LIFE#10

LIFE is morocco

LIFE & STYLE MAGAZINE w w w. l i fe i s m o ro c c o. c o m d • F l i fe i s m o ro c c o

#10

printemps 2018

NATURE & AVENTURE au Maroc

CA P T E R L ES MOME NTS • PARTAGE R L ES EXPÉRI EN CES • PRO VO Q U ER D ES É M OT IONS

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édito

Faisons escale à Ouirgane au Domaine de la Roseraie et à Zagora au Azalaï Desert Lodge avant de mettre le cap au sud, vers les dunes de Chegaga, en plein cœur de ce désert captivant où le temps s'arrête.

Bénédicte Bataille

Directrice de la Rédaction

Chers lecteurs,

“Le voyage c'est le chemin, pas seulement la destination.”

Robert Louis Stevenson*

Nous ferons nôtre ce célèbre adage tout au long de ce numéro printanier qui fleure bon les échappées belles en pleine nature. LIFE vous emmène hors des sentiers battus à la découverte de paysages grandioses et de populations accueillantes, assisté de nos guides bienveillants et philosophes.

Sillonnons les vallées verdoyantes du Haut Atlas à travers les chemins tortueux bordés de bosquets sauvages et de vergers en fleurs. Partons à la rencontre des Aït Bouguemez dans La Vallée Heureuse et des Ouzguita au pied du Toubkal.

Lâchons prise ! Prenons le temps d'admirer ce que la nature en éveil nous offre… Un papillon délicat sur un brin de lavande, un cerisier en fleur sur fond de cîmes enneigées, un scarabée paressant sur le sable chaud… Humons l'air pur chargé de subtils parfums floraux… Sirotons une tisane aux herbes fraîches... Écoutons les histoires authentiques des anciens autour d'un feu… Laissons-nous envahir par ces émotions simples et bouleversantes... Et surtout, profitons de la VIE !

En route pour d'inoubliables aventures et de belles rencontres… Suivez le guide ! < #contact benedicte@life-is-magazine.com www.lifeismorocco.com G& LIFE is morocco

* Écrivain écossais et grand voyageur, ses œuvres majeures : “L'Île au trésor” (1883), “L'Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde” (1886)

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www.lifeismorocco.com lifeismorocco

G life is morocco

LIFE is morocco #10 • printemps 2018 I

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life's team

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BÉNÉDICTE BATAILLE

Think big, work hard, push limits, never stop & enjoy life !

Battante (mon patronyme n’est pas usurpé !), volontaire, engagée, entrepreneur dans l’âme, je dis ce que je fais, je fais ce que je dis … Passionnée par la vie, j’aime remplir les pages blanches de projets fous, d’aventures et de rencontres palpitantes.

Morocco is MAGIC (Ah non ça c’est Paris !)... Morocco is LIFE (évidemment) !

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CAMILLE CHATAIGNIER

Le meilleur moyen de prédire l’avenir c’est de l’inventer.

Journaliste curieuse et multi-casquette. À la fois discrète et fonceuse !

Attention, méfiez vous de l’eau qui dort Morocco is AUTHENTIC

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AMINE HADEF

Il n'y a rien... Non, il y a tout à faire !

De retour dans ce pays qui m'a vu naître et nourri de rêves, d'odeurs et de couleurs, je m'émerveille sans cesse de l'énergie qui anime Casa ! Après quinze ans de carrière de chanteur lyrique, quoi de plus merveilleux que de goûter de nouveau à cette ville si vivante !

Morocco is INSPIRING

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RAPHAËLLE VINON

Une vie réussie est un rêve d’enfance réalisé à l’âge mûr.

En 2000, je pars, missionnée par Gallimard pour écrire un guide du Maroc. Six mois de traversée du pays de long en large, des villages de montagne aux villes impériales, des chambrettes en pisé aux palaces 5 étoiles… Je pose finalement mes valises à Marrakech, d’où je ne repartirai jamais vraiment.

Fan des mots, des images et des rencontres fortes, j’ai trouvé mon terrain de jeu.

Morocco is FULL OF SECRETS

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CHRISTOPHE SOKAL

Faites de l’humour votre quotidien, et de la poésie votre espérance !

Amoureux de la plume parce qu’elle décrit les horizons, j’ai pu faire des deux une passion. Je suis un sans frontières qu’elles soient géographiques ou de l’imagination. Je suis journaliste, communicateur, professeur, et promoteur de l’art, rien que des métiers où l’on rencontre, où l’on partage.

Morocco is A SOUL

> REMERCIEMENTS À NOS SOUTIENS INDÉFECTIBLES MILLE MERCIS chère équipe, la LIFE dream team, pour votre engagement, votre enthousiasme, votre réactivité, votre force de proposition, votre compréhension et votre patience angélique... Un immense MERCI aussi, chers amis et partenaires, pour votre participartion active et volontaire, chacun à votre manière, à la construction de ce rêve un peu fou qu'est LIFE : Marco, Mô, Hervé, Pepette, Max, Bat team... Votre soutien est encourageant et infiniment précieux !

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I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

sommaire

LIFE is morocco En couverture Remercions notre jolie modèle Amel, Lilia Sellami pour ses précieux conseils photos ainsi que l'équipe d'Azalaï Desert Lodge Zagora pour son soutien logistique.

Magazine gratuit édité par B2B MEDIA SARL 40000 Marrakech - Maroc Tel. +212 6 16 54 10 00 www.lifeismorocco.com Gérant : Bénédicte Bataille R.C. : 71831 - Patente : 6409119 I.F. : 18721928 - CNSS : 4689636 Dossier de presse : 16/7 Tous droits de reproduction réservés (titres, textes et photos) La reproduction, même partielle, de tous les éléments parus dans LIFE is morocco est interdite.

Vente par abonnement annuel 250 DH par an Infos & inscriptions benedicte@life-is-magazine.com

Directrice de la Publication & Rédaction Bénédicte Bataille Tel. +212 6 16 54 10 00 benedicte@life-is-magazine.com

Coordination de la Rédaction

#flash culture 08

Fondation Montresso

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Rencontre : Ghizlane Sahli

#nature & #aventure RENCONTRES : NOS GUIDES 18

Hafida Hdoubane

Camille Chataignier, Amine Hadef, Reda Lemnai, Christophe Sokal, Raphaelle Vinon, Lilia Sellami Photographe

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Isabelle Lagroua

Direction Artistique

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Ali Izahane

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Orfèvre

Camille Chataignier

Rédacteurs & Photographes

Sébastien Pailleux

Direction Administrative & Financière Bénédicte Bataille

Impression PIPO IMPRIMERIE 9 rue des Orchidées, quartier Beau Site, Aïn Sebaâ - CASABLANCA

SÉJOURS : MONTAGNE & DÉSERT 30 30

Domaine de La Roseraie & Association Tamounte à Ouirgane

40 30

Azalaï Desert Lodge & Camp à Zagora et Chegaga

#rendez-vous 54

Où trouver LIFE

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flash culture

FONDATION

Montresso

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& JARDIN ROUGE

Espace Montresso - extérieur et sculpture DAVID MESGUICH

Jardin Rouge - vue sur les toits

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I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

fondation Montresso

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éritable référence avantgardiste dans le microcosme de l'art à Marrakech, la Fondation Montresso fait pourtant partie de ces lieux discrets dont on ne sait finalement pas grand chose. LIFE vous ouvre les portes de cet éden artistique.

Qui se cache derrière un tel projet ? Bonne question... Ce collectionneur d’art français, qui habite au Maroc depuis plus de trente ans, reste pudiquement en retrait afin de ne pas “voler la vedette” aux artistes qu’il choisit de soutenir.

L'objectif de la Fondation Montresso, créée en 2009, est d'accompagner les artistes dans leur processus de création en les accueillant en résidence à Jardin Rouge. L'Espace Montresso (Montresso Art Space), inauguré en 2016, dédié à la promotion de la création contemporaine internationale, présente des artistes émergents ou reconnus à travers une programmation d'événements ou en multipliant les partenariats avec des acteurs locaux et internationaux du monde de l'Art contemporain.

Un vaste domaine de onze hectares abrite ces deux lieux insolites et atypiques, que nous vous proposons de découvrir. Situé sur la route de Fès à une trentaine de minutes de Marrakech, il faut parcourir quelques kilomètres de piste pour accéder au Saint Graal.

Une fois passé le grand portail, le décor est planté !

Fresques street-art sur les murs, sculptures plantées sur les pelouses ou sur les toits, c'est un véritable labyrinthe artistique qui se déploie au milieu des oliviers avec l'Atlas en toile de fond.

Commençons la visite par Jardin Rouge, dont l'architecture ressemble à un ksar (une sorte de château-fort oriental). À l'intérieur, c'est un véritable laboratoire favorisant la création, un musée vivant : les ateliers côtoient les galeries d'exposition, les bureaux, les espaces de vie ou encore les patios ensoleillés. Partout graffitis, tableaux et sculptures investissent les murs et les couloirs… L'ambiance est bienveillante, même familiale. D’ailleurs, une partie des équipes habite sur place avec les artistes qui séjournent en résidence, partageant les repas et les séances de travail dans une osmose incomparable.

En neuf ans, Jardin Rouge a accueilli 54 artistes.

Mais sa grande particularité est de construire avec eux une vision à moyen et long terme, pas en “one shot”. Une fois son projet sélectionné, l’artiste est invité à revenir autant de fois que nécessaire pour continuer à le développer voire même pour en créer de nouveaux. Les artistes travaillent à leur rythme, ils peuvent ainsi rechercher, expérimenter et tester en toute liberté.

TAREK BENAOUM en résidence en 2015 à Jardin Rouge

Exposition Olivier Dassaut en 2016 à Espace Montresso

Et ensuite, cerise sur le gâteau, les œuvres sont exposées lors d’événements privés et bien sûr, à l'Espace Montresso. Cet espace monumental est un écrin exceptionnel pour la mise en scène des différentes expositions qui s'y succèdent. Outre les expositions accueillant des artistes de renommée internationale ou présentant la collection de la Fondation, la saison cuturelle est marquée par deux temps forts, les programmes IN-discipline et XXL. Pour son lancement, IN-discipline#1, présenté lors de “1:54 - Foire d'Art contemporain africain” en février dernier, a mis à l'honneur le travail de quatre artistes béninois, parrainés par Dominique Zinkpé.

Aide à la création et à la diffusion du travail des artistes sélectionnés, les prochaines éditions 2019 et 2020, exploreront successivement les arts visuels de la Côte d'Ivoire et du Nigéria, avant de s’ouvrir à d’autres régions du monde.

Autour de la question de la monumentalité, la première édition a rassemblé des artistes emblématiques d’une génération issue de la contreculture et de l'art urbain : Cédrix Crespel, Fenx, Tilt et JonOne (lire notre article dans LIFE#05 et sur notre site web). Découvrons XXL#2 à partir du 16 avril et dans notre reportage ci-après (pages 10 à 13).

Que ce soit pour visiter Jardin Rouge ou assister à une exposition, les occasions ne manquent pas de venir à la Fondation Montresso. Et croyeznous, l'expérience est à chaque fois inédite et saisissante ! )

> Fondation Montresso Marrakech Visites guidées les samedis à 11h sur réservation : info@montresso.com G montressoartfoundation - www.montresso.com

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flash culture

XXL#2

MONUMENTALITÉ Espace Montresso 

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RERO

Le langage ainsi que le contexte occupent une place primordiale dans mon travail. Les mots et l’espace forment un couple dont l'équilibre est parfois fragile, et dont l'interaction entre souvent en contradiction.

