Bulletin bois 73/2004

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Bulletin bois 73/2004 Quatre niveaux et plus Immeubles d'habitation à Wesemlin, Lucerne Lotissement Pianoforte, Wettingen Immeuble d'habitation à la Lorzenstrasse, Zoug Logements pour étudiants, Lausanne Ensemble d’immeubles Hegianwandweg, Zurich Immeuble en copropriété Neumühlestrasse, Winterthour-Töss Immeubles résidentiels Le Pommier, Grand-Saconnex Ilot Jacob Burckhardt, Bâle

‹Le Pommier›, trois immeubles de sept niveaux au Grand-Saconnex: 4 000 m2 de façades réalisées en ossature bois. Architectes: Metron, Brugg et Collectif d'architectes BBBM, Carouge Photographe: Corinne Cuendet, Clarens


Le bois en milieu urbain En 1903, les assureurs publics ayant pouvoir de légiférer se réunissent sous l'égide de l'Association des établissements cantonaux d'assurance incendie (AEAI). En 1933, l'AEAI entreprend les premières démarches en vue d'unifier les règlements cantonaux de protection incendie, respectivement de police du feu. Ce n'est que soixante ans plus tard, en 1993, que l'unification est atteinte. En 1996/1997, les directives deviennent déontiques dans toute la Suisse.

marché européen. De nouvelles marques (Kronoply) suivent. Des programmes de taille de charpente, basés sur des banques de données, sont disponibles dès le début des années 90’, mais sans interface graphique. Issu d'un projet de recherche entamé en 1980, un CAD révolutionnaire (Cadwork) arrive sur le marché en 1988, répondant dès le début à l’ensemble des besoins y compris en 3D.

Les panneaux de plâtre armé de fibres (Fermacell), utilisés comme revêtement de stabilisation incombustible et comme support pour crépi, prennent leur essor dès la fin des années 90’, depuis, ils ne cessent de se développer.

Les premières installations à façonner le bois de construction apparaissent parallèlement aux programmes de taille. En 1989, la première machine de façonnage à cinq axes, entièrement assistée par ordinateur (Lignamatic) entre en exploitation en Suisse orientale.

En 1990, les premiers panneaux à copeaux orientés OSB (Triply) arrivent sur le marché suisse. Leur classification, allant de OSB/1 à OSB/4, intervient parallèlement à leur introduction sur le

Depuis toujours, des éléments de façades en bois non porteurs sont réalisables sur des immeubles pouvant aller jusqu’à 8 étages. Cependant, ce type de façade n’a réussi à se

1800

Le bois en ville: un retour après l'exil En Europe centrale, depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine, la ville se développait dans l’enceinte exiguë de ses murs de fortification. Les bâtiments qui la composaient étaient en majeure partie construits en bois. A partir du Siècle des lumières, le système constructif utilisé fait de plus en plus appel au colombage, un système structurel mixte bois/maçonnerie. Le danger d’incendie est cependant très présent avec des villes entières ravagées par les flammes. Les causes les plus courantes de ces incendies sont la promiscuité des bâtiments et un manque de moyens de lutte efficaces. Avec l’arrivée de l’ère industrielle, le développement des villes et l'apparition du béton et de l'acier, le bois va quitter la cité. Actuellement, en Suisse, les grandes agglomérations connaissent un important déficit en matière de logements neufs. Les régions périphériques, où se construisent les nouveaux logements sont fortement dépendantes des grands centres en ce qui concerne les transports et les divertissements. A moyen terme, cette demande provoque des crises de croissances pour les grandes agglomérations ainsi qu’une densification du tissu urbain. Cette densification et le potentiel économique qu’elle représente va donner au bois la possibilité de faire son retour dans la cité. Les bases technologiques nécessaires à ce retour, particulièrement celles se rapportant à la protection incendie, ont été développées par la filière du bois au cours des dernières années. La protection incendie comme critère central Dans la perspective du développement de la construction en bois à plusieurs niveaux, Lignum et le programme d'encouragement ‹bois 21› de l'OFEFP, en collaboration avec des associations et des institutions liées à l'économie du bois et de la forêt, ont mis en place, depuis 2001, plusieurs projets de R+D dans le domaine de la protection incendie afin de proposer des éléments de construction en bois offrant une résistance au feu accrue. Ces efforts ont abouti à une prise de position moins restrictive des nouvelles directives suisses de protection incendie de l'Association des établissements cantonaux d'assurance

incendie (AEAI) vis-à-vis de la construction en bois. Ces directives entreront en vigueur dès le 1er janvier 2005 et seront introduites peu après dans les lois cantonales. Elles tiennent compte des normes européennes, afin de supprimer les entraves techniques au commerce, et des connaissances actuelles issues de la pratique et de la R+D. Dès 2005, le bois pourra donc être utilisé pour des parties de construction nécessitant une résistance au feu de 60 minutes. Pour les structures porteuses et les compartiments coupe-feu des bâtiments d'habitation, des bureaux et des écoles, l'utilisation du bois jusqu'à trois niveaux devra offrir une résistance REI 30, de trois à six niveaux REI 60 / EI 30 (nbb). Dans certains cas, les exigences seront moindres lors d’une protection totale par une installation sprinklers. Pour des affectations déterminées, jusqu'à trois niveaux, les cages d'escalier pourront désormais être réalisées en structure bois avec revêtement incombustible. Les revêtements de façade en bois seront autorisés jusqu'à trois niveaux pour des affectations déterminées, et jusqu'à huit niveaux moyennant des mesures constructives spécifiques. Le bois en façades… Aujourd'hui, le bois comme matériau de construction offre nettement plus de possibilités qu'il y a vingt ans. Il peut être utilisé, de même que ses matériaux dérivés, de manière ciblée selon ses propriétés spécifiques. Les caractéristiques sensorielles et techniques du bois forment un tout, une combinaison dont peu d’autres matériaux de construction peuvent se targuer. Les huit bâtiments présentés ci-après donnent un aperçu de l'état actuel de la construction en bois à plusieurs niveaux en milieu urbain. Les immeubles d'habitation Wesemlin à Lucerne, du Pommier au Grand-Saconnex, Pianoforte à Wettingen ainsi que l'îlot Jacob Burckhardt à Bâle ont un point en commun: leurs façades sont constituées d’éléments en ossature bois enveloppant une structure porteuse en béton et en acier. Bien que très différents des autres parties du bâtiment en ce qui concerne leur composition, leur technique de production et leur qualité sur le plan de la physique du bâtiment, ces éléments peuvent se distinguer du


positionner de manière concurrentielle avec un bon rapport prestation/prix, que depuis que la tendance est à une augmentation de l’épaisseur de l’isolation pour réduire la consommation énergétique. L'article 11 de la norme de protection incendie, autorisant le recours à un concept de protection incendie spécifique à l'objet, est introduit pour toutes les affectations dans les directives de 1993. Vers 1980, les premiers éléments de construction en bois linéaires peuvent être classés selon leur durée de résistance au feu. En 1988, des essais de résistance au feu sont réalisés sur des éléments de dalles surfaciques (Lignatur et bois lamellé-collé couché). Les directives de sécurité incendie de 1993 autorisent l'utilisation du

bois pour des éléments de construction surfaciques formant compartiment coupe-feu. Depuis 1994, les murs coupe-feu entre maisons mitoyennes peuvent être réalisés en construction bois avec une durée de résistance au feu de 90 minutes. En 1998, l'Institut de statique et de construction de l'EPF Zurich (IBK) et Lignum travaillent sur un projet de recherche concernant les dalles mixtes bois-béton, il a abouti à la classification de ces structures avec une durée de résistance au feu de 60 minutes. En automne 1990, les premiers ingénieurs en construction bois finissent leurs études. Depuis, ils participent à toutes les étapes du développement et à la mise en application des technologies nouvelles.

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reste de l’ouvrage par leur revêtement extérieur ou au contraire opter pour le mimétisme. Avec leurs façades en écailles foncées et leurs arêtes arrondies, les trois immeubles de Wesemlin à Lucerne ont choisi la première option tout en cherchant à se fondre parmi les arbres du parc qui les entourent. Le lotissement Pianoforte à Wettingen a opté pour une alternance géométrique des différents matériaux qui composent la façade : bois, verre et tôle pour composer un jeu de damier à l’échelle du bâtiment. Les immeubles du quartier du Pommier, réalisés selon le standard Minergie, travaillent sur l’homochromie et les textures avec, côté cour, des façades en ossature bois dont le revêtement en panneaux de ciment armé aux fibres s’harmonisent de façon parfaite avec le reste du bâtiment. Pour l'îlot Jacob Burckhardt à Bâle, des exigences d'ordre technique, des directives sévères en matière d'économie d’énergie et la volonté de recourir à un système de construction à sec et rapide ont conduit à opter pour le bois. Dans ce cas, le choix du revêtement de façades est lié a un concept artistique global voulu par maître de l'ouvrage. … et en structure L'immeuble de la Neumühlestrasse à Winterthur-Töss va plus loin en utilisant du bois pour ses façades autoportantes et pour une partie de sa structure. Le revêtement des façades, en panneaux de fibres de verre teintés résulte d’une volonté d’affirmer sa singularité vis-à-vis de l'environnement construit. Les trois objets suivants sont des exemples d'une utilisation encore plus radicale du bois comme matériau de construction. La totalité de leur structure porteuse – murs extérieurs, dalles et toitures – a été réalisée en bois. Seuls les fondations et les noyaux de distribution sont en béton. Pour l'immeuble de la Lorzenstrasse à Zoug, le choix du bois comme matériau principal correspond à une volonté de répondre aux principes du développement durable tout en utilisant son caractère expressif pour souligner l’architecture du bâtiment.

