité propre, un échange maroco-européen est en route A la COP22, les signatures d’accords se suivent et se ressemblent (protocolairement parlant). Celle de ce jeudi 17 novembre concerne un projet pour l’échange d’électricité d’origine renouvelable entre le Royaume et le Vieux Continent. En effet, une déclaration pour l’établissement d’une feuille de route en ce sens, a été paraphée conjointement entre les représentants marocains et leurs homologues européens. Et c’est Masen (Moroccan agency for sustainable energy ) qui a été désignée comme Secrétaire du comité de pilotage du projet. Autour de la table des négociations étaient représentés l’Allemagne, l’Espagne, l’Hexagone et le Portugal, en plus de la Commission Européenne et le pays hôte. Par ailleurs, c’est en se basant sur les résultats de cette feuille de route, que les différentes parties décideront d’un accord de mise en œuvre, qui pourra être acté lors de la prochaine COP (vingt-troisième du nom), qui aura lieu fin 2017 et sera organisée par les îles Fidji mais se tiendra exceptionnellement à Bonn en Allemagne, raison invoquée : l’archipel n’est pas en mesure d’accueillir 20.000 participants. Affaire à suivre donc… - et IDM la suivra.

Prix du climat : et les gagnants sont… Il y avait du beau monde en ce dimanche 13 novembre à la soirée de remise des prix d'excellence décernés à la personnalité, au pays et à l'initiative de l’année relative à la chose environnementale. Portée par Blue Carpet 4 Climate Change Action, soutenue par la Fondation Prince Albert II de Monaco et créée par la biotech Exochems Environnement, cette initiative vise à récompenser et encourager celles et ceux qui œuvrent pour l’amélioration, non du climat des affaires, mais du climat tout court. Ainsi, dans la catégorie « Prix de la Personnalité », ce sont la négociatrice française pour le climat, Laurence Tubiana, et la Ministre marocaine chargée de l'environnement, Hakima El Haité, qui ont raflé la mise, remise en main propre par le Prince Albert II de Monaco! Tandis que Dans la catégorie « Pays », le prix est revenu au Rwanda en reconnaissance des efforts déployés par ce pays en faveur du climat, et qui réside notamment dans la signature de l’amendement du protocole de Montréal ayant pour objectif d’abaisser le niveau des émissions d’hydrofluo-

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rocarbures. Enfin, du coté de la catégorie « Initiative », le prix a été décroché par l’action Tomba Zendé (littéralement : débarrasser les villes des déchets), à mettre à l’actif du Premier ministre centrafricain, Simplice Mathieu Sarandji. Félicitation à vous tous et ne lâchez pas le morceau !

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Le Maroc et l’Allemagne lancent la plateforme NDC Partnership « Le partenariat sur les NDCs est exactement le genre d’initiative intelligente et pragmatique dont nous avons besoin pour concrétiser les promesses de l’Accord de Paris » avait déclaré la Ministre marocaine chargée de l'environnement, Hakima El Haité, à l’occasion du lancement, le 15 novembre dernier, d’un nouveau partenariat entre les pays développés et en voie de développement, et ce dans le cadre de l’Accord de Paris et des Objectifs de développement durable (ODDs). Chapotée conjointement par le Maroc et l’Allemagne, cette entente sur les contributions décidées au niveau national (NDCs) représente une plateforme idéale et unique dans son genre, pour aider les pays en développement à honorer leurs engagements climatiques. Cela passe donc inexorablement par un soutien optimal sur le plan financier et technique. Et pour ne laisser planer aucun doute dans la tête des climato-sceptiques sur sa bonne foi, l’Allemagne s’est engagé à aligner sa finance climatique internationale, soit 2,7 milliards d’euros de ressources budgétaires pour l’année dernière, sur les ambitions du partenariat et compte accroitre son soutien jusqu’à 4 milliards d’euros d’ici 2020.

Organisation Internationale de l’Economie Verte, c’est parti ! WGEO pour Organisation internationale de l’économie verte, dorénavant, il va falloir s’habituer à ce sigle. En effet, créée lors du 3ème sommet mondial de l’économie verte qui s’est déroulé à Dubaï en octobre 2016, cette organisation vient de voir le jour de manière officielle à la COP22 de Marrakech, le 15 novembre dernier. Cette initiative signée Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, Président des Émirats Arabes Unis, premier pays à avoir rejoint la WGEO, servira de passerelle entre les pays membres en matière d’économie verte. Aussi, « cette organisation aidera à adopter des mesures pour réduire le réchauffement climatique, à créer de nouvelles solutions dans le domaine des énergies durables, de l’eau et d’autres défis environnementaux » comme l’a souligné Saeed Mohammed Al Tayer, Président du Conseil de la WGEO et vice-président du Conseil suprême de l’Énergie de Dubaï. L’autre ambition de la WGEO, et pas des moindres, est de combler le fossé qui existe entre les pays en termes des innovations technologiques et des financements en rapport avec l’économie verte. Par ailleurs, la WGEO aura son siège à Dubaï, une ville qui a d'ors et déjà ficelé une stratégie dédiée à l’énergie verte et qui se résume à allouer 75% de la production énergétique de la ville, à une énergie d’origine verte, et ce à l’horizon 2050. C’est donc clair comme l’eau de roche : à travers la WGEO, Dubaï, compte se transformer en zone de libreéchange verte, afin d’attirer dans ses « filets » des entreprises connues et reconnues opérant dans le secteur.

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COP22 : une journée par et pour l’Afrique Présidé par SM le Roi Mohammed VI, le « Sommet africain de l’action » qui s’est ouvert le 16 novembre dernier en marge de la COP22, a connu la participation de quelques 50 pays africains représentés par des chefs d’Etat, des gouvernements et des délégations. IDM revient sur un événement sans précédent dans les annales de la COP. Par Soufiane Chakkouche

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C

’est une première dans l’histoire de la Conférence des parties (COP), un sommet panafricain s’est tenu en marge de la 22ème édition organisée à Marrakech. Cette rencontre a été initiée par le souverain marocain «himself», qui, de toute évidence, souhaite que l’Afrique unisse et harmonise ses efforts et ses politiques, afin de défendre à l’unisson ses intérêts et établir des solutions pouvant sauver tout un continent des effets néfastes du changement climatique, dont le berceau de l’humanité est la première victime et la dernière cause. « L'Afrique paie un lourd tribut dans l'équation climat et représente, sans aucun doute, le continent le plus pénalisé. La hausse des températures, le dérèglement des saisons, les sécheresses à répétition appauvrissent la biodiversité de notre continent, détruisent ses écosystèmes et hypothèquent www.industries.ma

son progrès, sa sécurité, sa stabilité, et ce, alors qu'il n'émet que 4 % des gaz à effet de serre. Ces bouleversements (...) entravent fortement le développement de l'Afrique et menacent gravement les droits élémentaires de plusieurs dizaines de millions d'Africains. Il importe donc que le continent africain s'exprime d'une seule voix, qu'il exige justice climatique et mobilisation des moyens nécessaires, qu'il émette des propositions concertées, avec des objectifs communs et des projets régionaux et transnationaux structurants » a déclaré le Monarque lors d’un discours d’ouverture plus qu’engagé en faveur de l’environnement.

«Il importe donc que le continent africain s'exprime d'une seule voix, qu'il exige justice climatique et mobilisation des moyens nécessaires, qu'il émette des propositions concertées, avec des objectifs communs et des projets régionaux et transnationaux structurants »

La machine est déjà lancée Par ailleurs, et à en croire les dirigeants africains présents, le train du progrès climatique est déjà en N° 20 Décembre 2016 19

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Au total, ce sont quelques « 240 projets en Afrique qui ont été identifiés et le gouvernement français envisage de les soutenir

marche, puisque « les projets prioritaires sont d’ores et déjà identifiés et vont être soumis au sommet de l’Union africaine (UA) en janvier prochain, pour entériner leur financement », comme l’a affirmé Alpha Condé, Président de la république de Guinée et coordinateur de l’Initiative pour les Energies Renouvelables. Certes, sur ce point, une enveloppe conséquente a été prévue par l’accord de Paris et sera versée à partir de 2020, toutefois, le Souverain marocain explique que « la présidence marocaine de la COP s’intéresse à la mobilisation des financements publics, à la diversification des montages financiers, et à la facilitation de l’accès aux fonds consacrés au climat. » Pour sa part, en déplacement à Marrakech à l'occasion de la COP 22, la ministre française de l'Environnement et actrice principale de l'accord de Paris, Ségolène Royal, a annoncé l'installation prochaine d'une antenne auprès de la Banque africaine de développement (BAD). Cette entité gérera les 10 milliards de dollars mobilisés pour les initiatives africaines en termes d'énergies renouvelables. Au total, ce sont quelques « 240 projets en Afrique qui ont été identifiés et le gouvernement français envisage de les soutenir », a souligné le Président de la république française, François Hollande, également présent à cette COP. Alors oui ! la machine est bel et bien lancée. Une déclaration historique Tout cela est loin d’être peine perdue, car à l’issu de ces discussions, une déclaration, entrée dans l’Histoire sous l’appellation de la « Déclaration de Marrakech »,

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a été adoptée par les 50 pays participants. Cette dernière engage clairement les Etats africains à appuyer et à matérialiser les nombreuses initiatives présentées à ce sommet, à l’image de l’initiative pour l’Adaptation de l’agriculture africaine (le fameux Triple A), l’Initiative africaine pour l’adaptation (IAA), l’Initiative pour les forêts dans la région Méditerranée et du Sahel (AFMS), la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel (GMVSS), l’Initiative pour la sécurité, la stabilité et la soutenabilité africaine (SSS) ou encore l’Initiative pour la résilience rurale (R4).En outre, lors de ce « sommet de l’action », les chefs d’Etats africains se sont engagés en faveur d’une « co-émergence durable ». Cette dernière passe par une politique limpide mettant en avant les énergies renouvelables, et ce dans les quatre coins du continent. Cependant, il y a plus urgent dans l’immédiat. En effet, cette rencontre a aussi été l’occasion de mettre en œuvre une stratégie commune pour voler au secours de plusieurs lacs et fleuves africains mythiques, tels que le lac Tchad et le bassin du fleuve Congo (pour ne citer que ceux-là), auquel un « fond bleu » sera consacré. C’est donc clair comme de l’eau de roche : les maux et les remèdes environnementaux du continent noir ont été identifiés durant ce premier « Sommet africain de l’action ». Il ne reste donc qu’à espérer que les engagements qui y étaient pris, ne tarderont pas à passer du papier à la terre, car comme dit un vieil adage revisité par nos soins « l’union fait la force, mais la misère la divise !».

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Qui a dit qu’industrie rime toujours avec pollution ? Organisée le 11 novembre dernier dans le cadre de la COP22 sous le thème « Les écosystèmes industriels au service d’une croissance verte », la « Journée Industrie » a tenu toutes ses promesses. Retour sur un évènement qui semble avoir sonné le glas d’une ancienne ère industrielle, et donner le vrai départ d’une autre, plus écologique !

