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Découvrez le Nord-Est

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Découvrez le Nord-Est

Le Nord-Est de l’Islande est une vaste région possédant sa propre collection enchanteresse de paysages divers et de décors somptueux – remplie à ras bord de nature intense. Bien qu’elle ne soit pas dotée du “feu” de fréquentes éruptions ni de la “glace” d’imposants glaciers, elle recèle cependant une foison de sites magnifiques et plutôt impressionnants, incluant dans ses trésors les fort prisées rivières de pêche et les légendaires merveilles naturelles que sont le lac Mývatn et Dettifoss – la plus puissante chute d’eau d’Europe.

Avec le volcan central Krafla et ses fiévreuses zones géothermiques situées en son secret, cette belle région palpite encore, même si c’est calmement, avec un cœur en fusion.

Cette région fait partie de l’Arctic Coast Way, la première route panoramique d’Islande. Plus d’informations sur arcticcoastway.is.

La Côte Nord-Est

Les villages et attractions touristiques du Nord-Est sont disséminés en long et en large dans la région, avec des opportunités accessibles aussi bien sur la côte que dans l’intérieur des terres, ou une combinaison des deux. Pour les lieux incontournables des terres de l’intérieur, voyez p. 148. L’itinéraire vers le nord-est (Route 1 > Route 917) depuis Egilsstaðir, en se dirigeant vers la petite ville de Húsavík, traverse quelques-uns des paysages les moins visités et les plus intacts du pays, qui semblent en paisible résonnance avec la beauté première. Avec son isolement sous les brumes et sa solitude sacrée, cette vaste région de hauts plateaux est un aimant pour ceux qui aiment explorer des routes moins fréquentées et elle peut aisément être qualifiée de terre que le temps a oubliée.

Remarque importante ! Toutes les routes de la région ne sont pas asphaltées, de par l’immensité et la rudesse du territoire, et vous rencontrerez donc régulièrement des portions en terre ou graviers. Ces morceaux de piste peuvent s’avérer délicats et dangereux, notamment par temps de pluie ou grand vent, s’ils ne sont pas abordés avec une extrême prudence. En effet, l’adhérence est totalement fragilisée, particulièrement à bord d’un simple véhicule de

tourisme, sans compter les projections de pierres et l’absence totale de bascôté. L’Islande reste un pays d’aventure, conduisez donc avec précaution pour encore mieux l’apprécier.

Vopnafjörður

Établi vers la fin du XIXe siècle, Vopnafjörður est un pittoresque village niché sur la côte nord-est, avec de superbes cascades, des falaises léchées par les vagues et ses plages de sable noir. Comme on peut s’en douter, son établissement en tant que station de commerce et sa prospérité sont fondés sur l’industrie de la pêche et de la transformation du poisson.

Trois vallées luxuriantes, Selárdalur, Hofsárdalur et Vesturárdalur, bordent ici le paysage, elles sont divisées par deux des plus fantastiques rivières à saumons du pays – l’abondante Hofsá et la magnifique Selá – qui, avec un total annuel combiné d’environ 2500 saumons, représentent un régal tentant pour les pêcheurs ardents !

Bustarfell est un ensemble joliment préservé de fermes du XIXe siècle, alignant leurs surprenantes façades pourpres surmontées de tourbe verdoyante bien entretenue. Ce lieu historique préservé fait maintenant office de musée, café (Croft Café) et à l’occasion de salle de concerts.

Laissant le temps à la porte, les visiteurs du musée se retrouveront embarqués dans un voyage à travers l’histoire des exploitations agricoles de ces rudes contrées et des changements de style de vie survenus depuis le début du XVIIIe siècle jusqu’à la moitié du XXe siècle. La plupart des objets présentés dans cette collection – incluant un jeu d’échec sculpté à la main et de petits chaussons d’enfants fabriqués avec des cheveux – est très spécifique et aide à recréer une impression forte et imagée de ce à quoi ressemblait la vie rurale dans l’ancien temps. Ouvert tous les jours du 10 juin au 10 septembre, de 10h à 17h. (bustarfell.is). Bustarfell – 690 Vopnarfjörður.

