Actu Santé Mars-Avril 2011

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santé N°122 / mars-avril 2011 / 1€ www.defense.gouv.fr/sante

Actualités du service de santé des armées

Dossier

OPEX2010

Une mission au profit des enfants adoptés en Haïti Agir pour soulager les troubles psychiques post-traumatiques



Sommaire

Dossier

Activitésopérationnelles

OPEX 2010

P. 10 à 21

Une mission au profit des enfants adoptés en Haïti pages 4 et 5

Vieduservice Agir pour soulager les troubles psychiques post-traumatiques

page 6

Le centre de transfusion sanguine des armées évolue

page 7

Grand Bara 2010

page 8

Suivre les sportifs de la Défense

page 22

Réfléchir avec les acteurs de terrain

page 23

Actualitésscientifiques Recherche biomédicale et définition de l’entraînement physique militaire page 9

Histoire Il était le médecin du 8 e Choc

page 24

© Photos couverture : ECPAD Hôpital mobile de campagne de Daguet Hôpital médico-chirurgical de Kaboul

Direction centrale du service de santé des armées Bureau communication et information Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 Mél : bcissa@dcssa.fr Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Joël Marionnet Rédacteur en chef : Médecin chef des services Anne Robert Secrétaire de rédaction : Infirmier anesthésiste cadre de santé Alexandre Schauer Maquettiste PAO : Technicien supérieur hospitalier Anne-Cécile Delpeuch Impression : Pôle graphique de Tulle BP 290 - 19007 Tulle Cedex - Tél : 05 55 93 61 00

P. 4 et 5

Edition : DICOD 1, place Joffre - 75007 Paris Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine Tél : 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : M. Thierry Lepsch (ECPAD) Tél : 01 49 60 58 56 Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 Dépôt légal : Février 2011 Tirage : 12 000 exemplaires 6 numéros annuels

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Activitésopérationelles

En décembre 2010, la France et Haïti finalisent les démarches juridiques d’adoption d’environ 300 enfants, après une longue période de blocage depuis le séisme dont a été victime Haïti en janvier 2010. Ce pays est par ailleurs le siège d’une épidémie de choléra ayant fait en quelques mois plus de 100000 victimes dont près de 2500 morts. Étant donné le nombre élevé d’enfants et la nécessité de les rapatrier rapidement, la décision est prise de les transporter en deux rotations, accompagnés de leurs parents adoptifs emmenés de France. ette opération interministérielle est conduite par le ministère des affaires Étrangères et Européennes, qui demande au ministère de la Défense et des anciens Combattants de fournir deux équipes médicales pour l’accompagnement des voyages aériens, programmés entre le 21 et le 24 décembre. Les objectifs initiaux de la mission sont d’assurer l’accompagnement médical des enfants pendant le trajet du retour en France et de répondre aux diverses questions des parents adoptifs, inquiets

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Lots pédiatriques du service de santé de santé des armées Pourquoi des lots pédiatriques ? Ces lots ont été conçus en 2004, par des pédiatres, des anesthésistes et chirurgiens militaires, pour une utilisation en OPEX, modulable en fonction des situations. Ils sont conditionnés et stockés par la DAPSA à Orléans. Cinq types de lot sont mobilisables sur décision de la DCSSA : • le lot M1, médical de base, pour médecin en poste isolé • le lot M2, médical hospitalier, en cas de montage d’un hôpital pédiatrique • le lot M3, chirurgical • le lot M4, tropical • le lot RESEVAC, destiné au soutien d’enfants de ressortissants expatriés en cas de situation de crise, en attendant leur éventuel rapatriement en France. Pour quelle utilisation ? Depuis leur conception, ces lots ont été utilisés à de multiples reprises. Le plus demandé est le lot RESEVAC. Seul le lot M2 n’est jamais sorti.

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aup © MCS P. Imbert

Unemission notamment à propos de l’épidémie de choléra en cours. En cours de mission s’ajoute un troisième objectif décidé par le ministère chargé de la Santé : l’administration d’azithromycine aux enfants, en prophylaxie du choléra.

choléra. Des sanitaires sont équipés en table à langer, en matériels (gants, solution hydro-alcoolique, lingettes) et en sacs à double emballage pour l’élimination des déchets potentiellement contaminés, couches usagées notamment.

Les moyens humains et matériels

L’escale en Haïti, temps fort de la mission, ne dure à chaque rotation que quelques heures. La rencontre des enfants avec leurs parents adoptifs se déroule dans les jardins de la résidence de l’ambassadeur de France. Elle donne lieu à des scènes émouvantes, surtout pour ceux qui se voient pour la première fois. L’âge des enfants va de un à neuf ans, les âges élevés s’expliquant par l’ancienneté de certaines procédures d’adoption. Environ vingt enfants par rotation ont des pathologies récentes ou en cours, dont l’un présente un abcès très algique du dos, qui est incisé sous sédation sur place.

Chaque équipe militaire regroupe une équipe pédiatrique de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Bégin et d’une infirmière convoyeuse de l’air. Elle fait partie de la mission médicale, composée par ailleurs d’une équipe de l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) du ministère chargé de la Santé, avec pédopsychiatres, médecins et infirmiers urgentistes, et de secouristes de la Croix-Rouge. Les besoins en matériels et médicaments sont définis par les pédiatres de la maternité. Parmi les lots pédiatriques du SSA, le lot M1 est choisi car il s’approche au mieux des besoins de la mission, mais il doit être complété par trois sacs de matériels et médicaments issus de l’HIA Bégin.

Déroulement des deux rotations À l’aller, nous répondons aux questions médicales des parents adoptifs concernant leurs enfants et nous les informons sur l’hygiène et sur la prophylaxie du choléra à donner aux enfants lors du retour. En accord avec l’ensemble de l’équipe médicale, nous définissons une zone de l’avion dévolue aux soins et à l’isolement géographique des enfants suspects de Actu Santé - N°

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Le premier vol ramène 114 enfants, tandis que la deuxième rotation en rapatrie 84. L’équipe militaire, assistée de celle de l’EPRUS, est sollicitée pendant quasiment tout le trajet pour administrer la prophylaxie antibiotique, soigner les enfants malades et rassurer les parents. Lors du premier voyage, il faut d’abord peser les enfants dans l’avion, avec le pèse-bébé du lot M1, pour leur administrer une posologie d’azithromycine adaptée au poids. L’équipe de la deuxième mission, ayant pu faire peser les enfants en Haïti, mène à bien plus aisément cet objectif. À chaque rotation, une dizaine d’enfants nécessite des soins médicaux


Activitésopérationelles

en Haïti

pendant le vol du retour. Les pathologies sont les suivantes : fièvre (le paludisme est éliminé par la négativité du test de diagnostic rapide), infection ORL, cutanée, hernie ombilicale non compliquée, et surtout troubles digestifs, vomissements ou diarrhée, justifiant une réhydratation orale. L’équipe pédiatrique et les convoyeuses de l’air s’enquièrent auprès des parents d’éventuelles difficultés ou interrogations. Il faut souligner le rôle apaisant des infirmières et aides puéricultrices, très apprécié de tous, parents et enfants. Par ailleurs, médecin urgentiste et pédopsychiatres interviennent auprès de plusieurs parents, notamment pour des crises d’angoisse. À l’arrivée à Roissy, les enfants malades et leurs parents sont orientés prioritairement vers le dispositif médical mis en place par la CroixRouge et le SAMU de Montreuil.

© COL H. Exant

Séquelles du séisme encore bien visibles à Port-au-Prince

© MCS P. Imbert

© MCS P. Imbert

rofit desenfantsadoptés

à mobiliser, rapidement, deux équipes pédiatriques complètes (pédiatre, infirmière et auxiliaire de puériculture), pour une opération projetée en milieu tropical qui a contribué à faire connaître la maternité de l’HIA Bégin. Il faut souligner l’excellent contact avec les parents, grâce notamment au dynamisme et à l’écoute dont ont fait preuve infirmières et auxiliaires de puériculture. Le lot M1 a été évalué pour la première fois depuis sa création. Son adéquation médiocre suggère l’intérêt, pour ce type de mission, d’une variante réduite du lot utilisé pour les évacuations de ressortissants (RESEVAC). Pour la maternité, qui prend depuis 2008 une double alerte gynécologique et pédiatrique au titre du Dispositif santé de veille opérationnelle (DSVO), cette première mission pédiatrique a été très bien vécue par le personnel médical et paramédical, qui s’est dit immédiatement prêt à repartir.

