Bulletin bois 116/2015 Edifices publics Bibliothèque, ludothèque et administration, Spiez Centre de compétence Arenenberg, Salenstein Salle de conférence pour l’OMPI, Genève Halle de gymnastique double à usage multiple, village de Brienz Transformation d’un bâtiment polyvalent, Künten Reconstruction d’une tête de bâtiment, Oberglatt
La nouvelle tête de bâtiment pour la Chliriethalle à Oberglatt offre une atmosphère actuelle, et se révèle plus fonctionnelle. Architecture: Frei + Saarinen Architekten GmbH, Zurich
Surprenant – exemplaire – possible
Bâtiment administratif de l’Office fédéral du développement territorial ARE, Ittigen (2013) Distingué par le ‹Certificat d’origine bois Suisse› (95 % de l’ouvrage en bois suisse, structure 100 % en bois suisse, exigences fixées à 80 % min.) Maître de l’ouvrage: Office fédéral des constructions et de la logistique OFCL, Berne Architecte et planificateur général: Mischa Badertscher Architekten AG, Zurich Photographe: Fotografie Markus Beyeler sbf, Hinterkappelen Source: Bulletin Bois 110/2014
Une construction en main publique a valeur d’exemple. Depuis 1999, le développement durable est devenu un impératif pour la Confédération et les cantons, comme l’illustre l’article 73 de la Constitution fédérale: ‹La Confédération et les cantons œuvrent à l’établissement d’un équilibre durable avec la nature, en particulier sa capacité de renouvellement, et son utilisation par l’être humain.› La stratégie actuelle pour le développement durable 2012-2015 de la Confédération helvétique est appliquée grâce à des partenariats passés avec les cantons, les communes, l’économie suisse et divers organismes et associations privés. L’Office fédéral du développement territorial ARE supervise et coordonne le processus. La Confédération quant à elle s’est donnée pour mission ‹d’acquérir des prestations de construction et des ouvrages qui satisfont à des critères économiques, écologiques et sociaux de haut niveau sur l'ensemble de leur cycle de vie›, cela afin d’ouvrir la voie à des bâtiments peu énergivores et ménageant les ressources. Dans ce contexte, le bois issu de nos forêts offre une solution en totale adéquation. Cette matière première renouvelable, exploitée et transformée en utilisant peu d’énergie, agit comme réserve de C02. En se substituant à d’autres matériaux, dont la dépense énergétique est parfois élevée, le climat est ainsi doublement épargné. Et lorsque la matière première est transportée sur de courtes distances, la faible énergie grise émise (exploitation et transport) jusqu’à sa mise en œuvre sur le chantier offre au bois une bonne longueur d’avance. Le recours à des ressources de proximité entraînant des cycles locaux apparaît donc comme particulièrement sensé.
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Dans ce contexte, Lignum propose un ‹Certificat d’origine bois Suisse›. Le label distingue l’entier d’un ouvrage, ou simplement une partie comme une façade par exemple. Le bois est premier de classe pour contribuer à un bel avenir, d’autant plus s’il est issu des forêts suisses, régies par une loi contraignante, la loi sur les forêts, reconnue comme pionnière et exemplaire en matière de gestion durable. Pour obtenir le label, au moins 80 % du bois constituant l’objet ou une partie de l’objet à certifier doit avoir poussé dans notre contrée. Avec son nouvel édifice, l’Office du développement territorial propose d’ailleurs un très bel exemple illustré, détaillé dans le Bulletin bois 110. La mention ‹Certificat d’origine bois Suisse› apparaît dorénavant dans le Bulletin bois pour tout bâtiment distingué par ce label. Rappelons toutefois que, bien au-delà de sa provenance, le bois est et reste parmi d’autres solutions constructives, l’alternative la plus convaincante aujourd’hui pour la société de demain.
Roland Brunner Communication technique Lignum
Bibliothèque, ludothèque et administration, Spiez Situé au centre de la ville de Spiez, le bâtiment en bois comprenant une ludothèque, une bibliothèque et des locaux administratifs, complète le complexe scolaire et offre une extension à l’administration communale voisine. La commune, comme maître de l’ouvrage, désirait une construction en bois local. Le nouvel édifice s’est vu décerner le ‹Certificat d’origine bois Suisse›. En 2010 un concours à deux degrés est organisé pour définir les contours de la future bibliothèque régionale et d’une ludothèque. Arrivée au premier rang, la proposition des architectes biennois Bauzeit convainc le jury. Le volume, par son échelle, s’inscrit harmonieusement dans le contexte et forme un ensemble avec les édifices publics existants. Il dessine un bâtiment articulé qui réorganise l’espace extérieur: le parc à l’est planté d’arbres exotiques est mieux circonscrit; vers l’ouest, il éloigne le tissu résidentiel des bâtiments publics, et au nord, il forme une arête qui retient la pente du terrain naturel. Le rythme adopté pour les façades en bois enveloppe le volume de manière unitaire. Ses faces neutres sont sobres, la lecture en façade des différentes fonctions étant volontairement effacée. Les perspectives procurent une vision dynamique et vivante du volume, en révélant ou dissimulant au visiteur les trésors qu’elle contient. Par le choix du matériau, la biblio-
thèque s’inscrit dans une tradition d’ouvrages en bois, sans toutefois reprendre l’expression formelle des vieilles bâtisses. Des verticales organisées par niveaux rappellent les livres sur les étagères. Les carrelets massifs formant ces verticales fonctionnent comme dispositifs d’ombrage. Des lettres sont entaillées sur leurs faces composant cent septantedeux titres de livres et de jeux, en hommage à leurs auteurs. Ce dispositif s’inspire librement des frises et des bandeaux gravés sur les anciennes maisons en bois de l’Oberland. Ces inscriptions, qui ont résisté au vent et aux intempéries pendant tant d’années, offrent aujourd’hui encore au promeneur un sujet d’observation et de réflexions. Une telle intervention réalisée artisanalement aurait pu être très coûteuse. Le façonnage des éléments s’est fait grâce à une CNC qui a découpé des motifs tridimensionnels. Les lettres se lisent parfois en positif, parfois en négatif. Les titres des œuvres qui ne se perçoivent que par leur ombrage, ne sont souvent lus qu’au second regard. Sur le fond sombre des façades prégrisaillées, leur perception change selon l’ambiance lumineuse. Les sections massives des façades peuvent être facilement substituées ou réparées, tout comme dans l’architecture vernaculaire. Les espaces intérieurs sont imprégnés de bois qui rendent l’ambiance chaleureuse. Des panneaux trois plis (sapin/épicéa) sont utilisés comme revêtements de parois. Les plafonds acous-
tiques sont habillés de lattes. La structure de cette construction à deux niveaux est uniquement en bois, à l’exception du radier et de la cage d’escalier. Cette dernière stabilise l’ensemble, en association avec un mur de façade. La reprise des charges à l’intérieur est assurée par des axes porteurs comprenant sommiers et poteaux en lamellé collé. Dans les parois extérieures, les poteaux en lamellé collé reprennent des sommiers, cette fois-ci en lamibois. Des éléments en caissons composent la dalle d’étage et la toiture. Les parois intérieures sont non porteuses, ce qui amène de la flexibilité à long terme dans la répartition spatiale.
