Industrie du Maroc Magazine N˚34

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evenement

Energie solaire : la Chine s’invite au Solaire Expo P.20-21

w w w. i n d u s t r i e s . m a

digitalisation

invention

Digital Divide : Le Maroc accuse du retard

ENTRETIEN RACHID YAZAMI P.36-37

P.28-32

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

N° 34 MARS 2018 - Prix Maroc 120 DH

ddt n

MONETIQUE AU MAROC

ENCORE UN GRAND POTENTIEL!


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Édito

Hicham RAHIOUI

Directeur de publication redaction@industries.ma

Monétique au Maroc : un immense potentiel à explorer !

A

vec l’essor des paiements par carte, du e-commerce et la récente course des opérateurs bancaires marocains en vue du lancement des solutions de paiement mobile, l’activité monétique se positionne désormais au rang d’industrie financière à part entière au Maroc. En effet, sur le continent africain le marché du paiement électronique connait une forte croissance et le Maroc n’y fait pas dé- faut. À en croire les chiffres publiés par le CMI (Centre monétique interbancaire) à fin 2017, l’année a connu une forte progression de l’activité Paiement, aussi bien pour les cartes bancaires marocaines qui ont enregistré, en paiements et en retraits, 323,6 millions d’opérations pour un montant de 264,2 milliards de DH, que pour les cartes étrangères qui ont atteint les 15,8 millions d’opérations pour un montant de 22,4 mil-

liards de DH. Aussi, à fin 2017, le nombre des cartes émises par les banques marocaines a atteint 14,1 millions de cartes (+9,4% par rapport au 31/12/2016), dont 13,1 millions de cartes Paiement & Retrait sous les labels Visa, Mastercard et la marque nationale cmi. Le réseau GAB s’est également élargi avec l’installation de 180 nouveaux GAB durant la période de l’année 2017, permettant au réseau d’atteindre 7.001 GAB. Malgré ces progressions, il persiste un énorme potentiel encore inexploré sur ce marché. Les 90% des transactions encore effectuées en cash au Maroc, et les paiements scripturaux (chèques, cartes, virements ou prélèvement bancaires) qui ne représentent que 4,5% des transactions par habitant et par an, engendrent un coût de 7 milliards de dirhams par an, comme l’ont relevé nos confrères de Finance News Hebdo. Dans ce contexte, le

pays se pare de solutions technologiques et de plateformes de paiement mobile, notamment à travers le projet initié par Bank Al-Maghrib et l’ANRT, dont l’objectif est de créer tout un écosystème autour de ces nouveaux moyens de paiement. Les professionnels estiment qu’il faudra également un coup de pouce de l’Etat pour réduire l’informel et lancer des actions de promotion en vue de changer les habitudes des commerçants et de leurs clients. Pour lors, les opérateurs bancaires se hâtent de présenter leurs solutions de paiement mobile, à l’instar de la Banque Populaire dont le produit « Bpay » est quasiment déjà sur les rails à travers une opération de teasing menée par la banque, mais aussi CIH Bank qui avait annoncé pour fin mars le lancement de son offre de paiement mobile.

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI Directeur administratif et financier : Nadia AYAD Rédacteur en chef : Omar ZEROUALI Directrice Commerciale et marketing: Salwa EL BELKACEMI Responsable communication :Nour El Houda AZENCOD Infographie : Youssef BERRAK Conseillers en communication:Réda Oukbich Bensalah, Soufiane AKACHAR, Rida BEN SOULTANE, Asmaa EL FACHTALI Journalistes : Sarah MAACHE ,Youness BENZINEB, Samia ROCHDI Responsable de la production :Hanane BENAMY Réalisateur : Mouhssine hadey Logistique : Amine REZZOUK, Abdelaziz CHELHI Impression : Bahiprint Distribution : Sochepress Dépôt légal : 2013 PE 0109 ISSN  : 2351-7905 Dossier Presse : aut. 2013 N°32 Adresse : 1, 5éme étage, Apt 14, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc . Tél : 05 22 26 04 51 - Fax : 05 22 27 07 75 - Email : contact@industries.ma

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actu

Développement durable et technologie civique

Appel aux solutions viables à l’urbanisation des villes Par SARAH MAACHE

Motivés par la volonté de créer des « villes à vivre », les participants à la 3e édition du Smart City Expo s’interrogent : Comment faire de la ville une innovation citoyenne ? Une question qui a fait couler beaucoup d’encre cette dernière décennie et qui interpelle plus d’un. Proposer des services innovants pour apporter des solutions viables à l’urbanisme des villes, mettre en place une stratégie globale et intégrée en matière de gestion d’eau, opter pour la numérisation et les nouvelles technologies, telles sont, parmi d’autres, les propositions débattues lors de cette édition organisée en l’honneur de la ville de Shanghai. Eclairage.

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« Villes à vivre et innovation citoyenne ». Le thème de cette édition du Smart City Expo oriente déjà les débats vers une problématique trop soulevée par les responsables, la société civile et les observateurs nationaux et internationaux. Pour eux, il est temps de passer à la grande vitesse dans ce challenge national qui engage toutes les catégories socioéconomiques et politiques du pays. « Proposer des services innovants pour apporter des solutions viables à l’urbanisation des villes », tel est l’appel formulé lors de cette édition du salon qui a réuni tous les acteurs concernés. D’autant plus « qu’il n’est pas possible de créer des villes intelligentes sans la participation de la société et l’engagement citoyen », comme l’a annoncé Abdelaziz El Omari, maire de Casablanca, à l’inauguration du salon. Un avis que partage Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, des mines et du développement durable. Aux yeux des deux responsables, une ville intelligente intègre impérativement les notions de communication et d’échange entre les autorités et les citoyens.

Mais quel est le rôle de tout un chacun ?

« Il faut que le gouvernement donne plus d’importance aux projets relatifs à la numérisation, et ce, pour gagner du temps, d’une part, et faciliter les choses aux citoyens, d’autre part», dixit le ministre. Celui-ci ne sous-estime pas « l’importance du facteur du développement durable et intégré pour atteindre les objectifs de développement des villes qui produisent plus de 70% de la population ». Il s’y engage même : « Nous devons nous diriger vers des solutions durables en matière de bâtiment, de transport, etc. ». Et ce n’est pas tout. « L’usage des technologies permet d’offrir aux citoyens des services optimaux dans tous les secteurs et de réduire les coûts des prestations », constate M. Rabbah. Et de souligner « le rôle novateur des villes intelligentes dans la facilitation d’accès aux services en réduisant le coût et le temps ». Pour sa part, Khalid Safir, le wali, directeur général des collectivités territoriales au sein du ministère de l’Intérieur, encourage l’optique de l’usage des technologies. Il en fait même un cheval www.industries.ma

de bataille pour réussir ce challenge. « L’usage des nouvelles technologies permettra aux villes de se développer de manière durable et solide, notons qu’un développement rapide passe nécessairement par l’adoption de plans qui font de la technologie l’outil majeur pour anticiper l’avenir », surenchérit le wali. Cette logique émane directement de la volonté du Royaume à s’inscrire davantage dans toutes les initiatives encourageant le développement dans tous les secteurs, et ce, à l’échelle nationale, régionale et africaine. Pour leur part, « les politiques

« Le secteur privé doit collaborer avec le public en vue de la mise en place d’un business model adéquat au cas marocain » régionales prennent en considération les caractéristiques locales et obéissent aux besoins de chaque zone », dit le ministre de tutelle. Le secteur privé n’est pas en reste dans cette synergie. Son rôle est factoriel. Comme le formule clairement le ministre, « il faut une grande collaboration publique-privée puisque les moyens dont bénéficie le secteur public sont moindres et insuffisants pour réaliser tous les objectifs ». Mais comment ? « Le secteur privé doit collaborer avec le public en vue de la mise en place d’un business model adéquat au cas marocain », conclut-il.

La gestion de l’eau au cœur des débats

Mustapha Bakkoury a sa propre vision des choses. Il sous-entend l’importance de la Régionalisation avancée dans cette optique. Le président du Conseil de la région de Casablanca-Settat, croyant aux opportunités dont dispose notre pays, lève un peu la barre des défis : « L’ambition est grande, il faut trouver de nouvelles façons de travailler aussi bien au niveau technique qu’institutionnel ». A ses yeux, la vraie solution est de « travailler sur un équilibre territorial beaucoup plus large

qui englobe l’ensemble des régions… c’est ainsi que l’on arrivera à explorer une partie supplémentaire de notre potentiel de développement ». Une logique approuvée par l’ensemble des intervenants puisqu’elle découle directement du « nouveau modèle de développement à mettre en place pour passer un nouveau palier de croissance », conclut-il. « Le développement urbain au Maroc est déjà colossal et va continuer… Aujourd’hui, les régions doivent régler les problématiques de villes et celles dehors des villes, notamment en matière de déplacement, de services d’administration, d’éducation… », résume-t-il. D’où, sa stratégie claire pour le littoral, cette zone fragile et très attractive. « Il serait nécessaire d’accorder à ce facteur majeur plus d’attention. Il est inadmissible de freiner le développement en cours et ne pas développer cette zone au détriment de la durabilité », argumente l’élu. Pour argumenter sa thèse, M. Bakkoury donne l’exemple du plan de développement régional de sa région. Celui-ci intègre plusieurs axes autour de « la durabilité, de la mobilité ou encore de l’amélioration des infrastructures des grands centres urbains et des espaces verts ». L’eau reste la question la plus importante dans la vision du président du Conseil de la région de Casablanca-Settat. Sans cette source de vie incontournable, toute démarche ou stratégie de développement ne peut aboutir à ses fins. Il serait donc fondamental de mettre en place « une stratégie globale et intégrée en matière de gestion d’eau », appelle M. Bakkoury, qui envisage dans le futur proche de lancer le projet du dessalement de l’eau de mer pour la ville de Casablanca ». Une démarche visant la rationalisation de la gestion de l’eau dans cette région caractérisée par la forte consommation en cette source de vie élémentaire.

Shanghai, ce prototype à suivre

Le message de Mohamed Jouahri est clair : « Avec Shanghai, Casablanca sera plus que jamais le lieu d’échange d’idées et de partage de solutions ». Le but est d’assurer « son développement en tant que métropole africaine, durable N° 34 Mars 2018 INDUSTRIE DU MAROC

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et intelligente », poursuit le président de la société de développement local Casablanca Events et Animation (CEA). Mais cela n’empêche, selon lui, que « la métropole a su se positionner sur la voie des Smart Cities, promouvant son modèle de gestion urbaine fondé sur une approche collaborative et intelligente qui place le citoyen au cœur de sa réflexion ». De quoi en être fier devant la vice-présidente du Comité de Shanghai, Fang Huip ing

(CCPPC – Chine), qui n’a pas cessé de féliciter le développement de la ville de Casablanca. L’invité d’honneur de cette 3e édition du Smart City Expo n’a pas caché son enthousiasme malgré les défis qui attendent la métropole marocaine. Elle donne plus d’arguments motivants les uns que les autres, d’autant plus que Shanghai, cette capitale économique de la Chine, « a affronté durant des années des défis d’ordre environnementaux dans un

contexte de pression démographique très important ». Les politiques innovantes et l’usage des technologies avancées ont permis, d’après elle, à la grande ville chinoise de se remettre sur la bonne voie du développement. Ainsi, Shanghai a pu mettre en place, durant deux décennies, des initiatives concrètes et intégrées pour « créer des espaces de vie bien pensés ».

Smart City Expo : Forte participation à la 3e édition. Tenue du 18 au 20 avril à Casablanca, sous le thème « Villes à vivre et innovation citoyenne », la 3e édition du Smart City Expo a mis la ville de Shanghai à l’honneur. Le Salon a attiré plus de 15.000 participants et une centaine d’intervenants. Un peu moins de visiteurs par rapport aux deux premières éditions, mais les organisateurs ont joué cette fois-ci sur la qualité. Ils ont réussi à offrir un meilleur service aux participants et surtout une valeur ajoutée au niveau des débats et des rencontres B to B. Avec plus de cent intervenants, 92 villes et une centaine d’exposants, la programmation de cette année a été aussi riche et diversifiée. Organisée par Casablanca Events et Animation, cette édition a accueilli près de 85 intervenants autour de « keynotes », de sessions plénières et parallèles. Ce qui a donné aux débats plusieurs dimensions, techniques mais surtout sociales.

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Une première au Maroc. Un forum dédié entièrement à la franchise.?

s’agit de Franchise and Retail Forum (FRF) qui se tiendra les 13 et 14 avril prochain dans la ville de Casablanca. Créé à l’initiative de la Fédération marocaine de la franchise et du cabinet de conseil spécialisé dans le secteur de la franchise ID value, « le forum ambitionne d’enrichir le débat autour de la thématique de la franchise industrielle et commerciale et de mettre en relation franchiseurs, franchisés et investisseurs », expliquent les organisateurs lors d’une conférence de presse, mardi dernier à Casablanca, visant à présenter cet événement.

Pour sa première édition qui aura comme thème

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Casa Finance City dresse son bilan LA PREMIÈRE PLACE D’AFFAIRES MAROCAINE COMPTE 144 ENTREPRISES DE PREMIER PLAN. 74 % DES INVESTISSEMENTS MAROCAINS SUR LE CONTINENT ONT ÉTÉ RÉALISÉS PAR LES MEMBRES. UNE BATTERIE DE FACILITÉS ADMINISTRATIVES POUR ATTIRER PLUS DE CAPITAUX. Propos receuilli par YOUNESS BENZINEB

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« Construire un pont entre l’industrie et le commerce pour plus de création de valeur », plus de 80 enseignes et 400 participants nationaux et internationaux sont attendus. De quoi comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de débattre. En effet, selon les organisateurs, une grande partie de l’événement sera consacré au business à travers des rendez-vous B to B.Quelques jours après l’annonce officielle d’Uber de suspendre ses activités au Maroc, l’application mobile Heetch Maroc affiche clairement son ambition de conquérir le marché d’intermédiaire entre passagers et taxis. Elle vient, en effet, de dresser son premier bilan. A terme, 250 chauffeurs sont abonnés à l’application, et des milliers de trajets ont été réalisés au niveau de Casablanca après une semaine de son lancement officiel, lit-on dans son communiqué.

Contrairement à l’application américaine Uber qui pas d’un cadre de

réglementation clair, la start-up française avait été lancée au Maroc dans la capitale économique en format bêta, suite à la signature d’un partenariat avec le syndicat national des chauffeurs de taxis (UMT) et le comité national de coordination regroupant 19 centrales syndicales et associations. Les tarifs sont identiques à ceux pratiqués, majorés de 10 DH. En janvier dernier, la société française avait levé 16,5 millions d’euros afin notamment d’accélérer son développement à l’international. www.industries.ma


Une première au Maroc. Un forum dédié entièrement à la franchise.?

s’agit de Franchise and Retail Forum (FRF) qui se tiendra les 13 et 14 avril prochain dans la ville de Casablanca. Créé à l’initiative de la Fédération marocaine de la franchise et du cabinet de conseil spécialisé dans le secteur de la franchise ID value, « le forum ambitionne d’enrichir le débat autour de la thématique de la franchise industrielle et commerciale et de mettre en relation franchiseurs, franchisés et investisseurs », expliquent les organisateurs lors d’une conférence de presse, mardi dernier à Casablanca, visant à présenter cet événement.

Pour sa première édition qui aura comme thème

« Construire un pont entre l’industrie et le commerce pour plus de création de valeur », plus de 80 enseignes et 400 participants nationaux et internationaux sont attendus. De quoi comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de débattre. En effet, selon les organisateurs, une grande partie de l’événement sera consacré au business à travers des rendez-vous B to B.Quelques jours après l’annonce officielle d’Uber de suspendre ses activités au Maroc, l’application mobile Heetch Maroc affiche clairement son ambition de conquérir le marché d’intermédiaire entre passagers et taxis. Elle vient, en effet, de dresser son premier bilan. A terme, 250 chauffeurs sont abonnés à l’application, et des milliers de trajets ont été réalisés au niveau de Casablanca après une semaine de son lancement officiel, liton dans son communiqué.

Contrairement à l’application américaine Uber qui pas d’un

cadre de réglementation clair, la startup française avait été lancée au Maroc dans la capitale économique en format bêta, suite à la signature d’un partenariat avec le syndicat national des chauffeurs de taxis (UMT) et le comité national de coordination regroupant 19 centrales syndicales et associations. Les tarifs sont identiques à ceux pratiqués, www.industries.ma

majorés de 10 DH. En janvier dernier, la société française avait levé 16,5 millions d’euros afin notamment d’accélérer son développement à l’international. Aujourd’hui, Heetch Maroc entend se déployer dans l’ensemble des grandes villes du Maroc. Quelques jours après l’annonce officielle d’Uber de suspendre ses activités au Maroc, l’application mobile Heetch Maroc

« LA PREMIÈRE PLACE D’AFFAIRES MAROCAINE COMPTE 144 ENTREPRISES DE PREMIER PLAN. 74 % DES INVESTISSEMENTS MAROCAINS SUR LE CONTINENT ONT ÉTÉ RÉALISÉS PAR LES MEMBR » affiche clairement son ambition de conquérir le marché d’intermédiaire entre passagers et taxis. Elle vient, en effet, de dresser son premier bilan. A terme, 250 chauffeurs sont abonnés à l’application, et des milliers de trajets ont été réalisés au niveau de Casablanca après une semaine de son lancement officiel, lit-on dans son communiqué.

