Industrie du Maroc Magazine N˚28

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anaLySe

FOCUS

eMpLOi

Le MarOC eSt-iL prOteCtiOnniSte ?

attentiSMe SUr LeS FOrMatiOnS d'ingénieUrS

enFin L’éLeCtrOChOC ?

P.-44-46

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

w w w. i n d u s t r i e s . m a

P.38-39

P.48-52

N° 28 Septembre 2017 - Prix Maroc

1 er magazine mensuel de l’industrie, de la r&d et des technologies

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LE NoUvEL ADN DU MINISTErE DE L'INDUSTrIE RT

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Édito

Hicham RAHIOUI Directeur de publication H.rahioui@industries.ma

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Cure institutionnelle

hangement de logiciel chez le département de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Le ministère vient d’opérer des réformes institutionnelles attendues de longue date qui risquent bien de chambouler le mode opératoire de son action. D’abord, la stratégie digitale, en apnée depuis 2013, devrait enfin remonter à la surface. L’Agence du développement du digital (ADD), qui reprendra le flambeau de la direction de l’Economie numérique en tant qu’établissement autonome, aura la lourde charge d’opérer le suivi de la nouvelle vision digitale. Une nouvelle perçue comme une réelle bouffée d’oxygène par les opérateurs du secteur des technologies de l’information et de l’Offshoring, surtout au vu des énormes opportunités qu’offrent les secteurs de l’e-administration.

Par ailleurs, le ministère de l’Industrie s’est enfin décidé à lancer la périlleuse greffe entre l’Agence marocaine du développement des investissements (AMDI), Maroc Export et l’Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC), conformément au plan de réforme de l’investissement présentée devant Sa Majesté le Roi le 4 juillet 2016. La création d’une Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) aux prérogatives renforcées et au champ d’action élargi est une requête de longue date formulée aussi bien par le Conseil économique social et environnemental (CESE) que par la Cour des comptes dans le cadre de leurs rapports respectifs. L’objectif étant de mutualiser les efforts, le réseau de représentations à l’étranger et les synergies entre les investissements et l’export. Le ministère a également décidé de mettre de l’ordre en interne en met-

tant une fin à l’irrégularité du statut du département du Commerce extérieur. Il s’agira désormais d’un département inclus dans le cadre d’une direction commerce plus globale au sein du ministère. Le département de l’Industrie en a également profité pour mettre de l’ordre dans le cadre de différentes directions et autres départements faisant partie de son écosystème. Bien plus que des réformes ponctuelles, il s’agit donc bel et bien d’une cure institutionnelle qui vise à améliorer l’efficience des politiques publiques liées au commerce, l’investissement et l’industrie au service de l’économie et de l’entreprise marocaine. Des réformes auxquelles devraient adhérer d’autres départements en vue d’éviter les télescopages et incohérences qui rendent parfois la vie dure aux opérateurs.

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédacteur en chef : Omar Zerouali Directrice Commerciale et marketing: Salwa EL BELKACEMI Directeur artistique : Marouane SAOUD Office manager :Imane BIHI Directeur de stratégie : Michel BENHARBON Conseillére en communication: Nour El Houda AZENCOD Journalistes : Sarah MAACHE , Samia ROCHDI Logistique : Yahya OUADDAH , Fakhreddine ADDI Impression : Gms print Distribution : Sochepress Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN  : 2351-7905 Dossier Presse : aut. 2013 N°32 Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc Tél : 05 22 26 04 51 - Fax : 05 22 27 07 75 - Email : contact@industries.ma

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N°28 septembre 2017 INDUSTRIE DU MAROC

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sommai re

● temps forts ● SM le Roi préside à M'Diq une réception à l’occasion du 54ème anniversaire du Souverain ------------------------------------- --6

● I LS ONT DECLARE --------------------------------------------------------8 ● LES CH IFFRES DU MOIS -------------------------------------- 13 ● Actu ● Budget 2018 L’Exécutif privilégie la continuité ------------- . 14 ● Immobilier Les prix augmentent de 6,2% en une année-- 18 ● Le Groupe Diana Holding concrétise sa stratégie d’investissement quinquennale au Nord et à l’Orientale --------------------------------------------------------------------------------------------------- . 20 ● AERIEN Nette hausse du trafic au Maroc------------------------ . 22 ● SALON Invest Africa Expo : Casablanca abritera la 1re édition ------------------------------------------------------------------------------- . 22

● Vers un super-ministère de l’Industrie--------------------- . 22-23

MAROC

● DOSSIER DU MOIS

C ■ onstruit pour vous MAROC des projets innovants ! ● Début d’une transition délicate ------------------------------ . 24-25 ● Une super-agence pour mettre fin aux télescopages --------------------------------------------------------------------------------------------------- . 26-27 ● Le ministère change d’organigramme------------------------------ 28

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sommai re ● ECONOMIE ● Enfin l’électrochoc ?--------------------------------------------------- . 30-31 ● Tourisme : Les contrats progrès à la rescousse !---- . 32-33 ● Les voyants au vert----------------------------------------------------- . 34-35

● Analyse ● Le Maroc est-il protectionniste ?----------------------------------36-38

● Entretien Ahmed Ouahab, Directeur général JobRouter Maroc. ------------------------------------------------------------------------------- 52-53 ● Entretien Federico Cellini, Directeur général chez «ITALMEC Group of Companies» à Singapour ----------------.56-57

● AUTOMOBI LE

● Entretien Xavier Davanture, Directeur du Terminal Audi Casablanca--------------------------------------------------------------------- .58-60

● FOCUS ● Grands besoins, mauvaise répartition---------------------- . 40-46 ● Entretien Hafid Griguer, DGA EMSI.------------------------------ 48-49 ● La formation des ingénieurs : le nerf de la guerre d’un pays émergent--------------------------------------------------------------------- . 51

● R&D

------------------------------------------------------------------------------ . 62

● h igh-tech ----------------------------------------------------------------- . 64

● Entreprise

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temps forts

SM le Roi préside à M'Diq une réception à l’occasion du 54ème anniversaire du Souverain

S.M. le roi mohammed vi, que dieu l’assiste, a adressé dimanche un discours à la nation à l’occasion du 64e anniversaire de la révolution du roi et du peuple. à cette occasion, le souverain a déclaré : le choix du maroc de se tourner vers l’afrique n’a pas été le fruit d’une décision fortuite. il n’a pas été non plus dicté par des calculs conjoncturels ou des supputations éphémères. il est plutôt le gage de notre fidélité à cette histoire commune, et l’expression d’une foi sincère dans la communauté de destin qui nous rassemble.

À L’OCCASION DE SON 54E ANNIVERSAIRE, SA MAJESTÉ LE ROI MOHAMMED VI, QUE DIEU L’ASSISTE, A PRÉSIDÉ UNE RÉCEPTION, LUNDI 21 AOÛT À LA PLACE DE LA PRÉFECTURE M’DIQ-FNIDEQ. S.M. LE ROI A ÉTÉ SALUÉ PAR PLUSIEURS PERSONNALITÉS QUI ONT REMIS AU SOUVERAIN CERTAINS DE LEURS OUVRAGES À L’INSTAR DE OTHMANE BENJELLOUN, PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA BANQUE MAROCAINE DU COMMERCE EXTÉRIEUR (BMCE), QUI A PRÉSENTÉ AU SOUVERAIN UN OUVRAGE SOUS LE TITRE «FÈS, L’AME DU MAROC, DOUZE SIÈCLES D’HISTOIRE».

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I LS ONT DECLARE

DIPLOMATIE «Les relations avec l’Algérie ne connaissent aucune évolution. Aucune visite bilatérale au Maroc depuis plus de sept ans. La coordination est au point mort à tous les niveaux. Les réunions de l’Union du Maghreb arabe ne se tiennent Nasser Bourita, ministre des Affaires plus et le Maghreb demeure la région la moins étrangères et de la coopération intégrée du continent» internationale, à Jeune Afique

DIALOGUE SOCIAL

«Le Chef du gouvernement est appelé à prendre ses responsabilités. Ce sera une rentrée sociale très chaude, surtout en raison des violations répétées du Code du travail. Le climat social est très tendu dans tous les secteurs d’activité».

Miloudi Moukharik, Secrétaire général de l’UMT, aux Inspirations ECO

Hydrocarbures

«Le Maroc est confronté à plusieurs défis. Sa dépendance vis-à-vis des importations des combustibles fossiles avoisine 93,3%. La facture énergétique s’est élevée à 54 milliards de DH en 2016. Nous nous attendons à une augmentation significative pendant l’année en cours à cause des hausses enregistrées des prix du pétrole». Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable, à L’Économiste

Politique de l’eau de 17,6 milliards de m3, à grande échelle, même «La politique nationale de l’eau a permis de prendre les mesures nécessaires pour satisfaire les besoins à travers la réalisation d’une importante infrastructure hydraulique de 140 grands barrages totalisant une capacité de stockage évaluée à plus 8 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

de plusieurs milliers de pendant les périodes de forages et de puits captant sécheresse». les eaux souterraines et une dizaine de stations et unités de dessalement. Ce qui a permis de satisfaire, sans difficultés majeures, les besoins en eau potable et industrielle et développer l’irrigation Charafate Afailal, secrétaire d’État chargée de l’Eau, à L’Économiste www.industries.ma


en bref

TEXTILE

ÉCONOMIE En 2017, le Maroc retrouve le

chemin de la croissance

Le textile de maison s’expose à Shanghai Maroc Export a organisé, en concertation avec l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH), la quatrième participation marocaine au salon du textile de maison INTERTEXTILE qui a eu lieu à Shanghai en Chine, du 23 au 26 août 2017. Lors de sa dernière édition en 2016, le salon a enregistré plus de 1.400 exposants originaires de 31 pays et environ 50.000 visiteurs en provenance de 99 pays. C’est donc une plateforme de choix pour la filière du textile de maison qui sera amenée à mettre en exergue tous ses atouts pour affronter une dure concurrence notamment chinoise en vue de conquérir de nouveaux marchés non traditionnels d’Asie et aussi lointains que ceux de l’extrême Orient.

M

ohamed Boussaid, ministre marocain de l'Économie et des Finances, a annoncé que le Maroc devrait connaître une croissance de 4,8% en 2017, contre 1,2% de 2016. Le déficit budgétaire est passé de 4,1% l'an dernier à 3,5% cette année. Quant à l'inflation, elle s'est située à 0,9% pendant le premier semestre de l’année. Cette embellie est principalement due à une bonne campagne agricole. Le secteur non agricole a, lui aussi, connu une amélioration de ses agrégats. C’est le cas notamment de la production de phosphates qui a augmenté de 26%. L’indice de production industrielle a lui aussi connu une hausse de 2,3%, l'indice de production nette d’énergie s'est apprécié de 5,2%, et celui du tourisme de 8,7% au niveau des arrivées.

TOURISME

L’ONMT et le TO allemand FTI prévoient 4 nouveaux vols depuis le Maroc vers l’Allemagne

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uatre nouveaux vols par semaine seront programmés à destination de Marrakech au départ de quatre villes allemandes : Hanovre, Düsseldorf, Francfort et Cologne. Cette nouveauté intervient suite à l’accord de partenariat, signé mercredi 23 août à Munich, entre l’Office national du tourisme (ONMT) et le tour opérateur allemand FTI. «Ce partenariat revêt une importance capitale dans la mesure où il fait la promotion de la ville de Marrakech avec un

tour opérateur connu sur le marché», explique l’ONMT. Et d’ajouter qu’«il s’agit d’une vraie rupture dans la mesure où c’est la première fois que Marrakech sera programmée avec quatre vols charters hebdomadaires au départ du marché allemand».

INFORMATIQUE

Renforcement du partenariat entre Canon et Disway

C

anon, leader mondial de l’imagerie et de la gestion de document, et Disway, leader de la distribution de matériel informatique au Maroc, ont annoncé la signature d’un accord de partenariat sur le territoire marocain portant sur la distribution d’imprimantes jet d’encre, imprimantes lasers, consommables, appareils photos et caméscopes. Ce partenariat permettra à Canon d’atteindre

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ses objectifs en s’appuyant sur le large réseau de revendeurs servis par Disway, l'un des distributeurs les plus reconnus au Maroc et en Afrique. Canon confirme ainsi sa volonté de renforcer sa présence au Maroc en confiant à Disway la distribution des produits grand public, 3 mois après lui avoir confié la distribution des produits professionnels. N°28 septembre 2017 9

INDUSTRIE DU MAROC


en bref

FORMATION

UNIVERSITÉ

Les diplômes de l’Université Mohammed VI Polytechnique, désormais admis en équivalence par l’État

La Commission nationale de coordination de l’enseignement supérieur (CNCES) a statué favorablement sur la reconnaissance par l’État de l’Université Mohammed VI Polytechnique, lors de sa session du 25 juillet 2017. Cette reconnaissance atteste que l’Université Mohammed VI Polytechnique satisfait aux standards de qualité requis, en termes d’infrastructures et d’équipements ainsi qu’au niveau des programmes acadé-

L’UIC promeut l’action communautaire des jeunes

miques et de la recherche. Institution d’enseignement supérieur et de recherche multisites, ayant son siège principal dans la commune de Benguérir, au cœur de la Ville verte Mohammed VI, l’Université Mohammed VI Polytechnique développe des partenariats aux niveaux national et international autour de la recherche, de l’innovation et de formations de pointe.

L’Université internationale de Casablanca (UIC) a accueilli pour la seconde fois, sur son campus, le camp d’été de TIBU Basketball Academy, une association à but non lucratif qui promeut la pratique du basket auprès des jeunes au Maroc. Organisé du 15 au 31 juillet, ce camp a réuni une centaine de personnes, âgées de 3 à 18 ans, qui ont bénéficié pendant deux semaines d’un stage mettant en avant les valeurs du sport : le travail en équipe, l’intégrité, l’innovation et le leadership. Fortement impliquée dans des programmes visant à libérer le potentiel des étudiants et à soutenir leur autonomie, l'UIC, université privée ouverte en 2010 reconnue par l’État, a ainsi marqué une nouvelle étape de son engagement auprès des jeunes.

TRANSPORT MARITIME

FRS récompense son 20 millionième passager

L

a compagnie maritime FRS Maroc a atteint aujourd’hui son 20 millionième passager, et ce, depuis qu’elle a commencé à opérer au Détroit de Gibraltar en 2000. Mme Awatif Laguelil est la gagnante du prix de 20.000 euros qu’offre FRS. Awatif voyageait avec sa famille depuis Tanger Med vers Algésiras pour retourner en France. «Nous avons voyagé plusieurs fois via la compagnie FRS, mais je n’imaginais pas être la 20 millionième passagère», a-t-elle souligné avec émotion. La remise du prix a eu lieu à bord du Tanger Express, unique 10 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

navire Ropax avec drapeau marocain.

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en bref

impression 3d

Thales choisit le Maroc pour le lancement de son centre d’expertise dans l'impression 3D

Thales a inauguré, jeudi 7 septembre à Casablanca, son Centre de Compétence industriel spécialisé dans la fabrication additive Métallique également appelé l’impression 3D Métallique. Cette usine deviendra une plateforme pour servir les besoins internationaux du Groupe et de ses clients. Implanté sur 1000 m², dans la zone de Midparc à Casablanca, ce Centre de Compétence industriel emploiera à terme

une vingtaine d’ingénieurs et de techniciens. Il est équipé à ce jour de deux machines de technologie dite de fusion sélective par laser. Cette technique, qui consiste à fusionner des poudres d’alliages métalliques à l’aide d’un laser à haute intensité, permet de fabriquer des pièces métalliques d’une complexité inégalée qui ne le sont pas avec les technologies actuelles..

Automobile

Une prime anti-épave chez Fiat Fiat Chrysler Automobiles Morocco (FCAM) a lancé tout au long du mois d’août un bonus écologique assorti d’une prime à la casse. Il s’agit d’une offre commerciale limitée dans le temps et destinée à accompagner la transition écologique du parc automobile national. La FCAM s’est engagée à financer le bonus écologique allant jusqu’à 20.000 DH pour les véhicules dont l’âge dépasse les 20 ans. Ainsi, tout acheteur disposant d’une voiture ancienne et souhaitant s’en séparer sans la revendre devra se présenter auprès du service des mines pour demander un certificat ou une déclaration de retrait de circulation. L’acheteur s’engage ainsi à envoyer à la casse son ancien véhicule, et ce, quelle que soit sa marque. Le futur acheteur d’un véhicule de la gamme Fiat (voitures particulières) n’aura ensuite qu’à présenter ledit certificat auprès du Motor Village de Casablanca ou de l’un des concessionnaires de FCAM à l’échelon national. Il profitera ainsi de la réduction sur le prix du nouvel achat.

