Bulletin bois 83/2007 Espaces de vie supplémentaires Agrandissement d’une maison villageoise, Selma Une nouvelle entrée pour la maison ‹Paradisli›, Grüsch Agrandissement d’une maison paysanne, Stalden L’atelier dans le jardin, Conches Un pont de grange habité, Pampigny Transformation et extension d’une maison en bois, Bad Ragaz Agrandissement Höhenweg, Binningen Rénovation de trois maisons mitoyennes en vieille ville de Berne Alliance de pierre et de bois, Iragna
Dans cet ‹ìlot› campagnard, le rural a été transformé en logements et l’ancien pont de grange a fait place à une annexe en bois accueillant des espaces de jour. Maîtres d’ouvrage: Nicole Esseiva et Frank Bolay Architectes: LVPH architectes, Laurent Vuillemier et Paul Humbert, Pampigny
Du bois pour un confort accru
Depuis les années 1990, les thématiques du bulletin bois liées à l’agrandissement, la surélévation ou à la transformation sont nombreuses et témoignent ainsi de l’importance accrue de ce type d’intervention dans la construction. Cette impression est confirmée par les statistiques: la part de la rénovation a augmenté ces dernières années, pour représenter actuellement près de 40 % de toutes les opérations. En effet, le parc immobilier suisse est relativement vieux. Quelque 30% des logements ont été bâtis avant 1945, et 30 % ont plus de trente ans. Si l’on considère que l’augmentation de surface habitable par personne de 1960 à nos jours, due à l’accroissement général du bien-être, est de 12 m2, il devient évident que la plupart de ces habitations ne correspondent plus aux standards actuels et doivent être soit reconstruites, soit adaptées. L’adaptation du bâti aux nouvelles aspirations est une alternative privilégiée, le taux de démolition étant très faible en Suisse. Pour ce faire, il est dès lors souvent nécessaire d'agrandir le logement en construisant une annexe ou une surélévation. Or, qui mieux que le bois peut répondre à cette demande? La construction bois, grâce à ses qualités intrinsèques, se révèle en effet très performante dans ce genre d’interventions qui exigent souplesse, flexibilité et rapidité dans la mise en œuvre. Ouverte à une importante palette d’expressions formelles, elle peut être appliquée dans une grande diversité de situations qui se cristallisent face à l’ancien: contraste, relecture, respect de l’existant ou mimétisme. Ainsi, l’agrandissement de la maison villageoise de Selma, accueillant la nouvelle distribution verticale, est conçu comme un volume en bois abstrait, contrastant avec la façade blanchie de la maison traditionnelle. Le programme du projet à Gruesch, pourtant similaire, conduit a une solution radicalement différente dans l’expression extérieure. Il est ici difficile de distinguer l’ancien du nouveau. A Pampigny, le pont de grange, démoli, fait place à une interprétation contemporaine tant dans son expression que dans sa fonction, puisqu’elle accueille les espaces de jour de l’appartement créé dans le rural. Réinterprétation également à Bad Ragaz, avec cette extension au
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rythme en harmonie avec la villa de 1906, mais joué avec les instruments d’aujourd’hui. Il arrive aussi que, d’une maison accueillant une grande famille au sein d’une unité commune, on souhaite scinder celle-ci pour accroître la flexibilité de son occupation. L’extension de la maison paysanne à Stalden répond à cette attente. Une nouvelle cage d’escaliers permet la création, à chaque étage, d’un appartement conforme aux exigences spatiales actuelles, tandis qu’au rez-de-chaussée des volumes aux formes modernes, agrandissant l’appartement des propriétaires, adoptent un langage similaire à l’existant en façade. A Conches, le petit pavillon cherche au contraire à se démarquer. Son implantation précise crée une cour et redéfinit l’espace d’entrée de la maison de maîtres. Son aspect extérieur, pourtant pleinement contemporain, rappelle ces hangars qui jouxtaient, aux abords des villes, les maisons des artisans. Les trois derniers projets ne sont pas des opérations classiques. Il s'agit d'interventions plus lourdes, accompagnant une rénovation importante. Le projet de la maison familiale à Binningen est intéressant dans son interprétation du mandat d'agrandissement. Plutôt que d'être simplement accolées, les deux constructions s'emboîtent de manière captivante. Ainsi, un dialogue s’établit entre l’ancien et le nouveau dont la perception diffère selon les points de vue. Dans le tissu historique de la ville de Berne, des volumes en bois au langage contemporain attirent l'attention. A l'image d'une pointe d'iceberg, ce sont les seuls éléments visibles d'une intervention de réhabilitation vaste et complexe de trois maisons mitoyennes. A Iragna, des bâtiments utilitaires traditionnels en pierre, de taille modeste, n’étaient pas adaptés à une vie familiale actuelle, mais méritaient d’être conservés. Le projet s’est orienté sur leur mise en valeur par une construction en bois, qui comme un pont, crée le lien entre les différentes unités. Ce numéro présente donc plusieurs démarches visant à redonner à la substance d’un bâtiment existant une fonctionnalité actuelle. Mais dans les projets présentés, qu’est-ce qui a conquis les maîtres de l’ouvrage? La densification de l’occupation dans une optique du développement durable? La volonté de conserver un patrimoine bâti témoin de son temps? Le bois, synonyme de construction sèche, légère et modulable? Peu importe, puisque ensemble ces paramètres concourent à procurer à ces objets une qualité constructive, architecturale et environnementale.
