lev hair lph 32

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ISSN 21039747 – N° de CPPAP 0513 K 91340 5 - 2€

N° 32 - DECEMBRE 2014





Gabriel Cohen,

Directeur Lev Hair

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Directeur Général Gabriel COHEN Direction.lvh@gmail.com

Directeur du Plus Hebdo et du site LPHinfo.com

■ PUBLICITE & MARKETING France : ART COM C PUBLICITE Gabriel COHEN : 06 18 98 61 80

■ Secrétariat : levhairmag@gmail.com Adresse : 19 rue d’Isohard – 13001 MARSEILLE 06 18 98 61 80 ■ Rédaction : Sandrine A.Sroussi et Gabriel COHEN Haim ATTIA : Responsable Coeur de ville - Internet, N.T R. Sociaux. levhairmag@gmail.com www.levhair.com ISSN : 2103 - 9747 Numéro de Dépôt légal : à parution ■ Editeur : Société ART COM C 13013 MARSEILLE RCS 49058466100014 Directeur artistique : Lev Hair Studio M.T Maquette : Arfi William ■ Impression : ART COM C : 06 18 98 6180

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■ Rédaction Guitel Ben-Ishay guitelbenishay@gmail.com site: www.lphinfo.com

A

Avraham Azoulay,

Edito

Fauteuils tournants

ux États-Unis comme en France, la politique du « come-back » est de mise. Hillary comme Nicolas ont repris leur entraînement. Il est vrai que Clinton, dont le simple nom remplit les salles, a des goûts très simples : une chaise spéciale, une boisson Ginger et une assiette de houmous avant de s’exprimer. Ah oui, et la coquette somme de 300.000 $ pour une prestation… Sarkozy de son côté a racheté une tenue de jogging, repris les rênes de l’UMP et s’est déjà relancé dans la course… Elle, veut remplacer Obama, lui, Hollande, les deux présidents les moins populaires du moment, surtout dans leur pays ! En ce qui nous concerne en Israël, Bibi n’a pas besoin d’échauffement, il est déjà sur le terrain, à tous les postes, le ballon aux pieds, et bien déterminé à ne pas céder sa chaise. En effet, à peine moins de deux ans après sa mise en place et une sacrée démonstration de muscles, en Israël, le coup d’envoi des élections est donné. Les limogés, Tsipi et Yaïr crient à la vengeance, comme pour une affaire personnelle. Leur slogan, à tout bon entendeur : « Tout sauf Bibi ». Le reste importe peu. Nous sommes en droit de poser la question : alors qui, à part Bibi ? On a vu Livni gérer les pourparlers avec Abou Mazen et Kerry, comme elle le désirait et sans succès ! On a vu Lapid s’occuper des caisses de l’État pour les gérer selon sa volonté, mais hélas, là aussi sans résultats. Les voilà donc tous rejoints par la gauche de Herzog, à pointer un doigt accusateur sur notre Premier ministre. Les coéquipiers d’hier deviennent ennemis jurés dans une nouvelle campagne qui s’annonce sans pitié… Et voilà ressortis de leur exil les Kahlon et Saar, issus de la même grande « famille » du Likoud. Les nouvelles alliances se forment déjà, même à droite de l’échiquier. Le tandem d’antan se retrouve sur le champ de bataille. Bibi a renoué avec le seul qui pourrait lui assurer une nouvelle chance et la tête du gouvernement : l’étoile montante Naftali Bennett. Alors que sur la planète les leaders manquent terriblement, en Israël, le phénomène est inverse… De Livni à Lapid, en passant par Lieberman, Herzog, Kahlon, Derhy ou Bennett chacun « se voit déjà en haut de l’affiche », à gravir sans hésitation les marches du pouvoir et rafler l’Oscar du premier ministre de ce pays si difficile, voire presque impossible, à gouverner. Alors qu’on entend qu’il est trop tôt pour dissoudre, que c’est dommage, que c’est du gâchis, on peut penser aussi : « Hakol Le Tova » – tout est pour le bien ! Ce qui est sûr, de gauche comme de droite, tous sont d’accord au moins sur un point: l’Alya en général, de France en particulier, doit rester une priorité. Hélas, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières, nos ennemis, eux, ne font pas de pause dans l’attente des résultats du 17 mars 2015. Certains parlements osent même décider à notre place de notre devenir… le comble ! D’ieu merci, le peuple juif a cette mission suprême de repousser l’obscurité de ce monde, en lui apportant, comme toujours, sa lumière. Hannouka Samea'h. Avraham Azoulay et Gabriel Cohen

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SOMMAIRE DEC. 2014 LEV HAIR & LPH N°32

NEWS - BESSOROT TOVOT ..................................................P 6 En couverture L’Alya en pratique ..............................................................P 8 -9 Votre arrivée à l'aéroport ......................................................P 10 Interview Daniel Benhaim Directeur de l’agence Juive France................................P 12-13

Rencontre avec ODED FORER ..........................................P 14 Directeur de l'Agence Juive en France

Votre logement ......................................................................P 16

L’Enseignement ....................................................................P 17 Interview Mme DOUEIB Ecole ORT, partenaire OptiSion ..............................................................P 18

ENTRETIEN AVEC Gaël Grunewald Les élections pour le Congres sioniste ..............................P 20 CNEF : Interview Sam kadoche Soutenir les jeunes pour une Alya réussie ..................P 22-23 Keren Hayessod : Reconnaissance des diplômes français ..........................................................P 24 ALYA EXPERIENCE : Une alya rêvée, une motivation à toute épreuve : La famille Bensussan et Sebbagh..................................P 26-27

Le marché du travail en Israël..............................................P 28

QUESTIONS/RÉPONSES : Question posée par un candidat à la Aliya ........................P 30 QUESTION SANTÉ : Rencontre avec Mr Guy Nakache ........................................P 31

HAKHCHARAT SHORASHIM Pour une intégration en douceur et rapide ........................P 32 TEMOIGNAGE : Pour l’amour d’Israël ............................................................P 34 ISRAEL EN 8 POINTS............................................................P 36 ADRESSES UTILES ..............................................................P 38

NOS AINES : Mieux appréhender la douleur chez les séniors ..................................................P 40 EDUCATION : Contre la haine, l’éducation ................................................P 42 COTE PSY : La nourriture, amie ou ennemie ? ......................................P 44 NOS RACINES Communautés juives du monde entier Les Juifs d'Argentine ................................................P 46 LES BLAGUES ......................................................................P 48

RECETTE DE BRIGITTE : Bol en pâte à pain pour la soupe ........................................P 49


BESSOROT TOVOT Un classement 5 étoiles pour Jérusalem Selon le site GoEuro réservé aux hommes d’affaires et à l’actualité touristique, Jérusalem serait classée à 42e position des 150 villes les plus prestigieuses de la planète. Mieux, la capitale israélienne occuperait la 6e dans la hiérarchie des hôtels 5 étoiles à travers le monde. Jérusalem ne serait devancé que par des villes comme New-York, Miami ou Punta-Cana.

L’UNESCO célèbre Tel Aviv Tel Aviv vient de rejoindre le réseau des villes “les plus créatives de la planète dans les domaines des médias et de la culture du Web” de l’UNESCO, organisation onusienne chargée de la protection des sites historiques à travers le monde. Le “réseau de villes créatives” promeut “la diversité culturelle et le développement urbain durable”, indique l’UNESCO sur son site, et “vise à développer la coopération internationale entre villes et à encourager les partenariats.

Google choisit un chercheur israélien comme vice-président Le Prof. Yossi Matias de l’Ecole des sciences de l’informatique de l’Université de Tel-Aviv, directeur général du centre de R &D de Google en Israël a été nommé vice-président de Google. Il sera à la tête des efforts de recherche de l’équipe de la société au niveau mondial, tout en continuant de diriger son Centre de R &D en Israël.

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Par Gabriel COHEN Cancer : Israël invente les “nano-missiles” pour cibler les tumeurs Le Prof. Dan Peer des départements de Recherche sur les cellules et de Science et génie des matériaux de l’Université de Tel-Aviv vient de remporter, avec sa collègue le Prof. Rimona Margalit du Département de Biochimie et de biologie moléculaire, le prix Untold News de l’innovation israélienne, pour l’invention d’un “nano sousmarin” capable de cibler les cellules cancéreuses. La remise des prix a eu lieu à New York le 12 novembre 2014. 80% des Palestiniens en faveur des attentats terroristes à Jérusalem (sondage) Une nouvelle étude montre que la politique israélienne de démolir les maisons des terroristes est efficace 80% des Palestiniens soutiendraient la récente flambée de violences à Jérusalem, a rapporté Radio Israel mercredi. Le rapport, basé sur un sondage réalisé par le Palestinian Center for Diplomacy and Polls (Centre palestinien pour la diplomatie et les sondages), a également montré que 86% des Palestiniens pensent qu'Israël s'attaque à l'Esplanade des Mosquées (Mont du Temple) et à la mosquée al-Aqsa. Près de 1 500 personnes contre l’antisémitisme à Créteil Un grand rassemblement républicain a eu lieu hier à l’appel des dirigeants de la communauté juive de Créteil pour dénoncer la montée de l’antisémitisme.



EN COUVERTURE L’Alya en pratique

Selon un article publié le 8 août 2014 dans le Nouvel Obs, 5.000 départs de Juifs vers Israël sont prévus cette année. « Ils choisissent de quitter la France pour des motifs religieux, pour fuir la montée de l'antisémitisme ou pour changer de vie ». Avec étonnement, le journaliste note que « la France représente même, pour la première fois, le plus grand vivier de candidats à l'émigration en Israël, devant la Russie ou les Etats-Unis, où la communauté juive est pourtant dix fois plus importante. » Pour Nathan Charanski, directeur de l’Agence Juive, le sentiment d'insécurité et « ce nouvel antisémitisme qu'on appelle l'antisionisme » participent à cette nouvelle « montée » des Français vers Israël. Depuis l’appel de Benjamin Netanyahou en 2004, exhortant les français à quitter leur pays, les choses ont beaucoup changé. D’une part, les Français ressentent un sentiment de malaise croissant face à une ambiance diffuse d’antisémitisme et d’actes réels d’hostilité. D’autre part, le gouvernement Netanyahou a lancé un « plan d'action », « pour investir d'urgence dans la promotion de l'alya et l'aide à l'intégration des Juifs de France ». D'ici à 2017, il espère attirer 40.000 Français, en plus des 150.000 déjà présents en Israël. Une volonté qui devrait conduire d'ici à quelques mois à la reconnaissance de tous les diplômes d'Etat français, notamment ceux des professions réglementées (santé, expertise comptable, avocats...), pour faciliter l'immigration. Nous avons souhaité vous proposer dans ce numéro un dossier pratique sur la alya de A à Z, de la naissance du projet à l’intégration effective en Israël. Choix de la ville d’arrivée, écoles, universités, aides, emploi etc., tout sera passé en revue afin de vous aider dans vos démarches. Embarquement immédiat !

L’avant-Alya Pourquoi la Alya ? Tout commence par une envie, plus ou moins réfléchie, de changer de vie pour une autre, plus en accord avec ses convictions religieuses, son mode de vie… La décision peut être la conséquence de craintes légitimes face à la montée de l’antisémitisme en France, la volonté d’un regroupement familial suite au départ d’un ou de plusieurs enfants partis faire leurs études en Israël, comme la famille Valensi, interviewée en l'été dernier : « Après le voyage Bac Bleu Blanc de notre fils aîné et sa décision de partir en yéchiva en Israël après la terminale, notre décision était prise. ». Les motivations sont diverses et relèvent toujours du domaine de l’intime, du subjectif.

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Par Sandrine A.Sroussi

A l’heure actuelle, malheureusement, de nombreux départs vers Israël sont causés par la crainte de l’antisémitisme comme le relève le journaliste de la Provence qui a consacré un article à ce phénomène. (1). « L'antisémitisme grandissant prend la première place ». Il cite une jeune juive, Esther qui affirme que « Non seulement on ne peut plus porter de signes distinctifs dans la rue, mais nos écoles doivent être gardées et on n'est pas à l'abri d'agressions. » Elle évoque aussi l'affaire Ilan Halimi, séquestré et assassiné en 2006, la tuerie de l'école juive de Toulouse en 2012 et plus récemment les outrances de Dieudonné. Crise économique, antisémitisme, convictions religieuses, les causes de la alya sont diverses. La décision est prise. Comment procéder ? Alya individuelle ou alya de groupe ?

Alya de groupe ? Ceux qui choisissent l’alya de groupe préfèrent être encadrés dans leur démarche et partager des moments avec ceux qui vont les suivre dans leurs voyages d’études et séminaires préparatifs. En France, c’est essentiellement Chalom Wach qui s’occupe de ces voyages collectifs (non dépendants des programmes de l’Agence Juive) qui suivent les olim à tous les niveaux : éducation, orientation professionnelle, intégration, soutien psychologique… Victor B qui a fait son alya de Marseille à Hadera en 2011, nous explique pourquoi il a opté pour cette alya : « Nous voulions faire notre alya mais nous avons vite constaté combien il était difficile de faire les choses seuls. Le « bouche à oreille » nous a menés vers Chalom Wach, avec lequel mon cousin avait fait son alya. Les voyages d’étude nous permettent de vivre une expérience humaine intéressante puisque nous partageons beaucoup de choses ensemble. Cependant, on s’aperçoit rapidement que le travail de Chalom Wach s’arrête plus ou moins à la descente de l’avion ! Ensuite, tout le monde doit se débrouiller par ses propres moyens… ». Son épouse, Karine B, renchérit : « Effectivement, le principal intérêt de cette alya de groupe est la création de liens avec des familles qui expérimentent les mêmes choses que nous ! C’est une découverte, un cheminement que l’on fait tous ensemble et ce sont des liens que l’on conserve même par la suite ! » (2). Alya individuelle : l’incontournable agence juive Un parcours fléché 1. La soirée d’information : le candidat olé s’inscrit sur le site internet de l’Agence Juive (2) pour s’informer sur le proces-


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sus général et pratique de l’Alya 2. L’ouverture du dossier électronique auprès du Global Center de l’Agence Juive (2). Les deux conjoints, ainsi que les enfants de plus de 16 ans, doivent être présents. 3. le choix de la date de départ : Une fois votre demande autorisée par les bureaux de Jérusalem, votre délégué déposera un visa d’Alya, délivré par le Consulat israélien sur votre passeport et vous définirez ensemble la date de départ en Israël (votre vol sera gratuit). 4. Le cadre ou déménagement : selon vos besoins en volumes, le prix du cadre varie. Si vous avez peu de volume, il est plus judicieux de choisir de partager son cadre à plusieurs pour réduire les coûts. Plus le volume à déménager est important, plus le prix au m3 diminue. Dans tous les cas, un Olé ‘hadach a droit à 3 envois exemptés de taxe dans les 3 premières années de son arrivée. De plus, certains articles sont exemptés de taxes d’importation (meubles, livres, vêtements, literie, ustensiles de cuisine, photos, décorations, médias et effets personnels). Vous pouvez aussi faire le choix de vous équiper en Israël (les réfrigérateurs ou climatiseurs produits en Israël sont exemptés de TVA).

