Bulletin bois 143/2022

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Bulletin bois 143/2022 Aménagements intérieurs Transformation d’un chalet d’alpage, St-Antönien Réaffectation de la station aval du funiculaire du Dietschiberg, Lucerne Pavillon d’accueil Just Suisse, Walzenhausen La maison ovale, Pully Salle du Grand Conseil, Hôtel de Ville, Genève Réhabilitation du Château Saint-Maire, Lausanne

Inspiré d’une voiture-lits, le module en bois revêtu d’aluminium structure l’intérieur de l’ancienne station aval du funiculaire du Dietschiberg, aujourd’hui transformée en maison d’habitation. Architecture: Scheitlin Syfrig Architekten, Lucerne. Photo: Ben Huggler, Lucerne


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1 ‹Movable House›: le prototype associe une structure porteuse et des éléments délimitant l’espace en bois. Semblables à des meubles, ils forment une maison qui peut être facilement démontée et déplacée. Architecture et photo Rahbaran Hürzeler Architekten SIA BSA, Bâle 2 Regal ‹001›: le meuble est uniquement vissé et clipsé. La qualité de sa concep­tion et de sa réalisation lui a valu le Prix spécial menuiserie du Prix Lignum 2021. Conception Schreinerei Lindauer, Steinen SZ et Studio Noun, Zurich Photo Zsigmond Toth 3 Nouveaux bancs de la cathédrale de Lausanne: fabriqués avec un dossier réversible et des assemblages purement boisbois. Conception Yves Weinand Architectes, Lausanne Photo Cedotec-Lignum 4 ‹mySaess›: extérieur et intérieur en bois pour une chambre d’hôte temporaire en pleine nature. Conception mySaess AG, Berne Photos Pascal Amez, Berne

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Le bois façonne l’espace de vie Le prix spécial menuiserie, décerné pour la première fois par le Prix Lignum 2021 au niveau national, récompense des travaux de menui­ serie qui brillent par leur conception, leur fonctionnalité ou leurs innovations artisanale et technique. Le prix spécial menuiserie 2021 a distingué ex aequo deux ouvrages très différents. Tout d’abord la construction vernaculaire en madrier située sur un alpage au-dessus de St-Antönien. Le cabinet d’architectes Nikisch Walder de Flims a transformé ce bâtiment avec soin et conçu des aménagements intérieurs et des meubles dans un style rustique mais raffiné. Nous présentons l’ensemble du projet dans ce numéro. Le deuxième projet à avoir été primé est l’étagère ‹001›. Un bureau d’architectes et une menuiserie l’ont développée en commun. Les planches sont simplement associées à la manière d’un parquet à clipser et les montants assemblés grâce à des filetages dans le bois, sans métal ni colle. La technique de l’étagère, fabriquée à 100 % en bois de frêne local non traité, provient de la menuiserie Lindauer. Elle travaille sur ce projet depuis des années et utilise déjà cette technique brevetée pour la construction de portes et de faces de cuisines. ‹001› est donc quasiment l’archétype de l’étagère polyvalente proposée en deux longueurs. Elle s’assemble sans outils, en quelques gestes seulement. On retrouve cette simplicité constructive avec les nouveaux bancs en chêne de la cathédrale de Lausanne qui ont aussi été réalisés sans colle ni vis. Le prototype d’un banc avec dossier réversible, selon l’orientation souhaitée, a été développé

par le bureau Yves Weinand Architectes. La technologie ‹Snap-Fit›, utilisée à cet effet sous forme d’un assemblage purement bois-bois, provient du laboratoire IBOIS de l’EPFL dirigé par Yves Weinand. Les quelques 80 bancs ont été fabriqués en chêne issu des forêts cantonales de Concise et Cossonay. Le prototype ‹Movable House›, développé en 2018 par les architectes bâloises Shadi Rahbaran et Ursula Hürzeler, est une sorte d’imbrication de structure porteuse, d’espace architectural et de meubles. La maison n’a pas de structure au sens classique du terme, mais se compose d’éléments en bois porteurs qui partitionnent le volume et forment le mobilier. À l’instar d’un meuble, le projet est conçu comme une maison mobile: en principe, elle n’est pas destinée à un site en particulier mais doit pouvoir s’adapter à diverses configurations de terrain en un minimum de temps. Le transport ainsi que le montage et le démontage rapides des éléments du bâtiment doivent donc être aisés et efficaces. ‹mySaess›, située aujourd’hui à Riehen, est encore plus éphémère: cette habitation nomade, pouvant accueillir jusqu’à quatre personnes, est composée de bois, de linoléum et de laine de mouton de production suisse. Elle se place dans la catégorie des gîtes ruraux éphémères, dans un contexte de tourisme régional. Une grande tente recouvre une boîte en bois minimaliste et offre une protection contre le soleil et la pluie, tout en se prolongeant sur l’espace extérieur. Malgré son caractère temporaire, l’aménagement intérieur en bois et sa réalisation

soignée dégagent une atmosphère confortable. Des panneaux solaires en toiture fournissent le courant. Un premier prototype est actuellement en service. Mobile et capable de limiter son empreinte au sol, ‹mySaess› devrait être produite en série comme un module. Le large éventail de constructions dans lesquelles le bois contribue de manière essentielle à l’aménagement d’espaces de vie s’incarne non seulement dans les approches de conception décrites ci-dessus, mais aussi dans les projets présentés dans ce numéro. Immeubles d’habitation, où l’ancien est associé à l'innovant pour créer un style parfois surprenant, comme dans le cas de la transformation du chalet d’alpage ou de la réaffectation d’une gare de funiculaire. Nouvelles constructions d’autre part, à l’image du centre d’accueil des visiteurs, vitrine d’une entreprise ou alors la ‹maison ovale› en tant que villa urbaine. Bâtiments historiques enfin, siège du pouvoir cantonal qui, à Lausanne et Genève, ajoutent un chapitre à leur histoire séculaire grâce à des interventions contemporaines où la menuiserie illustre de manière exemplaire sa gamme des possibles. Un artisanat de très haut niveau, alliant précision dans les détails et sensi­bilité dans la réalisation, caractérise ces projets, au-delà de leur affectation ou du type d’intervention.