Situation
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Niveau +1 Niveau 0
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20 m
Coupe accueil et ludothèque
Coupe accueil et bibliothèque
Coupe longitudinale
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Lieu Sonnenfelsstrasse 1, 3700 Spiez Maître d’ouvrage Commune municipale de Spiez Architecte Bauzeit Architekten GmbH, Bienne Direction des travaux BBR Architekten AG, Thoune Architecte paysagiste BBZ Landschaftsarchitekten GmbH, Berne Ingénieur bois Pirmin Jung Ingenieure für Holzbau AG, Rain Ingénieur civil Dahinden Beat GmbH, Spiez Signalétique et graphisme façades Susanne Dubs, Magglingen Conception bibliothèque Bibliotheksplanung Chevalier GmbH, Thoune Ingénieur CVC Waldhauser + Hermann AG, Münchenstein Ingénieur sanitaire Sandmeier Planung, Thoune Ingénieur électricité Bering AG, Thoune Construction bois Boss Holzbau AG, Thoune Bois mis en œuvre Bois collé et BLC 227 m3; Panneaux: trois plis et lamibois 3690 m2, OSB et MDF ouvert à la diffusion 1535 m2; Listes épicéa revêtement intérieur 58 m3 ainsi que lambris de façade et carrelets 61 m3 Ensemble de l’objet distingué par le ‹Certificat d’origine bois Suisse› (98 % de bois suisse, alors que les exigences sont fixées à 80 % min.) Coûts CFC 2 CHF 7,8 millions dont CFC 214 CHF 1,51 million Surface de terrain SIA 416 8192 m2 Surface de plancher SIA 416 2003 m2 Volume bâti SIA 416 8327 m3 Prix/m3 SIA 416 (CFC 2) CHF 940.– Durée de construction Octobre 2013 – octobre 2014 Photographe Yves André, Vaumarcus
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Composition toiture: Gravier 60 mm Drainage 20 mm Etanchéité Isolation 100–280 mm Etanchéité de chantier/ Etanchéité à l’air Elément en caisson: trois plis 27 mm nervures 280 mm/isolation partielle trois plis 27 mm Etanchéité à l’air Vide d’installation 310 mm Lattage 40 mm / Isolation acoustique 40 mm Lé non tissé Lattes ajourées 20 x 60 mm Composition plancher: Revêtement béton extra dur 90 mm Isolation au bruit de choc 2 x 20 mm Plaque de plâtre fibrée 15 mm Elément en caisson: trois plis 27 mm nervures 320 mm / sable en vrac 140 mm trois plis 40 mm Etanchéité à l’air Vide d’installation 310 mm Lattage 40 mm / Isolation acoustique 40 mm Lé Lattes ajourées 20 x 60 mm Composition parois extérieures: Trois plis 19 mm, fil de parement vertical OSB 15 mm, joints étanchés Montants 280 mm / Isolation MDF ouvert à la diffusion 16 mm Pare-pluie Lattage vertical 30 mm Lattage horizontal 30 mm Lambris prégrissaillé 20 mm Taquet synthétique 20 x 60 x 60 mm, sous doublage façade Carrelets de doublage 100 x 100 mm, prégrisaillés
Coupe constructive
Composition radier: Revêtement béton extra dur 90 mm Couche de séparation Isolation 40 mm Lé d’étanchéité Béton armé 200 mm Béton isolant 240 mm Béton maigre 50 mm
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Centre de compétence Arenenberg, Salenstein Le centre de compétence est un bâtiment de cinq niveaux en bois, une première dans le canton. Conçue pour être hybride, cette construction valorise autant les qualités du bois que du béton auquel il s’allie. Il est revêtu en façades de lames d’épicéa prégrisaillées provenant des forêts thurgoviennes, c’est donc tout naturellement qu’il obtient le ‹Certificat d’origine bois Suisse›. Les employés du centre d’aide et de formation Arenenberg sont actifs dans divers domaines. Ils offrent aux agriculteurs une formation de base, puis leur prodigue des conseils et les épaulent dans leur organisation quotidienne. C’est en 1958 déjà que naît l’idée de soutenir l’agriculture en regroupant des spécialistes qui proposeraient à tous des conseils techniques. En 1962, ce système de conseils mis en place s’installe à Weinfelden et est annexé à l’école d’agriculture. En 1968, une maison toute neuve leur est spécialement destinée. Ils continuent à conseiller les agriculteurs, et dispensent des journées d’enseignement avec comme points forts l’élevage, le travail des champs, la culture des fruits et légumes. Au début des années 90, le manque d’espace se fait sentir et de nouveaux bureaux sont aménagés dans des bâtiments çà et là. Les employés œuvrant dans le domaine de l’économie familiale agricole sont placés dans la maison d’hôte d’Arenenberg; un des conseillers installe son bureau chez lui dans la Haute-Thurgovie, faute de place. Afin de rassembler ces activités dans un lieu commun, un concours sur invitation est organisé, destiné à quatorze bureaux reconnus dans le canton. Le cahier des charges établi par