Actu santé novembre-décembre 2010

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santé N°120 / novembre - décembre 2010 / 1€ www.defense.gouv.fr/sante

Actualités du service de santé des armées

LaDRSSAdeLyon Le module de chirurgie vitale Soutenir les équipes de déminage au Liban L’Ambulance 13 stationne au Val-de-Grâce



Sommaire Dossier

Activitésopérationnelles

La DRSSA de Lyon

Une antenne chirurgicale au sein de l’ANA hospital Deux mois en mission à Faya-Largeau

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Le module de chirurgie vitale

page 5

Soutenir les équipes de déminage au Liban

pages 6 et 7

MEDEVAC d’un marin russe

page 8

Vieduservice Un partenariat unité-hôpital pour le dépistage des cancers cutanés

page 9

Les écoles de Coëtquidan s’entraînent en montagne

page 22

Incident nucléaire sur une base aérienne

page 23

Hommage Hommage à l’infirmier de classe supérieure Thibault Miloche

page 24

Réserve La FMIR, une formation militaire et humaine

page 24

Quoideneuf page 25

Exposition L’Ambulance 13 stationne au Val-de-Grâce

page 26

© Photos couverture : Laurent Berthier/Office du Tourisme de Lyon MC Letourneur, EMHM

Direction centrale du service de santé des armées Bureau communication et information Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 Mél : bcissa@dcssa.fr Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Joël Marionnet Rédacteur en chef : Médecin chef des services Anne Robert Secrétaire de rédaction : Infirmier anesthésiste cadre de santé Alexandre Schauer

P. 6 et 7

Maquettiste PAO : Technicien supérieur hospitalier Anne-Cécile Delpeuch Impression : Pôle graphique de Tulle BP 290 - 19007 Tulle Cedex - Tél : 05 55 93 61 00 Edition : DICOD 1, place Joffre - 75007 Paris Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine Tél : 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : M. Thierry Lepsch (ECPAD) Tél : 01 49 60 58 56 Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 Dépôt légal : Mars 2010 Tirage : 16 000 exemplaires 6 numéros annuels

Service de Santé des Armées

Actu Santé - N°

P. 22 et 23

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Activitésopérationnelles

Uneantenne chirurgicale au seinde

l’ANA hospital Dans les semaines à venir, le Service de santé des armées (SSA) mettra en place, à la demande de l’état-major des armées, une antenne chirurgicale au sein de l’hôpital militaire de l’armée afghane à Kaboul, l’ANA (1) hospital. ette équipe chirurgicale remplira une mission permanente dans l’ANA hospital, avec des mandats d’une durée de trois mois. Rattachée au détachement français Epidote, intégré à la NATO training mission in Afghanistan (NTMA) dirigée par les Américains, elle sera constituée, à tour de rôle, par une des cinq antennes chirurgicales.

C

La mission de cette antenne sera de conseiller les équipes chirurgicales afghanes. Elle traduit la volonté de la France d’accroître sa participation dans la formation de l’ANA, pour lui permettre de reprendre à son compte les missions de sécurisation. L’antenne travaillera et vivra avec les Américains déjà présents sur le site de l’ANA hospital. Son action se limitant au mentoring (conseil) des confrères afghans, son personnel sera projeté sans équipement. Ainsi, le SSA élargit son champ d’action à Kaboul en ajoutant, à la composante soins représentée par l’hôpital médico-chirurgical de KAIA, une activité de tutorat spécialisé.

Deuxmois en mission à Faya-Largeau Au titre de l’opération Epervier, un Poste médical (PM) est implanté dans la palmeraie de Faya-Largeau, au nord du Tchad. Le médecin principal (R) Jean-Philippe Micalef a soutenu pendant deux mois le détachement français. Récit.

N

otre détachement est composé de huit permanents, dont le médecin, de sept soldats du détachement de protection (PROTERRE) auxquels sont adjoints six personnels civils de recrutement local et un infirmier de l’armée tchadienne. Ma vie de médecin se partage entre activités militaires (tir), consultations et soins auprès des personnels du détachement, et conseils aux populations. Une à deux fois par semaine, je participe à l’accueil des équipages et des passagers lors des liaisons par Voie aérienne militaire (VAM).

Au cœur de la population L’aide médicale aux populations se répartit tout au long de la semaine avec des visites dans les dispensaires de Djidji, Tsang-Sous et Dozanga au nord, d’Amoul au sud. Ces visites sont indispensables car près de quarante patients consultent quotidiennement. Le médecin militaire est le seul à se déplacer pour apporter son diagnostic et prescrire un traitement, dont la durée est limitée à trois jours compte tenu du stock de médicaments. La visite médicale se déroule en présence de l’infirmier local, qui parle arabe et français, et souvent d’une autre personne chargée de traduire du dialecte en arabe.

en reconstruction, dispose de moyens limités en soins et en médicaments. La chirurgie s’y résume à des césariennes, réalisées sous anesthésie de surface par deux médecins tchadiens. Les autres patients sont dirigés vers N’Djamena, soit par voie routière, soit par VAM. Je suis souvent sollicité par mes confrères tchadiens. L’absence de radiologie simplifie l’exercice médical et m’oblige à revenir à la pratique clinique pure. Les analyses biologiques réalisées par l’hôpital local se limitent aux numérations formules sanguines, aux « bébétests » (1) et aux tests pour le paludisme. La dotation (ECG, matériel de réanimation) du PM permet de prendre correctement en charge les militaires du détachement en attendant leur évacuation si nécessaire. Par mon aide au commandement, je sers de ciment au détachement. Réserviste, je réapprends la vie en communauté où chacun apporte son savoir, sa pierre et doit déployer des trésors d’ingéniosité pour améliorer la vie de tous. Après deux mois dans ce lieu mythique où ont séjourné les généraux Largeau et Leclerc, le retour au mode de vie occidental ne me fait pas oublier l’humilité et la sérénité qu’impose le désert, résumées par ce proverbe africain : « si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens ». Médecin principal (R) Jean-Philippe Micalef Poste médical - Faya-Largeau 1er juin - 28 juillet 2010

Retour à la pratique clinique Le samedi matin est consacré aux soins, à la petite chirurgie et à l’entretien des locaux. L’hôpital central,

(1) Test de grossesse

© MP(R) Micalef

Médecin principal Xavier Desruelles DCSSA - EMO santé (1) ANA : Armée nationale afghane

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Dispensaire de Faya-Largeau Actu Santé - N°

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Activitésopérationnelles

Lemoduledechirurgievitale Le Module de chirurgie vitale (MCV) est une nouvelle unité médicale opérationnelle destinée à soutenir des actions de forces spéciales, limitées dans le temps, l’espace et le nombre de personnels engagés.

MCV sur le salon Eurosatory 2010

© Dicod

L

Caisses Tarpon Table opératoire modulable

Compact mais complet Le MCV doit être en mesure de traiter chirurgicalement trois ou quatre blessés hémorragiques au maximum, avec des contraintes de poids et de volume importantes : quatre mètres cubes et moins d’une tonne. Ces contraintes s’expliquent par la nécessité d’une empreinte logistique minimale pour pouvoir être employé au sein des forces spéciales. Ce contexte d’emploi spécifique justifie sa capacité à être aérolargué à la mer (dans le cadre d’opérations Tarpon) ou à terre, ainsi que la possibilité d’être déployé dans un avion de transport tactique. Pour les mêmes raisons, le personnel est réduit au minimum : un chirurgien, un médecin anesthésiste-réanimateur, un infirmier de bloc opératoire et un infirmier anesthésiste. Son lot technique (LCV) regroupe essentiellement une tente gonflable de dix-huit mètres carrés, des équipements de réanimation et d’anesthésie (respirateurs, appareils de monitoring et laboratoire miniaturisés, extracteurs d’oxygène, banque de sang), une aspiration chirurgicale et cinq boîtes d’instruments chirurgicaux. Il est complété par du matériel médicochirurgical à usage unique. Si certains

de ces matériels ont été choisis parmi ceux déjà utilisés dans des unités médicales opérationnelles, d’autres ont été sélectionnés ou élaborés spécifiquement pour le LCV. Il s’agit par exemple des scialytiques ou de la table opératoire, qui consiste en un porte-brancard pouvant supporter le brancard à différentes hauteurs et positions.

Une utilisation polyvalente Le lot est conditionné dans huit caisses dites Tarpon, étanches et munies d’une valve de dépression. Ces conteneurs sont ceux habituellement utilisés par les commandos marine. Le montage de la tente et le déploiement du matériel demandent moins de trente minutes. Le MCV est utilisable sur des frégates légères furtives type Lafayette et sur des frégates de surveillance type Surcouf, comme celles qui participent à la mission Atalante dans l’océan Indien. Actu Santé - N°

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Différents tests de validation ont été réalisés : largage par la porte latérale à la mer et à terre, largage par issue arrière, déploiement dans la soute d’un avion de transport tactique type C130. Du fait de sa conception et de son emploi, le MCV comble le « vide » qui était apparu, pour de nouvelles missions opérationnelles, dans la chaîne de traitement et d’évacuation des blessés. Il faut souligner que cette structure a une capacité de traitement très limitée, et surtout n’a aucune possibilité ni d’hospitalisation ni de stérilisation. Son utilisation n’est que ponctuelle. Le MCV impose qu’une évacuation immédiate du blessé soit possible après le geste chirurgical. Il ne peut en aucun cas se substituer aux missions des antennes chirurgicales, y compris parachutistes.