Les sept bâtiments qui abritent près de 300 logements pour étudiants à Lausanne ont entièrement été réalisés en bois en raison de l’importante capacité de préfabrication qu’il permet et d’un rapport qualité prix très concurrentiel. Pour les immeubles Hegianwandweg à Zurich, le bois a été envisagé dès les premières variantes afin de répondre aux critères écologiques voulus par le maître de l'ouvrage. Ce dernier a été convaincu des capacités architectoniques et économiques du matériau après des visites et des entretiens avec des spécialistes de ce matériau. Le résultat est un ensemble parfaitement intégré dans le tissu urbain et dont rien ne trahit une présence de bois aussi importante. En toile de fond: la technologie – et les connaissances qui la nourrissent Il n'est pas surprenant que l'utilisation du bois soit à nouveau d’actualité pour des constructions de bureaux et de logements de quatre niveaux et plus en zone urbaine. Les avancées technologiques des années 90’ comme la conception assistée par ordinateur, les machines numériques, les techniques de préfabrication, la vaste gamme de panneaux multifonction, la sélection des bois par ultrason, ont permis au bois de devenir compétitif dans ce secteur de la construction. La présence sur le marché d'entreprises de pointe a également été significative pour le retour de la construction bois en milieu urbain. Si ces entreprises n'ont pas hésité à investir dans le développement des nouvelles technologies et dans leur mise en exploitation, il faut également souligner la présence des ingénieurs bois dont les compétences sont le fruit d’années d’études consacrées à ce matériau. Le recours à un ingénieur bois est incontournable pour la construction en bois à plusieurs niveaux car ce type d’ouvrage demande une coordination optimale entre les concepts de physique du bâtiment, de statique, d'installations techniques, de logistiques et de sécurité, pour pouvoir garantir la qualité voulue. Roland Brunner, Communication technique Lignum


Immeubles d'habitation à Wesemlin, Lucerne Le quartier de Wesemlin est juché sur une colline non loin du centre-ville de Lucerne. La majorité des bâtiments qui le compose, des résidences de petite taille, des maisons familiales ou des immeubles d'habitation, ont été réalisés au tournant du 19ème et du 20ème siècle. Ce quartier a un caractère de cité-jardin. Il abrite en son centre un parc à l’anglaise, rattaché au cloître des Capucins de Wesemlin, planté de magnifiques arbres centenaires. Cet ensemble médiéval est mentionné dans les archives de la ville dès 1531. Deux autres bâtiments historiques occupent le parc: la maison Sautier datant du 16ème siècle et une ancienne fromagerie vieille de près de deux siècles. Situé à l’orée du parc, faisant face au cloître, un nouvel ensemble de trois immeubles, entièrement revêtus d’écailles sombres, marquent la limite ouest de l'espace vert. Ces trois bâtiments qui se perdent sous les frondaisons des arbres majestueux sont dotés d’une enveloppe en bois particulièrement performante.

HAUS 1

TYP 1A

TYP 13

TYP 1A

TYP 13

Elévation ouest

HAUS 1

Coupe

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L’objectif de la société simple ‹Wesemlinring›, fondée en 2000, était de réaliser en ce lieu plusieurs immeubles en copropriété. Cette société offre une particularité de fonctionnement qui répond à un principe développé par les architectes: il s’agit d’un regroupement de maîtres de l’ouvrage donnant aux futurs propriétaires l’opportunité de participer aux décisions relatives à la construction en cours de travaux. Sur la parcelle plantée d’arbres séculaires qui abritait l'ancienne fromagerie, deux nouveaux immeubles ont été construits tandis que le bâtiment existant a été transformé et agrandi. Ce projet a permis de refermer, au sud-ouest, l'ensemble formé par les bâtisses historiques tout en densifiant ce lieu exceptionnel. Situés à l’orée du parc, ces trois petits immeubles sobres et régulièrement percés de fenêtres aux dimensions identiques se glissent entre les arbres et contribuent, par leur présence, à mettre ces derniers en valeur. Ils donnent au parc l’impression d’être plus vaste en se substituant à ses limites. Le

choix du revêtement des façades, de teinte foncée, presque noire, ainsi que la forme arrondie des angles de chaque bâtiment concourent à cette sensation. Cette propriété osmotique est également due à la nature du revêtement des façades, sorte de peau moulante en écailles constituée de bardeaux en épicéa qui donne un caractère organique aux bâtiments. Les immeubles sont constitués d'une structure porteuse intérieure en maçonnerie et de dalles en béton armé. Des poteaux métalliques servent de porteurs au niveau des angles. L’enveloppe des bâtiments a été réalisée à l’aide d’éléments préfabriqués en bois non porteurs. L'utilisation du bois dans la conception des façades découle de réflexions d'ordre architectonique, elle présente également des avantages sur le plan technique et écologique. D'une part, le bois permet d’atteindre le standard Minergie en conservant une épaisseur de paroi réduite; d'autre part, il permet d’obtenir une construction ouverte à la diffusion de vapeur. Les éléments de parois


sont réalisés au moyen d'une ossature de 240 mm d'épaisseur dont la face intérieure est composée de panneaux à copeaux orientés avec joints étanches, revêtus de plaques de plâtre cartonné. Le revêtement extérieur est constitué de bardeaux sciés en sapin/épicéa indigène (120 x 60 x 4 mm) et imprégnés par immersion. La forme en écaille des bardeaux a été choisie afin de pouvoir réaliser la texture la plus régulière possible. Les bardeaux sont fixés sur un lambrissage horizontal à l'aide de clous sans tête en inox. Ils ont reçu trois couches de peinture. L'utilisation du bois se limitant aux façades, aucune exigence particulière en matière de protection incendie n'a été nécessaire à l'intérieur des bâtiments. Par contre, la distance entre les immeubles étant trop faible, deux des façades ont été revêtues d'une triple couche de panneaux de plâtre armé de fibres en lieu et place du lambrissage horizontal, les bardeaux étant cloués directement sur les panneaux. Cette composition a permis d’obtenir une résistance au feu

de 90 minutes pour les façades concernées. Afin de garantir l'étanchéité au feu de tous les points de liaison entre les éléments de façade et les dalles ou les murs intérieurs, les éléments de maçonnerie s'enfoncent de 100 mm dans les éléments en bois avant de recevoir un joint étanche. Dès le début du projet, l’objectif visé par les maîtres de l’ouvrage était d'atteindre le standard Minergie. Cela a été possible grâce à l’excellente isolation de l'enveloppe des bâtiments et à la mise en place d’une aération contrôlée. Des panneaux solaires, situés en toiture, assurent la production de l'eau chaude sanitaire, alors qu'une pompe à chaleur avec sonde terrestre, doublée d'un brûleur d'appoint à gaz, fournit l'énergie nécessaire pour le chauffage.

Situation

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Lieu Kapuzinerweg 45–49, 6006 Lucerne Maître de l'ouvrage Société simple Wesemlinring 3, Lucerne (Coopérative d’habitation) Architectes Lengacher + Emmenegger Architekten, Lucerne; Collaborateurs: Marcel Kaufmann, Peter Widmer, Ueli Gadient Ingénieurs civils Schubiger Bauingenieure AG, Lucerne Ingénieurs bois Pirmin Jung Ingenieure für Holzbau GmbH, Rain Entreprises bois Felder Holzbau, Flühli (construction par éléments) Consortium Bühlmann AG, Malters et Zemp und Wicki, Malters Bois mis en œuvre Ossature 59,5 m3; Panneau à copeaux orientés (OSB) 670 m2; Lambrissage 27 mm 1385 m2; Façade: bardeaux 600 m2 Volume SIA 6874 m3 Prix/m3 (CFC2) CHF 700.– Durée de construction Juin 2002–juillet 2003

R=26

Rez-de-chaussée

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1 4x064 95x6 4

2ème étage

1 0x5641 0x564

95x6 4

95x6 4

95x6 4

1 55 x 64

Attique

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Détail d’angle: Angles arrondis avec rayon de 310 mm, poteaux métalliques intégrés aux éléments en bois durant le montage sur le chantier.

Détail Coupe horizontale sur façade

Liaison entre façade et éléments en béton: Les dalles et les murs intérieurs en béton s'encastrent de 100 mm dans les éléments de façade en bois. Les liaisons offrent une résistance au feu de 30 minutes grâce à l’utilisation d’une isolation thermique en laine minérale et d’une étanchéité à l'air appropriée.

Composition façade (de l'int.): Plaque de plâtre cartonné 12,5 mm Panneau à copeaux orientés (OSB-3) 15 mm, joints étanches à l'air Ossature 60 x 240 mm / Isolation thermique Lambrissage horizontal brut 27 mm, largeur max. 125 mm Pare vent Bardeaux sciés 120 x 60 x 4 mm, sapin/épicéa indigène, imprégnés par immersion et peints (3 couches)

