Lors de l’inauguration du salon de l’armement Eurosatory, le Président Emmanuel Macron a déclaré que la France devait entrer dans une « économie de guerre » et que cela allait durer. Il en a profité pour appeler à une réévaluation de la loi de programmation militaire (LPM). Le prochain budget prévoit une augmentation de 3 milliards d’euros supplémentaires pour porter le budget à 50 milliards en 2025. A cela, il faut rajouter, pour la reconstitution des stocks d’armes et de munitions, entre 3 et 6 milliards d’euros en plus de la LPM (selon un rapport parlementaire).
Dans le même temps, la Direction Générale de l’Armement va proposer un texte de loi pour autoriser l’Etat français à réquisitionner des matériaux ou des entreprises civiles à des fins militaires.
Les guerres sont des opportunités formidables d’enrichissement pour le capital et les multinationales. La guerre en Ukraine permet déjà aux
trusts de nous faire les poches. TotalEnergies a explosé ses bénéfices de 16 milliards de dollars en 2021.
Pour une petite minorité de multinationales et d’actionnaires, la guerre n’est pas un problème mais une affaire juteuse. Ils se frottent les mains.
A chaque guerre son lot de drames subis par les populations. Mais surtout son flot de profits engrangés par les grands groupes industriels, notamment ceux de l’armement.
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (J. Jaurès)
Alors que de plus en plus de familles peinent à boucler les fins de mois, que les étudiants et les retraités sont de plus en plus nombreux à solliciter les associations caritatives pour manger, c’est la population française qui paiera les dépenses d’armement. Des mesures urgentes s’imposent pour répondre à la volonté de vivre dignement de son travail dans notre pays et à la volonté de justice sociale.
Le pain et la paix. C’est un mot d’ordre historique du mouvement ouvrier. Aujourd’hui, nous luttons pour le pain et la paix face à la misère et la guerre dans laquelle nous entraîne le capitalisme.
L’ARAC rappelle que la solution à la guerre en Ukraine ne doit pas être militaire mais diplomatique.
L’ARAC appelle à un cessez-le-feu immédiat. Il y va de l’intérêt de tous les peuples d’Europe.
Construire la paix, c’est construire un autre monde. C’est la satisfaction des besoins sociaux, la lutte contre les inégalités et les injustices, le respect de la souveraineté des nations et des peuples.
Ce sont les raisons parmi lesquelles l’ARAC participera activement à la grande journée de grève interprofessionnelle des syndicats du 29 septembre.
Villejuif, le 12 juillet 2022
membre de l’ARAC c’est déjà agir ! car l’ARAC est présente au cœur des enjeux et des combats républicains d’aujourd’hui.
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Economie de guerre !
« Manquer d’enseignants c’est aussi grave que de manquer de gaz cet hiver »
En cette rentrée règne un climat anxiogène. Il y a d’abord la situation en Ukraine. Ce conflit risque de s’élargir à notre continent voire au monde.
Certains pays avec l’OTAN poussent au conflit plutôt que d’imposer un cessez-le-feu et de chercher des solutions de paix. Face à la crise économique et politique qui touche tous les pays, les principaux pays de l’OTAN, à commencer par les EtatsUnis, relancent leur économie grâce à la vente d’armes.
Si les Russes doivent se retirer d’Ukraine, il faut que les pays de l’OTAN cessent de menacer avec la présence de bases américaines, une partie du monde dont la Russie. Le lien entre économie et guerre est si réel que l’on voit se développer en Asie, au Moyen-Orient, des risques de conflits.
Il est temps que la raison et l’intérêt collectif l’emportent sur tous les faiseurs de guerre, l’heure est grave. Ensuite, il y a les déclarations du gouvernement, du Président et de la 1re Ministre qui appellent les Français à des efforts. Le manque de profs, de chauffeurs, d’infirmières, de médecins… est criant. Il est temps de repenser et de relancer la formation pour répondre aux besoins les plus urgents.
L’inflation bat des records. La hausse des prix va conduire encore plus de retraités, de salariés, de familles dans la misère, la précarité. Le gouvernement refuse de mettre au centre de sa politique la lutte et l’action contre les inégalités. Pourtant ces inégalités ne sont pas une fatalité, de l’argent il y en a, encore fautil faire le choix d’aller le chercher. La preuve est faite par les dividendes versés par les entreprises à leurs actionnaires. En France, ce sont 44 milliards d’euros rien qu’au 2e trimestre qui ont été versés aux actionnaires.
La fortune des milliardaires français a tellement augmenté en 19 mois de pandémie que les 5 premières fortunes françaises possèdent autant que 40 % des Français les plus précaires.
Les moyens d’augmenter les retraites, les salaires, d’avoir une formation digne de ce nom pour relancer l’économie française et préserver les acquis sociaux existent. C’est donc une question de choix, une question de volonté.
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Fondé en 1931 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier.
Mensuel de l’Association républicaine des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix.
Commission paritaire n° 0723-A06545
ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 reveil-des-combattants@wanadoo.fr
• Tirage : 60 000 exemplaires
• Directeur-gérant : Raphaël Vahé
• Directeur : Patrick Staat
• Rédactrice en chef adjointe : Brigitte Canévêt
• Comité de Rédaction : Hervé Corzani, JeanPierre Delahaye, Laurence Gorain
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Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour arrêter les guerres et notamment l’intervention en Ukraine, préserver la souveraineté des nations.
Nous devons mener les actions nécessaires pour une politique française qui préserve les emplois, la santé, l’école, les valeurs républicaines.
Mener ces deux combats de pair est indispensable car c’est sur la misère que l’on installe la guerre et c’est sur la paix que l’on construit la République sociale et la souveraineté des peuples.
L’engagement de chacun est donc décisif.
Patrick STAATd’austérité budgétaire avec un contrôle de la dépense publique ».
« La revalorisation est nécessaire mais ce n’est pas la seule piste et surtout pas la seule solution. C’est ne pas comprendre les ressorts de la dégradation de l’attractivité du métier », développe Max Brisson.
« Il faut que l’on retrouve du sens dans notre métier », explique Sophie Vénétitay. « La période ‘Jean-Michel
Blanquer’ a été très négative pour les enseignants », selon Pierre Ouzoulias.
« Le salaire n’a pas changé mais en plus, Jean-Michel Blanquer a noyé les enseignants sous des circulaires, les normes y compris sur la façon de tenir le crayon ».
« La dégradation des conditions de travail est aussi un frein aux vocations », se désole Max Brisson.
« Manquer d’enseignants c’est aussi
grave que de manquer de gaz cet hiver », s’inquiète Pierre Ouzoulias.
« Dans un pays confronté à la plus grande crise à laquelle il doit faire face, la crise climatique, la situation actuelle est catastrophique. Car on a besoin d’un haut niveau de connaissance et de formation. Et structurellement on ne peut pas y faire face. »
Source : Public Sénat – extraits –M. Spitzberg – 23/08/22
La crise profite à certains. Les entreprises françaises augmentent de 32,7 % leurs dividendes versés à leurs actionnaires au deuxième trimestre de 2022 au titre de l’année 2021. De quoi placer le pays en tête du secteur en Europe.
Selon l’étude de la société de gestion Janus Henderson, rendue publique le 24/08, les entreprises françaises ont versé 44,3 milliards d’euros (47 milliards de dollars) à leurs actionnaires au deuxième trimestre 2022, soit plus d’un quart des dividendes européens. Un chiffre en hausse de 32,7 % par rapport à 2021, en France (+28,7 % au niveau européen).
Ce chiffre faramineux s’explique par une année 2021 exceptionnelle marquée par une reprise très forte après la crise du Covid-19. « Les entreprises françaises continuent de normaliser leurs versements aux actionnaires
après la pandémie, et la croissance des bénéfices a également été solide. Avec 44,3 milliards d’euros versés au deuxième trimestre, les dividendes français ont atteint un nouveau record en euros, bien que l’évolution des taux de change n’ait pas permis de battre le record en dollars [48,9 milliards au deuxième trimestre 2019 et 47,2 au deuxième trimestre 2018, ndlr] », note Charles-Henri Herrmann, directeur du développement France & Distribution BeNeLux de Janus Henderson.
Cette manne ira principalement dans la poche des plus riches. En 2019, rappelait France Stratégie dans son 3e rapport d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital : « 62 % [des dividendes] ont été reçus par 39 000 foyers (0,1 % des foyers), dont 31 % par 3 900 foyers (0,01 % des foyers) » Une micro niche d’ultra-riches largement choyée par la politique d’Emmanuel Macron.
