Lev lph 43 digital

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N° 43 - JUILLET 2016 / TAMOUZ 5776

INTÉGRATION, ÉDUCATION, ENTREPRENEURIAT Les trésors que vous réservent Israël INTERVIEW EXCLUSIVE Dr Itzhak Dahan Qui sont les olim de France?

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Sommaire

LEV HAIR & LPH N° 43 JUILLET 2016 - TAMOUZ 5776

Directeur Général : Gabriel COHEN levhairmag@gmail.com

Edito

PUBLICITE & MARKETING France : ART COM C PUBLICITE Gabriel COHEN : 06 18 98 61 80

Le cri du silence

Bureau en France :

Secrétariat : levhairmag@gmail.com Abonnement : 26 euros les 7 numéros Adresse : 19 rue d’Isohard 13001 MARSEILLE 06 18 98 61 80 Rédaction : Sandrine A.Sroussi et Gabriel COHEN Haim ATTIA : Responsable Coeur de ville Internet, N.T R. Sociaux. levhairmag@gmail.com www.levhair.com ISSN : 2103 - 9747 Numéro de Dépôt légal : à parution Editeur : Société ART COM C 13013 MARSEILLE RCS 49058466100014 Directeur artistique : Arfi William Impression : ART COM C : 06 18 98 61 80 ---------------------------Bureau en Israël : Directeur Général Avraham Azoulay Direction.Lph@gmail.com Secrétariat : Rosy Chouai lph5@bezeqint.net Tel : 972 2-6788720 Adresse : Haoman 24/35 Talpiot - Jérusalem Marketing & Stratégie Vita Green : Tel: 97254-7855770 Lph.vita@gmail.com Rédaction : Guitel Ben-Ishay guitelbenishay@gmail.com site: www.lphinfo.com Visuel de la couverture « Niedermann 014 » : Les enfants de la maison de l’OSE, à Ussac (Corrèze), été 1942. Fonds OSE/CDJC Mémorial de la Shoah.

Gabriel Cohen,

Avraham Azoulay,

Directeur Lev Hair

Directeur du Plus Hebdo

Élie Wiesel est parti, lui qui savait tellement parler du silence, lui qui avait su nous le faire vivre et même nous le faire entendre. La peine est immense, la panique aussi, celle du manque, du vide momentané, de la perte de ce monument de sagesse humaine qui disparaît, d’un des derniers témoins vivants du passé qui s’en va... Et qu’aurait-il dit, lui, aujourd’hui face à la sauvagerie meurtrière qui frappe de nouveau Israël ? Face au départ de ces âmes si pures qui ont été arrachées trop tôt, de leurs familles, de notre peuple. Hallel Yaffa, H' Yikom Dama, 13 ans à peine, sauvagement assassinée dans son lit en plein sommeil, en plein rêve, par un monstre de quelques années de plus qu’elle. Hélas, ces bêtes cruelles se promènent encore en toute liberté en Israël et sont incitées par leurs parents, leurs enseignants, leurs dirigeants, qui les nourrissent, dès la naissance, au biberon, de ce poison haineux et meurtrier. Cette semaine aussi, ce sont 10 orphelins, qui se séparent tragiquement de leur père. C’est aussi une femme gravement blessée, qui devient veuve, si jeune et des enfants qui se rajoutent aux centaines d’autres que le terrorisme islamiste, dans sa plus grande bassesse, a pu atteindre. La veuve de Mickaël Marek, H' yikom Damo, rejoint les centaines d’autres qui pleurent leur moitié et qui doivent, seules, affronter cette nouvelle vie dans le manque et le silence de leurs êtres chers. On a tous envie de hurler, ou de se taire, les mots semblent vides de sens, face à cette souffrance cumulée. Le Juif est-il plus à même de supporter autant d’épreuves et de les surmonter ? D’ieu seul le sait, c’est Lui l’expéditeur. On vit sur cette terre si belle, tellement illuminée, revêtue d’un tel sens que, souvent, les choses semblent nous dépasser, nous ne comprenons pas tout. La force et la difficulté de vivre ici, sont liées à l’intensité de l’émotion partagée. Chaque séparation d’une âme de notre peuple est vécue, au même moment par toutes et par tous. Même la terre en pleure, même la terre en saigne, de tristesse, de manque. L’absence de ces anges, partis trop tôt, trop vite, et de façon si cruelle, ne nous permet pas de fonctionner normalement durant quelques jours. Qu’en est-il alors pour les familles directement touchées dans leur chair ? Comment peut-on les soutenir, les consoler, les rassurer ? Eh bien c'est Rina, la maman de Hallel-Yaffa zal, qui a su naturellement s’adresser à D' ieu lui-même, au moment de Lui « rendre » sa fille, comme elle l'a dit, avec une force d’un autre monde. C’est elle qui nous demande de venir les voir, de surtout ne pas avoir peur de ces personnes éclaboussées de plein fouet par le sang, celui de la mort. Il nous reste à prier, le regard toujours vers le haut, chacun à sa façon, en soutenant ces deux familles, de Kiryat Arba et d'Otniel et en renforçant ce qui est le propre de notre peuple : la Emouna, à son état pur.

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Paroles de pros

Sur le vif

C'est à la suite des vagues d'alya de 2004-2005, qu'ont été créés des postes dédiés aux olim au sein des grandes mairies d'Israël: les ''proyektorim''. Ces coordinateurs d'alya sont employés par les municipalités et chaque candidat à l'alya est mis en contact avec celui de la ville où il a décidé de s'installer. Ces personnes jouent un rôle très important dans la réussite des premiers pas en Israël: ils sont les référents, les intermédiaires, les guides, les conseilleurs, indispensables dans tous les domaines concernant l'arrivée, l'installation et le début d'une bonne intégration en Israël. LPH a posé deux questions à ces pros de l'alya et de l'intégration. Certains ne nous ont pas répondu, faute de temps ou d'autorisation. Voici les réponses de ceux qui ont bien voulu participer à ce dossier.

1) Quel est aujourd'hui le principal obstacle à l'intégration? 2) Quels sont les atouts des olim que vous leur conseillez de mettre en avant dans leur projet d'alya et dans sa concrétisation? Michèle Nabet Ville d'Ashdod

1) Faire l’alya n’est chose facile pour personne. Les obstacles sont nombreux mais vivre en Israël mérite bien quelques sacrifices. Il est vrai que les prix de l’immobilier n’en finissent pas de monter et que cela peut en freiner certains dans leur décision d’alya, mais là n’est pas la principale difficulté. Les olim francophones rencontrent des difficultés à l’intégration dans la société israélienne et en particulier dans le monde du travail du fait de la barrière de la langue. Les Français qui ont un projet d’alya ou qui sont déjà arrivés en Israël ne doivent pas faire l’économie de l’oulpan et des efforts que cela implique. De l’assimilation de la langue dépend leur intégration en Israël et dans le marché du travail israélien plutôt que dans les call-center français qui restent très souvent une solution de repli pour nombre de Français. Très chers Olim, à votre arrivée en Israël le Misrad Haklita vous offre au moins 6 mois d’oulpan gratuit, il vous offre aussi la possibilité de faire de nombreuses formations financées sans oublier les 6 mois de panier d’intégration; profitez-en pour vous investir dans l’apprentissage de l’hébreu, vous ne le regretterez pas ! 6 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

2) Faire son alya signifie pour beaucoup de Francophones réaliser le rêve de toute une vie et en particulier pour les juifs de France qui sont très souvent de véritables sionistes. Cet amour d’Israël est un véritable atout pour nous les Français car il nous permet de puiser les ressources nécessaires pour affronter les difficultés de ce changement de vie qu’implique l'alya. Afin d’aider les Olims à franchir le cap, certaines villes comme Ashdod mettent en œuvre des moyens importants pour les Olim: ils bénéficient d’un suivi personnalisé par leur coordinateur d’alya, ils ont des programmes d’intégration et d’oulpan personnalisés dans les écoles, des activités et sorties sont organisées et financées tout au long de l’année pour leur faire découvrir notre magnifique pays … Les olim viennent chacun avec un « bagage » personnalisé de diplômes, de compétences et d’expérience qu’il faut savoir mettre à profit en Israël et pour les aider ils peuvent compter sur le soutien et les conseils de l’équipe du Misrad Haklita. Ruth Boukhris Ville de Beer Sheva

1) L'apprentissage de la langue est, à mes yeux, le principal obstacle à une bonne intégration. Cela se ressent aussi bien pour les enfants qui doivent s'initier à la fois à un nouveau système scolaire et à une nouvelle langue mais aussi aux adultes qui cherchent à s'intégrer professionnellement au cœur de la société israélienne. Hormis la langue, l'écart entre le système éducatif français et israélien présente un réel défi pour les parents d'élèves qui ont du mal à suivre et à orienter leurs enfants.

2) La décision de faire son alya est, en général, motivée par des raisons idéologiques et sentimentales envers notre pays, mais chaque nouveau départ est mêlé de réussites comme de déceptions. Pour mieux gérer notre intégration et en tant que 'Français', nous devons mettre en avant notre sens de la patience, de l'optimisme, de l'organisation et des compétences relationnelles aussi bien pour avoir de l'aide que pour le plaisir. Je rencontre plusieurs fois des olim qui, par pudeur, n'osent pas demander de l'aide et se retrouvent ensuite dans des situations plus complexes alors OSEZ pour mieux s'intégrer ! Sarah Uzan Ville de Hadera

1) Concernant les adultes il est clair que la barrière de la langue est le principal obstacle à l'intégration. J'insiste beaucoup pour leur faire comprendre qu'il faut commencer à apprendre l'hébreu déjà en France, car ceux qui arrivent avec un niveau de base se débrouillent beaucoup mieux et avancent plus rapidement dans le cursus de la alya. Concernant l'éducation, c'est à mon avis un des gros problèmes auquel nous n'avons pas encore vraiment de solution. Le système français étant aux antipodes de l'israélien, nombreux sont les


Propos recueilis par Guitel Ben-Ishay olim qui tombent de haut, car ils n'avaient pas été préparé à ce fossé, qui existe souvent à partir de la préadolescence. Les olim ont énormément de mal à s'y retrouver avec les "cases" dans lesquelles on veut les intégrer, car en France peu importe le niveau de religion ou la couleur de la kippa tous, pratiquement, se retrouvent sur les bancs des mêmes écoles.

Soyons clairs, sans emploi, aucun avenir. Au cas par cas, j'encourage à parfois se recycler en Israël. Par exemple les métiers manuels sont les plus faciles à exporter, pour les diplômés universitaires et les métiers de la hi-tech, j'insiste sur l’apprentissage approfondi de la langue afin de pouvoir s'intégrer des sociétés israéliennes, en aucun cas je ne les encourage à venir si ils n'ont aucune notion d'hébreu. Enfin pour ceux qui n'ont ni l'un ni l'autre, il y a toujours la possibilité de faire des formations subventionnées par le ministère de l'intégration, mais dans tous les cas on en revient toujours au premier obstacle pour une bonne intégration: l'apprentissage de la langue ...! 2) C'est surtout au niveau de la religion que ça se passe: la notion de ''Tu aimeras ton prochain comme toi-même'' est beaucoup plus palpable dans le système français où on ne cherche pas ab-

solument à classer les gens mais uniquement faire ressortir l'amour pour la Torah et inculquer la notion d'être juif. En Israël tout le monde est juif, alors on veut nous forcer à faire partie d'un mouvement, soit sioniste ... soit haredi ... soit pas religieux ... ça heurte souvent notre éducation... Myriam Maymon Ville d'Ashkelon

1) Le principal obstacle est la langue. Le conseil que je donne aux olim est de prendre les difficultés comme une occasion de prouver leur capacité et non pas comme un obstacle infranchissable. On a l'impression que la bureaucratie est une sorte de marécage. Ce qu'il faut pour la surmonter c'est de la bonne volonté et de l'humour. 2) Les olim doivent venir en Israël avec la possibilité de regarder la réalité de la vie avec des yeux d'enfants curieux, prêts à apprendre de nouvelles règles. Il faut aussi qu'ils apprennent à ouvrir leur cœur et à faire confiance à ceux qui sont déjà là.

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Dr Itzhak Dahan

Rencontre avec

QUI SONT LES OLIM DE FRANCE?

DR.

Certes ces dernières années ont vu une augmentation remarquable de l'alya des Juifs de France. Mais, dans les faits, depuis 1968, au lendemain de la Guerre des Six Jours, ces derniers n'ont cessé d'arriver par vagues plus ou moins importantes. Le Dr Itzhak Dahan a décidé de réaliser sa thèse de doctorat sur ce phénomène: ''La Alya des Juifs de France entre 1968 et 2014: Entre intégration et isolement''. Qui sont les olim de France? Qu'est-ce qui les caractérise? Comment le visage de cette alya a-t-il évolué pendant toutes ces années? La grande question que pose cet universitaire est: peut-on parler d'une identité collective des olim de France et si oui, quelle est-elle? Ce travail est unique: jusqu’à aujourd'hui personne ne s'était encore penché sur ces questions concernant les olim de France. Le Dr Itzhak Dahan nous fait partager certaines de ses réflexions et conclusions contenues dans cette thèse aussi passionnante qu'importante pour l'avenir des olim de France en Israël. Le P'tit Hebdo: Quel est votre lien personnel avec l'alya française? Dr Itzhak Dahan: Je suis né au Maroc. Ma famille et moi avons fait notre alya directement du Maroc en 1960, à Beer Sheva. J'ai étudié dans des écoles haredites avant d'intégrer le monde du sionisme religieux. A peine quatre ans après mon arrivée, je me sentais déjà partie intégrante de la société israélienne, ce qui s'est traduit notamment dans mon implication importante au sein du Bné Akiva. J'ai étudié la sociologie et les sciences politiques et à 24 ans j'ai intégré les rangs de l'Agence Juive. Ce n'est qu'en 1978 que j'ai commencé à avoir mes premiers contacts avec la communauté juive de France. Je suis alors parti pendant trois ans en chli'hout à Paris. Par la suite j'ai aussi occupé ce poste au Canada, ce qui m'a permis de toucher de près au champ migratoire des Juifs francophones entre le Maroc, le 8 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay Canada, la France et Israël. En 2008 j'ai quitté l'Agence Juive et je me suis attelé à ce grand travail de recherche à partir de 2010.