© Photos : MC Balandraud

e MCV offre, lors d’actions isolées, une capacité chirurgicale qui permet de réaliser, moins de deux heures après la blessure, un geste de sauvetage sur une hémorragie non compressible. Il répond à une demande des forces spéciales, dont les actions peuvent se dérouler à une distance importante de la France, voire de toute structure hospitalière, comme dans le cas des opérations de contre-piraterie dans l’océan Indien.

Médecin en chef Paul Balandraud HIA Laveran - Marseille

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Activitésopérationnelles

Soutenir

les équipesdedéminage Depuis 2008, la Force intérimaire des nations unies au Liban (FINUL) est engagée dans la mise en place d’une ligne de partage visible entre le Liban et Israël, baptisée blue line. De 1974 jusqu’aux années 1990, les forces de défense israéliennes ont disposé un champ de mines situé à proximité immédiate de cette ligne. Aujourd’hui, un détachement français du génie de l’opération Daman est chargé d’ouvrir, du côté libanais, un couloir de trois mètres de large dans ce champ. Récit du praticien responsable du soutien médical du détachement.

L

e but est de permettre à une commission tripartite (1) de matérialiser par des bidons bleus, visibles de tous, cette ligne de partage en respectant l’intégrité de chaque pays. Ainsi, la blue line est définie à l’aide de coordonnées GPS. Ce chemin est tracé au milieu du champ de mines. Les munitions trouvées dans cette zone sont de deux types : soit des mines anti-personnel contenant 180 g d’explosif qui se déclenchent lors d’une pression de plus de 5 kg, soit des mines anti-char contenant 10 kg d’explosif qui se déclenchent lors d’une pression de 150 kg.

Une équipe, un équipement Une section de déminage se compose de trente-trois militaires : un

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1 et 2 : Exercice d’évacuation de blessé par les démineurs

officier chef de chantier, cinq sousofficiers et vingt-sept militaires du rang appelés basic deminer. Chacun dispose d’un équipement individuel de 25 kg constitué d’un pantalon, d’un gilet, d’un tablier et d’une visière. Ces tenues répondent aux standards OTAN. Elles offrent une protection qui permet de stopper un éclat métallique de 1,102 g ayant une vitesse initiale de 450m/s. Chaque matin, l’officier ou son adjoint ouvre le chantier à déminer. La section travaille cinq jours sur sept, de six heures du matin à quatorze heures. Une fois habillé et équipé d’un détecteur, le sapeur se rend sur la zone de déminage et travaille durant trente minutes. Lorsque la température

extérieure dépasse 50°C comme en été, ce temps peut être réduit à vingt voire dix minutes. Le chef de groupe qui l’assiste est, quant à lui, relevé toutes les heures. Ces deux militaires travaillent au-delà d’une « ligne rouge » qu’il est strictement interdit de franchir dès lors que le chantier est ouvert. Cette consigne reste valable même si un accident survient.

Procédures de secours Le poste médical est installé derrière la « ligne rouge », à la sortie du couloir de déminage. Quatre sapeurs, formant l’équipe de sauvetage de combat, sont désignés à tour de rôle pour intervenir en renfort à tout moment, sur ordre du chef de chantier. Ils sont placés à

Camp à proximité de la zone de déminage

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Activitésopérationnelles Évacuation pa r VAB sanitaire

auLiban

Pour cette activité opérationnelle, le soutien médical n’est possible qu’au prix d’une organisation très lourde et pérenne.

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FINUL à Naqoura à 50 kilomètres. La dernière solution resterait l’hélicoptère italien stationné à Naqoura, équipé en version sanitaire et à dix minutes de vol de l’hôpital civil de Saïda.

Contrôle et accréditation

L’équipe médicale s’exerce de façon très fréquente à la prise en charge d’un blessé sur la zone d’entraînement des démineurs, puis sur le site lui-même. Avant d’être opérationnelle, l’équipe passe un examen d’accréditation avec simulation de prise en charge de blessé, dès sa réception sur plan dur jusqu’à l’héliport par l’équipe française d’évacuation sanitaire aérienne (AMET) de Naqoura. Médecin en chef Hélène Lantres Base aérienne 117 - Balard

Mine anti-personnel

Mine anti-char

© Photos : MC Lantres

côté du poste médical, équipés de leur pantalon, veste et casque à portée de main. Les démineurs qui travaillent sont constamment en liaison radio avec le chef de chantier ou son adjoint. Ils pratiquent régulièrement des exercices d’évacuation de blessé, en moins de quinze minutes, de la zone de l’accident jusqu’au poste médical. Ces entraînements sont adaptés au contexte : blessures par explosion ou plaies par arme à feu, relief escarpé et rocailleux, composé de nombreux petits arbustes et de broussailles où s’abritent serpents et scorpions. La température élevée et le poids de l’équipement rendent le travail physiquement éprouvant et exposent au risque de coup de chaleur. Chaque démineur est équipé d’un garrot tourniquet et d’une syrette de morphine. Sur le site, une équipe composée d’un médecin, d’une infirmière et d’un auxiliaire sanitaire, est présente en permanence durant les heures de travail. Un véhicule de l’avant blindé équipé sanitaire doit être stationné à moins de cinq minutes et une plateforme de poser d’hélicoptères est aménagée à deux kilomètres de la zone de travail. L’évacuation d’un blessé du site de déminage se ferait soit vers le service médical du camp français à dix kilomètres, soit vers l’hôpital de la

L’Organisation des nations-unies (ONU) a mis en place un centre de coordination des actions de lutte antimines qui supervise les opérations de déminage et contrôle la qualité des contingents engagés dans cette mission. Chaque unité de déminage reçoit une accréditation, après une semaine d’entraînement et, chaque semaine, sur le site à déminer. À l’issue, un document quality assurance form est rédigé. Il contrôle tous les aspects du chantier : soutien médical, moyens de communication, marquage, mesures de sécurité, travail des démineurs. En parallèle, un officier français veille à la stricte application des procédures en assurant les contrôles internes à l’aide de ce même document.

Bilan du mandat Daman XII • 265 mètres carrés de terrain explorés sur 50 mètres de long en 12 semaines. • 9 mines anti-char et 1 mine antipersonnel trouvées et détruites sans accident. • Incident : malaises liés à la chaleur en fin de matinée et piqûres de guêpes.

(1) Composée d’Israël, du Liban et de la FINUL

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Activitésopérationnelles

MEDEVAC d’unmarinrusse A

près accord du commandant des FFDJ, la Direction interarmées du service de santé (DIASS) alerte le Centre médical interarmées (CMIA) d’Ambouli situé sur la Base aérienne (BA) 188. La MEDEVAC est déclenchée.

déshydratation sévère. L’examen clinique met en évidence une contracture abdominale confirmant une urgence chirurgicale.

Une équipe médicale et un plongeur sauveteur décollent à bord de l’hélicoptère Puma, d’alerte EVASAN, du Bataillon de l’aviation légère de l’armée de terre (BATALAT). Les conditions météorologiques et les caractéristiques de la plateforme du bâtiment russe permettent d’apponter. L’équipe médicale retrouve, auprès du patient, le médecin et l’infirmier du bord.

Le patient est conditionné avec remplissage vasculaire et antipyrétique. Son état de santé reste stable au cours du vol. À l’atterrissage du Puma, le patient, pris en charge par une ambulance du CMIA d’Ambouli, est transféré rapidement vers l’Hôpital médicochirurgical (HMC) Bouffard. Durant le transport, le médecin MEDEVAC transmet le bilan médical précis par téléphone à son homologue du service d’accueil des urgences. L’équipe du bloc opératoire est immédiatement alertée.

Etiologie et prise en charge

Groupe sanguin rare

Le médecin recueille, en anglais, les données anamnestiques du patient et le plongeur, son identité et ses papiers. Pendant ce temps, l’infirmier prend ses constantes vitales et vérifie l’intégrité de la voie veineuse périphérique. Le tableau de syndrome abdominal fébrile à 39°5 C est dressé. Il évolue depuis quinze jours avec diarrhée profuse, vomissements et

Le médecin urgentiste, le chirurgien viscéral et le médecin anesthésiste accueillent l’homme d’équipage russe dès son arrivée aux urgences de l’HMC. Le scanner abdominal confirme le diagnostic de péritonite. Avec une anémie à 8 g/dl, son état de santé devient préoccupant. Une transfusion homologue est

© Photos : ADJ Martel

Le 28 septembre 2010, dans le cadre de sa mission de lutte contre la piraterie, le bâtiment russe Amiral Levchenko, navigant dans le golfe d’Aden, émet une demande d’assistance auprès des Forces françaises de Djibouti (FFDJ). Un des membres d’équipage souffre de douleurs abdominales associées à une hyperthermie. Le temps est compté… indispensable pour ce marin au groupe sanguin peu fréquent : B+. Une chaîne de solidarité est aussitôt activée avec les donneurs de sang des FFDJ. Après dix jours de soins intensifs et une reprise chirurgicale, le marin est rapatrié en Russie. Les forces armées djiboutiennes et étrangères présentes à Djibouti peuvent solliciter les moyens d’évacuation sanitaire français. Les marines européennes de la mission Atalante et celles des autres nations engagées dans la lutte contre la piraterie, comme les navires civils croisant au large, peuvent également y avoir recours. L’HMC Bouffard est la seule structure de la corne de l’Afrique permettant une prise en charge de qualité des patients avant leur transfert vers un établissement hospitalier national. Médecins Laetitia Corgie Sandrine Salle Médecin en chef Fabrice Boete Centre médical interarmées Djibouti

Marin russe évacué par Puma

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Vieduservice

Unpartenariatunité-hôpital pourledépistagedescancerscutanés

Grâce à une consultation de dermatologie organisée sur la base aérienne de Salon-de-Provence, plusieurs cancers de la peau ont pu être dépistés et soignés.

