Industrie du Maroc Magazine N˚27

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FORMATION

« L'EMSI envisage de créer une filière Génie des Systèmes P.-56 Embarqués, w w w. i n d u s t r i e s . m a

BTP

STARTUP l’IRESEN met les startups à l'honneur

P. 58

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

«Parallèlement à l'innovation et au service, ...

P. 22

N° 27 Juillet-août 2017 - Prix Maroc 30 DH

1 er magazine mensuel de l’industrie, de la r&d et des technologies

La sous-traitance automobile met le turbo



Édito

Hicham RAHIOUI Directeur de publication H.rahioui@industries.ma

«La sous-traitance automobile passe à la vitesse supérieure»

L

'industrie automobile en a fait du chemin depuis le démarrage de Renault au Maroc en 2012. Pas moins de 1.000.000 de véhicules sont sortis depuis de l'usine de Tanger et l'automobile s'est hissée en haut du podium des exportations. Alors qu'à l'époque la réalité d'un Maroc qui s'érigerait en hub régional de la sous-traitance automobile semblait loingtaine, depuis la logique d'écosystèmes mise en place dans le cadre du Plan d'accélération industriel lancé en 2014, couplée à la proactivité et au volontarisme de Moulay Hafid Elalamy, Ministre de l'Indus-

trie, non seulement le Royaume a réellement réussi à se positionner au nivau régional mais ambitionne même de rejoindre top 5 mondial. Avec le lancement effectif des travaux de PSA à Kénitra, une nouvelle dynamique est aujourd'hui enclanchée, la sous-traitance a mis le turbo et les inaugurations d'usines d'équipementiers se succèdent à un rythme impressionnant. Moulay Hafid Elalamy a rappelé au mois de juillet, alors que 14 nouvelles conventions d'investissement étaient signées dans le secteur de l'automobile, que le Maroc est passé de 127 sites industriels en 2014,

comprenant 1 constructeur, 2 sites de production, 73.000 emplois et 40 milliards de dirhams de chiffre d’affaires à 177 sites industriels en 2016, avec 2 constructeurs et 3 sites de production. Après Renault, l'effet PSA est palpable et l'optimisme est là, les moyens sont là et la volonté ne peut que que croître. L'automobile Made in Morocco a donc un bel avenir devant elle et est désormais le moteur de croissance de tous les secteurs qui y sont liés, grâce, là encore, à la politique des écosystèmes du Plan d'accélération industriel qui a largement mérité son nom.

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédactrice en chef : Dalal SADDIQI Directrice Commerciale et marketing: Salwa EL BELKACEMI Directeur artistique : Marouane SAOUD Office manager :Imane BIHI Directeur de stratégie : Michel BENHARBON Conseillére en communication: Nour El Houda AZENCOD Journalistes : Sarah MAACHE, Samia ROCHDI Logistique : Yahya OUADDAH , Fakhreddine ADDI Impression : Gms print Distribution : Sochepress Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN  : 2351-7905 Dossier Presse : aut. 2013 N°32 Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc Tél : 05 22 26 04 51 - Fax : 05 22 27 07 75 - Email : contact@industries.ma

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N°27 Juillet-août 2017 INDUSTRIE DU MAROC

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sommaire

économie - La politique économique du Maroc selon le Fonds monétaire international ----------------------------------------------------P. 16 - La situation économique en 2017 et ses perspectives 2018 selon Lahlimi -----------------------------------------------------------------------P. 18

MOTO - Motomania signe le retour de Peugeot Scooters ---------P. 55

formation

agriculture - Les réalisations de l’Agence de Développement agricole sont au vert -------------------------------------------------------------------------P. 20

BTP - ENTRETIEN Marouane Zohry, DG de Sika Maroc.---------------P. 22 - Al Omrane maintient son rythme de croissance malgré la morosité du secteur------------------------------------------------------------P. 24

CHANTI ER - Une journée dans les chantiers de l'Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg -----------------------P. 26

éQUI PEMENT - Les manipulateurs industriels Dalmec optimisent la qualité et la rentabilité du travail en toute sécurité------P. 30

PAPI ER - Zéro mika booste le marché du papier ----------------------------P. 32

AUTO - OPEL est désormais 100% PSA---------------------------------------------P. 54

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INDUSTRIE DU MAROC

- ENTRETIEN Kamal Daissaoui, Président Directeur Général de l’Ecole Marocaine des Sciences de l’Ingénieur (EMSI) ------P. 56

STARTUP - Green Africa Innovation Booster l’IRESEN met les startups à l'honneur--------------------------------------------------------------------------P. 58

I NVESTISSEMENT - ENTRETIEN Marco Gantenbein, Managing Partner, Henley and Partners. ----------------------------------------------------------------------P. 62

MANAGEMENT - L'humour en entreprise, c'est trop sérieux pour être pris à la légère!----------------------------------------------------------------------------P. 64

H IGH-TECH - Le Nokia 3, le Nokia 5 et le Nokia 3310 sont arrivés -------P. 66

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sommaire

MAROC

EN COUVERTURE La sous-traitance automobile met le turbo ------------------------------------p. 34-54

- Les écosystèmes automobiles carburent --------------------------P. 37 - ENTRETIEN Tajeddine Bennis, président du collège industrie

de l’Association Marocaine de l’Industrie et du Commerce Automobile (Amica).-----------------------------------------------------------------P. 40

- FAURECIA met la gomme avec sa nouvelle usine de Salé-----P. 42 - ENTRETIEN Rémi Cabon, DG de Peugeot Citroën Automobiles Maroc.--------------------------------------------------------------------------------------P. 43

C ■ onstruit pour vous MAROC des projets innovants !

- ENTRETIEN Hakim ABDELMOUMEN, président de l’Association Marocaine pour l’Industrie et le Commerce Automobile (AMICA) et dg d'induver morocco. ----------------------------------------P. 44 - ENTRETIEN François Le Bot, DIRECTEUR DES OPÉRATIONS ET D’ADMINISTRATION de Fujikura Automotive Morocco.----------P. 46 - Des formations toute option pour accompagner le secteur

automobile ------------------------------------------------------------------------------P. 50

- Des zones dédiées à l'automobile franches, intégrées et connectées ------------------------------------------------------------------------------P. 52 -

w w w. b e g - i n g . co m Conception Construction

Ingénierie

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Renault Tanger a fêté son millionnième véhicule ----------P. 53

Keep it fresh. Move it safely. In a world with a rapidly growing population, food is a critical resource. That’s why we work closely with our customers and partners to create convenient and responsible packaging solutions which: — Ensure goods can be safely transported — Protect and preserve food To find out more, visit the Dow Packaging & Specialty Plastics website: http://www.dow.com/en-us/packaging

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Innovation is our industry’s driving force. For us, behind every success are the people who collaborate to make innovation possible; experts at Dow, customers and value chain partners, successfully working together in accelerating new ideas into real-world solutions.

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N°27 Juillet-août 2017 INDUSTRIE DU MAROC

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faceofinnovation.com


temps forts

Fête du trône

à la veille de la célébration du 18e anniversaire de son accession au trône, le Roi Mohammed VI a adressé samedi 29 juillet un discours à la Nation. A cette occasion, le souverin a déclaré: «Le Maroc jouit d’une grande crédibilité à l’échelle continentale et internationale, et bénéficie de l’estime de nos partenaires, de la confiance de grands investisseurs comme Boeing, Renault et Peugeot. (...) Nous avons réussi dans la mise en œuvre de nombreux plans sectoriels comme ceux de l’agriculture, de l’industrie et des énergies renouvelables. ».

A l’occasion de la fête du Trône, le Roi Mohammed VI a décoré dimanche 30 juillet, lors d'une cérémonie qui s'est tenue au Palais Marchane à Tanger, trois éminents chercheurs du prestigieux Wissam «Al Kafaa Al Fikriya», dont le professeur Adnane Remmal. Professeur et directeur de recherches à la faculté des sciences de l’Université Mohammed Ben Abdellah de Fès, Adnane Remmal est lauréat du Prix du Public de l’inventeur européen de 2017 pour le développement d’une nouvelle méthode à base des huiles essentielles améliorant l’efficacité des antibiotiques.

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INDUSTRIE DU MAROC

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en bref

prix à la production

L

’indice des prix à la production (IPP) du secteur des Industries manufacturières hors raffinage de pétrole a enregistré une augmentation de 0,3% au cours du mois de juin 2017 par rapport au mois de mai 2017. Cette hausse est la résultante de : - La hausse des prix de la Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques de 2,6%, des «Industries alimentaires» de 0,3%, de la Fabrication de produits métalliques, à l’exclusion des machines et des équipements de 1,1%, du Travail du bois et fabrication d’articles en bois et en liège de 2,8% et de la Fabrication d’équipements électriques de 0,8%; - La baisse enregistrée dans l’Industrie d’habillement de 0,3% et de l’Industrie chimique et de la «Fabrication de textiles» de 0,1%. Par ailleurs, les indices des prix à la production des secteurs des Industries extractives, de la Production et distribution d’électricité et de la Production et distribution d’eau ont stagné au cours du mois de mai 2017.

Autoroutes du Maroc

2 projets de triplement de voies en 2018

A

fin de fluidifier le trafic et améliorer la sécurité et le confort des clients-usagers, Autoroutes du Maroc (ADM) lance 2 projets d’aménagement de l’infrastructure autoroutière. Il s’agit de l’élargissement à 2 x 3 voies de l’autoroute de contournement de Casablanca d’une longueur de 31 km et du tronçon autoroutier Casablanca-Berrechid dont la longueur est de 26 km et qui présente la particularité de desservir l’aéroport Mohammed V. Les travaux dans le cadre de ces projets seront lancés en 2018 et dureront 3 ans. Ils seront réalisés sous circulation et nécessiteront un investissement de 1,5 MMDH.

développement digital

Le Parlement vote à l’unanimité la loi 61-16 portant création de l’Agence

D

ans une correspondance parvenue à Industrie du Maroc le 1 Août, d’Othman El Ferdaou, Secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement auprès du ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique, a annoncé le vote à l’unanimité par le parlement de la loi 6116 portant création de l’Agence du « développement digital » (ADD), une notion qui recouvre une réalité socio-culturelle plus large que la seule « économie digitale », précise-t-il. Son siège sera sis à Rabat, elle pourra disposer d’annexes régionales, et elle publiera un rapport annuel sur le développement digital. Dans le cadre de sa mission, l'ADD veillera de façon proactive à l’adéquation de l’effort de formation avec les besoins du pays, elle encouragera la recherche scientifique appliquée, contribuera au développement de l’initiative et de l’entrepreneuriat dans le secteur de l’économie numérique, et contribuera à la recherche des financements nécessaires au soutien des projets structurés. Elle contribuera à la convergence et à la cohérence des projets publics dans le domaine du e-gov, garantira l’interopérabilité et l’intégration des services publics numériques, et accompagnera les initiatives numériques des collectivités territoriales. Son conseil d’administration comprendra des représentants 8 N°27 Juillet-août 2017

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des secteurs public et privé (ANRT, MarocPME, AMDIE, CCIS, CGEM, GPBM, Barid Al Maghrib), ainsi que de 4 personnalités désignées par voie réglementaire par le Chef du gouvernement sur proposition du Ministre de l'industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique. Le président du conseil d’administration pourra inviter aux réunions du conseil toute personne physique ou morale dont la présence sera jugée utile. Le conseil pourra aussi décider la création de tout comité consultatif dont il fixera la composition et les modalités de fonctionnement. L’agence pourra faire appel à des experts ou à des consultants recrutés par contrat pour des missions déterminées. L'ADD sera soumise à un contrôle financier à posteriori de l’Etat, exercé par une commission d’experts et par un comptable désignés par le ministre des finances. Voilà à grands traits les caractéristiques futures de cette agence qui je crois jouera un rôle important. www.industries.ma


ÉQUIPE QUALIFIÉE ET SPÉCIALISÉE PARTENAIRE TECHNOLOGIQUE DE LINDUSTRIE AUTOMOBILE

LABORATOIRE DU CONTRÔLE RÈGLEMENTAIRE

RECONNAISSANCES www.industries.ma

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en bref

FORUM INTERNATIONAL

transport aérien

Et de 10 pour MEDays

D

u 8 au 11 novembre 2017, le forum international MEDays revient pour sa 10e édition, sous le thème « De la défiance aux défis : l’ère des grands bouleversements ». Cet événement sera consacré à l’étude des défiances et des défis qui secouent notre monde actuel. Près de 150 intervenants de très haut niveau, venus de 70 pays, sont attendus cette année au MEDays 2017 qui s’apprête à accueillir près de 3.500 participants.

La RAM nommée meilleure compagnie africaine par Skytrax

changement climatique

Le rendez-vous est donné à Agadir

A

gadir accueillera du 11 au 13 septembre 2017 la 2 édition du sommet mondial Climate Chance, qui réunira l’ensemble des acteurs non-étatiques engagés dans la lutte contre le dérèglement climatique, faisant partie de l’UNFCCC (United Nations Framework Convention on Climate Change). Pas moins de 80 ateliers de bonnes pratiques seront présentés autour d’une quinzaine de thématiques. e

sidérurgie

Ynna Steel redémarre son activité

L

a filiale sidérurgique d'Ynna Holding a annoncé le 10 juillet la relance de son unité de production de Berrechid et la mobilisation pour cela d’un investissement supplémentaire de l’ordre de 80 millions de dirhams. «L'entreprise entend redémarrer son activité pour reprendre rapidement sa place sur le marché national en tant qu’acteur majeur dans le secteur de la sidérurgie marocaine», a déclaré le directeur général de la société d'Ynna Steel, Said El Arja.

C

'est en marge du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget que la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) s'est vu décérner par Slytrax le 20 juin le prix de la meilleure compagnie aérienne africaine pour l’année 2017. Attribué par le président de cet organisme international, Edward Plaisted, au directeur du pôle Clients de la RAM, Othmane Bekkari, ce prestigieux prix décerné pour la 4 fois consécutive à Royal Air Maroc, consacre son statut de compagnie leader dans le continent africain, indique un communiqué de la compagnie. Ce prix témoigne également des efforts fournis par le transporteur aérien marocain pour améliorer ses prestations et services au profit de sa clientèle, ajoute le document, qui note que le prix Skytrax, très convoité par les compagnies aériennes, est une référence mondiale dans le secteur du transport aérien.Basé à Londres, cet organisme est réputé mondialement pour ses enquêtes sérieuses, scientifiques et objectives qui débouchent sur des classements sanctionnant la qualité des services et des prestations au sein des compagnies aériennes.

Cité Mohammed VI Tanger-Tech

Les travaux de construction débuteront avant fin 2017

L

es travaux relatifs à la construction de la Cité Mohammed VI Tanger Tech débuteront avant fin 2017, a affirmé le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Ilyas El Omari. Dans une déclaration, en marge d'une visite de terrain au futur site à Ain Dalia, El Omari a précisé que les travaux relatifs à la zone territoriale en dehors de la cité, dont la construction des chemins de fer et de l'autoroute, avancent selon une cadence normale, de manière à ce que les travaux à l'intérieur de la cité débuteront avant la

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INDUSTRIE DU MAROC

fin de l'année en cours. De son côté, le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a assuré que les 1ères unités industrielles seront livrées dans les 2 prochaines années. Le président de la BMCE Bank Of Africa, Othman Benjelloun, qui participe à ce projet au titre de banquier, d’assureur et de promoteur des investissements, a déclaré que les travaux de la Cité Mohammed VI Tanger Tech devraient débuter au cours du 2e semestre.

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R o y a u m e d u M a r o c Ministère de l'Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique

Appel à projets Soutien à la mise en place de clusters dans les secteurs industriels et technologiques

Le Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique lance le présent appel à projets dans le but d’identifier et de sélectionner les meilleurs projets de clusters éligibles à un appui financier de l’Etat, au titre de l’année 2017. L’objectif recherché à travers le concept de cluster est de mettre en place une structure de gouvernance qui fédère les entreprises, les start-up, les établissements de recherche et de formation opérant dans un secteur industriel et technologique donné, autour d’une vision commune visant l’émergence de projets collaboratifs de R&D et d’innovation à forte valeur ajoutée. Dans cette perspective, les porteurs de projets de clusters sont invités à remplir leur dossier de candidature en répondant au cahier des charges à retirer auprès du Service de Développement de Clusters, au Siège du Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique (Quartier administratif Chellah, Rabat) ou à télécharger sur le site du Ministère « www.mcinet.gov.ma ». La date limite de dépôt des candidatures est fixée au vendredi 29 septembre 2017, à 15h00.

Pour toute information complémentaire, prière de prendre contact avec: Service de Développement des Clusters Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique Quartier administratif – Rabat Chellah Tél : 0537 73 93 46 E-mail : fzaitelhabti@mcinet.gov.ma


en bref

Automobile

Explosion des ventes en juillet

A

qu’on les croyait essoufflées, les ventes automobiles au ont enregistré un sursaut important au cours du mois de juillet 2017. Selon les dernières statistiques communiquées par l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), pas moins de 15.352 véhicules ont été cédés durant le mois de juillet, soit une progression de 22,88% par rapport à juin 2017. Ce rebond du marché concerne aussi bien les véhicules particuliers (VP) que les véhicules légers (VUL), dont les ventes ont respectivement bondi de 21,57% à 14.189 unités et 41,48% à 1.163 unités. Grâce à cette embellie, les ventes cumulées depuis le début de l’année ressortent à 99.831 unités, soit une hausse de 3,91% en comparaison avec fin juillet 2016. Dans le détail, les ventes de VP cumulent 92.404 unités en amélioration de 2,52%, tandis que le segment VUL cumule 7.427 unités cédées, en progression de 24,9%. Les marques qui se sont distinguées commercialement en juillet sont Dacia (+33,83%), Hyundai (+78,33%), Volkswagen (+59,9%), Renault (+49,67%), et Nissan (+27,69%). En termes de part de marché à fin juillet 2017, les ventes sont toujours largement dominées par Dacia avec une PDM de 29,11%. Renault est 2e avec une PDM de 12,78%. Ford com-

plète le podium avec une PDM de 8,84%. Hyundai et Volkswagen se classent respectivement 4e et 5e avec des PDM respectives de 6,89% et 6,67%.

Programme d’Appui à l’Accélération de l’Industrialisation du Maroc La BAD injecte 200 millions de dollars

L

a Banque africaine de développement (BAD) a consenti, le 14 juillet à Abidjan, un nouveau prêt pour le Maroc, d’un montant de 200 millions de dollars pour financer la 1re phase du programme d’appui à l’accélération de l’industrialisation au niveau national. Une décision qui va dans le sens des efforts déployés par le gouvernement afin de donner un coup d’accélérateur au secteur industriel marocain, comme l’a repris le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy : « Le Conseil d’Administration de la Banque Africaine de Développement vient d’approuver un prêt de 200 millions de $ pour le financement de la première phase du Programme d’Appui à l’Accélération de l’Industrialisation du Maroc ». Ainsi, le programme ambitionne l’amélioration de la compétitivité du tissu industriel national, notamment en boostant l’environnement des affaires et les exportations, en encourageant le développement des entreprises de type PME/PMI

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INDUSTRIE DU MAROC

à travers le volet financement mais aussi les Start-up, nouvelles entreprises innovantes, en leur accordant un budget de 200 millions DH pour leur financement.

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Maroc Export Export met met en en évidence évidenceune uneréflexion réflexionde defond fondsur surlala Maroc stratégie de de promotion promotion des deslabels labels««Made Madein inMorocco MoroccoetetMade Madeinin stratégie Africa »» àà travers travers une unepublication publicationde deréférence référenceintitulée intitulée: : Africa

Le Maroc Maroc àà l’Export, l’Export,made madein inMorocco, Morocco,made madeininAfrica Africa»» «« Le Cet ouvrage ouvrage présente présente la la vision, vision, la la stratégie stratégie etetles lesplans plansd’actions d’actions Cet mis en en œuvre œuvre par par le le Maroc Maroc pour pour un un positionnement positionnementefficient efficientsur sur l’échiquier économique économique et etcommercial commercialcontinental continentaletetmondial. mondial. l’échiquier

Cette Cette publication publication d’exception, d’exception,richement richementillustrée illustréeetetrédigée rédigéeen entrois trois langues langues(arabe, (arabe,française françaiseet etanglaise), anglaise),est estun unpanorama panoramade del’économie l’économie

marocaine à l’export, et une articulation des concepts « Made in marocaine à l’export, et une articulation des concepts « Made in Morocco » et « Made in Africa », labels proposés qui s’inscrivent Morocco » et « Made in Africa », labels proposés qui s’inscrivent dans une nouvelle diplomatie économique proactive, visant une dans une nouvelle diplomatie économique proactive, visant une meilleure insertion du Maroc et de l’Afrique dans l’économie-monde. meilleure insertion du Maroc et de l’Afrique dans l’économie-monde.