Lph: Pourquoi avoir choisi précisément ce thème? Dr I.D.: Apres toutes ces années, j'avais le sentiment que je connaissais bien cette population. Et surtout, malgré le nombre d'olim de France depuis le lendemain de la Guerre des Six Jours et le phénomène de croissance de cette alya que l'on observe aujourd'hui, aucun travail de ce genre n'avait jamais été réalisé sur cette population.

Les Français arrivent, certes depuis presque 50 ans sans arrêt, mais néanmoins leur nombre reste relativement réduit par rapport à d'autres alyot: ils ne se sont pas tellement faits remarquer. Par ailleurs, les olim de France présentaient la caractéristique de rester assez éloignés de la scène publique, ils ne s'intéressaient pas au champ politique et n'attiraient pas la curiosité autour d'eux. Enfin, pour pouvoir étudier cette population, il faut en maitriser au minimum la langue et peu d'universitaires israéliens peuvent prétendre en être capable. Lph: Quelle a été la base de votre étude? Dr I.D.: Je me suis intéressé au sens de la communauté chez les Juifs de France. Ont-ils apporté avec eux ce communautarisme? Jusqu’à quel point? Mon étude tourne autour de ce que l'on appelle en sociologie, l'identité collective. Puis je me suis posé la question de savoir ce qui différenciait l'alya des Juifs de France dans les années 70 et celle des années 90 et 2000. Pour cela, je me suis aidé de documentations sur les vagues d'immigration en général, que ce soit celle des Juifs d'Afrique du Nord, mais aussi des non-Juifs qui ont immigré d'Italie, du Portugal ou autres vers l'Europe ou les Etats-Unis. En effet, l'alya demeure une immigration même si elle est mue par des considérations idéologiques parfois plus qu'économiques, et il s'agissait de déterminer ce qui, dans l'alya française, était commun à toute immigration et ce qui la rendait spécifique.

Lph: Le visage du judaïsme français a aussi évolué pendant les années que couvre votre étude: on est passé d'une communauté à majorité ashkénaze à une communauté à majorité séfarade. Cette mutation se reflète-t-elle dans l'alya des Juifs de France? Dr I.D.: Effectivement, on peut dire que dans les années 70 l'alya française était, en majorité, ashkénaze. C'est à cette époque que sont montés certains des grands du judaïsme français ashkénaze comme André Neher ou Benno Gross, z''l. L'alya des années 90 est plus ''nord-africaine'' puisqu'il s'agit d'olim étant nés en Afrique du Nord - et ayant transité pendant plusieurs années en France - ou de leurs enfants.

Lph: Quand on observe la façon dont les Juifs de France s'intégraient dans les années 70 et celle des années 90, fautil aussi y voir un lien avec ces différences d'origine? Dr I.D.: Oui, je pense que les Juifs ashkénazes et les Juifs séfarades n'ont pas le même rapport au sionisme et de ce fait, ils ne s'intègrent pas de la même façon, une fois arrivés en Israël.



En couverture En fait, il apparait que les Juifs ashkénazes, qui sont montés dans les années 70, ont été motivés au sein des mouvements de jeunesse, ont basé leur alya sur une idéologie sioniste, mais aux tendances politiques. Je dirais qu'il s'agissait d'une alya ''rationnelle''. Les Juifs séfarades, eux, ont toujours entretenu un lien plus affectif avec Israël. Ils y sont attirés par des considérations religieuses. C'est pourquoi, à mon avis, les Juifs séfarades ont une force d'intégration moins importante: ils veulent de la chaleur, ils veulent qu'Israël les embrasse, ce qu'ils ne trouvent pas en arrivant et sont plus facilement déstabilisés et déçus.

l'arrivée des Juifs de l'ex-URSS, cette idéologie a commencé à changer. Aujourd'hui, la société israélienne est davantage tournée vers le multiculturalisme. Il est plus facile aujourd'hui de faire accepter ses différences. D'ailleurs, sur le plan religieux, il y a un aspect que les Français importent de plus en plus: l'acceptation et la reconnaissance d'une pratique traditionnaliste du judaïsme.

Lph: Est-ce ce communautarisme qui se retrouve dans la multiplication des centres urbains francophones? Dr I.D.: En effet, plus les olim de France arrivent en masse, Lph: Est-ce ainsi que se serait développé en Israël, le complus ils vont avoir tendance à se regrouper, à se rassurer entre munautarisme à la française? eux et donc à moins s'ouvrir vers la société israélienne. Dr I.D.: Ne trouvant pas cette chaleur, les Juifs de France ont Néanmoins, il faut noter que les fameux centres urbains franressenti le besoin de construire des cophones qu'étaient Netanya, Ashcommunautés. C'est leur oxygène! Ce dod ou Jérusalem, tendent à s'ouvrir Les olim de France ne doivent communautarisme à la française n'a et à se diversifier. Plusieurs acteurs pas renoncer à tout ce qu'ils sont sur le terrain, notamment Chalom pas pour objectif de se couper de la société israélienne mais ils pensent Wach, pour ne citer que lui, ont inpour s'intégrer correctement qu'en procédant ainsi, ils seront cité les olim à découvrir d'autres hodans la société israélienne mieux armés pour appréhender cette rizons dans lesquels, ils se sentent société d'accueil et y entrer. bien. Ainsi, les Juifs de France s'insAinsi, les Français ont construit leurs synagogues: on compte tallent de plus en plus au cœur de la Judée-Samarie mais aussi dans tout le pays plus de 110 synagogues francophones (notamdans des villes différentes. ment à Raanana, Netanya, Jérusalem, Ashdod). Ces lieux obéisLph: Quel regard portez-vous sur la multiplication des mesent aux codes du judaïsme français avec un Rav à la tête de la dias en langue française: est-ce un mauvais signe pour l'insynagogue et des activités communautaires, entre autres. Et ce tégration? qui est, à mon sens, très intéressant, c'est qu'en arrivant en nombre, les Juifs séfarades de France ont réintroduit en Israël, la culDr I.D.: La profusion des medias en langue française vient nous ture juive nord-africaine qui était en perdition. Leur connexion ouvrir les yeux sur une nouvelle modification du visage de l'alya avec le patrimoine nord-africain est restée très forte en France de France, cette fois très récente. En effet, il y a encore quatre et ils font ici office de représentants de cette culture qui s'oubliait ou cinq ans, les medias francophones avaient une ligne éditopeu à peu. riale plutôt traditionnaliste. Or, cet outil médiatique, qui est un symbole de l'identité collective francophone, évolue, notamLph: Votre thèse s'intéresse longuement au rapport à la rement sous l'impulsion d'une nouvelle population française insligion de ces olim justement. Qu'avez-vous découvert? tallée à Tel Aviv. Elle vient nous dire: les olim de France sont Dr I.D.: Là encore, une différence est à établir entre les olim des aujourd'hui plus ouverts sur la société contemporaine, plus éloiannées 70 et ceux des dernières années. Ceux qui sont montés il gnés des considérations religieuses. Je ne pense pas qu'il faille y a 40 ans étaient plus laïcs. Aujourd'hui, comme je viens de le y voir un mauvais signe pour l'intégration, mais plutôt un souligner, les Juifs de France arrivent avec un bagage traditionmoyen pour se rapprocher de la réalité de la société israélienne. nel plus ancré. Et ce qui est frappant, c'est que pour ces olim, Lph: Puisque l'on évoque l'intégration: au terme de cette l'alya est une étape de leur développement religieux. En arrivant étude approfondie, quelles conclusions tirez-vous quant à en Israël, ils deviennent de plus en plus religieux. A la différence la capacité d'intégration professionnelle des olim de de leurs aînés arrivés d'Afrique du Nord qui se sont progressiFrance? vement éloignés de la pratique religieuse, les olim séfarades français observent davantage la religion après leur alya. Dr I.D.: Je traiterai cette question à travers un prisme qui exprime le lien entre l'augmentation des olim et la difficulté granLph: N'est-ce pas justement pour s'intégrer dans une société dissante d'intégration. En effet, l'intégration professionnelle des israélienne plus sectorialiste que ces olim se sentent olim de France pâtit de cette relation qu'il faut parvenir à escontraints d'évoluer au niveau religieux? tomper. C'est ainsi que se multiplient les call-center ou – et c'est Dr I.D.: Il est vrai qu'il existe une sectorisation de la société isencore plus problématique sur bien des plans – l'alya ''boeing''. raélienne. Il est vrai, que, contrairement au mélange qui existe Lph: Finalement, ce qui manque aux olim de France ne seen France, ici chaque synagogue a ses coutumes et tout le monde rait-il pas une capacité à s'organiser et à obtenir une représ'y ressemble. sentation politique? Mais, en réalité, la société israélienne aujourd'hui est beaucoup plus tolérante qu'il y a 40 ou 50 ans. Au début de l'Etat et jusqu’à Dr I.D.: Quand on observe les olim de France, on s'aperçoit récemment, on parlait du ''nouvel israélien'', cette identité était qu'ils ne ressentent pas le besoin de monter une force politique intégrative et gommait les différences. Dans les années 90, avec indépendante. On en perçoit, tout de même quelques prémices, 10 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH


Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay au niveau local dans les municipalités, mais jamais en tant que parti sectoriel. Les Juifs de France n'ont pas de culture politique qu'ils auraient emportée avec eux de leur pays d'origine. La tentative d'Avraham Azoulay, aux dernières élections, de se placer comme représentant de la communauté francophone à la Knesset, montre que les olim de France ne manifestent pas de réelle volonté d'influencer dans le monde politique. Lph: Pourtant les Français sont connus pour savoir manifester leur mécontentement…. Dr I.D.: Je pense que, malgré tout, ils ne se trouvent pas dans une situation de détresse aussi importante pour ressentir la nécessite de s'organiser politiquement. Prenez l'exemple des Juifs d'Afrique du Nord, arrivés dans les années 50 et 60 en Israël: leur détresse économique était telle qu'ils ont été poussés à utiliser le levier politique. Le comportement des Français s'explique par le fait qu'ils ont grandi, en France, dans la culture de l'Etat-Providence. Cela ne correspond pas du tout à la mentalité ici, d’où une certaine frustration. Et pourtant ici, l'Etat peut difficilement faire plus que ce qu'il a déjà réalisé et ce qu'il s'apprête à octroyer.

Lph: Beaucoup d'olim prient dans une synagogue de Français, lisent des journaux en français, travaillent avec des Français: cela veut-il dire qu'ils ont raté leur intégration? Dr I.D.: Non je ne parlerai pas d'échec mais plutôt de ralentissement dans le processus d'intégration. A vrai dire, ce qui

compte, ce n'est pas tellement l'immersion totale des olim euxmêmes dans la société israélienne, mais celle de la 2e génération ou même de la génération 1,5: ces enfants nés en France et qui arrivent en Israël encore enfants ou adolescents.

Lph: Quel impact souhaiteriez-vous que votre thèse ait en dehors du cadre universitaire? Dr I.D.: Cette thèse est une base de travail fondamental pour le ministère de l'Alya et de l'Intégration et pour l'Agence Juive. Elle leur fournit les éléments nécessaires pour mieux comprendre qui sont les olim de France, comment ils ont évolué, et ce afin de mieux les accompagner. Par ailleurs, j'espère aussi diffuser les résultats de cette recherche dans les medias israéliens: la société civile israélienne gagnerait aussi à mieux connaitre ces olim. Enfin, je poursuis mon travail, en effectuant aujourd'hui, une étude sur l'intégration des olim de France, dans le cadre du CNRS en France. Je pense d'ailleurs à faire traduire ma thèse en français en collaboration avec le CNRS. Lph: Personnellement êtes-vous plutôt optimiste, après ce travail, sur la capacité d'intégration des olim de France? Dr I.D.: Je pense que si les Français font une alya de choix, qu'ils la préparent bien alors leur intégration sera possible tout en gardant leurs spécificités, cette identité collective. En effet, les olim de France ne doivent pas renoncer à tout ce qu'ils sont pour s'intégrer correctement dans la société israélienne.

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Bernard Zanzouri

En couverture

QUAND REVIENNENT LES GRANDES VACANCES…

Le P'tit Hebdo: Vous êtes spécialiste dans l'adolescence et la relation entre parents et adolescents. Quand considère-t-on qu'un enfant est un adolescent? Bernard Zanzouri: On a tendance à définir l'adolescence comme la période où des changements physiologiques et physiques interviennent chez l'enfant. C'est vrai, mais ce ne sont pas les seuls critères pour qualifier l'adolescence. Un adolescent est aussi un enfant qui devient plus conscient des choses qui se passent autour de lui. En ce sens, le degré d'exposition des enfants à certains medias ou autres réalités du monde qui l'entoure, est un facteur déterminant au regard de l'âge auquel on considère qu'il entre dans l'adolescence. C'est pour cette raison qu'aujourd'hui, les enfants entrent bien plus jeunes dans l'adolescence. A 9 ou 10 ans, on est déjà dans la préadolescence et on y est complètement dès 12 ou 13 ans, ce qui est plus précoce qu'il y a quelques années.

Lph: Un adolescent vivant en France est-il différent d'un adolescent vivant en Israël? B.Z.: Oui, tout à fait. Dans certains domaines les adolescents français sont beaucoup plus en avance que leurs camarades israéliens, notamment celui de la relation entre filles et garçons. Les enfants français sont exposés plus tôt à cela. En revanche, concernant l'esprit d'initiative ou le droit à la parole, les jeunes israéliens sont en tête. Dans une famille 12 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

DR.

Elles sont fidèles au rendez-vous, les grandes vacances… Avouons-le, pour les parents, cette période rime souvent avec quelques soucis: comment faire quand on travaille et que nos enfants sont pendant deux mois à la maison? Il existe, certes, des solutions, mais elles sont souvent onéreuses, ne concernent que les plus jeunes de nos enfants et ne couvrent pas la durée totale des grandes vacances… Alors que faire? Il n'existe pas de recette miracle mais bien des pistes, des conseils et des principes à suivre. C'est dans cette optique que LPH s'est entretenu avec Bernard Zanzouri, éducateur spécialisé dans l'adolescence. Nous évoquons avec lui ce qui fait la spécificité de nos ados, l'alya et les vacances dans tout ça!

israélienne, l'avis de l'enfant pèse beaucoup, on lui laisse plus tôt une plus grande indépendance et la possibilité d'avoir une opinion sur tout. C'est d'ailleurs, la raison pour laquelle, les Israéliens trouvent les Français très immatures quand ils débarquent dans leurs classes.

