Lev Ha'Ir LPH FRANCE

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ISSN 21039747 – N° de CPPAP 0513 K 91340 5 - 2€

N° 30 - JUILLET-AOUT 2014

CULTURE

ALYA EXPÉRIENCE

INTERVIEW EXCLUSIVE

SPÉCIAL ALYA

ÉDUCATION

Gilbert Montagné en Israël

Une famille entière guidée par la joie et la foie

Rabanith Tali Ben Ishay : Une emmouna à toute épreuve

Les diplômes reconnus en Israël

Le danger " internet " face à nos enfants





Gabriel Cohen,

Directeur Lev Hair

Bureau en France :

Directeur Général Gabriel COHEN Direction.lvh@gmail.com

■ PUBLICITE & MARKETING France : ART COM C PUBLICITE Gabriel COHEN : 06 18 98 61 80

■ Secrétariat : levhairmag@gmail.com Adresse : 19 rue d’Isohard – 13001 MARSEILLE 06 18 98 61 80 ■ Rédaction : Sandrine A.Sroussi et Gabriel COHEN Haim ATTIA : Responsable Coeur de ville - Internet, N.T R. Sociaux. levhairmag@gmail.com www.levhair.com ISSN : 2103 - 9747 Numéro de Dépôt légal : à parution ■ Editeur : Société ART COM C 13013 MARSEILLE RCS 49058466100014 Directeur artistique : Lev Hair Studio M.T Maquette : Arfi william ■ Impression : ART COM C : 06 18 98 6180

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Directeur Général Avraham Azoulay Direction.Lph@gmail.com

■ Secrétariat Rosy Chouai lph5@bezeqint.net Tel : 972 2-6788720

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■ Rédaction Guitel Ben-Ishay guitelbenishay@gmail.com site: www.lphinfo.com

L

Avraham Azoulay,

Edito

SOMMAIRE JUILLET-AOUT

Les forces du mal

Directeur LPH Le Plus Hebdo

a guerre que nous observions sur les écrans à travers le regard de nos pilotes de chasse et des tirs du célèbre « Dôme de fer » est terminée. Les soldats ont foulé le sol maudit de Gaza, afin d’aller chasser les terroristes qui pullulent sous la terre. Nos combattants de Tsahal sont malheureusement devenus des spécialistes des fouilles. Après avoir retourné chaque pierre de la Judée-Samarie, durant 18 jours, à la recherche des trois jeunes israéliens assassinés, les voilà dans une nouvelle mission de kidoush Hashem. Retrouver chaque entrée de ces souterrains de la mort que le Hamas a creusés pour nous atteindre en plein cœur. En effet, chaque ouverture retrouvée rejoint une sortie en Israël, dans un seul but : tuer et kidnapper des Juifs. Dieu semble une fois de plus avoir endurci le cœur du Pharaon de Gaza. Cette guerre que mène Israël contre un ennemi sans foi ni loi, est un combat pour sa survie, sa liberté, sur sa terre. Elle nous dévoile, comme si on l’avait oublié, que le Hamas a les mêmes méthodes que les barbares du Daesh, qui massacrent en Irak. Cet ennemi cruel, irrationnel, ne comprend que la force, ne respecte ni la vie ni la mort. Nos dirigeants l’ont compris, et c’est avec une sagesse et une préparation extrêmes qu’ils sont entrés dans cette nouvelle guerre d’indépendance. L’opération est nécessaire pour trois raisons essentielles, même si le monde, toujours apeuré et agacé, voudrait déjà la voir finir, peu importe les conséquences. La confrontation va transmettre un avertissement à tous nos voisins et à toutes les milices de l’Islam radical qui se lèvent chaque jour pour tuer : Israël est un pays fort, qui ne craint personne et qui sait frapper n’importe quel adversaire aux intentions haineuses. La deuxième leçon de ce conflit violent, c’est la certitude que chaque concession israélienne, au nom de la paix, ne peut qu’entraîner pour notre pays une dégradation de notre souveraineté. Si quelques pressions et signatures, accompagnées de grands titres de journaux nous satisfont, alors offrons notre sécurité à des bandits de grands chemins. Enfin, certains pays arabes modérés auront compris que leur partenaire le plus fiable dans la région n’est ni la Turquie ni la Syrie ni l’Iran, mais bien Israël. Quelques dirigeants occidentaux se sont révélés être des amis sûrs, dans cette hystérie des médias et de la haine dans certaines grandes capitales. On se souviendra d’Angela Merkel, de Stephen Harper pour leur soutien indéfectible et de notre ami Christian Estrosi, foulant le sud du pays, en plein rugissement des sirènes. Nous pleurons chaque Hayal za’l, parti pour que nous puissions vivre en hommes libres sur notre terre. Ces héros d’un autre temps nous permettent de continuer à renforcer la présence du peuple juif sur sa terre. Avraham Azoulay et Gabriel Cohen

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LEV HAIR & LPH N°30

NEWS ......................................................................................p.6

EN COUVERTURE : L'assassinat de nos jeunes Et maintenant ? ......................p. 8 La rabbanit Tali Ben Ishaï Une Emouna à toute épreuve ........................................p.10-11 Les barbares sont parmi nous ............................................p.12

ALYA EXPERIENCE : Famille Valensi Une alya guidée par la joie et la foi ................................p.14-15

SUR LE VIF : ..........................................................................p.16 Interview de Eliyahou Ackerman ........................................p.17 Interview de Yona Presburger..............................................p.18

PENSEE JUIVE : L'esprit du Rebbe : La guérison de l'âme ..........................p.20 POINT DE VUE : Le juif, coupable universel ..................................................p.22 SPÉCIAL IMMOBILIER : Transactions immobilières en Israël ..................................p.24 Construisez le présent, investissez dans l’avenir… ..................................................p.26 SPÉCIAL ALYA : Reconnaissance des diplômes français en Israël ........p.28-29

TSOUK EYTAN : La guerre militaire et médiatique ..................................p.30-31

CULTURE : Interview de Gilbert Montagné ......................................p.32-33 SPÉCIAL VACANCES : Plaisir ou angoisse ? ..........................................................p. 34 Le compte à rebours ............................................................p.35 Interview de la famille Les Bar-Lev ................................p.36-37

NOS RACINES : Des juifs à Gibraltar ..............................................................p.38 CÔTÉ PSY : Phobies et hyper- réactivités émotionnelles ......................p.40 PORTRAIT : Déborah Amar, un talent à l’état pur ..................................p.41

HASBARA : Visite en Israël d’une délégation des « Jeunes Populaires » ..................................................p.42

JUDAÏSME : Choisir....................................................................................p.43 EDUCATION : Parler aux enfants des tragédies ........................................p.44

Recette ..................................................................................p.46

Petites annonces ..................................................................p.48

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Nouvelles techniques de traitement des commotions cérébrales L'entreprise israélienne ElMindA développe avec des chercheurs de l'Université Ben Gourion du Néguev de nouvelles techniques basées sur l'analyse d'encéphalogrammes pour diagnostiquer et traiter les commotions cérébrales. Les commotions cérébrales, des blessures silencieuses potentiellement très dangereuses. Des nombreuses personnes sont victimes de commotions cérébrales chaque année, principalement de jeunes sportifs. Les tests fiables permettant de les diagnostiquer sont toutefois peu nombreux. Comme une perte de conscience ne survient que dans 10% des cas, il y a de très fortes chances que la victime ne réalise pas la gravité de ses blessures après un choc. Ces blessures peuvent nécessiter un temps de récupération et de cicatrisation allant de quelques heures à une année. Pour des athlètes, le risque est donc important de reprendre son activité avant d'être complètement soigné, ce qui les expose à des lésions irréversibles.

Check-Cap (Israël) a créé une Gélule-Caméra sans besoin de préparation à la coloscopie Check-Cap, a créé une gélule-caméra permettant l’enregistrement et la visualisation des voies gastro-intestinales. Ce système a été conçu pour remplacer la coloscopie et l’endoscopie digestive par le haut. La capsule-endoscope inclut une source de rayons X qui permet d’enregistrer et de visualiser même les voies encombrées. En clair, il permet une coloscopie sans nettoyage préalable du colon. Dans la pratique, la gélule-caméra est longue de 30mm et a un diamètre de 11mm. La capsule est avalée et recrachée dans les 48 heures qui suivent. Quant à la dose de rayons X reçue par le patient, c’est la même que celle qui est nécessaire à la réalisation d’une radiographie dentaire.

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Quand la Science et l'Art se rejoignent Rendre visible l'invisible ! Voilà l'objectif de l'image Invisible coral flows, qui a remporté à l'unanimité le Prix de la photographie du concours 2013 organisé par la revue Science (Science/National Science Foundation International Science & Engineering Visualization Challenge) [1]. Au-delà de son esthétique très "pop art", cette image offre une importante contribution... à la biologie marine. Elle représente en effet les flux générés par les coraux et montre le rôle-clef joué par ces derniers dans le transport de particules. Cette image a été créée par un groupe de scientifiques conduits par le docteur Assaf Vardi de l'Institut Weizmann et par le professeur Roman Stocker du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Les panneaux solaires de demain Parmi elles, l'énergie solaire, qui reste toutefois limitée par le coût élevé des panneaux photovoltaïques et leur rendement relativement faible. Des chercheurs de l'Institut Weizmann travaillent à la création de cellules photovoltaïques très efficaces, faciles à produire et assez économiques pour pouvoir être installées sur tous nos toits. Le secret de ces futurs panneaux solaires : le pérovskite [1]. Ce matériau ressuscite l'espoir de voir l'énergie solaire finalement devenir une alternative crédible aux énergies fossiles pour la production d'électricité.

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EN COUVERTURE

Par le Rav Adin Even-Israël Steinsaltz

L'assassinat de nos jeunes

Et maintenant ?

Une nuée de deuil s'est abattue sur l'ensemble du peuple d'Israël après l'amère nouvelle qui nous est parvenue concernant l'assassinat de nos jeunes garçons à la suite de leur enlèvement. Une seule infime consolation : ils n'auront apparemment pas beaucoup souffert. À présent, les voici enveloppés sous le manteau du Tout-Puissant, tout près de Lui, entourés d'un lien d'affection infini et inscrits dans Son souvenir à jamais. Ils reposent aujourd'hui pour l'éternité et nous, nous demeurons avec notre deuil et nos questions. Beaucoup s'interrogent : qu'est-il donc advenu de toutes nos prières et de toutes nos supplications adressées en vain à D-ieu, sachant que nos garçons n'étaient déjà plus de ce monde ? Or il faut savoir que les prières et les supplications ne se comparent en rien à des boutons sur lesquels il suffit d'appuyer pour mettre une machine en route. Elles expriment avant tout notre volonté de nous rapprocher de D-ieu, de crier devant Lui et, tout simplement aussi, de nous trouver en Sa présence. Ainsi, chaque téfila, chaque imploration prononcée aura provoqué une élévation dans tous les mondes supérieurs. De quoi apporter lumière et abondance à tous ceux qui ont besoin d'une délivrance spirituelle et matérielle. Nous ressemblions à des bébés câlinant leurs mamans et ne demandant qu'à se trouver encore plus près d'elles, encore plus attachés. Les prières demeurent et se maintiennent, comme une source de bonté et de miséricorde pour nous et le monde entier. Une autre question surgit : devons-nous procéder à une campagne de vengeance ? La réponse est qu'en dépit du sixième commandement : « Tu ne tueras point », nous avons le droit de combattre pour protéger nos vies et de tuer en menant une guerre d'autodéfense ; et nous avons le droit de punir les auteurs d'un tel crime. En revanche, toute vengeance qui n'aurait pour but que d'assouvir un besoin personnel, fût-ce une impulsion humaine, certes compréhensible, n'est pas entre nos mains. D-ieu ne nous a-t-il pas prévenus en ces termes (Deutéronome 32, 35) : « À moi la vindicte et les représailles » !? Il nous est permis de prier pour que D-ieu exerce notre vengeance et qu'il punisse tous nos ennemis, à propos de leurs actes, leurs paroles ou leurs intentions : Il saura en trouver les moyens, même dans ce monde ici-bas, jusqu'à ce que nous assistions de nos propres yeux à l'accomplissement du verset (Deutéronome 32, 43) : « D-ieu venge le sang de ses serviteurs ». Et que devons-nous faire à présent ? Il nous faut avec encore plus de vigueur « faire » kaddich. Réciter le Kaddich en faveur de nos morts, c'est aussi promettre de remplir le vide qui s'est créé après leur disparition, de continuer à agir afin que « Yitgadal véyitkadach chémé rabba » : « Que soit magnifié et sanctifié le Grand Nom ». Mais le dire ne

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suffit pas ; il convient que chacun agisse également afin de « faire » kaddich, dans toute la mesure de ses possibilités et de ses facultés. Que ce soit par le biais de l'étude de la Torah, de l'accomplissement d'une mitsva supplémentaire, par des actions concrètes ou en donnant de son temps ou de son argent à ceux qui en ont besoin. Agissons de la sorte, non pas pour l'élévation de l'âme de nos garçons - ils se trouvent déjà à un degré si haut - mais pour celle de nos propres âmes, afin de combler tous les manques, les nôtres et ceux du monde. Faisons donc en sorte que D-ieu se révèle dans toute Sa splendeur dans ce monde et aujourd'hui. À nous de veiller aussi qu'en dépit des pleurs enfouis dans nos cœurs, ces derniers soient aussi emplis de joie. Souvenonsnous en effet des paroles du prophète (Amos 3, 2) : « C’est vous seuls que J'ai distingués entre toutes les familles de la terre, c'est pourquoi Je vous demande compte de toutes vos fautes ». La douleur est bien réelle et vivante, mais elle est porteuse de la guérison. Remercions D-ieu, réjouissons-nous en Lui qui Nous a choisis et efforçons-nous d'assumer notre rôle dans la foi et dans la joie. Traduit et adapté de l’hébreu par Michel Allouche



INTERVIEW

Par Shraga Blum

La rabbanit Tali Ben Ishaï

Une Emouna à toute épreuve La tragédie vécue par les familles Fraenkel, Ifrah et Shaer a replongé toute la nation dans l’atmosphère du mois de mars 2011, lorsque cinq membres de la famille Fogel furent assassinés une veille de shabbat par des terroristes barbares. La Rabbanit Tali Ben Ishaï, maman de Ruthy Fogel z.l. a bien voulu répondre aux questions du Plus Hebdo et exprimer ce qu’elle ressent. Tout comme les mamans des trois jeunes hommes assassinés, Tali Ben Ishaï nous donne une véritable leçon de vie et de foi.

Le Plus Hebdo : Vous qui avez vécu un drame identique, que ressentez-vous depuis l’annonce de l’issue tragique de l’enlèvement de Naftali Fraenkel z.l., Gil-Ad Schaer z.l. et Eyal Ifrah’ z.l. ? Tali Ben-Ishaï : Ce sont des sentiments très difficiles. Une nouvelle fois, la douleur frappe des familles en Israël. Ce sont des sentiments que nous connaissons hélas très bien, que nous vivons au jour le jour depuis plus de trois ans. Mais dans des moments pareils, les plaies se font encore plus douloureuses et remontent vraiment à la surface.

LPH : Avez-vous eu des contacts avec les familles des trois jeunes hommes ? TB : Mon mari, le Rav Yehouda Ben Ishaï s’est rendu auprès de la famille Fraenkel à Nof Ayalon, avec l’un de nos fils, et il a parlé avec eux. Même si au moment de cette visite, l’espoir existait encore de retrouver les trois garçons vivants, ce contact leur a fait du bien car ils savent que seules des personnes qui ont vécu une tragédie similaire sont à même de ressentir la détresse dans laquelle ils se trouvent. Maintenant que nous savons quelle a été l’issue, nous allons aller rendre une visite de condoléances à ces familles. Par expérience, nous savons que la seule chose qui peut aider ces familles dans ces moments-là, c’est la présence, l’affection, et donner le sentiment que toute la population est avec eux.

LPH : Y a-t-il des réactions chez vos enfants, ou vos petits-enfants Fogel ? TB : C’est Tamar, la fille d’Oudi z.l. et Ruthy z.l. qui nous a annoncé la nouvelle de la découverte des corps des trois jeunes hommes. Nous ne nous asseyons pas pour discuter avec eux de ce sujet mais depuis trois ans nous tentons avec eux à la fois d’accuser le coup, intégrer ce choc, mais aussi puiser des forces grâce à notre foi, en nous disant qu’il y a un sens à tout cela et qu’il n’y a pas de hasard. Parfois, ils nous voient souffrir et pleurer, mais ils nous voient aussi poursuivre notre chemin. Ils ont appris que la vie est une chose très complexe, et en ce qui nous concerne, qu’elle

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est faite de plusieurs strates : une douleur immense, lancinante, mais aussi la volonté de se relever. C’est notre fille Ruthy z.l. qui nous a légué cet enseignement, et nous a montré le chemin vers la résilience. Lorsque sa famille a été chassée du Goush Katif, elle avait accroché un drap sur la façade de sa maison avec la phrase : «‫ לבשי בגדי תפארתך עמי‬,‫»התנערי מעפר קומי‬, « Secoue ta poussière, lève-toi, revêt les habits de ta gloire ô mon peuple »

LPH : C’est ce que l’un de vos fils avait crié lors de l’enterrement… TB : Oui, exactement. Et je crois profondément à cela. Il y a des moments où l’on se sent détruit, anéanti, comme réduits à de la poussière, mais il y a aussi des moments où l’on entend la voix de ceux qui sont là-haut nous dire : « Koumi ! Relevez-vous » ! J’entends Ruthy z.l. me dire non pas « Koumi Ami », « Relève-toi, mon peuple » ! Mais « Koumi, Imi » « Relève-toi, Maman » ! Ces deux aspects sont imbriqués et nous puisons notre force dans la conviction que D.ieu a choisi nos familles pour un objectif bien précis. Nos enfants, qui physiquement ne sont plus avec nous, sont très présents sur le plan spirituel. C’est ce que nous vivons au jour le jour. Douleur et résilience.

