PA R F R É D É R I Q U E D E J O D E
JEANCHARLES HYVERT ARCHITECTE D’INTÉRIEUR
J
ean-Charles Hyvert a fait ses études à Paris, à l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués. Tout en étant étudiant, il a travaillé avec un décorateur qui lui a transmis son savoir-faire. Puis, Changement radical d’environnement, le jeune diplômé pose ses valises à l’autre bout du monde, à Tahiti, loin d’une ambiance parisienne où le design et l’art foisonnent. « C’était dans les années 1980, à cette époque, mes idées étaient totalement anachroniques pour la Polynésie, explique-t-il. Je voulais mettre en pratique ce que j’avais appris à Paris mais cela ne correspondait pas du tout au design de l’époque qui était classique, ancien et colonial et au style paillote. On me disait, si tu fais ça, plus personne ne rentrera dans mon magasin. » Jean-Charles Hyvert ne pouvait pas exprimer sa créativité comme il le souhaitait. Après avoir aménagé quelques boutiques, des snacks, il change totalement de métier et se tourne vers la pub. « Là, je me suis lâché. On créait des spots radio, on imaginait des campagnes de pub. C’était passionnant » !
R E T O U R À L’A M É N A G E M E N T La déco, l’aménagement intérieur reviennent dans sa vie professionnelle lorsqu’une personne lui donne carte blanche pour agencer un local. « Ce fut Le Dao, le premier bar lounge de Tahiti, que j’ai aménagé dans une ambiance asiatique, Shanghai des années 50, très moderne, avec du béton brut, des laques rouges. Cela a choqué au début et puis j’ai été copié ». L’architecte d’intérieur enchaine alors les projets mais jamais sur le même thème car il a horreur de refaire deux fois la même chose. « J’ai aménagé Le Mana sur un thème boite de nuit, très métallique, réalisé La Casa Latina, un bar dans l’esprit de la Havane des années
2 2 | RÊVES DE PIERRE | ARCHITECTURE D’ICI : JEAN-CHARLES HYVERT
SA SIGNATURE : UNE FIBRE ARTISTIQUE JEAN-CHARLES HYVERT A PENDANT UNE TRENTAINE D’ANNÉES EXERCER SON MÉTIER À TAHITI AVANT DE VENIR S’INSTALLER EN NOUVELLE-CALÉDONIE. POUR L’ARCHITECTE D’INTÉRIEUR, TOUT PROJET DOIT S’APPUYER SUR UNE RELATION DE CONFIANCE.
1930-40, un restaurant aussi dans le style bistrot parisien, un snack style surfeur et également des villas pour des particuliers. J’étais ravi de pouvoir exercer mon métier et de déployer ma créativité dans des projets divers ».
D E TA H I T I À N O U M É A En 2012, Jean- Hyvert vient en NouvelleCalédonie pour réaliser un salon de coiffure, il n’est plus jamais reparti. Il a travaillé sur de nombreux projets, a designé l’intérieur de villas, d’appartements, de bureaux, réalisé de grosses rénovations. On lui doit aussi le nouvel intérieur du restaurant Au Ptit café, plus moderne, la réalisation d’un snack à Nouville, près de la clinique, ou encore le nouveau show-room de DGS design. « Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment vivent les gens, comment l’on vit dans les espaces. Je crée toujours un projet spécifique en osmose avec le mode de vie de mes clients. Il faut s’imprégner de ce que les gens attendent, que ce soit un bureau, une boutique, une habitation. J’aime travailler sur des projets de lieux où l’on reçoit des gens ou des gens passent car c’est plus vivant. Il y a une dimension humaine dans l’architecture d’intérieur. Dans tout projet, il faut avoir la confiance du client, c’est essentiel pour moi ». La signature de Jean-Charles Hyvert, ce sont des ambiances chaleureuses rehaussées d’une touche artistique, étant luimême plasticien et féru d’art. « J’aime apporter avec de la couleur un effet de contraste et de relief, marier l’ancien avec le moderne. J’aime réaliser des écrins pour mettre en valeur les objets, les livres, les photos, les tableaux que les clients possèdent. J’essaye de les guider pour qu’il y ait une touche artistique chez eux. J’aime faire ressortir la fibre artistique de mes clients ».