Jutta Glanzmann Communication technique Lignum

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Transformation d’un chalet d’alpage, St-Antönien Ce mayen transformé se situe sur un alpage au-dessus de St. Antönien aux Grisons. Des interventions simples mais précises rendent hommage à l’artisanat d’antan en créant un lieu de retraite accueillant. Le bois constitue la base de la conception des meubles, de la construction et de l’aménagement in­ térieur, et offre du cachet aux espaces. Passé et présent se côtoient ainsi naturellement. A l’origine, un même toit abritait bêtes et hommes dans cette bâtisse d’alpage: l’étable se trouvait dans la partie sud-est, tandis qu’au nord, à moitié enterrée, se situait la cuisine avec un foyer pour la fromagerie et une spensa (réserve). Au sud-ouest, une chambre à coucher surmontait la pièce de séjour. Dans les années 1970, le mayen a été transformé en maison de vacances en réorganisant les espaces. Seuls les murs extérieurs, la salle de séjour en bois et la charpente du toit ont été conservés. Lors de la transition entre générations de la famille propriétaire, les conditions thermiques ont été améliorées dans la mesure du possible et l’agencement des pièces repensé: la maison devait pouvoir accueillir tant un couple seul que deux familles, soit dix personnes au maximum.

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Après avoir étudié différentes sources d’énergie comme l’eau, le vent ou le soleil, il a été décidé de continuer à miser sur le bois. Un panneau solaire couvre cependant les besoins minimaux en électricité pour l’éclairage, le chargement des appareils et le fonctionnement d’un petit réfrigérateur. Le nouveau plan découle du concept de chauffage qui, à l’instar des maisons Walser de la région, chauffe les chambres avec un unique poêle en pierre ollaire positionné dans la cuisine. Pour ce faire, le foyer a été replacé à l’endroit initial, au centre de la maison. De là, la chaleur est diffusée dans les pièces par un corps massif en forme de croix. La cuisine se fait sur le potager à bois ou sur un feu ouvert. Le chalet se trouve dans une zone rouge de danger d’avalanche, c’est pourquoi sa partie arrière est non seulement enterrée, mais également protégée par un paravalanche en moellons légèrement en retrait appelé ‹Ebenhöch›. Pour éclairer davantage la cuisine située sur ce même côté, un saut de loup, utilisé à l’occasion pour conserver les denrées au frais, s’ouvre sur l’espace entre la maison et le mur de protection. Les murs des pièces orientées vers le nord sont massifs, en maçonnerie de moellons ou en plots de ciment pour les murs

latéraux, vestige de la rénovation des années 1970. Dans la partie nord, ce socle a été prolongé vers l’intérieur par des éléments de béton brut et constitue aujourd’hui l’appui des fustes, support de la toiture. Au-dessus du socle massif, des boiseries brutes de sciage, comme teintées de suie, rappellent le revêtement des bornes d’antan. Elles recouvrent murs et plafonds et soulignent les pannes laissées à l’état brut. Les pièces situées au sud sont en madrier: au sud-ouest, le salon et les chambres à coucher ont été conservées en l’état et seuls des aménagements mineurs ont été réalisés. Au sud-est en revanche, les parois en rondins de l’ancienne étable, disjoints, ont été étanchés en façade par une ventilation arrière et un lambris en épicéa peint en noir. A l’extérieur, le caractère vernaculaire des fermes d’alpage est ainsi conservé sur ce site par ailleurs protégé. A l’intérieur, la nouvelle chambre dotée de lambris en larges planches d’épicéa intègre une alcôve et la porte coulissante menant au salon. Au-dessus se trouve un deuxième niveau de chambre à coucher en cabane, caché par un grand volet basculant. Toutes les structures des parois, des sols et des plafonds sont composées de matériaux naturels comme le bois et l’isolation en laine


Rez-de-chaussée

Etage

de mouton. Les nouvelles fenêtres coulissantes s’appuient formellement sur les anciennes fenêtres du salon. Comme pour les portes et les meubles, on a renoncé aux joints ou aux ferrures high-tech standardisés pour les fenêtres, compensées par des moyens d’assemblages spécifiques aux matériaux et d’un retour au potentiel du matériau bois et de l’artisanat. Tous les meubles sont faits sur mesure et adaptés aux pièces. Ils sont conçus de manière à servir l’idée d’une utilisation flexible et à s’adapter au nombre de personnes qui se trouvent dans la maison. Le canapé peut également servir de couchage par exemple, la table basse est extensible et les chaises de cuisine peuvent être repliées en tabourets et rangées sous la table. À l’instar des meubles, les pièces, conçues comme un circuit, sont également utilisables de manière flexible: ainsi, en abaissant le volet dans la pièce lam­ brissée à deux étages, on crée une toute nouvelle sensation d’espace. À l’exception du sol de la terrasse à l’ouest, qui est en mélèze, toutes les boiseries et les meubles sont en épicéa. Les sols sont simplement récurés et toutes les autres surfaces, à l'exception du lambris lasuré noir, restent naturelles.

