événement
Cap sur la 2e édition de la CIS à Marrakech P.20 à 22
w w w. i n d u s t r i e s . m a
enquête
dossier
Bilan morose pour les TIC en 2016
En économie, la femme est mal lotie P.44 à 51
Directeur de publication : Hicham RAHIOUI
P.52
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editorial
Hicham RAHIOUI Directeur de publication H.rahioui@industries.ma
Realpolitik L’acte II de la coopération avec l’Afrique vient de démarrer. Il sera plus institutionnel, avec un accent clairement mis sur l’intégration régionale
L
e Maroc a fait montre récemment au sein du continent africain d’une grande sensibilité à ce que les spécialistes des relations internationales appellent la «Realpolitik». Le Royaume a activé une diplomatie économique des plus dynamiques fondée sur une stratégie de codéveloppement et sur le principe du «win-win». Cela lui a permis de diffuser une «Soft-Power» à l’efficacité redoutable permettant l’adoption d’une centaine d’accords de coopération commerciale, la mobilisation de gros investissements et surtout le basculement de positions politiques traditionnellement hostiles à la cause nationale. Le dernier coup de maître de la diplomatie marocaine est d’ailleurs celui du retour du Maroc à
l’Union Africaine. Le Royaume a fait preuve d’un grand sens de réalisme à ce niveau estimant que la politique de la chaise vide n’était plus une stratégie tenable. Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La récente annonce de la demande d’adhésion du Royaume à la CEDEAO démontre clairement que le Maroc ne compte plus attendre la réactivation de l’Union du Maghreb Arabe et s’achemine vers un partenariat économique plus avancé vers le continent. L’acte II de la coopération avec l’Afrique vient donc de démarrer. Il sera plus institutionnel, avec un accent clairement mis sur l’intégration régionale. In fine, l’objectif est aussi de participer à la mise en place de la future Zone de libre-échange continentale (ZLEC). Le meilleur reste à venir.
Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédacteur en chef : Omar ZEROUALI Publicité : Salwa EL belkacemi Directeur artistique : Marouane SAOUD Office Manager :Imane BIHI Assistante de direction : Sanaâ ABALI DIRECTEUR DE DÉVELOPPEMENT :Mohamed HARTIFA Chef de projet: Houda BELMEHDI Journalistes : Sarah MAACHE, Lionel ATOKRÉ, Samia ROCHDI Logistique : Yahya OUADDAH , Fakhreddine ADDI Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN : 2351-7905 Impression : Gms print Distribution : Sochepress Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc - Tél : 05 22 26 04 51 - ` Fax : 05 22 27 07 75 email : contact@industries.ma &
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SOMMAIRE
événeMent
Cap sur la 2e édition de la CIS à Marrakech
enquête
w w w. i n d u s t r i e s . m a
doSSIer
en économie, la femme est mal lotie
P.20 à 22
Bilan morose pour les tIC en 2016
P.44 à 51
Directeur de publication : Hicham
P.52
RAHIOUI
N° 23. Mars 2017 - Prix Maroc
30 DH
1 er mag azin e men sue l de l’ind ustr ie, de la r&d et des tech nologie s
Maroc-Afrique Un "new deal" royal
25 MAI 2017
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LA REN RENCON CONTRE LA TRE D’AF D’AFFAIR FAIRES ES ANN ANNUEL UELLE LE POURR L’IND L’INDUST POU USTRIE RIE MAR MAROCA OCAINE INE 201 20177
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P. 44-45 Actu Une 13e région pour le reste du monde-----------------------------P. 14 Allianz Maroc démarre ses activités------------------------------------P. 14 DigiGirlz, le programme éducatif pour «geekette» -------------P. 16 FaranEco, le label pour four à gaz «écolo»-------------------------P. 16 Industry meeting day : « l’industrie marocaine entre enjeux et défis »------------------------------------------------------------------------------P. 18 Evénement
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Cap sur la 2e édition de la CIS à Marrakech----------------P. 20 à 22 Focus Faut-il blâmer le ciel ou les industriels ?----------------------P. 24 à 26 Le partenariat sous tension----------------------------------------P. 28 à 29
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SOMMAIRE
En économie, la femme mal lotie ANALYSE
Dossier
Maroc-Afrique : Acte II------------------------------------------------------------P. 32-33
Bilan morose pour les TIC en 2016------------------------------------------------P. 52
Le libre-échange comme locomotive-------------------------------------P. 34 à 36
Interview de Aziz DADDANE-----------------------------------------------------P. 54-55
Interview : Jawad El KERDOUDI-----------------------------------------------------P. 38 EXPORT
Entreprise Logistique : L’Externalisation incontournable---------------------------------P. 56
Faux départ pour le commerce extérieur en 2017------------------ P. 40 à 41
Thaleos éclaire votre lanterne ! -----------------------------------------------P. 58-59
L’Asmex se met au digital et lance «E-xport Morocco»-------------------P. 42
Interview de Nouzha TAARIJI---------------------------------------------------------P. 60
Interview de Hassan SENTISSI ALAOUI-------------------------------------------P. 43
Interview de Sylvia Pariente----------------------------------------------------------P. 61
Enquete
Point de droit
La femme, première victime du chômag----------------------------------P. 46-47
Gare à vos contrats de bail !--------------------------------------------------P. 62-63
Parité : Encore du chemin à faire---------------------------------------------P. 48-49
R&D-----------------------------------------------------------------------------------------P.64
Interview de Asmâa MORINE AZZOUZI-------------------------------------P. 50-51
high-tech------------------------------------------------------------------------------P. 66
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N° 23 Mars 2017 9
INDUSTRIE DU MAROC
EN BREF
Aveo Energie lance ACACIA Technology Services Aveo Energie, entreprise spécialisée dans la biomasse, annonce la création d’ACACIA Technology Services, une société de droit marocain spécialisée dans l’amélioration des pratiques de gestion de l’énergie et de la sécurité des entreprises. La création d’ACACIA tombe à point nommé pour les entreprises qui ne maitrisent pas toujours les technologies adéquates dans les domaines de l'énergie et de la sécurité. «Pour une entreprise, c’est un préalable incontournable si elle souhaite s’inscrire dans un plan de progrès d’efficacité énergétique durable et pérenne», confie JeanBaptiste Trémouille, directeur général d’Aveo Energie. En plus du savoir-faire d’Aveo Energie, ACACIA Technology Services bénéficie des compétences techniques du groupe espagnol EBE, un groupement d’entreprises catalanes spécialisées dans l’efficacité énergétique, les travaux, la sécurité industrielle et les télécommunications.
10 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
Ibis ouvre un nouvel hôtel à Rabat
Ibis, marque d’hôtellerie appartenant au groupe AccorHotels a inauguré jeudi 16 février dernier son tout premier hôtel dans la capitale du Royaume. Pour les responsables du groupe, ce dernier-né de AccorHotels au Maroc incarne la nouvelle génération d’hôtel Ibis dans le monde. Son nouveau design contemporain, ses chambres modernes, son service client et un concept de restauration unique dans la gamme économique attestent de cette nouvelle identité. Le nouvel écrin, situé dans le quartier de l’Agdal, vient porter à 17 le nombre d’hôtels Ibis implantés dans 12 villes du Maroc et à 2150 chambres la capacité hôtelière totale de l’enseigne, pour un effectif global de 560 collaborateurs.
Parc Haliopolis : Massily, première unité industrielle opérationnelle Le groupe français Massily a officiellement inauguré en marge de la 4e édition du Salon Halieutis, son unité spécialisée dans la fabrication d’emballages métalliques à Drarga, près d’Agadir. Cette unité, dont les travaux de valorisation ont été lancés en mai 2015, aura coûté 10 millions d’euros d’investissement. Le choix d’installer cette unité à Agadir marque la volonté de la région du Sousse de développer les écosystèmes de l’industrie agroalimentaire. Massily compte, selon son président Thomas Bindschedler, «mettre dans les deux à trois ans une capacité de 300 à 400 millions de boîtes de sardines et environ quatre lignes de fabrication d’emballage».
Quanteam veut aider les entreprises pour une transformation digitale réussie Dans cette ère faite de Startup et d’objets connectés, toute entreprise qui veut évoluer se doit d’adapter ses offres au marché. C’est dans cette optique que Quanteam, cabinet de conseil spécialisé en finance, veut accompagner les entreprises dans leurs projets de transformation afin d’accroitre leurs performances. Dans une conférence de presse tenue mardi à Casablanca, le groupe a exposé en plusieurs points la démarche à suivre afin d’amorcer une transformation digitale. Lors de cette conférence, Quanteam a retenu trois points, dont celui de la «culture Lean», qui va accélérer le processus de la digitalisation et les différents usages innovants qui vont matérialiser cette transformation digitale. Au Maroc, le groupe conseille les banques BMCI et la Société Générale ainsi que Salafin, société spécialisée dans le crédit à la consommation.
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N° 23 Mars 2017 11
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EN BREF
Sport et grand luxe pour la nouvelle Maseratti Quattroporte 2017 Avec son élégance, son allure «grand luxe» et son attitude sportive, la nouvelle Maseratti Quattroporte 2017 débarque au Maroc. La sixième génération de ce modèle du concessionnaire italien est, comme les précédentes, distinctive, exclusive et conserve tous les attributs qui ont contribué à rendre emblématique cette berline sportive. Pointue et imposante à l’extérieur, la Maseratti Quatroporte 2017 dispose à son bord du tout dernier système multimédia avec un écran tactile haute résolution 8,4 pouces compatible avec les fonctions Apple CarPlay et Android Auto. Qu’il soit en déclinaison «GranLusso» et GranSport», ce dernier modèle, disponible en quatre motorisations essence et diesel, offre une puissance qui va de 275 ch à 530 ch. De quoi ne pas passer inaperçu sur les autoroutes du Royaume !
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INDUSTRIE DU MAROC
La logistique prime ses meilleurs projets
Après le succès de l’édition 2016, l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL) organise, en partenariat avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et en collaboration avec les professionnels du secteur, la 2ème édition des trophées marocains de la logistique ‘‘ Moroccan Logistics Awards ’’ pour récompenser le Projet logistique de l’année, le Professionnel de l’année et pour la 1ère fois, le Projet « Green Logistics » de l’année. Les MLA ont pour objectif de récompenser les membres de la communauté logistique ayant conduit au Maroc des projets constituant un apport concret au développement de la logistique avec un focus particulier sur la promotion des bonnes pratiques logistiques et de la durabilité dans le secteur logistique. Les lauréats des trois trophées seront connus lors d’une cérémonie qui sera organisée à Casablanca le 18 mai 2017.
14,8 MMDH payés par la CNOPS entre 2006 et 2015 14,8 MMDH, c’est le montant transféré par la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOP) aux producteurs de soins dans le cadre de son tiers payant entre 2006 et 2015. Dans son bulletin d'information "Point de vie" de janvier 2017, la CNOPS affirme que les hospitalisations sont venues en tête avec 4,7 MMDH (32%) en l'espace d’une décennie, suivies des médicaments coûteux servis par la pharmacie de la CNOPS ou facturés en sus par les établissements de soins publics et privés (3,3 MMDH soit 22%) et de la dialyse qui absorbe 20% des dépenses du tiers payant (2,9 MMDH).
Ebénisterie: Philippe Fluchaire partage son savoir-faire
Du 20 au 23 février dernier, Philippe Fluchaire expert en ébénisterie d’art et de la haute décoration, a reçu à Casablanca une mission d’enseignants de grandes écoles et universités européennes spécialisées en architecture et art. Cette mission s’inscrit dans une nouvelle dynamique de collaboration culturelle et artistique entre ces établissements, curieux du patrimoine et du savoirfaire marocain. Depuis 1905, la famille Fluchaire perpétue la tradition des maîtres ébénistes et tapissiers. L’ébéniste français est engagé dans l’Association du luxe et du savoir-faire marocain (ALSM) et s’investit dans la promotion, la valorisation des produits de luxe d’origine marocaine.
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Actu
Une 13e région pour le reste du monde La CGEM et le ministère chargé des Marocains résidents l’étranger se sont réunis jeudi 9 février 2017 pour célébrer la signature d’une convention de coopération en vue de de développer une coopération économique et sociale destinée au Marocains entrepreneurs du monde (MeM), leur permettant la mise en place d’une plateforme dédiée à l’animation d’actions spécifiques à cette catégorie ainsi que l’échange d’expériences et d’expertises. La communauté des Marocains entrepreneurs du monde fera ainsi partie de l’organisation patronale, dont la présidente, Miriem Bensaleh-Chaqroun, a ouvert le bal. Après avoir remercié Anis Birrou, ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la Migration, la présidente a déclaré : «Cet évènement est historique pour nous, et pour les entrepreneurs, dans le sens où il s’agit de la création de la 13e région CGEM, qui représente le reste du monde c'est-à-dire 30.0000 Marocains entrepreneurs. Ces derniers ont depuis longtemps émis la volonté d’investir au Maroc et de participer à la dynamique du développement économique et social que connaît notre pays». Le ministre a mis l’accent sur le degré d’attachement des Marocains résidents à l’étranger vis-à-vis de leur pays et qualifie cet attachement d’«inexplicable». Il a également révélé
que 60% de jeunes MRE manifestent la volonté de revenir investir au Maroc, ce chiffre n’étant pas anodin, l’existence de cette structure sera sûrement d’un grand appui dans le sens de l’accomplissement de ce dessein.
Allianz Maroc démarre ses activités Le Groupe Allianz Maroc a annoncé le lancement de ses activités sur le marché marocain lors d’une conférence de presse le 22 février dernier. La Compagnie fait officiellement partie du Groupe Allianz depuis le 3 novembre dernier suite à la finalisation de l’acquisition de 98,9% de Zurich Assurances Maroc et à l’obtention des autorisations réglementaires d’usage. L’appartenance au Groupe Allianz constitue une réelle opportunité pour la Compagnie. «Nous sommes certains de disposer de tous les moyens nécessaires pour revendiquer une place plus importante sur le marché des assurances 14 N° 23 Mars 2017
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marocain et de continuer de croître, de façon plus rapide et toujours durable», affirme Dirk De Nil, administrateur directeur général de la Compagnie. L’ambition de la Compagnie est de renforcer sa présence sur le marché, de doubler sa part de marché à l’horizon 2021 et enfin, de devenir la référence de l’assurance au Maroc. Dans ce sens, Allianz Maroc va articuler davantage ses activités autour de segments de clients en vue de concevoir des propositions de valeur encore plus ciblées et plus personnalisées. Pour atteindre ses objectifs, l’assureur compte offrir une qualité de service supérieure, des solutions sur mesure pour ses clients tout en mettant l’accent sur le digital pour informer les clients en temps réel et régler les sinistres encore plus rapidement. La Compagnie compte développer aussi des synergies avec les autres entités d’Allianz, comme avec Euler Hermes, notamment pour mieux accompagner les clients marocains qui s’exportent ou s’agrandissent.
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N° 23 Mars 2017 15
INDUSTRIE DU MAROC
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DigiGirlz, le programme éducatif pour «geekette» Promouvoir les métiers de l’informatique chez les collégiennes et les lycéennes marocaines, tel est l’objectif principal de l’Association Anoual à travers le programme «DigiGirlz Maroc» qui se tiendra du 10 février au 9 avril 2017 dans les villes de Kénitra, Tiznit et Errachidia. Organisé en partenariat avec l’Ambassade des États-Unis au Maroc et Microsoft, cet évènement, pour sa première dans le Royaume, veut donner aux jeunes filles la chance d’en savoir plus sur les carrières en technologie à travers des ateliers de pratique, des démonstrations de produits Microsoft et des échanges avec les employés de la firme américaine.