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INDUSTRIE DU MAROC


en bref

Honoris United Universities

Actis lance le 1 réseau panafricain d’enseignement privé er

L

e fonds d’investissement britannique Actis a annoncé, mardi 11 juillet 2017 à Londres, la création du réseau Honoris United Universities. Premier réseau panafricain d’enseignement supérieur privé, il regroupe sept grandes universités africaines, 27.000 étudiants, répartis sur 48 campus dans 9 pays et 30 villes d’Afrique. Désormais deux universités marocaines ont rejoint ce réseau, il s’agit de l’Université Mundiapolis de Casablanca et l’École marocaine des sciences

de l’ingénieur (EMSI). L’objectif étant de partager les savoirs et les pratiques d’institutions pionnières pour former un nouveau profil de lauréats panafricains capables d’accompagner la transformation du continent. Pour rappel, Honoris United Universities délivre plus de 100 diplômes dans les domaines des sciences de la santé, de l’ingénierie, de l’IT, du business, du droit, de l’architecture, des arts et du design, des médias, de l’éducation et des sciences politiques.

Telefunken signe son retour

sur le marché marocain de la téléphonie mobile

L

a marque allemande Telefunken a annoncé, mercredi 12 juillet à Casablanca, son retour sur le marché de la téléphonie mobile au Maroc. À cette occasion le DG de We Do Distribution & Marketing, Idriss Boulaich, représentant exclusif de Telefunken au Maroc a déclaré : « Tous les circuits de distribution seront exploités pour repositionner la marque allemande sur le marché marocain ».Son ambition pour le marché marocain est claire : 1% de part de marché pour le mobile la première année et 5% dans 5 ans pour un chiffre d’affaires de 40 MDH la 1re année, avant d’atteindre les 200 MDH d’ici 2022. Pour y arriver, la stratégie de Telefunken consiste en l’introduction d’une offre de téléphones moyenne gamme dont les prix oscillent entre 1.500 et 2.800 DH. La marque allemande compte ainsi se frayer une place dans le paysage de la téléphonie mobile marocaine grâce à un rapport qualité/prix imbattable.

Euromoney Awards for excellence Le Groupe Attijariwafa bank primé meilleure banque d'Afrique

This is to certify that

Attijariwafa Bank

has won the award for

Best Bank in Africa

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INDUSTRIE DU MAROC

Après avoir remporté le prix African Banker Award 2017 dans la catégorie Meilleure Banque Régionale en Afrique du Nord, le Groupe Attijariwafa bank s'est cette fois-ci distingué lors des Euromoney Awards for Excellence 2017, par le prestigieux prix de la Meilleure banque en Afrique en 2017. Une nouvelle catégorie introduite cette année par Euromoney, le magazine international de référence des marchés financiers. Le Groupe a également décroché deux autres prix: celui de la Meilleure banque au Maroc et celui de la Meilleure banque au

Sénégal remporté par la CBAO, filiale sénégalaise du Groupe. Le magazine Euromoney a précisé qu'Attijariwafa bank a connu une année de croissance remarquable en augmentant considérablement ses revenus et ses actifs ainsi que sa portée géographique avec l’acquisition réussie et bien exécutée de Barclays Egypt. Cette nouvelle acquisition est particulièrement importante dans la mesure où elle ouvre aussi la voie au développement du Groupe au Moyen Orient et en Afrique de l’Est. www.industries.ma



économie

La politique économique du Maroc selon le Fonds monétaire international fmi

Samia ROCHDI.

Le 1 août, à l'issue des délibérations du Conseil d’administration du Fonds monétaire international sur la 2e revue de l’accord de 2 ans au titre de la ligne de précaution et de liquidité, David Lipton, Premier Directeur général adjoint et Président par intérim du FMI, a fait les déclarations suivantes: er

«

La bonne tenue des fondamentaux économiques du Maroc et la mise en œuvre globalement saine des politiques ont contribué aux solides résultats macroéconomiques de ces dernières années. Les déséquilibres extérieurs devraient diminuer en 2017 et les réserves internationales se maintenir à un niveau confortable. La situation budgétaire évolue favorablement, le déficit devant se rétrécir davantage en 2017 grâce à la solidité des recettes et à la maîtrise des dépenses. En 2017, la croissance devrait rebondir, puis s’accélérer progressivement à moyen terme, pour autant que la conjoncture extérieure s’améliore et que les réformes soient résolument mises en œuvre. Des risques intérieurs et extérieurs de nature baissière pèsent toutefois sur ces perspectives. À cet égard, l’accord conclu avec le FMI au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) reste une assurance utile contre les risques exogènes et il accompagne la mise en œuvre 16 N°27 Juillet-août 2017

INDUSTRIE DU MAROC

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des politiques économiques des autorités. Les autorités sont déterminées à poursuivre la mise en œuvre de politiques avisées. Le programme économique du nouveau gouvernement est conforme aux principales réformes convenues dans le cadre de l’accord au titre de la LPL, dont celles qui visent à atténuer les vulnérabilités budgétaires et extérieures tout en consolidant les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive. Dans le droit fil des progrès enregistrés ces dernières années, il est nécessaire de poursuivre le rééquilibrage budgétaire en s’appuyant sur une accélération des réformes fiscales, une saine gestion des finances publiques au niveau local dans le cadre de la décentralisation budgétaire, une réforme globale de la fonction publique, un renforcement de la supervision financière des entreprises d’État, et une plus grande efficience des programmes sociaux et des projets d’investissement public.

L’adoption de la loi sur la banque centrale et la poursuite de la mise en œuvre des recommandations du programme d’évaluation du secteur financier de 2015 contribueront à renforcer le dispositif régissant la politique applicable au secteur financier. La transition vers un régime de change plus souple fondé sur une stratégie bien communiquée contribuera à préserver la compétitivité extérieure et à renforcer la capacité de l’économie à absorber les chocs. Enfin, pour relever la croissance potentielle et rendre la croissance plus inclusive, en réduisant les niveaux de chômage obstinément élevés, notamment chez les jeunes, et en augmentant la participation de la femme à la population active, il faudra entreprendre d’autres mesures pour améliorer le climat des affaires, la gouvernance, la compétitivité, l’accès à la finance et le marché de l’emploi, et réduire les disparités régionales». www.industries.ma


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économie

La situation économique en 2017 et ses perspectives 2018 selon Lahlimi Samia ROCHDI.

HCP

Le Haut Commissaire au Plan a tenu sa conférence de presse annuelle le 5 juillet. Un rendezvous incontournable de la presse économique nationale au cours duquel Ahmed Lahlimi livre sa vision de la situation économique nationale et ses perspectives.

A

près avoir baptisé 2015 l’année des incertitudes, et annoncé 2016 comme celle d’une sortie incertaine des prolongements économiques et monétaires de la crise internationale de 2008, Ahmed Lahlimi, Haut-Commissaire au Plan a déclaré lors de son discours : « on peut être porté à croire que 2017 marquerait le reflux de cette crise et l’ouverture du monde sur une nouvelle ère de croissance plus sereine. Ce qui est en tout cas sûr, c’est que cette année aurait connu la montée d’une nouvelle génération de réformes structurelles dans les pays qui se préparent à être, dans un avenir de plus en plus proche, les bénéficiaires de la compétitivité numérique ». Ahmed Lahlimi a consacré la première partie de son analyse au contexte éco-

18 N°27 Juillet-août 2017

INDUSTRIE DU MAROC

nomique international, rappelant que les analyses des organismes internationaux prévoient pour 2017 une croissance de l’économie de 2,3% aux EtatsUnis et 1,7% en Europe alors qu’en Asie la croissance de la Chine continuerait à connaitre une croissance de 6,6% alors que l’Inde maintiendrait son leadership avec 7,2%. Aussi, il estime que globalement, avec 4,5%, les économies des pays dits émergents seraient sur la voie de renouer avec leur dynamisme traditionnel, au fur et à mesure de la stabilisation des prix du pétrole et des dépassements par certains de leurs pays leaders, notamment le Brésil et l’Afrique du Sud, des dysfonctionnements politico-éthiques de leurs institutions. En outre, les pays en développement seraient appelés à mieux performer avec le redressement à 3,8%

du commerce international et l’amélioration à 8,5% du niveau des prix des matières premières non énergétiques. En lien avec ce contexte international invitant plutôt à l’optimisme, le Haut Commissaire au Plan, a prédit que notre économie nationale devrait améliorer ses performances et continuer à subir l’effet de ses déficits structurels. Dans ce contexte, elle bénéficierait d’une demande extérieure en hausse de 4% en 2017 et 2018 et participerait, avec une progression de 4% de cette cartographie favorable de la croissance mondiale. Il a ensuite formulé quelques remarques concernant le Budget Exploratoire 2018. Une offre peu diversifiée Ahmed Lahlimi a relevé que, profitant d’une répartition relativement favorable

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économie dans le temps et l’espace de la pluviométrie, d’une disponibilité coordonnée des facteurs de production et d’une bonne gestion de leur utilisation, le secteur agricole devrait contribuer à porter la valeur ajoutée du secteur primaire à 13,9% en 2017, après une baisse de 11,3% en 2016 et sa contribution au PIB à 1,7 point, au lieu d’une contribution négative de 1,4 point, une année auparavant. Les activités non agricoles, en revanche, devraient continuer à s’inscrire dans leur sentier de faible croissance avec 2,5%, après 2,2% en 2016, loin du rythme

« Les activités non

agricoles constituent le véritable talon d’Achille de l’économie nationale. » moyen de 4% connu durant la période 2008-2011. Leur contribution à la croissance économique globale serait de 1,9 point en 2017, au lieu d’une moyenne annuelle de 2,8 points au cours des 10 dernières années. De ces constats, Ahmed Lahlimi en est arrivé à la déduction qu’avec une part du secondaire restée pratiquement stable à 35% de la valeur ajoutée non agricole, dénotant leur faible diversification, les activités non agricoles constituent le véritable talon d’Achille de l’économie nationale. En attendant que les investissements dans les infrastructures économiques et sociales et les réformes de structure donnent leur plein effet, en termes d’attractivité vers les secteurs productifs des capitaux privés, en particulier nationaux, et contribuent, ainsi, à apporter cette nécessaire diversification des activités non agricoles et la non moins nécessaire augmentation de leur compétitivité, le niveau de croissance de l’économie nationale continuerait à rester dépendant de la pluviométrie tournant autour de 2% en cas de

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mauvaises années agricoles, et de 4%, dans les cas contraires. Fragilité de la demande En poursuivant son raisonnement, le Haut Commissaire au Plan a fait remarquer que le faible niveau de diversification et de compétitivité de l’offre nationale se retrouve au cœur des fragilités de la demande laquelle continuerait à être le moteur de la croissance économique nationale. Il continuerait à réduire par ses effets les opportunités d’emploi et de revenu, accentuerait la dépendance de la demande intérieure des importations et constituerait, en définitive, l’une des sources dont s’alimentent les équilibres intérieurs et extérieurs de notre pays et l’un des facteurs à l’origine de la persistance de ses déficits sociaux. Malgré une activité économique sous contrainte des fluctuations climatiques, la consommation privée devrait, comme l’indique le Budget Economique a rappellé Ahmed Lahlimi, progresser, après 3,4% en 2016, de 3,7% en 2017 et 3,2%

« Le faible niveau de

diversification et de compétitivité de l’offre nationale se retrouve au cœur des fragilités de la demande. » en 2018, contribuant respectivement par 2,1 points et 1,8 point à la croissance économique globale. Compétitivité de l'économie Au sujet de l’enjeu national de la compétitivité de notre économie, le Haut Commissaire au Plan estime avoir suffisamment dénoncé la faiblesse de compétitivité du tissu productif national pour relever son rôle dans le déficit structurel de la balance commerciale des biens et services, c’est-à-dire le déficit des res-

sources du Maroc. Ce déficit est à l’origine de l’accentuation devenue structurelle, depuis 2010, du besoin de financement de l’économie nationale. C’est l’un des points stratégiques où se joue le pari de la durabilité de la croissance, de la préservation du libre arbitre de la souveraineté du royaume sur la scène internationale et de la pérennité d’une sécurisation globale de l’intégrité et de l’unité du Maroc. Ces enjeux sont d’autant plus vitaux, estime Ahmed Lahlimi, que le paysage international déroule une autre séquence moins réjouissante, celle de la montée inédite des périls sur l’intégrité territoriale et politique des pays du MoyenOrient, sous le poids d’une exacerbation des conflits doctrinaux et ethniques et une dangereuse implication de multiples puissances militaires, régionales et internationales, dans une promiscuité explosive. Cette situation devrait interpeler notre vigilance, d’autant plus que le reflux des positions des mouvements terroristes dans cette région pourrait s’accompagner de leur consolidation dans notre environnement régional. Pour conclure, le Haut Commissaire au Plan a tenu à rappeler que toutes les composantes de notre société et, en particulier toutes ses forces vives économiques, sociales et politiques doivent adhérer à toutes les implications des réformes de structure nécessaires pour éliminer toutes les menaces latentes, aussi bien dans le tissu économique du Maroc que dans les finances publiques, dans le système de valorisation de ses ressources humaines que dans son mode de gouvernance national et régional, afin d’assurer à l’économie les conditions favorables d’un minimum d’endogénéisation de son financement et au Maroc les chances de continuer à valoriser les atouts que lui procurent son cadre constitutionnel, son poids historique et son dynamisme géostratégique.

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agriculture

Les réalisations de l’Agence de Développement agricole sont au vert Samia ROCHDI.

PLAN MAROC VERT L’ADA a tenu son Conseil d’administration le 13 juin à Rabat, sous la présidence du ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch,. Une attention particulière a été portée à la consolidation du programme de plantation actuel de 16 500 ha et la prévision d’une superficie additionnelle de près de 10.000 ha dans la province d’Al Hoceima.

L

e Conseil d’administration de l’Agence de Développement agricole, qui constitue un maillon essentiel dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert, a été l’occasion d’exposer l’exercice de l’année écoulée qui s’est caractérisée par un avancement important au niveau de la réalisation de nombreux chantiers.

des Affaires Rurales du Ministère de l’Intérieur, d’importants efforts ont été entrepris en matière de mobilisation du foncier en faveur du lancement de projets agricoles de haute valeur ajoutée. à ce jour, 1.457 projets ont été attribués sur 133.100 ha, dont 23.200 ha de terrains collectifs pour un investissement global à terme de 24,2 MMDH.

tion agricole, une attention particulière a été accordée par le Département de l’Agriculture pour la dynamisation des projets d’agrégation. Actuellement, 34.000 nouveaux agrégés sont en cours de certification et 34 projets d’agrégation sont en cours de mise en conformité pour un investissement global à terme de 17,7 MMDH.

Mobilisation du foncier En coordination avec la Direction des Domaines de l’Etat du Ministère de l’Economie et des Finances et de la Direction

Dynamisation des projets d’agrégation S’agissant de l’opération de l’agrégation, et depuis la publication des nouveaux textes d’application de la loi sur l’agréga-

Principales réalisations pour l’agricu ture solidaire Concernant l’agriculture solidaire, les réalisations sont en phase avec les objectifs

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agriculture

2020. Le portefeuille actuel des projets agricoles solidaires, qui porte sur 700 projets totalisant un investissement à terme de 16,4 MMDH, représente 82% de l’investissement et 89% du nombre d’agriculteurs ciblés. Pour ce qui est de la mobilisation du financement auprès des bailleurs de fonds, les projets de l’agriculture solidaire du PMV sont concernés actuellement par 14 programmes financés par 9 bailleurs de fonds portant sur 3,7 MMDH. Les principales réalisations physiques ont porté sur la plantation de 307.000 ha, la mise en place de 309 unités de valorisation et l’aménagement hydro agricole de 82.000 ha. 10.000 ha additionnels pour Al-Hoceima Concernant les plantations arboricoles, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et forêts, a donné ses instructions pour renforcer leur programme de réalisation pour répondre aux attentes exprimées par les petits agriculteurs. A ce titre, il a insisté pour

donner une attention particulière à la province d’Al-Hoceima, qui a déjà bénéficié de la plantation de 16.500 ha, et pour prévoir près de 10.000 ha additionnels dans les 4 années à venir. De plus, le ministre de l’Agriculture a appelé les services concernés du département à se mobiliser pour assurer la pérennisation des superficies plantées et accélérer le rythme de mise en œuvre de nouvelles plantations. Il les a également incités à assurer un suivi-évaluation rapproché et régulier de ces projets à même d’apporter les ajustements requis en temps réel. Aziz Akhannouch a également souligné la nécessité de mettre en place des modèles de gestion adéquats pour les unités de valorisation déjà installées par l’Etat dans le cadre du Pilier II du PMV tout en renforçant les actions de formation des bénéficiaires et de leur organisation professionnelle. Développement de la commercialisation des produits du terroir S’agissant du développement de la commercialisation des produits du terroir, des

efforts importants sont déployés pour la mise à niveau des coopératives, notamment en matière d’établissement des plans d’affaires, de packaging, de respect des normes sanitaires de l’ Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) et de développement du label collectif «terroir du Maroc». Initié fin 2015 par l’ADA, ce label collectif, enregistré en tant que marque collective avec son règlement d'usage auprès de l'Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC), a pour but de valoriser et de promouvoir les produits du terroir marocain auprès des consommateurs marocains et étrangers. Les principaux objectifs de ce label collectif sont la régularisation de l'utilisation de la mention produits du terroir marocain, la création d'un outil collectif de promotion des produits du terroir à l'échelle nationale et internationale en vue de l'amélioration du revenu des petits producteurs concernés et l'accroissement de la qualité de leurs produits, en plus du renforcement de la communication et l'assurance d'une meilleure visibilité des produits du terroir marocain.

Aziz Akhannouch réitère ses promesses à Al-Hoceima

L

e ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a réitéré les propos tenus lors du Conseil d'administration de l'Agence de Développement Agricole lors d'une rencontre avec de communication avec les agriculteurs, les élus et les acteurs de la société civile dans la commune de Beni Ammart le 29 juin. Depuis le lancement du Plan Maroc Vert, le ministère a accordé une grande importance à l’agriculture dans la région à travers la plantation de 16.000 ha, en plus du programme inscrit dans le cadre du projet « Al Hoceima – Manarat al Motawassit » pour planter 8.000 ha d’arbres fruitiers, a déclaré le ministre, précisant que 6.000 ha d’arbres fruitiers seront plantés d’ici fin 2017 alors que le reste est programmé pour l’an prochain. à cette occasion, le directeur régional de l’agriculture dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Alami a relevé que plus de 90% du programme établi à l’horizon 2020

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a été réalisé à travers la plantation de 16.500 ha des 18.000 ha programmés. Ces chiffres placent Al Hoceima à la tête des provinces de la région en la matière, a relevé le responsable, notant que dans le cadre du programme « Al Hoceima Manarat al Moutawassit », le ministère compte investir près de 280 MDH dans le cadre notamment des programmes « Massalik », irrigation et arbres fruitiers. Une convention signée Le ministre a présidé à Al Hoceima la cérémonie de signature de la convention relative à la gestion de la plateforme logistique et co merciale des produits de terroir Ait Kamra. La convention a été signée par le directeur régional de l’Agriculture Mohamed Alami Ouaddane, le directeur général par intérim de l’Agence de développement agricole et le gérant de la société « Med Terroir ».

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BTP

GRAND ENTRETIEN Marouane Zohry, Directeur Général de Sika Maroc.