Industrie de la pêche

10 primo-exportateurs accompagnés par la FENIP Un programme de soutien aux entreprises primo-exportatrices du secteur des industries de la pêche vient de s’achever avec l’accompagnement de pas moins de 10 entreprises du secteur. À l’issue de cette mission, l’ensemble des entreprises accompagnées ont été dotés d’une stratégie à l’export, d’un plan marketing et d’un ensemble de formation commerciale et en techniques de l’export. Le programme a permis aux entreprises de finaliser le programme d’accompagnement de leurs structures dans le développement de leurs capacités en marketing et conception de business plan (formation, diagnostic stratégique, business plan, plan marketing, profil www.industries.ma

de marché). Il s’agit d’un programme réalisé dans le cadre du projet de développement des exportations pour la création de l’emploi (EDEC) exécuté en partenariat avec le Secrétariat d’État chargé du Commerce extérieur et le Centre du commerce international (ITC). L’objectif étant de contribuer à la réalisation des objectifs du projet en soutenant et en reliant aux marchés mondiaux les PME, particulièrement les primo exportatrices ou potentiellement exportatrices, en leur offrant des solutions globales et durables de développement de leurs débouchés.

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INDUSTRIE DU MAROC


en bref

AUTOMOBILE Le Ford TT fête ses 100 Tout le monde connaît la Ford T, une icône devenue un succès planétaire. Bien moins connue, la version TT a pourtant eu un impact considérable, comme précurseur de la gamme des utilitaires modernes et des pick-up, dont le Ford Transit fait aujourd'hui partie. Lancé il y a 100 ans, le Ford TT fut le premier véhicule utilitaire de la catégorie 1 tonne fabriqué par Ford. Lancé dans un premier temps aux États-Unis, il était pourtant en grande partie construit en Europe, plus précisément à Manchester au Royaume-Uni. Le Ford TT est plus long et plus robuste que le modèle T, avec une cabine pouvant accueillir un passager en plus du conducteur.

Aéronautique

Marrakech abrite la deuxième édition du «MEBAA Show Morocco»

L

a deuxième édition du rendez-vous de l’aviation d’affaires «MEBAA Show Morocco» aura lieu les 12 et 13 septembre à l’Aéroport Marrakech-Ménara. De nombreux constructeurs de jets d’affaires feront partie de cet évènement dédié aux acteurs de la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Aviation d’affaires. L’évènement est organisé conjointement par l’Association de l’aviation d’affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MEBAA) et l’ONDA. Parmi les participants, Bell Helicopter, Swissport Aviation, Seaprime, Gulfstream et G Ops. Pour rappel, l’association MEBAA représente plus de 254 entreprises de la région MENA et offre de nombreux produits et services à ses membres, dont le régime d’assurances MEBAA multi-service. En plus du rendez-vous de Marrakech, elle organise MEBAA Show, l’un des trois plus importants évènements de l’aviation d’affaires au monde.

Charte de l’investissement Othman El Ferdaous fait appel aux internautes

C

’est une idée pour le moins originale qu’a eue le secrétaire d’État chargé de l’Investissement, Othman El Ferdaous. Le ministre a lancé un hashtag visant à recueillir les propositions et les idées des internautes concernant le projet de mise à jour de la charte de l’investissement du 3 octobre 1995. À travers cette initiative lancée du 4 au 14 août 2017, les internautes proposent leurs idées pour améliorer le rendement de l’investissement privé. Sur son compte Linkedin, Othman

El Ferdaous a annoncé que les meilleures propositions seront retenues pour mettre en place le nouveau projet de loi sur l’investissement. Le secrétaire d’État a promis d’intégrer les idées des internautes et de les combiner avec celles de la CGEM, des Chambres de commerce et d’industries, du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), de la Bourse de Casablanca et de l’Ordre des experts-comptables. Le projet de loi suivra alors son processus habituel.

Assurance

Elalamy cède ses actions

M

oulay Hafid Elalamy, président-fondateur du Groupe Saham, a cédé sur le marché des blocs, le 3 août 2017, 210.501 actions Saham Assurance, au cours unitaire de 1.450 DH. L’annonce a été faite par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Le régulateur précise à ce titre que Moulay Hafid Elalamy a franchi à la baisse le seuil de participation de 5% dans le capital de l’entreprise. L’AMMC ajoute que suite à cette opération, Moulay Hafid Elalamy ne détient directement plus aucune action de la société Saham Assurance. Par contre, il détient indi12 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

rectement, à travers Saham Finances (société dont il a le contrôle à travers Saham S.A.), 2.407.740 droits de vote de Saham Assurance, soit 58,48% des droits de vote de cette dernière. www.industries.ma


LES CH IFFRES DU MOIS

Finances publiques Un déficit de 17 MMDH à fin juillet

L

es recettes fiscales toutes taxes confondues se sont bien comportées au terme des sept premiers mois de l’année, culminant à 118 MMDH, soit environ 60% des engagements pris par la loi de Finances 2017.

Commerce extérieur La balance commerciale se creuse de 7,2 MMDH

L

es résultats préliminaires des échanges extérieurs au titre des sept premiers mois de l’année 2017 font ressortir une augmentation des importations (+16,5 Mds DH) plus importante que celle des exportations (+9,3 Mds DH), ce qui se traduit par une hausse du déficit de 7,2 milliards de DH.

Collectivités territoriales Excédent budgétaire de 7,3 MMDH

À

fin juin 2017, la situation des charges et ressources des collectivités territoriales dégage un excédent budgétaire de 7,3 milliards de dirhams (MMDH) au titre des six premiers mois de 2017, contre 7,9 MMDH un an auparavant, selon la Trésorerie générale du Royaume (TGR), relevant du ministère de l'Économie et des Finances.

Flux financiers Les IDE progressent de 33,8%

S

’agissant des flux financiers, les recettes MRE demeurent stables (35,2 MMDH contre 35,1 MMDH un an auparavant). Les recettes touristiques, quant à elles, augmentent de 3,1% ou +1 MMDH : 34 MMDH contre 33 MMDH une année auparavant. Enfin, le flux des investissements directs étrangers (IDE) progresse de 33,8% ou +4,1 MMDH: 16,4 MMDH contre 12,3 MMDH à fin juillet 2016.

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INDUSTRIE DU MAROC


Actu

Budget 2018 L’Exécutif privilégie la continuité

L

a dernière note d’orientation du projet de loi de Finances 2018 vient confirmer ce que le programme gouvernemental laissait déjà présager. L’Exécutif privilégie la continuité concernant sa politique industrielle. Il continue à donner la priorité à l’industrialisation, à la diversification commerciale et aux PME. Le gouvernement El Othmani entend continuer à exécuter les différents plans et stratégies sectorielles. Selon toute vraisemblance, l’effort de planification semble déjà derrière nous, encore faut-il bien exécuter ce que nous avons entre les mains. À commencer par le Plan d’accélération industrielle (PAI) dont les objectifs demeurent très ambitieux. La stratégie vise à faire passer la contribution de l’industrie au PIB de 14 à 23% à l’horizon 2020 réduisant par la même la dépendance de l’économie marocaine vis-à-vis des aléas climatiques et de l’agriculture. Le Chef de gouvernement exprime d’ailleurs dans sa lettre de cadrage sa satisfaction concernant le PAI qui a permis de grandes réalisations surtout sur le plan des métiers mondiaux du Maroc et leur intégration aux chaînes de productions internationales. C’est grâce au PAI que le secteur de l’automobile s’est transformé en premier secteur exporta14 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

teur du Maroc. Parallèlement, l’Exécutif poursuivra également l’exécution du Plan Maroc Vert, en raison des résultats positifs qu’il permet d’atteindre, surtout en termes d’amélioration de la valeur ajoutée agricole. El Othmani estime, d’ailleurs, que le contrat-programme avec le secteur agroalimentaire est un véritable levier dans ce sens. La continuité est également le mot d’ordre concernant les autres stratégies sectorielles de la vision 2020 du tourisme, stratégie numérique, Halieutis, plan Rawaj, etc. Par ailleurs, la note d’orientation du Chef de gouvernement, concernant le projet de loi de Finances 2018, insiste en particulier sur l’amélioration du climat des affaires et le soutien à la PME. L’ambition étant d’intégrer le Maroc au top 50 du classement Doing Business de la Banque mondiale. Dans ce sens, le gouvernement entend poursuivre la dématérialisation et la facilitation des procédures de création d’entreprise, l'amélioration de l’arsenal juridique lié aux affaires et le renforcement du rôle des CRI. Un accent particulier sera mis sur la PME en assurant de meilleurs mécanismes de financement, en améliorant sa compétitivité et en procédant rapidement à la liquidation des impayés traînés par

les établissements publics et les administrations. L’Exécutif promet également d’introduire une préférence nationale dans le cadre de l’exécution de marchés publics. La transparence en matière d’accès au foncier est également une priorité pour le gouvernement dans le sillage des directives royales. Dans une référence au chantier de la flexibilité du dirham, la note d’orientation insiste sur la nécessité de moderniser le secteur financier en vue d’accompagner la dynamique des investissements en diversifiant les outils et les marchés financiers mis à la disponibilité des investisseurs ainsi qu’en dynamisant le marché boursier et le pôle financier de Casablanca. Selon toute vraisemblance, l’Exécutif entend également poursuivre l’effort de diversification des partenariats en mettant l’accent sur le continent africain et l’intégration à la Communauté des économies des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il s’agira également de travailler sur les moyens permettant d’exploiter au mieux les Accords de libre-échange signés par le Maroc, notamment en vue d’attirer plus d’investissements étrangers.

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INDUSTRIE DU MAROC


Actu

Immobilier Les prix augmentent de 6,2% en une année

L

’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a affiché une hausse de 6,2% au deuxième trimestre 2017 par rapport à la même période un an auparavant, ont annoncé Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) dans le cadre d’une récente note consacrée aux actifs immobiliers. Cette progression est le résultat des appréciations des prix. Pour le segment du résidentiel, cette hausse est de 7%. Elle est de 5% pour le foncier et de 6,9% pour les biens à usage professionnel. L’indice démontre également au titre du 2e trimestre 2017 que le volume global des transactions a diminué de 1,3%, avec des baisses de 0,3% pour le résidentiel, de 8,1% pour le foncier et une hausse de 6,4% pour les actifs à usage profession-

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INDUSTRIE DU MAROC

nel. Le résidentiel a connu notamment des hausses pour les appartements, les villas et les maisons de 9%, 1,2% et 0,2%, respectivement, tandis que les actifs à usage professionnel ont enregistré un accroissement de 44,9% pour les bureaux et de 1,7% pour les locaux commerciaux. En comparaison avec le trimestre précédent, l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) s’est déprécié de 1,3% par rapport au 1er trimestre 2017, reflétant les baisses des prix du résidentiel de 1,2%, du foncier de 0,8% et des biens à usage professionnel de 4,7%. Pour ce qui est des transactions, la légère hausse de 0,8% recouvre l’augmentation des ventes du résidentiel de 4% et les baisses de celles des terrains et des locaux à usage professionnel de 5,7% et 10,9% respectivement. En glissement trimestriel, à l’exception d’El Jadida et Marrakech, les prix ont

reculé dans les principales villes. Ils ont quasi stagné au niveau de Casablanca, résultat d’une progression de 1,6% pour les appartements et des baisses de 2,3% pour les terrains et de 3,5% pour les locaux commerciaux. À Rabat, les prix ont diminué de 4,2%, traduisant des reculs de 4,8% pour les appartements et de 8,2% pour les locaux commerciaux. Les prix des terrains se sont toutefois renchéris de 1,6%. Au niveau de Marrakech, l’IPAI n’a pas connu de variation d’un trimestre à l’autre, la baisse de 0,8% des prix appartements ayant été contrebalancée par les progressions de 0,5% de ceux des terrains et de 1,7% de ceux des locaux commerciaux. À Tanger, les prix ont enregistré un repli de 1,9% traduisant ceux de 2,3% des prix des appartements, de 0,4% de ceux des terrains et de 12,1% de ceux des locaux commerciaux.

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N°28 septembre 2017 INDUSTRIE DU MAROC


Actu

Le Groupe Diana Holding concrétise sa stratégie d’investissement quinquennale au Nord et à l’Orientale

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éjà 1,3 milliard de dirhams investi dans le cadre de la stratégie d’investissement quinquennale du Groupe Diana Holding. L’entreprise s’est engagée dans un programme d’investissements important et de diversification de ses activités à travers une stratégie quinquennale 2015-2020 baptisée « Stratégie 5/5». Cette stratégie consiste à réaliser 5 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, à travers 5 pôles, durant 5 ans sur 5 axes stratégiques et à investir plus 2 milliards de dirhams sur les 5 ans. Dans ce cadre, le Groupe Diana Holding a inauguré récemment une nouvelle ligne de production au sein de son usine Atlas Bottling Company de la ville d’Oujda. Le lancement de ce nouveau projet a été donné par Rita Zniber, présidente-directrice générale du Groupe Diana Holding. Cette nouvelle ligne de production, dé-

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diée à la production et l’embouteillage de l’eau de table «Ciel», a nécessité un investissement de 22 millions de dirhams. Elle permet de procéder à l’embouteillage des bouteilles d’eau au format 1,5, 2,5 et 5 litres avec une capacité de 4.800 bouteilles par heure. Le format 2,5 litres est produit pour la première fois au Maroc par Diana Holding et a été pensé pour répondre aux besoins spécifiques des consommateurs. Atlas Bottling Company emploie 1.000 personnes sur ses 2 sites de Tanger et Oujda et procède à l’embouteillage de différentes boissons, gazeuses et non gazeuses : Coca Cola, Sprite, Fanta, Hawaï, Poms, Shewppes, Ciel et Top’s. Toujours dans le cadre de sa stratégie d’investissement et de développement dans la région de l’Orientale, le Groupe Diana Holding mettra en service fin 2018 une nouvelle unité de conditionnement et d’exportation d’agrumes au sein de

l’agropole de Berkane. Développée sur une superficie de 5 hectares, cette nouvelle unité industrielle a nécessité un investissement de 310 millions de dirhams et permettra la création de plus de 450 emplois directs. Le programme d’investissement de Diana Holding dans la région du Nord et de l’Oriental comprend également la création d’une plateforme de distribution à Al Hoceima des produits Coca Cola, du Groupe et ceux de ses partenaires. Un Centre de formation aux techniques de vente et de commercialisation verra également le jour avant la fin de l’année 2018. Un autre projet phare s’étalant sur 12 hectares et ayant nécessité un investissement de 470 millions de dirhams sera inauguré avant la fin de l’année 2017 : la nouvelle usine Atlas Bottling Company de Tanger.

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Actu

AERIEN Nette hausse du trafic au Maroc

Le trafic aérien au Maroc a enregistré une nette hausse, a indiqué, lundi 28 août, l'Office national des aéroports (ONDA). L’aérien a enregistré une augmentation de 11,49% durant les sept premiers mois de 2017. Le nombre des passagers ayant transité par l’ensemble des aéroports du Royaume est passé de plus de 10,056 millions durant cette même période de 2016 à 11,212 millions à fin juillet dernier. L’aéroport Mohammed V de Casablanca s’est accaparé près de la moitié du trafic aérien (5,2 millions de passagers). Le trafic des passagers à l'Aéroport Mohammed V de Casablanca a, quant à lui, enregistré une hausse de 8,66% durant le mois de juillet dernier, indique l'Office national des aéroports : un total de 952.931 voyageurs ont transité par cet aéroport durant cette période contre 960.876 en 2016, précise l’Office. L’aéroport Mohammed V de Casablanca s’est ainsi accaparé près de la moitié du trafic des passagers enregistré au Maroc en juillet dernier, soit 48,41%. Deuxième aéroport du Royaume au nombre de voyageurs, Marrakech-Menara s’est taillé une part de 21,5%, soit quelque 2,41 millions de passagers (+9,39%).

SALON Invest Africa Expo : Casablanca abritera la 1re édition Le Maroc accueillera la première édition du Salon international du commerce, de l'industrie et de l'investissement en Afrique «Invest Africa Expo», du 1er au 4 novembre prochain à Casablanca, avec la participation d'une cinquantaine de pays. Ce salon, organisé sur une surface couverte de plus de 20.000 m², a pour but de permettre aux 500 exposants, venus des quatre coins du monde, de créer et de développer des rencontres fructueuses entre les opérateurs économiques en Afrique. Outre les rencontres BtoB avec leurs homologues, les participants pourront également profiter des présentations des responsables, des organismes publics et privés, qui mettront en avant les opportunités d’affaires qu'offrent leurs régions respectives et leur potentiel d'investissement. Une quinzaine de secteurs seront représentés lors de cette manifestation, notamment ceux du transport, de l'éducation, de l'emploi, de la santé, des énergies, de l'agriculture, de la sécurité et du tourisme. Cette manifestation prévoit également l’organisation d’un forum de développement en Afrique qui sera consacré aux échanges d’expériences et d’expertises Sud-Sud et aux rencontres d’affaires.