Roland Brunner Communication technique Lignum
Agrandissement d’une maison villageoise, Selma Selma est un hameau de montagne situé au pied d’un versant escarpé du Val Calanca. Dans cette contrée de prairies et de forêts, les habitats en maçonnerie compacts sont caractérisés par des intérieurs rudimentaires. L’intervention devait permettre au maître d’ouvrage de disposer d’un espace supplémentaire pour y intégrer un atelier. Le projet se base sur une analyse détaillée des caractéristiques de l’habitat traditionnel de la région. Cette étude a établi qu’à Selma – comme dans d’autres hameaux de la vallée – les bâtiments, de taille initiale modeste, étaient agrandis au cours du temps selon l’évolution des besoins par des extensions au plan rectangulaire sur une trame orthogonale. Une autre caractéristique des habitations de la vallée est l’utilisation combinée de maçonnerie, de murs de pierres sèches et de pans de bois. Le bâtiment existant, bien conservé grâce aux travaux de rénovation entrepris récemment, possède toutes ces caractéristiques. Issu de la volonté du maître de l’ouvrage de disposer d’un espace pour un atelier de sculpture, la matérialisation du projet découle des considérations énoncées auparavant: un simple cube en bois est adossé au bâti existant et densifie la parcelle. En ce qui concerne l’expression architecturale, le choix s’est limité, compte tenu de la préséance du bâtiment d’origine, à un certain minimalisme
dans l’aspect extérieur par la disposition de madriers verticaux en mélèze sur tout le pourtour du bâtiment. Le placement des fenêtres en retrait de l’enveloppe dématérialise le volume et lui fait perdre toute notion d’échelle et d’affectation. Ce principe permet une exploitation originale de la lumière, en concordance avec la destination d’atelier de l’extension.
Situation
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Coupe longitudinale
Composition toiture: Tôle zinc-titane, noire Lambris 24 mm Lattage 45 mm/Ventilation Feuille de sous-couverture Eléments nervurés: nervures 80 x 180 mm/Isolation laine minérale 140 mm panneau trois plis 27 mm, huilé Composition façade: Panneau trois plis 27 mm, huilé Frein vapeur Montants 80 x 140 mm/Isolation laine minérale OSB 15 mm Papier coupe-vent noir Distanciateurs en aluminium noir 50 mm Lattes en mélèze verticales 80 x 100 mm, brutes de sciage Composition plancher: Eléments en caisson: panneau trois plis 27 mm, huilé nervures 80 x 120 mm/Isolation laine minérale 60 mm panneau trois plis 27 mm, huilé Composition sol: Panneau trois plis 27 mm, huilé Barrière vapeur Solives 60 x 160 mm/Isolation fibres de cellulose Etanchéité Béton
Coupe façade
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10 m
Coupe transversale
Lieu 6545 Selma Maître d’ouvrage Orio Guscetti Architectes Teamwork, Luigi Tottoli, Camorino Ingénieurs bois Laube SA, Biasca; responsable: Martin Hügli Entreprise bois Laube SA, Biasca Bois mis en oeuvre Bois de construction collé 4,7 m3; Panneaux: trois plis 19 et 27 mm 155 m2, OSB 15 mm 28 m2; Façade: lattage en mélèze brut de sciage 80 x 100 mm 3,3 m3 Coût (CFC 2) CHF 80 000.– Volume SIA 416 160 m3 Prix/m3 SIA 416 (CFC 2) CHF 800.– Durée de construction Juillet–décembre 2004 Photographe Studio Pagi, Savosa
Rez-de-chaussée
Etage
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Une nouvelle entrée pour la maison ‹Paradisli›, Grüsch Le programme imposant un accès en chaise roulante aux étages, un ascenseur devait être intégré en façade de la construction de 1932. Cependant, construire une annexe sur un seul côté d’une construction symétrique sans troubler son harmonie, n’est pas chose facile. Exercice réussi, puisque la petite extension, qui se fond subtilement dans l’existant, semble avoir toujours été là. L’extension accueille une zone d’entrée au rez-de-chaussée et une salle d’étude étroite à l’étage. Afin de ne pas nuire à l’ensemble, ces espaces ont été intégrés, avec la cage d’ascenseur, dans un petit volume qui à l’étage reste en retrait de l’avant-toit. La typologie de l’extension rappelle les sas d’entrée, souvent disposés dans cette région devant la porte pour la protéger du vent. La nouvelle construction ne reprend pas seulement la couleur de l’existant mais également des éléments constructifs des structures en madrier, qu’elle adapte subtilement. Ainsi, à la place des madriers s’entrecroisant, les lambris, coupés en onglet, sont à joints droits. S’inspirant des fenêtres à meneaux de l’ancienne demeure, une baie, divisée à espace régulier par les montants de l’ossature, contourne l’angle. En adoptant le langage de la maison, l’extension ne fait pas montre de sa modernité
Coupe
Rez-de-chaussée
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mais s’intègre finement, comme si elle avait toujours été présente. A l’intérieur, l’ordonnancement des pièces et les différences de niveau génèrent de nouvelles séquences spatiales s’inspirant du principe du ‹Raumplan› d’Adolf Loos, l’architecte viennois pionnier du Moderne, qui concevait ses maisons dans l’espace et non en plan. Malgré sa petite taille, une certaine élégance se dégage de la pièce d’entrée grâce à l’emploi de grands panneaux trois plis en sapin aussi bien pour les parois, le plafond que pour les meubles, qui contrastent avec la couleur rouge foncé du revêtement de sol.