A savoir ! Vous devrez conserver toutes les marchandises importées pendant six ans à compter de la date de l’importation sinon vous paierez des taxes dessus. Un conseil : Il est préférable de faire réaliser plusieurs devis par plusieurs compagnies pour comparer les tarifs,

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estimer les coûts et éventuellement, réévaluer votre chargement. Vérifiez tout ce que les devis comprennent : emballage, démontage, remontage, frais de stockage etc. Faites fonctionner le « bouche à oreille » auprès de vos amis pour vérifier la fiabilité de telle ou telle compagnie. A ce sujet, le témoignage de Karine B est édifiant : « Durant le voyage d’étude, on nous avait conseillé une compagnie de déménagement qui avait des tarifs très corrects, soit environ 3000 euros pour 25 m3 en partageant un container pour trois familles et elle s’est avérée très fiable dans ses délais et prestations. D’autres familles n’ont pas eu cette chance et ont eu affaire à des compagnies plus chères, qui ont eu énormément de retard dans la livraison de leurs affaires et qui plus est, qui ont eu beaucoup de casse à l’arrivée !! » Un élément semble unir toutes les personnes interrogées (voir aussi l’interview de Hélène Bensussan, Hennadeco) qui témoignent toutes qu’une alya réussie passe par une grande conviction, une énorme motivation et surtout la nécessité de « ne pas regarder en arrière ». Selon Karine B, « les portes s’ouvrent beaucoup plus à ceux qui ne vivent pas dans le passé. C’est très dur parce qu’on est formaté par une vie entière en France. Il faut changer d’objectifs. Les trois premières années sont difficiles, après on se demande comment on a fait pour vivre ailleurs. » Sur ces témoignages d’expériences personnelles et humaines, nous allons vous donner quelques clés pratiques pour l’alya.

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Par Sandrine A.Sroussi

Votre arrivée à l'aéroport Dès la descente de l’avion, le olé est accueilli par un représentant du Ministère de l’Alyah et de l’Intégration qui l’accompagnera durant toutes les procédures administratives. Il lui fournit son Carnet d’Immigrant (Téoudat Olé), sa carte d’Identité Israélienne (Téoudat Zéout), un premier versement en espèces du panier d’intégration (Sal Klita), un imprimé pour les versements suivants, qu’il faudra remplir avec un RIB israélien lorsque le compte en banque sera ouvert, un imprimé d’inscription à la caisse maladie (Koupat ‘Holim) choisie, des adresses et téléphones du Ministère de l’Intérieur (Misrad Hapnim) et du Ministère de l’Alya et de l’Intégration (Misrad Haklita) du lieu de résidence, une carte SIM avec 200 minutes d’appels

gratuits et un taxi gratuit pour la première destination. Quand on fait son alya de manière individuelle et indépendante, on doit effectuer ces démarches dans les bureaux de la municipalité. « Attention à bien choisir la banque dans laquelle vous ouvrirez votre premier compte bancaire ! » nous signale Karine B. « Notre premier compte a été ouvert à Jérusalem, alors que nous nous installions à Hadera et en tant que touristes, alors que nous étions olim. Il a fallu très vite faire des démarches pour rectifier le tir ! ».

L’armée Tsahal a considérablement réduit les obligations des nouveaux immigrants en matière de service militaire. Selon l’âge et le statut de l’immigrant, sa date d’arrivée dans le pays, sa situation familiale à la date de l’enrôlement, sa profession, son profil militaire ou sa condition physique. Vous trouverez tous les renseignements nécessaires sur le site de Tsahal (2). Les coordinateurs d’intégration Ils fournissent assistance et suivi aux nouveaux im-

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migrants. Leur orientation est particulièrement précieuse au niveau des écoles pour conseiller les parents. Il est plus judicieux de les contacter avant l’alya puis à l’arrivée. (2)

Vos droits • La gratuité du billet d’avion aller simple pour Israël + supplément pour bagages. • Le Sal Klita (panier d’intégration) : une aide financière en 6 paiements mensuels, pour la première année (voir site de l’Agence Juive). • Des études gratuites d’hébreu à l’Oulpan pendant 5 mois, à faire dans les 18 premiers mois de l’Alyah. • Des cours particuliers et aide pour les élèves nouveaux immigrants à l’école pendant 1 an. • La réduction des taxes douanières à l’importation ou à l’achat d’effets personnels, d’appareils électriques et d’équipement pour la maison. • La réduction des taxes à l’achat ou à l’importation d’une voiture • La réduction des taxes à l’importation d’équipement professionnel, lors de la création d’une entreprise, pour une somme n’excédant pas 36,000$. Tous les droits d’exonération douanière sont valables pendant les 3 premières années, à compter de la date d’Alya (l’immigration). • La réduction sur la taxe d’acquisition d’un appartement (Mass Re’hicha), valable pour une période de 7 ans, à compter de la date d’Alya. • Une bourse d’études supérieures dans un institut reconnu par l’État – 3 ans pour une licence ou 2 ans pour une maîtrise (sans conditions). • La possibilité d’un stage de formation professionnelle, valable pendant une période de 10 ans. • Les Olim ‘Hadachim (nouveaux immigrants) qui ne travaillent pas, ont droit jusqu’à 12 mois de Sécurité sociale gratuite dès leur arrivée. • La réduction d’impôt sur le revenu (Mass Ha’hnasa) pendant 42 mois, à compter de la date d’Alya. • La dispense de déclaration et d’imposition de tous revenus, de quelque origine que ce soit de n’importe quel pays autre qu’Israël, ne provenant pas d’un travail effectué effectivement en Israël, pendant 10 ans à dater de la date d’Alya. • La réduction sur les impôts locaux (l’équivalent de la taxe d’habitation et la taxe foncière), l’Arnona, pendant 12 mois (à faire valoir dans les 2 premières années de l’Alya). • L’exemption de redevance télévision (Agrate Télévisia) pendant 1 an.



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Daniel Benhaim Directeur de l’agence juive France

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En 2012, 2000 juifs français étaient concernés par la alya. En 2014, on parle de 7000 !

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M. Benhaim, vous dirigez le pôle Français de l’agence juive. Quel est votre constat sur votre action en France ? D. Benaim : En 2012, 2000 juifs français étaient concernés par la alya. En 2014, on parle de 7000 ! L’accroissement des départs vers Israël est une réalité et c’est pour cette raison que l’Agence Juive a amélioré ses infrastructures. Nous avons augmenté nos effectifs et nous disposons désormais d’une délégation très importante de conseillers. Nous avons également perfectionné notre plateforme téléphonique et nous proposons des activités mensuelles, des salons itinérants sur toute la France avec la participation de spécialistes israéliens dans tous les domaines (fiscalité, emploi, assurance, santé), dans le but de donner un maximum d’informations aux futurs olim. Il faut savoir que l’Agence Juive se situe au croisement de deux responsabilités. Elle doit informer ceux qui s’intéressent à la alya, c'est-à-dire préparer et donner des réponses à ceux qui y réfléchissent, mais également concrétiser le projet de ceux qui ont choisi d’aller jusqu’au bout. l’Agence Juive accompagne ces derniers dans toutes les formalités administratives pour aboutir à l’obtention de la citoyenneté israélienne, pas à pas.

Avez-vous remarqué une évolution dans l’attitude des Juifs français envers la alya ? D. Benaim : Les chiffres de la alya dans le monde occidental se situent généralement, bon an mal an, à 0.1%. L’année 2014 devrait se situer autour des 0.2%, ce qui constitue une forte progression. Selon les estimations démographiques de la communauté juive en France (qui sont sujettes à caution puisqu’on n’y dénombre pas les juifs de manière officielle), il devrait y avoir 1 ou 1.5% de juifs Français qui feront leur alya cette année, ce qui commence à devenir un phénomène de masse et non plus un phénomène marginal ! L’engouement et l’intérêt pour Israël sont indéniables et la question de la alya est désormais posée sur la table dans de nombreuses familles françaises.

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Est ce que vous pourriez nous dresser une sorte de « portrait robot » du juif français qui fait son alya ? D. Benaim : On ne peut pas vraiment établir un « portrait robot » car la alya touche tous les types de juifs français. Globalement, on constate qu’il s’agit pour 25% de jeunes célibataires, 50% de familles avec de jeunes enfants et 25% de retraités. Leurs profils et leurs attentes sont différentes (idéologie, convictions religieuses, crise économique…) mais la flamme qui les anime est très forte !

Quelle est, selon vous, la plus forte motivation des Français pour faire leur alya, l’antisémitisme y est-il pour la plus grande part ? D. Benaim : Je pense que le climat actuel est l’un des facteurs mais pas le seul. La crise économique et politique française, la forte croissance de l’économie israélienne sont aussi des éléments d’explication à ce départ. Plus qu’un véritable rejet de la France, l’attraction d’Israël en tant que pays dynamique, jeune fait la différence. D’ailleurs, de nombreux jeunes Français non juifs s’expatrient pour trouver de meilleures opportunités professionnelles, c’est une tendance notable au niveau des flux migratoires nationaux. Donc, si les moments tragiques qu’a connus la communauté juive (Ilan Halimi, Toulouse…) font partie de la motivation, les causes sont plutôt multiples. Alors que le député des Français de l’étranger, M. Meyer Habib annonçait il y a peu une accélération


Par Sandrine A.Sroussi

« 24000 olim pour 2014, ce qui prouve la force d’attraction d’Israël au niveau du monde

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entier !

de la reconnaissance imminente des diplômes français en Israël, nous aimerions faire le point avec vous sur ce sujet, crucial pour de nombreux français diplômés. D. Benaim : J’aimerais replacer l’actualité dans un contexte plus large. L’état d’Israël encourage fortement la alya des Français qui est actuellement la plus importante du monde, dans un contexte global de très forte croissance du processus d’alya au niveau international : 24000 olim pour 2014, ce qui prouve la force d’attraction d’Israël au niveau du monde entier ! Celle de France est effectivement la plus forte puisqu’en deux ans, elle a triplé. Sachez que le dossier de la reconnaissance des diplômes français est sur le bureau du Premier Ministre et sera étudié dans le cadre de la saison plénière de la Knesset d’hiver. Le gouvernement, les députés, les ministres et les associations planchent sur ce dossier complexe mais il est difficile de présager de la date des changements effectifs, tant cela met en jeu de questions diverses liées à l’entrée et la régulation dans les corps de métiers, les formations supérieures, les grilles de salaires etc. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le projet Massa, qui a le vent en poupe au niveau des étudiants français ?

D. Benaim : Massa, c’est un projet national qui inclut 300 programmes. Il s’agit d’un projet commun à l’Etat d’Israël et à l’Agence Juive qui a fêté cette année son 10è anniversaire ! Pensé par Ariel Sharon, l’objectif de Massa était au départ que chaque juif du monde entier puisse vivre entre 5 et dix mois en Israël une expérience enrichissante dans un domaine qui correspond à ses attentes (langue, sport, culture…). Cette expérience pouvait être prise comme un enrichissement personnel, un « plus » sur son CV et bien sûr, comme un tremplin pour une intégration facilitée en vue de l’alya. En France, c’est ce dernier point qui a pris le plus d’ampleur puisque, sur le nombre de jeunes Français qui s’inscrivent au projet Massa, 80% montrent la ferme intention de s’y installer (sur ces 80, 90% restent et 10% reviennent) et seuls 20% d’entre eux retournent en France. Cette année, 1400 jeunes Français se sont inscrits (650, il y a 3 ans). De plus, l’état d’Israël accorde des subventions et bourses substantielles (budget de 7 millions de dollars de bourse pour les Français) en fonction des revenus de l’étudiant, qui est logé et encadré dans des structures correspondant à ses envies, son niveau d’études et son âge.

Qu’est-ce qui pourrait encore être amélioré dans l’aide de l’Agence Juive aux olim ? D. Benaim : L’Agence Juive a pour rôle premier de préparer et d’accompagner les olim dans leur projet puis leurs démarches. Le ministère de l’intégration en Israël prend le relais et c’est lui qui finance les différentes missions sur place. Certes, il y a encore du chemin à faire, notamment pour aider à l’accompagnement des adolescents et à leur intégration, mais nous progressons. Il existe désormais, dans les grandes villes, des « coordinateurs d’intégration », qui ont pour vocation d’informer et d’accompagner les olim. Je voudrais conclure par une phrase : il faut regarder une alya sur la durée, dans une perspective de changement de vie à moyen et long terme. Le président Nathan Charanski a fait remarquer très récemment que l’immigration des Juifs Russes en 1991 était une réussite puisqu’à l’heure actuelle, leur salaire moyen est supérieur à la moyenne nationale ! Certes, ils ont bousculé l’équilibre démographique et culturel des Israéliens mais ils étaient animés d’une grande motivation ! On peut aussi citer les Juifs d’Afrique du Nord qui ont tout abandonné pour s’installer en France et ailleurs, alors qu’ils n’étaient même pas les bienvenus. Ils sont parvenus à s’intégrer et à réussir leur nouvelle vie familiale et professionnelle ! Futurs olim, Israël vous attend les bras ouverts, il ne vous reste qu’à y croire en vous donnant les moyens de réussir votre alya ! n° 32 - DECEMBRE 2014 - www.levhair.com - LPH

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RENCONTRE AVEC ODED FORER

Par Avraham Azoulay

Directeur du Ministère de l'Alya et de l’Intégration

Le Plus Hebdo : Quelles sont les avancées que vous avez récemment présentées devant la commission « Alya et Intégration » de la Knesset ? Oded Forer : Nous avons évoqué beaucoup de processus en cours. Nous avons mis au point certaines choses qui sont confuses dans l'esprit de beaucoup de personnes. Il existe aujourd'hui un programme gouvernemental, intitulé « Tsarfat T'hila » (la France d'abord), en marche depuis le mois de mars. L'un des objectifs de ce programme était de nommer un directeur qui centraliserait toutes les actions des différentes associations qui s'occupent de l'alya de France. Ariel Picard a été nommé à ce poste depuis. Ensuite, nous nous étions engagés à augmenter le nombre d’émissaires de l'Agence Juive et le nombre d’opérateurs téléphoniques au « Global Center ». Il y a un an, les gens attendaient jusqu’à 25 minutes avant d'avoir une réponse au téléphone, et parfois plusieurs mois avant d'obtenir un rendez-vous. Aujourd'hui, le temps d'attente moyen au téléphone est de moins d'une minute et les rendez-vous s'obtiennent en une à deux semaines. Nous avons augmenté le nombre de congrès en France : de deux par an, nous sommes passés à six. À noter aussi que de deux soirées d'information par semaine nous en sommes aujourd'hui à cinq ou six. Par ailleurs, nous ouvrirons dans les jours qui viennent le Beit Brodesky au centre de Tel-Aviv comme Merkaz Klita pour les jeunes français. Tous ces efforts sont possibles grâce aux budgets de l’État. Nous comptons sept projets relatifs à l'alya de France dans différentes autorités locales en Israël. Le budget 2015 prévoit une augmentation de 30 % du budget alya et intégration, ce qui encouragera la mise en place de projets supplémentaires.

