Coeur de ville 20

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N°20 SEPTEMBRE

ISSN 21039747 – N° de CPPAP 0513 K 91340 5 - 2€

2012

Il y a 50 ans, nos frères d'Algérie arrivaient en France DOSSIER EXCLUSIF Vivacité

Politique

Camps des Milles

Voyage et découverte

Santé

Entretien avec Sérena Zouaghi

Entretien avec Jean Pierre Mignard

Entretien avec Alain et Sidney Chouraqui

St Petersbourg, ville d'Arts et d'Histoire

Dix produits du quotidien à éviter absolument



EDITO / SOMMAIRE - SEPTEMBRE 2012 - N0 20

Edito Pr Hagay Sobol : « Souvenirs d’Algérie » ........5 Brèves .......................................................................... 6

DoSSiEr LES JuifS D'ALgEriE ................................8 Pourquoi un cinquantenaire spécifique aux Juifs d’Algérie ? ..............................................8 - 9

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rd cteu Dire

Cher lecteurs, chers amis, Nous espérons que vous avez passé de bonnes vacances avec un repos bien mérité pour commencer une année que nous vous souhaitons riches en évènements favorables.

Nous avions conçu notre précédant numéro pour qu’il soit un fidèle compagnon de votre, été, celui-ci sera riche de contenu et fort en émotion. Nous traiterons de la mémoire des juifs d’Algérie pour lequel vous trouverez un dossier complet. Ainsi que des articles de fond et des interviews sur le Camp des Milles, dont le complexe mémoriel sera inauguré les 12 Septembre. Et bien sur vous retrouverez le programme complet des activités du centre Fleg pour les mois de septembre et octobre dont la programmation est en lien avec les thématiques énoncées, sans oublier les rubriques habituelles.

Par ailleurs, nous avons étendu notre notoriété en renforçant notre partenariat avec Tribune Juive dans lequel nous apparaissons comme partenaire officiel, sur le site web et la Newsletter. nous avons aussi initié un nouvelle coopération avec « LPH », le P’tit Hebdo de Jérusalem, dont vous trouverez l’Edito de son rédacteur en Chef. Nous remercions nos annonceurs pour leur confiance régulière.

Nous présentons à toutes et à tous nos meilleurs vœux pour la nouvelle année 5773 et que les fêtes de Tichri se passent dans les meilleures conditions.

Shana Tova ou Métouka

Coeur de Ville LevHai’r levhairmag@gmail.com Publication Bimestrielle Date de parution - N°20 – Septembre 20121 rue Estelle – 13001 Marseille iSSN : 2103 - 9747 - Numéro de commission paritaire : 0513 K 91340 5 Dépôt légal : à parution Editeur : Société ArT CoM C 13013 MArSEiLLE www.levhair.com rCS 49058466100014 www.levhair.com Directeur de la publication : gabriel CoHEN Directeur artistique : Lev Hair Studio M.T Maquette : Michael Temim impression : ArT CoM C EDiTioNS MArSEiLLE – 06 86 88 40 82

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Nos racines : Mémoire Juive d’Algerie ..............10 - 11 Judaïsme d’Afrique du Nord et Halakha ..........12 - 13

Ce que le Jour doit à la Nuit ....................................15 Costumes d’Algérie ..................................................16 il y a 50 ans l’arrivée des Juifs d’Afrique du Nord à Marseille ............................................18 - 19 1962 – 2012 : 50 ans de presence à Marseille pour les Juifs d’Algérie ............................................ 20 Judaïsme : Eloul-Tichri : Pourquoi la confession à D.ieu ne peut-elle de faire par la pensée ? ............23

Politique - Tribune Libre ............................................24 Programme fleg ........................................................27 Vœux .......................................................................... 28

Cœur de Com : gala de soutien pour l’école Juive trilingue à Aix En Provence ................ 29

DoSSiEr : CAMPS DES MiLLES ..............................30

une mémoire pour aujourd'hui et demain ........30 - 32 Entretien avec Sydney Chouraqui ....................33 - 34 recettes ......................................................................35

Presse et Actualités : Ça s’est passé cet été : « Liberté de la Presse - Posture ou imposture »36 - 37 Politique et Social : Vivacité le festival de toutes les Associations: ................................................38 - 39

Politique – interview : JP. Mignard : ..................40 - 41 Voyage et Découverte : Saint-Pétersbourg, Pour l’amour des arts : ......................................42 – 43

Education : dire non au Lashon Harah .................... 44

Edito Avraham Azoulay : Le Petit Hebdo : ..............45 Culture ...................................................................... 46 Santé-Bien Être : dix produits du quotidien à éviter absolument : ................................................48

Ont collaboré à ce numéro : BBREVES : Gabriel COHEN DOSSIER JUIFS D’ALGERIE : JEAN-LOUIS AYOUNN- Bernard Rebouh , Pr Raphaël DRAI – Jannick Dahan - GRAND RABBIN A HAZAN – Pr Hagay SOBOL CuLTurE : Gabriel COHEN et Gilbert Gabbay CiNEMA : Xavier Nataf, DÉCo : Déborah COHEN JuDAiSME : rav Benchetrit VoYAgE ET DECouVErTE: Gabriel COHEN SANTEE BiEN-ÊTrE: Déborah COHEN rECETTES : Magali Touitou ASSOCIATION IMMAJ - CATHERINE MERVEILLEUX - www.lejouretlanuit.net – Martine YANA JuDAïSME : RABBIN YONA GHERTMAN Tribune libre : Gérard Veillard

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Dossier Camps des Milles - JEAN EYGUESIER Actualité et Presse : Pr Hagay SOBOL interview Vivacité : Pr Hagay SOBOL INTERVIEW Politique : Evelyne Sitruk COEUR DE COM: Gilbert Gabbay, CULTURE : Martine Yana Education : SARAH CHANA RADCLIFFE, aish.fr , Avraham Azoulay VoYAgE ET DECouVErTE: Gabriel Cohen et Martine Yana SANTE-BiEN-ÊTrE: Gabriel COHEN rECETTES : Martine Yana VENTE ENCARTS PUB : ARTCOMC PUBLICITE- Gabriel Cohen 0618986180

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cŒur de ville



PAR HAGAY SOBOL

EDITO « Souvenirs d’Algérie »

la culture en général. Avec le déracinement cette culture unique, synthèse de plusieurs courants, risquait de se perdre et la mémoire avec. Avec l’aide des institutions juives, ils ont su la perpétuer discrètement et se réinsérer de manière exemplaire dans leur nouvel environnement. Il est désormais temps de témoigner publiquement pour les générations à venir.

Le numéro 20 de « Cœur de Ville » est consacré au « souvenir » et à la pluralité de cette mémoire qui à l’image du peuple juif est d’une grande diversité ne pouvant être réduite qu’à une seule de ses composantes. Nous aborderons en ces commémorations du cinquantenaire « Nos années d’Algérie » et nous nous souviendrons de ce qui s’est passé au « Camp des Milles » lieu d’internement et de transit vers les camps de la mort.

Pourquoi célébrer « ces années juives d’Algérie » celle d’une « communauté minoritaire parmi les rapatriés » ? Parce qu’il est temps que la vérité soit dite, après le silence et avant que l’oubli ne s’installe. La présence juive date de l’antiquité avant même la colonisation arabe, avec un afflux majeur lors de l’inquisition. Leur statut était celui de dhimmis, juste tolérés, avec des humiliations quotidiennes, même si cela était plus enviable qu’en Espagne. Cette situation très précaire explique pourquoi « les juifs acceptèrent avec soulagement en 1870 la nationalité française » qui allait leur ouvrir les portes de l’ascension sociale via l’éducation et l’emploi. Même si là aussi tout n’était pas rose pour ces « français récents » avec en point de mire l’abrogation par Vichy de leur nationalité, ils ont toujours été des citoyens loyaux attachés à la « Mère patrie ». Puis la guerre de 7 ans et le grand départ en 1962, « La valise ou le cercueil », et le rapatriement vers la métropole qu’ils ne connaissaient pas vraiment. L’accueil fut des plus mitigés. Il a s’agit d’un exode massif et complet de 1,5 millions personnes, dont 130.000 juifs. Ensuite, parce qu’ils étaient perçus comme des « colons » et quelque part responsable de cette guerre. Il faut rétablir la vérité et rappeler que c’est très largement à « Paris, au Palais Bourbon et au Luxembourg » que cette politique coloniale a été décidée dès les années 1830. Durant toute cette longue période, les juifs d’Algérie ont su développer une tradition riche à tous les points de vue : sur le plan religieux avec des sommités rabbiniques reconnues tels que le Ribach et le Tachbetz d’Alger ou le Rav de Tlemcen Ephraïm Ankaoua. Mais également sur le plan du quotidien, vestimentaire ou culinaire et de cŒur de ville

Le 12 septembre 2012, près d’Aix-en-Provence « le site-mémoriel du Camp des Milles ouvre ses portes avec des objectifs forts nourris de l’histoire tragique de cette ancienne tuilerie ». « Un lieu banal que rien ne prédisposait à ce funeste destin », comble de l’incurie des dirigeants de l’époque et qui conduisit au summum de l’horreur, Auschwitz. Une approche scientifique pluridisciplinaire où l’émotion et l’art ne sont pas absents mais qui se veut avant tout factuelle pour que plus jamais un tel drame ne se reproduise en aucun lieu de la planète. Jeunes et moins jeunes pourront apprendre, découvrir ou se remémorer un visage de la France que l’on a trop longtemps voulu occulter, mais qui fait parti de son histoire. Sans cela, point de victimes, point de héros et point de libérateurs et donc de morale que l’on peur résumer à la formule : « pas de passé, pas d’avenir ». Ce visage de la France s’affiche désormais en plein jour comme l’ont reconnu tout d’abord Jacques Chirac, puis récemment François Hollande lors des cérémonies commémoratives des victimes du Vel d’Hiv. Oui ce qui s’est passé là ce n’était pas au milieu de nulle part, mais bien quelque part en France. « Plus jamais ça nulle part dans le monde ». Mais avant tout que les fêtes de Tichri soient placées sous les meilleurs auspices. Et n’oubliez pas de venir nombreux au Centre Fleg assister aux activités adaptées à ces thématiques. A très bientôt et Shana Tova.

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PAR GABRIEL COHEN

BREVES Nouvelles d'ici et d'ailleurs ... Connaissez-vous une personne âgée ou malade qui serait heureux d’écouter le choffar, pendant le mois de Eloul ? Le Rav Rosenthal se déplace chez vous : Tel : 07 61 20 80 13

le Musée du louvre fait appel au savoir-faire de synel (siège en israël) pour sécuriser ses œuvres : Synel France, une filiale d’un groupe israélien, va installer un système de sécurité très sophistiqué au Musée du Louvre à Paris.:“l’installation d’un système intelligent de contrôle d’accès sécurisé combiné à une surveillance électronique”.

Distinction : Le Professeur Hagay Sobol vient d’être nommé au sein de la Commission Nationale de Qualification en Génétique Médicale auprès du Conseil National de l’Ordre des Médecins pour une durée de 5 ans. Sources : Journal Officiel de la République Française du 14 juillet 2012

Une boutique de vetements « Hitler » en Inde "J'avais juste entendu dire qu'Hitler était un homme strict." Rajesh Shah, un jeune Indien, justifie au quotidien britannique Daily Mirror le choix du nom de sa boutique de vêtements : Hitler. La croix gammée incrustée dans le point du "i" ne laisse aucune place au doute : il s'agit bien d'une référence au dictateur nazi, qui trône désormais dans une rue d'Ahmedabad, dans l'Etat indien du Gujarat (ouest du pays). Dès l'ouverture de la boutique, la communauté juive d'Ahmedabad a exigé de Rajesh Shah et de son associé qu'ils changent le nom de leur petite entreprise. Une demande rejetée jusqu'à maintenant, au motif du coût important : 573€ Source : Le Monde

Miracle au Chu Hadassah de Jérusalem: LE RABBIN SE LÈVE ET MARCHE. Le Département de Neurologie du CHU Hadassah a vécu un mois historique au cours duquel le directeur d’un centre d’études bibliques à Jérusalem a vu son état s’améliorer de façon drastique après injection de cellules souches adultes. Ce rabbin, atteint de SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique) et de MG (Myasthénie Grave), toutes deux maladies dégénératives graves se traduisant par une baisse du tonus musculaire, des difficultés au niveau de la respiration et de la déglutition, était confiné à sa chaise roulante et totalement dépendant pour ses activités quotidiennes. Aujourd’hui, il a repris ses cours dans son centre d’études après le traitement expérimental reçu à Hadassah, fruit d’une coopération entre le Professeur Karussis, Chef du Centre Hadassah pour la Sclérose en Plaques, la compagnie israélienne Brainstorm, et Hadasit, la société de transfert de technologies du CHU Hadassah. Source : Israelvalley

Commémoration Le 22 Juillet s'est déroulée la commémoration de la rafle de juifs les 16 et 17 juillet 1942, en présence du président de la République. François Hollande a reconnu à son tour dimanche que l’arrestation de milliers de juifs lors de la rafle du Vél d’hiv, en juillet 1942. «Ce crime fut commis en France, par la France», a lancé le chef de l’Etat dans son discours prononcé sur les lieux du Vélodrome d’hiver, dans le XVe arrondissement de Paris.

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Israël communique des documents relatifs à l’attentat des JO de Munich de 1972 Les archives israéliennes d'Etat ont communiqué 45 documents en relation avec la prise d'otages et le meurtre d'athlètes israéliens lors des jeux Olympiques de Munich de 1972, dont les 40 ans seront commémorés le 5 septembre 2012. La moitié des documents postés en ligne mercredi 29 août 2012 n'ont jamais été publiés.

La bouche d’un étudiant juif américain agrafée lors d’une agression antisémite! Un étudiant juif qui d’une université du Michigan, lors d’une fête du campus, dimanche 26 août 2012, a été victime d’une violente agression antisémite, perpétrée par des individus se réclamant du Ku Klux Klan.

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PUBLI -COMMUNIQUÉ Vous êtes débordée ? Vous manquez de temps pour vous ? Vos horaires de travail sont décalés ?

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LES JUIFS D'ALGERIE

PAR JEAN-LOUIS AYOUN

Pourquoi un cinquantenaire spécifique aux juifs d’Algérie ? Les «rapatriés d’Algérie» ont toujours plus exprimé leur nostalgie que leur douleur. C’est vrai que l’Algérie était un beau pays, c’est vrai qu’il y régnait une grande douceur de vivre et que malgré «les événements» de 1954 à 1961, les Français d’Algérie vécurent heureux sur cette terre.

fonctionnaires, de cadres et de professions libérales. De surcroit, l’amélioration de la situation économique de l’Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale accompagna l’évolution de la communauté juive d’Algérie. Au moment de l’indépendance de l’Algérie, les juifs avait un fort sentiment d’appartenance à la République Française et en même temps un amour farouche pour l’Algérie leur terre natale. C’est la vague de terrorisme dirigée par le FLN contre les civils juifs qui précipita la communauté juive, marqué dans sa chaire par la mort de centaines d’innocents, à quitter l’Algérie. Convaincus d'être des Français à part entière, les juifs pieds-noirs se rendirent compte qu’ils n’étaient pas les bienvenus en France et qu’en plus la France leur faisait porter la responsabilité de la colonisation. Assumant leur erreur d’appréciation à l’égard de leur niveau de citoyenneté, le manque de compassion des français à la tragédie qu’ils vivaient, les pieds-noirs ont tout fait pour s’intégrer et se fondre dans le peuple Français, tournant la page de l’histoire, et regardant vers l’avenir. Si aujourd’hui, il y a tant d’émotion au sein de la communauté juive venue d'Algérie à commémorer cet exode occulté, c’est justement à cause de la différence de traitement par l’opinion publique française, entre leurs souffrances ignorées et la compassion exagérée à l’égard de tout immigré foulant sans droit ni titre le sol français. Cette différence de comportement qui a imposé l’intégration par l’effort et le travail aux uns et le droit à la différence et l’accompagnement social aux autres est considérée comme une injustice. La compassion démesurée à l’égard des palestiniens, qui n’ont eu à parcourir pour la plupart qu’une vingtaine de kilomètres pour être considérés comme réfugiés, exaspère également les juifs d’Algérie qui ont été chassés de leur terre sans ménagement sous la menace des armes et qui ont parcouru des milliers de kilomètres pour rejoindre Marseille ou Paris.

Parmi ce que les autorités françaises ont appelé «les rapatriés» se trouvait une communauté minoritaire dont le drame a été totalement occulté, c’est la communauté juive. En effet, très peu de gens savent que les juifs d’Algérie n’étaient français que depuis 1870 grâce au décret Crémieux qui accordait la nationalité française aux juifs. Ces juifs vivaient sur cette terre bien avant la colonisation française et la colonisation arabe. Les uns étaient là depuis l’antiquité, d’autres venaient d’Espagne après l’inquisition et d’autres encore venaient de tous les rivages de la Méditerranée au cours des siècles. Le statut des juifs avant l’arrivée des français était celui de dhimmi. Un statut qui mettait la communauté juive sous la domination musulmane. Le pacifisme et la docilité des juifs a facilité les relations et la coexistence de la communauté juive avec les musulmans. Le mauvais sort réservé aux berbères par l’occupant arabe relativisait le mauvais sort réservé aux juifs et rapprochait juifs et berbères. Cela n'empêchait pas une humiliation permanente du juif dans ce contexte. Aussi c’est avec soulagement que les juifs acceptèrent en 1970 la nationalité française qui s’accompagnait des droits de l’homme, de l’éducation gratuite, de l’accès à l’emploi dans la fonction publique, etc… D’un statut de dominé, du jour au lendemain les juifs se trouvaient appartenir à la classe dominante de la société. Ce changement fut un véritable bouleversement qui provoqua un fort attachement de la communauté juive à la République Française. Alors que la communauté juive était principalement composée d’artisans, de commerçants et d’ouvriers, grâce à l’accès à l’école, une classe moyenne s’est constituée, composée de n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

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LES JUIFS D'ALGERIE direction d’Israël et nombreux sont ceux qui, nés en Algérie ne savent pas s’il finiront leurs jours en France ou seront soumis à un autre exil. Tous les efforts pour vivre en paix et s’intégrer à la communauté française n’ont pas abouti à une paix et une sécurité absolue telle que le souhaitaient les juifs d’Algérie.

Vient s’ajouter à cela, depuis les années 2000 un antisémitisme manifestement issu de l’immigration maghrébine et occulté par le pouvoir, les partis politique et la presse. Ce cumul d’injustices ressenties et de deuils occultés, ressurgi par un débordement d’émotions incontrôlables sitôt qu’un regard est posé sur ce passé récent qui avait été enfoui au plus profond de chacun. En effet, les questions se posent alors : que sont devenus les disparus, que deviennent les cimetières juifs, pourquoi la France doit elle s’excuser auprès de l’Algérie alors qu’une partie de ses citoyens a été victime du terrorisme, pourquoi cette terre est interdite aux juifs alors que la France respecte l’immigration musulmane… et enfin la question la plus douloureuse, la citoyenneté française ne serait elle pas finalement un leurre pour les juifs que la République ne respecte plus ?

C’est pourquoi les juifs d’Algérie ont tenu à faire savoir à l’occasion de ce cinquantenaire qu’ils n’étaient pas des rapatriés mais des réfugiés, qu’ils n’étaient pas des colons mais des exilés d’une terre sur laquelle ils avaient autant de droits que les arabes, qu’ils avaient été victimes du terrorisme sanguinaire du FLN et que leur souffrance faisait l’objet d’un désintérêt et d’un total mépris de la part de la France pleine de compassion pour le moindre manquement aux droits de l’Homme dans les contrées les plus reculées de la planète. Ce cri de douleur ne sera sans doute pas entendu car absent de tout enjeux politique ou économique. Il ne se reproduira sans doute pas dans l’avenir… Affaire classée…

A juste titre ou à mauvais escient ces questions se posent quand même aujourd’hui à une communauté qui avait rejoint la France avec confiance et espoir il y a 50 ans. Nombreux sont ceux qui ont pris depuis la

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LES JUIFS D'ALGERIE

PAR PR RAPHAËL DRAÏ

Nos racines:

MEMOIRE JUIVE D’ALGERIE

l’histoire le système colonial, pour les Etats qui le mettaient en œuvre, semblait inscrit dans la nature des choses tant il allait de soi qu’il servait un projet de «civilisation» sans alternative, identifié aux valeurs de l’occident chrétien. Ce système n’a pas été une exclusivité française. La Grande Bretagne se faisait gloire que le soleil ne se couchât pas sur l’empire britannique. Et comment les Etats-Unis, qui devaient compter, non sans calculs, parmi les plus sûrs soutiens de la cause indépendantiste algérienne, s’étaient ils eux mêmes constitués ? Quel sort avait été réservé à leur propre population indigène ? Par ailleurs à quoi s’était dévolu le congrès de Berlin de sinon à intégrer l’Allemagne dans ce dispositif ? Dans cette période de l’Histoire, quel Etat, quelle nation, quel peuple, étant en mesure militairement et diplomatiquement d’assouvir ses faims de conquête et sa soif de «gloire », n’a t-il pas pris part au lotissement de la planète, comme avec les accords franco-britannique de 1915 sur le partage du Moyen Orient ou ceux de Yalta en 1945 ? Last but not least, l’Islam n’avait–il pas lui même tenté d’assurer son emprise sur l’ensemble du monde habité lorsqu’il se trouva en mesure de le faire ? Que fut l’Empire turc sinon à sa manière un système d’exploitation coloniale étendu jusqu’à l’Afrique du Nord ? Le rappeler n’est pas relativiser les causes juridiques et morales de la Toussaint de 1954, c’est simplement éviter de transformer une collectivité humaine en victime expiatoire des états de faits, des erreurs d’analyse, du manque de perspective, de la myopie intellectuelle et parfois de l’aveuglement tout court des gouvernements successifs de la France.

L’un des traits caractéristiques de cette migration forcée est le double affect qu’elle a produit : la reconstruction rétrospective d’une Algérie conviviale, parfois fraternelle, d’un côté ; de l’autre, une dolence persistante, très proche pour qui n’y prend pas garde de la source des larmes. Quoi qu’il en soit, il faut ici résister à la tentation des explications expéditives et prétendument psychologiques, si ce n’est psychanalytiques : les Pieds Noirs - pour les appeler par le nom qui leur a été accolé, seraient portés à transvaluer chimériquement un passé plus sombre qu’ils ne le voient ou qu’ils ne le revoient, une chimère nostalgique dont les points aveugles se nomment colonialisme, exploitation, humiliation, mépris. …Il faut se souvenir, certes, mais pour mieux comprendre, et mieux comprendre afin de ne pas répéter. La répétition est « diabolique » disait Freud en général économe de superlatifs.