Coupe

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Composition toiture chambre lambrissée: Couverture en tavillon existante Sous-couverture existante Lambris épicéa existant Chevronnage existant Lambris épicéa 27 mm Isolation 80 mm Lambris épicéa 35 mm Composition paroi en rondins: Paroi en rondins disjoints existante (étable d’autrefois) Espace ventilé (séchage eau de conden­ sation/pluie, neige soufflée) 40–60 mm Lambris épicéa, lasuré noir 20 mm Isolation laine de mouton 60–80 mm Lambris épicéa 35 mm Composition plancher: Lame de plancher épicéa 35 mm Solivage 200 mm/ isolation laine de mouton Vide sanitaire min. 300 mm Stabilisation des murs en moellons et appui du nouveau solivage, avec ventilation pour vide sanitaire

Coupe de détail

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Lieu 7246 St-Antönien Maître d’ouvrage Privé Architectes et DT Nickisch Walder, Selina Walder, Flims Ingénieur civil Ingenieurbüro Flütsch AG, Andreas Flütsch, Coire Physique du bâtiment Martin Kant Bauphysik, Coire Technique du bâtiment Roger Holzinger Haustechnik, Aschera Entreprises bois Frischknecht und Schiess, Trogen; Ueli Frischknecht (exécution bois); Schmid Fenster Manufaktur, Teufen (fenêtres); Flütsch Schreinerei, St-Antönien (bardeaux) Génie civil Peter Boner, Baumeister, Fideris Electricité Frey Elektroanlagen AG, Aschera Coûts CHF 800 000.– TTC Coûts CFC 2 CHF 658 000.– TTC Coûts CFC 214 et CFC 273 CHF 200 786.– TTC Prix au m3 (CFC 2) CHF 1855.– (sans honoraires) Surface de terrain SIA 416 416,6 m2 Surface bâtie SIA 416 86,7 m2 Surface de plancher SIA 416 88,3 m2 Surface utile Volume bâti SIA 416 354,7 m3 Durée de construction octobre 2018 (démolition) – juin 2020 (aménagements extérieurs) Photographe Roland Tännler, Zurich

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Réaffectation de la station aval du funiculaire du Dietschiberg, Lucerne L’ancienne station aval du funiculaire dé­ saffecté du Dietschiberg, classée monument historique, s’est métamorphosée en une habitation hors du commun: inspirée d’une voiture de cette ligne populaire, une structure en bois à deux niveaux, habillée d’alu­ minium, renoue avec l’esprit de la gare d’antan et anime l’espace central. Elle permet d’accéder à la nouvelle terrasse pano­ ramique en toiture. La gare inférieure du funiculaire du Dietschiberg, construite vers 1900 par Emil Vogt, est aujourd’hui considérée comme un témoin de l’époque où les collines lucernoises ont été mises en valeur à des fins touristiques. La ‹Villa Bellerive›, sa conciergerie et son parc arboré, forment avec elle un ensemble historique qui marque l’origine du quartier de villas éponyme. Comme la station amont déjà transformée, le souhait était de convertir la station aval en habitation, assurant ainsi la pérennité de ces deux bâtiments pour les générations futures. Pour la métamorphose de cet objet particulier, les architectes ont développé une idée hors du commun: en souvenir de l’ancien chemin de fer, une ‹vieille cabine argentée›, typique de cette ligne, a été formellement réinterprétée au cœur du bâtiment dans le volume de l’ancien garage, sous la forme d’un élément central en bois aux angles arrondis recouvert d’alu­ minium. Cette ‹voiture› devait d’une part offrir un lieu de vie et, d’autre part, constituer la base du nouvel étage supérieur à partir duquel on pourrait accéder à la toiture. En effet, le projet initial d’Emil Vogt prévoyait déjà un toit plat accessible, permettant ainsi de profiter d’un belvédère sur les alentours.

Avec ce concept de la maison dans la maison, la station de base reprend vie. Afin d’ac­­cueillir ce nouvel aménagement, les parois intérieures ont été démolies et ne restaient en place que les murs de façade jusqu’à leur couronnement. Au rez-de-chaussée, un séjour baigné de lumière au centre duquel trône désormais la ‹voiture-lits› argentée s’est substitué aux locaux techniques d’alors. Constitué de panneaux en résine synthétique montés sur une ossature en lamellé-collé, ce module est habillée de plaques en aluminium aux tons glacés qui évoquent la finition du matériel ferroviaire. Cet aspect contraste avec les intérieurs de l’objet, entièrement réalisés en chêne laqué aux teintes chaudes. Au rez, le module abrite la cuisine, la zone de service et un bureau. La cuisine ouverte, positionnée à l’avant du module, est éclairée par les larges portesfenêtres en configuration d’origine du pignon d’entrée. Son plafond est formé d’une casquette en porte-à-faux formé par l’étage supérieur. Celui-ci offre un espace ouvert en prolongation de la salle de bain et de la chambre entourée d’un bandeau vitré. La conception formelle de ce niveau, auquel on accède par un escalier droit latéral, offre une vue plongeante sur l’espace de vie. Un escalier japonais, également en bois, mène en toiture à une spacieuse terrasse dont on ne devine pourtant rien de l’extérieur. Ici aussi, bois et métal régissent les surfaces, tels les lames en bois de belle facture et les garde-corps recouverts de cuivre sur leurs faces internes. La vue est ici spectaculaire, sur le lac d’abord et sur le Pilatus en arrière-fond, comme un point d’orgue à cette réalisation d’exception.

Situation

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Coupe longitudinale

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10 m


Lieu Felsental 4, 6006 Lucerne Maître d'ouvrage Privé Architecture et D.T. Scheitlin Syfrig Architekten AG, Lucerne Ingénieur civil Leuthard Bauingenieur GmbH, Lucerne Ingénieur bois Lauber Ingenieure AG, Lucerne Physique du bâtiment RSP Bauphysik AG Ingénieur électricité Brunner Elektroplan AG, Stansstad Ingénieur sanitaire Arregger Partner AG Sanitär Engineering, Lucerne Entreprises bois Zimmermann Kreativ Schreinerei AG, Muri Bois mis en oeuvre Fenêtres: épicéa/sapin 2 teintes (int./ext.); portes principales: selon modèle historique; vitrages à croisillons; wagon: chêne; meubles cuisine: faces internes assorties au parquet; escaliers: bois panneauté plaqué chêne; plancher détage: parquet chêne; terrasse toiture: mélèze Coûts CFC 1-9 CHF 1,48 million Coûts CFC 2 CHF 1,32 million Surface de terrain SIA 416 370 m2 Surface bâtie SIA 416 140 m2 Surface de plancher SIA 416 445 m2 Volume bâti SIA 416 980 m3 Durée de construction mai 2015 bis avrile 2016 Photographe Ben Huggler, Lucerne