10 m
Etage
Situation
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Composition plancher sous toiture: Papier coupe-vent OSB 20 mm Solives 80 x 160 mm/Isolation laine minérale 140 mm Pare-vapeur Lattage 24 mm Panneau trois plis épicéa 19 mm Composition façade: Panneau trois plis épicéa 19 mm Lattage 24 mm Pare-vapeur OSB 20 mm Poteaux 80 x 140 mm/Isolation laine minérale Papier coupe-vent Lattage 40 mm Lambris, traitement de surface identique à l’existant Composition plancher: Plancher en lambris de mélèze 27 mm OSB 20 mm Solives 120 x 180 mm/Isolation laine minérale 60 mm Pare-vapeur Lattage 24 mm Panneau trois plis épicéa 19 mm Composition paroi zone du socle: Brique ciment 120 mm Crépis isolant min. 20 mm, peint
Coupe façade
Lieu Arälia 480, 7214 Grüsch Maîtres d’ouvrage Christine et Georg Fromm-Ott, Grüsch Architectes Pablo Horváth, Coire; collaborateur: Heinz Noti Ingénieur Plácido Pérez, Bonaduz Entreprise bois Lötscher & Co. AG, Schiers Bois mis en oeuvre Bois de construction: lamellé-collé 8,5 m3, bois massif 1 m3; Panneaux: OSB-3 18 mm 87 m2, trois plis 19 mm 120 m2; Façade: lambris en sapin, brossé et peint, 25 mm 55 m2 Coût (CFC 2) CHF 220 000.– Surface de plancher SIA 416 33 m2 (seulement l’extension) Volume SIA 416 117 m3 (seulement l’extension) Prix/m3 SIA 416 (CFC 2) CHF 1880.– (seulement l’extension) Durée de construction Septembre–décembre 2005 Photographe Ralph Feiner, Malans
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Agrandissement d’une maison paysanne, Stalden Longtemps occupée par une seule famille, la maison paysanne du 18ème siècle typique de la région surplombant le lac de Sarnen, devait être transformée pour accueillir un appartement à chaque étage de la bâtisse. En parallèle, les propriétaires désiraient agrandir la surface de l’appartement du rezde-chaussée. L’extension a été décomposée en plusieurs volumes, afin de diminuer son impact sur le bâtiment d’origine. Le concept de l’intervention devait respecter au mieux le caractère de l’existant. Une cage d’escalier extérieure en façade nord-est, dont le lattage vertical ajouré favorise la dématérialisation, permet d’accéder aux appartements situés dans les étages, tandis que l’extension ne fait que s’arrimer à la maison. La nouvelle construction respecte la primauté de la construction existante, et sa hauteur s’aligne sur le 1er étage. Seule une fenêtre située à l’angle de la maison a été transformée afin de permettre la liaison des deux unités. L’extension se compose de volumes qui, comme des boîtes, s’imbriquent adroitement pour épouser la forme du terrain. L’aspect extérieur reprend la typologie de la ferme en l’interprétant de manière actuelle. Ainsi le socle en béton répond à l’étage maçonné de l’existant, tandis que les façades s’ornent
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d’un lambris horizontal en sapin brut de sciage peint en brun foncé par analogie avec les bardeaux du bâtiment principal. La façade nord-est ne comprend que quelques ouvertures disposées en hauteur, tandis que les nouveaux volumes s’ouvrent largement vers l’ouest. Le cube d’extrémité, en décalage, est comme un belvédère sur le panorama exceptionnel. Au-dessus du socle en béton, la partie bois se prolonge par une terrasse revêtue de bois, d’où un escalier permet d’atteindre directement le jardin. Jouant des décrochements tant horizontaux que verticaux, l’extension affirme son caractère contemporain, avec toutefois déférence envers le bâtiment principal, qui conserve ainsi sa substance pratiquement inaltérée.