Une première au Maroc. Un forum dédié entièrement à la franchise.?

s’agit de Franchise and Retail Forum (FRF) qui se tiendra les 13 et 14 avril prochain dans la ville de Casablanca. Créé à l’initiative de la Fédération marocaine de la franchise et du cabinet de conseil spécialisé dans le secteur de la franchise ID value, « le forum ambitionne d’enrichir le débat autour de la thématique de la franchise industrielle et commerciale et de mettre en relation franchiseurs, franchisés et investisseurs », expliquent les organisateurs lors d’une conférence de presse, mardi dernier à Casablanca, visant à présenter cet événement.

Pour sa première édition qui aura comme thème

« Construire un pont entre l’industrie et le commerce pour plus de création de valeur », plus de 80 enseignes

et 400 participants nationaux et internationaux sont attendus. De quoi comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de débattre. En effet, selon les organisateurs, une grande partie de l’événement sera consacré au business à travers des rendez-vous B to B.Quelques jours après l’annonce officielle d’Uber de suspendre ses activités au Maroc, l’application mobile Heetch Maroc affiche clairement son ambition de conquérir le marché d’intermédiaire entre passagers et taxis. Elle vient, en effet, de dresser son premier bilan. A terme, 250 chauffeurs sont abonnés à l’application, et des milliers de trajets ont été réalisés au niveau de Casablanca après une semaine de son lancement officiel, liton dans son communiqué.

Contrairement à l’application américaine Uber qui pas d’un

cadre de réglementation clair, la startup française avait été lancée au Maroc dans la capitale économique en format bêta, suite à la signature d’un partenariat avec le syndicat national des chauffeurs de taxis (UMT) et le comité national de coordination regroupant 19 centrales syndicales et associations. Les tarifs sont identiques à ceux pratiqués, majorés de 10 DH. En janvier dernier, la société française avait levé 16,5 millions d’euros afin notamment d’accélérer son développement à l’international. Aujourd’hui, Heetch Maroc entend se déployer dans l’ensemble des grandes villes du Maroc. Quelques jours après l’annonce officielle d’Uber de suspendre ses activités au Maroc, l’application mobile Heetch Maroc affiche clairement son ambition de conquérir le marché d’intermédiaire entre passagers et taxis. Elle vient, en effet, de dresser son premier bilan. A terme, 250 chauffeurs sont abonnés à l’application, et des milliers de trajets ont été réalisés au niveau de

Pour sa première édition qui aura comme thème

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sommai re Actu

en ergi e/envi ron n ement

CIH BANK : DES RESULTATS AU BEAU FIXE EN 2017 ! ---------------------10

SOMMET ACRIS 3 : AVERDA REITERE SES ENGAGEMENTS POUR L’ENVIRONNEMENT---------------------------------------------------------------------40-41

CASA FINANCE CITY DRESSE SON BILAN ---------------------------------------12

ENTRETIEN KHALID ZIANI-------------------------------------------------------------42-43

FUTUR.E.S. IN AFRICA : QUAND LE DIGITAL S’EXPORTE EN AFRIQUE ! -------------------------------------------------------------------------------------------------14 TRANSFORMATION DIGITALE: DIEBOLD NIXDORF VEUT AMELIORER L’EXPERIENCE CLIENT-------------------------------------------------------------------16

dossi er mon etique UN LEVIER QUI DOPE LA CONSOMMATION DES MENAGES ET TIRE LA CROISSANCE VERS LE HAUT.---------------------------------------------------------44-49

INTERVIEW INTERVIEW AVEC SOUAD SKALLI----------------------------------------------------50-51

zon e i n dustri elle ELIMINATION DES DECHETS PCB : LA DEUXIEME PHASE DU PROGRAMME EST LANCEE ----------------------------------------------------------17 INMAA : LES CERTIFICATS REMIS AUX LAUREATS---------------------------18

even ement

LE PARC INDUSTRIEL DE SELOUANE, UN DES CHANTIERS NOVATEURS DANS LA REGION DE L’ORIENTAL----------------------------------------------------52-53

certi fication GREEN TECH VALLEY REÇOIT LA CERTIFICATION (HQE)------------------------54

h igh-tech

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ENERGIE SOLAIRE : LA CHINE S’INVITE AU SOLAIRE EXPO---------22-26

automobi le FICOSA CHOISIT RABAT POUR SA PREMIERE INSTALLATION EN AFRIQUE ------------------------------------------------------------------------------------24 L’ECOSYSTEME RENAULT DRESSE SON BILAN --------------------------------26

digitalisation DIGITAL DIVIDE : LE MAROC ACCUSE DU RETARD---------------------28-33

formation UNIVERSITE-INDUSTRIE : ET SI ON S’INSPIRAIT DU MODELE SUEDOIS ?---------------------------------------------------------------------------34-35

i nvention ENTRETIEN RACHID YAZAMI-----------------------------------------------------36-37

management RISK MANAGEMENT : UNE NOUVELLE ERE DANS LA PRISE EN COMPTE DES MENACES DE L’ENTREPRISE--------------------------------38-39

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en bref

Casablanca : un forum de la franchise en avril prochain

Une première au Maroc. Un forum dédié entièrement à la franchise. Il s’agit de Franchise and Retail Forum (FRF) qui se tiendra les 13 et 14 avril prochain dans la ville de Casablanca. Créé à l’initiative de la Fédération marocaine de la franchise et du cabinet de conseil spécialisé dans le secteur de la franchise ID value, « le forum ambitionne d’enrichir le débat autour de la thématique de la franchise industrielle et commerciale et de mettre en relation franchiseurs, franchisés et investisseurs », expliquent les organisateurs lors d’une confé-

rence de presse, mardi dernier à Casablanca, visant à présenter cet événement. Pour sa première édition qui aura comme thème « Construire un pont entre l’industrie et le commerce pour plus de création de valeur », plus de 80 enseignes et 400 participants nationaux et internationaux sont attendus. De quoi comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de débattre. En effet, selon les organisateurs, une grande partie de l’événement sera consacré au business à travers des rendez-vous B to B.

Heetch veut remplacer Uber au Maroc Quelques jours après l’annonce officielle d’Uber de suspendre ses activités au Maroc, l’application mobile Heetch Maroc affiche clairement son ambition de conquérir le marché d’intermédiaire entre passagers et taxis. Elle vient, en effet, de dresser son premier bilan. A terme, 250 chauffeurs sont abonnés à l’application, et des milliers de trajets ont été réalisés au niveau de Casablanca après une semaine de son lancement officiel, lit-on dans son communiqué. Contrairement à l’application américaine Uber qui ne bénéficiait pas d’un cadre de réglementation clair, la start-up française avait été lancée au Maroc dans la capitale économique en format bêta, suite à la signature d’un partenariat avec le syndicat national des chauffeurs de taxis (UMT) et le comité national de coordination regroupant 19 centrales syndicales et associations. Les tarifs sont identiques à ceux pratiqués, majorés de 10 DH. En janvier dernier, la société française avait levé 16,5 millions d’euros afin notamment d’accélérer son développement à l’international. Aujourd’hui, Heetch Maroc entend se déployer dans l’ensemble des grandes villes du Maroc.

Al Omrane obtient la certification pour ses activités d’audit interne

L

e groupe immobilier Al Omrane vient d’obtenir la certification pour ses activités d’audit interne. Il s’agit d’un certificat délivré par (IFACI) l’institut français de l’audit et du contrôle internes. Le processus de certification a démarré fin 2015 par un audit à blanc, permettant d’identifier les points d’amélioration et ainsi d’établir une feuille de route conduisant à la certification IFACI. Il est à noter que cette certification s’inscrit dans le cadre du projet stratégique «Cap2020» qui vise la modernisation du système de management du groupe et le renforcement des principes de bonne gouvernance et de reddition des comptes. La première édition du «Franchise and Retail Forum» (FRF), qui se tiendra en avril prochain à Casablanca, servira de pont entre l’industrie et le commerce en réseau, ont indiqué mardi 20 février les organisateurs de cet événement. 12 N° 34 Mars 2018

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en bref

Casablanca accueille la Le Maroc s’expose au salon sixième édition du forum Gulfood 2018 à Dubaï international Afrique Du 18 au 22 Février les opérateurs des secteurs de l’alimentation, l’agroalimentaire, les fruits et les légumes se donnent développement

Le forum international Afrique développement sera de retour. Son organisateur, le club Afrique développement du groupe Attijariwafa Bank, vient d’annoncer la date prévue de sa sixième édition. Les 18 et 19 octobre 2018, la communauté africaine économique et politique sera attendue dans la ville de Casablanca pour parler investissement et affaire. Le forum est considéré comme la plateforme de référence en terre africaine. Selon les organisateurs, les cinq éditions précédentes ont réuni plus de 7.500 opérateurs de 36 pays et ont pu générer plus de 17.000 rendez-vous d’affaires. Il est à noter que le forum international Afrique développement est créé en 2010 par la société nationale d’investissement (SNI), actionnaire de référence d’Attijariwafa Bank.

rendez-vous à la 34e édition du salon international Gulfood qui se tient dans la ville de Dubaï aux Emirats arabes unis. Parmi les pays présents figure bel et bien le Maroc. Selon nos informations, pour la troisième fois l’établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE) a aménagé un pavillon d’une superficie de 531 mètres carrés, réparti sur deux halls, en l’occurrence « World Food » et « Oils and Fats ». Durant le plus grand évènement alimentaire annuel au monde, le pavillon marocain met en avant l’offre exportable marocaine à travers l’exposition d’une gamme diversifiée de produits agro-alimentaires. Il s’agit entre autres de l’huile d’olive, huile d’argan, couscous, plantes aromatiques. Pour cette édition placée sous la thématique de l’innovation, Gulfood accueille 5.000 exposants venant de 185 pays relevant de 8 secteurs d’activités dont les produits laitiers et boissons, matières graisses et huiles, santé et bien-être, légumineuses grains et céréales, viande et volaille, saveurs du monde et grandes marques. Les organisateurs tablent sur une affluence qui dépasse largement celle de l’édition précédente. Pour rappel, la 33e édition a accueilli plus 97.000 visiteurs sur un terrain d’exposition d’un million de pieds carrés.

Port Tanger Med II: APM Terminals reçoit les plus grands portiques du monde L’aménagement du premier terminal de transbordement du port Tanger Med II entre dans une phase très avancée. Son gestionnaire APM Terminals Tangier met les dernières retouches pour recevoir et installer ses premiers portiques (Ship to shore) qui vont équiper l’infrastructure portuaire. Très attendu depuis fin 2017, l’opérateur néerlandais, filial du géant danois Maersk, vient de préciser dans un communiqué qu’il va recevoir jeudi prochain trois grands portiques de dernière 14 N° 34 Mars 2018

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génération. Ils sont livrés par la société ZPMC basée à Shanghai en Chine. Il s’agit d’un géant appareil pour la manutention des conteneurs complètement automatisés. Ils possèdent des chariots dotés de la technologie OCR (Optical Caracter Recognition). Il est à rappeler que le futur terminal baptisé TC4, a une longueur de 1.600 mètres et une capacité totale de plus de 4 millions de conteneurs EVP. Sa mise en activité est prévue pour janvier 2019.

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EN BREF

ARTEMIS fête ses 25 ans en lançant un prix national pour la recherche juridique Artemis célèbre un quart de siècle au service des professionnels du droit et de la filière juridique au Maroc. « En 25 ans, et grâce à l’engagement de nos équipes et au professionnalisme de nos consultants, nous avons pu développer une expertise métier, une connaissance du marché et un portefeuille clients solide et élargi », déclare Rachid Ghabaoui, directeur général d’Artemis lors d’une conférence de presse tenue à Casablanca. Pour ce 25ème anniversaire, l’éditeur juridique annonce la création du Prix ARTEMIS pour la recherche juridique qui récompense les meilleures études et analyses dans le domaine

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juridique. « Ce prix rentre dans le cadre de la responsabilité sociale dans laquelle l’entreprise est engagée », explique le chef d’Artemis. Le prix est ouvert aux étudiants et chercheurs ayant soutenu une thèse doctorale en droit, ceux ayant soutenu un mémoire de niveau Master et ceux ayant soutenu un mémoire de niveau Licence. Les candidats intéressés doivent envoyer leurs candidatures à l’adresse prix@ artemis.ma. Les lauréats méritants bénéficieront également d’un mentoring pour l’accomplissement d’une carrière professionnelle réussie.

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actu

CIH BANK : des résultats au beau fixe en 2017 ! Le Conseil d’Administration de CIH BANK s’est réuni le mercredi 14 février 2018 pour examiner l’activité et les résultats sociaux et consolidés de l’exercice 2017. Ainsi, CIH BANK a poursuivi la dynamique de son développement durant l’année 2017 avec un total bilan consolidé de 53,6 milliards de dirhams, en progression de 11,9% par rapport à 2016.

C

ette progression fait suite à la croissance des bilans en social de CIH BANK et de SOFAC. Le PNB consolidé s’apprécie de 10,2% par rapport à décembre 2016 et s’établit à 2 milliards de dirhams, sous l’effet de la croissance de la MNI de 4,1% ainsi que l’appréciation du résultat des opérations de marché. En social, la MNI et le PNB de CIH BANK évoluent respectivement de 5,4% et de 8,9%. Dans le même sillage, la MNI et le PNB de SOFAC progressent respectivement de 12,2% et de 14%. Le Résultat Net Part du Groupe ressort à 435,7 millions de dirhams en décembre 2017 et demeure quasi stable par rapport à décembre 2016. Le Résultat Net Social de CIH BANK s’établit à 445,5 millions de dirhams en baisse de 1,4% par rapport à 2016. Le Résultat Net social de SOFAC, quant à lui, progresse de 32,8% par rapport à décembre 2016 et s’établit à 81,3 millions 16 N° 34 Mars 2018

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de dirhams. Résultats commerciaux consolidés

Avec une collecte nette de 3,5 milliards de dirhams, les dépôts clientèle consolidés progressent de 12,3% par rapport à décembre 2016, pour se situer à 31,9 milliards de dirhams. Leur évolution tire profit de l’accroissement de 9,1% des ressources à vue ainsi que de la progression de 25,3% des dépôts à terme. Les crédits à la clientèle se sont établis à 40,3 milliards de dirhams, en progression de 9,9% par rapport à décembre 2016. En continuité avec la tendance de diversification des emplois clientèle, déjà enregistrée les années précédentes, les crédits hors immobiliers enregistrent une progression de 28,9 % sous l’effet d’un accroissement de 49,6% des crédits de trésorerie et de 13,3% des crédits à la consommation. La part des crédits non immobiliers à fin décembre 2017 est

de 34,7%, contre 29,5% en décembre 2016. Faits marquants

En 2017, CIH BANK a poursuivi son développement à travers notamment : le renforcement de son positionnement en tant que banque innovante mettant le digital au centre de sa relation client, par le lancement de l’offre « CODE18 » ; le démarrage de l’activité de sa filiale banque participative, Umnia Bank, avec la collecte et l’octroi de financements Mourabaha ; l’ouverture de 10 nouvelles agences atteignant ainsi un réseau de 267 agences, ainsi que la création d’un Centre Relation Clientèle ; la conclusion d’une convention entre la Direction Générale des Impôts et CIH BANK relative à la restitution de l’Impôt sur le revenu au titre des intérêts des prêts immobiliers aux particuliers.

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actu

Casa Finance City dresse son bilan La première place d’affaires marocaine compte 144 entreprises de premier plan. 74 % des investissements marocains sur le continent ont été réalisés par les membres. Une batterie de facilités administratives pour attirer plus de capitaux.

L

’heure est au bilan à Casa Finance City. La première place financière au Maroc vient de dresser son bilan et confirme son statut de hub économique et financier africain du premier plan. A ce jour, il compte 144 entreprises membres. «70 % sont d’origine internationale tandis que 30% sont d’origine marocaine», précise Said Ibrahimi président de CFC authority, lors d’une conférence tenue fin février à Casablanca. Ils sont composés de sociétés financières, de sièges régionaux de multinationales, de prestataires de services et de holdings de premier plan. Parmi ces derniers, on trouve des leaders comme Lloyd’s, Bank of China, The Boston Consulting Group, ou encore Africa50. Dans les détails, 62 % viennent d’Europe, 17 % d’Amérique, 7 % du Moyen-Orient, 6 % d’Afrique et 5 % d’Asie. Si ces entreprises ont réalisé 74 % des investissements marocains sur le continent africain, cette tendance s’accentue année 18 N° 34 Mars 2018

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après année, puisque le montant des investissements, selon les dernières statistiques de l’Office des changes, a connu une hausse de 80 %. Au total, ces entreprises opèrent aujourd’hui sur la quasi-totalité du continent avec 46 pays couverts. Des facilités pour attirer plus de capitaux

Avant même l’ouverture de ses portes, Casa Finance City s’intéresse de très près à l’Afrique et ambitionnait de jouer le rôle de catalyseur du business dans le continent. A cet effet, la direction de la plateforme financière vient d’annoncer qu’elle a entrepris des démarches pour attirer de plus en plus de capitaux. Ainsi, les futurs abonnés pourront finaliser leurs procédures de création de statut en 48 heures. Pas de longs délais d’attente pour gérer les formalités administratives, le guichet unique « doing business » de CFC a été mis en place et permet notamment aux salariés étrangers d’obtenir leur

contrat de travail en deux jours et de réaliser les formalités de légalisation des signatures et de certification de la conformité des copies au sein même des locaux de CFC. Toujours dans une optique de simplification des affaires, CFC joue un rôle centralisateur et médiateur auprès de l’Office des changes. Il sera désormais l’interlocuteur de l’institution, la place financière canalise ainsi toutes les demandes d’autorisation, d’information et de dérogation de ses entreprises membres, assurant le suivi de leurs démarches directement avec les services de l’Office des changes. À ces avantages s’ajoute la possibilité de recourir à la médiation ou l’arbitrage du CIMAC (Casablanca International Médiation et Arbitration Centre). Un centre qui réunit certains des arbitres les plus connus sur la scène mondiale.

