Les informations techniques bois de Lignum
Lignatec
Qualité de l’air dans les locaux Bases et mesures pour un habitat sain
OFSP eco-bau VGQ
Lignum
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Qualité de l’air dans les locaux
Tables des matières Page 4 1
Introduction
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2 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6
Conditions de base d’un bon climat intérieur Protection contre le froid, la chaleur et l’humidité Protection contre le bruit Protection contre le rayonnement ionisant et non ionisant Conditions d’éclairage optimisées Aération suffisante Faible charge en polluants de l’air intérieur
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3 Alimentation en air frais 3.1 Ratio d’air neuf adéquat 3.1.1 Teneur en CO2 3.1.2 Humidité 3.1.3 Débits d’air 3.1.4 Amenée d’air destiné aux appareils à combustion 3.2 Choix du système 3.2.1 Aération par les fenêtres 3.2.2 Installations d’air repris (extraction d’air) 3.2.3 Aération douce 3.2.4 Nettoyage des installations de ventilation
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4 Origine et effets de la pollution de l’air intérieur 4.1 Gaz issus des processus de combustion 4.2 Le radon – le risque de cancer du poumon le plus élevé à l’intérieur 4.3 Contamination de l’air par des agents biologiques: problème des allergènes et des moisissures 4.4 Composés organiques volatils (COV) et aldéhydes 4.4.1 Propriétés dangereuses et risque sanitaire 4.4.2 Diversité et évaluation sanitaire de la contamination par les COV (COVT) 4.4.3 Réaction aux odeurs 4.5 Valeurs indicatives toxicologiques et valeurs statistiques 4.6 Mesures et évaluation de la pollution de l’air des locaux
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5 Qualité de l’air intérieur et choix des matériaux 5.1 Responsabilité lors du choix des matériaux 5.1.1 Maître d’ouvrage 5.1.2 Concepteur et direction des travaux 5.1.3 Entreprises générales et totales 5.1.4 Artisans 5.1.5 Utilisateurs 5.2 Facteurs d’influence pour une bonne qualité de l’air 5.2.1 Caractéristiques des matériaux (quoi) 5.2.2 Position des matériaux au sein du bâtiment (où) 5.2.3 Surface des matériaux par local (combien) 5.2.4 Façonnage des matériaux bruts (comment) 5.2.5 Période de façonnage et de montage (quand)
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6 6.1 6.1.1 6.1.2 6.1.3 6.1.4 6.2 6.3 6.3.1 6.3.2 6.3.3 6.4 6.5 6.6
Recommandations pour le choix des matériaux Bois et panneaux à base de bois Bois massif Bois de construction collé Panneaux à base de bois Utilisation de vieux bois à l’intérieur Placage du bois et des matériaux dérivés du bois Matériaux d’isolation et d’étanchéité Feuilles et rubans adhésifs Matériaux isolants Masse de joint à élasticité durable Montage Revêtements de sol Travaux de peinture
33 7 7.1 7.2 7.3
Sources Normes et cahiers techniques SIA Littérature Pages internet
Impressum
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Moyens auxiliaires En complément du présent Lignatec ‹Qualité de l’air dans les locaux› les fiches techniques suivantes sont disponibles sous: www.lignum.ch/fr/technique/qualite_air_interieur Fiche technique 1: gros œuvre Fiche technique 2: aménagements intérieurs Fiche technique 3: revêtements de sol Fiche technique 4: travaux de peinture
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Qualité de l’air dans les locaux
1 Introduction
Sous nos latitudes, dans une société où le secteur des services occupe près des trois quarts de la population active, la plus grande partie de nos journées se déroule entre quatre murs, à la maison ou au travail. La qualité de l’air intérieur revêt donc une importance majeure pour notre bien-être quotidien. Si le climat intérieur est altéré, nous sommes incommodés et moins efficaces. Un mauvais climat intérieur persistant peut même affecter la santé. Les aspects de la salubrité des logements sont donc importants, et ils doivent être considérés lors de la construction. Hormis les exigences de sécurité structurale, de protection thermique, phonique et contre l’incendie, ou les impératifs écologiques comme une utilisation parcimonieuse des ressources, les critères de santé gagnent toujours en importance. Cette évolution se reflète également dans les normes. Selon la législation sur les produits de construction, les ouvrages doivent satisfaire aux exigences en matière d’hygiène, de santé et de protection de l’environnement. Cette publication est donc consacrée aux aspects de la construction saine avec un accent sur la qualité de l’air intérieur. En raison des standards énergétiques actuels, l’étanchéité des bâtiments augmente avec pour conséquence un taux naturel de renouvellement d’air toujours plus faible. Sans un apport suffisant d’air frais, la contamination de l’air intérieur ne cesse de s’accroître. C’est inévitable d’une part car l’humain rejette lui-même sans cesse diverses substances dans l’air, mais également en raison des émissions dues aux produits de construction. Afin d’évacuer ces composants, un renouvellement d’air suffisant est nécessaire. L’apport d’air frais doit être assuré par une ventilation manuelle ou mécanique. Malgré une bonne ventilation, il est encore important d’opter pour des produits à faibles émissions lors du choix des matériaux pour des applications intérieures. Les produits de construction peuvent engendrer des émissions que l’on perçoit uniquement ou qui sont toxiques. Lors de problèmes ou de plaintes concernant l’air ambiant, l’aspect sensoriel figure toutefois souvent au premier plan, par exemple en raison d’odeurs étranges ou dérangeantes, dues en général aux composés organiques volatils (COV). Les sources
principales sont les solvants organiques des matériaux ‹humides›, qui doivent sécher ou durcir sur place, ainsi que les revêtements de surfaces importantes. La contamination par les COV imputable à ces produits diminue cependant avec le temps, et après quelques mois ce sont les émissions dues à l’utilisation qui dominent. Lors du choix des matériaux, les problèmes peuvent être évités en optant pour des produits exempts d’odeurs ou en cas de produits au parfum typique, en impliquant l’utilisateur dans le choix du matériau. La senteur du bois naturel résulte également d’un mélange de toute une série de COV. Ce parfum perçu même à de faibles concentrations et largement ressenti comme agréable, n’est absolument pas problématique d’un point de vue toxicologique, même lors de l’utilisation de produits dérivés du bois sur des surfaces étendues. D’un point de vue sanitaire, d’autres sources de contamination comme les gaz issus des processus de combustion, le radon et les impuretés organiques comme les allergènes ou les moisissures sont prépondérantes. Une bonne qualité de l’air des locaux peut être atteinte sans problème en considérant différents paramètres. Aujourd’hui, des connaissances sont disponibles en la matière. Les constructions et les aménagements intérieurs importants pour la qualité de l’air intérieur doivent être conçus avec des matériaux présentant de faibles émissions et façonnés selon les règles de l’art. Un apport suffisant d’air frais doit être assuré, tout comme l’évacuation des émissions inévitables. Les bases et les mesures les plus importantes pour la conception et la construction sont développées dans le présent cahier Lignatec.
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Qualité de l’air dans les locaux
Conditions de base d’un bon climat intérieur
Construire crée des espaces intérieurs dont le climat n’est pas celui de l’air extérieur. Afin que nous nous sentions bien à l’intérieur, les paramètres de confort déterminants doivent se situer entre certaines limites – il ne doit faire ni trop chaud ni trop froid, l’air ne doit pas être trop sec ni trop humide, il ne doit pas faire trop sombre ou y avoir trop de bruit. L’air intérieur ne devrait pas être nauséabond ou pollué. Un habitat sain implique donc de créer des conditions de vie dans les locaux qui soient agréables pour les habitants et les utilisateurs. Les bases de la salubrité sont les suivantes: une enveloppe adaptée qui protège contre le vent et les intempéries, le froid et le chaud; une bonne isolation thermique afin d’éviter l’eau de condensation et les moisissures; une installation de chauffage qui procure une température agréable une protection efficace contre le bruit intérieur et extérieur, ainsi que contre le bruit des installations
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une faible exposition au rayonnement ionisant (radon) et au rayonnement non ionisant (électro smog) une bonne utilisation de la lumière naturelle et de l’éclairage, ainsi qu’une protection solaire/ombrage efficace en été un concept de ventilation qui assure l’alimentation en air frais (manuel ou mécanique) des installations, une construction et des matériaux qui ne chargent pas l’air intérieur avec des substances nocives. Les conditions de base pour un climat intérieur sain sont succinctement développées dans ce qui suit. Les principes et les mesures pour air ambiant sain sont traités aux chapitres 3 ‹alimentation en air frais›, et 4 ‹origine et effets de la pollution de l’air intérieur› ainsi qu’aux chapitres 5 et 6 où figurent des informations détaillées sur le choix des matériaux adaptés.
Protection contre le froid, la chaleur et l’humidité
Le confort thermique est une exigence de base importante pour un bon climat intérieur. Celui-ci ne se définit cependant pas par une valeur déterminée de température, mais dépend de la température de l’air, de la température superficielle des surfaces telles que les sols, les parois, les plafonds ou les meubles, des mouvements d’air dans la pièce ainsi que de l’hygrométrie. Le confort est perçu de manière différente par chacun et dépend également de l’activité, de l’habillement et de l’état de santé. Les paramètres de base de la conception et de la construction d’espaces intérieurs permettant d’atteindre le confort thermique sont définis dans la norme SIA 180 [1]. Cette norme prescrit, entre autres, les points suivants: l’enveloppe doit être en principe étanche l’architecte doit établir un principe de ventilation qui assure une alimentation en air frais minimum afin que la pollution de l’air intérieur (odeurs, polluants) soit réduite à un maximum admissible
la protection thermique d’hiver et d’été doit être assurée la construction doit être dimensionnée de manière à ce qu’en aucun point il ne se forme de condensation de surface, réduisant ainsi le risque de moisissures. En résumé un ouvrage doit être conçu et réalisé d’une manière conforme en ce qui concerne la physique du bâtiment. Les utilisateurs sont néanmoins tenus de chauffer les locaux, de les aérer et de les ombrager en été de manière adéquate.
2.2 Protection contre le bruit Plus d’un million de personnes en Suisse sont exposées au bruit au-delà des limites légales. Le bruit affecte le sommeil, le repos et réduit la performance. Une exposition prolongée à un bruit excessif peut conduire à des problèmes de santé. Les mesures s’appliquant à la construction doivent donc minimiser les atteintes dues au bruit extérieur, réduire la transmission entre les différentes unités d’utilisation et offrir une bonne
acoustique. Les bases de conception figurent dans la norme SIA 181 [2]. Une banque de données de Lignum expose les caractéristiques acoustiques de parties de construction en bois. (www.lignum.ch/fr/outils).
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Qualité de l’air dans les locaux
2.3 Protection contre le rayonnement ionisant et non ionisant A l’intérieur, le radon est le principal facteur de cancer du poumon. Grâce à des mesures de précaution, l’exposition au radon dans les constructions peut cependant être maintenue à un bas niveau (voir section 4.2). Le rayonnement non ionisant (électrosmog) est produit par les installations de production de courant, les appareils électriques ainsi que les équipements de transmissions radio. Les effets de la pollution électromagnétique sur la santé humaine font encore l’objet de nombreuses études scientifiques. Afin de protéger la population contre ses conséquences négatives, le
Conseil Fédéral a adopté une ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI). Elle fixe des mesures qualitatives pour les lieux sensibles, ainsi que des limites quantitatives pour certains types d’installations. Pour l’équipement technique des bâtiments, la ville de Zurich dispose en complément de l’ORNI d’une directive de conception (PR-NIS) énumérant des exigences sur la limitation des émissions relatives à l’utilisation, ainsi que des indications sur la conception et la mise en œuvre.
2.4 Conditions d’éclairage optimisées La lumière du jour a une importance fondamentale pour le bien-être, et affecte les processus métaboliques et l’humeur des gens. Un bon éclairage naturel dans les bâtiments améliore les conditions de vision et aide à prévenir la fatigue. La lumière du jour a une composition spectrale favorable; la luminosité de la lumière naturelle (éclairement entre 5000 lux lux pour un ciel couvert jusqu’à 100 000 lux par temps ensoleillé) se situe nettement au-dessus de la lumière
artificielle (normalement entre 100 und 500 lux). Ces valeurs illustrent l’importance de l’intégration de la lumière naturelle en architecture. Un concept spatial adéquat (position du bâtiment et des pièces, profondeur des locaux), l’organisation de la façade (situation et taille des ouvertures, protection solaire) ainsi que l’aménagement des locaux (couleur/réflexion des surfaces) sont des paramètres de première importance.
2.5 Aération suffisante Celui qui entre dans une pièce où se tiennent de nombreuses personnes a souvent le sentiment que l’air est vicié ou sent le renfermé. Cette impression est due au fait que l’homme lui-même émet constamment diverses substances dans l’air – pas uniquement du dioxyde de carbone (CO2) et de la vapeur d’eau – mais également toute une série de composés organiques, dont certains sont odorants. Puisque ces émissions sont inévitables, il est nécessaire de les éliminer par la ventilation de la pièce. Si la ventilation est insuffisante, la contamination de l’air augmente car toutes les émissions s’accumulent. Sans ventilation, toute source d’émis-
sion, même faible, va poser problème avec le temps. L’air qui sent le renfermé en raison d’une ventilation insuffisante a des conséquences négatives sur la santé – il conduit à des plaintes subjectives plus fréquentes d’irritation, de fatigue, de maux de tête ou de malaise. La performance des occupants s’en ressent, comme il serait possible de le démontrer dans les bureaux et les écoles. Puisque les enveloppes des bâtiments sont aujourd’hui étanches, l’air frais ne pénètre pas facilement à l’intérieur sans une aide – il faut que la ventilation soit ‹contrôlée› (voir section 3).
2.6 Faible charge en polluants de l’air intérieur La qualité de l’air des locaux est affectée par les émissions de la construction et des équipements, ainsi que par le comportement des utilisateurs. Les substances odorantes, irritantes, les polluants ainsi que l’humidité figurent parmi les émissions. Les humains représentent eux-mêmes par leurs activités comme la cuisine, la douche ou le tabagisme, une source importante d’émissions. Si des installations de ventilation sont mises en œuvre, il faut observer les règles d’hygiène [8] lors du montage, de l’utilisation et de la maintenance (voir sections 3.2.2 à 3.2.4). La mesure la plus importante pour la qualité de l’air des locaux est de les
ventiler régulièrement et de manière adaptée à la situation (voir section 3.1). Dans les nouvelles constructions et les transformations, il convient de ventiler plus fortement dans les premières semaines car les émissions de la construction sont à ce moment les plus importantes. Des conseils pour la ventilation figurent dans la fiche technique de l’Office fédéral de la santé publique [15]. Des informations utiles sur le choix des matériaux et leur transformation sont en outre développées dans la présente publication (voir sections 5 et 6 ainsi que les fiches techniques correspondantes).