Toute injustice est imprescriptible Le déplacement forcé d’un million de personnes, dont plus de cent mille juifs, ne saurait être considéré comme une péripétie .Après les vicissitudes de leur exode, les Pieds Noirs, comme on les appelle, se sont rapidement intégrés à la France des années 60, cette France qu’ils ne connaissaient que par les livres de classe et par les courts séjours des vacances estivales . La réussite de cette intégration est loin d’aller de soi si l’on prend en compte la violence et la continuité des traumatismes qui les ont affligés.

Ce qui reconduit à reprendre aussi sereinement qu’il soit possible le débat sur les causes de la guerre d’Algérie et sur son issue. Si cette guerre est imputée au système colonialiste introduit puis institué par la France dès les années 1830 et si ce système a refusé l’égalité aux populations musulmanes, est –il honnête d’incriminer indistinctement les Français d’Algérie accusés d’avoir exploité les fatmas à des salaires de misère et d’avoir fait «suer le burnous» ? Un tel système a pu sévir en Algérie mais les lois qui le consacraient étaient délibérées et votées pour l’essentiel dans les Assemblées parlementaires françaises, à Paris, au Palais Bourbon et au Palais du Luxembourg. Sans doute mettra t–on en cause l’influence des groupes de pressions constitués par les grands propriétaires terriens, par les patrons de compagnies de navigations, par les maîtres du vin, et tant d’autres «colons».Mais le système parlementaire français a-t–il fonctionné autrement que sous l’influence de tels groupes ? Ne se souvient on pas des Maîtres de forge, des bouilleurs de crus ? Ces facteurs franco- français ne sauraient faire oublier non plus qu’à cette époque de

Le sort de l’Algérie suivait en ce sens celui de la mèrepatrie, laquelle peinait à trouver ses propres assises et qui, en 130 ans, avait connu une succession de régimes politiques opposés et parfois ennemis, ce que l’un avait fait étant défait par le suivant. L’issue de la guerre d’Algérie, ce départ cataclysmique et multitudinaire, ne peut être imputé unilatéralement aux Pieds Noirs qu’en prorogeant cette sottise qui s’autorise à juger en masse une collectivité humaine, cédant à cette forme d’ «ethnisme» aux relents douteux. Sans abuser d’avantage de la psychanalyse celle–ci ouvre d’ailleurs au delà de l’histoire constitutionnelle et juridique de la France deux pistes que l’on ne saurait négliger. S’agissant de la première, l’on s’avisera qu’appeler les Français d’Algérie « Pieds Noirs » revient à

Cf. notre témoignage dans Le Pays d’avant (Michalon, 2008), Les Pays d’après (Michalon, 2009) , Les pays d’en haut (Michalon, 2011) . Cf . Jean Matthiex , Civilisations impériales , Editions du Félin , 2000 .

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LES JUIFS D'ALGERIE menaçant, dégagés des toxines du désespoir où les avaient plongés des hommes politiques à la parole oblique, ils se sont déterminés de toute autre façon. Quant aux juifs d’Algérie, c’est toute la vie cultuelle du judaïsme métropolitaine qu’ils allaient bouleverser dans le bon sens du terme, rendant vie à des synagogues dépeuplées, invigorant des mouvements de jeunesse et d’étudiants, avant de se confronter dés 1967 aux nouveaux dilemmes engendrés par la « politique arabe de la France » vécue comme une nouveau revirement de Gaulle après celui de 1959, une politique de reniement vis à vis de l’Etat d’Israël mais qui allait en rouvrir les chemins d’accès pour beaucoup d’entre eux .

les assimiler à une de ces tribus de Peaux-Rouges précisément exterminés par la noble armée des Etats Unis. Quant à leur exode en 1961-1962, ne réitère t-il pas inconsciemment, dans les conditions et circonstances d’il y a un demi–siècle, l’exode qui jeta en 1940 d’autres foules, également paniquées et muettes de désespoir, sur les routes de France ?

Ces interrogations doivent d’autant moins être écartées que l’intégration des Français d’Algérie en France métropolitaine dément toutes les explications ethnicistes ou sociologisantes de leurs mobiles et de leurs conduites en terre algérienne, dans cette Algérie où ils sont nés . Les réfugiés d’ Algérie, conditionnés comme ils l’ont été par sept années d’une guerre atroce et qui ne disait pas son nom, tellement vilipendés par les «Français de France» et leurs principaux «intellectuels» dont nombre d’entre eux tentaient d’oublier dans leur soutien à la cause algérienne leur passivité et parfois leurs ambigüités durant l’occupation nazie et la Collaboration – ces réfugiés en masse eussent dû rester aux marges de la société française et y développer une criminalité de personnes déplacées. Il n’en a rien été. Sans doute parce que, et contrairement aux apparences, si leur structure nerveuse avait été mise à rude et longue épreuve, leur structure morale y avait résisté. Car si l’on se complaît à citer de grands officiers qui au nom de la morale et de l’honneur s’opposèrent aux actions les plus dures de l’armée à laquelle ils appartenaient, et parmi eux le général de la Bollardière, il en est d’autres, non moins titrés et non moins habités du sens de l’honneur et de l’éthique, véritables résistants à l’occupation nazie, qui prirent le parti de l’Algérie française, et parmi eux le commandant Hélie de Saint Marc. Cette nouvelle guerre de Sept ans fut terrible en raison des dilemmes auxquels elle confronta ses protagonistes français. Il eût été bon que de tels dilemmes eussent également été le lot des chefs du FLN vis à vis de ces populations qualifiées aussi d’«européennes».

Toutes ces interrogations conduisent à celle–ci que l’on voudrait mettre en perspective : cet incontestable apport, qui peut douter qu’ils en auraient fait bénéficier une Algérie nouvelle dont ils auraient négocié en temps voulu les principes et l’organisation et dans laquelle l’on aurait réellement souhaité et véritablement garanti leur présence ? Utopique ? Chimérique ? Ni le droit, ni la politique n’auraient pu régler dans une Algérie indépendante la question la plus décisive : celle de l’exogamie entre chrétiens, juifs et musulmans ? Probablement mais cette question au bout de cinquante ans n’a-t-elle pas été seulement déplacée et différée ? Ne se pose-t-elle pas désormais en France aussi compte tenu du bouleversement de sa démographie confessionnelle et de sa sociologie religieuse ? Comment le savoir puisque rien n’a été tenté en ce sens - et pour cause. Il apparaît manifeste aujourd’hui que de Gaulle pour ce qui le concernait ne voulait pas que fissent corps avec la France 9 millions de musulmans ; de la même manière et symétriquement les dirigeants du FLN ne voulaient pas d’autre Algérie qu’une Algérie arabo-musulmane. De ce point de vue, les «accords» d’Evian n’auront été, hélas, que chiffon de papier écrit dans une encre aussi indélébile que l’eau de la dite ville thermale. Cela fait un demi-siècle que cette collectivité humaine tente de faire entendre sa voix au delà des « histoires» obligées de cette période. Il serait injuste de ne pas l’entendre sous prétexte qu’elle s’éteindra bientôt, que le vent de l’Histoire a fait tourner bien des pages. Sans doute, mais qui peut décider à l’avance du côté d’où le vent soufflera à nouveau ? Et puis, toutes les injustices ne sontelles pas par essence imprescriptibles ? Le peuple du Sinaï aurait du mal à soutenir le contraire.

En France, l’apport des Français rapatriés d’Algérie partout où ceux-ci ont trouvé refuge et ont reconstruit leur existence, cet apport est incontestable et vivifiant. Mis à part quelques irrédentistes, ils se sont redistribués dans tous les partis, courants et mouvances politiques et syndicales de la France, à droite au centre, à gauche. Une fois surmontés les premiers « coups de siroccos » et endurés les premiers deuils consécutifs à un si violent déracinement, leurs noms se retrouvent dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, syndicale, intellectuelle, universitaire, artistique et sportive. Ce qui atteste clairement qu’en Algérie, les Pieds Noirs agissant comme ils agissaient cédaient moins à l’on ne sait quelle nature mauvaise qu’aux contraintes d’un milieu largement fabriqué par d’autres. Dans un autre milieu, moins anxiogène, moins

Cf . Janine Verdès-Leroux, Les Français d’Algérie de 1830 à aujourd’hui, Fayard, 2001. Cf , Henri Alleg (dir) , La guerre d’Algérie , Temps actuel , 1981 .

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n° 19 - juin 2012 - www.levhair.com


LES JUIFS D'ALGERIE

PAR

LE GRAND RABBIN A HAZAN, AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE L’ASSOCIATION IMMAJ

Judaïsme d’Afrique du Nord et Halakha

de libéralisme religieux, mais plutôt à montrer que leur enseignement et leur comportement n’ont historiquement jamais servi de base, ou de tremplin à l’une des multiples formes de fanatisme et d’intégrisme. Les cas d’exception se limitent à des phénomènes individuels. En un mot, il y a eu et il y a des fanatiques en Afrique du Nord, mais jamais de fanatisme rabbiniquement institutionnalisé. Les ruptures, les mouvements idéologiques dynamisés par les « pour-etcontre », ne finissent plus de porter atteinte à la cohérence communautaire, le « beyahad» (le vivre ensemble) du monde juif pratiquant, celui exactement voulu et recherché par les protagonistes du Shouhan Aroukh et tellement bénéfique et religieux. Ces phénomènes, souvent d’instinct grégaire et d’intégrisme qui ont ébranlé l’histoire juive n’ont jamais été un fait nettement sépharade. Même la flambée messianique de Shabetay Tsvi a trouvé force bois à son feu dans les forêts d’Europe Orientale alors que les premiers extincteurs se recrutèrent dans les rangs rabbiniques sépharades. Aujourd’hui, nous sommes confrontés au même judaïsme, aux mêmes références juridiques, nous sommes conviés à une même table, à un même Shulhan Arukh, et pourtant ça ne marche pas…les nourritures ne sont plus les mêmes. Il y a des nuances sévères, une rigueur halakhique alimentaire qui surprend et, d’une façon générale, cette sévérité concerne rituel et rite, us et coutumes, Yom Tov et Shabbat, casherout et trefa. Dans la génération présente, le rabbin d’Afrique du Nord subit une confrontation entre sa tradition et le vécu halakhique ambiant astreignant.

Dans sa préface au livre Malkhei Yeshurun (Les rois de Yeshurun) d’Eliahou Marciano (traduit en français sous le titre Les Sages d’Algérie ; collection IMMAJ), le Grand Rabbin A. Hazan évoque la grandeur des maîtres d’Afrique du Nord et exprime son désarroi devant la dérive des pratiques halakhiques contemporaines et le dénigrement de celles d’Afrique du Nord.

En tant que rabbin, né et formé en Algérie, je déplore que ces grands des grands, soient souvent occultés. Ces géants appelés dans l’écriture halakhique, Rishonim : le Ribach et le Tachbetz d’Alger, le Rav de Tlemcen Ephraïm Ankaoua qui au XIIIème et XIVème siècle débarquèrent en Algérie, fuyant l’Espagne chrétienne persécutrice, et tant d’autres, devraient mieux nourrir notre culture halakhique d’aujourd’hui. Nous pensons que ce « retour aux sources » serait tellement bénéfique dans notre temps qui, quelquefois, semble avoir perdu ses repères halakhiques, en fait, sa prime authenticité. Que la chose soit claire : je veux parler de ces innovations, greffes imposées aux pratiques, se surajoutant les unes aux autres et advenues de façon surprenante, on ne sait ni d’où ni de quand ni de quoi. Surcharge halakhique aussi injustifiée que pesante qui souvent brise le cadre initial de la règle, la déforme, ou la rend méconnaissable. Ceci conformément à ce principe énoncé dans le Talmud et qui émaille les pages des responsa des géants de la Halakha de toutes les générations : ‫ « כל המֹוסיף גורע‬Rajouter, c’est retrancher » : Toute surenchère est réductrice. ‫ כח דהיתרא עדיף‬: L’énoncé de la loi peut et doit perdre son caractère absolu et sa rigidité quand l’argumentation moins stricte est juridiquement sérieuse et soucieuse des bases. Ces principes directeurs, dont la liste est loin d’être exhaustive, ne doit pas renvoyer le rabbinat et les Rabbins d’Afrique du Nord à une forme quelconque n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

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LES JUIFS D'ALGERIE et de piété afin de préserver de toute impureté les tsitsit. Pour ma part, alors que mon père était rabbin, enfant, je n’en portais pas ; arrivé à la yéshiva, ni moi ni mes condisciples n’en portaient. Chez les Yéménites, cette pratique était strictement réservée aux Sages des sages. Le Rabbin d’origine yéménite Yossef Kappah, zal, probablement le plus grand des talmid hakham de notre génération, n’en portait pas.

C’est une contestation globale de l’esprit et de la lettre de l’imprégnation reçue dans la maison paternelle et son talmud tora ou sa yeshiva. Lui qui croyait être en conformité avec la tradition ancestrale, le voici désemparé, et surtout s’il est talmid hakham. Il faut prendre conscience d’un fait significatif : alors que dans le monde ashkénaze (et depuis quelques temps dans le monde bablo-irakien), des dizaines de Qitsur Shulkhan Arukh (résumé du Shulkhan Arukh) ont vu le jour, tous entrainés par le vent de la surenchère halakhique aveuglée par une sévérité gratuite, rien de semblable n’a été imprimé chez les séfarades d’Afrique du Nord.

Appliquez donc aujourd’hui ces pratiques de nos sages d’Algérie, faites-le à Jérusalem, à Paris ou à Marseille, elles sont récusés, balayées par le vent de sévérité qui souffle sur notre judaïsme. Et on a beau prouver, on vous prend pour des anachroniques incorrigibles quand ce n’est pas pour de dangereux mécréants. Bien d’autres exemples, non pas de libéralisme mais au contraire d’orthodoxie scrupuleuse pourraient être cités. Cela touche tous les domaines de la pratique religieuse (…). Et puisque évocations rétrospectives il y a, il faut savoir que le regard d’un rabbin d’Algérie se pose toujours au loin, sur les eaux claires de la roche première « maasse bereshit ». Mon père, Rabbi Makhlouf Hazan, zal, me disait lorsque je revenais de certains bet midrash quelquefois perplexe d’avoir vu des pratiques non conformes aux normes vécues dans notre foyer rabbinique : « Apprends ceci, mon fils, toute perception d’un trouble halakhique résultant d’une controverse post Shulkhan Arukh doit te ramener pour le choix de ta pratique aux Rishonim (maîtres d’avant la fixation du Shulkhan Arukh, mais après les guéonim de Babylonie, entre le Xème et le XVIème siècle). Applique systématiquement ce principe… « Et tu seras toujours quitte envers D. et envers les hommes ».

Je tiens à illustrer mon propos par quelques exemples éloquents. Ils surprendront sûrement certains de nos lecteurs. La viande halaq: C’est-à-dire «sur-cacher », pratiquement consommée aujourd’hui par tout religieux qui se respecte, sans quoi… Eh bien, sans quoi, le rabbin du coin ou simplement votre frère, ou votre cousin ne peut plus être invité à votre table. Cette notion existe bien dans la tradition halakhique séfarade. Mais il y a plus de 100 ans, pour des raisons de convivialité, un colloque rabbinique d’Afrique du Nord, à Tlemcen, a décidé de supprimer la pratique du halaq et ses exigences lézardantes de la cellule familiale et communautaire. Combien même estimeriez-vous que vous devez manger halaq, faites-le personnellement et discrètement, jamais en public où vous devez vous conformer – fussiez-vous rabbin ou très pieux - à ce que consomment tous les invités présents. Le tsitsit qatan : Ces franges deviennent de plus en plus comme un signe évident de votre orthodoxie, où le tout jeune enfant, porte sa chasuble frangée dès qu’il coiffe sa kippa. Si vous n’avez pas de tsitsit katan, vous appartenez ipso-facto aux juifs laïcs ou – à la rigueur aux traditionnalistes tièdes. En Afrique du Nord, cette mitsva était réservée aux plus Sages de la communauté. Nos décisionnaires en avaient décidé ainsi. Les franges étant constituées de 26 nœuds – guématria du nom divin - il fallait avoir un certain niveau de connaissance cŒur de ville

Le texte a été abrégé pour répondre aux contraintes d’espace.

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n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com



LES JUIFS D'ALGERIE

PAR CATHERINE MERVEILLEUX

CE QUE LE JOUR DOIT A LA NUIT

un pays qui nʼexiste plus...» La volonté de faire ce film, explique Alexandre Arcady lui est apparue comme une évidence. «Jʼétais en vacances à lʼétranger, il y a maintenant trois ans, lorsque jʼai lu une critique du roman de Yasmina Khadra dans un journal. Jʼai tout de suite été fasciné par le sujet. Jʼai téléphoné à la maison dʼédition mais tout le monde était injoignable car nous étions en plein mois dʼaoût. Mon fils qui venait me rejoindre à réussi à se procurer le livre qui nʼétait pas sorti. Je lʼai dévoré en trois jours. Jʼétais tellement en osmose avec lui, que jʼavais lʼimpression que si je mʼétais dirigé vers une carrière dans le cinéma, ce nʼétait que pour réaliser ce film qui allait être en quelque sorte l’accomplissement de mon cursus. Je prenais conscience que jʼavais toujours été dans lʼattente dʼun roman comme celui-là et dʼun sujet aussi beau et aussi profond. Ce roman répondait à toutes mes attentes. A la question: Yasmina Khadra a-t-il aimé le film ? Alexandre Arcady a laconiquement et avec éloquence répondu : «Après avoir vu le film, ce militaire de carrière qui a combattu les Islamistes pendant trente ans a pleuré sur mon épaule…» Le casting est très réussi et le choix de FuʼAd Aït Aatou dans le rôle de Younes donne toute sa profondeur au personnage. Il est la pierre angulaire sur laquelle repose toute la crédibilité de lʼintrigue. Il est dʼune beauté stupéfiante et donne toute son intensité à la dualité du personnage en crise identitaire, qui est écartelé entre deux cultures et qui par respect de la parole donnée, par honneur, refuse lʼamour que lui offre celle dont il est éperdument amoureux. Anne Parillaud, quant à elle, incarne Madame Cazenave dʼune façon incroyable. Elle est remarquable et inoubliable. Lʼhistoire relatée par Yasmina Khadra a beaucoup de références autobiographique, elle raconte un certain nombre dʼ événements intimes de la vie de son propre père qui eut lui-même un coup de foudre pour une Française qu’il voulut épouser mais son père, Cheikh déchu et fier refusa de donner son consentement à une union avec une Roumia. Sortie prévue le 12 septembre.

Alexandre Arcady a fait le déplacement à Marseille le 5 juillet dernier, jour de la commémoration du cinquantième anniversaire de lʼIndépendance de lʼAlgérie, pour y présenter en avant-première son dernier film «Ce que le jour doit à la nuit».

Le film est lʼadaptation à lʼécran du livre éponyme de lʼécrivain Yasmina Khadra. Cʼest un témoignage, un legs de mémoire pour les générations futures, qui subsistera dʼun monde aujourdʼhui englouti lorsque tous les protagonistes de cette tourmente de lʼhistoire auront disparu. Il fait partie de ces films immortels qui ont un grand souffle romanesque, dans la pure lignée des grandes sagas comme Autant en emporte le vent qui ne disparaîtront pas sitôt qu’ils ne seront plus à lʼaffiche. Ils feront partie de la mémoire collective et du Patrimoine culturel de notre pays. Les spectateurs sont ressortis bouleversés et en larmes de lʼavantpremière de ce film dʼune grande humanité et pas du tout manichéen... Cʼest un chef-dʼoeuvre ! Un film symbolique qui incarne en quelque sorte «lʼUnion sacrée» puisquʼil a été écrit par un Algérien de souche, un Bédouin et quʼil a été réalisé par un Français dʼAlgérie, un Pied noir. «Bien sûr, il y a eu des réactions épidermiques, des détracteurs qui criaient au scandale, à lʼunion contre nature et lʼon a tenté de dissuader Yasmina de me confier lʼadaptation de son roman. Des émissaires du pouvoir politique lui ont fait savoir que le tournage nʼaurait pas lieu en Algérie si cʼétait moi qui était derrière la caméra » a expliqué Alexandre Arcady. «Cʼest pour cette raison que seules les vues dʼensemble ont été tournées en Algérie, à Alger, à Oran ou à Rio Salado. Les scènes avec acteurs ont quant à elles été tournées en Tunisie de fin mai au mois dʼaoût, pendant la révolution du Jasmin. Cʼétait un risque mais je lʼai assumé jusqu’au bout et je ne le regrette pas. Pour les décors, nous avons, en quelque sorte, reconstitué n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

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LES JUIFS D'ALGERIE Costumes d’Algérie

trapézoïdale (évasée vers le bas), s’arrêtant à hauteur des hanches, et retenu par un unique bouton au niveau de la poitrine, et richement brodée. Cette veste permettait de pouvoir ajouter desmanches en tissu plus léger, souvent liées l’une à l’autre derrière le dos. Il existe aussi une sorte de minuscule ghlila appelée “frimla” (“fermla” à Tlemcen), sorte de gilet d’été servant à retenir la poitrine et les larges manches de la chemise. Les manches amovibles sont réalisées dans une soie fine et translucide de couleur blanche parfois, également brodées d’or. Sur chacune d’elle est fixé un ruban que l’on noue dans le haut du dos avant d’enfiler la robe. L’ampleur des manches, les plastrons brodés et le penchant persistant pour le bicolore des tenues en révèlent l’influence andalouse.Le sarouel en Algérie reste une pièce de lingerie cachée sous la robe, comme à Tlemcen, à Constantine ou dans les villes européennes. Il est également porté comme vêtement d’intérieur car pratique, bien aéré et peu couteux. Il peut être assez volumineux (6 m de tissu), et est le plus souvent blanc.

Le costume traditionnel de cérémonie de la femme juive d’Algérie était constitué depuis le 19e siècle d'une coiffe en forme de cône, la sarmah, ou d'un benigo et plus tard d'un foulard frangé.