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actu

FUTUR.E.S. In Africa : quand le digital s’exporte en Afrique ! La première édition du rendez-vous FUTUR.E.S. In Africa dédiée au futur de l’innovation digitale en Afrique a été tenue les 1 et 2 mars à Casablanca et a accueilli 32 start-ups exposantes (14 marocaines, 9 africaines et 9 françaises) qui ont présenté des projets novateurs dans les domaines de l’éducation, la santé et les territoires.

D

estiné à stimuler les échanges entre les écosystèmes numériques africains et français, FUTUR.E.S in Africa fait suite à la signature d’une convention de partenariat en 2016 entre la région de CasablancaSettat et la région Île de France visant à développer l’innovation digitale qui sera utilisée comme levier de transformation des territoires au bénéfice des citoyens, des entreprises et des visiteurs de la région. Dans ce contexte, un partenariat entre Maroc Numeric Cluster et Cap Digital a été mis en place en vue d’organiser l’évènement FUTUR.E.S in Africa à Casablanca. FUTUR.E.S in Africa c’était 2 journées de partage d’expériences et de réflexion orchestrées au travers de démos, d’ateliers et de conférences. Plus de 20 intervenants internationaux sont venus décrypter les tendances et enjeux de la transformation numérique au Maroc et en Afrique autour de 3 thématiques : l’éducation, la santé et les territoires. Des intervenants du : Mali, Côte d’Ivoire, Kenya, Bénin, Cameroun, Niger, Maroc, France, Afrique du 20 N° 34 Mars 2018

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Sud,... Une cérémonie de remise des prix a eu lieu le jeudi 1er mars à 20h au siège de la Région de Casablanca-Settat pour récompenser les projets les plus innovants. Ainsi, 5 prix FUTUR.E.S in Africa ont été décernés récompensant les meilleures innovations exposées pendant 2 jours lors de l’événement : le prix Projet Maroc attribué à la Fondation MAScIR pour son projet LAB ON CARD, le prix Projet Afrique attribué à KEA MEDICALS du Bénin et sa fondatrice Arielle Ahouansou, le prix Projet France à l’attention de PAY YES pour la solution de paiement mobile innovante, un prix de l’inclusion panafricaine « Mazars » qui a récompensé AFRICA KEY PARTNERS, et enfin un prix Coup de cœur attribué à M. Kodo Sam, Fondateur de INFINITE LOOP du Togo avec son robot VT-BOT. Le prix SPRINT, 1er réseau d’incubateurs francophones franciliens et africains lancé en 2017 par la Région Ile de France récompensant des innovations «green » et sociales, a également été remis lors de cette soirée. Il a été décerné aux 8 lau-

réats venus de Madagascar, du Sénégal, du Maroc, de Tunisie, du Liban, de Côte d’Ivoire, d’Algérie et de France. Ils intégreront le réseau Sprint en 2018 qui compte aujourd’hui plus de 80 Start-up. Quant à la deuxième et dernière journée, celle-ci a tourné autour de tables rondes, démos et ateliers se sont succédé pour soulever nombre de questions et débats riches, qui auront alimenté les conversations pendant 48 heures. La matinée de vendredi, placée sous le signe de l’éducation, de l’inspiration et de la jeunesse, a confirmé combien les apprentissages doivent évoluer afin de renforcer la créativité et l’inclusivité pour préparer chacun au monde de demain. Education aura également été le maître mot de l’après-midi, dédiée à la jeunesse et ouverte par une session galvanisante d’Adnane Addioui – Enactus Maroc – qui n’a pas mâché ses mots pour inciter la centaine d’étudiants et de lycéens à oser entreprendre sans attendre que les choses bougent à leur place.

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actu

Transformation digitale: Diebold Nixdorf veut améliorer l’expérience client Lors d’une conférence tenue récemment à Casablanca, le leader mondial du commerce connecté a présenté sa nouvelle suite logicielle baptisée Vynamic. En plus d’améliorer l’expérience client, la nouvelle solution est conçue spécifiquement pour accélérer la transformation digitale des institutions financières et des entreprises.

C’est dans l’objectif de connecter les experts de l’industrie bancaire et du paiement autour de la transformation digitale au service d’une meilleure expérience client, que Diebold Nixdorf a organisé récemment une conférence dans la ville de Casablanca. Sous la thématique «La transformation digitale dans la banque: comment sublimer l’expérience client via des interactions intuitives». Cette rencontre a réuni des experts des secteurs bancaires, paiement et digital dans un cadre d’échange, de partage d’idées autour des thèmes de l’innovation et de la créativité. Du débat mais aussi de la nouveauté.

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En effet, la conférence a été l’occasion propice pour présenter son dernier produit innovant. Diebold Nixdorf a mis en avant sa nouvelle suite logicielle baptisée Vynamic. Il s’agit d’une offre conçue spécifiquement pour accélérer la transformation digitale des institutions financières et des entreprises dans le commerce du détail. Selon un communiqué du leader mondial du commerce connecté, «Vynamic se distingue des autres suites logicielles en éliminant les silos liés à une approche par canal pour offrir aux entreprises l’agilité et l’expérience client intégrée dont ils auront besoin demain ». Dans les détails, la suite permet d’avoir une

approche omni-canal qui englobe l’ensemble des canaux mobiles, les agences bancaires, les kiosques, les guichets automatiques, les terminaux de point de vente et les magasins. Plus concrètement la plate-forme Vynamic peut générer de nouvelles pistes pour sublimer l’interaction avec le client et améliorer les opérations dans tous les canaux. Pour la marque américaine, les métiers de la Banque et commerce du détail sont très différents, avec des défis qui changent d’un pays à un autre. D’où la nécessité de mettre au service de leurs clients, une expérience pratique, intuitive et sécurisée.

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ACTU

Elimination des déchets PCB : La deuxième phase du programme est lancée La deuxième phase permettra de garantir la pérennité du fonctionnement de la filière. Le traitement et l’élimination de 1.530 tonnes d’équipements contaminés et la mise en place de la première plateforme de traitement et de réhabilitation des appareils électriques contaminés par les PolyChloroBiphényles (PCB) à Bouskoura sont les réalisations phares de la première phase entre 2010 et 2017. La course pour lutter contre les déchets dangereux se poursuit. Après l’achèvement de la première édition, l’heure est au lancement de sa deuxième phase. Mercredi 21 mars à Casablanca, le secrétariat d’Etat chargé du développement durable auprès du ministère de l’Energie, des mines et du développement durable, a lancé la deuxième phase du programme de gestion et l’élimination écologiquement rationnelle des PolyChloroBiphényles (PCB). « Cette deuxième phase permettra de garantir la pérennité du fonctionnement de la filière PCB par le renforcement de nos capacités nationales en matière de gestion sécurisée des PCB et l’instauration du cadre réglementaire régissant ce domaine. De quoi permettre au Maroc de se conformer intégralement aux dispositions de la convention de Stockholm relative aux PCB », explique Nezha El Ouafi, secrétaire d’État chargée

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du Développement durable. La première phase a été réalisée entre 2010 et 2017. Outre le traitement et l’élimination de 1.530 tonnes d’équipements contaminés, la mise en place de la première plateforme de traitement et de réhabilitation des appareils électriques contaminés par les PCB au niveau de l’Afrique et des pays arabes figure parmi ses réalisations phares. En effet, la plateforme a été inaugurée le 17 novembre 2015 dans la zone industrielle de Bouskoura. Elle bénéficie de l’appui financier du Fonds pour l’environnement mondial, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en qualité d’agences d’exécution. Le programme PCB rentre dans le cadre du programme national de gestion et de valorisation des déchets ménagers. Ce

dernier s’est fixé pour objectif d’assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers pour atteindre un taux de collecte de 90% en 2020 et réhabiliter ou fermer toutes les décharges existantes à la même échéance. D’un coût total de 40 milliards de dirhams, ce plan national ambitionne de développer la filière de tri-recyclage-valorisation, avec des actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20% du recyclage. Il est à préciser que les PolyChloroBiphényles (PCB) sont des produits chimiques dangereux, classés par la convention de Stockholm comme polluants organiques persistants, autrefois utilisés comme fluide diélectrique notamment dans les anciens appareils électriques à l’image des transformateurs, condensateurs et régulateurs.

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actu

INMAA : les certificats remis aux responsables «LEAN» des entreprises Le programme de transformation Lean Manufacturing a bouclé un cycle de formation le mardi 20 mars. Pour marquer la fin de cette édition, une cérémonie de remise des certificats aux responsables des entreprises bénéficiaires a été organisée. Par Youness BENZINEB

Il n’y a pas que les grandes entreprises qui peuvent atteindre l’excellence opérationnelle. Tel est le mot d’ordre de plusieurs représentants des entreprises bénéficiaires du programme de transformation « lean manufacturing », qui ont pris part à la cérémonie de remise des certificats, mardi 20 mars à l’usine INMAA dans la ville de Bouskoura. Initié par le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, le programme vise à améliorer la compétitivité des entreprises dans le cadre du plan 24 N° 34 Mars 2018

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d’accélération industrielle. Chaque année, INMAA forme dans ses locaux des responsables d’entreprises à la maîtrise et à la pratique des principes de ce concept. Une méthodologie habituelle et très reconnue dans le monde industriel comme un levier incontournable pour atteindre l’excellence opérationnelle. Cette initiative fondée il y a six ans est d’ailleurs une première en Afrique et au Moyen-Orient. À l’usine située à l’entrée de la zone industrielle de Bouskoura, tous les promus ont défilé sur l’estrade dans la

grande salle, où ils ont reçu officiellement leurs certificats par le directeur général de Maroc PME, «INMAA a atteint des résultats impressionnants en participant à la transformation des entreprises dans tous les secteurs de l’industrie marocaine», se félicite Rachida MALIKI,directrice générale d’INMAA. À terme, pour un taux de satisfaction proche de 100%, ce sont 344 entreprises qui ont été déjà transformées, tandis que 28 entreprises ont décidé d’étendre la formation à d’autres sites. Selon les chiffres relayés dans les présentations

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ACTU des projets et les témoignages, les entreprises concernées ont réalisé une augmentation de la productivité de 40% en moyenne. Pour une transformation culturelle assurée, la formation comprend des séances de mise en pratique et des séances d’accompagnement de l’entreprise par des experts très qualifiés et reconnus dans le domaine. Elle se déroule dans un atelier de formation d’une superficie de 1.000 mètres carrés, alliant process et assemblage. Si la productivité a augmenté

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significativement pour les entreprises bénéficiaires dans 11 régions du Maroc, il y a des régions où l’INMAA peut en faire mieux. C’est le cas de la région Nord, plus particulièrement Tanger où l’usine modèle prévoit l’installation d’une antenne « dans le but de s’approcher davantage des entreprises de la région », explique Larbi BENRAZZOUK, président d’INMAA. Les objectifs de INMMA ne se limitent pas à la formation et à l’accompagnement en « lean manufacturing ». Fin 2017, dans le cadre du plan d’accélération

industrielle, INMAA s’est associée à Maroc PME et le groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales GIMAS, pour lancer le programme national de performance industrielle de l’écosystème aéronautique. Parmi les objectifs stratégiques assignés à cette association, assurer un réel saut en termes de compétitivité industrielle et d’excellence opérationnelle pour le tissu aéronautique marocain, et crédibiliser davantage la destination Maroc pour les investissements directs étrangers.

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even ement

Energie solaire : la Chine s’invite au Solaire Expo Cette année, 80 exposants et plus de 6.000 visiteurs ont pris part à la 7e édition du solaire Expo. Dans les allées du salon, des chauffe-eaux, des pompes et des batteries à base d’énergie solaire côtoient des avancées technologiques telles que les panneaux solaires et la cellule photovoltaïque mise en lumière par les innovateurs chinois. Par Youness BENZINEB

L

’heure est plus que jamais aux énergies renouvelables et plus particulièrement le solaire. Cette filière, qui a commencé à décoller il y a 10 ans, connait aujourd’hui une très forte croissance. Le solaire Expo, qui a tenu sa 7e édition du 27 février au 1er mars à Casablanca, a présenté les dernières nouveautés de cette filière. Ce ne sont pas moins de 80 exposants qui ont pu présenter leurs dernières innovations aux 6.000 visiteurs ayant sillonné les allées du parc d’expositions de l’Office des

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changes. C’est le cas de « Sunvienergy », une entreprise portugaise qui a mis en avant des poteaux intelligents d’éclairage public «poteau smart connect ». Un nouveau concept, totalement automatisé pour éclairer les parcs publics avec des lampes LED à base d’énergie solaire. Sur la même ligne technologique, la société turque « Biome Colar industry » a exposé sa gamme de dernière génération des chauffe-eaux solaires. Des sociétés allemandes et françaises ont également prouvé leur capacité d’innovation en ma-

tière d’exploitation de l’énergie propre. Dans leurs stands joliment organisés, ils ont dopé l’offre en matière de produits de télécommunications et des solutions informatiques. C’est également là où les visiteurs ont pu découvrir un large choix d’équipements électriques de basse tension comme les convertisseurs des nouvelles énergies. Pour cette édition, ce sont les Chinois qui ont eu la grande part du gâteau. Sur les 80 exposants présents, il faut compter une vingtaine d’entreprises chinoises. Le www.industries.ma


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salon était une occasion pour confirmer la dominance de la Chine sur le marché de la fourniture mondiale de panneaux solaires et des cellules photovoltaïques. Parmi les innovateurs présents, figure la société chinoise «Shandong Zhongjing Solar Energy » qui a mis en lumière la dernière gamme des panneaux solaires et des cellules photovoltaïques. Au même titre que la société «Foshan Techfine Electronic Co» qui a réuni la foule autour de l’ultime technologie des batteries et des pompes solaires, tout comme des moteurs électriques qui remplacent les anciens moteurs à essence.

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Les sociétés marocaines ont aussi marqué leur présence. Nombreux sont les exposants locaux ayant proposé à la vente des solutions énergétiques comme des produits de chauffage, climatisation et ventilation. De quoi booster les ventes sur le marché local. Du business mais aussi de l’échange et du débat sur le devenir de l’énergie solaire. Le Maroc profite d’une ressource naturelle abondante, soit environ 3.000 heures du soleil chaque année. Exploiter cette lumière constitue un défi majeur pour le pays. C’est en effet l’un des sujets discutés lors des conférences et de tables rondes organisées

durant cet évènement. A cela s’ajoute la question du changement climatique et des opportunités d’innovation pour les opérateurs du HVAC (Heating, Ventilation and Air-Conditioning). Depuis des années, le Maroc mène une stratégie ambitieuse dans le secteur énergétique s’engageant dans des projets visant le développement de ce secteur d’une valeur de 40 milliards de dollars à l’horizon 2030, dont 30 milliards consacrés aux énergies renouvelables, selon le ministère de tutelle.