Après avoir occupé respectivement les postes de Directeur Général de Sika Proche Orient au Liban pendant 2 ans, et de Directeur technico- commercial de Sika Maroc entre 2008 et 2014, Marouane Zohry a été nommé Directeur général de Sika Maroc en mai 2016. Dans son entretien, le premier marocain à la tête de Sika Maroc depuis l’implantation en 1979 de cet acteur suisse mondial des Produits Chimiques de Spécialité pour la Construction et l’Industrie au sein du Royaume, révèle sa vision stratégique pour le développement de la filiale Maroc de Sika. Propos recueillis par Sarah MAACHE. IDM : Quelles sont aujourd’hui les principales activités de Sika Maroc ? et plus précisément dans le domaine de l’industrie ? Marouane Zohry : Sika est une société qui opère dans le secteur de la chimie, de la construction et de l’industrie. Dans toutes les branches du bâtiment et du génie civil. L’activité de Sika Maroc est repartie entre 7 marchés cibles : béton, ciment et mortier, réparation et renforcement, joint et collage, étanchéité et imperméabilisation, toiture, sol et industrie. L’activité commerciale de Sika Maroc dans la construction est répartie entre 3 segments d'activité : Ciment - Béton - Grands Chantiers ; BTP Distribution ; Constructions Spécialisées. Sika dispose

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d’équipes commerciales et techniques dédiées au support direct auprès des clients à chaque phase de la construction afin de garantir une qualité parfaite et une satisfaction totale. Nous disposons au Maroc de deux sites de production, Bouskoura et Ain Sebaa, où nous fabriquons 80% des produits qui sont commercialisés localement. Le reste des produits étant importé depuis d’autres filiales du groupe en Europe, en Amérique ou Asie. A travers sa division Industry, Sika développe des solutions de collage, d’étanchéité, d’insonorisation et de renforcement pour la construction automobile, la marine, l’assemblage de bus, camions et véhicules ferroviaires. Sika Industry est également partenaire et fournisseur pour la fabrication de

panneaux sandwich, de fenêtres, d’appareils électroménagers, de panneaux photovoltaïques, thermiques et concentrateurs solaires ainsi que pour le collage structurel de vitrages. Ses différents secteurs d’activité sont la première-monte et équipementiers automobile (Ex : Renault, PSA …), l’aprèsvente automobile, le matériel de transport, la marine, les équipements industriels, les composants de construction et les énergies renouvelables.

Vous couvrez différents domaines d’activités dont certains sont très innovants. Comment développez-vous vos produits dans ce sens ? La capacité d’innovation est un facteur clé de réussite sur des marchés qui

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BTP

«Parallèlement à l'innovation et au service, la qualité est l'un des piliers de l'identité de la marque Sika » évoluent rapidement. Sika est consciente de l’enjeu que cela représente en termes de croissance et de rentabilité. C’est pourquoi nous recueillons en permanence les besoins de nos clients et investissons sans cesse pour développer de nouvelles solutions. Sika ne se considère pas uniquement comme un fournisseur de produits, mais offre à ses clients des solutions globales qui incluent les produits, le conseil technique et le service sur le terrain. Nos responsables clients, généralement issus des métiers de la chimie ou de la construction, s’attachent à analyser précisément les besoins avant de proposer la solution qui y répondra le mieux. Ils assistent ensuite leurs clients dans la mise en œuvre de nos produits sur chantier ou en usine. Comment sont organisées vos activités de recherche et développement ? Les développez-vous conjointement avec votre maison mère ? Sika a stratégiquement décentralisé l'organisation de ses activités de recherche et développement. Nos services de recherche centraux pilotent les programmes de recherche à long terme, fournissent les services d’analyse et planifient les activités de développement pour l’ensemble du groupe Sika. En synergie avec ces services de recherche, les Centres de Technologie basés en Amérique, en Europe en Asie et en Afrique, adaptent les produits, les solutions et les applications au niveau local. Cette décentralisation nous permet d'ajuster efficacement et rapidement chaque nouveauté aux besoins locaux et aux différences de climat. A cet effet, nous disposons au Maroc d’une direction R&D locale avec un laboratoire équipé sur chacun de nos deux sites. Quels sont les produits issus de cette démarche de R&D et d’innovation et à qui s’adressent-ils ? L’année 2017 a été l’occasion pour Sika Maroc de lancer plusieurs nouveautés dans les domaines des adjuvants pour bétons, les mastics de collage et jointoiement ainsi que les mortiers techniques et de finition intérieure. Ces innovations sont destinées aux différents segments d’activité que nous ciblons, en l’occurrence : les producteurs de ciments et de bétons ; les entreprises de construction et de génie civil, les applicateurs spécialisés, les distributeurs BTP et les industriels. www.industries.ma

Il faut également préciser que, parallèlement à l'innovation et au service, la qualité est l'un des piliers de l'identité de la marque Sika. La qualité imprègne le monde des produits et des matériaux et, en même temps, est une mesure pour les services et processus au sein de l'entreprise et à l'extérieur de celle-ci.

Pourriez-vous nous donner des précisions concernant cette démarche qualité ? Le concept "Qualité" de Sika comprend trois aspects: la qualité intrinsèque de chaque produit, la qualité de la relation entre clients et partenaires, et la qualité du service. Une partie importante de la politique de Sika est la combinaison réussie de la qualité et de la responsabilité environnementale. Nous comprenons qu'il en est de la responsabilité de chaque employé de gérer économiquement les ressources naturelles lors de la conception des produits et des procédés de fabrication. Le système d'Amélioration des Performances SIKA est également conforme aux lignes directrices détaillées de l'industrie Automobile. Ainsi, Le

«Nous disposons au Maroc de deux sites de production, Bouskoura et Ain Sebaa, où nous fabriquons 80% des produits qui sont commercialisés localement.» groupe SIKA est certifié TS 16 949 (norme automobile orientée process) et a brillamment réussi des audits avec différents clients, ce qui lui a valu l'obtention de la classe A en tant que fournisseur et ce, chez tous les grands constructeurs Automobiles. Engagée depuis plusieurs années dans une démarche sécurité et santé, Sika Maroca obtenu en 2012 la certification OHSAS 18001, référence internationale pour la gestion de la santé et de la sécurité au travail, pour nos deux sites de Bouskoura et Ain Sebaa. Sika Maroc est certifiée ISO 9001 et ISO 14001 depuis respectivement 2000 et 2001. Nous soutenons en permanence la qualité globale et toutes initiatives environnementales là où nous opérons.

Vous êtes donc également dans une démarche de développement durable… En tant qu’entreprise globale axée sur les technologies, Sika est particulièrement engagée dans le développement durable car nous sommes avant tout une entreprise citoyenne. L’entreprise honore ses responsabilités en offrant des solutions durables pour des constructions éco-énergétiques et des véhicules plus économiques. Sika a mis en place plusieurs mesures internes afin d’améliorer ses performances de durabilité et atteindre ses objectifs économiques, sociaux et écologiques. Avec notre slogan « Plus de valeur – Moins d’impact », nous avons mis en place en 2014 notre nouvelle stratégie développement Durable qui a pour but d’ « améliorer sa fonctionnalité et réduire les impacts négatifs ». Le groupe a défini six zones cibles stratégiques axées sur des performances économiques, des solutions durables, des communautés/associations locales, l’énergie, le gaspillage de l’eau et la sécurité. A travers ses produits, ses systèmes et ses solutions, Sika cherche à générer des profits pour les actionnaires tout en limitant au maximum les conséquences négatives des procédures de fabrication et de consommation des ressources. Pourriez-vous nous citer quelques références dans les différents domaines où ont été implémentés vos produits et solutions ? En effet, grâce à nos produits et solutions, ainsi que notre assistance technique permanente aux clients, nous disposons aujourd’hui de plusieurs projets références d’envergure au Maroc. Je peux citer à ce titre, dans le secteur des énergies renouvelables (EnR), le projet Noor Ouarzazate où nous avons non seulement fourni des solutions pour la construction mais aussi une solution de collage pointue pour les équipements industriels de type «Héliostats». Toujours dans le domaine des EnR, nous avons fourni des solutions pour la construction de plusieurs Parcs éoliens, que ce soit pour le calage des turbines, le béton des massifs ou d’autres applications. Pour ce qui concerne les projets d’infrastructures, nous avons fourni plusieurs solutions pour la construction de ports, aéroports, autoroutes et lignes ferroviaires. Les derniers en date sont les ports de Tanger Med I Iet celui de N°27 Juillet-août 2017 23

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BTP

Jorf Lasfar, les nouveaux terminaux des aéroports de Casablanca et Marrakech, les autoroutes El Jadida–Safi ainsi quele contournement de Rabat avec son fameux Pont à Haubans sur Oued Bouregreg. Enfin je citerai le projet de ligne grande vitesse LGV Tanger – Casablanca et celui de la ligne 2 du Tramway de Casablanca. Dans le domaine de l’énergie, nous avons depuis plusieurs années et nous continuons jusqu’à aujourd’hui à fournir des solutions pour plusieurs projets de stations thermiques. Celles de Safi et de Jrada,qui sont en phase d’achèvement, en sont un exemple. Pour le secteur de l’eau, plusieurs grands Barrages, STEP (centrales de pompageturbinage) et Stations d’épuration) ou Alimentation en Eau Potable (AEP) ont pu compter sur les solutions Sika au cours de leurs réalisations. Enfin nous avons pu participer à plusieurs autres projets résidentiels ou commerciaux importants tels que les centres commerciaux Morocco Mall et Anfa Place, le projet Marina Casablancaou les grands théâtres de Casablanca et Rabat. Nous suivons bien évidement toujours de près les nouveaux projets avant même leur lancement et ce à la phase étude, afin de préconiser les solutions les mieux adaptées aux contraintes techniques qui leurs sont propres.

Justement, avec votre point de vue macro, quel regard portez-vous sur l’évolution dusecteur du BTPau Maroc ? Nous constatons depuis au moins 5 ans maintenant que le marché du BTP est en berne et a du mal à revenir aux niveaux d’activité qu’il avait atteints entre 2008 et 2011. D’ailleurs cela se confirme quand on voit l’évolution de l’un des indicateurs majeurs du secteur qui est la consommation du ciment, qui n’a cessé de baisser depuis 2011 pour stagner à partir de 2013 à 14 millions de tonnes. Cela constitue un signal fort sur l’état de repli que connait le marché du BTP. Quelles sont selon vous les principales raisons de ce repli ? A mon avis, il s’agit tout d’abord de la forte baisse d’activité des principaux opérateurs dans le secteur de la promotion immobilière qui ont ralenti le lancement de nouveaux projets afin de liquider leurs stocks, générer de la liquidité et réduire ainsi leurs niveaux d’endettement. Le secteur du BTP souffre aussi de la baisse des commandes publiques en plus de l’endettement préoccupant et disproportionné de certaines entreprises, leur imposant une fuite en avant pour justifier les crédits contractés auprès de leurs banques. Cette tendance risque à mon sens de se maintenir en 2017. Il y a aussi tout le volet projets d’infrastructures, qui accuse un ralentissementet qu’il est nécessaire de 24 N°27 Juillet-août 2017

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redynamiser avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement, la mise en place d’une politique incitative. Notons également le problème des délais de paiement, qui fait que les liquidités diminuent et les délais augmentent, du coup les opérateurs sont réticents à l’idée de vendre à crédit et sont plus vigilants quant au choix de leurs clients pour ne pas se retrouver avec des impayés. Nous ressentons cette baisse générale aussi sur notre propre activité, mais ce qui fait la force de Sika, et ce qui nous aide à nous prémunir contre les aléas du marché, c’est le fait que nous avons une activité diversifiée. Ainsi quand un segment est en berne nous récupérons sur d’autres segments. Le plus important pour nous aujourd’hui, c’est de faire de la croissance profitable et maintenir notre rentabilité.

Depuis quelques années, Sika a développé une forte présence en Afrique à travers ses filiales. Pensez-vous que le Maroc puisse devenir un hub régional pour Sika dans le continent ? Le groupe Sika a fait le choix stratégique

« En 2013, Sika disposait de 6 filiales en Afrique alors qu’aujourd’hui ce chiffre a été porté à 18 » depuis 2012 de se focaliser sur l’Afrique en lançant une étude du marché africain avec un cabinet international. Cette étude nous a conduit ànous renforcer dans les pays où nous étions déjà présents sur le continent, et d’ouvrir de nouvelles filiales là où nous étions absents et où le potentiel de croissance est le plus important. En 2013, Sika disposait de 6 filiales en Afrique alors qu’aujourd’hui ce chiffre a été porté à 18. Et par filiale nous entendons une société à part entière avec sa propre usine de production, des équipescommerciales locales, un laboratoire de R&D et tous les autres équipements nécessaires à la bonne marche de l’activité. Plus d’une dizaine de nouvelles filiales ont été ouvertes en 4 ans, ce qui démontre la forte volonté de Sika de miser sur le continent africain. Afin de piloter toutes ces actions, il a été décidé de mettre en place une nouvelle organisation à travers la création d’une zone Afrique dont le Maroc est l’un des piliers. Etant l’une des filiales les plus anciennes dans cette zone, Sika Maroc a pu acquérir une longue expérience sur ce marché et maintenant les autres filiales font appel aux cadres marocains pour leur apporter leur expertise. Vous êtes le premier directeur marocain à la tête de Sika Maroc depuis sa création.

Et qui dit nouveau directeur, dit nouvelle vision... Quelle est la vôtre ? C’est en effet la toute première fois que le groupe Sika, qui est un groupe Suisse, fais confiance à un cadre marocain pour gérer la société au Maroc. C’est à la fois un réel honneur et une grande responsabilité que je prends avec beaucoup d’humilité. Dès ma prise de fonction, nous avons commencé avec les équipes par faire une analyse de l’existant. Il y avait bien évidement de nombreuses choses positives qui avaient été initiées par le passé par mes prédécesseurs et sur lesquelles nous avons capitalisé, tout en essayant de les améliorer et de les adapter aux évolutions du marché. Cette analyse nous a permis de mettre en place des plans d’action qui vont nous permettre d’atteindre nos objectifs stratégiques. Quelles ont été les premières actions concrètes que vous avez mises en œuvre pour atteindre vos objectifs, notamment au niveau commercial ? J’ai tout d’abord opéré quelques changements d’ordre organisationnel qui sont en adéquation avec la stratégie que je souhaite mettre en œuvre et qui répondent aux challenges auxquels nous faisons face sur nos différents marchés cibles. Mon focus dès le départ s’est porté sur l’organisation commerciale : comment la renforcer, comment accompagner les équipes en mettant à leur disposition les ressources et les outils nécessaires pour rendre leur action plus efficace. Il a aussi fallu former un nouveau comité de direction, en procédant à sa refonte en y intégrant de nouvelles personnes. Il était ensuite nécessaire de réorganiser le département commercial à travers le renforcement du service marketing comme principal service support, tout en procédant à de nouveaux recrutements afin de renforcer notre présence sur le terrain, notamment dans les régions où nous n’étions pas bien représentés, à savoir le Sud et l’Oriental. L’objectif à travers ces changements étant d’être au plus proche de notre client final afin d’assurer sa satisfaction en permanence. www.industries.ma www.industries.ma


BTP

Al Omrane maintient son rythme de croissance malgré la morosité du secteur Sarah MAACHE.

Résultats Le groupe Al Omrane affiche un bilan satisfaisant au terme de l’année 2016 en dépit de la morosité du secteur immobilier. C’est en effet ce qui est ressorti de la présentation du Président du Directoire du groupe, Badre Kanouni, lors d’une conférence de presse tenue à Rabat le 3 juillet.

L

e secteur immobilier a enregistré en 2016 une chute de 26% des mises en chantier, une baisse des ventes de ciment de 0,7% et unediminution des crédits immobiliers de 5%. C’est dans ce contexte que le président du directoire du Groupe Al Omrane, Badre Kanouni, affirme que le holding a tout de même pu maintenir un rythme de croissance relativement stable où le chiffre d’affaires du Groupe s’est situé à plus de 5,3 MMDH et le volume d’investissements a progressé de 7% à 5,9 MMDH. Les principaux chantiers de 2016 Le Groupe a clôturé l’année 2016 par la mise en chantier de 17.938 unités de production nouvelles et de projets de mise à niveau urbaine (MANU) qui ont profité à 119.831 ménages et par l’achèvement des travaux de 20.026 unités de production nouvelles et de projets de MANU au profit de 76.564 ménages. Concernant le programme villes sans bidonvilles, dont l’investissement est de 20 MMDH, qui concerne 85 villes, avec 270.000 familles initialement: 246.000 ont été relogées. Pour l’année en cours, www.industries.ma

4.760 unités seront lancées et 8.907 achevées. A ce titre, Badre Kanouni a précisé: «Ce programme a nécessité des investissements colossaux, dont l’Etat est une importante partie prenante, notamment à travers le Ministère de l’Habitat, mais aussi une conscience élevée du secteur. Il ne suffit pas de reloger ces familles et de les laisser évoluer entre elles, mais il faut également les intégrer socialement». Parmi les chantiers engagés figure également l’habitat social de moins de 140.000 DH : ce programme prévoyait initialement 129.138 unités mais plus de 30.000 n’ont pas trouvé preneur. Il y a également eu des projections de la part de l’Etat visant la mise en vente de 25.000 unités en milieu rural mais là encore, ces dernières n’ont pas été demandées, .ce qui a poussé à une mise à niveau de ce programme avec la construction de 53.158 unités et l’achèvement de 36.726 autres. En outre, Badr Kanouni est revenu sur la situation des villes nouvelles: «Il s’agit d’un programme que nous considérons comme prioritaire et pour lequel nous déployons tous nos efforts en interne. Mais la décision de créer une ville nou-

velle n’incombe pas à l’opérateur seul. C’est un projet à plus grande échelle qui nécessite l’intervention de toutes les parties prenantes, dont le gouvernement en premier lieu. A ce titre nous avons fait un travail très important avec le Ministère de l’Habitat pour mettre en place des plans de relance, dont ont bénéficié les villes de Tamesna et Tamansourt, et notre vision 2020 place cette thématique au cœur de ses préoccupations afin de soutenir davantage le déploiement de ces nouvelles villes, dont les retombées positives commencent à voir le jour». 5,7 milliards d’investissement en 2017 Le groupe entend conserver son rythme de croissance en 2017 avec un maintien voire une légère progression du niveau de ses indicateurs de performance par la mise en chantier de 22.000 unités de production nouvelles et le lancement de projets de mise à niveau urbaine touchant 120.000 ménages. Al Omrane prévoit également de maintenir son rythme d’investissement en 2017, avec un montant de 5,7 MMDH N°27 Juillet-août 2017 25

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chantier

Une journée dans les chantiers de l'Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg REPORTAGE Saïd Zarrou, Directeur Général par intérim de l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg a présenté, ce vendredi 7 juillet à Rabat, l’état d’avancement des projets du théâtre et de la rocade N°2. Les journalistes ont été auparavant conviés à visiter les chantiers de l’agence pour se faire une idée grandeur nature de l’état d’avancement des travaux. Reportage. par Sarah MAACHE.

C

'est à 11 heures, alors que le soleil était à son Zénith, que les deux autocars transportant des journalistes sont arrivés sur le chantier du grand théâtre de Rabat pour débuter la visite organisée le 7 juillet par l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg . Niché dans la vallée du Bouregreg, entre Salé et Rabat, l’imposant édifice commence à prendre forme. La bâtisse a des airs de temple romain, mêlés à un modernisme certain. Dès l’entrée, l’un des derniers chefs d’œuvre de l’architecte Zaha Hadid, ne manque pas d’impressionner par sa beauté mais aussi par sa complexité.

Chantier du Grand Théâtre de Rabat

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Le Grand Théâtre de Rabat La météo caniculaire de cette journée n'a pas eu raison de l'enthousiasme des journalistes qui, équipés de tout le matériel nécessaire à leur sécurité, se sont rendus çà et là pour interroger les chefs de chantiers et autres responsables. Les questions ont fusé et ont tourné principalement autour des moyens nécessaires à l’accomplissement d’un projet d’une telle envergure, les contraintes qui y sont liées mais aussi la difficulté de respect des délais. On y a appris par exemple que le théâtre a été érigé sur une superficie totale de 25.500 m² sur un foncier total de 7 hectares et offre une salle multi-usages d’une capacité maximale de 1800 sièges, dont 20 pour les personnes à mobilité réduite ou encore que la conception de l’auditorium est réa-

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chantier

Chantier du Grand Théâtre de Rabat

lisée en collaboration avec ARUP, l’un des cabinets d’acousticiens les plus reconnus au monde. Il a été également précisé aux

journalistes que l’état d’avancement du chantier est de 75% pour ce qui est des travaux de la structure, alors que l'état

d'avancement global s’élève à 40%, le tout pour un investissement de 1,67 milliards de dirhams.

