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Entendre la colère des Français NON au projet de retraite de Macron

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Exigeons un cessez-le-feu immédiat dans l’intérêt des peuples d’Ukraine, d’Europe et du Monde

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ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS, DES COMBATTANTS POUR L'AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME ET LA PAIX

« IL FAUT FAIRE DE LA RETRAITE NON PLUS L’ANTICHAMBRE

DE LA MORT MAIS UNE NOUVELLE ETAPE DE LA VIE »

(AMBROISE CROIZAT)

Rien ne justifie la réforme des retraites.

NON le système des retraites n’est pas en déficit. Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) l’a confirmé dans son rapport annuel. La caisse est bénéficiaire de 3,2 milliards en 2022. Il n’y a donc pas d’urgence.

Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs, les jeunes, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcer les inégalités femmes-hommes.

Le gouvernement a prévu de réformer le système des retraites en 50 jours. La forme retenue par le gouvernement pour imposer sa réforme est d’une brutalité inédite pour notre démocratie : le passage par une loi de finance rectificatrice et non une loi ordinaire. Cet outil permet le recours à l’article 49.3.

Pourquoi tant de précipitation si ce n’est pour répondre aux injonctions de la Commission Européenne qui, année après année, depuis 2013 veut cette réforme.

L’ARAC exprime son indignation devant le comportement autoritaire du gouvernement qui ne fait que tendre la situation politique.

L’ARAC, qui depuis sa création en 1917, s’attaque aux inégalités, aux injustices, ne peut qu’apporter son soutien aux mouvements populaires porteurs de plus de justice sociale.

L’ARAC appelle à une grande mobilisation pour contrer ce projet de régression sociale.

L’ARAC invite ses comités, ses adhérents à participer à tous les rassemblements et manifestations à partir du 19 janvier.

Villejuif, le 16 janvier 2023

Le Secrétariat National

Actualités

« Il faut faire de la retraite non plus l’antichambre de la mort mais une nouvelle etape de la vie » (ambroise croizat) - déclaration ARAC ����� 2

« Il n’y a pas de “déclin” de la France, fruit de la fatalité : c’est une destruction planifiée » - - Natacha Polony, Marianne ���������������������� 4

Réforme des retraites : 93 % des actifs sont contre un report de l’âge légal de départ à la retraite - André Chassaigne 5

Réforme des retraites : « Nous demanderons à l’Assemblée nationale d’adopter une motion pour que le peuple puisse s’exprimer par la voie du référendum »

Exigeons La Paix Et La Justice Sociale

Nous mobiliser, engager l’action sur 2 sujets est décisifs pour la vie de chacun, aujourd’hui et demain.

La question des retraites, ce n’est pas un sujet annexe, quoi que dise le gouvernement. Au moment où les 1 % les plus riches en France s’enrichissent de manière ignoble, où les dividendes atteignent des records, le gouvernement s’attaque à ce qui fait la richesse de la France, son image dans le monde, son système social.

Laisser l’inflation galoper, soumettre la politique de la France aux diktats de l’Europe conduit l’immense majorité de notre peuple à plus de difficulté, à la misère, à la marginalisation d’un grand nombre de Français. Cela fait plusieurs décennies, que morceau par morceau, les gouvernements successifs cassent les fruits des luttes de 1936, du programme du CNR, des avancées sociales de 1968.

Il est normal que la colère s’exprime et cerise sur le gâteau, certains posent la question de revenir sur les 35 heures pour mieux financer les retraites. De qui se moque-t-on ? Mettons fin aux superprofits, taxons les plus riches, mettons fin aux exonérations de charges sur les très grandes entreprises, celles qui versent de supers dividendes aux actionnaires.

Dans le même temps où la crise se développe, en Europe et dans le monde des conflits armés se multiplient. Sur notre continent, qui a déjà connu 2 guerres mondiales se joue une partie d’échec dangereux, pas aux USA.

P 13 Dossier

www.le-reveil-des-combattants.fr

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS

Fondé en 1931 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier.

