Industrie du Maroc Magazine N˚21

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INTERVIEW HICHAM ZANATI SERGUINI

Enquete P.58-61

« La CCG ne fait rien sans les autres, elle n’est pas là pour se substituer aux acteurs, mais pour prendre une bonne partie du risque avec eux » w w w. i n d u s t r i e s . m a

INTERVIEW P.24

Le smartphone est anti-productif ! Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

Dounia Boumehdi

P.66-67

« Il faut dupliquer les initiatives pour un impact réel » N° 21. janvier 2017 - Prix Maroc 30 DH

1 er magazine mensuel de l’industrie, de la r&d et des technologies

Le Top des Startups 2017 est une promesse d'action, de renouveau et d'innovation. IDM ouvre le bal avec un dossier exclusif qui lève les "clichés" sur la Start-up, nouveau modèle économique au Maroc mais source de richesse pour les économies les plus performantes... Enquête sur le top des Startups !!

DDT N⁰ 1463

Le Mois MIDEST 2016 Midest Paris, plus protectionniste que jamais P.28 à 31 Midest Maroc persiste et signe P.32 à 33


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INDUSTRIE DU MAROC

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éditorial

Hicham RAHIOUI

Directeur de publication H.rahioui@industries.ma

Startup, appel aux investisseurs Plus récemment, de l’innovation sont nés des empires économiques qui roulent avec l’équivalent du PIB d’un pays entier

L

’innovation, voilà un mot fait de dix petites lettres mais qui peut s’avérer vital pour la société. En effet, de l’innovation est née la révolution industrielle en Europe avec tout ce qui s’en est suivi. Plus récemment, de l’innovation sont nés des empires économiques qui roulent avec l’équivalent du PIB d’un pays entier, comme le cas d’IBM dont le chiffre d’affaires vaut le PIB de notre voisin algérien. D’autre part, dans le langage économique moderne, qui dit innovation dit startup. Or au Maroc, depuis une demi-décennie, les choses bougent dans ce domaine. Des fonds de soutien et d’investissement comme ceux proposés par la CCG (Caisse centrale de garantie) ou encore au MNF (Maroc numeric fund) sont d’ores et déjà disponibles, des accélérateurs et entités dédiées à l’accompagne-

ment des jeunes pousses prometteurs occupent déjà la place, comme le cas d’Endeavor Morocco, pour ne citer que cet organisme. Cependant, là où le bât blesse, demeure le manque d’audace, voire le désintérêt des investisseurs privés locaux qui ne suivent pas forcément. Certes, une startup est par définition bourrée de risques et le taux de réussite à l’international (une sur dix) n’est nullement encourageant. Cependant, les bénéfices qu’ils peuvent engranger en cas d’une seule réussite sont inégalables ailleurs. Les investisseurs américains ont compris cela, car sur la terre de l’Oncle Sam, mettre quelque peu de son capital dans une startup est chose classique. Et pour preuve, quelques Business Angels et grands groupes investissent chacun, dans des centaines de startups, histoire d’être presque certain de tirer le jackpot.

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédacteur en chef : Soufiane Chakkouche Publicité : Salwa EL belkacemi Office Manager :Imane BIHI Assistante de direction : Sanaâ ABALI Journalistes : Sarah MAACHE, Lionel ATOKRÉ, Samia ROCHDI Directeur artistique : Marouane SAOUD Logistique : Yahya OUADDAH , Fakhreddine ADDI Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN  : 2351-7905 Impression : Gms print Distribution : Sochepress Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc - Tél : 05 22 26 04 51 - ` Fax : 05 22 27 07 75 email : contact@industries.ma & www.industries.ma

sont des publications de INDUSTRIECOM N° 21 janvier 2017 INDUSTRIE DU MAROC

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SOMMAIRE

INTERVIEW HICHAM ZANATI SERGUINI

« Le risque est important, soit ça marche, soit ça casse » w w w. i n d u s t r i e s . m a

P.58-61

focus Le smartphone est anti-productif ! Directeur de publication : Hicham

RAHIOUI

P.24

INTERVIEW

SIdI MoHAMMEd ZAkRAoU

I,

« Il n’existe pas à P.62-64 proprement parler un modèle référent qu’il s’agirait de répliquer au Maroc » N° 21. janvier 2017 - Prix Maroc

30 DH

1 er mag azin e men sue l de l’ind ustr ie, de la r&d et des tech nologie s

Le Top des

Le Top des Startups

Pour clôturer la fin de l’anné e en beauté, IDM a conco numéro un dossier spécia cté pour ce l startup. Une enquête qui positionner, en toute mode stie, comme la référenceambitionne de se secteur en plein ébullition. s’agissant de dans la pure tradition de De ce pas, une analyse pointue, objectivece et la neutralité journalistiqu l’existant, les up, les down e ( financements, , interviews…), a été mené différents experts et acteur e auprès des s du secteur, faute d’étud secteur. Aussi, une sélect e exista nte sur ce ion effectuée selon des critère des meilleures startups marocaines a été s propres à rédaction d’IDM et qui n’engage que cette dernièlare. Enquête.

Malgré l’agitation qu’il connait dep des startups au Maroc reste assez m ses acteurs eux-mêmes. Et pour ca dédiés aux entreprises « innovant est difficile, voire impossible, de m aussi bien sur le plan quantitatif, q manque flagrant de données. En pa de fouiner afin de séparer le bon gr réalité sur le terr

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Le Mois MiDesT

Midest 2016, plus protectionn iste que jamais

MAROC

P.26

C ■ onstruit pour vous MAROC des projets innovants !

P. 34-35 Actu Nouvel An et nouveaux tarifs pour Emirate------------------------ P. 14 INWI et le MIT récompensent l’innovation--------------------------P. 14 Le cabinet BDO a livré les résultats de son baromètre de transmission des entreprises au Maroc--------------------------P. 16 En 2017, l’économie devrait progresser de 3,5%-----------------P. 16 La journée de « l’or blanc »-----------------------------------------------P. 18 Les Marbriers célèbrent la Pierre----------------------------------------P. 18 Filière de l’huile d’olive, on y voit plus clair !-----------------------P. 20

w w w. b e g - i n g . co m

nauguration royale pour l’Université des sciences

Conception Construction

de la santé de Casablanca-------------------------------------------------P. 22

Ingénierie

Architecture

Contac t: +212.6.73.18.86.33 marceau.cartry@beg-ing.com 4 N° 21 janvier 2017

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SOMMAIRE

Startups

p uis quelques années, le secteur m éconnu du public, et parfois de use, des initiatives et des fonds es » existent bel et bien, mais il esurer la taille du phénomène, ue qualitatif, et ce, à cause d’un rtant de ce constat, IDM a décidé ain de l’ivraie, l’idée reçue de la ain. Enquête.

Focus Le smartphone est anti-productif !-----------------------------------------------P. 24 Reportage

Interview de Sidi Mohammed Zakraoui-------------------------------P. 58 & 64 Interview de Dounia Boumehdi-------------------------------------------P. 66 & 67 avis d'expert

Midest 2016, plus protectionniste que jamais----------------------- P. 28 & 30

Zineb Midafi-------------------------------------------------------------------------P. 68 à 69

MIDEST Maroc persiste et signe------------------------------------------- P. 32 & 33

Dr.Mohsine Bouya----------------------------------------------------------------P. 70 à 72

Enquete

Aéroportuaire

Start Up or Down-----------------------------------------------------------------P. 36 & 40

Badr Abou El Majd---------------------------------------------------------------P. 74 & 75

Les stars des startups-----------------------------------------------------------P. 42 & 57

R&D-----------------------------------------------------------------------------------------P.80

Interview de Hicham Zanati Serguini-----------------------------------P. 58 & 61

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high-tech------------------------------------------------------------------------------P. 82

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EN BREF

2017 : l’année du tourisme durable Le secteur du tourisme et l’OMT (Office mondial du tourisme) seront à l’honneur en 2017. En effet, le 18 janvier 2017 à Madrid (Espagne) débutera l’année internationale du tourisme durable pour le développement. C'est ce qu'a proclamé l’assemblée générale des Nations unies lors de sa soixantedixième session. Dans le contexte du programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable de portée universelle, l’année internationale vise à encourager le passage des politiques à des pratiques commerciales, ainsi qu’à un comportement des consommateurs allant dans le sens d’un tourisme plus durable que jamais. Par ailleurs, cette année permettra de promouvoir cinq domaines clefs dont la croissance économique, l’inclusion sociale, l’emploi, la réduction de la pauvreté et la protection de l’environnement.

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Air Arabia Maroc, 4 nouvelles lignes en un coup

Suite à une demande de plus en plus pressante, Air Arabia Maroc a annoncé en grande pompe, le 8 décembre dernier, l’ouverture de 4 nouvelles liaisons aériennes directes au départ des villes de Fès et Tanger. Dans le détail, il s’agit des lignes Fès-Paris CDG, Fès-Bordeaux, Tanger-Paris CDG et Tanger-Malaga. Par ailleurs, les responsables de la compagnie parlent déjà de premiers vols qui présentent un taux de remplissage plus que satisfaisant. Alors, fini la galère des voyageurs tangérois et fassis qui, pour se rendre en France ou en Espagne, étaient parfois obligés de se rendre jusqu’à Rabat, Casablanca ou même jusqu’à Marrakech, ce qui prenait bien souvent plus de temps que le vol en lui-même.

Le V 20, nouveau-né de LG V 20, c’est le nom de baptême du dernier « bébé » du groupe LG en matière de smartphone. Véritable concentré de technologies (protection en polycarbonate, coque en aluminium résistante aux chocs), le V 20, de la gamme V-Series, a la particularité d’être le premier smartphone sous Android Nougat 7.0 OS, qui n’est autre que la dernière version du système d’exploitation développée par Google. Acclamé par les spécialistes de l’industrie pour son design et ses performances, le V 20 promet aux utilisateurs un ensemble de fonctions multimédias de qualité professionnelle, et ce, afin de bénéficier d’une expérience plus riche et profonde. Avec ce nouveau « joujou », la compagnie sud-coréenne vise à consolider sa position sur ce marché qui ne cesse de se développer.

Personnaliser son numéro de téléphone, c’est « inouï » Pour la première fois au Maroc, l’opérateur téléphonique Inwi donne la possibilité à ses utilisateurs de choisir euxmêmes et de personnaliser leurs numéros de téléphone, hormis, bien entendu, le nouvel indicatif « 0707 » imposé par la nouvelle tranche de numérotation octroyée par l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Ainsi, pour créer des numéros originaux, les utilisateurs peuvent combiner des dates d’anniversaires, de mariages, de premiers jobs, de codes de cartes bancaires (ndlr: ce que IDM ne conseille pas) ou autre. Bref, pour les férus du portable, ce service est tout simplement inouï !

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EN BREF

Nissan, une nouvelle génération de Pick up nommée Navara Robuste, élégant et design ! Voilà résumé en trois mots les principales qualités du Navara. Ce dernierné du géant japonais Nissan, vient de faire son entrée en grande pompe sur le marché marocain. A en croire ses créateurs, toute cette nouvelle gamme de véhicules tout terrain se démarque non seulement par son confort de conduite et de sécurité qu’elle offre à ses usagers, mais aussi par ses nouveautés en matière de technologie, à l’instar du système « Around View Monitor » (AVM). Par ailleurs, disponible en trois déclinaisons, ce Pick up se proclame aussi « campagnard » que « citadin ».

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TTBOIS Expo 2017, le bois a désormais sa foire

Du 29 juin au 2 juillet 2017 se tiendra à Casablanca la 1ère édition du Salon International de la technologie pour le travail du bois et des composants pour l’industrie des meubles. Initié par FORUM7 et le groupe italien CEPRA, propriétaire du salon mondial du bois XYLEXPO Milan, le TTBOIS Expo 2017 se veut la vitrine incontournable et le rendez-vous immanquable B2B du secteur du bois en Afrique et dans le bassin méditerranéen. Grand pourvoyeur d’emploi, ce secteur est un maillon fort dans l’économie du Royaume.

L’AMIB a élu son nouveau bureau L’Association marocaine de l’industrie du béton, l’AMIB, a élu un nouveau bureau lors de son Assemblée Générale Ordinaire tenue le 23 décembre dernier à Casablanca. Le nouveau bureau présidé par Mehdi Maachi Haddou et élu pour deux ans a reçu l’approbation des membres présents. Cette nouvelle équipe qui se veut motiver et impliquer, entend mettre un point d’honneur à représenter les intérêts de l’ensemble des industriels opérant dans le secteur de l’industrie du béton. Par ailleurs, ce nouveau bureau assure maintenir la communication avec les différents membres et partenaires afin de mener à bien tous ses projets et de permettre la croissance de cette Association.

LG reçoit 21 « Innovation Awards » LG a fait la moisson des récompenses en raflant pas moins de 21 «Innovation Awards » en prélude au CES (Consumer electronics show) 2017 qui se tient du 5 au 8 janvier 2017 à Las Vegas. Couronné pour ses innovations en technologies et en design, le Groupe a pu se mettre en avant, notamment grâce à sa collection de produits Art de vivre luxe LG SIGNATURE, ses téléviseurs LG OLED et son smartphone LG V20, qui ont tapé dans l’œil du jury. Consacrée dans 11 catégories vivement disputées, les produits de la firme sud-coréenne ont d’abord fait l’objet d’une sélection annuelle par un panel de créateurs, d’ingénieurs et de journalistes spécialisés dans le secteur. Pour rappel, le CES est le grand salon mondial de la technologie. Organisé chaque année depuis 1967, le ces rassemble le gratin mondial en matière d’innovation et de technologie.

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Huawei poursuit sa percée

Huawei n’a de cesse qu’il étonner. En effet, c’est à la tentaculaire Shanghai, lors de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du classement « Best Brands 2016 – marques chinoise », que la multinationale chinoise s’est vu décerner le prix de la «Meilleure marque dans la catégorie de l’électronique grand public ». Par ailleurs, cette récompense est d’autant plus valorisante que les marques concurrentes de Huawei sur cette catégorie, n’étaient autres que Apple et Canon. Pour rappel, ce classement a été lancé pour la première fois en Allemagne il y a déjà 12 ans de cela, avec l’objectif de récompenser les marques les plus performantes.

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Le J2E est de retour L’association Hassania Junior Entreprise vient d’organiser la deuxième édition de l’évènement un jour, un étudiant, un entrepreneur (J2E). Cette manifestation a pour objectif d’initier les futurs ingénieurs au monde de l’entreprenariat et les encourager à endosser le tablier des entrepreneurs de demain. Sur le terrain, il s’agit de faire accompagner un entrepreneur par un étudiant tout au long de sa journée de travail, afin qu’il soit imprégné du monde de l’entreprenariat et effacé toute ambigüité ou idée reçue sur ce sujet. Le top départ de l’événement a été donné lors d’un séminaire de lancement qui a eu lieu le samedi 17 décembre à l’école Hassania des travaux publics.

Ahmed Khalil, nouveau Directeur Général de DELL DELL EMC a choisi le Marocain Ahmed Khalil, comme Directeur général pour la région Afrique du Nord-Ouest, dont la prise de fonction se fera officiellement le 1er février 2017. Anciennement rattaché à Mohammed Amin, vice-président de DELL EMC pour le Moyen-Orient, la Turquie et l’Afrique, c’est en septembre 2012 qu’il intégra la compagnie après avoir passé seize ans chez IBM où il débuta en tant qu’informaticien et prestataire de service.

Bouygues Immobilier Maroc, mention Excellent ! Bouygues Immobilier Maroc est un bon élève. Pour preuve, la société immobilière a obtenu le label ILTIZAM avec la mention Excellent. Cette reconnaissance est le fruit du succès rencontré par «Les faubourgs d’Anfa», complexe immobilier très haut standing, situé sur l’emplacement de l’ancien aéroport d’Anfa à Casablanca. Ce projet pilote, mené par Bouygues Immobilier Maroc, a permis d’asseoir en quelques mois son implantation dans le Royaume. Soucieux de la qualité et de l’accompagnement de ses clients, Bouygues Immobilier Maroc mise sur son savoirfaire afin de participer au renouvellement urbain de la Ville blanche. Cinquième implantation de Bouygues Immobilier hors de France, Bouygues Immobilier Maroc décroche sa deuxième certification après avoir eu celle du HQE INTERNATIONAL avec le niveau, devinez… Excellent.

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EN BREF

LafargeHolcim récompense les projets de construction durable Le groupe LafargeHolcim, leader des matériaux de construction au Maroc, lance la 5ème édition des LafargeHolcim Awards, concours organisé dans le but de récompenser les projets et solutions intelligentes au service de la construction durable. Organisé par la fondation LafargeHolcime, ce concours est le plus important au monde en matière de conception durable. En plus de viser les grands projets de professionnels, il s’intéresse aussi aux idées audacieuses conçues par la « Next Generation » qui combinent les solutions de construction durable à l’excellence architecturale. Pour y prendre part, les participants devront s’inscrire en ligne avant le 21 mars 2017 et ainsi avoir la chance de décrocher les 330.000 USD dédiés aux vainqueurs lors des cérémonies régionales qui se tiendront au deuxième semestre 2017.

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Le F1s d’Oppo passe au « grey »

Il a toutes les caractéristiques du F1s…Enfin, à un détail près. Le nouveau smartphone F1s d’Oppo, constructeur électronique chinois, se décline en un nouveau coloris, le gris. Avec son design épuré et ses fonctionnalités de pointes incluant un lecteur d’empreintes digitales ultra rapide et une conception monocoque métallique, le F1s dans sa version en gris s’annonce comme le cadeau qu’il faudra faire (ou que l’on aimerait recevoir) en ce début d’année 2017. Mis en vente depuis le 31 décembre 2016 au prix de 2199 Dhs, il faudra faire preuve de promptitude pour l’acquérir car la production s’avère limitée.

