Bulletin bois 149/2023 Logements en zone rurale Immeubles d’habitation Engelgasse, Teufen Habitation de substitution Lindenhof, Oberaach Rénovation d’une ferme à Kirchbühl, Sempach Transformation d’une ferme protégée, Cottens Transformation d’un rural de 1800, Arnex-sur-Orbe Habitat communautaire, Villy
Maisons appenzelloises d’aujourd’hui : les deux bâtiments en bois situés en bordure du centre de Teufen perpétuent le mode de construction local typique avec des moyens contemporains et créent des logements abordables d’une grande qualité spatiale. Architecture: BDE Architekten BSA SIA, Winterthour. Photo: Jusuf Supuk, Thalwil
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1 Exemple de construction dans un contexte villageois: le projet Spalihof à Sachseln, achevé en 2023, comprend trois nouveaux bâtiments et la transformation de la ‹Spalihaus›. Architecture Seiler Lin hart Architekten, Lucerne Maître d’ouvrage Privé Ingénieur bois Pirmin Jung Schweiz AG, Sursee Entreprise bois Küng Holzbau AG, Alpnach Dorf Photo Rasmus Norlander
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2 Intégration de l’artisanat: l’un des piliers en chêne des immeubles d’habitation de l’Engelgasse à Teufen, à l’état brut dans l’atelier de tournage Mösli, Gais. Architecture BDE Architekten BSA SIA, Winterthour Photo zvg 4 3 Une forme d’habitat urbain à la campagne: les cheminements menant aux appartements du Lindenhof à Oberaach passent par la cour commune. Architecture Lukas Imhof Architektur GmbH, Zurich Maître d’ouvrage Privé Photo Hannes Heinzer, Zurich 4 Avant – après à Villy: les trois unités d’habitation de la nouvelle génération entourent la maison d’origine de la famille et créent un nouvel ensemble pour l’avenir. Architecture Madeleine architectes Sàrl, Vevey; Studio François Nantermod, Cham péry Maître d’ouvrage Privé Photo Séverin Malaud, Bruxelles
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Etendre la construction en bois, aussi à la campagne Alors que l’espace urbain s’approprie volon tiers le qualificatif de contemporain, y compris en matière d’architecture, la nouvelle culture de la construction dans les zones rurales est considérée par beaucoup comme négligeable. Il en va de même avec la question de la den sification qui est communément associée aux structures urbaines. Or ce n’est pas le cas. Il existe également un grand potentiel à ce ni veau dans les zones rurales, même de manière modérée. C’est ce qu’illustre le projet Spalihof de Seiler Linhart Architekten à Sachseln. En septembre 2022, le rédacteur de Hochparterre Andres Herzog écrivait à ce sujet: ‹Les trois nouveaux bâtiments et la transformation de la ‹Spalihaus› traitent de thèmes exemplaires pour toute densification de village›. Herzog cite ensuite sept points qui ont conduit à cette solution convaincante: un maître d’ouvrage responsable, la prise en compte du type de mobilité dans les régions rurales – où la voiture reste le plus souvent nécessaire – une den sification subtile adaptée à l’échelle des alen tours, l’entretien et la pérennisation de la construction existante, le renforcement du caractère du lieu, la célébration de l’artisanat lors de la construction et enfin, le dernier point, des concepts d’utilisation qui renforcent la communauté villageoise. Dans cette réalisa tion, le matériau de construction choisi, avant tout du bois local, a joué un rôle important pour atteindre cet objectif. Lors d’une inter view accordée à la rédaction de la plateforme en ligne Swiss Architects, les architectes ont relevé que dans l’esprit du projet, le bois, matériau de construction traditionnel à haute technologie, fait le lien entre passé et présent. Cette constatation vaut également pour les
objets présentés dans ce numéro du Bulletin bois, aussi bien dans le choix du bois comme matériau de construction qu’en ce qui concerne les sept points mentionnés par Andres Herzog. Ainsi, les deux bâtiments en bois de l’Engel gasse, proches du centre de Teufen, reprennent le mode de construction classique ancré dans le pays d’Appenzell et le réinterprètent avec des moyens contemporains, tant sur le plan formel que sur celui de l’intégration dans le paysage. Il en résulte des appartements finan cièrement abordables et d’une grande qualité architecturale et spatiale. Les colonnes tour nées en chêne sont une référence à l’artisanat traditionnel. C’est aussi le cas de la ferme ré novée dans le hameau de Kirchbühl, au-dessus de Sempach, dans le canton de Lucerne: des interventions ciblées ont permis de créer des volumes intérieurs qui marient habilement des éléments anciens et contemporains, tout en racontant l’histoire séculaire de la maison. De l’extérieur, seule la façade nord révèle au premier coup d’œil la transformation soignée de cette ferme du début du 18e siècle, créant ainsi des espaces attrayants. Le nouveau bâtiment qui remplace une an cienne grange au Lindenhof à Oberaach, en Thurgovie, semble une simple transformation du bâtiment d’origine, alors qu’il a été entière ment reconstruit. Les différents appartements en demi-niveaux offrent des lieux de vie gé néreux et abordables avec les qualités d’une maison individuelle. L’ensemble n’est pas sans rappeler les formes d’habitat urbain avec une cour commune protégée, lors même que l’on se trouve en pleine campagne. Deux objets romands se réapproprient égale ment d’anciennes constructions rurales pour
