Industrie du Maroc Magazine N˚31

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MAROC-CEDEAO

Relations Maroc France

où en est la demande d’adhésion ?

Un « new deal » économique

w w w. i n d u s t r i e s . m a

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personnalite industrielle

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Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

Entretien Khaldoun Bouacida, directeur général de BASF pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest P.40-41 N° 31 Décembre 2017 - Prix Maroc 30 DH

«STEEL IMPULSE» : LES SIDÉRURGISTES MAROCAINS GARDENT UN MORAL D’ACIER !

DDT N


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Édito

Hicham RAHIOUI

Directeur de publication redaction@industries.ma

«steel impulse»: fer de lance du secteur sidérurgique marocain!

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ul ne peut nier le rôle fondamental que joue le secteur de la sidérurgie dans le déploiement d’une économie. C’est le nerf de la guerre du développement d’un pays et de l’essor de son industrie. Si la sidérurgie a connu des débuts timides, dès la fin du XXe siècle la possibilité d’utiliser des énergies et des procédés nouveaux comme l’électricité ou l’injection d’oxygène pur, dresse les prémices de la révolution industrielle. Au Maroc, le secteur est à prendre au sérieux. Il représente 10 milliards de CA, 5000 emplois, 1,1 milliards de valeur ajoutée, +5,5 MT de capacité de production installée en laminage et +2,8 de capacité de production en aciérie en 2016. Mais le secteur a souvent nagé en eaux troubles, étant à la merci de nombreux facteurs influents son devenir. En effet, le contexte mondial affiche de nombreux rebondissements. À

partir de 2011, les prix de l’acier ont connu une forte chute et les Etats ont étaient contraints de prendre de lourdes mesures de protection. Ainsi, la surcapacité structurelle du secteur et la compétition accrue au niveau mondial ont donné lieu à une apogée de mesures de sauvegardes. Le Maroc n’a pas échappé à la tendance mondiale. Conscients des enjeux stratégiques et économiques que la sidérurgie représente, le gouvernement marocain et les professionnels du secteur ne sont pas restés les bras croisés. Ainsi, le Maroc a imposé les premiers droits additionnels à l’importation en 2013 sur les ronds à béton, le fil machine et les tôles laminées à chaud et les a prorogés en décembre 2015 pour trois ans. La production nationale de tôles laminées à froid a également été protégée depuis mai 2015 et jusqu’en 2019. Pour leur part, les acteurs de la sidérurgie marocaine multiplient les occasions de communiquer sur leur secteur. Récemment, l’Association des Sidérur-

giste du Maroc (ASM) a organisé son premier événement, ayant pour objectif de mettre en lumière leur plateforme commune « Steel Impulse ». Les principales entreprises du secteur ont ainsi pu, à travers cette journée, dresser un bilan de la réalité du secteur entre enjeux et perspectives. Et si tous se sont accordés à dire que le secteur de la sidérurgie au Maroc fait face à de nombreuses embûches, il n’en demeure pas moins que ce dernier doit saisir les opportunités nationales et internationales qui se présentent à lui. Aujourd’hui, les sidérurgistes ont raison de garder espoir. L’économie mondiale est en train de retrouver un regain de confiance. En témoigne la production mondiale d’acier qui a évolué de +6% au troisième trimestre 2017 par rapport à la même période en 2016, répondant ainsi à la forte augmentation de la demande au niveau des principaux pays consommateurs d’acier, suite à plusieurs années de recul.

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédacteur en chef : Omar ZEROUALI Directrice Commerciale et marketing: Salwa EL BELKACEMI Directeur artistique : Marouane SAOUD Conseillers en communication: Nour El Houda AZENCOD, Reda Oukbich Bensalah, Soufiane AKACHAR WEB TV : Lotfi FETOUH, Said El WIDADI Journalistes : Sarah MAACHE Samia ROCHDI, Houda BELABD Logistique : Amine REZZOUK , Fakhreddine ADDI Impression : Bahiprint Distribution : Sochepress Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN  : 2351-7905 Dossier Presse : aut. 2013 N°32 Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc Tél : 05 22 26 04 51 - Fax : 05 22 27 07 75 - Email : contact@industries.ma

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sommai re Actu Le géant chinois BYD s’installe au Maroc pour la création d’un écosystème complet de transport électrique !----------10 Une nouvelle identité visuelle pour le Groupe Mfadel !----11 BTP EXPO signe un retour réussi après 7 années d’absence !-------------------------------------------------------------------------------12 L’Agence de développement du digital prend forme !---------13 Le HCP dévoile un bilan positif pour cette fin d’année 2017 !------14

Dossi er Si dérurgi e « STEEL IMPULSE »: UN PREMIER RENDEZ-VOUS REUSSI POUR L’ASM !--------------------------------------------------------------------------------------16 DISCOURS MOULAY HAFID ELALAMY, MINISTRE DE L’INDUSTRIE, DE L’INVESTISSEMENT, DU COMMERCE ET DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE ------------------------------------------------------------------------------------------------- 18 DISCOURS AMINE LOUALI, PRÉSIDENT DE L’ASM----------------------------20

I ls ont déclaré à propos de la journ ee de l’aci er 28-30 Maroc-France Un « new deal » économique -------------------------------------------34-35

Économi e MAROC-CEDEAO : Où en est la demande d’adhésion ? ------36-37

I ntervi ew Entretien Ahmed Ouahab, Directeur général de JobRouter EMEA------------------------------------------------------------------------------------38-39

person nalite i n dustri elle Entretien Khaldoun Bouacida, directeur général de BASF pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest ---------------------------40-41

Formation Entretien Grégory Guéneau, présidentfondateur d’Adalia School of Business----------------------------------------------------------------------------42-43

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en bref

Mundiapolis lance le premier global pan-african MBA en distance learning au Maroc

L’Université Mundiapolis a procédé au lancement du premier Global Pan-African MBA en distance learning au Maroc en partenariat avec Regent Business School. Ce partenariat entre ces deux institutions membres du réseau Honoris United Universities s’inscrit dans une volonté commune de former un nouveau profil de leaders panafricains compétitif dans un monde exigeant et en perpétuel changement. A destination

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des jeunes actifs africains, cet Executive MBA sera dispensé, à partir de février 2018, en distance learning. « Nous sommes ravis de cette coopération entre notre établissement et la prestigieuse Regent School of Business qui reflète véritablement les valeurs d’intelligence collaborative et d’agilité culturelle, principes fondateurs du réseau Honoris», a déclaré Amine Bensaid, président de l’Université Mundiapolis.

Technical Textile Meetings Morocco 2017 : le textile technique à l’honneur Le C2TM accompagné de ses partenaires (Maroc Export, AMITH et ESITH) a organisé la première édition du Technical Textile Meetings Morroco les 22 et 23 novembre 2017. Cet événement se voulait un espace de rencontre entre les acteurs internationaux du textile à usage technique et les textiliens marocains. Les deux journées ont connu la participation de plus de 200 personnes issues de près de 70 entreprises originaires de 5 pays (Maroc, Brésil, Espagne, France, Belgique). Les nombreux participants à ces tables rondes, dont des représentants du groupe PSA, de Faurecia, de l’AMICA, de Dolidol ainsi que de Conedmar, ont mis l’accent sur les potentialités de développement du textile technique au Maroc dans de nombreux secteur.

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en bref

La formation d’ingénieur de l’Ecole centrale Casablanca certifiée EUR-ACE

Nespresso lance le recyclage des capsules usagées au Maroc Nespresso lance son programme de recyclage, offrant à ses consommateurs marocains un service additionnel. Les Membres du Club Nespresso au Maroc peuvent désormais bénéficier du service de recyclage en déposant leurs capsules usagées dans les Boutiques Nespresso à Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès et Tanger. Des sacs en plastique recyclable sont offerts. L’objectif est d’encourager le réflexe du recyclage et de participer à une action positive à fort impact environnemental. Au centre de recyclage de Suez Environnement à Casablanca, le marc de café est séparé de l’aluminium pour leur donner une seconde vie. Ce service s’inscrit dans le cadre de la stratégie Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) globale de Nespresso.

L’Ecole centrale Casablanca (ECC) a annoncé l’obtention du label EUR-ACE (European Accreditation for Engineering) pour sa formation d’ingénieur. Par ailleurs, la formation de l’ECC est accréditée par la prestigieuse Commission des titres d’ingénieurs de France, synonyme d’adéquation avec les standards européens les plus exigeants. A cette occasion, la directrice de l’Ecole centrale Casablanca, Ghita Lahlou, a déclaré : « L’obtention du label EUR-ACE est pour nous et pour nos élèves une excellente nouvelle. Cela positionne d’emblée nos futurs lauréats à un niveau d’excellence mondialement reconnu et renforce le positionnement de l’Ecole en tant que véritable hub universitaire en Afrique ».

SADET lance officiellement sa nouvelle activité de « Post-Tension » Le groupe SADET et le groupe OVM, acteur asiatique dans le secteur de la précontrainte, signent un protocole d’accord concernant le transfert au Maroc du savoir-faire et de la technologie développés par le groupe asiatique dans le domaine de la post-tension. SADET, qui détient l’exclusivité du procédé OVM au Maroc dans le secteur du bâtiment, lance officiellement sa nouvelle activité de « Post-Tension ». Cette activité s’inscrit dans le cadre de la nouvelle orientation stratégique « Vision 2025 » et qui consiste notamment à compléter son offre des solutions constructives. SADET devient ainsi l’unique entreprise au Maroc qui répond aux besoins du marché dans les technologies de précontrainte.

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Actu

Le géant chinois BYD s’installe au Maroc pour la création d’un écosystème complet de transport électrique ! Un protocole visant la réalisation d’un écosystème de transport électrique au Maroc a été récemment signé par le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique, Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohammed Boussaid, et le président du Groupe BYD, Wang Chuanfu.

C

’est acté ! Le Maroc s’associe à BYD, un acteur pionnier dans le secteur des énergies renouvelables et de la mobilité électrique et intègre, pour la première fois en Afrique, la filière du transport électrique. L’écosystème BYD porte sur les solutions de transport électrique de BYD (véhicules électriques de tourisme, bus et camions électriques), le Skyrail et les batteries, permettant de résoudre les problématiques liées à la pollution et au trafic routier. Ce projet majeur permettra la création de 2.500 nouveaux emplois directs. Il occupera dès son démarrage, une superficie de 50 hectares, dont 30 couverts. Le projet aura pour population cible de 300.000 habitants à proximité de la ligne de train à grande vitesse Tanger-Casablanca, pour un montant global d’investissements s’élevant à 10 milliards d’euros. A cet égard, le ministre de l’Industrie, de

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l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique, Moulay Hafid Elalamy, a indiqué que le projet précurseur de BYD qui introduit de nouvelles spécialisations dans le Royaume inscrit résolument notre pays dans la dynamique à l’œuvre au niveau mondial consistant à développer de nouvelles formes de transport alliant efficacité et respect de l’environnement. L’écosystème organisé autour de BYD, a-til ajouté, conforte ainsi les choix stratégiques du Maroc, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Pour sa part, le président du Groupe BYD, Wang Chuanfu, a indiqué : « BYD a hâte de supporter le Maroc dans son effort pour développer les solutions de mobilité urbaine vertes, à travers sa gamme complète de véhicules électriques (véhicules de tourisme, bus et camions) et de décongestionner les villes grâce à sa solution innovante de métro aérien, le Skyrail

», avant d’ajouter : « BYD est également heureux de coopérer avec le Maroc sur ce projet, et partager son expérience développée dans plusieurs pays au cours de ces dernières années dans le développement des écosystèmes de mobilité électrique ». Le lancement de ce projet d’envergure conforte l’engagement du Maroc en matière de développement durable qui constitue désormais un pilier indissociable du modèle économique marocain et participe à réaliser les engagements internationaux pris par le Royaume en termes de décarbonisation des transports. Pour rappel, BYD est aujourd’hui le premier constructeur chinois et le seul sur tout le secteur de l’electromobilité. Il détient 33 sites industriels, emploie 220.000 personnes et a produit 13% des véhicules électriques dans le monde en 2016.

