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Primeurs 2021
from Racines #04
—Actualité
Primeurs 2021 : une charmante surprise !
Ce millésime s’affirme par sa fraîcheur et sa sapidité et signe le retour du bordeaux d’influence océanique tel qu’on l’aime! Des vins savoureux, parfumés et peu élevés en alcool qui ne manqueront pas de séduire sans lasser.
LES PRIMEURS ne s’improvisent pas ; seuls les experts les plus aguerris sont capables de prédire l’avenir de ces jeunes vins. Le comité s’est donc rendu sur place avec Olivier Poussier, Meilleur sommelier du monde, pour apprécier ces 2021 en cours d’élevage. Et quelle ne fut pas notre surprise en constatant, dégustations à l’appui, ce résultat sans appel.
Car si l’année a été difficile et que la météo a causé des tourments jusqu’aux tout derniers instants, ce millésime s’inscrit d’ores et déjà comme une réussite, dans un style fruité, tout en élégance, proposant des tanins fins et une moindre puissance alcoolique ; des équilibres à l’ancienne avec une faible prise de bois, loin des profils plus musclés de ces dernières années. «C’est un millésime d’influence océanique, européen, plus raffiné que démonstratif. Un millésime froid et sec, bâti sur le fil de la maturité», commente Alaric de Portal, directeur de Ventealapropriete.
Le millésime 2021 restera bien sûr dans les mémoires comme celui des défis, de la lutte permanente contre les caprices de la météo avec les épisodes de gel, bien évidemment. La réussite des 2021 relève de l’abnégation sans limites dont ont fait preuve les vignerons, qui n’ont eu de cesse de privilégier la qualité pour transcender le potentiel de ce millésime.
Un 2021 qui signe le retour de Bordeaux tel qu’on l’aime : frais, digeste, raffiné, savoureux et parfumé, et qui saura faire attendre des 2018, 2019 ou 2020 plus épaulés.
Jauger des vins naissants
L’exercice de dégustation requiert concentration et expertise. À ce stade, les vins ne livrent pas encore tous leurs éléments et leurs marqueurs sont à interpréter et à recontextualiser; selon la nature du millésime (solaire ou froid), il faut évaluer la charge tannique, la prise de bois initiée, la matière (dilution éventuelle) et placer tous ces éléments en perspective. Bien évidemment, la connaissance intime de chaque cru, son terroir, son encépagement, son style, et même l’histoire et la vie de la propriété, sa gestion et le ou les conseillers qui la supervisent aident non seulement à mieux interpréter le vin naissant, mais à l’évaluer précisément à l’aune des millésimes passés. Un travail qui nécessite donc une cartographie personnelle complète des crus en présence et la capacité à hiérarchiser et à mettre en perspective.
Aguerri à la pratique depuis près de 40 ans, Olivier Poussier ne s’y trompe pas. Son jugement est sûr, argumenté, percutant. Et solidement documenté. Sa connaissance aiguisée du vignoble bordelais lui permet d’appréhender chaque vin avec tout son héritage de façon à se projeter et de percevoir le cru dans son avenir. Les prises de bois notamment, c’est-à-dire la façon dont l’élevage en barriques est mené, est sa préoccupation première. «Le bois est là non pas pour sucrer les cœurs de bouche, mais pour donner de l’allonge, étirer les matières.»
À la dégustation, il prête particulièrement attention à cet élément extrinsèque, mais qui fait pourtant partie intégrante du vin. «Sur un millésime comme 2021, ce qui est intéressant, analyse t-il, ce sont des degrés d’alcool pas très hauts [autour de 13°, NDLR], par conséquent, les vins ne prennent pas trop le bois». Il faudra encore «surveiller ces élevages, pas forcément les raccourcir, mais les adapter au cas par cas, selon l’évolution du vin dans la barrique ces prochains mois», explique Olivier Poussier, qui se plaît à goûter ce millésime aimable, avec moins de bois neuf nécessaire. A contrario d’années plus
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solaires, avec des degrés en alcool frôlant, voire dépassant les 15°, où les prises de bois sont parfois outrancières.
Un vin après l’autre, chaque cru est décortiqué, analysé, noté. Une fois, deux fois voire trois, car l’équipe de Ventealapropriete multiplie les dégustations, avec différents négociants partenaires, de façon à goûter un même vin à plusieurs reprises ; en effet, ces vins en cours d’élevage sont prélevés sur fûts par les propriétés, l’échantillon présenté n’est donc qu’une esquisse.
Il faut être plus que tout attentif à la réalité de la dégustation et ne pas perdre de vue que l’on goûte un vin en construction, dont la forme finale n’est pas aboutie, mais dont l’intention est bel et bien là. «Il faut goûter sur la structure », nous glissait Stéphane Derenoncourt, éminent conseiller, avec qui nous avons échangé en marge de ces primeurs, pour en tâter le pouls.
Le manque de matière, la dilution, des tanins secs, une sous-maturité du raisin sont des éléments rédhibitoires ; a contrario, un beau parfum, le cèdre et le graphite d’un cabernet mûr, la rondeur et l’aisance d’un merlot abouti sans excès, des tanins arrondis sans trop de bois et une matière infusée plutôt qu’extraite valident l’expérience.
Sur ce millésime 2021, il a fallu particulièrement évaluer la maturité aboutie des cabernets et l’excès de dilution des merlots – de la Rive Droite, notamment. Ces écueils évités, le millésime livre des vins de demi-puissance, sveltes, très agréables qui, à coup sûr, donneront dans 10 ou 15 ans, voire davantage, d’excellentes bouteilles.
Ces vins de millésime froid, d’influence atlantique, replacent aussi Bordeaux dans ses grandes heures, celles de vins frais, imaginés pour la table. Car il ne faut pas perdre de vue que le vin est là pour être bu, apprécié en bonne compagnie et que rien n’est pire que l’outrance, une matière surboisée ou un fruit surmûri, qui peuvent certes impressionner à la naissance, charmer par les sirènes de l’opulence, mais qui, nous en sommes certains, décevront et faneront vite.
Chez Ventealapropriete, nous défendons avant tout la fraîcheur et l’élégance, pour que demain, les vins que nous avons choisis accompagnent vos plus beaux souvenirs.
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