constituer un espace de vie supplémentaire: la grange classée de Cottens, datée du 17e siècle, fait partie d’une ferme dont la partie habi table a été rénovée dans les années 1980. Grâce à une boîte vitrée, un appartement de 100 mètres carrés, qui convainc sur le plan architectural, a pu être créé dans le rural jusqu’alors désaffecté. Cette enveloppe per met de voir et de ressentir la substance histo rique du bâtiment, à l’instar de la rampe toujours existante par laquelle les chars de foin accédaient autrefois à la grange. Le deuxième objet, une ferme de 1800, se trouve à Arnex-sur-Orbe, un village du JuraNord vaudois. Ici aussi la rénovation a été effectuée sans modifier l’aspect extérieur de l’imposante ferme caractéristique de la région. Deux nouveaux appartements ont cependant été créés avec des aménagements intérieurs en bois soigneusement conçus qui se dévoilent à l’extérieur, au niveau des entrées cochères en pierre. Quant à la construction de Villy, un hameau du Chablais vaudois, elle est radicale ment différente. Lorsqu’une fratrie a hérité de la maison de leur grand-père, tous ont ex primé le souhait d’y emménager. Sa dimen sion ne le permettant pas, une approche com munautaire a scellé son avenir: désormais trois passerelles relient la demeure originelle qui se mue en espace commun aux trois uni tés d’habitation en bois qui l’entourent. La maison, à la fois madeleine de Proust et point de ralliement, devient alors le cœur d’une nouvelle manière de vivre ensemble. Jutta Glanzmann Communication technique
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Immeubles d’habitation Engelgasse, Teufen Les deux bâtiments en bois situés proches du centre de Teufen reprennent le mode de construction traditionnel du pays d’Appenzell et le réinterprètent de manière contempo raine, tant sur le plan formel que par leur intégration au paysage. Il en résulte des lo gements abordables, d’une grande qualité architectonique et spatiale. La commune de Teufen, située dans le canton d’Appenzell Rhodes-Extérieures, est distante d’à peine 20 minutes de Saint-Gall par la ligne des chemins de fer appenzellois. Le centre bien conservé de cette localité est caractérisé par le doux paysage vallonné du canton d’Appenzell qui l’entoure et par son mode de construction traditionnel. Les architectes s’en sont inspirés pour ériger deux nouveaux im
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meubles, situés proches du centre, offrant cha cun des espaces de vie pour quatre ménages. Les bâtiments font la transition entre habitat et campagne et tirent habilement profit de la topographie sans remanier le terrain. Dans l’habitat vernaculaire, la partie habitable et le rural se trouvent généralement sous le même toit, mais restent lisibles grâce à leurs faîtes croisés. Les surfaces d’accès sont minimales et l’aménagement des espaces extérieurs reste discret. Sur ce modèle, le maître d’ouvrage souhaitait créer des logements réunissant dif férentes générations au cœur même de la bour gade, avec une qualité architecturale élevée qui respecte le patrimoine bâti tout en mainte nant des loyers abordables. Une exigence également formulée par les autorités en raison de l’emplacement sensible de ce projet.
La forme et la matérialisation des deux nou veaux immeubles d’habitation de l’Engelgasse, deux volumes s’inspirant d’une ferme à faîtes croisés, reflètent l’étude approfondie des architectes sur la richesse de la culture archi tecturale locale et les bâtiments historiques. Le corps de logements qui fait face à la pente reprend l’image caractéristique de la maison appenzelloise. Il se distingue par son pignon de couleur claire, rythmé par des rangées de fenêtres où s’intercalent des panneaux en bois aux motifs en losange empruntés au langage formel de l’architecture en pierre. Avec ses allèges basses, on pourrait penser à première vue qu’il a simplement été rénové. Sur les autres pans, les coursives, typiques de ce genre de bâtisse, offrent une protection contre les intempéries sous les réveillons de toiture et
Situation
créent un effet de profondeur. Les solives, aussi apparentes à l’intérieur, s’appuient au niveau des gardes-corps sur des colonnes de chêne tournées, en forme de fûts évasés. Leur élaboration avec base et chapiteau se réfère à l’aspect classique des dispositifs stylistiques répandus au 18e siècle déjà pour démarquer les habitations bourgeoises et artisanales des simples fermes. L’immeuble voisin et son faîte parallèle à la dé clivité interprètent de manière contemporaine la ‹Heidenhaus›, c’est-à-dire la partie exploit ation avec son toit à faible inclinaison. La forme de la construction vernaculaire a certes été reprise, mais adaptée aux besoins actuels en matière d’habitat. Il se distingue donc en pignon par le choix de bardeaux fendus à la main de couleur grise, tandis que les pans
sont revêtus d’un bardage de la même teinte. Au sud, un espace couvert par le large avanttoit répond au besoin actuel d’une zone exté rieure privée et s’ouvre sur un paysage presque inaltéré. La structure en bois apparente de l’avant-toit semble étendre encore le volume de l’ouvrage. Côté Nord, la façade est articu lée par des décrochages en correspondance des différents logements au-dessus des entrées. Ces deux unités s’intègrent par conséquent délicatement dans leur environnement de prai rie, sans en modifier la morphologie. Dans les deux édifices, on perçoit les relations verti cales des appartements en duplex ou triplex. Les solivages et les structures porteuses, les escaliers ainsi que les installations en bois laissés apparents caractérisent le ressenti des intérieurs.
Grâce à l’installation photovoltaïque en toiture et à une pompe à chaleur à sondes géother miques, les habitations sont approvisionnées en énergie durable. Le courant produit permet en outre d’alimenter des véhicules électriques. Le choix du bois pour cette réalisation, outre qu’elle réduit l’énergie grise, reflète l’identité même de la construction rurale en Appenzell, qui a valu au canton le Prix du paysage de l’année 2015.
