HISTOIRE
1769-2019 250 ans au service vétérinaire des armées Elève militaire à l’école royale vétérinaire d’Alfort (1782) - Aquarelle de M. Devautour
L
e corps des vétérinaires des armées célèbre cette année les 250 ans de sa fondation. Un ordre du Duc de Choiseul du 13 septembre 1769 peut être considéré comme l’acte fondateur du corps. Par ce dernier, le secrétaire d’Etat à la Guerre du roi Louis XV demande à tous les régiments de cavalerie, hussards, dragons et troupes légères, de détacher un sujet pour qu’il soit instruit à l’école vétérinaire d’ Alfort. La création du corps des vétérinaires militaires suit ainsi de très près la fondation des premières écoles vétérinaires par Claude Bourgelat, à Lyon en 1761 puis à Alfort en 1765.
Les progrès des sciences vétérinaires au XIXe siècle, les améliorations obtenues dans la conservation des effectifs équins et les services rendus lors des campagnes coloniales permettent une lente amélioration du statut des vétérinaires militaires, avec notamment : - la création d’un premier cadre des vétérinaires militaires (1843) ; - la reconnaissance du statut d’officier (1852) ; - l’assimilation des grades de la hiérarchie vétérinaire à ceux de la hiérarchie militaire (1884) ; - l’accès au grade de colonel (1902) ; - la création d’un poste de vétérinaire général (1913). Les activités des vétérinaires militaires, initialement centrées sur les soins aux chevaux des troupes à cheval s’étendent dès 1876 au contrôle des viandes, puis des autres denrées alimentaires et, depuis 2005, à celui des eaux destinées à la consommation humaine.
Cynocommandos du service vétérinaire (Hanoï 1954)
Le vétérinaire inspecteur Alphonse Barrier, premier vétérinaire officier général (1913)
Confronté à l’inéluctable diminution des effectifs équins militaires, le service vétérinaire, qui relevait initialement de la direction de la cavalerie, est rattaché une première fois au service de santé des armées (SSA) en octobre 1944. Paradoxalement, le service vétérinaire est alors chargé de la remonte et de la cynotechnie. Le développement considérable de cette dernière en Indochine et en Algérie avec des missions opérationnelles de combat pose la question de son rattachement au SSA qui, pour bénéficier de la protection des conventions de Genève, doit en respecter les dispositions. Pour mettre fin à cette situation ambiguë, le décret du 5 avril 1961 crée le service biologique et vétérinaire des armées relevant directement du chef d’état-major interarmées. Chargé de la zootechnie, des études et recherches dans le domaine de la biologie animale ainsi que du contrôle hygiénique des denrées alimentaires, il est dissous le 1er août 1967 suite à des réorientations budgétaires. Après une période de transition, le corps des vétérinaires biologistes des armées est de nouveau rattaché au SSA à compter de 1978. Ce 2e rattachement marque l’abandon de la gestion et de l’emploi des animaux militaires qui reviennent aux armées. Les vétérinaires des armées se recentrent sur les missions traditionnelles de médecine vétérinaire et de santé publique vétérinaire participant ainsi à la protection de la santé des militaires et au maintien de la capacité opérationnelle des forces. Vétérinaire en chef Emmanuel DUMAS chef du bureau vétérinaire de la direction de la médecine des forces
Actu Santé n° 155 • Automne 2019
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