Dans le détail, « Airbus et LVMH ont le plus contribué à la croissance des dividendes français, note Janus Henderson. Le premier a rétabli son dividende après une interruption de deux ans, tandis que le second a bénéficié d’une rentabilité accrue ». Pour mémoire, les entreprises françaises qui touchaient les aides publiques pendant la pandémie ne devaient pas verser de divi-
dendes. De même, les banques avaient dû renoncer à en verser sur demande de la BCE. Elles se rattrapent amplement puisque le secteur des services financiers est l’un des principaux moteurs de la croissance des dividendes avec les constructeurs automobiles, le secteur pétrolier
Le monde entier est dans la même dynamique. 95 % des entreprises européennes ont ainsi augmenté ou maintenu leurs dividendes. Le deuxième trimestre est le point culminant des versements des dividendes de l’année précédente sur le Vieux Continent. Mais la tendance est bien mondiale. Les dividendes trimestriels ont atteint le montant record de 544,8 milliards de dollars soit une hausse de 11,3 %. Même la société de gestion d’actifs semble surprise de ce résultat supérieur à ses prévisions. « Il est étonnant de constater que, malgré les énormes
perturbations économiques causées par la pandémie, les dividendes mondiaux sont désormais supérieurs au niveau record qu’ils avaient atteint avant la pandémie » Elle prévoit dorénavant 1.560 milliards de dollars de dividendes au total en 2022, soit une croissance globale de 5,8 %.
Toutefois, Janus Henderson ne s’attend pas à des taux de croissance aussi importants pour l’avenir. « La croissance des dividendes devrait être plus modérée l’année prochaine compte tenu des perspectives économiques actuelles », écrit Ben Lofthouse, responsable de l’équipe Global Equity
Attribuer toutes les difficultés du moment à un motif unique était déjà une pratique de la Rome antique. À l’époque, Caton l’Ancien achevait chacun de ses réquisitoires, quel qu’en soit l’objet, en réclamant que Carthage soit détruite. Plus récemment, en 1984, la télévision publique confia à l’acteur Yves Montand l’animation d’une émission, « Vive la crise ! », destinée à faire comprendre aux Français que tous leurs tracas découlaient de l’État-providence. Une purge sociale servirait donc de remède universel. Puis le terrorisme est devenu la hantise quotidienne, la nouvelle ardoise magique qui permettait d’effacer le reste. Dans l’heure qui suivit les attentats du 11 septembre 2001, des fonctionnaires britanniques reçurent d’ailleurs ce message de la conseillère d’un ministre : « C’est un très bon jour pour passer en douce toutes les mesures que nous devons prendre. » Il suffirait de les attribuer à la « guerre contre le terrorisme », y compris bien entendu quand elles n’avaient aucun rapport avec Oussama Ben Laden. Tournez manège, désormais en Russie chacun des problèmes existants provient forcément des manigances de l’Occident. Pendant qu’en Occident c’est toujours « la faute à Moscou ».
Ainsi de la chute du niveau de vie. Le président Joseph Biden attribue sans se lasser à la « taxe de Poutine » sur l’alimentation et l’énergie la forte reprise de l’inflation aux États-Unis. Son homologue Emmanuel Macron prétend lui aussi que les difficultés actuelles de ses compatriotes les plus
pauvres s’expliquent par une « économie de guerre ». Mais, dans ce cas, cela fait quarante ans que les Français ne connaissent plus la paix. Car la fin de l’indexation des salaires sur les prix remonte à 1982, lorsque François Mitterrand et son ministre Jacques Delors offrirent aux entreprises privées le cadeau le plus gigantesque qu’elles avaient jamais reçu de l’État. Aucun arbre de Noël ne fut en revanche dressé depuis pour les salariés, dont le pouvoir d’achat s’est trouvé durablement amputé. À l’époque, pourtant, l’Ukraine et la Russie constituaient encore un même pays, et M. Poutine n’avait toujours pas quitté sa ville natale de Leningrad… L’« économie de guerre » ne fera en somme que prolonger et accélérer l’appauvrissement des plus pauvres alors même que les profits du CAC 40 (160 milliards d’euros en 2021) viennent de pulvériser un record historique établi il y a quinze ans.
Income. Pas de panique pour autant, « rien ne permet de penser que les dividendes mondiaux ne pourront maintenir à long terme le taux de croissance annuel de 5 à 6% auquel nous nous sommes habitués », précise-t-il. Ouf, il restera des bénéfices à taxer.
Source : LIBERATION – O. Monod – 24/08/22
Bref tout a changé, sauf la hiérarchie mondiale entre dividende et salaire. Et la détermination des gouvernants de privilégier le premier (lire « Le Comité de salut privé »). Oligarques de tous les pays…
L’ardoise magique fonctionne aussi pour l’écologie. Relance de la production de charbon, sacrifice du fret ferroviaire, fracturation hydraulique, pollutions numériques, débauche publicitaire des joailliers dans la presse et sur les murs : en ces domaines aussi, la vie continue. Là encore « à cause de Poutine » ? L’État offrira donc des ventilateurs et des bouteilles d’eau aux plus pauvres, des remises sur l’essence à ceux qui ne font pas leurs courses à vélo. Les « mesures d’urgence » se succèdent ; les mesures urgentes attendront.
Source : Le Monde Diplomatique –Serge Halimi 6 Août 2022
Promulguée le 16 août 2022, la « loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat » était déjà insuffisante pour garantir le niveau de revenu des Français. Et les prévisions de l’INSEE d’une inflation sur 12 mois grimpant à 7 % au mois de septembre pourraient bien la rendre totalement caduque.
En effet, l’augmentation des pensions de retraite et des minimas sociaux de 4 % en septembre reste en deçà des 6,1 % d’inflation enregistrés en juillet.
Quant aux salaires, la prime Macron, soumise au seul bon vouloir des entreprises sans cotisations sociales ni impôts, ne peut être considérée comme une mesure apportant des garanties à l’ensemble des salariés. Sans compter qu’elle affaiblira une fois de plus le financement de protection sociale. Par conséquent, le gouvernement restera sous pression sur ce thème, d’autant que des grèves sectorielles sont déjà prévues pour des augmentations de salaire.
De nouvelles actions vont être menées en septembre, avec une première journée de mobilisation le 22 septembre pour le secteur de la santé et une journée de grève interprofessionnelle le 29 septembre.
Crise dans les crèches : l'inquiétude des professionnels après l'autorisation de recrutement de personnels sans les qualifications normalement requises
L'arrêté publié au Journal officiel jeudi 4 août entrera en vigueur au 31 août. Mais il crée déjà l'inquiétude parmi les professionnels de la petite enfance.
Car il prévoit la possibilité pour toutes les crèches de recruter des personnes sans toutes les qualifications requises. Une mesure qui vise à faire face à la pénurie de personnels dans les crèches. Selon une enquête de la Caisse Nationale des Allocations familiales, publiée début juillet, 4 806 % des 8 000 établissements répondants déclarent un manque de personnel auprès des enfants.
L'arrêté provoque chez de nombreux professionnels la crainte d’un accueil au rabais. Le collectif demandait de revaloriser et d'approfondir les formations, plutôt que de "tirer la profession vers le bas".
« On va demander à des professionnels qui sont déjà en sous-effectif de devenir des formateurs et des formatrices pour des personnes qui n'y connaissent rien au développement de l'enfant ».
Emmanuel Macron n’a cessé de l’affirmer : il faut travailler plus. Son objectif reste de porter l’âge de départ à la retraite à 65 ans d’ici 2030. « Nous maintenons l’été 2023 comme horizon pour l’entrée en vigueur des premiers effets de la réforme », a affirmé de son côté Olivier Dussopt fin juillet. Les discus-
La profession peine à recruter. Des milliers de postes sont vacants dans toute la France, notamment dans le transport scolaire.
Les conditions de travail expliquent cette pénurie : " ne pas avoir un temps complet, ne pas avoir un gros salaire." En effet, les chauffeurs de bus scolaires sont généralement employés à
sions avec les organisations syndicales et patronales devraient commencer après l’ouverture du Conseil de la refondation, expliquait alors le ministre du Travail. Soit après le 8 septembre. Mais le calendrier semble serré et pour l’heure nul ne connaît le détail de cette réforme. Ni la stratégie du gouverne-
temps partiel, avec une journée coupée en deux pour amener les enfants le matin, et les chercher le soir. Le salaire moyen, de 600 à 800 euros par mois, n'attire pas les candidats. Il manquerait encore, selon le ministre délégué aux Transports, près de 4 000 chauffeurs de bus.
ment pour la mettre en œuvre, alors que l’ensemble des organisations syndicales de salariés sont opposées à un report de l’âge légal. Ce, d’autant que l’automne et l’hiver à venir seront marqués par l’inflation et de possibles coupures d’énergie. De quoi faire grimper le thermomètre social.
Le dernier soldat français a quitté le sol malien. L’opération « Barkane » est terminée. Un échec colossal, tant d’un point de vue militaire que politique. L’intervention de l’armée française, d’abord sous l’appellation « Serval » puis transformée en « Barkhane », décidée sous François Hollande et prolongée par Emmanuel Macron n’a atteint aucun des objectifs annoncés, si ce n’est la « libération » précaire de Gao et Tombouctou. Les groupes djihadistes n'ont pas été arrêtés. Pis, ils ont essaimé et se sont propagés telles des cellules cancéreuses non seulement au Mali mais également dans les pays voisins, notamment le Niger et le Burkina Faso. Les incursions se sont faites de plus en plus nombreuses dans le golfe de Guinée.