Lph: On entend souvent parler de problèmes importants de parents olim avec leurs ados. Faudrait-il déconseiller aux familles avec des adolescents de venir ou du moins leur conseiller d'attendre? B.Z.: L'adolescence est une mini-crise dans le corps et dans la tête de l'enfant. L'alya est un autre changement énorme. Alors oui, un adolescent qui fait son alya sera plus perturbé qu'un enfant en basâge ou qu'un jeune adulte. Ces repères sont effacés, il faut tout recommencer, c'est un petit drame pour ces jeunes. Il faut bien le reconnaitre, une certaine délinquance liée à des jeunes olim de France, s'est développée ces derniers temps à Netanya, à Jérusalem ou à Ashdod. Il s'agit en général de jeunes de 14-15 ans qui n'ont pas envie d'aller à l'école, qui ne rentrent pas chez eux aux heures imposées par les parents et qui tombent dans des fréquentations peu recommandables.


Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay Par ailleurs, comme les jeunes apprennent plus vite l'hébreu que leurs parents, on assiste à une inversion des rôles pour certaines actions du quotidien au sein des foyers: celle-ci est néfaste pour le développement de l'adolescent. Il en retire une confiance en lui démesurée à la maison parallèlement à un manque de confiance à l'extérieur. Mais en aucun cas, je ne déconseillerais l'alya dans cette situation. L'alya est bonne pour tout le monde. Il suffit de s'y préparer. En effet, les parents se préoccupent beaucoup de leur emploi, de l'école dans laquelle inscrire leurs enfants, de leur logement, mais il ne faut pas négliger la préparation mentale des membres de la famille et en particulier des ados. C'est pourquoi AMI a lancé le programme Alyado qui permet à des professionnels, dont je fais partie, de prendre en charge les adolescents en aval. Nous prenons contact avec eux déjà en France, nous parlons avec eux, nous cassons certaines idées reçues, nous les motivons sur le plan idéologique et sur leurs capacités à surmonter les difficultés. Le but est de diminuer le niveau d'appréhension et de donner le maximum d'informations. Nous les prévenons des problèmes qui les attendent, nous les encourageons à bien prendre conscience du pays dans lequel ils vont arriver et de l'importance de jouer le jeu. Au terme de la deuxième année de ce programme, nous constatons sur le terrain de beaux résultats. L'alya doit rester ce qu'elle est: une démarche positive. Malgré toutes les difficultés évoquées, 99% des adolescents seront contents de ce choix au bout d'une année ou deux.

Lph: A l'approche des grandes vacances, on note une fébrilité chez nombre de parents… Est-elle justifiée? B.Z.: Oui, on peut la comprendre! Les parents n'ont pas du tout des congés adaptés à la longueur des vacances d'été de leurs enfants. Ces derniers vont donc rester seuls, s'ennuyer et l'ennui donne parfois les pires idées… Très souvent, les jeunes qui dérivent, ont commencé leur changement pendant les grandes vacances.

Lph: Pouvez-vous donner quelques conseils pour les parents dans la perspective de cette période? B.Z.: Le principal problème pendant les grandes vacances, c'est de ne pas savoir quoi faire. Il faut donc bien réfléchir avant à des solutions pour occuper nos enfants. En Israël, il existe plusieurs canaux pour cela: on peut s'organiser avec d'autres parents, avec des voisins, cela donne parfois de bonnes idées. Par ailleurs, il est toujours possible de suggérer du bénévolat, un petit boulot, un voyage découverte, etc. Le principe de base reste la communication avec l'adolescent: il n'acceptera pas un programme que

vous lui imposez, en revanche il pourra être disposé à le construire avec vous. En tant que parent, nous ne devons jamais baisser la garde, même pendant cette période où on peut laisser plus de liberté à nos enfants. Ainsi, se lever tard le matin n'est pas, en soi, une chose à bannir: cela dépend du rythme de chacun. En revanche, il faut enjoindre son enfant à avoir au moins une trame pour le déroulement de sa journée et à nous raconter le soir ce qu'il a fait. Il faut savoir que les enfants, y compris les adolescents, font beaucoup de choses pour que leurs parents soient fiers d'eux. Ils recherchent ce regard. Nous devons aussi être en possession des noms et numéros de téléphone des copains avec qui ils ont prévu d'être et fixer des horaires.

Lph: Comment faire l'équilibre entre ''être sur le dos de son enfant'' et le laisser profiter de ses vacances? B.Z.: L'éducation repose sur deux piliers: la protection et la confiance. La protection est assez naturelle. La confiance se construit: il faut parfois se faire violence sinon l'enfant ne peut pas grandir. Parfois nous n'avons plus d'emprise sur nos enfants, parce que justement nous avons abusé de cette emprise à un moment donné. Lph: Beaucoup de parents lisent et écoutent des conseils de professionnels mais parfois cela ressemble un peu à des formules magiques qu'il n'est pas simple à appliquer. B.Z.: C'est tout le défi du professionnel: transférer ces compétences d'éducateur à l'enfant ou aux parents. Parfois, même si les parents appliquent à la lettre les conseils du professionnel, cela ne fonctionnera pas. Pour ma part, lors de mes conférences, je donne des idées, des outils. Je transmets des principes plus que des techniques. Les façons de faire sont à trouver en fonction de la personnalité de chaque parent et de chaque enfant. Je ne donne pas de conseils qui vont à contre-nature.

Lph: Vous utilisez aussi beaucoup l'humour lors de vos conférences. Pourquoi? B.Z.: Je viens du monde informel des mouvements de jeunesse. C'est dans ma nature. Je pense que la meilleure façon de passer des messages est de s'adapter à son public. Le ton décalé permet de s'identifier. Je ne développe pas de grands principes universitaires, mais de la psychologie du quotidien. C'est pourquoi j'ai créé la méthode A.D.O: Apprendre, Dédramatiser, Objectiver. L'humour est un moyen de dédramatiser des situations qui peuvent paraitre ingérables. L'objectif est de rendre la relation avec ses adolescents agréable, et ce même pendant les grandes vacances! N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH | 13


Orim Olim

En couverture

ELEVER SES ENFANTS EN ISRAËL Il y a plus de 8 ans, le programme Orim voyait le jour. Son nom est basé sur un jeu de mots en hébreu puisque Orim peut vouloir dire ''lumières'' quand on l'écrit avec un alef ou ''parents'' quand on l'écrit avec un hé. Orim s'adressait alors aux femmes qui souhaitaient une formation dans les domaines du couple et de l'éducation, afin de devenir elles-mêmes des guides pour les familles. A l'initiative de ce projet, deux femmes d'expérience, issues du monde francophone israélien: Liat Wach et Taly Ben-Ichay. Depuis l'assassinat de Routy Fogel, de son mari et de trois de leurs enfants, le programme est dédié à leur mémoire. Taly Ben-Ichay nous confiait, il y a quelques années, l'importance de cet hommage: ''Oudi, Routy, Yoav, Elad et Hadass, H'yd, représentaient une famille modèle dans le peuple d’Israël ; ils étaient imprégnés de pureté et de kédoucha, ils étaient l’exemple même de la bonne communication. Nous aspirons à ce que le peuple d’Israël compte de nombreuses familles qui leur ressemblent''. Apres les fêtes de Tichri, une branche francophone ouvrira: Orim Olim. LPH a interrogé Liat Wach pour en savoir davantage sur cette formation israélienne et son pendant francophone. Le P'tit Hebdo: D’où est née l'idée d'un tel programme? Liat Wach: Orim est né d'un constat: les mères ont besoin d'être renforcées dans leur rôle primordial, qui est de construire et de guider leur famille. En hébreu, la femme est aussi appelée, la maison, elle est au cœur de la cellule familiale. De ce fait, il est indispensable qu'elle connaisse son rôle et la meilleure façon de le remplir. Les jeunes mères, de nos jours, font face à de sérieux défis : réussites personnelle et professionnelle conjuguées à une bonne communication avec le mari et les enfants. Le plus 14 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay grand danger auquel nous confrontent les sociétés modernes est précisément la décomposition de la cellule familiale. Nous le constatons dans l'augmentation du nombre de divorces et du nombre d'enfants en situation d'échec scolaire ou d'échec personnel. Lph: Comment faire pour que cette cellule familiale soit renforcée? L.W.: Le judaïsme nous enseigne depuis toujours que chaque famille est un maillon de la chaine du peuple juif, de la société. Plus les maillons sont solides, plus la chaine l'est aussi. Ainsi Orim est un programme qui s'articule autour de trois axes avec pour objectif de transmettre à la mère de famille son rôle de capitaine du navire. Le premier est le travail sur la personnalité, les midot. Chaque mère doit assumer son rôle en fonction de qui elle est. Sa propre personne et ses caractéristiques sont son principal outil. Il ne s'agit pas de créer un moule de Maman dans lequel chacune doit rentrer mais bien de donner à chacune les moyens de se servir d'elle-même pour remplir sa mission. Ainsi, les cours visent à renforcer le monde des midot de la mère. Le deuxième axe sur lequel nous enseignons est celui du couple. En effet, la cellule familiale repose sur l'harmonie du couple, sur la mère, mais aussi sur le père et la relation qu'ils entretiennent. Le couple est la base de la stabilité familiale. Les parents sont porteurs pour toutes les générations à venir d’un message fondamental de stabilité. Enfin, nous développons plusieurs cours autour de l'éducation des enfants depuis le plus jeune âge jusqu’à la fin de l'adolescence.

Lph: Pourquoi créer aujourd'hui Orim Olim? L.W.: Il s'agit de la section francophone du programme Orim: tous les cours seront en français. Par ailleurs, nous pourrons traiter au sein de cette structure des problèmes conjugaux et d'éducation spécifiques aux olim de France. A l'occasion de l'ouverture d'Orim Olim, nous inaugurerons également un nouveau concept: les cours



En couverture ne seront plus réservés qu'aux seules femmes voulant devenir madri'hot mais à toutes les mères. La première année sera donc ouverte à toutes, avec une matinée d'études par semaine (de 9h à 13h30). Dès le second semestre de cette première année, les femmes qui le souhaiteront pourront suivre une unité supplémentaire de cours, pour passer le diplôme de madri'hot. Ces dernières complèteront le programme par une deuxième année d'études lors de laquelle les sujets évoqués la première année seront approfondis. A la sortie, elles obtiendront un diplôme qui leur permettra d'exercer auprès de groupes de parents, au sein d'ateliers, ou toute autre forme d'action dans le conseil autour de la cellule familiale.

Lph: Qu'est-ce qui distingue Orim des autres programmes de cours sur ces sujets? L.W.: Orim s'attache à prendre en compte le fait que nous développons notre cellule familiale et que nous faisons grandir nos enfants en Israël, à une période particulière de l'histoire de notre peuple: la gueoula. Dans ce cadre, nous amenons les mères à comprendre la nouvelle psychologie des enfants au sein de ce peuple qui retrouve sa liberté, son indépendance. Que veut dire être parent, être enfant de cette génération? Le passage de la galout à la gueoula se traduit par une évolution de la relation parent-enfant aussi symbolisée par un passage d'une éducation purement d'autorité à une autre forme de prise en charge de nos enfants. Afin de pouvoir éclairer la route de nos enfants, nous devons d'abord la comprendre, nous faire à ces nouveaux repères. Éduquer un enfant juif sur sa terre c’est lui permettre de dévoiler son être entier, c’est faire partie d’une terre, d’un peuple.

Lph: Les intervenants sont des Rabbanim (Rav Yehuda Ben-Ichay, Rav David Partouche, Rav Amos Netanel) ou encore Taly Ben-Ichay et vousmême. Certaines pourraient penser qu'il s'agit de cours de religion plus que d'éducation… Que leur répondez-vous? L.W.: Nos Sages nous ont donné tous les outils pour aborder cette génération de la gueoula. Nous pensons que seule une Torah ''large'', ''éclairée'' peut porter un message à l'ensemble de notre société. Orim ne dispense pas des cours de pratique religieuse, mais un mode de vie tel que nous l'enseignent nos Textes et nos Sages. La Torah n'a pas de tabou, elle aborde tous les sujets. Même les thématiques propres à notre époque, comme Internet, peuvent être mieux compris et analysés. Tous les Rabbanim qui enseignent à Orim ont la particularité d'être fortement ancrés dans la société israélienne et ses réalités. Orim est un programme autour de la famille dans une optique que je qualifierais de spirituelle plus que religieuse. 16 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay Lph: Les grandes vacances sont une période qui fait souvent craindre pour l'équilibre de la cellule familiale. Quels sont les conseils que vous pourriez nous donner? L.W.: Effectivement, la routine de l'année nous rassure: on sait gérer quand chaque membre de la famille est dans sa structure, école ou travail. Cette configuration limite les temps communs et du même coup aussi les conflits. L'angoisse palpable à l'approche des grandes vacances est souvent liée à cette incertitude quant à notre capacité à gérer ces longs moments sans cadre prédéfini. Justement, ces deux mois ne doivent pas être deux mois en roue libre, sans cadre. Cela n'exclut pas de se laisser quelques jours pendant lesquels il sera permis de ''ne rien faire''. Un enfant peut se lever tard et profiter aussi de ses vacances pour ne rien s'imposer. Cela n'est pas dramatique à condition que nous, parents, gardions un œil sur ce qu'il fait réellement: il ne s'agit pas de passer la journée devant l'ordinateur! Et cette période d'inactivité relative ne doit pas excéder quelques jours. L'idéal étant de faire un point avec l'enfant sur le nombre d'heures autorisées devant l'ordinateur, par exemple, et sur ce qu'il peut y voir ou faire. Par ailleurs, il me semble que cette période de grandes vacances doit être abordée positivement, en ce sens, qu'elle nous permet de faire beaucoup de choses que nous n'avons pas le temps de faire pendant l'année. Cela concerne les activités des parents avec leurs enfants, en particulier s'il est possible de prendre quelques jours de congé. Mais cela concerne aussi les enfants eux-mêmes: pourquoi ne pas leur suggérer de faire une liste de tous ces rêves mis de côté pendant l'année? Certains jeunes Israéliens par exemple, en profitent pour gagner de l'argent pendant le mois de juillet et s'offrir un plaisir, se ressourcer, au mois d'août. D'autres vont développer certaines midot qu'ils ne peuvent pas laisser pleinement s'exprimer pendant l'année: dans notre yichouv, un groupe de jeunes gagnent de l'argent pendant tout le mois de juillet et avec ce budget ils organisent une semaine de détente pour des enfants handicapés, qu'ils prennent entièrement à leur charge pendant cette période! Je pense que les grandes vacances sont une période qu'il faut aborder avec impatience, à condition d'y avoir réfléchi.

