N° 41 - MAI 2016 IYAR 5776
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DE YOM HAZIKARONE A YOM HAATSMAOUT Entretien exclusif avec Naftali Bennett
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LEV HAIR & LPH N° 41 • MAI 2016 - IYAR 5776 Bureau en France : Directeur Général : Gabriel COHEN levhairmag@gmail.com
PUBLICITE & MARKETING France : ART COM C PUBLICITE Gabriel COHEN : 06 18 98 61 80
EN COUVERTURE INTERVIEW EXCLUSIVE : NAFTALI BENNETT, MINISTRE DE L’ÉDUCATION .... P 6-7 RENCONTRE AVEC RAHEL ZINI .............................. P 8-9 ALLISON - OLA HADASHA ET DÉJÀ HÉROÏNE .... P 10-11 RENCONTRE AVEC RAV OURY CHERKI................ P 12-13 RENCONTRE AVEC ARIEL KANDEL .................... P 14-15
Rédaction : Sandrine A.Sroussi et Gabriel COHEN Haim ATTIA : Responsable Coeur de ville
HOMMAGE SHALOM YOHAÏ CHERKI.......................................... P 16
Editeur : Société ART COM C 13013 MARSEILLE RCS 49058466100014 Directeur artistique : Arfi William Impression : ART COM C : 06 18 98 61 80 ----------------------------
SPÉCIAL ISF : RENCONTRE AVEC ERIC DE ROTHSCHILD..............................................P 18 DIVRÉ TORAH RÉSUMÉ DE LA SIDRA EMOR.................................. P 20 JUDAÏSME L’HUMAIN - À TRANSPARENCE DIVINE .............. P 22-23 TRIBUNE LIBRE LE RABBIN, LE BALAI ET LE DRAPEAU .................... P 24 DONNER À L’OSE, C’EST AIDER SA COMMUNAUTÉ… EN S’AIDANT SOI-MÊME ! ...................................... P 26 COMMUNAUTÉ RADIO JM, LA VOIX DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE .... P 28
Bureau en Israël : Directeur Général Avraham Azoulay Direction.Lph@gmail.com Secrétariat : Rosy Chouai lph5@bezeqint.net Tel : 972 2-6788720 Adresse : Haoman 24/35 Talpiot - Jérusalem
EDUCATION RENCONTRE AVEC RAV YEHIA BENCHETRIT: « FAIRE LA DIFFÉRENCE ENTRE PÉDAGOGIE ET DÉMAGOGIE ».................................................... P 30 NOS RACINES LES JUIFS D’ALBANIE ............................................ P 32 MIEUX VIVRE QU’Y A-T-IL À L’INTÉRIEUR DE TOI ?........................ P 34 COTÉ PSY .............................................................. P 36
Marketing & Stratégie Vita Green : Tel: 97254-7855770 Lph.vita@gmail.com Rédaction : Guitel Ben-Ishay guitelbenishay@gmail.com
AIR DU TEMPS ERADIQUER L’ENSEIGNEMENT DU DJIHAD .............. P 38 SANTÉ - BIEN ÊTRE LE DRAINAGE LYMPHATIQUE .................................. P 40 RECETTE ................................................................P 42
site: www.lphinfo.com Visuel de la couverture « Niedermann 014 » : Les enfants de la maison de l’OSE, à Ussac (Corrèze), été 1942. Fonds OSE/CDJC Mémorial de la Shoah. Flashez ce code et lisez-nous en ligne Abonnement : 15€ les 6 Numéros
Gabriel Cohen,
Avraham Azoulay,
Directeur Lev Hair
Directeur du Plus Hebdo
Un parfum de Guéoula
Secrétariat : levhairmag@gmail.com Abonnement : 26 euros les 7 numéros Adresse : 19 rue d’Isohard 13001 MARSEILLE 06 18 98 61 80
Internet, N.T R. Sociaux. levhairmag@gmail.com www.levhair.com ISSN : 2103 - 9747 Numéro de Dépôt légal : à parution
Edito
Sommaire
COACHING LA LOI DE CAUSE À EFFET...................................... P 44 VOYAGE .................................................................. P 46 BLAGUES................................................................ P 47
PETITES ANNONCES .............................................. P 50
Chaque année, la fête semble plus belle, plus joyeuse, plus miraculeuse. Yom Haatsmaout, se célèbre juste après la commémoration de la sortie d'Égypte, la traversée de la Mer Rouge et du désert, et ce n'est pas un hasard. Ce jour-là vient nous rappeler que nous sommes non seulement des hommes libres, mais aussi que nous vivons dans un Etat indépendant après tant d'années d'errance, de souffrance et d'extermination liées à la Galout meurtrière. Ici aussi, sur cette terre sacrée, le sang a coulé, autant durant les guerres qu'à cause du terrorisme arabe. Notre grand privilège aujourd’hui, c’est que nous avons une armée exemplaire qui nous défend, des soldats prêts à payer de leur vie, pour la survie de notre pays. 68 ans de miracles quotidiens que le monde n'arrive pas à digérer. Oui, Israël est synonyme de créativité, de rapidité, d'insolence, de courage, d'inconscience: c'est grâce à ce mélange que l'on fête chaque année cet anniversaire avec tant d'émotion. Cependant, tout cet équilibre ne pourrait se maintenir sans la flamme qui anime chacun des habitants de notre pays: la conviction que D-ieu veille sur nous et nous protège d'un bouclier sacré contre la haine généralisée. Plus que jamais, notre rôle de ''Or la goyim'' va grandissant, tellement l'opacité sur terre est intense. On a cherché à nous exterminer, à nous brûler, à nous faire disparaitre, et ce durant plus de 2000 ans… Nous voilà enfin sur notre terre, et là on nous stigmatise encore en nous faisant croire, par le mensonge, l'indécence, la haine, qu'elle ne nous appartient pas, qu'il faut la donner, la partager, l'amputer! L'antisémitisme est une maladie incurable, qui, pour s'apaiser, a besoin de nous voir disparaitre à jamais. Et chaque Yom Haatsmaout vient réveiller ce mal de plus belle et lui montrer qu'il aura beau déployer toute sa haine, l'effet sera inverse, la lumière ira toujours grandissante sur la terre sainte. Merci à tous ces anges qui sont tombés sur cette terre sacrée, pour nous permettre de perpétuer notre histoire depuis 3876 ans! Merci à tous nos hayalim qui veillent sur nous nuit et jour! Merci mon D-ieu de vivre ici, avec ce parfum de plus en plus fort de Guéoula! N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 5
Naftali Bennett
En couverture
DR.
''LE FONDEMENT DE L'ETAT D'ISRAËL: UN MÉLANGE INTIME DE TRISTESSE ET DE JOIE''
Naftali Bennett a une carrière fulgurante en politique tout comme l'a été son parcours militaire. Cet ancien jeune fondateur de startup, à la tête du parti Habayit Hayehoudi, à qui il a su redonner un nouvel élan, est aujourd'hui ministre de l'Education. Avant cela, il s'était distingué aussi à l'armée, en tant qu'officier dans la prestigieuse unité Matkal. A l'occasion de Yom Hazikarone et de Yom Haatsmaout, LPH l'a rencontré.
LA DIFFÉRENCE EST AUSSI DANS LE FAIT QUE LÀ-BAS, ILS SONT MORTS POUR RIEN, ALORS QU'ICI C'EST POUR DÉFENDRE NOTRE MAISON
Lev Hair - Le P'tit Hebdo: Vous avez été soldat, vous êtes réserviste, vous avez perdu des amis au combat, que ressentez-vous le jour de Yom Hazikarone? Naftali Bennett: Je sens comme si une partie de mon corps me manquait, parce que j'ai perdu plusieurs de mes amis: Immanouel Moreno, Yossi Ohana, Yoav Har Shoshanim, z''l… J'ai effectué mon service au début des années 1990, au sortir de la première intifada, quand le Sud-Liban était une poudrière. J'étais réserviste pendant la deuxième intifada, pendant la deuxième guerre du Liban. Pour notre plus grande peine, dans tous ces combats, nous avons perdu des amis. Mais je pense aussi au fait qu'en un jour à Auschwitz, plus de Juifs sont morts que lors de toutes les guerres en Israël. La différence est aussi dans le fait que là-bas, ils sont morts pour rien, alors qu'ici c'est pour défendre notre maison. Le lien entre Yom Hashoah et Yom Hazikarone c'est l'héroïsme. Mes arrière-grands-parents sont morts pendant la Shoah. Si on leur avait dit que dans à peine 6 ans, l'Etat d'Israël existerait, que leurs petits-enfants y
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vivraient, qu'ils auraient trois enfants qui naitraient à Haïfa, que leur arrière-petit-fils serait officier dans l'armée d'Israël, ils ne l'auraient pas cru. Nous sommes une partie de la chaine de l'éternité d'Israël qui a commencé avec Avraham Avinou jusqu'à Immanouel Moreno, en passant par les Maccabim et le Palma'h.
LVH-LPH : Ce lien avec la Shoah, vous l'aviez en tête pendant toutes ces années de combattant? N.B.: En tant qu'officier, je devais former mes soldats. Evidemment, je me devais de leur transmettre des valeurs: pourquoi se bat-on? Aujourd'hui je suis au meilleur poste pour élargir cette mission et transmettre les valeurs juives et sionistes à tous les enfants d'Israël. C'est formidable pour moi. Je travaille pour introduire plus de judaïsme, plus de Tana'h, pour que chaque élève sache ce qu'est kabbalat shabbat, qui était David Hamele'h, sans aucune pression religieuse. C'est notre défi, renforcer nos racines.
LVH-LPH : Yom Haatsmaout est-il simplement un évènement qui revient chaque année ou éprouvez-vous un sentiment renouvelé chaque fois? N.B.: Je ne prends jamais cette date comme un évènement qui va de soi. Pendant tant de générations, on a peut-être parlé d'un Etat juif mais on ne pensait pas sérieusement qu'il existerait un jour, que tout ce qu'on dit dans la Amida se réaliserait. En tant que père de 4 jeunes enfants, je le ressens encore davantage. Le passage de Yom Hazikarone à Yom Haatsmaout est difficile. Pour moi, il est clair que les familles endeuillées ne passent pas à la joie, il leur est impossible d'être entièrement joyeuses, une partie de leur cœur leur a été enlevé. Le reste du peuple d'Israël commence les festivités. C'est le fondement de l'Etat d'Israël: un mélange intime entre tristesse et joie. LVH-LPH : Pour vous, célébrons-nous un miracle ce jour-là? N.B.: Sans aucun doute! Je dis le Hallel avec bra'ha, c'est évident, quelle question!
LVH-LPH : Vous êtes aussi ministre de la Diaspora. En Europe, l'antisémitisme et la haine d'Israël ne font qu'augmenter. Comment gérez-vous ces phénomènes? N.B.: Certains pensent qu'haïr les Juifs est de l'antisémitisme alors qu'haïr Israël ne le serait pas. C'est une erreur. Nous assistons à une renaissance de l'antisémitisme alors que nous pensions que les leçons avaient été tirées. On constate une haine du Juif et d'Israël très forte en Europe. Je ne crois pas que l'on puisse éduquer le monde pour qu'il nous aime. On doit encore moins se soumettre
Propos recueillis par Avraham Azoulay
LPH.
POUR MOI, L'UNE DES SOLUTIONS POUR CONTRER CET ANTISÉMITISME C'EST DE NE PAS CÉDER, NE SERAIT-CE QU'UN CENTIMÈTRE DE LA TERRE D'ISRAËL!
JE TRAVAILLE POUR INTRODUIRE PLUS DE JUDAÏSME, PLUS DE TANA'H, POUR QUE CHAQUE ÉLÈVE SACHE CE QU'EST KABBALAT SHABBAT, QUI ÉTAIT DAVID HAMELE'H, SANS AUCUNE PRESSION RELIGIEUSE
aux desiderata du monde en pensant qu'il nous aimera. Nous devons être forts et être capables de nous défendre nous-mêmes. La différence entre aujourd'hui et il y a 75 ans ce n'est pas qu'à cette époque il y a avait de l'antisémitisme et qu'aujourd'hui non. La différence c'est qu'aujourd'hui il y a un Etat, l'Etat d'Israël. Nous avons besoin de Tsahal forte, qui a confiance en elle, une armée qui se sent soutenue, y compris quand ses soldats font des erreurs. Voilà notre réponse: un Etat d'Israël avec une armée puissante, une économie forte, une technologie de pointe. Que le monde vienne apprendre chez nous comment construire une start-up qui réussit, comment construire un Etat de rêve dont je suis très fier!
LVH-LPH : On a cependant l'impression que précisément plus le Juif est fort, plus l'antisémitisme augmente. N.B.: J'ai perdu tout espoir d'expliquer pourquoi il existe de l'antisémitisme. La seule réponse à la question ''Pourquoi'' est ''Comme ça''. Pour moi, l'une des solutions pour contrer cet antisémitisme c'est de ne pas céder, ne serait-ce qu'un centimètre de la terre d'Israël! Ceux qui pensent qu'ainsi nous gagnerons en popularité, se trompent! Le monde méprise et se moque de l'Etat d'Israël quand il donne des territoires. Quel autre pays au monde donne des territoires?! Seul un pays qui ne se respecte pas fait cela! Nous avons une fierté nationale, nous ne donnerons plus un centimètre de notre pays à qui que ce soit!
LVH-LPH : On devrait pouvoir être tranquille de ce point de vue puisque nous avons un gouvernement de droite… N.B.: A mon grand regret, ce sont justement des gouvernements du Likoud qui ont donné des territoires: le Sinaï, Hevron, Gaza. Tant que nous sommes dans le gouvernement nous veillerons sur notre peuple, sur notre terre. LVH-LPH : Pourtant vous avez menacé récemment de quitter le gouvernement?
N.B.: Tant que nos principes sur Eretz Israël, Am Israël, sur le système judiciaire sont respectés, nous sommes bien au sein du gouvernement, nous croyons dans ce gouvernement. En tant que ministre de l'Education, j'agis pour un niveau d'excellence dans nos écoles, chez nos professeurs dans les domaines des sciences et des mathématiques et parallèlement pour un approfondissement considérable dans les connaissances du judaïsme et du sionisme. LVH-LPH : Parallèlement vous vous occupez beaucoup aussi des questions sécuritaires. N.B.: Je suis membre du cabinet de sécurité et j'y joue un rôle dominant. Ce n'est un secret pour personne que pendant Tsouk Eytan, j'ai été isolé quand j'ai poussé à entrer dans Gaza et à détruire les tunnels. Je suis satisfait qu'au bout du compte, c'est ma position qui ait été retenue. De la même façon, ces dernières semaines lorsqu'il a été question de retirer l'armée des territoires en zone A, j'ai insisté pour que cela ne se fasse pas. Et j'ai obtenu gain de cause.