le maître d’ouvrage exigeait une solution qui soit à la fois économique et fonctionnelle, susceptible d’être réalisée dans des matériaux locaux. De son côté, le canton souhaitait un projet d’avant-garde, utilisant le bois local issu d’une gestion durable, pour que, par ce geste, le centre soulève la curiosité et l’intérêt bien au-delà des frontières cantonales. La solution constructive devait présenter de nombreuses qualités, elle devait se montrer à la fois économe et écologique, parfaitement fonctionnelle, et intégrer le concept énergétique le mieux adapté. Par ailleurs, le bâtiment devait offrir des espaces de taille suffisante, et cela dans la meilleure configuration possible. Grâce à la nouvelle bâtisse, les employés se retrouvent enfin sous un seul et même toit et disposent de locaux modernes et adaptés. Ce regroupement valorise les synergies entre les thèmes enseignés et offre un réseau plus solide de spécialistes et d’enseignants. Le projet se répartit sur trois niveaux et offre toute la place nécessaire pour accueillir les quarante-cinq employés. Des unités regroupant trois postes de travail et des bureaux individuels sont disposés à l’est et à l’ouest. Des cellules plus importantes regroupant jusqu’à cinq personnes sont situées en façade nord. Elles offrent une vue sur les prairies et la vallée au loin. Dans les combles, deux salles de réunion qui peuvent servir également comme salles de pause ou comme bureaux supplémentaires, sont à disposition. Entre les
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deux, une kitchenette est aménagée, ainsi que deux locaux servant de dépôts ou d’archives. Au niveau du socle, l’entrée s’organise autour d’une volée d’escalier et un vestiaire. Quelques locaux techniques et des stockages occupent discrètement l’espace. Le bâtiment est conçu en respectant le standard Minergie-P, il est doté d’une enveloppe continue qui évite au maximum les ponts de froid. Ce bâtiment a une orientation principale est-ouest. Les apports solaires sont stockés dans la dalle béton visible au sol. Une ventilation contrôlée est pulsée de haut en bas le long des façades. L’air frais passe par des tubes enterrés dans le sol et est introduit sur la face nord. Un système en cascade mène l’air vicié des bureaux jusque dans les couloirs, puis passe par la distribution verticale pour finalement être évacué en toiture. À l’extérieur, une chaudière centrale alimentée aux copeaux de bois chauffe l’ensemble des bâtiments présents sur le site. Le système constructif mérite que l’on s’y attarde. Des dalles mixtes s’étendent sur chaque étage. Le sol resté brut n’est rien d’autre que la dalle en béton de 140 mm, poncée et coulée sur une isolation phonique. Le plafond en bois quant à lui est constitué de panneaux lamellé-croisé en mélèze et Douglas, servant de coffrage perdu. Cette solution mixte est idéale pour l’insonorisation entre étages et offre en même temps une atmosphère chaleureuse. Des poteaux répartis au centre de la construction portent des éléments de dalle de 2,80 m. D’autres éléments d’ 1,80 m s’accrochent perpendiculairement de part et d’autre et alternent avec des panneaux acoustiques d’ 1,80 m. Des poteaux massifs en chêne sont placés le long des façades principales. Au centre de l’espace, d’autres poteaux sont renforcés à leurs sommets par une semelle surdimensionnée. Ils marquent de leur présence l’ambiance intérieure. Dans la longueur, l’entraxe est de 3,60 m. Les poteaux de 400 x 400 mm sont en lamellé collé avec un cœur en épicéa recouvert d’une couche de 40 mm en chêne. Ils sont dimensionnés pour résister aux charges verticales et répondre aux prescriptions incendie. Pour transmettre les forces au niveau des dalles, deux tiges en acier de 40 mm de diamètre assurent la continuité verticale entre les poteaux. Dans la dalle en panneaux lamellé-croisé, des renforts résistants au cisaillement sont prévus. La stabilité de l’ensemble est assurée par le noyau en béton entourant l’escalier et par les façades. À cause de la taille des ouvertures aménagées, le pignon est décomposé en trois couches. Une première épaisseur interne de 120 mm en ossature bois revêtue, est posée sur la dalle. Elle est liée à 200 mm de poutres en treillis qui s’appuient contre la dalle. Enfin, la couche externe est ventilée et disposée en grandes écailles verticales. Avec ce système, le recouvrement d’une couche sur une autre est aménagé à chaque étage. La surépaisseur protège le bois des intempéries et permet d’y dissimuler les caissons de stores.