L

e Maroc n’est pas seulement fait de soleil, depuis plus d’une décennie, il est aussi fait d’industrie ! Pour beaucoup, ce mot est synonyme de fumée polluante, ce qui est tout à fait légitime, puisque le secteur de l’industrie est le

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3ème pollueur dans le monde, en plus de consommer presque le quart de l’énergie planétaire. Mais, cela était vrai jadis, car les temps ont changé, et il est temps pour le Maroc d’accompagner ce changement et d’en être même le catalyseur. La jour-

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de Carlos Ghosn (ndlr : Directeur Général du groupe Renault, entre autres), est l’usine la plus compétitive au sein du groupe (ndlr : rien d’étonnant de la part de ce dirigeant qui croit fermement en l'avenir des véhicules électriques), est la preuve qu’aujourd’hui, une entreprise qui bascule vers le vert ne le fait pas forcément au détriment de sa compétitivité », avait lancé Moulay Hafid Elalami, Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique lors de son allocution introductive à cette journée. En d’autres termes, il est venu le temps pour l’industrie sur le sol marocain, d’adopter une réelle logique verte car les intérêts ont rejoints l’action et les « astres se sont alignés » selon le ministre. Concrètement, ça donne quoi ? Au-delà des beaux discours, aussi bien formulés qu’ils soient, cette journée était également l’occasion pour Moulay Hafid Elalami de dévoiler du concret. En effet, un chantier structurant, visant le renforcement de la croissance verte dans les 43 écosystèmes industriels marocains existants, y était lancé. L’objectif affiché de ce dernier est d’introduire dans la nomenclature industrielle du pays, des technologies favorisant des modes de production écologiques, tout en réduisant les coûts de production et créant de nouvelles opportunités d’investissement. Tout cela, sans que le pan rendement et rentabilité ne soit affecté, car, comme chacun le sait, un entrepreneur ne bouge que s’il y a une perspective de gain, c’est ce que le ministre aime à rappeler, à juste titre, par sa formule « pas d’intérêts, pas d’actions. » née de l’industrie verte, organisée à Marrakech dans le cadre de la COP22, semblait vouloir véhiculer ce même message. Certes, d’autres rassemblements antérieurs à la COP marrakchie avaient, grosso modo, discutaillé de l’avenir vert de l’industrie, mais là, la volonté était plus affichée et le verbe plus ferme. « L’objectif n’est pas de sortir des stratégies temporelles, qui parfois sont très sexy avec une belle communication autour, si elles ne sont pas sur un soubassement structuré et profond (…) Cette énergie propre qui était autrefois très onéreuse, conduisait les opérateurs à garder les systèmes avec lesquels ils ont toujours travaillé, mais depuis peu, la courbe s’est inversée. L’exemple au Maroc de Renault Tanger, qui est une usine zéro carbone et que, d’après les propres propos

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The Chantier Le chantier en question se décline en deux actions majeures, ni plus, ni moins. En deux mots, il s’agit, d’une part, d’un nouveau programme propre (dans le sens vert du terme) d’accompagnement au profit des Très Petite et Moyennes Entreprises, à condition qu’elles soient à fort potentiel de croissance. D’autre part, un dispositif de soutien aux investissements technologiques à valeur verte, sera mis en place. Il aura pour but de favoriser l’émergence d’un écosystème « green tech », qui est aussi prometteur d’innombrables opportunités d’affaires pour les hommes d’affaires. Reste à suivre, si les entrepreneurs et industriels suivront, Affaire à suivre…

aujourd’hui, une entreprise qui bascule vers le vert ne le fait pas forcément au détriment de sa compétitivité. il est venu le temps pour l’industrie sur le sol marocain, d’adopter une réelle logique verte car les intérêts ont rejoints l’action et les « astres se sont alignés »

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Dorénavant, L’ITFC verra vert Intitulé sobrement « Commerce International et Changement Climatique », le séminaire organisé par l’ITFC dans le cadre de la COP22, en étroite collaboration avec la Banque islamique de développement (BID) et le Ministère marocain chargé du Commerce Extérieur, a eu lieu le 14 novembre dernier. Flashback sur ses moments forts. Par Soufiane Chakkouche

L

e Directeur général de l’ITFC (Société internationale islamique de financement du commerce), Hani Salem Sonbol, semble ne pas être du genre à tourner autour du pot lorsqu’il s’agit de vérité. Et pour preuve, il ne s’était pas gêné lors de son allocution devant – entre autres - Roberto Azevêdo, Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (la fameuse OMC) pour avouer que «c'est la première

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fois que l’ITFC se penche sur le sujet de l'impact du changement climatique sur le commerce », avant d’ajouter qu’il existe une « relation complexe entre le commerce et le changement climatique, spécialement chez les pays membres de la BID » et que « le secteur agricole, considéré comme une source primaire pour le développement des économies des pays membres, est le secteur le plus vulnérable aux changements cliwww.industries.ma


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matiques ». Tout était dit ou presque !

Zoom sur l’ITFC

En faveur de moyens de financement durables Presque, car, d’une part, le parterre d’experts réunis à l’occasion, dont des financiers et des représentant des organisations internationales telles que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Centre du commerce international (CCI) ou encore l'Institut de Cambridge pour le leadership durable, pour ne citer que ceux-là, ont mis l’accent sur l’importance des moyens et du financement durable que doivent mettre en œuvre les pays désireux d’intégrer cette démarche qui vise à virer au vert. D’autre part, la deuxième partie du séminaire a permis de lister les avancées des MDBs (Multilateral development banks) et des institutions financières internationales, en matière d’adaptation de leurs outils financiers aux demandes, de plus en plus pressantes, des entreprises vis à vis de la durabilité sociale et environnementale. C’est donc clair - en apparence du moins -, l’ITFC a une réelle ambition de passer au vert. Peut-être que son présent slogan : «Développer le commerce et améliorer la vie», se dira (ou se lira, c’est selon !) dans un futur proche : «Développer le commerce et améliorer la vie de la planète », qui sait !

Pour faire court, l’ITFC est un organisme autonome au sein du groupe Banque islamique de développement (BID). Sa principale vocation réside dans l’amélioration des conditions de vie des populations musulmanes à travers le monde, et ce par le biais du développement du commerce (rien que ça !) Et la pâte a vite pris, en témoigne cette ascension fulgurante depuis le 10 janvier 2008, date à laquelle l’ITFC a débuté ses opérations, qui a mené la Société à ce qu’elle est actuellement, c’est-à-dire au rang de leader en matière de financement du commerce conforme à la Charia, ni plus, ni moins. Plus concrètement, la mission de l’ITFC passe par l’assistance et l’encouragement des échanges entre les différents membres de l’OCI (Organisation de la coopération islamique). A titre d’exemple, la Société aide les entreprises musulmanes à accéder aux financements dans les meilleures conditions, tout en leur fournissant les outils nécessaires au renforcement de leurs capacités commerciales, et cela dans le but d’étayer leur compétitivité sur le marché mondial. Enfin, il convient de rappeler qu’en tant que membre du Groupe BID, l’ITFC possède un accès privilégié aux gouvernements membres de l’OCI, ce qui facilite considérablement les choses, n’est-ce pas ?

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Khaled Mohammed Al-Aboodi,

PDG de la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé.

Banque Islamique pour le développement « On sera probablement amené à financer des projets en symbiose avec l’environnement » Propos recueillis par Hicham Rahioui

en place une institution capable de soutenir le secteur privé. Le Maroc est très important pour notre stratégie, dans la mesure où il présente un secteur privé fort dynamique et un tissu entrepreneurial aussi riche que varié. L’un de nos objectifs est de venir en aide aux entreprises désireuses de tenter l’aventure des marchés internationaux, et qui par conséquent, sont à la recherche de partenaires, surtout en Afrique. Nous serions très heureux d’accompagner ces projets avec des sponsors marocains. Par ailleurs, nous souhaitons également nous pencher sur les opportunités offertes par le domaine des énergies renouvelables, étant donné que le Royaume est l’un des pays pionniers en Afrique, s’agissant de l’adoption des règlements pour les énergies propres.

IDM : Quels sont les projets phares que chapeaute votre institution sur le sol marocain ? Pour ne rien vous cacher, nous sommes encore relativement nouveaux dans le pays. Mais je peux vous dire que nous concentrons nos efforts sur le secteur financier, afin de pouvoir mettre 26 N° 20 Décembre 2016

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IDM : Aujourd'hui, le Maroc a lancé le plan d'accélération industriel 2014-2020 où il est question de 43 écosystèmes créés dans différents secteurs industriels. Est-ce que la branche de la BID relative au secteur privé a amorcé un rapprochement avec ces acteurs afin d'accompagner cet engouement? Bien sûr ! Une de nos principales missions consiste à soutenir les plans de développement de nos pays membres. Si un projet rentre dans le cadre du plan gouvernemental de développement, nous nous ferons un plaisir de l’accompagner en fournissant non seulement des financements, mais aussi des services. Plus concrètement, notre vocation n’est pas de créer des projets, mais d’offrir un support à ces derniers. On va ainsi investir dans le capital d’un projet, pour en sortir au bout de 5 à 7 ans. Et, j’invite, par le biais de votre support, tout sponsor cherchant à lancer des projets structurants, de nous contacter, et ce afin de pouvoir leur proposer une formule de financement adaptée à leurs besoins. IDM : Côté Cop 22, quelles sont les solutions réelles que la banque prévoit en termes de financement vert ? Le financement vert est un phénomène nouveau. Bien évidemment que nous sommes intéressés par les projets à connotation verte émanant de nos pays-membres, qui, pour rappel, sont tous www.industries.ma


BBuurr eeaauu VVee

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Le contrôle technique de l'exécution des prestations d’aménagement, d’équipement et de Le contrôle technique de l'exécution des prestations d’aménagement, d’équipement et de fournitures des services nécessaires à la tenue de la COP22 fournitures des services nécessaires à la tenue de la COP22 La consolidation et validation du Bilan Gaz à effet de serre de l’événement La consolidation et validation du Bilan Gaz à effet de serre de l’événement La certification du système managériale de la COP 22 selon la norme ISO 20121 de l’évèneLa certification du système managériale de la COP 22 selon la norme ISO 20121 de l’évènementiel responsable mentiel responsable L’organisation d’un Side Event sur « La Responsabilité Climatique des Entreprises et les L’organisation d’un Side Event sur « La Responsabilité Climatique des Entreprises et les Pratiques d’évaluation de l’Empreinte Carbone » Pratiques d’évaluation de l’Empreinte Carbone » www.industries.ma

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Le Maroc est très important pour notre stratégie, dans la mesure où il présente un secteur privé fort dynamique et un tissu entrepreneurial aussi riche que varié

en voie de développement, et sont alors les premiers impactés par la problématique environnementale. Certes, nous souhaitons faire avancer nos pays-membres d’un point de vue production pure afin d’apporter une réelle valeur ajoutée à leurs économies respectives. Je pourrais même vous dire que notre préoccupation première reste la manière de réaliser cela, mais si nous pouvons le faire avec des technologies écologiques, ce serait encore mieux. Malheureusement, dans la majorité des cas, pareilles solutions s’avèrent onéreuses, c’est pour cette raison qu’on essaie de trouver un équilibre en encourageant le secteur privé à s’investir dans de tels projets. Nous demeurons toutefois réalistes concernant le prix élevé de ces technologies et espérons, comme

nous pouvons le constater avec les énergies renouvelables et plus précisément l’énergie solaire, que leurs coûts se réduisent d’une manière significative. On sera donc probablement amené dans un futur proche à financer des projets en symbiose avec l’environnement. IDM : Un dernier mot pour nos lecteurs ? Volontiers ! Je souhaite remercier le Roi, Mohamed VI, le gouvernement ainsi que la population marocaine pour avoir été à la hauteur de cet énorme défi qu’est l’organisation d’un événement aussi majeur que la COP22. Ce n’est pas une entreprise facile et cela demande une grande maîtrise et un professionnalisme sans faille, et le Maroc a su mener à bien ce challenge.

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Investir dans l’énergie propre : BINGO pour les Boss C’est indéniable, en ces temps modernes, un transfert flagrant vers les énergies renouvelables est en phase de s’opérer au sein des entreprises et de l’industrie. Ce constat a poussé les organisateurs de la COP 22 à consacrer pour ce thème une journée intitulée BINGO. IDM vous en dévoile l’essentiel. Par Soufiane Chakkouche 30 N° 20 Décembre 2016

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plus engagée que de coutume, de Miriem BensalahChaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM pour les intimes). « Nous devons combler le fossé technologique. Le changement climatique ne connait pas de frontières ! », a-t-elle renchéri, après avoir souligné les initiatives des entreprises marocaines en faveur de l’action climatique, ainsi que les apports bénéfiques au tissu économique du Royaume en termes de débouchés. Et des projets aussi gigantesques et structurants que la station solaire Noor lui donnent raison. Pour rappel, considérée comme la plus grande du continent africain, cette centrale solaire thermodynamique est entrée en service en février dernier avec une capacité de production de 160 MW, mais qui, à terme, atteindra 580 MW. De ce pas, le Maroc est parti du bon pied pour mener à bien sa stratégie consistant à satisfaire 52 % de ses besoins énergétiques en énergie dite propre, et ce à l’horizon 2030.