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Qualité de l’air dans les locaux
Alimentation en air frais 3.1
Ratio d’air neuf adéquat
3.1.1 Teneur en CO2 Lorsque les personnes représentent la charge déterminante pour l’air intérieur, le taux de CO2 est une grandeur appropriée et facilement mesurable pour évaluer la qualité de l’air perçue. La norme SIA 382/1 [3] classe la qualité de l’air ambiant comme suit: qualité de l’air élevée: taux de CO2 inférieur à 950 ppm qualité de l’air moyenne: taux de CO2 compris entre 950–1300 ppm faible qualité de l’air: taux de CO2 supérieur à 1300 ppm Le CO2 est inodore et n’est pas déterminant pour la santé. Ce gaz sert uniquement d’indicateur pour les odeurs émises par les occupants, car les odeurs ne peuvent être mesurées précisément et ne sont donc pas adaptées en tant qu’exigence normative. Une qualité de l’air moyenne est en général retenue comme valeur cible pour les immeubles de bureaux et de logements. 3.1.2 Humidité De la vapeur d’eau est produite dans la plupart des locaux. Dans les logements, les personnes évaporent environ de 1,5–3 litres d’eau par jour. Cette quantité d’eau doit être évacuée par l’aération de manière à ce qu’il ne se produise pas de dommages dans la construction ou d’apparition de moisissures. Dans l’optique d’un bon confort thermique, une humidité relative de l’air comprise entre 30 et 60 % devrait être visée. De courtes périodes en dessous ne sont pas problématiques. Dans les logements, les bureaux ou les salles de classe, aucun système de ventilation ne peut garantir le strict respect des valeurs limites d’humidité, car l’influence de l’utilisateur est trop importante. En particulier, il est souvent fait mention d’une humidité de l’air trop faible en relation à une ventilation mécanique. Les mesures permettant de pallier cet inconvénient sont les suivantes: Pas d’amenée d’air neuf trop importante. Les installations de ventilation ne devraient pas être surdimensionnées. Pour tous les systèmes de ventilation, les débits d’air devraient être adaptés aux besoins de l’hygiène (taux de CO2). Lors de températures extérieures basses, le ratio d’air neuf devrait être réduit. Pour les systèmes mécaniques, il s’agit par exemple de choisir un niveau de fonctionnement inférieur. Ne pas surchauffer. Lorsqu’une pièce est surchauffée de 2 K, l’humidité relative de l’air baisse d’environ 5 %. Des appareils de ventilation avec récupération de l’humidité peuvent être mis en œuvre à la rigueur. Un avantage tangible suppose cependant que les installations soient dimensionnées et exploitées de manière optimale.
Pour les petites installations de ventilation, par exemple l’aération douce des logements individuels, une humidification active de l’air frais ne devrait pas être installée pour des raisons d’hygiène. Pour des installations plus importantes avec humidification de l’air fourni, des hautes exigences d’hygiènes s’appliquent [8]. Pour des affectations particulières, par exemple chambre d’un asthmatique, on peut utiliser pendant une courte période des humidificateurs d’air. Dans ce cas également la prudence s’impose en matière d’hygiène. Des informations à ce sujet peuvent être extraites de [15]. L’humidification de l’air fourni est utilisée dans les locaux très secs pour améliorer le confort des utilisateurs et non pour remédier aux caractéristiques spécifiques de certains matériaux. A cet égard, il faut faire mention du cas du parquet. Un parquet de qualité, adapté au climat suisse, tolère une humidité de l’air de 30 % ainsi que des valeurs inférieures de courte durée. Les taux d’hygrométrie trop importants sont plus problématiques hygiéniquement que les taux faibles. En particulier les personnes allergiques aux acariens devraient être attentives à ce que l’humidité de l’air n’excède pas 50 % en hiver [9]. Digression sur les parois ouvertes à la diffusion La diffusion de vapeur à travers les parois et la toiture ne peut évacuer qu’une fraction de l’humidité qui se trouve dans la pièce. Même dans le cas de constructions ouvertes à la diffusion, dites parois ‹à pores ouverts› ou ‹respirantes› voire ‹perspirantes›, un ratio d’air neuf suffisant est nécessaire. Les surfaces à pores ouverts peuvent néanmoins servir de tampon: lorsque l’humidité de l’air est importante, la vapeur d’eau est stockée et restituée à la pièce lorsque celle-ci est plus faible. Selon le type et la taille de ces surfaces, elles peuvent contribuer à lutter contre une humidité de l’air trop basse.
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3.1.3 Débits d’air De manière générale, les débits d’air doivent être dimensionnés et régulés en fonction de l’occupation par les personnes. Selon la norme SIA 382/1 [3] les valeurs suivantes sont requises: Bureaux: 36 m3/h par personne Salles de classe, commerces: 30 m3/h par personne Dans les logements l’occupation ne peut être exactement planifiée. Le nombre de chambres est par conséquent utilisé comme variable auxiliaire. A titre indicatif, un débit d’air de 30 m3/h par chambre à coucher peut être admis. Un dimensionnement détaillé peut avoir lieu selon le cahier technique SIA 2023 [4].
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Qualité de l’air dans les locaux
3.1.4 Amenée d’air destiné aux appareils à combustion Les appareils de chauffage à l’intérieur des locaux doivent être pourvus d’une conduite d’air de combustion dédiée, selon la norme SIA 384/1 [5]. Cela ne rend cependant pas ces appareils indépendants de l’air ambiant. Une dépression dans les locaux peut donc affecter le fonctionnement et même conduire la fumée à se rependre dans la pièce. Par conséquent les normes SIA exigent qu’aucun type d’appareil de ventilation n’entraîne une sous-pression qui puisse perturber le foyer. Une ventilation douce correctement mise en œuvre ne cause ni surpression ni dépression, et se combine donc sans problème avec un poêle à bois dans un appartement.
Choix du système
Un ratio d’air neuf adéquat, c’est à dire ni trop élevé ni trop faible, ne peut être garanti qu’avec des équipements et des installations adaptés. La norme SIA 180 [1] exige donc du concepteur responsable (architecte, entrepreneur général) qu’il élabore un principe de ventilation, éventuellement en collaboration avec un spécialiste. Selon la norme SIA 180, ces installations peuvent être des ventilations naturelles ou mécaniques. Le standard Minergie impose un renouvellement d’air automatisé, et les solutions types sont décrites sur le site internet de l’association [16]. Lors du choix du système, divers facteurs internes et externes doivent être pris en compte. Des indications détaillées figurent dans la norme SIA 382/1 [3] et dans le cahier technique SIA 2023 [4]. Pour des endroits bruyants, lorsque l’air extérieur est pollué ou en cas d’exigences énergétiques élevées, une ventilation douce est en général préférée. Lorsque les occupants souffrent d’allergies, une ventilation douce figure également au premier plan en raison de la possibilité de la munir d’un filtre à pollen et de sa tendance à une humidité de l’air faible. Des installations d’extraction d’air (installation à air repris) avec des bouches d’entrée d’air extérieur ou des appareils de ventilation des pièces individuelles, sont envisagés avant tout pour les rénovations. Il faut tenir compte pour ces installations d’extraction de certaines limites d’utilisation et de caractéristiques dont il sera question plus loin. Dans la ventilation par les fenêtres, il existe le risque que l’aération soit insuffisante et qu’il puisse se produire alors des dommages dus à l’humidité, et d’autre part les fenêtres peuvent rester ouvertes constamment et conduire ainsi à des pertes thermiques élevées par la ventilation.
Pour les locaux avec un grand nombre d’occupants, il faut aujourd’hui sérieusement examiner si une ventilation naturelle est possible. Cela concerne en particulier les salles de classes, les vastes bureaux et les salles de réunion. Les ouvertures nécessaires pour la ventilation naturelle devraient être dans ce cas si grandes, que la protection contre le bruit ou le confort thermique ne peuvent souvent plus être assurés. A contrario, la qualité de l’air ambiant chute rapidement pour atteindre une valeur inacceptable lorsque ces ouvertures sont fermées. 3.2.1 Aération par les fenêtres L’aération naturelle est complexe car elle est influencée, outre par la géométrie du bâtiment (taille et situation des fenêtres), par les conditions météorologiques et le comportement des utilisateurs. La ventilation naturelle automatique de bâtiments importants est donc dimensionnée grâce à des programmes de simulations et contrôlée par des systèmes d’automation du bâtiment. La ventilation naturelle à commande manuelle peut cependant être conçue sur la base de valeurs indicatives. Pour les bâtiments d’habitations des données figurent dans le cahier technique SIA 2023 [4]. Ces valeurs indicatives pour la section des ouvertures de ventilation (voir figure 1) reposent sur le fait que l’aération par les fenêtres est utilisée pour le refroidissement nocturne. Le renouvellement atteint ainsi la nuit en été un taux de deux à trois volumes par heure. Cette configuration pour le refroidissement nocturne est également suffisante pour obtenir durant toute l’année une bonne qualité hygiénique de l'air avec une ventilation sporadique. Les données concernant les surfaces d’ouvertures libres pour l’aération se basent sur une géométrie habituelle des fenêtres. Ce qui signifie en particulier que des ouvertures situées jusqu’à environ 20 cm du plafond
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suffisent: les valeurs basses de la figure 1 sont valables pour des ouvertures étroites et hautes (rapport entre hauteur et largeur > 2). Pour des volets d’aération avec une faible hauteur et une grande largeur, (par ex. puits de lumière, coupoles lumineuses) les valeurs supérieures s’appliquent. Les valeurs sont entendues comme des sections libres. Lors d’éventuelles protections contre les intempéries ou moustiquaires, les surfaces d’aération doivent être agrandies de manière inversement proportionnelles à la section libre de la grille. Aucune valeur indicative ne figure dans les normes pour les bâtiments non résidentiels. Mais des directives figurent en partie dans les règlements de construction. Lorsque de telles indications font défaut, il est recommandé d’utiliser des valeurs supérieures d’environ 50 % à celles prévues pour les logements. Pour les locaux avec un grand nombre d’occupants et les hauts ratios d’air neuf correspondants, hormis la taille des fenêtres, la configuration des locaux joue également un rôle. Afin d’atteindre une ventilation traversante de la pièce, le rapport entre la profondeur et la hauteur ne devrait pas dépasser les valeurs de la figure 1. 3.2.2 Installations d’air repris (extraction d’air) Puisque qu’elles ne nécessitent pas de gaines d’alimentation, les installations d’air repris (d’extraction) représentent, particulièrement dans les rénovations, une alternative à la ventilation douce. Si de l’air est extrait, de l’air de substitution doit pouvoir entrer. Les installations d’extraction doivent donc être munies de bouches d’air neuf (ALD). En raison de la protection contre le bruit, la contamination/filtration, la dépression et le confort thermique, les bouches d’air neuf ne sont pas que de simples trous dans une paroi, mais sont des composants bien plus complexes. La conception et la réalisation d’installations d’air repris sont au moins aussi exigeantes que pour les autres installations de ventilation. Des indications à ce sujet sont données à la figure 1. Cela signifie également que des prestations de conception doivent être fournies, et rémunérées en conséquence. Air repris des cuisines La reprise d’air des cuisines fonctionne en général indépendamment de la ventilation des logements. Elle peut cependant influencer la qualité de l’air également en dehors de la cuisine. Les hottes à extraction rejettent l’air vicié de la cuisine directement à l’extérieur. Comme toutes les installations d’extraction, elles nécessitent en principe des dispositifs permettant le renouvellement. Dans le cas contraire, les foyers peuvent être perturbés et l’air de remplacement s’infiltre par un parcours non souhaitable du point de vue de l’hygiène (gaine d’installation, refoulement de l’extraction des WC, logement voisin, etc.).
Qualité de l’air dans les locaux
Dans les hottes à recirculation, des filtres à graisse et à charbon actif purifient l’air. La vapeur reste cependant dans la pièce et doit être évacuée par une autre ventilation (par ex. par les fenêtres ou via l’aération douce). Aucun filtre ne peut éliminer 100 % des composés volatils et une faible part des odeurs retournent ainsi dans la pièce. Lors de la cuisson des aliments, surtout lors de grillades ou de fritures, des particules fines sont émises [15] auxquelles s’ajoutent celles de la combustion dans le cas de cuisinières à gaz. La hotte doit donc présenter une efficacité de captage très élevée. Les exigences et des indications sur l’extraction de l’air des cuisines figurent dans le cahier technique SIA 2023, chiffre 4.3.7 [4] et dans ‹Aération douce – étude d’installations de ventilation simples dans les logements› [10] au chapitre 10 (en allemand). 3.2.3 Aération douce L’aération douce s’est bien établie en Suisse. La qualité des installations réalisées présente cependant encore certaines fluctuations et il faut prendre garde dans ce cadre à respecter en tous cas les exigences du cahier technique SIA 2023 [4]. Des informations détaillées et des conseils figurent également dans ‹Aération douce – étude d’installations de ventilation simples dans les logements› [10]. Une introduction succincte et des check-lists figurent dans la brochure gratuite ‹Garantie de performance, aération douce› de SuisseEnergie [17]. 3.2.4 Nettoyage des installations de ventilation Des craintes existent en partie que les conduits de ventilation se salissent pendant le fonctionnement et qu’ils représentent ainsi un risque pour l’hygiène. En pratique, lorsque des salissures ont été constatées, celles-ci sont issues avant tout de la phase de chantier. Elles peuvent être évitées par un montage soigné, un contrôle et un nettoyage final avant la mise en service. Lors d’une prise d’air extérieure adéquate munie d’un filtre F7, il n’y a aucune raison que les conduits de ventilation ne se salissent lors de l’exploitation. Un contrôle par échantillonnage est néanmoins recommandé à intervalles de quelques années. Il en va différemment des conduits d’évacuation: tant pour les installations d’air repris que pour l’aération douce, ces conduits subissent une contamination qui nécessite leur nettoyage tous les cinq à dix ans. Les salissures ne posent en règle générale pas de problème du point de vue de l’hygiène, mais le fonctionnement de l’installation peut être affecté. Dans le cadre d’un contrôle général, les conduits d’évacuation devraient être contrôlés par échantillonnage tous les trois ans.
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Figure 1 Indications sur la ventilation manuelle par les fenêtres, les systèmes à extraction et l’aération douce.
Système
Qualité de l’air dans les locaux
Aération par les fenêtres
Hygiène et qualité de l’air
Dans les situations avec une pollution importante de l’air extérieur (particules fines) ou dans les logements de personnes allergiques au pollen, une aération par les fenêtres seules n’est pas recommandée. Des exigences quantitatives figurent dans la norme SIA 382/1 [3].
Bruit
Dans les lieux bruyants, une aération uniquement par les fenêtres n’est pas recommandée. Des exigences quantitatives figurent dans la norme SIA 382/1 [3].
Débit d’air et circulation
Surface libre des ouvrants de ventilation dans les bâtiments d’habitation: aération sur un seul côté min. 2–3 % de la surface au sol aération traversante min. 1–2 % de la surface au sol Rapport maximal entre la largeur du local L et sa hauteur H: aération sur un seul côté: L/H < 2,5 aération traversante: L/H < 5,0
Energie
Une récupération de chaleur n’est pas possible. Le débit d’air neuf dépend fortement de l’utilisateur.
Mise en service et exploitation
Informations et instructions sur: Prévention de dommages dus à l’humidité Prévention de pertes thermiques élevées par l’aération
Légende: Air neuf
Des fenêtres constamment ouvertes (en particulier les basculantes) conduisent, par ex. dans les immeubles de logements, à des pertes thermiques supérieures aux valeurs standard de la norme SIA 380/1 [6].
Air fourni
Dans les bâtiments d’habitation et les autres affectations, une aération par les fenêtres efficace requiert une sensibilisation régulière des utilisateurs.
Zone de transit
Air repris
Air rejeté
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Installation d’extraction (à air repris)
L’humidité des salles d’eau et de la cuisine est évacuée de manière fiable, ce qui évite les dommages, particulièrement pour les bâtiments existants.