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Rez-de-chaussée maison A (à gauche) et B
1er étage maison A (à gauche) et B
Etage mansardé maison A (à gauche) et B
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Coupe transversale maison A
Coupe longitudinale maison B
10 m
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Lieu Unteres Hörli 5, 7, 9, 11, 13, 9053 Teufen Maître d’ouvrage Tischhauser Immobilien AG, Bühler Architecte BDE Architekten BSA SIA, Winterthour Architecte paysagiste Kollektiv Nordost GmbH, Saint-Gall Direction des travaux BDE Architekten BSA SIA, Winterthour Ingénieur civil Borgogno Eggenberger + Partner AG, Saint-Gall Ingénieur bois Christian Keiser Lignitec, Gossau SG (réalisation) Conception incendie VSS Brandschutz AG, Hettlingen Ingénieur électricité A. Lehmann Elektro AG, Gossau SG Ingénieur CV Keller Edwin + Partner AG, Gossau SG Entreprises bois Appenzeller Holzbau GmbH, Appenzell (construction); Blumer Techno Fenster AG, Waldstatt (fenêtres); Weissküferei & Drechslerei Mösli, Gais (colonnes en chêne); Schreinerei Widmer Bühler AG, Bühler (menuiserie générale, cuisines); Robert Fehr AG, Andelfingen (portes int.); Scheuermann AG, Goldach (revêtements de sol en bois) Bois mis en œuvre Structure (bois suisse uniquement) 171 m3; Isolation: cellulose 166 m3, laine de verre 61 m3, laine de pierre 63 m3; panneaux de fibres isolants (40 mm) 1110 m2, panneaux OSB (15 mm) 515 m2, plaques de plâtre fibrées (15 mm) 3252 m2, panneaux trois plis (27 mm B-C) 1615 m2, panneaux trois plis (27 mm C-C) 560 m2, panneaux trois plis (19 mm B-C) 458 m2, frêne (escaliers) 2,5 m3 Coûts CFC 214 CHF 1,37 million TTC Prix/m3 CFC 2 CHF 894.– Surface de terrain SIA 416 2148 m2 Surface bâtie SIA 416 524 m2 Surface de plancher SIA 416 2044 m2 Volume bâti SIA 416 6253 m3 Durée de construction avril 2021 – septembre 2022 Photographe Jusuf Supuk, Thalwil
Composition du sol de la loggia: Terrasse robinier 25 mm Sous-construction hauteur variable Etanchéité Panneaux de polyuréthane, doublés d’aluminium 40 mm Pare-vapeur Panneau trois plis 18 mm Solivage en pente 320 mm Panneau de fibres minérales 18 mm Panneau OSB 15 mm/joints adaptatifs à l’humidité Vide technique 24 mm Panneau trois plis 19 mm
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Coupe de détail loggia maison A
Composition toiture: Installation PV Lattes de montage 100 x 30 mm Contre-lattage 50 x 80 mm Lé de sous-toiture, ouvert à la diffusion Panneau de fibres 40 mm Chevrons/laine de roche 220 mm Panneau trois plis (joints collés) 27 mm
Coupe de détail façade sud bâtiment B
Composition du sol: Revêtement de sol 15 mm Chape (ciment avec chauffage au sol) 80 mm Feuille PE Isolation contre les bruits d’impact 40 mm Gravillons en vrac 65 mm Panneau trois couches 27 mm Solivage 240 mm
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Habitation de substitution Lindenhof, Oberaach Cet immeuble de logement, tel un phénix, apparaît comme une renaissance de la grange d’antan détruite par un incendie. Les diffé rents appartements, répartis en demi-niveaux, offrent un espace de vie généreux et abor dable. L’ensemble rural composé de deux autres corps de ferme et leur cour centrale commune rappelle ainsi, en pleine campagne, la forme d’un habitat urbain. La nouvelle construction, destinée à l’habita tion, remplace une grange préexistante dé truite jusqu’aux fondations par un incendie. Comme l’exploitation n’était plus utilisée à des fins agricoles, l’objectif était d’une part de conserver sa volumétrie et son apparence d’ori gine au sein d’un ensemble classé et, d’autre part, de proposer une forme d’habitat écono mique dense, comme alternative à la villa. Les appartements en triplex allient aujourd’hui le caractère des maisons individuelles à celui de l’habitat communautaire et sont abordables pour les familles ou les collocations sans reve nus élevés. Pour un 5,5 pièces de 165 mètres carrés, le loyer est par exemple de 2100 francs suisses. La grange allongée d’alors, avec ses larges portes s’ouvrant sur des travées en surhauteur nécessaires au passage des chars chargés de récoltes a été à l’origine du projet. Son histoire est bien documentée: le bâtiment d’origine, plutôt atypique, construit en colombages pro bablement en 1829, a été partiellement déconstruit en 1947, à l’exception du rez-dechaussée maçonné, de certaines parties de la construction intérieure et des deux passages de grange. Il fut alors surmonté par une struc ture moderne pour l’époque, le socle, les fenêtres et les deux grandes portes ayant été réemployés. Ce bâtiment fait d’un conglomé rat a servi de référence aux architectes pour la réalisation de la nouvelle construction en termes de volume, de structure et de maté riaux. L’aspect de la façade d’antan et les vastes volumes intérieurs de la grange devaient être conservés dans le projet comme un rappel du passé. Cette volonté est aujourd’hui maté rialisée par une alternance de volumes, suréle vés dans les séjours, correspondant aux deux grandes ouvertures sur la cour, inspirées des portes de la grange ancestrale.