«

N

ous devons transformer la technologie en projets concrets. Nous avons besoin de plus d’engagement des entreprises pour cette transformation. » Ces mots prononcés par Salaheddine Mezouar, président de la COP22, à l’occasion de l’ouverture de la journée BINGO dédiée au soutien des entreprises et de l’industrie aux actions permettant la réduction de carbone, donnent le ton. Et pour cause, l’enjeu est primordial, grandissant et touche un grand pan des secteurs en plein essor. En effet, 50 à 70 % des investissements dans les énergies renouvelables concernent les marchés émergents. Un constat commun On comprend alors aisément l’intervention, un brin www.industries.ma

Des exemples à suivre Par ailleurs, plusieurs succès commerciaux relatifs à cette révolution ont été évoqués lors de cette journée, à l’instar de l’ensemble du réseau ferré de Delhi en Inde. Ce dernier présente, selon Abdhesh Singh, directeur exécutif des installations électriques de la Delhi Metro Rail Corporation, des économies d’énergie significatives, enregistrant par la même une baisse importante des coûts d’exploitation, en agissant par exemple, sur le système de refroidissement des trains par le biais d’une technologie innovante et respectueuse de l’environnement. L’autre réussite de taille mise en avant, concerne la région de l’Iowa sur les terres de l’oncle Sam, et c’est l’incollable (sur la chose de la protection de l’environnement) Cathy Woollums, vice-présidente des services environnementaux et conseillère principale de Berkshire Hathaway Energy, qui s’y colle. Lors de la séance de planification organisée par le Conseil des entreprises pour l'énergie N° 20 Décembre 2016 31

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les investissements verts, à cause de la tendance sur la baisse du carbone » comme l’a rappelé, à juste titre, Abyd Karmali, Directeur général pour la finance climat de Bank of America Merrill Lyn ch.

Les investissements futurs des firmes, surtout les plus industrielles d’entre elles, doivent donc être orientés énergie propre, car cela va de leur rentabilité

durable, l'Edison Electric Institute et le US Green Building Council, elle a expliqué que le triomphe vert de ce projet consiste à ce que, d’ici 2019, le parc éolien arrive à satisfaire jusqu’à 85 % de sa clientèle en matière d’énergie, tout en fournissant des paiements d'utilisation de terre aux fermiers. Une collaboration gagnant-gagnant, en somme. Les investissements futurs des firmes, surtout les plus industrielles d’entre elles, doivent donc être orientés énergie propre, car cela va de leur rentabilité – également. Plus que cela, ils devraient être une priorité pour les entreprises, c’est ce que n’ont eu de cesse de ressasser les participants à la discussion « Réalités des nouvelles énergies », organisée par la Chambre Internationale de Commerce et le Conseil Mondial de l'Energie. Le constat prend toute sa mesure lorsque l’ont sait « qu’il est beaucoup plus facile désormais pour les banques de mobiliser des capitaux pour

Une déclaration conjointe fait encore défaut Toutefois, le chemin est encore long et à peine balisé, puisque, à en croire Michael Wilkins, Directeur général d’Infrastructure Finance Ratings chez S&P, « pour que les investissements croissent dans l’économie à bas carbone, les entreprises et les investisseurs nécessitent des déclarations sur la finance climat claires et consistantes. » Enfin, informons que les recommandations du groupe de travail sur ces questions sont attendues pour le deuxième trimestre de 2017. Reste alors à espérer que tout cela ne demeure pas que mots en l’air et/ou encre sur du beau papier, car le bilan, lui, est clair : en plus des avantages financiers et les énormes bénéfices en termes d’image de marque que procure l’investissement dans les énergies propres, les patrons ont là l’occasion de rendre meilleur cet environnement où ils vivent, et c’est bien là que l’onomatopée « Bingo » se drape de tout son sens.

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Villa

Murs à Ossature Bois

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Clap sur la COP

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Considérée par beaucoup comme la Conférence de l’action et de la mise en application des engagements pris l’année passée à Paris, la 22ème Conférence des Parties organisée à Marrakech, du 7 au 18 novembre dernier, s’est terminée comme elle avait commencé, c'est-à-dire en beauté. S’agissant de la forme, sur le pan organisationnel l’événement était incontestablement un succès, et la ville de Marrakech a encore une fois prouvé sa capacité à accueillir une manifestation planétaire. Toutefois, quand est-il du fond ? A-t-elle rempli les objectifs attendus ? Voici venue l’heure du bilan.

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Dossi er COP22

COP22, l’heure est au bilan A l’heure de la mise sous presse, la 22ème Conférence des parties (COP22) vient de baisser le rideau sur 12 jours marathon d’âpres négociations, de conférences, de débats, d’accords, de signatures, de poignées de mains, d’ententes, de déclarations... C’est à ne plus savoir où donner de la tête ! IDM vous épargne cela et vous dit l’essentiel.

E

n ce vendredi 18 novembre 2016, le soir tombe sur la Ville ocre et avec lui, le rideau de la COP22. Après 12 jours d’effervescence, Marrakech retrouve enfin sa mythique sérénité, et déjà, une certaine nostalgie commence à se lire dans les yeux de ceux qui ont assisté à

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l’évènement où ceux qui l’ont couvert. Cependant, l’heure n’est pas aux regrets, l’heure est au bilan. Unis contre Trump Avant d’exposer les grandes avancées de cette COP marrakchie, il convient de revenir sur cette bombe

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Dossi er COP 22

Mezouar, pour ne citer que ceux-là, se sont succédés pour clamer haut et fort, à qui veut les entendre, que « l’accord de Paris était irréversible. » Pour rappel, cet accord qui prévoit de limiter le réchauffement climatique bien en dessous de la barre des 2 degrés Celsius, a été adopté en décembre 2015 et entré en vigueur le 4 novembre dernier. Le seul hic est qu’aucune page de ce document ne mentionne une quelconque sanction vis-à-vis des Etats qui ne respectent pas leurs engagements. En d’autres termes, si Donald Trump met en exécution sa menace électorale qui consiste à se retirer de l’accord de Paris, aucune disposition ne l’en empêchera, ce qui risque de fragiliser le sanctuaire COP. Cependant, à en croire les responsables de l’ONU « Aucun pays ne s’est écarté de ses engagements dans l’action climatique depuis l’élection. »

qui a atomisé et semer le doute, l’espace d’un court instant, chez les amis de l’environnement en général et les acteurs de la COP22 en particulier. Il s’agit bien entendu de l’élection du climatosceptique Donald Trump à la tête de la plus grande puissance du monde, qui est également le deuxième pays émetteur de CO2 de la planète. «Il est indéniable que l’élection américaine a eu des répercussions dans les salles de négociation», avoue Paula Caballera, Directrice du Programme climat au think tank américain World Resources Institute (WRI). Toutefois, une fois l’onde de choc passée, tous les participants, dont le Président français François Hollande, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal et le Président de la COP22 Salaheddine

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2018, date butoir L’autre point de concordance entre les délégations présentes lors de cette 22ème Conférence des parties, réside dans le fait que 2018 sera la date de finalisation des règles de mise en œuvre de l’accord de Paris, et c’est bien là que se résume tout l’enjeu de cette COP. En effet, le texte initial, que beaucoup avouent être entré en vigueur d’une manière assez précipitée, représente un cadre global qui nécessite d’être traduit dans les faits. Mais cela ne semble pas satisfaire amplement les PMA (Pays les moins avancés) qui, pour rappel, se composent de quelques 48 Etats, puisque ce groupement est en faveur d’une adoption du texte un an plus tôt, c’est-à-dire en 2017. C’est donc on ne peut plus clair, la feuille de route est tracée pour au moins les deux prochaines années, et c’est bien la COP24 qui nous dira si cet engagement a bien été honoré. Des initiatives concrètes Coté concret, la COP22 était l’occasion de sortir avec de nouvelles méthodes d’évaluation, ainsi que des dizaines d’initiatives pour la protection des milieux naturels, tels que les forêts ou les océans. A cet égard, le Maroc a présenté durant cette COP son initiative « Ceinture Bleue », dont le principal objectif est de promouvoir une pêche durable et préserver les populations côtières. L’autre projet de taille présentée par le Royaume, est le fameux Triple

si Donald Trump met en exécution sa menace électorale qui consiste à se retirer de l’accord de Paris, aucune disposition ne l’en empêchera, ce qui risque de fragiliser le sanctuaire COP. Cependant, à en croire les responsables de l’ONU « Aucun pays ne s’est écarté de ses engagements dans l’action climatique depuis l’élection.»

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De toutes les initiatives prises pendant cette COP, celles se rapportant au pan financier ont été les plus importantes et les plus centrales. Et pour cause, véritable nerf de la guerre climatique, surtout pour les pays en voie de développement qui sont fort peu pollueurs et très vulnérables aux changements climatiques les financements représentent pour les experts le vrai salut du climat.

A (AAA pour Adaptation de l’agriculture africaine). Regroupant 27 pays membres, ce plan vise à donner un sacré coup de pouce aux agriculteurs africains, afin de faire face aux changements climatiques (dont le continent est la victime et non la cause), et cela à travers une optimisation de la gestion de la ressource hydrique, des sols et des risques. Du reste, concernant les entreprises qui ne jurent que par le biseness, la coalition appelée « We Mean Business » avait vu plus que doubler son effectif entre la COP de Paris et celle de la Ville ocre. C’est également pendant cette dernière que la coalition avait fait la fracassante annonce de plus d’un millier d’engagements en faveur du climat, pris par quelques 471 entreprises ayant une capitalisation boursière qui dépasse les 8.000 milliards de dollars, un chiffre difficilement concevable par le commun des mortels. Par ailleurs, c’est bel et bien lors de cette COP qu’a été lancée l’Alliance Mondiale pour les Technologies propres par la Fondation Solar Impulse qui, à titre informatif, a été la première à effectuer le tour du monde via un avion solaire. Et, Pour l’anecdote, afin de faire la promotion de l’énergie solaire au Maroc, à l’époque de la pose de la première pierre du plus grand parc solaire au monde, ce planeur a été invité à se poser sur le tarmac de la ville d’Ouarzazate, chose que le premier voltigeur intercontinental solaire avait faite tout en douceur.

naissance à une plateforme qu’elles ont baptisée « 2050 pathways ». 2050, car le projet ambitionne tout bonnement, de former une large coalition de villes, États et entreprises engagées dans la planification à long terme pour réduire les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à zéro à l’horizon 2050. Alors, affaire à suivre… ou pas ! Faire rentrer les ronds De toutes les initiatives prises pendant cette COP, celles se rapportant au pan financier ont été les plus importantes et les plus centrales. Et pour cause, véritable nerf de la guerre climatique, surtout pour les pays en voie de développement qui sont fort peu pollueurs et très vulnérables aux changements climatiques (c’est toujours utile de le rappeler), les financements représentent pour les experts le vrai salut du climat. Or, aujourd’hui, selon ces mêmes experts, seulement 16% des financements dédiés au climat sont consacrés à l’adaptation des pays dits en développement. En ce sens, Frank Bainimarama, Premier ministre des îles Fidji, archipel qui pour rappel, organisera à Bonn en Allemagne (pour des raisons logistiques) la prochaine COP, a parlé de «véritable déséquilibre et injustice flagrante » s’agissant de l’insuffisance de financements consacrés à l’adaptation. Et les faits lui donne raison, en

Zéro carbone c’est possible Zéro émission de carbone dans le monde ! Non, non ! ce n’est pas une utopie, car si l’on se fie à la ministre marocaine de l’Environnement, Hakima El Haité et l’ambassadrice française pour les négociations climatiques, Laurence Tubiana, toutes deux fraîchement élues « championnes » pour le climat par l’ONU (Organisations des nations unis), c’est possible et c’est même envisageable pour ce siècle. Plus que cela, les deux femmes ont donné

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effet, sur les 100 milliards de dollars d’ici 2020, sur lesquels s’étaient engagés en 2009, à Copenhague, ces pollueurs historiques que sont les pays dits développés, en faveur des pays en développement, et ce afin de remédier aux conséquences du dérèglement climatique, seuls 81 millions de dollars, soit 0.081% de la somme convenue, autant dire que c’est « peanuts », ont fait l’objet d’une promesse pour de nouvelles contributions au Fond pour l’Adaptation promis par l’Allemagne, l’Italie, la Suède et la Belgique. Le compte est donc loin d’être bon, et par conséquent, on comprend aisément pourquoi cette

Le compte est donc loin d’être bon, et par conséquent, on comprend aisément pourquoi cette question fondamentale a été débattue corps et âme durant la COP22.

question fondamentale a été débattue corps et âme durant la COP22. Néanmoins, ces négociations ont donné leurs fruits dans le sens où les pays se sont engagés à Marrakech à verser quelques 23 millions de dollars au Centre des Réseaux des Technologies Climatiques, alors que le Fonds Vert pour le Climat a approuvé deux plans d’aide pour le Liberia et le Népal, pour un montant global de 5.1 millions de dollars. La COP marrakchie a donc eu raison de se focaliser, au nom de la justice climatique, sur l’accélération des processus des financements, car comme chacun le sait : dans ce bas monde, nul action, sans argent !