LVH-LPH : Quel rapport entretenez-vous avec le Premier Ministre? Avec quelques années de différence, vos parcours présentent beaucoup de similitudes. N.B.: Nous sommes en bons termes avec le Premier Ministre. Nous avons souvent des divergences d'opinion surtout dans le domaine sécuritaire et concernant la position face aux Palestiniens. Il a prononcé son fameux discours de Bar-Ilan dans lequel il soutient l'idée de deux Etats pour deux peuples. Pour ma part, je m'y oppose de toutes mes forces. Je pense que c'est une erreur historique, que j'ai l'intention de réparer. LVH-LPH : Faites-vous un lien entre l'alya et Yom Haatsmaout? N.B.: La maison des Juifs est Eretz Israël. Pour la première fois depuis le Premier Temple, la plus grande communauté juive du monde se trouve en Israël! Je comprends aussi que tous les Juifs ne feront pas leur alya et en tant que ministre de la Diaspora, j'ai la responsabilité de rester en contact avec les Juifs dans le monde pour nous assurer que ceux qui ne monteront pas en Israël, restent juifs et en sécurité. C'est dans cette optique que le ministère de la Diaspora a initié un grand programme d'échanges au niveau éducatif ou économique entre les Juifs de Diaspora et les Israéliens. Je souligne qu'au regard de ce qui se passe en France, cette mission est encore plus importante pour nous dans ce pays. N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 7
Allison
En couverture
OLA HADASHA ET DÉJÀ HÉROÏNE
En 2012 quand Allison fait son alya de Paris, elle sait qu'elle sera combattante pour l'Etat d'Israël, c'est son rêve. Ce dont elle ne se doute pas c'est que seulement quatre ans après elle va allumer une torche lors de la cérémonie nationale pour Yom Haatsmaout en raison de son action héroïque au sein de son unité de gardes-frontières (Magav). Tout un symbole pour cette jeune fille, dont la famille se trouve toujours en France. Allison répond à nos questions à la veille de ce grand évènement dans sa vie. Invitée vedette de cette soirée, la Maman d'Allison, Agnès, nous a également livré ses sentiments. Le P'tit Hebdo: Lorsque vous faites votre alya, vous avez un objectif: intégrer une unité combattante. Pourquoi ce désir si fort? Allison: Pour moi, si je faisais mon alya, c'était avant tout pour contribuer à la défense de mon pays et de ses citoyens. J'ai choisi les gardes-frontières parce que j'ai toujours été intéressée par la police et que pour moi, Magav est une unité fondamentale par sa présence dans les points les plus risqués mais aussi les plus symboliques de notre pays.
LVH-LPH : Agnès, comment avez-vous pris la décision de votre fille? Agnès: En tant que Maman, je n'ai, évidemment, pas bien vécu son départ. Mais j'aime ma fille, je savais que c'était ce qu'il lui fallait que c'était important pour elle. Et je ne regrette rien quand je vois à quel point elle est épanouie.
LVH-LPH : En tant que femme, a-t-il été plus compliqué pour vous d'arriver à intégrer une telle unité? Allison: Oui c'est plus compliqué parce que nous sommes jugées exactement sur les mêmes critères que les garçons. Personnellement, j'avais déjà un très bon niveau sportif donc sur le plan physique, je n'ai pas eu de difficultés. Le plus dur a été sur le plan mental. En effet, je suis partie seule et mon père étant décédé il y a 11 ans, ma mère est donc restée seule aussi à Paris. Alors oui, je suis en contact téléphonique avec elle quotidiennement, mais cet éloignement familial reste le plus difficile. Ceci dit, j'ai trouvée ici une famille au sein de Magav. Mes partenaires sont mes frères et sœurs, mes supérieurs sont comme mes parents. Il y a toujours une oreille attentive, une volonté d'aider. LVH-LPH : Le 30 octobre dernier, vous êtes en poste au car-
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refour de Tapouah en Samarie. Soudain, vous apercevez deux terroristes qui descendent d'un scooter brandissant des couteaux et se précipitant vers un de vos partenaires. Vous tirez, tuant l'un d'entre eux, blessant le deuxième et surtout sauvant ainsi la vie de ce garde-frontière et de beaucoup d'autres personnes. Dans cet instant, qu'est-ce qui a guidé votre réaction héroïque? Allison: Quand j'ai vu les terroristes arriver, je me suis vue face à la mort. Tout cela n'a duré que quelques secondes pendant lesquelles j'ai mis en œuvre les réflexes que nous apprenons lors de nos entrainements. J'ai aussi pensé à ma famille, je ne voulais pas tout perdre. Cette peur a été positive puisqu'elle m'a aidée à mettre en application la formation que j'ai reçue, pour me sortir et sortir mes partenaires de cette situation qui aurait pu être tragique. LVH-LPH : Agnès, quelle est votre réaction quand vous apprenez ce qui vient de se passer ce jour-là? Agnès: Je ressens des sentiments très mêlés. J'ai eu très peur à l'idée de penser que ma fille avait failli mourir. Cette peur, je l'ai depuis le début, même si pendant longtemps elle ne m'a pas dit ce qu'elle faisait dans son service pour ne pas m'inquiéter. Je suis restée sans voix et en même temps avec un sentiment de fierté. J'ai toujours su qu'Allison était exceptionnelle.
LVH-LPH : Allison, on vous considère désormais, à juste titre, comme une héroïne de la police. Comment percevezvous cet évènement? Allison: J'ai été moi-même surprise de ma réaction! J'ai compris à ce moment que je savais agir lorsque je me retrouvais en situation sur le terrain. Pour moi, je n'ai pas agi de façon exceptionnelle, j'ai fait ce que beaucoup de soldats et de policiers auraient fait dans une situation similaire, et ce qu'on m'a appris
Par Guitel Ben-Ishay
lors des entrainements. J'ai fait mon travail, celui de protéger mes partenaires, les citoyens de mon pays. Mon service au sein de Magav m'apprend beaucoup sur moi-même, ma capacité à repousser mes limites physiques et mentales.
LVH-LPH : Vous faites partie des rares personnes sélectionnées pour allumer une des torches de Yom Haatsmaout. Qu'est-ce que cela représente pour vous? Allison: C'est un privilège, j'en suis consciente. Quand je l'ai appris j'ai pensé à ma famille. Et surtout, j'estime que lors de cette cérémonie, ce n'est pas moi, Allison, qui allumera cette torche mais tous ceux que je représenterai: ma famille, les soldats et policiers, comme moi, seuls en Israël, l'unité de Magav. Cet évènement est unique mais il ne représente qu'une étape, je veux poursuivre encore au-delà de mon service dans Magav. J'espère monter les échelons dans la police.
LVH-LPH : Agnès, cette cérémonie va être particulière pour vous aussi. Agnès: Je n'ai pas de mots pour exprimer ma fierté. J'ai toujours été fière de ma fille, et plus encore aujourd'hui. Ce qui m'impressionne vraiment c'est qu'à travers de cette cérémonie c'est tout un Etat qui dit sa fierté, qui le prouve! LVH-LPH : Quels sont vos vœux pour les 68 ans de l'Etat? Agnès: Qu'Israël connaisse la paix, la vraie paix, chaque jour sans avoir besoin de se demander ce qui se passera demain. Je le souhaite surtout pour cette jeunesse israélienne si incroyable! Allison: Que la situation redevienne calme, que nous n'ayons plus de victimes. Que l'Etat continue de grandir, d'évoluer, de protéger ses citoyens et d'accueillir des olim, en particulier de France!
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Rav Oury Cherki
En couverture
'' NE PAS CÉLÉBRER YOM HAATSMAOUT, C'EST FAIRE PREUVE D'INGRATITUDE
DR.
Le Rav Oury Cherki est un personnage très connu aussi bien de la communauté francophone de laquelle il est issu que de la société israélienne. Vivant en Israël depuis 1972, il dirige la section israélienne du Mahon Meïr, la communauté Beth Yéhouda de Kiryat Moshé et le mouvement Bnei Noah. S'inspirant de ses maîtres le Rav Tsvi Yéhouda Kook et le Rav Yéhouda Léon Ashkenazi (Manitou) zatsal, ses cours parlent de sionisme, d'amour de la terre d’Israël, de Torah et science, d'universalisme du peuple juif, entre autres. Il fait aussi partie des premiers participants, avec sa communauté, à la grande téfila au Kotel, le soir de Yom Haatsmaout, qui aussi étonnant que cela puisse paraitre, n'était pas organisée jusqu'à ce que le CNEF (Centre National des Etudiants Francophones en Israël) ne décide d'en faire un grand rendez-vous annuel, il y a 10 ans. Nous revenons avec lui sur cet évènement, mais aussi sur la signification profonde de Yom Haatsmaout.
Lev Hair - Le P'tit Hebdo: Vous avez publié un livre de prières pour Yom Haatsmaout ainsi que pour Yom Yeroushalayim, ''Beit Mal'hout'', sur le modèle des livres de fêtes. Pourquoi ? Rav Oury Cherki: Yom Haatsmaout tout comme Yom Yeroushalayim sont des manifestations de la bonté de D'. L'acte fondamental que nous devons accomplir et que nous sommes les seuls à pouvoir réaliser, c'est celui d’être reconnaissants envers D', Lui dire Merci. C'est par la prière que nous pouvons le faire.
YOM HAATSMAOUT EST LE POINT DE DÉPART D'UN ÉVÈNEMENT BEAUCOUP PLUS GRAND ENCORE QUE LA SORTIE D'EGYPTE!
LVH-LPH : Est-ce pour cette raison aussi que votre communauté participe chaque année au Kotel à une téfila particulière?
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Rav O.C.: Ce soir-là beaucoup de communautés prient dans leur synagogue respective selon une téfila particulière. Yom Haatsmaout est un évènement collectif. Il est donc important aussi de le célébrer au Kotel, lieu où tout Israël se rencontre. Le Kotel, et plus largement Har Habayit, représente notre cœur, nos prières, nos traditions. Un peuple ne peut pas vivre sans son cœur même si celui-ci peut avoir du mal à battre.
LVH-LPH : Pourquoi selon vous, cette téfila au Kotel, a-t-elle été initiée par des Francophones? Rav O.C.: Les Francophones sont viscéralement sionistes même s'ils n'en sont pas toujours conscients… Au départ, il y a 10 ans, c'est effectivement le CNEF qui a été à l'origine de cet évènement, puis d'autres communautés se sont rajoutées. Depuis longtemps, il ne s'agit plus d'un minyan francophone mais bel et bien israélien. Nous récitons la prière avec Hallel, en la partageant entre les rites ashkénazes et séfarades. Cette année, le Grand Rabbin ashkénaze, le Rav David Lau, y participera.
LVH-LPH : L'absence de téfila au Kotel pour Yom Haatsmaout pendant de si nombreuses années s'explique-t-elle par les débats autour de la façon de célébrer ce jour? Rav O.C.: Les débats autour de la célébration de la gueoula existent depuis la sortie d'Egypte! Le processus se déroule suivant les plans de D'ieu. L'his-
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay Israël. Pour ma part, j'estime que celle-ci repose d'abord sur la terre et ensuite sur la religion. Il n'y a qu’à lire à quoi se réfère le premier Rachi de la Torah : à la terre. Nous sommes d'abord une nation et après une religion. Toutes les mitsvot sont d'ordre national et ont vocation à être appliquées en Israël. Partant de là, des jours comme Yom Haatsmaout ou Yom Yeroushalayim ont une sainteté particulière qui ne peut être remise en question. Ne pas célébrer Yom Haatsmaout, c'est faire preuve d'une ingratitude qui est à l'origine de toutes nos fautes! Dire merci est la seule chose que D'ieu ne peut pas faire à notre place. Le Roi Ezéchias aurait pu être le Machia'h, il ne l'a pas été parce que lorsque la Judée a été reconquise, il n'a pas voulu réciter le Hallel. A méditer…
NE PAS CÉLÉBRER YOM HAATSMAOUT, C'EST FAIRE PREUVE D'INGRATITUDE ! DIRE MERCI EST LA SEULE CHOSE QUE D'IEU NE PEUT PAS FAIRE À NOTRE PLACE
toire fera que toutes ces réticences seront oubliées. LVH-LPH : Qu'est-ce que la gueoula selon vous? Rav O.C.: Pour nos Sages, la gueoula est une indépendance politique, non pas spirituelle. Elle existe dès lors qu'une servitude légale disparait que ce soit au niveau individuel ou au niveau du peuple. La gueoula a commencé avec l'Indépendance de l'Etat d'Israël en 1948. Nous agissons maintenant pour achever cette Délivrance et atteindre la gueoula chlema, la Délivrance totale.
LVH-LPH : Comment définiriez-vous Yom Haatsmaout au regard de ce processus? Rav O.C.: C'est le point de départ d'un évènement beaucoup plus grand encore que la sortie d'Egypte! En effet, lorsque nous sommes sortis d'Egypte, nous avons quitté, de manière miraculeuse, un pays, dans lequel nous étions en exil depuis deux siècles. Le retour du peuple en Israël depuis 68 ans se caractérise, lui, par le départ des Juifs, de façon naturelle, de plus de 150 pays, dans lesquels ils étaient éparpillés pendant plus de 2000 ans. De plus à l'inverse de la sortie d'Egypte à la clef de laquelle, un autre exil était prévu, cette fois, nous savons qu'il n'y aura plus d'exil! Lph : Comprenez-vous la polémique qui revient chaque année sur ce thème ? Rav O.C. : Tout dépend de ce que nous pensons être le contenu fondamental de l'alliance entre D' et
LVH-LPH : Est-ce parce que nous n'affirmons pas assez cette reconnaissance que les Nations contestent notre légitimité, y compris sur le Har Habayit? Rav O.C.: Le Har Habayit est le foyer des aspirations du peuple d'Israël et de l'Humanité toute entière. Le Beth Hamikdach est défini comme la Maison des prières pour toutes les nations, le lieu d’où sort la lumière. L'acharnement des Nations contre nous est la preuve que nous vivons un évènement très important qui va à l'encontre de leur idéologie de substitution d'Israël. Quand Israël reprend sa place, les Nations se sentent menacées. Nous portons des valeurs morales, comme la justice, qui ne sont pas considérées comme telles par les Nations. Qu'Israël se trouve au centre d'un affrontement international entre l'Islam et l'Occident n'est pas un hasard. Le peuple d'Israël a une grande tradition de timidité dans ce concert et cette modestie est poussée à son paroxysme aujourd'hui. Or les Nations attendent de nous un discours fort, nous devons le donner! Ceci étant même si cette parole n'est pas encore prononcée, l'existence même d'Israël est déjà en soi une parole. D'ailleurs parmi les Nations, beaucoup n'ont pas attendu qu'Israël se déclare. Je pense notamment au mouvement noahide, ces non-juifs qui répondent à un appel conscient ou non et qui enjoignent Israël à porter sa parole. LVH-LPH : Quel est votre vœu pour ce 68e anniversaire de l'Indépendance de l'Etat? Rav O.C.: Que l'honneur d'Israël soit retrouvé. Que les Nations prennent conscience que la vérité et la justice viennent d'Israël. N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 11
Rahel Zini
En couverture
A l'occasion de Yom Hashoah, LPH a recueilli le témoignage exclusif de Madame Rahel Zini, rescapée d'Auschwitz. Rahel Zini a pris sa revanche sur le nazisme: mariée au Rav Meir Zini, elle est la mère du non moins célèbre Rav Eliahou Zini de Haïfa, ou encore la grandmère du Colonel David Zini, officier réputé de Tsahal. Mère de six enfants, elle compte désormais une descendance de plus de 120 petits-enfants et arrière-petits-enfants! A 94 ans, elle fait partie des derniers témoins directs de l'horreur qu'a été la Shoah. Elle nous livre son histoire, la monstruosité dont elle et des millions de nos frères et sœurs ont été victimes pendant cette période noire de l'histoire. Lev Hair - Le P'tit Hebdo: Où avez-vous grandi? Rahel Zini: Je suis née en Tchécoslovaquie devenue malheureusement hongroise. Mon père était avocat, ma mère était d'une famille aisée. Nous étions des Juifs assimilés. Nous vivions dans un château, dans un village de 350 personnes, entourés d'amis chrétiens. Nous avions même le téléphone, la radio et une voiture! J'avais 22 ans quand la guerre a éclaté.