LPH : Depuis le début de ce drame, on a beaucoup parlé de la solidarité, de l’unité qui s’étaient manifestées au sein du peuple, mais lors des funérailles, nous n’avons vu que la population sioniste-religieuse et des orthodoxes… TB : C’est vrai, nous l’avons également remarqué. Mais il faut voir plus loin. De réelles marques d’unité et de solidarité se sont exprimées par ailleurs. L’image d’un Yaïr Lapid cherchant le Livre des Psaumes de son grand-père est l’un des exemples les plus frappants. Il est vrai que cette tragédie a frappé notre milieu comme un tremblement de terre. Mais dans un tremblement de terre, il y a l’épicentre mais aussi les ondes successives qui touchent des zones des plus en plus éloignées. Même si nous n’avons pas vu toutes les couches de la population à l’enterrement, je suis convaincu que ce qui s’est passé à atteint l’âme de la Nation au plus profond d’elle. Il n’y a pas que l’aspect physique dans les événements qui se passent, il y a des choses que nous ne voyons pas et qui agissent en profondeur dans le peuple. LPH : Tout le monde a remarqué que le rôle des mères a été prépondérant… TB : Oui, car on touche à la chose la plus profonde et la plus intense : les enfants. Mais il est important de noter que les pères ont été là, tout le temps, derrière les mamans. Je veux


INTERVIEW

Par Shraga Blum

dire quelque chose de fondamental : on touche ici le cœur du conflit. Ce que veulent les terroristes, c’est détruire la Maison d’Israël et pas tel ou tel individu à titre personnel. Et chez nous, la Maison, c’est la femme. De manière instinctive, presque primale, les femmes ont compris que c’est la Maison nationale qui est attaquée. Ces mères ont transmis un message fort à l’attention de nos ennemis et du monde entier : la Maison d’Israël souffre mais ne se désintégrera pas. Au contraire elle se renforce au fur et à mesure des épreuves car ses enfants se rapprochent. Au niveau personnel, il ne peut y avoir de consolation à ce genre de tragédie, mais au niveau national, la consolation est de voir peu à peu Israël retrouver son identité propre et ses valeurs authentiques.

LPH : Justement, en comparaison de l’attitude de ces familles, comment considérez-vous les appels à la vengeance, les insultes racistes ou les agressions envers des passants arabes ? TB : Nous nous sommes toujours opposés à cela et nous n’avons jamais eu de tels propos ou attitude malgré ce que nous avons vécu dans notre chair. Je crois qu’il ne s’agit que d’une infime minorité, mais qui exprime tout de même un message de souffrance : « Assez ! Ca suffit ! Nous exigeons une réaction forte de la part de la Nation ». Ne pas lutter avec force contre ceux qui nous font du mal c’est condamner la collectivité. C’est criminel ! Nous voulons que la réaction ne vienne pas d’individus mais de la Nation. LPH : Comment expliquer que d’autres mamans, comme celle de l’un des assassins, espère que c’est son fils qui a assassiné les trois garçons ?

TB : Les mamans ne sont pas toutes les mêmes dans les différentes cultures. Chez nous, la maman espère le Bien pour tout le monde et met la Miséricorde au centre de ses préoccupations. Chez eux, la foi implique la rigueur, la négation de l’Autre, le meurtre, même entre eux ! LPH : Faites-vous confiance au gouvernement, à Tsahal, pour lutter contre le Mal ? TB : La situation est grave. Nous nous sommes un peu perdus avec ces 2000 ans d’exil. Nous devons revenir au message authentique et originel du Peuple d’Israël. C’est un processus, mais nous sommes hélas encore beaucoup trop conditionnés et freinés par « ce que les autres vont dire sur nous ». Il faut revenir aux définitions de base : Qui sont nos ennemis ? Que visent-ils en réalité ? Qu’avons-nous à dire et à apporter à l’Humanité ? En quoi sommes-nous différents ? Nous ne sommes pas un peuple comme les autres. Lutter contre nos ennemis est un impératif. C’est comme débarrasser un diamant des impuretés qui l’obscurcissent.

LPH : Votre message de conclusion… TB : Le processus de Geoula est comme une naissance. Et comme ce qui va naître est extraordinaire, alors les douleurs de l’enfantement sont immenses et on les accepte. Nous ne nous décourageons pas car notre mission est de révéler D.ieu et le Bien à l’Humanité. Et lorsque mon petit-fils Ishaï me demande : « Où sont Papa et Maman » ? Je lui dis « qu’ils sont partis pour construire le 3e Temple ». Les âmes qui nous sont prises à chaque épreuve ont pour mission de faire monter tout le peuple d’un cran supplémentaire dans la spiritualité. Et le Bien finira par l’emporter.

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EN COUVERTURE

Par Rony Akrich

Les barbares sont parmi nous

Des sociétés et des individus aspirent au changement et à une plus grande faculté d’être. Le fondamentalisme doctrinal draine ses adeptes indubitablement vers l’abominable intégrisme terroriste, d’un pouvoir religieux on bascule vers une religion de pouvoir. Avec le fanatisme il y a péril en la demeure pour les gardiens d’une telle foi. Elle se revendique comme seule propriétaire des doctrines salutaires, naturelles et incontestables ; si jamais sa sphère d’influence venait à être compromise ou bien qu’elle ne sache plus quoi répliquer aux changements sociologiques et financiers des communautés sur lesquelles elle aspire à imposer sa tutelle spirituelle, cela entraînerait pas à pas mais inévitablement sa dérive fondamentaliste. Tout culte œuvre de l’intérieur entre la nécessité d’obéissance à la souveraineté divine et cléricale et le besoin d’un changement bienfaiteur. Contester ce conflit est précisément le signe d’une impuissance fatale pour elle, et ce malgré d’inlassables tentatives pour bannir, dans une barbarie outrancière, d’un égoïsme exaltant et plein de tourments, une réalité humaine aux espoirs légitimes. On rejette toutes conciliations, toutes négociations comme administration judicieuse des oppositions, établissant la violence sans limites, au nom du D.ieu tout puissant, comme l’unique méthode d’opération possible. Nous voilà donc au présent des visages hideux de la détermination au sacrifice suprême et « valeureux » d’autrui et de soi, exalté au-delà des souhaits d’une entente, d’un vécu et d’une reconnaissance mutuelle des bienveillances et des cœurs, qui érigent toutes les sociétés et toutes les individualités. Un univers sans controverse ne peut être qu’un univers défunt et aspirer à un tel univers c’est cultiver et vouloir la disparition de soi et des autres. Le désir de mort (nécrophile) s’impose alors au désir de vie (biophile). Une religion n’est vénérable qu’animée et émancipatrice, c’est à dire à la faveur de la

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vie où le zèle de la mort est abjecte. Le fanatisme de l’insoutenable, je veux dire du fanatisme à la raideur livide et scélérate est la façon d’honorer l’émotion dévote en ce qu’elle a de « vivant ». Nos communautés nationales, libérales et démocratiques, deviennent un danger fatal pour tous les intégrismes classiques qui contestent toute expérience sur eux-mêmes, en eux-mêmes et hors d’eux-mêmes. Le combat contre l’intégrisme politico-religieux n’est pas un label de suprématie de notre éducation et encore moins de notre érudition, car il croise tous les savoirs et les confessions à des niveaux différents selon les conditions matérielles et psychologiques ainsi que les équilibres du moment. Comme Nietzsche le disait, il ne s’agit pas de faire de la génération nouvelle l’avorton tardif d’un passé glorieux qu’elle devrait répéter religieusement. C’est la vie qu’il convient de nourrir avec soin pour lui permettre de grandir, comme l’arbre doit être nourri à sa racine qui, de la jeune pousse, deviendra le tronc majestueux. D’ailleurs, de manière ironique, « educere » pointe dans cette direction. Conduire « hors du monde », sortir de l’ornière, hors d’un monde qui n’est que répétition du passé sans recréation du présent. L’éducation doit s’entendre comme un chemin, une aventure, une conquête qui est d’abord celle de soi-même. Les intégristes terroristes sont des assassins dont les monstruosités, dès lors qu’elles s’associent à une idéologie politico-idéologique organisée, doivent être jugées comme des crimes contre la Civilisation et l’Humanité et qualifiées comme tels. Ne prenons plus de gants avec « l’idéal » racaille, ses partisans manipulés et d’autres larves mutantes, nauséabondes. Nous devons les mettre à genoux et en finir au plus tôt, les détruire manu militari car nous nous trouvons dans un univers ouvert aux quatre vents et pénétrable, dans lequel n’importe lequel de ces résidus fanatiques peut utiliser librement des armes de destruction massive et condamner l’Humanité toute entière. Notre premier objectif cohérent sera de supprimer sans défaillance idéologique et politique le terrorisme en le dissociant de son terreau que sont ses recours guerriers, ses ressources humaines dont les affligés qui se sentent défavorisés par les iniquités qu’ils endurent et se risquent à la vengeance de masse. Tarir ses sources budgétaires et ses doctrines spéculatives à partir desquelles il élabore son ascendance en instrumentalisant les sentiments religieux traditionnels et les sentiments d’inégalité et de dévalorisation vécus par les masses les plus défavorisées, laquelle instrumentalisation est fatale pour toutes les cultures, religieuses ou non, musulmane ou non. On ne doit pas incriminer la Nature d’avoir assigné à l’homme un sort dramatique. Les hommes sont seuls coupables de leur barbarie. Le mal n’est jamais indispensable au progrès de l’homme, mais quand il survient, l’ordonnance de la création est telle qu’il finit par être reconquis pour le bien. Le principe créateur de la Nature est suffisamment bien ordonnancé pour que l’homme doive à chaque fois retourner vers le bien. L’Éternel n’a pas voulu le mal, seul l’homme l’a voulu. Mais il sait l’utiliser pour le meilleur. Il applique au mouvement de l’Histoire cette oscillation du balancier qui impose un retour inévitable à l’équilibre premier.



ALYA EXPRIENCE

Par Sandrine Alfon-Sroussi

Famille Valensi

Une alya guidée par la joie et la foi Selon l’AFP (mai 2014) citant les chiffres de l’agence juive de janvier à mars 2014, 1.407 Juifs de France ont fait leur alya contre 353 au premier trimestre 2013. Cette tendance fait suite à une nette hausse en 2013, 3.280 personnes ayant émigré de France vers Israël contre 1.907 en 2012, soit une augmentation de plus de 70%. Nous avons souhaité interroger la famille Valensi, de Château Gombert, qui a prévu de faire son alya au mois d’août. Retour sur un projet de vie plein d’émotions, d’envies et de… surprises ! Parlez-nous un peu de vous, votre famille, vos origines etc...

Nathalie Valensi – Nous avons 4 enfants, 3 garçons de 19, 15 et 14 ans et une fille de 18 ans. Je suis commerçante et mon mari est président de la communauté de Château Gombert. En préambule, je tiens à dire que je revendique fermement ma culture et mon appartenance françaises ! Mon grand-père a participé à la guerre de 14-18 et mon père à celle d’Algérie. Ma mère est née à Marseille, mon père en Algérie et nous nous sommes toujours sentis profondément français. Lorsque nous étions petits, mon grand-père nous racontait comment, par un destin extraordinaire, il a survécu aux rafles allemandes. Française avant tout, je n’ai toutefois jamais renié mon appartenance juive et, lorsque je me faisais traiter de « sale juive » durant ma jeunesse au lycée Edouard Manet, dans les quartiers chauds de Marseille, cela suffisait à me rendre enragée ! Il faut dire que cela a coûté à mes parents plusieurs convocations devant le proviseur !

de notre très estimé Rav !! Et pourtant, bon gré mal gré, guidés par notre foi et une confiance absolue dans le Rav et en Hachem, nous avons pris la route du Neguev, sans savoir où cela nous mènerait… Quelles ont été vos motivations ?

Depuis quand date votre projet d’alya ?

Nathalie et Willy Valensi : Après le voyage Bac Bleu Blanc de notre fils aîné et sa décision de partir en yéchiva en Israël après la terminale, notre décision était prise. Ce départ a été notre déclencheur, beaucoup plus que la crainte de l’antisémitisme grandissant en France, bien que celui-ci soit de plus en plus inquiétant… Plus que de savoir si nous avions encore une place dans cette France d’aujourd’hui, la question était de savoir si nous avions vraiment envie de conserver cette place ou de nous battre pour elle…

Nathalie et Willy Valensi : Il y a 4-5 ans, nous avons commencé à songer à ce projet d’alya. Nous pensions alors nous installer vers Raanana ou Ramat Poleg où il existait déjà une communauté francophone susceptible de nous aider dans nos démarches et notre intégration. Notre alya était prévue pour l’été 2013 mais quand nous avons demandé conseil au Rav Mimoun, il nous a demandé de la repousser d’un an et de nous installer… dans le Neguev !! Vous imaginez notre surprise face à cette demande relativement incongrue

Nathalie et Willy Valensi : Nous avons contacté Chalom Wach qui s’occupe d’alya de groupe mais il a considéré que notre processus était déjà bien engagé. L’agence Juive est utile pour toutes les formalités administratives mais ne contribue pas vraiment à asseoir le projet sur le plan de la parnassa ou du lieu d’accueil. Après, les candidats olim ont le choix entre une alya de groupe ou une alya familiale et individuelle. Pour nous, il s’est agi d’une démarche personnelle et, grâce au coup de pouce précieux à notre destin du Rav Mimoun, nous avons bénéficié de contacts locaux qui nous ont apporté une aide inestimable. En février 2014, nous avons pris la

Nathalie Valensi : Déjà, mon père m’envoyait tous les ans passer les grandes vacances en Israël car ma grand-mère habitait Ashdod.

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Comment avez-vous préparé votre alya ?


ALYA EXPRIENCE

route du Neguev avec pour seule indication du Rav : « allez vers Ir Habadim » (littéralement « ville des étoffes »), sauf que personne dans le pays ne semblait connaître cet endroit ! Finalement, nous avons trouvé « Ir Habadim » (1) ! Il s’agissait du futur emplacement d’une base militaire capitale pour Israël, tout près de Dimona. Cette base devrait accueillir fin 2014 les soldats de Tsahal et leurs familles ainsi qu’un complexe commercial et une opportunité de vie et de travail pour de nombreuses familles alentour. C’est alors que nous avons visité les quartiers voisins dont un emplacement rêvé pour des futures villas et appartements à Dimona. Nous avons été reçus par le maire de la ville lui-même, Beni Biton, de même que par des responsables du ministère de l’intégration, du développement économique et du logement. Beni Biton nous a dévoilé les nombreux projets économiques de Dimona, susceptibles de rendre cette partie du pays attractive pour les éventuels olim et les israéliens eux-mêmes. Un lac artificiel, un quartier écologique, une usine de cosmétiques, d’hydrocarbures, un canyon commercial, des transports performants et rapides vers le centre et le nord du pays (notamment le train) : autant de projets porteurs d’emplois dans tous les domaines d’activité. (2) Willy Valensi : Nous avons été séduits ! Le maire m’a même demandé d’être l’ambassadeur de la ville de Dimona et de ce quartier d’avenir auprès des candidats français à l’alya dans le Neguev ! Comment réagissent vos enfants face à cette échéance qui approche ?

Nathalie et Willy : Notre aîné va entrer à l’armée, dans une unité de déminage tandis que notre fille qui vient d’avoir son bac au gan ami, va rentrer dans le programme Massa à Jérusalem, en tant que touriste. Elle pourra y faire son oulpan et parallèlement, préparer ses psychométriques et faire une mekhina. Quant à Dov et Shai, nos deux derniers, ils vont entrer dans l’école-yechiva du Rav Tourgeman qui allie enseignement hol et cours de kodech intensifs. Shai : Je suis très content de partir en Israël car là-bas, c’est ma patrie, je veux me battre pour elle, être joyeux ou pleurer pour elle quand il le faut et je ne serais plus en exil ! Au final, nous nous retrouverons tous en Israël alors, autant partir tout de suite !