L’évènement vise aussi la promotion de l’égalité des genres, l’enseignement des sciences informatiques et l’importance d’exceller afin de devenir des modèles dans ce domaine. Le programme «DigiGirlz» rassemblera 180 filles entre 15 et 18 ans, sélectionnées à travers tout le pays et qui montrent un intérêt particulier au domaine des technologies.
FaranEco, le label pour four à gaz «écolo» Certifier les fours respectueux de l’environnement afin qu’ils gagnent en efficacité énergétique, telle est la promesse de FaranEco, un programme de labellisation. Lors d’une conférence de presse tenue récemment, l’Association Énergie, Solidarité et Environnement (EnSEn) et le groupe Geres ont présenté le projet qui s’inscrit dans une démarche «verte». Pour les initiateurs de ce projet, l’idée de départ était de trouver une alternative à l’utilisation du bois en milieu rural, comme combustible dans la fabrication du pain, qui plus est cause de déforestation et de désertification dans certaines zones du Maroc, déjà sensibles. Face à la raréfaction du bois, l’alternative du gaz comme combustible de base s’est fortement accrue, aidée en cela par une importante subvention du gouvernement sur le butane domestique. Lancée en 2016 en partenariat avec trois fabricants marocains de four, la labellisation des fours FaranEco, garantit une efficacité énergétique, donc une baisse significative de la consommation de gaz, une sécurité sanitaire et un gain économique qui permettra de passer de 9 à 5 bouteilles de 12 kg par an.
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Les fours FaranEco seront disponibles en point de ventes à partir de mi-mars 2017 dans toutes les grandes villes du Royaume.
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N° 23 Mars 2017 17
INDUSTRIE DU MAROC
Actu
INDUSTRY MEETING DAY : « L’INDUSTRIE MAROCAINE ENTRE ENJEUX ET DÉFIS »
Par : Sarah MAACHE
Le secteur industriel marocain s’est engagé dans une vaste dynamique de croissance. C’est dans cette lignée que s’inscrit le Plan d’Accélération Industrielle (2014-2020) qui vise à faire de l’industrie marocaine un levier majeur de croissance. Ainsi, cette nouvelle stratégie assigne au secteur industriel des objectifs importants pour 2020, comme la création d’un demi-million d’emplois ou encore l’accroissement de la part industrielle dans le PIB de 9 points.
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ans ce sens, le Maroc est en train de devenir une réelle plateforme industrielle et Industrie du Maroc Magazine compte bien accompagner cette tendance. C’est de cette réflexion qu’est née la première édition de la rencontre d’affaires annuelle « INDUSTRY MEETING DAY », organisée en collaboration avec le Ministère de l’Industrie, les Associations et les Fédérations Professionnelles opérant dans le secteur industriel, autour de la thématique : L’INDUSTRIE MAROCAINE ENTRE ENJEUX ET DÉFIS. L’objectif de cette manifestation est de créer une plateforme exceptionnelle de débat et de réflexion autour des défis économiques et industriels du Royaume, et également de tracer les tendances 18 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
industrielles et technologiques du Maroc de demain. Plus de 300 dirigeants des plus grandes entreprises marocaines, des décideurs politiques et des institutions privées et publiques seront au rendez-vous du 25 mai 2017 au Sofitel Casablanca. Cette rencontre d’affaires annuelle comportera également une plénière qui sera l’occasion de débattre et d’échanger sur différentes thématiques et points de vue autour du devenir industriel marocain. En parallèle, l’évènement prévoit l’organisation de rencontres (B to B), dont l’intérêt pour les professionnels est d’accéder à un large networking avec les plus grands dirigeants et décideurs du secteur privé et de l’industrie et l’économie marocaine, de découvrir les projets
phares d’investissement et de bénéficier d’une visibilité leur permettant d’accroître leur compétitivité. Nous vous attendons nombreux pour cette première édition d’« INDUSTRY MEETING DAY » et nous comptons sur votre participation pour en faire un évènement incontournable sur la scène industrielle marocaine. Nombre de participants : Entre 250 et 400 personnes Date : 25 mai 2017 Lieu : Sofitel Casablanca Type : Conférences débat, plénière, tables rondes et ateliers
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évén ement
Cap sur la 2e édition de la CIS à Marrakech La ville de Marrakech a accueilli la seconde édition de la Conférence internationale du sucre les 22 & 23 février 2017, organisée conjointement par l’Association professionnelle sucrière marocaine APS en partenariat avec l’Organisation internationale du sucre ISO, sous la thématique «Une filière sucrière africaine intégrée et compétitive : rêve ou réalité?». Décryptage... Par : Sarah MAACHE
La COP22 est manifestement toujours dans les esprits. Le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime a procédé à l’ouverture officielle de la conférence et a commencé son discours par un rappel du contexte dans lequel se déroule cet événement qui intervient en marge de la précédente COP22, qui a été marquée par le lancement de l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine «Triple A» visant la réduction 20 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
de la vulnérabilité de l’Afrique et de son agriculture aux changements climatiques et la mise en place de projets concrets pour améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et les capacités et solutions de financement. 2016 : Un bilan fructueux Mohamed Sadiki a affirmé que le bilan de l’année www.industries.ma
évén ement Réorganisation de la filière sucrière marocaine : La filière sucrière marocaine a opéré des réformes de taille ces dernières années dont la première étape a été sa réorganisation. Ainsi, la Fédération interprofessionnelle marocaine du sucre (FIMASUCRE) a été créée en juin 2007 pour regrouper les acteurs agricoles et industriels de la filière représentés par les Associations des producteurs des plantes sucrières et leur union et les sociétés sucrières représentées par l’Association professionnelle sucrière. Dans ce sens, un contrat programme avait été conclu pour la période 2008-2013 entre le Gouvernement, représenté par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique, et le ministère des Affaires générales et de la Gouvernance et la FIMASUCRE, il s’agit du Plan Maroc vert, dont l’objectif principal est l’amélioration du taux de couverture des besoins de consommation par la production locale. Toujours dans cette logique d’accompagnement de l’évolution de la production agricole et de la modernisation des sucreries et de la raffinerie, 7,5 milliards de dirhams ont été investis dans la modernisation de l’outil industriel (raffinerie et sucreries).
2016 est plus que positif, «d’abord marqué par des résultats exceptionnels de la campagne agricole qui a permis une couverture des besoins nationaux de 50% et l’amélioration sensible des performances dans une logique de création de valeurs partagées : hausse de la productivité, hausse du rendement du sucre à l’hectare, amélioration des revenus des agriculteurs. Les attentes du Contrat Programme, signé dans le cadre du Plan Maroc vert, sont réalisées et nous sommes confiants dans la réalisation des objectifs fixés à l’horizon 2020. Ainsi en 2016, la production de sucre blanc à partir des plantes sucrières locales à savoir la canne à sucre et la betterave a enregistré des résultats très positifs. Elle a atteint 607 000 tonnes, soit un taux de couverture de 50% contre 30% pour la période 2010-2014».
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La proposition du Maroc : constitution d’un réseau sucrier international Le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime a également cité la proposition du Maroc faite en 2016, lors de la 50e session du Conseil de l’OIS à Londres, visant la constitution d’un réseau international sur les changements climatiques dans les filières sucrières dont le but est de constituer un réseau de concertation et de partage pour échanger autour des stratégies mises en œuvre pour la lutte contre les effets des changements climatiques. Il a invité, par la même, les pays membres de l’OIS à appuyer cette initiative et à s’inscrire dans cette démarche vertueuse. Ensuite, c’est le président directeur général de la COSUMAR qui a pris la parole pour établir un état des lieux du marché sucrier africain. «La production sucrière africaine représente 10,3 millions de tonnes soit 6% de la production mondiale alors que les besoins en sucre du continent s’élèvent à 18 millions de tonnes. Bien qu’occupant une modeste position dans l’échiquier mondial, la filière sucrière africaine contribue au développement de tissu socio-économique des régions et au développement des écosystèmes
En 2016, la production de sucre blanc à partir des plantes sucrières locales à savoir la canne à sucre et la betterave a enregistré des résultats très positifs, pour atteindre 607 000 tonnes, soit un taux de couverture de 50% contre 30% pour la période 20102014.
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évén ement
connexes», a-t-il affirmé. Vers une autosuffisance du continent africain en sucre : Le président directeur général de la COSUMAR a abordé la question africaine en termes de besoins en sucre. «Cet évènement intervient à un moment où le continent africain continue à enregistrer un déficit d’environ 8 millions de tonnes de sucre avec un niveau d’autosuffisance qui ne cesse de se détériorer malgré une consommation de sucre par habitant encore inférieure à la moyenne mondiale. L’Afrique enregistre une croissance économique forte et ininterrompue depuis plus d’une décennie, et un accroissement rapide de la population. Dix-sept des vingt-cinq pays dont la crois-
sance de la population est la plus rapide sont en Afrique. La population de vingt-huit pays africains va doubler d’ici 2050», a-t-il déclaré. Optimiste, Mohamed Fikrat reste quand même confiant sur la capacité de l’Afrique à arriver à une autosuffisance quant à ses besoins en sucre. «Des leviers comme l’agrégation, l’organisation interprofessionnelle, le renforcement de la recherche & développement peuvent contribuer à doter le secteur sucrier africain de filières sucrières intégrées, compétitives et bénéfiques pour le développement socio-économique», a-t-il souligné.
Mohamed Fikrat
Président directeur général de la COSUMAR
Quelles sont les actions prévues par la COSUMAR pour l’année 2017 ? La COSUMAR fonctionne selon un plan d’amélioration continue. Elle se répartit en 8 unités d’industrie lourde dont les méthodes de production et de gestion vont sans cesse dans le sens de la modernité. Pour 2017, la COSUMAR ambitionne à améliorer son efficacité avec l’intégration des dernières normes en la matière, nos pratiques en termes de recyclage mais aussi en terme de certification, et surtout continuer sur notre lancée et maintenir notre rythme de croissance. Quelles sont vos attentes pour cette deuxième édition ? Il s’agit tout d’abord de souligner les efforts consentis par l’ensemble des opérateurs, institutionnels et privés afin de soutenir le développement de la filière sucrière dans notre pays et démontrer les fortes potentialités du
La filière sucrière marocaine en chiffre : 1,2 million de tonne/ an de consommation de sucre 36 kg par habitant/an +1, 8 de croissance annuelle 350000 tonnes de sucre à l’export 8000 agriculteurs
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INDUSTRIE DU MAROC
marché africain dans ce sens. Il est question également de mettre en avant le lancement du réseau mondial de partenaires du milieu sucrier, et dont notre pays est à l’origine, ayant pour but de réfléchir ensemble à la question climatique et son impact sur la production sucrière. Justement comment comptez-vous convaincre les autres pays à soutenir cette initiative ? La constitution de ce réseau est très importante pour l’avenir du secteur dans le monde et pour tous les acteurs qui le composent. Nous avons l’intention, dans un premier temps de procéder à la mise en place d’outils d’échanges d’expériences entre les différents opérateurs afin de partager leurs procédés et bonnes pratiques en la matière puis les mettre en application, dans le but de faire évoluer le secteur sucrier dans le monde.
80000 hectares de plantes sucrières 1500 emplois permanents directs 3000 emplois indirects 50 % de couverture des besoins nationaux en sucre
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ème
Edition des MLA pour récompenser l’excellence et la durabilité dans le secteur logistique marocain
Après le succès de l’édition 2016, l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL) organise, en partenariat avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et en collaboration avec les professionnels du secteur, la 2ème édition des trophées marocains de la logistique ‘‘ Moroccan Logistics Awards ’’ pour récompenser : • Le Projet logistique de l’année • Le Professionnel de l’année et pour la 1ère fois : • Le Projet «Green Logistics» de l’année Les MLA ont pour objectif de récompenser les membres de la communauté logistique ayant conduit au Maroc des projets/ initiatives constituant un apport concret au développement de la logistique avec un focus particulier sur la promotion des bonnes pratiques logistiques, de l’excellence, de la créativité, de l’innovation et de la durabilité dans le secteur logistique.
QUI PEUT PARTICIPER ? Projet logistique de l’année Toute entreprise et institution, du secteur de l’industrie, du commerce et des services de droit marocain, porteuse d’un projet logistique déjà réalisé ou en voie d‘implémentation et suffisamment avancé pour pouvoir en évaluer les résultats.
JURY
Professionnel de l’année Toute personnalité ayant contribué au travers de ses actions au développement du secteur de la logistique au Maroc et proposée par une association professionnelle.
Toute entreprise ou institution de droit marocain ayant mis en œuvre un projet s’inscrivant dans l’un des domaines définis dans l’initiative « MOROCCAN GREEN LOGISTICS » lancée à l’occasion de la COP 22.
Le jury d’évaluation des candidatures sera composé de personnalités de la communauté logistique reconnues pour leur expérience et leur notoriété.
COMMENT PARTICIPER ?
Dates à retenir
• Les conditions générales et les formulaires d’inscription sont à télécharger sur le site web : www.amdl.gov.ma • Les dossiers de candidature sont à envoyer par courrier électronique à l’adresse : mla2017@amdl.gov.ma
• 12 avril 2017
Dead-line de dépôt de dossiers
• 18 mai 2017
Cérémonie de remise des prix à Casablanca
ORGANISATEUR
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Projet «Green Logistics» de l’année
Pour toute information complémentaire : Tél.: +212 (0) 538 00 93 36 Email: mla2017@amdl.gov.ma
PARTENAIRE INSTITUTIONNEL
PARTENAIRE EVENT
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INDUSTRIE DU MAROC
focus
Croissance molle
Faut-il blâmer le ciel ou les industriels ? La contre-performance de l'activité agricole en 2016 ne devrait pas occulter la faible croissance des activités secondaire et tertiaire. Une croissance molle caractérise les activités non agricoles durant ces dernières années. À ce niveau, le Maroc peine à reprendre le rythme tenu durant Par :Omar ZEROUALI les années 2008-2012.