LVH-LPH : Comment se sont alors comportées vos relations chrétiennes? R.Z.: Je garde en mémoire un souvenir qui va répondre à votre question. Nous vivions donc dans un château mais il a fallu que nous partions pour le ghetto, comme tous les Juifs. J'avais une très bonne amie qui, la veille de notre entrée dans le ghetto, m'a proposé de garder mes robes. Je lui ai répondu que ce n'était pas la peine: si je revenais vivante, je voulais avoir de quoi m'habiller. Elle est revenue le soir même en insistant. Je les lui ai donc confiées. Une autre amie chrétienne m'a raconté qu'elle l'avait rencontrée avec une de mes robes et lui a demandée pourquoi elle portait mes vêtements. Si elle avait répondu ''elle est morte'', j'aurais compris, mais elle a répondu ''il y a longtemps qu'elle est crevée''…. LVH-LPH : Vous avez ensuite été déportée? R.Z.: J'ai été déportée avec ma mère et ma sœur enceinte de six mois. Mon père avait été réquisitionné déjà avec les autres hommes valides du ghetto. Quand nous avons été déportées nous étions 85 personnes dans un wagon où il y a avait la place pour trois chevaux. Il n'y avait que des vieillards, des handicapés, des enfants, des femmes qui allaitaient, des femmes enceintes. Une petite fille de 8 ou 9 ans qui était dans le wagon a demandé: ''c'est maintenant que le gaz arrive?''. Sur les 85 personnes pré12 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
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''LE PLUS DUR CE N'ÉTAIT PAS LES COUPS NI LE FROID, C'ÉTAIT LA FAIM''
sentes, personne n'a répondu, c'était terrible… En effet, nous savions, nous avions entendu à la radio ce qui se passait pour les Juifs déportés. On a continué jusqu’à Auschwitz. Une fois arrivés, nous avons ouvert le wagon et nous avons malheureusement sortis plusieurs cadavres…On entendait des cris, des coups. Un vieil ami de notre famille avait dans sa main une paire de chaussures montantes pour hommes, très bonnes: il me les a tendues et m'a dit ''là où je vais, je n'en aurais pas besoin''. Il me les a données. C'était très dur.
LVH-LPH : Que s'est-il passé sur place? R.Z.: On nous a demandé de nous déshabiller complètement et de bien ranger nos vêtements et nos chaussures pour les retrouver. Nous sommes alors arrivées sur une place au milieu de laquelle était assis un homme très gros avec des gants jusqu'aux coudes: c'était Josef Mengele. Nous passions notre première sélection. Les micros hurlaient: ''Celle qui va à droite aura un litre de lait et un pain entier par jour!''. Je vois que celles qui vont làbas sont les jeunes mères et les handicapés. Je dis à ma mère que nous devons aller à gauche. Elle était réticente mais finalement, nous partons à gauche. Nous avons alors bénéficié d'un premier miracle: si nous étions parties à droite nous ne serions probablement plus là. Je passe, comme toutes, nue, devant Mengele, pour la sélection. Nous sommes conduits dans une grande salle avec des pommeaux de douche au plafond. On était à peu près 800 femmes nues dedans. Les nazis se sont mis aux fenêtres et ont crié: ''Le gaz arrive!''. Les femmes se sont précipitées vers la porte: plusieurs sont mortes piétinées. Heureusement c'était de l'eau tiède qui est sortie des douches. Nous ne nous sommes pas lavées, nous avons bu cette eau: on ne nous avait rien donné à boire depuis 48 heures! On nous a ensuite rasé la tête. En sortant on nous a donné un morceau de savon sur lequel était inscrit RIF. Apres plusieurs heures de réflexion, nous avons compris qu'il s'agissait des initiales allemandes de ''pure graisse
Propos recueillis par Avraham Azoulay juive''. Nous avons donc enterré ces savons: ils étaient les corps de nos coreligionnaires… Nous sommes entrées ensuite dans la bicoque qu'ils nous ont donnée après nous avoir tatoué le numéro sur le bras. Ils nous injectaient du chrome avec des seringues complétement rouillées pour que nous ne puissions pas avoir d'enfant. Dans la nourriture, que l'on recevait dans des boites de conserve rouillées, ils mettaient aussi des produits dont de la levure pour que nos ventres gonflent.
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LVH-LPH : Vous êtes restées à Auschwitz tout le temps? R.Z.: Nous avons été amenées dans un camp de travail près de Cracovie. On portait toute la journée des pierres de 20 kg. Un jeune kapo juif d'une vingtaine d'années qui nous surveillait, trouvait que ma mère ne courait pas assez vite. Il lui a donné une gifle qui lui a éclaté une veine. Ma mère a riposté: ''tu n'as pas honte! Je pourrais être ta mère!''. Il lui a répondu: ''Si tu savais les expériences sexuelles que je dois subir depuis des années par la femme SS avec qui je vis, tu comprendrais que je suis devenu un sauvage pareil''. Un beau jour, ils nous ramènent à Auschwitz. On était désespérées. On savait que le pire nous attendait. Nous passons une deuxième sélection avec Mengele. On avait sur nous la robe rayée sans sous-vêtements. Cette robe était composée d'un tiers de tissu, d'un tiers d'orties et d'un tiers des cheveux des Juifs. Il fallait passer toute nue, les mains en l'air. J'avais un furoncle sous le bras dû au manque de vitamine. Ma mère avait demandé à une amie anesthésiste de me l'ouvrir. Je n'ai pas levé les bras complétement, ma blessure risquait d'être fatale pour moi. Mengele a crié: ''reviens celle qui n'avait pas les deux mains en l'air!''. Comme j'étais dans une foule, je ne suis pas revenue et j'ai pu passer. Encore un miracle… Puis on nous a emmenées en Allemagne. Nous étions crasseuses avec des robes déchirées. Nous devions être formées pour le travail par trois ingénieurs. J'ai surpris une de leur conversation. L'un disait: ''ce sont des cadavres, ce n'est pas de la main-d'œuvre! Il faut les renvoyer à Auschwitz''. Son collègue lui a rétorqué: ''tu es prêt à avoir leur mort sur la conscience si on les renvoie?''. Alors ils nous ont gardées. Ce fut un miracle! Si nous faisions notre tâche, nous recevions le soir une tranche de pain composé de trois quarts de farine et un quart de sciure de bois.
LVH-LPH : De quoi avez-vous le plus souffert? R.Z.: Les coups ne me faisaient rien. La faim était le plus terrible. Une nuit, je ne pouvais pas dormir, tellement j'avais faim. Alors je me suis dit: je ne mange pas ma tranche de pain le matin, je la cache sous le matelas pour la manger le soir avant
de dormir. On dormait à trois sur un lit de 80 cm. Je reviens le soir, je ne trouve pas ma tranche de pain. Je m'énerve dans toutes les langues que je connaissais accusant mes camarades de vol! Ma mère devient blanche: c'était elle qui l'avait mangée…
LVH-LPH : Comment êtes-vous sorties d'Auschwitz? R.Z.: Je suis sortie du camp avec ma mère. Dès le départ, nous savions que ma sœur ne survivrait pas… Quand le vent a commencé à tourner pour les nazis, on nous a entassées à 25 dans un wagon ouvert. Il faisait froid. Nous avions pour deux jours un morceau de pain et une bouteille d'eau. Le matin on s'aperçoit que les Anglais ont bombardé le train. La marche de la mort a alors commencé à travers toute la Forêt Noire. Le dernier jour, ils nous ont donné des macaronis crus et pas d'eau comme nourriture… Puis les soldats américains sont arrivés. Ils nous ont emmenées dans un hôtel luxueux. Les officiers américains juifs nous ont donné tout ce dont on pouvait rêver: des chaussures confisquées aux allemands, de la nourriture! Je me souviens que j'avais envie de gruyère, un officier américain m'a apporté un gruyère entier! Des Yougoslaves ont arraché les rideaux de l'hôtel pour nous coudre des robes tout de suite. LVH-LPH : Comment avez-vous rencontré votre mari dans ce contexte? R.Z.: Les Américains nous emmenaient danser tous les soirs. Quand ils sont partis, nous étions un peu désemparées. L'armée française a pris leur place. Les soldats français étaient beaucoup plus affaiblis, eux aussi par la faim et la dureté de la guerre. Le 14 juillet, il était impensable que nous ne sortions pas danser! Nous avons donc invité les Juifs de l'armée française. C'est ainsi que j'ai connu mon mari, aumônier. Nous nous sommes mariés dans notre château d'avantguerre. Puis nous sommes partis en Algérie. Pour moi, c'était un monde qui avait 50 ans de retard sur l'Europe. Mon fils ainé Eliahou est nommé d'après mon père. Je me suis bien adaptée au monde séfarade. Je ne connais que peu d'ashkénazes aujourd'hui! J'ai aimé la chaleur et la convivialité de cette culture.
LVH-LPH : Aujourd'hui vous vivez en Israël. Est-ce l'accomplissement de votre vie? R.Z.: Pendant 40 ans, mon mari a été Rabbin. Nous avons fait notre alya il y a 10 ans. Mon mari aurait voulu venir plus tôt. Je suis heureuse de vivre en Israël. Quand nous sommes arrivés en France d'Algérie, nous vivions dans deux pièces de 45 m2 avec nos six enfants. Aujourd'hui nous devons mesurer la beauté de notre pays et des gens qui l'habitent! N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 13
Ariel Kandel
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''NOUS DEVONS TROUVER LES FACTEURS QUI PERMETTRONT DE CONCRÉTISER LES DÉSIRS D'ALYA''
Yom Haatsmaout est aussi l'occasion de faire un point sur l'alya, cette immigration qui a contribué depuis 68 ans à construire le pays, ce vent sioniste qui anime et unit les Juifs du monde entier! Pour cela, LPH s'est entretenu avec Ariel Kandel, Directeur Stratégie France de l'Agence Juive pour Israël.
CETTE INDÉPENDANCE EST PHYSIQUE, SPIRITUELLE ET PERMET AU PEUPLE JUIF DE POURSUIVRE SON HISTOIRE
Lev Hair - Le P'tit Hebdo: Nous fêtons l'indépendance de l'Etat d'Israël. Quelle est votre vision de cette indépendance? Ariel Kandel: Il s'agit de l'indépendance retrouvée du peuple juif dans cet Etat qui s'est recréé. Cette indépendance est physique, spirituelle et permet au peuple juif de poursuivre son histoire. L'indépendance se joue sur plusieurs cercles. Le premier au niveau personnel: chaque personne a besoin d'Israël pour son identité, qu'elle y vive ou non d'ailleurs. Le second au niveau du peuple qui retrouve son indépendance au contact et par le lien avec sa terre. Le dernier est par rapport à la Nation, de plus en plus indépendante. Aujourd'hui 68 ans plus tard, cette indépendance recouvre encore d'autres concepts. Je pense, notamment à la créativité de l'Etat, cette start-up nation, que nous pouvons nous vanter d'être. Cet esprit d'initiative est un des symboles les plus forts de l'indépendance. Le chemin parcouru est extraordinaire et nous savons que notre indépendance est aujourd'hui florissante même si, évidemment, on peut toujours l'améliorer et aspirer à encore mieux.
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LVH-LPH : L'alya est-elle une forme d'acquisition d'indépendance? A.K.: Je pense que chaque personne qui décide de faire son alya gagne en indépendance parce qu'elle se libère de différents facteurs qui l'ont poussée à venir: l'antisémitisme ou des raisons économiques. A cela s'ajoute le moteur sioniste que chacun possède et qui témoigne de ce désir d'indépendance nationale.
LVH-LPH : Les chiffres de l'alya de France sont impressionnants ces dernières années. Est-on sur une vague qui va aller en augmentant ou en régressant comme certains le craignent? A.K.: Ces trois dernières années, ce sont entre 2025000 Juifs de France qui ont décidé de faire leur alya! Selon une récente enquête IFOP, 40% des Juifs de France évoquent l'alya et 13% émettent le souhait concret de la réaliser. Les chiffres de cette année pourraient être en régression mais le potentiel est énorme! L'Etat d'Israël doit trouver les facteurs qui permettront de concrétiser ces désirs d'alya. Cela passe surtout par un meilleur accompagnement au niveau du travail et du lo LVH-LPH : Quelles sont les pistes qui sont proposées dans cette optique? A.K.: Il existe aujourd'hui un projet d'aide au logement pour les jeunes couples en Israël, il faudrait pouvoir l'adapter aux olim. Par ailleurs, nous avons émis l'idée avec l'association Qualita que chaque can-
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
JE PENSE QUE CHAQUE PERSONNE QUI DÉCIDE DE FAIRE SON ALYA GAGNE EN INDÉPENDANCE PARCE QU'ELLE SE LIBÈRE DE DIFFÉRENTS FACTEURS QUI L'ONT POUSSÉE À VENIR
didat à l'alya ouvre un dossier professionnel en même temps que son dossier d'alya. L'Etat fait déjà un gros effort dans ces domaines, mais force est de constater que les gens attendent encore plus de réponses.
LVH-LPH : On a pu entendre que l'Agence Juive se focalisait davantage sur l'alya des jeunes, la favorisant à celles des familles. Est-ce une réalité? A.K.: Il existe des programmes très populaires pour les jeunes de 18 à 35 ans avec MASSA (18-31 ans) et autres programmes d'intégration pour les 31-35 ans. La politique de l'Agence juive n'a pas été de favoriser l'alya des jeunes mais plutôt de renforcer leur identité juive. MASSA a été créé dans cette idée avant tout. La perception qu'en ont les Français d'un programme d'encouragement à l'alya n'est pas partagée par les Américains, par exemple. Cela se ressent sur les chiffres: 80% des jeunes Français qui participent au programme MASSA font leur alya alors que ces chiffres sont inversés chez les jeunes américains. Le grand défi d'aujourd'hui est d'accompagner au mieux les familles. Donc, nous réfléchissons à de nouvelles solutions pour accompagner les personnes
avant même leur alya: dans les processus d'équivalence, dans la formation professionnelle pour apprendre un métier qui marche en Israël, dans l'apprentissage de la langue. Nous devons aussi mieux diffuser les informations concernant toutes les aides subventionnées par l'Etat d'Israël qui existent déjà et qui sont méconnues.
LVH-LPH : Compte-tenu de tous vos efforts, comprenez-vous les critiques négatives que l'on entend de plus en plus? A.K.: Je ne suis pas là pour juger. L'alya est un projet difficile. Quand nous sommes sortis d'Egypte, le peuple s'est aussi plaint et a regretté l'esclavage… Les Français ont reçu la meilleure couverture sociale au monde, cela peut être assimilé à la manne du désert, aux nuées. Arrivés en Israël, ces bienfaits ont disparu. Le grand défi des Juifs de France est de sortir de cette culture d'assistanat. LVH-LPH : Quels sont vos vœux pour ces 68 ans de l'Etat? A.K.: Que l'on ait la joie de voir vieillir l'Etat d'Israël tout en lui permettant de garder un esprit jeune! Et que la famille s'agrandisse!
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Beer Shalom
Par Guitel Ben-Ishay
Hommage
A LA MÉMOIRE DE SHALOM YOHAÏ CHERKI
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C'était il y a un, le soir de Yom Hashoah. Un terroriste palestinien fonce avec sa voiture sur un arrêt de bus de la Guivat Tsarfatit, à Jérusalem. Il assassine Shalom Yohaï Cherki, z''l, fils du Rav Oury Cherki et blesse grièvement Shira Klein.
PERPÉTUER LA MÉMOIRE DE SHALOM Depuis sa disparition tragique de nombreuses initiatives ont vu le jour pour perpétuer sa mémoire. Ainsi, les membres de la communauté Beth Yehouda du Rav Oury Cherki ont-ils, eux aussi, chercher la meilleure façon de rendre hommage à Shalom, qu'ils ont bien connu. ''Nous voulions rajouter du bon dans ce monde'', commente Moshé Assouline, l'un d'entre eux. Shalom était un homme qui aimait la terre d'Israël, sa sainteté, sa nature. Alors quand les membres de Beth Yehouda ont entendu parler d'un projet de lac naturel près de Mitspé Yeri'ho, ils ont tenu à réaliser ce rêve. ''Il s'agissait d'une vieille idée des habitants du yishouv '', nous raconte Moshé, ''il est basé sur la récupération des eaux perdues, évacuées par les stations de Mekorot sur place, pour les orienter vers un même lieu, créant ainsi un lac naturel''. Avec l'aide du yishouv et de nombreux donateurs, un promoteur est désigné pour aménager l'endroit: ''les jeunes de notre communauté et de Mitspé Yeri'ho ont mis la main à la pâte'', détaille Moshe. Aujourd'hui, Beer Shalom est déjà bien avancé, mais il manque encore des fonds pour en faire l'endroit de rêve que tous souhaitent: ''nous voulons y aménager des aires de jeux, de repos, rendre l'accès plus facile. Nous ambitionnons de faire de cet endroit un lieu de rencontre autour d'Eretz Israël et de tout ce qu'affectionnait Shalom'', conclut Moshé.
