AGROALIMENTAIRE
MONTRÉAL, PRODUCTEUR MARAÎCHER ET VIGNERON ! PAR PIERRE THÉROUX, JOURNALISTE
La récolte s’est révélée particulièrement bonne l’été dernier : un peu plus de 2,5 tonnes de tomates, aubergines, poivrons, piments, haricots, courgettes, laitues, bok choy, choux-raves, radis, concombres, pois, carottes et fenouil ont été cueillies… sur le toit du Palais des congrès, en plein centre-ville !
C
ette production, qui s’étend sur une petite superficie de moins de 660 m2 (environ 6 500 pi2), montre que le développement de l’agriculture urbaine à Montréal va bon train. Si la ville a une longue tradition en matière de jardins communautaires, l’agriculture urbaine n’est plus seulement un simple loisir et elle s’inscrit aujourd’hui dans une démarche plus commerciale.
Depuis, la firme a construit trois autres serres encore plus grandes, dont celle de l’arrondissement Saint-Laurent inaugurée à l’été 2020 et qui totalise 15 236 m2 (164 000 pi2), soit l’équivalent de trois terrains de football. C’est aussi dans cet arrondissement montréalais que se trouve le plus grand potager biologique sur un toit de supermarché au pays. Un marché d’alimentation IGA,
D’autant, comme l’ont démontré la pandémie et son confi nement, qu’elle s’avère « un élément clé pour rapprocher les lieux de production et de consommation et assurer une plus grande sécurité alimentaire locale », fait valoir Jean-Philippe Vermette, cofondateur et directeur inter vention et politiques publiques du Laboratoire agriculture urbaine qui supervise l’exploitation de la ferme expéri mentale du Palais des congrès. La majeure partie de la récolte a été livrée au Carrefour alimentaire Centre-Sud, un organisme qui soutient « le développement d’un système alimentaire local, écologique et solidaire », selon son site Internet. Les produits ont ensuite été vendus au Marché solidaire Frontenac. DES PRODUITS FRAIS DIRECTEMENT… DU TOIT Montréal est l’une des métropoles où l’agriculture urbaine serait la plus pratiquée, grâce notamment aux Fermes Lufa qui ont fait la preuve depuis 10 ans que cette forme d’agriculture est viable et qui lui ont donné une impulsion. En 2011, le jeune entrepreneur montréalais Mohamed Hage, alors âgé de 30 ans, fondait Lufa et implantait la toute première serre commerciale sur toit au monde, d’une superficie de près de 2 880 m2 (31 000 pi2) dans le secteur District central de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.
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MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION PRINTEMPS 2021
LABORATOIRE AGRICULTURE URBAINE
JEAN-PHILIPPE VERMETTE Cofondateur et directeur intervention et politiques publiques Laboratoire agriculture urbaine