La vie se développe autour de la cour com mune, formée par le nouveau bâtiment, la maison d’habitation historique et une remise à usage multiple. Cet ensemble, agrémenté par un tilleul séculaire, a inspiré la conception architecturale: les logements sont ainsi orien tés vers cette place semi-publique, sans inter face privée. Il n’y a pas d’accès direct aux ha bitations depuis le garage souterrain, de sorte que les cheminements conduisant aux appar tements passent tous par cette cour, au centre de laquelle trône une fontaine historique. La zone agricole vierge de toute construction et accueillant un verger à hautes tiges se trouve sur l’autre face de la bâtisse. Elle offre une vue magnifique depuis les chambres qui disposent de fenêtres en partie éclairée à travers les tuiles translucide de l’avant-toit. La volumétrie déterminée par le bâtiment pré cédent imposait une solution en demi-niveaux. En effet, avec des hauteurs régulières, la tran sition entre la paroi extérieure et le toit se serait trouvée au deuxième étage dans une configuration défavorable. Grâce au décalage des niveaux des appartements positionnés en miroir le long de l’axe longitudinal, des types de logements très différents ont été créés avec de légères adaptations. L’immeuble peut ainsi répondre aux différents besoins, chaque typologie correspondant à un agencement particulier: de l’habitation extravertie avec un séjour d’une grande hauteur sous plafond donnant directement sur le préau, à l’apparte ment plutôt introverti dont la pièce à vivre est orientée vers le jardin avec la cuisine s’ou vrant vers la place centrale. Quant aux unités en pignon, elles tirent profit de leur situation singulière. L’expression de la réalisation s’inspire des granges thurgoviennes: un revêtement à couvrejoint anime les façades où des faisceaux de béquilles soutiennent de manière élégante le large avant-toit et la face pignon exposée aux intempéries est dotée de plaque fibrociment de couleur rouge. L’ouvrage a été réalisé en entreprise totale par l’entreprise locale respon sable de la construction en bois, dans le but de concrétiser au mieux les idées architectu rales et conceptuelles dans le cadre budgétaire imparti.
Lieu Aspenstrasse 2, 8587 Oberaach Maître d’ouvrage privé Architecte Lukas Imhof Architektur GmbH, Zurich (collaborateur Dejan Rebozzi, Lukas Imhof) Direction des travaux Krattiger Holzbau, Amriswil TG Entreprise bois et entreprise générale Krattiger Holzbau, Amriswil (Dirk Schallenberg, Peter Geissberger, Urs Krattiger) Ingénieur civil sjb Kempter Fitze, Frauenfeld Ingénieur bois Krattiger Engineering, Happerswil TG Coûts CFC 2 CHF 3,2 millions Prix au m3 CHF 700.– Surface de terrain SIA 416 4100 m2 Surface bâtie SIA 416 360 m2 Surface de plancher SIA 416 360 m2 Volume bâti SIA 416 4560 m3 Durée de construction octobre 2020 – mai 2022 Photographe Hannes Heinzer, Zurich
Situation
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Rez-de-chaussée
Etage supérieur
Etage mansardé
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Coupe transversale
10 m
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Composition toiture, avant-toit: Tuiles pétrin 24 mm Lattage 24 mm Béquille 160/240 mm Composition façade: Bardage (rainé – crêté) 24 mm Lattage 30 mm Contre-lattage/ventilation 30 mm Panneau de fibres 35 mm Ossature isolée 35 mm Plaques de plâtre fibrée 2 x 15 mm Enduit au rouleau 10 mm
Coupe de détail façade
Composition plancher: Parquet en chêne 20 mm Chape (avec chauffage au sol) 80 mm Couche de séparation, film PE Résilient acoustique, laine minérale 20 mm Isolation thermique EPS 20 mm Plancher en bois lamellé-croisé 300 mm
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Rénovation d’une ferme à Kirchbühl, Sempach La rénovation de cette ferme du début du 18e siècle a été menée avec grand soin afin de préserver l’esprit des lieux. De l’extérieur, seule la façade nord révèle au premier coup d’œil cette intervention pourtant substan tielle. Des opérations ciblées ont permis de créer des espaces intérieurs qui allient habilement patrimoine ancestral et éléments contemporains, tout en racontant l’histoire séculaire de cette habitation. Sur une colline au-dessus de Sempach, sur plombant le lac du même nom, le hameau de Kirchbühl accueille une ferme datant du début du 18e siècle soigneusement rénovée pendant deux ans. Elle comprend deux unités d’habi tation qui se partagent, au nord, une cour s’ouvrant sur une étendue de prairies. Une dépendance dont la construction n’a pratique ment pas été modifiée et une remise entiè rement rénovée forment avec la ferme un en semble cohérent. Dès sa conception, la maison comportait trois travées, cellules arrière, couloir central et cellules avant, agrandies en plusieurs étapes (jusqu’en 1880 environ) par l’ajout de chambres supplémentaires au nord, à l’est et à l’ouest, sans affecter la face sud. Au cours des phases ultérieures (de 1912 à 2007), l’intérieur du bâtiment a subi diverses transformations, la dernière en date comprenant une intervention sur la structure. Presque toutes les surfaces intérieures ont été alors recouvertes de plaques de plâtre et peintes en blanc dans une re cherche de luminosité.
Situation
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Le concept de rénovation prévoyait de rendre à nouveau perceptible la typologie d’origine du plan des deux appartements. Les cuisines restent donc orientées au nord de la maison, comme à l’origine, et les celliers adjacents servent aujourd’hui de salles d’eau. La distri bution a lieu par le couloir central, la structure des chambres côté sud étant conservée à l’étage supérieur. Le nouvel aménagement intérieur, qui harmonise des parties en bois neuves et d’autres restaurées, retrouve l’atmosphère d’une maison rurale en bois. Deux interventions essentielles ont permis d’adapter le bâtiment, rénové selon les règles de la protection des monuments, aux exi gences du maître d’ouvrage en matière d’habi tat. Les deux plafonds au-dessus des cuisines ont été supprimés, ce qui a permis grâce à la double hauteur de favoriser le sentiment d’espace, sans pour autant agrandir la ferme par une extension. La deuxième intervention concerne la façade nord: la structure exis tante, qui continue d’assurer la fonction sta tique, a été doublée d’une couche isolante supplémentaire et les nouvelles fenêtres se calent sur les ouvertures existantes. Une troi sième strate forme le bardage et protège la construction. Les lattes en épicéa non traité ont été soigneusement assemblées et alter nées au niveau de l’auvent d’alors qui courait sur toute la façade. Avec ce décalage de struc ture, le fronton du pignon est aujourd’hui subtilement souligné. Cette résille crée en outre une sorte d’ornementation qui rappelle les bardeaux des autres faces. Cette façade nord
rénovée, à l’expression contemporaine qui fait face aux champs, devient partie intégrante du bâtiment existant. À l’intérieur, ce nouveau damier en bois permet des variations dans la répartition des espaces et la disposition des ouvertures. Ainsi, de larges baies en corres pondance de la surhauteur des cuisines offrent un éclairage naturel au bâtiment. De nouvelles fenêtres en bois équipent maintenant les trois façades existantes, recouvertes de bardeaux d’épicéa. Les volets ont été restaurés ou rem placés lorsque cela était nécessaire. Ici, la couche d’isolation se situe entre les éléments de la structure porteuse, comme le toit qui est également isolé entre chevrons et conserve ainsi son aspect d’origine. La matérialisation des intérieurs thématise les trois travées: alors que les sols des cuisines et des sanitaires sont recouverts de carrelages, le couloir central dispose d’un plancher massif en épicéa qui lui confère un aspect robuste. Certaines parois laissées brutes font apparaître la structure ancestrale. Les pièces orientées au sud sont revêtues de lambris à lames larges au plafond, de panneaux en parois et d’un parquet au sol. Ces chambres apparaissent comme des sortes de meubles et reflètent l’at mosphère de la ferme d’antan. Les extérieurs de l’ensemble n’ont été que légèrement modi fiés: les dalles de béton ont été remplacées par une surface de gravier drainant que jouxte une prairie fleurie.
