Industrie du Maroc Magazine N˚50

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INDUSTRIE 4.0 ENTRETIEN Dr. OMAR FERGANI BUSINESS STRATEGIST SIEMENS AG P.16-18

INNOVATION ENTRETIEN ZAKARIA JAIATHE CO-FONDATEUR DE LA STARTUP XIBIT P.24-26

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

N° 50 Octobre 2019 - Prix Maroc 120 DH

SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE

DDT N

UN EXPLOIT HISTORIQUE

SAVE THE DATE CASABLANCA , LE 13.11.2019



ÉDITO

HICHAM RAHIOUI

Directeur de publication redaction@industries.ma

INDUSTRIE 4.0 LA RÉVOLUTION AUX PORTES DU MAROC

F

orce est de constater aujourd’hui que l’industrie 4.0 est une véritable révolution de l’agilité. La mise en place d’usines intelligentes est plus que jamais une nécessité pour une plus grande adaptabilité dans la production à même de répondre au marché de façon personnalisée et à moindres coûts. Il faudrait dès lors qu’une stratégie «Industrie 4.0» et un plan numérique soient élaborés au sein des PME industrielles. Dans ce contexte, après le succès des éditions précédentes des «Matinées de l’Industrie», axées sur les challenges de cette quatrième révolution, Industrie du

Maroc organise cette année le Sommet international de l’industrie 4.0.

l’industrie 4.0 à travers deux panels mais aussi des ateliers et une plénière.

Placé sur le thème de «L’Industrie 4.0 comme nouveau modèle industriel», le «Global Industry 4.0 Summit» sera l’occasion de réfléchir sur les divers enjeux et défis technologiques et industriels du Royaume et du monde à l’ère de l’usine du futur.

Nous ne remercierons jamais assez nos différents partenaires qui nous soutiennent pour l’organisation de cette manifestation mondiale et plus particulièrement le ministère de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Économie numérique.

D’envergure internationale, cet événement réunira pour sa première édition plus de 500 professionnels, décideurs, éminents scientifiques à l’échelle internationale, industriels et dirigeants de renom pour disséquer

Nous tenons également à remercier l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et les différentes fédérations et associations à vocation économique et industrielle pour leur confiance renouvelée.

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SOMMAI RE

CASABLANCA, LE 13.11.2019 I N DUSTRI E 4.0 GLOBAL INDUSTRY 4.0 SUMMIT : LES ENJEUX DE L’INDUSTRIE 4.0 À L’ORDRE DU JOUR ENTRETIEN Dr. OMAR FERGANI, DIRECTOR OF STRATEGIC BUSINESS, SIEMENS AG ABB LANCE LA CONSTRUCTION DE L’USINE ROBOTIQUE LA PLUS PERFECTIONNÉE AU MONDE

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TRANSFORMATION NUMÉRIQUE ENTRETIEN AMROTE ABDELLA, DIRECTRICE RÉGIONALE DE MICROSOFT 4AFRIKA.

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DIGITAL THALES ALENIA SPACE LANCE SON SATELLITE TOTALEMENT DIGITAL

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SOUS-TRAITANCE SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE UN EXPLOIT HISTORIQUE ENTRETIEN RACHID MACHOU, PRÉSIDENT DU COMITÉ ORGANISATEUR DU SALON DE LA SOUS-TRAITANCE ET VICE PRÉSIDENT DE L’AMICA. CARTON PLEIN POUR LES ÉCOSYSTÈMES AUTOMOBILES TANGER MED, AU SERVICE DES CORRIDORS 4 N° 50 Octobre 2019

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USI N E L’ITALIEN PROMA INAUGURE SA 2E USINE AU MAROC À ATLANTIC FREE ZONE KENITRA PSA MAROC CHOISIT BASF COMME FOURNISSEUR EXCLUSIF DE SON USINE À KÉNITRA

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AFRIQUE

I N NOVATION ENTRETIEN ZAKARIA JAIATHE, INGÉNIEUR, CO-FONDATEUR DE XIBIT . ZAKARIA JAIATHE MET L’INGENIERIE AU SERVICE DE L’EXPOSITION D’ART

LOGISTIQUES AUTOMOBILES ENTRETIEN ALI HIMMI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CINDICO

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LA GUINÉE ÉQUATORIALE SE DOTE DE LA 1ÈRE USINE DE STOCKAGE ET DE REGAZÉIFICATION DE GNL D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE LA THAÏLANDE APPELLE LE MAROC À ÊTRE SA PORTE D’ENTRÉE POUR L’AFRIQUE L’OCP ET LE GHANA, UNE COOPÉRATION SUD-SUD EXEMPLAIRE L’INITIATIVE DESERT TO POWER MISE EN MARCHE À OUAGADOUGOU AVEC LE CONCOURS DU MAROC - LE JAPONAIS MIZUHO BANK S’ALLIE À ATTIJARIWAFA BANK POUR DÉVELOPPER SON RÉSEAU AFRICAIN - BCP S’ALLIE À SUMITOMO POUR DÉVELOPPER LES INVESTISSEMENTS JAPONAIS EN AFRIQUE

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VI LLE DURABLE SAEDM ET CICASA PARTENAIRES POUR DÉVELOPPER LE MAZAGAN

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EN ERGI E EDF PULSE AFRICA TOUR MAROC 2019 : TROIS PROJETS D’AVENIR PRIMÉS L'ESPAGNOL HIMOINSA OUVRE

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SOMMAI RE UNE FILIALE À CASABLANCA

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MANAGEMENT MUSTAPHA ACHOUBANE, STRATEGISTE, INDUSTRYCOM GROUP. - PHILIPPE CROS, NOUVEAU DG DE LA CHAMBRE FRANÇAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC - ANDREAS WENZEL, NOUVEAU DG DE LA CHAMBRE ALLEMANDE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE AU MAROC

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Hicham RAHIOUI

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DESIGN CAPSULE TEMPORELLE TO-LYON

AGEN DA

Rédactrice en chef Dalal SADDIQI

Rédaction

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ENTREPREN EURIAT LA 2E UNIVERSITÉ D'ÉTÉ DE LA CGEM, UNE VÉRITABLE FORCE DE PROPOSITION

Directrice administrative et financière Nadia AYAD

DESIGN I N DUSTRI EL LA VALEUR COMMERCIALE DU DESIGN ! QUE VAUT LE DESIGN ?

Directeur Général et de publication

Ayoub AKIL Samia ROCHDI

Infographiste

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Youssef BERRAK

IDM BUSINESS TV Lotfi FETOUH

Direction commerciale et publicité Akram ESSABBAHI (Dir.) Rida BEN SOULTANE Achraf BARBARA

Responsable communication et partenariat Nour El Houda AZENCOD

Responsable système d’information Abdelaaziz RAHIOUI

Logistique

Amine RAZZOUK Abdelaziz CHELHI

Impression Bahi print

Distribution Sochepress

Dépôt légal 2013 PE 0109 ISSN  : 2351-7905 Dossier Presse Aut. 2013 N°32

Adresse

1, 7éme étage, Apt 19, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc .

Tél : 05 22 26 04 51 Fax : 05 22 27 07 75 Email : contact@industries.ma

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EN BREF

BANQUE À DISTANCE

BMCE lance un nouveau portail pour les entreprises

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MCE Bank of Africa a lancé le portail «BMCE Business Online», pour faciliter aux entreprises la gestion des opérations courantes nationales et internationales relatives au Trade Finance et au Cash Management.

Ce portail offre des outils de reporting précis et fournit une gestion complète à distance des comptes de l’entreprise, en offrant une gamme de services domestiques et internationaux, notamment une gestion multi-sociétés et multi-comptes, un suivi en temps réel des différentes opérations, une accessibilité sécurisée 24/24 et 7/7, une authentification forte ainsi qu’une validation électronique des opérations. Sur le volet Trade, le portail offre la possibilité de réaliser les opérations de commerce international à distance et de faire le suivi de l’état d’avancement des transactions initiées : crédit documentaire import, garantie bancaire, demande de financement, remise documentaire import/ export, transferts émis/ reçus. Le module Cash fournit, quant à lui, une vision globale sur l’ensemble des comptes de l’entreprise et permet d’effectuer les opérations courantes en toute sécurité sur la plateforme, notamment les consultations des comptes, impayés et valeurs, la gestion des bénéficiaires, les remises d’ordre, les virements unitaires et multiples et tant d’autres actions aussi bien transactionnelles que consultatives.

AÉRIEN

RAM lance le vol direct Casablanca – Pékin

MARQUE DE L’ANNÉE

GROHE remporte le prix Red Dot

R

oyal Air Maroc reliera, dès le 16 janvier 2020, l’aéroport Mohammed V de Casablanca à l’aéroport international de Pékin-Daxing. Grâce à cette nouvelle route aérienne, la compagnie nationale reliera, pour la première fois, le Maroc à la Chine en moins de 13 heures, par des vols directs opérés par des B787-9 Dreamliner d’une capacité de 302 sièges dont 26 en business. Trois fréquences par semaine seront proposées avec des vols au départ de Casablanca programmés tous les lundi, jeudi et samedi à 17H00 (heure locale) pour une arrivée à Pékin à 11H55 heure locale (j+1).Les vols au départ de Pékin seront pour leur part programmés tous les mardi, vendredi et dimanche à 13H55 pour une arrivée à Casablanca à 19H55.

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e jury de la cérémonie «Red Dot Award : Design marques et communications 2019» a rendu son verdict. Les experts internationaux ont décerné le prix «Red Dot : Marque de l’année » au spécialiste mondial du sanitaire, GROHE. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 1er novembre 2019 à Berlin lors du gala Red Dot. «Nous sommes ravis de recevoir ce prix. C’est une reconnaissance de l’excellence de la marque GROHE et une appréciation du travail de ses employés dans plus de 150 pays, représentant une cohérence de la marque jour après jour. Il salue de même le nouveau chemin adopté par l’entreprise afin d’apporter une charge émotionnelle à la marque GROHE et à ses produits dans un contexte complet, avec un impact dépassant le secteur sanitaire», a déclaré à cette occasion Thomas Fuhr, PDG de Grohe.


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EN BREF

SMART AGRICULTURE

L’OCP et Bioline vont co-développer des solutions digitales

ENERGIE

La 1000e station-service solaire de Total est marocaine

C L

e Groupe OCP, leader mondial sur le marché du phosphate, et Bioline by InVivo, via sa filiale SMAG spécialisée dans la Smart Agriculture, ont signé, le 2 septembre, un protocole d’accord pour le co-développement de solutions digitales dans le domaine agricole. Ce partenariat permettra de combiner les efforts d’OCP et de Bioline by InVivo pour accompagner les agriculteurs à adopter de bonnes pratiques agricoles et à améliorer leur rendement, et ce, en s’appuyant sur des solutions digitales personnalisées en fonction des régions et des cultures.« L’alliance avec Bioline s’inscrit dans la continuité de

l’action d’OCP pour une agriculture mondiale durable à travers la promotion des bonnes pratiques agricoles, notamment en termes de fertilisation raisonnée. La mise en place de solutions digitales dédiées aux agriculteurs constitue aujourd’hui une priorité pour renforcer cette action», souligne Marouane Ameziane, directeur exécutif stratégie et corporate development au sein du Groupe OCP. A noter que d’autres axes de coopération sont à l’étude par les deux groupes dans les domaines des bio-solutions, de la distribution des intrants ou encore de l’optimisation de la fertilisation.

’est au Maroc, et plus précisément à Marrakech, que Total a inauguré sa 1000e station-service solarisée, c’est-à-dire équipée de panneaux solaires pour fournir de l’électricité. La mise en service des équipements solaires sur les toitures de la station Total Palmeraie marque ainsi une étape symbolique dans le déroulement du projet mondial de solarisation des stations-service du réseau du Groupe, lancé fin 2016. La station Total Palmeraie est équipée de 134 m² de panneaux photovoltaiques. A titre d’exemple, cette installation va permettre à elle seule de produire annuellement 45 mégawatts-heures d’électricité et de réduire ses émissions de CO2 de 30 tonnes par an. Total s’est en effet fixé pour objectif de «solariser» 5.000 stations. Ce déploiement dans 57 pays va s’intensifier dans les prochains mois pour atteindre un rythme d’environ 1.000 stations par an. Plus du tiers du réseau Total dans le monde sera ainsi équipé de panneaux solaires à haute performance SunPower.

GOUVERNANCE

Le Maroc préside l’Instance arabe des énergies renouvelables

E

n marge du 6e forum international et 5e forum arabe des énergies renouvelables, tenus les 27 et 28 août dernier dans la capitale jordanienne, le Maroc a pris la présidence de l’Instance arabe des énergies renouvelables pour les deux années à venir. Le ministre de l’Énergie, des Mines et du développement durable, Aziz Rabbah, a fait part, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Maroc

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en Jordanie, Khalid Naciri, de son estime de la confiance renouvelée au Maroc pour conduire cette organisation, exprimant la détermination du Royaume à œuvrer pour consacrer la conscience et la connaissance de la culture des énergies renouvelables et l’efficacité dans l’utilisation des énergies dans les sociétés arabes, ainsi que la promotion des investissements pour contribuer au développement durable dans la région arabe.


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EN BREF

CHARGEURS DE TÉLÉPHONES PORTABLES

Lancement d’une campagne de contrôle de conformité

U

ne large campagne de contrôle de la conformité des chargeurs et des batteries pour téléphones portables présents sur le marché local a été lancée depuis le 11 septembre. Des échantillons sont prélevés dans les points de vente pour tester leur sécurité dans des laboratoires agréés. Menée par le Ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’Economie numérique en étroite collaboration avec les services du Ministère de l’Intérieur, cette campagne a pour objectif prioritaire de protéger le consommateur en vue d’éviter les accidents découlant de l’utilisation des chargeurs et batteries, qui ont souvent des conséquences dramatiques sur les familles marocaines. Il s’agit aussi de sensibiliser les distributeurs de ces produits, y compris les détaillants, sur leurs obligations légales et réglementaires et d’améliorer les pratiques commerciales des produits visés. Cette campagne, qui complète les opérations de contrôles drastiques menées sur les importations des chargeurs au niveau des postes frontières du Royaume, vise aussi à instaurer une concurrence loyale entre les opérateurs économiques. Ces opérations de contrôle ont permis de refouler plusieurs cargaisons. Au total, plus de 300.000 unités non conformes ont été refoulées durant les 8 premiers mois de 2019, dont une cargaison comprenant 159.000 chargeurs non conformes au niveau du poste frontalier Guargarate.

TELECOM

Maroc Telecom va investir 10 milliards de dirhams entre 2019 et 2021

M

aroc Telecom a annoncé, le 26 août dernier, la signature de la sixième convention d’investissement avec le gouvernement pour le développement des télécommunications dans le Royaume à travers la réalisation, sur les trois prochaines années (2019-2021), d’un programme d’investissement de 10 milliards de dirhams. Ce programme d’investissement, qui s’inscrit dans le cadre de la politique volontariste en matière d’investissements de l’opérateur marocain de télécommunication, vise le développement et le renforcement de l’infrastructure de télécommunications, le déploiement du Haut et du Très Haut Débit Mobile et Fixe et la création de nouveaux emplois au Maroc. Dans le cadre des cinq dernières conventions, Maroc Telecom a investi plus de 58 milliards de dirhams. Cette 6e convention portera le volume global cumulé des investissements à plus de 68 milliards de dirhams sur le territoire national.

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MARITIME

CMA CGM lance une nouvelle escale à Dakhla

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n ajoutant, à compter du 12 septembre 2019, l’escale de Dakhla à son service MoroccoShuttle, CMA CGM devient le 1er transporteur maritime à faire escale dans ce port stratégique pour le sud du Maroc. Le renforcement de cette desserte permettra notamment à l’opérateur de servir les exportations des produits de la mer et de faciliter les importations directes sur la région. Les clients du Groupe bénéficieront ainsi d’un service rapide et compétitif vers le reste du Maroc et, à travers les ports de Tanger Med et d’Algésiras, d’un accès au réseau mondial de 420 ports où fait escale le Groupe CMA CGM. Le Morocco Shuttle bénéficiera également de l’entrée en service du CMA CGM Agadir, un navire de 1 120 EVP battant pavillon marocain. Troisième navire du Groupe immatriculé au Maroc, le CMA CGM Agadir est le sistership du CMA CGM Tanger, qui avait été inauguré le 28 novembre 2018 par Rodolphe Saadé, Président Directeur Général du Groupe CMA CGM. La rotation du Rotation Morocco Shuttle, qui fait escale à Tanger, Algésiras, Casablanca, Agadir, Dakhla, Agadir, Casablanca et Tanger, dure 14 jours et est opérée par deux navires de 1 120 EVP battant pavillon marocain : le CMA CGM Tanger et le CMA CGM Agadir.


Prenez le contr“le de de votre votre b«ton b«ton!!

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EN BREF

AÉRIEN

American Airlines bientôt au Maroc avec le PhiladelphieCasablanca

MANAGEMENT

Ford a un nouveau DG pour l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne

A

merican Airlines lancera l’été prochain cinq nouvelles liaisons intercontinentales, dont une reliant Philadelphie à Casablanca, sa première vers l’Afrique. «Nos clients et les membres de notre équipe nous ont demandé quand nous allions commencer à desservir l’Afrique. Je ne pouvais être plus heureux de faire cette annonce dès 2020», s’est réjoui Vasu Raja, vice-président du réseau et de la planification d’American Airlines, cité dans un communiqué de la compagnie américaine. Ce nouveau pont au-dessus de l’Atlantique sera, notamment, favorisé par la collaboration désormais très étroite entre American Airlines et Royal Air Maroc (RAM), avec laquelle Vasu Raja s’est également déclaré «impatient» de travailler notamment dans le cadre de l’Alliance OneWorld.

L

e bureau de Ford à Casablanca élargit son champ d’action pour englober la gestion des opérations en Afrique subsaharienne en plus de l’Afrique du Nord. Le siège régional de Ford à Casablanca va jouer désormais un rôle clé dans le déploiement de la stratégie de Ford

en Afrique du Nord et Afrique subsaharienne, en collaborant avec 47 pays pour soutenir l’activité et favoriser une croissance rentable. Dans le cadre de cette réorganisation, Achraf El Boustani a été nommé Directeur général de la région Afrique du Nord et Afrique subsaharienne où il dirigera les activités commerciales et de vente de Ford, favorisant ainsi les partenariats et une approche centrée sur le client. Âgé de 40 ans, El Boustani a une connaissance approfondie de la région et compte près de 20 ans d’expérience dans les secteurs de l’aéronautique et de l’automobile sur l’ensemble des marchés. Depuis qu’il a rejoint Ford en 2015, en tant que General Field Manager pour l’Afrique du Nord, El Boustani a dirigé avec succès les opérations commerciales avec les distributeurs de la région. En 2017, en tant que DG des opérations de Ford en Afrique du Nord, il s’était concentré sur le renforcement de la croissance des ventes et l’amélioration de la compétitivité de la marque.

CROWDFUNDING

Le projet de loi adopté par le Conseil de gouvernement

L

e Conseil de gouvernement a adopté le projet de loi n° 15.18 relatif au financement collaboratif visant à assurer la mobilisation de nouvelles sources de financement au profit des très petites, petites et moyennes entreprises et des jeunes porteurs de projets innovants. Le texte définit le cadre juridique de l’exercice, par les sociétés de financement collaboratif (SFC), des différentes formes de financement collaboratif. Il établit aussi un dispositif complet de régulation de ces activités, prévoit la création du statut de gestionnaire de plateformes de financement collaboratif (PFC) et définit un dispositif d’agrément des SFC et de supervision et de surveillance de ces activités.

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Il établit, en outre, les procédures et modalités de création et de fonctionnement des sociétés gestionnaires des PFC et les engagements et obligations de la SFC, notamment en matière d’information du public, de publicité et de reporting. Ce dispositif comprend également la définition des règles à respecter en matière de vérification préalable des projets à financer, de sécurisation des transferts et de protection des contributeurs, le plafonnement des montants à lever par projet et par contributeur, l’introduction d’une nouvelle catégorie d’investisseurs, en particulier l’investisseur engagé, et la définition des règles spécifiques à chacune des formes de financement collaboratif.


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INDUSTRIE DU MAROC


CASABLANCA, LE 13.11.2019

GLOBAL INDUSTRY 4.0 SUMMIT : LES ENJEUX DE L’INDUSTRIE 4.0 À L’ORDRE DU JOUR UNE PREMIÈRE AU MAROC ! NOURRIE DU FRANC SUCCÈS DES DEUX PREMIÈRES ÉDITIONS DES «MATINÉES DE L’INDUSTRIE», INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE ORGANISE LE «GLOBAL INDUSTRY 4.0 SUMMIT» SUR LE THÈME : «L’INDUSTRIE 4.0 COMME NOUVEAU MODÈLE INDUSTRIEL». PRÉVU LE 13 NOVEMBRE 2019 AU PALMERAIE COUNTRY CLUB DE BOUSKOURA, CE BUSINESS FORUM D’ENVERGURE INTERNATIONALE RÉUNIRA PLUS DE 500 PROFESSIONNELS ET EXPERTS DE DIVERS HORIZONS POUR DÉBATTRE DES ENJEUX ET DÉFIS DE L’INDUSTRIE 4.0 EN AFRIQUE ET DANS LE MONDE. Dossier réalisé par Samia ROCHDI. 14 N° 50 Octobre 2019

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I N DUSTRI E 4.0

S

a Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, dans son Discours adressé à la Nation à l’occasion du 20e anniversaire de l’accession du Souverain au Trône de Ses glorieux ancêtres, le 29 juillet 2019, a indiqué que « La rénovation du modèle de développement national est le préalable à l’émergence d’une étape nouvelle ». L’Industrie 4.0 pourrait servir de modèle pour un développement national qualitatif de notre industrie. Dans cet esprit, après le succès de ses deux premières éditions des « Matinées de l’industrie » sur tous les tableaux, Industrie du Maroc, sous l’impulsion de son Fondateur, Hicham Rahioui, lance un événement unique en son genre « Global Industry 4.0 Summit » sur le thème « L’Industrie 4.0 comme nouveau modèle industriel ». Ce rendez-vous B to B phare se veut un laboratoire de réflexions sur cette industrie du futur, ses enjeux et ses défis. Dans un contexte marqué par de véritables changements aux niveaux de la compétitivité, des investissements et du développement des entreprises depuis l’arrivée du numérique, les deux éditions des « Matinées de l’Industrie» ont apporté leur pierre à l’édifice en réunissant plus de 300 professionnels, décideurs, éminents scientifiques à l’échelle internationale, industriels et dirigeants de renom autour de

l’Industrie 4.0. C’était l’occasion de restituer les résultats d’une enquête sur la thématique de l’industrie 4.0 menée par Industrie du Maroc Magazine. Pour cette étude, un panel de 102 personnes a répondu à une série de questions telles que : Faites-vous usage des TIC dans vos pratiques de gestion d’entreprise? Quelles difficultés pensez-vous rencontrer dans votre transformation vers l’entreprise 4.0 ? Aujourd’hui, pour mieux répondre à la demande croissante des professionnels concernant les tendances du futur de cette quatrième révolution, Industrie du Maroc magazine a décidé d’initier « Global Industry 4.0 Summit ». Cet événement d’envergure internationale, organisé sous l’égide du ministère de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Économie numérique en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et les différentes fédérations et associations à vocation économique et industrielle, réunira pour sa première édition plus de 500 professionnels des quatre coins du monde pour disséquer l’industrie 4.0 à travers deux panels mais aussi des ateliers et une plénière. Initiée sous forme d’un business forum sur le thème « l’Industrie fait sa révolution », cette plateforme d’exception abordera dans le premier panel plusieurs questions

qui correspondent essentiellement au futur de l’industrie sur les plans national et international dans un contexte de digitalisation, d’open innovation et de mutations. Le deuxième panel s’intéressera à des thèmes comme la 5G vers la 3ème dimension de la 4ème révolution industrielle, l’impression 3D ou la fabrication additive le bouleversement des habitudes de production mondiale, les technologies immersives en tant que marché riche d'opportunités pour les entreprises. Les challenges de la formation dans un contexte des nouveaux métiers de l’avenir et le financement et l’accompagnement des PMI y seront également débattus. Les ateliers et la plénière seront consacrés à l’impact de la robotisation et de la robotique sur les ressources humaines, l’impact de la numérisation sur l’industrie, la réalité augmentée et l’Internet of things (IOT), l’intelligence artificielle (IA) dans l’industrie, la logistique 4.0, les modèles d’usine 4.0 marocaine en aéronautique, en automobile et en agro-industrie. Le Sommet international de l’industrie 4.0 ambitionne de devenir le rendezvous incontournable des professionnels et experts nationaux et internationaux et s’assigne comme objectif de réfléchir sur les divers enjeux et défis technologiques et industriels du royaume et du monde à l’ère de l’industrie 4.0.

LA QUATRIÈME RÉVOLUTION Animée par l’émergence de nouvelles technologies, l’industrie 4.0 « Industrie du futur » désigne une nouvelle génération d’usines connectées, robotisées et intelligentes. Avec la révolution numérique, les frontières entre le monde physique et digital s’amenuisent pour donner vie à une usine 4.0 interconnectée dans laquelle les collaborateurs, les machines et les produits interagissent. Il s’agit un défi et une véritable opportunité pour l’industrie marocaine. Le terme industrie 4.0 est apparu la première fois en 2011 au Forum mondial de l’Industrie de Hanovre. L’industrie a connu plusieurs révolutions dont la plus importante est celle de la deuxième moitié du 18 e siècle.

La première révolution industrielle est l’exploitation du charbon avec la mise au point de la machine à vapeur par James Watt en 1769. Une seconde révolution est amenée par l’introduction de l’électricité, de la mécanique et du développement du transport à la fin de ce même siècle. Enfin, une troisième révolution a eu lieu au milieu du 20 e siècle grâce à l’électronique, les télécommunications ou encore l’informatique. Nous assistons à la convergence de la production industrielle avec les technologies de l’information et de la communication. Ce concept exprime l’idée que le monde trouve aux prémices d’une quatrième révolution industrielle.

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ENTRETIEN Dr. OMAR FERGANI,

DIRECTOR OF STRATEGIC BUSINESS, SIEMENS AG. Propos reccueillis par Hicham RAHIOUI.