Détail Coupe verticale sur façade


Lotissement Pianoforte, Wettingen Situé à proximité de la Limmat, au cœur de l’ancien quartier industriel de Wettingen, le lotissement Pianoforte regroupe 61 logements sur une parcelle ayant appartenu autrefois à une entreprise de construction. Bien desservie par les transports publics, la parcelle est facilement accessible en automobile puisque proche de l'autoroute A1/A3 qui relie Dietikon à Rheinfelden. Constitué de trois corps de bâtiments de grandeurs différentes implantés dans une topographie en légère pente, le lotissement Pianoforte dessine un U qui occupe au maximum les capacités de la parcelle. Une des caractéristiques de ce projet réside dans la volonté des architectes de concevoir un projet de lotissement d'habitation totalement différent, aussi bien par sa forme que par son organisation, des modèles traditionnels d’habitat groupé. Le résultat est un ensemble formé de trois petits immeubles de trois niveaux avec attiques, offrant une qualité d'habitat élevée et des espaces généreux. Bien qu'ayant exploité de façon optimale les possibilités du règlement de construction et la capacité du terrain, Pianoforte apparaît comme équilibré et chaleureux. L'implantation des bâtiments sur la parcelle contribue à cette impression, de même que l'expression des façades, une habile composition faite de bois, de verre et de métal. Les trois corps de bâtiments sont formés de blocs juxtaposés, comptant chacun deux appartements par étage. Le plus long des trois, situé au nord de la parcelle, comprend quatre blocs, et les deux autres, respectivement trois et deux blocs. Les logements, des 3 1/2 et 4 1/2 pièces, sont spacieux; hormis les appartements situés en attique, tous comportent un vaste espace du séjour avec

cuisine ouverte donnant sur une loggia vitrée et un balcon. Les façades côté sud se caractérisent par les volumes en saillie entièrement vitrés des jardins d'hiver attenants à chaque appartement. Se décalant à chaque niveau, ces généreuses surfaces vitrées dessinent un damier de verre et de bois dans lequel se reflètent les végétaux des aménagements de jardin. Le parking souterrain, qui relie les entrées des trois immeubles, sert de soubassement au lotissement Pianoforte. Sur ce sous-sol semi-enterré reposent les structures mixtes en ossature acier/béton armé des trois bâtiments. Les façades en ossature bois non porteuses garantissent une température équilibrée des espaces intérieurs tout au long de l'année. La préfabrication de ces éléments a permis un montage rapide sur le chantier. L'ossature de 160 mm d’épaisseur, comportant une isolation intégrée entre poteaux, est revêtue côté intérieur d’un panneau à copeaux orientés, d’un lattage d'installation et d’un panneau de plâtre armé de fibres. Côté extérieur, un panneau de plâtre armé de fibres (incombustible) est appliqué sur l'ossature; il est revêtu d'un pare vent, d'un lattage vertical et d'un lambrissage horizontal ajouré en Western Red Cedar de 20 mm d'épaisseur. Pour des raisons de protection incendie, une tablette en zinc est prévue entre chaque étage pour interrompre l’espace de ventilation de la façade. Les appartements situés en attique forment des volumes distincts, ils bénéficient chacun d’une vaste terrasse. Leur accès se fait par escalier depuis le palier du troisième niveau. Hormis le revêtement extérieur, la composition des façades est identique à celle des autres étages. Ce revêtement comprend un

double lattage et un panneau de fibres de moyenne densité de 16 mm sur lequel viennent se fixer des tôles profilées. La toiture plate ventilée est composée d'une poutraison de 200 mm de hauteur, isolée entre solives, et revêtue, côté intérieur, de panneaux à copeaux orientés et d’un lattage supportant des panneaux de plâtre cartonné. La sous-toiture est composée d’un panneau de fibres de moyenne densité posé sur la poutraison. La pente est donnée par un lattage revêtu d'un panneau dérivé du bois sur lequel est posé une feuille de protection et une couche de gravier. En matière de protection incendie, chaque appartement est conçu comme un compartiment coupe-feu avec une résistance au feu de 60 minutes. Les cloisons entre appartements et entre les blocs utilisent un système de panneaux de plâtre cartonné fixés sur des montants en tôle pliée certifié F60. Des portes T30 donnent sur les chemins de fuite. En raison du revêtement extérieur en bois sur quatre niveaux et afin de respecter l’expression des façades, il a été nécessaire de développer un concept de protection incendie spécifique afin d’obtenir une dérogation aux directives de protection incendie de l’AEAI. Pour respecter les exigences définies dans ce concept, les liaisons entre les parois, les planchers coupe-feu et les éléments de façade en bois ont été réalisés avec une attention toute particulière en utilisant, par exemple, des bandes en laine de roche et des produits de jointoyage homologués. Les parois des appartements situés en attique, constituées d’une ossature bois revêtue de zinc-titane, n’ont nécessité aucune mesure particulière, leur revêtement extérieur ainsi qu’un écartement de plus de cinq mètres étant suffisant pour garantir le compartimentage coupe-feu.

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Coupe transversale

Lieu Halbartenstrasse 71–75, 5430 Wettingen (AG) Maître de l'ouvrage Bruno Granella, Brugg Architectes rd2b limited, Zurich, Patrick Hüppi dipl. Arch ETH SIA; Collaborateurs: Michel Gerber, Marc Zuberbühler Ingénieurs civils Erne und Partner, Wettingen Concept protection incendie Makiol + Wiederkehr, Beinwil am See Entreprise bois Holzbautechnik Burch, Sarnen Bois mis en œuvre Structure: lamellé-collé (BLC) 210 m3; Panneaux: à copeaux orientés (OSB) 15 mm 4500 m2, de particules V100 25 mm 1300 m2, de fibres de moyenne densité 16 mm 1700 m2, de plâtre armé de fibres 12,5 mm 3800 m2; Revêtement de façade: Western Red Cedar 2250 m2 Volume SIA 43 600 m3 Prix/m3 SIA (CFC 2) CHF 460.– Durée de construction 15 mois Année(s) de construction 2002/2003

Situation

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Façade sud

Rez-de-chaussée

1er étage

Attique

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Liaison façade-paroi entre deux appartements: La paroi coupe-feu mitoyenne pénètre dans le vide d’installation da la façade. Celui-ci est isolé sur une distance de 500 mm par une double couche de laine de roche. L’étanchéité entre la paroi et la façade est assurée par un appui élastique jointoyé à l’aide de mastic inifuge. Exécuté de façon rigoureuse ce détail offre une résistance au feu de 30 minutes.

Liaison façade-mur porteur entre deux blocs d’habitation: Ce détail est identique, en ce qui concerne la partie intérieure, à celui de la liaison entre deux appartements. Entre les blocs d’habitation, les éléments de façade sont interrompus à l'axe du mur porteur. Les chants des éléments de façade sont revêtus de bandes de plâtre armé de 15 mm, et sont séparés par une Détails

bande de laine de roche de 30 mm.

Coupes horizontales sur façade

Composition toiture attique: Gravier Lé de protection Panneau dérivé du bois 25 mm Lattage avec pente 100–160 mm Lé d'étanchéité Panneau de fibres de moyenne densité 16 mm Poutraison 60 x 200 mm / Isolation laine minérale Panneau à copeaux orientés (OSB) 15 mm, joints étanches à l'air Double lattage 24 mm Plaque de plâtre cartonné 15 mm Composition façade attique (de l'int.): Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Double lattage d'installation 40 mm Panneau à copeaux orientés (OSB) 15 mm, joints étanches à l'air Ossature 60 x 160 mm / Isolation laine minérale Panneau de fibres de moyenne densité 16 mm Revêtement zinc-titane Composition façade (de l'int.): Panneau de plâtre armé aux fibres 15 mm Double lattage d'installation 36 mm Panneau à copeaux orientés (OSB) 15 mm, joints étanches à l'air Ossature 60 x 160 mm / Isolation laine minérale Panneau de plâtre armé de fibres 12,5 mm Pare-vent noir Lattage vertical 45 mm Bardage horizontal ajouré Western Red Cedar 20 mm Entre chaque étage, des tablettes en zinc interrompent le vide de ventilation de la façade sur toute sa largeur. Le pare vent est constitué d’un panneau incombustible. Détail Coupe verticale sur façade

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Immeuble d'habitation à la Lorzenstrasse, Zoug Au cours de l’année 2000, dans un contexte de pénurie du logement dans le canton de Zoug, la Coopérative d'habitation générale de Zoug (AWZ) décide de construire un nouvel immeuble locatif. Elle dispose d’un terrain en droit de superficie appartenant à la Ville de Zoug. Afin de garantir à long terme la valeur locative et immobilière du futur bâtiment, le maître de l’ouvrage fixe des exigences particulièrement élevées: flexibilité des espaces, système constructif durable, matériaux respectueux de l'environnement, faible consommation d'énergie, qualité de l'habitat élevée. Cependant, il n’y avait pas que la volonté de fixer des objectifs élevés, mais également celle de les atteindre. Pour cela, les exigences au niveau de la qualité de l'habitat et des principes relatifs au développement durable ont été transmises aux architectes, aux planificateurs et aux entreprises sous la forme de directives concrètes. Une procédure a été mise en place afin de contrôler le déroulement du projet tout au long des processus de planification et de construction. Parmi les objectifs de qualité à atteindre figuraient le standard Minergie, SNARC, WBS2000, SIA 0123 et DIANE, programme d’optimisation de la lumière naturelle. Une démarche inhabituelle a été appliquée lors du concours d'architecture qui a permis de sélectionner le projet retenu par le jury. Les participants ont dû fournir des documents sortant du cadre traditionnel de la procédure des concours d’architecture. Parmi les critères de jugement figuraient entre autres l'énergie grise nécessaire à la construction, les coûts d'entretien, l’énergie nécessaire au recyclage après la durée de vie du bâtiment, la qualité du plan quant à la flexibilité des espaces, l'ameublement et les installations électriques, l'utilisation judicieuse de la lumière naturelle, la vue sur les espaces verts ou encore la présence de locaux communautaires. Le projet lauréat, ‹Nut + Kamm›, consiste en un parallélépipède en bois de quatre niveaux, dont l'expression architecturale est en adéquation avec la pureté de sa géométrie. La parcelle sur laquelle est implanté le bâtiment de la coopérative d’habitation se situe dans le quartier de Lorzen, en périphérie de la ville de Zoug. Le nouveau bâtiment, volume compact et épuré à l’expression affirmée, est situé à l’extrémité nord de la parcelle, à la limite des champs. Il entretien cependant un dialogue avec un environnement construit particulièrement hétérogène, constitué de maisons familiales, de bâtiments artisanaux, de granges et d'une tour. Afin de profiter au mieux du paysage, les chambres à coucher donnent sur la campagne environnante, tandis que les espaces de jour sont orientés au sud et bénéficient d’une vue magnifique sur les montagnes ainsi que sur le lac de Zoug. La façade sud est dotée d’une coursive extérieure distribuant les appartements à chaque étage. Une place de jeux occupe le centre de la parcelle; elle est délimitée au sud par l'abri à voitures et à vélos. Un espace à usage commun, situé dans la partie ouest du rezde-chaussée, sert de lieu de rencontre pour les habitants de l'immeuble et ceux du voisinage.

