1 minute read
Billancourt poursuit le mouvement
Renault-Billancourt 27 mai. 8 heures.
Georges Séguy, accompagné de Benoît Frachon s’adresse aux travailleurs réunis dans le grand hall de l’usine occupée)
Advertisement
« 29 heures durant, nous avons livré bataille pied à pied dans des conditions difficiles face à un adversaire tenace, intran- sigeant, mais tout de même suffisamment ébranlé par la grève générale pour que nous ayons pu lui imposer des concessions. Il est bien entendu que les résultats, qui ne sont pas des accords d’ailleurs, je tiens à le préciser tout de suite, ne sont pas limitatifs. Nous avons lutté pour obtenir le paiement des jours de grève (applaudissements). C’est une expression que les patrons n’aiment pas, ils préfèrent l’appeler autrement. Aux termes d’une longue discussion, le Conseil national du patronat français a accepté de payer 50 % des salaires pendant la durée de la grève avec une modalité de récupération selon les cas (sifflets), et avec ce qui vient de se passer cela ne sera pas le cas chez Renault. »
Les travailleurs de Renault, avec le soutien des syndicats, continuent la grève et l’occupation et réclament un salaire minimum de 1 000 NF, une augmentation générale de toutes les catégories, une réduction du temps de travail
(retour aux 40 heures payées 48), la retraite à 60 ans, la mensualisation de tout le personnel, l’élargissement des libertés syndicales à l’entreprise et notamment la suppression définitive des clauses restrictives dans le paiement des primes, c’est-à-dire des clauses antigrève et paiement intégral de tous les jours de grève.
À Saint-Nazaire, 10 000 ouvriers des Chantiers et d’autres entreprises manifestent pour la poursuite de la grève.
À Vénissieux, l’assemblée générale (6 000 travailleurs) s’oppose à la reprise u travail tant que rien n’est signé et demande un train de négociation au niveau des branches et une convention collective de l’automobile qui fixe le salaire minimum à 1 000 NF. Le mouvement s’élargit : les syndicats d’Edf et Gdf, par exemple, appellent à un renforcement de la grève et à des coupures de courant.