Bakkaflói et Langanes

En poursuivant vers le nord, la Route 85 coupe par l’intérieur des terres et aboutit à la petite ville affairée de Bakkafjörður qui possède un littoral varié caractérisé par des rochers marins remplis d’oiseaux, de cris et de vie grouillante, et de nombreuses petites anses et falaises. Tout près, dans la Baie de Bakkaflói, se trouvent la vieille ferme et l’église de Skeggjastaðir, datant de 1845. Le lieu a été fort bien maintenu et mérite une petite visite. Et tant que vous êtes dans le coin, faites un saut jusqu’à Stapi, un peu plus loin à l’ouest de Skeggjastaðir, où un impressionnant rocher à l’allure étrange semble jaillir de la mer.

Langanes est une étroite péninsule, remarquablement et naturellement façonnée comme une grande oie sauvage prenant son envol et se détachant de la terre d’Islande. Avec une telle ressemblance, il semble parfaitement adapté que cette bande de terre aventureuse soit peuplée d’une passionnante diversité d’oiseaux. Langanes est le territoire privilégié de nombreuses espèces telles que la craintive oie à bec court, de colonies d’eiders royaux et du rare guillemot de Brünnich. Pour une meilleure et discrète approche, allez jusqu’à la cache d’observation de Lambanes (Route 869), sur la côte la plus septentrionale de la péninsule. Si les fous de Bassan sont votre passion alors vous serez certainement ravis d’apprendre que le rocher de Karlinn (Le Bonhomme), juste devant la falaise de Skóruvíkurbjarg sur la péninsule de Langanes, abrite la plus grande colonie de ces majestueux et grands oiseaux plongeurs de tout le Nord-Est.

N’EST-IL PAS BON, LE BOIS DE SIBÉRIE ? Les rivages du Nord-Est sont “blancs” de bois échoué originaire des rivières de Sibérie. On estime que le bois flottant et dérivant ainsi met environ cinq ans à atteindre l’Islande après un fort long voyage autour du Pôle Nord, avant d’être finalement livré sur les côtes nord-est du pays par le Courant du Groenland-est. Avec le cruel manque de forêts en Islande, cette abondance de bois échoué était autrefois une manne océane de grande valeur, celui-ci était en effet utilisé pour la construction des maisons, des bateaux, des meubles, ainsi que pour la fabrication de piquets pour les clôtures. Peut-être que les seules personne qui ne voyaient pas ce bois d’un bon œil étaient les jeteuses de sorts et les sorciers brûlés au Moyen-Âge sur des bûchers de bois échoué. Le NordEst, avec son riche approvisionnement en trésor né de la mer, possède dit-on le redoutable record d’en avoir fait griller le plus grand nombre.

Þórshöfn

Nichée dans la crique de Lónafjörður, au cœur du large fjord de Þistilfjörður se trouve Þórshöfn – petite mais vivante ville et actif centre de services, également point de départ des excursions vers Langanes. Avant de

vous lancer à l’aventure pour aller explorer les landes de bruyère et les plages couvertes de bois échoué, faites un arrêt au musée Sauðaneshús pour glaner des informations sur la pêche, l’observation des oiseaux et les randonnées à cheval dans le coin. (Sauðanes – 681 Þórshöfn).

Melrakkaslétta

Raufarhöfn. Situé sur le rivage de galets de la péninsule de Melrakkaslétta, Raufarhöfn est la petite ville la plus septentrionale d’Islande – du moins sur le “continent”, l’île principale elle-même. Elle fut autrefois au cœur de l’industrie du hareng et de sa prodigieuse aventure, attirant des gens par milliers avec l’eldorado de son emploi, mais depuis le déclin du hareng, population et prospérité ont diminué de manière significative. Éparpillé autour du lieu se trouve un trésor de fort jolis lacs et étangs, idéals pour la pêche et l’observation des oiseaux. Un agréable chemin conduit depuis Raufarhöfn au lac Ólafsvatn. Le village offre aussi une bonne étape avec l’ensemble de ses services, et son bureau du tourisme à l’Hôtel Norðurljós – Aðalbraut 2 (hotelnordurljos.is) fournit toutes les informations nécessaires sur la région de Melrakkaslétta.