Au total, cette mission a été très positive. Le SSA a montré sa capacité Actu Santé - N°

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Les deux équipes Mission des 21-22 décembre Médecin chef des services Patrick Imbert, pédiatre Puéricultrice de classe normale Carine Caraman Aide-soignante de classe normale Maimouna Demba, auxiliaire de puériculture Capitaine Lise Liniger, convoyeuse de l’air Mission des 23-24 décembre Médecin Pierre Mornand, pédiatre Infirmière de classe normale Gwenaëlle Nagard Aide-soignante de classe normale Heureuse Exant, auxiliaire de puériculture Infirmière de classe normale Marion Chenay, convoyeuse de l’air Médecin chef des services Patrick Imbert Médecin Pierre Mornand Service des maladies infectieuses et tropicales Service de maternité-pédiatrie HIA Bégin - Saint-Mandé

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Vieduservice

Agir pour soulager

lestroublespsychiques post-traumatiques

© BCISSA

Les armées françaises sont engagées sur des théâtres d’opérations dont le durcissement, notamment en Afghanistan, multiplie les situations de confrontation brutale avec la mort, exposant les militaires à de véritables blessures que sont les troubles psychiques post-traumatiques. Face à cette réalité, le ministre d’État, ministre de la défense et des anciens combattants, a décidé de lancer en 2011 un plan d’actions relatif aux troubles psychiques post-traumatiques dans les armées, élaboré et piloté par le Service de santé des armées (SSA).

Une souffrance silencieuse

© BCISSA

Les militaires sont confrontés à des situations parfois traumatisantes au plan psychique au cours des opérations extérieures. Le traumatisme psychique aigu peut évoluer vers une souffrance chronique, dont l’état de stress posttraumatique est une des expressions. Les manifestations peuvent être tardives, plusieurs mois voire plusieurs années après le ou les évènements traumatiques : cauchemars, reviviscences diurnes, f lashs, conduites d’évitement, réactions de sursaut, troubles du caractère, du comportement. Véritables blessures psychiques, les troubles psychiques post-traumatiques peuvent être très invalidants pour la vie professionnelle, familiale ou sociale. Ceux qui en souffrent n’en parlent pas

spontanément ou très peu : ce silence est lié à la nature même de ces troubles mais parfois aussi au sentiment de honte ou de culpabilité qu’ils suscitent, à la crainte d’une inaptitude opérationnelle. Leur dépistage nécessite une démarche active du médecin d’unité et une sensibilisation des militaires pour favoriser l’accès aux soins.

Pour une meilleure offre de soins et une meilleure reconnaissance Bâti et piloté par le SSA, le plan d’actions mobilise, dynamise, harmonise les savoir-faire, spécifiques mais complémentaires, des armées pour le soutien psycho-social et du SSA pour la prise en charge médico-psychologique. Il tend vers un seul but : offrir des soins appropriés et accompagner dans la durée chaque militaire ou ancien militaire souffrant de troubles psychiques post-traumatiques liés au service. Parfaire la formation pratique des médecins au diagnostic et au traitement de ces troubles, proposer une offre de soins adaptée, dans un parcours de soins coordonné par le médecin d’unité, renforcer la formation des militaires et notamment des cadres de contact au repérage de ces troubles, assurer une traçabilité sans faille des expositions à risques et des constatations médicales, développer la recherche biomédicale, améliorer le suivi épidémiologique,

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renforcer l’accompagnement psychosocial, sont autant d’actions que mèneront les armées et le SSA, en coopération avec la CNMSS.

Le médecin d’unité au cœur du dispositif En France comme sur les théâtres d’opérations, le médecin d’unité assure au plus près du militaire le soutien médico-psychologique au quotidien, lors des visites périodiques et des consultations de médecine de soins. Détenteur du livret médical, il est le garant de la traçabilité des souffrances endurées, indispensable pour l’étude des droits à réparation. Les psychiatres militaires sont les interlocuteurs privilégiés des médecins d’unité qu’ils accompagnent tout au long de leur démarche. Leur consultation est ouverte à tous les militaires et à leurs familles. Ils sont présents sur les théâtres d’opérations extérieures, de façon ponctuelle ou en permanence comme c’est le cas actuellement en Afghanistan. Si le rôle du SSA est primordial, le succès de ce plan passe par la mobilisation de tous et de toutes. Évaluées régulièrement, ses actions seront ajustées pour une meilleure efficacité au profit des militaires. Médecin en chef Arielle Thimon - Lechevalier DCSSA – Bureau technique


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Lecentredetransfusion sanguinedesarmées évolue © CTSA

Mieux répondre au besoin des forces en opérations, tout en diminuant le coût des collectes de sang, tels sont les défis que le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) doit relever.

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e CTSA, situé sur l’îlot Percy à Clamart, est chargé d’approvisionner en sang et dérivés du sang les hôpitaux et les Opérations extérieures (OPEX). Il produit le Plasma cr yodesséché sécurisé déleucocyté (PCSD) utilisé par les unités médicales opérationnelles et conduit, en partenariat avec l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy, des travaux de recherche sur la prise en charge des brûlés et des blessés irradiés. En janvier 2010, le Département d’audit interne du service de santé des armées (DAISSA) a audité le CTSA. Les conclusions de son rapport ont conduit à arrêter les mesures suivantes. Passer une convention avec l’Établissement français du sang (EFS) pour la fourniture de produits sanguins et la collecte de sang total. Cette évolution est justifiée par le coût très élevé en ressources humaines et financières des collectes faites par les équipes mobiles du CTSA. L’EFS fournira les produits sanguins pour les trois HIA de la région parisienne et l’HIA Sainte-Anne qu’il n’approvisionne pas encore, et pour le soutien des forces. Le CTSA continuera à assurer l’interface entre l’EFS et les théâtres d’opération afin de garantir la disponibilité et la délivrance des produits sanguins qui leur sont destinés. Les établissements régionaux de l’EFS collecteront le sang dans les emprises militaires jusque-là abonnées au CTSA, comme cela se passe déjà dans les zones où ce dernier n’intervient pas. Maintenir la production de PCSD, spécifique aux armées françaises, sans équivalent à ce jour.

Le PCSD a un intérêt reconnu pour le traitement des blessés hémorragiques, tant en termes de facilité d’utilisation que d’efficacité. Sa délivrance de plus en plus fréquente en OPEX le confirme. Le CTSA augmente actuellement sa capacité de production et conservera, à cet effet, ses deux sites de collecte de plasma à Clamart et à l’HIA Sainte-Anne à Toulon. Développer l’activité de recherche dans le domaine des biothérapies sur le site de Percy en étudiant son rattachement à l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA). Une étude complémentaire est en cours afin de préciser le jalonnement des différentes mesures ainsi que les modalités de leur mise en œuvre qui s’étalera de mai à décembre 2011. L’information des armées sur cette évolution du CTSA revêt une grande importance, pour maintenir la fidélité aux collectes du personnel de la Défense. Le don de plasma indispensable pour la production de PCSD reste une priorité pour le CTSA. Les chefs de corps et commandants de Actu Santé - N°

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bases, où les collectes étaient jusqu’à maintenant pratiquées par le CTSA, seront sollicités directement par l’EFS. Cette transformation permettra au CTSA de bénéficier des capacités de l’EFS, opérateur national qui représente aujourd’hui plus de 99 % des collectes de sang en France. Il pourra recentrer son activité sur le soutien opérationnel du combattant et conforter ainsi sa mission prioritaire. Dans cette perspective, le CTSA mettra en place de nouvelles modalités pour aider les unités à réaliser des groupages sanguins et la présélection des donneurs volontaires pour le don de sang total en OPEX. Quelles que soient les modalités de collecte, le don du sang anonyme et gratuit est un geste de fraternité indispensable pour soutenir les soldats engagés en opérations extérieures. Le commandement et le SSA poursuivront leur coopération pour maintenir ce maillon essentiel de la chaîne de solidarité au service des militaires blessés. Médecin chef des services Philippe Mauclère DCSSA – Bureau technique

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Vieduservice

GrandBara 2010 Le 16 décembre 2010 a lieu la 28e édition de la course du Grand Bara. Elle revêt cette année un caractère bien particulier dans le contexte du départ programmé de Djibouti à l’été 2011 de l’unité créatrice et organisatrice depuis 1982 de cette épreuve renommée : la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (DBLE).