Coupe

Rez-de-chaussée

Etage

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Composition toiture: Tuile plate recouvrement double Liteaux 24 mm Contre-lattage/ventilation 48 mm Lé de sous-toiture/étanchéité de chantier Panneau trois plis 42 mm Porteurs BLC 360 mm/isolation 300 mm en panneau semi-rigide Frein vapeur Vide d’installation variable Plaque de plâtre cartonnée 25 mm

Coupe détail

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Composition toiture terrasse: Lame bois 27 mm Lattage 40 mm Etanchéité 10 mm Isolation 140 mm Pare-vapeur/étanchéité de chantier Panneau trois plis 42 mm Porteurs BLC avec 2,5 % de pente 500 mm Pare-vapeur Vide d’installation 120 mm Plaque de carton plâtre 25 mm Composition plancher de l’étage: Parquet 10 mm Chape sèche 25 mm Chauffage au sol 20 mm Résilient acoustique 6 mm Lamibois 33 mm Solivage/isolation 120 mm Vide d’installation 56 mm Plaque de plâtre cartonée 15 mm

Composition paroi extérieure: Crépi existant 5–40 mm Briques pleines existantes 250 mm Crépi d’égalisation Plaque d’isolation intérieure 60–160 mm Enduit Crépi chaux ribé 0,5 mm Composition sol du rez-de-chaussée: Microterrazzo 15 mm Chape anhydrite 65 mm Feuille PE 0,2 mm Résilient acoustique 30/20 mm Isolation 120 mm Etanchéité 10 mm Béton armé 250 mm Feuille PE 0,2 mm Gravier 100 mm Lé 0,2 mm

Coupe de détail

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Situation

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Pavillon d’accueil Just Suisse, Walzenhausen Le nouveau pavillon d’accueil en bois de trois niveaux constitue la vitrine de l’entreprise et l’ancre dans son contexte local. La grande précision de l’aménagement intérieur en bois et la conception ornementale de certains composants soulignent l’architecture par ailleurs sobre de l’ensemble. Le siège de Just Suisse SA, qui fabrique des produits de soins naturels et les distribue dans le monde entier, est établi depuis sa création dans un ancien atelier de broderie à Walzenhausen, dans le canton d’Appenzell. Pour le nouveau bâtiment d’accueil de l’entreprise familiale presque centenaire, les architectes se sont inspirés de Juhani Pallasmaa et de son livre ‹The Thinking Hand›: il rend hommage dans son ouvrage au potentiel de la main humaine qui, guidant l’outil, concrétise la fusion des capacités mentales et manuelles dans la création d’œuvres artistiques. L’idée de la ‹main pensante› a été mise en exergue par un projet soulignant le travail artisanal et précis du bois, en analogie avec la philosophie de l’entreprise qui met l’accent sur la tradition, l’innovation et une exigence de qualité élevée. Ce centre de visiteurs sert aujourd’hui de carte de visite. Véritable joyau complétant l’ensemble existant, il illustre de manière marquante les valeurs de la société et comprend la boutique, une salle de séminaire ainsi que des bureaux. Afin d’optimiser les flux et les opérations internes, il relie maintenant les différents corps de bâtiments existants. Le nouveau module se concentre sur l’interaction avec les visiteurs et les produits exposés. L’espace est tourné de ce fait vers l’intérieur et seul le rez-de-chaussée est doté de grandes fenêtres qui donnent sur l’espace de vente, tandis qu’à l’étage, le revêtement de façade en moucharabieh laisse filtrer la lumière à travers les baies vitrées. Vers l’extérieur, la façade ouvragée se réfère à l’histoire appenzelloise riche en traditions et en artisanat d’art.

L’entier des façades est doté d’ornements en bois fabriqués à partir d’une forme décorative fraisée. Les éléments CNC en Douglas hors moelle rappellent un edelweiss et forment la trame de base de 250 x 250 mm qui rythme l’ouvrage. Celle-ci définit la position des fenêtres sur la façade et se prolonge dans l’aménagement intérieur: les joints des sols en terrazzo et les alignements des revêtements intérieurs des murs ou des éléments du plafond acoustique s’alignent tous sur la trame et constituent ainsi un ensemble cohérent. La particularité du plan sur trois étages a nécessité des mesures et une planification extrêmement précise. Le déroulement interne des processus de production jusqu’au montage a permis de réaliser de manière optimale des détails tout en finesse. Une entrée spacieuse guide les visiteurs vers l’espace de vente. Des panneaux muraux en chêne de la hauteur de la pièce, ornés des mêmes éléments floraux que ceux de l’enveloppe extérieure, délimitent l’espace boutique. Derrière le desk d’accueil un panorama alpin en bas-relief agrémente les parements. Les bureaux et les salles de séminaire à l’étage supérieur et en galerie sont aménagés avec du bois local de qualité et hébergent les événements de groupe. Le bâtiment dispose certes d’un ascenseur, mais il vaut la peine, lors d’une visite, de prendre l’escalier en colimaçon en bois réalisé avec soin. Conformément au souhait du maître d’ouvrage, les boiseries sont majoritairement en bois massif sans traitement de surface. Les façades ont obtenu le Label Bois Suisse soulignant ainsi l’attachement de l’entreprise à son ancrage local.