«NOS CLIENTS ONT RÉDUIT DE 30% LEURS COÛTS D’IMPRESSION 3D GRÂCE À NOTRE LOGICIEL DE SIMULATION» FORT DE SON EXPÉRIENCE DANS LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE FABRICATION, DR OMAR FERGANI, CONSEILLER EXÉCUTIF ET SPÉCIALISTE STRATÉGIE EN TECHNOLOGIES CLÉ CHEZ SIEMENS À BERLIN, APPORTE SON REGARD DE SPÉCIALISTE EN EXPLIQUANT NOTAMMENT L’IMPORTANCE DE LA SIMULATION DIGITALE DE L’IMPRESSION 3D POUR LA MAÎTRISE DES COÛTS DE PRODUCTION, ET DONNE SA VISION DE L’INDUSTRIE DU FUTUR ET SES FACTEURS CLÉS DE RÉUSSITE MAIS AUSSI DU FUTUR DE L’INDUSTRIE ET SES IMPLICATIONS GÉOSTRATÉGIQUES.

I

ntéressé par l’industrie depuis son jeune âge, Omar, a poursuivi ses études en France. Son diplôme d’ingénieur et un certificat de Science Po en poche, il a eu l’occasion de travailler pendant 3 années dans un centre affilie à General Electric en Turquie, pays où il passera trois années à faire de la recherche, ce qui l’a motivé à se lancer dans un doctorat. Et c’est dans le célèbre Georgia Institute of Technology à Atlanta, aussi connue sous le nom de Georgia Tech en association avec l’université Norvégienne des Sciences et Technologies, qu’il obtient son doctorat en génie mécanique et industriel avec une thèse, financée en partie par la division militaire de 16 N° 50 Octobre 2019

INDUSTRIE DU MAROC

Boeing, sur l’intégrité des surfaces dans les processus de fabrication hybrides additifs-soustractifs. Après un passage chez Schlumberger à Houston, un des leaders mondiaux dans le domaine de l’énergie et des technologies d’extraction pétrolière, où il était en charge des nouvelles technologies de fabrication. Il a ensuite poursuivi sa carrière en Allemagne, en décrochant un poste à la division des industries digitales chez Siemens, un des plus grands conglomérats industriels au monde, qui commercialise des produits dans des domaines divers et variés tels que l’industrie ferroviaire, l’industrie automobile,l’éclairage,leséquipements

médicaux, le matériel ferroviaire, les automates, l’électroménager ou encore l’informatique et les télécommunications… Omar a pour mission de développer la roadmap les toutes dernières technologies digitales pour accélérer la productivité et la production dans les différents domaines de l’industrie. Il est actuellement directeur en charge des technologies stratégiques dans une équipe rattachée directement au CEO de la division du software industriel, et qui est chargée d’élaborer la vision stratégique et le développement technologique, soit du futur de la production digitale. Il a aussi reçu le prix du meilleur ingénieur de l’année 2019 au Etats Unis pour ses


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travaux scientifiques dans le domaine de l’impression 3D par SME (Société des ingénieurs de fabrication) IDM : Pourriez-vous nous donner quelques exemples de projets de «technologies du futur» que vous avez développes chez Siemens et qui sont en train de révolutionner l’industrie ? Dr Omar Fergani : Dans le domaine de la production, l’impression 3D de pièces métalliques est un domaine assez nouveau qui est très prometteur car c’est une technologie de rupture qui a déjà commencé à induire beaucoup de changements chez les entreprises. Aujourd’hui, la fabrication additive offre la possibilité de produire des pièces beaucoup plus complexes que les procédés de fabrication traditionnel ouvrant la porte a des applications innovatives. Aussi, en termes de supply chain, l’impression 3D permet aux entreprises de fabriquer localement ou de réduire la complexité da la chaine de fournisseurs. Chez Siemens on utilise ce procédé pour produire des pièces très complexes pour nos turbines à Gas. Ces pièces sont soumises à des conditions de fonctionnement intense, grâce a la fabrication additive on est capable d’étendre la durée de vie. Dans la division Siemens digital industries software, nous sommes

«NOUS AVONS DÉVELOPPÉ LE PREMIER DIGITAL TWIN POUR LA FABRICATION ADDITIVE ET SON IMPACT SUR LE MARCHÉ DE L’IMPRESSION 3D A ÉTÉ ÉNORME.»

leader du marche pour tout ce qui est « digital Twin» . Nous développons des solutions logicielles d’ingénieries qui permet à nos clients de comprendre en profondeur tout leur de création de valeur avant la phase d’exécution. Pour continuer avec l’exemple de l’impression 3D, le digital twin nous permet d’utiliser la simulation physique pour prédire les défauts et les problématiques de l’impression en amont. Cela permet aux ingénieurs de les corriger et ainsi réduire le cout de la production. Il s’agit d’un produit technologique software mais il faut comprendre que pour développer ce genre de technologies, il faut une équipe mixte de physiciens, de mécaniciens et d’ingénieurs informatiques.

Quels sont les avantages économiques à développer des technologies comme les jumeaux digital « Digital Twin » ? Beaucoup d’entreprise ne réalisent pas encore la vraie valeur du « digital twin ». Sur la petite échelle de l’impression 3D, les utilisateurs de nos produits sont arrivés à réduire les coûts de l’impression 3D de 30%. C’est vous dire l’impact économique que peuvent avoir ce genre de solutions. Le jumeau numérique permet aussi la simulation de la logistique et des flux de matières, vous pouvez utiliser des fonctionnalités de simulation d’événements discrets et d’analyse statistique pour optimiser la manutention des matériaux, la logistique, l’utilisation des machines et les besoins en main-d’œuvre. L’outil vous aide à détecter rapidement les goulets d’étranglement, à valider les matériaux transportés et à visualiser l’utilisation des ressources à travers le temps pour diverses alternatives de processus. Les grands groupes automobiles présents au Maroc on tous utilise cette technologies pour le design et la planification de leur usines. Pensez-vous que le Maroc puisse s’inscrire dans cette course à l’industrie du futur ? Ce qui est intéressant d’un point de vue marocain, c’est qu’il y a tellement N°50 Octobre 2019 17

INDUSTRIE DU MAROC


I N DUSTRI E 4.0 de nouvelles technologies qui arrivent sur le marché et où il n’y a pas de dominance historique d’un pays ou d’un autre. Un très bon exemple et celui de la Chine qui n’est pas présente dans des secteurs comme l’aéronautique ou l’automobile, mais qui cependant s’est focalisée sur les technologies émergentes comme la 5G, l’intelligence artificielle et la voiture électrique. On peut dire clairement que la Chine mène la danse dans ces domaines. C’est clairement un exemple à suivre. Mon souhait le plus cher est que le Maroc soit prêt, face aux nouvelles opportunités qui se présenteront dans les années à venir, pour commencer lui aussi du même point de départ et essayer de développer des technologies en local, car nous avons la ressource la plus complexe à trouver, le talent humain. Mais le plus dure c’est de les préparer avec une éducation de pointe et l’accès connaissance a travers l’enseignement sérieux de l’anglais. Comment percevez-vous les bouleversements technologiques sur le futur de l’industrie à l’échelle mondiale ? Pendant de nombreuses années, nous avons parlé d’intelligence artificielle, d’impression 3D, mais aussi de la 5G et l’optogenitics et quantum computing qui consiste en de nouvelles capacités de calcul très puissantes. Ces différentes technologies vont certainement converger bouleverser l’industrie au niveau mondial et surtout notre mode de vie. Si je devais donner ma vision du futur de l’industrie, je dirais qu’on vivra une période de changements drastique et que les géants industriels qui dominent aujourd’hui pourront être amenées à disparaitre, justement parce qu’ils n’arrivent pas à s’adapter à ces nouvelles technologies. NOKIA avec le smartphone est un exemple. D’une autre part, la maitrise de ces technologies ouvrira les portes pour le développement d’une industrie efficace et durable. L’usine intelligente, flexible et automne combiné avec les nouvelles plateformes de la production digital est un exemple. 18 N° 50 Octobre 2019

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«CELUI QUI ARRIVERA À SE POSITIONNER COMME LEADER DANS LE DOMAINE INDUSTRIEL DU FUTUR SERA CELUI QUI MAITRISERA LE BUSINESS MODÈLE DE CES TECHNOLOGIES QUE SONT LA ROBOTIQUE, L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET L’IMPRESSION 3D.»

Quels seront, selon vous, les facteurs clés de réussite des futurs leaders de l’industrie ? A mon avis, comme je l’ai expliqué auparavant, les entreprises qui sauront appliquer les nouvelles technologies comment la robotique, l’impression 3D ou l’automation combine avec une compréhension profonde de leurs procédés de fabrication en utilisant la collecte des données et l’intelligence artificielle pour développer des solutions et des produits durables, a très hautes valeurs ajoute seront certainement équipé pour réussir. Concrètement, cela va ouvrir la porte a des business modèles très intéressant ou on passe d’une production de masse a une production customisable. La marque MINI de BMW AG est un bon exemple, le client est capable de commander et participer la customisation l’intérieure de sa voiture sur une platform digital en ligne, les pièces personnalisées sont directement imprimées en 3D avec des matériaux recycle et distribue automatiquement sur la ligne d’assemblage tout cela avec une gestion du temps de livraison. Cela ne serait pas possible sans ces innovations technologiques.

D’autre part, les usines vont devenir flexibles, alors qu’aujourd’hui elles sont une infrastructure rigide, complexe et coûteuse qui handicape énormément les grands groupes industriels. Avec l’intelligence artificielle et la robotique, nous allons introduire la flexibilité. Dans une même usine, nous pouvons désormais imaginer produire plusieurs gammes de produits. Aussi, pour résumer, celui qui arrivera passer du démonstrateur l’application de ses technologies à grande échelle aura sécurisé une promesse de développement économique massive. Je pense personnellement qu’il faut observer avec beaucoup d’attention la chine et les cités-Etats comme Singapour, Hong Kong, et même Dubaï ou des partenariat publiqueprivée ont inscrit l’industries du future dans leur agenda stratégique ou l’industrie 5.0 sera inventé. Un autre point qu’on a tendance a oublier c’est que ces technologies demande un niveau de compétence très élevé, c’est pour dire que le secteur prive doit collaborer étroitement avec le secteur de l’éducation et la recherche pour préparer en urgence plus d’ingénieurs, techniciens et scientifiques.


I N DUSTRI E 4.0

USINE ABB LANCE LA CONSTRUCTION DE L’USINE ROBOTIQUE LA PLUS PERFECTIONNÉE AU MONDE

GRÂCE À UN INVESTISSEMENT HISTORIQUE DE 150 MILLIONS DE DOLLARS US, LE SUISSE ABB REGROUPERA LES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES CONNECTÉES, LA ROBOTIQUE COLLABORATIVE DE POINTE ET LA RECHERCHE SUR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE AVANCÉE AFIN DE CRÉER L’USINE DE DEMAIN LA PLUS PERFECTIONNÉE, AUTOMATISÉE ET FLEXIBLE AU MONDE.

P

ionnière des technologies numériques, l’entreprise ABB a annoncé, le 12 septembre dernier, avoir posé la première pierre de la construction de «l’usine robotique la plus perfectionnée, automatisée et flexible dans le monde». Dans ce centre avant-gardiste, qui devrait être mis en service en 2021 à Shanghai, ce sont des robots qui construiront des robots. Le nouveau centre industriel de Kangqiao, non loin du vaste campus robotique d’ABB en Chine, sera bâti sur une superficie de 67.000 m 2 et regroupera les technologies numériques connectées de l’entreprise, dont les solutions de la plateforme ABB AbilityMC, la robotique collaborative de pointe et la recherche innovante dans

le domaine de l’intelligence artificielle afin de créer l’«usine de demain» la plus perfectionnée et écodurable. Les solutions robotiques d'ABB desservent une clientèle asiatique diversifiée, notamment les constructeurs automobiles, en particulier dans la mobilité électronique, ainsi que les secteurs de l'électronique, de l'agroalimentaire, des produits pharmaceutiques, de l'automatisation logistique et des industries en général. Peter Voser, président-directeur général d'ABB, a déclaré : «La création de la nouvelle usine constitue une nouvelle étape dans le développement d'ABB en Chine et renforcera notre leadership sur le plus grand marché mondial de la robotique. Depuis l'annonce du projet en

octobre dernier, le gouvernement local nous a apporté un soutien considérable. Il a été classé parmi les 10 meilleurs projets de l'initiative “Manufacturing in Shanghai” en 2019, un grand honneur pour ABB.» En effet, ABB Robotics dispose de trois usines dans le monde : la nouvelle usine de Shanghai, qui remplacera celle existante, servira de support aux clients asiatiques. L’usine de Västerås, en Suède, fournit des clients en Europe et l’usine d’Auburn Hills, au Michigan, soutient l’Amérique.

Des solutions adaptées et une meilleure performance La nouvelle usine de Shanghai sera dotée d’un certain nombre de N°50 Octobre 2019 19

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I N DUSTRI E 4.0 solutions numériques et collaboratives d’apprentissage machine. Elle est ainsi appelée à devenir l’usine la plus perfectionnée, automatisée et flexible dans l’industrie robotique et comptera un centre de recherche et développement sur les lieux, qui permettra d’accélérer les perfectionnements dans l’intelligence artificielle. Cette usine viendra également accroître spectaculairement l’envergure (le type) et la profondeur (les variantes de chaque type) de robots que l’entreprise pourra construire sur les lieux, ce qui viendra améliorer et accélérer la personnalisation pour répondre aux besoins des clients. ABB sera également en mesure de regrouper ce portefeuille robotique plus vaste dans un nombre quasiment infini de solutions sur mesure. «Le concept qui sous-tend cette usine est le même conseil que nous donnons chaque jour à nos clients : il faut investir dans les solutions d’automatisation qui apportent la flexibilité et l’agilité grâce auxquelles on peut se développer dans le sens où évolue le marché», a déclaré Sami Atiya, président de la division Robotique et entraînements d’ABB. «Dans les années à venir, nous estimons que l'étendue et la profondeur de notre portefeuille vont presque doubler. Cela signifie que nous avons besoin d'une usine capable de produire une plus grande variété de robots et de gérer efficacement les volumes pour s'adapter aux conditions changeantes du marché et aux tendances technologiques», a ajouté Atiya qui a déclaré : «ABB est fière d’aider sa clientèle en Chine et

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partout ailleurs dans le monde en leur offrant des solutions qui permettent de profiter au maximum des plus récentes technologies afin de relever les défis de la personnalisation de masse, de l’accélération des cycles et de l’évolution constante qui devient la nouvelle norme, même dans nos propres usines.»

LE CENTRE DE RECHERCHEDÉVELOPPEMENT SUR LES LIEUX, QUI SERA AGRANDI, ACCÉLÉRERA LES INNOVATIONS ET LES PERFECTIONNEMENTS NUMÉRIQUES DANS L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE.

La production dans l'usine hautement automatisée reposera sur des cellules d'automatisation plutôt que sur une chaîne de montage fixe, ce qui permettra aux robots de se déplacer d'une station à une autre pour une personnalisation plus grande et une plus grande flexibilité que dans les systèmes de production linéaires traditionnels. Les véhicules guidés automatisés (AGV) fourniront les pièces aux robots de production juste à temps,

tandis que les dernières technologies collaboratives garantiront aux humains et aux robots un travail en toute sécurité, apportant une plus grande flexibilité et une plus grande agilité aux processus de production et combinant les avantages des robots avec les capacités uniques des personnes. L’usine constituera un écosystème complet de fabrication numérique, utilisant un «jumeau numérique» qui offrira à tous, gestionnaires, ingénieurs, opérateurs et équipes de maintenance, des informations et des capacités d’apprentissage automatique afin d’améliorer les performances et d’optimiser la productivité et prendre les décisions les plus judicieuses. Il s’agit notamment de réunir et d’analyser l’information privilégiée, grâce aux services connectés d’ABB AbilityMC, sur la santé et la performance des robots d’ABB dans l’usine afin de veiller à dépister rapidement les anomalies potentielles. ABB utilisera un système basé sur l'apprentissage automatique pour inspecter les robots lors de leur assemblage, afin de garantir les normes de qualité les plus élevées. En plus d’éviter les temps d’arrêt coûteux, la plateforme ABB AbilityMC offre des solutions numériques perfectionnées grâce auxquelles on peut améliorer la performance, la fiabilité et la consommation de l’énergie, en plus de donner accès aux meilleures plateformes mondiales, par exemple la nuagique entreprise Microsoft Azure, qui est le premier service nuagique public international exploité en Chine.


I N DUSTRI E 4.0

Un modèle innovant qui permet de mieux rentabiliser l’espace industriel La nouvelle usine sera dotée d’un plan d’aménagement innovant et flexible, inspirée des îlots d’automatisation inter-reliés, plutôt que de chaînes de montage fixes. On fera appel, dans toute l’usine, aux solutions d’automatisation logistique d’ABB, dont les véhicules à guidage automatique qui permettront de suivre, de manière autonome, les robots pendant toute la production, en les ravitaillant de pièces provenant de stations localisées, ce qui permettra d’adapter et d’étendre la production avec efficience en fonction des changements du marché des robots de la Chine, sans accroître la capacité de l’usine. Per Vegard Nerseth, directeur général de la division Robotique d’ABB, a déclaré qu’«on est loin de considérer que la taille de l’usine et les dépenses en immobilisations constituent les moyens de répondre à la demande de demain. Le concept qui sous-tend cette nouvelle usine consiste à utiliser le plus judicieusement chaque mètre de production, avec un maximum de flexibilité. On peut y arriver en regroupant des solutions

d’automatisation agiles et les vastes compétences de notre personnel». Afin de promouvoir la personnalisation de masse dans l’activité industrielle et d’assurer des niveaux supérieurs de productivité et de flexibilité, la nouvelle usine de Shanghai fera massivement appel au logiciel SafeMove2 d’ABB, grâce auquel les employés et les robots pourront travailler en toute sécurité malgré leur étroite proximité. En outre, les robots YuMi d’ABB permettront de travailler en étroite collaboration aux nombreuses tâches d’assemblage des petites pièces nécessaire pour construire les robots d’ABB. ABB a été l’une des premières entreprises présentes sur le marché robotique chinois et le premier fournisseur mondial de robots dans ce pays à se doter d’une chaîne de valorisation locale complète, qui regroupe la recherche-développement, l’activité industrielle, l’intégration des systèmes et le service. Grâce à une étroite collaboration avec la clientèle, ABB a pu réaliser de nombreuses «premières» dans l’industrie locale, notamment la première presse automobile, les premières chaînes de

soudage et de peinture, la première chaîne de montage pour les téléphones mobiles et la première chaîne de presse automatisée pour les produits blancs en Chine. «ABB a été l’une des premières entreprises à s’installer en Chine et nous comptons désormais sur une chaîne de valorisation intégralement localisée, et appuyée par le remarquable développement économique et social de la Chine. Comme chef de file de l’industrie robotique chinoise, nous sommes heureux de miser sur cette réussite et de poursuivre notre élan dans les investissements», a déclaré le Dr Chunyuan Gu, président du conseil d’ABB en Chine et président de la région AMOA. La nouvelle usine de Shanghai — dotée d’un centre complet de recherche-développement sur les lieux — deviendra partie intégrante du réseau mondial de fourniture robotique d’ABB, de concert avec la modernisation récente de l’usine de l’entreprise à Västerås en Suède et de son usine d’Auburn dans le Michigan, où ABB reste le seul fournisseur mondial de robots doté d’une présence industrielle aux États-Unis.

130 ANS D’INNOVATIONS

Riche d’un passé marqué par plus de 130 ans d’innovations, ABB écrit aujourd’hui l’avenir de la technologie numérique industrielle et s’inscrit au cœur de la révolution énergétique et de la quatrième révolution industrielle. Établie dans plus d’une centaine de pays et comptant environ 147.000 employés, ABB s’illustre par ses technologies pionnières en matière de réseaux électriques, de produits d’électrification, d’automatisation industrielle et de robotique et d’entraînements, en desservant les services publics ainsi que les secteurs de l’industrie, du transport et des infrastructures partout dans le monde. En tant que partenaire en titre du championnat de Formule E, course internationale de véhicules entièrement électriques de la FIA, ABB repousse les frontières de la mobilité électrique et s’affirme comme un contributeur clé à un avenir durable. ABB table sur un fort développement du marché mondial des robots, les ventes devant à l'horizon 2025 atteindre au total 130 milliards de dollars, contre 80 milliards actuellement, et la Chine représente le 1er marché de la planète dans le domaine robotique : 1 robot sur trois y étant vendu en 2017. N°50 Octobre 2019 21

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TRANSFORMATION NUMÉRIQUE

GOUVERNEMENTS AFRICAINS, ÊTESVOUS PRÉPARÉS POUR LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ?

PAR

AMROTE ABDELLA,

DIRECTRICE RÉGIONALE DE MICROSOFT 4AFRIKA.

EN TANT QUE DIRECTRICE RÉGIONALE DE MICROSOFT 4AFRIKA INITIATIVE, AMROTE ABDELLA SUPERVISE LES INVESTISSEMENTS DE MICROSOFT À TRAVERS 54 PAYS D’AFRIQUE. ELLE TRAVAILLE EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LES ÉQUIPES INTERNES AU MOYEN-ORIENT ET EN AFRIQUE - ET MONDIALEMENT - POUR RENDRE POSSIBLE ET ACCÉLÉRER LES OPPORTUNITÉS DE TRANSFORMATION NUMÉRIQUE À TRAVERS LE CONTINENT.

L

ors d'une récente conférence à Johannesburg, un jeune étudiant a posé la question suivante à la présidence sud-africaine : «S’il est prévu dans l'enseignement de base l’introduction de nouvelles matières, comme le codage, pour être plus compétitif dans la Quatrième Révolution Industrielle, pourquoi avons-nous des ministres de l'Éducation qui ont plus de 60 ans ?». C’était une remarque intéressante de la part d’une personne parmi les plus concernées par l’ère numérique. Si on considère toute organisation lancée dans un processus de numérisation, ce qui distingue les dirigeants n’est pas juste une stratégie numérique claire, mais 22 N° 50 Octobre 2019

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une culture et un leadership capable de l’exécuter. Aujourd'hui, les employés attendent des chefs d'entreprise qu’ils soient agiles et adoptent des outils numériques pour rester compétitifs et prendre des décisions stratégiques orientées vers l'avenir. La question de cet étudiant illustre bien que les attentes escomptées de la part des gouvernements ne sont pas différentes. Tout comme les pays africains cherchent à devenir des leaders mondiaux dans la révolution numérique, les jeunes, eux, recherchent un gouvernement féru de technologie et doté de maturité numérique pour fixer les normes avec audace et montrer la voie.

Les avantages d'un gouvernement numériquement qualifié Les avantages d'un gouvernement doté de compétences numériques sont nombreux. Se doter de technologies et des capacités pour les utiliser permet aux gouvernements d’être plus agiles, efficaces, orientés vers les données, transparents et à l'écoute des citoyens. Grâce à l'apprentissage automatique («machine learning») et aux compétences en analyse de données, les décideurs peuvent faire preuve de davantage de prévoyance, réexaminer régulièrement les politiques, découvrir de nouvelles opportunités et atténuer les risques en vue d'une croissance plus effective et inclusive.


TRANSFORMATION NUMÉRIQUE Une étude de Deloitte sur le numérique a également révélé que les dirigeants du secteur public qui comprennent les tendances et les technologies numériques ont trois fois plus de chances de fournir un soutien judicieux pour un changement, comparé à ceux qui ne les comprennent pas. Des niveaux élevés d'implication dans la technologie aboutissent généralement à un investissement plus important, une adoption plus large et un plus grand nombre de mises en œuvre réussies. Dans un récent rapport de la SFI, l'Afrique a été jugée comme ayant une réponse politique lente et insuffisante à la transformation numérique. Ainsi, les personnes interrogées sur le cas du continent ont appelé à une accélération des efforts pour développer des plannings numériques clairs. Cela inclut la modernisation des programmes scolaires, la formation des enseignants, l’élargissement de l’accès au haut débit, la promotion d’un climat des affaires dynamique et encourageant la concurrence, et le renforcement de la cyber sécurité. Aujourd'hui, des plateformes telles que l'IA Business School, spécifiquement destinées aux gouvernements, peuvent être la première étape pour les gouvernements qui souhaitent renforcer les compétences de leurs employés. Avec plus de champions du numérique dans les gouvernements, imaginez à quel point l'Afrique pourrait mettre en œuvre plus rapidement cette transformation et renforcer sa position de leader de la Quatrième Révolution Industrielle.

En 2018, par exemple, les Émirats Arabes Unis ont annoncé leur intention de devenir le pays le plus préparé au monde à l’intelligence artificielle, en étant à la pointe de la recherche, du développement et de l’innovation en matière d’IA.

«AVEC PLUS DE CHAMPIONS DU NUMÉRIQUE DANS LES GOUVERNEMENTS, IMAGINEZ À QUEL POINT L'AFRIQUE POURRAIT METTRE EN ŒUVRE PLUS RAPIDEMENT CETTE TRANSFORMATION ET RENFORCER SA POSITION DE LEADER DE LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE.»

Pour ce faire, leurs premiers efforts se sont axés au niveau gouvernemental en nommant le tout premier ministre dédié à l’intelligence artificielle. Cet effort a été salué pour avoir assuré «un appui concret à sa mise en œuvre, plutôt que d’en parler uniquement», et pour avoir veillé à ce que les solutions reposent sur les dernières connaissances en matière

de technologie.

Être au premier rang de la transformation numérique Pour que l'Afrique réussisse véritablement dans - et dirige - la Quatrième Révolution Industrielle, les startups innovantes, les entreprises technologiques et les entreprises «intelligentes» doivent collaborer pour créer un écosystème dans lequel chacun profite de la technologie. Les chefs de file de cette marche doivent être des gouvernements progressistes avec des feuilles de route claires qui définissent et favorisent l’horizon numérique. Des pays comme le Maroc sont sur la bonne voie grâce à des initiatives telles que la Stratégie numérique Maroc 2020. Toutefois, comme le souligne l'Organisation de la Coopération et du Développement Economique (OCDE), le succès de cette stratégie dépend de la capacité du gouvernement à hiérarchiser, planifier, gérer et contrôler les investissements dans les TIC. Les gouvernements doivent s'attacher à attirer, retenir et développer les compétences des professionnels qualifiés des TIC dans les effectifs du secteur public, capables de faire face aux complexités du nouvel environnement politique. Aujourd’hui, le domaine d'investissement le plus important des gouvernements est certainement le développement des compétences pour un développement durable de leurs économies numériques émergentes. Le temps pour l’expertise était hier. Le meilleur moment après celui-ci, c'est aujourd'hui.

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‫ﺃﻭﻝ ﺟﺮﻳﺪﺓ ﺇﻟﻜﺘﺮﻭﻧﻴﺔ ﺑﺎﻟﻤﻐﺮﺏ ﺗُﻋﻨﻰ ﺑﻤﻮﺍﺿﻴﻊ ﺍﻟﺼﻨﺎﻋﺔ ﻭﺍﻻﺳﺘﺜﻤﺎﺭ ﻭﺍﻻﺑﺘﻜﺎﺭ ﻧﺎﻃﻘﺔ ﺑﺎﻟﻠﻐﺔ ﺍﻟﻌﺮﺑﻴﺔ‬ INDUSTRIE DU MAROC


I N NOVATION

Propos reccueillis par Hicham RAHIOUI

ENTRETIEN ZAKARIA JAIATHE,

INGÉNIEUR, CO-FONDATEUR DE XIBIT.