Le vêtement se composait d'une chemise fine aux longues manches amples portée sous une grande robe sans manche, appelée la djubba, à laquelle pouvait s'ajouter la ghlila, gilet sans manche décolleté ou la fermla (ou frimla) pour soutenir la poitrine et retenir les manches de la chemise). Une ceinture parachevait le costume. Ce costume pouvait différer selon les villes, c'est la qualité de l’étoffe et des broderies qui indiquait la condition. Un grand châle parachevait la tenue. "Les Juives algériennes portaient des costumes traditionnels anciens lors des cérémonies. Des robes chasuble, des gilets à plastron brodé de fils d’or, des foulards savamment noués sur la tête (mharma)". « Les juives ont des vêtements moins amples que les mauresques. Les étoffes en sont habituellement de couleur sombre : c’est une coutume qui provient encore de l’ancien ordre des choses sous l’oppression turque. En effet, la race juive ne pouvait revêtir de tissus de couleur claire. » journal universel l’illustration 25 février 1860 La Robe ou Djubba La djubba est une robe chasuble aux larges emmanchures ouvertes jusqu'à la taille dont le plastron est brodé. Elle peut être de velours, de brocart, de satin, brodée d'or, d'argent ou même d'un fil métallique, elle est toujours doublée d'une matière qui lui donne du “tombé”. Sa forme en trapèze permet de l'adapter à toutes les femmes quelles que soient leur silhouette. Des baigneuses (ourlet à mi-hauteur) sont souvent réalisées, pour adapter la robe à la taille de la femme qui la porte.

Le Châle Le châle était porté par les femmes mariées comme un vêtement du dessus que l’on mettait sur les épaules pour sortir les jours de fêtes. Ce châle souvent en soie écrue avec des broderies ton sur ton, recto-verso de fils de soie était un carré d’environ 1m.60 de côté, assez grand pour couvrir une femme des épaules aux mollets. Les broderies multicolores témoignent de l’influence espagnole. Ce châle, fabriqué aux Philippines, alors colonie espagnole, était importé en Espagne. On le retrouve dès le 19e siècle dans les familles bourgeoises juives d’origine espagnole en Algérie ou au Maroc. Le châle était bordé de dentelle de fils de soie écrue, ou d’une sorte de macramé réalisé avec la soie et terminé par de longues franges.

La veste ou Ghlila La ghlila de coupe droite, était ouverte devant avec un grand décolleté arrondi (dit décolleté à la levantine), de forme n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

PAR MARTINE YANA

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LES JUIFS D'ALGERIE

PAR MARTINE YANA

IL Y A 50 ANS L’ARRIVEE DES JUIFS D’AFRIQUE DU NORD A MARSEILLE hospitalière de secours «archnassat orhim», l’association «bne mizrah» en 1919 remaniée en 1934, l’association «ozer dalim» en 1929 et l’amicale séphardite en 1933, ainsi que la Société de bienfaisance israélite créée en 1906 qui prendra le nom de CASIM en 1964. Les organisations de jeunes réapparurent telle que l’Union des Jeunes Juifs de Marseille, l’UJJM ou celles en lien avec la jeunesse, l’OSE ou les EIF. Le reclassement et la conversion professionnelle furent à la charge de l’école ORT. Créée en 1940, l’ORT (institution juive d’éducation et de formation) ouvre en sept 1945 au 3 rue de la Guadeloupe une école de formation professionnelle de couture pour les filles et d’électricité pour les garçons. Le 9 mai 1947, l’ORT créera également une école de marine, avenue de Monaco, pouvant héberger 75 élèves. En 1950, le local de la rue de la Guadeloupe devenant trop exigu pour les élèves, on déménagea l’école de garçons au 104, bd Notre Dame puis, en 1962, au lieu de l’école actuelle, rue des forges. L’OPEJ trouve son origine pendant les années 1942 – 1943, dans la clandestinité, des groupes de résistants favorisent la création du S.E.R.E. (Service d’Evacuation et de Regroupement d’Enfants) dont la mission essentielle consiste à sauver des enfants juifs dont les parents avaient été déportés, ou avaient disparu. Ces enfants menacés d’arrestation et de déportation, seront mis à l’abri dans des familles et institutions non juives. Dès Septembre 1944, I’OPEJ succède au S.E.R.E., et les enfants sont

Texte construit à partir de l’exposition « DERACINES » présentée par le Centre Fleg en Avril 2012

Marseille abritait entre 15 000 et 20 000 Juifs en 1941. A la fin de la guerre, il ne restera qu’environ 12000 / 15000 Juifs dont une minorité était d’origine marseillaise avant guerre.

Près d’un Juif sur cinq a été arrêté et déporté. Toutefois, il est difficile donner des chiffres précis, car la ville devient une plaque tournante pour ceux qui passent pour atteindre la Palestine ou les USA. La guerre bouleversa la composition de la communauté. De plus, Marseille fut au cœur du rapatriement des rescapés notamment ceux en provenance d’Odessa. Les rotations régulières des bateaux sur l’Afrique du Nord entrainèrent la présence de plus en plus nombreuse de Juifs d’Afrique du nord dans la ville

Marseille, depuis la fin de la guerre, connaît une vie juive organisée et plutôt portée sur le développement d’un judaïsme culturel autour de la grande synagogue de la rue Breteuil. Le Grand Rabbin Salzer est le chef spirituel de cette communauté composée en grande partie de Juifs ladino originaires de Turquie ainsi que du Comtat Venaissin, sont essentiellement des commerçants et des artisans spécialisés notamment dans le textile, le commerce des céréales et l’import-export. Dés le début du 20e siècle, la ville de Marseille était animée d’un réseau d’organisations locales juives actives. À l’image des nombreuses sociétés de secours qui furent créées, celle des ashkénazes de la rue Fauchier en 1902 connue sous le nom de Société n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

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LES JUIFS D'ALGERIE Le Fond Social Juif Unifié s’occupe de l’accueil des Juifs mais ses actions d’accueil et d’hébergement vont au-delà. Marseille est devenue le grand port d’arrivée, le havre, le refuge de nombreuses communautés juives en exil. La communauté juive de Marseille va devenir avec le retour des Juifs d’Afrique du Nord, la deuxième de France et donc la troisième d’Europe Occidentale. La cité phocéenne, qui a déjà intégré depuis plusieurs siècles, les vagues de Juifs issus du Comtat Venaissin, de Grèce-Turquie et d’Egypte, est bien préparée à accueillir les quelques 50.000 Juifs qui s’installent dans la ville. Cette arrivée massive succède à celle des rapatriés du Maroc et de Tunisie et à celle de 1956 des Juifs égyptiens après Suez, elle inquiète les autorités françaises qui n’avaient pas prévu un tel afflux. Les nouveaux venus ont une prédilection pour Marseille à cause de son climat, de la proximité de la Méditerranée, de sa situation de port d’arrivée, de sa culture d’accueil ; « or Marseille atteint son point de saturation, le marché du travail est encombré, les loyers sont chers 30 à 40. 000 francs par mois, les logements disponibles sont loin du centre ». La préfecture est obsédée par l’équilibre économique de la ville et veut que Marseille ne soit qu’une ville de simple transit or une grande partie des rapatriés s’installe à Marseille. La communauté juive de Marseille, en totale concertation avec les pouvoirs publics, participe à l’accueil de ses coreligionnaires et des autres rapatriés. Depuis le mois d’aout 61, elle s’accroit de 500 âmes par mois qui se retrouvent complètement déracinées. Arrivés à Marseille, ils trouvent un monde complètement différent de celui qu’ils ont connu. Se réadapter, se reconstruire, se forger un nouveau destin : tels sont les grands défis qui se présentent à ces familles généralement nombreuses.

regroupés dans des Maisons d’Enfants de Déportés, créées à leur intention. Au lendemain de la guerre, le centre de L’OPEJ de Marseille (à Mazarguescampagne Pastré) put accueillir 70 enfants et de nombreuses colonies durant l’été. Aux solidarités familiales vont donc s’ajouter les réseaux d’entraide des militants des différentes associations juives. Entre 1958 et 1962, la communauté juive de Marseille verra ainsi sa population se démultiplier. Les Juifs d’Afrique du Nord, de culture sépharade, très attachés aux rites ancestraux et aux pratiques religieuses modifieront en quelques années le profil d’une communauté juive marseillaise jusque là plutôt tournée vers le culturel que vers le cultuel. L’accueil des Français d’Algérie sur la terre métropolitaine ne sera pas à la hauteur de leurs attentes. Dès qu’ils posent un pied sur la terre ferme du port, Ils sont confrontés à la pagaille. Non seulement l’accueil sera souvent loin d’être cordial et chaleureux mais « de détails blessants en paroles insultantes, ils comprennent rapidement à quel point cette France leur est hostile, et, du même coup, que loin d’être entendus et supportés, leur drame, et la souffrance qui en découle, paraissent niés dans leur réalité même, et dans leur légitimité à être exprimés. ». Cette population meurtrie et communautarisée sous le coup des évènements qu’elle a vécus dans sa globalité, va se trouver éparpillée, dispersée, parfois même chassée. Tous les services d’accueil de Marseille, sous ce flot d’arrivants sont submergés, tout manque pour les accueillir. Il faut en urgence réquisitionner des écoles, des locaux désaffectés, des entrepôts, des gymnases et autres bâtiments pour les abriter. Il faut nourrir, soigner et réconforter des dizaines de milliers de personnes choquées par leur départ précipité, perdues dans cette France ou beaucoup n’ont pas d’attaches. Alors, à Marseille, l’accueil sera le plus souvent laissé à l’initiative de bonnes volontés. Beaucoup d’institutions ont souhaité participer à l’accueil des rapatriés. L’aide privée parmi laquelle l’action de la communauté juive est à saluer Ce sont les œuvres privées à Marseille qui accueillent le plus de rapatriés. Le FSJU représente la communauté juive pour l’accueil, l’entraide et le secours de dépannage. cŒur de ville

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LES JUIFS D'ALGERIE

PAR BERNARD REBOUH

1962 – 2012 : 50 ANS DE PRESENCE A MARSEILLE POUR LES JUIFS D’ALGERIE Dès lors, rester vivre dans une Algérie indépendante, ne pouvait être envisagé avec confiance. Une petite minorité a choisi l’alya en Israël, mais la grande majorité a choisi la France. Après 1962, on a évalué la communauté juive de Marseille à 60.000 ou 70.000 âmes, ce qui en faisait la 2ème communauté en France, après Paris. Avant 1962 on ne comptait à Marseille qu’environ 5.000 personnes. Pour les nouveaux arrivés se posaient une multitude de problèmes : comment travailler, où habiter, comment trouver une alimentation cachère, où se « rassembler » le chabat et les jours de fête. Dans les rangs des déracinés se trouvaient de nombreux cadres communautaires d’Algérie, de Tunisie ou du Maroc. Ces personnes désiraient ardemment s’occuper de la communauté nouvelle. Les institutions communautaires : F.S.J.U, CASIM ont oeuvré pour atténuer la dureté de l’épreuve pour ceux qui étaient le plus démuni ou fragilisé par l’âge ou la maladie. Il est vraisemblable que chacun a fait de son mieux. Que trouvait-on à Marseille à ce moment ? Il y avait la synagogue Breteuil , mais elle ne convenait pas à tout le monde en raison de la liturgie marseillaise alors que beaucoup avaient besoin de retrouver l’ambiance des offices d’Algérie et de retrouver d’anciens amis. En 1958 une petite synagogue a été fondée au 22 de la rue Pavillon. Il s’agissait d’un petit appartement au 1er étage. Elle ne pouvait accueillir que quelques dizaines de fidèles. Le premier rabbin était algérois : André Haïm ABIB , décédé accidentellement en 1963 à l’âge de 55 ans. Le Rabbin Henri LEVY (zal), de Constantine lui a succédé, puis après lui le Rabbin Rahmin HADJADJ, de Bône et élève du Rabbin NAOURI ( zal). En 1965 cette synagogue a été transférée au 24 de la rue Montgrand et a pris le nom de « BETH CHALOM ». Cette synagogue a été aménagée dans un ancien théâtre et a été rendue possible par l’intervention du Maire de Marseille, M. Gaston DEFERRE.

Au cours de l’année 1962, la communauté Juive de Marseille a connu une croissance inédite et brutale, principalement due à l’arrivée massive de Juifs venant d’Algérie. L’évolution démographique de la communauté est bien antérieure à cette date : depuis, à peu près le milieu des années 50 il y a eu un afflux modéré mais constant de Juifs venant d’Afrique du Nord : Tunisie, Algérie, Maroc.

Mais plus particulièrement en provenance d’Algérie au cours de l’année 1962 il y a eu un exode massif des Européens : ce mouvement a concerné à peu près 1.500.000 personnes sur lesquels on pouvait compter quelques 130.000 Juifs. Au cours de l’histoire il n’y a peut être jamais eu d’exode aussi complet. En effet seuls quelques centaines de personnes ont décidé de demeurer dans l’Algérie indépendante. Sur la multitude de communautés grandes et petites, on ne comptait plus que deux minuscules communautés à Alger et à Oran. A ma connaissance un seul rabbin est resté, à Alger, M. Gilbert SEROR (zal). Quant aux synagogues, elles ont été soit saccagées, soit transformées en mosquées. L’exode massif s’explique par le fait que depuis 1870 les juifs ont accédé à la nationalité française et se sont comportés en citoyens loyaux. Le triste épisode du gouvernement de Vichy, qui a abrogé d’un trait de plume le décret Crémieux de 1870, a été oublié. (La déchéance de nationalité, prononcée en 1940, n’a été rétablie qu’en 1943. De plus au cours de la guerre d’indépendance, de 1954 à 1962, la communauté juive a souffert directement des évènements : de nombreuses synagogues ont été vandalisées et profanées. La réaction des communautés a chaque fois été empreinte de dignité et n’a jamais entraîné de violences. Les indépendantistes n’ont pas visé que les institutions. Des attentats ciblés ont atteint des Juifs pour impressionner la communauté. Le dernier a peut-être été celui qui a tué le chanteur constantinois Raymond LEYRIS ( zal), beau père de Enrico Macias. n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

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PAR RABBIN YONA GHERTMAN

JUDAISME

ELOUL-TICHRI : Pourquoi la confession à Dieu ne peut-elle se faire par la pensée ?

la pensée, et la lecture… trois actions que nous accomplissons constamment sans forcément réfléchir à leur véritable sens. En pratique, seule la simple pensée sera permise. La lecture du billet d’avion sera par contre interdite. D’après le Rosh, la raison de cette interdiction est liée à celle de parler de ses affaires [voir M.B 307, 51]. En parlant d’un sujet lié à mes occupations ou en lisant un papier en rapport avec mes affaires, je me détache du Shabbat. Mon esprit n’est plus dans ce jour volontairement séparé des autres, mais dans ma semaine de travail habituelle. Dès lors, la question de départ revient : pourquoi ne peut-on pas dire la même chose au sujet de la pensée ? Suis-je encore pleinement dans mon Shabbat lorsque mes pensées refont le trajet de ma maison à l’aéroport ?! Le point commun de la parole et de la lecture est que tous deux sont un support. Qu’il s’agisse d’un support écrit ou oral, le cerveau se concentre davantage grâce à lui, donnant ainsi une véritable consistance aux pensées s’y rattachant. En revanche, la pensée dénuée de support n’arrive pas à rester fixe dans le cerveau. Les pensées partent sans avoir eu le temps de prendre forme. Cette idée permet d’expliquer à la fois les lois concernant les propos interdits le Shabbat et celles du Vidouy. Dans le premier cas, la pensée va être autorisée car elle ne concrétisera pas le sujet interdit. Elle ne lui donnera aucune réalité. Dans le second, la pensée sera interdite justement pour la même raison : Penser à la faute ne suffit pas à lui donner de la consistance. Pour se retrouver face à face avec les causes de ses erreurs, il ne faut pas se contenter d’y penser, il faut en parler. La parole est alors créatrice d’une réalité qu’il est nécessaire de reconnaître pour s’y mesurer. L’objet du vidouy devient palpable. Il n’est plus possible de le voir sans le regarder, la parole étant à l’expression de la pensée ce que le regard est à l’expression visuelle. Or, ce n’est que par un regard franc que la prise de conscience s’avère efficace. Ce n’est qu’ainsi que peut naître le sentiment de honte, partie intégrante du processus de Techouva.

D’après la stricte Halakha, il suffit d’avouer l’existence de la faute sans pour autant l’expliciter. Ainsi en disant juste « ‘hatati / j’ai fauté », celui qui prononce ces mots se rend quitte de la mitsva du « vidouy /confession » [Mishna Beroura 607, 5]. Toutefois, pour que le vidouy s’inscrive dans un véritable processus de Techouva ( repentir), il convient de dépasser ce stade. Dans cet esprit, le Rav S.R Hirsch enseigne qu’il est indispensable de prononcer avec ses lèvres tout ce qui se trouve dans son cœur afin de se confronter aux fautes et de pouvoir les dépasser. [‘Horev 79, 1].

Tout avouer à D.ieu -et non aux autres hommes- constitue le premier pas de la Techouva. Le vidouy est un préalable obligatoire aux autres étapes de ce long processus. En fonction des fautes et des contextes, la Halakha établit une distinction entre le vidouy à voix basse et le vidouy à voix haute. En revanche, il n’est jamais question de vidouy par la pensée. L’objet de la confession doit être prononcé explicitement. Le véritable aveu doit nécessairement se concrétiser par l’acte de la parole. Puisque la mitsva du « vidouy /confession » se situe dans le cadre d’une relation exclusive entre l’homme et son créateur, pourquoi ne pas se contenter de l’accomplir par la pensée ? Le Shabbat, la Halakha interdit de parler de ses affaires. Même les occupations journalières qui ne nécessitent l’accomplissement d’aucune melakha [travail shabbatique] ne doivent pas être évoquées [OraH Haïm 306, 1]. Toutefois, cet interdit n’existe que pour la parole interdite. Même si cela n’est pas conseillé à priori, il est autorisé de penser à ses occupations [O’H 306, 8]. Au-delà de l’argument scriptural, cette distinction entre ces deux cas soulève une problématique sur le plan des idées : Quelle différence existe-t-il entre la parole et la pensée ? Notons par ailleurs qu’il existe selon la Halakha une catégorie intermédiaire se distinguant à la fois de la parole et de la pensée : la lecture. Prenons un cas concret : Si je dois prendre l’avion le dimanche matin, trois questions se posent durant le Shabbat : Puis-je demander à un ami de m’amener à l’aéroport le lendemain matin ? Puis-je réfléchir vers quel ami me tourner pour m’accompagner ? Et enfin, puis-je vérifier l’heure de mon vol sur mon billet d’avion? La parole, n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

Rabbin Yona Ghertman, Docteur en Droit

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POLITIQUE - TRIBUNE LIBRE

PAR GÉRARD VEILLARD

La France et … ses Juifs. anti-judaïsme qui diabolisait les Juifs en les présentant comme déïcides, fait place, progressivement, à un anti-israélisme (sous couvert d’anti-sionisme) qui fait des Palestiniens le « nouveau Jésus » et des Israéliens-sionistes (et par amalgame … des Juifs) leurs massacreurs. La politique du quai d’Orsay dite « politique Arabe de la France » n’est-elle pas née de cet « anti-israélisme » d’abord Gaullien puis Mitterrandien puis … ? Jacques Chirac n’a-t-il pas lancé à la tête d’Israël lors de la 2è intifada voulue par Y. Arafat pour masquer son échec à Camp David : «On ne lutte pas contre l'émotion d'un peuple avec des blindés !». De quelle émotion s’agissait-il ?

Henri Guaino a déclaré le Lundi 23/7 : "Ce qu'a dit M. Hollande hier (*), personnellement, me scandalise, pour une raison très simple : ma France, elle n'était pas à Vichy, elle était à Londres depuis le 18 juin". Rachida Dati, nullement scandalisée a déclaré quant à elle : "François Hollande est allé plus loin que Jacques Chirac, et je m'associe à son discours. (…) Mais il faut aussi faire attention, tous les français n'étaient pas complices, certains ont résisté et il faut aussi les reconnaître". A gauche, le président d'honneur du MRC, Jean-Pierre Chevènement s'est dit, lundi, en désaccord avec les propos du président François Hollande, ce qui revient, selon JP Chevènement, à "faire comme si Pétain était la France".

Pour conclure, la ligne de fracture entre la France et ses Juifs, n’est, à mon sens, ni entre Londres et Vichy pas plus qu’elle ne l’est entre droite et gauche. Elle est entre les Justes (de droite et de gauche) et les Autres (de droite et de gauche). Ces autres, qui réagissent et réagiront bruyamment voire violemment vis-à-vis des Français Juifs au moindre incident mettant en cause Israël au Proche-orient.

Es-ce bien là le débat ? La vraie question n’est-elle pas le rapport de la France, d’où qu’elle soit, de Londres ou de Vichy, et quelle que soit sa couleur politique, de gauche ou de droite, ou philosophique (religieuse, athée) à … ses Juifs ?

Car, il faut bien rappeler, hélas, que 2 grands Présidents, et résistants, de droite et de gauche, ont eu, vis-à-vis des Juifs, et après la Shoa, des attitudes disons « fortement ambigües. Le premier, Charles de Gaulle, déclarait en 67 : "les Juifs (…) étaient restés ce qu'ils avaient été de tout temps, c'est-à-dire un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur". Quand au second, François Mitterrand, faut-il rappeler son amitié « étrange » pour René Bousquet (l'artisan de la rafle des Juifs au Vél' D'Hiv) ainsi que ses propos (rapportés par J. Daniel et J. d’Ormesson) sur «l'existence d'un lobby sioniste».

J’entends par « justes » des femmes et des hommes qui, quelle que soit leur option politique, quelle que soit leur vision de la France de 40-45, quelle que soit leur option religieuse (Chrétienne, Musulmane, athée … ), pensent que les Juifs sont des êtres humains comme tous les êtres humains, chacun avec ses qualités et ses défauts. Les « Autres » sont ceux qui ont une relation « a-normale » au monde Juif. Soit qu’ils portent les Juifs aux nues, soit qu’ils les diabolisent … parce que Juifs.

