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Ek’eau, une embarcation lyonnaise à énergie positive

Produire plus d’énergie que l’on en consomme en 2022, c’est possible. C’est ce qu’a démontré Camille Bajot avec Ek’eau, une barge installée le long du quai Rambaud dans le quartier de Confluence et entièrement éco-responsable.

Après des années de travail dans l’évènementiel, Camille Bajot a eu l’idée de regrouper son activité professionnelle et sa conscience écologique dans un projet : Ek’eau. Tout commence en 2015 lorsqu’il décide d’acquérir une barge désuète afin de la transformer en un exemple énergétique. L’objectif avec le maquis : créer un lieu esthétique. « C’est un lieu en bord de rivière qui permet la rencontre de plusieurs univers différents », précise Camille Bajot. Actuellement, la barge a plusieurs fonctions : héberger l’activité professionnelle du fondateur et de son équipe, et accueillir un certain nombre de personnes dans le cadre de conférences, d’expositions, etc.

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près de 6 MWh tout en ayant une consommation énergétique modérée. La constitution de la barge prend elle aussi en compte les problématiques énergétiques avec des matériaux locaux et peu polluants comme le bois qui provient principalement du Jura. L’embarcation possède même un filtre à particules afin de ne pas polluer la Saône. « Nous avons utilisé beaucoup de bon sens de façon à faire les choses au mieux », témoigne Camille Bajot.

L’autonomie énergétique en vue

Au-delà d’être un lieu de vie et d’accueil, Ek’eau a également l’ambition de sensibiliser les visiteurs sur la question environnementale et sur la protection des océans. C’est un exemple en la matière. De la conception du lieu jusqu’à son mode de chauffage, Ek’eau montre l’exemple d’un point de vue énergétique et environnemental. C’est d’ailleurs l’une des rares structures à énergie positive, car oui, cette barge produit plus d’énergie qu’elle en consomme. En continuité avec l’âme écologique du projet, la barque génère de l’énergie en majorité renouvelable. D’abord avec des panneaux photovoltaïques, puis en utilisant la force hydraulique et éolienne. . L’embarcation génère

Pour les mois, voire dans les années à venir, Camille Bajot et Ek’eau ont de grandes ambitions. À terme, l’embarcation se veut totalement autonome d’un point de vue énergétique, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. À l’heure actuelle, la barge produit suffisamment d’énergie pour subvenir aux différents besoins tout au cours de l’année, notamment du fait qu’une partie de l’énergie générée en été est stockée pour être utilisée en hiver, saison la plus énergivore. D’après le fondateur d’Ek’eau, le stade d’autonomie devrait être atteint d’ici 2025. En outre, Camille Bajot souhaiterait créer dans le long terme, « un village éco-responsable en province, ayant pour but de sensibiliser sur les sujets de l’écologie, de l’agriculture et de la permaculture en accueillant des familles monoparentales ainsi que des enfants défavorisés ». Quoi qu’il en soit, Ek’eau démontre que l’écologie et la sobriété énergétique restent à la portée de tous.

Thomas SANTOS ANTAO

Rouler à l’électrique en temps de crise énergétique, toujours rentable ?

Rouler à l’électrique est de plus en plus fréquent dans la population et plus particulièrement à Lyon où les Verts favorisent ce moyen de transport. Mais avec la hausse des prix de l’énergie, est-ce réellement rentable de rouler au vert ?

Lesvoitures électriques sont de plus en plus répandues sur les routes, c’est ce que constate Tony Ledru, conseiller commercial automobile chez Citroën à Rillieux-la-Pape. Malgré le fait que beaucoup de clients soient encore réticents à abandonner leurs véhicules thermiques pour passer à l’électrique, les ventes de voitures électriques ont augmenté de 13% depuis janvier 2022 dans sa concession. En effet, la démocratisation de la voiture électrique est encore récente en France contrairement aux constructeurs japonais. Le premier véhicule 100% électrique de chez Citroën est sorti en 2020 et il s’agit du modèle Ë-C4.

Avantages et inconvénients

Les voitures électriques constituent un moyen plus écologique pour se déplacer, notamment du fait qu’elles n’émettent ni bruit ni odeur, contrairement aux véhicules thermiques, réduisant au passage la pollution sonore. Malheureusement, cette alternative possède son lot d’inconvénients. Premièrement, le coût d’une voiture électrique à l’achat reste plutôt élevé en comparaison à une voiture thermique. Il faut donc être prêt à mettre le prix : Pour le modèle Leaf de chez Nissan il faut compter 29 700 euros, pour une Citroën Ë-C4 comptez 35 600 euros. Le prix n’est pas le seul inconvénient, la recharge reste une contrainte : si vous n’avez pas d’équipement à domicile, les bornes de recharge ne courent pas les rues en centre-ville, encore moins en périphérie de Lyon. Le temps de recharge peut lui aussi entraîner un désagrément.

