coeur de ville lev21

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N°21 NOVEMBRE

2012

ISSN 21039747 – N° de CPPAP 0513 K 91340 5 - 2€

Vulnérabilité :

k

entre handicap et précarité Spécial Tsedaka

Education

Interview Exclusive

Cœur de Com

Entretien

Interview de Mr Claude Gozlan

Elever un enfant différent

Mme la Ministre Marie-Arlette Carlotti

Hommage aux déportés du château de la Verdière

Dr Michel Bourgat



EDITO / SOMMAIRE NOVEMBRE 2012 - N0 21

Edito Pr Hagay SoBoL , Président du centre Edmond Fleg ..............................4 interview de Mme M.a.Carlotti Ministre déléguée aux personnes handicapées. ......................................6

de Munich à Londres : Les Jeux Paralympiques ou le véritable Esprit olympique ................................8

Edito

Chers lecteurs, chers amis Je tenais à vous remercier pour vos retours élogieux sur notre dernier numéro dédié aux juifs d’Algérie. Notre magazine bénéficie d’un lectorat de plus en plus important et je vous en gabriel Cohen, directeur de la Publication suis reconnaissant. Merci à tous nos partenaires de plus en plus nombreux pour la confiance qu’ils nous témoignent. Hanoucca, la fête des lumières est la preuve de notre force face à l’antisémitisme. Les bougies qui illuminent chaque foyer viennent conjurer la peur que pourraient procurer les derniers évènements.

Barak Obama entame un second mandat de quatre ans après sa victoire sur le Républicain Mitt Romney que l’on aurait cru beaucoup plus serrée. Quelle tonalité va-t-il donner à sa politique, alors qu’il ne sera plus tenu par les contraintes de sa réélection ? Sera-t-il aussi inspiré que le laisse augurer son premier discours postélectoral, où laissera-t-il apparaître un tout autre visage ? Quoi qu’il arrive, l’histoire américaine nous a montré que c’est en ses institutions que tout repose, quel que soit le parti au pouvoir. Même si tout n’est pas parfait, loin de là, ce sont elles qui garantissent la démocratie dans cette grande nation de plus de 300 millions d’individus.

En ces temps de fête de Hanoucca, n’oublions pas tous ceux et celles qui sont dans le besoin. La communauté se mobilise pour la « Tsedaka » afin de venir en aide aux personnes et familles démunies. Cœur de ville consacre à cette occasion un dossier complet et tient à apporter son soutien à cette belle action communautaire. Toute l’équipe de la rédaction se joint à moi et vous souhaite de très bonnes fêtes de Hanoucca. Que ces lumières nous protègent et illuminent notre vie de bonheur et de bonne santé. Gabriel COHEN

Cœur de Ville LevHai’r levhairmag@gmail.com Publication Bimestrielle date de parution - N°21 – Novembre 2012 1 rue Estelle – 13001 Marseille - tél. : 09 54 08 37 75 iSSN : 2103 - 9747 - Numéro de commission paritaire : 0513 K 91340 5 dépôt légal : à parution Editeur : Société art CoM C 13013 MarSEiLLE rCS 49058466100014 www.coeur-de-ville.net directeur de la publication : gabriel CoHEN directeur artistique : Lev Hair Studio M.t Maquette : Michael temim impression : art CoM C EditioNS MarSEiLLE – 06 18 98 61 80

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interview : Beya’had, une association pour le bonheur d’enfants différents. ......................10 témoignage de parents : Vivre le handicap de son enfant ..............................11

Entretien avec le dr Michel Bourgat ........................12 Bait Ham de Paris à Jérusalem et réciproquement : interview de Henri Cohen-Solal ....................................................14

Les restaurants du cœur : Un accueil inconditionnel ..........................................16 « tsédaka »: interview de Claude gozlan, Président de l’aUJF .................................................. 18 Stéphane Freiss parraine la tsédaka : ....................20

Judaïsme et précarité .............................................. 22

Nos racines : il y a 50 ans l’arrivée des juifs d’afrique du nord à Marseille ....................................................24 1962 – 2012 : 50 ans de présence à Marseille pour les juifs d’algerie ............................................26 Programme Fleg ............................................................ tribune Libre: un deuxième mandat pour obama et la suite … ................................................................28 Cœur de Com : Hommage aux déportés du château de la Verdière ........................................ 30 Cœur de Com : Mazone , Une association au service des plus démunis de Marseille .............. 32

analyse - l’iran, ou la politique du pire ?..................34 L'événement du mois: La vidéo de Mahomet ..........36

Culture : Mesdames et Messieurs les Ministres n’oubliez pas les associations ................................40 Education : Élever des enfants différents ................42 recettes spéciales pour Hanouca ............................46

Santé & Bien-être : La phytothérapie pour un hiver au top ....................48

ont collaboré à ce numéro : dossier de couverture :Pr Hagay Sobol, Gabriel COHEN, Eyal Nathan , Annie et Bernard Rebouh, jacques Mendel, Anna Chairmann , Le FSJU, Rabbin Yeshaya Dalsace Cœur de Com : Gilbert Gabbay. Analyse : Pr Hagay Sobol . L'événement du mois : Pr Hagay Sobol. culture : Pr Hagay Sobol Education : Eyal Nathan Santé & bien-être : Déborah COHEN, recettes : Martine Yana.

n° 21 - NOVEMBRE 2012 - www.levhair.com

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EDITO Vulnérabilité, entre handicap et précarité. Nous avons choisi la solidarité et la Justice : la Tsedaka Par Hagay Sobol

Quand une personne tombe, est-elle tombée ou tombante ? Telle est l’interrogation surprenante à laquelle nous invite la Tradition. Cette formulation peut paraître bien étrange pour un esprit cartésien, car la chute semble inéluctable du fait de l’attraction terrestre. C’est d’ailleurs ce que nous expérimentons tous les jours avec la maladie, le handicap et la précarité.

Le handicap, malgré les progrès scientifiques, est encore trop souvent le prix à payer qu’il soit le résultat d’une affection génétique ou acquise, ou d’un accident de la vie. Aujourd’hui, ces épreuves nous paraissent insurmontables, mais demain ? Il suffit de se rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, contracter la tuberculose était synonyme de maladie incurable. Puis la médecine apporta le dépistage radiologique, permit l’identification du germe responsable, le développement de médicaments adaptés et enfin la vaccination. A l’aune de ces avancées, la citation initiale prend tout son sens. Celui qui ne pouvait que tomber, était en fait un tombant dont on pouvait arrêter la course.

A cette fin, les sociétés modernes mettent en place des politiques favorisant l’accès aux soins, au plus grand nombre. Mais le succès n’est pas toujours au rendez-vous, ou des séquelles persistent. Il revient alors aux gouvernements de favoriser la scolarisation, et la réinsertion professionnelle, comme nous l’explique Mme la Ministre Marie Arlette Carlotti. Cependant, l’état ne peut pas tout. Le facteur humain, avec le courage incroyable dont font preuve certaines personnes, tels ces athlètes ayant participé aux jeux paralympiques, est un élément essentiel. De même que les proches et les associations, à l’exemple de « Beya’Had », qui font un travail formidable, sont indispensables.

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Il est une autre forme d’injustice, celle de la précarité qu’elle soit intellectuelle, économique ou sociale. Dans tous les cas elle réduit l’humain qui est en chaque personne. L’absence de perspective peut conduire à la violence et à commettre des actes irrémédiables envers les autres, les boucs émissaires que l’on s’est choisis, comme en témoigne le Dr Michel Bourgat, adjoint au Maire de Marseille. A l’inverse, cela peut mener jusqu’au repli, ou à l’effondrement de l’être. Là encore, des solutions spécifiques doivent être apportées en termes de prévention, d’éducation et de réinsertion. Et il existe une marge de progrès considérable pour améliorer la situation surtout en période de crise. Dans ces domaines certaines expériences, comme celle de « Baït Ham » pour les jeunes en voie de délinquance, ou les « Restos du Cœur » pour les déshérités, nous montrent le chemin.

Ce chemin c’est celui de la solidarité avec tous ceux qui souffrent, pour les empêcher de tomber, ou pour les relever et qu’ils puissent à nouveau se redresser. En hébreu, le mot utilisé pour charité est Tsédaka qui dérive de Tsedek qui signifie justice. Pour rendre la justice, sociale en particulier, des actions sont menées à différents niveaux tout au cours de l’année. Elles font appel à la générosité de chacun selon ses moyens. Cette campagne est lancée traditionnellement au cours d’une grande manifestation placée sous le signe de la fraternité et de la joie et dont ce sera la 20ème édition. Il s’agit d’un acte citoyen de générosité adressé à la Cité toute entière, et un appel à l’unité afin d’aider les plus démunis. Aujourd’hui, plus encore qu’hier, du fait de la conjoncture économique, il y a urgence. Aussi, nous vous attendons nombreux pour ce moment de partage le 25 novembre toute la journée au Dock des Suds au 12 Rue Urbain V, 13002, Marseille.



EN COUVERTURE - INTERVIEW « Vulnérabilité : Entre handicap et précarité »

Par Hagay Sobol

Interview de Mme Marie-Arlette Carlotti Ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion Hagay Sobol (HS) : Madame, la Ministre, Bonjour. Merci pour votre disponibilité et de bien vouloir répondre à nos questions, malgré un emploi du temps chargé. Pouvez-vous nous donner les grandes lignes de la politique que vous menez dans le cadre de votre délégation sur les personnes en situation de handicap et plus particulièrement en matière d’insertion dans le monde du travail ?

Marie-Arlette Carlotti (MAC) : Pour l’accès au monde du travail et la pleine participation des personnes en situation de handicap, ma réponse est simple : c’est ma première priorité. Début septembre, le Premier ministre a adressé à l’ensemble des ministres une circulaire destinée à garantir la prise en compte, dans chaque projet de loi, des dispositions relatives aux personnes en situation de handicap. C’était un engagement de François Hollande et nous avons, avec cette mesure, l’exemple concret du caractère interministériel de la politique du handicap. Nous allons continuer dans ce sens. A travers l’emploi, les personnes en situation de handicap accèdent à des dimensions essentielles de la vie sociale : l’autonomie économique, l’insertion dans une socialisation quotidienne, la validation continue de leur capacité à produire des biens et des services qui contribuent à notre développement économique et social. HS : Quel peut-être le rôle du monde associatif pour compléter l’offre institutionnelle en matière d’aide et d’insertion de la personne en situation de handicap ou des soins médicaux ?

MAC : Les associations ont déjà beaucoup œuvré pour apporter une réponse aux besoins des personnes en situation de handicap. Regardons l’histoire : ce sont les parents qui, faute de politique publique, se sont rassemblés pour ouvrir des structures où leurs enfants seraient pris en charge. Aujourd’hui, c’est ce secteur associatif très dynamique qui nous fait remonter les besoins, nous alerte sur l’inadaptation de certaines méthodes (comme ce fût le cas pour l’autisme), et nous propose, aussi, des solutions innovantes. Mais c’est à la puissance publique de prendre ses responsabilités, de fixer des directives et de mettre des moyens en conséquence.

HS : En matière d’accessibilité des établissements recevant du public, la publication récente d’une étude qui affirme que l’échéance de 2015 ne sera pas respectée suscite de légitimes réactions. Que comptez-vous faire à ce sujet ? MAC : Le gouvernement précédent a fait voter une belle loi de la République en 2005 fixant les modalités de l’accessibilité

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universelle. Mais celui-ci ne s’est pas donné les moyens de respecter les échéances. Le Premier ministre a donc chargé la sénatrice Claire-Lise Campion d’une mission de concertation portant sur la mise en accessibilité du cadre bâti, de la voirie et du transport. Sa tâche consistera à formuler des préconisations concrètes visant à améliorer la mobilité quotidienne de nos concitoyens en situation de handicap. Claire-Lise Campion rencontrera l’ensemble des acteurs associatifs, économiques et politiques concernés. C’est une femme obstinée, qui va au bout des choses. Elle a donc trois mois pour discuter, négocier et rendre ses conclusions. Nous verrons alors comment tenir le cap car il est évident qu’il y a eu un immense laisser-aller dans ce domaine ces dernières années. Mais, je le répète, pas question de déroger ! HS : Quelle sera la tessiture de votre mandature, son empreinte ?

MAC : Quelque chose qui n’est pas inscrit dans une loi de finances : changer le regard sur les personnes handicapées. Je veux une société où l’on respecte les différences en ayant conscience de ce qui nous unit. Je souhaite que chacun de nous finisse par percevoir leur richesse, et que l’on respecte leur parcours de vie. HS : Madame la Ministre merci pour cet entretien et pour cette leçon de vie. Car le regard sur la personne handicapée, c’est à nous également en tant que citoyen qu’il revient de le faire changer.



EN COUVERTURE

Par Hagay Sobol

De Munich à Londres : Les Jeux Paralympiques ou le véritable Esprit Olympique

C’est presque par hasard que j’ai assisté à la retransmission des « meilleurs moments » des Jeux Paralympiques de Londres. Quelle différence avec la dernière édition des JO qui venait à peine de s’achever dans la cité Londonienne : peu ou pas de direct, absence de battage médiatique ou de surenchère publicitaire, des plages horaires rédhibitoires et peu de grandes chaines semblent avoir fait l’honneur de leurs plateaux à cette compétition sportive hors norme. Et pourtant !

Des vicissitudes de la vie au dépassement de soi-même

Tout à commencé par un zapping pour atteindre mon programme préféré. Apparût alors à l’écran un homme, en plan américain, se préparant à une course d’athlétisme et que rien à première vue ne distinguait du commun des mortels. Très concentré sur sa course, on le voit sauter sur place pour s’échauffer, puis s’installer dans les starting-blocks. C’est alors que l’on s’aperçoit que ce grand gaillard est amputé des deux membres inférieurs. Il a été appareillé pour l’occasion avec deux prothèses spécialement conçues pour la haute compétition. Les autres athlètes sur la ligne de départ ont, tout comme lui, été victimes des vicissitudes de la vie. Puis soudain, le signal du départ retentit. Le héros du jour s’élance alors comme une fusée, propulsé par l’effort avec une foulée rapide et harmonieuse devançant tous les autres jusqu’à la ligne d’arrivée. J’en ai eu le souffle coupé, et le stade tout entier exultait. Quelle émotion, un exploit extraordinaire ! J’en avais la chair de poule. Alors j’ai décidé de regarder les autres compétitions. Tous les sports ou presque étaient représentés : triple saut, pingpong, tennis, judo, natation et bien d’autres encore.

Revenons quelques instants sur les deux dernières disciplines. Le judo tout d’abord, où deux femmes se font face. Elles sont non voyantes et l’arbitre les aide à se positionner et à saisir le kimono de l’adversaire. Puis le combat commence. Dès cet instant les deux judokas se réapproprient totalement ce sport, alors qu’elles sont plongées dans l’obscurité, privées de cet organe si

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essentiel qu’est la vue. C’est à un spectacle d’exception auquel nous assistons. Elles enchainent les mouvements et les prises, en n’ayant pour tout repaire que leurs propres sensations. C’est au sol, grâce à une immobilisation que la victoire sera finalement obtenue par l’une d’entre elle, mais aucune n’aura démérité, bien au contraire.

Ensuite la natation. Des concurrentes, souffrant de divers handicaps, vont rivaliser d’adresse en pratiquant la nage papillon, rien que cela ! Dans l’eau elles sont mobiles telles des sirènes. A peine le départ lancé, tout va très vite, déjà deux nageuses se détachent nettement : une ancienne militaire paraplégique et une personne de petite taille. On comprend que la course va se jouer entre ces deux superbes athlètes qui enchainent les longueurs au coude à coude. A ce moment là, il est impossible de prédire qui va l’emporter. Puis tout à coup, dans la dernière longueur, la petite nageuse produit un effort colossal. Alors que sa compétitrice nage toujours d’une manière régulière à une vitesse déjà fort rapide, la première comme transcendée par l’occasion, accélère creusant un écart important entre les deux athlètes. A l’annonce de sa victoire, on voit apparaître un sourire qui illumine son visage, un instant rare de bonheur contagieux et de sincérité qui vous marque durablement. De la tragédie de Munich aux JO de Londres

Je ne suis pas un grand amateur de sport et je ne regarde plus de manière régulière les Jeux Olympiques depuis la tragédie de Munich. Ma position a encore été renforcée par le récent refus du CIO (Comité International Olympique) de rendre hommage aux 11 athlètes israéliens assassinés lors de la prise d’otages de la cité Bavaroise en 1972. Quarante ans après les faits, plusieurs nations s’étaient jointes à Israël pour demander que soit respectés officiellement une minute


de silence et de recueillement en souvenir des victimes du terrorisme. Cet acte odieux avait profané le « Temple de la paix » que sont les Jeux Olympiques. Un sanctuaire, où toutes les nations sont sensées s’affronter pacifiquement à travers le sport. Pourtant, une minute de silence, c’était bien peu au regard d’un tel drame et de ces vies gâchées. Mais visiblement pour certains, c’était déjà beaucoup trop. Je me rappelle, à l’époque, les compétitions avaient continué presque comme si de rien n’était. Un athlète français spécialiste du 110 mètres haies, et futur ministre, était venu nous dire qu’il fallait respecter le travail acharné des sportifs qui s’étaient entrainés des années durant pour les « Jeux ». Le respect dû à ces autres sportifs qui venaient de perdre la vie, lui, est passé au second plan.