Situation
Etage infĂŠrieur
1er ĂŠtage
Coupe transversale
Coupe longitudinale
10 m
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Composition toiture: Substrat Etanchéité Eléments en caisson: panneau trois plis 27 mm nervures 240 mm/Isolation laine minérale panneau trois plis 27 mm Pare-vapeur Lattage 25 mm Panneau de plâtre armé de fibres 12,5 mm
Composition façade: Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Pare-vapeur Poteaux 200 mm/Isolation laine minérale Panneau de fibres ouvert à la diffusion 16 mm Lattage 120 mm/Caisson de store Lambris ajouré épicéa
Composition plancher: Parquet Chape ciment 70 mm/Chauffage au sol Isolation 20 mm Pare-vapeur Eléments en caisson: panneau trois plis 27 mm nervures 240 mm/Isolation laine minérale panneau trois plis 27 mm Coupe façade sud-est
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Panneau trois plis 19 mm, brut
Lieu Hostatt, 6063 Stalden Maîtres d’ouvrage Julia et Erich Lötscher Architecte Roger Duvoisin, Lucerne Direction des travaux Werkstatt 3000, Stefan Bättig, Lucerne Ingénieur bois Josef Rohrer AG, Flüeli Ranft Entreprise bois Josef Rohrer AG, Flüeli Ranft Bois mis en oeuvre Bois de structure collé 17 m3; Panneaux: trois plis 27 mm 200 m2, OSB 50 m2, MDF 150 m2, panneaux de plâtre armé de fibres 650 m2; Façades: lattage ajouré sapin peint 130 m2, lames 40 x 70 mm épicéa peintes 1100 m Coût (CFC 2) CHF 434 000.– (extension) Volume SIA 116 755 m3 Prix/m3 SIA 116 (CFC 2) CHF 575.– Durée de construction Août 2005–janvier 2006 Photographe Franca Pedrazzetti, Lucerne
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L’atelier dans le jardin, Conches Située dans un quartier résidentiel de Genève, une maison de famille, comprenant trois appartements, se dresse au milieu d’un jardin arborisé. Profitant d’une intervention visant à créer un garage couvert et une véranda, le maître d’ouvrage a souhaité construire un pavillon afin de tirer parti de la surface encore disponible à l’habitation. Chacun des éléments possédant sa dynamique, plus qu’une rivalité entre le contemporain et la villa de 1923, c’est un dialogue qui s’instaure entre les volumétries, les fonctions et les matériaux. La position de la nouvelle annexe en bois permet de redéfinir l’espace d’entrée de la maison par la création d’une cour. Détaché de la bâtisse, le bâtiment ne crée pas de conflit mais s’impose de lui-même. Conçu comme un volume compact polyvalent, presque un meuble, il est tour à tour extension d’un appartement, atelier d’artiste, studio indépendant. Le volume regroupe une salle de bains, une cuisine et un séjour-atelier au rez ainsi qu’une mezzanine-chambre à coucher à l’étage. Une grande baie vitrée permet d’entretenir la relation avec le jardin tandis qu’une seconde fenêtre en saillie, placée en hauteur, ne laisse voir que le ciel et baigne la pièce d’une lumière diffuse. A l’étage, une unique fenêtre, plus petite et munie d’un volet s’ouvrant en sabord pour sauvegarder l’intimité du visà-vis, permet de ventiler la mezzanine et procure un éclairage intimiste. Le choix du bois pour la structure s’est imposé de lui-même. Outre la rapidité de montage,
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le système constructif a permis une intervention sèche et propre aux abords d’une maison habitée. Les quatre façades et la toiture sont constituées d’éléments préfabriqués en ossature revêtus d’un panneau OSB à l’extérieur et de plaques de plâtre armé de fibres à l’intérieur. Cette solution impose la mise en place soignée d’un pare-vapeur, qui est facilitée par la simplicité de forme du pavillon. Le volume repose sur un radier en béton armé non excavé. À l’intérieur, l’escalier, réinterprétation de l’échelle de meunier, renvoie au caractère d’atelier, tandis que le mobilier et les cloisons
sont réalisés avec des panneaux de particules peints. La taille réduite de l’ouvrage est également l’occasion de développer des solutions originales. Ainsi, le bardage des façades est constitué de lames de sapin brutes, brûlées au chalumeau. Cette mise en oeuvre cherche à reproduire les caractéristiques esthétiques des madriers exposés au soleil durant plusieurs décennies. Il projette le cabanon dans un autre temps et crée une ambiguïté entre contemporain et archaïsme, renvoyant à l’essence même de l’intervention.
Situation
Rez-de-chaussĂŠe
Etage
Coupe transversale
Coupe longitudinale
5m
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Composition toiture: Tôle zinc-titane Couche de séparation Panneau trois plis 27 mm Lattage 50 mm Sous-couverture Pannes 160 mm/Isolation Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Composition façade: Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Poteaux 120 mm/Isolation OSB 25 mm Lattage et contre-lattage 50 mm Lambris vertical 24 mm, surface carbonisée Composition du sol: Linoleum Chape anhydrite 60 mm, chauffage au sol intégré Isolation laine minérale 60 mm Radier béton
Coupe façade
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Lieu 1231 Conches Maître de l’ouvrage privé Architectes ar. id, vincent rapin maria saiz, Vevey Collaborateurs Chloé Marrou, Hanael Sfez, Jean Wagner Entreprise bois Menuiserie Simon & Fils, Montcherand Bois mis en œuvre Bois massif 8 m3; Panneaux : OSB 150 m2; Lambris extérieur 115 m2 Volume SIA 116 250 m3 Prix/m3 SIA 116 CHF 1000.– Durée de construction Août–novembre 2005 Photographe Ralph Blättler, Lucerne
Un pont de grange habité, Pampigny Deux jeunes architectes à la recherche d’un premier mandat ont vu le potentiel de transformation que recelait un ensemble de bâtiments agricoles abandonné, situé en bordure du village de Pampigny. Cette sorte d’ ‹îlot› campagnard est composé de trois entités mitoyennes : une ferme de la fin du 18ème siècle au sud, une grange maçonnée de 1905 au centre, auquel est adossé au nord un pont de grange en bois. Leur atelier d’architecture a donc été intégré dans le volume de la ferme, la grange transformée pour accueillir des logements et le pont de grange vétuste remplacé par un appendice en bois au langage contemporain. Le choix a été fait de maintenir le volume en maçonnerie et de le transformer pour y intégrer de nouveaux logements. La structure tripartite de la charpente a été conservée et trois habitations à la typologie répétitive y ont été insérées. Les espaces de nuit se rangent sagement dans chaque tranche alors que les espaces de jour se développent au-delà de la trame de base, afin de conférer un caractère différent à chaque unité. Pour un des appartements, l’ancien pont de grange a ainsi fait place à une annexe en bois. Ce volume simple repose sur une partie bétonnée qui contient l’espace d’entrée. Une volée d’escaliers permet d’atteindre l’étage, où sont intégrés la cuisine et l’espace de jour. L’ancienne ouverture dans le mur de la grange a été maintenue et permet d’accéder aux chambres. La structure de l’appendice est composée de deux grandes poutres triangulée en bois lamellé-collé qui reposent sur le socle en béton de l’ancien pont et se raccrochent au volume de la grange. Elles soutiennent les éléments en ossature bois préfabriqués de la
toiture et le solivage du plancher. Parois, toiture et plancher sont isolés dans l’épaisseur de la structure. Les matériaux mis en œuvre sont bruts: les murs et les plafonds sont recouverts de lambris en épicéa simplement peints en blanc, alors que le sol est revêtu soit de lames de plancher en sapin massif, soit d’une chape coulée laissée apparente. L’intérêt de cette réalisation réside dans le fait qu’il n’a été fait recours qu’à du bois provenant des forêts avoisinantes et que, malgré la simplicité des moyens mis en œuvre, ces nouveaux espaces offrent une grande qualité de vie.