A
u moindre infléchissement de la croissance agricole, l’économie du Maroc plonge. L’année 2016 a d’ailleurs constitué, à ce titre, une sacrée piqure de rappel. Ni les différentes stratégies visant à booster l’industrie, ni les différents investissements engagés n’ont jusqu’ici permis d’amortir le choc. Les faibles précipitations de la dernière an-
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INDUSTRIE DU MAROC
née agricole ont été extrêmement pénalisantes pour la croissance. Résultat : le Royaume a connu une décélération de la croissance économique nationale passant de 4,5% en 2015 à 1,1% en 2016. Un comble pour un pays qui se veut sur la voie de l’émergence. Les bonnes performances économiques annoncées pour 2017 par le Haut-Commissariat au Plan (croissance de 3,2%),
Bank Al Maghrib (4,2%) ou même le FMI (4,4%) se fondent principalement sur les bonnes perspectives agricoles auxquelles s’attend le Maroc, surtout après les récentes précipitations. Ce zigzag de la croissance semble être une fatalité dans l’attente de l’émergence d’un vrai secteur industriel et d’un renforcement du secteur tertiaire. Comme chaque année de sécheresse, www.industries.ma
focus
les déboires de la campagne agricole 2015-2016 n’ont pu être atténués face aux faibles capacités des activités non agricoles. Ces activités se sont améliorées de 2,2% en 2016, en légère hausse par rapport à 1,8% en 2015. Cette faible performance demeure largement en dessous du taux moyen de 4,2% enregistré durant les années 2008-2012. Il suffit d’analyser les chiffres de la croissance industrielle durant ces 10 dernières années pour se convaincre de la mollesse de la croissance non agricole. Alors que la valeur ajoutée secondaire réussissait en moyenne une évolution de 4% entre 2008 et 2011, celle-ci a bien régressé sur le quinquennat 2012-2017 pour atteindre 1,9%. En 2016, la valeur ajoutée des industries manufacwww.industries.ma
Le zigzag de la croissance semble être une fatalité dans l’attente de l’émergence d’un vrai secteur industriel et d’un renforcement du secteur tertiaire SOURCE : Haut-Commissariat au Plan
turières aurait affiché un ralentissement de sa croissance, avec 2% en 2016 après 4,3% enregistré en 2015. La légère reprise des activités tertiaires demeure également insuffisante pour absorber le choc d’une année agricole difficile. En effet, les services marchands auraient enregistré une valeur ajoutée en amélioration de 2,3% au lieu de 1,4% une année auparavant. Cette légère reprise aurait été portée, en particulier, par les
secteurs des télécommunications, du commerce et des services rendus aux entreprises. Les autres services, excepté le tourisme, auraient continué leur croissance à des rythmes très modérés. Quant aux activités touristiques bénéficiant de l’effet positif de la COP22 et du dynamisme du tourisme national, elles auraient affiché une amélioration de leur valeur ajoutée de 2,6% après avoir enregistré une baisse de 3,2% en 2015. N° 23 Mars 2017 25
INDUSTRIE DU MAROC
focus Toutefois, cette croissance serait restée bien inférieure aux rythmes soutenus de 5% en moyenne durant les années 2007-2014. Ainsi, en prenant en considération l’augmentation de 2% de la valeur ajoutée des services non marchands, les activités tertiaires auraient enregistré une croissance de 2,3% en 2016 au lieu de 1,2% en 2015. Ces grandes failles devraient être moins visibles en 2017. Avec une campagne agricole 2016-2017 qui s’annonce prometteuse, la croissance économique devrait être dans la moyenne des bonnes années agricoles. Cela ne devrait toutefois pas occulter la faible contribution de la croissance non agricole. En effet, le secteur primaire devrait, à lui seul, être à l’origine d'une valeur ajoutée en hausse de 9,7% au
lieu d’une baisse de 9,8% estimée pour 2016. Parallèlement, le secteur secondaire, malgré la consolidation de la demande intérieure et l’amélioration de la demande extérieure, ne connaîtrait une hausse de son rythme de croissance que d’environs de 2,5% au lieu de 1,9% en 2016. Le secteur tertiaire devrait consolider sa légère reprise amorcée en 2015 pour afficher une croissance de 2,4% en liaison notamment avec les effets d’une campagne agricole prometteuse sur les services marchands, en particulier, les activités du commerce et des transports. Quant aux services non marchands, ils dégageraient une valeur ajoutée en hausse de 2,2%, en raison d’une éventuelle augmentation de la masse salariale dans les administrations sous l’effet
SOURCE : Haut-Commissariat au Plan
du recrutement anticipé pour l’année 2017. Dans ces conditions, les activités non agricoles devraient dégager une valeur ajoutée en amélioration de 2,4% au lieu de 2,2% en 2016. Autrement dit, pas ou peu de changements à l’horizon pour les secteurs non agricoles. Il est à rappeler que les perspectives établies pour l’année 2017 prennent en considération les dispositions annoncées dans le projet de la loi de finances 2017 en matière de fiscalité, de dépenses d’investissement, de fonctionnement et de compensation. Ces perspectives supposent en outre, compte tenu du niveau de précipitations observé jusqu’à la fin du mois de décembre 2016, la réalisation d’une production agricole moyenne des cultures céréalières durant la campagne 2016/2017, et la consolidation des performances des autres cultures et de l’activité de l’élevage. Elles tiennent compte, également, de l’amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc de 3,8% en 2017 au lieu de 3,1% en 2016. Elles se basent sur l’hypothèse de consolidation des recettes voyages et des transferts des Marocains résidents à l’étranger.
L’emploi en otage Le revers subi par l’agriculture en 2016, combiné à la faible performance des secteurs de l’industrie et des services, n’a pas permis à l’emploi de carburer. Le nombre de chômeurs est passé, entre 2015 et 2016, de 1.148.000 à 1.105.000 personnes soit une baisse de 43.000 personnes. Le taux de chômage est ainsi passé, entre les deux périodes, de 9,7% à 9,4% au niveau national. Dans ces conditions, la baisse du taux de chômage est l’expression d’un recul du volume de chômage (-3,7%) plus important que celui de l’emploi (-0,4%). Dans le détail, le secteur de l’«agriculture, forêt et pêche» a connu, en raison de mauvaises campagnes agricoles, la perte de 32.000 postes d’emploi en 2015, puis de 119.000 en 2016, ce qui correspond à une baisse de 2,9% du volume d’emploi du secteur. Une situation qui intervient après une création de 58.000 postes en 2013 et de 16.000 en 2014. 26 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
Avec un accroissement de 0,9%, le volume d’emploi dans les «services» s’est accru pour sa part de 38.000 postes au niveau national, dont environ 29.000 dans la branche des «services personnels et domestiques» et 8.000 dans le «commerce de détail hors magasin», après une création annuelle moyenne de 109.000 postes au cours des années 2011-2013 et 37.000 postes au cours des années 20142015. De son côté, après avoir perdu en moyenne annuelle 22.000 postes durant la période 2009-2014, le secteur de l’«industrie y compris l’artisanat» a également connu une reprise en 2015 avec la création de 15.000 postes, puis de 8.000 en 2016, soit 0,6% du volume de l’emploi du secteur. Ces nouveaux postes proviennent particulièrement de la branche du «travail du bois et fabrication d'articles en bois» qui en a créé 6000 (75%) bénéficiant de la reprise de l’activité dans les BTP. www.industries.ma
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INDUSTRIE DU MAROC
focus Maroc - Union européenne
Le partenariat sous tension Il y a péril en la demeure ! Le partenariat entre le Maroc et l’Union européenne passe manifestement par une zone de turbulence. À l’origine de la querelle, l’affaire de l’accord agricole qui est passé par une annulation de l’accord par le tribunal de l’UE en 2015 avant que cette décision ne soit révoquée fin 2016 suite à un long processus juridictionnel. Pourtant, ce retour à la normale n’a pas pu atténuer les tensions et le Royaume s’est plaint récemment d’un manque de cohérence dans les positions des institutions de l’Union européenne concernant ce sujet allant même jusqu’à menacer de se détourner du partenariat avec Par :Omar ZEROUALI l’UE. Décryptage.
À l’origine du froid diplomatique Signé en 2012, l’accord sur les produits agricoles et de la pêche avait été durement négocié par le Maroc et l’Union européenne. En cause, la réticence de certains eurodéputés à appliquer l’accord sur l’ensemble du territoire marocain. Dès lors, plusieurs amendements ont été proposés, notamment l’intégration d’une disposition concernant «le respect des droits de l’Homme dans les provinces du Sud». Le Royaume a su faire appliquer ses conditions et rejeter l’ensemble de ces propositions. Quelques mois plus tard, le Front Polisario a saisi la justice européenne en vue de faire invalider l’accord agricole. Ce dernier contestant l'inclusion du Sahara dans le traité. Il faut préciser que le Maroc n’a jamais été partie prenante de ces procès puisqu’il s’agit d’un différend entre le Front Polisario et le Conseil de l’UE. D’ailleurs, l’argumentaire retenu par la Cour dans le cadre de cette première sentence est lié à un manquement de la part du Conseil de l’UE, tenue de s’assurer de la bonne application dudit accord. Ce
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INDUSTRIE DU MAROC
dernier, en tant qu’institution fondamentale de l’Union européenne, «était tenu de garantir que l’exploitation des ressources du Sahara ne se fasse pas au détriment de ses habitants ou qu’elle porte atteinte à leurs droits fondamentaux» avant toute approbation de l’accord. C’est sur cette base que la Cour de justice de l’Union européenne avait décidé de révoquer «partiellement» l’accord agricole. Cette révocation affectait principalement son application dans le territoire du sud du Royaume. Intransigeance La réaction du Maroc a su se montrer intransigeante. Le gouvernement a décidé de suspendre tout contact avec les institutions européennes, à l'exception des échanges au sujet du recours relatif à l'accord agricole signé entre le Maroc et l'Union européenne. Dans une déclaration officielle, le Maroc avait «dénoncé le caractère hautement politique de cette décision, ses arguments infondés, sa logique biaisée et
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Focus
ses conclusions contraires au droit international et en désaccord avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU». Le chef de gouvernement a clairement indiqué qu’il s’agissait d’une question géostratégique qui ne pouvait être traitée à la légère dans la mesure où elle affectait la souveraineté du Royaume. Cette fermeté a sans doute joué un rôle important dans l’accélération du dossier. Le Conseil de l’UE avait activé une procédure rapide permettant de contester la décision de la Cour de justice de l’Union européenne en appel. Victoire juridictionnelle Le recours du Polisario a été finalement rejeté fin 2016 par la Cour de justice européenne confortant ainsi la position du Maroc. Celle-ci a estimé que le tribunal en annulant l’accord agricole en première instance avait commis une erreur d’interprétation. La huitième chambre du tribunal devait en effet prendre en compte le «statut séparé et distinct» du Sahara tel que reconnu par l'ONU. Les effets d’une telle décision sur l’application de l’accord demeuraient d’ailleurs flous. C’est pourquoi suite à cette décision, le ministère de l’Agriculture avait déclaré que : «les deux parties examinent toutes les implications possibles du jugement de la Cour et travailleront de concert sur toute question ayant trait à son application dans l’esprit du partenariat privilégié UE-Maroc et des mécanismes prévus à cet égard». Le ministère de l’Agriculture annonçait par ailleurs qu'il entendait déclencher la clause de rendez-vous prévue par le protocole en vigueur, précisant que plusieurs points devront être évoqués concernant des demandes exprimées par le Maroc dans le cadre du partenariat agricole. «Il est également essentiel de parcourir et discuter toute nouveauté pouvant être évoquée suite à la clôture de cette affaire», précisait le département d'Aziz Akhannouch. Ultimatum Malgré la décision rendue par la Cour de justice de l’Union européenne révoquant la sentence du tribunal, plusieurs hauts responsables européens et eurodéputés ont continué à tenir des propos pour le moins dérangeants. Tantôt, ces derniers contestaient la décision de la Cour de justice de l’UE en faveur du Maroc ; tantôt, ils en faisaient une interprétation qui s’éloigne du sens qui lui a été officiellement accordé
par le tribunal. Face à ces attaques incessantes, le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime a décidé de hausser le ton en adressant une sévère mise en garde aux institutions de l'Union européenne (UE). Dans un communiqué de presse, le département d’Aziz Akhannouch a appelé l’Union européenne à mettre pleinement en œuvre l'accord agricole avec le Royaume sous peine d'en subir les conséquences. Le communiqué du ministère de l’Agriculture affirme que l'Union européenne doit assurer le cadre nécessaire pour l’application, dans les meilleures conditions des dispositions de l'accord agricole la liant au Royaume. «Le Maroc et l’Union européenne sont liés par un accord agricole dont l’application est effective sur le territoire du Royaume du Maroc et ceci, malgré un épisode judiciaire qui a, en toute logique, confirmé le protocole agricole entre le Maroc et l’Union européenne», affirme le ministère. Apaisement Suite à cet ultimatum, l'Union européenne a réagi pour apaiser les tensions. Dans une déclaration conjointe de la haute représentante et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, et du ministre délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita, l'Union européenne s’est voulue rassurante. «L’UE prendra les mesures appropriées pour sécuriser l’accord agricole et préserver le partenariat avec le Maroc», peut-on y lire. Dans sa réponse, l'UE précise que «le Maroc est un partenaire clé de l'Union européenne et l'Union européenne est un partenaire clé du Maroc», affirmant que «les deux parties demeurent attachées à ce partenariat et engagées à le défendre». La déclaration conjointe souligne également que «les discussions entre l'Union européenne et le Maroc se poursuivront dans un climat de sérénité et de confiance mutuelle, pour s'entendre sur les arrangements nécessaires à la poursuite et au développement des relations entre les deux parties, notamment dans le domaine agricole». Dans l'attente de la conclusion de ces discussions, précise le texte, «des mesures appropriées seraient prises si nécessaire pour sécuriser la mise en œuvre de l'accord de libre-échange des produits agricoles transformés et produits de la pêche entre l'Union européenne et le Maroc en vigueur et préserver les acquis du partenariat dans ce domaine».
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INDUSTRIE DU MAROC
Maroc-Afrique
Une nouvelle ère se profile
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INDUSTRIE DU MAROC
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A
près des décennies de renforcement de la coopération bilatérale avec les pays d’Afrique, le Maroc se prépare à une nouvelle ère dans le partenariat Sud-Sud avec le continent. La nouvelle configuration se veut plus institutionnelle grâce notamment à la réintégration de l’Union Africaine et à la demande d’adhésion à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Autant d’éléments qui permettront au Royaume de se réaffirmer en tant que puissance régionale et continentale. Dossier réalisé par : Omar ZEROUALI
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INDUSTRIE DU MAROC
ANALYSE
Maroc-Afrique : Acte II
La dynamique Maroc-Afrique est plus que jamais enclenchée. Loin de se reposer sur ses lauriers, à peine sa place au sein de l’Union africaine retrouvée, le Royaume accélère le déploiement de sa diplomatie économique au sein du continent. Un intérêt particulier sera vraisemblablement accordé aux pays de l’Afrique de l’Est et aux pays anglo-saxons dans le cadre de cette deuxième phase du renforcement du partenariat.