Après une conférence sur les facteurs de risque et les méthodes de dépistage des cancers de la peau (carcinomes et surtout mélanomes), cinquante consultants représentatifs des multiples professions du site ont été vus. Du fait probablement d’un biais de sélection (incitation à cette visite par les praticiens du service médical ou sujets se connaissant à risque), onze personnes, soit plus de 20 % des consultants, ont été invitées à faire pratiquer l’exérèse d’une ou plusieurs lésions ou à faire assurer une surveillance rapprochée. Quatre cancers de la peau (deux mélanomes et deux carcinomes basocellulaires) et plusieurs lésions pré-cancéreuses ont ainsi été dépistés. Faute de temps, de nombreux personnels qui s’étaient portés volontaires n’ont pu être vus et une nouvelle consultation délocalisée est déjà programmée pour le deuxième semestre.

des régiments et des bases. Enfin, la délocalisation en unité de la consultation, particulièrement motivante, incite les personnes à consulter sachant que le délai d’attente, en France, pour une consultation de dermatologie s’allonge actuellement de manière significative, du fait de la diminution des effectifs médicaux et de l’augmentation exponentielle des tumeurs cutanées. Une thèse de médecine générale, récemment primée, a objectivé que l’incidence des mélanomes dans les armées était plus importante qu’en milieu civi, pour une population globalement plus jeune.

Cette lutte contre les cancers cutanés, qui reçoit le soutien de la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS) et de la mutuelle UNÉO, mérite d’être développée et étendue aux autres régions. Médecin en chef Jean-Luc Arnould Base aérienne 701 Salon-de-Provence Médecin en chef Jean-Jacques Morand Interne des hôpitaux des armées Anne-Camille Pastre HIA Laveran - Marseille

Quatre cancers de la peau dépistés

©B A7 01

À

l’occasion de la journée nationale de dépistage des cancers cutanés et à l’initiative du médecin-chef de la base aérienne de Salon-de-Provence, une consultation dermatologique délocalisée a été organisée le 27 mai 2010 avec la participation du chef de service de dermatologie de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Laveran et de son interne de médecine générale.

© DR

Cette expérience est particulièrement riche. Elle permet un rapprochement entre la médecine d’unité et la pratique hospitalière. Elle contribue à la meilleure connaissance des HIA parfois moins fréquentés par les militaires et personnels civils de la Défense, en raison notamment de l’éloignement

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Dossier

éritière d’une lignée de directions, à partir de 1991, elle devient la direction du SSA de la région militaire de défense Méditerranée, puis en 2001, direction en région terre Sud-est. En 2005, elle prend son appellation de Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) de Lyon, à vocation interarmées. Elle voit sa responsabilité recentrée sur le territoire de la Zone de défense Sud-est (ZDSE), regroupant les régions Rhône-Alpes et Auvergne.

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Échelon déconcentré du Service, la DRSSA de Lyon, avec une quarantaine de personnes, a pour vocation essentielle d’assurer la tutelle des services médicaux placés auprès des forces pour contribuer à leur disponibilité opérationnelle. Elle organise et contrôle ce soutien. Son action s’exerce au profit de 35 000 personnes par l’intermédiaire de 60 médecins, 4 vétérinaires, 1 dentiste et 75 infirmiers auxquels s’ajoutent les autres personnels.

La montagne, une spécificité Les unités soutenues appartiennent à l’armée de terre, à l’armée de l’air, à la DGA et à la gendarmerie. Une des particularités de la ZDSE est de compter la quasi-totalité des unités de la 27 e Brigade d’infanterie de montagne (27e BIM) qui, outre ses missions spécifiques, est particulièrement impliquée dans les opérations

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© Photos : DRSSA Lyon

sur le théâtre afghan (1). La DRSSA gère également la réserve opérationnelle tant au profit de la médecine d’unité que pour le 3e Régiment médical (RMED) de La Valbonne et les établissements du Service implantés dans sa zone de responsabilité. Il s’agit à Lyon, de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Desgenettes, de l’École du service de santé des armées (ESSA) et du Centre de préparation aux opérations extérieures (CPOPEX), à Grenoble, de l’antenne de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA). © DR

Bastion Saint-Laurent

Située sur les hauteurs du quartier de la Croix-Rousse depuis 1936, la direction régionale du SSA de Lyon est implantée au sein du bastion Saint-Laurent, très ancien site militaire. Dans l’avenir, elle devrait quitter La Croix-Rousse pour rejoindre le quartier général Frère avec les autres directions et l’état-major de soutien de la Défense.

© DR

© DR

LADRSSAde Lyon

MGI Di Schino

En situation de crise, la DRSSA assure la coordination de la ressource en personnel d’active et de réserve appartenant aux différents organismes qui viennent d’être cités. C’est ainsi que, de fin 2009 à début 2010, pour renforcer les centres civils de vaccination contre la grippe A(H1N1), la DRSSA a mobilisé des équipes provenant des services médicaux mais également de l’ESSA et les internes de l’HIA Desgenettes.

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La grippe A(H1N1) en quelques chiffres • 88 médecins (active, réserve, internes) : 550 vacations (9 ETP / 2 mois) • 57 infirmiers (active, réserve) : 300 vacations (4 ETP / 2 mois) • 46 centres de vaccination • 88 000 km parcourus.


La DRSSA de Lyon

Dossier

Vue aérienne de Lyon

Le dispositif 2010 qui relève de la DRSSA de Lyon se compose de : • 3 centres médicaux des armées pilotes, • 13 services médicaux d’unité, • 1 département d’expertise médicale, • 5 centres de médecine de prévention, • 1 secteur vétérinaire, • 1 secteur dentaire.

CMA- Lyon – Mont Verdun et ses antennes

Les CMA en Zone de Défense Sud-Est

Lyon – Quartier général Frère (7 RMAT ; GSBDD) Lyon-Bron (ESA ; HIAD/Med personnel) Mont-Verdun (BA 942) Bron Sathonay (Gend) Expertise initiale à QGF CMPA à QGF Antenne vétérinaire à Rillieux La Pape

CMA- La Valbonne et son antenne

2011

Implanté à Clermont-Ferrand quartier Desaix et disposant de 4 antennes : Clermont-Ferrand (Frobert), Issoire, Montluçon et Varennes-sur-Allier. Principales formations soutenues : 92e Régiment d’infanterie (RI), le 28e Régiment de transmissions (RT), le Détachement air (DA) 277, l’école de gendarmerie de Montluçon et la région de gendarmerie Auvergne (Antenne CMPA Clermont Le Brezet (AIA), Antenne CMPA Clermont (13 BSMAT), Antenne CMPA Moulins.

Moulins Montluçon

Ambérieuxen-Bugey

Varennes-

AUVERGNE sur-Allier Clermont-Ferrand

Annecy

Roanne

ChamonixMont-Blanc

Poleymieux-auMont-d'Or

RHÔNE-ALPES La Valbonne

Lyon

Chambéry

Issoire Saint-Étienne

Grenoble

CMA - Valence et son antenne

Varces-Allièreset-Risset

Implanté à Valence il dispose d’une antenne à Valence-Chabeuil. Il soutient principalement le 1 er Régiment de spahis, le GAMSTAT (Groupement Aéromobilité de la Section Technique de l’Armée de Terre), des éléments de la gendarmerie et l’établissement logistique du commissariat de l’armée de l’air.

Transformation du SSA : réforme structurelle pour le soutien des forces La DRSSA de Lyon encadre avec pragmatisme les restructurations de la médecine au profit des forces en s’appuyant sur les médecins-chefs des Centres médicaux des armées (CMA) aux responsabilités élargies. Trois CMA ont accompagné le déploiement de trois bases de défense en 2009 : ceux de Clermont-Ferrand, de Valence et de La Valbonne. La finalité des CMA reste centrée sur l’engagement opérationnel des forces et de leur personnel. 2011 verra la création de deux nouvelles bases de défense : Lyon-Mont Verdun et Varces-

CMA-Varces et ses antennes

Valence

Varces (93 RAM ; 7 BCA ; GSBDD ; Gend) Grenoble (EPA 749) Chambéry (13 BCA ; Gend) Annecy (27 BCA ; Gend) Chamonix (EMHM ; PGHM)

Chabeuil

Grenoble. Cette dernière englobera en particulier toutes les unités de montagne de la zone. Tous les acteurs dévolus au soutien médical des forces sont concernés par les OPEX : de la visite médicale d’aptitude pour tous à organiser avant le départ jusqu’au soutien sur le terrain, voire au retour, la prise en charge d’éventuelles séquelles organiques ou psychotraumatiques. Si les témoignages d’opex sont présentés dans ce numéro par le personnel santé des unités alpines, ils ne doivent pas masquer la forte mobilisation de l’ensemble du personnel santé projetable en ZDSE.