Lieu Unterdorf 62, 9428 Walzenhausen Maître d’ouvrage Just Schweiz AG, Walzenhausen Architectes et direction des travaux RLC Architekten AG, Rheineck Ingénieur civil Wälli AG, Saint-Gall Ingénieur bois Gerevini Ingenieurbüro AG, Saint-Gall Physique du bâtiment Studer + Strauss AG, Saint-Gall MCR et Ingénieur électricité IBG B. Graf AG, Saint-Gall Ingénieur CVS Vadea AG, Saint-Gall Entreprises bois Gebhard Müller AG, Obersteinach; Nägeli AG, Gais; Kaufmann Oberholzer AG, Roggwil Bois mis en œuvre façade: Douglasie hors coeur, brut 398 m2 (5352 pièces prédécoupées CNC en forme d’Edelweiss); revêtement intérieur: chêne nature 116 m2; bois panneauté épicéa/sapin, naturel 315 m2; plafond acoustique: sapin blanc sans nœud, naturel 334 m2; lattes carrées sapin blanc sans nœud, naturel 10 062 m; panneaux antifeu plaqués aspect bois 112 m2 Fournisseurs de bois Konrad Keller AG, Unterstammheim (façade), Pius Schuler AG, Rothenthurm (aménagement intérieur) Coûts CFC 1–9 CHF 5,4 millions HT Coûts CFC 2 CHF 4,9 millions HT Prix au m³ CFC 2 CHF 1600.– HT Surface de terrain SIA 416 488 m2 Surface bâtie SIA 416 261 m2 Surface de plancher SIA 416 836 m2 Volume bâti SIA 416 3064 m3 Durée de construction février 2019 – janvier 2021 Photographe Till Forrer, Zurich

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Coupe

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Rez-de-chaussée

1er Etage

2e Etage

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Composition paroi: Revêtement façade 30 mm Lattage horizontal 30 mm Lattage vertical 30 mm Coupe-vent Plaque de plâtre fibrée 15 mm Montants 8/240 mm Panneau trois plis 27 mm Vide d’installation 30 mm Revêtement intérieur chêne/sapin blanc 30/19 mm

Détail coupe angle façade

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La maison ovale, Pully La forme ovoïde atypique de cette habitation de trois logements en périphérie lausannoise répond de manière subtile au règlement de construction. Alors que des panneaux en bois habillent la façade, s’insérant entre les piliers de béton qui la caractérisent, l’intérieur est doté d’un mobilier fixe avec un placage bois adapté aux courbures des pièces. Dans la pente douce qui s’élève depuis le lac, ce bâtiment situé dans un quartier résidentiel de la commune de Pully n’est comparable à aucun autre. Pour créer cet objet marquant, les architectes se sont attachés à favoriser des formes introspectives et organiques que l’on retrouve dans les idées du courant expressionniste de l’entre-deux-guerres en Allemagne. Profitant de l’hétérogénéité du bâti alentour, ce projet s’affranchit ainsi de la morphologie des réalisations existantes pour valoriser au mieux un règlement des constructions pourtant contraignant. Surmontant cette difficulté, les concepteurs ont su élaborer une solution rationnelle, tout en offrant l’avantage de plus grandes échappées visuelles à ses proches voisins. L’immeuble qui s’élève sur cinq niveaux au nord et trois au sud compte trois appartements: deux destinés à la location et un triplex en partie sommitale occupé par les propriétaires. La largeur du plan ne permettant pas une disposition courante de la circulation centrale avec une pièce de part et d’autre, les escaliers se développent le long de la façade. Si au nord les chambres sont de dimensions réduites et respectent la hauteur minimum sous plafond, la forme évasée du plan permet de favoriser les pièces orientées au sud qui s’ouvrent sur le panorama lémanique et profitent de hauteurs plus généreuses. Cette configuration en plateaux décalés a permis l’ajout d’un plan-

cher de service pour un bain à remous de la spacieuse terrasse du triplex, le dernier niveau en attique étant une interprétation formelle du grenier autorisé par le règlement. A l’ouest, la structure de façade s’étend des étages inférieurs jusqu’en toiture et fait office de filtre visuel face à l’immeuble voisin. Elle s’abaisse ensuite vers l’est, jusqu’à former le parapet de la terrasse qui dispose d’une vue dégagée en direction du levant. Un ascenseur privatif dessert chaque étage et relie directement le vaste sous-sol, regroupant les buanderies, les locaux à poussettes et vélos, les techniques et les places de parc. On y accède également par une rampe. Ce socle enterré bénéficie d’une surface optimisée par rapport au terrain et au plan ovale des étages qui permet de libérer la surface pour le jardin collectif. La structure porteuse en béton, fonctionnelle, crée un maillage au moyen de cadres profilés de sections trapézoïdales, d’entraxe et de hauteurs variables. Les poteaux sont préfabriqués, tandis que les traverses correspondent aux dalles d’étages coulées sur place. Cette disposition originale laisse une grande souplesse dans l’ouverture de la façade. Les baies vitrées et les panneaux de bois s’intercalent dans le squelette du bâtiment dont la finition sablée crée un jeu de lumière qui accentue l’illusion de la courbe. Les fermetures en bois préfa­ briquées et pré-grisées forment alors une succession de facettes. Ce choix de matériaux bruts et apparents en extérieur contraste avec l’esthétique intérieure et la haute technicité des logements. Que ce soit les éléments de façade, le mobilier intégré ou l’aménagement des pièces, les trois types de courbes imposées ont toutes été réalisées à partir de panneaux de bois plaqués en chêne de 120 cm de large. Ces feuilles de placages ont été sélectionnées pour don­-

Situation

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ner un aspect ‹bois massif›. Le chêne, qui provient de forêts indigènes et de proximité, a été choisi pour son esthétisme et sa solidité. Il a reçu un traitement spécifique de protection composé d’un duo d’huiles afin de conserver un aspect visuel et tactile naturel. Les techniques ancestrales des constructeurs de cathédrales, comme l’épure au sol ou le système de bissectrices in situ, ont été utilisées pour permettre un ajustage au millimètre. Ce travail de dessin a été défendu avec passion, tant par le maître d’ouvrage que l’architecte, pour un rendu optimal à la fois esthétique et de haute technicité. Enveloppé dans son cocon, le mobilier fixe, savamment agencé, a fait l’objet d’une conception et d’une mise en œuvre particulièrement soignée. Chaque détail a été dessiné, chaque pièce de la maison, de la cuisine aux salles de bain, de la suite parentale au salon panoramique, a fait l’objet d’une étude spécifique et fonctionnelle dans une relation étroite entre contenant et contenu. Le choix et l’assemblage des pièces de bois représente ici tout le savoir-faire de l’ébéniste-ensemblier qui transparaît dans les détails et le travail précis et délicat de l’ajustement des pièces. Le placage a été sélectionné individuellement chez le fournisseur selon trois modes de débitages de la grume. En quartier, faux quartier et sur dosse, ce qui a permis de les assortir et de donner à ces parements un aspect ‹bois massif›, s’écartant ainsi de la répétition des motifs que l’on retrouve dans les techniques traditionnelles d’ébénisterie. Associé au béton brut, le chêne, essence disponible dans nos contrées locales et voisines, choisi pour son esthétisme et sa tenue, confère à l’ouvrage clarté et robustesse.


