Bulletin bois 111/2014

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Bulletin bois 111/2014 Complexes dʼhabitation Immeubles de logements Citypark, Sursee Immeubles ‹Champagny new›, St-Sulpice Lotissement Minergie-P Buchthalen, Schaffhouse Ensemble Gartenstrasse, Oberglatt Quartier de Neugrüen, Mellingen Logements au Schaffhauserrheinweg, Bâle

Dans le quartier de Neugrünen à Mellingen, le revêtement de façade en tavillons de grand format crée l’unité du complexe. Architecte et concepteur général: Dietrich Schwarz Architekten AG, Zurich


Habitat: le bois polyvalent L  es complexes de logements documentés dans ce Bulletin bois offrent un aperçu de la diversité des réalisations en bois, que ce soit dans leur forme ou dans leur mode de construction. En observant les enveloppes, on constate que si le bois fait valoir ses atouts en termes d’efficacité et de rationalisation, la matérialisation de la façade n’a plus d’apparence prédéfinie, et s’adapte au contraire individuellement à la conception architecturale de l’ensemble. Revêtements de façade en verre, en métal ou en bois, mettent en harmonie la valeur du site, la construction et l’esthétique. Les volumes fusionnent au profit de la qualité des espaces intérieurs et des biais, des niches et des oriels animent alors les lieux de vie. Des profondeurs, des arrondis ou des décrochements réinventent les façades et leur procurent une nouvelle richesse. L’expression variée de la construction en bois semble ainsi nous réserver encore de nouvelles découvertes. Le bois, grâce aux concepteurs architectes ou ingénieurs, et aux entrepreneurs, firmes d’importance ou PME familiales, repousse en effet chaque jour les limites de son domaine de mise en œuvre vers les confins de l’imagination. Alors qu’il y a quelques années encore la construction en bois se concevait comme un tout liant enveloppe, structure primaire et secondaire, la mixité des matériaux se fait toujours plus présente. Planchers, toitures ou parois bois sont désormais mis en œuvre en complément de systèmes poteaux-poutres en acier ou poteaux-dalles en béton, pour lesquels l’utilisation des ossatures bois en façade par exemple, en intégrant directement l’isolation dans leur épaisseur, permet d’accroître la surface dédiée aux logements. En instaurant ainsi une complémentarité entre les constructeurs bois, avec leurs impératifs de précision et d’anticipation notamment au niveau de l’intégration des techniques, et les autres corps de métier, la phase intensive de conception n’est plus dédiée uniquement à la rechercher de solutions techniques ou d’optimisation des phases de construction, mais peut apporter une richesse de détail et de matérialisation. Des solutions originales se font alors jour et il est certain qu’aujourd’hui, les potentialités d’un tel développement ne sont pas encore épuisées.

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Roland Brunner Communication technique Lignum


Immeubles de logements Citypark, Sursee L’ancien propriétaire de cette parcelle, un artisan pépiniériste, a déménagé et souhaitait valoriser son bien-fonds situé à proximité de la vielle ville de Sursee en réalisant un nouveau lotissement. Cette réalisation au caractère durable et orientée vers l’avenir, apparaît désormais comme une vitrine environnementale. Le désir de la ville de Sursee de densifier la périphérie immédiate du centre l’a conduite à élaborer un plan d’affectation modifiant les zones existantes. En collaboration étroite avec la commission d’urbanisme, celui-ci a été soumis au peuple qui l’a accepté. Un concours portant sur la zone verte à proximité, englobant la rivière Sure, a fixé la physionomie des alentours. Le lotissement s’ouvre donc vers un parc alors que les zones de stationnement visiteurs sont reportées à l’arrière côté rue. Le cheminement piétonnier existant le long de la Sure est préservé, tandis que, longeant les bâtiments, un chemin conduit directement à la vielle ville. Le complexe se compose de trois unités résidentielles se répartissant sur quatre parcelles entre la rivière Sure et une rue calme à l’arrière. Les bâtiments se trouvent ainsi à l’écart des nuisances du trafic. La situation profite d’un dégagement attractif vers la verdure, la rivière et les premiers éléments de la vieille ville. Grâce à sa matérialisation réfléchie, le lotissement s’insère de manière sensible dans ce quartier de la bourgade. Les immeubles se caractérisent ainsi par leur forme épurée et la matérialisation contemporaine de leurs façades. L’implantation des bâtiments préserve en outre les ouvertures des immeubles voisins vers le noyau historique. Les matériaux du revêtement extérieur se réduisent essentiellement au bois et au métal: un lambris vertical et des bandeaux métalliques horizontaux en correspondance des planchers et de la toiture. De larges fenêtres ainsi que deux balcons par étage interrompent la façade et

ouvrent la vue vers les alentours. Si les ouvrages paraissent au premier abord pratiquement semblables, ils se distinguent par de subtiles variations. Ainsi l’asymétrique des deux ailes des bâtiments s’interpénètrant permet-elle à chaque unité de profiter de manière idéale de la lumière. Les deux premiers immeubles comprennent des appartements de 2,5 3,5 et 4,5 pièces en location, tandis que le dernier accueille une répartition semblable destinée à la vente. Les appartements loués disposent chacun de deux balcons orientés l’un au levant et l’autre au couchant. Dans le dernier immeuble, les balcons s’ouvrent largement à l’est vers les arbres du parc situé entre les deux bras de la rivière. Les appartements en attique profitent en outre d’une vaste terrasse et d’un balcon. Au sous-sol, le garage souterrain relie l’ensemble du complexe et offre de cette manière un accès à l’abri des intempéries, alors que les places de visiteur s’étendent à l’air libre le long de la rue.

Les immeubles s’appuient sur un socle en construction massive. Les cages d’escalier et d’ascenseur sont également réalisées en béton et assurent ainsi la stabilité des ouvrages et l’incombustibilité des voies d’évacuation. Afin de transmettre les efforts issus des diaphragmes de plancher dans les noyaux de stabilisation excentrés, des profilés métalliques sont intégrés dans les planchers en caissons. L’ensemble des parois extérieures et intérieures sont réalisées en ossature bois. Les immeubles répondent au standard Minergie A Eco sur la base d’une isolation particulièrement efficace de l’enveloppe complétée par une installation photovoltaïque sur la toiture végétalisée. Le chauffage est quant à lui assuré par une pompe à chaleur air eau centralisée et distribué dans les appartements par un chauffage au sol.