Orim Olim:

début du programme après les fêtes de Tichri Soirée portes ouvertes

Le dimanche 7 août 2016 Pour plus de renseignements: liatwach@gmail.com



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ON AIME ÇA EN ISRAËL!

L'esprit d'initiative, la créativité sont des domaines particulièrement mis à l'honneur en Israël. Pour preuve, les nombreuses start-up mais aussi les innovations made in Israel qui inondent le monde entier. LPH s'est intéressé à cet esprit et s'est demandé si cet encouragement aux nouveaux entrepreneurs était une réalité sur le terrain, en particulier en ce qui concerne les olim de France. Nous sommes, pour cela, allés à la rencontre de plusieurs acteurs fondamentaux: le ministère de l'alya et de l'intégration et les associations AMI et MATI. Un guide pratique qu'il faut diffuser! Aider les olim à élaborer leur projet depuis la France: le mot d'ordre du ministère de l'alya et de l'intégration

Sur le plan de l'entreprenariat, le ministère de l'alya et de l'intégration ne veut rien laisser au hasard. C'est ce que nous explique Iris Hominer, la directrice du département ''Initiative'' de cette administration. Le P'tit Hebdo: Les olim de France sont-ils des créateurs d'entreprises? Iris Hominer: L'alya de France se caractérise par deux phénomènes au regard de la création d'entreprise. On trouve d'une part, les personnes qui étaient déjà indépendantes en France, et notamment beaucoup de commerciaux et qui souhaitent poursuivre leur activité en Israël. D'autre part, face aux difficultés que certains rencontrent pour trouver un emploi, il va s'en trouver pour tenter de se lancer à leur propre compte, c'est ce que j'appellerai les entrepreneurs sur le tard. Ces deux phénomènes additionnés font que le nombre d'olim de France créateurs d'entreprise n'est pas négligeable.

Lph: Comment votre ministère se préoccupe-t-il de ces profils? I.H.: Le ministère de l'alya et de l'intégration commence son action depuis la France. Ce programme s'intitule Business IL et vise à donner tous les outils possibles déjà avant l'alya voire avant d'être candidat à l'alya. Ainsi, nous avons un site internet en français (www.2binisrael.org.il), sur lequel il est possible de poser des questions gratuitement à des experts. Ceux-ci vous répondent même si vous n'avez pas encore ouvert de dossier d'alya. De cette façon, chacun peut commencer à sonder les options, à prendre contact avec la réalité en Israël et à se poser les bonnes questions avant de se lancer. Par ailleurs, en France mais aussi en Belgique, nous envoyons des conférenciers qui, en partenariat avec l'Agence Juive, vont expliquer aux futurs olim comment on ouvre une affaire en Israël et autres questions importantes. Il s'agit de visites d'une journée pendant lesquels les experts répondent individuellement aux participants. Enfin, nous organisons aussi des cours, étalés sur 32 heures en

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Par Guitel Ben-Ishay une semaine pour des groupes de 20 à 30 personnes. Les sujets évoqués sont fondamentaux: fiscalité, démarches administratives, conseils, etc. Ces cours rencontrent un franc succès en France et nous essayons maintenant de mettre sur pied des sessions plus spécialisées en fonction des domaines d'exercice. Ces derniers temps, le ministère de l'alya et de l'intégration essaie aussi d'organiser des visites de groupes en Israël, afin que les candidats à l'alya qui veulent monter leur affaire en Israël puissent visiter des lieux spécifiques, s'entretenir avec des interlocuteurs clés, rencontrer d'autres hommes d'affaires… Concernant les grandes entreprises, il faut savoir que nous fournissons aussi un service ''gold'' avec l'intervention de consultants et l'organisation de conférences en petit comité.

Lph: Que proposez-vous aux entrepreneurs une fois arrivés en Israël? I.H.: Nous les accompagnons grâce à des aides financières mais aussi des conseils et des formations. Nous ne pouvons qu'encourager les olim à s'adresser à nous après leur alya. Ils pourront ainsi bénéficier de conseils gratuits que ce soit à domicile, sur leur lieu de travail ou dans un des six centres du ministère répartis dans tout le pays. Des ateliers sont organisés sur différents domaines touchant l'entreprenariat. Sur le plan financier, les olim étant arrivés en 2015 peuvent bénéficier d'une bourse de 50 000 shekels s'ils peuvent prouver qu'ils ouvrent en Israël une affaire identique à celle qu'ils avaient en France. Et si cette affaire se trouve à Jérusalem, une somme de 43 000 shekels supplémentaires leur est octroyée, en partenariat avec la municipalité, et ce même s'ils ne résident pas à Jérusalem. Par la suite, le ministère aide les olim à élaborer un business plan et leur octroie encore 20 heures d'accompagnement personnel dans la création de leur entreprise. Enfin, le ministère de l'alya et de l'intégration a négocié avec les banques un prêt jusqu’à 250000 shekels à des conditions très avantageuses dont peuvent bénéficier les olim qui veulent créer leur entreprise. Précisons pour finir cet inventaire que peut prétendre à ces aides tout olé pendant 10 ans à compter de sa date d'alya. DR.

L'esprit d'initiative

Dossier spécial

Lph: Certains ont des craintes avant de faire leur alya et notamment celle de ne pas réussir comme en France. Que leur répondez-vous? I.H.: Le but de l'Etat d'Israël est de donner les bons outils à chaque olé pour qu'il réussisse en Israël. Notre message est clair: un homme d'affaires qui réussit en France réussira en Israël, et celui qui devient entrepreneur en faisant son alya peut compter sur notre soutien pour y arriver aussi. Une seule condition à cela, en dehors de l'apprentissage de la langue: en savoir le plus possible sur le monde des affaires israélien qui n'est pas le même qu'en France. Beaucoup d'entrepreneurs olim se sont fourvoyés parce qu'ils ont fait des erreurs qu'ils auraient pu éviter s'ils avaient pris les bons renseignements auprès des bonnes personnes. Il est dommage d'en arriver là alors que l'on peut bénéficier de tant de services d'accompagnement, déjà depuis la France. Il faut en profiter. Pour aller plus loin: www.2binisrael.org.il



Dossier spécial

AMI

Par Guitel Ben-Ishay

SAVOIR SE LAISSER DU TEMPS POUR COMPRENDRE L'ENVIRONNEMENT L'association AMI (Alya et Meilleure Intégration) est bien connue dans le monde des olim francophones. Avec son directeur, Avi Zana, celle-ci œuvre depuis de nombreuses années pour prodiguer conseils et accompagnement aux olim dans leurs diverses démarches. AMI possède aussi une antenne emploi, dirigée par Daniel Heffes. Nous faisons un point avec lui concernant l'entreprenariat. Le P'tit Hebdo: Quel est le profil des olim de France qui souhaitent devenir entrepreneurs en Israël? Daniel Heffes: En règle générale, une personne qui a été au moins 10 ans entrepreneur ou à son propre compte en France ne redeviendra pas salariée. Il s'agit de deux types de personnes: celles qui avaient une activité indépendante (microentreprise) comme des traiteurs, des électriciens, des aménageurs d'intérieur, etc. et celles qui avaient de plus grandes entreprises. Les premiers vendent leur savoir-faire et n'ont pas forcement vocation à devenir de grosses entreprises.

Lph: Quel rôle joue AMI? D.H.: Nous jouons le rôle de conseillers, de guides et d'intermédiaires. La première mission que nous nous fixons est celle d'expliquer aux olim le marché israélien. Nous les mettons en garde aussi contre les difficultés qu'ils peuvent rencontrer pour prévenir les mauvaises surprises. Ainsi nous les sensibilisons à la législation israélienne, aux différents permis nécessaires pour pouvoir exercer. Nous les connectons à la réalité et nous les informons sur les aides dont ils peuvent bénéficier en tant qu'olim hadashim. L'un de nos rôles est, par ailleurs, d'évaluer la faisabilité du projet en fonction du domaine d'activité. Il ne suffit pas de se lancer dans un domaine qui plait aux francophones pour réussir. Le marché purement francophone s'avère rapidement trop limité! Nous sommes là aussi pour aiguiller les olim et de les mettre en relation avec les bonnes personnes.

Lph: Quel est, selon vous, le conseil le plus important que l'on pourrait donner aux olim qui veulent monter leur entreprise en Israël? D.H.: Il est important de prendre le temps de se stabiliser quand on arrive en Israël. Bien comprendre l'environnement économique et culturel dans lequel on s'apprête à évoluer est une étape incontournable! C'est pourquoi, nous conseillons souvent aux entrepreneurs de commencer par une période plus ou moins courte d'activité salariale dans leur domaine d'activité. Cela permet de se familiariser avec la langue et avec les notions du métier avant de voler de ses propres ailes.

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Le olé a du retard à combler dans l'appréciation d'un marché qui lui est étranger. Ajoutons à cela, le manque de réseau professionnel, lié au fait qu'il n'a pas grandi ici, qu'il n'a pas fait ses études ici. Le olé accuse un retard d'au moins 10 ans en matière de réseaux, ce n'est pas négligeable mais rattrapable, à condition de se laisser le temps. Le terrain en Israël est propice à la création d'entreprises, mais il faut comprendre et accepter les règles du jeu, sans vouloir brûler les étapes. Si 50000 entreprises sont lancées chaque année en Israël, il y en a aussi 40 000 qui ferment dans le même temps. Ces données sont à prendre en considération, non pas pour refréner les ambitions mais pour qu'elles se mettent en œuvre de la meilleure façon possible. Lph: Dans l'ensemble constatez-vous une tendance des olim à se diriger davantage vers le salariat? D.H.: Il est difficile d'évaluer combien d'olim français se lancent dans l'entreprenariat. Apparemment, il se dégage effectivement une majorité de personnes qui vont travailler comme salariées, mais je ne sais pas si les données dont nous disposons sont totalement représentatives.

Lph: Constatez-vous un taux de réussite correct des olim qui se lancent à leur compte? D.H.: Là encore, il est difficile pour moi de vous donner des statistiques. Cela dépend des capacités personnelles et financières de chacun. Ce que je peux affirmer c'est que le manque de réussite est en général lié à une mauvaise évaluation et une mauvaise connaissance du terrain. Mais rien n'est jamais perdu. J'en reviens donc à mon conseil énoncé plus haut: se donner le temps de bien connaitre le marché que l'on vise. Pour aller plus loin: www.ami-israel.org



Dossier spécial

MATI

Par Guitel Ben-Ishay

NE PAS HÉSITER À DEMANDER CONSEIL POUR RÉUSSIR SON BUSINESS

Le P'tit Hebdo: Qu'est-ce que MATI apporte aux entrepreneurs? Yaniv Ben Yossef: MATI aide aussi bien à l'ouverture d'entreprises, de commerces qu'au développement de ceux déjà existants, dans tous les domaines: commercial, technologique, tourisme, ou autres. Nous nous adressons à toutes les catégories d'entrepreneurs et nous proposons des aides ciblées pour certaines comme celle des olim hadashim. Dans ce cas, nous travaillons en coopération avec le ministère de l'alya et de l'intégration.

Lph: Que vont pouvoir trouver les olim qui souhaitent lancer ou consolider leur business à Jérusalem? Y.B-Y.: Pendant dix ans, à compter de la date d'alya, les olim peuvent bénéficier gratuitement auprès de MATI de cours, de conseils, de formation en français pour optimiser leur business à Jérusalem. Dans un premier temps, nous rencontrons chaque olé individuellement et nous élaborons avec lui, un plan de ses besoins. Puis nous agissons sur trois axes: des cours, des formations (marketing, fiscalité, management) en petit groupe; un accompagnement personnalisé de 20 heures qui débute avant même la création de l'entreprise; et une aide pour collecter les fonds nécessaires au fonctionnement de l'entreprise, avec notamment la possibilité d'obtenir un emprunt à des conditions avantageuses en partenariat avec le ministère de l'alya et de l'intégration.

Lph: L'entreprenariat est-il un domaine qui attire les olim? Y.B-Y.: L'entreprenariat est dans l'air du temps. De nos jours, cette éventualité est à mettre au même plan que celle du salariat lorsque l'on entre sur le marché du travail. C'est une option comme une autre. L'esprit d'entreprise est valorisé de nos jours. Chez MATI, au sein de la population des olim, en général, nous avons noté en 2015 une augmentation de 20% des demandes par rapport à l'année précédente. Nous avons fourni plus de 1500 heures d'accompagnement, rien qu'auprès de ces popula-

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MATI est le centre de développement des affaires à Jérusalem. Il s'agit d'une association à but non lucratif créée en 1991dans le but de renforcer l'économie de la capitale. Elle propose à tous les entrepreneurs une aide, un accompagnement et ce quel que soit leur domaine d'activité. Yaniv Ben-Yossef est le directeur du département qui s'occupe des olim. Il nous explique la politique de MATI envers les Francophones en particulier.

tions et nous avons adressé 705 demandes d'emprunt pour la création d'un business. Ces chiffres sont en hausse. A cela s'ajoute l'augmentation du nombre d'olim de France, qui mathématiquement, vient augmenter aussi le nombre de demandeurs de nos services. Les olim de France se retrouvent principalement dans les domaines de la restauration et de l'habillement mais pas uniquement.

Lph: MATI fournit ses services pour les entrepreneurs de la région de Jérusalem. Quel est l'intérêt de s'installer dans la capitale pour un entrepreneur? Y.B-Y.: Je souligne, tout d'abord, que les services que MATI fournit à Jérusalem, peuvent être obtenus auprès d'organismes équivalents dans tout le pays. Ceci étant dit, je pense que Jérusalem offre des opportunités uniques en matière de business du fait de son attrait touristique, du carrefour de cultures qu'elle représente et donc de l'effervescence qui y règne et qui ne peut être que bénéfique pour un entrepreneur.