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Coupe longitudinale

20 m

Rez-de-chaussée

3e étage – terrasse

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Composition paroi: Panneau MDF plaqué chêne 20 mm Panneau de plâtre fibré 12,5 mm Panneau OSB 15 mm Montants 60 x 200 mm/isolation 200 mm Panneau de fibres 35 mm Lattage vertical 27 mm/ventilation Bardage bois pin d'Oregon 30 mm Composition dalle: Finition terrazzo 20 mm Chape ciment 80 mm Résilient acoustique 20 mm Isolation thermique 20 mm Dalle béton 220 mm

Coupe détail façade

Lieu Pully (VD) Maître d’ouvrage Privé Architecte projet / Planification Localarchitecture, Lausanne Collaborateurs: Manuel Bieler, Antoine Robert-Grandpierre, Laurent Saurer, Inigo Oregui Biain Architecte D.T. Thinka Architecture studio, Jérôme Grandchamp, Onex Ingénieur civil Gex & Dorthe ingénieurs, Bulle Entreprises bois Amédée Berrut, Collombey (façade bois); Woodconcept, Bussigny (aménagement appartement triplex); Adrien Pittet (aménagement appartements rez et 1er étage) Bois mis en œuvre Placage chêne fribourgeois ou essence locale et voisine, huilé Conception incendie Prona SA Sanitaire Von Auw SA, Préverenges Surface de terrain SIA 416 646 m2 Surface de plancher SIA 416 834 m2 Volume bâti SIA 416 2666 m3 Durée de construction octobre 2017 – décembre 2019 Photographe Michel Bonvin, Lausanne

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Salle du Grand Conseil, Hôtel de Ville, Genève Recevant à la fois le Grand Conseil et le Conseil municipal, l’Hôtel de Ville de Genève doit autant aux personnes et aux institutions qui l’ont animé durant cinq siècles qu’à son architecture, résultat de nombreuses extensions et transformations. Aujourd’hui reconfigurée, la Salle du Grand Conseil accueille les politiques dans des conditions désormais conformes à une institution parlementaire contemporaine. Au cœur de la cité historique, l’Hôtel de Ville est le siège des autorités politiques de la République et Canton de Genève. L’origine de ce bâtiment, d’abord modeste, remonte au XVe siècle. Il a été développé par étapes entre le XVIe et le XVIIIe siècle, puis encore transformé au XIXe. La dernière intervention d’importance remontant aux années 60 du siècle dernier, la volonté a émergé de mettre à jour sa fonctionnalité et modifier la configuration de la salle du Grand Conseil afin de passer d’une répartition ou les partis se faisaient face, à une géométrie en hémicycle favorisant le débat, l’échange et la convivialité. Fruit d’un concours d’architecture, la rénovation a été initiée pour réorganiser la salle du parlement, la rendre accessible aux personnes à mobilité réduite et renouveler ses équipements techniques. Cette intervention a conduit à repenser les relations et la cohérence de l’ensemble des espaces dédiés au Grand Conseil. Le projet choisit l’approche d’un hommage à la substance historique du bâtiment tout en apportant les améliorations souhaitées. Ainsi, la plus ancienne salle de l’Hôtel de Ville, dite des ‹Pas Perdus›, antichambre propice au dialogue informel, a fait l’objet d’une réhabilitation subtile. La suppression d’éléments

rapportés lors de la dernière rénovation a permis de retrouver son volume originel presque carré et de mettre en valeur son plafond en sapin, mouluré et polychrome, dont l’ossature est formée de quatre hauts sommiers. Les dalles rouges du sol ont été remplacées par un plancher en chêne. Les trois autres salles de commission qui la prolonge dans des extensions du XVIIe siècle ont également profité d’un ravalement constitué notamment d’un crépi à la chaux. La pièce maîtresse de l’intervention est cependant la salle du Grand Conseil, conçue comme un écrin glissé dans l’ancien édifice. Agrandie, elle occupe désormais les trois étages supérieurs de l’aile sud du bâtiment. En effet l’opération de 1961, qui se voulait audacieuse, a plutôt été malheureuse : la charpente du XVIIIe siècle a été perdue et remplacée par des composants en béton destinés à accueillir des locaux d’archivage. Pas moins de sept mois ont ainsi été nécessaires pour évider le bâtiment et reconfigurer ces niveaux. Aujourd’hui la salle est coiffée d’un vaste dôme en forme de polyèdre, occupant tout le volume des combles et débouchant sur une verrière zénithale. Les faces sont ouvertes sur une galerie d’où le public peut assister aux sessions. La chaleur du bois, extensivement utilisé dans la salle, est conjuguée avec la fraîcheur apportée grâce à l’important travail opéré sur la lumière, tant naturelle qu’artificielle. Les parois en lames de chêne massif contribuent au confort acoustique. Sur les faces du dôme, à la manière d’un abat-jour, ces lames filtrent la lumière produite par une toile tendue rétroéclairée. Le mobilier fixe, la tribune présidentielle et les pupitres, également en chêne, complètent et unifient le nouvel ensemble dont l’atmosphère est

Situation niveau Salle du Grand Conseil

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solennelle par ses dimensions et confortable par sa matérialité. Deux massifs recouverts de marbre vert, situés aux deux extrémités de la salle, assurent une fonction structurelle et contiennent des locaux de service, le nouvel l’escalier et l’ascenseur qui facilite l’accès à la tribune surplombant la salle. Les fauteuils en noyer recouverts d’un tissu bleu sont un modèle exclusif réalisé pour l’ONU à New York et réédité à titre exceptionnel, compte tenu des relations privilégiées qui unissent celle-ci à la ville de Genève. En face de l’hémicycle, la ville est désormais visible à travers les baies grâce au remplacement des vitraux opaques par des vitrages transparents. Dans le reste du bâtiment, un travail soigné sur les sols, la fluidité des parcours et les matériaux a permis d’assurer la cohérence de l’ensemble des interventions. Les pièces à valeur patrimoniale ont ainsi été restaurées et intégrées au projet dans un esprit revalorisant leur substance historique. Ici, les plafonds anciens en bois ont été dégagés, là les parquets en chêne à chevrons unifient aujourd’hui les espaces. Le déplacement de la cafétéria au rez-de-chaussée, enfin, en relation directe avec les espaces extérieurs dans une nouvelle position plus exposée, marque une volonté de rapprochement des activités du Grand Conseil avec la vie de la Cité.