Puisque tous les idéaux de l’Olympisme avaient été battus en brêche, on aurait dû tout arrêter pour dire haut et fort au monde entier que tout n’est pas possible et qu’il existe des limites à ne pas franchir. Pourquoi cette attitude hier et à nouveau aujourd’hui ? Politique, argent, couardise, égoïsme ? Peut-être un peu de tout cela. A la place, il y a eu des initiatives individuelles tant au niveau des délégations sportives qu’au niveau politique, mais rien d’officiel organisé par le Comité Olympique en 2012. Une leçon pour nous tous.

Après cet amer constat, on aurait pu craindre que l’esprit olympique mort une première fois à Munich, ne

l’ait été à nouveau à Londres. Par grâce, il semble avoir ressuscité lors des Jeux Paralympiques. Cela ne veut pas dire que tout est idyllique, l’être humain est ainsi fait qu’il est capable de grandes et de petites choses. Mais en voyant ces êtres blessés par la vie, tombés, parfois brisés, se relever avec une telle volonté et arriver à de tels sommets, c’est une leçon pour nous tous.

Ce sont des symboles. C’est la raison pour laquelle, je n’ai pas voulu donner de noms à ceux dont j’ai parlé. Qu’ils montent sur le podium ou non, ils sont tous vainqueurs. Dans la rue pour certains, on ne remarque pas leur handicap. Mais pour d’autres, il est impossible de le dissimuler et les valides détournent souvent leur regard, comme gênés, ou pour conjurer le sort. Le sort justement, ces athlètes exceptionnels, ils s’y sont mesuré et l’ont conjuré. Ce sont des êtres libres qui ont dépassé leurs limitations. Ils peuvent montrer avec fierté leur visage et leurs fêlures car ce sont des « Héros ». Alors j’espère que désormais une plus grande place sera faite à ces jeux qui ne devraient pas s’appeler Paralympique, mais être de nouvelles disciplines aux prochains jeux Olympiques. Pour finir, je voudrais faire part de ma plus sincère admiration, et adresser mes remerciements à toutes ces femmes et tous ces hommes. Ils se sont donnés les moyens de franchir des obstacles ô combien nombreux et douloureux. Aujourd’hui grâce à eux, d’autres vont pouvoir s’inspirer de leurs exploits, cela incite au respect !

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EN COUVERTURE - INTERVIEW Beya'Had, une association pour le bonheur d’enfants différents.

Cœur de ville a rencontré l’association BEYA'HAD, une organisation qui fait le bonheur d’enfants différents de notre communauté. L’association est présidée par le Dr Alfred Guedj et fondée et dirigée par le Rav Michael Rosenthal et son épouse Sheina. Beya'Had.. propose une gamme d'activités pour des enfants différents, et adolescents bénévoles.

Bonjour Mr Rosenthal, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Michael Rosenthal, délégué du Rabbi de Loubavitch à Château Gombert. Je suis originaire du Brésil et cela fait maintenant 2 ans et demi que ma femme Sheina et moi avons décidé de créer l’association Beya'Had. Mr Rosenthal, en quoi consiste le projet Beya'Had ? Beya'Had est tout d’abord un programme social qui permet aux enfants handicapés de la communauté de se sociabiliser, de s’intégrer. Mais ce n’est pas son seul objectif : ce projet donne l’occasion à des adolescents bénévoles de faire une mitsva, d’apporter de l’aide à un enfant avec des besoins spécifiques il apporte aux familles des enfants différents du réconfort et de l’écoute en organisant des rencontres entre-elles et ainsi cela leur permet de sortir de leur solitude.

Comment est née l’idée de créer Beya'Had ? En réalité, c’est une association qui existe déjà aux Etats-Unis, dirigée par les délégués des Loubavitch. Quand je suis arrivé à Marseille, il se trouve qu’il n’y avait pas de projet semblable pour les enfants différents et c’est donc ainsi que j’ai eu l’idée de créer l’association.

Quelles sont les activités que propose Beya'Had ? On peut trouver au sein de Beya’had deux types d’activités : Tout d’abord, il y a les bénévoles qui rendent visite aux enfants à domicile afin de partager avec eux un moment de détente. Ensuite il y a les activités proprement dites : Ce sont les « sorties du dimanche », qui sont très variées : Ok Corral, Zoo de la Barben, Magicland, mais aussi des moments passés à

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Par Gabriel COHEN

la synagogue pour préparer les fêtes telles que Pourim, Hanouccah. Enfin on organise aussi des préparations de Bar Mitsva, des sorties au restaurant.

A quelle tranche d’âge s’adresse le projet Beya’had ? Beya’had s’adresse aux enfants et aux jeunes de de 2 à 30 ans. On rend visite aux enfants âgés de 2 ans à 18 ans et pour les sorties du dimanche, nous avons crée deux groupes : un pour les jeunes de 2 à 15 ans et un autre pour les 15-30 ans afin de proposer des activités adaptées pour chacun en fonction de l’âge.

Quels sont les projets pour l’avenir de Beya'Had ? Nous souhaitons à l'avenir, renforcer nos activités actuelles et agrandir le nombre de bénévoles et d'enfants. Notre projet à long terme est de créer "un centre de vie", c’est- àdire un lieu où les enfants pourraient étudier le matin et faire des activités l’après-midi. Il y aurait dans ce centre différents commerces et services de la vie quotidienne tels que supermarchés Cacher, coiffeur, afin d’apprendre aux enfants à être autonome dans la vie de tous les jours.

Quels sont vos moyens de financement ? Une fois par an, nous organisons un grand gala qui rapporte 70% du budget nécessaire à l’association. Et dernièrement, nous avons mis en place un partenariat avec le CASIM qui contribue logistiquement et financièrement au projet. D’autres organismes de la communauté comme le FSJU, le centre Fleg et le consistoire nous apportent aussi de l’aide.

Mr Rosenthal, pour terminer, en quelques mots, quel est le message que Beya’had voudrait faire passer ? Accepter l’autre tel qu’il est, accepter les différences.

Si vous voulez faire partie des bénévoles au grand cœur ou si vous avez un enfant qui a besoin d’être aidé : un seul numéro, n’hésitez pas à appeler le Rav Rosenthal (du Beth Habad Château Gombert) au 07 61 20 80 13 chabadcg@gmail.com


EN COUVERTURE Vivre le handicap de son enfant

Par Annie et Bernard REBOUH

Au commencement, on est heureux d’accueillir un beau bébé. Mais à la fin de la première journée, le gynécologue nous a fait part de son constat : votre enfant est atteint de trisomie 21 (maladie chromosomique). A la joie, succèdent l’abattement et l’inquiétude pour l’avenir. Quelle sera sa vie, comment le dire aux frères et sœurs ? Très vite on ressent le besoin de parler avec des parents qui sont dans la même situation. Puis, la réalité apparaît graduellement. L’écart se creuse comparé aux autres enfants. On consulte des médecins avec toujours un fol espoir. Mais la réalité s’impose, alors il faut faire face : on n’a pas le choix !

Se pose ensuite le problème de la scolarité. Dans une école maternelle normale, les enseignants ne savent pas comment s’y prendre, la souffrance de l’enfant passe souvent inaperçue. On est obligé d’entrer dans le circuit de l’enseignement spécialisé, à la capacité d’accueil insuffisante. Ce qu’on prend au début comme une catastrophe est en réalité un bien pour l’enfant, car ses difficultés sont prises en compte. Mais on est aussi balloté d’un type d’établissement à un autre dans lesquels tous les handicaps sont mélangés. Quand le temps de l’adolescence arrive, le jeune ressent les mêmes besoins qu’une personne de son âge : sortir, se divertir, rencontrer des amis. Mais sa dépendance et sa vulnérabilité sont des obstacles insurmontables. Il en souffre, même s’il est incapable de le dire. On ne peut s’empêcher de penser à ce qu’il arrivera quand nous ne serons plus là, sans affection, sans défense, sans avenir ? Quelle sera sa place ?

A ce problème général, se pose à nous parents juifs un problème supplémentaire. Car dans de nombreux cas on n’a d’autre choix que d’avoir recours à l’internat avec ce qu’il a d’impersonnel. Comment dans ces conditions poursuivre une vie selon notre tradition ? Les instances communautaires sont très en retard dans ce domaine. Sauf erreur, on ne trouve qu’un

foyer d’accueil et un C.A.T (Centre d’Aide par le Travail) à Paris. Aussi, l’initiative du Rabbin Michaël Rosenthal, avec l’association BEYA’HAD, fait œuvre utile car le besoin est immense. Même si cette association par faute de moyen se focalise pour le moment sur les loisirs. Un autre point important. Il y a beaucoup à faire pour modifier le comportement des responsables religieux. Ils sont encore peu nombreux à accepter de célébrer la majorité religieuse. (Bar ou Bat Mitsvah) d’un enfant handicapé tels le Rabbin Joseph Cohen (zal) ou le Rabbin Michaël Rosenthal. Il faut les en remercier. Lire le Témoignage intégral en Flashant le code

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EN COUVERTURE- INTERVIEW

Par Eyal Nathan

Entre exclusion et intégration il n’y a qu’un pas à franchir : Entretien avec le Dr Michel Bourgat Alors que l’on vient de décerner un Prix Nobel à l’Union Européenne pour son action en faveur de la paix et des droits de l’homme, l’actualité récente a été marquée par des drames humains intolérables qui interpellent notre société. A l’image de ce qui s’est passé à Grenoble ou à Toulouse, où des évènements tragiques ont impliqué des jeunes en déshérence, ne se reconnaissant pas dans la société et qui ont opté pour la confrontation, la violence et la mort. Pour aborder ce sujet difficile, nous avons rencontré le Dr Michel Bourgat, adjoint au Maire de Marseille, chargé de la lutte contre l’exclusion et l’Intégration. Plus qu’une interview, un moment d’humanité ! Eyal Nathan (EN) : Bonjour Dr Michel Bourgat (MB) pouvez-vous présenter votre parcours et expliquer à nos lecteurs les motivations qui vous ont amené à vous engager en politique ?

MB : Il est très difficile de séparer ma vie professionnelle, de mes engagements citoyens et politiques. Tout est lié, c’est une question de valeurs. Je suis médecin de formation, avec une forte orientation sportive, car je suis un passionné de sports de combat. J’ai côtoyé toutes sortes de personnes dans tous les milieux. Ainsi, j’ai eu à prendre en charge des rescapés de la Shoa qui ont su trouver les ressources en eux même pour tout reconstruire et aller de l’avant malgré les horreurs qu’ils avaient vécues. Cela m’a ramené des années en arrière, lorsque j’ai été imprégné dès l’enfance par la doctrine du psychologue viennois Paul Diel, contemporain de Freud, un ami de la famille. Il appliquait déjà le principe de « résilience ». Aussi, tout naturellement je me suis intéressé à ceux que la société avait laissé sur le bas-côté de la route, aux exclus et à travailler avec Médecin du Monde Mission France, ce que l’on appelle communément les SDF. En parallèle, la vie ne m’a pas épargné. J’avais toutes les cartes en main et pourtant, cela n’a tenu à rien, pour que moi aussi, le médecin, je passe de l’autre côté… Un divorce très difficile. Et surtout… la mort de mon fils Nicolas dans des conditions terribles à 15 ans, assassiné par un jeune du même âge, multirécidiviste et en rupture avec la société. Sans aucune raison, rien que le mal être ne trouvant d’autre exutoire que la négation de l’autre représentant le symbole de l’intégration, de la réussite. Et au total, deux vies anéanties, sans compter les dommages irréparables pour les familles. EN : Pouvez-vous nous dire comment vous avez réussi à vous reconstruire et à poursuivre la route ?

MB : On ne se remet jamais d’un tel drame. Que faire, en vouloir à tous et à toutes pour avoir permis qu’une telle chose arrive ? Poursuivre ce jeune de ma haine et non seulement me

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consumer mais également en faire subir les conséquences à mes proches, ma fille et mon épouse ? Non, j’ai décidé de voir les choses autrement en me ressourçant dans mon vécu comme je viens de l’évoquer. Ce gamin, même s’il est coupable, et que je n’excuse en rien, est lui aussi une victime. Il fallait donc faire en sorte que cela ne se reproduise plus, ou tout au moins contribuer à trouver une solution. EN : C’est cela qui vous a fait rentrer en politique ?

MB : Non pas du tout ! J’étais déjà immergé dans la politique bien avant, sensibilisé dès le plus jeune âge par le Gaullisme historique. Mais ça ne représente pas pour autant une barrière. Je me retrouve en tout être partageant des valeurs humanistes quelle que soit la couleur politique, sauf les extrêmes, bien entendu. J’ai été bien avant cela Conseiller Municipal. Mais après le drame, j’ai écrit plusieurs ouvrages et monté une association avec des personnes ayant un vécu proche, la « Fédération pour l’Aide et le Soutien aux Victimes de la Violence (FPASVV). Malgré la couverture médiatique dont j’ai fait l’objet, je voyais bien qu’il me fallait un levier politique pour faire avancer nos idées basées essentiellement sur la prévention et non pas le « tout répressif » qui ne sert à rien. Alors effectivement, je me suis engagé auprès du Maire de Marseille Jean-Claude Gaudin qui a été sensible à mes idées. C’était parti pour deux mandats. EN : Pouvez-vous nous parler des solutions que vous avez contribué à mettre en place ?

MB : Tout d’abord mélanger des adolescents avec des adultes dont la plupart ont déjà un lourd passif, c’est aggraver le problème. Il fallait donc créer des solutions spécifiques. Ainsi l’action militante de notre fédération, en parallèle de mon action politique, ont contribué à l’ouverture du premier centre fermé non carcéral en 2004, et à celle de la prison pour mineurs de la Valentine en 2008. Dans ces lieux on essaye de donner à ces jeunes délinquants une autre perspective pour éviter la récidive, de les aider à se reconstruire. Mais, il n’y a pas que cela, citons les actions pédagogiques et éducatives, les aides aux victimes, et bien d’autres choses encore que je ne peux détailler ici. EN : Le mot de la fin ?

MB : J’ai un regret, celui de ne pas avoir abordé un sujet qui me tient à cœur, celui des Roms. J’aimerai y revenir pour un prochain article, car des solutions existent. EN : Alors, le rendez-vous est pris. A très bientôt !



EN COUVERTURE- INTERVIEW Bait Ham, de Paris à Jérusalem et réciproquement : Une expérience unique auprès des jeunes en difficulté

Par Jacques Mendel

Interview de Henri Cohen-Solal L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) vient d’achever son XIVème sommet qui s’est déroulé à Kinshasa. Lors de cette session, le Qatar a adhéré en tant que membre associé et l’Uruguay a été admis en tant qu’observateur. L’OIF compte désormais 77 états et gouvernements. Et Israël dans tout ça ? L’état hébreu, dont près de 20% de la population parle le français, reste toujours à la porte de cette noble institution. Ne nous attardons pas sur les raisons, mais mesurons grâce à une aventure humaine exceptionnelle, tout ce que cette organisation, et au travers d’elle, les populations concernées, perdent. Pour ce faire, nous avons rencontré le psychologue franco-israélien Henri Cohen-Solal, un pionnier en matière d’éducation auprès des jeunes en rupture avec la société.