Chantier du Grand Théâtre de Rabat

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chantier

Chantier de la nouvelle Rocade N°2 ( Rabat-Salé)

La nouvelle rocade urbaine N°2 La visite s’est poursuivie en direction d’un autre chantier, celui de la nouvelle rocade urbaine N°2 qui reliera Rabat à Salé, visant ainsi la décongestion du trafic urbain entre les deux villes. Le côté Rabat est prêt mais l’on apprendra ultérieurement que la tranche de Salé présente plus de difficultés quant à la nature du sol. Le convoi est ensuite reparti vers le siège de l’agence avec le directeur général par intérim, Saïd Zarrou, qui attendait les journalistes pour la conférence de presse prévue suite à leur visite des différents chantiers. Devant une salle comble, il a entamé son discours par un rappel du thème du jour : «Une nouvelle vision pour l’aménagement de la Vallée du Bouregreg», précisant « qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle vision mais d’une nouvelle étape de la même vision; celle qui avait été mise en place par Sa Majesté le Roi que dieu l’assiste. » Un Parkway au programme Saïd Zarrou a ensuite poursuivi sa présentation par un point sur l’état d’avancement des projets en cours : « le théâtre de Rabat sera livré à la fin du premier semestre de 2019, l’extension

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du tramway dont nous avons déjà démarré les travaux préparatoires, sera lancée effectivement à fin 2019 ».Le directeur général par intérim a ensuite révélé que de l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg travaille également sur un Parkway, au niveau de Salé et qui reliera tous les ponts : le pont Hassan-II, le pont Moulay Youssef, le pont Mohammed VI et le pont de la rocade N°2, dans le but de faciliter davantage la mobilité des citoyens. » La conférence s’est achevée par de nombreuses questions, notamment sur les difficultés à tenir les délais mais aussi la complexité de l’aspect financier et logistique inhérente à ces projets, ce à quoi le directeur a répondu « qu’il n’y a pas de retards de réalisation, les délais que nous avons donné seront respectés » en relevant que « ces projets, comme celui du tramway, ont été lancés en des temps record » malgré le fait que « des projets d’une telle envergure peuvent faire face à quelques contraintes ». Au niveau de la gestion, le directeur a révélé qu’un appel d’offre a été lancé pour désigner une entreprise gestionnaire du grand théâtre de Rabat.

«Nous travaillons également sur un Parkway au niveau de Salé, qui reliera tous les ponts: Hassan-II, Moulay Youssef, Mohammed VI et celui de la rocade N°2, dans le but de faciliter davantage la mobilité des citoyens.»

Saïd Zarrou, Directeur Général par intérim de l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg.

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équipement

Les manipulateurs industriels Dalmec optimisent la qualité et la rentabilité du travail en toute sécurité

nouveauté

Dalal SADDIQI;

Le leader mondial des manipulateurs industriels Dalmec est représenté au Maroc depuis le mois de mai par le consortium italien d’entreprises Italmec, présent à travers 28 pays dans le monde et fondé par Federico Cellini.

P

orter jusqu’à 1,5 tonne à bout de bras sans fournir d’effort, rapidement, en toute sécurité et avec une charge équilibrée et un maximum de précision. C’est une réalité rendue possible par les manipulateurs industriels pneumatiques de l’Italien Dalmec, qui a cumulé 50 ans de savoir-faire dans le domaine et compte aujourd'hui 60.000 manipulateurs en service dans l’ensemble des zones industrialisées des 5 continents. Des solutions pour toutes les industries S’adaptant à tous les secteurs d’activité de l’industrie et à tout type de produit, ces solutions intelligentes et ergonomiques novatrices sont conçues non seulement pour le levage et le déplacement, mais aussi pour le basculement et la rotation de charges lors de la manutention. Du sur mesure en fonction des besoins Développés et personnalisés en fonction des besoins fonctionnels de chaque client en termes de préhen30 N°27 Juillet-août 2017

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sion, de manipulation et de positionnement, les manipulateurs Dalmec sont conçus de telle sorte que la charge perd son poids et qu’un seul opérateur peut la déplacer sans effort, avec des gestes naturels vers toutes les directions dans l’espace. Les manipulateurs Dalmec contribuent ainsi à améliorer les conditions de travail et la productivité dans l’entreprise. La machine est entièrement au service de l'utilisateur qui se truve dans els conditions optimales de securite et d'erganomie dans le travail. Les manipulateurs Dalmec permettent ainsi l’améliora-tion de la qualité et de la rentabilité du travail tout en préduisant le risque d’accidents, la fatigue physique et les risques de lésions dorsolombaire et ce dans le respect des normes internationales. Respect des normes internationales La marque CE appliquée à chaque manipulateur Dalmec garantit et certifie son adaptation aux exigences des normes européennes de sécurité, ainsi que de la Directive machines 2006/42 et de la Directive Atex.

MERYAM SIF, Responsable Afrique d'Italmec. « Italmec est présent au Maroc pour être proche des industriels afin de les conseiller, trouver des bonnes solutions à leur problématiques selon leurs budgets, les accompagner et leur faire bénéficier d’un service et d’une assistance efficaces dans le cadre d’une collaboration de long terme car nous avons la gamme de produits phares que sont les manipulateurs Dalmec mais aussi tout un éventail des marques qui couvre l'ensemble des besoins du processus de production depuis la manipulation de la matière première, jusqu’à la production ellemême puisque nous avons des robots de replissage, des soudeurs, des plateformes élévatrices, des convoyeurs téléscopiques, des cabines de peinture industrielle, des solutions de packaging, des solutions des nettoyage et toute une palette de solutions pour la logistique dont le Vertical storage.»

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PAPI ER

Zéro mika booste le marché du papier FIlière

Samia ROCHDI.

L’Assemblée générale ordinaire de la Fédération des Industries Forestières, des Arts Graphiques et de l’Emballage (FIFAGE), qui s’est tenue le 14 juin, a été l’occasion pour les acteurs du secteur de faire le point sur les changements induits par la politique d'interdiction des sacs plastiques de sortie de caisse au Maroc.

L

a loi 77-15, interdisant les sacs plastiques de sortie de caisse, a eu de nombreuses répercussions sur le secteur du papier marocain lui offrant de belles opportunités à long terme. Le chiffre d’affaires du papier est amené à progresser, de même que sa part de marché au niveau du secteur de l’emballage. L’avant et l'après zéro mika Quelques mois avant l’entrée en vigueur de «zéro mika», la FIFAGE a collaboré étroitement avec le ministère de l’Industrie pour identifier les produits de substitution des sacs en plastique, proposant des produits d’emballage en papier, en carton et en bois.Mais juste après l’application de ladite loi, le rapport moral de la Fédération des Industries Forestières, des Arts Graphiques et de l’Emballage (FIFAGE) a relevé un « cafouillage du marché puisque la demande des produits de substitution en papier, carton, tissu et autres produits tissés et non tissés, dépassait largement l’offre ». Depuis, la fédération tient des réunions régulières avec le ministère en charge et une commission interministérielle a été constituée pour remonter les pénuries recensées dans les différentes régions du royaume et répondre aux besoins du marché en terme de disponibilité 32 N°27 Juillet-août 2017

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des produits de substitution. Accompagner la demande croissante La production de papier au Maroc avoisine les 180.000 tonnes incluant le papier ondulé, le papier emballage, le papier impression écriture et le papier pour sacs. Et pour combler le besoin grandissant du marché, les transformateurs importent aussi bien des bobines de papier que des produits finis tels que le sac en papier. Ainsi, « en vue d’accompagner l’application de la loi interdisant les sacs papier et proposer des produits de substitution à des prix compétitifs, le secteur du papier doit développer davantage la filière de ramassage et de collecte des vieux papiers et cartons afin de bénéficier de l’économie d’échelle et baisser ainsi le prix des sacs en papier », peut-on lire sur le rapport moral. Améliorer le ramassage et la collecte Bien qu’atteignant les 30% de taux de recyclage, la filière papier a encore du chemin à parcourir pour atteindre les 60% de ses voisins européens et cela passe par le tri à la source comme reflexe quotidien des ménages. Aussi, pour promouvoir un schéma viable et pérenne de traitement et de valorisation des déchets ménagers au Maroc, les opérateurs industriels et écono-

miques, dont la FIFAGE, avec l’appui de la CGEM, des Ministères de l’Environnement, de l’Intérieur et de l’Industrie,ont créé, le 26 avril 2016, une coalition de valorisation des déchets, la COVAD. Sous la forme d’une association à but non lucratif, elle a pour principaux objectifs en termes de valorisation des déchets le renforcement et la vulgarisation du cadre juridique et la mise en place d’une veille juridique et stratégique, le développement des filières et l’organisation des services de gestion des déchets, la Communication, la sensibilisation, la formation et l’intégration sociale ainsi que le financement. Une licence pour l’export Toujours dans le cadre du besoin de sourcing local en papier par le biais du recyclage, la FIFAGE s’est réunie avec le ministère de l’Industrie en vue de soumettre l’exportation des vieux papiers et cartons à une licence car depuis quelques mois le marché international connaît une pénurie de papier qui a entrainé une forte hausse des prix. De ce fait, le prix à l’export des vieux papiers et cartons est aujourd’hui plus intéressant que ce qu’offre le marché marocain, ce qui met en difficulté l’industrie locale qui se trouve contrainte d’importer de la matière à des prix élevés. www.industries.ma


*Terms and conditions of Wi-Fi Service differs according to flight class and plane model. T UR K ISwww.industries.ma H A IR L INE S.C OM

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SOUS-TRAITANCE

La sous-traitance automobile met le turbo

A

près le coup d’envoi du projet PSA à Kénitra, donné jeudi 15 juin par Moulay Hafid Elalamy, Ministre de l’Industrie, et dont l'usine entrera en service en 2019, un nouveau cap a été franchi par le secteur de l'automobile avec la signature de 14 nouvelles conventions d’investissement. Marocains et étrangers, tout le gratin de l'industrie automobile était présent ce jour là à Rabat, et, sous le regard triomphant du Ministre de l’Industrie, qui a décrit le secteur automobile comme « une vraie saga industrielle écrite au Maroc». 17 conventions ont été signées ce jour là, ayant pour objectif l’installation au Maroc de pionniers mondiaux du secteur automobile et aéronautique, d’un montant de 2,4 MMDH devant générer un chiffre d’affaires de 7,62 MMDH et 14.230 emplois; 14 d'entre elles concernaient le secteur automobile, qui a brillé de nouveau par son attractivité. Moulay Hafid Elalamy a à ce propos réaf34 N°27 Juillet-août 2017

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Dossier préparé par Sarah MAACHE et Dalal SADDIQI firmé se réjouir du fait qu'aujourd’hui le Maroc est une véritable destination industrielle automobile à tous les niveaux, que ce soit celui des constructeurs ou des équipementiers, ajoutant que ces investissements «introduisent de nouvelles spécialisations. Ils renforcent l’intégration locale, densifient le tissu productif et répondent à un besoin jusque-là comblé par l’import », a souligné M. Elalamy en ajoutant que « les projets lancés témoignent de l’intérêt grandissant perçu chez les opérateurs nationaux pour les filières industrielles émergentes. Ils sont plus nombreux à vouloir y investir ». Tout cela grâce à la confiance qu’ont les étrangers vis-à-vis du Maroc, et que les Marocains ont en leur propre économie». Ainsi, la joint-venture entre Palm Indus et l’équipementier espagnol Jobelsa quant à elle, vise la fabrication de coiffes et de sièges complets, pour un investissement de plus de 240 MDH et 1 320 emplois directs, le chinois Xiezhong a prévu la

« Le Maroc est une

véritable destination industrielle automobile à tous les niveaux, que ce soit celui des constructeurs ou des équipementiers. » moulay hafid elalamy, Ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie Numérique. fabrication de systèmes de conditionnement d’air pour un investissement de 222 MDH et la création de 40 emplois. Electroplast prépare son arrivée à Tanger Automobile City et sera actif dans le traitement de surface (cataphorèse, zingage et peinture). Autre investissement important, celui de www.industries.ma


SOUS-TRAITANCE

Leoni qui a récemment relancé son unité de Bouznika et ambitionne de devenir le plus grand employeur de cette région avec la création de 11.000 nouveaux emplois directs sur l’ensemble de ses sites au Maroc pour un investissement de 550 MDH. Quant aux équipementiers déjà présents au Maroc, il s’agit de s’agrandir et transférer leur activité à d’autres villes du royaume, à l’instar de Lear Corporation Automotive qui développera de nouvelles technologies dans l’électronique embarquée, ainsi que Saint-Gobain, qui renforce sa présence au Maroc à travers cette convention, actant la Phase 3 de son installation avec un investissement de 249 MDH et l’ambition d’arriver à une capacité de production de 800.000 parebrises par an d’ici 2019. L’allemand Knauf et l’espagnol Hispamoldes vont pour leur part opérer dans l’injection plastique, nouveau domaine dans le Royaume.

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Bilan d'étape du PAI Non sans fierté, le ministre de l’industrie exposé par le bilan d’étape du plan d’accélération industrielle 2014-2020. Ainsi, depuis son introduction, le Maroc s’est inscrit dans une nouvelle dynamique de croissance, visant à faire de l’industrie un secteur à fort potentiel par le biais de stratégies sectorielles ciblées. Il s’agit d’une nouvelle approche basée sur la mise en place d’écosystèmes performants, visant l’intégration des chaînes de valeur et la consolidation des relations locales entre les grandes entreprises et les PME. Cette stratégie devrait générer à terme un demi-million d’emplois dans le secteur avec, en prime, un accroissement de la part de l’industrie dans le PIB qui devrait croître de 14% à 23%. Pour atteindre les objectifs précités, d’importants et nombreux moyens ont été mis en place, à savoir un fonds de développement industriel de 3 MMDH par an,

soit 21 MMDH sur la période 2014-2020, la facilitation de l’accès au foncier locatif avec 275 hectares dédiés à l’automobile, et le financement bancaire préférentiel ainsi que la qualification des ressources humaines. A l’heure actuelle, le bilan d’étape présenté par Moulay Hafid Elalamy dévoile un total de 420.000 véhicules fabriqués au Maroc à ce jour, 60 MMDH de chiffre d’affaires à l’export positionnant l'automobile comme le premier secteur exportateur du pays, et 112.994 emplois générés. Le ministre de l'industrie a également tenu à rappeler que le Maroc est passé de 127 sites industriels en 2014, comprenant 1 constructeur, 2 sites de production, 73.000 emplois et 40 MMDH de chiffre d’affaires à 177 sites industriels en 2016, avec 2 constructeurs et 3 sites de production.

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SOUS-TRAITANCE

PSA

renault Le Maroc joue aujourd’hui un rôle clé dans le système industriel mondial du Groupe Renault. Les véhicules made in Morocco représentent plus de 10% des véhicules vendus par le Groupe dans le monde.

Ce projet (d’usine PSA à Kénitra), qui bénéficie d’un soutien exemplaire des autorités marocaines, contribue à l’ambition commerciale de la région Afrique MoyenOrient de vendre un million de véhicules par an à l’horizon 2025, et de produire pas moins de 70% des véhicules dans cette région.

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CARLOS TAVARES, Président du Directoire

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du Groupe PSA.

Delfingen

GERALD STREIT, DIRECTEUR GEneRAL DU GROUPE DELFINGEN;

L'impressionnant décollage de l'industrie automobile au Maroc, la confiance dans la gouvernance du pays et notre expérience de plus de 15 années de production locale, nous incitent à investir significativement sur cette zone dans les trois prochaines années.

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MARC NASSIF, DIRECTEUR GENERAL DU GROUPE RENAULT MAROC.

SAINT GOBAIN

Notre investissement total dans le vitrage automobile totalise, en quelques années, un montant de 607 MDH, ce qui prouve notre confiance au Maroc et notre confiance au secteur de l’automobile.

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araymond

Le déploiement d’ARaymond au Maroc vise avant tout à répondre à la demande créée suite à l’installation dans le royaume de nos clients, à savoir les constructeurs tels que Renauld, PSA ou encore des équipementiers tels que Riedel, Delphi ou encore les câbleurs tels HAKIM RIHANE, que Yazaki, Sumitomo et Leoni.

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DIRECTEUR GENERAL D’ARAYMOND MAROC.

GILLES ABENSOUR, DEPUTY DELEGATE MOROCCO SAINT GOBAIN.

delphi Nous nous appuyons sur les 17 années de succès de nos activités au Maroc. Nous pensons que le Maroc offre un environnement compétitif non seulement pour la fabrication de composants automobiles mais aussi pour le développement de technologies automobiles. Delphi a ouvert sa première usine au Maroc en 1999 et est aujourd’hui à nouveau pionnier en créant au Maroc un centre de recherche et développement pour l’industrie automobile. MAJDI ABULABAN, PRESIDENT DE DELPHI ARCITECTURE ELECTRIQUE/ELECTRONIQUE.

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»

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SOUS-TRAITANCE

Les écosystèmes automobiles carburent

Sarah MAACHE.

La dynamique des écosystèmes automobiles enclenchée par le plan d’accélération industrielle et en marche, et certains ont atteint leurs engagements et les ont même dépassés avant leur arrivée à terme. En effet, la logique d’écosystèmes permet une intégration en profondeur du secteur, et une plus grande valeur ajoutée grâce à une meilleure structuration des filières. Huit écosystèmes ont été mis en place, à ce jour, dans l’automobile à savoir : Câblage automobile, Intérieur véhicule & sièges, Métal/emboutissage, Batteries automobiles, Poids lourds et carrosserie industrielle, Moteurs et transmission, Écosystème Renault, Écosystème PSA. d’un plan de formation complet dans ce sens.

Câblage automobile Lancée en 2014, la filière câblage est aujourd’hui considérée comme la filière la plus mature du secteur de l’automobile. En outre, elle offre de nombreuses opportunités d’intégration locale, en matière premières, équipements, pièces de rechange…La filière a pour objectif d’atteindre 26,7 MM DH de CA, 70.000 emplois et 66% de taux d’intégration locale à l’horizon 2020. Les principaux acteurs de cette montée en puissance sont Acome, Coficab, et Delphi qui a annoncé la création de 7 usines avec à la clé 23 000 emplois d’ici 2020, mais aussi Fujikura, Lear et Leoni qui a rouvert son usine de Bouznika au mois de mai, qui va employer 3.000 personnes portant son effectif total à 17.400 employés.

Intérieur véhicule & sièges Initialement, les objectifs de cette filière étaient de 6 MM DH de chiffre d’affaires et quelques 13.500 emplois. Mais devant l’essor du secteur ceux-ci ont été revus à la hausse. Ainsi, aujourd’hui nous parlons de 10.6 MM DH de chiffre d’affaires, 30.000 emplois et 65% de taux d’intégration locale d’ici 2020. Et ce en plus du développement de métiers pionniers dans ce domaine, tels que le moulage, et le chromage plastique qui sont aujourd’hui en cours d’installation. Une joint-venture d’une grande importance a été conclue en juillet entre Jobelsa, leader espagnol dans le domaine du revêtement d'intérieur et de l'assemblage de sièges de véhicules automobile et la holding du groupe Palmerai Industrie, Palm Indus.

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SOUS-TRAITANCE

Métal/emboutissage Cet écosystème figure parmi les professions émergentes du secteur, grâce notamment à l’arrivée d’opérateurs de référence au Maroc avec 5,3 MMDH de CA, 5.000 emplois et 76% de taux d’intégration locale prévus , pour cela, des métiers pionniers ont fait leur apparition au Maroc à savoir l’outillage et la cataphorèse , reste maintenant à démarcher de nouveaux acteurs à l’international, mais aussi de combler un important manque à gagner au niveau des chutes métalliques . Des entreprises leaders figurent parmi les acteurs de ce secteur, à savoir la SNOP et plus récemment, ADF Technologie Morocco et le groupe GalvanoPlast.

Batteries automobiles La filière a pour objectif 1,6 MMDH de CA, 1.500 emplois et 90% de taux d’intégration locale et semble aujourd’hui bien partie pour y arriver. En effet le marché de la batterie marocain connait de beaux jours, à l’instar du groupe marocain Afrique Câble qui a obtenu la validation de ses batteries par Renault, que le constructeur utilise pour ses voitures fabriquées au Maroc. Afrique Câble fabrique également des batteries sous la marque Electra pour le marché de la rechange.

Poids lourds et carrosserie industrielle Initié en 2015, cet écosystème a été conçu afin de favoriser l’intégration locale des industries poids lourds et carosserie (PLC) et automobiles, mais également pour son effet attendu en termes d’amélioration de la sécurité routière (rajeunissement du parc circulant) et d’efficacité énergétique (réduction de la consommation kilométrique du carburant). Le secteur PLC compte déjà une centaine d’entreprises qui génèrent un C.A. de 12 MMDH dont 1 MM DH à l’export réalisé en Afrique. Les objectifs de cette filière sont de porter l’effectif à 24.000 employés et la production annelle à 34.500 unités (contre 6.000 en 2014) dont 30% sera destinée à l’export. Elle s’engage aussi à contribuer au PIB à hauteur de 8 MMDH et à réaliser 6 MMDH de chiffre d’affaires à l’export.