Situation
Lieu Arenenberg, 8268 Mannenbach-Salenstein Maître d’ouvrage Département des Constructions de Thurgovie Architectes Staufer & Hasler Architekten AG, dipl. Arch. ETH BSA SIA, Frauenfeld Ingénieur civil Conzett Bronzini Gartmann AG, Coire Entreprise bois Knecht AG, Oberwil Bois mis en œuvre Structure: bois massif en épicéa/sapin 26 m3, bois massif en mélèze 9 m3, bois massif recollé 22 m3, BLC 11 m3, lames d’habillage et semelles en chêne 38 m3, bois lamellé-croisé 930 m2; Panneaux: trois plis 150 m2; Lambris de façade 585 m2; Eléments métalliques 6 t Les façades reçoivent le label ‹Certificat d’origine bois Suisse› (100 % de bois suisse, alors que les exigences sont fixées à 80 % min.) Coûts CFC 1–6 CHF 4,9 millions Coûts CFC 2 CHF 3,9 millions dont CFC 214 CHF 1,1 million Surface de plancher 1350 m2 Volume bâti SIA 116 5244 m3 Prix/m3 SIA 116 (CFC 2) CHF 745.– Durée de construction Avril 2013 – juillet 2014 Photographe Roland Bernath, Zurich
Coupe transversale
Coupe longitudinale
Niveau 0
Niveau +2
10 m
Composition planchers: Monobéton 140 mm Isolation phonique Bois lamellé-croisé 150 mm Composition parois extérieures: Espace technique/Parapet Panneau OSB 12 mm Montants/Isolation 180 mm Plaque de plâtre fibrée 15 mm Lattage vertical 25-50 mm Lattage horizontal 25-50 mm Revêtement de façade Coupe constructive
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Salle de conférence pour l’OMPI, Genève Au cœur de la Genève Internationale, un ouvrage conçu tel une sculpture en bois retient l’attention. Face au verre et à l’acier qui l’environnent, les tavillons de mélèze donnent la mesure pour appréhender ce volume de 29 000 m3. L’utilisation du bois comme ressource principale témoigne de l’engagement du maître d’ouvrage pour un monde durable. L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle souhaitait se doter d’une salle de conférence de 900 places, destinée à accueillir les délégués de ses Etats membres lors de leurs diverses réunions et assemblées. Le cabinet Behnisch Architekten, déjà présent sur le site avec la réalisation d’un immeuble administratif, a été sollicité pour imaginer une salle dans l’exiguïté de l’espace à disposition. La solution proposée s’inspire dans son organisation d’un antique théâtre grec et bénéficie de deux oriels orientés vers le ciel. Composé d’un volume éclaté de quatre corps qui s’éloignent
Situation
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pour chercher la lumière naturelle, il repose en son centre sur plusieurs appuis qui transmettent les efforts dans les murs en béton du parking souterrain. Deux porte-à faux, dont l’un mesure 35 mètres et l’autre 17 mètres, défient les lois de la gravité. Cette prouesse technique qui consiste à la fois à assurer la rigidité et à minimiser la déformation de ces grandes avancées, est une première qui a nécessité de nombreuses heures d’études. Sous l’auditoire, un nouveau foyer situé au rezde-chaussée s’insère dans le prolongement d’un généreux hall d’entrée réalisé en 1978. Cet espace au décor expressif et agrémenté d’une fontaine murale monumentale a été conçu par l’architecte Pierre Braillard, en même temps que la tour qui le surplombe. Il marque encore aujourd’hui l’identité du campus et accueille tout naturellement les visiteurs de l’OMPI. Quelques marches séparent le hall du foyer. Des escaliers et des rampes entièrement blancs desservent à la fois le niveau supérieur de la salle de confé-
rence et le second niveau du hall. Le bois domine de sa présence les ambiances intérieures. L’auditoire est revêtu de panneaux acoustiques en sapin blanc sur les parois comme au plafond, avec au sol un plancher en chêne. De par sa disposition en arc de cercle, cette vaste salle de 1600 m2 ne donne pas l’impression de démesure, bien au contraire. Les cabines d’interprétation prévues chacune pour accueillir trois personnes à la fois, sont situées au-dessus des dernières rangées de sièges. Les interprètes suivent les débats tout en percevant l’expression des visages (les délibérations étant diffusées sur cinq grands écrans répartis dans la salle et sur des écrans à chaque poste d’interprète), ce qui améliore la qualité de leur travail. Les sièges comme les pupitres ont été conçus spécialement pour l’occasion, afin d’optimiser l’espace à disposition. Les fauteuils présentent différents tons de bleu répartis en alternance et évoquent la couleur des Nations Unies. Six globes caractérisés par une surface en nid d’abeille sont fixés sous le
plafond. Ils contiennent des équipements techniques indispensables comme des caméras et des haut-parleurs. À l’intérieur du salon attenant comme dans les quelques salles de réunion, d’autres panneaux acoustiques répandent une agréable odeur boisée. Une entrée indépendante est accessible depuis une petite cour au pied de la Tour, ce qui a l’avantage de permettre un fonctionnement autonome de la salle lorsqu’elle est louée à des tiers, sans déranger les activités de l’OMPI. Le projet, conçu à l’origine avec des panneaux en planches contrecollées et en lamibois importés a été adapté pour être réalisé avec des éléments en lamellé collé, permettant le recours à du bois indigène. La toiture et le plancher ont été réalisés en éléments à caissons, alors que les parois travaillant comme des voiles sont formées de poutres triangulées revêtues. L’ensemble est stabilisé par des cadres, complété aux extrémités par des croix de St-André. Les liaisons entre caissons sont obtenues par des gou-
jons métalliques scellés au moyen d’une résine époxy bi-composant. Les montants et diagonales les plus fortement sollicités sont en métal et supportent des charges de plus de 200 tonnes. Les appuis destinés à transmettre les efforts jusqu’aux murs en béton en sous-sol sont au nombre de dix-huit et subissent jusqu’à 1000 tonnes de charges verticales. De ce fait, ils sont conçus comme des appuis sphériques, habituellement utilisés pour les ponts. Chaque caisson est unique, avec une longueur qui varie selon sa position. Les poutres en caissons atteignent une portée de 33 mètres en toiture, et de 20 mètres pour le plancher. Mesurant 1,25 m de large sur 1,20 m de haut, les nervures et les panneaux qui le constituent ont une épaisseur de 100 mm. Ce système a permis de concevoir un réseau de ventilation dans le plancher. Un modèle informatique tridimensionnel de l’ouvrage a offert une vérification statique de chacune des pièces, en intégrant le passage des gaines. Ce modèle a ensuite servi à
la découpe précise des poutres par CNC. Le choix du bois pour ce projet s’est imposé pour différentes raisons. La salle n’étant pas utilisée à plein temps (comme tout centre de conférence, il y a des périodes creuses plus ou moins longues), elle devait présenter une faible inertie thermique. En choisissant l’épicéa et le sapin dans les forêts vaudoises et fribourgeoises, une matière première renouvelable, l’impact environnemental s’amenuisait sans compromettre pour autant les exigences physiques ou le respect des normes incendie. Dans la salle de conférence, les panneaux en sapin micro perforés, moins de 1 mm de diamètre, permettent quant à eux une excellente acoustique. Elégante et aérienne, la construction visible de la place des Nations est une belle réussite qui mêle savoir-faire traditionnel et haute technologie. Elle est un témoin des enjeux mondiaux qui s’y déroulent et se présente comme une création d’avant-garde susceptible d’influencer d’autres organisations internationales pour bâtir en bois.