«LE FUTUR DE LA RÉALITÉ MIXTE NE SERA AU BEAU FIXE QUE GRÂCE À L’ART» IL EST DES JEUNES QUI À EUX SEULS NOUS RAPPELLENT QUE SI UN RÊVE NOUS TIENT À CŒUR, ON FINIT PAR LE RÉALISER. ZAKARIA JAIATHE EST L’UN D’EUX. CE JEUNE INGÉNIEUR INFORMATICIEN MAROCAIN, RÉSIDENT EN ALLEMAGNE, VIENT DE LANCER XIBIT, UN PROJET NOVATEUR ET L’UNE DES PREMIÈRES ENTREPRISES DU MONDE À UTILISER LA TECHNOLOGIE DE LA RÉALITÉ MIXTE POUR CRÉER UNE GALERIE D’ART EN RÉALITÉ MIXTE. LE JEUNE NOUS EXPLIQUE ICI LES TENANTS ET LES ABOUTISSANTS DE CETTE NOUVELLE RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE MAIS AUSSI DE SON AVENIR DANS LES PROCHAINES ANNÉES. IDM : Quel regard portez-vous sur le futur des lunettes de la réalité mixte ? Zakaria Jaiathe : Dans le Hardware, après le desktop, le laptop, le téléphone portable… Je pense que la nouvelle révolution se fera avec les lunettes de la réalité mixte. Ces lunettes dernier cri utilisent des technologies puissantes comme le suivi de l’œil et la cartographie du monde réel permettant de superposer le monde réel et un autre monde artistique digital. Il s’agit d’une nouvelle technologie qui permet non seulement d’exhiber l’art digital mais aussi d’interagir avec lui. C’est une technologie connue dans le monde du design logiciel sous le nom de l’interaction entre la machine et l’homme (HCI en anglais). Nombreuses sont les recherches qui sont menées 24 N° 50 Octobre 2019

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aujourd’hui sur l’avenir de cette interaction particulière compte tenu de la portée de cette nouvelle révolution dans les prochaines années. Les versions des lunettes de la réalité mixte s’améliorent de plus en plus. Aujourd’hui, sur le marché mondial, il y a une multitude de lunettes de ce genre à l’image de Magic Leap de Microsoft. Leurs concurrents s’y préparent aussi, comme c’est le cas de Apple qui développe en ce moment sa propre version de lunettes de la réalité mixte.

Quelle est l’importance de l’art dans cette nouvelle révolution technologique ? Je pense que l’art aura le même rôle que celui que joue actuellement l’information avec Google. Ce dernier nous a permis d’accéder à un grand

nombre d’informations grâce à son organisation. La nouvelle révolution se fera avec la créativité. Et donc avec l’art. Le futur de la réalité mixte ne sera au beau fixe que grâce à l’art. Ces lunettes dernier cri utilisent des technologies puissantes comme le suivi de l’œil et la cartographie du monde réel permettant de superposer le monde réel et un autre monde artistique digital. Par exemple, lorsque quelqu’un porte ces lunettes en marchant dans la rue, il ne voit pas le même décor, le même paysage, le même environnement que tout le monde, tous les jours. Il a la possibilité de voir ce qu’il désire : un parc zoologique, des oiseaux, des fleurs, entre autres éléments de la nature. Il a la possibilité de voir le monde différemment grâce aux différentes couches d’art digitales que lui offrent ses lunettes. C’est dire


I N NOVATION

que le virtuel épouse le réel comme une seconde peau, uniquement visible par les porteurs d’un casque de réalité mixte. L’art y est pour beaucoup !

S’agit-il d’une nouvelle expérience utilisateur comme celle de Spotify ? Oui, absolument ! Le principal point fort de Spotify est son expérience utilisateur qui met en avant une ergonomie efficace et intuitive, si bien qu’il est très facile de trouver ses habitudes sur le service. Il y a un autre point fort, le fait que la plateforme musicale soit tournée vers l’interaction en proposant par exemple de trouver facilement des amis pour s’abonner à leurs playlists. Il y a aussi l’expérience musicale sociale qu’offre Spotify. Par exemple, quand je marche dans la rue et que j’écoute du Hip Hop, pendant que mon ami, au même moment et au même endroit écoute plutôt de la musique classique, nous sommes tous les deux dans le même espace physique, le même environnement, mais nous vivons deux expériences musicales différentes. C’est le cas aussi avec les lunettes de la réalité mixte qui apportent des expériences innovantes et

conformes à notre monde réel.

«LES LUNETTES DE LA RÉALITÉ MIXTE APPORTENT DES EXPÉRIENCES INNOVANTES ET CONFORMES À NOTRE MONDE RÉEL ET L’ENSEMBLE PERMET D’INTERAGIR PHYSIQUEMENT AVEC LES ÉLÉMENTS EN 3D GRÂCE À UNE SÉRIE DE GESTES À EFFECTUER».

De plus, l’ensemble permet d’interagir physiquement avec les éléments en 3D grâce à une série de gestes à effectuer. Plus simplement, une couche de virtuel se plaque sur le réel. Mais je pense que

dans le futur, la révolution technologique ne se fera pas uniquement avec l’art mais aussi et surtout l’information. Peut-être que nous aurons aussi la possibilité de communiquer avec les lunettes de la réalité mixte pour identifier des personnes ou localiser des endroits... La technologie est déjà installée, il faudrait juste bien la comprendre et l’appliquer à tous les domaines pour créer de la valeur ajoutée.

Il existe des startups au Maroc qui utilisent déjà cette technologie. Quelle est votre appréciation de cela ? Effectivement, il y a quelques startups qui utilisent la technologie de la réalité mixte, la réalité virtuelle et la réalité augmentée mais ce n’est pas suffisant. A mon avis, il faudrait qu’on commence à s’intéresser à élaborer et mettre en œuvre des projets futuristes. Ce ne sont ni les compétences ni les moyens qui manquent, mais il faudrait d’abord de la persévérance, de l’ambition et surtout de la confiance en soi pour pouvoir réaliser ce type de projets. J’aimerais bien que le Maroc arrive à utiliser cette technologie à bon escient et la développer avec le temps. N°50 Octobre 2019 25

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I N NOVATION

PORTRAIT ZAKARIA JAIATHE MET L’INGENIERIE AU SERVICE DE L’EXPOSITION D’ART DU HAUT DE SES 27 ANS, LE JEUNE INGÉNIEUR-INFORMATICIEN MAROCAIN, RÉSIDENT EN ALLEMAGNE, ZAKARIA JAIATHE, EST CO-FONDATEUR DE L’ENTREPRISE XIBIT, UN PROJET PIONNIER D’ORGANISATIONS D’EXPOSITIONS D’ART EN 3D DIGITAL À TRAVERS LES DERNIÈRES TECHNOLOGIES DE LA RÉALITÉ MIXTE. CETTE COMPAGNIE A RÉCEMMENT REMPORTÉ LE PRIX DE LA NOUVELLE ENTREPRISE LA PLUS INNOVANTE DE LA SEMAINE EN ALLEMAGNE.

A

près un baccalauréat en mathématiques dans une école publique, ce natif de la ville de Safi se rend à Marrakech pour des classes préparatoires en mathématiques, qui lui ont permis d’accéder à une école d’ingénieurs à Grenoble, en France, spécialité informatique et mathématiques pendant 3 ans avant de s’envoler vers l’Allemagne pour le projet de fin d’études au sein du géant européen SAP, l’une des plus grandes entreprises européennes de développement de logiciels, où il a ensuite reçu une offre de travail au sein de son siège à Berlin. «J’ai passé 5 ans en tant qu’ingénieur en informatique responsable de plusieurs projets au sein de ce géant européen, qui emploie plus de 95.000 personnes. En 2018, j’ai rejoint l’équipe technique la plus stratégique de l’entreprise au sein de son centre d’innovation», précise Zakaria Jaiathe. Cependant, poussé par le vent de ses ambitions sans limites, le jeune ingénieur décide de quitter la compagnie SAP pour commencer une nouvelle aventure, celle de l’entrepreneuriat, en créant son entreprise Xibit. Unique en son genre, le projet de Zakaria Jaiathese se distingue par sa portée sociale et culturelle, en plus de la technologie poussée et le design employés dans la mise en œuvre de lunettes de réalité mixte. «Nous proposons l’art numérique 3D en utilisant la dernière technologie de la réalité mixte, qui est un nouveau concurrent de la réalité virtuelle. Nous avons procédé par

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plusieurs brainstormings avant de décider de relier l’art et la technologie. Je trouve que l’art est un domaine qui n’a pas assez bénéficié de la révolution technologique, contrairement à la finance ou encore la logistique, entre autres secteurs», explique Zakaria Jaiathe.

Innover pour mettre l’art à la portée de tous Xibit est l’une des premières entreprises dans le monde à utiliser les lunettes MagicLeap, la nouvelle innovation des systèmes de la réalité mixte, commercialisée uniquement aux ÉtatsUnis. Fondée par Zakaria Jaiathe et l’ingénieur en énergie renouvelable, Abdeljalil Karam, cette entreprise est

également une plate-forme de la réalité mixte pour l’art digital 3D qui utilise ces lunettes, permettant aux utilisateurs de voir le monde réel mais aussi des objets digitaux. «Nous avons effectué un travail d’arrache-pied sur ces lunettes de la réalité mixte en collaboration avec plusieurs créateurs, dont Xingcen Zhou, XR développeur qui fait partie de l’équipe Xibit. Notre objectif était de pouvoir créer une solution qui pourrait s’inscrire notre démarche futuriste. Cela va permettre à la nouvelle génération, ou la génération née sous l’ère numérique de grandir avec un nouveau type d’art, ce qui va influencer leur créativité», poursuit-il. Il s’agit d’après lui d’une initiative pionnière qui tend à mettre l’art à la portée de tout le monde, partout dans le monde.


DIGITAL

SPATIAL

THALES ALENIA SPACE LANCE SON SATELLITE TOTALEMENT DIGITAL THALES ALENIA SPACE A ANNONCÉ, LE 10 SEPTEMBRE 2019, LE LANCEMENT DE SA NOUVELLE LIGNE DE PRODUITS SATELLITAIRES, SPACE INSPIRE, QUI OFFRE UNE COUVERTURE FLEXIBLE ET DES CAPACITÉS DE RECONFIGURATION TOTALE EN ORBITE.

A

fin de répondre aux besoins d'un marché en constante évolution, Thales Alenia Space, société conjointe entre Thales (67%) et Leonardo (33%), lance sa nouvelle ligne de produits satellitaires Space Inspire (Instant Space In-orbit Reconfiguration) qui, étant totalement digital, permet la reconfiguration transparente des missions et des services, l’ajustement à la demande instantanée en orbite et la transition entre la diffusion de vidéo et les services de connectivité large bande, tout en optimisant le rendement et l’utilisation efficace des ressources du satellite. Transformer un satellite de télévision directe en un satellite de connectivité à haut débit et changer sa couverture en quasi-temps réel était inconcevable il y a quelques années. Thales Alenia Space a conçu sa nouvelle gamme de produits satellitaires Space Inspire afin de relever ce défi à un prix sans précédent. Cette nouvelle solution de

classe moyenne, entièrement définie par logiciel, vient rejoindre la ligne de satellites SpacebusTM NEO et enrichir ainsi le portefeuille des offres de Thales Alenia Space. Très haute capacité, unique agilité, reconfiguration en orbite, couverture flexible, production en série démontrée, deviennent une réalité grâce aux solutions innovantes de Thales Alenia Space. «Space Inspire change la donne sur le marché du spatial, dont l’évolution rapide génère de profondes mutations dans le domaine des télécommunications. Nos clients sont de plus en plus confrontés à la nécessité de développer des services de pointe et de saisir de nouvelles opportunités commerciales, au fur et à mesure de leur apparition, tout en améliorant leur efficacité commerciale. Grâce à la nouvelle ligne de produits de Thales Alenia Space, la numérisation complète des missions et la flexibilité totale permettent aux opérateurs

de satellites d’attribuer des capacités n’importe où, à tout moment et quelle que soit la forme d’onde», a expliqué Jean-Loïc Galle, Président Directeur Général de Thales Alenia Space. Pour anticiper la transformation digitale, Thales Alenia Space a investi depuis plusieurs années dans la numérisation de son offre, lui permettant d’acquérir de nouvelles compétences, de développer de nouveaux produits et de monter des partenariats stratégiques. Ces efforts, accompagnés du support des agences CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et ESA (EuropeanSpace Agency), portent leurs fruits dans le domaine des satellites de communication. Ils ont notamment permis à Thales Alenia Space de répondre aux besoins de connectivité en devenant leader sur le marché du VHTS (Très Haut Débit) et d'être la première société mondiale à offrir un traitement entièrement numérique des charges utiles de la classe du térabit. N°50 Octobre 2019 27

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SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE UN EXPLOIT HISTORIQUE

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SOUS-TRAITANCE ALORS QUE SE TIENT LA 6E ÉDITION DE LA SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE, ORGANISÉE PAR L’ASSOCIATION MAROCAINE POUR L’INDUSTRIE ET LA CONSTRUCTION AUTOMOBILE (AMICA) DU 25 AU 27 SEPTEMBRE À TANGER, L'HEURE EST À LA CÉLÉBRATION DE LA CONSTRUCTION AUTOMOBILE «MADE IN MOROCCO», QUI A MAINTENANT PLUS D'UN DEMI-SIÈCLE. DE LA SOMACA À PSA KÉNITRA EN PASSANT PAR RENAULT TANGER, ET DU PLAN ÉMERGENCE AU PLAN D'ACCÉLÉRATION INDUSTRIELLE, RAPPEL DES FAITS MARQUANTS D'UNE ÉPOPÉE HISTORIQUE QUI A PORTÉ LE ROYAUME AU RANG DE 1ER CONSTRUCTEUR AUTOMOBILE D'AFRIQUE ET A HISSÉ LE SECTEUR AUTOMOBILE EN HAUT DU PODIUM DES EXPORTATIONS MAROCAINES DEPUIS BIENTÔT 4 ANS.

A

u lendemain de son indépendance, le Maroc a figuré parmi les rares pays africains à mettre en œuvre une politique industrielle automobile. Conscient du fort potentiel de ce secteur, le gouvernement a en effet créé, dés 1959, la Société marocaine de la construction automobile (Somaca), avec l’assistance technique italienne de Fiat et de sa filiale française Simca, qui détenaient chacune 20% du capital. L’Etat marocain en détenait 38%, Renault 8% et des investisseurs privés marocains se partageaient les 14% restants.

1959 : Naissance de la Somaca Implanté dans la zone industrielle d’Aïn Sebaa, le site de construction automobile Somaca s’étend sur une superficie de 290.040 m² dont une usine couverte de 90.000 m². Il pouvait à l’époque produire au maximum 30.000 véhicules par an. Et suite à la signature de l’accord de montage entre Renault et Somaca en 1966, les premières Renault 4 et Renault 16 sortaient des chaînes de montage de l’usine. Mais le développement du secteur est resté très timide, la faible quantité de véhicules assemblés ne permettant pas d’économies d’échelle. Il faudra attendre encore quelques années pour que la situation se bonifie, et ce, grâce à la mise en place de textes règlementaires et douaniers. Les mesures les plus importantes ont été l’adoption et la mise en application en 1970 de la loi de valorisation à 40% pour favoriser l’implantation des industries des équipements pour véhicules au Maroc, puis, en 1982, l’adoption de la loi d’intégration/compensation à un taux de 60% pour stimuler le développement des exportations du secteur. Malgré

cela, le nombre d’unités produites par la Somaca ne cesse de chuter et avoisine les 8.000 unités en 1995.

1995 : Lancement des voitures économiques Fiat C’est à cette date, et plus précisément au mois de juin, que l’industrie automobile allait réellement démarrer au Maroc, cela grâce à la signature de la convention sur la voiture économique avec le groupe italien Fiat pour 8 ans. La Uno sera produite dès 1995 et la Palio et la Siena à partir de 1997. Et en 1996, un accord est conclu avec pour le montage de la Kangoo Ces conventions avec les groupes Fiat et Renault visaient l'émergence d'une véritable filière automobile nationale, notamment à travers l'accroissement de l'achat des voitures neuves, au détriment de celles d'occasion importées d'Europe, et la hausse de la production des composants automobiles grâce à la montée en volume de l'intégration locale, confortée par l'implantation de nouveaux équipementiers européens, japonais et américains. Cela a constitué le véritable point de départ du développement de la sous-traitance automobile, car pour accompagner le lancement de la Siena, la Somaca a investi, conjointement avec le groupe Fiat, 200 millions de dirhams dans une nouvelle ligne de production et un complexe industriel destiné aux équipementiers. L'objectif derrière la pose de la première pierre de ce complexe, ce 22 décembre 1997 à Casablanca, était de créer un pôle industriel autour de l'usine. La société a en effet démarré la construction de locaux industriels d'une superficie couverte de 28.000

m² pour les mettre à la disposition d'équipementiers. Ces derniers allaient se consacrer à la fabrication de nouveaux composants destinés aussi bien au marché local qu'à l'exportation, créant ainsi le premier pôle international marocain de l'industrie automobile. Parmi ces sous-traitants figuraient le groupe Delphi, pour la fabrication des planches de bord de faisceaux et câbles électriques, le groupe Sila holding international pour les commandes à distance et les flexibles et le groupe Proma qui allait produire des sièges complets, des panneaux de portes, des volants de direction…

1997 : Production en flux tendus La proximité de l'usine et du complexe industriel de sous-traitance automobile offrait l'avantage de la production en flux tendus, ce qui permettrait une rationalisation des approvisionnements, une réponse en temps réel aux exigences de la ligne d'assemblage et donc une amélioration continue de la qualité du produit offert à la clientèle. Ainsi, depuis le lancement des projets de véhicules économiques, l'industrie automobile au Maroc a connu un véritable essor, tant sur les plans de la productivité que de l'investissement. La production a ainsi connu une progression notable entre 1996 et 2003 avec un taux de croissance de près de 86%, passant de 6,08 à 11,33 milliards de dirhams. Les investissements ont également progressé de près de 348% avec un montant global d'un milliard de dirhams en 2003, contre 223 millions de dirhams en 1996. La valeur ajoutée dégagée par le secteur a connu une croissance de plus de 53% durant la même période, passant N°50 Octobre 2019 29

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de 1,96 à 3 milliards de dirhams. Les exportations ont quant à elles connu également une nette évolution en passant de 1,59 à 5,84 milliards de dirhams en 2003, soit une hausse de 267%.

2003 : La voiture familiale signée Renault arrive La sous-traitance automobile avait donc passé la vitesse supérieure. Mais le 31 décembre 2003, suite au nonrenouvellement de la convention entre Fiat et l’Etat marocain, la Somaca a mis fin à la production Fiat. Dans le cadre du second appel d’offres portant sur la privatisation de la Somaca, l’offre de Renault, axée sur un nouveau véhicule économique destiné à l’export, a suscité l’intérêt du gouvernement marocain qui lui a cédé les parts de l’Etat (38%) pour un montant de 8,7 millions d’Euros (95 millions de dirhams). Une convention portant sur le lancement de la nouvelle «voiture familiale» est signée et Renault bénéficie de gros allègements au niveau des taxes : un tarif douanier nul sur les collections CKD au lieu des 2,5% pour le régime commun et un prélèvement fiscal à l’importation quasi nul au lieu de 15% et un taux de TVA de 7% au lieu de 20%. Ce 30 N° 50 Octobre 2019

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nouveau projet mobilisera 220 millions de dirhams, hors prix de cession, et constituera le premier jalon de la mise en place de l’écosystème Renault au Maroc. En effet, la convention avec le constructeur permet d’intégrer l’outil de production nationale dans la stratégie du constructeur. En 2004, elle sera suivie par la signature entre la marque au losange et le gouvernement marocain de la convention « Voiture économique Renault Kangoo » et en 2005, Renault rachète la part de 20% détenue par Fiat au capital de la Somaca et les 12% restants de la participation de l’Etat.

2005 : L’automobile devient un "Métier mondial du Maroc" Au second semestre de la même année, le constructeur français démarrait la production de la Dacia Logan avec comme objectif 30.000 unités par an. Destinée aussi bien au marché local qu'à l'export, elle devient rapidement la voiture la plus achetée par les Marocains. Mais l’année 2005 n’en était pas à la fin de ses surprises pour l’automobile «made in Morocco». Le développement du secteur allait connaître un tournant historique, le 21 décembre, lorsque le Plan Émergence a été officiellement présenté à S.M. le Roi Mohammed VI

par le premier ministre de l’époque, Driss Jettou. L’automobile y figurait alors parmi les 7 «Métiers mondiaux du Maroc», s’étant distinguée par des taux de croissance annuels à deux chiffres en investissements et en exportations. La stratégie adoptée était alors de positionner le secteur sur la fabrication de composants, un secteur porteur déjà développé au Maroc. Sur les 3.000 pièces qui constituent une voiture, le Maroc pouvait raisonnablement se positionner sur 300 d’entre elles, à fournir aux 28 sites d’assemblage répertoriés en Espagne, au Portugal et en France, soit à trois jours de navigation du Maroc. Le potentiel était important: un chiffre d’affaires additionnel de 7 milliards de dirhams et 40.000 nouveaux emplois en dix ans.

2007 : Un méga projet à Tanger, objectif export Le Royaume allait alors déployer une série de mesures en faveur du secteur et la stratégie de l'Etat relative au secteur de l'automobile, qui s'inscrit dans le cadre d'une vision articulée autour de trois axes essentiels, à savoir la pérennisation de l'activité de montage automobile, la mise à niveau de l'industrie de la sous-traitance


SOUS-TRAITANCE automobile et le développement de la recherche, en amont, dans le secteur, a été couronnée par la signature en 2007, entre le gouvernement et le groupe Renault, d'une convention pour la mise en place d'un Mega projet à Tanger. D’une enveloppe budgétaire de plus de 600 millions d’euros (6,6 milliards de dirhams), l’objectif de la nouvelle usine du groupe Renault à Tanger était la production de 400.000 véhicules par an, destinés à 90% à l'export. Cela a fait alors de ce site l'un des centres de production automobile les plus importants du bassin méditerranéen. La capacité annuelle de production de Somaca est pour sa part passée de 45. 000 à plus de 90.000 véhicules. Une partie de la production était exportée en Europe (principalement la France et l’Espagne) ainsi qu’en Égypte et en Tunisie dans le cadre de l’accord d’Agadir de libre échange. Suite à ces différentes réalisations, de 2005 à 2010, la valeur de la production a quasiment doublé, passant de 12,7 à

22,7 milliards de dirhams, de même que les exportations automobiles qui sont passées de 9,23 à 18,94 milliards de dirhams. Durant la même période, les investissements, hors usine RenaultTanger, ont été multipliés par 5, passant de 1,59 à 7,4 milliards de dirhams. La stratégie du plan Emergence a donc fait mouche et le fort développement du secteur aussi bien sur le plan des équipementiers que des constructeurs incitera le Maroc à peaufiner davantage son offre dans le cadre du Pacte national pour l’émergence industrielle (20092015). L’offre Maroc sera axée autour de six initiatives ciblant les équipementiers, les constructeurs, les constructeurs de spécialités, la formation, la promotion et surtout la création de plateformes industrielles intégrées dédiées. L’objectif était triple : l'implantation d'équipementiers de rang 2 et 3 au Maroc, l'implantation de l'assemblage de spécialité (poids-lourds, bus, cars, carrosserie et autres spécialités de niche) et l'attraction à terme d'un second

constructeur majeur. L'impact estimé de cette nouvelle stratégie était estimé à près de 12 milliards de dirhams de PIB additionnels et se traduirait par la création d'environ 70.000 nouveaux emplois dans l'ensemble du secteur à l'horizon 2015. Tenant compte du potentiel de développement majeur, l'Etat marocain s'est engagé à mettre en place des mesures concrètes permettant au pays de s'ériger en future base industrielle du secteur automobile international.

2012 : L’Usine Renault Tanger démarre Un objectif qui allait bientôt devenir réalité puisque dès 2012, l’usine Renault de Tanger, élevée au rang du plus grand projet de l’industrie automobile du sud de la Méditerranée, en Afrique et dans le monde arabe, exportait les premières voitures de ses chaînes de production vers l’Europe. Les usines des sous-traitants automobiles, Lear, Yazaki, Leoni, Delphi, Antolin, Denso, Takata, Viza, Faurecia et autres, présentes à Tanger Free Zone et

Historique du développement du secteur automobile au Maroc

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SOUS-TRAITANCE ailleurs au Maroc, ont alors commencé à tourner à plein régime et de nouvelles unités de production ont été inaugurées. En 2013, la deuxième tranche du projet Renault entrait en service, portant sa capacité totale à 340.000 véhicules, bien loin des 30.000 Dacia par an prévues en 2005.Un an plus tard, l’usine connaissait une hausse de 74% de production, 175.000 véhicules sortent de ses chaines, ce qui porte la production automobile totale du Maroc à 227.579 véhicules.