Lph: Quels conseils donneriez-vous aux olim de France qui veulent se lancer dans cette aventure? Y.B-Y.: Mon conseil est simple: n'hésitez pas à prendre conseil! Il faut utiliser tous les outils que l'Etat met à votre disposition pour mettre toutes les chances de réussite de votre côté. Et bien entendu: apprendre la langue!

Pour aller plus loin: www.mati.org.il



Immobiler

huza 61

Hizouk ve Binoui, promoteur immobilier qui peut se vanter d'une grande expérience dans de nombreux projets au centre du pays (Tel Aviv, Raanana, Guivatayim, Ramat Gan,…), vous propose son nouveau projet sur Raanana : Ahuza 61.

Raanana, un environnement idéal Ce qui fait l’intérêt du projet Ahuza, c'est d'abord son emplacement. Raanana est situé au cœur du pays et jouit du statut d'une des villes les plus prospères d’Israël. Parallèlement à ce niveau socio-économique élevé, la ville de Raanana a l’agréable avantage d’être verdoyante et animée. Des commerces, des écoles de qualité, des centres d’activités, des synagogues, des restaurants, des parcs pour enfants : tous les ingrédients sont réunis pour mener une vie quotidienne comblée. Il est important d'insister sur le fait que la municipalité accorde un budget conséquent à l’éducation des enfants et aux activités para-scolaires, ce qui fait de Raanana une ville très accueillante pour les familles. D'ailleurs les olim de France ne s'y sont pas trompés en arrivant en nombre dans cette ville. En effet, Raanana compte l'une des plus importantes communautés francophones du pays, ce qui se ressent dans l’atmosphère et qui rend l’intégration plus douce pour les nouveaux arrivants.

Le projet en lui-même, conçu par un architecte réputé, se compose d'un immeuble de 7 étages comprenant 19 unités de logement. On peut y trouver des appartements de 4 pièces (de 97 a 103 m² avec terrasse) et de 5 pièces (de 131 m² avec terrasse) ; le penthouse de 6 pièces (de 157-158 m² avec terrasse). Une place de parking accompagne chaque appartement. Toutes les unités sont construites suivant le même standing exigeant aussi bien sur le plan technique qu’esthétique. Ainsi, dès le lobby de l'immeuble, le ton est donné : marbre, vidéophone, miroirs,… Les appartements possèdent de modernes équipements sanitaires ainsi qu'une cuisine déjà bien aménagée. Depuis le lobby jusqu’aux sanitaires de chaque logement, les matériaux les plus nobles sont utilisés afin de garantir, au-delà de la beauté, la fiabilité et longévité de tous les éléments. Du sol à l'installation électrique tout a été pensé pour faire de chaque logement un lieu de bien-être. Le tout pour un rapport qualité-prix très intéressant : à partir de 2 182 000 shekels pour le 4 pièces, situé au 4e étage. La construction et la commercialisation des appartements ont déjà commencé pour une remise des clés en novembre 2017.

“Depuis le lobby jusqu’aux sanitaires de chaque logement, les matériaux les plus nobles sont utilisés”

Ahuza 61 : confort, esthétique, emplacement idéal C'est donc au sein de l'environnement de qualité de la ville de Raanana que se dresse le projet immobilier Ahuza 61 de Hizouk ve Binoui. 24 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

Pour plus de renseignements : 00972 (0) 54-2558100



Henna Deco

Événementiel

VOTRE HENNÉ EN ISRAËL CLÉ EN MAIN !

Nous vous emmenons a la rencontre d’Hélène Bensoussan qui, après avoir son alya de Marseille, il y a 5 ans, a fondé Henna Deco. Elle vous propose un henné clé en main mais aussi des décorations originales pour toutes vos fêtes.

Un cachet unique à chaque événement

Pour aller plus loin : Hélène : 01 83 80 59 74 / 00972 522 4144 90 Cherchez Henna Deco sur YouTube et sur FaceBook

Déjà un an avant de monter en Israël, Hélène commence son activité de décoratrice. Elle devient une vraie spécialiste du henné : voiles, tenues, les idées les plus grandioses ne l'effraient pas. ''C'est mon côté un peu ''fou fou'' qui serait le secret de ma réussite ! Je n'ai pas peur de réaliser les idées qui peuvent paraître les plus folles'', nous confie Hélène, avec le sourire. Ainsi Henna Deco peut aussi bien vous créer une atmosphère de henné magique que décorer une plage ou un parc pour une bat-mitsva par exemple. Ceci étant la spécialité de Henna Deco est bien le henné et son ambiance très particulière qu’Hélène et son équipe connaissent parfaitement. ''Nous connaissons toutes les salles appréciées des Français en Israël'', explique-t-elle, ''ce qui est un point de départ fondamental pour une bonne décoration.

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Par Guitel Ben-Ishay Ainsi, nous adaptons parfaitement le décor aux contraintes de la salle''. En effet, si le client est roi et si la première étape du travail d’Hélène consiste à être une oreille attentive à leurs envies, elle nous précise qu'elle apporte aussi son œil d'experte et sait recadrer les idées quand il le faut. ''Une décoration, pour être optimale, doit tenir compte de beaucoup d’éléments extérieurs : la configuration de la salle, le nombre de personnes présentes, les couleurs et autres contraintes que nous savons traiter de la meilleure des façons''. Avec Henna Deco rien n'est laissé au hasard et chaque espace prévu dans la décoration aura son utilité lors de l’événement. Par ailleurs, Hélène et son équipe témoignent d'un savoir-faire et d'un sens de l’esthétique peu courant en Israël : ''Nous avons amené des tenues et des décors que les gens n'ont pas l'habitude de voir ici''. La déco et bien plus encore

Avec le temps et l’expérience, Henna Deco est devenu bien plus qu'un service de décorations. ''Notre ancienneté nous a permis de nouer un réseau que nous mettons à profit pour nos clients. Ainsi nous savons les aiguiller vers les meilleurs traiteurs pour les gâteaux orientaux mais aussi pour l'animation musicale''. Et ce n'est pas tout, Hélène et son équipe vous proposent également dans leur forfait la location de tenues sublimes, les corbeilles du henné, et des objets de création unique comme des bougies, le tout personnalisé. Henna Deco travaille aussi bien avec des clients qui vivent en Israël qu'en France. Pour ces derniers, un contact personnel et régulier est assuré malgré la distance pendant toute la période des préparatifs.



Par Ephraïm Herrera

DR.

Air du temps

Le déni

DE L’OCCIDENT

L’attentat meurtrier d’Orlando était prévisible : le porte-parole de l’État islamique, Muhammad al-Adnani, a récemment laissé éclater sa colère contre l’Occident, qui empêche les Musulmans de joindre les rangs de son armée, et a appelé les Musulmans d’Occident à perpétrer des attentats en Europe et en Amérique. L’objectif choisi n’est pas fortuit : tant les Frères musulmans que l’État islamique, suivant la jurisprudence classique des grands courants de l’Islam, considèrent l’homosexualité comme un crime passible de mort, qui témoigne de la décadence de l’Occident. Voici ce qu’écrit l’État islamique dans sa revue en français : « le parachèvement de la corruption des mœurs en Occident a été accompli lors de ce qu’ils nomment la ‘révolution sexuelle’ des années 70. Les mêmes mains judéo-maçonniques qui avaient chassé la religion de l’école y firent entrer la fornication, l’homosexualité, le meurtre d’enfants poliment nommé avortement. Ces pratiques sont banalisées et même encouragées ». Ce crime d’homosexualité, frappé aujourd’hui de peine de mort ou de peine de prison dans la majorité des pays musulmans, est passible, selon les courants du sunnisme, de l’épée, du feu ou de la lapidation. L’État islamique a choisi de lapider les homosexuels, ou de les jeter du haut d’un bâtiment. Le choix du mois du Ramadan résulte aussi d’une idéologie : alAdnani a appelé à commettre des attentats spécialement durant le Ramadan, le « mois du Djihad et des victoires », le mois durant lequel le Musulman fait preuve de sa fidélité à Allah, tant par les mortifications corporelles que par son zèle à mourir au combat. Cette menace ne s’arrêtera bien sûr pas à la fin du mois : le Musulman y puise une motivation renouvelée, qu’il conservera durant toute l’année. La méthode employée, souvent nommée acte de « loup solitaire », découle, elle aussi, d’une stratégie bien établie. Abou Mousab al-Souri, l’idéologue de l’État islamique, a appelé à ce genre d’actions. La non-appartenance formelle à l’État islamique accroît les difficultés des services de sécurité occidentaux à mettre la main sur les terroristes. Dans le cas de Mateen, le criminel d’Orlando, il était fiché par la CIA, suite à ses propos en faveur 28 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

de terroristes, et ses rencontres avec l’un d’eux, ce qui ne l’a pas empêché d’avoir un permis de port d’arme. L’identité du terroriste n’étonne pas non plus. Âgé de 29 ans, ce Musulman est né aux États-Unis, fils d’immigrés afghans. Une enquête du très sérieux institut PEW, a montré que 15% des jeunes Musulmans américains de moins de 30 ans pensent qu’il est occasionnellement légitime de commettre des attentats suicides pour défendre l’Islam. Environ trois millions de Musulmans vivent aux États-Unis ; le potentiel de terroristes se compte donc en milliers. Malgré tous ces faits, le président américain s’est abstenu de qualifier l’attentat d’Orlando d’attentat islamique. Le terroriste a pourtant appelé la police pour confirmer son allégeance à alBaghdadi, et l’État islamique a explicitement revendiqué l’attentat, mais le président a annoncé qu’il fallait attendre avant de se prononcer sur les motifs d’Omar Mateen, le terroriste qui a assassiné 50 civils et en a blessé autant. La CNN a justifié Obama, en arguant que nommer cet attentat « islamique » aurait placé un signe de Caïn sur le front de l’Islam dans son ensemble. Des raisons plus pragmatiques semblent résider dans les intérêts économiques de l’Occident dans les pays musulmans, et le vote musulman, qui penche traditionnellement pour la gauche en Europe et pour les démocrates aux États-Unis. Tant que l’Occident refusera d’appeler le fléau par son nom, les chances d’endiguer ce phénomène resteront quasiment nulles. En effet, s’il n’y a pas de problème dans l’Islam, on continuera à enseigner dans les mosquées et les écoles islamiques le devoir de Djihad, la haine des Juifs et des « Croisés », et le devoir de domination politique et juridique du monde par l’Islam : c’est cet enseignement qui fabrique les terroristes. L’État islamique considère Israël comme un objectif à moyen terme uniquement, ayant trop à faire avec les attaques aériennes massives de l’Occident et les attaques terrestres des Chiites, des Alaouites et des Kurdes. Mais dans toutes les revues qu’il publie, les Juifs sont toujours rappelés avec les « Croisés », comme ennemis jurés de l’Islam. Nous avons donc aussi le devoir de nommer le fléau par son nom, et de suivre avec une grande attention les faits et gestes de l’État islamique et des Frères musulmans. Ephraïm Herrera est docteur en histoire des religions, diplômé de la Sorbonne et vient de publier « Les maîtres soufis et les peuples du livre » aux Éditions de Paris, ainsi que « Le Jihad, de la théorie aux actes » et « Étincelles de Manitou » aux éditions Elkana.



Éducation

Hemdat Hadarom

OU LE PLAISIR D'APPRENDRE

En ce moment, la 21e promotion de la "Mekhina Toranite" de Hemdat Hadarom célèbre avec émotion la fin de cette année par une mémorable "messiba" finale où, me dit-on, on a beaucoup pleuré. Pourtant c'est un Elie Kling souriant, comme à son habitude, que je rencontre dans son bureau et auquel je pose donc la question qui s'impose: - Elles pleurent chaque année, ou bien avez-vous eu cette année une promotion particulièrement sensible? - Il est vrai qu'elles étaient particulièrement attachantes mais on retrouve à chaque fois cette même émotion du dernier soir…

Quelques minutes dans le bureau du directeur suffisent pour comprendre la clé du succès de cette institution si remarquable dans le paysage de l'intégration des jeunes francophones en Israël. La centaine de photos qui tapissent la pièce des murs au plafond donne le ton: ici, c'est dans la bonne humeur que l'on étudie et que l'on part à la découverte d'Israël, de sa Torah et de sa terre! Elie Kling me parle de son programme: 30 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

- C'est avant tout une véritable 'mékhina', c'est-àdire, une année préparatoire. Nous faisons tout pour que celles qui le désirent puissent intégrer dès l'année suivante l'université ou l'institution supérieure de leur choix: un vrai oulpan d'hébreu (3 matinées par semaine) à plusieurs niveaux, une préparation efficace aux tests psychométriques, quelques cours d'anglais, des tests d'orientation… - Chaque université possède sa classe préparatoire. Pourquoi avoir créé celle-ci? - Elle présente 2 particularités: la première, ce sont les études de 'kodech', les cours de Thora, de Talmud, d'histoire juive contemporaine, de pensée juive, de hassidisme… Les filles qui nous rejoignent veulent toutes approfondir leurs connaissances juives et elles savent apprécier la richesse de l'enseignement, la diversité des thèmes abordés comme celle des enseignants eux-mêmes. - Sont-elles toutes religieuses? - La plupart d'entre elles ont suivi un cursus scolaire dans un établissement juif mais toutes ne viennent pas de familles très pratiquantes. En fait leur niveau, tant en termes de connaissances juives que de pratique religieuse, importe peu. Nous sommes, depuis plusieurs années, suffisamment nombreux pour nous permettre de diviser le groupe en plusieurs niveaux, chacune pouvant donc trouver celui qui lui convient. Le plus important, c'est qu'elles soient toutes motivées par les études juives. - Et la deuxième particularité? - C'est l'encadrement de tous les instants. A leur arrivée, nous venons chercher les jeunes filles à l'aéroport et on s'occupe d'elles tout au long de l'année. On les aide à faire toutes les démarches administratives nécessaires: s'inscrire à la caisse maladie, ouvrir un compte, passer le permis de conduire, trouver la meilleure filière pour l'année suivante (grâce à nos conseillères et à nos psychologues d'orientation). On leur trouve des familles d'accueil, si nécessaire, pour les chabbatot libres, on les accompagne chez le médecin lorsqu'elles ont des ennuis de santé…. tout le contraire d'un énorme campus universitaire impersonnel dans lequel elles risqueraient de se sentir perdues. Et puis, comme vous le voyez, la porte du bureau n'est jamais fermée. - Pourtant, je dois dire que la beauté, l'espace, les jardins et les palmiers donnent un peu l'impression d'être sur un de ces campus américains calmes et verdoyants que l'on voit au cinéma. .. - Nous avons, en effet, la chance d'avoir de la place.