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Coupe ‹Chemin des Colombettes›
Niveau 0
Niveau +1
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40 m
Coupe ‹Route de Ferney›
Composition toiture: Revêtement de toiture en aluminium anodisé 65 mm Sous-construction métallique Isolation 240 mm Etanchéité bitume polymère Bitume coulé à chaud Pattes d’ancrage Isolation en verre cellulaire 80 mm Membrane bitumineuse Caissons bois: BLC 100 mm nervures en BLC 1000 mm BLC 100 mm Sous-construction 300-450 mm Absorbeur acoustique 50 mm Panneau acoustique en fibres de moyenne densité plaqué sapin blanc, micro-perforé 22 mm Composition parois extérieures: Panneau acoustique en fibres de moyenne densité, plaqué sapin blanc, micro-perforé 22 mm Absorbeur acoustique 50 mm Vide technique 100–650 mm Caissons bois: BLC 100 mm nervures en BLC variable BLC 100 mm Pare-vapeur Lattage/laine minérale 240 mm Pare-pluie Sous-construction/Isolation Contre-lattage Tavillons en mélèze, fendus et non traités
Coupe constructive
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Lieu Chemin des Colombettes 34, Genève Maître d’ouvrage OMPI, Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, Genève Architecte Behnisch Architekten, Stuttgart (DE); chef de projet: Patrick Stremler Direction des travaux Atelier Coplan Sàrl, Fribourg; direction des travaux: René Berset Pilote de projet Burckhardt + Partner SA, Genève et Lausanne; directeur de projet: Jean-Daniel Fehr Ingénieurs civils Consortium Schlaich, Bergermann und Partner GbR, Stuttgart, T-Ingénierie SA, Genève; Erricos Lygdopoulos, Genève Ingénieurs bois Consortium Bois OMPI entre Charpente Concept SA, Perly, SJB Kempter Fitze Bauingenieure AG, Hérisau, Jean-Marc Ducret, Orges Acoustique NH Akustik + Design AG, Lungern Domotique et climatisation Transsolar Energietechnik GmbH, Stuttgart (DE), Sorane SA, Ecublens, Riedweg & Gendre SA, Carouge Façadier Emmer Pfenninger Partner AG, Münchenstein Ingénieurs électricité Amstein + Walthert SA, Genève, MAB Ingénierie SA, Genève Ingénieurs sanitaire Schumacher SA, Genève Entreprises bois Consortium Bois OMPI entre JPF Ducret SA, Bulle, Dasta Charpentes Bois SA, Plan-les-Ouates (structure), Baeriswyl AG, Düdingen (réalisation en tavillons), John Schwab SA, Gampelen (habillages intérieurs acoustiques) MS Services SA, Genève (parquet en chêne) Bois mis en œuvre Structure: 1280 m3 caissons dalles en BLC, 395 m3 caissons verticaux en BLC avec ossature intégrée, 430 m3 en BLC pour treillis murs et sommiers; Tavillons en façade 1830 m2, tavillons sous dalle 540 m2, habillages intérieurs acoustiques (y compris les baffles du foyer) 5700 m2 Surface de plancher SIA 416 4 166 000 m2 pour la salle de conférence Volume bâti SIA 416 29 000 m3 pour la salle de conférence Durée de construction Août 2011 – septembre 2014 Photographes David Matthiesen, Stuttgart et Corinne Cuendet, Clarens
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Halle de gymnastique double à usage multiple, village de Brienz Bâtie dans un environnement traditionnellement en bois, la nouvelle halle de gymnastique forme, avec la puissante bâtisse scolaire et son annexe, un ensemble cohérent. La simplicité dans l’expression comme dans la matérialisation, et une certaine retenue formelle ouvre un dialogue intéressant entre une architecture résolument contemporaine et des édifices plus anciens. En 2001, la commune de Brienz établit une étude de faisabilité pour remplacer l’ancienne salle de gymnastique. Un concours est ensuite organisé, auquel prennent part plus de cinquante bureaux. Le jury retient sept projets et distingue celui dénommé ‹hobacher› d’un premier prix. De par son positionnement, le nouveau bâtiment public transforme un espace extérieur jusque-là ‹perdu› en une grande terrasse villageoise qui offre au spectateur une magnifique échappée visuelle sur le lac de Brienz et les montagnes. Cette scène à ciel ouvert, qui prolonge celle à l’intérieur de la halle, redonne
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toute sa qualité au lieu. Du théâtre, des représentations, des concerts, des discours, des assemblées peuvent maintenant s’y tenir, la place étant à disposition de l’école ou de la commune. Des portes monumentales installées sur le côté de la halle font communiquer la nouvelle scène couverte avec la place de l’école. Avec ses arbres et la vieille école en fond, la place forme une sorte d’arène, avec une scène utilisable en même temps vers l’intérieur et l’extérieur. Entre la vieille école et la nouvelle salle, un aménagement paysager reprend l’importante différence de niveau existant entre la cour et la place de sport. Il est traité à la manière de gradins en gabions parsemés de fleurs aux variétés anciennes. Ce dispositif dynamise cet interstice et offre un terrain de jeu pour mille histoires imaginaires. Sur la façade ouest, deux portes destinées aux spectateurs sont prévues de plain-pied. Profitant de la pente, on accède plus au nord à l’étage supérieur où des vestiaires sont desservis par une galerie ouverte. En lien avec la