1700

sportifs sont inscrits, soit 1/3 de plus qu’en 2009, dont une forte composante internationale (Djiboutiens, Allemands, Américains et Japonais) aussi bien militaire que civile. Le départ pour ces 15 km dans le désert djiboutien est donné à 6h15 par le passage assourdissant au dessus du bivouac de trois Mirage 2000 de la base aérienne 188.

À l’issue d’un peu moins de quarante-six minutes d’effort pour le 1er, militaire djiboutien, et d’un peu plus de deux heures pour le dernier, médecin en chef des FFDJ, la remise des récompenses se déroule sous une tempête de sable. Le Service de santé des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ) était bien représenté avec vingt-sept coureurs franchissant la ligne d’arrivée. De la DIASS, sont montés sur les podiums le médecin général Michel SarthouMoutengou, 1er de sa catégorie en moins d’une heure et le sergent-chef Sophie Caullier arrivée 3e au classement général féminin.

© SGT L. Marzin / FFDJ

Dans son discours de clôture, le COMFOR a pris l’engagement que cette course mythique perdure au-delà du départ de la 13e DBLE. Médecin général Michel Sarthou-Montengou Directeur interarmées des Forces françaises stationnées à Djibouti

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Actualitésscientifiques

Recherchebiomédicale

etdéfinitiondel’entraînementphysiquemilitaire Les forces déployées en Afghanistan réalisent des activités physiques dans un environnement climatique contraignant (chaleur, altitude) et en situations de stress, et/ou privation de sommeil. La généralisation du port des protections balistiques et l’arrivée de systèmes intégrés Felin (1), imposent le port de charges de plus en plus lourdes, cinquante kilos en moyenne. Ces contraintes posent la question de l’adaptation de l’entraînement physique des militaires.

Entraînement en endurance Les bénéfices liés à l’entraînement en endurance sont essentiellement une amélioration de la disponibilité en oxygène et de la fourniture des substrats énergétiques au niveau des muscles actifs, deux facteurs limitant l’exercice prolongé. Ces adaptations aérobies sont d’ordre respiratoire et cardio-vasculaire, avec augmentation du volume plasmatique et du débit

cardiaque. Au niveau musculaire, elles se traduisent par une augmentation de la capillarisation, du nombre des mitochondries et des activités enzymatiques oxydatives, et l’amélioration de l’utilisation des substrats lipidiques. Elles sont obtenues par la pratique régulière d’activités physiques plus ou moins intenses et prolongées, selon des protocoles d’entraînement bien codifiés. Elles concourent à faire reculer le seuil de la fatigue. L’un des principaux stimuli responsables de ces réponses adaptatives est le déficit énergétique au sein de la cellule qui se contracte.

Entraînement en force L’entraînement en force permet d’augmenter la masse musculaire, principalement par le biais d’une hypertrophie des fibres musculaires préexistantes. Ces adaptations sont obtenues par un travail en résistance au cours de séances de musculationrenforcement. Les modes de travail (concentrique-excentrique-isométrique) et les intensités retenues sont responsables de contraintes mécaniques variables à l’origine des adaptations musculaires. Au plan biologique, ces contraintes mécaniques provoquent une augmentation des synthèses protéiques, qui peuvent cependant être inhibées par le déficit énergétique intracellulaire. Ceci est le fondement biologique de l’antinomie relative entre entraînement en force et en endurance. Les recherches fondamentales menées Actu Santé - N°

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ces dix dernières années en physiologie de l’exercice ont considérablement amélioré la compréhension des mécanismes à l’origine des adaptations respectives à l’entraînement en force et en endurance. Il faut désormais approfondir les interrelations entre ces deux types d’entraînement, de façon à proposer, à ceux qui ont en charge la préparation physique dans les armées, une stratégie optimale pour développer en parallèle ces deux qualités indispensables aux activités physiques militaires que sont la force et l’endurance. Médecin en chef Nathalie Koulmann Capitaine Hervé Sanchez Département environnements opérationnels Institut de recherche biomédicale des armées - antenne de La Tronche

(1) Fantassin à équipement et liaisons intégrés

© Photos : IRBA

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es conséquences physiologiques du port de charges sont d’abord une augmentation très marquée de la dépense énergétique avec l’apparition d’une fatigue d’autant plus précoce que la charge portée est importante. D’autre part, le port de charges lourdes est un facteur de risque important de survenue de pathologies aiguës au premier rang desquelles se trouvent les rachialgies, et de pathologies ostéoarticulaires chroniques d’hyper-sollicitation des membres inférieurs. Ceci pose à l’évidence la question de l’optimisation de la préparation physique des militaires à de telles missions. S’il apparaît assez clairement que pour limiter la pénibilité du port de charges, la préparation physique doit désormais privilégier non seulement l’entraînement en endurance, mais également favoriser l’entraînement en force, cette évidence se heurte à l’antinomie physiologique qui existe entre ces deux types d’entraînement.

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Dossier

OPEX 2010

Le soutienmédical s n o i t a r é des op

2010 a été pour le Service de santé des armées (SSA) une année intense sur le plan opérationnel, dramatiquement marquée par le décès des infirmiers Matthieu Toinette et Thibault Miloche en Afghanistan. e nombre de blessés pris en charge par la chaîne médicale est légèrement moindre qu’en 2008 et 2009 mais la part des blessés liés à des opérations militaires représente désormais près de 50 % de ces blessés. Cela confirme l’intensité de l’engagement des forces et de l’impérieuse nécessité de disposer d’un soutien médical performant, nécessité systématiquement rappelée par les autorités politiques depuis plusieurs semaines.

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2010 témoigne d’une grande diversité des modes d’action du soutien médical opérationnel. En Haïti, le service a déployé, à la suite du séisme, une antenne médicochirurgicale qui a opéré à bord du TCD (1) Siroco mais aussi au sein de l’Elément de sécurité civile rapide d’intervention médicale (ESCRIM). L’épidémie de choléra, ensuite, a nécessité la projection d’équipes médicales pour le soutien des gendarmes, déployés au sein de la Mission des Nations unies de stabilisation en Haïti (MINUSTAH). L’engagement de forces spéciales en Afrique de l’Ouest a été soutenu pour la première fois en déployant le nouveau module de chirurgie vitale.

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En Afghanistan, le dispositif de soutien médical français montre au quotidien sa pertinence. La Task Force La Fayette (TFLF) et les OMLT disposent d’une chaîne française complète : médicalisation de l’avant, évacuation médicale de l’avant régulée par le centre de coordination des évacuations du PC de la TFLF, hôpital médico-chirurgical de KAIA et évacuations médicales stratégiques vers la métropole. Aujourd’hui, l’ensemble des militaires français blessés sur ce théâtre est intégralement pris en charge par cette chaîne nationale. Entre la survenue de la blessure en Kapisa ou en Surobi et l’atterrissage à Villacoublay, il se passe en moyenne vingt-quatre heures. Après une année complète de retour d’expérience du sauvetage au combat de deuxième niveau (SC2), le SSA a décidé de renforcer cette formation et de remplacer les infirmiers des OMLT qui sont déployés dans des postes isolés par des Militaires du rang formés (MdR) au SC2. Du fait de la longueur des mises en conditions avant projection, les premiers MdR SC2 seront mis en place au cours de l’année 2011. La mission de mentoring s’est élargie, puisqu’en plus des OMLT (2) , une équipe chirurgicale assure, au sein de la mission Epidote (3) , la formation et le conseil des services chirurgicaux de

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l’hôpital militaire afghan de Kaboul. En Côte d’Ivoire, l’incertitude géopolitique a imposé de redéployer une assistance chirurgicale en soutien du bataillon Licorne. Initialement à bord du BPC (4) Tonnerre, le déploiement à terre de ce soutien est prévu au sein du camp français. Au Kosovo, le passage en Deterrent presence (5) de la KFOR depuis un an, nous a permis de réduire le nombre de postes médicaux déployés. Le format du soutien médical de cette force devrait encore évoluer au cours de l’année 2011. L’opération Daman au Liban, ainsi que la mission Epervier au Tchad sont les seules qui n’ont subi aucun changement majeur au cours de l’année 2010. Les travaux de réfection du centre médico-chirurgical de N’Djamena vont commencer cette année. D’autres opérations avec un soutien médical adapté, plus discrètes, sont en cours ou ont eu lieu : Air baltic en Lituanie pour la surveillance aérienne, Harpie en Guyane pour la lutte contre l’orpaillage, Epeseych aux Seychelles et Atalante au large de la Somalie pour la lutte contre la piraterie maritime.