A
près son retour à l’Union africaine, le Maroc compte faire passer son partenariat avec les pays du continent à une vitesse supérieure. Le dynamisme de l’activité royale durant ces dernières semaines, suite à l’acceptation du Royaume au sein de l’organisation panafricaine, en est le témoin le plus incontestable. S.M. le Roi compte enchainer les visites diplomatiques dans plusieurs pays de la région. Après le Soudan du Sud, le Souverain s’est dirigé au Ghana, la Zambie, la Guinée Conakry et la Côte D’Ivoire. Au programme plusieurs accords de coopération économiques, sociaux et culturels. Parmi les pays visités, certains ont pendant longtemps été des soutiens inconditionnels du Polisario. Il s’agit donc pour le Maroc de faire pencher la balance en sa faveur à travers un discours raisonnable et argumenté et une diplomatie économique des plus actives. C’est cette démarche qui a d’ailleurs permis à des pays comme le Rwanda, le Nigeria ou plus récemment le Soudan du Sud de changer de paradigme concernant la question du Sahara marocain. Densifier le partenariat L’objectif est également de diversifier les partenariats, his-
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INDUSTRIE DU MAROC
toriquement concentrés dans les pays francophones et les pays de l’Ouest. Ainsi, la visite royale au Ghana a permis de renforcer le positionnement du Maroc sur un plan géostratégique dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Le Ghana étant l’un des rares pays de la région que le Souverain n’avait pas encore visités. Pas moins de 25 conventions de coopération entre le Maroc et le Ghana ont pu être conclues dans différents domaines (industrie, agriculture, banques, assurances, protection des investissements, double imposition…). Une démarche qui vise à donner aux relations bilatérales entre les deux parties un «contenu plus dense», selon le ministre délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita. L’intérêt est également tourné vers les pays de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe. Dans ce sens, le Royaume, tout en mettant l’accent sur le partenariat bilatéral, est inscrit dans un triptyque grâce à des partenariats avec des pays comme l’Inde et la Chine qui disposent d’une présence historique dans ces pays africains. Energie et phosphates, les cartes maîtresse La carte maitresse du Maroc dans le continent demeure principalement celle des phosphates. Les ambitions du Maroc sont énormes pour le continent. Le Royaume dispose des pre-
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ANALYSE mières réserves mondiales en cette ressource et d’une grande expertise technique en matière de traitement chimique et para-chimique ainsi qu’en engrais phosphatés. L’ambition du Maroc étant de jouer un rôle central dans la sécurité alimentaire dans le continent. L’Office chérifien des phosphates est d’ailleurs l’un des acteurs économiques les plus actifs dans le cadre de cette diplomatie économique menée par le Maroc. L’enjeu énergétique est également un sujet central dans le cadre du partenariat avec l’Afrique. Le projet de Gazoduc Nigéria-Maroc a d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre. Le Royaume a pu réaliser à travers ce projet un double jackpot en réussissant non seulement à gagner un nouvel allié - traditionnellement proche de l’Algérie et des mouvements séparatistes - mais également à damer le pion à l’Algérie qui ambitionnait depuis 2002 de concrétiser un tel projet. Le Gazoduc africain atlantique piloté par le Maroc et le Nigeria permettra d’acheminer le gaz de plusieurs pays producteurs, comme le Nigéria, vers l’Europe en faisant bénéficier toute l’Afrique de l’Ouest de cette dynamique. Les fonds souverains des deux pays procéderont incessamment au lancement des premières études pour déterminer le coût et le montage financier de ce grand projet. Le Maroc aurait toutefois déjà recueilli l’engagement de plusieurs pays africains, dont le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore la Guinée. Relance institutionnelle Le retour du Maroc à l’Union africaine est d’ailleurs porteur de grandes ambitions. D’abord, le Maroc sera présent au sein d’une institution souvent considérée par les grandes organisations internationales (gouvernementales et non gouvernementales) comme l’interlocuteur privilégié dans le continent. La politique de la chaise vide menée par le Maroc jusqu’ici l’empêchait souvent de participer aux grandes décisions et de passer à côté de grandes rencontres régionales et multilatérales dans lesquelles était décidé l’avenir des pays africains. En outre, le Royaume pourra désormais prendre part aux différents comités et commissions de gestion des affaires de coopération au sein de l’organisation. Ces structures permettent non seulement de renforcer les liens interétatiques entre les membres de l’organisation, mais également de lever certains obstacles techniques et juridiques au développement du commerce et de la coopération entre les membres. L’apport du Maroc devrait à ce titre être impor-
tant, le Royaume ayant développé une grande expertise en matière de négociation de grands contrats avec les bailleurs de fonds étrangers et de pourparlers commerciaux dans le cadre de ses différents accords de libre-échange. Le Maroc devrait donc, sans aucun doute, poursuivre le renforcement de ses relations bilatérales avec les pays africains. Le volume des échanges commerciaux entre le Royaume et les pays subsahariens a évolué de 3.6 MMDH en 2000 à 17.5 MMDH en 2014. Le Maroc est, depuis quelques années, le premier investisseur africain dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et dans la zone de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA). En effet, les montants investis dans cette région du monde ne représentaient au début du millénaire que 1,3% de l’ensemble des investissements réalisés par le Maroc à l’étranger. La Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Nigeria étaient alors les pays privilégiés des investisseurs marocains. Les montants investis dans ces deux dernières économies ont augmenté la part des investissements du pays en Afrique subsaharienne dans l’investissement global du Maroc à l’étranger. Celle-ci est passée à 27,3% en 2003. «Cette part est tombée à 0,6% en 2005 avant de connaître des niveaux élevés mais différenciés les années suivantes», explique le CMC. La valeur des investissements du Maroc dans le continent africain qui ne dépassaient guère 200.000 dollars en 2003 avoisine actuellement 3 millions de dollars et couvre plusieurs pays, dont notamment le Mali, la Côte d’Ivoire, le Togo, l’Ile Maurice, La Guinée, le Cameroun, La République centrafricaine, le Gabon, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Ghana et le Niger.
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INDUSTRIE DU MAROC
ANALYSE
adhesion du maroc à la cedeao
Le libre-échange comme locomotive
La prochaine phase du rapprochement entre le Maroc et l’Afrique sera décidément consacrée au renforcement de l’intégration régionale. La demande d’adhésion du Maroc à la CEDEAO en tant que membre à part entière est d’ailleurs une première étape dans le cadre de l’amélioration du libre-échange entre le Royaume et les pays du continent. Le Royaume peut également compter sur l’importance de ses rapports commerciaux avec l’UE et les USA pour s’inscrire comme hub économique et commercial.
C
’est dans le contexte de la dernière tournée royale en Afrique que le Maroc a exprimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, sa volonté d’adhérer à la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une annonce qui a surpris plus d’un mais qui se trouve en réalité être l’aboutissement d’un long processus entamé depuis plusieurs années. En effet, le royaume n’avait jamais caché
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INDUSTRIE DU MAROC
sa volonté d’opérer un rapprochement avec les pays de l’Afrique de l’Ouest dans le cadre d’un accord de libre-échange. Le ministère du Commerce extérieur explorait depuis plusieurs années les avantages que le Maroc pourrait en tirer d’un point de vue commercial. Une étude d’impact sur la question avait d’ailleurs été lancée par le royaume en 2015 pour explorer les enjeux et obstacles d’une telle ouverture. Et pour cause, les échanges commerciaux www.industries.ma
ANALYSE
de cette nouvelle diplomatie économique», note le CMC.
avec la région sont importants. En 2013, le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et la CEDEAO a atteint 8,7 MMDH. Les exportations marocaines vers ce marché se sont élevées à 7,4 MMDH, soit 65% de nos ventes en Afrique subsaharienne. Les investissements marocains dans la région de la CEDEAO ont augmenté à 886 MDH pour la même année, ce qui représente 76,5% des investissements marocains en Afrique subsaharienne. « Cette volonté d’adhérer à la CEDEAO s’inscrit dans la Vision Royale de l’intégration régionale comme clé de voute du décollage économique de l’Afrique », affirme le ministère des affaires étrangères dans un communiqué publié à l’occasion. Cette nouvelle stratégie aurait des retombées certaines pour le Maroc en ce sens que son tissu productif pourrait monter en gamme, fabriquer des produits à fort contenu technologique destinés à l’export. «Les chances de succès de ce nouveau modèle de croissance sont, cependant, largement tributaires des mesures et des outils d’accompagnement à mettre en œuvre dans le cadre www.industries.ma
Consolider les échanges À ce jour, le flux global du commerce entre le Maroc et l’Afrique demeure cantonné autour de 7% avec une valeur de l’ordre de 40 MMDH, en 2015, dont 53,6% sont réalisés à l’export. C’est ainsi que les exportations vers l’Afrique ont atteint, pour cette année, une valeur de 21,3 MMDH orientée pour plus de 75%, à parts presque égales vers deux régions : L’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. L’absorption est assurée, pour 49%, par six pays (Sénégal, Algérie, Côte d’Ivoire, Égypte, Mauritanie et Tunisie). Les importations du Maroc en provenance des pays d’Afrique, d’une valeur globale de 18,5 MMDH, sont beaucoup moins diversifiés que les ventes et relativement concentrées pour l’essentiel, soit 91%, au niveau des quatre fournisseurs majeurs : Algérie, Égypte, Afrique du Sud et Tunisie. «Dans ces conditions, le Maroc n’aurait-il pas intérêt à signer des traités de libre-échange avec certaines économies ou blocs des pays africains ?», s’interroge le Centre marocain de conjoncture dans son récent rapport. De telles initiatives consolideraient les échanges commerciaux entre les différentes parties prenantes tout en stimulant les flux d’investissements du Maroc en direction de certains pays cibles. Il faut dire que plusieurs accords commerciaux lient le Maroc aux pays africains, mais ces accords n’ont jamais pu voir le jour à défaut d’une ratification de la part de certains pays africains. Une adhésion du Maroc à la CEDEAO constituerait à ce titre un grand pas en avant. L’opportunité de la ZLEC Grâce à un tel modèle, le Maroc pourrait cibler l’implantation de grands constructeurs automobile internationaux – européens, américains, asiatiques, etc. 6 sur son sol, dans l’espoir de favoriser l’émergence d’une filière automobile fortement intégrée. À la faveur de cette intégration industrielle, de nouveaux segments productifs versés dans la fabrication de la quasi-totalité des pièces nécessaires à la construction des véhicules et à leur assemblage dans des plateformes dédiées. «Grâce à cette densification augmentée du tissu productif, une partie significative des quantités produites pourrait être écoulée sur certains marchés extérieurs africains en s’appuyant sur l’émergence d’une véritable classe moyenne dans ces
le royaume n’avait jamais caché sa volonté d’opérer un rapprochement avec les pays de l’Afrique de l’Ouest dans le cadre d’un accord de libreéchange. Le ministère du Commerce extérieur explorait depuis plusieurs années les avantages que le Maroc pourrait en tirer d’un point de vue commercial.
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INDUSTRIE DU MAROC
ANALYSE pays», parie le Centre marocain de conjoncture. Ce partenariat tripartite Win-Win permettrait, in fine, l’émergence économique de l’ensemble des parties prenantes à cet échange. Le grand projet de Zone de libre-échange continentale lancé par les pays de l’organisation panafricaine pourrait à ce titre constituer une opportunité intéressante pour le Royaume. L’avant-dernier sommet de l'Union africaine (UA) avait appelé à la création de cette zone de libre-échange continentale (ZLEC) d'ici 2017. Un projet de longue date qui remonte à la signature, en 1991, du Traité d'Abuja et qui avait complètement disparu des radars jusqu’à sa relance en juin 2015 lors du Sommet de l'Union africaine à Johannesburg. «Après avoir réalisé, pour la première fois de son histoire moderne, un excédent commercial avec l’Afrique en 2015, le Royaume est concerné par les négociations d’établissement de la Zone de libre-échange continentale», affirme le Conseil national du commerce extérieur (CNCE) dans une récente analyse sur le sujet. La ZLEC constitue une étape importante vers la mise en place d’un marché commun africain censé faire émerger l’Afrique comme bloc régional à part entière dans le cadre de ses rapports intra et interafricains. Le Maroc comme hub commercial Pour ce faire, le plan préconisé par les pays membres de l’UA étant d’unifier toutes les intégrations régionales du continent et de négocier la mise en place d'une organisation commerciale continentale regroupant 54 États pour un
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INDUSTRIE DU MAROC
Produit intérieur brut cumulé de 3.400 milliards de dollars. Il s’agit notamment des trois communautés économiques régionales (Comesa, CEA et SADC) dont un projet d’unification est en cours. Le nouveau bloc qui devrait en émerger réunirait 26 pays issus de trois communautés comptant au total 530 millions d'habitants pour un produit intérieur brut total de 630 milliards de dollars, soit plus de la moitié de la production économique de l'Afrique. Le mode opératoire préconisé par l’UA dans ce cadre vise donc à rapprocher les différents blocs régionaux de l’Afrique au lieu d’entamer des négociations avec chaque pays individuellement. Or, le Royaume qui n’est membre que d’une seule organisation, à savoir l’Union du Maghreb arabe, aura certainement des difficultés à s’imposer dans ce cadre, étant donné le blocage que connait ce bloc à cause notamment des querelles autour de l’affaire du Sahara. Reste que le Maroc dispose d’un avantage concurrentiel important grâce à ses partenariats privilégiés avec l’Union européenne et les USA. Pour le CMC, les retombées de ces nouveaux ALE avec l’Afrique viendraient renforcer les effets des accords déjà signés par le Maroc avec les grandes locomotives de l’économie mondiales que sont l’Union européenne et les USA. L’objectif à travers ces traités de différentes générations est de faire du Maroc un hub économique qui soit basé sur des partenariats triangulaires impliquant notamment les trois blocs – UE, Maroc et Afrique.
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INDUSTRIE DU MAROC
ANALYSE
Jawad El Kerdoudi, Président de l’Institut marocain des relations internationales
«Le Maroc doit s’implanter solidement dans les institutions de l’Union africaine»
Jawad El Kerdoudi
Nous avons tout intérêt à intégrer les blocs régionaux tels que l’UEMOA et la CEMAC, car les droits de douane sont encore très élevés en Afrique.
IDM : Comment jugez-vous l’évolution des relations commerciales entre le Maroc et l’Afrique depuis le début des années 2000 à ce jour ? Jawad El Kerdoudi : Depuis le début des années 2000 et sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI, les relations commerciales entre le Maroc et l’Afrique se sont beaucoup développées. De 2005 à 2015, elles ont connu une progression annuelle de 11%, s’élevant à 40 milliards de dirhams en 2015, soit 7% des échanges commerciaux totaux. Concernant plus particulièrement l’Afrique subsaharienne, elles ont progressé pendant la même période de 30% par an, atteignant 20,4 milliards de Dh en 2015, soit 51% des échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique. La réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine a été un succès retentissant, quelle est la prochaine étape pour le Maroc dans le cadre de l’institution panafricaine ? Sur le plan politique, le Maroc doit s’implanter solidement dans les institutions de l’Union africaine qui ont été dominées pendant son absence par les adversaires de notre intégrité territoriale. Sur le plan économique, il faut continuer les relations bilatérales avec l’Afrique de l’Ouest, et promouvoir les relations avec l’Afrique australe et celle de l’Est. Le Maroc doit apporter sa valeur ajoutée pour résoudre les grands défis de l’Afrique qui sont la pauvreté, l’industrialisation, la lutte contre le changement climatique et le volet sécuritaire. Quel apport peut avoir le Maroc au sein de l’organisation d’un point de vue technique ? Le Maroc doit contribuer activement à réformer l’Union africaine afin qu’elle soit plus dynamique à la fois sur le plan politique et économique. Le Maroc a une grande expérience dans le fonctionnement des
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INDUSTRIE DU MAROC
organisations internationales et sera d’un grand apport sur le plan technique. Un intérêt particulier est désormais porté dans le cadre des visites royales aux pays de l’Afrique de l’Est et aux pays anglo-saxons. Le Maroc ne devraitil pas avoir plus de difficultés à percer dans ces pays? Il est indispensable que le Maroc s’implique dans l’Afrique australe et celle de l’Est, car les pays de ces régions ont une grande importance sur le plan politique et économique. Le problème de la langue ne doit pas être un obstacle, car beaucoup de jeunes managers marocains parlent l’anglais. Il faut cependant redoubler d’efforts pour promouvoir l’étude de la langue anglaise dans nos écoles et Universités. Le Maroc a démontré son intérêt pour la mise en place d’accords de libre-échange avec les pays de l’UEMOA et de la CEMAC. Quel intérêt peut-on avoir à intégrer ces blocs régionaux ? Nous avons tout intérêt à intégrer les blocs régionaux tels que l’UEMOA et la CEMAC, car les droits de douane sont encore très élevés en Afrique. Par l’intermédiaire des accords de libre-échange, le Maroc pourra exporter plus facilement vers les pays de cette région, et aussi investir dans de meilleures conditions. Quels sont, selon vous, les secteurs d’avenir sur lesquels le Royaume devrait capitaliser dans le cadre de son développement vers l’Afrique ? Le Maroc doit capitaliser dans les secteurs où il acquit une grande expertise. Ce sont les secteurs de l’agriculture, de l’agro-industrie, des industries de transformation, dont les cimenteries et la fabrication d’engrais phosphatés, les énergies renouvelables, ainsi que les services : finances, télécoms, gestion portuaire, tourisme. www.industries.ma
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INDUSTRIE DU MAROC
EXPORT
Déficit commercial :
Faux départ pour le commerce extérieur en 2017 Par :Sarah MAACHE
La balance des échanges extérieurs marocaine au titre du mois de janvier 2017 annonce une augmentation du déficit commercial, s’établissant à 12 MMDH en janvier 2017. Le déficit affiché cette année reste encore grandement lié à la nature de notre économie qui manque de compétitivité sur la scène mondiale, avec des exportations très peu diversifiées et une dépendance quasi viscérale aux aléas climatiques.