grande salle, des locaux de rangement disparaissent sous le terrain. L’espace scénique disposé au sud est fermé de la salle de gymnastique par des pans vitrés qui se plient et se déplient. Cela permet une utilisation conjointe de la scène et de la halle. Des activités très diverses y sont prévues, comme les repas de midi pour les écoliers, du fitness, des assemblées ou du théâtre. Elle peut également servir d’entrepôt provisoire. La cour est réservée aux enfants la journée et sert de parking aux utilisateurs de la salle de gymnastique le soir venu. À l’est du nouveau bâtiment, quelques places de parc utilisables en tout temps sont disposées contre la façade et étagées dans la pente. Une structure simple et répétitive rythme les façades en bois et imprègne l’intérieur de la halle. Les engins sportifs sont insérés dans l’épaisseur des éléments structurels. Deux bandeaux vitrées sont disposés le long des façades principales et amènent suffisamment de lumière naturelle pour la pratique du sport. Des stores en toiles évitent l’éblouissement et
Situation
permettent d’assombrir la salle lors de spectacles. La structure s’exprime fortement dans la halle. La toiture patinée en cuivre brun s’insère sans heurt dans le paysage villageois. Au-dessus d’un socle, la halle de gymnastique double est presque entièrement en bois. Pour se prémunir contre les éventuelles coulées de boue ou autres laves torrentielles, le bâtiment est appuyé sur un mur en béton armé qui le surélève par rapport au niveau du terrain. De ce fait, le pignon nord en grande partie enterrée contient peu de bois. Des considérations architecturales définissent le pas de la grille structurelle. Des poteaux en lamellé collé, avec une section de 160 x 320 mm sont positionnés de part et d’autre des façades longitudinales, respectant un entraxe de 2,1 m. Disposés en renfort, des montants élancés traversent l’espace intérieur et soutiennent une galerie. Ces poteaux sont consolidés par des moises agencées de part et d’autre. En toiture, des poutres de la même largeur que les poteaux adoptent la forme extérieure d’un toit à deux pans. Au-dessus
des terrains de sport, elles franchissent une portée de 23,8 m (hauteur statique 14001440 mm) et de 6,1 m pour les locaux annexes (hauteur statique de 1000 mm). Au faîte, une pièce triangulaire est placée sur la poutre, qui passe ainsi à une épaisseur totale de 600 mm, et donne au toit la forme désirée. Cette solution est adoptée, afin d’éviter les contraintes de traction perpendiculaire dans cette zone. En raison d’une forme asymétrique, les éléments porteurs des parois extérieures (côté est) subissent une force d’arrachement, qui est reprise solidairement par le béton. En réaction, les parois ouest sont soumises à un déplacement. Comme les fenêtres sont montées entre les porteurs, avec une hauteur qui dépend du terrain aménagé, les détails constructifs sont étudiés pour éviter tout dégât. Au-dessus des poutres principales, des pannes de 260 mm de hauteur se disputent l’espace avec des canaux de ventilation. Elles sont couvertes par des panneaux collé-croisé de 40 mm. Au-dessus des locaux annexes, la
charpente est construite de manière conventionnelle, avec des pannes et des chevrons en partie visibles recouverts par un panneau trois plis de 27 mm. Les voiles qui en résultent reprennent les forces horizontales et les transmettent aux parois. La reprise de ces forces se situe à différents endroits, au niveau des pignons, au nord par une paroi en béton, au sud par une construction à ossature bois, entre la scène et la grande halle, par une paroi composée d’une ossature bois recouverte d’un lamibois et finalement par la gaine en béton armé de l’ascenseur. La dalle du niveau supérieur se compose de caissons préfabriqués de 280 mm. Elle sert à stabiliser les montants situés sur la galerie et reprend les forces de vent.
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Coupe transversale
Coupe transversale
Coupe longitudinale vers galerie
Coupe longitudinale vers espaliers
Niveau 0
Niveau +1
20 m
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Lieu Schulhausstrasse, 3855 Brienz Maître d’ouvrage Commune de Brienz Architecte Rolf Mühlethaler, Architekt BSA SIA, Berne; collaborateur: Thomas Moser Direction des travaux Amstutz Abplanalp Birri AG, Sigriswil Ingénieur civil Porta AG, Interlaken Planification H+K Planungs AG, Thoune Ingénieur bois Fuhrmann Ingenieurbüro für Holzbau, Unterseen Entreprises bois ARGE Wyler Holzbau AG, Brienz, et Boss Holzbau AG, Thoune, (montage) et Wyler Holzbau AG, Brienz (revêtement intérieur et extérieur) Bois mis en œuvre Bois massif et BLC 270 m3, Panneaux: trois plis 40 mm 1385 m2, lambris en mélèze 570 m2, éléments acoustiques 1350 m2 Coûts CFC 2 CHF 5,8 millions Dont CFC 214 CHF 0,69 million (214.1), CHF 0,15 million (214.4) Surface de terrain SIA 416 16 507 m2 Surface de plancher SIA 416 2200 m2 Volume bâti SIA 416 16 655 m3 Prix/m3 SIA 416 (CFC 2) CHF 350.– Durée de construction Juin 2009 – octobre 2010 Photographe Alexander Gempeler, Berne
Détail sur façade ouest
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Transformation d’un bâtiment polyvalent, Künten La commune de Künten a organisé en 2009 des mandats d’étude parallèles afin de créer de nouveaux espaces pour une administration moderne et efficace. Le projet proposait un bâtiment polyvalent, fonctionnel et attractif. Au pied de l’immeuble, une nouvelle place bordée d’arbres dispense de l’ombre pour accueillir des activités de plein-air. La situation de l’administration communale était devenue intenable: trop à l’étroit dans sa vieille maison au centre du village, une annexe s’avérait impossible à réaliser. Certaines des associations locales manquaient de lieux de réunion. Dans le même temps, il fallait réorganiser l’atelier communal sis à 200 m de là et déplacer l’ancienne déchèterie. Par ailleurs, il n’y avait aucune place pour des rassemblements villageois. Afin de trouver une solution à ces différents problèmes, la commune lança des mandats d’étude parallèles. L’atelier communal occupait jusque-là le soussol et le rez-de-chaussée d’un bâtiment, tandis que les étages supérieurs étaient réservés à des logements. Les architectes et l’ingénieur se concertèrent pour examiner l’édifice à la loupe et livrer une analyse coûtsbénéfices d’une réhabilitation de l’ensemble. Cette étude montrait que dans les niveaux inférieurs, quelques adaptations de la structure existante étaient nécessaires. La grande salle commune dédiée aux associations par exemple, ne pourrait être aménagée sans un renforcement de la structure. Pour les étages supérieurs, il en allait tout autrement. Comme il fallait transformer les logements en bureaux, une intervention lourde sur