Situation
Coupe transversale
Coupe longitudinale
Rez-de-chaussĂŠe
1er ĂŠtage
20 m
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Lieu Rte du Stand 5, 1142 Pampigny Maîtres de l’ouvrage N. Esseiva et F. Bolay, Pampigny Architectes LVPH Architectes sarl, Laurent Vuillemier et Paul Humbert, Pampigny Ingénieur Peter Braun, Normal-Office, Fribourg Entreprise bois Burgy Charpentes, Denges Bois mis en œuvre Bois de structure: bois massif 6 m3, bois lamellé-collé 4 m3; Panneaux: OSB 162 m2; Façade mélèze non-traité: 220 m2, lambris 438 m2 Volume SIA 3477 m3 Coût total (CFC 2) 535.–/m3 Durée de construction Janvier-décembre 2005 Photographes LVPH architectes
Composition toiture: Couverture zinc-titane Carton bitumé Lambrissage pour placage Lattage 27 mm Contre-lattage 50 x 50 mm Sous-couverture Chevrons 80 x 160 mm/Isolation 160 mm OSB 20 mm Lattage 27 mm Lambris épicéa 18 mm Composition façade : Lambris Lattage 27 mm Poutre BLC/Isolation minérale Pare-vapeur Lattage 27 mm Lambris épicéa 18 mm Composition plancher : Chape anhydrite 50 mm imprégnée avec chauffage au sol Pare-vapeur Isolation de chape 20 mm OSB 20 mm Solivage bois 160 mm Lattage 27 mm Lambris bois
Coupe
Transformation et extension d’une maison en bois, Bad Ragaz Située en périphérie de Bad Ragaz au milieu d’une cité-jardin idyllique, une petite maison en bois des architectes Dehm et Nigg construite en 1906 a été agrandie. Cette nouvelle extension en bois calque sa silhouette sur le contour de la maison existante, tout en adoptant un langage contemporain. Avec leur forme pratiquement identique, ces deux parties s’assemblent harmonieusement et forment une nouvelle unité. Cependant, des différences évidentes permettent de dater les deux éléments bâtis. Le langage formel épuré, l’absence d’avant-toits et les fenêtres affleurant les façades lisses de l’extension contrastent avec l’expression modelée de l’existant. Il s’agit de deux constructions en bois, l’ancienne étant crépie alors que la nouvelle est revêtue de panneaux dérivés du bois peints. Un petit appartement a été aménagé au rez-de-chaussée de l’annexe, alors qu’à l’étage, une bibliothèque accessible depuis l’ancienne maison est l’élément principal de cette intervention. Libre de tout porteur, la pièce, avec ses dimensions généreuses ainsi que les cinq fenêtres de hauteur d’étage, reflète les standards d’habitation actuels. Les deux pans de toiture, composés de plaques nervurées liées entre elles au droit du faîte, fonctionnent
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comme des voiles et prennent appui uniquement dans les pignons de l’extension. Se faisant, aucun tirant ne vient déranger l’impression presque sacrale qui se dégage de la pièce, générée par la forme triangulaire, la lumière et le revêtement unitaire en panneaux de contreplaqué de chêne.