Les raisons de cet échec sont multiples. A commencer par l’idée que la solution était militaire et seulement militaire. Or, aucune des causes de la
déstabilisation du Mali n’a été traitée. L’obscurantisme, tout comme le banditisme ou les conflits internes entre les différentes populations, puise ses sources dans le mal-vie des jeunes maliens, le chômage et le manque de développement. Derrière la façade de la lutte contre le terrorisme, l’approche apparait pour ce qu’elle est : une défense des intérêts français, d’où une nécessaire domination politique, économique et militaire. En témoignent les accords d’Alger signés en 2015. Conçus à l’extérieur mais imposés au Mali et qui n’ont rien réglé. Pour la France, très liée au mouvement touareg, la régionalisation apparaissait comme la solution ultime, même au prix d’une implosion du pays. Rien d’étonnant dans ces conditions, qu’un sentiment antifrançais, certes attisé par la Russie et par l’incurie de la classe politique malienne, se soit développé et qu’un premier putsch
ait renversé le gouvernement en place en mai 2020, avant qu’un deuxième coup d’Etat ne se produise dix mois après. Malheureusement, il ne semble pas qu’Emmanuel Macron ait tiré les enseignements de ce désastre. Parties du Mali, les troupes françaises se sont redéployées entre le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. En l’absence d’un véritable changement de cap, Paris n’a gagné là qu’un simple sursis.
Pierre Barbancey Humanité – 17 août 2022
Les Talibans ont marqué le premier anniversaire de leur retour au pouvoir par une fête nationale lundi 15 août 2022, après une année qui a vu l’écrasement des droits des femmes et l’aggravation de la crise humanitaire. La moitié des 38 millions d’habitants du pays sont confrontés à l’extrême pauvreté.
Il y a un peu plus d’un an, le monde a regardé avec horreur et passivité l’Amérique et les occidentaux bâcler le retrait et abandonner les Afghans désespérés
Depuis le retrait des troupes américaines et de l’OTAN, les Talibans ont rapidement établi un contrôle total et le pays est tombé dans la crise, abandonné de tous.
Les principaux problèmes sont d’ordre financier. L’économie s’est effondrée lorsque l’Occident a écarté l’Afghanistan du système bancaire mondial et gelé ses réserves de devises. Entre septembre et décembre de l’année dernière, le PIB a chuté d’un tiers par rap-
port à la même période de l’année précédente. La majeure partie du pays est sans ressources et souffre de la famine. En juin, les prix de la nourriture et du carburant étaient 50 % plus élevés qu’un an auparavant. Seule une famille sur 20 a assez à manger. Bien qu’ils prétendent avoir évolué les nouveaux talibans se comportent comme les anciens, qui ont dirigé le pays de 1996 à 2001. Le ministère de la Vertu et du Vice a été reconstitué et sa police de la moralité est présente en force, harcelant les hommes qui coupent leur barbe et les femmes qui ne sont pas couvertes de la tête aux pieds.
Les femmes sont sans aucun doute les plus ciblées. En deux décennies sous un gouvernement corrompu soutenu par les Américains, certaines s’étaient habituées à « un certain degré de liberté ». Le taux d’alphabétisation des femmes aurait, selon des observateurs
de la scène afghane, doublé entre 2000 et 2018, bien qu’il ne soit que de 30 %. Une génération de femmes a obtenu évolution de leur statut social. Aujourd’hui, elles sont à nouveau écartées de la vie publique. En mars, les talibans ont fait marche arrière sur leur promesse de laisser les filles réintégrer les écoles secondaires. Des familles afghanes vendent leur petite fille pour subvenir aux besoins de famille (Dorothé Oliéric France 2).
De nombreuses femmes afghanes sont descendues dans la rue pour protester contre les décisions oppressives des talibans. Le pouvoir en place a fait usage de la violence pour étouffer les protestations, arrêtant de nombreux militants des droits des femmes.
« Moins d’un an après la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans, leurs politiques draconiennes privent des millions de femmes et de filles de leur droit à mener une vie sûre, libre et épanouie », a déclaré en juillet Agnes Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
Malgré la pression exercée par les dirigeants islamistes, de nombreuses femmes afghanes tentent toujours de faire entendre leur voix. Plusieurs manifestantes ont quitté le pays, mais au moins cinq groupes de défense des droits des femmes y sont toujours actifs. Certaines d’entre elles élèvent la voix sur les réseaux sociaux pour dénoncer la répression exercée par les talibans, les arrestations arbitraires,
les disparitions forcées, sans parler de la torture physique et psychologique. Dans le même temps les médias indépendants sont considérés comme un ennemi par les talibans. Aujourd’hui, des milliers de journalistes afghans sont en exil ou ont perdu leur emploi. Selon Reporters sans frontières, 43 % des médias afghans ont été fermés au cours des trois derniers mois et les femmes journalistes ont davantage souffert depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan. Après 20 ans de guerre, d’occupation, de corruption perpétré par Washington, les occidentaux et les locaux à leur botte ; le peuple afghans a besoin de l’attention et de l’aide internationale sérieuse!
J.-P. DelahayeBolsonaro, le président sortant, qui brigue un second mandat, a récemment critiqué le système de vote électronique au Brésil. Pour certains, ses déclarations laissent augurer qu’il ne reconnaîtra pas les résultats en cas de défaite.
tème de vote électronique en vigueur au Brésil depuis 1996, alimentant la crainte qu’il ne reconnaisse pas le résultat de la présidentielle en cas de défaite.
Les sondages donnent Jair Bolsonaro largement perdant face au leader de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Dans ce contexte la tension monte au Brésil à deux mois de la présidentielle. Une pétition pour « la défense de la démocratie » au Brésil a recueilli plus d’un demi-million de signatures, en réponse aux critiques du président Jair Bolsonaro contre les institutions et le système électoral.
Le chef de l’État, au pouvoir depuis début 2019 et candidat à un second mandat, ne cesse de critiquer le sys-
Lancée par des membres de la Faculté de droit de l’Université de Sao Paulo (USP), cette « Lettre aux Brésiliens et Brésiliennes en défense de l’État démocratique de droit » a dépassé les 546 000 signatures. Selon les médias locaux, le site qui recueille les signatures a été la cible de plusieurs tentatives de piratage.
« Nous vivons un moment de grand péril pour la normalité démocratique, de risque pour les institutions, avec des insinuations de non-respect du résultat des élections », estiment les auteurs du texte, signé également par d’anciens juges de la Cour suprême, et de nombreux artistes, comme le célèbre chanteur Chico Buarque.
« Des attaques infondées et sans
preuve remettent en cause le processus électoral et l’État démocratique de droit conquis de haute lutte par la société brésilienne. Les menaces contre les autres pouvoirs (…), l’incitation à la violence et à la rupture institutionnelle sont intolérables », poursuit la pétition, qui à aucun moment ne cite nommément le président Bolsonaro. Bolsonaro lâché par une partie du patronat
La pétition de l’USP a recueilli les signatures d’importantes associations patronales, comme la fédération des banques (Febraban) et la très influente Fédération des Industries de Sao Paulo (Fiesp). En 2016, la Fiesp avait joué un rôle prépondérant dans le complot qui avait favorisé la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff.
L’adhésion de cette institution à la pétition est en outre vue comme un revirement par de nombreux observateurs, les milieux d’affaires ayant soutenu
Jair Bolsonaro lors de son élection en 2018, attirés notamment par le discours ultralibéral du ministre de l’Économie actuel Paulo Guedes.
Le président d’extrême droite n’a pas caché son mécontentement. « Qui est contre la démocratie au Brésil ? Nous sommes pour la transparence, la légalité, nous respectons la constitution. Je
n’ai pas compris cette pétition », a-t-il réagi sur Facebook.
Récemment, il s’est fendu d’une belle déclaration d’intention sur Twitter en publiant sa propre « Lettre en faveur de la démocratie », avec ce message des plus succincts : « par le biais de cette lettre, je déclare que je suis favorable à la démocratie. Signé Jair Mes-
sias Bolsonaro, président du Brésil ». Il en faudra certainement plus pour convaincre les brésiliens ! Les derniers sondages donnent Jair Bolsonaro largement perdant face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Mais attention, c’est homme est dangereux et nostalgique du régime des militaires.
À un mois de législatives pour lesquelles elle part favorite, la cheffe de Frères d’Italie (extrême droite) s’efforce de faire oublier les racines fascistes de son parti.
Favorite pour le poste de Première ministre, la candidate d’extrême droite Giorgia Meloni a lancé sa campagne officielle mardi 23 août 2022 à Ancône.
Favorite des élections législatives anticipées du 25 septembre, précipitées par la chute du gouvernement Draghi, Giorgia Meloni pourrait devenir la prochaine Première ministre italienne à la tête d’une coalition des droites. Pour y parvenir, la Romaine de 45 ans, cheffe du parti des Frères d’Italie (extrême droite), doit donner l’image d’une politicienne fréquentable, y compris sur la scène internationale.
Première étape : rassurer sur sa rupture avec l’héritage fasciste. Pas simple, quand on sait l’histoire de sa formation, liée au Mouvement social italien (MSI), fondé en 1946 par des partisans de Benito Mussolini, dont Frères d’Italie conserve l’emblème, une flamme vert-blanc-rouge.
Il y a plusieurs décennies que la droite italienne a relégué le fascisme à l’Histoire, a assuré Giorgia Meloni dans une vidéo publiée le 10 août en français, en anglais et en espagnol, à destination de la presse étrangère, qu’elle accuse de la dépeindre comme un danger pour la démocratie.