2014 : Les choses s’accélèrent et le secteur décolle Le secteur automobile marocain s’était donc engagé dans une dynamique de croissance soutenue, une dynamique qui ne sera que renforcée et consolidée avec le déploiement du plan national d’accélération industrielle (PAI). Prenant le relai du Plan Emergence, le PAI, présenté devant le Roi en avril 2014 par le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, allait capitaliser sur toutes les réalisations des plans précédents et proposer une nouvelle approche, basée sur la mise en place d’écosystèmes performants qui allaient véritablement booster le secteur automobile. Le nouveau plan s’emploiera, selon

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Elalamy, à accompagner la transition de l’informel vers le formel avec la mise en place d’un dispositif complet d’intégration de la très petite entreprise, à répondre à l’enjeu essentiel d’adéquation des compétences avec les besoins des entreprises, la création d’un fonds d’investissement industriel public (FDI), qui sera doté d’une enveloppe de 20 milliards de dirhams d’ici 2020, et la mise en place de parcs industriels en location qui seront plus accessibles. Ce plan prévoit également un suivi des accords de libre-échange (ALE) en cours de négociations, et une surveillance continue du respect des dispositions des ALE existants, l’instauration d’une culture de « Deal Making » dans la poursuite des IDE, et l’amplification de la vocation africaine du Royaume. La concrétisation de l’ensemble de ces mesures devait permettre la création, à l’horizon 2020, d’un demi-million d’emplois, pour moitié provenant des IDE, et pour moitié provenant du tissu industriel national rénové, ainsi que l’accroissement de la part industrielle dans le PIB de 9 points, passant de 14% à 23% en 2020. Pour réussir ce pari, la recette a consisté à concentrer les acteurs d’une branche ou d’une sous-branche industrielle en leur offrant des conditions optimales pour leur croissance. La touche marocaine

a été de se baser sur des locomotives, des champions de leur secteur, qui allaient se charger de mettre en place les bases d'écosystèmes performants, dont la vocation principale allait être de réduire la fragmentation sectorielle et de favoriser un développement intégré des filières industrielles. «Cette nouvelle stratégie a été conçue pour apporter des réponses concrètes aux défis qui se posent actuellement à l’industrie marocaine. Elle a pour vocation de faire fructifier les succès enregistrés et d’imprimer un rythme plus soutenu à la croissance du secteur pour conforter sa place parmi les nations émergentes», avait indiqué le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, le 29 octobre 2014, lors de la séance d’ouverture de l’Automotive Meetings Tangier-Med (AMT), organisé par l’AMICA à Tanger. C’est cette date, précisément, qui va marquer d’une pierre blanche l’histoire du succès automobile que le Maroc connait aujourd’hui. Organisée sous le thème thème «L’industrie automobile au Maroc, vers des écosystèmes efficients», la rencontre AMT 2014 avait présenté l’occasion idoine pour l’AMICA et le ministère de l’Industrie de signer les 4 premiers écosystèmes automobile


SOUS-TRAITANCE qui concernent le câblage automobile, l’intérieur véhicule et sièges, le métal-emboutissage et les batteries automobiles. Pour l’industrie automobile, «ces logiques d’écosystèmes arrivent à point nommé pour un secteur parvenu à une phase de développement qui requiert une intégration plus marquée pour gagner à la fois en compétitivité, en qualité et en réactivité», avait alors affirmé Elalamy. Son objectif, par la mise en œuvre de ces 4 écosystèmes, était de permettre de multiplier par 2,5 les exportations du secteur, avec un chiffre d’affaires additionnel à l’export de plus de 24 milliards de dirhams, d’augmenter le taux d’intégration locale de 21 points en le faisant passer de 45 à 65%, et de créer plus de 56.000 nouveaux emplois à l’horizon 2020. S’agissant de la deuxième catégorie d’écosystèmes qui s’organiseront autour de constructeurs automobiles, «notre ambition est de fédérer des groupes

d’entreprises autour de leaders du secteur qui joueront le rôle de locomotives et favoriseront la démultiplication de l’investissement et la montée en valeur dans les filières», avait expliqué Elalamy. Cela a été le cas avec Renault, qui a signé son écosystème en 2016 suivi par PSA, dont l’usine de Kénitra a démarré en 2019 et dont l’inauguration par Sa Majesté le Roi Mohammed VI a lancé l’écosystème en juin de la même année. Parallèlement à l’installation de ces écosystèmes, pas moins de 13 contrats d’investissement ont été paraphés pour une enveloppe globale de 1,4 milliard de dirhams. Parmi les signataires, on retrouve le câbleur japonais Yazaki qui après avoir inauguré sa troisième usine dans la ville de Meknès, mobilise pas moins de 138 millions de dirhams pour son unité de Tanger, ainsi que la société GMD qui réserve près de 45 millions de dirhams pour ses activités tangéroises d’injection plastique et d’emboutissage. Deux protocoles d’accord ont également été signés avec les sociétés Alfagomma

et Acome avec, sur le tapis, des investissements de l’ordre de 260 millions de dirhams. L’AMICA a pour sa part signé durant l’événement cinq contrats de performance avec le ministère de l’Industrie, qui fixaient les engagements mutuels et contenaient des dispositions spécifiques comme des primes de subvention pouvant atteindre jusqu’à 30% du montant de l’investissement pour les métiers pionniers et le développement du foncier locatif avec la contribution du Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Ce modus operandi montre rapidement son efficacité. Tout en soutenant l’écosystème Renault, le Royaume approche d’autres constructeurs pour pérenniser son industrie automobile.

2015 : PSA est désormais dans la course Cela se concrétise par la signature, en juin 2015, sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, d’un

Evolution du secteur automobile au Maroc 2005 - 2020

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SOUS-TRAITANCE accord entre le Royaume du Maroc et le groupe français PSA Peugeot Citroën portant création d’usine d’assemblage de moteurs et de véhicules dans l’Atlantic free Zone, représentant un investissement de 557 millions d’euros et ayant vocation à servir de plate-forme d’exportation vers l’Afrique et le MoyenOrient. Depuis le lancement des écosystèmes automobiles, le secteur avance donc à un rythme accéléré, se permettant même de brûler les étapes. Il faut rappeler d’ailleurs que l’année 2015 marque une première : les exportations du secteur automobile ont dépassé celles des phosphates et le Maroc a gagné son ticket d’entrée dans la cour des grands des constructeurs automobiles mondiaux. En chiffres, les exportations de la branche automobile sont passées de 31,7 en 2013 à près de 65,1 milliards de dirhams à fin 2018. Ce sont pas moins de 116.600 postes d'emploi qui ont été générés depuis le lancement du PAI dans cette branche de l’industrie qui emploie actuellement un total de 189.600 personnes, pour une capacité de production installée de 700.000

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véhicules. Au-delà du chiffre d’affaires, le taux d’intégration concentre une bonne partie de l’attention. Le Maroc espère atteindre les 65% de taux d’intégration dès 2019 avec l’entrée en lice de l’usine PSA de Kénitra et prévoit de dépasser les 80% dès l’entrée en service de son unité de moteurs. Dépassant toutes les prévisions, cette montée en puissance n’aurait cependant pas été possible sans deux autres événements majeurs de l’industrie automobile.

2017 : 14 conventions mettent de l’huile dans le moteur Le premier événement clé a consisté en la signature, en juillet 2017, de 14 conventions concernant le secteur de l’automobile avec des projets développant les chaînes de valeur locales. Ces derniers se concrétisent avec le chinois Xiezhong, qui fabriquera des systèmes de conditionnement d’air, Electroplast, qui sera spécialisé dans le traitement de surface, et Lear Corporation Automotive, déjà présent au Maroc et qui développe de nouvelles technologies dans l’électronique embarquée. Knauf et Hispamoldes vont opérer pour

leur part dans l’injection plastique. La joint-venture entre Dolidol et l’espagnol Jobelsa sera, elle, spécialisée dans la fabrication de coiffes de sièges et de sièges complets. Autre investissement important, celui de Leoni qui s’inscrit dans le cadre d’un plan de développement global du groupe au Maroc, portant sur la création de 11.000 nouveaux emplois directs. Le groupe entreprend dans ce cadre, la mise en place dans le Royaume d’un centre de R&D world wide. Les autres projets lancés dans l’automobile concernent des filières en pleine progression, à l’exemple, du vitrage trempé, des structures métalliques ou encore des sousensembles hydrauliques.

26 usines gonflent les rangs de la sous-traitance Deuxième évènement majeur : des investissements d’une envergure inédite dans le domaine automobile ont été conclus à travers 5 documents signés, le 11 décembre 2017, au palais royal de Casablanca, et qui allaient amorcer l’implantation de pas moins 26 usines dans plusieurs régions du Royaume,


Leader Leaderdans danslalafabrication fabricationetetlaladistribution distributiondes desgaz gazindustriels industrielsetetmédicaux médicaux Maghreb Oxygène vient de dévoiler sa nouvelle identité Maghreb Oxygène vient de dévoiler sa nouvelle identitévisuelle. visuelle.Ce Cerenouveau renouveau est estaccompagné accompagnéd’une d’unesignature signature««votre votresuccès, succès,notre notreengagement engagement».». Plaçant la satisfaction de nos clients au-dessus de toute Plaçant la satisfaction de nos clients au-dessus de touteautre autrepréoccupation. préoccupation. Cette nouvelle identité visuelle témoigne des valeurs fondamentales Cette nouvelle identité visuelle témoigne des valeurs fondamentales: :fiabilité, fiabilité, rigueur rigueuretetengagement engagementauprès auprèsdes desclients. clients.

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01 01AD AD001-01-05/2017 001-01-05/2017

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pour un investissement global s’élevant à 13,7 milliards de dirhams. La plupart de ces projets, portés par des Français, des Américains, des Japonais, des Sud-Coréens, des Espagnols, des Italiens, des Indiens, et des Chinois, sont des usines de sous-traitance automobile. Elles devraient permettre d'atteindre un taux d'intégration de 65% en 2020 et assurer le recrutement de 11.568 nouveaux salariés à Tanger, Kénitra, Casablanca, Meknès, Aïn Aouda et Salé. Sous la présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les documents signés se déclinaient comme suit : - Le premier, qui portait sur 6 investissements dans le cadre de l’écosystème du groupe Renault, a été signé par les sociétés Filter Systems Maroc, Sealynx Automotive Morocco, GMD métal, Eurostyle Systems Tanger et Varroc. - Le deuxième document, relatif à 7 investissements dans le cadre de l’écosystème Peugeot, a été signé par le groupe Peugeot, Dicastal, MTA, Faurecia Maroc, Aotecar, Plasticomnium et Pro 36 N° 50 Octobre 2019

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Maghreb. - Le troisième document avait trait à 6 investissements dans le cadre de l’écosystème Peugeot et a été paraphé par les entreprises JTEKT et Steep Plastique Maroc ainsi que par Lear Automotive Morocco, SSC Tanger, Ficosa International Maroc et Daedong System Morocco. - Le quatrième document, qui portait sur 2 investissements dans le cadre de l’écosystème Valéo, a été signé par Valéo et la société Proinsur. - Le cinquième et dernier document était pour sa part relatif à 5 investissements dans le cadre de l’écosystème «Cablage et connectique». Il a été signé par TE Connectivity, SEWS, Fujikura Maroc et YAZAKI Morocco Meknès. Cette énorme opération, d’une envergure sans pareille, a donné un véritable coup de fouet au secteur de la sous-traitance automobile marocain, qui depuis, a mis le turbo.

2019 : PSA fait passer l’automobile à la vitesse supérieure Quatre années plus tard, S.M le Roi

Mohammed VI inaugurait l’usine PSA, qui constitue le cœur de l’écosystème créé dans cette zone puisqu’elle produira à terme 200.000 véhicules, créera 4.000 emplois directs et 20.000 indirects avec tous les fournisseurs implantés autour et surtout créera un noyau important de recherche et développement avec ses 600 ingénieurs et les 1.700 autres ingénieurs au sein des fournisseurs PSA. L'entreprise française a investi trois milliards de dirhams et prévoit d'investir autant dans ses futurs projets au Maroc. Sa nouvelle usine de Kénitra a été conçue pour produire aussi bien des véhicules thermiques qu'électriques, confortant l'ambition industrielle du Royaume mais également la volonté affirmée de Sa Majesté de faire du Maroc un modèle dans le continent sur le front du développement durable. De l'avis des observateurs, l’écosystème structurant organisé autour de PSA résume en soi un nouveau succès dans l’industrie automobile. Cette entrée en service, qui augmente la capacité annuelle de production du secteur, et dont la capacité de production


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sera doublée avant 2023, positionne davantage le Royaume dans l’échiquier mondial de l’industrie automobile. Sans compter qu’avec l’écosystème BYD Auto Industry, dont le projet a été présenté au Souverain et le protocole d’accord signé en décembre 2017, par lequel le constructeur chinois prévoit d'implanter une usine de voitures de tourisme électriques près de Tanger, le Maroc dépassera rapidement le cap symbolique d’un million d’unités produites par an et dépassera des pays comme l’Italie dans ce domaine. Surtout que l’usine de BYD ne compte pas arriver seule. Le projet sera accompagné de la création de trois autres unités du même groupe. La première fabriquera des batteries électriques, la seconde des bus et camions électriques et la dernière de wagons de trains monorail électriques. Les quatre usines occuperont un total de 50 hectares - dont 30 couverts - sur le site de la future Cité Mohammed VI-Tanger Tech, une ville en cours de réalisation par le Chinois Haite, près de Tanger. Autant dire que la sous-traitance automobile marocaine a un bel avenir devant elle. Rappelons que l’année 2018 a connu une croissance de plus de 20% du secteur qui a atteint plus de 8 milliards d’euros à l’export et les besoins de soustraitance sont actuellement estimés à 600 millions d’euros dans le secteur et devraient atteindre plus d’un milliard d’euros en 2020. Il faut donc aujourd’hui que le secteur privé joue son rôle dans ce processus de développement. Les grosses fortunes nationales devraient s’intéresser davantage et occuper un terrain où la majorité des opérateurs sont des investisseurs étrangers, quitte à y aller doucement dans le cadre de joint-ventures (JV) avec des partenaires européens expérimentés, estiment les professionnels. Dans ce sens, et pour donner un coup de pouce à l’intégration locale et créer un bassin de sourcing/networking au niveau local, l’AMICA, organise à Tanger son rendezvous devenu incontournable : le Salon de la sous-traitance automobile à Tanger. Et cette année, c’est justement le thème de la «Sous-traitance automobile : un levier pour une croissance durable» qui a été retenu.

SOUS-TRAITANCE 600 millions d’euros de besoins estimés Prestations logistiques Conception et réalisation de Machines spéciales Outillages (Injection plastique, emboutissage …) Divers consommables de production Maintenance et implantation des moyens industriels Emballages métalliques, plastique et cartons Equipements de protection individuelle Formations Prestations tertiaires diverses Ingénierie Moyens de contrôle Calibration des moyens de contrôle Pièces de rechange Divers

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SOUS-TRAITANCE

ENTRETIEN « LE SALON DE LA SOUS-TRAITANCE REPRÉSENTE LE MEILLEUR MOYEN D’ENRACINER L’INDUSTRIE AUTOMOBILE DANS NOTRE PAYS. »

RACHID MACHOU,

PRÉSIDENT DU COMITÉ ORGANISATEUR DU SALON DE LA SOUS-TRAITANCE ET VICE PRÉSIDENT DE L’AMICA. ALORS QUE SE TIENT LA 6E ÉDITION DU SALON DE LA SOUS-TRAITANCE AUTOMOBILE, ORGANISÉ PAR L’ASSOCIATION MAROCAINE POUR L’INDUSTRIE ET LA CONSTRUCTION AUTOMOBILE (AMICA) DU 25 AU 27 SEPTEMBRE AU SEIN DE LA ZONE FRANCHE DE TANGER, À PROXIMITÉ IMMÉDIATE DES INDUSTRIELS DU SECTEUR, RACHID MACHOU, PRÉSIDENT DU COMITÉ ORGANISATEUR DU SALON, NOUS EN DIT PLUS SUR LES TENANTS ET LES ABOUTISSANTS DE CETTE VÉRITABLE MESSE ANNUELLE DU SECTEUR AUTOMOBILE MAROCAIN. IDM : L’AMICA organise cette année la 6e édition du Salon de la Soustraitance automobile. Comment est née l’idée de cet événement devenu incontournable ? Rachid Machou : L’idée de ce salon est venue du fait que par notre expérience, nous avons constaté qu’il n’y a pas d’automobile sans ses industries indirectes. Les industriels directs sont ceux qui fabriquent les pièces habituelles comme les pare-brises, les volants, pédaliers, sièges… alors que les indirects sont ceux qui fabriquent des robots, des machines pour assembler des pièces, pour la découpe, des fraiseuses, des fours, des presses mais aussi des gants de travail, des huiles… ou qui offrent des services de machinerie, d’électronique, d’ingénierie, de conseil... Ce sont donc des industries très importantes, qui représentent tout un monde à adresser car les opérateurs sont très rares à s’être installés au Maroc. C’est de là qu’est venue l’idée d’organiser un salon annuel dédié aux professionnels des machines et des services de la soustraitance automobile, qui représentent la base de cette industrie car, sans eux, elle ne serait tout simplement pas possible. 38 N° 50 Octobre 2019

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Outre les rencontres B to B, quelles étaient vos attentes en organisant ce salon ? Le point fort du salon est en effet le B to B. Nous invitons les sous-traitants à prendre des stands lors du salon et ils y rencontrent ainsi leurs clients actuels et leurs clients potentiels. Il faut dire que cela peut même les amener à s’installer au Maroc si leur portefeuille client devient important. Par la présence de ces sous-traitants et de leurs stands, notre but est d’avoir un transfert de savoir faire, sur les machines et technologies qu’ils exposent, entre les ingénieurs étrangers et les nôtres. Là encore, certains sous-traitants peuvent être amenés à s’installer au Maroc, séduits pas les compétences de nos ressources humaines qualifiées. Mais le point le plus important du salon est qu’il représente le meilleur moyen d’enraciner l’industrie automobile dans notre pays, en lui permettant d’être complète, avec une véritable intégration de lapartie process et machines au niveau local, pour au moins assurer une autonomie au niveau du maintien du bon fonctionnement et du dépannage. D’ailleurs, l’édition de cette année est tenue justement sous le thème de la sous-traitance automobile comme levier

pour une croissance durable.

Comment a évolué le salon depuis sa création ? L’édition 2019 du Salon de la soustraitance va accueillir 250 exposants, il connait donc une croissance continue. Il faut dire qu’il est de plus en plus connu et reconnu et je ne vous cache pas que c’est une satisfaction de voir que de plus en plus d’entreprises reprennent des stands chaque année. Le taux de fréquentation est également en croissance. Nous avons reçu 5.000 visiteurs l’an dernier, dont un bon nombre étaient des européens. Vous organisez un deuxième événement, l’Automotive Meetings Tangier-Med, pourriez-vous nous préciser son concept ? A la différence du Salon de la soustraitance, l’AMT n’est pas un salon mais un événement, qui a lieu tous les deux ans et qui compte une cinquantaine de stands où les donneurs d’ordre de niveau 1, que sont les constructeurs, sont mis en phase avec les équipementiers dans l’objectif de stimuler l’éclosion d’alliances stratégiques porteuses de progrès et de développement pour le secteur.


150 ans d'histoire 150 ans d'histoire De l'invention, de la fixation De l'invention, de la fixation au service du marché de l'automobile, au service du marché de l'automobile, une saga familiale riche d'innovations. une saga familiale riche d'innovations.

A PROPOS PROPOS DE DE NOUS NOUS

Leader Leader sur sur le le marché marché de de l’l’AUTOMOBILE AUTOMOBILE le Réseau Réseau ARaymond ARaymond aa progressivement progressivement transposés transposésoonn eexxppeerrtti issee eett sseess compé é tteen ncceess vers vers de de nouveaux nouveaux marchés marchés :: TRUCK TRUCK INDUSTRIAL INDUSTRIAL ENERGIES ENERGIES AGRICULTURE AGRICULTURE

1 1Culture Cultured’entreprise d’entreprise familiale familialeunique unique 77200 qui 200Femmes FemmesetetHommes Hommes qui font fontlalarichesse richessede del’entreprise l’entreprise 55Générations Générationsd’entrepreneurs d’entrepreneurs 6 6Marchés Marchés

Plus Plusde de350 350personnes personnes impliquées dans les projets R&D impliquées dans les projets R&D

LIFE LIFE 1 1600 actifs 600Brevets Brevets actifs 25 000 Références 25 000 Références de production de production 26 Sites de production Octobre 2019 39 26 Sites de N°50 production DU MAROC dansINDUSTRIE le monde dans le monde


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CARTON PLEIN POUR LES ÉCOSYSTÈMES AUTOMOBILES LE SECTEUR DE L’INDUSTRIE AUTOMOBILE AU MAROC, AVEC LES DEUX USINES RENAULTNISSAN, LA MISE EN SERVICE DES COMPOSANTES DU PROJET PSA ET L’IMPLANTATION PROCHAINE DU CONSTRUCTEUR CHINOIS BYD, EST EN AVANCE SUR LES OBJECTIFS FIXÉS PAR LE PLAN D’ACCÉLÉRATION INDUSTRIELLE 2014-2020 DU MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE. UNE PERFORMANCE LARGEMENT ATTRIBUABLE À L’AVANCEMENT RAPIDE ET EFFICACE DES RÉALISATIONS DES OBJECTIFS AMBITIEUX VISÉS PAR LES ÉCOSYSTÈMES AUTOMOBILE.

INTÉRIEUR VÉHICULES ET SIÈGES La filière Intérieur véhicules et Sièges, qui représentait près de 5 300 millions d’euros de chiffre d’affaires et 10.500 emplois en 2014, a connu une très forte croissance avec la présence de nombreuses multinationales telles que Faurecia, Antolin, Trèves, Lear, Polydesign, GMD, Viza… qui ont constitué une base solide pour le développement de son écosystème. Avec le lancement de l’écosystème Intérieur véhicules et Sièges en 2014, l’objectif du ministère de l’Industrie était le développement de nouveaux

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produits en démarchant une dizaine de nouveaux acteurs internationaux, ainsi que le développement de trois métiers cibles, à savoir le moulage plasturgie, le chromage plastique et les laboratoires. La concrétisation de ces objectifs stratégiques devrait permettre à cet écosystème d’engranger 1 milliardsd’euros de chiffre d’affaires en 2020, de créer 30.000 emplois et de réaliser une valeur ajoutée locale de 65%. A noter qu’à fin 2017, soit à mi-parcours, l’écosystème Intérieur véhicules et Sièges avait réalisé 655

millions d’euros de chiffre d’affaires, employait 22.708 personnes avec une valeur ajoutée locale de 45%. « La construction de l’écosystème Intérieur véhicules & Sièges, passera par le développement de l’intégration en profondeur de l’activité autour des acteurs majeurs présents, par le développement des métiers connexes permettant l’essor de la filière, suivis par l’attraction de fournisseurs de pièces absentes aujourd’hui pour compléter l’offre Maroc sur cette filière », précise l’AMICA.


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CÂBLAGE Pour booster l’écosystème Câblage, principale filière de l’automobile en 2014 avec 39.800 emplois, 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires, une valeur ajoutée locale de 33% et 50% des exportations, le ministère de l’Industrie avait identifié cinq enjeux stratégiques. D’abord, attirer des équipementiers de rang 1 et 2 pour la fabrication de pièces de rechange. Ensuite, alléger le coût du foncier, notamment par le locatif, et améliorer les coûts logistiques par la réduction de la durée des procédures douanières et des taxes portuaires. Puis former les ressources humaines nécessaires, notamment en middle management et enfin, mettre en place un laboratoire pour les tests et validations de produits. Aussi, pour cette filière automobile déjà très mature, qui comptait déjà avec les grands du domaine au lancement de l’écosystème Câblage en 2014, à l’instar de Delphi, Yazaki, Leoni, Sumitomo, Fujikura ou encore Lear et Sumitomo… les résultats attendus à l’horizon 2020 consistent en la création de 30.000 emplois supplémentaires, la réalisation de plus de 1 milliard d’euros de chiffre

d’affaires additionnel et pas moins de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’export. Ce qui se traduit par un objectif à terme de 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 70.000 emplois et une valeur ajoutée locale de 66%. A fin 2017, la filière réalisait 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 50% de valeur ajoutée locale. Au niveau de l’emploi, l’écosystème Câblage avait déjà dépassé ses objectifs de près de

17% avec 82.080 employés. « La construction de l’écosystème Câblage automobile passera par le développement de l’intégration en profondeur de l’activité autour des acteurs majeurs présents, par le développement des métiers prioritaires permettant l’essor de la filière, et par l’attraction de nouveaux investisseurs dans la filière », selon l’AMICA.

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MÉTAL-EMBOUTISSAGE Pour la filière métal et l’emboutissage, le ministère de l’’Industrie a défini cinq enjeux stratégiques à aborder par l’écosystème. Il s’agit d’abord de résoudre la problématique de dépendance de l’activité de l’import en ce qui concerne l’acier puis de valoriser les chutes métalliques en les canalisant vers les aciéries du pays. Ensuite, dans l’outillage, qui dépend en grande partie de l’import, il s’agit d’explorer le potentiel de développement offert sur le marché national en capitalisant sur l’expertise locale. Enfin, il s’agit de développer la cataphorèse, un métier critique, pour créer davantage d’emplois et développer l’export. Au lancement de l’écosystème, en 2014, seuls deux opérateurs étrangers étaient présents dans le métier du métal et emboutissage, le ministère de l’Industrie s’est engagé à en démarcher 7 autres à l’horizon 2020. Alors que la filière générait un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros en 2014, totalisait 1.000 emplois et réalisait une valeur ajoutée locale de 30%, l’écosystème mis en place ambitionne de multiplier par 5 le poids de la filière avec comme objectif un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros et 5.000

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emplois. La valeur ajoutée locale devra quant à elle être plus que doublée pour atteindre les 70%. Les ténors de la filière sont Renault, Viza, GMD groupe, SNOP, Socafix… et au terme de 2017, l’écosystème générait 250 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit 50% de son objectif, et totalisait 4.670 emplois, soit plus de 90% de l’objectif fixé. La valeur ajoutée locale s’établissait pour sa part à 55%. Reste à noter que la filière Métal & Emboutissage est une filière naissante au Maroc, développée avec l’arrivée de

Renault mais présentant un potentiel de développement important, notamment avec l’avènement de l’usine PSA. « La construction de l’écosystème Métal & Emboutissage passera par le développement de l’intégration en profondeur de l’activité autour des acteurs majeurs présents au Maroc (SNOP, GMD METAL), le développement des métiers connexes permettant l’essor de l’écosystème, suivis par l’attraction de nouveaux emboutisseurs internationaux », précise l’AMICA.


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BATTERIES L’écosystème de la filière Batteries, créé en 2014, a comme projet de régulariser les achats de plomb dont 70% sont assurés par le secteur informel. Cet écosystème s’est également adossé en 2016 au groupe OCP pour son approvisionnement en acide sulfurique pour booster la capacité de production de la filière. L’objectif visé étant d’atteindre les 2,2 millions d’unités supplémentaires à l’horizon 2020. L’écosystème Batteries, dont le noyau est composé des entreprises Electra, filiale du groupe Ynna Holding, Tecna, Alma Bat… a également profité de l’expertise des équipes de l’AMICA, qui ont travaillé sur la mise en place de cette filière. Un travail qui a démarré par la mise en place de canaux pour l’acquisition de plomb, matière première principale mais aussi pour la fabrication des moules des bacs en plastique de batteries. Alors qu’en 2014 la filière totalisait un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros avec une valeur ajoutée locale de 30%, l’objectif fixé pour 2020 a été très ambitieux, puisqu’il consiste à porter le chiffre d’affaires à 150 millions d’euros et la valeur ajoutée locale à 90%.