Allez-vous être pris en charge à votre arrivée en Israël et si oui par qui ?

Nathalie et Willy Valensi : Nous serons pris en charge par le Misrad haklita (ministère de l’intégration) et être accueillis à bras ouverts par les responsables locaux du projet global à Dimona (les autorités municipales et les contacts que nous avons noués). Shaï et Dov vont être assistés dans un premier temps par des élèves « tuteurs » bilingues qui vont les aider à s’immerger dans leur scolarité à « l’israélienne ».

Par Sandrine Alfon-Sroussi Avez-vous des craintes, des doutes ?

Famille Valensi : Nous n’avons aucune crainte ni aucun doute. Nous savons que ce sera certainement difficile et que nous connaîtrons des échecs ou des déceptions mais nous avons surtout une très forte envie de démarrer cette nouvelle vie. Toute notre aventure a été dictée par un seul fil conducteur : la confiance, la émouna. Rav Mimoun a été l’instigateur de cette aventure et nous a permis de nous trouver au cœur de cette formidable aventure humaine, personnelle et familiale. Que pouvez-vous dire à nos lecteurs concernant ce projet certes familial mais qui, du coup prend une envergure plus large pour les futurs olim français ?

Willy Valensi : Je leur dis : « on attend quoi ?? » !! Je leur dis que ce n’est pas « dur » de s’installer en Israël, il faut être volontaire, patient et pas trop matérialiste ! C’est à nous de nous adapter aux Israéliens, à leur mode de vie, à leur conception des choses. Certains ont mis des années à trouver leur voie et leur parnassa certes, mais beaucoup d’entre eux ne souhaitent pas retourner en France. Je trouve qu’on parle très peu des français qui réussissent en Israël et beaucoup trop des difficultés de la vie. Notre choix est motivé par l’avenir des enfants. S’ils se plaisent ici, on s’installera là où ils se sentent le mieux. Certains quittent la France pour Israël par peur du climat antisémite qui y sévit. C’est un choix que l’on peut respecter mais moi, je pense qu’il faut s’installer en Israël par envie de construire autre chose pour soi-même et ses enfants. Si nous ne le faisons pas, le nombre de juifs baissera mécaniquement avec l’augmentation de la démographie des autres populations et la question se posera alors à l’intérieur de notre pays !

Pour finir, je suis fier et heureux de contribuer à la constitution et à l’essor d’une future communauté francophone dans le Neguev, qui y trouvera, je l’espère, une parnassa correcte et un cadre de vie agréable dans une ville en plein expansion économique. Je suis prêt à investir dans tout projet économique intéressant et viable de français susceptibles de venir s’installer dans le futur quartier francophone de Dimona ! A bon entendeur… (1) http://israelpropertyinvestment.com/2013/beersheva-capital-city-of-negev/ (en anglais) Résumé – Près de Beersheva, les Forces de défense israéliennes ont décidé de construire une grande base militaire et une ville pour les officiers et leurs familles dites «Ir Habadim" dans le Néguev. Cette grande base militaire qui ouvrira l’année prochaine permettra un essor économique, commercial et humain sans précédent de tout le périmètre. (2) https://www.youtube.com/watch?v=9e04C9t5VU0 n° 30 - JUILLET-AOUT 2014 - www.levhair.com - LPH

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SUR LE VIF

Par Shraga Blum

Internet et la téléphonie mobile ont bouleversé le tissu relationnel au sein de la société et de la cellule familiale. Comment doit-on l’analyser d’un point de vue juif ?

Aviva Azan Coaching et décodage thérapeutique

Entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre, existent ceux qui surfent sur la vague de leur époque. Mais surfer à contre-courant est à la mode ! Si nous avons une tendance pseudo-naturelle à « râler », alors pourquoi pas contre Internet ? Pourtant, nous passerions à côté de moments essentiels comme échanger visuellement avec un parent resté en France, ou encore, regarder un cours de Torah. Non, Internet n’est pas que pour les détraqués, et celui qui n’a pas de gros manques à combler, n’a pas besoin de s’inventer des familles symboliques ou des amis virtuels sur Facebook. Tout est question d’équilibre et de mesure, de savoir utiliser l’outil. Nous sommes dirigés par une société qui prône tout et son contraire, ce qui était salutaire un jour devient nocif et nous évoluons tiraillés par des ordres contraires… À nous d’être cohérant avec nos valeurs et à rester en quête de vérité. Le net nous donne le choix. À une époque, nous n’avions que la télévision pour accueillir les informations du monde. Aujourd’hui que ferions-nous sans Internet pour y dénicher le grain de vérité enseveli sous le tsunami de mensonges ? Rav Elisha Aviner www.levavot.org.il

La rencontre entre Israël et les développements techniques d’importance est très ancienne. Et depuis toujours, un débat avait lieu entre les Sages d’Israël sur la question de savoir comment se confronter avec ces développements qui font progresser le monde mais l’influencent aussi en profondeur. À l’époque de la domination romaine, trois Sages discutaient sur l’attitude à avoir face à la contribution romaine au développement technique en Erets Israël : Rabbi Shimon bar Yohaï, Rabbi Yehouda et Rabbi Yossi. Rabbi Yehouda dit : « Combien sont belles les œuvres de cette nation : ils ont créé des marchés, fabriqué des ponts, des bains ». Rabbi Yossi garda le silence. Rabbi Shimon Bar Yohaï prit la parole et dit : « Tout ce qu’ils ont créé, ce ne fut que pour eux-mêmes. Les marchés, c’est pour y placer des prostituées, des bains, pour s’y prélasser eux-mêmes, et les ponts, pour y prélever des taxes pour eux-mêmes (Talmud Shabbat 33). Tout comme Rome qui a développé des marchés et fabriqué des ponts pour améliorer le commerce et accélérer les communications, Internet correspond aux ponts de l’époque, et permet une communication plus rapide entre les

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gens, un accès plus rapide à la connaissance universelle qui est répandue sur toute la planète. Rabbi Yehouda a mis l’accent sur l’apport positif de Rome sur le plan matériel. À l’opposé, Rabbi Shimon affirme que les Romains utilisent leurs progrès à des fins égoïstes. Les marchés ne servent pas uniquement au progrès économique mais aussi à étendre la permissivité et la destruction de la cellule familiale. C’est un peu identique pour Internet qui est de nos jours le facteur principal de la diffusion de la permissivité et de la débauche dans la société humaine. Qui a raison ? Rabbi Shimon ou Rabbi Yehouda ? Dans la Guemara (Avoda Zara 2) il est dit que dans le futur, Rome soutiendra qu’elle aura aidé à la réussite d’Israël en ce qu’elle a développé les marchés et fabriqué des bains. D.ieu répondra alors à Rome avec les mêmes arguments que Rabbi Shimon, qui sont les vrais. Mais dans le Traité Shabbat, on voit que l’argumentaire de Rabbi Yehouda jouit aussi d’une certaine approbation céleste. Il est dit qu’après cette discussion sur le rôle de Rome, Rabbi Shimon dut fuir et se réfugier dans la caverne et Rabbi Yehouda fut promu au rang de leader d’Israël. Ce n’est pas un hasard. D.ieu en a décidé ainsi car Il a considéré que Rabbi Yehouda avait été capable de déceler le bien au-delà du mal, et mener la collectivité d’Israël en des temps impétueux. Aujourd’hui aussi, nous avons besoin d’un guide comme Rabbi Yehouda, qui soit conscient des dégâts que cause Internet mais qui puisse nous indiquer comment l’utiliser à bon escient. Mireille Karsenty Psychologue

Internet et les téléphones portables ont rapidement été transformé en « objets transitionnels » un concept « psy » pour désigner un objet faisant le lien entre l’enfant et sa mère, le moi et le monde extérieur : doudou, couverture fétiche… Le plus souvent le portable et Internet sont utilisés comme objets de régression purement émotionnelle et affective : « T’es où ? Qu’est-ce tu fais ? ». Deux petites phrases dont le seul but est de nous rassurer sur l’existence de l’autre en son absence. Le portable est transformé en instrument de lien avec l’autre, Internet nous enferme dans une bulle virtuelle qui nous coupe du monde extérieur. Rester relié comme le nourrisson à sa maman. Ce baume rassurant est une armure contre la culture du vide, la solitude, la passivité, l’indifférence ou une réalité jugée trop dure et frustrante. La vie juive donne du sens, les valeurs de solidarité, le sentiment d’appartenance, d’amour du prochain, d’engagement agissent sur notre psychisme comme un stimulateur naturel pour mieux affronter le présent. Revenir à de vrais désirs et à ses émotions pour accéder à une autonomie encore plus satisfaisante et épanouissante.


INTERVIEW

Par Shraga Blum

Les relations étroites entre la jeunesse et Internet ne sont pas sans créer des problèmes, parfois graves. Livrés à eux-mêmes, les enfants et les jeunes peuvent avoir accès à des sites à caractère pornographique ou particulièrement violents. Dans la sphère religieuse, de plus en plus de spécialistes se penchent sur ces questions et tentent de trouver des réponses adéquates. C’est le cas du psychologue Eliyahou Ackerman, directeur de « bkdusha » et de Yona Presburger, fondateur de « Netivei Reshet ». Ils nous présentent la problématique et la manière avec laquelle ils essaient d’apporter de l’aide à ceux qui font appel à eux. Le Plus Hebdo : Quel est exactement le domaine d’activité de « bkdusha » ? Eliyahou Ackerman : Nous nous occupons essentiellement de la jeunesse et de tous les problèmes liés à l’adolescence, la sexualité, dans une vision juive. Évidemment, à travers tous ces sujets s’est inséré celui de l’Internet et des problèmes que cet outil génère. Nous sommes là pour aider les jeunes et les adultes à se sortir de situations difficiles. LPH : Quelle est l’étendue du problème ? EA : Selon des études américaines et britanniques, parmi les adolescents entre 14 et 19 ans qui utilisent Internet, 94% visitent de manière régulière des sites à caractère pornographique. Concernant l’addiction à ce genre de sites on parle de 30% chez les garçons et de 10% chez les filles. Malheureusement, le phénomène est également présent dans les milieux religieux, même si le taux est moindre. Selon d’autres études, on sait que des jeunes sont parfois 11h par jour sur Internet.

LPH : Cela peut créer d’énormes dégâts… EA : Oui car la pornographie touche à la sexualité, et la sexualité c’est la vie. Sur ces sites, les jeunes sont influencés par des idées qui sont aux antipodes du judaïsme : la violence, l’absence de respect pour le corps de la femme, pour leur propre corps. Les messages diffusés par ces sites n’ont aucun… rapport avec les rapports sains entre homme et femme, tel que la tradition juive l’entend. Les jeunes qui sont habitués à ces sites risquent d’avoir un jour du mal à avoir des relations normales avec leur conjoint.

LPH : Comment vous y prenez-vous à « bkdousha » pour aider ces jeunes ? EA : Nous agissons sur deux plans. Avec les jeunes qui nous sollicitent bien-sûr, mais aussi avec l’autre facette du problème : les parents et les enseignants qui ne savent pas comment parler à ces jeunes, et qui sont désemparés face au phénomène. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes. Leurs seuls interlocuteurs sont leurs copains, Google ou des forums qui en parlent sur Internet. Mais ce n’est pas là qu’ils obtiennent de vraies réponses, et surtout pas des réponses juives. Ce que nous faisons à « bkdousha » c’est une petite révolution : enseigner aux parents, aux enseignants et même aux rabbanim comment avoir des dialogues ouverts et francs avec leurs enfants ou élèves. LPH : Comment le contact se fait-il ? Les jeunes viennentils spontanément vers vous ? EA : Des gens nous invitent, nous contactent. Nous traitons des cas individuellement mais organisons beaucoup de séminaires, conférences, ateliers avec des parents, éducateurs, dirigeants de yeshivot ou d’internats etc… Le but est de leur faire prendre conscience qu’il faut parler de ces sujets avec les jeunes, si pos-

sible avant même qu’ils ne tombent dans ce cycle. Il est triste de savoir qu’il y a des jeunes qui apprennent la sexualité par Internet et notamment avec des sites qui sont une déviance de la sexualité.

LPH : Vous occupez-vous aussi d’autres aspects des effets d’Internet ou de la téléphonie mobile ? Du bouleversement des relations sociales et de la cellule familiale ? EA : Nous nous occupons essentiellement de sexualité, mais les intervenants qui collaborent avec nous étudient aussi les autres aspects de l’influence d’Internet et des nouveaux moyens de communication. Il est indéniable que le grand changement créé par Internet et la téléphonie mobile est d’avoir généré un mode de communication virtuel non pas parallèle, mais qui remplace peu à peu le mode traditionnel. Cela a formé une génération très particulière, même sans parler des dangers inhérents. Les jeunes ont acquis un mode de raisonnement qui n’existait pas avant : on réfléchit très rapidement sur plusieurs sujets en même temps mais de manière superficielle. La relation humaine s’en trouve largement atteinte. LPH : Vous voyez des résultats à votre travail ? EA : Oui, D. merci ! Les parents n’ont pas été préparés à ces problèmes, ils sont eux-mêmes pris par la vie et leurs problèmes, ils travaillent tous deux et les enfants sont livrés à eux-mêmes. Nous les aidons beaucoup dans ce domaine. On leur apprend à enseigner très tôt à leurs enfants comment utiliser leur ordinateur. LPH : Il ne faut pas oublier non plus cet élément : la perte d’autorité du parent ou du maître en tant que source du savoir, face au concurrent qu’est Internet… ! EA : Oui, c’est un élément fondamental qui a bousculé les structures familiales.

LPH : Collaborez-vous avec d’autres organismes qui agissent dans cette sphère ? EA : Oui. Nous sommes en contact avec d’autres associations dans le but de conjuguer nos forces et voir comment nous pouvons encore mieux agir auprès de la jeunesse, mais aussi des adultes. Ce qui est important pour nous est qu’un véritable dialogue s’instaure, mais surtout de faire des travaux pratiques, des simulations et des dynamiques de groupe. LPH : Comment êtes-vous financés ? EA : Nous attendons avec joie des sponsors car nous ne bénéficions pas de nombreuses aides. Nous travaillons avec des fonds très modestes mais faisons œuvre de salubrité publique ! Eliyahou Ackerman, psychologue Directeur de l’association « bkdusha ».

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INTERVIEW

Le Plus Hebdo : Comment en êtesvous arrivé à vous occuper des relations enfants-Internet ? Yona Presburger : J’ai d’abord travaillé dans le graphisme, les médias et dans des créations d’activités culturelles pour enfants. Depuis une dizaine d’années j’ai pris conscience des problèmes générés par Internet auprès des jeunes, et j’ai réfléchi à comment y remédier. J’ai lancé une recherche approfondie sur les jeux très violents qui peuvent être téléchargés sur des sites israéliens pour enfants, ainsi que des jeux à caractère sexuel. J’ai beaucoup travaillé sur ce thème et je me suis rendu compte que le problème était très sérieux mais que pas grand-chose n’était fait pour y remédier. Petit à petit, j’ai associé des personnes à mon travail, j’ai organisé des activités.

LPH : Sur quelles tranches d’âge vous concentrez-vous ? YP : Toutes les tranches d’âge sont concernées. Je parle déjà aux enfants de la « Kita alef » (Préparatoire) jusqu’à la fin du lycée. Je donne des conférences pour des étudiants, des professeurs, des parents. J’ai déjà donné près de mille conférences dans le pays mais aussi à l’étranger. Je conseille des personnes de tous âges, des couples et même des couples d’un certain âge ! Pour les enfants, je travaille en même temps avec les parents. Pour les plus grands, qui sont plus indépendants, c’est selon leur désir. Je précise que je ne reçois pas de jeunes filles ou des femmes à titre privé. Pour cela, c’est mon épouse qui s’en occupe, ou nous deux ensemble !

LPH : Comment votre action est-elle perçue ? YP : Je sens que mon action à « libéré la parole ». De plus en plus de gens sont venus me parler, me contacter, ce qui m’a donné l’idée de créer une « hot line » sur laquelle toute personne peut m’appeler en toute confidentialité. Beaucoup de personnes me contactent après mes conférences pour me demander comment agir face à l’addiction à certains sites Internet.

LPH : À l’aide de quelle structure agissez-vous ? YP : Je collabore avec « Bkdusha », mais j’ai créé il y a quelques années une association, « Netivei Reshet » pour aider les gens non seulement à affronter les problèmes liés à Internet mais de manière plus large, et aussi en amont comment garder un équilibre sain entre la vie virtuelle et le monde réel, en dehors de l’écran. Durant les premières années, dès 2003, il ne s’agissait que d’activités et conseils pour adultes. Petit à petit j’ai organisé des conférences pour des jeunes et des enfants. Il faut les préparer à ce monde qui est dénué de limites.

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Par Shraga Blum Leur donner des bases depuis le premier jour où ils ont un contact avec un écran.