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Chaque appartement est basé sur le même plan. Les chambres à coucher sont séparées par des cloisons non porteuses, alors que le séjour et la cuisine forment un grand espace ouvert. Grâce à cette typologie, il a été possible de composer des appartements de 2 1/2, 3 1/2, 4 1/2 et 5 1/2 pièces sans devoir modifier la structure. Un bloc technique et de distribution en maçonnerie/ béton armé regroupe les salles d’eau autour de la cage d’ascenseur et les gaines techniques. Le maître de l’ouvrage cherchant à respecter les principes du développement durable, il a choisi le bois comme matériau de construction principal. Celui-ci, outre ses qualités intrinsèques de matériau renouvelable à faible consommation d'énergie primaire, offre les avantages d’une mise en œuvre par préfabrication permettant d'optimiser les coûts de production. Dans cette même optique, les mesures destinées à permettre une certaine flexibilité dans l’aménagement des appartements, la réduction des frais d'entretien par l'installation de systèmes avec commande à distance aisément contrôlables, l'utilisation de l'énergie solaire passive ainsi que l'élaboration d'un bâtiment fonctionnel pour une durée de vie étendue, contribuent également au développement durable. La structure porteuse est constituée de grands éléments en ossature mesurant jusqu'à 12 m offrant une résistance au feu de 60 minutes. Selon les contraintes statiques, les poteaux d'une largeur fixe de 220 mm, varient dans leur épaisseur de 120 à 60 mm entre le rez-de-chaussée et la toiture. Les éléments préfabriqués en ossature comprenant une isolation intégrée en laine minérale, sont revêtus sur chaque face de panneaux de plâtre armé de fibres. Ils sont assemblés sur le chantier où ils reçoivent les couches de finition. Le revêtement intérieur est constitué de panneaux de plâtre cartonné alors qu'un bardage horizontal en pin Douglas brut de sciage est posé à l'extérieur. Des éléments coupe-feu horizontaux interrompent l'espace ventilé

Situation

des façades entre chaque étage. Les dalles sont de type mixte bois-béton, elles offrent une résistance au feu de 60 minutes. La partie portante est constituée de planches chevillées de hauteurs alternées de 100 et 120 mm. Le béton a été coulé sur place. Cette partie structurelle est complétée par une isolation acoustique, un lé de séparation et une chape sur laquelle vient se poser soit un linoléum soit un parquet en chêne. Les plafonds se composent d'un double panneau de plâtre cartonné. Cette composition répond aux exigences d'isolation acoustique selon la norme SIA 181. La toiture n'est pas ventilée. Elle est constituée d'une dalle lamellée-chevillée de 160 mm sur laquelle reposent un pare vapeur, une isolation en laine minérale de 160 mm, un lé d'étanchéité en caoutchouc synthétique, un lé de protection et finalement une couche de substrat de 80 mm. Pour des raisons acoustiques, les parois entre appartements sont des doubles cloisons. Elles offrent une résistance au feu de 60 minutes. Le bâtiment est partagé en son milieu par un double mur porteur, composé chacun d'une ossature avec isolation intégrée de 100 mm d'épaisseur revêtue de panneaux de plâtre armé de fibres et, côté appartements, de panneaux de plâtre cartonné. Ils sont séparés par un vide de 10 mm. Les cloisons non porteuses font appel à un système constitué de montants métalliques revêtus de plaques de plâtre cartonné. Le bois est également présent dans la production de chaleur. Une chaudière automatique à pellets fournit de l'énergie qui est stockée dans un accumulateur solaire. Ce dernier est maintenu en température par des collecteurs solaires d'une surface de 100 m2 situés en toiture. L'énergie stockée est destinée au chauffage et à la préparation d'eau chaude sanitaire. La gestion de la température des logements se fait au moyen d'une ventilation contrôlée avec récupération de chaleur et de puits canadiens. Une installation photovoltaïque située en toiture produit de l'électricité d’appoint.


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Lieu Lorzenstrasse 4–6, 6300 Zoug Maître de l'ouvrage Coopérative d'habitation générale de Zoug (AWZ) Architectes Hegi Koch Kolb Architekten AG, Zoug; Collaborateurs: Felix Koch, Kurt Kolb, Theres Moretta, Markus Haas, Susanne Pidoux Ingénieurs civils De Berti und Partner AG, Zoug Ingénieurs bois Pirmin Jung Ingenieure für Holzbau GmbH, Rain Ingénieurs CVSE Erwin Betschart Energie und Haustechnik, Goldau Entreprise bois Nussbaumer Holzbau, Baar Bois mis en œuvre Structure: équarri 23 m3, lamellé-collé (BLC) 12 m3, lamellé-chevillé 1505 m2; Panneaux: de plâtre armé de fibres et de plâtre cartonné 1385 m2; Revêtement de façade: pin Douglas, brut de sciage 21 mm 530 m2 Coûts de construction (CFC 1-9) CHF 6 014 560.– sans abri à voitures, CHF 70 000.– photovoltaïque, CHF 68 000.– collecteurs solaires, CHF 84 000.– ascenseur Volume SIA 7751 m3 Prix/m3 SIA CHF 665.– Durée de construction Octobre 2002–octobre 2003 (1ère étape); Juin 2004–mars 2005 (2ème étape)

Coupe

Rez-de-chaussée

1er et 2ème étage

Attique

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Composition toiture: Substrat 80 mm Lé de protection 5 mm Lé d'étanchéité caoutchouc synthétique 5 mm Isolation laine minérale 160 mm Pare vapeur Plancher lamellé chevillé 160 mm Plaque de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm

Composition terrasse attique: Caillebotis mélèze 40 mm Lattage 40 mm Granulés caoutchouteux 12 mm comme couche de protection et isolation acoustique Lé d'étanchéité bitumineux, double couche 12 mm Verre cellulaire 80 mm Dalle mixte bois-béton: Béton 100/120 mm Planches chevillées 100/120 mm Plaque de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm

Composition dalle: Linoléum ou parquet chêne 5/15 mm Chape 75/65 mm Feuille de séparation/ Pare vapeur Isolation acoustique 30 mm Dalle mixte bois-béton: Béton 100/120 mm Planches chevillées 100/120 mm Plaque de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm

Composition façade (de l'int.): Plaque de plâtre cartonné 12,5 mm Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Frein vapeur Ossature 220 mm / Laine minérale Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Lattage vertical 30 mm, tous les deux niveaux: vide de ventilation interrompu par une bande horizontale continue de 100 mm en bandes de plâtre armé de fibres Bardage horizontal pin Douglas rainé crêté brut de sciage, 21 mm

Détail Coupe verticale sur façade

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Logements pour étudiants, Lausanne Lausanne, à l’image des autres villes universitaires de Suisse, souffre d’un manque chronique de chambres pour les nouveaux bacheliers qui arrivent chaque année sur le campus de Dorigny. La Fondation Maison pour Etudiants, chargée de gérer des chambres pour les étudiants de l’UNIL et de l’EPFL, a décidé de construire des nouveaux logements pour héberger plus de 260 étudiants. Un groupe de sept pavillons entièrement construit en bois, vient de sortir de terre en quelques mois à La Bourdonette, quartier situé en limite sud-ouest de la ville de Lausanne. L’Université (UNIL) et l’Ecole polytechnique fédérale (EPFL) sont proches et un arrêt du M1 (TSOL) à deux pas. Au début des années 2000, reconnaissant la nécessité d’améliorer l’offre de logements pour étudiants, la Ville de Lausanne et le Canton de Vaud coordonnent leurs efforts pour mettre à disposition de la Fondation Maison pour Etudiants (FME), futur maître de l’ouvrage, une vaste parcelle en droit de superficie, proche des écoles et des transports publics, en face d’un ensemble d’immeubles à loyers modérés érigé dans les années ‘70. L’utilisation de cette parcelle, située en zone constructible légalisée, est cependant limitée en raison de l’élaboration du plan directeur de l‘Ouest lausannois qui prévoit une zone verte à ce même endroit. Après de nombreuses tractations entre les différentes parties concernées, un compromis est trouvé sous la forme d’un droit de construire avec un statut provisoire limité dans le temps: les bâtiments doivent pouvoir être démontés au bout de 20 ans. Le projet, lancé en 2002, comporte sept bâtiments d’aspect identique disposés dans un parc verdoyant. L’implantation des pavillons sur la parcelle délimite une place centrale plantée d’arbres, d’où partent les

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chemins d’accès aux entrées de chaque unité. Le tout forme un fer à cheval ouvert vers le nord dégageant la vue sur la ferme existante. Chaque bâtiment est un petit immeuble de 4 niveaux (Rez + 3) qui abrite trois types de logements différents: des 4 et 5 pièces de type communautaire avec séjour au centre du logement, des 4 et 5 pièces de type appartement avec distribution par un couloir ainsi que des studios. Considérant la brièveté des délais, le maître de l’ouvrage a opté pour une opération en entreprise générale comprenant l’exécution complète des sept bâtiments. Après de nombreuses péripéties liées à la loi sur les marchés publics, les travaux sont définitivement adjugés à la fin 2003 à une entreprise générale du canton de Lucerne disposant d’un important département bois. Bien que le choix du matériau n’ait pas été déterminé à l’avance, la solution bois s’est rapidement imposée en raison de ses évidentes capacités de préfabrication, sa rapidité de mise en œuvre et ses qualités écologiques, particulièrement dans le domaine du recyclage. La solution proposée offrait également un prix très compétitif par rapport à la durée de vie demandée. Au début de l’année 2004, les fondations, des piliers sur un radier en béton, étaient prêtes à recevoir les cages d’escalier préfabriquées en béton. Le système constructif est de type à ossature bois. Il se compose de parois verticales de grandes dimensions et de dalles massives en planches clouées, le tout étant préfabriqué en atelier sur cinq sites de production différents. Les éléments de parois se composent d’une ossature en bois revêtue d’une couche de panneaux à copeaux orientés avec une isolation en fibres minérales. Ces éléments d'une hauteur d’étage ont une largeur variable. Les pièces d’eau sont constituées d’éléments modulaires préfabriqués en béton armé,

