Blue Line #15

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BLUELINE

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DOSSIER LE SPORT ET LA POLITIQUE

Ils ne boivent pas, il ne fument pas, ils ne draguent pas, mais ils courent !

Coupe du monde au Qatar : une histoire entre le sport et la politique

Quand la passion du sport se transforme en passion pour la politique : L’épopée de Marc Wilmots au Sénat

Tennis et politique : Jeu, set et trash

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D’autres fenêtres

DÉRISION CHAPITRE 1, VERSET 2035 DE L'ÉCOVANGILE : Et Il Multipla les batteries...

BIBLIOGRAPHIE 28

21 Le sport dans l'enseignement, que faut-il en faire ? Interview de Georges-Louis Bouchez, Président du MR

SOMMAIRE
N°15 MAI 2023
IMMOBILIER BLOCKCHAIN La blockchain, une technologie révolutionnaire pour l’immobilier 4 9 26 10 14 16 18

Chères étudiantes, Chers étudiants,

Durant des siècles, le sport a été un instrument de soft power sans équivalent. Pour preuve, l’une des volontés des Jeux olympiques était de pacifier les tensions entre les peuples. La proximité entre le sport et la politique est donc une évidence. C’est pourquoi, nous avons décidé que la 15e édition du Blue Line magazine, également la dernière de cette année académique 2022–23, aurait pour thématique les rapports étroits qui lient le sport et la politique.

Dans le Dossier Central, vous trouverez un article qui traite de l’instrumentalisation du sport au profit du branding des politiciens à des fins électorales. Un autre texte touche à l’inscription sur les listes électorales d’anciens sportifs de haut niveau comme Marc Wilmots. D’autres rédacteurs se sont quant à eux penchés sur des disciplines sportives telles que le tennis ou le football. Nous avons également eu l’opportunité d’interviewer Georges-Louis Bouchez, président du Mouvement Réformateur et du Club de football belge Royal Francs Borins.

Hors Dossier, vous découvrirez un article qui vous explique l’utilité et les bienfaits de la blockchain dans le cadre du secteur immobilier. Enfin, comme de coutume, le Blue Line s’achève par une Dérision rédigée par les soins de notre détachée pédagogique sur cette nouvelle religion que sont devenues les voitures électriques.

Une agréable lecture à tous.

ÉDITO Titus

La blockchain,

une technologie révolutionnaire pour l’immobilier

L’industrie immobilière a toujours été réputée pour son inertie face au changement et aux innovations. Cependant, de nouvelles technologies émergent et commencent à changer la donne. La blockchain est l’une de ces technologies, offrant des avantages tels que la transparence, la sécurité et l’efficacité qui suscitent un intérêt croissant dans l’industrie. La blockchain impacte-t-elle déjà le secteur immobilier ? Comment pourrait-elle continuer à le façonner dans le futur ?

PAR COLIN GILSON
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Le secteur de l’immobilier est étroitement lié à l’évolution des modes de vie et des attentes des populations modernes. Ce n’est que depuis 1789 et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que l’accès à la propriété a été mis sur pied avec l’établissement des concepts de propriété immobilière et de biens personnels. Avec l’augmentation de la population mondiale, la demande de biens immobiliers s’est accrue. Plus récemment la demande de biens de qualité supérieure s’est aussi fait sentir, notamment dans les pays les plus riches, entrainant une augmentation considérable de leur valeur.

Traditionnellement, le processus d’achat et de vente de biens immobiliers est complexe et long. Avec la blockchain, le processus peut être grandement simplifié.

Pour mieux appréhender ce qui va suivre, il est nécessaire de repréciser ce que l’on entend par blockchain. La blockchain désigne une technologie innovante de stockage et de transmission de données qui a émergé avec la création de la cryptomonnaie Bitcoin en 2008. Elle a pour but de stocker des informations de façon transparente, sécurisée et décentralisée, sans nécessiter de tiers de confiance. Concrètement, la blockchain est un registre numérique décentralisé qui enregistre toutes les transactions effectuées sur son réseau.

Un autre concept important pour la compréhension de cet article est celui du contrat intelligent (en anglais : smart contract). Un contrat intelligent est un programme informatique qui permet de réaliser automatiquement et de façon transparente des transactions entre plusieurs parties, sans avoir besoin d’un tiers de confiance pour les valider. Il utilise la blockchain pour enregistrer les termes et les conditions de l’accord entre les parties, lorsque les modalités sont établies et remplies, cet accord est automatiquement exécuté. En somme, c’est une sorte de contrat numérique automatisant des opérations commerciales de manière décentralisée et sécurisée.

I . QU’EN EST-IL DE L’USAGE DE LA BLOCKCHAIN DANS L’IMMOBILIER ?

Dans le domaine de l’immobilier, la blockchain offre de nombreux avantages.

Tout d’abord, elle permet une sécurité accrue en garantissant que les informations sont stockées de manière inviolable et immuable.

Comme nous l’avons signalé dans l’introduction, elle donne l’opportunité de stocker des informations de manière décentralisée et sécurisée. Concrètement,

cela signifie que les données sont réparties sur un réseau de nœuds, chacun contenant une copie de l’ensemble des informations stockées. Cette répartition rend la blockchain très difficile à pirater ou à altérer, car pour modifier une information, il faudrait modifier simultanément toutes les copies présentes sur le réseau.

Cette sécurité accrue est particulièrement intéressante dans le domaine de l’immobilier, où les transactions financières peuvent être très importantes et où les informations sur la propriété doivent être stockées de manière fiable et immuable. Par exemple, dans les transactions immobilières les montants impliqués sont souvent élevés et les documents qui y sont liés doivent être stockés de manière sécurisée pour éviter toute fraude ou falsification. Grâce à la blockchain, les informations relatives à la propriété immobilière peuvent être stockées de manière inviolable et permanente, ce qui garantit leur authenticité et leur sécurité. Cela peut aussi réduire les coûts liés à la vérification et à l’authentification de ces informations, en offrant une plus grande confiance et une meilleure transparence dans les transactions immobilières.

Ensuite, la transparence offerte par la blockchain permet de rendre les transactions plus fluides et plus efficaces en évitant les délais administratifs et les erreurs potentielles.

Les transactions sont stockées de manière transparente et sécurisée dans un registre décentralisé, accessible à tous les membres du réseau permettant de garantir la traçabilité et l’authenticité des transactions. Cela élimine les risques d’erreurs ou de fraudes. La transparence apporte également des avantages pratiques en évitant les délais administratifs et en simplifiant les processus de vérification. Elle peut aider à réduire les coûts et les délais associés aux transactions, en créant un environnement plus favorable pour les acheteurs, les vendeurs et les agents immobiliers.

Enfin, la décentralisation de la blockchain permet de réduire les coûts et de simplifier les processus, en évitant les intermédiaires et les frais associés.

Ces avantages ont conduit à l’émergence de nombreux projets utilisant la blockchain dans l’industrie immobilière, tels que la création de registres fonciers numériques, la vérification de l’identité et la sécurisation des transactions immobilières. La blockchain est également utilisée pour la tokenisation de biens immobiliers, transformant un bien immobilier en actifs numériques fractionnés en parts, appelées « tokens »

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Cette dernière application possède le potentiel le plus grand pour l’industrie.

II. LA TOKENISATION, UNE SOLUTION INNOVANTE POUR L’INVESTISSEMENT IMMOBILIER

La tokenisation est un processus qui consiste à transformer un actif en un jeton numérique appelé « token », permettant ainsi de le diviser en unités plus petites. Cette technologie offre aux investisseurs la possibilité d’acheter des parts d’un actif immobilier sans avoir à débourser la totalité de son prix. Les jetons sont stockés sur la blockchain et les investisseurs peuvent les acheter, les vendre ou les échanger facilement et rapidement.

La tokenisation présente de nombreux avantages pour l’immobilier. Elle octroie une plus grande liquidité des actifs immobiliers, car elle facilite leur transfert et leur échange. Ensuite, elle offre une accessibilité accrue à l’investissement immobilier en permettant aux investisseurs de participer à des projets avec des montants plus faibles qu’auparavant. Enfin, la divisibilité des actifs immobiliers grâce à la tokenisation permet à plusieurs investisseurs de détenir une partie de l’actif en question.

Il existe déjà des exemples concrets d’applications de la tokenisation dans le secteur immobilier, tels que la

création de plateformes de financement participatif (crowdfunding) où les investisseurs peuvent acheter des jetons pour financer des projets immobiliers. De plus, des plateformes de marchés d’actifs immobiliers numériques ont vu le jour, afin de donner la possibilité aux investisseurs d’échanger des jetons représentant des actifs immobiliers. La plus connue et populaire étant RealT, une plateforme permettant aux investisseurs d’acheter des parts d’immobilier résidentiel aux ÉtatsUnis, représentées sous forme de tokens sur la blockchain Ethereum. Il en existe d’autres tels que Brickblock par exemple, une plateforme utilisant la blockchain pour faciliter les transactions immobilières et permettre aux investisseurs d’acheter des parts d’immeubles commerciaux en Europe.

En somme, la tokenisation propose une alternative novatrice pour investir dans l’immobilier, qui est plus facilement accessible et plus liquide que les méthodes traditionnelles.