OPEX 2010

Dossier

TRIDENT 4 PM

DAMAN 6 PM

HERACLES 1 PM

EULEX 1 PM

PAMIR 23 PM 1HMC 1AC

LICORNE 3 PM

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EPERVIER 4 PM - 1 AC

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© BCISSA

1 PM

1315 personnels sant é sur l'année, dont : • 488 personnels sa nté déployés en perm anence • 4 équipes chirurgica les simultanément • 12 équipes chirurg icales • 58 équipes médica les (y compris MEDEV AC) • 5 COMSANTÉ

Au total, 1315 personnels du service de santé des armées ont été engagés sur les théâtres d’opérations, chiffre comparable à 2009. En instantané, cela représente 55 postes médicaux, trois équipes MEDEVAC HM (6) et six équipes chirurgicales. Si le nombre d’équipes chirurgicales déployées a sensiblement augmenté au cours de l’année 2010, le nombre d’équipes projetées a encore diminué : trente-huit en 2008, dix-huit en 2009 et douze en 2010. Comme prévu cette évolution est liée au passage des mandats à trois mois pour les unités

médicales opérationnelles de niveau 2 et 3. De plus, le nombre d’équipes déployées est circonstanciel : remplacement provisoire d’une équipe chirurgicale allemande en Afghanistan, projection de l’élément chirurgical embarqué avec le porte-avions Charles de Gaulle et projection d’une antenne sur Licorne. Ref let de notre engagement opérationnel au profit des militaires français, 51 évacuations médicales stratégiques ont été réalisées en 2010 mais avec plus de blessés de guerre. En 2010, le SSA aura effectué 723

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RAPASAN. Ce chiffre est plus faible que ces deux dernières années sans que l’on puisse établir un lien de causalité avec la réduction de format des forces déployées. Médecin général inspecteur Ronan Tymen Sous-directeur organisation, soutien et projection (1) Transport de chalands de débarquement (2) Équipe de conseillers et d’instructeurs intégrés dans les unités opérationnelles de l’armée nationale afghane (3) Chargée de la formation des officiers afghans au sein de la Force internationale d’assistance et sécurité (4) Bâtiment de projection et de commandement (5) Présence dissuasive (6) HM : hélicoptère de manœuvre

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Dossier

OPEX 2010

Lesasdefindemission © BCISSA

Les militaires français déployés en Afghanistan bénéficient d’une phase de décompression avant de revenir en métropole. Partie intégrante de leur mission et sorte de mise en condition au retour, cette période leur permet de se détendre et de se déconnecter de l’ambiance opérationnelle. Ils se réadaptent au milieu civil et commencent à évacuer le stress de la mission.

à Paphos Mer Méditerranée

zone turque NICOSIE

CHYPRE zone grecque PAPHOS

L

20 km

Afghanistan. Son rôle prioritaire est d’assurer la continuité des soins et traitements initiés pendant la mission. Il dépiste et traite des pathologies bénignes survenues en quittant le théâtre afghan, lors du voyage retour, ou pendant le sas. Il apporte son conseil pour prévenir les pathologies liées à l’environnement. Il prend en charge, en première intention, les urgences qui surviennent à l’hôtel avec l’aide du service des urgences du Paphos general hospital. Lors de l’arrivée d’un détachement en fin de mission, l’infirmier s’enquiert d’éventuels suivis auprès des personnels santé présents. C’est le seul moment du séjour où ils seront sollicités afin de pouvoir eux aussi décompresser par la suite. Les consultations se déroulent dans la © ICN Dézécot

es militaires de retour d’Afghanistan passent trois jours dans un hôtel très confortable situé au sud-ouest de Paphos, sur le littoral sud de Chypre. Pendant leur séjour, ils bénéficient des installations de l’établissement, piscines, spa et plage privée. Des activités variées sont programmées : mini-croisière au large de Coral Bay, visite guidée du centre historique de Paphos, soirée folklorique. Par ailleurs, des séances individuelles ou collectives de débriefing sont organisées ainsi que des réunions d’information sur le retour d’OPEX, des séances de TOP (1) et des activités sportives. La plupart de ces activités est assurée par une équipe de trente cadres militaires dont la majorité est issue de l’armée de terre. Le service de santé des armées met en place un infirmier expérimenté, intégré au dispositif d’encadrement. Il doit avoir participé à une mission en Chambre de l’infirmier

chambre de l’infirmier, qui doit être disponible nuit et jour en raison des horaires atypiques. En effet, les vols arrivée et départ de Chypre ont lieu essentiellement la nuit. Les soins concernent surtout le suivi de pansements, des plaies superficielles, de la traumatologie bénigne, des atteintes de la sphère ORL dues aux variations climatiques ou aux effets de la climatisation, ainsi que des troubles digestifs induits par les changements d’alimentation. L’infirmier est constamment à l’écoute. Il peut ainsi repérer les militaires en souffrance psychologique et alerter leur médecin d’unité. Durant mon séjour de quatre semaines, sept voies aériennes militaires se sont succédé amenant environ neuf cents militaires à Paphos. Avant leur arrivée, ils émettent un avis mitigé sur l’utilité du sas. Avant leur départ pour la métropole, ils répondent à un questionnaire de satisfaction. Selon les relèves, entre 80 et 90 % des participants jugent les effets de ce séjour bénéfiques. Ces résultats positifs légitiment l’existence et la pérennité de ce sas et entretiennent la motivation de l’équipe d’encadrement. Infirmier de classe normale Jean-Marcel Dézécot CMA de Villacoublay

(1) TOP : Technique d’optimisation du potentiel

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Dossier

OPEX 2010

Mission Agapanthe2010 © Marine Nationale

Novembre 2010, l’ensemble des bâtiments du Groupe aéronaval (GAN), soit environ 3 000 hommes, appareille pour quatre mois dans le cadre de l’opération Agapanthe. La mission principale, d’une durée de six semaines, est de participer au soutien aérien des troupes en Afghanistan. Elle est suivie de différentes opérations comme la lutte contre la piraterie en océan Indien et d’exercices multinationaux avec l’Inde et les Émirats arabes unis.

E

n plus des équipes médicales des bâtiments du GAN (1), le soutien santé de la flotte se concentre à bord du porte-avions Charles de Gaulle, dont les locaux médicaux accueillent l’Élément chirurgical embarqué (ECE). Un scanner vient temporairement compléter l’installation de radiologie et le laboratoire d’analyses du bord permet de renforcer la qualité de la démarche diagnostique. Les spécificités d’une telle mission sont nombreuses et nécessitent de la part du service de santé des armées une endurance et une capacité d’adaptation toujours plus grandes.

Une vision plurielle de la médecine Le principal objectif de ce soutien médical est le maintien de la disponibilité des hommes et des installations. Il nécessite une collaboration étroite avec le commandement et une présence attentive auprès des marins engagés dans ce déploiement opérationnel au rayonnement international. En tant que jeune interne, je découvre les différents aspects de la médecine à bord d’un porte-avions en opérations. La médecine de soins et de suivi se traduit par environ 1500 consultations en deux mois. J’aborde la médecine aéronautique, avec la prise en charge d’un pilote de Rafale éjecté lors de la perte de son appareil et l’expérimentation de nouveaux moyens facilitant la miction au cours de vols de longue durée. Puis la médecine fonctionnelle trouve sa place au profit des pilotes et de l’équipage en s’appuyant sur la présence d’une kinésithérapeute. Son intervention est particulièrement appréciée après six heures de vol audessus de l’Afghanistan.

La médecine spécialisée s’exerce au profit de toute la Task Force 473. Cela représente 125 consultations chirurgicales et pré-anesthésiques, quatorze interventions chirurgicales par l’ECE et 400 consultations dentaires en deux mois. Une campagne visant à promouvoir une utilisation responsable de l’alcool en escale, intitulée « Doc tu nous saoules ! », souligne l’importance de la médecine préventive. La navigation et les escales, autour de la péninsule arabique et en océan Indien, multiplient le risque de rencontrer des pathologies tropicales et m’amènent à pratiquer la médecine des voyages. Enfin, la venue à bord d’un médecin et de paramedics américains du porte-avions USS Lincoln a permis d’échanger sur nos pratiques.