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Lieu Kirchbühl 12/14, 6204 Sempach Maître d’ouvrage Anita und Reto Winiger-Erni, Sempach Architecte Roman Hutter Architektur GmbH, Lucerne Direction des travaux Haupt AG, Manfred Setz, Ruswil Ingénieur bois Haupt AG, Ruswil Analyse de la construction bois existante Ambrosius Widmer, restaurateur bois, Alpnach Etude historique du bâtiment ADB: Büro für Architektur, Denkmalpflege und Baugeschichte; Siegfried Möri, Burgdorf Conservation du patrimoine Denkmalpflege und Archäologie Luzern, Marcus Casutt, Lucerne Entreprises bois Haupt AG, Ruswil (aménagement intérieur, fenêtres, nouvelles portes); Josef Heini, Grosswangen (rénovation de portes); Schreinerei Duss AG, Grosswangen (mobilier); Lindauer, Steinen (cuisine Kirchbühl 12); Trendparkett AG, Lucerne (parquet) Bois mis en œuvre Sapin blanc: lambris de mur et plafond (CH) 484 m2; sapin: lames de plancher (CH) 70 m2, plancher (CH) 4,5 m3, bardage (CH) 1400 m, bois lamellé-collé (CH) 5,5 m3, montants d’ossature parois (CH) 5,5 m3, bardage (CH) 82 m2, panneaux trois plis (EU)100 m2, lattage général et renforts (CH) 5 m3 Coûts CFC 2 CHF 1,7 million TTC Prix au m3 CFC 2 CHF 1127.– Surface de terrain SIA 416 1390 m2 Surface bâtie SIA 416 161 m2 Surface de plancher SIA 416 573 m2 Volume bâti SIA 416 1502 m3 Durée de construction avril 2017 – mai 2019 Photographe Markus Käch, Emmenbrücke
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Rez-de-chaussée
1er étage Composition plancher des combles: Plancher en bois massif épicéa, face supérieure apparente 120 mm Isolation en cellulose insufflée 30 mm Lé anti-poussière Planches de plafond existantes, à couvre-joints 30 mm Sommiers existants 120 mm Composition plancher étage supérieur: Lames en épicéa massif vissées 80 x 25 mm Résilient acoustique 40mm Plancher en bois massif épicéa, sous-face visible 120 mm
Combles
10 m
Composition plancher salon/ salle à manger rez-de-chaussée: Parquet en hêtre massif cloué sur support, pose en épi 25 mm Panneau trois plis en épicéa, joints collés étanches à l’air 27mm Couche isolée d’égalisation 0–20 mm Panneau trois plis en épicéa existant 27mm Solives existantes 140 x 160 mm/ isolation laine minérale 140 mm Lattes, égalisation 30 mm Plaque de plâtre fibrée (protection incendie), sous-face brute 15 mm Composition paroi rez-de-chaussée: Bardeaux existants, épicéa 20 mm Paroi en madriers existante, épicéa env. 120 mm Ossature porteuse 60 mm Isolation en cellulose env. 110 mm Panneau OSB, joints étanchés 15 mm Vide d’installation isolé, laine de roche 50 mm Lambris sapin blanc, protection UV 20 mm Plinthe en sapin blanc, protection UV 15/50 mm
Coupe de détail façade sud
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Transformation d’une ferme protégée, Cottens Dans une ferme protégée du 17e siècle, une boîte intérieure largement vitrée, créée pour accueillir un appartement supplémen taire, a permis de conserver la substance historique, tout en proposant une lecture originale de sa structure. Les propriétaires de cette ferme située en péri phérie du village de Cottens, dont la partie habitation a bénéficié d’une intervention dans les années 80, désiraient ajouter un logement indépendant d’une centaine de m2 dans la partie non encore exploitée. Cet ancien rural classé en note 2 au patrimoine devait donc conserver son aspect vernaculaire, à l’instar de la rampe par laquelle les chars à foin entraient dans la grange, tout en bénéficiant du confort des standards actuels de l’habitat. L’architecte a su concrétiser le souhait des maîtres d’ouvrage de valoriser au maximum l’espace disponible, sans trop impacter l’exis tant, pour y loger une famille avec enfants. Le projet porte cependant sur une vision no vatrice de la façon d’habiter, réduite à l’essen tiel, où l’accent est mis sur le ressenti des lieux à vivre dans l’imposant volume à disposi tion. Le programme s’incarne ainsi dans une struc ture en bois aux faces essentiellement vitrées et détachée de la charpente. Une boîte mo derne dans un habit historique qui cherche à intégrer les époques avec harmonie. Au rezde-chaussée, pratiquement intouché, se trouvent déjà les garages ainsi qu’une piscine
intérieure attenante au logis de céans. Sur montant ceux-ci, un plancher fait de madriers massifs sert d’assise à la nouvelle réalisation. Au centre trône le bloc d’habitation propre ment dit. On y accède par une des deux ter rasses couvertes latérales. La largeur de cette ‹nef› indépendante se cale sur l’entraxe des poteaux de la toiture. Elle se situe en outre dans la prolongation de la rampe d’accès prin cipale qui occupe le tiers central du pignon ouest. Sur ses faces longitudinales, des portes coulissantes en verre toute hauteur s’ouvrent sur les espaces extérieurs latéraux étagés, convertis en autant de terrasses protégées des intempéries par les larges pans de toiture. Ces surfaces intermédiaires, situées tant à l’étage inférieur qu’au premier niveau, sont en rela tion directe avec les pièces du noyau central. Le volume principal qui regroupe la cuisine et l’espace de vie est polyvalent: le bloc cuisine mobile peut être déplacé, tandis qu’une trappe permet de fermer l’escalier qui dessert l’unique local de l’étage inférieur et ses ter rasses extérieures. A l’extrémité de cette dernière, les deux chambres à coucher sont disposées en transept. Leurs portes, une fois fermées, se fondent dans la paroi de sépara tion en bois à couvre-joint. La salle de bain entre les deux chambres dispose d’un plafond qui s’élève comme une borne – cheminée ancestrale – coiffée de verre afin de découvrir la partie sommitale de la charpente. Une série de tuiles translucides, ordonnées en damiers au-dessus des terrasses, laisse sourdre