équipés en atelier des réseaux électriques et sanitaires. La composition des dalles, constituée d’éléments préfabriqués en bois lamellé-cloué, d’un film plastique, d’un feutre acoustique, d’une chape ciment et d’un linoléum a permis d’obtenir d’excellentes valeurs acoustiques aussi bien pour les bruits aériens que pour les bruits d’impact. Au plafond des chambres, les dalles en planches sont laissées apparentes alors que les espaces de séjour sont dotés de faux plafonds en lames de bois naturel contenant les installations techniques. La toiture est constituée d’éléments à caissons préfabriqués préalablement isolés. Tous ces éléments, stockés sur le lieu de production à l’abri de l’humidité, ont été livrés sur le chantier en un flux tendu permettant aux charpentiers de les assembler au fur et à mesure de leur arrivée. Grâce à la précision de la planification et à une efficacité exemplaire de tous les intervenants, chaque pavillon a pu être monté et mis hors d’eau en moins d’une semaine. Commencés au début mars, les travaux de charpente des sept bâtiments étaient terminés vers la mi-avril, soit sept semaines en tout. Un concept de protection incendie spécifique a dû être développé pour cet ensemble. Les bâtiments ont une résistance au feu de 30 minutes (F30); ils sont protégés par une installation sprinkler. Chaque logement est conçu comme un baquet étanche afin que, en cas d’incendie, les dommages liés à l’eau se limitent uniquement au logement concerné. La sécurité des personnes est assurée par les cages d’escaliers en béton.


Situation

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Composition toiture: Végétation extensive 50 mm Feutre de protection Lé d'étanchéité Elément à caisson: Panneau trois plis 27 mm Poutraison 60 x 200 mm / Laine minérale Panneau trois plis 35 mm

Composition dalle: Linoléum Chape ciment 75 mm Isolation acoustique 30 mm Feuille plastique Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Elément en planches chevillées 120 mm, apparent

Composition façade: Panneau à copeaux orientés (OSB-3) 15 mm, peint Lé d'étanchéité à l'air Ossature 60 x 160 mm / Laine minérale Lattage horizontal 60 x 60 mm/ Laine minérale Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Lattage 32 mm Panneau stratifié 8 mm

Composition dalle sur vide sanitaire: Linoléum Panneau trois plis 27 mm Poutraison 60 x 200 mm / Laine minérale Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm

Détail Coupe verticale sur façade

Lieu Rte de Chavannes, 1009 Lausanne (VD) Maître de l’ouvrage Fondation Maisons pour Etudiants (FME), Lausanne Architecte Christian J. Golay, Lausanne Ingénieurs bois Pirmin Jung Ingenieure für Holzbau GmbH, Rain et Bois Consult Natterrer, Etoy Ingénieurs civils Meuwly, Soutter & Kälin SA, Lausanne Ingénieurs CVS G Bonnard et Gardel ingénieurs conseils SA, Lausanne et Paul Wirtz SA, Lausanne, Berne Ingénieurs électricité Betelec SA, Lausanne et Frei+Cie AG, Lucerne Ingénieur géotechnique De Cerenville Géotechnique SA, Ecublens Architecte paysagiste Husler Architectes-paysagistes, Lausanne Entreprise générale Estermann AG, Sursee Préfabrication bois Estermann AG, Sursee (éléments toiture, cloisons intérieures); Haupt AG, Ruswil (murs extérieurs); Tschopp AG, Hochdorf (cloisons intérieures); André SA, Yens-sur-Morges (éléments sols); Merkle GmbH, Bissingen/Theck, Allemagne (éléments dalles) Montage Estermann AG, Sursee et Haupt AG, Ruswil Bois mis en œuvre Structure: lamellé cloué 5767 m3, équarri et BLC 506 m3; Panneaux: trois plis 5984 m2, feuilleté collé 220 m2, à copeaux orientés (OSB) 31 716 m2, de plâtre armé de fibres 10 010 m2. La quantité totale de bois utilisée pour cette réalisation équivaut à environ 2 h 20 de croissance de la forêt suisse. Volume SIA 28 650 m3 Prix/m3 SIA (CFC 2) env. CHF 450.Durée de construction Novembre 2003–septembre 2004 (dont 3320 h de planification, 14 300 h de production et 7200 h de montage)

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Coupe transversale

Coupe longitudinale

Rez-de-chaussée

1er au 3ème étage

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Ensemble d’immeubles Hegianwandweg, Zurich La Coopérative d'habitation ‹FamilienheimGenossenschaft Zurich› (FGZ) compte 2195 logements dans le quartier du Friesenberg, situé à la limite est de la ville de Zurich, au pied de l'Uetliberg. Cette coopérative, fondée en 1924, se développe continuellement et vient de terminer sa 24ème étape d’expansion. La majeure partie de la parcelle du lotissement où se situe le nouvel ensemble appartient à la FGZ, le solde étant régi par un droit de superficie octroyé par la ville. Dans cette partie, un vaste terrain de 13 000 mètres carré au bord du Hegianwandweg, acquis en 1998 par la ville de Zurich, vient de voir se réaliser la construction d’un ensemble de cinq immeubles entièrement réalisés en bois. Le projet de construction a été élaboré sur la base d'un concours d'architecture, selon un cahier des charges établi par la ville de Zurich. Dix bureaux d'architecture ont été invités à participer au concours. Le projet du bureau zurichois EM2N a été retenu par le jury en raison de sa volumétrie, de son expression architecturale et de ses qualités d’intégration urbaine. Sur les documents de concours, le style de représentation du projet choisi était typiquement celui d’une construction en maçonnerie/béton armé. Suite à des contacts avec des spécialistes reconnus en matière de construction en bois, les architectes se sont enthousiasmés pour ce matériau. Pour le maître de l'ouvrage, il était important que la solution constructive respecte les principes du développement durable. Après une visite convaincante de différents immeubles d'habitation en bois, il a été décidé d'examiner cette variante. Il a d'abord fallu

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s'assurer qu'un bâtiment en bois de cinq niveaux était effectivement réalisable à Zurich. La Police cantonale du feu se montrait prêt à considérer cette réalisation comme un projetpilote dans la perspective des nouvelles directives en matière de protection incendie. Un concept de protection incendie élaboré par le bureau d'ingénieurs Makiol + Wiederkehr a servi de base pour que la Police du feu délivre une autorisation préalable. Afin de garantir la transparence au niveau des investissements financiers, un projet détaillé pour un bâtiment a été développé permettant de comparer les différents systèmes constructifs. Le coût de la variante en construction mixte bois/béton avec cage d'escaliers en béton, n'excédait que de trois pour cent celui de la variante en maçonnerie/béton armé. Cette garantie, appuyée par une vérification du concept développé pour la variante bois réalisée par le bureau Josef Kolb AG, a décidé le maître de l'ouvrage à opter pour un système constructif en bois. Un socle en béton de 135 mètres de long sert de soubassement à cinq cubes en construction bois de cinq niveaux chacun. Le choix du matériau répondait à la fois aux exigences posées par le maître de l'ouvrage et à l'expression architecturale des concepteurs du projet. Le rythme intrinsèque à la composition formée par les cinq immeubles établit des liaisons subtiles entre les différentes typologies existantes dans le quartier. L’expression des façades permet une intégration harmonieuse des nouveaux bâtiments dans l'environnement urbain. Le lotissement comprend 75 logements, une salle commune, deux jardins d'enfants et trois

ateliers. Les appartements présentent des typologies différentes avec des surfaces allant de 64 à 139 m2. Ils sont parfaitement adaptés à l’offre du marché. Selon le type d'appartement, l'entrée donne sur un vaste séjour ou distribue les chambres à coucher par un corridor. Ceux-ci ont une surface d'au moins 13,5 m2. L'espace central de l'appartement est constitué d'un spacieux séjour de 28 m2 au moins qui s'ouvre à chaque fois sur deux orientations. Tous les appartements sont d'angles. Les fenêtres vont du plancher au plafond et aboutissent sur de généreux balcons au nord, à l'ouest et au sud. Ces espaces extérieurs lumineux peints en deux tons – vert clair et vert foncé – mesurent deux mètres de large et peuvent atteindre jusqu'à 15,5 m de long. Le concept constructif repose sur une combinaison idéale entre le bois et le béton. Le noyau abritant la distribution et les salles d'eau a été réalisé en béton. D'une dimension maximale de 18 x 7 m, il repose sur le soubassement formé par le parking souterrain. Les dalles d'étages sont encastrées dans le noyau. D'une portée de six mètres, ces éléments en planches chevillées de 200 mm de hauteur reposent sur les murs extérieurs. Des solives, intégrées à intervalles réguliers de 600 mm dans la dalle lamellée-chevillée, permettent de reprendre le large porte-à-faux des balcons. Afin d'augmenter leur stabilité, un profilé métallique relie l'extrémité des solives entre elles et répartit les charges. Les murs extérieurs sont réalisés selon un système de cadres en bois spécialement conçu pour ce projet: un linteau à base de panneaux feuilletés-collés reprend les charges des dalles et les répartit entre les


porteurs verticaux principaux. Ces derniers distants au maximum de 2,90 mètres, sont directement superposés afin de transmettre de façon optimale la descente des charges tout en restant dans le sens longitudinal des fibres et sans écraser les pièces horizontales. Ces dernières de même que les montants intermédiaires sont fixés entre les montants principaux. Les murs extérieurs étant percés de nombreuses ouvertures, ils ne peuvent reprendre qu'une part réduite des charges horizontales. Pour répondre à cette contrainte, les dalles ont été décomposées en plusieurs parties dont les charges sont entièrement reprises par le noyau central. L'ensemble de la planification des travaux en atelier, comprenant les plans des éléments en bois et des parties métalliques, ainsi que la liste des matériaux ont été pris en charge par les ingénieurs bois. Les éléments de parois et de dalles ont été pré-assemblés en atelier. Chaque immeuble a ensuite été monté sur le chantier en deux semaines. Les mesures des éléments en béton ont été définies avec une grande rigueur par le géomètre, afin de permettre une liaison précise des éléments préfabriqués en bois. Les dalles sont de type mixte bois-béton: une feuille étanche à la fumée recouvre les éléments lamellés-chevillés, puis une isolation acoustique de 30 mm et enfin une chape de ciment de 75 mm, revêtue d'un sol en pierre artificielle ou d'un parquet complètent l’ensemble. Les plafonds suspendus sont constitués de plaques de plâtre cartonné de 25 mm d'épaisseur. Cette composition de dalle satisfait aux exigences de protection acoustique accrue selon la norme SIA 181 en matière de