Situation
Rez-de-chaussĂŠe
10 m
Etage
Coupe
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Composition toiture: Tuile plate Lattage 30 mm Contre-lattage 60 mm Sous-couverture Eléments nervurés: panneau feuilleté-collé 27 mm nervures 240 mm/Isolation laine minérale Frein vapeur Lattage 30 mm/Isolation laine minérale Panneau aggloméré 20 mm, plaqué chêne Revêtement intérieur étage: Panneau aggloméré 20 mm, plaqué chêne Composition plancher étage: Plancher en chêne 30 mm Lattage 60 mm/Granulés d’égalisation/Chauffage au sol OSB 10 mm Panneau de fibres isolant 22 mm OSB 18 mm Solives 220 mm/Isolation laine minérale 80 mm Elément de suspension 50 mm Plaque de plâtre cartonné 2 x 9 mm Composition façade: Plaque de plâtre cartonné 2 x 9 mm Lattage 30 mm/Isolation laine minérale Feutre OSB 18 mm, joints étanches Montants 160 mm/Isolation laine minérale Pare-vent Lattage 2 x 24 mm, croisé Coupe façade
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Panneau de fibres mi-dur pour utilisation extérieure 22 mm, peint
Lieu Zephyrweg 1, 7310 Bad Ragaz Maîtres de l’ouvrage Verena et Anton Klaus-Wyss Architectes Pablo Horváth, Coire; Collaborateurs: Gabriela Walder, Michaela Holzwarth Ingénieur bois Conzett, Bronzini, Gartmann AG, Coire; Collaborateur: Rolf Bachofner Entreprise bois Untersander Holzbau, Bad Ragaz Bois mis en oeuvre Bois massif et lamellé-collé 23 m3; Panneaux: trois plis 27 mm et 42 mm 155 m2, OSB 10 mm et 18 mm 480 m2, contreplaqué 27 mm 75 m2, panneaux agglomérés 220 m2; Sol: lames de chêne 115 m2; Façades: panneaux de fibres mi-durs 210 m2 Coûts (CFC 2) CHF 650 000.– Surface d’étage SIA 416 236 m2 (seulement l’extension) Volume SIA 416 729 m3 (seulement l’extension) Prix/m3 SIA 416 (CFC 2) CHF 892.– (seulement l’extension) Durée de construction Novembre 2001–juin 2002 Photographe Ralph Feiner, Malans
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Agrandissement Höhenweg, Binningen Idéalement située à Binningen, à la périphérie de Bâle, la petite maison familiale existante ne répondait plus aux exigences de confort et d’espace des maîtres de l’ouvrage, qui ont désiré l’agrandir du côté nord de la parcelle.
cette discontinuité, un équilibre harmonieux s’établit entre l’ancien et le nouveau grâce à la discrète teinte gris uniforme du revêtement bois.
Pour répondre à cette volonté, la première idée fut d’adjoindre un simple volume d’un niveau à la bâtisse. Puis le projet a évolué, et au final, l’ajout de faible largeur s’étend sur la hauteur du bâtiment. Le volume annexé est emboîté dans le corps de construction existant, de manière à ce que la structure de l’ancienne toiture soit intégrée dans l’espace ainsi créé. Ce projet audacieux établit un dialogue captivant entre l’ancien et le nouveau dont la perception diffère selon les points de vue: parfois elle s’impose formellement, alors qu’à d’autre moment, elle disparaît pour laisser place à la construction originelle. Une grande attention a été portée au développement d’une expression, qui bien que contemporaine, soit adaptée au contexte. L’imbrication des volumes permet à l’espace de l’étage supérieur, aménagé sous le toit, de posséder des dimensions généreuses. De larges baies l’éclairent et mettent en scène les dégagements sur la campagne alentour. A l’extérieur, l’uniformité des façades est rompue par des changements de plans, la disposition judicieuse des ouvertures, ainsi que par la terrasse intégrée dans le volume. Le dessin des façades tient compte de la cohabitation de deux styles de construction différents. L’extension, revêtue de lambris, ne se réfère pas directement à la matérialité du bâtiment existant. Cependant, malgré Situation
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Coupe longitudinale
Coupe transversale
Sous-sol
Lieu Höhenweg 32, 4102 Binningen Maîtres d’ouvrage P. Petretta et C. Fünfschilling Petretta Architecte ON3 Architekten, Bâle Ingénieur civil Dill & Partner AG, Oberwil Entreprise bois Hürzeler Holzbau AG, Magden Bois mis en œuvre Bois massif 20,5 m3; Panneaux: trois plis 144 m2, panneaux de fibres mi-durs diffusants 65,5 m2, panneaux de plâtre armé de fibres 131,5 m2; Façade: lambris brut de sciage 136 m2 Volume SIA 116 905 m3 (Transformation et extension) Prix/m3 SIA 116 (BKP 2) CHF 630.– Durée de construction Mars–octobre 2006 Photographe ON3 Architekten, Bâle Rez-de-chaussée
Etage
10 m
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Composition toiture: Tôle en zinc-titane Lé bitumineux Panneau trois plis 27 mm Lattage 50 mm Panneau de fibres mi-dur diffusant 15 mm Chevrons 200 mm/Isolation fibres de cellulose Panneau de plâtre armé de fibres 24 mm Composition parois: Panneau de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Lattage 102 mm Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm Montants 200 mm/Isolation fibres de cellulose Panneau de fibres mi-dur diffusant 15 mm Lattage 50 mm, vertical Lambris horizontal 24 mm, brut de sciage, traitement de surface hydrophobe Composition planchers: Parquet collé avec isolation au bruit d’impact en feutre Panneau trois plis 27 mm Solives 250 mm/Isolation laine de pierre Lattage 38 mm Panneau de plâtre armé de fibres 15 mm
Détail façade
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Rénovation de trois maisons mitoyennes en vieille ville de Berne Un volume de 45 m3 et deux loggias de plus petite taille revêtues d’un lambris horizontal de mélèze unificateur sont les seuls éléments visibles d’une opération d’envergure de rénovation de trois maisons mitoyennes de la vieille ville de Berne. Côté rue, la façade représentative en molasse n’a subi aucune intervention qui aurait atteint la substance historique. Par contre du côté de l’Aar, différentes extensions et terrasses apparues au cours du temps de manière désordonnée avaient modifié l’apparence de la façade. La marge de manœuvre était donc plus grande pour remettre en valeur la façade par une intervention contemporaine. Différentes constructions en bois, qui réinterprètent la logique additive ont permis d’agrandir les appartements en leur offrant un espace extérieur pour profiter de la vue dégagée sur la rivière. Le même soin a été apporté au traitement des espaces intérieurs avec un respect particulier de la substance existante. Là aussi le bois est le fil conducteur des nouveaux aménagements, contrastant harmonieusement avec l’existant. La matérialisation de ces interventions est en contreplaqué de mélèze et l’utilisation continue de ce bois de la cave jusqu’aux nouveaux appartements dans les combles, confère à l’ensemble une nouvelle identité. Jusque là, le numéro 54 de la Brunngasse était séparé en deux appartements de 2 pièces distribués par une cage d’escaliers centrale.