Maroc Export, organisateur en 2017 du Forum des femmes d’affaires arabes et africaines

Ford renforce sa présence au Maroc Avec ses 10% de part de marché en termes de vente, le constructeur américain Ford se positionne parmi les trois marques les plus vendues au Maroc. Pour Bernard Szabo, Directeur Général de Ford Afrique du Nord, « assurer une part de marché de 10% signifie simplement que de plus en plus de consommateurs choisissent les véhicules et services Ford ». Au Maroc, Ford est associé à la SCAMA (Société chérifienne d’automobile et de matériel agricole). Au-delà de ses activités de vente dans le Royaume, Le géant américain y mène aussi des projets d’investissement dans des partenariats stratégiques, l’approvisionnement et les talents locaux, l’esprit d’entreprise locale et les initiatives communautaires.

Maroc Export a été élu organisateur du prochain Forum des femmes d’affaires arabes et africaines qui se tiendra en 2017. L’annonce a été faite lors d’un conseil d’Administration de l’Union arabe de promotion des exportations industrielles, qui s’est tenu les 20 et 21 décembre dernier à Mascate au Sultanat d’Oman. Ce Forum sera une opportunité d’échanges entre les femmes entrepreneures arabes et africaines, et une occasion pour mettre en exergue leur potentiel et leur contribution dans le développement commercial de leurs pays.

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L’EMSI DES INGENIEURS EN OR

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Actu

Nouvel An et nouveaux tarifs pour Emirates

A l’approche du Nouvel An, Emirates veut faire un cadeau à ses clients. Auréolée du prix de meilleure compagnie aérienne au monde en 2016, prix remis par le Skytrax World Airline Awards, la compagnie émiratie lance en cette fin d’année de nouvelles promotions allant jusqu’à 50% de remise sur ses billets. Ces promotions à l’attention des voyageurs marocains s’appliquent sur les billets aller-retour de la Classe Affaire et de la Classe Economique. Les réductions concernent, en Classe Affaire, les départs de Casablanca vers Dubaï à partir de

26.261 Dhs, ainsi que ceux vers Hong Kong, Bangkok, Kuala Lumpur et Saigon qui débutent à 22.636 Dhs. Quant à la Classe Economique, les tarifs commencent à 7.206 Dhs vers Dubaï et à 8.257 Dhs vers Seoul, Delhi, l’île Maurice et Nairobi. En plus de promettre aux voyageurs « un service et une hospitalité de classe mondiale », la compagnie offre aux familles avec des enfants en bas-âges des produits spéciaux pour leur rendre le voyage plus agréable.

INWI et le MIT récompensent l’innovation

En préparation de la 10ème édition de l’Arab Startup Competition, Inwi accueille le MIT Entreprise le mercredi 14 décembre à Casablanca. Pour cette année, la compétition inclue trois catégories dans lesquelles les participants devront concourir, il s’agit des catégories Idées, Start-up et Entrepre-

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nariat social. Pour Nadia Rahim, directeur communication et marque chez Inwi, « cette compétition internationale permettra à nos entrepreneurs d’exposer leurs idées et leurs projets, de les financer et de s’ouvrir à de nouveaux horizons à l’international ». Les candidats ont jusqu’au 4 janvier 2017 pour s’inscrire en ligne directement sur le site web de la compétition. Les finalistes participeront à des bootcamps repartis entre plusieurs pays dont le Maroc, et ce, durant les mois de février et mars 2017. Dotée d’un prix de 160 000 $, la compétition est organisée par the MIT entreprise forum (MITEF) pour la région Pan Arabe, en partenariat avec la communauté Jameel et le groupe Zain.

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Actu

Le cabinet BDO a livré les résultats de son baromètre de transmission des entreprises au Maroc

Quand il s’agit de céder leur entreprise, les dirigeants marocains sont plutôt frileux. Le côté affectif, l’idée de laisser leur « bébé » à une autre personne, la non-transparence des comptes sont entre autres les raisons qui constituent un frein à la cession d’entreprise. C’est dans ce cadre que le cabinet d’audit marocain BDO, dans un workshop organisé jeudi 22 décembre 2016 à la Bourse de Casablanca, a présenté les résultats de son baromètre relatif à la transmission des entreprises au Maroc. Le but ? Apporter un éclairage sur la transmission des entreprises et susciter une réflexion pour la mise en place d’action en vue d’encourager et faciliter le processus. L’étude menée par le cabinet montre qu’au Maroc, si 40% des chefs d’entreprises familiales n’ont jamais songé à transmettre et ne pensent pas le faire à moyen terme, 35%

y ont déjà réfléchi où sont en train de le faire et 25 % ont repris ou racheté leur société à un tiers ou à un membre de la famille. Cette étude révèle aussi que 6 dirigeants sur 10 optent ou opteraient pour la vente à un tiers, tandis que la piste de la transmission familiale est privilégiée par les entreprises familiales, et ce, même si au regard des chiffres (67% en 2011 contre 53 % en 2016) cette tendance est à la baisse. Enfin, le cabinet conclut son étude par quelques recommandations. Ainsi, il propose l’exonération de la société cible de l’impôt sur les sociétés pendant les 3 ou 5 premiers exercices, la réduction de l’impôt sur les plus-values de cession lorsque le profit revient au cédant ou si la plus-value est réinvestie dans une PME.

En 2017, l’économie devrait progresser de 3,5% 3,5%. Retenez bien ce chiffre! C’est celui du taux de la croissance économique au Maroc en 2017 annoncé par la BAD (Banque africaine de développement) dans son nouveau rapport annuel concernant l’Afrique du Nord. Bien que la croissance économique ait chuté de près de 3 points de pourcentage en 2016 compte tenu de la baisse anticipée des activités agricoles due aux faibles pluies, elle sera de 3,8% en 2017 en Afrique du Nord. Dans ce rapport, la BAD fait aussi l’état des lieux des différentes activités économiques du Royaume. Ainsi l’on apprend qu’en 2015, le Maroc a profité de la baisse des prix sur ses exportations de matières premières et d’une production céréalière exceptionnelle pour accélérer son PIB à 4,5%, soit deux points en plus de pourcentage par rapport à 2014. Un autre point que la BAD met en lumière, c’est celui de l’inflation qui a augmenté en 2015, sous l’effet de la hausse de 2,8% des denrées alimentaires et de 3,9% du coût du logement, de l’eau, de l’électricité et autres combustibles. Par ailleurs en matière de gestion des affaires publiques, le 16 N° 21 janvier 2017

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Maroc a atteint des normes élevées en comparaison aux autres pays de l’Afrique du Nord. Selon un rapport paru en 2015 de l’Institut Fraser sur la liberté économique, le Royaume est classé 49ème sur 144 sous le pilier « Institutions » du Forum économique mondial et 52ème sur 157 pour les catégories «droit de propriété» et «système judiciaire» www.industries.ma


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Actu

La journée de « l’or blanc » Le lait n’a pas coulé à flot pendant le symposium « La chaine de valeur du lait » organisé le 15 décembre dernier à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat, mais les professionnels du secteur laitier, eux, étaient bien présents. En effet, invités par le Centre de conseil agricole marocoallemand (CECAMA) et la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (FIMALAIT), ces derniers ont assisté à des analyses menées par des experts marocains et français, portant sur la politique fourragère, l’alimentation de qualité de la vache laitière et les disponibilités hydriques. Ce troisième point a particulièrement retenu l’attention de l’auditoire, dans la mesure où le Maroc a connu des conditions climatiques sévères en 2016. La deuxième partie de cette journée dédiée à « l’or blanc » était consacrée à la signature d’une convention de partenariat entre le Maroc et l’Allemagne, visant aussi bien à professionnaliser le personnel chargé de la collecte du lait, qu’à assurer « l’amélioration des conditions de productivité de l’élevage bovin laitier et le revenu de l’éleveur », comme l’a souligné Moulay M’ham-

med Loultiti, président de la FIMALAIT et signataire de ladite convention. Rappelons enfin que le secteur du lait au Maroc, c’est 23 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et quelque 300.000 producteurs, dont 90% de petites tailles (moins de 10 vaches). Quant à l’avenir, la filière laitière vise les 4 milliards de litres de production à l’horizon 2020.

Les Marbriers célèbrent la Pierre Pierre qui roule n’amasse pas mousse ! Cette maxime colle bien à l’Association marocaine des marbriers (AMM). Lors d’une conférence de presse organisée lundi 26 décembre 2016 à Casablanca, les marbriers marocains ont fait un état des lieux du secteur du marbre au Maroc en prélude du «Maroc Stone», Salon international du marbre et de la pierre Naturelle qui se tiendra du 19 au 21 janvier. Ce salon a pour but de sensibiliser le gouvernement marocain au potentiel que représente le marbre. « Le Royaume a toutes les dispositions pour être une plaque tournante de la filière, pourvu que le secteur sache tirer profit de la dynamique de croissance du marché mondial du marbre et de la pierre naturelle », martelait Ayoub Khalaoui, président de l’AMM. Même son de cloche chez Ikram Ettis, Directrice générale du groupe Global Events, co-organisateur de l’évènement : « le Royaume dispose d’un grand potentiel en ce qui concerne le marché du marbre. Le sol marocain regorge de gisements importants de pierres dimensionnelles avec une grande variété de produits permettant d’envisager un développement important de la production nationale ». Le Maroc représente donc un

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environnement fertile pour cette activité, en témoigne aussi l’essor du secteur Immobilier. Par ailleurs, le salon réunira un peu plus de 125 exposants venant du Maroc, de la Turquie, de l’Espagne, du Sénégal, de l’Egypte, du Niger, de l’Italie, et de l’Inde. Selon les organisateurs, 6000 visiteurs sont attendus pour cette deuxième édition. Une occasion pour le Royaume chérifien de se dresser en hub pour l’Afrique dans ce secteur.

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Actu Filière de l’huile d’olive, on y voit plus clair ! Les professionnels de la filière oléicole regroupés sous la Fédération Interprofessionnelle marocaine de l’olive INTERPROLIVE en partenariat avec l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (l’ONSSA) et le Ministère de l’Agriculture et la Pêche maritime, sont passés à l’offensive. Dans une conférence de presse organisée le 21 décembre dernier à Rabat, les trois parties ont présenté un « Programme de développement de la filière oléicole au Maroc » visant principalement l’augmentation de la production et une valorisation forte et pérenne des produits de l’olive que sont l’huile d’olive et l’olive de table. Parmi les différentes stratégies du Programme, celui d’un étiquetage conforme aux règles sanitaires des produits de l’olive était le plus évoqué, car selon M. Rachid Benali, président de l’interprofession marocaine de l’olive, « 85% du volume de l’huile d‘olive sont consommés en vrac et seulement 15% sont conditionnés ». Le besoin d’améliorer la qualité des huiles d’olive sur le marché national est « conforme à la législation en vigueur concernant l’organisation interprofessionnelle et notamment la loi 03-12 » ajoute-il. Quant au coût, ce programme de développement de la filière oléicole a nécessité un investissement de 29,5 milliards de dirhams dont 8,4 mil-

liards de participation de l’Etat marocain. Par ailleurs, côté chiffres, à ce jour, le secteur de l’huile d’olive au Maroc participe, en amont, à hauteur de 6% dans la formation du PIB agricole et représente 15% des exportations agroalimentaires nationales, soit une entrée moyenne de devises de 1,5 milliard de dirhams par an. Aussi, la filière oléicole est considérée par les professionnels comme une source importante d’emploi; et pour cause, elle procure quelque 147 millions de journées de travail par an, soit l’équivalent de 190.000 emplois permanents, rien que cela ! Par A.L

Objectifs globaux du Contrat-Programme relatif à la filière oléicole

Source : INTERPROLIVE 20 N° 21 janvier 2017

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Actu

Inauguration royale pour l’Université des sciences de la santé de Casablanca

par A.L

Après presque deux ans de travaux, l’Université Mohammed VI des sciences de la santé a vu le jour jeudi 15 décembre 2016 à Casablanca. Inauguré par SM le Roi Mohammed VI, cet établissement ambitionne de se positionner en hub de la formation et de la recherche dans le domaine médical entre l’Afrique et l’Europe. 600 millions de dirhams ! C’est l’investissement global qu’aura nécessité la construction de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé. Situé dans le quartier de Hay Hassani à Casablanca, c’est en présence de SM le Roi Mohammed VI que l’établissement a officiellement ouvert ses portes. Véritable concentré de technologie et d’architecture, elle comprend six établissements de formation, à savoir une faculté de médecine, une faculté de soins dentaire, une faculté des sciences infirmières et techniques de santé, une école internationale de santé publique, une école supérieure de génie biomédical et une faculté de pharmacie dont l’ouverture est prévue pour octobre 2017. Première structure d’enseignement pluridisciplinaire du genre dans le Royaume, l’Université Mohammed VI des sciences de la santé abrite aussi un ensemble de structures

et de dépendances, notamment un laboratoire national de référence, un centre de simulation-animalerie, un centre de recherche, un auditorium et des résidences universitaires d’une capacité de 1275 lits, le tout en étant conforme au concept de durabilité et d’économie d’énergies, sans oublier toutes les commodités nécessaires aux étudiants. L’université accueille déjà 1200 étudiants marocains étrangers dont 25 et 30 % sont des boursiers sélectionnés sur la base du mérite académique et de la situation sociale. A noter que le nouvel établissement s’appuie sur un écosystème de partenariats internationaux, avec des universités et des hôpitaux d’Afrique, d’Amérique du Nord, d’Europe, du Moyen-Orient et d’organisations internationales, ainsi que des partenariats nationaux avec des ministères, des universités et des centres hospitaliers universitaires.

SM le Roi Mohammed VI consacré homme de l’année C’est plus que mérité ! L’ONG Horizon sans frontières (HSF) vient de décerner le titre de l’homme de l’année à SM le Roi Mohammed VI pour l’ensemble de son action concernant le droit et la gestion des problèmes des migrants. En effet, en à peine une année, le Royaume a effectué deux campagnes de régularisation des migrants pour un objectif de 50.000 régularisations, dont plus de 27.000 ont déjà été bouclées. Qui plus est, le Souverain a récemment intervenu auprès de migrants expulsés d’une manière pas très orthodoxe (pour le moins

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qu’on puisse écrire !) par les autorités algériennes, alors même que les responsables de l’Union Africaine n’ont pas jugé bon d’intervenir. Par ailleurs, au sujet de cette distinction, Boubacar Séye, président de l’HSF, avait déclaré : « Nous tenons à rendre hommage au Souverain chérifien, ce grand artisan de la paix, du développement humain durable et d’un islam tolérant en ce contexte géopolitique mondial très tendu, dominé par les amalgames et l’islam mis au banc des accusés par une laïcité juridico-politique.» Espérons que cela ferait des émules !

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Focus

Le smartphone est anti-productif ! Par Soufiane Chakkouche

Décidément, la fameuse Kaspersky Lab, une société privée russe spécialisée dans la sécurité des systèmes d'information, a une dent contre les smartphones. Une fois de plus, elle expose au grand jour leurs méfaits, étude sérieuse à l’appui ! Focus.

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esurer l’effet du smartphone sur la productivité au travail, voilà une conception d’étude simple mais efficace, puisqu’elle met l’idée reçue en déroute ! En effet, une étude commandée par Kaspersky Lab aux universités de Würzburg et de Nottingham Trent révèle une étonnante corrélation entre les niveaux de productivité et la distance entre les participants et leur smartphone. Le contexte d’abord ! Déontologie et bon sens obligent, il convient de présenter un bref aperçu sur l’échantillonnage de l’étude avant de tirer toute hâtive conclusion, sans quoi, on risque de retomber dans le dangereux piège de l’idée reçue ! De ce pas, l’expérience a été menée sur 95 personnes âgées de 19 à 56 ans, qu’on a dispatchées sur les deux laboratoires des universités de Würzburg et NottinghamTrent, en maintenant, bien entendu, entre les laboratoires, 24 N° 21 janvier 2017

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les mêmes conditions d’expérimentation et de la répartition des sexes au sein de l’échantillon. Puis, les chercheurs ont demandé à tout ce petit monde de se livrer à des tests de concentration en les exposant à quatre circonstances différentes : avec leur smartphone dans la poche, posé sur leur bureau, hors de vue dans un tiroir, et enfin retiré complètement de la pièce, comme confisqué ! Verdict Privés de leur inséparable smartphone, les candidats ont vu leurs performances au travail se bonifier de 26 %, en d’autres termes, si l’on retourne la loupe, munis de leur smartphone, les individus de l’échantillon étaient à 74 % seulement de leur productivité au travail. L’inversion est peut être tirée par les cheveux, mais les résultats des tests de concentration vont largement dans ce sens, car plus la distance entre le propriétaire et son « gadget » augmentait, plus ses performances s’amélioraient. Ils

ont été les plus bas quand le smartphone était posé sur le bureau, et les plus élevés lorsqu’il était en dehors de la pièce. Toutefois, Kaspersky Lab semble mener une croisade sans merci contre le smartphone, puisqu’en 2015 déjà, elle avait publié une étude se rapportant à l’amnésie numérique, suite à quoi, la presse mondiale avait titré « Les smartphones nous font perdre la mémoire ». Il faut dire – ou plutôt écrire -, que les résultats de cette étude étaient à la hauteur de la titraille, car selon ce document, « plus de la moitié des propriétaires de smartphones et de tablettes ne sont pas en mesure de se souvenir du numéro de téléphone de leurs enfants, pas plus que de celui de leur école ; pour un tiers d’entre eux, ils sont incapables de se rappeler le numéro de leur conjoint ; et 43% des plus jeunes consommateurs avouent que leur smartphone mémorise tout pour eux tout». En somme, l’Homme est en train de confier sa mémoire à la machine, de quoi se faire beaucoup de bile ! www.industries.ma


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Le Mois

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oup sur coup, à quelques jours d’intervalle, le MIDEST France et le MIDEST Maroc se sont succédé. Le premier dont la renommée n’est plus à écrire, a été marqué par une étrange forme de protectionnisme gaulois ainsi qu’une présence timide des représentants industriels marocains, tandis que le second s’est inscrit dans la droite progression des cinq premières éditions, avec, à l’inverse, une présence française bien remarquée. Flash-back sur le mois MIDEST.