Jacques Mendel (JM) : Henri, bonjour. Avant de rentrer dans le vif du sujet, j’ai une question à vous poser. Vous êtes partie prenante d’un Collège Doctoral «Paris-Jérusalem», de quoi s’agit-il ? Henri Cohen-Solal (HCS) : (Rires) Mais vous êtes parfaitement dans le sujet. C’est l’histoire d’un allez retour perpétuel. Je me partage entre les deux pays et les deux villes. Tout est parti de là. Nous étions un groupe de cinq jeunes français originaires de Paris, psychologues de formation qui a émigré en Israël dans le cadre d’un projet à l’initiative de la Mairie de Jérusalem. La France étant réputée pour son école de psychologie, en particulier sur les sujets de l’enfance et de l’adolescence, Teddy Kollek, le maire de Jérusalem à l’époque, avait l’ambition de développer des centres pour les jeunes en rupture sociale. Il nous a convaincus de venir. Alors on s’est lancés dans l’aventure ! Autant vous dire que nous n’avions pas conscience des difficultés et avec les adolescents israéliens nous avons appris les uns des autres.

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JM : Quel est le public concerné et comment cela fonctionne-t-il ? HCS : Notre public ce sont tous les jeunes, filles et garçons quel que soit leur origine, ethnique, sociale ou religieuse. Nous essayons de leur éviter, surtout à ceux issus des quartiers les plus sensibles, la spirale infernale : la drogue, la dépendance, le rejet, et la violence en retour. Ils sont souvent sans repairs, avec une image dépréciée d’eux-mêmes. Ils vivent la société comme une agression, une incompréhension. Alors, nous leur donnons un cadre pour appréhender le monde et ses règles de manières positives et leur permettons de s’exprimer, de développer leur sensibilité et leur autonomie à travers la pratique du sport, des arts et l’informatique. Depuis la première «Maison chaleureuse» (Baït Ham en hébreu), nous avons fait nos preuves et le besoin est tel que nous avons ouvert 30 clubs de ce type dans le pays, nous en gérons aujourd’hui encore une vingtaine. JM : Vous parlez de mixité de population, est-ce à dire que juifs et arabes vivent ensembles ?

HCS : Si toutes les maisons sont ouvertes, le principe étant de ne jamais refuser quiconque, il y existe cependant des prédominances juives ou arabes selon les quartiers et les villes où nous sommes installés. Mais par contre, en complément des « maisons », il y a les centres d’art et de sports où nous favorisons la réinsertion par la créativité. Lors des séances, tout le monde se retrouve. Juifs et arabes travaillent ensemble. C’est une vrai rencontre, un pas vers l’autre avec ses spécificités, et ses problèmes, mais aussi ses qualités que l’on essaye de mettre en avant. Avec les éducateurs c’est un échange permanent, une aventure commune et quotidienne.


JM : Comment mesurez-vous l’efficacité de votre travail ? HCS : C’est très simple ! Les premiers à s’en rendre compte, ce sont les habitants des quartiers qui voient de moins en moins de bandes trainer et les rues redevenir calmes où il fait bon se promener. Car les jeunes, sont chez nous. Pardon, chez-eux. Il y a moins de 2% d’échec.

JM : Baït Ham étant devenu un réseau national, vous devez avoir un grand besoin d’éducateurs ? HCS : Cette question va nous ramener à notre point de départ. Pour répondre à la demande sans cesse croissante, nous avons ouvert des écoles pour former des éducateurs spécialisés. Il y en a trois désormais. Mais, ce n’était pas suffisant, car il fallait pouvoir transmettre l’expérience Baït Ham. Pour cela il était nécessaire de former des formateurs, des enseignants. Pas seulement pour Israël. Comme notre travail avait traversé les frontières, couronné par de nombreuses distinctions, plusieurs institutions françaises étaient intéressées par notre approche. D’où la création du Collège Doctoral « Paris-Jérusalem ». Les deux villes où tout commencé, mais c’est aussi l’association de « la raison et la spiritualité ». Six universités sont partenaires : en France, Paris 5, Paris 7, Paris 13, et Aix-Marseille, ainsi que deux au Proche-Orient, l’Université Ben Gourion à Beer Sheva dans le Sud d’Israël, et l’Université Palestinienne Al Quds à Jérusalem.

JM : De quoi êtes-vous le plus fier ? HCS : Je suis heureux de savoir que grâce à ce travail, nous avons donné une nouvelle chance à tous ces jeunes. Ils sont devenus désormais, dans leur immense majorité, des citoyens qui ont repris le cours de leur vie. Avoir permis ainsi d’éviter des drames et de nouvelles victimes, cela effectivement, ce n’est pas rien. A un autre niveau, de voir la troupe de danse « Jérusalem Plurielle » issue de Baït Ham, composée de six jeunes femmes et six jeunes hommes, pour moitié palestiniens et israéliens, dans une chorégraphie harmonieuse s’élever dans les airs, j’ai l’impression non seulement de faire œuvre utile, mais de contribuer à la paix. Cet espoir, me remplit d’un immense bonheur. JM : Il est bien dommage qu’une telle approche ne puisse pas faire école au sein de l’organisation Internationale de la Francophonie. HCS : Vous savez, je suis un incorrigible optimiste, rien n’est impossible. Je suis persuadé que bientôt par un moyen ou un autre, la raison fera son chemin, il suffit d’avoir la foi ! JM : Paris et Jérusalem en somme…

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EN COUVERTURE - ENTRETIEN Les restaurants du cœur « Un accueil inconditionnel »

Sur fond de baisse massive de l’aide européenne, les Restos du Cœur préparent leur 28e campagne d’hiver qui démarrera le 26 novembre. Entretien avec Antoine Agudo, bénévole et administrateur des Restos

Comment s'organise cette nouvelle campagne ? Les inscriptions ont démarré depuis le mois d'octobre avec une nouveauté cette année, les inscripteurs ont reçu une formation spécifique pour l'accueil des bénéficiaires. En plus des documents à fournir, ils donneront des informations qui seront utiles pour la prise en compte d'une aide globale. Au-delà de l’aide alimentaire, les Restos du Cœur ont étendu leurs actions à l’aide à la personne et à l’insertion. Car, pour sortir durablement de l’exclusion, un repas ne suffit pas. Il faut aussi résoudre toutes les difficultés (retrouver un emploi, avoir un toit,...) pour une insertion durable. On est donc passé de la feuille d'inscription à la feuille de rencontre. Ainsi l'aide alimentaire ne reste qu'un prétexte pour accueillir les personnes les plus démunis et ensuite les aider à s'aider. Je tiens à souligner que l'accueil est inconditionnel. Combien de repas ont été servis sur le département ? Lors de la campagne d’hiver 2011/2012 , 2 364 069 repas ont été servis dans les 45 centres que compte le département dont 16 à Marseille et 29 en dehors. Une augmentation de 7,89 % par rapport à la précédente. Sur les 22 770 personnes adultes inscrites 50% sont à Marseille. Et comme les difficultés ne s'arrêtent pas aux portes de la belle saison grâce à la collecte qui s'est déroulée durant deux jours au mois de mars, les plus démunis ont pu encore bénéficier d’une aide alimentaire de mai à octobre. Ils représentent un quart des personnes inscrites l’hiver. Par ailleurs, nous maintenons toute l’année l’aide spécifique aux bébés de moins d’un an.

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Par Anna Chairmann

On peut également préciser que les Restos ont accueilli lors de la dernière campagne près de 900 000 personnes chaque jour, et servi 115 millions de repas dans toute la France, ce qui constitue malheureusement une nouvelle augmentation annuelle. Sur le cumul des quatre dernières années, les Restos du Cœur ont été amenés à accueillir 200 000 bénéficiaires de plus ! Qu'est-ce que vous proposez pour chaque repas à vos bénéficiaires ? Les personnes accueillies repartent des centres de distribution avec des denrées qu’ils ont eux-mêmes choisies dans les différentes catégories d’aliments : protéines, féculents, légumes, laitages, etc.. Des produits d’hygiène (savon, dentifrice…) et des produits alimentaires de base s’y ajoutent : le lait, le beurre, l’huile, le sucre, les céréales, la farine, etc. Quelles sont les nouveautés au niveau du fonctionnement ? Nous avons mis en place l'année dernière le microcrédit social. Ce secteur a pour mission d'examiner, analyser et aider à formaliser les projets liés à l'insertion ou à la réinsertion sociale - l'accès à l'emploi, la formation, le logement, etc.- présentés par des personnes disposant de revenus modestes, d'une capacité de remboursement minime et exclus du système bancaire. Des référents restos assurent un accompagnement du bénéficiaire pendant la durée du prêt. Ensuite, nous allons informatiser les centres afin d'établir les stocks réels de la marchandise. Les donateurs à travers le site pourront savoir tout ce qu'on a, à qui on le donne, comment on le donne et ce qu'il y a dans les stocks. Et enfin on voudrait que les centres soient ouverts le plus tard possible à l'avenir au-delà de 18 heures et le samedi matin pour les gens qui travaillent. Des pistes sont actuellement explorées.


Une de vos fonctions concerne la collecte au niveau national, avez-vous des projets sur le sujet ? J'essaie de faire passer un message au niveau national sur la mutualisation. Jusqu'à maintenant quand les gens faisaient une collecte, ils la récupéraient pour leur centre et la distribuaient.

Mais il y a des inégalités selon si la collecte se déroule à Aix ou dans le 13e à Marseille, etc. L'objectif de la collecte nationale est que tous les centres ouverts durant l'été aient la même quantité de marchandises. Cette année la collecte a permis de récupérer 6 000 tonnes de marchandises au niveau national et 114 tonnes pour le département . Un chiffre qui est 3 fois plus important qu'en 2008. La solidarité ne faiblit pas bien au contraire. Malgré cette solidarité, vous émettez quelque inquiétude pour les années à venir ? Le plus grave concerne la perte de l'aide européenne (lire encadré) qui est très compromise pour l'année prochaine. Cette aide représente 15 à 20% de toute la matière que l'on achète, blé, pâte, riz, viande. Je redoute le pire des scénarios, on va laisser crever les gens et préparer un retour à la soupe populaire. Comment sont répartis les aides que vous recevez ? Les « Enfoirés » représentent plus de 16%, l' Europe 20% et le reste est apporté par les dons et des legs.

L'aide alimentaire européenne menacée

Les Banques Alimentaires, la Croix Rouge française, les Restos du Cœur et le Secours populaire français, principales associations françaises d’aide alimentaire aux personnes les plus démunies, s’unissent pour défendre l’aide alimentaire européenne.

Le programme historique d’aide alimentaire européenne (PEAD), voté en 1987 par les institutions européennes et représentant seulement 1 € par Européen, permet, depuis plus de 25 ans, d’assurer les besoins vitaux alimentaires de plus de 18 millions de personnes en grande difficulté. Jusqu’à présent, 20 des 27 pays européens ont souhaité en bénéficier. Sept pays (l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas, la République Tchèque, la Suède et le Royaume-Uni) ne comprennent pas encore l’intérêt d’une aide a limentaire européenne. Pourtant, ce sont 18 millions de personnes qui survivent grâce à cette solidarité. Or, pour ces quatre associations, cette aide représente de 23% à 50% des denrées alimentaires distribuées, soit 130 millions de repas qui risquent de disparaître dans un an. La flambée des prix agricoles et des prix à la consommation rendent inaccessibles les produits d’alimentation vitaux à plusieurs millions d’Européens. Les associations devront prévoir, seules, leur approvisionnement dans les mois qui viennent, et risquent de se retrouver impuissantes pour faire face aux demandes qui vont se multiplier. Pour Antoine Agudo : «Il nous reste donc 3 mois pour obtenir le maintien de cette aide que Coluche a gagné de haute lutte».

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EN COUVERTURE - INTERVIEW « Tsedaka » : La Solidarité en partage ! Claude Gozlan, le Président de l’AUJF, est un homme généreux et affable. Le sourire aux lèvres, il nous reçoit pour nous parler de solidarité et d’engagement pour la 20ème édition de la campagne de la Tsedaka. Dès qu’il prend la parole on sent immédiatement son ouverture vers l’Autre. Il transmet tout naturellement, avec une voix douce, sa passion et son envie de participer à cette cause noble.

Eyal Nathan (EN) : Claude Gozlan, vous avez accepté cette année la présidence pour la 20ème édition de la campagne régionale de la Tsedaka, pour quelles raisons? Claude Gozlan (CG) : L’AUJF – Marseille Provence, que je préside depuis 5 ans, est l’organisme collecteur du FSJU, et par voie de conséquence des associations que cette institution fédère. Décider cette année que ce soit le président de l’AUJF qui préside également la Tsedaka, c’est monter en première ligne et délivrer un message fort à la fois aux membres de notre communauté, et à la Cité toute entière. EN : Et quel est ce message ?

CG : Nous nous mobilisons tout au long de l’année pour collecter des fonds afin de financer des opérations réalisées en France et en Israël mettant en avant aussi bien une identité juive et citoyenne que la solidarité envers les plus défavorisés. Mais la crise avec l’aggravation de la situation économique et ses conséquences désastreuses au quotidien, m’obligent à m’investir encore davantage en faveur des programmes sociaux dans notre région. C’est une véritable urgence ! EN : Que représente pour vous la Tsedaka ? :

CG : C’est avant tout une valeur fondamentale dans notre tradition. C’est pour chacun de nous l’occasion de donner, en fonction de ses moyens bien sûr, aux plus

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Par Eyal Nathan

démunis, aux personnes isolées, aux plus âgés, et aux malades … C’est un acte de solidarité mais surtout un acte de justice.

EN : Comment faire passer ce message dans un contexte aussi difficile, alors que chacun est sollicité de toutes parts ?

CG : Toutes les causes sont légitimes, mais la campagne de la Tsedaka est le temps le plus fort de l’année dans le domaine de la solidarité. C’est une période d’union où nos institutions travaillent de concert, et durant laquelle les responsables des collectivités locales et territoriales sont les plus attentifs. C’est à ce moment que l’unité de la communauté est le plus visible, car toutes et tous, nous œuvrons dans un but commun. Les fonds réunis pendant cette campagne serviront à couvrir les besoins d’extrême urgence bien sur, mais également à déployer une politique sociale à plus long terme. EN : Quel est l’objectif cette année ? :

CG : Compte tenu des besoins grandissants, il est impératif de collecter encore plus d’argent que l’année précédente bien sûr ! Mais au-delà des appels aux dons qui seront lancés durant cette campagne, je souhaiterais pour cette 20ème édition que chaque membre de notre communauté, quelle que soit son histoire, se sente concerné et se retrouve autour de cette valeur commune de la solidarité qui prendra sa forme la plus festive durant la journée du 25 Novembre. EN : Alors, rendez-vous le 25 Novembre ?

CG : Oui soyons solidaires et retrouvons nous nombreux aux Docks du Sud, 12 Rue Urban V, 13002 Marseille, à partir de 13 heures.



EN COUVERTURE - INTERVIEW Stéphane Freiss parraine la Tsedaka Quelque chose qui touche au devoir et à l’éthique

De l'idée de générosité

Je ne pense pas que j’étais, avant cette aventure, un être particulièrement avare. Je ne dirais pas que je suis devenu généreux alors que je ne l'étais pas. Je pense que j'ai toujours eu au fond de moi une sensibilité particulière pour des causes qui me paraissaient nécessaires voire incontournables. Je suis d’une famille où j’ai d'un côté un parent qui pratiquement ne croit pas en Dieu, et de l'autre côté un parent Loubavitch. J'ai toujours appris à savoir faire la mesure, à voir que le bien ne se trouvait pas que d'un seul côté. De la façon de motiver les gens à donner

La formule-slogan de cette année, « la solidarité n’a

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pas de prix, mais elle a un coût, donnez ! », est très jolie. Je ne sais pas comment on peut convaincre de donner... Je pense que la démarche que l'on fait nous, en tant que parrains, d'aller au plus près des gens qui souffrent est une démarche qui devrait s'ouvrir à plus de gens. Cela n’apporte pas simplement à ceux qui y vont, mais aussi aux autres, à ceux qui sont de l'autre côté, qui ont besoin de se sentir moins exclus dans leur maladie, leur pauvreté ou même leur solitude. Je dirais vraiment que cette aventure de la Tsedaka est quelque chose qui touche au devoir et à l'éthique.



EN COUVERTURE Judaisme et précarité La question du handicap soulève immédiatement celle du regard de la société sur ce qui sort de ses normes. L'handicapé souffre de son handicap, quel que soit celui-ci, avec lequel il doit apprendre à vivre, mais il souffre aussi, et peut-être surtout, de la différence et de la stigmatisation que celui-ci engendre trop souvent dans le regard et l'attitude des autres. L'handicapé aspire non à la pitié, mais à la normalisation. Certes on peut et on doit l'aider si besoin est, mais sans commisération, sans compassion excessive qui ne ferait que l'enfoncer un peu plus dans sa différence.