LPH : On parle beaucoup de la levée des obstacles pour l’intégration des olim. Mais sur le terrain on ne sent pas de résultats concrets. Pourquoi ? O.F. : Je pense que le Ministère de l'Alya et de l’Intégration, avec à sa tête Sofa Landver, est le premier à mettre l’alya de France comme priorité et à agir concrètement pour elle. Les obstacles dont on parle sont le résultat d'un travail législatif depuis la création de l’État. En 1948, une personne qui arrivait en Israël et se présentait comme médecin, avec son diplôme, exerçait immédiatement la médecine ! Au fil du temps, et pour de très bonnes raisons aussi, l’État a mis des règles et encadré certaines professions. Seulement au passage, cela a rendu très lourd la possibilité d'exercer dans certains domaines. Ainsi la Ministre Sofa Landver a-t-elle lancé le projet d’élimination de ces obstacles professionnels, auquel le Premier Ministre s'est associé ainsi que tout le gouvernement. Et les premiers fruits sont là mais le processus prend du temps même si nous avons réduit les délais au maximum. Une commission a été créée pour ce projet et parmi ses prérogatives se trouve celle de surveiller la mise en œuvre conforme des décisions. De nombreuses idées sont appelées à être mises en place dans les prochains temps, comme la reconnaissance des diplômes. Nous souhaitons aussi que cette étape puisse être effectuée avant même l’alya. L'autre obstacle que nous devons prendre en considération est celui de la langue. Pour y remédier nous espérons pouvoir créer des oulpanim depuis la France afin que les olim arrivent avec un minimum de connaissances linguistiques.

LPH : Il règne une certaine confusion comme vous l'avez souligné. Plusieurs corps politiques revendiquent une action en faveur des olim et nous ne savons pas très bien qui est responsable de quoi… Pourriez-vous nous éclairer ? O.F. : Notre ministère est responsable de l'encouragement à l’alya et à l’intégration. L'encouragement consiste à agir en amont, en dehors d’Israël, avec l'Agence Juive et l'Organisation Sioniste Mondiale ainsi que d'autres organismes qui dans chaque pays agissent en faveur de la Alya. Dans tous les salons d'Alya, nous sommes représentés. Nous menons toutes les négociations face aux différents ministères pour faciliter l’intégration des olim.

Pour plus de renseignements : www.moia.gov.il/french

LPH : Tous les changements dont vous parlez concernentils uniquement Paris et sa région ? O.F. : Pas seulement. Nous avons aussi étendu nos efforts en direction de villes comme Marseille, Strasbourg, Lyon, Toulouse mais aussi Bruxelles. Nous n'attendions pas un public aussi nombreux dans chacun des endroits où nous sommes allés !

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LPH : Quels sont les chiffres de l'Alya de France en cette fin d’année 2014 ? O.F. : On note une augmentation de 40 % d'ouverture de dossiers d'alya par rapport à l’année dernière. En 2014, plus de 6000 Juifs de France ont fait leur alya contre 3400 en 2013. Nos estimations pour 2015 sont de 10000 olim de France. L'alya de France augmente de presque 50 % chaque année. Ce phénomène se retrouve dans d'autres pays d'Europe. L'alya de Grande-Bretagne, par exemple, a augmenté de 20 % en un an et celle d'Italie a doublé. Ceci dit, la France demeure le plus grand réservoir d'Alya. Nous comptons aussi sur un effet boule de neige : les Juifs de France constatent que leurs proches, leurs voisins quittent la France pour Israël et qu'il est possible de réussir son alya. Cela ne peut que les encourager à franchir le pas. C'est en tout cas ce que j'appelle de mes vœux, en tant que sioniste !



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Par Sandrine A.Sroussi

Votre logement

Tous les olim doivent trouver, par leurs propres moyens, un logement et un ou plusieurs voyages d’étude seront nécessaires afin de le trouver. Une fois le choix de la ville d’arrivée établi, vous devrez opter pour l’achat ou la location, selon vos objectifs et moyens. (2) La location. La location est un moyen facile et rapide pour s’installer en Israël. Plus souple qu’en France, elle est, à l’inverse, moins protectrice qu’en France pour ses usagers : un locataire est plus facilement expulsable de

Zoom sur le système scolaire Israélien

Depuis 1979, l’enseignement est gratuit et obligatoire à partir de 5 ans et jusqu’à 16 ans. Depuis 2013, la scolarisation gratuite des 3-4 ans dans les maternelles, s’établit progressivement. Les écoles sont dites « gratuites » mais vous devez régler des frais relatifs aux achats de fournitures ou d’autres dépenses annexes. Les écoles privées payantes pratiquent des tarifs plus élevés. Votre enfant sera intégré dans la classe dans laquelle il aurait du se trouver en France mais il pourra bénéficier de cours supplémentaires pour apprendre l’hébreu ou de soutien. Dans tous les cas, il est capital de vous renseigner pour faire le bon choix, c’est à dire, le vôtre. Il existe 4 grands courants officiels : Les écoles d’Etat religieuses (mamla’hti dati) ou non (mamlakhti), où les programmes sont établis et contrôlés par le ministère de l’éducation, avec ou sans étude de torah, les écoles indépendantes privées (‘hinou’h moukar), non gérées par l’état mais supervisées et subventionnées par le Ministère de l’Education, le réseau indépendant orthodoxe « Ma’ayan HaTorah », géré par divers groupes religieux, totalement indépendant du ministère.

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son logement en cas d’impayé. Selon Karine B, « on est beaucoup plus « gâté » en France au niveau des lois de protection des locataires, maintenant, comme partout, tout se joue au cas par cas, lorsque le locataire est sérieux, il n’y a aucune raison que cela se passe mal ! ». Comme en France, l’interlocuteur est l’agent immobilier qui vous fera visiter des appartements. Sa commission est d’environ un mois de loyer. Le contrat (équivalent du bail français) s’établit entre particuliers, pour une période d’un ou deux ans, éventuellement renouvelable. Caution demandée : 2 ou 3 mois de caution sous forme de garanties bancaires et douze chèques antidatés. Des garants peuvent être exigés.

L’achat. La négociation du prix s’établit entre l’acheteur et le vendeur ou par le biais de l’agent immobilier. Dans tous les cas, il vous sera nécessaire de prendre conseil auprès d’un avocat personnel et surtout spécialisé, qui, en Israël, fait office de notaire. C’est lui qui devra négocier les commissions d’agence, les frais de crédit, vérifier les permis etc. Pour obtenir un prêt bancaire (sur justificatif de revenus), vous devez disposer d’au moins 35-40% d’apport. Comme en France, à vous de faire jouer la concurrence entre les différentes banques du pays. Vous devez savoir qu’il n’existe pas de prêt à taux zéro en Israël et que le prêt immobilier est toujours indexé au coût de la vie. Obtenez un accord préalable de votre banque avant toute signature de contrat car, contrairement à la France, la non obtention du prêt ne signifie pas la levée de votre engagement bancaire. Enfin, votre contrat d’achat, soigneusement vérifié par votre avocat, fait force de loi et sera le seul document valable en cas de litige. L’inscription aux services de première nécessité. Vous avez choisi votre logement ? Il faut maintenant s’inscrire à différents prestataires de service et administrations, auprès de votre municipalité : l’impôt local ou «Arnona» qui réunit impôt foncier et taxe d’habitation, l’eau et l’électricité. Pour le gaz, c’est un peu différent. Si vous occupez un logement ancien, il faudra vous équiper en bonbonnes de gaz. S’il est récent, le gaz devrait être disponible automatiquement. Dans ce cas aussi, votre facturation est établie pour deux mois et vous pourrez la régler de la même façon que l’électricité.


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L'enseignement

C’est une étape primordiale. Certains olim choisissent leur ville d’arrivée en fonction du choix des écoles. Lors de vos voyages d’études, vous devrez vous renseigner sur les différentes écoles primaires ou secondaires de votre ville mais l’inscription ne se fera qu’à votre arrivée. Pour les enfants en bas âge, il existe des crèches ou des nourrices et, comme en France, les frais de garde sont extrêmement variables en fonction de la formule et de la situation financière des parents. Pour les enfants de 3 à 5 ans, ils seront pris en charge en 1ère et 2ème sections de maternelle. Dans tous les cas, pour les inscriptions, il faudra se renseigner auprès des municipalités. (2) Voici pour les renseignements pratiques. Pour le reste, que penser du système scolaire Israélien ? Au niveau du coût, Karine B, installée à Hadera depuis 3 ans, qui a scolarisé ses deux filles de 9 et 11 ans dans le réseau « mamlakhti dati », paye « environ 1600 chekels pour les deux par an », environ 300 euros. Sur le plan strictement logistique, elle avoue que « les horaires des écoles ne sont pas facilement conciliables avec le travail, surtout quand on est une femme. Dans les callcenter, certaines femmes sont obligées de sortir à la mi-journée parce qu’elles ont des enfants en bas âge et que les faire garder reviendrait trop cher ! C’est une contrainte évidente, à laquelle on s’habitue, que l’on gère au cas par cas, mais il y a des avantages également puisque les écoles incluent souvent dans leurs programmes des activités extra-scolaires comme la danse ou le chant à partir de 13h30 et ce n’est pas négligeable ! ». Qu’en est-il des contenus pédagogiques ? Selon son époux, psychologue de formation, Victor B, « C’est un système scolaire qui ne met pas l’accent sur la culture générale ou la rédaction mais plus sur des réponses systématisées style QCM (Questions à choix multiple), comme en Amérique. Ma fille n’a commencé à faire de l’histoire qu’en 6ème, par exemple. C’est un peu déconcertant, alors, peut-être qu’il ne faut pas parler de bon ou mauvais système mais d’une façon différente d’apprendre ? » L’enseignement secondaire Il existe des lycées français qui proposent les filières générales (ES, S et L en fonction de la demande) du baccalauréat. Situés sur des campus israéliens, ce sont des programmes d’intégration, pris en charge en grande partie par les Ministères de l’Education et de l’Intégration. Avec un apprentis-

sage de l’hébreu et du judaïsme, des excursions et des activités extra scolaires, ils permettent un mélange de cultures et de nationalités et une intégration facilitée. (2) Ce sont des lycées mixtes ou non, plus ou moins religieux : le Lycée Thorani - Kfar Maimon, situé près de Netivot, religieux pour garçons, le Lycée Guivat Washington – Ashdod – religieux pour jeunes filles, la ‘Havat Hanoar Hatsioni située à Jérusalem, traditionaliste et mixte avec internat et enfin, Mikvé Israël, le collège-lycée franco-israélien (appartenant à l’Alliance Israélite Universelle), situé près de Tel Aviv, traditionaliste et mixte avec un internat. Pour les autres lycées, il faudra aussi s’inscrire directement auprès des établissements.

Le programme Naalé (Baccalauréat «Bagrout» israélien) Le programme Naalé offre à de jeunes étudiants juifs motivés la possibilité de faire leurs études gratuitement de la 2nde à la Terminale dans un lycée israélien pour obtenir un bac israélien (Bagrout). Ces élèves, logés dans des internats (mixtes ou non, religieux ou traditionalistes) ou dans des campus, bénéficient de ces programmes uniquement s’ils font leur alya sans leurs parents. 13 400 élèves ont bénéficié de Naalé à ce jour. L’expérience MASSA Massa, un partenariat entre l'Agence Juive et le Gouvernement israélien, comprend plus de 200 programmes de découverte et de bénévolat, d'études universitaires, d'études religieuses ou encore d'expérience professionnelle offrant toutes des possibilités aux jeunes Juifs de moins de 30 ans de vivre une expérience de plusieurs mois en Israël. Ce sont des programme adaptés à différents besoins : programmes de découverte d'Israël d'intégration et de volontariat, d’études dans les universités d'Israël, d’études juives ou des stages pour une expérience professionnelle qui connaissent un franc succès auprès de la jeunesse française. (voir interview de D.Benhaïm, directeur de l’Agence Juive France).

L’enseignement supérieur Les universités et instituts supérieurs sont réputés pour offrir des formations d’excellence à leurs étudiants. Israël produit chaque année des élites scientifiques et techniques qui sortent de Bar Ilan, du Technion ou autres établissements prestigieux. Nous vous invitons à vous renseigner sur le site de l’Agence juive qui détaille toutes les formations et les moyens d’y accéder. A la rentrée 2015, l’ORT Marseille ouvrira ses portes aux futurs étudiants de son BTS Opticien-Lunetier qui, et ce n’est pas négligeable, est partenaire du programme OPTISION, qui permet aux étudiants français diplômés d’ouvrir leur cabinet en Israël et d’obtenir des facilités pour le développement de leur activité professionnelle (voir interview de Mme Douïeb, directrice de l’ORT Marseille). n° 32 - DECEMBRE 2014 - www.levhair.com - LPH

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BTS Opticien-Lunetier de l’ORT Marseille, partenaire du programme OptiSion En quoi l’inscription en BTS Opticien-Lunetier à l’ORT Marseille en 2015 est-elle compatible avec un projet d’alya ? Le BTS Opticien-Lunetier que nous ouvrirons dans notre établissement à la rentrée prochaine est reconnu en Israël, ce qui permet à un étudiant titulaire de ce diplôme, d’avoir la possibilité d’ouvrir un magasin.

L’ouverture d’un magasin d’optique pour un olé Hadach est-elle compatible avec l’apprentissage et la maîtrise de la langue au niveau professionnel ? L’ORT France participe à l’un des nouveaux programmes MASSA de l’Agence Juive qui a pour objectif de faire découvrir l’univers professionnel de l’optique en Israël. Nos étudiants obtiendront ainsi une équivalence de leur diplôme qui leur ouvre l’accès à un oulpan généraliste et professionnel par le biais du programme OptiSion. La participation à ce programme permet aux jeunes candidats à l’alya d’acquérir une intégration professionnelle et socioculturelle inespérée. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce programme ? Le programme OptiSion propose, sur 5 mois : - un oulpan intensif - des logements à Jérusalem dans le campus de l’oulpan ETZION - des stages professionnels au sein de la Fondation OPTICAL CENTER - Coût tout inclus (Oulpan, logement, stages et équivalence du diplôme) : 8000 dollars Il faut savoir que des bourses d’études MASSA sont

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attribuées en fonction des profils des candidats et qu’elles peuvent se cumuler avec une seconde bourse accordée par le Ministère de l’Intégration aux nouveaux immigrants de moins de 10 ans. De plus, les étudiants en optique du réseau ORT France (Montreuil, Strasbourg, Toulouse, Marseille) bénéficieront d’un tarif préférentiel. Sur Marseille, notre BTS ne débutant qu’en 2015, les premiers étudiants diplômés concernés seront ceux de la promotion 2017 mais nous envisagerons alors, assez rapidement, la mise en relation de nos élèves avec la responsable France de ce programme, à savoir, Mme Ilana Koskas qui est déjà intervenue dans les autres BTS de notre réseau. Ainsi, elle présentera OptiSion à nos étudiants et en assurera le suivi (1).

