Bulletin bois 125/2017

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Bulletin bois 125/2017 Le bois se met en scène ‹Zome House›, Art Basel Sculpture-promenade en bois de Lignum Opéra des Nations, Genève Pavillon du Théâtre de Vidy, Lausanne Salle de concert provisoire de la ‹Tonhalle›, Zurich Foyer de la Maison des Artistes, Boswil Théâtre au col de Julier, Bivio

Le pavillon du Théâtre de Vidy à Lausanne, formé d'une structure plissée en panneaux massifs, accueille uns salle de spectacle de 250 places. Architectes: Yves Weinand, Lausanne, et l’Atelier Cube, Lausanne


Solutions protéiformes Petits ou grands, angulaires ou ronds, massifs ou filigranes, surfaciques ou linéaires, colorés ou naturels: les sept objets en bois montrent une belle diversité qui se prête à la comparaison. Réunis par la recherche formelle qui les personnifie, ils donnent à voir des géométries travaillées qui soignent leur apparence. En feuilletant ce cahier qui se veut festif en ce début d’année, c’est bien le caractère protéiforme du bois qui apparaît. Placés sous le signe de la culture, tous les objets se soumettent à une scénographie qui guide leur architecture et contribue à les rendre exceptionnels.

Audanne Comment et Roland Brunner, Communication technique Lignum

‹Zome House›, Art Basel La ‹Zome House› d’Art Basel 2016 est une réédition de la construction de Steve Baer ‹Zome House›, édifiée à New Mexico en 1971. Il a fallu au total 236 panneaux multiplis de 39 mm d’épaisseur pour former les cellules polyédriques. La forme a été modélisée sur Rhino et Cadwork, développée par des moyens digitaux et réalisée grâce au portail robotisé de l’entreprise Erne.

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Lieu Messeplatz 3, 4023 Bâle Maître d’ouvrage Art Basel MCH Swiss Exhibition, Bâle Artiste Oscar Tuazon, Los Angeles (US) Architecte Antoine Rocca, Bruxelles (BE) Ingénieur civil Bollinger + Grohmann, Frankfurt a.M. (DE) Construction bois ERNE AG Holzbau, Laufenburg Bois mis en œuvre Lamibois 39 mm 587 m2 Dimensions Contour 827 m, surface bâtie 222 m2, volume 784 m3, longueur 22,5 m, largeur 20 m, hauteur 4,5 m Durée de construction Mai–juin 2016 Photographe Stefan Altenburger, Altendorf Axonométrie


Lieu En Suisse, installation sur une vingtaine de foires Mandant Lignum, économie suisse du bois, Zurich Concept d’exposition/Architecte Frei + Saarinen Architekten, Zurich Ingénieur bois Pirmin Jung Ingenieure für Holzbau AG, Rain Entreprises Schilliger Holz AG, Küssnacht am Rigi (fourniture panneaux massifs), et Bisang Holzbau AG, Küssnacht am Rigi (découpe panneaux), Tangemann Metallbau AG, Zürich (support écran), et Kammer Expo AG, Tagelswangen (lumière et événementiel) Bois mis en oeuvre 541 éléments, 347 m2 panneaux cinq plis pour les surfaces planes, BLC pour les nervures verticales, 19,4 m3 total de bois façonné Coûts de production CHF 140 000.– Mesures 8,0 x 9,50 x 3,50 m Durée d’exposition Novembre 2009 –  janvier 2014 Photographe Hannes Henz, Zurich

Sculpture-promenade en bois de Lignum Lignum confie la réalisation d’un stand qui lui permet de marquer de sa présence les salons et foires auxquels elle participe. Sur le thème de la digitalisation, la sculpture issue d’une production automatisée explore les solutions formelles quasi infinies qui peuvent être générées aujourd’hui. Après un premier montage-test en novembre 2009, la sculpture subit quelques adaptations avant d’être présentée à la Swissbau en 2010. Des panneaux cinq plis d’une épaisseur de 50 mm s’organisent en courbes superposées pour donner l’image d’un volume organique. Les vingt couches successives sont empilées et distancées par des entretoises de 130 mm issues du même matériau. Les visiteurs qui s’aven­ turent dans le creux de sa forme, parcourent une spatialité qui se déploie comme un ‹huit›, cheminant à travers différentes atmosphères qui alternent avec fluidité. L’architecture n’est pas un simple cadre pour des expositions, elle devient un démonstrateur de ce qu’il est possible de réaliser par des moyens actuels, intégrant planification et fabrication. La volu­ métrie cherche donc à éveiller la curiosité des visiteurs et susciter l’intérêt concernant les potentiels du bois. En parallèle à une recherche formelle, l’intérêt était également focalisé sur la quantité mini­ male de matière nécessaire pour élaborer une telle sculpture. Grâce à cette approche, les coûts ont pu être réduits de 75 % par rapport