''Notre histoire familiale se mêle à l'histoire nationale''
Le frère de Shalom z''l, le journaliste d'Aroutz 2, Yaïr Cherki, a accepté exceptionnellement de répondre à nos questions à l'approche de l'année de son frère et au regard de ce projet de Beer Shalom que la famille Cherki a soutenu dès ses prémices. Le P'tit Hebdo : Comment décririez-vous l'année qui vient de s'écouler? Y.C.: Notre histoire familiale s'est mêlée à l'histoire nationale. Les dates en sont un symbole: Shalom a été assassiné le soir de Yom Hashoah, la shiva s'est terminée le soir de Yom Hazikaron et les chlochim se sont déroulés pour Yom Yeroushalayim. Cette année a été marquée par l'épreuve, le manque, ce vide si dur à combler. Beaucoup d'initiatives ont été prises par des proches mais aussi par des gens qui n'ont jamais connu Shalom, pour perpétuer sa mémoire. Des bébés ont été nommés d'après lui. Cette proximité du peuple d'Israël est forte. LVH-LPH : Déjà au moment de l'enterrement, nous avions
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été frappés par la force avec laquelle vous surmontiez cette épreuve, en particulier votre père. D’où puisez-vous cette force? Y.C.: Mon père est un homme hors du commun. C'est évident que sa présence est très importante. Et la douleur de perdre un frère n'est pas comparable à celle de perdre son enfant… Mais il m'est difficile de vous donner une réponse. Nous sommes ensemble, dans notre famille, chacun soutient l'autre, sans qu'aucun ne prenne tout sur lui.
LVH-LPH : En quoi le projet Beer Shalom est-il particulier pour vous? Y.C.: Il représente tout ce qu'était Shalom: un amoureux d'Eretz Israël, du désert, de la Judée-Samarie et de l'installation juive partout en Israël. De plus, si ce lieu prend la dimension que l'on veut lui donner alors c'est un hommage éternel: on ira à ''Beer Shalom'' pendant des générations. Pour participer à ce projet : Moshé Assouline: 054-4346102
Eric de Rothschild
Spécial ISF : rencontre avec
Par Gabriel Cohen
« JE CROIS À L’ACTION SOCIALE JUIVE, JE DONNE À LA FONDATION CASIP-COJASOR » Lev Hair - LePtitHebdo : Monsieur le Président, allons droit au but : l’impôt de solidarité sur la fortune intéresse la Fondation CASIP-COJASOR ! Eric de Rothschild : Nous vivons malheureusement une époque dramatique. 20 000 personnes en difficulté attendent de notre Fondation une aide quasi-quotidienne. Leur nombre augmente. Des gens, qui étaient en relativement bonne situation, se trouvent au chômage. Nous devons mobiliser nos forces et nos forces, ce sont nos équipes mais aussi nos donateurs fidèles qui nous permettent d’employer ces équipes ! LVH-LPH : La communauté juive n’a-t-elle pas toujours fait preuve de solidarité et de générosité ? Eric de Rothschild : Oui, plus que toute autre, c’est une formidable tradition de nos communautés qui même étonne et fait l’admiration de bien de non juifs quand ils apprennent l’étendue de ce que nous faisons. Et je suis particulièrement heureux que par sa politique de réductions d’impôts tant sur le revenu que sur la fortune, le gouvernement non seulement encourage, mais aussi récompense ceux qui depuis toujours font leur devoir d’entraide et de solidarité et qui maintenant, peuvent même faire plus. Mais cela durera-t-il ?
LVH-LPH : Vous préconisez que les donateurs choisissent la Fondation CASIP-COJASOR, pourquoi elle ? Eric de Rothschild : Agréée par le Conseil d’Etat, notre Fondation, dont l’origine, au-delà du Comité de bienfaisance ancêtre du CASIP, remonte à la création du Sanhédrin en 1809, est un repère central de l’action sociale communautaire, tant pour les personnes aidées que pour les institutions publiques et privées. Dans la crise sociale énorme à laquelle nous sommes confrontés, il faut des moyens en rapport. Par son professionnalisme, sa connaissance des réseaux, ses relations privilégiées avec tous les services sociaux, la Fondation CASIP-COJASOR est un instrument majeur de lutte contre la pauvreté. Mais je recommande surtout le CASIP-COJASOR car même dans le caritatif, il faut parler d’efficacité. La Fondation CASIP-COJASOR est une organisation de terrain. Nous sommes proches de ceux qui ont besoin de nous. L’essentiel de notre collecte est dépensée en aides directes : loyers, nourriture, habillement, santé, soutiens financiers pour les fêtes et les 18 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
événements familiaux religieux (naissance, bar-mitsva, mariage, enterrement). 100% des dons que nous recevons sont attribués aux personnes aidées. Nos autres dépenses sont couvertes par des subventions, des prestations de service, des prix de journée et le produit des legs. Nous gérons aussi 15 établissements d’accueil pour les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les SDF, les enfants. Notre gestion, rigoureuse et transparente, fait l’objet de contrôles multiples tant par un commissaire aux comptes que par nos autorités de tutelle.
LVH-LPH : Les dons sont-ils essentiels dans votre action ? Eric de Rothschild : Les subventions publiques et privées représentent moins de 8% de notre budget de 45 M€. Compte-tenu des circonstances, elles sont beaucoup plus difficiles à obtenir, quand elles ne sont pas diminuées. Malheureusement, les aides des institutions communautaires (Consistoire, FSJU), que nous recevions jusqu’à un passé récent, ont en partie disparu. Seules subsistent les subventions de la Fondation de la Mémoire de la Shoah et de la Claims Conference destinées aux 1500 rescapés de la Shoah que nous avons en charge. Notre budget est très déficitaire. Nos usagers, familles, handicapés, personnes âgées, comptent sur nous. Nous devons financer, avec l’argent des donateurs, les animations communautaires qui donnent une vie juive à nos établissements. J’aimerais partager avec vous ma conviction : je crois à l’action sociale juive, je sais qu’il faut la soutenir si on veut continuer à avoir une action exemplaire en la matière. Je sais que la façon la plus efficace de faire cette MITSVA, c’est le CASIP-COJASOR.
Un résumé
Divré Torah
DE LA SIDRA : EMOR
La première partie de notre Sidra (les trois premières montées) traite des lois de pureté que devront respecter les Cohanim. La seconde (les trois montées suivantes) traite de toutes les fêtes juives.
Première montée : Un Cohen n'a pas le droit d'être en contact avec la mort, sauf dans le cas d'un très proche parent. Il ne peut se marier avec une femme divorcée. Le grand Cohen ne pourra, lui, se marier qu'avec une femme vierge. Deuxième montée : Un Cohen infirme ne pourra pas servir au Temple. En cas d'impureté, il lui est interdit de pénétrer dans le Temple. Un Cohen impur n'a pas le droit de consommer la Térouma. Troisième montée : Les animaux présentant des infirmités ne sont pas aptes à être sacrifiés. De même, un animal ne peut être sacrifié durant les sept premiers jours de sa vie. Quatrième montée : Dieu dicte à Moché la liste des fêtes annuelles. Seul le jour de Shabbat est fixé par Dieu lui-même, une fois pour toutes : le septième jour de chaque semaine. En revanche les au-
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Par Michel Bensoussan tres fêtes dépendent de la décision du grand tribunal (Sanhedrin) qui fixe, en fonction de critères très divers (les saisons, la visibilité de la lune, l'état des routes pour monter à Jérusalem,…) la date du premier jour du mois, et s'il y a lieu de repousser d'un mois le début de l'année ! Ces jours de fête fixés par un tribunal humain ont autant de valeur que le shabbat, lui, fixé par Dieu. La première fête est Pessa'h. Elle a lieu le quinzième jour du premier mois (Nissan). Puis quarante-neuf jours sont comptés jusqu'à la seconde fête : Chavouot. Cinquième montée : Le septième mois de l'année (Tichri) comprend, lui, trois fêtes : le premier du mois est le « jour du souvenir » (Roch Hachana). On y sonne du chofar. Le dix de ce même mois est Yom Kippour, jour du pardon de toutes les fautes. Sixième montée : Le 15 du mois, c'est la fête de Souccot qui dure sept jours, puis un huitième jour de clôture (Chemini Atseret). Septième montée : Chaque jour de l'année, la Ménorah doit être rallumée. Sur la table en or, face à elle, sont déposés chaque shabbat douze pains, qui seront consommés par les Cohanim la semaine suivante. Un israélite (fils d'un Égyptien et d'une Israélite) s'est querellé et a blasphémé le nom de Dieu. Il est condamné à la lapidation !
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Judaïsme
L’Humain
À TRANSPARENCE DIVINE Certes, pour le moment, l’Amour Divin demeure fondamental à notre propre existence, si D.ieu devait juger le monde uniquement en fonction des actions des hommes dans ce monde, voilà belle lurette que tout serait terminé.
En réalité et toutefois, si l'homme voulait relever le défi et employait son plein potentiel à aimer son Créateur, être lui le donateur, aucune raison ne pourrait faire obstacle aux besoins de la Rigueur. La tradition des Hébreux nous stipule exactement le genre de fortune au détour de notre devenir. Il arrivera un temps où la Rigueur divine siéra à l'homme, lui se lèvera prêt à relever le défi et affirmer haut et fort «l’identité morale de la manière d’être Homme – Hébreu». Dire des jours du Omer que ce sont des jours de Rigueur n’annonce pas obligatoirement une période difficile. Nous sommes mis au pied du mur, dorénavant les choses dépendent de nous, la balle est dans notre camp pour ainsi dire. Vouloir perpétuer nos négligences, fuir nos responsabilités morales et continuer à compter sur la bonne volonté de D.ieu rend les réalités de plus en plus difficiles. Par contre, une réelle volonté d’assumer notre vrai rôle, de remplir toutes nos obligations, d’accepter une fois pour toutes de porter l'entière responsabilité de nos actions, nous mènera sans aucun doute vers une création plus sacrée et plus sainte. Pessah est tout le contraire, si le Omer relève de la Rigueur, lui relève du Hessed, c'est-à-dire de l’Amour. La sortie miraculeuse d'Égypte, et tout ce qu’elle supposait, trouva les enfants d'Israël quasiment absents d’une Histoire les concernant et dont les occurrences bouleverseraient la pensée humaine. L’Éternel demanda aux Hébreux, avant de frapper les premiersnés égyptiens, de ne point bouger, de rester confinés dans leurs 22 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
demeures et, notamment à ce moment-là, ne pas tenter de se compromettre ! D.ieu frappa, seul, les Égyptiens, une Action entièrement divine. Même le pain azyme que nous mangeons à Pessah reproduit cet aspect de la fête, la cuisson de la ‘matsa’ n’exige pour ainsi dire aucun effort de la part de l'homme, il s’agit tout simplement de mélanger farine et eau. Quant à la première nuit du Seder dans l'Histoire, il reste évident que D.ieu ne s’est pas enquis de prime abord de la dignité de la Nation des enfants d’Israël. Il n’y eu aucune requête particulière les concernant, la sortie d’Égypte est un exemple flagrant de l’acte d’Amour gratuit, de cette excellence Divine. Passée la première journée de Pessah, la gratuité des évènements commence à se diminuer et, au fur et à mesure la propriété du jugement Divin, devenir plus apparente. En d'autres termes, l'homme pénètre la scène de son Histoire pour y prendre une part non négligeable. Le dénombrement des 49 jours du Omer commence le deuxième jour de Pessah et se poursuit jusqu'à Chavouot. La Torah nous ordonne de «le compter pour nous». La raison en est très simple : nos maîtres expliquent que nous mettons l'accent sur nos réalisations pour nous-mêmes, la Torah n’étant là que pour mieux permettre à l’Homme une conception nouvelle de son propre devenir, «l’Humain à transparence Divine». L’ensemble des projets vécus, l’ensemble des desseins de l’Histoire se déroule et se construit pas à pas, seule la constance de l’être engagé permet au sillon de se creuser et de proposer pour demain une culture régénérée. Ainsi, «HaOmer» est un mouvement de croissance, prenons pour exemple le seizième jour du mois de Nissan, c'est-à-dire le deuxième jour de Pessah : une offrande distinctive était apportée au Temple de Jérusalem. Il s'agissait d'une gerbe d'orge, céréale traditionnellement utilisée pour nourrir les animaux. Sept semaines plus tard, le jour de Chavouot, un autre type d’offrande était amené au Temple. Il s’agissait de deux miches de pain au levain, un aliment de base et essentiel à la nourriture de l’homme. Disons-le, le blé est bien plus qu’un simple aliment destiné au bien-être physiologique de l’homme. Dans le Talmud, l'un de nos Sages émet l’opinion que l'Arbre de la Connaissance serait
Par Rony Akrich en réalité cette céréale porteuse de blé! Le blé est, dit-il, équivalent à la connaissance et cette dernière différencie l'homme du règne animal. Pour cette raison, le jour de Chavouot, la période du Omer étant terminée, nous apportons une offrande de blé afin d’affirmer la présence de l’Homme et non plus celle de la bête. Le Omer est ainsi une phase d’essor et de développement à partir du règne de l’amour Divin, dès le deuxième jour de Pessah. Immédiatement après, au tout début du Omer, l'homme prend les choses en mains et va tenter de transcender la bête en lui vers la belle qu’on lui promet. Il apporte une offrande d’orge essayant au quotidien de se sortir des torpeurs de l’animal, encore présent. Peu à peu, il laissera place au noble Humain. Lors de cette rencontre tant attendue, il apporte un pain de levain frais: fruit de son labeur, produit de son travail, l'homme enfin prêt à s’accomplir. Maintenant, nous percevons la Rigueur Divine sous un autre jour, sous une toute autre lumière, et comprenons beaucoup mieux le pourquoi de cette association durant la période du Omer. La Rigueur, présente ici, signifie clairement à l’homme le devoir de prise en main, de résolutions et de mesures strictes aux fins de pouvoir se réaliser au mieux de lui-même. Il lui faut atteindre son plein potentiel d’être créé à travers un mouvement de perpétuelle croissance, ne jamais s’endormir sur ses lauriers. Quand, après quarante ans d'errance dans le désert, les enfants d'Israël entrèrent finalement en Terre Sainte, la manne cessa de tomber du ciel dès le lendemain du premier jour de Pessah. La manne était un don du ciel, elle avait miraculeusement nourri les
Hébreux à travers leurs pérégrinations dans le désert. L’amour de la première journée de Pessah passé, la disponibilité de la manne, qui était avant tout une expression de la bonté Divine, cessa de tomber du ciel. Par la suite, nous dit la Torah : «ils ont mangé des fruits de la terre». Pour la jeune nation d'Israël, l’entrée en Terre Sainte n’est pas de tout repos étant donnée l’obligation de la conquérir. Les combats sont loin de toute quiétude et les peuplades présentes s'engagent dans une lutte militaire féroce. Le message devenait très clair, plus rien ne tomberait du Ciel et c’est à la sueur de son front que l’Homme pourra jouir de son travail. Il n'est donc pas très surprenant que l’ensemble de ces événements eurent lieu au cours de cette période-là. La rédemption ou délivrance du peuple juif, dont nous sommes tous les témoins actifs aujourd'hui, s’explique parallèlement par une action humaine et l’état de belligérance existant. La délivrance, ce que nous nommons ‘les douleurs de l’enfantement’ ne sont pas un cadeau du Ciel, il s’agit plutôt d’un présent pour nous permettre de devenir, à travers l’effort prononcé. En conséquence, il n’y a rien d’étonnant à ce que le Jour de l'Indépendance et le jour de Jérusalem, fruits de nos combats acharnés, surviennent tout du long de cette période du Omer. Ce n'est pas un hasard si ces événements grandioses et majestueux se produisirent au sein du peuple juif et au cours d’une époque bien précise de l'année. Il y avait là une Rigueur emplie d’un Amour dont seul l’Éternel, D.ieu d’Israël, détenait le secret.