Quel est le « plus » d’OptiSion pour les jeunes diplômés de ce BTS ? En Israël, ce ne sont pas les ophtalmologistes qui pratiquent des examens de la vue mais des « optométristes », qui officient dans les magasins d’optique. Si le diplômé français ne passe pas par OptiSion, il devra embaucher un optométriste qui effectuera ces examens de la vision alors qu’avec ce partenariat, il n’y sera pas contraint. Il aura également la possibilité de poursuivre ses études d’optométrie pour obtenir son diplôme en deux ans à l’Hôpital Hadassah de Jérusalem. L’intérêt est donc multiple : le jeune diplômé apprendra l’hébreu de manière intensive et orientée vers son métier ainsi que les techniques spécifiques du pays pour une intégration optimale. Mail : info@optision.org / Contact Ilana Koskas : France : 01 77 47 10 10/ Israël : 00 972 583 456 905 / https://www.facebook.com/pages/OptiSion/7139602053 20343

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ENTRETIEN AVEC

Par Guitel Ben-Ishay

Gaël Grunewald Les élections pour le Congrès sioniste En 1897, Théodore Herzl réunit le Premier Congrès Sioniste. Celui-ci a pour objectif de démontrer au monde ce qu'est le sionisme et de réunir tous les sionistes dans un seul mouvement. Depuis, le congrès s'est réuni d'abord tous les ans, puis tous les deux ans pour adopter un rythme plus espacé et plus irrégulier après la deuxième guerre mondiale. Aujourd'hui, il se réunit tous les cinq ans et à chaque fois à Jérusalem. Le prochain est prévu pour octobre 2015. Avant cette date, des élections auront lieu dans de nombreux pays afin de déterminer les représentants de ces mêmes pays au Congrès. Gaël Grunewald, vice-président du KKL, est candidat à ces élections en France.

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les représentants de ces mêmes pays au sein du Congrès Sioniste Mondial. Aujourd'hui, sur 525 membres, la France possède 23 représentants, les ÉtatsUnis 180 et Israël 145, par exemple.

Le Plus Hebdo : Pouvez-nous nous donner plus de détails sur la composition du Congrès sioniste ? Gael Grunewald : Tous les cinq ans, le peuple juif a la possibilité de décider de la politique des différentes organisations qui font partie des institutions nationales dont l'Agence Juive, l'Organisation Sioniste Mondiale, le Keren Hayessod et le KKL. Le point commun de toutes ces institutions est qu'elles ont été créées par Théodore Herzl lors du premier Congrès Sioniste mondial. Au sein de ses institutions on doit retrouver tous les courants du peuple juif sur les plans politique et religieux d’Israël et du monde entier.

Lph : Qui sera élu lors des élections prévues en 2015 ? G.G. : En 2015 auront lieu dans de nombreux pays les élections qui détermineront

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Lph : Quel courant représentezvous ? G.G. : Je suis vice-président du KKL élu par le biais des élections que je viens de vous décrire. Je suis affilié au mouvement Mizrahi/Habayit Hayehoudi, qui représente un parti politique au même titre que le Likoud et Avoda. Nous sommes un courant qui place au cœur de ses valeurs le lien entre la Torah et Israël. Nous estimons que notre lien le plus proche avec Israël est le judaïsme. Le rapport entre ces deux notions est capital. Nous sommes donc un mouvement orthodoxe qui défend les valeurs d’éducation, d'alya et de traditions.

Lph : Comment fait-on pour voter pour ces représentants français ? G.G. : Tout Juif de plus de 18 ans qui accepte ce que l'on appelle le ''programme de Jérusalem'' peut voter. Ce programme recouvre les notions de centralité de l’État d’Israël, d'acceptation du sionisme, de l'importance de la langue hébraïque et de la tradition. Le Mizrahi/Habayit Hayehoudi se mobilise pour ces élections qui doivent avoir lieu courant mai 2015 en France. Nous voulons appeler tout le monde à s'inscrire sur les listes qui leur permettront de voter et de décider des représentants français au Congrès Sioniste Mondial. Pour s'inscrire sur les listes : Contact@mizrahi-france.org Site : www.mizrahi-france.org



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Soutenir les jeunes pour une alya réussie !

Par ailleurs, cette année, grâce à l'action de Claude Bloch, notre président d'honneur, nous avons pu rassembler suffisamment de dons pour octroyer des bourses d’études, ce que nous espérons pouvoir renouveler tous les ans.

Le CNEF est une association née en 1987 : le Centre National des Étudiants Francophones. Elle est aujourd'hui un label et se veut être l'Association pour l'Alya et l’intégration des Jeunes en Israël. Son directeur Sam Kadoch revient avec nous sur l'historique et les actions du CNEF.

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Le Plus Hebdo : Comment le CNEF a-t-il évolué depuis sa création ? Sam Kadoch : Le CNEF a été fondé par des jeunes de ''Tikvatenou'' qui étaient montés en Israël et avait créé le groupe ''Magchimei Tikvatenou''. Ils étaient alors dirigés par des personnages comme le Rav Roitman z''l, Elie Aziza z''l ou encore Claude Bloch. Il s'agissait de donner un cadre aux étudiants olim qui n'avaient rien ni personne sur place : des shabbat étaient organisés, des opérations sociales, des activités. Puis tout cela a pris de l'ampleur en termes de participants et d'actions. Le CNEF est alors devenu un réel centre d’information et de conseil pour les étudiants faisant leur alya de France.

Lph : Comment cela se traduit-il concrètement ? S.K. : Nous sommes présents en amont dans les salons sur l'alya. Nous répondons aux questions des jeunes qui pensent faire leur alya et surtout aux questions de leurs parents. Notre cible est la jeunesse meme celle qui participe à des programmes en tant que touriste comme le programme MASSA. Notre but est d'etre l'adresse dans le paysage de l'Alya et de l'Integration. Une fois l'alya réalisée, c'est là que tout commence… Le CNEF est sur tous les campus universitaires. Des volontaires y répondent aux interrogations que peut avoir un étudiant qui débarque en Israël que ce soit au sujet de l'oulpan ou des différentes structures existantes dans le monde étudiant israélien. En effet, peu de Français le savent mais le cycle étudiant en Israël peut se faire en université mais aussi dans ce que l'on appelle des mi'hlalot (grandes écoles). Par ailleurs, en tant que jeune israélien, il existe aussi la possibilité de faire un service national (sherout leoumi), sans oublier le service militaire. Autant d'options, autant de questionnements auxquels le CNEF est là pour répondre en partenariat avec d'autres associations sur le terrain.

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Lph : Faire son alya pour se retrouver dans une association francophone avec des francophones : n'existe-t-il pas un risque de se retrouver dans une bulle ? S.K. : Notre but est d'encadrer les jeunes sans les pouponner. Nous les aidons tout en les laissant acteurs de leur vie ici. Nous les orientons, nous les conseillons, mais nous ne les assistons pas. Par ailleurs, nous les faisons participer à plusieurs activités avec des acteurs de la société israélienne. Nous organisons de nombreuses activités qui ont pour effet de faire connaître le pays, sa géographie, sa mentalité, sa culture, son histoire. Notre rôle est de les accueillir, de leur procurer un foyer dont ils ont besoin dans leurs premiers pas tout en leur montrant ce qui se passe en Israël et en les encourageant à se mettre dans le bain. Le CNEF permet à ces jeunes de se créer un nouveau carnet d'adresses, de comprendre en douceur certaines réalités.

Lph : Les années étudiantes sont-elles les meilleures pour réaliser et réussir son alya ? S.K. : Je le pense même si rien n'est perdu après. Avouons-le : il sera beaucoup plus facile pour une personne de trouver une situation professionnelle et de se sentir pleinement intégrée si elle est arrivée june et a fait ses études dans les établissements israéliens. La jeunesse française est très sioniste. J'appelle tous ces jeunes à venir après le bac au moins tenter une expérience israélienne. Nous vivons un moment historique, les chiffres le prouvent. D'ailleurs, grâce à des donateurs, nous avons pu augmenter en fonction, le nombre du personnel au sein du CNEF. Lph : Quel est votre message aux familles françaises qui pourraient songer à l'Alya ? S.K. : N’hésitez pas à poser TOUTES les questions. Il faut oser tout demander, sur tout. Il existe suffisamment d'organismes aujourd'hui en mesure de vous répondre et qui sont tous prêts à vous aider. Allez chercher le maximum d'informations, glanez quelques renseignements aussi quand vous êtes en vacances en Israël. Vous aurez des surprises parce qu’Israël est un pays qui bouge tellement ! Mais une alya se prépare et vous avez tous les outils à disposition pour le faire.



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Propos recueillis par Magali Barthès

Reconnaissance des diplômes français et le marché de l’emploi en Israël : le Keren Hayessod vous guide Dimanche 9 novembre, le Keren Hayessod, division ATID (Young Professional), représenté par Ronen Kurower son président, recevait au salon Négresko, Alain Zeitoun, secrétaire général de l’Association des Anciens et Elèves des Grandes Ecoles et Universités en Israël (AAEGE). L’occasion de délivrer quelques précieux conseils aux candidats à l’Alyah. En introduction de cette conférence, Albert Guigui, vice-président du Keren Hayessod de Marseille, a retracé l’histoire de l’Institution. Il a rappelé que le Keren Hayessod est l’organe de collecte officiel d’Israël, depuis 1920 et qu’il a permis à Israël de se construire, de faire face aux différentes vagues d’immigration tout au long de l’histoire du pays, de construire les principales infrastructures nationales, comme la compagnie d’électricité, la compagnie aérienne EL AL, l’Université hébraique de Jérusalem, etc. Aujourd’hui, le Keren Hayessod, œuvre au renforcement de la société israélienne, notamment en soutenant les populations en détresse. Si le Keren Hayessod est plus vieux que l’Etat d’Israël, cela ne fait qu’un an qu’il existe de façon indépendante en France, puisqu’il agissait auparavant au sein de l’Appel Unifié Juif de France…Ce bref rappel a permis de mieux situer le cadre dans lequel s’effectuait cette conférence avant d’aborder un sujet très important pour tous ceux qui s’interrogent sur l’alyah : la reconnaissance des diplomes.

Les compétences plutôt que le diplôme L’Alyah est un idéal pour de nombreux Juifs de la diaspora, mais comme tout projet, « monter » en Israël implique une réelle organisation. La barrière de la langue peut être une barrière à l’intégration : « A moins de parler parfaitement l’hébreu, je conseille de finir ses études en France avant d’envisager une alyah ; dans certains domaines – c’est le cas de la santé - un niveau d’hébreu Gimel sera demandé » a affirmé Alain Zeitoun. Tout futur ole hadash (nouvel immigrant) doit par ailleurs avoir en tête que le marché du travail israélien est à l’image du monde anglo-saxon : « Les Israéliens sont très pragmatiques, poursuit-il, le diplôme n’a aucune importance. Il suffit simplement que le nouvel immigrant ait un avantage compétitif sur l’Israélien. Et bien évidemment il faut se

Lev haïr : Où en est-on au niveau de la reconnaissance des diplômes français en Israël ? Alain Zeitoun : « Le système français est tellement différent que parfois le reste du monde préfère ne pas valider certaines formations. L’association a insufflé des changements énormes concernant la reconnaissance des diplômes. On a commencé avec les diplômes d’ingénieurs des grandes écoles. Il a fallu des années pour que le gouvernement israélien comprenne le fonctionnement des classes préparatoires. Les contacts directs ont permis aux gens de se parler et comprendre les diplômes respectifs. C’est la raison pour laquelle depuis 2013 nous avons mis en place un groupe de lobby. Nous travaillons avec un député israélien pour parvenir à faire changer la loi. Un premier projet de loi a été déposé concernant les diplômes français para-

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demander si le métier exercé est transposable en Israël ou si le projet d’alyah peut s’accompagner d’une reconversion ». Pour cela, le site du ministère israélien de l’économie (1) propose un espace dédié à l’emploi. Il y répertorie les métiers, en précisant les salaires et le nombre d’offres d’emploi. Alain Zeitoun précise : « Il vaut mieux se constituer son réseau professionnel avant l’alyah. Ne jamais demander de travail mais des conseils ». Pour s’y préparer au mieux, les olims et futurs olims peuvent s’adresser à plusieurs interlocuteurs : officiels (Agence juive, Ministère de l’alyah et de l’intégration), associatifs (CNEF, Gvahim), privés (consultants en RH, avocats et notaires). Parmi les secteurs qui recrutent le plus, les métiers du high tech, de la santé - certaines spécialités, comme les anesthésistes, mais aussi les spécialistes de médecine interne. Alain Zeitoun précise : « Si vous êtes prêt à sortir du centre-ville de Tel-Aviv, vous aurez moins de concurrence ». Cette conférence débat, qui réunissait les 30/40 ans, a été l’occasion de récolter des fonds pour la construction d’abris mobiles en Israël. Ronen Kurower est convaincu du bien-fondé de ces réunions ciblées pour des actions caritatives : « En France, on n’a pas la culture du don comme aux Etats-Unis, mais on espère faire bouger les choses par le biais de tels événements. Israël dispose d’un millier d’abris dans les zones sensibles. Malheureusement, le dôme de fer n’intercepte pas tous les missiles. 18 000 de ces abris sont nécessaires pour protéger la population, avec un coût unitaire de 12 000 euros ».

Pour plus d’informations : http://www.keren-hayessod.fr/ Le site de l’AAEGE : http://www.aaege-israel.org/ (1) Site du ministère israélien de l’économie : http://ovdim.gov.il/report.Aspx

médicaux non reconnus par la loi israélienne. Cette loi devrait passer d’ici l’été 2015 et permettre aux orthophonistes français d’avoir une équivalence et passer un examen. Par ailleurs, il est fortement recommandé d’obtenir le « Diploma Supplement », un document qui décrit le niveau, le contexte et la nature des études accomplies avec succès par le titulaire d’un diplôme d’enseignement supérieur ». L.H : Est-ce l’occasion d’accroître les échanges étudiants entre la France et Israël ? A.Z : « Aujourd’hui, le programme Massa est en train de s’étendre dans des entreprises israéliennes avec des stages de trois à six mois. Chez les Français, le taux d’Alyah est très élevé ».



ALYA EXPERIENCE

Par Sandrine A.Sroussi

Une alya rêvée, une motivation à toute épreuve : La famille Bensussan La famille Bensussan s’est installée à Ashdod en 2011. Hélène et Philippe, les parents, ainsi que leurs 4 garçons, Sacha, Greg, Mike et Dove ont quitté Marseille pour Israël avec une autre famille, les Sebbagh et ont réalisé ensemble leur rêve de nouvelle vie, à la fois professionnelle et amicale. Rencontre avec une jeune femme passionnée par son « nouveau » pays !