Mensuel de l’Association républicaine des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. Commission paritaire n° 0723-A06545

ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 reveil-des-combattants@wanadoo.fr

A chaque grande crise économique le capital utilise la guerre et son industrie de guerre pour sortir de l’impasse dans lequel il s’est mis. Il y a un lien entre l’annonce du risque d’une crise financière mondiale par Christine Lagarde et les pousses au crime en Ukraine.

Il est temps de stopper tous les faiseurs de guerre, ceux qui s’enrichissent sur les guerres, ceux qui pratiquent la course aux armements. Nous devons vite et fort nous mobiliser pour la paix avant qu’il ne soit trop tard.

Il faut rappeler que l’aide française à l’armée ukrainienne fait de nous des co-belligérants. La France doit cesser de s’ impliquer dans ce conflit.

Nous devons, pour la souveraineté de la France, exiger la sortie de l’OTAN et demander sa dissolution.

• Tirage : 60 000 exemplaires

• Directeur-gérant : Raphaël Vahé

• Directeur : Patrick Staat

• Rédactrice en chef adjointe : Brigitte Canévêt

• Comité de Rédaction : Hervé Corzani, JeanPierre Delahaye, Laurence Gorain

• Régie Publicitaire : ARAC (Laurence)

Tél. 01 42 11 11 27

• Administratrice : Annick Chevalier

• Conception graphique - Impression : RIVET

PRESSE EDITION - 24, rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

Nous devons convaincre, exiger un cessez-le-feu immédiat en Ukraine, dans l’intérêt du peuple ukrainien, des peuples d ’Europe.

Réussir à imposer la paix en Ukraine reste le plus grands des défis car le risque d’une nouvelle guerre mondiale est grand.

Ces deux sujets graves méritent notre engagement, l’ARAC continuera l’action, avec tous ceux épris de justice et de paix.

Chaque avancée, chaque victoire, ne dépend que de la mobilisation de chacun et donc de la mobilisation du plus grand nombre.

Patrick STAAT

Face à un monde qui se dérègle, nous payons le démantèlement volontaire, programmé, applaudi, de toutes les protections qui faisaient de la France une grande nation.

Au mois de novembre 2022, une énième étude indiquait qu’une majorité de Français diagnostiquent un déclin de leur pays. Aussitôt, on vit fleurir sur les radios et télévisions les débats sur le « déc linisme », ce déplorable travers entretenu par les populistes de tout poil. Janvier 2023 : changement d’année, mais pas d’ambiance. La thématique serait plutôt « effondrement généralisé ». Bien entendu, on maintient les précautions d’usage : le déclinisme, c’est mal. Mais, dans le détail, il ne doit plus rester beaucoup de Français pour trouver que nous sommes sur la pente ascendante. Résumons : en ce début d’année, on apprend que les tarifs SNCF vont encore augmenter de 5 %. La Poste, quant à elle, supprime le timbre rouge et propose à ses usagers un système ubuesque par lequel l’inconscient qui voudrait encore envoyer un courrier pour le lendemain enverra un courriel qui sera imprimé par le facteur pour être ensuite distribué au destinataire. Autant dire qu’il ne sera plus possible en France d’envoyer une lettre manuscrite pour qu’elle arrive le lendemain.

De toute façon, le facteur ne passera plus que tous les deux ou trois jours, alors pourquoi s’affoler ? Pas grave, n’est-ce pas ? Il y a l’ordinateur. Le narrateur de la Recherche tremblant à l’idée de reconnaître l’écriture de Gilberte sur une enveloppe et guettant l’arrivée du courrier de l’après-midi, après celui du matin, quelle évocation baroque ! Tout cela s’ajoute à l’explosion des tarifs de l’électricité qui va étrangler un nombre incalculable de TPE et PME. Ah, et puis, si vous avez des enfants, évitez qu’ils n’attrapent une otite : il n’y a plus d’amoxicilline… Et n’allez pas encombrer les urgences, vous attendriez une dizaine d’heures au milieu des brancards. Services publics, grands monopoles d’État, biens essentiels, tout part en capilotade, rien n’est plus assuré. Car tel est bien le sujet : la sécurité minimale qu’un État doit garantir à ses citoyens. La protection qui leur permet, quel que soit leur milieu social, quelles que soient leurs difficultés financières, d’agir, d’investir, de créer, parce qu’ils savent que leurs besoins essentiels sont pris en charge et qu’ils auront accès aux biens de première nécessité.