© BCISSA

CMA- Clermont-Ferrand et ses antennes

Implanté à La Valbonne il assure le soutien du 3e RMED, du 68e Régiment d’artillerie d’Afrique (RAA) et de multiples détachements rattachés à la BdD et possèdera en 2011 une antenne à la Base aérienne (BA) 278 d’Ambérieux.

2011

Pour exercer la mission opérationnelle de façon optimale, chacun a à cœur, par la formation et l’entraînement, de maintenir et de développer ses capacités techniques et physiques pour s’adapter aux spécificités de milieu et d’armée. Au total, deux axes d’effort se dégagent : la préparation opérationnelle et la réussite de la transformation de la médecine d’unité en veillant à maintenir la nécessaire qualité des liens tissés entre le Service et les forces armées. Médecin général inspecteur Michel Di Schino Directeur régional du service de santé des armées - Lyon (1) Missions OMLT GTIA Kapisa

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Dossier

La DRSSA de Lyon

LeBER: entresuivi,terrain etexpertise

© DRSSA Lyon

Le Bureau équipement - ravitaillement (BER) de la DRSSA organise, conduit et suit l’équipement et le ravitaillement sanitaire destinés aux centres médicaux et aux Services vétérinaires (SV).

C

e bureau assure également la surveillance technique et le contrôle de l’application de la réglementation des stupéfiants destinés à la médecine humaine ou vétérinaire ainsi que dans le domaine de la matériovigilance, de la pharmacovigilance, et de l’environnement.

Suivi et gestion des inventaires de matériels Le BER tient à jour les inventaires techniques des équipements des centres médicaux. Avec l’aide du vétérinaire en chef Martin, la DRSSA a développé un dispositif original de suivi et de gestion des inventaires. Chaque matériel santé se voit affecter une étiquette code-barres qui est lue à l’aide d’une “douchette”, lors des inventaires quadriennaux ou à la demande. Dans le logiciel sont rentrées les informations nécessaires pour la comptabilité matière du bureau « affaires administratives et finances » et tous les éléments utiles au BER. Cet outil permet de disposer de l’historique complet des matériels présents dans les unités et d’anticiper leur renouvellement.

Des visites de terrain Le pharmacien participe aux Visites de surveillance administrative et technique (VSAT) pour contrôler le

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respect de la réglementation pharmaceutique et conseiller les praticiens et infirmiers. L’expertise pharmaceutique auprès des Centres médicaux des armées (CMA) et des Services médicaux d’unités (SMU) ne se cantonne pas au simple contrôle des stocks ou à la vérification des stupéfiants. Le BER s’inscrit dans la mise en œuvre d’une politique d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité du circuit des produits de santé. Le pharmacien doit être considéré, sur ce point, comme le correspondant régional des vigilances sanitaires et responsable des démarches qualité appliquées aux produits de santé. Sa présence, à ce titre, garantit un approvisionnement sous responsabilité pharmaceutique. Ses actions s’exercent également dans le domaine de la vigilance sanitaire au travers du recueil et de la transmission d’informations de pharmacovigilance et de matériovigilance, mais aussi dans la démarche qualité. La collaboration entre le BER et le cadre de santé, référent « qualité-soins », est essentielle. La prise de conscience, par les personnels des unités, de l’obligation de répondre aux exigences du code de la santé en matière de sécurité de prise en charge des patients et de traçabilité, s’accompagne d’une plus forte implication de leur part.

Actu Santé - N°

À ce titre, le BER participe à la rédaction et au contrôle des documents qualité relatifs au fonctionnement des appareils (1) des SMU et CMA.

Conseil et expert Dans une zone où sont implantées des centrales nucléaires et une industrie de la pétrochimie, le pharmacien est le conseiller du directeur régional pour les risques nucléaires, radiologiques et chimiques. Il apporte son expertise dans le domaine de l’hygiène et est impliqué dans les aspects environnementaux. Il rédige le plan d’action environnemental et veille à l’application des directives qui s’appliquent au recyclage et à la protection de l’environnement. Dans cette période où s’élabore la nouvelle gouvernance du SSA et où se pose la question de l’architecture des échelons déconcentrés du Service, il apparaît clairement qu’une expertise « équipement-ravitaillement » de proximité est un atout dans le pilotage des activités des CMA. Pharmacien chef des services Yves Chancerelle Chef du bureau équipement-ravitaillement

(1) Mise en œuvre, étalonnage, contrôle, sécurité…

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Médecinedeprévention sur leterrain

Soudeur au 13e BSMAT

E

© Photos : DRSSA Lyon

Au sein du ministère de la Défense, l’application de la réforme de la médecine de prévention au profit des personnels militaires s’oriente vers un accompagnement et une supervision des médecins d’unité par le conseiller expert régional. n dehors d’une activité technique nécessaire au maintien de sa compétence, le médecin Conseiller et expert régional en médecine de prévention Relevé du niveau sonore (CERMP) de la DRSSA de Lyon se déplace dans les unités et les Centres médicaux des armées (CMA). Il y rencontre les médecins militaires qui exercent la médecine de prévention au profit des personnels militaires, un élément placés en Surveillance médicale important pour renforcée (SMR). Il conseille l’identification des également ceux qui ont en charge cette actions à mener. mission au profit des personnels civils. Au sein du ser vice médical, le conseiller régional sensibilise le personnel paramédical qui assiste le médecin de prévention, sur l’intérêt Exercée sur un mode dérogatoire, la de la tenue des différents registres et médecine de prévention doit être sur la cohérence des données considérée par les médecins d’unité recueillies, indispensables pour un suivi comme une composante à part entière de qualité des activités de médecine de la médecine d’armée. de prévention. Dans ce cadre, le CERMP apporte un soutien technique et réglementaire aux médecins des forces et assure ainsi la cohérence de leurs actions. Il partage avec eux son expérience du milieu : Dans le cadre des restructurations du organisation d’une visite d’atelier, ministère de la Défense, une nouvelle réalisation de mesures d’ambiance, organisation de la médecine de évaluation des risques professionnels, prévention au profit des personnels recherche des points sensibles en civils a été mise en place à titre termes de sécurité et de prévention expérimental depuis le 1er juin 2010. des accidents du travail. L’implication Un Centre régional de médecine de systématique du chargé de prévention prévention des armées (CRMPA), de l’unité permet de compléter directement subordonné à la DRSSA l’information sur les conditions de de Lyon et placé sous l’autorité du travail. Sa connaissance du terrain est CERMP, est créé au sein du service

Partie intégrante de la médecine d’armée

Déclinaison en régions Rhône-Alpes et Auvergne

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régional de médecine de prévention. Dans les régions Rhône-Alpes et Auvergne, il s’appuie sur l’ossature du Centre de médecine de prévention (CMPr) de Lyon. Les autres CMPr sont érigés en antennes du centre régional. Ils sont situés, à Clermont-Ferrand au sein de l’atelier industriel aéronautique et du 13 e Bataillon de soutien du matériel de l’armée de terre (BSMAT), et au détachement air de Moulins. Étant tous implantés sur l’emprise de la base de Défense de ClermontFerrand, ils sont adossés à son CMA. Ces trois antennes sont placées sous la tutelle technique du médecin chef du CRMPA de Lyon, dans le respect de l’indépendance technique inhérente à l’exercice de la médecine de prévention. Le CMA de ClermontFerrand assure l’intégralité de leur soutien et son médecin-chef est leur interface unique avec la base de Défense.

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Médecin en chef Joëlle Boucheron-Clary Conseiller expert régional

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Vétérinairefaceauxcrises

desantépublique Les catastrophes sanitaires, naturelles ou technologiques peuvent avoir des conséquences graves sur les populations humaine et animale, l’économie d’un pays ou l’environnement. L’expertise vétérinaire du Service de santé des armées (SSA), dans la préparation et la réponse aux crises majeures de santé publique est souvent recherchée.

P

rofessionnel de la santé animale, le vétérinaire est également un acteur de la santé de l’homme et de la protection de l’environnement, dans la maîtrise des risques liés aux aliments, à l’eau ou aux zoonoses. Il contribue aux différentes phases du traitement d’une situation de crise : anticipation, préparation, réponse opérationnelle et réhabilitation.

Une coopération pluridisciplinaire et interministérielle La gestion efficace d’une crise majeure fait appel à une coopération pluridis-

ciplinaire, placée sous l’autorité du préfet. La nature ou l’ampleur de l’évènement peut justifier que celuici émette des demandes de concours ou des réquisitions de moyens militaires. En effet, lorsque les moyens civils s’avèrent inexistants, insuffisants, inadaptés ou indisponibles (1), ou lorsque l’urgence le justifie, les armées sont susceptibles d’être appelées en renfort, selon les priorités définies par le gouvernement. Cette démarche s’effectue en accord avec le Centre de préparation et de conduite des opérations (CPCO) de l’État-major des armées (EMA).

La place des vétérinaires militaires Dans le cadre de sa mission, le SSA coopère avec la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Ainsi, les autorités civiles ont bénéficié du renfort de vétérinaires militaires lors de plusieurs crises sanitaires. On peut citer la lutte contre l’épizootie de fièvre aphteuse en Grande-Bretagne en 2001, l’enquête épidémiologique menée suite à un cas de rage canine importée en Gironde en 2004 ou encore, la crise liée aux foyers d’Influenza aviaire hautement pathogène dans l’Ain et les Bouches-du-Rhône en 2006. Cette coopération vétérinaire est formalisée par un protocole d’accord, signé en 2007 entre la Direction centrale du service de santé des armées (DCSSA) et la DGAL. Ce document

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suppose, pour le Service, de disposer d’une expertise technique dans le domaine des risques et des crises de sécurité civile, dès que la santé publique vétérinaire est mise en jeu sur le territoire national ou à l’étranger. Cette expertise s’appuie sur l’acquisition d’une formation spécifique, l’intégration d’un réseau de spécialistes et la participation régulière au dispositif de planification et d’exercices, afin de constituer une interface privilégiée avec les étatsmajors militaires.