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Actu

Une nouvelle identité visuelle pour le Groupe Mfadel ! Le Groupe Mfadel s’est imposé depuis sa création en 1980 comme une référence de l’immobilier moyen et haut standing au Maroc. Aujourd’hui, le groupe marque son évolution en se dotant d’une nouvelle identité visuelle.

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u menu de ce changement, la diversification des métiers, la création de nouveaux pôles d’activités et une nouvelle stratégie branding visant à renforcer la relation client, à s’adapter face à un marché exigeant et à contribuer à un meilleur environnement de travail. Cette nouvelle identité visuelle « plus humaine et actuelle, exprime davantage l’ambition de contribuer à un meilleur environnement de travail pour les milliers de personnes qui sont les clients – internes ou externes ». Elle s’accompagne également d’un nouveau site web « GROUPEMFADEL. COM », la plateforme de communication entre toutes les parties prenantes permettant ainsi d’accompagner la clientèle et de s’aligner avec l’évolution du marché. Aujourd’hui, le Groupe Mfadel vient s’affirmer sur 4 principaux pôles stratégiques : promotion immobilière, foncière/gestion locative, hôtellerie et construction. Sur le volet de la promotion immobilière,

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le Groupe Mfadel peut se targuer de 5.000 unités immobilières réalisées, 40.000 m2 de bureaux, et 20.000 m2 de commerces, sur plus d’une vingtaine de programmes (Casablanca, Zenata, Mohammedia, Mansouria, Cabo Negro, Mdiq, Tetouan). Aussi, pour accompagner le développement du secteur hôtelier au Maroc, le Groupe MFADEL a signé avec le Groupe ACCOR pour l’ouverture de deux établissements hôteliers en 2014, et qui seront opérationnels dès le début du premier semestre de 2018. S’agissant du pôle construction, le Groupe Mfadel a mis en place un ensemble de normes et de procédures, afin de garantir une construction de qualité : la certification ISO 9001, la norme anti-sismique RPS 2000 avant même qu’elle ne soit rendue obligatoire par la loi, des bureaux de contrôle agréés par l’Etat sur tous les projets et partenariats avec des laboratoires d’analyses, ainsi qu’une garantie de parfait achèvement des travaux et SAV.

Par ailleurs, le Groupe déploie sa stratégie en matière de gestion d’actifs à travers la conception en 2017 du MFADEL Business Center, qui a vu le jour en respectant les standards internationaux dédiés aux entreprises et aux professionnels. Le Business Center a été réalisé sur mesure pour le compte d’un opérateur téléphonique international côté au CAC 40. S’ajoute à ce portefeuille varié d’activité, le Mfadel Shopping Center, un concept de galeries marchandes de proximité résultant des différentes études en géomarketing effectuées en partenariat avec des experts du Retail, et ce, au cœur de la ville de Mohammedia. Pour rappel, avec une expérience de 35 ans dans le secteur immobilier, le Groupe Mfadel est devenu au fil du temps le promoteur-constructeur marocain par excellence et un réel catalyseur de développement, en générant plus de 1.000 emplois dans le Royaume.

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Actu

BTP EXPO signe un retour réussi après 7 années d’absence ! C’est à la Foire de Casablanca, que s’est tenue la cinquième édition du salon international du bâtiment et des travaux publics « BTP EXPO & Forum du BTP », du 27 au 30 novembre 2017. Au vue de l’importance du secteur du bâtiment et son rôle majeur dans l’économie nationale, cet événement a accueilli 230 exposants venant de 37 pays et plus de 39.000 visiteurs.

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rganisé par la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP) en partenariat avec le ministère de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau, le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville et l’agence de communication URBACOM en tant qu’organisateur délégué, l’événement des professionnels du bâtiment a fait un retour en grandes pompes après 7 années d’absence. Lors de la cérémonie d’inauguration de cette 5e édition, le ministre de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau, Abdelkader Amara, est revenu sur un certains nombre de points importants concernant l’avenir du secteur, notamment la signature du contrat-programme BTP et ingénierie qui se fera incessam-

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ment sous peu et que la commande publique dédiée au BTP s’élèvera à 42 milliards de DH en 2018. Cette cinquième édition a également comporté plusieurs nouveautés, notamment une forte dimension africaine, appuyée par le choix de la thématique suivante : « L’entreprise nationale du BTP, une vocation Africaine. Renforçons nos entreprises pour mieux servir l’Afrique ». Ainsi, une importante délégation africaine a participé à cette édition regroupant ministres, hommes d’affaires, grands décideurs, et représentants de quinze pays africains : le Bénin, le Burkina Faso, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, la République du Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée Equatoriale, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Togo. En plus de leur participation au Forum, ces invités

ont également effectués des visites techniques de projets en cours de réalisation. L’autre nouveauté de cette année a été la signature de conventions de partenariat entre la FNBTP et deux fédérations africaines de BTP, celle de la République de Guinée et du Bénin. Mais aussi la remise de certificats aux lauréats africains de l’Ecole Mohammed VI de formation aux métiers du BTP et la distribution de trophées de reconnaissance à des anciens entrepreneurs et membres fondateurs de la FNBTP. Les travaux de cette manifestation ont été clôturés le jeudi 30 novembre après quatre jours d’expositions, de conférences et de débats. Rappelons que la précédente édition remonte à 2010. Une sixième édition du salon est prévue pour novembre 2019.

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Actu

L’Agence de développement du digital prend forme ! C’est enfin acté ! Le décret n°2-17-764 du 14 décembre 2017 pris pour l’application de la loi relative à la création de l’Agence de développement du digital (ADD), a été publié au Bulletin Officiel n°6630 du 14 décembre 2017.

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’ADD aura notamment pour missions l’implémentation de la stratégie de l’Etat dans le domaine du développement de l’économie numérique, la diffusion des outils numériques, l’encouragement de la recherche dans le domaine du digital, la conception et la mise en œuvre des projets pour l’administration électronique, et le développement des prestations numériques dans le cadre du programme e-gouvernement. A l’occasion du premier conseil d’administration de l’agence, tenu vendredi 22 décembre sous la présidence du chef de gouvernement Saad Eddine El Othmani, ce dernier a mis l’accent sur le rôle prépondérant que joue l’économie numérique ainsi

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que sa contribution dans la promotion des services publics et le renforcement de la compétitivité des entreprises digitales. A l’issue de ce conseil, Othman El Ferdaous, secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement, a publié, vendredi 22 décembre, un post sur les réseaux sociaux affirmant la création effective de cette agence, en présentant les visages de la nouvelle entité : la directrice générale par intérim de l’agence et le groupe d’administrateurs et experts, désignés pour chapeauter l’accompagnement de l’équipe de l’agence dans son fonctionnement. Le secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement a publié ce qui suit : « A l’issue du 1er CA de l’Agence du développement di-

gital avec MHE, la nouvelle DG par intérim est Khouloud Abejja et les 4 experts sont Nadia Filali, Laila Bennis, Ali El Amrani et Tarik Fadli. Nadia Filali est experte fintech et dirige les programmes blockchain à la Caisse des dépôts et consignations, Laila Bennis (X-Mines et SciencesPo, ex-McKinsey et Goldman Sachs) dirige la startup de programmation créative Happy Coders Academy - Casablanca, Ali El Amrani (MITStanford, ex-Cisco et Hewlett Packard) a plus de 18 ans d’expérience en management de l’innovation, et Tarik Fadli (High Impact Entrepreneur 2015 Endeavor Worldwide) a fondé La Marocaine des e-Services et eMoqataa.ma. »

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Actu

Le HCP dévoile un bilan positif pour cette fin d’année 2017 ! Selon la dernière note d’information émanant du Haut commissariat au plan (HCP) sur la situation économique nationale durant le troisième trimestre de l’année 2017, la croissance économique a augmenté pour se situer à 3,8% au lieu de 1,3% durant la même période de l’année 2016, soutenue par l’important rebondissement de l’activité agricole, la consommation finale des ménages et la demande extérieure dans un contexte de baisse du niveau général des prix et du besoin de financement de l’économie nationale. Le secteur primaire à la rescousse C’est le secteur primaire qui sauve la mise ! Après une forte baisse de 12,2% durant le troisième trimestre de l’année 2016, la valeur ajoutée du secteur agricole en volume, corrigée des variations saisonnières, a augmenté de 13,7% durant la même période en 2017, selon la note du HCP. Quant au secteur secondaire, celui-ci ne fait pas exception en affichant une croissance de 2,7% au lieu de 0,8% le même trimestre de l’année 2016, marquée par une amélioration des industries d’extraction et de transformation. En dépit de la baisse de croissance des activités l’électricité et eau et du BTP. La valeur ajoutée du secteur tertiaire, en revanche, a connu un ralentissement de son rythme de croissance à 2,6% au lieu de 3,1% le même trimestre de l’année précédente. A l’exception des services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale affichant une diminution de 1,8% au lieu d’une hausse de 2,4% et des activités

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des postes et télécommunications qui ont connu un ralentissement à 2,1% au lieu de 4,8%. Les autres composantes du secteur ayant connu des hausses de leurs valeurs ajoutées notamment, les hôtels et restaurants, les transports… Accroissement du PIB, tiré par les dépenses de consommation et des échanges extérieurs Selon la même source, le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume s’est accru de 3,8% durant le troisième trimestre 2017 au lieu de 1,3% une année auparavant. Par conséquent, le niveau général des prix a affiché une baisse de 0,5% au lieu d’une hausse de 2,1% une année auparavant. La croissance a également était soutenue par la consommation finale, du fait que les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 4,5% au lieu de 3,5%. De son côté, la consommation finale des administrations publiques a affiché une augmentation de

0,7% au lieu de 0,9% Les échanges extérieurs ont aussi contribué à cette croissance, dans la mesure où les exportations de biens et services ont affiché une hausse de 10,5% durant le troisième trimestre 2017 au lieu de 2,2% une année auparavant, alors que les importations ont connu un net ralentissement à 1,5% au lieu de 17,1%. Les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé, ainsi, une contribution positive à la croissance, se situant à 2,9 points au lieu d’une contribution négative de (-6,4) points le même trimestre de l’année précédente. Baisse du besoin de financement Avec une diminution des revenus nets reçus du reste de monde de 3,9% au lieu d’une hausse de 23,2%, le revenu national brut disponible a connu un ralentissement de son rythme de croissance à 2,9% au lieu de 4,4% au troisième trimestre de l’année précédente.

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« STEEL IMPULSE »: UN PREMIER RENDEZ-VOUS REUSSI POUR L’ASM !

Sarah MAACHE

Mardi 14 novembre 2017, un beau parterre de sidérurgistes a investi les allées du Sofitel Tour Blanche de Casablanca. La journée a commencé par le traditionnel café du matin. Il n’est que 9 h quand le hall de l’hôtel était déjà plein. A l’image du foisonnement que connait le secteur, la salle de conférence est comble. Des personnalités du monde industriel, des chefs d’entreprises, des présidents d’associations et fédérations avaient pris place, attendant le mot d’ouverture.

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l s’agit de la première édition de cet évènement, organisé par l’Association des sidérurgistes du Maroc et placé sous le thème « Enjeux et perspectives du secteur de la sidérurgie au Maroc ». Cette journée a été notamment l’occasion de présenter la plateforme

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innovante « Steel Impulse » initiée par l’Association, un véhicule innovant ayant pour objectifs de créer des passerelles d’échange entre les différentes parties prenantes du secteur mais aussi de présenter une étude menée par le Tink Tank Radius, s’en est suivi un riche débat entre un panel varié de personnalités du

secteur. C’est le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, qui a ouvert le bal par un discours où il a dépeint sans détour les réalités du secteur.

