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d’énergie Fiscalité : nos lauréats s’expriment sans tabou
Nouvelle fiscalité : nos lauréats s'expriment sans tabou Comment baser une stratégie sur des incertitudes ?
Vous l'avez lu dans les pages qui précèdent, la fiscalité automobile connaît cette année plusieurs évolutions importantes qui impactent directement la gestion des flottes au sein des entreprises. Comment les gestionnaires de flotte ont-ils anticipé ces changements, comment vont-ils faire face aux évolutions encore à venir et surtout quelles conséquences ces évolutions auront-elles sur leur travail quotidien ? Autant de questions que nous avons posées à deux de nos lauréats du fleet owner of the year 2019, Tine Vangrunderbeek (Business & Decision) et Frits Loos (Ethias), respectivement médaillés de bronze et d’argent lors des link2fleet awards 2019.
AUTEUR Alain Trappeniers
Tine Vangrunderbeek, Business & Decision « Notre défi ? Rester à la page ! »
"Supprimer le 'cash for car', c’est une occasion manquée de réussir le shift de mobilité", estime Tine Vangrunderbeek.
link2fleet : Pourquoi Business & Decision a été citée en exemple par le secteur lors des link2fleet forum and awards 2019 ? Tine Vangrunderbeek : « Concernant ma flotte, je n’ai rien de spectaculaire à raconter, bien que nous ayons maintenant inclus des véhicules hybrides dans notre parc et que nous disposons dorénavant d’un hangar à vélos dans notre parking sous-terrain. C’est pourquoi j’ai changé mon fusil d’épaule pendant mon pitch. Face au jury, j’ai parlé de moi en tant que mobility manager, et j’ai mis nos conducteurs sous les feux des projecteurs : quels sont leurs besoins et que veulent-ils ? Je voulais aussi parler du fleet, mais non en lisant une présentation préfaite, car tout le monde est capable de faire cela. C’est peut-être cette approche atypique qui m’a valu la troisième place. »
l2f : Ce que veulent vos conducteurs, et ce dont ils ont besoin, doit tout de même être en ligne avec la fiscalité. Il y a un mois, la Cour Constitutionnelle a envoyé le ‘cash for car’ à la poubelle. Comment Business & Decision a anticipé ces changements dans la fiscalité ? T.V.: « La gestion de flotte est devenue un sujet brûlant : il y a les zones à faibles émissions dans certaines communes, les NOx, le CO 2 , le WLTP, les transports en commun et, jusqu’il y a peu, le ‘cash for car’. Une quinzaine de nos employés, principalement des jeunes, avait opté pour le ‘cash for car’, soit plus ou moins 4% de nos collaborateurs. En comparaison avec d’autres entreprises et secteurs, c’était plutôt un bon résultat. Regardez, nos enfants appartiennent à la nouvelle génération : ils n’accordent que peu d’importance à la ‘possession’. Et donc, aussi, à disposer d’une voiture personnelle. Ils se déplacent volontiers avec les transports en commun ou utilisent des voitures partagées. Chez Business & Decision, nous remarquons aussi cette évolution : le nombre de kilomètres parcourus chez les jeunes est en diminution, et nous voulons soutenir cela via, par exemple, un remboursement des abonnements de transports en commun en combinaison avec le ‘cash for car’. Dommage qu’il ait été supprimé, car c’est une occasion manquée de réussir le shift de mobilité. En outre, nous avons aussi ramené les contrats de leasing de 4 à 3,5 ans chez Arval, notre fournisseur. Il est même probable que nous passions cette année les nouveaux contrats sur 3 ans afin de pouvoir réagir rapidement si c’était nécessaire. Et nous restons bien sûr attentifs aux émissions de CO 2 dans le cadre de la déductibilité fiscale. De plus, nous avons un accord avec Europcar pour bénéficier de voitures de location à prix avantageux. En résumé, nous essayons de guider et d’informer au mieux nos collaborateurs à propos de tout ce qui est possible. »