Jacques Chirac de droite et François Hollande de gauche ont reconnu, eux, la vérité : la responsabilité de la France. C’est clair et c’est net. Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Cela n’empêcha pas J. Chirac de pratiquer une politique proche-orientale « a-normalement » déséquilibrée, plutôt pro-palestinienne et cela n’empêchera pas François Hollande de poursuivre selon toute vraisemblance la même politique ! Car dans l’inconscient collectif Français (et Européen) le vieil

Espérons toutefois que la nouvelle « normalité présidentielle » amène enfin à une vision « normale » des juifs afin de faire en sorte que les justes deviennent majoritaires. Gérard Veillard, Marseille

(*) « Un crime commis en France par la France ». Discours de F. Hollande au 70è anniversaire de la rafle du Vel d’hiv

n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

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PROGRAMME FLEG SEPTEMBRE - OCTOBRE 2012 SAISON 5773 AGENDA culturel

Edito du President Hagay SOBOL L’Algérie est une contrée riche d’histoire, traditionnelle terre d’accueil, ce que reflète son nom à l’étymologie multiple. Algérie proviendrait de la ville d' «Alger» qui dériverait du catalan «Aldjère», lui-même tiré de l’arabe «Al-Djaza'ir», nom donné par la dynastie Ziride, lorsque la ville fut bâtie sur les ruines de la cité romaine «Icosium» en 960 et qui désignait «les îles» toutes proches. Ou encore, ce nom proviendrait du Berbère «Dziri ou Tiziri» qui signifie «clair de lune». Cette liste non exhaustive illustre bien les nombreuses influences que l’on ne saurait réduire à l’une de ses composantes.

n° 20 - septembre 2012 - www.levhair.com

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Activités régulières du centre Fleg ............................ p 3-5

Nos activitesdu..........................................P.3 les Séminaires centre Fleg ......................................p-67 Exposition "humour des expressions d’Algérie"..............p 8 Avant-première "ce que le jour doit à la nuit" ................p 8 Concert de la Chorale d’Israël......................................p 9 Soirée Jazz - Hébraïc Gospels ....................................p 9 Journée des séfarades d'Espagne et du Portugal ........p 10 Exposition sur les Juifs d’Algérie................................p 10 Programme spécial Juifs d’Algérie ............................p 11 Voyage à Saint-Pétersbourg ......................................p 13 présentation du Centre Fleg ......................................p 14

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Edito du Président

Hagay SOBOL

"suite"

Lors de l’exode ayant suivi la « guerre d’Algérie », différentes communautés ont dû faire précipitamment leurs bagages : les chrétiens, les harkis, les kabyles et les Juifs. Suite à ces évènements, les pieds noirs ont su de leur côté créer des organisations pour répondre à leur besoins spécifiques. Par contre, les Français juifs sont restés noyés dans la masse des rapatriés et n’ont jamais mis en place de structure unitaire. Leur riche histoire est encore largement méconnue, et ne doit plus le rester. Aussi, il devient urgent, avant que la mémoire ne s’altère définitivement, au milieu de l’ensemble des événements du cinquantenaire de l’exode, d’en témoigner et de rappeler qu’il y a eu des Juifs en Algérie durant deux mille ans et que la France les a reconnus comme ses enfants grâce au décret Crémieux. Lors des mois de septembre et d’octobre, le patrimoine juif algérien sera à l’honneur qu’il soit d’Oran, d’Alger, de Constantine, de Tlemcen ou des territoires du sud. Sous l’égide du Collectif «Commémoration du cinquantenaire de l’exode des Juifs d’Algérie», plusieurs manifestations autour de la préservation de cette mémoire seront organisées. Cette initiative réunit des représentants marseillais des communautés juives des trois anciens départements français d’Algérie et du sud Algérien, membres d’associations juives marseillaises diverses : Wizo, Bnai Brith, Casim, Centre Fleg, judaïsme et liberté, DEJJ, EEIF, Ets Haim, KKL et diverses synagogues … etc

Pour cette occasion, le collectif proposera différents rendez-vous animés par l’une ou l’autre des associations partenaires. Pour sa part, le Centre Fleg vous proposera deux expositions originales l’une sur les expressions des juifs d’Algérie, l’autre sur les objets, documents et costumes rappelant l’art de vivre des communautés juives d’Algérie, ainsi que la projection d’un film inédit « un paradis perdu » avec la participation de son réalisateur, et même un dimanche spécial pour apprendre et découvrir les meilleures recettes des juifs d’Algérie. Bien entendu nous n’oublions pas les activités régulières que vous retrouverez dès la rentrée, ainsi que d’autres surprises telle que le concert donné par une chorale israélienne exceptionnelle venant d’une petite ville d’Israël durant Souccot le 3 octobre, une soirée de jazz qui nous permettra de fêter le dixième anniversaire du partenariat entre le Jazz club de Provence et le Centre Fleg le 13 octobre et la journée spéciale juifs d'Espagne et du Portugal organisée par le cercle de généalogie le dimanche 14 octobre. Aussi nous vous attendons nombreux et vous souhaitons que les fêtes de Tichri se placent sous les meilleurs auspices.

BULLETIN D’ADHESION Je demande ma cotisation au Centre Fleg pour l’année 5773 Coupon à retourner au Centre Fleg au 4 impasse Dragon - 13006 Marseille Nom - Prénom :................................................................................ Année naissance........................... Adresse :............................................................................................ E-mail :............................................................................................

Adhérez au Centre Fleg pour l’année 5773 Nous avons besoin de votre soutien... Votre cotisation au Centre Fleg nous est indispensable car elle nous renforce et fait de vous un public engagé. Elle vous rend partie prenante de l’existence, de la vision et du projet d’un centre culturel juif ouvert sur la cité et sur des idées et des courants pluriels. Celle-ci vous permet de recevoir notre programme et d’accéder aux activités proposées à prix réduit. Sur présentation votre carte en cours de validité, des réductions vous sont consenties chez nos partenaires culturels *.

Tel Portable (ou fixe le cas échéant)..................................................... *liste des partenaires culturels sur demande Cochez les cases qui vous conviennent La cotisation 5773 est valable pour la saison culturelle, ■ Je cotise pour la première année ■ Je renouvelle ma cotisation soit jusqu’au 31 août 2013. Votre carte de cotisation 5773 vous sera expédiée par retour du courrier Cotisation adulte : 23 € Couple : 42 € (Nom et Prénom de votre partenaire) : ............................................... Cotisation soutien : 50 € Cotisation réduite (étudiant, D.E. RSA, enfant) : 10€ (joindre justificatif de situation) Membre bienfaiteur : > 100 € (avec reçu Cerfa) Mode de règlement : ■ Chèque ■ Espèces ■ CB Montant acquitté : ...................€ en date du :...... /...... /20….. Signature :


Activités régulières du CENTRE FLEG Pour apprendre et comprendre la langue de nos pères et du peuple juif. Cours d'hébreu ou "Oulpanim" Le Centre Fleg propose des cours stimulants, conviviaux, aux méthodes modernes et interactives. L’étudiant est encouragé à participer activement, l'utilisation de films, de jeux et jeux de rôle permettent d'apprendre en S'amusant. Cours collectifs : Cours débutant : jeudi de 14h à 15h30 Cours intermédiaire : mardi de 14h à 15h30 et mardi 18h30-20h Cours avancés : lundi de 14h30 à 16h00 avec lecture du Jerusalem post Session annuelle de 30 cours de 90 mn (Sauf durant les vacances scolaires et les fêtes juives) Paf : Tarif adh 240 € /Tarif adh réduit pour RSA, demandeur d’emploi et étudiant (sur justificatif) : 130€ - l’adhésion préalable au Centre Fleg est obligatoire Cours semi-particulier pour 2 à 3 personnes Horaire à votre convenance en journée en fonction de nos possibilités. Tarif individuel à 1’heure : 15€ Forfait 12 h : 150 € Cours individuel possible sur RV: 25€/ heure Enseignantes : Miri IREZA et Jennifer BENHAMOU

COURS SPECIAL D’HEBREU POUR DEBUTANTS RECALCITRANTS METHODE DIDACTIQUE ORIGINALE – RESULTATS GARANTIS EN 25 COURS METHODE ET ENSEIGNEMENT DU RABBIN HAIM HARBOUN 1 SEANCE PAR SEMAINE LE LUNDI DE 12H15 A 14H (PLANNING en fonction des disponibilités de Rav Harboun) Formule : Cours + boisson/salade (ou sandwich) Tarif session adh 480 € Adhésion préalable au Centre Fleg obligatoire

COURS DE CAPOEIRA La capoeira est un art martial afro-brésilien. Elle se distingue des autres arts martiaux par son côté ludique et souvent acrobatique. Les pieds sont très largement mis à contribution. C’est avant tout un jeu, l’art de lutter dans la danse et de danser au sein de la lutte. Animé par un professeur brésilien, la capoeira donne un espace de liberté d’expression et de partage dans la joie… C’est une activité ludique où l’on se découvre en s’ouvrant aussi sur l’autre… Entraînés par une musique qui nous emporte vers d’autres horizons… L’association Capoeira Paso a Paso fut créée par le Professeur Pitomba du Groupe Capoeira Brasil. La Capoeira à pour but de développer la pratique de la Capoeira et de la culture brésilienne par tous les moyens sportifs artistiques et culturels, liés à l’activité. Cours hebdomadaire le mardi de 90 mn Mardi de 19h à 20h30 Paf adulte adh : tarif annuel 270€/ Adhésion obligatoire au centre Fleg

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Activités régulières du CENTRE FLEG Yéladim – Ateliers des enfants du mercredi après-midi Le mercredi après midi, le Centre Fleg propose à vos enfants de 6 à 11 ans, une après-midi ludique riche en découvertes avec la participation à deux activités animées par des spécialistes. 13h à 13h40

Accueil des enfants

13h45 à 14h45 1er atelier au choix (inscription à l’année) a- Mini foot en salle (futsal) au Live Club animé par l’association DEJJ b- Initiation à la comédie musicale (expression corporelle/chant) animé par l’association Voiles d’orient. c- Arts du cirque (jonglerie, équilibre) animé par l’association Badaboum 15h00 à 16h30 2e atelier au choix (inscription à l’année) a- Cours de Capoeira animé par l’association Capoeira Paso a Paso b- Cours de Zumba animé par l’association Voiles d’orient. c- Cours de Hip hop animé par l’association Voiles d’orient. Nous convions les familles qui le souhaitent à deux rendez vous ludiques dans l’année pour admirer prouesses et progrès des enfants - l’après midi de hanoucca le mercredi 13 décembre 2012 à 15h avec loto des enfants - Lors du spectacle de fin d’année le mercredi 13 juin 2012 à 14h30, Paf annuelle pour l’après midi pour enfant adhérent : Tarif plein 400€ Il existe un barème de prix dégressif fonction du quotient familial sur dossier spécial à compléter, et valider par le CASIM. Pour les familles réglant le taux plein : Tarif 2e enfant d’une même fratrie : 350 euros - Tarif 3e enfant d’une même fratrie : 320 euros Adhésion et licence en sus Paf du cours de 15h seul : 290€ l’année + licence L’adhésion préalable est obligatoire Cours d’essai le 15 septembre Réalisation d’un costume pour les spectacles (non obligatoire, mais c’est plus joli) costume que l’enfant conserve, paf en sus 35 € à régler vers mars Activité soutenue par la Caisse d’Allocation familiale

Groupe de recherche Cet atelier vous propose de participer à un travail de recherche collectif sur des projets en lien avec l’histoire et la culture juives qui aboutiront à la présentation d'une exposition ou d'un grand événement, ouvert au plus grand public notamment dans l'optique de Marseille 2013- Capitale de la culture. Réunion de travail le mardi Responsable : Martine Yana

10h -12h30

Adhésion obligatoire au Centre Fleg- Entrée libre - ouvert à tous Pour toute inscription à cet atelier, un engagement de participation minimale d’une fois par mois est requis, (la participation hebdomadaire n’étant pas indispensable). Séance de rentrée mardi 4 sept puis 11/9,16/10, 23/10, 30/10 Action soutenue par la fondation Pincus

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Activités régulières du CENTRE FLEG Atelier de cuisine juive traditionnelle Une approche de la culture juive par les saveurs et les goûts. La cuisine avec Mamy Fée Avec la découverte et l’apprentissage un répertoire culinaire riche en saveurs et en traditions, et rappelant l’importance de la nourriture dans la transmission du judaïsme. Nous vous proposerons au cours de cet atelier de confectionner les grandes recettes juives réalisées par les juifs de Marseille notamment pour les fêtes juives. Préparez et dégustez ensemble un menu complet composé de nos meilleures recettes traditionnelles. Un rendez vous en lien avec les fêtes juives. Animatrice : Mamy Fée 2 mercredi par mois // 9h30 à 12h30 ou 13h30 si déjeuner collectif Paf matériel et ingrédients fournis : adhérent 10€ / non adhérent 15€ Prochains RV : 12 septembre, 10 octobre Recettes de fête Apporter tablier et boites plastiques hermétiques pour emporter vos réalisations

KETIVA, L’atelier d’écriture du Centre Fleg Participer à l'atelier d'écriture vous aidera à développer votre créativité et votre imagination. Plusieurs genres littéraires sont explorés, le but étant de connaître plusieurs facettes de l’écriture, de les pratiquer afin de mieux les maîtriser. Faire l’expérience de sa propre écriture et partager avec d’autres participants ses impressions et ses interrogations. Nous pouvons tous écrire parce que nous portons tous en nous des histoires qui ne demandent qu’à naître… L'atelier s’adresse à tous, on peut y venir en cours d’année. Il a lieu 1 mercredi sur 2 de 18h à 20h Paf adh : 7 € la séance / tarif réduit adh : 3,5 € (étudiant, RMIste, demandeur d’emploi) Adhésion préalable obligatoire Intervenante : Patricia Vidal Prochains RV : 24 octobre

Club d’investissement 1 reunion par mois le dimanche matin à 10h Le Centre Fleg mettra en oeuvre, comme les années précédentes, un CLUB D'INVESTISEMENT. Ces clubs ont pour vocation d'initier leurs membres à la pratique de la Bourse. Dans une ambiance amicale et ouverte, les membres du club qui sont au départ des néophytes découvrent progressivement ce qu'est la Bourse, comment y effectuer des placements et coment gagner de l'argent par une gestion judicieuse de portefeuille. Une réunion d'information et d'inscription aura lieu le dimanche 9 septembre à 10 heures. L'adhésion préalable au Centre Fleg est impérative.

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Les Séminaires du CENTRE FLEG 1 – Séminaire Thora Thora Etude de la Genèse : Décryptage du texte biblique, traduction, commentaires, clefs de lecture. Intervenants : Elie Cohen, Marc Zerbib (Psychiatre) et Patricia Vidal Un lundi par mois de 20h30 à 22h Ouvert à tous. La connaissance de l’hébreu n’est pas nécessaire pour suivre l’atelier. Atelier gratuit pour les adhérents /Paf non adhérent 3€ Prochains RV Lundi 22 oct LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE

2 – Séminaire Judaïca Séminaire annuel animé par le rabbin Massorti, Haïm CIPRIANI sur:

"Le rôle des femmes dans la Loi juive" La Loi juive essaye depuis toujours de définir le rôle des femmes dans la relation au Divin et dans la communauté juive, mais ce processus n'est pas dépourvu de tensions et de conflits, que ce séminaire se propose d'analyser et approfondir. Cours mensuel le jeudi de 20h à 22h Paf adh 3€/non adh 6€ Prochains RV Jeudi 25 oct : les femmes doivent elles reciter le kadich ? LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE

Thème de l’année : les couleurs et leur symbolique dans les textes de la tradition juive 3- Séminaire de pensée et philosophie juives de Marc Alain Ouaknin Cours mensuel 1 dimanche par mois de 13h45 à 17h30 Théme de l’année : les couleurs et leur symbolique dans les textes de la tradition juive En réponse à l’interogation d’une Lycéenne de banlieu parisienne, je me suis passionné pour cette question des couleurs et j’en interroge l’histoire et la symbolique, à la fois dans les textes de la tradition juive de la Tora, du Talmud et de la Kabbale, que je cherche à faire résonner et dialoguer avec les textes de la philosophie, de la littérature (on se rappellera que Goethe a écrit un traité des couleurs) et de l’histoire des arts. C’est à ce voyage dans les « secrets de l’arc-en-ciel » que je vous invite, pour aborder, lors de chaque séance mensuelle du Séminaire au Centre Fleg, une couleur différente. »

Marc-Alain Ouaknin Docteur en philosophie, professeur associé de l'université de Bar-Ilan, Marc-Alain Ouaknin travaille depuis plus de 20 ans à commenter et à approfondir la pensée d'Emmanuel Lévinas en la mettant en dialogue avec les textes de la pensée juive et en particulier, les textes de la kabbale et du hassidisme, ainsi qu'avec la psychanalyse et la phénoménologie. Séance inaugurale Dimanche 21 Octobre de 13h45 à 17h30 PAF : adhérent 10€ / non adhérent 15€

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Les Associations au CENTRE FLEG LE CERCLE DE GENEALOGIE JUIVE 1 mardi par mois à 18h30 La généalogie n'est pas simplement la recherche des noms et des dates de naissance, de mariage et de décès des ancêtres ou des cousins éloignés, c'est avant tout la reconstitution de l'histoire de votre Famille, c’est une culture familiale qui établit le lien entre vous et vos petits enfants. Le Cercle de généalogie Juive Antenne de Marseille avec une équipe spécialisée vous aidera dans vos recherches. Il réunit des généalogistes amateurs, expérimentés et débutants et propose de vous aider à rechercher vos ancêtres juifs, à établir, à enrichir et à publier votre généalogie juive personnelle quelles que soient vos connaissances lorsque vous débutez, vos origines géographiques, votre langue maternelle, vos convictions religieuses ou philosophiques, d’échanger vos informations avec celles d’autres adhérents. Et enfin de participer à la réalisation de travaux d’intérêt général. Mardi 11 septembre à 18h30 : Rentrée généalogique Dimanche 14 octobre Journée sur les Séfarades Responsable : Danièle Fareau 04 91 25 42 44

COLLECTE D'OBJETS POUR L'EXPOSITION ALGERIE Pour l’exposition, dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’exode des juifs d’Algérie, prévue pour Octobre 2012 sur le patrimoine des juifs d’Algérie, nous sollicitons votre aide au travers du prêt de divers documents ou objets. Nous recherchons des objets, documents et costumes d’Algérie d’avant les années 1950 Et notamment : Naissance : tenue, photos, amulette //Fiançailles :Tenue de la fiancée, Bijoux, coiffe, plateau, photos //Mikvé : tenue bain, pot, fouta //Mariage :Tenue traditionnelle, Coiffe, photos, ketoubot//Fêtes juives : Hanoukia, Mezouza, Chandeliers, Plat de seder, Haggadah, Assiette de pourim et petite vaisselle de pourim// Métiers : photos, Papier à entête, Tampons, Sac ou boite publicitaire, Photo du magasin, Nécessaire de métiers manuels, Enseignes, Outils anciens//Diplômes//Journaux de la Presse juive locale. Associations : Carte de membre / photo d’association// 1ere guerre mondiale = Médaille, décoration, Tabatières, souvenir de soldat, Citation // Affaire Dreyfus // 2e guerre mondiale photos, articles, documents d’identité // Livres //, Tableaux // Photos de famille // timbres d’Algérie // pièces et monnaie, Cartes postales // Papier d’identité // photos de synagogues ou de rabbin//Photos costumes traditionnels…

POUR TOUT PRÊT POTENTIEL, PRENEZ CONTACT COURANT SEPTEMBRE AVEC LE CENTRE FLEG / SYLVIE AU 04 91374201 OU MAIL@CENTREFLEG.COM

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AGENDA CULTUREL EXPOSITION «LES EXPRESSIONS JUDÉO-ARABES DE NOS GRANDS MÈRES D’ALGÉRIE » Du 4 septembre au 12 octobre du lundi au jeudi de 9h30 à 17h30

VIVACITE, LE FESTIVAL DES ASSOCIATIONS DE MARSEILLE. Dimanche 9 septembre 2012, 10h à 19h00.

PARC BORÉLY, AVENUE DU PRADO À MARSEILLE

AVANT-PREMIÈRE "CE QUE LE JOUR DOIT À LA NUIT" Mardi 11 septembre à 20h

UGC PRADO

Dans le cadre de la journée européenne de la culture juive sur le thème de l’humour juif Période consacrée à la découverte du patrimoine juif d’hier et d’aujourd’hui, qu’il soit écrit architectural ou artistique, avec chaque année un thème différent abordé. Exposition "humour des expressions d’Algérie" Bien que le français soit la langue des juifs d’Algérie depuis la colonisation (1870), ceux-ci utilisaient souvent des expressions judéo-arabes qu’il serait dommage d’oublier. La génération de ceux nés après 1962 ne parle pas l’arabe. Il reste toutefois quelques expressions que nous ne devons pas oublier, notamment celles que les grands-mères utilisaient au quotidien. L’exposition présente quelques expressions savoureuses avec leur transcription phonétique et leur signification. En les prononçant, vous découvrirez la chaleur, le savoir, la sagesse et toute la bonté du monde de nos grand-mères d’Algérie. Avec la participation du Comité marseillais de Commémoration du Cinquantenaire de l’Exode des Juifs d’Algérie. Entrée libre Visite du lundi au jeudi de 9h30 à 17h30 et lors des activités du Centre Fleg Lieu : Centre Fleg 4 impasse dragon 13006 Marseille

Le centre Fleg vous y présentera ses activités et rencontrera son public. Organisé par la Cité des associations, enrichi et élargi à de nombreuses structures associatives phocéennes, le festival est l'événement incontournable de la rentrée. Près de 400 associations sont ainsi rassemblées au parc Borély pour présenter leurs activités. De l'art à l'environnement en passant par le sport et l'humanitaire, chacun devrait pouvoir trouver l'association qui lui correspond lors de cette journée placée sous le signe de la rencontre et de la convivialité.Cette grande fête du monde associatif marseillais est l'occasion privilégiée de mettre en valeur le travail des associations de la ville mais aussi de remercier les milliers de bénévoles qui les font vivre tout au long de l'année. Afin que cet événement soit une fête pour tous, des scènes de spectacles, des espaces de démonstrations sportives et des ateliers gratuits pour les enfants seront programmés. Entrée libre

90 min., Fr/Tun/Alg, 2012 d’après le roman éponyme de Yasmina Khadra Avec Fu’ad Ait Aattou (Younès/Jonas), Nora Arnezeder (Emilie) "L’itinéraire, des années 1930 à nos jours, d’un Algérien au destin jalonné de tragédies. Issu d’une famille de paysans ruinés, Younes est arraché à sa mère à l’âge de 9 ans, et confié à son oncle, un notable d’Oran. Marié à une Française, l’homme rêve d’offrir une vie meilleure à son charmant neveu. Rebaptisé Jonas, Younes intègre alors la jeunesse pied-noire de l’Algérie des années 1950. La douceur de son existence sera bientôt troublée par les conflits agitant le pays. Alexandre Arcady a 15 ans lorsqu'il quitte l'Algérie devenue indépendante pour la France. En tant que cinéaste, il s'attachera à dépeindre cet exil et la communauté juive dont il est issu dans de nombreux films Le Grand carnaval (1983) et Là-bas, mon pays (1999) puis Le Coup de sirocco - les premiers pas des "Pieds-noirs" en France - qui donne le ton à nombre de ses films et plus tard sur un autre ton, Le Grand pardon / Le Grand pardon II (1982 et 1992). Avec la participation du Comité marseillais de Commémoration du Cinquantenaire de l’Exode des Juifs d’Algérie.