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Discours Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique Mesdames et messieurs, «La sidérurgie est un secteur complexe, mais stratégique, ô combien important, dont nous avons énormément besoin. La situation du secteur au niveau international dénote d’une surcapacité élevée et les leaders mondiaux continuent de se développer fortement en termes de production et de capacité. Si nous prenons la Chine par exemple, le pays constitue à lui seul 50% des capacités mondiales et fait partie des opérateurs qui font une pression énorme sur le marché….Ce qui a conduit à une forte chute des prix, ressentie au fil des dernières années et qui a fait mal à beaucoup d’opérateurs dans le monde. Actuellement, nous sentons un balbutiement de redémarrage au niveau mondial. Depuis quelques mois, le secteur retrouve un peu plus de couleurs et repart à la hausse, notamment avec une demande plus soutenue provenant des USA, de l’Inde et de l’Europe. Au niveau national, la sidérurgie est un secteur stratégique, ayant connu des investissements massifs de la part de structures ayant pris le risque d’investir dans des secteurs complexes mais stratégiques pour le pays. C’est un secteur qui accompagne fortement un ensemble d’infrastructures. Nous percevons la capacité du Royaume d’avoir une production à même de répondre à ses besoins et d’accompagner les stratégies nationales et les autres industries. Au Maroc, le secteur de la sidérurgie emploie environ 5.000 personnes, avec un chiffre d’affaires de 10 milliards de DH en 2016, et participe à hauteur d’1 milliard de DH au PIB national. Je parlerai de deux fleurons de la sidérurgie au Maroc : Maghreb Steel et Sonasid. Pour le cas de Maghreb Steel, l’entreprise avait bien démarré mais a eu quelques soucis connus de tous. Nous avions donc pris la décision de mettre en place des mesures de sauvegarde au profit de Maghreb Steel, ce qui a été fortement hué au niveau national et international. J’ai alors eu des discussions houleuses avec le commissaire européen et j’ai exigé que les commissions viennent 18 N°31 Décembre 2017

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scruter les positions marocaines. In fine, nous avions reçu des excuses, y compris d’un grand producteur européen qui s’était frontalement attaqué au Maroc. Nous avions eu des attaques de partout et je dois vous avouer que j’ai été transparent en disant que si cela continuait j’allais mettre le sujet sur la place publique (applaudissement). Dans ce contexte, Maghreb Steel était au bord du dépôt du bilan avec d’un côté les agressions, l’incompréhension du marché et de l’Etat de l’autre. Certains disaient que l’activité n’était pas bonne, d’autres la structure ou encore la réflexion stratégique. Donc, on s’en est mêlés et je dois dire que c’est l’une de nos fiertés d’avoir pris

en main la destinée de l’industrie marocaine en montrant que nous ne sommes pas des protectionnistes. Si les opérateurs marocains doivent dépérir parce qu’ils sont agressés de manière indue, pour cause de non-respect des règles instaurées par l’OMC, au niveau national ou international, nous allons les accompagner et leur tendre la main. Nous ne protégeons personne, nous sommes un pays libéral, s’inscrivant totalement dans les règles de l’OMC et nous sommes de bons élèves en la matière mais nous refusons de subir le non-respect des règles par autrui. Aujourd’hui, si l’on s’attaque à une entreprise marocaine parce qu’elle manque de compétitivité, je n’y pourrai www.industries.ma


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Dossi er Si dérurgi e rien. Mais si une entreprise utilise des règles non conformes à ce que nous avons instauré pour s’en prendre à nos opérateurs, eh bien l’Etat marocain est prêt à y faire face. Ça serait une faiblesse de la part du Maroc de laisser une entreprise disparaitre parce qu’une structure l’attaque injustement, cela voudrait dire que nous ne faisons pas correctement notre travail. Nous avons le plaisir de voir aujourd’hui que Maghreb Steel redémarre et va même chercher de nouveaux marchés, dans l’automobile par exemple. Parlons du deuxième fleuron national, qui est Sonasid. Voilà aussi une entreprise qui a connu quelques difficultés depuis 2015, pour cause d’un marché fluctuant. Et face à des marchés fluctuants, l’Etat se doit d’être aux côtés de ses opérateurs, les surveiller, en prendre soin, les protéger quand on les agresse et les bousculer quand ils ont un manque de compétitivité. Actuellement, l’entreprise retrouve des couleurs.D’ailleurs,les rapports des banques dans ce sens se montrent rassurants. S’agissant des perspectives du secteur d’ici 2020, selon nous, elles sont bonnes et très encourageantes.Les marchés repartent à la hausse et les grands spécialistes du dumping sont en train d’être maitrisés par les instances internationales, parce que nous ne sommes pas les seules à crier haut et fort que les règles de l’OMC ne sont pas toujours respectées. Ayant reçu le directeur de l’OMC il y a quelques années à Marrakech, je lui ai dit que parfois les règles de l’OMC méritent d’être revues

et corrigées. La démarche antidumping me gêne quelque part. Elle n’est pas nécessairement efficiente dans le sens où, par exemple, quand un opérateur se fait attaquer, il lui faut deux années pour le prouver. Ceci est problématique vu que l’entreprise attaquée peut disparaitre pendant ces deux années, et entre-temps il n’y a pas de sanctions, ni de démarches violentes envers ses offenseurs. Dans ce sens, il y a encore une réflexion au niveau de l’OMC qui n’a pas nécessairement abouti, et nous devons poursuivre de près ces débats avec eux. Le Maroc doit contribuer au niveau de ces organismes internationaux, face à des tares comme celle-ci. D’ici 2020, l’engagement de l’Etat ne baissera pas pour ce secteur. Nous avons des mesures de sauvegardes en cours jusqu’en 2018 pour la tôle laminée à chaud et jusqu’en 2019 pour la tôle laminée à froid et jusqu’en décembre 2018 pour le rond à béton et le fil machine. Et, si l’on continue à constater du dumping, nous les perpétuerons audelà. Mais si les choses se calment, nous reviendrons à la normale, ce que j’ose espérer. Nous restons optimistes pour ce secteur sachant qu’il y a plusieurs opportunités au niveau international. Le Maroc commence à être reconnu comme un pays sérieux qui prend des décisions professionnelles et nous comptons continuer dans ce sens. Il y a également d’autres opportunités au Maroc au niveau de l’export. Pour en revenir au Plan d’accélération industrielle, il a ouvert des portes dans le

secteur en mettant en place un certain nombre d’écosystèmes importants pour la valorisation des métaux, le travail de celui-ci et le développement de nouveaux métiers. Nous avons aussi mis en place un écosystème spécifique pour les aciers longs. Sans oublier l’entrée de nos deux fleurons nationaux dans des métiers à haute valeur ajoutée et pour ma part je continuerai à vous encourager et être à vos côtés auprès des constructeurs automobiles, de l’aéronautique et du naval. Vous n’avez pas beaucoup besoin de nous, mais quand ça sera le cas, nous serons là pour vous pousser auprès des opérateurs nationaux et internationaux. Vous êtes en permanence dans notre esprit. En conclusion, la sidérurgie est un secteur auquel nous tenons particulièrement. Je m’adresserai à Maghreb Steel et Sonasid pour vous dire que je suis personnellement fier du travail que vous effectuez dans un domaine complexe et à ce titre, nous serons à vos côtés et nous resterons à vos côtés sans relâche tant que vous resterez professionnels sans relâche. L’Etat ne vous lâchera pas mais on ne vous fera pas de cadeaux. On ne vous surprotégera pas mais nous ne laisserons aucun opérateur vous attaquer indument. Nous vous l’avons démontré. Par contre, nous comptons sur vous pour continuer d’être à la pointe de la technologie en étant en permanence en veille, en ayant des équipes managériales aguerries et en accompagnant le développement économique et industriel du pays. »

Discours Amine Louali, Président de l’ASM «C’est vraiment avec beaucoup de fierté que je me tiens devant vous aujourd’hui pour introduire un secteur qui a beaucoup souffert ces dernières années (verset coranique). Ce verset résume beaucoup de ce que nous vivons au quotidien. C’est un secteur qui, comme vous le savez et comme l’a rappelé monsieur le ministre, est stratégique pour le pays parce qu’il accompagne son développement à travers les infrastructures, mais aussi à travers a son industrie. Nous nous 20 N°31 Décembre 2017

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sommes réunis cette journée à l’occasion de cette première initiative de l’ASM qui est « Steel Impulse », ayant comme objectif de recueillir la perception de ce secteur par son environnement. Aujourd’hui, le marché mondial connait pas mal de difficultés et des pratiques non concurrentielles comme l’a évoqué longuement monsieur le ministre dans son discours. Pour ma part, je vais plutôt me concentrer sur les perspectives à venir de ce secteur. Le marché mondial

ayant connu une très forte surcapacité de production, commence à revenir à des niveaux plus raisonnables. Prenons l’exemple de la Chine, qui produit à elle seule près de 50% de l’acier mondial et qui est en train de changer de paradigme. Elle comprend qu’être l’usine polluante du monde et noyer le marché de l’acier de produits ne couvrant même pas les coûts d’investissements, n’est pas la démarche à suivre. La Chine se fait, actuellement, rattraper par la

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Dossi er Si dérurgi e nature. Très récemment, le pays a décidé d’arrêter 50% de son industrie polluante, pendant 4 à 5 mois. Nous sommes donc en train de vivre un tournant majeur au niveau mondial, qui aura, je l’espère, des répercussions entrainant un meilleur équilibre entre l’offre et la demande. Ce qu’il faut savoir, par ailleurs, c’est que l’acier est considéré comme un indicateur de développement du pays, c’est-à-dire que plus un pays est développé, plus on y consomme d’acier par tête d’habitant : le Maroc consomme 50 kilos par tête d’habitant et par an, ce qui est très loin des 150 kilos de l’Egypte ou encore des 400 kilos consommés en Turquie. Ceci démontre que l’acier est un élément stratégique pour le développement d’un pays et qui, malheureusement dans cette conjoncture actuelle depuis 2008, connait une très large surcapacité ; celleci étant en train de se résorber mais reste tout de même à des niveaux assez importants. En ce qui est du Maroc, le pays compte 8 acteurs majeurs que sont : Maghreb Steel, Sonasid, Univers Acier, MIS, Ynna Steel, Somasteel, UIS, et Riva Industrie. Ces groupes ont tous investi lourdement dans cette industrie pour accompagner le développement du Maroc. Nous pouvons nous targuer d’avoir une large autosuffisance au niveau du pays. Mais ce qui a été fait ne présage pas de ce qui est à venir et aujourd’hui nous aimerions explorer l’avenir de cette industrie. Le secteur sidérurgique a démarré à travers un plan stratégique et volontariste qui est le Plan Emergence en 2005, où le Maroc a crié haut et fort sa volonté de devenir un pays industriel et notre secteur joue un rôle très important dans la réalisation de cette ambition. Depuis quelques années, sous l’égide du ministre actuel de l’industrie, le Maroc bat au rythme du Plan d’Accélération Industrielle et à travers notamment le concept d’écosystèmes. Nous avons parlé du secteur de l’automobile par exemple qui est un secteur très important et dans lequel nos produits s’insèrent de manière naturelle, mais cela n’est que le point de départ d’une industrie où nous visons de nouvelles activités.