LPH : Y a-t-il des moyens pour soigner un jeune traumatisé par des images qu’il a vues ? YP : Oui. Mais il faut d’abord voir d’où vient le problème chez l’individu en question. Est-il dû à une mode, une influence de son entourage, une cause « externe » ou est-ce l’expression d’un problème interne, psychologique, plus profond qui l’accompagne même en-dehors de cela. S’il s’agit de problèmes profonds, on peut parfois conseiller à la personne d’aller consulter des professionnels. Mais pour de nombreux cas, on peut régler la question sans avoir besoin d’un traitement. Il y a aussi d’autres aspects : tout le monde ne peut pas se payer des séances chez un psy, et certains préfèrent donc faire appel à des personnes comme nous. Ou encore, certains ne veulent pas que les parents sachent qu’ils ont ce problème. Nous avons aujourd’hui assez d’outils pour aider des personnes – enfants comme adultes – à se sortir de ce genre de situation. C’est une « discipline » qui est en net progrès.

LPH : Il y a aussi de bons programmes sur Internet… YP : Oui, mais il y a aussi des programmes apparemment inoffensifs qui peuvent avoir des influences néfastes, si l’enfant reste trop de temps devant l’écran ou si le programme n’est pas adapté à son âge. Les sujets du monde virtuel sont un domaine extrêmement vaste. Je traite aussi les problèmes liés aux réseaux sociaux, tout ce qui concerne le monde virtuel. Apprendre à utiliser cet outil sans que cela ne bouleverse le métabolisme, l’équilibre psychologique, la vie de couple, la sexualité et toutes les relations humaines en général. LPH : C’est devenu un problème de société… YP : Et de génération. L’immense majorité de la jeunesse est touchée par le problème. Il ne faut pas croire que lorsqu’un jeune atteint du problème se marie, tout est résolu. Bien au contraire, sans traiter le problème à la racine, sa vie conjugale va être sérieusement perturbée.

LPH : On découvre là un nouveau pan de la psychologie, et la création de nouveaux métiers… YP : D’un côté Internet a ouvert les gens à un immense monde d’informations utiles, même dans le domaine du Judaïsme et de la Halakha. Il a aussi développé les communications. Mais il y a l’envers de la médaille. Nous nous occupons de cette dernière partie car la liberté totale, qui caractérise notre société, a des effets très destructeurs pour l’âme humaine, le couple, la famille, et toute la société. LPH : Êtes-vous optimistes sur vos résultats ? YP : On ne peut pas régler tous les problèmes, mais nous avons de très bons résultats. Il faut être confiant car la base de l’âme humaine est bonne. Yona Presburger – Éducateur - Créateur et animateur de « Netivei Reshet »



PENSEE JUIVE

Par Arielle Kouchnir

L'esprit du Rebbe

La guérison de l'âme

Un professeur, qui voulait apprendre à ses élèves à « se débarrasser des vieilles habitudes », leur montra la célèbre photo d'un grand éléphant attaché par une ficelle à un petit poteau peu solide. Vous voyez, expliqua-t-il à ses auditeurs quelque peu surpris, depuis son enfance, il sait par habitude que le poteau est plus fort que lui et depuis, il n'a plus jamais essayé d'y mettre ses forces en bougeant pour s'en détacher. Du coup, il reste là, « coincé », pour le restant de ses jours. Sachez que tout dépend de vous ! Si vous contemplez le potentiel bien enfoui en vous, vous découvrirez des forces cachées qui vous porteront vers un tout autre endroit. Il s'agit simplement de sortir de sa « boîte » ! En général, l'être humain est pris par sa routine quotidienne au point de ne pas avoir la possibilité de s'arrêter et agir différemment. Même s'il est convaincu que, pour son propre bien, il devrait changer son mode de réflexion, il aura beaucoup de mal à se mettre à l'œuvre parce qu'il est retenu par les types d'habitude et de réflexion ordinaires. C'est pourquoi, chacun d'entre nous a reçu un « cadeau », à savoir des forces internes camouflées qu'il nous suffit de découvrir pour opérer ensuite. Nous approchons du grand jour saint, le « 3 Tamouz » ; durant cette période, le peuple juif reconnaît l'œuvre et la besogne du Rabbi de Loubavitch, nombre de personnes l'ont consulté pour qu'il les conseille, les oriente, les bénisse ; parmi elles également, certaines souffrant de troubles mentaux ou de toutes sortes de problèmes psychiques entraînant déséquilibre, agitation, anxiété, frustration, insatisfaction, souffrance et même dépression. Quelle est l'origine du problème ? Le Rabbi de Loubavitch, dans ses nombreuses lettres sacrées traduites en français et en anglais, remportant un grand succès et devenues la « boîte à outils » pour tous les problèmes et questions complexes exigeant une solution créative, intelligente, juive et pratique, écrit ainsi : « Le moral de chacun de nous varie, l'homme connaît dans sa vie des hauts et des bas, comme s'il traversait des vagues. Pour commencer, c'est tout-à-fait normal, la concentration et la confiance en soi ne sont pas toujours égales. Notre [mauvais] penchant emploie diverses ruses pour nous faire trébucher, il cherche à troubler l'homme lorsque celui-ci sert son Créateur et il lui ôte sa sérénité et sa confiance totale. Comment s'y prend-il ? En introduisant dans son cerveau des pensées en matière de médecine par exemple, l'homme est préoccupé par des idées dans un domaine qui n'est pas le sien. Il ne se contente pas de faire des efforts naturels en suivant les instructions des médecins, il œuvre au-delà de l'action qu'il est censé accomplir pour traiter le problème ; il y met aussi la force de pensée ancrée dans sa tête, accroît son imagination, amplifie et rend le problème plus dramatique qu'il ne l'est réellement ; il ne parvient pas à détourner son esprit de pensées opposées à la vertu de confiance [en D.], du

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fondement de notre foi et de notre Torah, la Loi de vie… Alors la confiance en soi de l'homme et son service au Créateur s'ébranlent. » Voici le conseil pour se débarrasser de cela, comme rapporté dans plusieurs lettres de choix : 1) En détourner ses pensées. Ne pas commencer à avoir peur parce qu'on ne réussit pas dans tous les domaines. Demander à un camarade, un ami, de nous prodiguer des conseils sur ce que nous devrions faire, comme il est écrit : « Le souci abat (yach'héna - ‫ )ישחנה‬le cœur de l'homme », ou bien il l'écartera (yessi'héna -‫ )יסיחנה‬de son esprit ou encore il le racontera (yessi'héna - ‫ )יסיחנה‬à d'autres. 2) L'anxiété psychique ne se situe point dans l'esprit de l'homme, elle provient de l'extérieur. Nous comprenons de là que l'être humain a la possibilité de s'en affranchir, le meilleur moyen étant de se rendre compte que chacun d'entre nous fait partie de sa société et de son entourage. L'homme ne doit absolument pas se contenter de recevoir mais il doit également donner abondamment ou plus exactement surtout donner abondamment. Et alors évidemment il s'attendra à moins [de choses] ou sera moins vulnérable parce qu'il partira en quête de son talent et qu'il fera profiter son entourage de ce qu'il pourra donner. Son activité augmentera la satisfaction installée en l'homme, qui conduit à la quiétude. 3) La guérison de l'âme est telle la guérison du corps. Il faut avant tout indiquer le lieu de la maladie. Est-ce parce que son corps est atteint (‫ )גס‬ou parce qu'il est tenté par de mauvaises choses ? Alors tant que la place du mal n'aura pas été entièrement élucidée, on ne pourra pas entreprendre la guérison. Et alors l'homme entame un processus de guérison, cette étape s'appelle « Écarte-toi du mal et fais le bien ». L'ordre « écarte-toi du mal » permet de connaître le problème tandis que « fais le bien » évoque la guérison. Mais la première chose, c'est que l'homme désire ardemment se rétablir de sa maladie et la seconde qu'il doit mettre sa confiance en D. qui peut le guérir, car c'est grâce à D., à la foi et à la confiance que l'on parvient à la guérison.



POINT DE VUE

Par Pierre Jourde

Le juif, coupable universel

Depuis l'entrée de Tsahal dans la bande de Gaza, les médias parlent benoîtement d'"importation du conflit", de "violences intercommunautaires". Elles sont tout de même un peu à sens unique, les violences "intercommunautaires". Cela consiste, en gros, à ce que des jeunes gens d'origine arabo-musulmane s'en prennent à des juifs, manifestant par là leur soutien à leurs "frères" palestiniens opprimés. Ils n'ont d'ailleurs pas attendu le conflit de Gaza pour pratiquer ce sport, et l'agression ou l'injure adressée aux juifs est devenue un phénomène récurrent.

La mort de centaines de femmes et d'enfants palestiniens est un désastre humain qui doit susciter en tout homme l'horreur et la compassion. En conséquence de quoi, il est légitime d'aller casser la figure à un juif de France qui n'y est pour rien. Sans doute parce que ces gens-là, c'est bien connu, forment un lobby. Tout juif est complice. Que soutiennent-ils, en tant que quoi manifestent-ils, ceux qui cassent du juif, et ceux qui manifestent contre l'opération israélienne ? Soutiennent-ils le Hamas ? Savent-ils que les textes de référence de ce mouvement n'ont rien à envier à ceux du Parti nazi ? Que son objectif déclaré est de tuer les juifs et de détruire Israël ? Veulent-ils qu'Israël reçoive éternellement ses missiles sans réagir ? Savent-ils que l'intrication des combattants et des civils est telle, à Gaza, que faire le tri lors d'une opération militaire est d'une extrême difficulté ? Réagissent-ils en tant qu'Arabes ? Mais ils sont français, et en quoi un Français est-il impliqué dans un conflit international, sinon au nom de la justice universelle ? Réagissentils alors au nom de la justice universelle ? En tant qu'êtres humains ? Mais alors, pourquoi ne se révoltent-ils pas quand on massacre les Indiens du Chiapas, les Tibétains ? Pourquoi les centaines de milliers de morts, les inconcevables cruautés perpétrées au Darfour ne les jettent-ils pas dans les rues ? Tout de même pas parce qu'elles sont le fait des milices d'un régime islamiste ? Pourquoi ne trouvent-ils pas

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étrange que les communautés juives aient quasiment disparu de tous les pays arabes, après persécutions et spoliations ? Pourquoi ne réclament-ils pas, au nom de la justice, le droit au retour des juifs chassés ?

Propagande paranoïaque S'ils réagissent en tant qu'Arabes, où étaient-ils quand les Syriens ou les Jordaniens massacraient dix fois plus d'Arabes, palestiniens ou non, que Tsahal ? Savent-ils que l'un des rares endroits du Moyen-Orient où les Arabes bénéficient de droits démocratiques, c'est Israël ? Savent-ils que, pour la liberté, la démocratie, les droits de l'homme, il vaut infiniment mieux être arabe en Israël que juif dans un pays arabe, et, à bien des égards, qu'arabe dans un pays arabe ? Savent-ils qu'Israël soutient financièrement la Palestine, soigne les Palestiniens dans ses hôpitaux ? Que les deux millions d'Arabes israéliens ont leurs députés ? Savent-ils que, si la haine antijuive et le négationnisme se déchaînent dans les pays arabes, attisés par une propagande paranoïaque, qui n'hésite pas à faire usage du faux antisémite des Protocoles des Sages de Sion, la réciproque n'est pas vraie ? Que si de nombreux Israéliens défendent les droits des Arabes, rarissimes sont les Arabes qui défendent des juifs ? Réagissent-ils en tant que communauté opprimée ? Mais alors, pourquoi les Noirs de France ne s'en prendraient-ils pas aux Arabes qui les exterminent au Soudan ? Pourquoi la communauté indienne ne manifesterait-elle pas contre les régimes arabes du Golfe qui traitent leurs "frères" comme des esclaves ? Voilà qui mettrait de l'ambiance dans la République ! Réagissent-ils en tant que musulmans ? Mais où étaient-ils quand on les massacrait en Bosnie, en Tchétchénie, en Inde ? Leur silence ne s'explique tout de même pas parce que les massacreurs n'étaient pas des juifs, n'est-ce pas ? Savent-ils que les musulmans d'Israël pratiquent librement leur culte ? Que l'université hébraïque de Tel-Aviv abonde en jeunes filles voilées ? Combien de juifs en kippa au Caire, à Damas, à Bagdad ? L'exigence de justice est-elle à sens unique ? On finit donc par se dire que ces manifestations, les violences et les cris de haine qui les accompagnent ne sont motivés ni par la compassion envers les victimes palestiniennes, ni par le souci de la justice, ni même par la solidarité religieuse ou communautaire, mais bien par la bonne vieille haine du juif. On peut massacrer et torturer à travers le monde cent fois plus qu'à Gaza, le vrai coupable, le coupable universel, c'est le juif. Une poignée de juifs qui transforment un désert en pays prospère et démocratique, au milieu d'un océan de dictatures arabes sanglantes, de misère, d'islamisme et de corruption, une poignée de juifs qui, en outre, décident de ne plus être victimes, voilà qui est insupportable. Il faut donc bien que les juifs soient coupables, sinon où serait la justice ? Pierre Jourde, romancier, critique littéraire, professeur à l'université de Grenoble-III



SPECIAL IMMOBILIER

Par Maître Sarah CHOURAQUI

Transactions immobilières en Israël : bilan quelques mois après les réformes Explosion des prix de l’immobilier, nombreuses taxes à payer … Voici quelques indications qui pourront servir de bordure protectrice : bilan sur les transactions immobilières en Israël à l’aube de l’été 2014.

1. PHASE PRE-CONTRACTUELLE : Lorsqu’enfin vous trouvez le bien qui correspond à vos attentes, il convient, avant d’entamer le processus d’achat, de vous adresser à votre avocat. Celui-ci devra alors, avant toutes choses, procéder à des vérifications préliminaires auprès de différents organismes afin de sécuriser votre achat et de vérifier la viabilité de ce projet. Le conseil du vendeur s’adressera ensuite à votre avocat pour lui soumettre un projet de contrat qui sera modifié par chacune des parties jusqu’à la rédaction du contrat définitif. Cette phase de vérifications et de négociations peut s'étendre sur une durée allant de trois jours à deux semaines pour un dossier d’une complexité « standard ». Il est important de noter que la notion de « condition suspensive d’obtention d’un prêt » n’existe pas en droit Israélien. Si vous prévoyez de financer une partie de votre achat par le biais d’un emprunt, il est donc primordial, à ce stade (avant la signature du contrat) de demander un accord de principe à votre banque.

2. SIGNATURE DU CONTRAT : Vous devrez alors vous rendre chez l’avocat israélien afin de signer le contrat, ou lui donner procuration pour signer en votre nom. Contrairement aux transactions immobilières régies par le droit français, la seule signature d’un contrat en Israël n’atteste pas de votre qualité de propriétaire du bien. Celle-ci s’acquiert après le règlement complet du prix. L’avocat du vendeur vous délivrera alors les documents vous permettant de vous titrer en tant que propriétaire de ce bien. Le premier versement a en général lieu lors de la signature du contrat, permettant ainsi d’inscrire une note cadastrale à votre nom au registre des biens immobiliers (« le Tabo »). Il est important de préciser qu’il existe des procédés parfaitement légaux vous donnant la possibilité d’acquérir un bien immobilier en Israël sous le nom d’un tiers. C’est le principe du « prête-nom » (« neemanout »), très largement utilisé en Israël et extrêmement sécurisé.

3. LES TAXES : a) La taxe d’acquisition (« mass rékhisha ») : due par l’acheteur Pour les biens à but principal d’habitation acquis entre le16/1/2014 et le 31/12/2014, il existe trois calculs : le calcul pour un résident israélien ne possédant pas d’autre bien immobilier (cas n°1), le calcul standard pour un résident israélien possédant déjà un ou plusieurs autres biens immobiliers en plus de celui-ci, ou un résident étranger (cas n°2), et enfin le calcul pour les nouveaux immigrants (applicable seulement une fois) (cas n°3).

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Attention ! Dans ce Voici les différents taux en fonctions des troisième cas, il est cas énoncés ci-dessus (valables à ce jour) : parfois plus avantaCas n°1 : Prix du bien (en shekel) Taux d’imposition geux pour un nouvel Jusqu’à 1.517.210 nis 0% immigrant devenu isJusqu’à 1.799.605 nis 3,5 % raélien de faire sa déJusqu’à 4.642.750 nis 5% claration selon le Jusqu’à 15.475.835 nis 8% statut de résident isA partir de 15.475.835 nis 10% raélien et non selon celui de nouvel immiCas n°2 : Prix du bien (en shekel) Taux d’imposition grant. Il est fortement Jusqu’à 1.123.910 nis 5% conseillé de vous Jusqu’à 3.371.710 nis 6% adresser à votre avocat Jusqu’à 4.642.750 nis 7% afin d’obtenir une siJusqu’à 15.475.835 nis 8% mulation vous permetA partir de 15.475.835 nis 10% tant alors une optimisation fiscale Cas n°3 : Prix du bien (en shekel) Taux d’imposition maximale. Il existe Jusqu’à 1.644.310 nis 0,5 % également d’autres alA partir de 1.644.310 nis 6% légements et exonérations pour des cas plus particuliers (transaction entre les membres d’une même famille, donation à son conjoint, etc…)

b) La taxe sur la plus-value (« mass shévah ») : due par le vendeur L’article de loi permettant l’exonération de la taxe sur la plusvalue une fois tous les quatre ans a été supprimé le 1er Janvier 2014. Désormais, seul un résident israélien, propriétaire d'un seul bien immobilier à la fois (ou résident étranger prouvant qu’il ne possède pas de bien immobilier supplémentaire dans son pays de résidence) est exonéré, sous certaines conditions, du paiement de cette taxe au moment de la vente de son bien. Cette exonération est toutefois plafonnée. Il existe des cas particuliers que votre avocat pourra vous expliquer de manière plus détaillée (par exemple, la fiscalité en cas de vente d’un bien immobilier ayant pour but le financement de l’achat d’un autre bien). Pour les autres : israéliens (propriétaires de plusieurs biens immobiliers en même temps) et résidents étrangers, la plusvalue réalisée par la vente du bien sera taxée à 25%. Cet article a un but uniquement informatif et ne constitue en aucun cas une consultation juridique.

