Bulletin bois 134/2020 Ouvrages publics Bâtiment administratif de la Police cantonale fribourgeoise, Granges-Paccot Centre de formation agricole, Salez Salle d’exposition Stapferhaus, Lenzbourg Centre sportif Heuried, Zurich Le Parlement vaudois, Lausanne
Centre de sports et de loisirs Heuried à Zurich: l’imposante structure de toiture en bois a un effet rassembleur et crée une interface entre l’intérieur et l’extérieur. Architectes: EM2N Architekten, Zurich
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1 Principalement réalisé en bois: le campus de la Haute école spécialisée bernoise à Bienne. Architectes Pool Architekten Représentation MAD 2 Embassadrice du matériau bois: la salle de concert de la salle provisoire Tonhalle Maag à Zurich. Architectes Spillmann Echsle Architekten AG Photo Hannes Henz 3 La maison des générations à Bad Zurzach: grâce à sa diversité formelle assumée et ses façades en bois finement structurées, l’ensemble s’intégre de manière sensible au tissu de la commune. Architectes Liechti Graf Zumsteg Architekten AG Photo Roland Bernath
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Ouvrages publics Les cantons et les communes optent toujours plus pour le bois dans leurs propres bâtiments. Après les ateliers de voirie, les ouvrages administratifs ou les bâtiments scolaires, des complexes d’importance sont devenus aujourd’hui presque communs, à l’image du campus de la Haute école spécialisée bernoise actuellement en construction à Bienne. À l’exception des sous-sols et de certaines zones du rezde-chaussée et de l’étage, la majeure partie du bâtiment est prévue en bois (photo). Grâce à sa flexibilité de mise en œuvre, le bois est aussi valorisé dans les constructions temporaires, comme l’extension provisoire de l’Ecole de la Champagne à Bienne en construction modulaire ou pour le Centre d’hébergement de Rigaud à Genève (Bulletin bois 132). La salle de concert de l’Opéra des Nations à Genève ou la Tonhalle de Zurich sur le site Maag – une boîte en bois qui offre un cadre sobre mais élégant pour la musique (photo) - sont d’autres exemples tout aussi convaincants de l’utilisation du bois pour les bâtiments publics temporaires. Il existe en outre de nombreux projets de maisons de repos ou de centres pour personnes âgées qui ont déjà été réalisés ou qui sont en cours de développement ou de construction: la maison des générations à Bad Zurzach (photo), achevée en 2019, et le projet de centre pour personnes âgées à Alpnach en sont une illustration. Pour les jeunes générations, l’usage du bois parait presque une évidence tant il semble proche des enfants. Environ un quart
des projets de nouveaux bâtiments dans le segment de marché de l’enseignement et de l’éducation ont été déposés en 2017 avec une structure porteuse en bois. Cette pro portion est même de 40 % lorsqu’il s’agit de crèches ou jardins d’enfants. Même les parkings à plusieurs étages ou les stades de football peuvent désormais être construits en bois, comme le montrent des exemples récents en Suisse et à l’étranger. JAJA Architects à Aarhus, par exemple, planifie le premier parking danois à plusieurs étages qui, complété par un parc urbain, servira de lieu de rencontre et de loisir. Il contribuera ainsi à la neutralité climatique du Danemark d’ici 2050. Et le projet de Zaha Hadid Architects pour le stade du club de football britannique Forest Green Rovers est également une construction en bois, comme un jalon dans le futur des structures. Du point de vue des maîtres d’ouvrage publics, il existe de nombreuses raisons de choisir le bois comme matériau de construction: rapidité d’intervention sur le chantier grâce à la préfabrication, légèreté, confort et efficacité énergétique pour ne citer que ceux-là. Lorsque du bois suisse est mis en œuvre, d’autres bénéfices viennent s’ajouter: réduction des émissions grâce à des transports réduits et gestion durable des forêts. Les communes sont en outre souvent propriétaires de forêts en tant que fournisseurs. En utilisant le bois régional, elles créent une valeur ajoutée locale et favorisent une construction durable.