Le Mémorial Arctique. Sur une colline juste au nord de la ville, un cadran solaire en pierre de 54 m est en construction, inspiré par l’univers mythique du poème de l’Edda Völuspá (la Prophétie de la Voyante). Lorsqu’il sera terminé, un large cristal perché au sommet d’une colonne de 8 m projettera la lumière du soleil arctique sur le mémorial de pierre et son sentier mystérieux de 72 petites colonnes représentant des nains, suivant le passage du temps sur le cours d’une année, pendant islandais de Stonehenge. Chaque nain-pilier spécifiera son nom et son caractère, et les visiteurs pourront localiser leur propre nain- anniversaire !

Rauðinúpur. Situé sur la pointe nordouest de la péninsule, à seulement quelques kilomètres au sud du Cercle Arctique, cet impressionnant et massif rocher tinté de pourpre semblant jaillir de la mer génère le sentiment et la fascination d’être au “sommet du monde”.

De retour sur la Route 85 vers Húsavík, la piste décrit une courbe en pénétrant dans le fjord d’Öxarfjörður (le Fjord de la Hache), qui ressemble plus à une large baie qu’à un fjord, puis traverse le minuscule village de Kópasker. En continuant vers le sud (sur une route beaucoup plus calme) à travers

l’étonnant ensemble de lacs peu profonds de Bakkahlaup, la route mène finalement jusqu’à Ásbyrgi – une impressionnante gorge taillée en “U” à l’extrémité nord-est du magnifique canyon de Jökulsárgljúfur.

Le Parc National du Vatnajökull

Jökulsárgljúfur (Route 864 et Route 862). Vous gargariser avec l’eau la plus pure, même avec un zeste de citron, ne vous aidera pas à prononcer le nom de ce trésor national de

l’Islande. Mais essayer est à la fois un challenge amusant et une activité recommandée ! Ce nom rébarbatif se traduit en fait par “Canyon de la Rivière du Glacier”, ce qui résume parfaitement les principaux traits et l’origine de cette merveille naturelle. Mais pour plonger plus en avant dans ses particularités le distinguant de tous les autres, Jökulsárgljúfur est un sauvage et rugueux canyon de 100 m de profondeur, s’étendant sur 30 km au sud d’Ásbyrgi et divisé par une portion de 35km de la puissante rivière glaciaire Jökulsá á Fjöllum. Situé à l’intérieur de la vaste région du Parc National du Vatnajökull, ce formidable canyon est renommé, outre pour sa beauté, pour ses surprenantes formations rocheuses et ses chutes grondantes comme Dettifoss, – régulièrement référencée comme la plus puissante chute d’eau d’Europe. Il est aussi célèbre pour Ásbyrgi – étrange canyon aujourd’hui asséché à son extrémité nord-est, écrin paradisiaque de verdure et de paix, résonnant de l’écho des cris des fulmars et ayant inspiré une légende. ÁSBYRGI – LE BASTION DES DIEUX Selon la légende, ce mystérieux joyau naturel en forme de sabot de cheval, entouré de parois verticales fut créé par une créature mythique, Sleipnir – le cheval géant à huit pattes d’Odin. Comme le décrit l’histoire, par une nuit étoilée alors que le puissant dieu des dieux Odin chevauchait à travers le paradis, son domaine, il descendit un peu trop près vers la Terre, si près que Sleipnir, sa fougueuse monture, toucha le sol avec un de ses sabots, laissant l’empreinte divine sur le sol terrestre sous la forme magnifique d’Ásbyrgi. Alternativement, ce canyon pourrait aussi avoir été créé par une ancienne et gigantesque crue glaciaire. Apparemment, aucun témoin humain ne se trouvait alors sur les lieux pour confirmer l’une ou l’autre histoire, aussi nous ne saurons jamais exactement ! Dettifoss (Routes 864 et 862). Le fait de savoir que cette chute est la plus puissante d’Europe ne prépare cependant pas au choc de sa découverte, de son grondement et de sa formidable force à couper le