quelques rais, tout comme les façades de la grange aujourd’hui dépourvues de revêtement. Mais lorsque les deux battants de la porte de la grange s’ouvrent, c’est l’ensemble qui est baigné de lumière. En hiver, même si la sur face chauffée du logement semble restreinte, les larges vitrages permettent d’embrasser la totalité du volume. La toiture étant particu lièrement protectrice, l’aménagement des ter rasses avec du mobilier repousse les limites imposées par les intempéries. Ces espaces extérieurs, comme une respiration, permettent la lecture de la charpente dans son état origi nel et offrent une dilatation des pièces au gré des saisons. Alors qu’en hiver les habitants se cantonnent aux aires chauffées, durant l’été et aux entre-saisons, la maison évolue en se déployant sur les surfaces ouvertes. Cette réalisation originale, résolument dépouil lée et économe en énergie, propose une solution hybride avec une contrainte d’habitat minimum et un mode de vie plus sobre pen dant la saison froide, sans éprouver une sensa tion d’enfermement grâce à la notion d’inté rieur-extérieur qui tend à s’estomper.
Situation
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Coupe longitudinale
10 m
Coupe détail transversal
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2ème étage
Lieu Route de la Fin Devant 20, 1741 Cottens (FR) Maître d’ouvrage Privé Architecte Simon Durand architecte Sàrl, Lausanne Physique du bâtiment Enpleo Sàrl, Lausanne Ingénieur acousticien Triform SA, Lausanne Conception incendie Fire System SA, Bulle Entreprise bois Jean Barras Sàrl, Botterens (charpente); André SA, Yens (fenêtres); Kreation Artisanale GmbH, Courlevon (menuiserie intérieure) Bois mis en œuvre Epicéa: env. 25 m3 ossature (Duo, BLC) et dalles bois en madriers (CH), env. 250 m2 panneaux trois plis étranger (revêtements intérieurs paroi et plafonds). Mélèze étranger (pont de grange). Surface de terrain SIA 416 4194 m2 Surface de plancher SIA 416 123 m2 Surface utile de plancher SIA 416 102 m2 Volume bâti SIA 416 397 m3 Coûts CFC 1–9 CHF 0,705 millions TTC Coûts CFC 2 CHF 0,655 millions TTC Dont coûts CFC 214 CHF 204 500.– TTC Prix/m3 SIA 416 (CFC2) CHF 1650.–/m3 TTC Durée de construction mai 2020 – mai 2022 Photographe Alan Hasoo, Lausanne
Composition toiture intérieure: Lé de sous-toiture 3 mm Isolation en fibre de bois 60 mm Ossature bois hauteur variable/ isolation laine de verre min. 180 mm Panneau OSB 20 mm Panneau d'argile + paille + fibre de verre intég rant conduites de chauffage 25 mm/ lambourdage de compensation Trois plis épicéa 19 mm Composition plancher 2e étage: Dalle en madriers 80 mm Sommiers moisés massifs 140 x 200 mm Composition plancher 1er étage sur garages: Dalle en madriers BLC épicéa 100 mm Isolation laine de pierre 160 mm Lambourdage 50 x 50 mm/ isolation laine de pierre Panneau trois plis 19 mm
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Transformation d’un rural de 1800, Arnex-sur-Orbe La transformation d’un vaste rural typique de la région a permis de créer deux apparte ments mitoyens en préservant l’esprit du lieu et l’imposante charpente existante mainte nant mise en valeur. Situé au cœur d’Arnex-sur-Orbe, un village du Jura-Nord vaudois, un rural typique des fermes vaudoises aux larges portes cochères et au volume imposant a été entièrement re nové, sans modification significative de son enveloppe. Une transformation qui s’inscrit dans une volonté de conservation et de respect de la substance bâtie, caractéristique des constructions paysannes du début du 19e siècle avec ses murs épais en moellons qui renferment une impressionnante charpente aux poteaux et traverses de chêne, étagée sur cinq strates de manière irrégulière. Afin de préserver les murs de cette bâtisse non excavée en l’état, le projet s’est focalisé sur la création d’une boîte intra-muros. Deux ap partements mitoyens en triplex, construits en symétrie, viennent s’y insérer en dialoguant avec la trame dictée par la structure en bois existante. Les deux travées longitudinales, rythmées par les piliers, ont imposé l’organisation de l’es pace intérieur en trois tranches dont deux sont attribuées aux logements. La troisième, qui fait office de zone tampon avec l’habitation