Helène, racontez-nous l’histoire de votre alya commune. Avec Isabelle et Daniel Sebbagh (et leurs 4 enfants, Elodie, Johana, Ariel et Nathanaël), nous nous sommes rencontrés en vacances il y a 10 ans à Ashdod et nous avions alors sympathisé ! De retour à Marseille, nous nous sommes revus et nous avons poursuivi cette relation amicale. Depuis l’âge de 16 ans, je rêvais de faire mon alya et j’ai commencé à faire un « lavage de cerveau » à tous mes proches, mon mari tout d’abord, mes enfants et… la famille Sebbagh ! Je crois qu’à un moment, je désirais tellement partir que j’ai commencé à « m’éteindre » tout doucement, je n’avais plus envie de rien… J’ai donc réussi à convaincre mon mari, ma famille et la famille Sebbagh de projeter cette alya en 2012 puis, cela a été avancé, malgré les craintes de mon mari et de nos amis. Mon amour pour Israël était trop fort, pourtant, j’ai 4 garçons et je savais qu’ils allaient devoir faire l’armée… Nous avons alors décidé que les deux maris travailleraient ensemble dans la distribution d’olives et les deux femmes dans la décoration et l’organisation de hennés. Comment avez-vous préparé cette alya ? Avezvous pensé à l’alya de groupe ? Nous avons suivi le parcours classique, celui de l’Agence Juive. Nous avons estimé ne pas être assez

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religieux pour l’alya de groupe (organisée par Chalom Wach). Mais nous étions très déterminés et, après tout, nous étions déjà un groupe puisque nous partions à deux familles nombreuses. Sur le plan des démarches, l’agence juive nous accompagne dans toutes les formalités administratives mais il est certain que les olim doivent se débrouiller pour le reste : trouver un logement, une école, un emploi etc. Cela peut paraître difficile parce que les Français sont, malgré tout, très assistés ! Ensuite, il faut savoir que, dans chaque ville, il existe des coordinateurs d’intégration qui sont dédiés à l’aide aux olim. Ils sont à leur écoute pour l’inscription à l’oulpan, celle des enfants à l’école etc. De plus, on peut les appeler à l’avance, avant la alya et c’est même primordial, surtout pour le choix de l’école qui doit être effectué en fonction de ses attentes et de ses besoins. Où vous êtes-vous installés et comment s’est passée votre arrivée en Israël ? Nous nous sommes installés à Ashdod parce qu’on y avait déjà acheté une maison. Le 24 juillet 2011, date qui est à marquer d’une pierre blanche ! -, nous sommes arrivés avec l’Alya Tapis Rouge*. Avec tous les français qui partaient à la même date, nous avons été reçus avec les honneurs puis logés dans un hôtel à Jérusalem durant 48 h. Différents intervenants de l’Agence Juive nous ont aidés à remplir les papiers


ALYA EXPERIENCE

des premières formalités administratives : banque, sécurité sociale (koupat holim) etc. Le compte bancaire Israélien est primordial puisque c’est là que l’agence juive va verser les sommes du Sal Klita (panier d’intégration) tous les mois. Dès le lendemain, nous avons obtenu notre « teoudat zeout » (certificat d’identité). On doit aussi choisir notre caisse de sécurité sociale car il en existe plusieurs. Selon notre choix, on devra se rendre dans des dispensaires liés à notre caisse. Je déconseille fortement d’écouter tous ceux qui sont alarmistes sur le coût de la santé en Israël. Pour ma part, je trouve que le système est comparable à celui de la France dans la mesure où nous avons une sécurité sociale pour tous, plus une complémentaire que chacun choisit selon ses moyens. C’est pareil, ici !

Que pouvez-vous dire de votre expérience de la vie réelle en Israël ? Au niveau de mes enfants, je dirai que les plus petits se sont rapidement et facilement intégrés, tout comme mon aîné. Le second était contre la alya au départ et il a mis deux ans pour s’adapter mais maintenant, il est parfaitement intégré. Sinon, je peux dire qu’ici, je me sens libre ! En France, je ne supportais pas le côté « ghetto », la peur de s’exprimer, la peur des agressions… Certes, Israël est un pays en guerre mais nous n’avons pas aussi peur que ce que l’on pourrait penser. Ici, il existe une foi, une croyance et une solidarité magnifiques. On entend souvent que les Israéliens sont « mal élevés », mais c’est un pays jeune, qui n’a pas ni la même culture ni la même histoire que la France ! Tous les pays ont des défauts mais celui-ci, c’est le nôtre ! Concernant le travail, on en trouve toujours ici. Le seul problème, c’est que le Français ne veut pas « redescendre » sur le plan de son statut socio-professionnel. Quand

Par Sandrine A.Sroussi

on fait le choix de la alya, il faut tout effacer et repartir à zéro, tout réécrire sur une page blanche… Par contre, on a besoin de deux fois moins d’argent qu’en France. Par exemple, une famille de 5 personnes, qui a payé sa maison, vit très bien avec 2000 euros. En payant un loyer, on aura besoin d’environ 3000 euros, ce qui n’est pas le cas en France. Les salaires sont, certes plus bas (environ 800 euros par mois), les emplois sont souvent à temps partiel, (notamment pour les femmes, parce qu’il faut gérer la sortie des enfants de l’école plus tôt, entre 13h et 15h) mais on a aussi des plaisirs plus simples (moins de frais pour « l’apparence », pour les écoles…) ! Il faut s’habituer au fait que les enfants sortent de classe en début d’après-midi puis on prend ses marques, la vie s’organise comme ça. Au niveau professionnel, il est vrai que l’obtention des papiers peut s’avérer compliquée, notamment dans le cadre d’une création d’entreprise. Mais aujourd’hui, nous sommes plus nombreux pour nous aider les uns les autres, puisque nous sommes déjà passés par là ! En conclusion, je dirai qu’une intégration réussie passe par une grande motivation mais également par de l’humilité. Non, les Israéliens ne sont pas plus arrogants que d’autres à partir du moment où nous n’avons pas d’a priori négatifs ; ne soyons pas sur la défensive ! C’est une nouvelle vie et je ne regrette rien, si ce n’est de ne pas être partie plus tôt car c’est le plus beau du pays du monde !

Site : hennadeco.com * L’Alya Tapis Rouge est une alya organisée une fois par an, à la mi-juillet par l’Agence Juive, durant laquelle les olim participent à une cérémonie d’accueil à l’aéroport et dorment le soir même dans un hôtel à Jérusalem, puis on les assiste dans leurs démarches administratives et on leur propose des excursions. n° 32 - DECEMBRE 2014 - www.levhair.com - LPH

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EN COUVERTURE Le marché du travail Le marché du travail en Israël est très dynamique et les procédures sont plus rapides qu’en France. Le olé Hadach s’oriente souvent vers des sociétés francophones s’adressant à des clients français, notamment dans le domaine du télémarketing, au sein de centres d’appels. Pour rechercher un emploi, il faut mettre à jour votre CV et le rédiger en hébreu (ou en anglais) (2), puis consulter les sites Internet spécialisés (souvent en hébreu ou en anglais). L’entretien d’embauche sera beaucoup moins formel qu’en France.

Equivalences de diplômes Les demandes d’équivalences sont nécessaires pour la poursuite d’un cursus ou l’obtention d’un permis de travail (médical, paramédical, juridique, expertise comptable, conseil financier, architecture, enseignement, agent immobilier, etc.). Dans tous les cas, il faudra faire traduire et certifier le diplôme par un avocat (équivalent au statut de notaire), par le Ministère de l’Education ou par le Ministère correspondant au domaine professionnel.

Contrats de travail • En Israël, le CDI existe mais le licenciement y est facilité ; réciproquement, l’embauche est facilitée pour l’employeur. Créations de sociétés Il existe trois types de sociétés : • Osek Patour (micro-entreprise) CHIFFRES pour les petits revenus. En général A savoir (données 2013) c’est ce qui est choisi pour le début d’une activité ou quand il s’agit Salaire minimum : d’une activité complémentaire. 4300 NIS (soit 890 €) • Osek Mourché : entreprise indépendante de taille moyenne assujetSalaire moyen : tie à la TVA et aux mêmes paliers 8950 NIS (soit 1850 €) qu’un salarié concernant l’impôt sur le revenu. • Hevra Ba’am (équivalent de la SARL) : plus de contraintes comptables et assujettie à l’impôt des sociétés. Pour celle-ci, un avocat ou expert comptable devront vous accompagner pour déposer les statuts de la société et vous guider dans les démarches.

QUELQUES

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Par Sandrine A.Sroussi

L’oulpan Un bon apprentissage de la langue est la clé d’une intégration réussie, pour trouver du travail, démarrer des études mais tout simplement s’intégrer et communiquer. Selon Victor B, « Pour ceux qui n'ont aucune connaissance de la langue, l'apprentissage n'est pas facile mais c’est primordial pour s’intégrer. Ceux qui refusent l’oulpan se retrouvent face à des problèmes car l'intégration se fait par la langue avant tout ». Vous pouvez commencer à apprendre l’hébreu avant d’arriver en Israël. Il existe des oulpanim en France ou des méthodes sur internet (2). Pour bénéficier de la gratuité des cours, il faudra impérativement effectuer votre oulpan dans les 18 mois suivants votre date d’Alya (sauf cas exceptionnels). Il est donc vivement conseillé de retarder la recherche d’emploi pour s’y consacrer pleinement. Le permis de Conduire (Richayon Nehiga) Un Olé peut conduire en Israël en utilisant son permis de conduire étranger valide, pendant un an après sa date d’Alya. Après 3 ans, il devra repasser un examen pratique de conduite, pour obtenir le « Richayon Nehiga ». Ce n’est pas très intéressant d’importer votre véhicule de France car cela coûtera finalement plus cher que sur le marché local (taux préférentiel). De plus, la dépréciation des voitures d’occasion est plus faible qu’en France. Annexes (1) www.laprovence.com/article/actualites/3121521/descentaines-de-marseillais-sur-le-chemin-de-lalya.html


PUBLI- REPORTAGE

Parce qu'une Alyah est plus qu'un déménagement...

R.P.A Port Ltd Israel, DEMEPOOL Marseille (Déménagement) et l'organisateur de transport international MILITZER & MUNCH, resserrent leurs liens pour venir en soutien aux besoins de déménagements des migrants Français, candidats à L'Alyah. Du 23 au 28 novembre 2014, les acteurs de l'opération se sont rencontrés à Haifa en Israel, ville Jumelle de Marseille afin de marquer le lancement officiel du progamme Alyah 2015 !

Au programme : Des navettes hebdomadaires de conteneurs d'effets personnels à des tarifs défiant toute concurrence, une qualité de service maximale, et un service client francophone de bout en bout. Leur crédo ? "Voyagez léger, voyagez malin". Leurs différences ? Des solutions de stockages discount jusqu'à 12 mois pour vous permettre de faire votre Oulpan ou de trouver votre logement sans vous presser ! Une carte d'achats pré-négociés pour les Olim, jusqu'à -50%, hors taxes et hors TVA sur des packs électroménagers (Frigidaire, plaques de chauffe, four, micro-ondes, climatisation). Un accompagnement de bout en bout en Français, anglais ou hébreu. Le reversement d'une partie des bénéfices dans un fond de solidarité pour aider les Olim en difficulté par le biais d'un association indépendante israélienne dédiée. Enfin, 87 agences en France, 4 agences en Israel/Des unités de déménagement et de stockage de 8, 12, 16, 33 ou 66 m3 avec un taux de casse inférieur à 0,5% par an ! Le savoir faire d'un réseau international professionnel et spécialisé, certifié ISO9001 de bout en bout. Selon François PELISSOU en charge du programme Alyah 2015 :

"La qualité du service client aux Olim se constate surtout une fois qu'ils sont arrivés en Israël, c'est la clé de voute d'une organisation en porte à porte fiable et sécurisante. Notre correspondante en charge de répondre aux besoins de nos clients en Israël est Yaël WILNER: RPA Port Ltd.. Elle est basée à Haïfa, elle est Franco-Israélienne originaire de Paris, elle a vécu tout le parcours des Olims français, accompagnée de l'Agence Juive, et connait parfaitement les besoins du nouvel arrivant, ses obligations, ses préoccupations, ses inquiétudes. Elle est donc d'excellent conseil pour répondre aux nombreuses questions des olims. De là à voir dans "Yael" l'"anagramme phonétique" d'"Alyah"... on y serait presque.. tout un symbole !"

Le réseau sur le net : http://www.mumnet.com http://www.rpa-port.com http://www.demepool.com

Pour tout renseignement ou pour obtenir un devis, contactez francois.pelissou@mumnet.com Tél. : 0442406036


QUESTIONS/RÉPONSES

Par Rav Azriel Cohen-Arazi

Question posée par un candidat à la Aliya Cher Rav, Mon épouse et moi-même envisageons très sérieusement de faire notre Alya dans le courant de l'année à venir…. Bien évidemment, nous nous efforçons de recueillir le plus d'informations possibles dans tous les domaines sur ce qui nous attend une fois que nous aurons franchi le pas… Il apparaît que ce ne sont pas les difficultés qui manqueront dans tous les domaines… mais nous nous sentons prêts à les affronter et à les surmonter. Il est cependant un état de fait dont nous nous sommes fait l'écho, qui nous attriste et pourrait même nous conduire à renoncer à notre projet s'il s'avérait exact, à savoir l'extrême cloisonnement de la société israélienne, et les frictions, pour ne pas dire plus, incessantes entre ses différentes composantes, en particulier au sein du monde dit "religieux". Dans un tel contexte, ne risquons-nous pas de succomber nous aussi à la haine gratuite et à la médisance, fautes gravissimes qui risqueraient de ruiner pour une bonne part les bienfaits que notre Alya nous aurait apportés par ailleurs dans le domaine religieux? Qu'en pensez-vous?