Cette campagne de dédiabolisation a été enclenchée après les élections de 2018, explique Salvatore Vassallo, politologue à l’Université de Bologne.
« Pour la première fois, alors, le parti dépasse le seuil permettant d’obtenir des députés (avec 4,35 % des suffrages) et comprend qu’il peut attirer un électorat différent de la frange identitaire visée depuis sa création en 2012 », analyse le politologue.
Depuis, Giorgia Meloni nuance ses positions eurosceptiques. Jusqu’à soutenir les sanctions européennes contre la Russie et la position de l’Otan depuis le début de la guerre en Ukraine. Ce faisant, elle se démarque de son rival d’extrême droite, Matteo Salvini (La Ligue), admirateur de Poutine opposé à l’envoi d’armes à l’Ukraine.
Malgré cela, le passé sulfureux de Frères d’Italie et de sa présidente continue de peser lourd. En Italie, on ne digère pas le passage de Giorgia Meloni au sein de l’Alliance nationale de Gianfranco Fini, fondée sur les cendres du MSI en 1995. En 1996, âgée de 19 ans et déjà militante depuis deux ans, elle déclarait à la télévision française que Mussolini était un bon politicien. Aujourd’hui encore, il existe une ambiguïté irrésolue de certains dirigeants et militants, explique Salvatore Vassallo. En octobre dernier,
Giorgia Meloni en campagne pour les législatives du 25 septembre en Italie
l’eurodéputé Carlo Fidanza a été filmé faisant le salut fasciste et scandant des Heil Hitler. Giorgia Meloni s’en était distanciée.
Enrico Letta, chef du Parti démocrate (centre gauche), en deuxième position dans les sondages, accuse la présidente de Frères d’Italie d’effacer des mois et années de choix anti-européens. Dans une vidéo trilingue, publiée trois jours après celle de Giorgia Meloni, il pointe ses relations avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le parti néofranquiste Vox, en Espagne. En juin, l’Italienne avait participé à un meeting de Vox en Andalousie, martelant en espagnol : Oui à la famille naturelle, non au lobby LGBT! Chassé le naturel il revient au galop !
L’Estonie et la Finlande ont discuté de plans de missiles qui fermeraient la mer Baltique à la Russie, a rapporté Nord News. Tallinn et Helsinki ont discuté de l’intégration de batteries robotiques côtières qui permettraient qui permettraient aux deux membres de l’OTAN de bloquer la flotte russe dans le golfe de Finlande, a annoncé vendredi le ministre estonien de la Défense. Cela transformerait la mer Baltique en une « mer intérieure de l’OTAN », a déclaré le responsable, faisant écho aux
commentaires précédemment formulés par les dirigeants polonais et lituaniens. « Nous devons intégrer nos défenses côtières. La portée de vol des missiles estoniens et finlandais est supérieure à la largeur du golfe de Finlande » a déclaré le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, au journal finlandais Italehti. Les missiles côtiers finlandais MTO85M ont une portée de plus de 100 kilomètres. La baie s’étend sur environ 82 kilomètres entre Helsinki et Talinn. L’Estonie pré-
voit d’acheter plus tard cette année des missiles israéliens Blue Spear, qui ont une portée de près de 300 kilomètres. « La mer Baltique sera la mer intérieure de l’OTAN lorsque la Finlande et la Suède auront rejoint l’OTAN. Par rapport à ce qu’elle est aujourd’hui, la situation est en train de changer « a déclaré Pevkur, ajoutant que les deux pays pourront alors fermer la mer à la flotte russe si nécessaire.
(Press TV, le 18-08-2022)
Pékin a indiqué vouloir porter les relations bilatérales à un niveau plus élevé avec la Russie. Selon un communiqué diffusé mercredi, la Chine va participer aux exercices annuels Vostok – prévus du 30 août au 5 septembre selon Moscou – dans le cadre de sa coopération avec la Russie. « L’objectif est d’approfondir la coopération pratique et amicale avec les armées des pays par-
ticipants, d’accroitre le niveau de collaboration stratégique entre les parties participantes et de renforcer la capacité à répondre aux diverses menaces pour la sécurité » indique le ministère de la Défense dans le communiqué. L’Inde, le Belarus, la Mongolie, le Tadjikistan, entre autres, participeront aussi à ces exercices. Il s’agit des deuxièmes exercices menés conjointement
par la Chine et la Russie cette année. En mai, les deux pays avaient organisé pendant 13 heures des manœuvres près du Japon et de la Corée du Sud, forçant ces derniers à lancer des avions de chasse en dissuasion, au moment où le président américain Joe Biden se trouvait à Tokyo.
(La voix de la Turquie, le 18-08-2022)
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a promis de former jusqu’à 10 000 soldats ukrainiens tous les 120 ours. Des troupes ont participé à des exercices d’infanterie dans une base du Sud-est de l’Angleterre. Les soldats perfectionnement leurs compétences en matière de tir, de premiers secours et de guerre urbaine. Certains
se sont exercés à libérer des maisons dans un paysage urbain simulé que les troupes britanniques utilisaient pour s’entrainer aux opérations en Irlande du Nord, en Irak et en Afghanistan. Des instructeurs du Royaume-Uni, du Canada, des Pays-Bas et d’autres alliés donnent des conseils dans un environnement sûr. « Nous avons souvent
entendu dire que leurs bases d’entrainement faisaient continuellement l’objet de frappes de missiles » a déclaré Justin Stenhouse, le commandant de la 11e bridage d’assistance aux forces de sécurité. Environ 2 400 Ukrainiens ont suivi le programme avant de partir au combat.
(Radio Japon international, le 16-08-2022)
Service du Travail Obligatoire (STO) et « terroristes » c’est-à-dire maquisards. La résistance est en effet très active dans l’arrondissement de Figeac. Ses effectifs sont nourris par l’échec notoire du STO et l’approche de la « Libération » que chacun pressent et attend ;
La rafle de huit femmes et 450 jeunes hommes, le 12 mai 1944 à Figeac, est mal connue en dehors du Lot. Les horribles exactions de la Division Das Reich, un mois plus tard à Tulle et à Oradour-sur-Glane, l’ont occultée. D’autres rafles ont été menées en 1944 par l’armée nazie en France, mais l’organisation et l’ampleur de celle de Figeac en font un cas particulier. On a en effet affaire à une opération militaire planifiée et exécutée par une unité de la Division Das Reich avec deux cibles précises : réfractaires au
Alors que les passions sur cette triste période de l’occupation commencent à s’apaiser, il faut revisiter un drame qui a profondément marqué la ville et l’arrondissement de Figeac.
1 La rafle de Figeac son contexte 1�1� Situation générale
La terrible défaite de mai-juin 1940 sanctionnée par les armistices des 22 et 24 juin avec l’Allemagne et l’Italie est cruellement ressentie à Figeac comme dans toute la France.
Dans un premier temps, Figeac, située en « Zone libre » échappe à l’occupation mais les conséquences de la défaite sont lourdes. Aux morts et blessés
aux obsèques de deux résistants. Le 19 janvier 1944, la Résistance attaque les deux usines Ratier de Figeac qui travaillent pour l’aviation allemande et fait sauter des machines à fabriquer des hélices et divers équipements.
Les 3 et 4 février, les bureaux du STO de Cahors sont dévastés. Parallèlement, la propagande de la Résistance, au début, artisanale, se développe. Fin avril-début mai, aux yeux des occupants, la situation s’est nettement dégradée dans le Figeacois.
Selon un processus classique, les actions de la Résistance provoquent la répression de la police française et des forces d’occupation. Les Allemands, les pouvoirs publics et les « collabos » voient des terroristes partout et les arrestations se multiplient.
L’occupant ne se contente plus de s’attaquer aux maquis. Il veut les couper de la population par la terreur tout en récupérant les réfractaires au STO. Il
est donc conduit à concevoir une « action d’envergure » dans l’arrondissement de Figeac qu’il considère comme un repaire de la Résistance, favorisé par le cadre naturel. Collines boisées et vallées profondes, habitat dispensé, éloignement des grandes voies de communication favorisent en effet les parachutages d’armes et de munitions. Cette « action d’envergure », est conçue comme une opération militaire menée par une troupe d’élite avec des méthodes rodées sur le front de l’est pour faire régner l’ordre par la terreur.
Elle s’exécute sur la base d’un « Ordre d’opération », établi grâce aux renseignements collectés par des indicateurs, qui fixe les objectifs et la conduite à tenir par le détachement de la Division Das Reich chargé de cette mission.
La Division Das Reich, commandée par le général Heinz Lammerding est une force aguerrie par ses durs combats sur le front de l’Est où elle a perdu la moitié de son effectif et de son matériel.
D’un effectif théorique de plus de 18 000 hommes (Waffen SS, Hiwis ou Malgré-nous2), elle devait être équipée de 500 blindés lourds et légers et de 2500 véhicules3, mais elle connaît de grandes difficultés pour former les jeunes recrues qui viennent la compléter et pour réparer son matériel, faute de pièces de rechange. C’est toutefois une grande unité très redoutable. Implantée dans la région de Montauban, elle peut intervenir aussi bien vers l’Atlantique que vers la Méditerranée. Elle s’articule en quatre unités de combat : un régiment de chars, deux régiments d’infanterie mécanisés ou motorisés, un régiment d’artillerie mécanisé et plusieurs unités d’appui.