Soutien médical de Gaulle du Porte-avionsurChgearntleisstes

• 3 médecins armées s hôpitaux des • 1 interne de dont 1 IADE • 8 infirmiers, -dentiste • 1 chirurgien eute • 1 kinésithérap

Interne des hôpitaux des armées Benoît Nicolas Médecin en chef Pascal Lafrogne Porte-avions Charles de Gaulle

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rqué

Élément chirurgical emba

s • 2 chirurgien -réanimateur te is és th • 1 anes ODE • 1 IADE, 1 IB rs ie m • 2 infir de laboratoire • 1 technicien iologie r en électrorad • 1 manipulateu

(1) Composé d’un pétrolier-ravitailleur, d’une frégate de défense aérienne, d’une frégate anti sous-marine et d’un sous-marin nucléaire d’attaque

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Dossier

OPEX 2010

Aidemédicaleà lapopulation envalléedeKapisa

Neuf heures du matin, sur la base opérationnelle avancée (FOB) au carrefour des vallées de Nijrab, d’Afghanya et de Shokhi, une quinzaine de civils afghans arrivent au poste médical. Une infirmière de notre équipe escorte ces patients. aide médicale à la population ne se substitue pas aux structures sanitaires locales mais valorise et responsabilise les médecins afghans. Dans chacune des vallées, une clinique est présente. Les médecins militaires français ont des contacts fréquents avec leurs confrères afghans à qui ils fournissent régulièrement des “tickets de consultation”. Avec ces tickets, les médecins afghans peuvent sélectionner les patients qu’ils adressent au poste médical de la FOB quand leurs moyens diagnostiques et thérapeutiques sont dépassés. À ces consultations s’ajoutent les urgences vues directement par l’équipe médicale et qui reviennent pour les suites de soins. Quatre-vingt patients civils en moyenne sont vus chaque semaine, soit plus de cinquante pour cent de l’activité du poste médical.

© CCH G. Saincon

Urgence médicale

L’

Les pathologies sont très variées : diarrhées chez des enfants en bas âge, brûlures parfois sévères, abcès, infections respiratoires dermatologiques et ophtalmologiques. En cas de besoin, les médecins adressent les patients à l’Hôpital médico-chirurgical (HMC) français à Kaboul pour avis spécialisé. Les urgences sont, elles aussi, diverses qu’il s’agisse de noyades, d’accidents de la voie publiques, de chutes d’arbres ou de toits, d’accidents de machines agricoles et, bien sûr, de blessures par armes à feu, éclats ou explosions. Les plus graves sont évacuées vers l’HMC Kaboul, ou l’hôpital américain de Bagram. En fonction de leur état, la clinique de Surobi peut aussi les prendre en charge.

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Cette aide à la population est grandement facilitée par les caisses de médicaments livrées par l’association Tulipe et les colis de vêtements qui nous permettent de rhabiller ces patients, notamment les plus jeunes, après leur passage aux urgences. Ces caisses Tulipe servent également à renforcer notre coopération avec les structures sanitaires locales en leur délivrant les médicaments qui leur font le plus défaut.

Un bilan positif

Médecin en chef René-Charles Berthelot Opération Pamir juin à novembre 2010

Soin de brûlé

En six mois de mission, l’équipe du poste médical de Nijrab a effectué plus de mille neuf cents consultations ou soins. Elle a pris en charge plus de cent vingt urgences. L’équipe a acquis Actu Santé - N°

une expérience irremplaçable et a contribué à améliorer les conditions de vie dans le nord de la vallée de Kapisa. Notre intégration n’en a été que plus aisée.

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© CCH C. Lefevre

Des pathologies très variées

Tulipe en soutien


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En mars 2010, devant le nombre croissant de blessés crâniens, un neurochirurgien est affecté pour la première fois à l’Hôpital médico-chirurgical (HMC) implanté sur l’aéroport de Kaboul. Il a pour mission de prendre en charge les militaires de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS), les militaires de l’Armée nationale afghane (ANA) et la population locale.

En dehors des interventions d’urgence, la consultation est très variée. Les patients de la FIAS présentent essentiellement des pathologies rachidiennes dégénératives comme des lombosciatiques ou des névralgies cervico-brachiales par hernie discale. De même la majorité de la population locale consulte pour des pathologies arthrosiques rachidiennes. Le neurochirurgien est régulièrement sollicité pour des avis neurologiques : migraines, épilepsie à équilibrer, accident vasculaire cérébral ischémique. Il n’est pas rare de voir des nourrissons ou des enfants avec des malformations crâniocérébrales. L’activité opératoire programmée qui découle de cette consultation est faible (quatre actes chirurgicaux de mai à août 2010). En effet, les interventions neurochirurgicales sont longues et peuvent obérer la capacité opérationnelle de l’hôpital. Des rencontres avec les deux neurochirurgiens de l’ANA sont organisées pour discuter des dossiers médicaux et des techniques opératoires. Cette collaboration se concrétise par la prise en charge conjointe d’une patiente de trente-quatre ans, opérée à l’HMC

KAIA pour une compression médullaire secondaire à une tuberculose vertébrale. Les nombreux blessés traumatologiques et balistiques permettent de mesurer tout l’intérêt de la présence d’un neurochirurgien intégré dans la chaîne de soins déployée en situation de conf lit armé. Cette mission fait toucher, au neurochirurgien militaire, le cœur de son métier. Médecin principal Arnaud Dagain Neurochirurgien de l’HMC KAIA de mai à août 2010

Mise en place d’un capteur de pression intra-crânienne

© MP A. Dagain

L’

HMC KAIA est doté d’un scanner performant et du matériel technique nécessaire pour réaliser des interventions neurochirurgicales : microscope opératoire, capteur de pression intracrânienne, dérivation ventriculaire externe... L’essentiel du travail du neurochirurgien réside dans la prise en charge des urgences essentiellement traumatiques et balistiques. Leur régulation est assurée par le médecinchef de l’HMC.

à KAIA

© MP A. Dagain

Expérienceneurochirurgicale

Chirurgie d’un hématome extra-dural

Deux mois d’urgences neurochirurgicales • 6 blessés traumatisés crâniens graves par accident de la voie publique • 5 plaies crânio-cérébrales par arme à feu dont 1 militaire français • 3 plaies vertébro-médullaires par arme à feu dont 1 militaire français • 5 parages crânio-faciaux de blessés blastés par engins explosifs artisanaux (IED) dont 2 militaires français Actu Santé - N°

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Membre d'une EPE à son poste d'observation

contre la piraterie

auxSeychelles

La formation aux premiers gestes de secours des EPE s’avère une nécessité impérieuse en de telles circonstances. Elle débute lors du stage initial à Lorient. Avant leur première marée, elle est complétée aux Seychelles par une formation santé centrée sur le sauvetage au combat, l’utilisation de la trousse individuelle du combattant et sur la pose d’une perfusion. La bonne maîtrise de ces gestes a permis à deux membres d’EPE de

EPE et formation santé En cas d’urgence, les EPE isolées en mer ne peuvent pas bénéficier d’un soutien médical immédiat. Il est donc nécessaire qu’elles soient formées et qu’elles disposent d’équipements adaptés. La dotation médicale des navires de commerce, présente à bord des thoniers, comprend des médicaments et du matériel santé sur lesquels l’infirmier s’appuie.

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porter assistance à des marins civils, avec notamment la pose d’une perfusion. Infirmier de classe normale Lionel Briand BASEFUSCO - Lorient

(1) Direction interarmées du service de santé © SM Broudic

U

ne cellule de Commandement tactique et de soutien (COMTAC) est basée à terre. L’infirmier de la COMTAC assure le soutien de proximité et si nécessaire, la liaison avec le secteur public de soins de Victoria, capitale des Seychelles. D’un côté, il est en relation avec les équipes embarquées grâce à un téléphone satellite. De l’autre, il s’appuie sur le médecin référent de l’antenne médicale du Port située sur l’île de La Réunion. La DIASS (1) FAZSOI organise la prise en charge médicale ou médico-chirurgicale d’un malade, ou d’un blessé, et son évacuation. L’unité de distribution des produits de santé des FAZSOI reconditionne son matériel et l’approvisionne en médicaments.

Comme tout bateau civil, les thoniers français basés à l’île de Mahé aux Seychelles peuvent faire l’objet d’attaque par les pirates de l’océan Indien. Les Forces armées en zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) garantissent leur sécurité grâce aux Équipes de protection embarquées (opération EPE SEYCH). Chaque thonier dispose d’un groupe composé de fusiliers marins, de commandos et de marins de différentes spécialités.