Par Le Rav Elie Kling Les appartements aussi sont spacieux et confortables, avec une cuisine équipée dans laquelle elles se préparent le petit-déjeuner et le repas du soir. Puisque la cafétéria ne fonctionne que pour le déjeuner de 13 heures. - Qu'en est-il de la découverte du Pays? - Non seulement, nous partons une fois par mois passer chabbat aux quatre coins du pays, mais nous organisons aussi de longues excursions de 3 jours chacune (Eilat, la Mer Morte, la Galilée et le Golan) pour découvrir Israël hors des sentiers battus. Voilà pour l'Israël physique. Les séances de volontariat, les rencontres avec les quelques 400 israéliennes évoluant sur le campus, les séminaires et conférences permettent d'en découvrir la réalité humaine.

Pendant que nous parlons, les jeunes filles reviennent de leur soirée sportive hebdomadaire avec au programme: piscine, salle de musculation, sauna, aérobic et…zumba! Ce qui me fait tout à coup penser que je n'ai pas abordé avec monsieur le directeur la question de l'ambiance. Mais tout en réfléchissant comment formuler ma question, je feuillette discrètement le Livre d'Or qui traîne sur le bureau et que

les filles de l'année passée ont tenu à lui remettre avant de partir: "Je viens de passer la plus belle année de ma vie, je tenais à vous l'écrire en toutes lettres!", "Je remercie D.ieu de m'avoir fait cliquer sur votre site l'année dernière!", "Quelle année inoubliable!", "Je sais que les amies que je me suis faites à Hemdat m'accompagneront toute la vie", "Savezvous seulement à quel point cette année m'a permis de me révéler à moi-même, de m'améliorer, de m'enrichir, de m'épanouir?", "Jamais je n'ai eu l'occasion d'apprendre la Torah avec tant de joie, de profondeur et d'ouverture", "Ce fut une année de pur bonheur, vraiment!"… Je repose le "Livre d'Or" et du coup, je me rends compte que ma question était devenue superflue. Je me contente donc de prendre congé et de souhaiter une longue vie à Hemdat Hadarom en espérant que celles qui en profiteront seront de plus en plus nombreuses! D'autant plus que ce programme, pourtant si riche, est, et de loin, le moins cher du pays! Elie kling est en France jusqu'au 14 juillet : 06 09 13 26 71 Renseignements et inscriptions: klingelie@gmail.com Site : www.hemdathadarom.com

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Un Résumé de

Divré orah

LA SIDRA « KORAH »

Cela fait trois semaines que la Torah décrit toutes sortes de crises que le peuple d'Israël traverse depuis qu'il s'est mis en route vers la terre d'Israël. Nous voilà confrontés cette semaine à la "querelle de Korah" : c'est tout le principe de la hiérarchie qui est remis en cause. "Pourquoi une partie du peuple, les Cohanim, seraient-ils plus "saints"!". "Pourquoi Aharon et Moché détiennent-ils le pouvoir politique?". La réponse de Dieu est terrible: ils sont tous mis à mort! Après cet ébranlement de la légitimité de la hiérarchie, les devoirs et prérogatives des Levi et des Cohen sont rappelés, comme pour remettre un peu d'ordre après toute cette révolution avortée.

Première montée: Korah est le cousin de Moché. Pourtant, il constitue autour de lui un groupe de protestation assez important: des membres de la tribu de Reuven (Reuven a été déchu du droit d'aînesse par son père Yaakov) ainsi que 250 chefs des tribus d'Israël. "Tout le peuple est saint"," Moché et Aharon n'ont pas à se placer au dessus du peuple"! Moché, annonce le lendemain que Dieu lui-même fera savoir qui il a choisi .Il faudra que chacun présente de l'encens en offrande à Dieu. Moché tente même de raisonner deux fauteurs de trouble, récidivistes: Datan et Aviran. Mais sans résultat.

Deuxième montée: 250 encensoirs sont présentés devant le tabernacle, et tout le peuple autour, attend de savoir quelle sera la réaction de Dieu.

Troisième montée: Dieu décide de punir tout le peuple. Mais après que Moché a intercédé en leur faveur, seuls les fautifs seront punis. Tous les autres devront s'éloigner des fautifs. La terre s'ouvre et engloutit Korah et ses acolytes! De plus, un feu "venu de Dieu" brûle les 250 chefs de tribus ainsi que leurs encensoirs! Dieu ordonne de récupérer le cuivre des encensoirs fondus et d'en recouvrir l'autel des sacrifices. Toute personne qui viendra devant 32 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

Par Michel Bensoussan l'autel se rappellera ainsi de cet épisode en voyant le cuivre qui le recouvre. La mort des 250 chefs de tribus soulève le peuple contre Moché. Dieu intervient à nouveau. Quatrième montée: Dieu décide à nouveau d'anéantir tout le peuple! La mort commence à frapper dans le camp. Sur le conseil de Moché, Aharon prend un encensoir et court protéger le reste du peuple: il se place entre les morts et les vivants et arrête de la sorte l'hécatombe. 14700 personnes ont néanmoins péri, en plus de Korah et des 250 personnes.

Cinquième montée: Comme pour rétablir la hiérarchie bafouée, Dieu ordonne à Aharon que chaque tribut présente un bâton, sur lequel son nom sera inscrit. Placés dans la tente d'assignation, ils sont retrouvés le lendemain, intacts sauf celui d'Aharon représentant la tribu de Levi: il a fleuri et a même donné des amandes! C'est le signe que la tribu de Levi avec Aharon à sa tête a bien été choisie par Dieu et sanctifiée. Sixième montée: Le bâton d'Aharon sera gardé en témoignage du choix de Dieu. Le peuple continue à se plaindre de la violence exercée. Ils se rendent compte que tout ce qui a trait au sacré peut être très dangereux! L'élection des Levi et des Cohanim en fait ne les place pas au dessus du peuple mais à son service. Leur statut leur confère certes des privilèges mais surtout des exigences. Pour cela, la Torah rappelle d'une part leurs devoirs mais de l'autre toutes les offrandes qui leurs sont octroyées. En revanche ils n'auront pas droit au partage de la terre. Septième montée: Les Levi non plus n'auront pas droit au partage des terres. Ils auront droit eux au "Maasser": Après avoir donné la "Térouma" au Cohen, tout agriculteur devra leur donner un dixième de sa récolte! Eux-mêmes donneront une Térouma aux Cohanim. Voilà donc la hiérarchie rétablie et renforcée!

Réflexion à propos du titre: Les personnages qui, dans la Torah, ont eu droit à ce que leur nom soit utilisé par la tradition comme titre de la Sidra sont peu nombreux. Il y a Noé, Ytro, Korah, Balak. Aucun d'entre eux ne fait partie de la famille d'Israël et ils y sont parfois même assez hostiles. Pourquoi donc cet "honneur"? Peut être pour nous habituer à lire le texte en y décelant des enjeux, plus que de belles histoires .Des problématiques universelles plus qu'une épopée. Ces personnages incarnent donc des situations qui nous interpellent à toute époque. Le choix de la mise en exergue de personnages, sciemment "moins sympathiques", nous invite à nous éloigner d'une lecture apologétique stérile de la Torah.



Et quand

Questions/réponses

LE RAV RÉPOND

Cher Rav, quelle attitude dois-je adopter lorsque mon fils âgé de huit ans, tient des propos par lesquels il se plaint d'une personne de son entourage? Ai-je l'obligation pour l'éduquer à l'interdit du Lachon Hara, de lui imposer systématiquement le silence? Certains seraient tentés de répondre à votre question par l'affirmative, et ce en se fondant sur ce que stipule le H'afets H'ayim: "Il va de soi qu'un parent qui entend son enfant mineur dire du Lachon Hara a le devoir de le gronder pour qu'il s'en écarte." (Michna béroura (3) sur Orah' Hayim chap.343 § 1). Cependant, une lecture "extrémiste" de cette règle serait non seulement erronée mais aussi extrêmement dangereuse. Erronée, car le Hafets H'ayim lui-même précise par ailleurs qu'il est des situations dans lesquelles il est non seulement permis mais obligatoire de proférer et d'écouter du Lachon Hara qu'il qualifie de "Lachon Hara utile". Que cette lecture radicale soit aussi plus

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que dangereuse, c'est ce que met en lumière une "anecdote" récente qui m'a vraiment ébranlé. Il s'agit d'un congrès sur le thème du Lachon Hara auquel assistent environ deux mille personnes. A la tribune, d'éminentes personnalités rabbiniques, dont l'invité d'honneur du congrès, un Rav qui passe pour être particulièrement compétent en cette matière. Lorsqu'arrive le moment tant attendu de son intervention, il choisit de mettre au centre de son propos l'histoire suivante: "Un enfant habituellement plutôt joyeux, rentre de l'école en faisant grise mine. Ses parents l'interrogent pour la forme, sans insister, mais il préfère se taire pour éviter de dire du Lachon Hara. Peu après, c'est avec un œil au beurre noir qu'il rentre de l'école. Même scénario: interrogation peu convaincue des parents, et silence total du côté de l'enfant pour le même motif. Le temps passe et les choses ne font qu'empirer. A présent, l'enfant demeure muré dans son silence, et ses parents n'essayent même plus de le briser, ayant compris que c'est pour la bonne cause qu'il se taisait.


Par Rav Cohen Arazi

Et vous savez quoi? Aujourd'hui, c'est en chaise roulante qu'il se rend à l'école." Et l'orateur de conclure sur cette phrase qui m'a laissé pantois: " Quel enfant admirable! Quels parents admirables et dignes d'éloges! Qu'ils soient pour nous tous des exemples à suivre, eux qui ont eu la force et le courage d'endurer ce qu'ils ont enduré pour ne surtout pas se livrer au Lachon Hara!"

Aberrant, n'est-ce-pas? Nul besoin en effet d'être grand clerc pour comprendre que la leçon que ce Rav devait tirer de cette histoire aurait dû être à l'exact opposé de celle qu'il a retenue. Il

n'a visiblement pas compris que l'un des rôles des parents, le plus immédiat, est d'assurer de leur mieux la protection tant physique que mentale de leur enfant. De plus, il semble que la notion de "Lachon Hara utile" telle que la définit le H'afets H'ayim, lui a échappé. Ainsi, loin de laisser s'enfermer leur enfant dans le silence le mettant soi-disant à l'abri du Lachon Hara, il était de leur devoir de tenter par tous les moyens de lui faire exprimer sa souffrance afin de mettre un terme aux violences dont il était l'objet. N'y a-t-il pas "Lachon Hara" plus utile que ce dernier? Enfin, notre orateur n'a visiblement pas compris qu'au sein de la microsociété que constitue la cellule familiale, le parent joue aussi le rôle de Dayan, de juge rabbinique, et à son exemple, dans l'exercice de sa fonction, il n'est pas tenu par toutes les interdictions liées au Lachon Hara. Le parent est donc non seulement autorisé mais dans l'obligation d'écouter les plaintes de son enfant au même titre que le Juge, les doléances des plaignants. Vous aurez à présent compris qu'il est de votre devoir de prêter une oreille attentive aux plaintes de votre enfant, sauf si tout, son expression, le ton de sa voix et son attitude générale vous donne à penser qu'il s'agit d'un pur Lachon Hara dénué de toute utilité. C'est uniquement ce dernier cas de figure que vise la citation du H'afets H'ayim citée en introduction. Sur www.torahacademy.fr vous pouvez poser vos questions au Rav et consulter toutes les autres rubriques de son site.

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Nos racines

Les juifs DES PAYS-BAS

On peut considérer que l'aventure du judaïsme hollandais ne commence vraiment qu'à la fin du 16ème siècle, lors de la guerre dite de trente ans, entre l'Espagne et la Hollande.

Par Jean-Pierre Allali À la veille de la catastrophe de la Shoah, ils seront quelque 150 000, disposant de nombreuses institutions et de dizaines de synagogues. Avec l'invasion allemande, c'est l'enfer nazi qui va déferler sur le pays : mesures antisémites, port de l'étoile jaune, création d'un « judenrat » avec, à sa tête, Abraham Ascher, propriétaire d'une usine de diamants et David Cohen, professeur d'histoire à l'université d'Amsterdam, confiscation et aryanisation des biens juifs, arrestations et déportations vers les camps de la mort. En août 1944, la famille d'Anne Frank, qui se cachait à Amsterdam, est arrêtée.

DR.