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à la première esquisse. La statique caractérisée par un étagement qui se développe parfois en surplomb tend vers ses limites. La chaîne digi­ tale mise en place en 2009 déjà, a exploité des informations transmises par un modèle en trois dimensions, utilisé pour diriger la fraiseuse. L’efficacité découlant de cette organisation était le gage d’une plus grande précision. Pour intégrer une forme à priori symétrique en son centre à une multiplicité de contextes, le volume s’évase dans les angles et se trans­ forme en larges ouvertures ménageant des vues vers son environnement. L’espace intérieur se découvre en parcourant des grottes formées de strates courbes, se transforme en un esca­ lier menant à une petite terrasse, ou forme des banquettes invitant à une halte salutaire. Selon le point de vue ou la distance adoptée, l’impression donnée par les 541 éléments assemblés alterne entre transparence, abstrac­ tion modelée telle des joues gonflées, topo­ graphie bâtie, souvenir de rizières en terrasses, ou donne simplement à voir un corps massif en bois. L’expression du pavillon n’est pas réduite au design d’un objet conçu par un réseau de lignes. Pour cette raison, les entretoises verti­ cales ne sont pas positionnées en retrait, mais sont affleurées, adoptant l’épaisseur des couches horizontales. La structure est bien plus la réminiscence d’objets familiers, une étagère, un bâtiment en bois traditionnel, ou même des palettes empilées.


Plan des premières courbes

Plan intermĂŠdiaire

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Opéra des Nations, Genève L’Opéra des Nations, un volume démontable de 31 000 m3 entièrement en bois, offre une alternative à la fermeture du Grand Théâtre de Genève durant les deux ans de sa réfection. L’ouvrage doit être complété afin de s’adapter au site et au programme genevois, avec notamment plus de sièges et une nouvelle fosse d’orchestre. Le bois démontre ici qu’il se prête parfaitement bien à la thématique du réemploi. Le Théâtre éphémère a abrité à Paris les repré­ sentations de la Comédie-Française durant l’an­ née 2012. Installé dans la cour du Palais-Royal, la structure simple, modulaire et démontable est composée de panneaux en bois lamellé-croisé et offre une capacité de 750 places. Les parois for­ mées de caissons d’une largeur de 3,2 m at­ teignent une hauteur de 10 m. Des panneaux massifs en bois lamellé-croisé de 90 mm sont posés contre deux poteaux en BLC de 85/360. Une épaisse laine minérale comble le vide. En toiture, une seule face du même panneau en lamellé-croisé est posée du côté intérieur. Celui-ci s’appuie sur vingt fermes espacées de 3,2 m et supporte un réseau de pannes de 80/150, elles-

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mêmes isolées. L’organisation du plan montre une orientation frontale des sièges disposés en gradins. Les dimensions du plateau de scène sont calquées sur celles de la Salle Richelieu, fermée durant douze mois. Il n’y a cependant ni cintres pour relever les décors ni trappes, puis­ que le plateau est posé au-dessus d’une fontaine agrémentant la cour. C’est donc à l’arrière-scène que les décors sont stockés. À l’opposé du vo­ lume, le foyer et un vestiaire accueillent les spec­ tateurs. Ceux-ci passent ensuite sous les gradins pour remonter latéralement vers les sièges. Un passage par des caves voûtées sous la cour mène les comédiens vers leurs loges, dans le bâtiment historique. En mars 2014, une septantaine de camions ache­ minent les panneaux démontés de Paris vers Genève. En effet, la Fondation du Grand Théâtre cherchait une salle pour compenser la fermeture de son opéra accusant le poids des ans. Des tra­ vaux importants allaient être engagés et il fallait conserver une offre en spectacles durant les deux années planifiées pour les travaux. La Fon­ dation acquiert donc le volume en bois et cherche un terrain adéquat pour l’accueillir. Avec un programme qui différait sensiblement, il

convenait d’abord de chiffrer les quelques inter­ ventions nécessaires. En premier lieu, le nombre de spectateurs susceptibles d’être accueillis est jugé insuffisant. Le volume va donc être aug­ menté à 1118 spectateurs, une jauge plus proche de celle qu’offre l’opéra genevois. Après quelques tergiversations, un site lui est trouvé. Le volume en bois s’élèvera dans l’en­ ceinte du parc Rigot qui jouxte la place des Na­ tions, au centre de la Genève internationale. Pour s’adapter aux nouvelles contraintes, le vo­ lume est augmenté de 4 m dans sa longueur et élargi de 8 m. Cette intervention n’est pas ano­ dine, car elle oblige à revoir le système structurel de la toiture. Deux poutres centrales d’une por­ tée de 37 m et espacées de 8 m sont dorénavant disposées dans la longueur. Cette solution per­ met l’aménagement d’une passerelle technique et change la perception du volume de l’extérieur. Une structure secondaire s’organise ensuite laté­ ralement. Elle s’appuie sur les parois extérieures et adopte le même écartement que les fermes du projet initial. Une fosse d’orchestre, de 18 x 6 m est aménagée devant la scène. Dans la salle, les gradins sont simplement complétés, même si la disposition frontale des sièges reste


inhabituelle pour un répertoire lyrique. Le foyer quant à lui est percé d’ouvertures pour recevoir une lumière naturelle. Au niveau des fondations, un radier en béton armé est d’abord proposé, celui-ci reprenant le dénivelé du terrain d’une hauteur de deux mètres. Cette solution est malheureusement trop coûteuse. C’est alors qu’une proposition simple quoique peu usitée est étudiée. Le bâtiment pourrait s’appuyer sur des pieux en bois. 300 troncs en épicéas d’environ 26 à 32 centimètres