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Ficosa choisit Rabat pour sa première installation en Afrique ! Pour la première fois en Afrique, Ficosa, fournisseur mondial dédié au développement, à la recherche, la production et la commercialisation de systèmes de sécurité, à la communication et à l’efficience pour le secteur automobile, ouvre nouveau centre de production à Rabat. Par Samia ROCHDI

A

vec un investissement de 50 millions d’euros, la nouvelle usine emploiera 700 personnes et, grâce à ses solutions clients, un chiffre d’affaires annuel d’environ 150 millions d’euros est prévu d’ici 2022, révèle un communiqué du ministère de Les nouvelles installations de Rabat ont été inaugurées, le 20 mars 2018, en présence de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, des Investissements, du Commerce et de l’Économie Numérique du Maroc, ainsi que différents ambassadeurs et clients. « L’implantation par le Groupe FICOSA de son 1er centre de production au Maroc est porteur de développement et de performance pour notre industrie automobile. Le Maroc localise un nouveau métier à fort contenu technologique qui contribue à la montée en gamme de la filière automobile. La chaîne de valeur locale se diversifie ainsi et l’intégration du secteur gagne en profondeur », soutient le ministre à cette occasion. Pour sa part le Président directeur Général de ficosa, Javier Pujol a déclaré : « L’ouverture de notre première usine au

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Maroc est un événement marquant pour l’entreprise. En effet, c’est la première fois de notre histoire que nous nous installons sur le continent africain. Ficosa a beaucoup misé sur ces installations on en faisant le centre d’excellence en matière de caméras. Elles représentent donc un élément stratégique pour tout le groupe, qui renforcera le centre technologique de Viladecavalls (Barcelone, Espagne), le pôle de la société au niveau mondial dans les nouvelles technologies de vision, connectivité, sécurité et efficience pour les voitures connectées et autonomes ainsi que l’e-mobilité ». « Au nom de toute l’entreprise, j’aimerais remercier les autorités marocaines pour tout leur soutien et les efforts fournis afin de faciliter notre implantation dans le pays. Je tiens également à souligner l’engagement de Ficosa au niveau local vis-à-vis de la société et du territoire, et pour la création d’emplois dans la région », ajoute-t-il. Ficosa : un leader mondial s systèmes de vision, de connectivité, de sécurité et de mobilité électrique Ficosa est un leader mondial dédié à la

production et au développement de solutions de vision, de sécurité, d’e-mobilité et de connectivité de haute technologie pour l’industrie automobile. Fondée en 1949, Ficosa compte aujourd’hui plus de 10 500 employés dans 19 pays à travers le monde en Europe, Amérique du Nord et du Sud, Asie et Afrique, avec des usines de production, des bureaux commerciaux, des centres techniques et des centres de R & D. La société a réalisé un chiffre d’affaires de 1,169 milliard d’euros en 2016. Depuis 2015, Ficosa maintient une alliance avec Panasonic, qui détient 69% de l’entreprise, pour accélérer le développement de technologies clés pour l’avenir du secteur automobile dans les domaines de la vision, de la connectivité, des véhicules sans conducteur, de la sécurité et de l’e-mobilité. En plus de promouvoir l’échange de technologies et de produits, cette alliance répond à la volonté de favoriser des synergies régionales et axées sur le client, ajoutant une grande valeur à l’activité des deux sociétés.

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Automobile : L’Ecosystème Renault dresse son bilan Après la réalisation d’un milliard d’euros d’achats de pièces automobiles « Made in Morocco », le ministre de tutelle ambitionne de franchir la barre de 2 milliards annuellement d’ici 2023. Pour 815 millions d’euros d’investissement, 14.000 emplois directs et indirects ont été créés par le constructeur et ses partenaires depuis avril 2016.

U

n peu moins de deux ans après sa mise en place, l’Ecosystème Renault qui fait partie du plan d’accélération industrielle a tellement bien avancé qu’il devrait revoir ses chiffres à la hausse. Alors qu’il est prévu de réaliser 1.5 milliard d’euros par an d’achats de pièces automobiles produites localement en 2023, le groupe Renault s’approvisionne actuellement en pièces « Made in Morocco » pour ses usines marocaines et internationales à hauteur d’un milliard d’euros par an. « L’objectif est désormais de réaliser 2 milliards d’euros annuellement d’ici 2023 », annonce le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, lors d’un point de presse tenu mercredi 7 mars à Casablanca. Les bons résultats ont touché toutes les

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Par Youness BENZINEB

facettes de cette industrie en pleine expansion. À commencer par le taux d’intégration qui a enregistré 50% jusqu’à la fin de l’année dernière. Le secteur automobile est le premier secteur exportateur du pays. Sa valeur rajoutée est très bénéfique sur l’économie locale mais « le taux d’intégration actuel reste en deçà des attentes d’un pays qui s’apprête à rentrer dans la ligue des pays de l’industrie automobile », reconnait le ministre. C’est d’ailleurs l’une des grandes ambitions de l’Ecosystème Renault. Il est prévu qu’en 2023 le taux d’intégration atteint 65%. Rien qu’une simple opération de calcul pour comprendre cette ambition. Sur un chiffre d’affaires à l’export espéré à 100 milliards de dirhams, ce sont 65 milliards de dirhams qui ne vont pas dépasser les frontières marocaines. De quoi alimenter le marché local et s’approcher des

chiffres enregistrés dans certains pays où Renault affiche un taux d’intégration qui dépasse 80%, un peu à l’image de l’Inde et du Brésil. Pas de comparaison à faire ! « Chaque pays possède sa particularité. Aujourd’hui, l’étiquette Made in Morocco possède un label qualitatif très connu dans le monde entier », explique Marc Nassif, directeur général du groupe Renault Maroc. L’écosystème formé par le groupe Renault et ses fournisseurs a permis également la réalisation d’un investissement de 815 millions d’euros. Un chiffre qui n’est pas sans effet sur le marché de l’emploi marocain. En effet, 14.000 emplois directs et indirects ont été créés par le constructeur et ses partenaires, l’objectif, à terme, est d’atteindre 50.000 dans les cinq ans à venir. Dans les détails, selon les statistiques annoncées par le directeur

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des opérations de la région Afrique, Moyen-Orient et Inde, Fabrice Cambolive, dans les usines de la marque au losange, 1.682 employés ont été recrutés dans les usines de Tanger et Casablanca depuis l’activation de l’écosystème. Ils sont rajoutés aux 11.340 emplois créés directs par Renault Maroc. L’écosystème Renault, c’est aussi l’épa-

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nouissement des métiers automobile au Maroc. Depuis la signature de la convention entre l’Etat marocain et le groupe français, sous une présidence royale effective, en avril 2016. Le secteur s’est enrichi de spécialisations à forte valeur ajoutée, à l’image des systèmes de direction et de transmission, du vitrage, ou encore d’ingénierie métiers. D’autres

acteurs sont en cours d’implantation notamment autour des technologies comme les amortisseurs, les tableaux de bord et les systèmes de navigation. Un constat bien positif qui augmente surement l’attractivité de l’industrie automobile nationale.

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digitalisation

Digital Divide : Le Maroc accuse du retard Sur les 50 % prévus d’ici 2020, seulement 10% des procédures administratives ont été dématérialisées.La numérisation concerne principalement le télé-paiement, la télé-réclamation et les télé-services. Par Youness BENZINEB

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e Maroc accuse du retard en matière de la réduction du « Digital Divide », en l’occurrence la fracture numérique. Si le ministère de l’Industrie, de l’investissement et de l’économie numérique a prévu de digitaliser un pourcentage de 50 % des démarches administratives à l’horizon 2020, 10% seulement de ces procédures ont été dématérialisées, regrette Youssef Guerraoui Filali, président du Centre marocain pour la gouvernance et le management. Le modérateur d’une conférence débat organisée par l’école d’ingénieur et de management marocaine « ISGA » à Rabat le vendredi 23 février sur le thème «Comment le Maroc peut mettre en place une filière innovante et performante en matière de compétitivité digitale?», a fait savoir que la numérisation qui concernent majoritairement le télé-paiement, la télé-réclamation et les télé services, restent insuffi34 N° 34 Mars 2018

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santes pour faire bouger le Maroc de son classement mondial e-gouvernement, dont il occupe la 4e place en Afrique et 95e place sur les 195 pays classés. Un énorme effort reste encore à déployer pour réaliser les 40 % sur les trois années à venir. À commencer par la qualification des ressources humaines et la formation dans le numérique. A ce titre, il faut rappeler qu’au Maroc, selon les dernières statistiques, un nombre de 3.000 techniciens ingénieurs et techniciens seulement sont formés par an, soit 3 ingénieurs par 10.000 habitants. A cela il faut ajouter, « Une grande partie des ingénieurs marocains qui partent à l’étranger pour poursuivre leur carrière professionnelle», signale Fréderic Michel Chevalier, directeur et fondateur du cabinet Legal e-services à Casablanca. Pour ce dernier, la donne change entièrement dans le secteur privé. Selon ses propos, la machine est bien

mise en marche particulièrement dans les grandes entreprises. « Pour accompagner les mutations que connait le monde d’aujourd’hui, les grandes entreprises se digitalisent en s’appuyant sur leurs propres ressources », explique-t-il. Ce qui n’est pas le cas pour les PME dont l’Etat marocain ambitionne de compter 20% d’entre eux parmi les entreprises numériquement connectées d’ici 2020. Pour rappel, la nouvelle stratégie digitale est lancée en 2015. Une de ses grandes promesses est le lancement de l’agence de développement digital, effectuée en début de l’année en cours. Outre la digitalisation des services administratifs et l’intégration du numérique au système éducatif, le plan qui s’étale jusqu’à 2020 ambitionne également la généralisation du Wifi-OutDoor gratuit dans les espaces publics.

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digitalisation

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digitalisation

ENTRETIEN Youssef Guerraoui Filali, Fondateur et président du Centre marocain pour la Gouvernance et le Management (CMGM).

Fondateur et président du Centre marocain pour la Gouvernance et le Management (CMGM).un centre de recherche et de formation à vocation scientifique. Il est titulaire de diplômes supérieurs en sciences de gestion et management, et justifie de plus de 12 ans d’expérience dans trois secteurs différents (public et privé). Il a occupé plusieurs postes de responsabilités tels qu’Auditeur Financier, Contrôleur de Gestion, Responsable Financier, Chef d’Entité Finances et Logistique. Il est chercheur indépendant et analyste en micro et macroéconomie. Eventuellement, conférencier et intervenant académique dans les sciences de gestion et les domaines du management.

« Le manque de coordination entre les corps métiers et les départements systèmes d’information de l’administration publique freine le processus de la digitalisation au Maroc » Propos recueillis par Youness BENZINEB

Le Maroc accuse du retard en matière de la digitalisation des démarches administratives ? Quelles en sont les causes d’après vous ? Effectivement, la Stratégie Digitale Maroc 2020 prévoit un taux de dématérialisation de 50%, alors qu’on a à peine atteint le un sur cinq (1/5) de l’objectif visé, soit 10% des démarches administratives récurrentes ont été dématérialisées. Je pense que la principale cause réside dans le manque de coordination entre les corps métiers et les départements des systèmes d’information de l’administration pour l’établissement d’un canevas des e-procédures, favorisant l’assouplissement de la gestion et réduisant le temps de traitement des dossiers des citoyens. Ensuite, l’absence d’une véritable synchronisation des actions digitales entreprises entre départements ministériels n’améliore pas la donne. Afin de pouvoir capitaliser sur l’existant et lancer la digitalisation des

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autres procédures susceptibles d’améliorer le service public et par conséquent, réduire l’intervention, parfois, discrétionnaire de l’agent public. Il en est question aussi de fragmenter les démarches administratives en deux pôles « propres au département ministériel » et « interministérielles » nécessitant l’intervention de plusieurs acteurs. Comment peut-il se rattraper ? Il ne reste que moins de 3 ans pour pouvoir procéder à une première évaluation de la Stratégie digitale Maroc 2020. Pour pouvoir rattraper le retard, il faut commencer par les axes à faible taux de réalisation. Il va falloir mettre en place un plan triennal indexé sur la SDM 2020 retraçant les actions à entreprendre sur chaque axe stratégique. Cela devra se baser sur un calendrier précis avec une répartition claire des actions entre les différents acteurs. Il faut responsabiliser les parties prenantes si l’on veut avancer sur la stratégie. En ce qui concerne l’objectif « alphabétisation numérique », l’adhésion de toutes les parties est primordiale pour le lancement du processus. Plusieurs départements ministériels sont concernés tels que l’Eduction, l’Intérieur, l’Enseignement supérieur, l’Industrie… En absence de volonté et d’une approche « management de projet », l’objectif reste juste une ambition ! Ce qui engendre le retard d’implémentation de l’axe stratégique. Croyez-vous que la mise en place de

l’Agence de développement digital pourra relancer le plan Maroc numérique 2020 ? La mise en place d’une agence pour le développement digital est une véritable opportunité pour la réussite de la stratégie. Sur le plan E-Gov, il s’agit d’une vingtaine de projets structurels ayant une vocation de transformation profonde des processus administratifs. Sans entité de coordination et de suivi, les projets ne peuvent être menés efficacement. Tout simplement, l’agence sera le bras de fer de l’Etat qui veillera sur le bon déroulement de la stratégie digitale du Royaume. Elle devra proposer un plan d’actions homogène avec la SDM 2020 et s’assurer surtout de sa mise en œuvre. Pour un secteur aussi dynamique que le numérique, il ne s’agit pas seulement de faire de l’incrémental, mais il faut plutôt opérer un changement de paradigme pour une véritable entrée du Maroc dans l’ère du digital. Quelles sont les actions déployées par le Centre marocain de la gouvernance et du management dans ce sens ? Le CMGM a participé et co-organiséplusieurs conférences-débats sur la transformation digitale et l’économie numérique. L’objectif préliminaire était de jouer le rôle d’un « Think Tanker » indépendant sur les questions se rapportant au digital, et ce à travers le rapprochement entre les secteurs public et privé.

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digitalisation

Cependant, l’échange continu avec les chercheurs-universitaires, professionnels et étudiants nous a permis de pouseer la réflexion, dans la perspective de contribuer à la mise en place d’un pôle de compétitivité numérique sous forme de cluster, déclenché sous initiatives privées mais sous impulsion publique. Depuis, nous adhérons aux projets d’innovation, en mettant à disposition de nos partenaires notre force de propositions et nos conseils visant l’orientation du débat et de l’action, et ce, pour une véritable entrée dans l’ère du digital. Notre adhésion au projet de la « LegalTech » initiée par notre partenaire Legal E-Services Maroc en est une preuve. Nous soutenons ce projet et cherchons à développer tous ensemble un cluster numérique orienté vers

l’Afrique, pour le Continent africain et depuis le Maroc, ce que nous appelons « l’African LegalTech Cluster ». Y a-t-il des secteurs prioritaires ? Selon moi, le secteur le plus prioritaire est l’administration marocaine. La digitalisation quasi-totale des procédures modernisera d’une part le service rendu au citoyen, et améliorera d’autre part le climat des affaires. Une entreprise en démarrage souhaite se focaliser sur le lancement de ses activités, au lieu de perdre du temps à faire de la paperasse administrative. L’immersion des administrations publiques dans l’ère du numérique est incontournable, si l’on souhaite vraiment réussir la transition digitale. Qu’en est-il du secteur privé ? Le secteur privé va bon train. Plusieurs

entreprises nationales développent au continu leurs services digitaux, en passant par du « social-selling », de la « e-reputation » ou de « l’inbound marketing ». D’autres entreprises pionnières mettent des budgets plus conséquents dans l’innovation et les ressources humaines. Plusieurs postes ont été créés dans ce sens, tels que les vendeurs V2.0, les Web-Marketeurs, les Veilleurs Digitaux chargés du Social-Listening. En revanche, la PME marocaine a besoin d’un véritable appui pour le développement du digital. L’accessibilité au web, la formation utilisateur, l’accès au financement de la transformation numérique sont, entre autres, les besoins de la PME marocaine pour la réalisation de sa transition digitale.

ENTRETIEN Fréderic Michel Chevalier, directeur et fondateur du cabinet Legal

e-services à Casablanca.

En marge de la conférence-débat organisée par l’école d’ingénieur et de management marocaine « ISGA » à Rabat le vendredi 23 février sur le thème «Comment le Maroc peut mettre en place une filière innovante et performante en matière de compétitivité digitale?», Fréderic Michel Chevalier, directeur et fondateur du cabinet Legal e-services à Casablanca nous livre son point de vue sur le processus de digitalisation au Maroc. Propos recueillis par Youness BENZINEB

Quel regard portez-vous sur le processus de la digitalisation au Maroc ? Avant de m’installer au Maroc il y a trois ans, une de mes principales activités professionnelles consister à animer des conférences sur la digitalisation. Aujourd’hui, je suis passé à l’acte, en accompagnant des entreprises marocaines dans leur transformation digitale. Cependant, j’ai paradoxalement cru à la digitalisation au Maroc beaucoup plus que ce nous décrit la situation actuelle. Je pense que les choses ont évolué très vite. Les prérequis sont là. Il suffit de se référer aux derniers chiffres du taux d’utilisation de smartphone et de la présence des Marocains sur Facebook et les réseaux sociaux pour prouver ce que je dis. C’est, en quelque sorte, l’économie 38 N° 34 Mars 2018

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marocaine qui est en train de se mettre au diapason. Les banques aussi ont contribué à cette dynamique. Ils ont manifestement conduit à la numérisation d’une partie importante de l’activité financière. Sur le plan étatique, ce qui est en train de se passer aussi est important. Ce n’est pas comme tout le monde souhaite certes, mais je crois que les structures fondamentales étatiques sont en train d’évaluer numériquement. La télé-déclaration obligatoire pour les impôts en est un exemple concret. Un autre exemple qui traduit la volonté de la digitalisation s’est produit au moment de la mise en place de l’agence de la digitalisation. En effet, le ministère de tutelle avait lancé une sorte de concours d’idée sur twitter avec « hashtag

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digitalisation » pour que tous les Marocains, entrepreneur comme citoyen, puissent proposer des idées pour cette nouvelle agence de digitale. Et qui sait, peut-être demain on pourra voter en ligne ou même créer des entreprises en quelques minutes entièrement en ligne. Des entreprises entièrement en ligne ? C’est bel et bien possible à partir du moment où un Marocain est capable de réserver un ticket de concert par internet. Parmi ce que j’enseigne dans les écoles marocaines depuis des années, la technologie a aussi cette capacité d’éliminer le devoir de courir de bureau en bureau pour exercer une activité. C’est un peu à l’image du concept « Smart Contract ». Il ne s’agit pas forcément des contrats au sens plus large, mais plutôt d’un ordre irrévocable passé pour qu’une obligation soit exécutée via le digital à condition qu’un fait se produise. D’après vous, comment le Maroc peut-il développer un pôle de compétitivité digitale ? Il faut agir en mode agile, c’est-à-dire extrêmement pragmatique. Avoir une ambition très forte sur l’avenir et penser que le monde a changé. Et le faire d’une manière souple avec le droit à l’échec. Finalement, adopter ce qu’on appelle dans l’univers startup, « le proof of concept ». C’est-à-dire

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valider un concept avant de l’étendre et de le développer. Lors de votre intervention, vous avez longuement abordé le sujet la legal tech. Un concept que vous avez développé en France, de quoi s’agit-il concrètement ? Durant ces dernières années, on parle très souvent de beaucoup de ces start-up qui sont en train de révolutionner l’univers de la finance et plus particulièrement le mode de paiement. Il s’agit du même concept mais dans le domaine juridique. En grosso-modo, c’est tout ce qui va favoriser l’accès au droit. Tout ce qui va simplifier le règlement des litiges et sécuriser d’une manière générale le parcours juridique. Cela touche aussi bien un individu qu’une entreprise. La prédictibilité du droit permet à une entreprise ayant un litige avec un client de savoir éviter des frais supplémentaire de procédure. C’est exactement ce que la legal-tech pourrait proposer en cas de litige entre des grandes entreprises mais aussi des problèmes particuliers à l’image d’un propriétaire avec un voisin ou avec une administration. Enfin, la legal-Tech permettrait la médiation dans toutes les extensions du terme avec comme la particularité, accessibilité simplicité et efficacité technologique.