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Le rabbin,
Par Rav Elie Kling
Tribune Libre
LE BALAI ET LE DRAPEAU
Rav Avraham Yaakov Fridman, le célèbre Admour de Sadigora, était déjà connu lorsqu'il résidait à Vienne. Ce qui, hélas, ne lui apporta pas que des satisfactions. En effet, lorsque les nazis entrèrent en Autriche et afin d'humilier le rabbin qu'il était, c'est lui qu'ils forcèrent à balayer les rues de la ville. C'est alors qu'il murmura, le balai entre les mains: "Maître du monde, fasse qu'un jour je puisse balayer les rues d'Erets Israël". Mais les nazis n'en avaient pas fini avec lui. Ils l'obligèrent ensuite à aller planter le drapeau à croix gammée au sommet de l'un des plus hauts bâtiments de la ville. Il rajouta alors: "Maître du monde, fasse qu'un jour je puisse planter haut le drapeau d'Israël en Erets Israël ". Lorsqu'il eut le mérite d'échapper au massacre et de gagner les rivages de la Terre Promise, il prit l'habitude chaque année à Yom Haatsmaout d'accrocher le drapeau juif à sa fenêtre et sur le toit de son bâtiment avant d'aller réciter le Hallel et de participer aux réjouissances organisées à la grande synagogue de Tel Aviv. Ceux parmi ses élèves qui se levaient tôt, pouvaient le voir ce jour-là balayer sa propre rue, le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux, empli de reconnaissance envers Celui qui avait exaucé sa prière. La reconnaissance, la "hakarat hatov", c'est aussi semble-t-il , ce qui poussait Rav Yossef Kahanman, l'élève du Hafets Haïm, à placer chaque année le drapeau juif sur le toit de la fameuse Yéchiva de Poniowitz à Bné Brak dont il était à la fois le fondateur et le dirigeant (au grand dam parfois de certains de ses collègues et élèves qui ne comprenaient pas cette marque de solidarité envers un Etat dirigé par des Juifs qui n'avaient pas tous obligatoirement la même perception du judaïsme que lui…). Mais cette capacité de gratitude n'est pas seulement le fondement élémentaire de tout comportement moral. Elle constitue également l'une des bases même de notre Emouna, ainsi que l'indiquent de nombreux versets, tel celui-ci, tiré de Devarim, 8: " De peur que tu ne manges à en être rassasié, que tu construises des maisons et que tu y résides, que tu développes ton cheptel, ton or, ton argent et tes biens, puis, le cœur hautain, que tu oublies l'Eternel ton Dieu, qui t'as pourtant fait sortir d'Egypte, ce foyer d'esclavage". Oui, comment oublier que hier encore l'Europe se transformait pour nos parents et nos grands-parents en un gigantesque foyer d'esclavage dans lequel ils furent enfermés avant que ne leur soit appliquée ce qui était censée être la solution finale conçue par des Egyptiens modernes qui parlaient allemand et dont les complices parlaient l'ukrainien, le russe, le polonais, le français ou l'anglais? Comment ne pas remercier Dieu d'avoir donné aux rescapés la volonté de puiser en eux la force de nous relever littéralement de nos cendres? Comment ne pas le remercier de nous avoir permis de bâtir des maisons, des villages et des villes que nous envient aujourd'hui nos voisins, jaloux de ne pas avoir réussi en 6 siècles à obtenir de cette 24 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
terre le millième de ce que nous avons su réaliser en 6 décennies? Comment ne pas réciter pour lui le Hallel alors que ce petit Etat, si petit que la simple inscription sur la carte du globe des 6 lettres qui composent son nom déborde largement les limites de ses frontières, est entouré de centaines de millions d'ennemis qui ne rêvent que de sa destruction depuis que le monde assista à sa miraculeuse résurrection par un beau jour de printemps de l'an 5708 et qui tentèrent 10 fois de le rayer de la carte? Comment ne pas voir l'incroyable rassemblement de ces millions d'exilés revenus de 70 pays et parlant 70 langues, attirés vers cette terre comme par un aimant sans même un Moïse pour leur indiquer le chemin? Que dirait mon grand-père , revenant à la vie, si je lui apprenais que mon fils qui porte son nom a épousé la fille d'exilés revenus d'Angleterre, que ma fille a épousé l'enfant d'exilés revenus du Maroc et qu'une autre de mes filles s'est mariée avec le fils d'un Juif de retour du Yémen? Et que tous habitent sur la terre du roi David et de Rabbi Akiba et parlent admirablement bien leur langue? Comment comprendre ceux parmi nous qui, manquant de la plus élémentaire des gratitudes, se refusent toujours à remercier le Ciel, vexés sans doute que Celui-ci ait décidé de rassembler son peuple et de faire revivre sa terre, sans leur avoir au préalable demandé de quelle manière Il devait, selon eux, s'y prendre? Qui oserait dicter à Celui qui dirige l'Univers comment enclencher le processus de la Rédemption d'Israël ? Comment rester indifférent devant la réalisation quotidienne des plus audacieuses des prophéties bibliques? Comment ne pas pleurer d'émotion en relisant les versets d'Ezéchiel : " Je repeuplerai les villes et les ruines seront rebâties, ce sol dévasté sera cultivé et n'offrira plus l'image de la désolation aux yeux des passants. On dira: regardez cette terre dévastée est devenue un paradis! Ces villes ruinées, dépeuplées, écroulées, les voici fortifiées et habitées! Et les nations reconnaîtront que c'est Moi, l'Eternel, qui ai rebâti les décombres, replanté le sol dévasté, Moi qui l'avais annoncé et Moi qui l'ai accompli!" (36, 33 à 36) Comment ne pas se frotter les yeux à l'heure de la ballade chabbatique à Jérusalem en se souvenant des antiques paroles de Zekharia (8, 4 et 5): "Ainsi parle Dieu Tsevaot : les vieillards et les femmes âgées s'assiéront à nouveau dans les rues de Jérusalem, leur canne à la main, et les rues se rempliront des cris des petits garçons et des petites filles jouant devant eux!" Le 5 iyar, nous célébrons la fête de la fidélité. Fidélité d'un peuple qui n'a jamais renoncé à sa terre, résistant à la tentation de l'oubli comme à celle du désespoir. Fidélité d'une terre qui, attendant patiemment le retour de ses enfants, lui a toujours réservé ses arbres, ses fleurs et ses fruits. Enfin, fidélité d'un Dieu qui jamais n'oublia Sa promesse, ainsi résumée par nos Sages dans le traité talmudique de Sanhedrin (98,a): "Il n'existe pas de signe plus évident que la fin de l'Exil a sonné que lorsque vous verrez la terre d'Israël redonner ses fruits, ainsi qu'il est écrit: ' et vous, montagnes d'Israël, donnez vos branches et portez vos fruits pour mon peuple Israël sur la route du Retour!" "Béni soit le nom de celui qui nous a fait vivre, qui nous a maintenus et nous a fait atteindre ce moment!" Arrêtez-moi si je dis des bêtises!
Spécial ISF
Donner à l’OSE,
C’EST AIDER SA COMMUNAUTÉ… EN S’AIDANT SOI-MÊME !
DR.
Depuis sa création en octobre 1912, l’OSE n’a cessé d’œuvrer au service des valeurs humaines fondamentales, en sauvant plus de 5 000 enfants durant la Seconde Guerre mondiale, puis en prenant en charge dans les années 1960, les enfants rapatriés d’Egypte, d’Afrique du Nord et leurs familles. Reconnue d’utilité publique en 1951, l’association diversifie ses actions autour de six grands pôles : l’enfance, la santé, le handicap, le grand-âge, la mémoire et l’action internationale. A ce titre, nous avons souhaité interviewer Mme Nataf, en charge du département Dons, Legs et Mécénat, qui va nous expliquer les intérêts (multiples) de donner à la fondation OSE. Quelle est votre mission au sein de l’OSE ?
Je suis Directrice du Département Dons Legs et Mécénat. J’ai pour mission de mobiliser nos donateurs autour de la collecte, que ce soit pour les fêtes de Tichri, pour Hannouca et bien sûr pour Pessah - période qui correspond aussi à la déclaration de revenus et le versement de l’ISF - tout en faisant une belle action pour une institution centenaire et très mobilisée sur les besoins de la communauté Juive et de la communauté Nationale. J’apporte des informations juridiques et fiscales à des personnes qui souhaitent faire des dons ou un testament en faveur de notre institution, en toute confidentialité, puisque j’ai une compétence juridique (ancienne avocate, juriste). Enfin, des évènements ont lieu chaque année au cours desquels nous avons le plaisir de convier nos donateurs pour leur faire connaître notre travail. Le dernier –qui fut un grand succès- s’est tenu à la Philharmonie de Paris autour de l’exposition « Chagall et la Musique ». 26 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Par Sandrine A.Sroussi Quel est l’intérêt de donner à la fondation OSE ? Donner à l’OSE c’est permettre à des anciens –enfants cachés, rescapés des camps – de bénéficier de lieux de loisir, d’écoute et de convivialité comme le service Ecoute Mémoire, de leur donner accès aux archives qui leur permettent de retracer un passé fracturé. C’est aussi des centres d’accueil de jour pour des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer dans le respect de nos traditions et de notre culture. C’est permettre à des enfants d’être accueillis dans des maisons d’enfants où la cacherout est respectée, où ils peuvent faire leur bar mitzvah où l’on marque shabbat et les fêtes C’est donner à des polyhandicapés et à des handicapés des lieux d’accueil où ils peuvent vivre dans la dignité et travailler si c’est compatible avec leur handicap (IME Raphael, MAS Alain Raoul Mossé, ESAT Jules et Marcel Lévy, CAJ Robert Job.) C’est enfin bénéficier d’avantages fiscaux associés aux dons. Quels sont les projets soutenus par votre fondation à moyen et long terme ?
Les Cafés et Graines de Psaumes * sont des lieux associatifs désormais incontournables dans lesquels on échange, s’écoute, s’entraide entre générations. Nous voulons en élargir l’accès à davantage de personnes en ouvrant de nouvelles «Graines de Psaumes » en Ile de France et en province. Forte de son expertise médico-sociale et de son histoire, l’OSE mène aussi une action de conseil éducatif, de prévention et de soutien à la parentalité. Des travailleurs sociaux à Paris et à Créteil sont mobilisés pour répondre aux besoins spécifiques des enfants et des familles. Il faudrait développer davantage ces structures qui prennent en compte des spécificités communautaires et identitaires souvent méconnues. D’autre part, à la suite des attentats qui ont frappé la France en 2015 et 2016, l’OSE a ouvert, au sein de son centre de santé à Paris XIIème, une Unité de soins Psycho-Traumatiques et de Résilience. Composée de cliniciens, de psychiatres et de psychologues, cette unité aide les personnes qui souffrent du climat croissant d’insécurité lié à l’antisémitisme en France, ainsi que celles qui ont été atteintes par ces violences. Plus de 1 000 personnes ont déjà été entendues et de nouvelles demandes sont en cours. Votre soutien est indispensable pour développer cette unité ainsi que les autres. *la rue des Rosiers, de Adath Shalom, Copernic dans le XVème, de Montevideo dans le XVIème à Paris ou encore de Nogent-sur-Marne. http://www.ose-france.org
Par Magali Barthès
RADIO JM
Communauté
Radio JM,
LA VOIX DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE
Elle est l’une des plus vieilles radios marseillaises et n’appartient à aucune institution communautaire. Radio JM c’est une grande famille de 80 animateurs bénévoles, et une équipe de de six salariés professionnels sur lesquels repose 80 % de la programmation radiophonique. Elle n’a jamais cessé d’émettre, et joue un rôle de service à la communauté et à l’ensemble des Marseillais. J comme juif, M comme Marseille : deux lettres indissociables d’un média ancré dans sa ville et tourné vers Israël. Crééé en 1982, la radio fédère différents types d’auditeurs : les personnes âgées qui, depuis toujours, sont branchés sur 90.5 du matin au soir ; les 25/60 ans, exaspérés par le traitement de l’information des médias traditionnels sur Israël, renouent avec Radio JM, depuis les années 2000 ; enfin, les auditeurs extérieurs à la communauté (30 %).
LA SEULE RADIO LOCALE QUI PROPOSE DU CONTENU POLITIQUE
Radio JM rassemble une diversité de programmes : culture, religion, éducation, sport… Et évidemment, la politique. Les têtes de liste de droite et de gauche se succèdent au micro d’Elsa Charbit lors de chaque rendez-vous électoral et « il est important qu’elles ne se sentent pas piégées », précise la rédactrice en chef. Le plus de Radio JM, les émissions « Hors les murs », lancées par Elsa, sont le signe de la qualité de l’équipe technique – la dernière en date était réalisée avec l’Union Pour les Entreprises des Bouches du Rhône. Par ailleurs, l’accord passé il y a 12 ans avec les radios juives parisiennes permet de récupérer par décrochage leurs journaux dès sept heures du matin jusqu’à 23 heures et proposer ainsi une vision de l’information assez large. 28 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
La rédaction s’appuie sur un réseau de correspondants en Israël : Kathy Bisraor, mais aussi David Sivan et son émission « Alyah sans tabou ». Soutien indéfectible de l’état hébreu, Radio JM est toujours présente afin de soutenir les initiatives communautaires envers Israël, comme la mobilisation en faveur du maintien du consulat d’Israël à Marseille. Naturellement, le socle de Radio JM, la mémoire des disparus. Jean-Jacques Zenou, son Président, le rappelle : « On ne peut pas avancer sans histoire ; il est fondamental de transmettre aux jeunes générations afin de ne pas reproduire les erreurs du passé. Etre le peuple élu nous confère une immense responsabilité. C’est dans cet esprit que nous nous efforçons d’apporter un message de coexistence ». A Radio JM, on est coutumier des mains tendues, et pas toujours dans les moments les plus paisibles. Elsa Charbit se souvient de la réception des imams israéliens à Marseille. L’interview de l’imam de Jaffa, traduite par l’imam Hassen Chalghoumi, avait permis de rappeler qu’en Israël, les musulmans sont libres de pratiquer leur religion. Un moment de dialogue interculturel des plus intenses qu’Elsa Charbit aimerait renouveler plus souvent. C’est à Jean-Jacques Zenou que l’on doit l’un des premiers partenariats avec Radio Gazelle, après la 2ème intifada ; l’émission réunissant Grand rabbin et Imam de Marseille avait alors abouti à la diffusion d’un communiqué commun : « Tant qu’il y aura de bonnes volontés pour dialoguer, j’irai à leur rencontre, sans pour autant être naïf : aller vers l’Autre ne signifie pas renier ses origines mais montre que l’on peut vivre à Marseille en coexistence », insiste le Président de Radio JM. Les projets ? « Une grande fête de la radio à l’image de ce que nous faisions auparavant ». Mais dans l’immédiat, il s’agit d’être encore plus interactif : la rénovation des studios, et l’acquisition d’un nouveau logiciel permettront à l’équipe de s’améliorer sur le plan technique, qui manque aussi de moyens humains. Pour Jean-Jacques Zenou, « il s’agit avant tout d’être une bonne radio, car l’auditeur est exigeant ». Longue vie à Radio JM ! www.radiojm.fr
Rencontre avec
Education
Le Rav Yehia Benchetrit est sur le terrain depuis plus de 25 ans pour diffuser la Torah et rapprocher le maximum de Juifs. Depuis 1992, il donne un cours hebdomadaire à Paris et en 1995, il créé l’association Mekor Daat pour promouvoir la connaissance de la Torah auprès du plus grand nombre. Aujourd’hui le Rav Benchetrit est un conférencier demandé dans le monde entier et donne des centaines de conférences par an. Connu et apprécié pour son style et le travail accompli depuis toutes ces années, le Rav Benchetrit a accepté de répondre aux questions de LPH sur sa vision du rapprochement des Juifs. LEV HAIR Le P’tit Hebdo : Quelle est votre définition du « kirouv », le rapprochement des Juifs vers la Torah ? Rav Yehia Benchetrit : Le principal est de montrer le chemin pour se rapprocher de D’. En cela, le « kirouv », pour moi ce n’est pas simplement enseigner la religion mais inciter à faire un travail sur soi. Il s’agit d’éduquer une génération. La construction personnelle doit être placée soit en amont, soit en parallèle du cheminement d’évolution vers Hachem. Le Rav Haïm Vital disait que si l’on commet des fautes c’est en raison de ses mauvaises midot, et si l’on accomplit des mitsvot c’est grâce à ses bonnes midot. Donc, son comportement, son accomplissement personnel est aussi important dans le processus de retour vers la Torah.