La douloureuse ! Au regard de l’ampleur de l’événement, la facture consacrée à l’organisation de la 22ème Conférence des Parties était salée. Voici les principaux bailleurs de fond : - Gouvernement du Maroc : 300 000 000 Dhs - Union Européenne : 22 000 000 Dhs (ndlr : 55 000 000Dhs étaient en négociation mais dont le sort nous est toujours inconnu) - Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) : 19 230 000 Dhs - Fonds international de développement agricole (FIDA) : 4 325 000 Dhs - Canada : subvention de 10 000 000 Dhs.

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COP22, Marrakech tire le jackpot Comme tout événement d’envergure mondiale qui se respecte, les retombées économiques sur la place qui l’accueille sont considérables. Certes les responsables de la ville de Marrakech ont tous accordé leurs violons pour chanter « qu’il est trop tôt pour donner des chiffres », toutefois, il est fort possible de calculer une estimation avec un intervalle de confiance tout à fait honorable. Et, parce qu’on est jamais mieux servi que par soi-même, IDM a sorti la calculette ! Par Soufiane Chakkouche

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nationalités confondues, dépense en moyenne 1.050 dirhams par nuit (hors frais de transport international), et un touriste national dépense, selon nos estimations - à défaut de données officielles -, quelques 200 dirhams par nuit (transport compris) au plus bas mot. Alors, par une simple pirouette mathématique, on tombe sur une dépense globale d’environ 400 millions de dirhams pour une période de deux semaines, sachant que 20.000 visiteurs étrangers et 30.000 locaux ont foulé le sol de la cité antique durant cette 22ème conférence des parties. Si l’on ajoute à cela les frais du transport aérien pour les 15.000 étrangers qui ont pris l’avion pour se rendre sur place, et les incontournables à-côtés, on frôle facilement une prévision à la borne inférieure d’un demi-milliard de dirhams de retombées pour la seule ville de Marrakech.

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u-delà de toutes les poignées de mains, de toutes les bonnes intentions, de tous les accords et les ententes signés en faveur de la protection de l’environnement, la COP22 était l’occasion pour la Ville ocre de renouer avec la croissance. Et pour preuve, plusieurs secteurs comme l’hôtellerie, dont les établissements ont affiché « full » pendant deux semaines, ou encore celui du transport aérien avec des vols aller-retour complets, ont tiré le gros lot.

Le constat ne s’arrête pas là Cette estimation, qui vaut ce qu’elle vaut, ne traite que de l’impact économique immédiat sur la Ville ocre. Or, les effets de la COP22 se révèlent également bénéfiques à moyen terme. A en croire ce directeur d’un grand hôtel, qui a préféré garder l’anonymat, « La COP a fait beaucoup de bien au secteur, et cela ne se limite pas à la seule période de l’événement. On enregistre dès aujourd’hui un taux de réservation record pour les vacances de fin d’année. Je peux vous dire que tous les hôteliers de Marrakech se frottent déjà les mains. » C’est on ne peut plus clair ! Quoi qu’il en soit, chiffres ou pas, aubaine ou pas, une chose est certaine : durant les deux semaines de la COP, Marrakech, et par la même le pays dans sa globalité, ont été le centre des attentions du monde entier, dans une conjoncture touristique méditerranéenne morose. Alors, à l’instar de la pluie, tout cela tombe à point nommé !

A en croire ce directeur d’un grand hôtel, qui a préféré garder l’anonymat, « La COP a fait beaucoup de bien au secteur, et cela ne se limite pas à la seule période de l’événement. On enregistre dès aujourd’hui un taux de réservation record pour les vacances de fin d’année. Je peux vous dire que tous les hôteliers de Marrakech se frottent déjà les mains. »

Et en chiffres, ça donne quoi ? Côté chiffres, et malgré une réticence des autorités locales à avancer des estimations à l’heure de la mise sous presse, si l’ont se réfère à une étude réalisée par l’Observatoire du Tourisme, un touriste étranger, toutes www.industries.ma

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Dossi er COP22

Omar Benaicha, DG du bureau Veritas Maroc

La COP 22 : la consécration de plus de 15 ans d’action et d’engagement institutionnel en matière de l’environnement. Les décideurs ont besoin de connaitre les exigences en la matière, les méthodes d’analyse et d’évaluation et les démarches de mise en conformité. Nous essaierons dans cet article d’apporter quelques conseils pratiques pour se lancer et dans le but d’apporter une vue d’ensemble qui permettra, je l’espère, d’interpeller les entreprises, et les inciter à mettre en œuvre les actions nécessaires à la conformité et à l’efficacité environnementale.

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epuis le sommet onusien de Stockholm en 1972 et en passant par d'autres dates et événements clés jusqu’à la tenue de la COP22 au Maroc, l’humanité ne cesse de se poser des questions sur ses choix et sur la trajectoire qu'elle a choisie pour son bien-être. Pour symboliser cette longue et profonde réflexion, l’humanité a inventé plusieurs concepts tels que le développement durable, la responsabilité sociale des entreprises etc ; très souvent face à des défis qu’elle a pris du temps à admettre, tel

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que le réchauffement climatique. Dans sa précipitation d’agir, elle finit par adopter, avec plus ou moins de difficultés, des résolutions et des accords tels que les conventions internationales sur l’environnement, le protocole de Kyoto, ou encore les normes environnementales et sociales… Au niveau des pays, et en fonction des politiques volontaristes ou des pressions exercées par la société civile, des réglementations ne matière de l’environnement ont vu le jour ; ainsi au Maroc, et depuis notre participation au sommet de 1972, nous avons créé, dès 1973, un conseil de l’environnement, puis créé un département de l’environnement et adopté une série de textes relatifs aux principaux domaines environnementaux : l’eau, l’air, les déchets , le littoral,…, le dernier en date, et non des moindres, la loi 99-12 portant sur la charte nationale de l’environnement et du développement durable qui est en cours d’adoption par le gouvernement. Le Maroc a bien réussi l’organisation de la COP22 et le pays affiche un engagement sans pareil en faveur de l’action pour le climat (les engagements en matière d’énergies renouvelables et les intentions affichées en matière des NDC dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de Paris en sont le bon exemple). Cependant, le secteur privé et les entreprises doivent encore contribuer et s’engager plus pour le bien du business et de la planète. Le dispositif institutionnel marocain s’est construit rapidement et parfois sans concertation suffisante avec tous les acteurs concernés, à part la charte nationale de l’environnement et du développement durable qui a mobilisé des milliers d’acteurs à travers le Maroc. L’entreprise marocaine, principal acteur du développewww.industries.ma


Dossi er COP 22 ment économique et social, ne peut donc aujourd’hui ignorer cette troisième dimension du développement, sans laquelle ce dernier ne peut être que éphémère et insoutenable à long terme. Avant d’entamer la démarche explicative proprement dite, il est nécessaire d’avoir, en premier lieu, une vue générale claire de votre entreprise ou de votre site. Cette dernière doit être basée sur un plan d’ensemble comprenant la disposition physique des endroits, activités et produits à analyser (Unités de production, Unités auxiliaires, Bâtiments et services généraux,..). Ensuite établir un diagramme des entrants et sortants en identifiant, d’une part, les matières premières, l’énergie, les produits auxiliaires et des emballages qui y entrent ; et d’autre part, les nouveaux produits et services, mais aussi les différents types de déchets (solides, liquides, gazeux) qui en sortent. Une fois les flux identifiés, il convient de les quantifier en réali-

simple les différentes sources de pollutions et nuisances, et ce à l’analyse des éléments suivants : -Operations liées au fonctionnement normal de votre site comprenant les procédés de production ainsi que les procédés auxiliaires (opérations de nettoyage, magasin, maintenance, épuration, sécurité, etc.) -Phases d’arrêt et de démarrage des activités. -Manipulation et utilisation des matières premières, produits, sous-produits, additifs (déchargement, transvasement, transport, etc.) -Stockage des matières premières, auxiliaires et des déchets toxiques. -Operations de production et/ou d’approvisionnement en énergie et en eau. -Besoins liés au transport (voies d’accès, quais de déchargement, etc.) -Historique des incidents et accidents survenus par le passé, et ayant eu un impact sur l’environnement.

Sorties Air - Solvants - Gaz Vapeur d’eau - Poussières

Entrées Matières premières et secondaires Énergie Air Eau Transport

Activités Sites

Sorties Sol Déchets Contamination du sol

sant un bilan matière pour une année de référence (celui de l’année précédente par exemple). Vous allez donc utiliser les différentes factures à votre disposition concernant l’utilisation de l’eau et de l’électricité, l’utilisation des combustibles et huiles, l’utilisation des matières premières et auxiliaires, etc. Une fois ce bilan réalisé, vous devez déterminer les aspects environnementaux, ou dans un langage plus

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Sorties Produits / Services Bruit Vibration Odeur Transport

Sorties Eau Effluents Autres déchets liquides -Risques identifiés (régis par une réglementation, identifiés dans l’étude d’impact.) -Elimination et contrôle des déchets, branchement au réseau d’assainissement. -Système de contrôle et de surveillance mis en place. Cette analyse peut être conduite en utilisant des check-lists, des diagrammes de procédés, des interviews, des inspections directes, des mesures prises

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Dossi er COP22 passées ou actuelles, des résultats d’audits précédents et d’autres analyses. Nous vous proposons de suivre une méthodologie basée sur les étapes suivantes afin de vous aider à effectuer l’inventaire des pollutions et leurs impacts : -Etablir la vue générale de votre site (utiliser le plan de situation et le plan d’ensemble que vous avez préparé pour la demande d’autorisation d’exploitation ou le permis de construire.) -Identifier les flux entrants et sortants de votre établissement (diagramme de flux.) -Identifier les problèmes environnementaux par thème (stockage et utilisation des matières dangereuses, eau, énergie, déchets, sol, air et bruit), ce qui correspond à l’identification des points névralgiques de votre établissement. -Identifier les impacts environnementaux. -Hiérarchiser les impacts environnementaux en utilisant entre autres : l’étude d’impact, la réglementation environnementale, l’historique des incidents et des accidents. -Préparer la synthèse des informations correspondantes a l’état de pollution actuelle de votre établissement. Le résultat de ces analyses seront les ingrédients de votre programme environnemental qui dans le cadre d’une dé-

marche de progrès PDCA (Planifier, mettre en œuvre, évaluer, améliorer) permettra à votre entreprise d’améliorer considérablement ses performances environnementales, économiques et sociales. En dernier lieu, nous attirons votre attention sur la conformité réglementaire qui est un sujet prioritaire pour toute entreprise, car si le management environnemental dans son ensemble est généralement une démarche volontaire, les aspects règlementés présentent des risques de non-conformité potentiellement critiques pour votre entreprise, et pouvant aboutir à des condamnations aussi bien en civil qu’en pénal (chef de l’entreprise), avec toutes les conséquences qui peuvent s’en suivre. Ainsi, tout impact environnemental soumis à une réglementation donnée devra être priorisé, notamment à travers sa pondération par un coefficient élevé lors de la hiérarchisation des impacts environnementaux. Souvent méconnue, la règlementation environnementale au Maroc s’est beaucoup développée durant les vingt dernière années, aussi il est vital que vous vous renseignez sur les textes applicables à votre entreprise et de mettre en place un processus de veille permanente.