Comment ça marche ? Les propriétés sont achetées et gérées par RealT, qui les loue ensuite à des locataires. Les revenus locatifs sont distribués aux investisseurs en proportion de leurs parts dans la propriété. Les investisseurs particuliers peuvent accéder facilement à ces opportunités d’investissement, car ils peuvent acheter des parts de propriété pour un montant minimum de 50 dollars américains. La plateforme utilise des contrats intelligents pour garantir la transparence et la sécurité >>

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des transactions. Les investisseurs peuvent suivre en temps réel la performance de leur investissement sur la plateforme.

III. LES PERSPECTIVES D’AVENIR POUR

TOKENISATION

La blockchain et la tokenisation ont le potentiel de répondre aux évolutions permanentes du secteur immobilier et de transformer celui-ci de manière significative grâce à l’émergence de nouvelles tendances et de nouveaux besoins des consommateurs.

Premièrement, elle peut offrir une solution pour suivre la propriété fractionnée en temps réel, donc une gestion plus efficace de la propriété et des coûts associés.

Ensuite, la tokenisation peut également donner aux investisseurs la possibilité de posséder une partie d’un bien immobilier et de participer à ses bénéfices sans avoir à acheter un bien immobilier entier.

De plus, la blockchain et la tokenisation peuvent offrir des avantages pour les transactions immobilières internationales, en réduisant les coûts et en accélérant les processus. La blockchain permet la vérification immédiate des transactions et peut fournir un système de paiement plus rapide et plus sécurisé.

Enfin, elles peuvent également aider à augmenter la transparence en fournissant un registre public et immuable de toutes les transactions et de toutes les propriétés évitant ainsi les fraudes et les erreurs. Il serait même possible d’envisager d’y héberger tous les documents relatifs au bien depuis sa création, incluant les sinistres, les vices, les différents certificats (PEB… ), les informations relatives à la région (séismes, zones inondables, radon naturel… ), etc.

IV. UNE RÉVOLUTION EN MARCHE

En conclusion, l’adoption de la technologie blockchain dans le secteur de l’immobilier a le potentiel de révolutionner la façon dont nous achetons, vendons et gérons les propriétés.

Ce secteur traditionnel a longtemps résisté à l’innovation technologique mais doit cependant évoluer. Avec l’avènement de la blockchain et de la tokenisation, de nouvelles opportunités se présentent aux investisseurs et aux acteurs de l’immobilier.

La blockchain propose des avantages tels que la sécurité, la transparence et la décentralisation, tandis que la tokenisation amène la liquidité, la divisibilité et la facilité d’accès à l’investissement immobilier. Ensemble, ces technologies offrent une multitude de perspectives d’avenir.

En somme, la blockchain et la tokenisation représentent des outils prometteurs pour transformer le secteur immobilier, offrant des avantages tangibles aux investisseurs et aux propriétaires. Les perspectives d’avenir et les nouvelles technologies sont passionnantes et prometteuses et il me semble important de se tenir informés et de s’adapter si on représente ce domaine ou si l’on s’y intéresse de près.

Bien qu’il y ait encore quelques défis et obstacles réglementaires à surmonter, l’avenir semble prometteur pour l’intégration de la blockchain dans l’immobilier. Comme de plus en plus d’entreprises et de particuliers commencent à en voir les avantages, il est probable que nous verrons une adoption encore plus grande dans les années à venir 

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LA BLOCKCHAIN ET LA DANS L’IMMOBILIER
Colin

DOSSIER Le sport et la politique

Ces derniers mois, nous avons observé une recrudescence du débat concernant les méfaits de l’instrumentalisation des compétitions sportives à des fins politiques. En cause, le récent scandale du « Qatargate » ayant mis l’opprobre sur la démocratie européenne. À l’aune des divergences d’opinions concernant l’incursion grandissante des politiques dans le monde du sport, il nous semblait primordial de vous proposer une édition qui traite de ce thème.

En effet, que ce soit le politicien qui utilise le sport pour parfaire son image, le sportif qui l’emploie pour dénoncer des causes politiques, ou encore les questions politiques qui s’immiscent dans les décisions sportives et vice-versa, sport et politique s’entremêlent bien souvent. Ce Dossier Central nous montre combien la frontière entre ces deux mondes est parfois fort mince.

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Ils ne boivent pas, ils ne fument pas, ils ne draguent pas, mais ils courent !

« Après quoi courrez-vous monsieur le politicien ? Après le pouvoir bien sûr ! », cette phrase parodique aurait le mérite de la franchise face à l’engouement croissant de nos politiciens pour la pratique du sport. Il n’est plus un jour où nous ne les voyions pas sur les réseaux sociaux en survêtement présentant leur grande capacité physique comme un gage de sérieux. Pourtant, si nous nous tournons vers le passé, nous y trouvons des politiciens bons vivants, fumeurs de cigares, amateurs de grands vins et de spiritueux, tel Winston Churchill déclarant ne pratiquer « aucun sport, c’est bien trop dangereux ! » Aujourd’hui, aucun homme de pouvoir ne se permettrait ce genre d’image. Préférant l’adage « un esprit sain dans un corps sain », le politicien, hier bedonnant et gai luron, ressemble aujourd’hui à la caricature d’un trader de Manhattan, se levant aux aurores pour courir à Central Park avant d’enfiler un sublime costume pour entrer dans un bureau d’où il contrôle le monde.

{ DOSSIER LE SPORT ET LA POLITIQUE }
PAR FERRY JEREMY KINAST
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Si l’on regarde plus loin que Sir Winston Churchill, on comprend assez vite que les empereurs et rois ayant laissé une empreinte dans l’histoire étaient des sportifs. Ils avaient des qualités de guerriers avec une maitrise parfaite de l’équitation, comme le montrent des tableaux représentant François Ier ou Guillaume d’Orange Nassau. Ils fédéraient les populations en alliant la force physique du valeureux combattant et la force intellectuelle du stratège militaire. N’oublions pas que le sport est aussi un symbole de jeunesse, de beauté, d’élégance et de maitrise du corps. Ainsi, le lumineux Louis XIV dansait devant la cour dès ses 12 ans et le cruel Henry VIII, entre deux assassinats, jouait au jeu de paume.

À la suite des bouleversements provoqués par la révolution industrielle du 18e siècle, le pouvoir va se partager entre les monarques et les politiciens. Aristocrates ou grands bourgeois, ces derniers exerçaient des sports aujourd’hui qualifiés d’élitistes, tels le tennis, le golf, la voile, l’équitation ou la chasse à courre. Aussi nos politiciens pratiquaient des sports conformes à un niveau social élevé mais sans visée électorale. À l’époque du suffrage censitaire, quoi de plus logique en effet qu’un ministre apparaissant au Royal Ostend Golf Club ou dans une chasse privée en Ardenne. Notons cependant que la pratique du sport n’est pas liée qu’à la condition sociale, elle surtout liée à la condition physique. Il n’est donc pas étonnant que le rajeunissement du corps politique depuis ces 60 dernières années, nous offre des candidats d’une meilleure capacité physique que celles de Winston Churchill premier ministre ou Charles de Gaulle président.

Ce rajeunissement de l’image par le sport, nous vient d’Amérique, avec l’élection en 1960 du premier président « jeune », John Fitzgerald Kennedy. Mais un président jeune, c’est surtout un président donnant l’image, fausse dans le cas présent, d’une parfaite capacité physique. JFK entendait s’opposer aux grisonnants Eisenhower, Truman ou Roosevelt et faisait circuler des images de sa personne jouant au rugby avec ses frères, naviguant à la voile au large de Hyannis Port (Massachusetts), pratiquant le

golf ou encore le baseball. En réalité, JFK, grand blessé de guerre, atteint de la coqueluche et souffrant de la maladie d’Addison, ne pouvait quasiment pas tenir debout et les seules balles qu’il approcha en public lui ont été fatales… Mais l’image reste et la plupart des communicants l’ont parfaitement compris.

En France, cela va commencer dès 1969 avec le premier ministre Jacques Chaban Delmas, surnommé l’homme qui court tout le temps, premier chef de gouvernement photographié en survêtement en plein jogging. Ce caractère sportif, en total décalage avec l’austérité gaulliste et la bonhomie pompidolienne, fait la marque de fabrique de celui qui manquera de peu la course vers l’Élysée, qui sera remportée par Valery Giscard d’Estaing. Ce dernier, conscient de son image raide et coincée, comprend que l’image d’un président jeune passe par le sport et c’est ainsi qu’il décide de jouer sur plusieurs tableaux. Il va combiner la pratique d’un sport adopté par l’élite, la chasse à Rambouillet et en Sologne, d’un sport en pleine émergence, le ski qu’il pratiquait à Courchevel, et d’un sport bien plus populaire et jusque-là méprisé par les dirigeants, le football. Il cherche de cette manière à combiner le respect des traditions, l’intérêt pour les pratiques émergentes et les occupations populaires, afin de séduire tout type d’électeur.