LVH- LPH : Y a-t-il de bonnes et de mauvaises méthodes dans cette optique ? Rav Y.B. : Le Maharal de Prague nous enseigne que le peuple d’Israël est comme un corps. Il est constitué de différents membres qui nécessitent une attention particulière. Ainsi, chaque personne du peuple juif a besoin qu’on lui parle d’une certaine façon qui le touchera. Le kirouv nécessite donc une approche plurielle. Certains seront plus réceptifs aux discours émotionnels, d’autres aux discours intellectuels. LVH-LPH : On note aussi une certaine tendance à vouloir culpabiliser ceux qui ne pratiquent pas, à chercher à leur faire peur.
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DR.
RAV YEHIA BENCHETRIT: « FAIRE LA DIFFÉRENCE ENTRE PÉDAGOGIE ET DÉMAGOGIE »
Rav Y.B. : Je ne suis pas favorable à ce genre de méthodes qui selon moi sont contre productives et laissent souvent des traumatismes. Il faut faire prendre conscience mais ne pas traumatiser les personnes. Ceci dit, je répète que cela dépend des personnes. L’assimilation est telle aujourd’hui que parfois il faut un choc pour réveiller. Toute la question est de savoir comment ce choc sera exploité. Comment ces personnes sont ensuite prises en main, guidées et accompagnées ? Avec 25 ans d’expérience, je peux vous dire que l’on est parfois tenté de faire de la provocation. Mais il faut être prudent parce que les conséquences de ces électrochocs doivent pouvoir être canalisées. LVH-LPH : Vous avez choisi l’humour comme méthode, peut-on dire. Pourquoi ? Rav Y.B. : J’ai beaucoup d’humour mais en fait je ne rigole jamais. L’humour va agir un peu comme le lubrifiant qui permet aux pièces de métal de ne pas se bloquer dans le mécanisme. Si j’ai choisi cette méthode c’est parce qu’au départ je m’adressais surtout à des jeunes. Ce public a une durée d’attention assez limitée… Il fallait donc que je réussisse à l’accrocher sur une heure ou une heure et demie. Quand on attend la prochaine blague, on reste plus facilement attentif. Je préfèrerais parler pendant deux heures à un niveau élevé mais la plaisanterie permet d’ouvrir le cœur et les oreilles. Si vous analysez bien vous verrez que dans chacune des plaisanteries se trouve le message de ma conférence. Je le fais passer de différentes façons, par le message classique de Torah mais aussi par une approche psychologique, philosophique et humoristique. Chacun captera et retiendra celle qui lui
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay rallèle avec leur conjoint, créant ainsi des situations de conflit. Rav Y.B. : Le couple est confronté au même problème face à toute évolution et tout changement dans la vie, pas seulement ceux liés la religion. Pour ma part, je fais très attention à toujours impliquer les deux conjoints afin qu’aucun n’ait un jour le sentiment de ne plus former un couple avec l’autre.
correspond, qui lui aura permis de comprendre. La Guemara évoque un Rav qui commençait toujours son cours par une blague. Car le niveau de pénétration de l’enseignement est conditionné par l’ouverture du cœur qui le précède. Cet humour est donc loin d’être superficiel : il permet aussi de faire techouva et le résultat est le même que celui qui y sera parvenu par des approches plus psychologiques ou thoraïques.
LVH-LPH : Parfois on compare les Rabbanim qui attirent les foules et les font changer de vision des choses à des gourous. Que répondez-vous à cela ? Rav Y.B. : Il faut distinguer entre pédagogie et démagogie. Le cours est une invitation, une proposition. Un cours doit être bien préparé et inciter le public à être autonome, à prendre ses responsabilités. Ma porte est ouverte : celui qui ne se sent pas à l’aise dans mes cours peut les quitter. Un jour, une personne est venue me trouver après une conférence et m’a dit : « Je sais que vous avez raison mais je ne suis pas d’accord avec vous ». Je m’adresse à la partie de l’auditeur qui est venu pour apprendre et donc pour lutter contre cette partie de lui qui l’empêche d’évoluer. Un gourou est un homme qui ramène tout à sa personne. Un peu comme le terminus. Alors que le Rav, lui, se met en retrait et incite son élève à poursuivre son chemin vers Hachem qui est l’objectif final. Le Rav n’est qu’un point de passage pour aller plus loin. LVH-LPH : Autre reproche que l’on entend : celui des dangers de rapprocher des personnes qui parfois sont mariées et n’évoluent pas en pa-
LVH-LPH : Vous êtes également présent sur Internet. Est-ce un bon outil de « kirouv » ? Rav Y.B. : Des milliers de personnes m’écoutent par le biais d’Internet. C’est un outil qui permet de toucher des Juifs partout dans le monde. Certains n’ont même pas accès au savoir autrement que par Internet. Il arrive même qu’ils fassent techouva grâce à ce lien virtuel. Mais je pense qu’Internet doit rester une accroche. Faire Techouva uniquement sur Internet n’est pas l’idéal. Ce processus comprend une part importante de pédagogie, d’évolution personnelle au niveau des connaissances mais aussi de la crainte de D’ et d’une Torah vécue qui est indispensable. C’est pourquoi des cours sur Internet ne pourront jamais remplacer le bénéfice d’écouter des cours non virtuels et de participer à la vie communautaire accompagnée d’un rav.
LVH-LPH : Au final, fort de 25 ans d’expérience, la méthode que vous avez choisie est-elle efficace et surtout résiste-t-elle à l’épreuve du temps ? Rav Y.B. : Je me compare à un chercheur d’or avec son tamis. Parfois il trouve de la poussière d’or, parfois des pépites, parfois des grosses pépites. J’ai des élèves qui sont aujourd’hui Rosh Kollel et ont écrit plus de livres que moi. D’autres ont progressé lentement, d’autres enfin se sont refroidis. Je ne peux m’engager sur le résultat mais seulement sur la qualité et la sincérité de la proposition que je mets à la disposition de celui qui écoute. Il faut dire que le discours évolue avec le temps, l’expérience et les différents publics qui viennent écouter. LVH-LPH : Notez-vous ces dernières années une tendance à un retour plus important vers la Torah ? Rav Y.B. : J’ai plutôt le sentiment que la classe moyenne est en train de disparaître, pour prendre une parabole économique. Les Juifs assimilés le sont vraiment plus profondément et ceux qui sont attachés à la religion sont plus pratiquants et tendent vers l’orthodoxie. Je dirais qu’il y a davantage une tendance au renforcement des deux catégories que sont les laïcs d’une part, aidés en ce sens par les mouvements libéraux, et les orthodoxes d’autre part. Mais il est vrai qu’on ne peut que constater une tendance, une meilleure écoute, une grande soif de savoir et une amélioration de la pratique. Nous avons une très belle communauté et c’est à nous d’être à la hauteur de ses attentes.
Les juifs
Tirana. Palais présidentiel. Allumage de la huitième bougie de Hanouka. Le deuxième personnage en partant de la gauche est le Grand rabbin d'Albanie, Yoël Kaplan.
D’ALBANIE
S’il y a un pays où les Juifs n’ont jamais été très nombreux à travers l’Histoire, c’est bien l’Albanie. Dans ce petit État balkanique de 29 000 km2, où vivent quelque trois millions d’habitants, les Juifs ont, au sommet de leur croissance démographique, constitué une communauté d’à peine 3 ou 4000 âmes.
C’est à la suite de la conquête de Jérusalem et de sa destruction par les Romains en 70 que les premiers Juifs atteignent, sur des embarcations de fortune, les côtes albanaises. Ils seront rejoints plus tard par ceux de leurs frères fuyant l’Espagne et le Portugal de l’Inquisition. Sous l’Empire ottoman, au quinzième siècle, la communauté, essentiellement regroupée dans les ports, quoique modeste, est florissante. Les Juifs sont installés à Tirana, la capitale, mais aussi à Valona, à Bérat, à Durazzo et à Elbassan. Entre 1788 et 1822, la communauté subit le joug inflexible d’Ali Pacha. En 1911, lors de la grande révolte populaire, les Juifs albanais sont brimés et vilipendés. Au recensement de 1930, ils ne sont que 204. Il faut attendre 1937 pour que la communauté juive albanaise soit reconnue par le gouvernement. La Seconde Guerre mondiale et la folie meurtrière des Nazis va pousser vers l’Albanie des Juifs de Grèce, de Yougoslavie et d’Italie. Il convient de noter que les Juifs albanais n’ont jamais été inquiétés par les autorités durant cette sombre période. La proclamation de la République populaire en 1946 sous la houlette du sinistre Enver Hoxha introduit un communisme pur et dur dans le pays. Les religions y sont interdites, y compris l’islam pourtant majoritaire. Un « judaïsme de l’ombre » se des32 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
DR.
Par Jean-Pierre Allali
Nos racines
sine. On jeûne symboliquement le shabbat et les jours de fêtes, les quelques ouvrages en hébreu et les mézouzot sont cachés. Les plus courageux font pratiquer des circoncisions sur les nouveaux nés par des médecins musulmans. Ceux qui peuvent immigrer illégalement le font. Jusqu’en 1967 la pratique religieuse sera interdite et la terrible milice des « Sigurimi » veillera au respect de cette mesure, traquant sévèrement, à la période de Pessah, les possesseurs de matzot. La communauté juive apeurée vit alors sous la triple menace de l’antisémitisme musulman, de l’antisémitisme chrétien et de l’antisionisme du gouvernement . Les Juifs sont désignés sous le vocable turc infamant de « Chifuts ». En 1985, Ramiz Alia succède à Enver Hoxha. Le pays, peu à peu, sort du sous-développement et se démocratise. Les Juifs commencent à espérer d’autant plus, que sous le Premier ministre Fetos Nano, une association d’amitié avec Israël est créée. En 1990, l’interdiction de la pratique religieuse est levée. Mais les Juifs, 40 familles, quelques centaines de personnes, n’ont désormais qu’un objectif : rejoindre Israël. L’opération « Tapis Volant » est lancée par l’Agence Juive. Entre décembre 1990 et mai 1991, 400 personnes, Juifs, demi-Juifs et Marranes, rejoignent l’État juif. Des relations diplomatiques ont été établies depuis le début des années 1990 entre Israël et l’Albanie. Si, pour une grande part, le judaïsme albanais se retrouve à Beer Sheva, dans le Neguev et à Carmiel, en Galilée, il demeure toujours sur place une petite communauté juive d'environ deux cents personnes. En 2010, un centre communautaire et une synagogue « Hekhal Chlomo » ont été inaugurés et un Grand rabbin, d'origine israélienne, Yoël Kaplan, a été officiellement installé. En août 2012, le premier ministre, Sali Berisha, a reçu le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman à l'occasion de l'ouverture d'une ambassade israélienne à Tirana. Rappelons à ce propos que l'Albanie a reconnu Israël dès 1949. En 2016, en Albanie, une petite communauté, donc, mais une communauté heureuse.
Par Elisabeth Lezmi-Delouya
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Mieux vivre
Qu'y a-t-il
A L'INTERIEUR DE TOI ? Spleen dans l'idéal ? Au dedans de toi, nulle unité, juste une collection de ressentis et d'états. Identité, caractère, personnalité, angoisses ou fantasmes ne suffisent pas non plus à définir les relations que tu entretiens avec toi-même. Lorsque suite à un échec, une rupture ou un choc, s'installe en toi un sentiment d'amertume ou de solitude, de suite dédramatise, car sinon il y a menace de destruction partielle et de sous-estimation de ton intériorité psychique et émotionnelle. Si de plus ton intériorité a de génération en génération été teintée du judaisme de tes pères, tu es inconsciemment et culturellement à la recherche d'authenticité. Si tu as tendance à doûter ou à analyser toute certitude, c'est l'éducation, la faute de l' esprit de recherche et d'étude constantes du peuple dont tu es issu ; preuve en est l'immensité d'écrits aux interprétations inépuisables additionnées au cours des trente derniers siècles, et dont les textes dénominateurs communs sont les commentaires du talmud et du Midrash. Ces textes constituent la substance sans cesse revisitée de toute production et de tout questionnement juif, à la limite de la névrose obsessionnelle. C'est la pensée juive. C'est la psycho-généalogie en action. C'est malgré toi ton mode de fonctionnement et ce qui se transmet à travers toi. Cette obsession de la compréhension s'explique par le fait que tout accroissement de la puissance de comprendre est comme le dirait Spinoza, un accroissement de la puissance d'agir. C'est pourquoi en tant qu' être juif, tu as appris à surmonter l'obstacle qui te permettra d'aller plus loin.