bruits d'impact et aériens. Les éléments d’ossature des murs extérieurs ont des montants de 180 mm d’épaisseur. Ils contiennent une isolation intégrée en laine minérale et sont revêtus sur chaque face d’un panneau de plâtre armé de fibres de 15 mm. La face extérieure reçoit un panneau de support pour le crépi et celle intérieure un lattage avec une double couche de plaques de plâtre cartonné de 25 mm. Le vide d'installation de 50 mm est également isolé. Toutes les installations techniques ont été aménagées dans cet espace ainsi que dans le plafond suspendu. La présence de ces espaces ainsi que les gaines techniques des noyaux durs contenant les salles d'eau ont permis de minimiser les percements dans la structure en bois. Tous les éléments de la structure horizontale et verticale possèdent une résistance au feu de 60 minutes. Les appartements sont reliés directement aux cages d'escaliers incombustibles et sont séparés entre eux par des parois coupe-feu F60. Le revêtement des façades est ignifuge. Par ailleurs, tous les bâtiments sont pourvus de paratonnerres. L'ensemble des constructions du lotissement répond aux exigences du standard de qualité Minergie: une enveloppe munie d'une excellente isolation thermique, une aération douce ainsi que la récupération de la chaleur des gaz de combustion de la chaufferie d'un lotissement voisin appartenant également au maître de l'ouvrage. Une procédure d'assurance de qualité, consistant en un contrôle préalable des processus de construction, a été mise en pratique avec une attention particulière lors des phases de planification et d'exécution. Cette procédure

incluait la supervision du concept de la construction bois par un bureau d'ingénieurs tiers, l'élaboration des plans d'atelier ainsi que le contrôle périodique de la production en atelier et du montage sur le chantier par les ingénieurs bois mandatés pour le projet. Afin de promouvoir les constructions en bois de plusieurs étages et de grande envergure, le programme d'encouragement ‹bois 21› de l'OFEFP a soutenu dans sa première phase (2001–2003) la mise en place de mesures de communication concernant ce projet pilote.

Situation

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Lieu Hegianwandweg 28–36, 8045 Zurich Maître de l'ouvrage Coopérative d'habitation ‹FGZ FamilienheimGenossenschaft›, Zurich Architectes EM2N Architekten ETH SIA, Mathias Müller Daniel Niggli, Zurich; Direction du projet: Christof Zollinger; Collaborateurs: Marc Holle, Christoph Rothenhöfer, Wolfgang Kessler Direction des travaux Bosshard und Partner, Baurealisation AG, Zurich Ingénieurs civils Tragwerk GmbH, Affoltern am Albis Ingénieurs bois Pirmin Jung Ingenieure für Holzbau GmbH, Rain et Makiol + Wiederkehr, Beinwil am See Physique du bâtiment Wichser Akustik + Bauphysik AG, Dübendorf Entreprise bois ARGE Brunner Erben AG, Zurich et Zschokke Bau AG, Hatt Haller, Zurich Bois mis en œuvre Structure: lamellé-collé (BLC) 350 m3, lamellé-chevillé 1300 m3; Panneaux: de plâtre armé de fibres et de plâtre cartonné 7300 m2 Coûts de construction (CFC 1–9) CHF 32,9 millions Volume SIA 49 716 m3 Prix/m3 SIA CHF 580.– Surface parcelle 12 896 m2 Surface au sol 6700 m2 Durée de construction Janvier 2002–avril 2003

Coupe

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Rez-de-chaussée

1er au 3ème étage

Attique

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Composition toiture: Substrat 80 mm Feuille de drainage 20 mm Lé d'étanchéité bitume polymère Laine minérale avec pente intégrée 150–200 mm Pare vapeur Elément en planches chevillées 180 mm Vide d’installation 80 mm/ Lattage suspendu sur rails à languettes/ Isolation phonique 30 mm Plaque de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Composition terrasse: Dalles de béton 40 x 400 x 400 mm Gravier 40–80 mm Lé d'étanchéité synthétique Panneau trois plis 27 mm Sommier en bois lamellé-collé 100 x 200 mm Lattage 24 mm Panneau de ciment armé de fibres 15 mm, peint Composition paroi en zone balcon (de l'int.): Plaque de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Lattage 50 mm/ Isolation laine minérale Pare vapeur Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Ossature 60 x 180 mm / Isolation fibres minérales Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Papier pare vent Lattage vertical 40 mm Panneau de ciment armé de fibres 15 mm, peint Composition dalle: Parquet chêne 10 mm Chape sèche anhydrite 70 mm Isolation contre les bruits d'impact 30 mm Feuille étanche à la fumée Elément en planches chevillées 200 mm Vide d'installation 80 mm / Lattage suspendu sur rails à languettes/ Isolation phonique 30 mm Plaque de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Composition façade (de l'int.): Plaque de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Lattage 50 mm/ Isolation laine minérale Pare vapeur Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Ossature 60 x 180 mm / Isolation fibres minérales Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Papier pare vent Lattage vertical 40 mm Détail

Panneau support de crépi siliceux 11 mm

Coupe verticale sur façade

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Détail Coupe sur balcons


Immeuble en copropriété Neumühlestrasse, Winterthour-Töss L'immeuble Neumühlestrasse se situe en bordure du quartier de la Töss, à la périphérie sud de la ville de Winterthour. Ce paysage industriel ponctué d'usines et de silos rattachés à la minoterie voisine est traversé par la ligne ferroviaire de Zurich et par l'autoroute A1; il en émane cependant un charme indéfinissable. La présence de la rivière Töss et sa frange de végétation plantée d'arbres, la proximité, à quelques minutes de marche, d’une vaste forêt de frênes, ainsi que celle de terrains en friche rattachés au centre équestre tout proche contribuent à faire de ce site l'une des zones de détente les plus agréables de la ville de Winterthour. C'est dans ce lieu particulier qu’un nouvel immeuble en construction mixte béton/bois, proposant des appartements spacieux à des conditions intéressantes, a été construit par un maître de l'ouvrage privé. L'immeuble d'habitation, implanté à l’écart des autres bâtiments, attire l'attention par ses façades aux couleurs vives. Ces dernières sont revêtues de panneaux de fibre de verre ondulés posés verticalement, en référence aux bâtiments industriels alentours. Les couleurs – un orange vif et un bleu profond – créent une harmonie chromatique qui caractérise le nouveau bâtiment et le singularise dans ce quartier hétérogène sans véritable visage. L’utilisation d’un voile noir en souscouche pour les parties bleues, et blanc pour les parties orange, donne aux façades un effet de profondeur qui trouve un écho dans les reflets scintillants des plaques colorées dans la rivière toute proche. L'immeuble de quatre niveaux compte deux rangées superposées de sept appartements en duplex, soit 14 logements de 4 1/2 à 6 1/2

pièces au total. A l'ouest, les appartements sont orientés vers les rives verdoyantes de la Töss alors qu’à l’est ils donnent sur le mont Eschenberg. Les appartements inférieurs disposent d'un espace extérieur aménagé de plain-pied avec accès direct à la rivière. Les espaces de jour se situent au niveau des entrées des appartements, respectivement au rez-de-chaussée et au 3ème étage, alors que les chambres occupent le 1er et le 2ème étage. A l’intérieur, les duplex sont distribués par des escaliers droits. Les sept appartements du haut, accessibles par une cage d'escalier avec ascenseur située au milieu du bâtiment, sont distribués, au 3ème étage, par une coursive extérieure. Depuis ce niveau, les duplex possèdent un escalier intérieur menant à une terrasse privée située en attique. Les propriétaires ont pu décider de l'aménagement intérieur de leur propre logement. Le souhait du maître de l'ouvrage était de pouvoir proposer à la vente des appartements spacieux et de qualité pour un prix avantageux. Les architectes ont donc développé un système constructif simple avec une matérialisation appropriée: le système porteur de base est composé d'une structure en maçonnerie/béton armé, à l’intérieur de laquelle ont été insérés des éléments de construction légers en bois. Une façade ventilée en bois enveloppe entièrement la structure en béton armé. Elle est constituée d’éléments en ossature de grandes dimensions de 180 mm d’épaisseur avec isolation intégrée, revêtue de panneaux agglomérés et de panneaux de plâtre cartonné côté intérieur et de panneaux de plâtre armé de fibres avec pare-vent noir ou blanc côté extérieur. Le revêtement de façade, des plaques de fibres

de verre coloré ondulées, est fixé au moyen de profilés métalliques en L. Les dalles du rez-de-chaussée, du 2ème étage et de la toiture sont en béton armé. Les dalles intermédiaires des duplex ont été réalisées au moyen d'éléments à caissons en bois. Ces éléments sont composés d'un solivage de 60 x 160 mm, avec isolation entre poutres de 60 mm, revêtu sur chaque face d'un panneau trois plis de 27 mm collé et cloué. Une plaque de plâtre cartonné fait office de faux-plafond, alors que la partie supérieure de la dalle reçoit une isolation contre les bruits d'impact de 40 mm, un panneau de fibres de bois de 22 mm et un parquet. Pour des raisons phoniques, les éléments de dalle ne sont pas en contact avec les murs en béton mais reposent sur des cornières métalliques par l’intermédiaire d’une couche isolante. Toujours pour obtenir un maximum d’efficacité sur le plan de l’isolation phonique, les cloisons entre deux appartements et celles des chambres à coucher aux 1er et 2ème étages ont été disposées de façon stricte l'une au-dessus l'autre. En attique, la toiture des superstructures est constituée d’éléments en caisson de 240 mm avec isolation en fibres de cellulose intégrée, revêtue d'un panneau trois plis, d’un frein vapeur et d’un panneau plâtre cartonné côté intérieur et d'un panneau de fibres de moyenne densité côté extérieur. La couverture est composée d’un panneau à copeaux orienté de 25 mm posé sur lattage, revêtu d’un feutre de protection et d’un double lé d’étanchéité en matière synthétique.