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SPECTACLE ET CONCERT CONCERT DE LA CHORALE D’ISRAËL

A l’occasion des fêtes de Souccot, le Centre Fleg organise la venue sur Marseille de la Chorale Israélienne TEL-MOND MIX

Mercredi 3 octobre à 18h30

La chorale "Tel-Mond Mix" (Me'orav Tel-Mondi) a pris la suite de la chorale"Kolot Tel-Mond, créée en 1985. Son directeur musical, Boaz Kabilio, est un des chefs de chœur les plus connus d’Israël, diplômé de l'Académie israélienne de musique et danse. La chorale est composée de 22 choristes (2/3 de femmes 1/3 d’hommes) dont 20 seront présents lors de la tournée en France. Ce sont tous des adultes dans la force de l'âge, ha bitants de Tel-Mond, bourgade israélienne créée en 1929 par le britannique Lord Alfred Mond, à proximité de Netanya. La chorale est leur passion, l'amour de la musique et l’at tachement à la chanson israélienne les unis, car ce sont des enseignants, informaticiens, commerçants, menuisiers, assureurs, architectes, agriculteurs ou même guides touris tiques. La chorale "Tel-Mond Mix" s’est produit dans les grands festivals de chorales d’Israël, ainsi qu’en Italie, en France, à Avignon et Montpellier, à Prague et au festival du Printemps de Budapest où elle a gagné la médaille d'argent (2ème prix) comme au Festival "Chirat Ha'Yamin de Netanya. Le répertoire présenté est composé de chansons israéliennes modernes et tradi tionnelles, avec des arrangements originaux de Boaz Kabilio.

Etz Haim

La chorale se produira à la fin de l’office - Entrée libre Centre Etz Haim 18 Boulevard Michelet 13008 MARSEILLE La Chorale Israélienne TEL-MOND MIX se produira également à l’occasion des fêtes de Souccot pour nos Anciens de la Résidence des Oliviers en partenariat avec le CASIM, le Mercredi 3 octobre à 15h30

SOIRÉE JAZZ HÉBRAÏC GOSPELS

Soirée anniversaire des 10 ans de partenariat culturel entre le Centre Fleg et le Jazz Club de Provence

Samedi 13 octobre à 21h CENTRE FLEG

Une soirée animée par le Jazz Club de Provence avec la participation des SOUL CHERRY pour des « Hebraic Gospels » Avec Babette «Babs» Giraud (chant) , Nicolas «Nick» Demartino (claviers) , Jean «Phil» Cassagne (basse) , Lionel " Enax " Rebuffat (batterie), Roger Soirat-alias Roy Swart’s (chant , trombone et arrangements). Roy Swart’s a pratiqué le gospel durant de nombreuses années. Il a recréé un nouveau groupe en 2011, les Soul Cherry, où il a remplacé le 2ème cuivre par une chanteuse à la magnifique voix grave : Babette Giraud. Une grande place est faite au vocal, appuyé sur une rythmique efficace, souvent ponctuée dans les introductions par des interventions de trombone, le tout restant très jazzy, à l’écoute des rythmes actuels, où le pianiste excelle. Roy Swart’s est très influencé, dans sa démarche, par les grands chanteurs noirs américains et Joe Cocker. Sa musique, imprévisible et hors des sentiers battus, ne laisse personne insensible. Au programme: The Yom Kippour song, Give that old time religion , Yeroushalaïm shel zaav , Come Sunday , Go down Moses , Good morning blues gospel, Josua fit the battle of Jericho , Michael row the boat ashore, Ol'man river, Sometimes I feel like a motherless child PAF : 12€ / réservation conseillée. LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE infos/resa 04 91 37 42 01 mail@centrefleg.com

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AGENDA CULTUREL JOURNÉE DES SÉFARADES D'ESPAGNE ET DU PORTUGAL Dimanche 14 octobre 2012 de 10h à 17h

CENTRE FLEG

Organisée par le Cercle de Généalogie Juive de Marseille en partenariat avec le Centre Fleg 10h -10h30 Accueil des participants 10h30 -11h Compte rendu du Congrès international de Généalogie Juive qui s’est déroulé à Paris en juillet 11h -12h30 Généalogie séfarade et ses sources d’après Jeff Malka présentée par Danièle Fareau (origine des noms juifs espagnoles et portugais) 12h30- 13h30 repas traditionnel 13h30-14h30 Atelier de généalogie et aide aux recherches 14h30- 15h30 Diaporama : la présence juive au Portugal de l’époque romaine à nos jours par Albert et Madeleine Guenoun La présence juive au Portugal est tout à fait particulière dans la péninsule ibérique et son histoire est à la fois riche et tragique. C’est le pays d’Europe où il existe encore des marranes : ces juifs convertis de force en 1497 et qui reviennent vers le judaïsme après 5 siècles. 15h30-16h30 Projection du film de Fréderic Brenner et Stan Neumann «Les derniers marranes» réalisé en 1990. Ce film est basé sur des interviews de marranes du Nord du Portugal et des crypto- juifs de Belmonte réalisés par Inácio Steinhardt . Paf Adh journée repas inclus : 22€ / paf Adh matin ou après-midi : 5 € Préinscription nécessaire pour le repas avant le jeudi 11 octobre auprès de Danièle Fareau Lieu : Centre Fleg 4 impasse dragon 13006 Marseille

EXPOSITION SUR LES JUIFS D’ALGÉRIE Du Lundi 15 octobre au dimanche 11 novembre

CENTRE FLEG

toire

Cinquante ans après leur arrivée massive en France métropolitaine, les juifs d’Algérie se souviennent de leur pays d’origine et veulent transmettre leur mémoire. L’exposition retracera les grandes étapes de cette histoire en évoquant la richesse de la culture des juifs algériens. Un double constat est à l’origine du projet : l’impact du rapatriement des juifs d’Algérie en 1962 sur le judaïsme métropolitain et la perte mémorielle de ce que fut le judaïsme en Afrique du Nord et plus précisément en Algérie. Enfin, la culture populaire des juifs d’Algérie sera évoquée : les coutumes reli gieuses, les traditions culinaires, la musique Plus d’une centaine de documents (manuscrits, livres, textiles, objets, œuvres d’art) issus d’archives familiales, formeront le corpus du parcours. La large part accordée à la mémoire familiale, à des objets et archives conser vés depuis plusieurs générations, fera apparaître les liens maintenus ou rompus des juifs d’Algérie avec leur histoire et leur pays d’origine. Le parcours permettra de comprendre, d’une part, ce que l’Algérie a représenté et représente à leurs yeux, et d’autre part, la manière dont ils ressentent, en France, la disparition de la communauté juive là-bas ainsi que les déchirements et résonances de l’hisdifficile de la France et de l’Algérie. Sous l’égide et avec la participation du Comité marseillais de Commémoration du Cinquantenaire de l’Exode des Juifs d’Algérie. Entrée libre Visite du lundi au jeudi de 9h30 à 17h30 et lors des activités du Centre Fleg Lieu : Centre Fleg 4 impasse dragon 13006 Marseille

Le Comité marseillais de Commémoration du Cinquantenaire de l’Exode des Juifs d’Algérie vous convie au vernissage de l’Exposition « L'art de vivre des juifs d'Algérie » Lundi 15 octobre à 19h au Centre Fleg Celui-ci sera suivi d’une Conférence de Jacques Assouline sur les « Sages d’Algérie »

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AGENDA CULTUREL A LIVRE OUVERT Mardi 16 octobre à 18h30

CENTRE FLEG

CINEMA Lundi 22 octobre à 20h

CENTRE FLEG

Le rendez-vous mensuel (Un mardi à 18h30) du Centre Fleg autour du livre, animé par Dina Dian. En lien avec l’Algérie, « Le premier homme » d’Albert Camus « Le premier homme » est, à bien des égards, un roman à part dans l’œuvre d’Albert Camus. Roman avant tout inachevé, inabouti, plutôt esquisse développée d’un roman encore à venir. Ce récit est le plus autobiographique de Camus. Il se déroule intégralement en Algérie dans la classe la plus pauvre de la population européenne des colons. "Le premier homme" est le récit d'une enfance qui parvient à reconstituer, l'épaisseur des sensations, l'intensité des jeux, la poésie de l'école, le caractère unique de l'atmosphère familiale, le pittoresque du quartier populaire d'une Algérie à jamais disparue. Une histoire de quête et de construction de soi. Sous l’égide du Comité marseillais de Commémoration du Cinquantenaire de l’Exode des Juifs d’Algérie. Paf Adh : 3€ / non adhérent : 5 € Lieu : Centre Fleg 4 impasse dragon 13006 Marseille Projection du film inédit à Marseille, « UN PARADIS PERDU », en présence du réalisateur Eric BITOUN 60 mn / Production : SKOPIA Films / Eric BITOUN et Adèle MENARD L’indépendance de l’Algérie est proclamée le 5 juillet 1962. Le départ brutal de la population française va créer les derniers remous d’un conflit qui aura duré 8 années. C’est la fin de l’Algérie Française. Les pieds-noirs pleurent désormais leur paradis perdu. « Pour le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, j’ai souhaité donner la parole à ceux qui ont vécu la perte irréparable de la terre d’Algérie, où la population juive était enracinée depuis plusieurs siècles, bien avant la colonisation. Bien que Français par le décret Crémieux en 1870, les Juifs d’Algérie ont pour la plupart d’entre eux découvert la métropole lors de l’exode forcé de 1962. Que restera t-il de la mémoire, des traditions, et de la culture d’un pays désormais ima ginaire qui ne subsiste plus que dans les souvenirs de ces derniers témoins ?» Une petite collation est prévue au cours de la soirée.Sous l’égide du Comité marseillais de Commémoration du Cinquantenaire de l’Exode des Juifs d’Algérie. Paf Adh et originaire d’Algérie : 5€/ non adhérent : 8 € Lieu : Centre Fleg 4 impasse dragon 13006 Marseille

LA CUISINE DES JUIFS D’ALGÉRIE Dimanche 28 octobre de 10h à 13 h et de 14h à 17h

CENTRE FLEG

Journée dédiée à la cuisine des Juifs d’Algérie Venez apprendre et découvrir quelques unes des meilleures recettes de la cuisine juive d’Algérie et interroger les cuisinières présentes sur les trucs pour mieux réussir les recettes de votre famille. Par leurs recommandations et leur savoir-faire, nos meilleures cuisinières vous trans mettront leurs secrets transmis oralement de mère en fille, depuis des générations, et vous guideront pas à pas pour révéler le goût des légumes du soleil, sublimer viandes et poissons et rendre inoubliables les douceurs des grandes fêtes juives. Dimanche matin 10h- 13h : méguina, galettes salées, Bricks et Crêpes de hanouka (Kartsa), Mouna …. Dimanche après-midi de 14h à 17h : Calentita, knedlett, Le couscous au beurre, coca à la frita, tchoutchouka… Liste de recettes non exhaustive, à compléter avec les participants lors de l’inscription. Organisé par le Centre Fleg, le B’nai Brith, la Wizo et sous l’égide du Comité marseillais de Commémoration du Cinquantenaire de l’Exode des Juifs d’Algérie. Paf chaque demi-journée 10€, inscription préalable nécessaire avant le jeudi 25 Se munir d’un tablier de cuisine, de boites plastiques ou métal pour emmener vos réalisations, d’un rouleau à pâtisserie. Les plats préparés seront Halavi ou neutres, pour les plats à base de viande, nos cuisinières vous expliqueront la préparation. Contact pour inscription : Sylvie, tel : 04 91 37 42 01 ou sylvie@centrefleg.com Lieu : Centre Fleg 4 impasse dragon 13006 Marseille

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PRÉSENTATION DU CENTRE FLEG Le Centre E. Fleg aujourd’hui Le Centre Edmond Fleg, Centre Culturel Juif de Marseille existe depuis 1964. Il a été créé à un moment où la communauté juive de France avait besoin de se structurer pour accueillir les juifs d’Afrique du Nord. Aujourd’hui, les associations juives s’étant multipliées, le projet du Centre Fleg a évolué en un véritable carrefour-«laboratoire» d’idées inscrit dans la modernité et vitrine de la culture juive sur la Cité. Le Centre FLEG propose à son public de découvrir ou d’approfondir sa connaissance de la culture juive à travers une vaste gamme d’activités culturelles, éducatives et récréatives dans une approche pluraliste. Acteur majeur de la vie culturelle juive à Marseille et en région, avec un rayonnement national, bras culturel de l’institution FSJU, le Centre FLEG s’engage dans la transmission, le renforcement et l’enrichissement de l’identité juive. Le Centre Fleg est acteur citoyen du dialogue interculturel et interreligieux par une dynamique d’écoute, d’échange et de partenariat avec le monde associatif de la Cité.

Nos partenaires

Le Centre Fleg

Le Centre Edmond Fleg, centre communautaire culturel Juif de Marseille propose une palette d’activités culturelles de qualité grâce au soutien de ses partenaires.

EN CHIFFRES

Le Centre Fleg compte Les collectivités locales, la Mairie de Marseille, le Conseil Général des Bouches du prés d’un millier d’adhérents. Rhône et le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur permettent la réalisation de manifestations culturelles d’envergure et leur pérennisation ainsi que la possibilité de En complément d’activités maintenir une équipe professionnelle compétente. régulières (32 heures/ semaine), la programLe FSJU, à l’origine de la création du Centre Edmond Fleg de Marseille, en est l’institution mation du Centre Fleg communautaire fédératrice et encourage son action en le subventionnant. Le Centre Fleg porte sur 120 jours par an, appelle à être donateur à l’Appel Unifié Juif de France. accueillant globalement 15 000 à 20 000 Le Centre Edmond Fleg appartient au réseau européen des centres communautaires participants sur une saison juifs (EJCC) et est jumelé avec les centres d’Erevan en Arménie et de Rome (Il Pitigliani) culturelle. en Italie. L’action du Centre Fleg, notamment en direction des scolaires, est soutenue par la Fondation Le centre Fleg est partenaire Pincus. d’une centaine d’associations et structures éducatives et Le Centre Edmond Fleg travaille en partenariat avec l’ensemble du tissu associatif juif local culturelles, municipalités et régional fédéré par le CRIF et avec de nombreux opérateurs culturels et établissements à Marseille, en Provence, scolaires marseillais jouant ainsi son rôle de promotion de la diversité et d’ouverture sur et à l’étranger avec la cité. lesquelles il collabore dans sa programmation. Nos programmes sont relayés par les différents média presse et internet

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VOYAGE À SAINT-PÉTERSBOURG Le prochain voyage du Centre Fleg du mercredi 8 au dimanche 12 mai 2013 Saint-Pétersbourg est la 2e ville de Russie avec plus de 4,5 millions d'habitants et le principal port russe sur la mer Baltique. Capitale de l'Empire russe de 1712 jusqu'en 1918, Saint-Pétersbourg a conservé de cette époque un ensemble architectural unique qui en fait une des plus belles villes d'Europe, avec ses nombreux canaux et plus de 400 ponts. Connue plus tard sous le nom de Leningrad (en ex-URSS), elle reste étroitement associée à la révolution d'Octobre. Voyage Départ le 8 mai 6h05 VOL LH 1091 CIE Lufthansa, arrivée 13h30 à St Petersburg (escale à Munich) - Retour le 12 mai à 17h05, arrivée 21h à Marseille par Vol LH 1432 Au programme Forteresse Pierre et Paul, symbole de la naissance de la ville en 1703 // Cathédrale Saint Izik //Palais Yosefov-assassinat de Raspoutine // Amirauté impériale et lieu de la révolution d'octobre 1917 // Avenue Newsky // Jardins Peterhof : le Versailles local // Croisière sur la Neva// Monument du siège de Saint Petersbourg durant la seconde Guerre Mondiale Visite de la communauté juive d’hier et d’aujourd’hui Grande synagogue Choral//Centre YESSOD, centre culturel juif principal de Saint petersburg//Visite du musée de l'Ermitage-section judaïsme //université de Saint Petersbourg et Rencontre des étudiants du département de la culture juive// Chabbat avec la communauté // Cimetière juif //Centre de bienfaisance "Hessed Avraam" // département Histoire et Culture des Juifs au Musée ethnographique // Ecole Ort// visite petit musée de la Shoah sur la place Saint Izik // Hors St Petersbourg : Visite de Pouchkine : Palais de Catherine et sa fameuse chambre d'ambre //Mémorial de la Shoah par balles Ce programme peut être susceptible de modifications Tarif adhérent promo (dans la limite des places disponibles et jusqu’au 30/10/2012) : 1135€, après 1250 € ou plus, fonction du prix des vols. Ce forfait comprend exclusivement : - Vols Cie régulière aller/retour et transferts en car - Séjour hôtel **** en chambre double, petit déjeuner et 5 repas (dont chabbat) - Les excursions et entrées des lieux indiqués - La participation du guide francophone, venu d’Israël, Shlomo Balsam Ce prix ne comprend pas : - Supplément chambre individuelle : 420 € - Le ticket parking à l’aéroport de Marseille-Provence - Les assurances annulation vol/ bagages et rapatriement - 3 lunch box pour repas d’excursion Pour ANNULATION : Voir conditions sur le site : www.centrefleg.com

Bulletin d’inscription au Voyage Coupon à retourner au Centre Fleg 4 impasse Dragon - 13006 Marseille - 04 91 37 42 01 Je, soussigné(e).............................. ………………………………………….. Année naissance : …….. Déclare vouloir m’inscrire au voyage à St Petersbourg organisé par le Centre Fleg, tel que décrit dans le programme, du 8 au 12 mai 2013. Je suis à jour de ma cotisation Fleg 5773 Adhésion n° ............................ Je vous adresse, pour ce voyage, ce coupon rempli et signé ainsi qu’un acompte de 300€ sur le montant du voyage. Adresse : ................................................................................................................ Tel Portable................................. mail : ............................@................. Date et signature ......./......../20........ Précédée de la mention Lu et approuvé

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La cinquième Conférence Paneuropéenne des Centres Communautaires Juifs et Communautés Juives se prépare à être succès sans précédent. Des participants des quatre coins de l'Europe viendront représenter leurs communautés et nous sommes persuadés que la conférence sera une expérience extrêmement enrichissante pour ceux qui y assisteront. Le séminaire se déroulera au Dock des Suds, un lieu qui donne à imaginer. La réunion sera un événement inspirant, conçu pour faire face aux difficultés de nos communautés à travers toute l'Europe. C'est une opportunité formidable pour nous de développer de nouvelles stratégies et de nouvelles relations de façon pratique. Quatre jours de programme enrichissant pour rechercher les différentes possibilités et étudier les programmes des différents Centres communautaires juifs, fonctionnant comme foyer pour les communautés locales.

Marseillais, nous allons accueillir prochainement à Marseille des délégations internationales et nous avons besoin de votre aide. Vous aurez l’occasion de partager une expérience unique en vous engageant comme bénévole et en vivant ainsi intensément les 2 événements ci-dessous. Volontaires actifs ou non, étudiants ou retraités, vous pourrez tous participer à la rencontre des centres communautaires juifs et de Marseille-Provence 2013 Capitale européenne de la culture et contribuer à leur succès. Que vous soyez féru de langues étrangères, doué en informatique, que vous ayez le sens de l’accueil… ou tout simplement plein de bonne volonté, donnez un peu de votre temps libre en devenant bénévole pour ces opérations. : 1- du 1er au 4 novembre 2012 Rencontre internationale des centres communautaires juifs d’Europe - 450 juifs de prés de 40 pays d’Europe à Marseille Pour cette opération, inscrivez vous pour ces 4 jours en proposant votre participation sur mail@centrefleg.com ou au 04 91 37 42 01 2- Participer à l’aventure Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture en devenant bénévole durant l’année 2013. Le week-end des 12 et 13 janvier 2013 marquera le lancement des festivités. Pour que cette année soit une réussite, la ville de marseille compte sur l’implication et la participation du plus grand nombre pour s’engager comme bénévole et vivre l’année 2013 depuis les coulisses, jusqu’au-devant de la scène, en assistant aux spectacles et à la programmation culturelle de l’année Pour cette opération Inscrivez-vous sur www.marseille.fr Renseignements : Allo Mairie au 0 810 813 813

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Formule Dj Live et/ou orchestre Mariages, Hennés, Bar et Bat Mitsvah, Hilloulotes, Galas, Coupe de cheveux, Intronisation de Sefer torah Live Music ou Dj pour l’Animation de votre Houpa

Gabriel : 06 18 98 61 80 – 09 52 86 88 82 Jacob : 06 83 40 64 68 Attractions en option : PINHAS COHEN et/ou AARON COHEN ( réplique de Salim Hallali)


CHANA TOVA 5773

Madame, Monsieur,

"Roch Hachana qui marque le nouvel an juif et célèbre la création du Monde, me donne l’occasion d’adresser à l’ensemble de la communauté juive marseillaise mes vœux les plus chaleureux de chana tova hatima tova .

Très chers amis et fidèles de la communauté juive de Marseille et des Bouches du-Rhône.

Comme chaque année, c’est avec un immense plaisir que je vous adresse mes voeux sincères à l’occasion des fêtes de Roch Hachana.

Je souhaite que vous puissiez vivre ce temps de profonde ferveur spirituelle dans la sérénité et qu'à la fin du jour de Kippour vous soyez inscrits sur le "Livre de la Vie". Cette fête me permet de vous assurer de ma considération, de mon estime et de ma totale amitié pour la part dynamique que vous prenez à la vie de notre cité. Marseille est une terre de paix où vivent en totale harmonie différentes communautés dont vous faites activement partie. Dans une cité aux visages et aux confessions multiples, il est important de se diriger tous vers un même idéal : le long chemin de la paix, de la tolérance et de la fraternité. Puisse 5773, être pour chacune et chacun de vous une année de joie, de bonheur et d'accomplissements. Et comme le soulignait Rabbi Nahman de Bratslav "Il ne faut jamais se décourager, il faut toujours se réjouir ! "… "

Que l’année qui s’achève voit s’éloigner les périls et les malheurs.

Que cette nouvelle année puisse vous apporter santé, prospérité, joie et paix pour vous et vos familles. Je vous affirme mon engagement personnel et de Président du Conseil général auprès de vous, de mon attachement et de ma vigilance pour ce qui concerne le bien-être de la communauté juive.