de diamètre sont récoltés dans les forêts gene­ voises au début de l’année 2015. Ceux-ci sont enfoncés puis battus dans le terrain. À une pro­ fondeur entre 3,0 et 4,5 mètres, une résistance révèle la position inégale de la moraine sur la­ quelle butent certains pieux. En complément, des fondations de type filaire, en panneaux trois plis, sont positionnés sous la fosse d’orchestre, au niveau du foyer et de l’arrière-scène. Un gra­ vier stabilisé est uniformément réparti entre les fondations, puis des longrines transmettent les

charges aux pieux. Pour éviter une couche sup­ plémentaire d’isolation contre le terrain, l’air vi­ cié est pulsé sous le plancher et sa température forme un tampon thermique. Et enfin, un écran est aménagé au-dessus de la scène et sert d’abat-son, tandis que des pan­ neaux phoniques disposés sur les parois garan­ tissent une belle sonorité à la salle. Les mélo­ manes semblent en tout cas apprécier l’Opéra des Nations dont l’acoustique, diront certains, est meilleure qu’au Grand Théâtre.

Situation

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FF FP FF FP

Niveau 0

Mezzanine

Régie

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Coupe transversale

Coupe longitudinale

20 m

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AxonomĂŠtries des ĂŠtapes de montage

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Lieu Avenue de France 40, 1202 Genève Maître d’ouvrage Fondation du Grand Théâtre de Genève, Genève Architecte brodbeck roulet architectes associés sa, Carouge Ingénieur civil et bois Charpente Concept, Perly Ingénieur CVCH srg engineering, Genève Acousticiens Kahle Acoustics, Ixelles et AAB, Carouge Entreprise bois Dasta Charpentes Bois SA, Plan-les Ouates Bois mis en œuvre Structure: BLC 241 m3, bois duo 52 m3; Panneaux: trois plis 27 mm 500 m2, trois plis 19 mm 850 m2, OSB 1285 m2; Revêtement: bardage en panneaux trois plis 1262 m2 Coûts CFC 1-9 CHF 11 millions TTC Coûts CFC 2 CHF 8,8 millions (hors frais d'acquisition, démontage, transport et stockage) Dont coûts CFC 214 CHF 3,5 millions HT (y compris pieux et fondation bois) Surface de terrain SIA 416 8000 m2 (droit de superficie pour deux ans) Surface de plancher SIA 416 2700 m2 Volume bâti SIA 416 31 000 m3 Durée de construction Avril 2015 – septembre 2015 Vidéo en ligne www.lignum-geneve.ch/l-opera-des-nations-en-images Photographe Corinne Cuendet, Clarens, et Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française Pour le Théâtre éphémère: Maître d’ouvrage Comédie-Française, Paris, représentée par Sophie Bourgeois Architectes Alain-Charles Perrot, ACMH et Florent Richard Ingénieur bois Jacques Anglade, Structure bois Scénographe Michel Fayet, Changement à vue

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Pavillon du Théâtre de Vidy, Lausanne Est-il réellement possible de construire un volume de 5000 m3 et de franchir des portées de 20 m grâce à un simple panneau en bois massif de 45 mm d’épaisseur? Le pavillon du Théâtre de Vidy le prouve et repousse loin les limites connues du matériau. Issu de programmes de recherche du labora­ toire des constructions en bois de l’Ecole poly­ technique fédérale de Lausanne (IBOIS), le pa­ villon plissé tel un origami devient à la fois un langage architectural et un système constructif. Il est à contre-courant d’une évolution qui cherche la qualité constructive en s’appuyant sur une multiplicité d’acteurs et de spécialistes. À l’inverse, le prototype en panneaux lamellécroisé montre qu’une compréhension des lois de la gravité amène à développer un langage suffisamment expressif, pour ne nécessiter au­ cun ajout coûteux. La nouvelle salle de spec­ tacle de Vidy est une forme parmi d’autres de ce que la nature nous enseigne et propose une lecture d’une rare cohérence. Sous le regard d’Yves Weinand, architecte et ingénieur qui dirige le laboratoire IBOIS, la forme juste émerge d’un état aléatoire et s’ex­ prime avec poésie. Soustraire plutôt qu’addi­ tionner, effacer les frontières et réunir les do­ maines afin de tendre à une économie de moyens. C’est grâce à cette philosophie que le projet va gagner en force, à travers la résolution inédite de ses liaisons, un aspect capital garan­ tissant la robustesse de l’ensemble et qui va

donner un nouvel essor au projet. Pour esquisser les grandes lignes de son his­ toire, le théâtre de Vidy cherchait à remplacer un chapiteau installé dans ses abords et qui lui tenait lieu de salle de spectacle. Ouvert aux courants d’air et aux bruits de la circulation, celui-ci offrait un confort rudimentaire. Son nouveau directeur souhaitait trouver une ex­ pression contemporaine à une extension modu­ lable respectant la pensée de Max Bill. Le théâtre sis au bord du lac était en effet la réutili­ sation d’un pavillon conçu par l’artiste pour l’Expo64, bâti sur une trame de 5 m lisible grâce à une ossature métallique, facile à monter et à démonter. Cinquante ans plus tard, l’esprit du théâtre allait toutefois être transposé dans un matériau plus en phase avec les préoccupations environnementales de l’époque, le bois. Par son aspect expérimental et innovant, le projet de­ vient le pendant d’une programmation théâ­ trale audacieuse, ouverte à la création contem­ poraine. Le pavillon de Vidy reprend l’emplacement du chapiteau et occupe grosso modo une même emprise au sol. Il accueille 250 spectateurs pour une scène de 19 x 11 m. L’espace se prête à diffé­ rentes configurations grâce à des gradins rétrac­ tables. Sa forme, rigidifiée par l’orientation de ses plis en panneaux de 45 mm, ne nécessite pas d’ajout de matière pour franchir des por­ tées allant de 16 à 20 m. Les parois pliées adoptent une courbure en plan, tout comme la toiture, courbée dans sa longueur et sa largeur.