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J’aimerai aussi souligner la démarche importante que nous souhaitons lancer au sein de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC) et qui est celle de la création d’un écosystème« logement », pour lequel nous voulons proposer des produits qui répondent au mieux aux besoins des citoyens. Mais cette initiative ne peut pas se faire par notre seule volonté. Dans ce cadre, nous avons signé un contrat avec l’Etat en 2016 pour concrétiser ces engagements notamment à travers la dynamisation de la partie aval qui va nous permettre d’améliorer notre compétitivité de manière significative mais aussi d’aller beaucoup plus loin, dans tout ce qui est énergie et matière première, de manière à développer de nouvelles industries. S’agissant des opportunités qui se présentent pour le secteur de la sidérurgie marocain, nous disposons d’opportunités dans le secteur naval pour pouvoir investir dans la création d’une filière de démantèlement de navire, par exemple, de manière à baisser nos coûts

de production. Nous disposons également deux autres opportunités claires, à savoir la libéralisation du secteur de l’énergie à travers la loi 13-09, et l’adhésion du Maroc à la CEDEAO. Comme vous le savez, le Maroc est en train de se préparer à rejoindre cet énorme marché africain et pour lequel nous serons l’un des rares producteurs, pouvant répondre aux besoins dans toute cette région. Par conséquent, il faudrait qu’on se focalise sur ces opportunités et qu’on travaille tous ensemble, les secteurs publics et privés, les finances, les différentes autorités, de manière organisée pour pouvoir les saisir de la meilleure façon. Nous avons un modèle de réussite dont nous pouvons nous inspirer et qui est le modèle turc. Ce pays ne dispose ni de matière première ni d’énergie et pourtant c’est le 4e producteur d’acier dans le monde. Leur secret consiste en la mobilisation de l’ensemble de la nation, et c’est ce que nous souhaitons modestement copier dans notre pays. »

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Etude sur le secteur de l’acier au Maroc Suite aux discours inauguraux, une étude de perception sur le secteur sidérurgique au Maroc a été présentée. Dans ce cadre, l’ASM a mandaté le Think Tank Radius afin de mener cette première étude perception qui est la clé de voûte du lancement de Steel impulse. A travers des entretiens one to one, Radius et Steel Impulse ont pu recueillir les opinions et les recommandations des acteurs concernés directement ou indirectement par le secteur : de multiples sujets ont été traités, avec des entretiens qui pour certains ont duré plus d’une heure et demie et qui ont permis de focaliser sur des thématiques essentielles telles que : le rôle du secteur dans le développement économique du pays, les leviers de performance et de compétitivité du secteur, les perspectives de croissance et de développement, l’innovation et la R&D, l’environnement et l’éco- industrie et enfin le cadre réglementaire et les politiques publiques. Pour atteindre ces objectifs, 63 organismes publics et privés ont été ciblés par le cabinet Radius, afin de participer

à des entretiens individuels. Sur 63, 18 parties prenantes ont été approchées et plus précisément 24 décideurs pendant près de 21 heures. Le Think Tank a ainsi rencontré l’ensemble des écosystèmes du secteur, les ministères concernés, les agences et les offices publics, les associations et fédérations professionnelles, les universitaires.... Contexte : Le Maroc amorce un tournant stratégique de son développement économique aussi bien à l’échelle nationale, régionale qu’international. Le Royaume a judicieusement choisi la voie de l’accélération industrielle notamment à travers l’investissement productif et la création de valeur. La question est de savoir comment un secteur comme la sidérurgie, un secteur lourd aux investissements massifs difficilement maniable dans son évolution, pourrait se greffer à cette dynamique devenue de plus en plus rapide. Comment les sidérurgistes marocains peuvent-ils aujourd’hui jouer un rôle majeur dans l’accompagnement du développement de notre pays et surtout comment ce

secteur peut-il continuer à assumer son rôle d’industrie « industrialisante » à savoir être porteur de qualité, d’innovation et de performance pour l’ensemble de la population marocaine ? Face à tous ces questionnements, l’ASM a développé une plateforme de réflexion dans le but d’y répondre à travers la concertation, la participation et l’intelligence collective de l’ensemble des parties prenantes, directes, indirectes, publiques ou privées. C’est ainsi qu’est née Steel Impulse, une initiative qui sort des sentiers battus et des discussions superficielles. Steel Impulse se veut être un outil de contenu, d’analyse et de prospectives. Dans une démarche participative, Steel Impulse a initié une étude perception qui a duré 8 semaines et ce autour de 4 étapes clés, afin de recueillir les opinions et recommandations des principales des parties prenantes du secteur autour des problématiques de la sidérurgie au Maroc. Les résultats finaux de cette étude seront publiés incessamment sous peu.

Panel : Enjeux et perspectives du secteur de la sidérurgie au Maroc En marge de cette journée, un panel composé d’architectes, présidents de fédérations, industriels et chefs d’entreprises s’est réuni pour débattre des problématiques et perspectives du secteur. Ainsi étaient présents lors de ce panel ; Hakim Erraji, Directeur Maroc Sia Partners, Yasser Berrada, Président régional de la Fédération marocaine du conseil en ingénierie (FMCI), Said Maghraoui, Directeur de la défense et de la réglementation commerciale au ministère de l’Industrie du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, David Toledano, Président de la Fédération des industries des matériaux de construction, Azzedine 24 N°31 Décembre 2017

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Nekmouche, Président du Conseil national de l’ordre des architectes du Maroc CNOA, et Amine Louali, Président de l’Association des sidérurgistes du Maroc. Le débat s’est focalisé sur le rôle du secteur en tant que levier économique hautement stratégique pour le pays. Les panélistes ont soulevé le fait que le secteur est saturé et qu’il ne génère qu’une faible valeur ajoutée, mais que la sidérurgie au Maroc a encore de réelles opportunités de développement. Ils ont appelé à plus d’organisation et à une ingénierie de qualité pour pouvoir hisser cette valeur. Il a aussi été question, lors de ce débat, de

la dépendance du secteur de la sidérurgie au secteur du BTP. Les panélistes ont tour à tour exploré les possibilités d’élargir leur périmètre et d’aller vers d’autres marchés. La question de l’écosystème « logement »a été à nouveau abordée, en présence des cabinets d’ingénierie et d’architectes, réunis autour de la table. Les spécialistes de la sidérurgie ont rappelé que leur filière commençait à se tourner vers d’autres secteurs, notamment l’agriculture ou encore l’automobile. Autant dire que la sidérurgie se situe en amont de beaucoup d’autres d’industries. Dans leur discussion, les panélistes n’ont pas pu passer outre la question de la

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concurrence, du fait que le Maroc soit voisin de pays ayant des capacités de production énormes dans les matières de construction et l’acier comme l’Espagne. Par conséquent, le Maroc se trouve dans l’obligation de changer de comportement et d’analyser ses facteurs de production pour voir s’il est capable de résister et de fabriquer des produits à des prix plus compétitifs. Le débat s’est également tourné vers les mesures de protection instaurées par le Maroc. A cet effet, le président la FMC, David Toledano, a signalé que sa fédération a été la première au Maroc à avoir demandé des mesures de sauvegarde, en mettant en place l’autorisation préalable à l’importation qui consistait à faire une déclaration auprès du ministère de l’Industrie. Dans ce cadre, le directeur de la défense et de la réglementation commerciale au ministère de l’Industrie du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique a parlé de mesures correctives que le gouvernement instaure quand les conditions de prix l’exigent, et quand ils créent une concurrence déloyale. Il a rappelé que le Maroc est petit pays qui n’a pas une grande influence mondiale, et qui est donc contraint de se conformer 26 N°31 Décembre 2017

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à la tendance internationale en la matière. Par ailleurs, le président de l’ASM, Amine Louali, a insisté sur le fait qu’il ne peut pas y avoir de développement possible sans une volonté politique claire et une vision commune. A l’image de la Turquie qui est passée, en 15 ans, d’un pays agricole à un pays industriel. Pour atteindre cela, le pays a aligné tout son attirail : le secteur public, le privé, l’armée… Ou encore l’exemple de la Corée du Sud qui avait, dans les années 50, le même niveau développement que le Gabon et qui, aujourd’hui, fait partie du top 5 des puissances industrielles mondiales. Le point commun entre ces deux nations c’est qu’ils n’ont ni matières premières ni ressources mais des compétences humaines : ils ont travaillé mais surtout ils ont fermé leur industrie en attendant d’avoir les moyens de leurs ambitions. Le Maroc a la chance d’avoir un ministre, Moulay Hafid Elalamy, qui est dans cette logique, mais cette volonté transcende les gouvernements, il s’agit plutôt de l’organisation de tous les acteurs : les bureaux d’ingénierie, les architectes, les industriels... Le cas de l’automobile a aussi souvent été évoqué, notamment en prenant

l’exemple de Renault qui s’est installé au Maroc avec l’ensemble de ses fournisseurs créant tout un écosystème et ce sont des configurations pareilles dont le secteur de la sidérurgie a besoin. La question imminente du débat a concerné la place de la R&D et comment celle-ci pourrait renforcer le secteur industriel. Ainsi, celle-ci est très importante pour le secteur, car elle permet l’innovation pour se démarquer et donc avoir un avantage compétitif. Enfin, les panélistes se sont accordés à dire que le secteur de la sidérurgie joue un rôle moteur dans la dynamique de développement du Maroc et que la capacité de production de ce dernier peut couvrir largement les besoins du Royaume. Cela dit, le secteur requière des normes marocaines où les acteurs prennent part dès le début de leur mise en place, un besoin de cartographier le marché de proximité, ou encore mettre en place de grands qualificateurs sur celui-ci et encourager notre économie immatérielle, à savoir nos ressources humaines, pour que la sidérurgie au Maroc puisse atteindre son plein potentiel.

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Universal Industrial Steel : Fondée en 2013, Universal Industrial Steel est une société productrice de Rond à Béton et Fil machine tout deux destinés au Marché du BTP. Avec une capacité de production d’environ 300.000 T/an, plus de 130 collaborateurs, et un outil industriel moderne, nous faisons partie des leaders de production dans le secteur de la Sidérurgie au Maroc. Nous produisons du Fer à Béton reconnu dans le Marché national par sa qualité supérieure. Notre professionnalisme et Notre Savoir - faire sont des atouts mis à la disposition de notre clientèle afin de l’accompagner dans ses projets de développement.

Métiers :

Production et Distribution du RàB selon les normes de qualité les plus strictes : un contrôle de qualité rigoureux est réalisé à chaque étape du processus de production jusqu’à la livraison des clients

Mission :

Grace à une équipe expérimentée et à des moyens de contrôle maitrisés, Universal Industrial Steel met à la disposition de sa clientèle : - Des produits de qualité conformes aux standards nationaux et internationaux

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- Un Service d’Excellence alliant disponibilité, capacité d’Ecoute et Respect de l’environnement

les collaborateurs et le top management d’autre part.

Objectifs :

Respect: Toutes nos relations, qu’elles soient d’ordre personnel ou professionnel, doivent afficher les couleurs du respect. Cette noble valeur doit se vivre dans la diversité des personnes qui composent notre société.

- Satisfaire les attentes de nos clients et de nos parties prenantes. - Rentabiliser notre actif en optimisant ses processus et en réduisant les couts. - Développer nos ressources humaines en maitrisant les recrutements et en développant les compétences - Etablir des relations mutuelles de partenariat bénéfiques avec nos fournisseurs et les évaluer régulièrement - Préserver la sécurité et la santé au travail de nos collaborateurs par, la prévention, l’identification, l’évaluation et la maitrise des risques - Protéger l’environnement et prévenir toute pollution en maitrisant les rejets liquides, solides et émissions gazeuses.

NOS VALEURS : Equité: L’équité guide nos décisions et nos actions, pour nous c’est un choix que nous devons respecter lors de la répartition des tâches, l’évaluation du rendement, la promotion, le recrutement et l’allocation des ressources. Ecoute, Dialogue : Convaincre plutôt que d’imposer, c’est une réalité au sein de notre société. Notre démarche consiste à favoriser le dialogue et l’écoute entre les collaborateurs d’une part et entre

Partage: La valeur du partage, dans l’entreprise, consiste à mettre en valeur l’expérience et la connaissance de chaque employé cela enrichit la société et l’inscrit parmi les entreprises apprenantes. Professionnalisme: L’efficacité se conjugue avec la compétence professionnelle et la rentabilité économique, notre société, pour accomplir sa mission et assurer sa subsistance, s’appuie sur une équipe d’excellents professionnels, capable de combler les besoins de sa clientèle sans négliger les impératifs que nous impose la compétition.