Or dans le judaïsme nous ne sommes pas toujours très bien armés pour intégrer la différence. Comme système normatif, nous aimons les choses bien en place et conformes à la règle. Mais que faire dès qu'un cas hors norme se présente ? Devons-nous le rejeter ou au contraire élargir notre vision de la norme ? Cette question dépasse de loin celle du handicap et touche à toutes sortes de problématiques et de débats de société qui concernent aussi le judaïsme. Toute normalité se confronte vite à son hors-norme. Que faire donc face au handicap, mais aussi à tout ce qui vient remettre en cause un judaïsme campé sur ses certitudes et ses fermetures vis-à-vis par exemple de la place des femmes, de l'homosexualité, des enfants de mariages mixtes et de tout ce que la vie, qui par définition n'est jamais parfaitement normée, produit ?

Soit on clôt le débat et on évacue le problème en rejetant toute "anormalité", soit on assouplit le système et on cherche à intégrer et à normaliser au mieux et sans violence ce qui était hors-norme. Certains défendront l'idée d'un judaïsme-sanctuarisé ; or dans le sanctuaire, dans le Temple de Jérusalem toute anormalité, tout handicap était exclu. D'autres chercheront à défendre

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Par Rabbin Yeshaya Dalsace

un judaïsme intégratif s'intéressant plus à la personne qu'à l'étiquette normative qu'on voudrait lui coller. Les handicapés cherchent en général à éviter l'étiquette et le stigmate, ils cherchent à être intégrés au mieux de leurs possibilités. Dans le Temple, on excluait les prêtres handicapés car on voulait un culte pur. Mais ils n'étaient pas exclus du reste de la société juive et plusieurs personnalités rabbiniques furent des handicapés, notamment des malvoyants. Longtemps on prit les sourds-muets pour des idiots et le Talmud les considère comme irresponsables, mais on sait aujourd'hui que le sourd n'est pas muet et qu'il peut s'exprimer par gestes. Il est redevenu responsable et capable. Le regard social et celui du judaïsme ont changé. De nos jours, on organise même des Bar Mitsva pour enfants avec de lourds handicaps mentaux, on cherche à intégrer au mieux tous ceux que la vie a accidentés.

Certains continuent à exclure l'hors-norme, à le stigmatiser, à s'en tenir éloigné. Leur vision du judaïsme est saducéenne et fermée. D'autres cherchent au contraire à intégrer, ouvrir, accueillir et regarder le meilleur et non l'apparence parfois déroutante. Leur vision du judaïsme est pharisienne et ouverte. Il nous faut choisir entre ces deux options. Certes, les normes sont nécessaires, mais elles ne doivent pas être prison et source de souffrances inutiles. C'est aux responsables, aux rabbins, d'ouvrir la porte et non aux hors-normes de subir humiliations et difficultés sans nombre pour parvenir à pousser cette porte et plus encore à la franchir. Si on y regarde de plus près, si handicap il y a, c'est dans le cœur incirconcis de certains gardiens du Temple, bien plus qu'ailleurs...



NOS RACINES Il y a 50 ans l’arrivée des juifs d’Afrique du nord à Marseille ( suite de l’article paru dans le N° 20)

par Martine Yana

Texte construit à partir de l’exposition « DERACINES » présentée par le Centre Fleg en Avril 2012 A Marseille, les structures d’accueil de la communauté juive marchent à plein régime pour aider à trouver du travail, un logement décent et ainsi faire en sorte que ces familles éprouvées par le destin puissent trouver chez leurs coreligionnaires chaleur et compréhension de tous les instants.

La communauté juive est donc présente aux points d’arrivée des « déracinés », au débarquement sous la bannière du FSJU. Des structures d’accueil du Fonds Social Juif Unifié sont mises en place à la gare Saint Charles et au Port, où des professionnels et des bénévoles se relaient sans relâche pour venir en aide aux nouveaux arrivants. Grâce à ce travail social, les pouvoirs publics prennent conscience de la structuration de la communauté juive. C’est la délégation régionale du FSJU dont Sam Castro est le directeur du FSJU entouré d’une équipe de 5 personnes qui organisent l’accueil des «rapatriés». Ce service d’accueil (bureau d’accueil et d’information), situé au 116 avenue du Prado, a pour mission «de recevoir nos coreligionnaires d’Afrique du nord», de les orienter en matière administrative, et de leur assurer soins et conseil dans les domaines du marché du travail, de l’habitat, des fonds de commerce, et de l’assistance juridique. Il dirige vers les œuvres sociales de la communauté les personnes et familles justiciables de l’aide sociale. La réorganisation communautaire pour intégrer les Juifs d’Afrique du nord devient une priorité et toutes les institutions et organisations communautaires participent à cette mission. Aussi, le FSJU fait appel à tous les volontaires acceptant de consacrer une partie de leur temps au travail de son bureau d’information dans les domaines en question. Des garderies sont mises en place, permettant aux parents de se libérer pour rechercher un logement ou un emploi. Quand la famille ne peut plus assumer ses fonctions envers les enfants, les organisations se

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proposent de les prendre complètement en= charge le temps nécessaire, au travers de la maison d’enfants de l’OPEJ à Mazargues.

Le FSJU transpose d’ailleurs en France et à Marseille une structure née sous les auspices du « Joint» au Maroc, le département d’éducation de la jeunesse juive(DEJJ), qui s’ajoute à la liste des organisations de jeunes déjà en place dont les EIF, pour prendre en charge les enfants quand il n’y a pas école. Les associations juives, en lien avec la municipalité, aident au reclassement social et professionnel des Juifs d’Afrique du Nord. Le CASIM, comité d’action sociale israélite de Marseille s’occupe du suivi des rapatriés. Des structures se développent afin d’assurer l’éducation et la formation, pour une meilleure intégration : l’ORT accueille près de 450 élèves et stagiaires, l’école Yavné ouvrira ses portes en 1965. En effet, si l’aide sociale fournie aux individus leur permet de passer le cap du déracinement et d’accélérer leur insertion, elle ne doit pas pour autant occulter les besoins spirituel et culturels.

Les synagogues se multiplient en fonction des diverses origines rue pavillon pour les algériens, la synagogue rosiers pour les égyptiens, la synagogue de la rue st Ferréol pour les marocains et rue Breteuil, une nouvelle synagogue pour les tunisiens, sans parler des différents petits lieux de culte aménagés dans un appartement dans les cités où il y a plusieurs dizaines de familles juives nouvellement installées (le plus important est celui de la rue Félix Pyat, avec prés de 200 familles (tunisiennes et marocaines) dans de grands immeubles de recasement, la Valbarelle avec plus de 50 familles marocaines, la Cravache (40 familles algériennes), Mazargues avec plus de 30 familles algériennes et divers endroits comme l’esplanade de Roux 4e…).Les autres Juifs étant dispersés.


L’arrivée des Juifs d’Afrique du nord ne va pas être si simple à Marseille et au sein d’une communauté assez structurée. Le temps que les structures se mettent en place, il y aura forcément des conflits afin que chacun trouve sa place. Voici le témoignage exceptionnel du délégué de l’Agence Juive à Marseille, le Dr DAN qui, en juillet-aout 62, fait une sorte de rapport sur la communauté juive de Marseille

“Marseille port de transit et plaque tournante de toute la France comporte actuellement un million d’habitants dont 160000 rapatriés algériens installés depuis 4 mois. La population juive s’élève à 70/80 000 environ, il est difficile d’avoir un recensement exact vu la masse de Juifs anonymes. On peut dire qu’il y a un an la population juive comptait moitié moins de personnes. On peut diviser le judaïsme marseillais en 2 catégories: les anciens (vatikim) et les nouveaux (hadachim) 1/ Les vatikim au nombre de 10/20000 environ sont les Juifs français de confession mosaïque installés a Marseille avant la première guerre mondiale qu’on peut diviser en 4 groupes

• les autochtones véritables dont l’origine remonte à l’inquisition (véritables sépharades appelés Juifs du comtat Venaissin, complètement assimilés à la culture française ne parlant que le français, en voie de disparition par les mariages mixtes et les conversions. On peut citer les professeurs Olmer, Lyon, Carcassonne, Michel Abraham, président de la société de bienfaisance israélite

• les vatikim ashkénaze d’alsace lorraine d’origine allemande en général parlant français et très peu yiddish. On peut citer le Rabbin Salzer, grand Rabbin de Marseille, monsieur Philippe Boneff président du consistoire, le docteur René Wolf vice président du consistoire, médecin à l’OSE. • les vatikim ashkénazes d’origine polonaise lituanienne parlant yiddish et hébreu comme le président de la communauté ashkénaze Mr Silberstein et le Rabbin Schwartfuchs.

• les vatikim français sépharades orientaux de Salonique et de Turquie parlant ladino et le français. On peut citer Isidore Beraha, président de la communauté turque, Mr Zaraya directeur de l’OSE, Mr Calamaro.

2/ Les nouveaux venus « hadachim », les Nord Africains sépharades orientaux, francophones, de culture

française, venus après la 2e guerre mondiale qu’on peut également les diviser en 4 groupes : • les originaires d’Egypte chassés par Nasse en 1956, 500 familles environ, priant dans la synagogue des rosiers

• les Marocains 5 à 10000 personnes sous l’influence du Rabbin Sebbag de l’agence juive, prient dans la synagogue de la rue st Ferréol, synagogue de stricte observance • les tunisiens représentés par Me Charles Haddad, prient dans la synagogue tunisienne rue Breteuil Ces 3 premiers groupes quoique de culture française n’étaient pas tous des citoyens français, mais le deviennent petit à petit par naturalisation, naturalisation nécessaire pour avoir un emploi stable ou ouvrir un commerce.

• les rapatriés algériens venus en masse depuis ces derniers mois, se considèrent avant tout comme français sont aidés par le gouvernement (prestations, logement, allocations familiales et reclassement professionnel. Ces 2 groupes vatikim et hadachim plus ou moins organisés, plus ou moins divisés entre eux, au lieu de collaborer harmonieusement dans l’intérêt général du judaïsme marseillais sont complètement opposés l’un à l’autre (opposition stérile qui ne repose sur aucune différence politique ou idéologique) empêche tout travail constructif. Entre ces 2 groupements existe une institution bien organisée, neutre, le FSJU qui joue un rôle très important dans l’accueil des refugiés d’Algérie et dans l’aide sociale apportée ; Le FSJU se veut neutre mais cherchant l’intégration des refugiés algériens dans la communauté française, les éparpille dans toute la France. »

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NOS RACINES 1962 – 2012 : 50 ans de présence à Marseille pour les juifs d’Algerie (suite de l’article paru dans le N° 20) Par Bernard Rebouh

( Le dernier article sur ce sujet se terminait sur les circonstances de la création de la synagogue « Beth Chalom » de la rue Montgrand).

Le comité gestionnaire de ces synagogues ( celle de la rue Pavillon d’abord, puis celle de la rue Montgrand après)était présidé par Maître Charles HADDAD (zal), ancien Président de la Communauté Juive de Tunis et par ailleurs militant infatigable dans les domaines communautaires et sionistes. Cette communauté a édité à partir de mai 1963 un journal mensuel répondant au titre de «MENORAH». Le responsable était le Rabbin DOBELSKY zal, originaire d’Egypte. Pendant longtemps les relations entre le Consistoire et la « rue Pavillon» ont été conflictuelles et la paix ne s’est installée qu’après de trop longues années et plusieurs interventions du Synagogue de la rue pavillon Grand Rabbin de France, Jacob KAPLAN ( zal). En raison du nombre insuffisant de synagogues, il fallait louer des salles pour les fêtes de Tichri. Il y a eu le Cercle Républicain, rue Grignan ; l’ Alcazar qui, à cette époque était un théâtre, au Cours Belzunce , ( l’Alcazar est actuellement le siège de la Bibliothèque Nationale) ; l’Opéra, l’Hôtel SPLENDIDE , Boulevard d’Athènes avec le Rabbin Salomon TAPIERO (zal). Actuellement cet édifice abrite le CRDP ( Centre Régional de Documentation Pédagogique). Il y a eu beaucoup d’autres salles louées dans d’autres quartiers dans lesquels s’étaient fixés de nombreux Juifs : Saint Just, Sainte Marguerite, Saint Louis, etc… En ce qui concerne la cachrout il n’y avait qu’une seule boucherie strictement cacher : Provence Cacher, rue de la Glace, fondée par Elie Dayan. Dans la rue Pavillon , à l’angle de la rue Paradis, a été ouverte la première charcuterie cacher « Chez Claude». Fast food avant l’heure, il préparait des sandwichs à midi et a par la suite ouvert, dans la même rue un snack. Mais à ce moment là il n’était pas garanti cacher. Tout reposait sur sa bonne foi et les clients ne manquaient pas.

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n° 20 - SEPTEMBRE 2012 - www.levhair.com

Et dans cette année 1962, dure à vivre pour beaucoup, il faut signaler la création prometteuse pour l’avenir : la création dans le quartier du Redon d’une école primaire juive à plein temps fondée par le Rabbin Elie RUIMY (zal) et deux ans plus tard , dans le quartier de Saint Just a été fondée par le Rabbin Haïm WAZANA (zal) l’Ecole Yavné. La suite est bien connue. Elle se présente actuellement comme une communauté qui compte plus de 40 synagogues, plus d’une dizaine d’écoles juives à temps plein de la crèche au lycée. ( En 1962 il n’y avait qu’une école : l’ORT) ; des mouvements de jeunesse variés ( en 1962 on ne trouvait que les EEIF et le BNE AKIVA crée en 1956). Il y avait aussi l’U.E.J.F. pour les étudiants. En ce qui concerne plus particulièrement les synagogues il y a eu des créations très étroitement rattachées à l’origine (3 fenêtres du 1 er étage) des fidèles. On peut citer : Chalom Rav , Impasse Dragon , typiquement constantinoise avec le Rabbin Henri LEVY, Ozer Dalim, de rite Turc, Impasse Dragon avec le Président Isy Beraha, Hakhnassat Orhim, seule synagogue Ashkénase, avec le Rabbin SCHWARZFUCHS ( zal), impasse Dragon aussi, Keter Tora, Rue Tapis Vert, tunisienne , avec Maître Charles HADDAD et le Rabbin DEMRI, la synagogue Algéroise, rue Beaumont avec le Rabbin Marcel ACHOUCHE (zal) et Messieurs AMAR, JAIS et BACRY. Cette synagogue n’existe plus. Il faut aussi mentionner l’extraordinaire variété d’origine des Juifs marseillais. Il y a eu depuis des siècles un judaïsme provençal extrêmement vivant avec des maîtres célèbres, des yéchivot prestigieuses. On comptait un très grand nombre de petites communautés. Actuellement dans de petits villages on trouve des noms de rues qui rappellent ces communautés disparues. Dans le temps Marseille a été la destination de milliers de Juifs fuyant des terres hostiles : Pologne, Allemagne, Turquie, Grèce, Egypte , Algérie, Tunisie, Maroc etc… Nous espérons que notre communauté continuera à vivre intensément et à se développer.


Edito du Président

Hagay SOBOL

Quinzaine de la Culture Israélienne : « Israël, identité plurielle » « Israël, identité plurielle » tel est le thème de la programmation que nous vous avons concocté. Ce jeune état composé de citoyens originaires de pratiquement tous les pays du monde a produit une culture unique à la fois spécifique et universelle. C’est une véritable synthèse des différents vécus qui cohabitent en un même lieu. C’est à l’image du pluriel contenu dans le nom même de sa capitale « Yéroushalaïm» qui peut s’interpréter comme «Ir» «Shalem», ville de la complétude. Cela nous enseigne que pour être complet, nous devons tous nous acceptez, avec nos différences, sans exclusion aucune. C’est à ce prix que «l’Unité» s’obtiendra. Parmi les nombreux évènements auxquels vous pourrez assister, la musique, le cinéma et une exposition photo sur le vivre ensemble seront au rendez-vous : Tout d’abord, le concert exceptionnel, pour la sortie de leur album, du Touré-Raichel Collective constitué du pianiste et compositeur israélien Idan Raichel et du guitariste et parolier Vieux Farka Toure d’origine malienne. Dans un esprit de promotion de la paix et d’harmonie transculturel, ces deux artistes ouvrent leur cœur et leurs oreilles pour nous livrer une musique sublimes et transcendante. Cinéma, ensuite, avec le film «Une jeunesse israélienne» réalisé par M.Salmona. C’est l’histoire de trois adolescents d'origines et de confessions différentes issus du quartier le plus défavorisé de Beersheva et qui doivent grandir ensemble, avec le chômage, les clichés religieux et la violence ambiante... Enfin, l’exposition proposée a été réalisée par des jeunes israéliens de toutes origines qui ont en commun d’être en rupture et qui ont intégré le réseau «Baït Ham» afin de se réinsérer dans la société. C’est par la pratique de l’art, la danse notamment, et du sport qu’ils expérimenteront le lien avec l’Autre. Alors venez nombreux afin de nous retrouver tous ensemble, nous vous attendons !