Dans les lieux avec air extérieur pollué, les filtres F7 sont requis également pour les installations à air repris. Seuls certains types de bouches d’entrée d’air peuvent être équipés d’un tel filtre et respectent ainsi les exigences de dépression admissible.
Qualité de l’air dans les locaux
Installations d’aération douce
L’humidité des salles d’eau et de la cuisine est évacuée de manière fiable, ce qui évite les dommages, particulièrement pour les bâtiments existants.
L’approvisionnement en air frais ne doit pas avoir lieu au niveau du sol ou dans des sauts-de-loup. Pour les maisons individuelles, la hauteur sera d’au moins 0,7 m et, selon la situation, de 1,5–3 m pour les immeubles de logements. L’air fourni doit disposer d’un filtre de la classe F7 ou supérieure.
La dépression ne doit pas conduire à augmenter la concentration de radon.
L’ensemble des éléments de l’installation doivent pouvoir être nettoyés.
En raison de la dépression, des appareils à combustion par ex. des poêles à bois ne devraient pas se trouver dans les logements.
Les infiltrations dues à la dépression peuvent s’écouler par des voies problématiques du point de vue de l’hygiène (zone d’installations, cave, appartement voisin, etc.)
La situation des bouches d’entrée d’air ne peut être choisie et elles se trouvent parfois sur une façade orientée vers la rue ou ensoleillée. En été, les bouches peuvent alors laisser de l’air neuf très chaud pénétrer dans le bâtiment.
L’ensemble des éléments de l’installation doivent pouvoir être nettoyés, y c. les bouches d’entrée d’air.
L’isolation phonique de l’enveloppe du bâtiment est dégradée par les bouches d’entrée d’air. Il faut donc vérifier pour les nouvelles constructions et les rénovations que les exigences de la norme SIA 181 [2] puissent être remplies. Dans les lieux bruyants, comme les rues fréquentées, une installation à air repris n’entre donc pratiquement pas en ligne de compte.
L’aération douce offre une bonne protection contre le bruit extérieur et entre donc en ligne de compte pour les lieux bruyants.
Le niveau de pression acoustique de la ventilation ne doit pas excéder 25 dB(A) dans les pièces de séjour et les chambres à coucher.
On constate que les débits sont surdimensionnés pour de nombreuses installations. Celles-ci sont donc plus chères, émettent plus de bruit, et demandent plus d’énergie. De plus, l’humidité baisse en hiver, ce qui n’est pas souhaitable. Les débits d’air devraient être dimensionnés selon les exigences de la SIA, c’est-à-dire ni trop élevés ni trop faibles.
Dans les zones de séjour/salle à manger/cuisine, de l’air ne devrait pas être fourni. Des études ont montré que les zones ouvertes sont suffisamment ventilées [11]. Des aérations douces peuvent donc être mises en œuvre de manière simple et économique sans nuire à la qualité de l’air intérieur.
Une récupération de chaleur de l’air repris vers l’air fourni n’est pas possible. A la rigueur la chaleur de l’air repris peut assister le chauffage ou être exploitée par une pompe à chaleur pour l’eau chaude sanitaire.
La récupération de chaleur permet de transférer environ 80 % de la chaleur de l’air repris à l’air fourni.
La dépression augmente les infiltrations, ce qui est un désavantage du point de vue énergétique.
Pour un débit d’air de 100 m3/h la puissance du ventilateur ne devrait pas excéder 35 W. De cette manière le rapport entre l’énergie thermique épargnée et la consommation d’électricité est d’environ 7.
Avant la mise en service l’installation doit être contrôlée quant à sa propreté et nettoyée si nécessaire.
Pour tous les types d’installations de ventilation, également pour l’aération douce des logements individuels, les débits d’air doivent être réglés, mesurés et consignés dans un procès-verbal.
Le maître d’ouvrage doit recevoir une documentation avec la description technique de l’installation, le mode d’emploi et le planning de l’entretien.
Le système ne fonctionne plus lorsque les fenêtres sont ouvertes.
La fonction de l’aération douce n’est pas altérée par les fenêtres ouvertes. Si les fenêtres restent cependant continuellement ouvertes, la récupération de chaleur diminue.
Les utilisateurs doivent être informés. Lors du changement de locataires, ces informations peuvent être fournies par le concierge ou un administrateur.
Les utilisateurs doivent être informés. Lors du changement de locataires, ces informations peuvent être fournies par le concierge ou un administrateur.
La dépression dans le logement ne doit pas excéder 4–5 Pa. En raison des infiltrations dues à la dépression, le débit mécanique de l’air repris sera d’environ 30 % supérieur au débit des bouches d’entrée d’air.
Les installations d’air repris ne fonctionnent qui si la hauteur libre de la zone concernée n’excède pas deux étages ou 6 m.
Le besoin énergétique pour l’aération est environ un tiers inférieur à celui de l’aération douce.
Les bouches d’amenée d’air et les filtres intégrés doivent être régulièrement contrôlés et entretenus. Cette mission ne peut être assurée par le locataire, ce qui signifie qu’il est nécessaire d’accéder à chaque chambre une à deux fois par année.
Le besoin de nettoyage des conduits de ventilation n’est pas significativement plus faible que pour l’aération douce. Les coûts de matériel et de main d’œuvre pour changer les filtres sont par contre nettement plus élevés. Dans l’ensemble, les coûts d’entretien des installations d’air repris sont plus élevés que ceux de l’aération douce.
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Qualité de l’air dans les locaux
Origine et effets de la pollution de l’air intérieur
Une bonne qualité de l’air intérieur signifie que l’air est perçu comme frais et qu’il n’est pas contaminé par des odeurs désagréables ou des polluants. Il est ainsi possible de distinguer entre la dimension sensorielle (perception) et toxicologique (toxicité). En cas de problèmes et de plaintes liés à l’air ambiant, la perception figure très souvent au premier plan, en raison d’odeurs inconnues ou dérangeantes dues en général aux composés organiques volatils (COV), souvent en relation à une ventilation déficiente. La
problématique de la ventilation et des COV, issus des matériaux de constructions, représente donc une des pierres angulaires de la présente publication. D’un point de vue sanitaire cependant, d’autres polluants de l’air intérieur sont également importants. Cet aspect doit être considéré d’une manière appropriée pour une construction saine.
4.1 Gaz issus des processus de combustion Lorsque l’on parle de pollution de l’air, on pense en général aux pots d’échappement et aux cheminées. Dans les faits, la pollution de l’air extérieur par les gaz d’échappement issus d’un processus de combustion représentent toujours un problème de santé publique. Ces gaz d’échappement contiennent un nombre important de composants toxiques, parmi lesquels le monoxyde de carbone (CO), les oxydes d’azote (NOx) et les particules fines provenant de la combustion, telles les particules de suies cancérigènes, particulièrement problématiques. Chaque année en Suisse se sont ainsi 3700 décès prématurés qui sont imputables à la pollution de l’air, principalement en relation aux maladies respiratoires et cardiovasculaires, et pour 300 cas, au cancer du poumon. Si des processus de combustion ont lieu à l’intérieur, les gaz de combustion représentent la pollution de l’air la plus néfaste pour la santé. Dans les pays en voie de développement ou émergeants, la cuisson et le chauffage à l’aide de combustibles solides constituent un péril sanitaire important pour la population. Heureusement, ce risque est en grande partie écarté dans nos habitations avec les cuisinières électriques et les chauffages centraux confinés. Nous ne pouvons cependant pas échapper dans nos logements à la pollution de l’air extérieur par le trafic, le chauffage et la combustion, car il y a toujours un échange d’air entre l’intérieur et l’extérieur – échange qui doit avoir lieu sous peine d’étouffer ou d’être malade à cause d’un séjour prolongé dans l’air vicié. Dans des bâtiments dotés d’installations de ventilation, cet impact peut être réduit si l’air frais est aspiré dans une zone adéquate, et si des filtres adaptés permettent d’éliminer une partie des particules fines (voir section 3.2).
La fumée du tabac représente toujours une source importante de gaz de combustion à l’intérieur. Si on fume dans une pièce, l’air intérieur est pollué par une quantité considérable de particules fines, de CO, NOx et d’innombrables substances organiques. La pollution en particules fines dans une pièce fumeur peut atteindre un multiple de celle d’une rue urbaine fortement fréquentée. Il est cependant aisé de s’en prémunir en ne fumant pas à l’intérieur. Lors de l’utilisation d’appareils de chauffage décentralisés (par ex. poêle suédois) et de cheminées, les conduits d’évacuation des gaz de combustion (conduits de fumée) doivent être étanches vers les locaux, et posséder un tirage suffisant. Un foyer en fonction doit par ailleurs toujours être alimenté suffisamment en air de combustion. Ce n’est pas une évidence pour les enveloppes actuelles étanches, et avec des systèmes d’air repris, la fumée de la cheminée ou du fourneau peut même être aspirée dans le logement. L’idéal est donc une amenée directe d’air extérieur, indépendante de la ventilation, qui doit être intégrée au principe de ventilation (voir section 3.1.4). Le fonctionnement des fourneaux et l’étanchéité des conduits de fumée doivent par ailleurs être régulièrement contrôlés.
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Qualité de l’air dans les locaux
4.2 Le radon – le risque de cancer du poumon le plus élevé à l’intérieur Le radon est un gaz rare radioactif naturel qui se forme dans le sol lors de la désintégration de l’uranium. En tant que gaz émanant du terrain, il est très mobile et peut s’infiltrer dans les constructions par des inétanchéités dans les fondations et les niveaux souterrains. Quelques régions de Suisse à l’image du Tessin, des Grisons ou du Jura, ont un risque de radon élevé, et il y existe un nombre plus important de maisons fortement contaminées que dans d’autres régions. Mais même dans les communes avec un faible risque, certaines habitations peuvent néanmoins présenter une concentration élevée. Seule une mesure peut dissiper le doute. Des matériaux de construction minéraux peuvent en partie également émettre du radon, mais ils ne contribuent que de manière limitée à la contamination de l’air intérieur. Des collections de minéraux peuvent éventuellement aussi poser problème. Le radon en lui-même n’est pas le problème – il est inodore, insipide, non toxique et il est expiré sans subir de modification. Il n’occasionne aucun symptôme tel qu’irritation des muqueuses, maux de tête, nausées, etc. Mais comme il possède une courte période de demi-vie, le gaz infiltré se désintègre à l’intérieur et des produits de désintégration radioactifs solides sont alors générés et inhalés et se déposent dans les poumons. Ils irradient alors les alvéoles, et affectent le matériel génétique pulmonaire, ce qui peut conduire au cancer du poumon. Il n’y a pas d’effet de seuil pour cette action, et donc pas de concentration ‹sûre›. Le risque de cancer du poumon lié au radon est très élevé en comparaison d’autres substances cancérigènes, et ceci dès les concentrations moyennes habituelles dans les logements. Le radon est, après le tabac, la cause principale de cancer du poumon en Suisse et l’on estime que 200 à 300 décès par cancer du poumon peuvent lui être imputés chaque année.
Figure 2 Perméabilité d’un bâtiment et effet de cheminée.
Le radon est le seul polluant de l’air pour lequel il existe en Suisse des valeurs limites contraignantes (en raison des durées de séjour différentes, de 1000 Bq/m3 pour les logements à 3000 Bq/m3 sur les lieux de travail) et une valeur indicative pour les nouveaux bâtiments (400 Bq/m3). En raison du risque élevé, l’OMS recommande de maintenir la concentration en dessous de 100 Bq/m3 et de fixer la valeur maximale admise par la réglementation à 300 Bq/m3. Il est prévu de reprendre cette recommandation internationale dans l’ordonnance sur la radio protection. L’OFSP recommande de ne pas dépasser une concentration de 300 Bq/m3 dans les locaux habités et de tendre à des niveaux inférieurs dans les nouveaux bâtiments, les réhabilitations et les rénovations. Un facteur déterminant de la contamination au radon d’une maison est la perméabilité du bâtiment au gaz émanant du sol dans la zone de fondation ainsi qu’au travers de la maçonnerie en contact avec le terrain. Les possibilités d’infiltrations existent à travers les fissures et les jointures ainsi que dans les ouvertures pour le passage des câbles et des conduites. Le radon est aspiré dans la cave par dépression dans la maison (effet de cheminée). Par conséquent, les conditions de ventilation sont un facteur clé de l’exposition au radon: lors d’enveloppes, de portes et de fenêtres étanches, il y a un faible échange d’air, et la concentration de radon augmente. Dans les installations de ventilation, les débits d’air peuvent être en outre non équilibrés – plus d’air repris que d’air fourni – ce qui accroît la dépression au niveau de la cave, amenant ainsi une quantité supérieure de radon à être aspirée dans la maison. L'exposition au radon peut être minimisée par des mesures préventives lors de la construction. Fondamentalement plus l’enveloppe du bâtiment située contre le terrain est étanche, plus faible est le risque lié au radon. Les mesures de précaution pour les nouveaux bâtiments sont les suivantes: protection durable contre la pénétration de l’eau et de l’humidité passages étanches des conduites à travers les murs en contact avec le terrain mesure d’étanchéité entre les caves et les parties habitées; les escaliers extérieurs sont à privilégier prise en compte du radon dans le principe de ventilation (par ex. puis canadien étanche, légère surpression). L’Office fédéral de la santé publique a émis des recommandations pour des mesures aussi bien pour les nouvelles constructions que pour les rénovations (voir Office fédéral de la santé publique [15]).
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Qualité de l’air dans les locaux
4.3 Contamination de l’air par des agents biologiques: problème des allergènes et des moisissures Une allergie est une réaction excessive du système immunitaire à des substances en soi inoffensives. Dans ce cas, une sensibilisation se développe lors du premier contact, qui peut provoquer à chaque contact ultérieur avec la même substance une forte réponse immunitaire, qui s’exprime par des conjonctivites et un coryza (regroupés sous le terme de rhume des foins) de l’asthme ou de l’eczéma. Les allergies les plus importantes résultent de réactions à des composés organiques (il s’agit souvent de protéines): près de 13 % de la population suisse sont sensibles au pollen de graminées et 8 % au pollen de bouleau. Comme allergène typique à l’intérieur on trouve les acariens (9 %), les chiens et les chats (env. 4 resp. 3 %) ainsi que les moisissures (de un à plusieurs %, les données manquant en raison de leurs types innombrables). Ces allergies ont en commun de provoquer une réaction en l’espace de quelques minutes. Les moisissures sont un cas particulier car elles provoquent le plus souvent des inflammations des voies respiratoires analogues à des refroidissements, plutôt que des allergies proprement dites (voir Office fédéral de la santé publique [15]). Lors d’expositions à des concentrations élevées de substances irritantes, telles que le formaldéhyde ou toute une série de COV, une réaction rapide des yeux et du nez peut parfois se produire comme pour le rhume des foins; il ne s’agit pas dans ce cas d’allergies mais d’effets irritants non spécifiques aux muqueuses. Pour les allergiques et les asthmatiques, les maux existants peuvent cependant être amplifiés. Les allergies aux produits chimiques sont des allergies de contact au premier chef, qui s’expriment, par un eczéma de un à trois jours après le contact. A l’exception du nickel que l’on retrouve dans de nombeux bijoux, les allergies de contact sont souvent liées au monde du travail, car en général un fort contact initial est nécessaire. Si l’existence d’une allergie aux animaux domestiques peut être gérée par l’utilisateur, des mesures lors de la construction permettent de réduire la contamination par des acariens ou les moisissures allergènes.