souffle. Le fascinant et grondant mur d’eau brune ou grise aux embruns blancs fait 44 m de haut et débite quelque 200m3 d’eau par seconde de moyenne, souvent autour de 500 en été, créant une magnifique et terrifiante vision de la force brute de la nature et faisant même trembler le sol sous vos pieds. Malgré tout, que ce spectacle prodigieux ne vous fasse pas oublier l’équilibre et la prudence, vous n’y trouverez, pas plus qu’ailleurs, de criards panneaux vous le rappelant. Au plus une petite corde, nous souhaitons garder la nature vierge et vous l’offrir ainsi. Dettifoss fait partie d’un ensemble unique de trois chutes consécutives, poussez donc l’excursion pour aller voir ses voisines Hafragilsfoss et Selfoss, certes naines comparées à la puissante reine mais fort belles et captivantes à leur façon. Hljóðaklettar (les Falaises des Échos) est un grand labyrinthe de rochers à pic et de formations de basalte renvoyant le grondement assourdissant des éléments, situé sur la rive ouest du canyon (Route 862). Plusieurs de ces fascinantes structures noires sont modelées en forme de rayons de miel ou orgues de pierre qui agissent comme des transformateurs de son, colorant le bruit de la rivière d’intéressants niveaux de distortion.

Pour une autre expérience des sens, visitez la réserve naturelle de Hólmatungur, accessible depuis la même route, offrant des formations rocheuses colorées et une riche flore.

Húsavík

De retour sur la Route 85, l’itinéraire s’étire vers l’ouest puis serpente le long des contours de la péninsule de Tjörnes, où les fanatiques de fossiles pourront faire un arrêt à la ferme de Hallbjarnarstaðir pour étudier de près la magnifique collection de spécimens locaux illustrant la surprenante histoire géologique du lieu et du pays. Environ 12 km plus loin sur cette même route aérienne vous atteindrez Húsavík – la capitale d’Islande de l’observation des baleines. Cette charmante petite ville, à l’atmosphère chaleureuse agrémentée d’une agréable odeur de poisson définitivement assortie au lieu, est située dans un fjord pittoresque entouré de majestueuses montagnes coiffées de neige même en été. Elle est aussi un florissant centre de commerce pour les régions agricoles environnantes ainsi qu’un actif port de pêche.

La ville est devenue célèbre grâce au film à succès Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga (2020).

Le Musée des Baleines, Húsavík Whale Museum, est l’incontournable et unique musée en Islande consacré aux mammifères marins. Avec ses splendides installations, il offre une richesse inouïe d’informations sur les différentes espèces de baleines, leur évolution et leur biologie, ainsi que sur leurs échouages – autrefois providentiels pour la population – et l’histoire de la chasse à la baleine.

Ouvert tous les jours d’avril à octobre. Ouvert de lundi à vendredi de novembre a mars.

Pour les croisières d’observation des baleines, vous pouvez réserver dans votre application ou sur le site icelandtravel.is

Les cafés et restaurants recommandés de Húsavík incluent Gamli Baukur, situé juste sur le port face aux pontons d’embarquement dans une adorable maison construite principalement avec du bois échoué, et le restaurant Salka dans Garðarsbraut.

Au sud de Húsavík, la Route 85 se divise, devenant la Route 245 et la Route 87, les deux conduisant à la région du lac Mývatn.

D’Egilsstaðir à Mývatn

D’Egilsstaðir à Mývatn, la Route 1 s’étire sur 167 km à travers la vallée de Fljótsdalur, les hauts plateaux de toundra et de bruyère de Jökuldalsheiði et un désert glacé de plaines nues couvertes cendres volcaniques et de dépôts glaciaires.