La loi révisée sur les marchés publics donnera un nouvel élan à l’utilisation de ce matériau de construction à tous les niveaux de la communauté, car elle permettra de passer d’une concurrence basée uniquement sur les prix, à une concurrence basée sur la qualité globale d’un projet. L’offre ‹la plus avantageuse› se verra alors attribuer le contrat. Le fait que le matériau bois soit désormais entré de plain-pied dans l’espace public est illustré de manière parlante par deux bâtiments en particulier: le Parlement vaudois incarne grâce à son toit imposant le siège de la démocratie cantonale et le bâtiment administratif de la police cantonale de Fribourg, qui derrière sa façade sobre, offre un intérieur chaleureux marqué par des tons chauds. Dans les pages suivantes, vous découvrirez également un bâtiment de musée non conventionnel, un centre de formation agricole ou encore un centre sportif à la vaste toiture. Ces projets représentatifs des nombreux objets que les communes, les villes et les cantons ont déjà réalisés en bois illustrent le large éventail des réalisations dans le secteur public. Ils démontrent qu’en général l’utilisation des ressources locales et les questions de durabilité sont au premier plan. Rien de surprenant alors si la majorité des bâtiments présentés ici sont en bois suisse. Jutta Glanzmann Communication technique Lignum
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Bâtiment administratif de la Police cantonale fribourgeoise, Granges-Paccot Le nouveau bâtiment de la Police cantonale faisait partie des projets retenus pour développer le canton de manière durable, comme l’avait arrêté le Conseil d’Etat fribourgeois dans sa stratégie de 2011. Avec son projet intitulé ‹Une meilleure utilisation du bois dans les constructions publiques›, le bureau Deillon Delley Architectes a remporté le concours. En valorisant les ressources renouvelables des forêts de la région et en recourant à des entreprises locales, le projet peut s’enorgueillir d’un bilan écologique remarquable. Il a été récompensé au Prix Lignum 2018 par le ‹Premier prix – Région Ouest›, ainsi que par le ‹Prix spécial Bois suisse›. Le siège principal de la Police cantonale, idéalement positionné dans une zone commerciale en sortie d’autoroute Fribourg-Nord, com portait déjà deux immeubles. L’un construit en 1990, suivit d’un agrandissement en 2006. Ce projet est l’aboutissement d’une longue démarche visant à regrouper en un seul site les diverses unités de police : le commandement de la gendarmerie, les services généraux, le service des ressources humaines et le centre de formation. Pour répondre à cette demande, le nouvel édifice de quatre niveaux sur soussol vient habilement s’insérer sur une parcelle étroite et est relié aux autres corps de bâtiment par diverses connexions, dont un souterrain, afin de conserver des liens avec ses voisins. Il offre des places de travail pour une centaine de collaborateurs tandis que les quelques sept cents membres du corps de Police sont susceptibles d’utiliser ses locaux
de jour comme de nuit. Outre des bureaux, cette nouvelle extension accueille en effet une cafétéria, des salles de conférence et de formation, un dojo, des entrepôts et un parking souterrain. Alors que les noyaux de services et les soussols sont construits en béton apparent, les quatre étages supérieurs sont érigés selon une trame de poteaux carrés en épicéa/sapin lamellés-collés de 28 x 28 cm disposés sur sa longueur tous les 2,10 m. Deux travées de 7,20 m structurent les deux étages de la partie administrative et déterminent le rythme de la façade, la position des cloisons et conditionnent la taille des bureaux. Au plafond, pour s’aligner sur le plan des solives et ne pas générer de surépaisseur, les sommiers adoptent la même hauteur statique. Pour ce faire, ils sont réalisés en bois lamellé-collé de frêne, plus résistant en flexion. Ils soutiennent des solives en bois équarris qui composent les planchers mixtes bois-béton tout en fournissant une solution d’isolation acoustique simple. Cette structure se répète sur les quatre niveaux hors-sol. Afin de laisser visible les structures en bois du plafond, un faux-plancher dissimule les installations techniques. Une installation de détection d’incendie et des sprinklers sont installés à tous les niveaux. Au centre du bâtiment, les services et les escaliers forment les noyaux en béton qui stabilisent la construction, complétés par les pignons borgnes. Accessible depuis la réception du rez-dechaussée, un grand hall dessert trois salles de classe, une grande salle de conférence et
une cafétéria dont les dimensions généreuses permettent d’y organiser divers évènements comme des expositions, des conférences ou des réceptions. Ce niveau forme ainsi un espace public. Au sol, un terrazzo fabriqué à partir de galets de la Sarine rappelle le bilinguisme du canton et contraste avec l’apparence chaleureuse du bois. Les façades aux rythmes réguliers d’éléments pleins et vitrés, se déclinent sur les deux faces nord et sud et interpellent l’observateur avec leurs tôles en aluminium éloxé. Cette peau extérieure protège non seulement la structure entièrement réalisée en bois, mais confère une expression architecturale urbaine rationnelle et affirmée au bâti. Grâce aux matériaux naturels mis en œuvre, à ses façades hautement isolées, aux triples vitrages et sa ven tilation double-flux, l’immeuble répond au label Minergie P-Eco. En prenant le parti d’utiliser du bois pour le système porteur principal, cette nouvelle construction atteste que les démarches privilégiant une économie de proximité peuvent aboutir, même dans le contexte actuel de marchés ouverts et d’échanges internationaux. En termes de coûts, cette réalisation marquante est un exemple de l’intégration compétitive des paramètres du développement durable.