Les acariens se nourrissent entre autres de squames humaines et animales, et apprécient particulièrement les conditions chaudes et une humidité de l’air supérieure à 50 %. C’est pourquoi ils préfèrent vivre dans les matelas, les couettes, les meubles rembourrés, les tapis, les rideaux et les cages d’animaux. Les moisissures se développent sur tous les matériaux qui sont suffisamment humides durant une longue période. On les trouve souvent sur les parois extérieures froides, où l’air chaud humide condense, et dans les locaux présentant une forte humidité comme par exemple les sanitaires. L’humidité est donc la variable clé pour la croissance des acariens et des moisissures et pour leur contamination allergène des locaux. Dans les pièces sèches les acariens ne se multiplient que lentement et sur des matériaux secs aucune moisissure ne peut se développer. L’humidité que nous rejetons lors de la respiration, la cuisine, la douche, etc. peut être éliminée efficacement pendant les périodes froides par l’aération. Une bonne ventilation évite une humidité de l’air trop élevée et contribue ainsi à maintenir une faible contamination par les acariens. Couplée avec une isolation thermique performante, elle empêche en outre la formation d’eau de condensation et de dommages par moisissures.
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Qualité de l’air dans les locaux
4.4 Composés organiques volatils (COV) et aldéhydes Un grand nombre de composés organiques différents se trouvent dans l’air des locaux. Il s’agit de substances chimiques possédant un squelette carboné, qui peut contenir des éléments comme l’oxygène, l’azote, le souffre ou le phosphore. La variété des substances est énorme, tout comme leurs propriétés physico-chimiques et toxicologiques. Ces composés organiques proviennent de différentes origines. Selon la substance, les principales sources à l’intérieur des bâtiments sont les matériaux de construction, d’aménagement intérieur et les produits de nettoyage. Une subdivision grossière entre les substances selon leur volatilité est utile pour préciser le niveau de contamination de l’air intérieur. Comme valeur de référence, le point d’ébullition peut être utilisé. Les substances avec un faible point d’ébullition sont presque uniquement présentes sous forme gazeuse. Les composés très volatiles sont par ex. le formaldéhyde, le propane, le dichlorométhane (décapant); parmi les composés volatils on trouve le butanol (solvant), le limonène (parfum), l’hexanal (produit de réaction des huiles siccatives). Plus le point de vaporisation est élevé, plus la part volatile est faible; des substances difficilement volatiles ne se retrouvent que lentement et dans une moindre mesure dans l’air intérieur, la grande majorité se situant dans les matériaux ou sur les surfaces ou encore dans la poussière. Formaldéhyde Le formaldéhyde, un gaz incolore à l’odeur piquante, est le plus connu des polluants intérieurs (voir Office fédéral de la santé publique [15]). Les sources les plus importantes sont les résines formaldéhydes, qui sont utilisées avant tout comme liants dans les produits dérivés du bois. Ces résines se désintègrent lentement et émettent ainsi continuellement du formaldéhyde. D’autres sources sont les colles sur une base de formaldéhyde (comme certaines colles pour placage), des conservateurs dans les peintures et enduits à base aqueuse, mais aussi la fumée de cigarette. Une contamination élevée au formaldéhyde de l’espace intérieur conduit à l’irritation des muqueuses des yeux ou des voies respiratoires supérieures, avec pour consé-
quences des symptômes tels que brûlures des yeux, nez qui coule ou nez bouché, souvent accompagnés de maux de tête, de fatigue et de malaise. Les concentrations de formaldéhyde dans l’air extérieur se situent en général en dessous de 5 µg/m3. Dans l’air intérieur des logements, des valeurs de concentration moyenne hebdomadaire de près de 30 µg/m3 sont mesurées actuellement (valeur médiane, pas de pointe), et des dépassements des valeurs indicatives n’ont plus lieu que dans des cas particuliers. Dans les nouvelles constructions et après des rénovations, les concentrations peuvent être cependant nettement supérieures, et des dépassements des valeurs indicatives existent encore. L’OFSP a recommandé une valeur indicative de concentration de 0,1 ppm (= 0,12 mg/m3 resp. 125 µg/ m3) de formaldéhyde dans l’air des locaux, dont le dépassement rend des mesures ou un assainissement nécessaires. Un risque cancéreux ne doit cependant pas être craint pour ces concentrations, car l’effet cancérigène du formaldéhyde présente un seuil qui se situe bien au-dessus des valeurs indicatives. L’OMS a recommandé et fixé dans ses lignes directrices une valeur d’exposition de 30 minutes de 0,1 mg/m3 pour la qualité de l’air des locaux (2010), car cette valeur permet en effet de protéger contre les risques de maladies chroniques, et en particulier contre le cancer. Cette valeur est, à l’arrondi près, conforme aux valeurs préconisées par l’OFSP.
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Composés organiques volatils (COV) Selon l’OMS, sont désignés comme COV des composés organiques dont le point d’ébullition se situe entre 50 et 240 °C, resp. entre 100 et 260 °C pour les substances polaires. La définition des COV est légèrement différente dans l’Ordonnance sur la taxe d’incitation sur les composés organiques volatils (OCOV) puisque celle-ci considère comme COV les composés organiques dont la pression de vapeur est au minimum de 0,1 mbar à 20 °C ou dont le point d'ébullition se situe au maximum à 240 °C pour une pression de 1013,25 mbar. Dans la directive européenne 2004/42/EG (dite Directive ‹Decopaint›), tout composé organique dont le point d'ébullition initial, mesuré à la pression standard de 101,3 kPa, est inférieur ou égal à 250 °C est considéré comme COV. Ces deux dernières définitions comprennent également les composés organiques très volatils. Les COV peuvent provenir de plusieurs sources. Dans ce cadre, les matériaux de construction et le mobilier neufs ont une importance particulière; la contamination de l’air intérieur par des COV est en effet nettement plus élevée dans les nouvelles constructions et les rénovations. Les charges les plus élevées proviennent des aménagements intérieurs. Les paramètres suivants figurent au premier plan: les sources avec de grandes surfaces comme les revêtements de sol et de parois (mais également les armoires encastrées, les meubles de cuisine, etc.) les matériaux ‹humides› qui doivent sécher et durcir sur place comme les chapes, les colles, les masses d’étanchéité et les enduits. Les solvants organiques représentent la première source de contamination de l’air ambiant par les COV (par ex, substances des groupes alcane, isoalcane, hydrocarbures aromatiques, les éthers de glycol moins volatils ou les terpènes dans les solvants végétaux). Cependant il y a aussi d’autres substances volatiles (par ex. agents d’étalement, antimousse, etc.), les monomères résiduels de matières plastiques (maillon restant de chaînes moléculaires) et produits volatils résultant du séchage par oxydation des résines (laques alkydes), des résines naturelles et des huiles en cours de séchage (huile pour bois, pour le sol). Les émissions typiques dans ce cas sont des aldéhydes élevés comme l’hexanal ou les groupes carboxyles – qui donnent par exemple au linoléum son odeur caractéristique.
Qualité de l’air dans les locaux
Outre les matériaux de construction, les meubles et les nouveaux équipements amenés par l’utilisateur sont des sources de COV. La contamination par des matériaux de construction neufs ou des meubles se réduit néanmoins avec le temps. Après quelques mois ce sont les sources liées à l’utilisation, par exemple les produits de nettoyage et d’entretien, les déodorants, les produits de bricolages, la fumée, etc. qui dominent dans les causes de contamination de l’air intérieur par les COV. L’habitant a donc un impact significatif sur la contamination de son logement par les COV. Dans certains cas, des contaminations des locaux par les COV provenant de l’extérieur peuvent se révéler déterminantes. C’est le cas par exemple pour la pollution au benzène de logements se trouvant à proximité de stations-service ou pour la diffusion de l’air vicié des garages (garages souterrains ou intégrés) et les charges d'hydrocarbures chlorés provenant des nettoyants chimiques, en particulier dans les bâtiments à usage mixte. 4.4.1 Propriétés dangereuses et risque sanitaire En raison de la diversité des substances organiques et de leurs propriétés, des affirmations telles que ‹les COV sont dangereux› n’ont pas de sens, car il y a parmi eux des substances inoffensives et des substances aux propriétés dangereuses. La question cruciale pour le risque sanitaire en fin de compte est de savoir si et à quel niveau on est exposé à une substance, car pour dangereuse que soit cette dernière – si elle ne peut pas entrer dans le corps, elle ne peut pas y causer de dégâts, et ne constitue pas par conséquent un risque sanitaire. Le lion dans le zoo reste un prédateur dangereux, mais n’incarne aucun risque pour les visiteurs, alors que si celui-ci se trouve dans votre appartement, il représente un risque aigu. Au contraire, des substances inoffensives peuvent présenter un risque si l’on est soumis à une exposition extrêmement forte: trois cuillères à soupe de sel ingérées en une fois peuvent s’avérer fatales. Une distinction entre substances ‹naturelles› et ‹synthétiques› n’est pas non plus pertinente en termes de toxicité et de risque sanitaire, car toutes deux peuvent être inoffensives ou dangereuses.
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4.4.2 Diversité et évaluation sanitaire de la contamination par les COV (COVT) En général, la pollution par des COV individuels dans l’air de locaux utilisés normalement se situe largement en dessous des valeurs toxicologiques critiques et les valeurs indicatives des substances individuelles ne sont dépassées qu’en de rares cas. Parmi les centaines voire les milliers de substances qui peuvent avoir une importance dans l’air, on ne possède les valeurs toxicologiques permettant une bonne évaluation du risque que pour un faible nombre. C’est pourquoi lors de l’appréciation de la contamination de l’air intérieur par les COV une évaluation globale est également effectuée. Pour cette somme des substances individuelles, le terme de teneur totale en composés organiques volatils COVT (total volatile organic compounds) s’est imposé. La valeur COVT peut être utilisée comme un indicateur approximatif de la qualité de l’air ambiant relative au COV. Il ne s’agit pas dans ce cas d’une évaluation toxicologique, mais cet indicateur a au moins une certaine valeur en termes d'effets sensoriels des mélanges de COV, comme les nuisances olfactives, les sensations d’irritation des yeux et des voies respiratoires supé-
Figure 3 Indicateur COVT lors de l’évaluation de l’air intérieur.
Qualité de l’air dans les locaux
rieures et leurs symptômes d’accompagnement non spécifiques, tels que maux de tête, fatigue, malaise. Aussi bien des études expérimentales que des mesures sur le terrain ont montré que plus la valeur COVT est haute, plus le risque de plaintes au sujet d’un mauvais air ambiant et de maux non spécifiques est élevé. Cette relation n’est pas vérifiée en toute circonstance. Ainsi un haut taux de COVT ne conduit pas forcément à des plaintes, alors qu’elles peuvent être émises pour des niveaux de COVT faibles lors de la présence de certaines substances particulièrement agressives ou odorantes. Il existe aujourd’hui des règles métrologiques qui indiquent la façon dont la valeur COVT doit être déterminée. Des mesures fiables des COV sont assez contraignantes, et les valeurs COVT présentent en comparaison une marge d’erreur plus importante et devraient donc être indiquées en mg/m3, plutôt qu’en µg/m3. La recommandation de la commission pour l’hygiène de l’air ambiant en Allemagne (IRK-AOLG) est en l’état des connaissances un indicateur fiable pour évaluer la qualité de l’air intérieur grâce à la valeur COVT (voir figure 3).
Niveau
Indicateur COVT lors de l’évaluation de l’air intérieur
1
Des valeurs de COVT jusqu’à 0,3 mg/m3 ne sont pas préoccupantes d’un point de vue sanitaire pour autant qu’aucunes valeurs indicatives ne soient dépassées. Ces premières sont désignées comme ‹valeurs cibles› (domaine de prévoyance sanitaire) et peuvent être respectées dans les locaux, après un délai suffisant suivant une nouvelle construction ou une rénovation.
2
Des valeurs COVT situées entre > 0,3 et 1 mg/m3 ne sont pas encore préoccupantes d’un point de vue de sanitaire pour autant qu’aucunes valeurs indicatives ne soient dépassées. Cette game de concentrations correspond par exemple à des solvants non encore complètement ventilés et traduisent la nécessité d’une ventilation renforcée.
3
Des valeurs COVT comprises entre > 1 et 3 mg/m3 sont considérées comme suspectes d’un point de vue sanitaire et valent comme limite supérieure sur une durée limitée (< 12 mois) pour des locaux destinés à un séjour de longue durée. Pour des locaux scolaires, de bureaux ou d’habitation, qui n’ont pas été récemment rénovés ou aménagés, une concentration de COVT de 1 mg/m3 ne devrait pas être dépassée sur une longue période dans des conditions normales d’utilisation. De telles valeurs doivent être interprétées comme une indication d’une source de COV supplémentaire, le cas échéant non souhaitée. Le dépassement de valeurs de référence qui auraient une importance sanitaire devrait être vérifié. Une étude toxicologique est recommandée au moins pour la substance avec la plus forte concentration. La nouvelle mesure de contrôle de la qualité de l’air intérieur a lieu dans des conditions normales d’utilisation.
4
Des valeurs comprises entre > 3 et 10 mg/m3 sont évaluées comme préoccupantes d’un point de vue sanitaire. Les locaux, pour autant qu’il n’existe pas d’alternative, ne devraient être utilisés que temporairement (un mois au maximum) et en parallèle à des mesures de ventillation régulières et renforcées. Une étude toxicologique devrait être menée sur des substances individuelles ou des groupes de substances. La nouvelle mesure de contrôle de la qualité de l’air intérieur a lieu dans des conditions normales d’utilisation. La concentration devrait être réduite après un mois en dessous de 3 mg/m3.
5
Les valeurs COVT comprises entre > 10 et 25 mg/m3 sont classées comme inacceptables d’un point de vue sanitaire. L’utilisation des locaux est en général proscrite, un séjour temporaire journalier (de moins d’une heure) en parallèle à des mesures de ventilation régulières et renforcées est tolèrable. Lors de valeurs > 25 mg/m3 il faut s’abstenir de toute exploitation. La nouvelle mesure de contrôle de la qualité de l’air intérieur a lieu dans des conditions normales d’utilisation.
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4.4.3 Réaction aux odeurs Pour beaucoup de COV, le seuil de perception olfactive se situe à un niveau qui ne présente encore aucun effet toxique. Ces odeurs peuvent être perçues comme agréables ou au contraire représenter une gêne; elles peuvent déclencher des émotions, appeler des souvenirs positifs ou négatifs voir influencer le comportement. Elles peuvent par exemple avoir un effet relaxant ou excitant. Les odeurs peuvent déclencher au-delà des symptômes physiques non spécifiques comme des nausées, des maux de têtes, et même des irritations subjectives. Ces maux ne sont alors pas le résultat d’une action directe des substances sur les organes, mais une réaction du corps au stress provoqué par le stimulus de l’odeur (signal des récepteurs de l’odorat dans le nez). La réaction aux odeurs peut être très différente d’un individu à l’autre. L’évaluation des odeurs est par conséquent très compliquée. Seule la concentration à partir de laquelle un parfum est perçu est une donnée exploitable (valeur seuil de l’odeur). Dans la construction et le choix des matériaux, des problèmes peuvent être évités, si des matériaux neutres d’un point de vue olfactif sont choisis ou si lors de la sélection d’un matériau avec une odeur typique, comme par exemple le linoléum, le choix est arrêté par ou d’entente avec l’utilisateur.