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voisine dont le volume s’imbrique dans celui du rural, est destinée aux espaces communs et locaux techniques. Cette cohabitation entre le neuf et l’ancien se retrouve dans la volonté de mettre en valeur la charpente qui soutient une toiture à demicroupe. Ainsi, la deuxième rangée de poteaux, qui définit la travée centrale, a-t-elle été dé collée des parois porteuses de la ‹boîte›, réali sée en ossature bois. Cette manière d’inter venir permet de magnifier les assemblages particuliers de cette ancienne charpente qui rythme les pièces et anime les escaliers inté rieurs de liaison. Le rural englobe en outre l’ancienne charpente du bâtiment voisin que le projet a préservé. La symétrie se retrouve dans les entrées co chères existantes qui conservent leur vocation de point d’entrée, chacune disposant de trois marches qui les distancient de la route. Elles marquent le volume d’entrée, ouvert sur deux niveaux, sorte de patio couvert qui offre une première lecture de l’ouvrage intérieur, dont la chaleur de l’habillage en bois contraste avec l’austérité minérale de l’enveloppe. Les cloi sons du salon et de l’entrée des logements dis posent ici de claustras permettant de conser ver une certaine privacité, tout en bénéficiant de la lumière qui fuse à travers le porche et baigne la cour intérieure. Il en va de même au 1er étage où la salle de bain, le couloir et
une chambre de chacun des triplex profitent de cet éclairage indirect. Les parois et l’amé nagement intérieur sont principalement exécu tés en panneaux trois plis dont les tons clairs font ressortir la couleur de l’essence du bois de chêne de la vieille charpente. La troisième entrée cochère, situé sur l’arrière de la bâtisse, offre un accès indépendant aux pièces du 1er étage. Un escalier débouche sur la zone tampon non chauffée, dont le volume se développe jusqu’en toiture, éclairé uniquement par des ouvertures zénithales. Ces dernières laissent pénétrer la lumière à l’arrière des logements, au travers d’ouvertures ménagées à cet effet. Seul un meuble bas scinde cette grande salle polyvalente qui sert aussi de grenier. L’ancienne façade pignon jusqu’ici borgne est aujourd’hui percée, notamment au rez-dechaussée, de baies qui s’ouvrent sur le jardin où, élargies, elles permettent de profiter de l’ensoleillement à l’ouest. L’habillage en bois des profondes embrasures de fenêtres exprime subtilement l’intervention à l’extérieur, tout en préservant le caractère authentique de l’ou vrage.
Lieu Ruelle de la Forge 3, 1321 Arnex-sur-Orbe Maître d’ouvrage Privé Architecte cBmM SA architectes | Bridel·Marinov·Truchard, Lausanne Ingénieur civil AIC ingénieurs conseils SA, Lausanne Ingénieur bois Marc Jeannet, Moiry Conception incendie Etienne Jacquin, Lausanne Entreprise bois Michel Randin SA, Ropraz (construction bois); JMB-Bois SA, Cuarny (menuiserie) Bois mis en œuvre Epicéa 55 m3 (charpente et ossature); chêne 3 m3 (charpente); épicéa 129 m2 (revêtement) Label Bois Suisse 6,077 m3 certifiés à 100 % pour entrées, fenêtres, portes CB et CA (épicéa), vitrages et portes EI 30 (chêne) Ingénieur CV Olivier Zahn & Associés Sàrl, Renens Ingénieur électricité Romelec SA, Romanel-sur-Lausanne Surface de terrain SIA 416 1472 m2 Surface de plancher SIA 416 528 m2 Surface utile de plancher SIA 416 593 m2 Volume bâti SIA 416 2730 m3 Coûts CFC 1–9 CHF 1,69 millions TTC Coûts CFC 2 CHF 1,64 millions TTC Dont coûts CFC 214 CHF 339 000.– TTC Prix/m3 SIA 416 (CFC 2) CHF 601.–/m3 TTC Nombre d’appartements 2 Durée de construction septembre 2021 – novembre 2022 Photographe Vincent Jendly, Lausanne
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Coupe
10 m
Composition toiture: Tuiles en terre cuite Lattage 25 x 45 mm Contre-lattage 45 x 40 mm Sous-couverture 21 mm Isolation laine minérale entre chevrons 140 mm Lattage 80 x 60 mm/isolation laine minérale Pare-vapeur Lattage 60 x 80 mm/isolation laine minérale Plaques de plâtre peintes 12,5 mm Composition paroi contre patio: Revêtement extérieur panneau 3 plis épicéa lasuré clair 27 mm Cadre en épicéa/ isolation laine minérale 120 mm Revêtement intérieur panneau 3 plis épicéa 19 mm Composition plancher: Plancher massif en chêne 15 mm Chape ciment avec chauffage au sol 85 mm Isolation phonique 20 mm Panneau OSB 18 mm Solives 120 x 180 mm/ isolation laine minérale 60 mm Lattage 40 x 27 mm Plaques de plâtre peintes 12,5 mm Composition dalle: Chape ciment poncée 80 mm Isolation phonique 20 mm Isolation thermique 60 mm Radier en béton armé 200 mm Béton de propreté 50 mm Feuille PE Isolation sous radier granulats de verre cellu laire 300 mm Natte géotextile
Coupe de détail entrée
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Composition dalle patio: Béton taloché avec façon de pente 130 – 160 mm Radier en béton armé 200 mm Béton de propreté 50 mm Feuille PE Isolation sous radier granulats de verre cellu laire 300 mm Natte géotextile
Rez-de-chaussée
1er étage
2ème étage
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Habitat communautaire, Villy Au centre de cette réalisation, la maison du grand-père, modeste, que cette fratrie dési rait chacun investir. Trois unités d’habitation entourent maintenant cette demeure et com muniquent avec elle par le biais de passe relles, chacun faisant battre le cœur de ce projet empli de souvenirs. Lorsqu’une fratrie a hérité de la maison de leur aïeul à Villy, un hameau du Chablais vau dois, chacun a souhaité y habiter. Ce vœu a mené à une démarche de type communau taire qui ancre le bâtiment existant à leurs souvenirs d’enfance et devient le cœur du pro jet. Il ne s’agit pas d’agrandir la maison, mais de lui adjoindre trois habitations individuelles permettant des interactions sociales, mais garantissant dans le même temps l’indépen dance de chacun. La maison existante, construite dans une lé gère pente en position dominante, est réalisée en maçonnerie. Ce témoin du passé, pourtant sans qualité architecturale, devait conserver