Situation
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Coupe transversale
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20 m
Coupe longitudinale
Plan rez-de-chaussĂŠe
Plan ĂŠtage standard
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Composition toiture: Toiture végétalisée 80 mm Couche drainante 30 mm Etanchéité 10 mm Isolation thermique (pente) 275–380 mm Etanchéité 5 mm Isolation/espace technique240 mm Barrière vapeur 5 mm Surbéton 100 mm Structure bois 110–200 mm Composition plancher: Moquette 5 mm Chape 65 mm Isolation acoustique 20 mm Faux-plancher 40 mm Espace technique 310 mm Surbéton 100 mm Structure bois 110–200 mm
Coupe détail fassade
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Lieu Chemin de la Madeleine 3, 1763 Granges-Paccot Maître d’ouvrage Etat de Fribourg – Service des bâtiments Architecte projet réalisation et DT Deillon Delley architectes SA, Bulle Ingénieur civil Chabloz Partenaires SA, Lausanne Energie Sorane SA, Lausanne Géomètre DeltaGeo SA, Fribourg Géologue Geolina SA, Géologues Ingénieurs Associés, Fribourg Ingénieur protection incendie Chabloz Partenaires SA, Lausanne Ingénieur bois Chabloz Partenaires SA, Lausanne Entreprises bois Brawand Zimmerei AG, Grindelwald; Industrie du Bois Jacques Périsset SA, Ursy (sciage-séchage) Ingénieurs CVS Tecnoservice Engineering SA, Fribourg Entreprise sanitaire Polyforce SA, Bulle Ingenieur électricité srg | engineering, Fribourg Acoustique Acouconsult SA, Genève Façadier Sutter + Weidner, planification de façades sàrl, Bienne Bois mis en oeuvre dalles bois 791 m3/3000 m2, grumes 2457 m3 provenance Fribourg, Label Bois Suisse 100 % Coût CFC 1–9 CHF 40,58 millions TTC Coût CFC 2 CHF 31,17 millions TTC Coût CFC 214 CHF 3 millions TTC Prix/m3 SIA 416 (CFC2) CHF 945.– TTC Surface de terrain SIA 416 4000 m2 Surface utile SIA 416 6000 m2 Surface de plancher SIA 416 8000 m2 Volume bâti SIA 416 33 000 m3 Durée de construction mai 2015 à octobre 2017 Photographe Roger Frei, Zurich; Corinne Cuendet, Clarens
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Centre de formation agricole, Salez Le nouveau bâtiment en bois du centre de formation agricole de Saint-Gall s’étire dans la plaine autour de Salez. Sa trame de hauts portiques encadre la vue qui porte sur la vaste zone agricole. Avec les constructions existantes, il crée un ensemble cohérent. Si le bois caractérise son aspect extérieur, il est également omniprésent dans les aménagements intérieurs et pour le mobilier. Depuis 2004, le Centre agricole de Saint-Gall sur le site de Salez s’est formé par l’agrégation de diverses institutions telles que l’école d’agriculture de Flawil, l’école pour agricultrices de Custerhof et le centre de formation agricole de Kaltbrunn. Il comprend désormais divers bureaux cantonaux de conseil et de spécialistes, un centre de jour avec internat et des salles de classe pour la formation professionnelle agricole. L’espace nécessaire
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dépassait cependant les capacités des instal lations existantes du Centre agricole construit dans les années 1970, malgré son extension dans les années 1980. Dans la nouvelle configuration envisagée, le Centre agricole s’enrichit d’une surface d’environ 900 m2 pour un fonctionnement approprié aux besoins actuels. Des salles de classe et de groupes sont ajoutées, la cantine est agrandie et les salles de séjour et de loisirs répondent aux standards actuels. Une division claire des fonctions est aujourd’hui assurée. La nouvelle réalisation vient compléter l’atelier et le bâtiment administratif existant. Les architectes ont placé le nouveau bâtiment à la frontière de la vaste zone agricole sur laquelle s’ouvrent largement les salles de classe. Sa forme rectangulaire se retourne à angle droit, pour former une aile regroupant l’internat et l’appartement du gardien. Les hauteurs
harmonisées des pièces de l’aile résidentielle de trois niveaux et de l’aile scolaire à deux étages permettent de conserver une volumétrie de hauteur constante, de sorte que le nouveau bâtiment préserve son unité malgré un programme différencié. Avec l’atelier et le bâtiment administratif existant il forme un ensemble qui détermine une vaste cour où prend place un jardin qui accueille de nombreuses cultures, importantes dans le cadre de la formation. Le bois est omniprésent dans le nouveau centre d’enseignement agricole que ce soit pour la structure, les aménagements intérieurs ou le mobilier, dessiné spécialement pour le projet. A partir du socle comprenant un sous-sol partiel, l’ensemble de la structure porteuse est en bois. Dans le secteur des salles de classe à deux étages, la descente de charge est assurée par deux rangées de portiques superposés le
Situation
long des façades et du couloir central, qui assurent en outre la stabilité transversale de l’ouvrage. L’entraxe de 2,14 m des poteaux contitionne la trame de la structure porteuse. Les traverses des portiques ont une portée de 8,5 m et reprennent une dalle mixte boisbéton. Celle-ci permet d’augmenter la capacité de charge et la rigidité des traverses en bois, le béton fournissant également la masse nécessaire à une bonne isolation acoustique. Le toit suit le même principe, bien qu’ici on ait renoncé à la couche de béton en raison d’exigences moindres. L’aile de l’internat à trois niveaux diffère dans sa structure du corps de bâtiment scolaire. Des panneaux en bois collé-croisé se substituent ici à la structure en portiques. Une structure plane a été choisie dans ce cas en raison de la plus petite dimension des locaux et des portées réduites qui en découlent. Les planchers
de cette aile ont néanmoins également été dotés d’une couche de béton à des fins acoustiques. Les coursives qui courent le long des façades du bâtiment sont suspendues à la toiture. Apportant une ombre adéquate aux parois extérieures, elles favorisent la protection thermique d’été, mais comme elles sont partiellement exposées aux intempéries, le choix de l’essence s’est porté sur du chêne. L’épicéa a été choisi pour toutes les autres parties de la structure, provenant dans la mesure du possible des forêts du canton de Saint-Gall. Afin de réduire les coûts d’exploitation et les besoins énergétiques, le bâtiment est équipé d’un minimum d’installations techniques. Ce bâtiment à faible technicité est basé sur le modèle de la société à 2000 watts. Les exigences de confort intérieur économes en énergie ont ainsi été résolues par des choix architecturaux nécessitant un échange étroit entre
l’architecte et les différents spécialistes. C’est ainsi que les classes de hauteur surdimensionnée favorisent la stratification de l’air chaud qui est évacué ensuite par effet de tirage na turel dans la partie haute du couloir central. L’utilisateur est alors appelé à jouer un rôle actif, car cette approche repose en partie sur lui. Ainsi les moteurs électriques ont été remplacés par des volets de ventilation à ouverture manuelle. Le chauffage est assuré par des copeaux de bois, une matière première durable de la région. La centrale de chauffage fournit également de l’énergie par le biais d’un chauffage à distance pour la prison cantonale de Saxerriet et le lycée de Türggenau dans la commune de Sennwald. Un système photovoltaïque est en outre installé sur le toit plat du nouveau bâtiment et couvre environ 60 % des besoins en électricité.