Attachement à l’Etat d’Israël, pour sa sécurité, son rayonnement et son développement. Je vous prie de croire, chers amis, en ma considération, mon estime et mon amitié. Chana Tova à tous. Jean-Noël Guérini Sénateur des Bouches- duRhône, Président du Conseil général

Jean-Claude GAUDIN Ancien Ministre Maire de Marseille Sénateur des Bouches-duRhône

KNY le créateur de séjour de Luxe Casher , vous souhaite une merveilleuse année , Chana Tova Ou Metouka

La coopération féminine souhaite à tous les adhérents et à toute la communauté juive CHANA TOVA .

A toute la communauté juive marseillaise et à Israel, tous mes vœux pour cette nouvelle année. Joie, paix et prospérité. En souhaitant le rassemblement de tous les juifs en Erets Israel amen" Benjamin Parienti. Kangourou Club

Clément YANA, Conseiller Communautaire, adresse à toute la communauté juive , tous ses meilleurs voeux pour la nouvelle année.

Bébert Suissa, Eliron Traiteur et son équipe souhaitent à toute la communauté juive une belle et douce année, de joie de bonheur et de prospérité. Shana Tova

L’Association AVEC et son Conseil d’administration vous souhaitent de passer les fêtes de Tichri dans la paix, la sérénité et le recueillement. Shanna Tova ou Metouka. Joseph Aziza Vice Président et Hagay Sobol Vice-Président

n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

Coeur de ville Mag et le Centre Fleg Souhaite à toute la communauté juive une merveilleuse année pleine de joie, de bonheur et de bonne santé. Chana Tova Ve Hatima Tova

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cŒur de ville


CŒUR DE COM

PAR

GILBERT GABBAY

Gala de soutien pour l’école juive trilingue à Aix en Provence Trois questions au président de l’association Netivout Lev, Alain Benhamou.

Ouverte depuis cinq ans déjà, l’école juive trilingue d’Aix-en-Provence (EJAP) a organisé un gala en faveur des nombreux donateurs, parents d’élèves et amis venus soutenir ce projet éducatif.

Dans une ville où vivent plus de 500 familles, la communauté juive ne pouvait pas rester sans une école juive porteuse de la tradition. En 2003 un jardin d’enfants « Gan Rivka » est créé et fort de son succès devient quelques années plus tard l’école juive d’Aix-en-Provence (EJAP), de la maternelle au primaire, en contrat d’association avec l’Éducation nationale et en partenariat avec l’Alliance israélite universelle (AIU). Les locaux loués devenant trop exigus, les responsables de l’association Netivout Lev ont décidé d’acquérir un nouvel espace de 700 m2 qui verra bientôt le jour et permettra de recevoir encore plus d’élèves. Avec une équipe pédagogique hautement qualifiée, dirigée par la directrice Ledicia Guigui (inspectrice spécialisée de l’Éducation nationale) et le bouche à oreille, l’école a vite séduit les Aixois mais également les parents des communautés juives les plus proches comme celles de Bouc-Bel-Air ou de Simiane. La première école juive trilingue français, anglais, hébreu poursuit son ascension et devient jour après jour une référence pour les parents qui décident de la rejoindre. L’école ne comptait que 24 élèves en 2008, c’est 70 enfants qui ont fait la rentrée en 2011. Une réussite qui méritait bien un gala et surtout les éloges des personnalités présentes dont notamment Alain Benhamou président de l’association Netivout Lev qui gère l’école et le président de l’AIU Marc Eisenberg. Dans l’assistance, la directrice des écoles de l’Alliance Éva Labi, le directeur général Jo Tolédano, le président Marc Eisenberg et le parrain de l’école Patrick Getreid ont montré par leur présence l’intérêt qu’ils portent à l’EJAP. L’AIU créée voilà plus de 150 ans mène un combat au service de l’éducation en aidant ou en construisant des écoles partout dans le monde

« Donner du sens à notre identité juive en adéquation avec notre citoyenneté. »

L’association Netivout Lev gère la destinée de l’école juive trilingue d’Aix-en-Provence (EJAP), la première école dans la région accueillant des enfants dès l’âge de 2 ans. Gilbert Gabbay: Quel bilan faites-vous des quatre années au sein de l’EJAP ? Alain Benhamou : Pendant ces quatre années nous avons mis en place un projet pédagogique original et ambitieux basé sur trois piliers : une école trilingue, la transversalité entre le programme de l’Éducation nationale et les matières juives, et donner du sens à notre identité juive en adéquation avec notre citoyenneté. Ce furent quatre années de recherche, en effet une école qui se crée nécessite un projet. Ce qui avait été conçu par la direction et l’association Netivout Lev en partenariat avec l’Alliance israélite.

G.G. : Votre souhait est de changer de locaux, c’est fait ou sera fait pour la rentrée 2013/2014 ? A.B. : Nous étions jusqu’à présent hébergé gracieusement au-dessus de la synagogue et l’augmentation des effectifs nous a emmenés à chercher de nouveaux locaux plus grands. Notre nouvelle école se situera à moins de 10 minutes de l’emplacement actuel dans un environnement vert et calme. Ce sera bien pour la rentrée 2013/2014 car il faut rénover et réaménager afin d’obtenir des fonctionnalités d’hygiène et de sécurité optimales. Une année de réflexion suivie des travaux s’impose donc.

C’est Marc Eisenberg qui a répondu au président mais aussi au public en apportant tout son soutien à la poursuite de ce projet éducatif ambitieux.

G.G. Comment allez-vous financer ce projet ? A.B. : Un projet pilote attire et incite certains mécènes à être les promoteurs d’avancées pédagogiques. Autrement diverses actions sont engagées pour couvrir la somme nécessaire : une campagne de dons sur une année où chaque personne peut faire l’acquisition d’une brique d’une valeur de 52 euros, une rangée de briques, un mur, une classe qu’il peut mettre au nom d’un être cher avec une plaque. J’en profite pour remercier tout nos généreux donateurs sans qui rien ne serait possible. Propos recueillis par GG.

Netivout Lev 5 rue de jerusalem 13100 Aix en Provence www.ejap.fr

n° 19 - JUILLET 2012 - www.levhair.com

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CAMPS DES MILLES

PAR JEAN EYGUESIER

Une mémoire pour aujourd'hui et demain

Le camp des Milles, ce site ordinaire, dans une rue ordinaire, conduisit à l'extraordinaire d'Auschwitz. Il fut en effet, avant puis après-guerre, un lieu de labeur, une tuilerie. Il se transforma, lors de la deuxième guerre mondiale, en lieu de d'internement puis de déportation. Un lent glissement vers l'horreur qui s'est décliné en trois périodes, avant que les abominations accomplies ici ne sombre dans un oubli qui failli être définitif.

C'est là que se s i t u e l'épisode du « train des Milles », popularisé par le film de Sébastien Grall. Sous le régime de Vichy, le camp est rapidement surpeuplé (3 500 internés à la fois en juin 1940). Sont notamment transférés aux Milles , à ce moment, les étrangers des camps du Sud-Ouest, et en particulier des anciens des Brigades Internationales d'Espagne ainsi que des Juifs expulsés du Palatinat, du Wurtemberg et du pays de Bade. A partir de novembre 1940, le camp, passé sous l'autorité du ministère de l'Intérieur, devient le seul site de transit en France pour une ré-émigration outre-mer, transit régulier ou illégal avec l'aide de particuliers, d'organisations ou de filières locales et internationales. C'est entre 1940 et 1941 que sont réalisées les fameuses peintures murales par les internés dans le réfectoire des gardiens. Au plus les jours passent, au plus les conditions d'internement se dégradent. Vermine, maladies, promiscuité, nourriture insuffisante, deviennent le lot quotidien. Août-septembre 1942 : un camp de déportation Les déportations des Milles vers Drancy puis Auschwitz s'inscrivent dans le cadre de la « Solution finale » décidée lors de la Conférence de Wansee du 20 janvier 1942 et de l'accord des autorités de Vichy pour livrer 10 000 juifs de la zone dite « libre » à l'Allemagne. Au début du mois de juillet 1942, Laval propose d'inclure les enfants âgés de moins de seize ans dans les déportations. Le 3 août, le camp est bouclé. Femmes et enfants juifs de la région y rejoignent les autres internés avant d'être déportés. Ne sont pas épargnés les juifs réfugiés politiques ou ayant servi dans l'Armée française. Et une centaine d'enfants est ainsi déportée à partir de l'âge d'un an. Quelques hommes et femmes courageux surent les aider. Certains devinrent Justes parmi les Nations. C'est le cas du gardien Auguste Boyer ou encore du Pasteur Manen. Ce dernier, devant le convoi du 2 septembre 1942, écrit : « Ce qui était particulièrement douloureux à voir, c'était le spectacle des petits enfants. Car des ordres stricts furent donnés en dernière heure tels qu'au dessus de 2 ans tous devaient partir avec leurs parents... Des enfants tout petits, trébuchant de fatigue dans la nuit et dans le froid, pleurant de faim... » Au-delà du mois de septembre 1942, le camp, demeurant un centre de transit, vivote : ses derniers

Ouvert en septembre 1939 au sein d'une tuilerie située entre Aix-en-Provence et Marseille, le camp des Milles connut un peu plus de trois ans d'activités a vu passer plus de 10 000 internés de 38 nationalités, en particulier d'Allemagne et d'Autriche. Son histoire se divise en plusieurs phases correspondant aux différentes catégories d'internés qui y séjournèrent : ressortissants du Reich et légionnaires, étrangers désireux d'émigrer, juifs ayant fait l'objet de rafles. L'histoire du camp témoigne ainsi de l'engrenage des intolérances successives, xénophobe, idéologique et antisémite qui conduisit à la déportation de plus de 2 000 hommes, femmes et enfants depuis les Milles vers Auschwitz, via Drancy et Rivesaltes. Ils faisaient partie des 10 000 Juifs de la zone dite « libre », qui, avant même l'occupation de cette zone, ont été livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy, puis assassinés dans le cadre de la « Solution finale ». Face au racisme, à la lâcheté et à l'indifférence, des résistants aux Milles comme ailleurs sauvèrent l'honneur de la France et de l'humanité. Septembre 1939-juin 1940 : un camp d'internement L'histoire du Camp débute sous la Troisième République, au début de la Deuxième guerre mondiale, lorsque le gouvernement français prend la décision d'interner les ressortissants du Reich. Se retrouvent dans des « camps », relevant de l'Armée française, principalement, des autrichiens et des allemands. Ceux qui résident dans le sud de la France se retrouvent notamment aux Milles, principal camp du Sud-Est, administrant d'autres camps de transit ou de travail (Alès, Manosque, Les Mées, etc). Ces internés sont considérés comme des « sujets ennemis » alors qu'ils sont pour la plupart des anti-nazis qui ont fui le Reich allemand dès 1933 pour se réfugier en France et, en particulier, dans la région. Les internés sont victimes d'un mélange de xénophobie, d'absurdité et de désordre administratif ambiant et vivent dans des conditions très précaires. On trouve parmi ces internés une intelligentsia mondialement reconnue : des hommes de lettres tels Fritz Brugel, Lion Feuchtwanger, William Herzog, Alfred Kantorowicz, Golo Mann, fils de Thomas Mann... des hommes de sciences : Otto Meyerof, des musiciens et des peintres : erich Itor Kahn, Hans Bellmer, Max Ernst, Gustave Herlich, dit Gus, Max Lingner, Ferdinand Springer, Franz Meyer... Un camp d'internement et de transit (juin 1940- juillet 1942) En juin 1940 s'ouvre une seconde période avec la défaite française et la signature de l'armistice. n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

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CAMPS DES MILLES occupants quittent ses murs de briques en décembre 1942, un mois après l'occupation de la zone dite « libre » par l'Armée allemande.

revenu sur les enjeux, les ambitions de ce site qui sera inauguré le 10 septembre . « Je pense à nos enfants, à tous les enfants. Nous voulons essayer que ces enfants ne connaissent pas une situation où ils puissent se trouver victimes, mais aussi, pour certains, bourreaux, complices. » Ce site, est un des rares lieux témoins préservés en Europe qui raconte l'histoire tragique des internements et des déportations durant la Seconde guerre mondiale. Et, pour la première fois sur un lieu de mémoire, seront apportés des repères pluridisciplinaires et des clés de compréhension scientifiques qui peuvent aider à être vigilant et à réagir à temps face aux crispations identitaires et aux extrémismes. L'ambition est grande, elle est à la hauteur des enjeux. Les tensions sont croissantes dans notre société et l'oubli ne cesse d'étendre sa part d'ombre. Ainsi, selon un sondage CSA, réalisé à l'occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et en hommage aux Justes de France révèle la gravité de la situation : 67% des 15-17 ans, 60% des 18-24 ans, et 57% des 25-34 ans répondent « non » à la question : « Avez-vous déjà entendu parler de la rafle du Vel d'Hiv? ». Mais, 25% des plus de 65 ans n'en ont pas non plus entendu parler, pour une moyenne tous âges confondus de 42%. Le lieu entend être résolument tourné vers l'enseignement de la fraternité et du respect de l'Autre, refusant l'engrenage des discriminations, de l'antisémitisme, du racisme et de la xénophobie qui menacent le vivre ensemble et la paix civile. Le site a été conçu principalement pour les jeunes Alain Chouraqui insiste sur la notion d'éducation

Les Milles, espace de création

Une caractéristique essentielle du camp réside dans l'ampleur et la diversité de la production artistique réalisée par les internés, plus de 300 œuvres ont, en effet, été conçues sur le site malgré les privations et le manque de moyens. Cette production est surtout abondante durant la première période du camp, entre 1939 et 1940. Mais on la retrouve avec une intensité variable tout au long de l'existence du camp, jusqu'en 1942. Ce foisonnement s'explique incontestablement par la présence de nombreux artistes et intellectuels, dont certains bénéficient déjà d'une renommée internationale tandis que d'autres ne seront reconnus qu'après la guerre. Ces internés donnent libre cours à leur créativité, parfois avec humour et ironie, pour préserver leur dignité, tromper l'ennui, entretenir leur moral comme celui de leurs camarades ; parfois, aussi, pour s'attacher les faveurs d'un membre de l'administration. Des cours ou conférences sont donnés, des pièces de théâtre et des opéras sont joués. Les autorités se montrent d'ailleurs plutôt bienveillantes. Des commandes officielles sont ainsi passées, comme la réalisation d'imposantes peintures murales pour le réfectoire des gardiens en 1941.

Un lieu de mémoire et de réflexion Alain Chouraqui, Président de la « Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Education », Directeur de recherche au CNRS, le 22 juillet dernier, à l'occasion de la cérémonie de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et en hommage aux Justes de France, est

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PAR JEAN EYGUESIER

CAMPS DES MILLES Une mémoire pour aujourd'hui et demain (suite)

citoyenne : « bien entendu, tout lieu de mémoire concourt à l'éducation, notamment civique. Mais l'expérience semble montrer que l'émotion sur le passé, l'information historique, ou la référence rhétorique aux « leçons de l'histoire » ne suffisent pas ou plus pour identifier et combattre les expressions sans cesse renouvelées du racisme, de l'antisémitisme, du fanatisme, de intolérance ». C'est dans ce cadre qu'il avance : « le site a été conçu principalement pour les jeunes, non seulement comme un musée d'histoire et un lieu de mémoire préservé, mais aussi comme un espace de culture patrimoniale et artistique et comme un musée d'idées, un laboratoire innovant dans son contenu comme dans ses dispositifs pédagogiques. » Se déployant à l'intérieur d'un impressionnant bâti de 15 000 m2 sur un espace de 7 hectares, le parcours débute par un rappel de l'histoire. Celle du camp des Milles et son contexte européen et mondial ; celle des personnes qui en ont été les acteurs. Est aussi présentée une collection de centaine de documents rares sur les enfants juifs déportés de France que Serge Klarsfeld a confiée à la Fondation. Les vastes espaces d'internement sont présentés au plus prés de ce qu'ils étaient à l'époque, avec une muséographie minimaliste. « Le visiteur doit avoir le sentiment d'évoluer au sein de ce qui fut un camp d’internement abrité par une usine » Puis un « espace réflexif » propose des acquis scientifiques pluridisciplinaires accessibles pour la première fois sur un lieu de mémoire. Sont ainsi livrées à la réflexion du visiteur des clés de compréhension des mécanismes individuels et collectifs qui ont conduit- et qui peuvent encore conduire- à l'horreur génocidaire comme à la résistance. Chaque homme ou femme peut mobiliser ses qualités de vigilance et de résistance Alain Chouraqui explique :« Les engrenages dangereux se développent sur la durée et il convient donc avant tout d'apprendre à les lire en dynamique, à relier des faits qui, au jour le jour, peuvent sembler isolés, et à pouvoir ainsi réagir dès les commencements des processus dangereux. » Le parcours intérieur prend fin devant le « Mur des actes justes ». Celui-ci montre la variété des actes de résistance et de sauvetage possibles et « la grande diversité des hommes et des femmes qui nous cŒur de ville

ressemblent et qui ont su réagir efficacement, chacun à sa manière. » En plus de la visite elle-même, des activités diverses sont proposées sur le site : des ateliers pédagogiques, des conférences et des débats, un centre de ressources et de formation, mais aussi des événements culturels destinés à compléter l'approche scientifique par le recours à l'expression artistique qui peut tenter de réduire ce qui a été appelé parfois « l'indicible » de l'horreur génocidaire. « ce qui est recherché, ce n'est pas que le visiteur, en particulier le jeune visiteur, sorte du site-mémorial accablé devant la noirceur des persécutions, mais qu'il prenne conscience que, éclairé par ce passé tragique, chaque homme ou femme peut mobiliser ses qualités de vigilance et de résistance, et sa responsabilité en tant que personne face à l'autre et en tant que citoyen dans la société. » De ce point de vue, « l'histoire de la Shoah, ancrée dans les lieux, est un puissant révélateur de la modernité et de l'universalité des mécanismes sociétaux récurrents dont elle a été la combinaison la plus extrême et qui sont encore à l’œuvre aujourd'hui. » Cette approche fondamentale « nous permet alors, sur le site lui-même, des rapprochements éclairants avec le sort des Tsiganes et les génocides arméniens et rwandais. Dans un monde marqué par les crispations identitaires, par les racismes et par les extrémismes, nous sommes ainsi en mesure d'opposer une solide convergence des mémoires à une très malsaine concurrence des mémoires. » Pour garantir la qualité des contenus exposés, universitaires, chercheurs et experts reconnus ont travaillé sous l'autorité d'un Conseil scientifique international et pluridisciplinaire présidé par le Recteur de l'Académie d'Aix-Marseille. Leurs travaux de recherche se poursuivent dans le cadre d'un accord permanent avec l'Université. Alain Chouraqui de conclure : « Il est de notre responsabilité commune de gagner le pari difficile que l'homme puisse apprendre de son passé et sache transformer la mémoire-révérence en mémoireréférence. Pour aujourd'hui et pour demain. »

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CAMPS DES MILLES

PAR JEAN EYGUESIER

J'avais entendu parler d'un certain de Gaulle Entretien avec Sydney Chouraqui par Jean Eyguesier Comment avez-vous vécu la drôle de guerre ?

Sidney Chouraqui (SC). L'ancien bâtonnier, coprésident de l'Association du wagon-souvenir et du site mémorial des Milles (avec Denise Toros-Marter et le colonel Louis Monguillan) se réjouit de voir le site mémorial du camp des Milles inauguré : « C'est un projet admirable car il va joindre au devoir de mémoire celui d'éducation et de formation, on ne peut rêver mieux ».

- En 1938, je m'installe au Maroc, un pays que je ne connaissais pas et pour lequel j'ai eu un coup de foudre. C'est à Casablanca que je dois effectuer mes troisannées d'avocat stagiaire. Le stage commence le 18 janvier 1938... un an après, c'est la déclaration deguerre. Je suis mobilisé, dans un régiment de zouaves. On avait tendance à mettre là les Juifs parce qu'il y aurait moins d'antisémitisme que dans d'autres Armes. Je suis envoyé à Meknès. On ne se bat pas, c'est la drôle de guerre.

Dans quel contexte avez-vous grandi ?

S.C : Je suis né en Algérie, le 13 octobre 1914, quelques semaines après la déclaration de la première guerre mondiale lors de laquelle mon père est mobilisé, direction les Dardanelles. Toute mon enfance se passe à Sidi Bel Abbès. De cette époque, je garde essentiellement deux éléments. Le premier, j'ai grandi dans une famille très unie, qui m'a permis de m'épanouir au point de vue affectif. J'avais quatre sœurs qui étaient aux petits soins pour leur frère. J'ai eu de ce côté là une enfance très heureuse. Mais, le deuxième fait qui a marqué ma jeunesse c'est le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme qui régnaient à Sidi Bel Abbès. Il y avait des Français qui, bien que nous étions tous Français, se considéraient comme les « vrais » nationaux car descendant des premiers colons. Il y avait ce que les premiers considéraient non sans mépris comme des nouveaux français, c'est à dire des personnes d'origine espagnole que l'on appelait les « néos ». Ils étaient venus pour chercher à gagner leur vie en Algérie. Puis il y avait les Juifs. Ils étaient des autochtones. Les « vrais » et les « néos » les considéraient avec mépris ou agressivité et il y avait les arabes pour lesquels personne n'avait de considération, y compris les Juifs d'ailleurs. J'ai vécu dans ce contexte qui m'a très vite permis de réaliser qu 'il faudrait lutter et que je sache me défendre aussi bien sur un plan intellectuel que physique

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Arrive l'armistice, en quoi cela change-t-il la situation ?