Pourtant cette image ne suffira pas à empêcher la victoire du socialiste François Mitterand, et c’est par un président à l’ancienne que la droite reviendra au pouvoir, un président nommé Jacques Chirac qui déclarait à propos du sport : « Je fais des barres parallèles, un bar rive droite, un bar rive gauche ». Le sport est de retour à l’Elysée après 26 ans d’absence avec Nicolas Sarkozy. Mais la différence fondamentale est qu’il remplace les sports élitistes (golf ou tennis) et politiquement incorrects (chasse ou sports mécaniques) par des sports populaires et accessibles, le football, le vélo et la sacrosainte course à pied aux aurores. Un président d’allure peu sportive lui succèdera, François Hollande, lui-même remplacé par un banquier aux opinions mouvantes, Emmanuel Macron. Ce dernier renoue avec la tradition du sport élitiste ou du moins couteux, à savoir la chasse, le ski et le jet ski, mais l’image de « président des riches » lui collant à la peau, l’actuel président évite, désormais, de s’afficher dans ces domaines ; preuve en est que tout est politique...

Les sports choisis par les hommes de pouvoir pour façonner leur identité publique sont donc intimement attachés à l’image qu’ils désirent renvoyer. Il est intéressant de remarquer qu’ils sont également liés à leur nationalité et que les dirigeants cherchent à pratiquer >>

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des sports en adéquation avec leurs électeurs. Nous nous rappelons de Vladimir Poutine, chassant l’ours dans les forêts sauvages de Russie, Justin Trudeau en canoë dans le Canada sauvage, Sebastian Kurz pratiquant le ski et la randonnée au Tyrol, ou encore Boris Johnson qui, en jouant au rugby dans un quartier populaire londonien, avait violemment plaqué au sol un enfant.

Notre beau royaume n’a bien sûr pas échappé à cette tendance, même si celle-ci est assez récente. En effet, si certains de nos rois aimaient la chasse ou bien l’alpinisme, comme le malheureux Albert Ier, il n’en reste pas moins que nous avons longtemps été habitués à des gouvernants relativement peu sportifs. Toutefois, ces dernières années, le personnel politique s’est métamorphosé ! Nous pensons tous à Georges Louis Bouchez pratiquant (quel hasard) la course à pied, le football et assumant courageusement sa passion pour le sport automobile. Côté wallon et socialiste, des images d’Elio Di Rupo chez Basic-Fit circulent sur les réseaux sociaux. Côté chic, l’irremplaçable comte Leopold Lippens (bourgmestre de Knokke Heist) était un fervent pratiquant d’un sport relativement commun au Zoute, le golf. À chacun son électorat ! Mais l’exemple le plus saisissant de modification de l’image par la pratique du sport se trouve à l’hôtel de ville d’Anvers. Qui n’a jamais vu les photos comparatives avant/après de Bart de Wever ? Le leader conservateur flamand est passé de l’image d’un râleur en surpoids à un sportif accompli étant aussi discipliné dans la pratique physique que dans l’administration de la deuxième ville portuaire européenne. Sa page Instagram ressemble désormais plus à celle d’un triathlète qu’à celle d’un bourgmestre ; ce qui montre à quel point le sport est associé dans l’inconscient populaire à la maitrise de soi, et par extension, à l’intelligence et à la capacité.

Voterions-nous encore pour un candidat assumant préférer faire la grasse matinée plutôt que se lever pour aller courir à 6 heures du matin en plein hiver ? Mais comment expliquer que cette image d’homme politique en pleine santé physique est si importante pour nous ?

Cela remonte sans doute aux rois et empereurs d’avant qui étaient admirés pour leur qualités physiques et intellectuelles parce que la guerre était quasi permanente à leur époque. Ainsi, nos politiciens, héritiers du pouvoir de ces gens-là, doivent continuer à paraitre

aussi robustes afin d’être capable de nous gouverner. Néanmoins, il faut bien avouer qu’incarner une image forte et virile à une époque où nos démocraties libérales ne connaissent la guerre qu’à travers Netflix est assez compliqué. C’est là qu’intervient la pratique sportive ! Quoi de plus proche d’un champ de bataille qu’un match de football, où une équipe défendant des valeurs se confronte à une autre sur l’herbe ? Le sport remplace la violence guerrière, et à travers cela, nos dirigeants peuvent afficher un rapport à la virilité lié à la condition physique, la supériorité intellectuelle de celui capable de maitriser son propre corps, une hygiène de vie irréprochable, le mythe du self-made man C’est ainsi que nos dirigeants s’adressent à notre inconscient pour nous démontrer leur prééminence incontestable, à nous, fainéants, buveurs, fumeurs, consommateurs de vices et clients occasionnels d’une salle de sport low cost ; nous rappelant que voter pour eux, c’est déléguer le pouvoir à un être supérieur.

Un but plus assumé, et surtout plus vendeur, de cette image du politicien sportif est la volonté de partager les passions populaires, de s’approcher du monde sportif qui fait tant rêver les milieux les plus pauvres. Il désire montrer qu’avec son salaire de ministre, il pratique aussi le football et la course pied, ce qui est à la portée de quasiment tout le monde. Il est d’ailleurs amusant de noter la différence entre l’Europe et l’Amérique du Nord sur le rapport des citoyens à l’argent sous l’angle du sport. Là où nos dirigeants européens cherchent à se rapprocher des valeurs populaires via le football ou la course à pied, tous les dirigeants américains, démocrates comme républicains, n’hésitent pas à s’afficher au golf dans des clubs prisés par la jet-set. De même, le rapport à la tenue est important pour l’image, si nos politiciens européens aiment se montrer en survêtement pour se rapprocher du peuple, les politiciens américains arborent de belles et couteuses tenues de golfeurs, marquant leur supériorité par l’argent.

Mais le plus fondamental dans tout ça, est le rapport qu’il entretient au temps. Nous comprenons que dorénavant, être un bon politicien, c’est occuper en permanence l’espace médiatique, via l’image, être partout, tout le temps. L’homme politique n’échappe pas non plus au culte de la beauté et de l’éternelle jeunesse, il se veut aujourd’hui « instagrammable » à tout moment. Un

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« Le sport remplace la violence guerrière, et à travers cela, nos dirigeants peuvent afficher un rapport à la virilité lié à la condition physique, la supériorité intellectuelle de celui capable de maitriser son propre corps, une hygiène de vie irréprochable, le mythe du self-made man… »

politicien capable de diriger ne dort pas, il ne s’autorise plus de repos, car se reposer c’est freiner le progrès, c’est être trop vieux, et donc être bon pour la casse. Où sont passés les Chirac qui faisaient la sieste ou les Mitterand qui lisaient plusieurs heures par jour ? Ils ont été remplacés par des Speedy Gonzales et des loups de Wall Street qui brassent plus d’air qu’un champ d’éoliennes en mer du nord.

Nous pouvons légitiment nous demander : Et les femmes dans tout ça ? La féminisation du corps politique pourraitelle tempérer cette course à l’image ? S’il reste un monde où les préjugés sexistes ont la vie longue, c’est bien celui de la politique, et nous pouvons observer assez vite que les outils de communication d’une politicienne ne sont pas les mêmes que ceux d’un politicien. En réalité, les femmes ne s’adressent pas au même inconscient et ne visent pas forcément le même électorat.

Afin d’être élue, une politicienne va devoir concocter un remède imparable contre toute forme d’attaque sexiste, en combinant, pour la plupart d’entre elles, l’image d’une femme capable physiquement mais surtout mentalement. Elle devra se montrer beaucoup plus douce et plus raisonnée qu’un homme afin d’éviter la sempiternelle accusation d’hystérie ou l’étiquette de garçon manqué. C’est pourquoi, une politicienne affiche nettement moins sa passion pour le sport, et par compensation, plus elle se base sur un programme dur, plus elle va devoir s’adresser à notre inconscient en recherche de douceur maternelle. Margaret Thatcher l’avait parfaitement compris, et la Dame de fer préférait être photographiée en pleine cuisine, tempérant ainsi l’image de femme dure et sans pitié qui lui collait à la peau, plutôt que de s’afficher au tennis, sport qu’elle adorait. De la même façon, Marine Le Pen, pour contrebalancer l’image de déménageuse autoritaire qu’elle incarnait, a choisi de s’exposer en maîtresse de chats plutôt qu’en adepte de planche à voile ou de tennis.

Certaines politiciennes ont tout de même tenté la carte du sport, pensons à l’image de Kamala Harris qui est plein jogging au moment où elle apprend que Biden remporte la course à la Maison Blanche, cette viceprésidente montre ici l’image d’une sportive disciplinée. Rappelons-nous aussi, sans méchanceté, le raté de Roselyne Bachelot, ministre des Sports, qui s’exhibant en survêtement couleur fraise Tagada cherchait à faire croire aux journalistes qu’elle avait une passion pour le sport. Nous n’évoquerons pas Valérie Pécresse cherchant à taper du pied dans un ballon. Nous éviterons aussi de saluer la performance de Sanna Marin (première ministre finlandaise) méritant de remporter le championnat mondial de twerk. Mais nous choisirons deux exemples de dirigeantes ayant trouvé une pratique du sport parfaitement adaptée et positive pour leur image, il s’agit de Theresa May et Angela Merkel, qui s’étaient d’ailleurs retrouvées, à quelques heures d’intervalle dans la même montagne italienne où elles pratiquaient la randonnée. Ce sport en communion avec la nature démontre davantage un courage mental et intellectuel que physique et ce n’est pas un hasard si ces deux dirigeantes ont choisi cette image-là, cela témoigne de leur détermination à atteindre un objectif, cela montre aussi leur rapport au calme et à la patience. Elles cherchent à travers ces photographies à nous prouver que leur supériorité politique vient de leur persévérance et de leur acharnement.