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Coupe transversale
Coupe longitudinale
Rez-de-chaussée
1er étage
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20 m
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Lieu Rheinhofstrasse 11, 9465 Salez Maître d’ouvrage Canton de St. Gall, représenté par le Département des Constructions du Canton de St. Gall Architecture et entreprise générale Andy Senn Architekt BSA SIA, St. Gall Architecte paysagiste Mettler Landschaftsarchitektur AG, Gossau Direction des travaux Bau-Data AG, Buchs Ingénieur civil et bois Merz Kley Partner AG, Altenrhein Protection incendie Josef Kolb AG, Romanshorn Ingénieur fondations Egeter & Tinner AG, Haag Ingénieur civil de l’existant Gabathuler AG, Buchs Ingénieur électricité Bouygues E&S InTec Schweiz AG, St. Gall CVCS Hälg & Co. AG, St. Gall Physique du bâtiment/Energie Lenum AG, Vaduz Signalétique Inform Inform GmbH, Rorschach Artiste Elisabeth Nembrini, Berg Construction bois ARGE Blumer-Lehmann AG, Gossau/Abderhalden Holzbau AG, Wattwil (structure); Gebrüder Schöb AG, Gams (bardage extérieur bois); Alpiger Holzbau AG, Sennwald (lambris intérieur bois) Matériau Volume bois total (structure, façade, aménagement intérieur) 1610 m3; Essence: sapin, chêne (façade), épicéa (structure), sapin (revêtement intérieur, mobilier) Coût CHF 32 millions Surface de terrain SIA 416 159 460 m2 Surface bâtie SIA 416 2126 m2 Surface de plancher SIA 416 5730 m2 Volume bâti SIA 416 24 002 m3 Durée de construction juin 2016 à octobre 2018 Photographe Seraina Wirz, Zurich
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Composition toiture salle de classe: Toiture végétalisée 80 mm Couche de séparation filtrante Etanchéité double couche, 5 et 3 mm Isolation laine de roche 0,038 W/mK, forme de pente de 360–250 mm Isolation laine de roche 0,038 W/mK 160 mm Frein-vapeur 5 mm Panneau lamellé-croisé 60 mm Plafond acoustique 170 mm Composition toiture sur coursive: Couche de gravier Couche de séparation filtrante Etanchéité double couche, 5 et 3 mm Isolation laine de roche 0,038 W/mK 30 mm Frein-vapeur 5 mm Panneau lamellé-croisé 180 mm Composition paroi extérieure: Lambris vertical 15 mm Panneau OSB 15 mm Montants d’ossature 60 x 240 mm Laine minérale 0,035 W/mK 240 mm Panneau MDF 16 mm Pare-vent Ventilation/lattage 45 mm Bardage bois 20 mm Composition coursive: Plateau 120/80 mm Lame de protection des porteurs 40 mm Appui polymère 5 mm Porteur 100 x 160 mm Composition plancher 1er étage: Enduit caséine 5 mm Chape 70 mm Feuille de séparation Résilient acoustique 30 mm Couche d'égalisation isolation 35 mm Surbéton 100 mm Panneau lamellé-croisé 60 mm Porteur 160 x 600 mm Plafond acoustique 170 mm
Coupe de détail
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Salle d’exposition Stapferhaus, Lenzbourg La nouvelle halle d’exposition Stapferhaus à proximité de la gare de Lenzbourg transforme un lieu urbain hétérogène en un attrayant espace public. Afin de répondre aux attentes du maître d’ouvrage, les architectes ont créé un bâtiment modulable en bois, aux formes cubiques, qui est dédié aux expositions tout en s’intégrant de manière sensible à son environnement. Issu d’une fondation créée en 1960, le Stapferhaus offre un lieu de réflexion et d’échange sur des thèmes sociopolitique. Tant par la qualité de ses expositions que par les valeurs qu’il questionne, il acquiert une importance culturelle à l’échelle nationale. Durant une période de transition entre 1997 et 2017, les expositions du Stapferhaus étaient hébergées dans un hangar en bois sur le site de l’arsenal,
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non loin de l’emplacement actuel. Cette étape intermédiaire a permis une réflexion sur les besoins du futur bâtiment. Les architectes lauréats du concours ont su alors intégrer le cahier des charges du nouveau Stapferhaus avec leur projet ‹Maison bleue› qui s’appuie sur une référence de bâtiment artisanal avec bureaux et ateliers, pour proposer une structure rationnelle qui offre une large surface utile pour un volume réduit. Ils ont développé les trois composants du programme en concevant une scène extérieure doublée d’un secteur administratif et d’une vaste zone d’exposition qui s’interpénètrent. Grâce à la structure et au matériau choisi, les volumes ont une unité fortement marquée par leurs formes cubiques. La gare de Lenzbourg toute proche confère au Stapferhaus une présence spatiale privilégiée.