Ce double effet offre un taux de déflexion plus faible par rapport à une version à simple cour­ bure. Le bâtiment qui nécessite une isolation, est conçu avec une double nappe de panneaux en bois lamellé-croisé. Contrairement à la chapelle St-Loup, un précé­ dent projet conçu avec une simple nappe reliée par des connecteurs métalliques, le pavillon est entièrement développé avec des liaisons boisbois qui s’emboîtent en queues d’aronde en respectant un sens bien précis. Le volume est segmenté en onze unités qui correspondent aux parties préfabriquées en atelier: deux parois sont composées chacune de quatre pièces et la toiture correspondante devient un assemblage de vingt pièces triangulaires, toutes uniques. Les tenons sont simples, ou doubles quand ils s’ac­ crochent aux deux nappes. Dans ce dernier cas, ils servent également d’écarteurs pour mainte­ nir une juste distance entre les nappes, avec 210 mm de vide destiné à une isolation en cellu­ lose insufflée sur le chantier. Leur creux com­ prend également des capteurs qui détectent les infiltrations d’eau. Pour saisir la forme, vérifier les angles et l’orientation des joints, le projet est d’abord simulé sur un logiciel de conception assistée par ordinateur, analysé selon différents paramètres et optimisé. Pour réussir une pro­ duction automatique de la géométrie des pan­ neaux et de ses raccords, il a fallu développer un module complémentaire au programme in­ formatique et s’initier aux mystères de la pro­ grammation. Cela a permis de vérifier l’impact


entre eux des différents paramètres et de les ajuster; le maillage polygonal correspondant aux découpes des pièces issues d’algorithmes, l’épaisseur des panneaux et de la double nappe, les types de raccords et de plis, positifs ou né­ gatifs, et enfin les vecteurs d’insertion. En outre, des tests expérimentaux ont été menés au labo­ ratoire pour comprendre le comportement mé­ canique global d’une forme pliée construite avec un matériau anisotropique, en comparant des essais de charge sur des géométries réali­ sées en lamibois de 39 mm, des panneaux en lamellé-croisé à trois couches de 40 mm et à cinq couches de 45 mm. L’économie de moyens recherché à chaque étape du projet n’est pas qu’un simple postulat. Il ouvre la voie vers de nouvelles pratiques sus­ ceptibles d’intéresser les entreprises. En utilisant un modèle informatique paramétré au stade de la conception, il est possible d’y introduire un descriptif semblable à un cahier de soumission, proche du modèle économique de l’entreprise lorsqu‘elle calcule ses prix. La conception peut dès lors être influencée par des coûts qui ren­ chérissent ou au contraire s’affinent. Ces tra­ vaux engagés dans les laboratoires IBOIS ac­ compagnent (ou précèdent) une évolution qui est à nos portes et dont tout le monde parle aujourd’hui dans le monde de la construction, le BIM. Gageons que la force d’innovation qui a marqué le monde du bois ces dernières années est restée vive et que les industriels auront l’in­ tuition de tirer profit de ces travaux.

Situation


Lieu Avenue Emile-Henri-Jaques-Dalcroze 5, 1007 Lausanne Maître d’ouvrage Théâtre Vidy-Lausanne, Lausanne Architectes Yves Weinand architecte, Lausanne, assisté localement par l’Atelier Cube SA, Lausanne Transfert technologique Laboratoires des constructions en bois, IBOIS, EPFL, Ecublens Ingénieur civil Bureau d’études Weinand, Liège Ingénieur CVS AZ Ingénieurs SA, Bulle Ingénieur en protection incendie AZ Ingénieurs SA, Bulle Acousticien D’Silence Acoustique SA, Lausanne Entreprises bois Bumer-Lehmann AG, Gossau; Longet Menuiserie (fenêtres) Bois mis en œuvre Panneau en bois lamellé-croisé de 45 mm 672 m2; Revêtement extérieur: bardage vertical en lames d'épicéa 462 m2 Coûts CHF 2,8 millions (y compris équipements scénographiques et techniques, hors études et transfert technologique, hors travaux réalisés par le Théâtre de Vidy) Surface de plancher SIA 416 469 m2 Durée de construction Août 2016 – août 2017 Vidéo en ligne www.youtube.com/watch?v=co8yamUb6nI Photographe Corinne Cuendet, Clarens Soutenu par le plan d’action bois de l’OFEV.

Coupes transversales

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Toiture

Régie

Coupe longitudinale

10 m

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Axometrie

Le potentiel de l’outil est intégré dès la phase de conception. L’inclinaison maximale de la fraise est étudiée pour correspondre aux exigences de la géométrie. Les tenons et mortaises s’insèrent en respectant une orientation précise.