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Coupe transversale

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20 m


Coupe longitudinale

Lieu 2, rue de l’Hôtel de Ville, Genève Maître d’ouvrage Etat de Genève, Office des Infrastructures Architectes projet, réalisation et DT Bonhôte Zapata architectes SA, Genève Ingénieur civil OU3 SA, ingénieurs civils, Thônex, Genève Ingénieur bois Marc Jeannet Ingénieur conseil, Moiry (plafond Salle des Pas Perdus) Entreprises bois Schwab System, Gampelen (dôme, salle du Grand Conseil); Raboud Group, Bulle (menuiseries, salle du Grand Conseil); Röthlisberger, Schüpbach (pupitres, salle du Grand Conseil); Dürig Bois SA, Grens-sur-Nyon (menuiseries fixes) Bois mis en œuvre Chêne (lames du dôme, parois, planchers, mobilier fixe); noyer (fauteuils) Conception incendie SRG Engineering SA Ingénieur CVSE SRG Engineering SA Acoustique AAB Stryjenski et Monti SA, Carouge Coûts CFC 1–9 CHF 19,52 millions TTC Coûts CFC 2 CHF 12,00 millions TTC Dont coûts CFC 283.4 (dôme) CHF 570 000.– TTC Dont coûts CFC 282.5 (parois) CHF 365 000.– TTC Durée de construction juillet 2018 – décembre 2021 Photographe Ariel Huber, Lausanne

Plaque de plâtre fibrée 2 x 15 mm EI 60 Sous construction métallique pour grande portée/isolation minérale 50 mm Structure secondaire HEB 80 sur structure principale métallique RRW 140 Complexe de fixation métallique/ isolation phonique/source lumineuse LED Toile tendue diffusante microperforée Espace vide/lambourde bois 20 x 25 mm Bardage bois 20 x 25 mm

Coupe détail dôme

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Réhabilitation du Château Saint-Maire, Lausanne Au sommet de la colline de la Cité, le Château Saint-Maire incarne dès sa construction le pouvoir politique. Six siècles plus tard et après nombre de transformations, il conserve sa solennité. À l’orée du XXIe siècle une ré­habilitation générale devait cependant être entreprise pour remettre en valeur l’un des plus importants monuments du canton de Vaud. Des restaurations sensibles et des apports contemporains pertinents, à l’instar de la nouvelle salle de réunion vitrée dans les combles, caractérisent cette intervention. Situé idéalement à l’extrémité septentrionale de la colline de la Cité, le Château Saint-Maire, édifié entre 1397 et 1431, affirme son pouvoir en dominant la ville qui se développait alors au sud. Résidence épiscopale au Moyen-âge, passant sous la domination bernoise en 1536, le Château Saint-Maire devient vaudois en 1798 et voit définitivement s’y établir en 1803 le siège du pouvoir exécutif du canton. Grâce à son affectation constante abritant l’autorité gouvernementale depuis sa construction, c’est un témoin incarné de l’histoire du canton. De nombreuses améliorations, adjonctions et suppressions furent entreprises au fil du temps. Jusqu’au XVIe siècle, ce sont plutôt des aménagements intérieurs. Mais ensuite, les plus importantes modifications concernent l’occupation des combles (période bernoise 1536– 1798) et de son chemin de ronde, ainsi que l’adjonction d’une grande cage d’escalier à l’annexe médiévale en brique dont les deux étages supérieurs accueillaient jusqu’alors des latrines et des salles d’eau. À partir du XIXe siècle, les multiples défenses extérieures comme les fossés et le pont-levis sont supprimés au profit d’une vaste place. La porte Saint-Maire, construite entre 1572 et 1575, fut détruite en 1890 pour agrandir la route menant à la place du Château. En 1898, le bâtiment se voit doté de fenêtres supplémentaires et la statue du Major Davel est installée en façade sud. Au XXe siècle, on rénove principalement les intérieurs qui font ressurgir des décors insoupçonnés. Les nombreuses transformations étaient destinées à privilégier de nouvelles fonctions et l’intérêt à maintenir ou magnifier l’aspect que l’on supposait d’origine a ainsi perduré. N’ayant plus connu de rénovation depuis 1952, cet édifice, classé monument historique en 1920 et inscrit comme tel aux biens culturels d’importance nationale, était devenu vétuste et ne correspondait plus aux critères de la gestion de l’état. Il était alors souhaitable que le château s’adapte à l’évolution de sa fonction. Entre conservation et transformation, une intervention de grande ampleur se dessinait pour cette restauration hors norme du XXIe siècle.