L’emploi, pour sa part, devrait progresser seulement de 1.200 à1.500 postes. Ces mesures ont permis de monter en cadence la filière et de réaliser un véritable exploit. A fin 2017, la filière affichait plus de 46 millions d’euros de chiffre d’affaires, avait presque atteint l’objectif de valeur ajoutée locale avec un taux de 85%, et dépassait l’objectif de l’emploi avec 1.570 postes. En outre, la création du groupement de producteurs de batteries (Afrique Cables,

Almabat et Tecna) offre une grande opportunité pour le développement de l’écosystème batteries au Maroc, avec une capacité installée de plus de 1,5 millions d’unités.. « La construction de l’écosystème Batteries consiste au développement en profondeur de l’activité de recyclage du plomb et l’amélioration du sourcing des autres intrants permettant un gain de compétitivité des acteurs », souligne l’AMICA.

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MOTEUR ET TRANSMISSION Mis en place en 2016, l’écosystème « moteurs et transmission » (Powertrain) constitue un véritable levier de relance et d’industrialisation pour le secteur, permettant à la destination Maroc de s’ancrer davantage dans l’industrie automobile mondiale. Il concerne les métiers de la fonderie fonte, la fonderie aluminium, l’injection d’aluminium sous pression, l’affinage d’aluminium et l’usinage moteur. Son déploiement a pour objectif de favoriser un développement plus accéléré de la filière en complétant la chaine de valeur automobile à travers l’émergence de nouveaux métiers à forte valeur ajoutée et la fabrication de nouvelles pièces telles que les châssis et transmission, les moteurs et les boites de vitesse, ainsi que le développement de nouvelles technologies telles que l’aluminium par coulée ou injection sous pression ou la fonte depuis des chutes de ferraille. Il vise également l’intégration de la filière et l’attraction de nouveaux investissements.

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Bâti autour de Denso, Bontaz, Linamar, MGI Coutier… l’écosystème «moteurs et transmission» réalisait 50 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 1.200 emplois en 2014. L’écosystème « Powertrain » contribuera à terme à créer 10.000 nouveaux emplois industriels directs à forte valeur ajoutée, générer un chiffre d’affaires additionnel de plus de 6,5 Milliards de dirhams et un investissement total de près de 6,5 Milliards de dirhams, ainsi qu’à augmenter le taux d’intégration de la filière « Powertrain Automobile » de 25 points via le développement du sourcing local. L’accompagnement comprendra également sur la mise en place d’un plan de formation intégré et adapté aux besoins du secteur, un soutien financier aux laboratoires moteur et un appui au déploiement du statut autoentrepreneur dans la collecte de ferraille. Les industriels de la filière se sont engagés à créer 5.000 nouveaux emplois à l’horizon 2020, à générer un

chiffre d’affaires de +467 millions d’euros et un chiffre d’affaires à l’export de 430 millions d’euros, tout en augmentant le taux d’intégration locale de + 30 points. Un important potentiel s’offre à la filière « moteurs et transmission » avec, notamment, l’arrivée de PSA qui produira 200.000 moteurs par an et l’attraction dans son sillage de nouveaux fournisseurs des composants automobile et l’existence d’une forte demande dans la péninsule ibérique où 2,3 millions de voitures sont produites chaque année. « Compte tenu de la dynamique induite par le projet PSA visant à intégrer localement la production de ses futurs moteurs au Maroc ainsi que les composants majeurs fabriqués par de nouveaux équipementiers (non présents actuellement au Maroc), le Maroc est appelé à développer une proposition de valeur claire devant permettre son positionnement par rapport à ses compétiteurs », prévoit l’AMICA..


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TANGER MED, AU SERVICE DES CORRIDORS LOGISTIQUES AUTOMOBILES

Une plateforme portuaire et logistique de rang mondial INAUGURÉ LE 28 JUIN 2019 PAR LE PRINCE HÉRITIER MOULAY EL HASSAN REPRÉSENTANT S.M LE ROI MOHAMMED VI, LE PORT TANGER MED II, DU DOUBLE DE LA CAPACITÉ DE TANGER MED I, EST LE PREMIER PORT AFRICAIN POUR LES CONTENEURS, ET LA PREMIÈRE CAPACITÉ PORTUAIRE EN MÉDITÉRRANNÉE. AU FIL DE SON DÉVELOPPEMENT ET DE SON POSITIONNEMENT SUR LES FLUX MONDIAUX, TANGER MED CONSTITUE DONC AUJOURD’HUI UN HUB LOGISTIQUE AU CŒUR DES SUPPLY CHAINS GLOBALES. IL EST ÉGALEMENT UNE PLATEFORME RÉGIONALE DE COMPÉTITIVITÉ INDUSTRIELLE, ET UNE PLATEFORME PORTUAIRE ET LOGISTIQUE DE RANG MONDIAL. 46 N° 50 Octobre 2019

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A

ujourd’hui, avec 3.4 millions traités en 2018, Tanger Med est dans le top 50 mondial des ports à conteneurs. Avec une capacité de 9 millions d’EVP Tanger Med intègre le top 20 mondial des ports à conteneurs. En effet, le lancement des opérations portuaires du port Tanger Med 2 ont permis de tripler les capacités du port Tanger Med en passant de 3 à 9 millions de conteneurs. A l’échelle africaine, Tanger Med a dépassé, en termes de capacité, ses deux principaux concurrents Port Said sur le Canal de Suez en Egypte, et Durban dans la lointaine Afrique du Sud. En effet, il est la première zone franche en Afrique avec 900 entreprises en activité, 80 milliards de dirhams d’exports industriels et 75 000 emplois créés. Le complexe portuaire de Tanger Med présente ainsi tous les atouts pour se positionner en tant que plateforme centrale du trafic maritime Est-Ouest

et Nord-Sud grâce à sa position géographique privilégiée et sa portée mondiale. La raison de son succès est qu’il possède une localisation stratégique en étant situé sur le Détroit de Gibraltar, 2ème point de passage du commerce mondial à la croisée des routes maritimes majeures Est/Ouest et Nord/Sud. Plus de 100.000 bateaux par an et 200 bateaux cargo passent à travers le Détroit de Gibraltar par jour sur les services maritimes des plus grands armateurs mondiaux qui relient l’Asie, l’Europe, les Amériques et l’Afrique. En termes de connectivité maritime, le port Tanger Med est connecté hebdomadairement avec plus de 180 ports et 70 pays sur les 5 continents, plaçant ainsi le Maroc dans le top 20 mondial du classement de la connectivité maritime selon la CNUCED. De plus, Tanger Med est sans conteste la première plateforme marocaine pour

les flux d’import et d’export avec 317 milliards de dirhams de marchandises traitées en 2018 en import/ export, dont 139 milliards de dirhams de produits marocains exportés et 52 millions de tonnes de marchandises traitées en 2018. Tanger Med est un important pont maritime reliant l’Europe à l’Afrique, distant de 14 km, grâce au port dédié pour les flux rouliers et l’import/export. Plus qu’un port, Tanger Med est une plateforme intégrée, connectée à un réseau de transport multimodal (liaisons ferroviaires, autoroutes, et voie express) pour le traitement des flux conteneurisés, rouliers, ferroviaires pour le transport des marchandises et des personnes.

Une plateforme régionale de compétitivité industrielle Avec des investissements publics/privés qui s’élèvent à plus de 88 milliards de dirhams, Tanger Med dispose d’un

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SOUS-TRAITANCE complexe portuaire de 1 000 hectares, composé de 3 ports, le Port Tanger Med 1, le Port Passagers et Rouliers et le Port Tanger Med 2, et d’une plateforme industrielle de 1 600 hectares composées de 6 zones d’activités. Ajoutez à cela, ses capacités portuaires. Tenez-vous bien : 9 millions de conteneurs EVP, 1 million de véhicules neufs, 7 millions de passagers, 700.000 camions TIR. Tanger Med constitue ainsi une plateforme industrielle pour plus de 900 entreprises venues de l’Europe, des Etats Unis, du Japon et de la Chine, qui représentent un volume d’affaires d’exports annuel de 80 Milliards de dirhams dans différents secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique, la logistique, le textile et le commerce. Première zone franche en Afrique, la plateforme englobe 6 zones d’activités sur une surface de 1 600 hectares. L’année 2018 a été marquée par l'implantation de 66 nouveaux projets industriels sur l’ensemble des zones d’activité de Tanger Med, représentant des investissements privés de 6,3 milliards de dirhams et 6.217 nouveaux emplois. Ces projets incluent en particulier le groupe coréen Hands de production de Jantes en aluminium, Furukawa Electric, première usine en Afrique et au Moyen Orient à travers sa filiale Optic Fiber Solutions, le groupe Allemand PRETTL, le groupe chinois ZTT, et le japonais Mitsui Kinzoku Act Corporation. Ces multinationales ont choisi la plateforme industrielle Tanger Med qui offre une qualité infrastructurelle aux standards internationaux, des atouts compétitifs, et une proximité des marchés cibles pour renforcer leur compétitivité et pour exporter vers les marchés mondiaux.

Logistique pour le sourcing automobile Le secteur du transport et de la logistique est porteur d’enjeux importants à Tanger Med. Les projets de sourcing engagés reposent essentiellement sur l’organisation de corridors vers les sites d’assemblage en assurant un approvisionnement maitrisé, dont Tanger Med - Vigo, Tanger Med - Valence, 48 N° 50 Octobre 2019

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Tanger Med – Barcelone... Des multinationales comme Lear, Aptiv (Delphi), Standard Profil, Joyson Safety Systems (Takata) ou encore Valeo, fabriquent des pièces dans leurs usines à Tanger, qui sont ensuite consolidées au port Tanger Med et exportées via des camions TIR ou conteneurs, vers les principaux sites de constructeurs basés en Europe. La proximité du port Tanger Med du marché européen, et la connectivité maritime (Tanger Med vers Algésiras, Motril, Barcelone, Sète, Gênes,et Savone) permet de raccorder Tanger Med en moins de 24 heures avec le nord de l’Europe. La nouvelle infrastructure « Export Access », lancée au port Tanger Med et la démarche de digitalisation engagée sont quant à eux venus accompagner ces développements et permettent un temps de transit moyen à l’export en 2 heures.Les produits fabriqués dans la plateforme Tanger Med sont destinés

pour le sourcing des sites d’assemblage en Europe : Vigo (Espagne) pour PSA, Barcelone (Espagne) pour VW, Valence (Espagne) pour Ford et Valladolid (Espagne) pour Renault. A titre d’exemple, Valeo produit des systèmes d’éclairages et des wipers dans son usine à TAC, les pièces sont exportées vers PSA Vigo à raison de plusieurs exports par semaine. Standard Profil, par exemple, producteur de pièces d’étanchéité, distribue ses produits vers Renault Valladolid, VW à Martorell (Barcelone), des pièces pour la Seat Ibiza et Leon, ainsi que l’Audi A1. L’américain Joyson Safety Systems (Takata) produit quant à lui des volants à destination de Ford à Valence à raison de 2 flux TIR par semaine, et 3 flux vers Barcelone pour Seat. La consolidation des flux entre Standard Profil et Joyson Sayfety se fait de façon régulière pour la destination Barcelone. Pour le cas de Lear, la multinationale


SOUS-TRAITANCE américaine fabrique et exporte des composants textiles de véhicules, vers les sites d’assemblage de Ford, RenaultNissan et PSA en France et Espagne. Tanger Med est ainsi au service des corridors logistiques industriels et, en plus d’une plateforme compétitive, offre toute la logistique nécessaire

pour améliorer la compétitivité de ces équipementiers. Par ailleurs, afin d’améliorer davantage la performance de ces équipementiers, et répondre à leurs besoins croissants et futurs en termes de prestations logistiques, Tanger Med lancera «Automotive Logistic Platform», qui permettra la

consolidation de pièces automobiles qui seront ensuite distribuées vers les marchés cibles. Elle devrait traiter les flux des intrants, essentiellement des pièces et des éléments de structure, ainsi que des flux sortants vers les usines européennes de constructeurs comme Renault, PSA et autres.

TANGER AUTOMOTIVE CITY PASSERA DE 178 HA À PLUS DE 517 HA

Le Conseil de gouvernement a adopté, le 5 septembre 2019, le projet de décret 2.19.744 modifiant le décret 2.10.337 relatif à la mise en place de la zone franche « Tanger Automotive City ». Présenté par le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique Moulay Hafid Elalamy, le projet de décret prévoit d’étendre la superficie de la zone franche à précisément 517 ha 55a 33ca, afin de répondre à la forte demande en foncier industriel au niveau de la zone franche d’exportation et de satisfaire les

demandes des investisseurs marocains et étrangers. L’extension de cette zone franche a été décidée après examen et validation par les membres de la Commission nationale des zones franches d’exportation, lors de leur réunion du 24 mai 2019. Créée en vertu du décret 2.10.337 du 20 avril 2011, « Tanger Automotive City » est située dans la commune de Jouamâa, à environ 22 km du port Tanger Med et à 25 km de la ville de Tanger, sur une superficie de 178 hectares.

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ENTRETIEN ALI HIMMI,

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CINDICO

«CINDICO, LE WORKWEAR EUROPÉEN MADE IN MOROCCO, A CRÉÉ SA FILIALE WORKPOWER CONFECTION POUR ADRESSER LE MARCHÉ MAROCAIN.» DEPUIS 1992, LA SOCIÉTÉ CINDICO S’INVESTIT DANS LA CONFECTION DU VÊTEMENT PROFESSIONNEL AVEC UN MÊME SOUCI DE QUALITÉ ET DE DURABILITÉ. FORT DE L’APPUI DE SON PARTENAIRE EUROPÉEN, LE GROUPE MONDIAL ALSICO, CINDICO À TRAVERS SON BRAS ARMÉ LOCAL WORKPOWER CONFECTION, S’EFFORCE DE RÉPONDRE À TOUTES LES SOLLICITATIONS DES ENTREPRISES DE DIFFÉRENTS SECTEURS. À LA VEILLE DE SON EXPOSITION AU SALON DE LA SOUSTRAITANCE AUTOMOBILE DE L’AMICA À TANGER, SON DIRECTEUR GÉNÉRAL, ALI HIMMI, NOUS LIVRE SES INSPIRATIONS POUR LE SECTEUR DU WORKWEAR.

IDM : Vous réalisez la majorité de votre chiffre CA à l’export. qu'est-ce qui a permis cette performance ? Ali Himmi : Nous réalisons en effet plus de 98% de notre chiffre d’affaires à l’export, principalement vers l’Angleterre, l’Espagne, la France et la Belgique. Cette performance est tout d’abord la résultante d’un fort partenariat avec le groupe Alsico, leader européen dans la confection de vêtements professionnels. Nous avons pu bénéficier durant nos 25 ans d’existence d'un know-how déterminant pour pouvoir relever les défis du quotidien et atteindre les objectifs qui sont les nôtres, à savoir livrer un produit de haute qualité dans un délai et à un prix concurrentiels. Ensuite, nous bénéficions à Salé d’un capital humain spécialisé qui, grâce à la formation continue, gagne sans cesse en créativité et en réactivité. Nous avons aussi comme avantage un engagement effectif et permanent des dirigeants qui nous a permis d’aboutir à plusieurs certifications sociales et labels qualité. Un dernier point serait la stabilité et la réputation dont jouit notre pays en Europe.

Vous confectionnez des vêtements pour différents domaines d’activité. 50 N° 50 Octobre 2019

INDUSTRIE DU MAROC

Quels sont les secteurs porteurs de votre offre? Nous sommes à l’écoute du marché et de ses tendances et ses particularités et nous comptons en effet dans notre patrimoine des centaines de clients référence, tous secteurs confondus, qui nous ont fait confiance pour l’élaboration des vêtements de travail de leurs ressources humaines. Pour nous, toutes les activités sont porteuses, car nous sommes qualifiés pour répondre à toutes les sollicitations et tous cahiers de charges. En ce qui concerne l’écosystème du secteur automobile marocain ou mondial, nous réalisons pour le compte de nos clients les vêtements de travail et EPI (équipements de protection individuelle) pour des entreprises leaders dans leurs domaines respectifs, que ce soit pour leurs équipes techniques ou pour leur force de vente. La matière première que nous achetons est étudiée puis sélectionnée au cas par cas pour répondre aux attentes de nos clients. Quelle offre proposez-vous aux professionnelsetplusparticulièrement aux industriels marocains ? Force est de constater que depuis une décennie, nous ne cessons de recevoir des clients installés au Maroc qui nous sollicitent pour leur libérer une partie

de notre capacité de production. Notre Conseil d’administration et notre Comité de direction se sont réunis de nombreuses fois autour de cette opportunité et nous l’avons actée courant 2018 en créant notre filiale Workpower confection avec une capacité dédiée au marché MENA, sub-saharien et plus particulièrement marocain. Nous sommes outillés pour répondre aux exigences des PME mais aussi des grandes entreprises tous secteurs confondus. Maintenant, dans un souci de proximité avec les décideurs et donneurs d’ordre, nous avons décidé de nous installer dans les régions à fort potentiel en ouvrant des représentations commerciales. Nous souhaitons aujourd’hui renforcer notre positionnement concurrentiel au Maroc et faire profiter notre marché local de notre expertise internationale.

Quel est votre intérêt pour cette exposition ? Le Maroc est devenu, sous l’impulsion de S.M. le Roi que Dieu l’assiste, une plateforme exportatrice de véhicules automobile qui pèse sur l’échiquier mondial. Nous ne pouvions rester loin de cette dynamique et avons pris les devants pour présenter notre offre pour ce secteur qui est en plein boom et que nous comptons accompagner avec notre expertise technique.


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INDUSTRIE DU MAROC


USI N E

AUTOMOBILE L’ITALIEN PROMA INAUGURE SA 2E USINE AU MAROC À ATLANTIC FREE ZONE KENITRA

LE GROUPE ITALIEN PROMA, L’UN DES LEADERS EUROPÉENS DANS LE SECTEUR DES ÉQUIPEMENTS POUR AUTOMOBILES ET VÉHICULES UTILITAIRES, SPÉCIALISÉ DANS LA FABRICATION DES SOUSENSEMBLES ET COMPOSANTS MÉTALLIQUES POUR INDUSTRIE AUTOMOBILE, A INAUGURÉ LE 17 SEPTEMBRE, SA NOUVELLE USINE «PROMA INDUSTRIE», À ATLANTIC FREE ZONE KENITRA. 52 N° 50 Octobre 2019

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USI N E

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a cérémonie d’inauguration de la nouvelle usine du Groupe italien Proma s’est déroulée en présence du Ministre de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique, Moulay Hafid Elalamy, du ministre de l'Énergie, des mines et du développement durable, Aziz Rabbah et du Président du Groupe Proma, Nicola Giorgio Pino. A cette occasion, Moulay Hafid Elalamy s’est félicité de l’inauguration de l’usine de l’un des leaders mondiaux de la fabrication d’armatures de sièges automobiles et des pièces embouties, qui renouvelle sa confiance en la plateforme industrielle marocaine et intègre l’écosystème PSA lancé par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, le 20 juin 2019. La nouvelle usine du groupe Proma a été achevée en seulement 6 mois afin de respecter les engagements pris par le Groupe auprès de ses clients. Cela a constitué un "record au Maroc", a souligné Moulay Hafid Elalamy.

320 millions de dirhams d’investissement Le groupe italien Proma a capitalisé un investissement de 320 millions de dirhams à Kénitra et prévoit d'investir autant dans ses futurs projets dans le Royaume, a indiqué le ministre de l’Industrie dans une allocution prononcée lors de la cérémonie d'inauguration de l'écosystème du Groupe Proma au Maroc. Le ministre a fait savoir que l'inauguration de cette deuxième usine Proma à Kénitra reflète l'attractivité de la région et sa capacité d'attirer de grandes entreprises internationales, notant que le projet demeure "stratégique" vu sa contribution importante au taux d'intégration au Maroc. Une 3e usine dans le pipe "Le ministère de l'Industrie fera en sorte que l'usine se remplisse avec les commandes provenant à la fois de PSA et de Renault", a-t-il assuré, faisant part de la volonté des deux parties de créer une nouvelle usine avec un "nouveau record de 5 mois". N°50 Octobre 2019 53

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USI N E Elalamy n'a pas manqué, à cette occasion, de souligner que cette usine, conçue pour la fabrication aussi bien d'armatures de sièges automobiles que des pièces embouties, a pu être réalisée grâce à l'impulsion décisive et à la Haute sollicitude du Souverain, notant que cette implantation vient conforter non seulement l'ambition industrielle du Royaume mais également la volonté affirmée de S.M. le Roi Mohammed VI de faire du Maroc un modèle au niveau du Continent en matière de développement durable. Pour sa part, le président du groupe Proma, Nicola Giorgio Pino, a fait observer que la construction de l'usine, d'une superficie totale d'environ 28.000 m², avec une première phase de 19000 m², a débuté au troisième trimestre 2018, notant que des travaux d'extension de 8.900 m² sont déjà programmés et vont démarrer fin 2020

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afin de répondre à l'augmentation de la production du groupe dans le Royaume. "Des installations et des machines avec les meilleurs outils technologiques ont été mis en place en vue de satisfaire de manière adéquate les exigences de qualité et de compétitivité demandée par le marché mondial", a-t-il fait savoir, affirmant que cette usine permettra la création de 121 postes d'emplois directs et un chiffre d’affaires annuel de 250 millions de dirhams à l'export. Dotée d'une expertise poussée dans la fabrication d'une gamme très étendue de composants (châssis, sièges, body, système de guidage, sécurité...), le Groupe compte les plus grands noms de l'automobile parmi ses clients. La nouvelle usine de Proma à Kénitra compte d’ailleurs déjà parmi ses clients: PSA Kénitra, Magneti Marelli Tanger, Magneti Marelli Latam , PSA/OPEL Espagne via Proma Espagne, Nexteer

Kénitra et Tuyauto Gestamp Kénitra. Elle opère non seulement au sein de l’écosystème automobile de Kénitra mais développe également ses activités vers l’écosystème automobile de Tanger ainsi que vers les pays voisins. Pour rappel, le groupe Proma, qui possède deux centres de recherche et développement, 24 usines dans le monde et emploie plus de 3.300 salariés, dispose déjà d’une autre usine au Maroc : Promaghreb. Située sur le Parc industriel de Renault Somaca à Casablanca, cette usine, qui a été parmi les premières entreprises à opérer dans le secteur automobile au Maroc et la première filiale du groupe hors Italie, réalise l’assemblage et la livraison des sièges en juste à temps pour toute la production des voitures fabriquées par Somaca, y compris la production de mousse et la peinture cataphorèse depuis 1997.


USI N E

REVÊTEMENT PSA MAROC CHOISIT BASF COMME FOURNISSEUR EXCLUSIF DE SON USINE À KÉNITRA BASF A SCELLÉ UN ACCORD EXCLUSIF AVEC LE GROUPE PSA POUR FOURNIR DES TECHNOLOGIES DE REVÊTEMENT PAR ÉLECTRODÉPOSITION (E-COATING) POUR TOUTES LES COUCHES DE PEINTURE, AINSI QUE LA SOLUTION CELLASTO POUR LES BUTÉES DE CHOCS, PARTICIPANT AINSI À L’INTÉGRATION LOCALE DU CONSTRUCTEUR FRANÇAIS AU MAROC.

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elon les termes de l’accord conclu entre BASF et PSA, les parties s’engagent à équiper les bains de cataphorèse de la nouvelle usine avec le CathoGuard®, la technologie de revêtement par électrodéposition (Electro Deposit-Coat) de BASF. Cette protection anticorrosion sera appliquée sur la carrosserie métallique de tous les véhicules produits, dont la nouvelle Peugeot 208. Pour BASF, le défi consiste à fournir à la nouvelle usine PSA toutes les couches de revêtement allant de l'ED-Coat (revêtement déposé électroniquement pour assurer la protection), jusqu'à la couche de base (qui donne les couleurs et les effets) au vernis (brillant, protection et «effet voiture neuve» de longue durée).

Grâce à leur qualité élevée de revêtement, leur protection optimale des bords et leur excellent pouvoir de pénétration, les produits e-coatings de BASF assurent à des millions de voitures une grande durabilité. Il est à noter que Cellasto est une autre réalisation à succès de BASF qui a été désignée pour la toute première fois au Maroc pour fournir les butées de chocs avant et arrière pour la (nouvelle plate-forme de véhicules de classe B). La désignation de BASF était fondée sur l'engagement d'assembler au Maroc le nombre de véhicules réservé à PSA Kénitra aux mêmes conditions que FCA Lemförde. Jose Ignacio Lopez, responsable de l'atelier de peinture PSA, confirme cet objectif commun qui unit les deux

multinationales : «En matière de produits durables et innovants, nous misons sur la collaboration avec des partenaires comme BASF qui partagent nos ambitions. Nous sommes très heureux de lancer ce projet au Maroc, qui nous ouvre ainsi de nouvelles opportunités en Afrique du Nord».

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AFRIQUE

GAZ NATUREL

LA GUINÉE ÉQUATORIALE SE DOTE DE LA 1ÈRE USINE DE STOCKAGE ET DE REGAZÉIFICATION DE GNL D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE LA GUINÉE ÉQUATORIALE A FRANCHI UNE NOUVELLE ÉTAPE POUR DEVENIR UNE PLAQUE TOURNANTE DU GAZ EN AFRIQUE EN INAUGURANT LA PREMIÈRE USINE DE STOCKAGE ET DE REGAZÉIFICATION DE GNL À ÊTRE CONSTRUITE SUR LA CÔTE OUEST AFRICAINE.

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e ministère équato-guinéen de l’Energie vient d’annoncer son intention de doter le pays d’une usine de stockage et de regazéification de gaz naturel liquéfié, selon l’Agence Ecofin. Cette usine, qui sera la première jamais construite en Afrique subsaharienne, viendra donner une nouvelle tournure aux efforts gouvernementaux de monétisation du potentiel gazier national. Selon le ministère, le projet permettra le transport du GNL produit au sein du complexe gazier de Punta Europa, sur l’île de Bioko, vers le port d’Akonikien sur le continent. Le gaz sera ainsi stocké avant d’être injecté dans les moteurs de regazéification pour enfin être distribué aux centrales de production d’électricité. Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures, a pour sa part précisé que le terminal était le premier de nombreux projets à venir dans le cadre de l’initiative GNL pour l’Afrique (LNG2AFRICA). «Cette initiative a pour objectif clair de développer des projets de GNL à petite échelle pour fournir du gaz aux pays et régions disposant d’infrastructures limitées», a-t-il 56 N° 50 Octobre 2019

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souligné. Et d’ajouter: «A l’heure où ce sont les grands projets de GNL en Afrique qui font l’objet d’une intense couverture médiatique, rappelons-nous que les projets de moindre envergure répondant aux besoins des régions à déficit énergétique offrent la possibilité de monétiser notre gaz pour nos économies et de mobiliser nos entreprises locales autour d’infrastructures et projets clés pour notre région».