L’action doit débuter le 10 mai 1944, dans l’après-midi avec le regroupement de Caussade d’un détachement du Panzergrenadier-Régiment. Der Führer, qui comprend une partie de ses 1er et 3e bataillons stationnés respectivement à Valence d’Agen et à Montauban, Caylus et Nègrepelisse. L’arrivée sur le théâtre des opérations – près de la moitié du département du Lot – est prévue vers 20 heures.
« Figeac-Cardaillac (10 km au nord de Figeac), Sousceyrac, Rocamadour sont truffés de terroristes et de camps de maquis.
Le gros des camps du maquis se trouve dans le triangle situé au sud-est de Saint-Félix, au nord jusqu’à Siram et à l’est en direction de Bretenoux et de la route n° 140 jusqu’à Figeac. Ce triangle est un terrain de collines abruptes et de bois de marronniers (sic).
Il faut donner une attention spéciale à l’usine d’aviation Ratier à Figeac. Dans cette usine, la plupart des jeunes ouvriers feraient partie du maquis.
La conduite à tenir est nettement indiquée aux exécutants : « Les personnes… suspectées d’être des membres du maquis… ne peuvent être arrêtées au cours d’opérations isolées. Il a été décidé d’arrêter TOUS LES HOMMES DU DEPARTEMENT DU LOT et de les amener dans un camp de concentration. Les prisonniers seront examinés individuellement par un commando spécial de la Dienstelle…,
2 - Les Hiwis sont d’anciens prisonniers russes ralliés aux allemands et les Malgré-nous de jeune Alsaciens-Lorrains, mobilisés dans l’armée allemande : leur dérobade entrainant des représailles sur leurs familles.
3 - Ce ne furent pas des chars qui furent engagés dans la rafle de Figeac mais des camions de transport de troupe, notamment des engins semi-chenillés fortement armés.
ils seront TRAVAILLÉS par les méthodes en vigueur dans le SD. C’est dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 mai 1944 que Das Reich traverse Figeac dans le vacarme assourdissant des engins chenillés et des camions qui transportent la troupe. Au grand soulagement de la population, le convoi se dirige vers le nord et le nordest sans s’arrêter. « L’opération d’envergure » vient de commencer.
« On les voit partout »4. Les nazis, guidés par des indicateurs, fondent sur tous les objectifs définis par l’Ordre d’opérations : Assier, Lacapelle-Ma-
rival, Le Bourg, Latronquière, Bretenoux, Saint-Céré, Rouqueyroux, Gorses, Terrou, Espeyrou, Leyme, Saint-Maurice, Le Bouyssou, SaintVincent, Lavergne, Calmejane, Sénaillac, Teyssieu, Camburat…
Ce ne sont qu’exactions, destructions, incendies, assassinats et arrestations en grand nombre. Partout, les maires qui sont interrogés font preuve d’un grand courage pour protéger, autant que faire se peut, leurs concitoyens.
Le soir venu, les nazis se regroupent aux portes de Figeac qu’ils contrôlent étroitement. Selon un plan minutieusement préparé, la ville est bouclée et des équipes mixtes, Gestapo, police allemande et indicateurs, parcourent les rues et patrouillent aussi les militaires. L’hôtel Tillet est fouillé de fond en comble et Mme Odette Tillet est arrêtée, rejointe rapidement par d’autres prisonniers dont ses beaux-parents et des serveuses de l’hôtel. Le 11 au soir, quarante personnes dont huit femmes sont détenues à l’hôtel où les Allemands festoient tout en interrogeant les prisonniers.
Témoignages5 : « Je m’endors, bien loin de me douter que le lendemain serait pour beaucoup de mes semblables et moi-même la déportation massive outre-Rhin… Et, pendant la nuit un bruit incessant avait régné en ville. M’éveillant vers trois heures du matin, je regardais par la fenêtre et je vis les caractéristiques uniformes verts qui gardaient, armés de pied en cap, toutes les rues et impasses. Par intervalles, de brefs commandements se faisaient entendre, des hommes couraient et certains amenaient déjà des hommes et soudain mon propriétaire frappe à ma porte et me défend d’aller au travail ce matin car toutes les personnes qui errent dans les rues sont arrêtées par les Allemands sans explication ».
Le 12 mai au petit matin, les Allemands réquisitionnent le crieur de la ville et font battre tambour pour annoncer que tous les hommes doivent se présenter à la gendarmerie pour vérification des papiers. Des patrouilles traquent les hommes dans les rues et pillent de nombreuses maisons.
« C’est au son d’un tambour que je fus réveillé à six heures du matin… à chaque carrefour, des canons étaient placés et, sur les hauteurs, on en apercevait d’autres braqués sur la ville. Nous étions déjà en état de siège. » (5) A la gendarmerie, les hommes sont mis en rangs puis transférés dans la cour de l’école des garçons. Les raflés sont triés selon leur statut et leur âge. Les personnels des services publics sont libérés. Les soldats allemands miment les exécutions et des rumeurs de déportation circulent. Le tri effectué, seuls restent les hommes de 16 à 60 ans, debout depuis le petit matin dans la chaleur d’une journée ensoleillée, le ventre vide, certains en habits de nuit.
En fin d’après-midi, les prisonniers voient 32 camions arriver.
« Là, je me suis dit c’est l’Allemagne qui te guette… Toutes les femmes sont
là, le visage en pleurs. Nous sommes toujours pleins de courage et je garderai toujours présent à la mémoire, cette dernière vue de Figeac… » (5)
Vingt-cinq hommes, qui ont la chance inespérée d’être libérés faute de place dans les camions, se dispersent très vite.
Le convoi arrive à Cahors vers vingt heures. Il fait le tour de la ville pour servir d’exemple à la population, et prend la route de Montauban où il arrive vers deux heures du matin. Mais les violences ne cessent pas avec le départ des camions et de leur escorte. Des raids sont lancés vers Bagnac-sur-Célé, Maurs et Saint-Félix où des hommes sont aussi arrêtés. Des combats ont lieu à Saint-Félix qui pleure 9 morts.
Dans la nuit du 12 au 13 mai, la soldatesque se livre à de multiples exactions, assassinats et pillages. Les habitants, femmes, enfants, adolescents et vieillards, se terrent à domicile.
Le 13 mai, quand Das Reich s’en va, la ville est dans le désarroi et le chaos. C’est en effet quatre cent cinquante
personnes6 qui ont été raflées, et notamment 8 femmes, arrêtées la veille, qui sont parties vers une destination qu’ils ignorent en partant : Montauban.
A leur arrivée, les prisonniers sont entassés dans le manège de la caserne des Dragons, dans la sciure, le crottin, la poussière et les odeurs fétides. Les conditions d’hygiène sont déplorables et les besoins naturels s’effectuent en groupe. Ils ne reçoivent ni nourriture ni boisson alors qu’ils sont affamés et assoiffés depuis la veille.
A peine arrivés, « Le haut commandement allemand de la caserne, escorté de la Gestapo de Montauban et des interprètes, déjà entrevus à Figeac, arrivent. Au brouhaha succède le silence religieux : ce sont les premiers commandements. On ordonne à tous de se mettre en colonne : tous les Juifs, ici, en colonne, puis les Italiens, les Espagnols, les Lorrains et autres étrangers puis, les hommes de 16 à 30 ans, de 30 ans à 40 ans et de 40 à 60 ans. Un
homme de petite taille surnommé Hercule, qui avait vécu dans le maquis, passe dans les rangs et désigne des hommes qui constituent la catégorie des suspects. »7
Dès le lendemain 14 mai, les raflés vont vivre la terrible expérience des interrogatoires dans les conditions prévues dans l’Ordre d’opérations qu’il faut rappeler :
« Les prisonniers seront examinés individuellement par un Kommando spécial de la Dienstelle locale, qui est à former durant cette action, et dans la mesure où ces prisonniers se révèlent être en rapport avec les événements actuels, ils seront travaillés par les méthodes en vigueur dans la SD. »
Les interrogatoires sont menés dans une ambiance de terreur et 40 suspects, désignés notamment par « Hercule » sont torturés. Le Kommando spécial de la Dienstelle tente par tous les moyens de susciter la délation des autres prisonniers.
C’est ainsi que le 15 mai des hommes choisis au hasard sont conduits devant
6 - Au total, plus de 800 lotois, en majorité de l’arrondissement de Figeac (Saint-Céré, Bretenoux (etc) ont été raflés par Das Reich les 11, 12 et 13 mai 1944.
7 - Journal de Jean-Marie Bouygues déjà cité
les cadavres de quatre malheureux qui sont fouillés et dépouillés devant eux. Ils sont menacés de subir le même sort s’ils gardent le silence, ce qu’ils feront. Deux cents hommes environ, désignés par les indicateurs, continuent à être interrogés en subissant sévices et mauvais traitements.