Chalom Ouvrakha, Votre question, dont la forme même témoigne de votre attachement à la Thora et aux Mitsvot, appelle de ma part une réponse sans équivoque et qui s'articulera autour de trois points essentiels : 1- Habiter en Israël est une grande et belle Mitsva à laquelle vous êtes astreint, et le problème que vous soulevez ne peut en aucune façon vous en dispenser. Songez donc à la chance qui est la vôtre d'avoir cette Mitsva à portée de main, alors qu'elle n'était qu'un rêve quasi-irréalisable pour l'immense majorité de nos an-

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cêtres durant ces deux mille ans d'exil. 2- Concernant les frictions entre les différentes mouvances religieuses dont vous parlez, il me semble qu'il faut distinguer entre : - les désaccords idéologiques légitimes qui depuis l'époque des Maîtres de la Michna ont constitué la sève nourricière de la Tradition juive. - et les dissensions dictées par des motifs intéressés. De manière générale, ce sont ces dernières qui engendrent haine gratuite et médisance, car c'est d'elles qu'elles se nourrissent. Les désaccords idéologiques par contre ne sont pas censés nuire à la bonne entente et au respect mutuel. Pour ma part, j'habite à Jérusalem, dans un quartier assez ouvert (Kiryat Moché) à majorité religieuse, où se côtoient juifs de tous bords Séfarades et Ashkénazes, kippot noires et kippot serougot, et je puis témoigner que ces différentes populations coexistent en bonne intelligence dans l'affection et le respect. C'est dans un quartier de ce type que je vous conseillerai donc d'habiter. 3- Il vous faut savoir que vous rencontrerez en Israël comme ailleurs mais peut-être plus qu'ailleurs, une minorité de gens qui se plairont toujours à cultiver les dissensions ; à mettre l'accent sur ce qui divise plutôt que sur ce qui rassemble; à chercher en toute occasion à semer la zizanie; à considérer leur système de pensée comme étant le seul digne de respect et à délégitimer tout modèle qui ne correspondrait pas, parfois même à la virgule près, à celui qu'ils érigent en dogme. Il vous appartiendra ici, en Israël, dans notre beau pays, pour vous prémunir contre ces dissensions, de tout simplement les ignorer, en faisant rayonner autour de vous votre sens aigu de l'Ahavat Israël et l'idée selon laquelle les différends idéologiques, dès lors qu'ils sont légitimes, c’est-à-dire respectueux de la Halakha, ne doivent en rien nuire ni aux bonnes relations entre les communautés ni à celles entre les individus, mais être au contraire source de fructueux dialogues. Tant il est vrai que celui qui recherche la discorde finit toujours par la trouver, de même celui qui recherche le Chalom ne peut manquer de le rencontrer. En conclusion, pensez non seulement à ce qu'Israël peut vous apporter, mais aussi à ce que vous êtes en mesure de lui offrir. Béhatslah'a et au plaisir de vous rencontrer au plus tôt en Israël. Posez vos questions au Rav sur : www.torahacademy.fr


QUESTION SANTÉ

Par Valerie Tessier

Rencontre avec Guy Nakache Lev Hair fait appel ce mois-ci à Monsieur Guy Nakache, expert en assurances de personne, afin de nous éclairer sur ce qui va bouleverser la complémentaire santé au 1er avril 2015.

EXPLICATIONS CHIFFRÉES : Le Décret annoncé par le MINISTRE de la SANTÉ, MARISOL TOURAINE, concerne la réforme de la COMPLEMENTAIRE SANTÉ qui vise tous les SALARIÉS du domaine PRIVÉ comme tout le reste de la population française d'ici le 01.04.2015. Jusqu'à maintenant tout un chacun pouvait choisir d'adhérer à un contrat COMPLEMENTAIRE SANTÉ, afin d'optimiser le remboursement de ses dépenses de santé, sans qu'il soit limité dans le choix de ses GARANTIES.

LE GOUVERNEMENT EN A DECIDÉ AUTREMENT EN LIMITANT LE CHOIX DE NOS GARANTIES AFIN DE REGULER LES DÉPENSES DE SANTÉ.

DORENAVANT LES LIMITATIONS IMPOSÉES PAR LA NOUVELLE DÉFINITION DU CONTRAT RESPONSABLE POURRAIENT NOUS DÉSAVANTAGER EN NOUS METTANT FACE A UNE SITUATION D'INJUSTICE. Le CONTRAT RESPONSABLE favorise le remboursement des actes réalisés dans le cadre du parcours de soins et permet le bénéfice éventuel d'avantages fiscaux (taxes réduites) et/ou sociaux. Il impose dorénavant des minimums et des plafonds de garanties en forfait journalier, en honoraires et actes médicaux hospitaliers, en soins de ville et en Optique. * Forfait journalier : le décret prévoit que la garantie est accordée sans limitation de durée pour les hospitalisations médicales et chirurgicales dépendant de l'article L 174-4 du code de la sécurité sociale.

* Honoraires et actes médicaux hospitaliers : le décret sur les contrats responsables limite à 200% du tarif de Base de Remboursement de l'Assurance Maladie, les actes des médecins (généralistes, spécialistes, chirurgiens,anesthésistes, radiologues, laborantins) qui n'ont pas signés le C.A.S (Contrat d’Accès aux soins) La réponse des praticiens ne s'est pas fait attendre puisque plus de 85% des praticiens n'ont pas signé à ce jour le contrat d’accès aux soins C.A.S et préfèrent continuer à facturer des honoraires libres à leurs patients. Cette réforme pose un problème car les dépassements d'honoraires chez les chirurgiens et les anesthésistes atteignent facilement 300% voire 400% du tarif de base de remboursement de la sécurité sociale. Ainsi une garantie limitée à 200% peut non seulement laisser une charge importante aux assurés, mais si le contrat souscrit ne respecte pas les nouvelles normes d'application du décret, les contrats des assurés se verront taxés de 13.27% à 20.27%. Cela signifie que si l'assuré désire souscrire un contrat qui le couvre au delà des limites fixées par le contrat Responsable, il devra payer non seulement son contrat plus cher c'est à dire 7% de plus

qu'un contrat dit Responsable, mais de plus ne bénéficiera pas de la déductibilité fiscale prévue par le décret.

* OPTIQUE : Le décret impose que les garanties soient appliquées de la façon suivante : Une monture et les 2 verres par période de 2 ans pour un plafond à 450 € maximum prévu par les mutuelles santé. Cette période est ramenée à un an pour les mineurs ou en cas de renouvellement de l'équipement, justifié par une évolution de la vue. Le gouvernement veut compresser les prix pratiqués par les opticiens, alors que près de deux millions de Français différent leurs soins d'optique pour des raisons purement financières.

* l'Aide à la Complémentaire Santé (ACS) : Le coût d'une mutuelle santé pèse de plus en plus lourd dans le budget des séniors ! Pour alléger cette dépense, certains peuvent bénéficier d'une aide à l'acquisition d'une complémentaire santé ACS versée par l'Assurance maladie. Le montant annuel de cette aide est variable selon l'âge, il vient de passer de 500 à 550 € par personne. Au 1er janvier 2014, pour les 60 ans et plus, ce montant annuel est passer de 500 à 550 € par an et s’élève toujours à 350 € par an pour les 50/59 ans. Pour bénéficier d'un chèque santé ACS, il ne faut pas dépasser un certain plafond Annuel de revenus. 11 600 € par an pour une personne seule 17 401 € par an pour un couple 20 881 € par an pour 3 personnes 24 361 € par an pour 4 personnes 29001 € par an pour 5 personnes Plafonds auxquels il faut rajouter 4640,19 € par an et par personne. L'ACS concerne les personnes qui ont déjà une mutuelle de santé, tout comme celles qui ont le souhait d'en prendre une. L'aide est renouvelable tous les ans si les conditions sont toujours remplies. Elle prend la forme d'une attestation-chèque (pour chaque membre du foyer) à faire valoir auprès de l'organisme de protection complémentaire choisi qui le déduira du montant de la cotisation dûe. Notre expert, Monsieur Guy Nakache, dirige son propre cabinet d'assurances basé au 128 rue de LODI 13006 MARSEILLE. Le domaine de la complémentaire santé fait partie de son métier depuis de nombreuses années. Aujourd'hui, il a la volonté d'aider notre communauté à mieux se protéger. Son cabinet saura vous conseiller, vous pourrez accéder à des soins de meilleure qualité et bénéficier d'une couverture médicale plus équitable avec, c'est possible, le remboursement des DÉPASSEMENTS D'HONORAIRES pour les séjours hospitaliers, les frais de soins, l'optique et le dentaire qui représentent des frais de plus en plus importants. Renseignements au 04.91.24.33.90 ou 06.60.39.38.33. e-mail : c2a-assurances@wanadoo.fr n° 32 - DECEMBRE 2014 - www.levhair.com - LPH

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HAKHCHARAT SHORASHIM

Par Guitel Ben-Ishay

Pour une intégration en douceur et rapide Chaque année, des centaines de jeunes français notamment commencent leur vie en Israël, une fois le bac acquis, par le biais du Bne Akiva. Le programme du Bné Akiva est appelé « Hakhcharat Shorashim » et existe depuis plus de quarante ans. Pour les candidats français c'est grâce à l'action énergique de Benjamin Touati, le responsable du Bne Akiva France, que ce programme persiste avec succès. Nous nous sommes entretenus avec Sara Brownstein et Yoram Bitane, de SKP Israël, deux des principaux organisateurs et responsables du programme.

Lev Hair - Le Plus Hebdo : Quel est le principe de la « Hakhcharat Shorashim » ? Sara Brownstein : Il s'agit de préparer les jeunes à la réalité d’Israël. Il s'adresse à des filles et des garçons après le Bac jusqu'à l’âge de 21-22 ans. Nous les prenons en charge dès leurs premiers pas en Israël avant qu'ils ne puissent décider de ce qu'ils voudront y faire. Nous pensons qu'il est important qu'avant de prendre ce genre de décisions, les jeunes aient pu s'apercevoir, prendre connaissance et toucher un peu toutes les options qui s'offrent à eux. Tout ceci afin de leur éviter de perdre du temps dans des tergiversations liées à un manque de connaissance de la société israélienne et à un manque d’intégration dans cette même société. C'est à ces besoins que répond le programme du Bne Akiva.

LH - LPH : En quoi consiste le programme ? S.B. : Il s'agit d'un programme mixte, dans l'esprit sioniste-religieux avec une approche moderne. Nos participants fréquentent d'ailleurs pendant quelques mois une Yéshiva (pour les garçons) et une Midrasha (pour les filles). Ils participent aussi quotidiennement et activement à la vie d'un kibboutz dans le Goush Etsion. Ce point du programme est particulièrement important parce qu'il permet de mettre en application le principe de « Torah et Avoda ». Nous leur apprenons que l'alya est aussi une démarche pour donner à Israël et pas que pour recevoir. Nous voyons des jeunes qui viennent de Paris s'adapter en un mois de façon merveilleuse à la vie de « campagne » dans un kibboutz ! Yoram Bitane : L'alya fait sortir les jeunes du cocon familial et le kibboutz les plonge dans un nouveau cocon, celui des familles sur place qui leur apporte beaucoup de chaleur. L'ambiance dans le kibboutz permet aux jeunes olim de s’imprégner de valeurs au-

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thentiques, et ce d'autant plus que le kibboutz est situé dans le Goush Etsion, berceau de notre histoire. Le programme « Shorashim » est basé sur les anciennes méthodes de l'alya, dans lesquelles nous croyons toujours. Il s'agit d'une immersion réelle, d'un changement total de cadre et de style de vie.

LH - LPH : Quels sont les avantages d'un tel programme ? Y.B. : Cela aide les jeunes à devenir très vite de vrais Israéliens dans leur vision, dans leur approche. Le programme prépare aussi aux psychométriques et à l’armée, ce qui ajoute à la dimension intégration. La progression de ces olim est très rapide. S.B. : D'ailleurs si vous y prêtez attention, vous noterez que les Francophones qui détiennent de grands postes en Israël et qui ont réussi une belle intégration sont passés par la Hakhchara. Ceux qui ont suivi le programme ne sont rapidement plus vus comme des « Français ». Notre expérience à Yoram et moi-même nous a permis de nous apercevoir que ceux qui étaient limités dans leur réussite en Israël l’étaient parce qu'ils n'avaient pas appris à gérer les différences de la société israélienne.

LH - LPH : La « Hakhcharat Shorashim », c'est la garantie d'une alya réussie ? Y.B. : Avec du recul on s’aperçoit qu'une alya réussie est celle que l'on a appris à donner et où l’intégration a été la plus complète et précoce possible : la recette de la Hakhchara ! Je voudrais souligner aussi que cela est possible grâce à l'action énergique de Benjamin Touati, le responsable du Bne Akiva France en Israël, que je veux remercier. S.B. : Ce n'est pas par hasard si le programme se fait dans le cadre du Bne Akiva. Le mouvement possède l’expérience, les moyens et la structure nécessaires pour assumer des objectifs aussi ambitieux ! Et oui, je pense que la « Hakhcharat Shorashim » est la clé d'une alya réussie par une intégration en douceur mais rapide ! Yoram : 00972 (0)50-4347211



TEMOIGNAGE

Propos recueillis par Magali Barthès

Pour l’amour d’Israël Laurent Bendayan, 36 ans, a mis en scène ses enfants dans une vidéo sur l’Alyah. Ce jeune père de famille s’est servi de ses compétences audiovisuelles pour déclarer sa flamme à Israël. Résultat : «Envole moi by Clipheart family», véritable ode à l’Alyah, fait un tabac dans la communauté. Rencontre.

Lev Haïr : Comment vous est venue l’idée de réaliser ce clip sur l’Alyah ? L.B : « J’aime beaucoup les chansons de Jean-Jacques Goldman et j'ai eu le sentiment que la chanson Envole moi reflétait la situation de nombreux Juifs en France, d’où l’idée de la mettre en images ».

L.H : La force de ce clip tient certes au dynamisme créé par la vidéo et la musique, mais aussi par la présence des enfants et leur gaïté ? L.B : « En effet, les enfants représentent l’espoir. Qui d’autre que ces petits bouts de choux pouvaient faire passer ce message à leur maman ? »

L.H : La puissance de ce clip est qu’il reflète une alyah de conviction, d’idéal. N’est-ce pas un aspect positif dans le climat antisémite actuel ? L.B : « L’Alyah a toujours été mon ideal. Pour ma part, l’antisémitisme vécu par beaucoup d’entre nous est secondaire par rapport à mon envie de rejoindre cette terre qui nous est si chère ».

L.H : Contrairement aux expatriations traditionnelles, l’Alyah est la seule qui n’en n’est pas une, puisque l’on ne s’installe pas à l’étranger mais dans son pays ? L.B : « C’est vrai. Il s’agit d’un véritable retour aux sources. J’ai eu l’occasion de découvrir différents pays, dans le cadre professionnel ou familial. Dans tous les cas, on s’y sent bien mais on est toujours content de revenir chez soi. Pour Israel, c’est complètement différent. Le retour est très étrange, il est difficile à accepter ».

L.H : Qu’évoque Israël pour vos enfants ? Est-ce un lieu encore un peu étranger pour eux ? L.B : « Nous nous y sommes rendus plusieurs fois. A leurs yeux, Israël est le pays de la Bible qu’ils étudient au Gan Ami ou au Talmud Thora. C’est aussi le pays de Rav Ovadia Yossef zatsal, du Kotel etc. Ils s’y sentent bien. Il n’y a qu’à voir comment ils se sont liés d’amitié avec de jeunes enfants, un shabbat après-midi, lors de notre dernier séjour.

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Nous étions les invités de mon ami Ilan Lévi, et pendant Min’ha, je les ai laissés s’amuser à l’extérieur avec ces enfants qu’ils n’avaient jamais vu. Israël, c’est aussi cette capacité à intégrer des « étrangers » comme nous en si peu de temps. Très souvent, les enfants m’en reparlent ». L.H : Quels sont vos projets professionnels ? L.B : « Je pense continuer dans la branche de l’audiovisuel ».

L.H : Vous êtes-vous préparé à être confronté à des difficultés, voire à ce que cette Alyah soit un échec ? L.B : Je me suis simplement préparé à réussir, et pour cela, le plus important était de convaincre mon épouse. Je comprends ses réticences actuelles, qui sont légitimes. La peur de l’inconnu, l’improbabilité d’une nouvelle vie. Mais si nous partons tous avec le même état d’esprit, tout se passera bien, même si cela sera difficile les premiers temps «.