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DOSSIER DU MOIS

Vers un superministère de l’Industrie 22 N°28 septembre 2017

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DOSSIER DU MOIS Le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique a entamé une grande réforme institutionnelle qui modifiera substantiellement ses structures et son fonctionnement. Cela passera d’abord par un changement d’organigramme visant à intégrer définitivement le département du Commerce extérieur dans le cadre des instances du ministère. Parallèlement, le ministère de l’Industrie s’est doté de deux nouvelles agences aux prérogatives élargies. Il s’agit de l’Agence du développement du digital (ADD) et de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE). Décryptage d’une réforme stratégique. Par: Omar ZEROUALI

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DOSSIER DU MOIS

Export et investissements

Début d’une transition délicate L’Agence marocaine du développement des investissements et des exportations (AMDIE) vient enfin de compléter son périple législatif. A l’entrée en vigueur du nouveau texte, le plus grand défi sera celui de réussir la fusion entre les trois entités que sont l’AMDI, Maroc Export et l’OFEC. La situation conférée par le statut du personnel de l'AMDIE ne saura, en aucun cas, être moins favorable que celle détenue dans les cadres d’origine. Dernière ligne droite avant l’entrée en vigueur de la loi 60.16 portant création de l'Agence marocaine du développement des investissements et des exportations (AMDIE). Le texte a été voté à l'unanimité devant les deux Chambres du Parlement durant le mois d’août ouvrant la voie vers sa promulgation et sa publication au Bulletin officiel. L’AMDIE est née de l’idée de fusionner trois entités dont l’éclatement n’avait plus lieu d’être. Il s’agit de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), du Centre marocain de la promotion des exportations (CMPE) et de l’Office des foires et des expositions de Casablanca (OFEC). C’est une recommandation du Plan d'accélération industrielle, de la Cour des comptes et du Conseil économique social et environnemental (CESE). Il faut dire que cette mise en 24 N°28 septembre 2017

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œuvre ne devrait pas être de tout repos. Fusionner ces structures et rationaliser les moyens humains et logistiques de celles-ci devrait certainement passer par le redéploiement d’une partie des 200 fonctionnaires que comptent les trois structures. Par force de loi, la situation conférée par le statut du personnel de l'AMDIE ne saura, en aucun cas, être moins favorable que celle détenue dans les cadres d’origine (entités fusionnées) notamment en termes de droits, avantages et pensions, de même que le statut du personnel de l’agence sera établi en concertation avec les syndicats les plus représentatifs, conformément aux règles de bonne gouvernance. Selon ce projet de loi, l’agence aura son siège à Rabat. Elle sera chargée de la mise en œuvre de la stratégie de l’État en matière de développement des investissements nationaux et

étrangers et de l’ensemble des produits et des services. L’agence assumera, entre autres, la mission de recherche de nouveaux clients parmi les hommes d’affaires étrangers et investisseurs potentiels. Elle se chargera également de recevoir les investisseurs, leur fournir les informations et les accompagner dans la gestion de leurs projets d’investissement au Maroc. Elle aura également pour mission, dans le cadre de la stratégie nationale relative aux zones d’activités industrielles, commerciales et technologiques, de développer les zones d’activités relatives aux secteurs de l’industrie, du commerce et des technologies, et ceci en concertation avec les départements et les instances concernés. L’agence sera également chargée du secrétariat de la Commission des investissements, présidée par le Chef de gouvernement, www.industries.ma


DOSSIER DU MOIS

en plus d’accorder l’assistance nécessaire aux autorités publiques, en respectant les attributions de l’Agence de développement agricole ainsi que les centres régionaux d’investissement dans la conclusion des contrats et des conventions avec les investisseurs. L’agence aura également comme mission l'élaboration d'études concernant les opportunités d’investissement possible et l’accompagnement des investisseurs marocains à l’échelle internationale et nationale, en assurant la coordination avec les autorités, les collectivités territoriales et les instances concernées. Cette agence conclura également des mémorandums d’entente avec les Centres régionaux d’investissement (CRI), elle créera un système de veille et d'intelligence économique, et pourra se faire communiquer par l'administration, les organismes publics, les collectivités territoriales et les CRI tous les documents ou informations nécessaires à la réalisation de ses missions ainsi qu'à l'élaboration des statistiques relatives aux investissements et à l’export. L'Agence pourra également conclure des partenariats à l'international visant le transfert de technologies et mettra à la disposition des investisseurs, une banque de données en lien avec les projets d’investissements existants ou potentiels. Elle élaborera des études sur les marchés étrangers et développera des espaces d'exposition www.industries.ma

(salons, foires, séminaires, conférences, etc.). Elle assurera la promotion de l'offre exportable marocaine à travers une politique de communication institutionnelle maitrisée, un appui aux collectivités territoriales dans la mise en œuvre des mesures d'encouragement à l'exportation, d'assistance technique aux entreprises, aux associations et groupements professionnels nationaux et de prospection des donneurs d'ordre à l'international. Son conseil d'administration sera composé des représentants de l’État, du président de l’association des présidents des régions, du président de la fédération des CCIS, d'un représentant des associations d'exportateurs, de la CGEM, du GPBM et de quatre experts désignés par décret sur proposition du ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, en respect du principe de parité homme/femme. Il sera créé auprès du conseil d’administration un "comité d’orientation et de suivi" composé de 5 à 7 experts nommés pour une période de 5 ans par le Chef de gouvernement sur proposition du ministre de tutelle et en dehors des membres du conseil d’administration. L'Agence sera habilitée à présenter au gouvernement toute recommandation, proposition ou étude susceptible d’améliorer l’environnement, les conditions et les procédures relatives

au développement des investissements et de l’offre exportable marocaine. Elle élaborera un rapport annuel qui sera présenté par son Directeur général, en présence du ministre de tutelle, devant les deux commissions des finances du Parlement au cours de la session de printemps de chaque année. L'agence sera soumise à un contrôle financier à postériori de l'État, exercé par une commission d'experts et par un comptable désignés par le ministre des finances. L'AMDIE pourra réaliser, à la demande de l'État, des zones industrielles, commerciales, de services et technologiques, en concertation avec l'État et les collectivités territoriales auxquels elle pourra demander de mettre à sa disposition l'assiette foncière nécessaire. Certains secteurs d’activité échapperont toutefois au champ d’action de l’agence. C’est le cas notamment de l’agriculture, la pêche maritime, l’artisanat et le tourisme qui dépendent de leurs départements respectifs et d’autres agences gouvernementales mises en place à cet effet (EACCE, ONMT…). Selon le projet de loi, l’AMDIE devra également prendre en considération les autres instances et secteurs œuvrant dans le domaine de la promotion des investissements et des exportations.

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DOSSIER DU MOIS

Stratégie digitale

Une super-agence pour mettre fin aux télescopages Incohérences institutionnelles, difficultés de coordination, faible rendement… la stratégie numérique a souffert de tous les maux. Pour changer la donne, le département de l’Industrie vient de valider un projet de loi visant la création d’une Agence du développement du digital. Une superstructure chargée de mettre fin aux télescopages sur l’exécution de la stratégie et d’accompagner la mise en œuvre de la politique de l’État en la matière. Décryptage. Exit l’Agence du développement du numérique, dites bonjour à l’Agence du développement du digital (ADD). Le projet de loi portant création de l’Agence du développement du digital a passé le cap parlementaire et suit désormais son circuit d’adoption devant le secrétariat général du gouvernement (SGG) avant son adoption au Bulletin officiel (B.O). Au passage, un changement de dénomination en remplaçant l’adjectif numérique par celui digital, soulignant par la même l’élargissement du champ d’action de l’agence. Le texte met en avant non seulement son rôle dans le cadre du développement du programme e-gov mais aussi pour le soutien et le développement du secteur privé. L’agence sera chargée d’exécuter la stratégie de l’État en matière de développement de l’économie numérique. Elle assurera également une mission consultative et agira comme une 26 N°28 septembre 2017

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force de proposition pour l’Exécutif. Le texte détaille également l’organisation de l’agence qui remplacera la direction de l’économie numérique au sein du département de l’industrie. L’objectif étant notamment de mettre un terme aux télescopages institutionnels autour de la stratégie numérique. La nouvelle agence vise à mettre un terme aux difficultés de gouvernance auxquelles faisait face la stratégie Maroc Numeric 2013. Le nouveau texte introduit de nombreuses innovations de nature à révolutionner la politique digitale du Royaume. L’objectif affiché par ce nouveau projet étant de renforcer le positionnement du Maroc, sur le moyen terme, parmi les pays producteurs de technologie, d’accorder une plus grande valeur ajoutée à l’économie marocaine et de soigner l’image du Royaume sur le plan international tout en améliorant son attractivité des IDE. Cela passe

d’abord par une adaptation du cadre institutionnel aux efforts fournis par l’administration et le secteur privé afin d’homogénéiser les nouvelles mesures et les meilleures pratiques en la matière. Bras droit de l’État en matière de développement de l’économie numérique et d’amélioration des outils numériques, l’Agence sera chargée de l’application de la stratégie du gouvernement en matière d’investissement numérique et de dessiner les programmes du chantier de l’e-gov et des services publics électroniques grâce à un rôle de coordination avec les autorités et instances concernées. Par ailleurs, l’Agence du développement du digital se donne un rôle d’assistance à la fois pour les autorités publiques, le secteur privé, mais aussi pour toute instance spécialisée en la matière, s’engageant à accorder une expertise complète en www.industries.ma


DOSSIER DU MOIS matière d’économie numérique afin de renforcer la compétitivité de l’ensemble de ces acteurs. L’agence sera également chargée d’assurer une mission consultative et agira comme une force de proposition. Il s’agit en l’occurrence d’agir comme force de proposition pour les politiques publiques. Elle sera également chargée d’émettre des avis dans son domaine de spécialité concernant toute question posée par le gouvernement y compris les questions liées à l’impact de la technologie sur la société et sur l’économie. L’agence pourra également émettre toute proposition d’ordre législatif ou réglementaire de nature à encourager le développement de l’économie numérique. Enfin, l’ADD accordera un intérêt particulier aux TPE/ PME du secteur des technologies de l’information. Sur le plan de l’organisation de l’agence, celle-ci devra reprendre les structures de la direction de l’économie numérique vouée à disparaître. Le ministère du Commerce et de l’industrie procède actuellement au transport des dossiers et archives de la direction de l’économie numérique vers la nouvelle agence.

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L’agence sera ainsi dotée d’un Conseil d’administration et sera dirigée par un directeur. Le Conseil d’administration sera composé des représentants du secteur public et du secteur privé. Pour le secteur public, il s’agira des représentants de l’administration, de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), de l’Agence nationale pour la promotion des petites et moyennes entreprises (ANPME) et de l’Agence marocaine pour le développement de l’investissement et des exportations (AMDIE). Quant au secteur privé, il sera représenté par le président des Chambres de commerce, d’industrie et des services, d’un représentant de l’organisation patronale la plus représentative, ainsi qu’un représentant des secteurs des assurances. Toutes les autres instances chargées de la coordination de la stratégie numérique vont également disparaitre. C’est le cas du comité interministériel de l'e-gov (CIGOV) ou encore le Conseil national des technologies de l'information (CNTI). Le texte sur l’agence du développement du numérique a, d’ailleurs, été amendé

pour changer la disposition qui entendait introduire le Secrétariat général du CNTI dans la composition du Conseil d’administration. Tout ce qui avait été mis en place en tant qu’institution de gouvernance dans le cadre de la stratégie 2013 va disparaître pour garder uniquement une direction chargée des systèmes d’information au sein du département ministériel du Commerce et de l’industrie. Il est à noter que l’Agence sera composée d’abord des fonctionnaires de la direction de l’économie numérique au sein du département du commerce et de l’industrie. Le projet de loi explique toutefois que cette transition se fera sur la base d’un choix de ces ressources et sur la base d’une demande à fournir durant les 30 jours suivant l’entrée en vigueur du nouveau texte. Par ailleurs, dans l’attente de la mise en œuvre du règlement intérieur de l’Agence du développement du digital, ces ressources maintiendront leurs statuts, avantages et droits tels qu’ils s’appliquaient auparavant.

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DOSSIER DU MOIS

Réformes institutionnelles

Le ministère change d’organigramme Un arrêté ministériel vient d'acter la restructuration du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Parmi les nouveautés figure l'intégration des prérogatives du ministère du Commerce extérieur dans le cadre d'une direction générale en charge du commerce.

La restructuration du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique est en cours. Un arrêté ministériel, publié au dernier Bulletin officiel (B.O n° 6585 du 10 juillet 2017) vient acter la vision du département de Moulay Hafid Elalamy. Il s’agit d'intégrer complètement le ministère du Commerce extérieur dans le cadre de l’organigramme du ministère de l’Industrie. L’objectif étant d’intégrer plus de cohérence dans l’action gouvernementale. Le nouveau texte intègre les différents départements liés au Commerce extérieur à une direction générale du commerce pilotant à la fois le commerce intérieur 28 N°28 septembre 2017

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et celui extérieur. C’est désormais cette direction qui sera chargée de préparer les textes juridiques relatifs au commerce extérieur, de fournir les licences d’importation et d’exportation, de donner son avis concernant les mesures douanières et non douanières visant la protection de la production nationale, etc. La direction générale du commerce pilotera également les stratégies de promotion des exportations et de défense commerciale. C’est le même département qui sera chargé de mener les négociations commerciales internationales. Au niveau organisationnel, la direction générale du commerce comportera une direction en charge du commerce interne et de

la distribution, une direction en charge de la protection du consommateur et du suivi de la qualité, une direction du commerce extérieur et une direction de protection de réglementation du commerce. Le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique comptera également une direction de l’économie numérique, une direction des statistiques et des prévisions, une direction de la formation aux métiers de l’industrie, ou encore une direction des infrastructures. L’ensemble de ces départements, ainsi que le secrétariat général, composeront la direction centrale du ministère.