La leçon à tirer de tout cela ? C’est qu’en matière de politique, aucun domaine, et certainement pas celui du sport, n’est à négliger pour une personne souhaitant occuper un poste de dirigeant et que les qualités intellectuelles ne suffisent plus pour être digne d’être élu. Seule l’image permet d’imposer ses idées. 

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Coupe du monde au Qatar : Une histoire entre le sport et la politique

Comme vous, j’ai été déçu de voir la Belgique éliminée dès la phase de poule. On a assisté au déclin de la génération dorée qui nous a fait tant rêver. Heureusement que l’équipe du Maroc, que Mbappé et Messi nous ont fait oublié cet échec par des prouesses incroyables ! Cependant, un sujet n’a pas été jeté aux oubliettes malgré le triplé du Français en final… Les scandales des conditions humaines dans la construction des stades ainsi que les révélations sur des versements d’argent illégaux à des députés européens par l’État qatari auront hanté ce qui selon beaucoup était l’une des Coupes du Monde les plus palpitantes. Après tout, devait-on boycotter ce pays du Golf ?

NOUS LE SAVIONS DÈS LE DÉBUT

En 2010, beaucoup de rumeurs ont commencé à circuler sur une éventuelle fraude dans l’attribution de la Coupe du Monde, favorable au Qatar. Ensuite, l’opinion a été alertée sur les conditions précaires rencontrées par les travailleurs qui construisaient les stades faisant, selon les chiffres de certaines ONG, des milliers de morts. Au niveau écologique, les défenseurs les plus ardus dénonçaient la volonté qatarie d’installer d’immenses climatiseurs. Les puristes du football se plaignaient de voir ce tournoi se jouer en plein milieu d’une saison et en hiver. Enfin, les militants des droits humains fustigeaient les manques dans ce domaine, notamment concernant la condition des femmes. Bref, le tableau n’était pas idéal mais le Qatar a tenu bon, à coup de milliards de dépenses. Peut-être aurions-nous dû déjà se questionner sur l’éventualité d’annuler, avant même la veille des chantiers. Malgré tout, le tournoi a été maintenu et l’opinion quant au cadre logistique et

matériel est unanime pour dire que c’était une réussite.

Pour autant, les instances du football mondial auraient dû prendre une position courageuse : soit ils ne laissaient pas le Qatar organiser la compétition étant donné leur non-respect des principes démocratiques, soit ils assumaient publiquement de la leur confier convaincus que ce n’est que par l’intermédiaire du sport international que l’on peut changer les choses.

LE FOOTBALL, UN OUTIL MÉDIATIQUE EFFICACE

L’arbitre siffle la fin du match. Le stade explose. Messi devient définitivement le plus grand joueur de l’Histoire avec ce trophée ultime. Mbappé, lui, doit digérer sa défaite malgré son hat trick historique quand soudain, le président de la République Emmanuel Macron vient le consoler. Les téléspectateurs assistent à l’un des moments les plus gênants du match. Le chef d’état

PAR NASSIM SABIBI
BLUE LINE | Mai 2023 14

illustre piètrement une volonté de récupération politique alors qu’il est au plus bas dans les sondages et qu’il prépare le terrain pour sa réforme des retraites. L’effet médiatique espéré fait ici un flop ! Cet exemple est loin d’être singulier dans ce qui ressemble à une comédie.

Les Qataris, quant à eux, n’étaient vraiment pas loin de réussir leur pari, celui de paraitre comme fréquentables sur la scène internationale. C’était parfait mais il a fallu que Panzeri et ses acolytes se fassent attraper ! Toutes les chaines d’information se sont penchées sur le scandale de corruption par le Qatar au Parlement européen avant même que la finale ne soit jouée. Si cette affaire n’avait pas pointé le bout de son nez, le pays aurait réussi son coup médiatique. Ça sera pour la prochaine fois…

On félicite cependant le Maroc qui a vu son équipe nationale réaliser un parcours inédit pour une nation africaine. Cela leur a permis de se construire également une bonne image. Désormais, la valeur marchande des joueurs de la division nationale a grimpé et les agents chargés de repérer les pépites se rendent de plus en plus dans ce pays de l’Afrique du Nord. D’ailleurs, les plus attentifs parmi vous auront remarqué que le Sahara occidental (qui fait l’objet d’un conflit entre le Polisario et le Maroc) s’est, pour sa majorité, rattaché au Royaume, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici.

Vous l’auriez compris, le football est un sport médiatique très puissant et vous avez tout intérêt à voir votre équipe nationale triompher si vous chutez dans les sondages, si vos citoyens sont discriminés à cause de leur sexe ou encore si l’on ne veut pas reconnaître qu’un territoire vous appartient.

LE BOYCOTT EST-IL UTILE ?

Cette question est souvent revenue dans les débats entre les pro- et les anti-boycott. Pour ma part, j’estime que le boycott n’est pas utile. Pour les pays dont les droits humains ne sont pas le point fort, les écarter de l’organisation de tournois internationaux ne va pas les pousser à revoir leur copie. L’Histoire est le meilleur argument car cette volonté, qu’elle soit bonne ou mauvaise, de vouloir à tout prix exporter nos valeurs donne souvent de l’eau au moulin de ceux qui dénoncent le néo-colonialisme. Certes, en tant qu’universaliste, je suis tout à fait favorable à l’exportation de celles-ci, mais seule une ouverture menant à l’accueil de supporters peut être un argument poussant les citoyens des pays hôtes à se diriger vers des systèmes plus démocratiques. Il est toujours préférable d’utiliser la carotte avant le

bâton et de laisser au temps et à la mondialisation le soin de sensibiliser les populations visées. Selon moi, c’est la seule manière de faire bouger les lignes.

ONE LOVE !

Que serait cet article si nous n’abordions pas la problématique du brassard ? Alors que la FIFA a scandaleusement interdit aux joueurs de porter le brassard en soutien à la communauté LGBTQ+, Hadja Lahbib a eu l’audace de le porter au Qatar en plein match et devant le nez d’Infantino. Ce geste fort a suscité un énième débat : les joueurs peuvent-ils mener des combats politiques ? Pour ma part, j’estime que non. Selon moi, le football est assez politisé et les joueurs ne doivent pas y importer des combats, aussi nobles soient-ils. Il suffit de voir l’AC Milan de Berlusconi, le « black, blanc, beur » de 1998 ou encore le Qatar (de nouveau) qui utilise le PSG à des fins géopolitiques pour s’en rendre compte.

Ce sport à la particularité de pouvoir unifier un peuple entier, ne laissons pas l’un des seuls vecteurs de cohésion déchirer l’un des rares moments de fraternité. Pour autant, utilisons-le afin de promouvoir notre culture tout en en découvrant d’autres. 

{ DOSSIER LE SPORT ET LA POLITIQUE } Nassim Étudiant, Cel ULB
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Quand la passion du sport se transforme en passion pour la politique : L’épopée de Marc Wilmots au Sénat

PAR NICOLAS HEYNDERICKX
BLUE LINE | Mai 2023 16

Lors des élections communales et provinciales, il est commun de retrouver, sur les listes et bulletins électoraux des noms de sportifs connus. Pour les partis politiques, la notoriété de certaines personnalités sportives peut s’avérer extrêmement lucrative pour un scrutin local, cela permet d’ouvrir la politique à d’autres profils n’étant pas initialement liés au monde politique et d’assurer une plus grande diversité de représentation citoyenne, afin de taire les reproches réguliers selon lesquels les hommes et femmes politiques sont souvent issus des mêmes études, des mêmes secteurs ou selon lesquels ils sont des élus professionnels ne représentant pas réellement la population. Pourtant faire appel à des figures du sport n’est pas forcément la panacée.

Le recours à des personnalités publiques (sportifs, chanteurs, journalistes, etc.) fut surtout l’apanage des années 2000. Dans le cadre de cet article, nous vous proposons un retour sur l’expérience, courte mais intense en rebondissements, de l’ex-entraineur national, en tant que sénateur belge de 2003 à 2007.

En 2003, à l’âge de 34 ans, l’ancien footballeur international et entraineur du club Schalke 04, dans le championnat allemand, met un terme à sa carrière sportive pour consacrer plus de temps à ses projets personnels. Après réflexion, il décide de se lancer en politique aux côtés de son ami Louis Michel. Inscrit sur les listes du Mouvement Réformateur, alors que les électeurs peuvent cocher sur les listes les candidats qu’ils préfèrent, Marc Wilmots parvient à glaner un nombre conséquent de voix – plus de 100.000 – de préférences personnelles pour ce scrutin.

Au début, Marc Wilmots veut s’investir sur des thèmes qui lui tiennent personnellement à cœur, comme le sport et la jeunesse. Aussi bien sur le terrain que dans la Haute Assemblée, il veut aller vite et bousculer le système, ce qui n’est pas tout à fait dans les codes de la maison. Ainsi, la carrière escomptée ne fut que de courte durée. Assez rapidement, ses fonctions parlementaires le déçoivent, celles-ci n’étant pas à la hauteur de ses espérances. Se sentant utilisé par ses confrères sénateurs, il aurait dit à son collègue Alain Courtois, ancien secrétaire général de l’URBSFA1 : « Comment marquer vu qu’il n’y a pas de but ? » Décidé à ne pas perdre davantage son temps, Marc Wilmots délaisse ses ambitions politiques pour se consacrer une fois de plus à son éternelle passion, l’amour du ballon rond.