On peut apercevoir dans cette région inhospitalière les restes discrets et émouvants de maisons en tourbe datant de 1841 et habitées pour la dernière jusqu’en 1946, établies par une poignée de gens avides de paix et d’indépendance, dont la majorité émigra en Amérique après l’éruption volcanique de l’Askja en 1875. Par temps clair, l’absence totale de végétation sur cette route est compensée par de fascinantes perspectives et de saisissants paysages hors du commun, tels que lacs lointains, cols rocheux et torrents fougueux. Mais quand la pluie obscurcit le ciel et que la brume descend, masquant la vue, l’atmosphère se charge alors de présence mystérieuse, créant l’ambiance donnant le frisson et les décors dont sont faites les histoires de fantômes !

Sænautasel. Pour couper le long voyage vers l’ouest, faites un crochet hors de la route jusqu’à Sænautasel (Route 901 > 907), une ferme en tourbe restaurée aussi belle qu’inattendue sur les landes de bruyère du haut plateau désolé de Jökuldalsheiði. Située comme par enchantement près d’un lac avec d’agréables environs verdoyants, elle crée une vision de bienvenue, semblant sortir d’un autre âge.

La ferme date de 1843, elle a été habitée et exploitée jusqu’en 1943, exceptée la période de 1875 à1880 lorsque les cendres de l’éruption du volcan Askja ont rendu la région inhabitable.

La vie sur ce haut plateau désertique était extrêmement difficile et consistait plus ou moins à essayer de conserver les moutons en vie d’une année sur l’autre en survivant soi-même à l’hiver. La ferme a été restaurée par la communauté locale et elle est habitée et maintenue ouverte tout l’été, présentant ses objets des temps anciens dans leur propre environnement. Boissons et gourmandises locales sont aussi proposées.

Möðrudalur (sur la Route.901). Posée au cœur d’une plaine déserte à une altitude de 469 m, avec une vue imprenable sur le majestueux Mont Herðubreið – considérée comme la reine des montagnes en Islande, cette ancienne ferme isolée, dont l’origine date du temps des Sagas, est la ferme la plus haute d’Islande. Depuis la colonisation du pays, elle a été traversée par la piste de deux sagas (des évêques et Sámur) et pendant des années, elle fut un important et incontournable point de passage pour les voyageurs islandais. Avec son pittoresque et café sympa en tourbe, Fjalladýrð Café (tél. 471-1858; fjalldyrd. is), elle fournit une étape comme avant, offrant une excellente nourriture et hébergement pour les voyageurs fatigué ou passionnés d’immensité. Notez bien que cette Route 901 peut être fermée en dehors de la période de juin à septembre. Il est alors possible d’accéder au petit café des montagnes par un charmant crochet depuis la Route 1. Dettifoss. (Route 864 / 862). Les pistes en terre et graviers de l’intérieur jusqu’à Dettifoss sont habituellement ouvertes de mi-juin à mi-septembre. Empruntezles avec prudence et à vitesse réduite si vous n’avez pas un véhicule adapté. Si elles sont fermées, dirigez-vous vers Húsavík par la Route 87 > 85 et faites ensuite le tour de la péninsule de Tjörnes pour accéder à la chute par le côté nord. MANGA DE MÖÐRADALUR

On dit que le dernier pasteur de Möðrudalur – Bjarni Jónsson, a été hanté par le fantôme de sa première femme Margrét, “Manga”, morte tragiquement à la naissance de leur premier enfant. Avant qu’elle ne rende l’âme, le pasteur lui a promis qu’il ne se remarierait pas, mais quand il a trahi sa promesse, sa présence fantomatique a créé quelques troubles, notamment auprès de ses épouses ultérieures.

La région de Mývatn

Mývatn est une région extraordinaire gorgée de merveilles naturelles et géologiques, grouillante de vie. Les caractéristiques singulières de ce lac et son environnement inhabituel en ont fait une des attractions majeures du Nord-Est, particulièrement avec la combinaison d’une riche faune avicole, d’un système écologique unique et d’une activité géothermique.