L
’augmentation du déficit commercial n’est pas forcément synonyme de mauvaise nouvelle. Au vu de la conjoncture actuelle et de la nature des transactions commerciales, un déficit peut éventuellement être porteur de bonnes nouvelles : un pays peut être amené à importer plus pour produire plus et améliorer son export. Est-ce le cas du Maroc ? Pour pouvoir répondre à cette question, il
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INDUSTRIE DU MAROC
faut analyser la nature des échanges commerciaux en ce début d’année 2017. Hausse des importations de produits énergétiques de 68,1% S’agissant des importations, elles se situent pour le mois de janvier 2017 à 32,3 MMDH contre 28,7 MMDH en janvier 2016, soit une hausse de 12,4%. Rien de bien réjouissant à prio-
ri, puisque la hausse de ces importations est imputable majoritairement à l’achat de produits énergétiques, dont le pays reste étroitement dépendant. En effet, la facture pour l’achat des produits d’équipements enregistre une faible hausse de 7,2%. Idem pour les demi-produits qui ne connaissent qu’une légère hausse de 4%. Ceci indique que l’activité économique démarre de manière timide en ce début d’année, les www.industries.ma
EXPORT
opérateurs marocains ne s’approvisionnant qu’en petites quantités en matière de biens d’équipement et de demi-produits nécessaires pour l’amélioration de leurs activités. Seule petite lueur d’espoir, la baisse des approvisionnements en produits alimentaires de 423 MDH, notamment le blé (-753 MDH), conséquence d’une année agricole plutôt satisfaisante. Hausse des exportations de phosphates et dérivés de 25,3% Du côté des exportations, celles-ci enregistrent une hausse de 4,2% : 20,2 MMDH au lieu de 19,4 MMDH une année auparavant, expliquée essentiellement par la hausse des ventes de phosphates et produits dérivés, avec une évolution de 25,3%. Les autres secteurs sur lesquels a misé le Maroc, ces dernières années pour pérenniser son développement, comme l’électronique, l’aéronautique et l’automobile affichent une grise mine pour le début de cette année, avec des hausses maigres de 4%, 0,6% et 3,3%. On ne peut pas dire que la chaussure marocaine a eu le succès
escompté cette année, sans doute n’ayant pas pu faire face à une compétitivité externe plus soutenue, puisque le secteur du textile a souffert d’une baisse de 0,8% par rapport à l’année dernière. Les flux étrangers en légère hausse Enfin, les flux financiers ont, eux, le moral au beau fixe, puisque les recettes MRE progressent de 2,6% par rapport à 2016, et les investissements directs étrangers (IDE) s’établissent à 1,7 MMDH contre 1,4 MMDH en janvier 2016, soit une hausse de 22,4%. Ceci étant principalement lié à l’amélioration du taux d’intégration pour les nouvelles industries installées au Maroc et un climat des affaires plus propice aux investisseurs étrangers. Résultat des courses : Le début de l’année 2017 connait une aggravation du déficit commercial par rapport à la même période de 2016 où celui-ci se situait à 9,3 MMDH. Lorsqu’on sait que l’année 2016 a été au final porteuse d’une aggravation du déficit commercial de
plus de 30 MMDH en atteignant 184 MMDH, il y a de quoi s’inquiéter. D'autant plus que le commerce extérieur marocain était bien parti après une année 2015 où le déficit avait reculé à 154,2 MMDH, réalisant l’une des plus belles performances de ces 5 dernières années. Les performances en ce début d’année ne semblent donc pas de bon augure pour l’équilibre des échanges extérieur pour l’ensemble de l’année 2017, l’expérience ayant prouvé que peu de changements affectent les tendances observées généralement en début d’année. La seule vraie bonne nouvelle de ces chiffres préliminaires communiqués par l’Office des changes étant que les phosphates ont progressé de 757 MDH (3.7 MMDH au lieu de 2.9 MMMDH), ce qui représente 93,5% de la hausse totale des exportations. L’année 2016 avait été marquée par la baisse des ventes de phosphates et dérivés de 5,4 MMDH en 2016 en raison des difficultés connues sur le marché. .;.mondial du phosphate.
Du côté des exportations, celles-ci enregistrent une hausse de 4,2% : 20,2 MMDH au lieu de 19,4 MMDH une année auparavant
!" Tableau n°1: Tableau de bord des échanges extérieurs Janvier 2017 Commerce extérieur Importations CAF 32 338 Exportations FAB 20 274 Solde -12 064 Taux de couverture (%) 62,7
MDH
Evolution
2016 28 782 19 464 -9 318 67,6
Valeur +3 556 +810 2 746
% +12,4 +4,2 29,5
Tous les chiffres du tableau sont provisoires
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INDUSTRIE DU MAROC
EXPORT
L’Asmex se met au digital et lance «E-xport Morocco»
L’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) a lancé depuis le 31 janvier dernier le premier salon virtuel dédié à la promotion des entreprises marocaines à l’export. Ce salon aura pour but de donner plus de visibilité aux entreprises marocaines sur le marché international.
L
’idée est innovatrice et témoigne d’une volonté d’évolution. L’Association marocaine des exportateurs (Amex) a bien compris qu’il faudra passer par la digitalisation de ses services sous peine d’être «has been». Pour ce, elle a mis en place le premier salon virtuel dédié aux entreprises marocaines désireuses de se faire connaitre sur un plan international. Conçu comme un lieu de rencontre pour les entreprises en quête de développement sur les marchés internationaux, E-xport Morocco est une plate-forme interactive qui reproduit les conditions d’une foire internationale physique en capitalisant sur les avantages du virtuel : économies de temps
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INDUSTRIE DU MAROC
Par :A.L
et d’argent, échanges dynamiques et instantanés, statistiques en temps réel, élargissement et réactivité du réseau. Pour Hassan Sentissi El Idrissi, président de l’Asmex, «E-xport Morocco reproduit l'environnement d'un événement traditionnel avec les bénéfices du virtuel, ce qui permet de développer un réseau d’affaires personnalisé à l'international. Pour les investisseurs étrangers, la plateforme gratuite est ouverte 24h sur 24h et 7j sur 7, ce qui favorise les rencontres avec des partenaires marocains ciblés dans les différents secteurs d’exportation». Cette nouvelle stratégie incarnée par cette plateforme virtuelle montre le positionnement en tant que hub et porte
stratégique de libre-échange. D’un point de vue technique, E-xport Morocco se présente comme sous forme de stand virtuel (des stands comme dans un salon physique) sur lesquels les entreprises peuvent consulter gratuitement la documentation, les vidéos et les guides à leur disposition. Ces dernières peuvent même échanger en direct avec les exposants par messagerie instantanée depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone. E-xport Morocco qui aura quand même nécessité «20 mois de travaux», selon Hassan Sentissi El Idrissi, n’est pour le moment qu’un prolongement des salons traditionnels (ou physiques).
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EXPORT
Hassan Sentissi Alaoui, Président de l’ASMEX (Association marocaine des
exportateurs)
« Nous sommes ambitieux par rapport à notre objectif »
Hassan SENTISSI ALAOUI
Outre la dimension de la foire, c’est aussi une solution marketing & commerciale qui vise le développement des entreprises marocaines à l’international
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Quelques semaines après le lancement du premier Salon virtuel, quelles sont vos premières impressions? Les entreprises adhèrent-elles à cette initiative ? La plateforme E-xport Morocco lancée le 31 janvier 2017 a rassemblé au total plus de 1000 visiteurs. Nous avons lancé la première plateforme digitale de l’offre exportable marocaine E-xport Morocco la semaine dernière en grande pompe. C’est un salon virtuel ouvert 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le trafic sur la plateforme a rassemblé 630 utilisateurs, 1090 sessions, 4200 pages vues et 9 minutes en moyenne de la durée sur les sessions. Pour le moment, 19 pays (Maroc, France, Émirats arabes unis, Angleterre, Pays-Bas, Canada, Luxembourg, Belgique, Allemagne, Espagne, Autriche, Azerbaïdjan, Burkina Faso, Brésil, Iran, Corée du Sud, Portugal) ont adhéré. Le référencement vient de commencer et nous sommes ambitieux par rapport à notre objectif : assurer plus de visibilité à l'offre exportable marocaine et permettre aux entreprises exposantes de trouver de nouveaux clients ou d'élargir leur portefeuille client actuel, et ce, à l'international. Quel est l'intérêt pour les entreprises marocaines (comme étrangères) d'utiliser cette plateforme d'échange ? Tout d’abord, E-xport Morocco est un projet muri, issu de la commission promotion à l'international au sein de l'Association marocaine des exportateurs où toutes les parties prenantes ont fait parties du tour de table, soit 2 années de travail en amont. L’objectif étant de répondre aux besoins des entreprises exportatrices et aussi celles qui souhaitaient faire de l’export pour trouver de nouveaux marchés. L’idée première est de proposer de nouvelles opportunités de marché et d'assurer une présence régulière des entreprises sur le marché. E-xport Morocco est un projet longtemps muri et qui a vu enfin le jour pour répondre aux sollicitations des entreprises qui ne pouvaient pas aller vers les marchés étrangers. La plateforme est un véritable salon représentant tous les secteurs. Le projet a été
accueilli à bras ouverts au Maroc et à l'international et salué (Qui a salué l’idée de visibilité ?) l’idée de visibilité des produits disponibles au Maroc. Quelles sont les particularités de E-xport Morocco? Qu’est-ce que ce Salon virtuel offre de plus qu'un Salon «physique» ? Outre la dimension de la foire, c’est aussi une solution marketing & commerciale qui vise le développement des entreprises marocaines à l’international. À tout moment, les produits sont visibles. Outre le gain de temps et d'argent, cette plateforme offre, pendant toute l'année, plusieurs possibilités, notamment : la possibilité d’avoir une base de données des personnes visitant le stand mais aussi l’ensemble des visiteurs de l’exposition, la possibilité de faire un sondage en ligne, la possibilité de mentionner l'agenda professionnel et les déplacements futurs, d’inclure les produits et la présentation institutionnelle sous forme de film, de PowerPoint, d'affiches, de guides, de documentation à échanger en direct avec les clients par chat, messagerie instantanée, Skype, selon la préférence mais aussi la connaissance du marché cible, un partenariat fiable et optimisé, un canal pour se faire connaître, une plateforme d'achat pour les futurs clients… La création de E-xport Morocco vient-elle combler un manque au niveau des Salons «physiques» ou plutôt elle est comme un complément ou une continuité à ces Salons ? La plateforme devrait être vue comme un complément du salon «physique» pour le moment et comme un véritable outil de marketing pour les entreprises sans égal pour leur permettre d'optimiser la communication et la mise en avant de leurs produits. Dans le futur, pourrait-on assister à la disparition des Salons «physiques» au profit de la plateforme virtuelle E-xport Morocco ? Les expositions, les foires continueront certainement à se tenir. Mais le digital commence à prendre plus d'ampleur qu'auparavant. La croissance des entreprises à l'international passera donc par le digital. N° 23 Mars 2017 43
INDUSTRIE DU MAROC
En économie, la femme est mal lotie
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INDUSTRIE DU MAROC
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L
e Maroc a connu, ces dernières années, une effervescence de débats autour de la question féminine. Si le débat persiste à l’approche de la journée internationale de la femme (8 mars), c’est que le chemin qui mène vers une totale équité des droits de la population féminine en général et de la femme marocaine en particulier, est long et parsemé d’embûches. Pas assez représentée dans l’industrie, dans l’économie, ou encore en politique… la femme marocaine souffre encore du manque de reconnaissance de ses pairs. Dossier réalisé par : Sarah MAACHE
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N° 23 Mars 2017 45
INDUSTRIE DU MAROC
enquete
La femme, première victime du chômage Les dernières statistiques de l’emploi du HCP sont particulièrement alarmantes pour la gent féminine. Le chômage affecte particulièrement cette catégorie de la population. L’emploi chez les femmes étant principalement lié aux activités tertiaires. Sa quasi-absence de la scène politique est également un grand handicap.
C
e n’est pas toujours évident d’être une femme, moins évident encore, d’être une femme marocaine, surtout au vu de la conjoncture actuelle. Les résultats affichés par la dernière étude du HCP concernant le marché de l’emploi féminin sont effarants et les efforts gouvernementaux ne semblent pas tout à fait suffisants. Le Maroc compte aujourd’hui 1.1 million de chômeurs. Ceuxci sont à 75,9% des citadins et à 87,6 des femmes, dont la plupart, «dans la fleur de l’âge» (64,8%). Les chiffres du HCP révèlent également que 44% des jeunes femmes marocaines entre 15-24 ans seraient sans emploi, sans formation et donc sans perspectives d’avenir (voir infographie). Par ailleurs, 53,5% des filles entre 18-24 ans sont dans le même cas. «Ce sont des chiffres très inquiétants, qui illustrent la précarité de la situation de beaucoup de femmes au Maroc. Ils illustrent également les inégalités grandissantes entre les différentes classes sociales», commente Meryem Belqziz DG d’Uber Maroc. Si l’on s’aventure à dresser un portrait-robot du chômeur marocain sur la base des résultats de cette étude, l’on se retrouvera avec celui d’une jeune femme, citadine à la re46 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
cherche de son premier emploi. La répartition de l’emploi par secteur n’est pas pour rassurer. Pour celles qui ont réussi à trouver un travail, elles sont pour la plupart encore confinées au secteur des services qui absorbe à lui seul 68,6% des femmes actives. Quant à la place de la femme dans l’industrie, celle-ci est encore réduite puisque ce chiffre se situe à seulement 25%. Bombe à retardement ? Même constat en politique. Si les révolutions introduites dans le cadre de la Constitution de 2011 étaient porteuses de grands espoirs, la réalité en a été toute autre. La femme n’a été que très peu représentée au sein des institutions gouvernementales et étatiques durant les six dernières années. La députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Nouzha Skalli, affiche d’ailleurs clairement son mécontentement : «Aucune région n'est présidée par une femme, moins de 1% des communes sont présidées par des femmes et les femmes sont clairement sous-représentées dans les postes de responsabilité parlementaires». Il faut dire que ce n’est pas toujours son niveau d’études qui est mis en cause. Comme le démontre une récente étude menée par
un groupe de chercheurs de l’université Hassan II, le niveau global d’éducation des élus femmes serait supérieur à celui de leurs homologues masculins : 67% d’entre elles ont un niveau d’étude «supérieur» contre 39% chez les hommes. Ceci dit, le pouvoir qui leur est donné reste relativement restreint, comme le constate la politologue Armelle Le Bras Chopard. Intervenant dans le cadre du forum «Femmes et politiques, regards croisés», organisé par la commission France-Maroc du parti Les Républicains, cette experte a rappelé que l’«on donne souvent aux femmes des ministères comme celui de la Famille ou de la Santé, mais rarement des ministères régaliens comme l'Intérieur». Pour la Banque Mondiale, il faut faire attention à l’effet bombe à retardement. Dans un récent rapport, l’institution de Bretton Woods précise que «le fait d’ignorer les questions de justice et d’équité, le manque disproportionné d’éducation des femmes, avec ses conséquences sur leur faible productivité, ainsi que sur leur santé et la santé de leurs familles, a des effets négatifs sur l’économie dans son ensemble».