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Avec la construction d’une passerelle dans le puits de lumière existant, les deux parties ont pu être reliées pour former un appartement de 41/2 pièces. La passerelle en métal et verre, outre son aspect fonctionnel, permet une nouvelle lecture de l’espace. Malgré de larges vitrages, qui impliquent un saut d’échelle important et une grande transparence, le puits de verre reste lisible dans ses dimensions originelles. A l’arrière, les loggias ont été reconstruites telles quelles et se fondent dans l’existant avec leur teinte gris clair. Pour le numéro 56, un escalier en colimaçon en bois a été déplacé et complété, facilitant l’accès aux logements et créant une liaison interne entre les pièces sur rue et les pièces côté Aar. Le petit puits de lumière qui en résulte assure l’éclairage et la ventilation naturelle des cuisines et salles de bains. A l’intérieur des appartements, les pièces d’eau ont été traitées comme un meuble et placées librement dans la pièce pour ne pas porter atteinte à la substance historique. Au premier étage, un nouveau volume en bois au langage contemporain a été construit sur la terrasse existante et offre une pièce de jour supplémentaire à l’appartement. La grande baie vitrée permet d’accéder à la terrasse et inonde la pièce de lumière, contrastant ainsi avec les petites fenêtres historiques du bâtiment d’origine. L’étage supérieur profite de la toiture de l’annexe alors que dans les combles, une petite loggia offre un dégagement extérieur bienvenu.
Au numéro 58, tous les appartements avaient une typologie identique. Cependant suite aux différentes interventions subies au cours du temps, aucune pièce ne ressemblait à une autre. Les locataires successifs ayant laissé leur empreinte, sans pour autant toucher fondamentalement à la structure, il s’agissait principalement de retrouver la structure initiale cachée sous les différentes couches. Dans cette volonté d’intervention minimale, les anciennes fenêtres en chêne ont pu être conservées, ainsi que les loggias existantes.
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Rez-de-chaussée
1er étage
Lieu Brunngasse 54, 56 et 58, 3011 Berne Maître d’ouvrage Fonds für Boden und Wohnbaupolitik Architecte Campanile & Michetti Architekten, Berne Ingénieur civil WAM Partner, Berne Physique du bâtiment Grolimund + Partner AG, Berne Entreprise bois Wirz AG, Berne Bois mis en oeuvre Bois de structure: bois massif et lamellé-collé 6 m3; Panneaux: panneaux de fibres mous 24 mm 87 m2, OSB 18 mm 88 m2, trois plis 24–50 mm 138 m2, trois plis 60–90 mm 169 m2, trois plis 130 mm 17 m2, placage mélèze 8 mm 24 m2, lambris mélèze 26 mm 50 m2 Coûts (CFC 2) CHF 2,86 millions (maison 54), CHF 2,87 millions (maison 56), CHF 2,70 millions (maison 58) Surface d’étage SIA 416 840 m2 (maison 54), 571 m2 (maison 56), 1039,5 m2 (maison 58) Volume SIA 116 2685 m3 (maison 54), 1978 m3 (maison 56), 3627 m3 (maison 58) Durée de construction 2002–2005 Photographes Dominique Plüss, Berne, et Croci & Du Fresne Photographie, Worblaufen
Combles
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20 m
Coupe transversale maison 58
Coupe transversale maison 56
Coupe transversale maison 54
10 m
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Composition plancher terrasse: Lambris ajouré mélèze 30 x 90 mm Lattage 20–80 mm Non-tissé de protection Lé bitumineux bi-couches Lambris 27 mm Lattage de pente 40–100 mm/Ventilation Panneau de fibres mou 24 mm Solives 180 mm/Isolation OSB 18 mm Lattage 24 mm Plaque de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Composition paroi: Plaque de plâtre cartonné 2 x 12,5 mm Lattage 25 mm OSB 20 mm Montants 160 mm/Isolation Panneau de fibres mou 25 mm Lattage 20 x 60 mm Lambris ajouré horizontal en mélèze 40 x 55 mm Composition plancher: Parquet 20 mm Couche de séparation Eléments caisson: panneau trois plis 27 mm solives 180 mm/Isolation fibres de cellulose panneau trois plis 27 mm Coupe loggia
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Alliance de pierre et de bois, Iragna Les constructions traditionnelles de la commune d’Iragna, connue pour ses carrières de granit, reflètent la disponibilité de ce matériau et l’art des constructeurs, par l’utilisation de pierres finement appareillées. Ainsi, lorsque le maître d’ouvrage acquiert une parcelle au centre du village, celle-ci comprend plusieurs bâtiments de faibles dimensions, des ‹rustici›, ainsi qu’une bâtisse de plus grand volume, mais néanmoins incompatible avec le programme de maison familiale. Ces ouvrages méritant d’être conservés, le projet s’est orienté sur une mise en valeur de l’existant par une nouvelle construction en bois, qui comme un pont, crée le lien entre les différentes unités.