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Moteurs et transmission Il s’agit du 5e écosystème mis en place, dont les principaux objectifs sont de créer 10.000 nouveaux emplois, de générer un chiffre d’affaires additionnel de plus de 6,5 MM DH et un investissement total de près de 6,5 MMDH, ainsi qu’à augmenter le taux d’intégration de la filière « Powertrain Automobile » de 25 points via le développement du sourcing local. La filière présente un fort potentiel avec notamment l’installation de PSA qui produira 200.000 moteurs par an, ainsi elle permettra de contribuer à la réalisation de l’objectif d’atteindre un taux d’intégration de 80%, à l’horizon 2020.

Écosystème Renault Avec 10 MMDH d’investissement, l’objectif de cet écosystème est de doubler le nombre de fournisseurs et de nouvelles technologies avec 21,3 MMDH de nouveaux achats de pièces par an, 65% d’intégration locale et 50.000 emplois à l’horizon 2023. Aujourd’hui, la capacité de production de Renault a atteint 340.000 véhicules. Au total, 474.840 Sandero, 320.078 Dokker et 193.181 Loddy ont été fabriqués depuis le lancement de l’usine de Tanger en 2012. Récemment, le Groupe Renault Maroc a même célébré l'export depuis le Port de Tanger Med du millionième véhicule fabriqué dans ses usines marocaines de Tanger et de Casablanca.

Écosystème PSA Le plus récent des écosystèmes mis en place est celui de PSA. Pour un investissement de 6 MMDH, cette unité industrielle installée à Kénitra assemblera dès 2019 des moteurs et des véhicules des segments B et C couvrant les besoins de la région et des clients marocains et atteindra une production de 200.000 véhicules et 200.000 moteurs à terme, visant un taux d’intégration de 60% au démarrage et de 80% à terme. Il s’agit de démarrer l’usine avec un taux de pénétration locale de 60% et de réaliser 600 millions d’euros de sourcing en 2020, avec une cible d’un milliard d’euro.

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SOUS-TRAITANCE

ENTRETIEN Tajeddine Bennis, président du collège industrie

de l’Association Marocaine de l’Industrie et du Commerce Automobile (Amica).

« Les objectifs de développement des écosystèmes à l’horizon 2020 seront tenus avec plus d’une année d’avance.» Tour d'horizon de l'évolution de la filière automobile dans le cadre du Plan d'Accélération Industriel 20142020 avec Tajeddine Bennis, directeur de l’usine SNOP de Tanger et président du collège industrie de l’Association Marocaine de l’Industrie et du Commerce Automobile (Amica). IDM: Que représente aujourd’hui le tissu de la sous-traitance pour l’ensemble du secteur automobile ? TAJEDDINE BENNIS: En 2014, le tissu de la sous-traitance comptait 51 équipementiers rang1, 72 rangs2-3 et employait 77.000 personnes. A mi-parcours du plan d’accélération industrielle, 32 équipementiers rang1 et 28 rangs2-3 ont engagé leurs implantation avec à la clé plus de 41.000 nouveaux emplois. A cela s’ajoutent 8.000 emplois pour le constructeur Renault et environ 6.000 emplois engagés pour PSA pour les deux usines de Kenitra et le Bureau d’étude à Casablanca. Soit un total de plus de 132.000 emplois. Pourriez-vous nous citer des exemples de produits d’équipementiers marocains ? Les équipementiers à capitaux marocains participent de manière importante à ce développement. Je citerai quelques réalisations parmi les plus significatives : * Le groupe induver qui a engagé une JV avec AGC leader mondial du verre avec un investissement de 150 millions d’euros ; * Tuyauto qui livre Renault ; * Electra qui a déjà commencé à livrer des batteries à Renault ; * Floquet monopole qui a déjà commencé à livrer le groupe Renault et qui est un acteur fondamental pour l’écosystème Powertrain (l’écosystème moteurs et transmission) ; * Maghreb steel qui a déjà commencé à livrer les bobines d’acier au groupe Renault; * Le groupe Palmeraie qui a 40 N°27 Juillet-août 2017

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rejoint l’industrie automobile avec l’implantation d’une usine pour les coiffes de sièges qui emploiera plus de 1.300 personnes. Il faut aussi noter qu’un groupe de travail AMICA-GIMAS-FENELEC-FIMME a été récemment lancé pour chercher les mutualisations possibles et rechercher les opportunités pour les investisseurs nationaux pour intégrer la filière. Quel rôle joue aujourd’hui le secteur automobile dans le développement territorial du Royaume et comment parvenir à une plus forte décentralisation autour de l’axe Kenitra-Casablanca et Tanger ? La filière automobile se développe actuellement sur plusieurs villes et régions à savoir Tanger-Tétouan, Kénitra-Rabat, Fès-Meknès et Casablanca-El Jadida-Mohammedia. Ce qu’il faut noter c’est que l’intégration d’investisseurs à capitaux marocains permet d’accélérer cette décentralisation. J’en veux pour preuve l’équipementier Taza câbles qui livre déjà des câbles pour les équipementiers rang1 de câblage et emploie plus de 600 personnes. Quel sera selon vous l’impact de l’installation prochaine au Maroc de l’usine PSA sur le développement du secteur automobile ? Le projet PSA donne une nouvelle dimension à l’industrie automobile au Maroc. Ce qu’il faut retenir du projet PSA, c"est le développement de l’écosystème Powertrain avec de nouveaux métiers à forte valeur ajoutée, mais aussi le développement de l’activité R&D qui est de nature à positionner le Maroc au cœur de la technologie et permettra d’accélérer

Propos recueillis par Sarah MAACHE. l’ancrage de la filière automobile. Il y a aussi une volonté de sourcing de proximité des usines PSA de plus d’un milliard d’euros, qui permettra de booster l’activité du tissu de soustraitance. Quel est l’état d’avancement des objectifs des différents écosystèmes automobiles mis en place par le Plan d’Accélération industriel? Les objectifs de développement des écosystèmes à l’horizon 2020 seront tenus avec plus d’une année d’avance. Une cellule d’animation a été créée, financée par le Ministère de l’Industrie et managée par l’AMICA, composée par deux managers et quatre animateurs écosystème, et qui fait un travail important de coordination des différents écosystèmes. Ainsi, tous les besoins pour le développement de ces écosystèmes ont été identifiés, les mises en relation avec des acteurs locaux pour la fourniture de besoins en rang2-3 ont été organisées permettant ainsi leur intégration à cette filière et des métiers pionniers ont été lancés tels que les activités outillages, cataphorèse en emboutissage, moulage en injection plastique, connectique pour la filière câblage, tissu pour la filière sièges. Le développement du secteur impose de disposer de ressources humaines qualifiées. Pensez-vous que le Maroc est en mesure d’accompagner le secteur en termes de formation dans des délais aussi courts ? La commission développement des compétences présidée par DELPHI a engagé un chantier structurant avec l’OFPPT et la direction de l’Enseignement supérieur se résumant www.industries.ma


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«Le projet PSA permettra le développement de l’écosystème Powertrain avec de nouveaux métiers à forte valeur ajoutée. » à un recensement des besoins par profil, région et par année, une mise en adéquation par rapport aux filières de l’OFPPT, une mise en évidence des ajustements en terme de capacité d’accueil de l’OFPPT, et la mise en place de nouvelles filières avec l’implication des professionnels du secteur pour un établissement de l’ingénierie de formation associée mais aussi pour le démarrage de l’activité. Ceci nous donne une bonne visibilité pour disposer des ressources nécessaires pour faire face aux démarrages prévus dans le cadre du Plan d’accélération industrielle

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Quel rôle ont joué, selon vous, les plateformes industrielles intégrées dans le développement de la soustraitance? Les plateformes industrielles intégrées engagées par Tanger Med Zones et MedZ jouent un rôle déterminant pour le développement de la sous-traitance assurant ainsi des espaces d’accueil aux meilleurs standards internationaux pour les investisseurs, des connexions logistiques optimales pour accélérer les flux et Un environnement de soustraitance favorisant le développement des écosystèmes.

Quel type de synergies existet-il aujourd'hui entre le secteur automobile et les autres secteurs du Plan d’Accélération industriel? Dans le cadre de l’écosystème métal emboutissage par exemple, et en collaboration avec Renault Maroc, un travail de validation de l’acier Maghreb Steel a été lancé et a abouti, permettant ainsi à cet écosystème de pouvoir acheter localement l’acier avec un potentiel à terme de plus de 800.000 tonnes annuelles pour couvrir le million de véhicules à produire au Maroc.

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SOUS-TRAITANCE

FAURECIA met la gomme avec sa nouvelle usine de Salé

Sarah MAACHE.

Faurecia, l’un des principaux équipementiers automobiles dans le monde, a inauguré le 13 juillet sa deuxième usine au Maroc pour son activité Seating. Déjà présent à Kenitra, cette fois l’équipementier a choisi la ville de Salé pour son installation, renforçant ainsi sa présence dans le Royaume.

L

'inauguration de la nouvelle usine de Faurecia de Salé s’est tenue en présence de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique et de nombreux patrons de l'automobile, à l'instar de Rémi Cabon, Directeur Général de Peugeot Citroen Automobiles Maroc ou Hakim Abdelmoumen, président de l'Association Marocaine pour l'Industrie et le Commerce de l'Automobile (AMICA). Après fait le tour des ateliers et posé au milieu de 600 employés de l'usine rassemblés en triangle, Moulay Hafid Elalamy a déclaré que « le partenariat industriel engagé avec Faurecia est porteur de développement et de performance pour notre industrie automobile. En renouvelant le choix de la destination Maroc, 42 N°27 Juillet-août 2017

INDUSTRIE DU MAROC

Faurecia participe activement au déploiement de la vision tracée pour le secteur : celle d’étoffer les chaînes de valeur locale et de densifier notre tissu productif. » L’usine de Salé, qui s’étend sur 12.800 mètres carrés dans la zone franche de Technopolis, a nécessité un investissement de 170 MDH et a été réalisée en un temps record. Selon Moulay Hafid Elalamy, cette fabrique hautement technologique qu’est l’usine de Salé représente « un véritable exploit » du fait qu’elle a été construite en seulement sept mois, un exploit que même un pays comme la Chine ne serait pas en mesure de réaliser. A noter que l'usine a permis la création de 1.300 emplois, avec la perspective d’accueillir 1.800 salariés à terme, et produit chaque jour 10 000 coiffes cuirs et textiles de sièges automobiles, notam-

ment pour Peugeot et 3008 et 5008.

ses véhicules

Une 3e usine Faurecia à Kénitra en 2018 Le Directeur Général de Faurecia, Patrick Koller, a profité decette belle occasion pour annoncer une ouverture prochaine: « Llévénement marque une étape importante dans l’histoire de Faurecia au Maroc, où nous sommes présents depuis 2009. Le Maroc constitue une base stratégique car nous sommes au plus près de nos clients et bénéficions d’un cadre propice au développement de nos activités. En conséquence, nous comptons renforcer la présence de Faurecia au Maroc en ouvrant en 2018 à Kenitra un 3e site industriel pour nos activités Interiors et Clean Mobility». www.industries.ma


SOUS-TRAITANCE

ENTRETIEN Rémi Cabon, DG de Peugeot Citroën Automobiles Maroc.

« Nous estimons entre 20 à 30 le nombre d'installations d’équipementiers liées à la dynamique enclenchée par le projet PSA.»

Propos recueillis par Dalal SADDIQI. IDM: Quel est selon vous l’impact à attendre de l’installation de l’usine PSA à Kénitra en termes de soustraitance locale? rémi cabon: Ce que nous pouvons dire c’est qu’effectivement l’installation de sous-traitants et d’équipementiers fait partie intégrante du projet de développement de PSA au Maroc depuis le début. Vous avez aujourd’hui avec l’inauguration de ce site de Faurecia de Salé un bon exemple du fait que PSA attire les fournisseurs au Maroc. Cela se concrétise pour nous par un parc fournisseurs qui est situé juste en face de notre usine à Atlantic Free Zone qui sera rempli à plus de 70% au démarrage. Il y en a un en particulier qui a pris une grande part de ce parc, c’est le verrier Induver Les équipementiers à capitaux En effet, et le chantier d’Induver est en cours, mais il y a six ou sept équipementiers qui ont déjà contractualisé leur installation ou qui sont en train de le faire. Monsieur Koller, Directeur Général de Faurecia a annoncé la 3e usine Faurecia au Maroc. Elle fait partie des usines qui seront installées dans le parc fournisseurs. C’est une illustration

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de la dynamique d’implantation des fournisseurs dans la cadre du projet industriel de PSA. Nous avons aussi des fournisseurs qui s’installent à Kénitra en dehors du parc fournisseurs ou dans d’autres régions du Maroc et au total nous estimons entre 20 à 30 installations d’équipementiers automobiles liées à la dynamique enclenchée par le projet PSA. Vous avez d'ailleurs répondu présent lors de l'inauguration du site de Farecia à Salé... C'est un partenaire historique et stratégique de PSA qui s''est implanté très tôt à Kénitra. Ils ont lancé leur 2e usine à Salé et annoncé la 3e à Kénitra donc cela illustre parfaitement la dynamique constructeuréquipementier qui existe. Vous avez d’importants besoins en ressources humaines formées pour 2019, date de mise en activité de PSA à Kénitra. Quelles mesures ont été mises en place pour atteindre cet objectif ? Nous lancé, le 7 juillet, un OpenLab de recherche sur « la mobilité durable en Afrique » en partenariat avec cinq Universités marocaines, deux Universités américaines présentes au

Maroc, une école d’ingénieurs des Ecoles Centrales basée au Maroc et un centre technologique à l’Université internationale de Rabat. Pour notre usine, nous avons besoin de former des opérateurs. Pour cela, nous avons établi un partenariat avec l’ Institut de Formation aux Métiers de l'Industrie Automobile (IFMIA), dont le gestion est déléguée à la branche professionnelle à travers l’ Association Marocaine pour l'Industrie et le Commerce de l'Automobile (AMICA) et dont l’institut existe déjà à Kénitra. Nous sommes aujourd’hui en train de travailler avec l’IFMIA pour intégrer dans cet institut notre dispositif et nos standards de formation pour former nos opérateurs. En ce qui concerne nos techniciens, techniciens supérieurs et ingénieurs, nous avons des discussions avec des universités et établissements de formation qui sont engagés, notamment l’Université de Kénitra bien sûr, mais pas seulement. Nous sommes en discussion avec plusieurs autres établissements de formation pour mettre en adéquation leurs parcours de formation par rapport à nos besoins pour que les diplômés soient en départ lancés au moment où ils arrivent sur le marché du travail.

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SOUS-TRAITANCE

ENTRETIEN Hakim ABDELMOUMEN, président de l’Association Maro-

caine pour l’Industrie et le Commerce Automobile (AMICA) et dg d'induver morocco.

Propos recueillis par Dalal SADDIQI. IDM: Quel est selon vous l’impact à espérer en termes de sous-traitance après l’ouverture d’usines dans le secteur de l’automobile au Maroc, comme dans le cas de Faurecia? Nous voyons arriver des sous-traitants étrangers mais qu’en est-il des Marocains?

du textile, de la mousse, du métal, de l’injection plastique, du mécanisme, du traitement de surface… Et tout cela ce sont des usines qui vont s’implanter autour de Faurecia car derrière un

Hakim ABDELMOUMEN: Je connais bien le cas Faurecia, comme président de l’AMICA mais aussi parce que j’ai une industrie qui fournit Faurecia en structures métalliques depuis plus de 15 ans en Europe, avant même qu’ils ne soient implantés au Maroc et à l’époque j’étais l’une des personnes au niveau de l’AMICA qui essayait de démontrer l’importance d’implantation de groupes comme Faurecia au Maroc mais dans le cadre d’une implantation réussie. Parce que le plus important n’est pas que Faurecia s’implante aujourd’hui avec des coiffes mais il faut que cela se passe bien et que les voyants passent au vert chez eux. Derrière vous voyez qu’ils commencent à faire de la mousse et bientôt des structures en plasturgie. Faurecia fait le pavillon tableau de bord, les panneaux de portes, les isolants et les sièges : c’est ce que nous appelons l’intérieur véhicule. Or un siège, c’est quoi ? C’est une coiffe où il y a déjà

devient capitalistique et le financement classique que nous connaissons aujourd’hui est important, mais il y a besoin d’aller beaucoup plus loin. »

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« L’investissement

tableau de bord ou un panneau de porte, il y a des métiers avec plusieurs industries. Mais il est vrai que pour l’instant, en termes de sous-traitance, c’est encore timide pour les Marocains mais cela va venir progressivement. Ces sous-traitants qui viennent s’implanter autour de ces usines sont

souvent des firmes étrangères… Pas forcément, il peut y avoir des entreprises marocaines qui doivent monter en compétence ou qui vont faire des partenariats avec des étrangers et vice et versa. Il faut savoir que nous ne faisons pas de distinction aujourd’hui dans l’automobile. A partir du moment où nous avons une implantation au Maroc, on considère que c’est une usine marocaine. Comment fait-on aujourd’hui pour monter en compétence ? Etes-vous en contact avec des organismes de normalisation pour les certifications automobile par exemple ? Nous avons les outils au Maroc mais il n’y a pas que cela. Il y a des certifications du client lui-même, comme Faurecia par exemple qui fait du supplier development (développement fournisseurs) pour les amener vers un niveau d’excellence. Vous avez d’importants besoins en Quels sont les autres moyens à mettre en place pour accompagner les industriels marocaines vers la sous-traitance automobile ? C’est un vrai sujet qui demande du temps pour l’aborder. Je vais vous donner un exemple simple : il faut certes faire ce travail de rapprochement et d’accompagnement mais il faut aussi

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« A partir du moment où nous avons une implantation au Maroc, on considère que c’est une usine marocaine.» ouvrir aux entreprises marocaines les marchés, trouver des partenaires… L’investissement devient capitalistique et le financement classique que nous connaissons aujourd’hui (opéré par les banques) est important, mais il y a besoin d’aller beaucoup plus loin. il faut aussi mettre en place des structures de financement : du capital développement, du capital risque ou de l’entrée en capital… En France il existe un fonds de 600 millions d’euros dédié à l’automobile et quand un potentiel d’investissement est repéré par un investisseur, le client est là, le partenaire et donc il y a bien le financement bancaire. Donc c’est un autre étage à mettre en place et cela fait partie des pistes que nous sommes en train d’étudier avec le ministère de l’Industrie. C’est une nécessité d’avoir un partenariat public privé : dans le cas de la France, il y a une partie publique avec la Banque publique d’investissement et une partie privée constituée de banques, de constructeurs automobiles, de multinationales et tout le monde se met autour de la table et repère les projets où ils y a besoin d’injecter des fonds au niveau de l’industrie pour le secteur. Mais les banques marocaines suivent aujourd’hui et ont signé des conventions pour créer des produits spécifiques destinés à accompagner la sous-traitance automobile… Les banques font une partie des efforts mais je pense qu’un partenariat publicprivé est nécessaire. Les banques sont demandeuses pour accompagner mais il faut que les opérateurs privés expriment clairement leurs besoins, les rassurent sur les projets. Je parlais de cet autre étage qui consiste en le financement en capital où il ne faut pas hésiter à entrer dans le capital de ces entreprises. Vous occupez déjà une bonne partie des locaux réservés aux sous-

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traitants sur le site de Kénitra et vous avez-vu les choses en grand avec Induver… un petit mot là-dessus? Lorsque nous avons voulu faire l’investissement vitrage, l’administration, la filière… tout le monde nous a incités à faire un grand investissement. Il était prévu de développer des industries existantes à Casablanca et à aller plus loin et nous nous sommes dit que le pays avance, le secteur automobile au Maroc avance, il faut y croire et oser. Et donc nous avons fait un investissement dimensionné pour la région de Kénitra et ce pour faire toutes les vitres d’une

« Les écosystèmes du

Plan d’Accélération Industriel ont tout changé, que ce soit en termes de vitesse de croissance mais aussi en termes de qualité de croissance. » voiture et il y en a 10 entre le pare-brise, les vitres de portes, la lunette arrière... Nous faisions tout cela avant mais pas avec cette orientation de faire 1 million 200 mille véhicules par an toutes vitres confondues. C’est de la très grosse série et ce que nous avons fait pour Kénitra. Et à Casablanca, nous avons des industries qui se développent également avec ces partenaires. Sur Casablanca, il y a 500.000 annuelles toutes vitres confondues et tout cela ne monte pas sur les mêmes marchés et également aujourd’hui j’ai une industrie à capitaux marocains, Socafix, qui fournit les constructeurs en rang 1 et les multinationales en rang 2 qui fournit Faurecia depuis 15

ans, qui livre des pièces ici et dont on n’entend pas beaucoup parler. Elle fournit des armatures de sièges arrière, des structures d’accoudoirs … C’est une activité qui fait environ 10 millions de chiffre d’affaires par an. Donc vous fournissez déjà Faurecia en Europe mais pas encore au Maroc… Bientôt peut être quand l’écosystème va se développer et quand ils vont faire les armatures, les appuie tête …Il y a un travail dans ce sens. On ne sait pas qui arrive en premier : l’’œuf ou la poule mais çcel avance… Cela se croise de partout. Des multinationales qui sont venues qui ne fournissement pas le Maroc. D’autres qui sont venues avec Renault et PSA et qui vont en livrer d’autres. Pour conclure, comment analysezvous le développement du secteur automobile au Maroc depuis la mise en Place du Plan d’Accélération Industriel ? Je vous résume la situation: les écosystèmes du Plan d’Accélération Industriel ont tout changé. Et c’est cela qui a été le tournant car on entre dans le métier, on arrive jusqu’à des entreprises comme les nôtres… L’écosystème a donc tout changé, que ce soit en termes de vitesse de croissance mais aussi en termes de qualité de croissance. Avec le Plan d'accélération industriel par exemple aujourd’hui sur le vitrage nous allons doubler l’activité sur Casablanca sur deux ans et nous avons une activité nouvelle à Kénitra où il y a environ 600 emplois créés. Dans les structures métalliques, on peut envisager dans les 30 à 40% de progression. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a de l’avenir. N°27 Juillet-août 2017 45

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SOUS-TRAITANCE

ENTRETIEN François Le Bot,

DIRECTEUR DES OPÉRATIONS ET D’ADMINISTRATION de Fujikura Automotive Morocco.