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C'est pourquoi que ce soit tes pensées conscientes ou inconscientes, tes actes manqués, tes manifestations de peur, ton agressivité, tes retranchements en toi-même, tes hésitations philosophiques et existentielles, tu ne pourras rien traiter sérieusement sans avoir à l'esprit l'impact de la psycho-généalogie et l' espace psychique juif. C'est ce qui te constitue. Lorsque parfois tu te sens dévalorisé, doutant de tes capacités, que tu manques de confiance en toi, souffres en ton narcissisme ,unique rempart contre les sentiments de honte d'impuissance ou de solitude ; quand ton moi ''intérieur'' ne correspond pas à ton moi ''extérieur '', quand famille, amis, société ne reconnaissent pas en toi ce que tu penses être ta juste valeur, alors un double de toi apparaît à la rescousse,créé par ta tristesse et ton désarroi . Tu te fabriques un ''masque'' séducteur, menteur parfois par survie psychique, poussé par l' assurance irrésistible d'un faux « moi » fabriqué et idéalisé. Est-ce bien nécessaire ? Tu es à la recherche de toi dans le regard des autres, autres séduits mais plus craints qu' aimés car il est impossible d'aimer avec l'angoisse du ; -''Est-ce moi que l'on apprécie? Serai-je encore aimé si l'on me connaissait vraiment? '' ...As tu fabriqué un ''double'' idéal, ou restes tu toujours seul même très entouré? Es tu construit-ou détruit- par des projections familiales et sociales? La tradition de tes pères peut te permettre de ne plus avoir le sentiment de toujours avoir à prouver quelque chose. La consultation des textes sacrés et de la sagesse d’Israël ouvre une porte où mémoire et réalité du présent cohabitent. Ainsi tu peux accéder à la voie de la sérénité. Et si parfois, enfant d'Israël, dans le secret de ton cœur tu te redoutes athée mais qu'en même temps tu es tourmenté par la question de Dieu, ne t'inquiète pas ; cela signifie simplement que ta structure psychologique juive a un mode de pensée sensible à l'esprit talmudique…
Recherche
Côté Psy
Par Rachel Spangenthal
À l’attention de toutes ces demoiselles qui rêvent d’épouser un « homme viril »…
C’est ce qui arrive quand vous êtes célibataires. Vous ne comptez plus les heures passées à discuter de l’amour de votre vie, lequel, à toutes fins utiles, refuse ne serait-ce que d’exister. Et pourtant, j’étais un peu perplexe lorsque l’une de mes amies m’a décrit le genre de gars qu’elle recherchait. - Je veux un Homme, m’a-t-elle dit en soupirant. Et à sa voix, on pouvait parfaitement entendre le H majuscule. - Euh, ouais… c’est un peu ce que nous recherchons toutes. Ma grand-mère le répète sans arrêt. « Trouve-toi un vrai mensch ! » Comme s’il suffisait pour cela d’accrocher un ver à un hameçon. (Pour ceux et celles qui l’ignorent, le mot mensch est un terme yiddish absolument intraduisible qui décrit le parti idéal que toute grand-mère souhaite à sa petite-fille, à savoir : un homme bon, droit, honnête, intègre, responsable, travailleur et j’en passe…) - Tu ne m’as pas comprise, rétorque mon amie. Je cherche un vrai homme. Un Homme Viril. À présent, j’étais carrément perdue. - Tu sais bien, a-t-elle poursuivi comme s’il s’agissait d’une évidence. Un gars avec un peu de poils sur le torse. Premièrement… ce genre de précisions m’écœure ! Deuxièmement, j’ai étudié la biologie à la fac. Depuis quand la présence d’un chromosome Y ne suffit-il pas pour qualifier un mâle d’Homme. Quelles mesures quantifiables et objectives y a-t-il pour mesurer la virilité ? À partir de quel comment un individu a-t-il le droit de se déclarer Homme sur son CV ? Dans ma quête pour identifier l’Homme Viril, j’ai découvert pas mal de différentes catégories de mâles. L’homme macho : Il s’appelle David mais tout le monde l’appelle Rambo. Il possède un camp de tir, arbore plus de 10 tatouages et customise ses motos. Ah j’oubliais, il a créé un musée militaire. L’homme chevaleresque : Nicolas est l’incarnation d’un personnage d’une série télévisée rétro. Un parfait dandy. Nico porte un chapeau melon qu’il soulève chaque fois qu’il croise une femme. Son geste n’a rien de mauvais goût. Venant de lui, il est tout à fait naturel. L’homme réussite : Dr A est un orthopédiste de renom. Dr A a une dentition parfaite. Sa tendre épouse n’a jamais travaillé de toute sa vie. Ses enfants semblent éternellement tirés à quatre épingles. Et puis, elle a toujours, toujours, une femme de ménage à la maison. Il existe d’autres catégories d’hommes : sensibles, puérils, curieux, brillants et j’en passe. Mais aucun d’entre eux ne correspond à l’Homme par excellence. Alors, me direz-vous, quel est donc l’exemple d’un homme, un vrai ? Ma réponse va vous surprendre. 36 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
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UN HOMME, UN VRAI
Moïse. Oui, le Moïse de la Bible. C’était un homme accompli. Non seulement il a mené un peuple entier hors de l’esclavage et rapporté les dix commandements (à deux reprises), mais en plus, Dieu communiquait fréquemment avec lui. Pourtant, connaissez-vous le détail le plus passionnant à propos de Moïse ? C’est qu’il était un Homme par excellence. Voyez-vous, le propre de l’Homme est sa faculté de penser. En exerçant son sens du bien et du mal. En usant du pouvoir de dépasser ses désirs et instincts bestiaux. Seul l’Homme possède la force de suivre sa boussole morale et ses croyances suprêmes pour dépasser les limites de ses instincts égocentriques. C’est ce qui fait un être humain. C’est ce qui fait un Homme. À une certaine occasion, Moïse sortit du palais majestueux où il vivait et assista à une scène atroce. Un contremaître égyptien était en train de rosser impitoyablement l’un de ses frères hébreux, menaçant de le tuer. Moïse regarda à sa droite. Puis il regarda à sa gauche. Et il ne vit aucun homme. Il entreprit alors de tuer le cruel Égyptien avant d’ensevelir sa dépouille dans le sable. Et Dame Justice applaudit son acte. Les sages juifs expliquent qu’en réalité, de nombreuses personnes se tenaient à la droite et à la gauche de Moïse. Ces témoins observaient la scène avec horreur. Mais aucun d’entre eux ne fut suffisamment homme pour défendre cette juste cause. Savoir faire la distinction entre le bien et mal est une chose, mais avoir le courage d’affirmer ses positions face à l’adversité… voilà qui demande de la force. Voilà qui demande d’être un Homme avec un H majuscule. Alors, vous souhaiter trouver un Homme Viril ? Un vrai homme ? Trouvez l’homme qui, enfant, défendait ses petits camarades victimes d’harcèlement scolaire. Trouvez l’homme qui, adolescent, renonçait à son interclasse pour aider son voisin de table à résoudre ses exos de maths. Trouvez l’homme qui, une fois père, sera prêt à sacrifier quelques dizaines d’euros de plus pour lire une histoire à ses enfants à l’heure du coucher. Trouvez l’homme qui, une fois époux, sera capable de pardonner facilement. Trouvez un type qui est capable d’entendre une opinion contraire à la sienne sans pour autant perdre son sang-froid. Vous voulez un homme, un vrai ? Oubliez vos poils sur le torse ; moi je préfère un mensch !
Éradiquer
Air du temps
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L’ENSEIGNEMENT DU DJIHAD
Pour la troisième année consécutive, la liste affiliée au Hamas a remporté les élections estudiantines à l’université de Bir-Zeit, en Judée-Samarie. Cette victoire confirme pour la énième fois que le soutien à la conception djihadiste est loin de se confiner aux foules analphabètes et aux enfants de pauvres : déjà en 2004, une étude du professeur Shaül Kimhi avait montré qu’un tiers des auteurs d’attentats-suicide ayant mené des attaques contre des cibles israéliennes, étaient des étudiants ou des diplômés d’universités palestiniennes. L’analyse, la même année, des données socio-économiques des terroristes d’alQaïda, a révélé que deux-tiers d’entre eux avaient suivi des études après le lycée. Par contre, on peut affirmer avec certitude que la conception islamiste est le fruit de l’éducation promulguée dans les écoles de l’Autorité palestinienne, dans celles de la bande de Gaza et dans celles de nombreux pays musulmans. Dans les maternelles du Hamas, on enseigne aux filles de quatre ans à poignarder des Juifs, et aux garçons à abattre des Juifs à coups de fusil, dans le but de purifier le monde de l’impureté des Juifs et de libérer les terres d’Islam qu’ils ont conquises. Dès le CE1, les enfants des écoles palestiniennes apprennent qu’il faut détester les Juifs, et qu’il est de leur devoir de les combattre par la violence. On leur enseigne que le concept de Djihad n’a qu’un seul sens : la guerre dans la Voie d’Allah. Les livres scolaires les encouragent à rendre visite aux familles des « Chahids », et vantent les mérites de ceux qui trouvent la mort au Djihad. 38 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Par Dr Ephraim Herrera Bien que les accords d’Oslo imposent de supprimer toute incitation à la haine dans l’éducation, Israël ne prend pas toutes les mesures nécessaires pour endiguer ce phénomène dévastateur, qui déborde jusque dans des écoles arabes à l’intérieur de la ligne verte. Israël se doit de comprendre ce qu’ont si bien compris, ces dernières années, certains dirigeants de pays musulmans. Le premier en date a sans doute été le président égyptien al-Sissi : déjà en 2013, il a entrepris une réforme en profondeur du contenu des livres scolaires égyptiens – en particulier la suppression de tout rappel des butins et esclaves pris lors des guerres de l’Islam. Depuis, alSissi a ordonné l’invalidation de tous les livres scolaires encourageant la violence (sur la base de textes islamiques). Il a interdit la vente en Égypte des livres des penseurs des Frères musulmans, et à leur tête ceux du Cheikh Quaradawi, le maître spirituel incontesté de l’organisation. Il y a deux semaines, on a appris que le roi du Maroc a ordonné le « toilettage » de 400 livres scolaires. Ce « toilettage » bannit tous « les termes sexistes, misogynes et faisant appel à des clichés sur les personnes en situation de handicap ou issues du milieu rural. ». À la rentrée 2017, les manuels d’éducation islamique seront purgés de tout contenu contraire aux « valeurs de la tolérance marocaine », tant dans l’école publique que dans l’enseignement privé, florissant au Maroc. Une autre source d’incitation à la haine se trouve dans les médias. Israël a mis des années avant de fermer les deux stations de radio palestiniennes qui, émettant de Hébron, appelaient à assassiner des Israéliens. Par contre, la chaîne al-Jazeera, très populaire et très anti-israélienne, continue à émettre, et a même des journalistes en Israël, qui décrivent l’actualité de manière très tendancieuse. Ce n’est pas pour rien que Mahmoud al-Zahar, un des dirigeants du Hamas, a remercié al-Jazeera après l’opération « Plomb durci ». Ici aussi, Israël devrait suivre la voie tracée par al-Sissi, qui a fermé les bureaux de la station en Égypte et a brouillé ses émetteurs. La semaine dernière, le gouvernement irakien a fermé les bureaux d’al-Jazeera à Bagdad. Tant qu’on ne fermera pas les robinets de l’enseignement de la haine et de l’incitation à la violence, on continuera à payer le lourd prix d’attentats et de guerres. Ephraïm Herrera est docteur en histoire des religions, diplômé de la Sorbonne et vient de publier « Les maîtres soufis et les peuples du livre » aux Éditions de Paris, ainsi que « Le Jihad, de la théorie aux actes » et « Étincelles de Manitou » aux éditions Elkana.
Le drainage
Santé / Bien-être
Parmi les nombreux massages à visée thérapeutique ou esthétique qui existent, le drainage lymphatique reste un champion toutes catégories dans le traitement des problèmes circulatoires. Le drainage lymphatique est un massage lent et doux destiné à relancer la circulation de la lymphe, un liquide incolore qui circule dans les vaisseaux lymphatiques et qui draine les toxines et les débris cellulaires. Elle est réalisée en cabinet privé, à l’hôpital ou en clinique par un kinésithérapeute. Concrètement, elle consiste à effectuer des pressions circulaires lentes et régulières sur la peau avec les doigts et la paume des mains sur l'ensemble du corps, en suivant le sens de la circulation lymphatique et en variant la pression.
Effets thérapeutiques Le drainage lymphatique est connu pour son action anti-inflammatoire au niveau des tissus. Il est utilisé à la fois dans le domaine médical et esthétique. Au niveau médical, il est particulièrement recommandé pour soulager les œdèmes, les inflammations et les ulcères. Il est aussi utile pour traiter les pro-
Sel a-mer
OU SEL DE MER?
Les mers les plus salées, sont celles qui ne débouchent pas sur l’océan ou reçoivent peu d’eau douce. La Mer Rouge en fait partie ou plutôt, elle serait après la Mer Morte, la mer la plus salée, car peu de cours d’eau l’atteignent et les températures très élevées qui y règnent entrainent une évaporation d’eau considérable. Nous voici donc après la traversée de la Mer Rouge, et il s’en est fallu de peu pour que les Égyptiens ne nous rattrapent! Mais nous avons été plus rapides et les avons semés. Seul point négatif de cette histoire: nous n'avons pas pu profiter d’un bain de mer !! Il va donc falloir pallier ce manque, et pour ce faire, je vous propose un bain de sel mais pas avec du sel de mer cette fois, mais avec un sel peu connu, qui porte le nom de sel d’Epsom. Le sel de table ou sel alimentaire que tout le monde connait et utilise, provient de la mer : il est composé essentiellement de chlorure de sodium, et c’est un des minéraux les plus abondants de la planète. Le sel d’Epsom, quant à lui, est obtenu à partir de minéraux naturels, provenant de gisements souterrains et il s'agit de sulfate de magnésium. Pour simplifier, disons que ce sont tous deux des minéraux mais de composition différente. C’est en 1618 que la source minérale d’Epsom, petite ville en Angleterre, fut découverte par un paysan nommé Henri Wicker qui remarqua que son bétail refusait de s’y abreuver. Constatant que la présence de ce sel, au goût amer, en était la cause, la source d’Epsom gagna rapidement en popularité, car si son eau ne soulageait pas la soif, elle soulageait maux de tête et maladies cutanées. Le sel d’Ep40 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
DR.
LYMPHATIQUE
blèmes de circulation sanguine et lymphatique, comme l’insuffisance veineuse, et pour diminuer les risques d'infection. Le drainage lymphatique améliorerait en effet les défenses de l'organisme en favorisant le flux lymphatique. Il a aussi une action calmante sur le système neuro-végétatif et tonifiante sur l’intestin, ce qui permet de lutter contre la constipation. Enfin, il est très employé chez les sportifs pour préparer les muscles à l'effort et permettre une meilleure récupération.
Effets esthétiques Côté esthétique, il favorise l’élimination de la cellulite et des dépôts graisseux, améliore les jambes en poteau, et favorise la cicatrisation. Il préviendrait aussi les rides et aiderait à lutter contre l'acné, la couperose et le visage bouffi. Enfin, il permet une meilleure pénétration des produits de soins. Déroulement de la séance Une séance de drainage lymphatique dure environ 1 heure. Après la séance, on ressent en général une sensation agréable de bienêtre; le but étant de débarrasser l'organisme des déchets et toxines présents dans les tissus. Cyril BERREBI - Masseur professionnel Tel : 058 627 25 20
som fut découvert et surnommé « sel amer ». Le sel d’Epsom a des bienfaits multiples, mais nous ne citerons ici que celui qui nous intéresse, c’est à dire son effet relaxant. Un bain au sel d’Epsom aura un effet purifiant et relaxant et apaisera muscles et articulations. Ce sel libère le magnésium dans l’eau, qui peut alors pénétrer dans les cellules, apportant relaxation et décontraction. C’est l’allié des remèdes contre les crampes, les courbatures musculaires, et douleurs articulaires : un bain au sel d’Epsom vous transformera en Belle au Bois Dormant, car son effet relaxant vous plongera rapidement dans les bras de Morphée. La recette : Bain relaxant : versez dans un bain chaud deux à trois cuillères de sel. C’est tout ! Bon comme je sais que vous allez vous dire que c’est bien trop simple et du coup pas trop attrayant, je vous donne une petite recette plus élaborée, mais sachez que ce sel merveilleux n’exige aucun ajout. La recette élaborée : Deux tasses de sel d’Epsom Une demi-tasse de bicarbonate Quelques fleurs de lavande sèche Quatre gouttes d’huile essentielle de lavande ou camomille Un peu de citron Mélangez le tout puis versez dans un joli bocal Mettre une ou deux cuillères dans votre bain Où le trouver ? En pharmacie. Apres ce passage dans le bain, vous serez détendus, bien reposés et prêts à la longue marche qui nous attend dans le désert !!! Manou Akerman- Naturopathe 02-9932862; 054-5292337
By Kitsana
Ingrédients
ajouter le corn flore en remuant la sauce (étape importante sinon la fécule va faire des grumeaux, le fait de mélanger la sauce va lui permettre de cuire uniformément). Ce geste ne dure pas plus d'une minute!
• 3-4 blancs de poulet émincés • Un oignon émincé • Une dizaine de champignons noirs • Un gros poivron vert et un rouge • Une boite de pousses de bambou • 2 gousses d’ail écrasées • Sauce soja • 1 c à s de marak of • 1 c à s de maïzena (corn flore) diluée dans 3 c à s d'eau Préparation
(Option : Basilic ou coriandre) Servir avec un bon riz blanc basmati. Bon appétit !!!