coté jardin constitue, sur la hauteur de l’étage, une poutre dont l’âme en panneaux trois plis de 50 mm permet la transmission des charges de l’espace de distribution de l’escalier jusqu’au socle en pierre au nord. Ce parti conduit à une séquence de montage inhabituelle, puisque le solivage a été mis en place sur des étais provisoires, avant que le montage des façades ne permette sa liaison aux membrures inférieures des porteurs. Profitant de la nécessité d’assainir et de surélever la construction donnant sur la place, sa toiture a été complètement démontée, ce qui a permis l’insertion du doublage en ossature. Les façades en bois non traitées vont permettre à l’ensemble de se fondre petit à petit dans une unité chromatique qui reliera au final
A l’ouest, afin de conserver à la place du village sa morphologie originelle, la partie bois s’efface devant les constructions vernaculaires. Accentuant cette impression, sa façade présente un visage uniforme, souligné par la présence d’une seule fenêtre en bandeau munie de claustras. A l’est par contre, animée par des volets coulissants, la façade s’ouvre largement sur le jardin. Le rez-de-chaussée intègre dans l’ancienne masure une cuisine-salle à manger qui se prolonge à l’extérieur par une terrasse couverte. Limitant celle-ci au nord, un bâti en pierre assaini comprend la buanderie, et sert de support à la partie en bois. L’étage accueille le salon au sein de la partie maçonnée, et les chambres à coucher, qui s’orientent sur la verdure, dans la nouvelle construction. La partie bois est composée de panneaux préfabriqués qui ont été mis en place en quelques jours. Afin de libérer le rez de tout poteau au droit de la terrasse couverte, la façade
Situation
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bois et pierre. La simplicité formelle du volume en ajout souligne la minéralité de l’existant et la complémentarité des matériaux. Elle met en évidence la modestie des espaces de vie d’antan, qui nous interroge sur l’évolution de la société.
Coupe longitudinale existant
Coupe transversale existant
Coupe longitudinale extension
Coupe transversale extension
Rez-de-chaussĂŠe
Etage
10 m
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Lieu 6707 Iragna Maîtres de l’ouvrage B. et M. Hügli, Iragna Architecte Moro & Moro, Locarno Ingénieur bois Martin Hügli, Laube SA, Biasca Entreprise bois Laube SA, Biasca Bois mis en œuvre Bois de construction (massif et lamellé-collé) 25 m3; Panneaux: trois plis 19–50 mm 660 m2; Lames de plancher: châtaignier 45 m2, épicéa 110 m2; Façade: lambris mélèze 125 m2 Volume SIA 116 990 m3 Prix/m3 SIA 116 (CFC 2) 606.– (sans les prestations propres) Durée de construction Février–septembre 2005 Photographe Martin Hügli, Iragna
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Composition toiture: Gravier 50 mm Lé d’étanchéité OSB 25 mm Lattage 50 x 80–135 mm Sous-couverture Eléments en caisson: panneau de fibres mi-dur ouvert à la diffusion 16 mm nervures 240 mm/Isolation en fibres de bois panneau trois plis 30 mm, visible Composition façade est: Panneau trois plis 30 mm, visible Montants 160 mm/Isolation fibres de bois Lattage croisé 40 mm/Isolation fibres de bois Panneau de fibres mi-dur, ouvert à la diffusion 16 mm Lattage 40 mm, vertical Lambris de mélèze 27 mm, brut Composition façade ouest: Panneau trois plis 50 mm, visible Montants 160 mm/Isolation fibres de bois Lattage croisé 40 mm/Isolation fibres de bois Panneau de fibres mi-dur, ouvert à la diffusion 16 mm Lattage 40 mm, vertical Lambris de mélèze 27 mm, brut Composition plancher: Lambris de plancher épicéa 24 mm Lattage 50 x 80 mm/Isolation fibres de bois Feuille d’étanchéité à l’air Eléments en caisson: panneau trois plis 27 mm nervures 160 mm/Isolation fibres de bois panneau trois plis 30 mm, visible
Coupe façade
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Lignum Holzwirtschaft Schweiz Economie suisse du bois Economia svizzera del legno
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Bulletin bois, juin 2007 Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich Christoph Starck, directeur
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Rédaction Roland Brunner, Lignum, Mélanie Baschung et Denis Pflug, Lignum-Cedotec
Conception graphique BN Graphics, Zurich Impression Kalt-Zehnder-Druck AG, Zoug Administration, abonnements, expédition Andreas Hartmann, Lignum ISSN 1420-0252 Le Bulletin bois paraît quatre fois par année, en allemand et en français.
Abonnement annuel CHF 48.– Publications isolées CHF 20.– Classeur (10 numéros) CHF 100.– Classeur vide CHF 10.– Prix sous réserve de modifications. Les membres de Lignum reçoivent le Bulletin bois et le Lignatec gratuitement. Les droits pour la publication des différents objets présentés restent réservés aux architectes respectifs. Les informations publiées ont été recueillies auprès des concepteurs.