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Dossi er COP22

Quelques repères réglementaires Les domaines concernés : Eau, Air, Sol, Littoral, Aires protégées, Déchets, Energie, Etudes d’impact sur l’environnement, information environnementale, implantation des sites,…. ….. Les lois qui ont déjà été promulguées : - Dahir (29 octobre 1917) sur la conservation et l'exploitation des forêts - Loi 10-95 sur l’eau qui fixe le cadre de la gestion des ressources en eau - Loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination avec plus de 20 textes d’applciation. - Loi n° 11-03 : Protection et mise en valeur de l’environnement (2003)

- Loi 12-03 sur les Etudes d’impact sur l’Environnement - Loi 13-03 sur la lutte contre la pollution de l’air - Loi 22-07 relative aux aires protégées - Loi 13-09 relative aux énergies renouvelables - Projet de Loi 99-12 portant charte de l’environnement et du développement durable 7 décrets d’application adoptés (déchets, eau, air…) 9 normes publiées (qualité des eaux et rejets) et 67 normes en cours Projets de loi en cours d’adoption: Littoral, limites de rejets atmosphèriques et liquides,…

Omar Benaicha est doctorant en gestion au CEDOC (Centre des études doctorales)de l’ISCAE, dans le champ de la RSE, ses travaux s’intéressent aux déterminants de l’engagement RSE des entreprises, la contextualisation des approches RSE au Maroc et l’adoption de la RSE par les PME. Omar est diplômé de l’International management school de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées à Paris par un Exécutive MBA et de l’ISCAE par le diplôme du cycle supérieur de Gestion. Il est qualifié en Lead Implementer ISO 26000 sous accréditation ANSI (American National Standards Institute) par l'organisme Nord Américain Professional Education & Certification Board. Il a cumulé une longue expérience professionnelle dans

plusieurs secteurs, il est depuis 2001 chez le groupe Bureau Veritas, spécialisé en certification et évaluation de conformité, où il est charge du Marketing et Ventes pour l’Afrique. Il est par ailleurs Président de l’Association Qualité et Management, Membre fondateur de l’Observatoire de la RSE au Maroc et Président Fondateur de l’Association des Certificateurs du Maroc.

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automobi le

ASLAN : Le pick-up ‘Origin’al Aslan, littéralement « A l’origine », est le petit nom d’un grand projet, d’un rêve ambitieux devenu réalité à l’occasion de la COP22. On a nommé le premier pick-up 100% électrique dans le monde, il est estampillé « Made in Morocco », et en plus ça roule ! IDM vous emmène à bord. Par Soufiane Chakkouche

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automobi le l’aspect design et ingénierie du véhicule. Allez, tout le monde à bord Et le résultat est assez bluffant. A l’arrêt, rien ne différencie ce pick-up au design futuriste, des autres mastodontes « pollueurs » de sa catégorie, si ce n’est l’indication « 100 % ELECTRIC » sur ses flancs. Cependant, cette allure forte mais effilée, n’est pas figée, dans le sens où Aslan a été développé sur la base d’une plateforme modulaire et évolutive qui permettra de développer, dans un futur proche (du moins espérons-le), toute une gamme destinée à la mobilité urbaine propre. Quant à l’intérieur, l’ambiance et sobre et garde presque jalousement les innovations et les secrets technologiques dont est doté ce prototype. Toutefois, pour l’œil averti, une tablette dite « All in One », permet d’avoir accès à toutes les fonctionnalités du véhicule. Aussi, et grâce à un système intelligent, l’utilisateur a la possibilité d’optimiser les trajets en transmettant au véhicule, et en temps réel, de nouvelles données de livraison. Il pourra également suivre et gérer en direct, les trajets de toute la flotte à travers son historique et l’évolution des déplacements. De plus, et c’est le rêve de tout transporteur qui se respecte, il est tout à fait possible de réguler à distance la température de la marchandise. Bref, vous l’aurez compris, Aslan, c’est du 100% connecté, 100% in !

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on, non ! ce n’est pas un poisson d’avril qui s’est gouré de mois ! Cette fois, c’est du concret, le premier pick-up 100% électrique dans le monde vient de faire ces premiers tours de roues. A l’origine de cette histoire, il y avait une grande inspiration de la Royale vision visant à faire du Royaume une plateforme industrielle de premier choix, alliant technologie et respect de l’environnement. Par la suite, SNTL Group, mandaté par le groupe Sahyoun, a piloté le projet de conception et de production d’un prototype fonctionnel d’Aslan, et ce via son centre de technologie & innovation Tamayuz Supply Chain. A ce titre, les responsables de ce dernier ont choisi, puis accompagné, le premier bureau d’étude 100% marocain spécialisé dans l’ingénierie automobile, dans le but de concevoir www.industries.ma

Electrique mais performant Côté performances, ce pick-up dispose de batteries de 19 Kwh rechargeables et dispatchées sur le châssis, de telle sorte que la charge soit bien équilibrée pour une stabilité optimale. Par ailleurs, le véhicule peut être chargé chez soi sur une simple prise secteur 220V, et ce en moins de 7 heures et sans un dispositif spécial. Concernant sa capacité de chargement, la benne arrière, dont l’accès se fait de manière ergonomique, peut accueillir jusqu’à 800 Kg de marchandises, parfaitement maintenues par des poignées disposées tout autour. Quant aux amateurs du compteur, sachez, que voiture électrique ne rime plus avec lenteur, et pour preuve, ce pick-up peut atteindre jusqu’à 129Km/h pour des trajets extra-urbains (bien entendu). Enfin, cerise sur le gâteau, Lorsqu’on démarre Aslan, on est subjugué par le silence de sa motorisation. Voilà qui pourrait offrir un peu de répit à nos oreilles de citadins. Tout est donc bénéf avec l’adoption de ce type de machine, reste à croiser les doigts pour que ce projet louable soit le fer de lance d’une stratégie dynamique autour du véhicule électrique. Inchalah…

Quant aux amateurs du compteur, sachez, que voiture électrique ne rime plus avec lenteur, et pour preuve, ce pickup peut atteindre jusqu’à 129Km/h pour des trajets extra-urbains (bien entendu).

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Automobi le

Du 9 à l’AMT ! Organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohamed VI, par l’Association marocaine pour l’Industrie et le commerce de l’automobile (AMICA), la 5ème édition des Automotive Meetings Tangier-Med (AMT) qui s’est tenue le 23 novembre dernier à Tanger a apporté du sang neuf. Par Samia Rochdi

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t de 5 pour les Automotive Meeting Tangier-Med. Véritable vitrine de la dynamique des écosystèmes automobiles, cet événement a pour objectif de booster les partenariats entre donneurs d’ordre, équipementiers et sous-traitants de la filière. A cette occasion, le ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie Numérique, PSA, l’AMICA et la Fédération des Industries des Equipements pour Véhicules (France), ont organisé, sous le thème de l’intégration locale profonde, une convention fournisseurs visant à présenter aux équipementiers les besoins du constructeur en matière de sous-traitance et les pousser ainsi, à l’accompagner dans le renforcement d’une base de sourcing durable et compétitive. 9 contrats de signés Pour l’essentiel, la séance inaugurale s’est soldée par la signature de 9 contrats d’investissement dans la filière automobile, impliquant Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, et des chefs d’entreprises. Le cumul de ces projets d’investissement atteint un montant de 441 millions de dirhams et seront appelés à créer quelques 2122 emplois tout en générant un chiffre d’affaire de 2268 millions de dirhams à l’horizon 2020. Ces nouveaux projets « contribueront au renforcement de la dynamique de croissance intégrée du 52 N° 20 Décembre 2016

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secteur automobile, en parfait accord avec la logique des écosystèmes mis en place. Ils auront des retombées favorables en termes de création d’emploi, de transfert de savoir-faire et de perfectionnement des ressources humaines et des compétences », souligne Moulay Hafid Elalamy. Plus en détail, ces projets portent principalement sur des extensions et/ou des créations d’entreprises dans des activités touchant notamment aux écosystèmes « intérieur véhicule & sièges » et « câblage automobile ». Quant aux objectifs, ces initiatives entrent dans le cadre d’une stratégie qui convoite la constitution d’une filière plus complète et intégrée en profondeur, et ce par le biais de la mise en place de nouveaux métiers et de nouvelles technologies non existantes au niveau local.

Evolution de l’effectif du secteur Automobile www.industries.ma


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automobi le

Tajeddine Bennis, directeur de l’usine SNOP de Tanger et président du collège indus-

trie de l’Association Marocaine de l’Industrie et du Commerce Automobile (Amica).

« Des investissements très lourds vont être annoncés d’ici peu »

Propos recueillis par Hicham Rahioui

IDM : Dans quelle contexte et conjoncture s’est déroulée la 5ème édition de l’AMT ? La première chose qui me semble importante à souligner c’est qu’il y a un constructeur Renault qui est monté en puissance. Cette année les responsables de cette firme ont annoncé clairement qu’ils vont produire jusqu’à 350.000 véhicules pour atteindre les 400.000 l’année prochaine. Cela veut dire que les deux sites de Renault vont fonctionner à plein régime. De plus, et pour la première fois, le constructeur français s’est engagé à un niveau d’intégration locale qui est de 65%, avec notamment 2 milliards d’euros d’export de composants à partir du Maroc. Le deuxième point, c’est qu’on a un constructeur PSA qui a lancé son projet au Maroc en juin 2015, avec une lourde composante industrielle qu’on peut résumer en l’installation de deux sites d’une capacité de 200.000 véhicules. A ce sujet, il est intéressant de souligner que c’est la première fois qu’on assemble des moteurs au Royaume. Ce constructeur s’est également engagé à honorer un taux d’intégration de 65%, qui, à terme, atteindra 85%, ainsi qu’à exporter pour 1 milliard d’euros à partir du Maroc. On a aussi les 5 écosystèmes qui ont été lancés en 2014, avec une accélération des arrivées des équipementiers de rang 1. Enfin, on a l’entrée dans la partie de deux constructeurs qui sont Volkswagen et Ford qui ont entamé leur démarche de sourcing à partir du Maroc. Tout cela sans parler de toutes ces extensions opérées par les plateformes intégrées, et qui ont eu pour effet une augmentation significative de leurs capacités de production. Voilà pour le contexte. IDM : Quel bilan feriez-vous de cette 5ème édition de l’AMT ? Si on procède à un comparatif entre l’édition 54 N° 20 Décembre 2016

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Les équipementiers sont venus de leur propre initiative, probablement parce que leurs constructeurs partenaires leur ont dit : attention, il faut être de la partie, parce qu’au Maroc ça va vite, au Maroc c’est du sérieux,

précédente et celle-ci, on constate que cette dernière a reçu pratiquement deux fois plus de monde, sans pour autant que les organisateurs aient doublé leurs moyens et leurs efforts. Le secret de cette réussite est tout simplement le bouche à oreille et toute cette effervescence dont fait l’objet cet événement. Les équipementiers sont venus de leur propre initiative, probablement parce que leurs constructeurs partenaires leur ont dit : attention, il faut être de la partie, parce qu’au Maroc ça va vite, au Maroc c’est du sérieux, il y a une vision claire du ministère de l’Industrie, avec une feuille de route qui tient la route et des moyens mis en place pour réussir cette feuille de route. Côté chiffres, rien qu’au niveau de la plénière, on a eu 650 personnes dans la salle. Quant aux exposants et visiteurs, on a eu cette année 75 stands d’équipementiers et constructeurs, et 3.000 visiteurs qui, pour rappel, sont des professionnels du secteur, mais pas que ! et c’est bien là où réside l’une des spécificités de cette édition, car on a observé l’arrivée de beaucoup de sociétés qui n’opèrent pas forcément dans le secteur de l’automobile, mais qui ambitionne de l’intégrer, comme le cas de cette délégation de 30 investisseurs qui accompagnait Attijariwafa Bank, afin de se rapprocher des acteurs sur place, et ce dans l’objectif d’établir, éventuellement, les bases de futures collaborations. IDM : Vous avez parlé de la forme, qu’en est-il du fond ? Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur les contrats signés devant My Hafid Elalamy, Ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie Numérique, Marc Nassif, DG du groupe Renault au Maroc et tous les membres de l’Amica ? Il s’agit d’une convention d’investissement qui porte sur 441 millions de dirhams qui vont être partagés entre Kenitra et Tanger, avec toutefois, une part importante pour la Ville du détroit.