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enquete
«La digitalisation peut révolutionner le travail des femmes.» La stratégie, si elle est mise en place efficacement et rapidement est censée booster tous les secteurs en améliorant la productivité et en élargissant et diversifiant les marchés et en ce sens favoriser l’emploi. D'autre part, le secteur du numérique peut offrir des opportunités énormes d’emploi de ressources humaines diplômées et formées. Les filles sont au premier rang des bancs de l’École et de l’Université. Elles constituent largement plus de la moitié de nos compé-
Saloua Karkri Belkeziz, président directeur général Gfi Maroc
tences. Mais ces compétences se dissipent sous le fameux plafond de verre, anéantissant leur rôle dans le développement économique. D'autant plus que beaucoup de nos élites, ayant fait leurs études dans les écoles prestigieuses à l’étranger, choisissent de ne pas rentrer. La digitalisation est en mesure de révolutionner le travail et de modifier les notions de présence et en ce sens d'être favorable à l’emploi des femmes.
Les chiffres du HCP révèlent également que 44% des jeunes femmes entre 15-24 ans seraient sans emploi, sans formation et donc sans perspectives...
«Les femmes des milieux modestes sont souvent les premières victimes d'un marché de l'emploi atone»
Meryem Belqziz, DG d’Uber Maroc
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Les derniers chiffres du Haut-Commissariat au Plan sur le marché de l’emploi sont très inquiétants. Ils illustrent la précarité de beaucoup de femmes au Maroc. Ils illustrent également les inégalités grandissantes entre les différentes classes sociales. Les femmes de milieux favorisés bénéficient des mêmes opportunités que les hommes, à savoir éducation, formation, perspectives d'emplois intéressants tandis que les femmes des milieux modestes sont souvent les premières victimes d'un marché de l'emploi atone. Ce sont aussi
les premières à accepter des emplois précaires dans l'informel, ce qui impacte encore plus négativement les statistiques d'emploi féminin. Au risque de paraître naïve, je ne vois que des avantages à être une femme chef d’entreprise. Une femme chef d'entreprise bénéficie de plus d'attention, de bienveillance et de support à l'extérieur de son entreprise par les médias, autorités, etc. À l'intérieur de l'entreprise, je n'ai jamais rencontré de problèmes avec mes équipes dus au fait que je sois une femme.
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INDUSTRIE DU MAROC
enquete
Parité : Encore du chemin à faire Malgré les différents programmes en faveur de la parité et la consécration du principe d’un point de vue constitutionnel, le statut de la femme n’a toujours pas connu de changement majeur en pratique. 4 années après l’entrée en vigueur du projet ICRAM, les mesures gouvernementales peinent à donner des résultats probants en raison, principalement, du manque de cohésion interministérielle.
L
également, la parité est un droit constitutionnel absolu, érigé dans la nouvelle Constitution en 2011 et qui stipule que «le Royaume du Maroc s’engage à combattre et bannir toute discrimination à l’égard de quiconque en raison du sexe». Dès son accession au Trône, S.M. le Roi Mohammed VI a proclamé l’urgence de «rendre justice à la femme marocaine et de l’affranchir de toutes les formes d’injustice qui pèsent sur elle». Cet engagement s’est notamment traduit par des programmes d’appui, dont le Plan d’action pour l’intégration de la femme au développement (PANIFD). Bien que son efficacité soit quelque peu remise en question, ce programme a au moins eu l’intérêt de définir un cadre méthodologique pour une nouvelle approche de la problématique de l’habilitation de la femme et qui a été concrétisé par l’adoption consensuelle du quota pour les élections législatives de 48 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
la chambre des représentants en 2002 et légalement par un mouvement de réformes juridiques important marqué par la réforme du code du statut personnel, en 2004, devenu code de la famille. 156 mesures Le gouvernement Benkirane a également tenté - tant bien que mal - d’avancer sur ce sujet. Ainsi, l’Exécutif en place depuis 2011 a mis en œuvre le Plan gouvernemental pour l’égalité «ICRAM» adopté par le Conseil du gouvernement en juin 2013 et donnant lieu à un ensemble de réformes et d’initiatives afin de tendre vers l’égalité entre les sexes et encadrer l’accès équitable aux services de base : emploi, santé, éducation. Le programme comprend 8 axes et 24 objectifs traduits en 156 mesures munies d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs d’évaluation. Ces mesures ont été réparties entre les départements responsables de la mise en œuvre durant la
période 2012-2016. Parmi les axes de développement, l’Institutionnalisation et la diffusion des principes de l’équité et de l’égalité, l’instauration des bases de la parité, la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence à l’encontre des femmes ainsi que la mise à niveau du système d’éducation et de formation sur la base de l’équité et de l’égalité. Le programme intègre également le renforcement de l’accès équitable et égal aux services de santé, le développement des infrastructures de base pour améliorer les conditions de vie des femmes et des jeunes filles, l’autonomisation sociale et économique des femmes ainsi que l’accès égal et équitable aux postes de prise de décision aux niveaux administratif, politique et économique. Convergence Aujourd’hui, après 4 années de son entrée www.industries.ma
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en vigueur, le bilan est peu reluisant. L’éparpillement des stratégies et des mesures ne semble pas avoir d’effet probant pour le moment. Les défis à venir pour consolider les acquis et valoriser les résultats nécessitent de développer la convergence au niveau de l’action gouvernementale en matière d’intégration transversale de l’égalité dans les grands projets économiques de développement. Reste que cette première phase a permis aux pouvoirs publics de mettre en place les mécanismes institutionnels concernant le suivi et l’évaluation de l’égalité. Sur le plan législatif, les institutions étatiques ont adopté plusieurs textes législatifs et règlementaires pour l’équité : il s’agit notamment du projet de loi 14-79 relatif à l’Auto-
rité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination (APALD) ou encore du projet de loi 78-14, relatif à la création du Conseil consultatif de la famille et de l’enfance. L’Exécutif a également mis en place des stratégies et programmes spécifiques qui ont permis d’accompagner les mesures qualitatives et structurantes pour la promotion des droits des femmes à différents niveaux, notamment en matière de lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence ou encore d’accès égalitaire aux sévices de la santé. Pour diffuser et généraliser la culture de l’égalité, des indicateurs, outils, instruments et campagnes de sensibilisation ont été mis en œuvre. Aujourd’hui, l’accent est clairement mis sur l’opérationnalisation
des mesures et la convergence des actions publiques. Dans ce sens, le ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration et l'Organisation des Nations unies (ONU) Femmes ont récemment signé une convention de partenariat pour l'accompagnement et l'appui à la mise en œuvre de la stratégie d’institutionnalisation de l’égalité entre les sexes dans l’administration publique. La convention s'étalant sur la période 2017-2019, couvre les politiques, programmes et projets mis en place par l’administration publique dans le domaine de l’égalité entre les sexes, prenant en compte l'aspect genre au sein des structures de l’administration publique.
«Le pouvoir politique reste monopolisé par les hommes»
Nouzha Skalli, Député PPS
«Le champ politique au Maroc souffre de mille maux, ce qui explique certainement la désaffection des citoyennes et citoyens et leur réticence à accorder leur vote à quelque parti que ce soit. Faut-il rappeler que les voix exprimées aux dernières élections ne dépassent pas les 25% de l'ensemble des personnes en âge de voter au Maroc ? Et si la cause de la carence aigüe dont la politique est atteinte était justement la marginalisation des femmes ? Oui il y a eu des progrès récents : quelques milliers de femmes ont été élues municipales, elles constituent 37% des conseillers régionaux et 81 femmes sont députées à la Chambre des représentants (21%) même si on est loin de la Parité prévue par la Constitution. Mais hélas, aucune
région n'est présidée par une femme, moins de 1% des communes sont présidées par des femmes et celles-ci sont clairement sous-représentées dans les postes de responsabilité parlementaires. Le pouvoir politique reste monopolisé par les hommes au détriment des talents et du savoir-faire féminin et de leur capacité à penser et mettre en œuvre des politiques publiques inclusives pour les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Et si la Parité était le vrai remède dont la politique a besoin pour sa réhabilitation, pour une meilleure écoute des besoins de l'ensemble de la population et pour réconcilier les citoyennes et citoyens avec la politique ?».
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N° 23 Mars 2017 49
INDUSTRIE DU MAROC
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Asmâa Morine Azzouzi, présidente de l’Association des femmes entre-
preneurs au Maroc (AFEM).
«L’entrepreneuriat féminin structuré ne représente que 10% du total des entreprises» et qui ont donné naissance à la femme entrepreneur telle que nous la concevons aujourd’hui. En ce qui concerne la nature des sociétés créées par les femmes, celles-ci sont pour la majorité des sociétés opérant dans le secteur des services : 80% de femmes membres de l’AFEM appartiennent à cette catégorie. Ceci s’expliquant par le fait que les activités de ce secteur sont davantage maitrisables, offrent plus de facilités et nécessitent moins d’encadrement humain. Malgré tout, l’entrepreneuriat féminin structuré ne représente aujourd’hui que 10% du total des entreprises créées au Maroc, ce qui reste très bas par rapport au reste du monde où ce taux est plutôt de 30 à 40%. En quoi, à votre avis, l’avènement du statut «autoentrepreneur» a-t-il boosté l’initiative d’entrepreneuriat de la femme marocaine ? Avec l’avènement du statut autoentrepreneur, la situation de la femme se porte nettement bien, puisqu’on frôle désormais la parité avec 45% de femmes entrepreneurs, cela prouve encore une fois que quand c’est moins contraignant, les femmes n’ont aucun mal à entreprendre. Grâce à ce statut, la femme peut tout faire à partir de chez elle. Ce qui lui facilite énormément la tâche en lui permettant de mener de front une vie familiale avec une carrière professionnelle.
IDM : Quel est l’état des lieux de l’entrepreneuriat féminin au Maroc, aujourd’hui ? L’entrepreneuriat féminin ne date pas d’aujourd’hui. Dès les années 60, la femme marocaine a révélé un fort penchant pour l’entrepreneuriat. Avec l’avènement de l’indépendance, la place de la femme entrepreneur s’est dessinée plus nettement. Ainsi, les premières femmes industrielles ont été pour la plupart des héritières, ayant leur famille dans l’industrie et le commerce, puis il y a eu la vague des premières diplômées qui ont lancé leur propre business 50 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
Pourtant, la femme demeure sous-représentée dans le secteur industriel… Nous accusons toujours une faible représentativité des femmes dans le secteur industriel notamment, qui est un secteur créateur de valeur et nous espérons une amélioration de ce côté avec le plan d’accélération industriel. De notre côté, nous ne ménagerons aucun effort pour encourager l’investissement féminin dans l’industrie à travers l’octroi de plusieurs avantages dans ce sens (plateformes industrielles, une fiscalité incitative…). Il n’y a pas de raison pour abandonner ce secteur aux hommes, surtout qu’il existe effectivement un savoir-faire féminin important à exploiter, au niveau notamment des produits du terroir, de l’agroalimentaire, des cosmétiques, du textile…
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L’AFEM est également active du côté de l’organisation d’évènement, servant à promouvoir le rôle de la femme marocaine entrepreneur, dans ce sens, quel sera le principal enjeu de cette 2e édition du «South EconomicWomen Initiative», prévue pour le 3 mars prochain ? Le principal enjeu de cette 2éme édition, placée sur le thème «Entreprendre demain, les clés de la réussite», est de mettre la femme dans une sorte de prospective par rapport à l’entreprise de demain. Quand on est entrepreneur, on est vite pris dans la spirale du quotidien qui nous empêche d’avoir une vision à plus long terme, surtout pour une femme opérant dans une petite structure ; ce qui est le cas de la majorité des femmes entrepreneurs au Maroc, qui doivent gérer à la fois sur le volet stratégique et l’opérationnel. Dans de telles conditions, il devient alors difficile d’avoir un regard neuf. Notre rôle est de permettre à ces femmes de se projeter et de réfléchir à l’avenir de leurs entreprises.
Les transformations du modèle économique vers plus de digitalisation peuvent d’ailleurs constituer une opportunité… En effet, l’entreprise d’aujourd’hui n’est pas l’entreprise de demain. D’ailleurs, nous ressentons les prémices de cette entreprise du futur dont les traits commencent à se dessiner dès maintenant et qui se présente sous la forme d’une structure plus dématérialisée, plus digitale et plus robotisée. C’est toute une révolution industrielle qui se prépare et aucun secteur ne sera épargné, d’où le besoin d’anticiper, au risque de se retrouver rapidement dépassés par les évènements. Nous aurons gagné notre pari, si au terme de cette journée, nous arrivons à permettre à des femmes entrepreneurs de savoir comment elles peuvent se préparer pour affronter les défis de demain et que les porteuses de projets puissent comprendre qu’une nouvelle façon d’entreprendre est en train de voir le jour et qu’il faut qu’elles s’y préparent dès aujourd’hui.
Carte de visite :
Après un diplôme de l’Institut supérieur de commerce et d’administration (ISCAE) de Casablanca, Asmaa Morine-Azzouzi a suivi un troisième cycle en commerce international et obtenu un MBA d’intelligence économique et de management stratégique à l’École de guerre économique (EGE) de Paris. Elle a ensuite fondé une société de développement commercial et d’évènementiel, Actiform, avant de fonder en 2011 CAIS Consulting et en 2016 Lead4Leaders, deux cabinets conseil spécialisés dans l’intelligence. Très active dans le domaine social, Asmâa Morine Azzouzi est présidente de l’AFEM (Association des Femmes Entrepreneurs au Maroc).
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INDUSTRIE DU MAROC
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Bilan morose pour les TIC en 2016 La Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI) a tenu le 17 février dernier une conférence de presse. Lors de cette conférence, les membres de l'APEBI ont présenté un bilan de l’année écoulée et se sont projetés dans l’avenir à travers la stratégie 2020. Par : A.L
2016, une année plutôt morose. C’est en tout cas le bilan que font les membres de l’APEBI avec à leur tête la présidente Saloua Karkri-Belkeziz. Le Maroc est encore en retard en matière de digitalisation. Parmi les causes qui semblent freiner l’évolution digitale du Maroc, les membres ont énuméré les problèmes d’E-formation et l’absence d’une structure chargée de la mise en œuvre des objectifs de la stratégie digitale 2020. Le digital étant un levier de croissance économique, les dirigeants marocains ont tout intérêt à l’intégrer à leurs programmes, d’autant plus que la société marocaine est demandeuse. Selon Saloua Karki-Belkeziz, «le prochain gouvernement doit mettre la stratégie digitale au cœur de sa politique». «Cette feuille de route concerne tous les départements vitaux de notre économie et contribuerait éventuellement à amé-
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INDUSTRIE DU MAROC
liorer notre classement au niveau des e-service et lutter contre la corruption». Pour accompagner et garantir la bonne tenue du changement digital, l’APEBI clame la mise en place d’une Agence nationale pour le développement numérique. Cette structure, qui a manqué à la première stratégie Maroc Numeric 2013, aura pour rôle de rompre avec les anciens codes qui régissent le secteur. Elle sera ainsi l’unique interlocutrice des acteurs et garantira l’homogénéité des projets IT. Lors de cette conférence, l’APEBI a évoqué sa vision future à travers le projet «Maroc digital 2020». Ce projet vise la transformation numérique du Maroc à travers la transformation de son économie numérique. Ce changement se fera à travers plusieurs points, dont le passage au digital des administrations nationales. Les autres points de cette
stratégie mettent en lumière la volonté du Maroc à devenir un hub numérique régional et un partenaire de choix pour l’Afrique francophone en termes d’échange aussi bien au niveau de la formation que du financement de projets. À ce niveau, l’APEBI s’est félicité de la bonne tenue de la première édition de l’AITEX, le Salon international des technologies et de l’information qui a pris place à Casablanca en septembre dernier. Les membres ont aussi annoncé la prochaine édition de cet évènement continental, qui mettra en avant la dimension africaine du Maroc, qui colle parfaitement avec la stratégie du Royaume sur sa vision pour le continent. Pour 2017, l’APEBI se veut optimiste quant à la bonne tenue de leur programme. Une chose est sûre, le prochain gouvernement est prévenu. L’APEBI ne lâchera rien !