Dans une petite poêle, mettre 3 c à s d'huile avec l'ail, chauffer jusqu'à coloration, puis retirer l'ail et réserver l'huile. Dans un wok, mettre un fond d'huile et faire revenir l'oignon, puis les poivrons jusqu'à petite coloration. Mettre
le poulet en le faisant revenir ''sans le cuire'', puis ajouter 2 verres d'eau, le marak of, la sauce soja, "l'huile d'ail", les champignons et le bambou. Porter à ébullition pendant une minute. Baisser le feu, rectifier l'assaisonnement, et
Ingrédients
Préparation
Retrouvez toutes nos recettes sur le groupe Facebook Partageons Nos Recettes Sucrées et Salées by Vanessa FEDIDA Pour plus d’infos sur le programme des ateliers de cuisine contactez le 058 770 13 13
Pain sans pétrissage (psp) by Priscilla Jait
• 500 gr de farine T55 + 2 cuillères à soupe de farine • 30 cl d'eau tiède (1 verre et demi) • 7 cl de lait ou lait de soja (1/ 3 verre) • 2 cuillères à soupe d'huile d'olive • ½ cube de levure boulangère (ou une cuillère à soupe de levure sèche) • 1,5 à 2 cuillères à café de sel (suivant les goûts) • 1 cuillère à café de sucre
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Dans un grand saladier, mettre l'eau tiédie, le lait (ou lait de soja), la levure, l'huile, le sucre. Remuer avec une maryse pour faire fondre la levure. Ajouter la farine et le sel par-dessus. Remuer de nouveau avec la maryse (1 min jusqu'à obtention d'une pâte très collante). Recouvrir la pâte de 2 cuillères à soupe de farine. La faire lever dans le saladier sous film étirable durant 1h30. Une fois levée, prélever des morceaux de pâte avec 2 cuillères à soupe (car la pâte est très molle et difficile à manipuler à la
main), mettre sur une plaque recouverte de papier sulfurisé.Vous pouvez former environ 8 petits pains. Laisser lever 20 min et cuire à 240 degrés four préchauffé durant 20 minutes. Cette recette ultra simple et inratable, est extraordinaire car elle ne nécessite aucun pétrissage. Le pain ressemble à du pain tradition, la mie est moelleuse et la croûte très croustillante.Vous pouvez introduire dans la recette au choix un œuf, des olives, des graines de sésames, de pavot, des oignons, du fromage,... (Base du verre en plastique)
Par Sonia Maarek
DR.
Coaching
La loi
DE CAUSE À EFFET
« Tout ce que tu lances dans le monde ou qui sort de toi, te revient automatiquement, et à la même intensité ».
Un jour, un père et son fils se promenaient en montagne. Soudain, le fils tombe, se fait mal et crie: AAAhhhhhhhhhhh !!! A sa grande surprise, il entend une voix qui répète, dans la montagne: “AAAhhhhhhhhhhh!!!” Curieux, il demande: “Qui es-tu?” Il reçoit pour toute réponse: “Qui es-tu?” Agacé par cette réponse, il crie: “Peureux!” Et entend: “Peureux!” Alors il regarde son père et demande:“ Qu’est-ce qui se passe, papa?” Le père sourit et répond: “Mon fils, écoute bien, maintenant.” Et il crie vers la montagne: “Je t’admire!” La voix répond: “Je t’admire!” Il crie encore: “Tu es un champion!” La voix répond: “Tu es un champion!” Le garçon est surpris mais ne comprend toujours pas. Alors le père explique: -“Les gens le nomment ECHO, mais c’est en fait la VIE. Cela te renvoie tout ce que tu dis ou fais. Notre vie est simplement le reflet de nos actions. Si tu veux plus d’amour dans le monde, commence par en avoir plus dans ton cœur. Si tu veux que ton équipe soit plus performante, commence par être plus performant. Cela marche pour tout, dans notre vie ; la vie te rendra tout ce que tu lui donneras.”
Cette histoire illustre bien ce qu’est la loi de Cause à Effet c’est ce qu’on appelle aussi l’effet boomerang, qui signifie que tout ce que vous lancez dans le monde ou qui sort de vous, vous revient automatiquement, et à la même intensité. Il est facile de comprendre que si vous semez des pommes de terre, vous récolterez des pommes de terre et non des oignons. C’est un peu le même phénomène dans votre vie, vous récoltez ce que vous 44 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
semez, tout ce que vous récoltez a été semé par vos émotions, vos pensées, vos croyances, conscientes ou inconscientes. Cette loi de cause à effet peut être vérifiée par un simple petit test, comme par exemple si vous approchez vos mains trop proches du feu, il est fort possible que vous vous brûliez. Cette loi n’est pas plus compliquée que cela. Alors, comment faire pour appliquer cette loi dans votre vie ? Comment s’y prendre pour récolter ce que vous semez ? Pour changer les choses rapidement dans votre vie, commencez juste par ouvrir votre cœur à la reconnaissance, à la gratitude envers tous les bienfaits qu’Hachem a placés dans ce monde pour vous, envers les personnes et les objets qui vous entourent qui sont là pour embellir votre vie et aussi soyez conscients de tous les bonheurs, grands et petits, que vous avez procurés aux autres. Conscience de vos milliers de sourires, de paroles et de gestes de réconfort. Faites l’effort de ressentir pleinement cette gratitude mais aussi de l’exprimer et de la verbaliser c’est l’un des moyens les plus puissants de transformer votre vie et d’attirer à vous tout ce dont vous avez besoin. En fait, sans la gratitude rien ne peut changer dans votre vie. A présent, vous avez compris l’effet Action/ Réaction, si vous semez dans votre vie de l’inquiétude vous récolterez encore plus d’inquiétude, si vous semez de l’anxiété, vous récolterez encore plus d’anxiété, l’insatisfaction encore plus d’insatisfaction, de la tristesse encore plus de tristesse. Et, si vous semez de la joie, vous attirez à vous encore plus de joie, la paix encore plus de paix, la gentillesse attire encore plus de gentillesse, la gratitude attire encore plus de gratitude. Cet effet boomerang se vérifie dans tous les domaines de votre vie dont celui de votre relation à l’autre. Vous avez envie de vous sentir entouré, de récolter plusieurs amis, à vous de faire le premier pas, n’attendez pas des autres, personne ne viendra vous chercher chez vous, c’est à vous de décider de faire le premier pas. Sortez de votre zone de confort et adoptez une attitude pro active. Utilisez votre imagination créative pour vous visualiser dans différentes situations du quotidien, utilisez vos ressources, votre potentiel pour attirer du positif et dites-vous qu’à partir de maintenant, vous semez et vous récoltez uniquement ce qui est bénéfique pour vous, grâce à vos pensées, sentiments, paroles et actions. Sonia Maarek, Hypnose thérapeutique,PNL www.psycoach-jerusalem.com / Tél. : 0525199691
Par Déborah Cohen
Voyage
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L’été,
QUE LA MONTAGNE EST BELLE ! VAL CENIS
Au cœur du Parc National de la Vanoise (1400 m d’altitude)en Savoie, découvrez plusieurs villages typiques :Termignon avec ses 6 glaciers et 63 sommets à plus de 3000 m d’altititude ; Sollières Sardières avec son musée archéologique, témoignage de la vie dans la vallée il y a 6000 ans et son site du Monolithe : une découverte insolite que ce bloc de pierre imposant de 93 mètres de haut très prisé pour l’escalade et d’autres villages comme Lanslebourg, Lanslevillard et Bonneval sur Arc (site classé) avec ses bâtisses en pierre et ses toits de lauze. Et n’oubliez pas de voir,dans un cadre naturel exceptionnel, le col du Mont-Cenis qui offre un point de vue magnifique à 2 083 mètres d’altitude ,lieu de passage millénaire entre la France et l’Italie. Côté patrimoine, le plateau du Mont-Cenis est riche. Vous pourrez découvrir là-haut un jardin alpin, référence en matière de flore de l’arc alpin et espace ludique pour les petits et grands, le musée de la pyramide qui raconte l’histoire de la frontière et du barrage du Mont-Cenis. De nombreuses fortifications comme le Fort de Ronce sont également positionnées sur les hauteurs tout autour du Lac artificiel du Mont-Cenis aux eaux d’un bleu superbe, situé à quelques centaines de mètres de l’Italie, et font l’objet de belles petites randonnées pédestres. Pour plus d’informations : www.kangourouclub.com - Facebook : Kangourou Club Mail : vacances@kangourouclub.com - Téléphone : 04 88 91 60 54 46 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
LES 2 ALPES Chaque été, ça bouge aux 2 Alpes entre le ski d’été sur le glacier, la descente à VTT, la randonnée au cœur du Parc National des Ecrins, le rafting, le trail, le parapente, le golf, le vélo de route,… Mais aussi le farniente ! Située entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud, dans le département de l'Isère, de renommée internationale, la station des 2 Alpes est une des rares à proposer du ski d’été sur le plus grand domaine de ski sur glacier d'Europe. Elle est née de la réunion de 2 villages : Le village de Mont de Lans, à 1300m d'altitude et le village typique de montagne de Venosc situé à 960m.. A voir : Le Parc National des Écrins, l'un des sept parcs nationaux français : avec des pics des montagnes majestueuses, des prairies luxuriantes, des torrents sauvages, lacs miroirs et de beaux paysages.
Kangourou club vous propose pour cet été 2016 comme chaque année depuis 1990 2 clubs de vacances cacher pour familles et célibataires : Val Cenis, Hôtel Le Val Cenis *** à partir de 420 euros la semaine (Du 10 juillet au 28 août). Accès à de multiples activités (piscine spa, relaxation, remise en forme, tir à l'arc, tennis, pêche, bowling, VTT, via ferrata, via cordata, escalade, alpinisme, parapente, canyoning…).
Les 2 Alpes, Hôtel Le Panorama confort *** à partir de 420 euros la semaine (Du 31 juillet au 28 août) avec spa,jacuzzi, sauna , hammam, salle de massages… Semaines célibataires : 20/35 ans aux 2 Alpes du 21 au 28/8 et pour les 35/55 ans du 28/8 au 4/9 à Val Cenis.
Un Général Russe et un simple soldat font une partie d'échecs. Le soldat remporte la première partie, la suivante aussi, puis la troisième. Le Général dit alors au soldat : - « Je ne comprends vraiment pas, j'ai commandé les plus grandes armées ces cinquante dernières années, et toi simple troufion, tu me bats aux échecs » ? Ce à quoi le soldat répond : - « La différence est là mon Général, vous vous commandez, moi je réfléchis... » Un Général est de passage à la caserne, alors le Commandant a fait réunir tous les sol-
dats, qui sont au garde-àvous. Le Général commence à inspecter la troupe quand soudain un soldat éternue. Le Général demande qui a fait ça, mais personne ne répond, alors il punit tout le premier rang. Il repose ensuite la même question, mais toujours pas de réponse, alors le Général punit les dix premiers rangs. Il pose une troisième fois la question et un soldat finit par se dénoncer. Le Général dit alors : - « Eh bien à vos souhaits soldat » !
Une brune raconte à son amie blonde ce qu'elle a entendu
aux informations : un cambriolage sur deux a lieu à proximité du domicile de la victime. La blonde lui répond alors : - « Mon dieu ! Il faut vraiment que je pense à déménager » !
L'anniversaire de sa fille approchant, un Belge se rend dans un magasin pour acheter un téléphone portable qu'il pourra lui offrir. Un vendeur s'approche de lui le voyant hésiter, et lui demande : - « SFR » ? Le Belge lui rétorque alors : - « Je n'en ai aucune idée, mais si elle ne sait pas, il y a la notice pour ça » !
DR.
Culture
''HUSTER EN ISRAËL C’EST UN CRI D’AMOUR QUE NOUS LANÇONS À CE PAYS'' !
De passage en Israël, afin de finaliser les détails de la prochaine tournée de son acteur fétiche, Francis Huster, du 15 au 20 juin prochain, mais aussi pour passer Pessah en famille, le metteur en scène parisien Steve Suissa en a profité pour rencontrer la presse au Centre culturel français de Tel Aviv. L’occasion pour LPH de revenir, à travers ses déclarations, sur son parcours et son actualité en 4 mots clés. Montmartre. (Rue) « Mon quartier. Mes grands-parents ont ouvert la première boucherie cachère rue Richer en 1952. Ils étaient amis avec la famille Zemour, installée en face de leur rue. Et au milieu il y avait les Folies Bergères. Tout un symbole ». Florent. (Cours). « Je me suis présenté aux éditions de classe libre du cours Florent, gominé avec un blazer et un flingue, prêtés par un patron de café, le tout pour faire plus vrai dans une scène du Parrain que j’avais choisi d’interpréter et que je regardais en boucle. Irrité par le manque (volontaire) d’attention que les professeurs (F.Huster et F.Florent) me manifestaient, j’ai tiré deux balles dans le plancher pour qu’ils me regardent. J’ai été immédiatement viré, devant les talents montants de la génération, qui attendaient dehors (S.Kimberlain, E.Devos, Y.Attal, etc…). Le lendemain, Francis Huster m’a laissé un message alors que je déchargeais à Rungis, pour m’annoncer que j’étais reçu. Francis. (Huster). Notre relation date de 25 ans. C’est comme une histoire d’amour, elle s’est construite au quotidien. Si je n’avais pas rencontré Francis Huster dans ma vie, je serais soit boucher soit voyou mais pas metteur en scène. Les livres et les films ont été mes meilleurs amis. Et aujourd’hui encore, plus que jamais, je crois plus à des artistes engagés qu’aux hommes politiques. Israël. « Je suis venu il y a 7 ou 8 ans dans un moment où je n’allais pas bien du tout. Et il s’est passé quelque chose. J’ai eu le sentiment d’avoir des prières intérieures, de ne pas savoir les formuler et donc 48 | N° 41 MAI 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH
Par Ambre Bendayan
de les dire avec mes mots. Ça m’a donné de la force, et quand je suis rentré à Paris, je me suis senti empli de quelque chose. Depuis je viens de plus en plus souvent ». (…) « Francis Huster n’était jamais venu en Israël avant la projection de la pièce filmée ‘Anne Franck’ au Campus Francophone de Netanya en novembre 2014. Il s’est retrouvé devant une énergie qui l’a totalement déboussolé, une demande qui l’a bouleversé et des gens avides de culture, heureux de le voir ici, fiers qu’il revendique à ce point-là son judaïsme avec tous les risques que cela comporte. Car depuis le phénoménal succès d’Anne Franck en France, nous avons monté Einstein, Stephan Zweig, et cela me vaut des menaces de mort régulièrement ou certaines inimitiés… Bref, après ce voyage avec Francis, nous nous sommes dits que nous avions le devoir de revenir pour proposer des textes profonds, un théâtre élégant, intelligent et populaire afin de l’offrir au public, francophone dans un premier temps et israélien dans un second temps, je l’espère. Tout cela pour créer un pont d’amour, de respect et de culture. Cette première édition se déclinera comme un diptyque entre Stephan Zweig et Francis Huster avec ‘Amok’ annoncé comme un carton en France et dans 15 pays dans le monde, et ‘l’Enigme Zweig’ qui explique comment le fait d’oublier ses origines peut être dangereux, jusqu’au suicide. C’est un grand pari artistique que de venir à la rencontre du public israélien. Tout le monde aime dire : « Je suis juif, mais je suis aussi marocain, je suis juif, mais je suis aussi tunisien » pour ne froisser personne. En venant en Israël, Francis et moi n’aurons l’impression de ne froisser personne. C’est la raison pour laquelle je souhaite que cette tournée soit un succès afin que d’autres artistes puissent suivre le mouvement que nous souhaitons impulser. Un festival de théâtre international en Israël, digne des plus grands. Mais en attendant, on nous dit : « Faites la première édition, on verra après… » Peu importe, Francis Huster a décidé de refuser des centaines de propositions dans toute la France, en cette période bénie des festivals, pour venir jouer en Israël, car il sait, nous savons, que c’est nécessaire. Nous espérons que le public sera au rendez-vous !" Francis Huster : ‘Amok’ et ‘L’énigme Stephan Zweig’ à Jérusalem, Netanya et Tel-Aviv du 15 au 20 Juin. www.israstage.com - 03 602 36 19
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