Activités du CENTRE FLEG Jeudi 8 novembre à partir de 18h45 SOIRÉE INTERRELIGIEUSE. Organisée par le Parvis du Protestantisme Repas végétarien et Table ronde su le thème "Juste, vivre ensemble" avec la participation de - David Meyer ; Rabbin, Enseignant, Conférencier. Spécialiste du rapprochement interreligieux. - Farid El Asri : Anthropologue, Enseignant et Directeur de la Formation continue en sciences religieuses Islam à l'Université catholique de Louvain (Belgique). - Denis Müller : Théologien. Professeur d'Ethique fondamentale à la Faculté de théologie protestante de Genève. Intermèdes artistiques et musicaux Le Centre Fleg est partenaire de la soirée Paf : 10€ Lieu : Parvis du protestantisme 15 rue Grignan 13006 Marseille tel 04 91 33 17 10

Samedi 10 novembre 2012 à 21h au centre Fleg

CABARET-JAZZ - les Divas du Jazz Avec les chanteuses HELENE MALKA et SANDRINE SAELLE

Les 2 MEILLEURES CHANTEUSES DE JAZZ du grand Sud interpréteront les plus célèbres standards de jazz en hommage aux DIVAS "ELLA FITZGERALD, BILLIE HOLIDAY et SARAH VAUGHAN " Elles seront accompagnées, pour la circonstance, par le SWING N' GROOVE MACHINE, Direction musicale ROY SWART'S. Le SWING N' GROOVE MACHINE, plus communément appelé " Canal Historique" avec Jean Paul Marcan au piano, Jacques Charrier à la guitare, René Rolando à la contrebasse-sick, Renée Blein à la batterie et Roy Swart's au trombone. PAF : 12 euros LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com RESA : - Centre Fleg : 04 91 37 42 01- Jazz Club de Provence : 04 91 73 57 81

Mardi 13 novembre 2012 à 20 h30 THE TOURÉ - RAICHEL COLLECTIVE avec la participation de la vedette israélienne Idan RAICHEL Le pianiste et compositeur Idan RAICHEL(Israël) et le guitariste et parolier Vieux Farka TOURE (Mali) sont 2 artistes virtuoses issus de traditions musicales différentes. Après s’être rencontrés en Allemagne, et noué une amitié profonde, ils décident de travailler ensemble àTel-Aviv, et ressortent avec l’enregistrement d’une série acoustique improvisée éblouissante. Vieux Farka Touré et Idan Raichel, superstars virtuoses sont ainsi unis sur des chefs-d’œuvre magiques, Touré-Raichel Collective est né. Dans un esprit de promotion de la paix et d’harmonie transculturel, Raichel et Touré ouvrent leur cœur et leurs oreilles pour nous livrer une des musiques les plus sublimes et transcendantes. Le concert proposé reflète la spontanéité naturelle et la créativité des sessions d’enregistrement, permettant aux spectateurs de découvrir de visu l’invention de la musique sublime et transcendante qui traverse les frontières du pays, la culture et la tradition. Vieux Farka Toure : guitare, chant / Idan Raichel : piano / Amit Carmeli : Basse / Souleymane ‘Souley’ Kané : Percussions

Concert à l’Espace Julien Concert pour la sortie d’album Une coproduction Centre Fleg – Espace Julien Paf VIP 40€/ autres places 28 € Places en vente au Centre Fleg Espace Julien 39 Cours Julien 13006 Marseille 04 91 24 34 10

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Activités du CENTRE FLEG Dimanche 18 novembre 2012 à 14h SEMINAIRE de Marc Alain OUAKNIN Les couleurs et leur symbolique dans les textes de la tradition juive Voyage dans les « secrets de l’arc-en-ciel » pour aborder, lors de chaque séance mensuelle du Séminaire au Centre Fleg, une couleur différente. Docteur en philosophie, professeur associé de l'université de Bar-Ilan, Marc-Alain Ouaknin travaille depuis plus de 20 ans à commenter et à approfondir la pensée d'Emmanuel Lévinas en la mettant en dialogue avec les textes de la pensée juive et en particulier, les textes de la kabbale et du hassidisme, ainsi qu'avec la psychanalyse et la phénoménologie. Prochaines séances les 16 décembre 2012 et 20 janvier 2013 Paf adh 10€/non adh 15€ LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com

Lundi 19 novembre à 14h30 CINECLUB Une jeunesse israélienne (Vasermil) Réalisé par Mushon Salmona Avec Nadir Eldad, Adiel Zamro, David Teplitzky Israël, 2009, 1h33. Beer Sheva, au sud d'Israël. Shlomi, Adiel et Dima, 3 adolescents d'origines et de confessions religieuses différentes, vivent dans le quartier le plus défavorisé de la ville. Ils sont cette jeunesse israélienne cosmopolite qui doit grandir ensemble, avec le chômage, les clichés religieux et la violence ambiante. « Une jeunesse israélienne », porte bien son nom et présente avec réalisme et poésie une génération « multi » (culture, langue, couleur, religion) en recherche de repères. Entrée libre LIEU : Centre Fleg – 4 impasse dragon 13006 - 04 91 37 42 01 www.centrefleg.com

Du 20 novembre 2012 au 23 décembre 2012 EXPOSITION « Bait ham » Exposition réalisée par des jeunes israéliens de BAIT HAM La raison d'être de Bait Ham est de rompre l'exclusion, la solitude, et le sentiment d'éloignement que ressentent les jeunes dans leur environnement en général, et vis à vis des adultes en particulier et de les accompagner, de les aider à se réinsérer dans une vie sociale active et de leur donner une nouvelle chance de créer des liens avec l'Autre. Cette association a été créée à Jérusalem en 1981, par cinq nouveaux immigrants venus de France, tous issus du domaine psycho socio éducatif avec le but d’aller vers des jeunes en déshérence, ou en proie au risque de la rue. A ce jour, Bait ham c’est plus de 30 clubs (lieu de rencontre pour adolescents, animé par une équipe d’éducateurs spécialisés à leur écoute et prêts à les accompagner) en Israël, un centre de musique, une école de la créativité, une école de sport, un programme de sport et études et une école d'informatique, à Jérusalem, dans le centre, le nord et le sud du pays, qui ont accueilli à ce jour plus de 10000 jeunes. Entrée libre Visite du lundi au jeudi de 9h à 18h et lors des activités du Centre LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com

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Activités du CENTRE FLEG Jeudi 22 novembre 2012 à 20 h SEMINAIRE JUDAICA "Le rôle des femmes dans la Loi juive" Séminaire annuel animé par le rabbin Massorti, Haïm CIPRIANI La Loi juive essaye depuis toujours de définir le rôle des femmes dans la relation au Divin et dans la communauté juive, mais ce processus n'est pas dépourvu de tensions et de conflits, que ce séminaire se propose d'analyser et approfondir. Séance sur « Mariage et divorce » Prochaine séance le 13 décembre 2012 à 20h30 sur « Le principe matrilinéaire dans la transmission de la judéité » en partenariat avec Judaïca

Paf adh 3€/non adh 6€ LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com

Dimanche 25 novembre 2012 de 13h à 18h. FETE DE LA SOLIDARITE Organisée par le Fonds Social Juif Unifié pour la 13ème année consécutive Comme chaque année, le FSJU Provence organise dans le cadre de la campagne nationale pour la Tsédaka, une grande journée de la solidarité pour tendre la main à l’autre et lui redonner espoir. C’est une grande manifestation culturelle et populaire de la communauté juive, pour s’amuser, se retrouver, découvrir, apprendre, acheter et aussi donner. « Par vos dons, vous transformez les pleurs en sourires, rallumez les regards tristes et devenez ainsi partenaire du ciel dans le combat pour la Justice», lors de cette journée de la générosité.

Lieu : Docks du Sud 12, Rue Urbain V – 13002 MARSEILLE Contact FSJU 04 91 37 31 84

Mercredi 28 novembre 2012 à 18h30 CAFE LITTERAIRE Dina Dian recevra R. Jérusalmy pour son roman "Sauver Mozart"- Edition Actes Sud C'est l'histoire d'un attentat musical. En 1939, Otto Steiner, fin mélomane, végète dans un sanatorium de Salzbourg. Témoin impuissant de la folie hitlérienne, le destin lui offre pourtant un jour la possibilité de passer à l'action. En sauvant Mozart, pourra-t-il sauver l'humanité ? En orchestrant la vengeance de la musique contre l’Histoire, Raphaël Jerusalmy signe le roman irrésistiblement cruel et drolatique d’un destin à deux doigts de changer celui du siècle. Raphaël Jerusalmy, diplômé de l'École Normale Supérieure et de la Sorbonne, a fait carrière au sein des services de renseignements militaires israéliens avant de mener des actions de caractère humanitaire et éducatif. Il est aujourd'hui marchand de livres anciens à Tel-Aviv. Paf : 5 €

LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com

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Activités du CENTRE FLEG Samedi 1 décembre 2012 à 21 h CONCERT DE JAZZ ISRAELIEN Avec Hovav ISRAEL, le saxophoniste-alto, le plus renommé d’Israël Accompagné par : le percussionniste Eric NAKACHE, franco israélien spécialiste de musique latino et orientale le pianiste Juan Paulo Marco ANGEL bien connu du monde du jazz Dan RAFFAELLI à la guitare basse, ex-professionnel à Monte Carlo, le batteur Lionel ENAXANE, spécialiste de musique africaine et Roy STUART’S au trombone et au vocal. HOVAV ISRAEL, habitué des festivals de Jazz en Israël et invité dernièrement par le festival de jazz de Nice, a un large et riche répertoire musical, depuis la musique latino-américaine à la bossa nova brésilienne en passant par tous les morceaux de la musique israélienne, avec pour particularité, des adaptations voluptueuses, romantiques et enivrantes des plus grands standards du jazz. Lauréat de la prestigieuse académie de musique d’Israel, la Rubin Academy de Jérusalem, musicien de talent, joue dans toutes les formations participant aux plus grands festivals en Israël et dans le monde. Il est né et a grandi en Israël dans le kibboutz Kfar (dans le sud), il a appris à jouer du saxophone dès l’âge de 5 ans. Spécialiste en musicologie, il est diplômé de l’université Bar Ilan à Tel Aviv. Directeur d’une école de musique, c’est un interprète renommé mais également un compositeur de talent. Paf : 12 euros LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg;com RESA : - Centre Fleg : 04 91 37 42 01 - Jazz Club de Provence : 04 91 73 57 81

Dimanche 2 décembre à partir de 17h30 17h30 VERNISSAGE DE L’EXPOSITION BAIT HAM 18h30 CONFÉRENCE D’HENRI COHEN SOLAL Conférence “ le problème des jeunes en déshérence dans les grandes villes”. Comment leur donner espoir ? Comment lutter contre le risque d’embrigadement intégriste ?. Franco-israélien, Henri Cohen Solal est psychanalyste et éducateur. Avec des amis, il a fondé, au milieu des années 1980, l'association Bait Ham qui accueille dans vingt-cinq maisons-clubs des adolescents arabes et juifs, de tous horizons ou nationalités, en situation de précarité. Engagé dans le dialogue interculturel en France et en Israël, il anime le collège doctoral Paris-Jérusalem sur le thème de la médiation entre le sujet et l'institution, en relation avec des universitaires européens, français, israéliens et palestiniens. Henri Cohen Solal appelle à sortir de l'enfermement de la violence et à dépasser le désespoir et invite chacun à découvrir un chemin de confiance et de vie. Entée libre LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com

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Activités du CENTRE FLEG Lundi 3 décembre à 20h30 Table ronde, Judaïsme(s) d'hier et d'aujourd'hui : entre singularité et pluralité avec la participation des intervenantes Mireille Hadas Lebel et Régine AZRIA – modérateur Jean Marc Chouraqui Mireille HADAS-LEBEL, Professeur émérite d'histoire des religions et Vice-présidente de l'Amitié Judéo-chrétienne de France. Régine AZRIA, Chargée de recherche au CNRS, Laboratoire CEIFR (Centre d'Etudes Interdisciplinaires des Faits Religieux). co-organisé par l'IECJ et le Centre Fleg LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com

Mardi 11 décembre 2012 à 20h Les origines de la Menora et du maguen David et leur évolution dans l'histoire par l’israélien Yigal Bin-Nun La Menora et le Maguen David sont deux symboles en rapport avec les Juifs et Israël. Pourtant ils ne sont pas de la même origine ni de la même époque. La Menora fait son apparition dans les textes de la Bible concernant la construction du temple de Salomon mais ne devint un symbole que dans le texte du prophète Zacharie. On ne la trouve représentée visuellement qu’à l’époque gréco romaine. Quand à l’étoile à six branches, appelée maguen David, son histoire est plus complexe et son origine comme symbole juif est encore controversée. La conférence traitera de ces deux emblèmes, de leurs origines et de leur évolution dans l’histoire. Elle exposera visuellement leurs occurrences graphiques anciennes et quelques une de leurs représentions actuelles dans l’art israélien. La conférence sera accompagnée de projections.

Yigal BIN-NUN Historien israélien et chercheur à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes et à l’Université de Tel Aviv. Enseigne à l’Université de Paris VIII. Titulaire de deux doctorats. L’un sur les relations secrètes entre le Maroc et Israël et le second sur l’historiographie de la Bible et ses couches rédactionnelles. Il a enseigné aussi l’art israélien à l’Université de Bar Ilan. Ses nombreuses publications ont pour thème ces trois domaines. Conférence en partenariat avec le B’nai Brith Paf adhérent 5 €/ non adhérent 8 € LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com Invité par le Centre Fleg, Yigal participera également à la 3ème rencontre du Dialogue entre les peuples, en partenariat avec le Conseil Régional des Marocains de France Paca, le 13 décembre 2012 à 15h pour une intervention sur Mohammed V et Hassan II et leurs rapports à la communauté juive et le 14 décembre à 14h pour une conférence « l'image du juif et de l'israélien dans le cinéma marocain contemporain à travers quatre films: ou vas tu Moshe, Adieu mères, Marock, Tinghir Jérusalem. Le tout Salle Lunel - Cité du Livre à Aix en Provence Il sera également l’invité le mercredi 12 décembre 2012 à 20h pour une conférence du centre culturel de Montpellier et le lendemain du centre Darius Milhaud.

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Activités du CENTRE FLEG Jeudi 13 décembre 2012 à 19h CAFÉ LITTÉRAIRE Dina Dian recevra G.Bensoussan pour son livre "Juifs en pays arabes, le grand déracinement 1850-1975 » Edition Taillandier Comment les communautés juives d’Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient - communautés parfois très anciennes - ont été contraintes de quitter leur pays dans la 2e moitié du 20 siècle. Depuis les années 1920, la naissance de l’anticolonialisme arabe a structuré le destin des minorités juives prises malgré elles dans le conflit colonisé-colonisateur. La situation en Palestine et la collusion de certains leaders arabes avec les pays de l’Axe ont fini de dissoudre les ultimes liens qu’une longue cohabitation avait jadis établis. Lors du reflux des puissances européennes, de nombreux Juifs furent ainsi contraints de partir après avoir subi humiliations et spoliations. Dans certains cas, ces phénomènes se sont accompagnés de violences physiques. Du Maroc en Égypte, de la Libye au Yémen comme en Irak et en Tunisie, des centaines de milliers de Juifs ont ainsi dû quitter les pays arabo-musulmans en moins de 25 ans. L’histoire dramatique de ces Juifs fut par la suite occultée, éclipsée par la prédominance d’un judaïsme ashkénaze lui-même recouvert par l’ombre immense de la Shoah.