-Pétain veut bien que les Juifs soient des sujets français mais pas des citoyens. Il crée, en 1940, les bataillons de travailleurs puis les bataillons de pionniers israélites, qui n'étaient pas armés. Il faut savoir que son idée fixe était la suivante : Il ne faut pas que les juifs deviennent des anciens combattants, aient des blessés et des morts pour venir revendiquer la citoyenneté. Mais ce n'est qu'une première étape, très vite arrive la collaboration, le statut des juifs, et donc, pour moi l'interdiction d'exercer au Barreau. Je ne suis pas fortuné, je dois travailler et je deviens employé chez un marchand de chaussures arabe. J'avais entendu parler d'un certain de Gaulle. J'entends le rejoindre car il m'était insupportable de rester les bras croisés. J'ai fait plusieurs tentatives. J'apprends qu'il y a en Tripolitaine une partie de l'armée gaulliste conduite par un général qu'on appelait Leclerc. Nous sommes en 1940. Mais, une nouvelle fois, je ne peux rejoindre la résistance. Comment allez-vous vivre le débarquement allié en Afrique du Nord? Au plus près, le 8 novembre 1942 c'est le débarquement allié en Afrique du nord, par hasard,

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PAR JEAN EYGUESIER

CAMPS DES MILLES J'avais entendu parler d'un certain de Gaulle (suite)

je me trouve avec ma famille sur le lieu du débarquement près de Casablanca. J'avais pourtant créé un groupe mais je n'avais pas été informé, pas plus que de Gaulle d'ailleurs. Je décide de le rejoindre. Mais les américains voient en lui un futur dictateur et lui préfère le général Giroud. Or, si ce dernier est anti-allemand, il était aussi pour Pétain et, surtout, antisémite. Il considérait que les Juifs n'étaient pas fait pour combattre, il avait d'ailleurs une formule qu'il a repris dans ses mémoires : « l'arabe à la charrue et le juif à l'échoppe ». Alors, Giroud, au lieu de nous mobiliser dans nos unités respectives, nous maintient dans le bataillon de pionniers israélites tandis que les américains, en Tunisie, manquaient d'hommes et ont failli être rejetés à la mer. Nous mijotons donc, sans pouvoir combattre et, le 6 avril 1943 je demande à partir comme volontaire en Tunisie. Dans un premier temps, cela m'est refusé, mais, je suis considéré comme une forte tête, on accepte finalement.

Comment s'est déroulée cette arrivée à Paris ?

-J'ai pris un camion en prétextant que je devais chercher des victuailles. Je suis passé en Tripolitaine pendant que les gendarmes de Giroud me tiraient dessus. Je rejoins Leclerc qui m'affecte au régiment de marche du Tchad. La colonne Leclerc fait mouvement vers le Maroc où est créé en novembre 43 la 2e DB. Puis c'est le départ pour l'Angleterre. Là nous apprenons à utiliser des blindés. En Juillet 44 nous débarquons en France, à Utah beach. Je participe à la campagne de Normandie notamment la bataille d'Alençon où nous avons subi, c'est impressionnant, les bombardements de nuits. Nous étions sur la route, en convoi, et les allemands lâchaient des fusées éclairantes, on y voyait alors comme en plein jour. On entendait le vrombissement des avions, et, là, les bombes tombaient, on voyait des chars, des jeeps explosaient. C'était dantesque. Le 25 août 44, nous sommes à Paris. J'ai pour mission de conduire mon groupe place d'Italie. Nous y parvenons relativement facilement.

Je demande à l'homme ce qu'il fait là. Il garde. Quoi ? Un camp. De quoi ? Un camp. Nous décidons d'entrer et là... nous découvrons le camp de Dachau Lamdsberg. Nous nous retrouvons face à des fantômes, des morts vivants. Si la guerre peut être justifiée, si notre engagement peut l'être, il l'est par la libération de ce camp. Nous devons poursuivre notre route après avoir apporté des médicaments, de la nourriture et des vêtements aux malheureux. On continue direction le Nid d'Aigle d'Hitler à Berchensdgaden et le 8 mai 1945, jour de la reddition sans condition de l'Allemagne nazie, nous sablons le champagne chez Hitler. Jean Eyguesier

Place d'Italie, nous subissons des tirs de snipers allemands et français collabo. Un hôtelier vient pourtant nous voir. Jovial, il nous lance : « venez boire le champagne pour fêter la libération de Paris ». Tout naturellement je réponds : « Volontiers, je laisse une garde pour le char on arrive. » Il fait sauter le bouchon, lève sa coupe. « Bravo les gars. Vous nous avez débarrassés des Boches, maintenant débarrassez nous des Juifs... » La propagand allemande et pétainiste avait fait son œuvre . Inutile de dire que j'ai eu tout le mal du monde à lui éviter de sérieux ennuis. Il n'avait pas eu de chance. J'étais avec trois ou quatre hommes, tous juifs. Êtes-vous restés dans la capitale ?

De Paris, c'est la ruée vers Strasbourg. Puis, direction la Bavière. L'armée allemande est en déroute. Pendant plusieurs jours nous ne voyons pas un soldat. Je prends, avec l'accord de Leclerc, une jeep avec mon chauffeur et trois hommes nous partons faire une promenade, un moment de détente.. Et, à un moment donné, on aperçoit un soldat allemand, devant une grille, mais sans armes. Quelle était la mission de ce soldat allemand ?

Comment allez-vous pouvoir rejoindre Leclerc ?

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PAR MARTINE YANA

RECETTES

Les mets sucrés seront nombreux sur la table de Roch Hachana sous différentes formes : certaines communautés préfèrent les fruits, d’autres rivalisent en confitures, les autres enfin préparent une profusion de pâtisseries, espérant peut-être symboliquement en faire déteindre la douceur sur la vie des personnes qui vont les déguster. On trouve chez les familles originaires d’Algérie la tradition de consommer en différentes préparations, un fruit de saison peu utilisé par ailleurs: le coing La cuisine juive d Algérie représente un univers gustatif riche et généreux, dans lequel saveurs, épices riment avec traditions.

RECETTE DU POULET AUX COINGS (OMRHÉ) ET AUX PRUNEAUX INGREDIENTS - 1 gros poulet - 1 kg d’oignons - 1 kg de coings - 200 gr de pruneaux séchés (ou gros raisins secs ou abriots secs) - 4 gousses d’ail - 1 cuillerée à café de safran - 10 brins de coriandre haché (persil arabe)- 1 citron - 1 pincée de noix muscade- ( 2 pincées de cannelle) - Huile de tournesol - Farine, sel, poivre

PREPARATION 1) Eplucher les coings, les couper en 8 quartiers en enlevant les cœurs et les frotter avec le citron pour ne pas qu’ils noircissent, (conserver les peaux et les cœurs que vous mettrez dans une gaze fermée pour épaissir la préparation). Faire tremper les pruneaux. 2) Dans un faitout, mettre un filet d’huile, faire revenir l’ail en petits morceaux, les oignons émincés et les épices (safran, coriandre, noix de muscade, cannelle). 3) Ajouter le poulet découpé en morceaux, légèrement fariné au préalable, que vous laisserez dorer plusieurs minutes. 4) Couvrir d’eau. Ajouter les quartiers de coings et le sachet de gaze. Laisser cuire à feu doux pendant 45 mn. Retirer les morceaux de poulet dès qu’ils sont cuits (30-45 min) et réserver les. 5) Ajouter les pruneaux (rincés au préalable) et laisser finir la cuisson des coings (30mn environ), jusqu’à ce que les fruits soient gouteux. Remettre alors dans le plat les morceaux de poulet réservés et enlever le paquet de gaze. Variante 1 : certains n’ajoutent pas de pruneaux à cette préparation Variante 2 : on peut faire cette même préparation sans coings en ajoutant des pruneaux (poulet aux pruneaux) ou des oignons (poulet aux oignons = chtetra, la veille de kippour) Accompagner d'une sauce légère : fromage blanc, jus de citron et moutarde mélangés, chauffés dans une petite casserole

Retrouvez d'autres recettes sur notre site www.coeur-de-ville.net CONFITURE DE COINGS

INGREDIENTS - 1 kg de coings - 750 g de sucre - 1 citron - 1 sachet de sucre vanillé

PREPARATION 1) Laver et peler les coings, les couper en quartiers, enlever les cœurs et les épépiner. 2) Les mettre à tremper dans de l’eau additionnée d’un demi-jus de citron. 3) Verser dans une grande casserole 1/2 litre d’eau, ajouter le sucre, faire cuire à feu vif. 4) Dès l’ébullition, hacher grossièrement les coings et les jeter dans l’eau bouillante, mélanger, ajouter le jus d’un demi-citron. 5) Laisser cuire à feu moyen en remuant régulièrement pendant 1 h. 6) La confiture prend une coloration rouge. Laisser tiédir. 7) Manger froid ou mettre en pots. Variante : dulce de bimbiyo de Turquie On ajoute des morceaux d'amandes ou des pignons à la confiture en fin de cuisson. n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

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Extraits du livre « trésors de la table juive » de Martine Yana edition Edisud cŒur de ville


PRESSE ET ACTUALITE

PAR HAGAY SOBOL

Ça s’est passé cet été : « Liberté de la Presse - Posture ou Imposture » Peut-on tout dire au prétexte d’informer, ou existe-t-il des limites à ne pas franchir ?

ayant irrémédiablement pour conséquence de jeter le trouble chez le lecteur et ainsi d’alimenter la théorie du complot. Si le but des journalistes était de victimiser le terroriste, ils ne s’y seraient pas pris autrement. Mais le pire est à venir. En bas de page, il y a « le regard de Plantu » sur l’actualité, intitulé : « Israël : les ultra-ortodoxes ne sont plus dispensés de service militaire ». Ce dessin représente un juif religieux, ne pleurant que d’un œil, et dont les papillotes se transforment en fils de fer barbelés avec en arrière-plan, le fameux « mur de séparation » entre israéliens et palestiniens, prenant ici l’aspect d’une prison. Ce dessin sert d’illustration à un article ayant pour titre : « Israël s’oriente vers une conscription étendue aux ultraorthodoxes et Arabes israéliens ». Il s’agit d’un sujet complexe faisant largement débat dans toute la population de l’état hébreu. La discordance entre le texte et l’image est évidente. L’article montre l’intégralité de la problématique : étendre la conscription à l’ensemble de la population sans aucune distinction d’origine ou de pratique religieuse afin de répartir équitablement la charge que fait peser la défense du pays sur tous les citoyens. Dans le dessin par contre, on ne voit qu’un juif religieux ayant une attitude discriminatoire : attristé par son incorporation « forcée », mais, également rassuré par sa contribution au « Grand Israël ». Ce parti pris occulte la majorité des citoyens israéliens et parmi eux les juifs laïcs, les arabes musulmans ou chrétiens et les druzes. Les premiers et les derniers étant déjà intégrés dans l’armée. Ce dessin n’est donc pas une transposition artistique de la réalité. Alors pourquoi Plantu a-t-il fait ce choix, et en a-t-il bien mesuré toutes les conséquences ?

En m’abreuvant à des sources variées, il m’arrive régulièrement d’être interpelé par le contenu de ce que je lis, entends ou regarde. Les critiques peuventêtre salutaires dans la mesure où elles font progresser la problématique concernée. Mais pour autant peut-on tout dire au prétexte d’informer, ou existe-t-il des limites à ne pas franchir ? Dans cette perspective, la « Une » du Monde du mardi 10 juillet qui pose un très sérieux problème éthique est un cas d’école. Jugez-en par vous-même.

Dessin de Plantu paru dans le Monde le mardi 10 juillet 2012.

A quoi se résument les principales « nouvelles du jour », ou plutôt de la veille, pour ce grand quotidien français ?

Lorsque l’on parcourt la première page, deux choses attirent immédiatement l’attention. Tout d’abord, en haut à gauche, le regard est happé par un titre racoleur écrit en grosses lettres : « Tueries de Toulouse : le récit de Merah ». Comme si ce Djihadiste tueur d’enfants revenait d’outre-tombe pour témoigner de faits cachés et de la plus haute importance. Or, dans le court texte introductif, ne mentionnant même pas les victimes, il n’y a rien. Il s’agit juste d’une mise en scène d’un vide abyssale, n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

Entre diabolisation et angélisme

Le pourquoi, seul l’auteur pourrait y répondre. Par contre, voici au moins une des conséquences que l’on peut anticiper. Puisque c’est un juif et non un soldat de « Tsahal » qui symbolise l’état hébreu, il s’opère immanquablement chez le lecteur un

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PRESSE ET ACTUALITE ne peut exclure que Plantu, les journalistes du Monde, ainsi que leurs collègues de l’AFP ou d’ailleurs, par leurs dérapages répétés, portent une part de responsabilité dans la recrudescence des actes antisémites violents comme ceux de Toulouse et de Villeurbanne. Leur positionnement, nous porte à croire que la plus grande menace qui pèse sur le monde, est le conflit israélo-palestinien et non la crise économique mondiale, « l’hiver islamique faisant suite aux printemps arabes », la course effrénée de l’Iran vers la bombe atomique, la Corée du Nord, la Syrie et ses bains de sang, la faim dans le monde, les épidémies, la raréfaction des ressources… Cette indignation sélective est tout à la fois posture et imposture. L’information n’est ici qu’un prétexte au service d’une idéologie. Alors il n’est qu’une réponse à l’interrogation initiale : Oui, il existe des limites à ne pas franchir lorsque les mots et les images deviennent des armes favorisant l’exportation d’un conflit étranger en France.

amalgame entre juif et israélien, prenant dans ce contexte un visage profondément négatif. Dès lors, comment éviter que cette vision partisane ne se traduise par l’équivalence : Israël = juif = colon = racisme ? On ne peut s’empêcher de penser que ce sont des articles ou des dessins de ce type qui conditionnent les esprits et favorisent le passage à l’acte des Mohamed Mera et consort. Les esprits bien-pensants ne manqueront pas de rétorquer que les « jeunes des banlieues » ne lisent pas « Le Monde ». C’est possible. En revanche, ces mêmes images et ces textes sont reproduits à foison sur les sites islamistes et fanatisent les personnes fragiles ou en quête d’identité.

Indignation sélective : posture ou imposture ?

Israël est une démocratie et comme telle, elle peut faire l’objet de critiques. Dans le cas présent, il s’agit uniquement d’un réquisitoire à charge contre Israël et ses représentants désignés : les juifs. De ce fait, on

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POLITIQUE & SOCIAL

PROPOS

RECUEILLIS PAR PR HAGAY SOBOL

Vivacité le Festival de toutes les associations: Entretien avec Mme Séréna Zouaghi

Culture 2013 trouve ses racines dans la richesse et le dynamisme du tissu associatif de la Cité Phocéenne. A l’image de Vivacité ! Ainsi plus de 400 associations viendront présenter leurs activités : Art, culture du monde, conseil et défense des droits, environnement, humanitaire, recherche et réflexion, social, santé, sports… tous les grands thèmes de la vie quotidienne seront représentés.

Par un beau matin ensoleillé nous avons été reçus par Serena Zouaghi autour d’un petit déjeuner convivial. Elégante, le sourire aux lèvres, encadré par une longue cascade de cheveux noirs, c’est une femme engagée et volontaire qui défend ses idées avec passion. Hagay Sobol : Serena, pourriez-vous revenir brièvement sur votre parcours politique ? Serena Zouaghi : Depuis 1995, je fais partie de la majorité municipale au côté du Sénateur Maire de Marseille Jean-Claude Gaudin. J’ai été élue sur la liste de Guy Tessier, Maire UMP des 9ème et 10ème arrondissements qui vient d’être réélu député avec 42,5% des suffrages dans une triangulaire disputée face à un candidat vert et un autre du FN.

HS : Quelles seront les nouveautés pour la session 2012 ? SZ : La liste est longue, mais l’on peut citer en priorité dans le cadre de 2012, l’année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle, un échange interassociatif sur le thème « L’association, lieu de transmission des valeurs ». Bien sur la Culture ne sera pas oubliée avec « Faites vivre la Culture » pour devenir bénévole dans le cadre des festivités 2013, avec ses 500 manifestations. Vous trouverez sur place également la réponse à toutes vos questions pour monter votre propre association, celle qui n’existe pas encore, mais dont nous avons déjà tant besoin. Les enfants et la jeunesse seront à la fête avec de nombreux espaces qui leurs seront dédiés spécifiquement et des activités gratuites : stands pour la jeunesse (maquillage, contes, sculpture sur ballons, théâtre, ateliers d'écriture, clowns), démonstrations sportives (rugby, boxe, Gi gong, gym, arts martiaux, volley,…), spectacles (danse country, chorale, flamenco, capoeira…) et pour toutes et tous, un atelier « bien être » vous initiera à l'art du réconfort.....

HS : Pourriez-vous précisez vos missions principales en tant qu’élue ? SZ : Je suis Conseillère Municipale, en particulier, il m’a été confié la délégation de la vie associative à la Cité des Associations. Ce qui me correspond totalement puisque nous sommes tous des bénévoles en puissance. Le bénévolat est un acte citoyen et généreux qui structure le vivre ensemble en complément de l’action des collectivités territoriales. Le rôle des associations est primordial et la Mairie l’a bien compris. Ainsi, j’ai initié de nombreuses activités qui s’inscrivent dans cette dynamique que la Municipalité impulse vers la population marseillaise. Par ailleurs, je suis également déléguée à la Concertation avec les Comités d’Intérêt de Quartier et à la Cité des Rapatriés.

HS : Pourriez-vous revenir sur la Cité des Associations ? SZ : La Cité des Associations est un service municipal située en plein cœur de la Canebière, comptant 750 associations adhérentes, et recevant plus de 100 000 personnes par an. Cette structure propose de nombreux services dont la domiciliation,

HS : Pouvez-vous nous donner un exemple concret pour illustrer votre propos ? SZ : Citons « Vivacité », le Festival du monde associatif, organisé par la Cité des associations, dont c’est la 4ème édition et qui aura lieu le dimanche 9 septembre au Parc Borely. Le fait même que Marseille ait été élue Capitale Européenne de la

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POLITIQUE & SOCIAL la formation, et l’information (droit, expertise comptable). Cette structure démontre l’intérêt que porte la Municipalité aux bénévoles en les accompagnant dans leur engagement citoyen. Et surtout assure le lien entre les associations en recherche de bénévoles avec certains de nos concitoyens désireux de s'investir. En particulier, nous avons lancé des actions innovantes en direction de la jeunesse telle que « Formateurs en herbe – Bénévoles en herbe » rentrant dans le cadre de l’année européenne du Bénévolat et qui a été labellisée. Il nous semblait essentiel d'encourager la sensibilisation des jeunes à l'engagement associatif et faire valoir les avantages réciproques qu’il est possible d’en retirer. Nous l’avons expérimenté avec une classe de terminale du lycée Charles Péguy. Et l’expérience a été reconduite en 2012, avec deux classes de lycéens qui ont pris en charge la formation de plus de 24 cadres associatifs sur des thématiques telles que la rédaction d'un compte rendu, le budget prévisionnel, essentiels au bon fonctionnement d'une association. Impressionnant non ?

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HS : Comment vous contacter ? SZ : En 2012, un site spécifique à la Cité des Associations a été mis à la disposition de tous : « cite-des-associations.marseille.fr » dont le but est de rendre plus rapidement visible les activités de cette structure municipale, ses aides et soutiens envers les associations ainsi que tous les événements tant municipaux qu'associatifs. HS : Le mot de la fin ? SZ : Si vous avez la fibre associative ou si tout simplement vous désirez passer un très bon moment, permettez-moi de reprendre notre slogan : « Bouger, découvrir, partager ! Quelles que soient vos envies, vivez les avec Vivacité dimanche 9 septembre au Parc Borély ». Avec cet événement placé sous le signe du plaisir, de la bonne humeur, des rencontres et de la découverte, la Ville de Marseille, réaffirme ainsi son soutien aux associations, acteurs incontournables de la vie de la cité.Alors j’invite tous les marseillais à venir nombreux car je suis certaine qu’ils découvriront l’association qui correspond à leur centre d’intérêt. venez, nous vous attendons !

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POLITIQUE - INTERVIEW Olivier Ferrand nous a quittés Evelyne Sitruk (ES) : Jean-Pierre Mignard bonjour, Vous êtes membre du Parti Socialiste depuis 1984. Vous avez été, de fin 2007 à septembre 2009, le Président de l’association Désirs d'avenir, mouvement fondé par Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007. Vous êtes aujourd’hui proche de François Hollande, et vous vous êtes présenté ici à Marseille, dans la 2ème circonscription des Bouches-du-Rhône, aux élections législatives en 2012. Vous n’avez pas été élu, mais vous avez fait un score inespéré (41,5%) dans une circonscription traditionnellement très majoritairement à droite. Cela soulève deux questions : Pourquoi vous êtes-vous si fortement engagé pour la ville de Marseille ? Et Comment expliquezvous un tel score ?

ES : Vous étiez un proche d’Olivier Ferrand, élu député PS de la 8e circonscription des Bouches-duRhône en le 17 juin 2012, puis décédé prématurément le 30 juin dernier. Il était le fondateur du groupe de réflexion progressiste Terra Nova, créé en 2008 et élu seulement 3 ans après meilleur think tank français de l’année 2011. Que pouvez-vous nous dire de l’homme, et de la nouvelle vision de la politique qu’il proposait via Terra Nova ?

JPM : Olivier était un ami. Nous nous étions concertés avec d’autres pour venir lors de ces élections. Lui est marseillais, moi je ne le suis pas ou je ne l’étais pas, de cœur maintenant je le suis devenu. Il a mené une campagne difficile et courageuse. Il avait à mes yeux un prix très rare chez les politiques, à la fois intellectuel et militant. Il avait le courage de ses opinions, toujours travaillées, et il était avide de discussion. Nous sommes plus pauvres sans lui et ce n’est jamais sans une profonde tristesse que je l’évoque.

Jean-Pierre Mignard (JPM) : J’ai une activité professionnelle à Marseille depuis 10 ans, plus exactement un cabinet et des associés au Barreau de Marseille. J’ai été bien sur conquis par le charme de la ville et son histoire mais plus sérieusement alerté par le mal vivre de nombre de ses habitants. J’avais le sentiment que Marseille n’occupait pas la place qui pouvait ou aurait dû être la sienne. Des difficultés liées la décolonisation, au rôle qu’elle joue pour intégrer de nouvelles populations d’immigrants pour laquelle elle n’est pas assez soutenue, un isolement économique alors que les Bouches du Rhône sont un département très industrieux, la violence aussi et des risques mafieux, lot de toutes les grandes villes pauvres. Je me suis senti concerné et j’ai répondu favorablement à la proposition de mes amis, notamment Patrick Menucci et Eugène Caselli d’être candidat dans une circonscription dont l’un et l’autre ont eu la franchise de me dire qu’elle n’était pas gagnable. Nous avons constitué une équipe soudée avec ma suppléante Nathalie Pigamo. Permettez-moi de citer aussi Pierre Autran et Rene Stefanini.

ES : Vous avez été, avec Olivier Ferrand, à l’origine de l’idée et de la mise en œuvre des primaires socialistes. Pouvez-vous nous raconter l’origine de cette idée et la manière dont vous vous y êtes pris pour la faire accepter au sein du PS ?

JPM : On lui doit ainsi qu’à Arnaud Montebourg les primaires. Nous avons travaillé plusieurs mois en commission avec toutes les sensibilités et la majorité a joué le jeu. Olivier avait enquêté aux Etats Unis et en Italie. Il était encyclopédique sur la question. Arnaud y mettait sa fougue. Je me mettais au service des synthèses. Nous étions très complémentaires.