Par Maître Sarah CHOURAQUI Avocate au Barreau de Tel Aviv Domaines d’activité : acquisitions immobilières et préparation des dossiers de crédit, testaments/successions, droit des sociétés. N° Israélien : 00972-542003572 N° français : 01.77.38.15.80


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Investir en Eretz Israël: un devoir, un mérite Nahmanide, dans ses commentaires sur le Livre des Commandements de Maïmonide, décompte le commandement de vivre en Terre d'Israël comme l'une des 248 mitsvots actives, et souligne sa source dans la Parashat Massé : 'Et vous hériterez de la Terre et vous vous y installerez car c'est à vous que j'ai donné la Terre pour l'hériter' (Nombres 33, 53). Voir page 27 +972 (0)4-62-55-770 - info@yavneel.net www.yavneel.biz



SPECIAL ALYA

Par Alain Zeitoun et Edith Hassine

Reconnaissance des diplômes français en Israël – quelques clarifications… !

Contrairement à ce que des organes de presse et sites d’information ont récemment publié, rien n’a encore vraiment changé en ce qui concerne la reconnaissance des diplômes français en Israël. Pour la plupart des professions, l’obtention d’une licence d’exercer une profession réglementée ou la reconnaissance académique d’un diplôme français en Israël nécessitent toujours des efforts et souvent le passage d’un examen. Les professions paramédicales prisonnières d’un vide juridique qui les a mises au chômage depuis 2009 peuvent bientôt espérer une solution et le droit de passer un examen d’équivalence (comme leurs collègues du reste du monde) grâce au projet du Député Ohayon visant à corriger la loi. Ce projet de loi a récemment été accepté en Conseil des Ministres et va maintenant passer en phase de discussion à la Knesset. Par ailleurs, le gouvernement israélien a nommé le 22 juin 2014 une commission interministérielle dirigée par le Directeur Général du Ministère de l’Aliyah et Intégration, M. Oded Forer, qui est sensée évaluer les blocages à l’intégration et devra proposer ses conclusions et un plan d’action le 22 aout 2014… Attendons et espérons… Pour les candidats à l’aliyah, la multiplicité des acteurs, la diversité des sources, officielles ou non, l’aspect partiel ou erroné de certaines publications voire les effets d’annonce médiatiques, créent une grande confusion, porteuse de faux espoirs, générateurs de déceptions voire de situations douloureuses. Face à cette confusion, l’AAEGE Israël vient de terminer une série de consultations avec la plupart des Ministères concernés pour mettre à jour les informations sur les procédures de reconnaissance des diplômes sur son site (www.aaege-israel.org, rubrique diplômes) et met cette information à disposition des medias qui le demandent. Le but est qu’une information correcte et vérifiée soit disponible en ligne pour les titulaires de diplômes français qui voudraient obtenir leur équivalence ou leur licence de travail en Israël.

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La reconnaissance des diplômes en Israël - deux types de reconnaissance pour les diplômes étrangers : A) la reconnaissance des diplômes par le Ministère de l’Education dont l’objectif est de certifier le niveau académique (exemple : Licence, Master ou Doctorat). Cette certification est très importante pour la grille salariale, pour travailler dans le secteur public ou para-public ou pour poursuivre ses études en Israël B) la reconnaissance des diplômes pour les professions réglementées, obligatoire pour obtenir un permis de travail – cette reconnaissance est donnée par le Ministère de Tutelle de la profession et/ou par l’Ordre Professionnel qui régit la profession – cette reconnaissance professionnelle est obtenue indépendamment de celle du Ministère de l’Education. Le Ministère de l’Aliyah et de l’Intégration (Klita) et l’Agence Juive mettent à disposition de multiples sources d’information sur les procédures de reconnaissances des diplômes : information en ligne (parfois document PDF à télécharger) ou sous forme de brochures imprimées, le plus souvent en anglais, parfois en français traduites à partir des versions en anglais. De ce fait, beaucoup d’informations spécifiques aux diplômes français sont souvent manquantes car le travail de vérification auprès de chaque Ministère n’a pas été fait. Pour corriger cette situation, l’Association AAEGE Israël travaille dans deux directions : 1) lancer des actions de lobbying ensemble avec des associations et groupes partenaires (Collectif Franco-Israélien, CNEF, AMI, Gvahim, Associations des Olim, Lobby Francophone, Darkenou Israël-Europe, etc.) pour que les différents ministères (Alyah et Klita, Education, Economie, Justice, etc.) mettent en ligne une information claire et vérifiée en français sur leur site comme l’avait fait il y a quelques années le Ministère de la Santé, après nos actions de lobbying et 2) mettre en place une plateforme de partage des informations sur l’équivalence des diplômes pour que le lecteur puisse savoir si l’information qu’il a reçue est à jour et comment il peut obtenir de l’aide à ce sujet. Se sont déjà joints à cette plateforme de partage les sites « Arriver en Israël » et « Ashdod Café ». AAEGE Israël (Association des Anciens et Elèves de Grandes Ecoles et Universités en Israël) www.aaege-israel.org Dr. Alain Zeitoun - zeitouna2002@yahoo.com / Mme Edith Hassine - edith.hassine@gmail.com


SPECIAL ALYA

Par Alain Zeitoun et Edith Hassine

Table de synthèse – procédures requises pour certains diplômes – Mise à Jour juillet 2014 Profession / type de diplôme

Quelle procédure ?

Avocats

Ordre des Avocats : reconnaissance des diplômes préalable, puis passage de l’examen du Barreau + stage de 12 mois

Comptables

Examen théorique + stage pratique – organisé par le Conseil des Experts Comptables – Ministère de la Justice

Enseignants

Cours de formation complémentaire à l’enseignement en Israël + examen final sur les matières enseignées – Ministère de l’Education

Ecoles de Commerce

Reconnaissance académique pour les Grandes Ecoles, situation à clarifier pour les autres établissements – Ministère de l’Education

Ingénieurs et Architectes

Enregistrement auprès du Ministère de l’Economie, formalités supplémentaires pour certains ingénieurs (génie civil) et architectes

Licence, Master et Doctorat – concerne toutes les professions Médecins Dentistes Pharmaciens Psychologues

Paramédicaux (orthophonistes, audiologues, kinés, diététiciens, …) BTS, DUT, etc., exemple : opticiens ou podologues

Procédure de reconnaissance académique Min. de l’Education –simplifiée si les établissements d’Education français délivrent « l’annexe descriptive au diplôme, Europass » au format européen et en anglais

Equivalence sans examen pour le diplôme de médecin français, stage requis pour la spécialité + niveau d’hébreu minimum (gimel) – Ministère de la Santé et Conseil Scientifique de l’Association Médicale d’Israel Examen théorique + pratique – peut être organisé en français si un minimum de candidats se présente à l’examen – Ministère de la Santé. Examen théorique – peut être organisé en français si un minimum de candidats se présente à l’examen - Ministère de la Santé

Enregistrement auprès du Conseil des Psychologues pour obtention du Permis d’Exercer la Psychologie en Israel (diplôme Master requis) puis stage complémentaire en Israel pour validation de la spécialisation – suivi d’un examen de fin de spécialité – Ministère de la Santé

Pas d’équivalence à cause d’un vide juridique – projet de loi en cours de discussion à la Knesset – si la loi passe, passage d’examen (peut être formation préalable requise pour certains, en Israël) + examen d’hébreu Procédure inexistante ou à clarifier – en cours de discussions

Source : AAEGE Israël – www.aaege-israel.org - juillet 2014 n° 30 - JUILLET-aout 2014 - www.levhair.com - LPH

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TSOUK EYTAN

Par Guitel Ben-Ishay

La guerre militaire et médiatique Le 07 juillet commençait la troisième guerre d’Israël contre le Hamas depuis le retrait unilatéral de la bande de Gaza en août 2006. Après l’enlèvement et l'assassinat de Guil-Ad, Eyal et Naftali, après trois semaines de bombardements intensifs sur les villes du Sud, qui venaient s'ajouter aux alertes régulières que les habitants subissaient déjà auparavant, l’opération « Tsouk Eytan » était lancée. Deux spécialistes nous livrent leurs analyses, chacun dans son domaine : le Docteur Mordehaï Kedar et le journaliste Boaz Bismuth. personne ne veut et en premier lieu certainement pas le monde arabe. En effet, le Moyen-Orient est inquiet de la progression des Islamistes du « Daesh » et savent que le Hamas en est un proche parent. Les différents chefs d’États arabes préfèrent ne pas trop encourager ces mouvements qui les menacent directement. Parallèlement, le Hamas lui-même est en proie à des dissensions internes. Une ligne de fracture est en train de se dessiner entre la jeune et la vieille garde. La première est beaucoup plus encline à la lutte armée directe contre Israël tandis que la seconde cherche une issue à la situation d’échec annoncée dans laquelle se trouve le mouvement.

Docteur Mordehaï Kedar, Politologue, spécialiste du Proche-Orient Le Docteur Mordehaï Kedar est un universitaire original : politologue, spécialiste du Proche-Orient, parlant couramment l'arabe et professeur au sein du département arabe de l'université Bar-Ilan, il est reconnu comme un expert de la population arabe israélienne. Il a servi pendant de longues années dans les renseignements militaires où il s'est spécialisé dans les groupes islamiques, les discours politiques des pays arabes, la presse arabe, les médias de masse ainsi que la politique syrienne. Il nous fait part de son analyse de la situation actuelle. Le Plus Hebdo : Quel est votre sentiment face à la gestion de l’opération « Tsouk Eytan » sur le plan militaire ? Dr Mordehaï Kedar : L’opération terrestre a été enclenchée à juste titre et c'est sans aucun doute la tentative d'attentat déjoué du jeudi 17 juillet qui en a été l’élément déterminant. En effet, le problème des tunnels souterrains qui permettent aux terroristes de pénétrer sur notre territoire doit absolument être réglé sous peine d’être exposé à de graves attentats qui coûteraient la vie à de très nombreux Israéliens. L’événement du 17 juillet était un avertissement fort : l’armée ne pouvait et ne devait pas s’arrêter là. Notre chance c'est la bêtise du Hamas : avoir tenté cet attentat alors qu’Israël était prêt à accepter un cessez-le-feu !

LPH : Quel est alors selon vous l'objectif principal de Tsahal ? Dr M.K. : Le but doit être de détruire tous les tunnels. Les tirs de roquettes aussi doivent être stoppés mais sur le long terme la tranquillité ne sera assurée que si ces tunnels n'existent plus. LPH : L’anéantissement du Hamas ne fait-il pas partie des objectifs de la guerre ? Dr M.K. : Non, je ne le pense pas. En admettant qu’Israël y parvienne, une question sérieuse se poserait alors : qui remplacera le Hamas ? Dans ce domaine, il vaut mieux garantir une certaine stabilité, quitte à maintenir un groupe comme le Hamas à nos portes. Le meilleur résultat que nous puissions obtenir est de parvenir à imposer une véritable force de dissuasion et ainsi forcer le Hamas au silence.

LPH : On a l'impression que le Hamas est isolé dans le monde arabe pendant cette guerre. Est-ce une réalité ? Dr M.K. : Le Hamas s'est engagé dans une guerre que

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LPH : Qu'en est-il de la population de Gaza ? Soutient-elle le Hamas ? Dr M.K. : Un arabe me confiait récemment qu'au moins 70 % des habitants de Gaza ne veulent pas du Hamas. Mais ils ne peuvent pas exprimer leur opposition sous peine d’être exécutés.

LPH : Comment analysez-vous la réaction des capitales occidentales au vu de l'action israélienne ? Dr M.K. : Israël bénéficie d'un soutien mitigé et ce en raison de la situation inédite qui se déroule sous nos yeux. Jusqu’à maintenant, nous avions des États avec des territoires. Aujourd'hui, notamment sous l'effet de la progression des mouvements islamistes, nous sommes face à des territoires dirigés par des organisations terroristes. C'est le cas en Irak, en Syrie, bientôt en Jordanie probablement, et à Gaza. Le droit international ne connaît pas cette situation. Par conséquent les Occidentaux ne savent pas comment se comporter face à ces groupes. La seule solution est de rendre le dernier État en possession de ces territoires responsable de ce qui s'y passe. Voilà pourquoi Israël est tenu responsable des événements à Gaza et ne peut donc pas profiter d'un soutien massif international. LPH : Des voix s’élèvent pour dénoncer la perte de la force de dissuasion de l’armée israélienne. Partagez-vous ce sentiment ? Pensez-vous que l'issue de la guerre peut être considérée comme une victoire ? Dr M.K. : Pour ce qui est de la victoire, elle est difficile à définir dans ce genre de conflit qui nous oppose à un ennemi qui place le sacrifice comme valeur suprême et qui s'en sert face à l'opinion internationale. Ils transformeront toujours leurs défaites en victoires, c'est leur stratégie. Mais notre force de dissuasion est réelle, nous n'avons pas à en douter.


TSOUK EYTAN

Par Guitel Ben-Ishay

Boaz Bismuth, Journaliste Boaz Bismuth est un journaliste connu du public francophone. Chroniqueur au journal « Israel Hayom », il intervient aussi régulièrement sur I24 News. Parfaitement bilingue français/hébreu, il possède une expertise sur le traitement médiatique du conflit en Israël mais aussi en France et ses répercussions sur la population.

Le Plus Hebdo : Comment jugez-vous le traitement du conflit actuel par la presse internationale en général et francophone en particulier ? Boaz Bismuth : Depuis longtemps, les médias internationaux font preuve d'un manque d’objectivité flagrant, alimentés par des journalistes orientés qui viennent sur place non pas pour y constater les faits mais pour satisfaire leurs rédactions ou leur lectorat. Ils présentent souvent les événements de manière biaisée. Israël est accusé de tous les maux parce que les médias estiment que la violence n’est pas liée au caractère terroriste du Hamas, mais au blocus imposé par Israël à Gaza. Cependant, de plus en plus de personnes s’aperçoivent qu’Israël a été agressé et a su faire preuve de retenue. On note une certaine empathie dans la presse. LPH : Vous étiez en France lors des incidents autour de la synagogue de la Roquette. Quel est votre regard sur l'ambiance en France ? B.B. : Je classerais les Français en trois catégories au regard du conflit israélo-palestinien. La première, celle de ceux qui ne s'en préoccupent absolument pas. La seconde regroupe les Français qui ont une appartenance religieuse et politique qui les amène à prendre position pour tel ou tel camp. La dernière, et selon moi la plus importante, est celle des Français qui se font un jugement en fonction des images qu'ils voient dans les médias. Ceux-là sont contre Israël puisqu'ils ne voient que des morts civils palestiniens et des paysages de ruines à Gaza après les bombardements de Tsahal.

LPH : Vous dites qu'il s'agit de la majorité des Français pourtant lorsque l'on regarde les manifestations, on ne peut que constater que la plupart des manifestants sont musulmans issus de l'immigration. B.B. : Oui, parce que pour franchir le pas entre soutien et manifestation, il faut ressentir une appartenance. Ainsi, les Français peuvent pour la plupart soutenir les Palestiniens sans pour autant aller le crier dans la rue. Ceux que vous verrez dehors sont ceux qui se sentent directement concernés pour des raisons religieuses ou politiques.