LE NOMBRE DES JUIFS HOLLANDAIS AYANT SURVÉCU À LA SHOAH EST L'UN DES PLUS FAIBLES EN POURCENTAGE PARMI LES PAYS CONCERNÉS : MOINS DE 1%

Vers 1596, des Marranes d'origine portugaise rejoignent la Hollande en passant par la Belgique. Les autorités du pays ne voient aucun inconvénient à ce que ces anciens Juifs retrouvent leur religion et leurs pratiques ancestrales. La nouvelle parvient aux oreilles des familles de ces Hollandais de fraîche date qui sont restées au Portugal. Par un effet de boule de neige, l'information atteint aussi l'Espagne, l'Italie, la Turquie et jusqu'à l'Afrique du Nord : il existe en Europe un pays où l'on peut pratiquer librement et sans contrainte le judaïsme. Dès lors, par milliers, venant d'horizons les plus divers, Juifs et crypto-Juifs gagnent Amsterdam. La nouvelle communauté s'organise et c'est un Juif allemand, Feivush Halévy, qui en devient le premier rabbin. Une synagogue est bâtie ainsi qu'une école talmudique. On désigne désormais Amsterdam comme « la petite Jérusalem ». Vers 1635, venus d'Allemagne, de Pologne et de Lituanie, des Juifs ashkénazes font route vers ce nouvel eldorado. C'est, écrit Henri Méchoulan, « la rencontre de l'hidalgo et du schnorrer ». À la fin du 18ème siècle, des Juifs de Russie, fuyant les pogromes, enrichissent à leur tour cette communauté hollandaise déjà très diverse. On compte alors 50 000 Juifs dans le pays. 36 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

La communauté juive des Pays-Bas a donné au monde de grandes figures. Qu'on songe notamment au philosophe Baruch Spinoza qui fut, on le sait, excommunié en raison de son rationalisme agnostique et à l'écrivain Manassé Ben Israël . Sans être lui même juif, le célèbre peintre Rembrandt habita dans le quartier juif d'Amsterdam, ce qui nous vaut de très nombreux tableaux à thème juif de ce maître. Au début des années 2000, l'implantation de populations d'origine arabo-musulmane dans le pays a introduit une forme d'antisémitisme sous couvert de soutien aux Palestiniens et de haine d'Israël. En 2010, quand la situation des Juifs a commencé à véritablement être délicate, l'ancien commissaire européen, Fritz Bolkestein a provoqué un tollé en invitant les « Juifs conscients » à quitter les Pays-Bas. Comme cela se constate un peu partout en Europe, des voix s'élèvent en Hollande pour réclamer l'interdiction de l'abattage rituel juif, la « shehita ». C'est la position de l'Autorité Sanitaire Alimentaire qui revient constamment et régulièrement à la charge, sous prétexte de bien-être animal. En 2012, une loi allant dans ce sens avait été annulée par le Sénat. Enfin, dans les écoles, l'antisémitisme chez les élèves musulmans devient préoccupant selon un rapport commandé par le gouvernement et rendu public en février 2016. En 2016, on compte environ 20 000 Juifs aux Pays Bas dont une grande partie n'est pas affiliée à une communauté organisé et tend à une forme d'assimilation. Les Juifs hollandais vivent essentiellement à Amsterdam, Rotterdam et La Haye. Si le conseil municipal d'Amsterdam a voté le déblocage d'un million d'euros pour protéger les lieux juifs de la ville, il est incontestable que les Juifs hollandais vivent dans la crainte et dans l'angoisse. Ainsi va la vie juive aux Pays-Bas en 2016.


Holiday Guides

Par Magali Barthes

Voyage et découverte

LES PLUS BELLES ÎLES DE FRANCE

Lev haïr se transforme en guide de votre été ! Succombez au charme de l’une des dix plus beles îles de l’hexagone. Corse, Provence, Bretagne, Charentes, vous avez l’embarras du choix ! L’été 2016, c’est vacances « made in France » !

LA CORSE

Entre mer et montagne, accordez-vous une pause régénératrice au bord d’une crique ou au détour d’un sentier, humez le maquis corse et découvrez le mythique GR 20. Contemplez Bonifacio, flânez à Ajaccio… Accordez vous une pause spirituelle et historique à Bastia, qui compte la seule synagogue du pays, au 3 Rue du Castagno ! La Corse est à vous !

BELLE-ÎLE EN MER

Synagogue de Bastia

Eaux turquoises, littoral rocailleux : Détrompezvous, contrairement aux apparences vous n’êtes pas au bord de la grand bleue ! Belle île en mer porte bien son nom ! Elle est bordée de petits villages côtiers, qui font le bonheur des artistes. Idéal pour faire des balades à vélo.

PORQUEROLLES

Paradis des touristes et des locaux qui viennent y passer une journée, Porquerolles offre tout ce dont on peut rêver : un ensoleillement de 300 jours par an, elle est parsemée de pins, bruyères, oliviers et figuiers et des vignes ! 80% de sa superficie apprtient à un parc naturel. Climat doux en hiver et chaud en été.

ILES DE LÉRINS

Au large de Cannes, les îles de Lérins se partagent entre l’île Sainte Margueritte et Saint-Honorat. Sainte Margueritte est un trésor pour les amateurs d’histoire : vestiges romains, espagnols et français, avec Fort-Royal, l’ancienne demeure du masque de fer. Petite info pour les amateurs de voile : la navigatrice repose au cimetière communal de l’île.

L’ÎLE D’ARZ

Des pins, des camélias et hortensias : pas de doute, vous êtes en Bretagne ! Située dans le Golfe du Morbihan, celle que l’on surnomme encore « l’île des capitaines » abrite de magnifiques paysages. Arz est aussi l’endroit parfait pôur pratiquer la voile.

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Chalom Bayit

La recette du Chalom Bayit

DISPONIBILITÉ ET GÉNÉROSITÉ

Les deux éléments les plus importants pour la réussite de la relation dans le couple sont la disponibilité (qui témoigne du respect) et la générosité (qui entraîne l'amour). (cf. Tana Débé Eliahou Rabba 26)

Conferencier et auteur du best seller La rendre heureuse, Guide pratique de l’harmonie du couple. (livre disponible en librairie, par tel au 06 61 10 36 83 ou sur le site birkey-yossef.org)

L'homme qui est capable de se mobiliser pour écouter sa femme et de tendre l'oreille à ses attentes, ses aspirations et tout simplement ses demandes, n'aura qu'à franchir un pas : celui de l'accomplissement. Cela implique cependant qu'il soit prêt à s'investir et à prodiguer un monceau de bienfaits, sans rien chercher en contrepartie mais uniquement par souci d'aider et de soulager. La femme attend de son mari qu'il lui apporte un soutien solide et qu'elle puisse en permanence bénéficier de son appui, aussi bien moral que physique. Cela commence par la subsistance que le mari procure et cela va jusqu'à la complicité d'un regard amoureux en passant par toutes les formes d'aides usuelles que fournissent les maris qui se respectent. Il arrive parfois que la femme élargisse la liste des tâches que l'on est en droit d'attendre d'un conjoint modèle en y ajoutant des corvées habituellement réservées aux dames, telles que la lessive, le repassage, ou la couture. Le cas échéant, il s'y pliera de manière ponctuelle ou systématique selon le contexte et les impératifs qui ont véhiculés de tels “excès”. Le mari qui aide sa femme doit ressentir un bonheur intense en manifestant ces marques de "’Hessed " à sa femme. N’est-elle pas la première personne à qui il doit les exprimer ? Il est conseillé de ne pas se limiter aux demandes formulées expressément mais d'anticiper sur les attentes de madame en prenant des initiatives, sauf

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Par Rav Schlomo Cohen

quand cela touche le territoire privé de sa bienaimée qui préfère, par exemple, garder le privilège de décorer la table à son goût ou de préparer les salades selon ses recettes. Donner, donner encore et toujours, en se réjouissant de rencontrer quotidiennement un "récepteur" idéal pour profiter de ses bienfaits. C'est d'ailleurs une "Ségoula " vérifiée et efficace pour réussir son mariage que de donner de l'aide en permanence à sa conjointe, aide qu'elle saura valoriser et transformer en complicité pour la rendre au centuple à celui qu'elle admirera comme un vrai soutien : son mari. Une expression populaire exprime que "La femme n'a besoin que de peu de choses, qui, pour elle, comptent beaucoup". En se penchant sur ses besoins primaires et en s'efforçant de les combler, on obtient une femme heureuse parce que détendue. Une fois les besoins domestiques satisfaits, le mari aura le devoir (et le plaisir) de se pencher sur ses obligations de tendresse et de gentillesse à l'égard de celle qui est sa femme. Regards chaleureux, mots gentils, estime et affection sont les écrins indispensables de la relation quotidienne. Le mari idéal parle à sa femme comme on parlerait... à sa femme (Et non à son plombier …).Il sait sourire à l'existence, regarder son bonheur en face, être l'acteur de sa vie, prendre sa place dans son couple, il comprend son rôle. En bref, il détient les clés d'un relationnel vécu pleinement qui ne laisse pas indifférente celle dont le mariage est l'espoir total. En résumé : Le plaisir dans le couple est la joie de pouvoir donner en permanence. Avec discrétion, efficacité et altruisme le mari par sa générosité conduit son couple et laisse à la femme la satisfaction de trouver sa place et d'évoluer avec celui avec qui elle s'associe entièrement car elle sent qu'elle peut compter sur lui, puisqu’ils construisent ensemble.


Un homme félicite une jeune grandmère : - Oh, votre petit Simon ressemble tellement à votre belle-fille. - Ce n’est pas grave répond la grandmère, l’important c’est qu’il soit en bonne santé. Le guide d’un petit musée de Tel-Aviv explique aux visiteurs de ce musée que le fossile qu’ils ont en face d’eux est vieux de deux millions et neuf ans. - Comment pouvez-vous dater avec autant de précision ce fossile? demande un touriste admiratif. - C’est très facile lui répond le guide. Je travaille ici depuis neuf ans, et le fossile avait deux millions d’années quand je suis arrivé. Pendant son séjour en Israël, un touriste s’arrête devant un monument dédié au soldat inconnu. Il en fait respectueusement le tour, et,

est surpris d’y découvrir une plaque sur laquelle est écrit : « Ici repose le célèbre Yankel Shlemielovitz, soldat inconnu. » Un peu surpris, il interpelle un Israélien qui passe par là, et lui dit : - Excusez-moi, mais il y a ici quelque chose de bizarre, j’ai toujours cru que ce genre de monument était érigé pour commémorer la mémoire d’un soldat dont on ne connaît pas le nom ! - Oui, c’est vrai, vous avez raison, lui répond l’israélien :Yankel Shlemielovitz, comme soldat était totalement inconnu, mais comme tailleur….! Paul et Jack veulent entrer dans la police mais l'examen est très dur. Ils s'inscrivent à l’Institut de police. À l'examen d'admission, l'examinateur leur pose quelques questions. Paul entre dans le bureau de l'examinateur: - Bonjour jeune homme. Regardez

cette photo et dites-moi comment vous reconnaitriez ce suspect dans la rue? -C'est facile, il n'a qu'un œil et qu'une oreille. -Hum... Il est de profil. Paul sort et Jack entre. L'examinateur lui pose la même question. - C'est simple, il a des lentilles de contact. -Comment vous savez ça? -Il ne peut pas avoir de lunettes, il n'a qu'un œil et qu'une oreille. Shlomo attend dans le bloc opératoire de se faire opérer. Il a insisté pour que ce soit son gendre, un chirurgien réputé, qui lui fasse l’opération. Avant que l’anesthésie ne fasse son effet, il fait signe à son gendre d’approcher et lui chuchote à l’oreille : ''Ne sois pas nerveux Simon, fais juste ton boulot. Mais, n’oublie pas que s’il m’arrive quelque chose, ta belle-mère va venir vivre avec toi et ta femme''.


DR.

Compte-rendu

Randonnée

HOMMAGE À JORDAN BENSEMHOUN ZA’L

CÉRÉMONIE DE CLÔTURE

La randonnée hommage à Jordan Bensemhoun Za’l s’est terminée sur une cérémonie aussi solennelle qu’émouvante. Les derniers kilomètres achevés, tous les protagonistes - participants du programme Massa Gour Arié, famille et anonymes - ont tenu à conclure cette expérience par des mots. Point de longs discours. Juste l’expression d’un ressenti. Le partage d’une émotion aussi puissante qu’inspirante. L’occasion de communier encore un peu autour de la mémoire de Jordan. Yehouda Salama, directeur du programme Massa Gour Arié a évoqué l’origine du projet. « Nous avions envie d’achever le programme Massa Gour Arié sur une marche qui ne soit pas seulement un exercice physique mais un acte plein de sens. Naturellement, l’idée d’accomplir cette marche en mémoire de Jordan s’est imposée à nous. Principalement parce qu’il incarne tout ce qu’un jeune français, fraichement arrivé en Israël, admire : du courage, de la volonté, des qualités humaines et un parcours exceptionnel au service du peuple juif, dans l’armée d’Israël. » « Les jeunes du programme Massa Gour Arié sont sur le point de donner 3 ans à Israël. Avant d’incorporer les rangs de Tsahal, il n’y a pas mieux que de marcher le long des rivières d’Israël, de ressentir la terre d’Israël en dormant à même le sol. »

«JE SUIS SÛR QUE JORDAN SERAIT FIER DE TOUT CE CHEMIN PARCOURU» 40 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

Les participants du programme Massa Gour Arié, Ariel et Yaakov, ont également pris la parole. « Depuis le début du projet, on a appris énormément sur Jordan ». « A tel point qu’on avait l’impression qu’il était parmi nous pendant la marche ». « Merci à lui d’avoir donné sa vie pour la terre d’Israël. Merci à sa famille ! » Tsahal était également représenté à cette cérémonie. Un officier de l’unité Egoz, le prestigieux commando de Golani auquel Jordan appartenait, a tenu à effectuer les derniers kilomètres de la marche et à intervenir lors de la cérémonie. Louant la belle mentalité de Jordan, soldat et formateur exemplaire, et rappelant avec force que sa famille faisait partie à jamais de la grande famille d’Egoz. Nathan, un ancien soldat seul du commando Egoz, a exprimé toute sa reconnaissance envers Jordan, pour les conseils prodigués alors. Pour sa simplicité, sa disponibilité, malgré les grades et les responsabilités pesant sur ses épaules. La maman de Jordan, malgré la distance, a tenu à exprimer sa gratitude dans un message lu par Alexandre, le cousin de Jordan. Sa tante a remis à chacun une petite carte souvenir: un psaume, Chir Lamaalot, illustré de la photo de Jordan, pour qu’il les inspire, les aide à trouver la bonne direction. Son meilleur ami, David, a rappelé que Jordan et lui avaient également fait cette excursion, d’une mer à l’autre, avant l’armée. « Jordan voulait toujours le meilleur pour lui-même et son entourage ». « Il a compris qu’il faisait partie de quelque chose de plus grand. D’un peuple, d’une histoire, d’une terre. C’est ce qui l’a conduit à venir en Israël et à s’engager dans l’armée ». S’adressant aux futurs soldats de Gour Arié : « Vous aller entrer à l’armée: trois années difficiles mais magnifiques. C’est un honneur de défendre son pays ; ne l’oubliez pas ! »



Le monde de

Hommage

LA CUISINE CACHÈRE PLEURE PIROULIE

Motsé Shabbat 18 juin: une onde de choc traverse le monde de la cuisine cachère francophone. Margaret Aflalo, la fondatrice du blog Piroulie, s'est éteinte, a seulement 61 ans… Depuis, les messages de tristesse et de soutien envers la famille de Margaret affluent. Retour sur la personnalité et l'œuvre d'une femme simple mais qui a tant apporté.