Pour cette exposition, j’ai souhaité aborder cette notion de démesure à travers le langage. Passé un certain seuil, l’outil, de serviteur, devient despote.

De même, la technique doit s'ajuster aux facultés humaines, sans quoi elle humilie, asservit et défait l’homme, au lieu de le servir. J’ai travaillé sur une série de très grands livres que j’ai enfermés sous résine.

Une confrontation entre notre mémoire virtuelle, qui peut tenir sur quelques centimètres carrés, et notre mémoire physique, qui occupe de plus en plus de place (peut-être un peu trop !), pour questionner notre histoire et notre manière de la transmettre aux générations futures. Je présente également une installation qui rassemble une trentaine de bendirs (instrument de percussion traditionnel marocain). Une rélexion autour de notre destinée et l’acceptation du présent, dont le chaos constitue notre réalité. Je travaille aussi sur une intervention in situ sur la façade de la fondation illustrant cette question de taille et de démesure… ”

G Rero Rero

10 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

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HENDRIK BEIKIRCH

Les six travaux que je présente lors de cette deuxième édition de XXL font partie d'une plus grande série sur laquelle je me suis concentré ces deux dernières années. Il s'agit de portraits de Sibériens, réalisés dans le contexte de leur environnement. Je tente, à travers cette démarche, de raconter des histoires subtiles d'hommes et de femmes tout en exaltant leur goût ardent pour la vie. Je ne tente pas de montrer quelqu'un sous son meilleur jour au regard des standards de beauté qui prévalent, ni de mettre l'accent sur l'autorité laïque ou spirituelle de quelqu'un. Au contraire, j'espère dévoiler le visage -sans fard- de la vie, qui contraste avec l'esthétique omniprésente des panneaux d'affichage dans nos villes, et ainsi aider à atténuer l'inclinaison constante à la quête de perfection. Dans une époque où l'âge n'est devenu qu'une acceptation nécessaire de sa propre mortalité, je souhaite que les portraits rayonnent d'un attrait rafraîchissant et se concentrent une fois de plus sur les valeurs intérieures plutôt que superficielles. ”

G ecb hendrik beikirch

XXL#2 • Montresso

P

our la deuxième édition de son exposition monumentale XXL#2, la Fondation Montresso nous fait découvrir le travail de quatre artistes, RERO, Hendrik BEIKIRCH, David MESGUICH et KOUKA, et nous invite à réfléchir sur la notion de démesure Chacun nous livre sa vision sur la manière de replacer l’âme humaine dans une société qui la désacralise, et d'aborder la “monumentalité” dans une vision centrée sur l’être.

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DAVID MESGUICH

Je dévoile toutes les nuances de mon travail de volume actuel, tant pérenne qu'éphémère. La première réalisation est une sculpture en acier de 4,40 mètres de hauteur présentant la chute brutale d'un personnage traversé d'artefacts architecturaux dans une composition, qui, alors qu'elle emprunte à la dramaturgie baroque une certaine gravité, se veut au contraire une œuvre qui démantèle la stature monumentale de l'objet par l'ironie suggérée d’un acte manqué. Dans un autre espace, je présente une installation monumentale éphémère, à l'image de celle que j'abandonne régulièrement dans l'espace public, constituée de plaques de plastique provenant de supports publicitaires récupérés dans des grandes zones commerciales. Ici, pas de gestation méticuleuse mais une urgence consciente qui se confronte à l'échelle humaine, à une mise en abîme de l'apatridie et du déplacement. ”

G Mesguich David

Pour RERO cela passe à travers le langage et la transmission de notre mémoire.

Hendrik BEIKIRCH présente les portraits de Sibériens rencontrés lors de ses voyages en Russie, afin d’en raconter les subtiles histoires.

C’est l'idée de l'espace urbain où l’homme prédomine qui est abordée par David MESGUICH et ses sculptures à l'esthétique géométrique.

Enfin, KOUKA, lui, interroge l’identité dans un rapport de dualité omniprésent avec ses totems et sa série de portraits.

Grâce à cette exposition grand format, les artistes ont toute liberté pour s’exprimer… LIFE les a rencontré à Jardin Rouge, dans leurs ateliers, au beau milieu d'une séance de travail...

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Crédits photos © Christian Koopmans

KOUKA

Dans une époque individualiste, il était important pour moi d'exprimer la grandeur de notre Humanité à travers l'ensemble qui la compose. Je crois que la force de notre espèce réside dans sa globalité, et que nous ne sommes pas grand chose sans les autres. Je pense aussi que les êtres humains sont tous pareils mais également tous différents.

C'est pour cette raison que j'ai voulu créer une œuvre composée de plusieurs dizaines de totems, représentant à chaque fois des visages très similaires mais tous uniques. Je présente aussi une série de portraits grands formats. C’est une manière de pénétrer à travers le personnage, comme si nous voulions regarder l'âme qui se cache derrière la matière qui compose son image. ” )

G Kouka Ntadi

> XXL#2 du 16 avril au 31 mai 2018 Espace Montresso - Marrakech

Visites guidées les samedis à 11h sur réservation : info@montresso.com

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flash culture

CONVERSATION CROISÉE RERO

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BEIKIRCH

KOUKA - Sans titre 1,2,3 XXL2 - 2018

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fin de pénétrer pleinement au cœur de cette exposition monumentale XXL#2, LIFE est parti à la rencontre de ces quatre artistes puissants et généreux. Au cours de ces entretiens, nous avons eu l'immense privilège d'assister à une conversation croisée entre eux. Extraits choisis.

 HENDRIK BEIKIRCH  KOUKA KOUKA, comment perçois-tu la lutte entre la volonté de représenter la réalité à travers le portrait, et celle de tenter de rendre visible l'âme intérieure de la personne ?

En vérité je ne cherche pas à traduire la réalité.

Pour moi, ce rôle est celui de la photographie, qui est le point de départ de mon travail. Ma démarche consiste à me détacher de celle-ci pour en extraire uniquement l'âme humaine qui ressort de la personne photographiée. C'est la raison pour laquelle j'efface toutes indications de temps ou de lieux et je me consacre à étudier l'expression même qui émane de mes sujets. En fait, je peins la colère, la timidité, la force ou la pudeur qui émane de mes personnages, en bref, tout ce qui compose notre humanité.

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KOUKA

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MESGUICH

DAVID MESGUICH - Short-cut - 2017

 KOUKA  DAVID MESGUICH DAVID, ton travail de dessin et de peinture porte davantage sur la représentation de paysages urbains. Comment es-tu arrivé à la sculpture et à la représentation de la figure humaine ? Est-ce la volonté de représenter la figure humaine qui t’a mené à la sculpture ou l'inverse ?

Effectivement, pendant plus de dix ans, c’est par le dessin que j'ai questionné le rôle de la ville contemporaine, en tant qu'outil et lieu de conditionnement des êtres et des espaces. Tout comme leur sujet, ces dessins à l'encre sont habités de codes et de règles, issus des clichés que je réalise lorsque mon déplacement se heurte à un obstacle, au gré de mes déambulations dans les grandes métropoles. Dans ces dessins, aucun élément vivant ou personnage, pas même le ciel, uniquement ce qui est façonné par l'homme. Au fil du temps, avec ces règles, une certaine frustration s'est installée en moi, et avec elle le désir de poursuivre ce travail en représentant la figure humaine. Puisque je me suis interdit de le faire à travers mes dessins, je n'ai eu d'autre choix que de me tourner vers la sculpture.

Avec ces installations, je ne suis plus le témoin d'un lieu, je l'investis ; je ne m'arrête plus à l’obstacle, je le franchis. Ce n’est plus ce que l'homme crée que je dessine, mais l'homme lui-même dans une esthétique géométrique. Tu l'auras compris, ce qui lie ces modes d'expression, c'est qu'ils représentent tous deux, dans ma pratique précisément, le négatif de l'autre.

XXL#2 • Montresso

RERO - Sans titre (update the latest version) - 2018

HENDRIK BEIKIRCH - Aleksey - 2016

 DAVID MESGUICH  RERO

 RERO  HENDRIK BEIKIRCH

RERO, je te propose de répondre à cette question avec une de tes punchlines qui font l’essence de ta poésie. Imaginons que ton travail, dans sa recherche, sa complexité, sa méthode et sa singularité, se voit résumé, vulgarisé à une seule phrase : celle qui est le dénominateur commun de nombre de tes œuvres. Laquelle serait-elle et pour quelle raison ?

HENDRIK, comment abordes-tu ton art dans l'espace public par rapport à ton travail en intérieur ?

Le premier aphorisme qui me vient serait l’acronyme WYSIWYG sans hésitation (what you see is what you get) qui signifie littéralement “ce que tu vois c'est ce que tu obtiens”. Mais une fois barré, cela donne “what you see is NEVER what you get”, "ce que tu lis, n’est pas ce que tu vois ; ce que tu vois, n’est pas ce que tu lis ; et encore moins ce que tu obtiens”…

C'est cette idée de mensonge dans le langage mais aussi dans la réalité... Cet acronyme résume assez bien ma démarche dans son ensemble et offre une polysémie d’interprétations. Un second aphorisme pourrait être celui de Spinoza, “Détermination est une négation”. La négation de la négation est contradiction, elle nie la négation ; elle est ainsi affirmation, mais elle est aussi négation en général.

Reste à nous ou pas, de cultiver l'ambiguïté…

En tant que processus constant de ma pratique artistique, j'ai expérimenté comment les espaces extérieurs, immédiats, à grande échelle peuvent être intégrés de manière adéquate dans des travaux intérieurs, et vice versa. La technique, la composition et les détails du travail sur toile s’exportent à l'extérieur. Mon approche pour ces deux espaces est fondamentalement la même.

Tout en travaillant sur des peintures murales à grande échelle, il m’est important de considérer le contexte de l'environnement, en termes de technique qui signifie de le réduire à une palette de couleurs plus limitée. L'art doit rivaliser avec l'architecture, la publicité et l'attention des passants dans les rues animées de la ville. Vous avez seulement quelques secondes pour capter l'attention, pour obtenir ce premier impact. Donc, en ce qui concerne l'art dans l'espace public, je crois que vous avez deux options: clandestine, petite, cachée et minuscule ou aussi grande que possible. Techniquement, mon travail de peinture sur toile est plus intime et détaillé car il sera présenté dans le cadre d’une galerie.

Mais finalement, tout est dans les choses que je chéries et qui ont une histoire à raconter : souvenirs de mon obsession de collectionner, trophées de mes rêves, symboles de mes défaites et de mes aspirations. <

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flash culture

GHIZLANE SAHLI TISSE L’ESSENCE DE L’HUMANITÉ “HISTOIRES DE TRIPES” Par Christophe Sokal

S

i elle a déjà une belle expérience dans la conception d’installations avec le collectif Zbel Manifesto, l'exposition de ses œuvres au sein d'une galerie est une nouvelle étape pour l’artiste Ghizlane Sahli. C'est à l'occasion de son solo show “Histoires de tripes”, à la David Boch Gallery de Marrakech en février dernier, que nous avons fait connaissance avec cette femme engagée à la personnalité haute en couleurs.

Il faut dire que le parcours de Ghizlane est étonnant.

Née à Meknès en 1973, elle grandit à Agadir.

Amoureuse de l’espace et des volumes, elle se destine à l'architecture. Mais après ses études et avec des enfants en bas âge, difficile de se dédier à son métier. Alors, forte de sa passion pour la broderie artisanale et aidée de quelques ouvrières, Ghizlane développe une ligne de vêtements brodés pour enfants. “Cela a eu un succès énorme, et j’étais demandée un peu partout. Mais gérer une production de marque ne me convenait pas vraiment, je voulais quelque chose de plus créatif. Avec ma sœur, nous avons débuté dans la conception d’installations plus artistiques, jusqu’à ce qu'un magazine me demande de concevoir une robe sur le thème du recyclage. Une robe qui “secoue” par son esthétique autant que par les matériaux décalés (et usagés) qui la composent : bouteilles plastiques, sacs poubelle…”

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Ces “déchets à recyler” l’inspirent et, avec sa sœur Katia et deux amis proches Saad Alami et Othman Zine, réunis au sein du collectif Zbel Manifesto, elle poursuit sa réflexion sur ce thème qui lui est cher.

On se souvient de ce vibrant hommage à Leïla Alaoui pour la Marrakech Biennale 6, une installation monumentale à Guéliz, composée de posters géants issus de la série de photos “Les Marocains” ensevelis sous des milliers de bouteilles et sachets en plastique, stigmatisant la sur-consommation, le gaspillage et l'abondance de déchets en résultant.

rencontre

”

Pour moi, ces sculptures ou montages parlent du corps humain, de son essence débarrassée de toutes les scories que sont les acquis culturels, religieux, identitaires.

Son travail se fait plus personnel et explore la transformation, le passage d’un état à un autre. Il se matérialise par un mélange improbable de matières naturelles et de matériaux de récupération. Elle collecte les bouteilles d'eau vides, qu'elle nettoie et découpe. Puis, elle enrobe consciencieusement ces “alvéoles” de fils de sabra (soie végétale), qui parfois contraignent et enserrent la forme standardisée de cette bouteille plastique, et parfois l’étirent. “Ce qui me plait c’est qu’en fonction de l’épaisseur du matériau ou de la tension du tissage, l’œuvre prend une forme autonome, se construit de façon organique, par elle-même, et l’assemblage des bouteilles tissées sur des structures de fil de fer achève de composer sa forme indépendante, à laquelle le volume et les couleurs donnent toute sa raison et son effet visuel.”

L’esthétique de ses compositions est magnifique, mais elle est aussi riche d’interpellations, par l'apparente fragilité de ces structures, entre végétal et charnel, et leurs couleurs, du rouge vif jusqu’au blanc, à coups de dégradés. “Ces sculptures ou montages parlent pour moi du corps humain, de son essence débarrassée de toutes les scories que sont les acquis culturels, religieux, identitaires. J’essaye

d’exprimer l’homme universel, confronté aux mêmes défis et aux mêmes passions où qu’il soit sur la terre. Je ne m’identifie pas à une appartenance dans ce que je crée. Je veux au contraire exprimer une liberté, un affranchissement pour toucher une citoyenneté du monde à laquelle je crois. Les matériaux que j’utilise comme le plastique, sont une réalité universelle à laquelle tout le monde est confronté, pauvre ou riche, qu’on soit du Nord ou du Sud.” Ghizlane Sahli poursuit son engagement avec Zbel Manifesto, et sa réflexion sur les déchets et leur détournement, même si elle fourmille déjà d’autres projets. Elle rejoint le MUCEM à Marseille pour sa première exposition muséale du 25 Avril au 10 Septembre 2018, puis Milan et Lugano. Elle est également présente au MACAAL de Marrakech jusqu'en février 2019 avec une installation sur le thème de “Second Life - Seconde vie”. Décidement, la vie l'inspire ! <

> Pour découvrir son univers et suivre ses projets : G Ghizlane-Sahli - www.ghizlanesahli.com

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16 I LIFE is morocco #10 â&#x20AC;¢ printemps 2018

NATURE & AVENTURE AU MAROC

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nature & aventure

HAFIDA HDOUBANE MARCHEUSE INFATIGABLE

Par Raphaelle Vinon

E

t bien, il m'aura fallu des semaines pour réussir à “coincer”, le temps d'une interview, cette marcheuse infatigable ! Hafida Hdoubane a la montagne au cœur. Elle est la première femme guide accompagnatrice de montagne diplômée en France et au Maroc… Avec son “acolyte” breton, le guide de rivière Pascal Perron, ils proposent, via leur agence Tawada Trekking, des expériences uniques et sur-mesure de rafting et de trek dans les plus belles régions du Royaume. Retour avec Hafida, sur la genèse de sa passion pour la marche, son parcours atypique dans l'univers des guides de montagne, et l'aventure Tawada Trekking.

Hier le désert d'Agafay, la semaine dernière le massif du M'goun, ou encore la vallée d'Amizmiz…

Vous êtes une “trekkeuse” acharnée, d'où vous vient cette passion ?

Curieusement, ce n'est pas au Maroc mais en Espagne que j'ai découvert la marche en montagne, avec un ami espagnol féru de cette discipline et passionné par la montagne. J'ai commencé dans le Montserrat, près de Barcelone, en amatrice. Un autre ami, qui possédait une agence de trek, voulait

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développer son activité au Maroc. Il m'a demandé mon aide, et m'a “branchée” sur la formation d'accompagnatrice en montagne au Maroc. En 1994, j'ai été parmi les premières femmes à présenter l'examen, et à l'obtenir ! Après des “stages” à tous les postes pour une agence marocaine (j'ai même fait la cuisine dans un camion, pour accompagner des groupes de VTT), j'ai travaillé quelques années pour Dynamic Tour, avant de lancer ma propre agence Tawada, qui veut dire marche en Berbère, un nom de circonstance !

rencontre

Vous avez également passé le diplôme d'accompagnatrice de montagne en France, racontez-nous…

Sur les conseils d'un ami guide de haute montagne, j'ai décidé de passer le diplôme français d'accompagnatrice en montagne : j'étais l'une des rares femmes candidates, et marocaine de surcroît ! L'accueil, un tantinet chauvin, de ces fiers Savoyards, a été un peu frais au début. Ils me toisaient en ayant l'air de se demander ce que je fabriquais là… Mais je me suis accrochée, et avec le temps, certains d'entre eux m'ont adoptée et m'ont même soutenue. En 2006, j'obtenais mon diplôme, devenant ainsi la première femme marocaine accompagnatrice en montagne, en France et au Maroc.

Si l’on devait résumer l'esprit Tawada en quelques mots ?

Tawada, c'est d'abord le Trek sur mesure pour tous, que vous soyez un addict de l'exploit, ou un sportif du dimanche porté sur la contemplation des paysages : de quelques heures dans le désert d'Agafay, à plusieurs jours de marche intense dans le massif du M'Goun, toutes les émotions sont possibles.

Au travers de nos treks et de nos séjours rafting, c'est aussi de vrais échanges avec les locaux et de véritables rencontres : que ce soit lors des hébergements dans les gîtes ou chez l'habitant, en alternance avec les nuits en bivouacs sous tentes, lors des treks de plusieurs jours… Ou nos séjours à thème, comme une récente excursion que j'ai organisée, autour de villages producteurs de tapis : j'ai accompagné un groupe d'Espagnols, dont un designer pour Desigual, à la rencontre de femmes tisseuses, pour des séances mémorables d'échanges sur les technique de tissage. Que ce soit ces villageoises, ou mon groupe de voyageurs, chacun s'est enrichi du savoir-faire de l'autre… Une expérience que j'aimerais vraiment renouveler. ! <

PASCAL PERRON RAFTING PAR PASSION

Ce Breton passionné, né pour ainsi dire avec une pagaie dans les mains, est guide de rivières. Il découvre les plaisirs de la descente en eau vive dès l'âge de 10 ans, sur les cours d'eau de sa Bretagne natale. En 1998, c'est grâce au désistement d'un collègue “rafteur”, qu'il entre dans l'aventure Tawada, et s'associe avec Hafida pour développer les séjours rafting au Maroc.

Ses spots de prédilection : Les oueds Ahansal, Melloul, Dadès, Ourika, N'Fiss.

Spots d'autant plus précieux qu'ils se méritent, car la pluviométrie est plus que capricieuse au Maroc.

Son meilleur plan rafting : L'expédition de deux jours sur l'oued Ahansal, situé dans le géoparc de M'goun, aux environs de Azilal. Il prend sa source dans le Haut Atlas, c'est l' une des deux rivières qui se déversent dans le Lac Bin El Ouidane. Au programme, 60 km de navigation dans un décor des plus sauvages, avec bivouac au bord de l'eau.

L'expérience rafting en quelques mots : Sensations, découverte, sport, liberté, communion avec la nature, franches rigolades, endroits insolites, belles rencontres…

> Tawada Trekking tawadatrekking@gmail.com Hafida : Tel. 06 18 24 44 31 Pascal : Tel. 06 61 92 98 28 G Tawada Trekking - www.tawadatrekking.com

LIFE is morocco #10 • printemps 2018 I 19

nature & aventure

ISABELLE LAGROUA LA RANDONNÉE, SOURCE DE CONTEMPLATION ET D'ÉMERVEILLEMENT Par Christophe Sokal

A

ccompagnatrice de randonnée chevronnée, Isabelle Lagroua a plusieurs milliers de kilomètres de marche à son compteur... Elle les a souvent avalés sur des chemins de traverse au cœur des Pyrénées ou dans les landes bretonnes, et parfois au cœur des villes. Et depuis quatre ans, c'est au Maroc qu'elle use ses semelles et s'émerveille.

”

La randonnée est une pause dans la vie. La marche nous amène à lâcher prise. C'est une façon d'aborder la contemplation en pleine conscience et de ressentir une émotion !

Isabelle tient sa passion de son grand-père, randonneur émérite et observateur attentif du ciel comme de la terre. Dès l'âge de trois ans, il l'emmène observer les mutations de la nature, apprendre les secrets de la faune et de la flore des montagnes du sud-ouest de la France. “Grâce à lui, j'ai vécu quasi toute ma jeunesse dehors, et j'adorais ça. J'ai même voulu faire l'école des guides de Chamonix”, la plus réputée mais pas si simple à l’époque, pour une femme. “C'était aussi un homme très prudent, qui décelait les moindres signes de changement météorologique, il restait en connexion constante avec les guides de montagne. Une habitude que j'ai conservée lorsque je pars avec un groupe, parce qu'à la montagne, cela peut vite devenir problématique quand le ciel se couvre. Il faut toujours être accompagné par un professionnel !”

Si sa profession dans la recherche médicale, à Paris l'éloigne quelque peu de ses sentiers de prédilection, elle les redécouvre pleinement au Maroc, à la faveur d'une pause professionnelle, qui s'est quelque peu prolongée... “Je faisais un métier prenant, axé sur un résultat à produire, j'étais portée par la pression... J'ai eu besoin de faire une pause, et le Maroc, surtout le Sahara, ont été une révélation, par leur diversité de paysages, la nature et ses habitants, par cette relation au temps que j'avais perdue.”

Au début, elle organise des balades entre amis, en étant toujours à l'écoute de ce qu'ils souhaitent découvrir : la montagne, la côte atlantique, le désert, la vie rurale,... toujours accompagnée par un guide diplômé, fin connaisseur des terrains comme des gens. “Une des randonnées qui a le plus de succès est celle que je propose au printemps, elle donne une très belle vue d'ensemble du pays : la vallée des Roses, celle du Dadès, le Sahara, puis les villages du Haut Atlas.”

20 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

rencontre Isabelle s'adapte aux requêtes plus spécifiques, axées sur la faune, la flore, la géologie, la vie des douars, la culture berbère, et sur une manière plus hédoniste aussi de marcher, le temps d’une journée ou plus.

“Marcher, c'est aussi savoir s'arrêter pour admirer, une pierre de quartz, un insecte, une plante ou un rituel de travail dans les champs. Prendre le temps d’observer, c'est une chose que je pratique souvent, même en ville en allant admirer une œuvre particulière dans un musée. La randonnée est une pause dans la vie que l'on mène. C'est l'occasion de s'émerveiller de ce qu’on oublie de regarder au quotidien. La marche nous amène à hiérarchiser nos idées, à développer notre imaginaire et à lâcher prise ! Ce n'est pas un challenge sportif mais plutôt une façon d'aborder la contemplation en pleine conscience et de ressentir une émotion.” <

> Réservez votre excursion avec Isabelle : Tel. 06 39 21 78 73 isabelle.lagroua@gmail.com G Isabelle Lagroua VALLÉE DU DADÈS - Les doigts de singe : géologie surprenante !

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LIFE is morocco #10 • printemps 2018 I 21

nature & aventure

ALI IZAHANE

GUIDE AMOUREUX DES MONTAGNES DE L’ATLAS

Par Camille Chataignier

G

rand sourire, regard pétillant, Ali Izahane nous accueille à La Ferme Berbère, dont il est le guide attitré. Les montagnes, il les connaît depuis tout petit et cela fait plus de quarante ans qu’il y emmène les touristes pour leur faire découvrir non pas les cascades de l’Ourika comme des centaines d’autres guides, mais de petits coins de paradis perdus loin de la ville et des visiteurs. Rencontre avec cet amoureux des montagnes de l’Atlas, membre de l’Association des guides de montagnes de la vallée de l’Ourika.

Cela fait très exactement 42 ans qu’Ali Izahane travaille en tant que guide. “Je suis né à Meknès mais ma famille vient du plateau du Yagour.

Comme mon père était militaire, on bougeait souvent mais à chacune de nos vacances, on revenait au village.”

Après des études à Rabat puis à Marrakech, c’est tout naturellement qu’Ali revient s’installer dans la vallée de l’Ourika auprès des siens et commence par travailler dans l’agriculture. “À 15 ans, j’ai vu débarquer un groupe de Suisses dans le café familial, mais à cette époque il n’y avait rien d’autres à des kilomètres à la ronde.

22 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

Ce n’était pas comme aujourd’hui. Ils m’ont proposé de venir avec eux faire le Toubkal. Je n’y connaissais rien à l'époque, mais j’ai accepté.”

Pour cette première fois, il se laisse guider mais il comprend vite qu’il peut en faire son métier. Il sillonne alors toutes les vallées et les montagnes, jusqu’aux gorges du Dadès et Merzouga, en compagnie de nombreux “hippies” venus découvrir le Royaume et profiter de la vie.

Depuis, il propose des randonnées dans les vallées de l’Ourika et du Zat, les plateaux du Kik et du Yagour, et bien d’autres encore.

rencontre

À CHAQUE SAISON SON PAYSAGE De manière générale, les plus belles randonnées se font au PRINTEMPS, quand l’eau, la verdure, les fleurs et la végétation sont abondantes et luxuriantes. J’adore particulièrement le plateau du Yagour pour ses arbres fruitiers en fleurs.

En ÉTÉ, on découvre des nuances plus jaunes avec toute cette paille et les mules qui font la moisson.

L’AUTOMNE est parfait pour aller dans le désert mais aussi pour voir les dernières récoltes de figues ou encore de noix.

La saison la plus compliquée est bien sûr, l’HIVER à cause de la neige mais si vous aimez skier ou marcher avec des crampons alors vous ne serez pas déçu !

“Les montagnes de l’Atlas sont mon terrain de jeu et j’essaie de faire découvrir des coins inconnus.

Quand on parle de l’Ourika, tout le monde pense aux cascades de Setti Fatma. Je n'aime pas y aller.

Je préfère m’éloigner et ne croiser aucun touriste.

D'ailleurs, dans toute vallée, il y a plus de 30 circuits possibles ! Il faut connaître et ne pas se cantonner à ce que nous disent les agences !” Avec Ali, on part donc pour des randonnées authentiques et inédites, des paysages à couper le souffle, des déjeuners au feu de bois chez l’habitant, des souks traditionnels...

On a de la chance, Ali est très bavard ! Il nous fait partager sa connaissance des montagnes, de la nature. Il nous donne aussi sa vision du pays, en parlant aussi bien de politique, de la condition des femmes, d’éducation ou encore de problématiques environnementales et écologiques, sujets qui lui tiennent vraiment à cœur. “Dans les vallées, on trouve des sacs plastiques partout, des ordures, des poubelles… On doit lutter pour préserver les lieux et aucune sensibilisation n’est faite auprès des habitants ou des touristes. J’ai honte de passer devant ces décharges avec mes clients, alors je

”

Je suis un vrai amoureux de la nature. Dans chaque vallée, je connais plus d’une trentaine de circuits hors des sentiers battus. Si on veut éviter de croiser trop de touristes, c’est encore possible !

prends d’autres chemins, c’est parfois compliqué.”

Ali pourrait nous parler des heures durant, mais il est temps pour lui d’aller rejoindre ses proches. “Je veux que mes enfants fassent des études alors ils vivent en ville avec leur mère, qui elle, est une vraie citadine. Le week-end, je viens leur rendre visite et pendant les vacances, ce sont eux qui viennent me voir. C’est important qu’ils connaissent bien la montagne, et qu'ils l'aiment aussi !” <

> Réservez votre excursion avec Ali à La Ferme Berbère : Randonnées sur un ou plusieurs jours, en berbère, arabe, français et anglais. Circuit adapté selon le niveau, les souhaits de chacun et la saison.

Possibilité de prendre une mule pour les enfants. > La Ferme Berbère Km 9 route de l’Ourika - Marrakech Tel. 06 61 92 09 41 G La Ferme Berbère Marrakech www.fermeberbere.com

LIFE is morocco #10 • printemps 2018 I 23

nature & aventure

REDA LEMNIAI VOYAGEUR DANS L’ÂME

Reda Lemniai - La Vallée Heureuse

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riginaire de Casablanca, Reda Lemniai est un voyageur dans l'âme. Il a vécu et posé ses valises dans plusieurs pays avant de jeter l’ancre au Maroc, sa terre natale. Pour ce numéro de LIFE, Reda partage avec nous ses racines et ses plus belles randonnées dans le Haut Atlas, à la rencontre des Aït Bouguemez dans La Vallée Heureuse et des Ouzguita dans La Vallée d'Azzaden.

C’est en préparant sa thèse en Marketing interculurel à Paris, qu’il a commencé à s’intéresser au patrimoine naturel, à la géohistoire et aux cultures régionales. Cet intérêt s’est mué en un véritable engouement pour les voyages et la découverte.

Depuis, Reda a visité près d'une quarantaine de pays autour du monde, collectionnant des photos, vidéos et écrits qu’il partage sur son blog. Utilisant principalement le web pour trouver de bons plans, ce blog est l'occasion pour lui de rendre la pareille.

24 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

Alors si vous aimez les expériences authentiques, les rencontres insolites et les petites anecdotes qui font le sel des voyages, alors vous devriez faire un tour sur son blog : “With Reda” ! )

> Pour contacter et suivre Reda : contact@withreda.com

G TravelWithReda - www.withreda.com

rencontre • randonnées

Crédits photos ©Reda Lemniai - ©Fabien Cauche

LA VALLÉE HEUREUSE CHEZ LES AÏT BOUGUEMEZ Par Reda Lemniai

L

e Maroc est un pays de montagnes, on l'oublie souvent. Avec une population très accueillante, une nature variée et un écran montagneux s’étendant sur près de 900 kilomètres de l’Atlantique aux confins méditerranéens, le pays se prête parfaitement aux randonnées pédestres offrant une multitude de sentiers, notamment dans l’amphithéâtre du Haut Atlas, que l’on peut admirer depuis Marrakech.

Creusée au pied du Haut Atlas Central, longue d’une trentaine de kilomètres et perchée à 2 000 mètres d’altitude, la “Vallée Heureuse”, comme on la surnomme, présente des vergers et jardins plantés de pommiers et de noyers qui contrastent avec l’austérité des flancs abrupts qui l’entourent.

Avec quelques vingt-sept villages constitués d'édifices en pisé (terre crue) et d’étonnants greniers-forteresses, le pays des Aït Bouguemez est l’une des excursions les plus éblouissantes à entreprendre autour de Marrakech.

Mis à part les sentiers muletiers, les parcours sont rarement balisés et les cartes brillent par leur absence. Pour profiter à fond de cette randonnée, je vous conseille donc de faire appel à un vrai guide local formé aux métiers de montagne et à un muletier qui pourra également vous accompagner pour porter les bagages et les provisions.

Pour l'hébergement, réservez un gîte directement ou passez par une agence spécialisée à Marrakech ou Beni Mellal. )

LIFE is morocco #10 • printemps 2018 I 25

nature & aventure  ACCÈS Après avoir quitté Azilal et dépassé le bourg d’Aït Mohamed (2h30 de Marrakech via la N8, la R210, la R208 et la R304 - 4h de Casablanca via l'A8, la N8 et la R304), l’accès se fait en 4x4 par des pistes rocailleuses, puis à pied, pour partir à la rencontre des Aït Bouguemez.

Sur le chemin, arrêtez-vous à Demnate pour visiter le gouffre et le pont naturel d’Imi n’Ifri. Puis poursuivez votre randonnée jusqu’au site d’Iroutane (7 km plus loin), présentant des dalles de grès rouge et des empreintes de dinosaures vieilles de 65 millions d’années... C’est le Jurassik Park marocain !

La route passe également par les Cascades d’Ouzoud, splendides chutes d’eau de 100 mètres de hauteur. Si vous venez de Casablanca, vous passerez par le lac Bin El Ouidane, très prisé par les touristes.

 ITINÉRAIRE La randonnée démarre par une vue panoramique sur le massif du M’Goun depuis le col d’Oughbar à 2 200 mètres d'altitude. Après avoir descendu la vallée d’Aït Abbas, on rejoint Agouti, le premier village de la vallée et le Douar Tabant où l’on prendra le temps de faire connaissance avec les Aït Bouguemez, montagnards semi-nomades, souvent isolés dès les premières neiges automnales, et vivant essentiellement de la culture de céréales, d’arbres fruitiers et de légumes.

Après un petit-déjeuner 100% beldi sur la terrasse du gîte (œuf beldi, miel naturel, huile d'olive, beurre beldi, crêpes msemen, batbout , soupe au maïs et thé aux herbes), on se dirige vers le Jbel Moussa (petite montagne, 20 mn pour arriver au sommet) pour visiter l’ancien grenier collectif du village où l’on cachait céréales, bijoux, récoltes et effets personnels, pour les protéger contre les invasions des autres tribus. Depuis les toits du grenier, on peut admirer une vue panoramique sur la vallée.

La randonnée se poursuit ensuite vers les traces de dinosaures d'Aguered N'ouzrou, les champs fruitiers autour du village d'Ibaqliwen, avant de se terminer par une visite de l'écomusée de Zaywat Oulmzi (musiques, danses, transhumance, artisanat, croyances locales et beauté).

On passe la nuit chez Mohamed Amagar à Zaouiyat Ahensal (3 heures de route), porte d’entrée du cirque de Taghia. Un petit parking privatif accueille votre véhicule. Mohamed vous donne toutes les informations utiles à votre randonnée et peut même vous dépanner de matériel d'escalade. Sa femme vous régale de soupes, gâteaux, tagines et autres fricassées.

Le lendemain matin , on se dirige vers les Sources de Taghia (4 heures de marche). Le chemin est bordé d'arbres fruitiers, de genévriers, de pins, de ruisseaux et d'étendues propices à l’agriculture. Après un pique-nique au pied du rocher de Taghia, on se

26 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

dirige vers le fameux passage berbère pour prendre une bouffée d’adrénaline (déconseillé si vous avez le vertige). Le chemin est facile mais nécessite beaucoup de concentration pour éviter tout faux pas. L’itinéraire domine les gorges de Taghia et ses hautes falaises de calcaire. Le retour se fait via les Sources de l’Oued Ahensal.

Le dernier jour, le décor change complètement autour de la Réserve de Tamga, avec des paysages à couper le souffle, partagés entre hauts plateaux verdoyants et terres rouges. Paradis de la varappe, on y vient notamment pour l’ascension du gigantesque rocher d’Amsfrane surnommé “la Cathédrale”. Après un déjeuner au bord de la rivière, l’aventure se poursuit avec une séance de rafting ou de canoë-kayak le long de l'Oued Ahensal, jusqu’au village de Tilouguite à 12 km.

randonnées • haut atlas  ARTISANAT & TERROIR • Poteries d'Aït Boulli Ils ne sont plus que trois à exercer ce métier et personne pour reprendre la relève...

• Tapis berbères, sculptures sur bois, bijoux... Écolodge de Touda : tapis, costumes, châles Association féminine Ighrem Timdokkals à Agouti Boutique en ligne : www.theanou.com • Campus Vivant’e Cette association soutient les jeunes de la région dans le développement de leurs talents : centre d'éducation holistique, lieu de développement durable et d’innovation qui rassemble tradition et modernité, projets de permaculture... www.ecolevivante.com • Produits du terroir Écolodge de Touda : miel, huile d'olive et céréales Coopérative féminine Tikniouine à Timit : fromage de vache, huile de noix, confiture et gelée de pommes, miel et noix

 SPÉCIALITÉS CULINAIRES • Aghroum tadount sorte de galette farcie de graisse, d'oignons, persil et coriandre • Tafarnout pain servi avec les tajines et avec le lidam, un assortiment composé d'huile d'argan, d'amlou, d'huile d'olive et de différentes sortes de miel • Takricht plat à base de tripes et d'intestins enroulés sur un bâton de chêne et cuits sur la braise Crédits photos © Reda Lemniai - © Fabien Cauche

 OÙ DORMIR • Gîte La Montagne au Pluriel - Agouti Kasbah familiale confortable, cuisine marocaine et berbère, guides et muletiers. www.lamontagneaupluriel.com

• Tagine de lapin aux raisins secs de Demnate ou au foie et olives • Har Bar soupe de blé dur concassé au lait • Zamita un plat nutritif préparé à base d'huile d'olive, de plantes aromatiques et d'épices moulues. <

• Gîte Flilou la maison berbère - Douar Tabant Maison traditionnelle, belle terrasse.

Lahoucine Oulkadi - Tel. 05 24 34 37 98 / 06 72 70 99 57 • Gîte Oued Ahansal - Douar d’Amezra Mohamed Amagar - Tel. 06 72 86 84 76 www.randomarocaine.com • Écolodge de Touda - Zawyat Oulmzi Situé à 2 175 m d’altitude, hébergement alliant authenticité, modernité et tourisme durable. info@touda.fr - www.touda.fr • Gîtes ruraux - région de Beni Mellal et Khénifra www.gite-rural-maroc.com

LIFE is morocco #10 • printemps 2018 I 27

randonnées • haut atlas

LA VALLÉE D'AZZADEN CHEZ LES OUZGUITA

S

Par Reda Lemniai

i vous souhaitez éviter les cohortes de randonneurs du dimanche, choisissez une excursion dans la vallée d'Azzaden au pied du Toubkal (plus haut sommet d'Afrique du Nord culminant à 4 167 m).

Peu fréquentée et à l'écart des circuits touristiques, cette vallée verdoyante est l'une des plus authentiques du Haut Atlas. Elle se visite assez facilement en une journée au départ de Marrakech.

 ACCÈS

 OÙ DORMIR

À 80 kilomètres de Marrakech, par la route de Taroudant pour se rendre à Imlil via la bourgade d'Asni (compter 2 heures de route).

• La Kasbah du Toubkal - Imlil Ancienne résidence d'été du caïd d'Imlil située à 1 800 m d'altitude, cette authentique maison d’hôtes écologique propose 8 suites luxueuses avec vue panoramique sur Imlil.

Tel. 05 24 48 56 11 - www.kasbahtoubkal.com

 ITINÉRAIRE Après une halte à Imlil où une cinquantaine de guides brevetés officient (compter 400 DH par jour, tout compris), on traverse le Tizi-Mezzik (2 490 m d'altitude, à 2h30 d'Imlil) avant de redescendre vers les bergeries de l'Azib Tamsoult où la vue est époustouflante.

On y découvre un panorama faisant une large place aux vergers et aux cultures maraîchères.

Dans la vallée, la rivière se faufile entre de petites prairies jusqu'aux Cascades d'Ighouliden.

On reprend ensuite le chemin en direction d'Asni via la route de Ouirgane. C'est l'une des plus belles routes de montagne du Maroc. Et on pourra s'y arrêter le temps d'une pause ou d'un séjour au Domaine de La Roseraie (lire notre article pages 30 à 36).

28 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

• Gîte Atlas Mazik - Douar Mazik, Imlil Ce Bed & Breakfast est situé au départ du sentier au pied de la montagne Toubkal.

Tel. 06 73 78 65 77 • Refuge Azib Tamsoult - Douar Armed, Imlil Situé à 2 250 m d'altitude au cœur du Toubkal.

Tel. 06 61 69 54 63 - refuge.tamsoult@gmail.com www.refugetamsoult.com <

> Pour plus d'information sur les randonnées dans la région de Marrakech : Conseil régional du Tourisme de Marrakech 42 rue Cadi Ayad, Guéliz - Marrakech Tel. 05 24 43 34 07 - contact@visitmarrakech.ma www.visitmarrakech.ma

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nature & aventure

DOMAINE DE

LA ROSERAIE À OUIRGANE

SE RESSOURCER EN PLEINE NATURE

A

Par Camille Chataignier

u cœur du pays berbère, à un peu plus d’une heure de Marrakech, niché sur les contreforts du Haut Atlas à 1 000 mètres d’altitude, se cache le Domaine de la Roseraie. Situé dans un parc naturel de 25 hectares, cet établissement est bien plus qu’un hôtel. C’est tout simplement le pionnier en matière d’écotourisme au Maroc. Vues à couper le souffle, circuits de randonnée, balades dans le parc floral, les jardins potager et aromatique, pauses détente au spa ou promenades à cheval, bref tout est pensé pour renouer avec la nature. LIFE vous fait découvrir ce lieu chargé d’Histoire, atypique et familial, qui vit au rythme des saisons….

C'est Nabil Fenjiro, lors d'un week-end de chasse mémorable à Benslimane (lire notre article dans LIFE#09 et sur notre site web), qui nous a convaincu de venir faire un tour dans cette belle région. Quelle riche idée !

Empruntant l'une des plus belles routes de montagne du Maroc, le trajet en voiture pour arriver à Ouirgane est un enchantement. Les derniers virages avalés, nous ne sommes pas mécontents de toucher enfin au but. La première impression est saisissante. Le Domaine de La Roseraie porte décidément bien son nom, nous sommes assaillis de toute part par les couleurs flamboyantes et le parfum des fleurs écloses. C'est plus de dix mille pieds de roses qui tapissent parterres et venelles, contrastant merveilleusement avec le vert de la vallée, l’ocre de la terre ou encore le manteau blanc des sommets enneigés… Voilà, le décor est planté ! Ce sera le théâtre de ce séjour qui s'annonce exaltant.

Happés par la vue impressionnante, nous ne sommes pas pressés d’aller rejoindre nos chambres.

Et ça tombe bien, car toute la famille Fenjiro arrive

30 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

pour nous accueillir chaleureusement.

Monsieur Abdelkader, le fondateur, est venu spécialement de Marrakech pour nous recevoir, car il a cédé les rênes à Nabil et Kenza, ses enfants, qui gèrent désormais l'établissement. En cette belle journée printanière, c'est autour d'un copieux déjeuner traditionnel que nous faisons plus ample connaissance avec la famille. Trois générations de Fenjiro déjeunent aux côtés des clients, sur la vaste terrasse, face à la vallée et bordée de fleurs. Benoit, le mari de Kenza, et Nayle, le fils de Nabil, nous ont rejoint. Et c’est toute la philosophie du lieu : un esprit convivial pour se retrouver avec ceux qu’on aime et se faire dorloter par un personnel attentionné.

Au menu, de bons petits plats marocains et internationaux, mitonnés bien sûr, avec des produits locaux et de saison. Car si vous aviez encore un doute sur le concept, ici, on vous fait renouer avec la nature, sa beauté, ses bienfaits, en respectant le rythme des saisons… À notre époque, le concept nous paraît être dans l’air du temps, mais en 1969, lorsque Monsieur Fenjiro achète cette propriété, il n’en est rien du tout !

séjour • ouirgane

 ABDELKADER FENJIRO

un visionnaire amoureux de la nature Natif de Rabat, Abdelkader Fenjiro a consacré sa vie à l’hôtellerie. Lorsqu’en 1954, il termine son école hôtelière, il enchaîne les stages en France, à Evian, Vichy et Biarritz pour parfaire son savoir-faire.

En 1957, il rentre au Maroc et travaille dans plusieurs hôtels avant de se voir confier la direction de la Tour Hassan à Rabat, puis celle du Palais Jamaï à Fès. En 1966, alors qu’il n’a que 30 ans, il prend les rênes de l’hôtel le plus prestigieux de l’époque, La Mamounia à Marrakech. “L’établissement était fréquenté par tout le gratin international mais les installations étaient un peu dépassées et on rencontrait de sérieux problèmes d'exploitation.”

Un jour, un ami proche lui fait découvrir une propriété, qui deviendra le Domaine de la Roseraie… Il tombe instantanément sous le charme des lieux, et décide d’écouter les conseils de cet ami, et d'en faire une résidence hôtelière avec un concept totalement novateur. “J’ai tout de suite adhéré à cette idée de faire un hôtel en pleine nature et de proposer un retour aux sources.”

”

Pour la réalisation de ce projet au fil du temps, j’ai l’impression que j’ai toujours été guidé par la nature.

En 1970, après cinq ans de bons et loyaux services à La Mamounia, Abdelkader se lance donc dans une drôle d’aventure. Loin de ce qui se fait à l’époque, sans électricité et avec une main-d’œuvre locale qu’il forme, un premier bâtiment voit le jour au cœur de cette nature.

“Je voulais respecter les matériaux de la région et faire en sorte que l’établissement se fonde dans son environnement pour ne pas dénaturer le paysage.

J’ai tout fait petit à petit et uniquement grâce à l'auto-financement. Et c'était bien compliqué, car au début les clients n'étaient pas légion. Il faut dire que le confort était spartiate les premières années.

L’eau descendait de la montagne via les seghias (canaux d'irrigation) et était un peu boueuse en sortant du robinet. Qui dit pas d’électricité, dit éclairage à la bougie et chauffage au bois. Et bien sûr, pas non plus de téléphone pour prendre les réservations. Donc on faisait sans cesse les allersretours jusqu’au bureau de Marrakech.” )

LIFE is morocco #10 • printemps 2018 I 31

nature & aventure

Un pari risqué mais payant car le bouche à oreille fonctionne. Le projet se construit au fur et à mesure.

D’abord, c’est le restaurant qui attire des groupes venus chercher le calme pour une journée. Grâce à ce succès, Abdelkader fait construire des bungalows, amenant les clients à rester davantage.

Pendant de nombreuses années, le restaurant était alimenté par son propre élevage, sa bassecour, les produits de son potager et de ses vergers et proposait une table simple garnie des produits du terroir. La plus grande fierté d'Abdelkader reste à ce jour d’avoir porté son projet avec les gens du village. “On a tout fait avec la main-d’œuvre locale. Maçons, peintres, menuisiers, plombiers et aussi serveurs et femmes de chambre… On a formé plus de soixante personnes et ils ont évolué avec nous. Maintenant, on a parfois plusieurs générations d’une même famille qui travaillent ici.”

Une transmission qui s'applique aussi à la famille Fenjiro puisque Abdelkader a passé la main à ses enfants, tout en gardant un œil bienveillant sur le domaine. Nabil s’occupe de la partie hôtellerie, Kenza du spa avec une attention particulière pour le jardin aromatique, qui alimente ses soins en plantes et herbes fraîches. Ils sont accompagnés par Benoit, le mari de Kenza, qui gère la partie activités. “C’est une belle histoire familiale. Au départ, ce n’était pas gagné mais je n’ai jamais regretté mon choix, au contraire j’en suis fier !”

32 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

Piscine principale - vue de la

 VISITE GUIDÉE DE LA PROPRIÉTÉ Maintenant que l’on comprend un peu mieux l’histoire du lieu, comment il a vu le jour et a grandi au fil des années, Nabil et Kenza nous font visiter la majeure partie de la propriété. Impossible de tout voir car c’est immense ! On compte deux restaurants avec leur terrasse, une grande salle de yoga avec son parquet en bois et sa vue imprenable sur la vallée (pouvant aussi se transformer en salle de banquet), des salons répartis dans les différents bâtiments, idéaux pour des mariages ou des événements privés, ainsi qu’une salle multimédia qui se transforme en discothèque (platines et jeux de lumière compris !) Les pièces sont immenses mais gardent leur cachet grâce aux mobiliers traditionnels (parfois d’origine) et aux cheminées, éléments indispensables à la convivialité.

Les bâtiments se fondent parfaitement dans le paysage. En allant vers les jardins, on passe devant la piscine principale et ses transats, et on découvre les différents bungalows qui jalonnent la propriété.

Aujourd’hui, l’établissement compte quarante chambres avec tout le confort : eau courante et électricité bien sûr, et même la climatisation !

séjour • ouirgane

Jardin aromatique Kenza & Benoit

 LA ROSERAIE SPA RETREAT Ouvert il y a trente ans par Monsieur Fenjiro, qui proposait des cures thématiques inspirées des centres d’hydrothérapie d'Evian et Vichy, c’est plus récemment que Kenza et Benoit ont remis au goût du jour ce spa pour en faire un temple dédié au bien-être, puisant dans le terroir et la tradition berbère.

terrasse sur le toit du restaurant

Certains bungalows ont une piscine privée. “C’était important que nos clients aient aussi leur tranquillité.

Certains n’ont pas envie de partager la piscine principale et peuvent profiter aussi d'un jacuzzi avec une vue unique sur les montagnes !” nous glisse Nabil en nous dévoilant un véritable petit coin de paradis.

Après des études en commerce international et un poste de responsable marketing, Kenza a un déclic en lisant un article sur le monde du bien-être. “Je me suis totalement reconnue dans la description d’un bon spa manager. J’ai donc repris des études en France dans une école spécialisée pour apprendre les techniques de soins, le marketing ou encore la gestion d’un spa.” Ayant grandi dans les allées du Domaine de La Roseraie, c’est tout naturellement qu’elle revient s’installer ici pour s'occuper du spa.

Benoit, emballé lui aussi par le projet, met à profit son expérience dans les métiers du bâtiment en France pour la rénovation des installations. Le concept coule de source. Le spa mettra en avant le bien-être par les plantes de la région et proposera, à l’image du Domaine, un ressourcement par la nature et ses bienfaits. )

Au gré des allées, certaines protégées par de grands arbres, on découvre les plantes et arbustes, les espèces endémiques de la région, que Kenza se fait un plaisir de décrire, de nous faire sentir et goûter. On découvre le grand potager, dans lequel on récolte quelques légumes au passage, ainsi que le jardin aromatique qui approvisionne le restaurant mais aussi le spa pour les tisanes et les soins. Kenza connaît tout par cœur, l’art de prendre soin des plantes et leurs nombreux bienfaits.

Loin de la frénésie citadine, déconnectés du quotidien, avec en prime ce bol d'air vivifiant et ces paysages époustouflants, la magie des lieux commence à opérer… On se sent déjà apaisés et sereins, état d'esprit idéal pour aller découvrir le spa.

Et on peut faire confiance à Kenza et à son équipe pour nous bichonner.

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nature & aventure

Pour aller plus loin, Kenza nous initie aux secrets de beauté des femmes berbères à travers des ateliers qu’elle organise au Labo’ du spa. “On oublie souvent qu’il n’est pas nécessaire de prendre beaucoup de temps pour se faire du bien. En cinq minutes, je montre qu’on peut faire ses propres recettes de tisanes, et s’octroyer une pause bien-être… et déjà en tirer des bénéfices et un certain apaisement.”

Pour appuyer cette volonté de favoriser les produits issus du terroir, Kenza a misé sur la marque Charmes du Maroc. Une marque marocaine et familiale, initiée par le docteur Abdelhay Sijelmassi qui, elle aussi, est basée sur le savoir-prendre soin de soi grâce aux plantes et aux produits naturels. Une philosophie partagée qui donne encore plus de cohérence à La Roseraie Spa Retreat.

Parlons de choses concrètes à présent, puisque, vous vous en doutez, nous avons testé les soins afin de mieux vous en parler, et aussi parce qu’on en avait terriblement envie ! “On a souhaité garder l’authenticité du bâtiment, qui par ailleurs, était déjà très beau avec sa grande verrière offrant l’impression d’être au cœur de la nature.” Le spa a donc été rénové et repensé tout en gardant son architecture d’origine. La décoration est moderne et épurée : mobilier et artisanat berbères, touches de couleurs vives qui relèvent l’ensemble.

Piscine intérieure avec vue sur la nature, salles de hammam privatives, cabines de massage à la déco personnalisée, les espaces sont cosy et chaleureux, pensés comme un circuit afin qu’on ne croise personne. La salle de relaxation est une invitation à la détente, avec sa douce fontaine, son feu de cheminée, ses fauteuils et gros coussins, ses livres à feuilleter et ses tisanes à siroter… On y resterait bien toute la journée.

depuis de nombreuses années. “Mohamed, par exemple, était là avec Papa il y a plus de trente ans ! Nous lui avons fait suivre des formations afin qu’il évolue avec nous. Il en est de même pour Amina. Et ensuite, ce sont eux qui ont formé les autres membres de l’équipe.” C’est cet esprit convivial et bienveillant si cher au Domaine de la Roseraie qu’on retrouve, dès la prise en charge et tout au long de l'expérience. Rien n’est laissé au hasard, les filles ou Mohammed, nous expliquent au fur et à mesure, les soins, les plantes utilisées et leurs bienfaits, nous demandent si la pression convient ou si nous sommes dans les bonnes conditions pour apprécier nos soins... C’est agréable car on se sent bercés, on peut complètement se détendre.

Et ce sont ces petites touches qui font toute la différence. Le spa a été pensé dans les moindres détails. À notre arrivée, nous sommes accueillis par une équipe aux petits soins, travaillant ici

Quant aux plantes du jardin et de la région, on a pu les apprécier à travers le hammam, où bien sûr, savon noir et ghasoul sont de la partie aux côtés d’une autre tradition marocaine, un peu oubliée, la

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Spa suite avec hammam privatif

séjour • ouirgane

Cabine de soin aux “cristaux de sel de l’Himalaya”

tabrima. Ce mélange de plantes permet d’hydrater la peau en profondeur et stimuler la circulation avec son application en petits massages circulaires.

Pour ce qui est des soins, on vous conseille l’un des soins signature, le massage énergétique aux pochons aromatiques, pratiqué sur une table chauffante, recouverte de cristaux de sel de l’Himalaya. Clin d’œil aux “bains de sable” pratiqués à Merzouga, dérivés de la psammothérapie qui permet de soulager les douleurs rhumatismales et articulaires par la chaleur. Ce massage associe les bienfaits bioénergétiques du sel aux principes actifs des plantes fraichement coupées, pour revitaliser notre corps. Une vraie parenthèse hors du temps qui se termine par une séance de chromo-relaxation pour un atterrissage en douceur !

Concept abouti, protocoles maîtrisés, attention portée au client, qualité des soins et des praticiens, franchement cela fait partie d'une des meilleures

Salle de repos du spa

expériences de spa testées au Maroc. Les “mauvaises énergies” ont été chassées avec douceur et fermeté, l'esprit est apaisé, le corps parfaitement détendu… on en sort vraiment “reboosté”. On est tellement bien que l'on prolonge cette bulle de bien-être dans la salle de repos, devant la cheminée, en discutant tranquillement avec Kenza, passionnée par son sujet. Et curieux comme nous le sommes, nous voulons tout savoir !

Prochain projet pour elle, développer en partenariat avec son ancienne école Élégance Spa & Beauty Academy à Nice, un volet de conseil et de formation au Maroc. Elle pourra ainsi aider à développer ou à repenser la conception de spas, conseiller sur les cartes de soins ou encore accompagnée de son équipe, former les thérapeutes. Cela augure donc d’autres spas de cette qualité, que nous nous ferons une joie d'essayer ! )

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séjour • ouirgane

 ACTIVITÉS & ALENTOURS Après un dîner au coin du feu et une bonne nuit de sommeil réparateur dans un lit immense et confortable, nous partons à la découverte de la région. En chemin, nous apercevons les premiers itinéraires de randonnée, le tennis, ainsi que le club équestre, le premier de toute la région de Marrakech.

Haut Atlas - Vallée de Ouirgane vue de Tikhfist

Et pour découvrir les alentours, on a le choix ! C’est Benoit qui sera notre guide. Originaire du Sud de la France, il s’est très bien acclimaté à la vallée de Ouirgane. Il faut dire que des projets, il y en a à La Roseraie. Outre le spa, il supervise toutes les activités proposées sur le Domaine et dans ses environs. Il conseille ainsi les clients sur les randonnées à faire dans la région. Que ce soit à pieds, à cheval, en quad ou à VTT, voire même en vélo électrique, il y a de quoi faire et ce, quel que soit son niveau !

On en profite d’ailleurs pour partir à Tikhfist, un petit village dominant toute la vallée de Ouirgane et le Haut Atlas. En plus de ses maisons typiques blotties à flanc de roche, faites de pierres et de terre, le village nous offre un sublime panorama avec en filigrane, le plateau du Kik et le Toubkal. En cette journée ensoleillée, la vue est extraordinaire !

Venir à La Roseraie, c’est se ressourcer et profiter des bienfaits de la nature. Qu’elle soit à l’état brut, cultivée dans le potager ou encore savamment travaillée dans les jardins, Mère Nature y est plus que généreuse.

Nous voilà désormais membre de cette grande famille, car finalement, les bonheurs les plus simples sont souvent les plus beaux et les plus marquants ! <

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> Domaine de la Roseraie Km 60 route de Taroudant - Ouirgane Tel. 05 24 43 91 28 - bookings@laroseraie.ma G Domaine de la Roseraie Resort and Spa www.laroseraiehotel.com

G La Roseraie Spa Retreat - Ouirgane www.laroseraiesparetreat.com

nature & aventure

ASSOCIATION

TAMOUNTE Par Camille Chataignier

L

ors de notre rencontre avec Kenza et Benoit à La Roseraie, ils ont attiré notre attention sur les conditions de vie parfois très rudes des populations habitant ces régions montagneuses. Particulièrement sensibles à ces problèmes, ils ont créé, en 2016, une association pour la promotion de la femme et de l'enfant en milieu rural, basée au village de Ouirgane. C’est ainsi qu’est née l’Association Tamounte, qui signifie “ensemble” en berbère. LIFE a souhaité mettre en lumière cette initiative inspirante et altruiste ainsi que les projets primordiaux qu'elle défend, car notre soutien à tous est essentiel pour aider l'association à poursuivre son action et accomplir ses rêves.

Admirative du travail des femmes de la région qui fabriquent de superbes tapis boucharouites (bouts de chiffons), Kenza a créé une association portée par les femmes du village pour les aider à valoriser leur savoir-faire artisanal et obtenir ainsi un revenu. Et si elle est à l’initiative du projet, elle n’y travaille qu’en tant que bénévole. En effet, ce sont les femmes du village elles-mêmes, animées par Amina et Najat, l'épouse de Mohammed du spa, qui en sont les principales actrices. Avec ses deux locaux situés à différents endroits de la région pour être au plus près de ces femmes, l’association est un vrai lieu de rencontre et d’échange pour ces femmes et aussi un moyen de transmission de leur savoir-faire aux générations futures. On peut donc facilement aller les voir travailler, leur commander et acheter des tapis, des objets en crochet et tricot, travaillés de manière traditionnelle tout en associant les dernières tendances en matière de design et décoration.

Tout naturellement, la problématique liée à l'éducation des enfants s’est imposée, donnant naissance à plusieurs actions salutaires. Le bâtiment vétuste ou encore la pénurie de fournitures scolaires incitent Kenza à lancer une levée de fonds sur les réseaux sociaux. D’autres bénévoles, quant à eux, collectent des fournitures scolaires.

Ainsi l’association a pu organiser l’opération rentrée scolaire 2016, puis 2017, en fournissant cartables, livres et fournitures à 200 enfants de l’école primaire. De plus, les dons récoltés ont permis de financer la rénovation de l'électricité, des toitures et de la peinture, ainsi que la construction d’une nouvelle salle de classe. Aujourd’hui, l’école compte quatre classes et accueille 200 enfants répartis sur six niveaux scolaires. Un projet abouti, qui fonctionne grâce à la mobilisation des femmes

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association • ouirgane du village, et qui perdurera avec le soutien et la générosité de tous. D'ailleurs, Kenza n’hésite pas à en parler aux clients de La Roseraie et réussit bien souvent à obtenir de nécessaires subsides. Plusieurs footballeurs marocains et français sont notamment venus pour faire un match avec les enfants et ont financé, au nom du CDES, leur centre de formation, leurs fournitures pour une année entière.

Un moment magique pour les enfants qui parlent encore des dribles d’Abdessalam Ouaddou, footballeur international marocain ou de Mikaël Silvestre, ancien joueur de l'équipe de France.

En plus du travail sur l'apprentissage et l'organisation des fêtes de l’école, l’association œuvre également à sensibiliser les enfants à l’hygiène et à l'écologie.

Constatant que les élèves, rentrant à l'école à l'âge de 5 ans et demi, avaient du mal à se concentrer et à rester assis une demi-journée, l'idée de créer une crèche a germé. L’Association Tamounte a décidé d'aider une des femmes du village qui accueillait déjà les tout-petits.

Elle organise alors une collecte de fonds pour louer et rénover une maison, acheter du matériel et des équipements. “Faire simple mais bien !”

Pari réussi car la “Crèche & Maison des enfants” a ouvert ses portes en octobre 2017, portée par cinq éducatrices qui accueillent une quarantaine d'enfants chaque jour !

Et pour aider les familles qui n’ont pas les moyens de payer les frais de crèche (50 DH/mois par enfant), l’association propose de parrainer ces enfants.

Jamais à court d'idées, Kenza se concentre déjà sur un autre projet, celui de construire une écocrèche, un bâtiment écologique qui appartiendrait à l’association pour accueillir encore plus d’enfants dans les meilleures conditions, et continuer à les stimuler et à les éveiller !

Vous l’aurez compris, l'Association Tamounte a besoin de notre soutien pour offrir de l’espoir...

Alors soyons généreux ! <

> Pour en savoir plus, contactez Kenza Kenjiro : Tel. 06 73 73 14 92 G Association Tamounte - Ouirgane

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nature & aventure

séjour • zagora - chegaga

AZALAÏ DESERT LODGE & CAMP ZAGORA - CHEGAGA

Crédits photos ©Lillia Sellami

EXPÉRIENCE INOUBLIABLE AU CŒUR DU DÉSERT

nature & aventure

N

Par Raphaelle Vinon - Crédits photos ©Lilia Sellami

ous vous avions déjà emmené à Oualidia, à la découverte de Azalaï Beach Cottage, face à l'océan dans notre 7e édition…

Aujourd'hui, nous faisons cap vers le sud, direction Zagora et sa région, pour d'authentiques émotions “sahariennes”, en compagnie de Bouchaib Harmouzi qui nous ouvre les portes de son Azalaï Desert Lodge, dans la palmeraie de Zagora, et de son Desert Camp, niché au creux des dunes de Chegaga.

De Marrakech, nous avons pris l'avion direction Zagora en faisant une brève escale à Casablanca.

Arrivés dans le petit aéroport en fin d'après-midi, Brahim, le bras droit de Bouchaib sur place, nous attend. Des mélopées aux accents “blues du désert” s'échappent du poste-radio de la voiture qui nous mène au lodge. Le soleil couchant caresse de ses derniers rayons la cime des palmiers dattiers et des silhouettes de villageois enturbannés, “enchèchés” devrais-je dire, complètent le tableau…

Encore quelques mètres de piste à franchir le long des murs en terre d'un douar (petit village typique) bordant la palmeraie, et on passe le haut portail du Azalaï Desert Lodge.

On découvre alors une large bâtisse de plein pied en pisé (terre crue), aux murs en pierre ardoise et ocre, et gouttières en bois de palmiers. Sur le toit, une magnifique terrasse coiffée d'une pergola en palme, semble juste parfaite pour capter la lumière du crépuscule.

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Passé le lobby, les larges baies vitrées des salons salle à manger bibliothèque en enfilade dévoilent le jardin et la piscine bordée de rochers et de figuiers de barbarie. Je me frotte les yeux : non, ce n'est pas une hallucination ! c'est bel et bien un vieil avion Piper à hélices, posé au beau milieu du jardin…

Voyage dans l'espace, et dans le temps, le dépaysement est puissant. En parcourant le parc le long de ses allées de pierres, ponctué de hamacs, d'un lit suspendu, et d'un baldaquin, on s'attendrait presque à croiser Saint-Exupéry. C'est justement le nom de l'un des neuf bungalows avec terrasse privative, répartis dans les 7 000 m2 du jardin, qui portent chacun le nom d'un célèbre artiste ou écrivain voyageur : Loti, Matisse, Théodore Monod, Marco Polo, Lawrence d'Arabie… Pour ma part, je choisis la chambre Ibn Battûta (célèbre explorateur et voyageur marocain d'origine berbère), avec son somptueux coffre indien, et son alcôve aux tissus satinés, pour une sieste à la sauce mille et une nuits.

séjour • zagora

 L'AVENTURE AZALAÏ Comme pour tous les projets de Bouchaib, tout commence par un coup de cœur : quand il visite la région par hasard, en 1998, il est tout de suite conquis par la beauté des lieux. Quand il repasse à Zagora en 2006 en plein mois de Ramadan, il visite quelques terrains et tombe en arrêt devant ce vaste domaine planté de palmiers : en quatre jours, l'affaire est conclue et le projet Azalaï (du nom des anciennes caravanes qui transportaient le sel) démarre.

Quand son ami l'artiste peintre Régis DelèneBartholdi vient visiter les lieux, il en tombe littéralement amoureux, et décide de concevoir la décoration du lodge. Cartes anciennes, fauteuils club, gramophone, bibliothèques, cheminées, portes et meubles anciens en bois, que Bouchaib a chinés aux quatre coins du Maroc…

L'ambiance rétro archi cosy du lobby et des salons se retrouve également dans les chambres à

thèmes qui transportent chacune dans un univers différent : ailes d'avion, vieille machine à écrire et fac-similé de lettres de l'écrivain dans la chambre Saint Exupéry, herbiers aux murs dans la chambre Monod,… Chaque chambre est un voyage dans le voyage.

Côté construction, l'architecture est épurée, parfaitement intégrée au douar, avec des pierres locales, du bois de palmier, des bejmats au sol, et on a recours à l'énergie solaire et au recyclage des eaux usées pour l'irrigation du jardin.

Quant à l'histoire de cet avion Piper anachronique, Bouchaib nous la raconte au coin du feu, pendant qu'on se régale d'une salade fraîche et d'un tajine fondant poulet aux citrons confits et olives vertes.

C'est un ami qui lui en fait cadeau : l'idée -poétiquede départ était de poser l'avion dans le campement au cœur des dunes. Impossible pour des raisons de sécurité et d'autorisation. Il atterrit finalement dans le jardin du lodge, clou de la mise en scène décorative. )

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nature & aventure

 EN ROUTE VERS LE DÉSERT Après une douce nuit bercée par les grillons et un réveil paisible au son du chant des oiseaux, on savoure le petit-déjeuner devant la piscine du lodge avant le départ pour le désert.

Msemen, fromage frais, confitures et yaourt maison, jus frais, œufs dans tous leurs états… Servi dès les premiers rayons du soleil, le petit-déjeuner est un vrai festin.

Mais l'envie de découvrir le désert prend vite le pas sur la gourmandise, et nous chargeons la voiture dans la bonne humeur. Direction Azalaï Desert Camp, à 60 km de piste de Mahmid et de la fin du goudron.

Des paysages aux allures de savane cèdent vite la place à un décor désertique caillouteux (hamada) au camaïeu gris-violet.

44 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

Au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans le désert de Chegaga, la trace de l'homme se fait de plus en plus discrète, et la nature comme délivrée, reprend sa toute-puissance.

De part et d'autre de la piste, des touffes de plantes vertes vivaces -rien de moins qu'une variété de roquette sauvage délicieuse- semblent régaler les troupeaux de dromadaires qui paissent tranquillement en compagnie de leurs petits aux allures de véritables peluches vivantes.

Le paysage, toujours caillouteux alterne avec des dunes de sable. Passé une dernière crête, c'est un horizon de sable à perte de vue qui s'étend devant nous.

Au volant du 4x4 malgré un petit vent de sable qui semble brouiller la piste, Brahim nous explique qu'il connaît tant son désert par cœur qu'il pourrait conduire les yeux fermés… Respect !

séjour • chegaga

Crédits photos ©Reda Lemniai & ©Fabien Cauche

 LE CAMP Un dernier “bondissement” du 4x4 et nous découvrons le campement, accueillis par le franc sourire de nos hôtes : plantée dans ce somptueux décor tout de sable, la tente principale, qui fait office de salon-salle à manger, avec ses canapés en cuir, ses malles anciennes, son sol natté, ses tables en bois, distille une atmosphère hors du temps.

Dispersées aux creux des dunes, de part et d'autre du camp central, se trouvent les tentes d'hébergement, chacune avec sa terrasse ouverte face à l'horizon, son sol en parquet, et sa salle de bain (lavabo avec réserve d'eau, toilettes chimiques et grande bassine en métal pour une douche chaude improbable, livrée sur demande dans la tente, sous forme de pompe manuelle). Quand luxe rime avec astuce et simplicité… Fauteuils club en cuir, secrétaires en

bois, malles de voyage anciennes, complètent ce décor “Out of Africa” version désert.

Pour créer un tel niveau de confort en plein désert, qui nécessite une organisation logistique hallucinante, il fallait bien le grain de folie de Bouchaib, son ingéniosité et son sens du détail : les tentes qu'il a lui-même dessinées, des cuisines, qui offrent un service de repas servis sur les terrasses des chambres, dignes du meilleur hôtel. Sans oublier un parcours de golf, aménagé sur les dunes, avec des greens en gazon synthétique, pour putter en plein désert… Un modèle de golf écolo qui devrait faire exemple…

En plus du camp de base, Bouchaib dispose aussi de trois tentes transportables selon les envies d'isolement des clients. Depuis l'Azalaï Camp, Brahim et son équipe proposent des excursions en chameau, à pied ou 4x4 au cœur du désert. )

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nature & aventure

 UNE NUIT AU MILIEU DES DUNES

 RÉVEIL DANS LE DÉSERT

Après une bonne douche réparatrice dans ma tente-suite top confort, je me drape dans l'un des élégants burnous à disposition, direction la tente principale pour un merveilleux dîner à la lueur des bougies. Mets délicieux, pétales de roses séchées sur la nappe blanche, vaisselle en porcelaine et couverts en argent, on est au comble du raffinement !

Au petit matin, la lumière sur l'horizon de la mer de sable, encore vierge de traces de pas, est simplement époustouflante. Pour les adeptes de yoga, c'est le moment idéal pour s'offrir une séance mémorable de salutations au soleil sur la crête d'une dune. Là encore c'est un somptueux petit-déjeuner qui nous est servi en plein air face aux dunes. Le jus d’orange fraîchement pressé est servi dans de jolis verres Kessy (lire notre article dans LIFE#09 et sur notre site web), qui semblent faire partie depuis toujours de ce décor de rêve.

Notre hôte nous invite à sortir de la tente pour admirer le ciel. Même le plus blasé des voyageurs, ne peut résister à la beauté des nuits étoilées : confortablement allongés sur des coussins moelleux et des transats disposés devant notre tente, tandis que les hommes allument un grand feu de camp, on se laisse gentiment happer par la voûte céleste.

Le temps semble arrêter sa course, c'est la détente absolue… à la lueur des flammes du brasero, Brahim nous conte le désert (voir notre encadré ci-contre), et il est temps pour chacun de regagner sa tente, et son lit douillet, digne d'une chambre grand luxe.

Sommeil profond et paisible garanti !

46 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

 RETOUR AU LODGE Première leçon du “saharien” débutant : on quitte toujours le désert à regret ! Sur la piste du retour à Zagora, le paysage nous dévoile d'autres lumières, d'autres points de vue, succession de paysages à couper le souffle. Nous recroisons les troupeaux de dromadaires, fidèles gardiens des portes du désert, en train de paître, et qui semblent nous saluer au

séjour • zagora - chegaga

”

Dieu a créé l'eau pour purifier le corps, et le désert pour purifier l'âme... C'est un lieu de paix, de sérénité, de liberté, propice à la spiritualité et aux belles rencontres.

Brahim, le philosophe du désert

passage. Un petit stop à Zagora centre-ville pour acheter quelques excellentes dattes locales (dont les fameuses Majhoul, bien charnues et mielleuses à souhait) et c'est le retour au lodge pour se remettre en douceur de toutes ces émotions sahariennes autour d'une bonne table…

 UNE OBSESSION : REVENIR… Ne serait-ce que pour tester les nouvelles chambressuites du lodge que Bouchaib prévoit d'inaugurer bientôt… Et surtout revivre cette expérience inoubliable au cœur du désert, comme pour vérifier que ce campement de rêve n'était pas un mirage ou une facétie de mon imagination ! <

> Azalaï Desert Lodge & Camp Zagora Commune de Ternata, Douar Tissergate - Zagora Tel. 06 61 16 43 94 - info@azalaidesertlodge.com www.azalaidesertlodge.fr G Azalai-Desert-Lodge-Camp

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nature & aventure

ESCAMPETTE BALADE EN MONKEY BIKE

48 I LIFE is morocco #10 â&#x20AC;¢ printemps 2018

balade au vert

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Par Camille Chataignier

écouvrir l’arrière-pays de la ville ocre de manière fun et authentique, voilà ce que nous propose désormais Escampette avec ses virées champêtres et montagnardes. Au “guidon” de ses monkey bikes, des mini-motos sans permis de conduire, Stéphanie Faitrouni nous fait sillonner les alentours de Marrakech avec pour seule aide un road-book version application mobile.

Cela fait deux ans que Steph, cette jeune belge pétillante aux origines siciliennes et libanaises, a quitté la République Dominicaine pour venir s’installer à Marrakech. Passionnée de moto et de découvertes, elle aime parcourir le Royaume à la rencontre d’un Maroc authentique, et aussi se perdre dans les rues de la ville sans trop savoir où aller et se laisser porter au fil des belles rencontres.

Rapidement, sa passion pour la moto la rapproche de Thomas Chabrières, fondateur de Marrakech Insiders, dont on ne vous présente plus les balades en side-car. “C’est une superbe rencontre, et comme on a le même amour des motos, je lui ai rapidement fait part de mon envie de monter mon projet autour des monkey bikes et il m’a apporté son aide et son expertise pour le mener à bien.” Et si ces deux passionnés travaillent en parfaite collaboration, leur cible et les expériences proposées ne sont pas les mêmes.

Avec Escampette, le but est de proposer une nouvelle expérience, un voyage original en minimoto (48 cm3) accessible à tous, qu’on ait ou pas un permis et un gros budget. Pour cela, Steph a concocté plusieurs périples hors des sentiers battus, allant de un à trois jours, et que chacun peut faire en totale autonomie, avec le confort de l'assistance en plus.

”

J’ai voulu offrir un moyen abordable et original aux personnes qui, comme moi, aiment voyager, faire de nouvelles rencontres et découvrir le pays de manière autonome, tout en les orientant et en leur assurant un filet de sécurité.

Alors concrètement, comment cela se passe-t-il ?

Et bien c’est tout simple : on télécharge l’application sur laquelle on pourra suivre les itinéraires proposés et les arrêts vivement conseillés jusqu’à l'hôtel où l'on passera la nuit. Avant de partir, Steph nous fait un petit cours de conduite et de mécanique.

Les motos sont étonnamment maniables, légères et faciles d’utilisation. Elles ne dépassent pas les 60 km/h et au niveau autonomie, on peut rouler sur plus de 100 km avant de devoir passer par la case station essence. )

LIFE is morocco #10 • printemps 2018 I 49

balade au vert

Il ne nous reste plus qu’à attacher notre casque pour mettre les gaz ! Tous les itinéraires que ce soit vers Imlil, Tahnaout, Ouirgane... se font non loin des routes principales mais privilégient les petites routes et les pistes tout en restant très abordables pour des néophytes. Et si on est un peu aventurier, on a toujours le choix, quitte à se perdre, d'explorer de nouveaux itinéraires.

“Quand je visite un pays, j’aime me balader des heures et m’y perdre. C’est comme ça qu’on fait les meilleures rencontres, qu’on discute avec les gens, qu’on finit par aller déjeuner chez un tel ou par boire le thé chez un autre. C’est ce que je propose tout en ayant la sécurité de l’application et la possibilité de nous appeler afin qu’on vienne, si besoin, changer la moto en très peu de temps.”

Et pour être sûr de passer une bonne nuit, celle qu’on surnomme désormais “The Monkey Girl” a sélectionné avec soin des lieux hors du commun dans lesquels on séjournera en demi-pension pour plus de confort ! Pour les courageux mais pas vraiment téméraires, on peut partir accompagné d’un guide.

50 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

Et comme Steph a longtemps travaillé dans l’univers de l’événementiel, elle a anticipé les enterrements de vie de garçon et autres événements d’entreprises avec des goodies et des balades personnalisables.

Avec une flotte de plus de 60 motos, tout est possible ! Au programme de ces “self road-trips” pas comme les autres, du fun, du partage et des rencontres car Steph nous l’assure au volant d’une mini-moto, on ne passe pas inaperçu. “La monkey bike facilite les contacts et les rencontres. Les gens rigolent car c’est fun, et viennent nous parler.

Même les policiers m’arrêtent mais pas pour me mettre une contravention, seulement pour prendre des photos de l'engin !” <

> Tarifs : Circuit 1 jour : 1275 DH Circuit 2 jours : à partir de 2000 DH Circuit 3 jours : à partir de 2750 DH > Escampette Tel. 06 50 99 45 32 - info@escampette-trips.com G Escampette - www.escampette-trips.com

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balade au vert

ÉCO-SCOOTER PROMENADE ÉCOLO & LUDIQUE

Par Camille Chataignier

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ue ceux qui restent en ville se rassurent, ils ne sont pas oubliés !

Depuis quelques semaines, le Sofitel Marrakech, en partenariat avec la société Eco-Scooter Morocco, propose une nouvelle expérience à ses clients et aussi aux personnes de l’extérieur qui souhaiteraient visiter la ville autrement, de manière fun et écologique !

Partons sillonner les ruelles de la médina ou les avenues fleuries de l'Hivernage en scooter électrique. LIFE a testé ce nouveau moyen de locomotion tout à fait dans l’air du temps.

Dès l’entrée extérieure de l’hôtel, nous apercevons nos futurs bolides, à mi-chemin entre une Harley Davidson miniature et une trottinette géante. Ah, je sens qu’on va encore bien s’amuser ! Najat et Kader nous font les présentations. Au départ agents touristiques, le couple s’ennuie derrière des bureaux, et décident de monter leur propre entreprise. Une bonne connaissance du marché et des demandes, ainsi que leur conscience écologique, les guident vers des balades en scooter électrique. Et quoi de mieux que le climat de la ville ocre pour se lancer, d’autant plus que le Sofitel Marrakech adhère rapidement au projet. “Nos scooters sont maniables, légers et extrêmement faciles d’utilisation”, nous dit Kader.

Ne dépassant pas les 40 km/h, ils conviennent même aux enfants à partir de 12 ans. Quelques règles de sécurité plus tard, nos casques enfilés, et nous voilà en route vers la médina. C’est vrai que ces petits scooters électriques sont extrêmement faciles à conduire et en plus aucune nuisance sonore. Quel bonheur !

Pouvant aller sur la route et sur les trottoirs, cela rend nos déplacements très faciles.

Devant la Koutoubia, inutile de vous dire qu’on fait un malheur. Puis, on se lance dans les ruelles et les souks sans problème. En revenant, on décide de longer les remparts avant de regagner l’Hivernage. En famille ou entre amis (on peut louer jusqu’à six scooters et bientôt dix simultanément), c’est un moyen très abordable et ludique de faire une balade en ville, avec en prime le fait d’être en totale harmonie avec son environnement ! <

> Tarifs : 300 DH pour une heure, 500 DH pour deux heures possibilité de demander un accompagnateur (compris dans le prix) > Infos auprès du concierge au Sofitel Marrakech : Tel. 05 24 42 56 00 - 06 09 13 67 01 G Ecoscootermorocco

52 I LIFE is morocco #10 • printemps 2018

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