On leur expliquera, bien sûr, que la guerre en Ukraine a tout déréglé et a provoqué cette inflation en cascade, que c’est « le prix de notre liberté ». En fait, nous comprenons tous que, face à un monde qui se dérègle, nous payons le démantèlement volontaire, programmé, applaudi, de toutes les protections qui faisaient de la France une grande nation. L’énergie, les trains, la poste, il fallait tout libéraliser. Il fallait introduire de la concurrence, même absurde, même artificielle. Concur- rence pour casser les services publics. Concurrence entre territoires, entre systèmes sociaux, pour faire produire moins cher, donc ailleurs. La puissance française – son industrie, ses grands monopoles, ses services publics – a été sacrifiée pour garantir les intérêts d’une caste que les protections sociales et le pilotage par la puissance publique au nom du bien commun gênaient dans leur entreprise d’accumulation du profit. Ce n’est pas un « déclin », fruit de la fatalité. C’est une destruction planifiée. Face au désastre, beaucoup de Français se disent que leurs dirigeants vont réagir, prendre des mesures. Puisqu’ils se sont trompés sur tout, puisqu’ils ont tout détruit, à défaut de faire amende honorable, ils vont au moins éviter que la situation n’empire. Mais non. Nous resterons dans le tarif européen de l’électricité. Nous avons libéralisé les trains ? Eh bien nous libéraliserons la RATP ! Quitte à retourner aux premiers temps du métropolitain, quand deux compagnies se faisaient concurrence au point de refuser les correspondances entre leurs lignes. Pourquoi ? Parce que s’extraire de cette logique « f ragiliserait l’idée européenne ». Les citoyens des pays européens sont victimes d’une « idée ». Ou plutôt, ils sont victimes de ceux qui ont utilisé cette idée pour mieux imposer leur politique de prédation. Les Espagnols, pour leur part, ont considéré que sauver leurs entreprises en sortant momentanément du marché européen de l’électricité ne valait pas remise en cause de cette idée européenne, mais simplement remise en cause des erreurs des dirigeants européens, ce qui est sensiblement différent. En France, hélas, le Rassemblement national s’est greffé sur la critique, opérée par tant d’autres depuis longtemps, de cette absurdité. Du coup, en sortir, ce serait lui donner raison. CQFD. Tant pis pour les Français. À jouer à ce jeu-là, on va droit à la catastrophe. Il fut un temps où, dans ces colonnes, Jean-François Kahn analysait les sujets qui préoccupaient les Français. « Inégalités sociales, pouvoir d’achat, immigration, insécurité. La gauche ne s’intéresse qu’aux deux premiers, disait-il et la droite qu’aux deux suivants. Quel parti couvre le champ et y ajoute le recul des services publics et la désertification des territoires ? » C’était il y a plus de quinze ans (il y manquait le climat). Avons-nous progressé, au-delà de quelques discours et pétitions de principe ? Au-delà des proclamations hypocrites sur la « souveraineté » et l’« indépendance » ? Avons-nous compris que le rôle d’un État – et d’une entité supranationale comme l’Union européenne – est de protéger ceux qui s’en remettent à lui ? Avons-nous compris que la colère et le désespoir fini- ront par s’exprimer dans les urnes ou dans la rue ?

Source : Marianne – N. POLONY – 11/01/23

Réforme des retraites : 93 % des actifs sont contre un report de l’âge légal de départ à la retraite

Selon une étude de l’Institut Montaigne, le rejet est quasi unanime contre le passage à 64 ans au sein des personnes qui travaillent (hors retraités). L’âge de 62 ans est déjà considéré comme « excessif » par la moitié des sondés.