Durant l’été, la population d’oiseaux explose littéralement et le lac est couvert d’espèces innombrables, faisant bon usage de la riche faune et de la luxuriante flore du lac et des alentours pour nicher. Le lieu est protégé par une loi internationale comme zone importante de reproduction, aussi ce n’est définitivement un coin pour les chasseurs à la gâchette joyeuse! Mais pour quelque inoffensive observation d’oiseaux, cherchez donc des canards, plus de canards et encore des canards, toutes les espèces, 17 – à part l’eider qui ne niche qu’en bord de mer, sont là

et s’y reproduisent. Présumant que vous connaissez les oiseaux, vous pourrez certainement repérer le majestueux plongeon imbrin, le frêle phalarope à bec étroit, le discret grèbe esclavon, le gracieux plongeon catmarin, le mythique garrot d’Islande et garrot arlequin, ainsi que le faucon émerillon. Et si vous êtes chanceux vous pourrez même apercevoir un faucon gerfaut.

LES MOUCHERONS DE MÝVATN

Lorsque vous découvrirez que la traduction de Mývatn est “Lac des Moucherons”, vous comprendrez pourquoi quelques personnes visitant le coin portent un étrange chapeau-filet enveloppant leur tête, silhouettes de science-fiction, tandis qu’on voit les moins prévoyants mais plus conscients de la mode agiter désespérément les bras autour d’eux, ce qui ne fait que plus attirer ces insectes joueurs. Ces moucherons, en majorité, ne piquent pas mais attirés par le dioxyde de carbone rejeté par toute respiration, ils sont inexorablement aimantés par les visages, essayant avec enthousiasme de pénétrer dans le nez ou la bouche. Une seule espèce, peu répandue, peut “mordre” quelque peu, uniquement les femelles, pendant la période de reproduction, on les comprend. Souriez donc de cette frénésie ailée qui prend parfois la forme d’une petite tornade se déplaçant et réjouissez-vous en pensant que truites ventrues et canards dodus leur doivent la vie.

Le volcan central Krafla fait partie du grand appareil volcanique de Krafla (une bande de failles et fissures de 4 à10 km de large et de 80 km de longueur s’étirant du nord au sud) qu’il ne faut pas confondre avec la gentille montagne voisine “Krafla” qui tire son nom des deux phénomènes. La caldera (non le cratère) du volcan central Krafla est située au centre de l’appareil volcanique ; sa taille considérable – avec un diamètre de 10km, est difficile à apprécier depuis la surface de la terre.

Ce volcan a acquis une flamboyante renommée avec les “Feux de Krafla” de 1975 à 1984 lorsque de gigantesques rideaux et fontaines de lave ont jailli d’un alignement de fissures au cœurmême de dans l’immense caldera. La zone géothermique active de Krafla (Route 863) est située au sein de la caldera et comprends la plupart des sites qui font la renommée de la région, tels que marmites de boue en ébullition, champs d’évents de vapeur de Hverir, fumants champs de lave à peine refroidie de Leirhnjúkur (voir ci-dessous) et l’impressionnant cratère Víti au lac émeraude. Le mot “víti” se traduit tout simplement par “enfer”, nom inspiré par l’ancienne croyance – avant la géologie plus terre à terre – selon laquelle les volcans étaient les portes maudites du monde souterrain de la damnation éternelle.

Si vous êtes curieux de savoir comment cette formidable énergie géothermique

est intelligemment convertie en électricité, une des techniques de pointe de l’Islande, ne manquez pas l’exposition qu’abrite la Centrale Géothermique de Krafla, également sur la Route 863, dans un paysage de vapeurs et de tuyaux luisants dignes d’un film de Steven Spielberg. Leirhnjúkur (Route 863). Dans ce paysage totalement surréaliste, vous pourrez voir de vos propres yeux les champs de lave encore fumants des éruptions de 1975 - 1984. Une vaste chambre magmatique s’étend sous la région, par endroits à tout juste 3 km de la surface, profitant alors de la moindre fissure terrestre pour s’épancher. Depuis le parking en contrebas de la route, un sentier circulaire permet de faire le tour du volcan et d’accéder à son sommet d’où l’on découvre une vue magnifique sur les saisissants paysages volcaniques tout autour. Ne laissez cependant pas cet incroyable environnement aux allures de création du monde distraire votre vigilance, prenez garde aux zones de terre aux couleurs claires gris-blanc et jaune lorsque vous traversez une portion de terrain à haute température, portez de bonnes chaussures de marche et ne vous aventurez absolument pas en dehors des sentiers ni près des marmites de boue ou des sources bouillonnantes, et soyez particulièrement prudents les jours de pluie, lorsque la glaise est transformée en considérable quantité de boue rendant le terrain extrêmement glissant.