S’agit-il d’un concept dédié essentiellement au domaine juridique ? En quelque sorte oui, mais il y a des zones de jonction. Je cite comme exemple les experts comptables, des chefs d’entreprise, le petit artisan. Ces derniers peuvent avoir recours à la legal-tech pour résoudre leurs problèmes juridiques. Je vous donne un exemple dans le domaine de l’agriculture qui va vous surprendre. Imaginons un système où nous allons développer des produits d’assurances pour protéger les récoltes des agriculteurs. Typiquement, nous partons du principe que, moyennant une prime d’assurance, si la météo ou les conditions climatiques ne sont pas bonnes en se basant sur les conséquences économiques d’une mauvaise compagne agricole. Nous allons utiliser les bases des données météorologiques qui permettent de savoir exactement la pluviométrie et la sécheresse. Si le cas se présente, il va y avoir automatiquement une indemnisation de l’agriculteur à hauteur d’un montant qui a été convenu d’avance. Si la condition de déclenchement de versement de la prime est atteinte. À ce moment-là, l’agriculteur est immédiatement indemnisé. Par conséquent, vous pouvez imaginer ce que cela pourrait apporter au renforcement de l’agriculture au Maroc.

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formation

Université-industrie : et si on s’inspirait du modèle suédois ? Le pays scandinave dispose d’un modèle très enviable en matière de la coopération industrie-université. Contrairement à ce que l’on peut croire, l’Etat a réduit la part des dépenses en R&D depuis 2013. Aujourd’hui, à peine 3% du PIB national est consacré à la recherche scientifique. Micro-mécaniser la collaboration entre l’université et l’industrie est la clé de la réussite. Par Youness BENZINEB

S’il y a un domaine où l’on estime la Suède comme exemple à suivre, c’est bel et bien celui de l’éducation. Pourtant, les Suédois ont développé aussi un modèle très enviable en matière de la coopération industrie-université. Pas de recette magique ! « Le concept est aussi simple qu’il s’agit de micro-mécaniser la collaboration entre l’université et l’industrie », résume Margareta Norell Bergendahl, professeur de l’institut royal de technologie de Stockholm. Cette dernière s’est exprimée lors des travaux de l’édition 2018 de la session plénière solennelle qui s’est déroulée du 20 au 22 février dernier dans l’académie Hassan II des sciences et techniques à Rabat. Elle n’a toutefois pas négligé l’importance de la matière première, en l’occurrence, la fiabilité du système éducatif. Mais «il faut

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aussi que l’université encourage la nouvelle génération à être plus innovante et plus curieuse », insiste la chercheuse académique. Depuis 2013, l’Etat scandinave, contrairement à ce que l’on peut croire, a réduit la part des dépenses en recherches et développements. « Si à l’époque on parlait de dépenses qui représentent 3.3 % du PIB national, aujourd’hui à peine 3% du PIB national est consacré à la recherche scientifique », se rappelle Armand Hatchuel, professeur fréquemment invité à l’université de Stockholm. De quoi comprendre que le financement de la recherche et de l’innovation n’est pas une tâche réservée au gouvernement. En effet, trois financiers se convergent vers la trésorerie de la R&D. D’abord le ministère de tutelle. Le secteur privé, et les

fondations et les associations. Partenariat ultra Win-Win En suède, pas d’équivalent de partenariat à but essentiellement matérialiste. Le domaine scientifique doit chercher à nouer des partenaires stratégiques avec des objectifs à terme, clairs et étudiés. «Nous avons remplacé le modèle de partenariat classique pour un modèle de dernière génération ultra Win-win », se félicite la chercheuse à l’université de Stockholm. Car, à 200 km au sud-ouest de Stockholm, se trouve l’université de Linköping qui développe le prototype exemplaire de ce genre de partenariat. En effet, l’université est engagée depuis des dizaines d’années avec un constructeur aéronautique local de réputation mondiale. Il s’agit de Saab. Parmi les clauses de l’engagement, la société sué-

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formation doise investit un montant de 6,5 millions de couronnes suédoises, soit l’équivalent de 7.4 millions dirhams par an dans la promotion des recherches et développement, dont une grande partie se dématérialise dans les laboratoires universitaires. Un fait qui explique parfaitement pourquoi la région Linköping est actuellement la région industrielle par excellence du pays. D’autres dispositions qui ne sont pas moins importantes profitent à la recherche scientifique. Un groupe de la société est impliqué directement à l’université, avec des représentants dans les conseils et les organes pédagogiques, et un nombre très important d’étudiants font leur projet de fin d’études et des stages à Saab. C’est dire que l’université n’existerait probablement pas du tout si Saab ne construisait pas d’avions à Linköping il y a 40 ans. Et Saab n’aurait peut-être pas évolué pour devenir une société de défense et de sécurité de premier plan si elle n’avait pas eu un accès aussi facile à l’expertise, à une recherche solide et à des ressources humaines bien formées. Recherche et innovation au service du besoin local Là-bas dans le pays au drapeau de croix jaune sur fond bleu, le cahier des charges du travail collaboratif entre l’uni-

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versité et le monde de l’industrie est alimenté principalement par le besoin local en croissance. Les défis mondiaux du dernier cri, les tendances continentales sont en bas de la liste. En tête figurent les priorités, le besoin, la problématique locale. C’est, en effet, « ce qui distingue la Suède du reste des pays du monde », constate Armand Hatchuel, professeur à l’école nationale supérieure des mines de Paris. L’institut royal de technologie de Stockholm KTH, dont il est chercheur invité, représente un exemple à imiter. Il y a des années, le nom de la plus grande université de technologie scandinave est lié scientifiquement à celui de Scania, leader mondial de poids lourds et d’autocars, et celui D’Ericsson, l’entreprise suédoise de télécommunications. L’objectif étant de développer et mettre en place de nouveaux modes de transports durables. Il ne s’agit pas seulement de trouver des solutions efficaces à la problématique des embouteillages en Suède, mais de concevoir un mode de transport écologique et rapide », souligne le professeur Hatchuel. Les trois partenaires ont investi 100 millions de couronnes suédoises, soit l’équivalent de 113.5 millions de dirhams au service de la science pour une période allant jusqu’à 2021. Parmi leurs récentes innovations,

la première « route électrique » du monde annoncée en 2016 dans la région de Gävleborg au nord de Stockholm. Récemment, un tronçon de deux kilomètres où une double ligne aérienne de contact type tramway a été installée au-dessus d’une des quatre files de la voie rapide. Scania avait testé un bus hybride à système de recharge sans fil, avec moteur à combustion, et système de recharge pendant le trajet. VINNOVA, une agence pour promouvoir le modèle suédois à l’international Si la Suède se profile aujourd’hui comme un modèle très avancé en matière d’industrie et d’innovation, il y a bien une institution qui tente de le promouvoir à l’échelle internationale. L’agence nationale pour les systèmes d’innovation, VINNOVA. Cette institution, créée en 2001, promeut les éco-innovations suédoises sur les grands marchés émergents du monde à travers le programme Coopération internationale pour l’Eco-Innovation. Selon les propos de la panéliste suédoise, l’agence étatique s’assigne comme objectif de faciliter l’exportation des technologies environnementales du pays pour une meilleure connaissance des enjeux environnementaux au niveau mondial.

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i nvention

Entretien Rachid Yazami, Professeur à la Nanyang Technological University à Singapour et directeur de recherche du Centre national de Recherche Scientifique en France

Professeur à la Nanyang Technological University à Singapour et directeur de recherche du Centre national de Recherche Scientifique en France, mais surtout inventeur de l’anode graphique pour la batterie au lithiumion, Rachid Yazami fait partie des rares scientifiques marocains qui brillent à l’échelle internationale. Vivant actuellement à Singapour où il mène des travaux de recherche révolutionnaires, il nous a livré l’essentiel de ses inventions. Détails. Propos recueillis par Sarah MAACHE

Parlez-nous de votre parcours et de votre première invention ! Pour revenir aux genèses, c’est en 1979 que j’ai découvert une partie de la batterie lithium-ion qui est l’anode en graphite, c’est-à-dire le pôle moins de la batterie. Ensuite mon collègue John Goodenough a découvert l’autre partie, la cathode. Ce n’est qu’en 1991 que les premières batteries ont commencé à être commercialisées par Sony. Encore aujourd’hui, celles-ci sont toujours utilisées, puisque nous n’avons pas trouvé mieux à ce jour en matière de stockage électrique. En effet, plus de 7 milliards de batteries au lithium lithiumion ont été fabriqués dans le monde en 2017, et le marché des batteries s’est chiffré à 25 milliards de dollars l’année passée et va bientôt atteindre 30 puis 50 milliards dans les 3 ou 4 prochaines 42 N° 34 Mars 2018

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années. Actuellement, j’anime des recherches sur les batteries du futur pour les applications dans l’électronique mobile notamment, à l’instar des smartphones et ordinateurs, mais aussi les véhicules électriques. La mobilité électrique étant un domaine technologique très convoité par tous les constructeurs automobiles mondiaux et aussi dans le stockage de l’énergie propre, durable, solaire, éolienne. Sur quoi travaillez-vous actuellement et quelles seront vos prochaines découvertes ? Aujourd’hui, nous menons des activités de recherche pour développer les batteries du futur, celles qui vont remplacer la batterie classique. Pour cela, nous ambitionnons de les améliorer, les rendre plus sûres,

puisque le problème de sécurité des batteries est à prendre au sérieux. Il y a aussi la durée de vie des batteries qui constitue un autre volet de recherche ; le but étant d’atteindre une durée de vie supérieure à 10 années. Par ailleurs, il y a également la partie contrôle, management de la batterie pour laquelle nous avons développé des algorithmes permettant de nous renseigner sur l’état de la batterie : état de charge, de sécurité… Pour ce faire, nous travaillons sur la combinaison d’un savoir sur les matériaux que nous utilisons et sur la manière de gérer la batterie. Les puces que nous avons mises au point et qui seront intégrées à ces nouvelles batteries, combinent une partie électronique et une partie « software pour mesurer les données et les convertir en des grandeurs qui www.industries.ma


i nvention peuvent nous donner des informations en temps réels. Concernant les dernières inventions auxquelles j’ai participé, la première est la charge rapide en 10 min que nous sommes en train d’essayer de commercialiser. Mais cela prend du temps, puisque les technologies de rupture nécessitent des tests, des validations… Nous sommes les seuls au monde à détenir cette invention à ce jour. La deuxième invention porte sur la régénération des batteries, nous avons conçu un système innovant dans ce sens qui est la batterie à 3 électrodes. Il s’agit de rajouter une électrode active entre les deux électrodes classiques, qui va permettre d’équilibrer les pôles plus et moins. Grâce à cela, la durée de vie de la batterie peut doublement ou triplement augmenter pour envisager d’arriver à 10 années de durée de vie. Cela constitue une véritable révolution !

Cela relève essentiellement du problème d’usure que connaissent les batteries, vous avez sûrement entendu parler de l’histoire de Samsung avec son « Note 7 ». Il ne faut pas pousser une batterie usée à ses limites et risquer l’emballement thermique. QUID de vos réalisations et travaux de recherche au Maroc ? Au Maroc, je suis impliqué dans un projet universitaire, entre l’Université Mohammed-V de Rabat, l’Université Mohammed VI de Ben Guerir et l’Université Cadi Ayyad de Marrakech ainsi que des Universités en Allemagne et aux USA en consortium international et nous travaillons sur un projet sur les phosphates. Personnellement, ce qui m’intéresse ce serait de créer des emplois à travers une industrie marocaine liée à l’activité batterie puisque c’est l’avenir, par exemple la France a décidé qu’en 2040 il n’y aura plus de voitures à

combustions internes, il faut donc prévoir des batteries performantes pour accompagner cette transition et pour cela il faut continuer les recherches et favoriser un climat industriel autour de la batterie. Un dernier mot… Je profite de la dynamique autour du sujet des énergies pour susciter des vocations parmi les jeunes, et leur dire que tout est possible, à force de travail et de valeurs. Il serait également intéressant de former une sorte « d’équipe du Maroc » de la technologie du futur autour du thème de l’énergie, avec l’aide des grandes structures opérant dans le domaine telles que Masen, Iresen, les industries et universités afin que le Maroc puisse sortir de l’anonymat. Nous pouvons aspirer à avoir un continuum depuis la recherche fondamentale jusqu’aux industries avec l’aide des financements publics-privés.

La relève est assurée !

C

’est une occasion pour le moins surprenante qui a réuni Rachid El Yazami et Souhaib El Othmani. Originaire de Ouazzane mais né en France, cet ingénieur est diplômé de l’école Télécom Paris avec un master en physique fondamentale. Parti pour un stage à Singapour, le jeune homme était invité à un barbecue marocain où il a croisé le Professeur. Dès lors, ils ont décidé de développer une thèse en commun, c’est ainsi qu’a commencé leur collaboration du choix du sujet jusqu’à la recherche du financement. Une partie de la thèse a été faite à Singapour et l’autre partie sera faite à Grenoble, nous apprend le jeune doctorant. Actuellement en 3e année de

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thèse, Souhaib El Othmaini mène la recherche dans le but de mieux comprendre comment fonctionne une batterie, notamment tout ce qui touche à la sécurité. Il s’agit de faire en quelque sorte une radiographie de la batterie, en mesurant la thermodynamique. Avant, cela se faisait de manière statique, mais la nouveauté de cette thèse consiste en une technique de mesure quand la batterie est en marche. Les deux chercheurs ont réalisé des avancées importantes et ont déjà déposé des brevets aux USA, en Europe et à Singapour. Pour l’avenir, le petit protégé du scientifique ambitionne de revenir au Maroc et espère concrétiser ses travaux de recherches dans l’industrie marocaine.