Georges Bensoussan, historien. Habilité à diriger des recherches. Responsable éditorial au Mémorial de la Shoah. Il est notamment l’auteur de Histoire de la Shoah (PUF, 1996, 5° édition, 2012), d’une Histoire intellectuelle et politique du sionisme (1860-1940),Fayard, 2002 et de Un Nom i mpérissable. Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d’Europe (1933-2007) (Seuil, 2008). Il a codirigé le Dictionnaire de la Shoah (Larousse, 2009)Prix de la Fondation du judaïsme français, 2008. Avec le soutien de l'IECJ Paf : 5€ LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com

Jeudi 20 décembre 2012 à 20h Concert du groupe grec TIHHI Rachel Matsas au piano Chloé Lambrou à la flute traversière Effi Minakoulis chant/guitare Jean Karalis chant/guitare Ce groupe de musiciens qui nous vient d’Athènes, nous propose un programme varié de chansons en judéo-espagnol, suivi d’une page classique instrumentale dans lequel nous savourerons leur talent de musiciens classiques avec au répertoire Les pécheurs de perles et Carmen de Bizet, O cessate di piagarmi de Scarlatti et l’Ave Maria de Gounod avant de finir sur quelques musiques grecques entrainantes de G. Gounaris, de S. Kougioumtzis, M. Xatzadakis et M. Theodorakis sans oublier les enfants du Pirée. Les musiciens ont tous une formation musicale accomplie et se sont produits dans diverses villes d’Europe. En partenariat avec l’association Vidas Largas

Paf : adhérent et enfant 8 €/non adhérent 12 € LIEU : Centre Fleg - 04 91 37 42 01 - 4 imp. Dragon - 13006 MARSEILLE www.centrefleg.com

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Activités du CENTRE FLEG AGENDA CULTUREL NOVEMBRE DECEMBRE 2012 jusqu'au 20 novembre 2012 mercredi 7 novembre 2012 jeudi 8 novembre 2012 samedi 10 novembre 2012 mardi 13 novembre 2012 du 13 au 20 novembre 2012 Mercredi 14 novembre 2012 dimanche 18 novembre 2012 lundi 19 novembre 2012 lundi 19 novembre 2012 A partir du 20 novembre 2012 jeudi 22 novembre 2012 dimanche 25 novembre 2012 mercredi 28 novembre 2012 mercredi 28 novembre 2012 samedi 1 décembre 2012 dimanche 2 décembre 2012 lundi 3 décembre 2012

mercredi 5 décembre 2012 lundi 10 décembre 2012 mardi 11 décembre 2012

mercredi 12 décembre 2012 mercredi 12 décembre 2012 jeudi 13 décembre 2012 jeudi 13 décembre 2012 jeudi 13 décembre 2012 vendredi 14 décembre 2012

dimanche 16 décembre 2012 lundi 17 décembre 2012 jeudi 20 décembre 2012

9h30 19h30 21h 20h30

exposition "L'art de vivre des Juifs d'Algérie" Atelier cuisine spécialités apéritives

soirée interreligieuse- Parvis protestantisme Cabaret Jazz Les divas

Concert Toure-Raichel Espace Julien

voyage en Israël d'un groupe multiculturel

Atelier Ketiva 18h30 Séminaire de M. A. Ouaknin sur les couleurs 14h Cinéclub "une jeunesse israélienne" 14h30 Atelier Torah torah 20h30 Exposition des jeunes de Bait Ham

Séminaire Judaïca 20h Journée de la Solidarité aux Docks du Sud 13h-18h Café littéraire avec l'israélien R.Jerusalmi 18h30 Atelier Ketiva 18h30 Soirée jazz israélien avec Hovav Israël 21h Vernissage expo et conférence Bait Ham 17h30

20h30 9h30 14h30

Conf. "Judaïsme d'hier et d'aujourd'hui " pluralité et singularité Atelier cuisine : spécialités de hanoukka Cinéclub "My father, my Lord"

20 h

Diaporama-conférence par l'israélien Y Bin-Nun sur la Menora

14h

Conf. “l'image du juif dans le cinéma marocain” - Aix

hanouka enfant 15h30 Atelier Ketiva 18h30 14h Après midi hanoucca - coopération Féminine Café littéraire avec Georges Bensoussan 19h Séminaire Judaica 20h30

14h 20h30 20h30

Séminaire de M.A. Ouaknin sur les couleurs Atelier Torah torah

Concert du groupe grec TIHI

a compter du 20 Janvier 2013 Réalisée par le Mémorial de la Shoah, l’exposition Le sport européen à l’épreuve du nazisme, sera présentée au centre Edmond Fleg du 23 janvier au 21 février 2013 à Marseille. Constituée de documents audiovisuels et sonores, de sources et d’objets inédits, elle est accompagnée d’une vaste programmation autour de rencontres, conférences, projections, cafés littéraires et spectacle vivant pour les plus jeunes. Plus d’infos sur www.memorialdelashoah.org

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TRIBUNE LIBRE Un deuxième mandat pour Obama et la suite …

Par Dore Gold

La réélection du président Obama soulève une question essentielle, à savoir: comment les relations israélo–américaines seront menées au cours de son deuxième mandat? Les relations entre Washington et Jérusalem au cours du premier mandat présidentiel ont été refroidies en raison surtout des différences de vues qui existaient entre Israël et l’administration américaine sur les sujets clés du Moyen-Orient. Sur le projet nucléaire iranien Obama a tenté dés le départ de promouvoir une politique de dialogue (Engagement) avec Téhéran, alors qu’Israël, trop expérimenté par la série des tentatives diplomatiques avortées avec l’Iran, a saisi que Téhéran ne cherche qu’à gagner du temps. En ce qui concerne le processus de paix avec les Palestiniens, il semble qu’Obama a perçu le conflit israélo-palestinien comme facteur essentiel dans la stabilité du Proche-Orient et selon lui un règlement permettrait aux Etats-Unis de lever ses obstacles en entamant de relations étroites avec le monde arabe. Le « Washington Post » a révélé que dans le cadre d’une réunion avec des dirigeants juifs tenue en juillet 2009, réunion largement évoquée dans la dernière campagne présidentielle, le président Obama a critiqué son prédécesseur, George W. Bush, pour avoir eu des liens très étroits avec Israël : “durant ces dernières huit années, il n’y avait aucun écart entre nous et les positions israéliennes, et qu’en est-il sorti de tout cela ? Israël est resté tout simplement inactif, ce qui a créé une érosion dans notre crédibilité aux yeux des pays arabes. » Obama avait donc pensé que la politique d’ «épaule froide» à l’égard d’Israël entraînerait l’Etat juif à des concessions supplémentaires dans le processus de paix, et en même temps augmenterait le prestige des Etats Unis aux yeux du monde arabe. Et pourtant, même selon cette approche, l’administration pouvait renforcer ses liens militaires et sa coopération stratégique. Que va-t-il se passer par la suite ? La politique étrangère d’Obama a été ces quatre dernières années basée sur des convictions personnelles et des perceptions communes au sein des Instituts de recherche à Washington. Rappelons toutefois qu’Obama, avait fait preuve en tant que sénateur d’une pensée indépendante et a même exprimé son opposition à la guerre en Irak. Mais dés qu’il a pris ses fonctions, il a appelé à un dialogue avec le régime des ayatollahs.

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Cette conception a été également soutenue par les anciens secrétaires d’Etat, James Baker et même Henry Kissinger. Déjà en 2001, après l’échec des pourparlers à Camp David et à Taba avec Yasser Arafat. Des anciens de l’administration Clinton ont relancé le concept suivant : le futur accord de paix est déjà élaboré et donc nous devrions tracer le chemin pour y aboutir à sa conclusion et sa signature. Des anciens responsables israéliens étaient venus également à Washington dans le même esprit et rabâchaient que les parties étaient si proches dans le but d’un accord, et que les différences n’étaient que minimes et donc peuvent être comblées. Entre temps, une deuxième Intifada a été déclenchée avec une vague d’attentats suicide dans la majorité des grandes villes en Israël, et des milliers de roquettes ont été tirées dans le sud du pays et ce en dépit d’un désengagement de la bande de Gaza, sans évoquer les incertitudes résultant des révolutions du “printemps arabe”. On a bien compris que le conflit avec les Palestiniens est plus complexe que la réalité sur le terrain est bien différente que les descriptions angéliques faites par les experts de Washington. On a aussi très vite réalisé ô combien Mahmoud Abbas était un partenaire si problématique. Il avait d’ailleurs cru que Washington lui offrirait tout sur un plateau d’argent… Historiquement parlant, les relations israélo-américaines ont soufflé le chaud et le froid mais toujours la réalité au Moyen-Orient a rapproché les positions des deux pays. Rappelons que le président Eisenhower et le Premier ministre Ben Gourion ont eu de graves divergences au moment et suite à la Campagne de Suez en 1956. Les Etats-Unis avaient alors tenté de créer un axe avec les pays arabes contre l’URSS intitulé « Pacte de Bagdad ». Mais lorsque le régime hachémite en Irak s’est effondré et les forces nassériennes ont menacé le Liban, la coopération entre Israël et les Etats-Unis s’est renforcée et redevenue au beau fixe. Il y eu aussi des relations tendues entre le président Bush senior et le Premier ministre Itzhak Shamir concernant les implantations, mais voilà qu’après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein, les Etats-Unis et Israël ont fait front commun tels que des amis et des alliés. Finalement, les relations entre Israël et les Etats-Unis sont fondées sur des valeurs et des intérêts communs et cette base de relations entre les deux pays dominera les années à venir. Sources : Le cape de Jérusalem, Centre des affaires Publiques et de l’Etat



COEUR DE COM Hommage aux déportés du château de la Verdière

Par Gilbert Gabbay

Tous les ans, à la fin du mois d’octobre, des élus, des responsables communautaires, d’anciens déportés, des dignitaires religieux et des anonymes se rassemblent avec recueillement devant la stèle rendant hommage aux déportés du château de la Verdière.

Devant une foule clairsemée, assis devant la stèle, les anciens déportés sont bien là, pour perpétuer le souvenir de cette triste histoire survenue dans le quartier de la Rose. Rien ne leur fera rater ce rendez-vous, pas même la fatigue due à l’âge. Denis Toros Marter, ancienne déportée et présidente de l’Amicale des déportés d’Auschwitz, est l’une d’eux. Ce fût elle, avec l’aide des étudiants juifs de France, d’élus et de l’historienne Suzette Hazan, qui a obtenu le 29 janvier 1998 qu’une stèle soit érigée en lieu et place du château de la Verdière détruit après la guerre, à la suite de viles spéculations financières. Ce château dispensaire avait était ouvert le 24 mai 1943 par l’Union israélite générale de France (UGIF) pour y installer des femmes et des enfants juifs raflés. Le 20 octobre 1943 au matin, la Gestapo investit le lieu, arrêtant tous ses occupants, la directrice Alice Salomon, neuf mères et trente enfants, de 6 mois à 17 ans. Tous furent gazés et brûlés à Auschwitz. Lors de son discours, devant la foule silencieuse et attentive, Denis Toros Marter a rappelé : « Nous vous léguons notre mémoire que nous avons reçue nousmêmes par serment de nos familles et de nos camarades assassinés sous nos yeux.

De Gauche à droite : Mme Michèle TEBOUL, Mr Daniel SPERLING,Mr Elie Benaroche , Mr Jean-Jacques ZENOU, Mr Jocelyn ZEITOUN, Mr Avi ASSOULY

Puissent nos héritiers rappeler aux hommes la folie exterminatrice d’une idéologie innommable contre un peuple qui n’aspirait qu’à la paix. » Jean-Jacques Zenou, président du Comité des enfants de la Verdière, en maître de cérémonie, a remercié toutes les personnes présentes

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et plus particulièrement les élus pour leur engagement en faveur du devoir de mémoire. Parmi eux, le maire de secteur Garo Hovsépian (13e et 14e arrondissements) a

souligné à cet effet : « Même si les victimes sont dans la mémoire de l’humanité, ce n’est pas suffisant, il faut un devoir de mémoire dynamique car la discrimination, l’antisémitisme continuent de se déployer insidieusement. » Sylvie Andrieux députée et conseillère communautaire, Toni Rossi conseiller général, Michèle Teboul présidente du CRIF ont été unanimes sur l’importance du devoir de mémoire mais aussi sur le devoir de vigilance. La jeunesse, flambeau de la transmission du devoir de mémoire, est mise à l’honneur grâce aux enfants des écoles juives venus nombreux, mais aussi grâce au maire junior de secteur, Sarah Far, qui lira un poème en hommage aux enfants exterminés. Richard Keisermann, discret et toujours présent lors des cérémonies commémoratives, a témoigné pour la première fois. « Le 19 avril 1943 mon père Georges Keisermann a été arrêté par la Gestapo à Marseille sur dénonciation. La veille nous avons pris le train avec ma mère et mes frères pour la Haute-Savoie, où, sur dénonciation également, sept membres de ma famille furent emprisonnés. Seuls ma mère, ma grand-mère, mon frère et moi avons échappé par miracle à cette arrestation. De là où nous étions cachés nous avons appris que ma tante avait été arrêtée à Nîmes avec ses trois enfants âgés de 4, 6 et 9 ans et transférés à la Verdière. Le 20 octobre 1943 fut leur dernier jour à Marseille. » Combien sont-ils ceux qui comme Richard restent dans l’ombre alors que leur douleur est si grande ? En fin de cérémonie les noms des enfants déportés ont été énumérés tandis que les écoliers déposaient une rose blanche sur la stèle en souvenir de ce drame, et le grand rabbin de la ville Réouven Ohana entonnait la prière aux morts.



COEUR DE COM Une association au service des plus démunis de Marseille.

Avec le soutien de l’association Mazone Paris, l’antenne Marseillaise de Mazone s’installe dans la cité phocéenne pour venir en aide aux personnes de la communauté en difficulté tant sur le plan matériel que sur le plan moral.

Par Gilbert Gabbay

familles en offrant cadeaux, vêtements neufs et repas. Pour mener à bien ce travail, la responsable s’est entourée d’une vingtaine de bénévoles qui interviennent chaque semaine pour la collecte des produits alimentaires dans les épiceries, l’élaboration et la livraison des colis. Hormis l’organisation de l’aide alimentaire, il y a chez Mazone une autre forme de bénévolat : les professionnels qui mettent leurs compétences au service des familles en difficulté ( La banque du temps) « Ce réseau de professionnels nous permet de soulager autant que possible les familles en détresse et de rendre l’épreuve qu’elles traversent le moins pénible possible. Mais nous ne voulons pas tomber dans l’assistanat », souligne Candice Bensousan. Comme l’année dernière et à l’approche des fêtes de Tichri, Mazone Marseille aura besoin d’un grand soutien. C’est avec la persévérance qui caractérise la responsable de l’association qu’une telle initiative doit trouver écho auprès de tous pour que se poursuive cette tâche nécessaire pour redonner aux plus démunis l’envie de se reconstruire.

Le Talmud revient à plusieurs reprises sur la nécessité d’aider autrui notamment par l’action de guemilout hassadim, actes de bonté et de bienveillance, qui, selon la tradition, constitue l’un des trois piliers du monde avec la Thora et le culte (Avot 1,2). Mazone s’inscrit dans cette démarche. Depuis sa création à Paris il y a plus de quinze ans, l’association a pour seule ambition d’apporter quotidiennement une aide matérielle et un soutien psychologique aux familles nécessiteuses en leur fournissant de la nourriture cacher, des produits de première nécessité et des produits d’hygiéne. Forts de cette expérience et pour répondre à de nombreuses sollicitations, les responsables ont décidé de s’implanter à Marseille. Complémentaire aux autres associations déjà existantes dans la Cité phocéenne, l’antenne De gauche à droite: Mr Christophe Merlin sous préfet de région Paca, Mr Thierry Ohayon L’inauguration de Marseillaise de Maprésident d honneur de Mazone Marseille, Mr Zvi Ammar , Président du consistoire de zone ne peut qu’être Marseille, Mme Candice Bensousan,responsable Mazone Marseille, Mr Bendriem fondateur Mazone Marseille a eu de Mazone France, Mr Daniel Sperling, Adjoint au maire , Mme Serena Zouaghi, adjointe lieu le 24 Octobre en une excellente initiative au maire et Marie Christine Calatayud, adjointe au maire. présence et sous le pour la population haut patronage de Monsieur Christophe Merlin, Sousjuive, qui souffre comme les autres Marseillais des affres préfet, directeur de cabinet du préfet de la région de la vie. Depuis un an, la responsable Candice Bensousan, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Préfet des BouchesThierry Ohayon président d’honneur et Meyer Boukris du-Rhône. Le grand rabbin de Marseille Rav Ohanna a président se consacrent avec abnégation et dévouement à posé la première Mézouza du local et Mr Zvi Ammar en a mieux faire connaître l’association dans la ville. Les posé une aussi. résultats sont probants, notamment avec l’ouverture d’un local qui a servi à organiser les premières distributions de Plusieurs représentants du CRIF étaient présents ainsi que colis alimentaires. Selon la responsable, pendant la d’autres institutions de la communauté juive de Marseille.. première année d’exercice 36 400 colis ont été distribués. Évidemment cela a un coût, si la valeur marchande d’un colis équivaut à 150 euros, celle-ci a été ramenée à 60 euros Mazone Marseille grâce à l’action menée par Mazone Marseille auprès des 1 rue Maurin 13009 MARSEILLE partenaires de l’association et Mazone Paris. Pendant Tél. : 04 91 43 30 47 / 06 22 05 89 57 toutes les fêtes, Mazone a été encore une fois à l’écoute des

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ANALYSE L’Iran, ou la politique du pire ?