Námafjall. Juste en bordure de la Route 1 au sud de la région de Krafla, Námafjall (“la Montagne des Mines”, exploitée autrefois pour le minerai

de soufre) est une montagne roussie brûlante et bouillonnante dégageant des vapeurs sulfuriques. Le site est renommé pour ses solfatares colorés et ses fumerolles, avec une collection de marmites de boue grise visqueuse créant une bande son rythmée et glougloutant pour accompagner la vision de ce décor surréaliste aux couleurs fabuleuses et aux odeurs puissantes émanant du centre de la terre. Encore une fois, notez-le bien, merci d’être très prudents lorsque vous vous promenez librement dans ce site explosif, faites preuve de raison malgré la folie des lieux, ne vous aventurez sous aucun prétexte en dehors des sentiers. Le sol est fragile près des évents de vapeur et la boue est non seulement bouillante mais acide, ses éclaboussures sont imprévisibles.

Jarðböðin, Les Bains de la Terre (Route 1). Ce spa naturel géothermal est la réponse du Nord au fameux Bláa Lónið (le Lagon bleu) du Sud (voir p. 34). Comme sa contrepartie sudiste, il contient un mélange unique de minéraux, de silicates et de microorganismes géothermiques, donnant à l’eau sa magnifique apparence bleu perle mais n’est lui pas constitué d’eau marine salée. Ce spa relativement récent possède des vues remarquables sur le lac et les décors somptueux de la région, c’est tout simplement l’endroit idéal, chaud et magique pour se relaxer et contempler quelques-uns des sensationnels couchers de soleil islandais dans la lumineuse nuit de l’été arctique, ou bien la magie des fascinantes aurores boréales au cœur de l’hiver enneigé. Jarðbaðshólar – 660 Mývatn jardbodin.is

Lac Mývatn. Avec chaque saison révélant une nouvelle perspective et de nouvelles couleurs du même paysage, il est difficile de ne pas être impressionné par la diversité de l’Islande, que ce soit les somptueux dégradés de vert de l’été ou les puissants contrastes du noir des roches basaltiques avec les rouges flamboyants et les oranges dorés des forêts de bouleaux arctiques et des touffes de myrtilles à l’automne. Le Lac Myvatn, par exemple, est charmant et luxuriant durant les mois d’été, mais le bien moins observé hiver peut installer un décor complètement différent, avec ses rives chargés de neige et sa végétation nue et givrée qui encadrent l’image enchanteresse des cygnes du lac glissant à travers les brumes au-dessus des eaux gelées, tachées çà et là de l’or d’un rayon du soleil ras. Car oui, contrairement à la croyance populaire, le soleil brille en hiver, bien sûr, même si c’est seulement pendant quelques heures. Le lac lui-même est peu profond (2,5 m de moyenne) mais compte parmi les plus grands d’Islande avec une superficie de 36 km2. Il est situé au sein du grand appareil volcanique

de Krafla, non loin du volcan central Krafla, et a été créé il y a environ 2300 ans après une importante éruption de lave basaltique. Il n’est alimenté que de résurgences d’eaux pures souterraines. Le paysage environnant est dominé par la masse d’impressionnants volcans tabulaires et abrite de surprenantes formations volcaniques comme les incroyables “citadelles noires”, Dimmuborgir (voir ci-dessous).