Il s’intègre dans ce contexte urbain pour créer un espace public qui structure la zone hété roclite autour de la gare et la rend plus attractive. Telle une pergola surdimensionnée, l’espace extérieur au grand potentiel scénique agit en effet comme une fenêtre ouverte sur la ville. Remise en scène à chaque exposition elle est en liaison avec le café et offre également un lieu de rencontre et d’échange. La partie administrative de trois étages, bien qu’indépendante, prolonge la salle d’exposition et permet une utilisation polyvalente. La salle d’exposition, un large plateau, s’adapte aisément aux besoins variables des manifes tations. A la faveur d’une distribution flexible, grâce à des trappes disposées dans le plancher, le flux de visiteurs peut être guidé de différentes manières à travers les étages. Une des particularités de cette construction
en bois vient de sa coloration: un noir-bleuté profond, rappelant ainsi les dépôts qui se trouvaient jadis à proximité des gares. Ces nuances sombres se retrouvent à l’intérieur en correspondance avec les espaces d’exposition, alors que les zones administratives laissent apparaitre les tons naturels du bois. La structure qui rythme les pièces se lit aussi à l’extérieur. Une technologie constructive innovante en bois, combinée à divers traitements de surface, offre une multitude de possibilités d’interventions scénographiques en intérieur. La structure qui se prolonge à l’extérieur délimite l’espace scénique et invite le spectateur à la visite. La structure aérienne ainsi que l’escalier et la cage d’ascenseur sont en bois. Les parois extérieures sont en ossature bois isolée et s’intègrent à la structure poteaux-poutres. Les planchers et la toiture
sont conçus comme des dalles nervurées. Dans la partie administrative, ils ont une portée d’environ 12 m entre les parois extérieures. Dans la salle d’exposition en revanche, un axe central en bois lamellé-collé permet de réduire les portées en formant deux travées de 12 m et 15 m. La stabilisation du bâtiment est as surée par des parois extérieures dédiées et d’autres éléments de contreventement. Quant aux cloisons intérieures, elles sont non porteuses afin d’offrir une flexibilité maximale aux espaces. La façade est constituée de bardages horizontaux et en partie verticaux en sapin argenté. Les lames ont été autoclavées et traitées avec une lasure noir-bleutée. Une pro duction de chaleur efficace et une isolation périphérique performante permettent de maintenir les coûts d’exploitation à un faible niveau.
Situation
Lieu Bahnhofstrasse 49, 5600 Lenzbourg Maître d’ouvrage Fondation Stapferhaus Lenzbourg, représentée par Buchhofer AG, Zurich Planification pool Architekten, Zurich, und Takt Baumanagement AG, Zurich Architecture pool Architekten, Zurich Gestion de la construction Takt Baumanagement AG, Zurich Architecte paysagiste Studio Vulkan Landschaftsarchitektur GmbH, Zurich Ingénieur civil dsp Ingenieure & Planer AG, Zurich Ingénieur bois et protection incendie Makiol Wiederkehr AG, Beinwil am See Ingénieur CVSE Hans Abicht AG, Aarau Ingénieur électricien Bhend Elektroplan GmbH, Suhr Concept des technologies scéniques et médias Tokyoblue GmbH, Zurich Physique du bâtiment Weber Energie und Bauphysik AG, Berne Construction bois Zaugg AG Rohrbach, Rohrbach Matériaux Bois lamellé-collé 595 m3, bois lamellé-croisé 535 m3, lames de plancher en chêne massif 535 m2 et en sapin 1490 m2, lambris de façade autoclavé en sapin 1650 m2 Coûts CFC 1–9 CHF 16 millions TTC Coûts de construction bois CHF 3,6 millions TTC Surface de terrain SIA 416 1854 m2 (droit de superficie) Surface bâtie SIA 416 1188 m2 Surface de plancher SIA 416 4600 m2 Surface nette de plancher SIA 416 2954 m2 Volume bâti SIA 416 17 400 m3 Prix/m3 (CFC 2) CHF 630.– Label énergétique Minergie-P-Eco (non certifié) Durée de construction février 2017 à juilllet 2018 Photographe Ralph Feiner, Malans
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Coupe longitudinale
Rez-de-chaussée
1er étage
2ème étage
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20 m
Coupe
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Composition trappe: Revêtement de sol en épicéa/sapin, massif 40 mm Panneau trois plis collé aux nervures 42 mm Nervures C24 e = 625 mm 60 x 216 mm Laine minérale densité > 26 kg/m3, Pf > 1000 °C 220 mm Panneau trois plis collé aux nervures 27 mm