Formation à la mise en place d’une perfusion

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© MT L. Fantino

Lutte


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Sauvetageaucombat depremierniveauàMayotte

En mars 2009, l’enseignement du secourisme dans l’armée de terre a été redéfini. Ce dernier comporte maintenant deux volets, dont le sauvetage au combat placé sous la responsabilité du Service de santé des armées (SSA). Entraînement au sauvetage au combat

e secourisme civique reste une activité d’instruction relevant de la responsabilité du commandement. L’enseignement du Sauvetage au combat de premier niveau (SC1) est confié au SSA. Les formateurs doivent être agréés par un Centre d’instruction aux techniques de réanimation de l’avant (CITeRA). Ce deuxième volet est une nouveauté que l’on doit au retour d’expérience des unités projetées en opération, tout spécialement sur le théâtre afghan. Nouveauté toute relative puisqu’on redécouvre en grande partie un savoirfaire bien connu de nos anciens ayant combattu en Indochine ou en Algérie. Les différences entre ces deux enseignements, qui peuvent paraître semblables au néophyte, sont considérables. Ainsi, dans le cadre du secourisme civique, un arrêt cardiaque sera pris en charge par un massage cardiaque externe. En sauvetage au combat, la priorité sera toujours donnée au combat et à la protection. Un arrêt cardiaque peut être lié, dans des circonstances de combat, à une plaie hémorragique ou à un pneumothorax compressif. Il ne sera jamais traité par un massage cardiaque. Ce geste, pourtant bien classique pour un secouriste, serait, dans ce contexte, fatal au blessé. Le militaire doit donc apprendre à bien distinguer ces deux situations avant d’agir, sous peine d’être potentiellement dangereux pour le blessé et pour lui-même. Afin de répondre à cette nouvelle exigence de formation au SC1, le Centre médical interarmées (CMIA) de Mayotte a créé, en août 2009, une cellule Enseignement. Elle est composée d’un directeur technique

© Photos : CMIA Mayotte

L

agréé, le médecin-chef du CMIA, ainsi que de deux formateurs, l’infirmiermajor et son adjoint du Détachement de Légion étrangère de Mayotte (DLEM). Initialement destiné aux personnels affectés au DLEM, il est rapidement apparu que cet enseignement pouvait être également proposé à l’unité tournante de la compagnie Proterre. Il ajoute une plus-value certaine à sa mission à Mayotte qui devient ainsi une mise en condition opérationnelle, préalablement à une éventuelle projection sur le théâtre afghan. Dans les six premiers mois qui ont suivi sa création, la cellule Enseignement a formé l’ensemble des militaires de l’unité tournante, issue du 6e Régiment de commandement et soutien (RCS) de Douai puis du 1 er Régiment d’artillerie (RA) de Belfort. Au programme, apprentissage dynamique de l’extraction d’un blessé, découverte des gestes techniques applicables dès la première phase d’un accrochage, Actu Santé - N°

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qu’il s’agisse d’une action offensive ou défensive, conduite à tenir lors d’une attaque par engin explosif improvisé (IED)... Les chefs de section et chefs de groupe se sont familiarisés avec les messages en anglais type OTAN en vigueur sur le théâtre afghan. La dernière séquence, plus éprouvante physiquement, a servi à évaluer l’unité en situation de combat avec munitions réelles. Au prix d’un engagement pédagogique important de 160 heures sur un an, la cellule Enseignement du CMIA de Mayotte a dispensé un cycle complet de formation de onze modules auquel ont participé 250 personnels. Elle a également organisé seize mises en situation de combat au profit de cinq régiments des forces. Médecin en chef Jean-Luc Verselin Cellule Enseignement du CMIA de Mayotte

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Mission Atalante

La Frégate de surveillance (FS) Floréal et son équipe médicale ont quitté La Réunion le 2 septembre 2010 pour une mission Atalante de quatre mois. Cette opération, sous commandement européen, participe à la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes et permet la libre circulation des navires du programme alimentaire mondial dont dépendent plus de quatre millions de réfugiés somaliens.

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fin de finaliser la préparation de l’équipage sur le plan médical, la mission a débuté par plusieurs exercices et formations qualifiants : sauvetage au combat de niveau 1 pour l’ensemble de l’équipage, exercices d’afflux de blessés, d’évacuation médicale vers un bâtiment suédois disposant d’une structure médico-chirurgicale, planification et entraînement à la transfusion en situation d’exception.

D’autres expériences très concrètes sont venues enrichir la mission, révélant tout particulièrement l’importance du rôle de l’infirmier. Les pirates interceptés ont bénéficié d’une visite médicale de rétention et

© D.R.

Ces entraînements ont permis d’automatiser les gestes techniques et de tester l’organisation dans les

situations critiques. Un détachement de commandos Marine est venu renforcer l’équipage pendant une partie de la mission. Son soutien médical de proximité était assuré par un médecin et un infirmier. L’équipe médicale du bord complétait la prise en charge avant une éventuelle évacuation vers un rôle 2.

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de soins. Un otage, récupéré par le Floréal après quarante-huit heures de détention sur son voilier piraté, a été pris en charge sur le plan médical et surtout psychologique. La mission Atalante est exigeante et dense pour l’ensemble de l’équipage. L’équipe médicale, médecin et infirmier, est en première ligne pour assurer un soutien complexe. Infirmière de classe normale Lydie Mesnard Frégate de surveillance Floréal

Frégate de surveillance Floréal

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0 1 0 2 c i t l Air ba du ciel

Mirages 2000C

e c i l o p e d n o i s s mi Lituanie

en

Voilà une mission originale et peu connue pour laquelle la direction régionale du service de santé des armées de Metz me désigne comme médecin responsable du personnel navigant pour un peu plus de quatre mois, début 2010. Récit. a police du ciel recouvre deux facettes : l’assistance en vol au profit d’aéronefs perdus ou en panne et le respect de la souveraineté aérienne. Cette mission, qui est assurée en France à partir de quatre bases opérationnelles 24h/24, 7j/7, a pris une dimension particulière après le 11 septembre 2001. Les pays européens ne disposant pas des moyens nécessaires à la réalisation de cette mission au-dessus de leur territoire peuvent faire appel à d’autres pays de l’Alliance atlantique. Les pays contributeurs prennent alors des “tours” de permanence de quatre mois et viennent avec leurs aéronefs, leur personnel, leurs matériels de maintenance et leur soutien médical. La France a déjà rempli cette mission en Lituanie et en Islande.

L

Le 1 er janvier 2010, sur la base aérienne lituanienne de Siauliai, nous succédons à un détachement allemand et nous serons

Siauliai est la quatrième ville de Lituanie (130 000 habitants), située au nord du pays, proche de la frontière lettone, de la mer Baltique au cœur du bassin du Niémen, de la Biélorussie et de l’enclave russe de Kaliningrad. La base aérienne était la principale implantation soviétique des pays baltes à l’époque de l’URSS avec 20 000 militaires. Aujourd’hui, il s’agit de la seule plateforme aéronautique militaire lituanienne où sont stationnés deux avions de transport C27, deux hélicoptères MI8 et deux avions à réaction L39. La reconnaissance du site réalisée six mois auparavant a été particulièrement utile pour planifier le soutien médical de l’opération. Pendant trois jours, j’ai visité les infrastructures médicales de la région. Le service médical de la base aérienne met à notre disposition ses deux ambulances et conducteurs. Les anciennes douches soviétiques transformées sont identifiées

© Photos : SIRPA Air

Base aérienne de Siauliai

relevés le 30 avril 2010 par des Polonais . Le détachement comprend quatre Mirage 2000C de l’escadron de chasse 1/12 Cambrésis et 120 militaires français (pilotes, mécaniciens, pompiers, fusilier-commando, personnels infra, SIC, soutien de l’homme...) afin d’assurer la police du ciel au profit des trois pays baltes (1).

pour faire office d’infirmerie dans la zone d’alerte. L’hôpital principal de Siauliai assure le rôle 2/3 avec ses 1 000 lits et un large éventail de spécialités. Le niveau d’anglais des interlocuteurs est aléatoire. L’organisation retenue est proche de celle des autres nations avec un binôme médecin-infirmier, un lot de projection initiale et des lots complémentaires. L’organisation logistique et technique de cette mission a été un point très intéressant : expression des besoins auprès de l’EMO Santé (2), mise en place de la mission, conduite et démontage. Sur le plan culturel et linguistique, les échanges avec nos confrères tchèques rencontrés en juin lors de la reconnaissance, allemands, lituaniens et polonais ont été cordiaux et fort enrichissants. Sur le plan médical enfin, nous sommes restés pendant quatre mois en astreinte permanente à trente minutes. Nous avons effectué près de 300 consultations et deux rapatriements sanitaires. Malgré des températures avoisinant -30° C en janvier et février, aucun accident sérieux lié au froid n’a été déploré. Médecin principal Laurent Vitiello CMA d’Épinal-Luxeuil

(1) Estonie, Lettonie et Lituanie (2) EMO-S : État-major opérationnel santé

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Infirmier pourl’opération Harpie Dans le cadre de l’opération Harpie 2010, de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, trente-sept MITHA infirmiers ont été déployés pour des missions de trois à six mois. près un stage de Préparation aux missions en forêt équatoriale (PREMIFOR) et des formations données par les médecins du Centre médical interarmées (CMIA) de Cayenne, les personnels sont envoyés sur les Bases opérationnelles avancées (BOA) pour une durée de deux à cinq semaines. Leur mission est de soutenir sur des sites isolés trente à cent marsouins, légionnaires et gendarmes. Ils participent également à des patrouilles fluviales et pédestres de plusieurs jours.