Un marché intra-africain du GNL Comme dans le cadre du programme LNG2Africa, la Guinée équatoriale compte distribuer l’électricité produite à ses voisins, une fois que la demande interne sera satisfaite. Le programme lancé, l’année dernière, vise à créer un marché intra-africain du GNL dans la région, qui couvrira toute la chaine de valeur. La nouvelle usine est en construction sur le port d’Akonikien en Guinée équatoriale, par la société locale Elite Construcciones. Avec une capacité de stockage de 14.000 m3, une fois le gaz obtenu, il sera transporté vers les centres de production d’électricité à partir de 12 réservoirs cryogéniques. Il s’agit là du premier terminal de ce genre

à permettre la distribution de GNL sur le continent.

Des réservoirs d’une capacité de 1.228 m3 En plus de l’infrastructure de stockage et de regazéification, Elite installe également une station de chargement de camions et 12 km de conduites de gaz et de diesel. Il faut dire que les réservoirs seront les plus grands construits en usine dans le monde avec une capacité de 1.228 m3. La construction de l’installation sera exécutée par la société locale Elite Construcciones. Cela démontre l’engagement de la Guinée équatoriale pour une application optimale des règles sur le contenu local. Plusieurs entreprises étrangères font actuellement face à des difficultés pour n’avoir pas assez pris en compte cette règlementation, précise la même source. Si aucune date n’a été annoncée pour la mise en exécution de ce projet, il est possible de prédire que l’usine verra le jour après le démarrage des nouveaux projets gaziers lancés par le gouvernement et ses partenaires en offshore, précise l’agence Ecofin.


AFRIQUE

COOPERATION

LA THAÏLANDE APPELLE LE MAROC À ÊTRE SA PORTE D’ENTRÉE POUR L’AFRIQUE LE PREMIER MINISTRE DE THAÏLANDE, PRAYUT CHAN-O-CHA, A PLAIDÉ, LE 28 AOÛT DERNIER À BANGKOK, POUR UNE DYNAMISATION DE LA COOPÉRATION BILATÉRALE ENTRE SON PAYS ET LE MAROC DANS LA PERSPECTIVE D’EXPLOITER PLEINEMENT LE POTENTIEL DE LEURS POSITIONS STRATÉGIQUES EN ASIE ET EN AFRIQUE.

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Nos deux pays se distinguent par des positions stratégiques sur deux continents. Avec une coopération effective et multiforme, le Maroc sera la porte d’entrée de l’Afrique pour la Thaïlande qui offrira, en retour, un accès sur le continent asiatique», a assuré le Premier ministre Thaï lors d’un entretien avec le président de la chambre des représentants, Habib El Malki, en marge de sa participation aux travaux de la 40e assemblée générale de l’Assemblée Interparlementaire de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (AIPA). Les deux pays vont célébrer prochainement le 35e anniversaire de leurs relations diplomatiques, a indiqué Prayut, relevant toutefois que les échanges commerciaux demeurent limités alors que le potentiel de coopération est énorme. Il a tenu à rappeler qu’une dizaine d’accords de coopération ont été conclus entre les deux pays et que cinq autres sont en cours de finalisation, formulant le souhait qu’ils puissent aboutir dans les meilleurs délais afin de porter la coopération bilatérale au niveau souhaité.

Un fort potentiel d’échanges

commerciaux Le ministre appelé par là même à dynamiser davantage le Conseil d’affaires Maroco-Thai, considérant que c’est un mécanisme des plus indiqués pour impliquer les secteurs privés des deux pays et développer ainsi les échanges commerciaux. «Le Maroc est un grand exportateur des phosphates et la Thaïlande est un pays où l’agriculture constitue l’un des principaux piliers de son économie. Le potentiel des échanges commerciaux est énorme», a-t-il relevé. Prayut a également appelé à explorer les opportunités de coopération dans le secteur du tourisme, moteur de croissance dans les deux pays, et à prospecter le potentiel des échanges maritimes. Pour atteindre les objectifs de la coopération souhaitée, la contribution de la diplomatie parlementaire est d’une précieuse utilité, a relevé Prayut, appelant les institutions législatives des deux pays à étoffer les initiatives et les échanges. Une coopération mutuellement avantageuse Pour sa part, El Malki a salué l’excellence des relations entre les deux pays et souligné la convergence des points de vue concernant plusieurs défis

majeurs qui plaide la pertinence d’une mise à contribution de la diplomatie parlementaire, citant à titre d’exemple les sujets relatifs aux nouvelles énergies, le changement climatique, la migration et la promotion de la paix et de la sécurité régionale. L’économie dans les deux pays se caractérise par le même dynamisme et la même tendance à la diversification, ce qui est propice à une coopération multiforme, a-t-il affirmé, appelant à orienter la prospection des opportunités vers les secteurs de l’agriculture, du tourisme et de la logistique. El Malki a aussi appelé à réfléchir sur les moyens d’étoffer les échanges maritimes et le lancement d’une liaison aérienne entre les deux pays impliquant leurs compagnies nationales respectives. A l’invitation de son homologue thaïlandais, dont le pays assure la présidence tournante de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), El Malki a pris part aux travaux de la 40e assemblée de l’AIPA, un organe regroupant les instances législatives de l’ASEAN qui compte 10 pays membres, dont la Thaïlande. A cette occasion, Prayuta annoncé le soutien de son pays à la candidature du Maroc pour le statut de Partenaire de Dialogue sectoriel auprès de l’ASEAN. N°50 Octobre 2019 57

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AFRIQUE

AGRICULTURE

L’OCP ET LE GHANA, UNE COOPÉRATION SUD-SUD EXEMPLAIRE LE GROUPE L'OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES (OCP) VISE À RENFORCER SON PARTENARIAT STRATÉGIQUE AVEC LE GHANA DANS LE DOMAINE AGRICOLE. DANS CE SENS, DEUX ACCORDS DE COOPÉRATION ONT ÉTÉ SIGNÉS EN SEPTEMBRE À ACCRA. CE PARTENARIAT EST CONSOLIDÉ PAR L’IMPLANTATION D’UNE USINE D’ENGRAIS PAR L’OCP EN 2024 AU GHANA, D’UNE CAPACITÉ DE 1 MILLION DE TONNES.

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n marge de l’African Green Revolution Forum (AGRF), qui s’est tenu en septembre dernier à Accra, la filiale Afrique de l'OCP, OCP Africa, et le ministère ghanéen de l'Alimentation et de l'Agriculture ont signé deux accords de coopération stratégiques dans le but d’optimiser la chaîne de valeur des engrais de l’agriculture ghanéenne. Il s’agit d’un accord de coopération concernant les activités centrées sur les agriculteurs, la cartographie des sols, l'innovation et l'enregistrement numérique des agriculteurs. Paraphé par le directeur d’OCP Africa, 58 N° 50 Octobre 2019

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Karim Lotfi Senhadji, et le ministre ghanéen de l'Alimentation et de l'Agriculture, Owusu Afriyie Akoto, cet accord s’inscrit dans le cadre du mémorandum d’entente signé en septembre 2018, dans lequel le groupe OCP et le gouvernement du Ghana se sont engagés à améliorer la chaîne de valeur des engrais. Ce qui offre aux parties prenantes une gamme de services à forte valeur ajoutée afin de fournir aux agriculteurs ghanéens des engrais adaptés et à des prix compétitifs, mais également toutes les ressources nécessaires à leur succès.

Il s’agit entre autres de la formation pour une meilleure connaissance de leurs cultures, la compréhension des enjeux d’optimiser la nutrition des sols et d’utiliser des solutions financières. Ces initiatives conjointes du ministère de l'Alimentation et de l'Agriculture du Ghana et de l’OCP amélioreront l’employabilité, permettront l’accès à des engrais de qualité à des prix compétitifs et optimiseront considérablement la consommation d’engrais par les agriculteurs ghanéens. «L’accord signé avec le Groupe marocain OCP témoigne de cette coopération


AFRIQUE exemplaire. L’agriculture est au centre des préoccupations du gouvernement du Ghana. L'utilisation des engrais est passée de 8 kg par hectare en 2016 à 20 kg par hectare actuellement. Avec la signature de cet accord, cette utilisation connaitra certainement une hausse remarquable, pour répondre aux besoins du pays», a indiqué Owusu Afriyie Akoto. C’est ce que confirme également le directeur OCP Africa, Karim Lotfi Senhadji, pour qui, en vertu de cet accord, le Groupe OCP travaillera en concertation avec le ministère de l'Alimentation et de l'Agriculture pour «optimiser la chaine de valeur des engrais au Ghana afin de fournir aux agriculteurs des engrais sur mesure à des prix abordables». La deuxième convention de partenariat signée entre les deux parties est un «Term Sheet» pour le projet industriel qui tend à renforcer les principaux aspects du développement de l'agriculture et de

l'industrie ghanéennes. A noter que les principales initiatives comprennent une offre complète destinée aux agriculteurs (intrants, financement, prélèvement) ainsi que des «Farmers Schools». Une usine de production d’engrais en 2024. Ce partenariat vient consolider le projet de construction d’une usine de production d’engrais adaptés aux besoins du sol par le groupe marocain OCP au Ghana en 2024. Basée sur les matières premières du Maroc et du Ghana, à savoir le phosphate et le gaz, cette usine, qui sera située dans la région ouest du Ghana, dans le district de Jomoro, aura une capacité de production d’un million de tonnes. «L’unité devra permettre au Ghana d’atteindre l’autosuffisance en termes d’engrais et de fournir aux agriculteurs de toute la région des intrants appropriés et adaptés à leurs besoins, en termes notamment de cartographie des sols», a précisé Karim

Lotfi Senhadji. En outre, ce projet favorisera le développement de la chaîne de valeur des engrais grâce à des engrais sur mesure produits localement pour le marché ghanéen, impliquant l'écosystème existant des opérateurs de mélange, tout en répondant aux besoins en éléments nutritifs adaptés aux sols et aux cultures locales. Le Groupe OCP offrira également une large gamme de services, notamment la promotion de l'entrepreneuriat par le biais du programme IMPULSE, lancé récemment, et axé sur 4 domaines stratégiques, dont l'agriculture. En plus, le programme bénéficiera de la mise en place de solutions numériques telles que l’initiative du ministère de l'Alimentation et de l'Agriculture du Ghana d’enregistrement des agriculteurs, y compris l’innovation technique et scientifique, en collaboration avec TEAL, une joint-venture entre l'OCP et IBM.

LANCEMENT DU PROGRAMME IMPULSE

Les efforts du groupe OCP s'inscrivent parfaitement dans la stratégie du gouvernement ghanéen afin de stimuler le secteur agricole par le biais de son programme phare «Planting for Food and Jobs». Dans cette optique, l’OCP a également lancé son programme IMPULSE, développé par l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), qui a pour but d’accélérer le développement des start-ups et des agro-entrepreneurs actifs dans le secteur agricole. En août 2019, Accra a accueilli la première étape de la tournée africaine du programme IMPULSE. Et pour plus d’efficacité, le Groupe OCP a impliqué dans le partenariat

des recherches approfondies réalisées par l’UM6P, les startups, JESA (filiale d'ingénierie du Groupe OCP dédiée au continent africain), OCP Africa ainsi que la Fondation OCP. Après le Ghana, le programme IMPULSE a tenu au Nigeria la deuxième étape de son road-show africain. Ainsi, du 7 au 11 septembre 2019, les équipes d’IMPULSE ont séjourné dans le pays avec au programme : une session d’information tenue à Lagos, des réunions avec des acteurs majeurs de l'écosystème technologique nigérian ainsi que des interventions auprès des médias, particulièrement des radios locales. N°50 Octobre 2019 59

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AFRIQUE

ENERGIE L’INITIATIVE DESERT TO POWER MISE EN MARCHE À OUAGADOUGOU AVEC LE CONCOURS DU MAROC LA RÉUNION PRÉPARATOIRE DU SOMMET DES CHEFS D’ETAT DU G5 SAHEL SUR L’ENERGIE, QUI S’EST TENU LE 13 SEPTEMBRE À OUAGADOUGOU, A ÉTÉ L’OCCASION D'EXPOSER LES AMBITIONS ET ACTIONS DE L’INITIATIVE DESERT TO POWER LANCÉE PAR LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT EN PARTENARIAT AVEC MASEN.

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e sommet dont le thème était «Exploiter l’énergie solaire pour le développement socio-économique des pays du G5 Sahel», faisait suite à une réunion technique de haut niveau à laquelle ont participé les ministres de l’Energie de la région, les partenaires au développement dont la Banque mondiale, l’Agence française de développement, l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) et des institutions régionales comme l’Union économique et monétaire ouestafricaine et la CEDEAO. L’ex-Premier ministre britannique, Tony Blair, président du Tony Blair Institute for global change, a également pris part à cette réunion de haut niveau, marquant ainsi son soutien à cette initiative de la Banque. 60 N° 50 Octobre 2019

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L’objectif de Desert to Power est de provoquer une impulsion des économies sahéliennes vers une croissance et une prospérité accrues. Face à la presse, le président du G5 Sahel, Christian Kabore, du Burkina Faso, a exhorté le secteur privé à soutenir le projet Desert to Power et a souligné le rôle stratégique et crucial de l’approvisionnement en électricité dans la région du Sahel. «La Banque africaine de développement est notre banque et le secteur privé doit être impliqué dans cette importante initiative pour nos pays. Je ne doute pas qu’avec le leadership technique de la BAD, nous serons en mesure de mobiliser les fonds nécessaires. L’accès à l’électricité est essentiel pour le développement économique, la prospérité et la sécurité des pays du

G5 Sahel», a déclaré Kabore lors d’une conférence de presse conjointe avec le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, clôturant le Sommet. Akinwumi Adesina a, quant à lui, exposé les ambitions de l’initiative qui consiste à fournir 10.000 MW d’électricité d’origine solaire à 250 millions de personnes à travers le Sahel. «La Banque africaine de développement est tout à fait engagée à travailler avec tous ses partenaires pour faire de ce baobab énergétique un succès. Votre soutien politique fort et vos politiques visant à rendre l’énergie solaire abordable dans l’ensemble du Sahel seront d’une importance cruciale», a-t-il déclaré. «Des générations d’habitants du Sahel attendent la lumière depuis trop


longtemps. Les générations actuelles et futures ne peuvent plus attendre ! Et c’est maintenant qu’il faut agir. Le moment est venu pour Desert to Power de fournir de l’électricité à tous au Sahel», a-t-il exhorté.

Une initiative, 5 priorités Les cinq priorités de l’initiative ont été déclinées à l’occasion, à savoir : accélérer le déploiement de la production solaire, étendre et renforcer le réseau de transport d’électricité, accélérer l’électrification par des solutions horsréseau, revitaliser les sociétés nationales d’électricité et améliorer le climat des affaires pour accroitre les investissements du secteur privé. Dans leur déclaration commune, les présidents du G5 Sahel se sont engagés à apporter un soutien fort à l’initiative Desert to Power qui a pour ambition de faire du Sahel la plus grande zone de production solaire au monde. Les chefs d’Etat du G5 Sahel ont souligné qu’un accès limité à l’énergie et une dépendance aux énergies fossiles justifient un changement de cap énergétique et la nécessité d’accélérer le développement économique de la région et de garantir sa stabilité. Une Task force commune en tant qu’unité de coordination de l’initiative, abritée par la Banque, sera mise en place pour améliorer les cadres juridiques et institutionnels, et donner aux communautés rurales la priorité d’accès à l’électricité. Il a été demandé aux donateurs et aux partenaires

au développement de contribuer à mobiliser les 140 millions de dollars nécessaires à la préparation des projets.

Une forte adhésion mondiale Desert to Power a déjà suscité une forte adhésion politique au niveau mondial lors du récent Sommet du G7 à Biarritz, en France. Pour rappel, l’initiative Desert to Power couvre 11 pays : Burkina Faso, Érythrée, Éthiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Soudan, Djibouti, Sénégal et Tchad. Elle est en adéquation avec les Objectifs de développement durable des Nations unies, l’Accord de Paris sur le climat et l’Initiative pour les énergies renouvelables en Afrique. «Pour moi, il y a bien une raison pour laquelle Dieu a doté le Sahel de cette ressource naturelle si abondante. C’est simplement pour que nous ayons l’électricité à 100% grâce au soleil. Il est donc temps de faire de la plus grande ressource naturelle du Sahel – le soleil – le principal moteur de sa croissance et de sa prospérité. C’est pour cette raison que nous sommes ici», a déclaré le président Adesina. Lancement de la première phase par Masen et la BAD Durant la réunion préparatoire de ce sommet sur l’Energie, lors d’un huis clos des Chefs d’Etat du G5 Sahel auquel a pris part le Président de Masen, Mustapha Bakkoury, il avait été convenu de lancer la première phase du programme Desert to power. Ainsi, la BAD, avec l'appui technique de Masen,

lancent-ils dans un premier temps une démarche dite de «scoping» pour les 5 pays du G5 Sahel. L’objectif est d’évaluer la ressource solaire et les conditions techniques de déploiement de projets et définir un portefeuille de projet, incluant une estimation des coûts de développement et de financement. Il est question également d’établir une feuille de route pour l’implémentation des projets, avec évaluation des risques et des mesures de mitigation et de proposer un schéma institutionnel pour réaliser les investissements. Cette démarche Scoping vise à établir un budget détaillé et un échéancier des différentes activités nécessaires préalablement aux investissements et à sensibiliser les institutions compétentes aux éléments essentiels du modèle de développement du Maroc. Ces actions seront pilotées par la Task Force commune à laquelle Masen participera activement. «En novembre 2018, Masen et la BAD scellaient un partenariat stratégique pour déployer Desert to Power. Nous voilà, moins d’un an plus tard, avec une première action notable. La mise en œuvre de l’initiative auprès du G5 Sahel est une étape importante, car nos objectifs sont ambitieux et les défis pour le déploiement des énergies renouvelables et l’électrification des zones désertiques sont grands», a déclaré Bakkoury à l’issue de cette journée.

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AFRIQUE

BANQUE

LE JAPONAIS MIZUHO BANK S’ALLIE À ATTIJARIWAFA BANK POUR DÉVELOPPER SON RÉSEAU AFRICAIN LE GROUPE ATTIJARIWAFA BANK A SIGNÉ, LE 28 AOÛT DERNIER À YOKOHAMA, EN MARGE DE LA 7E CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE TOKYO SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE, UN MÉMORANDUM D’ENTENTE AVEC MIZUHO BANK, L’UN DES PLUS GRANDS GROUPES BANCAIRES ET FINANCIERS JAPONAIS.

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n vertu de ce mémorandum, signé par Mohamed El Kettani, président directeur général du groupe Attijariwafa bank, et Hiroshi Nagamine, directeur en charge de la zone AfriqueMoyen orient à Mizuho Bank & Mizuho Financial Group, les deux parties s’engagent à formaliser un cadre de coopération pour favoriser le partage de bonnes pratiques dans les domaines, bancaire, financier et des affaires. Les termes de cet accord, stipulent

notamment la coopération dans les domaines de la banque de l’entreprise, des opérations du commerce international, des financements de projets et des marchés des capitaux. « La signature de ce mémorandum vient parachever le maillage que notre groupe a entrepris auprès des grandes institutions bancaires internationales en vue de toujours mieux servir nos clients de par le monde », a souligné El Kettani à cette occasion. Affirmant qu’un « jalon supplémentaire a été posé avec le groupe Mizuho Bank qui est l’un des fleurons de l’industrie bancaire japonaise », El Kettani s’est dit convaincu que ce partenariat “créera de la valeur pour nos clients respectifs”. De son côté, Nagamine a relevé que « la signature de ce memorandum d’entente est l’expression de la forte

volonté de Mizuho de développer davantage ses relations d’affaires avec le continent africain », ajoutant que le groupe Attijariwafa bank représente « le partenaire idéal pour élargir notre réseau du fait de son fort ancrage panafricain et son leadership en Afrique du Nord, de l’Ouest et Centrale ». Nagamine a indiqué que le choix d’Attijariwafa bank « est aussi dicté du fait que c’est un établissement précurseur dans les solutions de financement innovantes à même de répondre aux besoins de plus en plus complexes des opérateurs sur le continent africain », faisant savoir que cet accord « apportera une plus grande flexibilité et un soutien accru à nos clients en accédant au large réseau d’Attijariwafa bank, à l’expertise de ses équipes et leurs connaissances des marchés en Afrique ».

BCP S’ALLIE À SUMITOMO POUR DÉVELOPPER LES INVESTISSEMENTS JAPONAIS EN AFRIQUE LE GROUPE BANQUE CENTRALE POPULAIRE (BCP) ET LE GROUPE SUMITOMO MITSUI BANKING CORPORATION (SMBC), 2E PLUS GRANDE BANQUE DU JAPON, ONT SIGNÉ, LE 28 AOÛT À YOKOHAMA, UN MÉMORANDUM D’ENTENTE EN VUE DE DÉVELOPPER MUTUELLEMENT DES OPPORTUNITÉS D’AFFAIRES SUR LE CONTINENT AFRICAIN.

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travers ce partenariat stratégique, scellé en marge de la 7e conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, la BCP et ses filiales deviennent des banques privilégiées qui accompagnent les clients japonais et asiatiques du groupe SMBC dans le cadre de leurs projets d’investissement et de commerce au Maroc, à Maurice ainsi que dans les pays de présence du groupe BCP en Afrique subsaharienne. Ce mémorandum d’entente, qui vient renforcer le partenariat historique

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établi entre les deux groupes, a été paraphé par Kamal Mokdad, Directeur Général de la BCP et de l’International, et Masahiko OSHIMA, Vice-Président de SMFG (Sumitomo Mitsui Financial Group) et SMBC.“Ce Mémorandum reflète la volonté commune des deux Institutions, BCP et SMBC, de renforcer leur coopération dans les secteurs stratégiques des différentes zones géographiques de leur présence, contribuant ainsi à favoriser davantage le développement durable des activités de commerce et d’investissement

entre le Japon et l’Afrique”, a souligné Mokdad. Cet accompagnement multiforme porte sur des solutions globales et sur mesure, allant du financement de projets, des produits de cash-management et de Trade finance, au développement de partenariats locaux.


VI LLE DURABLE

PÔLE URBAIN

SAEDM ET CICASA PARTENAIRES POUR DÉVELOPPER LE MAZAGAN LA SOCIÉTÉ D’AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DE MAZAGAN (SAEDM S.A), FILIALE DU GROUPE OCP, ET LE GROUPE ESPAGNOL CICASA ONT CONCLU UN PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT D’UNE NOUVELLE COMPOSANTE RÉSIDENTIELLE AU NIVEAU DU PÔLE URBAIN DE MAZAGAN (PUMA). LES TRAVAUX DE LA PHASE 1 DU PROGRAMME DÉBUTERONT DÉBUT 2020.

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a SAEDM et CICASA, société spécialisée dans le génie civil, l’aménagement, la construction et la promotion immobilière, ont décidé de développer un projet commun en 4 phases, consistant à construire et commercialiser un programme mixte intégrant 114 villas, 463 appartements et 5.000 m² de commerces, sur un terrain de 18 ha au sein de PUMA. Le pôle urbain de Mazagan, lancé en 2013 à travers la création de la SAEDM, est le fruit de la vision du Groupe OCP et du ministère de l’Economie et des Finances. L’ambition commune est de faire de ce nouveau pôle urbain un modèle national de ville durable, écoconçue et solidaire, capitalisant sur les forces vives de son territoire d’accueil. Autrement dit, une ville portée par des métiers orientés vers le savoir, l’innovation et le sport. Mobilisant un budget de 5 milliards de dirhams consacré à l’aménagement, le pôle urbain de Mazagan s’étend sur une superficie de 1.300 ha et comprend près de 200 ha de voiries principales, 300 ha d’espaces verts privilégiant la préservation des forêts avoisinantes et la réalisation de grandes coulées vertes et plus de 600 ha accueillant les différentes composantes du projet, à savoir la zone résidentielle, le pôle académique, l’espace de recherche et d’innovation,

les équipements touristiques, culturels et sportifs, ainsi que les zones d’activités tertiaires.

134.000 habitants à l’horizon 2034 Ce pôle urbain, qui devrait accueillir, à l’horizon 2034, environ 134.000 habitants, devrait intégrer quatre facteurs majeurs d’attractivité, à savoir une ville connectée, pionnière dans l’utilisation des nouvelles technologies au Maroc et parfaitement intégrée dans un territoire urbain et durable. Il sera doté d’une infrastructure de connectivité de qualité, visant à favoriser les usages innovants via notamment la mise en place de services «smart». Il devrait également intégrer un cadre de vie d’exception, entre océan et forêt, offrant un ensemble de services et d’infrastructures de qualité. L’offre résidentielle moderne viendra ainsi répondre à une demande croissante en logements liée à l’essor de la région, deuxième pôle industriel du pays. Un projet décliné en quatre éco-quartiers De même, il devrait accueillir un pôle académique permettant le développement de la recherche, du savoir et de l’innovation, et une zone sportive qui devrait à terme contribuer à la diversification et l’extension

régionales de l’offre de loisirs sportifs, la mise en place de terrains sportifs multi-usage voués à la valorisation du sport de haut niveau, le repérage et l’accompagnement de jeunes talents sportifs. Cette ville de demain se déclinera en quatre éco-quartiers qui disposeront d’équipements et de services de proximité de même type, mais ayant chacune leur propre identité. La Centralité A sera davantage orientée vers la recherche, l’innovation et les infrastructures académiques et la B prendra place au cœur du pôle et assurera l’animation générale du site, autour d’un grand complexe commercial. Tout à côté de ce carrefour de rencontres, la Centralité C sera dédiée au bien-être et à la santé, avec l’implantation notoire de cliniques spécialisées, tandis que le quatrième espace, lui, englobera notamment un parc des expositions (déjà opérationnel) ainsi que des commerces et hôtels. Pour rappel, la Société d’Aménagement et de Développement de Mazagan SA est une société projet créée en 2013 en vue d’accompagner la stratégie de développement des pôles urbains élaborée par le ministère de l’Habitat et de la Politique de la ville. Elle est détenue à hauteur de 51% par le Groupe OCP et 49% par la Direction des Domaines de l’État marocain. N°50 Octobre 2019 63

INDUSTRIE DU MAROC


EN ERGI E

STARTUP

EDF PULSE AFRICA TOUR MAROC 2019 : TROIS PROJETS D’AVENIR PRIMÉS LE CHALLENGE L’EDF PULSE AFRICA TOUR 2019 A ÉTÉ INAUGURÉ LE 4 SEPTEMBRE DERNIER AVEC COMME DOMINANTE «L’ÉNERGIE AU CŒUR DE L’INNOVATION ENTREPRENEURIALE», QUI A CONSTITUÉ L’OCCASION DE PRÉSENTER LE CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE MAROCAIN ET DE METTRE EN LUMIÈRE LES SIX PROJETS PORTÉS PAR LES CANDIDATS. AU FINAL : TROIS PROJETS ONT ÉTÉ PRIMÉS.