En zone Sud-est L’échelon zonal de sécurité civile est particulièrement adapté à cette coopération car sa position permet la mutualisation des ressources des départements et facilite le recours aux forces armées. En zone de Défense et de sécurité Sud-est, la Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) de Lyon a été un élément précurseur en impliquant les vétérinaires militaires dans la rédaction du dispositif zonal d’Organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC). En 2009, ce travail a abouti à l’élaboration d’un ordre zonal d’opérations « santé publique vétérinaire ». Fruits d’une collaboration civilo-militaire étroite sur plusieurs années, les résultats obtenus illustrent la fédération des compétences vétérinaires des différents services de l’État à l’échelon zonal. Vétérinaire principal Jean-Paul Demoncheaux Secteur vétérinaire Rillieux-la-Pape Vétérinaire en chef Philippe Martin Bureau vétérinaire

(1) Règle des “4 i”

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Lefuturcentre d’expertise médicaleinitiale L

e DEM est doté d’un plateau technique de qualité et fonctionnel. Il regroupe seize personnels (six médecins, trois infirmiers, trois militaires du rang et quatre personnels civils dont deux secrétaires) et peut compter sur trois médecins de réserve.

Bilan paraclinique

© Photos : DRSSA Lyon

Implanté au quartier général Frère, au centre de Lyon, le Département d’expertise médicale (DEM) du Groupement recrutement sélection (GRS) assure la Visite médicale initiale (VMI) de tous les candidats à l’engagement. Il est l’un des cinq DEM que compte la métropole.

La visite médicale initiale Une séance d’information précède la VMI, expliquant son contenu et ses attentes. Elle se déroule en quatre temps et permet aux jeunes candidats de bénéficier d’un examen médical complet. Il commence par un questionnaire médico-biographique renseigné par le candidat. Le bilan paraclinique comprend biométrie, analyse d’urine, ECG, audiogramme, dépistage ophtalmologique (1) et, si cela s’avère utile, une spirométrie. Un examen clinique complet, précédé d’une information, est réalisé

conformément aux règles des bonnes pratiques. Si l’interrogatoire rend nécessaire un examen gynécologique, celui-ci sera réalisé à l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Desgenettes. Enfin, un entretien, guidé par le questionnaire médico-biographique et un test de vulnérabilité psychologique, est mené à la recherche des antécédents médicaux, chirurgicaux ou psychologiques, ainsi que des facteurs de risques et de conduites addictives.

Une aptitude pour tous Grâce à ce bilan complet, le médecin examinateur détermine, en fin de chaîne, l’aptitude du candidat. Il l’informe de sa décision, en la motivant. Le passage du candidat au DEM se termine par une information sur le dépistage des conduites additives. Dès 2011, le département quittera la responsabilité directe du GRS pour être adossé au centre médical des armées de Lyon. Il deviendra alors un centre d’expertise médicale initiale, organisme du SSA. Médecin en chef Alain Jaouen Département d’expertise médicale - Lyon (1) Test d’acuité visuelle et réfractométrie, vision binoculaire et vision des couleurs

Répartition de l’activité en 2009 Armée de terre Marine nationale Armée de l’air Grandes écoles

70 % 16 % 10 % 4%

Infirmierde montagne: des formationsnécessaires Pour servir comme infirmier au 27e Bataillon de chasseurs alpins (BCA), il est indispensable d’acquérir des compétences spécifiques à la montagne en suivant deux formations.

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es Formations d’adaptation hiver (FAH) et été (FAE) sont validées par l’obtention du Brevet d’alpinisme et de skieur militaire (BASM). Cette qualification représente le minimum nécessaire pour assurer le soutien d’activités en montagne. La FAH dure trois semaines. Ce stage est destiné à tous, y compris aux débutants sans expérience de la montagne. Il permet l’apprentissage du ski de randonnée et du ski de descente. Cette formation est complétée par différentes instructions spécifiques comme le “tir en neige”, l’utilisation d’Appareils de recherche de victimes

d’avalanches (ARVA), l’évacuation de blessés en traîneau et une nuit en igloo. Le souvenir de cette nuit reste impérissable, en raison des difficultés liées au froid et à la construction d’un abri de qualité. En parallèle, un enseignement théorique est dispensé sur la nivologie (1), les risques d’avalanche, les pathologies liées au froid, les règles de vie en montagne, etc. Pour obtenir le brevet de skieur militaire, il faut parcourir, en moins de quatre heures, 1200 mètres de dénivelé positif en ski de randonnée sur environ quatorze kilomètres. Lors de la FAH, les températures avoisinent parfois les -20°C.

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La FAE, d’une durée similaire, est axée sur la pratique de la montagne en été avec un passage en école de glace et l’apprentissage de l’escalade. À l’issue, les candidats doivent effectuer un parcours de 1 200 mètres de dénivelé avec épreuve de cramponnage et d’escalade, en moins de trois heures trente à quatre heures selon les tracés. Infirmières de classe normale Solène Putz et Sarah Bouchara Sergent Émilie Dumay 27e BCA - Cran Gevrier (1) Étude des caractéristiques de la neige et des couches neigeuses au sol

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Lahautemontagnemilitaire àChamonix EMHM, PGHM et GMHM, des sigles très proches pour des unités très différentes. Toutes ont deux points en commun : la haute montagne et le soutien par le Service de santé des armées.

hamonix, capitale mondiale de l’alpinisme, regroupe plusieurs unités militaires et de gendarmerie qui évoluent toutes en montagne avec des missions et des buts très distincts. Leur soutien est assuré par le service médical de l’École militaire de haute montagne (EMHM), qui suit tous les personnels en médecine de prévention et médecine générale. Au-delà de ce socle commun, le soutien médical apporté à chacune de ces entités est très varié.

C

L’EMHM forme La mission principale de cette école, créée en 1920, est de former les cadres des troupes de montagne. La montagne est un lieu d’apprentissage et d’entraînement pour acquérir les règles de progression et de vie en milieu difficile. L’école a pour objectif un aguerrissement des personnels et l’acquisition des savoir-faire techniques, dans un but de préparation opérationnelle. Les instructeurs civils et militaires représentent le cœur de métier de l’école qui est la maisonmère des troupes de montagne et le pôle d’expertise technique montagne de l’armée de terre. Formation, expertise, soutien sur le terrain sont les principales contributions « montagne » des médecins de l’EMHM.

Le PGHM secourt Le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) est au cœur du secours dans le massif du Mont-Blanc. Cette unité, opérationnelle 24h/24 toute l’année, assure les secours aux alentours de Chamonix.

© EMHM

Le GMHM en action

Ce peloton est constitué de gendarmessecouristes qui sont généralement guides de haute montagne. Ceux-ci effectuent des gestes de premiers secours sur le terrain, récupèrent des alpinistes bloqués en montagne et assistent le médecin-urgentiste dans les cas les plus graves. Chaque jour, un médecin du SMUR de Chamonix prend la permanence avec l’équipe de gendarmes-secouristes. Les médecins de l’EMHM participent à cette mission.

Le GMHM rayonne Petite unité constituée d’une dizaine de grimpeurs militaires de haut niveau, le Groupe militaire de haute montagne (GMHM) a pour mission la maîtrise des conditions extrêmes sur tous les continents. À ce titre, c’est une vitrine de l’armée de terre. Ses membres s’entraînent dans les Alpes et réalisent régulièrement des expéditions sur les territoires les plus hostiles tels que l’Antarctique, l’Himalaya ou le Groenland. Ces missions sont régulièrement soutenues par les médecins de l’EMHM, ce qui leur demande un entraînement intensif et une préparation très spécifique. À Chamonix, les acteurs militaires de la montagne remplissent donc des missions diversifiées, toutes soustendues par un haut niveau de technicité et une prise de risque omniprésente dans cet environnement particulier. La participation médicale à toutes ces missions constitue un savoir-faire précieux pour la connaissance des pathologies d’altitude et la médicalisation en milieu hostile.

© GMHM

Médecin en chef Damien Cabanes École militaire de haute montagne Chamonix

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Apprendre à

apprivoiser

© 27e BCA

Secours en montagne

Un interne chez leschasseursalpins Au cours de leur cursus, les internes de médecine générale effectuent un stage de six mois en Service médical d’unité (SMU) pour développer les compétences nécessaires à l’exercice de leur métier. L’interne des hôpitaux des armées Hajek a passé ce semestre au sein du 27e Bataillon de chasseurs alpins (BCA). e stage permet de mettre en pratique mes connaissances en situation réelle, au sein du SMU ou lors des nombreuses activités sur le terrain qui sont la spécificité de notre profession. Cette immersion en unité est l’occasion de travailler en équipe et de vivre des expériences fortes dans des situations extrêmement variées.