© Photos : MED L. Cloarec

A Poste médical

Lors des séjours en forêt, les maîtres mots sont autonomie et rusticité. Autonomie sur les BOA qui ne sont généralement accessibles que par hélicoptère, avion ou pirogue. L’infirmier, assisté par un ou deux auxiliaires sanitaires, travaille sans médecin. Il est donc confronté seul à des choix thérapeutiques pour les plaies et les pathologies bénignes. Pour les cas plus sévères, une liaison satellite permet d’être en relation constante avec un médecin d’astreinte au CMIA. Une Evacuation médicale (MEDEVAC) héliportée peut alors être déclenchée, toutefois elle nécessite un délai minimum de deux heures. Pendant ce temps, l’infirmier doit conditionner le patient pour l’évacuer et Bothrops bilineatus vipéridé le stabiliser sur le plan hémodynamique avant l’arrivée de l’équipe médicale.

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Le pe re

La rusticité se retrouve dans les conditions de vie et de travail dans les postes médicaux et dans l’installation du CC bivouac lors des patrouilles. En plus de son © sac vie, l’infirmier transporte sa trousse de secours. Le tout pèse de vingt-cinq à trente kilos sur un terrain parfois hostile et toujours physiquement éprouvant. Malgré ces contraintes, la mission Harpie reste pour tous une expérience professionnelle et humaine particulièrement riche et passionnante. Infirmier de classe normale Julien Marsol CMA de Bordeaux-Mérignac Antenne médicale de Saint-Astier Infirmier de classe supérieure Thierry Créac’h HIA Clermont-Tonnerre - Brest

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Opération Grison en Guyane

Début décembre 2010 s’est déroulée l’opération Grison dans le cadre de la mission Harpie. Son objectif était de faire cesser de manière durable l’exploitation illégale de réserves aurifères.

Du 29 novembre au 6 décembre 2010, l’opération Grison s’est déroulée dans une zone très attractive pour les garimpeiros (1), aux abords du massif de Dékou-Dékou au sud de SaintLaurent du Maroni. Il s’agit de chercher et de saisir tous les éléments de preuve pouvant aboutir à l’identification des donneurs d’ordre et de remettre les étrangers en situation irrégulière aux services de la police de l’air et des frontières. Les infrastructures logistiques, marchandises, matériels et carburant de contrebande doivent également être détruits. Enfin, il est nécessaire que les militaires s’installent sur le site pour empêcher la reprise de l’activité. L’effectif est constitué de 58 gendarmes, officiers de police judiciaire, 71 militaires des Forces armées de Guyane (FAG), dont un binôme médecin-infirmier, et quatre groupes de Commandos de recherche et d’action en jungle (CRAJ). Dès le début de l’action, médecin et infirmier sont déposés en hélicoptère à l’épicentre des interventions en raison du risque de traumatismes liés au largage des militaires par corde lisse et de la présence de garimpeiros éventuellement armés.

Ils sont équipés sensibilisé à l’intérêt du Destruction de matériel de contrebande d’une trousse avec binôme médecin-infirmier nécessaire pour pour ce type d’action. désinfection, pansements, immobilisations, solutés de remplissage, La mission Harpie n’est pas sans injectables d’urgence, qui leur assure danger. La forêt amazonienne est un une autonomie de six jours. Au poste milieu hostile où la vigilance doit être de commandement de l’opération est permanente. L’isolement est un positionnée une dotation, proche de important facteur limitant dans la prise celle d’un lot de projection initiale. en charge des blessés. Il faut créer une zone d’hélitreuillage le plus rapidement Par poste Iridium, le binôme peut être possible et stabiliser le blessé jusqu’à alerté et intervenir rapidement en l’arrivée de l’équipe d’évacuation utilisant un quad. Aucune pathologie médicale. La confection des sacs du mettant en jeu le pronostic vital n’est médecin et de l’infirmier est à déplorer. Les consultations portent essentielle. Son apprentissage est essentiellement sur des plaies obligatoire par le biais d’instructions superficielles, des mycoses et irritations réalisées au centre médical interarmées inguinales et des furoncles. L’équipe de Cayenne. médicale prend également en charge des orpailleurs avec diverses Médecin Laurent Cloarec pathologies : douleur abdominale et CMIA de Cayenne diarrhée, lombalgie commune, brûlure (1) chercheurs d’or illégaux de l’hémithorax gauche… L’opération Grison s’est soldée par la saisie de 10 g d’or, 4,5 kg de mercure. 136 carbets, cinq tonnes de matériel, 2 000 litres de carburant et dixsept quads ont été détruits. Dix-neuf étrangers en situation irrégulière ont été arrêtés. Le soutien médical de cette opération interarmées est au cœur du dispositif. Le commandement est particulièrement Actu Santé - N°

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Groupe de CRAJ embarquant en Puma

© Photos : MED L. Cloarec

L’

orpaillage clandestin est un phénomène central en Guyane au regard de son impact sur l’immigration irrégulière et sur la violence sous toutes ses formes, trafics de matériels et de main d’œuvre, prostitution, économie souterraine.

Patrouille fluviale

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Vieduservice

Moniteurs EPMS en formation

Suivrelessportifs de la Défense

© CNSD

Le Centre national des sports de la Défense (CNSD), créé le 1er janvier 2006, est placé sous l’autorité du chef d’état-major des armées. Il contribue à la préparation opérationnelle des forces et à leur rayonnement, au plan national et international.

L

Aujourd’hui, ses trois principales missions sont la conception et l’élaboration de la doctrine en Entraînement physique militaire et sportif (EPMS) dans les armées, la formation des spécialistes EPMS des trois armées et de la gendarmerie nationale et le développement du sport de haut niveau de la Défense. L’antenne médicale de Fontainebleau est directement impliquée dans ces trois domaines d’action.

Une nouvelle doctrine Pour faire face à des engagements opérationnels de plus en plus exigeants et des modes de vie plus sédentaires, un nouveau concept d’emploi de l’EPMS va voir le jour. Il a pour objectifs de développer les qualités physiques et psychologiques du combattant, de préserver et d’optimiser son capital santé. Les médecins de l’antenne participent à cette réflexion.

Formation de formateurs Les spécialistes de l’EPMS des trois armées et de la gendarmerie suivent des stages longs pour les moniteurs ou courts pour l’apprentissage des techniques d’interventions opérationnelles rapprochées et techniques d’optimisation du potentiel. Les

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stagiaires sont victimes d’un certain nombre de pathologies traumatiques et micro-traumatiques, pain quotidien du service médical.

Sport de haut niveau de la Défense 170 sportifs de haut niveau de la Défense, répartis dans vingt-neuf disciplines, représentent la France lors des compétitions internationales et des Jeux olympiques. Le CNSD montre sa pertinence et son efficacité, notamment au regard des résultats. Les athlètes ont rapporté respectivement 30 % et 37% des médailles françaises aux Jeux olympiques de Pékin et de Vancouver. En 2010, ils ont remporté vingt-six médailles aux championnats du monde civils dont neuf titres, vingt-six médailles aux championnats d’Europe dont douze titres.

sportifs participeront aux jeux mondiaux militaires à Rio de Janeiro, encadrés par un médecin et trois paramédicaux. Enfin, la signature d’un contrat de partenariat avec l’État verra la création d’un grand complexe sportif civilo-militaire à Fontainebleau où le service de santé des armées disposera d’un outil de travail moderne et adapté à l’ensemble de ses missions.