l2f : Chez Business & Decision, êtes-vous conscient de l’impact du TCO ? T.V.: « On travaille depuis longtemps déjà avec une shortlist qui tient compte du TCO (déductibilité, taxes, prix en leasing). On adapte cela en fonction des besoins des conducteurs et dans les limites de ce que permet la fiscalité. Bien que nous soyons une entreprise cotée en bourse, nous voulons conserver cette atmosphère familiale, car elle attire de nouveaux collaborateurs. La voiture reste encore, pour beaucoup, un symbole du statut dans l’entreprise. »
l2f : Business & Decision va-t-elle revoir sa liste de voitures dans sa car-policy ? T.V.: « La liste d’il y a quelques années n’est plus d’actualité. Le défi est de continuer à offrir un choix à nos employés. Nous avons dû limiter les voitures familiales qui sont désormais uniquement accessibles pour les employés qui ont minimum 3 enfants. Dans ce segment, nous avons encore la Peugeot 5008 ou une Ford S-Max. Nos juniors reçoivent une Opel Astra, élue 2 fois voiture de l’année. Ce n’est pas rien ! Pour nous, il est très important qu'il y ait également un respect suffisant des valeurs au sens large du terme, avec une attention particulière pour l'environnement et le bien-être de nos collaborateurs. »
l2f : Business & Decision planifie-t-elle d’introduire des véhicules plus verts dans sa flotte ? T.V.: « Les voitures électriques sont trop onéreuses, ou alors il faut opter pour de petits modèles. Et que vais-je faire si la voiture revient dans mon parc de voitures de pool ? À cette question, je n’ai pas encore la réponse. J’ai testé une voiture électrique, mais je trouve cela stressant. Par exemple, si tu oublies le câble et que tu dois chercher un point de recharge. Et puis, ils expliquent que vous pouvez rouler davantage si vous coupez le chauffage et n’écoutez pas la radio. Alors, j’aurais plutôt envie d’acheter une vieille voiture sans chauffage ni radio. Non, je n’ai pas encore trouvé la voiture électrique idéale. Des voitures au CNG, nous n’en avons pas non plus. Je crois plutôt dans la combinaison d’une voiture avec un vélo et les transports en commun. Depuis l’an passé, nous avons installé dans notre cave un abri sécurisé pour vélos. Je suis donc favorable à l’introduction du transport électrique là où elle est possible à court terme. Un changement complet n'est pas possible parce que le réseau électrique n'est pas prêt pour cela. Il n'y a même pas assez d'adresses IP pour les compteurs intelligents. »
Quels sont les grands défis pour Business & Decision sur le plan du fleet management ?
« Le défi, c’est de rester up-to-date. Auparavant, les marques lançaient de temps en temps un nouveau modèle sur le marché. Aujourd’hui, il y a une flopée de nouvelles versions avec des motorisations différentes. Ce qui rend l’exercice très compliqué. De plus, d'ici quelques années, il y aura un CO 2 sur les options. Vous prenez un toit ouvrant et une attache-remorque : autant de CO 2 en plus. Comment pouvez-vous établir des shortlists avec des plafonds de CO 2 " ?
Frits Loos, Ethias « Former les bases du futur ! »
« D’une approche résolument plus moderne et innovante, Frits Loos a dépoussiéré de façon impressionnante la politique fleet particulièrement rigide d'Ethias. Cela afin de la faire évoluer vers une stratégie de mobilité nettement plus flexible », a salué le jury des link2fleet awards 2019 en faisant grimper Ethias sur la seconde marche du ‘fleet owner of the Year’. « En deux ans seulement, nous avons effectué un virage à 360° sur le plan de notre car-policy », expose Frits Loos. « Jusqu’à 2017, nous avions seulement une liste fixe de véhicules, avec une majorité de diesels. Il y avait bien une hybride ou une plug-in hybride par-ci ou par-là, mais elles se comptaient sur les doigts d’une main. Nous avons aussi longtemps travaillé avec un reporting très basique. »
Frits Loos : « Pour donner aux collaborateurs un avant-goût des autres modes de transport, nous sommes allés dans les grandes villes ».
Cash For Car
La débâcle du cash for car n’a pas de conséquences pour Ethias. Pour des raisons administratives, mais aussi par manque d’intérêt, le système n’a jamais été introduit.