C

À travers l’activité quotidienne du service médical, je découvre les différentes démarches médico-administratives et je donne mes premières consultations autonomes de médecine générale avec un large éventail de pathologies. La difficulté initiale est de parvenir à concilier les activités de soins et de médecine de prévention en évaluant les conséquences professionnelles pour le patient et pour l’institution. Des sorties régulières en montagne rythment le déroulement du stage. Sur le terrain, je participe à des soutiens d’activités à risque. Je découvre à cette occasion les difficultés inhérentes à leur organisation pratique : choix du matériel à transporter, stratégie à adopter pour faire courir un minimum de risque aux combattants... Le médecin exerce souvent en situation isolée, dans des conditions climatiques parfois défavorables, rendant indispensable le développement de ses capacités physiques et de ses connaissances de la montagne. La formation d’adaptation hiver est donc capitale. Du fait de l’exercice en milieu alpin, le médecin est également amené à prendre en charge des pathologies spécifiques comme les gelures ou les hypothermies. Enfin, ce stage est l’occasion d’apprécier le travail en équipe dans des situations extrêmement variées permettant de vivre des expériences fortes. Interne des hôpitaux des armées Valentin Hajek Stage de médecine praticienne 27e BCA - Cran Gevrier

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lamontagne Les médecins du 27 e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) d’Annecy suivent un stage de quatre semaines de qualification montagne hiver à l’École militaire de haute Montagne (EMHM) de Chamonix. Son but, devenir autonome. e stage s’insère entre la formation d’adaptation hiver, qui atteste de la capacité « à suivre » en montagne, et le stage chef d’unité de haute montagne hiver qui valide l’aptitude à diriger des hommes en milieu montagnard.

C

Un tel stage se prépare physiquement. Pendant les mois qui le précédent, plusieurs sorties de ski de randonnée permettent d’acquérir l’endurance nécessaire au passage du test d’entrée. Cette préparation s’effectue aussi bien avec le concours du Adapter le bureau montagne du qu’avec celui du personnel bataillon club alpin français, le santé à son week-end à titre privé.

milieu d’intervention.

Le stage de qualification a pour but d’acquérir une certaine autonomie en montagne. Il comprend deux types d’enseignement. Le premier, théorique, porte sur la nivologie, les avalanches, le déplacement et le stationnement en montagne et la géographie alpine. La partie pratique regroupe des séances de ski technique en station, des courses en montagne, la progression sur glacier et une nuit en igloo. Au printemps dernier, la neige a été capricieuse : tantôt absente, obligeant à monter skis sur le dos, tantôt agressive, tombant à l’horizontale, givrant les masques et gelant le moindre carré de peau apparente. Au final, ce stage est une expérience enrichissante, qui permet de démystifier les risques de la montagne en hiver et de mieux connaître le milieu dans lequel évoluent les chasseurs alpins.

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Médecin principal Hugues Michel 27e BCA - Cran Gevrier

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ELMOS2009, catastrophesouterraine Située au nord de Lyon, la Base aérienne (BA) 942 axe ses missions sur la conduite des opérations, la surveillance et le contrôle des activités aériennes. Près de 300 personnels travaillent dans cet ouvrage enterré, de huit kilomètres de galeries. Tout incident engendre une gestion particulière des secours locaux et extérieurs. L’Exercice local majeur d’organisation des secours (ELMOS) de novembre 2009 a permis d’appréhender ces difficultés. novembre 2009, le déclenchement d’une alarme fait suspecter un feu dans la centrale électrique qui alimente l’ensemble des installations enterrées. Après confirmation et une tentative vaine pour le maîtriser, les pompiers ordonnent l’évacuation du bâtiment. Malheureusement, une explosion survient dans la centrale avant que le bâtiment soit vidé de ses occupants.

médecin assure leur catégorisation et organise leur évacuation vers le Poste médical avancé (PMA), implanté dans un hangar.

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L’arrivée des secours médicalisés civils renforce l’efficacité de la petite noria. Le PMA est équipé par le matériel en

Devant la gravité de l’incident et la présence de probables victimes, le « PC crise » est activé. La préfecture du département y dépêche un représentant. Ce PC regroupe les principaux décideurs de la base, dont le médecin-chef qui devient directeur des secours médicaux (DSM). Un premier bilan fait état de plus de dix blessés dont certains graves, justifiant de faire appel aux moyens de secours civils. Pendant que les sauveteurs organisent l’extraction des blessés, les véhicules sanitaires du service médical prennent position à la sortie du souterrain pour constituer un point de regroupement des victimes. Un

dotation au SDIS 69 (1) . Dix-huit blessés, dont quatre urgences absolues, sont pris en charge au PMA. Une noria est prévue pour les évacuer vers l’hôpital d’instructions des armées Desgenettes, par voie terrestre ou héliportée. Cet exercice de grande ampleur a permis d’atteindre les objectifs fixés. La BA 942 a revalidé et amélioré le processus de gestion d’une situation accidentelle à l’intérieur de l’ouvrage enterré. Le personnel du service médical a entretenu ses actions réflexes et s’est entraîné à la coordination des équipes d’inter vention avec les secouristes sauveteurs et les moyens civils. La mise en place effective d’une chaîne complète d’évacuation a montré la complexité de l’organisation de secours faisant appel à de nombreux intervenants : commandement, gendarmerie, préfecture, moyens de secours et hôpitaux.

Intervention du SDIS

© Photos : BA 942

Catégorisation par le médecin

Médecin en chef Bruno Rosier Base aérienne 942 Lyon-Mont Verdun

Leraid2010 desréservesdussa Comme en 2009, le raid national des réserves du Service de sante des armées (SSA) s’est déroulé sur le camp de La Valbonne, du 21 au 25 juin dernier. a DRSSA de Lyon en a assuré le pilotage et le financement, avec une équipe de marque animée par le chirurgien-dentiste en chef de réserve Laurent Ferrachat. Le 3e Régiment médical (RMED) était

L

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© LCL (R) Studer

(1) Services d’incendie et de secours du Rhône

corps support de cet exercice. Le Raid 2010 a regroupé plus de 70 participants représentant les différentes catégories de personnels, engagés sur une douzaine d’ateliers et encadrés par du personnel de réserve. Il s’est terminé par une cérémonie sur la place d’armes du 3e RMED, présidée par le médecin général inspecteur Di Schino. Lieutenant-colonel (R) Jacques Studer

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Blessé extrait d’un VAB


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Lapréparationopérationnelle

avantprojectionenAfghanistan

© Photos : MC Letourneur

À la fin de l’année 2010, le 7 e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) fournira l’ossature du Groupement tactique interarmes (GTIA) Allobroges, composé d’environ 850 hommes qui seront déployés en Kapisa. Ils seront soutenus par six postes médicaux répartis sur les deux bases opérationnelles avancées (1) de Tagab et Nijrab. Les six médecins, six infirmiers et vingt-quatre auxiliaires sanitaires qui les composent ont suivi une préparation opérationnelle avant projection.

L

Entraînement avant projection du GTIA

a mise en condition avant projection du GTIA dure six mois pendant lesquels les éléments du service de santé sont intégrés aux trois phases d’entraînement opérationnel et d’évaluation. La phase collective décentralisée est dédiée à l’entraînement qui commence, en avril et mai, par une période bloquée de cinq semaines à Mourmelon et au centre d’entraînement tactique de Mailly le Camp. Elle se poursuit, en juin et juillet, par trois semaines à Canjuers. Fin septembre, deux semaines sont consacrées à la validation avant projection. Un stage Medichos (2) est organisé à cette occasion par le Centre d’instruction des techniques de réanimation de l’avant (CITeRA) de Lyon. Un certain nombre de formations complémentaires sont également proposées aux volontaires comme l’apprentissage des gestes techniques de réanimation ou de la perfusion intra-osseuse.

Le personnel du SSA doit en outre suivre de l’instruction militaire : tir au combat, connaissances techniques militaires, condition physique, etc. Il participe également à la préparation des auxiliaires sanitaires au stage Sauvetage au combat du 2 e niveau (SC2) et à leur formation continue, à la formation des moniteurs de SC1 et des « sauveteurs de combat référents » au sein de chaque groupe de combat.

couramment le MARCHE RYAN (3) avec une efficacité déjà palpable lors des phases d’entraînement et qui ne se dément pas au quotidien de la mission.

Médecin en chef Franck Letourneur 7e BCA - Bourg Saint Maurice (1) FOB : Forward operating base (2) Médicalisation en milieu hostile

Des pratiques et un langage communs

(3) SAFE MARCHE RYAN : méthode standardisée de prise en charge des blessés de guerre

Ces six mois de mise en condition opérationnelle se traduisent par douze semaines d’absence avant une mission d’un semestre. Il est indéniable que les contraintes d’un engagement en Afghanistan rendent nécessaires une préparation intense afin d’aguerrir médecins et infirmiers. Cela permet aussi d’harmoniser les pratiques de toutes les catégories de soignants pour optimiser leur complémentarité. Les enseignements du CITeRA de Lyon et du CISAT permettent à tous de parler

phase individuelle décentralisée • Médecins - 1 semaine au CITeRA de Lyon - 1 semaine au bloc opératoire • Infirmiers - 1 semaine au CITeRA de Lyon - 1 semaine dans un service de grands brûlés • Auxiliaires sanitaires - 4 semaines au CISAT pour le SC2 - 1 semaine à la BSPP

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Aideàlapopulation u poste médical de Nijrab a

© MC Cardinale

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Le soutien des forces reste la mission prioritaire du Service sur les théâtres d’opérations extérieures. Ses personnels développent également une Aide médicale aux populations (AMP). Le poste médical de Nijrab en Kapisa est de mieux en mieux doté en matériels et médicaments. Les équipes en place de décembre 2008 à juin 2009 dressent le bilan de leur investissement auprès des populations les plus démunies.