Il aurait démissionné volontiers, cependant, ne disposant pas de suppléant issu du MR pour récupérer son siège au sénat, le « Taureau de Dongelberg »2 requière néanmoins la possibilité de conserver son poste tout en ne percevant plus de salaire. Une proposition qui aura divisé le monde politique belge avant d’être tout bonnement refusée. L’affaire de la démission de Wilmots provoque un retentissement conséquent chez les constitutionnalistes et autres juristes du Royaume qui s’écharpent sur la question. En effet, une démission mettrait la Haute Assemblée en défaut – la Constitution lui imposant de compter 71 membres. Sous les conseils de son ami Louis Michel, Marc Wilmots a donc décidé de ne pas démissionner, mais il ne participera plus aux travaux de l’assemblée et choisira de renoncer à son indemnité et de reverser ses honoraires à des œuvres caritatives destinées au sport et à la jeunesse – approximativement 5.000€ par mois. En parallèle, toujours officiellement sénateur, il a déjà repris la tête d’un club, la petite équipe de Saint-Trond, en première division belge.

L’histoire de Marc Wilmots n’est cependant pas un cas isolé. Initialement, le parcours du sportif inspire la population, il symbolise, pour beaucoup, le mythe de selfmade man, parti d’en bas et ayant travaillé d’arrachepied pour atteindre les sommets. Le milieu sportif permet de faire de nombreuses rencontres et de côtoyer des personnes issues de tous les milieux sociaux, culturels et ethniques. De prime abord, cela peut sembler être une qualité indéniable pour une personne qui veut faire de la politique. Cependant, la politique reste un métier et un monde à part, comme Marc Wilmots, les sportifs y ont rarement décollé. 

{ DOSSIER LE SPORT ET LA POLITIQUE }
1 Union royale belge des sociétés de football association. 2 Surnom donné à Marc Wilmots au début de sa carrière en référence à ses origines, son gabarit et à sa combativité sur le terrain.
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TENNIS ET POLITIQUE : Jeu, set et trash

PAR LOUIS MARESCHAL
BLUE LINE | Mai 2023 18

À quoi sert le tennis de haut niveau ? Pour les joueurs professionnels, la réponse semble être évidente puisque leur carrière sportive constitue souvent l’essentiel de leur métier et donc de leurs revenus. Du haut des gradins d’un stade où derrière l’écran d’un téléviseur, pour les spectateurs, principalement des adeptes du sport et du beau jeu, il s’agit surtout de profiter d’un match disputé. Bien sûr, l’aficionado, le commentateur aguerri ou plus sobrement « le fin connaisseur » du tennis, trouvera son compte dans un échange de frappes, une montée au filet, un coup gagnant, un geste technique ou bien dans la résilience d’un joueur en proie à un terrible passage à vide sur le court. Néanmoins, l’amateur lambda du « sport de la petite balle jaune » sera ravi pourvu qu’il soit le témoin hypnotisé par un duel serré où s’affrontent deux compétiteurs au summum de leur niveau ou encore, qu’il soit le spectateur impressionné par la démonstration de force en règle du champion face à un challenger ou à contrario d’un outsider face au champion.

Dans tous les cas, lorsque surviennent certaines interrogations sur l’utilité du tennis de haut niveau, les arguments de l’importance du sport et de l’intérêt du spectacle constituent des réponses crédibles. Hélas ! il serait bien innocent de croire que le sport et le spectacle soient les seules variables d’ajustement subjectives et communes à la totalité des acteurs de l’univers tennistique. Dès lors, où se situent les lignes de fracture ? Quels sont les perturbateurs qui gangrènent un milieu dont les valeurs promues paraissent tellement authentiques, hautement louables ?

D’emblée, la corruption et le dopage représentent déjà deux « trouble-fêtes » déplaisants. Dans les agences de paris sportifs ou sur les sites de paris en ligne, il peut arriver que certains parieurs peu scrupuleux soient de mèche avec des tennismans attirés par l’appât du gain. Notamment sur le circuit dit « secondaire », où le niveau de jeu est inférieur à celui du circuit « principal ». Les rencontres sont suivies par moins de spectateurs, les joueurs sont moins connus et le prize money du tournoi est souvent inférieur au bénéfice qu’engrangerait un joueur qui parierait contre lui et ferait exprès de perdre son match1. Il va sans dire que l’usage de produit dopant quant à lui, de par la nature où il altère les capacités physiques du sportif, porte indéniablement atteinte à la probité du jeu.

Bien sûr, l’influence de la politique constitue un autre agresseur susceptible de compromettre la fidélité des

objectifs que le tennis tend à promulguer. À mon avis, le tennis n’a pas vocation à être la courroie de transmission de messages politiques. Le sport n’est pas un outil de communication au service de causes qui lui sont étrangères. Dès lors, faut-il nécessairement bannir du tennis tout ce qui ne le concerne pas ? Pour les sponsors et les campagnes publicitaires, la question heurte celle du mondialisme puisque des milliards de dollars gravitent autour du tennis. Si les raisons qui motivent le capitalisme ne sont jamais bien loin de mécanismes liés au profit, qu’en est-il du reste ? Doit-on opérer une distinction au cas par cas suivant les causes qui doivent être défendues urbi et orbi selon un filtrage manichéen entre les causes qui sont bien et les causes qui ne le sont pas.

En 2020, le tennis a été affecté par les manifestations contre le racisme aux États-Unis. Certaines joueuses, notamment Naomi Osaka et Coco Gauff, ont pris position en faveur du mouvement « Black Lives Matter » en portant des masques arborant des messages tels que « Justice pour Breonna Taylor et George Floyd » lors de l’US Open. Cette action a suscité des réactions mitigées, avec des partisans de la justice sociale louant les joueuses pour leur prise de position, tandis que certains fans et commentateurs sportifs ont critiqué l’utilisation de l’événement pour des revendications d’ordre politique.

Une autre affaire survient en novembre 2021, la joueuse Peng Shuai publie sur les réseaux sociaux chinois une accusation de viol contre un ancien membre du Parti >>

{ DOSSIER LE SPORT ET LA POLITIQUE }
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1 Marc Fornell Mestres, (ancien 236e mondial, Jorge Marse Vidri, (ancien 562e mondial) et quatre joueurs non classés à l’ATP ont été condamnés par la justice espagnole à deux ans de prison avec sursis pour appartenance à une organisation criminelle, fraude et truquage de matches, ainsi qu’à une amende. Voy. à cet égard, F. PORCU, « Matches truqués : six joueurs espagnols suspendus, dont un pour 22 ans », L’équipe, 6 mai 2022.

communiste chinois, Zhang Gaoli. Cependant, peu de temps après la publication de son message, celui-ci a été supprimé et Peng Shuai a disparu des médias sociaux et plus généralement du paysage tennistique tout court. Des inquiétudes ont alors été soulevées quant à la sécurité et au bien-être de Peng Shuai, notamment de la part de la communauté internationale du tennis. En réponse, les autorités chinoises ont affirmé que Peng Shuai était en sécurité et qu’elle avait récemment participé à des événements publics. Cependant, la communauté internationale a continué d’exprimer ses préoccupations quant à la situation de Peng Shuai et à la liberté d’expression en Chine. Le Comité international olympique (CIO) et d’autres organismes sportifs ont demandé des réponses claires de la part des autorités chinoises sur le sort de Peng Shuai et ont appelé à des enquêtes indépendantes sur les allégations de viol. En janvier 2022, Peng Shuai a publié une lettre adressée au président du Comité international olympique, Thomas Bach, affirmant qu’elle était en sécurité et qu’elle avait simplement pris du temps pour se reposer. Les associations de tennis professionnels (WTA pour les femmes et ATP pour les hommes) sont quant à elles, plutôt restées de marbre. Une communication timide bien qu’officielle ayant été formulée, aucune mesure particulière n’a pourtant été prise à l’encontre des tournois disputés en Chine ou personnalités influentes du

tennis professionnel chinois.

Quelques fois, l’influence de la politique peut se traduire par un véritable feuilleton ou plutôt un vaudeville grotesque. En 2022, lors de l’Open d’Australie, le décuple champion et numéro un mondial Novak Djokovic refuse d’apporter la preuve qu’il est vacciné contre le coronavirus. Il verra son visa sur le territoire australien retiré par le gouvernement, cette décision sera ensuite cassée par un premier juge, puis enfin validée à nouveau par un second juge. Le joueur serbe sera même interdit d’entrée sur le pays pour une durée de trois ans, interdiction ayant depuis, été levée.

La guerre en Ukraine a également eu un impact sur le tennis, en particulier en ce qui concerne les joueurs russes et les restrictions imposées à leur participation à des compétitions internationales. En 2022, en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, certains tournois comme celui de Wimbledon, ont décidé d’interdire la participation aux joueurs russes du simple fait de leur nationalité. Ces restrictions ont provoqué des vives réactions dans le monde du tennis. Certains ont soutenu les restrictions en tant que mesure de soutien à l’Ukraine et de protestation contre l’invasion russe, tandis que d’autres ont critiqué les restrictions en tant qu’entrave à la liberté de mouvement des joueurs et à leur

capacité à gagner leur vie en tant que professionnels du tennis. En effet, qu’en peuvent les joueurs russes ? Il serait absolument risible de croire que ceuxci auraient la moindre responsabilité dans les actes entrepris par le Président Vladimir Poutine au même titre que de penser que les « mesurettes » prises contre des joueurs de tennis pourraient dissuader l’autocrate russe dans ses sombres desseins.