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management

Risk management : Une nouvelle ère dans la prise en compte des menaces de l’entreprise Manager ressources humaines à STERLING & WILSON, multinationale indienne opérant dans l’industrie de l’énergie solaire au Maroc et chercheuse en Master of Business Administration à l’école des ponts business School, Meryem Mouathassime nous fait partager son regard sur la nouvelle donne dans la prise en compte des menaces de l’entreprise. Propos recueillis par Youness BENZINEB

Dans quelle mesure la gestion des risques est-elle aussi importante pour une entreprise ? Tout d’abord, il faut admettre que le risque est un facteur inhérent à la vie d’entreprise. Les données empiriques sur le sujet indiquent que 50% des entreprises doivent déclarer faillite avant même d’avoir franchi la cinquième année. Aujourd’hui, dans une économie en constante croissance comme c’est le cas au Maroc, les entreprises deviennent de plus en plus sensibles à la nécessité d’une gestion efficace des risques, au point même que l’on peut désormais parler d’une nouvelle « ère » dans la prise en compte des menaces de l’entreprise. Quelles sont les principales menaces auxquels les entreprises sont confrontées ? 44 N° 34 Mars 2018

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Généralement, les risques peuvent avoir des conséquences en termes de performance économique et de réputation professionnelle, sans oublier pour autant les enjeux environnementaux, sociaux ou sécuritaires. Ces risques-là sont d’ordre interne, externe, direct ou indirect. Malgré un élément d’incertitude inhérent à la prévision, il est souvent possible de les anticiper. Il s’agit tout simplement de concevoir et mettre en œuvre des mesures visant à minimiser leurs conséquences négatives ou à en maximiser les conséquences positives. Prenons par exemple les risques attribuables à un trouble. Ils sont contrôlables à partir du moment où nous disposons d’un modèle fiable de gestion et de gouvernance. De cette façon, les entreprises qui adoptent une

stratégie de gestion des risques sont plus susceptibles de survivre et de prospérer. À ce stade, je peux vous dire que les grandes entreprises sont beaucoup mieux équipées et relativement bien structurées pour gérer les risques tout en optimisant leurs profits. Et pour les PME ? Nous savons d’ores et déjà que les PME constituent la majeure partie des entreprises dans le monde et sont l’épine dorsale du commerce et de la croissance économique. Elles sont le principal moteur de l’innovation, de l’intégration sociale et de l’emploi. L’importance d’examiner la question de la gestion des risques pour ce segment n’est plus à démontrer. Il est facile de constater que les PME ont peu de soutien lorsqu’il s’agit de déterminer la meilleure façon de gérer leurs risques ou d’obtenir des www.industries.ma


management conseils. Les études révèlent que si la plupart des PME adoptent certaines mesures de prévention et de réduction des pertes, elles n’impliquent pas de gestion formelle des risques liés aux processus et une grande majorité d’entre elles ignore totalement le concept de gestion des risques. Et même si les grandes entreprises sont mieux équipées et relativement bien structurées pour faire face aux risques, cela ne signifie pas qu’elles maitrisent la gestion des risques. Les petites et moyennes entreprises (PME), plus limitées de diverses manières, sont plus exposées aux risques liés aux aspects négatifs. Cependant, à condition d’avoir de bons outils, les PME, grâce à leur adaptabilité, peuvent profiter de certaines possibilités pour accroître leur part de marché, se développer tout en gérant leurs risques de façon plus efficace. Concrètement, quels outils se donner pour une gestion efficace des risques ? La gestion efficace des risques dépend des bonnes pratiques reconnues et qui ont fait leurs preuves. Il suffit de les personnaliser à l’entreprise. D’abord, il y a des outils de prévention avant l’avènement des risques. Concrètement, il est primordial de définir sa stratégie et d’identifier les événements pouvant engendrer un risque. Pour cela, on établit une cartographie détaillée des risques éventuels susceptible de survenir dans l’entreprise puis on évalue la probabilité et la gravité des dommages résultants de ces événements. L’objectif étant d’atténuer les dommages grâce au contrôle des pertes avant et après l’événement, il faut pour autant surveiller et mettre à jour ses risques continuellement. Dans ce sens, la communication avec les parties prenantes internes et externes reste un pilier incontournable. A tout cela, il faut rajouter l’outil classique, en l’occurrence l’assurance. Cette dernière reste le moyen le plus connu par l’entreprise pour pallier les aléas du risque une fois survenu, les garanties d’assurances sont souscrites dans ce dessein pour couvrir personnel, biens et responsabilités, encore faut-il en choisir la plus appropriée. Pendant la crise, il est du devoir de l’entreprise en www.industries.ma

crise de rassurer les parties prenantes en répondant aux préoccupations avec un langage approprié tout en acceptant la responsabilité. Je donne comme exemple le cas d’une multinationale, le premier réflexe est de gérer l’incident pour en réduire la gravité. Dans le cas où l’incident serait médiatisé, le choix du porte-parole ainsi que la manière de diffuser le message à l’opinion publique auront un rôle décisif à jouer, si bien que la relation avec les médias devrait être établie bien à l’avance. Le déficit des compétences des dirigeants à gérer les risques est souvent pointé du doigt, qu’en ditesvous ? À mon sens, cela est dû principalement à l’absence de la culture de gestion du risque chez certains dirigeants et chefs d’entreprises. Comme j’ai expliqué antérieurement, il faut être conscient que la gestion des risques est primordiale dans la bonne gestion d’une entreprise. Il est donc important d’y accorder l’attention nécessaire. Cela passe par le recrutement d’un responsable Risk Manager ayant les compétences techniques, ou en faisant appel à un cabinet spécialisé. Il incombe aux dirigeants et managers de vulgariser cette culture et de l’instaurer comme une partie intégrante des valeurs de l’entreprise. Cependant, il faut souligner que même cette tâche est l’apanage des membres du « board », tout le monde dans l’entreprise en est responsable, d’une manière directe et indirecte, que ce soit par la stratégie, la veille ou la remontée de l’information. Car finalement, toute l’entreprise prend le même bateau pour la même direction. En tant que responsable de gestion des ressources humaines dans une multinationale, y a-t-il de nouvelles formes de risques qui n’existaient pas avant ? Bien évidemment, et malheureusement, elles sont nombreuses et beaucoup plus difficiles à gérer que l’on peut imaginer. Chaque menace est propre à une situation et un contexte donnés. Prenons, à titre d’exemple, les nouveaux risques liés aux ressources humaines dans notre entreprise, il faut souligner que nous sommes en mode de projet « fast

track project » qui, par les délais très courts alloués aux différents projets, les activités sont souvent exécutées de manière séquentielle et sont effectuées en parallèle. En d’autres termes, les activités sont travaillées simultanément au lieu d’attendre que chaque partie soit complétée séparément. Par conséquent, les projets de réalisation en « fast track » dans les domaines des énergies renouvelables sont exposés à divers risques opérationnels, financiers ou règlementaires. D’abord, il y a le risque de l’inadéquation des ressources. Une entreprise nouvellement installée n’a pas le luxe de compter sur des ressources anciennes ou d’user d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences « GPEC », sachant que le besoin est immédiat et urgent de recruter des profils pointus. On peut noter aussi le risque de la mauvaise Intégration des équipes. En effet, la cohésion d’une équipe passe par le temps et le nombre de projets sur lesquels ils ont collaboré ensemble. Un « fast track project » n’offre pas cette option. La haute tension continuelle en est une raison pour perdre des ressources des fois clés pour le projet ou de voir s’installer un climat social houleux. Par ailleurs, le risque du taux de renouvellement du personnel est très élevé en construction pour multiples raisons. Les contrats projets à durée déterminée font que l’employé lorgne la prochaine opportunité et le seul argument devient un package qui n’est pas forcement en phase avec la réalité du marché de l’emploi. Le turnover peut affecter le management comme l’opérationnel, le débauchage peut priver l’entreprise de ses meilleurs talents. Enfin, les risques d’accidents survenant au travail à cause de la pénibilité et le stress s’accroissent, ce qui fait que les ressources humaines trouvent un allié de choix dans le département d’hygiène et de sécurité. N° 34 Mars 2018 45

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en ergi e / envi ron n ement

Sommet ACRIS 3 : Averda réitère ses engagements pour l’environnement Averda a participé à la 3e édition du « Sommet africain sur les infrastructures durables pour le climat » (Africa Climate Resilient Infrastructure Summit) « ACRIS 3 » qui s’est tenue à Marrakech, et ce dans le cadre de son engagement à l’égard de l’environnement et des communautés. Par Sarah MAACHE

Dans l’esprit de la COP22, également organisée au Maroc en 2016, et dont Averda était aussi l’un des participants, ACRIS 3 a réuni un ensemble d’experts de haut niveau pour présenter les infrastructures durables pour le changement climatique en Afrique qui nécessitent en priorité des investissements du secteur privé. C’est une initiative clé pour le continent dans sa longue marche vers la réalisation de ses objectifs en matière de développement durable. En sa qualité de sponsor de la conférence aux côtés du Groupe de la Banque mondiale, de la Commission de l’Union africaine et de la Banque européenne d’investissement, Averda a pris part à une 46 N° 34 Mars 2018

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table ronde sur le transport résistant au climat, ainsi que sur le rôle de l’innovation et des nouvelles technologies pour fournir des solutions encore plus propres aux problèmes de gestion des déchets que l’on rencontre aujourd’hui. Cette conférence était l’occasion pour Averda de partager son expérience et ses connaissances quant au rôle que jouent les nouvelles technologies dans la mise en œuvre de services de gestion des déchets avec une prise en compte de l’environnement et des contraintes liées au climat: grâce à des systèmes de suivi intelligents pour cartographier la ville à l’aide de GPS placés sur les véhicules de l’entreprise et des capteurs installés sur

ses bacs, Averda est capable d’identifier l’itinéraire optimal lui permettant de réduire le carburant et les émissions de carbone de sa flotte en parfaite conformité avec la norme Euro 5. Un autre domaine sensible qui a été couvert est celui des caniveaux qui débordent et transportent des tas de déchets jusque dans les espaces publics durant les épisodes de pluies diluviennes. Cependant, grâce à l’utilisation de systèmes modernes d’alertes qui signalent la moindre complication à ses centres de contrôle, Averda est capable de résoudre rapidement ce genre de problèmes. Avec l’utilisation des données recueillies grâce aux milliers de kilomètres que parwww.industries.ma


en ergi e / envi ron n ement courent ses véhicules, Averda se donne l’opportunité de travailler avec les urbanistes afin de trouver des solutions et d’améliorer les infrastructures, les systèmes de préservation et de maintenance et ainsi mieux faire face au changement climatique qui se manifeste de diverses manières. Philippa Charlton, Directrice exécutive du marketing chez Averda, a présenté les différents services qu’offre l’entreprise et a discuté de l’impact qu’ont les précipitations et l’infrastructure des routes sur le transport, la collecte et le traitement des déchets. Charlton a également souligné

gion est confrontée en termes démographiques, climatiques et économiques, et qui jouent tous un rôle important dans la gestion des déchets dans la région MENA ». En tant que fervent militant des partenariats entre le secteur public et le secteur privé, Averda estime qu’une telle synergie est essentielle pour parvenir à des solutions de gestion durable des déchets qui prennent en compte les défis uniques du changement climatique sur les écosystèmes des déchets. Pour rappel, Averda est le plus important fournisseur de solutions environnemen-

clients des secteurs public et privé. L’étendue du portefeuille des services fournis par Averda englobe notamment le nettoyage des rues, le traitement et l’élimination des déchets ainsi que leur recyclage. Le champ d’action de l’entreprise inclut également le développement de solutions pour l’eau, pour les eauxusées et pour les déchets solides des secteurs public, résidentiel, commercial et industriel, le tout dans un cadre durable qui respecte l’environnement. Averda conçoit et met en place également des solutions à grande échelle pour récupérer des ressources précieuses

le fait que l’amélioration des infrastructures des routes ne peut être que bénéfique pour les systèmes de gestion des déchets. Elle a également évoqué « l’expérience accumulée par Averda en Afrique et au Moyen-Orient qui permet à l’entreprise de proposer des solutions sur mesure, réalistes et économiquement viables basées sur une compréhension approfondie des défis uniques auxquels cette ré-

tales au Moyen-Orient et en Afrique. L’entreprise est spécialisée dans la gestion intégrée des ressources. Ayant pour siège social Dubaï pour les marchés du CCG et Londres pour ses autres marchés internationaux, Averda est à la pointe de l’innovation, assurant des solutions durables et plus de 35 ans d’expérience dans la gestion efficace des déchets dans les zones piétonnes, résidentielles, commerciales et industrielles et cela à des

et recyclables, notamment le papier, les métaux et l’eau. Au service de plus de neuf millions de personnes au quotidien, Averda opère en pleine conformité avec les normes internationales de contrôle de qualité au Maroc, au Congo, au Gabon, au Sultanat d’Oman, au Qatar, en République d’Irlande, en Arabie saoudite, en Afrique du Sud et aux Emirats arabes unis.

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en eregi e / envi ron n ement

ENTRETIEN Khalid Ziani, Directeur général du groupe Marita « Nous voulons faire de l’Afrique un continent modèle pour une production et une consommation efficace de l’énergie » Propos recueillis par Sarah MAACHE

Pouvez-vous nous en dire plus sur le groupe Marita et vos principales activités et réalisations au Maroc ? Notre groupe a la particularité de recouvrir l’ensemble du panel des fonctions énergé-

formance énergétique de leurs bâtiments. Nous offrons également des solutions complémentaires pour la mobilité en mettant en place des flottes de véhicules utilitaires et de tourisme électriques avec les

cules. En matière d’efficacité énergétique, notre offre va de la conception, l’ingénierie en passant par l’installation et la fourniture des panneaux solaires, des onduleurs, des solutions de stockage. L’ensemble de nos

tiques et offre la possibilité aux entreprises, aux collectivités territoriales et aux régions de mettre en place des solutions alternatives de production d’énergie essentiellement issue des énergies renouvelables. A ce titre, nous mettons en œuvre des solutions spécifiques, pour les industriels, les commerçants et les gestionnaires de logistique, qui leur permettent de réduire leurs factures énergétiques et d’optimiser la per-

solutions de bornes de recharge adaptées, lesquelles peuvent être alimentées par les panneaux solaires que nous utilisons pour produire l’énergie dans les bâtiments. Par conséquent, nous maitrisons l’ensemble de la chaine et notre offre est variée. S’agissant de la mobilité, elle est sous forme de location longue durée y com-

solutions permettent de réduire la facture énergétique de l’ordre de 40% par rap-

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pris l’installation des bornes et la mise en œuvre des services de réservations de véhi-

port à une solution classique équivalente connectée au réseau au prix de l’énergie actuelle. Nous mettons également au point des solutions plus globales pour les collectivités territoriales avec des solutions d’éclairage public, à base de lampadaires solaires, garanties pendant 10 ans, en plus de solutions sur leurs bâtiments publics à

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en ergi e / envi ron n ement l’instar des écoles, des bâtiments administratifs, ministères… . Parlez-nous du pôle mobilité électrique et efficacité énergétique de votre groupe (ses missions, ses projets) Le fait de réunir le pôle efficacité énergétique et mobilité électrique dans le même groupe relève d’une volonté de maîtriser l’ensemble de la consommation énergétique de nos clients. Le pôle efficacité énergétique dispose d’un complément qui diminue la facture énergétique globale payée par les entreprises, les particuliers et les collectivités territoriales alors que le pôle mobilité électrique permet de réduire les coûts de consommation de carburants et d’entretiens (3 fois moins cher pour un véhicule électrique versus un véhicule thermique). Malheureuse-

solutions complémentaires dans le cadre d’une démarche d’efficacité énergétique en conseillant le client et en l’éclairant sur le coût de sa consommation énergétique globale. En associant la mobilité à l’efficacité énergétique, nous arrivons à des taux de réduction de coûts très importants. Quelles sont vos perspectives pour le Maroc, mais également pour le reste du continent africain ? Nos perspectives de développement sont de déployer nos activités au Maroc mais également sur l’ensemble du continent africain. Nous avons conçu nos partenariats et nos solutions de manière à ce qu’ils soient parfaitement adaptés aux pays du continent africain. Nous avons à l’heure actuelle plusieurs projets, en Côte d’Ivoire où nous allons étendre nos solu-

le Maroc et certains pays d’Afrique pour accroitre notre présence dans ces pays. Il en va ainsi du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et de la Guinée équatoriale. Grâce à une expérience marocaine appuyée, nous justifions facilement notre savoir-faire et nous prouvons nos concepts par des projets concrets qui profitent aux populations locales. Un de nos buts principaux , est également de transférer nos compétences vers des installateurs locaux. Pour ce faire, nous mettons en place des partenariats entre les universités marocaines et des universités locales, en Côte d’Ivoire ou encore au Sénégal, permettant de former des ingénieurs spécialisés dans ces technologies. Notre ambition est de rendre chaque pays autonome dans sa production d’énergie et le moins dépen-

ment dans beaucoup de cas, la partie mobilité fait partie d’un budget différent de celui de l’électricité et de l’énergie. Par conséquent, notre but est de prendre en compte la totalité de la consommation énergétique, qu’elle soit destinée aux bâtiments, moteurs de l’industrie ou encore à la mobilité et au transport, afin d’offrir des

tions d’éclairage public solaire et de mobilité urbaine électrique. Lesdites solutions sont inspirées de ce que nous avons déjà mis en œuvre au Maroc, notamment à Marrakech avec l’exemple des bus électriques. Nous focalisons notre développement sur les pays africains et pour cela nous profitons des accords conclus entre

dant possible de l’extérieur et des énergies fossiles. Nous voulons faire de l’Afrique un continent plus efficace en matière d’énergie en recourant le plus possible aux énergies renouvelables.