L’

intérêt d’une telle pratique médicale hors de nos frontières est double, politique et médical. Il s’agit de mieux faire accepter la présence de la force à la population locale en lui proposant un accès, de qualité et à titre gratuit, à la consultation et aux soins. Cette activité permet d’élargir notre champ d’exercice professionnel à des catégories de population qui ne sont pas notre quotidien en France, comme les nourrissons, les enfants et les personnes âgées. Ceci contribue à parfaire nos connaissances et nos savoir-faire techniques.

Des contraintes de sécurité à respecter Dans notre poste médical, nous ouvrons la consultation à la population tous les matins à partir de 9 heures hormis le dimanche. Toutefois, une urgence militaire ou civile à toute heure de la journée ou de la nuit reste prioritaire. Les consultants sont fouillés à l’entrée du camp et dirigés sous une tente pour être conduits par un auxiliaire sanitaire ou un infirmier jusqu’au poste médical. Ils doivent être munis d’un ticket sur lequel figurent leur nom et la date de présentation au camp. Nous adressons ces tickets aux équipes sanitaires des dispensaires et hôpitaux environnants qui les remettent aux consultants.

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Une coopération avec les structures sanitaires locales Nous tenons à montrer que nous ne nous substituons pas aux moyens locaux et que nous symbolisons seulement une main tendue vers ces structures. Sans ticket et sauf urgence, les consultants sont orientés depuis le poste de garde vers un médecin afghan. Au cours de cette mission de six mois, nous avons réalisé 1 618 actes, dont 906 médicaux et 712 paramédicaux. Les enfants ont constitué 55 % de consultants. Les principaux motifs de consultation s’orientent vers la dermatologie, par défaut d’hygiène, et la traumatologie. Les soins visent des infections, des brûlures et des plaies anciennes. Le traitement des teignes du cuir chevelu n’est plus pris en charge : en effet, l’absence d’hygiène au domicile rend les soins inefficaces.

afghans, l’activité des structures locales s’est accrue comme si nous avions contribué à relancer une dynamique de recours aux consultations et aux soins. Quel que soit le contexte, nous sommes toujours parvenus à décrisper des visages et à obtenir des sourires. Il nous est arrivé de nouer des conversations de soignant à patient, voire d’établir des liens presque amicaux. Outre cette expérience humaine, que dire de la plus-value technique apportée par des prises en charge parfois très difficiles. Isolés, nous pouvions être guidés par téléphone grâce à la voix conseillère d’un confrère de l’hôpital médicochirurgical de KAIA.

Un réconfort pour le patient L’activité a baissé dans les deux derniers mois de notre mandat. Cela peut s’expliquer par la lutte contre la falsification des tickets de consultation grâce à l’instauration d’un code couleur. Aux dires des médecins

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Médecin en chef Fabien Cardinale 27 e BCA - Cran Gevrier Médecin en chef Michel Regard 93 e RAM - Varces Infirmière de classe normale Gaëlle Teyssier 3 e RMED - La Valbonne


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Évaluationdesconséquencesmédicales auretour d’Afghanistan Près de 500 militaires du 27e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) ont passé six mois en Kapisa en 2008-2009. À leur retour d’Afghanistan, 95% d’entre eux ont été vus en consultation à la recherche de signes d’état de stress post-traumatique mais également d’apparition ou d’aggravation de rachialgies (1). En effet, la charge liée au port quotidien d’effets encombrants et lourds a été élevée y compris chez des sujets particulièrement entraînés. Bilan de cette évaluation.

P

Plus d’un tiers des militaires déclarent des problèmes rachidiens. La préparation physique générale ne semble pas être en cause chez les chasseurs alpins, qui, en outre, ne présentent aucun cas de surcharge pondérale. À partir d’un questionnaire standardisé rempli par chaque patient, le médecin définit la cause, la topographie, l’intensité des douleurs, leurs conséquences fonctionnelles et les mesures correctrices et préventives à prendre avant un nouveau départ en mission.

© MC Letourneur

Plusieurs causes sont identifiées : le port de charges (quarante kilos en moyenne), le manque de repos physique entre les missions, les conditions de déplacement en

© 27e BCA

rès de 10 % des consultants sont atteints de troubles anxieux transitoires. 5 % souffrent de troubles psychiatriques avérés dont la majorité a bénéficié d’un congé de maladie dès son retour d’OPEX. Tous ces personnels nécessitent un suivi.

Soldat français équipé

véhicule de l’avant blindé (VAB) (2), la literie, la somatisation éventuelle d’un problème psychologique sous-jacent, le manque de préparation physique spécifique avant la mission. La topographie des douleurs se répartit entre 90 % au niveau de la région lombaire, 8% en dorsolombaire et 2% en cervicale. Deux cas de hernie discale, dont un a nécessité un rapatriement sanitaire, sont aussi pris en charge. Ces pathologies sont à l’origine d’une augmentation des congés de maladie et des exemptions avec retentissement sur l’aptitude. Un certain nombre de consultants est adressé à des kinésithérapeutes ou des ostéopathes pour effectuer de la rééducation. Afin d’évaluer les mesures correctrices et préventives avant un nouveau départ opérationnel, il est prévu de comparer Actu Santé - N°

une population témoin, dite “indemne”, et les 120 à 130 militaires actuellement symptomatiques. Ce retour d’expérience aura une incidence sur les conseils à la pratique du sport en général, la préparation spécifique dans l’année précédant le départ en mission puis au retour, l’entretien physique sur le théâtre d’opérations et la nécessité d’impliquer des moniteurs de sport. D’autres pistes méritent d’être explorées comme la présence d’un kinésithérapeute sur les théâtres d’opérations, l’amélioration de la literie, l’allègement des équipements… Médecin en chef Michel Pleche Médecin en chef Fabien Cardinale Médecin principal Hugues Michel 27e BCA - Cran Gevrier (1) Douleur siégeant le long de la colonne vertébrale (2) Une à trois heures de transport quotidien

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Vieduservice

LesécolesdeCoëtquidan s’entraînentenmontagne

Du 28 août au 2 septembre, les 300 élèves officiers du premier bataillon de l’École spéciale militaire (ESM) et de la première brigade de l’École militaire interarmes (EMIA) organisent leur rentrée autour d’un exercice d’envergure dans les Alpes, sur le plateau du Retord.

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ette semaine de manœuvre en terrain libre s’organise en partenariat avec d’autres unités ; 800 militaires participent à des exercices de prise de territoire en terrain montagneux. Le soutien médical est assuré par un médecin, un infirmier et un auxiliaire sanitaire du Centre médical des armées (CMA) de Vannes Coëtquidan, renforcé par deux auxiliaires sanitaires du 27e Bataillon de chasseurs alpins (BCA), unité hôte.

© Photos : École de Saint-Cyr Coëtquidan / DPCF-CMAF

Secourisme au combat

Cet exercice permet aux élèves de faire connaissance avec les unités partenaires, de tisser des liens, avant de choisir, à la fin de l’année, l’arme dans laquelle ils serviront. Il renforce l’esprit d’équipe du CMA qui a fait la connaissance des personnels du 27 e BCA dont l’expérience en milieu montagnard, notamment des auxiliaires sanitaires, a été précieuse.

Un contexte opérationnel

© MDA Erauso

Évacuation héliportée

VBL accidenté

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Durant l’année, tout élève officier passe le brevet de secourisme au combat de 1er niveau (SC1) mais il n’a guère la possibilité de mettre en pratique cette formation. Cette activité est l’occasion de se remettre à niveau, dans un contexte opérationnel. Durant cet exercice, les connaissances et les nerfs sont mis à rude épreuve : des blessés fictifs sont inclus dans les diverses phases de combat en localité, comme lors de déplacement en convoi. Cet entraînement reflète au mieux la réalité opérationnelle, en particulier du théâtre afghan. Les élèves apportent les premiers soins et demandent l’évacuation des blessés. D’autres élèves organisent le PC et gèrent les moyens héliportés. Ces EVASAN prennent une Actu Santé - N°

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allure très réaliste par la présence du 3e Régiment d’hélicoptères de combat (RHC).

De la fiction à la réalité Affairés à réaliser des pansements de petite traumatologie, un message nous apprend qu’un véhicule blindé léger (VBL) du 4e Régiment de chasseurs (Rch) s’est retourné sur la route à quelques kilomètres. Parmi les trois soldats à son bord, deux se tiennent habituellement en tourelle, le haut du corps exposé. Deux véhicules sanitaires sont dépêchés sur les lieux. Sur site, nous constatons que les trois victimes conscientes ont été extraites du véhicule par leurs camarades et sont allongées. Les personnels du 4e Rch, bien préparés au SC1, ont parfaitement maîtrisé les premiers secours. Devant un premier bilan médical rassurant, nous transférons les trois blessés vers le poste médical. Deux d’entre eux rejoignent leur compagnie. Par contre, le chef de bord est évacué pour un bilan de poly traumatisme suite à son éjection du véhicule. Cette mission de terrain, enrichissante, a permis de mettre en avant plusieurs points. En six jours, nous avons reçu vingt et un consultants dont un accès palustre chez un élève africain pour lequel nous n’avions pas de traitement adapté. Nous avons pu apprécier le professionnalisme des équipes prêtes pour intervenir en cas d’urgence. Le partage d’expériences a été source d’amélioration des compétences. Médecin Thomas Erauso Centre médical des armées Vannes Coëtquidan


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Incidentnucléaire surunebaseaérienne

9 juin 2010 au matin, Base aérienne (BA) 116 de LuxeuilSaint-Sauveur. Un exercice de sécurité nucléaire de niveau 2 est déclenché. Ces entraînements annuels sont l’occasion de contrôler et de tester la réactivité de l’ensemble de la chaîne de secours en cas d’incident sur une arme nucléaire. commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes, le commandement des forces aériennes stratégiques, la Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) et/ou des évaluateurs internes à la base.