Reykjahlíð. En arrivant dans le petit village étiré de Reykjahlíð, la Route 1 vous dépose sur la rive nord-est du lac. De là, il existe de superbes sentiers fort bien balisés, à travers champs de lave, bruyères et bouleaux arctiques, reliant quelques-uns des plus beaux sites que la région a à offrir incluant Grjótagjá, Hverfjall et Dimmuborgir. Grjótagjá (Route 860) est un gouffre rempli d’eau pure à l’intérieur d’une grotte, autrefois populaire pour d’agréables baignades, jusqu’à ce que jaillissent les “Feux de Krafla”. L’eau claire bleutée parfois caressée par un rayon de soleil est fort tentante mais ne vous y risquez pas, elle s’est considérablement réchauffée depuis l’éruption. Cependant, elle semble se refroidir lentement, aussi on peut espérer que dans quelques années visiteurs et autochtones pourront se baigner au centre de la terre comme dans le temps. S’il n’y a pas de nouvelle éruption. Attention, la descente escarpée à la grotte peut être périlleuse. Merci de respecter ce site précieux et fragile.

Hverfjall est un immense volcan circulaire qui ressemble à un cratère lunaire. Il s’est formé il y a environ 2800 ans au cours d’une éruption explosive près de Mývatn qui a recouvert la région de cendres et scories. Le cratère mesure près de 1200 m de diamètre et 150 m de profondeur. Son ascension est aisée et offre une vue imprenable sur la région. Ce prodigieux site naturel est protégé, ne déplacez aucune pierre au fond du cratère pour laisser un quelconque souvenir, sa virginité est son joyau. Dimmuborgir. Signifiant “Citadelles noires”, ce magnifique paysage de lave sculptée au fond d’une cuvette est une rareté géologique, avec son labyrinthe de grottes, cheminées noires, crevasses et fissures, rochers rugueux et étranges formations de lave dont la plus célèbre est une arche gigantesque connue sous le nom de Kirkjan (L’Église). Le site est aussi un écrin fragile de végétation riche d’une flore diversifiée – on peut y observer la discrète et carnivore grassette des Alpes, merci de le respecter avec précaution pour mieux en profiter. Il existe trois itinéraires différents pour le parcourir, suivez bien les sentiers balisés et ne vous aventurez pas à les quitter, vous pourriez ne pas retrouver votre chemin vers la civilisation!

Höfði. Cet étonnant cap rocheux s’avançant dans les eaux paisibles et transparentes du lac, paradis inattendu de verdure luxuriante en pleine zone volcanique, est un parc de nature aménagé possédant une faune et une flore fort riches, offrant de somptueuses vues panoramiques sur le lac. Visitez-le en silence pour tenter de surprendre quelques canards barbotant dans une crique et écoutez battre le cœur de Mývatn. Merci de respecter les sentiers et de ne cueillir aucune fleur, elles sont si rares et si belles dans la nature.

Skútustaðagígar, (Les Pseudo-Cratères de Skútustaðir). Sur la rive sud du lac Mývatn se trouve un ensemble de superbes et colorés pseudo-cratères, une des plus étranges curiosités de la région. Un chemin facile en fait le tour depuis le petit centre touristique de Skútustaðir, tour à tour longeant le lac ou grimpant sur une butte volcanique pour embrasser la vue. Fuglasafn Sigurgeirs, (le Musée Ornithologique de Sigurgeir) est une fascinante collection privée d’oiseaux islandais naturalisés, maintenant ouverte au public. Pour toute information, adressez-vous directement au musée ou visitez sa page web : fuglasafn.is.

Si vous avez du temps libre et que vous voulez visiter la caldera d’Askja, veuillez nous contacter pour plus d’informations.

Les Cafés-Restaurants recommandés de Mývatn :

Le Café Vogafjós (Route 1) est logé à l’intérieur d’une étable modèle où vous pouvez observer tout le procédé de la traite et retrouver le goût oublié du lait frais. La traite se fait deux fois par jour et les clients sont encouragés à tenter eux-mêmes l’expérience. L’accent est mis sur les produits locaux faits maison comme la truite fumée, la feta à base du lait de la ferme et le pain des geysers, spécifiquement cuit dans la terre chaude. vogafjosfarmresort.is Gamli Bærinn (La Vieille Ferme), au salon en bois très cosy et au jardin enchanteur par un jour de beau soleil, est un petit café-restaurant de passage avec une agréable atmosphère et un piano, juste à côté de l’Hôtel Reynihlíð (tél. 464-1920). Arnarnes – 660 Mývatn.

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