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Je souhaite que jamais nos ennemis ne réussissent à nous faire leur ressembler

LPH : Quelles leçons tirez-vous du déroulement dramatique des manifestations en France ? B.B. : Nous sommes en droit de nous demander si toutes les personnes qui manifestent ne sont pas davantage anti-israéliennes que pro-palestiniennes. Ce n'est malheureusement pas nouveau : lors de la deuxième Intifada, les communautés juives de Diaspora avaient aussi payé le prix fort. Mais le dimanche 13 juillet nous avons franchi un cap dans la violence verbale et physique et cela doit nous interpeller. LPH : Que pensez des condamnations fermes du Président François Hollande, du Premier Ministre Manuel Valls ainsi que de la Maire de Paris Anne Hidalgo ? B.B. : Nous ne devons pas faire un faux procès à la France : elle n'est pas antisémite et possède même un arsenal juridique pour lutter contre l’antisémitisme. Mais elle porte en son sein une part non négligeable d’antisémites qui passent à l'action, et cela doit être combattu avec force. Par ailleurs l'absence de drapeaux français dans ces manifestations ne devrait pas être passée sous silence... LPH : Parlons des médias israéliens. Ils sont souvent accusés aussi de laisser trop de place au point de vue de l'ennemi et de ne pas être assez solidaires du gouvernement et de l’armée, surtout en temps de guerre. Quelle est votre opinion ? B.B. : Je préfère vivre dans un pays où tout le monde a le droit à la parole et où les commentateurs peuvent critiquer l'action de leur gouvernement. Ceci dit, en temps de guerre il serait souhaitable de laisser les discordes de côté. Enfin, que voulez-vous, lorsque même le vice-ministre de la Défense se permet de critiquer les décisions du Premier Ministre, on ne peut pas empêcher les médias de le faire ! Ce qui me gêne davantage est que les chaînes de télévision consacrent presque toute leur grille de programmes à la couverture de la guerre. Est-ce bien utile ? C'est à mon sens donner trop d'importance à l'adversaire. Pour moi l'erreur des médias israéliens se situe plus dans la forme que dans le fond. Et je peux vous assurer que la censure militaire est toujours parfaitement respectée.

LPH : Pour conclure, quelle est votre analyse de l’opération militaire en quelques mots ? B.B. : Il s'agit d'un nouveau style de guerre. Je pense que nous pouvons ne pas perdre. En effet, ce style de conflit armé nous amène vers la limite de la force et de la morale. Je souhaite que jamais nos ennemis ne réussissent à nous faire leur ressembler. Selon moi, le seul acteur susceptible de changer la donne sur le long terme est le peuple de Gaza : il doit prendre ses responsabilités face à ceux qui le dirigent. J'ai beaucoup trop de respect pour le peuple de Gaza pour imaginer qu'il accepte d’être dirigé par le Hamas. Quant à Israël, il a une alternative : être le pauvre que l'on plaint ou le fort que l'on condamne, apparemment le choix est fait. n° 30 - JUILLET-AOUT 2014 - www.levhair.com - LPH

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CULTURE L’interview a été réalisée avant les évènements dramatiques de ces derniers jours, certains passages ne sont plus d’actualité, mais leur message, lui, l’est plus que jamais.

Gilbert Montagné n’est plus à présenter. Chanteur français, dans la lignée de Ray Charles et Steevie Wonder, il a fait danser la génération des années 80 sur les paroles de « On va s’aimer ». Il se produira le 14 août prochain à Tel Aviv au Heikhal Hatarbout. Nous l’avons rencontré lors de son dernier séjour en Israël et il a bien voulu répondre à quelques unes de nos questions.

Le Plus Hebdo : Comment vous sentez-vous en Israël ? Gilbert Montagné : Je ne suis pas ici en touriste, je viens le plus souvent possible en fonction de mon emploi du temps et je connais de mieux en mieux Israël. Je me sens particulièrement bien ici.

LPH : Comment percevez-vous Jérusalem ? GM : On ne peut ignorer la dimension spéciale et spirituelle de Jérusalem. Il y a un endroit que j’aime tout particulièrement, qui me touche beaucoup, il est situé sous le Temple, dans les souterrains qui ont été ouverts il y a quelques années au public. Il y a là un endroit que j’adore, où je peux me rapprocher du Saint des Saints, et là il y a un mur avec une pierre particulière que je n’ai jamais touchée ailleurs qu’à cet endroit. Elle est extraordinaire, elle a un grain spécial que je n’ai trouvé nulle part ailleurs. Je trouve magique de pouvoir être là, sous le Temple. Jérusalem est une ville extraordinaire, on n’arrête pas d’y faire des découvertes archéologiques, le passé se dévoile chaque jour sous nos yeux et sous nos mains. Je suis certain que Haschem avait prévu tout cela, je pense que toutes les découvertes, toutes les avancées étaient prévues par D. LPH : Donc votre concert à Tel Aviv était prévu par D. ? GM : Ah mais oui, bien sur ! Je suis très excité à l'idée de chanter le 14 août à Tel Aviv, dans cette merveilleuse salle de Heikhal Hatarbout. Je viens avec mes sept musiciens qui me suivent depuis des années, cela me permet une certaine souplesse dans l'interprétation de mes chansons, dans le choix et l’ordre des titres. Ils sont merveilleux. On sera là pour donner le meilleur de nous-mêmes et un peu plus.

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LPH : Je sais que vous chantez en hébreu ; pensez-vous intégrer quelques chansons dans cette langue lors de votre concert du 14 août ? GM : En effet ce n’est pas impossible, ça risque bien d’arriver.

LPH : Est-ce votre premier concert en Israël ? GM : Non, j’étais venu en 2006 à Raanana, c'était d’ailleurs très spécial car c'était en plein milieu de la 2ème guerre du Liban, et j'étais très fier d'être le seul artiste français à ne pas avoir annulé son concert.

LPH : Que pensez-vous du public francophone ? GM : Il est fantastique. Je crois qu’Israël ne doit pas être considéré comme un refuge, je dis ça en pensant au nombre croissant de l’Alyah, ce que je peux comprendre. Israël doit être un endroit où l’on a envie d’être, non pas en tant que touriste mais pour retrouver ses racines. Je suis un arbre à deux racines : mon père Robert Montagne est né au Centre de la France, ma mère Jeanne Kalfon, elle, est, née à Alger. Elle est venue à Paris en 1925, et en 1935 elle é rencontre mon père. Elle a passé les années de guerre en France et a été sauvée grâce à mon père. LPH : Dans votre livre « J’ai toujours su que c'était toi », vous racontez comment votre père empêche votre mère de se faire recenser en 1939, et lui fait prendre l'identité de sa première femme Jeanne, elle aussi toujours vivante, et a laquelle il était toujours marié.


Par Rosy Chouai et Avraham Azoulay d’Israël, votre maman vous en parlait ? GM : Bien sûr ! Pour elle c’était son Amérique, un rêve lointain presque impossible. Et je tiens à rendre hommage à ceux qui sont venus en 48 et au début de l’État, qui ont construit cette terre. Ils ont eu un courage immense, et pour cela on leur doit du respect. Ils ont bâti, ils ont construit le pays et ont fait qu’un tas de sable devienne la merveille que l’on voit aujourd’hui. On doit leur être reconnaissant. Je me sens bien ici et j’apprends l'hébreu.

GM : Oui c’est une histoire incroyable.

LPH : En quoi l’histoire de votre mère a-t-elle eu une influence sur votre identité juive ? À quel âge avez-vous su que vous étiez juif ? GM : J’ai toujours su que j'étais juif, pour moi c’était écrit dans le ciel, mais… je l’ai vécu comme un secret. C’est ma mère qui a tenu à ce que j’aie une éducation religieuse catholique. Elle avait peur que tout cela ne revienne. Il faut comprendre, je suis né 6 ans après la guerre, et ceux qui n’ont pas vécu la guerre en France ne peuvent pas comprendre cette peur. Mon père, lui, ne nous a jamais emmenés à l’église. Il n’aimait pas tout ça, les curés, les prêtres... Mais ma mère, elle, ne nous a jamais amené dans une synagogue, et pourtant elle m’a toujours parlé de mon identité juive, mais comme s’il s’agissait d’un secret. Il faut comprendre qu’elle a vécu tous les jours de la guerre dans la terreur d’être découverte. C’est bien plus tard, grâce à mon épouse Nicole, que je me suis rapproché plus encore de cette racine, c’est-à-dire aller de temps en temps à la Synagogue. Je me sens très bien à la Synagogue ; quand j’y vais ce n’est pas pour la vitrine. J’y vais pour m'intérioriser, pour être silencieux et surtout pas pour parler de futilités. LPH : Vous parlez beaucoup de votre judaïsme et

LPH : L’une de vos chansons « Laissez les enfants rêver » est d’une actualité brûlante. Vous dites : « laissez les enfants rêver, c’est mon cri mon seul discours On a juste envie d’amour… ». Quel message voudriez-vous transmettre aux mères des trois jeunes Eyal, Naftali et Gil-Ad ? GM : J’ai d’abord un grand respect pour ces mamans qui vivent quelque chose qu’on ne peut même pas imaginer, même si on est proche. Il n’y a qu’elles qui le vivent dans leur chair. Les mots sont faibles par rapport à la douleur, par rapport à ce que ces enfants vivent.

LPH : Vous êtes assez courageux pour prendre position comme cela, naturellement, alors que d’autres artistes ne l’ont pas fait. Tout le monde devrait être du côté des mamans. Comment expliquez-vous que ce n’est pas comme ça ? GM : Je pense que c’est un signe, un signe parmi tant d’autres. Sans être parano, sans inquiétude acerbe il faut savoir interpréter les signes. Je ne veux pas faire de parallèle mais en 39-45, les gens n’ont pas su lire les signes et c’est pour cela que nous avons eu 6 millions de déportés. Je disais toujours à ma mère : « Pourquoi n'êtes-vous pas partis avant » ? Pourquoi s'accrocher à des choses qui sont finalement superficielles, un appartement, un travail. À un moment donné il faut savoir interpréter les signes. On en n’est absolument pas là, certes mais je trouve que c’est une ignominie que le monde ne réagisse pas ou très peu. Je pense que la Paix finit toujours par triompher, mais cela prend beaucoup de temps, et ce temps nous paraît interminable parce que nous sommes des amoureux de la Paix. La guerre, c’est des larmes et du sang pour tout le monde ; on doit se rapprocher de la Paix, pas à n’importe quel prix. Personne ne doit marcher sur personne. Mais je suis persuadé que la Paix triomphera. n° 30 - JUILLET-AOUT 2014 - www.levhair.com - LPH

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SPECIAL VACANCES

Par Arielle Kouchnir

Plaisir ou angoisse ? lorsque que j'examine ces sentiments, cela signifie que j'ai déjà commencé à neutraliser la bombe.

Les grandes vacances C'est incroyable combien d'émotions ces deux mots peuvent susciter : amusement, agrément, ensemble et aventure. Mais d'autre part aussi peur, angoisse et cauchemar. Alors qu'est-ce qui fait la différence ? Toute personne qui se divertit profite-telle nécessairement ? Toute personne malheureuse souffre-telle, objectivement parlant ? Il est clair que tout se situe dans la pensée. Tout est tel que je l'imagine et se transforme bien entendu en réalité. C'est exactement pour cela qu'il faut se préparer convenablement avant le début des vacances. Mais avant la préparation pratique et organisationnelle, il n'est pas moins important – et peut-être même plus – de prévoir la préparation psychique. Peut-être devrais-je me dresser une liste : qu'est-ce qui m'est difficile ? Qu'est-ce que j'appréhende ? Où cela me prend-il ? Où est-ce que je chute ? Si je n'y arrive pas toute seule, peutêtre puis-je demander à quelqu'un de m'aider à procéder à cette analyse. Est-ce que je crains le bruit et la pagaille ? Ou alors les réclamations incessantes ? Ou sinon le sentiment de manque de contrôle de la situation et d'impuissance ? En fait, lorsque que j'examine ces sentiments, cela signifie que j'ai déjà commencé à neutraliser la bombe. Peut-être mes attentes des divertissements sont-elles trop élevées et les enfants le captent-ils ? Peut-être est-ce l'occasion de clarifier ce qui, dans la façon d'agir des enfants, me met en rage, et peutêtre de découvrir où je suis déçue de moi-même et de tout ce qui m'entoure ? Bien entendu, il n'est pas toujours facile de se retrouver confronté à cette prise de conscience mais il vaut la peine de l'éclaircir. J'ai rencontré un jour des parents aisés qui passaient des

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vacances grandioses avec leurs enfants. Plus tard, ils perdirent leur fortune et furent stupéfaits de découvrir qu'un passetemps simple comme tartiner de chocolat des pitot, sortir l'après-midi dans un parc à proximité, s'y asseoir tranquillement, en laissant les enfants s'amuser, ne les a pas fait profiter moins que les divertissements onéreux qu'ils s'offraient jadis. Une fois que je suis davantage consciente de tout cela, je peux vérifier ce que je souhaite réellement. Après m'être plus ou moins raffermie intérieurement, me voilà capable de contenir les enfants et de les écouter. À présent, suivant les âges, on peut réunir un conseil de famille et présenter les attentes ainsi que les limites, puis voir comment bâtir un programme ensemble. Ce n'est pas si simple étant donné qu'une telle réunion n'est pas seulement technique. Seul un parent non menacé peut contenir les nombreux points et émotions qui y surgissent, et y réagir comme il le faut. C'est là que se cache la clé et c'est là aussi qu'est dissimulée la foi : ai-je l'impression que tout m'est défavorable ou estce que je sais et ressens que D. m'aime et me donne tout de la meilleure manière et dans tous les détails ? Si je suis du genre victime, c'est une excellente occasion de voir où la victime enfouie en moi émerge, grimpe et demande une contrepartie. Impossible de fuir. Il s'avère que même pour se distraire et profiter des vacances avec les enfants, je suis obligée avant tout de me donner rendez-vous à moi-même. Et plus je clarifierai cela profondément, plus je serai capable d'affronter agréablement la famille et tout le reste. Pour moi, en ma qualité de formatrice pour parents, rien n'est plus réjouissant que des parents qui racontent qu'ils ont vraiment bien profité des vacances, ce qui autrefois n'était pas du tout trivial. Bonnes vacances.


SPECIAL VACANCES

Par Arielle Kouchnir

Le compte à rebours

Les vacances sont arrivées et vous vous sentez déjà fatiguée. Allez, ça y est, qu'elles se terminent déjà ! Vous n'avez pas la force de supporter la pagaille des enfants, le bruit, les disputes incessantes. Et même lorsque vous essayez enfin de faire des travaux manuels avec eux – le petit renverse toute la colle, et vous vous promettez que c'est la dernière fois que vous laissez des gouaches passer le seuil de la maison. Or voilà, j'ai une nouvelle sensationnelle : la situation n'a pas forcément besoin d'être telle. Elle peut être différente. Il est vrai que cela demande du travail, il n'existe pas de solutions magiques, mais cela n'exige pas plus d'effort que de s'asseoir sur le canapé, épuisée et énervée, et d'attendre que les enfants aient enfin atteint l'âge de dix-huit ans.