Triple difficulté, réponse adaptée Pendant la phase réflexe, le service médical doit gérer simultanément une situation d’urgence médicale, la prise en charge des blessés dans une zone de contamination radiologique, et la radio contamination des blessés. Après l’alerte, une ou plusieurs équipes médicales trient les blessés, effectuent les gestes d’urgence et réalisent une mise en condition sommaire avant évacuation. La destination des blessés peut être le SAMU, le Poste d’accueil des blessés radio contaminés (PABRC) ou les Centres de décontamination sommaires (CDS).

En cas d’extrême urgence, le SAMU assure le transport au centre hospitalier le plus proche. L’urgence vitale prime sur le risque lié à la radio contamination, mais la phase de transport doit limiter au maximum le transfert de contamination. Le PABRC de la base réévalue, stabilise puis décontamine les blessés. Une évacuation peut ensuite être envisagée vers trois destinations: l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy en cas de brûlure grave, le centre de traitement des blessés radio contaminés (CTBRC) de l’HIA désigné par la DRSSA, ou un centre hospitalier civil en lien avec le SAMU. Les blessés légers et les éclopés sont orientés vers les CDS montés sur la base pour y être décontaminés. Les personnes décédées sont laissées sur place pour enquête jusqu’à la décision rendue par l’officier de police judiciaire.

Après l’urgence... Dans un second temps, le service médical assure le suivi médicoradiologique du personnel exposé et le soutien du personnel participant à la restauration du site. La complexité des scenarii rend parfois ardue la tâche des équipes de secours. Malgré tout, ces spécialistes de la BA 116 ont été félicités pour leur efficacité dans la gestion de la crise.

© Photos : BA 116

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e scénario comporte deux incidents. Le premier, de nature pyro-radiologique, met en jeu quatre urgences, une absolue et trois relatives, et un décédé suite à un accident de circulation entre un véhicule pompier et la remorque transportant une arme nucléaire. Un deuxième incident, aéronautique, a motivé un poser en urgence à proximité du convoi, stoppé sur le taxiway (1) principal suite à l’incident pyro-radiologique. Le pilote présente un traumatisme rachidien, pour lequel l’évacuation de l’appareil, selon les procédures de sauvetage aéronautique, est rendue difficile du fait de l’ambiance radio contaminée. L’incident nucléaire mobilise le service médical, les pompiers, la section de sécurité nucléaire, l’escadron de protection, les personnels armant les centres de décontamination et le commandement. Des observateurs évaluent les mesures prises et leur cohérence dans la prise en charge de l’incident. Sont présents le

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Médecins Matthieu Chaufer et Alexis Maffert Médecin principal Laurent Vitiello Médecin en chef Bruno Renard Base aérienne 116 Luxeuil-Saint-Sauveur (1) Voie de circulation sur la base aérienne

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Hommage

àl’infirmierde classesupérieure

Thibault Miloche

Réserve

2010, au cours d’une opération dans la vallée d’Uzbeen, l’ICS Miloche est touché par un tir de roquette insurgé. Grièvement blessé, il est évacué par hélicoptère vers l’Hôpital médicochirurgical (HMC) de Kaboul où il décède des suites de ses blessures. Nommé chevalier de la Légion d’honneur, il a reçu la médaille militaire et la croix de la valeur

militaire, avec palme de bronze et citation à l’ordre de l’armée. Toujours disponible et volontaire, exerçant son métier avec passion, l’ICS Miloche était attaché à transmettre sa riche expérience opérationnelle aux plus jeunes. Le service de santé des armées vient de perdre un infirmier de très grande valeur.

© SIRPA Terre

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hibault Miloche est entré en ser vice en 1991, comme appelé du contingent. Il rejoint le corps des sous-officiers en 1995, avant de préparer le diplôme d’État d’infirmier à l’École du personnel paramédical des armées (EPPA) de Toulon. À l’issue, il est affecté au service médical du 58 e régiment d’artillerie de Douai. Sa carrière le conduit successivement au groupement de camp de Caylus, au 31e régiment du génie de Castelsarrasin puis au 126 e régiment d’infanterie de Brive. De 1999 à 2010, il participe à de nombreuses missions, à Djibouti et au Liban à deux reprises, à Mayotte, en Côte d’Ivoire et en Afghanistan, où il sert au sein d’une Operational mentoring and liaison team (OMLT) de février à juillet 2008. Le 6 juillet 2010, il est de nouveau engagé en Afghanistan dans un poste médical de la Task Force Bison déployée en Surobi. Le 14 octobre

© DR

L’Infirmier de classe supérieure (ICS) Thibault Miloche est décédé le 15 octobre 2010 en Afghanistan. Agé de 39 ans, il laisse une épouse et deux enfants.

LaFMIR,uneformationmilitaireethumaine

D’avril à août 2010, vingt-sept réservistes ont participé à deux sessions de Formation militaire initiale de réserve (FMIR), au camp d'entraînement du 1er Régiment de hussards parachutistes (RHP) à Ger, dans les Pyrénées Atlantiques.

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haque stagiaire devait acquérir un minimum de connaissances militaires afin de faciliter son intégration dans sa future unité et de comprendre la problématique des combattants. Secourisme, transmissions, initiation aux parcours d’obstacles et d’audace, connaissances NRBC de base, topographie et sensibilisation à la géostratégie étaient au programme. En fin de session, les stagiaires ont obtenu le certificat de formation de sauvetage

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au combat de niveau 1 (SC1) et le certificat d’aptitude au tir (CATI) FAMAS et PA. Personnel médical et paramédical, âgés de 20 à 52 ans, issus d’horizons professionnel, géographique très divers se sont côtoyés durant douze jours dans une franche camaraderie. Motivation, volonté de bien faire et d’apprendre étaient omniprésentes. Les sorties terrain et les nuits passées à la belle étoile dans les trous de combat sont restées des moments privilégiés de convivialité

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autour des boîtes de rations de combat. La cohésion aidant, personne n'est resté au bord de la route et tous les stagiaires ont franchi les épreuves finales avec succès. Les connaissances acquises ont même atteint un niveau au-delà de toute attente. Comme le disait un sousofficier du 1 er RHP : « de vrais soldats ! ».

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Commandant (R) Patrick Dumée Directeur de la formation militaire initiale de réserve - Bordeaux


Exposition

L’Ambulance13

l-de-Grâce Musée du Servicedesanté des armées au Va / grace.sante.defense.gouv.fr http://www.ecole-valde sée (rubrique Mu )

stationneauVal-de-Grâce D

1, place Alphonse Laveran 75005 Paris Tél. : 01 40 51 51 92

u 3 novembre 2010 au 6 février 2011, le musée du Service de santé des armées présente l’exposition « L’Ambulance 13 stationne au Val-de-Grâce ». Parallèlement à la sortie en librairie de la bande dessinée L’Ambulance 13 (Ed. Bamboo, T.1) cette exposition originale est le fruit de la rencontre entre les collections du musée et le neuvième art. S’appuyant sur les planches originales de l’ouvrage d’une part et sur ses riches collections d’autre part, le musée présente le Service de santé en campagne durant la Grande Guerre, notamment dans l’étape décisive de la relève des blessés et des premiers soins.

Ouvert les mardi, mercredi, jeudi, samedi et dimanche De 12h00 à 18h00 Plein tarif : 5 € Tarif réduit : 2,50 €

Matériels, équipement du soldat, peintures et autres sculptures côtoient donc les dessins précis et très richement documentés du dessinateur Mounier afin de proposer aux visiteurs un rapprochement entre le Service de santé décrit dans la bande dessinée et les collections historiques du musée.

n jeune médecin brutalement confronté aux pires blessures affirme le pouvoir de la vie au milieu de l’enfer. Il s’appelle Louis-Charles Bouteloup. Fraîchement diplômé de la faculté de médecine, il se retrouve en première ligne, à Fleury, en décembre 1915. Bouteloup est un nom qui compte en politique, car son père est député et proche du général Pétain. Cette relation privilégiée, loin de le protéger, fera du jeune officier une cible désignée pour les ennemis de l’élu, entre autres le redoutable Georges Clémenceau. Chirurgien de tranchée, il sera aidé par des hommes de tous horizons : prêtre, souteneur, fils de famille, ouvrier syndiqué, photographe… Aucun n’a choisi de se battre, mais tous risquent leur vie pour rendre la guerre un peu moins inhumaine. De Fleury au Chemin des dames en passant par le Bois des Caures et la Somme, l’aspirant Bouteloup vivra l’honneur au quotidien, sur le fil du scalpel.

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© Grand Angle 2010 – Cothia s, Ordas & Mo unier

bande dessinée

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