Qualité de l’air dans les locaux
Digression sur l’odeur du bois L’odeur du bois est un exemple bien connu. L’odeur naturelle typique du bois est un mélange d’un certain nombre de COV (principalement des terpènes, des aldéhydes, de l'acide acétique). L’odeur est perçue même à de faibles concentrations de ces substances, qui ne présentent alors aucun problème de toxicité et donc aucun danger pour la santé. Des contaminations significatives d’un point de vue toxicologique ne sont pratiquement jamais atteintes dans les locaux. Le parfum du bois frais est largement perçu comme agréable, et peut avoir de ce fait un effet positif sur le bien-être. Les informations sur les odeurs peuvent influencer fortement la réponse de l’utilisateur. Des personnes qui en raison d’informations erronées ou biaisées croient que l’odeur du bois est nocive peuvent réagir avec des maux non spécifiques lorsqu’elles perçoivent cette odeur. Cela démontre l'importance d'une information complète et précise sur les risques liés à la pollution de l'air intérieur.
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Qualité de l’air dans les locaux
4.5 Valeurs indicatives toxicologiques et valeurs statistiques Pour toute substance, les effets toxiques réels nécessitent une évaluation classique des risques. Des valeurs indicatives toxicologique ou de salubrité peuvent être ainsi déduites pour des substances individuelles, de l’expérimentation animale ou de données épidémiologiques si elles sont disponibles (par exemple chez des travailleurs très exposés). Dans ce cadre une sécurité suffisante doit être assurée, de manière à ce que lors du respect des valeurs indicatives, les groupes de personnes sensibles soient également protégés. Pour quelques substances particulières, l’OMS ou les organismes nationaux (par ex. OFSP, la commission pour l’hygiène de l’air des locaux en Allemagne, Health Canada, etc.) ont fixé de telles valeurs. En Suisse, l'OFSP a jusqu’ici uniquement fixé des limites pour le formaldéhyde, les polychlorobiphényles (PCB) et pour l'amiante, qui nécessitent des mesures si elles sont dépassées. Ces valeurs ne sont pas contraignantes en soi, mais elles peuvent acquérir un caractère d’obligation conjointement avec la loi du travail (prévention sanitaire), la loi sur les constructions (santé, hygiène) ou les contrats de location privés (défaut de la chose louée). Les valeurs statistiques issues de séries de mesures qui n’ont aucune signification toxicologique (concentration de référence, en général 90 à 95 % du fractile de la série de mesure) doivent être clairement différenciées des valeurs indicatives basées sur la toxicologie. Elles ne peuvent par conséquent pas être utilisées pour évaluer la salubrité. Elles sont par contre précieuses, afin de classer une contamination mesurée et reconnaître une concentration suspecte. Les principales sources peuvent être ainsi identifiées, et des mesures préventives de réduction des émissions peuvent être prises. On parle souvent de valeurs cibles. Comme leur nom l’indique, ces valeurs sont toujours liées à un certain objectif; elles doivent être comprises comme un but ou une convention d’atteindre une certaine concentration ou de ne pas la dépasser. Le but peut être défini en s’appuyant sur différentes références et par conséquent, les valeurs cibles peuvent être des valeurs indicatives sanitaires, ou des valeurs purement statistiques, ou encore être fixées selon d’autres critères.
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Qualité de l’air dans les locaux
4.6 Mesures et évaluation de la pollution de l’air des locaux Il n’existe pas de machine miracle qui soit capable de mesurer toutes les substances présentes dans l’air intérieur en une seule fois – selon la substance, différentes méthodes de mesure sont donc nécessaires. Il existe des méthodes de mesures avec prise d’échantillon active, qui font passer à l’aide d’une pompe une certaine quantité d’air à travers un filtre sur lequel se fixent les substances recherchées. Ces méthodes sont utilisées lorsque l’on recherche des concentrations sur une faible période ou des pointes lors de brèves émissions (par exemple pics de concentration de parfum juste après l’utilisation d’un produit ménager). En laboratoire les substances recherchées sont séparées du filtre puis identifiées et quantifiées par des moyens supplémentaires. Dans les méthodes de mesure avec prise d’échantillon passive, l’air passe par le filtre qui recueille ainsi les substances investiguées. On parle aussi de capteurs passifs. De tels procédés sont typiquement utilisés pour la prise d’échantillon sur une longue période, par exemple sur une ou plusieurs semaines. Des valeurs moyennes sont ainsi obtenues, mais les pics de concentration ne peuvent pas être mis en évidence. Derrière chaque mesure se cache une question à laquelle on cherche à répondre sur la base des résultats obtenus. La stratégie ainsi que les conditions cadres de la mesure doivent toujours être adaptées à la question qui a sous-tendu l’analyse. Les stratégies d’échantillonnage figurent dans les normes interna-
Figure 4 Résultats de mesures des COV dans un logement disposant d’une ventilation mécanique.
tionales de la série ISO 16 000 ‹air intérieur›. Lors d’une évaluation de la salubrité, les concentrations qui sont déterminantes sont celles auxquelles est soumis l’occupant dans des conditions d’utilisation réelles. Ceci est particulièrement important pour des pics de concentration sur une courte période: pour les pièces ventilées par les fenêtres, les concentrations réelles les plus hautes se rencontrent le matin après une nuit passée fenêtres fermées. De manière correspondante, la mesure à court terme sera effectuée dans la chambre non ventilée, après que la pièce, ventilée préalablement, soit fermée pendant toute la nuit (min. 8 h), ce qui est désigné en diverses circonstances comme ‹conditions standard›. Dans les bâtiments avec ventilation mécanique au contraire, la concentration qui s’établit est mesurée après que la ventilation ait fonctionné en conditions normales pendant trois heures (à cette occasion le taux de renouvellement devrait être documenté). Afin de permettre des comparaisons et des interprétations, la température et l’humidité de l’air ambiant devraient toujours être déterminées lors de la mesure.
autres substances aliphatiques alcools arômes cétones
2500
COVT [ug/m3]
2000
esters aldéhydes dérivés du glycol terpènes
1500
1000
500
0
Mesure 1 (30.05.2011)
Mesure 2 (27.06.2011)
Mesure 3 (27.06.2011)
Après achèvement des aménagements intérieurs; conditions standard, dernière aération > 12 h Portes et fenêtres fermées Conditions: 21,4 °C, H 54 %
Après environ un mois de ventilation; conditions standard dernière aération > 12 h Portes et fenêtres fermées Conditions: 22,5 °C, H 61 %
Le même jour que la mesure 2; condition d’utilisation: ventilation en service depuis 6 h Conditions: 23,6 °C, H 57 %
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Lors de la vérification d’une valeur indicative toxicologique, il faut d’abord considérer le type de risque et pour quelle période cette valeur est définie. Pour le formaldéhyde par exemple, l’effet irritant qui se produit immédiatement est au premier plan, et la valeur indicative est définie sur une courte période. Il faut donc pour la vérification une mesure sur un court laps de temps de la pointe réelle de contamination dans la pièce, et les moyens mis en œuvre doivent avoir un effet à court terme. Pour la naphtaline au contraire (provenant de la houille, par le passé des boules pour la conservation des habits) la contamination à long terme est déterminante pour l’effet toxique, et non pas la concentration de pointe sur un jour; la valeur seuil s’exprime donc comme moyenne annuelle. Si au contraire la gêne vient de l’odeur de naphtaline (comparée avec la valeur de seuil olfactive) on effectuera de manière logique une mesure à court terme. Les valeurs à court terme ainsi obtenues ne doivent cependant pas être comparées avec les valeurs indicatives toxicologiques correspondant au long terme. Lors de mesures à la réception, telles qu’elles sont aujourd’hui de plus en plus réalisées par les maîtres d’ouvrage publics ou dans le cadre d’une certification par rapport à un label de construction, les conditions des mesures peuvent être spécialement définies puisque l’objectif principal de ces tests est la vérification de la qualité du bâtiment et non l’évaluation de la salubrité de l’air intérieur. Dans cette perspective,
Figure 5 Tableau synoptique des mesures de pollution de l’air intérieur.
Type Mesure de longue durée
Mesure de courte durée
Valeur mesurée
Concentration moyenne sur une période définie (par ex. 2 semaines, 1 année)
Pics de concentration (‹realer worst case›)
En général prise d’échantillon active à l’aide d’une pompe (durée par ex. 15 ou 30 minutes)
Qualité de l’air dans les locaux
on cherche à minimiser les émissions liées à l’utilisation (par ex. celles des produits ménagers), étant donné que les émissions du bâtiment figurent au premier plan.
Condition de prise d’échantillon Evaluation
Utilisation et ventilation normales de la pièce pendant toute la mesure
Evaluation de risque chronique et des effets à long terme (par ex. PCB) et autres problématiques
Pièces avec aération uniquement par les fenêtres: prise de l’échantillon le matin dans le local non ventilé, fenêtres et portes fermées pendant la nuit Pièces aérées mécaniquement: prise de mesure dans le local ventilé après au moins trois heures de fonctionnement normal de l’installation de ventilation
Evaluation des effets à court terme, par ex. irritant (formaldéhyde, COV) Evaluation des odeurs (valeurs seuils pour les substances volatiles)
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5
Qualité de l’air dans les locaux
Qualité de l’air intérieur et choix des matériaux
5.1 Responsabilité lors du choix des matériaux 5.1.1 Maître d’ouvrage Le maître d’ouvrage a une influence initiale puisqu’il exige une certaine qualité que le bâtiment devra atteindre. Il est donc coresponsable du choix des matériaux et de la qualité résultante de l’ouvrage, qu’il s’agisse de la qualité architectonique, sanitaire, écologique ou économique. Ces objectifs de qualité sont intégrés dans le cahier des charges du projet. Les maîtres d’ouvrage ne disposent cependant pas tous des compétences nécessaires pour commander un bâtiment avec une bonne qualité de l’air intérieur. Pour ce faire, il existe néanmoins des informations suffisantes avec des conseil concrets [18], de la littérature [12], et un choix de critères de qualité définis par différentes certifications des bâtiments [16] [19] [20] [21]. 5.1.2 Concepteur et direction des travaux Les concepteurs, c’est à dire les architectes en collaboration avec les ingénieurs des différents domaines et le cas échéant d’autres spécialistes, posent les jalons du choix de base des matériaux. Ils transmettent au maître d’ouvrage des propositions de solutions, qui remplissent l’ensemble des exigences du projet, entre autres celles posées au choix des matériaux et à la qualité de l’air intérieur. Le concepteur principal, en général l’architecte, se charge d’une grande responsabilité car il conduit tout d’abord l’équipe de planification et d’autre part, il participe de manière importante à déterminer la matérialisation du projet d’un point de vue esthétique. La prestation de l’architecte ne se limite cependant pas à des propositions de solutions, mais au contraire il est chargé: de concevoir entièrement le bâtiment, ce qui implique également l’élaboration d’un principe de ventilation, qui assure un approvisionnement suffisant en air frais [1] (voir section 3.1) d’obtenir les autorisations nécessaires de décrire les prestations de l’entreprise, y c. les qualités exigées des matériaux individuels d’assurer la direction des travaux, et dans ce cadre de vérifier, entre autres, les matériaux mis en œuvre de recevoir le bâtiment achevé et d’établir le décompte final ainsi que la documentation finale apte à assurer une exploitation et un entretien adéquat du bâtiment. Dans le contrat du concepteur, il faut vérifier quelles prestations de l’architecte font partie des prestations de base et quelles sont les prestations supplémentaires en tant que ‹prestation à convenir spécialement› [7]. Pour le choix et le devis descriptif des matériaux, les concepteurs disposent au besoin des mêmes outils que les maîtres d’ouvrage, parmi lesquels on peut citer les fiches ECOCFC [21], les eco-devis et pour le bois, les informations techniques de Lignum: les cahiers Lignatec. Pour le choix des matériaux et pour la qualité de l’air intérieur, la Documentation technique ‹Dérivés du bois dans les locaux› et les moyens auxiliaires correspondant 1 + 2 sont un précieux soutien [13].
5.1.3 Entreprises générales et totales Dans la conception et la construction, les entreprises générales et totales occupent une position particulière. Une entreprise générale (EG), en tant qu’unique partenaire du contrat est responsable de la direction des travaux et de l’exécution. Une entreprise totale (ET) est responsable des mêmes missions que l’entreprise générale, mais également de l’ensemble de la conception. Dans la construction en bois, de nombreuses entreprises de ce type sont présentes sur le marché. 5.1.4 Artisans Les entreprises exécutantes, c’est à dire les ouvriers sur le chantier, sont responsables de la bonne application des objectifs relatifs à la sélection des matériaux. Elles choisissent les produits individuels qui respectent les critères de qualité mentionnés dans le cahier des charges et le devis descriptif. Cependant au-delà de leur choix, le façonnage des matériaux en atelier et sur le chantier revêt une importance de premier plan, comme par exemple les travaux préparatoires et le montage des installations de ventilation. A cet effet, de solides connaissances sur les matériaux et le façonnage sont nécessaires, en particulier pour les produits ‹humides› resp. pour les produits chimiques dans la construction (voir section 5.2.1). L’expérience montre que la motivation élevée de la direction des travaux et des artisans est une condition indispensable afin d’atteindre une bonne qualité de l’air intérieur. 5.1.5 Utilisateurs Les utilisateurs sont responsables du choix du mobilier qui peut avoir une influence déterminante sur la qualité de l’air ambiant. Les nouveaux tapis, meubles rembourrés, étagères et armoires ont de l’importance dans ce contexte, et ils possèdent souvent une odeur marquée. La cause en est les matériaux en eux-mêmes et les traitements de surface (par exemple laques). Dans les sections 5.2 et 6 des recommandations concrètes sont émises à ce sujet. Les concierges, les gestionnaires d’installation et les habitants sont également responsables de l’entretien et de la maintenance des gaines de ventilation (voir section 3.2.4) et du choix de produits de nettoyage et d’entretien qui permettent d’atteindre une bonne qualité de l’air. Avec un nettoyage inapproprié non seulement la qualité de l’air peut en souffrir par l'utilisation de produits chimiques réactifs parfumés ou contenant des solvants, d’autre part un revêtement de sol ou plus précisément son huile de protection ou sa vitrification peuvent être endommagées par un produit de nettoyage inadapté. Les instructions des fournisseurs donnent les informations importantes relatives à cette problématique. Les architectes sont tenus de fournir ces informations aux utilisateurs dans la ‹Documentation de l’ouvrage› [7]. D’autres informations sur les produits de nettoyage et d’entretien écologiques sont disponibles auprès de l’IGOEB [22].
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Qualité de l’air dans les locaux
5.2 Facteurs d’influence pour une bonne qualité de l’air L’influence des matériaux de construction et de l’ensemble de la construction sur la qualité de l’air intérieur dépend avant tout de cinq facteurs, qui représentent les points d’ancrage d’une bonne qualité de l’air intérieur, lors de la conception et de la réalisation.
Figure 6 Facteurs d’influence des matériaux et de la construction sur la qualité de lair intérieur.
Facteurs d’influence Caractéristiques des matériaux (quoi)
De quel matériau s’agit-il et quel est son potentiel d’émission de substances odorantes, irritantes ou polluantes dans l’air intérieur ?
Position des matériaux au sein du bâtiment (où)
Où le matériau sera-t-il mis en œuvre ? A l’extérieur en façade, au sein de la structure derrière la couche étanche à l’air ou à la vapeur, ou apparent dans le local par ex. en tant que plafond suspendu ?