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ECONOMIE

Emploi

Enfin l’électrochoc ? Est-ce enfin le bout du tunnel pour la politique de l’emploi au Maroc ? Le Plan national de promotion de l’emploi (PNPE) continue de tâtonner tandis que le chômage n’arrête pas de grimper. L’activation du Comité ministériel de l’emploi sonne en tout cas comme le début de la mise en place de mesures plus efficaces dans la lutte contre le fléau du chômage. Attendue de longue date, la réunion du Comité ministériel de l'emploi a été tenue lundi 28 août à Rabat sous la présidence du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani. Selon le ministre de l'Emploi et de l'insertion professionnelle, Mohamed Yatim, cette réunion constitue un premier pas sur la voie de la mise en œuvre du Plan national de promotion de l’emploi (PNPE) dans ses dimensions stratégiques, dont les fruits seront bientôt visibles. Ce comité ministériel, instauré par le programme gouvernemental en tant qu'instrument 30 N°28 septembre 2017

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juridique dans le domaine de l'emploi, a pour mission de définir les orientations stratégiques de la politique gouvernementale en matière d’emploi, avant de les présenter au Conseil du gouvernement. Le ministre de l’Emploi a affirmé que l'adoption du PNPE constitue un pas vers la concrétisation du programme et de la politique du gouvernement en matière d'emploi. Convergence interministérielle À cette occasion, le ministre a fait savoir que des groupes de travail thématiques

dédiés aux différents axes du PNPE ont été mis en place et consacrés, entre autres, à la promotion de la création d'emplois, à l'adaptation de la formation universitaire et professionnelle aux besoins du marché du travail, aux programmes actifs de l'emploi et à l'environnement du travail, concernant notamment l'organisation syndicale et le dialogue social. À noter l’existence d'autres groupes de travail thématiques se rapportant à la mise en œuvre territoriale de la Stratégie et du Plan nationaux de l'emploi, en partenariat

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ECONOMIE avec les régions. À ce titre, il faut préciser que le Comité ministériel travaille en synergie avec les régions pour la mise en place de programmes, à l'instar de celui de développement intégré des provinces du Sud. D’ailleurs, le Chef du gouvernement s’est engagé à adopter, dans «les prochaines semaines», la très attendue charte de la déconcentration pour le transfert d’une partie des prérogatives centrales aux régions, dont le volet de l’emploi. Cela permettra de booster davantage les conventions de partenariat déjà établies sur le plan régional et de créer, ainsi, une meilleure synergie et complémentarité entre les politiques nationales et celles territoriales en matière de promotion de l’emploi. Des rencontres régionales ont déjà eu lieu entre les différents acteurs institutionnels, économiques et sociaux engagés dans le processus de création de l’emploi pour aboutir à la signature de conventions de partenariats entre les conseils régionaux, les collectivités territoriales, le ministère de l’Emploi, l’ANAPEC, ainsi que les partenaires publics et privés. Longue attente Pour rappel, la création de ce comité a été actée en juillet 2015 par l’ancien Exécutif qui a adopté un décret portant sa création trois mois plus tard. Depuis, plus rien. Il a fallu attendre la formation du gouvernement El Othmani pour que ce comité organise enfin sa première réunion. Le comité interministériel

Evolution du taux de chômage au deuxième trimestre National

13,8

14,2

8,8

3,5

2012

12,3

Urbain

Rural

13,4

13,4

14

9,3

8,7

9,1

9,3

3,2

3,6

3,3

3,5

3,2

2013

2014

8,1

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2015 2016 2017 Source : HCP ; Elaboration : DEPF

regroupe plusieurs départements ministériels : l’Intérieur, les Affaires étrangères, l’Économie et les Finances, l’Agriculture, l’Éducation nationale, l’Enseignement supérieur, l’Industrie et le commerce, la Solidarité, les MRE, l’Artisanat, la Jeunesse, l’Habitat et l’Emploi. Il est chargé d’élaborer un plan d'action à court, moyen et long termes et de mettre en place des mesures opérationnelles à même à relancer l’emploi. Cette instance devra approuver tous les plans d’action en matière de promotion de l’emploi et se réunir régulièrement, au moins une fois par an sous la présidence du Chef du gouvernement. Le chômage a la peau dure Il faut dire que la problématique du chômage continue à empirer sans réelle solution à ce fléau. Selon les derniers chiffres du HCP au titre du deuxième trimestre 2017, le nombre des chômeurs a augmenté par rapport à la même période en 2016. La hausse est de 3%, ce qui porte le nombre des chômeurs à 1.123.000 personnes. Par conséquent, le taux de chômage s’est accru de 0,2 point en une année pour se situer à 9,3%. Cette hausse a résulté d’une augmentation du taux de chômage de 0,6 point dans les villes à 14%, atténuée par une baisse de 0,3 point au milieu rural à 3,2%. Les hausses les plus importantes du taux de chômage ont concerné les diplômés (+0,7 point à 17%), les femmes (+0,5 point à 13,2%) et les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+0,3 point à 23,5%). Pourtant, l’effort en termes de création d’emploi n’est pas à négliger, confirmant qu’il s’agit bien d’un problème structurel. Au titre du deuxième trimestre 2017, l’économie nationale a enregistré une création nette de 74.000 nouveaux postes d’emploi, tous types confondus, par rapport au même trimestre de l’année précédente, dont 62.000 postes situés au milieu rural et 12.000 au milieu urbain. Cette évolution recouvre une création de 58.000 nouveaux postes rémunérés dont 48.000 situés au milieu rural et 10.000 postes au milieu urbain. Par secteur d’activité, cette évolution a résulté de la création de 52.000 , 19.000 et 7.000 nouveaux postes d’emploi dans les secteurs de «l’agriculture, forêt et pêche», les «services» et le «BTP», respectivement, atténuée par une perte de 4.000 postes dans le secteur industriel (y compris l'artisanat).

N°28 septembre 2017 31

INDUSTRIE DU MAROC


ECONOMIE

Tourisme : Les contrats progrès à la rescousse !

Par: Sarah MAACHE

Après une saison estivale sauvée de justesse, les contrats progrès prévus pour signature en ce mois de septembre sont perçus comme une véritable bouffée d’oxygène par les professionnels du secteur. Si ceuxci sont attendus comme le messie, c’est que le Maroc a comme projet ambitieux de se positionner parmi les vingt premières destinations touristiques au monde. Les divers plans d’action récemment mis en place témoignent de la volonté du Royaume de s’accrocher malgré les difficultés rencontrées ces dernières années. Ces obstacles sont liés aux répercussions de l’instabilité dans la région MENA, ainsi qu’une mauvaise conjoncture géopolitique, teintée de terrorisme et d’insécurité en Europe, son principal marché.

L’attentisme règne chez les professionnels du tourisme. Les représentants de la Confédération nationale du tourisme (CNT) et à la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH) attendent de pied ferme la mise en œuvre de la feuille de route du secteur, signée avec le département du tourisme sous forme de dotations financières. Il s’agit des contrats progrès, attendus par la profession depuis trois ans, et qui seront bientôt signés en septembre avec le département de Mohamed Sajid, ministre du Tourisme.

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INDUSTRIE DU MAROC

L’objectif étant de se doter de mécanismes permettant de soutenir l’expansion du secteur touristique, les associations et fédérations hôtelières misent sur le développement de leur partenariat avec le ministère du Tourisme dans une optique de joindre leurs efforts communs afin d’accroitre la compétitivité des acteurs du secteur. «La Confédération nationale du tourisme doit signer un contrat progrès, incessamment sous peu. Celui-ci a déjà été validé par le ministère du Tourisme, en attendant sa signature par le ministère de

l'Économie et des Finances. L’objectif de ce plan d’action est de renforcer les études consacrées au tourisme et mettre à jour les différentes fédérations du secteur», explique Abdellatif Kabbaj, président du CNT. Lors d’une récente conférence de presse organisée à cet effet, le viceprésident de la CNT, Faouzi Zemrani, a rappelé que les contrats progrès avaient été proposés par le ministère du Tourisme en 2016 dans le but de renforcer les finances de la Confédération. «Les contrats progrès constituent un engagement de la part du

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ECONOMIE ministère d’une part et des professionnels du secteur, d’autre part, sur la base d’un plan d’action pour faire en sorte que le secteur se porte au mieux». Dans ce cadre, la CNT s’est engagée à travailler sur la gouvernance du secteur, que ce soit au niveau national ou au niveau local, comme son engagement à mettre en place des fédérations régionales du tourisme, dont le rôle est de traiter avec les élus des régions ou toute autre personne représentant l’État. «Cela fait maintenant deux ans que nous travaillons d’arrachepied pour sortir ce document. Le contrat est de l’ordre de 12 millions de DH, étalés sur 4 ans (de 2017 à 2020), c'est-à-dire 3 millions de DH par an, pris directement dans le budget du ministère du Tourisme. Ce budget permettra aux fédérations d’offrir divers services à leurs membres (événements, forums, lancement de nouvelles études...) et renforcera notre compétitivité à l’échelle internationale», précise le vice-président de la CNT. Vent d’optimisme Les différents rapports et statistiques sur le secteur semblent en tout cas rassurants. Ainsi, selon une étude menée par l’Oxford Business Group, le Royaume a accueilli quelque 3 millions de touristes au cours des quatre premiers mois de l'année en cours, une hausse de 10% par rapport à la même période de 2016. Dans un même registre, le rapport 2016 de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), classe le Maroc troisième au rang des pays ayant attiré le plus grand nombre de touristes internationaux en Afrique, avec 11% de touristes internationaux arrivés sur le continent à fin juillet 2017, devancé par l’Afrique du Sud et l’Égypte qui ont pris respectivement 18% et 13% des parts de marché. Le Haut-Commissariat au Plan a pour sa part révélé dans son dernier point de conjoncture (juillet 2017), que le secteur tertiaire a contribué à soutenir l’activité économique nationale, grâce notamment à la bonne orientation des activités du commerce et du transport et à la poursuite de la dynamique des activités touristiques dont la valeur ajoutée se serait accrue de 9,6%, en variation annuelle, au lieu de -2% une année auparavant. Une www.industries.ma

évolution attribuable au raffermissement des principaux indicateurs du secteur, principalement les nuitées touristiques, avec une hausse estimée à 21,7%, portées par le bon comportement des nuitées des non-résidents, notamment des touristes allemands, scandinaves et américains. Toujours selon le HCP, les arrivées touristiques ont poursuivi leur croissance positive, profitant de la hausse de 11% des arrivées des touristes étrangers. Selon les données communiquées par l’Observatoire du Tourisme, le nombre d’arrivées des touristes aux postes frontières pendant le mois de juin 2017 a enregistré une hausse de 12% par rapport à celui de 2016 (22% pour les TES et 3% pour les MRE). Les principaux marchés émetteurs ont enregistré des résultats positifs en globalité. En effet, l’Allemagne, les États-Unis et la Hollande ont connu des hausses importantes de 25%, 23% et 21% respectivement, suivis par la France, et le Royaume-Uni avec des augmentations respectives de 9% et 10%. Les autres principaux marchés émetteurs ont affiché des progressions qui varient entre 4% et 6%. Les professionnels gardent la tête froide Le président de la Confédération nationale du tourisme, Abdellatif Kabbaj, tempère toutefois cet optimisme : «La reprise du secteur touristique est assez timide. Il est vrai que la croissance est évidente en comparaison avec la même période de l’année 2016, mais les résultats restent loin derrière ceux affichés en 2010». Le professionnel explique cette situation par le repli des arrivées des pays comme la France, notre principal fournisseur européen, avec plus de 55% de touristes français. «Le tourisme interne et les arrivées des Marocains résidents à l’étranger ont, cependant, enregistré une augmentation durant ce mois d’août, avec la prédominance des régions de Marrakech et Agadir, qui continuent d’absorber le plus d’arrivants», souligne le président du CNT. Il faut rappeler que les professionnels du secteur avaient clairement affiché leur mécontentement en début d’année concernant l’insuffisance de la promotion touristique et du budget alloué à cet

effet. Ils pestaient également du manque de communication avec les autorités compétentes et revendiquaient la création d’une instance qui leur serait dédiée, à l’instar d’une Haute Autorité du tourisme, faisant office d’interlocuteur et qui serait chargée de résoudre les problématiques spécifiques à leur activité. En outre, la prolifération des risques politiques et sécuritaires dans plusieurs pays arabes et africains a contribué à nourrir l’amalgame terroriste auprès des principaux pays émetteurs. L’aérien en locomotive Dans ce contexte, l’Office national marocain du tourisme (ONMT) a poursuivi l’exécution de sa feuille de route qui s’est concentrée sur trois principaux axes pour l’année 2017. En premier lieu, redonner un nouveau souffle à l’aérien, qui se trouve être l’un des principaux axes pour ce secteur, ainsi l’ONMT a noué des partenariats avec trois compagnies aériennes internationales stratégiques (Etihad Airways, Turkish Airlines et Air France) et prévoit de créer 40 nouvelles lignes aériennes directes, à partir de novembre prochain, permettant de relier le Royaume à des destinations européennes encore peu exploitées, ce qui va engranger près de 240.000 nouveaux sièges aériens en 2018. L’Office s’est également attelé à intensifier ses actions promotionnelles par le biais de la digitalisation, en créant une nouvelle plateforme web en 11 langues afin de valoriser son contenu visuel et éditorial. Le dernier axe pour l’ONMT pour cette année consiste en la régionalisation de la communication, à travers l’émergence de nouvelles marques territoriales fortes. Par ailleurs, la conquête de nouveaux marchés s’inscrit également dans la stratégie menée par l’Office, plus précisément le marché chinois, à travers la réception d’une importante délégation chinoise, venue découvrir le potentiel touristique du Royaume et en faire la promotion dans leur pays. Sans oublier le fait que S.M. le Roi Mohammed VI a exempté les ressortissants chinois de visa pour visiter le Royaume, ce qui a grandement contribué à leur affluence au cours de cette année.

N°28 septembre 2017 33

INDUSTRIE DU MAROC


Économi e

Par: Omar ZEROUALI

Conjoncture

Les voyants au vert La bonne tenue des activités agricoles a encore une fois sauvé l’année. La dernière note de conjoncture de la direction des études et prévisions financières vient confirmer ce constat. Si le Maroc profite d’un vent favorable dans pratiquement tous les secteurs, sa dépendance à l’égard des marchés extérieurs demeure un grand défi à surmonter. Comme à chaque bonne année agricole, la conjoncture économique est au beau fixe. Les derniers chiffres de la direction des Études et des prévisions financières relevant du ministère de l’Économie et des Finances viennent une nouvelle fois le confirmer. La note de conjoncture relative au mois d’août 2017 atteste d’un «dynamisme global favorable de l’activité économique nationale reflété par le bon comportement des baromètres conjoncturels». Pratiquement tous les voyants sont au vert… ou presque. L’agriculture voit vert Naturellement, le secteur agricole est en 34 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

bonne forme en raison d’une campagne agricole ayant profité d’une bonne pluviométrie. Après une chute en 2016, la valeur ajoutée agricole aurait connu un net rebond en 2017, en rapport, particulièrement, avec la progression notable de la production céréalière de 203% par rapport à la campagne précédente, confortée par la bonne tenue d’autres filières agricoles, bénéficiant, notamment, des conditions climatiques favorables ayant marqué cette campagne. Par composante de la production céréalière, l’orge a enregistré la plus forte hausse par rapport à la campagne

précédente avec une progression de 366,2% en glissement annuel, suivie du blé dur (+166,2%) et du blé tendre (+166,1%). Cette bonne performance s’est traduite par des exportations en nette augmentation. Le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire a enregistré une hausse, en valeur, de 10,1%, en glissement annuel, à fin juillet 2017, impulsée par la bonne dynamique des ventes à l’étranger des secteurs d’agriculture, sylviculture et chasse (+19,5%) et de celles de l’industrie alimentaire (+9,2%). L’industrie peut mieux faire Pour sa part, l’industrie progresse mais à

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Économi e Evolution des arrivées touristiques (glissement annuel)

structure des importations (en milliards de dirhams)

7,9%

9%

Produits bruts

6,5%

7%

Produits alimentaires

5%

3,5%

3%

-3%

juil - 16 11,9 10,7 26,6 26,2 58,7 56,2

Produits fin is de consommation

1% -1%

juil - 17

10,3%

11%

56,1 54,6

Demi-Produits

-0,5%

-5%

Source : Département du Tourisme. Elaboration : DEPF.

-4,3%

-7% T1-16

T2-16

Energie et lubrifiants

T3-16

T4-16

un rythme toujours insuffisant. Selon la DEPF, le secteur manufacturier a été marqué par une évolution favorable, reflétée par la hausse de son indice de production, hors raffinage de pétrole, de 2,3% en glissement annuel, après une augmentation de 2,1% un an plus tôt. Par ailleurs, d’après les derniers résultats de l’enquête de conjoncture de Bank AlMaghrib auprès du secteur manufacturier, la production du secteur aurait enregistré un repli entre les mois de mai et juin 2017, et qui a concerné l’ensemble des branches à l’exception de l’agroalimentaire. En revanche, une augmentation du volume des ventes a été observée dans l’ensemble des branches d’activité, recouvrant un accroissement sur le marché extérieur et une stagnation sur le marché local. Le secteur secondaire est d’ailleurs particulièrement marqué par le dynamisme continu des activités du secteur de phosphates et dérivés. Au terme des cinq premiers mois de 2017, le secteur minier poursuit sa performance favorable alimentée par la bonne dynamique de la production de phosphate roche, dont le volume s’est raffermi de 26,1%, en une année, après une amélioration de 3% un an auparavant, recouvrant une hausse de 52,4% au cours des mois d’avril et mai et de 7% au titre du premier trimestre 2017. Pour sa part, le secteur de l’énergie électrique a enregistré une augmentation au niveau de la production nationale de 2%, en glissement annuel, après +0,3% un an auparavant, recouvrant une hausse de 4,9% durant le deuxième trimestre, contrebalançant la baisse de 1% au premier trimestre 2017. Par ailleurs, au

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T1-17

59,2 58,1

Produits finis d’équipement

T2-17

cours du mois de juillet 2017, le secteur du BTP a enregistré une forte reprise des ventes de ciment qui a concerné l’ensemble des régions du Royaume, soit une hausse de 42,2% comparativement au même mois de l’année précédente, après le fort recul enregistré au cours du mois de juin 2017 coïncidant avec le mois de Ramadan (-30,6%). Cette amélioration serait attribuable à la reprise de l’activité de l’auto-construction, ainsi que du marché des travaux publics. Côté services, l’un des volets les plus prolifiques est celui du tourisme (voir notre analyse page 37-38). La note de conjoncture précise que le taux des arrivées touristiques a connu une hausse de 10,3% au deuxième trimestre 2017, contre 7,9% au premier trimestre. Cette évolution est la résultante du dynamisme des arrivées des touristes étrangers (+13,7% à fin juin 2017), contre une baisse de 5,6% en juin 2016. Le taux des MRE a connu également un net rebond de +3,3%, contre +1,7% l’année dernière. De son côté, le volume des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement s’est renforcé également de 17,7% à fin juin 2017, après un recul de 3,9% à fin juin 2016. Le déficit plombe l’ambiance Sur le plan des échanges extérieurs, le Maroc reste toujours dépendant des marchés étrangers. À fin juillet 2017, les résultats préliminaires de l’Office des changes font état d’une augmentation du déficit commercial de 6,9%, pour se situer à 111 milliards de dirhams. Cette évolution résulte du rythme de progression des importations (+16,5 milliards) qui

39,1 29,3

Source OC;Elaboration DEPP

demeure supérieur à celui des exportations (+9,3 milliards). Les approvisionnements s’élèvent à 251,8 milliards de dirhams, soit une hausse de 7%. Cette évolution provient de l’accroissement des importations de la quasi-totalité des groupes de produits, principalement les approvisionnements en produits énergétiques (+9,8 milliards de dirhams), les achats de produits finis de consommation (+2,5 milliards), des demiproduits (+1,5 milliard), des produits bruts (+1,2 milliard) et des biens d’équipement (+1,1 milliard). Pour une valeur de 59,2 milliards de dirhams, les achats de biens d’équipement qui constituent le premier poste des importations nationales avec une part de 23,5%, se sont accrus de 1,8% à fin juillet 2017. Cette augmentation tient, particulièrement, aux acquisitions des machines et appareils divers (+1 milliard de dirhams), des moteurs et machines génératrices électriques (+649 millions de dirhams) et des diodes, transistors et dispositifs photosensibles (+523 millions). S’agissant des flux financiers, les recettes de voyage ont enregistré une progression de 3,1% à 34 milliards de dirhams, au moment où les transferts des MRE se sont quasiment stabilisés (+0,1% à 35,2 milliards de dirhams). Ainsi, ces deux postes ont permis de couvrir 62,3% du déficit commercial contre 65,6% à fin juillet 2016. Par ailleurs, les flux des investissements directs étrangers au Maroc ont progressé de 33,8% recouvrant un recul des dépenses (-58,4% à 3,1 milliards de dirhams) plus important que celui des recettes (-0,9% à 19,5 milliards de dirhams).