L.H : Vous avez dit que si un jour, la décision de partir se concrétisait, vous diriez à la France « Merci de m’avoir accueilli «. N’y a-t-il pas une connotation pessimiste en parlant d’accueil ? La présence des Juifs en France est aussi vieille que le monde, depuis le 1er siècle ? L.B : « Certes. Mais notre présence commence à déranger de plus en plus. Rappelons-nous de l’exil des hébreux en Egypte. Toutes ces souffrances, ces années d’esclavage. Malgré tout, la Thora nous ordonne d’être reconnaissant envers l’Egyptien qui nous a accueilli. C’est dans nos valeurs, depuis la nuit des temps ». L'alyah est une facon de revenir en Eretz Israel mais permet elle aussi de se rapprocher du peuple juif? L.B : « Oui. Nous sommes beaucoup à avoir ce sentiment de vouloir se retrouver, se rapprocher et vivre notre judaïsme sans contraintes ». L.H : Quelles ont été les retombées suite à la diffusion de ce clip ? L.B : « Beaucoup de messages. Du monde entier. Beaucoup d’amour, des témoignages d’émotion, et même un producteur de film !!! »

L.H : Jean-Jacques Goldman est-il au courant du clip ? L.B : « Le clip a généré environ 60000 vues sur les différents réseaux sociaux. Il se peut que Jean-Jacques Goldman l’ait vu. Si c’est le cas, j’aurais bien aimé connaître son opinion ». Lien de la video : http://vimeo.com/108904917 Site de Laurent Bendayan : http://www.clipheart.fr/



EN COUVERTURE

Par Sandrine A.Sroussi

Israël en 8 points

• Géographie Au carrefour de deux continents - l'Asie et l'Afrique, Israël est voisin du Liban, de la Syrie, de la Jordanie et de l'Egypte. Il possède un littoral sur la mer Méditerranée à l’Ouest et dans le golfe d’Aqaba au Sud. Le territoire sous juridiction israélienne, qui inclut la totalité de Jérusalem et les hauteurs du Golan atteint 22 072 km2.

• Population : Plus de 7 millions d'habitants, dont plus de 5 millions de juifs, les autres sont des Arabes pour la plupart. Le pays se caractérise par une extrême diversité des modes de vie : religieux ou laïque, moderne ou traditionnel, urbain ou rural, communautaire ou individuel.

• Régime Politique - C’est une démocratie parlementaire fondée sur la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Le président a une fonction essentiellement officielle et protocolaire. - Le pouvoir législatif est exercé par la Knesset, une Chambre unique de 120 députés élus tous les quatre ans au scrutin universel à circonscription unique. Elle recense 12 commissions permanentes. - Le pouvoir exécutif est assuré par le gouvernement (conseil des ministres) qui assure la gestion des affaires intérieures et internationales. Dirigé par le premier ministre, il est responsable collectivement devant la Knesset. • Villes principales - Jérusalem, la capitale, (788 100 habitants), est aujourd'hui une cité florissante et dynamique, le siège

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du gouvernement, le centre spirituel du pays et sa ville la plus peuplée. - Tel-Aviv-Yaffo (404 300 habitants), est le centre des activités industrielles, commerciales, financières et culturelles du pays. - Haïfa (268 200 habitants), est un grand port méditerranéen et le centre industriel et commercial de la région septentrionale d'Israël. - Beershéva (195 400 habitants), est aujourd'hui le principal centre urbain du sud et le siège des services administratifs, économiques, sanitaires, éducatifs et culturels de toute la région méridionale d'Israël. • Economie et Industrie Avec 217 milliards de dollars en 2011, le PIB de l’économie Israélienne situe le pays en 6ème place en terme de performance économique de la zone OCDE. L'industrie israélienne se concentre sur la fabrication de produits à haute valeur ajoutée basés essentiellement sur les innovations technologiques en électronique médicale, agrotechnologie, télécommunications, logiciels et matériels pour ordinateurs, énergie solaire, industrie agro-alimentaire et produits chimiques.

• Agriculture Malgré des conditions naturelles difficiles et une utilisation optimale des maigres ressources du pays en eau et en terres arables, l'agriculture représente aujourd'hui près de 2,4 % du PNB et 2 % des exportations. Israël assure 93 % de ses besoins alimentaires ; ses importations - blé, graines oléagineuses, viande, café, cacao et sucre - sont largement compensées par la vaste gamme de produits agricoles exportés.

• Commerce extérieur Israël entretient des relations commerciales avec des pays situés sur les cinq continents. Environ 48 % de ses importations proviennent d'Europe, qui absorbe 32 % des exportations israéliennes grâce à l'accord de libre échange signé en 1975 avec l'Union européenne. Un accord de même nature a été conclu avec les Etats-Unis vers lesquels Israël oriente 35 % de ses exportations et d'où proviennent 12 % de ses importations. • Culture Les expressions culturelles et artistiques sont aussi variées que les origines de la population. L'hébreu et l'arabe sont les langues officielles d'Israël.



ADRESSES UTILES Contacts

• www.agencejuive.org/ facebook.com/agencejuive/ twitter.com/agencejuive E-mail : gci-fr@jafi.org France : 0-800-916-647 Suisse : 00-800-477-23-528 Depuis Israël dans la plupart des langues : 1-800-228-055 • Contacts Alya de Groupe : Chalom Wach, Responsable du Programme Portable en France : 06 72 72 70 43 – Portable Israël : +972 (0) 54 77 15 599 – Bureau Israël : + 972 (0) 2 940 00 29 30 Site Internet : www.alyadegroupe.com – Email : alyahdegroupe@gmail.com

Logement

Sites immobiliers : www.winwin.co.il, www.homeless.co.il, www.Yad2.co.il, guides immobiliers : http://tel-avivre.com/2012/06/27/lexique-immobilier/ ou encore le Yad2 : http://tel-avivre.com/2012/06/09/yad-2/

Coordinateurs d’intégration

Ashdod Michèle Nabet : 08-8528842 057-4867515 michele291254@gmail.com Eilat Annie Carmona 08-6323747 anic@eilat.muni.il Hadera Shlomi Levy 04-6345975 050-3400420 shlomilevi11@gmail.com Haïfa Ketty Pardo 054-6706978 kettypr2@walla.com Jérusalem Liza Cohen 02-6295256 052-6551343 chlisa@jerusalem.muni.il Netanya Freddo Pachter 052-2326271 freddop@gmail.com

Oulpan

Renseignements en France auprès de l’Agence Juive, www.agencejuive.org Des méthodes sur internet (Daber Ivrit) ou des sites spécialisés : mylanguageexchange.com, conversationexchange.com, sharelanguage.com ; etc...

Armée

http://tsahal.fr/informations-pratiques/rejoindre-tsahal/quidoit-servir-a-larmee/#immigrant

MASSA

http://www.jewishagency.org/fr/experience-israel/program/6006 • Etudes Supérieures : http://jafi.org/JewishAgency/French/Aliyah/Programmes+dintegration/tochniot-studentim-FR • http://www.moia.gov.il/Publications/higher_fr.pdf • http://www.technionfrance.org/

Retraite

Ministère des affaires étrangères français : www.mfe.org - Bitoua’h Leoumi : http://www.btl.gov.il/French%20homepage/Pages/default.aspx

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Ecole

Par Sandrine A.Sroussi

- Responsable des francophones au Ministère de l’Education: Carine Barda – carinebarda@walla.com – Tél : +972 (0) 54 673 0414 (il est préférable de la joindre par email). - Pour plus de détails sur le système éducatif : www.moia.gov.il. - Pour l’aide financière (pour les frais annexes de scolarisation) aux élèves nouveaux immigrants, vous pouvez contacter le Département des élèves nouveaux immigrants au Ministère de l’Education: +972 (0) 2 560 3619 / www.education.gov.il/olim. - Pour la ville de Raanana, il existe un service éducatif dédié à la Mairie rashemet@raanana.muni.il / sharonab@raanana.muni.il

Lycée

- Lycée Thorani de Kfar Maimon -http://www.kfar-maimon.com – mail : lyckfarmaim@yahoo.fr / tél en Israël: +972 (0) 8 994 4001- +972 (0) 52 830 8292 - Lycée de la Guivat Washington - http://www.washington.ac.il/francaise mail : guiva-France@walla.com / tél en France : 0177 47 14 79 / tél en Israël : + 972 (0) 8 851 1927 ou +972 (0) 54 700 2118 - ‘Havat Hanoar Hatsioni - http://lyceefrancaishavathanoar.org / mail : lyceehavathanoar@gmail.com / tél en Israël : +972 (0) 2649 19 05 - Mikvé Israël, collège-lycée franco-israélien http://www.mikve-israel.org/ e-mail : france_sc@mikveisrael.org.il / tél en Israël : +972 (0) 3 502 0647 ou +972 (0) 52 618 7048 / tél en France : 01 53 32 80 17

Emploi

- Aide au CV : https://gvahim.org.il/Default.aspx?KPages=276 - Bilans de compétence et formation : Saphir RH : 01 77 38 07 87 – 06 63 55 39 05/ +972 (0) 50 908 7661 / email: nathalie_dian@yahoo.fr - Aides à la recherche d’un emploi : o Centre Connect de l’Agence Juive : http://connectlv.com o Ministère de l’Economie répertoriant les métiers, en précisant les salaires et le nombre d’offres d’emploi : http://ovdim.gov.il/Report.aspx o Sites de recherche d’emploi : • http://www.aliyahjobcenter.org/index.php?l=F • http://www.jobcity.co.il/ • http://www.alljobs.co.il/ Sociétés d’intérim : • http://www.hever.co.il/ • http://www.manpower.co.il - Equivalences : Consulter Meir Lopatinski : MeirL@jafi.org (en français ou en anglais) - Equivalences médicales : Le site du Ministère de la Santé israélien (en français) : http://www.health.gov.il/French/Pages/Home.aspx



NOS AINES

Par Sandrine Alfon Sroussi

Mieux appréhender la douleur chez les seniors Selon l’Institut UPSA de la douleur, en moyenne, 70 % des personnes de plus de 65 ans souffrent de douleurs. Avec une espérance de vie croissante dans les pays développés, la question de la prise en charge de la douleur se pose de façon de plus en plus aigue. Comment la reconnaître, l’évaluer et la traiter ? A ce sujet, nous avons consulté le directeur de la Villa David, Mr Lentz et son équipe, le Docteur Giaoui et l’infirmière coordinatrice Mme Léon-Conangle Sandie, qui nous ont apporté les réponses suivantes.

Est-il « normal » d’avoir mal lorsque l’on vieillit ? Les douleurs liées au vieillissement physiologique sont plus ou moins importantes en fonction du contexte socioculturel dans lequel a évolué l’individu. Avec le vieillissement, on parle de douleurs « musculo-squelettiques », et c’est un symptôme majeur chez les personnes âgées. Ces douleurs sont plus liées aux pathologies dues au vieillissement qu’à l’âge en luimême. Les douleurs sont aussi Qui consulter en cas d’ordre psychologique (en insde douleurs ? titution, les personnes âgées ont vécu des deuils, des ruptures, Selon les douleurs (migraines, des évènements difficiles à surdents, rhumatismes…), on peut monter) et sont d’autant plus bien entendu, s’adresser aux méimportantes qu’elles cachent decins spécialistes de la douleur souvent des angoisses ou des constatée (neurologues, ophtaldépressions qu’il faut dépister. mologistes, dentistes, rhumatologues…). Quand les douleurs Les personnes âgées saventdeviennent chroniques, il existe elles toujours exprimer leur des centres anti-douleurs qui ont degré de douleur ? l’intérêt d’apporter un éclairage La douleur est par définition pluridisciplinaire pour tenter de «une expérience sensorielle, afvenir à bout de ces douleurs infective et émotionnelle déssupportables et constantes. agréable». C’est donc un symptôme subjectif que nous http://www.pudendalsite.com/ devons déterminer et évaluer. centre-anti-douleur.html Les personnes âgées l’expriment de manière verbale (description précise, plainte, cris, gémissements…) ou non verbale (grimaces, positions antalgiques, isolement, pleurs, anorexie…). S’il existe des troubles cognitifs, le soignant saura déceler un changement de comportement dans les habitudes de vie de la personne. La douleur exprimée n’est parfois pas uniquement en rapport avec la lésion initiale. Elle est entretenue par des facteurs somatiques, psychiques et environnementaux.

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Comment l’évaluer et la traiter ? Les douleurs peuvent être chroniques ou aigues. Si la personne peut l’exprimer et la décrire verbalement, nous allons prendre en compte toute la dimension de son intensité car son appréciation est subjective. Des personnes n’ayant pas de troubles cognitifs ou modérés pourront donc nous aider à l’évaluer ; par contre, s’il existe des troubles de la communication ou des troubles cognitifs importants, nous ferons une évaluation à l’aide d’outils plus adaptés telles que l’ECPA (Echelle Comportementale pour personnes âgées (1) qui permet de noter et caractériser différentes réactions du patient âgé avant et après le soin. La mise en place d’un traitement reste une difficulté chez les personnes âgées. Il existe, chez les médecins et les patients, pour des raisons socio-culturelles ou éthiques, des réticences à prescrire des opiacés (dérivés de morphine), surtout pour des douleurs non cancéreuses. De plus, les risques d’effets indésirables médicamenteux sont augmentés par la multiplicité des traitements ou les altérations physiologiques entraînant des modifications de la distribution et du métabolisme des médicaments. La douleur des personnes âgées existe, c’est un fait. Si la mise en place de traitements reste compliquée, la thérapie la plus efficace reste l’accompagnement, la présence et la prise en compte de l’individualité de la personne âgée. C’est en rendant à nos aînés le sentiment d’existence par des gestes, des paroles, et en les accompagnant dans les dernières étapes de leur vie que les soignants dissipent de nombreuses douleurs, tout simplement.