Surface des matériaux par local (combien)
Quelle est la surface du matériau dans le local ?
Façonnage des matériaux bruts (comment)
Quelle transformation le matériau va-t-il subir ? Sera-t-il percé, poncé, laqué, peint ou mis en œuvre brut ?
Période de façonnage et de montage (quand)
Quand le matériau sera-t-il mis en œuvre ou façonné le cas échéant ? Est-ce que le montage a lieu déjà au stade du gros œuvre ou seulement peut avant l’emménagement des utilisateurs ?
Le chapitre 6 ainsi que les différentes fiches techniques traitent de manière approfondie du choix consciencieux des matériaux en tenant compte des émissions, avec des indications pour la conception et l’exécution, ainsi que sur des alternatives possibles. 5.2.1 Caractéristiques des matériaux (quoi) Beaucoup de matériaux de construction utilisés aujourd’hui émettent des substances qui peuvent contaminer l’air intérieur. Il faut donc prêter attention aux matériaux mis en œuvre humides, et à ceux qui possèdent par eux-mêmes une forte odeur. Les matériaux humides sont des matériaux qui sont transportés dans des contenants comme des seaux, des fûts ou des tubes et qui sèchent (produits diluables) ou réagissent après leur préparation (le plus souvent produits de un à trois composants). Parmi des exemples de tels produits citons les peintures, les laques, les colles, les huiles à parquet, les produits de vitrification, les souscouches d’accrochage, les sols époxy ou polyuréthane ou les masses de joints à élasticité durable. Les moquettes, quelques essences résineuses (avant tout le pin) et les linoléums possèdent une odeur marquée et durable. Pour le pin et le linoléum, celle-ci provient des substances naturelles réagissant avec l’oxygène de l’air et dégageant des composés odorants. Pour les moquettes, c’est leur revers en matière syntétique ou la combinaison avec les colles spécifiques qui sont responsables de leur odeur.
Les matériaux poreux, comme les crépis à pores ouverts et les isolations acoustiques ont la caractéristique d’absorber les substances volatiles et de les relâcher de manière différée. C’est souhaitable lors d’humidité de l’air élevée durant une courte période, alors que ça ne l’est pas pour les odeurs ou les polluants. Par exemple des crépis dans des pièces anciennement ‹fumeur› peuvent émettre des odeurs et des polluants dans l’air ambiant des locataires suivants. On parle alors de sources secondaires ou de contaminations secondaires. 5.2.2 Position des matériaux au sein du bâtiment (où) Les matériaux et les éléments de construction (planchers, parois) qui sont mis en œuvre à l’intérieur de la couche étanche à l’air jouent un rôle dans la qualité de l’air intérieur. Dans la construction massive, cette couche est formée par la structure elle-même, qu’elle
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Qualité de l’air dans les locaux
Figure 7 Représentation schématique de la coupe façade-plancher: contruction massive (gauche), construction en ossature avec feuille (milieu), construction en ossature sans feuille (droite).
soit en béton ou en maçonnerie (voir figure 7 gauche). Dans la construction en bois, une analyse nuancée est nécessaire. Lorsqu’une couche pare-vapeur ou étanche à l’air est disposée du côté chaud, vers le local, cette feuille assure la fonction d’étanchéité à l’air (figure 7 centre). Lorsqu’aucune feuille ne garantit l’étanchéité à l’air, mais que celle-ci est assurée par le revêtement intérieur (par ex. OSB ou plaque de plâtre), ces panneaux ont alors une influence sur la qualité de l’air intérieur (figure 7 droite). La position dans les locaux et l’affectation de ceux-ci doivent en outre être observées. Des matériaux qui sont soumis à des températures ou des humidités élevées, présentent des émissions plus importantes que les mêmes matériaux dans des locaux tempérés et secs. Les zones exposées se situent à proximité des appareils et des conduites de chauffage, dans la zone des fenêtres ou de l’éclairage zénithal, ainsi que dans les cellules humides. 5.2.3 Surface des matériaux par local (combien) Seuls les matériaux de construction qui rejettent beaucoup de substances dans l’air des locaux sont décisifs pour la qualité de l’air intérieur. Cette quantité est influencée par deux variables: la surface des matériaux mis en œuvre, ou plus exactement le rapport entre la surface des matériaux et le volume du local, autrement dit du rapport surface volume [m2/m3] la quantité d’émission du matériau mis en œuvre par unité de surface et de temps, exprimée par le taux d’émission en [mg/m2*h] ou comme concentration d’équilibre d’un échantillon dans une enceinte de test en [g/m3] ou [ppm], comme c’est le cas pour les émissions de formaldéhyde des matériaux dérivés du bois [13]. Un revêtement de sol de grande surface ne provocant pas d’émission, par ex. en carreaux de céramique n’a
ainsi pas d’influence significative sur la qualité de l’air intérieur. Au contraire, l’utilisation d’une laque bi-composants sur une surface relativement faible, lors de la rénovation d’une porte par exemple, peut influer de manière massive sur la qualité de l’air au moins pendant une courte période. 5.2.4 Façonnage des matériaux bruts (comment) Le façonnage d’un matériau brut est souvent nécessaire ou souhaitable. Par exemple, des traitements de surface sur les revêtements de sol peuvent accroître significativement leur durée de vie, des laques couvrantes sur toutes les faces vitrifient les surfaces des matériaux dérivés du bois et peuvent réduire notablement leurs émissions, tout comme des papiers imprégnés de résine mélamine collés en atelier. Des huiles, des cires ou des savons ont un effet clairement plus faible. Des panneaux acoustiques comprenant des rainures, des percements ou des micros perforations accroissent au contraire la surface des panneaux en contact avec l’air ambiant et ainsi leurs émissions. Une perforation qui traverse le panneau (voir figure 8) accroît ainsi la surface d’un facteur deux à trois.
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Figure 8 Panneau acoustique avec perforations exempt de formaldéhyde.
5.2.5 Période de façonnage et de montage (quand) Une contamination de l’air ambiant de courte durée se produit toujours en phase de chantier lors d’opérations telles que par exemple la vitrification des parquets, les travaux de peinture et le nettoyage final. Pour les habitants cependant, ceci n’aura d’importance que s’ils aménagent peu après la fin des travaux. En général, ces contaminations ou l’humidité amenée s’évaporent relativement rapidement et, après quelques jours, au maximum quelques mois, de telles émissions ne représentent plus de pollution si les locaux sont ventilés de manière adéquate (voir section 3.1). Afin d’atteindre une bonne qualité de l’air ambiant les bases suivantes seront respectées: les éléments de construction qui peuvent être préfabriqués à la production ou en atelier devraient être livrés finis sur le chantier. Parmi ces éléments on compte: les traitements anticorrosion et de protection des pièces métalliques les éléments de l’aménagement intérieur tels que les barrières, les mains courantes, ou les éléments de parois l’ensemble des portes (portes d’immeuble, de cave, d’appartement ou de chambre) le parquet vitrifié ou huilé en atelier les armoires encastrées, les cuisines individuelles et les meubles de salle-de-bain les plafonds suspendus en bois et en métal L’avantage d’une telle démarche est que la majeure partie des émissions restent dans l’atelier et ne sont jamais amenées dans les locaux d’habitation. Il faut être en revanche particulièrement prudent sur le chantier car si les surfaces sont blessées, les retouches sont délicates. En effet, des endroits traités au pinceau sur des éléments laqués ou peints en atelier restent visibles et ces reprises ultérieures sont justement l’objet de plaintes concernant une mauvaise qualité initiale de l’air.
Qualité de l’air dans les locaux
Dans le ‹quand› il faut distinguer deux cas supplémentaires: les matériaux avec une odeur persistante et les matériaux émettant du formaldéhyde. Les moquettes et les linoléums possèdent par exemple une odeur persistante. Dans ce cas la période du montage dans l’espace intérieur ne joue qu’un rôle secondaire, et les conditions avant et après la pose sont plus importantes. Des exemples pratiques probants montrent qu’une commande anticipée, la livraison et la ventilation pendant 4 à 6 semaines de la construction brute, réduisent nettement les odeurs et conduisent à de basses valeurs correspondantes mesurées dans la nouvelle construction [12]. Beaucoup de lumière et d’oxygène accélèrent dans ce cas l’oxydation en particulier de la surface des linoléums et réduisent ainsi rapidement leur odeur caractéristique. Les émissions de formaldéhyde issues des liants des panneaux dérivés du bois ou des isolations forment un cas à part. Il faut compter alors avec des émissions constantes pendant des décennies. Les possibilités d’assurer une faible concentration en formaldéhyde dans l’air ambiant ont été développées dans les Lignatec et Documentations de Lignum correspondants [13].
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Qualité de l’air dans les locaux
Recommandations pour le choix des matériaux
Ce chapitre offre diverses recommandations concrètes pour le choix des matériaux destinés au gros œuvre ou aux travaux de finition qui ont une influence sur la qualité de l’air ambiant. On a renoncé à fournir, à quelques exceptions près, des indications sur les matériaux qui sont généralement reconnus ne pas être adaptés à une application à l’intérieur. Parmi les principales catégories de travaux, on trouve les constructions et les aménagements en bois et en matériaux dérivés du bois, les matériaux d’étanchéité et d’isolation, les travaux de montage, les revêtements de sol et les travaux de peinture. Ces différentes catégories sont développées par la suite et des recommandations de base sont émises. Des recommandations détaillées sont contenues dans des fiches techniques individuelles qui sont disponibles au téléchargement à l’adresse suivante: (www.lignum.ch/fr/technique/qualite_air_interieur): Fiche technique 1: gros œuvre Fiche technique 2: aménagements intérieurs Fiche technique 3: revêtements de sol Fiche technique 4: travaux de peinture Les travaux de plâtre et de serrurerie à l’intérieur ne sont pas développés plus en détail. Les travaux de plâtre n’ont pratiquement aucune influence sur la qualité de l’air, tout au plus une influence positive: des plaques de construction sèche et des crépis minéraux peuvent influencer de manière positive la teneur en humidité des locaux, en absorbant l’humidité excessive de l’air et en la libérant à nouveau de manière retardée. Tout comme l’humidité, des polluants peuvent être absorbés et relâchés de manière différée. Les métaux en eux-mêmes ne provoquent aucune émission. Pour cette catégorie il faut uniquement considérer les traitements de surface effectués sur le chantier (voir section 6.6 et fiche technique n° 4: travaux de peinture).
6.1 Bois et panneaux à base de bois Le bois est un des plus anciens matériaux de construction et jouit toujours d’une grande popularité. Le bois en lui-même n’a pas d’influence positive ou négative sur la qualité de l’air intérieur. La transformation industrielle du bois en panneaux à base de bois est beaucoup plus importante, tout comme leur façonnage en atelier ou sur le chantier en éléments de construction tels que les portes ou les meubles. Il faut donc tout d’abord faire la distinction entre le bois naturel, le bois de structure collé et les panneaux à base de bois, et ensuite entre les traitements de surface du bois et des matériaux dérivés du bois. Un seul principe vaut pour tous les types de bois: on renoncera à l’usage préventif à l’intérieur de produits chimiques de préservation du bois.
6.1.1 Bois massif Le bois a une odeur. Les émissions les plus importantes du bois naturel mis en œuvre sont donc des huiles essentielles et leurs produits d’oxydation: les pinènes (substance active a-pinène), les aldéhydes lourds (en majorité hexanal) ainsi que de l’acide acétique. De telles émissions n’influencent pratiquement pas la qualité de l’air intérieur, sauf que l’on peut éventuellement y reconnaitre l’odeur typique du bois. Pour les grandes surfaces (sols, parois et plafonds) et quelques résineux (en particulier les pins), des désagréments olfactifs peuvent être ressentis par certaines personnes sensibles. 6.1.2 Bois de construction collé Pour ces bois de construction qui sont encore étroitement liés à la structure naturelle du bois et qui ne contiennent que peu de colle, les mêmes règles s’appliquent que pour le choix du bois massif, si des colles exemptes de formaldéhyde sont utilisées (PU/PMDI). Si des colles à base de formaldéhyde sont mises en œuvre (pour la plupart: mélamine-urée-formaldéhyde), il convient d’observer les recommandations de la documentation Lignum sur les dérivés du bois dans les locaux [13] Le bois lamellé collé, les panneaux de planches contrecollées, les bois aboutés ou recollés sont des exemples de cette catégorie, qui ne comprend pas en revanche le contreplaqué à plis ni le lamibois (voir section suivante).
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Figure 9 Principales émissions du bois massif et des panneaux à base de bois bruts.
6.1.3 Panneaux à base de bois Pour les panneaux à base de bois, les émissions de formaldéhyde issues des adhésifs en contenant figurent toujours au premier plan. Ces émissions durent des décennies et varient en fonction du climat ambiant: plus il fait chaud et humide, plus du formaldéhyde s’échappe des panneaux. Le formaldéhyde est une substance irritante connue, dont la quantité dans l’air ambiant de devrait pas excéder une valeur indicative de 125 g/m3 [15]. Des labels du bâtiment donnent même la moitié de ces valeurs come valeur cible, en considérant que les valeurs indicatives puissent être respectées en intégrant le comportement des utilisateurs et leurs aménagements. Beaucoup de stratégies existent pour réduire les émissions. L’utilisation systématique de matériaux à liants exempts de formaldéhyde pour une utilisation en intérieur est une mesure simple et efficace. D’autres moyens sont détaillés dans la publication Lignum [13] et ses moyens auxiliaires. Les panneaux à liants minéraux (par exemple les plaques de plâtre fibrées) ne présentent en général pas d’émissions significatives. La figure 9 présente les matériaux les plus courants dans la construction en bois avec leurs principales émissions.
Qualité de l’air dans les locaux
6.1.4 Utilisation de vieux bois à l’intérieur Celui qui souhaite utiliser du bois de récupération à l’intérieur, doit être attentif à son origine et aux traitements qu’il a subis: le vieux bois sans traitement peut être réutilisé sans problème à l’intérieur le vieux bois collé, plaqué ou peint peut être réutilisé à l’intérieur pour autant que lors de sa production et son traitement ultérieur, aucun produit n’ait été utilisé qui puisse nuire à la santé le vieux bois traité avec des produits de préservation ne devrait plus être utilisé à l’intérieur. Si l’origine du vieux bois n’est pas connue ou si la vérification de la présence de substances qui pourraient être nocives s’avère difficile ou coûteuse, son utilisation en intérieur est déconseillée.
Matériau
Emissions principales
Stratégies pour un air intérieur sain
Bois de résineux massif (épicéa, sapin)
terpène (a--pinène), aldéhyde (hexanal), odeur typique des résineux
aucune nécessaire
Bois de feuillus massif (chêne, hêtre, érable, frêne, etc.)
odeur typique selon l’essence
Bois lamellé collé, bois recollé, bois panneauté, panneaux de planches contrecollées
Partie bois: terpène (a--pinène), aldéhyde (hexanal), odeur typique du bois. Le cas échéant, émissions de formaldéhyde issues du système de colle.
Panneaux OSB
Partie bois (en majorité du pin): terpène (a--pinène), aldéhyde (hexanal), forte odeur de résineux. Le cas échéant, émissions de formaldéhyde issues du système de colle.
Panneaux de particules
Partie bois (en majorité du pin): terpène (a--pinène), aldéhyde (hexanal), odeur typique de résineux. Le cas échéant, émissions de formaldéhyde issues du système de colle.