N°28 septembre 2017 35

INDUSTRIE DU MAROC


analyse

Défense commerciale

Le Maroc est-il Protectionniste ?

Par: Omar ZEROUALI

Depuis l’adoption de la loi sur la défense commerciale, le Maroc a intensifié ses mesures antidumping et de lutte contre les pratiques déloyales. Un choix politique assumé qui ne semble toutefois pas plaire aux partenaires commerciaux du Maroc qui multiplient les mesures de lutte devant les instances de l’OMC ou par voie diplomatique allant même parfois jusqu’à prévenir contre un risque protectionniste. Levée de boucliers contre les importations déloyales. Le Maroc a intensifié durant ces dernières années ses mesures de défense commerciale. Un choix politique dicté par la situation compliquée de la balance commerciale dont le déficit n’a cessé son creusement depuis près de 20 ans. Un choix qui a engagé le Maroc aujourd’hui dans un bras de fer avec la Turquie et plusieurs autres pays partenaires devant les instances de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Depuis le 17 mai dernier, le Royaume est en contentieux devant l’Organe de règlement des différends de l’OMC. Le pays d’Atatürk conteste le droit antidumping appliqué par le Maroc sur les importations d’acier 36 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

laminé à chaud en provenance de Turquie et de l’Union européenne. Une procédure sur laquelle se sont greffées notamment l’Union européenne, la Chine, l’Égypte et l’Inde en tant que tierce partie. Selon la Turquie, les droits antidumping appliqués par le Maroc seraient contraires au GATT, à l’accord antidumping ainsi qu’à l’accord sur les procédures de licences d’importation. Cette procédure est également importante pour le défendeur (le Maroc) à qui elle offre l’occasion de répondre par des contre-arguments sur les faits ou sur l’interprétation correcte des obligations ou des avantages résultant de l’accord sur l’OMC. L’étape juridictionnelle a pour objet de résoudre un différend juridique et les

deux parties doivent accepter les décisions qui pourraient en découler et les considérer comme contraignantes. Toutefois, les parties peuvent toujours régler le différend à l’amiable à tout moment. L’enquête antidumping sur l’acier turc et européen a été enclenchée suite à une plainte déposée par Maghreb Steel. Au terme de cette enquête, le Maroc a établi une détermination finale recommandant l’application à titre définitif d’une mesure antidumping, d’un ordre variant entre 11% et 22,11%, pour une durée de cinq ans. Cette mesure est entrée en vigueur le 26 septembre 2014. Il faut dire que la politique commerciale marocaine a opéré un revirement

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analyse Vers une politique souple

important depuis l’entrée en vigueur de la loi 15-09 sur la défense commerciale en 2011. Un mode opératoire qui a fait grincer des dents chez nos principaux partenaires commerciaux, notamment l’Union européenne qui a crié au protectionnisme (voir encadré). Pour les autorités marocaines, la légitimité de cette politique ne laisse aucune place au doute. Les enquêtes antidumping menées durant ces dernières années ont prouvé l’existence de nombreuses pratiques anticoncurrentielles, y compris

On désigne par protectionniste toute organisation visant à limiter (voire dans certains cas empêcher) l’entrée, sur le territoire national, des produits ou des capitaux en provenance de l’étranger. L’objectif étant de protéger les acteurs économiques nationaux de la concurrence étrangère. La politique protectionniste peut prendre différentes formes : elle peut être avouée ou non (c’est-à-dire plus ou moins masquée), elle peut également être temporaire pour acquérir ou accroître les avantages comparatifs d’un pays. Les armes du protectionnisme ont beaucoup évolué : l’outil «traditionnel» et le plus visible, les droits de douane, est de moins en moins utilisé ; le protectionnisme «moderne» est souvent déguisé et peut se matérialiser sous forme d’exigences concernant les normes de produits, de règles de passation des marchés publics ou de procédures douanières spécifiques. Certains pays partenaires n’ont pas hésité à prévenir le Maroc contre un risque protectionniste. Le mot a même été lâché par l’Union européenne, principal partenaire commercial du Royaume. Mais peut-on réellement qualifier le Maroc de protectionniste ? Les autorités se défendent en affirmant n’utiliser que les outils autorisés par l’Organisation mondiale du commerce. Il faut dire que la politique marocaine en la matière n’est pas vraiment rigide. Récemment, le Maroc n’a pas hésité à reconnaître des changements de situation justifiant des réexamens de l’existence du dumping justifiant même parfois la levée de l’obstacle antidumping.

de la part de pays européens. Portugal, Espagne, Danemark… même les opérateurs de pays les plus développés n’hésitent souvent pas à écouler des marchandises sur le marché marocain en contradiction avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Royaume défend sa position en avançant qu’il ne fait qu’appliquer les règles de l’OMC lui permettant d’appliquer un droit antidumping sur toutes les importations jugées véreuses après une enquête approfondie et

Importations réalisées dans le cadre des Accords de libre-échange 2010

2011

2012

2013

2014* 2015*

Union Européenne

66 684 75 241 90 101 94 297 94 977 96 964

Etats-Unis

9 382 12 658 12 657 8 815

10 377 9 025

Turquie

4 071

5 247 5 563 7 796

10 587 11 509

Accord d'Agadir

2 996

3 496 3 198 3 715

4 318

3 835

AELE

1 531 1 763 2 312

2 069 1 632

1 913

(*) Il s'agit des vingt-huit pays de l'Union Européenne. www.industries.ma

N°28 septembre 2017 37

INDUSTRIE DU MAROC


analyse un débat contradictoire menés par les services du département du Commerce extérieur. Le dumping est avéré dès que le pays touché par le phénomène arrive à prouver que des entreprises étrangères exportent un produit à un prix inférieur à celui qu’elles pratiquent normalement sur leurs propres marchés intérieurs. L’Accord de l’OMC ne réglemente pas les actions des entreprises pratiquant le «dumping». Il vise essentiellement à dire comment les gouvernements peuvent ou ne peuvent pas réagir au dumping : il discipline les mesures antidumping et est souvent appelé «Accord antidumping». L’activation systématique des boucliers commerciaux est une pratique de plus en plus répandue à l’international. Elle intervient en réponse à la prolifération de pratiques anticoncurrentielles et permet de limiter les dégâts, notamment pour les industries naissantes des pays en développement. Le Maroc, qui se trouve en libre-échange avec 55 pays, se retrouve donc particulièrement exposé à ce genre de vulnérabilités. La loi 15-09 a principalement visé à doter les instances du département du Commerce extérieur des instruments

juridiques et techniques afin de faire face à cette déferlante de mesures anticoncurrentielles. Depuis son entrée en vigueur en 2011, le Maroc a lancé une vingtaine d’enquêtes antidumping et de mesures de sauvegarde. Aujourd’hui, le Secrétariat d’État chargé du Commerce extérieur est impliqué dans au moins 5 enquêtes antidumping simultanément. La plupart ont été entamées durant les 6 derniers mois. Il s’agit notamment de l’enquête sur les réfrigérateurs importés de Turquie, de Thaïlande et de Chine, de l’enquête sur les importations de cahiers originaires de Tunisie, de celle portant sur les importations de carreaux céramiques originaires d’Espagne ou encore des réexamens du droit antidumping sur le contreplaqué chinois et sur le papier portugais. L’activité intense du Royaume dans le domaine n’a pas manqué d’être signalée par l’OMC dans le cadre de son dernier rapport sur l’examen de la politique commerciale (EPC) du Maroc rendu en 2016. L’organisation a noté que le Royaume, qui n’avait pris aucune action en matière de droits compensateurs ou

antidumping lors de son dernier EPC en 2009, a instauré depuis des mesures antidumping sur les importations de contreplaqué, de polychlorure de vinyle (PVC), de tôles d’acier laminé à chaud, de papier A4 et d’insuline. En février 2013, un droit antidumping définitif de 25% pour une durée de 5 ans est appliqué sur les importations de contreplaqué originaires de Chine. En janvier 2014, un droit antidumping définitif en fonction des exportateurs est appliqué pour une durée de 5 ans sur les importations de PVC sous forme primaire, non mélangé à d’autres substances originaires des ÉtatsUnis. Parallèlement, un droit antidumping provisoire allant jusqu’à 22 % est appliqué sur les importations de tôles d’acier laminé à chaud originaires de l’UE et de Turquie. En juin 2014, à la conclusion de l’enquête, certaines entreprises européennes ont vu leurs droits divisés par deux alors que dans le cas des entreprises turques, les droits sont désormais à 11%. En 2014, un droit antidumping définitif de 10,6% pour une durée de 5 ans a été appliqué sur les importations de papier A4 originaires du Portugal.

L’Union européenne irritée Balance commerciale des biens 2013-2017 58 56

130 000

54 80 000

52 50

30 000

48 46

-20 000

44 42

-70 000 2 013

2 014

2 015

2 016

2 017

Janvier-Juillet Importations

38 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

Exportations

Solde

TC (%)

La multiplication des mesures de défense commerciale, notamment les mesures antidumping, n’a pas manqué d’interpeller plusieurs de nos partenaires commerciaux, certains allant même jusqu’à alerter contre un risque de protectionnisme, à l’instar de l’Union européenne. En 2014, les services de la délégation de l’Union européenne au Maroc avaient même dénoncé une faiblesse argumentaire dans les dossiers élaborés par le Maroc. Le Royaume a répondu en assurant que les services chargés de la défense commerciale respectaient à la lettre les normes de l’OMC en matière de preuve de l’existence d’un dommage pour les industries locales et pour attester de l’existence de pratique anticoncurrentielle et déloyale.

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N°28 septembre 2017 39

INDUSTRIE DU MAROC


FOCUS

formation d'ingénieurs

Par: Omar ZEROUALI

Grands besoins, mauvaise répartition Pas moins de 32.000 ingénieurs et cadres sont attendus sur le marché de l’emploi d’ici 2020 dans le cadre de l’exécution du Plan d’accélération industrielle. Un besoin énorme et souvent concentré dans des filières industrielles de pointe. Toutefois, la situation de la formation n’est pas tout à fait rassurante. Un grand décalage marque l’offre en formation par rapport aux vrais besoins de l’économie. Chômage des lauréats, réduction du corps professoral, redondance des filières… les formations d’ingénieurs ne sont plus ce qu’elles étaient. De grandes ambitions avaient été nourries au lancement du plan 10.000 ingénieurs. Aujourd’hui, le marché de l’emploi est saturé, notamment pour certaines filières comme celles de l’informatique. En cause, une inflation de formation, une multiplication de filières sans réelle particularité ou valeur ajoutée et l’inadaptation des cursus aux besoins réels de l’entreprise. Pourtant, le besoin est bien là, notamment dans les filières industrielles. Il suffit d’étudier les exigences des contrats de performance signés jusqu’à fin mai 2017 pour s’en rendre compte. Pas moins de 278.015 profils devront être formés d’ici 2020 afin de répondre aux besoins du Plan d’accélération industrielle (PAI). Environ

40 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

20% de cet effectif (environ 32.000 profils) sera composé d’ingénieurs. Dès 2018, les besoins en formation sont estimés à 83.417 profils entre cadres, ingénieurs, opérateurs et techniciens. La tendance se poursuivra les années suivantes. 91.468 profils sont attendus sur le marché de l’emploi en 2019 et 103.130 recrues en 2020. Inadéquation Sur le plan sectoriel, ce sont d’abord les secteurs du textile et de l’offshoring où la demande sera la plus importante avec respectivement un besoin de 65.205 et 50.000 profils. L’automobile n’intervient qu’en 3e position avec un besoin estimé à 39.351 à l’horizon 2020. Les écosystèmes cuir, construction et OCP devront réussir à former chacun environ 20.000 profils. La ventilation régionale de ces profils montre naturellement une concentration dans les

grandes régions du Royaume. Près d’un tiers des besoins est concentré dans la région de Casablanca-Settat avec un total de 120.059 principalement dans le secteur de l’offshoring (27.821) et du textile (25.758). Les besoins en formation seront de 36.199 profils en 2018, de 39.537 en 2019 et de 44.323 en 2020. Vient ensuite la région de Rabat-SaléKénitra avec 45.270 opérateurs, cadres et techniciens à former principalement dans le secteur de l’automobile (pas moins de 17.000 profils) et de l’offshoring. La 3e région la plus dynamique à ce niveau est celle de Fès-Meknès avec un besoin de 28.248 personnes dont près du tiers dans le secteur du textile. Electrochoc Il est à noter que pour plusieurs secteurs, notamment l’automobile et

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FOCUS

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N°28 septembre 2017 41

INDUSTRIE DU MAROC


FOCUS

l’aéronautique, des écoles de formation spécifiques ont été mises en place pour répondre aux besoins fixés dans le cadre des contrats de croissance à l’export signés avec le ministère de l’Industrie. Et pour cause, le Plan d’accélération industrielle 2014-2020 encourageait la mise en place d’une offre de formation adaptée aux besoins en compétences de l’industrie pour assurer une meilleure adéquation de cette offre aux besoins des entreprises. Des aides directes à la formation sont aussi allouées dans le cadre de la nouvelle stratégie. Les mesures d’accompagnement prévues pour les entreprises du secteur, dans le cadre des contrats de performance conclus visent notamment la mise en place d’un plan de formation couvrant

Réparitition des profils en type de formation

100% des besoins des écosystèmes. Bémol Un constat est clairement établi aujourd’hui: Les formations d’ingénieurs ne se valent clairement pas. La demande n’est vraisemblablement plus dirigée vers des filières comme l’informatique classique, le géni civile, les réseaux et télécoms mais plutôt vers l’informatique industrielle, les filières d’hygiène et d’environnement, de gestion de production ou encore la filière électrique. Pourtant, les formations d’ingénieurs ont été concentrées durant ces dernières années sur les métiers classiques. Résultat des courses, le chômage des jeunes diplômés de ces filières s’est rallongé

Ingénieurs et cadres

Opérateurs

Techniciens

pour atteindre plus de 12 mois. En cause, l’inadéquation avec les besoins réels du marché. Ce constat souligne la nécessité d’accélérer la cadence et d’améliorer les résultats tant en qualité qu’en quantité. Le secteur public forme près de 5.000 lauréats par an. En 2014, le total des cadres et ingénieurs formés au sein des différentes écoles et facultés du Maroc était de 4.931 dont 1.967 cadres et 2.964

PLAN D'ACCELERATION INDUSTRIELLE : TOTAL DES BESOINS EN INGENIEURS ET CADRES PAR SECTEUR 2018

2019

2020

Total

Aéronautique

171

171

171

514

Automobile

998

1061

1161

3220

Chimie

350

205

266

821

Construction

437

684

853

1974

Construction navale

13

16

16

45

Cuir

121

146

183

450

Métallurgie mécanique et électromécanique

18

40

27

85

Poids lourds et Carrosserie

304

401

755

1460

OCP

400

500

600

1500

Offshoring

6264

6264

6744

19272

Pharmacie

198

252

306

756

Plasturgie

114

115

117

346

Textile

539

606

684

1829

Total 42 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

9927

10461 11883

32272 www.industries.ma


www.industries.ma

N°28 septembre 2017 43

INDUSTRIE DU MAROC


FOCUS ingénieurs. L’Ecole Mohammedia des ingénieurs de Rabat, l’ENS électricité et Mécanique, l’Ecole nationale supérieure d'informatique et d'analyse des systèmes de Rabat sont les plus dynamiques à ce niveau. L’IAV, l’ESITH et l’ENIM ont également été particulièrement productifs (voir les illustrations).