NOS PARTENAIRES :

- Les industriels du BTP - Les ateliers de construction et de Transformation - Les bureaux d’études et d’ingénierie. - Les architectes - Les distributeurs Régionaux - Les distributeurs Nationaux - Les négociants au comptoir - Les marchés publics.

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I ls ont déclaré à propos de la journ ee de l’aci er

Amine Louali, Directeur Général Délégué de Maghreb Steel « L’ASM a organisé la première édition de la Journée de l’Acier, une occasion de dépeindre la réalité du secteur de la sidérurgie, dont nous n’avions pas énormément communiqué ces dernières années. Ainsi cette journée avait plusieurs objectifs, dont le premier était de restituer le résultat d’une étude menée en amont par L’événement ‘Steel Impulse’ était l’occasion pour les acteurs de la sidérurgie de se rassembler et de discuter autour de problématiques communes. La journée a été marquée par le discours de Moulay Hafid Elalamy, Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique, à travers lequel il nous a insufflé un bon élan et rassuré par rapport à l’évolution de nos activités. Mr le Ministre n’a pas hésité à mettre en avant les deux leaders nationaux de la sidérurgie, qui sont Maghreb

Mohamed Azmi, Président d’Univers Acier 28 N°31 Décembre 2017

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l’association et qui se voulait être le porte-parole de notre environnement global. Ce qui nous a permis de nous positionner et de voir comment notre secteur est perçu, pour pouvoir répondre de manière plus directe aux différentes attentes de l’ensemble de nos parties prenantes. Dans ce sens, nous avons fait appel à un certain nombre d’instances de notre écosystème afin d’évaluer la perception qu’à notre environnement de notre secteur. Par ailleurs, l’autre objectif de cette journée était de plaider pour la cause de notre secteur, montrer son évolution et sa place dans la chaine de valeur et dans la création de valeur ajoutée au Maroc. Comme l’a rappelé Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique dans son discours, le secteur de la sidérurgie reste un secteur stratégique qui se situe en amont de nombreuses d’industries, dont l’industrie manufacSteel et Sonasid, tout en rappelant les mesures de sauvegarde qui ont été instaurées pour le bien de ce secteur. Il a aussi mis l’accent sur le rôle que chaque acteur devrait continuer à jouer notamment en matière de responsabilité sociale , de création d’emplois et de qualité des produits. Les thématiques des panels étaient aussi intéressantes et variées et ce grâce à l’expertise des intervenants ( architectes, bureux d’études,..) qui ont enrichi les débats»

« L’édition 2017 de la Journée de l’Acier s’est déroulée le mardi 14 novembre à Casablanca. Organisateur de l’événement, l’ASM a une fois de plus réuni les plus importants acteurs du secteur, en proposant au riche panel participants de passionnants débats sur le secteur de la sidérurgie. Le ton était donné : l’acier marocain possède de nombreux avantages pour mener la course en tête lorsqu’il s’agit d’industrialisation rapide d’un pays. Toute la journée, il en fut en effet beaucoup question et nous n’avons rien à envier à personne. L’acier est

turière et la construction, ce qui en fait un secteur hautement protégé au niveau mondial. Ainsi, notre ambition était de nous assurer que les investissements réalisés jusqu’à présent sont productifs et soutiennent le développement du pays. Enfin, la Journée de l’Acier est un événement très important pour notre secteur et pour l’ASM qui organise sa première manifestation, ce qui la positionne au sein d’un secteur conséquent, générant 10 milliards de CA et employant 5000 personnes mais surtout qui a le mérite d’œuvrer dans l’industrie lourde, chose peu répandue au Maroc et donc ça nous a permis de redorer le blason de notre activité qui a vécu un contexte difficile lors de ces dernières année. Ce fut pour nous l’occasion de discuter de manière ouverte et d’informer sereinement l’ensemble de nos parties prenantes sur la réalité de notre secteur. »

Amine Abrak, Directeur Général de véritablement un matériau 3R (Reduce, Reuse, Recycle). Nous voulions absolument que nos partenaires institutionnels et autres puissent connaître en détail notre métier mais surtout les rassurer quant aux engagements d’excellence que nous nous sommes fixés comme objectifs (environnement, qualité et normes, investissements, emplois etc.). Pour notre part cet objectif est rempli. Nous attendons avec impatience la prochaine Journée de l’Acier afin de montrer que nous allés encore plus loin que les attentes. »

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I ls ont déclaré à propos de la journ ee de l’aci er « La première édition de la Journée de l’Acier organisée par l’ASM a pleinement atteint les objectifs attendus par l’ensemble des acteurs de notre écosystème. A travers cet événement, nous avons réussi à communiquer sur notre secteur et à avoir l’écho escompté, notamment de la part des médias. La journée a également connu un moment fort et qui est le discours du Mi-

nistre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique, Moulay Hafid Elalamy, qui a redonné de l’espoir aux sidérurgistes et a réitéré les engagements pris par les autorités en matière de concurrence déloyale. De plus, cette journée nous a permis de recueillir les impressions de nos partenaires et leur compréhension du marché de l’acier, qui a évolué positivement. »

Mohamed Filali Chahad, président directeur général de Moroccan Iron Steel « Steel Impulse ou la consécration de l’ambition de l’ASM, a dépassé toutes les attentes et a contribué ainsi via une journée d’échange et de partage à la mise en exergue de la vision d’un secteur uni et homogène poussant de l’avant non seulement l’ensemble des sidérurgistes, mais aussi tout le royaume. Les paroles de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique résonnent

toujours aussi fort en chacun des collaborateurs de Somasteel «La sidérurgie est un secteur stratégique auquel nous tenons. Nous serons à vos côtés, sans relâche tant que vous êtes professionnels sans relâche» et nous poussent à aller au delà des perspectives et prévisions d’un secteur soutenant tel une colonne vertébral tout un écosystème et de facto l’ensemble de l’économie nationale. »

Ahmed Machrah, président de Somasteel

« L’évènement Steel impulse a été une occasion pour Universal Industrial Steel de participer au cadre constructif de réflexion mis en place par l’ASM. Cela nous a permis, en tant qu’opérateur majeur dans le secteur de la sidérurgie, de bénéficier des avis des experts sur les problématiques qui se posent et les différentes perspectives et éventualités à saisir afin de contribuer aux fortes ambitions industrielles

du Royaume. Outre la réflexion et la sensibilisation, l’évènement a été une opportunité pour benchmarker les modèles économiques du secteur qui répondent au mieux au contexte marocain, de se concerter sur les besoins et les attentes du pays vis-à-vis du secteur, et surtout de créer des synergies durables entre les différentes parties prenantes. »

Farhad Amarsi, président d’UIS « La Journée de l’Acier a été réussie, dans le sens où son format était parfaitement adapté et le timing était bon. De plus le discours de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique était très encourageant par rapport à notre secteur et les problématiques que nous rencontrons chaque jour. Globalement, cette première Journée de l’Acier a répondu à nos attentes

mais nous pouvons retenir des pistes d’amélioration pour la prochaine édition, comme par exemple la mise en place d’ateliers de travail autour de thématiques d’actualité qui auraient pour vocation de faire participer les visiteurs professionnels et les impliquer dans le déroulement de l’événement. Il serait également bienvenu d’opter pour un format de type « séminaire », afin de rendre la journée plus interactive et plus riche en échanges avec les

professionnels. »

Mohamed Chami, directeur général de Riva Industries 30 N°31 Décembre 2017

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L’excellence au service du développement

L’ASM soutient la dynamique ĚĞ ĚĠǀĞůŽƉƉĞŵĞŶƚ ĚĞ ůĂ ƐŝĚĠƌƵƌŐŝĞ ĂƵ DĂƌŽĐ ƉĂƌ ůĂ promotion d’un ƐĞĐƚĞƵƌ ĠĐŽŶŽŵŝƋƵĞ ůŽĐĂů͕ ĐŽŵƉĠƚŝƚŝĨ͕ durable et vital pour l’essor ŝŶĚƵƐƚƌŝĞů ĚƵ ƌŽLJĂƵŵĞ

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Le partenariat s’offre un lifting

Les relations entre le Maroc et la France franchissent un nouveau cap en cette fin d’année. La visite du Premier ministre français Edouard Philippe a permis de consolider les contours du nouveau partenariat. Celui-ci aura donc été principalement économique avec un accent mis sur les PME et les Entreprises de tailles intermédiaires. Mais le partenariat sera également renforcé sur le plan stratégique, social et culturel.

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Maroc-France

Un « new deal » économique

L

a première visite officielle du Premier ministre français, Édouard Philippe, au Maroc fin octobre a manifestement été un moment charnière dans la relation MarocFrance. Faisant suite à la visite d’amitié effectuée par le Président Emmanuel Macron quelques semaines après son élection, la visite de la délégation gouvernementale française les 15 et 16 novembre dernier a permis de dessiner les contours du nouveau partenariat entre les deux pays. La déclaration finale de cette 13e réunion de haut niveau (RHN) Maroc-France, dont Industrie du Maroc détient copie, donne clairement le ton : « Au regard des nouveaux défis auxquels sont confrontés la France et le Maroc, les deux pays ont décidé de développer des coopérations renforcées dans cinq domaines stratégiques pour l’avenir de leur relation ». Il s’agit de la jeunesse, de l’innovation, de la mobilité, de l’Afrique et de la régionalisation. La vingtaine d’accords signés par les deux pays à cette occasion ont permis de concrétiser ce « new deal ». La coopération économique connaîtra d’ailleurs un nouvel élan, suite à la

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tenue de cette 13e RHN. Les deux pays ont confirmé leur ambition de construire deux économies compétitives et innovantes, engagées dans des relations équilibrées, se projetant de façon coopérative et ambitieuse vers l’Afrique pour y favoriser une croissance durable. « À ce titre, la France est disposée à accompagner le Maroc dans le processus de renouvellement de son modèle de développement économique », souligne la déclaration finale publiée par les services du Quai d’Orsay. L’Hexagone a par ailleurs réaffirmé la nécessité de mettre en place un cadre général des affaires favorables à la promotion des échanges et des investissements. Il s’agit notamment de faciliter les démarches administratives et l’accès des citoyens aux services publics, grâce notamment au développement des initiatives en faveur du gouvernement électronique. Dans ce sens, les deux pays ont procédé à la signature d’une déclaration d’intention dans le domaine du numérique afin d’accompagner la mise en place de l’Agence du développement du digital (ADD) ainsi que la mise en œuvre de la stratégie marocaine de développement

Omar ZEROUALI

de l’économie numérique. La France n’oublie pas à ce titre de marquer l’intérêt particulier qu’elle porte aux questions de protection de la propriété intellectuelle. Questions pour lesquelles les pays en développement font souvent preuve de réserves. Les multinationales en force La coopération Maroc-France reste principalement du ressort des grandes multinationales françaises, notamment dans le secteur du transport et de l’énergie. Une vision avec laquelle le Premier ministre français souhaite rompre en mettant de plus en plus l’accent sur les PME et les nouvelles technologies. 38 entreprises du CAC 40 sont présentes au Maroc et pas moins de 900 entreprises françaises y sont implantées employant près de 100.000 personnes. Le chef de l’Exécutif français veut aller plus loin en encouragent notamment l’implantation des Entreprises de taille intermédiaire (ETI). « La France est le premier investisseur étranger direct au Maroc sur les 15 dernières années et cette dynamique doit être ouverte aux nouveaux acteurs.