Mais au-delà de cette convention, je peux d’ors et déjà vous dire qu’il y a d’autres conventions d’investissement qui sont en cour de préparation et qui vont être signés incessamment sous peu. Je peux même vous dire que des investissements très lourds vont être annoncés d’ici peu, et cela dénote d’une véritable accélération de la dynamique du système. Le plan d’accélération industriel n’a jamais aussi bien porté son nom dans la mesure où il a permis d’accélérer le mouvement. La preuve de ce que j’avance est qu’il y a encore quelques années, on disait aux investisseurs de venir parce qu’on possède l’infrastructure qu’il faut, et qu’il y a des aides à la clé. Désormais, pour les inciter à venir, on leur dit qu’il y a d’abord du biseness à faire, et cerise sur le gâteau, c’est qu’en plus d’une infrastructure irréprochable mise à leur disposition, ils peuvent bénéficier d’aides bien ciblées en fonction de la pertinence des projets. A ce propos, j’aimerais mettre l’accent sur les nouvelles technologies qui sont capitalistiques et qu’il est tout à fait normal qu’elles soient soutenues d’avantage par rapport à des technologies dites classiques, et ça, c’est une composante vraiment intelligente du plan d’accélération industrielle, du concret en somme. D’ailleurs, l’une des spécificités de cette édition est qu’on a parlé concret, preuve en est l’intervention de monsieur le ministre qui a présenté une vision claire et transparente avec des chiffres, des réalités et des réalisations à l’appui. Aussi, pour la première fois, une base de données à été créée et va être mise à disposition sur le site internet de l’Amica et du ministère de l’Industrie. Elle regroupera tous les équipementiers Rang1, Rang2 et Rang3 avec leurs localisations, leurs coordonnées, leurs effectifs, leurs activités, leurs chiffres d’affaires etc. IDM : Merci pour le scoop. On va suivre ça de près… Je vous en prie.

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Innovation

Badr Ikken, Directeur général de l’IrEsen.

« Il n’y a pas que les grands projets qui sont utiles, les petits le sont tout autant »

Propos recueillis par Soufiane Chakkouche

que je suis entré d’Allemagne, il y a maintenant 7 ans, je n’ai jamais vu un site aussi riche qu’utile en matière d’échanges et d’implication, que celui de la zone verte. Entreprises, société civile, universités, laboratoires de recherche et j’en passe, tout le monde était impliqué. Et pour rester dans la confidence, pas loin qu’hier, j’ai rencontré une personne qui était impliquée dans l’organisation de la COP 21, et elle m’a confié qu’elle était impressionnée par la mobilisation de tout un pays pour cet événement, c’est ce que, d’après elle, manquait à la COP parisienne. Ça résume tout.

IDM : Pourriez-vous nous livrer vos sentiments sur le déroulement de la COP22, maintenant qu’elle s’est achevée et que vous avez du recul ? Je vais vous le dire en toute objectivité, c’était tout simplement extraordinaire. Sur la forme, le Maroc a su parfaitement organisé cet événement planétaire. A titre d’exemple, on a eu lors de cette COP22 plus de 700 side events, et plus d’accréditations qu’à Paris. Je vais vous faire une confidence. Depuis

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IDM : Et sur le fond, est-ce que les engagements pris lors de la COP21 à Paris, ont été mis en œuvre lors de cette COP marrakchie ? La COP22 s’inscrit dans la continuité de la COP21, c’est une évidence. D’une part, parce qu’elle s’est soldée par la ratification de l’accord de Paris par 111 pays. D’autre part, parce que les pays riches ont réaffirmé leurs engagements par des accords concerts qui visent à soutenir les projets d’adaptation aux effets du changement climatique. La promesse de 81 millions de dollars par ces pays au Fonds pour l’Adaptation en est le parfait exemple, car le montant dépasse l’objectif de l’année. On a aussi ces 23 millions de dollars que les pays signataires s’étaient engagés à verser au Centre et Réseau des Technologies Climatiques, ou encore le Fonds Vert pour le Climat qui a approuvé deux plans d'aide pour le Libéria et le Népal, à hauteur de 2,2 millions et 2,9 millions de dollars. Et la liste des actions concrètes qui prouvent que la COP22 est dans la droite ligne de la COP21 est loin d’être exhaustive. IDM : Une troisième et dernière question. Quel est « The project », parmi tous ceux que vous avez présentés à cette COP, dont vous êtes le plus fière ou le plus satisfait ? En fait j’en ai deux. Le premier est le Green Energie Park de Ben Guerir qui, comme vous le savez sans doute, est la pre-

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Innovation mière plate-forme de recherche intégrée pour le solaire en Afrique. Quant au second projet, il est plus modeste que le premier mais n’en demeure pas moins important, car il n’y a pas que les grands projets qui sont utiles, les petits le sont tout autant. Il s’agit du projet appelé Tahalagrid qui se situe dans un village de la région de Tafraouet. Ce village souffrait de coupures fréquentes d’électricité et de conditions de vie précaires. En y implantant une architecture énergétique locale innovante et transposable basée sur l’énergie solaire, les quelques 1.500 habitants ont pu bénéficier de l’énergie gratuitement. Ce projet a également permis de redonner vie à un marché local. Je ne sais pas si vous avez assisté aux nombreux

témoignages des villageois qu’on a invités à la COP22, mais rien qu’à les écouter, on comprend toute l’utilité de ce genre de petits projets. C’est pour cela qu’on vise à étendre cette expérience sous d’autres cieux. Et pour finir, je voudrais remercier la presse nationale pour tous les efforts accomplis durant cette COP, et même en dehors de cette COP, ainsi que pour le rôle qu’elle joue pour faire connaitre ce que l’on fait en matière d’innovations propres. IDM : Merci à vous, c’est vous qui faites le travail, nous on est que le relai du public.

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Innovation

Airium, pour une économie d’énergie maximum De notre envoyé spécial à Lyon, Hicham Rahioui

Cela tombe à point nommé ! Au moment où ce grand enjeu sociétal qu’est l’efficacité énergétique est sur toutes les langues, LafargeHolcim lève le voile sur une technologie de rupture sur le marché de l’isolation. Coup de projecteur sur une innovation conçue dans le premier centre de recherche au monde concernant les matériaux de construction.

A

irium, c’est le nom de cette mousse isolante minérale qui permet d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, et ce du sol au plafond. Développée et brevetée par le Centre mondial de Recherche & Développement de LafargeHolcim près de Lyon, cette technologie tant attendue, donne entière satisfaction sur le plan de l’efficacité énergétique, mais pas seulement. En effet, Airium répond parfaitement aux attentes des professionnels du secteur et des habitants. Dans la pratique, cela passe par une résistance maximale au feu, une grande durabilité, puisque la mousse ne se tasse pas au fil du temps (ses concepteurs avancent une période d’un siècle sans pépin), une facilité de mise en œuvre, une composition entièrement minérale et par conséquent plus saine, et enfin, cerise sur le gâteau, ce matériau est 100 % recyclable avec un impact CO2 très faible.

Une pierre deux coups De plus, l’isolation de blocs en béton avec Airium permet de construire et d’isoler à la fois, ce qui est synonyme d’un gain de temps considérable dans la construction et un gain de surface intérieure. Par ailleurs, cette innovation qui offre une multitude de possibilités en matière d’isolation, est lancée

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pour le remplissage de blocs en béton dans l’Hexagone et en Autriche, ainsi que pour les toits-terrasses au Maroc. Mais le colosse cimentier compte, dans un futur proche, déployer cette nouvelle technique dans d’autres pays, notamment en Amérique du Nord, en Europe et en Afrique du Nord. Enfin, rappelons que le concept Airium s’inscrit dans le cadre des engagements pris par LafargeHolcim pour le plan 2030, et qui visent à réaliser 33% du chiffre d’affaires du cimentier à partir de produits et solutions constructives qui respectent l’environnement. A ce propos, Gérard Kuperfarb, Directeur Croissance et Innovation de LafargeHolcim, a déclaré qu’« avec le lancement d’Airium, LafargeHolcim démontre à nouveau sa capacité à repenser les habitudes de construction pour apporter toujours plus d’innovation. C’est véritablement une nouvelle manière de concevoir l’isolation des bâtiments que nous proposons. Plus saine, plus sûre et plus simple à mettre en œuvre, Airium permet d’isoler efficacement les bâtiments et s’inscrit dans la volonté de LafargeHolcim de proposer des solutions de construction durables et performantes. » Alors, qui affirme encore que les cimentiers ne savent faire que polluer ?

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efficacité energétique

L’efficacité Energétique : Une réalité d’aujourd’hui C’est un secret de polichinelle, l’habitat est un secteur hautement énergivore. En effet, les besoins énergétiques de ce derniers sont aussi variés que croissants. Cependant, la situation n’est pas irréversible, car pour contrer ce phénomène, il existe plusieurs alternatives propres. En voici quelques-unes.

F Dr. Mohsine Bouya Directeur de la valorisation et des transferts Université Internationale de Rabat

ace aux défis de l’accroissement rapide de la consommation d’énergie au Maroc, dont plus de 95% des besoins énergétiques sont importés de l’extérieur, la stratégie de transition énergétique adoptée par le Maroc concilie développement économique et lutte contre le changement climatique. La volonté du Royaume de porter la part des énergies renouvelables de 42% de la puissance installée pour 2020 à 52% pour 2030 de la production électrique à l’horizon 2030 (Ministère de l’Energie des Mines, de l’Eau et de l’Environnement), l’efficacité énergétique est devenue un des sujets clefs dans tous les domaines d’activité, et le secteur de l’habitat n’échappe pas à la règle. L’appétit en énergie de ce dernier est très varié, à l’instar des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation (CVC) qui représentent une part importante de la consommation électrique des bâtiments résidentiels et tertiaires. En effet, une étude récente, réalisée par l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) sur la caractérisation du marché marocain des systèmes CVC a révélé que la consommation énergétique augmente de façon continue en raison du développement économique accéléré qu’a connu le Maroc durant les dernières années, une croissance boostée par une forte progression du secteur tertiaire et une amélioration du revenu des ménages. Cet essor s’est traduit par une augmentation notable du besoin de confort, matérialisé notamment par l’acquisition d’équipements de chauffage et de climatisation, aussi bien par le secteur tertiaire que par le secteur résidentiel. Par ailleurs, en mai 2010, ce marché a affiché une croissance à 12% en quantité et 8% en valeur par rapport à l’année précédente. De ce pas, le Maroc s’est donné pour objectif de réaliser une économie d’énergie de 12% à l’horizon 2020

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et de 15% à l’horizon 2030, à travers la mise en place d’un plan d’efficacité énergétique dans les différents secteurs économiques. C’est notamment le cas pour le secteur du bâtiment qui représente environ 25% de la consommation totale du Royaume, dont 18% pour le résidentiel et 7% pour le tertiaire. Climatisation Hybride Solaire L’utilisation de la climatisation individuelle est tributaire, principalement des besoins des professionnels (pour ceux disposant des moyens et qui recherchent le confort du personnel et des clients), du pouvoir d’achat des ménages, des conditions climatiques… A titre indicatif, les hôtels, les établissements de l’éducation nationale (universités, lycées, écoles de formation…), les administrations, les banques, les

assurances, les magasins, pour ne citer que ceux-là, consomment une part de 60% de la climatisation globale, tandis que les logements toutes catégories confondues en consomment 40%. Aussi, les pourcentages mentionnés dans les villes ci-dessous incluent des périmètres plus larges conformément aux différentes organisations régionales commerciales définies pour les distributeurs et installateurs, partenaires des principales sociétés d’importation (LG, Samsung, Carrier, Général…). Alors, une alternative nationale fiable s’impose. Dans ce sens, la climatisation hybride solaire permet de gé-