L

ors de l’étape marocaine du concours d'innovation EDF Pulse Africa Tour, organisé conjointement par EDF Group et Emlyon business school campus Casablanca, six start-up marocaines proposant des réponses concrètes aux problématiques marocaines ont été présentées devant un jury attentif et expérimenté. Les jeunes entrepreneurs marocains tentent de relever bon nombre de défis actuels en imaginant des solutions pratiques. Parmi ces défis, on retient notamment la déficience accélérée des batteries, la surconsommation d’eau et d’électricité, la perte d’une partie de la production énergétique marocaine pour divers motifs… «Cette édition marocaine a révélé l’immense potentiel des startups du pays. Nous sommes fiers d’encourager ces entrepreneurs marocains, qui ont pu mettre en place des projets ambitieux dont les fondements feront partie des solutions énergétiques de demain», a indiqué à 64 N° 50 Octobre 2019

INDUSTRIE DU MAROC

ce propos Mario Bernardo, responsable zone Afrique du Nord et président du jury EDF Pulse Africa. Finalement, une solution a brillé et un nom s’est démarqué, celui de Guillaume Jeangros avec Azolis.Sa, startup marocaine créée en 2015, aura la chance de se rendre à Paris le 21 novembre prochain pour tenter de remporter la finale d’EDF Pulse Africa. La jeune startup est née avec l’ambition de développer des batteries intégrant un BMS – Battery Management System afin d’optimiser leur utilisation et leur longévité. Améliorant le déploiement des kits solaires on-grid et off-grid, Azolis utilise une technologie qui entend multiplier par trois la durée de vie des batteries. Un impact non négligeable sur l’écosystème africain. Pour autant, ce lauréat n’a pas été le seul à interpeller l’œil expert du jury, deux autres projets ont émergé parmi les candidats. Ainsi, la startup Winsol, élue «coup de cœur» du jury, a été récompensée pour son

projet d’optimisation de production d’énergies renouvelables. Elle entend développer un produit hybride qui utiliserait simultanément le vent et le soleil sur une surface unique pour doubler le rendement énergétique. Pour mener à bien ce projet et démocratiser l’accès à l’énergie verte, Winsol sera accompagnée par l’emlyon pendant un an. A noter qu’en tant que business school moteur dans l’innovation, l’emlyon s’est tout de suite démarquée comme un partenaire légitime pour soutenir cette première édition d’EDF Pulse Africa Tour. Leader Occitanie, autre partenaire majeur d’EDF pour cet événement, a décidé d’octroyer un prix «coup de pouce» à la startup Farasha Systems, dont l’objectif est d’améliorer l’exploitation et la maintenance des centrales électriques grâce à l’inspection par drones et la digitalisation. Les forces de ce projet ? La réduction simultanée des coûts de production d’électricité et de l’empreinte carbone de cette activité.


EN ERGI E

INSTALLATION L'ESPAGNOL HIMOINSA OUVRE UNE FILIALE À CASABLANCA APRÈS 18 ANS DE PRÉSENCE SUR LE MARCHÉ MAROCAIN, LE SPÉCIALISTE DE LA CONCEPTION, LA FABRICATION ET LA COMMERCIALISATION DE SYSTÈMES DE GÉNÉRATION D'ÉNERGIE HIMOINSA OUVRE UNE SUCCURSALE À CASABLANCA AFIN DE RÉPONDRE PLUS RAPIDEMENT À LA DEMANDE DU MARCHÉ.

L

e bureau commercial casablancais de l'entreprise espagnole Himoinsa est le troisième sur le continent africain après l'établissement en Angola en 2012 et en Afrique du Sud en 2016. La succursale de Casablanca, sise à Zenata, comprend une équipe technique locale et un entrepôt pour le stockage de groupes électrogènes, des mâts d'éclairage et des pièces de rechange. La cérémonie d'inauguration de cette nouvelle installation s'est tenue en présence de l'équipe de direction de Himoinsa, ainsi que des entreprises marocaines avec lesquelles la compagnie travaille depuis maintenant plusieurs années dans le pays. Étaient également au rendez-vous des représentants des autorités diplomatiques espagnoles au Maroc, ainsi que de la presse spécialisée du secteur industriel et énergétique. L'objectif de Himoinsa est d'être chaque jour au plus près du marché, et la mise en service de bureaux commerciaux et d'entrepôts logistiques dans chaque région « nous permet d'améliorer notre capacité de conseil technique dans

chaque projet, ainsi que notre assistance sur les équipements en exploitation », a affirmé à cette occasion Lydia Gracia, Directrice générale de Himoinsa.

Un projet stratégique pour Himoinsa L'ouverture de la filiale au Maroc est un projet stratégique pour Himoinsa, a-telle poursuivi, ajoutant que les nouvelles installations permettront non seulement de soutenir le marché marocain, mais aussi les pays d'Afrique occidentale avec lesquels Himoinsa travaille depuis près de vingt ans. Guillermo Elum, Directeur de la région EMEA, a pour sa part déclaré que « cette nouvelle filiale, qui nous aidera à consolider notre présence en Afrique, vient compléter les efforts intensifs déployés par l'équipe commerciale en Afrique orientale et occidentale, ainsi que par les filiales de l'Angola et de l'Afrique du Sud ». Le Maroc a toujours été un pays important pour Himoinsa. Au cours des vingt dernières années, la compagnie a fourni des groupes électrogènes de sécurité pour des applications de secours (standby) dans des installations

d'importance majeure dans le pays, à l'instar de Tanger Med, des nouveaux stades de football comme le Stade d'Agadir ou le Stade de Fez, ou encore l'emblématique Tour de Casablanca Finance City. « Pendant tout ce temps, nous avons collaboré avec des bureaux d'étude renommés, de grandes sociétés de télécommunications du pays, des installateurs et d'importantes entreprises de location », a affirmé Imen Sahbi, Sales Regional Manager à Himoinsa et cogérante de Himoinsa Maroc. La nouvelle filiale marocaine compte sur une équipe locale qualifiée composée de techniciens commerciaux et de personnel de direction et de gestion. Sabir Zouhir, Directeur général de Himoinsa Maroc, assure que la principale vocation de la nouvelle filiale est de continuer à développer de grands projets avec l'aide d'une équipe locale connaissant très bien les besoins du client. « Les nouvelles installations seront pourvues d'un stock important d'équipements qui permettra une livraison immédiate au client », a-t-il précisé.

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INDUSTRIE DU MAROC


MANAGEMENT

PAR

MUSTAPHA ACHOUBANE,

STRATEGISTE, INDUSTRYCOM GROUP.

IL FAUT SE TENIR PRÊTS POUR LA CINQUIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

À

l’aube de 1990, plusieurs événements ont modifié l’avenir de l’économie mondiale pour amorcer la refonte d’un nouvel ordre mondial. Ces événements, dont la fin de la guerre froide, la chute du mur de Berlin, l’élection de Lech Walesa en tant que Président de la Pologne, la liberté de Nelson Mandela et son élection à la tête de l'Afrique du Sud, ainsi que la première guerre d'Irak, ont rééquilibré l'équation mondiale sur la base d'une formule simple, Action / Résultat, une passerelle pour la révolution dirigée par la mondialisation et la numérisation de l'économie.

Le rôle clé de l’intelligence émotionnelle Le capital humain a joué un rôle clé dans la mobilisation de ces événements, et le rôle des personnes reste essentiel au succès de toutes les organisations. Outre les événements mondiaux, des avancées dans d'autres domaines, tels que la psychologie et la recherche sur le cerveau, ont ajouté de la profondeur aux changements du nouvel ordre mondial. Les docteurs Peter Salovey et John D. Mayer ont adopté pour la première fois le concept de l'«intelligence émotionnelle». Ces scientifiques ont défini l'intelligence émotionnelle comme «une forme d'intelligence sociale qui implique la capacité de 66 N° 50 Octobre 2019

INDUSTRIE DU MAROC

surveiller ses propres sentiments et ceux des autres, et de discriminer entre elles et utiliser cette information pour guider sa pensée et son action». L'intelligence émotionnelle, ou « IE », est un ensemble de compétences générales permettant aux individus de faire face à des scénarios spécifiques dans la vie. Ces compétences générales sont essentielles au succès du nouvel ordre mondial qui comprend l’avenir du travail, des organisations, des sociétés, des performances et des entreprises, l’éducation jouant un rôle vital dans le développement de citoyens qualifiés, y compris leur assuranceemploi, afin de mener cette révolution humaine en plein essor. Cette révolution humaine florissante a produit des innovations à la fois positives et négatives dans de nombreux domaines, amenant beaucoup à se demander si certaines de ces innovations sont réellement bénéfiques pour la société. Les médias sociaux en sont un exemple. Bien que les médias sociaux apportent une multitude de points positifs, tels qu'une connectivité accrue, une exposition à des idées, des produits et des personnes de partout dans le monde et une facilité de communication, leur utilisation a de nombreuses conséquences négatives, telles que l’intimidation en ligne, le vol d’identité et une fausse représentation généralisée.

Une responsabilité collective Nous avons la responsabilité collective d'examiner ces innovations sous différents angles. Une perspective de la mondialisation pour créer un terrain commun permettant aux nations de prospérer, une perspective de constitution d'équipes multinationales pour attirer des individus talentueux afin de créer des communautés et des entreprises durables, et une perspective de création d'un cadre de politiques protégeant les données et la vie privée des citoyens. Cette responsabilité collective est étroitement liée à l'intelligence émotionnelle et souligne son importance pour la société. Pour nous assurer que ce que nous faisons est bon pour le bien collectif, nous devons examiner les innovations sous l’angle des compétences non techniques de l’intelligence émotionnelle. En outre, plusieurs études ont souligné la relation étroite qui existe entre l'intelligence émotionnelle et les performances au travail. Par exemple, dans le secteur de la restauration, les employés travaillant sous des superviseurs dotés d'une intelligence émotionnelle élevée ont indiqué une croissance de leurs bénéfices de 7% par an par rapport à la même période de l'année précédente avec des superviseurs dotés d'une intelligence émotionnelle faible à modérée.


MANAGEMENT De plus, les personnes ayant une intelligence émotionnelle élevée et travaillant dans des environnements d’affaires multiculturels gagnent un salaire constamment augmenté, d’environ 30.000 $, à leurs homologues ayant une assurance-emploi inférieure dans la même organisation.

Pour un développement économique durable En effet, la constitution d’un capital humain capable de relever tous les défis, y compris les menaces qui pèsent sur notre société et nos organisations, reste un élément essentiel du développement économique durable. Construire les gens vient avant de construire autre choseOù commence ce fondement ? Très simplement, cela commence dans les écoles. Et ces dernières années, les systèmes éducatifs du monde entier ont traversé des crises successives, travaillant chaque année plus dur pour remédier aux carences de la société qui se manifestent maintenant dans tous les domaines de la vie. Le taux d'obtention du diplôme d'études secondaires se situe autour

de 86%, et la Finlande, le Japon et la Nouvelle-Zélande se classant en tête des pays, tandis que les ÉtatsUnis se classent en 9e position après l'Allemagne. Notre système éducatif est maintenant chargé de construire des valeurs, d'améliorer les mécanismes d'apprentissage social et émotionnel adéquats dans les curriculums, ainsi que ce que l'on considère comme des matières traditionnelles enseignées dans des écoles comme la lecture et les mathématiques. Cependant, des améliorations apportées chaque jour dans le domaine de l’éducation aident à développer les compétences d’élèves bien formés. L’amplification des spécialistes en neurosciences de l’éducation, en commençant par les étudiants en bas âge, aidera à développer cet ensemble complet de compétences, notamment la pleine conscience, la stabilité consciencieuse et émotionnelle ainsi que l’extraversion qui aideront les étudiants à conquérir l’avenir du travail avec confiance. Et le corpus de recherches sans cesse croissant sur le curriculum d'apprentissage social et émotionnel

montre que le retour sur investissement dans l'apprentissage social et émotionnel reste très élevé. Selon une étude menée par l'Université Columbia en 2018, pour chaque dollar consacré au développement de l'apprentissage social et affectif, 11 dollars sont générés. Aujourd'hui, nous comprenons tous que le capital humain restera un facteur clé de la prospérité humaine pour renforcer l'innovation avec un taux élevé d'avantages concurrentiels. Pour cette raison, la société doit commencer dès son plus jeune âge à acquérir toutes les compétences nécessaires au succès pour que les individus puissent contribuer de manière productive à la société en général. Pourtant, tout cela ne peut pas dépendre des écoles ou de la société uniquement. Il est impératif que les chefs d’entreprises et les décideurs créent un environnement propice à la performance et encouragent les processus de création des talents et de promotion d’une culture positive afin de cultiver ces compétences et d’être prêts pour la cinquième révolution industrielle qui formera le prochain ordre mondial.

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INDUSTRIE DU MAROC


MANAGEMENT

NOMINATIONS

PHILIPPE CROS, NOUVEAU DG DE LA CHAMBRE FRANÇAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC LA CHAMBRE FRANÇAISE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU MAROC (CFCIM) A NOMMÉ SON NOUVEAU DIRECTEUR GÉNÉRAL. DISPOSANT D’UNE EXPÉRIENCE DE PLUS DE 27 ANS À L’INTERNATIONAL DANS L’INDUSTRIE, PHILIPPE CROS EST ENTRÉ EN FONCTION AU DÉBUT DU MOIS D’AOÛT 2019.

D

ans le cadre de ses nouvelles fonctions, Philippe Cros a pris la direction de la Chambre française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), institution centenaire employant 108 salariés à travers ses différents pôles d’activité, notamment ses quatre parcs industriels, son Campus de formation, son centre d’affaires, son incubateur de startups, ses neuf délégations régionales et son bureau de représentation à Paris. Diplômé de l’Institut des Hautes Études économiques et commerciales (INSEEC), Philippe Cros est également titulaire d’un Master of International Management (MIM) de la Thunderbird School of Global Management (Phoenix, ÉtatsUnis).Le nouveau Directeur général de la CFCIM dispose d’une longue expérience à l’international (France, Espagne, Chili…), dont plus de 25 ans au sein du Groupe Kohler (Jacob Delafon,

Sanijura…). Il bénéficie en outre d’une excellente connaissance du marché marocain et de son tissu économique après avoir passé 16 ans au sein de Jacob Delafon Maroc, successivement en tant que Directeur commercial et marketing puis Directeur général Maroc et Maghreb. Dans ce cadre, Philippe Cros a notamment pris part à d’importants chantiers tels que l’extension de l’usine Jacob Delafon de Tanger ou encore le développement des marchés africains. «La CFCIM incarne un projet important, ambitieux, avec beaucoup de facettes. C’est une institution fortement engagée dans la politique de développement économique du Maroc et qui s’est toujours mobilisée en faveur de tous ses chantiers structurants. Elle a notamment renforcé sa présence en régions pour couvrir aujourd’hui la quasi-totalité du territoire marocain

à travers ses différentes Délégations régionales. La CFCIM œuvre également activement au développement des relations économiques entre le Maroc et la France en facilitant, entre autres, l’implantation d’entreprises françaises dans le Royaume. Une mission qui a pris une nouvelle dimension depuis quelques mois après qu’elle ait été choisie comme correspondant unique de la Team France Export au Maroc», a déclaré Philippe Cros.

ANDREAS WENZEL, NOUVEAU DG DE LA CHAMBRE ALLEMANDE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE AU MAROC LA CHAMBRE ALLEMANDE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE AU MAROC A UN NOUVEAU DG. IL S’AGIT DE L’ALLEMAND ANDREAS WENZEL, 45 ANS, QUI SUCCÈDE À MARCO WIEDEMANN ET QUI A PRIS OFFICIELLEMENT SES FONCTIONS LE 1ER SEPTEMBRE 2019.

A

ndreas Wenzel sera chargé d’apporter une contribution positive à l’augmentation des échanges maroco-allemands et des investissements au Maroc en mettant en avant les opportunités offertes par ce pays stable et prometteur aux entreprises allemandes. Le nouveau DG de la Chambre allemande de Commerce et d’Industrie au Maroc a cumulé 20 ans d’expérience sur le territoire africain, surtout 68 N° 50 Octobre 2019

INDUSTRIE DU MAROC

en Afrique australe. Il a acquis de l’expérience dans des associations telles que l’Association économique germanoafricaine ainsi que dans une société de technologie minière sud-africaine. Wenzel a récemment dirigé le département Afrique de l’Association des chambres de commerce et d’industrie allemandes (DIHK) à Berlin et a pu introduire le point de vue de l’économie dans les discussions politiques sur l’Afrique.


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Espèces Espèces Chèque Chèque bancaire bancaire au au nom nomde de:: «INDUSTRICOM» «INDUSTRICOM» Virement bancaire Virement bancaire Destinataire Destinataire :: INDUSTRICOM INDUSTRICOM Banque :: BMCE Banque BMCE RIB : 0117930000142120939 RIB : 0117930000142120939 Fait à Fait à Le : Le :

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DESIGN I N DUSTRI EL

CONTRIBUTION

PAR

MAHDI NAIM, DESIGN LAB, FRANCE.

LA VALEUR COMMERCIALE DU DESIGN ! QUE VAUT LE DESIGN ? AVEC LE DESIGN, L'IMPACT SE VEUT RAPIDE ET SPECTACULAIRE SUR PLUSIEURS FRONTS : LA SATISFACTION DE LA CLIENTÈLE, LA CROISSANCE DU CHIFFRE D'AFFAIRES, LE COÛT DU SERVICE ET LES ENGAGEMENTS DES EMPLOYÉS.

N

ous connaissons tous les modèles iconiques, tels que le couteau suisse, la page d'accueil de Google, ou IKEA. Tous ces éléments rappellent en permanence qu’un design solide peut être au cœur d’un succès commercial perturbateur et durable dans les environnements physiques, de services et numériques.

évidents du design produits et de services de qualité, la réalisation de cet objectif est notoirement difficile, et de plus en plus difficile. Seuls les meilleurs modèles économiques se distinguent de la concurrence, compte tenu de la montée rapide des attentes des consommateurs. Les entreprises ont besoin de capacités de conception plus solides que jamais.

Malgré les avantages commerciaux

Le design industriel est un catalyseur de

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INDUSTRIE DU MAROC

la croissance pour les petites entreprises et les fabricants de taille moyenne, et un ingrédient clé pour le succès futur de ces entreprises. Alors, comment les entreprises fournissent-elles des designs exceptionnels, lancement après lancement ? Que vaut le design ? D'abord, il faut faire la distinction entre «Design for Manufacturing» et Design industriel.


DESIGN I N DUSTRI EL Le Design for Manufacturing (DFM) est l’art de concevoir des produits de manière à ce qu’ils soient faciles à fabriquer, alors que le Design industriel, selon l’Industrial Designers Society of America, est le service professionnel de création de produits et de systèmes optimisant la fonctionnalité, la valeur et l’apparence dans l'intérêt mutuel de l'utilisateur et du fabricant. Le design industriel n'est pas un nouveau domaine. Il existe depuis le milieu du 18e siècle. La nouveauté récente de la décennie est la reconnaissance du design industriel comme moyen d’augmenter considérablement la valeur d’une entreprise par le biais de la pensée conceptuelle, processus qui permet d’adapter les méthodologies de conception industrielle à un large éventail de problèmes d’entreprise. La conception se définit généralement comme le processus créatif et itératif consistant à identifier les problèmes et opportunités spécifiques au produit, à l'échelle de l'entreprise et spécifiques, à analyser les solutions possibles en tenant compte du processus de fabrication et à développer des réponses qui traitent de tous les aspects de l'utilité d'un produit pour l'utilisateur final.

Le design industriel, créateur de valeur et d’innovation Face à la concurrence mondiale croissante, aux pressions intenses exercées en faveur du lancement réussi de produits, à la montée en puissance d'Internet des objets et à la demande accrue des clients pour une meilleure expérience utilisateur, le design industriel est devenu plus important que jamais. De nombreux grands fabricants comprennent le design industriel et embrassent les compétences et les capacités des designers, ou font appel à des agences de design, leur permettant ainsi de tirer parti des travaux du designer. Les fabricants qui intègrent le design industriel dans leurs entreprises constatent souvent une augmentation de leur valeur, une augmentation de la

part de marché et de la pénétration du marché, une accélération du rythme de l’innovation et une culture d’entreprise globalement plus forte. Les petites et moyennes entreprises (PME) peuvent tirer parti du design industriel dans de nombreuses situations de la même manière que les grands fabricants. Pourtant, la majorité des PMI/PME ne l’ont pas fait. Il se trouve qu’il existe diverses raisons, telles que des fonds insuffisants, le manque d’engagement de la part de la haute direction en matière de design et d’identification de designer qualifiés… Souvent, ces entreprises ne savent pas ce que le design industriel peut faire, non seulement pour créer des produits, mais également pour améliorer les processus opérationnels. Elles ne rencontrent pas les designers industriels dans leurs réseaux habituels et n’ont donc aucune connexion avec eux. Plus particulièrement, elles n'apprécient pas la valeur qu'un investissement en design industriel peut générer pour l'ensemble de leur entreprise. Pour toutes ces raisons, les PME peuvent ne pas réaliser les avantages que le design industriel peut apporter à leurs entreprises, ce qui les désavantage nettement.

De l’importance du design industriel Pourquoi le design industriel est-il si important ? Une innovation réussie est essentielle pour qu'un fabricant réponde aux attentes et aux demandes des consommateurs, et le design industriel en est un élément clé. De nombreux facteurs externes ont aujourd'hui une incidence sur les fabricants dans la différenciation de leurs produits, ce qui explique pourquoi le design industriel est devenu si important. Dans un cadre de concurrence mondiale et d’importance de l’innovation, le design a un fort impact sur le succès des produits. Les grands fabricants cherchant à se différencier sur les marchés mondiaux. Ces tendances témoignent de l’importance du design pour les grandes entreprises et suggèrent les avantages

que de petites entreprises pourraient tirer de ces facteurs.

La concurrence mondiale et l’importance de l’innovation La croissance de la concurrence mondiale dans le secteur de la fabrication a poussé les entreprises à se distinguer sur des caractéristiques autres que le prix, le volume, la vitesse et la qualité. Dans certaines industries, les entreprises sont en mesure de supplanter d’autres entreprises sur ces mêmes critères, ce qui incite les entreprises à trouver d’autres moyens d’accroître leur part de marché et leurs entreprises. La capacité à innover est ainsi devenue un facteur de différenciation majeur, le design industriel étant l’un des principaux moyens par lequel les entreprises innovent aujourd’hui. La compétitivité mondiale identifie la «nature de l'avantage concurrentiel» parmi l'un des facteurs mesurant les forces et les faiblesses des économies nationales à travers le monde et l’innovation est un facteur déterminant de l'avantage concurrentiel. Historiquement, la concurrence impliquait de rendre les choses moins chères, plus rapides et plus performantes, mais sur les marchés actuels, «Makingbetterthings» signifie «faire de meilleures choses», c’est authentifier l’expérience de l’utilisateur par le biais de la conception, de l’innovation et de la différenciation. Maintenant que le design est omniprésent, il est tentant de le déclarer simplement mort, d’ordonner quelque chose de nouveau à sa place. C’est une méthodologie toujours à la recherche d’innovations imprévues, alors se réinventer peut sembler être la meilleure solution. Mais en pratique, la conception est un ensemble d’outils qui peuvent vieillir avec nous. Et pour créer un avantage concurrentiel durable, les entreprises doivent être non seulement des pratiquants, mais également des maîtres de l'art.

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INDUSTRIE DU MAROC


DESIGN

INSTALLATION CAPSULE TEMPORELLE TO-LYON PAR

LE DESIGNER MAHDI NAIM. Pour Vinci Immobilier d’entreprise en partenariat avec Europequipements. IMAGINÉE À L’OCCASION DE LA POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DE TO-LYON, LA FUTURE TOUR DE 170 MÈTRES DE HAUTEUR IMAGINÉE PAR L’ARCHITECTE DOMINIQUE PERRAULT POUR LE MAÎTRE D’OUVRAGE VINCI IMMOBILIER D’ENTREPRISE EUROPEQUIPEMENTS, LA CAPSULE TEMPORELLE DU DESIGNER MAHDI NAIM ACCUEILLE LES MESSAGES DESTINÉS AU FUTUR DE LA TOUR. LA PARTICULARITÉ DE CETTE ŒUVRE EST QUE MAHDI NAIM A CONÇU CETTE CAPSULE TEMPORELLE SUR MESURE, EN S'APPUYANT SUR LA TECHNOLOGIE DE L’IMPRESSION 3D. ELLE EST PARFAITEMENT ÉTANCHE AUX ÉCHANGES D’AIR ET D’EAU. 72 N° 50 Octobre 2019

INDUSTRIE DU MAROC


DESIGN

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INDUSTRIE DU MAROC


ENTREPREN EURIAT

RENCONTRE LA 2E UNIVERSITÉ D'ÉTÉ DE LA CGEM, UNE VÉRITABLE FORCE DE PROPOSITION

PLACÉE SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SM LE ROI, MOHAMMED VI, LA 2E UNIVERSITÉ D'ÉTÉ DE LA CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES DU MAROC (CGEM), QUI S’EST TENUE LES 13 ET 14 SEPTEMBRE SOUS LE THÈME : « LE RÔLE DE L’ENTREPRENEURIAT DANS LE MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT DU MAROC », A ÉTÉ MARQUÉE PAR LA HAUTE QUALITÉ DE SON PROGRAMME, LA GRANDE PERTINENCE DE SES INTERVENTIONS, ET LA PARTICIPATION DE PLUSIEURS PERSONNALITÉS POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES NATIONALES ET INTERNATIONALES PLUS DE 2000 ENTREPRENEURS, UNIVERSITAIRES ET ÉTUDIANTS. 74 N° 50 Octobre 2019

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ENTREPREN EURIAT Par la qualité de ses interventions et de ses débats, ce rendez-vous a constitué un moment fort permettant de dresser un bilan sans complaisance des forces et faiblesses de l’économie marocaine. L’Université d’été de la CGEM s’est ainsi hissée au rang de plateforme exceptionnelle de discussions et de propositions concrètes pour l’avenir, notamment dans le cadre de la dynamique en cours pour un nouveau modèle de développement économique et social combinant une croissance forte, orientée vers la productivité, avec une amélioration palpable des conditions de vie des populations. L’Université d’été est également l’occasion de mettre en exergue l’un des piliers du modèle soutenu par la CGEM, à savoir le rôle crucial de l’entrepreneuriat, sous toutes ses formes et dimensions, pour le développement économique et social du Maroc. La deuxième édition de l’Université d’été de la CGEM s’est déroulée dans un contexte particulier : un monde en mutation structurelle accélérée, une dynamique continentale, un essoufflement du modèle marocain de croissance et une rentrée marquée par une réflexion nationale sur le modèle de développement impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Aussi, dans son élocution d’ouverture, le président du patronat, Salaheddine Mezouar n’a pas manqué de rappeler que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a lancé un appel à un débat sur le modèle de développement du Maroc. Il a à ce titre affirmé que l’Etat ne peut plus à lui seul garantir le développement de chacun et que l’Entreprise doit prendre le relais, en toute responsabilité. Selon lui, la CGEM doit aujourd’hui dépasser son rôle traditionnel de "syndicat" des patrons, pour constituer une force de proposition plus large pour le développement global du Maroc. « Durant l’année qui vient de s’écouler, la CGEM a démontré sa capacité à être un interlocuteur constructif, à la fois grâce à l’esprit d’innovation et d’ouverture que nous avons apporté dans nos contributions, et grâce au modèle d’interactions avec nos partenaires publics, financiers et sociaux », a-t-il

rappelé, précisant que la confédération a tenu à focaliser son effort sur « ce qui fait mal, très mal aux entreprises, comme les arriérés et délais de paiement, le financement, et bien d’autres sujets ». Le patron des patrons a en outre précisé que la CGEM a «contribué de façon extensive aux réformes structurelles qui donnent de la visibilité aux entrepreneurs comme la fiscalité, la formation, ou la charte d’investissement». Mais malgré tout cela, Mezouar a fait l’amer constat que « la situation demeure difficile pour les entreprises, difficile pour nos concitoyens, sur fond de croissance atone, et d’accès à l’emploi faible », faisant observer que « les inégalités sont devenues insupportables, les systèmes de redistribution grippés et le fardeau trop lourd pour les classes moyennes ». « Malheureusement, le moteur de l’entreprenariat marocain est en panne. Seulement 25% des investissements dans le pays proviennent du secteur privé, et nous sommes en train de rater le coche de la nouvelle économie et des startups », a-t-il lancé. Le patron des patrons a également épinglé le système éducatif "de la grande masse" le qualifiant de "défaillant" et qui serait, selon lui, une cause de « la faiblesse de la culture entrepreneuriale et de prise de risque ». Mezouar a en effet estimé que « u-delà de la capacité des pouvoirs publics à agir vite sur les engagements dont les effets sont encore et toujours attendus, c’est d’un sursaut collectif et d’une

réponse systémique que nous avons besoin ». Il a par ailleurs fait part de sa conviction que « nous sommes capables de plus de croissance, par la consistance des politiques sectorielles, par une mise à jour de nos facteurs de compétitivité, par l’amélioration réelle de l’environnement des affaires, par le soutien à l’entrepreneuriat et une meilleure exploitation des accords de libre échange ».