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sa vocation à réunir la famille au sens large. Elle reçoit ainsi au rez-de-chaussée les locaux né cessaires au fonctionnement des nouveaux bâtiments tels que les techniques, la buande rie et un local de rangement. L’étage de 60 mètres carrés, débarrassé de toutes ses cloi sons et ouvert jusqu’en toiture, accueille au jourd’hui le séjour-salle à manger commun ainsi qu’une cuisine d’appoint. Afin de bénéfi cier d’un maximum de lumière, le pan nord est recouvert d’un toit en plaques de polycar bonate et l’ensemble du volume, y compris l’extérieur, est peint en blanc. Semblant la protéger, les trois nouvelles unités de logements en duplex, que les maîtres d’ou vrage souhaitent égales en surface et nombres de pièces, sont disposées en forme de ‹U› autour de la maison-mère qui articule ces nou veaux volumes. La surface complémentaire propose alors une zone d’entrée à l’angle en double hauteur qui autorise, d’une part, un accès direct à la salle commune par l’escalier en béton originel et, d’autre part, distribue
chaque unité par un étroit passage obtenu par la mise en retrait du rez par rapport à l’étage supérieur. Chaque module a une répartition spatiale équivalente et seuls les matériaux et les teintes intérieurs permettent de les distin guer: au rez-de-chaussée, des voiles en béton dessinent l’espace de jour dans un bloc com pact avec un sanitaire, la cuisine et le salon qui s’ouvre avec toute sa face vitrée sur son jardin privatif. Les angles évidés accueillent des terrasses partagées couvertes. Par un esca lier intérieur, on accède ensuite à l’étage qui propose trois chambres, dont l’une bénéficie d'une loggia d'angle. Entièrement réalisé en bois, tout comme le plancher de l’étage, ce niveau intègre en périphérie un sommier inver sé en lamellé collé, apparent à l’extérieur, qui forme le bandeau du contre-cœur. Dans les angles laissés libres au rez, il repose sur une colonne en béton. Les volets en bois classiques, agrémentés de leurs épars rouges, animent le revêtement de façade en bois. Le même traitement est appli
qué aux ferrures des angles négatifs. Un bar dage ajouré fait de planches brutes de sciage habille à l’étage la zone d’entrée en double hauteur. Pour un accès aisé et direct à la grande salle commune au même niveau, chaque unité pos sède sa propre passerelle métallique en caille botis en relation à une zone d’entrée revêtue d’un bardage ajouré. La distance à franchir étant d’à peine un mètre, cette proximité ren force l’appartenance familiale, tout en mainte nant un seuil de passage au privé.
Situation
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Coupe
20 m
Rez-de-chaussée
1er étage
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Lieu Villy, 1867 Ollon Maître d’ouvrage Trois frères et sœurs, privé Architecte Madeleine architectes Sàrl, Vevey; Studio François Nantermod, Champéry Ingénieur civil Ovale & Partenaires Sàrl, Châtel-St-Denis Ingénieur bois IngeWood, St-Maurice Entreprise bois Morerod Charpente SA, Aigle Bois mis en œuvre Epicéa: BLC GL24h, panneaux trois plis 19 mm (UE); bois massif (local): ossature, sous-construction, solives, chevrons, bardage Surface de terrain SIA 416 2065 m2 Surface de plancher SIA 416 378 m2 + 147 m2 (maison existante) Surface utile de plancher SIA 416 318 m2 + 128 m2 (maison existante) Volume bâti SIA 416 1550 m3 + 480 m3 (maison existante) Coûts CFC 1–9 CHF 2,059millions TTC (y.c. maison existante) Coûts CFC 2 CHF 1,908 millions TTC (y.c. maison existante) Dont coûts CFC 214 CHF 397 000.– TTC Prix/m3 SIA 416 (CFC2) CHF 940.–/m3 TTC (y.c. maison existante) Durée de construction janvier 2020 – juillet 2022 Photographe Séverin Malaud, Bruxelles
Composition toiture froide: Tuile plate non traitée, coupe droite sur mesure Latte et contre-latte en bois massif épicéa Sous-couverture joints soudés Panneau OSB4 19 mm Chevrons bois massif épicéa 100 x 160 mm Composition façade: Membrure inférieure BLC épicéa GL24h 1160 x 200 mm Sous-construction épicéa 80 mm/ isolation fibres de bois Sous-construction épicéa 100 mm/ isolation fibres de bois Panneau trois plis épicéa 19 mm Composition plancher 1er et combles: Revêtement de sol bois massif épicéa (1er) Chape anhydrite 60 mm (1er) Isolation sur plancher en fibre de bois 40 mm Panneau OSB4 19 mm Solives bois massif épicéa 180 x 240 mm/ isolation fibre de bois 240 mm Panneau trois plis épicéa 19 mm
Coupe détaillée
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Rédaction Jutta Glanzmann, Lignum et Ariane Joyet, Lignum-Cedotec Conception graphique BN Graphics, Zurich
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Bulletin bois, décembre 2023 Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich
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ISSN 1420-0252