Médecin en chef Christophe Guyonvarch CMA de Montlhéry Antenne médicale de Fontainebleau

(1) Évalue de manière objective l’équilibre sur un plateau instable, en condition statique et dynamique

Le suivi longitudinal de ces sportifs est effectué au sein du service médical qui dispose d’un plateau technique d’exploration fonctionnelle. Après un examen clinique rigoureux, une épreuve d’effort maximal à visée énergétique peut être réalisée ainsi qu’une étude posturale sur plateforme de stabilométrie (1), par exemple. L’année 2011 sera riche en événements : parution de la nouvelle doctrine EPMS, intégration au sein du CNSD de la filière équestre militaire, regroupement des deux antennes médicales de Fontainebleau dans un service unique sur le camp Guynemer. En juillet, 170 Actu Santé - N°

© CNSD

e CNSD est né du regroupement du commissariat aux sports militaires et de l’école interarmées des sports. Cette dernière a été, jusqu’à la suspension de la conscription, le corps support du très prestigieux Bataillon de Joinville (BJ) où les sportifs de haut niveau effectuaient leurs obligations militaires. Plus de 20 000 athlètes sont passés au mythique BJ, rapportant à la France quarante-deux médailles olympiques et plus de 300 titres mondiaux.

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Sportif de haut niveau de la Défense au plateau technique d’exploration fonctionnelle


Vieduservice

Réfléchir

aveclesacteursdeterrain À la demande du directeur central, deux séminaires ont été organisés pour faire participer les acteurs de terrain à la réflexion en cours sur les évolutions du Service. Compte-rendu de quatre journées de travail.

L’environnement des armées s’est profondément modifié ces deux dernières années. Pour le service de santé, trois dimensions particulières ont marqué son environnement : une évolution du contrat opérationnel, une forte contrainte sur les ressources humaines et financières, une nécessaire réduction de l’empreinte financière relative à la composante hospitalière. C’est dans ce contexte que le directeur central a souhaité réunir un panel d’acteurs hospitaliers afin de réfléchir ensemble à l’amélioration de la performance de notre dispositif tout en renforçant la coopération avec les autorités civiles.

Évolution de la médecine d’unité Mi-décembre 2010, le directeur central a fait connaître ses axes d’effort pour conduire le service à l’horizon 2015 en inscrivant celui-ci dans le plan stratégique des armées. Parmi ceux-ci, la consolidation de la qualité du soutien opérationnel et l’adaptation du Service à son nouveau contrat comme de la médecine d’unité à son nouveau cadre d’action revêtent une importance particulière.

© O. Merlin / BCISSA

Après des exposés liminaires relatifs au diagnostic f lash des hôpitaux d’instruction des armées, basé sur une méthodologie de la direction générale de l’offre de soins ainsi qu’une présentation de la démarche de lean

management entreprise par les Hospices civils de Lyon, les quarantecinq participants ont travaillé sur une vingtaine de thématiques visant à définir un plan d’actions de retour à l’équilibre financier de nos établissements hospitaliers. Après un mois de traitement au niveau hospitalier, ces éléments sont en cours de finalisation au niveau de la sousdirection « hôpitaux ».

© S. Lemaire / BCISSA

Évolution de la médecine hospitalière

Actu Santé - N°

122 - mars - avril 2011

Au-delà du maintien du niveau de compétence du personnel, du fort degré de modernité de nos équipements, de l’ouverture du Service à la coopération internationale, du renforcement de la prévention ou encore du développement d’un véritable parcours de soins au profit de la communauté de défense, il y avait lieu d’élargir les réflexions déjà initiées. En effet, le renforcement de l’interarmisation et la mutualisation, rendus possibles par les nouvelles bases de défense, doivent s’accompagner d’une redéfinition précise des missions relevant de la médecine d’unité, en associant aux réflexions en cours les acteurs de terrain qui la vivent et la pratiquent au quotidien. C’est en ce sens que le directeur central a organisé un séminaire afin de réfléchir sur l’évolution de la médecine d’unité. Après quelques présentations sur l’impact de la loi HPST (1) sur la médecine d’unité, sur le parcours de soins, sur la perception par les militaires de leur médecin d’unité et sur le premier recours, près de 70 acteurs se sont penchés sur une vingtaine de thématiques relatives à l’exercice de la médecine d’unité. Ces éléments, en cours de traitement au niveau régional et local, feront l’objet d’une agrégation au niveau central dans les deux prochains mois afin d’en dégager des éléments d’orientation stratégique qui permettront de bâtir la médecine d’unité de demain. Médecin chef des services Éric Darré DCSSA - Bureau études et pilotage (1) Loi hôpital, patients, santé et territoires

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Histoire

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Ilétaitlemédecindu8 Choc

En Indochine, au 8 e Choc tout le monde a su très vite qui était ce lieutenant aux airs d’adolescent nonchalant. Son aisance et sa réserve, en un mot sa distinction naturelle, son regard limpide et sa blondeur ne trahissaient pas forcement aux yeux du profane sa qualité de médecin de l’armée coloniale. Il avait le contact humain facile et naturel. Son autorité tranquille s’accommodait sans effort d’une grande gentillesse. Et chez un médecin, cela fait partie de l’art de guérir. C’est à Diên Biên Phú qu’il donnera toute son âme et toute son énergie pour lutter contre la mort. Il est de toutes les reconnaissances du bataillon

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au péril de sa vie. Libéré, il quitte l’Indochine avec cinq citations, dont trois à l’ordre de l’Armée. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre exceptionnel pour faits de guerre. « D’un dévouement et d’un courage exceptionnels, très aimé de ses camarades, littéralement adoré par la troupe », voilà le portrait que trace le capitaine Tourret, commandant le 8e Choc, de son médecin de bataillon. Cinquante-sept ans plus tard, le 20 mars 2010, le médecin général Patrice Le Nepvou de Carfort part sans bruit rejoindre le sergent Lambert et tous les autres.

avec sa sacoche à Croix-Rouge. Il marche toujours au milieu de ceux qui vont se battre. Il va au plus près, soigne sous les balles et s’évacue souvent in extremis avec le blessé. Quand la bataille atteindra l’intensité qui interdira toute sortie, il ira dans les trous boueux, les boyaux inondés, les abris obscurs pour soulager la misère et se battre inlassablement contre la destruction des corps. Les nuits sans sommeil, la soif, les jours sans manger, les heures de pilonnage, l’incertitude quand le combat se rapproche trop, l’épuisement n’entameront en rien sa foi et son dévouement. Prisonnier, privé de tout son matériel il restera médecin. Avec rien, ses mains et ses mots, il continuera à aider

site officiel et historique de la bataille : www.dienbienphu.org

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122 - mars - avril 2011

Tous ceux qui l’ont connu, travaillé avec lui, tous ceux qui lui doivent la vie se souviennent d’un homme intelligent, psychologue, d’une personnalité attachante associée à des qualités humaines hors normes. Le 8 e Régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa), héritier du 8e Choc, ne voulait pas laisser s’obscurcir le souvenir d’un des plus grands médecins de son histoire. Aussi, lors des dernières festivités de la Saint-Michel, le bâtiment du service médical a-t-il pris le nom du médecin général Patrice Le Nepvou de Carfort. Adjudant-chef (R) Jacques Antoine 8 e RPIMa Traditions 1- Le médecin lieutenant Patrice de Carfort au Tonkin, 1953

© D.R.

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eaucoup ne connaissaient pas le nom du personnage central mais l’expression de son visage suffisait à interpeller. Dans ses yeux l’immensité de l’impuissance face à la mort. En lui la rage monte mais il sait la contenir, ce n’est pas la première fois qu’il entend cette mort ricaner. Que manquait-il ? Une minute, un geste de plus ? Il connaissait bien le sergent Camille Lambert, cultivé, idéaliste, mystique et maintenant ? Il n’a plus devant lui que son corps inerte qui lui hurle silencieusement son échec.

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© ECPAD

Cette image de guerre est connue, on la trouve dans une foule d’ouvrages sur l’Indochine, dans de nombreux bureaux de médecins, de couloirs de centre médical et dans les écoles du service de santé des armées. Elle illustre le dévouement ultime du médecin militaire dans toute son humanité. Par elle, des vocations sont nées et toutes les promotions de Santards ou de Navalais se sont interrogées devant cette scène tragique.


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