Panneaux de fibres de moyenne densité (MDF)
Partie bois (en majorité du pin): terpène (a--pinène) aldéhyde (hexanal), en partie aussi furfural, faible odeur de résineux. Le cas échéant, émissions de formaldéhyde issues du système de colle.
Contreplaqué (bouleau)
Partie bois (bouleau): acide acétique (acétate), éthanal (aldéhyde acétique), odeur de vinaigre. Le cas échéant, émissions de formaldéhyde issues du système de colle.
Partie bois: aucune nécessaire Système de colle: aucune nécessaire si exempts de formaldéhyde pour des systèmes à base de formaldéhyde, observer le Lignatec [13] Partie bois: aucune nécessaire; lors de grandes surfaces, possibles nuisances olfactives pour les personnes sensibles Système de colle: aucune nécessaire si exempts de formaldéhyde pour des systèmes à base de formaldéhyde, observer le Lignatec [13]
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Qualité de l’air dans les locaux
6.2 Placage du bois et des matériaux dérivés du bois Les revêtements de parois, mais avant tout les éléments d’aménagement intérieur en panneaux à base de bois, peuvent présenter différents types de traitements de surface: placages industriels de la face supérieure et inférieure de panneaux à base de bois revêtements en résine ou placages naturels peints réalisés de manière artisanale en atelier application artisanale en atelier ou sur le chantier de laques, de lasures, d’huiles, de cires ou de savons. Des traitements de surface étanches, dits filmogènes, repoussent la saleté et l’eau et réduisent dans le même temps les émissions provenant de la plaque de support. L’expérience montre que les émissions de formaldéhyde par exemple sont nettement réduites lorsque toutes les surfaces, y compris les chants, sont revêtues. De tels revêtements sont des placages industriels (papier mélaminé, papier couche de fond),
des revêtements de résine, des laquages sur le panneau lui-même ou sur un placage. Des traitements non filmogènes repoussent également la saleté, mais laissent passer sans encombre l’humidité et les émissions issues du panneau de support. Parmi ceux-ci on compte les lasures, les huiles, les cires et les savons. Pour tous les traitements de surface ‹humides› comme les laques, lasures, huiles, cires ou savons, il faut préférer une application en atelier plutôt que sur le chantier et des produits solubles à l’eau devraient être choisis. Lors de l’application d’huile sur le chantier ou lors du renouvellement du traitement lorsque les locaux sont habités, il faut en outre observer que les huiles naturelles, particulièrement recommandables d’un point de vue écologique, émettent des composés parfumés lors du séchage (huiles essentielles, produits d’oxydation). Les locaux doivent être alors aérés, jusqu’à ce que l’odeur ait disparu.
6.3 Matériaux d’isolation et d’étanchéité En principe l’enveloppe du bâtiment doit être étanche [1] (voir section 2.1). Des mesures d’étanchéité sont donc nécessaires, pour lesquelles on utilise la plupart du temps des feuilles, des bandes adhésives, des matériaux d’isolation et des masses de joint à élasticité durable. Quelques-uns de ces matériaux peuvent avoir une influence sur la qualité de l’air intérieur. 6.3.1 Feuilles et rubans adhésifs Les feuilles et les rubans adhésifs destinés à la réalisation de couches d’étanchéité ou de pare-vapeur n’ont qu’une faible influence sur la qualité de l’air intérieur. Lors du collage de feuilles avec des masses adhésives à la place de bandes, par exemple lors de raccords aux parois et aux fenêtres, on utilisera des masses sans solvants. Celles-ci ne peuvent être utilisées la plupart du temps que par des températures supérieures à 5 °C. En hiver, des produits à solvant sont donc souvent la seule alternative.
Les étanchéités de grandes surfaces des parois extérieures et des toitures réduisent la possibilité des constructions de stocker l’humidité de l’air excédentaire pour la restituer de manière différée. Si l’enveloppe est étanchée, cet effet ne peut être obtenu que par les couches situées du côté chaud, comme les crépis ou les plaques de revêtement (voir figure 7). Selon la superficie, la composition et le traitement de surface, ces éléments peuvent ainsi contribuer à lutter contre l’humidité faible en particulier en hiver.
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6.3.2 Matériaux isolants Outre la valeur U, importante pour le confort thermique (voir section 2.1), les isolants influencent aussi en partie la qualité de l’air intérieur par leurs émissions. Cependant, seuls les isolants qui sont au contact de l’air intérieur sont importants, par exemple ceux qui ne sont pas séparés des locaux par une couche étanche à l’air (voir figure 7). Dans ce qui suit les principaux groupes d’isolants et leurs émissions sont décrits: Les plaques de mousse synthétique expansée comme le PSE (polystyrène expansé), PSX (polystyrène extrudé), PUR/PIR (polyuréthane, plolyisocyanurate) ou PF (phénoplaste) sont expansées partiellement (XPS, PUR) ou totalement (plaques PF) à l’aide d’halogènes. A l’exception des plaques PF, ceux-ci n’ont pas d’influence sur l’air intérieur. Les plaques de phénoplastes sont expansées en utilisant le 2-chloropropane et devraient être évitées dans les locaux, par exemple dans la composition de complexes de revêtement de sol surmontant des caves non chauffées. Tous ces produits sont dotés de traitement d’ininflammabilité dont il est pratiquement impossible de faire l’impasse. Les matériaux minéraux expansés comme la mousse minérale, l’argile expansée, la mousse de verre ou la perlite n’émettent pas de composés significatifs, ni en vrac, ni sous forme de plaques. Les matériaux isolants à base de fibres minérales comme la laine de pierre ou la laine de verre émettent, principalement lors de leur mise en œuvre ou démontage, des fibres irritantes pour la peau et partiellement inhalables. Les fibres de laine minérale doivent donc pouvoir être éliminées par le corps (faible biopersistance). Les isolations à base de fibres minérales des producteurs certifiés par l’EU-CEB (European Certification Board for mineral wool products) font partie de cette catégorie. La plupart des fabricants européens et suisses se sont soumis à ces tests. En Allemagne les labels nationaux RAL-GZ388 [23] et ‹Blauer Engel› [24] sont en plus largement diffusés et sont également disponibles pour certains produits importés. Néanmoins, la laine minérale devrait être séparée de l’air intérieur par une couche étanche à la poussière. Pour la majorité des laines minérales courantes, les matelas comprennent des liants sur la base de résine phénol-formaldéhyde (PF) et émettent donc de faibles quantités de formaldéhyde. Il faut en tenir compte avant tout pour les isolations acoustiques qui présentent une grande surface en contact avec l’air intérieur. Certains producteurs offrent actuellement des plaques d’isolation exemptes de formaldéhyde.
Qualité de l’air dans les locaux
Les isolations obtenues à partir de fibres végétales (bois, herbe, lin, chanvre, sisal, etc.), de cellulose, de laine de mouton ou de liège, comptent parmi les produits organiques isolants naturels. Les matériaux isolants à base de fibres de bois contiennent selon leur domaine d’utilisation (par exemple panneaux de sous-toiture) des additifs fonctionnels (par ex. de la paraffine pour ses propriétés hydrophobes). Lorsque les panneaux ont une faible densité (par ex. panneaux isolants flexibles en fibres de bois), des additifs minéraux sont parfois ajoutés (phosphate d’ammonium) afin de réduire l’inflammabilité des produits. Les isolants à base de fibres naturelles (herbe, lin, chanvre, sisal, etc.) ou de laine de mouton contiennent sans exception des substances biocides contre les moisissures ou les mites. Ces moyens de préservation sont nécessaires afin d’assurer leur perennité. Les isolations à base de cellulose (par ex. de vieux papier) contiennent généralement des sels minéraux (acide borique, hydroxyde d’aluminium) afin de réduire leur combustibilité. Sur le marché on trouve également des isolants exempts de bore. Le liège, grâce à sa protection naturelle, ne nécessite pas d’aditif. Une grande partie des isolants organiques naturels portent le label ‹natureplus› [25]. Celui-ci indique que seuls sont ajoutés aux produits des moyens de protection qui remplissent des exigences supplémentaires strictes et qui restent si possible dans l’isolation et ne sont pas transmis à l’air intérieur. 6.3.3 Masse de joint à élasticité durable Des masses d’étanchéité durablement élastiques ont pour but de colmater et d’étanchéifier les joints de dilatation et de tassement. Lors du choix des matériaux, il faut différencier les joints dans les zones humides de ceux dans les zones sèches. Dans les zones sèches, il faut choisir dans tous les cas des produits exempts d’anti-moisissure (fongicide). Des produits contenant des fongicides ne devraient être mis en œuvre que dans les lieux où l’on s’attend régulièrement ou de manière prolongée à de l’eau, de la condensation ou une forte humidité. Dans les logements, cela ne concerne que la cuisine, les salles d’eau, les douches et les WC.
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Figure 10 Principales masses d’étanchéité à élasticité durable.
Qualité de l’air dans les locaux
Matériau
Emission principale
Stratégie pour un air intérieur sain
Silicone à réticulation acétique
Acide acétique (acétate), sent fort le vinaigre
aucune (odeur disparaissant après 1–2 jours)
Silicone, à réticulation par groupes alcoxyles
Alcool et dérivés de glycol
n’utiliser en intérieur que parcimonieusement; les personnes sensibles devraient vérifier les incompatibilités avec les dérivés de glycol.
Silicone, à réticulation par groupes oximes
Oxime, en majorité 2-Butanone oxime1 si possible à l’intérieur substituer pas d’autres types
polymères modifiés silane (MS polymères hybrides) [14]
aucune
aucune nécessaire
Acrylate
aucune
aucune nécessaire
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Le butanone oxime ou MECO (n° CAS 96-29-7) est émis dans l’air intérieur par les silicones à réticulation oxime et par certaines peintures.
Dans les masses d’étanchéité on distingue en premier lieu le matériau de base du type de polymérisation (durcissement). Les produits exempts de solvants sur une base acryle, silicone à réticulation acétique, des polymères modifiés silane et divers produits avec le label ‹Blauer Engel› [24] possèdent de faibles émissions qui ne posent pas de problème pour la santé. Les silicones neutres exempts de solvant à réticulation oxime ou alcoxyle ne sont que partiellement adaptés ou peu adap-
tés aux personnes sensibles (voir figure 10). Les masses d’étanchéité sur une base polysulfure ou polyuréthane ainsi que les silicones à réticulation amine ne sont que rarement mis en œuvre. Lors de la préparation de masses d’étanchéité durablement élastiques il faut faire attention à ce qu’aucun produit auxiliaire d’accrochage (dits primer) à solvant organique ne soit utilisé. La plupart du temps, il suffit de gratter mécaniquement les lèvres du joint [21].
6.4 Montage Pour la fixation des composants dans le gros œuvre et l’aménagement intérieur, comme pour les revêtements, les fenêtres, les portes, les cuisines ou les étagères, des fixations mécaniques démontables sont en principe recommandées, à l’image des fixations traditionnelles comme les tourillons, les tenons ou des liaisons par vis. Les liaisons par clous ou par agrafes se révèlent également rationnelles et donc peu coûteuses et peuvent être également démontées sans efforts. Les éléments de construction peuvent être alors déconstruits à la fin de leur durée de vie, triés, réutilisés ou éliminés. Lorsque de la colle de montage est utilisée, des systèmes exempts de formaldéhyde devraient être choisis comme par exemple des colles à solvants aqueux sur une base d’acétate de polyvinyle (PVAC dite colle blanche) ou de polyuréthane. Pour les polyuréthanes, on observera la protection des travailleurs selon les fiches de sécurité. Pour les utilisateurs des locaux et les habitants, les colles PU ne représentent aucun danger, car celles–ci ne génèrent aucune émission lorsqu’elles sont durcies.
Pour des raisons écologiques, la pose, l’isolation ou l’étanchéité en s’aidant de mousses de montage (par ex. mousse PU) ne sont pas recommandées. Les travailleurs seraient dans ce cas exposés lors de la mise en œuvre à des risques sanitaires, et un démontage n’est en général pas possible sans dégâts [21]. Afin d’étanchéifier ou combler des espaces vides, des cordons de fibres ou de laine minérale, de la feutrine, de la laine de bourrage ainsi que des ganses en mousse sont adaptés, par exemple lors de la pose de fenêtres. Lorsque c’est nécessaire, des masses d’étanchéité durablement élastiques sont mises en œuvre. Dans ce cas pour les milieux secs, on recommande des matériaux d’étanchéité sur base acryle, des silicones à réticulation acétique et des polymères [14] ainsi que différents produits possédant le label ‹Blauer Engel› qui ne contiennent pas de fongicides. Ces derniers ne sont nécessaires que dans les zones humides (cuisine, bains, douche, WC) où la plupart du temps des silicones dits sanitaires sont mis en œuvre. Des recommandations détaillées sont énumérées à la section 6.3.3.
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Qualité de l’air dans les locaux
6.5 Revêtements de sol Des exigences très diverses sont posées aux revêtements de sol et aux chapes. Le revêtement doit par exemple être économique, durable, facile à nettoyer, chaud aux pieds, absorbant phonique, résistant aux acides, antidérapant, résistant à la compression et pauvre en émissions, sans être électrostatique. Lors du choix des matériaux, ces caractéristiques de qualité et l’affectation du local doivent donc être prises en compte. Les isolations thermique et phonique séparent la chape de la structure. Pour ces isolations, les mêmes bases s’appliquent au choix du matériau que pour les isolations situées dans la structure (voir section 6.3). Pour les chapes on distingue les systèmes en construction sèche, à l’aide de matériaux en plaques (par exemple panneaux de particules, plaques de plâtre fibrées), des systèmes liquides (ciment ou anhydre). Les chapes liquides nécessitent par expérience un temps de séchage d’environ une semaine par cm de hauteur avant qu’un revêtement puisse être posé. Sur les systèmes secs, en revanches, il est possible de poursuivre immédiatement les travaux. Pour les panneaux à base de bois, les émissions dues aux liants doivent cependant être observées (voir section 6.1 et fiche technique 3: revêtements de sol).
Lors du choix d’un revêtement de sol du point de vue de la qualité de l’air intérieur, il faut sélectionner des matériaux qui ne diffusent que de faibles émissions lors de la pose, pendant l’utilisation et lors de l’entretien. De tels matériaux peuvent être par exemple posés sans colle, ne nécessitent pas de traitements de surface supplémentaires sur le chantier (vitrification, huile, premier entretien) et sont faciles à nettoyer et à entretenir. Tous ces critères ne sont probablement remplis que par les planchers à lames de bois brutes ou traitées en usine, posés flottant ou fixés par des moyens mécaniques. Le linoléum vitrifié en usine, les sols en liège, les carreaux de céramiques ou de pierres naturelles, ainsi que divers revêtements de sol possédant les labels ‹natureplus› [25] ou ‹Blauer Engel› [24] remplissent aussi pratiquement ces critères. Comme les revêtements courants de parquets, de linoléum ou en moquette sont la plupart du temps collés en pleine surface sur la chape, il faut être attentif lors du choix du matériau. Dans tous les cas, il est recommandé de choisir des bouche-pores, des couches de fond et des colles avec le label Emicode EC1 de la société allemande de contrôle des émissions des produits de construction (GEV), ou mieux encore l’Emicode EC1plus [26] ou Giscode D1 [27], en veillant toutefois à la compatibilité des produits.