Rez-de-chaussée

1er étage

3ème étage

Attique


Coupe longitudinale

Coupe transversale


Composition toiture: Lé de protection et étanchéité Panneau à copeaux orientés (OSB) 25 mm Lattage de ventilation Eléments à caisson: Panneau de fibres de moyenne densité 15 mm Poutraison 240 mm / Isolation fibres cellulosiques Panneau trois plis 27 mm Frein vapeur Plaque de plâtre cartonné 15 mm

Composition dalle: Parquet fini ou massif à coller Panneau de pose 22 mm Isolation acoustique 20 mm Isolation acoustique avec installation électrique 20 mm Eléments à caisson: Panneau trois plis 27 mm Poutraison 160 mm / Isolation entre poutres 60 mm Panneau trois plis 27 mm Plaque de plâtre cartonné 15 mm

Composition façade (de l'int.): Plaque de plâtre cartonné 15 mm Panneau à copeaux orientés (OSB) 25 mm, joints étanches à l'air Ossature 60 x 180 mm / Isolation fibres cellulosiques Plaque de plâtre cartonné 15 mm Pare vent blanc ou noir Système de suspension Panneau de fibre de verre ondulé orange ou bleu

Détail Coupe verticale sur façade

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Situation

Lieu Neumühlestrasse 10–36, 8406 Winterthur Maître de l'ouvrage Guido Thaler AG, Winterthur Architectes Beat Rothen Architekturbüro, Winterthur; Collaborateurs: Beat Rothen, Fabian Sträuli, Simon Sutter Direction des travaux Dürsteler Bauplaner GmbH, Winterthur; Collaborateur: Michael Müller Concept artistique Thomas Rutherfoord, Winterthur Entreprise bois Bächi Holzbau AG, Embrach; Collaborateurs: Jörg Bächi, Jürg Hugener Bois mis en œuvre Structure: lamellé-collé (BLC) 65 m3; Panneaux: de plâtre armé de fibres et de plâtre cartonné 15 mm 1005 m2, trois plis épicéa 19 mm 242 m2, 27 mm 2640 m2, de particules 16 mm 798 m2, à copeaux orientés (OSB) 27 mm et 25 mm 336 m2, de ciment armé de fibres 24 mm 30 m2, de fibres de bois diffusant 15 mm 275 m2 Volume SIA 9250 m3 Prix/m3 (CFC2) CHF 570.– Durée de construction Décembre 2002–mars 2004

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Immeubles résidentiels Le Pommier, Grand-Saconnex Le nouveau quartier résidentiel Le Pommier, situé sur la commune du Grand Saconnex dans le canton de Genève, doit son nom à une ancienne famille genevoise, autrefois propriétaire de la campagne du même nom. Afin de répondre à la très forte demande de logements qui, dans ce canton à l’étroit dans ses frontières, est récurante; le domaine, déclassé en 1991, a fait l’objet d’un plan de quartier en 1997. Cet espace de 98 000 m2 est destiné à la construction de près de 650 logements. La première des trois étapes de construction est arrivée à terme à la fin de l’été 2004. Elle consiste en trois immeubles de sept niveaux en construction traditionnelle présentant une particularité intéressante: bien que cela ne soit perceptible ni de l’extérieur ni de l’intérieur, près de 4000 m2 de façades ont été réalisées en ossature bois. Le développement de ce nouveau quartier a été divisé en quatre secteurs. Les trois premiers sont consacrés à du logement et le dernier à des équipements publics. Les secteurs consacrés au logement se répartissent en deux tiers d’appartements subventionnés (HBM, HLM, HM) et un tiers en loyers libres. L’étape 1A, qui vient de s’achever, fait partie d’un ensemble de six immeubles de sept niveaux situés en bordure sud-ouest

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du quartier. Elle comprend 117 appartements, disponibles depuis le mois d’avril 2004, des locaux commerciaux (900 m2) et administratifs (760 m2) ainsi que deux soussols abritant 186 places de parc. Les appartements, de standing moyen supérieur, sont tous traversants avec une large majorité de 4, 5 et 6 pièces. Organisée sur une base structurelle ponctuelle et répétitive en béton armé (semipréfabriqué), la réalisation répond à des principes constructifs qui font la part belle aux solutions s’ouvrant sur la durabilité et la réduction d’entretien. Les façades sont largement vitrées et assurent un éclairage naturel (FLJ) optimum. Les balcons continus, côté rue, offrent un prolongement extérieur pour chaque logement. Côté cour, les façades sont constituées d’éléments préfabriqués en ossature bois. Ce choix fait partie de la réponse des architectes à une demande du maître de l’ouvrage, la CIA – Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève, qui désirait que ces bâtiments traduisent son attachement aux critères du développement durable. Pour répondre à cette demande, les architectes ont mis l’accent sur une relation étroite entre architecture, construction et énergie. Dans ce but, les immeubles ont été conçus de façon à attein-

dre le standard Minergie. Ils bénéficient, entre autres, d’une ventilation contrôlée à double flux, de panneaux solaires en toiture destinés à assurer une partie de la production d’eau chaude sanitaire et, côté cour, de façades préfabriquées par éléments de grandes dimensions en ossature bois avec isolation thermique renforcée. Inspirées du modèle de façade rideau, ces façades sont composées d’éléments préfabriqués en ossature bois avec isolation integrée. Les faces extérieures sont revêtues de panneaux de ciment armé de fibres qui, associés à la teinte du béton et à celle des menuiseries, donnent à l’ensemble une teinte dominante composée d’un camaïeu de gris. Chaque élément préfabriqué mesure 10,4 par 2,9 mètres; il comprend une isolation de 180 mm en laine minérale posée entre les carrelets d’ossature, des fenêtres en bois-métal thermolaqué gris anthracite, équipées de verres isolants indice 0,8 et 1,1, et des panneaux de plâtre armé de fibres côté intérieur. Cette composition a permis d’allier des exigences élevées en matière d’isolation phonique et thermique et celles de protection incendie selon les prescriptions AEAI. Les 183 éléments de façade ont été fabriqués en atelier selon un système original et rationnel consistant à assembler


Etages

entre eux les différents composants de la paroi au moyen d’éléments en caisson au niveau des têtes de dalle. Ils ont ensuite été livrés finis sur le chantier et prêts à être posés. Cette approche à la fois discrète et pragmatique de la construction en bois dans une architecture urbaine affirmée, souligne les multiples atouts que celle-ci recèle, tant sur le plan de ses qualités physiques (légèreté, durabilité), sur celui de la physique du bâtiment (isolation, diffusion) que dans le domaine du développement durable. Ce type de réalisation représente une voie prometteuse pour ‹le retour dans la cité› du bois, matériau à la fois ordinaire et remarquable.

Coupe

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Lieu Rue Sonnex 19–21, rue Alberto Giacometti 8–10, rue Gardiol 8–10–12–14, 1218 Grand-Saconnex (GE) Maître de l’ouvrage CIA – Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Genève, Genève Architectes ME.COL – Metron, Brugg et Collectif d’architectes BBBM, Carouge; Collaborateurs: Y. Dupanloup, Ph. Ramseier, A. Rusterholz Ingénieurs civils Mantilleri & Schwarz ingénieurs civils, Carouge Entreprise bois André SA, Menuiserie & Charpente, Yens-sur-Morges Bois mis en œuvre Structure: équarri 110 m3; Panneaux: de plâtre armé de fibres 3800 m2, de ciment armé de fibres 1700 m2 Volume SIA 100 000 m3 Prix/m3 (CFC 2) CHF 535.– Durée de construction 2001–2004

Situation

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Composition façade (de l’int.): Plaque de plâtre cartonné 12,5 mm Panneau de plâtre armé de fibres 12,5 mm Ossature 180 mm / Laine minérale Plaque de plâtre cartonné 12,5 mm Lattage horizontal 27 mm Lattage vertical 27 mm Panneau de ciment armé de fibres 8 mm