« Avec le projet de construction de son 3e site sur Kénitra, Fujikura renouvelle sa confiance à la région. »

Propos recueillis par Hicham RAHIOUI.

Aux commandes de Fujikura Automotive au Maroc depuis 2013, François Le Bot, ingénieur de 45 ans de nationalité française et titulaire d’un Master of Business Administration de la prestigieuse Ecole de Commerce ESADE à Barcelone, entend bien continuer à développer sa filiale au sein du royaume. Il totalise plus de 20 ans d'expérience dans l'industrie automobile. Il a assumé des directions Industrielles et des Opérations au sein de prestigieux groupes

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aussi bien à l’international qu’au Maroc. Depuis son arrivée en 2012, le chiffre d’affaires a été multiplié par 6 et devrait avoisiner en 2017 les 200 millions d’euros. Dans cet entretien, le Directeur des opérations et d'administration de Fujikura Automotive Morocco commente la situation de son entreprise et affirme son optimisme pour le futur.

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SOUS-TRAITANCE IDM : Comment a évolué Fujikura au Maroc depuis sa première installation à Tanger en 2008 ? FRANÇOIS LE BOT : Pour rappel, Fujikura est un groupe japonais dont le siège se trouve à Tokyo, et qui opère sur trois principaux pôles : les télécommunications, l’électronique, et l’automobile. L’automobile étant une part importante avec 25% du chiffre d’affaires total de Fujikura. Le choix de l’installation de Fujikura au Maroc, et plus précisément à Tanger, a été initié par sa position géographique et sa bonne réputation logistique. Fujikura s’est d’abord installé à Tanger, puisqu’à l’époque la zone franche de Kénitra n’existait pas, avec au début une petite implantation de 2000 m² et un effectif réduit de 200 personnes. Au fur et à mesure de notre croissance dans le pays, le groupe s’est dirigé vers la zone Franche de Kénitra où nous étions les premiers à s’implanter en 2011. En 2012, nous étions 500 personnes sur le site de Tanger, générant 32 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les deux sites, pour un total de 1300 employés, alors qu’ aujourd’hui nous avoisinons les 200 millions de chiffre d’affaires et employons 5500 salariés. En termes d’intégration, nous disposons de fournisseurs locaux pour nos composantes, le principal étant le câble pour

une valeur importante de 25% d’intégration. Nous avons également pour ambition d’accroitre cette part, puisque cela constitue avant tout un gain logistique pour nous. Toujours dans une optique de plus forte intégration locale, nous avons également développé une usine d’injection plastique à Tanger.

«Nous aurons avec cette nouvelle unité environ 6.000 employés sur Kenitra et constituerons donc toujours le premier employeur local.» Après Renault à Tanger, quelles opportunités voyez-vous dans l’implantation de PSA à Kenitra ? Le Groupe Fujikura est un acteur majeur du câblage, ceci étant, en Europe par exemple nous sommes l’un des derniers venus dans ce domaine, puisque le démarrage de notre activité provient du rachat en 2007 par Fujikura d’une entreprise espagnole du nom de « ACE » et qui était déjà essentiellement implantée auprès de Volkswagen, ce qui en fait notre client principal. En 2008, nous étions encore pratiquement inexistants dans

le domaine du câblage en Europe, mais depuis nous n’avons cessé de croitre et de graver notre nom dans le monde. Le fait d’avoir un client unique n’est pas qu’un avantage, nous avons donc misé sur une plus grande diversification et nous avons pu obtenir d’autres contrats récemment, notamment avec Renault et PSA. Par ailleurs, nous sommes déjà clients indirects de PSA puisque nous faisons aussi du câblage pour le groupe français VALEO par exemple. Mais il faut dire que le Maroc compte de grands noms mondiaux du câblage,qui sont des fournisseurs historiques de Peugeot. Dès lors, PSA reste un client cible que nous essaierons d’atteindre malgré la forte concurrence, et dont l’installation ne peut être qu’une aubaine, tant au niveau du nombre d’emplois projetés que par l’effervescence positive engendrée par son installation dans la région.

Qu’est-ce qui, à votre avis, différencie le Maroc des autres régions du monde où votre entreprise est installée ? En comparant notre implantation au Maroc avec nos installations ailleurs dans le monde, nous sommes réellement satisfaits des plans de développement industriel, pilotés personnellement par sa Majesté le Roi Mohammed VI mis en

Un 4e site de production opérationnel en 2018 à Kénitra

S

pécialiste des câbles électriques, le groupe Japonais Fujikura, implanté au Maroc depuis 2008, vient d'entamer la construction de son quatrième site de production dans le royaume. Situé au cœur de la zone Franche Atlantic, il emploiera 1.750 salariés à l'horizon 2019 pour un investissement proche des 90 millions de dirhams. Depuis sa fondation en 1885, Fujikura a contribué à l'amélioration de la société en fournissant des technologies de pointe soutenues par une fiabilité irréprochable.

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La mission du Groupe Fujikura est de créer une valeur exceptionnelle pour ses clients à travers le monde. Les membres du Groupe Fujikura se consacrent à fournir des produits et des solutions exceptionnels pour gagner la confiance de ses clients et contribuer au développement de la société. Employant actuellement 5.500 personnes au Maroc, réparties sur 2 sociétés basées à Tanger et Kenitra, le Groupe Fujikura compte à ce jour 56.961 employés dans le monde dans plus de 14 pays.

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SOUS-TRAITANCE «Le nouveau site industriel de Kénitra s’intègre parfaitement dans notre stratégie de croissance au sein du Groupe Volkswagen.»

place par le pays. Je suis particulièrement surpris par le fort intérêt du ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Économie numérique Moulay Hafid Elalamy qui ne recule devant aucun effort pour l’essor du secteur automobile, en multipliant les grands projets, en dispensant un accompagnement que nous ne retrouvons nulle part ailleurs, notamment à travers le support de l’Association Marocaine Pour L'Industrie Et Le Commerce Automobile (AMICA) et aussi en ayant mis en place une logique d’écosystèmes qui est bénéfique pour l’ensemble des filières automobiles. En revanche, il existe bien entendu quelques bémols, liés notamment à la partie logistique comme le manque en routes maritimes, une liaison régulière et attractive financièrement entre Tanger et Marseille par exemple nous permettrait d’être encore plus attractifs vis-à-vis de nos implantations en Europe de l’est pour des clients allemands.

Quel est le positionnement de Fujikura aujourd’hui au Maroc ? Pour répondre à cette question, il faut revenir au positionnement dans son ensemble de notre division de câblages électrique, Fujikura Automotive Europe à laquelle appartiennent nos filiales marocaines. Fujikura est un fournisseur automobile d’envergure internationale de plus de 130 années d’histoire. En Europe nous

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sommes spécialisés dans la production de systèmes et d’équipements électriques et électroniques, en plus de composants et de pièces plastiques. A présent Fujikura est considéré comme un partenaire stratégique et solide de notre principal donneur d’ordre en Europe que constitue le Groupe Volkswagen et à ce titre nous devons l’accompagner dans son développement là où la position est la plus adéquate afin de lui fournir la meilleure prestation logistique et la solution la plus optimale. L’entreprise Fujikura est réputée pour son innovation constante et la qualité et la fiabilité de ses produits qui nous ont ouvert les portes de modèles Prémium comme les Audi Q7, Audi Q8, Lamborghini Urus, Audi A8 grâce à nos câblages à la carte et personnalisés, que l’on appelle KSK dans notre métier. Notre capacité d’Ingénierie et notre innovation en process de production font la fierté de notre groupe et témoignent de l’effort fait au quotidien par les collaborateurs de Fujikura. Mais au sein de Fujikura, les sites marocains peuvent parfaitement être en concurrence avec nos collègues des pays de l’Europe de l’Est sur certains types de production. Cependant à cause des contraintes logistiques, les productions « KSK » à destination d’Allemagne et d’Europe Orientale restent pour l’instant le domaine réservé de nos filiales Roumaines, Moldaves et Ukrainiennes. Le Maroc pour nous est une excellente base industrielle pour l’Espagne et le Portugal. Néanmoins, ces derniers mois, il y a un regain d’intérêt du groupe pour le Maroc, notamment grâce à sa stabilité

sociale et politique.

Quel est l’objectif de votre nouvelle usine de Kenitra, dont l’inauguration est prévue en mars 2018 ? Ce nouveau site industriel s’intègre parfaitement dans notre stratégie de croissance au sein du Groupe Volkswagen. A la fin de l’année 2016, nous avons obtenu la nomination de la fabrication des câblages pour la fabrication de la nouvelle POLO SUV « T-Cross ». Il s’agit de la fabrication complète du réseau électrique pour l’usine de Volkswagen à Pampelune (Espagne). Nous sommes extrêmement heureux d’avoir été retenus car cela prouve notre place sur le marché et notre image chez notre donneur d’ordre. Nous avons gagné ce marché d’abord en raison de notre expérience réussie sur la plateforme commune de ses petites sœurs les SEAT Ibiza et SEAT Arona. C’est la première fois que nous livrerons l’usine de Volkswagen en Espagne et cela témoigne que le client nous fait confiance sur notre capacité à respecter nos engagements malgré la nécessité de construction d’un nouveau site. Les économies d’échelle que nous espérons réaliser sur ces volumes avoisinant les 2000 véhicules jour nous ont permis d’être compétitifs lors de la présentation de notre offre. Je tiens à souligner que par ce projet de construction de son 3e site sur Kenitra, Fujikura renouvelle sa confiance à la région et qu’après avoir été le premier industriel à s’implanter dans la Zone Franche Atlantic dès 2012 et avoir essuyé en quelques sortes les plâtres, nous aurons avec cette nouvelle unité environ 6000 employés sur Kenitra et constituerons donc toujours le premier employeur local. Le Maroc est à la recherche d’une nouvelle stratégie industrielle basée sur une plus forte intégration et l’augmentation de la valeur ajoutée. Fujikura s’inscrit-il dans cet objectif ?

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Fujikura a dès le début fortement misé sur une grande intégration des fonctions nécessaires à la parfaite maitrise du processus de développement du câblage électrique. Nous comptons d’importants potentiels d’ingénierie et de développement, et des laboratoires totalement équipés pour nos tests. Nous totalisons aujourd’hui près de 200 ingénieurs et cadres qui nous permettent de réaliser des projets novateurs et de satisfaire nos clients. Nous avons intégré récemment des fonctions d’ingénierie produit. Nos départements Customers Service sont en contact quotidien avec nos clients espagnols, allemands, slovaques, polonais du Groupe Volkswagen. Nous continuerons dans cette démarche tout en laissant à nos collègues des front offices une maitrise du développement lié à l’architecture véhicule et les fonctions commerciales qui ne peuvent se faire que proche du client. Ce qui est certain, c’est que la politique industrielle du Maroc, qui s’articule autour du plan Emergence renforcé en 2009 par le Pacte pour l’émergence industrielle et le Plan d’Accélération Industriel 2014-2020, puisqu’elle permet

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le renforcement de la compétitivité des entreprises, l’amélioration du climat des affaires, la formation et le développement des parcs industriels de nouvelle génération, ne peut qu’être positive et nous encourager à nous développer et créer des emplois.

«Nous visons à terme 300 millions d’euros de chiffre d’affaires pour nos sites au Maroc. » Comment voyez-vous l’évolution de Fujikura au Maroc ? Pour réaliser tous nos objectifs au Maroc, je m’attellerai à continuer d’assurer la croissance de Fujikura, ce qui se traduit par améliorer notre rentabilité, en améliorant notre productivité mais également en faisant la chasse à tout ce qui constitue un gaspillage et une nonvaleur ajoutée à notre process, mais j’aspire à constituer une entreprise à double finalité économique et sociale. La générosité, la solidarité, la confiance

sont indispensables au fonctionnement et à la performance. Le rôle de chacun est primordial et déterminant. Pour atteindre nos objectifs nous avons besoin de tous nos collaborateurs, et je sais que je peux compter sur chacune et chacun d’entre eux. Mon rôle premier sera d'encourager chacun à donner le meilleur de lui-même. Nos sociétés marocaines se sont données pour feuille de route d’être des sociétés régies par leurs performances économiques mais aussi sociales et environnementales. Cela peut paraitre utopique car nous œuvrons sur un marché où les marges sont extrêmement serrées et la concurrence acharnée, mais c’est justement peut être cette ambition qui permettra à Fujikura de se démarquer dans la décennie à venir. Nous sommes même en train de penser à rapatrier certains de nos business au Maroc, étant donné que le Royaume offre une grande stabilité à la fois sociale, économique et politique, ce qui ne peut que nous aider à avancer dans nos activités. Pour ce qui est de nos prévisions financières dans la région, nous visons à terme 300 millions d’euros de chiffre d’affaires pour nos sites au Maroc.

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SOUS-TRAITANCE

Des formations toute option pour accompagner le secteur automobile

Sarah MAACHE.

Il va sans dire que la disponibilité et la qualité des ressources humaines conditionnent l’attractivité et le succès de la filière automobile au Maroc, et contribuent au renforcement de la productivité des entreprises et à l’amélioration de leur compétitivité. Ainsi, le Plan d’Accélération Industrielle (PAI) 2014-2020 s’est doté d’un plan de formation complet dans ce sens.

L

e secteur automobile a été retenu comme moteur de croissance pour l'économie nationale dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle qui s’est assigné deux principaux objectifs : Former de manière prévisionnelle, pour chaque écosystème, des techniciens en nombre suffisant et mettre en place des « career development centers » au profit des jeunes.

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Une gestion conjointe des établissements de formation Ainsi, ces engagements ont fait récemment l’objet d’un contrat d’exécution, signé par le ministère de l’Industrie, l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) et l’Association Marocaine pour l'Industrie et le Commerce Automobile (AMICA) en avril 2016, ainsi qu’une convention pour la

gestion conjointe des établissements de formation dédiés au secteur automobile. L’OFPPT s’y engage à élaborer, diversifier et adapter les cursus de formation, en concertation étroite avec l’AMICA qui l’appuiera dans l’élaboration de plans sectoriels de formation continue. L’OFPPT apportera également conseil et assistance aux opérations de recrutement menées par les entreprises adhérentes.

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Parallèlement, l’AMICA a également donné la priorité au volet de la formation, en identifiant le profil des besoins par les industriels, en quantifiant ces profils par année et par régions, ce qui a permis aux équipes pédagogiques de l’OFPPT d’adapter les modules de formation selon les besoins des équipementiers et de mettre en place de nouveaux modules conjointement avec les industriels du secteur automobile. En contrepartie, les industriels se sont engagés à accueillir les stagiaires de l’OFPPT et à leur garantir une forte insertion professionnelle à l’issue de leur formation. L’AMICA s’est aussi engagée à mobiliser les entreprises du secteur pour contribuer au développement de la formation, en apportant la visibilité nécessaire sur les besoins en ressources par métier et par région, et en appuyant la création de nouveaux éta-

blissements sectoriels et leur cogestion. Un fort encadrement des stagiaires Ainsi, sur les 327 Etablissements de Formation Professionnelle que compte l’OFPPT, plus de 130 Etablissements de Formation Professionnelle (EFP) assurent des formations dans le secteur automobile. L’encadrement des stagiaires de ce secteur est de très haut niveau puisque l’OFPPT compte plus de 420 formateurs, dont la majorité a suivi des stages de perfectionnement dans des écoles nationales et internationales. 7 filières spécialisées Les formations dispensées dans le cadre du secteur automobile comptent 7 filières, à savoir : technico-commercial en vente véhicules et pièces de rechange, techniciens spécialisé en diagnostic et

électronique embarquée en automobile, technicien en réparation des engins à moteur, technicien en réparation des engins à moteur option : machinisme agricole, technicien en réparation des engins à moteur option : poids lourds et autocars, réparateur de véhicules automobiles, carrossier peintre automobile. Un centre de formation pour PSA Dernier en date, un Centre de formation professionnelle dans les métiers de l'automobile verra bientôt le jour à Kénitra. Réalisé sur un terrain de 11;000m2 et d’une capacité de 1.764 places, il a été conçu en vue d’accompagner la demande d’emploi que générera l’implantation du complexe industriel du groupe français PSA Peugeot Citroën à la lisière de la plateforme industrielle intégrée Atlantic Free Zone de Kénitra.

Besoins en formation pour les contrats de performance signés à fin mai 2017

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Des zones dédiées à l'automobile franches, intégrées et connectées

Samia ROCHDI.

Porté par l’implantation des constructeurs français Renault et PSA, le secteur automobile marocain s’est fortement développé à travers notamment la mise en place de zone industrielles dédiées en zone franche d’exportation afin d’accompagner le déploiement du secteur et renforcer le niveau d’intégration locale de la production.

D

es mesures concrètes ont été mises en place par les autorités locales afin de permettre au pays de s'ériger en future base industrielle du secteur automobile marocain. Ainsi, les équipementiers automobiles disposent de deux zones industrielles à Tanger, et une troisième zone à Kenitra, offrant toutes les facilités pour leurs activités (guichet unique, services communs, aides publiques à l’installation, centres de formation). Tanger Free Zone La zone franche d’exportation de Tanger, filiale de Tanger Med, gérée par la société Tanger Free Zone est entrée en exploitation en 1999. Elle s’est développée de manière importante sur une assiette foncière de 350 ha en offrant des avantages

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fiscaux très attractifs. La filière automobile, avec près de 30 équipementiers actifs sur plusieurs métiers de la chaine de valeur, a fortement contribué à son essor renforcé par l’effet d’entrainement lié au projet Renault Tanger Med. Erigée sur une assiette foncière de 300 ha, Renault Tanger Med est une zone franche dédiée à l’Alliance Renault Nissan. Cette plateforme prévoit une capacité de production à terme de 400'000 véhicules, principalement destinés à l’export. Le Parc Industriel Tetouan Park a été développé dans le cadre de la convention de la Grande Plateforme Industrielle Tanger Med, signée le 7 janvier 2009 entre l’Etat et l’Agence Spéciale Tanger Méditerranée. Cette zone d’activité, développée une assiette foncière de 150 hectares

attenante à la voie expresse reliant Tanger à Tétouan, complémente l’offre de la Plateforme Industrielle Tanger Med sous plusieurs angles : zone d’activité en territoire assujetti, nouveau bassin d’emploi, segment des industriels visant à la fois le marché national et l’export. Tanger Automotive City Etablie sur une assiette foncière de 300 hectares, à moins de 2 Km du site de Renault Tanger Med, cette zone d’activité, érigée en zone franche sur la Plateforme Industrielle Automobile de Jouamaa, est principalement axée sur les métiers de l’automobile : les équipementiers, opérateurs logistiques, sous-traitants et services associés au secteur. Tanger Automotive City dispose d’un accès direct au Port Tanger Med (22 km) et à Tanger

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SOUS-TRAITANCE

Free Zone (20 km). La plateforme est également connectée à 1800 km d’autoroute et 2000 km de chemins de fer.