Lorsque vous essayez enfin de faire des travaux manuels avec eux – le petit renverse toute la colle, et vous vous promettez que c'est la dernière fois que vous laissez des gouaches passer le seuil de la maison Commençons par le commencement. Vous souvenez-vous de « L'homme à la recherche d'un sens » de Victor Frankl ? C'est dans les camps d'extermination qu'il découvrit quelque chose d'extraordinaire. Survivait celui qui avait une raison pour laquelle survivre, un sens qui le faisait tenir et lui insufflait la vie. « Celui qui a un "pourquoi" pour lequel vivre, pourra supporter pratiquement tout "comment" » (Nietzsche). Rien à comparer, mais pourtant la situation est semblable pendant les grandes vacances ainsi que dans tous les défis de la vie. Si je comprends bien le « pourquoi », alors j'aurai aussi des forces. Pour en avoir, nous devons nous sentir liées à une valeur. Une valeur qui m'est importante, une valeur à laquelle je crois. Et, sachez-le, c'est une chose qui se renouvelle. Même dans l'éducation des enfants. Pourquoi élevons-nous des enfants ? Cela a l'air si simple ; or savez-vous combien de fois, en me levant le matin, j'ai demandé à mon conjoint : « Rappelle-moi, s'il te plaît, pourquoi nous voulions mettre

des enfants au monde » ?! Sérieusement. Ce que je lui demandais, c'était en fait l'attachement à une valeur. Alors qu'avant la naissance de l'aînée, il était évident que je voulais avoir un bébé, tout simplement, sans explications, après la naissance de la septième j'ai dû parfois me rafraîchir la mémoire. Pourquoi, finalement, en avais-je voulu encore ? On l'oublie pour ainsi dire. Lorsqu'il n'y a pas le « pourquoi », il n'y a pas non plus les forces, la volonté, la motivation. Cependant, quand je comprends clairement la valeur que je souhaite appliquer, mes yeux brillent, et je me sens remplie de forces. La flamme éternelle brûlera sur l'autel, elle ne s'éteindra jamais. Alors choisissez une valeur qui vous emballe et que vous aimeriez mettre en pratique – renforcement de l'un des enfants, coopération entre les enfants et vous, lien entre deux frères. Quelque chose qui soit en rapport avec les enfants. En fin de compte, eux et nous nous côtoierons beaucoup dans les deux mois à venir. C'est ce que j'ai fait l'année dernière. Une de mes filles avait l'air d'avoir le moral en baisse depuis un certain temps. J'ai décidé de l'encourager, de la fortifier. Réfléchir à cela m'enthousiasmait, je savais que c'était un but qui en valait la peine. C'était le premier pas. Mais comment allons-nous nous y prendre dans la réalité ? J'ai pensé à deux directions : apprendre à nager et à faire du vélo. Je m'étais fixé ces deux objectifs pour cet été là. La rendre plus sûre d'elle, renforcer ses capacités, passer du temps seule avec elle et lui accorder de l'attention. Le fait de clarifier le but et son importance m'ont beaucoup aidée. Je savais ce qui allait se passer durant cet été, je m'étais focalisée sur un point. Nous sommes allées souvent à la piscine ; à chaque fois je lui apprenais un mouvement nouveau, une autre respiration. Nous plongions ensemble dans l'eau profonde, en criant bien fort. Je demandais aux garçons de courir après elle en lui tenant la bicyclette. Ainsi, parmi toutes les tâches des vacances, je savais que je me concentrais sur ce but. J'ai conservé mes forces et répondu à mes propres besoins. J'avoue ne pas avoir regretté que les vacances se terminent. Contente, joyeuse, j'ai envoyé la compagnie dans les établissements scolaires et j'ai respiré profondément les ondes du silence bienvenu. Mais voir, à la fin des vacances, ma fille de cinq ans et demi rouler en vélo sans petites roues et nager toute seule à la piscine m'a procuré une énorme satisfaction et une grande joie. Si c'est ce que les vacances m'ont permis d'être et de faire – cela suffit déjà. n° 30 - JUILLET-AOUT 2014 - www.levhair.com - LPH

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INTERVIEW Les Bar-Lev, famille itinérante… Certaines personnes décident à un moment donné de leur vie de changer de direction, faire un break, explorer d’autres horizons. C’est le cas d’Amotz et Osnat Bar-Lev et leurs deux enfants, Alma et Imri, qui ont quitté leur appartement près de Jérusalem pour parcourir le pays de long en large avec comme toute demeure une camionnette aménagé en petit appartement. Le Plus Hebdo a essayé d’en savoir davantage sur cette famille devenue « globe-trotters » dans leur propre pays ! Le Plus Hebdo / LEV HA’IR : Comment vous-est venue cette idée ? Décision spontanée ou mûrement réfléchie ? Osnat Bar-Lev : Cette idée a lentement mûri dans notre tête. J’ai terminé un doctorat l’an passé. Je me suis dit qu’il serait bien que je fasse un voyage avant d’envisager un post-doctorat ou une entrée dans la vie active. J’ai accouché de notre fils Imri et nous avons voulu partir quelques temps en Espagne ou au Portugal pour y travailler dans des fermes organiques. LPH / LH : C’est votre domaine ? OBL : C’est celui de mon mari. Il voulait apprendre davantage dans le domaine de l’écologie et de l’environnement, dans lequel il travaille déjà.

LPH / LH: Et… OBL : Comme cela n’a pas pu se concrétiser pour des raisons techniques, un ami nous a dit « mais pourquoi ne feriez-vous pas cela en Israël ?! » Et il nous a parlé du « WOOFing», acronyme de « World-Wide Opportunities on Organic Farms”. Il s’agit d’une formule connue internationalement, avec des fermes organiques réparties dans le monde et qui accueillent des volontaires qui travaillent en contrepartie du gite, du couvert et de tous les besoins de base. Israël fait partie des plus de 40 pays membres de cette organisation aujourd’hui. Notre ami nous a parlé d’un endroit dans la Arava qui accueillait des volontaires du monde entier…

LPH / LH: Et ce fut le début de l’aventure…. OBL : Il s’agit du « Meshek Ofaïm » qui se trouve dans le moshav agricole Idan. Cette ferme a la particularité de ne pas employer de la main d’œuvre à bon marché, comme les Thaï-

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On apprend aussi à vivre à un rythme plus sain et plus proche de la nature, ce que la plupart des gens ont oublié

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landais par exemple - phénomène très fréquent dans la Arava - mais de faire travailler des volontaires du monde entier ainsi que des soldats libérés de Tsahal, selon des critères et des normes éthiques élevées.

LPH / LH: Et c’est là que vous vous êtes installés ? OBL : Non, en fait, car cette ferme n’était pas organisée pour accueillir des familles. Alors on nous a recommandé des gens qui vendaient une camionnette transformé en studio ce que nous avons fait et c’est ainsi que nous avons débuté une « nouvelle vie » de nomades. Nous nous sommes donnés une période de temps, au moins quatre saisons, durant laquelle nous allons parcourir le pays, connaître des endroits, des gens, travailler en communauté et vivre une autre vie que celle que nous avions avant. Nous avons commencé par la Galilée. LPH / LH: Comment organisez-vous vos déplacements ? Le temps que vous restez dans chaque endroit ? OBL : Au début nous faisions un planning précis, mais au fur et à mesure nous agissons « au flair » et en fonction des circonstances. De manière générale nous restons dans un endroit assez de temps pour apprendre son histoire et sa géographie, connaître la région, échanger avec les habitants et apporter notre contribution. Et souvent, lorsque nous sommes dans un endroit, nous entendons parler de la destination suivante par le bouche à oreille.

»

LPH / LH: Y a-t-il un endroit qui vous a particulièrement marqué ? OBL : Oui, nos pérégrinations nous ont mené vers un endroit au « du bout du monde » appelé « Shah’arout », situé près de la base militaire «


Par Shraga Blum ment restés un mois, avec une séparation très émouvante. Nous nous sommes fait des amis pour la vie. De manière générale, les gens sont très curieux de savoir comment nous vivons et nous débrouillons. Ils s’arrêtent pour nos questionner et sont souvent très admiratifs. Certains médias se sont aussi intéressés à ce que nous faisons. C’est plutôt du côté de la famille qu’il a fallu « bien expliquer » le sens de notre démarche surtout au début… ! Mais on n’est pas obligé d’abandonner tout et définitivement, on peut tout à fait décider de faire une « pause » limitée dans le temps.

LPH / LH: Avez-vous rencontré des problèmes techniques ? OBL : Oui, pas mal…déjà avec le véhicule qui n’était pas de toute première main ! Sur le plan financier nous travaillons en échange du gite et du couvert, et nous avons aussi parfois travaillé contre rémunération. Mais même si nous n’avons plus de loyer ou d’électricité à payer il y a des dépenses inévitables. Et il va de soi que nous n’avons pas de télévision, et Internet uniquement dans les endroits où nous sommes reliés au réseau d’électricité.

Ovda », en direction d’Eilat. Nous sommes restés làbas un mois, nous y avons travaillé et avons été accueillis comme de la famille par cette communauté qui vit de la manière la plus simple qui soit. C’est la première fois où nous nous sommes posé la question de poursuivre notre aventure ou nous installer là-bas. Mais nous avons finalement opté pour continuer la route car il n’y avait pas de structures pour nos deux enfants.

LPH / LH: Vous êtes un peu comme les Enfants d’Israël dans le désert… OBL : Exactement. Chaque départ ou arrivée exige beaucoup d’organisation et de travail.

LPH / LH: Comment les gens vous accueillent-ils ? Comment voient-ils votre décision ? OBL : La plupart des gens nous envient et nous disent qu’ils rêveraient de faire un tel « break » dans leur vie ! Et ceux qui craignaient l’arrivée de volontaires sous forme d’un jeune couple avec des enfants en bas-âge ont été les plus impressionnés de la manière dont nous nous sommes adaptés à leurs communautés. Il y a même un endroit qui nous avait donné une autorisation pour une semaine et nous sommes finale-

LPH / LH: Faut-il un grain de folie pour faire que ce que vous faites ? OBL : Non, mais une foi profonde et beaucoup d’optimisme. Et nous apprenons énormément au fur et à mesure de nos pérégrinations. On apprend aussi à vivre à un rythme plus sain et plus proche de la nature, ce que la plupart des gens ont oublié, ce qui permet paradoxalement de faire davantage de choses ! Et surtout, nous voyons que nous avons un merveilleux pays avec des gens extraordinaires.

LPH / LH: Justement, en parlant des enfants, comment vivent-ils la chose ? OBL : Tout d’abord, cette aventure n’est possible que parce qu’ils n’ont pas encore atteint l’âge scolaire. Mais ils sont très heureux. Notre fille Alma, qui a un peu plus de 3 ans, comprend bien les choses et a énormément de plaisir avec cette vie dans la nature et le fait de rencontrer un tas de gens nouveaux. Nous leur expliquons tout ce que nous faisons, même au petit Imri, et nous prenons beaucoup de photos pour eux, plus tard.

LPH / LH: Avez-vous une date de « retour » ? OBL : Lorsque nous serons dans un endroit où nous sentirons que « nous sommes arrivés », nous nous y fixerons.

LPH / LH: Lorsque vous avez débuté, qu’avez-vous fait de vos meubles et affaires ? OBL : Nous avons vendu ou donné pratiquement tout et laissé un peu chez la famille. C’est un long processus psychologique pour se rendre compte que nous n’avons finalement pas besoin de grand-chose pour vivre. Aujourd’hui nous avons chacun une seule étagère pour nos affaires personnelles dans la camionnette ! Et si un jour nous intégrons un logement définitif, nous réfléchirons à deux fois avant d’acheter de multiples objets.

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NOS RACINES

Par Jean-Pierre Allali

Communautés juives du monde entier

Des juifs à Gibraltar Gibraltar. Un rocher de six kilomètres carrés planté à l'extrémité méridionale de la péninsule ibérique en face du Maroc. Quelque trente mille habitants vivent là, sur ce territoire britannique depuis le traité d'Utrecht de 1713 qui a suivi la conquête du lieu par les Anglais sur les Espagnols en 1704. Gibraltar tire son nom d'un chef berbère, Tariq Ibn Ziyad, et la montagne de Tarik, Djebel Tarik, est devenue Gibraltar. C'est là que se dressent les fameuses « Colonnes d'Hercule » situées de chaque côté du détroit de Gibraltar. C'est là aussi, que depuis des millénaires vit une petite mais dynamique communauté juive. La synagogue Abudarham de Gibraltar

Certains chercheurs font remonter la présence de Juifs à Gibraltar à la période des Visigoths au 4ème siècle, mais les premières traces avérées datent d'un millénaire plus tard. Un document de 1356 où la communauté juive demande de l'aide pour payer la rançon de prisonniers a été retrouvé ainsi qu'un autre où l'on apprend que des Juifs échappés de la ville de Cordoue en Espagne ont trouvé refuge sur le Rocher en 1473. Sous le règne d'Isabelle la Catholique, l'Inquisition a touché les Juifs qui vivaient à Gibraltar, alors espagnole. Seuls ceux qui ont accepté ou feint d'accepter le judaïsme ont pu y demeurer. Les descendants des fuyards reviendront après la conquête britannique malgré la clause du traité d'Utrecht imposée par les Espagnols qui prévoyait que nul Juif ( et d'ailleurs nul Maure) ne puisse élire domicile à Gibraltar. Tolérants et plus souples, les Anglais fermeront les yeux, ce qui justifiera, selon leurs ennemis, le siège de la ville par les Espagnols en 1727. Sans succès, fort heureusement. Il faudra attendre 1749 pour voir naître une véritable communauté. Un rabbin venu de Londres, Isaac Nieto, crée la congrégation Shaar Hachamaïm ( Les Portes du Ciel) et fait construire une synagogue. Il y a alors 600 Juifs à Gibraltar. Plus tard, en 1781, seront bâties les synagogues Nefutsot Yéhouda et Ets Hayim et, quarante ans après, en 1820, ce sera à la synagogue Aboudarham de voir le jour.

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En 1859, lors du conflit entre l'Espagne et le Maroc, de nombreux Juifs de Tétouan et de Tanger se réfugient à Gibraltar. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le Rocher est utilisé comme base d'opération des Alliés et les Juifs de Gibraltar, pour la plupart, sont évacués vers la Grande-Bretagne. Certains, après la Guerre, choisiront de rester au Royaume Uni. Bien qu'elle ait parfois atteint le quart voire le tiers de la population totale, la population juive n'a jamais été très importante numériquement, le record datant de 1878 avec 1533 Juifs recensés. Ils sont aujourd'hui, en 2014, environ 800. Outre les quatre synagogues, on trouve à Gibraltar des écoles juives, un foyer pour personnes âgées, un mikvé, un café « cacher » et des représentations des grandes organisations comme la Wizo. L'organe central de la communauté est le Managing Board of the Jewish Community. Les Juifs de Gibraltar parlent l'anglais, l'espagnol, le judéo-espagnol et, pour nombre d'entre eux, d'origine séfarade, l'arabe. Ils pratiquent également un dialecte spécifique, le llanito, mélange de plusieurs idiomes. Parmi les Juifs gibraltariens qui se sont distingués, notons Sir Joshua Hassan qui, par deux fois, a été Premier ministre de Gibraltar et Salomon Lévy, neveu du précédent, qui a été maire de Gibraltar de 2008 à 2009.



COTE PSY

Par Laurence Bernheim, Psychothérapeute

Phobies et hyper- réactivités émotionnelles :

S’en débarrasser définitivement !

- Voyons, ne sois pas ridicule. C’est une toute petite araignée ! - Treize étages à pied juste parce que tu as peur de l’ascenseur. Prends un peu sur toi ! - Comment. Tous ces amis sont venus des quatre coins du pays pour t’honorer, et toi, tu ne fais même pas l’effort de leur dire un petit mot. Ou bien encore : - C’est vraiment ridicule de te mettre en colère pour si peu ! - Deux ans de mariage et tu en es encore là, avec ta supra-jalousie. Qu’est-ce que ça peut bien te faire que je dise bonjour à cette fille ?! De l’extérieur, tous ces comportements paraissent exagérés. Et pourtant ces personnes sont traversées par un torrent de stress, angoisse, sueur, tremblements. En plus, elles doivent faire face à la totale incompréhension de l’entourage. Alors, SOYONS CLAIRS ET SANS APPEL : ces réactions sont totalement hors de contrôle ! Leur cerveau est en mode totalement automatique. Il réagit à une mémoire sensorielle inscrite dans son corps. Plus rien de rationnel ici. Prenons quelques instants pour comprendre ce qui se passe. Toute phobie ou hyper réactivité émotionnelle est liée

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à un événement traumatique, que nous avons vécu dans notre toute petite enfance, en intra-utérin, pendant l’accouchement ou avant nos quatre-cinq ans. Nous vivons tous quelques dizaines de traumatismes dans cette période de la vie, traumatismes essentiellement inconscients et donc impossibles à retracer, car occultés par notre cerveau. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi nous n’avons pas, ou si peu de souvenirs de notre petite enfance. Ces traumatismes, contrairement à ce que l’on pourrait croire, vu l’empreinte qu’ils ont laissé dans notre corps, sont très rarement des drames. Il est d’ailleurs fréquent que l’entourage ne se soit rendu compte de rien au moment précis où les choses se déroulaient. En revanche oui, pour l’enfant qui le vit à cet instant, la chose est dramatique. Car à l’instant précis, l’enfant pense mourir et c’est cette sensation de mort qui va s’inscrire dans son corps. Couché sur le ventre, le visage contre le matelas, une chute sur la tête, la tête sous l’eau de la douche, une grosse faim, sa maman qui disparaît au bout de la rue… autant d’événements anodins, vécus dramatiquement pour l’enfant, qui n’a pas encore la maturité suffisante pour relativiser ce qui se passe. Il vit tout au premier degré, totalement en fusion avec l’événement et la brève sensation de mourir. Ces expériences sont alors mémorisées par notre cerveau émotionnel, sous forme de perceptions sensorielles – images, sons, sensations corporelles, odeurs, goûts. Et le vécu corporel (cette tornade) est gardé en mémoire par le corps. Tout cela passe totalement inaperçu puisque les mémoires émotionnelles et corporelles sont en sommeil. Et puis un jour, l’événement initial est réveillé par une situation très anodine, elle aussi. Sa seule particularité est d’avoir en commun avec l’événement initial l’une des perceptions sensorielles gardées en mémoire. Une couleur, une odeur, une texture, un ressenti dans le corps… Et là tout d’un coup, le cerveau émotionnel croit reconnaître le danger de mort, et c’est la cascade émotionnelle ! C’est aussi simple et puissant que cela ! Il existe aujourd’hui plusieurs techniques qui permettent de désamorcer le processus phobique ou l’hyper réactivité. Dans tous les cas, on cherche à brouiller les circuits du cerveau, à vider la charge émotionnelle ou à vider la mémoire du corps de l’événement initial. Parfois très rapidement, parfois avec un peu d’acharnement et de tergiversations, mais la réussite est toujours au bout du processus. Laurence Bernheim, Psychothérapeute 054 700 73 61 laucain@aol.com


PORTRAIT

Propos recueillis par Magali Barthès

Déborah Amar, un talent à l’état pur Originaire d’Allauch, cette jeune femme de 27 ans, que l’on surnomme aussi Déby débo, est promise à un bel avenir. L’anglais est sa langue de prédilection, mais c’est l’hébreu qui lui procure le plus d’émotions. Sa voix, sa grâce, et sa présence sur scène raviront peut-être le public de la capitale, sa ville d’adoption. Rencontre.