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efficacité energétique

nérer du froid à partir de l’énergie thermique captée depuis le rayonnement solaire. A rendement égale, la climatisation hybride consomme nettement moins d’énergie électrique que les climatisations conventionnelles. Chauffe-eau solaire Au Maroc, le marché des chauffe-eau solaires (CES) progresse à plus de 44.000 m² de capteurs installés/ an (AMEE). Le contexte marocain est très favorable au développement du marché des CES qui se présente sous trois plans : l’énergétique, l’environnemental et le technologique. Sur le plan énergétique, le Maroc

niveau résidentiel est la cuisson avec 70% du total des usages. L’eau chaude sanitaire consomme néanmoins plus de 10% de l’énergie produite ou importée par le pays. Le développement d’une solution « made in Morocco » permettra, à terme, de maitriser les coûts et de proposer une solution robuste et adaptée à l’environnement local, toute en permettant de sauvegarder les vies qui utilisent le système de chauffage à gaz. Autour de cette volonté de développer des produits marocain avec les compétences locales, une solution innovante développée par l’université Internationale de Rabat et ces partenaires industriels, permettra de

Figure : Evolution du parc solaire thermique au Maroc

dispose d’un gisement solaire important évalué à 5.5 kWh /m²/jour. Son exploitation permettra d’alléger la facture énergétique nationale. Le Royaume chérifien reste tributaire des importations de 94.6% concernant son approvisionnement énergétique. Coté environnemental, le développement des CES limitera la déforestation, et ce via la diminution de la consommation en énergie non commerciale tels que le bois de feu et le charbon de bois. Actuellement, cette consommation est estimée à plus de 3 Millions de Tep, dont 90% par les populations rurales pour la cuisson et le chauffage. Mieux encore, l’utilisation des CES permettra la diminution des rejets des gaz à effet de serre générés par des énergies conventionnelles. Au niveau de la consommation énergétique nationale. L’usage principal de l’énergie au Maroc au

combiner les avantages des chauffe-eaux solaires et des systèmes de climatisation 100% solaires. La COP 22 organisée à Marrakech a été l’occasion pour présenter les prototypes conceptuels de ces deux solutions avec une volonté de commercialisation par les partenaires industriels à l’échelle nationale et africaine. Etant consciente de son rôle fondamentale pour répondre aux besoins du monde socioéconomiques, l’université Internationale de Rabat, leader national dans le domaine de l’innovation, possède un portefeuille de propriétés intellectuelles de plus de 200 brevets ouvert à l’exploitation par des industriels qui souhaitent améliorer leur produits via des projets de co-développement en collaboration avec l’université.

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Sylvia Parienté, PDG d'Exochems Environnement.

« Quand on met les bonnes personnes aux bons jobs, on peut faire des miracles » Propos recueillis par Hicham Rahioui

Et nous voilà implanté dans le Royaume (ndlr : rire).

« Sylvia, tu as raté la révolution numérique, tu ne vas pas rater la révolution Eco et biotechnologique »

IDM : Pourquoi le Maroc précisément ? On a décidé d’amener Exochems ici au Maroc parce que notre logistique et notre vision étaient portées sur l’Afrique, et on ne va pas se mentir, comme chacun le sait, la logistique africaine à partir du Maroc est beaucoup plus facile. Après, de fil en aiguille, on s’est aperçu que le Maroc est aussi une terre de prédilection pour nous, c’est ce qui nous amené à créer une filiale à part entière à Casablanca, que je vous invite d’ailleurs à visiter quand vous voulez (ndlr : rire).

IDM : Tout d’abord, un petit mot sur votre histoire avec Exochems. Comment l’aventure avait-t-elle commencée ? J’ai racheté en 2010 une société française qui s’appelait Exochems Environnement. Cette dernière avait déjà dans sa corbeille de mariée un laboratoire Recherche et Développement très pertinent, car il avait déjà à son actif plusieurs brevets de dépollution destinés surtout au secteur industriel, comme l’industrie pétrolière. L’entreprise est ensuite passée par un passage à vide, et c’est là où je me suis dit : Sylvia, tu as raté la révolution numérique, tu ne vas pas rater la révolution Eco et biotechnologique. J’ai donc sauté sur l’occasion et j’ai tout fait pour racheter l’entreprise. Dans un premier temps, on a d’abord redressé la société en France, suite à quoi on a été sensible à la sirène marocaine et au discours de Sa Majesté tout simplement.

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IDM : Merci pour l’invitation, on viendra, promis. Est-ce que vous pouvez nous parler de cette technologie unique dans son genre (si nos informations sont bonnes) que vous avez développée et que vous utilisez dans vos procédés ? Et s’il vous plait, en des termes simples parce qu’on est nuls en chimie. (Ndlr : rire). Pour être franche avec vous, je dirais que d’un côté on a tout inventé et de l’autre on a rien inventé. Je m’explique. Que des bactéries aillent manger les pollutions, cela fait 50 ans que le système existe. En revanche, que des bactéries aillent manger certains types de pollution, qu’elles soient fixées dans un support minéral, qu’elles soient utilisées in situ, ce qui empêche le transport de pollution et donc les gouvernements n’ont pas besoin de changer leurs types d’infrastructures, ce qui est essentiel pour le continent africain, tout cela est nouveau. En plus, notre process produit zéro déchets, c’est-à-dire à partir du moment où notre système commence à phagocyter la pollution organique, elle ne fabrique pas par ailleurs un

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on ne travaille pas uniquement dans les pays africains qui se portent bien, comme le Maroc, on travaille aussi dans des pays qui sont en crise, notre projet à Bangui en est la parfaite illustration.

autre déchet, ce qui est en complète adéquation avec les objectifs du millenium de l’ONU. Aussi, nous utilisons des bactéries qu’on connait bien, qui sont parfaitement maitrisées, c’est ce qu’on appelle des bactéries de classe A et qui sont totalement inoffensives pour la nature et pour tout être vivant. Pour vous donner une idée, ces bactéries sont les mêmes que celles utilisées dans l’alimentation, comme les bifidus employés dans les produits laitiers. Enfin, les techniques qu’on propose sont très simples d’utilisation. On est donc totalement dans la durabilité. IDM : Au-delà du monde entrepreneurial, quel rôle jouez-vous socialement parlant ? Vous savez, on ne travaille pas uniquement dans les pays africains qui se portent bien, comme le Maroc, on travaille aussi dans des pays qui sont en crise, notre projet à Bangui en est la parfaite illustration. On amène à ces populations le droit d’avoir des infrastructures sanitaires respectables, et cela dans le but de la réintégration de tout ce qui est dignité humaine. Aussi, on agit en amont sur le contrôle des maladies, surtout en rapport avec les enfants, puisqu’on est les premiers acteurs et le premier rempart contre les maladies hydriques. Par ailleurs, on est aussi porteur d’un message social et pacifique dans le sens où, lorsqu’on est sur place, c’est une population locale qu’on forme, on ne vient pas avec nos produits, on nous paie et on s’en va. On arrive, on forme des gens et on laisse notre savoir-faire sur place, dans une logique de transfert de ce

dernier. Chaque fois qu’on en a la possibilité, le projet ultime qui est le nôtre, c’est de former les populations au nouveau métier de l’assainissement afin de désenclaver des quartiers entiers qui sont sous intégrés. Vous savez, jusqu’à il y a 10 ans l’Afrique avait des villes qui dormaient sur leurs ordures, aujourd’hui l’Afrique dort sur un tas d’or, car la revalorisation des ordures est en soi un secteur économique énorme. Il faut donc changer d’approche, car on peut voir tout ce que l’Afrique n’a pas, mais on peut voir aussi tout ce que l’Afrique possède. C’est ce que Sa Majesté fait finalement, lui il fait le job et nous on passe derrière pour confirmer un peu tout ça. IDM : Peut-être un petit message à nos lecteurs, qui pour beaucoup sont des chefs d’entreprises et/ou des industriels. Le message que je souhaite passer aux industriels, aux collectivités locales, aux Walis et aux décideurs marocains est le suivant : Soyez encore plus impliqués dans tout ce qui est innovation, car ici au Maroc on a tout ce qu’il faut pour avoir des smart cities aussi dignes que celles de Stockholm ou de Tokyo, il faut juste oser et unir nos efforts dans ce sens. Alors osons. Enfin, et je vais terminer là-dessus, quand on met les bonnes personnes aux bons jobs, on peut faire des miracles, la ministre marocaine chargée de l'Environnement, Mme Hakima El Haité, en est la preuve, il n’y a qu’à voir ce qui a été réalisé lors de cette COP22 pour en être persuadé.

Deux mots sur Exochems Environnement Créée en 2000, et présente sur quatre pays dans chems sont parfaitement adaptées aux pays de le monde dont le Maroc, cette société franco- l’hémisphère sud, c'est-à-dire les plus pauvres, et marocaine, dont l’appellation sonne comme l’impact de ce genre de services sur ces derniers un soleil, est engagée dans le développement est loin d’être négligeable. En effet, de tels procédurable. Comment ? En mettant à contribution dés permettent, en plus de protéger les nappes la recherche scientifique, la branche des biotech- phréatiques, de faire de la prévention contre les nologies plus précisément. La démarche consiste maladies d’origine hydriques et parasitaires. Et, à développer, puis déployer des solutions inno- lorsque l’on sait que chez les enfants de moins vantes et 100% vertes pour l’assainissement et de cinq ans, les maladies liées à l’eau sont la prele traitement des eaux usées. Plus facile à écrire mière cause de mortalité, il n’y a qu’à approuver! qu’à faire ! Quoi qu’il en soit, les solutions d’Exo-

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Armonia Caffé, un petit coin de l’Italie au Maroc

Par Samia Rochdi

Installé au Maroc depuis 2015, le premier Maître torréfacteur et Maître barista italien au Royaume à produire du café localement, nous a ouvert ses portes pour nous parler de son savoir-faire et déguster une bonne tasse de café, comme on savait le faire d’antan !

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’est avec une tasse de café à la main, cette légendaire hospitalité méditerranéenne et ce craquant accent italien, que Vincenzo Marcheselli, Maître torréfacteur et Maître barista, nous a accueilli. Et quand ce vrai passionné parle de son art, c’est comme s’il parlait d’une partie de lui-même. « Je veux partager ma culture et ma passion du café avec tous les marocains », explique-t-il d’emblée, avant de nous livrer les secrets de fabrication de ce goût unique des arômes Armonia, dont nos palais buccaux ont été témoins. Le temps c’est le goût Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’Italie n’est pas un producteur de café parce qu’il n’y a pas de plantes sur son sol. En revanche, les torréfacteurs de la « botte » détiennent un savoir-faire des plus anciens. Vincenzo Marcheselli est de cette trempe, mais ce qui le différencie de ses frères de métier, 70 N° 20 Décembre 2016

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c’est qu’il met la technologie au service de la tradition, qu’il produit et torréfie le café in-situ par soucis d’harmonie (d’où peut-être le nom de ce produit !) de température et d’humidité pour plus de fraîcheur, et surtout qu’il laisse le temps au temps, ce sont là les trois principaux atouts d’Armonia Caffée. Sur ce dernier point, Vincenzo explique « qu’il faut de 3 à 5 ans de développement de la jeune plante pour avoir la première production, et il faut environ 120 plantes pour remplir un sac de café grains. Il faut donc beaucoup de temps pour faire un bon café, et pour avoir une idée plus parlante, sachez que dans une tasse de café, il y a l’équivalent d’une année de travail de plusieurs corps de métier. C’est pour cela que, contrairement à l’industrie et à la production à la chaine, je laisse le temps au café pour devenir bon, et quand le résultat ne ressemble pas au goût que j’ai en tête, je recommence à zéro. » Une perpétuelle quête de la perfection, en somme.