À l’endroit du conflit ukrainien, une mesure contre la Russie est toutefois commune à tous les sports : la suppression du drapeau. Très bien, et pour les autres pays ? Si le combat pour le bien doit nécessairement passer les terrains, courts, rings, bassins, pistes, etc. pourquoi ne jeter l’opprobre que sur un seul pays ? Comme si la Chine, les États-Unis, l’Arabie Saoudite (pour ne citer qu’eux) étaient absolument vierges de tous reproches du point de vue de l’atteinte à l’ingérence ou encore du respect des droits humains.

La politique dans le tennis est un simulacre, une illusion naïve. Le travail concret et efficace pour des causes extérieures au sport doit se faire ailleurs. Il en va de la beauté du tennis, de l’élégance du spectacle, de la franchise du sport. 

{ DOSSIER
BLUE LINE | Mai 2023 20
Secrétaire général de la FEL

Le sport dans l’enseignement, QUE FAUT-IL EN FAIRE ?

Interview de Georges-Louis Bouchez, Président du MRHGT

Le sport fait partie intégrante de la vie des jeunes. Déjà à l’école primaire et secondaire, nous avons participé aux cours de psychomotricité et d’éducation physique. Certains jeunes, relativement traumatisés par ces quelques heures par semaine passées à se dépenser, auront sûrement cessé d’entretenir leur forme en sortant de ces enseignements. Malgré tout, les activités physiques sont diverses et bien plus variées que ce que nous avons pu découvrir à l’école. La popularité des salles de sport, des clubs de football, de rugby, etc. dans les villages comme dans les villes, attestent d’un certain engouement de notre génération pour la culture physique, car c’est bien devenu une culture plus qu’un simple passe-temps.

Aussi nous nous sommes posés et avons réfléchi à la place que le sport devait occuper dans notre société. En tant que jeunes, il est primordial que nous prenions cette question à bras le corps puisque nous en sommes les premiers concernés. Sans pour autant apporter de réponses directes à cette thématique, il devenait normal de se demander où trouver ces dernières et auprès de qui il fallait aller les chercher.

Afin de faire le lien entre ce thème de la place du sport dans l’enseignement et, plus largement, dans la société, nous nous sommes donc tournés vers un responsable politique, Georges-Louis Bouchez, ancien membre de la FEL ainsi qu’actuel président du Mouvement Réformateur (MR), pour obtenir son point de vue, sa vision et ses aspirations.

{ DOSSIER LE SPORT ET LA POLITIQUE }
PAR NATHAN JOOSTENS & DIEGO D’ADDATO
Pour bon nombre de jeunes, le sport est une échappatoire, un refuge, un exil de la pression des cours, de la famille, du contexte en général. Il constitue également un élément essentiel dans le bien-être des individus et un vecteur de bonne santé.
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Quel est votre parcours dans l’univers du sport et comment en êtes-vous arrivé à devenir président du club de football belge, Royal Francs Borains ?

GLB : Dans mon enfance, j’ai pratiqué plusieurs sports : du foot, de la course, du karting. J’ai fait trois fois les 20 km de Bruxelles et depuis un moment je fais de la course automobile dans le VW Fun Cup. J’ai été très impliqué dans le club de foot RAEC Mons. Lorsque j’étais échevin, j’étais très proche du RFBorains et grâce à une connaissance, j’ai eu la proposition de la présidence dans une période difficile pour l’équipe. J’ai répondu « oui » tout de suite et ça fait maintenant 3 ans que j’y occupe le job. J’observe d’ailleurs pas mal de parallèles entre ce milieu et le monde politique ou avec la présidence du Mouvement Réformateur. Par exemple, on doit lever des fonds comme une vraie entreprise. Chaque année, il faut trouver 1,2 millions d’euros. Si vous n’avez pas une bonne gestion vous n’arrivez à rien, c’est comme une entreprise.

À votre avis, quelle est la problématique actuelle dans le monde du sport ?

GLB : Je pense qu’il y a plusieurs problèmes à l’heure actuelle. L’argent est trop dispersé à cause du modèle de répartition des subsides dans l’univers du sport. On retrouve trop de petites structures sportives dans les villages et hors école, ce qui amène un manque de professionnalisme.

La culture du sport est aussi très peu présente en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), on est plus dans une culture de la guindaille que du sport. En FWB, on a la mentalité de favoriser d’abord les études et ensuite le sport, et je ne suis pas d’accord avec cela. Le sport a toute une série d’aspects bénéfiques tant pour la santé que pour la société. Il permet d’acquérir certaines pratiques positives et ce, sur le long terme. Il est donc essentiel qu’il ait une place prépondérante dans la société.

Quelles sont les solutions à apporter pour remédier à ce problème ?

GLB : Moi, je suis plutôt séduit par le modèle américain. Je trouve que la place du sport y est beaucoup plus centrale. On pourrait dans un premier temps mettre en place un accueil sportif extra-scolaire dans l’enseignement obligatoire, le mercredi après-midi par exemple.

Je crois qu’il faut repenser toute l’organisation du sport en FWB afin de l’introduire beaucoup plus dans l’enseignement supérieur, notamment via des partenariats

entre les écoles/universités et les établissements sportifs. C’est une solution qui contente tout le monde puisqu’elle retire une charge organisationnelle aux écoles et permet dans le même temps, un plein usage des infrastructures par des jeunes qui ne sont pas directement liés au club et par ceux qui n’ont pas les facilités d’accès au sport au vu de leur contexte familial. La place du sport en FWB n’est clairement pas assez importante. Ça ne veut pas dire que l’on doit obliger les jeunes à faire du sport, mais il faut que l’activité physique prenne une réelle place dans les études supérieures.

Avec le MR, comment envisagez-vous de promouvoir le sport chez les jeunes ?

GLB : Dans le sport professionnel, nous avons défendu un statut fiscal et social spécifique. Le reproche principal qu’on entend, c’est que ça ne profite qu’à l’élite. Or, le sport, c’est une économie globale. Les moyens que peuvent dégager les Clubs Élites, c’est de l’argent qui repart dans la formation. C’est un circuit économique positif. Le ranking des clubs permet d’augmenter leur niveau de revenus, ce qui amène d’autres encadrements et infrastructures.

Au niveau de la Wallonie, Adrien Dolimont est en charge des infrastructures sportives. Il a déjà fait plusieurs investissements un peu partout sur le territoire en matière de hockey, de foot en salle et en extérieur. Pour les piscines, c’est un cas un peu particulier, on parle en général de partenariats entre le privé et le public. Les communes ont en général du mal à les gérer à cause du trop peu de subsides ou de la faible rentabilité suite à une utilisation trop menue de la structure.

{ DOSSIER LE SPORT ET LA POLITIQUE }
BLUE LINE | Mai 2023 22

Valérie Gatigny qui est en charge du sport est aussi beaucoup intervenue pour les pouvoirs publics pendant la période COVID afin d’accompagner au mieux les clubs en matière de coût énergétique par exemple.

Actuellement, il y a sur la table, une réforme du sport dans le cadre scolaire. Nous nous concentrons essentiellement sur une remise en ordre des fédérations afin qu’elles soient vraiment au service des affiliés. Il peut y avoir parfois une déconnexion entre les affiliés et les fédérations. Il faut faire en sorte que le sport soit plus au contact du citoyen, des jeunes et aussi des femmes puisqu’elles sont les grandes oubliées du monde sportif.

L’investissement dans le milieu sportif ne doit pas être vu comme un subside, mais comme un modèle de gestion économique.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes ?

GLB : Le sport, c’est comme dans la vie, il faut d’abord savoir ce que l’on aime et pour cela il faut savoir tester différentes choses. Une fois qu’on trouve ce qui nous convient, le reste vient naturellement. Il n’y a rien de pire que de pratiquer une activité que l’on n’aime pas, à la fin cela devient infernal. Après, il faut y mettre le travail nécessaire. Si on ne travaille pas, il n’y a aucune chance que ça marche. C’est aussi à force de se donner dans quelque chose qu’on apprend à l’apprécier.

Si un élève est très performant, on doit lui permettre de se développer parce que ça peut devenir une activité professionnelle. Il y a deux manières de voir le sport : soit comme une chose facultative, soit comme un moyen de discipline, d’organisation économique qui dégage des emplois potentiels.

Envisagez-vous

d’occuper une position sérieuse à plein temps dans le monde du sport après votre vie politique ?

GLB : C’est certain ! Je ne finirai pas ma vie en politique. La politique est une question de cycle, de conquête. On monte les étapes jusqu’au sommet. Mais comme pour tout, le souffle s’arrête à un moment donné. Il vaut mieux s’arrêter quelques marches avant la fin du souffle. J’ai de la chance, je suis président de parti. Je suis passé par plusieurs postes et dans ma conception du parcours politique, je ne me vois pas à 55 ans être encore en politique et m’accrocher à des jobs successifs de ministre. Après avoir pu toucher à toutes les thématiques avec ce travail-ci, je n’ai pas envie de dépendre de mon successeur pour avoir tel ou tel ministère.