Détail trappe
Coupe plancher sur trappe
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Centre sportif Heuried, Zurich L’impressionnante structure en bois de la toiture est la pièce maîtresse de la rénovation du centre sportif et de loisirs Heuried à Zurich: elle est un trait d’union entre la nouvelle patinoire et les différentes affectations du programme tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le large porte-à-faux de l’accès au complexe sportif fait office de signal dans ce quartier de petits immeubles. Le centre de sports et de loisirs Heuried a été réalisé en 1964 par les architectes Fritz Schwarz et Hans Litz. Il s’agit alors de l’un des premiers et des plus grands équipements de loisirs de la ville de Zurich. À l’époque, les aménagements se composaient d’une piscine en plein air, d’une patinoire artificielle à ciel ouvert, de terrains de football et de tennis ainsi que d’un centre communautaire. En raison de l’évolution des besoins et parce que les installations avaient atteint leurs limites
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non seulement techniques et structurelles, mais aussi en termes d’exploitation, la commune a décidé de remodeler l’ensemble et de le compléter par une patinoire couverte. Le concours d’architecture organisé en 2012 a été remporté par les architectes de l’EM2N en collaboration avec Schnetzer Puskas Ingenieure et Balliana Schubert architectes paysagistes. Le point fort de leur concept est une structure de toiture imposante qui rassemble les installations sportives et introduit une nouvelle échelle au sein du quartier. Le toit aux multiples pans est au centre de cette démarche. Il réunit les différents programmes des espaces intérieurs et extérieurs, tandis le porte-à-faux de plus de 16 mètres protège la zone d’entrée et renforce encore la dimension horizontale. La zone d’accueil acquiert ainsi une ampleur qui souligne le contraste avec les bâtiments résidentiels à proximité, tout en intégrant le complexe à
l’échelle du paysage de l’installation publique. Les différents secteurs du site et de son utilisation se chevauchent alors: intérieur-extérieur, public-semi-privé, été-hiver s’entremêlent dans cette interface offrant plusieurs lectures. La vaste entrée du bâtiment préfigure ainsi l’étendue des surfaces dédiées aux espaces sportifs ou de relaxation. Elle met en relation les divers secteurs du bâtiment situés à différents niveaux. Rampes, escaliers et passerelles, en étroite interaction avec les jardins, permettent d’appréhender le complexe de différentes manières, perpétuant ainsi la riche tradition des piscines modernes en plein air de la ville de Zurich. Le bassin de la piscine extérieure lui-même a été redessiné. Aujourd’hui, les zones de bains de soleil sont maximisées et une nouvelle aire de jeux aquatiques fait partie de l’offre. Les vestiaires et le restaurant, ouverts toute l’année, sont quant à eux intégrés au sein du centre sportif.
Situation
L’installation sportive est conçue comme une construction hybride. Si le socle et la dalle intermédiaire sont en béton, le toit à grande portée et les façades extérieures sont réalisés en bois. Les parois extérieures ainsi que le revêtement des façades ont été construits avec des éléments de parois préfabriquées en ossature bois et montées sur les colonnes de béton. A la manière d’une façade-rideau, un bandeau de fenêtres fait le tour de l’étage supérieur, sur lequel la toiture semble flotter d’une manière spectaculaire, tandis qu’un bardage en bois ajouré peint en blanc et gris recouvre la façade largement fermée du rezde-chaussée. Cette échelle différenciée donne une certaine légèreté au grand volume. La toiture de la patinoire est constituée de poutres en bois lamellé-collé de 34 mètres de portée et jusqu’à 2,4 mètres de haut. Elles reposent sur des colonnes préfabriquées en béton de 7 mètres d’entraxe prenant appui sur
le socle massif et qui assurent la stabilité par un effet cadre. Les poutres de l’auvent en porte-à-faux de 16 mètres au-dessus de la terrasse et de la zone d’accès répondent à celles de la patinoire. L’inclinaison de la surface du toit est adaptée à la hauteur statique des poutres, de sorte que seule une fine bordure de toit apparaît malgré les grandes portées.