Situation
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la structure s’avérait nécessaire. En effet, une nouvelle configuration spatiale d’espaces desservis par une circulation claire devait remplacer des typologies de petites et grandes pièces imbriquées. De plus, les coûts de transformation des façades, le démontage du gros œuvre et la pose de nouvelles installations techniques se révélaient aussi coûteux que s’il fallait reconstruire le tout à neuf. Finalement les revenus locatifs des appartements conservés n’apportaient pas une aide financière suffisante pour que l’opération devienne intéressante. Sur la base de ces conclusions, les architectes proposèrent de partir du socle existant, et de poser par-dessus un volume d’un seul niveau. De cette façon, les espaces seront désormais bien plus faciles à organiser et plus flexibles – sur l’extérieur, une strate destinée à l’ensemble des bureaux ceinture le niveau. Elle peut être divisée en petites ou grandes unités selon les besoins. Une cour intérieure amène de la lumière naturelle dans le foyer et les corridors. Une subdivision entre des zones dévolues à des activités diurnes et d’autres accessibles également en soirée est, de plus, facile à réaliser. En outre, une extension en surélévation, dans un futur proche ou lointain, est tout à fait imaginable. Avec une surface d’étage supérieure à 600 m2, les normes de protection incendie exigeaient un escalier supplémentaire. Celui-ci est installé dans la continuité de la nouvelle place. Le foyer au rez-de-chaussée est orienté vers cette place et sert d’espace polyvalent. Il sera utilisé par exemple par la fanfare municipale comme salle de répétition. Des dépôts et des
sanitaires se trouvent un peu plus loin. Le service communal continue d’utiliser ses locaux pour y stocker le matériel de stationnement; ses ateliers, ainsi qu’un dépôt et un vestiaire restent également en place. Seule une douche a été ajoutée dans les vestiaires. Le sous-sol avec son parking servant d’abri de protection civile, ses dépôts, ses locaux techniques et trois salles réservées à la jeunesse locale, restent également en l’état. Le sous-sol et le rez-de-chaussée ont été adaptés et agrandis par une construction massive. Le socle a été isolé en périphérie et crépi. L’étage construit à neuf est quant à lui réalisé en ossature bois préfabriquée. Sa façade est en aluminium éloxé tandis que la toiture compacte est formée d’éléments en caissons. Les fenêtres sont en bois-métal avec, sur l’extérieur, une protection solaire. En face de l’atelier, la zone qui accueillait l’ancienne déchèterie a été reconvertie. Transformée en place, elle est désormais plantée d’arbres, agrémentée de nouveaux bancs et une fontaine rafraîchissante invite dorénavant les habitants à s’y retrouver.
Lieu Kirchweg 11, 5444 Künten Maître d’ouvrage Commune de Künten Architecte Kim Strebel Architekten GmbH, Aarau Ingénieur civil Wilhelm + Wahlen Bauingenieure AG, Aarau Ingénieur électricité Herzog Kull Group AG, Aarau Ingénieur CVCS Raiman + Partner AG, Trimbach Ingénieur bois Makiol + Wiederkehr, Beinwil am See Entreprise bois Koch AG Holzbau, Büttikon Bois mis en œuvre Bois collé et BLC 79 m3, OSB 15 mm 362 m2, trois plis 27 mm 1230 m2, éléments métalliques 7,3 t Coûts CFC 2 CHF 4,5 millions dont CFC 214 CHF 265 000 Surface de terrain SIA 416 2200 m2 Surface de plancher SIA 416 2600 m2 Volume bâti SIA 416 9090 m3 Prix/m3 SIA 416 (CFC 2) CHF 495.– Durée de construction Août 2014 – août 2015 Photographe Roger Frei, Zurich
Coupe
Niveau 0
Niveau +1
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20 m
Composition toiture: Substrat 80 mm Lé de drainage 20 mm Etanchéité 20 mm Isolation 120–270 mm Pare-vapeur Elément en caisson: trois plis 27 mm nervures 400 mm trois plis 27 mm Suspension 60 mm/Isolation 40 mm Panneau de laine de bois 40 mm Composition parois extérieures: Poteaux BLC 100 x 160 mm Fenêtre bois-métal UF = 1,4 W/m2K Façade métallique ventilée en aluminium éloxé Composition plancher sur rez: Parquet chêne 20 mm Chape ciment avec chauffage au sol 80 mm Couche de séparation Isolation au bruit de choc 30 mm Isolation 120 mm Dalle béton existante 300 mm Suspension 340 mm/Isolation 40 mm Panneau de laine de bois 40 m
Coupe sur façade sud-ouest