Les mesures phares de la charte d’investissement destinées à promouvoir l'entreprenariat Intervenant à son tour lors de la séance inaugurale, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, interrogé sur l’état d’avancement du projet de charte d’investissement dont la publication se fait attendre depuis plusieurs années, a révélé que le projet de texte en est à sa 48e version, notant que de profonds changements ont été introduits et que plusieurs départements ont été mis à contribution, en particulier le ministère des Finances et celui de l’Intérieur. Aujourd’hui, le texte est en dernière lecture au Secrétariat général du gouvernement avec lequel une ultime réunion est prévue au cours de la semaine avant l’examen du projet de texte en Conseil de gouvernement, puis en Conseil des ministres et son introduction dans le circuit d’adoption avant la fin de l’année.

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ENTREPREN EURIAT «Je voudrais saluer ici l’effort qui a été réalisé par un de mes secrétaires d’Etat ici présent, Othman El Ferdaous, qui a fait un travail remarquable. Nous arrivons maintenant à la fin du processus», a déclaré le ministre. Elalamy a souligné à cette occasion certaines mesures phares de la charte destinées à promouvoir l'entreprenariat, notamment l'instauration d'un congé sans solde pour les salariés souhaitant se lancer dans une expérience entrepreneuriale avec la mise en place d'une bourse de vie accompagnée par l’État.Ils'agitaussid'unsoutienspécifique aux structures d'accompagnement pour les incubateurs, des labels d'accélération pour les entreprises et un accompagnement des startups innovantes pour une meilleure intégration dans l'économie de l'avenir, a-t-il ajouté. Le ministre de l’Industrie a également évoqué un soutien "très particulier" aux PME à haut potentiel et à leurs démarches d'internationalisation vu leur compétitivité et leurs produits de qualité, notant que les recrutements doivent bénéficier à des compétences capables de mener des missions à l'étranger pour faciliter la promotion des marques. L'encouragement des actions groupées à l'international, expérimentées avec succès dans des secteurs tels que l’automobile, est prévu également par la charte, a fait savoir Elalamy, appelant à l’extension de l'exonération des droits d'enregistrement aux terrains destinés à la construction des projets d'investissement. Au niveau des régions, il a fait observer que les entreprises désirant s’implanter dans les territoires défavorisés vont bénéficier d'un accompagnement pour résoudre les déséquilibres résultants de la concentration des investissements dans certains axes. Elalamy a par ailleurs réitéré la détermination des pouvoirs publics à continuer à protéger les entreprises marocaines contre toute pratique de dumping, conformément aux règles de l'Organisation mondiale du Commerce.

Doublement du rythme de remboursement de la TVA et 76 N° 50 Octobre 2019

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baisse des délais de paiement

Pour sa part, le Ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, a débuté son discours d’ouverture en rappelant que la problématique des crédits de la TVA pèse de manière assez lourde sur la trésorerie des entreprises, avec des arriérés de paiement qui ont atteint près de 40 milliards de dirhams l’an dernier. Il a noté à ce sujet que des efforts ont été déployés afin de solder ce passif et revenir à la normalité pour que les remboursements se fassent dans le cadre et le délai réglementaires. Le rythme de remboursement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a ainsi doublé en une année en passant à près de 8 milliards de dirhams à fin août 2019 contre 4 milliards de dirhams en 2019, a-t-il fait observer, notant que ce rythme de remboursement a été programmé dans la loi de finances 2019 à hauteur de 1 milliard de dirhams par mois. Quelque 33 milliards de dirhams de crédits de TVA ont été remboursés aux entreprises à fin 2018 dans le cadre de l’opération de factoring, a-t-il précisé. Au sujet des délais de paiement, Benchaâboun a fait état de leur baisse significative, particulièrement en ce qui concerne les marchés publics qui sont passés d’une moyenne de 80 jours à fin 2017 à une moyenne de 35 jours en 2019. En ce qui concerne les établissements et les entreprises publics (EEP), la baisse est moins importante avec 55 jours en moyenne à fin 2019, contre 70 jours en

moyenne en 2017, a-t-il noté, attribuant cet écart aux situations différenciées que connaissent les EEP. Le traitement des dossiers de ces établissements doit se faire à deux niveaux, notamment à travers des actions à court terme en matière de suivi, et de pression exercée par la direction des établissements et les entreprises publiques au sein du ministère pour alimenter l’Observatoire des délais de paiement, a-t-il expliqué. S’agissant des mesures d’accompagnement de la PME, Benchaâboun a rappelé que le ministère des Finances s’est attelé, en collaboration avec la Caisse centrale de garantie (CCG), à la simplification du système de garantie dans une optique de faciliter la lecture des produits, en proposant aux PME deux produits au lieu des douze existants auparavant. Mis en place début février 2019, le premier produit permet d’accompagner et de garantir l’investissement et le deuxième permet de garantir le cycle d’exploitation des PME, a-t-il expliqué. Sur le volet de la fiscalité, Benchaâboun a rappelé que le ministère s’est engagé dans une démarche participative à travers les 3e Assises nationales sur la fiscalité qui ont débouché sur une loi cadre qui sera le référentiel de la préparation des lois de finances, notamment celle de 2020, pour une convergence vers les bonnes pratiques de la gouvernance fiscale. S’agissant des réformes visant


ENTREPREN EURIAT l’encouragement de l’investissement, le ministre a évoqué la réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI) qui consiste à transformer ces centres en des établissements publics et à créer une commission régionale unifiée pour l’investissement, ainsi que le chantier de la déconcentration administrative conduit et décliné par le gouvernement et qui permettra d’accompagner au plus près les investisseurs, notamment au niveau local.

Pour l’organisation de la zone méditerranéenne autour d’un marché commun

Nicolas Sarkozy, invité d’honneur de cette 2e Université d’été de la CGEM, a animé une rencontre plénière sur le thème « Le monde évolue et vite! Quelle économie pour demain ? ». A cette occasion, l’ancien Président de la République Française a fait part de son amour pour le Maroc, tout en se disant se sentir proche du Maroc et des Marocains. Il n'a pas caché son attachement à la personne de SM le Roi Mohammed VI, dont il a affirmé avoir suivi avec beaucoup d'attention tout ce que le Souverain a accompli et mis en œuvre depuis Son accession au Trône. « Il y a autant d'étapes mesurées vers la modernité, notamment durant la période du Printemps arabe lors de laquelle le Maroc a donné une leçon de stabilité », a ajouté Sakozy, notant que « la stabilité qu’a offert au Maroc S.M. le Roi Mohammed VI est le bien le plus précieux » et constitue le premier atout du Maroc, un pays à potentiel touristique exceptionnel. Lors de ses échanges avec un parterre de chefs d'entreprise, l’ex-président français a ajouté que le Royaume dispose également d'un potentiel économique fantastique, d'une volonté politique de défendre l’environnement et d’associer la science au progrès, ajoutant que le développement du Maroc doit s’appuyer sur le développement de l'ensemble de la région méditerranéenne. A l’exemple de l’union européenne, qui s’est basée sur l’union du charbon et de l’acier,Sarkozyaplaidépourl’organisation de la zone méditerranéenne autour d’un marché commun, autour de l’eau et du

tourisme qui sont deux sujets majeurs pour la région. Il a d’ailleurs précisé que « le Maroc est un pays important pour l'équilibre méditerranéen » car il constitue un pôle de stabilité. Sarkozy a par ailleurs relevé que les institutions internationales ne correspondent plus à la réalité du monde d'aujourd'hui en raison de la faible représentativité des pays arabes, africains et sud-américains, appelant à une réflexion sur ce que devrait être une organisation internationale en phase avec les spécificités des rapports de force qui existent actuellement. Évoquant les risques de déclenchement d'une nouvelle crise financière, il a mis en garde contre la création excessive de la monnaie, rendant la masse monétaire déconnectée de la création réelle de richesse et diminuant ainsi la valeur de la monnaie à travers des faibles taux d’intérêt. Cette bulle spéculative, a averti Sarkozy, a une vocation certaine à exploser, estimant en revanche que la crise peut être aussi une opportunité de changement qui peut servir d'accélérateur de prise des décisions et contribuer ainsi à surmonter les immobilismes qu'on ne peut pas surmonter en période de stabilité.

Le Maroc, pays d'entrepreneurs: la réalité des faits Lors du panel tenu sous le thème « Le Maroc, pays d'entrepreneurs, voyons la réalité des faits », le secrétaire d’État

chargé de l'Investissement, Othman El Ferdaous a relevé que la transmission des PME, processus selon lequel le repreneur récupère l'ensemble du bilan et également tout l'existant dans l'entreprise, demeure favorable au développement de l'investissement au Maroc. Il a, dans ce sens, relevé qu'un dispositif d'incitation en la matière sera mis en place et que « pour pouvoir en bénéficier, le repreneur de la PME aura à satisfaire à un système de rating et d'amélioration de la gouvernance», notant que le rating sera réalisé en collaboration avec des experts comptables et des commissaires aux comptes. Il a par ailleurs souligné que le Maroc a engagé une série de chantiers structurels qui impacteront sa politique de promotion de l'investissement, notamment la charte de déconcentration, la simplification des procédures administratives, la création des commissions régionales unifiées de l'investissement ainsi que la refonte de la charte de l'investissement. El Ferdaous a également fait savoir que la prise de conscience du grand impact du digital dans le développement de l'entrepreneuriat au Maroc, accompagnée d'une population marocaine de plus en plus connectée, a incité le gouvernement à s'engager davantage en matière de dynamisation dudit secteur. Pour sa part, le président fondateur

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du Groupe Intelcia, Karim Bernoussi, a indiqué que l'entrepreneur, un homme d'innovation investi dans le développement et la pérennisation de son projet, doit être doté de l'esprit de leadership, d'anticipation ainsi que d'une vision en phase avec son temps. Selon lui, le Maroc s'est lancé dans une politique de grands chantiers tous azimuts, créant au passage d'énormes opportunités pour les entreprises marocaines. Et de citer d'autres points forts de l'économie marocaine, telles son ouverture sur le monde, la signature de plusieurs accords de libre-échanges, la réforme du système d'éducation et de formation ainsi que d'autres grandes réformes législatives, notamment une réglementation avancée de la concurrence. De son côté, Aude De Thuin, présidente et fondatrice de « Woman in Africa », une initiative qui encourage l'entrepreneuriat féminin en Afrique, a relevé que le continent africain est le premier au monde à avoir autant de femmes entrepreneures, soit 24 % de l'ensemble des entrepreneurs du continent. Elle a reconnu, toutefois, des disparités à ce niveau entre les pays africains, appelant les femmes entrepreneures africaines à oser plus et à développer leur réseau en vue d'assurer la réussite de leurs entreprises. Elle a par ailleurs recommandé à ces femmes d'analyser leur environnement, de s'informer en permanence, d'avoir de l’endurance, de la résilience et de la patience en vue de réussir leur entrepreneuriat. 78 N° 50 Octobre 2019

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Plaidoyer pour un nouveau modèle de développement cohérent et inclusif qui engage un choc entrepreneurial

Au deuxième jour des rencontres de l’Université d’été de la CGEM, les participants du panel « Le Maroc: Quelles perspectives? Quel modèle? », ont apporté chacun leurs propositions pour nourrir cette thématique et ont plaidé pour la mise en place d'un modèle de développement cohérent et inclusif qui engage un choc entrepreneurial. Ils ont ainsi indiqué que le nouveau modèle de développement devra rebondir sur les atouts et les acquis du Maroc en apportant un traitement décisif aux défis structurels, notamment la création de l’emploi et la satisfaction des demandes sociales pressantes en matière de santé, d’enseignement et de services publics. Ce nouveau modèle dynamique doit assurer une croissance forte, inclusive et durable qui garantit l’égalité des chances et favorise l'épanouissement de l’individu au sein d’une société prospère et solidaire, tout en accordant une place de choix à l'entrepreneuriat, ont-ils ajouté. Le Vice-président de la CGEM, Khalid Cheddadi, a insisté à cette occasion sur l’importance d’engager des réformes en profondeur et de provoquer un choc entrepreneurial pour parvenir à une relance tangible et rapide, qui tient compte de mesures phares et d’effets concrets, notamment dans les domaines

de l'investissement et de l’emploi. Il a également incité l’ensemble des parties prenantes et des acteurs économiques à partager la conviction que le secteur privé doit être placé au cœur du nouveau modèle de développement, en vue de construire à long terme un Maroc prospère qui investit dans l’économie du savoir et des services. Pour sa part, le président du Conseil de la concurrence, Driss Guerraoui a relevé les difficultés et les freins liés à l’entrepreneuriat au Maroc, notamment le déficit de la connaissance de la sociologie de la nouvelle génération des entrepreneurs et de la démographie de l’entreprise, ainsi que l’effectivité en temps réel des mesures prises en faveur de la création et l’accompagnement de l’entreprise. Il a également souligné le rôle de l’écosystème concurrentiel en tant que levier essentiel du nouveau modèle de développement, notant que la concurrence constitue le cadre institutionnel le plus approprié pour accompagner la dynamique de l’entrepreneuriat au Maroc. C’est ainsi que l’égalité des chances des entreprises et des citoyens devant l’acte économique constitue la base de la confiance, laquelle est indispensable pour la dynamique de la création d’entreprises, a affirmé Guerraoui, ajoutant que l’application de la liberté des prix et de la concurrence est à même de permettre d’élargir les bases sociales de l’activité productive et de diversifier les opportunités d'investissements. Abondant dans le même sens, le président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, a relevé que le choc entrepreneurial est une composante essentielle du nouveau modèle de développement économique, notant que le développement ne peut se faire sans une économie créatrice de richesse et d’emploi. La création de richesse se fait par le billet de l'entrepreneuriat et l'entrepreneur qui doit évoluer dans un environnement de concurrence saine, a-t-il rappelé, appelant dans ce sens au renforcement des efforts en vue d'améliorer les services publics notamment à travers la dématérialisation des procédures de


ENTREPREN EURIAT l’administration publique en remplaçant les autorisations par des cahiers des charges pour faciliter les échanges entre l’administration et les entrepreneurs.

Une loi cadre pour pérenniser et sécuriser la réforme du système éducatif

Le ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saïd Amzazi, a ensuite pris la relève lors d’une allocution lors de laquelle il a mis en relief l'apport la nouvelle loi-cadre n° 51.17 qui, selon lui, va permettre de pérenniser et sécuriser la réforme "tant attendue" du système éducatif sur le plan qualitatif, ajoutant que des tournées nationales seront entamées dès le mois en cours pour présenter son contenu dans la perspective d'aboutir à un pacte national fédérateur et mobilisateur autour de l'école publique marocaine. « L'éducation est une affaire de toute la société et englobe un large pan de celle-ci qui avoisine 10 millions d'usagers entre élèves, stagiaires et étudiants », a-t-il souligné, appelant à cet égard à fédérer les efforts pour promouvoir ce secteur et créer un engouement pour l'école publique. Le Maroc s'est inscrit, à l'instar de nombreux pays, dans une démarche de généralisation de l'enseignement y compris dans les régions les plus reculées du pays, rappelé Amzazi, se félicitant du taux de scolarisation qui atteint plus de 99% au niveau du primaire et de la réduction de l'analphabétisme dans la mesure où seul un individu sur dix de la tranche 15-24 ans demeure analphabète aujourd’hui. Le ministre de l’Education a en outre mis en avant, dans le cadre de l'obligation de la scolarisation, le passage d'un modèle de 6 à 15 ans à celui de 4 à 16 ans, notant que cela se traduira par un gain de 4 ans de la moyenne de scolarisation, laquelle est considérée comme un indicateur très important dans le développement du capital humain. Côté marché du travail, Amzazi a rapporté qu’il reçoit annuellement près de 300.000 lauréats des universités et de la formation professionnelle, d'où

la nécessité de professionnaliser les filières et de limiter la standardisation des profils. Et de noter qu'une nouvelle architecture pédagogique vient de voir le jour pour diversifier les filières et permettre un dosage des soft skills qui sont rares dans les cursus universitaires. Aussitôt dit, aussitôt fait. La séance de clôture de la 2ème Université d’été de la CGEM a été marquée par la signature d’une convention de partenariat entre la CGEM et le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour la mise en place et la gestion de l’institut de formation à l’entrepreneuriat et au middle-management (Voir encadré).

Un engagement ferme du gouvernement à interagir en faveur des attentes de l’entreprise Intervenant lors de la cérémonie de clôture, le Chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani, a pour sa part assuré le secteur privé de la mobilisation et de la détermination de l’ensemble des départements gouvernementaux à mettre en œuvre les différentes réformes qui visent à améliorer le climat des affaires, à encourager l’investissement et à stimuler l’entrepreneuriat. Les recommandations formulées par les chefs d’entreprises à l’occasion de cette 2e Université d’été de la CGEM seront examinées et étudiées minutieusement par le gouvernement et feront l’objet de débats et de concertations avec le patronat, a-t-il souligné, notant que

certaines des propositions seront mises en application dans un avenir très proche alors que d’autres nécessitent la mise en place de certains mécanismes en vue de leur mise en œuvre à moyen terme. El Otmani a également réaffirmé la volonté du gouvernement d’accélérer le rythme d’exécution de plusieurs chantiers de réformes et de hâter l’adoption des différents projets de lois qui intéressent l’entreprise et qui sont toujours en discussion au Parlement. Il a cité à ce propos l’amendement de la loi sur le partenariat public-privé, le projet de loi relatif à la simplification des procédures pour les investisseurs et le projet de loi relatif au financement collaboratif, relevant que ces textes législatifs répondent à une grande partie des attentes des opérateurs économiques et s’inscrivent dans le cadre d’une réforme profonde et fondamentale qui profite à l’économie en général et à l’entreprise en particulier. Evoquant les initiatives prises par son gouvernement en faveur de l’entreprise marocaine, il a conclu en citant notamment la « décision courageuse» du remboursement des arriérés de TVA, la réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI), la mise en œuvre de la charte sur la déconcentration, l’introduction d’une grande partie des attentes fiscales des entrepreneurs au sein du projet de loi de finances 2019, l’adoption prochaine du projet de loi cadre de la fiscalité et la signature d’un accord social avec la CGEM qui comprend plusieurs mesures de nature à stimuler l’économie et la croissance.

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CRÉATION D’UN INSTITUT DE FORMATION À L’ENTREPRENEURIAT ET AU MIDDLE MANAGEMENT À CASABLANCA

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n marge de la deuxième édition de l’université d’été de la CGEM, le ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le président de la CGEM, ont procédé, en présence du chef du gouvernement, à la signature d’une convention de partenariat pour la mise en place et la gestion d’un institut de formation à l’entrepreneuriat et au middle management. Cette convention intervient dans le cadre de la mise en œuvre des Directives Royales, notamment celles exprimées dans le dernier discours prononcé par S.M. le Roi Mohammed VI, le 20 août 2019 à l'occasion du 66e Anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, invoquant l’importance de la formation professionnelle dans la mise en place du nouveau modèle de développement. Ladite convention a pour objectif de

définir le cadre et les modalités de mise en place de l’institut de formation à l’entrepreneuriat et au middle management (IKEMM) dans les locaux de l’établissement scolaire Al KendyCasablanca. Cet institut a pour mission d’assurer la promotion de l’auto emploi, la formation et la qualification des néo autos-entrepreneurs et des auto-entrepreneurs et la promotion de la culture entrepreneuriale. L’IKEMM ainsi créé, devra s’ériger en référence nationale et régionale en matière de formation et de qualification dans le parcours en middle management et en entrepreneuriat et assurera un service public de formation, en respectant les principes d'égalité des bénéficiaires. De ce fait et de par sa conception et son mode de gestion, il aura vocation à devenir un centre de compétence. Les parties signataires s’engagent à adopter un mode de partenariat privilégiant une forte implication des

professionnels dans tout le processus de l’ingénierie de formation et principalement dans la gestion de l’IKEMM. Les domaines de formation qui seront couverts par cet institut sont le middle management dans les métiers mondiaux du Maroc (aéronautique, automobile, ferroviaire…), les fondamentaux de la gestion financière de l'entreprise, les fondamentaux de l’entrepreneuriat et les formations d’approfondissement. L’offre de service sera adaptée à différentes cibles en fonction de critères relatifs aux dirigeants, à l’entreprise et à l’activité. A l’issue des formations, l’IKEMM délivrera à chaque bénéficiaire une attestation avec un relevé de compétences acquises selon une nomenclature élaborée par l’IKEMM et approuvée par l’autorité gouvernementale chargée de la Formation professionnelle.

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AGEN DA Du 13 au 15 novembre 2019 à Marrakech

Les 17 et 18 octobre 2019 à Safi Le 1er colloque international sur l’innovation, la performance et les stratégies des organisations

I La 7e édition de la Conférence internationale des textiles intelligents et de la personnalisation de masse

M

arrakech s’apprête à accueillir la 7e édition de la Conférence internationale des textiles intelligents et de la personnalisation de masse (ITMC) au Palm Plazza Hotel. Organisée par L’Ecole Supérieure des Industries du Textile et Habillement (ESITH), en partenariat avec l’ENSAIT – France, l’Université Gent – Belgique, le Group CTT – Canada, et l’Université Shinshu – Japon, l’ITMC a pour objectif d’explorer de nouvelles idées, des solutions efficaces et des partenariats de collaboration pour la croissance des entreprises en catalysant la création d’une synergie bénéfique entre les concepteurs, les fabricants, les fournisseurs et les utilisateurs finaux de tous les secteurs. Les 13 et 14 novembre 2019, les conférenciers feront la lumière sur de nouvelles opportunités et défis, apportant des statistiques mondiales et des exemples de réussite en matière de sciences et de technologies de pointe, et le 15 novembre les participants présenteront leurs prototypes au salon Smart Textiles.

nitiée par le Département Economie et Gestion de la Faculté Polydisciplinaire de Safi et le Laboratoire de Recherche en Innovation, Responsabilités et Développement Durable (INREDD) relevant de l’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech, cette rencontre, qui se tient sous le thème: « Les organisations publiques: Managerialisme, Publicisation ou un nouveau paradigme? », se veut un espace d’échange autour des recherches en économie et gestion portant sur l’innovation, la performance et les stratégies des organisations. Cette première édition sera consacrée, entre autres, à l’étude du “management public” versus “management privé” et les modalités de transférabilité des pratiques managériales, relève le communiqué.

Du 5 au 8 novembre 2019 en Italie Le salon international des technologies environnementales Ecomondo

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itrine de l’innovation dans toutes les phases de la filière du service hydrique intégré et du cycle des eaux, Ecomondo 2019, qui se tient au Parc des expositions de Rimini, sera l’occasion de suivre de près l’évolution des projets d’innovation dans le secteur hydrique cofinancés par la Commission européenne à travers les actions Horizon 2020. Cette édition mettra l’accent sur plusieurs thématiques dont la gestion et valorisation durable des eaux, au niveau urbain et industriel et la législation en matière de gestion durable des boues et de valorisation du traitement des eaux usées.

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CASABLANCA, LE 13.11.2019 13.11.2019 CASABLANCA, LE

L’INDUSTRIE4.0 4.0VERS VERSUN UN NOUVEAU NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE L’INDUSTRIE ÉCONOMIQUEINTERNATIONAL INTERNATIONAL

INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE organise une fois par an un évènement intitulé INDUSTRIE DU MAROC une foisdes par thématiques an un évènement intitulé « GLOBAL INDUSTRY 4.0MAGAZINE SUMMIT », organise visant à débattre spécifiques à « GLOBAL l’industrie INDUSTRY4.0 4.0porteuses SUMMIT de », visant à débattreet des spécifiques à développement quithématiques seront animées l’industrie 4.0 porteuses de développement qui seront par des experts mondiaux.Cet événement seraetl’occasion deanimées recevoir par des experts mondiaux.Cet événement sera l’occasion de plusieurs professionnels et industriels qui traiteront recevoir plusieurs et industriels qui traiteront des sujets concernant leursprofessionnels métiers ainsi que l’environnement dans lequel ils opèrent. des sujets concernant leurs métiers ainsi que l’environnement dans lequel ils opèrent. Inscription : www.industry4.ma Inscription : www.industry4.ma Tél.: 05 22 26 04 51 Tél.: 05 22 26 04 51


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