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Coupe transversale
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20 m
Schlitzrinne
Rez-de-chaussée
1er étage
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Composition toiture: Panneaux photovoltaïque (pour cette zone) Végétalisation extensive 90 mm Equerre garde-gravier tous les 3 à 4 m Lé de rétention d’eau 40 mm Etanchéité bitumineuse Isolation EPS 140 mm Pare-vapeur Couche de séparation Tôle trapézoïdale avec insert isolant 160 mm Structure primaire en bois lamellé-collé 2600 mm Structure secondaire en bois massif 240 mm Composition façade du 1er étage: Vitrages en bandeau, fenêtres en bois, vitrages fixes (doubles vitrages) Protection solaire extérieure, stores en tissu, guidage par coulisseaux en aluminium anodisé Composition façade du rez-de-chaussée: Bardage vertical en bois, peint 24 mm Lattes individuelles avec débord vertical de 94 mm Lattes horizontales 40/60 mm Membrane de façade, ouverte à la diffusion, colorée Panneau de fibres de moyenne densité 15 mm Montants d’ossature C24 140 mm Isolation en fibre minérale 200 mm Panneau OSB, joints étanchés 15 mm Sous-construction, lattes horizontales 45 mm Panneau OSB, peint, partiellement perforé (acoustique) 15 mm
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Coupe de détail
Lieu Wasserschöpfi 71, 8055 Zurich Maître d’ouvrage Immobilier Ville de Zurich, ville verte de Zurich; représenté par le Département de la construction des bâtiments de la ville de Zurich Architecte EM2N Architekten AG, Zurich Architecte paysagiste Balliana Schubert Landschaftsarchitekten AG, Zurich Direction des travaux b+p baurealisation AG, Zurich Ingénieur civil Schnetzer Puskas Ingenieure AG, Zurich Ingénieur bois Pirmin Jung Schweiz AG, Rain Physique du bâtiment Bakus GmbH, Zurich Façadier GKP Fassadentechnik AG (sous-planificateur), Aadorf Planification CVS Balzer Ingenieure AG, Winterthour Planification de la réfrigération BBP Ingenieurbüro AG, Lucerne/ Leplan AG, Winterthour Système photovoltaïque, planification électrique Enerpeak AG, Dübendorf Signalétique Bivgrafik GmbH, Zürich Conception sécurité (portes) Sictech GmbH, Bergdietikon Conception cuisine Axet GmbH, Embrach Conception bains probading, Zumikon/Kannewischer Ingenieurbüro AG, Cham
Géotechnique Gysi Leoni Mader AG, Zurich Protection des arbres Baumbüro, Dipl.-Ing. Antje Lichtenauer, Zurich Création artistique Wiedemann Mettler, Zurich Construction bois Zaugg AG, Rohrbach Matériaux Poutre à inertie variable en bois lamellé-collé GL28 (structure primaire toiture) 280 m2; façade/bardage (épicéa/sapin lasuré, mélèze naturel) 1020 m2; berceaux d’avant-toits, ouvertures/ bandes de rives (épicéa/sapin lasuré, mélèze naturel) 1900 m2; bois lamellé-collé GL 24/28 total 550 m3; Label Bois Suisse (89 %). Coûts CFC 1–9 CHF 77,7 millions TTC Coût CFC 214 CHF 3,65 millions TTC Surface de terrain SIA 416 57 855 m2 Surface du bâtiment SIA 416 4719 m2 Surface au sol SIA 416 9147 m2 Volume du bâtiment SIA 416 54 522 m3 Prix/m3 (CFC 2) CHF 1126.– Durée de construction mars 2015 à l’automne 2017 (patinoire) et au printemps 2018 (installation des bassins) Photographe Damian Poffet, Berne-Liebefeld
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Le Parlement vaudois, Lausanne Au cœur de la Cité, noyau historique de la capitale vaudoise, se dresse le nouveau Parlement vaudois et sa toiture en forme de pyramide tronquée. Il aura fallu attendre quinze ans et un débat passionné sur son intégration au site, pour que le Phénix renaisse de ses cendres et fasse entrer ce bâtiment incarnant la démocratie cantonale dans le XXIe siècle. La rénovation de l’ancien Parlement, bâti par Alexandre Perregaux dès 1803, touchait à sa fin lorsqu’il fut détruit par un incendie dans la nuit du 13 au 14 mai 2002. Une page d’histoire se tournait avec ce drame qui ne fit heureusement aucune victime. Il a fallu alors réfléchir à la manière de reconstruire cet ouvrage emblématique. De nombreuses variantes ont été passées en revue: du pastiche à la conservation de l’enveloppe, de l’ajout d’éléments contemporains à la conservation de la ruine, jusqu’à la destruction totale des murs encore debout. Des réflexions ont été menées suite à l’évolution de la constitution vaudoise en 2003. En effet, une des modifications qui touchait le projet de reconstruction était la réduction du nombre de députés de 180 à 150, mais qui nécessitait cependant des espaces de travail plus conséquents: là où chaque député profitait d’une
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simple chaise, il bénéficie aujourd’hui d’une place de travail équipée pour l’informatique. Les nouvelles prescriptions de protection incendie exigeaient en outre des espaces de circulation plus généreux que ceux de 1803 et la loi sur l’Energie visait à se départir, à terme, des énergies fossiles. En particulier pour les constructions du canton, il s’agissait de montrer la voie vers une société à 2000 Watts. L’ensemble de ces considérations menait à construire un ouvrage plus important, certes, mais qui conduise à une utilisation parcimonieuse des ressources. Cette problématique a débouché entre 2007 et 2009 sur un concours d’architecture et d’ingénierie international. Trente-trois bureaux renommés ont été sélectionnés et c’est le projet ‹Rosebud› des architectes d’Atelier Cube SA à Lausanne et Bonell i Gil à Barcelone qui remporte les suffrages. En désenclavant le Parlement pour l’ouvrir sur la rue Cité-Devant et en dotant la salle du Grand Conseil d’une toiture contemporaine audacieuse, les architectes affirment le siège du pouvoir législatif dans la silhouette de la Cité. L’ancienne entrée nord située sur l’esplanade du Château voit son fronton, qui avait considérablement souffert lors de l’incendie, restauré et remonté à l’identique. De même dans le vestibule attenant, les portes historiques et