Malgré un discours vindicatif à la tribune de l’ONU, et sa détermination affichée quant à la poursuite du programme nucléaire « civil », les choses vont mal pour Ahmadinedjad, le très controversé Président de la République Islamique d’Iran. Tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de ses frontières, le régime est aujourd’hui confronté à une crise économique sans précédent et à une contestation de plus en plus vive.

Des sanctions, toujours plus de sanctions ! Les rapports successifs de l’AIEA ont mis en lumière la duplicité de Téhéran. En dépit des négociations, le programme nucléaire progresse imperturbablement vers un objectif militaire. Les ingénieurs perses ne seraient plus qu’à quelques mois de la bombe atomique, selon divers services de renseignements occidentaux et arabes. Cette échéance proche inquiète non seulement les USA et l’Europe, mais également les monarchies pétrolières qui se sentent menacées par la politique hégémonique de la théocratie chiite. Du fait de l’absence de progrès sur le dossier, la Communauté internationale a mis en place une politique contraignante dont les effets commencent à se faire durement sentir. Ainsi, le rial, la monnaie iranienne n’a jamais été aussi faible, ayant perdu plus de 70% de sa valeur depuis 2011. De nouveaux trains de sanctions sont en préparation et la pression exercée par Israël sur ses alliés pour une intervention militaire est de plus en plus marquée. « La colère de la rue » Vivant quotidiennement la pénurie, le peuple iranien n’a pas oublié que c’est suite à de nombreuses irrégularités lors des dernières élections, qu’Ahmadinejad a pu ainsi obtenir un deuxième mandat, lequel s’achève en juin 2013. Dans ce contexte, la « gestion calamiteuse » de l’équipe en place, additionnée au chômage et à l’inflation galopante

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Par Hagay Sobol

sont autant de raisons qui nourrissent « la colère de la rue ». La contestation s’exprime à présent ouvertement à la fois au niveau politique et sur le plan social malgré un appareil répressif des plus actif. Désormais, l’on assiste à des rassemblements de plusieurs milliers de personnes bravant les forces de l’ordre qui ont arrêté pas moins de 150 manifestants, rien que dans la capitale. En réponse, le gouvernement essaye de détourner l’attention, en instrumentalisant le film « L’innocence des musulmans » ou les caricatures de « Charlie Hebdo », mais cela ne fait pas recette. A titre d’exemple, la récente attaque de l’ambassade de France, même si on ne peut l’imputer directement aux milieux proches du pouvoir, n’a mobilisé qu’une dizaine de personnes. Cela démontre amplement que ce qui préoccupe la population est ailleurs. Ahmadinedjad, sur le fil du rasoir ? Cependant, deux évènements pourraient indiquer que les jours d’Ahmadinejad à son poste sont comptés. Tout d’abord, Hassan Gul Hanban le cameraman qui accompagnait le président iranien à l’ONU, a demandé l'asile politique durant son séjour à New York. Cela préfigurerait-il les défections auxquelles nous assistons parmi les proches de Bachar al-Assad en Syrie, le plus proche allié de Téhéran, alors que le régime chancelle ? Plus inquiétant encore, Ali Akbar Javanfekr, le conseiller à la communication de Mahmoud Ahmadinejad et responsable de l’agence de presse officielle Irna, vient d’être arrêté. Les chefs d’inculpations seraient « d’avoir insulté Ali Khamenei, le Guide suprême de la révolution, et d’avoir publié des contenus contraires aux valeurs islamiques et à la morale publique », sans plus de précision. Cela ressemble à s’y méprendre à un début de purge comme on en a connu sous d’autres dictatures.


Derrière le printemps perse, les Mollahs ? Contrairement à la Syrie, la répartition des rôles au sommet de l’état est complexe. Le pouvoir ne repose pas sur un clan, un parti politique ou une personne, fût-elle le Président. Les Mollahs en sont la vrai clé, et plus particulièrement le Guide suprême qui « fait et défait les rois ». L’ambition démesurée et le style populiste du Président agacent profondément les religieux qui voient en lui non seulement un danger pour eux-mêmes, mais également pour le pays tout entier. Ils ne sont pas plus modérés, mais semblent disposés à sacrifier ce « cavalier » encombrant sur l’échiquier du pouvoir. Alors, derrière ces manifestations et le mécontentement bien réel de la population, il faut peut-être voir une main « bienveillante » des Mollahs laissant se développer un mouvement de contestation. Tout en le contrôlant de l’autre, pour ne pas qu’il dérape, les échéances électorales étant toutes proches. L’objectif serait de préparer une transition sans trop de risque afin de mettre en place un candidat plus en phase avec leur politique et plus acceptable pour le occidentaux. Cela aurait le double avantage de se débarrasser d’un adversaire redoutable et de donner quelques gages à l’occident, notamment sur le dossier nucléaire, histoire de desserrer quelque peu l’étau auquel la République islamique est soumise.

Un peuple en colère, ne se manipule pas facilement Malgré un scénario bien huilé, il existe de nombreuses inconnues. Tout d’abord, la crise syrienne risque d’affaiblir considérablement le régime en le privant d’un de ces meilleurs atouts, avec en perspective une dislocation de l’axe Iran - Syrie - Hezbollah - Hamas. Ce dernier ayant déjà fortement distendu ses liens avec son « autorité de tutelle ». Ensuite, la menace d’une attaque militaire des installations nucléaires reste toujours d’actualité, même si elle est suspendue aux résultats des présidentielles américaines, et de la coalition qui sera formée suite à l’anticipation des élections en Israël, comme vient de l’annoncer Benjamin Netanyahou. Ce dernier devrait sans trop de surprise conserver son poste de Premier Ministre, ce qui est moins sûr pour l’actuel Ministre de la défense, Ehoud Barak. Enfin

et surtout, un peuple en colère, ne se manipule pas aussi facilement que le pouvoir le voudrait. En est témoin le gouvernement islamiste en Tunisie, où la population se retourne désormais contre ceux qu’elle a mis en place quelques mois auparavant. Les minorités, telles que les sunnites et les kurdes, sont en embuscades. Elles attendent la moindre faiblesse du pouvoir central pour faire valoir leurs revendications, voire obtenir une autonomie comparable à la région kurde d’Irak, si l’occasion venait à se présenter.

Le but ultime, l’indépendance nucléaire ! Cependant, s’il advenait que les Mollahs arrivent à leurs fins, il est à craindre que les occidentaux, ne relâchent leur attention. Ces derniers, à l’image de Catherine Ashton considérant toujours «qu’il y assez de temps pour la négociation », pourraient se satisfaire de vagues promesses, trop heureux de clore cet embarrassant dossier. Ce serait une erreur stratégique majeure, car depuis le Shah, tous les dirigeants ont placé en tête de leur préoccupation l’indépendance nucléaire. Les religieux apparemment « plus pragmatiques » et moins ostentatoires qu’Ahmadinejad pourraient ainsi en toute quiétude poursuivre leur plan et franchir les étapes restantes jusqu’à la bombe. Il n’y aurait alors plus aucune limite à leur expansionnisme avec les risques d’instabilité que cela entrainerait sur leurs voisins, et les menaces de l’approvisionnement mondial en brut, sans parler de la prolifération nucléaire qui en résulterait. Aussi, face à ce « réveil du peuple perse », il est de la plus haute importance d’agir en maintenant une pression sans faille contre le régime et de soutenir toutes les forces démocratiques. C’est à l’opposé de la gestion actuelle de la crise syrienne, où l’attentisme et la désunion priment. Les données du problème sont connues. Il n’y a guère d’autre option, hormis une intervention militaire à l’issue indéterminée et qui pour l’heure divise, si l’on veut vraiment qu’une alternance réelle voit le jour en Iran.

Et comme disait le philosophe Alain : « Savoir, et ne point faire usage de ce qu'on sait, c'est pire qu'ignorer. »

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L'EVENEMENT DU MOIS

Par Hagay Sobol

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire » La liberté d’expression : « C’est la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre. » Georges Orwell

Liberté d’expression pour tous ? La publication sur YouTube d’extraits d’un film islamophobe et de caricatures à thèmes religieux par « Charlie Hebdo » semble avoir enflammé le monde entier. On ne peut qu’être saisi par les déferlements de haine qui ont suivi, et par l’apparente impréparation des dirigeants face à tant de fureur. A l’opposé, les prises de positions courageuses appelant à la raison, ont eu bien du mal à émerger de tout ce vacarme. En cette période troublée, la violence tient souvent lieu d'argument. La liberté d’expression si durement acquise dans les démocraties, court le risque d’être confisquée par l’intolérance d’une minorité agissante. L’appel aux consciences lancé en son temps par Albert Einstein et qui donne le titre à cette chronique, reste d’une actualité brulante. «Mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde» Albert Camus

La version « officielle » ? Le détonateur aurait été le film « L’innocence des musulmans » dont la presse s’est faite largement l’écho en précisant que le responsable, Sam Bacile, était « un promoteur immobilier juif d’origine américano-israélienne ». En réaction, un peu partout sur la planète, des foules musulmanes, blessées dans ce qu’elles avaient de plus cher, ont laissé libre cours à leur colère. Les représentations diplomatiques et les intérêts occidentaux ont été immédiatement pris à partie jusqu’au dramatique assassinat de l’Ambassadeur américain Christopher Stevens à Benghazi.

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Une autre réalité ? Peu à peu une toute réalité se fait jour et l’on est en droit de s’interroger sur la genèse de ces évènements tragiques et de leur caractère improvisé. Etant donné la masse incroyable de données transitant par le Web, où l’on trouve le meilleur comme le pire (Cf. sites islamistes et Jihadistes), comment ce film a-t-il pu émerger et connaître si rapidement une telle « popularité » ? Plus le mensonge est gros, plus il passe ? En fait, le film islamophobe, dont on n’en trouve aucune copie, serait une supercherie. Le réalisateur, Nakoula Basseley Nakoula, serait un « Copte égyptien » impliqué dans de nombreuses escroqueries. Pourtant, on aurait pu se douter de l’imposture, tant l’amalgame « américano-israélien-juif » faisait un peu « too much » ! Visiblement cela n’a pas troublé les médias qui en ont fait leurs gros titres, sans même prendre les précautions d’usage. Mais, les yeux se décillent vraiment, lorsque l’on prend conscience que l’assassinat de l’Ambassadeur américain a eu lieu dans la soirée du 11 novembre 2012. L’attaque du Consulat des USA est en fait d’un attentat soigneusement planifié exigeant la logistique d’un réseau organisé, tel Al Qaïda ou un de ses avatars. Complot un jour, complot toujours ? Les extraits disponibles datent de plusieurs mois, et sont passés complètement inaperçus jusqu’à leur traduction en arabe. Une médiatisation bien orchestrée dans un monde globalisé, le mal était fait. Sans être un adepte de la théorie du complot, cela fait bien trop de coïncidences pour que l’on ne voit pas derrière cette série d’évènements, une manipulation à grande échelle. Le « film » ne serait qu’un paravent pour détourner l’attention. L’objectif principal étant de réaliser un attentat spectaculaire à la date anniversaire de l’attaque des « Twin Towers », et faire reculer les démocraties en instrumentalisant les réactions de violence.



L'EVENEMENT DU MOIS « Laissez la tyrannie régner sur un mètre carré, elle gagnera bientôt la surface de la terre. » François Miterrand Quelles ont été les premières réactions des démocraties ? Aux USA, avec le précédant du 11 septembre 2001, on aurait imaginé une toute autre réponse que celle d’Hilary Clinton. Elle a tenté de minimiser la portée de l’assassinat d’un Ambassadeur en Libye, et à le circonscrire à un « petit groupe de gens insensés ». Que dire de Barak Obama lui-même, Président de la première puissance mondiale qui s’est dit « effaré par tous ces cris de mort à l’Amérique ». En France, comme dans d’autres pays européens, le gouvernement a condamné le « film » que personne n’a jamais vu, et les manifestations qui en ont résulté. Des renforts de police nombreux ont été dépêchés pour encadrer 250 islamistes et des recommandations ont été délivrées à toutes les représentations diplomatiques à l’étranger. Le Ministre de l’Intérieur Manuel Valls a eu des mots très durs, « je n'hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l'islam et représentent une menace grave pour l'ordre public… ». Cependant, l’impression qui prévaut est l’absence de politique coordonnée. On éprouve le sentiment douloureux d’un dur réveil où l’on viendrait juste de découvrir l’ampleur du phénomène. Quel est le contexte ? Pourtant, l’intolérance religieuse ne date pas d’hier. Elle ne fait que progresser avec la guerre entre les extrémistes Chiites et Sunnites, les assassinats de Coptes en Egypte et l’exode forcé des Chrétiens d’Orient. Le tout amplifié par l’incertitude politique qui règne dans les pays des « printemps arabes ». Tous les jours, ces guerres de religion nous livrent leur lot de désolation. Elles n’ont besoin d’aucun film comme détonateur et les premières victimes en sont les modérés. Si en France, on ne défend pas les valeurs républicaines, cela ne peut qu’encourager à plus de violence et aboutira au recul de la laïcité dans le pays qui l’a vu naître, et dans le reste du monde.

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Par Hagay Sobol

« Soutenons la liberté de la presse, c’est la base de toutes les autres libertés » Voltaire Le bon moment pour les caricatures ? La réponse est simple, ce n’est jamais le bon moment pour les critiques ! « Charlie Hebdo » n’a pas suscité la violence, elle préexistait. En faisant son travail, le journal satyrique, a défendu la liberté d’expression contre l’obscurantisme. Plus que le sujet des dessins, que l’on est en droit de ne pas apprécier, ce qui importe c’est le contexte dans lequel ils s’expriment. Ils ont agi alors que les institutions de la République ont hésité. Aussi imparfaite que soit la presse, comme on l’a vu précédemment, elle reste un barrage puissant contre la tyrannie.

« Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie. » André Malraux Que des musulmans aient pu être choqués par ce qu’on leur a raconté d’un film qu’ils n’ont jamais vu, ou par les caricatures, je veux bien le croire. Mais tuer au nom de cela, c’est sans aucun doute un beaucoup plus grand blasphème. Si nous voulons un avenir, il serait temps que les démocraties défendent leurs valeurs avec beaucoup plus de conviction. C’est non seulement primordial pour ceux qui vivent selon ces principes, mais c’est aussi une garantie pour les modérés qui essayent de combattre les fanatiques, lesquels veulent imposer au reste du monde leur seule vérité.

Malgré la flambée de violence actuelle, ce n’est qu’une minorité qui occupe bruyamment le devant de la scène, à laquelle il ne faut point céder. Et à l’image de l’attitude courageuse de la rédaction de « Charlie Hebdo », nous pouvons raisonnablement garder confiance car « plus on prendra de soin pour ravir aux hommes la liberté de la parole, plus obstinément ils résisteront.» Baruch Spinoza.



CULTURE

Par Eyal Nathan

Mesdames et Messieurs les Ministres n’oubliez pas les associations !

Jérôme Cahuzac a toutes les peines du monde à boucler le budget de l’état en fonction des lignes directrices fixées par le Président François Hollande. Entre conjoncture économique et « règle d’or » contraignante pour ramener les finances publiques à l'équilibre, une cure d’amaigrissement drastique doit être entreprise. Les arbitrages sont périlleux, alors qu’il reste toujours « quelques milliards à trouver » !

Sacrifier la culture pour sauver tout le reste ?