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Les tenons simples s’insèrent dans une seule épaisseur de panneaux. Les tenons doubles adoptent une forme qui leur permet de jouer également le rôle d’entretoises et s’insèrent dans les deux épaisseurs de panneaux formant l’enveloppe.

Processus de montage des différentes pièces formant l’un des onze segments du pavillon préfabriqué.

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Salle de concert provisoire de la ‹Tonhalle›, Zurich A Zurich, la Maison des Congrès et la ‹Tonhalle› subissent une réfection complète. Durant les trois ans de travaux, l’orchestre de la ‹Tonhalle› déménage provisoirement vers un espace aménagé dans l’enceinte de la Maag Halle, dans le Kreis 5. Grâce à la nouvelle infrastructure, une riche programmation est à l’affiche, dont des ensembles musicaux issus d’horizons variés. Durant l’été 2015, parallèlement à la rénovation thermique et acoustique de l’enveloppe du bâtiment J, une salle de concert accueille pro­ visoirement l’orchestre de la ‹Tonhalle› dans l’ancien atelier de traitement thermique. La salle est conçue comme une boîte dans la boîte et devient opérationnelle à l’automne 2017. La zone du rez-de-chaussée, entre la halle à vocation événementielle et la salle de concert, sert d’espace tampon pour diriger les flux des spectateurs. Elle est reliée aux toi­

lettes situées à l’étage du bâtiment K. Le caractère industriel de l’ancienne halle est préservé et le club ‹Härterei› qui occupe déjà une partie de l’aile est partiellement reconstruit. Une tribune escamotable est maintenue, ser­ vant de podium pour, par exemple, accueillir des conférenciers. Les conteneurs déjà pré­ sents sur la rue des machines, entre la ‹Ton­ halle› et des locaux administratifs, sont aug­ mentés de six unités, pour servir de garderobes et de loges. Dans le foyer actuel, un corridor est créé qui relie le bâtiment K aux conteneurs. Il sert de voie de fuite, permet d’atteindre les espaces fonctionnels du bâti­ ment K et donne la possibilité aux musiciens de rejoindre discrètement la scène. Les étages du bâtiment K, à l’exception des ateliers situés au-dessus du restaurant K2, sont tous occupés par la ‹Tonhalle›, devenant des salles de répé­ tition, des salons ou des bureaux. Au premier sous-sol, la ‹Tonhalle› s’étend

jusque dans les espaces de stockage qui pro­ fitent d’accès directs depuis le parking souter­ rain. Elle occupe la chambre 6 et la chambre 4, au deuxième sous-sol. Dans cette dernière pièce, un élévateur permet de rejoindre direc­ tement la salle de concert et la salle à voca­ tion événementielle depuis les espaces de stockage. La salle de concert est construite comme une peau en panneaux de bois lamellé-croisé qui s’adosse aux murs en béton du Music Hall. A chaque jointure verticale, les panneaux se su­ perposent. Grâce à une pose alternée, une fois devant et une fois derrière, la géométrie en biais favorise une belle sonorité dans la salle. Les panneaux, appuyés sur une ossature mé­ tallique, sont choisis de bonne qualité pour rester visibles, les vis de montage étant toute­ fois cachées derrière des bouchons en bois. Sur les deux faces étroites, deux épaisseurs de panneaux créent des espaces de services, l’un


étant en lien avec le bar du foyer et l’autre devenant l’arrière-scène ouverte sur la rue des machines. Le plafond, suspendu à de solides poutres en acier enrobées de béton, est habillé de panneaux acoustiques qui s’adaptent pour produire la meilleure sonorité, mettant en va­ leur les différentes formations musicales qui s’y produisent. Les podiums et les sièges sont mo­ biles et peuvent se placer dans différentes configurations. La salle a une capacitié de 1000 à 1250 places. Son plan le plus courant, avec une disposition dans la longueur, offre 1224 places assises. Une scène centrale avec une organisation radiale des spectateurs pro­ pose à peu près autant de sièges. L’espace tampon entre les deux grandes salles montre une vieille halle parée de nouvelles colonnes en acier et habillée de panneaux en bois d'épi­ céa inclinables. C’est là que se perçoit le mieux la superposition des deux univers, la ‹Tonhalle› avec l’ancien site industriel.

Lieu Zahnradstrasse 22, 8005 Zurich Mandant Tonhalle-Gesellschaft Zurich Architecte spillmann echsle architekten AG, Zurich Direction des travaux exent AG, Hüttenwilen Ingénieur bois Pirmin Jung Ingenieure AG, Sargans Planification ventilation Thieme Klima AG, Zürich Planification électricité Wolf Elektro AG, Wetzikon Ingénieur en sécurité incendie BDS Security Design AG, Berne Acousticien BBM Akustik Technologie GmbH, Planegg (D) Extraction de fumée Simon RWA, Passau (D) Planification sanitaire et chauffage Koster AG, Zurich Physique du bâtiment Braune Roth AG, Binz Technologie des médias SZENO Engineering GmbH, Stans Conception éclairage Caduff & Stocker Lichtplanung, Urdorf Informatique OIZ Organisation & Informatik ZH, Zurich Entreprise bois Strabag AG, Schlieren Bois mis en œuvre Panneaux de bois lamellé-croisé 184 m3, bois massif recollé 84 m3, lamelles acoustiques 2500 m Coûts CFC 2 CHF 9,5 millions dont coûts CFC 214 CHF 1,19 millions Surface du projet 5500 m2 Durée de construction Mars–juin 2017 Photographe Hannes Henz, Zurich