Renault Tanger a fêté son millionnième véhicule

Atlantic Free Zone S’étendant sur une superficie de 345 Ha, dont 198 ha bénéficient du Statut de Zone franche, Atlantic Free Zone a été mise en service en septembre 2012 et est dédiée principalement au secteur automobile et électronique. Située à 12 Km de la ville de Kénitra, elle permettra à l’Usine PSA d’accueillir à proximité ses équipementiers. La 1re tranche, qui s’étale sur 192 ha, est en cours de commercialisation et a déjà séduit plusieurs équipementiers de renom qui s’y sont implantés, notamment Saint Gobain, Delphi, Hirschmann, Coficab, Sews, Fujikura, Pec Mfz, Lear, Cmgp et Auto Hall.

million de véhicules, c’est le chiffre célébré par le Groupe Renault, le 10 juillet à l’usine Renault-Nissan de Tanger en présence du ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique Moulay Hafid Elalamy. Et le millionième véhicule de la plus grande usine automobile du sud de la Méditerranée, est un Dacia Lodgy 5 places, de couleur bleu azurite, équipé d’un moteur diesel, destiné à un client en Turquie. D’une capacité de production de 340.000 véhicules, l’usine Renault-Nissan de Tanger représente aujourd’hui un véritable moteur économique pour le Royaume. Depuis l’inauguration de sa 1re ligne de production en 2012 et l’ou-

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verture de la 2e ligne en 2013, quelque 474.840 Sandero, 320.078 Dokker et 193.181 Lodgy y ont été fabriqués. En plus de couvrir le marché marocain, les modèles fabriqués à l’usine de Tanger sont exportés vers plus de 73 destinations. Aujourd’hui, l’usine tourne en 3×8, 6 jours sur 7, et soutient le développement de la marque Dacia en exportant la majorité de sa production.

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INDUSTRIE DU MAROC


AUTO

OPEL est désormais 100% PSA

ACTU La finalisation (closing) du rachat des filiales Opel et Vauxhall de GM, dont le projet avait été signé le 6 mars, s'est opérée mardi 1 août, positionnant le Groupe PSA à la 2e place en Europe en termes de parts de marché.

A

près 88 ans, la firme allemande Opel a quitté le giron de l'américain General Motors pour devenir, mardi 1er août, propriété à 100% de PSA pour 1,32 milliard d'euros. Cett transaction positionne le Groupe PSA à la deuxième place en Europe avec une part de marché qui représente 17% au 1er semestre 2017. Le groupe tricolore consolidera les résultats du constructeur de Rüsselsheim (et de la marque sœur britannique Vauxhall) dans ses comptes du 2e semestre 2017.

Cnq marques automobiles Après la lettre d'intention signée début mars, PSA s'est retrouvé à la tête de cinq marques automobiles. «Nous comptons gérer PSA et Opel/ Vauxhall en capitalisant sur leurs identités de marques respectives. Ayant déjà développé ensemble 54 N°27 Juillet-août 2017

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d’excellents modèles pour le marché européen, nous sommes persuadés qu'Opel/Vauxhall est le bon partenaire», avait souligné Carlos Tavares, Président du Directoire de PSA à cette occasion. Le 1er août, après le closing, le Président du Directoire de PSA a déclaré: « Nous engageons aujourd’hui avec Opel et Vauxhall une nouvelle phase du développement du Groupe PSA. Nous saurons saisir l’opportunité de nous renforcer mutuellement et de conquérir de nouveaux clients grâce à la mise en œuvre du plan de performance qu’Opel et Vauxhall mettront en œuvre. En parallèle, la mise en œuvre du plan Push to Pass reste une priorité pour les équipes, elles restent concentrées sur la réalisation des objectifs. Nous sommes confiants dans la dynamique que ces stratégies peuvent créer, pour le bénéfice de nos clients et de nos salariés.»

Un plan stratégique sous 100 jours Opel et Vauxhall sont engagés désormais dans la construction d’un plan stratégique avec le soutien de PSA, dont l’objectif est de rétablir les fondamentaux économiques. Les équipes d’Opel et Vauxhall présenteront ce plan et en assureront la mise en œuvre qui bénéficiera par ailleurs des synergies générées par le nouvel ensemble, estimée à terme à près de 1,7 milliards d’euro par an. Michael Lohscheller, CEO d’Opel/Vauxhall présentera dans 100 jours le plan stratégique, construit par les équipes d’Opel/Vauxhall, avec le soutien du Groupe PSA, précise le communiqué daté du 1er août. Parallèlement à cette opération, le rachat des opérations européennes de GM Financial est en cours, soumis à la validation de différentes instances réglementaires, et interviendra au second semestre 2017. www.industries.ma


MOTO

Motomania signe le retour de Peugeot Scooters au Maroc

événement Motomania a annoncé le 19 juin, lors d’une conférence et en présence de Didier Seignez, International Sales Manager chez Peugeot, le retour de Peugeot Scooters au Maroc.

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e nouveau partenariat de Motomania avec Peugeot Scooters signe une nouvelle ère pour l’univers de la moto au Maroc. Véritable adresse de référence pour les motards, Motomania se présente aujourd’hui comme un développeur de marques internationales au Maroc. Représentant exclusif de marques célèbres comme : Arai, Sena, Shark, Bering ouTouratech, Motomania, plateforme entièrement consacrée à la passion de la moto, compte désormais plus de 500 revendeurs à travers le pays et un important réseau de fournisseurs de plusieurs pays comme la

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France, l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Hollande ou encore le Japon. Django Adventure L’évènement a été également de présenter la Django Adventure, initiée par Peugeot Scooters France et menée par deux bloggeuses voyage, Clémence et Lisa. Lesjeunes femmes, qui ne sont pas à leur première aventure, ont parcouru plus de 3000 kilomètres, pour relier Paris à Casablanca. A travers des capsules vidéo, les deux aventurières ont présenté les différentes étapes de ce long voyage et tous les endroits insolites qu’elles ont visités.

«Tout doit être fait, tout le temps, pour importer les meilleures marques aux meilleurs prix, avec la plus haute qualité de service possible pour nos clients . »

Otmane Jamil, Fondateur et DG de Motomania . N°27 Juillet-août 2017 55

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FORMATION

ENTRETIEN Kamal Daissaoui,

Président Directeur Général de l’Ecole Marocaine des Sciences de l’Ingénieur (EMSI).

En marge des réunions annuelles du Conseil de perfectionnement et du Conseil scientifique de l’Ecole Marocaine des Sciences de l’Ingénieur (EMSI), son Président Directeur Général, Dr Kamal Daissaoui, dévoile dans cet entretien la stratégie de développement du groupe, ses méthodes et ses nouvelles orientations, notamment la création d’une filière Génie des Systèmes Embarqués.

IDM : Vous avez récemment présidé les réunions annuelles du conseil de perfectionnement et du conseil scientifique de l’EMSI, quel est le rôle de ces deux organes, et quel a été l’objectif de ces rencontres ?

avons été les pionniers, en offshoring par exemple ou encore en génie financier… puisque nous ambitionnons d’accompagner le déploiement de la future place financière de Casablanca. Nous avons consulté, pour cela les professionnels qui nous ont fait

Kamal Daissaoui : Le Groupe EMSI a en effet organisé, le 3 juillet, les réunions annuelles stratégiques afin de créer un observatoire des métiers et discuter les perspectives de développement au sein de l’école ainsi que les mesures et les actions à mettre en œuvre pour l’amélioration de l’existant. Ainsi, le conseil de perfectionnement est un observatoire de métiers qui a comme principale mission de sonder les mutations technologiques, afin de cerner la demande du marché en nouveaux métiers et donc en besoins en formation. Cela nous pousse, après une étude de l’existant, à décider entre la modification de nos filières déjà existantes, leur réajustement, ou carrément en créer de nouvelles afin de participer à doter le pays en cadres spécialisés dans des disciplines nouvelles. Il s’agit donc principalement d’anticiper des besoins et des métiers nouveaux. Dans ce cadre, nous avons accompagné le pays dans un certains nombres de niches où nous

«L'EMSI a une démarche anticipative de reengineering de ses formations en fonction des mutations technologiques et des défis sociétaux, tout en étant en phase avec les besoins imminents des secteurs recruteurs.»

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l’honneur de siéger avec nous au sein de ce conseil. Ces réunions ont rassemblé des personnalités socioprofessionnelles de différents pays, notamment le Canada représenté par le Pr. Michael Hawes,le CEO de Fulbright et Queen’sUniversity, l’Amérique représentée par M. Mustapha Achoubane, Directeur Relations Internationales à l’Université Polytechnique de Floride, ou encore l’Europe représentée par M. M’hamed DRISSI, Directeur de l’INSA de Rennes, et plusieurs autres industriels

et représentants des collectivités territoriales du Maroc et directeurs généraux des clusters et groupements industriels comme le cluster CE3M, le Maroc Numeric Cluster ainsi que de prestigieux cabinets en conseil stratégique tels que Mazars.

Nous en somme sortis avec des recommandations dont la principale est la création d’une nouvelle filière portant sur le« Génie des Systèmes Embarqués », adaptée aux besoins des secteurs de l’aéronautique, l’automobile et ferroviaire, ainsi que la mise en place d’une mobilité internationale aussi bien entrante que sortante à la fois pour les étudiants et pour les enseignants chercheurs. Quant au second conseil, qu’est le conseil scientifique, celui-ci a pour mission essentielle de revoir les

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FORMATION

« L'EMSI envisage de créer une filière Génie des Systèmes Embarqués, adaptée aux besoins des secteurs de l’aéronautique, l’automobile et du ferroviaire. »

Propos recueillis par Sarah MAACHE.

cursus déjà existants, par exemple la filière génie informatique que nous proposons depuis 1986, afin de réadapter les programmes en fonction des évolutions technologiques. Il s’agit d’un « reengineering » de nos cursus et de nos méthodes pédagogiques en vue d’anticiper les mutations futures. Dans ce sens, pour notre filière informatique par exemple, nous sommes ressortis avec la recommandation de donner plus d’importance au Big Data, dans le cadre de l’automatisme et l’informatique industrielle aux IoT (Internet of Things)», également, au vue de la conjoncture mondiale, d’accorder plus de place à la cybersécurité. Et donc voila trois domaines d’excellence que le conseil scientifique a soumis à la direction pédagogique pour les soumettre au régulateur. En somme, les principales missions de ces deux conseils reposent sur la définition d’une démarche anticipative sur le « reengineering » des formations dispensées par l'EMSI en fonction des mutations technologiques et en fonction de tous les défis sociétaux tout en étant en phase avec les besoins imminents des secteurs recruteurs. Cette approche permet à l’EMSI d’occuper une position avant-gardiste en matière de R&D innovation et de transfert technologique. La nouveauté à l’issue de ces réunions a été donc la décision de création de la filière « Ingénierie des Systèmes Embarqués ». Quel est concrètement le processus de création d’une nouvelle filière au sein de l’EMSI ? Le process de création d’une nouvelle filière est le suivant : tout d’abord la proposition de création d’une nouvelle filière passe par notre observatoire des métiers, ce qui revient à une validation de la part de notre conseil de perfectionnement, ensuite nous www.industries.ma

formons une commission dédiée à ce projet dont la mission est d’étudier ce qui se fait à l’étranger. La deuxième phase requière la participation des professionnels marocains, donc il s’agit à la fois d’une étude de marché pour pouvoir consolider cette vision au niveau national et international et enfin la décliner en un cursus de la 1re à la 5e année, tenant compte de la technologie mondiale en la matière mais tout en s’adaptant aux besoins locaux. A partir de ce moment, le cursus est considéré comme étant prêt, et un dossier y afférent est déposé chez le régulateur pour demander l’accréditation. Quels sont les autres recommandations faites à l’issue des conseils tenus par l’EMSI ? La première recommandation et bien entendu la création de cet observatoire des métiers d’ingénieurs qui est important pour nous donner des indications mais également à d’autres opérateurs dans le monde professionnel. La deuxième recommandation est d’inculquer à nos étudiants l’esprit d’innovation, déjà bien présent, et qui nous a permis de représenter le Maroc dans de nombreux concours et de gagner des prix, en introduisant notamment des modules d’innovation mais aussi d’accentuer l’aspect «soft skills» dans nos cursus, c'est-à-dire le savoir être de nos étudiants, puisque l’ingénieur est jugé également sur ses qualités managériales, son esprit d’innovation et d’entreprenariat. L’EMSI a rejoint récemment le plus grand réseau panafrician de l’enseignement supérieur privé, pouvez-vous nous en dire plus sur cette institution et sur ses enjeux pour le Maroc et pour l’Afrique ? Le 11 juillet a effectivement eu lieu

l’annonce de la création d’un réseau africain de l’enseignement supérieur privé, dont l’EMSI fait désormais partie. Ce réseau part du constat que l’Afrique est le continent d’avenir, mais dont le plein potentiel ne peut s’accomplir que si nous disposons de ressources humaines qualifiées pour accompagner ce développement. La plateforme sera formée dans un premier temps par des pays comme la Tunisie, l’Afrique du Sud, pour arriver par la suite à un maillage plus important. Son ambition est d’abord de favoriser l’offre aux formations au niveau de l’Afrique pour permettre aux Africains d’avoir, à travers cette plateforme, une diversité de formations d’excellence, mais aussi favoriser la mobilité des étudiants qui le constituent. Désormais nos étudiants peuvent avoir, à l’image d’Erasmus en Europe,la possibilité d’aller en échange dans les autres pays membres du réseau. Le but étant de développer leurs qualités personnelles en plus de leurs connaissances, en vue de former les managers de demain. Quels sont selon vous les défis de l’enseignement privé au Maroc ? Aujourd’hui la niche de ménages à même de se permettre de payer un enseignement supérieur privé est majoritairement issue de la classe moyenne, or aucune mesure d’encouragement ne leur a été octroyée par l’Etat, contrairement à ce qui a été promis. L’enjeu est donc la nécessité de «solvabiliser la demande», à travers des mesures incitatives dans ce sens, tels que les mécanismes de crédit études par exemple ou encore des allégements fiscaux destinés aux parents qui ont besoin de ces facilitations pour pouvoir scolariser leurs enfants … Mais cela nécessite une forte volonté de la part des pouvoirs publics. N°27 Juillet-août 2017 57

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STARTUP

Green Africa Innovation Booster l’IRESEN met les startups à l'honneur

The green aib

par Sarah MAACHE.

La première édition du Green Africa Innovation Booster a connu un vif succès. La ville ocre a ainsi viré au vert, les 12 et 13 juillet, le temps de cet événement d’envergure visant à dynamiser l’innovation verte et la R&D dans le continent africain.

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ès le début de la première journée du Green Africa Innovation Booster, qui s’est tenu du 12 et 13 juillet à Marrakech, pas moins de 450 participants, dont 16 pays africains et plus de 70 Startups. Par son succès, l’évènement organisé par l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) et la KIC InnoEnergy, et qui s’est tenu sous l’égide du ministère de l’Energie, des Mines et du Développement durable, est donc bien parti pour figurer parmi les « tops events » de sa catégorie. Transformer les contraintes liées aux exigences de protection environnementale

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en opportunités pour l’économie, révéler tout le potentiel du continent africain en matière de recherche et d’innovation, tels étaient les enjeux du Green Africa Innovation Booster. Après le discours inaugural prononcé par le ministre marocain de l’Énergie, des mines et du développement durable, Aziz Rabbah, des présentations riches et variées ont été exposées devant un public attentif. S’en est suivie une visite par le ministre et les différents responsables, du village de l’innovation durable «Green Tech Village». Un espace offrant l’occasion de découvrir de nombreux stands où

les startups ont exposé leurs différentes technologies et innovations dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la mobilité durable et des réseaux intelligents. Toujours dans le but d’encourager les énergies propres et soutenir la recherche et l’innovation en Afrique, la deuxième journée du Green Africa Innovation Booster a connu l’organisation d’une cérémonie pour primer les Startups les plus innovantes, les projets de recherche les plus novateurs et les meilleures thèses de recherche. Le jury de pré-sélection, composé d’experts scientifiques et d’entrepreneurs a auparavant évalué une

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STARTUP centaine de candidats pour retenir les 20 finalistes parmi lesquels ont été primé 3 vainqueurs. Les gagnants primés La Startup Evaptainers, inventeur du frigo sans électricité, est sortie première du concours avec un prix de 100.000 DH. Le deuxième prix est revenu à BioDôme, pour son savoir-faire dans la transformation de déchets en gaz et en composte alors que le troisième prix a été décerné à Eco-Dôme, une startup proposant des constructions en éco-dôme au Maroc en milieu rural. Le meilleur projet R&D est revenu à Samir Briche, qui a reçu un prix de 50.000 DH pour son projet de revêtement autonettoyant pour le verre. La thèse « Nano-revêtement des surfaces réflectrices pour l’amélioration des performances », encadrée par le Professeur Asmae Khaldoun de l’Université Al Akhawayn, a valu à Houda Ennaciri le prix de 20.000 DH attribué à la meil-

leure thèse de doctorat. De même qu'à M’Bodgi Ndiaga pour sa thèse «Développement d’un système solaire à haute température muni d’un support de stockage d’énergie pour la cuisson domestique intérieure», et qui a été encadré par le Professeur Ali Hajji de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II.

Leprix spécial du jury C'est à la startup malienne ESENE qu'est revenu le prix spécial du jury our le développement de système embarqué permettant de capter l’humidité du sol afin d’apporter l’irrigation nécessaire aux cultures. L'quipe malienne est repartie avec le sourire et un prix de 20.000 DH.

« L'objectif du Green AIB est de soutenir l'innovation dans le continent.»

Badr Ikken,

Directeur Général de l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles (IRESEN).

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« L’objectif de l’événement Green Africa Innovation Booster est de créer une plateforme de rencontres et de partenariats au niveau du continent africain autour du sujet des énergies vertes et des technologies propres dans l’objectif de soutenir l’innovation dans le continent. Aujourd’hui, au niveau de nos universités, nous faisons essentiellement de la recherche fondamentale, mais nous n’entendons que très rarement parler de « Success Story », ces idées qui sont sorties du cadre universitaire pour être concrétisées au niveau socio-économique. Et c’est justement ce que nous souhaitons développer à travers un tel événement, en invitant plusieurs Startups, qui pour la première fois, ont la possibilité de présenter leurs projets, au côté de grands groupes mais aussi les bailleurs de fonds, les chercheurs et les industriels afin de mettre toutes ces parties en contact. Nous avons également organisé, dans le cadre de cette rencontre, des conférences

sur l’innovation avec des intervenants importants qui sont venus de différents pays, comme la Finlande et la Corée, afin que notre pays puisse s’inspirer de ces modèles de réussite. En marge de cet événement, des conventions importantes ont été signées, notamment le protocole «Green Africa Innovation Network», portant sur la création d’un réseau pour le développement de l’innovation verte en Afrique avec la participation de plusieurs partenaires dont trois universités marocaines, à l’instar de l’université Cadi Ayyad, l’Université Mohammed VI Polytechnique et l’Université EuroMéditerranéenne de Fès. Outre un autre protocole dénommé «Mediterranean Energy Academy» avec le consortium italien «RES4MED» prévoyant l’établissement de bases contractuelles de coopération dans les domaines liés notamment à la promotion de projets de production d’énergie renouvelable.». N°27 Juillet-août 2017 59

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STARTUP

En marge de la 1re édition du Green Africa Innovation Booster, Evaptainers s’est hissée en haut du podium de la compétition qui a récompensé la startup la plus innovante. Imane El Haddaoui, Business Operations Associate à Evaptainers, nous en dit plus sur le projet de réfrigération écologique de cette entreprise sociale. IDM : Comment est née l'idée d'Evaptainers et de son système de refroidissement innovant? Imane El Haddaoui: Evaptainers est une entreprise sociale dont l'idée est née d’un défi lancé par un professeur au MIT à ses étudiants qui est le suivant: trouver une solution permettant de changer la vie d'un milliard de personnes à travers le monde. Notre Directeur des Opérations, Quang D. Truong, était l’un de ses étudiants. Ayant travaillé dans plusieurs régions reculées où il a souvent rencontré un grand problème de perte d’aliments et de refroidissement, il a donc eu l’idée de créer Evaptainers, un système de refroidissement qui fonctionne seulement à l’eau, pour pallier au manque de moyens de réfrigération. Quels sont les avantages de l'utilisation d'une telle solution? Evaptainers a conçu une solution de réfrigération écologique , économique et portable qui permettra à un grand nombres de personnes qui n’ont pas ou peu d'accès à l'électricité ou aux moyens de refroidissement traditionnels d'économiser du temps, de l'argent et de l'énergie. Nous espérons également créer des emplois et encourager les populations rurales à limiter le gaspillage de nourriture. Parmi les 20 finalistes, votre startup est sortie gagnante du Green Africa Innovation Booster, comment avez60 N°27 Juillet-août 2017

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vous pu vous différencier des autres participants ? Nous tenons à remercier l’institut de recherche en Énergie solaire et en Énergie nouvelles, IRESEN, pour le programme The Green Africa Innovation BoosterGreenAIBreprésenté par Badr Ikken, de donner au startups africaines une plateforme pour présenter leur projet et de nous

« Evaptainers a conçu une solution de réfrigération écologique, économique et portable.» avoir permis de participer à cette compétition, qui a vu la présence de participants venus de différents pays avec des idées toutes aussi innovantes les unes que les autres. Nous avons déjà effectué des tests avec plusieurs familles du milieu rural au Maroc dans les régions d’Ifrane, Ouarzazate et Had Elbrachoua et nous avons permis à nos bénéficiaires d’économiser de l’argent et de réduire la perte d’aliments, ce qui a grandement valorisé notre produit et nous a attiré les faveurs du public et du jury. Quelles sont, selon votre expérience, les prinicpales difficultés qui se dressent aujourd’hui devant l’évolution de la Startup marocaine ?