« A l’intérieur du vaste hangar où nous revenons pour dormir, les torturés gémissent sous leurs blessures, ce bruit me chavirait le cœur, quelle différence de sort. » (6)
Au bout d’une épouvante semaine à Montauban, trois convois partent par voie fermée. Les deux premiers avec les « travailleurs » sont acheminés vers Paris les 18 et 21 mai, plus confortablement que les « politiques » et sous la surveillance plus humaine de la Wehrmacht.
Si le premier convoi peut rejoindre Paris directement, le second est dérouté par Montargis et Melun, du fait des bombardements Alliés à Orléans. Après un transfert à la caserne de la Pépinière à Paris où ils passent la nuit, ils sont embarqués pour l’Allemagne à la gare de l’Est dans des wagons de voyageurs de la Reichbahn. Il n’en est pas de même pour les « politiques ». Transférés dans un camp à Compiègne, ils le quittent les 4 ou 18 juin pour Neuengamme ou Dachau dans des conditions éprouvantes : « Nous étions cent vingt-cinq hommes
entassés dans un wagon à bestiaux, tenaillés par la soif. »
Les prisonnières dont huit Figeacoises, sont le 2 juillet, entassées dans un wagon à bestiaux du « train fantôme », occupé par des « politiques », qui met 36 jours pour traverser la France du fait des sabotages et des bombardements alliés avant d’arriver en Allemagne.
Ce train tristement célèbre part de Toulouse à Bordeaux puis Angoulême d’où il doit revenir à Bordeaux puis Toulouse et Nîmes.
Ses occupants gagnent ensuite à pied Orange où ils sont embarqués à nouveau pour Dachau puis Ravensbrück où le convoi arrive le 31 août dans la nuit.
Les « travailleurs » (STO) passent en Allemagne plus d’un an éprouvant. Contraints à un travail exténuant dans les usines des Sudètes, ils connaissent la faim, le froid, l’hiver, les bombardements des alliés, peu de soins et peu de nouvelles de Figeac. Mais leur sort est infiniment moins cruel que celui des « politiques » qui subissent l’épouvantable destin des déportés en camp de concentration. Sur les 450 raflés de Figeac, 170 dont trois femmes, tous politiques, ne sont pas revenus.
3 Vivre à Figeac après la rafle
La division Das Reich partie, la peur et le désarroi règnent à Figeac. Les familles, femmes, vieillards et enfants, sont abasourdies par la brutalité des événements et l’ignorance du sort des raflés, plus encore sur celui des « politiques ».
Les démarches sont difficiles pour la municipalité, les autorités administratives et les familles du fait de la situation chaotique de la France et bientôt du débarquement allié le 6 juin, trois semaines après la rafle.
Le martyre du Figeacois n’est pourtant pas terminé
Les 1er, 2 et 3 juin un détachement SS passe à Figeac suite à un sabotage, à Capdenac-Gare, qui entraîne des représailles sanglantes aux alentours. Puis l’histoire s’accélère, les Alliés
débarquent le 6 juin en Normandie, ce qui provoque la remontée vers le front de Das Reich. Ralentie par les actions de la Résistance, elle se livre à des représailles sanglantes comme à Gabaudet le 8 juin (Issendolus), à Tulle le 9 et à Oradour-sur-Glane le 10.
Mais des détachements allemands demeurent encore dans le Sud-Ouest.
C’est l’un d’eux qui boucle à nouveau Figeac du 20 au 26 juin, fait la chasse aux maquis en provoquant des incendies et en se livrant à des représailles à Lissac, Cambes, la Madeleine et Lavayssière où le maquis de Montredon perdit au moins 12 résistants le 23 juin. Le débarquement de Provence provoque enfin le repli des détachements allemands résiduels du sud-ouest.
L’ampleur et la cruauté des épreuves subies pendant plus de quatre ans expliquent que la ville de Figeac ait été honorée après la Libération de la Croix de Guerre avec étoile de vermeil.
Survivre une longue année dans une ville sans hommes
Pour de longs mois, Figeac est une ville sans hommes. Après les morts au champ d’honneur et les prisonniers de guerre, ce sont à présent les raflés, les jeunes partis au STO avant la rafle et les membres du maquis qui manquent à Figeac.
C’est approximativement 800 jeunes hommes adultes soit 15 à 20 % de la population de l’époque et 30 à 40 % de la population masculine, enfants, adolescents, blessés, handicapés et vieillards confondus.
Ces absences donnent des responsabilités accrues aux femmes mais leur dépendance est bien souvent vécue comme une charge car le quotidien devient encore plus difficile moralement, physiquement et économiquement. La solitude et l’inquiétude pèsent. Il faut surtout nourrir les enfants et les aides sont faibles.
Outre leurs taches traditionnelles, les femmes devront aussi, la plupart du temps, travailler pour survivre. Fort heureusement, l’entraide financière et
Sébastien Lecornu, né à Eaubonne (Val d’Oise), titulaire d’un master de Droit public, Colonel de réserve dans la Gendarmerie nationale, a été maire de Vernon (Eure) et président du Conseil départemental de ce même département. Il a été Conseiller auprès du Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, du Ministre de l’Agriculture, Secrétaire d’Etat auprès du Ministère de la transition écologique et solidaire, Ministre délégué auprès de la Ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales, Ministre des Outre-mer.
Patricia Mirallès, fille de rapatriés, elle grandit à Montpellier (Hérault), commence à travailler à dix-huit ans, avant de créer son entreprise quatre ans plus tard. En 1998, elle entre au Cabinet du député de la 1re circonscription de l’Hérault et intégra plus tard le cabinet de cette ville en tant que fonctionnaire territoriale. En 2017, elle est élue députée de la 1re circonscription ; en 2019, elle est élue vice-présidente de la commission de la Défense nationale et des Forces armées.
Sarah EL Haïry. Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Armées et du ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse, chargée de la Jeunesse et du Service national universel.
Sarah EL Haïry, née à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), après un parcours de base (Droit en Economie de gestion, Droit et Sciences politiques, Institut des Hautes Etudes de Défense nationale) elle occupe différents mandats et fonctions ministérielles (députée de la 5e circonscription de Loire-Atlantique, conseillère municipale et communautaire à Nantes, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l’Engagement). Elle est également Colonel dans la Réserve citoyenne de la Gendarmerie nationale.
Le 25 mai 2022, l’ACER a organisé, gare d’Austerlitz, un rassemblement devant le monument dédié aux Brigades Internationales parti combattre le général Franco lors de son coup d’Etat contre la République espagnole en 1936.
L’ARAC tenait à être présente, comme chaque fois, elle, qui en 1936 a constitué comme d’autre une brigade de volontaires pour tenter de faire échec au coup d’Etat et de sauver la République et la démocratie.
A un moment où l’extrême droite dans notre pays, tente de se banaliser, se renforce et se développe dans plusieurs pays d’Europe, honorer ces moments, se rappeler l’histoire est décisif pour l’avenir.
Tenir éveillée la mémoire, éduquer, est une des tâches de l’ARAC pour permettre à toutes les générations en toute connaissance de cause de s’instruire pour les combats d’aujourd’hui et de demain.
Comme chaque année, l’Association Républicaine des Anciens Combattant (ARAC) a commémoré la fin de la guerre d’Indochine.
Au lendemain du cessez-le-feu le 20 juillet 1954, la République démocratique du Vietnam et la République française signaient l’accord de paix, dans le cadre de la Conférence Internationale des guerres de Corée et d’In-
dochine, réunie à Genève depuis le 26 avril 1954.
Nous avons déposé une gerbe et ravivé la Flamme sur la dalle sacrée de l’Arc de triomphe pour marquer ainsi le 68ième anniversaire de la fin de cette guerre.
Nous nous réunissons pour perpétuer ce souvenir historique dans la mémoire collective. Ce rappel de cet événement permet d’honorer la mémoire de toutes les victimes qui laissèrent leur vie dans cette guerre, de tous ceux qui se sont engagés et œuvrés pour la paix.
Un des symboles de cette paix demeure, pour nous, c’est le village de l’amitié de Van Canh, où se retrouvent ensemble Vietnamiens, Américains, Allemands, Japonais, Canadiens et Français. Ceux que l’ARAC essaie de réparer des ravages causés par l’agent orange, utilisé par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam achevée en 1975.
Cette année, la cérémonie s’est tenue alors que Michel Bassot, le dernier président de l’ACVGI est décédé quelques jours avant la cérémonie. Elle revêtait donc une signification
Ils présentent à sa famille, à ses proches, leurs plus affectueuses condoléances.
C'est une grande militante résolument anticolonialiste, internationaliste, engagée pour la solidarité et de l'amitié entre les peuples. Elle avait forgé ses convictions, au sortir de la guerre, à l'Union des Vaillants et des Vaillantes, association sœur de notre ARAC.
particulière de respect à son égard. Dans le même esprit, comment ne pas évoquer le décès, 1 mois plus tard de Raymonde Dien, cette combattante avec Henri martin pour l’arrêt de cette guerre d’Indochine, leurs combats pour la paix et la souveraineté des pays de la région.
L’ARAC était représentée par Liliane Rehby, secrétaire nationale.
L'ARAC, le Réveil des Combattants, le Comité Français pour le Village de l'Amitié au Vietnam Van Canh, ont appris avec beaucoup de tristesse la disparition de leur sœur de combat Raymonde Dien.