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Coupe longitudinale sur la salle de concert

Coupe transversale sur la salle de concert

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Foyer de la Maison des Artistes, Boswil L’église de Boswil qui date de 1664 a été désacralisée au XIXe siècle. Elle est devenue dès le milieu des années soixante une salle de concert appréciée loin à la ronde. Récemment, un nouveau foyer la dote d’un véritable espace d’accueil qui renforce l’atmosphère paisible qui règne sur la colline. En coordination avec la section cantonale de préservation des monuments historiques, le nouveau foyer est bâti latéralement à l’église. Ne souhaitant pas créer un espace clos, les parties qui le composent – le toit, un mur de l’église, le sol, une banquette et l’escalier – forment au contraire une composition ouverte sur le paysage. Ces différentes parties sont conçues dans des matérialités qui forment comme une symphonie entre les matériaux. La toiture rappelle les couverts historiques en épicéa visibles dans ce district argovien de Freiamt. A la manière d’un grand avant-toit, elle s’appuie sur le mur de l’église, protégeant la porte sud et soulevant ses angles extérieurs. Un léger galbe en bordure du toit ajoute à ses qualités formelles. Le foyer devient une annexe à l’église, laissant le regard s’échapper très loin, bien au-delà de la colline. Une poutre en béton poli s’étend parallèlement au mur de l’église. Elle enjambe et préserve des ruines moyenâgeuses et offre au public le repos d’une banquette, tout en clarifiant les dimensions du foyer. Sur les faces latérales, les portes vitrées s’ouvrent complètement durant les beaux jours. A l’inverse, en cas de mauvais temps, les vitrages tenus par des profilés métalliques filigranes définissent un espace clos et tem­ péré, chauffé en hiver. L’escalier monumental animé de belles courbes est taillé dans la roche d’une carrière voisine, à Mägenwil, une matière également visible à l’intérieur de l’église. Il occupe le centre de l’espace et met en scène le cheminement qui mène à la salle

de concert. Au-dessus, le toit se bombe pour donner à l’espace un sentiment de générosité. Ce geste permet d’éviter de condamner les vitrages sud de l’église. Le projet gagne en expression, donnant à voir l’image d’un tissu qui flotte au vent. Des suspensions en verre soufflé fabriquées artisanalement sont spécia­ lement dessinées pour le foyer. Des garderobes et un comptoir servant de caisse et de bar sont adossés au mur massif de l’église. Ce dernier est réalisé en érable et recouvert par une laque noire, l’urushi, une résine naturelle issue de l’arbre japonais du même nom. Caché derrière l’escalier, un élévateur destiné aux personnes à mobilité réduite permet de relier les trois niveaux, l’église, le foyer et les toi­ lettes. Un escalier droit descend également vers le sous-sol où les toilettes ont été réamé­ nagées et agrandies. Parmi les interventions mineures, signalons encore la démolition de diverses annexes datant des années quatrevingts et l’aménagement d’un second escalier menant à la tribune de l’église. En dessinant le foyer un demi-niveau plus bas que celui du parc, les fenêtres sud restent dégagées et l’atmosphère de la salle de concert, réchauffée par les rayons du soleil durant l’après-midi, conserve sa qualité. C’est dans la résolution structurelle et formelle de la toiture que les concepteurs démontrent une belle maîtrise. Il leur importait en effet de donner à l’ensemble une apparence aussi légère que possible tout en assurant le fran­ chissement d’une portée de 9 m. La toiture devait être isolée, intégrer des luminaires, pro­ poser une solution acoustique et surtout, offrir une belle spatialité. En étroite collaboration avec l’ingénieur, c’est une structure audacieuse qui est développée, composée d’un système de poutres en bois lamellé-collé d’une largeur de 60 mm seulement. Une poutre sur trois adopte la pleine hauteur de 320 mm. L’ajout

de part et d’autre de deux nervures d’une hau­ teur de 120 mm soulagent la poutre principale par l’intermédiaire d’entretoises travaillant en cisaillement. L’espace libéré par les porteurs secondaires contient de la laine acoustique et une couche d’isolation. Les nervures en bois marquent l’atmosphère du foyer, donnant à voir une construction où chaque élément endosse un rôle structurel. Les installations électriques prennent discrètement place dans les interstices. Pour atteindre des coûts raison­ nables, seules quelques poutres en lamellé-col­ lé disposées au centre sont courbées. Avec un rayon inférieur à 4 m, elles sont réalisées avec des lamelles standards de 20 mm. Les porteurs latéraux sont droits, mais comme l’appui de la gouttière est courbe, l’effet donne l’impression que l’ensemble est incurvé. Côté église, les solives sont tenues par une suspente. Chacune d’elles adopte une lon­ gueur qui varie et pallie à l’inégalité manifeste du mur. Côté chéneau, les solives sont portées par une poutre métallique dissimulée à la vue et qui s’appuie sur quatre poteaux en bois, sans traverser la couche d’isolation. Le toit agit comme un diaphragma, avec deux pan­ neaux en contreplaqué de bouleau de 4,5 mm, reliés au mur de l'église, et qui stabilisent le foyer. Dans la zone de l’avant-toit, la sous-cou­ verture n’existe plus afin que la superposition des épaisseurs s’affine à l’œil. La couverture est réalisée par une tôle en cuivre à joints de­ bouts. Le foyer est chauffé au moyen de serpentins intégrés dans le sol et la banquette. De l’air chaud est pulsé entre les marches et repris par l’aération mécanique des toilettes. La technique qui reste invisible, ne trouble jamais l’expression de force archaïque qui émane du projet.