Nombre de profils demandé par secteur selon le Plan d’accéleration industrielle a l’horizon 2020 65205

TEXTILE

7241 3765

PHARMACIE OCP

13222 9487

MÉTALLURGIE MÉCANIQUE ET ELECTROMÉCANIQUE CONSTRUCTION NAVALE

Nouveaux acteurs Pour combler ces insuffisances, plusieurs établissements ont décidé de s’implanter au Maroc. A l’instar de l’Ecole centrale Paris qui s’est installé à Casablanca, en 2015. Bien avant, en 2006, Ecole d’ingénieurs en génie des systèmes industriels (EIGSI) la Rochelle a également posé pied au Maroc. Plus récemment, l’Université Mohammed VI des sciences de la santé, avec son modèle semi-public a également

50000

22500

4347

CHIMIE

25127 21622

7049

44351

AERONAUTIQUE

4098 0

rejoint la tendance en installant l’Ecole supérieure de génie biomédical. Il s’agit d’une école d’ingénieur pour des profils en bac +5 recrutés à partir de classes préparatoires. Une formation qui qualifie au grade d’ingénieur d’État répondant à des besoins très spécifiques de l’ingénierie biomédicale. L’école forme également des

10000

20000

30000

40000

50000

60000

70000

techniciens médicaux, en licence professionnelle spécialisée en imagerie médicale, notamment l’entretien et l’appareillage. Elle ouvrira en septembre prochain ses propres classes préparatoires qui peuvent aussi bien qualifier à une formation en ingénierie au sein de l’Université qu’au sein d’autres institutions

PLAN D'ACCELERATION INDUSTRIELLE : TOTAL DES BESOINS TOUS PROFILS CONFONDUS PAR SECTEUR

Aéronautique Automobile

2018

2019

2020

Total

1366

1366

1366

4098

1 3739

14623 15989

44351

Chimie

3005

1762 2282

7049

Construction

4775

7700

9147

21622

Construction navale

1279

1534 1534

4347

Cuir

6703

8236 10188

25127

Métallurgie mécanique et électromécanique

4160

2864 2464

9487

Poids lourds et Carrosserie

2755

3634 6833

13222

OCP

6000

7500 9000

22500

Offshoring

16250

16250 17500

50000

Pharmacie

1032

1259

1473

3765

Plasturgie

2403

2417

2421

7241

Textile Total 44 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

19950 83417

22322 22933 65205 9 1468 103130 278015 www.industries.ma


MAROC Transformez vos idées en projets... ... ■ et vos projets en réalisations

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N°28 septembre 2017 45

INDUSTRIE DU MAROC

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FOCUS CLASSEMENT DES ETABLISSEMENTS PUBLICS DES SCIENCES D'INGENIERIE PAR NOMBRE DE LAUREATS 2013-2014 Formations universitaires Ecole Mohammadia d'Ingénieurs Rabat

463

E.N.S.Electricité et de Mécanique

235

Ecole Nationale Supérieure d'Informatique et d'Analyse des Systèmes Rabat

230

IAV

346

Ecole Nationale des Sciences Appliquées Tanger

190

ESITH

318

Ecole Nationale des Sciences Appliquées Agadir

179

ENIM

273

Ecole Nationale des Sciences Appliquées Oujda

171

INSEA

233

Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers Meknès

171

INPT

219

Ecole Nationale des Sciences Appliquées Tétouan

141

EHTP

215

Ecole Nationale des Sciences Appliquées Fès

131

AIAC

129

Faculté des Sciences et Techniques Guéliz/Marrakech

128

ENAM

69

Faculté des Sciences et Techniques Settat

126

ENAR

68

Faculté des Sciences et Techniques Tanger

123

ERA

39

Ecole Nationale des Sciences Appliquées Khouribga

121

ERN

33

Ecole Nationale des Sciences Appliquees Safi

113

Faculté des Sciences et Techniques Saïs/Fès

113

TOTAL FORMATION dES CADRES

Ecole Nationale des Sciences Appliquées de Kénitra

98

1967

Ecole Nationale des Sciences Appliquées Marrakech

90

TOTAL SECTEUR PUBLIC

Faculté des Sciences et Techniques Mohammadia

77

4931

Ecole Nationale des Sciences Appliquées Eljadida

28

Faculté des Sciences et Techniques Errachidia

19

Faculté des Sciences et Techniques Beni Mellal

17

Total universitaire

46 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

Autres

2964

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Catalogue 2017

Préservons la vie, donnons-lui son meilleur éclairage

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N°28 septembre 2017 47

INDUSTRIE DU MAROC


FOCUS

Entretien Hafid Griguer, DGA EMSI.

Par: Omar ZEROUALI

«Les efforts doivent être principalement consentis en termes d’ingénierie de formation» IDM - Pas moins de 32.000 ingénieurs et cadres sont attendus sur le marché de l'emploi d'ici 2020 dans le cadre de l'exécution du Plan d’accélération industrielle, les différentes formations sont-elles capables aujourd'hui de combler ce besoin tant en quantité qu'en qualité ? Hafid Griguer : Je pense que nous disposons aujourd’hui de formations réellement adaptées aux besoins des entreprises mais qu’il nous reste beaucoup d’efforts à fournir en termes d’ingénierie de formation et d’adaptation des formations aux besoins des recruteurs. Le besoin exprimé aujourd’hui par les entreprises concerne des compétences et des skills qui sont clairement identifiés. Notre rôle est donc d’adapter la formation aux besoins des recruteurs. Dans ce sens, les efforts doivent être principalement consentis en termes d’ingénierie de formation. Il s’agit d’une adaptation perpétuelle des formations en fonction des besoins du marché de l’emploi. Le secteur de la formation privé permet cette flexibilité, il y est possible de faire de la réadaptation des contenues des formations en continu. Le défi à ce niveau consiste à écouter les

48 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

recruteurs, être plus proches dans les fédérations professionnelles, le patronat, les clusters afin de revoir notre offre en continu. - Depuis quelques années, le chômage des lauréats (surtout dans certaines disciplines comme l'informatique) marque le milieu académique. Comment expliquez-vous cette situation ? - Une discipline comme l’informatique est particulièrement vaste. Nous retrouvons plusieurs disciplines d’ingénierie dans ce domaine. L’entreprise a beaucoup de défis à surmonter à ce niveau en termes de sécurité, de big data, d’internet des objets, etc. Les écoles d’ingénieurs doivent là aussi s’adapter aux besoins des entreprises et former pour une discipline qui est continuellement en développement. Globalement, la problématique du recrutement demeure liée à plusieurs paramètres. Il y a bien sûr la compétence de la recrue qui joue un rôle important, mais il faut également prendre en considération le climat des affaires, les réalités économiques de l’entreprise, la capacité de la recrue à bien vendre ses aptitudes… Ce n’est donc pas

seulement une question de formation, c’est l’ensemble de ces questions. Il est à préciser que le domaine de l’offshoring reste tout de même parmi les plus grands recruteurs, notamment dans son volet IT. - La réduction du corps professoral est un autre phénomène qui inquiète. Comment arrêter l’hémorragie ? - La réduction du corps professoral est principalement liée au départ à la retraite de certains professeurs. Le travail de remplacement se fait de plus en plus et ce processus prend naturellement du temps. Les professeurs sortants qui ont de grandes capacités, étaient aussi des professeurs débutants lorsqu’ils ont commencé. C’est une question de temps. On ne peut pas toujours recruter des professeurs prêts. Un docteur fraichement diplômé dispose certes d’une légitimité en termes de recherche mais le développement de la valeur du professeur vient avec le temps. Je pense que l’État a compris qu’on ne peut plus seulement recruter des docteurs fraichement diplômés. L’État sait qu’il faut également chercher des docteurs qui travaillent dans la fonction publique ou qui viennent de domaines d’activité autres

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FOCUS que celui du monde académique.

concurrence ne peut être que bénéfique.

- Plusieurs établissements étrangers ont décidé de s’implanter au Maroc. À l’instar de l’Ecole centrale Paris ou encore l'école d’ingénieurs en génie des systèmes industriels (EIGSI) La Rochelle. Comment voyez-vous l'avènement de ces nouveaux acteurs ? - Je pense que l’arrivée des écoles étrangères et des Universités privées, notamment l’UIC et l’UIR ne peut être qu’un bon signe pour nos étudiants. Cela ne peut apporter que plus de diversité dans l’offre de formation et un savoir-faire étranger au monde académique. Il s’agit aussi d’un réel avantage au profit des entreprises marocaines. Je pense que la

- Le secteur privé se plaint d'une incompatibilité entre ses besoins et la réalité des formations. Les entreprises sont-elles devenues plus exigeantes et quel rôle peuvent-elles jouer pour accompagner la formation de ces cadres et ingénieurs ? - Les entreprises, qui sont pour la majorité des multinationales, disposent d’un niveau d’exigence de plus en plus important dicté par l’environnement international. Il est de son droit de récupérer les meilleurs profils. Le problème n’est pas seulement celui de la compétence, l’entreprise souhaite aujourd’hui récupérer des hommes et femmes dévoués à leur travail et qui

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veulent travailler pour leur entreprise. Je pense qu’il y a une responsabilité partagée entre l’entreprise et l’Université, d’où l’intérêt de renforcer les canaux de communication entre ces deux mondes. Cela peut se faire à travers les clusters et les clubs d’entreprises qui permettent de partager ce besoin et de l’exprimer et de le prendre en charge par les écoles sous forme de formation. Il est également de la plus grande importance de développer l’activité des conseils scientifiques et des conseils de perfectionnement au sein des universités qui doivent également faire cet effort-là pour mieux intégrer les besoins des entreprises.

N°28 septembre 2017 49

INDUSTRIE DU MAROC


FOCUS

tribune

La formation des ingénieurs : le nerf de la guerre d’un pays émergent Par Mohsine Bouya, Directeur de la valorisation et des transferts à l'Université internationale de Rabat (UIR)

L

a formation des ingénieurs d’aujourd’hui et de demain devient de plus en plus complexe, ce qui nécessite une réflexion très approfondie dans ce monde de célérité sur tous les niveaux. L’art d’orchestrer un ensemble de contraintes et d’opportunités, dans les pays émergents comme le Maroc, permettra de former un capital humain selon les exigences du monde de demain. Le savoir, le savoir-faire et le savoir-être font un tout indissociable pour la formation de nos jeunes. Le faire savoir c.-à-d. le transfère et le partage du savoir n’est plus suffisant dans ce monde «le petit village» dont l’information est déjà disponible en abondance. Le rôle des enseignants dépasse l’encadrement et le partage de la connaissance vers le développement humain des jeunes assoiffés, curieux et perdus. Suivre la dynamique des entreprises est plus que fondamental pour répondre à la soif du monde du travail d’une ressource actuellement rare dans les jeunes en formation. Comment faire apprendre le sens de la responsabilité et du professionnalisme à nos jeunes ? Allier enseignement et rechercheinnovation dans nos formations permettra à nos étudiants de vivre le «Ouah C’est possible», ce qui permettra ainsi de surmonter les défis et de marquer le but au lieu de faire une passation de balle au travail. Le point de départ dans l’ingénierie de montage de formation au-delà des appellations formation continue ou initiale, ou bien des typologies de diplômes et des noms d’institutions de formation : école d’ingénieurs (intégré ou pas), formation universitaire, instituts de formations… nécessite une réponse à une 50 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

question majeure : quel capital humain souhaite-t-on produire ? Le diagnostic préliminaire nous ramène vers un constat alarmant qui est le savoirfaire faire dans ce domaine, soit avec le fait de faire des copier-coller des programmes internationaux qui marche dans un autre écosystème (ce qui est bien si on l’adapte à notre écosystème), ou bien de faire un compactage de plusieurs connaissances pour avoir des têtes bien pleines et pas nécessairement bien faites. Comment souhaite-t-on former mes ingénieurs d’aujourd’hui et de demain ? Les cursus de formations doivent proposer un programme équilibré entre le technique, l’économique, le culturel, l’éthique et le littéraire. Un ingénieur moderne doit allier technicité et passion, il doit être : Imaginatif, réactif, perfectionniste, excellent, communicant et toujours en action. Au-delà de l’aspect culture d’entreprise, des valeurs comme l’honnêteté s’avèrent plus que primordiales. La compréhension de l’écosystème et le suivi de son évolution doivent faire partie du quotidien pour être au cœur du changement et non résistant au changement. Avoir les bases en économie est un atout plus que nécessaire pour le suivi des projets et leur réalisation, dont par exemple l’évaluation du temps passé en valeur numéraire permettra de vivre un concept majeur chez un ingénieur : réaliser les projets dans un meilleur délai tout en étant rigoureux et perfectionniste. Le DYI «Formation par faire», association de la théorie et de la pratique dans des projets concrets soit à l’université/l’école ou à l’entreprise, ce qui permettra à nos futurs ingénieurs de surmonter les défis et de sculpter leurs connaissances.

La littérature permettra à nos futurs ingénieurs de développer «How to think about things : comment réfléchir », tout en ayant l’ouverture d’esprit nécessaire pour leur développement humain et socioculturel. Pour atteindre ces objectifs, le point de départ régit dans l’adaptation des formations existantes selon les exigences et besoins des entreprises via un travail de proximité entre les universités/écoles avec les fédérations et associations d’entreprises, avec une relation client/ fournisseur dont la pierre angulaire est que chaque partie respecte le domaine de compétence de l’autre avec des contrats programmes renouvelables selon la dynamique du développement sectoriel du pays. Les formations non adaptées doivent être fermées pour donner la place à des formations exigées par le monde socio-économique. Au-delà des cursus, les enseignants doivent être disponibles pour encadrer nos jeunes futurs ingénieurs sur tous les niveaux afin de leur créer un climat très motivant, avec des cours actualisés chaque année tout en répondant à l’état d’avancement de la connaissance et de son évolution. La formation des ingénieurs et leader (selon Gilles Pajou «Leadership is creating a world to which people want to belong») de demain nécessite d’avoir des ressources qui prennent leur avenir en main avec une forte prise d’initiative, il faut qu’elles inspirent confiance à leur établissement d’accueil, avec d’excellentes aptitudes de communication et d’apprentissage de langues (trois langues minimum ou plus). Dans ce monde dont les salariés deviendront des nomades, on a besoin que nos jeunes développent leur intelligence émotionnelle plus que les aptitudes cognitives. www.industries.ma


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Hospitality Maroc

Hospitality France N°28 septembre 2017 51

INDUSTRIE DU MAROC


Entreprise

Entretien Ahmed Ouahab, Directeur général JobRouter Maroc.