Par Guitel Ben-Ishay avec elle lorsque l'on parcourait ces pages et que l'on réalisait ses recettes. Rien d'étonnant alors que chaque lecteur se soit senti proche d'elle et pleure aujourd'hui sa disparition.

''ELLE NOUS ACCOMPAGNERA TOUJOURS'' Les milliers de personnes qui suivaient son blog se sont retrouvées orphelines… Mais beaucoup témoignent du fait que Margaret les accompagnera toujours à travers ses recettes. Parmi elles, les membres du groupe FaceBook, ''Partageons nos recettes sucrées et salées'', dont Margaret faisait partie et au sein duquel elle était considérée comme une amie, une référence, même pour celles qui ne la connaissaient que ''virtuellement''.

Vanessa Fedida, la créatrice du groupe, était en contact régulier avec elle. DR.

Avec beaucoup de tristesse, elle a tenu à rendre un hommage à cette grande dame: Avec le groupe PNRSS

DR.

LA CUISINE: UNE PASSION À PARTAGER Margaret Aflalo, z''l, était avant tout mère de cinq enfants et grand-mère attentionnée. Elle était aussi une professeur de mathématiques au sein d'établissements juifs orthodoxes de la région parisienne, et elle savait, aux dires de ses anciens élèves, faire ressortir le meilleur de chacun. Ces grandes qualités humaines se retrouvaient aussi dans sa cuisine. En effet, Margaret aimait cuisiner et avait un talent incontestable en la matière. Ainsi, lorsque sa fille aînée s'installe en Israël, elle crée un blog pour partager avec elle ses recettes de cuisine. Elle le nomme Piroulie, du nom d'une friandise qu'elle affectionnait dans son enfance au Maroc. Par la même occasion, les amies de Margaret peuvent aussi en profiter! Parce que pour Margaret, tout était question de partage. Elle était à l'écoute, elle savait donner les bons conseils. Ainsi, son blog est vite devenu un incontournable pour toutes celles à la recherche de bonnes idées. Margaret adaptait ses recettes au calendrier juif, avec de belles photos. Elle ne manquait pas de fournir quelques explications sur les fêtes et assortissait le tout, de commentaires personnels, à l'image d'un dialogue qu'elle entamait avec ses lecteurs. Plus qu'un blog, c'était une conversation que l'on avait

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''Margaret Aflalo notre tsadekette! On pourrait écrire des pages et des pages pour décrire cette grande femme d'exception. Elle était mon amie depuis cinq ans, nous échangions par téléphone et par messagerie FaceBook. Un lien nous unissait : la passion pour la cuisine. C'était notre chef pâtissière de référence sur mon groupe FaceBook "Partageons nos recettes sucrées et salées". Prévenante, douce, souriante, toujours prête à aider son prochain, à l'écoute des autres, cultivée, pleine de bonté, avec un sens du partage inégalable, elle respirait la joie. Grâce à Margaret, des milliers de femmes se sont réconciliées avec la cuisine, d'autres se sont améliorées et ont épaté leur famille. Quel mérite !!!! Une femme aimée de tous: en témoignent les nombreux hommages sur FaceBook, et particulièrement sur mon groupe. Je n'ose pas imaginer que je ne te lirai plus que je ne t'entendrai plus... Margaret à jamais dans mon cœur et dans ma cuisine. Tu vas me manquer énormément !''



Social

Beyahad

UN REGARD POSITIF SUR LE HANDICAP

Crééé il y a six ans, Beyahad, « ensemble » en hébreu, est une association Habad proposant des activités pour les enfants ayant des besoins spécifiques. L’institution, affiliée à Friendship circle international (1), encadre 60 enfants à Marseille. Elle s’appuie sur un réseau de 90 jeunes bénévoles accompagnés par une dizaine d’adultes, dont une salariée, Esther. Beyahad, n’a pas vocation à se substituer à un centre d’accueil. C’est un écrin de solidarité dans la communauté juive. Sa devise : « Ensemble nous pouvons faire des miracles ». Alfred Guedj, médecin généraliste et président de l’ssociation, précise : « nous essayons juste d’apporter un peu de bonheur

Rav michael Rosenthal

« LE DON DE SOI, UNE VALEUR AJOUTÉE »

Lev haïr : Les personnes handicapées manquent de valorisation au sein de notre société ; quel message faites-vous passer en tant que rabbin ? Rav Michael Rosenthal : « La vie ce n’est pas simplement recevoir mais surtout donner. Les biens matériels importent peu par rapport à la qualité des rapports humains. C’est le message de Beyahad. La valeur ajoutée de notre association est de

savoir se mettre à la place de l’Autre. Et c’est d’ailleurs le cas pour tous les rapports humains ».

Lev haïr : Quel est le retour des Marseillais que vous croisez ? Rav Michael Rosenthal : « Nous avons de très bonnes interactions avec les gens. A Magic Land, le personnel est particulièrement attentif à notre groupe et aux besoins que nous sommes susceptibles de formuler. Il arrive que certaines personnes, peu confrontées au handicap, aient des comportements un peu brusques. Mais dans l’ensemble, tout se passe bien, et il ne faut jamais préjuger les réactions des autres, quels qu’ils soient ».

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Propos recueillis par Magali Barthès aux enfants et porter sur eux un nouveau regard ». Beyahad est un peu comme une seconde famille et accueille des enfants de tous âges et handicaps. Elle propose diverses activités, des sorties deux fois par mois dans des parcs de loisirs (Magicland, Marineland), gymnastique avec coach, restaurant, cours de torah, organisation de bar mitzvot. Beyahad, c’est aussi un sacerdoce quotidien. A la base du projet, Michael Rosenthal, rabbin de Château-Gombert et directeur de l’association, et son épouse Shéina. Tous les deux sont chaque jour au service des familles, notamment à travers la garde d’enfants non placés. Sheina Rosenthal ajoute : « C’est le don de soi et l’amour du prochain qui nous motive, afin que tous les enfants de notre communauté puissent se sentir intégrés et partagent une vraie amitié ».

BEYAHAD, UNE ASSOCIATION SOUTENUE PAR LES INSTITUTIONS COMMUNAUTAIRES Le crédo de Beyahad ? Considérer les enfants handicapés comme des enfants normaux. Le docteur Alfred Guedj insiste : « Ces enfants sont notre fierté. Nous ne sommes pas là pour les plaindre, mais juste s’amuser avec eux. Ils sont heureux, attachants, reconnaissants. Certains deviennent même à leur tour bénévoles, comme le jeune Melvin ». Ce lien si particulier avec les enfants handicapés, Beyahad le tisse dès le plus jeune âge en recrutant dans les écoles de la communauté : (Yavné, le Gan Ami, l’Ort, La source, Bnei Elazar…). Les valeurs juives supplantent les MP3 et autres Snapshat, et chacun donne un peu de son temps pour cet Autre semblable. L’association bénéficie du soutien des différentes institutions communautaires (Casim, Grand rabbinat, Consistoire, FSJU,). Moment phare de l’association, le gala de Beyahad contribue en grande partie au budget annuel. Parmi les projets, l’acquisition d’un local dédié aux activités indoor et l’organisation d’événements communs avec l’antenne francilienne. Et bien-sûr toujours plus de solidarité, la base de toute aventure humaine. Pour soutenir Beyahad : http://beyahadmp.fr/ Facebook : Beya'had Marseille 4 rue des brus, Château-Gombert, Marseille 13ème Antenne francilienne : 278 Bis Theophile Sueur 93100 Montreuil (1) http://www.friendshipcircle.com/


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By Rahel Saada Szapiro En hommage à Piroulie, Margaret Aflalo, une grand dame de la cuisine cacher, qui nous a quittés trop tôt et qui manquera à toutes les cuisinières. ‫יהיה זכרה ברוך‬

Ingrédients

(pour une tarte de 25 cm de diamètre ou 12 tartelettes)

Pâte de C. Michalak* : • 190 g de farine type 55 ou 65 • 20 g de maïzena ou de fécule de pomme de terre • 90 g de sucre glace (je n'en mets que 50 g dans cette recette) • 35 g d'amandes en poudre • 130 g de beurre ou de margarine • 1 petit œuf (50g)

Flan • 1 litre de lait entier • 3 gros œufs • 120 g de maïzena • 25 g de beurre salé • 150 g de sucre semoule • 2 gousses de vanille ou 4 sachets de sucre vanillé • 3 cuillères à soupe de rhum (facultatif)

ter un peu de farine si elle est vraiment trop collante. Lorsque tous les ingrédients sont mélangés, mettre en boule, filmer et réserver au minimum 1 heure au réfrigérateur avant utilisation (Le repos de la pâte au frais la détend, la rend souple et malléable. Elle s'étalera ensuite plus facilement et surtout ne se rétractera pas pendant la cuisson). Ce délai écoulé, étaler la pâte sur une hauteur de 3 mm environ, la déposer dans un moule recouvert de papier sulfurisé et la piquer à l'aide d'une fourchette. Réserver au frais. Flan Préchauffer le four à 180°C (thermostat 6). Faire bouillir le lait (moins un verre) avec le beurre et les 2 gousses de vanille coupées en longueur et grattées (si vous en utilisez). Diluer la maïzena dans un verre de lait. Dans un saladier, battre les œufs, le sucre et le lait contenant la maïzena. Verser le lait bouillant filtré

Réalisation

Pâte à tarte Tamiser la farine, la fécule et le sucre glace. Couper le beurre (ou la margarine) en dés et le travailler à la main, ajouter l'œuf puis le mélange précédent et les amandes en poudre et mélanger du bout des doigts sans trop travailler la pâte. Ne pas chercher à obtenir une pâte très homogène et rajou46 | N° 43 JUILLET 2016 | WWW.LEVHAIR.COM | LPH

sur ce mélange tout en remuant. Remettre sur le feu et remuer jusqu'à ce que le mélange épaississe. Retirer du feu et ajouter éventuellement le rhum. Mixer avec un pied si la préparation n'est pas homogène. Verser ce flan sur le fond de tarte et enfourner pour 50 à 60 minutes.

Remarque C'est la maïzena qui donnera une couleur jaune au flan pâtissier. Si vous la remplacer par la farine, le flan sera plus blanc avec une texture plus ferme mais plus pâteuse. Bonne dégustation

Retrouvez toutes nos recettes sur le groupe Facebook. Partageons Nos Recettes Sucrées et Salées by Vanessa FEDIDA Pour plus d’infos sur le programme des ateliers de cuisine contactez le 0587701313



Evénement

« La Nuit »

D’ELIE WIESEL ÉDITÉ EN CD-AUDIO

Par Magali Barthès L’histoire de Mme Keisermann est un lourd héritage familial, avec sa grand-mère maternelle disparue dans les camps, une grande souffrance. Et une lueur d’espoir. En 2008, à l’occasion de ses 80 ans, Elie Wiesel l’invite à une cérémonie organisée par l’OSE et l’Institut Elie Wiesel de Paris. Grâce à l’abnégation de Josette et des membres de HAC, un projet commun prend forme, des actions sont menées à Marseille, notamment dans les domaines économique, humanitaire et social. La présidente voue à Elie Wiesel une immense gratitude : « Il m’a aidée à me reconstuire dans mon identité avec des valeurs républicaines de femme française de confession juive et universelle, qui ne peut s’épanouir qu’au travers du don aux autres ».

DR.

LA JEUNESSE GARANTE DU DEVOIR DE MÉMOIRE

Josette Keisermann entourée de katy Hazan et Michaël de Saint-Cheron

Parce qu’elle retrace le passé et alerte sur notre avenir, la mémoire est l’un des biens les plus précieux de l’humanité. A l’occasion du lancement du CD audio « la Nuit » (éditions Gallimard), par l’association Handicap Amitié Culture Cercle d’étude Elie Wiesel, le Conseil Régional Provence-AlpesCôte-d’Azur était l’hôte d’une conférence sous le haut patronage du rectorat de l’académie d’AixMarseille, en partenariat avec le Crif et l’Œuvre de secours aux enfants. Josette Keisermann peut être fière. En vingt ans d’existence, la Présidente d’Handicap Amitié Culture, une association qui milite pour une meilleure insertion du handicap au sein de la société, a trouvé en Elie Wiesel, rescapé de la Shoah, un parrain de choix. Car les personnes handicapées ont aussi payé de leur vie sous le joug des nazis. Voilà une belle image que celle du soutien du Prix Nobel de la paix dont la grandeur est proportionnelle à l’humilité. La sortie de ce CD coïncide avec le 70ème anniversaire de la libération des camps. Son interprétation par la comédienne Guila Clara Kessous, ancienne élève de doctorat d’Elie Wiesel et artiste de l’Unesco pour la paix, ouvre la voix vers un espace imaginaire plus adéquat avec la dimension dramatique de l’histoire et ce terrible questionnement sur la conscience humaine.

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La satisfaction c’est aussi d’avoir associé des lycéens marseillais à cet événement à travers une conférence intitulée « Comment vivre dans un monde qui nous réunit, comment inventer un avenir sur les ruines de tant d’expériences ? », en présence de Katy Hazan, historienne de l’OSE, et de Michael de Saint-Chéron, philosophe des religions et chercheur en littérature de la modernité. Alors que tant d’innocents payent de leur vie le prix des extrémismes, ce passage de flambeau, qui subsiste coûte que coûte, rappelle le miracle de Hanoucca. Miracle aussi dans l’espoir que malgré les souffrances, tout Homme garde en lui cette liberté de penser que tout est possible. Josette Keisermann n’a pas manqué de rappeler l’une des citations du président Estrosi, représenté par Daniel Sperling : « La région doit être pour tous les citoyens une communauté républicaine nourrie par le respect de la personne humaine, la solidarité et la fraternité ». La plus-value de ce CD est de se présenter sous une nouvelle forme de lecture : « Il va nous permettre de renouer sous certains aspects avec la tradition orale du conte. Les mots écrits s’enrichissent d’une dimension vivante, incarnée, qui donne au « lecteur » la possibilité de créer un espace imaginaire différent de celui de la lecture en tête-à-tête avec le texte » souligne Josette Keisermann. Jusqu’en septembre, les villes de Toulon, Nice, Cannes, Monte Carlo, et Avignon accueilleront, tour à tour, cette manifestation, toujours aux côtés de la jeunesse. Parce qu’une meilleure implication des jeunes passe par une prise de conscience du fait que nous sommes tous concernés.



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