Mon gros objectif sur la période de 2024 à 2029, juste avant le bicentenaire de la Belgique, c’est d’avoir un résultat électoral en notre faveur qui nous mettrait dans une position de réaliser toute une série de réformes et de simplifier et améliorer la vie politique.

Il y a trop de choses intéressantes dans la vie. Concernant le sport, si je gagne à l’EuroMillions, mon objectif est d’acheter des parts dans une écurie de Formule 1. Il y a plein de points similaires entre ce que je fais en politique et dans mon activité sportive : le travail, l’organisation, la gestion d’équipe, la rigueur… Toute structure est politique. Les universités sont les structures les plus politisées. On l’a d’ailleurs vu avec le master en médecine à Mons. Ils sont pires que les partis.

À la sortie de cette interview, nous ressortons avec deux grandes idées qui freinent actuellement le développement du sport chez les jeunes. D’une part, une bureaucratie trop pesante qui diminue la capacité d’action liée à une dispersion de l’argent public, ce qui entraine trop de structures sportives et trop peu d’occupation de ces dernières. D’autre part, une culture belge et wallonne qui doit évoluer par rapport aux opportunités qu’offre le monde du sport. Tant dans l’enseignement que dans les débouchés qu’il offre après les études, le sport est aussi une échappatoire et une niche de jobs en tout genre. Le modèle américain pourrait servir de base à l’ancrage du sport dans le monde des études supérieures.

D’un point de vue général, l’avis du Président du MR est qu’il reste du travail et que les mentalités doivent encore évoluer. Cependant, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, le travail est en cours et on devrait obtenir des résultats dans les mois à venir. 

{ DOSSIER LE SPORT ET LA POLITIQUE } Nathan Étudiant, Cel LLN
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Diego Président du Cel LLN

D’AUTRES FENÊTRES…

PAR LA FÉDÉRATION DES ÉTUDIANTS LIBÉRAUX

Les rapports qu’entretiennent le monde du sport et celui de la politique sont souvent controversés. Mais quels sont ces rapports ? Sont-ils sains, adéquats, harmonieux ou bien nuisibles, inappropriés, incohérents ; en bref : sont-ils bons ou mauvais ? Les avis divergent. Voici les réflexions de certains de nos membres, telles des fenêtres ouvertes pour élargir la vôtre.

AMÉLIE WISLET & NAMISHA ANEJA

Le sport est et a toujours été politique, comme à peu près chaque chose qui rythme la vie des gens. Nous pouvons le remarquer à travers les différentes actions symboliques prises par les équipes et les athlètes pour exprimer leur soutien ou leur désaccord avec certaines lois ou causes politiques. Les exemples incluent l'équipe nationale de football allemande éclairant son stade aux couleurs de l’arc-en-ciel pour protester contre les lois homophobes de la Hongrie et les joueurs levant le poing ou mettant le genou à terre pour rendre hommage au mouvement Black Lives Matter. Le sport est un moyen puissant de sensibiliser un large public à des problèmes sociaux et politiques importants. Les sportifs ont une influence considérable sur la société et leur capacité à attirer l'attention des médias peut être utilisée pour combattre les injustices et mobiliser l'opinion publique.

L’utilisation du sport à des fins politiques, s’il n’est pas employé de manière abusive pour faire passer des messages partisans, est dans l’ensemble opportun et bénéfique.

ÖMER CANDAN

Le sport, ainsi que les sportifs, devraient être avant tout rassembleurs et neutres et n’avoir aucun lien avec la politique ou du moins, ne pas être utilisés à des fins politiques. Le monde sportif est l’un des seuls à avoir le pouvoir de mettre toute une nation derrière un objectif, une équipe, un drapeau. Les Belges ne sont, par exemple, jamais aussi unis que lorsque les Diables Rouges sont sur le terrain. Malheureusement, la dimension internationale couplée à l’aspect financier important que représente le domaine du sport ont fait que ce dernier a très vite été instrumentalisé par les dirigeants politiques et les dirigeants sportifs souvent proches du monde politique. Le sport devrait rester un espace neutre où les gens peuvent se réunir, se connecter et se divertir. Bien que certaines questions liées à la politique puissent être pertinentes pour celui-ci, il faudrait idéalement dissocier ces deux mondes le plus possible.

Le sport devrait avant tout représenter ce pour quoi il a été créé, c’est-à-dire une source de joie et d’amusement pour ses adeptes.

{ DOSSIER LE SPORT ET LA POLITIQUE } BLUE LINE | Mai 2023 24

BENJAMIN REULAND

Lors de la Coupe du Monde organisée par la FIFA en fin d’année 2022, de nombreuses polémiques ont paru dans la presse. Parmi celles-ci, celle portant sur les droits des personnes LGBT au Qatar s’est montré particulièrement problématique, surtout une fois révélée par les médias. La plupart des équipes participant à la compétition ont souhaité montrer leur soutien envers cette communauté, notamment en portant un brassard « One Love », c’était sans compter sur la pression des Qataris envers la FIFA, qui a refusé que ce petit message envers les victimes du régime soit porté. En Belgique, la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, s’est offusquée de la situation et, lors de son déplacement au Qatar pour assister à un match, a porté le brassard. Cela nous a donné une photo épique de la ministre énervée face au président de la FIFA, Gianni Infantino, mais surtout : le message était passé. La Belgique, seule contre tous, avait réussi, le temps d’un instant, à montrer aux yeux du monde que les personnes LGBT doivent pouvoir disposer de droits, les mêmes que tout autre être humain. Dans ce cas précis, il ne fait aucun doute, le sport a permis à la politique de faire passer un message : celui de la tolérance ! Lorsqu'il s'agit de défendre des valeurs importantes comme les droits humains, le monde du sport est sans doute le terrain le plus propice.

DIEGO D'ADDATO

Le sport et la politique sont intrinsèquement liés. Cependant, le sport ne devrait pas être une arène pour débattre, défendre ou désapprouver des questions politiques. Par contre, la politique devrait intervenir davantage dans le sport afin de l'aider à s'épanouir, notamment auprès des jeunes. La politique doit prévoir dans ses discussions, programmes et budgets, une place importante pour le sport. La culture de notre pays, le paysage politique et la mentalité qui se dégage du monde de l’enseignement, bien qu’elle évolue dans le bon sens, ne prennent pas encore suffisamment au sérieux le rôle du sport dans le contexte dans lequel nous vivons. D’une part, nous constatons que bien que des équipes sportives ont pu voir le jour sur l’ensemble des campus de Belgique, les étudiants ne sont pas encore assez encouragés à trouver leur voie dans une activité sportive. D’autre part, toute une série d’activités physiques ne sont pas mises en avant. Seuls le football, le tennis ou quelques autres sports sont valorisés alors qu’il y en a tellement d’autres. La politique devrait inciter les établissements d’enseignement secondaire et supérieur à mettre en place plus d’activités d’initiation ou de découverte de sports en tout genre.

Ce n’est pas au sport de servir des desseins politiques, mais bien à la politique de soutenir le développement du sport.

Et comme la technologie nous accompagne toujours un peu plus dans notre quotidien, voici l’avis de ChatGPT…

CHATGPT

Le sport occupe une place importante dans le monde politique, à la fois en Belgique et dans le monde entier. Le sport peut être utilisé comme un outil de promotion de la santé, de l'éducation, de la cohésion sociale et de l'inclusion. Il peut également contribuer à renforcer l'image de marque d'une ville, d'une région ou même d'un pays. Cependant, le rôle du gouvernement devrait être de soutenir et de faciliter la pratique du sport, plutôt que d'essayer de la contrôler ou de la réglementer de manière excessive. Le gouvernement devrait fournir des infrastructures adéquates et des programmes de formation pour encourager la pratique du sport dans les écoles, les universités et les clubs locaux. Les politiciens devraient également éviter d'utiliser le sport comme un moyen de promouvoir leur propre agenda politique ou de faire des gains électoraux. Le sport devrait être considéré comme un domaine apolitique, qui rassemble les gens autour de valeurs communes telles que le fair-play, la discipline et la camaraderie.

En résumé, le sport peut jouer un rôle important dans la vie politique, mais seulement s'il est utilisé de manière responsable et respectueuse. Le gouvernement doit travailler en partenariat avec les organisations sportives pour encourager la pratique du sport et soutenir les athlètes de tous niveaux.

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DÉRISI N

: Et Il Multipla les batteries…

CHAPITRE 1, VERSET 2035 DE L’ÉCOVANGILE

Petite annonce : Fiat Multipla Diesel cherche preneur !

Prix à négocier

Occasion, 1re immatriculation : 11/2010, Diesel, boite manuelle, 166.754 km

Véhicule Euro 4 qui se prend pour une Bugatti Chiron. Interdite à Bruxelles, son rêve est de s'exhiber à Francorchamps, sur le parking VIP.

Grâce à un meilleur rendement et de nombreuses primes, la voiture Diesel, telle une bonne Duvel, a longtemps été la préférée des automobilistes belges. Mais quelques Kwak en sont venus à bout, notamment, le scandale du « Dieselgate », fin 2015, qui a sonné le « starting bell » de la décadence de ce type de moteur. Aujourd’hui pestiférée, elle est bannie des zones de basses émissions et progressivement interdite à la circulation par les autorités, les mêmes qui pendant des années l’avaient largement subventionnée. Mais si elle est le premier moteur thermique à disparaitre, celui à essence chemine également vers sa fin. Ces motorisations sont désormais des espèces en voie d’extinction pour convictions environnementales.