Les travaux débutés en 2015 ont porté aussi bien sur l’enveloppe extérieure en molasse fortement dégradée, que sur l’assainissement de la charpente ou la conservation des remarquables peintures murales. Les techniques ont été adaptées aux critères actuels. Il ne s’agissait pas uniquement de conserver les locaux existants, mais également de réaliser de nouvelles salles de réunion avec cafétérias et d’insérer un ascenseur, avec le devoir de préserver la substance historique. À chaque intervention son lot de découvertes: vestiges cachés ou recouverts par les campagnes successives, telles des peintures du XVIe siècle, une dalle funéraire sous le sol de l’ancienne chancellerie, l’exhumation dans la cave nord des socles de balanciers servant à frapper monnaie, ou encore des portes murées retrouvant leurs fonctions premières. Si dans cette intervention l’aspect minéral prédomine, le bois est néanmoins omniprésent, parfois par de simples touches, parfois de manière ostensible. Le souhait d’exploiter au mieux le volume des combles, dévolu jusqu’ici au dépôt d’archives, a ainsi conduit à la conception d’une boîte indépendante originale à la structure en bois dénommée ‹Salle des Communes›. En forme de pyramide tronquée au niveau des faux entraits de la charpente, entièrement vitrée et posée sur la tête des murs de refend, elle semble flotter audessus du sol et s’impose comme l’un des espaces de représentation majeurs du château. Traduisant une volonté d’ouverture, elle est polyvalente et s’ouvre désormais au double usage interne et externe. Les aménagements intérieurs ont aussi été au cœur de cette restauration et en particulier les travaux de menuiserie qui ont joué un rôle essentiel. Le bois habille les espaces et fait le lien entre les parties historiques et contemporaines. Un dialogue entre sols, escaliers, boiseries, cloisons et agencements répond aux nombreuses pièces qui disposent de parquets, parfois de plafonds à caissons et de piliers en molasse dont certains ont conservé leurs décors peints. Les portes de communication intérieures et les armoires, grâce à leur parement sobre et expressif, soulignent les éléments historiques réhabilités. Au détour des couloirs on découvre d’élégants éléments de mobilier en bois. Pour cette intervention exceptionnelle achevée en 2018, de nombreux artisans issus de différents corps de métier ont œuvré avec com­pétence et sensibilité. L’intervention dans un édifice de cette complexité et de cette qualité nécessite en effet un grand savoir-faire et une constante adaptation. Le Château de Saint Maire, siège du gouvernement du canton de Vaud, bénéfice aujourd’hui de ces travaux qui lui permettent de satisfaire, avec une fonctionnalité retrouvée, son affectation au service de la population.

Lieu Château Cantonal Saint-Maire, Place du Château, Lausanne Maître d’ouvrage Etat de Vaud, Département des finances et des relations extérieures, Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP) Architectes CMC (Communauté des mandataires du Château Saint-Maire) Christophe Amsler, Lausanne; Glatz & Delachaux, Nyon; Mondada-FrigerioDupraz, Lausanne Ingénieur civil AIC Ingénieurs conseils, Lausanne Ingénieur bois Marc Jeannet, Moiry Entreprises bois Atelier Volet SA, St-Légier; Paraxyl Sàrl, Echandens; André SA, Yens; Holzmanufaktur AG, Hunzenschwil; Art et Bois création Sàrl, St-Georges; Styligner ébéniste Sàrl, Maracon; Tisch & Reymond SA, Lausanne Bois mis en œuvre Epicéa, chêne, noyer. En massif, contreplaqué, multi-plis. Traitement huilé Conception incendie Thorsen Sàrl, Aubonne Ingénieur CV Olivier Zahn & associés Sàrl, Crissier Ingénieur sanitaire H. Schumacher conseils SA, Savigny Ingénieur électricité Thorsen Sàrl, Aubonne Archéologue Tera Sàrl, Sion Tailleur de pierre Atelier Lithos, Lausanne Restaurateur Atelier Saint-Dismas, Lully Artiste Ariane Epars, Cully Coûts CFC 1–9 CHF 22,96 millions TTC Coûts CFC 2 CHF 15,27 millions TTC Dont coûts CFC 214/314 CHF 904 000.– TTC Coût par m2 (SP) CFC 1–9 6086.– TTC Coût par m3 CFC 1–9 CHF 1322.– TTC Surface de plancher SIA 416 3774 m2 Surface utile (principale) SIA 416 1537 m2 Volume bâti SIA 416 17 367 m3 Durée de construction mai 2015 – avril 2018 Photographes Rémy Gindroz + François Bertin, La Croix-sur-Lutry et La Conversion

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Coupe

20 m

2e étage

Combles

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Structure de la salle: Portiques 100 x 240 mm disposés en grille, support du vitrage isolant Composition dalle de la salle: Complexe de revêtement de sol parquet 50 mm Isolation 60 mm Dalle bois en planches juxtaposées h max 340 mm/sommiers transversaux BLC 2 x 180 x 480 mm, appui sur murs de refend par filières en bois de feuillus

Coupe détail paroi Salle des Communes

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Documentation spécialisée BOIS Commandez maintenant sous www.lignum.ch/fr > Shop bois et réhabilitation de l’enveloppe Markus Mooser, Lucie Mérigeaux, Denis Pflug, Bettina Horsch; PPUR, Lausanne 2014, 240 pages en couleur, illustré par de nombreuses figures et photographies, 23 x 29 cm, broché La réhabilitation des bâtiments les plus énergivores se pose aujourd’hui comme un enjeu économique et écologique majeur. Dans ce contexte, les solutions de rénovation en bois et d’isolation par l’extérieur offrent un bilan énergétique optimal. Nouveau prix promotionnel: CHF 20.– pour les membres Lignum CHF 25.– pour les non-membres

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Rédaction Jutta Glanzmann, Lignum et Ariane Joyet, Lignum-Cedotec Conception graphique BN Graphics, Zurich

Mühlebachstrasse 8 Ch. de Budron H6, CP 113 CH-8008 Zurich CH-1052 Le Montsur-Lausanne Tél. 044 267 47 77 Fax 044 267 47 87 info@lignum.ch www.lignum.ch

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Bulletin bois, juin 2022 Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich

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Le Bulletin bois paraît quatre fois par ­année, en allemand et en français. Abonnement annuel CHF 48.– Publications isolées CHF 20.– Classeur (10 numéros) CHF 140.– Classeur vide CHF 10.– Prix sous réserve de modifications. Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des diffé­rents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs. Hotline – Service technique: 021 652 62 22 Nos spécialistes répondent gratuitement à vos questions entre 9 h et 17 h.

ISSN 1420-0252


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