Reconstruction d’une tête de bâtiment, Oberglatt Le foyer de la salle de sport à Oberglatt, utilisé également pour des événements mondains, remplace l’aile du bâtiment ravagée par un incendie. Prolongeant la toiture existante, il lui offre un nouveau visage. Des expositions et des concerts s’y déroulent tout au long de l’année. Sa dimension permet également d’y accueillir les assemblées communales. Dans les années 70, une halle triple de gymnastique est construite aux abords des terrains de sport d’Oberglatt, dans la banlieue nord de Zurich. Au mois de décembre 2010, un incendie détruit entièrement l’entrée, des vestiaires et une partie de la toiture qui recouvre la halle. La salle de sport et les vestiaires sont aussitôt remis en état, afin d’être à disposition des écoles et des sociétés sportives à la rentrée d’août de l’année suivante. Pour remplacer le bâtiment de tête et son foyer, un concours est organisé auquel participent trente bureaux d’architecture. Le jury composé de représentants de la commune et d’architectes sélectionne le projet ‹Konsens› qui se démarque par sa remarquable fonctionnalité. Le foyer ouvert sur le parc environnant peut
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être facilement subdivisé en plusieurs sous espaces. Une galerie supérieure, accessible du foyer par une rampe, s’ouvre sur les tribunes de la halle triple. Cette galerie se prête à l’organisation de petites réceptions et accueille cinq vitrines où sont exposés les étendards et les trophées des sociétés sportives locales. Une salle de réunion, une cuisine professionnelle, une aire de livraison et un atelier ont été aménagés dans la nouvelle tête de bâtiment. Un traitement différencié en façade montre le degré de ‹privacité› de chacun des espaces. En toiture, la nouvelle tête et la halle triple sont traités en continuité l’une de l’autre. Le même matériau de couverture est utilisé et s’adapte pour épouser la forme du nouveau volume. Cette toiture est posée en débord des façades, ce qui créé un premier plan et supprime la désagréable sensation de se sentir exposé, particulièrement derrière les baies qui ouvrent le foyer sur la verdure environnante. La façade étant orientée au nord, il est possible de faire l’impasse sur les dispositifs d’ombrage. Les vitrages sur l’extérieur forment une surface parfaitement plane, qui s’épaissit vers l’intérieur pour intégrer les
huisseries et les poteaux métalliques qui soutiennent la toiture. Après avoir réfléchi à la manière la plus juste de matérialiser leurs idées tout en limitant l’énergie grise, les architectes ont opté pour des éléments préfabriqués en bois. Certaines parties de toiture et quelques parois extérieures atteignent jusqu’à 20 m de long. Le faible poids des modules en toiture a permis de les suspendre sur un côté à l’existant. L’ossature en bois intègre différentes installations techniques telles que la ventilation contrôlée, le désenfumage, l’éclairage, l’obscurcissement des lucarnes, l’absorption phonique, etc., sans que la physique du bâtiment s’en trouve notablement affectée. Globalement, ce choix constructif s’avérera plus économique qu’une solution standard.
Situation
Lieu Chliriethalle, 8154 Oberglatt Maître d’ouvrage Commune d’Oberglatt Architecte Frei + Saarinen Architekten ETH SIA BSA, Zurich Direction des travaux Bautermin Walder AG, Embrach Ingénieur civil WGG Schnetzer Puskas Ingenieure AG, Zurich Ingénieur CVCSE Amstein + Walthert AG, Zurich Physique du bâtiment Amstein + Walthert AG, Zurich Conception cuisine Hosta AG, Bâle Entreprise bois Strabag AG, Lindau (structure), U+A Schreinermontagen GmbH, Hallau (revêtement intérieur), Schreinerei Jäger, Oberglatt (aménagements intérieurs), Pfister, Dübendorf (parquet) Bois mis en œuvre Bois massif 40 m3, Panneaux: OSB 15 mm 156 m3, trois plis 19 mm 59 m2 et 27 mm 654 m2, panneaux de moyenne densité, ouverts à la diffusion 16 mm 1030 m2; Faux-plafond: lattes 80 x 20 mm en sapin blanc 17 m3, sous-construction et finitions en chêne 3 m3; Eléments métalliques 3 t Coûts CFC 1–9 CHF 4,4 millions Coûts CFC 2 CHF 4,09 millions dont CFC 214 CHF 520 000.– dont CFC 273 CHF 230 000.– Surface de plancher SIA 416 985 m2 Surface utile SIA 416 905 m2 Volume SIA 116 4140 m3 Prix/m3 SIA 116 (CFC 2) CHF 988.– Durée de construction Février 2013 – avril 2014 Photographe Hannes Henz, Zurich
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Composition toiture: Plaques ondulées en fibrociment, analogues à l’existant Lattage Elément en caisson: trois plis 27 mm nervures 400 mm/isolation trois plis 27 mm Lattage 80 mm/Isolation Lambris 15 mm Composition plancher: Parquet chêne Chape ciment 50 mm Isolation/Chauffage au sol 25 mm Dalle Béton 200 mm
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Composition parois extérieures: Vitrage isolant ou Ossature bois 300 mm, comblée d’isolant Façade métallique Composition radier: Parquet chêne Chape ciment avec chauffage au sol 80 mm Radier béton 300 mm Isolation 150 mm
Coupe transversale
Niveau 0
Niveau +1
20 m
Coupe foyer et local
Coupe foyer et galerie
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Lignum Holzwirtschaft Schweiz Economie suisse du bois Economia svizzera del legno Mühlebachstrasse 8 En Budron H6, CP 113 CH-8008 Zurich CH-1052 Le Mont sur-Lausanne Tél. 044 267 47 77 Tél. 021 652 62 22 Fax 044 267 47 87 Fax 021 652 93 41 info@lignum.ch cedotec@lignum.ch www.lignum.ch www.lignum.ch Bulletin bois, septembre 2015 Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich Christoph Starck, directeur
Rédaction Roland Brunner, Lignum, et Audanne Comment, Lignum-Cedotec Conception graphique BN Graphics, Zurich Impression Kalt Medien AG, Zoug Administration, abonnements, expédition Andreas Hartmann, Lignum
ISSN 1420-0252
Le Bulletin bois paraît quatre fois par année, en allemand et en français. Abonnement annuel CHF 48.– Publications isolées CHF 20.– Classeur (10 numéros) CHF 140.– Classeur vide CHF 10.– Prix sous réserve de modifications. Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des différents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs.