Bulletin bois 147/2023

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Bulletin bois 147/2023 Administration et bureaux

Nouveau siège de la compagnie d’assurance EGK, Laufon Siège de la Banque cantonale d’Obwald, Sarnen

Nouveau bâtiment de l’Office de l’environnement et de l’énergie, Bâle Siège de Medisuisse, Saint-Gall

Maison de l’environnement (MEV), Lausanne-Vennes

Nouveau siège de Médecins Sans Frontières, Genève

S’insérant dans son contexte urbain, l’Office de l’environnement et de l’énergie du canton de BâleVille est un bâtiment administratif en plein centre historique qui ouvre de nouvelles perspectives. Architecture: Jessenvollenweider Architektur, Bâle. Photo: Philip Heckhausen, Zurich

3738 1 1 3 2 Lignum Magazin Was kostet ein Holzbau? Lignum Magazine Que coûte une construction bois?

Maître

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Le bois, un standard pour les immeubles de bureaux

Depuis janvier de cette année, le quartier de Hackney au centre de Londres abrite l’immeuble de bureaux en bois massif actuellement le plus élevé de la ville, le Black & White Building de Waugh Thistleton Architects, où des entreprises peuvent louer des postes de travail de coworking. La simplicité de la conception est en soi un programme: outre une empreinte carbone minimale et une utilisation optimisée des matériaux, le bâtiment mise également sur l’approche de l’économie circulaire. L’ouvrage s’adapte à l’évolution des besoins des utilisateurs et pourrait même être entièrement démonté le cas échéant. Des panneaux solaires en toiture couvrent 13 % des besoins énergétiques, le reste provenant de sources renouvelables. Des carrelets de bois verticaux à la trame élargie, fixés à la structure en bois, surmontent la façade en verre. Un modèle paramétrique simulant la marche et l’influence du soleil a généré leur disposition et leur forme. À l’intérieur, les espaces aménagés avec soin invitent à travailler.

Il n’y a pas qu’à Londres que l’on voit apparaître des immeubles de bureaux en bois qui, grâce à la numérisation, traduisent les dernières connaissances en matière de construction durable en une architecture convaincante. Dans le quartier d’affaires parisien de Nanterre La Défense, le projet Arboretum, un campus de 125 000 m2 de bureaux et de services, est en cours de réalisation. Cinq des sept bâtiments situés sur l’ancien site des Papeteries de la Seine sont construits en bois massif. Afin que chaque poste de travail ait un accès direct à la nature, le campus sera entouré d’un parc de 9 ha où seront plantés environ 1000 arbres et arbustes. À l’avenir, fruits, légumes, herbes et fleurs seront en outre produits directement sur place et approvisionneront également les deux restaurants du campus.

Un autre grand projet en bois est prévu à Milan à proximité du parc Lambro: le bureau d’architectes japonais Kengo Kuma Associates y réalise, en collaboration avec le biologiste Stefano Mancuso, un projet comprenant des bureaux, des auditoriums, des espaces de coworking, des restaurants, des boutiques, un espace bien­être et des salles pour des manifestations et des expositions. Au rez­de­chaussée, une grande place centrale, perméable et accessible de tous côtés, ainsi que des jardins suspendus sont les éléments centraux du projet. L’objectif du maître d’ouvrage est de créer un environnement sain et social dans lequel les gens se plairont à travailler. Les trois projets montrent que les utilisateurs et les investisseurs sont de plus en plus exigeants en matière de qualité des lieux de travail et de durabilité des immeubles de bureaux. Ces deux tendances sont des moteurs pour la construction en bois. En octobre 2021, la société de conseil Wüest Partner a interrogé environ 350 entreprises sur la demande de bureaux dans le contexte de la pandémie

de Corona et du télétravail qui en a découlé. Alors que les entreprises interrogées s’attendent à ce qu’environ un quart des employés travaillent à domicile à long terme, seulement 15 % souhaitent réduire leur espace de bureau, 65 % supposent que les surfaces resteront identiques et 20 % souhaitent même les agrandir. Le critère le plus important est la qualité du lieu de travail, suivi par la durabilité et la consommation d’énergie des bâtiments. À cet égard, le bois présente deux avantages: grâce à ses propriétés et à la précision de la préfabrication, il est idéal pour les constructions à haute efficacité énergétique. Parallèlement, la récolte et la transformation du bois requièrent très peu d’énergie grise. Le bois agit comme un puits en séquestrant le CO2 atmosphérique et son utilisation permet de substituer d’autres matières premières gourmandes en ressources. Une étude récente de Durable pour les investisseurs sur les indices écologiques des constructions en bois démontre que, sur un échantillon de dix immeubles d’habitation et de bureaux, la construction en bois fournit de meilleurs résultats que la construction purement minérale en termes d’émissions grises de gaz à effet de serre, tant en ce qui concerne l’ensemble de l’édifice qu’au niveau des différents éléments de construction 1)

D’un point de vue économique, il existe également des résultats qui plaident clairement en faveur du bois en tant que matériau de construction: l’analyse de dix immeubles de bureaux suisses en construction hybride réalisés après 2010 montre qu’ils sont même moins coûteux que des bâtiments conventionnels comparables 2). Dans un avenir où la construction à grande échelle efficace sur le plan énergétique, respectueuse du climat et rentable sera de plus en plus requise, le bois jouera un rôle de premier plan dans la réalisation de bureaux, tant pour la construction que dans l’aménagement intérieur. Les objets architecturaux que nous vous présentons dans les pages suivantes illustrent cette tendance, ainsi que l’éventail des constructions de bureaux d’ores et déjà réalisées en Suisse.

Communication technique Lignum

Source

1) Ökologische Kennzahlen für Investoren – Durable sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement OFEV, rapport, 6 avril 2023 (Seulement en allemand)

2) Holzbaukennzahlen für Investoren – Bürobauten; Wüest Partner sur mandat de Lignum et de l’Office fédéral de l’environnement OFEV, rapport final, 4 juillet 2022 (Seulement en allemand)

Architecture Leclercq Associés, Paris Visualisation Leclercq Associés/WO2

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1 Immeuble de bureaux au cœur de Londres: le bâtiment de plusieurs étages aux poteaux en lamibois de hêtre et aux dalles en lamellé croisé abrite des espaces de coworking en location. Architecture Waugh Thistleton Architects, Londres d’ouvrage The Office Group Photo www.lignum.ch > Shop > Brochures: Informations sur les coûts de la construction en bois, ciblée sur le logement. 3 Projet Arboretum: un campus en bois de 125 000 m2 comprenant bureaux et services est en cours de construction dans le quartier d’affaires parisien de La Défense.
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Nouveau siège de la compagnie d’assurance EGK, Laufon

Ce bâtiment à deux pas du centre-ville historique est un volume hybride bois-béton, simple mais aux détails soigneusement conçus, qui abrite désormais le siège de la compagnie d’assurance maladie EGK. Ses façades en bois sont caractérisées par une structure horizontale marquée et par de fins éléments verticaux légèrement en retrait qui rythment des espaces de travail agréables et variés.

Le siège principal de la compagnie d’assurance EGK réunit les collaborateurs de l’administration qui se répartissaient jusqu’alors sur quatre sites différents. Un concours d’architecture a été lancé pour développer un concept d’aménagement qui incarne la vision de la santé de l’assurance et servir de modèle pour un bâti favorisant les relations sociales. Le projet de Flubacher Nyfeler Partner Architekten répondait à ces exigences sous plusieurs aspects. Le quartier de la gare se caractérise par une forte densité urbaine avec une série de hauts immeubles d’habitation qui se prolonge par des constructions de taille inférieure et une promenade bordée d’arbres le long de la rive de la Birse. Avec un volume simple, cette construction en bois de plusieurs étages s’intègre à cet environnement. De larges paresoleils horizontaux structurent la façade à chaque étage et constituent une caractéristique importante de l’aspect extérieur qui s’associe aussi bien dans un cadre de verdure que dans un contexte urbain à petite échelle. Des arbres séculaires ombragent la nouvelle esplanade accessible au public bordée d’une platebande d’herbes médicinales. Des dalles de sol à la forme florale, comme autant de pétales guidant le visiteur, conduisent à l’entrée du bâtiment. Au rez­de­chaussée, une

zone en retrait marque le porche d’entrée de l’espace client où se déroulent les entretiens de conseil. L’ouvrage compte deux noyaux de distribution permettant le cas échéant de proposer en partie nord du bâtiment des locaux à la location. Les bureaux peuvent ainsi être agrandis ou progressivement réduits en fonction des besoins en espace. En tant qu’éléments structurels et organisationnels, ces deux unités contiennent également les installations sanitaires. Dans le noyau sud, un escalier inscrit dans une forme ovale invite à gravir les étages à pied plutôt que de prendre l’ascenseur. À chaque niveau, il débouche sur un espace généreux, lieu central de rencontre. Les bureaux courent le long des façades et, grâce à la disposition asymétrique des noyaux, des zones de différentes largeurs sont disponibles pour des locaux individuels, des espaces de réunion polyvalents ou des salles de groupe. Le couloir périphérique comprend deux alcôves par étage dont l’une s’étend sur deux niveaux, offrant ainsi une connexion spatiale entre plateaux. Par analogie à un arbre qui se ramifie vers l’extérieur, la structure et la matérialisation du nouveau bâtiment de l’EGK s’affinent de l’intérieur vers l’extérieur: le béton des noyaux fait place à des planchers mixtes sur base de solivage et le parquet en bois dur du couloir à une moquette dans les bureaux. Finalement, l’enduit fin des parements en panneaux d’argile des bureaux se substitue au crépi grossier du noyau, semblable à une écorce, lui aussi à base d’argile. Ces éléments contribuent à un climat intérieur agréable : ils peuvent stocker temporairement l’humidité et neutraliser les composés organiques volatils. Les plaques de plâtre conventionnelles ne sont utilisées que lorsque la protection incendie l’exige.

Les parois vitrées qui séparent les bureaux du couloir sont ornées de représentations d’herbes médicinales sérigraphiées de grande taille.

Lorsque les rayons du soleil fusent à travers ces motifs et se mêlent à l’ombre des grands arbres, des jeux de lumière originaux se projettent dans les circulations.

Une ouverture ovale zénithale coiffe le noyau sud et annonce le dernier étage où l’on accède à de généreux espaces extérieurs. Aménagés différemment selon leur utilisation en terrasses accessibles ou simplement végétalisées, ils sont surmontés par une pergola qui sert aussi de treille. Le paysage de toits de Laufon, l’espace fluvial de la Birse et les environs vallonnés s’offrent ici au regard.

La façade préfabriquée comprend de larges auvents périphériques assemblés avec précision qui fonctionnent comme pare­soleils à chaque étage. Les tablettes de fenêtre surdimensionnées permettent une protection constructive du revêtement de façade tout en préservant une certaine intimité à l’intérieur. Des stores vénitiens complètent l’enveloppe. Une exploitation thermique des eaux souterraines à travers une pompe à chaleur alimente le bâtiment en énergie de chauffage et de refroidissement. Une installation photovoltaïque complète le concept d’alimentation électrique de l’édifice qui peut être autonome. Les installations techniques sont facilement accessibles et remplaçables.

Cet immeuble hybride, comme une vitrine du maître de l’ouvrage, remplit ainsi au final ses objectifs de durabilité tout en se révélant économique.

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Situation
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Rez-de-chaussée 2ème étage
3743 20 m Coupe transversale Attique

Composition toiture:

Végétalisation extensive (max. 150 kg/m2) 120 mm

Natte filtrante

Étanchéité de toiture

Isolation façon de pente 240 mm

Etanchéité de chantier/frein vapeur

Bois lamellé-collé couché 240 mm

Vide d’installation

Plafond chauffant/rafraîchissant

Composition plancher:

Revêtement de sol 15 mm

Chape ciment 80 mm

Résilient acoustique laine minérale RF1 30 mm

Gravillons en vrac 80 mm

Bois lamellé croisé collaborant 150 mm

Nervure BLC GL24h 180 x 400 mm

Vide d’installation

Plafond chauffant/rafraîchissant

Composition façade:

Panneau trois-plis sapin blanc, apparent 19 mm

Lattage d’installation/isolation 40 mm

Panneau OSB, joints étanchés 18 mm

Montant C24 160mm/laine de roche ρ > 26 kg/m3, PF > 1000 °C 160 mm

Ossature horizontale C24 140 mm/

laine de roche ρ > 26 kg/m3, PF > 1000 °C 140 mm

Plaque en ciment armé de fibres 12,5 mm

Lé de façade ouvert à la diffusion

Lattage 30 mm

Bardage bois horizontal (sapin blanc imprégné, huilé) 24 mm

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Coupe de détail façade

Lieu Birspark 1, 4242 Laufen

Maître d’ouvrage EGK Gesundheitskasse, Laufen

Représentant du MO Gerster Project Management AG, Aesch Architecture et DT Flubacher Nyfeler Partner Architekten AG, Bâle Paysagiste PG Landschaften GmbH, Sissach

Ingénieur civil Sperisen Ingenieure GmbH, Breitenbach

Ingénieur bois Makiol Wiederkehr AG, Beinwil am See

Physique du bâtiment et protection incendie Makiol Wiederkehr AG, Beinwil am See

Ingénieur électricien Pro Engineering AG, Bâle

Ingénieur CV Eicher + Pauli, Liestal

Entreprises bois Zaugg AG, Rohrbach (construction en bois, planchers); Biene AG, Winikon (fenêtres); Bründler AG, Ebikon (cuisines); Frank Türen AG, Buochs (portes); A ­Team Bodenbeläge AG, Muttenz (parquet); K. Winkler AG, Felsenau (mains courantes)

Bois mis en œuvre Bois de construction 681 m3, bois lamellé­collé 328 m3, coffrage de façade 42 m3, panneaux OSB et panneaux trois plis 3980 m2

Provenance du bois massif 70 % CH, 30 % EU

Coûts CFC 2 CHF 18,3 millions TTC

Coûts CFC 1–5 CHF 20,6 Mio. millions TTC

Coûts CFC 214 CHF 3,2 millions TTC

Prix au m³ CFC 2 CHF 640.–

Surface de terrain SIA 416 3500 m2

Surface bâtie SIA 416 1040 m2

Surface de plancher SIA 416 7300 m2

Volume bâti SIA 416 28 660 m3

Durée de construction septembre 2019 – juin 2021

Photographe Tom Bisig, Bâle

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Siège de la Banque Cantonale d’Obwald, Sarnen

Le siège de la banque cantonale, construit en bois, apparaît comme un corps de bâtiment puissant, d’apparence presque classique, qui impose avec force sa présence dans le nouveau quartier. A l’intérieur, le hall d’accueil à double hauteur offre en revanche une générosité spatiale qui s’appuie sur la structure en bois apparente, soulignée par un revêtement de sol en terrazzo local.

Le secteur situé au nord de la ville de Sarnen, compris entre la zone industrielle de Feld, le quartier résidentiel de Bünten et la gare de Sarnen Nord, va se développer dans les années à venir en un quartier mixte de large ampleur. Le nouveau bâtiment de la banque cantonale d’Obwald marque le début de cette évolution et fait la liaison entre un quartier résidentiel verdoyant à petite échelle et des bâtiments commerciaux et de services de grand volume qui sont amenés à se développer. Ses proportions traduisent sa fonction et s’inscrivent parfaitement dans cette hiérarchie volumétrique. Dans un proche avenir, d’autres bâtiments sont prévus sur le terrain de la Banque cantonale d’Obwald qui formeront, avec le siège principal, un ensemble attrayant d’espaces de détente, de travail et d’habitation. De l’extérieur, le nouveau bâtiment de la banque apparaît comme un bloc compact, presque sculptural. L’aspect de la façade, un bardage en bois sombre, finement structuré et ouvragé sur un socle en béton robuste mais discret, exprime la durabilité, l’ancrage local et la diversité constructive. Les deux premiers niveaux sont accessibles à la clientèle, alors que les trois étages supérieurs sont destinés aux collaborateurs. Les façades reflètent ces différentes affectations avec de subtiles variations du revêtement en bois, du design des fenêtres et des protections solaires.

À l’intérieur du bâtiment, la structure en bois apparente caractérise l’espace et constitue l’élément majeur de son identité. Un noyau en béton, légèrement décalé par rapport au centre du volume à plan carré, dessert les étages. Il intègre deux ascenseurs, un montecharge, deux escaliers, les sanitaires et d’autres locaux secondaires. Le noyau est entouré d’une structure porteuse en poteauxpoutres en bois de frêne et d’épicéa de la région. Des cloisons légères délimitent les pièces alors que les installations techniques prennent place entre les solives apparentes des planchers nervurés. Le système structurel choisi a permis d’optimiser l’emploi des matériaux et d’offrir une flexibilité maximale pour les affectations futures. Outre le choix d’un bois récolté et transformé localement pour la structure et la façade, d’autres matériaux de proximité ont été utilisés. Ainsi, le revêtement de sol du hall d’entrée et des deux cages d’es­

calier est composé de dalles de terrazzo poncé, issu de gravier de la rivière Giswil. La clientèle accède au bâtiment par la nouvelle route de desserte ‹Im Feld›. Une généreuse entrée s’ouvre sur le hall central s’étendant sur deux niveaux. Celui­ci est en grande partie revêtu de bois et aménagé de manière fluide avec des comptoirs d’accueil de couleur sombre, disposés librement sur le plan. Tel un objet magnifiant l’espace, un escalier à la géométrie singulière mène au premier étage, réservé aux entretiens privés. Cet étage dispose, tout comme au rez­de­chaussée, de salles de réunion. Les safes des clients au soussol et la salle polyvalente sont également accessibles par le hall principal. Les bureaux des collaborateurs se trouvent aux trois étages supérieurs. Ils possèdent des entrées indépendantes au rez­de­chaussée, auxquelles on accède directement depuis le parking souterrain. Des cloisons transparentes, des parquets et des revêtements de plafond en bois de frêne ainsi que des tentures, créent une vraie qualité spatiale dans les bureaux qui donnent sur une cour intérieure. Cet élément marquant assure un éclairage naturel des places de travail sur les trois derniers niveaux du bâtiment. La végétation de cette cour a été conçue en s’inspirant de composants paysagers de la région comme celui de Glaubenberg, l’un des plus grands et des plus impressionnants biotopes de tourbières de Suisse, ou celui des lisières des forêts du Brunig où des plantes retombantes colonisent les parois rocheuses.

Par sa matérialisation et son agencement, le siège de la banque cantonale traduit ainsi de manière parlante l’engagement constant du maître de l’ouvrage envers l’économie locale et les solutions rationnelles permettant de promouvoir le développement durable.

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Situation

Lieu Im Feld 2, 6060 Sarnen

Maître d’ouvrage Obwaldner Kantonalbank, Sarnen

Architectes Seiler Linhart Architekten, Sarnen et Lucerne (DT Julia Wurst)

Planification des coûts/Conseil au MO Büro für Bauökonomie, Lucerne Paysagiste Freiraumarchitektur, Lucerne

Direction des travaux Egimann Architekten, Sarnen; Konzept 4, Sarnen

Ingénieur civil CES AG, Sarnen

Ingénieur bois/Physique du bâtiment/Protection incendie Pirmin Jung Schweiz AG, Sursee

Ingénieur CVS JOP Josef Ottiger + Partner AG, Rothenburg

Ingénieur électricité Scherler AG, Lucerne

Entreprises ARGE Burch Holzbautechnik AG, Sarnen + Küng Holzbau AG, Alpnach (montage); Huber Fenster AG, Herisau (fenêtres en chêne/ alu); Frank AG, Buochs (portes intérieures); Schwab AG, Bern (cloisons); Schoonwater AG, Kerns (revêtements de sol); Amschwand Schreinerei AG, Kerns (plafond lumineux); Karl Bucher AG, Goldau (meubles); Schreinerei Roy Jakober, Sarnen (meubles); Klosterschreinerei Engelberg (meubles)

Bois mis en œuvre Structure porteuse: épicéa 480 m3et frêne 180 m3 (canton d’Obwald); murs extérieurs/façade: épicéa 130 m3 (canton d’Obwald); revêtement de plafond: placage de frêne 1000 m2 (CH, vallée du Rhin); parquet: frêne 700 m2 (Suisse centrale)

Coûts CFC 1–9 CHF 39,68 millions TTC

Coûts CFC 2 CHF 35,03 millions TTC

Coûts CFC 214 CHF 3,96 millions TTC

Prix au m3 CFC 2 CHF 1156.–

Surface de terrain SIA 416 8000 m2

Surface bâtie SIA 416 1184 m2

Surface de plancher SIA 416 8870 m2

Volume bâti SIA 416 30 300 m3

Durée de construction juin 2019 – août 2021

Photographe Rasmus Norlander, Zurich

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3748 Rez-de-chaussée 1er étage 2ème étage 3ème étage

20 m

Composition toiture:

Végétalisation extensive 110 mm

Drainage 40–70 mm

Isolation 180 mm

Isolation façon de pente 10–235 mm

Panneau trois plis 100 mm

Nervure BLC 200 x 360 mm

Composition façade:

Revêtement épicéa 50 mm

Lattage 30 mm

Contre-lattage 40 mm

Etanchéité au vent

Plaque de plâtre fibrée 15 mm

Isolation 200 mm

Plaque de plâtre fibrée 15 mm

Sommier BLC 200 x 320 mm

Composition plancher (zone d’accès):

Parquet frêne 17 mm

Faux-plancher 40 mm

Vide d’installation 113 mm

Panneau OSB 15 mm

Bois lamellé croisé 120 mm

Vide d’installation 425 mm

Faux-plafond bois 75 mm

Composition plancher (zone bureau):

Revêtement textile 10 mm

Faux plancher 30 mm

Vide d’installation 130 mm

Surbéton 100 mm

Prédalle béton 60 mm

Nervures BLC 200 x 320 mm

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Coupe de détail façade Coupe
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Nouveau bâtiment de l’Office de l’environnement et de l’énergie, Bâle

Le bâtiment hybride en bois de huit niveaux destiné à l’Office de l’environnement et de l’énergie du canton de Bâle-Ville, situé au cœur du centre historique, est un immeuble de bureaux contemporain à caractère pionnier: grâce à sa façade photovoltaïque spécialement développée et à un concept optimisé pour la technique du bâtiment, celui-ci couvre entièrement ses besoins en électricité.

Avec le nouveau bâtiment de l’Office de l’environnement et de l’énergie du canton de BâleVille (AUE), c’est un immeuble de bureaux moderne, optimisé sur le plan énergétique et durable qui a vu le jour à un emplacement de choix. Son aspect caractéristique se développe à partir de sa situation urbaine dense, en plein centre­ville de Bâle, et s’intègre ainsi dans le contexte classé du Fischmarkt.

En 2013, la ville de Bâle a lancé un concours pour le nouveau bâtiment de l’AUE. Le cahier des charges prévoyait un projet pilote, avec le standard énergétique Minergie P­Eco. Les travaux de construction ont débuté en 2016, après la validation en votation populaire du projet vainqueur proposé par Jessenvollenweider Architektur. Dans un premier temps, les immeubles existants de la Spiegelgasse 11 et 15 ont été démolis, à l’exception des niveaux en sous­sol. Puis, une fois les fouilles archéologiques menées d’octobre 2018 à juillet 2019 achevées, les travaux de construction proprement dits ont pu commencer. L’immeuble est conçu de manière à ce que ses éléments, leurs fonctions et leurs interactions, soient reconnaissables aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. A la forme trapézoïdale du terrain répond une structure poteaux­poutres régulière en construction hybride bois­béton. Celle­ci autorise un système spatial et porteur aussi économique que flexible. La structure porteuse préfabriquée intègre les installations techniques du bâtiment et fournit ainsi un gros­œuvre durable pour la façade photovoltaïque légère qui enveloppe le bâtiment sur toutes ses faces. Grâce à cette façade composée de cellules monocristallines et à un concept technique de bâtiment optimisé, l’ouvrage couvre lui­même ses besoins en électricité. La construction bois­béton a une bonne capacité d’accumulation de chaleur, ce qui favorise le rafraîchissement nocturne en été

et a donc un effet positif sur la consommation d’énergie et le climat intérieur. Les sous­faces des planchers mixtes bois­béton des étages supérieurs sont dotés d’éléments acoustiques sur la moitié de leur surface et contribuent ainsi largement à l’optimisation des temps de réverbération dans les bureaux.

Le concept de la façade repose sur trois éléments: des parois à ossature bois légères, des éléments de fenêtres à cavités fermées (fenêtres CCF) et un revêtement photovoltaïque. Afin d’intégrer la façade dans son contexte urbain, un verre présentant un aspect plastique, irrégulier et changeant a été spécialement développé pour le projet. Des points de couleur métallique intégrés au verre brisent le ton de base sombre des cellules photovoltaïques et l’animent de touches chatoyantes. L’aspect du revêtement de la façade varie alors en fonction du point de vue et de l’incidence de la lumière, dans un reflet irisé. Un modèle numérique, dans lequel les données de la domotique et de l’installation photovoltaïque peuvent être représentées, permet de vérifier l’efficacité du concept énergétique en temps réel.

Le rez­de­chaussée abrite le bureau d’accueil, ainsi qu’une salle de réunion et de conférence. Les six autres étages disposent chacun d’un bureau paysager d’un seul tenant avec 12 à 14 postes de travail, ainsi que de petites salles de réunion. Au total, l’immeuble de bureaux certifié Minergie­ A ­Eco offre 74 postes de travail modernes. La distribution de l’immeuble a lieu par le noyau central qui s’étend sur toute la hauteur du bâtiment avec une cage d’ascenseur translucide en briques de verre. Le dernier étage abrite une cafétéria commune avec une terrasse sur le toit pour les collaborateurs de l’Office.

L’eau de pluie des surfaces de toitures végétalisées est acheminée par un système de descentes pluviales vers une installation de réservoirs placée au premier sous­sol. Le deuxième sous­sol abrite la centrale de ventilation ainsi que l’installation d’air comprimé des fenêtres CCF. Les vestiges découverts lors des fouilles archéologiques, notamment un fragment de mur datant du haut Moyen Âge, ont été intégrés dans le nouveau bâtiment et sont accessibles au public dans le cadre de visites guidées.

3751 Situation
3752 20 m Rez-de-chaussée
Coupe
1er/2ème/4ème étage
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7ème étage 3ème/5ème étage

Composition toiture:

Végétalisation extensive, ensemencement

‹mélange bâlois› 100/130/150 mm

Non-tissé filtrant 1 mm

Drainage 5 mm (max. 20 mm)

Voile de protection

Membrane d’étanchéité synthétique, pose libre 1,8 mm

Isolation avec façon de pente

Laine minérale, bi-couche 125–200 mm

Frein-vapeur/étanchéité bitumineuse de chantier 3,5 mm

Plancher mixte bois-béton (y compris élément acoustique) 270 mm

Composition planchers du 2ème au 7ème étage:

Sol en béton poncé et vitrifié avec chauffage au sol 90 mm

Couche de séparation

Résilient acoustique, laine minérale 20 mm

Plancher mixte bois-béton 270 mm

Composition plancher 1er étage: Sol en béton poncé et vitrifié avec chauffage au sol 90 mm

Couche de séparation

Résilient acoustique, laine minérale 20 mm

Eléments de planchers sur base de prédalle 270 mm

Composition plancher en surplomb:

Sol en béton poncé et vitrifié

avec chauffage au sol 90 mm

Couche de séparation

Résilient acoustique, laine minérale 20 mm

Béton armé 180 mm

Panneau bois, coffrage perdu 40 mm

Isolation, laine minérale 100 mm

Panneau de ciment armé de fibre 15 mm

Coupe-vent noir/anthacite

Sous-construction, éloxée noir 41,5 mm

Plaque céramique, émaillée brun-noir 30 mm

Composition façade:

Panneau photovoltaïque

Sous-construction en alumnium 70 mm

Coupe-vent noir/anthacite

Panneau de ciment armé de fibres 15 mm

Isolation 200 mm

Plaque de plâtre fibrée 15 mm

Tolérance gros œuvre façade 20 mm

Vide d’installation 230 mm

Sous-construction bois de l’allège 50 mm

Panneau trois plis épicéa 20 mm

Lieu Spiegelgasse 15, 4051Bâle

Maître d’ouvrage Immobilien Basel­Stadt, représenté par Städtebau & Architektur­Hochbau

Utilisateur Office de l’environnement et de l’énergie Architecte et DT Jessenvollenweider Architektur AG, Bâle Gestion de la construction b+p Baurealisation AG, Bâle Ingénieur structure et protection incendie SJB Kempter Fitze AG, Frauenfeld

Ingénieur CV et coordination technique Waldhauser + Hermann AG, Münchenstein

Physique du bâtiment Zimmermann und Leuthe GmbH, Aetigkofen Acoustique Büro für Bau und Raumakustik/Lämrschutz, Langenbruck Façade gkp Fassadentechnik AG, Aadorf Entreprises bois Häring AG, Eiken (construction d'éléments, façade); Jos. Berchtold AG, Zurich (portes intérieures), Lachenmeier AG, Bâle (travaux de menuiserie); Pro Ausbau AG, Birsfelden (revêtements intérieurs en bois); B4 Möbel GmbH, Bâle (aménagement de la cuisine)

Bois mis en œuvre Bois lamellé­collé 140 m3; poutres DUO 55 m3

Provenance du bois: propre forêt d’IWB, Pelzmühletal, Seewen

Label Bois Suisse

Coûts CFC 2 CHF 15,6 millions TTC

Coûts CFC 214CHF 2,2 millions

Prix au m3 CFC 2 CHF 1946.–

Surface de terrain SIA 416 335 m2

Surface bâtie SIA 416 335 m2

Surface de plancher SIA 416 2541 m2

Volume bâti SIA 416 8038 m3

Durée de construction août 2019 – octobre 2021

Photographe Philip Heckhausen, Zurich

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Coupe de détail façade
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Siège de Medisuisse, Saint-Gall

Derrière sa façade en fibres-ciment colorée, on peine à imaginer que le siège social de Medisuisse cache une structure en bois. Situé au cœur de Saint-Gall, ce bâtiment de sept étages et 25 m de haut s’intègre habilement dans son tissu urbain. Le mode de construction choisi permet une division intérieure libre, en cloisons légères, offrant une flexibilité exemplaire.

Le nouveau siège social de Medisuisse est le résultat d’un concours anonyme sur invitation organisé en 2017 par la Caisse des médecins et remporté par Harry Gugger Studio. Construit en lieu et place de l’ancien consulat d’Italie, le volume occupe une position privilégiée dans un quartier du centre, juste à côté de la ‹Roter Platz› conçue par Pipilotti Rist et Carlos Martinez. Le bâtiment complète l’îlot et affirme dans le même temps son indépendance vis­à­vis des bâtiments voisins, même s’il reprend une partie du langage de façade fait de pilastres et de minéralité. Le volume sobre et bien proportionné s’affine en hauteur et dégage le passage sur ses flancs, respectant ainsi la fluidité des déplacements piétonniers. Sa forme orthogonale découle des exigences de la construction et de la configuration des affectations. Compte tenu de la surface constructible, la structure bois a permis d’avoir des portées optimales, réduisant ainsi le nombre de poteaux. Seuls les trois premiers

niveaux, avec leurs avancées, sont divisés par une rangée de piliers correspondant à la façade des étages supérieurs. Dans son expression architecturale, la logique de la structure porteuse se transpose en façade au rythme des pilastres. Selon le vœu des architectes, cette dernière est revêtue de plaques de fibresciment ondulées qui permettent à la fois de conserver l’aspect caractéristique des façades minérales, et à la construction légère préfabriquée de néanmoins se distinguer. Les étages concentrent tous les espaces de service dans le noyau de circulation, ce qui favorise la flexibilité. La surface disponible, d’un seul tenant, est alors libre et peut être divisée à volonté selon une trame de 1,4 mètre. Grâce à la disposition des gaines techniques de part et d’autre du noyau, deux locataires indépendants peuvent occuper l’étage. Malgré la proximité des bâtiments voisins, la hauteur des pièces et leur faible profondeur garantissent l’apport de la lumière du jour. Le bois et les matériaux naturels utilisés font également leur effet: au lieu de fuir l’atmosphère froide d’un bureau pour se réfugier dans le télétravail, les collaborateurs peuvent tout simplement se sentir ici comme chez eux. En raison de la configuration locale, avec des ruelles étroites et des distances réduites entre les bâtiments, la préfabrication a été un aspect déterminant de la conduite de ce chantier exigu en centre­ville. À l’exception des

deux sous­sols et de la cage d’escalier, l’ensemble de la structure a été conçu comme une construction sèche en bois. Les planchers sont constitués d’éléments mixtes bois­béton sur base de solivage qui intègrent les installations techniques et sont dotés de plafonds phoniques perforés. Outre les éléments porteurs du plancher, des sommiers et des poteaux intégrés aux parois extérieures assurent la transmission verticale des charges. Le contreventement du bâtiment est assuré par le noyau en béton armé. Afin de transmettre les actions horizontales (vent et séisme) à cet élément de stabilisation, le plancher de chaque étage est conçu comme un diaphragme rigide. Avec ses 25 mètres, le siège de Medisuisse est actuellement le plus haut bâtiment en bois de la ville de Saint­Gall. L’ouvrage est en outre basé sur les critères du standard SNBS, en adéquation avec l’activité du maître de l’ouvrage.

Situation

3756
3758 20 m Coupe
6ème étage
1er étage
3ème étage
Rez-de-chaussée

Composition terrasse attique:

Dalles de granit d’Andeer (Grisons), 30/90, flammées, joints ouverts 30 mm

Lit de gravillons 30 mm

Etanchéité de toiture, lé bitumineux soudé 2 x 5 mm

Isolation PU 20 mm

Isolation EPS 80 mm

Isolation façon de pente 20–120 mm

Dalle mixte préfabriquée

Béton 140 mm

Nervures épicéa 280 mm

Composition plancher:

Moquette en laine 8 mm

Chape 68 mm

Couche de séparation

Résilient acoustique, laine de verre 20 mm

Isolation EPS 30 40 mm

Dalle mixte préfabriquée

Dalle béton 140 mm

Nervures bois 260 mm

Plafond métallique chauffant et refroidissant avec éclairage LED intégré

Tôle perforée, perforée, lisse, blanc mat 1,5 mm

Couche arrière lé acoustique noir

Composition façade:

Construction en ossature préfabriquée, avec poteaux de façade intégrés

Panneau bois 16 mm

Pare-vapeur

Panneaux d’isolation laine de roche

200 mm

Couche d'étanchéité

Panneau en bois 16 mm

Revêtement extérieur

Ventilation

Sous-construction en acier galvanisé à chaud

Plaques de béton armées de fibres de verre, teintées en vert dans la masse aux étages supérieurs, pour pilastres et parapets extérieurs 34 mm

Lieu Frongartenstrasse 9, 9001 Saint­Gall

Maître d’ouvrage Ausgleichskasse Medisuisse, Saint­Gall

Représentation du MO Justainable Solutions, Schlatt Architecte Harry Gugger Studio, Bâle

Direction et gestion des travaux Gemperli Staufacher Architektur GmbH, Saint­Gall

Ingénieur civil MWV Ingenieure AG, Baden

Ingénieur bois Erne AG Holzbau, Laufenburg

Physique du bâtiment Gerevini Ingenieurbüro AG, Saint­Gall

Protection incendie B3 Kolb AG, Romanshorn

Technique du bâtiment 3­Plan Haustechnik AG, Winterthour

Ingénieur électricien IBG AG Engineering, Saint­Gall

Entreprise bois Erne AG Holzbau, Laufenburg; Burger AG, Saint­Gall

Coûts CFC 2 CHF 12,6 millions

Surface de terrain SIA 416 508 m2

Surface bâtie SIA 416 319 m2

Surface de plancher SIA 416 2734 m2

Volume bâti SIA 416 10 360 m3

Durée de construction octobre 2021 – août 2022

Photographe Daisuke Hirabayashi, Bâle

Coupe de détail façade

3759

Maison de l’environnement (MEV), Lausanne-Vennes

La Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP) a réalisé un bâtiment de référence en termes d’utilisation rationnelle du bois, d’efficacité énergétique et de développement durable. Construit essentiellement en bois indigène et en terre crue, ce bâtiment rassemble désormais la plupart des collaboratrices et collaborateurs de la Direction générale de l’environnement (DGE).

Le quartier de Vennes, sur les hauts de Lausanne, accueille un nouveau bâtiment de l’Etat de Vaud issu d’un concours visant à regrouper les trois secteurs de la DGE. A proximité du cordon boisé de la Vuachère, la Maison de l’environnement fait la transition entre bureaux et laboratoires au nord et plusieurs centres de formation professionnelle au sud. Le bureau d’architecture lauréat a proposé un retour aux fondamentaux: un bâtiment au volume compact, construit sur une base rectangulaire avec des matériaux traditionnels comme le bois bien sûr, mais également des solutions architecturales innovantes, simples et efficaces répondant à de nombreuses exigences. Il minimise ainsi l’impact environnemental et le bilan carbone dans tout le processus, de la genèse du projet à sa réalisation. Les éléments du

second œuvre sont démontables et recyclables, les aménagements extérieurs favorisent la biodiversité et le lieu profite des transports publics à proximité.

Au nord, où se trouve la cour, un large couvert en forme d’encoche marque l’entrée alors que le centre du bâtiment accueille deux atriums décalés comportant chacun une zone de détente et une circulation verticale comme voie d’évacuation. Au rez­de­chaussée, le premier atrium, agrémenté d’un arbre, comprend l’espace d’accueil de la réception et le foyer de la salle de conférence. Sous sa verrière, une sculpture représentant un aï, mammifère tridactyle connu pour l’économie de son métabolisme et sa façon de bouger, incarne une efficience énergétique certaine. Le deuxième atrium, plus introverti, est orné de plantes grimpantes sur toute sa hauteur. Accolées au premier atrium, des salles de réunion se répètent à chaque étage, tandis que les sanitaires jouxtent le second. Ces éléments centraux sont entourés par un couloir qui distribue les bureaux en périphérie et profite d’élargissements pouvant servir de lieu de consultation, de repos ou d’échanges. De larges baies vitrées aux cadres en chêne donnent sur les atriums et éclairent ces zones de circula­

tion. Au troisième étage, une partie des bureaux orientés au sud­ouest fait place à une cafétéria et une terrasse extérieure qui offrent une vue dégagée en direction du lac.

Cette réalisation a été pensée dès sa phase de projet comme une construction passive. Hormis le béton recyclé du sous­sol, l’innovation vient des murs des deux atriums constitués de briques en terre crue. En remettant au goût du jour d’anciennes techniques de pisé, un modèle de bloc (80 x 30 x h 15 cm) pour un appareil en panneresse à une seule rangée a été spécialement développé pour cet ouvrage. Il a été fabriqué avec des matériaux d’excavation terreux sélectionnés, d’origine vaudoise. La terre crue des 800 m2 de murs, épais de 30 m sur une hauteur de 12 m, associée à un système de fenêtres et de verrières à ouverture automatique, valorise l’inertie thermique du bâtiment. Elle restitue la nuit la chaleur emmagasinée durant les journées d’hiver, tandis qu’en été l’air nocturne rafraîchi pénètre dans la construction. Cet effet de cheminée, associé aux végétaux, permet de purifier l’air et de maintenir un taux d’hygrométrie agréable.

Le bâtiment fait la part belle au bois puisque près de 4500 m3 issus des forêts cantonales

3760

ont été mis en œuvre. Un volume exceptionnel pour des bureaux sur quatre niveaux qui a valu à l’ouvrage d’obtenir le Label Bois Suisse. Les dalles mixtes et les façades porteuses en lamellé croisé sont essentiellement constituées d’épicéa, tout comme les poteaux, les solives et les sommiers en lamellé­collé. Préfabriqués en atelier et montés en huit semaines, les éléments de structure et de façade, munis d’une isolation minérale, réceptionnent 287 fenêtres en bois­métal. En référence aux prairies entourant le bâtiment, le bardage ventilé composé de lames et de lattes alternées en sapin pré­grisaillé est pensé comme un entrelacs végétal, se référant ainsi à un travail de vannerie. Les ombres qui en résultent lui donnent du relief et apportent une certaine légèreté à l’ensemble.

Cette Maison de l’environnement, qui répond aussi aux labels Minergie P + ECO et SméO, est un emblème de la mission de la DGE et répond de manière parlante aux défis environnementaux et énergétiques du canton.

3761
Situation
3762 20 m Rez-de-chaussée Coupe longitudinale

Lieu Avenue de Valmont, 1010 Lausanne

Maître d’ouvrage Etat de Vaud – DGIP, Direction générale des immeubles et du patrimoine, Lausanne – DAI, Direction de l’architecture et de l’ingénierie

Architecte Ferrari Architectes, Lausanne

Entreprise totale JPF Entreprise Générale SA, Bulle Ingénieur civil Monod­Piguet + Associés IC SA, Lausanne

Ingénieur bois JPF ­Ducret SA, Bulle

Conception incendie Bois Initial SA, Morges Entreprises bois JPF ­Ducret SA, Bulle (construction); Baumgartner SA, Hagendorn (fenêtres bois­métal); Menuiserie G.Risse SA, La Roche (menuiserie EI 30 et EI 60) ; Francis Gabriel SA, Villeneuve (portes intérieures); Raboud Group SA, Bulle (menuiseries)

Bois mis en œuvre 706 m3 dont 674,1 m3 de bois suisse (structure porteuse et façade): CLT 75,7 m3 (noyau porteur parois); BLC 150,3 m3 (solives porteuses planchers); BLC 360,6 m3 (piliers, appuis, porteurs) dont 175,1 m3 (cadres porteurs ext.), 150,3 m3 (cadres porteurs int.), 11,5 m3 frêne et 23,3 m3 chêne (Espagne); 119,9 m3 (revêtements ext. façades) dont 115,6 m3 (bardage) et 4,3 m3 (OSB).

Label Bois Suisse Pour la structure porteuse et les façades (96,1 %)

Spécialiste terre crue Terrabloc Sàrl, Genève

Ingénieur CVS Weinmann Energies SA, Echallens

Ingénieur électricité Marmy PME Sàrl, Grolley

Surface de terrain SIA 416 416 70 933 m2

Surface de plancher SIA 416 5891 m2

Surface utile de plancher SIA 416 2512 m2

Volume bâti SIA 416 20 423 m3

Coûts CFC 1–9 CHF 18,3 millions TTC

Coûts CFC 2 CHF 15,6 millions TTC

Dont coûts CFC 214 CHF 2,65 millions TTC

Prix/m2 SIA 416 (CFC2) CHF 2649.–/m2 TTC

Durée de construction octobre 2019 – septembre 2021

Photographe Corinne Cuendet, Clarens (extérieur); Jeremy Bierer, Lausanne (intérieur)

Composition toiture:

Panneaux solaires

Végétalisation extensive, type selon ville de Lausanne

Substrat 100 mm

Natte drainante 20 mm

Etanchéité bicouche 10 mm

Isolation EPS 240 mm

Pare-vapeur 5 mm

Dalle mixte bois-béton:

béton 120 mm

solive BLC 160 x 300 mm

Faux-plafond actif en métal entre solives

Composition dalle:

Linoléum 5 mm

Chape 65 mm

Isolation phonique EPS 20 mm

Isolation thermique laine de roche 20 mm

Dalle mixte bois-béton:

béton 120 mm

solive BLC 160 x 300 mm

Faux-plafond actif en métal entre solives

Composition façade:

Lissage et peinture

Plaque de plâtre fibrée 15 mm

Porteur CLT 160 mm

Pare-vapeur

Isolation laine minérale 240 mm

Voile coupe-vent

Conte-lattage vertical / ventilation 40 mm

Lattage horizontal (si bardage vertical) 27 mm

Bardage non ajouré lame + latte bois grisé 20 + 50 mm

3763 Coupe de détail façade 3ème étage
3764

Lieu Route de Ferney 140, 1202 Genève Maître d’ouvrage Médecins Sans Frontières

Architecte Projet Sauerbruch Hutton, Berlin

Architecte réalisation et DT Fabio Fossati

Architectes, Genève

Paysagiste Agence ter, Paris

Ingénieur civil Werner Sobek Frankfurt

GmbH&Co.KG, Frankfurt am Main (concept); Sbing SA, Carouge (réalisation)

Géomètre HKD Géomatique SA, Onex

Ingénieur bois Bois Initial SA, Morges

Conception incendie Archisecu, Genève

Entreprise bois Groupe Corbat, pour entreprise façade Hevron SA, Courtételle

Bois mis en oeuvre Sapin blanc suisse 3215 m2 (bardage), mélèze européen 780 m2 (planchers)

Ingénieur CV K.Wintsch & Cie SA, Bernex

Ingénieur sanitaire Tapernoux SA, Bernex

Ingénieur électricité Rhône­Electra Engineering SA, Genève

Façades BCS SA, Romanel­sur­Morges

Acoustique Archac Architecture & Acoustique SA, Genève

Surface de terrain SIA 416 416 5679 m2

Surface de plancher SIA 416 416 15 208 m2

Surface utile de plancher SIA 416 13 973 m2

Volume bâti SIA 416 57 040 m3

Coûts CFC 1–9 CHF 59 millions TTC

Coûts CFC 2 CHF 46,8 millions TTC

Dont coûts CFC 214 CHF 2,5 millions TTC

Prix/m3 SIA 416 (CFC2) CHF 820.–/m3 TTC

Durée de construction mars 2020 – août 2022

Photographes Jan Bitter, Berlin

Nouveau siège de Médecins Sans Frontières, Genève

Face à la croissance de ses opérations et aux besoins de support, Médecins Sans Frontières a souhaité développer son centre opérationnel basé à Genève. Son nouveau siège se caractérise par de larges cadres extérieurs en bois au rythme varié, qui structurent ses façades entièrement vitrées.

Fondée en 1971, l’ONG Médecins Sans Frontières a pour objectif d’apporter une assistance médicale à des populations en détresse partout dans le monde. Avec Paris, Bruxelles, Barcelone et Amsterdam, Genève est l’un des cinq centres opérationnels de MSF en Europe qui forment une communauté de près de 65 000 personnes, employés et bénévoles confondus. Présent en Suisse depuis 1981, la société n’a cessé de s’étendre: à l’étroit dans son bâtiment des années 1920 du quartier des Pâquis, qui avait pourtant fait l’objet d’une surélévation en bois remarquable, MSF a bénéficié d’un droit de superficie pour établir son nouveau siège dans le quartier de Morillon au Petit­Saconnex, à proximité des institutions internationales. Cet édifice abrite aujourd’hui ses trois entités qui comptent près de 400 employés: l’organe de coordination international (MSF International), le centre opérationnel suisse de MSF et la Campagne d’accès aux médicaments essentiels (CAME).

Le bâtiment de sept niveaux sur rez héberge un espace semi­public au rez­de­chaussée qui comprend un grand hall traversant accueillant les expositions des activités de MSF et une salle de conférence. Le restaurant sur un unique niveau prolonge l’ensemble et s’ouvre sur l’extérieur, côté route des Morillons. La zone privée dispose quant à elle d’un foyer et d’un auditorium polyvalent, ainsi que d’une agora modulable, espace clé pour accueillir le personnel et favoriser les échanges internes entre équipes d’intervention.

Le projet architectural s’est développé sur l’essence des missions d’urgence qui nécessitent des locaux particulièrement flexibles pour l’interaction des différentes équipes. Dans les étages supérieurs, des salles modulables aux cloisonnements réduits au minimum sont placées au centre du bâtiment, complétées par des bureaux semi­ouverts en périphérie,

aussi bien individuels que collectifs. Les plans d’étages offrent ainsi une vision dégagée soutenue par de généreux escaliers aux larges trémies qui forment un parcours varié à travers l’immeuble, favorisant les échanges et les rencontres. Des terrasses au 1er et au 7e étage ainsi qu’en toiture, offrent des espaces de détente avec un dégagement sur le lac Léman, le Mont­Blanc et le Jura.

En réponse à la structure en poteaux­dalles béton, les façades sont caractérisées par des cadres surdimensionnés semi­préfabriqués en sapin blanc régional, autoclavé et pré­grisé qui s’étendent entre un et trois niveaux. Ces cadres aux dimensions variées, qui servent en partie de brise­soleil, animent l’immeuble à la façon d’un puzzle, rompant ainsi l’uniformité des parois de verre. Selon leur configuration et l’aplomb des triples vitrages, ils donnent une profondeur à l’enveloppe entièrement bardés de bois et génèrent soit des balcons étroits, soit des loggias.

Autres éléments caractéristiques des alvéoles de façade, la végétation prend naissance dans des bacs et se développe en s’appuyant sur des filins s’étendant sur la hauteur des modules. Ces éléments s’associent aux protections solaires textiles extérieures pour créer un ombrage en été, alors que les feuilles caduques favorisent les apports solaires hivernaux. Cette verdure assure ainsi un climat agréable en toutes saisons et améliore la qualité de l’air ambiant.

Le choix de matériaux de construction recyclés ou facilement recyclable contribue de manière importante à la durabilité de l’objet. Il est aussi entièrement alimenté par des sources d’énergies renouvelables: des pompes à chaleur, des panneaux solaires en toiture et un raccordement au réseau de chaleur et de froid du Léman concourent à l’exemplarité énergétique de l’ensemble dont l’enveloppe répond par ailleurs au standard Minergie­P. Anticipant les besoins futurs de MSF, les surfaces aujourd’hui disponibles sont louées à d’autres ONG, permettant entre autres des synergies et des échanges fructueux. Une possible extension de sept étages au­dessus du restaurant garantit en outre l’évolution des besoins.

3765
Situation
3766 20 m Coupe transversale Rez-de-chaussée

Composition façade: Cadre bois sapin blanc régional autoclavé, prégrisé Lattage Isolation nez de dalle et balcon extérieur Balcon extérieur béton

Revêtement loggia/balcon extérieur: Joue bardage mélèze vertical Plafond lames mélèze rainé-crêté Sol terrasse lames mélèze sur plots PVC de fixation Bac à fleurs inox/résille métallique support de végétation

GSPublisherVersion 1404.75.81.100

GSPublisherVersion 1404.75.81.100

GSPublisherVersion 1404.75.81.100

GSPublisherVersion 1404.75.81.100

Coupe de détail façade

3767
7ème étage

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Lignum

Holzwirtschaft Schweiz

Economie suisse du bois

Economia svizzera del legno

Mühlebachstrasse 8 Ch. de Budron H6, CP113 CH­8008 Zurich CH ­1052 Le Montsur ­ Lausanne

Tél. 044 267 47 77 Tél. 021 652 62 22 Fax 021 652 93 41 info@lignum.ch cedotec@lignum.ch www.lignum.ch www.lignum.ch

Bulletin bois, juin 2023

Editeur

Lignum, Economie suisse du bois, Zurich

Rédaction

Jutta Glanzmann, Lignum et Ariane Joyet, Lignum­Cedotec

Conception graphique

BN Graphics, Zurich

Impression

Kalt Medien AG, Zoug

Administration, abonnements, expédition Lignum, Zurich

La publication du Bulletin Bois est soutenue par l’Office fédéral de l’environnement dans le cadre du Plan d’action bois 2021 – 2023.

ISSN 1420 ­ 0252

Le Bulletin bois paraît quatre fois par année, en allemand et en français.

Abonnement annuel CHF 48.–

Publications isolées CHF 20.–Classeur (10 numéros) CHF 140.–Classeur vide CHF 10.–Prix sous réserve de modifications.

Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des différents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs.

Hotline – Service technique: 021 652 62 22 Nos spécialistes répondent gratuitement à vos questions entre 9 h et 17 h.

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