Le 23 février 1950, à la nouvelle qu'un convoi à destination de l'Indochine en guerre de libération allait traverser la gare de triage de Saint Pierre des Corps. Comme l'a relaté notre ami historien regretté, Claude Willard dans le "Mai-
tron" : "deux militants se couchent sur les voies pour stopper le train : René Jannelle, dirigeant communiste fédéral d'Indre et Loire, et Raymonde Dien, alors âgée de 20 ans. Embastillée au fort du Ha à Bordeaux, pendant dix mois, elle sera enfin libérée le 24 décembre 1950, grâce à une puissante et déterminée campagne de solidarité qui popularise son action courageuse. Son engagement et la condamnation qu'elle a subie marqueront longtemps les esprits. Une chanson a matérialisé le combat pour la libération des deux camarades, militants anticolonialistes, victimes de la répression : Raymonde Dien et Henri Martin.
Une statue la représentant sur des rails a été élevée au parc de la Victoire à Léningrad (Saint Pétersbourg, aujourd'hui). Une rue à également été baptisée ,à son nom , à Ho Chi Minh Ville.
Toujours et avec grande fidélité, elle a soutenu notre action permanente, solidaire, au concret, pour les victimes des effets de l'agent orange et de la guerre chimique menée lors de la guerre au Vietnam, se poursuit encore, aujourd'hui, dans les gènes ... Honneur à toi et merci, chère Raymonde !
L'ARAC continue ton combat pour la solidarité, le travail de Mémoire, notre combat pour la Paix, notre combat pour la vie.
Vahé Président de l'ARAC Patrick Staat Secrétaire Général de l'ARACNous avons appris avec beaucoup de tristesse la disparition de notre camarade Michel Bassot.
Nous présentons nos sincères condoléances à sa fille Fabienne, à tous ses proches, aux membres du Comité départemental des Hauts de Seine, de l'ARAC.
Nous perdons un camarade, un militant, Ancien Combattant expérimenté, dévoué et fidèle aux valeurs républicaines portées par l'ARAC, et à celles de solidarité concrète du Comité Français pour le Village de l'Amitié au Vietnam : Van Canh, dont il fut l'un des initiateurs.
Il fut le dernier Président de l'ACVGI (Association des Combattants et Victimes de la Guerre d'Indochine) qui s'est honorée d'obtenir – enfin - avec l'ARAC, le ravivage de la Flamme en l'honneur de la fin de la Guerre d'Indochine : le 20 juillet, marqué par la signature des accords de Genève.
Il a reçu des mains de notre camarade Léo Figuères, ancien maire de Malakoff, la reconnaissance bien méritée de la République Française : "sa" décoration de Chevalier de l'Ordre National du Mérite dont il était très fier.
Michel avait la motivation profonde de l'action dans notre association, au
concret, pour la solidarité, l'amitié entre tous les peuples et le combat pour la Paix. Le chemin dur et difficile, tracé dès 1917 par nos grands fondateurs Henri Barbusse, Paul Vaillant Couturier, Raymond Lefebvre, et Georges Bruyère qu'affectionnait particulièrement Michel : il anima, avec les amis locaux de l'ARAC, sur sa tombe, un "moment mémoriel " de recueillement annuel, émouvant, autant qu'utile en ces temps présents où il est bon de crier : "guerre à la guerre" !)
Michel était aussi un défenseur exigeant, dans les institutions ACVG, du droit républicain, imprescriptible, à réparation -dont le droit à la Mutuelle auquel il était profondément attaché... En tant que militant de l'ARAC, longtemps membre de son Bureau National et dans son Comité Départemental de l'ARAC des Hauts de Seine, il a eu le souci permanent de vouloir transmettre le travail des mémoires -pas seulement le "devoir", aux jeunes générations de toutes origines, notamment à propos de celui des guerres coloniales... Adieu, cher Michel. Merci ! Nous poursuivrons notre combat commun ! Pour le Bureau National, Raphael Vahé Président National de l'ARAC Chevalier dans l'Ordre National du Mérite
Par décision du 27 avril 2022, l’Office Républicain des Mérites Civiques et Militaires décernait l’Etoile de Bronze à notre camarade Pierre Vian, en reconnaissance et récompense des mérites acquis par son patriotisme, son esprit Civique, son attachement aux valeurs de la Défense Nationale et de la Sécurité française, et pour son engagement aux idéaux démocratiques et à la cause de la Paix.
Infatigable porte-drapeau de l’ARAC Lodévois & Larzac depuis plus de 20 ans, désormais âgé de 85 ans, Pierre Vian passe le relais aux forces vives de la jeunesse !
Il méritait amplement d’être remer-
La fête de la ville de Malakoff s'est tenue le week-end des 24 et 25 juin. Malgré le temps mitigé elle a réuni plus de mille participants dans une atmosphère conviviale. La section de l’ARAC a tenu un stand où a été présentée l'exposition sur le 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie qui a été visitée par de nombreuses personnes et personnalités. Distribution de numéros du Réveil, vente de littérature et d'enveloppes surprises ont complété son activité. Une bien belle fête.
Nos camarades du Village de l’Amitié et de l'ACCA tenaient eux aussi leurs stands voisins de celui de l’ARAC.
JP Renaudatcié pour son dévouement mais aussi pour ses actions militantes auprès des jeunes et de la population du Lodévois. Cette décoration lui a été remise à l’occasion des cérémonies du 14 juillet par Madame le Maire de Lodève Gaëlle Lévêque, en présence des élus du territoire, de la Conseillère Régionale Occitanie Fadilha Benammar-Koly et des représentants de la Gendarmerie et Pompiers du Lodévois et Larzac.
Le vendredi 24 Juin 2022, l’ARAC a accompagné une classe de CM2 des Avelines, visiter le Mont Valérien à Suresnes.
En présence de leur instituteur et des mamans accompagnatrices, nous avons pu mesurer l’importance de ce haut lieu de mémoire, de résistance et d’histoire.
L’occasion de parler du devoir de mémoire et de l’importance des cérémonies à nos jeunes ulissiens.
Importance stratégique et symbolique pour l'Europe du SUD. Commémoration réussie à Saint-Raphaël en présence du préfet du var. Plus de 200 000 soldats des forces françaises débarqueront dans le mois, 52 % étaient d'origine nord-africaine (70 % de tirailleurs) et 48 % d'origine européenne. Sans oublier les 9 000 parachutistes américains avec 400 planeurs renforçant ainsi la reconquête la nécropole de Boulouris où repose 500 combattants de toutes origines et de toutes confessions a reçu la visite des autorités, Préfet en tête.
15 août mémorable, sans oublier l'importance de la Résistance dans la région, partie prenante de ce débarquement. L'ARAC était présente à cet événement commémoratif.
Gérard Vallée16 juillet 2022 : Commémoration, un grand rassemblement n'étant pas toléré, un incendie a eu lieu au Col de la bataille quelques jours avant. La cérémonie avec le bureau et 4 drapeaux et leurs représentants.
Après le covid, après les vacances, après la canicule, l'ARAC du Lot et Garonne va essayer de reprendre ses activités « normales »
Une réunion du Conseil départemental est prévue le 31 août prochain où il sera question d'une réorganisation du Bureau afin d'aider les principaux dirigeants dans leurs tâches respectives où l'âge et la maladie perturbent leurs activités. Ceci avait déjà été évoqué lors de l'assemblée générale du 21 mai 2022 à Anzex.
Des nouveaux adhérents plus jeunes ont souhaité nous rejoindre, ils seront les bienvenus. Il sera aussi question de la paix où une nouvelle réunion de la commission spéciale à ce sujet sera programmée.
En souhaitant une ARAC toujours présente dans le Lot et Garonne et après cette période de vacances où les récents événements sont loin de nous rassurer, toutes nos amitiés à vous tous Bureau national, Conseil national.
Le 15 août 1944, quatre jeunes maquisards (Raymond Frangnes, Lino Corradini, René Nadeau, Louis Subirado) revenant d’une mission de reconnaissance ont été tués au lieudit Rayet, par une colonne allemande arrivant de Blasimon, et remontant vers Sainte-Foy-la-Grande.
Le samedi 20 août, les quatre maquisards ont été honorés au pied de la stèle située à la limite des communes de Savignac-de-Duras et Riocaud, en présence des associations d’anciens combattants et des porte-drapeaux dont l’ARAC. Durant cette cérémonie, une plaque commémorative financée par les communes de Savignac et Riocaud, a été dévoilée à côté de la stèle en hommage aux quatre maquisards, en présence des personnalités.
Pour le Conseil départemental du Lot et Garonne et son président Guy Dubourg Jean
Birepinte
L’ARAC appelle tous les citoyens, ses sections et comités départementaux à participer massivement aux initiatives et rassemblements du 21 septembre 2022 dans l’ensemble des départements et communes de France.
• Ce jour-là, nous devons exprimer avec force notre volonté de Paix
• Il est urgent de se rassembler et d’agir pour la paix pour éviter une nouvelle guerre mondiale. Agir pour le respect de la souveraineté des peuples.
• Il est urgent qu’un cessez-le-feu ait lieu en Ukraine et que s’ouvrent des négociations.
• Dans le même temps, nous exigeons de redonner tout son rôle, toute sa place à la Charte des Nations Unies signée en 1945 à la fin de la Seconde guerre mondiale.
Nous exigeons :
• Le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies
• L’inscription dans les programmes scolaires de « La Charte des Nations Unies » pour l’éducation à la paix.
• La signature et la ratification du Traité du 7 juillet 2017 visant à interdire l’utilisation et la prolifération des armes nucléaires.
• Le retrait de la France de l’OTAN et qu’elle agisse pour sa dissolution.
• Que la France, conformément à ses valeurs républicaines, joue un rôle indépendant et efficace par le respect de la souveraineté des peuples et la construction de la paix.
Nous sommes assis sur une poudrière. Il en va de notre responsabilité vis-à-vis des générations futures à désamorcer cette course folle d’une nouvelle guerre mondiale.
Il est temps de trouver le chemin de la raison, celui de la négociation et de la paix.
A l’ARAC, c’est une de nos raisons d’être, nous ferons tout pour construire des rapports d’amitié et de solidarité des peuples pour garantir la souveraineté des Nations.
Le 21 septembre, soyons présents avec nos badges et drapeaux.
2 place du Méridien - 94807 Villejuif cedex – Tél. 01 42 11 11 11 arac.nationale@orange.fr – www.le-reveil-des-combattants.fr
Aujourd’hui est un jour particulier pour cet hommage que nous rendons comme chaque année à ces deux résistants que furent François Sautet et Georges Margueriteau.
Il y a 80 ans en effet, le 11 août 1942, jour pour jour, tombèrent, François Sautet à 9 h3 5 et Georges Margueriteau à 9 h 50, sous les balles allemandes au Mont Valérien.
L’histoire retient qu’ils furent fusillés comme otages. Certes, mais s’ils furent choisis ou pour le moins désignés, avec 86 autres, comme eux retenus à la prison de la santé, c’était parce que résistants et communistes, arrêtés le 6 mai à ce titre et en attente de jugement.
Comme d’ailleurs les 27 de Chateaubriand et les 21 du Mont Valérien, déjà le 22 octobre 1941.
Nous ne pouvons oublier qu’ils furent décorés, à titre posthume, à l’automne 1944 : de la croix de guerre, de la médaille militaire et de la médaille de la résistance. N’était-ce pas là une reconnaissance de leur engagement ?
Ils furent l’honneur de notre ville, comme ces plus de 5 000 condamnés, voire otages, fusillés parce que résistants et pour 80 % d’entre eux communistes.
Souvenons-nous de tous ceux et toutes celles qui ne se résignèrent pas et que notre ville honore par des moments comme celui-ci.
François Sautet et Georges Margueriteau furent de ceux-là. Ne les oublions jamais.
Avec la Révolution Française, à partir de ce 14 juillet et de la prise de la Bastille, c'est un peuple ''sujet'' qui a commencé à devenir un peuple ''auteur'' de sa vie.
Ce 14 juillet, notre Fête Nationale, c'est aussi la fête de notre République, c'est pourquoi l'ARAC du Soissonnais qui est resté fidèle à l'esprit de ses fondateurs et aux grands idéaux humanistes, en participant chaque année a cette cérémonie commémorative qui s'est déroulée ce jeudi 14 juillet 2022 au monument aux morts dans la commune de Vailly sur Aisne en présence du Maire Arnaud Battefort, d'anciens combattants et des représentants d'associations, déposant une gerbe au pied du monument, puis ce sera la sonnerie ''Aux Morts'' et ''La Marseillaise'' qui sera entonnée par l'ensemble des personnes présents, pour ensuite se retrouver dans une salle municipale pour partager le verre de l'amitié.
Il est bon de se souvenir que célébrer le 14 juillet, c'est d'abord célébrer un moment fort de notre histoire, mettant à l'honneur notre République et tous ces héros, rappelant que la France a fait depuis le début de la troisième République de cette date du 14 juillet sa fête Nationale.
Cette année cela fait 233 ans, car le 14 juillet 1789, c'est le peuple qui est entré en scène, et l'ARAC considère qu'il est toujours bon qu'on se le rappelle d'année en année.
Le 14 juillet a été commémoré à Labouheyre, avec la présence de l'ARAC.
En ces temps difficiles avec le racisme, la xénophobie, l'intégrisme, nous devons renforcer la République et la Démocratie, faisant en sorte que les règles de vie en commun soient élaborées par l'ensemble de celles et ceux auxquelles elles s'appliquent.
Nous nous devons de faire preuve de vigilance pour refuser toutes dérives contre les libertés et également contre les mesures antisociales, c'est ainsi que l'ARAC a toujours pris une part active à toutes les luttes civiques, patriotiques et sociales.
Enfin l'ARAC du Soissonnais apporte plus que jamais sa contribution à la cause du mouvement combattant et a sa mission de solidarité et de fraternité pour un monde meilleur.
Le Vice-Président Olivier LAZOAngèle Nogret adhérente à l’ARAC de Paris et de la mutuelle Familiale, a eu 104 ans le 20 mai. Elle est partie s’installer à côté de sa famille à Neufchâteau dans les Vosges.
Cet article dans le journal car ce sont ces femmes et ces hommes de cette génération qui nous ont permis aujourd’hui de commémorer la Libération de Paris, nous dit Arlette Cieutat.
Sur 5 frères et sœur, à cette période, 4 étaient en prison et un, Anatole, en fuite.
Le mardi 23 août à 18h30, l’ARAC était présente, comme chaque année, au ravivage de la Flamme de l’ANACR, une initiative importante qui témoigne de la fidélité aux valeurs de la Résistance et à la mémoire des Résistants tombés pour la Libération de la France et la liberté de son peuple.
Ces deux dernières années, 2020 et 2021, nous y avons procédé dans le respect des mesures sanitaires très encadrées prises par les Pouvoirs publics pour contenir la pandémie de Covid19. Cette année, c’est dans des normes proches de celles habituelles pour cette cérémonie du Souvenir, des moments majeurs de notre histoire et des sacrifices qu’elle s’est déroulée.
Etaient présents pour l’ANACR, Anne-Marie Montaudon, nouvelle co-présidente qui a ravivé la Flamme avec Pierre Martin, co-président, Jacques Varin, secrétaire général, Jean-Louis Cortot, membre du Conseil National. Jean Rol Tanguy, président du comité parisien de la Libération, Raphaël Vahé, président de l’ARAC. L’UFAC était représentée.
Angèle Nogret et la guerre : Angèle Nogret née en Mai 1918, à Pleugueneuc, situé entre Rennes et Saint Malo, de parents modestes qui élèvent 5 enfants puisqu’Angèle a eu 4 frères ainés, Henri, Ange, Anatole et Valentin. Après son certificat d’études, malgré son envie de continuer les études (elle adorait l’Histoire qu’elle aurait bien aimé enseigner), elle travaille dès ses 14 ans.
A 18 ans c’est à Paris qu’elle rejoint son frère électricien, Henri, et travaille dans la restauration.
La guerre éclate et tous 2 retournent en Bretagne. Anatole, qui avait un magasin à Guer faisait partie d’un réseau de résistance et Angèle aidait en écoutant les messages émis sur radio-Londres. Les allemands recherchaient Anatole qui a pu prendre la fuite. C’est Henri, venu sur place, qui sera le 1er arrêté et déporté, mourant dans sa 40e année sans revoir les siens. Puis ce sera au tour de Jeanne, la femme d’Anatole et quelques semaines après d’Angèle ils seront arrêtées et internées à la Prison Jacques Cartier de Rennes. Elles y resteront 8 mois, jusqu’à la libération par les américains en Juin 1944.
Après la guerre, on disait souvent « la famille Nogret, elle a payé dur. » Un site accessible sur Internet* détaille cette période des arrestations de Guer : *Le cruel destin des membres du réseau de résistance du pays de Guer-Comblessac.
Ange décèdera en 1945 à 38 ans, et Anatole en 1955, ayant perdu 2 frères et l’un après l’autre puis des enfants en bas âge, après la fin de la guerre.
Angèle disait aussi qu’entre 20 ans et 30 ans, elle n’avait eu que du chagrin, à cause de cette guerre.
A la libération, Angèle regagnera Paris, croisant même dans le cabaret où elle travaille le Milord l’Arsouille un certain pianiste nommé Gainsbourg.
Bretonne puis parisienne durant près de 70 ans, elle vient de fêter ses 104 ans et s’est rapprochée de sa famille dans les Vosges.
« On n’a pas idée de vivre aussi longtemps » dit-elle parfois, s’en excusant presque.
La rédaction du journal l’embrasse très fort.
Dimanche 14 août, dans les lacets du col de la Loubière, était honorée la mémoire de Joseph Alcantara, André Riffaut, Attilio Donati et Gaston Prat, tombés le 26 juillet 1944 face à un détachement motorisé allemand. La cérémonie a été célébrée en présence de Michel Barbaza, maire de Lairière, accompagné des élus, Kattalin Fortuné et Hervé Baro, conseillers départementaux, Jean Tailhan et Joseph Fernandez, vétérans du Maquis FTP-Faïta, Patrick Bacot, Serge Fournié, Henry Garino (Anacr), René Assemat (Arac), et les proches des disparus.