Situation

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Lieu Flurstrasse 21, 5623 Boswil Maître d’ouvrage Fondation Künstlerhaus Boswil Architecture Gian Salis Architektur GmbH, Zurich; Collaborateurs: Thomas Meyer, Thierry Fehr, Gian Salis Direction des travaux dierealisatorin.ch gmbh, Zurich Ingénieur civil et bois Walter Bieler AG, Bonaduz Physique du bâtiment BWS Bauphysik AG, Winterthour Paysagiste Jane Bihr-de Salis, Landschaftsarchitektin BSLA, Kallern Eclairage Giacoba GmbH, Maienfeld Kantonale Denkmalpflege Aargau Reto Nussbaumer Kantonsarchäologie Aargau Georges Matter, Peter Frey Holzarbeiten Schaerholzbau AG, Altbüron, et Wyli Holz AG, Muri (structure), Welz AG, Trogen (comptoir), Hugo Stöckli, Boswil (menuiserie), Duschén Wohnbedarf AG, Wohlen (parquet), et Salome Lippuner, Trogen (urushi) Bois mis en œuvre Bois massif 3 m3, BLC 19 m3, panneaux agglomérés 180 m2 Coûts CFC 1–9 CHF 2,9 millions (y compris adaptation aux normes de l‘église et consolidation des ruines) Surface brute de plancher SIA 116 575 m2 (église), 140 m2 (foyer) Durée de construction Avril 2016 – janvier 2017 Photographe Gian Salis, Zurich

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Plan

20 m

Coupe longitudinale à travers le foyer

Coupe longitudinale à travers les escaliers

Coupe transversale

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Composition toiture: Tôle en cuivre Lé de séparation Lattage ouvert en épicéa 27 mm Lattage sur support en plastique dur Lé de toiture Contreplaqué de bouleau 2 x 4,5 mm, avec courbure BLC 60 x 320 mm/ Isolation 160 mm Pare-vapeur Isolation phonique 30 mm Panneaux isolants en fibres de bois 10 mm, peints en noir BLC 60 x 120 mm/Plots résistants au cisaillement 40 x 60 x 120 mm Une peinture à l’huile pigmentée rouge recouvre les parties en bois Détail entrée Composition avant-toit, côté entrée: Tôle de cuivre Lé de séparation Panneau trois plis 27 mm Support en bois massif 60 x 100 mm BLC 60 x 280 mm/ BLC 40 x 160 mm Une peinture à l’huile pigmentée rouge recouvre les parties en bois Composition avant-toit côté chéneau: Tôle de cuivre Lé de séparation Panneau trois plis 27 mm Support en bois massif 60 x 100 mm BLC 60 x 280 mm Poutre en acier servant d’appui, posée sur les poteaux Une peinture à l’huile pigmentée rouge recouvre les parties en bois

Détail chéneau

Détail raccord église

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Théâtre au col de Julier, Bivio Sur le col de Julier, au milieu d’une nature âpre, le festival Origen a dressé une tour en bois d’un rouge éclatant. Celle-ci devient pour quelques saisons un lieu culturel où se déroulent des représentations. La tour rappelle le théâtre grec, qui instaure un dialogue fin avec le paysage. Avec ses balcons disposés à 360°, celle-ci pourrait également être une référence au ‹Globe Theatre› shakespearien, voire un modèle du théâtre baroque. Le théâtre installé à 2284 mètres d’altitude sur le col de Julier, met en scène sous un éclairage nouveau la dimension culturelle du passage, la route reliant Oberhalbstein à l’En­ gadine étant un lieu chargé d’histoires. Déjà au temps des Romains, ceux-ci avaient dressé un sanctuaire. La mise à jour du soubasse­ ment d‘une colonnade atteste en effet la pré­ sence du lieu de culte. Durant le Moyen-Âge se trouvait une chapelle dédiée à Saint Sébas­ tien. Un temple, une chapelle, et plus tard un hospice et des fortifications marquent l’his­ toire du col. Derrière le projet d’un théâtre en bois se cache une fondation culturelle basée dans le petit village de Riom, son nom ‹Origen› signifiant l’origine en rhéto-romanche. L’organisation du théâtre se réfère justement aux formes archaïques, souhaitant les réinterpréter dans une version contemporaine, en s’éloignant d’une culture artistique urbaine. Théologien et homme de théâtre, Giovanni Netzer est à l’origine du projet. Il souhaitait construire un théâtre en s’inspirant de la tour de Babel, incarnant pour lui le berceau des civilisations. Bien avant l’essor des cultures grecques et romaines, la Mésopotamie possédait une très riche culture, le mythe de la tour babylonienne nous le rappelle. Au col de Julier, la tour qui allait se dresser abriterait un nouveau théâtre mondial, dans lequel culture et nature se mêleraient intimement, unifiées en un seul spectacle. L'aura festive et sacrée de la grande structure allait attirer l'attention sur les origines du théâtre. Les performances se déroulant en été et en hiver, elles seraient marquées par le rythme des saisons. Dix tours pentagonales en panneaux de bois lamellé-croisé de 120 mm dessinent un plan en étoile de 2,5 m (longueur d’arête). Des para­