Situation

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Immeuble A: rez-de-chaussée

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Immeuble A: 1er et 2e étage


Immeuble A: attique

Coupe

10 m

Lieu Wilemattstrasse 13, 15 et 17, 6210 Sursee Maître d‘ouvrage St. Georg Immobilien AG, Sursee Architecte Scheitlin Syfrig & Partner Architekten AG, Lucerne Entrepreneur général et énergie Renggli AG, Sursee Ingénieur bois Pirmin Jung Ingenieure für Holzbau AG, Rain Entreprise bois Renggli AG, Schötz Bois mis en œuvre Bois de structure : bois recollé et BLC 489 m3, planches contrecollées 54 m3; Panneaux: trois plis 27 mm 6000 m2, plaques de plâtre fibrées 11 400 m2 Surface de terrain SIA 416 2457 m2 Surface de planchers SIA 416 1471 m2 (ensemble) Volume bâti SIA 416 3585 m3 (ensemble) Durée de construction Mars 2012 – décembre 2013 Photographes Bruno Meier, Sursee (intérieur), et Renggli AG, Sursee (extérieur)

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Composition toiture: Végétation extensive 100 mm Lé de drainage Etanchéité Isolation 50 mm Isolation avec forme de pente 10–170 mm Frein vapeur Eléments en caisson: trois plis 27 mm nervures 240 mm/Isolation trois plis 27 mm Feuille d’étanchéité à lʼair Vide dʼinstallation 208 mm/ lattage 40 mm/Isolation Plaques de plâtre fibrées 2 x 12,5 mm Composition plancher 3e étage: Revêtement de sol 15 mm Chape en sulfate de calcium 80 mm Couche de séparation Résilients acoustiques 2 x 20 mm Béton léger polystyrène 180 mm Couche de séparation Eléments en caisson: trois plis 27 mm nervures 240 mm/ Gravier calcaire 100 mm trois plis 27 mm Plaque de plâtre fibrée 18 mm Vide dʼinstallation 138 mm/ Lattage 40 mm/Isolation Plaques de plâtre fibrées 2 x 12,5 mm Composition planchers 1er et 2e étage: Revêtement de sol 15 mm Chape en sulfate de calcium 80 mm Couche de séparation Résilients acoustiques 2 x 20 mm Eléments en caisson: trois plis 27 mm nervures 240 mm/ Gravier calcaire 100 mm trois plis 27 mm Plaque de plâtre fibrée 18 mm Vide dʼinstallation 138 mm/ Lattage 40 mm/Isolation Plaques de plâtre fibrées 2 x 12,5 mm Composition parois extérieures: Plaque de plâtre fibrée 15 mm Feuille dʼétanchéité à l‘air Plaque de plâtre fibrée 15 mm Montants 260 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 15 mm Lé de façade Lattage Revêtement de façade

Coupe parois extérieures

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Immeubles ‹Champagny new›, St-Sulpice Un peu plus de dix ans après l’abandon du site par ce qui fut l’un des fleurons de l’industrie vaudoise, cette parcelle située sur la commune de St-Sulpice est en phase d’achever sa mutation. Ainsi les immeubles de l’ensemble Champagny new s’inscrivent-ils dans un nouveau complexe qui offre 38 logements en PPE dans cette zone aux multiples affectations, bénéficiant d’une situation paisible et d’infrastructures stratégiques de premier plan. A quelques pas des derniers méandres de la Venoge avant son embouchure dans le Léman, le complexe se dresse non loin de l’EPFL et de son bouillonnement intellectuel et social. S’élevant à l’emplacement d’une ancienne friche industrielle, les deux bâtiments en forme de L s’articulent autour d’une cour centrale végétalisée, comme un ilot de verdure au sein de la construction. Cette disposition dégage de vastes espaces extérieurs qui offrent ainsi une indépendance aux corps de bâtiment par rapport aux unités de logements voisines. Si le programme est entièrement dévolu à l’habitation, la typologie des logements est étendue: tous se caractérisant cependant par une volumétrie et une fonctionnalité exceptionnelles, avec l’intégration de la fibre optique ou d’outils de suivi énergétique interactifs. Les appartements de 2 à 6½ pièces, pour la plupart en duplex, ont été conçus de façon à valoriser le volume à disposition, favorisant l’apport de lumière naturelle à l’intérieur des espaces de jour. Dans un souci d’utilisation mesurée des res-

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sources, l’ensemble répond au standard Minergie. Toutes les unités sont ainsi équipées d’une ventilation mécanique à double-flux tandis que les façades intègrent les dernières technologies en matière de solaire passif. Les loggias, bénéficiant d’une double hauteur d’étage, fonctionnent comme des espaces de transition entre intérieur et extérieur. Si leur utilisation est garantie tout au long de l’année, elles ne sont que tempérées en hiver et, fonctionnant comme un espace tampon thermique, elles améliorent les performances globales de l’enveloppe. Les circulations sont reportées à l’extérieur, ce qui limite le volume chauffé. Des coursives de part et d’autre de l’immeuble permettent alors d’accéder aux différents appartements par des parcours aux perspectives variées. Si l’ensemble de la structure porteuse est en construction massive béton, le bois, invisible, constitue l’ossature des parois extérieures. Il est ici au service d’une construction rationnelle et économique, qui offre pourtant un niveau de finition supérieur. Ce choix constructif permet en effet de disposer l’isolation dans l’épaisseur des modules de façade, offrant ainsi une surface maximum aux appartements. Le poids réduit des éléments favorise le jeu volumétrique par des décrochements verticaux, créant ainsi comme des niches pour les zones d’accès et des oriels dans les logements. Le bilan d’énergie grise du complexe s’en trouve par ailleurs nettement amélioré. Les façades, différenciées selon les orientations, sont tantôt crépies sur un panneau de fibres

de bois, tantôt munies de plaques de verres. Des panneaux de fibres-ciment de couleur sombre habillent en revanche les zones en correspondance des dégagements et soulignent ainsi la volumétrie de l’ensemble. A l’exception de ces éléments dont la mise en retrait a conditionné leur montage sur place, les ossatures de façade ont été préfabriquées en atelier. Ces éléments, d’une longueur jusqu’à 10 m et d’une hauteur d’étage, ont été mis en place sur des profilés métalliques réglés en avance. Les joints entre les différents panneaux sont disposés au droit des parois de séparation entre les appartements tant pour des raisons phonique que de compartimentage coupe-feu. Dans le cas d’une telle réalisation, la collaboration entre les différentes parties prenantes revêt une importance particulière. Ainsi le système doit-il intégrer les différentes tolérances constructives entre le bois et le béton ainsi que l’étanchéité de la construction dans la phase du gros œuvre. La séquence de disposition des échafaudages a fait par ailleurs l’objet d’une étude poussée entre la direction des travaux et les entreprises de maçonnerie et de charpente afin d’assurer la sécurité des intervenants dans toutes les phases du montage.


Situation

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[ P

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Sous-sol

Rez-de-chaussĂŠe

1er ĂŠtage

2e Êtage 40 m

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3e ĂŠtage

4e ĂŠtage

5e ĂŠtage

Coupes

Coupe longitudinale

20 m

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Lieu ‹En Champagny›, 1025 Saint Sulpice Maître d’ouvrage HRS Investment SA, Frauenfeld Entreprise totale HRS Real Estate SA, Frauenfeld Architecte Pierre Steiner SA, Fontanivent Ingénieur bois André SA, Yens Entreprise bois André SA, Yens Bois mis en œuvre Structure: carrelets d’ossature 137 m3, BLC 20 m3 ; Panneaux de fibres support de crépis 40 mm 200 m2 et 60 mm 1478 m2, plaques de plâtre fibrées 3449 m2 Volume bâti SIA 416 28 300 m3 Durée de construction Avril 2012 – juillet 2013 Photographe Corinne Cuendet, Clarens

Composition parois extérieures crépies: Plaques de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Lattage 50 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 12,5 mm Frein vapeur Montants 160 mm/Isolation Panneau de fibre 60 mm Crépi 10 mm Composition parois extérieures vitrées: Plaques de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Lattage 50 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 12,5 mm Frein vapeur Montants 200 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 12,5 mm Ventilation 58 mm Verre émaillé 8 mm Serreur alu 12 mm Composition parois extérieures revêtues: Plaques de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Lattage 50 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 12,5 mm Frein vapeur Montants 200 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 12,5 mm Ventilation 58 mm Plaques en fibres-ciment 8 mm

Coupe parois extérieures

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Lotissement Minergie-P Buchthalen, Schaffhouse Cette parcelle allongée, de longue date en possession du canton de Schaffhouse, était réservée pour l’implantation d’une ligne à haute tension. Au fur et à mesure du développement marqué de l’urbanisme dans ce quartier prisé de la banlieue, elle n’apparaissait plus que comme une jachère que la réalisation du complexe a permis de valoriser de manière exemplaire. L’historique de ce bien-fonds explique sa forme particulière qui, en raison de son étirement, le rendait inconstructible au premier abord. Il est ainsi resté éloigné de la convoitise des promoteurs immobiliers pendant de longues années. Néanmoins, début 2008, le canton a décidé de mettre en vente la parcelle à condition qu’un concept de projet lui soit soumis avec une proposition d’achat. Dans ce cadre, la société de construction MiP-S a suggéré un lotissement au standard Minergie P, ce qui lui a permis finalement d’emporter la décision. Sur la bande de terrain jouxtant la parcelle au sud, s’élève une série de villas mitoyennes des années 40. Celles-ci présentent de faibles distances aux limites, conformément au règlement de construction d’alors. Au nord, en léger surplomb, se situent des maisons monofamiliales des années 1950 à 1970 avec leur jardin attenant et leurs haies touffues qui délimitent les propriétés. Toutes ces constructions sont implantées dans une zone dont le coefficient d’utilisation du sol est de 0,35. Sur la parcelle du nouveau lotissement en revanche, le coefficient d’utilisation s’élève à 0,7 avec, de plus, la possibilité de réaliser des bâtiments multiétages. Les architectes ont donc eu la possibilité de développer le projet sans continuellement buter contre les limites de l’utilisation du sol ou sur les restrictions en ce qui concerne la matérialisation de l’étage en attique. Finalement en tenant compte d’une harmonisation avec les constructions environnantes, le coefficient d’utilisation du sol de l’ensemble de la réalisation atteint 0,52. Les distances aux limites, qui se déterminent en fonction de la hauteur des bâtiments et de leur longueur, sont un aspect marquant du projet. Les quatre villas présentent ainsi toujours la même surface mais varient dans leurs proportions. La profondeur de chaque construction

s’adapte en effet aux frontières non parallèles des parcelles au sud et au nord, la parcelle devenant en effet de plus en plus large vers l’ouest. La dernière des maisons est donc la plus profonde et la moins large, alors que sa consœur vers la rue est au contraire la plus étroite et la plus longue. Ces différences sont cependant pratiquement imperceptibles à celui qui arpente la rue bordant les réalisations. Tout à l’ouest la parcelle s’ouvre tant qu’il a même été possible d’y réaliser un petit immeuble qui apparaît comme l’élément de clôture du complexe. Les écarts entre les villas étant maintenus aussi faibles que possible, il était impensable de réaliser des places de stationnement entre ces unités, même à l’air libre. C’est donc une place couverte disposée à l’intérieur du gabarit des villas qui a été réalisée, ce qui conduit à réduire l’habitabilité du rez-de-chaussée mais, en contrepartie, de bénéficier d’un espace libre entourant les villas. Ces surfaces préservées et la clarté conceptuelle permettent alors de percevoir de manière positive cette densité élevée. En raison de la surface faible du rez-de-chaussée et de son ensoleillement réduit à cause des haies touffues qui bordent la parcelle au sud, le séjour et la cuisine sont reportés en attique et complétés par une vaste terrasse d’où l’on profite d’une vue dégagée au sud par-dessus les toits voisins. Les quatre maisons sont réalisées entièrement en bois à partir du sous-sol. Les parois sont donc en ossature tandis que les planchers et les toitures font appel à des éléments en caisson. L’immeuble de logement a quant à lui été réalisé en con­ struction hybride. Dans ce cas le noyau de la cage d’escalier et d’ascenseur est en béton tout comme les dalles qui prennent appui en façade sur des poteaux métalliques. Les parois extérieures ainsi que l’étage en attique sont en revanche en ossature bois. Des parois isolées de manière optimum constituent l’épine dorsale du standard Minergie-P. Les villas sont chauffées par une pompe à chaleur exploitant un puits canadien, et des installations photovoltaïques en toiture améliorent encore le bilan de l’énergie de chauffage. L’immeuble de logement bénéficie d’une chaudière à pellets, alors que l’eau chaude sanitaire est obtenue à partir de panneaux solaires thermiques.

Situation

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Immeuble: coupe longitudinale

10 m

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Immeuble: sous-sol


Immeuble: coupe

Villa A: coupe

Villa D: coupe

Immeuble: rez-de-chaussĂŠe

Villa A: sous-sol

Villa D: sous-sol

Immeuble: 1er ĂŠtage

Villa A: rez-de-chaussĂŠe

Villa D: rez-de-chaussĂŠe

Immeuble: 2e ĂŠtage

Villa A: 1er ĂŠtage

Villa D: 1er ĂŠtage

Immeuble: attique

Villa A: attique

Villa D: attique

[ [

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Lieu Kesselstrasse 33 ainsi que Dürstlingweg 3–3c, 8203 Schaffhouse Maître d‘ouvrage Société de construction MiP-S: Bergamini Néma Architekten GmbH, Schaffhouse, et Sandri Architekten GmbH, Schaffhouse Architecte ARGE Bergamini Néma Architekten et Sandri Architekten, Schaffhouse Ingénieur civil WRS, Wüst Rellstab Schmid AG, Schaffhouse Ingénieur bois Renggli AG, Sursee Entreprise bois Renggli AG, Schötz Bois mis en œuvre Bois de structure: bois massif recollé 130 m3, BLC 8 m3; Panneaux: trois plis 1180 m2, OSB 2875 m2, plaques de plâtre fibrées 170 m2 Coûts CFC 2 CHF 5,095 millions (y c. parking souterrain) dont CFC 214 CHF 1,48 million (y c. fenêtres) Surface de terrain SIA 416 2065 m2 Surface de planchers SIA 416 1073 m2 Volume bâti SIA 416 5870 m3 (total), 830 m3 (par villa), 1800 m3 (immeuble de logement), 750 m3 (parking souterrain) Prix/m3 (CFC 2) CHF 868.– Durée de construction Novembre 2010 – septembre 2011 Photographe Christoph Roost, Sandri Architekten, Schaffhouse

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Composition toiture: Végétation extensive 80 mm Etanchéité Isolation 20–80 mm Isolation 140 mm Lé d’étanchéité à l’air Eléments en caissons: OSB 22 mm nervures 220 mm/Isolation 60 mm trois plis 27 mm Composition parois extérieures attique et villas: Plaque de plâtre cartonné 12,5 mm Lé d’étanchéité à l’air OSB 15 mm Montants 380 mm/Isolation OSB 15 mm Lattage 27 mm Revêtement de façade 20 mm

Immeuble: coupe parois extérieures

Villas: coupe parois extérieures

Composition parois extérieures immeuble: Plaque de plâtre cartonné 12,5 mm Montants 100 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 15 mm Lé d’étanchéité à l’air Montants 280 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 15 mm Lattage 27 mm Revêtement de façade 20 mm

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Ensemble Gartenstrasse, Oberglatt Le maître d’ouvrage, une entreprise familiale de construction établie dans la commune, souhaitait réaliser un projet destiné à rester dans son propre portefeuille immobilier. Cette réalisation d’importance témoigne ainsi de la volonté de l’entrepreneur de s’engager dans le développement de l’agglomération sur des bases durables, et c’est donc naturellement que le bois prend une part déterminante dans l’opération. La parcelle se trouve en position centrale dans la commune, intégrée à un quartier de maisons monofamiliales. L’ensemble s’élève sur un des rares terrains jusqu’ici encore disponible et comprend deux maisons mitoyennes doubles, symétriques en plan, et un immeuble de logement abritant huit 3,5 pièces et un studio dans l’étage d’accès. Les bâtiments s’échelonnent dans une pente douce, entourés d’espaces verts étendus. La forme des toitures rappelle les maisons traditionnelles du centre du village, tandis que les unités doubles entrent en relation avec les villas environnantes. Sur la rue au sud en revanche, l’immeuble marque clairement la frontière du complexe. Sa façade en pignon sur rue apparaît d’autant plus imposante que, profitant déjà d’une hauteur de faîte supérieure, elle est encore étendue par la zone d’accès excavée. C’est sciemment que l’on a renoncé alors à une expression différente pour le socle. L’extension du revêtement extérieur sur la face du

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garage souterrain permet en effet de mettre en valeur cet espace, qui crée ainsi l’unité de l’ensemble tandis que l’entrée de l’immeuble se détache clairement. Les exigences posées au projet étaient élevées, compte tenu de sa valeur d’emblème pour l’entreprise. Durabilité et technologies émergentes ont été des thèmes qui ont soutenu l’élaboration du projet et sa concrétisation dans une réalisation en bois. Les contraintes liées à une opération immobilière ont bien entendu également été prises en compte à l’image d’une construction économique, pérenne, et ne nécessitant qu’un entretien réduit. Le maître d’ouvrage était en outre persuadé d’atteindre une haute qualité des espaces grâce à la construction en bois. L’intervention a été menée comme un projet d’architecte classique dans lequel celui-ci assure la conception et la direction des travaux. Les relations personnelles entre le maître d’ouvrage et l’architecte ainsi que des projets déjà réalisés de concert avec l’ingénieur bois ont contribué à une entente efficace entre les intervenants. Dans ce contexte la chaîne de décision a non seulement été réduite, mais l’expérimentation de nouvelles solutions constructives a également été favorisée. Ainsi outre une solution inédite dans la cage d’escalier avec l’intégration de modules béton préfabriqués, des mesures destinées à des projets de recherche ont également été réalisées en cours de chantier,

dans les domaines du comportement vibratoire ou de l’isolation phonique. Les nouvelles constructions sont en bois à partir du sous-sol en béton, en utilisant les mêmes éléments de construction pour l’ensemble des bâtiments : des ossatures pour les parois, des structures mixtes planches juxtaposées-béton pour les planchers et des éléments en caisson pour la toiture. La stabilisation des ouvrages est assurée par les parois bois et la partie béton des planchers formant diaphragme. En ce qui concerne la structure porteuse, l’immeuble de logement présente quelques spécificités par rapport aux maisons mitoyennes. Ainsi des systèmes poteaux-poutres formés de sommiers en lamibois reposant sur des poteaux lamellécollé sont-ils disposés dans le sens longitudinal sur la base d’une trame de 2.5 m. Les poteaux sont intégrés aux parois intérieures et extérieures tandis que les éléments de plancher et de toiture prennent appui latéralement sur les sommiers. Dans les liaisons verticales formant voies d’évacuation, la cage d’ascenseur, les escaliers et les paliers sont en béton alors que les parois périphériques de la cage d’escalier sont constituées de panneaux de planches contrecollées de 120 mm d’épaisseur. Les escaliers et les paliers sont alors liés par des goujons d’isolation acoustique aux éléments en bois munis d’un revêtement incombustible. Du côté des logements, ces voiles sont doublés par une ossature et isolés. Les


éléments de la cage d’escalier s’étendent d’étage à étage et peuvent être montés en même temps que la structure bois. L’immeuble de logement a ainsi été mis hors d’eau à partir de la dalle sur garage en trois semaines seulement. Le revêtement de façade ventilé est réalisé en lattes verticales brutes de sciage de couleur brune, imprégnées en autoclave. Les lattes fines de largeur variable sont disposées de manière irrégulière. Leur longueur jusqu’à 12 m permet de faire l’impasse sur une interruption horizontale. Les fixations apparentes sont pratiquement indiscernables, à la faveur de vis de couleur sombre qui se fondent avec le revêtement. Grâce à la répartition non uniforme des lames et à l’absence de joint, la façade acquière en outre une qualité esthétique élevée malgré sa simplicité et les faibles exigences en ce qui concerne la classe d’aspect des lattes (N2). La chaleur nécessaire au chauffage est obtenue dans l’immeuble de logement par une pompe à chaleur avec sonde géothermique. Le local technique est situé quant à lui en position centrale directement sous les cellules humides et les cuisines. A partir de cet emplacement les techniques sont distribuées dans des gaines verticales des deux côtés de la cage d’escalier et réparties dans les étages. La ventilation contrôlée est assurée par deux unités principales disposées dans les chapes qui aspirent l’air frais en pignon et rejettent l’air vicié en toiture.

Situation

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Lieu Gartenstrasse 20, 22, 24 et 26 ainsi que im Sack 8, 8154 Oberglatt Maître d‘ouvrage Ferrario Bau AG, Oberglatt Architecte Zindel Brönnimann Ferrario, ZBF Architekten AG, Zurich Ingénieur civil Adali Engineering GmbH, Wallisellen Technique du bâtiment Pirmin Jung Büro für Bauphysik AG, Rain Ingénieur électricité Meier Elektro AG, Oberglatt Ingénieur CVS Schüpbach Engineering AG, Wallisellen Ingénieur bois Pirmin Jung Ingenieure für Holzbau AG, Rain Entreprise bois Artho AG, St. Gallenkappel Bois mis en œuvre Structure: bois massif recollé 65 m3, BLC 68 m3, planches juxtaposées 98 m3; Panneaux: trois plis 42 m3, lamibois 7 m3, OSB 16 m3, plaques de plâtre fibrées 34 m3, panneaux de fibres de moyenne densité ouverts à la diffusion 8 m3; panneaux de fibres isolants 21 m3 Coûts CFC 1–9 CHF 6,65 millions Coûts CFC 2 CHF 5,78 millions (y c. forage pour sonde géothermique) dont CFC 214 CHF 1,46 million (y c. éléments en béton de la cage d’escalier et béton des planchers mixtes bois-béton) Surface de terrain SIA 416 2845 m2 Surface de plancher SIA 416 2795 m2 Volume bâti SIA 416 8950 m3 Prix/m3 (CFC 1–9) CHF 743.– Prix/m3 (CFC 2) CHF 645.– Durée de construction Août 2012 – septembre 2013 Photographe Ariel Huber, Lausanne

Coupe villas

Sous-sol

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Coupe immeuble

Rez-de-chaussée


1er étage

2e étage

40 m

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Composition toiture: Couverture tuile Lattage Lé de sous-toiture Panneau de fibres isolant 35 mm Chevrons 280 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 15 mm Frein vapeur Plaque de plâtre cartonné 15 mm Composition planchers: Revêtement de sol Chape ciment 80 mm Résilient acoustique 40 mm Eléments mixtes bois-béton: béton 120/140 mm planches juxtaposées 100/120 mm Composition parois extérieures: Plaque de plâtre cartonné 15 mm Frein vapeur OSB 15 mm, Montants 280 mm/Isolation Panneau de fibres de moyenne densité ouvert à la diffusion 15 mm Lattage 40 mm sur distanceurs 4 mm et taquets d‘étanchéité 6 mm Revêtement de façade en sapin blanc 25 mm, imprégné en autoclave Coupe de details

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Quartier de Neugrüen, Mellingen Dans de bourg de Mellingen, situé sur la Reuss entre Baden et Lenzbourg, s’élève désormais le plus grand complexe réalisé en bois de Suisse. Connu sous le nom de ‹Neugrüen›, le nouveau quartier accroît à lui seul la population de Mellingen de près de 10 %. Le groupe CS Real Estate Switzerland, propriétaire de la zone ‹Grosse Kreuzzelg›, a initié fin 2008 un mandat d’étude sur invitation pour trois bureaux d’architectes. Le maître de l’ouvrage souhaitait en effet développer un concept qui montre la voie en matière d’urbanisme, d’architecture, de qualité d’habitat, de durabilité et de consommation énergétique. Au début de 2009, le bureau d’architectes Dietrich Schwarz Architekten AG remportait le mandat et réalisait par la suite le nouveau quartier en tant que concepteur général. Le quartier ‹Grosse Kreuzzelg› est situé au sudouest de Melligen, sur la voie d’accès depuis Berne, constituant en quelque sorte la carte de visite de la bourgade. Le nouveau complexe se détache ainsi des bâtiments environnants de trois à quatre niveaux, composant une zone résidentielle à caractère de banlieue. Les architectes ont cherché une balance entre les besoins sociaux, environnementaux et économiques en concevant un lotissement avec une haute densité d’habitation mais présentant néanmoins une structure de village paisible. L’ensemble se caractérise donc par quatre principaux corps de bâtiment marquants le long de la rue au nord-ouest, tandis qu’à l’arrière le lotissement se compose de séries de villas en ligne de 3 niveaux et d’immeubles indépendants de quatre niveaux. Autour de ces

Situation

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éléments alternent les espaces extérieurs publics et privés qui accueillent jardins, lieux de rencontre ou places de jeux, reliés par un réseau dense de sentiers. Les 14 rangs de maisons monofamiliales comprennent 34 maisons doubles enchevêtrées avec à chaque fois deux logements de 4,5 et 5,5 pièces repartis en demi-niveaux avec un garage au sous-sol. Chaque unité profite en outre d’une terrasse extérieure. Près de la moitié des surfaces habitables de l’ensemble sont couvertes par ce type de logements. Les trois immeubles offrent sur quatre niveaux des appartements ensoleillés, possédant chacun un accès direct au parking situé au sous-sol. Finalement l’offre de logement est complétée au sud-ouest par deux rangées d’immeubles de trois étages avec des appartements traversants comprenant également des garages en sous-sol. Les quatre immeubles le long de la rue principale d’accès profitent au rez-de-chaussée d’espaces publics destinés au commerce et aux services, mais aussi aux loisirs ou au sport. Les deux niveaux supérieurs sont occupés par des appartements orientés au sud-ouest, tandis que les quatre bâtiments sont réunis au sous-sol par un parking continu destiné aux habitants, au personnel des locaux commerciaux et aux clients. Au total l’ensemble accueille 198 logements dans 23 bâtiments, comprenant des unités de 2,5 à 5,5 pièces qui offrent ainsi également de petits appartements pour les jeunes et les personnes âgées, les couples ou les célibataires. L’expression architecturale de l’ensemble se caractérise par le revêtement extérieur des bâtiments composé de tavillons de grand format

lasurés. Les façades paraissent alors avec une patine argent, qui anticipe le processus de vieillissement du bois et crée une unité entre les différents ouvrages de la parcelle. D’autres éléments marquants comme les volets, les avanttoits débordant de près de 700 mm ou les linteaux de fenêtre en saillie complètent l’expression des façades. Outre l’aspect architectural, ces éléments assurent la protection constructive du bois. Tous les bâtiments s’appuient sur un socle en construction massive sur lequel s’élève la construction en bois. Les planchers sont en construction mixte planches juxtaposées – béton, les parois en ossature bois et les toitures en éléments à caisson. Dans les maisons en rangées, les parois porteuses en association avec les parois en planches contrecollées des cages d’escalier assurent la stabilité. En raison de la taille du lotissement dont découle un nombre élevé d’éléments, les planchers, les parois et les toitures ont été fabriqués de manière industrielle, les éléments des immeubles de trois niveaux assurant dans le même temps la fonction porteuse et de délimitation des espaces. Les immeubles de quatre niveaux bénéficient d’une cage d’escalier en béton de stabilisation. Au contraire des immeubles de 3 niveaux, ces unités profitent d’un squelette en acier qui sert d’appui aux éléments porteurs des planchers et de la toiture, ainsi qu’à la façade en bois. Les parois intérieures en bois sont ainsi non porteuses ce qui autorise une répartition flexible des appartements. Le complexe de Neugrünen est le premier lotissement de Suisse à bénéficier du standard Minergie P-Eco et A-Eco. Outre une enveloppe


performante, l’ensemble dispose d’un concept global de technique du bâtiment. L’énergie nécessaire au chauffage et à l’eau chaude sanitaire provient ainsi dans chaque bâtiment d’une pompe à chaleur couplée à des sondes terrestres alors que des serpentins au sol assurent tant le chauffage en hiver que le refroidissement doux en été. Une ventilation douce assure une qualité de l’air constante. La récupération de chaleur a lieu de manière décentralisée par les aérations et de manière centrale en ce qui concerne l’eau chaude. 15 des 23 immeubles disposent d’une installation photovoltaïque en toiture produisant annuellement 430 MWh. Dans les périodes de production maximale, le surplus est injecté dans le réseau de distribution public.

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Villas en ligne: coupe

Villas en ligne: sous-sol et rez-de-chaussée

Villas en ligne: niveau terrasse et 1er étage

Villas en ligne: 2e étage

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10 m


Lieu Neugrüenstrasse-Jurastrasse, 5507 Mellingen Maître d‘ouvrage Credit Suisse Anlagestiftung Real Estate Switzerland, Zurich Architecte et concepteur général Dietrich Schwarz Architekten AG, Zurich Entreprise générale Implenia Suisse SA, Buildings Nordwest, Aarau Architecte paysagiste Hager Partner AG, Zurich Ingénieur bois Josef Kolb AG, Romanshorn Ingénieur civil Haag + Partner GmbH, Küsnacht Physique du bâtiment Michael Wichser + Partner AG, Dübendorf Ingénieur CVCS W&P Engineering AG, Stansstad/Zurich Ingénieur électricité Büchler & Partner, Zurich Entreprise bois Implenia Suisse SA construction en bois, Zurich Bois mis en œuvre Bois de structure: bois massif recollé 1900 m3, BLC 100 m3, planches juxtaposées 1600 m3, planches contre collées 150 m3, lamibois 100 m3; Panneaux: trois plis 19 000 m2, OSB 9500 m2, plaques de plâtre fibrées 46 000 m2, panneaux de fibres de moyenne densité ouverts à la diffusion 8000 m2; Revêtement de façade tavillons de grand format lasurés 11 000 m2 Coût de l’opération CHF 119 millions Surface de terrain SIA 416 31 033 m2 Surface de planchers SIA 416 26 327 m2 (total) Volume bâti SIA 416 129 634 m3 (total), 102 990 m3 (niveaux aérien), 26 644 m3 (niveaux souterrains) Durée de construction Octobre 2010 (demande de permis), janvier 2012 (permis de construire), mars 2012 – mai 2014 (construction), septembre 2012 – octobre 2013 (structure en bois), juin 2013 (appartement témoin), juin 2014 (achèvement) Photographe Jürg Zimmermann, Zurich

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Immeubles: rez-de-chaussée

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Immeubles: 1er et 2e étages

Immeubles: 3e étage

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Immeuble coupe

10 m

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Composition toiture: Substrat 70 mm Couche de protection 30 mm Etanchéité Isolation 65 mm Eléments en caisson: trois plis 27 mm nervures 240 mm/Isolation trois plis 27 mm Frein vapeur Lattage 25 mm Plaque de plâtre cartonné 15 mm Composition planchers: Parquet chêne 10 mm Chape ciment 55 mm Couche de séparation Résilient acoustique 35 mm Couche de séparation Eléments mixtes bois-béton: béton 150 mm planches juxtaposées 160 mm Lattage 25 mm Plaque de plâtre cartonné 15 mm )=$ :

Coupe façade maisons en ligne

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Composition parois extérieures: Plaque de plâtre cartonné 15 mm Frein-vapeur OSB 15 mm Montants 360 mm/Isolation Panneau de moyenne densité ouvert à la diffusion 16 mm Lé coupe-vent Lattage horizontal Revêtement en tavillon grand format 15–24 mm, avec lasure de prégris


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Logements au Schaffhauserrheinweg, Bâle Ce nouvel ensemble surgit dans une zone particulièrement attractive dans le quartier bâlois de Wettstein. Sur les rives du Rhin, paisible et pourtant proche du centre, ce lieu présente un potentiel élevé. C’est ici que le canton a élaboré un plan d’urbanisme pour un complexe de logements de haute qualité et attractif pour les investisseurs, comprenant 86 appartements de 2½ à 6½ pièces. En 2009 un concours d’idées anonyme a été initié afin de valorisé ce bien-fonds occupé jusqu’ici par l’hôpital universitaire de l’enfance des deux Bâles. Des 30 projets participants, c’est le projet RIVA du bureau bâlois jessenvollenweider Architektur qui a été retenu pour l’exécution en raison des réponses pertinentes qu’il offrait dans ce contexte urbain. La fondation d’investissement Sarasin a alors entrepris la réalisation du projet en tant que maître d’ouvrage, après la démolition des bâtiments vétustes en janvier 2011. L’ensemble est constitué de quatre unités compactes de cinq à huit niveaux qui délimitent des espaces verts comme des parcs et offre ainsi un contrepoint aux constructions en pâtés de maisons ouverts des environs. Ces immeubles triangulaires aux angles arrondis reprennent néanmoins le modèle de l’ancien quartier en intégrant les alignements de bâtiments alentours mais créent par ailleurs un espace continu dans toute la profondeur du bloc, des rives du Rhin à l’Alemannengasse. Le type de logement suit la logique de la situation et de l’environnement urbain, et leur aménagement correspond à de hautes exigences en termes de location ou de propriété. En raison de la géométrie des immeubles, la répartition spatiale des appartements varie et des espaces attractifs se développent autour de la pièce de séjour jusqu’aux espaces extérieurs. Les loggias forment alors une strate continue autoporteuse en avant des appartements, comme un filtre dont la profondeur évolue selon l’orientation. Cette disposition assure aux habitants de multiples dégagements, tout en préservant leur intimité. Le revêtement de façade offre alors aux espaces extérieurs une touche d’élégance et leur apporte une habitabilité exemplaire. A l’intérieur des immeubles, la structure en béton procure quant à elle une haute flexibilité dans la répartition du plan. Le noyau en béton des immeubles assure la stabilité face aux efforts de vents et de séisme en combinaison avec les parois de séparation entre appartements et quelques parois intérieures. En périphérie, les dalles en béton jusqu’à 9 m de portée et d’une épaisseur pouvant atteindre 28 cm prennent appui sur des poteaux mixtes acier-béton intégrés aux façades rideaux en ossature bois. Les fondations des bâtiments sont assurées par un radier nervuré. Si les poteaux des loggias se trouvent au-delà de ces fondations, ceux-ci prennent appui grâce aux efforts réduits sur des fondations ponctuelles. Dans d’autres cas, ils sont repris par des consoles issues des murs du sous-sol. La structure horizontale des balcons repose à l’intérieur en continu sur les nez des dalles béton, tandis qu’en périphérie, elle prend appui tous les 2,5 m sur des poteaux en bois. Formée d’un plancher nervuré, sa composition varie en fonction de la profondeur des loggias. Dans la zone des angles, ou la portée atteint 3,2 m, le plancher est ainsi composé d’un panneau de

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lamibois de 27 mm sur des membrures en BLC, alors que pour des profondeurs jusqu’à 0,6 m, le revêtement supérieur est uniquement en OSB. Une attention particulière a été portée à la protection constructive du bois. Les composants les plus sollicités tels que les planches de rives sont par conséquent aisément remplaçables et les garde-corps sont en acier laqué. Les éléments de façade, munis d’un revêtement en lames sapin, sont en revanche idéalement protégé par les larges balcons. Ces lambris sont munis d’une lasure à mordancer à couche fine sombre, exempte de solvant et intégrant des particules d’aluminium. La protection incendie a également été prise en compte dès le stade de la conception. Les conditions posées aux parois non porteuses de façade ont été facilement respectées par l’ossature bois tandis que les balcons n’avaient, quant à eux, aucune exigence à remplir. Les distances entre bâtiments excédant 10 m, l’utilisation de revêtement de façade combustible ne posait en outre aucun problème. Après l’achèvement du gros œuvre, l’échafaudage a été démonté pour permettre la réalisation de la strate de loggias. Le montage du nouvel échafaudage a eu lieu à l’avancement, suivant le montage des loggias étage par étage après la mise en place des éléments de paroi extérieure sur les dalles béton. Les planchers des balcons ont été ensuite mis en place et vissés dans leurs appuis. Les fenêtres ont pu alors être montées et les finitions effectuées, parmi lesquelles les planches de rives, la confection des embrasures, l’étanchéité et les travaux de ferblanteries. Finalement la barrière métallique a été posée et la terrasse en bois achevée. L’échafaudage a été finalement démantelé après l’achèvement des barrières. Du point de vue de la durabilité, les bâtiments sont conformes au standard Minergie-P. L’énergie

Situation

destinée au chauffage et à l’eau chaude sanitaire est issue, dans chaque bâtiment, d’une pompe à chaleur reliée à la nappe phréatique. L’eau de la nappe est recueillie de manière centralisée par un puits adapté et sa restitution a lieu par un simple écoulement à l’air libre vers le Rhin. Afin de préchauffer l’eau chaude sanitaire, chaque unité dispose de collecteurs solaires en toiture dont la surface a été optimisée afin de respecter la proportion d’énergie renouvelable du standard Minergie-P. Tous les logements bénéficient d’une ventilation contrôlée décentralisée, dont les gaines sont disposées dans les dalles en béton. Le chauffage est quant à lui distribué par des serpentins dans l’épaisseur de la chape et chaque pièce peut être ainsi réglée individuellement.


Plan type 1er étage

40 m

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Axonométrie

Lieu Alemannengasse 22/24, Burgweg 32/34 et Römergasse 4/6, 4058 Bâle Maître d‘ouvrage Sarasin Anlagestiftung, Nachhaltige Immobilien Schweiz, Bâle Directeur de projet et architecte jessenvollenweider, Bâle Direction des travaux Itten + Brechtbühl AG, Bâle Architecte paysagiste 4d AG Landschaftsarchitekten, Berne Ingénieur civil Schnetzer Puskas Ingenieure AG, Bâle, et Rothpletz, Lienhard + Cie. AG, Berne Ingénieur sanitaire et coordination Gemperle Kussmann GmbH, Bâle Ingénieur électricité Pro Engineering AG, Bâle Ingénieur CVC et Minergie-P Waldhauser + Hermann AG, Bâle Physique du bâtiment Zimmermann + Leuthe AG, Aetigkofen Acoustique Martin Lienhard, Langenbruck Protection incendie Makiol + Wiederkehr, Beinwil am See Géologue Dr. Heinrich Jäckli AG, Baden Ingénieur bois Makiol + Wiederkehr, Beinwil am See Entreprise bois Hector Egger Holzbau AG, Langenthal Bois mis en œuvre Bois de structure: bois massif recollé 496 m3, BLC 263 m3; Panneaux: trois plis 137 m3, OSB 122 m3, plaques de plâtre fibrées 4264 m2; Terrasse en cèdre rouge 86 m3; Lambris de façade en sapin du canton de Berne avec Certificat d’origine bois Suisse 210 m3 Coûts CFC 1–9 CHF 53,7 millions dont CFC 214 CHF 4,9 millions Surface de terrain SIA 416 7639 m2 Surface de planchers SIA 416 19 400 m2 Volume bâti SIA 416 64 000 m3 Prix/m3 SIA 416 (CFC 2) CHF 615.– Durée de construction Juin 2012 – décembre 2014 Photographe Philip Heckhausen, jessenvollenweider, Bâle Axonométrie structure bois

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Composition dalles massives: Revêtement de sol 20 mm Chape 80 mm Couche de séparation Résilient acoustique 20 mm Isolation 30 mm Béton 280 mm Crépis de plafond 10 mm Composition planchers des balcons: Lames de terrasse 25 mm Lattage 30 mm Appuis réglables 21–73 mm Couche d’isolation phonique 12 mm Granulé caoutchouc 10 mm Etanchéité Panneau trois plis 22 mm Lattage 22–55 mm Eléments nervurés: lamibois 27 mm nervures 120 mm Lattage 20 mm Trois plis 22 mm, lasure claire Composition parois extérieures, portions droites: Plaques de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Montants métalliques 50 mm/ Isolation 100 mm Frein vapeur OSB 15 mm Montants 300 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 15 mm Lé coupe-vent Lattage vertical 10 mm Lattage horizontal 30 mm Lambris vertical 22 mm

Coupe façade au droit des loggias

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Composition parois extérieures dans les arrondis: Plaques de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm, cintrées Montants métalliques 50 mm/ Isolation 60–120 mm Frein vapeur Isolation 140 mm OSB 15 mm Montants 260 mm/Isolation Plaque de plâtre fibrée 15 mm Lé coupe-vent Lattage horizontal 20–80 mm Lambris en sapin vertical 22 mm, lasure à mordancer sombre à couche fine


Coupe dĂŠtail loggia

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Lignum Holzwirtschaft Schweiz Economie suisse du bois Economia svizzera del legno Mühlebachstrasse 8 En Budron H6, CP 113 CH-8008 Zurich CH-1052 Le Mont sur-Lausanne Tél. 044 267 47 77 Tél. 021 652 62 22 Fax 044 267 47 87 Fax 021 652 93 41 info@lignum.ch cedotec@lignum.ch www.lignum.ch www.lignum.ch Bulletin bois, juin 2014 Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich Christoph Starck, directeur

Rédaction Roland Brunner, Lignum, et Denis Pflug, Lignum-Cedotec Conception graphique BN Graphics, Zurich Impression Kalt Medien AG, Zoug Administration, abonnements, expédition Andreas Hartmann, Lignum

ISSN 1420-0252

Le Bulletin bois paraît quatre fois par ­année, en allemand et en français. Abonnement annuel CHF 48.– Publications isolées CHF 20.– Classeur (10 numéros) CHF 140.– Classeur vide CHF 10.– Prix sous réserve de modifications. Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des diffé­rents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs.


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