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Monétique au Maroc : Un levier qui dope la consommation des ménages et tire la croissance vers le haut La maturité bancaire du Maroc permet à l’économie d’ajouter à sa corde un levier de croissance supplémentaire : la monétique. Plus qu’un outil financier, la monétique est un instrument économique qui se pose de plus en plus en baromètre pour mesurer la consommation des ménages et de son impact sur le PIB. Propos recueillis par Chiekh Mbacké Sene

La croissance du PIB réel du Maroc devrait s’établir à 3,1% en 2018, contre 4,1% en 2017, selon la Banque africaine de développement (BAD). Aux non-avertis, il importe de comprendre que cette perspective aurait été plus morose si la consommation des ménages ne s’était pas érigée en « nouveau » levier de croissance, compensant moelleusement les aléas négatifs relevés dans certains secteurs traditionnels de l’économie. En effet, en 2017, la consommation des ménages est en croissance de 4,5% sur un an et contribuent pour 2,7 points à la hausse du PIB contre 2 points à la même période en 2016. Et là, faut-il y voir la valeureuse 50 N° 34 Mars 2018

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partition de la monétique en générale et du e-commerce en particulier au regard de leurs extraordinaires performances annuelles ? Explosion du paiement par carte et via Internet Selon le Centre Monétique Interbancaire (CMI), l’activité monétique durant la période de l’année 2017 se caractérise par une forte progression de l’activité Paiement, aussi bien pour les cartes bancaires marocaines qui ont réalisé une progression de +22,5% en volume des paiements, que pour les cartes bancaires étrangères qui ont réalisé une progression

de +22,1% en volume des paiements. L’activité de paiement via internet maintient une forte accélération durant cette période, avec +82,1% en nombre et +50,3 en volume des paiements en ligne, favorisée principalement par les grands

Nombre des transactions -Source : CMI

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Quelques indicateurs Activité Retrait Nombre de transactions :

facturiers, les compagnies aériennes et les services eGov. Il est important de relever au passage la forte progression des opérations par cartes bancaires marocaines effectuées à l’étranger avec +69,0% en nombre et +35,4% en volume des opérations de paiement et retrait. Des performances naturellement sous réserves des encours au 31 décembre 2017. Et il importe de préciser au passage que les réalisations globales de l’activité monétique, comprenant les opérations de retrait d’espèces sur le réseau des guichets automatiques, les opérations de paiement auprès des commerçants et eMarchands, les opérations de paiement sur les GAB et les opérations de Cash Advance, par cartes bancaires, marocaines et étrangères, au Maroc, ont atteint durant la période de l’année 2017 : 339,4 millions d’opérations pour un montant global de 286,6 milliards de DH. L’activité est en progression de +10,1% en nombre d’opérations et de +9,5% en montant par rapport à la même période en 2016. La carte bancaire explose ses records avec 323,6 millions d’opérations pour un montant de 264,2 milliards de DH Durant la période de l’année 2017 et au Maroc, les cartes marocaines ont enregistré, en paiements et en retraits,

323,6 millions d’opérations pour un montant de 264,2 milliards de DH (+9,8% en nombre et +9,1% en montant). Ces performances se répartissent en retraits (84,7% en part du nombre d’opérations et 91,8% en part du montant), en paiement chez les commerçants et eMarchands (14,3% en part du nombre d’opérations et 8,0% en part du montant) et en paiement sur GAB (1,1%en part du nombre d’opérations et 0,2%, en part du montant). « Les opérations de retraits par cartes marocaines sur les guichets automatiques au Maroc ont totalisé, durant la période de l’année 2017: 273,9 millions d’opérations pour un montant de 242,5 milliards de DH, en progression de +6,9% en nombre et +8,1% en montant par rapport à la même période en 2016 », explique Ismail Bellali. Tandis que « les paiements par cartes bancaires marocaines se répartissent, en termes de volume, selon les secteurs d’activité suivants : la grande distribution 30,9%, l’habillement 13,7%, la Restauration 8,7%, les Stationsservices 7,9%
 et autres secteurs 38,7% », complète-t-il. Cette ferveur de la carte bancaire marocaine s’est également traduite jusqu’aux transactions depuis l’étranger. En effet, les cartes marocaines à validité internationale ont réalisé 3,4 millions d’opérations à l’étranger, retraits et paiements, pour un montant global de 3,3 milliards de DH, en progression de +69,0% en nombre et +35,4% en montant par rapport à la même période en 2016.

Montant des transactions :

Cartes marocaines à l’étranger Nombre de transactions :

Montant des transactions :

Montant des transactions -Source : CMI

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Activité des cartes étrangères au Maroc: 15,8 millions d’opérations pour un montant de 22,4 milliards de DH Les performances des cartes bancaires étrangères au Maroc résultent en grande partie de l’attractivité touristique et événementielle du Royaume. Il n’est pas étonnant de voir ces transactions contribuer valeureusement aux indicateurs, si l’on sait que le secteur du tourisme marocain a enregistré une année « exceptionnelle » en 2017 avec une forte croissance du nombre d’arrivées de touristes non-résidents, des nuitées dans les EHTC et des recettes en devises. Durant la période de l’année 2017 et au Maroc, les cartes étrangères ont enregistré, en paiements et en retraits, 15,8 millions d’opérations pour un montant de 22,4 milliards de DH (une progression de +15,4% en nombre et de +14,1% en montant). 
Les opérations par cartes étrangères au Maroc se répartissent en retrait (53,7% en part du nombre d’opérations et 51,4% en part du montant), en Paiement (45,9% en part du nombre d’opérations et 47,7% en part du montant), en paiement par cartes étrangères auprès des commerçants et eMarchands affiliés au CMI (7,3 millions d’opérations pour

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un montant de 10,7 milliards de DH, en progression de +28,1% en nombre et de +22,1% en montant par rapport à la même période en 2016) et Cash Advance ou retraits réalisés par débit de la carte sur TPE ( 0,5% en part du nombre d’opérations et 0,8% en part du montant). En effet, les opérations de retrait par cartes étrangères sur les guichets automatiques au Maroc ont totalisé, durant la période de l’année 2017 : 8,5 millions d’opérations pour un montant de 11,5 milliards de DH, en progression de +6,2% en nombre et de 7,0% en montant par rapport à la

même période en 2016. Tandis que les paiements par cartes bancaire étrangères se répartissent, en termes de volume, selon les secteurs d’activité suivants : Hôtellerie 41,3%, Restauration 13,3%, 
Bazars 10,3%, La grande distribution 6,5%, le Duty Free 5,1% 
 et autres secteurs 23,4%. Les opérations de Cash Advance par cartes étrangères ont, quant à elles, totalisé 73.587 opérations pour un montant de 188,9 millions de DH, en progression de +64,2% en nombre et de +55,4% en montant par rapport à la même période en 2016.

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ENTRETIEN Ismail BELLALI, Directeur général adjoint du Centre Monétique Interbancaire. Fondateur et président du Centre marocain pour la Gouvernance et le Management (CMGM).un centre de recherche et de formation à vocation scientifique. Il est titulaire de diplômes supérieurs en sciences de gestion et management, et justifie de plus de 12 ans d’expérience dans trois secteurs différents (public et privé). Il a occupé plusieurs postes de responsabilités tels qu’Auditeur Financier, Contrôleur de Gestion, Responsable Financier, Chef d’Entité Finances et Logistique. Il est chercheur indépendant et analyste en micro et macroéconomie. Eventuellement, conférencier et intervenant académique dans les sciences de gestion et les domaines du management.

«Le e-commerce permet de mettre en place des solutions efficientes pour l’inclusion financière des couches de population non attirées encore par la banalisation traditionnelle»

La monétique s’impose aujourd’hui comme un levier de croissance au regard de ses performantes croissantes. Comment expliquez-vous cela? Là, il s’agit du paiement en ligne par carte bancaire. La monétique marocaine, dans son volet domestique, soit l’utilisation des cartes bancaires marocaines au Maroc, et qui comprend les services principaux que sont le retrait d’argent et le paiement par carte bancaire, a réalisé une progression de +9,8% en nombre d’opérations et +9,1% en volume global de ces opérations, avec environ 324 millions d’opérations et 264 milliards de DH en 2017. Le volet Retrait sur GAB qui pèse le plus lourd est celui qui progresse le moins vite, avec une progression de +6,9% en nombre d’opérations et +8,1% en volume en 2017. Le secteur du paiement est beaucoup plus dynamique avec une progression de 32,7% en nombre d’opérations et +22,5% en volume en 2017. Au sein même du volet www.industries.ma

Paiement, on trouve le paiement en ligne qui cartonne effectivement avec les progressions que vous avez citées. Les explications sont très nombreuses : •Plus de cartes bancaires émises par les banques marocaines •Plus de commerçants sont équipés de TPE •Les campagnes de communication et les campagnes de promotion se déroulent sur toute l’année, menées par les banques, le CMI, Visa ou encore Mastercard, pour encourager les commerçants et les porteurs de cartes bancaires à privilégier le paiement électronique •Plus de sites marchands se connectent au paiement via Internet •Les administrations élargissent les offres de services payables par carte bancaire via Internet (c’est le cas de la DGI, de la TGR, de l’ANCFCC, du Ministère de la Justice, des notaires, amendes de la circulation,…) •La majorité des régies de distribution d’eau et d’électricité permettent à leurs adhérents maintenant de payer leurs factures en ligne Sans oublier l’engouement naturel des jeunes pour le high-tech, l’innovation et donc pour le paiement électronique et surtout le paiement à distance sans avoir à se déplacer. Peut-on aller jusqu’à dire que le e-commerce peut se positionner en levier de croissance incontournable pour la nouvelle économie marocaine? Tout à fait, c’est valable pour paiement digitalisé de manière général, et non

pas seulement pour le e-commerce. Le paiement électronique permet une traçabilité des opérations et présente donc une piste de lutte contre l’informel. Comme il permet de mettre en place des solutions efficientes pour l’inclusion financière des couches de population non attirées encore par la bancarisation traditionnelle. Le Maroc se cherche encore pour une solution d’aide financière aux foyers défavorisés, et les solutions aujourd’hui possibles dans le domaine de la digitalisation financière permettraient aux populations cibles d’accéder aux aides financières gouvernementales sans avoir à se déplacer à chaque échéance de versement par exemple. L’usage du paiement électronique permettrait aussi de tracer les utilisations futures de ces aides par les bénéficiaires potentiels. Les données du secteur sont-elles indicatives du pouvoir d’achat ou des bonnes performances de la consommation des ménages? Autrement dit peut on se fier aux chiffres du secteur pour indiquer si le pays va bien ou va mal? Pas nécessairement je crois, car les solutions de paiement digitalisé mises à disposition des commerces de manière générale tendent à remplacer une partie du paiement cash ou chèque par un paiement électronique, qu’il soit par carte bancaire, par mobile, sur TPE ou via internet.

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Le e-commerce : De beaux jours encore devant lui. C’est connu dans l’économie moderne, le e-commerce est « utilisé » pour surfer sur les sentiments résultant du pouvoir d’achat, selon la hausse ou la baisse. Par expérience, selon que ce pouvoir baisse ou croisse, le e-commerce est utilisé pour justifier le climat économique. Le Maroc compte de plus en plus de cyberacheteurs comme en attestent les indicateurs ci-contre. La multiplication des sites marchands, des volumes

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exponentiels des transactions via internet et opérations « eMarchandes » en sont la preuve. Lorsque le pouvoir d’achat est en hausse, les transactions en ligne croissent et lorsqu’il est en baisse, la pression économique incite les cyberacheteurs de plus en plus avertis, à fouiller le web pour dénicher les meilleurs prix, au détriment des commerces physiques traditionnels. Alors se pose la question de savoir si le e-commerce aurait la vocation caché de contrebalancer avec le pouvoir d’achat?

Une chose est sure : la croissance du secteur se maintiendra à un bon niveau pendant encore plusieurs années. Surtout si l’on sait que la hausse du prix du carburant à la pompe, les embouteillages, les difficultés de stationnement sont autant de facteurs décourageants pour le consommateur qui finalement, trouve plus aisé d’acheter en ligne, se faire livrer plutôt que de se déplacer.

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ENTRETIEN Marion Waltzer, Head of Engagement chez Jumia Morocco «Le e-commerce deviendra incontournable dans la consommation des ménages et surtout des FMCG». Durant l’année 2017, Jumia a enregistré sur sa plateforme 100 millions de visites et 800.000 commandes passées. De quoi revendiquer, au Maroc, une place valeureuse dans les performances du e-commerce en particulier et de la monétique en général. Son Directeur général, Marion Waltzer, revient sur ce success et analyse la tendance haussière du secteur au Maroc. Interview. La monétique en général et le e-commerce en particulier ont signé des performances en 2017 qui ont permis d’engranger 6,6 millions d’opérations de paiement en ligne via cartes bancaires, Marocaines et étrangères, pour un montant global de 2,6 milliards de DH. La progression de 82,1% en nombre et 50,3% en montant par rapport à la même période en 2016. En tant qu’expert du e-commerce comment expliquez vous cette tendance haussière? La tendance haussière de la monétique s’explique principalement par le changement des habitudes de consommation des marocains. Des institutionnels tels que (IAM, Lydec,...) ont été les premiers à mettre en place le paiement en ligne au Maroc, la confiance qu’ont les Marocains en ces instituons leur a permis de s’essayer au paiement en ligne, par la suite ils ont commencé à utiliser ce mode de paiement sur d’autres sites marchands tel que Jumia.ma. Les banques ont participé au développement du paiement en ligne par la mise en place du code de paiement envoyé par SMS. Cette sécurisation du paiement a fortement contribué au renforcement de la confiance des Marocains dans le paiement en ligne. Cependant, le système mis en place par les banques présente des lacunes et ne permet de faire aboutir la totalité des transactions. En combinant ces deux facteurs à l’offre du site Jumia.ma tous les ingrédients ont été réunis pour engranger les 6,6 millions d’opérations de paiement en ligne sur 2017 et nos attentes pour l’année 2018 www.industries.ma

sont plus importantes. Sur l’année 2017, l’activité paiement a réalisé une progression de 22,5% en nombre de paiements et de 22,1% en vo-

proposés, cependant, on ne pas se fier à ce seul indicateur, du fait que c’est un secteur en pleine expansion et nouveau au Maroc. Dans 5 ans on pourra certaine-

lume. Des sites comme le vôtre peuventils revendiquer une partition et de quelle hauteur (%) selon vous si l’on sait que 5 ans après votre lancement, votre site Jumia.ma affiche de solides performance? Certainement le paiement en ligne a progressé chez Jumia.ma et avec un pourcentage plus important que celui affiché par le secteur (22,5%). Jumia.ma est la locomotive du e-commerce au Maroc et du paiement en ligne en conséquence. Peut-on aller jusqu’à dire que l’e-commerce peut se positionner en levier de croissance incontournable pour la nouvelle économie marocaine? Oui, le e-commerce est un levier de croissance incontournable pour la nouvelle économie Marocaine. Grâce une large offre de produit, tous les marocains (peu importe leur localisation géographique) ont accès à une large gamme de produits au meilleur prix, par conséquent, de plus en plus de personne vont se diriger vers cette nouvelle méthode de shopping. Les données du secteur sont-elles indicatives du pouvoir d’achat ou des bonnes performances de la consommation des ménages? Autrement dit peut on se fier aux chiffres du secteur pour indiquer si le pays va bien ou va mal? A mon sens, les données du secteur peuvent être indicatives de la bonne performance ou non de la consommation des ménages, avec la diversité des produits

ment se prononcer sur l’économie du pays à travers l’état des consommations dans l’e-commerce, mais aujourd’hui avec la complexité de notre économie, il est encore tôt pour extrapoler. A l’analyse de ces performances, est-ce celles attendues dix ans après la crise économique mondiale qui n’avait pas épargné le Maroc et la morosité qui s’en était suivi ou vous avez été surpris ? Il y a dix ans, Jumia n’existait pas encore, cela dit, les chiffres que nous atteignons aujourd’hui sont en phase avec les projections initiales de notre business plan. Quels sont les facteurs réducteurs de performance auxquels le secteur est ou pourrait être confronté (S’ils en existent)? Et si c’est le cas comment y remédier en tant qu’acteur? Nous avons besoin d’une loi spécifique au e-commerce qui permet de mieux gérer les relations entres sociétés, administrations et consommateurs, amélioration du service bancaire et implication des opérateurs du secteur comme Jumia dans la préparation des lois du e-commerce Comment voyez-vous le secteur du e-commerce au Maroc dans 5 ans? Le e-commerce a de belles années devant lui. Le meilleure est à venir. Il deviendra incontournable dans la consommation des ménages et surtout des FMCG.