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pets, également réalisés en panneaux massifs, relient les tours auto-stables. Le bon compor­ tement global de la forme permet de ramener les forces d’ancrage à des valeurs relativement faibles. Au droit des liaisons, les panneaux sont assemblés en croix et vissés les uns aux autres. Les étoiles composant les tours sont entière­ ment préfabriquées, la hauteur totale étant l’assemblage sur place de plusieurs sections. Le transport par camion jusqu’au col compte quelques kilomètres seulement. Le premier élément de la tour amené sur place a été ancré à la fondation. Les éléments suivants ont en­ suite été reliés les uns aux autres par des bou­ lons et des vis. Dans leurs rez-de-chaussée, trois tours hébergent des toilettes et la quatrième, un local technique, les autres tours servant avant tout à créer la forme. Deux escaliers mènent du rez-de-chaussée jusqu’au deuxième étage. Deux autres escaliers ainsi qu’un ascenseur, celui-ci étant prévu dans une phase ultérieure, desserviront tous les étages. Les parois des escaliers sont revêtues d’une couche incom­ bustible pour servir de voies de fuite. La production de chaleur et d’électricité a lieu à l’extérieur de la tour, dans un conteneur tech­ nique. Une structure tridimensionnelle en bois lamel­ lé-collé posée à hauteur de la toiture soutien la scène grâce à des palans. Celle-ci est portée par des poutres à treillis en aluminium. Le plateau est formé de panneaux trois plis. Le mécanisme de levage permet à la scène d’être déplacée à différentes hauteurs. Les étages sont plutôt conçus pour les spectateurs, mais cela dépend encore du choix scénique. Ceux-ci sont disposés en cercle autour de la scène. Le premier étage bénéficie de loges, aménagées entre les tours. Au second étage, les tribunes et les loges offrent 170 sièges. Pour les troi­ sième et quatrième étages réunis, seules 50 à 70 personnes sont admises. Celles-ci se répar­ tissent entre des loges situées aux deux étages et un étroit balcon situé au quatrième et der­ nier niveau. A chacune des loges correspond l’une des quarante fenêtres visibles en façade. Ainsi, durant un spectacle, il est possible de tourner son regard vers l’extérieur et d’obser­ ver la lumière et les ombres qui creusent la montagne, mêlant la nature à la magie du spectacle.


Lieu Col de Julier, 7457 Bivio Maître d’ouvrage Origen Festival Cultural, Riom Concept Giovanni Netzer, Origen, Riom Développement projet/ingénieur bois Walter Bieler AG, Bonaduz Réalisation Uffer AG, Savognin (EG en construction bois) Bois mis en œuvre BLC 13,7 m3, bois lamellé-croisé 690 m3, broches 18 000 pièces, vis entièrement filetées 24 400 pièces, acier 11 t Dimensions principales Hauteur 29,1 m, diamètre 21,5 m, volume 8800 m3 Utilisation occupation maximale de 300 personnes, jusqu'à l'automne 2020 Scène Surface 61,5 m2, vitesse de levage 2 m/min, nombre de chaînes 5 pièces, portance limitée à 2500 kg, fermes en aluminium avec plateau réalisé en panneaux trois plis Coûts CHF 2,5 millions (équipement compris) Durée de construction Juin–juillet 2017 (1ère étape) Photographes Bowie Verschuuren et Benjamin Hofer



Niveau 0

Coupe à travers les structures pentagonales

Niveau +1

Niveau +2

Coupe à travers les tribunes (construction achevée)

Niveau +3

Coupe à travers les tribunes (1ère étape)

Niveau +4

10 m

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Lignum Holzwirtschaft Schweiz Economie suisse du bois Economia svizzera del legno Mühlebachstrasse 8 En Budron H6, CP 113 CH-8008 Zurich CH-1052 Le Mont sur-Lausanne Tél. 044 267 47 77 Tél. 021 652 62 22 Fax 044 267 47 87 Fax 021 652 93 41 info@lignum.ch cedotec@lignum.ch www.lignum.ch www.lignum.ch Bulletin bois, décembre 2017 Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich Christoph Starck, directeur

Rédaction Roland Brunner, Lignum, et Audanne Comment, Lignum-Cedotec Conception graphique BN Graphics, Zurich

Le Bulletin bois paraît quatre fois par ­année, en allemand et en français. Abonnement annuel CHF 48.– Publications isolées CHF 20.– Classeur (10 numéros) CHF 140.– Classeur vide CHF 10.– Prix sous réserve de modifications.

Administration, abonnements, expédition Lignum, Zurich

Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des diffé­rents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs.

ISSN 1420-0252

Hotline – Service technique: 021 652 62 22 Nos spécialistes répondent gratuitement à vos questions tous les jours de la semaine entre 9 h et 17 h.

Impression Kalt Medien AG, Zoug


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