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Maroc-France Les grands groupes doivent ramener dans leur sillage les petites entreprises », soulignait Edouard Phillipe à l’occasion de son discours d’ouverture du forum France-Maroc organisé par la CGEM et le Medef en marge de la RHN. Les deux pays comptent ainsi poursuivre leur engagement en faveur du soutien aux PME et de la promotion de l’entrepreneuriat à travers, notamment, l’appui au développement du statut de l’autoentrepreneur au Maroc. Pour favoriser l’émergence d’entreprises innovantes, la France et le Maroc ont d’ailleurs décidé de la mise à disposition de financements au profit de l’assistance technique pour le Fonds Innov Invest géré par la Caisse centrale de garantie. Si le partenariat économique a particulièrement été prolifique dans l’automobile, l’aéronautique et le transport, les deux partenaires ressentent désormais l’urgence de défricher de nouveaux secteurs comme la santé, l’urbanisation ou l’agroalimentaire. À ce titre, l’initiative de l’AFD en faveur du développement de l’e-santé et du Partenariat public-privé dans le domaine de la santé contribuera à créer un environnement économique favorable. Le tourisme n’est pas en reste. Les deux pays ont adopté une feuille de route qui permettra d’accroitre les flux et investissements croisés dans ce secteur. Les nouveaux secteurs La coopération agricole devrait continuer à se développer. La France a d’ailleurs réitéré son soutien aux plans Maroc Vert et Halieutis ainsi qu’au secteur forestier marocain. Les deux pays préparent le

renouvellement de l’accord-cadre de coopération dans les domaines de l’organisation et du pilotage des filières agricoles et halieutiques. S’agissant de la filière pêche, la France réaffirme son soutien au dispositif de modernisation des industries du secteur et son souhait d’intensifier les projets bilatéraux de coopération en matière de savoir-faire et d’équipements. Il ne s’agit pas pour autant de négliger les partenariats traditionnels : La France continuera à accompagner le Maroc dans ses projets structurants, en particulier les projets de développement du transport et d’un écosystème ferroviaires. Les deux pays se félicitent de la signature, le 9 octobre 2017, de l’Accord de prêt d’un montant de 80 millions d’euros, accordé par l’Agence française de développement (AFD) à l’Office national des chemins de fer (ONCF) du Maroc, en vue de financer la dernière tranche du projet de la Ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Casablanca. Ils proposent la création d’un Club LGV pour poursuivre la coopération ferroviaire après la mise en service de cette ligne. La France confirme le grand intérêt qu’elle porte au développement du réseau de tramway de Casablanca et de Rabat. À ce titre, elle salue la signature de la convention de prêt souverain de 40 millions d’euros accompagné d’une subvention de 400.000 euros entre l’AFD et la Société de transport de RabatSalé (STRS), pour le financement de l’extension de la ligne 2 du tramway de Rabat-Salé, et de la Convention entre l’AFD et Casablanca Transport d’un prêt de 30 millions d’euros assortis d’une subvention de 500.000 €. La France et

Edouard Philippe, Premier ministre français Nous voulons amplifier nos rapports économiques entre le Maroc et la France. C’est en tout cas le souhait exprimé par le Président Emmanuel Macron. La bonne santé de nos relations ne doit pas toutefois nous interdire de déceler les domaines dans lesquels ce lien peut être encore plus fort. Les parts de marché françaises s’érodent et nous devons y remédier. Les entrepreneurs doivent répondre à ce besoin. Nous devons ouvrir le chemin aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire pour défricher.

Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique Il faut installer des écosystèmes autour de ces locomotives françaises. La relation ne peut être durable que s’il y a un intérêt. Il n’y a que l’intérêt qui prime pour les opérateurs. Le Maroc a démontré sa capacité à offrir des infrastructures et de vraies opportunités. Notre rôle est de mettre en place le terreau fertile pour le développement de ces activités. Aujourd’hui, Renault exporte depuis le Maroc vers 75 pays. L’Aéronautique et l’automobile sont importantes, mais les

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le Maroc continueront donc à coopérer dans le secteur des transports, comme en témoigne notamment la signature de deux déclarations d’intention pour renforcer la coopération dans les domaines maritime et portuaire, et à contribuer au développement de l’industrie navale au Maroc. Les deux pays marquent leur intérêt quant au développement de lignes maritimes entre le Maroc et le sud de la France, en particulier entre les ports de Sète et de Tanger Med. Bien plus encore, les deux pays étudient la conclusion d’un partenariat dans le domaine routier entre le Centre national d’études et de recherches routières (CNER) et l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (IFSTFAR) ainsi que d’une assistance technique au profit de la Caisse pour le financement routier (CFR). Les deux pays sont également convenus de réexaminer le niveau des quotas d’autorisation de transport international routier entre le Maroc et la France, et de réunir à cet effet la Commission mixte en matière de Transport international routier entre les deux pays. Cette réunion se tiendra à Paris, au premier trimestre 2018. Les deux pays souhaitent développer des partenariats dans le domaine des routes, des autoroutes et de la sécurité routière, notamment en matière de formation. Ils se félicitent de la signature prochaine de l’accord entre la Direction des routes marocaine et le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA).

opportunités sont multiples, notamment dans l’agroalimentaire, le secteur pharmaceutique et la sidérurgie. L’Afrique est une priorité pour nos deux pays, mais il faut faire attention à ce que ça ne devienne pas un slogan creux. Il ne faut pas se leurrer, là encore, c’est l’intérêt qui prime chez les opérateurs. Il faut mettre en place des relations équilibrées. Si les entreprises ne gagnent pas d’argent, si elles ne sont pas protégées, elles n’iront pas investir en Afrique.

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Économi e

Omar ZEROUALI

Maroc-CEDEAO

Où en est la demande d’adhésion ? La demande d’adhésion du Maroc à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devait en principe être officiellement traitée le 16 décembre dernier à l’occasion du Sommet des chefs d’État de la communauté. Cette question a toutefois été reportée à début 2018 en attendant une analyse approfondie des résultats de l’étude d’impact qui vient d’être publiée par la Commission de la CEDEAO. Décryptage. La Commission de la CEDEAO a été commanditée par les chefs d’États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour la mise en place d’une étude d’impact jaugeant les opportunités et les menaces de l’intégration du Maroc à l’espace économique ouest-africain. Les résultats de cette étude devraient servir de base pour les pays membres de la communauté pour se prononcer sur les modalités d’intégration du Royaume. Le dernier Sommet de chef d’État tenu à Abuja au Nigeria a mis en place un comité composé des Présidents togolais, ivoirien, ghanéen, guinéen et nigérian 36 N°31 Décembre 2017

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pour adopter les termes de référence et superviser l’étude approfondie des implications de l’adhésion du Maroc à la communauté CEDEAO. Une réponse officielle de la Communauté économique régionale sur l’adhésion du Maroc devrait intervenir courant 2018 lors d’un sommet extraordinaire. En attendant, les résultats de l’étude préliminaire qui vient d’être rendue publique permettent de déceler les premières opportunités, mais aussi les obstacles à cette intégration. On y apprend notamment que la demande d’adhésion du Maroc reste tout à fait légale du point de vue du droit international et du droit communautaire

de la CEDEAO. La Commission estime que le Maroc, bien que ne faisant pas partie de la région de l’Afrique de l’Ouest telle que définie par l’Union africaine, peut intégrer la communauté en tant que pays tiers sans pour autant amender le traité d’Abuja. La Commission invoque notamment la possibilité pour les États membres de prendre des actes additionnels au traité d’Abuja formant la CEDEAO en vue de le compléter. Une astuce qui devrait également permettre l’intégration d’autres pays tiers ultérieurement. Du côté des impacts macroéconomiques, l’un des principaux enseignements de l’étude d’impact demeure le déséquilibre

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Économi e flagrant entre les droits de douane appliqués par le Maroc et ceux mis en œuvre par la CEDEAO. L’analyse de ces taxes douanières permet de constater que le Maroc a plus d’intérêt à voir les droits de douane très importants établis par la CEDEAO (allant jusqu’à 35 %) sauter. L’Afrique de l’Ouest pour sa part dispose déjà d’un accès très préférentiel au marché marocain qui applique des taux de douanes très bas pour les pays de la CEDEAO. En effet, en 2016, le Maroc a fixé une moyenne de droits de douane de 3,1 % sur ses importations en provenance de la CEDEAO, tandis que cette dernière fixait sur ses importations en provenance du Maroc des droits en moyenne trois fois plus élevés, soit 10 %. Il est à noter qu’en raison de la différence de niveau de développement industriel entre le Maroc et les États membres actuels de la CEDEAO, la Commission a jugé nécessaire de mettre en place des mesures de mise à niveau pour les industries nationales dans les États membres. Du côté des produits agricoles, l’étude de la CEDEAO estime que le Maroc offre de grandes opportunités, mais que, par

manque de compétitivité, les pays de la CEDEAO devraient avoir du mal à accéder au marché du Royaume. « La CEDEAO élargie au Maroc ne peut pas espérer grand-chose dans l’immédiat en ce qui concerne le commerce des produits agricoles à valeur ajoutée », estime la commission. Ainsi, le marché de l’élevage et des produits laitiers au Maroc semble offrir une opportunité lucrative pour le secteur de l’élevage dans les États membres actuels de la CEDEAO, en raison de tarifs d’importation relativement bas. Cependant, il reste beaucoup à faire au niveau des pays de la CEDEAO pour que leurs exportations de produits d’élevage soient compétitives. En revanche, du côté des investissements directs étrangers (IDE) l’étude d’impact estime que la perspective d’adhésion du Maroc à la CEDEAO pourrait faciliter le flux des investissements entre le pays et les États membres actuels de la CEDEAO, mais aussi accroître l’attractivité du regroupement y compris le Maroc en matière d’investissements. Il est à rappeler que le Maroc a signé avec huit pays de la CEDEAO neuf accords bilatéraux d’investissement, mais que

seuls trois sont actuellement en vigueur. Enfin, la Commission estime qu’une étude plus approfondie des tenants et aboutissants de cette intégration du Maroc devrait être menée. « L’analyse exhaustive des implications en termes de recettes (gains ou pertes) pour chaque État membre de la CEDEAO n’a pu être faite, étant donné que la plupart d’entre eux ont un budget basé sur les taxes », souligne la Commission. Cette dernière affirme qu’il est nécessaire de procéder à un examen minutieux des implications par secteur liées à l’adhésion du Maroc au Traité et au Tarif extérieur commun (TEC). Cet examen doit également s’inscrire dans le contexte global de la mise en œuvre future de l’accord de libre-échange continental (ALEC) en cours de négociation. «  En tout état de cause, cette analyse doit être faite pour accompagner le processus de négociation. La Commission aura besoin d’être fortement soutenue par les dirigeants de la CEDEAO pour travailler dans ce sens ».

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Attijariwafa bank société anonyme au capital de 2 035 272 260 DH - Siège social : 2, boulevard Moulay Youssef, Casablanca. Agréée en qualité d’établissement de crédit par arrêté du ministre des finances et de la privatisation n° 2269-03 du 22 décembre 2003 tel que modifié et complété - RC 333.

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Entretien Ahmed Ouahab, Directeur général de JobRouter EMEA

« La digitalisation ne doit plus être vue comme un investissement qui se décide avec un calcul de ROI, mais comme un positionnement dans le monde du futur. » Déjà présent sur des problématiques de processus industriels et de systèmes d’informations, JobRouter accompagne les entreprises industrielles (aéronautique, automobile, agroalimentaire, cosmétique, électronique, matériaux…) dans leurs programmes de transformations. De l’audit des processus au pilotage de projet / programmes, l´implémentation de la plateforme JobRouter et la conduite du changement, l’expérience de JobRouter garantit un accompagnement efficace et novateur, qui permet aux entreprises de prendre une longueur d’avance. Sous la thématique de l’Industrie 4.0, Industrie du Maroc Magazine est allé à la rencontre de son directeur général, qui nous a dévoilé la vision de JobRouter Maroc sur l’entreprise du futur. « La plateforme allemande JobRouter est une plateforme de digitalisation full Web qui se compose de plusieurs innovations technologiques parmi lesquels la partie « GED » (Gestion électronique de documents), la partie « JobRouter Cloud », mobilité, qui fait que notre solution responsive est compatible avec tous les terminaux (tablettes, PC, Smartphones,…). Nous trouvons aussi la partie « connectivité », afin de s’interfacer avec tous les systèmes tiers existants au sein des organisations. » Que veut dire « Industrie 4.0 » ? Que doit-on en attendre ? L’industrie 4.0 est liée à la transformation 38 N°31 Décembre 2017

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digitale, incluant l’IT, matériels et logiciels, permettant aux entreprises de créer une intégration des processus entre la conception des produits, la planification et l’ingénierie de la production et son exécution. Cette numérisation induit des changements profonds dans l’industrie et cela n’échappera à aucun secteur. L’ensemble des vecteurs de l’innovation d’affaires sont touchés : le produit, les services, les processus, la distribution. Via les systèmes informatiques, c’est toute la manière dont une entreprise organise sa production qui change. De plus, une masse de données sans précédent est générée le long de la chaîne de valeur.

Différentes solutions sont proposées aux industries pour les aider et les accompagner dans leurs différentes étapes de la digitalisation de leurs processus métiers, dont le BPM (Business Process Management). L’approche BPM intégrée dans la plateforme JobRouter simplifie la dématérialisation des processus dans le secteur industriel et permet de retrouver rapidement de l’agilité sans remettre en cause votre système d’information existant. Comment JobRouter accompagne-t-il les entreprises dans leur démarche de transformation et digitalisation ?

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i ntervi ew Nous pensons que les 3 leviers de cette transformation sont : L’utilisation des technologies disponibles et à venir, l’optimisation des processus de gestion et l´organisation de l’entreprise. Ce type de transformation ne peut pas être comparé à un programme classique de développement et d’implémentation d’une solution informatique. Les plus grands changements vont devoir se faire dans les cultures et les mentalités. Il faudra mettre en place de nouvelles habitudes, instaurer une nouvelle philosophie pour faire en sorte que les changements s’opèrent et soient effectifs. A travers son réseau de partenaires spécialisés répartis en différents secteurs, JobRouter peut accompagner les entreprises dans leur démarche de digitalisation. Nous avons besoin du top management de l’entreprise pour accompagner cette démarche et qui soit à même de gérer cette transition. Il faut également arrêter de percevoir la digitalisation comme un simple investissement qui se décide avec un calcul de ROI, mais plus comme un positionnement dans le monde du futur.

big data. Toutes ces techniques font partie des ingrédients qui entrent dans la composition de l’«industrie 4.0», sans toutefois que l’on puisse résumer ce concept à l’une ou l’autre de ces technologies considérées séparément. L’industrie 4.0 n’est pas seulement une technique mais un changement culturel, en lien avec la numérisation. A quoi va-t-il falloir faire attention en passant en mode 4.0 ? Ce n’est pas parce qu’on est passé en mode 4.0 que les processus mal conçus vont soudainement se mettre à fonctionner. Le numérique n’est pas le remède à tous les maux. Il est impératif de remettre les choses à plat et de digitaliser intelligemment. Cela implique de réfléchir soigneusement aux procédés en place et de ne faire le pas qu’une fois prêt.

Quel en est l’impact sur notre tissu économique ? Grâce à la digitalisation, on peut pratiquer l’innovation au niveau des processus. Concrètement, cela veut dire augmenter sa productivité et optimiser sa production grâce à la numérisation des procédés. Objets connectés, imprimantes 3D, senseurs intelligents pour les machines, exploitation des données issues du

Quelle est l’approche de JobRouter pour passer à une industrie 4.0 au Maroc et en Afrique ? Aujourd’hui au Maroc, nous n’avons pas constaté un grand besoin en digitalisation, seuls les grands groupes en sont concernés. Les uns sont conscients de l’urgence de la situation mais ne réagissent pas quand les autres ont carrément anticipé le changement qui est en train de s’opérer. JobRouter se donne comme devoir de sensibiliser ceux qui hésitent encore via des événements, l’organisation de séminaires, pour un retour d’expérience, parce que la transition numérique est imminente et elle se fera avec ou sans eux. Le rôle de JobRouter consiste à les sensibiliser dans

Portrait du Groupe JobRouter La société JobRouter Maroc est une filiale de l’éditeur allemand JobRouter AG, présent sur le marché européen depuis plus de 15 ans. La société connait un très grand développement à l’international. En 2014, JobRouter a choisi Paris et Casablanca pour y piloter sa croissance en France et au Maroc, mais aussi pour

servir les marchés du Moyen-Orient et de l’Afrique. D’autre part, le marché marocain représente un potentiel stratégique pour notre développement. Après l’expansion au Maroc, en Turquie et en Pologne, le cinquième emplacement vient d’être confirmé à Londres, au Royaume-Uni, et se focalisera sur l’industrie des services financiers.

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ce sens en présentant la situation réelle du marché marocain, et en proposant des solutions innovantes qui répondent au besoin local. JobRouter Maroc essaie de faire le pont entre l’industrie 4.0 déjà enclenchée en Europe et les prémices de cette transition qui commence à s’opérer en Afrique. En Afrique, il faut créer des solutions innovantes, un modèle qui répond parfaitement aux besoins des entreprises africaines en commençant par le Maroc, puisque le Royaume représente un hub dans la région, puis dupliquer ce modèle à l’ensemble des pays du continent. Ces solutions devraient permettre aux entreprises de résister aux changements technologiques et rester compétitives. Au Maroc, nous avons les moyens de réaliser ceci, puisque nous disposons de solides connaissances en ingénierie, ainsi que d’une forte volonté de l’Etat marocain et des pouvoirs publics d’accompagner cette transition, notamment par le biais du Plan d’accélération industrielle initié par le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique et le Plan Maroc Digital 2020 ainsi que la création d’entités pour soutenir ce développement, à l’instar de l’agence du développement numérique. JobRouter se place donc en tant qu’acteur de ce changement pour accompagner et soutenir cette vision étatique dans le but d’accélérer le processus de digitalisation afin d’atteindre une industrie 4.0 de notre pays et de tout notre continent.

JobRouter enregistre une croissance exponentielle des ventes : une forte croissance des ventes de 36,1/68,5% d’augmentation des licences logicielles/ Plus de 40.000 nouveaux utilisateurs de logiciels en 2016/Relance et intégration d’une offre Cloud.

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person nalite i n dustri elle

Entretien Khaldoun Bouacida, directeur général de BASF pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest

«Le marché marocain présente pour nous plusieurs avantages dont le principal consiste en sa diversité». Pouvez-vous vous présenter et nous en dire plus sur les activités de BASF au Maroc ? Je me nomme Khaldoun Bouacida, je suis Tunisien et j’occupe la fonction de directeur général de BASF Maroc et « Country Cluster Head ». A ce titre, je chapeaute toute l’activité de BASF dans la région Afrique du Nord et de l’Ouest, cela va de la Libye au Maroc, puis du Maroc jusqu’au Cameroun vers le Sud et plus précisément la partie francophone, soit un total de 18 pays dans le monde. BASF est une multinationale dont le siège se trouve en Allemagne et qui opère sur plusieurs secteurs. Dans le continent africain par exemple, et notamment en Afrique du Nord et de l’Ouest, nous sommes actifs dans les secteurs de l’agrochimie, la chimie fine, les produits de consommation et la cosmétologie, l’alimentation ou encore la nutrition animale... BASF Maroc est également présente dans d’autres segments comme l’industrie minière, la chimie industrielle, la peinture 40 N°31 Décembre 2017

INDUSTRIE DU MAROC

Propos recueillis par Sarah MAACHE

automobile, la chimie de construction et le plastique d’ingénierie pour l’automobile.

Le Maroc a récemment développé de manière soutenue son secteur automobile.

Quels avantages présente pour vous le marché marocain ? Le marché marocain présente pour nous plusieurs avantages dont le principal consiste en sa diversité. Ainsi, nous sommes actifs sur ce marché dans la partie agrochimie, vu qu’il s’agit là d’un secteur jouant un rôle considérable dans l’économie marocaine. Nous sommes également présents dans les industries minières et d’extraction, qui est également un segment développé dans le Royaume, mais aussi dans la chimie et la pétrochimie notamment le raffinage et les huiles minérales. Nous y sommes aussi actifs sur le volet « agro-alimentaire » et sur toute la chaine de valeur alimentaire (vitamines, additifs alimentaires...). Par ailleurs, le Maroc présente d’autres avantages, du fait que le pays dispose d’une population jeune et dynamique, mais surtout en progression en termes de pouvoir d’achat.

Dans ce sens, quelles sont les activités de BASF dans ce secteur ? Globalement, entre 15 à 20% de l’activité de BASF est tournée vers l’industrie automobile. Dans ce sens, tous les grands constructeurs sont des clients directs de notre entreprise. Au Maroc, nous avons le plaisir de constater que le pays est en train de développer considérablement son industrie automobile et nous y avons déjà tissé des contacts avec les constructeurs et les fabricants de composants automobiles, à savoir les composants électriques, électroniques ou plastiques. A ce niveau nous sommes particulièrement actifs sur les plastiques, la mousse, et les fluides automobile (huile de freinage, liquides de refroidissement...). Nos activités incluent aussi la peinture automobile dont la peinture carrosserie en réparation. Sur tous ces secteurs, nous travaillons avec les grands groupes automobiles tels que PSA, Renault…

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Quelle est votre approche en termes de « chimie verte » ? Pour tout ce qui a attrait à la chimie verte, nous proposons à nos clients des solutions avec une approche dite soutenable. Dans ce cadre, nous produisons par exemple des vitamines et des omégas 3 à partir de source végétale, ou encore de la vitamine E à partir de source soutenable et nous sommes très exigeants avec nos fournisseurs quant à la qualité et le respect de l’environnement tout au long de la chaine de valeur. Si nous constatons qu’un produit n’est pas conforme à une règle environnementale dans un pays, nous le remplaçons par un produit alternatif dans toutes les autres régions. Justement, comment agit BASF pour réduire son impact environnemental ? BASF a considérablement réduit son « empreinte carbone», et nous vendons

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même nos technologies de réduction de CO2 à d’autres groupes et à nos clients pour les encourager à en faire de même. Nous préconisions l’utilisation minimale d’énergie à travers notre unité en Allemagne qui est totalement intégrée, c’est-à-dire que toute sa production est vendue en interne à d’autres structures. Il s’agit d’un système intégré, consistant en une optimisation totale de l’outil de production, de sorte à produire le minimum de déchets, diminuer les émissions de CO2 et consommer le moins d’énergie possible. Quelles sont vos perspectives de développement au Maroc et dans la région africaine ? Nous avons modernisé nos bureaux à Casablanca, ce qui est déjà prometteur, dans le sens où nous voulons en faire notre hub pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique francophone. Nos perspectives de développement dans la région se font

par conséquent à partir de Casablanca où nous avons installé nos fonctions centrales. Par ailleurs, nous avons également ouvert un bureau à Abidjan il y a une année et nous voulons renforcer nos ressources en Afrique de l’Ouest, où nous sommes en phase de recrutement. Notre développement est donc plus régional que local, mais il se fera indubitablement à partir du Maroc. Un dernier mot... Pour finir, nous espérons bénéficier d’une météo clémente et que le niveau de pluviométrie soit élevé cette année, une condition sine qua non pour la pérennité des secteurs de l’agroalimentaire et de l’agrochimie. Enfin, nous soutenons le potentiel de l’agriculture et des petits agriculteurs qui sont le fer de lance de tout un secteur.