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dossi er Déficit commercial :
Aziz Daddane, président du directoire S2M et vice-président de la Fédération
marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI)
«Nous devons mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu» estime être en retard. Nous devons mettre l’IT vraiment au cœur de la stratégie de notre pays et de notre gouvernement. Cela se fera à travers la mobilisation de l’ensemble des acteurs publics et privés. Tous les secteurs sont concernés : le gouvernement, les administrations, l’infrastructure, l’enseignement, la santé et j’en passe.
Le secteur des TIC a continué à sombrer en 2016, quel est votre vision pour l’année 2017 ? Un peu partout dans le monde, nous voyons que d’autres pays sont en train de littéralement galoper à ce niveau. En 2017, il est hors de question pour le Maroc de perdre plus de terrain sur le plan du digital. C’est pourquoi nous devons mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard, en tout cas, les chantiers que l’on 54 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
Quelle place occupe la dimension africaine et arabe dans la stratégie digitale 2020 ? En ce qui concerne la dimension africaine, nous considérons l’Afrique comme un marché porteur. Au sein de l’APEBI, la collaboration entre le Maroc en tant que pays africain et les autres régions d’Afrique francophone, c’est-à-dire l’Afrique du Nord, de l’Ouest, du centre et maintenant de l’Est, doit s’inscrire dans une logique de coopération de «win win». Cette politique est bien entendue, renforcée par la multiplication des déplacements de S.M. le Roi Mohammed VI dans ces pays et par la concrétisation du retour du Maroc dans sa «famille africaine». Personnellement, j’ai fait partie des délégations d’hommes d’affaires qui ont accompagné Sa Majesté, notamment en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, à Madagascar, en Tanzanie, etc. Et l’on voit qu’il y a un vrai potentiel de coopération dans le secteur de l’IT entre le Maroc et ces pays. Tout ceci s’est illustré par la mise en place des groupements d’impulsion économique, la commission de l’économie numérique fait partie de ces GIE Maroc/Sénégal et Maroc/Côte d’Ivoire. Je pense que nous avons un rôle à jouer justement pour développer la coopération numérique entre le Maroc et ces pays. C’est ce que nous sommes en train de concrétiser à travers l’AITEX et la construction d’un Technopark à Abidjan. Pour moi, le fait de s’occuper de cette profondeur africaine ne doit pas nous faire oublier la dimension arabe. Je prends l’exemple de S2M, nous coopérons de la manière la plus éclatante avec les pays du Moyen Orient (Émirats Arabes Unis, la Jordanie…). Nous devons donc placer aussi cette coopération parmi les plus importantes. C’est dans ce sens que nous avons enclenché un certain nombre d’actions avec l’Égypte, www.industries.ma
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le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis et d’autres pays. Où en est le projet Technopark à Abidjan justement ? Une première étape a été franchie. C'est la signature d’un mémorandum entre les différents responsables marocains (le Technopark et le GIE) et les responsables ivoiriens lors de la première édition de l’AITEX en septembre dernier. Nous avons avancé à ce niveau, notamment en assurant à ce Technopark d’Abidjan, le financement nécessaire. Les banques marocaines qui sont parties prenantes dans le programme du Technopark marocain vont nous accompagner également dans la mise en place du Technopark à Abidjan. Il s’agit notamment des banques marocaines à dimension africaine (la Banque Populaire, la Bmce Bank of Africa, Attijariwafa bank,). Nous sommes en ce moment dans la phase d’identification des sites potentiels qui vont nous permettre d’accueillir cette infrastructure et nous sommes à un stade très avancé pour la sélection du site ainsi que pour la mise en place de l’instance de gouvernance et de pilotage de ce projet.
Où en est aujourd’hui le Maroc sur le plan du paiement électronique, notamment le paiement mobile ? Le paiement mobile au Maroc n’a pas encore décollé. C’est un secteur appelé à se développer. C’est un excellent raccourci pour faire du paiement électronique. Un moyen qui est à la disposition de tout le monde. Le taux d’équipement est largement supérieur à 100%. Nous avons donc une belle opportunité pour développer le paiement électronique. Ce qui implique bien entendu à la fois les banques et les opérateurs télécoms. L’étude qui est en cours vise justement à configurer l’architecture du paiement mobile en impliquant les différents acteurs, car il s’agit d’assurer l’interopérabilité avec ces différents acteurs. C’est dans ce sens que s’inscrit le prochain forum qui aura lieu en mai prochain (ndlr : M-Pay Forum à Casablanca le 9 mai). L'objectif de ce forum, organisé par l’APEBI en partenariat avec CIO magazine, est de donner une bonne visibilité à l’ensemble des acteurs sur ce qui doit se faire au Maroc pour accélérer le développement du paiement mobile dans le pays.
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Entreprise
Logistique : L’Externalisation incontournable Véritable moteur de l’activité logistique, l’externalisation des chaînes demeure encore embryonnaire au Maroc. Pourtant, les enjeux et les bienfaits sont importants pour les entreprises, pour peu de s’entourer de bons prestataires Par :Omar ZEROUALI
F
aut-il externaliser les chaines logistiques ? Cette question tourmente de plus en plus d’entreprises qui s’interrogent sur les vrais bénéfices engendrés par une telle opération. Externaliser ses prestations logistiques pour une entreprise, c’est confier à un prestataire extérieur tout ou une partie de ses activités de transport, d’entreposage et de distribution. Pour de nombreux experts, le moteur de la logistique est l'externalisation. Or, le secteur demeure grandement tiré par la grande distribution. Seule une poignée d'entreprises, représentant 10 et 15% de la distribution moderne, externalise ses process aujourd’hui. Tout le reste continue à fonctionner selon des schémas traditionnels. La grande majorité des entreprises continue de fonctionner avec ses propres camions, chauffeurs, entrepôts… 56 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
L’externalisation est un véritable partenariat où les deux parties - l’entreprise et le prestataire logistique - s’engagent sur des objectifs communs.Une externalisation logistique réussie doit donc être préparée en amont et faire l’objet d’une analyse interne ; une meilleure compréhension des problématiques de sa chaine logistique permet de définir une charte précise des besoins de l’entreprise. «En tant que prestataires de services logistiques, nous avons pour objectif de combiner toutes les fonctions liées à la supplychain de manière efficace et économique», souligne Mathieu Brouard, Head of sales Road Logistics Morocco au sein de Dachser Maroc. Ainsi, cette pratique permet une total maitrise des flux de l’entreprise qui va de la préparation de commandes à la livraison chez le client au Maroc ou à l’international. L’entreprise peut donc consulter à dis-
tance et en temps réel l’état de son stock grâce à un accès internet sécurisé. Dotés d'équipements technologiques performants, les logisticiens interfacent leur système d'informations avec celui de l’entreprise. «Dachser inclut par exemple tous les services logistiques allant du transport de marchandises , des services de dédouanement, de conseil, de stockage, jusqu’à nos nombreux services à valeur ajoutée spécifiques à chaque secteur», commente Mathieu Brouard. Le choix du prestataire est donc important. Pour réussir ses activités d’externalisation, l’entreprise a besoin de s’entourer de prestataires qui vont accompagner sa stratégie d’externalisation. Un choix qui doit s’opérer selon plusieurs critères : l’écoute du logisticien sur vos besoins, sa compréhension de votre business, sa capacité d’accompagnement dans votre développement et ses références. www.industries.ma
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Entreprise
Thaleos éclaire votre lanterne ! Lancée en France en 2008 par un jeune entrepreneur marocain, la marque s’installe au Maroc à partir de 2014. Thaleos, une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication LED, propose des solutions d’éclairage intelligentes qui répondent aux normes de qualité et d’efficacité énergétique et qui sont spécifiquement orientées vers le marché marocain. La marque dispose d’un haut degré de maîtrise, lui permettant d’offrir à ses clients des solutions sûres, économes et abordables, conçues pour tout type d’espaces
L
e Maroc, à l’instar des autres pays du monde, s’est Lancé dans une politique de transition énergétique. Le Royaume s’est débarrassé peu à peu des lampes à incandescence. Energivores et peu efficaces, ces lampes dominaient le marché de l’éclairage domestique au Maroc. Elles ont été remplacées par les lampes fluo-compactes qui à leur tour ne répondaient toujours pas aux normes d’économie d’énergie souhaitées. C’est ainsi que la technologie LED a commencé à se développer dans le marché marocain, et ce, notamment grâce à tous les avantages qu’elles proposent en termes de qualité d’éclairage et surtout des économies d’énergie et de protection de l’environnement. Une dynamique dans laquelle s’inscrit le Maroc d’aujourd’hui. C’est dans ce contexte que THALEOS a décidé de lancer son activité au Maroc, Cette marque, à l’origine française, conçoit, fabrique et propose une large gamme de produits efficaces et de grande qualité qui répondent aux besoins du marché des professionnels de divers secteurs notamment, la distribution, l’industrie, le commerce et l’éclairage public En tant que spécialiste dans l’efficience énergétique, THALEOS privilégie l’innovation et la performance grâce à son département Recherche et Développement composé de 20 ingénieurs qui lui assurent une technicité optimale et sélectionnent les composants les plus performants, tout en veillant à concevoir des produits écologiques et à basse consommation énergétique. Citons d’ailleurs à ce titre quelques références réputées des fournisseurs de THALEOS en termes de puces LED : Nichia, Cree, Bigelux et Edisson. Le marché de la LED a gagné en maturité au cours de cette dernière décennie. Le Maroc s’inscrit dans la tendance mondiale à ce
niveau. Le produit LED commence à atteindre une certaine avancée technologique partout dans le monde. Côté prix, il y a également une véritable amélioration, avec une baisse de 5 à 6 fois du prix de la LED au cours des trois dernières années. Nous disposons de notre propre bureau d’étude, et ce, afin d’optimiser le processus de fabrication de nos produits et d'offrir aux consommateurs la garantie de la meilleure qualité au meilleur prix. THALEOS propose une large gamme de produits adaptés à chaque type de segment. Des produits domestiques adressés aux ménages, des produits adressés aux architectes ou aux industriels, et enfin des produits destinés à l’éclairage public. Chacune de ces gammes respecte les mêmes normes de qualité et de garantie. Notre objectif est double, d’un côté permettre au Marocain de restreindre au maximum sa facture énergétique et d’un autre lui offrir le produit le plus fiable sur le marché. À plus long terme, THALEOS adapte sa stratégie à la mutation du marché actuel et vise 80% de part de marché de la LED au Maroc d’ici 2020.
Douaa TSOULI, Directrice Marketing et Communication
Thaleos est une marque de référence à l’international et au Maroc, avec des produits disposant de toutes les garanties et de toutes les certifications de qualité, ce qui rassure les professionnels et oriente facilement leur choix vers nos produits et services. Thaleos conseille et accompagne ses clients et partenaires tout au long de la mise en œuvre de leur stratégie énergétique. De l’étude jusqu'à 58 N° 23 Mars 2017
INDUSTRIE DU MAROC
l’installation. THALEOS assure également un service après vente qui la distingue de ses concurrents. Thaleos est certes une structure jeune au Maroc, mais elle a su en quelques années s’imposer auprès des marchés référents et des grands comptes, grâce notamment à l’expertise et au savoir-faire de ses ressources humaines également. www.industries.ma
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Adil Baqili, Directeur général
Le marché de la LED a gagné en maturité au cours de cette dernière décennie. Le Maroc s’inscrit dans la tendance mondiale à ce niveau. Le produit LED commence à atteindre une certaine avancée technologique partout dans le monde. Côté prix, il y a également une véritable amélioration, avec une baisse de 5 à 6 fois du prix de la LED au cours des trois dernières années. Nous disposons de notre propre bureau d’étude, et ce, afin d’optimiser le processus de fabrication de nos produits et d'offrir aux consommateurs la garantie de la meilleure qualité au meilleur prix.
THALEOS propose une large gamme de produits adaptés à chaque type de segment. Des produits domestiques adressés aux ménages, des produits adressés aux architectes ou aux industriels, et enfin des produits destinés à l’éclairage public. Chacune de ces gammes respecte les mêmes normes de qualité et de garantie. Notre objectif est double, d’un côté permettre au Marocain de restreindre au maximum sa facture énergétique et d’un autre lui offrir le produit le plus fiable sur le marché. À plus long terme, THALEOS adapte sa stratégie à la mutation du marché actuel et vise 80% de part de marché de la LED au Maroc d’ici 2020.
La technologie LED est à ce jour la meilleure solution en termes d’économie d’énergie Elle continue à évoluer pour répondre au mieux aux besoins du marché en termes de qualité d’éclairage et d’économie n’énergie tout en préservant l’environnement. Thaleos s’inscrit dans cette dynamique en proposant des solutions adaptées aux besoins des marchés marocains en particulier et africains en
général. Notre savoir-faire et notre expertise nous permettent de sensibiliser les chefs d’entreprise sur les avantages de nos solutions en leur proposant en amont un bilan énergétique complet et gratuit. Ce bilan leur apporte une réponse claire et concrète sur le coût et le retour sur investissement.
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que nous maitrisons totalement nos coûts, ce qui nous permet de proposer aux consommateurs des prix directs usine. Nous avons un département R&D qui développe continuellement la qualité de notre offre. À Thaleos, l’aspect qualitatif nous tient particulièrement à cœur et se place au centre de notre culture. Nous avons, dès le début, fait le choix d’investir dans la culture de l’excellence
plutôt que de se baser sur une simple stratégie visant à réduire le prix au détriment de la qualité. Le monde connaît une véritable révolution énergétique et Thaleos compte bien en faire partie. Ainsi, nous prévoyons à l’horizon 2020 de conquérir 10% de part de marché, soit 600 millions de DH. 2020 étant une date très importante pour le secteur de l’éclairage, non seulement au Maroc mais partout dans le monde.
Youssef LABDOUI, Directeur technique/administratif
Fayçal NAJID, Directeur associé
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Nouzha TAARIJI, Directrice générale ENERGY TRANSFO
«L’industrie doit se préoccuper de plus en plus de la préservation de son environnement» Vous travaillez également dans le cadre de l’association Izdihar sur la réduction de l’impact environnemental des groupes industriels à Sidi Bernoussi ? Où en êtes-vous aujourd’hui ? L’industrie doit se préoccuper de plus en plus de la préservation de son environnement. Or la prise en compte de l'environnement par les entreprises peut difficilement se faire sans développer une gestion collective de l'environnement à l'échelle de leur zone d’activité. En effet, les PME n'ont généralement pas les moyens humains, techniques et financiers pour mettre en place une politique de gestion environnementale. Ces contraintes amènent à envisager la mise en place de solutions collectives et économiquement viables. Dans l’objectif d’initier un processus dynamique d’amélioration environnementale durable de nos activités, notre association Izdihar a rédigé une charte environnementale. Les entreprises qui y adhèrent veillent à suivre une démarche de responsabilité environnementale. L'enjeu de la charte environnementale est de concilier les activités économiques et la prise en compte de l'environnement à l'échelle de notre zone industrielle. Elle se veut un outil de dialogue avec les diverses institutions et acteurs locaux. Qu’est-ce qui caractérise le secteur énergétique au Maroc actuellement, en termes d’avancées mais aussi au vu de ce qui reste à faire pour développer davantage ce secteur ? Le Maroc a connu au cours des vingt dernières années, une croissance continue de la demande d’énergie, de l’ordre de 6% en moyenne, liée à l’industrialisation, au développement global de l’économie et à l’augmentation du niveau de vie. 1995 : L’électrification rurale. Cette année-là, le gouvernement marocain lance le Programme d’électrification rurale global. Ce PERG a contribué au développement de l’industrie électrique au Maroc. En 2009, le Maroc présente la Stratégie énergétique nationale à l’horizon 2020 qui vise à optimiser le bouquet énergétique dans le secteur de l’électricité et à accélérer le développement des énergies renouvelables, particulièrement éolienne, solaire et hydraulique. L’adoption de la loi 48-15 relative à la régulation du secteur de l’électricité s’inscrit dans la continuité du mouvement de libéralisation du secteur énergétique. Elle permet aujourd’hui aux opérateurs privés de développer des projets de production d’électricité de sources renouvelables et de commercialiser l’électricité produite avec un droit d’accès garanti aux réseaux électriques THT, HT et MT. 60 N° 23 Mars 2017
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Quel regard portez-vous sur la place de la femme marocaine dans la société actuelle ? Depuis vingt ans, la femme marocaine s’est vu reconnaître de nouveaux droits. Pour ne citer que la réforme en 2004 du Code de la Famille «Moudawana» avec tous les changements qu’elle a impliqués. Malgré toutes ces améliorations, nous sommes encore loin du compte. Malheureusement, il existe de très fortes disparités dans notre pays au niveau de la place de la femme. Une femme vivant dans un milieu rural n’aura pas la même place qu’une femme qui vit en ville. De même, ces fossés se creusent davantage en fonction de la catégorie dans laquelle on vit. L’éducation et le travail sont la clé de voûte du changement. La place des femmes dans le monde du travail est un enjeu primordial puisque c’est par le travail que les femmes gagnent leur autonomie financière, l’un des piliers de l’égalité. Il reste donc encore beaucoup à faire. Certes, l’État a un rôle central à jouer pour garantir une certaine égalité entre hommes et femmes au Maroc. Cependant, nous nous devons chacun à notre niveau nous mobiliser pour faire changer les mentalités.
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Sylvia Pariente, Président directeur Général d’Exhochems Maroc
« Le Continent Africain est définitivement notre opportunité de développement. » nologiques (dont nous sommes 100% propriétaires et qui sont le fruit de notre R&D) appliquées aux traitements des eaux usées, de l’assainissement sanitaire public et privé, lutte contre le Péril fécal, et aux problématiques du traitement des déchets organiques dans les pays sous-développés et/ou émergeants. Nous avons installé notre principale filiale au Maroc pour servir l’ensemble du continent Africain, car les conditions de développement commercial (logistique adaptée et fluide), de visibilité sur le continent et la volonté Royale de soutenir les entreprises marocaines dans leur implantation africaine nous ont convaincus de venir nous y installer.
IDM : Vous êtes la PDG d’Exhochems Maroc, pouvez-vous nous présenter vos réalisations dans le Royaume à ce jour ? Exochems a pu intervenir sur de nombreuses problématiques liées aux traitements des eaux usées, des lixiviats et des stations d’épuration. Notre première intervention nous la devons au groupe Pizzorno, sur la décharge d’Oum Azza qui avait une sévère problématique d’odeurs. Avec l’ONEE, nous sommes en phase de réalisation d’un pilote pour une problématique similaire au niveau des Stations d’épuration. Enfin pour être un tout petit peu technique, le traitement des odeurs n’est bien entendu qu’une partie de notre action. Grâce à nos microorganismes 100 % biologiques et nos procédés, nous intervenons sur une problématique plus complexe ; mais avec les odeurs, les résultats sont spectaculaires. Nous ne sommes pas un agent masquant, nous cassons la chaîne de fabrication des gaz malodorants. IDM : Vous avez d’abord lancé votre activité en France avant de vous diriger vers le marché africain, quelle a été la principale motivation derrière cela ? Début 2010, nous avons amorcé une évolution stratégique de se développer à l’international en développant nos solutions biotech-
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IDM : Votre entreprise a activement participé à la COP22, avezvous constaté une réelle prise de conscience des différents acteurs marocains vis-à-vis du développement durable ? La COP22 pour nous fut une formidable opportunité pour nous faire connaître et dans le même temps nouer des premiers contacts avec de futurs clients potentiels. De plus, elle fut celle de l’action et du continent africain avec en prime un Sommet MarocAfrique, c’est dire comme je le mentionne plus haut combien le continent africain est définitivement notre opportunité de développement. Le Maroc est de facto la LOCOMOTIVE et a définitivement pris le leadership des initiatives économiques et politiques sur le continent. Dans ce contexte, est-ce-que les acteurs marocains ont pris conscience des opportunités que pourraient leur offrir le secteur de la durabilité ? Je pense qu’ils n’ont pas d’autre choix que de s’y convertir. Dans quelle mesures ont-ils les moyens d’y souscrire ? Là est le vrai débat. Justement, le Maroc s’est engagé à l'horizon 2030 à assurer 52% de sa capacité électrique nationale à partir d'énergie propre –que pensez-vous de cet objectif, est-il aisément atteignable ? A l’horizon 2020, c’est-à-dire demain, le Maroc atteindra 42% de sa capacité électrique en énergie propre. On peut d’ores et déjà dire que le pari de la transition énergétique du Maroc est totalement réussi. Donc, 2030 me paraît tout à fait réalisable.
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INDUSTRIE DU MAROC
Poi nt de droit
Gare à vos contrats de bail ! Depuis le 11 février dernier, les nouvelles dispositions relatives aux baux commerciaux sont entrées en vigueur. Tant les locataires que les bailleurs doivent désormais se soumettre à ces nouvelles règles. Il est hautement recommandé par les juristes d’adapter les contrats en cours au regard des nouvelles dispositions. Par :Omar ZEROUALI 60 ans après le dahir sur le bail commercial, la loi n° 49-16 relative aux baux d’immeubles ou de locaux loués à usage commercial, industriel et artisanal vient bousculer les habitudes. À partir du 11 février dernier, tous les contrats en cours sont régis par le nouveau texte. Une première innovation du texte, et pas des moindres, la loi sur le bail commercial a intégré désormais l’obligation d’un contrat écrit mettant ainsi fin à la pratique des contrats verbaux pour tous les nouveaux baux. Pour les baux conclus avant l’entrée en vigueur de la loi, les juges devraient considérer que des reçus de loyer constituent une preuve suffisante de
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l’existence d’un bail commercial. Pour une meilleure sécurité juridique du bail commercial, il est toutefois hautement recommandé de changer les baux verbaux en cours par des contrats écrits. «Pas de porte» Le nouveau texte légalise également la pratique du «pas de porte» auquel fait référence le dispositif relatif au droit au bail. Son utilité apparaît dans le cas d’un renouvellement du bail. Dans ce cas de figure, la loi affirme que le locataire devra soit avoir occupé les lieux au moins deux années consécutives, ou avoir déjà payé un montant en contrepartie du «droit au bail». Il s’agit
de l’indemnité qui peut être demandée par un commerçant titulaire d'un bail commercial à celui qui prend sa suite dans la location du local. Ce «droit au bail» doit être écrit et précisé dans le contrat de bail. Il équivaut au montant minimum à prendre en compte dans le cadre d’une indemnité d’éviction qui serait due au locataire et qui sert à réparer le préjudice causé au locataire par le défaut de renouvellement. D’autres barèmes sont recommandés pour les cas de calcul de cette indemnité d’éviction. Il s’agit notamment de la valeur marchande du fonds de commerce établie sur la base des déclarations fiscales des quatre dernières
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années, des éventuels frais supportés par le locataire pour les réparations et améliorations du local ainsi que des éléments du fonds de commerce perdus et des frais de changement de domiciliation. Reprise des locaux Dans le cas où les locaux loués sont fermés ou sans usage pendant une longue durée, la loi permet au bailleur de demander la reprise de ses biens. La durée fixée par la loi avant toute procédure en référé devant les tribunaux est de six mois. La demande du bailleur doit toutefois être accompagnée de certaines pièces justificatives : principalement le contrat de bail, les constatations prouvant la fermeture ou l’abandon du local (tout en précisant une date approximative) ainsi que la mise en demeure de respecter les obligations contractuelles adressées au locataire. Même en cas de décision en faveur du bailleur, les effets de l’exécution de la décision intervenue en référé
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ne sont définitifs que si le locataire ne se manifeste pas pendant une durée dépassant six mois à compter de la date de la décision. Sinon, la résiliation du contrat de bail est définitive et il est procédé à la vente de l’ensemble des biens meubles aux enchères. Dans le cas où le locataire apparait pendant la procédure d’exécution, les mesures décidées seront automatiquement suspendues. Le juge accorde alors au locataire un délai ne dépassant pas 15 jours afin de régulariser la situation, faute de quoi la procédure d’exécution se poursuivra. Loyers et résiliation Conformément à l’article 5 de la Loi, le loyer ainsi que les charges locatives sont négociés librement et déterminés par consentement mutuel des deux parties. Sauf clause contractuelle désignant la partie qui s’occupera des charges, ces dernières représentent une partie indivise du loyer. La détermination ainsi que la vérification du
loyer se fait sur la base des dispositions de la loi 07.03 relative à la révision des prix du loyer des locaux d’habitations ou à usage professionnel, commercial, industriel ou artisanal. Si le contrat de bail prévoit une clause résolutoire, ce dernier peut être résilié dès lors qu’une des parties n’aurait pas honoré ses engagements. Il s’agit notamment du cas dans lequel le locataire n’aurait pas procédé au paiement du loyer durant une période de trois mois, suivant la mise en demeure envoyée avec accusé de réception restée vaine pendant 15 jours. Dans ce cas, le bailleur peut alors saisir par référé le juge pour qu’il vérifie la réalisation d’une éventuelle clause résolutoire ou à défaut la restitution du bien (art. 33 de la loi). L’article 34 dispose que les mises en demeure, les notifications et toutes autres mesures effectuées dans le cadre de la présente loi, sont faites par le biais d’un huissier de justice en fonction des mesures édictées dans la procédure civile.
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R&D
Recharger son téléphone grâce à… de l’urine L’idée peut faire sourire. Pourtant, elle est loin d’être un canular. Recharger son téléphone avec de l’urine est possible. L’expérience a été menée au centre de Bioénergie de Bristol (Angleterre) où des chercheurs ont récupéré l’urine et l’ont transformée en électricité, qui peut servir à alimenter des ampoules ou à recharger des téléphones portables. De manière plus technique, l’urine est recueillie dans un urinoir, qui est connecté à une boîte contenant des bactéries. Ces dernières se nourrissent de l’urine et produisent des électrons, collectés puis transformés en électricité ou en énergie. Lors des éditions 2015 et 2016 du festival de Glastonbury, l’expérience avait déjà été menée et les résultats s’étaient avérés concluants. Le prochain projet ? Équiper les camps des réfugiés de ce système.
Du textile intelligent pour surveiller la santé À la liste des objets connectés et intelligents, il faudra désormais ajouter le textile intelligent. À Kaiserslautern en Allemagne, une équipe de chercheurs travaille sur un prototype de chemise intelligente qui détecte ce que l’on mange et ce que l’on boit, et indique sa quantité. Des capteurs placés dans le col analysent les muscles du cou pour observer discrètement la déglutition. Ces capteurs développés dans le cadre du projet de recherche européen «Simple Skin» sont conçus à partir d’un même tissu dans lequel s’entremêlent des fibres polymères et des fils de matériau conducteur comme l’argent ou le cuivre. Pour les chercheurs, le bémol se situe au niveau des coûts élevés de la production. Selon ces chercheurs, seule une production en masse peut faire baisser les prix et permettre une commercialisation du tissu.
Des nano-robots pour combattre le cancer Et si la solution pour en venir à bout du cancer était enfin trouvée? Un début d’espoir plutôt… En effet, des nano-robots pourraient contribuer à combattre le cancer à l’intérieur du corps humain. Selon une étude récente menée un physicien allemand du nom de Jürgen Rahmer, il est possible de contrôler magnétiquement un nano-robot en particulier, afin de lui donner un rôle précis, au sein d’un ensemble de ces mêmes nano-robots. Encore plus intéressant d’après le physicien, les nano-robots pourraient être rassemblés dans un cachet et ainsi le faire prendre au patient, puis les contrôler afin de traiter les cellules cancéreuses. Le tout sans endommager les tissus sains. Même si elle est encore en cours de développement, cette technique pourrait faire disparaitre les effets secondaires des traitements par chimiothérapie.
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h igh-tech
XAgent, le virus qui s’en prend aux Mac Les utilisateurs des ordinateurs sous macOS, le système d’exploitation d’Apple, peuvent trembler. Longtemps considérés comme infaillibles aux pièges des virus, les Macs sont désormais menacés par l’arrivée du malware XAgent. Développé par APT28 associés, un groupe de hackers russes célèbre pour avoir piraté le parti démocrate américain, ce virus particulièrement élaboré permet de voler des mots de passe, réaliser des captures d’écran et récupérer les sauvegardes d’iPhone conservées sur le Mac infecté. Plus inquiétant, il utilise des «url» imitant celles des domaines d’Apple pour passer sous les radars des systèmes de sécurité. Selon le spécialiste de la sécurité informatique Bitdefender, XAgent servirait à faire de l’espionnage industriel avec dans sa ligne de mire le secteur aéronautique.
IOS 11 sera dévoilé début juin au WWDC
La prochaine version d’IOS, la 11, sera présentée en juin prochain lors de l’Apple World Wide Developper Conference ou WWDC. Toujours très attendu, cet évènement fait figure de grand-messe annuelle pour tout développeur sous Apple. D’après des sources du média américain Bloomberg, la prochaine version du système devrait encore plus mettre l’accent sur les réseaux sociaux. En effet, la firme de Cupertino voudrait intégrer à son système d’exploitation une application de création et d’édition de vidéos à partager au sein d’un réseau social. Les vidéos devraient pouvoir être conçues et partagées en un éclair. Apple voudrait en faire une application particulièrement simple à utiliser. Autre nouveauté en vue pour l’IOS 11, l’intégration de la réalité virtuelle ou augmentée, une technologie qui sera associée au logiciel des appareils photos des iPhone.
L’algorithme de Google qui «dépixélise» les images Marre des images trop pixélisées qui rendent les photos moches ? Plus de panique. Cette situation ne sera plus qu’un mauvais souvenir grâce à Google Brain. Développé par la firme de Montain View, cet algorithme est capable de reconstruire une image toute pixélisée pour ressortir quelque chose de plus visible donc de plus exploitable. Une photo ou une image ayant une dimension de 8 X 8 pixels pourra ainsi être convertie en une version 32 X 32 pixels, ce qui permettra d’avoir une de meilleure qualité et donc de la depixéliser. Pour y arriver, Google Brain s’appuie sur la bibliothèque d’image (Google Images) pour trouver une photo similaire. Mais il reste tout de même du travail avant d’obtenir des images encore plus nettes, indique Google.
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INDUSTRIE DU MAROC
INDUSTRY MEETING DAY INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE ORGANISE LA 1 er RENCONTRE D'AFFAIRES ANNUELLE POUR L'INDUSTRIE MAROCAINE
25 MAI 2017 HÔTEL SOFITEL CASABLANCA www.industryday.info
Dans le cadre de la dynamique que connait le Maroc au niveau de son développement industriel et économique, Industrie du Maroc Magazine organise la rencontre d'affaire annuelle pour l'industrie Marocaine en collaboration avec les fédérations et les associations professionnelles sous la thématique: l’industrie marocaine entre enjeux et défis PARTENAIRES INSTITUTIONNELS
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