L e cœur battant de la population en activité rejette d’emblée toute augmentation de l’âge légal de départ. Dans le détail, le « non » massif au recul de l’âge ne connaît pas de frontière socioprofessionnelle. Qu’ils soient ouvriers, employés, fonctionnaires, agents des régimes spéciaux, cadres… Bref, tous y sont opposés sans distinction. Avec néanmoins des positionnements plus forts chez les jeunes, les plus hostiles, comparés aux seniors pourtant concernés à court terme par cette réforme.

Réforme des retraites :

Le député André Chassaigne dénonce, dans une tribune au « Monde », l’action du gouvernement, qui a prévu de réformer le système des retraites en 50 jours, au mépris du travail parlementaire et de la vie démocratique.

Les annonces de la première ministre sur le report de l’âge de départ à la retraite, ont été largement commentées. Elles le méritent, tant elles confirment la régression sociale majeure que nous redoutions.

Au-delà des injustices, inégalités et graves reculs portés par cette réforme des retraites, la méthode choisie atteste du profond mépris du gouvernement pour le Parlement, le peuple et plus largement la démocratie.

Largement passée inaperçue, la forme retenue par le gouvernement pour imposer sa réforme est d’une brutalité inédite pour notre démocratie, quand bien même il a trouvé un subterfuge constitutionnel pour la justifier. Le choix d ’inscrire ses mesures régressives dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif est, en effet, le plus attentatoire au débat démocratique qui pouvait être fait.

Aucun autre gouvernement n’avait osé le faire pour réformer notre système de retraite. Cette procédure va tout sim- plement empêcher les parlementaires de débattre du texte, de procéder à un examen sérieux et réfléchi de la réforme, et de présenter leurs propositions alternatives.

Concrètement, ce véhicule législatif permettra au gouvernement de tirer profit de délais très contraints, prévus par l’article 47.1 de la Constitution, pour l’examen de ce type de texte. Le débat sera bâclé et le texte passera en force. Un temps d’examen de cinquante jours, navettes avec le Sénat incluses, à partir du dépôt du texte sur le bureau de l’Assemblée. Dans les faits, qu’est-ce que cela signifie ?

Une fois le texte déposé, l’Assemblée disposera de 20 jours d’examen, pas un de plus. Vingt jours pour prendre connaissance du texte, pour l’analyser, pour rédiger et déposer des amendements, pour les examiner en commission, pour rédiger et déposer des amendements au texte issu de la commission, pour les examiner en séance. Cela rend impossible toute discussion parlementaire.

A l’issue de ces 20 jours, le texte sera transmis au Sénat, même si l’Assemblée n’a pas eu le temps d’aller à son terme. Le Sénat disposera, quant à lui, de 15 jours, et pas un de plus, pour ce même examen.

Ensuite, la navette devra se poursuivre dans les quinze jours qui suivent. Si, à l’issue de ces cinquante jours, l’examen n’est pas achevé, les dispositions régressives de cette réforme pourront être mises en œuvre par voie d’ordonnance. Déjà violentés par les dix 49.3 successifs du début de mandat, les représentants du peuple vont une fois de plus être empêchés d’assurer leur rôle de législateur pour répondre aux besoins et aux attentes de leurs concitoyens. Pouvons-nous imaginer pire scénario pour réformer un des socles de notre modèle social ? Clairement non, sinon venant d’un camp ennemi de la démocratie. Face à ce choix qui est celui de la peur du débat démocratique, il faut que les 85 % des Françaises et des Français opposés au recul de l’âge de la retraite se mobilisent contre ce passage en force de la réforme. Le peuple a le pouvoir aujourd’hui de faire reculer le gouvernement.

Dès le début des débats, nous demanderons à l’Assemblée d’adopter une motion référendaire pour que le peuple puisse s’exprimer par la voie du référendum. A rebours du gouvernement, qui utilise les outils par lementaires pour étouffer les voix des parlementaires qui s’opposent, comme l’écrasante majorité de nos concitoyens, à cette réforme, nous choisirons ainsi celui qui permettra au peuple de se prononcer directement sur ce choix de société : le référendum.

André Chassaigne est le président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée nationale

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