6.6 Travaux de peinture Les traitements de surface protègent les éléments de construction et leurs surfaces de l’humidité, de l’usure, des colorations ou donnent tout simplement une couleur différente à la superficie. Hormis les principaux traitements de surface des sols (voir section 6.5 et la fiche technique n°3: revêtement de sol) les traitements de surface comprennent avant tout les travaux de peinture (voir fiche technique 4: travaux de peinture). Lors du choix du matériau deux critères sont importants: en premier le fond sur lequel la peinture va être appliquée et ensuite cette peinture elle-même. Pour le fond on fait la différence entre les matériaux suivants: fond minéral: béton, maçonnerie (terre cuite, silicocalcaire, plots de ciment, carreaux de plâtre, argile), revêtement (plâtre cartonné, plaques de plâtre fibrées) et enduits (plâtre, ciment, argile, chaux) bois: bois massif, panneaux à base de bois, placages métaux: tubes, surface métallique sablée, zinguée par électrolyte ou galvanisée.
Les peintures se composent essentiellement de liants, de pigments, de charges, de solvants, d’additifs et le cas échéant de biocides. Les solvants peuvent être organiques ou être à l’eau, bien que les couleurs solubles à l’eau contiennent également une faible part de solvant, souvent du glycol [12]. Il en découle donc la classification suivante pour les peintures et les laques: peintures minérales: peintures à base d’argile, de chaux ou de silicates (silicate de potasse) solubles à l’eau, dispersions solubles à l’eau ou peinture aux organosiliscates (< 5 % liant organique synthétiquie) peintures organiques naturelles: dispersions à résine naturelle solubles à l’eau ou peintures à résine naturelle à solvant (huile de lin, terpène d’orange), détrempe soluble à l’eau (cellulose) ou peintures à la caséine (protéine du lait) peintures organiques synthétiques: dispersions solubles à l’eau ou peintures à solvant, laques à résine acrylique, alkyde, silicone polyuréthane ou époxy Les produit usuels du marché pour les peintures destinées au logement sont la plupart du temps des peintures acryliques solubles à l’eau ou des peintures polymères à base de plusieurs liants solubles à l’eau,
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Figure 11 Bases pour le choix des peintures.
Base
Qualité de l’air dans les locaux
Exemple
Peintures solubles à l’eau
Peintures aux silicates ou aux carbonates de calcium Peintures organo-silicates Dispersions
Peintures sans agent de conservation du film
Peintures aux silicates ou aux carbonates de calcium Dispersions/peintures organo-silicates
Eléments préfabriqués livrés finis d’usine ou de l’atelier (voir sect. 5.2.5)
Meubles encastrés livrés laqués Fenêtres et portes peintes en atelier y c. cadres Mains courantes métalliques livrées thermolaquées, zinguées ou peintes en atelier
et de manière plus rare, les peintures à résine silicone solubles à l’eau. Les peintures solubles à l’eau émettent significativement moins de polluants que celles à solvants, et c’est pour cette raison qu’elles devraient être préférée. L’industrie et les magasins spécialisés offrent aujourd’hui de tels produits adaptés à tous les supports. Les peintures à résine naturelle sèchent plus lentement que celles à résine synthétique, et émettent pendant le séchage à l’oxygène de l’air, des composés naturels à fort parfum. Une bonne aération et beaucoup de lumière accélèrent le séchage. Lors de rénovations où l'on travaille avec de fortes contraintes de planning, il faut tenir compte du temps de séchage important pour les grandes surfaces (ensemble des parois) et les applications en plusieurs couches. De petites surfaces, comme par exemple les cadres de fenêtre, peuvent être peintes même si le logement est occupé avec des peintures à résine naturelle solubles à l’eau en veillant à une bonne ventilation. Les peintures solubles à l’eau nécessitent pour le stockage des conservateurs qui peuvent se répandre dans l’air intérieur lors du séchage. Pour les peintures à résine synthétique il s’agit principalement de isothiazolinone et/ou de fromaldéhyde et pour celles à résine naturelle d’huiles essentielles. Des conservateurs comme le borax [12], que l’on retrouve dans les peintures naturelles, ne sont pas volatils tout comme les nanoparticules d’argent qui sont ajoutées aussi bien dans les peintures sur la base de résines naturelles que synthétiques. Puisque les nanoparticules d’argent peuvent être lessivées et libérées lors du ponçage, on devrait renoncer à ces agents conservateurs pour des raisons de prévention de la santé. Sur le marché, il n’est pratiquement pas possible d’obtenir des produits solubles à l’eau sur des bases naturelles ou synthétiques sans conservateur. Pour les personnes sensibles, il est recommandé de se renseigner sur de tels composants à l’aide des déclarations USVP2 ou des fiches de sécurité. On devrait en revanche renoncer aux agents de conservation spécifiques au film qui pro-
tègent une paroi peinte de manière préventive contre les moisissures. A la faveur d’un climat intérieur adapté on devrait complétement renoncer à de tels produits - comme mentionné dans les produits de préservation du bois. Les peintures à base de calcaire et de silicate sont excellentes et particulièrement recommandées, comme les dispersions et plus précisément les peintures organo-silicatées qui ne contiennent en général ni conservateur, ni agent de de conservation spécifique au film. Ces peintures, grâce à leurs propriétés basiques, fonctionnent naturellement comme des anti moisissures. Le choix des peintures et des laques pour un climat intérieur sain peut être résumé par trois principes (voir figure 11). En complément à ces trois principes, des labels peuvent être une aide précieuse lors du choix des peintures. Les labels de l’étiquette environnementale [28] des classes A, A- et B de ‹natureplus› [25] et du ‹Blaue Engel› [24] qui ne s’obtiennent pratiquement que dans les commerces spécialisés, sont recommandés. Lors de rénovations, il faut tenir compte en outre pour le fond des anciennes couches de peinture ou de papier peint. Dans ce cadre les professionnels comme les peintres ou les architectes peuvent fournir une aide. Les fiches d’information de l’Union suisse de l’industrie des vernis et peinture (USPV) sont une base importante lors du choix de la peinture aux côtés des fiches techniques et de sécurité.
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7 Sources 7.1 Normes et cahiers techniques SIA [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7]
Norme SIA 180: Isolation thermique et protection contre l’hummidité dans les bâtiments, SIA, Zurich, 1999 Norme SIA 181: Protection contre le bruit dans le bâtiment, SIA, Zurich, 2007 Norme SIA 382/1: Installations de ventilation et de climatisation – Bases générales et performances requises. SIA, Zurich, 2007 Cahier technique SIA 2023: Ventilation des habitations. SIA, Zurich, 2008 Norme SIA 384/1: Installations de chauffage dans les bâtiments – Bases générales et performances requises. SIA, Zurich, 2008 Norme SIA 380/1: L’énergie thermique dans le bâtiment, SIA, Zurich, 2009 Norme SIA 102: Règlement concernant les prestations et honoraires des architectes, SIA, Zurich, 2003
7.2 Littérature [8] Directive SICC (Société suisse des ingénieurs en chauffage et climatisation) VA 104-01: Exigences hygiéniques pour les installations et appareils aérauliques. SICC, Berne, 2007 [9] Richiger B.: Allergie aux acariens de la poussière de maison (brochure). aha! Centre d’allérgie Suisse, Berne, 2002, www.ahaswiss.ch [10] Huber H.: Komfortlüftung – Projektierung von einfachen Lüftungsanlagen in Wohnbauten. Faktor Verlag, Zurich, 2010 [11] Barp S., Fraefel R.: Luftbewegungen in frei durchströmten Wohnräumen. R. Fraefel, dipl. Arch. ETH SIA Zürich/AFC Air Flow Consulting AG, Zurich, juillet 2009 Réalisé sur mandat de l’Office des constructions, Ville de Zurich et de l’Office pour les déchets, de l’eau, de l’énergie et de l’air, Canton de Zurich www.stadt-zuerich.ch/nachhaltiges-bauen > 2000-Watt-Gesellschaft > Technik [12] Coutalides R. (édit.), Innenraumklima – Wege zu gesunden Bauten, Werd Verlag, Zurich, 2009 (2e édition) [13] Lignum, Dérivés du bois dans les locaux – Bases et mesures pour la garantie d’une faible concentration de formaldéhyde dans l’air des locaux, Zurich, 2008 [14] Coutalides R. (édit.), Innenraumklima – Keine Schadstoffe in Wohn- und Arbeitsräumen, Zurich, Werd Verlag, 2002 (1ère édition)
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7.3 Pages internet [15] Office fédéral de la santé publique, Internet: www.bag.admin.ch Problème d’humidité, humidificateurs et moisissures: > Thèmes > Produits chimiques > Polluants de l’habitat > habiter sainement Particules fines à l’intérieur: > Thèmes > Produits chimiques > Thèmes A–Z > poussières fines Radon mesures liées à la construction: > Thèmes > Rayonnement, radioactivité et son > Radon > mesures de construction Formaldéhyde: > Thèmes > Produits chimiques > Thèmes A–Z > Formaldéhyde [16] Association Minergie, Berne, Internet: www.minergie.ch Ventilation de confort: > Publikations & Kiosque > Publikations > MINERGIE > EDITION MINERGIE MINERGIE ECO: > Standards & Technique > MINERGIE-ECO/P-ECO/A-ECO [17] Suisseenergie, Internet: www.suisseenergie.ch Garantie de performance – Aération douce. Composé de: Aide au dimensionnement, Garantie de performance et Procès-verbal de mise en service, 2010. Download: www.leistungsgarantie.ch [18] Conférence de coordination des services de la construction et des immeubles des maîtres d’ouvrage publics (KBOB), Internet: www.bbl.admin.ch/kbob [19] organisme suisse de certification pour les produits de la construction, S-Cert AG, Internet: www.s-cert.ch
[20] [21] [22] [23] [24] [25] [26] [27] [28]
Société suisse pour un marché immobilier durable (SGNI), Adaption à la Suisse de la Deutschen Gütesiegels Nachhaltiges Bauen (DGNB), Internet: www.sgni.ch Association eco-bau, Fiches ECO-CFC et eco-devis, mis à jour régulièrement, Internet: www.eco-bau.ch Communauté d'intérêt écologie et marchés Suisse (CIEM), Nettoyage des bâtiments: la liste de recommandation de la CIEM, Internet: www.ciem.ch Gütegemeinschaft Mineralwolle e.V., Gütezeichen Mineralwolle für Erzeugnisse aus Mineralwolle, 2005 (vom Reichsausschuss für Lieferbedingungen (RAL) anerkannt als RAL-Gütezeichen Mineralwolle (RAL-GZ 388); Internet: www.ral-mineralwolle.de (en allemand) Reichsausschuss für Lieferbedingungen (RAL), Vergabegrundlage für Umweltzeichen, Internet: www.blauer-engel.de (en allemand) Natureplus, Internet: www.natureplus.org Gemeinschaft Emissionskontrollierte Verlegewerkstoffe, Klebstoffe und Bauprodukte e.V. (GEV), Internet: www.emicode.com (en allemand) Gefahrstoff-Informationssystem der Berufsgenossenschaften der Bauwirtschaft (GISBAU), Internet: www.gisbau.de (en allemand) Fondation Couleur Suisse, Etiquette environnementale, Bases d'attribution pour les matériaux de revêtement, Version 1.2, Septembre 2012, Internet: www.stiftungfarbe.org
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Moyens auxiliaires En complément du présent Lignatec ‹Qualité de l’air dans les locaux› les fiches techniques suivantes sont disponibles sous: www.lignum.ch/fr/technique/qualite_air_interieur Fiche technique 1: gros œuvre Fiche technique 2: aménagements intérieurs Fiche technique 3: revêtements de sol Fiche technique 4: travaux de peinture Les moyens auxiliaires 1: ‹Matrice d’utilisation pour la mise en œuvre correcte des dérivés du bois à l’intérieur› et 2: ‹Liste de produits: liste des produits dérivés du bois adaptés à une utilisation en intérieur; régulièrement mise à jour› sont également disponibles en complément du Lignatec: ‹Dérivés du bois dans les locaux – Bases et mesures pour la garantie d’une faible concentration de formaldéhyde dans l’air des locaux›.
Partenaires du projet Initiatrice du pojet VGQ Association suisse pour des maisons de qualité contrôlée Partenaires du projet Office des constructions de la ville de Zurich OFSP Office fédéral de la santé publique OFEV Office fédéral de l'environnement, plan d'action bois Bau- und Umweltchemie AG, Zurich et Berne FRM Fédération suisse romande des entreprises de menuiserie, ébénisterie et charpenterie Holzbau Schweiz DBS Dérivés du bois Suisse Association eco-bau VSSM Association suisse-alémanique des maîtres menuisiers et fabricants de meubles
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Impressum Lignatec Les informations techniques bois de Lignum Editeur Lignum, Economie suisse du bois, Zurich Christoph Starck, Directeur Redaction Urs Christian Luginbühl, dipl. Ing. HTL, VGQ, Bienne Bernhard Furrer, dipl. Ing. HTL, Lignum, Zurich Auteurs Stefan Schrader, Hochbauzeichner/dipl. Umwelt.-Natw. ETH Roger Waeber, dipl. Natw. ETH, Office fédéral de la santé publique, Liebefeld Heinrich Huber, Dozent für Gebäudetechnik, FHNW Institut Energie am Bau, Muttenz Bernhard Furrer, dipl. Ing. HTL, Lignum, Zurich Urs Christian Luginbühl, dipl. Ing. HTL, VGQ, Bienne Suivi technique Michael Pöll, Bauökologe, Amt für Hochbauten Stadt Zurich, Zurich Reto Coutalides, dipl. Chem. FH, Bau und Umweltchemie AG, Zurich Traduction Denis Pflug, Cedotec-Lignum, Le Mont-sur-Lausanne Illustrations Image de couverture et page 18: NTC/Lignum Figure 2: Office fédéral de la santé publique OFSP, Berne Figure 8: n'H Akustik + Design AG, Lungern Toutes les autres illustrations selon sources, données bibliographiques ou © des auteurs, des partenaires de projet ou de Lignum. Mise en forme BN Graphics, Zurich Administration/distribution Andreas Hartmann, Lignum, Zurich Impression Kalt-Zehnder-Druck AG, Zoug
Lignatec traite des questions techniques relatives à l’utilisation du bois et des matériaux dérivés. Lignatec s’adresse aux planificateurs, ingénieurs, architectes ainsi qu’aux transformateurs et utilisateurs du bois. Lignatec est utilisé dans la formation à tous les niveaux. Un classeur est disponible auprès de Lignum. Les membres de Lignum reçoivent Lignatec gratuitement. Exemplaires supplémentaire pour les membres CHF 15.– Exemplaires pour non membre CHF 35.– Classeur vide CHF 10.– Sous réserve de modification de prix Le copyright de cette documentation est propriété de Lignum, Economie suisse du bois, Zurich. Toute reproduction de la publication ou de parties de celles-ci, la mise à disposition du contenu sur Internet et la reprise dans des banques de données n’est autorisée qu’avec l’accord exprès et écrit de l’éditeur. Exclusion de responsabilité La présente publication a été produite avec le plus grand soin et selon les meilleures connaissances. Les éditeurs et les auteurs ne répondent pas de dommages pouvant résulter de l’utilisation et de l’application de cette publication. LIGNUM Economie du bois suisse En Budron H6, 1052 Le Mont-sur-Lausanne Tél. 021 652 62 22, Fax 021 652 93 41 info@lignum.ch www.lignum.ch Lignatec 28/2013 Qualité de l'air dans les locaux Parution septembre 2013 Edition française: 1700 exemplaires ISSN 1421-0312