Détails Coupes verticales sur façade

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Ilot Jacob Burckhardt, Bâle L'aménagement de l'îlot sur lequel est implanté l’ensemble immobilier Jacob Burckhardt fait partie de la stratégie générale de développement urbanistique Euroville mise en œuvre autour de la gare CFF de Bâle. Cette stratégie a pour objectif de restructurer le quartier de la gare ferroviaire, en renforçant le nœud d’échanges de transport et en créant un centre de service de 4500 emplois rattaché à la zone internationale située le long du cours supérieur du Rhin. Dans ce contexte, les bâtiments de l'îlot Jacob Burckhardt, groupés avec ceux de l'îlot voisin Peter Merian, forment un nouvel ensemble urbain. Le traitement des limites au nord de la parcelle, vers la Nauenstrasse, et au sud du côté des rails est semblable pour les deux îlots; ces derniers sont séparés par une place surélevée couvrant l’entrée du parking souterrain. Bien que cela ne soit pas perceptible de l’extérieur, la totalité des façades qui revêtent l'îlot Jacob Burckhardt est constitué d’éléments en ossature bois revêtus de panneaux ondulés en aluminium éloxé. L’ensemble d’immeubles de bureaux Jackob Burckhardt est situé le long des voies ferrées, à proximité de la gare centrale de Bâle. La société maître de l'ouvrage, I.B.O. Immobiliengesellschaft Bahnhof Ost AG, a été fondée en 1988 pour bâtir l'îlot Peter Merian, première partie d’un vaste complexe de surfaces administratives et de services. Cette première étape a été réalisée en collaboration avec La Poste: les étages de bureaux hors sol ont été réalisés, loués et vendus en copropriété par étage par I.B.O, alors que La Poste assurait la gestion du centre postal aménagé en sous-sol. Cette offre d’espaces polyvalents à des conditions économiques optimisées a contribué au succès commercial du complexe Peter Merian. L’aspect culturel y trouve aussi sa place puisque dès l’avant-projet des œuvres d’artistes ont été intégrées au concept architectural global. Les bâtiments de la seconde étape, l'îlot Jacob Burckhardt, viennent d’être réalisés dans le même esprit. L'îlot Jacob Burckardt comporte six immeubles mitoyens de sept niveaux (rez inférieur, rez supérieur + 5 étages). Les deux étages enterrés abritent, en plus d’un parking pour 295 véhicules, des entrepôts avec rampes d'accès pour les livraisons, des locaux techniques et des locaux d'archives. Chaque immeuble est construit sur une parcelle distincte, possède sa propre entrée et son propre système de distribution. Au centre de chaque immeuble, un atrium dispense de la lumière naturelle au cœur du bâtiment et articule l'ensemble des surfaces dévolues aux prestations de services des étages hors sol. Au nord et au sud, les imposantes façades sont rythmées par des évidements rectangulaires formant des cours qui se développent sur toute la hauteur des immeubles. Les cours extérieures ouvertes sur la rue sont accessibles depuis le rez-dechaussée inférieur, alors que celles donnant sur les voies peuvent être atteintes par le chemin piétonnier. Pour des raisons acoustiques, ces espaces extérieurs sont fermés par d’imposants pans vitrés s’élevant sur cinq niveaux et plus. Ils permettent toute-

fois la vue sur l'extérieur et la pénétration de la lumière naturelle dans les bureaux. Ces différents espaces ont été conçus pour pouvoir être aménagés au gré des futurs acquéreurs et selon leur genre d’activité. Pour cela, une structure basée sur une trame ouverte et fonctionnelle de 6,0 m x 7,5 m, reliée aux espaces de distribution, a été mise en place. Au total, les six bâtiments de l'îlot Jacob Burckhardt offrent une surface de 41 482 m2 pour des bureaux et autres espaces de services et 7263 m2 pour des archives et des ateliers. Le complexe immobilier possède une excellente desserte au niveau des transports. Une station de tramway a été aménagée près de l’interstice entre les deux îlots et la gare CFF est à quelques pas. Une bretelle d'autoroute ainsi qu'un axe du réseau cycliste régional passent de part et d'autre de l'îlot. Le système constructif utilisé a pris en compte les enseignements tirés de la construction de l'îlot voisin et a été adapté aux nouvelles méthodes de production industrielle développées dans l’intervalle. Les directives en matière de consommation d'énergie étant devenues plus sévères et les utilisateurs plus exigeants quant aux mesures de protection contre la surchauffe estivale, le cahier des charges s’est adapté en conséquence. La démarche artistique développée pour l'îlot Peter Merian a servi de référence pour le nouvel ensemble. Des artistes contemporains sont intervenus au niveau de l'enveloppe extérieure des bâtiments, des cours extérieures sur la façade nord et du chemin piétonnier. Différents moyens d'expression ont été intégrés à l'architecture, comme des révélateurs d'espace et de lumière. La façade ondulée en aluminium et les fenêtres en embrasure disposées selon des rythmes et des dimensions variables, ont été conçus en collaboration avec l'artiste autrichienne, Brigitte Kowanz. Les surfaces en tôle d’aluminium éloxé aux larges ondes horizontales soulignent les effets de perspective de l’îlot. Les ondulations accrochent la lumière du soleil et génèrent des effets d’ombre et de lumière. Au nord de l'îlot, les cours extérieures vitrées donnant sur la Nauenstrasse tiennent lieu de vitrines d'exposition pour des artistes de la ville. Au total, six œuvres d'art

prendront place dans ces espaces accessibles au public. Sur la place surélevée qui relie les deux îlots, une œuvre de l’artiste bâloise Anna Amadio investit l’espace alors qu’une création de Brigitte Kowanz anime le passage piéton côté sud. La surface totale de façades représente près de 20 000 m2. L'idée initiale ayant présidé à la conception de l’enveloppe était d'utiliser un nombre restreint d’éléments de construction préfabriqués industriellement pour la réalisation d’une façade de type rideau. Réglée sur une trame de 1,50 m (trame du bâtiment) les éléments d'une hauteur d'étage (3,0–3,5 m) devaient être posés finis. Le choix d’un tel principe constructif découle d'une part de réflexions architectoniques, la trame des joints formée par les éléments préfabriqués définissant la trame du bâtiment et des étages. Il a permis, d'autre part, un montage rapide et à sec des éléments qui constituent l’enveloppe, assurant ainsi une mise hors d’eau rapide du bâtiment et le début des travaux du second œuvre. Les éléments de façade ont été réalisés en ossature bois, avec une précision et un degré de finition proche du niveau de l’ébénisterie. L’ossature bois est constituée de montant de 180 mm avec isolation intégrée, revêtus, côté intérieur, de panneaux à copeaux orientés et de panneaux de fibres de moyenne densité diffusant peints en blanc. A l’extérieur, des panneaux de plâtre armé de fibres de 18 mm servent de support pour les éléments de tôle ondulée d’aluminium éloxé. La structure porteuse de type dalles-poteaux en béton armé offre une résistance au feu de 90 minutes. Des sprinklers garantissant une protection optimale ont été installés dans l'ensemble du complexe. C’est la raison pour laquelle les éléments de façade n’ont pas nécessité de mesures de protection particulières. Seuls les murs coupe-feu pignons ont dû satisfaire à une exigence de résistance au feu F30, conditions que la façade remplissait sans peine. Dans ces parties, les fenêtres sont en bois-métal coupe-feu, alors que partout ailleurs les fenêtres bois-métal sont en pin avec des valeurs d'isolation phonique élevées.

Vue générale

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5. OG

5. OG

4. OG

4. OG

3. OG

3. OG

2. OG

2. OG

1. OG

1. OG

EG

EG

HG

HG

Coupes transversales

5. OG 4. OG 3. OG 2. OG 1. OG EG HG

Coupe longitudinale

Rez-de-chaussée

1er au 3ème étage

4ème et 5ème étage

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Composition façade (de l'int.): Panneau de fibres de moyenne densité 19 mm Panneau à copeaux orientés (OSB) 15 mm Ossature 60 x 180 mm/ Fibres de cellulose Panneau de plâtre armé de fibres 18 mm Système de support/ Ventilation 40 mm Panneau ondulé en aluminium éloxé

Lieu Ilot Jacob-Burckhardt 2–12, 4052 Bâle (BS) Maître de l'ouvrage I.B.O. Development AG, Zoug Architectes Zwimpfer Partner Architekten SIA, Bâle, et Jakob Steib, Architekt BSA/SIA, Zurich Artistes Brigitte Kowanz, Vienne; Gun Gordillo, Copenhague; Claude Lévêque, Montreuil (Paris); Anna Amadio, Bâle Ingénieurs bois Erne AG, Laufenburg; Collaborateur: Patrik Suter et Bakus Bauphysik und Akustik, Zurich Ingénieurs écrans antribruit verre-métal Walther Mory Maier, Bâle et Schlaich, Bergermann& Partner, Stuttgart Façades ARGE Erne AG, Laufenburg; Collaborateurs: Erwin Eschbach, Roger Schär et Gerber-Vogt AG, Allschwil; Collaborateurs: Michael Gerber, Bernhard Schlegel Bois mis en œuvre Structure: lamellé-collé (BLC) 810 m3; Panneaux: à copeaux orientés (OSB) 12 500 m2, de fibres 13 000 m2, de plâtre armé de fibres 14 100 m2; isolant à base de fibres cellulosiques 1130 m3 Volume SIA 253 000 m3 Prix/m3 (CFC 2) CHF 406.– Durée de construction Février 2003 – août 2004 (1ère étape, immeubles 8–12), jusqu'en 2007 (2ème étape, immeubles 2–6)

Détail Coupe verticale sur façade

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Lignum Holzwirtschaft Schweiz Economie suisse du bois Economia svizzera del legno Falkenstrasse 26 CH-8008 Zurich Tél. 044 267 47 77 Fax 044 267 47 87 info@lignum.ch www.lignum.ch

En Budron H6, CP 113 CH-1052 Le Montsur-Lausanne Tél. 021 652 62 22 Fax 021 652 93 41 info@cedotec.ch

Soutien ‹bois 21›, programme d'encouragement de l'OFEFP Bulletin bois, Décembre 2004 Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich Christoph Starck, directeur

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Responsable Roland Brunner Rédaction Roland Brunner, Lignum, André Carlen et Joëlle Cornuz, Lignum–Cedotec Conception graphique BN Graphics, Zurich

Impression Kalt-Zehnder-Druck, Zug

Photographies Daniel Meyer, Lucerne (Immeubles Wesemlin); Enzo Granella, Baden (Lotissement Pianoforte); Alois Ottiger, Zoug (Immeuble Lorzenstrasse); Corinne Cuendet, Clarens (Logements pour étudiants, Lausanne et immeubles Le Pommier); Hannes Henz, Zurich (Immeubles Hegianwandweg); Gaston Wicky, Zurich (Immeuble Neumühlestrasse); Lilly Kehl, Bâle et Rupert Steiner, Vienne (Ilot Jacob Burckhardt)

Abonnement annuel CHF 48.– Publications isolées CHF 20.– Classeur (10 numéros) CHF 100.– Classeur vide CHF 10.– Prix sous réserve de modifications.

Administration, abonnements, expédition Andreas Hartmann, Lignum

ISSN 1420-0252 Le Bulletin bois paraît quatre fois par année, en allemand et en français.

Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des différents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs.


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