«Notre objectif est de faire du Maroc un hub régional, à partir duquel nous voulons étendre notre vision à l’ensemble du continent africain.» Par: Sarah MAACHE - IDM : Pouvez-vous nous en dire plus sur la solution JobRouter ? - Ahmed Ouahab : Le groupe JobRouter AG est une multinationale basé à Mannheim en Allemagne qui possède des filiales dans le monde entier (Istanbul, Londres, Pologne, Russie...). JobRouter est une solution d’origine allemande, qui offre la possibilité de concevoir et de visualiser n’importe quel processus métier, aussi complexe soit-il, et de gérer de façon complètement autonome l’ensemble des processus d’une entreprise. Pour ce qui est de ses spécificités techniques, JobRouter est une plateforme de digitalisation qui se compose de plusieurs modules, parmi 52 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

lesquels la partie «gestion électronique de commentaires» (GED) et la partie «Cloud», mais aussi la partie mobilité, qui fait que notre logiciel est compatible avec toutes les solutions responsives (tablettes, PC, Smartphones). Nous trouvons aussi le module «connectivité». Avec ces quatre composantes, il est donc possible de répondre à n’importe quel type de besoin. Ce qui différencie JobRouter des autres solutions est le fait de proposer une grande ergonomie aux utilisateurs internes mais aussi externes, en jouant le rôle d’un hub dans l’organisation, pour que les systèmes déjà existants continuent à fonctionner entre eux en back-office, alors qu’en front-

office, le logiciel permet de collecter les informations dans les différentes bases de données de l’entreprise afin de donner un résultat complet à l’utilisateur final (tableaux de bord…). - JobRouter a choisi le Maroc pour sa première installation en Afrique du Nord, qu’est-ce qui a motivé cette décision ? - Après 20 ans d’expériences en Allemagne, dans le cadre de notre expansion, nous avons décidé d’ouvrir une filiale à Paris en 2014 puis au Maroc et plus précisément à Casablanca en 2015. A partir de cette antenne, nous travaillons sur tous les marchés de la région EMIA (Europe, Middle

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Entreprise East, India and Africa). Nous nous sommes installés au Maroc, car nous y avons décelé un très grand besoin mais aussi un fort potentiel. Le Royaume vit, en effet, une importante transformation digitale et il semblait évident pour nous d’en faire partie. D’ailleurs, nous y avons rapidement réalisé nos premières missions avec succès, avec des partenaires très bien positionnés sur le marché national, des géants en termes d’intégration, notamment le groupe Koutoubia, le groupe SMEIA, ainsi que d’autres grandes figures de l’industrie. Au Maroc, nous avons une dizaine de partenaires, intégrateurs informatiques qui proposent JobRouter à leurs clients. Nous travaillons également directement avec le client, comme c’est le cas pour le groupe SMEIA. - Quelle est la typologie de votre clientèle au Maroc ? (dans quelles industries opèrent-ils) - Nous traitons avec tout type de secteur et de taille d’entreprises. De la toute petite entreprise au client grand compte, notre solution s’adapte à toutes les structures. Il y a un réel besoin à tous les niveaux, plusieurs dirigeants d’entreprises nous sollicitent ainsi que des institutions publiques et des ministères. Ici au Maroc, nous travaillons majoritairement avec des PME, du fait qu’elles constituent plus de 90% du tissu économique du pays. Nous leur garantissons une formation complète, un transfert de compétences à l’issue desquels elles deviennent totalement indépendantes. Dans ce sens, nous avons mis en place des «packs», en collaboration avec le Centre des très petites entreprises solidaires (CTPES) de Ben M’Sik à Casablanca, que nous proposons spécialement pour les TPE. Cela nous rend fiers de réaliser cette vision avec cette association et de proposer notre savoir-faire à ces petites entreprises. Les PME bénéficient également de notre initiative en travaillant conjointement avec MarocPME, afin de répondre aux besoins spécifiques de ces entreprises, qui n’ont pas un appui financier fort ; nous nous efforçons donc de prendre cela en

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considération pour leur proposer une solution adaptée à leurs contraintes. - Quelles sont les ambitions et les orientations futures de JobRouter Maroc? Malgré une conjoncture assez difficile et une rude concurrence, nous comptons continuer le travail que nous avons entamé au Maroc, puisque nous croyons en notre logiciel et en l’efficacité de la technologie allemande. Nos services nous confèrent une vraie force commerciale, en ayant pu démontrer que notre logiciel se place parmi les meilleurs. Pour cela, nous essayons de nous rapprocher de plus en plus de nos clients, en nous plaçant en tant que prestataire, en tant que consultant qui accompagne le client du début à la fin, c’est pour cela que nous parlons d’une plateforme homogène et complète de digitalisation qui se compose de plusieurs modules, ce qui fait que nous pouvons répondre à tout type de besoin. Nous visons aussi à proposer des packs accessibles financièrement aux moyennes entreprises, ou des facilités pour les Startups, qui pourront bénéficier de nos services à titre locatif, en versant une mensualité au tarif bas. D’ailleurs, dès le mois de septembre 2017, nous allons lancer ce projet pour les Startups avec le Centre des très petites entreprises solidaires. Nous projetons que la fin de l’année 2017 et le début 2018 marqueront un virage très positif pour notre business vers la réalisation de notre pleine existence ici au Maroc et la pleine satisfaction de nos clients et partenaires. Une réelle transformation digitale s’opère dans le Royaume, et nous sommes fiers de contribuer à cette transition. - Après le Maroc, comptez-vous vous orienter vers d’autres marchés dans la région Maghreb-Afrique ? Effectivement, la stratégie de JobRouter aujourd’hui est de nous focaliser sur le marché marocain en premier lieu, ensuite nous comptons nous élargir à l’ensemble du Maghreb, avant d’aller au sud du continent africain. Nous avons déjà pu rencontrer des partenaires stratégiques

au Maroc, grâce auxquels nous avons construit un écosystème JobRouter solide, tenant en compte les orientations stratégiques du Royaume dans ce sens, et qui visent au renforcement de la coopération Sud-Sud. Notre objectif est de faire du Maroc un hub régional, à partir duquel nous voulons étendre notre vision à l’ensemble du continent africain. Dès que nous finaliserons nos objectifs ici au Maroc, la deuxième phase de notre stratégie qui commencera dès 2018 aura pour but de viser le marché africain dans sa globalité. Nous sommes confiants en notre potentiel à conquérir de nouveaux marchés, étant donné que nous possédons une solution avec un concept clair et une démarche bien cadrée, qui s’applique à tous les pays, et avec laquelle nous pensons être aptes à répondre aux besoins locaux. Nous voulons gagner la confiance des clients dans la région pour réussir notre stratégie dans le Royaume et pouvoir la dupliquer au Maghreb et en Afrique, et ainsi faire du Maroc un modèle de notre développement et de rayonnement sur tout le continent. De plus, nous sommes une entreprise qui grandit rapidement, l’année 2016 a connu une augmentation de notre chiffre d’affaires de 36%, ce qui nous motive de continuer à exporter nos compétences partout dans le monde. Un dernier mot... Je tiens à signaler que nous sommes très présents sur les réseaux sociaux, dans une démarche d’interactivité et de transparence, et nous communiquons fréquemment sur nos produits et services, en présentant notre travail au quotidien. Nous organisons aussi des événements phares tels que le JobRouter Day, à travers duquel nous essayons de transmettre les nouveautés de notre solution et d’être plus proches de nos collaborateurs. Enfin, je tiens à féliciter notre équipe qui fait un travail très professionnel et sans laquelle l’aventure JobRouter ne serait surement pas là ou elle en est aujourd’hui et également à remercier tous les partenaires stratégiques et intégrateurs qui nous ont fait confiance.

N°28 septembre 2017 53

INDUSTRIE DU MAROC


Entreprise

«D’un point de vue industriel, le futur, c’est l’Afrique ; et sur ce continent, les solutions italiennes ont un très grand potentiel de réussite.» Par: Sarah MAACHE

Entretien Federico Cellini, Directeur général chez «ITALMEC Group of Companies» à Singapour

«Italmec, société italienne dont le produit phare est Dalmec pour la manutention de tout type de matériel et dans tous les secteurs industriels, a choisi de s’implanter au Maroc et d’en faire un hub pour son développement en Afrique.» Pouvez-vous nous en dire plus sur Italmec et le projet Dalmec ? Italmec est une conglomération de compagnies qui s’est développée tout d’abord en Asie, puis au Moyen-Orient et maintenant en Afrique du Nord. C’est un groupe italien qui est né dans la région de la province italienne du Trentino Alto Adige dont je suis moi-même originaire. Italmec est aujourd’hui reconnue à travers le monde, pour sa marque leader de manipulateurs industriels qui se nomme Dalmec qui consiste en des équipements uniques, des solutions intelligentes et ergonomiques pour la manutention de charges avec zéro effort. Dalmec est le leader mondial des manipulateurs pneumatiques «sur mesure» personnalisés, qui permet de soulever, de faire pivoter et de manipuler tous types de produits de tous secteurs

54 N°28 septembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

d’industrie, en toute sécurité. Italmec Group of Compagnies joue le rôle de consultant et propose également une large gamme de solutions industrielles de qualité adaptées à la demande du client : robots palettiseur, palan à chaine électrique, des convoyeurs automatiques, solutions logistiques, machine de nettoyage industriel, technologie de peinture dans le secteur automobile et aérien. La qualité et la fiabilité des solutions d’Italmec sont le fruit de l’expertise et du savoir-faire d’une équipe de techniciens hautement qualifiés et d’une expérience de plusieurs années dans tous les secteurs de l’industrie. Italmec Group of companies assure les fonctions de support et actions marketing, de distribution et surtout du service aprèsvente des machines industrielles italiennes

proposées, par le biais de ses filiales en Asie-Pacifique, au Moyen-Orient, et depuis quelque temps en Afrique du Nord. Notre entreprise a connu, durant ces dix dernières années, une croissance considérable de son activité ; ce qui a motivé notre décision de développement sur plusieurs territoires. Ce maillage géographique mondial donne une dimension internationale et une plus grande notoriété à notre Groupe. Dalmec a choisi le Maroc pour sa première installation en Afrique du Nord. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ? Et comment se porte le domaine de la manipulation industrielle dans le Royaume ? La décision de nous installer au Maroc est un choix stratégique que nous avons fait il y a deux ans déjà. Lorsque j’ai fait ma première tournée en Afrique, j’ai

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Entreprise

été séduit par ce pays. J’ai tout de suite décelé le potentiel croissant que le Maroc représente en termes d’investissement et de développement, pour les opportunités de business relatives à nos activités. L’excellent système bancaire du Maroc, son tissu industriel, son climat des affaires, ainsi que sa stabilité politique font du Maroc une destination attractive et propice pour développer une activité comme la nôtre et proposer nos solutions aux différents secteurs industriels. Pour toutes ces raisons, nous avons d’ailleurs décidé de faire du Maroc le hub de notre développement sur le continent africain. Dalmec met un point d’honneur à garantir la sécurité au travail. Dans ce sens, comment les solutions apportées par votre société contribuent-elles à améliorer la productivité en entreprise tout en préservant le bien-être de ses employés ? Trop souvent, le sujet de la sécurité au travail est évoqué sans que celle-ci se voie réellement accorder la place centrale qu’elle mérite dans les sociétés. Aujourd’hui, la sécurité au travail est devenue une priorité pour les chefs d’entreprises, de plus en plus soucieux des conditions de travail de leurs employés. Au Maroc, nous avons décelé une réelle volonté de la part des acteurs de fournir des conditions de travail efficaces, optimisées et surtout sécurisantes pour leurs collaborateurs ; et nous en avons fait notre devise. Dans une industrie manufacturière globalisée avec les contraintes mondiales actuelles et qui appelle à une mise à niveau rapide, il est nécessaire de pouvoir permettre aux employés marocains de

travailler plus vite et dans des conditions ergonomiques. Partout dans le monde, l'effort physique humain n'est plus exploité comme dans le passé. En réduisant le niveau de fatigue et d’effort fourni par les opérateurs, les manipulateurs Dalmec proposent des solutions de grande qualité et adaptées pour améliorer la performance et la productivité de nos clients. Dalmec permet au client de manipuler, lever, tourner, insérer, assembler beaucoup plus vite que les méthodes traditionnelles par le biais de l’utilisation de palans à chaines ou d’outils d’assemblage manuel. Le concept d’accroître la productivité en réduisant l’effort de l’employé est la philosophie qui doit accompagner aussi bien les multinationales que les PME/PMI. C’est une équation gagnante. Les notions de productivité, moindre effort physique et sécurité ne peuvent avancer que main dans la main. Pour que l’opérateur puisse travailler plus vite, il doit disposer d’un travail plus facile à réaliser; c’est-à-dire, qu’ergonomiquement parlant, il peut travailler mieux, sans le risque de se faire mal et sans le risque d’endommager le produit. Donc, il y a là plusieurs composantes sur lesquelles il est nécessaire de concentrer ses efforts et être vigilant en ce qui concerne les problématiques industrielles. Par exemple, si un opérateur peut porter un sac en 20 secondes, il se fatigue ; donc sa productivité baisse et avec le temps, il prend le risque de se faire mal au dos ou ailleurs. Avec Dalmec, ce problème est résolu. Certains de nos clients ont même parmi leurs opérateurs, des femmes pour manipuler nos solutions. Tout ceci pour montrer à quel point la manipulation rapide et sécuritaire est au cœur de notre

Créée en 1997, Italmec a débuté ses activités à Singapour en promouvant tout d’abord les produits de la société italienne Dalmec S.P.A, leader dans les manipulateurs industriels pneumatiques «sur mesure», qui permettent de soulever, de faire pivoter et de manipuler des produits en toute sécurité et zéro poids. Grâce au dévouement et à l'engagement de son fondateur, Federico Cellini, Italmec est devenue l’unique www.industries.ma

vision et de nos solutions. Comment voyez-vous l’avenir de Dalmec sur le continent africain ? Et quelles sont vos orientations futures ? Dans mes interviews, on me demande souvent quel est le point fort de Italmec et je réponds : c’est de chercher constamment, et d’être capable de trouver des points de vue que d’autres n’ont pas encore découverts afin d’avoir une longueur d’avance sur le marché. J’ai décidé de m’orienter vers le marché asiatique à une période où le marché industriel était encore très concentré sur l’Europe. Aujourd‘hui, nous sommes au Maroc afin d’élaborer notre feuille de route pour les 20 années à venir. Le marché de l’Industrie a un bel avenir sur le continent africain et plus particulièrement au Maroc, qui représente un grand potentiel de développement des produits industriels européens. De plus, la culture industrielle de manutention, de manipulation dans la production va se développer davantage et nos solutions prendront une place importante dans le processus de fabrication D’un point de vue industriel, le futur c’est l’Afrique et je pense que les produits italiens ont un très grand potentiel de réussite sur ce continent. J’espère que nous serons capables de cueillir les fruits de notre dur labeur ici au Maroc également. Il va sans dire que pour assurer les dix ou vingt prochaines années, nous voulons réussir notre implantation au Maroc en engageant tous les investissements qui seront nécessaires à assurer des fondations solides et pérennes et nous sommes confiants quant à l’achèvement de nos objectifs sur le continent africain.

représentant de Dalmec dans la région Asie-Pacifique et Moyen-Orient et a ouvert de nouvelles succursales dans des pays clés à travers le monde. Depuis 20 ans, Italmec Group of companies a su s’imposer avec succès en tant que représentant majeur de Dalmec et d’autres gammes de machines industrielles assez uniques dans leur genre. Nous disposons de 28 filiales à travers le monde dont dernièrement Italmec du Maroc. N°28 septembre 2017 55

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AUTOMOBI LE

Entretien Xavier Davanture, Directeur du Terminal Audi Casablanca

«Nous affichons la plus forte croissance au Maroc depuis le début de l’année» Par: Sarah MAACHE

IDM : Comment se positionnent la marque Audi et les marques allemandes de manière générale dans le contexte international aujourd’hui ? Xavier Davanture : Sur le plan international, en 2016,le groupe Volkswagen qui détient Audi, Porsche, Seat, Skoda, Bentley et d’autres marques est devenu le premier constructeur en termes de volume d’unités vendues détrônant ainsi un constructeur comme Toyota. Cela est indicateur d’une véritable tendance, surtout qu’Audi est considérée comme la marque prémium de ce groupe. Les marques allemandes sont d’ailleurs généralement perçues comme des marques premium. Que ce soit Audi, BMW ou Mercedes, ces marques sont inscrites dans la conscience collective comme une référence en termes de qualité et c’est aussi le cas au Maroc. 56 N°28 septembre 2017

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Comment se porte la marque Audi au Maroc ? Comment se positionne-t-elle face à ses concurrents ? Au Maroc, Audi est la marque qui a la plus forte croissance depuis le début de l’année. Nous enregistrons quasiment 40% de volumes supplémentaires, à fin juillet 2017 vs fin juillet 2016, ce qui implique une augmentation de plus de 4% du poids de la marque sur le marché Premium. La performance de l’affaire de Casablanca est légèrement supérieure aux performances de la Marque au national, et ce, en comparant cette année à une année salon. Par ailleurs, le marché Audi casablancais représente 50% des ventes réalisées au niveau national, le reste est réalisé dans l’ensemble du réseau qui a investi de gros moyens afin de créer de nouveaux showrooms dédiés à la

marque avec du personnel dédié. Plus globalement, nous sommes sur la 3e marche du podium avec devant nous Mercedes et BMW. Notre objectif est bien évidemment de monter à la première position et nous nous donnerons tous les moyens afin d’y parvenir. Comment expliquez-vous cette performance ? Pour résumer, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Suite à l’affaire du Dieselgate, nous avons réceptionné en ce début d’année pas moins de 200 véhicules initialement destinés au marché canadien ; ce qui nous a permis d’augmenter nos parts de marché. Il s’agissait notamment des modèles A3+ permettant à nos clients de bénéficier entre 80.000 DH et 120.000 DH d’équipements offerts. Ces