les galets de sol sont remis en place. Parallèlement, des recherches archéologiques ont mis au jour une peinture murale du XIVe siècle, conduisant à modifier sensiblement le projet. La nouvelle entrée se fait désormais à partir de la rue. Une baie vitrée, en retrait, s’étend sur toute la façade de l’édifice. Elle est protégée par un cadre en béton qui s’avance jusqu’à l’alignement des façades de la rue Cité-Devant. Passé ce filtre, on accède à l’immense volume dont l’une des façades, datant du Moyen-âge, est celle de la plus ancienne maison de la Cité: la maison Charbon, mise en valeur lors des travaux. En effet, ses rares éléments architecturaux remontent pour certains à l’époque romane. Ce rez-de-chaussée accueille aussi une cafétéria avec terrasse. L’imposant escalier à structure métallique et marches en chêne, dont l’emprise s’étend à tout l’espace d’entrée, mène à la salle du Grand Conseil. Il offre alors depuis son palier supérieur des vues ciblées sur le lac et les bâtiments-remparts de la ville médiévale. Ceinturée par une galerie praticable, la salle du Grand Conseil, hormis les murs d’appui du dôme en béton armé, est entièrement construite en bois. Le plancher est en chêne, ses murs tapissés de bouleau et sa majestueuse toiture pyramidale tronquée en épicéa et sapin blanc. Le choix des essences sied
parfaitement à la fonction des lieux avec ses teintes claires apaisantes, dans une ambiance sublimée par la vue panoramique qui s’ouvre sur la ville et le lac. La structure du toit a bénéficié des recherches menées au Laboratoire des constructions en bois (IBOIS) de l’EPFL. Haute d’une quinzaine de mètres avec une inclinaison extrême jusqu’à 70°, la toiture se compose d’une structure plissée à double enveloppe réalisée en panneaux lamellés-croisés. La première constitue le parement de toiture et offre un large éclairage zénithal. La zone entre les deux nappes, valorisée à des fins techniques, permet la création d’un espace thermique tampon qui limite à la fois les déperditions en hiver et la surchauffe estivale. Réalisée entièrement sur la base de bois issu des forêts du canton, la toiture est certifiée COBS (Label Bois Suisse).
Lieu Site Perregaux, Rue Cité-Devant 13, Lausanne Maître d’ouvrage Etat de Vaud, DGIP (Direction Générale des Immeubles et du Patrimoine) Architectes Atelier Cube SA, Lausanne, et Bonell i Gil, Barcelone Archéologues AAM Atelier d’Archéologie Médiévale SA, Moudon; Valentine Chaudet, Lausanne Ingénieur bois/béton Bureau d’études Yves Weinand, Liège Entreprises bois Atelier Volet SA, St-Légier-La Chiésaz (charpente, revêtements intérieurs); Copo SA, Le Mont-sur-Lausanne (fenêtres); Ballenegger SA, Lausanne (rénovation porte vestibule); Jecker Menuiserie Sàrl, Romanel (menuiserie); Delta Türsysteme AG, Zurich (portes intérieures); André SA, Yens (agencement salle parlementaire) Ingénieurs CVSE AZ Ingénieurs Bulle SA, Bulle Acousticien AAB J. Stryjenski und H. Monti SA, Carouge Graphiste signalétique ADN – Werner Jecker, Lausanne Artiste vidéo Anne-Julie Raccoursier, Lausanne Bois mis en oeuvre Chêne, épicéa, sapin, panneaux acoustiques plaqués en bouleau, Label Bois Suisse (toiture) Coût CFC 1–9 CHF 25,627 millions TTC Coût CFC 2 CHF 18,294 millions TTC Coût CFC 214 CHF 0,85 million TTC Prix/m3 SIA 416 (CFC2+3) CHF 1348.– TTC Surface de terrain SIA 416 3600 m2 Surface de plancher SIA 416 2786 m2 Surface utile SIA 415 1189 m2 Volume bâti SIA 416 14 753 m3 Durée de construction 2014 à 2017 Photographe Corinne Cuendet, Clarens Situation
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20 m
Coupe
2ème étage
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Composition toiture: Tuiles (fixation mécanique) Caisson préfabriqué: Lattage tuile 40/60 mm Contre-lattage 8/6 mm Sous-toiture panneau de fibres 35 mm Isolation laine minérale 180 mm Panneau OSB 15 mm Charpente bois lamellé-croisé 200 mm Composition toiture plate: Gravier rond (lestage) Etanchéité bicouche élastomère Isolation EPS avec forme de pente 1,5 % Pare-vapeur (mise hors d’eau)
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Rédaction Jutta Glanzmann, Lignum et Ariane Joyet, Lignum-Cedotec Conception graphique BN Graphics, Zurich Impression Kalt Medien AG, Zoug Administration, abonnements, expédition Lignum, Zurich
Le Bulletin bois paraît quatre fois par année, en allemand et en français. Abonnement annuel CHF 48.– Publications isolées CHF 20.– Classeur (10 numéros) CHF 140.– Classeur vide CHF 10.– Prix sous réserve de modifications. Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des différents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs. Hotline – Service technique: 021 652 62 22 Nos spécialistes répondent gratuitement à vos questions entre 9 h et 17 h.
ISSN 1420-0252