N° 21 réalisé janvierpar : 2017 Hicham RAHIOUI 26 Dossier INDUSTRIE DU MAROC

& Soufiane Chakkouche

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MIDEST

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Reportage

Midest Paris 2016, plus protectionniste que jamais Considérée à sa juste valeur comme l’unique salon international spécialisé en sous-traitance industrielle, la 47ème édition du Midest (Salon mondial de tous les savoir-faire en sous-traitance industrielle) s’est tenue au Parc des expositions de Paris Nord Villepinte, du 6 au 9 décembre dernier. Au bout de ces quatre jours de couverture, deux points importants en ressortent : la France semble vouloir adopter une stratégie protectionniste vis-à-vis de son industrie, et une présence timide insensée du Maroc, alors même que s’en suivait, du 14 au 17 décembre à Casablanca, le Midest Maroc ! Reportage.

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onçu depuis toujours comme un véritable réseau-animateur de l’industrie, le Midest est l’événement mondial majeur en matière de développement d’opportunités de

collaboration entre acteurs industriels impliqués dans la conception et la fabrication de pièces ou sous-ensemble créés sur mesure, et il suffit de se balader dans le Parc des expositions de Paris Nord

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Reportage

des meilleurs spécialistes internationaux, tout en conviant le public à se familiariser avec cette transformation. Plus d’une vingtaine de conférences ont été organisées lors de cette édition, dont la majorité a été orientée « industrie du futur ». Mais pas seulement, d’autres thématiques tels que la coopération entre clients et sous-traitants, l’enjeu central de l’emploi et de la formation ou encore la problématique de la maintenance et de la prévention de risques ont été également abordés, sans oublier le pan économique, largement couvert par des conférences pratiques, comme celle sur les délocalisations ou les relocalisations, ou encore sur la constitution d’un panel optimal des sous-traitants. Quant à ses secteurs « stars » que sont l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire et le médical, ils ont fait l’objet de focus spéciaux.

Villepinte pour en être convaincu. En effet, industriels de renommée mondiale, donneurs d’ordres, soustraitants, fournisseurs d’équipement et de solutions, centres de recherche…, tous étaient réunis sous le même chapiteau et autour d’un enjeu essentiel : l’industrie de demain. Vers l’industrie du futur La plus grande nouveauté de cette édition tient dans sa thématique qui traite de la « convergence pour l’industrie du futur ». L’objectif affiché de cette édition était clair et placardé partout : le Midest doit contribuer à « la nécessaire mutation numérique et écologique des entreprises », et ce, en mettant en vitrine le savoir-faire français dans ce domaine, aux côtés

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La France ou le protectionnisme industriel Dès le top départ de cette 47ème édition du Midest Paris, on pouvait sentir comme une atmosphère de protectionnisme, voire de chauvinisme gaulois. Ce sentiment s’était vite transformé en certitude lorsque le Président français, François Hollande, avait pris la parole pour l’allocution inaugurale. En effet, si preuve en fallait, nous avons fait le compte, le Président a prononcé les mots « France », « Français» et « Françaises » 37 fois. On pouvait par exemple entendre : « Je vais vous dire ce que je vais faire d’ici la fin de mon mandat. Je me suis donné la volonté de protéger la France, de protéger son économie et son industrie, ici et même au-delà des frontières » ou encore en des termes plus guerriers comme « L’alliance entre la France et l’Allemagne doit être non seulement défensive mais offensive, notamment en ce qui concerne les questions du numérique et d’industrie du futur… On ne peut pas se contenter de rester inactifs devant cet espace de tranquillité apparente. Non ! le monde est violent, le monde est dur, économiquement et industriellement. Les pays émergents veulent prendre leurs places, les Etats-Unis sont tentés par le protectionnisme, l’Europe est menacée de toute part. » Et si les plus optimistes ne voient là que le pathos d’un homme en fin de parcours (ndlr : François Hollande ne se représentera pas à la prochaine élection présidentielle), l’intervention de Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France et candidat à la

L’objectif affiché de cette édition était clair et placardé partout : le Midest doit contribuer à « la nécessaire mutation numérique et écologique des entreprises »

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Reportage

«Jamais on n’aurait dû laisser Général Electric s’emparer d’Alstom, c’est un crime contre l’industrie française, un crime de haute trahison. »

présidentielle, avait cloué définitivement le cercueil du libéralisme industriel. « Je n’ai pas envie de parler de protectionnisme industriel, j’ai envie de le faire, et le faire intelligemment, parce qu’il y a un moment où l’intérêt général prévaut», avait-il scandé avant d’ajouter: « Mon projet politique est simple, il vise à renforcer le dispositif de protection des brevets français par un droit de regard sur ces brevets, c’est un point clé pour empêcher que des fleurons français soient encore acquis par des entreprises étrangères, comme c’était le cas d’Alstom. Jamais on n’aurait dû laisser Général Electric s’emparer d’Alstom, c’est un crime contre l’industrie française, un crime de haute trahison. » Sauf que l’homme aux mots durs semble avoir oublié que beaucoup d’entreprises françaises ont aussi acquis des entreprises étrangères, et pour preuve, l’enquête publiée par le cabinet Denjean & Associés en avril dernier révèle que trois sociétés acquéreuses françaises sur dix ont racheté au moins une entreprise localisée dans un autre pays de l’Union européenne et une sur cinq sont intéressés par le rachat d’une entreprise hors UE. Le candidat à la présidentielle semble aussi avoir omis cette règle économique établie qui veut que la contrepartie du protectionnisme soit le risque de se voir fermer au nez certains marchés, comme celui du mastodonte asiatique par exemple. De toute cette cacophonie, il y a fort à parier que la stratégie future de l’industrie française se résume en quatre actions distinctes : se protéger, partir en prédation de nouvelles technologies, assurer les em-

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plois à ses citoyens et collaborer étroitement avec la locomotive allemande. La crainte du fantôme Donald Trump y est probablement pour quelque chose ! Le Maroc rate son rendez-vous Alors, pour chercher un peu de réconfort et voir, surtout, comment l’industrie marocaine perçoit et se prépare (sait-on jamais !) à ce repli stratégique qu’opère son premier partenaire commercial, on est partis retrouver les nôtres, au « pavillon » marocain. Et là, stupéfaction ! Les représentants nationaux se comptaient sur le bout des doigts, et ce n’était même pas l’heure du déjeuner ! Une dizaine de sociétés tout au plus, menées par une délégation, du moins timide, de Maroc Export. Non loin de là, les Tunisiens avaient l’air d’avoir saisi l’importance de l’événement. Ils étaient présents en force, plus d’une trentaine d’entreprises de différents horizons industriels, chapeautées par la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis, le tout bien apparent dans des stands encombrés, à la bannière rouge et blanche. Tout cela est bien dommage et dommageable, car s’agissant de la chose de l’Industrie, le Midest est « the place to be ». De tels événements donnent non seulement la possibilité de promouvoir à l’international l’offre industrielle du pays, mais aussi l’occasion de jeter, ne serait-ce qu’un œil, sur ce qui se prépare pour demain en matière d’industrie du futur, et donc d’économie de l’avenir.

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Le Midest en chiffres La 47ème édition du Midest c’est plus de 41.000 visiteurs (presque autant de visiteurs que lors de la COP22 de Marrakech) pour 1.678 exposants représentant différents secteurs d’activité comme la transformation des métaux, la transformation de plastiques/caoutchouc/composites, la transformation du bois et autres matières et matériaux, l’électronique, l’électricité, le traitement de surfaces, le traitement thermique, le textile, la fabrication additive, les services à l'industrie ou encore la maintenance industrielle. Quant au profil des visiteurs, il était essentiellement constitué de bureaux d’études, de laboratoires de Recherche & Développement, d’ingénieurs et techniciens, de commerciaux, de bureaux de contrôle, de sociétés de maintenance, de responsables des achats et bien d’autres encore. Bref, tous les ingrédients nécessaires et imaginables pour faire du buseiness et de la veille industrielle, étaient réunis sous le même toit.

La sous-traitance en France Après quelques années de morosité, la sous-traitance française retrouve un peu de son tonus. En effet, pour l’ensemble de l’année 2015, le cumul des chiffres d’affaires réalisés par les secteurs industriels français de sous-traitance a atteint 68,70 milliards d’euros, soit une hausse de 3,08% par rapport à 2014. Ce chiffre regroupe les activités de quelque 30.574 entreprises de toutes tailles, employant 492.667 salariés. Quant aux entreprises de sous-traitance employant au moins 20 personnes, ces dernières ont réalisé 56,25 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé, ce qui équivaut à une hausse de 3,01 % en valeur et de 3,81 % en volume. La sous-traitance française est donc sur de bons rails. Néanmoins, l’analyse détaillée par activité montre clairement qu’il existe encore des disparités sensibles d’un secteur à l’autre. Certes, en termes de production, la hausse est quasi généralisée si on fait abstraction de la fonderie, les constructions métalliques, les moules et outillages et la maintenance industrielle, cependant, l’écart s’avère important entre le plus mauvais élève qui est le secteur des traitements des métaux, avec une hausse de seulement 0,10%, et le premier de la classe qui n’est autre que le secteur de la plasturgie avec une hausse de 12,53%. Certains experts invoquent un problème de mix-clientèle pour expliquer ce décalage.

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MIDEST Maroc persiste et signe Quelques jours à peine après le MIDEST Paris, le MIDEST Casablanca ouvre ses portes. Il est vrai que l’envergure des deux évènements est loin d’être semblable, mais le rendez-vous marocain continue de s’affirmer comme étant le salon référence dans le tissu industriel maghrébin, IDM y était, aussi ! Reportage.

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t de 6 pour le Midest Maroc. Organisé du 14 au 17 décembre dernier à l’Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC pour les intimes), cette nouvelle édition semble confirmer les apports et l’ambition des cinq éditions précédente, à savoir positionner l’événement en tant que plateforme de premier plan pour le déploiement du Plan d’Accélération Industriel dans le Royaume. Selon les responsables de l’entité or-

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ganisatrice, Reed Exhibitions Morocco, le salon a accueilli pas moins de 200 exposants issus d’une dizaine de pays représentant 6 grands secteurs : la sous-traitance industrielle, la tôlerie, la plasturgie, les machines-outils, l’électronique et les services. Le passé d’abord ! Avant d’écrire le passé proche, rappelons le passé lointain. La précédente édition du MIDEST Maroc,

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Pour l’œil affuté, ces chiffres n’ont qu’un seul sens: le MIDEST Maroc entre inexorablement dans une phase de maturité. Il est vrai aussi que la fréquentation était un peu timide les deux premiers jours, mais le samedi venu, le pic a été atteint. En ce jourlà, une fourmilière s’était constituée ; un murmure dense parvenait à nos oreilles avant même de pénétrer au cœur de la foire. Ce murmure confus, s’amplifiait à mesure que l’on s’approchait de l’entrée, jusqu’à se métamorphoser en un étonnant charivari. Des gens discutaient, échangeaient, négociaient, se serraient la pince ; d’autres trainaient un pas nonchalant et un œil curieux sur de grandes machines flambant neuves. De visu, on peut dire que l’événement semble appartenir à la droite lignée de ses cinq sœurs « aînées », car la foule était au rendez-vous, ce qui n’était pas pour déplaire à cet exposant français, Pierre Perrinet, Ingénieurs Arts & Métiers et patron d’une entreprise spécialisée dans la location et vente de solutions industrielles mobiles de matériel de climatisation, rafraichissement d’air, chauffage et déshumidification, « Pour nous, le Maroc représente une tête de pont pour rayonner sur le continent africain, c’est notre stratégie d’avenir. D’ailleurs, c’est pour cela qu’on est présent à ce salon qui représente pour nous une vitrine pour exposer notre savoir-faire, et un premier pas pour atteindre cet objectif », avait-t-il déclaré.

cinquième de sa génération, avait, toujours selon ses organisateurs, enregistré des records en termes de fréquentation, d’exposants et de visibilité. En effet, quelques 5515 visiteurs avaient foulés le sol tapissé de l’OFEC, et 175 exposants, dont 50% d’internationaux avaient étalé leurs meilleures innovations en matière de produits et/ou services. Le présent alors ! A l’heure de la mise sous presse, la rédaction d’IDM n’a toujours pas reçu les chiffres relatifs au visitorat, mais selon Reed Exhibitions Morocco, les exposants étaient au chiffre rond de 200, venus « d’une dizaine de pays, dont des leaders mondiaux de l’industrie », soit une progression d’environ 15% après les 83% de hausse du nombre de visiteurs enregistrés l’année dernier.

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La France en force ! Au-delà d’une présence étrangère accrue, notamment de la plus bridée d’entre elle ! le drapeau le plus visible était celui de, devinez qui ! la France. Selon les responsables de la délégation française, ils étaient quelques « 25 exposants à la recherche de distributeurs, partenaires, donneurs d’ordre et clients potentiels. Cet espace réservé constitue le plus gros pavillon étranger de ce salon dont la force tient notamment à l’organisation de rendez-vous d’affaires avec des partenaires potentiels, une initiative réalisée par la Chambre Française de Commerce et d’Industrie. » Malheureusement, on ne peut pas écrire autant s’agissant de la présence marocaine à ce « même » évènement organisé dans l’Hexagone quelques jours plus tôt (ndlr : lire article « Midest France, plus protectionniste que jamais »).

En ce jourlà, une fourmilière s’était constituée ; un murmure dense parvenait à nos oreilles avant même de pénétrer au cœur de la foire. Ce murmure confus, s’amplifiait à mesure que l’on s’approchait de l’entrée, jusqu’à se métamorphoser en un étonnant charivari

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Le Top des

Malgré l’agitation qu’il connait dep des startups au Maroc reste assez m ses acteurs eux-mêmes. Et pour ca dédiés aux entreprises « innovant est difficile, voire impossible, de m aussi bien sur le plan quantitatif, q manque flagrant de données. En pa de fouiner afin de séparer le bon gr réalité sur le terr

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Startups

p uis quelques années, le secteur m éconnu du public, et parfois de use, des initiatives et des fonds es » existent bel et bien, mais il esurer la taille du phénomène, ue qualitatif, et ce, à cause d’un rtant de ce constat, IDM a décidé ain de l’ivraie, l’idée reçue de la ain. Enquête.

Dossier réalisé par : Soufiane Chakkouche

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Start Up or Down Existe-t-il un réel système, ou à moindre mesure, un écosystème régissant le monde des Startups au Maroc ? Là réside toute la question. Une question qui revient sur toutes les lèvres rencontrées dans le cadre de ce dossier spécial. IDM a tenté d’y répondre. Enquête. «

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l appartient au monde d’inventer les modes de développement permettant à nos populations d’accéder à un mieux-être tout en préservant les conditions de sa durabilité. Nous devons, tous, œuvrer dans ce sens et écouter les créatifs et les jeunes, ceux qui innovent et qui préparent notre monde de demain.» Cet extrait du message de SM le Roi Mohammed VI adressé aux participants au Forum Crans Montana de Dakhla 2016, dénote, à juste titre, de l’importance capitale qu’accorde le Souverain à la jeune matière grise du pays et à l’innovation qui peut en découler. A juste titre, car comme chacun le sait sans doute, la « créa » et l’innovation représentent les semences qui garan-

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tissent une terre fertile à l’avenir d’une nation. Plus que cela, elles sont devenues en quelques années à peine, indispensables pour qu’une économie demeure assise à la table du monde ! Aujourd’hui par exemple, Uber fait le chiffre d’affaires du groupe Addoha, Afriquia, la RAM, Total Maroc, Centrale Danone (ndlr : anciennement Centrale laitière), Méditel (ndlr : nouvellement Orange Maroc), Renault Maroc, Maroc Telecom et Marjane réunis. Plus étonnant que cela, le chiffre d’affaires d’IBM équivaut au PIB d’un pays comme l’Algérie, c’est dire, ou plutôt écrire, l’importance que revêt l’innovation de nos jours, telle est la réalité sur le terrain.

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Maroc, terre de l’innovation ? Tout d’abord, signalons que tout au long de cette enquête, on a entendu certaines personnes ressasser que « le Maroc manque de talents et d’idées, c’est la raison pour laquelle le secteur des startups ne décolle pas et qu’on n’arrive toujours pas à voir émerger une vraie success story fer de lance, pour donner l’exemple à toutes les autres », comme ce fut le cas pour cette startup jordanienne (ndlr : la Jordanie est le pays arabe qui compte le plus de startups et est considéré comme une terre d’innovation par les investisseurs étrangers) nommée Maktoob et qui avait été rachetée, en 2009, par Yahoo à coup de plusieurs dizaines de millions de dollars, ouvrant ainsi la voie à des milliers de jeunes entrepreneurs. Toutefois, ces personnes qui avançaient un tel sévère jugement, n’ont jamais mis sur la table la moindre preuve. Alors, pour en avoir le cœur net, tel un détective avide de vérité, IDM s’est lancé à la recherche d’indices, afin d’infirmer ou de confirmer ce dangereux « constat ». Il en sort que ces individus sont dans l’erreur de jugement, car selon le tout frais

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rapport (novembre 2016) sur les indicateurs mondiaux relatifs à la propriété intellectuelle, établi par l’OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle), le Maroc occupe la 43ème place (sur 100 pays) en termes de nombre de brevets d’innovation déposé proportionnellement à la taille des populations. Une place plus qu’honorable lorsqu’on sait que le Royaume arrive devant des pays comme l’Egypte (dont l’écosystème startup est considéré, avec la Jordanie, comme le plus avancé parmi les pays arabes), la Hongrie, l’Irlande ou encore la Grèce. Mieux que cela, le Royaume a gagné une place par rapport à 2014, et 9 places depuis 2012. Néanmoins, d’après le rapport de l'indice global d'entrepreneuriat 2015, dont l’objectif est d'évaluer les conditions et la qualité de l'acte d'entreprendre dans 130 pays du monde, le Maroc serait encore à la 82ème place, derrière des pays comme l'Algérie et la Tunisie. Alors, si par une simple pirouette statistique, on croise les résultats de ces deux indicateurs, le constat saute aux yeux : Le Maroc est une terre d’idées et d’innovations, sauf que le passage à l’acte entrepreneurial fait encore

si par une simple pirouette statistique, on croise les résultats de ces deux indicateurs, le constat saute aux yeux : Le Maroc est une terre d’idées et d’innovations, sauf que le passage à l’acte entrepreneurial fait encore défaut, et c’est bien là que le bât blesse.

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défaut, et c’est bien là que le bât blesse.

IDM ne se prétend pas « prof » ou donneur de leçons, mais au fur et à mesure de l’avancement de cette enquête, des constats triviaux s’en étaient dégagés, et d’où on peut tirer quelques recommandations.

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Un manque flagrant de chiffres Aussi incroyable que cela puisse paraitre, et malgré tout l’existant et les initiatives, aussi bien étatiques que privées, il n’existe pas une étude qui donne des points de repère ou des indicateurs concernant le marché des startups qui, qu’on le veuille ou pas, existe bel et bien au Maroc. Guillaume Vigier de Mazars Lab est bien de cet avis. « Je vous confirme que vous ne trouverez pas au Maroc une étude de marché à ce sujet, et je pense que cela devrait être fait pour y voir un peu plus clair », nous a-t-il déclaré. C’est donc un fait avéré et presque tous les acteurs rencontrés lors de cette enquête réclament la mise en place d’un observatoire national qui régit et mène des études sur la chose des startups. L’existant « Si vous me demandez : est-ce que le Maroc possède un vrai écosystème startup, la réponse est catégoriquement non », l’homme à la dégaine de hacker et au verbe tranchant n’est autre que Naoufal Chama, président-fondateur de Startup Maroc, et pourtant… beaucoup de choses gravitants autour « des jeunes pousses » existent bel et bien. Fonds de soutien, incubateurs, accélérateurs, systèmes de mentoring ou encore compétitions nationales, voient le jour depuis quelques années. La dernière initiative de taille, et dont l’écho raisonne encore, date de cette fin d’année, elle est signée CCG (Caisse centrale de garantie) qui vient de s’assurer de l’octroi d’un prêt de 50 millions de la part de la Banque Mondiale. Ce fonds sera destiné au produit «Innov Invest», un fonds d'amorçage des startups et des entreprises innovantes, initié en juillet dernier par le gouvernement (ndlr : lire interview Hicham Zanati Serguini.) Néanmoins, abstraction faite de ce manque de chiffres, à force d’acharnement, et en se basant sur plusieurs observations, notamment en provenance de Startup Maroc, IDM a pu établir une cartographie de la répartition sectorielle des startups sur le territoire marocain, il en sort que 80% des startups marocaines opèrent dans le secteur des IT et sont généralement concentrées sur l’axe Kenitra-Safi. Quant aux nombres des startups présentes sur le territoire, il est impossible de l’estimé ne serait-ce qu’avec un intervalle de confiance moyen, toute-

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fois, il y a fort à parier que ce chiffre comporte trois zéros après le chiffre du rang des unités ! Up and Down Ce n’est pas par chauvinisme ou autre sentiment en mesure d’induire l’analyse en biais, qu’IDM affirme qu’il existe des points positifs s’agissant de l’écosystème marocain des startups. En effet, des initiatives fleurissent partout, notamment concernant l’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Cependant, beaucoup de cases vides restent à combler pour que la patte prenne une fois pour toute. Hormis des études du marché qui font défaut et qu’on a évoqué, il y a un réel problème de passage entre l’idée innovatrice et l’acte entrepreneurial lui-même, en d’autres termes, on a beau avoir la meilleure idée du monde, il reste difficile de la concrétiser au Maroc. Les responsables de Startup Maroc vont encore plus loin, dans une présentation adressée à la rédaction, ils évoquent un ratio qui fait littéralement peur. Et pour cause, le document stipule, qu’au Maroc, pour avoir 100 startups qui tiennent le cap, il ne faut pas moins de 650 millions d’idées novatrices, soit 20 idées par citoyen marocain, bébés et vieillards compris ! Alors qu’aux Etats-Unis il n’en faut qu’un petit million. Effrayant, n’est-ce pas ? L’autre défaillance majeure du système réside dans la frilosité des investisseurs privés. Il est vrai que les statistiques internationales leur donnent raison, car le taux d’échec des startups dans le monde avoisine les 90%, mais cela est largement compenser par les marges colossales que dégagent les investisseurs lorsque la startup prend son envol. A titre d’exemple, certains investisseurs providentiels (appelés également Business Angels) ou de grands groupes américains investissent dans une centaine de startups, car dans la culture américaine, là où il y a du risque, les investisseurs voient du gain, selon une vieille théorie économique qui veut que le profit soit la contrepartie du risque. Comparaison n’est pas raison, certes, mais au Maroc, la mentalité rentière doit changer, car il y a un réel potentiel qui ne demande qu’à éclore, telle une statue qui se cache dans la pierre et qui a besoin d’un sculpteur pour l’exposer au grand jour. Recommandations IDM ne se prétend pas « prof » ou donneur de www.industries.ma


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Répartition régionale des secteurs d’activité des startups marocaines Kénitra / Rabat / Casablanca / El jadida / Safi Services IT

Tanger Energies renouvlables/Environnement Oujda Services IT/Transport

Lâayoune Estivage/ Transformation lait de dromadaire Fès Micoélectronique Agadir Agriculture et pêche

Marrakech Services à la personne

Source : Cartographie : IDM/Données : StartUp Maroc

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leçons, mais au fur et à mesure de l’avancement de cette enquête, des constats triviaux s’en étaient dégagés, et d’où on peut tirer quelques recommandations. Ainsi, comme écrit plus « haut », il est impératif de se doter d’un observatoire dédié aux startups et aux entreprises innovantes, et ce dans le but de structurer et chiffrer le secteur. Aussi, il faudrait créer de nouvelles sources de capital et des alternatives aux banques commerciales traditionnelles, dans le but d’étoffer un réseau de Business Angels (pratiquement inexistant à ce jour) et des structures de microcrédits. Aussi, l’Etat doit mettre en place un dispositif de participation aux risques, ainsi que des avantages fiscaux au profit des startups (des avantages généralement réservés aux grands groupes) et des investisseurs, afin d’inciter ces derniers à faire « le grand saut » Dans ce cadre, les responsables peuvent s’inspirer du modèle français et de sa loi TEPA. Autre initiative qui peut donner du boom à ce secteur, consiste à inciter les

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grandes entreprises à collaborer étroitement avec les startups en activant, par exemple, des processus d’Open Innovation au sein de ces dernières. Par ailleurs, un des obstacles majeurs à l’entreprenariat au Maroc, est le manque de formation dans ce domaine. A ce sujet, l’Etat pourrait Concevoir des programmes éducatifs traitants de ce sujet et destinés aux écoliers dès leurs plus jeune âge, à l’instar du modèle asiatique. Enfin, le plus pressant pour la fin, les grandes entreprises, publiques comme privées, devraient payer les prestations ou les produits fournis par les startups à temps, et enrayer, une fois pour toute, les retards de paiement, car la survie de telles entreprises qui vivent au jour le jour, surtout à leur début, en dépend. Tout cela pour voir un jour, émerger du lot, un Mark Elliot Zuckerberg (ndlr : fondateur de Facebook) ou un Travis Kalanick (ndlr : cofondateur d’Uber) à la marocaine, pourquoi pas ! Inchaallah.

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Les stars des startups Avant de coucher sur le clavier notre sélection du top 20 des startups marocaines, la rédaction d’IDM tient à informer ses lecteurs qu’elle a été approchée par plusieurs entreprises désireuses d’intégrer ce classement. Certaines méritaient probablement d’y être, d’autres peu, et quelques-unes pas. De ce pas, le choix des startups figurant sur la liste qui suit n’engage que la rédaction d’IDM dont la sélection était motivée par trois critères : le besoin, l’innovation et les perspectives de croissance.

L’Ingénieuse Comme toute idée ingénieuse, celle de créer VBS par Zineb Midafi est le fruit d’un constat simple : les opérateurs marocains opérant dans ce poumon de l’économie nationale qu’est le secteur du BTP, manquent cruellement d’équipements en termes de solutions de gestion de patrimoine, et ne

peuvent par conséquent, garantir la maîtrise de leur projet. Alors, VBS éditeur de solutions informatiques pour le monde du BTP est née pour combler ce vide en proposant, via une plateforme collaborative de gestion du patrimoine, une technologie innovante de business intelligence intuitive, qui aide à réduire le coût total des projets de construction, d’exploitation et de maintenance en connectant les bâtiments aux installations et ainsi avoir accès en temps réel aux informations de gestion d'actifs des organisations. Par ailleurs, opérant depuis le Maroc avec une vision internationale, VBS a su exporter son savoir-faire en Afrique et au Moyen Orient, rien d’étonnant lorsqu’on affiche une croissance de 250% sur la période 2014/2016.

La Connectée Fondée par Ali Bensouda en 2007, l’ambition d’Omniup est efficacement triviale : offrir un Wi-Fi gratuit et de qualité à tous les citoyens marocains. Sur le plan pratique, ce sont des sponsors qui financent ce réseau et son exploitation à travers des annonces publicitaires ciblées et géo-localisées. Ainsi, les annonceurs disposent d’un nouvel outil extrêmement efficace pour interagir avec leurs potentiels clients sur les lieux de vente (Malls, cafés, gares…) En plus de l’impact social, Omniup maintient la valeur ajoutée publicitaire au Maroc. Et, cerise sur le gâteau, la solution technique, qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet au niveau mondial, a déjà été plébiscitée en tant qu’innova tion de l’année par Maroc Télécom. En 2016, Omniup a été finaliste du concours mondial de startups Seedstar-

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sworld à Lausanne et a été élue parmi le cercle fermée Endeavor au MIT à Boston en septembre d e r n i e r. Ce cercle regroupe les projets les plus prometteurs dans le monde.

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Créer des systèmes d’énergie pour le progrès… et l’avenir lumineux de tout un pays. C’est l’ingéniosité au service de la vie. Surnommé « pays du soleil couchant », le Maroc nous éblouit par son exemplarité quand il s’agit des énergies renouvelables. Produisant la majeure partie de son électricité à partir de sources durables, le pays ouvre la voie à l’innovation en matière d’énergie en Afrique. Aujourd’hui, il est temps pour le Maroc d’atteindre ses objectifs ambitieux en matière d’énergie et d’émissions. Il y parviendra en mettant en œuvre le portefeuille complet de solutions Siemens destinées aux infrastructures des énergies renouvelables. Ce qui lui permettra par ailleurs d’améliorer ses perspectives de croissance économique et d’offrir un avenir prometteur à la prochaine génération de Marocains. Construire le futur d’un pays en construisant le futur de l’énergie. C’est l’ingéniosité au service de la vie.

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Les stars des startups L’Intello Créée en 2008 par Caroline Dalimier et Matthieu Malan, Livremoi était au départ une librairie sur Internet, un site de ecommerce donc, tout ce qui avait de plus classique à l’époque. Cependant, l’illumination est venue avec l’arrivée du premier moyen de paiement sur Internet au Maroc. Certes, une dizaine de sites avaient aussi sauté sur l’occasion en proposant un moyen de

paiement via le Web, mais là où se démarquait le côté innovateur de Livremoi, résidait dans sa propre activité : le livre. Ainsi, l’alliance de l’informatique et de la logistique rapide (par avion) avait permis à Livremoi de proposer l’intégralité du catalogue francophone (soit 1,5 million de références), le catalogue de l’édition marocaine, et 350 000 références en anglais, en stock à Londres. Puis, au fil des années, Livremoi a diversifié son offre pour proposer actuellement des abonnements magazines (500 références), des livres numériques en téléchargement (100 000 dont de nombreux gratuits) et depuis peu 400 références sur les jeux vidéo haut de gamme, et ce en couvrant tout le territoire marocain jusqu’aux villages les plus reculés. Voilà ce qu’on pourrait qualifier de très belle initiative, surtout lorsqu’on connait le nombre moyen de minutes que passe un Marocain à lire durant une année, un nombre qu’IDM ne ressortira pas, histoire de ne pas remettre le couteau dans cette plaie béante.

L’Architecte Electronic service providers (ESPR) est une startup IT, fondée en 2013 par Mustapha Saidi et Aissam Ouaza, respectivement expert foncier et immobilier, et ingénieur d’Etat en génie civil, ayant pour vocation l’incubation et le développement de services en ligne à forte valeur ajoutée, à l’instar des salons virtuels interactifs à la pointe de la technologie, représentant la dernière génération des places de marché, pour la promotion de produits et services auprès de prospects qualifiés. Ainsi, ESPR est l’instigateur du premier salon virtuel interactif et tridimensionnel de l’industrie du BTP à l’échelle mondiale, et du premier salon virtuel de l’immobilier au niveau du continent. De plus, l’entreprise agit également en tant que fournisseur de plateforme digitale pour des organisateurs de salons, tels que DocExpo, le Salon Virtuel de la Veille et de la Documentation. Par ailleurs, ESPR est lauréat de Réseau Entreprendre Maroc, du Centre Marocain de l’In44 N° 21 janvier 2017

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novation et finaliste de plusieurs compétitions nationales et internationales comme Innovation Prize for Africa Marketplace, MVP Cup, IBM Smart Camp ou encore Seedstars Africa. Pour toutes ces raisons, cette startup qui a encore de longs et beaux jours devant elle, mérite largement sa place dans ce classement. www.industries.ma


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Les stars des startups La Studieuse Annajah, littéralement « la Réussite », est la preuve qu’on peut allier la bonne cause à la rentabilité. Et pour preuve, l a n c é fin 2014 par Amine Talbi, Annajah. ma répond à un manque d'outils d'accompagnement scolaire en assistant les élèves du programme ma-

rocain dans leur révision, en proposant du contenu de qualité avec des fonctionnalités de suivi de progression, tests d'assimilation par notion et outils de collaboration avec des professeurs dans chaque discipline. De ce pas, on peut écrire, sans malaise aucun, que ce procédé a révolutionné la manière d'étudier en apportant plus d'autonomie aux élèves et en démocratisant l'accès à un enseignement de qualité. Côté succès, Annajah. ma a été plébiscitée par plusieurs prix, notamment la meilleure startup marocaine de l'année 2015. Elle a été également et aussi reconnue parmi le top 10 de la région MENA. De plus, actuellement, Annajah.ma est disponible sous format web avec plus de 2.000 élèves connectés chaque jour et en application Android co-développée avec Samsung et préinstallée sur les tablettes Samsung avec plus de 40.000 Downloads en une année, rien que ça !

La Sportive Lancé en décembre 2007, c’est-à-dire à l’heure où les sites web d’informations en général, et ceux dédiés au sport en particulier étaient encore à leurs balbutiements et très peu d’entrepreneurs y croyaient, elbotola.com avait vu le jour. Ne comptant au départ que sur les « épaules » de ses fondateurs, « l’affaire » avait démarré avec des fonds propres avant de recevoir, vaut mieux tard que jamais ! 3,5 millions de dirhams de la part de MNF (Maroc numeric found) quelques années plus tard, lors de la phase de décollage de la startup. Des millions, ce site marocain d’information dédié au sport international et local, en connait aussi en termes de nombre de visites. En effet, elbotola.com recense quelques dizaines de millions de vues par mois. « Nous avons commencé avec une seule vue par jour pour en atteindre aujourd’hui des centaines de millier et même le million par jour. Nous sommes

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aussi le seul support marocain spécialisé dans le sport, à avoir été invité pour la céré m o n i e de remise du ballon d’or », nous révèle Oussama Benhammou, CEO et cofondateur d’Elbotola. Chapeau bien bas Monsieur !

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Les stars des startups La Gestionnaire Face aux problématiques que connaissent aujourd’hui les entreprises s’agissant de la chose de la gestion de leur contenu, Youssef Lemrini, un jeune ingénieur en informatique et expert en business intelligence, a conçu en janvier 2016, un outil de

gestion en ligne, spécialement dédié aux TPE et PME, leur permettant de piloter toutes les facettes de leur activité en temps réel. De la gestion de la relation client, en passant par la gestion commerciale ou encore la gestion des ressources humaines, cet outil simple et intuitif permet de suivre tous les volets de l’entreprise. A ce jour, Manageo compte déjà une centaine de clients répartis dans sept villes du Royaume. Reniflant le bon filon, le fonds d’investissement MNF a récemment octroyé à la jeune entreprise un fonds de 2 millions de dirhams ! Voilà qui tombe à point nommé, car la startup vise, d’ici fin 2017, à tripler le nombre de ses utilisateurs au Maroc, poursuivant ainsi son expansion au niveau national avant de s’orienter, dès 2018, vers le marché africain. Bon envol !

La Financière Après avoir accumulé une dizaine d’années d’expérience dans divers institutions financières en Europe et au Maroc, Mohammed Benkhaled se tourne vers le marché des sociétés marocaines de gestion d’actif. C’est dans ce contexte que ce spécialiste de l’investissement et du Risk management a créé Peaqock Financials. La startup propose trois produits adaptés aux besoins des clients : Peaqock Funds, Peaqock Insitutionnel et Peaqock Corporate. Cet outil propose d’industrialiser la génération des reportings clients et tableaux de bords avec un design irréprochable et des données dénuées d’erreur, et ce en un temps record. Loin de se reposer sur ses lauriers, la startup qui joue désormais dans la cour des grands, projette de lancer un troisième produit phare : le Peaqock BI (Business Intelligence) dont la version mobile et tablette verra bientôt le jour et permettra d’accéder aux données n’importe où l’on se trouve ! Quant à la santé financière de Peaqock Financials, on peut dire qu’elle est en pleine

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forme puisqu’elle a atteint un chiffre d’affaire avoisinant les 1 MDH en 2016 et compte le tripler courant 2017. Ambitieuse donc, et c’est probablement la raison pour laquelle MNF à valider en avril dernier, un investissement de 3 MDH afin d’appuyer le développement de la startup au Maroc et à l’étranger.

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Les stars des startups La Citoyenne Véritable coup de cœur de la rédaction, La Marocaine des e-Services dont le nom ne révèle pas forcément l’ampleur de sa nature citoyenne, et pourtant… a été Créée par ALGO GROUP, une société marocaine de consulting fondée par Tarik Fadli, la Marocaine des eServices intègre à sa réflexion et à l’ensemble de ses réalisations une

éthique sociétale et le souci du « mieux-vivre » pour les générations futures. Et pour preuve, la startup a mis sur pied un produit, ô combien utile dans ce pays, dénommé e-Mokata3a. Il s’agit dans un premier temps de la dématérialisation de la légalisation de signature et la certification de copie conforme, un concept inédit dans le monde. L’objectif ensuite est de rendre accessible et rapidement, voire même instantanément, les 5 services les plus utilisés par les marocains, à savoir : la légalisation de signature, la certification de copie conforme, le certificat de résidence, la déclaration de perte ainsi que l’extrait d’acte de naissance. Enfin, la startup ambitionne de mettre en place un canal numérique de confiance pour réconcilier l’administration et l’administré, et qui va permettre l’accès au citoyen a plus de 200 services à travers cette plateforme innovante qui représente, inexorablement, la solution pour le problème de la confiance sociétale. Rien que pour cela, merci Tarik !

La Commerçante Non ! il ne faut pas se fier au nom, Kamal Reggad ne dort pas sur ces lauriers. En effet, ce jeune entrepreneur, fondateur en 2011 de la startup Menaclick connue pour ses sites de deals Hmizate.ma, de voyages HmizateVoyages. ma et hmall.ma, vient de lancer, en novembre dernier, une toute nouvelle application mobile innovatrice «Soko. ma » dédiée aux petites annonces de proximité avec un système de chat similaire WhatsApp qui permet aux vendeurs/acheteurs d’échanger sans être dérangé par téléphone. En moins de deux mois, l’application a connu un franc succès, avec plus de 50,000 téléchargements, et est actuellement classée #3 sur le PlayStore de Google. Pour rappel, Menaclick est considéré comme étant le premier groupe de e-commerce marocain, et selon son fondateur, « il occupe 80% de parts de marché, grâce no-

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tamment à Hmizate.ma qui a réussi à vendre plus d’un million de produits/ services et affiche plus de 350.000 membres inscrits, pour 2 millions de visiteurs mensuels », le rêve de tout site qui se respecte, quoi !

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Les stars des startups La Précise

Au premier abord, Prod’air est un bureau d’ingénierie comme les autres, mais à premier abord seulement ! En effet, créée en 2004 par son Directeur général actuel, Omar Guennoun, cette

startup s’est très vite tournée vers les solutions en Smart metering (Comptage numérique communiquant, solution de relève et télérelève), en Géodata management (SIG réseaux), en Track and Trace (Reconnaissance et localisation des réseaux de distribution) et en Green Tech (Eclairage publique et efficacité énergétique), autant de domaines pointus qui exigent le plus haut degré de qualité et de précision. Selon Omar Guennoun, les valeurs qui animent Prod’air et qui font le succès qu’elle connait aujourd’hui sont « l’innovation, la qualité, l’environnement, et la satisfaction totale des besoins des clients », autant dire tous les ingrédients nécessaires à la réussite de toute startup. Il faut donc en prendre de la graine.

La Nettoyeuse Lancée en 2015 par une jeune équipe d’ingénieurs et de techniciens, à leur tête Yassine Alj, EcoTAQA est une startup opérant dans le domaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Jusque-là, rien de quoi en faire des montagnes ! Sauf que l’ingénieuse solution de cet entreprise va faire augmenter, d’une manière considérable, la productivité énergétique des systèmes solaires photovoltaïques installés, non seulement au Maroc, mais dans toute la région MENA et les pays subsahariens (du moins c’est l’ambition qu’elle affiche), via un dispositif de nettoyage par dépoussiérage des panneaux solaires photovoltaïques. Par ailleurs, il est vrai que la startup vient à peine de clôturer la phase de définition par la réalisation d’un prototype qu’elle a testé pour des plateformes d’essai à petit échelle, et qu’elle entame la phase indus-

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trialisation dite Niveau 01, et qui consiste à réaliser d’autres prototypes commercialisables bien adaptés, mais la nettoyeuse prévoit d’ors et déjà, d’établir une unité de production en série de ce robot d’ici un an. Inchaalah!

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Les stars des startups L’Econome Dirigée par Karim El Alami, Elum est une stratup qui développe une plateforme logicielle, dite Energy OS, qui permet aux bâtiments industriels et commerciaux d'être à la fois producteurs et consommateurs d'énergie. L'Energy OS, grâce à des algorithmes d'intelligence artificielle avancés, permet d'optimiser les flux d'énergies entre les panneaux photovoltaïques, les batteries, le réseau et le bâtiment.

L'objectif est de réduire de 20% la facture de l'électricité pour les industriels, mais pas seulement. En effet, la solution proposée par Elum vise aussi la réduction des gaz à effet de serre à hauteur de 30%, la sécurisation de l’alimentation en éliminant les microcoupures et la baisse de la consommation de carburant concernant les bâtiments non connectés au réseau (comme cela pourrait être le cas de certaines tours télécoms, des stations services, de pompage agricole, ou encore de complexes miniers). Par ailleurs, après seulement une année d’activité, Elum est entrain de finaliser la signature de contrats importants avec des opérateurs énergétiques pour équiper des tours télécom, des stations services, des bâtiments et des usines non connectés. Voilà qui ne manquera probablement pas de donner un coup de pouce au développement industriel du pays, surtout lorsqu’on sait qu’après le poste des salaires, la facture énergétique est la plus importante dépense supportée par l’industrie du Royaume.

L’Ordonnée « L'idée est arrivée quand je me suis retrouvée après un événement avec des centaines de cartes de visites à gérer (saisie laborieuse, suivi du contact, envoi de devis…) Le pire est que je ne pouvais plus me souvenir quelle carte de visite appartenait à qui, ni de l'objet de la rencontre. C'était un vrai cauchemar que j'ai continué à vivre avec des montagnes de cartes de visites dans mon bureau, une situation qui s'empirait jour après jour. J'ai réalisé qu’il fallait alors repenser la manière dont les professionnels échangent leurs coordonnées et qu’il était nécessaire de créer un outil technologique qui remplacerait cette fameuse carte de visite imprimée qui nous rend la vie si dure ! Nous avons alors conçu Easyshair Grand Public, une application mobile verte et gratuite qui permet la numérisation et l’échange de cartes de visite par smartphones.» Tout est dit par Rhizlaine El Alaoui, belle tête pensante du projet Easyshair. Rien à ajouter donc, sauf peut-être que cette entreprise innovante a été la star-

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tup ambassadrice du Maroc au WEDF 2016 au Sri Lanka, qu’elle a obtenu le label Cop 22, qu’elle a gagné le trophée du jeune Entrepreneur de l'année au Hub Africa Awards 2016 ainsi que le trophée de la Start Up Coup de coeur au Mobile Monday COP22, cela fait beaucoup ! Mais cela fait plaisir.

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DERICHEBOURG,PARTENAIRE DE LAVILLE DURABLE Tous les jours les villes innovent, elles évoluent et s’adaptent à notre quotidien au point de devenir des Smartcities. Derichebourg, acteur majeur au plan national et international, oeuvre tous les jours à faire de nos villes des entités intelligentes. À travers ses services à l’environnement et aux collectivités, Derichebourg entend contribuer au bond en avant de toutes les agglomérations en les rendant plus économes, plus vertes, mieux équipées, foncièrement modernes, plus connectées et plus efficientes.

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Les stars des startups La Véto Chapeautée par l’inventeur et architecte logiciel, Younes Moumen, Cinto.Soft est une start-up marocaine opérant dans le secteur des technologies de l’information et de télécommunications. Elle est issue d’un milieu universitaire de recherche et développement et emploie des jeunes lauréats en ingénierie. Elle commercialise des produits innovants destinés au secteur agricole du Maroc

et en particulier l’élevage. L’entreprise s’est fixé comme objectif de se positionner directement comme acteur principale dans cette industrie en tant que développeur de produits innovants au Maroc puis en Afrique. Son produit phare est un système utilisant l’identification par radiofréquences (RFID) pour éleveurs de bétails, capable de réduire drastiquement les risques de pertes des bêtes par pathogènes et de limiter les contagions. Certes, des solutions semblables existent dans d’autres pays développés, mais elles sont totalement inadaptées aux conditions d’élevage du fermier marocain. Avec un marché marocain de 3.300.000 bovins au Maroc, et un taux de croissance moyen du secteur d’élevage de 11%, la startup compte sauver près de 12.000 têtes de bétails par an, soit un gain pour le secteur estimé à 200 millions de dirhams par an. Voilà qui fera probablement plaisir à Brigitte Bardot !

La Propre

E-ENERGIE est une startup énergétique opérante dans l’énergie propre. Elle a été Créée en 2013 par son directeur actuel GUESSOUS El Amine, ingénieur industriel de son état, qui chapeaute, sous sa direction, une entreprise d’installation et mise en œuvre, une société de distribution et produits innovants adaptés au climat et besoin marocain et un bureau d’études spécialisé en conseil énergétique et porteur de solution durable. Durant ces trois années d’activité, le chiffre d’affaires

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d ’ E- E N E RG I E a connu un bond de 100% annuellement pour une augmentation de 50% en termes de recrutement.

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enquete Tri bune

Hors « compète » Si Tech-Innov était marocaine, elle ferait, sans aucun doute, partie de ce Top 16 des startups marocaines. Hélas ! elle est nigérienne, mais pour « la bonne cause», IDM a choisi de la présenter tout de même, tant elle pourrait faire figure d’exemple pour nos jeunes entrepreneurs désireux d’allier « bonne cause » et « fric ». Cette startup commercialise le système Télé-Irrigation et ses dérivés au Niger et dans la sous région. Pour les novices, la Télé-Irrigation est un procédé technologique

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de pilotage à distance de système d’irrigation des exploitations agricoles indépendamment du temps et de l’espace, et ce, au moyen du téléphone mobile et du solaire suivant une distribution intelligente de l’eau (besoins, quantité, temps, type spéculation…) avec également la possibilité de collecter et diffuser en temps réel et à distance les données météorologiques et hydrologiques, comme celles relatives à la température, le taux d’humidité du sol, la pluviométrie, la radiation solaire, la vitesse du vent. Cette innovation plus qu’utile pour le continent est signée Abdou Maman, jeune innovateur nigérien spécialisé dans la digitalisation de l’agriculture, notamment la gestion rationnelle de l’eau, qui fait énormément défaut en Afrique. Actuellement, cette technique est déployée au Niger sur une centaine d’exploitations agricoles individuelles et collectives. La solution sera diffusée à partir de 2017 dans les autres pays africains et dans le bassin méditerranéen. Enfin, et là ne réside pas la finalité ! Tech-Innov a été classée 3ème jeune entreprise innovante en Afrique en 2015.

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enquete Intervi ew

Hicham Zanati Serguini,

Directeur Général de la CCG (Caisse centrale de garantie)

« La CCG ne fait rien sans les autres, elle n’est pas là pour se substituer aux acteurs, mais pour prendre une bonne partie du risque avec eux » Propos recueillis par Soufiane Chakkouche

dans notre scope. Il faut dire aussi, qu’en 2009, il y avait de belles initiatives. Trois fonds qui se sont constitués en capital-risque, et on a lancé, déjà à cette période, le premier produit de garantie pour les organismes du capital-risque. A l’époque, on avait observé une approche classique en se disant qu'il y avait un réel marché avec une offre et une demande. On a donc, comme à l’accoutumée, décidé de booster l’offre à travers le produit « Damane Capital Risque », qui consiste à supporter jusqu’à 60% du risque sur chaque dossier financé par un fonds de capital-risque. En d’autres termes, si jamais ça tombe, on indemnise l’organisme de fonds à hauteur de 60% des pertes qu’il a subies, tout en sachant que sur ce genre de fonds, ce n’est pas comme une banque avec des suretés ou autres. Quand ça s’effondre, ça s’effondre en totalité. Or, quand on a lancé le produit « Damane Capital Risque », on a malheureusement remarqué une chose : il n’y avait pas une réelle dynamique du marché. IDM : C'est-à-dire ? C'est-à-dire que sur le marché du financement des startups, on ne voyait pas de belles initiatives. Pour ne rien vous cacher, on s’attendait à voir dix ou quinze fonds qui allaient réagir, mais ce n’était pas le cas. On pouvait littéralement sentir leur frilosité à faire le premier pas.

IDM : Comme nous le savons tous, la devise de la CCG est « Donnons vie à vos projets », que fait la Caisse pour donner vie aux Startups ? Que répondez-vous à ceux et celles qui pensent, et parfois disent, que l’Etat ne fait rien pour la startup marocaine ? Ne vous y méprenez pas ! Depuis 2009/2010, la startup était 58 N° 21 janvier 2017

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IDM : Si les organismes des fonds se désintéressaient de ce marché, ce qui n’est pas de bon augure concernant l’avenir de ce secteur, pourquoi avoir insisté et lancé récemment le FII (Fonds innov invest) qui prévoit un dispositif de financement par les fonds propres des startups ? Je suis en train de vous raconter le film depuis le début. Et vous, vous voulez directement voir la fin. Il faut que je vous raconte l’histoire avant de dire : « Alléluia, on a trouvé la solution » (ndlr : rire). IDM : Mea culpa. Donc, comme je vous ai dit, on a commencé avec le produit « Damane Capital-Risque » sur la base de données qui étaient celles de 2009, puis on a remarqué que sur ce marché-là, avec un www.industries.ma


enquete Tri bune

produit uniquement en garantie, on n’allait pas loin. Et si preuve en faut, on avait même, dès début 2013, signé avec des organismes qui proposaient des prêts d’honneur, comme le « Réseau Entreprendre Maroc », ou «Souss Massa Drâa Initiative » avec qui on avait signé une garantie de prêts d’honneur afin que ceux qui sont en phase de pré-amorçage puissent bénéficier de prêts, épaulés par notre garantie. C’était même la première fois de notre histoire qu’on sortait du secteur financier pour aller vers ce genre d’association. Et ce n’est pas tout, on garantissait également ces entreprises plus en aval, en phase de décollage, c’est-à-dire lorsqu’elles ont dépassé le stade du prototype et deviennent éligibles à un fonds de capital-risque. C’est pour vous dire qu’on prenait déjà les risques de tous les côtés. Mais on a rapidement constaté que si on laissait le marché se développer tout seul, on n’irait pas très loin. On a donc revu notre stratégie en se disant que sur ce marché-là, on va être plus « push », et faire en sorte de créer une dynamique en endossant l’habit de l’animateur de marché, afin de donner l’exemple, d’être une sorte de locomotive et d'investir encore et encore jusqu’à ce que le marché prenne. On a inscrit dans la stratégie 2013/2016 la mise en place d’un fonds de capital-risque et d’amorçage. Cette mise en place a été signée en juin 2016, l’objectif étant de doter le marché d’une chaine de financement pour ces jeunes pousses, et ce, depuis le stade de l’idée jusqu'à celui de la croissance, sans pour autant tomber dans la même erreur que les autres… IDM : Qui est ? Quand je dis erreur, c’est comment on doit aborder un marché et comment on doit collaborer avec ses acteurs. Je donne l’exemple de la CCG qui était une administration auparavant, mais qui est aujourd’hui une entreprise travaillant en adéquation avec les règles du marché. Cette transformation a fait en sorte que les acteurs arrivent à nous comprendre, et ça marche. Vous savez, quand on intervient sur du business, la réactivité doit être au centre du processus, si quelqu’un vient demander un prêt et qu’il va falloir deux mois pour lui répondre, à cause d’une procédure administrative en désaccord avec son temps, on ne fait que lui faire perdre deux mois de travail. Mais soit, revenons à nos « moutons ». Notre objectif premier était de faire en sorte qu’il y ait une émergence de fonds d’amorçage et de capitalrisque, puisqu’on a observé que l’amorçage et le capital-risque représentaient à peine 7% des fonds globaux sur le marché national. On a tout simplement décidé de www.industries.ma

doubler ce chiffre… IDM : Pour quel horizon ? D’ici quatre ans tout au plus, parce qu’on a une période de structuration qui peut prendre huit à neuf mois et une période minimum de cinq ans d’investissement. Mais d’ici deux années, les premiers fonds pré-investis vont être disponibles. IDM : C’est noté. Revenons à nos « moutons ». (Ndlr : rire) Comme je vous l’ai dit, on était déjà présent sur ce secteur par deux fonds public/privé dont le fonds PME Croissance. Mais sur cette stratégie, on n’était pas partis sur de l’amorçage ou de la « créa », on était sur le développement et la transmission avec l’idée de faire du downscaling (ndlr : mise à l’échelle descendante), car le marché tel qu’il se présentait en 2010 était très haut. On partait sur des PME qui faisaient 200, 300 et même parfois jusqu’à 500 millions de dirhams de chiffre d’affaires, on disait qu’elles étaient des PME; mais au fond, c’étaient des entreprises non cotées. Alors, on s’est dit que dans la stratégie de sélection des sociétés de gestion, on va rajouter une clause qui veut que leurs cibles soient des entreprises qui font moins de 100 millions de chiffre d’affaires. On a joué sur l’allocation des ressources pour qu’elles aillent chez une population qui était très importante, mais qui malheureusement n’intéressait pas beaucoup les différents fonds. On est donc investisseurs depuis 2011/2012 dans deux fonds avec d’autres investisseurs étrangers, voire nationaux, confiés à des sociétés de gestion qu’on a sélectionnées et qui sont aujourd’hui dans la dernière phase de l’investissement. C’est dans ce même esprit qu’on va aujourd’hui sélectionner deux sociétés de gestion, sur lesquelles on va pouvoir être majoritaires, et à charge pour elles, d’aller chercher les investisseurs…

Pour ne rien vous cacher, on s’attendait à voir dix ou quinze fonds qui allaient réagir, mais ce n’était pas le cas. On pouvait littéralement sentir leur frilosité à faire le premier pas.

IDM : Si vous parlez de cet AMI (ndlr : Appel à manifestation d’intérêt) que vous avez lancé concernant « la sélection de société(s) de gestion chargée(s) de la structuration et de la gestion de(s) Fonds publicprivé, en faveur des startups marocaines innovantes présentant un fort potentiel de développement », et dont le dernier délai de dépôt des dossiers est prévu pour le 10 janvier prochain (ndlr : cette interview date du 23 décembre 2016). Si vous me dites que vous savez déjà qu’elles seront au nombre de deux, je vais prendre cela comme un scoop, surtout le jour de mon anniversaire ! N° 21 janvier 2017 59

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enquete

L’idée d’avoir un secteur de « Business Angels » n’est pas salutaire mais nécessaire pour le Maroc, la CCG s’inscrit dans cette idée. Mais, il ne faut pas s’attendre à ce que ça soit uniquement les « Business Angels » qui financent tout le marché des startups

(Ndlr : rire) J’ai peur de vous décevoir le jour de votre anniversaire. Mais quand je dis deux, c’est très théorique, parce que tout dépend de l’offre qu’on va avoir et de la qualité des sociétés soumissionnaires. Si l’offre est en deçà de la moyenne, on va refaire ; si l’offre est, on va dire moyenne, on ne va en prendre qu’une, parce que les autres ne se tiennent pas ; si par contre, on a affaire à une belle offre conforme aux normes, on va peut-être en prendre deux ou même plus. Tout va dépendre de la qualité de l’offre. En fonction des résultats, on pourrait avoir zéro, comme on peut avoir une, deux ou trois sociétés gestionnaires. L’essentiel, c’est qu’à travers cette stratégie FII, on a plus d’acteurs sur ce marché et, par la même, plus de dynamisme. Ce qu’il faut comprendre s’agissant des startups, c’est qu’on est sur un modèle économique nouveau, et qui dit nouveau business plan, dit nouveaux produits, nouvelles cibles, nouvelles manières de travailler que le marché découvre. Le risque est important, soit ça marche, soit ça casse ! IDM : Tant pis pour le scoop, on aurait quand même essayé ! On a rencontré durant cette enquête des personnes qui affirment que pour encourager les investisseurs providentiels, qu’on appelle communément les « Business Angels », l’Etat doit intervenir en amont en accordant à ces derniers des gestes fiscaux, telles que des exonérations d’impôts ou autres, mais aussi en aval, en allégeant la fiscalité de la startup elle-même qui, rappelons-le, ne bénéficie d’aucun statut juridique spécial, c’est une entreprise comme les autres. Est-ce que vous partagez cet avis ? L’idée d’avoir un secteur de « Business Angels » n’est pas salutaire mais nécessaire pour le Maroc. la CCG s’inscrit dans cette idée. Mais il ne faut pas s’attendre à ce que ça soit uniquement les « Business Angels » qui financent tout le marché des startups. Bien sûr qu’il faut établir un cadre qui permet de faire émerger un secteur de «Business Angels » au Maroc. Par contre, je ne sais pas si les gestes fiscaux, comme vous dites, sont le moyens d’y parvenir, ou le seul moyen d’y parvenir. Il faut peut être poser la question aux équipes du Trésor. En tout cas, en ce qui concerne la CCG, dans le cadre du FII, on a prévu une fenêtre « Business Angels », parce qu’on veut

qu’il y ait un secteur de « Business Angels » développé au Maroc. IDM : Et elle donne sur quoi cette fenêtre ? Sur un co-investissement avec les « Business Angels ». Autrement dit, s’il met un million, je mets un millions avec lui. Maintenant comment, là est toute la question ! Il y a un travail qui est fait au niveau de la Direction du Trésor dans ce sens-là. Quoi qu’il en soit, à ceux qui vous ont dit ça, et à ceux qui vous ont dit que l’Etat ne fait pas grand chose pour les startups, il faut leur dire qu’on n’est pas là pour les concurrencer; bien au contraire, on est là pour les soutenir. Le CCG ne fait rien sans les autres, elle n’est pas là pour se substituer aux acteurs, mais pour prendre une bonne partie du risque avec eux, et dans le cas de ce coinvestissement avec les « Business Angels », c’est 50/50. Je le répète, notre rôle est d’animer le marché des startups et de travailler pour la création d’une chaine de financement viable. Vous savez, beaucoup de gens ont cru au début qu’on allait créer notre propre fonds, avec notre propre société de gestion, d’autres ont pensé qu’on allait carrément créer des incubateurs. Notre objectif n’est pas celui-là, notre objectif est de créer un écosystème propice aux startups et non pas de nous substituer aux autres. IDM : Dans le sens inverse, pensez-vous que le secteur privé, et notamment les grands groupes n’investissent et ne s’investissent pas assez, ou très peu, dans les startups marocaines, pour ne pas dire qu’ils ne croient pas en elles ! Je vois où vous voulez en venir ! Ce que je peux vous dire à ce sujet, c’est qu’aujourd’hui les startups et leur environnement ont besoin de l’énergie de tout le monde, secteur privé comme Etat, parce que ce dernier ne peut pas tout faire. C’est comme dans un match de foot, il ne faut pas s’attendre à ce que le même joueur fasse le dégagement ou le centre et qu’il marque. Un tel joueur n’existe pas. IDM : Mais si ! Messi. (ndlr : rire) Je ne vous parle pas des extraterrestres.

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Sidi Mohammed Zakraoui,

Selection & Growth/Senior Manager, Endeavor Morocco.

« Il n’existe pas à proprement parler un modèle référent qu’il s’agirait de répliquer au Maroc » Propos recueillis par Soufiane Chakkouche

IDM: Qu’est-ce qu’une startup ? Si l’on procède à une traduction littérale, « startup » signifie société qui démarre. Et pourtant, de toutes les entreprises qui démarrent, seule une proportion réduite peut être qualifiée de startup. Dans startup, il y a deux éléments : « Start » qui connote une idée de démarrage, et « up », celle d’une forte croissance. Mais quels sont alors les critères pour désigner une « startup » ? L’approche de Patrick Fridenson, historien d’entreprises, est intéressante : ce n’est ni l’âge, ni la taille, ni le secteur d’activité, qui fait d’une entreprise une start-up, mais les conditions suivantes : 1) la perspective d’une forte croissance, 2) l’usage d’une technologie ou d’un procédé nouveau ou de rupture 3) le besoin d’un financement important, notamment par le recours à des levées de fonds. Le terme a d’ailleurs commencé à être utilisé par les premières sociétés de capital-risque aux Etats-Unis dès 1946. Partant de ces données, il semble clair qu’une startup, c’est avant tout un « mindset » et une vision qui ne considèrent pas le risque mais plutôt l’opportunité sous-jacente, généralement incarnées par son fondateur. Ce dernier se lance souvent dans un marché complexe, instable ; parfois, il s’attèle même à le créer. Dans les deux cas de figure, la start-up ne dispose pas d’un modèle économique figé : elle va continuellement itérer sur son marché, en identifiant des « patterns » au fur et à mesure, jusqu’à trouver son « market fit » et son business model associé.

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IDM: On parle beaucoup de fortes croissances et de réussites dans ce secteur, mais on évoque très peu des échecs. Quel est le taux d’échec des startups à l’international et au Maroc ? C’est vrai. Etre une « startup » est en réalité une étape éphémère. Soit parce qu’elle réussit et prouve l’efficience et la valeur ajoutée de son modèle économique et auquel cas, elle croit et se structure ou se fait absorber. Soit parce que le modèle économique ne trouve pas son « market fit » et de ce fait la startup échoue. Pour ce qui est du taux d’échec à proprement parler, le chiffre évoqué par les experts internationaux se situe souvent autour des 90%. Mais en réalité, ce chiffre pourrait être bien plus élevé si l’on y associe également les porteurs d’idées qui ne convertissent pas celles-ci en projet et n’intègrent donc pas les statistiques. Si l’on se base sur l’exemple français documenté par l’INSEE, le taux d’échec des startups diminue en fonction de l’âge de la structure. Après 5 ans, la courbe s’inverse est le taux de réussite prend le dessus pour s’établir à 51%. En revanche, une majeure partie des réussites sont portées par des profils de « serial entrepreneurs » qui eux ont connu des échecs souvent très instructifs, échecs qui parfois ont inspiré l’idée de la prochaine « venture» à succès. IDM: Quels seraient les modèles intéressants à l’international pour développer la scène startup au Maroc ? Il n’existe pas à proprement parler un modèle référent qu’il s’agirait de répliquer mais il existe un cerwww.industries.ma


tain nombre de prérogatives menées à l’international dont il est structurant de s’inspirer. Si le potentiel créatif est bien présent partout dans le monde, son éclosion et son rayonnement sont intimement liés à la maturité de l’écosystème entrepreneurial, espace d’expression et de développement qui lui est réservé. Pour lui donner une identité et une mission première, l’écosystème startup doit prendre conscience du contexte et des enjeux de l’économie et de la société marocaines et contribuer à y apporter des réponses concrètes. L’exemple de l’écosystème Tech en Floride est un cas d’inspiration. Une grande partie de leurs startups évoluent au sein des secteurs qui constituent le gros du PIB de la région. En effet, les startups sont encouragées à apporter des solutions qui vont créer de l’efficience et de la compétitivité au sein des secteurs clés à savoir l’agriculture, le tourisme et loisirs, l’immobilier ou encore la gestion d’actifs. Pour cela, les grandes entreprises, les grandes commissions représentatives du secteur privé ainsi que les hautes instances gouvernementales doivent jouer un rôle d’impulsion et encourager les startups à dresser les problématiques et opportunités présentes au sein de nos secteurs les plus stratégiques. L’innovation ouverte ou l’« open innovation », qu’elle soit initiée par le privé ou par le gouvernement, en est un instrument qui a www.industries.ma

d’ailleurs fait ses preuves dans plusieurs pays. Cette démarche consiste à créer des schémas de collaboration « win-win » entre les startups et les grandes entreprises, en fédérant leurs actifs et en faisant converger leurs atouts. Néanmoins, le facteur clé de succès de ce nouveau type de partenariat est la conscience des grands groupes en la nécessité de l’innovation, et en la capacité des startups à leur apporter des réponses sur des cycles courts de par leur agilité et leur ADN innovant. Le deuxième exemple qu’il est intéressant de citer est celui du Chili, surtout lorsque l’on met en perspective le rôle de locomotive que le Maroc incarne de plus en plus à l’échelle de la région et du continent. « Startup Chile » a été une initiative de stimulation de l’écosystème startup impulsée par le gouvernement chilien. Cette approche a eu un succès spectaculaire en termes de « Nation Branding », et a finalement attiré un grand nombre de parties prenantes étrangères à s’inscrire au sein de cette initiative et à lui donner une dimension continentale : bailleurs de fonds, fonds d’investissement, accélérateurs, spin-offs et implantation de startups ayant réussi dans des pays de la région, etc.…

L’innovation ouverte ou l’« open innovation », qu’elle soit initiée par le privé ou par le gouvernement, en est un instrument qui a d’ailleurs fait ses preuves dans plusieurs pays.

IDM: A quel niveau de la chaine de développement d’une startup intervient Endeavor Maroc ? Pour rapidement évoquer notre identité, Endeavor Morocco est une organisation internationale présente dans N° 21 janvier 2017 63

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enquete

Mais à mon sens, la différence fondamentale se situe au niveau de l’infrastructure éducationnelle et par ricochet à la compétitivité du capital humain, qui se situe en dessous du niveau des compétences disponibles dans la région.

30 pays qui a pour mission de catalyser des entreprises à fort potentiel de croissance (entreprises qualifiées de « scale-ups » dans le jargon de notre industrie) et de contribuer au renforcement des écosystèmes locaux et régionaux. Nous nous positionnons en tant un accélérateur de croissance et ciblons les entreprises ayant d’ores et déjà prouvé leur « market fit », dont les caractéristiques les plus évocatrices sont une forte croissance en termes de revenus ainsi qu’une modèle économique « scalable ». Les entrepreneurs à la tête de ces structures sont ceux dont l’ADN renferme un leadership et une volonté marquée d’inspirer et d’aider à leur tour les futures générations. En effet, le « Give back » et le mentorat sont à notre sens les facteurs de pérennité et d’essor de l’écosystème entrepreneurial. Une dizaine d’entreprises innovantes ayant un potentiel de croissance à deux chiffres ont récemment intégré le vivier d’entreprises accompagnées. IDM: Quel est l’accompagnement proposé par Endeavor Maroc ? L’accompagnement personnalisé mené par l’équipe, le mentorat et les mises en relation avec des experts, investisseurs et dirigeants d’entreprises d’envergure internationale constituent les éléments structurants de notre proposition de valeur. La conjugaison de ces trois leviers leur permet de redimensionner leurs ambitions et d’affiner leur stratégie, dans la perspective d’accélérer considérablement leur croissance.

IDM: Pourquoi selon vous on n’arrive toujours pas à voir émerger au Maroc une scène startup du niveau de l’Egypte ou de la Jordanie ? Je pense d’abord que nos intrinsèques de marché sont en deçà des exemples cités car il ne faut pas oublier que les startups de ces deux pays s’adressent à des marchés régionaux intégrés, attractifs et très liquides. Ce marché du Middle-East a déjà vu émerger des success stories d’envergure internationale. Je pense notamment à «Mektoub » et à « souk.com », qui font l’actualité avec l’intérêt que leur porte aujourd’hui Amazon ; et le prix de cession évoqué qui avoisinerait le 1 milliard de dollars. Mais à mon sens, la différence fondamentale se situe au niveau de l’infrastructure éducationnelle et par ricochet à la compétitivité du capital humain, qui se situe en dessous du niveau des compétences disponibles dans la région. La mécanique à amorcer est celle d’une impulsion gouvernementale réfléchie, qui investit d’une part dans l’attraction et le financement de programmes de formation de pointe et de création des métiers de demain. Le second niveau est le changement de paradigme chez les institutionnels, qui doivent considérer les atouts naturels des startups, à savoir l’agilité et la rupture, comme outil ou moyen pour servir leurs propres innovation et compétitivité. C’est l’activation et la mise en œuvre de ces chantiers qui pourront attirer de grands acteurs internationaux de la technologie à s’implanter dans la région et à catalyser l’ensemble des acteurs locaux de l’écosystème.

Carte de visite Lauréat d'EMLYON Business School, Sidi Mohammed Zakraoui est « start-up advisor » et « growth officer», expert du digital et des TIC. D’abord Entrepreneur du digital et parmi les pionniers dans la mobilité en France, il rejoint le cabinet de Business Consulting BearingPoint à Paris où il a accompagné plusieurs multinationales

dans la réflexion et la mise en œuvre de leur transformation digitale. Il occupe aujourd’hui la position de «Selection & Growth » Senior Manager chez Endeavor, où il identifie, sélectionne et accompagne des entreprises à fort impact dans une optique de « scale-up » et d’accélération de leur croissance.

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enquete Intervi ew

Dounia Boumehdi, DG MITC Capital

« Il faut dupliquer les initiatives pour un réel impact »

Propos recueillis par Hichame RAHIOUI

IDM : Sous quelles conditions ? On intervient toujours avec des participations minoritaires mais significatives, c'est-à-dire qu’on participe activement à la vie de l’entreprise au niveau des grandes stratégies. On a par exemple notre droit de veto sur la revue de la stratégie, sur le budget, sur tout ce qui a trait à l’activité même de l’entreprise, sans pour autant s’impliquer dans le « day to day », c'est-à-dire qu’on est pas en charge de prendre des décisions dans la gestion quotidienne de la société, car cela reste du ressort des dirigeants. En somme, on ne fait pas d’ingérence. On est là pour une période de 3 à 5 ans avant de réaliser à terme, une sortie soit vers le fondateur, soit vers un tiers qui rejoint le tour de table, et la voix royale reste l’introduction en bourse qui n’a pas encore eu lieu au jour d’aujourd’hui !

IDM : Qui est le MNF ? Et quel rôle joue-t-elle, s’agissant de la chose des startups ? MNF est un fonds qui a été lancé dans le cadre de la stratégie Maroc Numéric 2013. C’est un fonds doté de 100 millions de dirhams et souscrit à parts égales par l’Etat, dont la participation est portée par MITC qui est la société gestionnaire du Technopark. Nous comptons également trois banques dans le tour de table qui sont : Attijariwa, la BMCE et la BP, plus un autre institutionnel qui est CDG Développement. La vocation de ce fonds est de soutenir les entrepreneurs qui opèrent dans le secteur des technologies de l’information, pour les accompagner dans leurs projets de développement et en faire, idéalement, des leaders dans leurs secteurs d’activités respectifs. Aujourd’hui, on est un fonds dédié au secteur des technologies de l’information, mais on a la possibilité d’allouer 20% du fonds à des secteurs plus généralistes, comme le greentech ou le biotech ou tout autre secteur qui n’a pas un lien direct avec les technologies de l’information. Donc, on intervient dans les secteurs d’amorçage et de risques. On s’intéresse à des sociétés qui ont achevé le développement de leur service ou leur produit, et qui ont besoin d’un accélérateur pour lancer leur phase de commercialisation ; pour ces sociétés on a des tickets qui vont de 1 à 4 millions de dirhams. Nous nous intéressons également à des sociétés qui sont plus matures, qui ont peut-être 3 à 4 années d’existence, et qui sont dans des projets de développement technologiques ou régionaux ; pour ces sociétés on a des tickets plus importants qui vont de 4 à 8 millions de dirhams. 66 N° 21 janvier 2017

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IDM : Pour quelles contreparties ? On devient de fait actionnaire de la société. Aussi quand le financement est important on complété notre apport en fonds propres par des apports en compte courant. Il est à noter qu'au delà de son apport financier, MNF agit en investisseur actif à haute valeur ajoutée pendant la période de son investissement en aidant la société dans la revue de sa stratégie, l'obtention de contrats auprès de donneurs d'ordre et l'obtention de la visibilité nécessaire sur la scène nationale et internationale compte du réseau relationnel de la société gestionnaire et ses actionnaires. IDM : On ne vous cache pas que durant cette enquête, on a beaucoup cherché des chiffres sur ce secteur, mais en vain. C’est indéniable, il y a un marché, et même un « écosystème » des startups au Maroc, mais aucune étude sectorielle n’a était faite en amont pour tâter le terrain. Pouvez-vous étancher notre soif de chiffres ? Je vous le confirme, aucune étude sectorielle détaillée n’a été faite. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’au niveau de MNF, on a l’avantage d’opérer sur ce secteur très tôt, on a été le seul fonds actif depuis 2011 sur le capital-risque amorçage. Peut être qu’on a une idée du marché qui est un peu plus claire par rapport aux autres intervenants. On a par exemple reçu depuis le début de nos opérations plus de 400 dossiers de demandes de financement, ça nous donne déjà une expertise assez fine concernant le montage des dossiers qui sont en recherche de financement. Après, en termes de nombre, il y a 3 ou 4 ans on parlait de 200 startups, mais je pense qu’à la date d’aujourd’hui, www.industries.ma


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le nombre doit se mesurer par milliers. Je vous confirme que vous ne trouverez pas un chiffre exact de startups, d’ailleurs, c’est une chose qui a été réclamée, au même titre d’un observatoire. Toutefois, il y a beaucoup d’initiatives qui sont entrain de voir le jour, notamment en ce qui concerne le cadre réglementaire du secteur, ce qui n’existe pas aujourd’hui! IDM : Vous ne pensez pas que les efforts d’aides aux startups sont éparpillés ? Je ne pense pas qu’il faut regrouper, mais plutôt dupliquer les initiatives. Aujourd’hui il y a un véritable système entrepreneurial, et chacun intervient dans son rôle. Sur la chaine de financement, il y a des opérateurs qui sont présents tout au long, de bout en bout. L’écosystème commence vraiment à être structuré, il y a une réponse à chaque besoin, après concernant les entrepreneurs, il faut qu’ils aient une démarche volontariste. Il faut qu’on arrête de se plaindre qu’il n’y a rien aujourd’hui, au contraire, il y a tout. Je peux même vous dire que ce n’est même pas un problème de financement.

aux entrepreneurs. Preuve en est, en juillet dernier, on a monté un club de « Business Angels » en collaboration avec la Fondation OCP. Au-delà du fait que pour la plupart ils veulent être discrets, ils n’ont pas le temps d’étudier les dossiers, nous, au vu de l’expertise de MITC Capital, on mutualise sur cela en présentant des dossiers bien ficelés où il y a un réel potentiel de croissance et c’est à eux de décider s’ils veulent foncer ou pas. Aujourd’hui, on a réussi à rassembler 10 « Business Angels » dans notre club, et je pense que c’est ce qui fait de mieux, actuellement, concernant les « Business Angels. » Parce qu’en plus d’avoir une capacité financière, ce sont des gens qui ont déjà été entrepreneurs, donc ils connaissent tous les travers par lesquels passent les entrepreneurs, et ils sont aussi conscients du fait qu’à un moment donné, quand on a réussit il faut savoir renvoyer l’ascenseur aux autres. IDM : La pâte commence à prendre ? Les chiffres parlent d’eux même : En l’espace de cinq mois, on a eu deux investissements. Donc, je pense que c’est assez honorable.

IDM : Alors d’où vient le problème ? Est-ce que c’est un problème de manque de talents ? Non, les talents sont là ! Les idées sont là ! Honnêtement, les entrepreneurs marocains épatent par leurs talents et même à l’international, le problème ne réside pas là. Le problème qui est spécifique au Maroc aujourd’hui, c’est que quand les entreprises arrivent à décrocher, seules, leur premier bon de commande, auprès d’entreprises marocaines publiques ou privées, se pose le problème de délais de paiement. Les entreprises ne paient pas dans les délais, et les donneurs d’ordre, privés ou publics, doivent comprendre qu’une startup a un planning et des choses à atteindre dans des délais très courts. C'est-à-dire qu’un tout petit retard de paiement, peut impacter la startup de façon désastreuse. En résumé, ce n’est pas un problème de financement, ce n’est pas un problème de talent, c’est un problème de frilosité de la part des donneurs d’ordres.

IDM : Aujourd’hui, que conseillez-vous à un jeune, ou vieux d’ailleurs, qui est talentueux, qui a une superbe idée innovante et qui veut monter une startup? Le premier conseil que je peux donner à cette personne, c’est qu’il faut déjà avoir une équipe, parce qu’on ne peut pas monter une startup seul, il faut que l’équipe fondatrice soit complémentaire, parce que celui qui a développé le produit n’a pas forcément les capacités commerciales, les capacités de ressources humaines etc. Je pense que le noyau de l’entreprise doit déjà être complémentaire, c'est-à-dire que chacun doit opérer sur ce qu’il maitrise le mieux. Par la suite, il faut que l’idée soit réaliste et réalisable, en d’autres termes, elle doit répondre à un besoin réel, il ne faut pas être sur des choses extravagantes, il faut être en adéquation avec la réalité du marché. Enfin, il ne faut surtout pas hésiter à se faire accompagner.

IDM : Pensez-vous qu’il existe un réel noyau de « Business Angels » au Maroc ? Pas vraiment, peut-être que cela est dû au fait qu’ils veulent rester discrets, peut-être aussi parce qu’il y a un cadre fiscal qui n’est pas incitatif, et qui fait que les « Business Angels » restent discrets. En tout cas, nous par rapport à cette demande-là, on a détecté les principaux « Business Angels » qui peuvent apporter beaucoup

IDM : Donc ce fameux mythe qui veut qu’on peut monter une stratup dans un garage tombe à l’eau ! Il est clair que les pure players qui ont révolutionné le secteur des TIC ont débuté dans leurs garages (cf Apple) mais à un moment il faut sortir du garage et aller du marché. Quelle que soit l'invention et indépendamment de son avancée technologique, il faut qu'elle soit vendable et qu'elle réponde à un réel besoin de sa cible.

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enquete avis d'expert

Zineb Midafi, Co-fondatrice VBS / Membre Conseil d'Administration CGEM représentante de la "Startup" / Entrepreneur ENDEAVOR Monde

Résolution 2017, libérer le plein potentiel de la Startup lors de relever 3 principales caractéristiques de l’ADN de la Startup à savoir : l’innovation, la forte croissance et le financement. Or ces composantes posent aujourd’hui des défis dans un environnement non optimal pour le développement de nouveau modèle d’entreprise technologique « Made in Morocco ».

C

haque nouvelle année est porteuse de bonnes résolutions et la Startup ne déroge pas à cette règle. Le Maroc doit générer plus de 1,4 million de nouveaux emplois pour les jeunes à horizon 2020 et il est évident qu’en 2017 il sera nécessaire de croire que ces emplois doivent être générés par un nouveau modèle économique d’entreprises plus agiles, plus modernes mais surtout plus innovantes. La Startup qui réunit toutes ces qualités revêt en plus le caractère technologique. Une prise de conscience collective de l’ensemble des acteurs de notre pays doit identifier la Startup comme une des solutions des plus pertinentes pour relever le challenge de l’employabilité et de la croissance économique. L’approche pédagogique qui consiste ici à définir la Startup est essentielle. Et pour cause, la perception souvent floue de cette catégorie d’entreprise occulte son rôle majeur dans le développement économique national. Ce nouveau modèle économique d’entreprise qui a le vent en poupe ces derniers mois au Maroc est en effet un des piliers des économies performantes dans d’autres pays depuis des décennies et il s’agit dans sa définition stricto sensu d’une « jeune entreprise innovante à fort potentiel de croissance qui fait souvent l'objet de levées de fonds ». Cette définition permet dès

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Les startups, « As » de l’innovation La Startup a ceci de particulier : Bousculer les codes, faire bouger les lignes, proposer de nouveaux procédés et prendre des risques. Autant d’attitudes qui font souvent défaut à la culture managériale traditionnelle et conventionnelle prévalentes dans notre pays. Ainsi, la Startup innovante est confrontée à des barrières à l’entrée importantes de sa technologie chez les donneurs d’ordre qui perçoivent sa proposition de valeur comme un « Nice to Have » et non pas un « Must Have ». Bien qu’il soit désormais prouvé par « A+B » que la technologie innovante est à l’origine de la création de richesses, les projets tardent à se concrétiser. La Startup n’étant pas considérée et encore faiblement prise en compte dans l’élaboration des lois et des dispositifs réglementaires complique significativement le processus de son accès au marché. Championne de la croissance La Startup est intrinsèquement une entreprise à fort potentiel de croissance. Dans le monde elle a prouvé qu’elle est une des catégories d’entreprises les plus créatrices d’emplois. Cela fait d’elle un des canaux les plus appréciés pour relever les défis de l’employabilité chez nous. Si les données statistiques sur l'impact des entreprises à croissance rapide n'existent pas au niveau national, en 2007, la Banque mondiale avait mené une vaste enquête auprès des entreprises marocaines. Les résultats de cette recherche montrent en effet que si seulement 8% des entreprises marocaines étaient des Startups à fort impact, le taux de leur croissance annuel avoisinerait les 20% et générerait, selon la même étude, 73% de nouveaux emplois. C’est dire l’importance démontrée par les chiffres que cette catégorie d’entreprise revêt dans l’économie nationale. En manque de financement Si aujourd’hui l’importance de la Startup est prouvée presque mathématiquement, il n’en demeure pas moins qu’elle continue

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enquete Tri bune de souffrir de plusieurs maux pour ne citer que l’accès au financement. La célèbre maxime « l’argent est le nerf de la guerre » est d’autant plus vraie pour la Startup. Le financement est en effet considéré comme le troisième principal frein au développement de cette catégorie d’entreprise. On distingue aujourd’hui deux grandes familles d’investisseurs. Les « investisseurs institutionnels » sont essentiellement les banques, les sociétés de gestion d’actifs rattachées généralement à des organismes financiers, les fonds de capital investissement, ou encore les personnes morales qui investissent à travers un marché réglementé, via la Bourse ou sur un marché de gré à gré. La deuxième catégorie d’investisseurs concerne les « investisseurs individuels » qui sont des personnes physiques réalisant des investissements à travers des placements (Bourse, dépôts à terme, FCP...), ou les business angles qui accompagnent des sociétés dans leur premier stade de vie pour les préparer pour leurs levées de fonds ultérieures. Tous ces outils existent aujourd’hui au Maroc mais restent malheureusement inadaptés pour la plupart des Startups. Et pour cause, les fondamentaux de bases précités ont un dénominateur commun qui est le facteur temps souvent inadapté à la nature même des Startups et représente leur ennemi numéro 1. C’est pour cela qu’on assiste aujourd’hui à l’émergence de nouveaux modes alternatifs et innovants tel que le crowdfunding auquel la Startup a de plus en plus recours. Or est-ce cela le véritable model d’accompagnement financier de la startup ?... Otage des « clichés » Dans une approche didactique, analyser les freins qui s’opposent au développement de la Startup au Maroc revient naturellement à étudier son écosystème. Par le biais de cette tribune, je voudrais d’ailleurs relever le côté « cliché » du terme « écosystème ». Ce terme a été tellement galvaudé qu’il en a perdu de sa pertinence. Le jargon industriel nous suggère pourtant que c’est le bon terme à employer pour désigner des entrepreneurs qui réussissent dans un environnement porteur. Mon appréciation personnelle de ce qu’est un écosystème m’amène à décliner le constat suivant : un écosystème entrepreneurial doit revêtir trois caractéristiques. Il faut du capital et donc de l’argent et des infrastructures, du savoir-faire et donc des ingénieurs, des développeurs, des designers, des commerciaux, en d’autres termes, tous ceux dont les compétences sont indispensables à l’amorçage et à la croissance des entreprises et enfin de « la rébellion positive » dans la mesure où un entrepreneur devra forcément aller à « contre-courant ».

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Au Maroc, nous sommes très chanceux que ces trois ingrédients soient réunis, même si à mon sens c’est plutôt le degré auquel ils se mélangent qui n’est pas assez bien dosé. Le challenge est aujourd’hui de trouver le bon équilibre dans cette équation. Ces défis étant établis que faut-il faire pour que la startup occupe sa place dans le paysage ? Concernant le financement, le capital doit d’abord venir de l’Etat, puis des fonds de capital-risque et ensuite de tout le secteur financier, et là le Small Business Act instauré aux Etats Unis depuis 1953 en est le meilleur exemple dont on peut s’inspirer. Si au Maroc des initiatives de financements étatiques ont le mérite d’exister, et la prise de conscience est, je pense, réelle, des réglages au niveau des procédures s’avèrent nécessaires. Les programmes disponibles dans ce sens répondent à des mécanismes qui ont été pensé dans une logique administrative et non entrepreneuriale, ce qui complique la convergence vers une performance quelconque. Le capital humain est la plus grande richesse de notre pays, nous disposons inconstamment d’un vivier de compétences et de talents. Cette matière grise lorsque les conditions favorables à son épanouissement sont réunies produit un résultat impressionnant. Notre diaspora en est l’exemple type. Cette réflexion m’amène à interpeller sur les pistes d’amélioration à apporter à notre système éducatif, social et économique pour justement encourager les talents à éclore et à performer. La « rébellion positive », enfin, est un état d’esprit. Disons les choses comme elles sont : la startup ne rentre pas dans les cases et finie par se heurter à la réglementation non adaptée et propice à son modèle économique. Malgré tout cela, notre pays regorge fort heureusement d’un nombre pléthorique d’idées innovantes qui trouvent du mal à se transformer en entreprise pérenne. Ma perception personnelle, celle de l’entrepreneure engagée que je suis, me permet de relever un fait : nous évoluons, dans un écosystème en ébullition mais qui peine encore à trouver sa bonne voie. Les initiatives, les associations, les entrepreneurs, les mentors, les secteurs privé et publique se mobilisent avec la volonté de mettre en place une dynamique, qui ne peut fonctionner et changer la donne que si tous ces contributeurs unissent leur force, fédèrent leur énergie et travaillent en bonne intelligence dans un seul et même objectif, celui de transformer les plans et les visions en réalités palpables sur le terrain et qui impactent concrètement notre société. Nous devons engager une action collective et fédératrice, notre développement économique en dépend et l’enjeu est de taille. Le compteur tourne vite. Le temps de l’action est maintenant.

Une prise de conscience collective de l’ensemble des acteurs de notre pays doit identifier la Startup comme une des solutions des plus pertinentes pour relever le challenge de l’employabilité et de la croissance économique.