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AUTOMOBI LE véhicules ont été vendus en un temps record grâce notamment aux différentes options offertes : caméras de recul, sièges électriques, sièges en cuir, toits panoramiques… pour des tarifs allant de 280.000 à un peu plus de 400.000 DH. D’ailleurs, nous avons un nouvel arrivage, uniquement en Berline à partir de 354.000 DH. Autre fait marquant qui nous a permis d’augmenter notre part de marché. Notre véhicule A4 a été élue voiture de l’année ; ce qui nous a permis de capter un nombre important de clients. À noter que le modèle Q3 et la nouvelle A6 Advance ont également assuré de bonnes parts de marché. D’autres modèles attirent de plus en plus de clientèle et devraient continuer à assurer un véritable engouement pour la marque… Tout à fait. Aujourd’hui, un véritable engouement est affiché concernant la nouvelle A5 sportback. Nous avons aussi l’arrivée du Q2, le plus petit SUV de la gamme de la marque, en motorisation essence et diesel couplée à une boite automatique. Enfin, le nouveau Q5qui vient d’être commercialisé en août, dont les volumes réalisés annoncent de belles perspectives pour les mois à venir. Quels sont les moyens sur lesquels vous capitalisez pour devenir numéro 1 ? La marque, du côté importateur, nous donne aujourd’hui les moyens humains et les moyens financiers pour y arriver. Notre structure établie à Casablanca fait partie des références à l’international. Le Terminal Audi, qui compte 90 salariés, s’élève sur plusieurs niveaux avec un atelier sur 2 niveaux et un showroom sur 2 niveaux et nous disposons de la quasitotalité de la gamme Audi à disposition. Précisons à ce titre qu’Audi Maroc n’a pas la même profondeur de gamme qu’en Europe : nous ne disposons pas des breaksni des cabriolets pour lesquels peu de demandes sont exprimées à ce jour, au Maroc. Avec moins de profondeur de gamme et moins de modèles, nous arrivons à faire autant de volume sur une ville comme Casablanca que des confrères

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européens. Donc je dirais qu’aujourd’hui Audi se défend très bien. Par ailleurs, l’importateur officiel, à savoir la Centrale automobile chérifienne, met de gros moyens sur la qualité de service perçue par le client, la qualité du recrutement et la qualité des infrastructures. La combinaison de ces trois éléments fait que nous avons de grandes chances de continuer à conquérir de grandes parts de marché et à nous hisser sur la première place du podium. Quels seront vos principaux leviers de croissance ? Comptez-vous sur le service après-vente, vous qui en êtes spécialiste ? Nous savons que le service après-vente sera notre levier de croissance dans les mois et les années à venir. Aujourd’hui, un produit Audi dispose d’un ADN de technologie avancée, notamment avec le Quattro : la gestion de ses 4 roues motrices ou encore les concepts cars d’Audi avec des feux arrières en lumière organique…Cette avancée technologique exige un niveau de formation adéquate chez nos collaborateurs SAV pour lesquels nous investissons beaucoup de moyens (formations, outils, infrastructure). Nous disposons aujourd’hui un service Express ouvert non-stop de 8h30 à 18h10.Nous avons également mis en place avec notre partenaire Wafasalaf les possibilités d’avoir un étalement de la facture. Existe-t-il une différence entre un véhicule Audi commercialisé en Europe et un véhicule Audi vendu au Maroc ? Je tiens à préciser que les véhicules qui sont importés au Maroc, que ce soient des Audi, des Porsche, des Volkswagen, des Skoda, sont les mêmes voitures, qui sortent des mêmes sites de production que les véhicules européens. Je ne vois aucun constructeur au monde mettre en place une unité de production dédiée à notre marché. Par contre, il peut y avoir de petites différences sur des voitures dédiées à des marchés qui demandent des septicités locales (le climat, le code de la route, etc.) et c’est le cas sur nos importations qui sont équipées d’un

système de refroidissement tropicalisé. L’autre différence ou plutôt avantage sur les Audi importées par la CAC et commercialisées par tout le réseau officiel Audi, c’est la garantie de 5 ans ou 100.000 km dont le client bénéficie lors de l’acquisition de son nouveau véhicule. Qu’en est-il justement des délais de livraison de vos pièces souvent jugés trop longs ? Les gens nous comparent beaucoup à l’Europe, et il est vrai que nous avons de temps en temps des délais d’approvisionnement en pièces un peu plus longs. Mais n’oublions pas que trajet d’approvisionnement est beaucoup plus long entre le magasin central du constructeur et la Maroc. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, la Centrale automobile chérifienne a mis de gros moyens et nous avons réduit notre délai approvisionnement de moitié. Optimiser vos délais de livraison a un coût, où se situe le prix de vos pièces de rechange par rapport aux autres marques européennes ? Notre secteur d’activité suppose de nombreux types de prestations. Il peut s’agir d’entretien courant comme les vidanges, le changement des plaquettes de frein… Ensuite, nous devons également gérer des problématiques mécaniques ou électroniques qui nécessitent le remplacement des pièces. Bien souvent, les gens sont persuadés que les marques allemandes — et parmi elles Audi— sont des marques chères en termes d’entretien. Nous avons donc établi un comparatif sur les pièces d’entretien. Le résultat nous a permis de déterminer qu’aujourd’hui, par rapport aux autres marques, notamment généralistes, nous sommes à des niveaux de prix équivalents. Nous ne sommes pas plus chers que les autres constructeurs, toutes catégories confondues. Ce qu’il faut comprendre, c’est que sur le marché de la pièce de rechange, il existe des prestataires qui proposent de la pièce adaptable, de la pièce de réemploi ou de la pièce de contrefaçon, et ce, même sur des pièces

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AUTOMOBI LE de sécurité… Chez nous, en tant que filiale de l’importateur, nous ne vendons que de la pièce d’origine constructeur. Nous nous interdisons pour notre image et surtout la sécurité de nos clients de fournir une prestation SAV avec des pièces non d’origine. Le risque est d’autant plus grave sur de la prestation de carrosserie, certains intervenants vont poser des capots de contrefaçon qui sont de vraies guillotines. À l’instar d’autres maisons, pensezvous aussi vous attaquer au marché du véhicule d’occasion ? Nous avons en effet de nombreux projets au sein du groupe parmi lesquels l’arrivée du véhicule d’occasion. Nous sentons aujourd’hui qu’il y a une forte demande de la part de nos clients. Nous sommes régulièrement au Club Argus et nous avons créé un groupe de travail pour étudier la manière dont nous devons nous positionner sur le marché de l’occasion. Nous savons qu’il y a quelque chose à faire mais nous ne voulons pas le faire sans mesurer les tenants et les aboutissants ainsi que les conséquences financières pour nos clients. Il faut savoir que dans le véhicule d’occasion, il y a un peu de tout donc il faut le structurer, avoir un local, des commerciaux spécialisés. Il faut aussi trouver un moyen de financer le véhicule d’occasion et réfléchir à des formules pour garantir les clients. Et pour cause, lorsque nous révisons une voiture nous ne la démontons pas, comme en formule 1, en passant toutes les pièces au microscope, donc il y a un risque. La

Centrale automobile chérifienne compte donc investir ce marché mais ne le fera pas à la légère et prendra en compte toute la complexité du marché. Nous voulons, à l’image des structures que nous avons et de l’image des marques que nous représentons, nous structurer avant de nous lancer. Toutes les marques sont en train d’y penser, certains confrères s’y sont mis, nous ne laisserons pas passer le train mais nous voulons le faire dans la logique de notre groupe, en mesurant à 360 ° le marché. Est-ce que vous allez proposer des reprises à vos clients Audi ? C’est tout de même un bon argument de vente… Nous allons proposer la reprise de véhicules, c’est évidemment un argument de vente et de revente et nous avons des clients qui nous le demandent. Nous allons donc aller vers cela mais le prix de l’occasion est en train de s’affoler, car les gens ont tendance à surestimer le prix de vente, surtout lorsqu’ils vont sur certains sites. La réalité c’est que leur annonce, au bout de quelques semaines, sera renégociée et ils devront baisser le prix pour arriver à un tarif cohérent. Ce que le client doit aussi comprendre, c’est que nous n’allons pas racheter le véhicule au prix auquel il pourra le revendre, nous allons nous baser sur une cote et non sur le prix du marché sans quoi nous n’aurons aucun intérêt à y aller. Certes, le client nous revendrait moins cher son véhicule que s’il le vendait par lui-même mais nous lui éviterons les tracas de la procédure. Ce qui comprend

une série d’étapes comme celle d’aller acheter une nouvelle puce pour une ligne téléphonique dédiée, prendre des photos et les poster sur des sites, se faire embêter par les appels des acheteurs potentiels qui posent des questions, négocient, etc. sans compter les rendez-vous pour faire essayer la voiture alors qu’ils ne savent pas à qui ils ont affaire. Et enfin, après toutes ces étapes, le vendeur n’aucune certitude d’être payé. En revendant un véhicule chez nous, le client gagnera certes un peu moins mais sa voiture sera vendue tout de suite et il pourra se racheter une voiture sur-le-champ, il gagnera donc en temps et en tranquillité. D’un autre côté, les clients qui vont racheter ce véhicule auront la garantie d’acheter une voiture qui aura été revue, vérifiée et remise en état chez nous. Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ? Nous voulons voir ce marché de l’occasion prendre forme et nous ambitionnons de devenir numéro 1 en volume d’ici la fin de l’année. Nous voulons également être numéro 1 en termes de satisfaction client et de satisfaction du personnel. Donc l’idée est de gagner ces paris-là en ayant le moins de turnovers possible. Si nous avons une qualité irréprochable et si nous avons un SAV fort, les volumes vont suivre. Il faut savoir que tous les jours, toutes les équipes du Terminal Audi de Casablanca y compris celles des services supports, et moi-même, nous construisons notre avenir en pensant Qualité et Client, dans le but de conquérir de nouveaux clients tout en conservant

Carte de visite Xavier Davanture a cumulé 20 ans de carrière dans le secteur de l’automobile. Après avoir fait ses débuts comme responsable après-vente chez un constructeur suédois à Paris en France, il a rejoint un cabinet de conseil opérant principalement dans les domaines de l’automobile, du coaching d’entreprise, de la formation des commerciaux et de la démarche qualité. Quelques années plus tard, ce cadre a travaillé pour le compte d’un constructeur automobile italien avant de se rendre dans le sud-ouest de la France pour gérer une quarantaine de

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concessions représentant 19 marques automobiles. Après avoir lancé sa propre affaire dans son domaine de prédilection, Xavier Davanture a posé pied au Maroc en 2014 où il a assuré la direction d’une concession Audi Volkswagen Skoda pour la partie automobile et Massey Ferguson Landini pour la partie agricole à Meknès. Depuis 8 mois, ce féru de l’automobile a pris la direction du Terminal Audi à Casablanca. Xavier Davanture s’est prêté au jeu des questions-réponses avec Industrie du Maroc. Entretien à bâtons rompus.

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R&D

L’iPhone 8 pourrait bien faire l’impasse sur le bouton Accueil Attendu comme le messie par les amoureux des Smartphones, le lancement du dernier-né d’Apple, le nouvel iPhone 8, est prévu pour fin septembre prochain. Le nouveau modèle n’intégrerait pas de bouton Accueil et s’inspirerait de l’iPad. Rien d’officiel pour le moment, mais Bloomberg a récemment indiqué que le nouvel iPhone s’inspirerait du fonctionnement des iPad depuis l’iOS 11, et utiliserait ainsi le dock pour lancer de nombreux gestes. C’est alors qu’une fine bande logicielle, accessible en tirant depuis le bas de l’écran, viendrait remplacer le bouton virtuel par des raccourcis sous forme de gestuelles. Une nouvelle barre se placerait ainsi en dessous du dock, en glissant vers le haut avec votre doigt, vous pourrez ouvrir le téléphone ou accéder au multitâche. Il faudra toutefois s’armer encore d’un peu de patience avant de pouvoir découvrir toutes les fonctionnalités de l’iPhone 8 !

«Google» est la marque la plus appréciée au monde ! Selon le classement Brandex International de l'institut YouGov dévoilé mercredi 30 août, on apprend que le moteur de recherche Google figure en 1re position des marques les plus appréciées des consommateurs dans le monde. Le trio de tête est complété par YouTube et Facebook, qui se trouvent respectivement aux 2e et 3e positons dans le classement. Les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont présents en force dans le classement, et avec Google et YouTube installés en première et deuxième place, le conglomérat américain Alphabet, qui possède ces deux géants du web, a encore de beaux jours devant lui.

Replyasap : l’application qui vous oblige à répondre à vos parents Vous en rêviez, il l’a fait. Nick Herbert, un père de famille britannique de 45 ans, las d’être constamment ignoré par ses enfants adolescents, a inventé cette nouvelle application qui les force à répondre. Le concept est simple : dès que votre enfant recevra un message sur son smartphone, l’application affichera sur son écran une notification accompagnée d’une sonnerie qui ne s’arrêtera que lorsque le destinataire aura répondu. L’écran du terminal sera bloqué sur la notification ou sur l’appel jusqu’à ce que l’adolescent prenne le temps de répondre. Encore faut-il les contraindre de l’installer !

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h igh-tech

Le Nokia 105 et Nokia 130, bientôt sur le marché marocain téléphonie

MD Global, the home of Nokia phones, a annoncé le 16 août, la sortie du Nokia 105 et du Nokia 130. Bientôt sur le marché marocain, les deux modèles disposent d’un écran couleur de 1.8 pouce, de lampes torches LED et d’un élégant design courbé. Chaque téléphone est disponible dans une gamme de trois couleurs.

Nokia 105 : conçu pour affronter les événements de la vie quotidienne Avec plus de 200 millions d’unités vendues à ce jour dans le monde entier, le Nokia 105, plusieurs fois primé, est aujourd’hui doté d’un design ergonomique sculpté, d’une durée de vie de la batterie exceptionnelle et une plus grande facilité d’utilisation, grâce à son plus large écran et son nouveau clavier tactile Island. Avec sa coque en polycarbonate, le Nokia 105 est conçu pour affronter les événements de la vie quotidienne. Le nouveau clavier dispose de touches séparées pour une plus grande facilité d’utilisation, tandis que l’écran de 1.8

pouce, plus large, offre une meilleure expérience visuelle lorsque vous vous amusez avec vos jeux favoris comme Snake Xenzia, préinstallé sur l’appareil. De plus, avec sa batterie robuste offrant jusqu’à 15 heures de conversation ou un mois en mode veille III, le Nokia 105 vous permet de discuter de l’aube au crépuscule avec une seule charge, et avec son espace de stockage pouvant contenir 500 messages texte et jusqu’à 2.000 contacts.

«Malgré le nombre croissant d’utilisateurs d’Internet dans la région d’Afrique du Nord, plusieurs personnes demeurent encore non connectées et ne profitent pas des avantages économiques et sociaux qu’Internet peut procurer. Etre simplement connecté par la voix et le texte est toujours une étape importante pour de nombreuses personnes à travers la région». Marouane Cherif, Directeur général Afrique du Nord chez HMD Global. Nokia 130 : nourris le côté ludique Avec jusqu’à 44 heures d’autonomie en mode radio FM et de la place pour des milliers de morceaux de musique quand vous l'équipez de la carte mémoire MicroSD d’une capacité maximum de 32 GB, le Nokia 130 vous permettra d’avoir toujours sous la main le morceau idéal pour n’importe quelle situation. Si vous êtes plutôt vidéos, l’écran couleur de 1.8 pouce vous offre une magnifique expérience visuelle quand vous regardez une vidéo à partir d’une carte MicroSD, et avec ses 11,5 heures d’autonomie en mode lecture vidéo, vous transformerez votre temps libre en une occasion de divertissement. Le Nokia 130 est doté d’une fonctionnalité Bluetooth vous permettant d’utiliser un casque ou des écouteurs et de profiter de vos listes de lecture favorites. Avec sa caméra intégrée, le Nokia 130 vous permet de prendre des photos et d’enregistrer des vidéos, que vous pouvez regarder grâce à la carte MicroSD. Le Nokia 130 vous permet également de partager facilement vos contenus. Il vous suffit d’activer le Bluetooth pour pouvoir envoyer à un autre téléphone doté de la fonction Bluetooth vos contacts, vos vidéos et plus encore, de manière simple et rapide. Le Nokia 130 prend également en charge les cartes MicroSD, extensible jusqu’à 32 Go. 60 N°28 septembre 2017

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N° 26 Juin 2017 61

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