L’électrique, elle, cueille tous les lauriers, bien qu’elle impose une série de contraintes : prix emphatiques, autonomie fluctuante, infrastructures insuffisantes… Pourtant l’impérieuse transition est en marche… Dès 2035, au sein de l’Union européenne, ne seront plus vendus que des sacro-saints véhicules 100% électriques. Or, une électrique dotée d’une autonomie acceptable coute actuellement pas moins de 50.000 euros… Sans compter les frais d’installation d’une borne domestique.

À ce prix, vive les voitures de société – cet avantage ancestral qui pousse les travailleurs à bouder les transports en commun et qui n’est insolemment pas remis en cause par la quête écologique ! Certaines banques, zélées et moralistes, n’hésitent d’ailleurs pas à mettre des bâtons dans les roues des acheteurs en refusant

l’octroi de prêts pour des véhicules thermiques neufs. Les publicités elles-mêmes sont devenues indécentes et ne s’adressent plus du tout au consommateur moyen ; alors qu’il y a peu sur nos écrans les marques présentaient des citadines à moteur à combustion avoisinant les 15.000 euros, elles affichent aujourd’hui sans honte des SUV électriques 3 à 4 fois plus chers. La popularité de ces monstres tout-terrain est d’ailleurs assez paradoxale. Volumineux et gourmands, ils courent décomplexés les rues étroites des métropoles embouteillées. Certes leur consommation est dite « verte », mais l’énergie la plus propre n’est-elle pas celle qu’on ne consomme pas ? Des modèles rétrécis pour arpenter les villes, ne serait-ce pas plus pertinent ?

Grande ou petite, la voiture électrique n’est manifestement pas à la portée de toutes les bourses et une bonne partie de la population n’y aura pas accès avant une voire deux décennies. Et si par coup de pot sans échappement, un ménage parvient de lui-même à s’en acheter une, celle-ci sera plus que probablement la seule. Inéluctablement, la politique de la voiture unique par famille sera de vigueur. Elle demandera une planification sans faille des journées actives et des périodes de rechargement. Il faudra en effet organiser les déplacements de tous les membres de la tribu tout en veillant à recharger son automobile au moment de faible affluence afin de ne pas dépasser les bornes et risquer de saturer le réseau. Bref, il s’agira d’avoir un doctorat en gestion du temps ou une éolienne greffée sur le capot.

CORALIE BOTERDAEL { DÉRISION }
PAR
BLUE LINE | Mai 2023 26

Dans un contexte de production énergétique sous tension, on se demande bien si l’expansion à tort et à travers de la voiture électrique est « the » solution. Au rythme où on l’impose, et vu le retard accumulé par l’infrastructure pour l’accueillir, il serait sage d’entamer dès aujourd’hui la culture de vers luisants pour alimenter nos panneaux solaires afin de réduire nos futures factures d’énergie. Judicieux aussi serait d’apprendre au plus vite les sinogrammes, car seul le marché chinois est à l’heure actuelle capable de produire en quantité industrielle des moteurs électriques. Quoi qu’il en soit, flambée des prix ou pas, arrêt du nucléaire ou pas, production locale ou pas, la densification du réseau de bornes devra sérieusement progresser si on veut éviter les : « C’est à 700 km d’ici, j’y serai dans trois jours ». Le dicton affirmant que « le temps, c’est de l’argent » n’aura jamais été aussi vrai. Ce n’est plus la qualité du diesel ou de l’essence qu’on payera mais bien la vitesse de charge. Pendant que certains se farciront la file pendant des heures pour lentement recharger leur auto, les plus fortunés se fourniront à la borne rapide.

Comme souvent, cette course à la technologie risque d’accentuer les différences sociales sur fond de comportement faussement écologique. Avec la voiture électrique, le nanti se voit offrir un droit supplémentaire de polluer. Pendant ses vacances sur son yacht de luxe tout neuf, Monsieur Milliard se prétend écoresponsable en décomptant les jours avant la livraison de sa prochaine Tesla Roadster. Au même moment, Madame Pauvresse qui vit en province et doit se rendre en ville pour travailler voit sa vieille mais utile Toyota Starlet refusée aux limites de la cité. Au lieu de cela, il s’agirait de promouvoir les primes à la conversion, comme l’ont déjà compris la France et l’Allemagne, et ne pas se limiter aux taxes de roulage actuelles qui favorisent les voitures électriques comme une goutte d’essence aiderait à faire le plein du réservoir d’un Hummer.

Si ces aides voient le jour, il restera toutefois à espérer qu’elles ne connaissent pas à leur tour la saga de certaines primes, écobonus et certificats verts tombés en disgrâce. Car à bien y réfléchir, tout n’est-il pas un effet de mode ? Une mode forcée et dictée par les autorités, telle une nouvelle religion d’État. Après le tout diesel, le tout électrique ! Tandis qu’on nous incitait il y peu à acheter massivement une voiture Diesel, aujourd’hui

on nous oblige à nous en débarrasser la rendant par la même invendable. C’est à se demander s’il convient de se fatiguer à contredire le gouvernement ou s’il suffit juste d’attendre qu’il change d’avis. Sans doute, à l’instar du diesel, se rendra-t-il bientôt compte que ce n’est pas si « green » que ça, l’électrique. D’ailleurs d’aucuns nous mettent en garde sur la courte durée de vie des batteries et sur leur fabrication plus que discutable sur le plan écologique. Même si au cours de sa vie, la voiture électrique semble compenser ces effets, elle n’est pas au-delà de tout soupçon.

Nous ne sommes pas à une contradiction près, puisque en assainissant l’atmosphère de nos villes nous asphyxions celle des autres comme on irait chier chez les voisins pour que nos toilettes sentent toujours la violette. En effet, nos véhicules décrétés obsolètes, dont toutes les pièces font du bruit sauf le klaxon, comme dirait Pierre Dac, doivent bien aller quelque part. Ces grands crus de 15 ans d’âge, polluants, énergivores voire dangereux sont exportés vers l'Est, ou au Nigeria et en Libye depuis le port d’Anvers. Or, ne vivons-nous pas tous sur la même planète ? Chasser ces impropres tacots sur un autre continent ne résoudra pas les problèmes environnementaux à long terme. Pensons-nous réellement que les particules fines doivent montrer leur passeport pour entrer ou sortir de l’espace Schengen ? Sans oublier que la pollution atmosphérique augmente les maladies respiratoires, c’est donc un beau cadeau empoisonné qu’on envoie un peu plus loin… Puisque l’électrique, c’est la santé, pourrissons celle des autres !

Finalement, l’aberration n’est pas tant de vouloir favoriser l’électrique, elle réside surtout dans cette priorité suprême et urgente de la généraliser à tout prix et gros frais. Nos autorités devraient pourtant bien le savoir, mettre tous les œufs dans le même panier n’a jamais été de bon augure. Protéger notre planète peut se faire de différentes manières et à plusieurs niveaux. Dans une ère où Vinted et Marketplace érigent le secondemain en panacée, pourquoi ne pas imaginer réhabiliter cette maudite Multipla en convertissant son moteur à l’hydrogène ou au biocarburant ? Il n’y a sans doute pas qu’une seule façon de procéder et chaque utilisation a sa solution. Ce n’est pas forcément la voiture qu’il faut changer, mais plutôt le regard que l’on porte sur nos déplacements.

VISONS LA DIVERSITÉ. CONJUGUONS LES MODES DE LOCOMOTION : JE ME MOBILISE DOUX EN VILLE, TU TE COMBUSTIBLES NOUVELLE GÉNÉRATION EN CAMPAGNE, IL ÉLECTRIFIE LES TRAJETS COURTS, ELLE THERMIQUE LES PLUS LONGS, NOUS PARTAGEONS LES VÉHICULES, VOUS VOUS TRANSPORTEZ EN COMMUN, ILS ET ELLES INTERMODALISENT LA MAJEURE PARTIE DU TEMPS ! 

Coralie
DP de la FEL
{ DÉRISION } 27

La blockchain, une technologie révolutionnaire pour l'immobilier

REALT, « Introducing RealT : Tokenizing Real Estate on Ethereum », realt.co, sur https://realt.co/introducing-realt-tokenizing-real-estate-on-ethereum, consulté le 17 février 2023.

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Bouraga, Sarah. « Technologie digitale » [notes prises dans le cours INGM106], Université de Namur, Namur, 3 Novembre 2021.

Quand la passion du sport se transforme en passion pour la politique : L’épopée de Marc Wilmots au Sénat

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PIRET P., « Au Sénat, bien sûr, c’est Marc Wilmots qui ‘score’ », Le Soir, 4 juin 2003, https://www.lalibre.be/belgique/2003/06/05/au-senatbien-sur-cest-marc-wilmots-qui-score-3J46OL7JT5A5VP3X37KNT6NC7Q/, consulté le 1er mars 2023.

VAN GHELUWE C., « La fiche détaillée des mandats, fonctions et professions de Marc Wilmots (MR) - 1370 JODOIGNE », Cumuléo, https://www. cumuleo.be/mandataire/11446-marc-wilmots.php, consulté le 1er mars 2023.

Composition cover : Shutterstock, Service communication du MR et Cabinet de la ministre des Affaires étrangères.

Images d’illustration : Shutterstock et Getty Image

Schémas :

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