Lev Haïr : « Avez-vous toujours eu cette passion pour le chant ? » Déborah Amar : « Ma passion du chant date d’environ huit ans maintenant ». L.H : « Que vous procure le chant ? Est-ce une façon de rêver, de faire part de vos sentiments ? »

D.A : « Le chant m'apporte beaucoup d’un point de vue personnel. Il me permet d'exprimer mes émotions, sans forcément les révéler directement. C'est aussi une manière de me produire en public, qu’il y ait beaucoup de monde ou pas, et prendre confiance en moi ».

L.H : « Vous chantez en français, anglais et hébreu. Quelle est votre langue favorite ? » D.A : « Si je devais choisir un répertoire, je privilégierais l'anglais ; c’est là où je suis la plus à l'aise vocalement. Mais bizarrement, c’est l’hébreu qui me procure le plus d'émotions, et me permet le mieux de m’exprimer. Je suis toujours émue en chantant « Ima », même si je n'en comprends pas toute la signification ». L.H : « Quelles sont vos références musicales et vos chansons de prédilection ? » D.A : « Je chante « Ima » pour rendre hommage à mes parents, mais la chanson qui me caractérise le plus reste « Turn me on » de Norah Jones. Mes références musicales sont princpalement Adèle, Norah Jones et Melody Gardot ». L.H : « Aimez-vous chanter dans différents genres musicaux ? » D.A : « Je me prête à tous les genres musicaux, j'ose chanter et aller découvrir des univers que je ne connais pas ». L.H : « Vous avez participé à diverses émissions de variétés ; quels souvenirs en gardez-vous ? » D.A : « J’ai eu l’occasion d'être confrontée à des jurys lors de plusieurs castings. Cela m’a permis d’avoir des avis sur mes prestations et de les améliorer en tenant compte des conseils ».

L.H : « Avez-vous le souhait de collaborer avec des musiciens ? » D.A : « J’aime beaucoup partager les expériences, travailler avec des artistes d’univers différents, afin d’apporter une touche personnelle. A ce titre, j’aurais plaisir à collaborer avec Jean-Marc de Radio JM ou Anthony du groupe Zicos, si l’opportunité se présente ». n° 30 - JUILLET-AOUT 2014 - www.levhair.com - LPH

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HASBARA

Par Shraga Blum

« The Face of Israel »

Visite en Israël d’une délégation des « Jeunes Populaires » « The Face of Israel » est une initiative de diplomatie publique lancée pour faire connaître Israël auprès des acteurs influents à travers le monde. Israël est l’un des pays les plus mal compris de la planète et son image est largement déformée par le prisme des préjugés, de l’ignorance et de la propagande. Financé par des investissements privés, « The Face of Israel » propose des programmes adaptés pour des personnes ou groupes qui se rendent en Israël et pourront se confronter aux réalités israéliennes dans de nombreux domaines. C’est ainsi qu’à l’initiative, et sous la direction de Michel Azoulay, directeur de « The Face of Israel » pour la France, un groupe d’une dizaine de membres des « Jeunes Populaires » créés au sein de l’UMP pour favoriser la participation des jeunes de 16 à 30 ans au débat public, a récemment effectué un voyage en Israël. Alors que le groupe se rendait à Sderot, nous avons pu parler à Axel Mouffron, jeune conseiller municipal d’un village près de Dijon. Le Plus Hebdo : Dans quel esprit êtes-vous venus en Israël ? Alex Mouffron : À l’invitation de « Faces of Israel » nous sommes venus sur place découvrir les enjeux et les différents aspects d’Israël dans les domaines économiques, politiques. Nous avons rencontré des jeunes de formations politiques différentes. Nous voulons avoir un aperçu global du pays même si c’est sur un temps assez court. Nous ne sommes ici que pour cinq jours ! LPH : Avec votre présence sur place et les entretiens que vous avez, obtenez-vous le sentiment, comme beaucoup de gens dans le même cas, qu’Israël est bien différent de la manière dont il est décrit à l’étranger ? AM : Il est clair que ce que nous voyons n’a souvent rien à voir avec ce qui nous est présenté à travers le prisme de certains médias en France. Ici nous voyons les gens, nous

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Il est clair que ce que nous voyons n’a souvent rien à voir avec ce qui nous est présenté à travers le prisme de certains médias en France 42

»

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parlons avec eux, nous voyons comment fonctionne le pays. Nous sommes notamment impressionnés par la diversité des villes, comme Tel-Aviv et Jérusalem. C’est une véritable opportunité pour nous de faire connaissance avec ce pays.

LPH : Vous venez dans une période agitée et tendue. Sentez-vous cela lors de votre visite ? AM : Cela n’a pas modifié notre emploi du temps, mais nous avons pu ressentir cette tension à travers nos rencontres. La population est très inquiète quant au sort des trois jeunes israéliens kidnappés (ndlr : l’interview a eu lieu avant de connaître l’issue tragique de l’enlèvement). C’est aussi pour nous une manière de nous rendre compte que nous sommes dans une région sensible aux enjeux géopolitiques particuliers. C’est vraiment autre chose que de l’apprendre par des médias.

LPH : Lors d’un débat en France, saurez-vous rééquilibrer les choses au cas où ? AM : Il est clair que nous avons maintenant plus d’éléments pour répondre après ce que nous avons vu, surtout face à des gens de la gauche française qui sont souvent très loin des réalités d’ici.

LPH : Dans quel parti français trouve-t-on aujourd’hui les plus grands amis d’Israël ? AM : Il y en a dans tous les partis ou presque, mais au niveau des choix, une partie de la gauche a tendance à être plus hostile à Israël et à sa politique. L’UMP se refuse d’être catégorique sur des sujets complexes. LPH : Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné en Israël ? AM : Son dynamisme, notamment économique. La « startup nation » n’est pas un mythe et on voit qu’Israël ce n’est pas seulement un conflit. La France ferait bien de s’inspirer d’Israël en matière économique et fiscale.


JUDAISME

Par Rav Spitezki

Choisir Notre vie est-elle le fruit de notre choix ? En d’autres termes, avons-nous pleinement choisi notre conjoint, notre métier ou notre lieu de notre résidence ? Avonsnous la pleine maîtrise de notre devenir ? C’est à ces questions que la paracha Pin’has répondra. Un verset (Nombres 26, 55) de la paracha nous apprend que la terre d’Israël était répartie entre les tribus par le principe du Goral, un mot hébreu qui signifie « tirage au sort ». Mais le tirage au sort ne signifie pas ici un partage désordonné et le fruit du hasard. En fait, c’est D.ieu qui affecta à chaque tribu le territoire sur lequel elle devait vivre. Ce principe d’héritage ne concerne pas seulement la Rabbi Avraham, surnommé le terre d’Israël. Il existe aussi Mala’h (l’Ange), du fait de sa dans la vie de chacun d’engrande sainteté, était le fils du tre nous et là encore, Maguid de Mézeritch, le succomme pour la terre d’Iscesseur du Baal Chem Tov à la raël, chacun reçoit directement de D.ieu la part qui tête du mouvement hassidique. lui revient. Il est vrai que la Un jour, alors qu’il n’était qu’un plupart des évènements qui enfant, il joua à cache-cache émaillent notre vie quotiavec d'autres enfants. Lorsque dienne sont le fruit de nos vint son tour de se cacher, son choix, mais cette affirmaami ne prit pas la peine de le tion n’est que partiellement chercher et quitta l’endroit sans vrai. En fait, D.ieu nous informer le petit Avraham. Très conduit vers ces choix pour peiné par l’incident, il partit chez que nous prenions ceux qu’Il a nous a réservés. son père pour lui demander Prenons l’exemple du mapourquoi son camarade ne riage. David rencontre l’avait pas recherché alors que Rivka et désire se marier lui-même l’avait fait. Les larmes avec elle parce qu’il trouve aux yeux, le Rabbi lui répondit : en elle de nombreuses qua« Il en est même avec D.ieu. Le lités : elle est charmante, Créateur se cache pour que les intelligente, raffinée et praêtres humains Le recherchent. tique comme lui la Torah. Mais qui le fait réellement » ? Finalement, il la choisira en fonction de ses qualités. Il y a ici un choix mais David n’a fait, par cet engagement, qu’entériner le choix de D.ieu qui voulait qu’il choisisse Rivka. C’est le Goral… une décision divine qui se présente à nous et qui nous dépasse.

Sages d’Israël

Faire fructifier Quand une tribu recevait sa partie de la terre d’Israël, elle devait la travailler et la faire fructifier. Il en est de même sur le plan spirituel. Aujourd’hui encore, D.ieu nous consacre dans ce monde une « partie de vie » (un conjoint, des enfants, un métier). Nous de-

vons les « faire fructifier ». Avec son épouse, un mari doit construire un foyer où règnent l’harmonie et une atmosphère imprégnée par les valeurs éthiques de la Torah. Avec sa famille, un bon père doit éduquer ses enfants pour qu’ils aient un avenir radieux et une vie équilibrée. Nous avons tous un métier, des qualifications, des aptitudes diverses. Ce sont non seulement les moyens de gagner notre vie honorablement, mais aussi de faire en sorte que ces activités quotidiennes soient imprégnées des valeurs du Judaïsme. Un musicien doit également utiliser son talent pour faire rayonner autour de lui la spiritualité. Un informaticien ou un commerçant utilisera toutes les occasions possibles pour que grâce à son comportement les personnes qu’il rencontre apprécient mieux les valeurs de la Torah.

« » C’est l’étude de la Torah qui nous clarifiera nos choix

Une clarté absolue Certains pourraient poser une question. Comment savoir que l’on a fait le bon choix dans tous ces domaines ? La réponse à la question est simple et essentielle à la fois. C’est l’étude de la Torah qui nous clarifiera nos choix. La Torah nous donne les moyens de mieux nous connaître. Étant l’émanation de la Vérité divine, la Torah nous donne les codes pour déceler tous les aspects de notre personnalité et les moyens de l’affiner. Dès lors, celui et celle qui s’y engagent découvrent le monde et les êtres humains sous l’angle d’une clarté absolue. À partir de là, on n’hésite plus devant un choix. C’est l’une des raisons qui explique pourquoi la Torah est qualifiée de « Torat ’haïm », une Torah de vie. Son étude nous permet de donner un sens véritable à la vie. n° 30 - JUILLET-AOUT 2014 - www.levhair.com - LPH

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EDUCATION

Par le Dr. Jerry Lob

Parler aux enfants des tragédies

Quand une tragédie survient, sachons préserver la sensibilité de nos enfants Les parents doivent filtrer les informations qui parviennent à leurs enfants, tant pour ce qui est de leur quantité que de leur nature. Car il faut protéger la sensibilité psychologique des enfants. Moins les documents seront visuels, mieux cela vaudra. En regardant un film, l’enfant se console des choses pénibles, en se disant que ce n’est pas vrai. Dans le cas d’une tragédie, les enfants les plus jeunes ne doivent pas voir d’images du tout. Ni télévision, ni images d’Internet. Ce serait au détriment des enfants, et cela pourrait même provoquer des traumatismes. Vous savez, ce n’est pas du tout comme de voir

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un film, même un film d’horreur. En regardant un film, l’enfant se console des choses pénibles, en se disant que ce n’est pas vrai, et que cela s’achèvera à la fin du film, et que cela n’aura pas d’impact sur sa vie. Tandis qu’en observant une tragédie qui s’est réellement produite, il peut être ému et captivé, mais inévitablement cela développe l’anxiété et c’est nocif pour l’enfant. D’ailleurs, à la vérité, ce n’est pas particulièrement indiqué pour les adultes non plus. Les enfants ont besoin qu’on leur raconte des scènes de bonté. Nos enfants nous observent et ils ont besoin de voir que nous nous sentons bien. Ils guettent aussi d’autres réactions de notre part. Ils ont besoin de lire sur nos visages tristesse et compassion pour les victimes, pour leurs familles et pour leurs amis. Nous pouvons saisir là l’occasion de raconter à nos enfants des histoires de héros, des histoires moins dramatiques et aussi des histoires plus dramatiques. Parlons-leur du dévouement des sauveteurs, de petits gestes de gentillesse et d’actes de sacrifices de soi de la part de gens simples. Les enfants ont besoin qu’on leur raconte des scènes de bonté, pour contrebalancer les actes cruels. Ils doivent apprendre à tendre le bras vers autrui et à compatir à sa peine. Les enfants ont aussi besoin d’entendre parler de D.ieu ; ils ont besoin que vous aussi leur parliez de D.ieu. Voici quelques thèmes qui peuvent convenir : - Nous ne savons pas pourquoi D.ieu a laissé arriver cette catastrophe. - Il est normal que tu sois choqué par ce qui s’est passé. - D.ieu n’était pas absent, même pas pendant la catastrophe. On reconnaît Sa main, dans de multiples miracles qui ont réduit l’ampleur de la catastrophe, comme les survivants et leurs familles l’ont raconté. - Il faut que les enfants nous entendent exprimer notre confiance en D.ieu même en pleine tragédie. - En ce qui concerne la force de la prière, il convient de prier pour qu’il y ait davantage de survivants, pour la consolation des familles endeuillées et pour la guérison des personnes blessées. - Prier pour que D.ieu accorde aux gouvernants la sagesse nécessaire pour réagir dans les catastrophes, ainsi que pour lutter contre les catastrophes. - Prier pour la sécurité des Juifs en Israël et dans le monde. Nos enfants sont avides de notre calme, de notre compassion, de notre amour, de notre foi et de notre espoir. Assurons-nous de ne pas les décevoir.


Présentez vos vœux de

Chana Tova SPECIAL ROCH HACHANA 5775

à vos familles vos amis(es) vos proches ...

(30 mots maximum) NUMERO 31

2014

Ordre d’insertion à retourner à : Lev Hair Mag : 1 RUE ESTELLE 13001 MARSEILLE E-mail : levhairmag@gmail.com Tél. : 09 54 08 37 75

texte à insérer :

LE 20 SEPTEMBRE

Nom : .................................................................... Prénom : .......................................................................... Adresse : .......................................................................................................................................................... Code Postal : ........................................................ Ville : .............................................................................. E-Mail : ................................................................ Tél. : ................................................................................ Texte à retourner à Cœur de Ville, par retour ou avant le Jeudi 29 Août 2013 accompagné du règlement

❑ Par chèque ou CB n° : ............................................................ Date d’expiration : .................................. Cryptogramme : .............................................. Signature ................................................


Préparation

Ingrédients

- 1 beau poulet fermier (beldi) - 2 oignons - 3 gousses d'ail - 1 kg 500 de pommes de terre - 300 g d'olives dénoyautées - 1 citron confit : 1/2 à couper finement et à faire cuire avec le poulet, 1/2 pour présenter le plat

- une botte de coriandre fraîche - sel, poivre, gingembre, safran en pistils - 1ou 2 clous de girofle - coriandre en poudre - cumin (pour servir) - huile d'arachide - eau - huile d'olive (pour servir)

Le pilote d’un petit avion qui survole Tel-Aviv a brusquement d'une crise cardiaque. La blonde passagère lance un appel de détresse : - Mon Dieu, au secours ! Le pilote vient d'avoir une attaque, il est inconscient, je crois qu'il est mort, je ne sais pas piloter ! Presque instantanément, elle entend une voix dans la radio : - Ici la tour de contrôle, je vais vous indiquer les manœuvres à faire, j’ai une grande expérience de ce genre de situation. Détendez-vous, tout va bien se passer. Donnez-moi votre hauteur et votre position. Elle répond : - Je fais 1,70 m et je suis assise sur le siège avant. - OK ! Alors répétez après moi : « ytgadal veytkadash... ».

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Coupez le poulet en morceaux et faites-les revenir dans une cocotte avec de l'huile d'arachide jusqu'à coloration. Ajoutez les oignons coupés en lanière, l’ail et tous les épices, sauf le cumin. Faites revenir quelques minutes à feu très fort, mouillez avec de l'eau. Laissez cuire 1/2 h à 3/4 h. À mi-cuisson ajoutez les pommes de terre et laissez cuire encore 15 à 20 mn. À 5 mn de la fin de cuisson ajoutez les olives dénoyautées. Dans un tagine de service mettez le poulet, les pommes de terre et les olives. Saupoudrez le tout avec un peu de cumin et de la coriandre fraîchement hachée. Enfin versez un filet d'huile d'olives.

Bon Appétit

Un catholique, un protestant, un musulman et un juif étaient en discussion pendant un dîner. Le catholique dit : - J'ai une grande fortune et j'achèterais bien la Citibank ! Le protestant dit : - Je suis très riche et j'achèterais bien la General Motors ! Le musulman dit : - Je suis un prince fabuleusement riche. Je vais acheter Microsoft ! Ensuite, ils attendent tous que le juif parle... Celui-ci remue son café, place la cuillère proprement sur la table, prend une petite gorgée de café, les regarde et dit avec désinvolture : - Je ne vends pas !



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