L'obstacle majeur auquel les entrepreneurs au Maroc font face est le manque d'aide et d'accompagnement, que ce soit en termes d’accès à l'information, aux capitaux, ou aux réseaux internationaux ou même le fait de pouvoir être crédible aux yeux d'investisseurs étrangers ou de grands patrons. Nous avons pourtant la chance de constater un nombre croissant d'incubateurs et de compétitions durant ces dernières années, et qui permettent aux jeunes entrepreneurs d'être mieux préparés aux défis qui les attendent. Ces initiatives restent néanmoins restreintes aux régions de Rabat et Casablanca, pénalisant ainsi des entrepreneurs qui ne peuvent pas toujours participer à ces évènements

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O

Les


REPUBLIQUE DE LA GUINEE CONAKRY

SALON AFRICA EFFICACITY Sous l’égide du Ministère de l’Industrie, des PME et de la Promotion du Secteur Privé Guinée

Sous l’égide du

1ere Plateforme des industriels et des secteurs du Bâtiment en AFRIQUE

Sous THEME et horizon

du 27 au 29 octobre 2017 ORGANISATEUR OFFICIEL CDI MAROC.COM CDI MAROC.COM

ORGANISATEUR DELEGUE CIEPEX CDI MAROC.COM

Les partenaires Media:

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Les partenaires Institutionnelles:

Les partenaires

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FILIALE DE MENARA HOLDING


I NVESTISSEMENT

ENTRETIEN Marco Gantenbein, Managing Partner, Henley and Partners.

« Les programmes de citoyenneté et de résidence par investissement offrent des avantages qui vont au delà du simple gain financier. » Au cours des dernières années, la nécessité de développer un portefeuille diversifié de citoyenneté en plus d’un traditionnel portefeuille d'investissements a pris une part croissante dans les stratégies de croissance et de durabilité des personnes influentes au Moyen-Orient et en Afrique (MENA). Ces personnes se rendent compte qu'avoir un deuxième passeport améliore leur accès au marché mondial, leur procurant de ce fait, ainsi qu’à leur famille, plus de maîtrise sur leur futur en leur donnant accès à des pays offrant une forte stabilité politique et économique, ainsi que des systèmes éducatifs performants. Dans ce contexte, la société de conseil en résidence et en citoyenneté mondiale Henley & Partners, organise tout au long de l’année une série de séminaires sur la façon dont il est possible d’acquérir un passeport supplémentaire à travers des investissements stratégiques. Marco Gantenbein, Membre du Comité Exécutif du Groupe Henley &Partners, revient sur les avantages et les mécanismes de ces investissements. Propos recueillis par Dalal SADDIQI. IDM: En quoi consistent les investissements stratégiques pour acquérir un passeport supplémentaire? Quels sont leurs mécanismes? Marco Gantenbein: Dans la plupart des cas, une citoyenneté alternative peut être acquise par l'investissement dans le secteur immobilier ou en créant une nouvelle entreprise commerciale stimulant ainsi l'économie grâce à la création d'emplois ou encore grâce à un investissement dans des fonds nationaux de développement ou d'obligations structurées dans le pays choisi. La majorité des pays qui proposent ces programmes permettent également à leur gouvernement d'accorder la citoyenneté en échange de contributions sociales, culturelles et économiques. Ces conditions sont les principales à remplir afin de souscrire à un programme de citoyenneté par investissement, toutefois les exigences peuvent varier d’un pays à l’autre et dépendent donc du programme 62 N°27 Juillet-août 2017

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auquel vous postulez. Comment accompagnez-vous vos clients lors de cette procédure? Les programmes de citoyenneté et de résidence par investissement comportent un certain nombre de procédures et exigent des approbations gouvernementales à plusieurs niveaux. Cela dit, il est essentiel que le demandeur soit bien informé dès le début du processus. C'est là que l’expertise de Henley & Partners joue un rôle primordial. Nous travaillons depuis plus de 20 ans avec des organismes gouvernementaux à travers le monde pour concevoir et mettre en œuvre des programmes uniques d’immigrants investisseurs. Cela nous a permis de comprendre en profondeur les différents programmes et la meilleure façon de consulter les clients afin de s'assurer qu'ils investissent dans le programme qui répondra au mieux à leurs exigences. Nous accompagnons le client à travers chaque étape du processus. Chaque cas est soigneusement et individuellement analysé avant de le

soumettre aux ministères compétents pour approbation. Ce n’est qu’une fois les accords nécessaires obtenus, que l'investissement est effectué et le processus de demande formel engagé. Quels sont les pays les plus intéressants pour les Marocains en termes d’opportunités d’affaires ? Et quels sont les plus faciles d’accès en termes de citoyenneté? Les programmes caribéens continuent d'être les plus populaires auprès des demandeurs de la région MENA, et des Marocains en particulier. Les pays concernés sont l'Antigua-et-Barbuda, la Grenade, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-etNevis et la Dominique, car ils offrent la citoyenneté par des programmes d'investissement que nous considérons comme suffisamment clairs au niveau légal et en termes de processus. Malte et Chypre constituent deux des programmes les plus populaires en Europe qui pourraient également être intéressants dépendamment des exigences spécifiques du client. Bien que ces deux programmes www.industries.ma


I NVESTISSEMENT

«Les programmes caribéens sont les plus populaires auprès des demandeurs de la région MENA, et des Marocains en particulier. » soient relativement coûteux, ils sont considérés comme des options attrayantes pour un investisseur qui a l'intention d'investir de manière significative dans le pays afin d’obtenir un passeport de l'UE. L'Australie, la Belgique, la Bulgarie, le Canada, le Portugal, Singapour, le Royaume-Uni et les États-Unis sont d'autres pays qui offrent une voie vers la citoyenneté une fois la période de résidence/séjour au sein du pays remplie. Nous avons récemment publié l'édition 2017 de l'Indice des Restrictions aux Visas, fournissant des résultats et des informations intéressants sur l’évolution de l'environnement en région MENA. D'une manière générale, les pays qui offrent des programmes de migration d'investissement augmentent constamment dans l'indice, ce qui montre l'importance croissante et la popularité de cette tendance Quelle est la durée moyenne de ce type de procédure et quel est son coût pour les Marocains ? La durée et le coût moyens dépendent entièrement du programme choisi. Chez Henley & Partners, nous nous assurons d'analyser minutieusement www.industries.ma

les exigences de chaque candidat, de présenter en conséquence les options les plus appropriées, d'élaborer un plan d'action et de mettre en place les étapes nécessaires. Notre vaste expertise et large expérience nous permettent de passer à travers tous les processus requis aussi rapidement et efficacement que possible. Le délai moyen pour le processus de demande est de 24 à 36 mois. Les candidats retenus reçoivent une citoyenneté complète du pays, avec l'accès à l'Europe si cela est autorisé par le programme, et peuvent soumettre immédiatement après une demande de passeport. Les passeports sont délivrés en quelques jours. En termes de coût, cela dépend de la juridiction choisie et de son programme. Par exemple, l'un de nos programmes caribéens commence avec un investissement de seulement 100 000 USD, alors que certains programmes de l'UE nécessitent un million d’Euros. Quels sont les retours sur investissement à espérer ? Auriezvous quelques exemples de succès à nous citer? Toujours. Même en entreprise, Lorsque vous avez acquis une résidence ou une

citoyenneté alternative, vous bénéficiez d’un certain nombre d’avantages qui vont bien au-delà de l’argent ou de simples gains financiers. Devenir citoyen ou résident permanent d'un autre pays vous permet également de bénéficier des mêmes droits et privilèges accordés à tous les citoyens nés et résidents dans ce pays. L'un des principaux avantages est la mobilité mondiale. En fonction du programme dans lequel vous investissez, une deuxième citoyenneté vous donne le droit de voyager sans visa dans de nombreux pays et améliore ainsi votre facilité de déplacement, que ce soit pour des raisons commerciales ou personnelles. La sécurité est également un avantage important de la citoyenneté et de la résidence alternative. Ceci est particulièrement important pour les investisseurs confrontés à une instabilité politique ou économique dans leur pays d'origine. Pour la plupart des programmes, la citoyenneté et la résidence sont également transmises aux générations futures par la descendance, ce qui constitue un autre avantage, surtout lorsque les candidats postulent pour leur famille. N°27 Juillet-août 2017 63

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management

L'humour en entreprise, c'est trop sérieux pour être pris à la légère! Avis d'expert d'Ikhlass FERRANE,

Consultante coach, formatrice et conférencière www.i-progress.ma A travers cette contribution et dans un contexte de plus en plus marqué par la rigidité et la concurrence ardue et pénible, notre objectif est de clôturer et reprendre l’année avec un peu de légèreté, un regard décalé sur notre monde. Nous sommes convaincus que cela sera bénéfique à tous, le rire ayant une fonction cathartique et sociale importante. Nous nous proposons ici d’explorer la notion d’humour dans le cadre bien particulier de l’entreprise. L’humour accroît-il la motivation et la performance ? Quelles fonctions remplit-il dans les relations professionnelles ? Est-il illusoire d’envisager les relations au travail sous un autre mode que celui de la subordination ?

Qu'est-ce que l’humour? De par le monde, l’humour a toujours été associé au bonheur et à la joie. Des chercheurs en psychologie se sont penchés sur cette notion en étudiant en profondeur des milliers des facettes du comportement humain. Des éléments de résultats montrent l’impact de l’humour sur la qualité de nos vies. L’humour est une propriété qui s’attache à certains événements mentaux, plutôt qu’à certains objets du monde (les blagues, la caricature par exemple). La notion d’humour est familière pour chacun d’entre nous. Nous le percevons dans nos relations sociales au quotidien. Il est sans cesse mobilisé par les médias Ce n’est pas le réel qui est comique, mais ce qu’on en dit ; ce n’est pas sa signification, mais plutôt l’interprétation que l’on en fait. L’humour est l’occasion de faire rire toutes les classes sociales. Cependant, 64 N°27 Juillet-août 2017

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il demeure propre à une socio-culture, aux enjeux d’une époque, à une culture en général. Toutes les blagues ne font pas rire une communauté de la même façon. La compagnie avec qui on est, exerce néanmoins une influence déterminante. On rit toujours de quelqu’un, mais cela peut-être aussi de soi-même. La moquerie est méchante, alors que la blague ne l’est pas forcément. Mais tout dépend de la distance que l’on a avec soi-même. Certaines personnes ne supportent pas l’humour de par leur arrogance, le statut social qu’elles souhaitent maintenir. D’autres n’ont pas la capacité neuronale pour comprendre, il faut un degré d’humour différent.

Quelles sont les formes d'humour? L’humour a pour but de renforcer le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la

réalité. Il peut revêtir de nombreuses formes différentes. Nous proposerons une liste non exhaustive des formes d’humour comme suit : - Le registre comique est un ensemble d’éléments visant à distraire et à amuser un public sous différents ordres: le comique de situation, de langage, de gestes, de répétition, de caractère… selon divers procédés et effets; - Le registre satirique consiste en la critique ou le reproche moqueurs, plus ou moins virulents, d’une personne ou d’un événement. Ce registre prend la forme de parodie (imitation moqueuse qui peut prendre une forme burlesque ou héroï-comique), de sarcasme ou d’ironie ( figure de style où l’on dit le contraire de ce que l’on veut faire entendre), de caricature (dessin ou un texte qui exagère certains traits, dans des genres comique ou satirique) ou encore d’exagération (amplification volontaire des événements, des faits, etc. dans le but de faire rire). Les autres formes d’humour sont : www.industries.ma


management - L’humour noir, qui consiste à tourner en dérision des éléments tristes ou désagréables. - L’humour d’observation, qui consiste à se baser sur des situations du quotidien pour les caricaturer. C’est l’humour joué lors des one-(wo) man show. - Le trait d’esprit, qui est une réplique fine et subtile … mais pas toujours bien intentionnée ! - La dérision, qui est négative et critique. Elle blesse, rabaisse et/ou humilie plus ou moins intensément une personne, un événement, etc. L’humour trivial, le comique de situation peut faire rire tout le monde, il dépasse les frontières socioculturelles, et donc aussi la notion temporelle. Le comique de situation est universel car il passe à travers les sens, notamment la vue. L’universalité de l’humour vient donc de l’expérience sensible. A l’inverse, l’absurde fait rire, car c’est une perte des sens et il crée un décalage avec la réalité, mais il est difficile à comprendre, il requiert des références. L’humour peut aussi être à des fins politiques, c’est une forme de manipulation. L’humour est une force d’attaque comme de défense.

développement personnel. D’ailleurs, dans le cadre de notre Centre I PROGRESS, nous déployons l’humour au service du renforcement de l’image de soi, de l’estime de soi, en outil d’amélioration de la confiance en soi et même pour soigner un complexe d’infériorité ou un complexe de supériorité.

études, un grand besoin d’humour est ressenti en entreprise. L’humour est sollicité dans diverses situations et à divers instants de la vie en entreprise. Le besoin d’humour s’exprime à toute heure… et surtout quand la fatigue se fait sentir. En tournant en dérision son environnement de travail, nous prenons

«Les attentes des employés se portent sur un humour fin et, dans le même temps, contestataire. Cela peut passer par du théâtre d’entreprise, des moments d’autodérision ou des dessins humoristiques.» L’humour caractérise le Moi, pour autant qu’il s’affirme victorieusement face aux souffrances et aux peines ordinaires. C’est un «plus» qui permet de s’octroyer du courage et de demeurer attentif dans les moments de creux. On ne saurait être plus clair sur les vertus dynamisantes de l’humour.

Pourquoi l’humour ?

Quelles illustrations et formules en entreprise?

L’humour est extrêmement important et fondamental dans nos vies. C’est la seule façon humaine de friser la lucidité sans tomber dedans. C’est l’outil qui permet de relativiser les situations et sentiments vécus au quotidien dans nos relations personnelles et professionnelles. Il s’agit d’une action bienfaitrice et libératrice des tensions de la vie quotidienne. L’humour est utilisé en thérapie et en coaching comme moyen pour guérir quelques blessures et assurer le

Avec nos amis, nous cherchons à nous amuser et à prendre du bon temps, alors qu’en entreprise on est là pour produire. Et puis, la compétition entre les personnes nous fait réfléchir avant de pratiquer l’humour. Souvent, ce qui bloque l’utilisation de l’humour en entreprise c’est notre perception même de ses effets : Les chefs ont peur de perdre du pouvoir et le côté « travail » domine et s’oppose à la notion de l’humour liée aux loisirs. Pourtant, à travers les sondages et les

du recul sur notre activité quotidienne avec le sourire. Et cette dérision s’applique aussi à soi-même (rire de ses propres défauts). L’autodérision, le comique des gestes et de caractère et le comique de situation sont ainsi les formes d’humour privilégiées par les salariés. Il est utile d’organiser des formations ou des sensibilisations aux bienfaits de l’humour au travail. Ils sont en attente de coaching individualisé sur leur capacité à faire preuve d’humour en situation de travail : «L’humour, c’est trop sérieux pour être pris à la légère!». Les attentes se portent sur un humour fin et, dans le même temps, contestataire. Cela peut passer par du théâtre d’entreprise, des moments d’autodérision ou des dessins humoristiques. Enfin l’humour peut passer aussi à travers des slogans mettant en exergue l’apport de l’humour dans la motivation des collaborateurs. Alors « Marrez-vous plus, Amusez-vous pour plus de performance ».

Les moments propices à l’usage de l’humour en entreprise - - - - - - - -

Les relations au quotidien ; Pour générer la participation des collaborateurs ; En réunion ou en négociation ; En cas de désaccord et de conflits ; Lors de la « pause-café » ; Pour transgresser un tabou ou une situation de flou ; Pour briser la glace ou en cas d’intégration et d’événements ; Et même pour obtenir une décision.

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h igh-tech

Le Nokia 3, le Nokia 5 et le Nokia 3310 sont arrivés

Samia ROCHDI.

téléphonie

HMD Global, The Home of Nokia Phones, la société finlandaise qui détient les droits des téléphones Nokia, a annoncé lors d’une conférence tenue le 6 juillet, que sa première gamme de Smartphones Nokia, dévoilée plus tôt cette année au cours du Mobile World Congress qui s’est tenu à Barcelone, est disponible au Maroc. Les Nokia 3, Nokia 5 ainsi que le désormais célèbre Nokia 3310 relooké, son à présent en vente chez les revendeurs et le Nokia 6 suivra prochainement.

Nokia 5 : Design haut de gamme durable Le Nokia 5 a été conçu avec une grande précision d’un seul bloc d’aluminium série 6000 afin de créer une coque arrondie qui embrasse parfaitement l’écran IPS HD de 5.2" en verre laminé Corning Gorilla Glass. Doté d’une innovation inégalée à ce niveau de prix en ce qui concerne la conception de l’antenne, il se distingue par la robustesse de sa structure, l’attention apportée aux détails et sa finition haut de gamme. S’appuyant sur la plateforme mobile Qualcomm Snapdragon™ 430, le Nokia 5 est doté d’une excellente durée de vie de la batterie et de performances graphiques améliorées. Avec une caméra frontale de 8 MP dotée d’un objectif grand-angle de 84 degrés, vous permettant de capturer plus d’arrière-plans et de scènes lors de vos selfies, une excellente visibilité d’écran en condition d’ensoleillement ou en faible luminosité, il offre de bonnes raisons pour garder votre Nokia 5 hors de votre poche.

Nokia 3: le rapport qualité-prix Ce nouveau smartphone est conçu pour offrir une incroyable expérience pour un prix imbattable. Le corps du Nokia 3 est conçu en aluminium usiné avec précision à partir d’un seul bloc d’aluminium, offrant une intégrité structurelle exceptionnelle et une protection inégalée là où ça compte. Doté d’un écran sculpté de 5" en verre laminé Corning Gorilla Glass, il offre une durabilité et une clarté de qualité permettant une expérience de visualisation inégalée. Avec moins de réflexions grâce à l’écran polarisé, l’expérience est nette et claire, offrant une visibilité imbattable, même en plein soleil. Grâce à ses appareils-photo (avant et arrière) de 8 MP à grande ouverture, le Nokia 3 offre l’expérience attendue d’un smartphone de grande qualité au format compact et élégant.

«HMD Global et Nokia lancent sur le marché marocain, avec beaucoup d’enthousiasme, la nouvelle ère des téléphones Nokia, caractérisée par une performance Android optimale, un beau design et l’expérience emblématique des téléphones Nokia accessible à tous.» Marouane Cherif, Directeur Général Afrique du Nord chez HMD Global.

Nokia 3310: l'autonomie du rétro Fin, léger, d’une durabilité étonnante, séduisant et à la fois moderne, le Nokia 3310 est l’un des téléphones les plus vendus de tous les temps. Avec son autonomie incroyable de 22 heures en conversation et d’un mois en veille, le Nokia 3310 revient avec un nouveau design moderne et coloré. Vous êtes à présent en mesure de parler toute la journée au téléphone, rédiger des messages, prendre des photos, écouter de la musique et jouer au Snake sur une seule charge. 66 N°27 Juillet-août 2017

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