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i ntervi ew

Interview de Souad SKALLI, DG de X Office Systems X Office Systems, l’importateur et distributeur exclusif de la marque américaine XEROX au Maroc. La représentante du premier fabricant d’imprimantes et l’inventeur du photocopieur sur papier ordinaire nous dresse un bilan de ses activités en tant qu’entreprise marocaine, avec une dimension multinationale. Propos recueillis par Younnes BENZINEB

X Office Systems fait partie du leader mondial XEROX dans le secteur des technologies et services liés au document. Quelle est son histoire ? Et comment s’est fait cette association ? Historiquement, Xerox était présent au Maroc depuis les années 1980 à travers sa filiale « Operating Company ». Comme beaucoup d’autres sociétés multinationales dans tous les domaines, Xerox avait décidé de s’implanter en direct au Maroc pour développer ce marché alors naissant. Au fil des années et du succès, Xerox a voulu affirmer sa présence sur les marchés locaux et a fait le choix de trouver des partenaires économiques de chaque 56 N° 34 Mars 2018

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pays afin d’ouvrir une structure de distribution locale plus proche des réalités économiques et géographiques de chaque pays ou ils étaient présents, que ce soit en Afrique ou en Amérique du sud. À cette époque, j’étais à la tête de cette filiale multinationale, et j’ai donc commencé à travailler et à chercher des distributeurs au niveau local. En 2005, et sous mon impulsion, nous avons réussi à former un tour de table pour donner naissance à X Office Systems. Depuis, XOS a assuré le relais de XEROX Maroc en étant l’importateur distributeur exclusif de la marque sur le marché Marocain. Qui gère X Office Systems? Quels sont

les acteurs principaux ? Tout d’abord, il y a « Actival » finances qui est majoritaire. C’est un groupe financier de gestion de participations. Sur un plan personnel, étant l’exdirigeante de Xerox Maroc, je fais aussi partie des actionnaires et suis la gérante de XOS. Aujourd’hui, nous disposons d’une bonne population de nos ressources humaines qui sont des ex-Xerox. Nous avons voulu capitaliser sur cet héritage multinational. En effet, nous avons gardé les mêmes méthodes et principes de travail notamment dans les domaines relevant du marketing et service technique. Cela fait de nous, finalement, une PME marocaine avec une dimension multinationale. Comment se situe votre marque sur le marché ? Quelle est la particularité « XOS » vis-à-vis de ses collaborateurs ? Xerox reste le leader sur les segments hauts du marché comme la production, le transactionnel, les arts graphiques. Nous sommes aussi très présents sur les grands comptes marocains et notre stratégie de MPS porte ses fruits sur les entreprises structurées qui cherchent un service et une optimisation de leurs équipements. Nous ne travaillons que sur le B to B, soit en direct, soit via notre réseau de partenaires présents sur tout le Maroc. Nous ne sommes pas en compétition sur le marché SOHO. Par ailleurs, l’adjonction de marques comme ROWE ou Matrix nous permet d’apporter à nos clients de nouveaux débouchés grâce à des produits reconnus et fiables. En plus de la distribution des solutions d’impression « XOS » propose également des contrats de service. Pouvez-vous nous expliquer de quoi s’agit-il ? À l’instar de XEROX, je peux vous dire que la colonne vertébrale de notre entreprise est le service technique. Nous avons plus de 30 ingénieurs techniques en plus des analystes qui sont formés aussi bien au niveau local qu’international. www.industries.ma


i ntervi ew Nous offrons à nos clients des solutions logicielles de gestion de contenu, simple à utiliser, pour gérer les informations papier et numériques dans un référentiel centralisé et sécurisé. Les contrats de service sont certainement l’élément le plus important de notre activité. En effet, c’est au moment de la vente que commence une période de vie commune avec nos clients. Période pendant laquelle nous devons être le plus proactif possible tant dans la gestion des consommables que la résolution des incidents puisque nous accompagnerons nos clients tout au long de la vie des équipements installés. Nous proposons plusieurs niveaux de service, depuis le plus simple qui comprend uniquement les pièces, la main d’œuvre et les déplacements jusqu’au plus complet qui permet à nos clients une gestions de leurs actifs connectés via le centre Xerox au Portugal qui va ouvrir des tickets pour le breakfix, pour les consommables, mais aussi résoudre des pannes à distance via un numéro spécial que nous avons mis en place et qui permet une communication avec les spécialistes de Xerox basés à Lisbonne pour le prix d’une communication locale Votre êtes au service de plusieurs grandes entreprises et administrations publiques. Quel est le profil de vos partenaires ? Ce sont pour la plupart des entreprises à caractère national ou international qui ont compris l’enjeu de la gestion des

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documents et impressions qui peuvent représenter un coût allant jusqu’ à 3% du CA. Leurs implantations sur tout le territoire les poussent aussi à chercher un partenaire pouvant leur assurer une couverture jusque dans les endroits les plus reculés de notre Royaume. Les imprimeurs et centres de copies représentent aussi une partie importante de nos clients grâce aux produits Xerox reconnus internationalement pour leur qualité et leur fiabilité. Vous disposez d’un parc de milliers d’équipements à travers tout le Maroc. Quels sont vos objectifs pour le futur ? Nos objectifs pour le futur sont nombreux. Il s’agit de commencer d’abord par élargir notre couverture au niveau national. Malgré que nous avons des milliers de machines XEROX partout au Maroc, nous souhaitons nous développer davantage notamment au sud du Maroc. Là où nous considérons qu’il y a un potentiel à exploiter. En outre, nous voulons moderniser notre façon de travailler. Concrètement, nous voulons intégrer les démarches techniques de dernière génération dans la gestion de nos produits. Bientôt à l’aide de l’adresse IP utilisateurs, nous pouvons résoudre les problèmes techniques à distance sans pouvoir nous déplacer sur les lieux. Cela permettra de faire gagner du temps à nos clients et collaborateurs. Quels sont les produits innovants ? Le lancement de l’interface connectkey pour la partie office. L’interface

intelligente équipe toutes nos machines et qui permet de considérer l’équipement non plus comme une simple imprimante mais comme un poste et un outil de travail. Nous avons aussi pour objectif d’installer nos premières Imprimantes en papier continu à technologie jet d’encre pour les gros centres de production Enfin nous souhaitons lancer Iridesse, la nouvelle presse numérique de production avec six couleurs en standard, destinée elle aussi aux environnements de production qui sera certainement une étape décisive sur le marché de l’imprimerie Quels sont les produits qui ont eu le plus de succès en 2017 ? Principalement les machines qui disposent de l’interface « Connectkey ». Nous avons enregistré un nombre très important de vente notamment dans le deuxième semestre de l’année précédente. Aujourd’hui, le marché marocain devient très compétitif en matière de nouvelles technologies. J’estime que cette compétitivité est très bénéfique pour nous. D’une manière indirecte, cela nous incite à se différencier en termes d’innovation technologique, en solutions offertes, mais aussi, en service client.

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Le parc industriel de Selouane, un des chantiers novateurs dans la région de l’Oriental Situé à proximité de la nouvelle zone urbaine de Selouane, de la rocade méditerranéenne, des aéroports d’Al Aroui et d’Oujda Angad, des ports de Bni Ansar et de Melillia, de l’université de Nador, de la gare ferroviaire de Nador, ainsi que d’autres sites majeurs, le parc industriel de Selouane dispose d’atouts majeurs pour devenir un acteur de référence dans le développement industriel à l’échelle régionale et nationale. Par Samia ROCHDI

Un positionnement géostratégique et une connectivité optimale Le parc industriel de Selouane jouit d’une situation géographique privilégiée. Le site se situe dans la commune rurale de Selouane, à 12 km de la ville de Nador. Situé sur la voie express Oujda-Nador, il profite d’une connexion optimale vers toutes les régions du Maroc. Il bénéficie également d’une liaison portuaire performante, à travers les ports de Nador et Nador West Med à respectivement 20 minutes et 40 minutes du site. La gare de Nador est à 10 km. Par ailleurs, les aéroports internationaux de Nador et d’Oujda sont à respectivement 25 mi-

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nutes et 1h50 du site. Selouane, un avenir industriel se dessine

La province de Nador occupe une place de choix dans le tissu économique et industriel de la région de l’Oriental. Elle abrite un total de 166 unités de production in-

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parc industriel de Selouane, figurent une panoplie d’incitatifs mis en place par l’Etat, notamment : •Accompagnement et appui de l’Etat aux investisseurs à travers des stratégies de développement sectoriel. •Une panoplie d’incitatifs fiscaux dans le cadre de la charte de l’investissement et du dispositif d’appui à la Petite et Moyenne Entreprise (Maroc PME)

dustrielle, ce qui représente 45% des entreprises industrielles de la région. Les entreprises industrielles de la province sont particulièrement actives dans les secteurs de l’agro-alimentaire, l’industrie chimique et para-chimique, le textile et le cuir, ainsi que les industries mécaniques et métallurgiques. Une offre compétitive et diversifiée Ce parc est destiné à accueillir les PME/ PMI actives dans les secteurs des industries légères et des technologies à forte valeur ajoutée, des industries peu polluantes, de la logistique industrielle, ainsi que des services supports à l’industrie (maintenance, bureaux d’études, assurances, etc.). Aussi l’offre s’articule-t-elle autour d’une zone industrielle, une plateforme logistique, des services de support et une pépinière d’entreprises.

Le parc en chiffre : •Superficie 1ère tranche : 50 ha •Superficie vendue : 36% •Nombre de lots commercialisés : 50 •Nombre de clients : 28 •Emplois déjà créés : plus de 80 •Emplois prévisionnels : ~ 600 Une offre de service variée Le parc industriel de Selouane offre aux investisseurs une gamme diversifiée de services : formation adaptée aux besoins, guichet unique administratif regroupant les services clé de l’Etat et facilitant les démarches aux investisseurs banque, bureau de poste, assurance, restauration d’entreprises, hygiène et santé, etc. Par ailleurs, le parc est géré par une société dédiée créée en partenariat entre la MedZ et la CCIS de l’Oriental qui assurera de nombreux services : sécurité, collecte des déchets, parkings, entretien des espaces verts, éclairages publics, etc.

Ils ont choisi le Parc industriel de Selouane LABOTEST, AUTO HALL, SOREXI, HERCULES MAROC DISTRIBUTION, DORADOR, LES PETUNIAS, AKNARA, RICHBOND LOGISTC’S, ALBAMEX, FOUAD BILSTAR, PATRIMONIALE LAMSS, INDUSTRIE NORD, MAROTRAL, COFMATIC, LPEE, ROALU, BANQUE POPULAIRE NADOR HOCEIMA, FAISSAL AUTO, DISLOG, AUTO COSTA, OVO’RIENTAL, GRADERCO, FOURAT METAL II, MAGHREB CRYSTAL, ONILUX, DISTRAL MAROC.

Des incitations à l’investissement Enfin, parmi les avantages offerts aux investisseurs désireux de s’implanter au

L’offre de valeur mise en place se compose de : •Lots de terrains industriels à partir de 1 000 m² •Lots pour activités commerciales •Offre en Maîtrise d’Ouvrage Délégué (MOD) Une offre de formation adaptée Une palette complète de formations techniques et supérieures est dispensée à travers : • Un programme d’aide à la formation continue, mis en place en partenariat avec l’Etat Marocain (OFPPT, etc.). • Présence de plusieurs établissements de formation professionnelle dans la région.

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Green Tech Valley reçoit la certification (HQE) La certification haute qualité environnementale se profile comme une mise en valeur importante pour la future cité intégrée hautement technologique de la région Rabat-Salé. Par Youness BENZINEB

Green Tech Valley intègre officiellement la famille des projets certifiés (HQE). Il s’agit de la certification haute qualité environnementale, avec un niveau de performance minimum excellent, « qui vise à ancrer dans la durée la qualité et la pérennité du projet», explique Adil Khayame, directeur général de la société Marita immobilière (SMI), filiale du groupe immobilier Marita group, entreprise en charge du projet. Cette démarche se profile comme une mise en valeur importante pour la future cité intégrée hautement technologique de la région RabatSalé. En cours d’aménagement depuis

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avril 2016, la Green Tech Valley prévoit d’être opérationnelle à horizon fin 2019. Elle est située à quelques mètres de l’embouchure du Bouregreg, un emplacement stratégique, à la jonction des villes de Rabat et Salé, à proximité de la Marina, et s’inscrit dans un écosystème conçu de façon durable, dont l’ensemble des composantes résidences, Mall, bureaux, commerces et cité médicale interagissent pour offrir aux citoyens un cadre de vie naturel et agréable. Sur une superficie de 3,4 hectares, l’ouvrage exceptionnel va abriter un Green Mall avec espaces de loisirs, une cité d’affaires Media City et

Press de haute technologie, une cité médicale et de bien-être, ainsi que des résidences touristiques et des bâtiments intelligents à énergie positive, le tout traversé par une longue promenade végétale. Il est à noter que le projet est le fruit d’une coopération entre Marita, un groupe industriel et immobilier marocain à l’initiative de nombreux projets au Maroc et en Afrique, et la Banque Islamique de Développement (BID), institution financière de renommée internationale. La SMI-SMIP, société porteuse du projet table sur un chiffre de plus de 8000 emplois créées.

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h igh tech

La messagerie chinoise WeChat compte plus d’un milliard d’utilisateurs WeChat, (Weixin en mandarin), l’application de messagerie multifonctions du géant chinois de l’internet Tencent, compte désormais plus d’un milliard de comptes d’utilisateurs. En Chine, WeChat est omniprésent : L’application pour smartphone est à la fois messagerie mobile, réseau social, canal d’informations et de contenus, plateforme de vente en ligne et système de paiement électronique. Selon une vidéo diffusée par les médias

chinois, le nombre d’utilisateurs actifs mensuels de WeChat dans le monde a dépassé la barre décisive d’un milliard. Fin septembre dernier, le nombre de ces comptes sur WeChat atteignait 980 millions, en hausse d’environ 16% sur un an, selon les derniers résultats en date du groupe. De son côté, l’américain Facebook a annoncé en septembre que son application de messagerie Messenger avait dépassé 1,3 milliard d’usagers mensuels actifs.

Snapchat de plus en plus prisé des 18-24 ans aux Etats-Unis Le réseau social Snapchat est désormais utilisé par 78% des 18-24 ans aux Etats-Unis, soit quasiment autant que Facebook (80%), selon une étude publiée récemment par l’institut indépendant Pew Research Center. La popularité de Snapchat est concentrée sur les moins de 30 ans (68%). A l’échelle de la population américaine, le taux d’utilisation n’atteint que 27%. Dans une étude publiée fin août, le cabinet spécialisé eMarketer avait estimé que le nombre d’utilisateurs de Snapchat chez les 18-24 ans (24,4 millions) avait déjà dépassé son équivalent chez Facebook (23,5). Il faisait le même constat pour les 12-17 ans. Fin 2017, Snapchat comptait 187 millions d’utilisateurs

quotidiens dans le monde, en hausse de 18% sur un an. Quelque 80 millions d’entre eux se trouvent en Amérique du Nord. Snap, la maison mère de Snapchat, a récemment fait face à un mouvement de mécontentement de la part de nombreux utilisateurs, échaudés par la refonte de l’application. Une pétition en ligne appelant à revenir à l’ancienne version a réuni plus de 1,2 million de signatures mais Snap n’a pas cédé et conservé ce nouvel agencement qui sépare plus clairement le contenu posté par les contacts personnels et celui des marques.

L’Oréal imagine le plus high-tech des protecteurs solaires L’Oréal Paris imagine la protection solaire de demain. Un nouvel outil, un nouveau geste, une nouvelle technologie. Pour préparer leur stratégie soleil, les consciencieuses pourront bientôt appliquer leur écran total, et connecter leurs ongles à leur iPhone ! L’Oréal a révélé au salon Consumer Electronics show 2018 de Las Vegas une nouvelle version de son patch « UV sense » sorti chez La Roche Posay. Upgradé, il ressemble maintenant à un accessoire

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nail art de 9 mm. Sous ses couleurs pop, sélectionnées par le décorateur Yves Béhar à San Francisco, se cache un capteur miniaturisé capable de lire avec précision l’exposition aux UVs. Il suffit d’exposer son pouce à la caméra de son téléphone pour recevoir le verdict via une application. Le bijou d’ongle reste en place deux semaines, avec ou sans vernis. Seul hic : Il faudra attendre 2019 pour le trouver en vente.

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h igh tech

Facebook élargit son service de recherche d’emploi dans 40 pays C’est une nouvelle étape de la diversification du réseau social. Avec 2,1 milliards d’utilisateurs et 70 millions de sociétés actives sur sa plateforme au niveau mondial, Facebook possède une force de frappe sans égal, y compris pour s’attaquer au marché de l’emploi. Il vient, en effet, d’annoncer l’élargissement de son service de recherche d’emploi, lancé en février 2017 aux Etats-Unis, à 40 pays dans le monde. Parmi les pays concernés figurent la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et le Brésil. La mise en ligne devrait intervenir dans les semaines à venir, mais le réseau social n’a pas donné de date précise. L’application permet à une société de poster une offre d’emploi, qu’elle peut

composer grâce à une fiche type. Depuis peu, « Jobs » propose aux entreprises de gérer leurs offres d’emploi depuis un smartphone. L’utilisation du service de base est gratuite pour l’employeur, qui peut néanmoins offrir davantage de visibilité à son annonce moyennant paiement. Côté candidats, le service est également gratuit et utilisable depuis un smartphone depuis le lancement du service. Il a rappelé qu’une étude menée par le réseau social avait montré qu’un utilisateur sur quatre avait eu recours à Facebook pour trouver du travail. Le réseau social comptant environ 150 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis, cela représenterait donc près de 40 millions de personnes.

Smartphone, nouvel outil pour maintenir les seniors à domicile Le smartphone pourrait bientôt faciliter le maintien à domicile des plus âgés, en prévenant proches ou personnel médical de toute anomalie, y compris d’une éventuelle chute. C’est le pari de nombreux fabricants, qui ont profité du Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) organisé à Barcelone du 26 février jusqu’à jeudi 1er mars pour présenter les dernières nouveautés. Le principe est simple, et moins coûteux que la vidéosurveillance, qui implique dans certains cas

de mobiliser 24 heures sur 24 des personnes pour observer des moniteurs vidéo: il s’agit d’équiper les maisons d’une batterie de capteurs capables d’envoyer des alertes via une application. Si une personne âgée ne se lève pas le matin et n’allume pas sa machine à café, contrairement à ses habitudes, le système détecte l’absence d’activité. Un proche peut alors être prévenu par SMS. Le service est proposé à l’essai par deux distributeurs d’électricité au Royaume-Uni et un autre en Italie.

Téléphonie mobile: Bouygues Telecom et Huawei vont tester la 5G en France L’opérateur français Bouygues Telecom et le géant chinois des télécoms Huawei ont annoncé, en marge du Congrès mondial des télécoms (MWC) de Barcelone, avoir conclu un accord pour un déploiement test de la nouvelle technologie mobile 5G cette année. Ce déploiement qui sera effectué dans la ville de Bordeaux est

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une des premières expérimentations au monde d’un réseau 5G et la seconde en France. L’opérateur historique Orange a d’ores et déjà annoncé avoir sélectionné les villes de Lille et Douai pour également mener une série de tests à grande échelle sur la 5G.

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