Cependant, sur le long terme, et selon votre usage, la voiture électrique peut rapidement devenir rentable. En effet, l’entretien est plus simple et moins onéreux : il est en moyenne deux fois moins cher que sur un véhicule thermique. De plus, dans le cas de Citroën, les véhicules électriques sont garantis huit ans ou jusqu’à 160 000km. Mais cette rentabilité dépend de votre mobilité, Tony Ledru parle de « client électrocompatible ». Car, si vous faites de longs trajets, rouler avec un véhicule électrique est désormais plus cher qu’avec un véhicule thermique.

La hausse des prix de l’énergie rend l’électrique moins rentable

S’il est indéniable que les automobilistes gagnent en rentabilité en roulant à l’électrique cela pourrait bien changer. Avec le prix de l’électricité qui ne cesse de croître, les véhicules électriques sont de moins en moins compétitifs par rapport aux thermiques. Cette hausse des prix de l’électricité va irrémédiablement impacter le coût de la recharge des véhicules hybrides, rechargeables et électriques. En France, les particuliers sont relativement épargnés, mais ce n’est pas le cas pour les entreprises qui doivent payer les prix du marché. C’est l’exemple de la marque Tesla qui a envoyé un mail à tous ses clients hier pour les prévenir d’une augmentation du prix de la recharge dans ses Superchargeurs (réseau de recharge rapide en courant continu de 480 Volts, déployé depuis 2012 par le constructeur automobile pour recharger les véhicules électriques.). La marque américaine n’est pas la seule à augmenter ses tarifs, c’est une hausse tarifaire généralisée qui touche le marché du véhicule électrique. En parallèle le prix de l’essence augmente aussi considérablement, et même davantage que le prix de l’électricité. L’électrique reste donc toujours plus rentable.

Afin de respecter le plan climat mis en place en 2017, la Ville de Lyon a souhaité s’adjuger 2 000 nouveaux véhicules publics fonctionnant au gaz et à l’électricité. Pour cela, les mécaniciens de la ville ont du se former à l’utilisation de ses nouveaux équipements.

Depuis l’été dernier, la ville de Lyon s’est lancé le défi de posséder une flotte de véhicules publics totalement verte. En effet, ce défi faisait partie des promesses du maire de Lyon lors de son élection au printemps 2020, qui était de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’azote. Afin de répondre à cette attente, la Ville a décidé de changer la totalité de ses équipements. Patrick Nowicki, le responsable du garage municipal de Lyon, raconte qu’il a « vu arriver des nouveaux véhicules qui fonctionnent avec des énergies différentes. » Il ajoute à ceci qu’« aujourd’hui, la ville possède des équipements qui fonctionnent au gaz, à l’électricité ». Ces changements d’énergies ne sont pas anodins pour Patrick et son équipe puisqu’il a dû réapprendre la plus grande partie de son travail. En effet, ces véhicules « verts » fonctionnent avec des nouvelles technologies qu’il faut absolument savoir réparer en cas de panne.

En plus de cela, la plus grosse partie des machines a aussi dû être changée. En effet, aujourd’hui, le garage situé dans le quartier Bachut de Lyon, est obligé de posséder des prises électriques et de gaz pour alimenter les différents véhicules selon leurs énergies. Mais ces investissements permettent à la Ville de Lyon de rester dans les clous du plan climat mis en place en 2017, comprenant un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’azote de 30 % d’ici 2030.

Avant de pouvoir profiter pleinement des nom-breux avantages que proposent les véhicules « verts », il y a un énorme investissement. Il y a un an, Sylvain Godinot, adjoint au maire, délégué à la transition écologique et au patrimoine expliquait que «le problème majeur de cette transition c’est le surinvestissement puisque les véhicules coûtent plus cher». En effet, un camion qui fonctionne à l’électricité peut se révéler quatre fois plus cher à l’achat. Patrick Nowicki explique que « la ville de Lyon a dû payer les formations de la totalité du personnel pour qu’il puisse réparer les véhicules en panne ».

Aujourd’hui, les mécaniciens de la Ville de Lyon doivent se former continuellement puisque les énergies des véhicules ne sont pas encore toutes identiques. Les méthodes de travail varient énormément selon les types d’engins et représentent donc une énorme charge de travail pour les employés. Alors bien évidemment qu’au niveau écologique, l’arrivée des nouvelles énergies est importante, mais comme nous sommes seulement au début, il reste encore de nombreux problèmes à travailler comme celui de la formation.

Baptiste CHUZEVILLE

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