Ainsi, il a été demandé à Aurélie Filippetti que le Ministère de la Culture et de la Communication fassent preuve d’exemplarité et acceptent des sacrifices nécessaires. La Ministre s’est à son tour exprimée sur la politique qu’elle entend mener, crise économique « inouïe » oblige. Ainsi, tout en continuant à promouvoir « l’exception culturelle française », elle a fait le point sur les grands chantiers de la Culture dite institutionnelle, avec les projets à promouvoir et ceux à recadrer, voire à arrêter. En retour, ces choix ont suscité quelques critiques. Dans ce débat, deux points essentiels semblent ne pas avoir suffisamment retenu l’attention des décideurs. Tout d’abord, une part non négligeable des actions culturelles est réalisée dans notre pays via le monde associatif. La production de ces structures est d’une diversité considérable couvrant tous les champs de l’expression artistique et de la mémoire. Ensuite, la culture n'est pas que « strass et paillettes », ce secteur peut-être générateur d’emplois et contribuer à la croissance. Les associations culturelles comme outils d’intégration

Les associations sont un outil efficace d’intégration qui assure le lien social en particulier dans les quartiers défavorisés et entre les différentes communautés. Cependant, le monde associatif qui repose sur deux piliers, le bénévolat et les subventions publiques, est particulièrement exposé en cette période délicate. Il ne

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faudrait pas que lors des « choix difficiles », les budgets de subventions alloués aux associations ne se réduisent comme peau de chagrin et que ces viviers créatifs, véritables laboratoires du vivre ensemble n’en fassent les frais. La culture, un moteur économique

La France pays internationalement apprécié pour son haut développement culturel est un des pays les plus visités au monde. La raison en est la préservation de son patrimoine historique et sa capacité à mettre en valeur ses potentialités artistiques à travers de nombreux festivals et d’expositions par exemple. Ce secteur en propre et ceux qui lui sont liés, c’est-à-dire l’industrie du tourisme, l’hôtellerie, la restauration pour ne citer qu’eux, sont générateurs d’emplois. Il s’agit donc d’un véritable moteur économique.

Un choix raisonné en mesurant les impacts à court et long terme Dans les arbitrages nécessaires que devra opérer le gouvernement, il ne s’agit pas, au nom d’une hiérarchie supposée des priorités, de choisir par exemple « entre les soins et la culture », comme certains l’ont avancé, au prétexte que la santé n’aurait pas de prix. Ce n’est pas ainsi qu’il convient de poser le problème. La santé, et ce n’est pas un médecin qui dira le contraire, tout comme la culture sont essentielles au bien être et au plein développement de l’être humain, mais d’une manière différente. Aussi, plutôt que la loi du tout ou rien, il convient d’élaborer dans chaque secteur une politique de rigueur sélective en préservant les fondamentaux. Il importe avant tout de faire des choix raisonnés sans présupposé idéologique, en ayant bien pesé toutes les données du problème, les différentes voies possibles et les conséquences que ces choix vont entrainer à court et à long terme. En cela, les citoyens que nous sommes peuvent contribuer au débat en l’éclairant de nos expériences. C’est aussi ça la culture.



EDUCATION Élever des enfants différents

Par Marnie Winston-Macauley

Vous ne pouvez changer la personnalité de votre enfant. Adoptez-la. Ne rien faire est hautement déprécié, en particulier lorsqu’il est question de l’art d’être parent. « Rien ? » demandez-vous. Oui, rien.

Avant de me reléguer dans le marais « toxique » où les vieux conseillers prennent leur retraite, il ne s’agit pas de ne « rien » faire lorsque le petit David s’élance sur la route, ou qu’il prend la tête du bébé comme objectif de tir. Je parle de la notion assez récente (et étrange) selon laquelle de « bons » parents doivent sans cesse faire preuve de vigilance, « s’impliquer » inlassablement ou façonner leur progéniture selon ce qu’ils estiment qu’elle devrait « être » - pour leur propre bien, bien entendu. Non seulement cette mission s’avère généralement insatisfaisante, mais les conséquences en sont souvent malheureuses : notre progéniture pourra finir par vouloir embrasser la carrière d’éleveur de crocodiles. Les personnalités de nos enfants sont tenaces, démontrant plus de constance qu’une migraine Lorsque nous plongeons plus profondément dans la biologie du cerveau, et ce concept insaisissable que nous nommons « personnalité », nous apprenons que nos enfants viennent au monde avec une « carte routière » qui les caractérise. Leurs personnalités sont tenaces, démontrant plus de constance qu’une migraine. Seules les circonstances les plus extrêmes (pensez à Wolf Boy) peuvent fondamentalement l’altérer. Autrement, nous ne pouvons en saisir la logique, ou la discipliner pour la faire disparaître. En dépit de l’ADN des mêmes parents, combien de fois nous sommes-nous étonnés : « Mais, d’où cette tendance lui vient-elle ? » (Ou : blâmez un gène capricieux de la piscine de votre copain.) Certains viennent au monde gazouillants, dociles, doux, conciliants, calmes et ils le resteront jusqu’à ce qu’ils attendent patiemment leur tour devant le bureau de la Sécurité sociale. D’autres font brusquement irruption dans le monde en gueulant et en braillant, leurs petits corps perpétuellement en mouvement.

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Ce sont eux qui vont chercher un nouveau chemin pour les Indes lorsque vous les amenez au parc. Or, en dépit des preuves scientifiques et de nos expériences anecdotiques, nous parents, croyons bêtement que nous disposons de plus de pouvoir que nous n’en avons réellement. Ce n’est pas vrai. Pire : toute tentative de manipuler le « cœur » de notre enfant, ou son esprit bien à lui, ne conduit qu’à des luttes de pouvoir : à côté, la politique étrangère ressemble à un jeu de pêche. Bien entendu, nous ne pouvons lui permettre de foncer à toute allure dans l’existence, sans prêter attention à ce qui l’entoure, tel un typhon, fixer ses propres lois de politesse, être un tyran ou un chef, ou s’emparer de notre voiture pour une joyeuse virée après son discours de Bar Mitsva : « Maintenant, je suis un homme. » Le grand défi ici consiste à savoir, quand, comment et combien intervenir avec la Mère Nature. Ce qui marche avec Dina, ce qui est efficace avec elle et ce que l’on attend d’elle peut très bien faire partir Marc en vrille. Nous assurer que nous inculquons une conduite polie et éthique tout en travaillant avec et non contre les différences de nos enfants, représente un immense défi pour nous. Même les parents les plus aimants admettront qu’ils se sentent plus « en synchro » avec un enfant qu’avec un autre, en particulier si ce dernier est plus difficile. Oui, nous devons différencier. Accepter la personnalité innée de l’enfant, ses aptitudes et faire preuve de tolérance est non seulement recommandable, mais c’est un outil de survie – pour eux et pour nous. Ensuite,



EDUCATION SUITE travailler pour affiner ces traits, considérer chaque enfant comme un travail sur mesure, ayant à l’esprit que le cliché « mieux vaut se contenter de moins », n’a jamais été aussi vrai qu’avec les enfants.

Ceux d’entre nous qui gèrent des relations avec des enfants soi-disant « difficiles » ou « à problèmes », oublient souvent que « le problème » peut avoir été exacerbé lorsque les parents tentent d’introduire trop de « changements », « d’interférences », de « façonnages » et oui, même de « diagnostics ». Oui, combien de fois avons-nous tremblé sur un problème potentiel, nous sommes-nous (nos amis, les enseignants, les proches et les gens au supermarché) rendus fous, uniquement pour découvrir que le problème s’était résolu tout seul ? Et combien de fois sommesnous intervenus pour finir par découvrir que nous avions créé de nouveaux problèmes, plus graves que les premiers ? Pire : de nouvelles théories et des médecins ont conduit les parents et certains praticiens à créer une nation d’enfants sur diagnostiqués, surtraités qui sont trop vite étiquetés THADA (troubles d’hyperactivité avec déficit de l’attention), souffrant de « troubles d’apprentissages », et d’autisme de haut niveau. Tout ceci dès l’âge de cinq ans.

Conseils pour gérer efficacement votre «enfant différent » 1: Décidez s’il y a un problème d’intelligence. Il y a une différence entre « différence » et « troubles. » Si l’enfant fait des progrès, est relativement heureux, fonctionnel

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Par Marnie Winston-Macauley et du point de vue du développement, généralement dans les temps, ces « différences » peuvent être une affaire de personnalité.

2: Soyez patients. Les jeunes enfants mûrissent à des rythmes différents. Un petit « problème » à l’âge de trois ans peut disparaître lorsque notre enfant atteint les huit ans. 3: Considérez les traits de personnalités avec neutralité et acceptez les différences. « Un caractère obstiné » peut conduire à la constance. Des activités en solo peuvent mener à un niveau élevé de créativité. Même la « colère » peut conduire au discernement et à des arguments positifs. Notre rôle consiste à diriger et à guider, et non à changer. 4: Ne réagissez pas de manière disproportionnée. Le fait d’être trop inquiet et trop impliqué peut en soi produire des dégâts, rendre l’enfant inutilement anxieux et détruire son image de soi.

5: Travaillez avec la personnalité de l’enfant. Plutôt que de la combattre, affinez ses points positifs, tout en réorientant ses « points négatifs. » Le parent qui ne fait que le nécessaire pour d'une part diriger la personnalité de ses enfants pour en faire des êtres empathiques, polis et déterminés et d'autre part offrir des occasions à l’enfant de marcher en fonction de son propre rythme, est réellement un maître dans l’art d’être parent.



RECETTES

Extraits du livre« Trésors de la table juive» Martine Yana - Editions Edisud

BEIGNETS, EL BAGRIRH INGREDIENTS 4 œufs et 2 jaunes 1 verre d’huile 1 verre de sucre (150 g) 1 zeste de citron 1 paquet de sucre vanillé 40 g de levure de boulanger 500 g de farine 1 verre de jus d’orange Huile de friture

PREPARATION Dans un saladier, mélanger les œufs et le sucre, puis ajouter le jus d’orange, l’huile, le jus du citron, le sucre vanillé, bien remuer. — Délayer la levure dans un peu d’eau tiède. — L’incorporer à la préparation précédente et, toujours en remuant, ajouter la farine : la pâte doit pouvoir se prendre à la main sans coller. — Laisser reposer cette pâte pendant 2 heures dans un saladier recouvert d’un linge.

LATKES, EUROPE DE L'EST – ISRAËL INGREDIENTS 1 kg de pommes de terre 3 œufs 6 cuillerées à soupe de farine 3 oignons Sel, poivre, huile

PREPARATION — Eplucher et laver les pommes de terre puis bien les essuyer. — Eplucher les oignons. — Râper les pommes de terre et les oignons. Ou les passer au mixeur. — Faire chauffer un filet d’huile dans une large poele — Mélanger cette purée aux œufs puis à la farine, en faire une pâte, saler et poivrer. Pétrir, la pâte doit être molle. — Former de petites boulettes plates, les faire glisser délicatement dans la poele et les faire cuire dans quelques cuillerées d'huile. — Egoutter et déguster chaud. —servir avec de la crème fraîche Les latkes peuvent aussi s’accompagner de fromage blanc.

Variante : GRETCHENE LATKES Alsace — Remplacer les ingrédients ci-dessus par 250 g de farine de sarrasin, 3 œufs, 25 g de levure et des oignons. Retrouvez d’autres recettes sur notre site ww.coeur-de-ville.net

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Par Martine YANA

— Préparer un bain de friture. — Former des petites boules de la taille d’une noix que vous plongerez dans la friture ; les laisser bien dorer. — Egoutter et consommer ces beignets chauds ou froids. Variante lactée : on peut remplacer l’huile par 125 g de beurre fondu et le jus d'orange par un verre de lait tiède. Variante 1 : BEIGNETS AU YAOURT Maroc Ajouter à la préparation 2 yaourts nature. Ne mettre ni sucre, ni levure de boulanger. Mettre de la levure chimique. Variante 2 : POURIM KUCHLICH Alsace Remplacer le sucre vanillé par 2 pincées de cannelle. Ne pas mettre d’œuf dans la pâte. Former non pas des boules mais des triangles. Faire frire. Variante 3 : LOKMAS Turquie Remplacer l'huile par 150 g de margarine, ne pas mettre de levure dans la pâte. Préparer dans une casserole, un sirop avec 150 g de sucre, le jus et le zeste d'un citron, mélanger à une tasse d'eau. Verser le sirop chaud et sirupeux sur les beignets au sortir de la friture. RETROUVEZ D’AUTRES RECETTES SUR NOTRE SITE : WW.COEUR-DE-VILLE.NET

BLAGUES

Fou RIRES avec ZADOC

Un fleuriste attire les clients par une grande enseigne lumineuse sur sa boutique : si vous aimez votre fiancée, dites-le avec des roses. Moshé demande une rose au fleuriste. – Seulement une rose ? demande le fleuriste. – Vous savez, moi je ne suis pas très bavard. •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Vous savez comment on reconnait un intellectuel belge ? C’est celui qui peut lire sans remuer les lèvres. •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Une belle-mère tombe dans un puits. Son gendre arrive et lui lance une bouteille de whisky en ricanant : - Tenez buvez ça, ça vous remontera •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Au cours d'une croisière, une tempête fait rage. Sur le pont du bateau un marin s'approche d'une dame et dit : - Vous ne devriez pas rester là, Madame, une vague pourrait vous emporter... Un homme qui se trouve à coté se retourne et dit au marin : - Dites donc, occupez-vous de vos affaires, c'est ma belle-mère pas la vôtre.


Formule Dj Live et/ou orchestre Mariages, Hennés, Bar et Bat Mitsvah, Hilloulotes, Galas, Coupe de cheveux, Intronisation de Sefer torah Live Music ou Dj pour l’Animation de votre Houpa

Gabriel : 06 18 98 61 80 – 09 52 86 88 82 Jacob : 06 83 40 64 68 Attractions en option : PINHAS COHEN et/ou AARON COHEN ( réplique de Salim Hallali)


SANTÉ & BIEN-ÊTRE La phytothérapie pour un hiver au top Avec l’arrivée de l’hiver, il est nécessaire, de nous prémunir des effets néfastes du froid et de faire le plein d’énergie afin d’affronter tous les petits maux tels que rhume, fièvre, toux etc.. Pour cela, Cœur de ville a pensé à la phytothérapie, cet art de soigner naturellement avec des plantes médicinales ou certaines de leurs parties comme racines, tiges ou feuilles sous forme de tisane, gélule ou poudre. Petit tour d’horizon.

Lutter contre la fatigue passagère.

GISENG : agent revitalisant, c’est un tonique qui contient des agents revitalisants et c’est un stimulant général, intellectuel, cardiaque, nerveux, … ( utilisé en gélules ou en liquide).Son effet a été prouvé par des études cliniques. Vitamine C : Elle stimule la vitalité, protège contre diverses infections et tonifie la circulation veineuse. Gelée Royale : Elle redonne du tonus et permet une meilleure défense contre les infections bactériennes. Soigner la toux

Certaines plantes soignent une toux grasse comme le thym, qui apaise les voies respiratoires, le lierre grimpant et le fenouil et d’autres plantes soignent la toux sèche comme la guimauve. Soigner un rhume : Grand classique de l’hiver on peut le soigner par exemple avec du thym , qui dégage le nez mais aussi avec de la menthe, du romarin, de l’eucalyptus sous forme d’huiles essentielles et le sureau noir qui lutte contre les symptômes du rhume. Leurs effets n’ont pas été validés par des études cliniques.

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Par Déborah COHEN

Faire baisser la fièvre

Certaines plantes peuvent faire diminuer la fièvre comme le saule blanc (consommé en infusion) dont l’écorce contient des flavonoïdes (aux vertus antiinflammatoires) et des composés salicylés ( aux propriétés antalgiques). Et le sureau noir dont les fleurs séchées combattent la fièvre et les symptômes des infections respiratoires. Là encore, les effets n’ont pas été prouvés scientifiquement, même si l’OMS (Organisation Mondial de la Santé) a reconnu que les fleurs de sureau luttent contre la fièvre. Soigner la déprime passagère.

Si, il ne s’agit pas d’une réelle dépression, les plantes peuvent nous aider à améliorer notre morale. Comme par exemple le millepertuis qui contient des substances aux effets antidépresseurs et dont l’efficacité a été prouvée cliniquement. On peut citer aussi le rhodiole qui fait partie des plantes adaptogènes , qui permettent à l’organisme de répondre aux déséquilibres et l’actée à grappes noires qui, comme certains antidépresseurs , inhiberait la recapture de la sérotonine, neurotransmetteur qui régule notamment l’anxiété, ce qui augmente le taux de celle-ci dans le cerveau. Attention, : Il est toujours conseillé de prendre l’avis de son médecin lorsque l’on souhaite utiliser les plantes dans un but thérapeutique.






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