Multimodalité
Le grand tournant dans la gestion de la flotte a eu lieu lors du 100 e anniversaire d’Ethias. « À ce moment-là, nous avons mis le focus sur la multimodalité. Pour donner aux gens un avant-goût des autres modes de transport, nous sommes allés dans les grandes villes. C’était donc aussi le moment idéal pour revoir en profondeur notre car-policy. C'est ainsi que des bases solides ont été posées pour faire face aux grands changements qui nous attendent à l'avenir, sans que nous ayons à décevoir nos collaborateurs. »
Profil de déplacement
Ce n'était pas que des mots. Depuis lors, Ethias a tenu à jour les listes de véhicules et fonctionne selon des budgets. Si vous prenez une voiture écologique assemblée dans notre pays, vous disposez d'un budget supplémentaire. Avec l’arrivée du WLTP, Ethias a pris en compte le profil de déplacement (basé sur le kilométrage) lors du choix du carburant et a fixé la limite supérieure des émissions de CO 2 à un maximum de 140 g/km. « C'est la base sur laquelle nous pourrons éventuellement nous ajuster plus tard. Après tout, vous avez une flotte de petites et de grandes voitures », explique l'ancien expert en conseil automobile. Dans la recherche de véhicules plus ‘verts’, Ethias a déjà réduit les contrats de location de 60 à 48 mois. « Afin de pouvoir répondre plus rapidement aux efforts des constructeurs pour devenir plus ‘verts’ », semble-t-il.
Ambassadeurs Pour de nombreux gestionnaires de flotte, la situation fiscale instable de l'avenir ressemblera à du marc de café. Ils anticipent déjà pour éviter les mauvaises surprises. « Les véhicules hybrides ont pris place dans notre flotte. Leur part devrait encore augmenter à l'avenir. Pourquoi ? Des entretiens informels avec le personnel ont montré que les cadres recherchent un véhicule hybride. Les conducteurs hybrides font la promotion de leur choix auprès de leurs collègues : ils sont les ambassadeurs de ‘l'écologisation’ de notre flotte », dit-il. Les hybrides diesel sont très populaires chez Ethias. Le fait que l'électricité utilisée à la maison soit remboursée par l'entreprise est une incitation supplémentaire à passer à des véhicules ‘verts’. Les véhicules au CNG, par contre, n’ont pas le même succès.
Obstacles « L’écologisation du parc automobile est donc bien en marche, et Ethias, comme beaucoup d’autres entreprises, est confronté à des obstacles. « D’abord et surtout, tout le monde ne peut pas recharger à domicile et l’installation d’une wallbox n’est pas toujours possible, ou alors, financièrement difficile. Dans certaines parties du pays, on paie jusqu’à 3.500 euros pour l’installation d’une telle borne. À terme, vous pouvez évidemment régler ce problème en installant des solutions de recharges sur les différents sites d’Ethias », poursuit Frits.
Défis
À l’avenir, Ethias s’attend encore à quelques défis sur le plan de la gestion de flotte. Ainsi, l’entreprise a pour ambition de compenser la perte en matière de déductibilité en rendant sa flotte encore plus ‘eco-friendly’. « Mais on doit évidemment rester réaliste. Nous allons donc procéder par étapes: actuellement, nous testons la possibilité d’intégrer une limite CO 2 plus basse. Dans nos plans, nous prévoyons également de revoir/upgrader les incentives et de stimuler davantage le cumul d’une voiture avec un vélo/du transport en commun via le flex-plan. Dans ce contexte, nous voulons renouveler la flotte de vélos pour porter à 10% du total le nombre de cyclistes dans notre flex-plan. » Ethias continuera à suivre la technologie et veut contribuer à un plan "zéro carbone" avec des solutions de recharge qui joueront un rôle plus important dans l'évolution de la gestion de ses bâtiments. « Cette évolution prendra en compte les transports publics locaux, ce qui devrait constituer une incitation supplémentaire à la multimodalité », déclare encore le fleet manager. En outre, en raison des progrès technologiques et de la fiscalité, les contrats de location pourraient être encore réduits à 36 mois et les émissions de CO 2 seront encore plus fortement ajustées en fonction de la fiscalité actuelle. « Ethias a subi une perte suite aux changements en matière de déductibilité fiscale, mais sans toutes les interventions de l'année dernière, cette perte aurait été encore plus importante", déclare Frits Loos. Grâce au flex-plan, l’entreprise veut poursuivre l’introduction de véhicules plus écologiques en donnant toujours accès aux employés à des ‘voitures vertes’ qui sont actuellement encore plus chères que les diesels et essences de même catégorie. n
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