J’ai été battu. Honorablement. Le score est de 24 points supérieur à 2007. Il faut dire qu’en 2007 notre candidate avait été battue alors qu’en 2012 Francois Hollande la emporté. J’ai perdu aux voix et gagné en estime. n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

Propos recueillis par Evelyne Sitruk Adjointe au Maire du 1er Secteur de Marseille

PAR JEAN-PIERRE MIGNARD

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POLITIQUE - INTERVIEW Il faut faire reculer le fléau de la violence. Marseille a besoin de prospérité et de vie publique transparente. C’est terrible cette liste macabre qui augmente toutes les semaines. Ce n’est plus supportable. Les élus suspectés ce n’est plus supportable non plus. Il faut réduire la division de la ville en quartiers étrangers les uns aux autres. Si les quartiers Nord s’écroulent, aucun secteur ne sera épargné. Or la crise est là. Et honnêtement les bons mots de M. Gaudin, même avec son bel accent, cela n’est plus de saison. C’est dépassé. C’est décalé.

ES : Dans la continuité de votre candidature aux législatives sous les couleurs du PS, vous avez adhéré à la section 308 de la 8e section, dans le 8e arrondissement de Marseille. Quels sont vos objectifs pour la ville et pour les Marseillais ?

JPM : Me mettre au service de cette ville de ses habitants. Je le leur dois. On dit des marseillais de drôles de choses. Me donner 41% de leurs suffrages alors que de l’extérieur, parisien, de surcroit, ils ne me connaissaient pas, c’est peu dire que je leur suis reconnaissant. Il est vrai que nous avons avec tous les militants de la 7e section et de la 8e section pris la campagne par le haut et multiplié les interventions de fond, sans dédaigner le collage d’affiches, le porte à porte, les rencontres à domicile, et les sorties de magasin ou d’établissements scolaires. Les militants, l’équipe de campagne, ont été formidables. ES : Le PS porte l’idée de « rénovation » de la vie politique française ; qu’entend-on précisément par « rénovation », et comment cette idée est-elle déclinable à Marseille ?

Ses élus doivent être irréprochables. Sinon ce sera un néo fascisme qui lèchera les murs de la ville. Pour les prochaines municipales les primaires permettraient de renouer avec tous nos électeurs et de créer une dynamique propice à la victoire. Cela mettrait un terme au clientélisme qui gangrène la vie publique. La loi républicaine doit pouvoir s’appliquer sans faiblir dans les quartiers comme au siège des collectivités.

JPM : Nous avons tenu des réunions sur la santé, la justice et la sécurité, les technologies d’avenir, l’école, l’Europe, l’environnement. De nombreux intervenants extérieurs sont venus nous appuyer. Nous avons fait de la politique et non pas réciter la litanie des chiens écrasés dans l’arrondissement. C’était respecter les gens que de faire de la haute politique avec eux. Ils ont voté et à leur façon remercié. Pour Marseille il faut ouvrir la ville sur sa région et les villes proches, un pôle métropolitain peut amorcer une réponse ; il faut drainer des investissements à Marseille, faire connaitre ses sites de Château Gombert et Luminy, le haut niveau de son plateau médical, et les difficultés qu’il rencontre. 2013 et son statut de ville de la culture européenne doivent favoriser ce dialogue de Marseille avec l’Europe et la nation.

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ES : Comment comptez-vous faire vivre les idéaux défendus avant sa mort par Olivier Ferrand ?

JPM :Vous me demandez comment je compte défendre les idéaux d’Olivier. Si ses proches sont d’accord créer un cercle de réflexion et d’initiative qui porterait son nom. Ici à Marseille. Et réussir la rénovation.

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VOYAGE ET DECOUVERTE

PAR GABRIEL COHEN ET MARTINE YANA

Saint-Pétersbourg, pour l’amour des Arts Des perles architecturales de style baroque, des fontaines, des jardins, des canaux, et ces fameuses "perspectives" qui traversent la ville... A chaque coin de rue, Saint-Pétersbourg révèle un nouveau décor de théâtre. Deux révolutions sont passées par là, et pourtant, il flotte encore dans l'atmosphère le faste des tsars et l'empreinte des Lumières.

Saint-Pétersbourg et les Juifs La vie juive à St.Petersbourg est vieille (ou jeune) comme la ville elle-même. Les Juifs s’y sont installés lorsque le tsar Pierre le Grand fondit la ville en 1703. L'histoire juive y est alors une succession de périodes de répression et de liberté relative. À St.-Pétersbourg il n'y a pas eu de quartier juif. Les juifs se sont installés partout la ville, en petit nombre. De cette période, on peut voir les palais des familles Ginzburg et Polyakov, Vavelberg, dynasties de banquiers et d’industriels juifs. A partir du règne de l’impératrice Catherine II (1791), les juifs furent cantonnés par le pouvoir impérial jusqu’en 1917 dans ce qu’on appela « la zone de résidence », créée dans la région ouest frontalière de l'Empire russe (aujourd’hui la Lituanie, la Biélorussie, la Pologne, la Moldavie, l'Ukraine et des parties ouest de la Russie). Au XIXe siècle, certains Juifs privilégiés purent s’établir légalement à Saint-Pétersbourg, d’autres Juifs les rejoignant illégalement. La grande synagogue Chorale date de cette période, elle est la seconde plus grande d'Europe, venant d’être restaurée grâce aux dons d'Edmond Safra. Ainsi, en un siècle et demi, la petite communauté juive s'est métamorphosée en communauté riche, prospère et puissante, qui a influencé tous les processus liés à la vie des Juifs russes et a en réalité formé la vie spirituelle et religieuse de la Communauté juive du pays, tout en faisant face à des persécutions politiques et antisémites. Vers la fin du 19ème siècle St. Pétersbourg est devenu n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

un des plus grands centres mondiaux de vie juive. C'était là que les organisations juives Internationales ont été créées (comme l’OSE et l’ORT), les congrès Sionistes ont été tenus, des figures politiques juives célèbres ont fait leurs discours historiques. Un certain nombre de Juifs de St. Pétersbourg sont devenus des artistes mondialement connus, des musiciens, des figures littéraires et de nombreuses pages de l'histoire de mouvement hassidique juif "Habad" s’y sont écrites. Celle-ci est le théâtre d’un grand nombre d’attentats contre des représentants de l'empereur et de l’administration russes, le plus connu étant l'assassinat d'Alexandre II en 1881 qui sera à l’origine de la première vague de massacres contre les juifs désignés comme pogroms entre 1881 et 1884 avant une seconde plus dure entre 1903 et 1906 qui frappe toute la Russie dont St Petersbourg. La révolution de 1905 s’y déclenche, suivie de celle de 1917 . La prise de pouvoirs par les communistes va mettre provoquer l’interdiction de toute pratique religieuse. Les partis juifs et les organisations sionistes seront contraints, au début des années 1920, d’entrer dans la clandestinité. Avec la constitution de l'URSS et son le gouvernement Communiste jusqu’en 1991, l’enseignement de la torah et de l’hébreu sont interdits. Des enseignants juifs courageux vont continuer à enseigner aux jeunes. S’ils étaient découverts, ils pouvaient être mis à mort ou envoyés aux camps de travail Sibériens. Certaines des maisons de ces « héro » sont sur la Perspective Maly et

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VOYAGE ET DECOUVERTE de Saint-Pétersbourg dans la République de Carélie, il s’agit d’un vrai musée à ciel ouvert. L’île est reconnue pour ses édifices en bois et sans clous. Le musée russe : Dans ce musée créé en 1895, vous pourrez admirez les Beaux-Arts russes. Peu importe l’époque, vous voyagerez de l’empire Byzantin jusqu’aux fresques soviétiques sous Staline Croisière sur les canaux de Saint-Pétersbourg : Saint-Pétersbourg est une ville possédant bons nombre de canaux et de rivière qu’il est très agréable de découvrir en faisant une petite croisière. Perspective Nevski : Cette avenue est pour Saint Pétersbourg ce que les Champs Elysée sont pour Paris. Musée d'ethnographie : Les collections de ce musée rassemblent 500 000 objets illustrant la culture des 157 peuples qui habitaient sur le territoire de l'ancien Empire Russe. N’oubliez pas de voir l'exposition «L`histoire et la culture des Juifs en Russie». L’île Pétrogradskaya : est le berceau de Saint-Pétersbourg. A ce titre, le lieu est incontournable. Prison, hôtel de monnaie et bien sûr première forteresse construite par Pierre le Grand en 1703 A SAVOIR : Le rabbin Yosef Yitzchok Schneersohn, sixième Grand-Rabbin de la dynastie hassidique Habad-Loubavitch, fait de Saint-Pétersbourg, dorénavant appelé Leningrad, son lieu de résidence ainsi que celui de ses amis et adeptes (1924-1927). Les communistes essaient dans un premier temps, mais sans succès, de rechercher la collaboration de ce leader spirituel influent. En 1927, le rabbin Schneersohn est arrêté par la police politique soviétique et emprisonné à la prison de la Shpalernaya sous l'accusation d'activité antisoviétique, passible de la peine capitale. Les protestations internationales forcent les Soviétiques à substituer à la peine capitale un exil forcé à Kostroma. Libéré, il décide d'émigrer.

la Rue Pestel. Après la mort de Lénine en 1924, l’ancienne ville des tsars sera rebaptisée Léningrad. Aujourd’hui environ 100 000 Juifs vivent à Saint-Pétersbourg (qui compte 5 millions d'habitants), mais seul un petit nombre d'entre eux (10%) participe à la vie communautaire. « Beaucoup de Juifs sont partis pour Israël et les Etats Unis. Pour les autres, l'assimilation les a fondus dans la population ambiante ». De plus, de nombreux juifs russes ont encore un rapport ambigu avec la religion après 70 ans d’athéisme forcé et un taux élevé de mariages mixtes. Mais ils sont également curieux de leur appartenance, une partie de leur identité ayant été longtemps dissimulée de peur et de honte. Contrairement à l'époque communiste, l'antisémitisme d'État et institutionnalisé a disparu, mais il existe un antisémitisme organisé et ouvert et le gouvernement, officiellement contre l'antisémitisme, n'entreprend rien pour combattre les groupes fascistes et chauvins ouvertement antisémites. A VISITER... La Grande Synagogue Chorale, est située au cœur de Saint-Pétersbourg, sur l'avenue de Lermontov, non loin du Théâtre Mariinskii. C'est la deuxième plus grande synagogue d’Europe et sans doute l'une des plus belles. Le cimetière juif (avenue Alexandrovskaya Ferma, 66a). Le cimetière existe depuis 1875. Le Musée de l'Ermitage : Symbole de la fascinante culture russe. Le Palais de Catherine (ou Palais d'Été) : On connait ce palais luxueux sous le nom de Palais d’été. Il fait partie d’un magnifique complexe d’édifices, de parcs et de maisons d’hôtes. Peterhov : Situé à 25 km de Saint Petersbourg, Peterhof est un ensemble de parcs de près de 1000 hectares, composé de 144 fontaines et de 15 musées L'île de Kiji : Toute petite île située à 450 au Nord Est

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EDUCATION

PAR

SARAH CHANA RADCLIFFE

Dire non au Lashon harah langue ». Il est intéressant de noter que la Torah qualifie de « mauvaise langue » tout ce qui est négatif, même si cela est vrai. (La médisance, malfaisance ou fausse information est appelée Motzi Shem ra, littéralement « donner un mauvais nom ») Pour la culture occidentale, les mots “ne sont que des paroles en l’air”. Contrairement à cet adage, le Judaïsme juge avec une extrême gravité la mauvaise utilisation de la parole. Notre tradition nous enseigne que le Lashon hara peut détruire plusieurs vies en même temps. Commis intentionnellement ou non, plusieurs personnes s’en trouvent affectées : Celui qui parle, Celui dont on parle, Celui à qui l’on parle. En voici les raisons : Celui qui parle: S’il est vrai que l’on devienne toujours, même brièvement, le centre d’attention dès que l’on divulgue ragots et informations juteuses, les gens finissent toujours par se méfier de celui qui les répand. "Je me demande bien ce qu’elle raconte derrière mon dos." Les gens n’attachent pas foi aux ragots et éviteront de se confier à vous. Au bout du compte, vous ne détruisez que votre réputation. Pire encore, en utilisant à mauvais escient le don de la parole que Dieu vous a confié, vous ne faites que vous abaissez à Ses yeux. Celui dont on parle: Celui dont on parle est sans nul doute, détruit aux yeux de tous. Que l’information soit vraie ou fausse, il est difficile de revenir sur des propos diffamatoires une fois qu’ils sont prononcés et annuler l’assassinat qui vient d’être perpétré. La réputation de la personne reste à jamais entachée. Celui à qui l’on parle: Il est, de manière surprenante, le plus coupable, même s’il semble à priori innocent. Il n’a fait après tout qu’écouter! Or, le Talmud précise qu’écouter le Lashon hara est pire que le dire. Car il est possible pour celui qui écoute de l’arrêter et s’il ne le fait pas, sa transgression est totale. Sources : Aish.fr

Un mode d’emploi pour aider nos enfants à voir l’aspect positif des choses et parler favorablement des autres.

Le pouvoir des mots Les êtres humains ont une capacité unique, la Parole, c’est-a-dire la faculté de transmettre idées et sentiments par des mots. Elle peut être une immense bénédiction, mais peut tout aussi bien se révéler l’outil parfait pour abuser l’autre ou le dénigrer. Les mots choisis par nos enfants pour s’exprimer, aident à créer leur espace et forger leur vision du monde. Une manière de s’exprimer positive peut ainsi aider nos enfants à devenir des adultes optimistes qui aborderont le monde avec espoir et générosité. A l’inverse, des expressions négatives, comme des propos diffamatoires ou blessants engendreront des sentiments eux aussi négatifs et un regard cynique sur le monde qui les entoure. Les mots malfaisants Il est facile de tomber dans ce piège que représente l’habitude destructrice de parler du mal d’autrui et médire des autres – au point que cela devienne un sport national! Pour nous permettre d’apprécier ceux qui nous entourent et partagent nos vies, nous devons cesser de traduire par des mots ce qui est négatif et nous concentrer au contraire sur leurs traits de caractère positifs. Cela demande énormément d’efforts mais est essentiel pour élever des enfants heureux. Si nous ne voyons chez l’autre que ses défauts, nous serons toujours enclins à l’insatisfaction, toujours déçus et mecontents et nos enfants le deviendront également. Elever des enfants heureux exige de nous que nous leur transmettions une vue positive sur les événements, endroits, situations, et objets divers. Mais ce qui reste essentiel est le regard qu’ils portent sur les autres. La Torah qualifie de "mauvaise langue" tout propos négatif, même si celui-ci est vrai. Le terme hébreu pour parler mal des autres est Lashon hara, littéralement « la langue du mal » ou « mauvaise n° 19 - juin 2012 - www.levhair.com

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PAR MARTINE YANA

CULTURE

La Politique française à l’égard d’Israël (1946-1959) de Frédérique Schillo André Versaille EditeurSortie fin août 2012 - 1078 pages – Prix : 44,90 €

Essai très documenté : Basé sur des archives françaises et israéliennes inédites, cet ouvrage est le premier essai d’histoire globale des relations franco-israéliennes, de l’immédiat après-guerre au retour du général de Gaulle. Frédérique Schillo est historienne, spécialiste d’Israël et des relations internationales. Elle est l’auteur de La France et la création de l’État d’Israël, 1947-1949 (Artcom’, 1997

LE JOURNAL DE RUTH MAIER

Une réfugiée juive en Norvège Alex Fouillet (Traduction) Gawsewitch J.C. Editeur - 480 pages - 23.90 euros

Le quotidien d’une jeune fille face à la terreur nazie. Ruth Maier, réfugiée autrichienne arrivée en Norvège avant la guerre, vivra quatre ans dans ce pays, jusqu’à la grande rafle menée contre les juifs de la capitale à la fin de l’automne 1942. Elle est alors arrêtée avec environ cinq cents autres juifs et embarquée sur le cargo Donau pour être déportée. Elle meurt à Auschwitz le 1er décembre 1942. Elle avait 22 ans. Un texte enrichi d’une centaine d’illustrations : photos, dessins, coupures de journaux, prospectus, fac-similés de correspondance, etc.

Tout, tout de suite de Morgan Sportes - Edition livre de poche –

En 2006, dans la banlieue parisienne, un jeune homme est enlevé. Ses agresseurs l’ont choisi parce qu’il est juif et donc, pensent-ils, riche. Séquestré pendant vingt-quatre jours, il est finalement assassiné. Les auteurs de ce crime sont chômeurs, livreurs de pizzas, lycéens,... L'Interallié, grand prix littéraire a couronné Morgan Sportès "Mon livre est un livre politique. Je me considère comme un anthropologue de notre société, et vingt ans après L'Appât, c'est la même ère du vide, en pire", a déclaré le lauréat. "C'est un symptôme social que je décris, et non un fait divers." Morgan Sportès a vécu en Algérie jusqu'à l'indépendance du pays, en 1962.

Un marché sans juifs…Parcelles d'Algérie après 1962 –de Line Meller-Saïd – 12€

Louisa, Moshé, Julie, Ouardia et les autres..., enracinés dans une Algérie qui se vide progressivement de ses Juifs après l’exode massif de 1962. Leur vécu, empreint d’une teinture judéo-arabe très ancienne, s’est trouvé confronté aux retombées amères des bouleversements du pays.

Alyah

Film d’Elie Wajeman avec Pio Marmaï, Cédric Kahn… 1 h 30. Drame Sortie en salles : 19/09/2012

Alex a vingt-sept ans. Il vend du shit et vit dans l’ombre de son frère Isaac, lequel après avoir été son soutien est devenu son fardeau. Alors quand son cousin lui annonce qu’il ouvre un restaurant à Tel-Aviv, Alex imagine le rejoindre pour changer enfin de vie. Déterminé à partir Alex doit dès lors trouver de l’argent et faire son alyah.Mais il devra aussi tout quitter : Paris qu’il aime tant, Esther son ancien amour, Mathias son ami de toujours et Jeanne qu’il vient de rencontrer.

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SANTE – BIEN-ETRE

PAR

GABRIEL COHEN

Dix produits du quotidien à éviter absolument Ethers de glycol

Les produits dangereux à long terme sont omniprésents dans de nombreux objets et produits de la vie quotidienne, en voici une liste.

Où le trouve-t-on ? Dans les colles, les diluants, les encres, certains produits dits « à l’eau » (peintures), les produits d’entretien, les vernis, les teintures pour cheveux… Les dangers ? Ce sont des produits toxiques surtout pour les femmes enceintes. Conseils: Vérifier sur l’étiquette qu’elle ne contient pas d’éther de glycol. Vérifier également pour les vernis à ongles, les produits d’entretien et les teintures pour cheveux. Des labels reconnus, comme l’écolabel, peuvent vous y aider

Aluminium

Où le trouve-t-on ? Dans les produits d’hygiène et cosmétiques (dentifrice, déodorants etc..). Dans la plupart des vaccins, dans l’eau du robinet, dans les canettes de boisson Quels sont les dangers ? Trouble de la mémoire, de troubles du système sanguin et d’anémies, maladie sur les muscles (fibromyalgie) Conseils pour limiter l’exposition: Privilégier des déodorants sans aluminium. Autant que possible, boire au verre le contenu des cannettes pour éviter le contact direct.

Paraben et le Phénoxyéthanol

Où le trouve-t-on ? Le parabène est utilisé comme conservateur dans les cosmétiques (déodorants…) et les additifs alimentaires (E214, E219). Les dangers ? Les parabènes posent, à des degrés variables, des problèmes perturbant le système de la reproduction et endocrinien. Ils sont fortement suspectés d’avoir un effet « ostrogénique » qui accélèrerait l’apparition d’une tumeur au sein. Conseils : Privilégier les produits avec le label NO PARABEN qui indique l’absence de parabène ou utiliser des produits avec des conservateurs naturels.

Aspartame

Où le trouve-t-on ? Dans tous les produits light, Chewing-gums sans sucre, yaourts, boissons light et certains compléments alimentaires, vitamines pour enfants et de nombreux médicaments. Les dangers ? La consommation élevée d'aspartame entrainerait des symptômes fibromyalgiques, desspasmes, des lancements et des engourdissements dans les jambes, des crampes, des vertiges, des nausées, des maux de tête, des douleurs articulaires, Conseils : Tendre vers des achats contenant d’autres produits sucrants, comme la stevia. Mais en amont, éviter de faire manger trop sucré aux enfants. Cela crée une accoutumance, néfaste pour leur développement.

Pesticides

Où le trouve-t-on ? Céréales, agricultures… Les dangers ? En dehors des cancers, les risques sont nombreux: maladies neurodégénératives, perturbations hormonales, malformations fœtales, reproduction, atteintes respiratoires / cardiovasculaires / neurologique… Conseils : éviter de manipuler des pesticides, manger bio quand cela est possible. Pour conclure, Il ne faut pas tomber dans une obsession paranoïaque mais on le sait, les substances chimiques sont partout, qu’elles soient dangereuses ou pas. Un projet de règlementation chimique est entré en vigueur le 1er juin 2007, destiné à encadrer l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances. REACH est l’acronyme du titre anglais du règlement qui est « Registration, Evaluation, Authorisation and restriction of CHemical»

Bisphénol A

Où le trouve-t-on ? Composé chimique présent dans de nombreux plastiques alimentaires et dans certains biberons pour bébé et certains revêtements de cannettes et boîtes de conserves… Les dangers ? Risque prénatal : effets irréversibles sur les embryons et les fœtus à l’origine de malformations génitales. Implication dans les cancers, dans les maladies cardiovasculaires, atteinte du système reproductif, du système nerveux, effet sur le diabète et l’obésité. Conseils: éviter de mettre de la vaisselle en plastique au micro-ondes et choisir de préférence des plastiques sans bisphénol. Pour les biberons, vérifier la mention « sans BPA ». n° 19 - juin 2012 - www.levhair.com

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cŒur de ville


Le Centre Fleg et lʼEspace julien vous proposent un concert unique

Idan Raichel & Vieux Farka Touré Dans The Tel Aviv Session

Le mardi 13 novembre 2012 à 20h Espace Julien - Marseille

Places : 26€ et 40 € en vente au Centre Fleg

A VENDrE

cause déménagement :

Restaurant cacher Marseille 10ème. 40 couverts intérieur + 40 extérieur. Terrasse plein sud / Parking. Restaurant tout équipé. Derniers CA: 89 000 € et 103 000 €.

PRIX DE VENTE: 40 000€. Curieux s'abstenir.

Infos et visites: 06 14 69 53 88.

Chana Tova!





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