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formation

Entretien Grégory Guéneau, président-fondateur d’Adalia School of Business

«L’enseignement supérieur est en voie de transformation poussée par la transition digitale. Celui-ci doit donc s’adapter et être moins cloisonné. «

Propos recueillis par Sarah MAACHE

ADALIA School of Business est une nouvelle école de Management au cœur de Casablanca. L’établissement accorde une large place à la démarche inductive, une méthode pédagogique qui a fait ses preuves dans les modèles d’enseignement anglo-saxons, à travers un programme permettant à des juniors, seniors de s’imprégner rapidement et efficacement de nouveaux enjeux, méthodes de travail, et d’acquérir des compétences spécifiques. Aujourd’hui ADALIA School of Business lance le label « Passeport de l’innovation »d’ADALIA SCHOOL of Business pour primer les projets innovants. Et à l’occasion de la 1ère cérémonie de remise dudit label, Industrie du Maroc Magazine s’est entretenu avec Grégory Guéneau, présidentfondateur d’Adalia School of Business. Pouvez-vous nous en dire plus sur la formation et les principales filières que propose votre établissement ? Adalia School of Business est une école de management spécialisée dans les métiers de l’innovation, de l’entrepreneuriat et de la transformation digitale. Nous proposons des formations diplomantes après le baccalauréat, de type licences et masters accrédités par l’Etat marocain, mais aussi en partenariat avec des universités publiques françaises permettant de délivrer des diplômes d’Etat français. Nous disposons d’une licence en management et marketing, et six masters dont un master en management de l’innovation et marketing digital, un master en management et entrepreneuriat ainsi qu’un master en finance des entreprises et des marchés. Ce sont là les masters les plus spécifiques que nous avons.

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INDUSTRIE DU MAROC

Nous savons que votre école met l’employabilité au cœur de sa stratégie pédagogique. Dans ce sens, comment travaillez-vous avec l’entreprise pour la rapprocher des étudiants ? En effet, nous mettons l’entreprise au cœur de notre réflexion dans la conception de nos formations. Pour ce faire, ADALIA School of Business dispose de beaucoup de moyens pour aboutir à cet objectif : le premier consiste à se déplacer vers l’entreprise et aller à la rencontre des responsables des ressources humaines, des responsables opérationnels, de rencontrer les salariés et d’essayer de comprendre leurs besoins en matière de compétence, de savoir-faire, savoir-être et de connaitre au mieux leurs critères de recrutement. En fonction de toutes les informations recueillies, nous élaborons des programmes de formations adaptés aux véritables besoins des organisations.

L’autre moyen de rapprocher nos étudiants du monde entrepreneurial est d’organiser des évènements scientifiques avec les entreprises à l’image d’INNODAYS, la conférence internationale pour l’innovation et l’entrepreneuriat que nous organisons chaque année et à laquelle nous convions des chefs d’entreprises, des startups et le monde académique. Le croisement de ces différents horizons est donc particulièrement intéressant à cette occasion. Dans ce cadre, nous organisons également des activités pédagogiques, telles que les études de cas, les business games ou de la recherche appliquée au service des entreprises. Par ailleurs, nous élaborons aussi des formations sur mesure pour lesquelles une entreprise exprime un besoin. Notre école propose également une activité de création des universités d’entreprises. Autrement dit, nous développons un

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formation

centre de formation en interne au sein des entreprises ayant d’importants besoins en formation. Vous avez récemment organisé la première cérémonie de labellisation dans le cadre du label « Passeport Innovation ». Pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement ? En effet, le mardi 28 novembre a eu lieu la cérémonie de la première labellisation « Passeport Innovation » au Maroc. Cette labellisation intervient suite à la deuxième édition d’INNODAYS organisée les 10 et 11 octobre dernier par ADALIA School of Business. Cet évènement a consacré l’entreprise « Creasouk », spécialisée dans le e-commerce destiné aux PME, sacrée pour son caractère innovant et la robustesse économique de son projet. Le prix a été délivré par ADALIA School of Business, certifié par Bureau Veritas et avec le soutien technique du Pôle de Compétitivité Cap Digital Paris Région. Derrière cette labellisation, il y a tout un processus d’évaluation permettant de déterminer le caractère innovant et la portée économique d’un projet. C’est particulièrement important qu’un tiers de confiance puisse réaliser cette expertise, pour garantir plus de crédibilité auprès des investisseurs potentiels, des entreprises désirant acquérir de l’innovation et auprès des pouvoirs publics également. Notre vocation à travers cette labellisation est de ne pas faire d’incubation, afin de ne pas risquer d’être juge et partie à la fois. Nous mettons à disposition de tout l’écosystème ce dispositif de labellisation de manière à créer de la valeur ajoutée pour tous. Quels sont les critères dont un projet doit disposer pour bénéficier de cette labellisation ? Les critères de sélection sont au nombre de 50 et sont utilisés pour pouvoir déterminer le caractère innovant et la robustesse économique du projet. Parmi ceux-ci on retrouve la typologie d’innovation,

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l’étude comparative, l’étude des verrous technologiques, etc. Cette labellisation a été élaborée grâce à de partenaires de notre école, dont le principal est Cap Digital Paris Région, un important cluster et un pôle de compétitivité dédié au numérique et au digital. Cap Digital a mis en place depuis une dizaine d’années un processus de labellisation permettant de reconnaitre le caractère innovant des projets, lequel est utilisé par l’Etat français pour pouvoir délivrer des subventions dans le cadre du fonds unique d’investissement. Dans ce cadre, nous avons établi un partenariat avec Cap DIgital, nous permettant de recevoir un transfert de compétence et d’expérience de leur part, portant sur le processus, les critères et les conditions de labellisation. Nous avons également bénéficié de l’accompagnement du bureau Veritas pour l’élaboration de cette labellisation, et qui est intervenu en matière de certification de la qualité du processus, de manière à s’assurer qu’il n’y ait aucune externalité dans l’administration de cette labellisation. Par ailleurs, Cap Digital a procédé à une mise à niveau en amont, pour pouvoir adapter les critères et les conditions d’éligibilité à la réalité marocaine. Il a aussi fallu exposer ce processus de labellisation à l’observation et aux critiques de l’ensemble des acteurs de l’écosystème.

nous savons que le digital-learning ne fonctionne pas, il faudrait plutôt aller vers de l’enseignement présentiel et y intégrer l’usage des nouvelles technologies, qui sont indispensables à une bonne formation. D’un autre côté, le besoin en compétence du marché évolue très rapidement et il y a vocation à davantage s’accélérer. Nous savons par exemple que d’ici une dizaine d’années 80% des emplois qui seront proposés n’existent pas encore. Les métiers du futur se renouvèleront beaucoup plus vite et seront des métiers hybrides entre des métiers traditionnels et une industrie 4 0. Donc, l’enseignement supérieur doit s’adapter au marché de l’emploi, être moins cloisonné de manière à mettre en place des formations pour développer des doubles voire des triples compétences au sein des universités et ADALIA School of Business a vocation à être un fer de lance au Maroc de cette transformation de l’enseignement supérieur.

Comment voyez-vous l’avenir de la formation académique à l’ère de la transformation digitale ? Je pense que l’enseignement universitaire est en voie «d’ubérisation ». Celui-ci est en voie de transformation poussée par la transition digitale, vu que les modalités d’enseignement se mondialisent et nous assistons à l’émergence de nouveaux modèles où le digital entre énormément en ligne de compte, notamment dans l’enseignement. Mais aujourd’hui,

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Apple achète Shazam Apple va acquérir l’application de reconnaissance musicale Shazam, signe d’une accélération dans la musique pour le géant californien, qui veut diversifier ses sources de revenus. Les deux groupes ont annoncé ce rapprochement dans des déclarations distinctes mais ont chacun refusé de donner toute indication sur le prix d’acquisition. Selon plusieurs sites spécialisé, cette opération est la confirmation des ambitions d’Apple dans l’offre musicale, un secteur de plus en plus concurrentiel et actuellement dominé par Spotify.

Snapchat pourrait bien perdre contre Instagram à la guerre des Stories Snapchat serait en chute libre. L’application ayant été à l’origine de la création du concept des stories s’est bel et bien fait copier et doubler. Les stories sont des posts à durée de vie éphémère, qui disparaissent au bout de 24 heures et qui avaient permis à Snapchat de se développer dès son apparition. Snapchat s’est aussi démarqué grâce à ses filtres qui changent tous les jours. Pourtant, Instagram Stories, lancé en août 2016, revendique actuellement 250 millions d’utilisateurs uniques quotidiens dans le monde. La moitié des 500 millions d’utilisateurs quotidiens d’Instagram sont donc désormais sur Stories. Bien loin de Snapchat et ses 173 millions d’utilisateurs uniques.

La France investit 100 millions d’euros pour atteindre l’internet haut débit d’ici 2020 Le Premier ministre français, Edouard Philippe, a présenté son plan pour accélérer la couverture numérique du territoire. Suite à la promesse présidentielle d’offrir une connexion Internet fixe avec du bon débit - soit au moins 8 Mbit/s en download - à tous les Français d’ici 2020, un guichet « Cohésion numérique » sera mis en place avec une dotation de 100 millions d’euros destinée à financer l’équipement d’une partie de la population. Ainsi, une aide de 150 euros sera accordée à 2 millions de foyers français pour s’équiper en box 4G, antenne ou parabole d’ici 2020.

Volvo approvisionnera Uber pour ses taxis autonomes Volvo et Uber avaient annoncé en 2016 un partenariat pour le développement de voitures autonomes. Désormais, Volvo vient d’annoncer la signature d’un accord-cadre portant sur la vente de plusieurs dizaines de milliers de véhicules au géant américain du VTC à horizon 2019 et 2021. Selon Volvo, il s’agit de « véhicules compatibles avec la conduite autonome ». Ces derniers seraient constitués du Volvo XC90, le SUV du constructeur suédois.

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Facebook conçoit un Messenger spécial au moins de 13 ans Facebook se donne un nouvel objectif : permettre aux enfants de communiquer par messagerie instantanée en toute sécurité à travers Messenger for Kids. Cette dernière est une version de la messagerie instantanée de Facebook, sans publicité, sans achats en ligne et avec des fonctions de contrôle parental. Un nouveau service de chat et vidéochat de Facebook qui est disponible pour l’instant seulement sur l’Apple App Store américain, cette application est spécialement dédiée à ceux qui ne peuvent pas créer de compte Facebook, c’est-à-dire les enfants de moins de 13 ans.

Des sites capables de traquer vos moindres faits et gestes ! Près de 500 site web, tels que Spotify, WordPress, Skype, Microsoft, Samsung, EDF ou bien encore Air France, intégreraient un logiciel capable de traquer le moindre de vos gestes. Ces logiciels permettrait de voir en direct ou de revoir le comportement d’un internaute, et sans que vous soyez au courant, le logiciel a la possibilité de suivre le parcours du curseur de la souris, voir ce qui a été tapé dans la barre de recherche (même si la requête n’est pas validée), les liens sur lesquels l’internaute a cliqué ou encore les mots de passe tapés depuis un Smartphone. Attention, cela ne veut pas dire que ces scripts sont activés.

OPPO lance son F5, expert des selfies à l’intelligence artificielle OPPO, Selfie Expert & Leader vient de lever le voile sur le dernier-né de sa série F, le OPPO F5, un expert des selfies à l’intelligence artificielle, doté d’un écran de 6 pouces en Full Screen, qui promet des selfies naturels. A cette occasion, Andy Shi, Directeur de la marque OPPO dans la région Afrique et Moyen-Orient, a déclaré: «Notre objectif a toujours été d’offrir la meilleure expérience de photographie et de selfie à nos consommateurs ». Il sera commercialisé au prix de 3399 Dh à partir du 16 décembre, après une semaine de précommande. Deux autres modèles ont également été dévoilés lors du lancement, le F5 édition 6 Go et le F5 Youth octroyant aux fans OPPO et aux novices de la marque un choix plus large permettant de répondre à leurs besoins variés. Ces deux variantes seront bientôt disponibles au Maroc.

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