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Qui est Vincenzo Marcheselli Né dans la ville de Voghera dans le nord-ouest de la botte de l’Italie, ce Maître Torréfacteur par études et descendance, a failli se détourner de ce chemin. Certes, Vincenzo Marcheselli a grandi et a évolué autour de la tradition des torréfacteurs, cependant, c’est bien sa formation à la SCAE (Speciality coffee association of Europe) qui a extrait de lui, comme on extrait le café de la graine, cette grande passion qui l’anime aujourd’hui. Diplôme en poche, le jeune torréfacteur poursuit son rêve et devient rapidement Maître torréfacteur de son propre « Cafetteria Degus tazione » dans la région milanaise. Rapidement, ses mélanges osés et ingénieux plaisent à une clientèle de plus en plus fidèle. Puis, ne se contentant pas de cette notoriété grandissante, Vincenzo retourne sur les bancs de l’école pour n’en sortir qu’avec le titre de Maître barista. Ensuite, avec le soutien de sa femme Hanane, d’origine marocaine, il décide d’allier sa passion pour le café et son pays de cœur en s’installant au Maroc, pour le bonheur de tous les dégustateurs de cette lotion magique, et il y en a beaucoup !

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focus

SNTL/ITFC, une alliance de raison La Société nationale des transports et de logistique (SNTL) et la Société internationale islamique pour le financement du commerce (ITFC) ont paraphé mercredi 16 novembre dernier, un protocole d’entente relatif à la facilitation du commerce et de l’investissement entre le Royaume chérifien et les pays d’Afrique subsaharienne. IDM vous dévoile les dessous des cartes. Par Samia Rochdi

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«

oussour », littéralement « ponts », c’est le nom du programme dans lequel s’inscrit le protocole d’entente pacté par l’ITFC et la SNTL. Ce dernier ambitionne de développer le commerce environnemental dans les pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Signé entre Hani Salem Sonbol, DG de l’ITFC et Mohamed Ben Aouda, DG la SNTL, en la présence du Dr Bandar Hajjar, Président de la Banque islamique de développement (BID), le protocole prévoit à terme, de mobiliser les ressources financières nécessaires, avec toutefois un plafond de 240.000 dollars, pour commanditer une étude de faisabilité sur les plateformes logistiques dans un certain nombre de pays africains. Ces structures seront exclusivement dédiées à la facilitation des échanges commerciaux et à l’encouragement des investissements entre le Maroc et les pays d’Afrique subsaharienne. Par ailleurs, Mohamed Ben Aouda s’est saisi de l’occasion pour souligner, au nom de la SNTL, que cette entente

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est destinée à élargir le champ de coopération entre les deux institutions. Quant à Hani Salem Sonbol, il a mis l’accent sur l’importance que représente ce protocole en matière de commerce environnemental entre les pays membres, avant de déclarer qu’il a « entièrement confiance en le protocole d’entente qui ouvrira la voie aux initiatives qui bénéficieront non seulement au Royaume du Maroc mais également aux autres Etats membres, en particulier arabes et africains. » Enfin, il convient de rappeler que cette alliance a également pour objectif de mettre en place un modèle économique fiable visant à couvrir les plateformes logistiques sur la base d’un diagnostic du climat économique et financier établi en amont. Voilà qui va à merveille avec la vision marocaine qui brigue la multiplication de ses partenaires commerciaux et cherche à faire du continent africain un acteur commercial majeur sur l’échiquier mondial.

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Bâtiment : la loi de mauvais aloi ! A peine quelques semaines après l’adoption de la loi n°66-12, relative au contrôle et à la répression des infractions en matière d'urbanisme et de construction, les professionnels du bâtiment et de l’immobilier dénoncent une incompatibilité avec la situation sur le terrain. Eclairage. Par Soufiane Chakkouche

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édération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), Fédération nationale du bâtiment et travaux publics (FNBTP), Fédération marocaine du conseil et de l’industrie (FMCI), Conseil national de l’ordre des architectes (CNOA), Ordre national des ingénieurs géomètres topographes (ONIGT), une fois n’est pas coutume, c’est avec la même voix que les acteurs du bâtiment et de l’immobilier sont montés au créneau pour dénoncer la loi n°66-12, relative au contrôle et à la

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répression des infractions en matière d'urbanisme et de construction, telle que publiée dans le bulletin officiel numéro 6501 du 19 septembre 2016. Dans un communiqué adressé à la presse nationale, on peut lire : « Tout en étant favorable à l’adoption d’une loi qui mettrait fin à la prolifération de l’habitat insalubre et non réglementaire, les professionnels dénoncent le contenu de ce texte de loi tel qu’il a été adopté, jugé en déphasage total avec la réalité du terrain en plus d’être en contradiction

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Focus

concepteurs n’ont nullement concerté au préalable quelque professionnel que ce soit, afin d’obtenir une vision pratique. Référentiel des infractions inexistant Plus grave encore, et toujours selon le communiqué, ce texte de la discorde fait fi d’un référentiel précis des infrastructures. Plus que cela, cette loi fait référence et renvoie curieusement vers des textes inexistants d’après les professionnels du secteur. Ces derniers affirment, à qui veut bien les entendre, que cette situation présente une réelle menace pour chacun des corps de métier, et, si rien n’est fait, à terme, cette nouvelle prescription finira par freiner les investissement dans le secteur du bâtiment en général et celui de l’immobilier en particulier, ce qui pourrait se révéler catastrophique au regard de l’actuelle mauvaise passe que le secteur traverse sur le plan national et international. Alors, face à toutes ces défectuosités, les quatre Fédérations et les deux Ordres demandent tout simplement, et en urgence, à ce que la loi n° 6612 soit annulée et reconsidérée en concertation avec les professionnels du secteur, mais pas seulement. En effet, ils réclament également, en parallèle à ce texte, l’institution d’un décret d’application précisant clairement le rôle et les responsabilités de chacun, et ce afin de ne laisser aucune place à l’ambiguïté ou à une interprétation tendancieuse. Le bras de fer est donc proclamé. Auront-ils gain de cause ? L’avenir nous le dira… avec plusieurs lois en vigueur, notamment la loi 12.90 sur l’urbanisme, la Loi 107.12 sur la VEFA et le nouveau Règlement général de la construction(RGC).» Un texte vague Aussi, après avoir rappelé l’aberrante absence d’un Code Général de la Construction (réclamé depuis 2009 par les professionnels, selon ces derniers) qui devrait séparer le bon grain de l’ivraie en définissant d’une manière claire et une fois pour toute, les responsabilités de chacun des intervenants, le communiqué évoque un texte de loi « vague dans sa définition des infractions et laisse la voie ouverte à toutes les interprétations possible, y compris les plus abusives sans aucune possibilité de recours. » De ce pas, les acteurs du secteur font savoir qu’ils rejettent en bloc et à l’unisson, ce texte de loi qu’ils qualifient d’hâtive et unilatéral, dans le sens où ses

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Les objectifs affichés de la loi n°66-12 Le dahir n°1-16-124 du 25 août 2016 portant promulgation de la loi n°66-12 relative au contrôle et à la répression des infractions en matière d’urbanisme et de construction, a été publié au Bulletin Officiel n°6501 du 19 septembre 2016. Prétendant à la simplification et à l’harmonisation des procédures de contrôle et de répression vis-à-vis des fraudes et des fraudeurs, cette loi prévoit, de surcroit, la suppression pure et simple de la plainte du président du Conseil communal, exigée par l’article 66 de la loi n°12-90 relative à l’urbanisme, et ce dans le but d’éliminer toute formalité pouvant retarder l’engagement des poursuites judiciaires et la création d’un permis de réparation d’entretien.

Plus grave encore, et toujours selon le communiqué, ce texte de la discorde fait fi d’un référentiel précis des infrastructures. Plus que cela, cette loi fait référence et renvoie curieusement vers des textes inexistants d’après les professionnels du secteur.

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R&D

Apple explose son budget R&D 30%, c’est la hausse enregistrée en une année par le géant Apple concernant le financement de son pôle recherche et développement. Ainsi, la firme de Cupertino est passée d’environ 7,5 milliards de dollars dédiés aux R&D, à 10 milliards en 2016. Toutefois, Apple ne compte pas s’arrêter là, car le colosse prévoit d’injecter quelques 12 milliards de dollars dans la recherche pour 2017. A titre comparatif, désormais, la croissance des dépenses de R&D de l’entreprise serait supérieure à celle de son chiffre d’affaires, alors qu’il y a à peine 4 ans, le fabricant ne consacrait que 3 milliards de dollars à ce poste. Il faut donc s’attendre, dans les jours qui viennent à ce qu’Apple lance un ou plusieurs produits majeurs. Affaire à suivre…

Des supers batteries sont nées Ce sont des chercheurs de l'Université de Floride (UCF) qui ont développé un supercondensateur qui serait 20 fois plus efficace que les batteries lithium, et qui plus est beaucoup plus rapide à la charge. Selon ses concepteurs, cette innovation permet 30.000 cycles de chargement optimums (contre 1500 pour le lithium-ion). Sur le plan technique, les supercondensateurs stockent l’énergie de manière statique à leur surface, alors que le lithium-ion utilise des réactions chimiques, ce qui a pour effet d’allonger mécaniquement le temps de charge. En outre, la technologie utilisée dite (nanostructure en graphène) permet de réduire la taille du composant qui n’est point plus épais qu'une feuille de papier. Quant au temps de recharge, il ne dure que « quelques secondes pour une semaine d’autonomie », le rêve de tout utilisateur.

Cancer de la prostate, une lueur d’espoir C’est tout chaud, l’information vient de tomber. Après dix ans de surveillance active de patients atteints d’un cancer de la prostate à faible risque d’évolution, le taux spécifique dépasse 98% d’après les résultats de deux études prospectives présentées par le Dr François Rozet (Institut Mutualiste Montsouris, Paris), lors du 110ème congrès de l'Association française d'urologie. Selon le chercheur, cette stratégie « apparait comme une bonne réponse au risque de sur-traitement ». Et, lorsque l’on sait que le cancer de la prostate est, parmi tous les cancers, celui dont l'incidence a le plus augmenté ces dernières années, ces résultats font naître beaucoup d’espoir. 80 N° 20 Décembre 2016

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h igh-tech

Li-Fi, 100 fois plus rapide que le Wi-fi Li-Fi pour Light Fidelity. Cette technologie révolutionnaire s’appuie sur la lumière visible pour transférer des données à un autre appareil ou encore, de se connecter à internet, ce qui pourrait bouleverser le quotidien des internautes car, tenez-vous bien, la vitesse de transfert des données serait 100 fois supérieure à celle du Wi-Fi actuel. Par ailleurs, le Li-Fi vient d'être testé en Estonie et les résultats se sont avérés plus que satisfaisants. On pourrait alors s’attendre à voir très prochainement ces gadgets inonder les foyers, et notre cher Wi-fi risquerait de basculer vers le rang d’ancêtre.

Des fuites sur le S8 Chaque jour, les fonctionnalités du prochain smartphone de Samsung, à savoir le Galaxy S8, se dévoilent un peu plus. Les dernières en date nous sont parvenues sous forme de fuites. Elles donnent notamment de précieuses indications sur le fonctionnement du double capteur photo. Selon une rumeur qui se précise chaque jour un peu plus, le S8 serait équipé d'un capteur à 30 mégapixels pour une qualité d’image jamais égalée par un smartphone, c’est tout simplement énorme ! L’autre rumeur persistante à propos du S8 veut que l’appareil soit doté d'un double capteur photo à 12 et 13 mégapixels. Une des deux lentilles serait construite par Sony, tandis que l’autre serait signée Samsung.

Zeusmos et Kuaiyong, les logiciels pirates Installer n’importe quelle application téléchargée illégalement sur son iPhone, c’est le rêve de tout hacker qui se respecte ! Désormais, cela est possible grâce à deux logiciels pirates dénommés sobrement Zeusmos et Kuaiyong. Ces deux outils permettent de contourner tous les moyens appliqués par les développeurs d’Apple pour lutter contre les logiciels connus jusqu’à présent, et qui permettent de pénétrer dans leur système d’exploitation mobile l’iOS (jailbreak) pour ensuite installer des applications téléchargées illégalement. Régulièrement des mises à jour sont effectuées par les ingénieurs de la firme de Cupertino, mais cette fois, les deux logiciels pirates semblent plus robustes que d’ordinaire. Voilà qui va faire le bonheur de ces utilisateurs qui veulent récupérer gratuitement de nombreuses applications normalement payantes.

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