(1) http://www.institut-upsa-douleur.org/iudtheque/outilsevaluation-de-la-douleur/echelles-seniors/echelle-ecpa



EDUCATION

Contre la haine, l’éducation

Etymologiquement l’éducation se traduit en latin par : educare, « nourrir », dans une seconde acception par educere, « conduire hors de ». Mais pour qu’il ne s’agisse pas simplement d’une reproduction qui vise à inculquer un contenu, il faut encore que cette nourriture permettre à l’être humain de grandir de manière libre et créatrice dans sa dimension spirituelle. Il ne s’agit pas de faire de la génération nouvelle l’avorton tardif d’un passé glorieux qu’elle devrait répéter religieusement. C’est la vie qu’il convient de nourrir avec soin pour lui permettre de grandir, comme l’arbre doit être nourri à sa racine qui, de la jeune pousse, deviendra le tronc majestueux. D’ailleurs, de manière ironique, educere pointe dans cette direction. Conduire « hors du monde », sortir de l’ornière, hors d’un monde qui n’est que répétition du passé sans recréation du présent. L’éducation doit s’entendre comme un chemin, une aventure, une conquête qui est d’abord celle de soimême. C’est ce que nous oublions toujours au profit de la seule formation et de l’information, de sorte qu’à force de former et d’informer nous finissons par déformer et nous empêchons la maturation de l’être humain. On comparait le travail de l’éducateur à celui du jardinier qui sait entourer de soins la jeune plante, qui lui apporte la nourriture, les éléments qui lui per-

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Par Rony Akrich

mettent de grandir. Mais ce n’est pas le jardinier qui « crée » pour autant la plante développée ; de la même manière, le médecin ne crée par la santé. Le médecin aide le corps à se guérir lui-même, l’éducateur aide un être humain à se construire lui-même. C’est la vie qui se construit elle-même, mais, comme elle est dans l’enfance fragile, il est bon d’apporter un environnement favorable à sa croissance. Encore une fois, comme nous l’avons vu, ce n’est pas par hasard si le même mot « culture » se retrouve dans le domaine éducatif ou dans le domaine de « l’agriculture ». Il y a des similitudes et un prolongement. Le Maharal de Prague affirme que la transmission des commandements divins par la colère en lieu et place de la parole, témoigne d’un manque de foi. Selon lui, la colère est une tentative de s’ingérer directement dans le cœur d’autrui en utilisant la violence, tandis que la parole sage est le fruit d’une réflexion posée et de l’intelligence. L’épisode du rocher vient donc nous expliquer que l’éducation doit se faire par la parole, et non par la colère. La conduite de l’homme est donc dictée par la transmission de la connaissance et de la sagesse, depuis le ou les chefs spirituels reconnus de tous vers le peuple lui-même. Evidemment, parfois, les structures de l’ordre social appellent l’utilisation d’instruments de pression et de coercition : face à un voleur, il n’est pas suffisant d’utiliser la persuasion pour l’obliger à restituer l’objet de son délit ; il faut aussi le traîner devant un tribunal afin que ce dernier prononce une sentence à son égard. De même, nous concevons aisément que la société ait besoin de juges et de policiers pour veiller au respect de la loi. La relation éducative se situe entre deux êtres humains, dans le passage périlleux vers le stade adulte de l’humanité. Elle s’adresse à ce qu’il y a de meilleur et de plus libre en l’homme. Elle doit être teintée d’idéalisme. Que celui qui entre dans l’éducation sans le moindre idéal, passe son chemin et fasse autre chose : de la finance, du commerce ou je ne sais quoi d’autre, mais par pitié, pas de l’éducation.



COTE PSY

Par Sandrine Alfon Sroussi

La nourriture, amie ou ennemie ? du nourrisson par exemple reste une question sérieuse, en débat, à laquelle les psychologues posent l'hypothèse d'une carence affective…

Entre nous et la nourriture, les relations sont souvent complexes. Comportements boulimiques ou anorexiques, ces réactions sont souvent liées à notre état psychique. Et si tout cela venait de notre enfance ? Notre spécialiste des relations parents/enfants, Annie Uzan*, nous répond.

Comment, dès l’enfance, est-on programmé à réagir face à la nourriture ? La relation à la nourriture a toujours été un sujet de discussion, autant au niveau culturel, social que psychologique, et cela, avant même la naissance. Dans les années 30 et jusqu’à il y a peu, une femme enceinte devait manger pour deux. On sait aujourd'hui les dégâts que cela pouvait engendrer : grossesse pathologique, accouchement difficile, tout ça pour avoir un beau bébé ! Le poids du bébé était signe de bonne santé et la mère se devait d'allaiter son enfant coûte que coûte. La relation mère-enfant se centre alors autour de l'obligation de bien nourrir son enfant ; hors de question de nourrir son bébé au biberon au risque d'être qualifiée de mauvaise mère par son entourage proche. Dans les années 70, le biberon est considéré comme une libération de la femme. Par conséquent, le contact physique mère-enfant est limité et certains conseillent même de caler le biberon entre le bord du lit et la bouche du nourrisson. L'arrivée de Françoise Dolto va changer la vision de l'enfant qui n'est pas seulement un tube digestif mais un être affectif qui ressent les choses, un être digne de respect avec lequel on peut dialoguer. La question de la mort subite

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Quelle est la signification symbolique de la nourriture ? Dès le berceau, (voire même avant !), l'homme est soumis aux influences de son entourage. Tous les événements, les comportements, les paroles de ses proches, ont un impact sur son psychisme, que ce soit au niveau conscient ou inconscient. L'enfant est donc "programmé" depuis sa naissance à chercher à faire plaisir et, en mangeant comme ses parents le souhaitent, il ne fait qu’exprimer son désir d’être aimé. Or, c’est une erreur de penser qu'il est indispensable d'être aimé de tous et que nos actes doivent être agréés par chacune des personnes de notre entourage ! Aujourd'hui, on sait que l’enfant se nourrit tout simplement d'affection et d'amour. Il a besoin qu’on l’accepte dans ses qualités autant que dans ces défauts. Les parents se doivent de respecter sa nature. La nourriture n'apparaît alors que comme un prétexte pour le modeler à leur bon vouloir (leur image ?). Plus tard, lorsque nous sommes adultes, la nourriture continue d’être étroitement liée à notre état psychique. Pourquoi aimons-nous les douceurs ? Parce qu’elles nous apportent de la douceur, au sens propre et au sens figuré ! Pourquoi notre poids varie-t-il selon notre humeur ? Parce que nous nous remplissons pour se protéger inconsciemment des agressions extérieures ! Lorsqu’un enfant mange trop ou trop peu, c’est un signal d alarme pour ses parents, un symptôme, un appel au secours, à prendre en compte. Il en va de même pour un adulte boulimique ou anorexique. Tous ont le même souci qui pourrait se traduire par une question : comment exister ?

En conclusion, notre façon d’être face à la nourriture dépend de plusieurs facteurs qui relèvent de la génétique, de la culturel mais surtout de la psychologie. Posons-nous les bonnes questions, apprenons à exister autrement et, pour ce qui est de notre relation parents/enfants, aidons-les à grandir sans rapport de force. Le vrai dialogue demeure notre principal atout. L’enfant est capable de se responsabiliser : Faisonslui confiance et donnons lui ce choix.

*Annie Uzan - Coach en développement personnel, psychologue spécialiste de l’enfant et de l’équilibrage familial, spécialisée psychologue scolaire. Annie.uzan@hotmail.fr



NOS RACINES

Par Jean-Pierre Allali

Communautés juives du monde entier

Les Juifs d'Argentine L'Argentine est l'une des rares contrées à travers le monde qui aurait pu être le foyer d'un État juif ressuscité. En effet, lorsque, au début du 20ème siècle, l'idée d'un foyer national, d'un havre de paix, d'un lieu privilégié où se retrouveraient, pour vivre en harmonie, tous les Juifs chassés et persécutés, l'Argentine, à l'instar du Birobidjan, imaginé et créé par Staline, de l'Ouganda évoqué par Theodor Herzl lors d'un Congrès Sioniste, voire du Fouta Djalon proposé par les Peuhls de Guinée, a failli accueillir l'embryon d'un État juif. L' Histoire en a décidé autrement. Cela n'empêche pas l'Argentine d'avoir une population juive importante et originale dont le parcours millénaire mérite d'être contée. Si nombre de Marranes, de Juifs cachés, s'établirent incontestablement en Argentine après l'expulsion des Juifs d'Espagne, on considère généralement que l'origine de la communauté juive de ce pays remonte à une période récente, celle de la fin du 19ème siècle. Fuyant les pogromes, aidés tout à la fois par l'Alliance Israélite Universelle, par la JCA ( Jewish Colonization Association) et par le baron Maurice de Hirsch, mécène généreux, des dizaines de milliers de Juifs « russes » se sont transformés en gauchos et en pamperos, établissant des villes nouvelles aux consonances juives ou en rapport avec la famille Hirsch et qui existent encore de nos jours : Moïsesville où furent rapidement érigées quatre synagogues et un hôpital, Mauricio, Clara, Feinberg... En 1860, la communauté religieuse s'organise avec la création de la CIRA (Congregacion Israelita de la Republica Argentina). Entre 1860 et 1865, ce sont des Juifs alsaciens qui sont à leur tour tentés par l'aventure. Puis viennent aussi des Juifs marocains et des Juifs turcs. Suivent des Juifs italiens et même des Juifs d'Arménie. Plus tard, dans les années trente, l'arrivée de Juifs politisés, marqués à gauche, issus du Bund ou du communisme, imprime une tonalité plus laïque au judaïsme argentin. Des écoles juives se multiplient. On y enseigne aussi bien l'hébreu que le yiddish. Colporteurs, commerçants et petits artisans à leurs débuts, les Juifs argentins ont, petit à petit, rejoint les classes moyennes. Des clubs sportifs voient le jour : Hebraïca, Maccabi ou Hacoaj ainsi qu'un Country Club. Plus tard s'installeront les écoles professionnelles de l'ORT. En 1894 est créée l' AMIA (Association des Mutuelles Israélites Argentines). En 1968, il y avait 500 000 Juifs en Argentine. En 2013, ils ne sont plus que 250 000 et la tendance est à la baisse avec une forte alyah vers Israël où les Juifs argentins sont plus de

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cent mille aujourd'hui. Les Juifs de la Pampa ont, depuis longtemps, abandonné les chevaux, les tracteurs et le travail de la terre pour les plaisirs modernes de la ville, notamment Buenos Aires où ils sont 165 000. Ils se regroupent dans les quartiers de Once, Abasto, Villa Crespo, Belgrano et Barracas. 70% d'entre eux sont ashkénazes et 30% séfarades. On trouve également des Juifs à Rosario et à Cordoba, à Tucuman et à la Plata. De petites communautés subsistent à Santa Fé, Baia Blanca, Parana, Mendoza, Mar del Plata, Corientes, Salta, Posadas et San Juan. Parallèlement à l'AMIA, un « CRIF » local, la DAIA s'est constituée. Elle représente 140 associations. Il existe aussi une fédération des Clubs sportifs, la FACCMA. S'il est vrai que la tradition hospitalière de l'Argentine, dont la constitution est favorable à l'immigration, a permis aux Juifs fuyant les pogromes d'être accueillis, un antisémitisme latent perdure. Sous la dictature militaire, entre 1976 et 1983, deux grandes banques appartenant à des Juifs, la Patricio et la Mayo ont fait faillite. Comme on s'en souvient, des milliers de personnes ont à l'époque disparu. Selon un rapport israélien, les Juifs, qui ne représentaient alors que 0,5% de la population du pays, ont payé un lourd tribut à cette folie meurtrière avec 12% de disparus. En 1992, un attentat contre l'ambassade d'Israël a fait 29 morts dont cinq diplomates israéliens. En 1994, sous la présidence de Carlos Menem, un attentat à la voiture piégée a détruit le siège de l'AMIA faisant 86 morts presque tous juifs. En juin 2014, lors d'une réunion du Congrès Juif Mondial, le maire de Buenos Aires, Mauricio Macri, qui fut lui-même victime d'un kidnapping en 1991, a affirmé sa solidarité avec les trois jeunes israéliens disparus le 12 juin 2014. En 2014, la grande communauté argentine semble vivre paisiblement malgré quelques soubresauts antisémites isolés.



Un étudiant envoie un télégramme à ses parents dès qu'il reçoit ses résultats d'examens : « Jury enthousiasmé. Demande une nouvelle audition en septembre ». Dans un café parisien un homme est en train de s'enivrer en buvant cognac sur cognac. Une dame qui se trouve à la table voisine lui dit : - Monsieur, vous devriez arrêter. Songez que chaque année, l'alcool tue plus de trente mille Français... - Je m'en fous, je suis belge ! Un homme retrouve l’un de ses amis assis dans un fauteuil roulant pour handicapé. - Qu'est-ce qui t'es arrivé ? - Un accident de voiture. Les médecins ont dit que je resterai paralysé à vie. - Mon pauvre ! C'est épouvantable ! L'autre lui fait signe de se pencher et lui glisse à l'oreille : - C'est un secret, ne le répète à personne, mais je n'ai rien. J'ai

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tout simulé pour toucher les cent briques de l'assurance, et ça a marché ! - Et tu vas jouer au paralytique toute ta vie pour cent briques ? - Bien sûr que non ! La semaine prochaine, je pars pour un pèlerinage à Lourdes... Un gars crève le pneu de sa voiture devant le mur d'un asile sur lequel un fou est accoudé et le regarde. Le type démonte la roue, troublé par le regard fixe du fou qui le regarde toujours. Il prend la roue de secours et, toujours troublé, fait tomber les écrous de la roue dans une bouche d'égout juste à côté. Il est très ennuyé parce qu'il ne peut plus remonter la roue. Il se demande que faire, quand soudain le fou lui dit : - Vous n'avez qu'à enlever un écrou sur chaque roue. Avec trois écrous par roue, vous pourrez facilement rouler jusqu’à un garage. Le type est épaté : - Ben ça alors ! C'est bigrement intelligent ce que vous

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me dites là. Mais qu'est-ce que vous faites dans cet asile ? - Ben je suis fou, pas stupide. A l’hôtel Samuel appelle le directeur - dites sur ma facture vous me comptez : Salle de bains : 20€ , alors qu’il n y a pas de salle de bain dans les chambres ! - Exact ! mais c’est pour la faire installer Monsieur ! La mamie suit un régime draconien à la clinique. Son gendre l’appelle. - allô mamie, comment va le régime ? - C’est merveilleux. J’ai perdu la moitié de mon poids en 15 jours ! - Extraordinaire mamie ! Surtout n’hésitez pas à rester encore 15 jours de plus ! Un médecin examine une vieille dame en pleine agonie. Il demande à son mari : - Cela fait longtemps qu'elle râle comme ça ? - Depuis qu'on est mariés.


Ingrédients

- 1 kg de farine - 1 cube de levure fraîche - 1 c à soupe de sel fin (20 g) - 2 c à soupe de sucre (30 g) - 2 oignons moyens coupés très fins et revenus dans de l'huile d'olive - Environ 2 v d'eau (500 ml)

Préparation

Faire revenir les oignons et laisser refroidir. Pétrir tous les ingrédients en versant l'eau délicatement. Incorporer les oignons et les mélanger jusqu’à obtenir une pâte homogène. En fonction de la texture de la pâte, rajouter de l'eau ou de la farine. Laisser reposer dans la cuve couverte pendant

1 heure. Partager en 6 morceaux et faire 6 boules. Déposer sur un papier sulfurisé légèrement huilé. Laisser doubler de volume. Cuire dans un four préchauffé à 220°C pendant 10 minutes. Baisser la température à 180°C et cuire pendant 20 minutes. Après avoir laissé totalement refroidir, découper avec un couteau scie le haut du pain qui servira de couvercle. Enlever délicatement la mie (pour en faire des croûtons par exemple). Attention à ne pas trop fragiliser le fond. Préparer la soupe de votre choix. Au moment de servir à table présenter les bols pour y verser la soupe dedans. Les bols doivent être bien cuits. Contact : 054-7822601

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