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enquete avis d'expert

Dr.Mohsine Bouya, Directeur de la valorisation et des transferts

Université Internationale de Rabat

Le Maroc entrepreneurial : des écosystèmes à créer et à faire communiquer

L Dr. Mohsine Bouya Directeur de la valorisation et des transferts Université Internationale de Rabat

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a Nouvelle-Zélande est le pays le plus favorable aux entrepreneurs, comme le révèle la Banque Mondiale dans son nouveau classement baptisé Doing Business 2017 (l’indice de la facilité à faire des affaires). Ce même rapport a classé le Maroc au 68ème rang parmi 190 économies, avec, toutefois, un gain de 29 places par rapport à 2012. De plus, ce classement place notre pays : 1er en Afrique du Nord, 3ème au niveau du continent africain et 4ème au niveau de la région MENA. Pour rappel, une position élevée signifie que l’environnement réglementaire du pays est favorable aux activités commerciales. Modeler un contrat de vente ou encore payer des impôts peut se révéler complexe et peser sur le bon déroulement des opérations commerciales. Dans le monde moderne, la culture de l’emploi et de l’employabilité est en train de prendre une révolution plus forte que la révolution industrielle. Selon des pronostics, l’automatisation de l’industrie arrive en force. Dans ce monde de plus en plus protectionniste, l’économie libre souffrira à mettre la main sur des modèles adaptés à cette situation anecdotique et complexe. Ainsi, l’emploi des jeunes dépendra de leurs capacités à être innovants, persuasifs et courageux pour prendre leur futur en main. Un des leviers économiques majeurs à l’échelle mondiale est l’entrepreneuriat comme un driver de l’auto-emploi. Notre futur proche et celui des générations futures dépendront alors des activités entrepreneuriales d’aujourd’hui et de demain. Le Maroc ENTREPRENEUR est encore possible par l’as-

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sociation de plusieurs facteurs à l’échelle nationale et internationale, ce qui permettra à terme la création des écosystèmes d’entrepreneuriat, d’innovation et de transfert de technologie. Une fois que ces concepts seront démystifiés, le travail d’après sera de les faire fonctionner dans un ensemble cohérent, dynamique, et connecté sous forme de clubs entrepreneuriaux d’échange et de partage via des réseaux nationaux et internationaux, et ce afin de mettre les entrepreneurs en relation avec des investisseurs et des structures d’accompagnements mondialement connues et reconnues. Les services d’appuis entrepreneuriaux est un travail qui concerne tous les acteurs : secteur public, secteur privé, universités, centres de recherche, développement et innovation, sans oublier les acteurs socioéconomiques. Puis, la force motrice sera la création d’un écosystème décentralisé très proche des citoyens afin d’apporter un avenir meilleur pour tous. Selon l’OMPIC (Office marocain de la propriété industrielle et commerciale), le nombre total des créations d’entreprises s’élève à 69 116 dont 36 644 personnes morales et 32 472 personnes physiques, sachant que la faiblesse majeure réside dans la non diversification des secteurs porteurs, avec trois secteurs totalisant 93.5% des intentions de création d’entreprises, à savoir les services, le commerce et le BTP ayant des parts respectives de 60%, 18%, et 15.5%. Quant au secteur de l’industrie, il ne représente que 5% de l’ensemble des intentions de création. Un effort doit être aussi fait quant aux répartitions des lieux de dépôt qui confirme la prédominance de la région de Casablanca-Settat avec une part de 32%,

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enquete Tri bune

suivie par la région de Rabat-Salé-Kenitra avec 14.4%, et les régions Fès-Meknès et Tanger-Tétouan-Al-Hoceima avec un pourcentage de 7.9% chacune.

Par ailleurs, une étude récente GUESS (Global University Entrepreneurial Spirit Students’ Survey : http:// www.guesssurvey.org.), en partenariat avec EY (Ernst & Young) incluant 50 pays (Maroc inclue) dont plus de 1000 universités, indique que la plupart des étudiants souhaitent être employé à hauteur de plus de 80% après l’obtention de leur diplôme. Cette tendance s’inverse après 5 ans d’expérience pour une préférence pour l’exercice entrepreneurial (figue ci-après) La question qui se pose est celle-ci : Si nos étudiants avaient acquis les compétences nécessaires sur le monde de l’entreprise et de l’entrepreneuriat très tôt

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durant le lycée et au niveau des écoles supérieures et universités, est-ce que la tendance aurait été inversée depuis la première année d’obtention de leurs diplômes ? La confiance dans l’écosystème qui deviendra de plus en plus fluide et dynamique, ainsi que l’apport de l’aide nécessaire aux entrepreneurs permettra sans doute d’apporter une réponse affirmative à cette question. Les acteurs dans le domaine de l’employabilité, à savoir l’ANAPEC, le CRI, la CGEM… d’un côté, et l’université de l’autre, doivent travailler, main dans la main, pour promouvoir la culture entrepreneuriale chacun à son niveau. Ils doivent également œuvrer à la création des centres d’appuis entrepreneurials décentralisés et très proches des jeunes, pour les accompagner dans leurs premiers pas de la mise en place des structures, et ce, jusqu’à la prise en contact avec un premier client et/ ou la réalisation de leurs premiers marchés. Au-delà du contexte et écosystème socioéconomique, les facteurs influençant le développement entrepreneurial peuvent être résumés comme suit : le niveau et la

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contri bution

quemment mentionnés au sein de l’université. Par ailleurs, les discussions avec des membres de la famille ainsi que les médias ont un rôle primordial selon les populations cibles.

nature des études, le contexte social, le contexte des études supérieures, les compétences personnelles et le contexte familial. L’ensemble de ces facteurs déterminent les entrepreneurs de demain. A titre d’exemple, nous trouvons ci-après l’influence du contexte familial dans l’envie d’entreprendre. Nous remarquons que les étudiants ayant des parents entrepreneurs ont plus d’appétit pour entreprendre que les autres. Le fait de compléter cet environnement par des clubs de proximités prônant l’entreprenariat pour tous peut s’avérer très bénéfique.

Une fois ces actions de sensibilisations et de proximités mises en place, on pourra parler d’un environnement établi avec une activité pérenne. La question qui se pose est comment avoir des idées nouvelles ? Ceci nécessitera aussi l’intégration des notions d’innovation pour produire des activités nouvelles. La même étude GUESS démontre que la majorité des idées innovantes immergent des universités : à savoir les études universitaires, l’échange avec d’autres étudiants, les projets au sein des universités ou bien fré-

Enfin, attirons l’attention sur les établissements supérieurs marocains qui ont dynamisé le développement de l’innovation, l’esprit d’entreprendre (inné chez un Marocain !) et qui jouent un rôle primordial dans la promotion et la pérennité des activités innovantes et de l’apprentissage par l’action. Une université étant composée des étudiants, des enseignants-chercheurs et d’un staff administratif, le but du « jeu » est de proposer des processus adaptés à chaque population qui constitue l’établissement, afin que chacun apporte une pierre à l’édifice. D’une façon plus générale, l’université doit être bien établie dans son environnement socioéconomique, avec des liens forts vis-à-vis des entreprises et des associations de promotion de l’innovation. En guise de conclusion, le travail participatif impliquant l’ensemble des acteurs permettra au Maroc de faire des pas de géant dans le domaine de l’entrepreneuriat et de l’auto-emploi, afin de ramener le pays vers l’émergence industriel tant souhaitée, avec notamment des startups et des PMEs fortes et dynamiques, ce qui permettra d’obtenir une restructuration macroéconomique (traduire l’informel vers le formel : exemple le statut d’entrepreneur) équilibrée quitte à la faire accompagner par une forte stratégie des holdings, et ce, afin d’avoir une attractivité africaine et mondiale, pourquoi pas !

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Diesel

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Aéroportuai re

Badr Abou El Majd,

Enseignant-Chercheur à l’Université Hassan II de Casablanca

Ingénierie d’aide à la décision Application à l’optimisation de l’affectation des points de stationnement des avions à l’Aéroport Mohammed V de Casablanca qui concerne le transport des passagers. Les structures actuelles d’opération et de contrôle du trafic aérien ne sont pas en mesure de faire face à cette croissance. Les limites de capacité, aussi bien pour les flux de trafic aérien que pour les activités aéroportuaires, sont déjà presque atteintes. Ces constatations ont amené l’ONDA (Office national des aéroports) à s’engager dans plusieurs voies de recherche pour sortir de cette impasse. Ces tentatives mettent en évidence les limites d’un système dont le fonctionnement reste encore entièrement basé sur l’expertise et l’expérience humaine. Un tel système nécessite la définition et l’application de procédures opérationnelles rigides, qui aboutissent souvent à une exploitation sous-optimale des ressources disponibles. L’un des problèmes les plus délicats au niveau du trafic des avions au sol à l’aéroport Mohammed V de Casablanca concerne le problème d’optimisation de l’affectation des points de stationnement des avions qui consiste à assigner à chaque avion à l’arrivée un poste ou une zone de stationnement compatible avec ses caractéristiques opérationnelles. L’approche scientifique mise en œuvre est un modèle mathématique basé sur la programmation par contrainte (PPC, ou CP pour Constraint Programming en anglais). Pour rappel la PPC est un paradigme de programmation apparu dans les années 1970 et 1980 , permettant de résoudre des problèmes combinatoires de grandes tailles tels que les problèmes de planification et d'ordonnancement. On se basant sur des données réelles, la méthode développée permet de réaliser une affectation optimale et efficace par rapport à la solution existante.

Le trafic aérien est depuis longtemps un secteur globalement en forte croissance, malgré la crise économique. L’Organisation de l’aviation civile Internationale (OACI) a réalisé des prévisions concernant l’évolution du secteur aéronautique civil. L’OACI prévoit un taux moyen de croissance annuel de 5,2% d’ici 2025 en ce

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Modélisation La gestion d’affectation des avions dans les parkings constitue une tâche très complexe du fait du nombre d’avions et des divers facteurs à prendre en compte tels que le type d’avion, la configuration de l’aéroport, le taux de remplissage de l’avion, etc. Les acteurs intervenants dans la planification sont les compagnies, CPV (Centre de planification des vols), et PCO (Poste de coordination des opérations). Le schéma suivant donne une idée sur

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l’interaction entre les différents acteurs.

On se basant sur le planning des vols de la journée, une Feuille quotidienne de mouvements (FQM) doit être établite par le CPV. La FQM comporte tous les éléments associés à chaque vol (itinéraire, type d’avion, parking, porte d’embarquement, etc). On se basant sur plusieurs critères, l’affectation des avions aux parkings se divise en deux étapes :

Les figures suivantes montrent que la performance atteinte par « Air Schedule » en termes d’augmentation des avions accostés (à droite) et de minimisation de parkings utilisés (à gauche) est largement supérieure au cas réel.

•Pré-régulation : en fonction du trafic prévu et d’une feuille quotidienne de mouvement (FQM), on établit un schéma de pré-régulation de l’affectation des avions dans les parkings. •Régulation en temps réel : le schéma de régulation est réajusté en fonction du trafic réel et des aléas du moment. Ce problème a été modélisé sous forme d’un CSP (Constraint satisfaction problem). Les contraintes du problème sont comme suit : on ne peut pas affecter un avion dans deux parkings différents, on ne peut pas affecter deux avions ayant la même plage horaire dans un seul parking, on impose une restriction sur les parkings disponibles pour chaque type d’avion (courts courriers, moyens courriers et longs courriers). Si un avion a une durée d’escale supérieure à 120 minutes, alors il ne peut pas être affecté dans les parkings accostés, on prend en considération les parkings condamnés et les avions en night stop, etc. Tout en satisfaisant ces contraintes, l’objectife est de maximiser le nombre d’avions accostés et de minimiser les ressources aéroportuaires utilisées. Ensuite, un outil d’aide à la planification « Air Schedule» a été développé afin d’afficher les résultats à l’utilisateur grâce à un « time line » facile à manipuler. Cet outil a été testé sur une période d’une semaine en se basant sur les FQM de l’aéroport Mohammed V. Le schéma suivant illustre la démarche de résolution.

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Perspectives Le formalisme mathématique couplé avec l’outil informatique peuvent ainsi répondre à des enjeux d’ordre stratégique en particulier dans le secteur aéroportuaire. Plusieurs perspectives sont envisagées, on cite par exemple la construction d’un modèle stochastique en tenant compte des différents aléas générés par les contraintes complexes du secteur et le couplage avec d’autres problèmes, à savoir l’affectation des comptoirs d’enregistrement, le tri de bagages, etc. Dans ce contexte, l’intégration de notre outil et de ses méthodes d’optimisation au sein de l’aéroport Mohammed V en tant que module d’aide à la planification s’annonce comme une première étape aussi déterminante que passionnante.

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march é de l'i ndustri e

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Matériels

fournitures

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march é de l'i ndustri e

équipements

Matériels

fournitures

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R&D

Un triporteur frigorifique solaire made in Morroco est né ! Il marche à l’énergie solaire et a été entièrement conçu au Maroc. Le Triporteur frigorifique solaire est l’aboutissement d’un projet de trois ans de recherche porté par la Faculté des sciences Ben Msik de l’Université Hassan II de Casablanca, l’Université Moulay Ismail de Meknès en partenariat avec Interafrique, et financé par l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (l’IRESEN). Alimenté à 100% par « l’astre du jour » grâce à des modules photovoltaïques intégrés, ce triporteur a aussi la particularité d’être fait de bois de dattier, un matériau local. Par ailleurs, le prototype a été présenté en marge de la COP22 en novembre dernier à Marrakech, où il a suscité l’intérêt des chercheurs, des industriels et même du public. La prochaine étape sera donc de préparer les modèles de valorisation et d’industrialisation de cette machine.

La première route solaire est opérationnelle Cocorico! Comme dirait nos amis français. La première route solaire au monde a été inaugurée jeudi 22 décembre dernier dans le département de l’Orne en présence de Ségolène Royale, Ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer. Mise au point par Colas, une entreprise française, cette voie est équipée de panneaux voltaïques sur un tronçon d’un kilomètre. Cette nouvelle technologie sans précédent, inclut une production énergétique raccordée à un réseau et estimée à 280 000 kWh par an (soit 800 kWh en moyenne par jour), ce qui correspond à une estimation moyenne de l’éclairage d’une ville de 5 000 habitants. Nommée «Wattway», la route a reçu un financement de 5 millions d’euro de la part de l’Etat français. Par ailleurs, dans « un futur proche », la France pourrait décider d’étendre ce procédé sur un réseau routier de 1 000 kilomètres. Une preuve que ce pays est bien engagé sur un chemin résolument vert.

Les fenêtres du futur Voilà une information qui va faire passer les appareils de chauffage et de climatisation au rang d’obsolète. En effet, un projet de recherche, mené conjointement par des chercheurs de la Suisse et du Liechtenstein, propose des fenêtres à vitres multifonctions. Ces dernières ont été conçues comme des panneaux solaires, elles absorbent donc l’énergie qu’elles produisent, pour chauffer ou rafraîchir les bâtiments. Baptisée «FLUIDGLASS», ces fenêtres intelligentes peuvent produire jusqu’à 1 kilowatt par heure chacune. Les coordinateurs du projet précisent, toutefois, que leur cible principale sera les immeubles de bureaux, plus fournis en surface vitrée que les maisons individuelles. Quant à la commercialisation de ces fenêtres futuristes, elle n'aura pas lieu avant les quatre prochaines années. Patience, patience... 80 N° 21 janvier 2017

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Bientot l’évènement qui mettra l’industrie en Action...

Un événement

1 er MAGAZINE MENSUEL DE L’INDUSTRIE, DE LA R&D ET DES TECHNOLOGIES

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h igh-tech

Le Bluetooth passe au 5.0 Le très sérieux site bluetooth.com vient de lever le voile sur la version « Bluetooth 5.0 », référence en matière de connexion sans fil. Ce Bluetooth nouvelle génération, déjà en phase de validation depuis quelques mois, laisse présager un bel avenir dans cette ère où les gadgets de tout genre se délaissent de plus en plus de la connexion filaire. Deux fois plus rapide, avec une portée multipliée par quatre et une consommation très basse en énergie, cette version améliorée du Bluetooth vient corriger les insuffisances (instabilité de la connexion, débits inégaux) des versions précédentes. Elle intègre aussi, la capacité d’adapter son signal à la volée pour éviter les interférences avec les autres réseaux (Wi-Fi, 3G, 4G, etc.). II va tout de même falloir patienter avant que cette nouveauté équipe les smartphones, le temps que les fabricants de périphérique l’adoptent. Wait and see !

« AirPod », les écouteurs sans fils d’Apple

MonChaperon, l’Appli qui vous raccompagne le soir

Annoncée en automne dernier puis repoussée à la fin de l’année 2016, la sortie des « AirPods » est maintenant effective. Jamais à court d’idées, Apple met sur le marché ses nouveaux écouteurs sans-fil et rechargeables, compatibles aussi bien avec ses appareils que ceux sous Android. La différence avec les autres modèles du marché ? Ils se distinguent de la concurrence grâce à leur puce Bluetooth (W1) intégrée, spécialement conçue par la firme californienne, des capteurs optiques et un accéléromètre de mouvement pour détecter s’ils sont bien positionnés dans les oreilles. Ces écouteurs sont livrés avec un boitier de charge et un câble Lightning pour port USB. De la sorte, on peut profiter de la musique et recevoir les appels sans risquer de s’emmêler les doigts dans le fil. Il faudra tout de même débourser pas moins de 179 euros pour les avoir à l’oreille !

On connait déjà le covoiturage ! Désormais, il va falloir rajouter à son lexique le « copiétonnage ». En effet, une application française nommée « Mon Chaperon », vient de voir le jour dans le but de venir en aide aux personnes qui craignent de se faire agresser en se promenant tard le soir, ou tout simplement en sortant du travail ou de soirée. Concrètement, le concept est simple, il s’agit de faire appel à « un accompagnateur » pour conduire « le demandeur » chez lui en toute sécurité, une sorte de garde du corps à la demande, en somme. L’application est téléchargeable gratuitement sur l’App Store et Google Play depuis le 20 décembre dernier. Et si certains « filous » d’esprit se posent la question suivante : « Et si l’accompagnateur se transforme en agresseur ? » sachez que tous les accompagnateurs sont triés sur le volet, avec un dépôt d’identité, en plus du fait que les clients peuvent consulter les avis des autres clients concernant la personne en question. 82 N° 21 janvier 2017

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COMPÉTENCE ET EXPERTISE AU SERVICE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES

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